This article was downloaded by: [Northeastern University]On: 08 December 2014, At: 15:22Publisher: RoutledgeInforma Ltd Registered in England and Wales Registered Number: 1072954 Registeredoffice: Mortimer House, 37-41 Mortimer Street, London W1T 3JH, UK

International Review of Sociology:Revue Internationale de SociologiePublication details, including instructions for authors andsubscription information:http://www.tandfonline.com/loi/cirs20

Socio-pathologie et paradoxes de lasociété moderneJacqueline Barus-Michel aa Charenton , FrancePublished online: 25 Nov 2008.

To cite this article: Jacqueline Barus-Michel (2008) Socio-pathologie et paradoxes de la sociétémoderne, International Review of Sociology: Revue Internationale de Sociologie, 18:3, 427-432,DOI: 10.1080/03906700802376487

To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/03906700802376487

PLEASE SCROLL DOWN FOR ARTICLE

Taylor & Francis makes every effort to ensure the accuracy of all the information (the“Content”) contained in the publications on our platform. However, Taylor & Francis,our agents, and our licensors make no representations or warranties whatsoever as tothe accuracy, completeness, or suitability for any purpose of the Content. Any opinionsand views expressed in this publication are the opinions and views of the authors,and are not the views of or endorsed by Taylor & Francis. The accuracy of the Contentshould not be relied upon and should be independently verified with primary sourcesof information. Taylor and Francis shall not be liable for any losses, actions, claims,proceedings, demands, costs, expenses, damages, and other liabilities whatsoeveror howsoever caused arising directly or indirectly in connection with, in relation to orarising out of the use of the Content.

This article may be used for research, teaching, and private study purposes. Anysubstantial or systematic reproduction, redistribution, reselling, loan, sub-licensing,systematic supply, or distribution in any form to anyone is expressly forbidden. Terms &Conditions of access and use can be found at http://www.tandfonline.com/page/terms-and-conditions

RESEARCH ARTICLE

Socio-pathologie et paradoxes de la societe moderne

Jacqueline Barus-Michel*

Charenton, France

(Received October 2007; final version received February 2008)

Society builds itself up across representations, interactions and elaborations of thesubjects invested in it. Their experience is symptomatic of that society. Their sufferingsreflect its paradoxes and conflicts, the gaps between imaginary and reality which canlead to the crisis. Experience has no more meaning and the social link comes undone.Economy, technology and democracy itself lock the hypermodern society in contra-dictions, in front of which politics reveals itself helpless. The psychic suffering of thesubject expresses then itself in the social field, through the disinvestment or the violence,amplifying the crisis effect and showing the interdependence between psychic and social.

Keywords: subject; society; paradox; crisis; suffering

Que peut-on appeler pathologie sociale? Celle de la societe mais par rapport a quelle

norme? Unanimite dans la prosperite, absence de conflits, bonheur des citoyens? C’est

oublier qu’une societe est un ensemble dynamique, en interaction avec son environnement

donc se developpant en essayant de resoudre conflits et contradictions internes et externes.

La societe n’est pas la somme des individus, elle est faite d’interactions complemen-

taires, d’un puzzle qui, malgre des elements en opposition, forme un tout, une figure

originale. Qu’est-ce qui les lie, cree la figure originale qu’ils forment? Les systemes de

representations qui dessinent des figures differenciees suivant les moments de l’histoire,

evenements, politiques, croyances, opinions, passions, a l’interieur desquelles il y a des

groupes antagonistes, des oppositions.

Cette figure dessine pour les uns le contour de la souffrance et de la frustration, pour

d’autres celui du confort et du pouvoir.

On ne peut guere parler de sante ou de normalite, mais d’equilibres instables et

provisoires relevant de choix politiques, entre ideal utopique, attente majoritaire et le reel

economique et social, la realite des contraintes materielles et circonstancielles qui plombe

leurs devenirs.

Il ne peut y avoir d’etat normal des societes puisqu’il n’y a pas d’unite organique,

seulement une unite symbolique et imaginaire, faite de normes et representations partagees

et par rapport a laquelle chaque composante, groupe ou individu, garde une autonomie,

meme relative, generatrice de conflits constants.

C’est une unite construite au long de l’histoire des conflits internes et externes dont le

traitement s’appuie sur l’imaginaire d’un avenir suffisamment commun pour que les energies

y concourent. L’unite prend sens dans cette histoire et ce qui est designe comme projet.

*Email: j.barus@wanadoo.fr

International Review of Sociology � Revue Internationale de Sociologie

Vol. 18, No. 3, November 2008, 427�432

ISSN 0390-6701 print/ISSN 1469-9273 online

# 2008 University of Rome ‘La Sapienza’

DOI: 10.1080/03906700802376487

http://www.informaworld.com

Dow

nloa

ded

by [

Nor

thea

ster

n U

nive

rsity

] at

15:

22 0

8 D

ecem

ber

2014

On pourrait dire qu’une societe est d’autant meilleure qu’elle est lisible pour ses membres et

qu’ils trouvent un gain de sens a leur participation.

Une societe ne satisfait jamais l’ensemble des groupes ou des individus qui la

composent, pretendant se constituer et s’affirmer de manieres differentes, concurrentielles

voire agressivement contradictoires. La concorde et la stabilite sont precaires. Le danger

exterieur, la crainte de la repression ou l’amour fascine pour un chef charismatique

fabriquent parfois une fiction d’union et aident au refoulement des divergences. Celles-ci

restent latentes.

La croissance dont certaines societes jouissent a certaines epoques ne se comprend qu’a

l’interieur de jeux de force et de pouvoir plus larges, imposes aux uns au profit des autres.

On ne jouit de la paix que dans l’indifference aux autres.

Evolution des finalites et des valeurs

Les societes se sont d’abord referees a des valeurs sacrees relevant de Dieu, a des principes

d’ordre, de sagesse, de patrie, d’amour et de famille, puis a des valeurs humanistes, raison,

connaissance, solidarite, les societes moderne a des droits: liberte, egalite, acces a la

jouissance, qui sont devenues des revendications.

L’idee de progres s’est alors imposee, d’une part celle que les hommes pouvaient

maıtriser l’histoire, la conduire vers un ideal de bonheur et de justice, d’autre part celle que

l’individu devenu sujet devait acceder a son autonomie, obtenir les moyens de construire

aussi sa propre histoire, faire reconnaıtre sa parole, avoir sa part de pouvoir, de jouissance.

Tout cela a paru exauce par les avancees politiques (liberations des peuples,

democraties, declaration de droits universels, instances internationales . . .), par l’extra-

ordinaire acceleration des technologies qui ouvraient a l’humanite la possibilite de

maıtriser ses conditions concretes d’existence, les conquetes de la science qui l’affranchir-

aient des lois de l’espece.

Cette notion de progres s’effondre dans des echecs et des retours en arriere

catastrophiques (guerres, dictatures, massacres, crimes contre l’humanite, violences

anarchiques, desastres ecologiques . . .) qui compromettent l’avenir de l’espece et de la

planete.

Crise

C’est un etat de crise qui pourrait le mieux caracteriser une societe malade. La crise se

definissant comme situation ou les conflits majeurs deviennent insolubles, les instances du

pouvoir, les institutions sont discreditees et devenues inoperantes confinant a l’etat

d’anomie. Le lien social se relache. Il y a une sorte de perte du symbolique (ce qui code les

rapports et les echanges) et preponderance d’un imaginaire negatif.

La societe suppose un decalage entre imaginaire et realite que le pouvoir s’emploie a

concilier dans un projet ou, en etat de crise, a couvrir et a nier par le discours. Le pouvoir

se fourvoie alors entre discours, jouissance, faiblesse et autoritarisme, accentuant le

desordre.

Une societe en crise n’a plus l’histoire devant elle comme un projet a construire, mais

derriere elle comme une tentation de regression, une nostalgie ou encore un poids de fautes

dont il lui faut rendre compte. L’histoire n’evolue pas vers des lendemains qui chantent, elle

stagne dans ses paradoxes.La crise exacerbe les contradictions, ce que, de la realite, la societe aidee par le pouvoir

se cachait a elle-meme, revient en surface comme un retour du refoule.

428 J. Barus-Michel

Dow

nloa

ded

by [

Nor

thea

ster

n U

nive

rsity

] at

15:

22 0

8 D

ecem

ber

2014

Les crises affectent les civilisations qui se heurtent frontalement a travers leurs valeurs;

les societes qui voient se degrader leur confiance dans les modes de gouvernement; les

institutions qui ne se definissent plus que comme des organisations; les organisations qui

ne sont plus que dans une optique de capture et de survie; les individus qui sont en desarroi

identitaire.

Complexite, decalages et paradoxes

Toute organisation sociale tente de faire jouer ensemble de maniere coherente des elements,des registres multiples apparemment etrangers les uns aux autres (humains, materiels,

economiques, ideologiques . . .). Le souhaitable et le consensuel peuvent engendrer des

effets pervers lies a l’incapacite de maıtriser des logiques qui ne sont pas seulement celles de

la raison ou que l’intelligence peut integrer, mais qui resultent d’une complexite dont tout

ne peut etre maıtrise.

Paradoxe economique

Les triomphes industrieux et technologiques se soldent par une puissance quasi totalitaire

de l’economie du profit. L’emprise du liberalisme economique sur les democraties et sur le

politique en general engendre des crises sociales, essentiellement crise de l’emploi, rupture

des solidarites, precarite, puis probleme d’immigration affluant des societes defavorisees,hors champ de la croissance ou exploitees pour leur main d’œuvre. La concurrence et

l’appropriation des richesses priment sur toute idee de redistribution et de solidarite

sociale.

La loi feroce du profit asservit individus et entreprises dont la survie depend de la

reduction drastique des couts, les mettant en contradiction totale et dangereuse avec les

valeurs humaines et sociales, avec meme le droit du travail.

Le grand paradoxe c’est que l’economie est devenue le politique au lieu d’y etre

subordonnee et que le social s’y trouve ecrase. Mais l’economie liberale, financiere n’estplus une option, elle est un engrenage dans lequel sont prises les societes a l’echelle

mondiale, qui cree des interdependances et qu’il est difficile au point ou on est arrive de

voir comment revenir en arriere ou meme corriger les effets. (Roccard «L’Etat ne peut pas

grand chose; ce qu’il y a d’essentiel n’est pas toujours politique».)

Paradoxe de la croissance

L’ideologie du progres social est remplacee par celle de la gestion et de la croissance. Mais

croissance vers quoi? Jusqu’ou? Course technologique et economique sans finalite qui

s’apparente a une fuite en avant. L’argent s’impose comme signe et indicateur de bonne

sante. L’economique a submerge le symbolique comme le politique.

La croissance, en termes de toujours plus de production, de consommation et de profit,ajoutee a la demographie en expansion, elle aussi indefinie, implique une exploitation de

plus en plus grande des ressources naturelles et donc une devastation de la planete avec

tous les dereglements qui s’ensuivent, sur les especes vegetales et animales (extinction) et le

climat (rechauffement, catastrophes).

L’espece humaine etant la seule a meme de faire prevaloir artificiellement ses

aspirations sur les regulations de la nature, elle finit par extenuer celle-ci au profit des

societes les plus favorisees, tandis que les societes defavorisees economiquement et

technologiquement, encloses dans leurs frontieres, voient leurs ressources servir de

International Review of Sociology � Revue Internationale de Sociologie 429

Dow

nloa

ded

by [

Nor

thea

ster

n U

nive

rsity

] at

15:

22 0

8 D

ecem

ber

2014

reservoir aux autres, et subissent les doubles contraintes de leurs valeurs traditionnelles et

de celles des societes developpees qui, elles, font alterner aides et predations, tout en

imposant leur modernisme.

Ainsi, les societes sont affectees d’enormes decalages entre elles et en leur propre sein,

inegalites de ressources, diversites culturelles, economiques, technologiques, incompatibi-

lites religieuses ou ideologiques, oppositions dans les options politiques qui conjuguent

mais ne s’y reduisent pas tradition et modernite, autorite et democratie, accentuant encore

les oppositions et les paradoxes, les mettant en scene a l’echelle planetaire.Les droits les plus elementaires s’en trouvent denies a ceux qui paraissent differents et

etrangers, eux-memes s’en trouvent ebranles dans leurs identites et ont defensivement

recours a des violences provocatrices. La souffrance, et mieux encore l’etat de crise,

favorisent de part et d’autre un imaginaire paranoıaque et liberent les pulsions.

Paradoxe democratique

La democratie est apparue comme le regime le plus favorable puisque tous y sont censes

acceder au politique, mais on la pense dans un cadre historique et culturel donne et cettedemocratie porte en elle des contradictions et paradoxes (critere de majorite) quelles que

soient les formes qu’on lui donne. Elle n’est pas forcement adaptee a toutes les situations

(urgences, peril), depend des personnalites qui «l’incarnent», le chef prenant alors le pas

sur le symbolique. Elle se degrade dans les luttes de pouvoir les corruptions et les lachetes.

Paradoxe de la democratie qui a promu le sujet, son experience, son expression, sa

liberte, ses droits et qui est devenue une societe de l’objet, de la consommation, de la

possession, de la nouveaute, de la mode . . .Les democraties sont des societes animees de grands principes de liberte, de solidarite,

d’egalite, d’autonomie du sujet, mais ou s’aggravent les inegalites les rapacites econo-

miques, les avidites de pouvoir, en meme temps que les solitudes, les fragilites identitaires,

des souffrances qui cherchent leur coupable.

Dans les societes vouees a la modernite, le lien social se dilue, l’individualisme prend le

dessus, la chose publique perd son interet, les autorites font l’objet de soupcon et de

denigrement. Chomage, precarite, insecurite installent les gens dans des attitudes de

rancœur ou de refus plus ou moins actualises. Le changement est souhaite sans etre obtenu.

Les violences, au sein des societes dites developpees comme dans les societes en crises,entre les unes et les autres, collectives ou individuelles, explosent et se chronicisent,

(incivilite, criminalite, terrorisme, guerres, massacres).

Malaise social et souffrance du sujet

La modernite a genere des problematiques particulierement paradoxales engendrant a

l’echelle collective un malaise, un sentiment d’impasse par rapport auxquels les politiques

reagissent par le silence, ou des discours de couverture, essayant d’imposer des solutionscomme si le probleme n’avait qu’une face, au coup par coup, alors qu’ils sont mis dans des

positions de contradiction totale entre les valeurs proclamees, leurs decisions, leurs

consequences et des realites brutales.

Le paradoxe n’est pas seulement une notion logique, en tant qu’il est double bind, il a

trait au malaise psychique de qui ne peut plus faire sens, se trouve piege entre des options

contradictoires, entre les intentions et les implications. Les populations et leurs

gouvernants sont pris dans des logiques fractionnees et incompatibles, qui engendrent

des crises, des desinvestissements massifs, revoltes et violences.

430 J. Barus-Michel

Dow

nloa

ded

by [

Nor

thea

ster

n U

nive

rsity

] at

15:

22 0

8 D

ecem

ber

2014

De facon generale, se developpe une anxiete sociale du fait d’un sentiment de «sans

issue», anxiete renforcee sur le mode imaginaire (millenariste) par les catastrophes,

naturelles ou pas, repercutees par les medias et presentees comme consequences de

l’incoherence, des irresponsabilites ou du cynisme politique partages par l’inconscience

generale.

On sait que les maladies dont sont affectes les individus prennent telle ou telle forme

suivant les epoques, les representations qu’on en a, mais aussi les types de fonctionnement

social, elles sont a la fois diagnostiquees, expliquees, traitees et experimentees selon les

theories predominantes dont se charge la science (medecine, psychologie, psychiatrie,

sociologie). Les individus presentent les dysfonctionnement que la societe leur propose,

sinon leur impose.

Le retentissement des crises de societe affectent les individus dans leur subjectivite,

ceux-ci en deviennent les symptomes. Au premier chef, ceux qui appartiennent aux

populations directement exposees aux discriminations, qui incarnent les contradictions,

decalages et paradoxes par leur difference, mais qui sont requis a titre individuel de refouler

les causes de leurs defaillances et d’en assumer la responsabilite.Alors que le sujet n’est rien sans les autres, on ne sait que faire des autres, en quelle

place les tenir (immigres, etrangers ou concitoyens, partenaires . . .) et inversement le sujet

se sent reduit a neant par les autres.

Le sujet parlant, manquant, desirant, tente de donner du sens a sa propre existence, a

son rapport a lui-meme, aux autres, aux choses, voire au monde; ainsi construit-il son

identite, son histoire, structure-t-il les evenements de sa vie, prevoit-il son avenir, la trace

qu’il laissera. On peut comprendre la souffrance comme l’incapacite du sujet de donner du

sens aux situations dans lesquelles il est appele a vivre et participer.

Ce sont les sujets qui perdent contenants et etayages qui permettraient aux structures

psychiques de se constituer, alors que leur moi est fragilise, le surmoi incoherent, l’ideal du

moi inexistant faute de projection possible. De quelles images, de quelle histoire, de quel

projet, de quelles appropriations constituer une identite sinon celle de victime? C’est

chaque fois le sujet qui souffre, livre au debordement des pulsions retournees contre lui-

meme (depression, demission, addiction, suicide . . .), liberees contre les autres et

l’environnement (violence, delits, destruction . . .). Les autres, au lieu de s’offrir comme

des contenants ou des etayages, a l’instar de la societe signifient rejet et arbitraire. La

relation ne se vit plus que sur le mode de l’agression.La souffrance peut se traduire en actes qui, multiplies, creent un climat social, drainent

des mouvements sociaux. Les sujets mettent en commun des representations d’humiliation

et d’injustice, se retournent vers les symbolisations dures du passe, parce que c’est en eux

que resonne la dislocation des structures.

Souffrance et violence conjuguees peuvent se manifester dans un champ socio-

politique, ou revolte et vengeance se melent aux exigences de justice et de reconnaissance.

L’humiliation, les blessures identitaires peuvent engendrer des solidarites puis des

fanatismes soutenus par un manicheisme brutal. Le sujet qui souffre peut partager sa

souffrance, la tenir des autres mais, c’est le registre psychique in ultima qui est implique.

La crise de societe se repercute en souffrance psychique dont les manifestations

individuelles ou collectives sont a leur tour des symptomes sociaux, les stigmates de la crise

de ses decalages et paradoxes non resolus. La societe est en crise mais ce sont les individus

qui sont en souffrance.

On pourrait dire de cette souffrance et des consequences qui peuvent s’en suivre pourles individus que c’est ce qui peut s’appeler pathologie sociale, pourtant personne ne peut

dire qu’un chomeur meme depressif, qu’un greviste, qu’un SDF, qu’un delinquant est un

International Review of Sociology � Revue Internationale de Sociologie 431

Dow

nloa

ded

by [

Nor

thea

ster

n U

nive

rsity

] at

15:

22 0

8 D

ecem

ber

2014

malade, ils sont symptomes de la crise ou des crises qui affectent la societe a laquelle ils

sont censes appartenir.

La souffrance est la situation vecue du sujet qui se sent deborde par son experience,

incapable de lui donner du sens et de la maıtriser psychiquement.

Les sujets sont en perte de sens parce que la societe n’offre pas le tissu de

representations ni le systeme symbolique coherent a travers lequel eux-memes pourrait

tracer un parcours signifiant, devenir sujet de leur histoire.

C’est l’experience des sujets, les significations qu’elles revetent pour lui, le mode surlequel ils peuvent se les approprier ou en etre fragilises qui permettent en tant qu’on peut

les considerer comme symptomes d’apprehender ces situations. Que le psychique

reflechisse le social est une hypothese de psychologie sociale comme de sociologie clinique.

Les paradoxes, facteurs de mise en crise de sens, sont egalement destabilisant au niveau

social et au niveau psychique, on voit jouer la les interdependances du psychique et du

social. Avec la possibilite d’intervention au niveau intermediaire du collectif (groupes,

organisations, institutions . . .) la ou on peut voir se jouer plus directement cet effet

d’interdependance (reciprocite?), ou une parole peut emerger, ou le processus par lesquelsce qui est du systeme est recu (ou non), approprie (ou non) et transforme (ou non) par les

sujets.

432 J. Barus-Michel

Dow

nloa

ded

by [

Nor

thea

ster

n U

nive

rsity

] at

15:

22 0

8 D

ecem

ber

2014