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SOCIOLOGIE DES MORTS-VIVANTS VINCENT PARIS Préface de NICOLAS DICKNER ESSAI Extrait de la publication

socioloGie Des ortsViVants… · as Zombie Business. Il serait toutefois réducteur de prétendre que le zom - bie n’a servi qu’à faire vendre des œuvres de fiction, du maquillage

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sociologie desm o rt s - v i va n t s

Vincent ParisPré face de nicol as Dickner

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Zombies

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Vincent Paris

ZombiesSociologie des morts-vivants

essai

Préface de Nicolas Dickner

Illustrations de Kevin Massé

éditeur

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives CanadaParis, Vincent, 1973-

Zombies : sociologie des morts-vivantsComprend des réf. bibliogr.ISBN 978-2-89261-760-31. Zombis — Aspect social. I. Titre.

GR581.P37 2013 398’.45 C2013-940103-2

Les Éditions XYZ bénéficient du soutien financier des institutions suivantes pour leurs activités d’édition :– Conseil des Arts du Canada ;– Gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada

(FLC) ;– Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) ;– Gouvernement du Québec par l’entremise du programme de crédit d’impôt

pour l’édition de livres.

Édition : Marie-Pierre BarathonConception typographique et montage : Édiscript enr.Conception graphique de la couverture : René St-AmandIllustration de la couverture : Gordan, shutterstock.com ; iStockphoto.comIllustrations de l’intérieur : Kevin MasséPhotographie de l’auteur : Martine Doyon

ISBN version imprimée : 978-2-89261-760-3ISBN version numérique (PDF) : 978-2-89261-761-0ISBN version numérique (ePub) : 978-2-89261-785-6

Dépôt légal : 1er trimestre 2013Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada

Diffusion/distribution au Canada : Diffusion/distribution en Europe :Distribution HMH Librairie du Québec/DNM1815, avenue De Lorimier 30, rue Gay-LussacMontréal (Québec) H2K 3W6 75005 Paris, FRANCEwww.distributionhmh.com www.librairieduquebec.fr

www.editionsxyz.com

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Préface

Le zombie pour tous

On ne compte plus les disciplines qui se sont penchées sur le zombie depuis quelques années. Si on ne craignait pas les blagues de mauvais goût, on pourrait dire que le mort-vivant a été apprêté à toutes les sauces.

Il a fait l’objet d’adaptations narratives, cinémato-graphiques et graphiques. On lui a consacré des haïkus, des jeux vidéo et des applications de jogging, des figu-rines, des bonbons et des ensembles de couteaux, sans oublier l’obligatoire raz-de-marée de t-shirts plus ou moins ironiques.

Pour paraphraser le vieil adage : There’s no Business as Zombie Business.

Il serait toutefois réducteur de prétendre que le zom-bie n’a servi qu’à faire vendre des œuvres de fiction, du maquillage et des balles à fragmentation. Il a également fourni un prétexte divertissant pour se creuser la tête. Évoquons en vrac des travaux sur le rôle de l’arsenic dans le processus de verdissement des zombies, la car-tographie des dommages neuronaux potentiels chez les morts-vivants, l’évolution de la politique internationale

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zombies

en période apocalyptique et la modélisation mathéma-tique des pandémies par morsure.

On s’émerveille du sérieux que chacun y met.À l’heure de parler des morts-vivants, la sociologie

est sans doute l’une des disciplines les plus appropriées – car s’il est possible de tout et rien dire sur ce phéno-mène, il est au moins une affirmation que l’on puisse faire sans risquer de se tromper : un zombie ne vient jamais seul. Le mort-vivant, bestiole sociale entre toutes.

L’ouvrage de Vincent Paris s’inscrit non seule-ment dans la sociologie, mais dans la vulgarisation. L’auteur discute par exemple du zombie sous l’angle du marxisme, mais il illustre aussi la grande variété de ce phénomène et quel degré nous avons atteint dans sa récupération. Il s’agit d’une visite générale de la galaxie zombie, en quelque sorte, et le lecteur y trouvera même un chapitre sur les occurrences de morts-vivants dans la Bible. Vous pensiez que le zombie n’était pas judéo-christianisable ? Vous aviez tort.

La publication d’un ouvrage de vulgarisation sur le zombie prouve certainement une chose : tout le monde s’intéresse désormais au phénomène – et peut-être n’est-ce, au final, qu’un échange de bons procédés. Comment de pas s’intéresser à une créature qui, elle, s’intéresse tant à nous ?

Le zombie – comme le vulgarisateur – ne lève le nez sur personne.

Nicolas DickNer

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À Sophie et Clémence.Si un jour je deviens zombie,

puisse le sort intervenir afin que j’épargne

les deux femmes de ma vie…

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Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas deve-nir monstre lui-même.

Friedrich Nietzsche, Par-delà le Bien et le Mal

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Introduction

Et si c’était vrai ?

Les zombies sont là, rôdant tout près. Ils sont des dizaines, des centaines, voire des milliers, et ils marchent vers vous d’un pas flageolant, mais décidé. Ils vous veulent bien vivant. Il ne vous reste hélas que très peu d’options : soit vous vous défendez et réus-sissez à leur faire éclater la cervelle, soit vous mourez et devenez l’un des leurs. Quel sort atroce, n’est-ce pas ? Condamné à errer sur Terre, vous n’auriez nul autre but que de vous procurer de la chair humaine, pour la tenir entre vos mains putrides et la dévorer sans regret tout en grognassant.

Dans ce monde, vos livres de cuisine de Jamie Oliver ou de Josée Di Stasio ne vous seraient plus d’aucune utilité. Vous ne vous serviriez plus jamais de votre nouvelle cuisinière en acier inoxydable. Fini le cuit. Vous voudriez uniquement du cru. Vous ne songeriez pas plus à utiliser le magnifique livre sur l’art japonais du sushi offert par votre belle-mère à votre anniversaire. Non seulement votre nourriture crue devrait désormais être très fraîche, mais qui plus est, humaine et bien vivante.

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Vous n’auriez même plus la capacité de penser. Sans émotions ni souvenirs de votre vie d’avant, vous auriez totalement perdu votre identité. Ce qui faisait de vous ce que vous étiez – vos travers et vos qualités, vos espoirs et vos déceptions, votre mémoire et votre affectivité – se serait envolé à tout jamais. Mordu par l’affreux, le monstrueux, l’innommable, vous auriez été contaminé par un mystérieux virus transmis par échange direct de fluides. Vous seriez mort, mais vous marcheriez.

Dans la douleur insupportable de la morsure infligée sauvagement par l’un de vos futurs sem-blables, le virus commencerait à circuler dans vos veines. Il atteindrait votre cerveau pour vous donner la mort, et finalement vous ramener à la vie, ou plu-tôt à une existence qui serait dorénavant, paradoxa-lement, mort et vie à la fois…

Vous croyez que tout cela est farfelu ? Que je vous mène en bateau ? Qu’il s’agit d’un délire ? Vous avez partiellement raison, car les zombies n’existent pas. Nous n’avons même aucune raison de penser qu’ils puissent exister. Cependant, que cela vous plaise ou pas, les zombies sont bel et bien parmi nous, d’une certaine façon : ils font partie de ce qu’il est convenu d’appeler « notre culture populaire ».

Glenn Kay nous apprend, dans Zombie Movies : The Ultimate Guide, que, entre les années 1960 et 2008, le nombre de films mettant en scène des morts-vivants est passé de quelques dizaines à près

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de 400. De ce nombre, plus d’une centaine sont sor-tis entre 2000 et 2008, dont plus d’une vingtaine en 2012 seulement. Les zombies n’ont pas envahi que nos écrans. Ils sont aussi de plus en plus présents dans les bandes dessinées, les jeux vidéo, la littérature et dans plus de 400 applications iPhone, iPad, et autres.

Les classiques de la littérature n’ont pas échappé à la contamination par le virus zombie. Parodié sous le titre Orgueil et préjugés et zombies, le célèbre roman de Jane Austen trônait en 2009 au sommet du palmarès des meilleurs movers and shakers du site Amazon UK, selon le journal britannique The Guardian. Un film de zombies inspiré de ce même roman devrait prendre l’affiche en 2013.

La science s’intéresse aussi à l’engouement sus-cité par les morts-vivants – aussi appelés goules, marcheurs (Walkers), infectés, revenants ou, bien entendu, zombies. Entre les années 1960 et la fin des années 1990, le nombre de publications scientifiques sur le phénomène (surtout en anthropologie, en lit-térature comparée et en philosophie) se maintenait autour de 20 par année. Depuis l’an 2000, si l’on se fie aux données du professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago, Daniel W. Drezner, auteur de Theories of International Politics and Zombies, le nombre de publications annuelles passe la barre des 100. Et ce nombre est en constante augmentation.

Taper le mot « zombie » dans Google, le moteur de recherche le plus populaire sur Internet, devrait

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finalement vous convaincre de l’ampleur et de la réa-lité du phénomène : plus de 340 millions de sites en parlent. Les mots « living dead » sont quant à eux présents dans plus de 370 millions de sites, beau-coup plus populaires que « The Beatles » (234 mil-lions) et « Ben Laden » (30 millions), mais quand même moins que « God » (près de 1,5 milliard de sites).

La sociologie des zombies

À la fin de l’année 2011, lorsque la journaliste Marion Cocquet de l’hebdomadaire français Le Point m’a contacté afin d’avoir mon point de vue sur les marches zombies, elle m’a fait part de la difficulté qu’elle avait eue à trouver un sociologue intéressé à lui parler du phénomène. Cela avait attiré son atten-tion, et ce, avec raison. En effet, dans le monde de la sociologie, francophone de surcroît, aucune étude n’a été réalisée.

Selon mes recherches, la grande majorité des réflexions sur le phénomène zombie nous vient du monde intellectuel anglo-saxon et d’autres sciences humaines comme la littérature comparée et l’anthro-pologie. Ces analyses sont limitées parce qu’elles voient l’origine du zombie uniquement dans la reli-gion vaudou africaine et haïtienne. Il s’agit de travaux certes adéquats et pertinents, mais ils sont à mon avis incomplets pour ce qui est de la compréhension plus

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globale du phénomène mort-vivant dans la société actuelle. Ce hiatus pourrait être comblé par la socio-logie, ce que nous tenterons de faire.

En sciences dites « pures », des neurologues se sont penchés sur l’analyse du zombie. Les docteurs Tim Verstynen et Bradley Voytek ont d’ailleurs été interrogés au sujet du fonctionnement neurologique du cerveau des morts-vivants dans le prestigieux Neurology Today. Verstynen et Voytek avancent, entre autres hypothèses, que les morts-vivants modernes sont atteints d’un trouble déficitaire de conscience hypoactive. Le symptôme ? Il s’agit précisément de « la perte de tout comportement rationnel remplacé par une agressivité à la fois délirante et impulsive, une attention uniquement en réaction aux stimuli, une incapacité à coordonner les fonctions du langage et un besoin insatiable de chair humaine ».

Les mathématiques et la physique ont eu aussi leur mot à dire sur les morts-vivants. Dans The Physics of Zombies (2011), les frères David et Robert Madore ont élaboré des lois inspirées par l’étude des trous noirs et des modélisations mathématiques sur la question du rassemblement des zombies, et une projection sur la prolifération du virus. Ils ont fondé alors un champ d’étude spécifique dont l’objet est le virus mort-vivant et les zombies : la nécropologie.

La philosophie s’est intéressée également au phé-nomène, surtout à la question de l’esprit et de la conscience. En langue française, Petite philosophie du

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zombie de Maxime Coulombe décrit le phénomène à l’aune d’un symptôme typique de notre monde actuel, le fantasme de la catastrophe, la fascination pour la violence. L’auteur s’inspire entre autres de la psychanalyse pour démontrer que le zombie repré-senterait notre ultime tabou : la mort.

Il existe autant de définitions de la sociologie que de sociologues. C’est ce qui fait de ce domaine un lieu dynamique où, comme dans toutes les sciences d’ailleurs, il n’y a pas de consensus sur le plan théo-rique. Cependant, nous allons nous contenter ici d’une définition générale et bien arbitraire – qui pourra aussi être discutée !

La sociologie est la science de l’observation de la société et des phénomènes sociaux. Par société, il faut comprendre ce gigantesque réseau formé de communications, d’informations, de signes ou de symboles. Un mot est une communication, le lan-gage (verbal ou non verbal) est une communication, un feu rouge qui fait que l’on s’arrête en voiture en est une aussi, tout comme le livre que vous tenez entre les mains. Tout cela et bien d’autres choses éga-lement font partie de la réalité sociale.

L’ensemble de toutes les communications pos-sibles qu’est la société a la particularité de se déployer à l’extérieur de la conscience des individus. La socio-logie connaît depuis sa fondation ce postulat qui constitue, pour emprunter les mots de l’un de ses premiers maîtres d’œuvre, Émile Durkheim, une

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réalité sui generis. Cela signifie que la société est une réalité qui se déploie de façon autonome et indé-pendante face à ce qui se passe par exemple dans la tête d’un individu – dans le réseau interconnecté de sa conscience. Des sociologues vont même dire, de façon plus claire et nette encore, qu’il n’y a pas d’individus dans la société.

Cette dernière, envisagée ainsi, n’est donc pas faite d’individus, de vie ou de matière. Elle a sa réa-lité bien à elle, et les phénomènes qui s’y retrouvent représentent l’objet d’observation de la sociologie. La société est donc constituée par le social, comme la vie est faite de vie ou la matière est faite de matière.

De ce point de vue, la sociologie, dont l’appa-rition remonte aux débuts de la modernité (à la fin du xixe siècle), ne devrait théoriquement rien discri-miner dans son observation. Tout ce qui est social, tout ce qui se déroule dans la société et qui prend la forme d’un phénomène peut éventuellement tomber sous sa loupe.

La sociologie est une science empirique, c’est-à-dire qu’elle est fondée sur l’expérience et sur l’observation de phénomènes réels. D’ailleurs, il existe un nombre assez impressionnant de champs d’analyse possibles pour cette science : l’économie, la politique, le droit, l’éducation, la famille, l’art, la sexualité, la mondialisation, les mouvements sociaux, la santé, les médias de masse, la cuisine, le sport, les habitudes de vie, etc.

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Que cela vous plaise ou pas, les zombies sont parmi nous. Ils font partie de notre « culture populaire ». Ils ont envahi les écrans, les jeux vidéo et même les bandes dessinées. Les classiques de la littérature n’ont pas échappé à la contamina-tion par le virus : Orgueil et préjugés et zombies, parodie du célèbre roman de Jane Austen, a été un best-seller. Taper le mot « zombie » dans Google devrait finalement vous convaincre de l’ampleur du phénomène, qui méritait bien un ouvrage.

Qu’est-ce qu’un zombie ? D’où vient le phéno mène ? Pour -quoi le zombie est-il si populaire et fascine-t-il autant de nos jours ? Si l’épidémie se produisait vraiment, quelles seraient les conséquences sur le plan sociologique ?

« Vincent Paris réussit le tour de force de prendre les zombies au sérieux sans jamais prendre ses lecteurs pour des créatures décérébrées. Comme dans les meilleurs films de zombies, son essai-fiction contient des descriptions apocalyptiques à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Et il prend les morts-vivants comme prétexte pour parler essentiellement de… nous-mêmes. »

SAmueL ArchIbALD

« À l’heure de parler des morts-vivants, la sociologie est sans doute l’une des disciplines les plus appropriées – car s’il est possible de tout et rien dire sur ce phénomène, il est au moins une affirmation que l’on puisse faire sans risquer de se tromper : un zombie ne vient jamais seul. Le mort-vivant, bestiole sociale entre toutes. »

NIcoLAS DIckNer

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