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32 33 36 37 37 38 38 39 39 Le bipolaire violent est-il, légalement, responsable? Sclérose en plaques: prédire l’évolution de la maladie? Autisme: les mamans acquittées 7 % de la population mondiale, atteinte de thalassémie Tuberculoses résistantes: l’explosion Afrique de l’Ouest: l’épidémie de choléra prend de l’ampleur «Nouvelle maladie» en Asie: et si on arrêtait la psychose ? Cancer de la peau: le mélanome, qu’est-ce que c’est ? Contre le baby-blues… faites du yoga ! Actualité 26 27 27 27 Antidépresseurs et conduite: une association vraiment dangereuse Tabac: une association mise sur l’humour noir Parkinson: du café pour moins trembler La chicorée, pour réveiller l’appétit ? Info 2 6 8 8 12 Pr. Anissa Trabzi: «Nous n’avons pas les conditions requises, pour greffer les enfants, atteints de leucémie aiguë (L.A)» Pr. Salim Ben Khedda: «La prévention des maladies cardio-vasculaires est la pierre, angulaire, d’une politique de santé» La contraception: «Des moyens adéquats, pour contrôler la fertilité» Pr. Mohamed Arezki Habel: «Un bilan sanguin, clinique et hormonal, est obligatoire, avant de choisir sa contraception» Pr. Djillali Saighi: «Le cancer de la prostate est le premier cancer de l’homme de plus de 50 ans» Évènement SOMMAIRE Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Tri Event Adresse: Rue Souidani Boudjemâa, Cheraga, Alger Tél.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: santemag-dz.com Email: [email protected] Directeur de la publication: ACHOURI Abdelkader Directeur de la rédaction: ACHOURI Mohamed Email: [email protected] Coordinatrice de la rédaction: FORTAS Nadjia Directrice technique: Abdelatif Rabea Comité de rédaction: TANINA Ait MAYA Harcha ZAHAF Loubna NAHLIL Djaouida SOLTANE Hania BADREDINE Sawsen Conception: BRIKH Kamel Correction: GHARNAOUT Amar Septembre 2012 N° 10 ISSN 2253-0061 Dépôt légal 188-2012 28 28 29 30 31 Le cassis, une baie contre l’insuffisance veineuse Radiothérapie au cours de l’enfance, diabète à l’âge adulte? Tuberculose: la piste génétique Polyarthrite rhumatoïde: surveillez vos gencives! Le virus du sida pour… «booster» anticancéreux ! Recherches médicales 18 22 23 Maladie d’Alzheimer: Où en est-on ? ALZHEIMER: Efficacité prouvée du donépézil Dr. DJILLALI Djamel: Rôle du psychologue, dans le diagnostic et la prise en charge d’un patient Alzheimer Dossier 40 40 41 42 43 43 44 48 48 Contre les salmonelles, respectez la chaîne du froid Sommeil: reprenez les bonnes habitudes Menus santé: pour une grossesse vitaminée ! Troubles du rythme: du sport, oui mais… En finir avec la peau sèche… Vos lentilles de contact vous protègent-elles des UV? La mémoire Douleur chronique: l’acupuncture, c’est mieux que rien ! Une vie sans sel Bien-être & santé

SOMMAIRE · 2018. 12. 24. · La contraception: «Des moyens adéquats, pour contrôler la fertilité» Pr. Mohamed Arezki Habel: «Un bilan sanguin, clinique et hormonal, est obligatoire,

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    Le bipolaire violent est-il, légalement, responsable? Sclérose en plaques: prédire l’évolution de la maladie? Autisme: les mamans acquittées7 % de la population mondiale, atteinte de thalassémieTuberculoses résistantes: l’explosionAfrique de l’Ouest: l’épidémie de choléra prend de l’ampleur«Nouvelle maladie» en Asie: et si on arrêtait la psychose ? Cancer de la peau: le mélanome, qu’est-ce que c’est ? Contre le baby-blues… faites du yoga !

    Actualité

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    Antidépresseurs et conduite: une association vraiment dangereuseTabac: une association mise sur l’humour noirParkinson: du café pour moins tremblerLa chicorée, pour réveiller l’appétit ?

    Info

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    12

    Pr. Anissa Trabzi: «Nous n’avons pas les conditions requises, pour greffer les enfants, atteints de leucémie aiguë (L.A)» Pr. Salim Ben Khedda: «La prévention des maladies cardio-vasculaires est la pierre, angulaire, d’une politique de santé» La contraception: «Des moyens adéquats, pour contrôler la fertilité» Pr. Mohamed Arezki Habel: «Un bilan sanguin, clinique et hormonal, est obligatoire, avant de choisir sa contraception» Pr. Djillali Saighi: «Le cancer de la prostate est le premier cancer de l’homme de plus de 50 ans»

    Évènement

    SOMMAIRE

    Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Tri Event

    Adresse: Rue Souidani Boudjemâa, Cheraga, AlgerTél.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: santemag-dz.comEmail: [email protected]

    Directeur de la publication:ACHOURI Abdelkader

    Directeur de la rédaction:ACHOURI MohamedEmail: [email protected]

    Coordinatrice de la rédaction:FORTAS Nadjia

    Directrice technique:Abdelatif Rabea

    Comité de rédaction:TANINA AitMAYA HarchaZAHAF Loubna NAHLIL DjaouidaSOLTANE HaniaBADREDINE Sawsen

    Conception: BRIKH Kamel

    Correction: GHARNAOUT Amar

    Septembre 2012 N° 10

    ISSN 2253-0061 Dépôt légal 188-2012

    2828293031

    Le cassis, une baie contre l’insuffisance veineuseRadiothérapie au cours de l’enfance, diabète à l’âge adulte? Tuberculose: la piste génétiquePolyarthrite rhumatoïde: surveillez vos gencives! Le virus du sida pour… «booster» anticancéreux !

    Recherches médicales

    182223

    Maladie d’Alzheimer: Où en est-on ? ALZHEIMER: Efficacité prouvée du donépézilDr. DJILLALI Djamel: Rôle du psychologue, dans le diagnostic et la prise en charge d’un patient Alzheimer

    Dossier

    404041424343444848

    Contre les salmonelles, respectez la chaîne du froidSommeil: reprenez les bonnes habitudesMenus santé: pour une grossesse vitaminée ! Troubles du rythme: du sport, oui mais… En finir avec la peau sèche… Vos lentilles de contact vous protègent-elles des UV? La mémoireDouleur chronique: l’acupuncture, c’est mieux que rien ! Une vie sans sel

    Bien-être & santé

  • ÉVÈNEMENT

    2 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    «Nous n’avons pas les conditions requises, pour greffer les enfants, atteints de leucémie aiguë (L.A)»

    Santé mag: Qu’est- ce que les leucé-mies aiguës lymphoblastiques?

    Pr. Anissa Trabzi: les leucémies ai-guës lymphoblastiques (LAL) sont des proliférations clonales, développées à partir d’une cellule lymphoïde, blo-quée à un stade, précoce, de sa diffé-renciation; appelée blaste. La leucé-mie est une affection, maligne, de la moelle osseuse.

    Peut-on connaître l’incidence de cette pathologie, en Algérie?L’incidence, globale, des LAL, chez l’enfant, n’est pas connue, en Algérie.En France, environ 4 pour 100 000 enfants, de moins de 15 ans; soit, 500 à 600 cas, par an, sont enregistrés.

    Quelles sont les causes de la leucé-mie?L’étiologie des LA reste inconnue; mais, un certain nombre de facteurs génétiques et environnementaux, associés à un risque, accru, de déve-lopper une leucémie, sont incriminés. Cependant, dans plus de 90% des cas, aucun facteur de risque reconnu n’est retrouvé.

    La maladie, peut-elle avoir des fac-teurs génétiques?Le rôle de facteurs génétiques semble probable, compte tenu de la notion de cas familiaux, de l’incidence, éle-vée, chez les jumeaux d’enfants leucémiques et l’association, trop fréquente, à certaines anomalies ca-ryotypiques constitutionnelles, à des syndromes de cassure chromoso-mique, ou à certaines maladies géné-tiques.

    Y a-t-il d’autres facteurs? L’exposition, aux radiations ionisantes et à certains toxiques, peut majorer le risque de développer une leucémie telles que: les radiations ionisantes: l’exposition,

    à de hautes doses de radiations, est associée à un risque, accru, de déve-lopper une leucémie aiguë. Les survi-vants des bombardements nucléaires (Hiroshima, Nagasaki) ont eu un risque de 1/60 de développer une leucémie, dans les 12 ans, suivant l’exposition.

    les toxiques; le tabac: La fumée de cigarette contient

    plusieurs composés, potentiellement leucémogènes: benzène, naphtalène…Certaines études sont en faveur d’un lien de causalité entre tabagisme et leucémie, chez l’adulte; un risque élevé dans la filiation de mères fumeuses. les chimiothérapies: Elles exposent à

    des leucémies secondaires

    Quels sont les signes, cliniques, de cette maladie?Le début peut être brutal ou remonter à plusieurs semaines, dans les formes lentement évolutives. Le tableau cli-nique résulte de l’insuffisance médul-laire, due à la prolifération des blastes, dans la moelle et de l’infiltration blas-tique des organes et peut associer: Des signes généraux: altération de

    l’état général, anorexie, fièvre, qui peut être spécifique, due à la maladie ou d’origine infectieuse. Des douleurs osseuses, surtout loca-

    lisées aux membres inférieurs et au voisinage des articulations fixes; une boiterie peut en résulter

    Entretien réalisé par Tanina Ait

    Pr. Anissa Trabzi, à Santé mag

    Les leucémies sont la forme de cancer la plus fréquente, chez l’enfant, représentant, environ, 30 -35% de toutes les affections malignes pédiatriques. Elles se répartissent en leucémies aiguës (LA) 95-97% et leucémies chroniques: 3-5%. Les leucémies aiguës lymphoblastiques(LAL) sont, chez l’enfant, beaucoup plus fréquentes que les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM), représentant 80-85% des LA.

    Le Pr Anissa Trabzi, spécialiste de la L.A nous développe, dans cet entretien, accordé à Santé Mag, ce qu’est cette maladie.

  • ÉVÈNEMENT

    3Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    Des manifestations, liées aux cytopé-nies: Pâleur cutanéo-muqueuse, qui peut

    être marquée, due à l’anémie Syndrome hémorragique: le plus

    souvent, uniquement cutanéo-mu-queux: purpura pétéchial, ecchy-moses, épistaxis et gingivorragies. Dans les formes graves, hémorragies viscérales ou cérébroméningées. Fièvre d’origine infectieuse, surtout

    si la neutropénie est inférieure à 500 PNN /mm3. Parmi les infections, les angines ulcéronécrosantes sont habi-tuelles. Un syndrome tumoral: Il est com-

    posé, essentiellement, d’adénopathies superficielles et parfois, profondes ab-dominales et médiastinales; une splé-nomégalie et une hépatomégalie sont retrouvées dans plus de 50% des cas. Dans les formes graves, les formes

    très hyper leucocytaires, un syndrome de leucostase peut être observé avec: détresse respiratoire, troubles neu-rologiques. Une coagulation intravas-culaire disséminée(CIVD) peut être observée. Des atteintes extra hématologiques

    inaugurales peuvent être observées, dans moins de 5% des cas: atteinte du système nerveux central, testiculaire, cutanée, cardiaque. Un mode de présentation rare (1%)

    est un tableau d’aplasie médullaire, sans mise en évidence de blastes, au myélogramme ou à la biopsie médul-laire.

    Comment diagnostiquer une leucé-mie aiguë?Le diagnostic de leucémie aiguë est évoqué sur des arguments cliniques à savoir: le syndrome d’insuffisance médul-

    laire: pâleur, syndrome hémorra-giques, fièvre d’origine infectieuse le syndrome tumoral: adénopathies

    superficielles (50-70%), profondes, splénomégalie, hépatomégalie, né-phromégalie.

    Comment confirme-t-on le diagnos-tic?Le diagnostic est confirmé par la bio-logie: Hémogramme: typiquement atteinte

    des 3 lignées, avec anémie normocy-tairenormo chrome non régénérative, neu-tropénie et thrombopénie Frottis sanguin: Une blastose circu-

    lante s’y associe, le plus souvent.

    Rarement, la NFS est normale ou une seule lignée atteinte. Myélogramme: Le myélogramme est

    indispensable, même en cas de blas-tose circulante.Le prélèvement permet une ana-lyse morphologique, effectuée après coloration au May-Grunwald-giemsa (MGG), obligatoirement complétée par une étude cytochimique (myéloperoxy-dase, noir soudan). Cette étude cytologique permet de dé-finir 3 types de LAL, selon la classifi-cation Franco-Américano-Britannique (FAB): type L1, L2 et type L3. Le type L3 correspond à la leucémie de Burkitt, qui doit être traitée, selon un protocole différent. Actuellement, systématiquement, ces études sont complétées par une ana-lyse immun phénotypique, étude du caryotype, cytogénétique moléculaire: recherche des transcrits de fusion (TEL-AML1, BCR-ABL, MLL-AF4 et E2X-PBA1) et prélèvement initial, pour l’étude de la maladie résiduelle.Le myélogramme permet d’affirmer le diagnostic de LA, en objectivant plus de 20% de blastesL’étude du liquide céphalorachidien, avec réalisation systématique d’un CY-TOSPIN, est obligatoire, pour vérifier l’atteinte méningée.

    Y a-t-il d’autres examens?Les autres examens d’évaluation sont: radiographie du thorax, étude de l’hé-mostase, ionogramme sanguin, bilan rénal, hépatique, phosphocalcique, phénotype érythrocytaire complet.Bilan infectieux bactériologique et vi-ral: sérologie hépatite B et C, virus HIV, échographie cardiaque.

    Comment évaluer le degré de l’ur-gence thérapeutique? A l’aide de données simples, il faut évaluer le degré de l’urgence théra-peutique. Dès le diagnostic suspecté, sur la clinique et la Numération for-mule sanguine, le transfert, en centre spécialisé, s’impose.La pose, indispensable, du cathéter central, les myélogrammes, permet-tant d’effectuer les explorations né-cessaires à l’établissement précis du diagnostic et du pronostic, la ponction lombaire, avec la première injection intrathécale de chimiothérapie, seront réalisés en un seul temps, sous anes-thésie générale, avant de débuter la thérapeutique, en chambre protégée.L’analyse des données cliniques, cyto-logiques, immunologiques et cyto-génétiques permet de définir des facteurs pronostiques initiaux, per-mettant de classer le patient selon les groupes de risque.Cette stratification permet d’intensifier le traitement, pour les formes à risque élevé, sans sur traiter les formes de bon pronostic.Puis, les patients sont subdivisés en groupes, en fonction des résultats du caryotype, de la recherche des trans-crits, de la cortico sensibilité à J8, de la chimio sensibilité à J21 et de l’éva-luation de la maladie résiduelle J35.

    Quels en sont les traitements?Le traitement repose, essentielle-ment, sur une poly chimiothérapie.Principes généraux: Ils sont com-muns à la majorité des protocoles.

    Le traitement systémique associe, successivement:

  • ÉVÈNEMENT

    4 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    Une phase d’induction, qui a pour but l’obtention d’une rémission complète, qui se définit par: un examen clinique normal, un hémogramme normal, avec plus de 1000PNN et plus de 100 000 plaquettes et un myélo-gramme, avec moins de 5% de blastes, dans une moelle de richesse normale. Le taux de RC est de 95 à 98%. Une phase de consolidation, qui

    utilise des drogues différentes de l’induction, pour éviter la sélection de clones résistants. Une phase d’intensification, phase

    de chimiothérapie lourde, similaire à l’induction, réalisée 12 à 18 semaines, après l’obtention de la RC; Traitement d’entretien de 18-24

    mois: son but est d’éradiquer la mala-die résiduelle.La durée totale du traitement est de 2 ans et demi, à 3 ans.Le traitement prophylactique, de l’at-teinte neuro méningée, fait appel à des injections intrathécales répétées, de chimiothérapie et l’utilisation, par voie systémique, de chimiothérapie, type méthotrexate à haute dose.

    Quelle est la place de la radiothéra-pie:L’irradiation de l’encéphale, à visée prophylactique, n’est indispensable que pour les LAL à risque, élevé, de rechute méningée.

    Dans quel cas peut-on avoir recours à la greffe de la moelle?En première rémission complète, la greffe de la moelle n’est discutée que pour les formes de pronostic très sé-vère. Ces greffes sont réalisées à par-tir d’un donneur dans la fratrie HLA identique.

    Elles peuvent être réalisées avec un sang de cordon HLA compatible; ceci justifie la congélation systématique du sang de cordon des enfants, nais-sant dans la fratrie d’un enfant leucé-mique.En l’absence de donneur intrafami-lial, d’autres types de greffes peuvent être pratiquées, pour les cas les plus sévères: greffes à partir de don-neurs volontaires HLA identiques ou, à défaut, autogreffe: procédure peu toxique, mais expose à un risque, éle-vé, de rechute.

    La greffe de la moelle, se pratique-t-elle, en Algérie?Les greffes se font, en Algérie mais, pas pour les enfants de moins de 3 ans; car, nous n’avons pas les condi-tions requises. Par ailleurs, si on doit, un jour, parler de greffe, on fera ap-pel aux greffeurs, chefs de file. A cet égard, je pense qu’il faut chercher à susciter l’intérêt, en espérant que l’on pourra intéresser les décideurs, sans être agressifs.

    En quoi consiste le traitement des leucémies, de type Burkitt ou LAL 3?Le traitement fait appel à des poly chimiothérapies lourdes et les taux de guérison sont de 86%, dans l’étude LMB 89, de la Société Française des Cancers de l’Enfant.

    Quels en sont les résultats? 70% des enfants guérissent, avec un traitement de première ligne; ce taux peut atteindre 90%, pour les formes de bas risque.La meilleure définition des facteurs pronostics et l’intensification, impor-tante, des protocoles de chimiothérapie,

    qui ont été possibles, grâce aux pro-grès des traitements symptomatiques, lesquels ont été à l’origine de l’amélio-ration du pronostic des LAL de l’enfant.Le traitement ne se conçoit que dans le cadre d’une prise en charge initiale, par un service spécialisé, permettant le meilleur recueil des critères dia-gnostics et pronostics initiaux.

    Qu’en est – il, chez nous?Depuis 1996, l’immunophénotypage fut introduit, en Algérie, suivi par l’étude cytogénétique et la biologie molécu-laire; mais, ces explorations ne sont pas disponibles au niveau de tous les centres, qui prennent en charge les leucémies aiguës. L’étude, quantitative, de la maladie résiduelle, n’est réalisée dans aucun centre. Ce qui, actuellement, nous pé-nalise, car nous ne pouvons plus suivre les protocoles de traitement interna-tionaux.Nous n’avons pas de structures adap-tées à des chimiothérapies lourdes; ce qui entrave nos résultats thérapeu-tiques, par un taux de décès toxiques important

    * Dr Anissa Trabzi, professeur en pédiatrie à orientation hématologie-oncologie, au Centre Pierre et Marie Curie, de l’hôpital Mustapha - Alger

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    5Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    ESH-ICML 14e Conférence internationale leucémie myéloïde chronique: Biologie et thérapieOrganisateurs: JM Goldman, J. Cortes, T. HughesSeptembre 20-23, 2012 - Baltimore, Etats-Unis

    Les XVes Journées du Centre des Maladies du Sein de l’Hôpital Saint-Louisjeudi 20 et vendredi 21 septembre 2012 au Pavillon Dauphine à Paris.

    Le Congrès médical «Femmes et Cancers» (Biarritz)10 au 12 octobre 2012 à BiarritzCentre de congrès le BellevuePlace Bellevue - 64200 Biarritz - France

    7èmes Journées Internationales de Cancérologie de Constantine12 au 14 octobre 2012 Thèmes: " Cancers thoraciques "Email: [email protected]

    1ères Journées Nationales d'Hématologie de Batna20 et 21 octobre 2012 À télécharger: InscriptionInscription et résumé à envoyer avant le 22 septembre 2012.Email: [email protected], [email protected]: Dr M.SAÏDI, Service Hématologie, CHU Batna,Fax: 033 92 56 70.

    1ères journées internationales d'orthopédie19 au 21 octobre 2012 Oran - AlgérieWeb: www.everyoneweb.com/ortho2012

    1ère conférence internationale de Montréal sur le raisonnement clinique24 et 25 octobre 2012 - Montréal - CanadaThème: "Le raisonnement clinique, de la théorie à la pratique"Web: http://montrealconferenceclinicalreasoning.ca

    Formation médicale continue de l'AMPT (Association des médecins privés de Touggourt) - 25 et 26 octobre 2012 - Touggourt - AlgérieThème: "formation détaillée sur l'HTA et les urgences cardiologiques"Web: www.medecins-touggourt.com

    5ème cours de chirurgie métabolique et de l'obésité de la " FundacionMutua Madrilena"25 et 26 octobre 2012 - Madrid - EspagneEmail: [email protected]: www.fundaciomma.es

    Formation: échographie générale (3 séminaires de 4 jours chacun) octobre 2012 à Constantine, Algérie.À télécharger: ProgrammeContact: Hikma Form ConstantineDr Salima Benzoua: [email protected]él.: 06 62 03 64 44

    4ème rencontre de l'omnipraticien 2012 8 novembre 2012 - Blida - AlgérieThème: "soulager la douleur de l'enfant"Email: [email protected]: www.amgblida.org

    2ème formation d'échographie de l'AMPT (Association des médecinsprivés de Touggourt)9 et 10 novembre 2012 - Touggourt - AlgérieThème: "l'échographie générale (Abdominale - cardiaque - thyroïdienne- veines - TSA et Gynécologique)"Web: www.medecins-touggourt.com

    5ème journée maghrébine d'hygiène hospitalière10 et 11 novembre 2012 - Alger - AlgérieThème: "Antibiotiques et infections nosocomiales"Email: [email protected]él.: fax: +213 21 235 788

    Meeting 2012 de l’association américaine d’étude des maladies du foie (AASLD) 9 au 13 novembre 2012 - Boston - USAWeb: http://www.aasld.org/conferences/meetings

    Journée scientifique de la Fédération Européenne de la SociétéInternationale de Chirurgie Digestive16 novembre 2012 - Lyon - FranceContact: Madame A. Gomes assistante du Pr. M Adham.Email: aurelie.gomes@chu-¬lyon.frTel: +33.472.116.261Fax: +33.472.116.259Web: http://hpbsurg.univ-lyon1.fr

    3ème cours de chirurgie laparoscopique avancée et de chirurgie bariatrique21 et 22 novembre 2012 - Séville - EspagneEmail: [email protected]

    8e Congrès Francophone de Chirurgie Digestive et Hépato-Biliaire28 au 30 novembre 2012 - Paris - FranceWeb: www.lepublicsystemepco.com

    Journée scientifique internationale 1er décembre 2012 - Batna - AlgérieThème: "Foie et Diabète"Web: www.foie-diabete.org

    Congrès national de la SAMG (Société Algérienne de Médecine Générale)7 et 8 décembre 2012 - Mostaganem - AlgérieWeb: http://samgdz.org

    4ème sommet international sur la Sleeve Gastrectomie6 au 8 décembre 2012 - New York - USAWeb: www.icssg.com

    13èmes journées médico-chirurgicales de l'HMRUO/2°RM12 et 13 décembre 2012 - Oran - AlgérieThème: "Cancers des Voies Biliaires''Fax: (041 58 71 90) - Email: Email: [email protected]

    AGENDA

    5Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

  • ÉVÈNEMENT

    6 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    «La prévention des maladies cardio-vasculaires est la pierre angulaire d’une politique de santé»

    Santé mag: De nos jours, les maladies cardio-vasculaires atteignent, de plus en plus d’individus et qui décèdent, souvent. Que faut-il faire et quelles sont les mesures, préventives, contre ces pathologies, qui prennent de l’am-pleur?

    Pr. Ben Khedda: Vous avez bien fait de parler de mesures préventives. En ef-fet, on sait que les facteurs de risques des maladies cardio-vasculaires sont très fréquents, dans notre population. Aujourd’hui, on assiste à des compli-cations, liées à ces pathologies, chez des personnes de plus en plus jeunes. Des personnes âgées, à peine, de 19 à 22 ans, font des infarctus et des acci-dents vasculaires cérébraux, à 25 ans; ou, bien plus dramatique, une mort subite. D’où, l’intérêt d’agir sur les facteurs de risques, avant l’apparition de ces signes. Cela évitera une évo-lution, lente et irrémédiable, vers les complications cardiovasculaires. Ce qu’il faut rappeler, aussi, est que, par exemple, il y a une dizaine d’années, dans notre service de cardiologie, la première cause des hospitalisa-tions était le rhumatisme articulaire aigu, une maladie infectieuse, due à l’angine. Aujourd’hui, c’est l’infarctus, qu’on appelle, aussi, la cardiopathie is-chémique et l’angine de poitrine. Il y a, donc, urgence et nécessité de mettre en place un programme de prévention. Il faut dire que les facteurs de risques classiques de ces maladies sont affé-rents à notre mode de vie; en effet, la

    mal bouffe, (trop de gras, trop de sel), rajoutés à cela, le manque d’activité physique et la consommation de tabac, font que ces maladies, qu’on appelle cardio métaboliques, comme le dia-bète, l’obésité, l’hypertension arté-rielle apparaissent, également, à un stade précoce. Il faut savoir que l’athé-rosclérose est une maladie diffuse, qui touche l’ensemble des artères. Si, par exemple, elle touche les artères cérébrales, elle provoque un accident vasculaire cérébral (AVC), qui est, vrai-ment, dramatique. Lorsqu’elle touche les coronaires, c’est l’infarctus. Cela peut toucher, aussi, les artères des reins; c’est l’insuffisance rénale.

    Quels en sont les signes, cliniques, d’un infarctus du myocarde?Les symptômes peuvent se présen-ter avec une forte douleur à la poi-trine. Elle irradie ver la mâchoire, les épaules….Mais, attention, il y a un grand «mais», car, souvent, ces signes cités sont absents, parfois. Surtout, chez le diabétique, par exemple, où la perception de la douleur et un peu diminuée et modifiée. On peut, donc, sentir de petites gênes. Parfois, le tableau est trompeur; on a des signes digestifs, le malade à mal, parce que l’infarctus se situe vers le bas. Ainsi, le patient consulte en gastro. On lui prescrit des traitements, qui n’ont rien à voir avec sa maladie et tout cela re-tarde le diagnostic; car, ce qui est im-portant, dans l’infarctus du myocarde, est de faire le diagnostic, rapidement,

    et ouvrir l’artère, le plus tôt possible. C’est une course contre la montre.

    Qu’appelle-t-on les facteurs de risque, modifiables et non modi-fiables ?En effet, les facteurs de risque sont di-visés en deux: les facteurs modifiables que l’on peut modifier, en arrêtant le tabac, en stabilisant son diabète, l’hy-pertension artérielle, en faisant une activité physique.Les non modifiables, il y en a deux: l’âge et la génétique. Il y a, donc, ce qu’on appelle des populations à risque, dans lesquelles viennent se greffer les facteurs d’environnement. En fait, c’est une maladie de mode de vie; c’est l’occidentalisation. On bouge moins et on mange mal. Je voudrais, également, dire quelque chose de très important, qu’il faut souligner en rouge: le temps d’incubation des maladies cardiovas-culaires, dont l’infarctus, est long.

    Propos recueillis par Tanina Ait

    «0 pour le tabac, pas plus de 6 grammes de sel pour 1kg de farine, 5 fruits et légumes, par jour et 30 min de marche, par jour», telle est la règle, fondamentale, à suivre, pour éviter les maladies cardio-vasculaires.

    Le Pr S. Ben Kheddda nous explique, dans le détail, ce que doit être, alors, en l’occurrence, la discipline individuelle et la politique de santé publique.

    Pr. Salim Ben Khedda, cardiologue et président de la Société algérienne dhypertension artérielle (SAHA) à Santé mag

  • ÉVÈNEMENT

    7Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    Que voulez-vous dire par «temps d’incubation»?C’est le temps passé entre le contact de l’agent causal et l’apparition des symptômes. Je vais m’expliquer: avec les facteurs de risque, il faut 20 ans, pour que la maladie apparaisse et c’est pour cela qu’il faut axer sur la prévention. Et la prévention se fait, dès l’enfance; on n’attend pas d’avoir 50, ou 60 ans. Pour donner un exemple, en France, on a interdit la distribution automatique de boisson; on a interdit les chips dans les écoles et collèges; on encourage l’activité sportive; on exige des boulangers de mette 6 gr de sel, par kg de farine, au lieu de 12 gr; car, on sait que le sel est le premier facteur de risque de l’hypertension artérielle. Donc, cela relève des mesures de santé publique et c’est l’Etat qui doit prendre ces me-sures. Ce que nous disons, nous, dans la Société algérienne d’hypertension artérielle, dont je suis président, afin de prévenir les maladies cardiovas-culaires: «il vaut mieux construire des stades, que des hôpitaux».Il faut, aussi, encourager l’allaitement maternel. C’est démontré, scientifiquement, l’allaitement maternel protège l’enfant et le futur adulte. Malheureusement, aujourd’hui, on constate que même pas 10% des femmes allaitent leurs enfant, les 3 premiers mois; alors, qu’en Suède, l’allaitement est de 100%. Aujourd’hui, les femmes algériennes n’allaitent plus et c’est dramatique pour la génération future.

    A-t-on une chance de s’en sortir, après un infarctus ?Sauf, si vous avez la chance - et je dis, «la chance», entre guillemets - de faire un malaise devant un hôpi-tal, pour vous faire un cathétérisme; c’est-à-dire, on pique l’artère. Mais,

    je dois vous dire que plus de 60% des malades décèdent, avant d’arriver à l’hôpital et cela, même en Europe. Il faut penser, aussi, à développer le trombolysme, à domicile et un réseau de ramassage, pour ces urgences; c’est-à-dire, dès qu’une personne ressent un malaise, on appelle le SAMU, qui se rend, immédiatement, au domicile du patient. Cela aide à gagner du temps. Pour l’heure ces équipements n’existent pas, encore, en Algérie et c’est pour cela, que j’insiste, encore une fois, sur la pré-vention.

    Un dernier mot…..Nous n’aurons de cesse d’insister sur une approche populationnelle, à large échelle; car, l’approche individuelle est favorisée par l’industrie du médicament et ce qui intéresse les marchands est de vendre leurs produits. Aussi, l’Etat doit veiller, en revanche, sur une politique de santé publique avec une approche populationnelle. Comme interdire le tabac, par exemple et faire en sorte que les lois promulguées soient appliquées. Il est désolant de voir de hauts responsables politiques fumer, en public et face aux caméras de télévision; alors, qu’à New York, aujourd’hui, il est interdit de fumer, même dans la rue. En Algérie, les aires de sport sont quasiment inexistantes, de façon générale et dans les écoles, en particulier. Ceci est bien dommage. La prévention, en tout état de cause, est la pierre angulaire d’une politique de santé; car, si la maladie s’installe, elle aura des effets désastreux, aussi bien, au plan humain, à l’évidence; mais, elle impactera, également, négativement les finances publiques. Si nous ne faisons rien, dans quelques années, ce sera l’hécatombe sanitaire

    Le ministre de la Santé, de la popu-lation et de la ré-forme hospitalière, M. Abdelaziz Ziari a tenu, à Alger, une réunion, à huis clos, avec les acteurs et les opé-rateurs, publics et privés, de l’indus-trie pharmaceu-tique. M. Ziari a affirmé, dans une déclaration à la presse, en marge de cette rencontre, que la réunion avait pour objectif de s’en-quérir de la situation, interne, du marché de l’industrie pharmaceutique et para-pharmaceutique, en Algérie. Le ministre a souligné, à ce propos, qu’il tentait de prendre contact avec tous les concernés (producteurs, distributeurs et pharma-ciens des établissements hospitaliers), pour s’enquérir de la situation et des problèmes auxquels fait face le secteur de l’industrie pharmaceutique, en vue de leur trouver des solutions. Le ministre a indiqué qu’il sera à l’écoute des points de vue des différents opéra-teurs du secteur, afin de «diagnostiquer les points faibles, notamment, concer-nant le manque de médicaments» ; sou-lignant que les orientations nationales de mise en œuvre des plans de la santé publique «sont très claires» et ce qu’il convient de faire, aujourd’hui, est de «prendre connaissance des problèmes, posés sur le terrain». Il a rappelé, à cette occasion, les efforts, colossaux, consentis par l’Etat, dans le système de la santé, depuis l’indépen-dance, en garantissant tous les moyens humains et matériels. Ont pris part à cette réunion les associations des pro-ducteurs de médicaments locaux, l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), le Syndicat national des pharma-ciens d’officine (SNAPO), le groupe Sai-dal, les pharmaciens des hôpitaux et la Pharmacie centrale des hôpitaux

    M. Ziari se réunit avec les acteurs de l’industrie pharmaceutique

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    8 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    Depuis la nuit des temps, les femmes ont tout fait pour essayer, avec plus ou moins de succès, de contrôler leur fertilité. On nous rapporte que le plus ancien document écrit, traitant de la contra-ception, le Kahun Papyrus, remonte à quatre mille ans avant notre ère, décrivant des contraceptifs à base de levain. Les marchands arabes furent les premiers à utiliser des dispositifs intra-utérins, mais c’était sur leurs chamelles. En effet, lorsqu’ils amenaient leurs chameaux au marché, ils prenaient soin de placer des pe-tites pierres dans l’utérus des femelles afin qu’elles ne tombent pas enceintes, en route. Il y a de cela 6.000 ans, les premières preuves, découvertes dans l’empire égyptien, montrent bien que ce peuple avait déjà inventé ses préservatifs; mais, bien évidem-ment, ils n’étaient pas aussi perfectionnés que les préservatifs de nos jours. Les premières traces de protection du pénis remontent à l’an 6.000, avant notre ère. Il est rapporté, également, que des soldats égyptiens utilisaient des boyaux de mouton ou des ves-sies de porc, afin de se protéger contre les maladies vénériennes. C’est par la suite (IIe siècle av. JC) que le «préservatif» a été utili-sé comme moyen contraceptif, en papier de soie ou en tissu huilé,

    de soie ou de velours. Les femmes égyp-tiennes ont trouvé, également, leurs moyens de limiter les grossesses. A cette époque déjà, elles utilisaient des ovules, réalisées à partir de grains de grenade moulues, mélangées a de la cire. Cette potion, qui leur servait de contraception, est

    introduite au fond du vagin. Il s’est avéré que les chercheurs ont découvert que dans les graines de grenades existaient des estro-gènes, à savoir l’hormone que l’on retrouve dans la pilule.C’est dire, donc, que, depuis toujours, les femmes voulaient être maîtresses de leur destin. Cependant, ce n’est que vers les an-nées 50 que la vraie pilule, inventée par Gregory Pinkus, a révo-lutionné le monde.C’était grâce au Mouvement de libération de la femme (M.L.F), en Amérique, que la pilule a vu le jour. Ainsi, la pilule est rentrée dans l’histoire, en 1954. Cependant, elle n’a été légalisée dans d’autres pays, notamment en France, que dans les années 60, alors qu’au Japon, elle le fut en 1999. A ses débuts, cette pilule n’était pas sans effets secondaires, puisqu’elle augmentait le poids, provoquait des vertiges, des maux de tête… De nos jours, grâce aux progrès de la science, la pilule est, plutôt, bien tolé-rée, par la majorité des femmes. Bien que d’autres moyens de contrôler sa fertilité, aussi bien chez l’homme que chez la femme, existent, il n’en demeure pas moins que la meilleure méthode de contraception reste celle qui est à la faveur des femmes, à savoir la pilule, qui demeure le moyen le plus efficace

    La contraception:«Des moyens adéquats pour contrôler la fertilité»

    Santé Mag: Les femmes ont comme préoccupation, lé-gitime, le contrôle de leur fertilité et ont recours, sou-vent, à la pilule. Que faut-il en penser ?

    Pr M. A. Habel: Tout d’abord, il y a lieu de chasser les idées préconçues; à savoir que la pilule rend stérile. Ce qui est faux. Dès que la femme arrête la prise de la pilule, les effets sont réversibles; une grossesse vient systématiquement.En outre, les avantages de la pilule sont que celle-ci est bien tolérée, par la majorité des femmes et efficace à 100%. Elle permet d’avoir des cycles réguliers, pour celles qui ont des cycles perturbés et des règles moins abondantes et moins douloureuses.

    A propos, justement, d’idées reçues, on entend dire que la pilule fait grossir, donne des boutons et consti-tue un risque de cancer du sein et du col de l’utérus… Qu’en est-il réellement?Lorsque les premières pilules ont été lancées, elles fai-saient, effectivement, grossir; mais, grâce au progrès,

    Le Pr Habel, nous parle des préalables au choix d’un mode d’une contraception; c’est-à-dire, les avantages et les inconvénients d’un moyen contraceptif, en fonction des résultats d’un bilan de santé, indispensable. Le praticien développe, donc, dans cet entretien, la voie à suivre, pour le contrôle de la fertilité.

    Pr. Mohamed Arezki Habel à Santé mag

    «Un bilan sanguin, clinique et hormonal, est obligatoire, avant de choisir sa contraception»

    par Tanina Ait

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    «Un bilan sanguin, clinique et hormonal, est obligatoire, avant de choisir sa contraception»

    les pilules modernes sont mini- do-sées et ne font pas grossir. Cependant, il faut dire que la pilule donne un bon appétit; donc, je dirais à ces femmes de faire un peu plus attention à ce qu’elles mangent. Pour les boutons, la pilule ne donne pas de boutons et il y a même des pilules que l’on pres-crit, en cas d’acné. La pilule ne risque pas, également, de donner un cancer du sein ou du col de l’utérus. Bien au contraire, les nouvelles recherches montrent, maintenant, que la pilule di-minue ces cancers. On pourrait, donc, dire que la pilule est un très bon moyen de contraception.

    Y a-t-il, néanmoins, des contre-indi-cations à la prise de la pilule?La pilule est contre-indiquée en cas d’hyper-cholestémie, en cas d’hyper-tension artérielle. Elle est, également, à proscrire dans certains cancers, par-ticulièrement le cancer du sein, les maladies trembo-amboliques; c’est-à-dire, les femmes qui souffrent de grosses varices. Et ces dernières an-nées, les spécialistes se sont rendus compte que la pilule n’est pas compa-tible avec le tabac. Et comme certaines femmes ont tendance à fumer; alors, il faudrait qu’elles choisissent entre la pilule et la cigarette, car pilule plus cigarette égal problème cardiovascu-laire.

    En cas d’intolérance à la pilule, quels sont les autres moyens contraceptifs proposés aux femmes ?En cas d’intolérance à la pilule, nous leur proposons des stérilets. Actuel-lement, nous avons des stérilets mo-dernes, qui donnent de très bons ré-sultats. Le taux d’échec est de 0%. Le stérilet est placé, tout simplement, à l’intérieur de la matrice. Il y a plusieurs types de stérilets, comme les stérilets classiques au cuivre. Or, certaines femmes se plaignent de saignements. De nos jours, nous avons mieux, pour cette catégorie de femmes; à savoir, des stérilets à base de progestérone, qui, non seulement, servent de contra-ception, mais permettent, également, de régler le cycle. Donc, c’est une contraception efficace et qui règle tous ces désagréments.

    Toujours selon les idées reçues, étant donné que le stérilet est un corps étranger à l’organisme, on dit qu’il peut être source d’infections. Que faut-il en penser ?

    Attention ! Le stérilet, ou dispositif intra-utérin (DIU), doit être posé dans des conditions d’hygiène très rigou-reuses. La pose doit se faire par un gynécologue. Si le stérilet est posé dans des conditions douteuses, il peut y avoir, effectivement, une infection vaginale. Sinon, le stérilet en cuivre est, lui-même, un antiseptique; mais, bien entendu, à condition que la pose se fasse sur un col sain. Et c’est pour cela, d’ailleurs, qu’il est obligatoire de faire un frottis cervico vaginal, un examen gynécologique, afin d’éliminer toute infection existante, déjà.

    Quelles sont les contre- indications du stérilet ?Comme on vient de le dire, on ne pose pas de stérilet en cas d’infection vagi-nale ou de malformation de l’utérus; car, non seulement il ne tiendra pas, mais il y a même un risque de perforer l’utérus.Le stérilet, est également, à proscrire en cas d’antécédents d’une grossesse extra-utérine; en cas de fibrome, pour celle qui n’a jamais enfanté, car, en cas d’infection, il y aura un risque de stéri-lité. Pour les femmes sujettes aux hé-morragies, on préférera un stérilet aux progestérones et qui est même pres-crit pour celles qui ne cherchent pas de contraception, mais qui saignent. Cela donne de très bons résultats, alors qu’autrefois, lorsqu’une femme souffrait d’hémorragies, il fallait pro-céder à des curetages, voire à l’abla-tion de l’utérus.

    Qu’en est-il des préservatifs ?Eh bien, c’est une méthode très peu utilisée, alors que c’est une très bonne méthode. On les trouve partout et ils sont en latex. Non seulement le pré-servatif est un moyen contraceptif, mais il protège contre les maladies sexuellement transmissibles (M.S.T), particulièrement contre le sida. D’ail-leurs, c’est le seul traitement, efficace, pour l’heure, contre cette pathologie et il ne faut pas dire que cela n’arrive qu’aux autres.

    On parle de préservatifs masculins que certains hommes n’apprécient pas. Existe-t-il des préservatifs fémi-nins ?Effectivement, il y a des préservatifs féminins, mais on en parle très peu, ici, en Algérie. Cependant, c’est à peu près le même que le préservatif masculin.

    Et qu’appelle-t-on les méthodes lo-cales, naturelles, retrait… ?Les méthodes locales sont des ovules spermicides que la femme place au fond du vagin, avant le rapport sexuel. Ces ovules tuent les spermatozoïdes. Cependant, prudence ! Ce n’est pas très efficace. Pour les méthodes naturelles, il s’agit de calculer et de s’abstenir d’avoir des rapports, lors de la période d’ovulation, c’est-à-dire 5 jours avant le 14eme jour du cycle et 5 jours après. Cepen-dant, ces comptes ne sont pas fiables du tout, étant donné que la femme peut ovuler à n’importe quel moment. On appelait, autrefois, cette méthode Ogino, mais à force d’échec, on l’ap-pelle plutôt les bébés Ogino. Pour le «retrait» ou coït interrompu, atten-tion ça donne souvent de mauvaises surprises. Donc, pour un couple qui ne veut pas d’enfant, on ne conseille jamais ces méthodes, appelées natu-relles.

    Dans quel cas recourons-nous à la stérilisation, à visée contraceptive ?Cette méthode est conseillée aux femmes qui ont eu plusieurs enfants et qui, en outre, souffrent de pathologies, telles que diabète, hypertension arté-rielle, problèmes cardio-vasculaires, varices… Souvent, nous sommes face à des situations où la grossesse même est proscrite à ces femmes qui, par ailleurs, ne peuvent recourir à d’autres moyens contraceptifs. Dans ces cas extrêmes, on propose une ligature des trompes, qui se fait par cœlioscopie, en 10 minutes; donc, sans chirurgie. Cette méthode est irréversible et se pratique selon l’indication médicale.

    Le mot de la fin…Si on veut vraiment obtenir une bonne efficacité de contraception, avant de prendre une pilule quelconque, ou autre moyen de contraception, il faut faire un bilan sanguin, clinique et hor-monal. Un examen des seins et un frot-tis sont, systématiquement, demandés, quel que soit l’âge de la femme. Une fois que tous ces examens sont faits, on prescrit, selon le profil de chaque femme, une méthode adéquate. Ces examens permettent, en outre, de dé-tecter une anomalie et de la traiter

    * Pr Mohamed Arezki Habel, gynécologue, Clinique EL-BORDJ, Centre de fertilité, fécondation in-vitro clinique.

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    12 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    «Le cancer de la prostate est le premier cancer de l’hommede plus de 50 ans»

    Santé mag: Pouvez-vous nous expli-quer, professeur, ce qu’est la prostate et son fonctionnement ?

    Pr. Djillali Saighi: La prostate est une glande que l’on peut qualifier d’organe sexuel secondaire. Elle fait partie de l’appareil reproducteur masculin.Elle est située autour de la première partie de l’urètre, juste sous le col de la vessie. Elle est composée, essen-tiellement, de nombreuses structures glandulaires, de tissus conjonctifs et de fibres musculaires. La prostate pro-duit des sécrétions, qui se mêlent au liquide séminal, fabriqué par les vési-cules séminales.La prostate est, également, la cible androgène (hormone masculine). Elle n’a pas de fonction urinaire; mais, avec le temps et l’âge, des modifications anatomiques peuvent survenir et être à l’origine de troubles urinaires.

    Quelles sont les maladies de cette glande ?Cette glande est située à un carrefour des voies urinaires et génitales et de ce fait, en cas de maladie, les réper-cussions seront des problèmes mic-tionnels et secondairement, sexuels. Les différentes maladies de la prostate sont: «l’adénome prostatique», appelé,

    également, hypertrophie bénigne de la prostate, qui va être à l’origine de symptômes, appelés troubles du bas appareil urinaire. Il s’agit d’une évo-lution, naturelle, de la prostate avec le temps, qui aboutit à son hypertrophie ou à des modifications de sa structure tissulaire, qui va être à l’origine de troubles de l’évacuation des urines. la prostatite: il s’agit d’une infection de

    la prostate, qui peut être une infection aiguë, s’accompagnant de symptômes bruyants, avec de la fièvre, nécessitant

    un traitement antibiotique, souvent en urgence. La prostatite chronique est, souvent, liée à une inflammation chro-nique, d’origine bactérienne ou non et peut toucher les hommes, quel que soit leur âge. Le cancer de la prostate, qui est la

    maladie la plus grave et qui se déve-loppe chez l’homme, le plus souvent à partir de 50 ans.

    Les cancers de la prostate sont-ils fréquents chez l’homme ?Le cancer de la prostate (il n’existe qu’un seul type de cancer) est fréquent chez l’homme. C’est le premier can-cer de l’homme de plus de 50 ans et demeure la première cause de morta-lité, par cancer, chez l’homme de plus de 50 ans. Cependant, sa fréquence à été, probablement, majorée, ces dix dernières années, par un sur-diagnos-tic des formes latentes du cancer de la

    Entretien réalisé par Tanina Ait

    Pr. Djillali Saighi, urologue, à Santé mag

    Nous avons sollicité le Pr Djillali Saighi, de l’hôpital Cochin à Paris, spécialiste en urologie. Il a répondu avec beaucoup de diligence à nos questions sur la prostate, son fonctionnement, ses pathologies - notamment le cancer - y affèrant et son traitement. Ecoutons ce médecin émérite, né à Alger, originaire de la Vallée de la Soummam.

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    13Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    prostate. Dans certains pays, comme les Etats-Unis, la pratique, systéma-tique, des biopsies prostatiques, chez des patients avec des taux de PSA inférieurs à 3.5, a permis de révéler des cancers qui, normalement, sont latents, indolents, qui n’auraient pas du être diagnostiqués. Le cancer de la prostate est, cepen-dant, la quatrième cause de mortalité, par cancer, chez l’homme et ce taux de mortalité a, sensiblement, baissé ces dix dernières années, grâce au dia-gnostic précoce des formes localisées, curables, au détriment des formes métastatiques, graves et mortelles.

    Comment se présentent les signes cliniques du cancer de la prostate ?Au stade «de début», il n’y a pas de signes cliniques évoquant le cancer de la prostate, quand celui-ci est localisé à la glande prostatique. Les signes cli-niques, tels que des troubles à l’éva-cuation des urines, des saignements, des douleurs osseuses ou une alté-ration de l’état général, apparaissent quand le cancer prostatique est loca-lement évolué, ou généralisé, avec des métastases multiples, notamment osseuses.

    Comment le diagnostiquer ?Le diagnostic du cancer de la prostate se fait sur l’examen histologique de fragments biopsiques de la prostate. C’est le seul examen qui permet d’au-thentifier et de confirme la présence du cancer. Mais, avant cela, le dosage sanguin du PSA (Antigène Spécifique de la Pros-tate) et la pratique d’un toucher rectal, qui permet de détecter des anomalies

    de la glande prostatique, peut faire suspecter un cancer prostatique.Toute anomalie du taux de PSA, anor-malement élevé, ou des données du toucher rectal, oriente vers la pratique de biopsies prostatiques. L’analyse, histologique, des biopsies de prostate permet l’identification du cancer, qui est, dans 95% des cas, un adénocarcinome prostatique; mais, également de déterminer l’importance et la gravité de l’atteinte de la prostate, en quantifiant le grade de Gleason, qui est le degré de différenciation (degré d’agressivité) et le nombre total de biopsies positives.Dans le bilan diagnostic sont, éga-lement, effectués des examens, qui vont permettre de mieux stadifier la maladie. L’IRM prostatique permet de préciser les contours de la prostate et d’identi-fier les cancers intra-prostatiques; des cancers qui ont franchi la capsule et envahi les organes voisins. Le scanner abdomino-pelvien permet de recher-cher des localisations ganglionnaires à distance. La scintigraphie osseuse permet de rechercher des métastases osseuses. La démarche diagnostic peut se résu-mer au cheminement suivant:Le patient voit son médecin, qui lui fait un toucher rectal et lui demande un dosage de PSA, qui doit être fait à dis-tance du toucher rectal. Si le toucher rectal est anormal ou si le taux de PSA est anormalement élevé, par rapport aux normes, des biopsies prostatiques sont préconisées. Elles sont faites par voie endorectale, sous échographie. Une série de 10 à 12 biopsies (6 sur chaque lobe) sont réalisées.

    Si les biopsies révèlent un cancer prostatique, un bilan d’extension est demandé (local, ganglionnaire ou mé-tastatique). Une IRM, pour préciser les contours de la prostate et l’existence, ou non, d’un envahissement, autour de la prostate. Cette IRM n’est demandée que si un traitement, à visée curative, local, est envisagé. Un scanner abdo-mino-pelvien, pour rechercher des lo-calisations ganglionnaires, ou métas-tatiques, est demandé, dans les autres cas ou l’IRM n’est pas nécessaire (PSA très élevé, patient âgé de plus de 75 ans, ou contre indication à réaliser une IRM prostatique).Au terme de ce bilan et de la classifi-cation, le patient est porteur d’un can-cer localisé, ou localement évolué, ou métastatique.Les traitements du cancer de la pros-tate sont multiples et différents, selon le stade de la maladie. Les patients, qui ont une tumeur loca-lisée, peuvent bénéficier de plusieurs types de traitements. La prostatecto-mie totale est le traitement de réfé-rence; mais, la radiothérapie externe, ou la curiethérapie, sont, également, des indications validées. La surveil-lance, active, pour les petits cancers peu agressifs (PSA

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    14 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    formes familiales. Le risque est plus élevé dans les familles ou deux cas de cancers de prostate, chez des appa-rentés de premier degré ou du second degré, ont été décrits.Plusieurs facteurs de risques, pro-bables, ont été décrits, ainsi que des facteurs protecteurs; mais, sans preuve avérée.

    Faut-il, systématiquement, faire des dépistages périodiques, pour préve-nir cette maladie et à partir de quel âge ?Il s’agit d’une question d’actualité, qui donne lieu, jusqu’à ce jour, à de vifs débats entre partisans et opposants du dépistage du cancer de la prostate. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, de consensus scientifique, permettant de conclure à un dépistage, systématique, organisé, du cancer de la prostate, à l’échelle nationale. Les deux études, internationales, menées en Europe (ERSPC) et en Amérique (PLCO), publiées en 2009, apportent des élé-ments nouveaux, mais contradictoires. L’étude, réalisée en Europe, montre une diminution de 20 % de la morta-lité, par cancer de la prostate, chez les hommes soumis au dépistage; alors que l’étude américaine ne montre pas de différence significative. Cette question de dépistage divise, donc, la communauté scientifique et adminis-trative. Il est évident que, ces dix der-nières années, un sur-diagnostic des formes précoces a eu lieu. Ceci a conduit à multiplier le nombre de traitements invasifs, tels que la prostatectomie totale et la radiothéra-pie, avec un coût assez important, pour les collectivités. Il est évident, également, que cer-taines formes de cancer, dit latent, peu agressif, ne vont pas évoluer et donc ne «méritent pas d’être diagnostiquées».Le problème, actuel, est, justement, de pouvoir avoir des outils, qui nous permettent d’identifier les patients, qui ont un cancer prostatique, de bas grade, à faible risque, peu ou pas évo-lutif. Il nous revient, donc, de trouver les moyens de dépister, ou de dia-gnostiquer, précocement, les formes agressives, qui justifieront d’un trai-tement adapté. Actuellement, seul le PSA, marqueur peu performant et l’IRM endorectale, avec ses différentes variantes techniques, sont à notre dis-position, pour identifier les patients à risque de cancer prostatique, localisé agressif.

    L’approche génétique est, de plus en plus, recommandée; mais, reste à l’état expérimental. Des tests existent et qui permettent d’identifier les zones à risques de cancers prostatiques, lo-calisés agressifs.La meilleure prévention du cancer de la prostate reste, néanmoins, son dia-gnostic précoce. Cela repose sur l’ana-lyse de PSA et le toucher rectal, chez les hommes de plus de 50 ans; ou 45 ans, chez ceux ayant des antécédents familiaux de cancers de la prostate, ou les hommes de race noire. Il ne s’agit pas d’un dépistage de masse, aux normes de l’OMS; mais, d’un diagnos-tic ciblé, ou précoce.

    Quel est le pourcentage de guérison d’un cancer, bien pris en charge ?Les chances de guérison d’un patient, atteint d’un cancer de la prostate, sont, évidemment, en fonction du stade de la maladie. A un stade de cancer, localisé à la glande prostatique, le traitement est à visée curative. Les chances de guérison sont importantes et là aussi, varient en fonction des sous groupes. On parle de survie après traitement et dans les cas de cancer localisé, à faible risque et intermédiaire, le taux de sur-vie à 15 ans est supérieur à 90% des cas. Ce sont d’excellents résultats. Dans les cancers, localement évolués et métastatiques, les traitements ont une visée palliative et les résultats va-rient, effectivement, là aussi, en fonc-tion du stade de la maladie. Les trai-tements sont palliatifs et consistent en une amélioration de la survie; mais aussi, de la qualité de vie.Dans tous les cas, il faut savoir que la prise en charge est multidisciplinaire. Une concertation entre urologues, radiologues, radiothérapeutes, onco-logues médicaux et anatomopatho-logistes est le garant d’une meilleure prise en charge d’un patient atteint d’un cancer de la prostate.

    Quels sont les nouveaux traitements de la pathologie cancéreuse prosta-tique ?Il existe plusieurs moyens, thérapeu-tiques, du traitement du cancer de la prostate. Il y a, constamment, des progrès qui se font; que ce soit en amélioration des moyens existants, ou d’apparition de nouveau procédés techniques, ou de nouvelles molécules chimiques. En chirurgie, le robot permet d’opérer les patients avec une précision inouïe,

    permettant, ainsi, de réduire, considé-rablement, les effets secondaires, sur les problèmes de continence urinaire post-opératoire; mais, surtout, sur les problèmes sexuels, liés à la dysfonc-tion érectile, suite à la prostatectomie totale. Les nouveaux appareils de radiothéra-pie sont, de plus en plus, puissants et précis. La radiothérapie conformation-nelle, avec modulation de fréquence, permet de délivrer des doses élevées, qui améliorent les résultats thérapeu-tiques, sans augmenter le pourcentage d’effets secondaires. Le cyber-knif, dernier des appareils de radiothérapie, permet de traiter, avec une grande pré-cision et en cinq séances, seulement, au lieu de 35, les cancers, localisés, de la prostate. Mais, cet appareil très coûteux et très complexe à manipuler, n’existe que dans quelques centres, hautement spécialisés. Concernant les cancers évolués et métastatiques, les nouvelles formes de molécules d’hormonothérapie, de troisième génération et des chimio-thérapies pointues, permettent de prendre en charge, convenablement, les patients, qui ne répondent plus au traitement classique hormonal et per-mettent, ainsi, d’améliorer la survie. Ce sont là des progrès considérables.

    Pouvez-vous nous parler de votre dé-coration nationale de l’ordre national du mérite, qui vous a été remise par l’ancien président français Nicolas Sarkozy ?J’ai eu le privilège d’être nommé, dans l’ordre national du mérite, par le Président français Nicolas Sarkozy. Ce titre récompense les mérites dis-tingués, rendus à la nation. Il récom-pense mon parcours professionnel et social, depuis mon arrivée en France.

    Hôpital Cochin - Paris

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    15Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    J’ai éprouvé, bien entendu, une grande fierté, pour cet honneur, qui m’est rendu. Cette décoration, qui m’a été remise, est une manière de célébrer le mérite des gens comme moi. Ils sont nombreux, mes collègues et mes compatriotes, qui, comme moi, méri-teraient une telle distinction.

    Vous êtes Algérien, exerçant à Cochin, un grand hôpital parisien. Avez-vous gardé des relations avec vos collè-gues, en Algérie. Par la même, quel est, alors, votre cursus universitaire et professionnel ? Depuis que je suis venu en France, en 1994, je n’ai, à aucun, moment perdu le contact avec mes collègues et amis d’Alger et de toutes les autres villes d’Algérie. Un partenariat privilégié a été établi avec eux et surtout, depuis 2003. Exerçant dans un grand service hospitalo-universitaire, à la pointe de la pratique médicale et universitaire, j’ai reçu plusieurs urologues, formés ou en formation, au service d’urologie de l’Hôpital Cochin, pour des stages, de courte ou moyenne durée. J’ai participé à plusieurs congrès d’urologie, d’oncologie et de chirurgie générale, à Alger, Oran, Constantine, Tizi-Ouzou… J’ai, également, avec plu-sieurs collègues français, instauré des cycles de formation médicale continue, de haut niveau, qui ont permis d’enca-drer la quasi-totalité des urologues en formation, entre 2005 et 2010. Ma disponibilité est entière pour toutes les sollicitations, qui viennent de la part de mes collègues ou autres institutions. C’est avec un esprit de confraternité et d’amitié, que se poursuit ma colla-boration avec mes collègues d’Algérie. C’est, aussi et surtout, avec beaucoup de plaisir que je réponds à toutes les sollicitations

    Cancers : une nouvelle molécule «double action»

    Des chercheurs français ont identifié une nouvelle molécule, dotée de pro-priétés anticancéreuses; mais, éga-lement, anti-métastatiques. Testée, in vitro, puis chez l’animal, son mé-canisme d’action pourrait, «à moyen terme», aboutir au développement de nouveaux traitements, contre certains cancers. Une équipe de biologistes et de chimistes français (CNRS, CEA, Insti-tut Curie, INSERM) serait sur la voie d’une nouvelle molécule prometteuse, contre certains types de cancers. Et pour cause, elle se montrerait, à la fois, active sur les cellules résistantes aux chimiothérapies «convention-nelles» et elle empêcherait la forma-tion de métastases. C’est le résultat d’un travail débuté il y a plus de 10 ans, qui est présenté, dans la revue scientifique Cancer Research. Pour isoler le Liminib - c’est le nom donné à cette substance - les scientifiques ont fait preuve de patience donc, mais, aussi, de minutie. Ils ont, en effet, tes-té près de 30 000 molécules, à travers une «plate-forme de criblage à haut débit robotisée (...). Jusqu’à ce que l’une d’entre elles présente l’activité attendue sur les cellules tumorales». Le Liminib, donc. Issue de la chimiothèque de l’Institut Curie, cette molécule est un inhibiteur de la LIM kinase (LIMK). Cette der-nière intervient dans la régulation «de la dynamique du squelette, interne, de la cellule». Il s’agit, en quelque sorte, du centre de commandement, qui permet aux cellules de se mouvoir

    et de se multiplier. «Deux propriétés activement utilisées, par les cellules cancéreuses».

    Efficacité et tolérance A en croire les scientifiques, Liminib fait appel à un mode d’action «nou-veau». Les résultats des premiers essais, in vitro, apparaissent encoura-geants. Ils montrent que «cette molé-cule est toxique sur plusieurs lignées cellulaires cancéreuses, y compris sur des lignées résistantes aux chimiothé-rapies», expliquent les chercheurs. Quant aux résultats d’une étude pré-clinique, conduite chez un modèle murin, ils apparaissent, également, prometteurs. «Ils révèlent, non seu-lement, une bonne efficacité, mais aussi, une bonne tolérance de cette nouvelle molécule. A moyen terme, ces travaux pour-raient aboutir, dans un premier temps, au développement de traitements al-ternatifs, pour les patients en impasse thérapeutique», concluent les scienti-fiques.

    Illustration visuelle: Liminib stabilise les microtubules. Les microtubules sont des structures filamenteuses. Grâce à des anticorps spécifiques, il est possible de les visualiser. Ain-si, dans une même cellule, on peut marquer les microtubules totaux, en rouge et les microtubules stabilisés, en vert. Contrairement aux cellules contrôles, on observe de nombreux microtubules verts, stabilisés, dans les cellules traitées par Liminib. La barre d’échelle représente 10 µM

  • DOSSIER

    18 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    Historique:En 1907, le Dr Alois Alzheimer [1864-1917], psychiatre, neurologue et neu-ropathologiste Allemand, décrit la première observation d’une démence sénile atrophique, chez une patiente âgée de 51 ans (Frau Auguste D), présentant des troubles de la mé-moire, du langage et des symptômes psychiatriques, à type de délires et d’hallucinations visuelles, définis-sant, un peu plus tard, une maladie grave du cortex cérébral: la maladie d’Alzheimer.

    Données épidémiologiques:Les principales données épidémio-logiques, actuelles, proviennent des études européennes, principalement celle réalisée par le consortium Euro-dem (1990-2000) et de l’étude fran-çaise PAQUID (QUID des personnes âgées).La maladie d’Alzheimer est une mala-die, liée à l’âge et sa fréquence aug-mente, du fait de l’augmentation de l’espérance de vie et du vieillissement de la population.Près de 35 millions de personnes souffrent d’Alzheimer, dans le monde; un chiffre qui risque de doubler, en 20 ans, pour atteindre 66 millions, en 2030 et 115 millions, en 2050.En Algérie, l’espérance de vie est de 74 ans et les personnes de plus de 60 ans, c’est-à-dire, à haut risque de dévelop-per la maladie, représentent 6% de la population. La maladie d’Alzheimer est estimée à

    100.000 cas, en Algérie.

    Physiopathologie:La MA est caractérisée, principale-ment, par deux lésions: la plaque sé-nile (PS) ou plaque amyloïde et la dé-générescence neurofibrillaire (DNF). La plaque sénile est une lésion

    extraneuronale, dont le constituant principal est la protéine β-amyloïde. Celle-ci se forme par le clivage enzy-matique d’une protéine précurseur

    APP. Ce clivage aboutit à une protéine soluble (action de l’α- sécrétase et de la β-sécrétase), ou insoluble (action de la gamma sécrétase et de la β- sécré-tase), qui s’agrège, pour former les plaques amyloïdes. Ces plaques sont responsables d’un blocage de la trans-mission neuronale.La dégénérescence neurofibrillaire est une lésion intra neuronale; son constituant principal est la protéine «tau», dans la maladie d’Alzheimer. Cette protéine est anormale; car, hyper phosphorylée. Elle s’organise, alors, en paires de filaments hélicoïdaux, dont le développement altère le fonc-tionnement des microtubules et le flux axonal. L’association des deux lésions est

    responsable de dysfonctionnement neuronal, de perte synaptique et de mort cellulaire.

    Maladie d’Alzheimer: Où en est-on ?

    Définition: La maladie d’Alzheimer (MA) est une pathologie neurodégénérative évolutive, caractérisée par l’installation, progressive, de lésions neuropathologiques spécifiques, génératrices, du point de vue clinique, d’une perte de la mémoire, avec détérioration des fonctions cognitives (intellectuelles), apparue depuis au moins 06 mois; retentissant sur les activités de la vie quotidienne, avec une perte, progressive, de l’autonomie; caractérisant un «syndrome démentiel».

    La maladie d’Alzheimer constitue un véritable problème de santé publique. Faire le diagnostic, le plus précocement possible, est devenu un enjeu, majeur; car, c’est à ce stade que les traitements étiopathogéniques seront, probablement, les plus efficaces.

    S. Amalou

    N. BoutarèneM. Arezki, Service de Neurologie du Pr. AREZKICHU de Blida.

    DOSSIER

  • DOSSIER

    19Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    Biochimie: Premier système touché, précoce-ment: le système cholinergique. Les neurones cholinergiques sont situés au niveau de l’hippocampe.D’autres systèmes sont touchés; Glu-tamatergique, GABAergique et nora-drénergique …

    Le diagnostic positif:Le diagnostic de la MA repose sur

    l’anamnèse, l’examen neurologique, le bilan neuropsychologique, biologique et l’imagerie médicale. Le patient doit répondre aux critères DSM IV-R et ceux du National institute of neurological di-sorder, association (NINCD-ADRDA).L’utilisation, de plus en plus répandue, de ces critères, à partir des années 80, a permis un progrès indéniable, en matière d’uniformisation de la dé-marche diagnostic.

    Concept de «mild cognitive impair-ment» pré démentiel: MCI Plainte mnésique du patient ou de sa

    famille, d’installation progressive, dont les activités quotidiennes sont préser-vées, ou modérément perturbées. Syndrome amnésique, de type « hip-

    pocampique », défini par:- un rappel libre très pauvre, alors que l’encodage est respecté;- un déficit du rappel total, par insuffi-sance d’indice et/ou de reconnaissance- de multiples intrusions. Persistance des troubles mnésiques,

    lors d’une évaluation ultérieure. Absence de syndrome démentiel dé-

    fini. Exclusion d’autres affections, pou-

    vant causer un MCI, utilisant des tests adaptés, la neuro-imagerie et les mar-queurs biologiques.

    Signes cliniques:1 Les troubles de la mémoire: Ils sont constants et caractérisent la maladie. Ils concernent, à un stade débutant, un sous type de la mémoire à long terme: la mémoire épisodique, se traduisant par une difficulté à se rappeler de la date, les faits marquants de l’actua-lité (ces troubles peuvent constituer un motif de consultation), suivis d’une atteinte de la mémoire sémantique: c’est la mémoire des connaissances générales, sur le monde;En dernier, l’atteinte de la mémoire procédurale, qui permet l’apprentis-sage d’habiletés percepto - motrices, tels que la conduite, le vélo …qui reste longtemps préservée;2 La désorientation temporo-spatiale: Elle découle de l’altération de la mé-moire épisodique.3 L’atteinte des fonctions instrumen-tales et exécutives: L’Aphasie: est un trouble du lan-

    gage, qui apparaît après les troubles de la mémoire et se manifeste par un manque de mots, en langage spontané et en dénomination; L’apraxie se définit par un trouble de

    l’exécution du mouvement, sans at-teinte motrice, ni sensorielle. Dans un premier temps, le patient ne peut faire des gestes simples, sans manipuler des objets réels; tel, reproduire deux anneaux, entrecroisés, entre pouce et index. Plus tardivement elle concerne-ra la manipulation d’objet réel et à un stade plus avancé, on arrive au stade de l’apraxie de l’habillage, ou le patient ne peut mettre ses vêtements; Agnosie: l’incapacité à reconnaître,

    Tableau Facteurs de risque et de protection de la maladie d’Alzheimer

    Facteurs de risque: Age Antécédents familiaux de démence Gène de vulnérabilité (allèle ε4 de l’ApoE) Sexe féminin (surtout, après 75 ans) Terrain vasculaire (tabac, maladies coronariennes, athérosclérose, diabète

    traité, HTA systolique, consommation de graisses animales) (Rotterdam study). Bas niveau socio-culturel Antécédents de traumatisme crânien Antécédents de trisomie 21 Petite taille de périmètre crânien.

    Facteurs de protection: Allèle ε2 de l’ApoE Haut niveau socio-culturel Estrogénothérapie substitutive ? Rôle protecteur des AINS, des antioxydants (vitamine E) ? Activités de loisir: bricolage, jardinage, voyages (étude PAQUID) Rôle du vin (étude PAQUID), de la bière (Rotterdam study) Consommation de poisson (Rotterdam study) ?

    Facteurs génétiques:La présence d’allèles, de certains gènes, est un facteur de risque, pour la forme sporadique (isolée) de la M.A; c’est le cas de l’allèle 4, de l’Apolipoprotéine E (Apo E), sur le chromosome 1.Des mutations, sur les chromosomes 21, 14 et 1, codant, respectivement, pour les protéines: APP, Préséniline1 (PS1), préséniline2 (PS2), joueraient un rôle, certain, dans le développement des formes autosomiques, dominantes, de la maladie.

    EnvironnementX

    Y Facteurs génétiques

    Figure 1: Relations entre plaques séniles et dégénérescence neurofibrillaire

    APP: Précurseur du peptide β –amyloïde DNF: dégénérescence neurofibrillaire PS: plaque sénile

    APP Tauanormale

    Mort neuronaleAβ

    DNFPS

  • DOSSIER

    20 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    ou à identifier, des objets, malgré des fonctions intellectuelles intactes; elle peut porter sur des objets ou des si-tuations, mais, aussi, sur les visages familiers: les proches, ou soi-même, en se regardant dans un miroir.4 Les troubles de l’humeur: anxiété et dépression sont très fréquentes, dès le stade de début de la maladie et peuvent s’observer, à tout moment de l’évolution;5 L’apathie; c’est le signe neuropsy-chiatrique le plus, fréquemment, ob-servé. Elle se caractérise par une perte d’intérêt, pour les activités habituelles et les relations sociales et familiales.6 Les troubles psycho - comportemen-taux: l’agitation peut être verbale, ou physique; instabilité et/ou impossibi-lité de rester allongé, ou assis; désin-hibition, s’exprimant par des conduite sociales inappropriées. Le patient peut manquer de décence;7 L’altération du cycle circadien de sommeil, avec un sommeil inversé; 8 Les troubles des conduites alimen-taires: boulimie ou anorexie.9 Le délire: avec des accusations de vol ou d’infidélité. Les hallucinations se voient, à des stades tardifs.10 Le retentissement sur la vie quoti-dienne.

    Les tests neuropsychologiques:Leur but: Déterminer le profil mnésique; Apprécier la sévérité des troubles

    (état démentiel ou pas); Contrôler les autres secteurs cogni-

    tifs. 1 Pour une évaluation globale de la cognition: un test peut être effec-tué, simplement, en pratique médi-cale courante: il s’agit du Mini Men-tal State (MMS de FOLSTEIN), réalisé en quelques minutes, au chevet du

    patient. Le score, au MMS, permet de soupçonner une détérioration intel-lectuelle, lorsqu’il est inférieur à 26; mais, il faut prendre en compte qu’il est influencé par beaucoup d’autres facteurs (âge, niveau d’éducation, troubles sensoriels et troubles de la vigilance).2 Tests d’évaluation spécifique de la mémoire: par l’épreuve des « 5 mots de Dubois ». Le patient doit lire 5 mots, imageables, à voix haute (mi-mosa, pêche, montre, piano), dont on demande le rappel immédiat; puis un rappel différé. D’autres tests peuvent être utilisés: épreuve des 12 mots de Michel, épreuve de rappel libre /rappel indicé (RL/LI16) …. 3 Pour les praxies et l’orientation temporo-spatiale, l’attention et les troubles visio- constructifs, on utilise le test de « l’horloge ».4 Le test de fluence verbale est utilisé pour les fonctions exécutives.5 BREF (batterie rapide d’évaluation frontale), permet d’évaluer, rapide-ment, les fonctions du lobe préfrontal.6 Le retentissement, sur l’autonomie, sera évalué par l’IADL (instrumental activity of daily living). Il permet de me-surer les activités de la vie quotidienne (utiliser le téléphone, les transports en commun, gérer son budget et prendre

    ses médicaments).7 Le NPI (inventaire neuropsychia-trique de Cummings) explore les complications, psychiatriques, de la maladie. L’échelle de ZARIT permet d’explorer la charge de soins, ressen-tie par la famille.8 GDS (Geriatic Depression Scale): permet de déceler une dépression.

    Examens complémentairesLe diagnostic de la maladie d’Alzhei-mer reste, avant tout, clinique; bien

    que l’avènement des marqueurs bio-logiques et des techniques d’imagerie cérébrale soient, souvent, plus per-formantes .Le diagnostic de certitude reste anatomopathologique. Seul le prélèvement d’autopsie, à visée scien-tifique, est, actuellement, proposé.

    Quel sont les examens biologiques que l’on doit demander, pour le dia-gnostic différentiel? Certains examens biologiques sont,

    habituellement, demandés, afin de rechercher une cause, curable, des troubles cognitifs observés; les dé-mences réversibles ne représentant que moins de 1% des cas. Hémogramme. Bilan phosphocalcique: hypercalcé-

    mie. Hypoglycémie et hyperglycémie. Hypothyroïdie, hyperthyroïdie. Dosage de la vitamine B12 et folates. Les sérologies syphilis et HIV. la ponction lombaire n’est recom-

    mandée qu’en fonction du contexte clinique. LCR: Les résultats des dosages de la

    A-bêta 42 et de la A bêta 40 et de la protéine tau hyper phosphorylée, dans le liquide céphalo rachidien, paraissent avoir une sensibilité, une spécificité et une valeur prédictive satisfaisantes.

    Doit-on demander une imagerie céré-brale? Devant toute démence, d’installation récente, une imagerie cérébrale doit être demandée, en vue d’éliminer les diagnostics différentiels. (Hydrocépha-lie à pression normale, hématome sous-dural).L’examen sera, au mieux, une IRM ou, à défaut, un CT-scan. L’injection de pro-duit de contraste n’est pas indiquée, en dehors de cas spécifiques (tumeurs …).L’existence d’une atrophie corticale diffuse ne doit pas faire porter, à elle seule, le diagnostic de démence. Néanmoins, l’atrophie temporale in-terne (hippocampique) pourrait être plus spécifique de la MA.

    Phase pré-clinique

    Phase pré-démentielle

    DémenceDépistage dessujets à risque

    Diagnostic précoce=dépistage des sujets à risque d’évoluervers la démence

    Diagnostic précoce de la démence

    légèremodérée sévère

    Alzheimer Normal

  • DOSSIER

    21Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    1 La tomodensitométrie: permet, sur le plan morphologique, d’évaluer le degré d’atrophie cérébrale (temporale, temporo-pariétale ou globale). 2 IRM: permet des mesures volumé-triques de L’hippocampe; ce qui peut servir comme un facteur prédictif.3 La tomographie par émission de positons (TEP): a mis en évidence une réduction du métabolisme, plus éten-due que l’atrophie. les données TEP pourraient, aussi, avoir une valeur prédictive: la diminution du débit, ou du métabolisme, dans la région pa-riétale, chez les sujets âgés, porteur d’un trouble de la mémoire isolée, est prédictive d’une évolution vers une dé-mence, de type Alzheimer.4 La tomographie par émission mono photonique (TEMP): montre une hypo-perfusion temporo-pariétale bilaté-rale, mais asymétrique, qui est l’as-pect le plus évocateur de la maladie d’Alzheimer débutante.

    5 La spectro IRM: pourrait fournir des données utiles, pour caractériser le MCI, par rapport au vieillissement nor-mal et au vieillissement pathologique,

    de type Alzheimer.6 L’étude, en IRM, du transfert de ma-gnétisation ou de la diffusion de l’eau: pourrait représenter des techniques d’avenir, en matière de diagnostic de MCI.7 La réalisation d’un EEG, n’est in-diquée qu’en fonction du contexte clinique: Crise d’épilepsie, d’encé-phalopathie métabolique, démence fronto-temporale (DFT), de maladie de Creuztfeldt-Jacob.

    Diagnostics différentiels: 1 Vieillissement normal;2 Démences acquises (carentielles, vit. B12, dysthyroïdies, confusion men-tale, dépression…);3 Démences vasculaires;4 Démences dégénératives:

    a. fronto-temporales,b. cortico-basales,c. à corps de Lewy.

    Prise en charge de la maladie d’Alzheimer:Traitements médicamenteux:Il n’existe pas de médicaments, qui guérissent; mais, qui ralentissent l’évolution de la maladie.Le traitement, symptomatique, du dé-ficit cognitif repose sur l’amélioration de la transmission cholinergique.

    Les anticholinestérasiques: sont pres-crits dans les formes légères à modé-rées. Ils augmentent la quantité d’acé-tylcholine (ACch), dans la synapse; en bloquant l’acétylcholinestérase, qui dégrade l’ACch, au niveau de la fente synaptique. Le Donepezil est conditionné en com-

    primés de 5 et 10 mg. La posologie est de 5 à10 mg, en une prise quotidienne. C’est le seul anticholinestérasique dis-ponible en Algérie.

    La Rivastigmine est conditionnée en gélules de 1,5, 3, 4,5 et 6 mg et en solu-tion buvable à 2 mg /ml. La posologie recommandée est de 6 à 12 mg, en deux prises, quotidiennes. La Galantamine est conditionnée en

    comprimés de 4, 8 et 12 mg et en solu-tion buvable à 4 mg/ml. La posologie re-commandée est de 16 à 24 mg, par jour.

    Les antiglutamatergiques: ils sont prescrits, dans les formes sévères. La memantine: elle est indiquée dans

    les formes modérée à sévère. Elle est conditionnée en comprimé de 10 mg et solution buvable de 10 mg /ml. La poso-logie recommandée est de 20 mg/j. Pour les troubles psycho-comporte-

    mentaux, nous disposons d’antipsycho-tiques atypiques tels que:La risperidone ou l’olanzapine), qui diminuent, significativement, les symp-tômes neuropsychiatriques; principale-ment, l’agitation/agressivité, les hallu-cinations, les délires, avec un moindre risque d’effet secondaire extra pyrami-dal; la somnolence restant possible. Rumber est un nouveau traitement,

    qui serait le premier médicament, qui attaque, directement, les agrégats de protéines tau; mais, son innocuité n’est pas, encore, prouvée.

    Mesures d’accompagnement, non mé-dicamenteuses:D’une manière générale, les mesures d’accompagnement reposent, avant tout, sur une information, sur la mala-die et les symptômes rencontrés (re-mise de documentation, coordonnées des associations de famille), un sou-tien psychologique (groupes de parole, psychologue, consultations régulières), un travail sur les liens familiaux et une écoute des aidants, un encouragement du maintien des activités sociales,

    Protéine tau totale Protéine p-tau Aβ1-42Maladie d’Alzheimer

    Démence à corps de lewy N parfois légèrement N N parfoisDémence frontotemporale N parfois légèrement N NDémence vasculaire N vs selon études NDépression N N NDémence alcoolique N N NCreutzfeldt-Jacob N parfoisMaladie de Parkinson N N NParalysie supra nucléaire progressive N parfois ND N

    Tableau: Résumé des variations des bios marqueurs du LCR, en fonction de la pathologie

    ND: information non disponible N: normal diminution élévation

  • DOSSIER

    22 Santé-MAG N°10 - Septembre 2012

    intellectuelles et physiques du patient, la mise en place de mesures simples d’adaptation de l’environnement (calen-drier, agenda, stabilité et régularité des journées, etc…). Une rééducation orthophonique peut, également, être bénéfique. La MA fait partie de ces affections, qui,

    par leur poids considérable, vont modi-fier nos filières de soins; d’où, l’intérêt de créer: - Des centres mémoire (consultations mémoire, spécialisées)- Structure d’accueil de jour Alzheimer (hôpital de jour), qui a pour but: Retarder, au maximum, la perte d’au-

    tonomie; Bénéficier d’une prise en charge glo-

    bale, à la fois psychologique et physique; Repérer les modifications comporte-

    mentales, susceptibles d’être liées à une pathologie intercurrente.

    Perspectives thérapeutiques: La neuroprotection peut ralentir, d’une

    manière significative, la MA.Les molécules neuro-protectrices, en cours d’étude, sont: Les œstrogènes, les anti-stress oxydatifs (vitamines E, A), les anti-inflammatoires (Cox, AINS), les pro-tecteurs du système vasculaire cérébral. Les essais thérapeutiques ont testé la plupart de ces neuro-protecteurs, sans résultats probants. Les greffes neuronales ne sont pas,

    encore, d’actualité dans la MA; même s’il existe, déjà, des arguments expérimen-taux, pour améliorer la neurotransmis-sion cholinergique, par implantation de cellules cholinergiques, associées au fac-teur trophique nerve growth factor (NGF). Vaccination: anti Aβ1-42

    Injection IM: le 1er, 3, 6, 9, 12ème mois.Risque: méningo-encéphalite. Des voies, prometteuses, s’orientent

    vers le produit empêchant la formation des lésions neuro-pathologiques, en intervenant sur le processus physiopa-thologique, impliquant la protéine β- amyloïde. Voie des sécrétases:• Stimulation de l’α sécrétase • Inhibition de la β et γ secrétase.• Tramiprosate (Alzhemed®): molé-

    cule se liant à l’Aβ peptide, soluble, empêche la cascade amyloïde (en phase III).

    Conclusion:La plainte mnésique est un motif, fré-quent, de consultation. La MA reste sous diagnostiquée. Il est, donc, néces-saire de mettre, rapidement, en place un programme de coordination entre médecins généralistes, psychiatres et neurologues, afin de reconnaitre les premiers signes et d’instaurer le traite-ment le plus adapté, possible

    Alors que le donépézil (Aricept) est, déjà, utilisé dans le traitement des tout premiers stades de la maladie d’Alzhei-mer, cette recherche, financée par le Medical Research Council britannique et l’Alzheimer’s Society ; mais, aussi, les laboratoires Eisai et Pfizer, montre que la poursuite du traitement au cours des stades suivants, modérés et jusqu’à sévères de la maladie, peut, aussi, réduire le déclin cognitif, lié à l’Alzhei-mer. Ces résultats, importants dans ce contexte d’expansion de la maladie et de recherche de traitements plus efficaces, jugés cliniquement importants par les auteurs, viennent d’être publiés, dans l’édition du 8 mars, du New England Journal of Medicine.Les chercheurs ont, ici, étudié l’effica-cité d’Aricept (donépézil), en poursuite de traitement, au cours des étapes modérées et sévères de la maladie, auprès de 295 patients, atteints de la maladie d’Alzheimer, d’Angleterre et d’Ecosse. Certains patients étaient assi-gnés, au hasard, à continuer ou à ces-ser le traitement, pour une période de 12 mois, en association ou non avec un

    autre médicament, la mémantine, uti-lisé, également, dans le traitement de la maladie d’Alzheimer et autres formes de démence. Les patients ont été divisés en 4 groupes : poursuite du donépézil + placebo, arrêt du donépézil, placebo do-népézil + placebo mémantine, arrêt du donépézil, placebo donépézil + méman-tine, poursuite donépézil + mémantine.L’étude constate que les patients, sous donépézil pendant plus de 12 mois, présentent un déclin cognitif plus lent que leurs homologues, sans donépézil. Cependant, précisent les auteurs, ces améliorations, dans la capacité men-tale et à gérer les activités quotidiennes, associées au donépézil, sont légères ; en comparaison du déclin, global, de tous les participants de l’étude. Mais, il n’y a pas de petite amélioration, du point de vue des patients, ajoutent-ils et ces résultats ne manqueront pas d’inter-roger les institutions de santé, sur le service médical, ajouté par la poursuite du traitement, au-delà de symptômes modérés. La démence et la maladie d’Alzheimer est un trouble mental progressif, lourd de conséquences, rappellent les auteurs, qui affecte négativement la mémoire, la pensée, l’orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d’apprentissage, le langage et le jugement et aujourd’hui, 50 à 64% des personnes diagnostiquées, le sont à un stade, modéré ou sévère, de la maladie. Toute nouvelle piste théra-peutique est, donc, «bonne à prendre»; alors, que les données scientifiques restent très limitées, pour orienter la

    décision de poursuite, ou d’arrêt du trai-tement. Car, la poursuite du traitement est, aussi, associée à une augmentation des effets indésirables.Les résultats sont en faveur de la pour-suite du donépézil : Dans tous les groupes, la capacité

    mentale a diminué d’un score d’environ 9, au début de l’étude, à un score de 3 à 6, après 52 semaines et d’un score d’envi-ron 26 à 29, au début de l’étude, à 34-42, après 52 semaines, pour les fonctions de la vie quotidienne. Ces résultats in-diquent une baisse, globale, importante, de la capacité mentale et de la fonction cognitive, au cours de la période d’étude de 12 mois. Les patients, qui ont continué le doné-

    pézil, ont gagné, en moyenne, 1,9 points de plus en «capacité mentale» et envi-ron, 3 points de plus sur les activités quotidiennes, par rapport à ceux qui ont abandonné le donépézil; ce qui suggère que la poursuite du traitement a été bénéfique. La sévérité de la maladie influence,

    de façon significative et dans le sens inverse, l’efficacité du donépézil. Les patients, sous mémantine, gagnent

    un petit effet, bénéfique sur les capaci-tés mentales et à agir au quotidien,Les auteurs concluent, quant à eux, que, chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, sous une forme modérée à grave, la poursuite du traitement, par donépézil sur 12 mois, est associée à des bénéfices cognitifs significatifs, qua-lifiés au-delà d’écarts mineurs et clini-quement importants

    ALZHEIMER : Efficacité prouvée du donépézil, même à un stade, sévère, de la maladie

  • DOSSIER

    23Santé-MAGN°10 - Septembre 2012

    Il est, en premier lieu, indispensable que le psychologue ait des connaissances, pointues, ou une formation spécialisée, en neuropsychologie.

    La neuropsychologie est une spécia-lité, qui étudie les fonctions cognitives (langages, mémoire, attention, etc.…) et leurs rapports avec les structures cérébrales, à travers l’observation des comportements.Le rôle du psychologue sera d’évaluer la nature et l’importance des troubles cognitifs (mémoire, attention, lan-gage...), suite à un dysfonctionnement du cerveau. Il utilisera, pour cela, des entretiens cliniques et des tests neu-ropsychologiques.L’objectif étant d’évaluer les capaci-tés cognitives, endommagées par une lésion cérébrale, d’établir, en détail, les fonctions, qui sont restées, rela-tivement ou totalement, préservées et le cas échéant, de mettre en place un programme de rééducation neuro-psychologique, en s’appuyant sur les capacités existantes et d’en assurer l’échange avec des professionnels (or-thophonistes, ergothérapeutes, kinési-thérapeutes…) chargés d’appliquer ces programmes.

    Le psychologue cerne le déficit cogni-tif, dont souffre le patient, unique-ment, au moyen d’un examen neuro-psychologique bien organisé.Dans les deux cas, ce sont les consé-quences cognitives, émotionnelles et comportementales des lésions céré-brales, qui sont étudiées, au moyen de tests.Le psychologue doit, par son évalua-tion neuropsychologique, pouvoir four-nir un tableau relativement général, au moyen de tests mesurant les fonctions cognitives suivantes : raisonnement, mémoire, langage, calcul, capacités visio-perceptives et spatiales, praxies, attention et fonctions exécutives. Examen Neuropsychologique: Le psychologue va évaluer le fonction-nement cognitif global, à la recherche d’une détérioration intellectuelle (ex: M.M.S), des tests de mémoire (épreuve des 5 mots de Dubois), les tests de l’horloge (capacités visio-constructives et fonctions exécutives) et l’échelle B.R.E.F (fonctions exé-cutives). Il établira, par la suite, un bilan neuropsychologique approfondi. Chaque fonction cognitive est évaluée et quantifiée, individuellement.L’altération, ou la préservation, abou-tissent a un profil neuropsychologique (cortical, sous- cortical, frontal, corti-co-sous-cortical) précis, lui permet-tant de tester les hypothèses diagnos-tics, évoquées par le neurologue.L’examen neuropsychologique va per-mettre, au psychologue, d’inscrire le patient dans une prise en charge spécifique :

    Adaptation du traitement chimiothé-rapique; Adaptation de la prise en charge mul-

    tidisciplinaire; Adaptation du discours tenu au pa-

    tient et à sa famille. Prise en charge, psychologique, d’un patient Alzheimer:La prise en charge d’un patient Alzhei-mer est multidisciplinaire. La dépen-dance psychique, physique et sociale, causée par la maladie d’Alzheimer, nécessite des réponses spécifiques. Il faut, donc, prendre en charge le malade et gérer les différents symp-tômes: déambulation, désorientation, agitation, troubles de la mémoire, du langage, du jugement etc…).Pour le psychologue, la prise en charge doit être adaptée à l’état de chaque malade. Celle-ci comporte plusieurs volets : Stimulation cognitive; Stimulation sensorielle; Soins corporels; Effort de communication; Stimulation motrice; Thérapie par le travail manuel; Musique ou arts.

    Le diagnostic et la prise en charge du patient demeurent une affaire multi-disciplinaire, où le psychologue joue un rôle important ; perm