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§PArtie 1—
L’administration pénitentiaire et la justice1 Histoire de l’administration pénitentiaire .................................... 10
2 La place de l’administration pénitentiaire au sein du ministère de la Justice ................................................... 13
3 L’organisation de l’administration pénitentiaire ...................... 15
4 Éléments d’organisation juridictionnelle ..................................... 18
5 Le procureur de la République ......................................................... 23
6 La saisine du tribunal correctionnel et les procédures alternatives à l’audience ...................................................................... 27
7 L’audience pénale et ses suites ....................................................... 29
8 Le juge d’instruction .............................................................................. 33
9 Le juge de l’application des peines ................................................. 36
§PArtie 2—
Les lieux de détention10 Les établissements pour peine et les maisons d’arrêt ......... 40
11 Les autres structures pénitentiaires accueillant des détenus 42
12 Les établissements anciens et modernes : l’hétérogénéité du parc immobilier ................................................................................. 44
13 Les établissements en gestion privée et en gestion publique . 46
14 Le coût d’une journée de détention ................................................ 47
15 L’affectation et l’orientation des détenus .................................... 48
16 Visite guidée d’un établissement ..................................................... 50
17 Le quartier arrivants, le quartier disciplinaire, le quartier d’isolement ......................................................................... 53
18 Le greffe ...................................................................................................... 55
19 Le contrôle interne des établissements pénitentiaires ........ 57
20 Le contrôle externe de l’administration pénitentiaire ........... 59
Sommaire
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re §PArtie 3—
Les personnes qui interviennent en détention21 Les personnels de l’administration pénitentiaire .................... 64
22 Le statut des personnels pénitentiaires ....................................... 67
23 Le déroulement de carrière des personnels pénitentiaires 70
24 La journée d’un surveillant ................................................................. 73
25 Les autres personnes intervenant dans les établissements 75
26 Le droit d’expression, la cessation du travail, les organisations professionnelles ................................................. 78
27 Le code de déontologie ......................................................................... 80
28 Le compte rendu professionnel, le compte rendu d’incident 82
29 Le régime disciplinaire des personnels ....................................... 85
§PArtie 4—
Les personnes détenues30 Le règlement intérieur ......................................................................... 92
31 Les femmes détenues ........................................................................... 94
32 La détention des mineurs.................................................................... 95
33 Les étrangers détenus .......................................................................... 99
34 Les soins médicaux apportés aux détenus ................................. 101
35 Les activités : travail, sport, activités culturelles..................... 104
36 Les relations des détenus avec l’extérieur ................................. 106
37 Les cantines ............................................................................................... 110
38 L’accès à l’information : la télévision, la radio, les journaux et les livres, l’informatique ..................................... 111
39 La gestion des biens des détenus ................................................... 113
40 L’indigence en milieu carcéral ......................................................... 115
41 La prévention du suicide ...................................................................... 116
42 Les réductions de peine ....................................................................... 118
43 La sortie de prison .................................................................................. 120
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§PArtie 5—
Le SPiP, les aménagements de peine44 Le rôle du SPIP ......................................................................................... 124
45 Les structures et les procédures intervenant dans le domaine de l’application des peines .............................. 127
46 La période de sûreté .............................................................................. 129
47 Les autorisations de sortir sous escorte ..................................... 131
48 Les permissions de sortir ................................................................... 133
49 La suspension et le fractionnement des peines ....................... 135
50 La semi-liberté ......................................................................................... 137
51 Le placement sous surveillance électronique ........................... 139
52 Le placement sous surveillance électronique mobile ........... 142
53 Le placement à l’extérieur sans surveillance constante de l’administration pénitentiaire ...................................................... 144
54 La libération conditionnelle ................................................................ 146
55 Le suivi socio-judiciaire ........................................................................ 148
§PArtie 6—
La sécurité dans les établissements56 Les infractions disciplinaires ............................................................. 152
57 La procédure disciplinaire .................................................................. 154
58 Les sanctions disciplinaires ............................................................... 156
59 L’isolement ................................................................................................ 158
60 La prévention des évasions ................................................................ 160
61 La prévention des violences ............................................................... 162
62 Les détenus particulièrement signalés (DPS) ........................... 164
63 Les fouilles des détenus et des locaux ......................................... 165
64 L’usage de la force, des moyens de contrainte et des armes . 167
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re §PArtie 7—
Quelques problématiques actuelles65 Les règles pénitentiaires européennes ........................................ 172
66 La loi pénitentiaire .................................................................................. 173
67 La surpopulation carcérale ................................................................ 175
68 Les grâces et les amnisties ................................................................ 180
Liste des principaux sigles ............................................................................. 183
Glossaire .............................................................................................................. 187
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2La place de l’administration pénitentiaire au sein du ministère de la Justice
La direction de l’administration pénitentiaire est l’une des cinq directions du minis-tère de la Justice, mais elle regroupe à elle seule près de la moitié des personnels relevant de ce ministère.
1 Le rôle du ministère de la JusticeLe ministère de la Justice est chargé de veiller au bon fonctionnement du sys-tème judiciaire. On le surnomme aussi « la Chancellerie », en référence à son appellation sous l’Ancien Régime. Le ministre de la Justice porte le titre de garde des Sceaux car il est dépositaire du Grand sceau de France, représentant la République, toujours utilisé pour sceller les documents constitutionnels.Le ministère est implanté place Vendôme à Paris, mais plusieurs de ses struc-tures occupent des locaux dans d’autres bâtiments (par exemple, la direction de l’administration pénitentiaire est située rue du Renard à Paris (4°), à proximité de l’Hôtel de ville et du musée Beaubourg). Un nouveau bâtiment, situé au nord de Paris, devrait regrouper plusieurs directions à partir de 2015, mais les bureaux de la place Vendôme seraient conservés.Le ministère de la Justice assume plusieurs missions, dont les plus importantes sont :
– la préparation de certains textes de lois et règlements ; – la définition et la mise en œuvre des grandes orientations politiques en matière
de Justice (politique pénale, accès au droit, aide aux victimes d’infractions, etc.) ; – la prise en charge des personnes qui lui sont confiées sur décision de l’auto-
rité judiciaire (mineurs en danger, détenus, etc.) ; – la gestion des moyens humains et matériels permettant d’accomplir ces mis-
sions.
2 La composition du ministère de la Justice
A. Ses différentes directionsL’administration centrale du ministère de la Justice comprend un secrétariat général, l’inspection générale des services judiciaires et cinq directions :
– la direction des services judiciaires (DSJ) ; – la direction des affaires civiles et du Sceau (DACS) ; – la direction des affaires criminelles et des grâces (DACG) ; – la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) ; – la direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ).
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B. Quelques chiffresLe ministère de la Justice compte environ 76 000 agents dont presque la moitié (35 420 agents) dépend de la direction de l’administration pénitentiaire.40 % du budget total de la Justice sont affectés au budget de l’administration pénitentiaire, qui est en constante augmentation depuis plus de 10 ans. Il est composé pour 30 % de dépenses de fonctionnement, 14 % de dépenses d’inves-tissement, 4 % de dépenses d’intervention et 52 % de dépenses de personnel.
Ministère de la Justice
Cabinet
Garde des Sceauxministre de la Justice
Directiondes ServicesJudiciaires
(DSJ)
SecrétariatGénéral
(SG)
InspectionGénérale
des ServicesJudiciaires
(IGSJ)
Directiondes Affaires
Civiles etdu Sceau
(DACS)
Directiondes AffairesCriminelles
et des Grâces
(DACG)
Direction dela ProtectionJudiciaire dela Jeunesse
(DPJJ)
Direction del’Administration
Pénitentiaire
(DAP)
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L’affectation et l’orientation des détenus
Sauf exception, les prévenus sont incarcérés dans la maison d’arrêt la plus proche du tribunal de grande instance où siègent les magistrats chargés du suivi de leur procédure, jusqu’à ce que, s’ils ont été condamnés, leur peine devienne définitive. Par la suite, ils sont soit maintenus sur place, soit affectés dans un établissement pour peines, au terme d’une procédure d’orientation. Ultérieurement, des chan-gements d’établissement sont possibles.
1 L’affectation des détenus
A. Les catégories de condamnésLa réglementation distingue 3 catégories de condamnés majeurs (pour les mineurs, voir fiche 33) :
– les condamnés définitifs dont le reliquat de peine est supérieur à 2 ans doivent faire obligatoirement l’objet d’une orientation vers un é ta blis sement pour peine (maison centrale ou centre de détention) ;
– ceux dont le reliquat de peine est inférieur à 2 ans, mais dont le profil (per-sonnalité, maintien des liens familiaux, projet de réinsertion particulier, etc.) rend souhaitable leur affectation dans un autre établissement, peuvent faire l’objet d’une procédure d’orientation ;
– ceux dont le reliquat de peine est inférieur à 2 ans et qui ne paraissent pas devoir faire l’objet d’une orientation facultative restent affectés à l’établissement dans lequel ils ont été incarcérés.
B. Le dossier d’orientationAfin de procéder à l’orientation d’un détenu, un « dossier d’orientation » est constitué par le chef d’établissement. Il comprend obligatoirement des rensei-gnements relatifs à la situation pénale et pénitentiaire du condamné, la copie de différentes expertises dont il a fait l’objet, l’avis du SPIP et du juge de l’appli-cation des peines, et éventuellement l’avis du procureur de la République, du président de la juridiction ayant prononcé la condamnation, ainsi que tout autre renseignement pouvant s’avérer utile. Il n’y a pas d’obligation de recueillir l’avis du condamné, sauf si la décision d’affectation peut porter atteinte à ses droits fondamentaux, par exemple au maintien de ses liens familiaux ou à son droit à la santé s’il suit un traitement médical particulier, etc. Dans certains cas, le détenu doit être préalablement affecté au Centre national d’orientation où il bénéficiera d’une évaluation par une équipe pluridisciplinaire (voir fiche 11).
C. La décision d’affectationLa décision d’affectation consiste à déterminer, sur la base de l’ensemble des éléments recueillis, quel établissement paraît le mieux adapté à la personnalité et au projet d’exécution de peine du condamné. La décision est prise en fonction de la dangerosité, de l’existence de liens familiaux, de la nécessité d’une prise en charge psychiatrique ou psychologique, des souhaits que le détenu a pu for-
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muler afin de participer à une formation spécifique ou d’obtenir un travail, de son âge et de son état de santé.
D. L’affectationL’affectation fait l’objet d’une décision motivée du ministre de la Justice (direc-teur de l’administration pénitentiaire, bureau eMS 1) :
– pour les condamnés devant exécuter de longues peines ; – pour ceux devant être affectés en maison centrale ; – pour ceux paraissant les plus dangereux (détenus inscrits au répertoire des
DPS ou condamnés pour terrorisme) ; – pour ceux qui doivent être affectés hors du ressort de leur direction interré-
gionale d’origine. Il existe toutefois des procédures simplifiées (dites « droit de tirage » et « mise à disposition interrégionale ») permettant dans certains cas l’affectation de détenus d’une interrégion dans une autre sans que le dossier soit examiné par l’administration centrale.Dans les autres cas, une décision d’affectation motivée est prise par le directeur interrégional concerné.
2 Les changements d’affectationLes textes ne prévoient pas de délai minimum entre l’arrivée dans un établis-sement et une demande de changement d’affectation. Toutefois, celui-ci ne peut intervenir que s’il est justifié : modification de la situation familiale ou de l’état de santé, comportement rendant impossible le maintien dans l’établissement, projet de formation ou d’aménagement de peine, préparation de la libération, etc. La demande peut être formée par le condamné ou par le chef d’établisse-ment. Un dossier de changement d’affectation doit être établi, comportant les avis des personnels médicaux et des personnels pénitentiaires relatifs à la per-sonnalité et à l’état de santé du détenu. L’autorité qui a décidé de l’affectation initiale reste compé tente pour la réaffectation du détenu.
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25Les autres personnes intervenant dans les établissements
Les personnels de surveillance, officiers et directeurs, les personnels adminis-tratifs (attachés, secrétaires administratifs, adjoints administratifs), les personnels du SPIP et les personnels techniques (voir fiche 21), ne sont pas les seuls à inter-venir en détention : il y a aussi d’autres personnels pénitentiaires, ainsi que des agents relevant d’autres ministères, ou encore des bénévoles.
1 Les personnels pénitentiaires intervenant occasionnellement en détention : les ERIS
À la suite de plusieurs tentatives d’évasion particulièrement violentes, les équipes régionales d’intervention et de sécurité (eriS) ont été créées en 2003. Il existe 10 ERIS en France métropolitaine (une par direction interrégionale, deux pour celle de Paris), mises à la disposition du directeur interrégional afin qu’il puisse faire intervenir dans des délais très brefs un dispositif structuré, capable d’assurer le maintien voire le rétablissement de l’ordre public. Elles assurent également la sécurité lors des transferts de certains détenus au profil sensible.Ce sont des unités formées chacune d’une quarantaine d’agents pénitentiaires (officiers, premiers surveillants et surveillants), bénéficiant d’une formation adaptée à des situations de crise, leur permettant d’agir sur des lieux de tension grâce à leurs connaissances des techniques d’intervention et à l’utilisation de matériels spécifiques. Les personnels, tous volontaires, sont sélectionnés sur la base d’épreuves physiques et de tests de personnalité, suivis d’un entretien avec un jury et un psychologue.
2 Les personnels relevant d’autres administrations ou structures
A. Les personnels médicauxLa totalité des personnels médicaux intervenant en détention dépend du service public hospitalier. Les établissements se bornent donc à mettre à leur dispo-sition des locaux adaptés et le personnel de surveillance nécessaire. Une des-cription de leur cadre d’action figure fiche 34.
B. Les personnels enseignantsPlus de la moitié des détenus possèdent au mieux un niveau de fin d’études primaires ou un certificat de fin d’études générales (CFG). Le taux d’illettrisme de la population pénitentiaire (environ 15 %) est par ailleurs supérieur à la moyenne nationale. Il est donc indispensable, pour prévenir la récidive et faci-liter la réinsertion, de proposer aux détenus des formations de base (lutte contre l’illettrisme, français langue étrangère et remise à niveau) et des formations diplômantes (du CAP, brevet, BEP, aux diplômes universitaires). Les mineurs et les jeunes majeurs constituent à ce titre une priorité.
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Dans chaque établissement, les cours sont assurés par des personnels de l’Éducation nationale, au sein d’une unité locale d’enseignement, dirigée par le responsable local de l’enseignement. L’enseignement à distance offre éga-lement la possibilité de suivre des formations particulières non dispensées localement. D’autres formations sont ouvertes à toutes les personnes détenues, quel que soit leur niveau, en fonction de leurs centres d’intérêt ou besoins per-sonnels (informatique, ateliers d’écriture, langues, etc.).L’enseignement est fondé sur les mêmes exigences qu’en milieu libre, no tamment en référence au socle commun des connaissances et des compé-tences et en fixant les mêmes modalités de validation des acquis, en particulier par la préparation et la passation de diplômes.
À la rentrée 2012, 405 enseignants du premier degré et 66 professeurs du second degré étaient employés à temps plein, auxquels on doit ajou-ter des enseignants vacataires du 1er ou du 2nd degré pour l’équivalent de 233 ETPT.Leur action (et celle des bénévoles) a permis l’obtention de plus de 5 500 diplômes (2 810 CFG, 256 CAP ou BEP, 344 diplômes national du brevet, 32 baccalauréats, 118 DAEU, 35 diplômes de l’enseignement supérieur, et pour les non-francophones 1 248 diplômes initial de langue française, 769 diplômes d’études en langue française).
L’unité locale d’enseignement intervient dans le dispositif d’accueil des arrivants pour présenter collectivement à l’ensemble des personnes détenues l’offre d’enseignement et recueillir les premières demandes de formation. Un entre-tien-bilan individuel est ensuite mené avec tous les publics prioritaires et toutes les personnes qui en formulent la demande, afin de proposer une offre person-nalisée de formation générale et de rechercher l’adhésion du détenu.
C. La formation professionnellePour les mêmes raisons que pour l’enseignement scolaire, l’acquisition d’une compétence professionnelle ne peut que faciliter la réinsertion. La durée moyenne de la détention en maison d’arrêt, plutôt faible, ne permet souvent que d’initier des parcours d’insertion. En revanche, dans les établissements pour peine, la durée des incarcérations permet l’accès à une formation qualifiante.En 2012, 28 000 détenus ont bénéficié d’une action de formation professionnelle souvent rémunérée (remise à niveau, pré-qualification, qualification, actions de préparation à la sortie avec des modules de techniques de recherche d’emploi et d’accompagnement vers l’emploi). Ces formations sont dispensées dans tous les établissements par des organismes tels que les GRETA, l’AFPA, les CFA, ou des associations. Ce sont principalement des formations du bâtiment, de la restauration, de l’informatique et du nettoyage qui sont proposées, compte tenu du marché de l’emploi dans ces secteurs.
D. Les aumôniersLa loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État permet le financement des aumôneries des prisons. À ce titre peuvent être agréés pour chacune des 5 religions reconnues (catholique, israélite, musulmane, orthodoxe et protestante) un aumônier national, des aumôniers régionaux, des aumôniers (rémunérés ou bénévoles) et des auxiliaires bénévoles d’aumônerie.
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Les aumôniers agréés peuvent célébrer des offices religieux dans les locaux cultuels existant dans chaque établissement. Ils peuvent aussi organiser des réunions cultuelles et apporter une assistance spirituelle aux détenus en s’en-tretenant avec ceux qui le demandent, en dehors de la présence d’un surveillant. Les auxiliaires d’aumônerie peuvent animer des groupes de détenus en vue de la réflexion, de la prière et de l’étude, mais ils ne peuvent avoir d’entretiens individuels avec eux.En 2012, plus de 1 300 aumôniers étaient agréés (390 aumôniers rémunérés, 746 aumôniers bénévoles et 75 auxiliaires d’aumônerie) dont 668 catholiques, 339 protestants, 164 musulmans et 75 israélites.
3 Les bénévoles
A. Les visiteurs de prisonLes visiteurs de prison sont des bénévoles autorisés à rencontrer régulièrement un ou plusieurs détenus qui en ont exprimé la demande, et qui leur seront désignés par le SPIP. Leur candidature à cette fonction doit avoir été agréée par l’administration pénitentiaire après enquête.Les entretiens visent à apporter une écoute et un soutien aux détenus, souvent privés de relations familiales. Ils ont lieu sans surveillance. En revanche, les échanges de correspondance sont soumis au droit commun et peuvent donc être contrôlés. Le visiteur est tenu à une obligation de discrétion sur les confi-dences qu’il reçoit du détenu, et il ne doit lui divulguer aucune information rela-tive à la sécurité de l’établissement.Le visiteur de prison peut aussi aider le détenu pour certains actes (l’entrée et la sortie de linge ou de livres par exemple), et dans ses démarches visant à la réinsertion en liaison avec le SPIP, mais il est bien évidemment tenu de respec-ter les règles relatives aux contacts des détenus avec l’extérieur (sortie ou intro-duction d’objets interdits et de courriers, etc.).
B. Les associationsPlusieurs associations interviennent bénévolement en milieu pénitentiaire : associations d’accueil des familles lors des parloirs, Croix Bleue, Croix Rouge, Relais parents enfants, Secours catholique (avec notamment des écrivains publics), etc. Depuis 1976, le GENEPI (groupement étudiant national d’ensei-gnement aux détenus) rassemble des étudiants qui interviennent en prison pour partager leurs connaissances sous forme de soutien scolaire et d’activités cultu-relles et socio-éducatives. Cette association cherche aussi à sensibiliser le public aux problèmes pénitentiaires.
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48Les permissions de sortir
Une permission de sortir est l’autorisation donnée par un juge de l’application des peines à un détenu condamné de s’absenter de l’établissement, sans escorte, pour une durée déterminée. Le temps passé en liberté est considéré comme un temps de détention (à la différence de la suspension ou du fractionnement de la peine).
1 Les conditions d’octroi de la mesure•Les permissions de sortir sont accordées en CAP par le juge de l’application des peines. Il peut assortir son accord d’obligations (notamment ne pas se rendre à tel endroit, ne pas rencontrer telle personne, ne pas conduire un véhicule, se présen-ter à la police ou à la gendarmerie, etc.) et il précise bien évidemment la date et l’heure de retour. Plusieurs permissions de sortir peuvent être accordées au même condamné dans une seule décision. Le procureur peut faire appel de ces ordon-nances, et son appel est suspensif s’il est exercé dans les 24 heures de la décision.•Les permissions de sortir peuvent être motivées :
– par la maladie grave ou le décès d’un membre de la famille proche : la per-mission de sortir ne peut excéder 3 jours ;
– pour maintenir des liens familiaux ou pour préparer la réinsertion : la per-mission de sortir ne peut excéder 3 jours (5 jours lorsque le condamné est incar-céré en centre de détention) ;
– pour se présenter à un entretien d’embauche, à un examen, à un centre de soins ; – pour la pratique d’activités culturelles ou sportives organisées ; – pour se présenter devant une juridiction ou un organisme administratif ; – pour aller voter : dans ces 4 derniers cas, la permission de sortir ne peut pas
excéder 1 journée.À ces durées peuvent être ajoutés des délais de route.•Aucun texte ne définit un délai minimum entre 2 permissions de sortir, mais souvent, les juges de l’application des peines n’accordent une nouvelle permis-sion de sortir qu’après qu’un certain nombre de mois se sont écoulés depuis la précédente, et si celle-ci s’est déroulée sans incident.
2 Les exceptions à l’octroi de la mesure•Les condamnés en cours d’exécution d’une période de sûreté ne peuvent pas bénéficier de cette mesure. En outre, des conditions restrictives relatives au quantum de la peine en cours d’exécution, ou au temps restant à subir en déten-tion, sont précisées par le code de procédure pénale. Elles sont moins sévères pour les mineurs, mais plus sévères pour les condamnés récidivistes. Aucune condition n’existe lorsque le juge de l’application des peines ou le tribunal de l’application des peines ont décidé de subordonner l’octroi d’une libération condi-tionnelle à des permissions de sortir « probatoires », ou lorsque le condamné bénéficie d’un placement en centre pour peines aménagées.•Pour les détenus en semi-liberté, en placement extérieur ou sous surveillance électronique, des permissions de sortir peuvent être accordées tous les week-ends et les jours fériés ou chômés.
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3 L’intérêt de la mesureDans la pratique, la première permission de sortir, très brève est destinée à tester le condamné. Cette première permission, si elle s’est déroulée correcte-ment, a vocation à être suivie par d’autres, plus longues, octroyées régulièrement, qui seront en fait le préalable indispensable à d’autres aménagements de peine. Le juge de l’application des peines fait une évaluation du risque de réitération du condamné, et octroie cette mesure s’il estime que la réinsertion est en cours et que le détenu a une capacité à réintégrer l’établissement à l’heure prévue.
Statistiques
En 2005, 0 crime et 9 délits ont été commis pendant les 35 411 permis-sions accordées, et 591 retards de 6 à 48 heures avec retour volontaire, et 213 vraies évasions ont été constatés.(Ces statistiques sont citées par M. Herzog Evans, Droit de l’exécution des peines, 4° éd. n° 412.31).
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