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[ ] QUARTIER L!BRE LE JOURNAL INDÉPENDANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL • QUARTIERLIBRE.CA Vol. 20 • numéro 11 13 février 2013 www.quartierlibre.ca [ CAMPUS ] Les étudiants discutent d’une nouvelle grève page 6 [ SOCIÉTÉ ] Une nouvelle organisation nationale étudiante page 17 [ CULTURE ] Arts de la scène à l’UdeM pages 18-19 ! ! DOSSIER SPÉCIAL : Quatre scénarios à la loupe pages 10-11 ENTREVUES : Léo Bureau-Blouin page 12 François Legault page 13 André Frappier page 14 Guy Breton page 15 Sommet sur l’enseignement supérieur Où va-t-on ?

Sommet sur l’enseignement supérieur Où va-t-on ? · 2013-04-22 · Un vrai sommet aurait enfin per - mis de savoir QUI doit financer les universités : les contri - buables, les

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Page 1: Sommet sur l’enseignement supérieur Où va-t-on ? · 2013-04-22 · Un vrai sommet aurait enfin per - mis de savoir QUI doit financer les universités : les contri - buables, les

[ ]QUARTIER L!BRELE JOURNAL INDÉPENDANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL • QUARTIERLIBRE.CA

Vol. 20 • numéro 1113 février 2013

www.quartierlibre.ca

[CAMPUS]Les étudiants discutentd’une nouvelle grèvepage 6

[SOCIÉTÉ]Une nouvelle organisation

nationale étudiantepage 17

[CULTURE]Arts de la scène

à l’UdeMpages 18-19!

!

DOSSIER SPÉCIAL :

Quatre scénarios à la loupe pages 10-11

ENTREVUES :

Léo Bureau-Blouin page 12François Legault page 13André Frappier page 14Guy Breton page 15

Sommet sur l’enseignement supérieur

Où va-t-on?

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Page 2 • QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 11 • 13 février 2013

L orsque sir Edmund Hillaryest arrivé au sommet del’Everest en 1953, il a dû

ressentir une fatigue gigantesque.Rendus au fameux Sommet sur l’en-seignement supérieur, c’est un peunotre cas aussi. La route a été longueet le voyage hasardeux depuis le jourun. Par contre, sir Hillary avait lachance d’être imprégné d’un senti-ment qui n’habite personne aujour-d’hui : celui de l’accomplissement.

Si nous pouvions encore souhaiter, ily a une semaine à peine, réussir quoique ce soit au cours de ce Sommet,il s’agit maintenant d’un bien faibleespoir.

J’ai l’impression que, comme àchaque rencontre, les dés sont déjàpipés. Autant pour les étudiants quicontinuent de plaider pour la gra-tuité ou le gel que pour la CREPUQqui exige la modulation. L’indexationavait déjà été choisie par le Parti qué-bécois avant même la fin du prin-temps érable.

Tout cela est honteux !

Pourquoi organiser un sommet si lescénario est déjà écrit d’avance ?

Pour bien paraître ?

Pour une fois, on aurait pu organi-ser un vrai débat, on avait unechance. Qu’est-ce qui presse tant àimposer l’indexation à tout lemonde ? Tout ça pour une couple demille piastres de plus dans lescoffres des universités ?

Probablement l’équivalent des coûtsengendrés par ledit Sommet.

Je crois que les universités manquentd’argent. De toute façon, on ne peutjamais investir assez dans l’éduca-tion postsecondaire. C’est un do -maine qui rapporte toujours plus àlong terme que les sommes dépen-sées. Mais, il s’agit justement d’uninvestissement à long terme surlequel il faut se questionner en tantque société.

Un vrai sommet aurait enfin per-mis de savoir QUI doit financerl e s un i v e r s i t é s : l e s c on t r i -

buables, les é tudiants ou lesentreprises ? Et surtout, COM-MENT ?

Plusieurs solutions, dont les plusviables, n’ont même pas été effleu-rées. Ces techniques de finance-ment, à mi-chemin entre la gra-tuité, l’indexation et la modulation,ne sont même pas discutées parceque personne ne veut lâcher sonbout.

Qu’a-t-on fait de la gratuité durantles études suivie d’un impôt postuni-versitaire ? Où est passée la modula-tion par rapport au salaire mini-mum ? Qu’est-t-il advenu de larefonte du programme d’aide finan-cière aux études ?

Tout aux vidanges !

Selon moi, il aurait fallu informer lapopulation à propos de ces solu-

tions médianes et totalement occul-tées.

J’en ai assez qu’on fasse nos presséspour sauver trois ou quatre dollars. Sion doit retenir une chose de sirEdmund Hillary et de son sommet, c’estque, pour vivre longtemps comme lui,il vaut mieux descendre lentement quede se pitcher en bas de la montagne.

DOMINIQUE CAMBRON-GOULET

Sir Edmund Hillary et la gratuité scolaire

Adage : argent public implique privi-lèges, inefficacités et abus.

Admettre plus d’argent privé dansnos universités pour garantir desinvestissements intelligents.

Un rôle d’actionnaire-étudiant estsouhaitable dans la mesure où inves-tir dans son éducation est un place-ment : si l’étudiant n’est pas satisfaitdu service reçu, il devrait pouvoirnégocier le prix de ses cours.

Les entreprises connaissent lesbesoins spécifiques de la main-d’œuvre qu’elles veulent embaucher.Elles devraient pouvoir créer etfinancer des programmes de forma-tion. Un scénario où elles payeraientla formation et les gens pour êtreformés est envisageable. L’investisse -ment privé dans la recherche uni-versitaire assurerait une meilleureallocation du capital, car les entre-prises, par leurs produits, répondentà des besoins. La recherche fonda-mentale pourrait être financée avec

du capital de risque, l’émission d’ac-tions ou d’obligations : les universi-tés et des départements pourraientêtre cotés en bourse.

Une dérégulation des droits de sco-larité est nécessaire. Des tarifsmodulés par programme et enconcurrence entre les universitéssont le meilleur garant d’une éduca-tion de qualité à moindre coût. Pourrester compétitives, les universitésdoivent se distinguer : certaines seconcentreront sur des domaines

spécifiques entrainant une efficacitéet une qualité accentuée.

Aucune discrimination intellectuelleà l’entrée : les étudiants seraientlibres de choisir leur discipline, peuimporte leurs aptitudes cognitives.L’éducation est une richesse qui aun prix et non un QI : celui quiaccepte de payer le prix s’engage àperformer auquel cas, il ne pourraavoir de diplôme. Les examens ser-vent de filtre naturel pour assurer laqualité : un contrôle des connais-sances par les universités est essen-tiel pour qu’elles restent concurren-t i e l l e s . I l y aura i t de s t a r i f sdifférenciés selon leurs résultats : debons résultats académiques pour-raient se voir offrir une formationgratuite par les universités ou lesentreprises. Une surenchère entreles universités pour obtenir les plusbrillants est réaliste.

Le prix devrait refléter les perspec-tives d’emploi pour assurer une allo-cation efficiente des ressources. Lecapital serait utilisé vers les domainesles plus valorisés par la société via lemarché du travail. Le prix baisseraitdans les domaines moins valorisés

étant donné le peu de débouchés surle marché d’emploi. L’informationsur le taux de placement et le salaireespéré étant disponible à tous lesnouveaux étudiants, le choix d’étudessera orienté vers les disciplines ayantune perspective d’emploi élevé, per-mettant ainsi d’éviter une pénurie demain-d’œuvre dans les secteurs endemande.

Une contribution utilisateur-payeur estcohérente: les sortants auront un tauxde placement plus élevé. Emploitrouvé, ils pourront payer leurs étudess’ils reçoivent la totalité de leur salaire.

Le système actuel tient sur cettehypothèse : payer obligatoire-ment de l’impôt au Québecaprès ses études. Encore faut-ilêtre capable d’en payer ; c’est-à-dire : d’avoir un emploi, d’être bienrémunéré et de rester au Québec !

Une pensée régnante étant payonsplus tard via nos impôts, alorspourquoi pas payons aujour-d’hui sans privation de notresalaire plus tard?

GUILLAUME CÔTÉ

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CAMPUS OP IN ION

La gratuité scolaire réclamée par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) ne fait pas l’unanimité dans la société québécoise.

PHOTO: PASCAL DUMONT

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QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 11 • 13 février 2013 • Page 3

RÉDACTRICEEN CHEFTiffany [email protected]

CHEFS DE PUPITRECAMPUSElom [email protected]

SOCIÉTÉFanny [email protected]

CULTUREDominique [email protected]

ILLUSTRATIONDE LA UNEMélaine Joly

JOURNALISTESLaurence B. LemaireOlivier Boisvert-MagnenManon BouchardPier-Olivier BoudreaultValentine BourgeoisCharles CatignolEric DeguireXuân DucandasThomas EthierKevin GravierElizabeth HutchingsCoraline MathonÈve MarsanNicolas Nadeau-FredetteChristophe Perron-MartelFanny Texier

PHOTOGRAPHEPascal Dumontpascaldumont.ca

CORRECTEURSMélina BoucherLouise ProulxAntoine St-Amand

INFOGRAPHEAlexandre VanasseZirval design

PUBLICITÉAccès-Média (514-524-1182)www.accesmedia.com

DIRECTRICEGÉNÉRALEMarie [email protected]

IMPRESSION ET DISTRIBUTIONHebdo-Litho

POUR NOUS JOINDRETél. : 514-343-7630Courriel : [email protected] Web : www.quartierlibre.ca

Quartier Libre est le journal des étudiants de l’Université de Montréal publié par Les Publications du Quartier Libre, une corporation sans but lucratif créée par des étudiants en 1993.Bimensuel, Quartier Libre est distribué gra tui tement sur tout le campus de l’Université deMontréal et dans ses environs.Tirage de 6000 exemplaires.

Nos bureaux sont situés au :3200, rue Jean-Brillant(local B-1274-6) C.P. 6128, succ. Centre-Ville, Montréal (Québec) H3T 1N8

Quartier Libre est membre de la Presse universitaire canadienne(PUC/CUP).

Dépôt légal :Bibliothèque nationale duQuébecBibliothèque nationale du Canada ISSN 1198-9416Tout texte publié dans QuartierLibre peut être reproduit avecmention obligatoire de la source.

PROCHAINE PARUTION27 février 2013

PROCHAINE TOMBÉE18 février 2013

ÉD ITO

SOMMA IRE

QUARTIER L!BRE

Plus qu’un pas vers le sommet

OÙ VA-T-ON ?

C’est bien la seule question qui vaut la peined’être posée à quelques jours du Sommetsur l’enseignement supérieur des 25 et26 février prochains.

« Les chicanes » ont dépassé le vrai débat.On a passé plus de temps à trouver unmoyen de récupérer l’argent pour financerles universités qu’à se concentrer sur ceque nous voulons vraiment comme sys-tème universitaire. Pourtant c’est la base,si on ne se fixe pas d’objectif, on ne pourrajamais trouver le moyen de l’atteindre. SirEdmund Hillary l’avait bien compris(page 2).

Selon les chiffres de la Conférence des rec-teurs et principaux des universités québé-coises dont le recteur de l’UdeM, GuyBreton, est le vice-président, les universitésquébécoises seraient sous-financées. Àl’UdeM, ce sous-financement est estimé à120 M$.

M. Breton assure qu’à l’instar des grandesuniversités américaines, une hausse desfrais de scolarité dans certains programmespermettrait de créer des bourses. Cesbourses pourraient donner la chance àd’autres étudiants talentueux, mais sansmoyens financiers, de pouvoir étudier(page 15). Cela règle-t-il vraiment la ques-tion du sous-financement ?

Nous ne comprenons pas non plus le com-portement de l’Association pour une soli-darité syndicale étudiante (ASSÉ) qui n’atoujours pas confirmé sa participation auSommet même après avoir rencontré la pre-mière ministre, Pauline Marois. L’ASSÉ vou-lait discuter de la gratuité au Sommet et c’estce qu’elle pourra faire. Que veut-elle deplus ? Nous ne pensons pas qu’il soit lemoment pour imposer ses conditions…

Doit-on préciser que la gratuité scolairen’est pas un moyen mais un objectif à longterme, un idéal qui n’a été efficace que danscertains pays ? Comment accéder à un sys-tème gratuit ? Comment s’assurer de la qua-lité de l’enseignement si les universités n’ontplus les revenus suffisants pour payer leursprofesseurs ?

Nous n’estimons pas qu’une hausse consé-quente des frais de scolarité soit justifiée,mais nous ne pensons pas non plus qu’unsystème gratuit du jour au lendemaincomme le voudrait le président de Québecsolidaire, André Frappier (page 14), rendeservice à la société.

C’est pour cela que nous pensons que lespropositions rabougries n’ont pas leur placeau Sommet. Il faut des scénarios étoffés avecdu contenu, des chiffres et un plan. Sinon leSommet aura été vain.

TIFFANY HAMELIN

!

CAMPUS • Une chronique sur la gratuité scolaire p. 2 • Courrier des lecteurs p. 2 • Les étudiants expliquent leur sentiment d’appartenance

à l’UdeM p. 4 • Une nouvelle loi pour le permis d’étude p. 5 • Les associations étudiantes s’interrogent sur une nouvelle grève p. 6 •Victoria Stevens,

la meilleure skieuse des Carabins p. 7 • SOCIÉTÉ • DOSSIER SOMMET : Quatre scénarios pour un sommet p. 10-11 • Vox Pop

spécial Sommet p. 10-11 • Léo Bureau-Blouin confiant p. 12 • Le message de François Legault aux étudiants p. 13 • Pas solidaire avec la

modulation p. 14 • Guy Breton convaincu par la modulation p. 15 • Le blues des jeunes chercheurs p. 16 • Un nouveau dans la gang p. 17 •

CULTURE • Le triste destin des sœurs carmélites p. 18 • L’UdeM dans la savane p. 19 • L’architecture montréalaise exposée p. 20 • 1 %

pour l’Art p. 21 • Une nouvelle par Kevin Gravier p. 22 • Détente musicale p. 22 • Cartographier le quotidien p. 23 • Spécial Francouvertes p. 23-24

QUARTIER L!BRE vous convie à ses prochainesréunions de production

les mercredis 13 février et 27 février à 17 heures au local B-1274-6 du Pavillon 3200 Jean-Brillant. N’attendez pas qu’on vous donne la parole. Prenez-la.

Renseignements : [email protected]

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N icolas Bertrand est étu-diant en droit à l’UdeM.« Je suis fier d’appartenir

à ma faculté qui est renomméepour le droit civil, affirme-t-il. C’estla faculté de Pierre Elliott Trudeau,qui a accueilli plusieurs premiersministres et des juges qui se sontrendus à la Cour suprême.»

«La qualité de l’enseignement, laqualité des programmes, les pro-fesseurs et les relations avec lesprofesseurs contribuent à l’expé-rience d’étudier à l’UdeM, affirmele directeur de l’image de marquede l’UdeM, Raynald Petit. La fiertéd’un étudiant est souvent liée àson domaine d’étude et à safaculté. »

Les programmes offerts et la qualitéde l’éducation contribuent à la fiertéet au sentiment d’appartenance. «Mafierté est intimement liée à la qua-lité de l’éducation, à l’ouverturedes professeurs au dialogue et à laprestance de l’UdeM à l’internatio-nal », confie le diplômé en étudesinternationales Jérémy Laniel.

Il se réjouit notamment de la réputa-tion de l’UdeM lors de ses stages etéchanges à l’étranger. « Tant enSuède qu’à New York, les gensconnaissent l’Université et la res-pectent», se réjouit-il.

La diversité des programmes est importante

«L’UdeM a la grande qualité d’offrirtous les programmes possibles etimpossibles. Nous avons le plusgrand nombre de programmes ensanté au pays, soutient M. Petit. Maisqu’il s’agisse du droit, de la socio-logie ou de la bibliothéconomie, les

étudiants se sentent attachés à leurprogramme».

L’étudiante en travail social AnnickMoreau poursuit dans le même sens.«Quand j’étais en anthropologie,j’étais fière d’appartenir à un desplus grands départements enAmérique du Nord», explique-t-elle.Annick Moreau est depuis devenueétudiante en travail social au CampusLaval de l’UdeM. «C’est plus difficilede développer une fierté à Lavalquand il n’y a pas de campuscomme celui de Montréal», pour-suit-elle. Elle dit retrouver son senti-ment d’appartenance à l’UdeM àchaque semaine lorsqu’elle vients’entraîner au CEPSUM.

Peu importe l’université, l’attache-ment au programme demeureimportant. « Les programmes enpublicité de l’UQAM ont une trèsbonne réputation et cela contribueà mon sentiment d’apparte-nance», affirme l’étudiante en com-munication et marketing à l’UQAMJulia Lemyre-Cossette. Sans voirl’UdeM d’un mauvais œil, Julia achoisi son université en fonction deson programme.

Le sport y est pour beaucoup

Au-delà de la réalité universitaire, lesport est un élément clé dans lechoix des universités. MaximeFecteau a longtemps hésité entrel’UdeM et McGill pour étudier lasociologie, avant d’opter pour ledeuxième choix. «Pour moi, c’est lesport avant tout », affirme lemembre et ancien président del’équipe de voile de McGill. Il a unebonne opinion de l’UdeM sur le planuniversi ta ire, mais le sport ainfluencé son choix.

À l’UdeM, l’intérêt des étudiants pourles Carabins et leur présence auxmatchs témoignent de leur attache-ment à la communauté universitaire.«Je connais des membres de l’équipede ski et je suis aussi content quel’équipe de football soit de hautcalibre», explique Nicolas Bertrand.

«Il y a certainement un sentimentde fierté lié aux Carabins. Si lestade était plus grand, je crois qu’ily aurait beaucoup plus de mondeaux matchs, affirme Raynald Petit.Les matchs des Carabins sont aussiun lieu de rassemblement pourHEC Montréal, Polytechnique etl’UdeM.»

L’étudiant à HEC Montréal Louis-Simon Hubert confirme la pensée deM. Petit. «Même si j’ai un senti-ment d’appartenance envers HEC,je me sens aussi lié à l’UdeM grâceaux Carabins», affirme-t-il.

La secrétaire générale de la Fédérationdes associations étudiantes du campusde l’UdeM (FAÉCUM), MireilleMercier-Roy, croit qu’il est importantd’intégrer et de stimuler les étudiantspar de nombreuses activités sociocul-turelles. Elle pense également qu’ilfaut susciter l’intérêt des étudiantspour les Carabins. «Nous organisonsdes tailgates lors des matchs de foot-ball et des voyages à Québec pouraller assister aux matchs contre leRouge et Or», explique-t-elle.

Selon Raynald Petit, ce n’est pas lafierté qui manque aux étudiants del’UdeM. Qu’il s’agisse de la qualitédes programmes, des activités para-scolaires ou des Carabins, M. Petitcroit que chaque étudiant crée unlien personnel avec l’Université.

ERIC DEGUIRE

Udemiens et fiers de l’êtreQu’est ce qui fait la fierté d’appartenir à la communauté universitaire de l’UdeM? Les étu-diants citent l’appartenance à leur programme, le prestige de l’institution et les Carabinscomme principaux facteurs de leur fierté d’étudier à l’Université.

CAMPUS V I E ÉTUD IANTE

PHOTO: PASCAL DUMONT

« La fierté d’un étudiant est souvent liée à son domaine d’étude et à sa faculté », affirme le directeur de l’image de marque de l’UdeM, Raynald Petit.

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QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 11 • 13 février 2013 • Page 5

J udith Beaulieu assure quel’UdeM ne devrait pas êtreaffectée par les nouvelles

mesures. «La loi vise principale-ment à restreindre l’émission despermis d’études aux étudiants desétablissements non reconnus,affirme-t-elle. L’UdeM est un éta-blissement reconnu, donc norma-lement les étudiants qui y sontadmis auront toujours le droitd’obtenir le permis d’études.»

Le ministre de la Citoyenneté, del’Immigration et du Multicultu -ralisme, Jason Kenney, prévoit queles permis d’études seront unique-ment accordés aux étudiants de cer-tains établissements désignés par lesgouvernements provinciaux. Les éta-blissements qui ne seront pas recon-nus n’auront pas le droit d’accueillirles étudiants étrangers. Toutefois,tous les établissements garderaientle droit d’accueillir des étudiantspossédant un permis d’études d’unedurée de six mois ou moins.

En même temps, la situation pourceux qui fréquenteront des établis-sements désignés s’améliorera. Ilsauront le droit de travailler à tempspartiel hors campus sans obligationde se procurer un permis de travail.

Étudiants ou fraudeurs?

Le problème, c’est que les étudiantsétrangers ne sont pas les seuls à faire

la demande du permis d’études. En2011, une évaluation du programmedes étudiants étrangers a révélé quecertains acquéreurs du permis sontdes fraudeurs qui, au lieu d’être auxétudes, sont mêlés à des activités illé-gales comme la prostitution et lecommerce de la drogue.

La nouvelle réglementation de JasonKenney vise à combler les failles dusystème grâce auxquelles ces frau-deurs entrent au Canada. «Les modi-fications nous aideront à mieuxprotéger les étudiants étrangers etla réputation du système d’éduca-tion en nous assurant que les étu-diants étrangers arrivent dans desétablissements de qualité», affirmele ministre dans un communiqué.

La nouvelle réglementation

Si les nouvelles mesures sont appli-quées en 2014, seuls les étudiantsqui assisteront réellement à leurscours pourront conserver leur per-mis. Les agents de l’immigrationauront le pouvoir de faire descontrôles aléatoires sans préavisauprès de ces étudiants. «Les étu-diants étrangers qui ne se confor-meraient pas aux nouvelles exi-gences seraient renvoyés duCanada», soutient le ministre dansle communiqué.

Mme Beaulieu estime qu’il est troptôt pour se prononcer sur ces nou-

velles mesures. «La réglementationest à un stade très préliminaire,déclare-t-elle. C’est dans un anqu’elle va être appliquée, donc toutpeut changer.»

Les étudiants étrangers de l’UdeM necachent pas leurs préoccupations.L’étudiant français Bastien Birliancroit que les universités du Canadaseront difficiles d’accès aux étudiantsétrangers qui souhaitent effectuer unéchange. Selon lui, au lieu d’unenouvelle réglementation, « les uni-versités pourraient tout simple-ment faire signer des feuilles deprésence aux étudiants étrangersou leur demander de passer unecarte étudiante avant d’entrer surle campus».

La réputation du Canada

Une des raisons citée par JasonKenney pour expliquer l’élaborationde ces nouvelles mesures est la pro-motion de l’éducation supérieure duCanada. « L’amélioration duProgramme des étudiants étran-gers permet de renforcer la réputa-tion du Canada en tant que desti-nation de choix pour les étudiantsétrangers », affirme-t-il dans uncommuniqué.

Pourtant, selon l’étudiante belgeClaire Blondiau la réputation du sys-tème éducatif canadien est déjà forteen Belgique. «Le partenariat entre

les universités belges et l’UdeMfonctionne très bien, précise-t-elle.Il y a énormément d’étudiants quipartent en échange là-bas, et ça sepasse toujours très bien.»

Quant à elle, l’étudiante françaiseManon Dumas trouve que le gouver-nement canadien est déjà trop stricten matière d’immigration. «Quandj’ai demandé mon permis d’étudeset mon permis de stage, il y avait

beaucoup de critères, raconte-t-elle.je trouve qu’il y a trop de sélec-tion.»

La coordonnatrice du BEI tient à ras-surer les étudiants étrangers. Elleaffirme que le BEI suit la situation detrès près et qu’il est tenu au courantpar divers comités qui se penchentsur la question.

ELIZABETH HUTCHINGS

Permis d’exclureUne nouvelle réglementation entourant l’obtention du permis d’études canadien entrera envigueur en 2014. Les étudiants étrangers de l’UdeM sont inquiets. Cependant, la coordonna-trice du Bureau des étudiants internationaux (BEI) Judith Beaulieu estime qu’il n’y a pasencore de quoi s’affoler.

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Le ministre de l’Immigration, de la Citoyenneté et du Multiculturalisme, Jason Kenney, affirme que lesétudiants étrangers qui ne respecteront pas la nouvelle réglementation seront renvoyés du Canada.

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L a présidente de la Fédération étudianteuniversitaire du Québec (FEUQ),Martine Desjardins, croit que le

contexte présent est très loin de celui du prin-temps érable. « Le mouvement de l’annéedernière s’est travaillé pendant deux ans, lesgens ont été bien informés et on avait toutessayé avant.» Selon Mme Desjardins, «unegrève, ça ne se déclenche pas en criantciseaux».

«Même si la grève ne se fera pas dans l’im-médiat, elle reste une possibilité», affirme lecoordonnateur aux affaires externes del’Association des étudiants de philosophie del’UdeM (ADEPUM) Thomas-Élie Belley-Côté.L’ADEPUM a été en grève pendant plus de sixmois l’année dernière. Selon M. Belley-Côté,une grève serait probablement déclenchée aumoment où la proposition d’indexation desfrais de scolarité souhaitée par le PQ – s’il s’agitde l’option retenue après le Sommet – entre-rait en vigueur.

Pour le moment, l’ADEPUM, affiliée à l’Asso -ciation pour une solidarité syndicale étudiante(ASSÉ), penche pour une grève d’un jour afinde «critiquer le Sommet qui ne représente

pas ce que les étudiants avaient demandé augouvernement ». Une assemblée généralepour discuter de la question aura lieu le21 février.

Du côté de plusieurs autres associations étu-diantes, une possibilité de grève est encore loin.Le président de l’Association des étudiants etétudiantes de médecine de l’UdeM (AEEMUM),Alex Halme, confirme que le sujet n’était pas àl’ordre du jour de l’assemblée générale du31 janvier dernier. «Ça ne semble pas êtredans les parages, mais les membres peuventtoujours convoquer une assemblée généralepour en parler», ajoute celui dont l’associationa été en grève pendant 9 jours l’année der-nière.

Même son de cloche du côté de l’Associationdes étudiants en études cinématographiquesde l’UdeM dont les membres ont passé plus desix mois en grève. Une assemblée généraleaura bientôt lieu, mais la grève ne figure pasparmi les points à débattre. Selon le conseillerà la vie étudiante de cette association, MarcBoulanger, la légitimité du Sommet resteencore à être prouvée. « Je pense que l’opi-nion du gouvernement est déjà faite, car les

annonces vont dans le sens de l’indexa-tion», précise-t-il.

Laisser la porte ouverte

Bien que la proposition de l’indexation desdroits de scolarité ne fasse pas l’unanimité chezles étudiants, le fait de sentir une ouverture àla discussion de la part du gouvernement pour-rait faire toute la différence. « La FEUQ estcontre l’indexation et pour le gel, souligneMme Desjardins, mais que le ministre PierreDuchesne dise que le gel est envisagé aidedéjà à la discussion.»

Parce que certains articles l’accusent de fairedu chantage avec le PQ, la présidente de laFEUQ tient à nuancer ses propos. «Ce n’étaitpas une menace ou une déclaration deguerre, mais plus une constatation »,explique-t-elle. Avec l’élection du Parti québé-cois l’automne dernier, le poids politique desjeunes n’est plus à prouver et le parti marchesur des œufs quand vient la question des droitsde scolarité. Martine Desjardins invite « lesassociations étudiantes à rester mobiliséeset à continuer à faire véhiculer leur mes-sage».

L’Association des jeunes péquistes de l’UdeM(AJPUdeM) accueille le Sommet de façon posi-tive même si elle prône la gratuité scolaire. Leprésident de l’AJPUdeM, Dominique Noël, croitque « le principal est que la démarche dugouvernement soit transparente». Il rappelleque les jeunes péquistes ont été les premiers àlancer l’idée d’un sommet en avril 2011 et croitque les dirigeants du PQ n’auraient pas misl’idée en branle s’ils n’étaient pas ouverts à ladiscussion.

Selon M. Noël, «c’est la grande fermeture àlaquelle les étudiants faisaient face l’annéedernière qui a donné lieu à de grandesconfrontations». Il souligne que personne neveut revivre le chaos de l’année dernière, maisque «si des votes de grève sont pris en assem-blée générale, il est important de les respec-ter».

Avant d’en arriver là, plusieurs autres moyenssont à envisager. Comme le dit MartineDesjardins, rappeler au gouvernement que lesjeunes font aussi partie de l’électorat est unexcellent moyen de pression.

VALENTINE BOURGEOIS

Vers une nouvelle grève sur le campus?

L’Association des étudiants en musique de l’UdeM (AEMUM) et celle des étudiants en service social (AESSUM) ont déjà un mandat de grève pour le 26 février prochain. Cependant,chez les autres associations étudiantes de l’UdeM, les avis restent partagés quant à une éventuelle reprise des grèves comme moyen de pression contre le gouvernement péquiste.

CAMPUS V I E ÉTUD IANTE

Les étudiants en médécine, qui étaient en grève au printemps dernier, n’ont pas réabordé le sujet cette année.

PHOTO: PASCAL DUMONT

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À 22 ans, l’athlète a déjàpa s s é t ro i s an s dansl’équipe québécoise et

canadienne de ski alpin.

« J’ai toujours été compétitive »,lance Victoria Stevens, qui assureavoir choisi ce mode de vie dès sonplus jeune âge. C’est à deux ansqu’elle chausse ses premiers skis.«À 12 ans, j’ai commencé à man-quer l’école le vendredi pour alleren compétition avec l’équipe deski alpin du Mont Tremblanttoutes les fins de semaine», pour-suit-elle.

Trois ans plus tard, Victoria Stevensparticipe aux courses de la Fédérationinternationale de ski alpin (FIS), quila propulsent sur la scène mondiale.Elle participe à des camps d’été enFrance, en Suisse, en Autriche, enAllemagne, au Chili et en Nouvelle-Zélande.

En 2008, elle est classée cinquièmemeilleure skieuse canadienne de 18 ans en temps cumulatif descourses FIS. «Grâce à mes résul-tats, j’ai été invitée à me joindre àl’équipe du Québec pendant deuxans», explique la skieuse.

Lors de la coupe du monde de skialpin, il faut accumuler le moins depoints possible pour être champion.Grâce à des résultats de moins de 30points sur 100, Victoria Stevens estinvitée sur l’équipe canadienne de skialpin pendant toute la saison 2010-2011. «En quelques mois, j’ai puparticiper à cinq coupes du mondesur une trentaine, se félicite-t-elle.C’était une très belle expérience.»

Selon l’entraîneur de l’équipe de skides Carabins, Sébastien Michel,

Victoria est un mentor pour les plusjeunes de l’équipe. «Personne n’estencore arrivé à son niveau dansl’équipe des Carabins, commente-t-il. Elle est un très bon modèle tantpour les athlètes féminins que mas-culins. Sa discipline et son éthiquede travail sont essentielles pourprogresser en ski.»

Préparation mentale

Pour se préparer psychologique-ment, Victoria mémorise les erreursqu’elle a commises pendant lescourses précédentes. «Les entraî-neurs nous filment pendant lesentraînements pour nous per-mettre de voir ce que nous devonsretravailler, précise-t-elle. Ça m’aidebeaucoup.»

Avant les compétitions, la skieuseaime rester calme et concentrée. «Jeme focalise sur une chose à la fois,explique-t-elle. Par exemple, je medis : cette fois, je dois garder leshanches en avant.»

Le jour de la course, Victoria fait unepremière inspection de la piste. «Jerepère les sections qui tournent etcelles qui sont droites, explique-t-elle. Nous avons des émetteurs-récepteurs pour communiqueravec nos entraîneurs. Avant quenous descendions, ils nous donnentdes détails sur la condition du par-cours.»

Ne se voyant pas prendre sa retraite à30 ans, comme la majorité des ath-lètes de haut calibre, la jeune skieusedécide de quitter l’équipe nationaleen 2011 pour venir étudier àMontréal. «Il fallait faire un choixentre le ski et l’école, raconte-t-elle.C’était difficile, mais je suis

contente du résultat, car ici, je peuxskier avec les Carabins. C’est unbon compromis.»

Victoria Stevens essaie de bien plani-fier son temps afin d’allier sa passionà ses cours. « Je suis assez organisée,précise-t-elle. La pratique du skim’oblige à remettre mes travaux enavance.»

L’étudiante au baccalauréat en droit etcapitaine de l’équipe de ski alpin,Maude Longtin, trouve son amie etcoéquipière très travaillante. «Victoriaa toujours été humble de son succès,confie-t-elle. Mais c’est elle qui va leplus souvent aux entraînements,tant au gymnase que sur la neige.Elle est assidue et donne toujours100 % d’elle-même.»

Sébastien Michel voit en Victoria uneathlète dévouée. «Travailler dur estune approche qu’elle a dans la vieen général, explique-t-il. Ses excel-lents résultats scolaires ne sont pasune surprise. Cela se reflète sur laneige.»

Malgré un emploi du temps sur-chargé, la skieuse trouve le temps defaire la fête. « J’ai quand même été àl’Igloofest, sourit-elle. Malgré lesentraînements intensifs l’hiver, mescoéquipières et moi sortons detemps en temps.»

L’entraîneur Sébastien Michel a bonespoir que son équipe participera auxchampionnats du monde interuni-versitaires de ski alpin en Italie endécembre 2013. Il pense que VictoriaStevens améliorera sa performancetout au long de la saison pour être finprête pour cette compétition.

FANNY TEXIER

CAMPUS CARAB INS

L’étoile des CarabinsLa skieuse des Carabins Victoria Stevens a réalisé le meilleur temps cumulatif lors de l’épreuvede slalom au mont Saint-Sauveur en janvier dernier. La saison passée, l’étudiante au bacca-lauréat en ergothérapie a été couronnée championne individuelle du ski universitaire québé-cois et a également reçu le titre de recrue féminine de l’année, tous sports confondus.

UNE AUTRE FAÇOND’INNOVER.

Développement social, régional et territorialDes programmes de DESS, de maîtrise et de doctorat, pour analyser les enjeux, les défis et les dynamiques de dévelop-pement des régions.

uqar.ca/developpement

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La skieuse Victoria Stevens a quitté l’équipe canadienne de ski alpin en 2011 pour venir étudier à l’UdeM

et se joindre aux Carabins. PHOTO: PASCAL DUMONT

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Robin Mercier-Villeneuvecoordonnatrice aux affaires académiques de premier cycle

[email protected]

Marie- Philip Leduccoordonnatrice aux affaires associatives

[email protected]

Karelle Dupuiscoordonatrice aux finances et services

[email protected]

Le trimestre d’hiver avance à grands pas : il est déjà venu le temps de mettre en place l’initiative étudiante dont tout le monde bénéficie, la rétroaction en cours de trimestre.

Grands principes de la rétroactionAussi nommée évaluation formative, rétroaction trimestrielle ou évaluation de mi-session, elle est souvent administrée, le cas échéant, par l’association étudiante locale. Il est très important de retenir que les professeurs et chargés de cours n’y sont pas obligatoirement soumis, mais qu’ils y participent plutôt de façon volontaire et éclairée.

Si vous connaissez déjà les tenants et aboutissants de cet exercice, c’est probablement que l’initiative a déjà été implantée par votre association étudiante. Sinon, prenez bonne note des détails suivants, peut-être serez-vous l’impulsion nécessaire à sa mise en place avec la collaboration de votre association étudiante !Les différents processus de la rétroactionUne telle évaluation prend généralement place dès la

La Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM, prononcé fécoum) est votre Fédération étudiante, chargée de défendre vos droits et vos intérêts. Le fonctionnement de votre fédération peut vous sembler fort complexe, mais rassurez-vous, c’est loin d’être le cas. La FAÉCUM regroupe, par l’intermédiaire de leur association départementale ou facultaire, les étudiants de premier cycle et de cycles supérieurs de l’Université de Montréal. Ainsi, elle représente 37 000 membres réunis au sein de 80 associations étudiantes. Votre Fédération a pour mission de porter la voix des étudiants membres sur toutes les tribunes pertinentes, qu’elles soient institutionnelles ou externes à l’Université.

La FAÉCUM travaille au quotidien dans trois grands secteurs : le volet académique, l’offre de services pour les étudiants, de même que la vie socioculturelle. La FAÉCUM se fait un devoir de s’assurer que les intérêts des étudiants et leurs droits académiques, sociaux, politiques et économiques soient toujours mis de l’avant sur le campus.

La sphère académique est centrale à la FAÉCUM, ce pourquoi elle travaille à défendre les droits et les intérêts des étudiants en ce qui a trait à l’évaluation

5e semaine de cours et se poursuit jusqu’à la 7e semaine de cours. Elle permet aux étudiants de transmettre leurs commentaires à leur professeur assez tôt dans le trimestre afin qu’il puisse rapidement rectifier ses méthodes en fonction des commentaires des étudiants, dans la mesure du possible. C’est également l’occasion d’indiquer au professeur les bons coups de son cours, lui permettant ainsi de les répéter ultérieurement.

Il existe plusieurs méthodes de rétroaction, dont le questionnaire écrit quantitatif ou qualitatif, le processus oral, en ligne ou par télévoteurs. Informez-vous auprès de votre association étudiante ou envoyez un courriel à [email protected] pour connaître les différentes modalités de cette évaluation ou pour l’implanter dans votre programme.

Les bienfaits de la rétroactionLa FAÉCUM croit depuis longtemps que la rétroaction en cours de trimestre favorise efficacement le dialogue étudiant-professeur par la création d’un canal de communication privilégié, où l’étudiant doit s’impliquer

des programmes d’études, la qualité de l’enseignement et de l’encadrement, l’amélioration des politiques existantes en matière de stages et du français à l’université, etc.

De plus, la FAÉCUM offre à ses étudiants de nombreux services. D’abord, les Comptoirs de la FAÉCUM sont la première ligne d’information sur la FAÉCUM et ses services, en plus d’offrir un service de photocopies, télécopies et numérisation. La distribution gratuite de l’agenda est aussi assurée par les Comptoirs, ainsi que la vente de divers produits intéressants tels que gourdes, voyages, tasses, cartes d’appel, etc. Les Comptoirs de la FAÉCUM sont situés au pavillon Marie-Victorin, Jean-Brillant, Roger-Gaudry et au campus Laval. Ces deux derniers accueillent également le Kiosque de Livres Usagés (KLU), vous permettant de mettre en vente vos manuels scolaires ou encore d’en acheter à prix modique. De nombreux autres services sont offerts par la FAÉCUM, que ce soit le programme de bourses et subventions, le service de halte-garderie Le Baluchon, le régime d’assurances à un prix avantageux pour les étudiants, le prêt de vaisselle de même qu’un service de conseils juridiques et légaux. Vous pourrez trouver davantage de détails sur le site web de la FAÉCUM au www.faecum.qc.ca.

Qu’est-ce que la FAÉCUM?

La rétroaction en cours de trimestre : une initiative étudiante bénéfique pour tous !

dans la recherche de solutions concrètes tandis que le professeur obtient un écho représentatif et constructif, en raison du processus rigoureux suivi par les associations étudiantes, de son cours et de ses méthodes pédagogiques.

Ne sous-estimez surtout pas l’impact que peut avoir votre opinion et saisissez cette opportunité de vous faire entendre en procédant aux différentes méthodes d’évaluation de l’enseignement afin d’améliorer l’enseignement que vous recevez. Outre la rétroaction, n’oubliez pas de participer à l’évaluation statutaire de fin de session, cette dernière étant obligatoire. Pour plus de détails, consultez le guide sur l’évaluation de l’enseignement disponible au www.faecum.qc.ca.

Du côté socioculturel, la FAÉCUM travaille à améliorer le passage universitaire des étudiants en organisant les activités des rentrées d’automne et d’hiver, des joutes sportives et intellectuelles entre facultés, des soirées et des conférences pour les étudiants de cycles supérieurs, etc.

La FAÉCUM porte également plusieurs revendications socioéconomiques, telles que l’amélioration de l’Aide financière aux études, le gel des frais de scolarité, l’amélioration des mesures fiscales destinées aux étudiants, etc.

Finalement, la FAÉCUM, c’est toute une équipe dévouée à ses étudiants membres : 8 officiers et plusieurs employés qui travaillent à l’amélioration de votre expérience sur les campus de l’Université. N’hésitez pas à venir rencontrer l’équipe de la FAÉCUM dans ses bureaux (B-1265, pavillon 3200 Jean-Brillant) pour toute question : nous nous ferons un plaisir de vous aider au meilleur de nos capacités !

La FAÉCUM vous souhaite à tous une bonne rentrée d’hiver !

FÉDÉRATION DES ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES

3200, rue Jean-Brillant, local B-1265, Montréal (Québec) H3T 1N8 • www.faecum.qc.ca • Téléphone : 514-343-5947 • Télécopieur : 514-343-7690 • Courriel : [email protected]

DU CAMPUS DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

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Les frais de scolarité en quatre scénariosLe Sommet sur l’enseignement supérieur aura lieu les 25 et 26 février prochains. La questiondes frais de scolarité sera au centre des discussions. Quatre grandes options seront étudiées.Deux économistes et les principaux acteurs du milieu universitaire nous éclairent sur les impli-cations des quatre scénarios envisagés.

Par FANNY BOUREL et ÈVE MARSAN

MATTHIEU TZAUDBiologie

Honnêtement, j’ai très peu d’attentes, car il y a beau-coup d’acteurs impliqués et je vois mal comment ilspourraient en arriver à un consensus. Comme beau-coup de gens, je vois le Sommet d’un mauvais œil,car je doute qu’il y ait un débat constructif. Je croissurtout que c’est un moyen pour le gouvernement defaire passer l’indexation.

ÉMILIE PAQUINPsychoéducation

J’ose espérer qu’on donnera un minimumd’éclaircissements sur les budgets des univer-sités. J’ai bon espoir que le Sommet aboutisseà un changement et qu’il fasse avancer le dos-sier de la crise étudiante.

VOX POP L E S é T U D I A N T S E T L E S O M M E T

PHOTOS: PIER-OLIVIER BOUDREA

ULT

SOC IÉTÉ

PRÉSENTATION DES INTERVE-NANTS

MARTINE DESJARDINS, présidente de laFédération étudiante universitaire du Québec(FEUQ)

ÉLIANE LABERGE, présidente de la Fédérationétudiante collégiale du Québec (FECQ)

BLANDINE PARCHEMAL, secrétaire auxaffaires académiques de l’Association pour unesolidarité syndicale étudiante (ASSÉ)

PAUL-ÉMILE AUGER, secrétaire général de laTable de concertation étudiante du Québec(TaCeQ)

MAX ROY, président de la Fédération québé-coise des professeures et professeurs d’univer-sité (FQPPU)

GRATUITÉ SCOLAIRE

• De quoi parle-t-on ?

Une facture nulle, remboursement desfrais par le gouvernement, des boursescouvrant la totalité des droits de scolarité.Le scénario de la gratuité scolaire resteencore à être défini. Pour le moment,c’est avant tout un idéal à privilégier.

• Qu’en disent les acteurs dumilieu universitaire?

Pour eux, le mot clé est l’accessibilité,et la gratuité représente l’unique façonde la garantir pour tous. La FEUQ, laFECQ, l’ASSÉ, la TaCeQ et la FQPPU sontunanimes. La gratuité est l’option que legouvernement doit privilégier pour

maintenir et améliorer l’accessibilitéaux études supérieures. Par contre, ilsne s’entendent pas sur la manière d’yparvenir.

Bien que le ministre de l’Enseignementsupérieur, de la Recherche, de laScience et des Technologies, PierreDuchesnes, ait assuré que le gouverne-ment ne peut se payer la gratuité, l’ASSÉveut la voir inscrite à l’ordre du jour.

« La gratuité doit y être discutée etconsidérée comme un scénario envisa-geable. »– Blandine Parchemal

Les autres acteurs préfèrent considé-rer la gratuité comme un objectif. «Lagratuité doit être la vision à long terme

vers laquelle la société doit tendre. C’estun choix de société. » – Max Roy

• Qu’en disent les experts?

« L’éducation est un service publicessentiel. C’est un bien public dontles coûts doivent être partagés parl’ensemble de la société économique,même par ceux qui ne vont pas àl’université. »– Ianick Marcil

«L’ASSÉ sous-estime le coût de la gra-tuité. Sa mise en place reviendraitentre 800 millions et 1,3 milliard dedollars aux contribuables, et non à668 millions.»– Pierre Fortin

LES INTERVENANTS

MODULATION

• De quoi parle-t-on ?

Moduler les frais de scolarité selon le coût deformation de l’étudiant ou selon le salaireestimé une fois sur le marché du travail estproposé par la Coalition Avenir Québec (CAQ)(voir entrevue en page13), le Parti libéral duQuébec (PLQ) ou même le recteur de l’UdeM,Guy Breton (voir entrevue en page15). Un étu-diant en médecine paye aujourd’hui le mêmemontant de frais de scolarité qu’un étudiant ensciences humaines, alors que le coût de for-mation de ce dernier est moins élevé et qu’ilaura probablement des revenus moindres quele futur médecin.

• Qu’en disent les acteurs du milieuuniversitaire?

La FEUQ, la FECQ, la TaCeQ, l’ASSÉ et la FQPPUdénoncent unanimement la proposition de modu-ler les frais de scolarité. «La modulation est unebarrière financière. Cela ne correspond pas auprincipe d’équité. Et puis, étudier le droit neveut pas dire avoir un gros salaire. L’étudiantpeut aussi bien se dédier à une ONG.» – Paul-Émile Auger

« Des programmes comme le droit ou lamédecine sont déjà moins accessibles pourdes raisons socio-culturelles. Augmenter lafacture signifie accroître cette inégalité.» – Éliane Laberge

«Au bout du compte, la société y perd. Onveut les meilleurs médecins, pas seulementceux qui ont les moyens d’être médecin. À22 ans, un étudiant qui veut aller en méde-cine ne pense pas à combien il va fairecomme salaire plus tard, mais à l’argent dis-ponible dans son porte-monnaie pour allerétudier.» – Martine Desjardins

• Qu’en disent les experts?

« La modulation va diminuer l’accès decertaines professions à certaines couchesde la population et favoriser la reproduc-tion sociale. Les étudiants en médecine

sont déjà souvent des enfants de méde-cins. »– Ianick Marcil

« On pourrait songer à une modulationdans des programmes chers comme legénie mécanique, qui nécessite desmachines, et à un gel des formations peucoûteuses comme les sciences écono-miques. Puis, on pourrait indexer les fraisselon la capacité de payer des familles. Jesuis pour des frais de scolarité de 4 000 ou5000 $ maximum, mais pas de 20 000 $comme en Ontario. Il ne faut pas créer unehiérarchie sociale des professions demanière prématurée. »– Pierre Fortin

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DOSS I ER SOMMET

PAUL-PHILIPPE PAQUETAdministration et fondements de l’éducation

Je ne m’attends pas à grand-chose. À la lumièrede ce que j’ai lu dans les journaux, ce sera « lamontagne qui va accoucher d’une souris». Jepense que le Sommet est une manière de fairepasser l’indexation des frais de scolarité. Bienque je portais le carré rouge au printemps der-nier, je ne crois pas qu’il y aura un autre prin-temps érable.

GUILLAUME MALENFANT-ROBICHAUDEnseignement au secondaire

Je n’ai pas d’attentes particulières sinon uneréflexion en long et en large sur la gestion des uni-versités. Je pense qu’aucun dossier ne sera réglé auSommet : ce n’est que le début d’un long processus.Selon moi, l’essentiel est de s’assurer de la qualitéde l’enseignement, peu importe les moyens.

par PIER-OLIVIER BOUDREAULT

EXPERTS

PIERRE FORTIN, professeur en sciences économiquesà l’UQAM. Consulté par le ministère de l’Enseignementsupérieur, la Recherche, de la Science et de laTechnologie, ses conseils ont inspiré les trois pistes d’in-dexation proposées.

IANICK MARCIL, économiste indépendant. Il a ensei-gné à l’Institut d’économie appliquée de HEC Montréalet au département de science politique de l’UdeM.

GEL

• De quoi parle-t-on ?

Le gel des frais de scolarité signifie un statut quoindéfini en matière de frais de scolarité. La chargereprésentée par le montant des frais de scolarité surle budget des étudiants se réduira au fur et à mesurede l’élévation du coût de la vie en raison de l’infla-tion.

• Qu’en disent les acteurs du milieu uni-versitaire?

La position du gel est soutenue par la FEUQ et la FECQcomme moyen de parvenir à la gratuité. «Avec l’aug-mentation du coût de la vie, le gel, c’est réduire pro-gressivement les frais de scolarité.» – Éliane Laberge

La TaCeQ reste plus vague. «La Taceq est contre lahausse des frais de scolarité. Toute forme dehausse.»– Paul-Émile Auger

L’ASSÉ se méfie du gel. «C’est une ouverture pourune nouvelle augmentation en cas de changement

de gouvernement. Le gel maintient le risque d’unenouvelle augmentation.» – Blandine Parchemal

• Qu’en disent les experts?

«L’éducation universitaire est un bien collectif,mais qui procure aussi des avantages individuels,car un diplômé universitaire aura un meilleurrevenu tout au long de sa vie. Je trouve le gel inéqui-table pour les personnes qui ne vont pas à l’uni-versité. Sur le plan financier, le coût de fonction-nement des universités va augmenter à cause del’inflation. Le gel va donc causer une pressionfinancière de plus en plus importante sur les fondsgouvernementaux. L’éducation n’a pas de prix,mais elle a un coût que les contribuables vontdevoir de plus en plus financer avec leurs impôts encas de gel.» – Pierre Fortin

«C’est un moindre mal, mais c’est une positiontemporaire. Le gel ne fera que déplacer le pro-blème du financement des universités à plus tard,déplore-t-il. À un moment donné, il faudra biense poser la question du coût du système éducatif.»– Ianick Marcil

LA POSITION DE LA CREPUQ

Depuis 10 ans, la Conférence des recteurs et des principaux des univer-sités du Québec (CREPUQ) affirme que les universités québécoises souf-frent d’un sous-financement estimé à 850 millions de dollars. Elle croitdonc que tous ceux qui bénéficient des universités doivent collaborer.«C’est un choix de société que de bien financer les universités afinqu’elles maintiennent leur rôle pour le bien commun», déclare le pré-sident-directeur général de la CREPUQ, Daniel Zizian. Interrogé quant àla position de la CREPUQ sur les propositions faites en vue du Sommet,M. Zizian maintient que le rôle de l’organisme n’est pas de décider de lafaçon dont les universités doivent être financées. «C’est le devoir du gou-vernement de décider de la répartition des contributions, et d’assu-rer qu’il y ait consensus sur ces moyens», explique-t-il.

LA POSITION DE LA TACEQ

Les entreprises contribuent déjàau financement des universités,notamment par des dons philan-thropiques. Leur participationconsiste surtout en un finance-ment ponctuel pour des projetsspécifiques. La TaCeQ veut allerplus loin. «Nous proposons lacréation d’un fonds généralcomparable au fonds des ser-vices de santé mis en placedans les années 1970», préciseM. Auger. Cette contribution fis-cale obligatoire des entreprisesviendrait répondre au sous-finan-cement des universités diagnosti-qué par la CREPUQ. «Par exten-sion, les entreprises bénéficientdes outils mis en œuvre par lesuniversités et de la qualité del’enseignement, souligne M.Auger. Elles devraient donc par-ticiper à l’effort collectif desdépenses universitaires».

INDEXATION

• De quoi parle-t-on ?

Indexer les frais de scolarité auraitpour conséquence une hausserégulière annuelle de ces frais. Cettemajoration pourrait suivre le mêmerythme que l’inflation, ce qui aug-menterait la facture de 2 % par an,soit de 46 $. Elle pourrait aussis’ajuster à la hausse du revenu parhabitant ou à celle du coût de fonc-tionnement des universités. Ce quise traduirait par des hausses res-pectives de 3 % par an, soit 70 $, oude 3,5 %, soit 83 $.

• Qu’en disent les acteursdu milieu universitaire?

L’indexation est refusée par toutesles associations étudiantes. «Cer -tains vont dire que l’indexation,c’est comme un gel, parce que çaévolue avec le coût de la vie, maisc’est le contraire du gel, cela aug-mente chaque année la facturedes frais de scolarité. Les univer-sités peuvent déjà indexer leursfrais afférents de 20 $ ou de 50 $,ou jusqu’à près de 900 $ pourl’Université McGill. On est bienloin d’un simple 3,5 % d’indexa-tion selon le coût de fonctionne-ment des universités.» – Éliane Laberge

«L’indexation est une hausse per-pétuelle dont on ne voit pas la fin.Elle ne permet de sortir ni de lalogique marchande ni de l’aug-mentation des frais.» – Blandine Parchemal

«Nous refusons catégoriquementl’indexation peu importe le scé-nario. Il s’agit encore de fairepayer les étudiants et d’augmen-ter de plus en plus leurs dettes. Onnous demande encore un chèqueen blanc sans nous dire où cetargent va aller. »– Martine Desjardins

La FEUQ réclame un réel travaild’évaluation et de réflexion surl’éducation avant de toucher aux

frais de scolarité. La FQPPU va dansle même sens. «C’est la missionpremière des universités qui doitêtre définie.» – Max Roy

Seule la TaCeQ est prête à envisagerle scénario de l’indexation.

«Si, au final, c’est le seul scéna-rio proposé par le gouvernement,nous consulterons les étudiantsau sujet de cette proposition.»– Paul-Émile Auger

•Qu’en disent les experts?

« Pour déterminer à quoi nousvoulons indexer les frais de sco-larité, il faut savoir quel objectifnous avons. Si le but est de stabi-liser la part payée par les étu-diants, il faudrait que les droitsaugmentent au même rythmeque le coût de fonctionnementdes universités. Si on veut se fierà l a capac i t é de payer de sfamilles, il faut se baser sur l’évo-lution du revenu par habitant.Cette dernière solution est la plusraisonnable pour assurer la sta-bilité financière, mais aussisociale, afin d’éviter des crisessociales [comme le printempsérable]. »– Pierre Fortin

« Indexer selon l’évolution desprix à la consommation seraitun moindre mal, mais ce neserait pas très juste, car cettehausse ne frappe pas tout lemonde de la même manière. Uneindexation selon le coût de fonc-tionnement des universitésserait absurde. Cela n’irait pasdans le sens d’une bonne gestiondes universités, car elles n’au-raient qu’à accroître leursbesoins pour augmenter lesdroits de scolarité. Indexer lesfrais de scolarité sur l’évolutiondu revenu par habitant revien-drait à défavoriser les moins for-tunés. Ce serait la partie la pluspauvre de la classe moyenne quien payerait le coût. »– Ianick Marcil

LES EXPERTS

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SOC IÉTÉ

Quartier Libre : Qu’est-ce que le PQ vaproposer lors de ce Sommet?

Léo Bureau-Blouin : Le ministre de l’Enseigne -ment supérieur, de la Recherche, de la Scienceet des Technologies, Pierre Duchesne, va dévoi-ler très prochainement un cahier regroupantdes propositions détaillées sur les thèmes del’accessibilité, de la qualité de l’enseignementou encore du financement. Elles prendront encompte les idées émises lors des rencontrespréparatoires. Que tout le monde soit prêt àvoir toutes les propositions être abordées.

Q. L. : Vous dites que toutes les proposi-t i on s v on t ê t r e abo rdée s , ma i s M. Duchesne semble avoir déjà écartécelle de la gratuité. Trouvez-vous celalégitime?

L. B.-B. : La question de la gratuité va être évo-quée. Il n’y aurait pas de Sommet s’il n’y avaitpas de place pour la discussion. Le ministre avoulu être honnête avec les associations étu-diantes et leur expliquer que le coût de la gra-tuité est très important. Or, le budget actuelprésente peu de marge de manœuvre. C’estcorrect d’être honnête. Il faut que l’ensembledes acteurs acceptent de débattre sur des pro-positions concrètes pour assurer un finance-ment stable des universités afin que les crisescomme celle du printemps dernier puissentêtre évitées.

Q. L. : M. Duchesne s’est prononcé à motscouverts en faveur de l’indexation. Lesfédérations étudiantes collégiales et uni-versitaires réclament pourtant le gel.

L. B.-B. : Ce Sommet est l’occasion de se ras-sembler. Il ne faut pas oublier qu’après la crise,il y a un «après». [Le conflit étudiant a été] unepériode difficile qui a apporté son lot de ten-sions. Maintenant, il faut travailler ensemblepour pouvoir être fier de nos institutions uni-versitaires.

Q. L. : Si elle était choisie, l’indexations’accompagnerait-elle de mesures quisatisferaient les associations étudiantes?

L. B.-B. : Le ministre travaille là-dessus actuel-lement. Je ne suis pas dans le secret des dieux,mais il n’arrivera pas au Sommet les mainsvides. Il est très préoccupé par la question del’endettement étudiant, la possibilité de pouvoirétudier peu importe ses origines ou le faitqu’on soit en région.

Q. L. : Les organisations étudiantes ontexprimé des inquiétudes au sujet duSommet. L’Association pour une solida-rité syndicale étudiante a menacé de leboycotter, le candidat à la chefferie du

Parti libéral Raymond Bachand a appeléM. Duchesne à la démission. Comment lePQ réagit-il par rapport à toutes cesattaques?

L. B.-B. : Les partis d’opposition jouent leursbatailles politiques à eux. Mais la véritablequestion est : où allons-nous ? Il faut garder latête froide et ne pas prendre de décisionsbasées sur des intérêts à court terme.

Q. L. : Que pensez-vous de la propositionde la Coalition avenir Québec (CAQ) demoduler les frais de scolarité ?

L. B.-B. : Ce sont des mesures simplistes qui nevisent qu’à marquer des points dans l’opinionpublique. La CAQ connait mal le réseau desuniversités. Les plus petites universités ne

seraient pas capables de suivre. Les régions, ettout le Québec, vont s’appauvrir.

Q. L. : Qu’avez-vous à dire aux étudiantsqui se sentent trahis de voir M. Duchesneprivilégier l’indexation des droits de sco-larité alors qu’ils se sont battus contre lahausse?

L. B.-B. : Nous sommes passés d’un gouver-nement qui voulait augmenter les droits de

s co l a r i t é d e 82 % à un m in i s t r e del’Enseignement supérieur qui écoute les étu-diants. Des rencontres préparatoires ont eulieu tous les mois avec les associations étu-diantes en plus de rencontres privées. Il y ararement eu autant d’échanges entre les étu-diants et leur ministre. Il faut rester vigilantmais il faut aussi savoir reconnaître ses vic-toires.

FANNY BOUREL

ENTRET I ENS SUR LE SOMMET

Léo Bureau-Blouin garde la tête froideÀ quelques jours du Sommet sur l’enseignement supérieur, le jeune député péquiste de Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin, est confiant. Même si l’indexation semble être la solution pré-férée du gouvernement, il assure que le Parti québécois (PQ) reste à l’écoute des étudiants.

PHOTO: PASCAL DUMONT

DÉPUTÉ ET ÉTUDIANT

Léo Bureau-Blouin l’avait annoncé alors qu’il était candidat aux élections provinciales de sep-tembre dernier : il continuerait ses études même une fois élu député. Celui qui a récemmentfêté ses 21 ans est présentement étudiant en droit à l’Université Laval. Comment se passe laconciliation entre études et mandat de député ? «Très bien ! Je suis deux cours par semaine,des cours de droit qui me permettent de faire le lien avec le travail que j’effectue.»

Le député péquiste Léo Bureau-Blouindéfend le travail effectué par le ministre

de l’Enseigne ment supérieur, de laRecherche, de la Science et desTechnologies, Pierre Duchesne.

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SOC IÉTÉ ENTRET I ENS SUR LE SOMMET

QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 11 • 13 février 2013 • Page 13

Quartier Libre : En quoi les étudiantsuniversitaires bénéficieront-ils de lamodulation que vous proposez ?

François Legault : Je viens d’un milieu popu-laire et j’ai eu accès aux prêts et bourses. Jen’avais pas les revenus nécessaires pour payerdes frais de scolarité élevés. À la CAQ, nousvoulons qu’il y ait deux types d’étudiants. Pasdes riches et des pauvres, mais des étudiantsayant une bonne cote R et des étudiants ayantune moins bonne cote R.

Je ne veux pas que des étudiants québécoistalentueux soient obligés d’aller étudier enAlberta. Je ne veux pas que nous fassions dunivellement par le bas, c’est-à-dire prétendreque toutes les universités sont égales. Je veuxque nos meilleurs étudiants puissent étudier auQuébec. Et cela prend plus de financementdans certaines facultés universitaires.

Q. L. : Les étudiants en médecine risquentde s’endetter davantage à cause de lamodulation et, une fois diplômés, ilsfiniront par réclamer de meilleurssalaires, sans quoi ils partiront. Quellesseront les conséquences pour le systèmede santé québécois ?

F. L. : Actuellement, quelqu’un qui sort d’unefaculté de médecine gagne en moyenne200000 $ par année alors qu’un étudiant quisort d’une faculté de sciences humaines gagne40000 $. Le premier contribue pour 10 % de saformation alors que le deuxième y contribuepour 40 %. Est-il normal qu’ils paient les mêmesfrais de scolarité? Moi, je pense que non.

Ce que nous proposons à la CAQ, ce n’est pasd’écraser les étudiants sous les dettes. Avecdes prêts et bourses bonifiés, un étudiantpourra emprunter au gouvernement pourpayer sa formation. Une fois sur le marché dutravail, l’étudiant donnera 5 % de son salaireannuel pour rembourser le coût de sa forma-tion. Au bout de 10 ans, s’il n’a pas payé la tota-lité de sa dette, le gouvernement québécoispaiera le reste de son solde. Par équité, il estnormal que ceux qui gagnent un meilleursalaire paient un peu plus que les autres.

Q. L. : Selon le professeur de philoso-phie de l’UdeM Michel Seymour, il n’y apas assez d’universités au Québec pourinstaurer un système à deux vitesses. Lesuniversités doivent assurer le fonction-nement de la recherche et de l’enseigne-ment. Qu’en pensez-vous ?

F. L. : Il est vrai que les universités font lesdeux, mais les faits sont têtus : 85 % des fondssubventionnaires du Québec sont attribués àquatre universités. Il est faux de dire qu’elles

font toutes autant de recherche. Certaines uni-versités sont excellentes dans certainsdomaines, et il faut continuer de financer l’ex-cellence. Les facultés de sciences de la vie oude génie coûtent beaucoup plus cher. Il estdonc important de les financer davantagepour garder nos spécialités comme on l’a faitdans le passé. Maintenant, on est rendu aubout du rouleau : les dettes des grandes uni-versités, comme l’UdeM, sont devenuesénormes, surtout dans les fonds d’immobili-sations. Elles ne peuvent plus continuer à s’en-detter.

Q. L. : N’avez-vous pas peur que la modu-lation que vous proposez cause davan-tage de compétition entre les facultésd’une même université ?

F. L. : Actuellement, si cette dynamique existe,c’est simplement parce que les fonds man-quent. On fait des transferts de fonds créatifsdans nos universités, mais cela ne devrait pas

arriver. Nous devrions établir le coût d’un bonenseignement et d’une bonne recherche dansnos facultés et, de là, financer celles-ci enconséquence.

Q. L. : Selon vous, le Québec pourra-t-ilêtre compétitif en matière d’éducationgrâce à la modulation des frais de scola-rité ?

F. L. : Je pense que oui. Nous comptons déjàl’UdeM et McGill qui sont parmi les meilleuresuniversités du monde. L’idée n’est pas decopier le modèle américain, mais de trouvernotre propre modèle. Au Québec, l’État doitcontribuer pour beaucoup au financement del’éducation, et ce, pour des raisons identi-taires, entre autres. Mais certains étudiants decertaines facultés dans certaines universitésdoivent faire leur part.

Q. L. : Avez-vous un message à adresseraux étudiants de l’UdeM?

F. L. : Oui. Au Québec, nous sommes capablesd’être les meilleurs. Pensons en termes d’ex-cellence et de qualité et pas qu’en termes d’ac-cessibilité. Alors que la Chine et les États-Unisinvestissent dans le génie, nous sommes en traind’égorger notre fleuron québécois, l’École poly-technique. Cet établissement a besoin de labo-ratoires et de chercheurs de classe mondiale.Il y a 80 étudiants par classe. Pourtant, ce sonteux qui vont inventer de nouveaux procédéspermettant de stimuler l’innovation et de faireen sorte que le Québec reste créatif. L’UdeM estle vaisseau amiral des francophones au Québec.Donnons-lui les moyens de rester une grandeuniversité. Je souhaite donner tous les outilsaux jeunes pour être les meilleurs au monde,car je pense qu’ils en sont capables. Nosmeilleurs coûtent cher, mais nous avons besoind’eux. Quels professeurs quittent les universitésquébécoises en ce moment ? On me dit que cesont justement les meilleurs d’entre eux.

CHRISTOPHE PERRON-MARTEL

L’excellence d’abord,l’accessibilité ensuite

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, propose des frais de scolaritémodulés en fonction du coût de la formation. Quartier Libre s’est entretenu avec lui pour en savoirplus sur cette idée qu’il défendra lors du Sommet sur l’enseignement supérieur.

PHOTO: PASCAL DUMONT

«L’UdeM est le vaisseau amiral des francophones au Québec. »– François Legault

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Solidaire avec la gratuitéL’appel à l’unité du député de Québec solidaire (QS) Amir Khadir n’a pas été entendu par lesorganisations étudiantes. Le président et porte-parole de QS, André Frappier, réitère pour-tant son souhait de voir la gratuité scolaire être discutée lors du prochain Sommet sur l’en-seignement supérieur.

SOC IÉTÉ

Quartier Libre : Selon vous, leSommet apportera-t-il des solu-tions concrètes?

André Frappier : M. Duchesne a ététrès clair : il n’est pas question de ter-miner le Sommet sans avoir pris dedécision concernant les frais de sco-larité. Les fédérations étudiantes sontpour le gel et, de son coté, le patro-nat attend une augmentation des frais.Pourtant, tout porte à croire qu’on sedirige vers l’indexation. Dès sa publi-cation au mois de décembre, le bud-get Marceau prévoyait au minimumune indexation des frais de scolarité.

Le Sommet est une «opération lais-sez passer la vapeur». Ils ont annuléla hausse, car ils ne pouvaient pasfaire moins vu la forte mobilisationde 2012, mais nous sommes très loindes espoirs qui ont été suscités. Alorsoui, il y aura une décision qui seraprise, mais c’est le ministre qui laprendra.

Q. L. : Ne trouvez-vous pascontradictoire la décision del’Association pour une solidaritésyndicale étudiante (ASSÉ) deboycotter le Sommet?

A. F. : C’est une question de straté-gie, et la seule chose que je peuxdire, c’est que je les comprends. Jeserai moi-même dans la rue le26 février prochain pour soutenir lagratuité. Il y avait des attentesénormes par rapport au Sommet. Ilest important de pouvoir discuterde tous les scénarios qui n’étaientpas acceptés par le précédent gou-vernement.

«Le gouvernement a fait des cadeauxaux sociétés, et onne les touche pas.»ANDRÉ FRAPPIERPrésident et porte-parole de Québec solidaire

Le Parti québécois (PQ) est un partipolitique qui a osé s’afficher, PaulineMarois la première, avec le carrérouge auprès des manifestants l’an-née dernière. On voit une grande dif-férence entre ce que le PQ prétendaitavant les élections et ce qu’il faitaujourd’hui. Cela a créé beaucoupde mécontentement.

Q. L. : Que pensez-vous des dif-férentes propositions de modu-lation des frais de scolarité ?

A. F.: C’est de la merde et les personnesqui parlent de modulation des frais enfonction du domaine d’étude ou de laperspective de revenu ne savent pasde quoi ils parlent. C’est irréaliste. Desjeunes de milieux défavorisés peuventvouloir étudier en médecine, alors, sion leur ajoute des frais, ça ne mar-chera pas pour eux. Cela va juste favo-riser les plus favorisés et nuire à l’ac-cessibilité. Cela ne solutionneabsolument rien. On s’éloigne du fondde la question qui est de savoir com-ment on va financer l’éducation.

Comment financer cette richessepour notre société alors que lesentreprises ont vu leurs impôts bais-sés et que la taxe sur le capital finan-cier a été abolie. Le gouvernement afait des cadeaux aux sociétés, et onne les touche pas. Maintenant, onveut faire payer les « petits » étu-diants, car c’est supposément à euxque revient cette richesse.

Q. L. : Le recteur de l’UdeM, GuyBreton, assure que la modula-

tion devrait être accompagnéed’une bonification du pro-gramme des prêts et bourses.Que pensez-vous de ce compro-mis?

A. F. : Pourquoi ne serait-il pas prêt àconsacrer cet argent à financer lagratuité et une meilleure accessibilitéaux études? À l’heure actuelle, le tauxd’intérêt des prêts étudiants estgaranti par le gouvernement. Il paie

les intérêts directement aux banques,et principalement à la caisse popu-laire Desjardins. Cela veut dire que legouvernement finance les banques.Les premiers bénéficiaires des prêtsétudiants sont les banques, qui ontreçu des millions en taux d’intérêt. Jene comprends pas pourquoi on nepourrait pas mettre cet argent direc-tement au service des étudiants.

TIFFANY HAMELIN

PHOTO: C

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ENTRET I ENS SUR LE SOMMET

Le président et porte-parole deQuébec solidaire, André Frappier,pense que la modulation des frais de scolarité se ferait au détriment

des moins favorisés.

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QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 11 • 13 février 2013 • Page 15

Quartier Libre : À quoi ressemblerait lesystème universitaire idéal selon vous ?

Guy Breton : Je pense qu’il faudrait convenird’un système amélioré dans lequel tous lesjeunes québécois qui ont le talent et l’envieaient accès à un système de qualité pour lesformer aux mêmes standards qu’ailleursdans le monde. Il faut que ce système soitaccessible à tous ces jeunes quelque soitleur niveau socio-économique ou leur pro-venance géographique.

Q. L. : Quels seraient les critères de réa-lisation d’un tel système?

G. B. : La qualité, la comparaison de la qualité,l’accessibilité à toutes les couches sociales età toutes les provenances géographiques sontles principaux éléments de l’équation. C’estune question de talent, mais également unequestion de besoin. Il y a des gens qui ne veu-lent pas faire d’études universitaires, cettedimension est à prendre en compte. Je recon-nais qu’il faut scolariser le plus personnes pos-sibles, mais c’est faux de penser que nousaurons un jour 100 % de la population quisera diplômée.

Q. L. : En quoi un scénario de modulationdes frais de scolarité par rapport au coûtde la formation ainsi qu’aux perspectivesde revenus après les études est-il justi-fiable ?

G. B. : Le cegep équivaut à la première annéeuniversitaire dans le reste du Canada et cettepart de financement est assurée par le gou-vernement. Ce système nous assure des fraisuniversitaires les plus bas au pays. Le gouver-nement fait un bout de chemin, j’estime alorsque les étudiants doivent faire leur part égale-ment. C’est dans ce contexte que je parle demodulation.

J’aimerais qu’à l’instar des grandes universi-tés américaines, nous puissions dire à ceux quiont le talent mais pas l’argent que l’on va payerpour eux. Ceux qui ont le talent et l’argentpaieront en partie pour constituer la cagnotteque nous utiliserons pour aider ceux qui n’ontpas les moyens. Comme une sorte de solida-rité sociale avec les pairs de la même généra-tion.

Q. L. : Dans quels programmes pourrait-on s’attendre à ce que la modulations’applique à l’UdeM?

G. B. : La modulation s’appliquerait unique-ment aux programmes dont la formation esttrès élevée et où les perspectives de revenussont plus élevées comme en médecine ou en

dentisterie. Ce ne serait pas directement pro-portionnel au coût de la formation. Parexemple, malgré le prix élevé d’une formationen médecine vétérinaire, les perspectives derevenus sont moindres par rapport à la méde-cine humaine. De même, la formation enmusique coûte cher, car ce sont des cours par-ticuliers. Mais je serai gêné de majorer les fraisde scolarité pour ces programmes seulementparce qu’ils coutent chers. Nous ne voulonspas qu’il y ait 400 tarifs à l’université, mais 4 à5 tarifs comme dans le reste du Canada.

Q. L. : Quel autre paramètre faudrait-ilfaire entrer dans l’équation pour aiderces étudiants à s’acquitter de frais modu-lés ?

G. B. : La participation du reste de la société àce processus est essentielle. Quelque chosedoit être faite au niveau des entreprises etnotamment à travers l’exercice philanthro-pique. Prenons les grandes universités améri-caines comme Harvad ou Princeton. Dans leurbas de laine, ils ont un million de dollars pourchaque étudiant inscrit. Ils peuvent, grâce à cemillion, générer des revenus et des boursesannée après année et exonérer les étudiantstalentueux qui n’ont pas les moyens financiersnécessaires. À l’UdeM, nous avons 3 000 $pour chaque étudiant.

Q. L. : Pensez-vous qu’il faudrait repen-ser le système de prêts et bourses ?

G. B. : Une bonification du programme de prêtset bourses serait incontournable. Aujourd’hui,un étudiant est qualifié d’autonome à partir de90 crédits obtenus à l’université. En médecine,un étudiant obtient 90 crédits au bout de ladeuxième année d’études, donc dès la troi-sième année il peut se prévaloir de prêt etbourse. Or, je sais que la moitié de ces étu-diants proviennent de milieux favorisés et n’ontpas besoin de prêts et bourses. Parallèlement,30 à 40 % des étudiants en médecines, rem-boursent leurs prêts dans la première annéeaprès leurs études.

Ça me choque et on devrait se demander sic’est la meilleure méthode. Les familles de cesétudiants favorisés ne pourraient pas soutenirplus longtemps leurs enfants pour que l’ar-gent soit redistribué au profit des familles quin’ont vraiment pas les moyens ?

Q. L. : Que pensez-vous de la propositiondu gouvernement d’indexer les frais descolarité ?

G. B. : C’est mieux que rien, mais une aug-mentation de 2 à 3 % des frais de scolarité neréglera pas le problème. C’est pour cela qu’il

est nécessaire d’amener toutes les proposi-tions sur la table et de définir ce que nous vou-lons. L’indexation ne nous permettra pas d’at-t e indre no t re ob j ec t i f d ’un s y s t èmeuni ver sitaire de qualité et accessible à tous.Mais nous devons analyser toutes les proposi-tions et prouver qu’elles seraient efficaces ounon avant de les mettre de côté. Ce dont je suissûr, c’est que je ne serai pas capable de main-tenir le niveau d’excellence à l’UdeM avec lesmoyens de financements actuels.

Q. L. : Craignez-vous que les étudiantsne relancent un mouvement comme celuidu printemps dernier si la modulationest le moyen choisi par le gouvernementpour assurer le financement des univer-sités ?

G. B. : Je serai déçu qu’ils réagissent de cettefaçon et ce serait, selon moi, un échec pour leSommet. Qu’ils rejettent tout ce qui ne fait pasleur affaire, ce n’est pas une façon de faire. Jepense qu’il faut regarder calmement ce quenous voulons et comment nous pouvons y par-venir. Il faut être capable de tourner la page.Je suis capable d’admettre que je me suistrompé, mais il faut qu’on me fasse la démons-tration que je me suis trompé.

TIFFANY HAMELIN

Quand modulation rime avec accessibilité

Le recteur de l’UdeM et vice-président de la Conférence des recteurs et des principaux des universités québécoises (CREPUQ), Guy Breton, assure qu’une modulation des frais de scolaritépermettra de rendre accessible la formation universitaire aux étudiants talentueux. Il espère que lesorganisations étudiantes feront preuve d’ouverture lors du Sommet sur l’enseignement supérieur.

SOC IÉTÉ ENTRET I ENS SUR LE SOMMET

PHOTO: PASCAL DUMONT

«Je ne serai pas capable de maintenir leniveau d’excellence à l’UdeM avec lesmoyens de financements actuels. »

– Guy Breton

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Des compressions qui mettent la pression

Les compressions budgétaires de 10 millions de dollars prévues au Fonds de recherche duQuébec-Santé (FRQS) ébranlent la communauté des futurs chercheurs de l’UdeM. Ils crai-gnent de ne pas pouvoir accéder à leur bourse de formation, et certains se demandent si leuravenir en recherche se trouve au Québec.

L’ annonce d’une réductionde 13 % du budget de laFRQS en décembre der-

nier a créé une onde de choc dansle milieu de la recherche en santé auQuébec. Le FRQS est un organismesubventionnaire à but non lucratifqui relève du ministre de l’Enseigne -ment Supérieur, de la Recherche, dela Science et des Technologies, etqu i r e g roupe 18 c en t r e s d erecherche au Québec.

Le directeur du Centre de recherchedu Centre hospitalier de l’UdeM(CHUM), Jacques Turgeon, penseque ces compressions auront desimpacts directs sur les centainesd’étudiants en recherche. « Tu asbeau aimer faire de la recherche,ça p r end un s a l a i r e e t d e sbourses !» s’exclame M. Turgeon,qui ajoute que les coupes pourraientréduire de 85 % les bourses de for-mation destinées aux étudiants.

Des étudiants inquiets

«Ma plus grande crainte, c’est quel e monde a r r ê t e d ’ a l l e r enrecherche, déplore l’étudiante audoctorat en sciences biomédicales àl’UdeM Laïla-Aïcha Hanafi. Si celadevient très difficile d’être payé etque les chercheurs n’ont plus d’ar-gent, ce ne sera plus du toutencourageant. » La jeune femme,également chercheuse au CHUM,béné ficie actuellement d’une boursedu FRQS qui paie son salaire, mais,en raison des compressions, elle nesait toujours pas si cette subventionsera renouvelée cette année.

Ces craintes sont aussi partagées par ladoctorante de l’UdeM Katia Caceres,qui travaille sur le traitement du can-cer ovarien au centre de recherchedu CHUM. «Ces coupes vont pénali-ser nos recherches, notre formation,mais aussi les moyens qu’on a pour

travailler», lance Mme Caceres, visi-blement inquiète. Au-delà de l’accès àla bourse de formation, c’est aussi lastructure des plateformes de travail etle soutien des réseaux de recherchequi sont en jeu. «En tant qu’étu-diant, c’est impossible de travaillerseul. La collaboration est trèsimportante, lance-t-elle. Si onengage moins d’étudiants dans lescentres de recherche, il y aura aussimoins d’échanges.»

S’exiler à l’étranger?

Toutes deux s’entendent pour direque ces compressions risquent de

mener à l’exode des jeunes cher-cheurs vers les É ta t s -Unis e tl’Europe. «Ce sera plus facile pourun étudiant parti à l’étranger pourun post-doctorat d’y rester siaucun pos te ne l ’a t tend auQuébec, avance Laïla-Aïcha. Aufinal, nous perdrons les chercheursformés ici. »

De son côté, Katia entend poursuivresa formation à l’extérieur du Canada.«Si je veux devenir chercheuse, jevais avoir besoin de subventions,soutient-elle. Il n’y a pas d’avenirpour moi ici.»

Ce scénario d’exode des cerveauxinquiète particulièrement la direc-trice du Centre de recherche del’Institut universitaire de gériatrie deMontréal, Sylvie Belleville, qui tra-vaille avec près de 250 jeunes cher-cheurs de l’UdeM. « S’engager enrecherche est un investissementexigeant qui demande des sacri-fices, alors il faut avoir l’assuranceque les salaires seront bons», sou-ligne avec vigueur Mme Belleville. Elle

estime que les perspectives pour lesjeunes chercheurs ne sont pas très«réjouissantes» actuellement. «Onne leur dit certainement pas : “allezen recherche, c’est une voie d’ave-nir”», s’indigne-t-elle.

Ce risque de fuite des cerveaux estdifficile à mesurer selon M. Turgeon.Au cours des dernières années, ilsoutient que le Québec constituait,a v e c l e s i n v e s t i s s emen t s e nrecherche, une terre d’accueil inté-ressante pour les chercheurs.«Nous étions plutôt dans un mode“attraction” que dans un mode“pertes”, mais cela demeure trèsfragile, renchérit-il. Si nous cou-pons les salaires des chercheurs,ils ne viendront plus. »

Un avenir en suspens

Les jeunes chercheurs doivent donccomposer avec une s i tua t ionactuelle « très difficile », avance M. Turgeon. «Si j’étais étudiant audoctorat, je me dirais non seule-

ment que je risque de manquer debourses pour finir mes études,mais je m’inquiéterais aussi quele marché de l’emploi soit en trainde se réduire», souligne-t-il en fai-sant allusion à la fermeture de plu-sieurs compagnies pharmaceu-tiques au cours des trois dernièresannées.

Au début du mois de février, la pre-mière ministre, Pauline Marois, aannoncé son intention de dégagerdes sommes « modestes » pouramoindrir l’impact des compres-sions budgétaires dans le secteur dela recherche. Ce premier pas estaccueilli favorablement par les cher-cheurs, qui espèrent toutefois que lescompressions soient complètementannulées. C’est en avril, au début dela nouvelle année fiscale, que les désseront officiellement jetés. D’ici là,le milieu de la recherche en santéattend la nouvelle politique nationalesur la recherche et l’innovation pré-vue pour le printemps.

LAURENCE B. LEMAIRE

SOC IÉTÉ

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PHOTO: PASCAL DUMONT

La doctorante en sciences biomédicales Laïda-Aïcha Hanafi s’inquiète que les coupes budgétaires puissent décourager les jeunes à se lancer dans la recherche.

RECHERCHE

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QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 11 • 13 février 2013 • Page 17

Entre carrés rouge et vertLe manque de représentativité des organisations étudiantes déjà existantes est à l’originede la fondation du Mouvement pour l’avenir de l’éducation du Québec (MAEQ). Cettecréation d’une nouvelle organisation n’inquiète cependant pas les actuels représentantsétudiants.

SOC IÉTÉ NOUVELLE ORGAN ISAT ION ÉTUD IANTE

L’é t u d i a n t a u C o l l è g eAhuntsic Danick Bonnetteest à la tête du projet de

création du MAEQ dont le lancementofficiel aura lieu prochainement.«L’une de nos principales motiva-tions à créer le MAEQ est le malaiseque nous re s sentons dû aumanque de représentativité desassociations étudiantes exis-tantes », précise-t-il. M. Bonnettesouhaite un « juste milieu» dans lareprésentation des étudiants.

Le MAEQ donnera la possibilité auxétudiants qui se sentent sous-repré-sentés de manifester leurs idées etaccueillera une grande variété depoints de vue. «Une société se com-pose d’une multitude d’opinions,explique-t-il. Une démocratie seretrouve malade lorsqu’une seuleopinion dirige la société. Est-ceque les Fédérations étudiantes duQuébec (FEUQ-FECQ), la Table deconcertation étudiante du Québecou l’Association pour une solida-rité syndicale étudiante (ASSÉ) ontdéfendu la hausse durant le conflitétudiant? Non.»

Ne pas prendre position

M. Bonnette insiste toutefois sur lefait que son organisation ne repren-dra pas le flambeau du Mouvementdes étudiants socialement respon-sables du Québec, appelés aussi lescarrés verts, aujourd’hui dissous.«Nous ne sommes pas un groupequi est là pour défendre la hausse

des droits de scolarité», ajoute-t-il.L’idée est surtout de repenser le rôled’une association étudiante. «Peut-on avoir une position politiqueofficielle, en tant qu’associationétudiante, sans froisser certains denos membres? Nous ne le croyonspas, détaille-t-il. Lors du printempsérable, les associations étudiantesont fait preuve d’un manque fla-grant de responsabilité envers cer-tains de leurs membres en les obli-geant à endosser une positionpolitique.»

Il en appelle également au penseurpolitique du 19e siècle Alexis deTocqueville. «Tocqueville nous meten garde contre la tyrannie de lamajorité, rapporte l’étudiant. Ce quenous avons observé durant leconflit étudiant lui aurait donnédes cauchemars.»

Concrètement, le MAEQ veut être unespace de dialogue et axera sa missionsur les services offerts aux étudiantstels que l’accès à des stages payés etl’opportunité de faire du réseautage.L’objectif étant de donner la possibi-lité à chaque étudiant de progresser leplus possible dans son parcours pro-fessionnel et social, et ce, dans sonintérêt, et, par extension, dans celui dela communauté en général.

« Les réussites individuelles,comme l’entreprenariat, sont à labase d’une société riche, économi-quement et socialement parlant,qui bénéficie à tous », souligne M. Bonnette. Selon lui, de nom-

breuses organisations sont déjà inté-ressées à se joindre au projet basé àQuébec, à Sherbrooke et à Montréal.Mais nombre d’entre elles attendentla création officielle et définitive duMAEQ avant de l’intégrer.

Scepticisme

La création du MAEQ ne suscite pasd’inquiétudes parmi les autres asso-ciations étudiantes. « Les mur-mures de M. Bonnette ne m’im-pressionnent pas », affirme leporte-parole de l’ASSÉ, JérémieBédard-Wien. Il est d’autant plusserein que l’ASSÉ a vu le nombre deses membres passer de 45 000 à70 000 en quelques mois. « Je necomprends pas trop le concept,ajoute-t- i l . I l existe déjà desespaces de débat et le travail dereprésentation est déjà fait »

Les présidentes des Fédérations étu-diantes collégiales et universitairesdu Québec, respectivement ÉlianeLaberge et Martine Desjardins, semontrent également dubitatives. «Ily a déjà suffisamment d’asso -ciations étudiantes », estimeMme Desjardins. Elles affirment queleurs associations respectives fontpreuve de pluralité puisqu’on ytrouve des étudiants de différentesallégeances politiques. «Certains denos membres étaient pour le gel,d’autres pour l’indexation. C’estaprès un débat que le gel nous estapparu comme la revendication lap lus pragmat ique » préc i seMme Laberge, qui estime que le

monopole détenu par la FECQ pourreprésenter les étudiants au niveaucollégial est le meilleur moyen d’ob-tenir des victoires concrètes poureux. Elle pense que la volonté decréer le MAEQ vient d’une mécon-naissance des organisations étu-diantes existantes. « Il n’y aucunprérequis idéologique pour adhé-rer à la FECQ, insiste Mme Laberge,qui reconnaît que « le printempsérable a brouillé les cartes.»

Aucune date de création officielle duMAEQ n’est pour le moment avancée.Qu’il soit lancé dans les prochainessemaines ou plus tard, le MAEQ devraprendre le temps de s’imposer. «Àchaque fois qu’une association aété fondée, en plus de 50 ans d’his-toire du mouvement étudiant, il afallu 10 ans pour qu’elle devienneefficace», rappelle Mme Laberge.

CHARLES CATIGNOL

PHOTO: C

OURTOISIE DANICK BONNET

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L es rôles principaux de l’œuvre sontattribués aux chanteurs dès l’automneafin de laisser le temps à leur corps et

à leur voix de s’approprier leur rôle. «Notreinstrument de musique, notre corps, nouslimite à seulement deux ou trois heures depratique à pleine voix par jour, expliqueAnne-Marine Suire, qui interprète Blanche dela Force. Nous devons donc nous préparerlongtemps à l’avance.»

Afin de permettre à plus d’un chanteur de vivrel’expérience de la scène, les rôles du Marquisde la Force, du Chevalier de la Force et deBlanche de la Force seront chacun joués enalternance par deux étudiants.

En plusieurs étapes

Selon un des interprètes du Marquis de la ForceFrançois-Nicolas Guertin le processus d’ap-prentissage débute par une étude approfondiede la partition. «Cela permet de me faire unepremière idée de l’œuvre et de mon person-nage», assure-t-il. Vient ensuite le travail d’in-terprétation vocale qui se fait en collaborationavec le professeur de chant, le pianiste répéti-teur, le directeur de l’Atelier d’Opéra de l’UdeMet le chef d’orchestre.

L’écoute de plusieurs enregistrements vidéo ouaudio est importante lors de la préparationd’une œuvre musicale. «Bien connaître l’opéraet connaître les différentes interprétationsréalisées est nécessaire », affirme PerrineDubois, l’interprète du rôle de Constance.

Toutefois, les chanteurs doivent se garder detrop assimiler la mise en scène et l’interpréta-tion des versions qu’ils écoutent. «Il est néces-saire de ne pas se faire une idée trop figée denotre personnage pour faciliter le travailavec le metteur en scène », nuance Anne-Marine.

François-Nicolas est même allé jusqu’à lireun livre sur l’histoire de la France pour enapprendre davantage sur la période de laRévolution française. « Mon personnageest un membre de l’aristocratie fran-çaise, affirme-t-il. Mes recherches m’ontpermis de m’imaginer ce qu’il pourraitavoir vécu à cette époque mouvemen-tée. »

Les interprètes des Dialogues des Carmélitesprétendent qu’ils ont particulièrement tra-vaillé leur diction, et ce, même s’il s’agitd’une œuvre de langue française. « C’estpour faire honneur au travail de Poulenc,qui s’est particulièrement soucié de lamusicalité des textes de l’œuvre afin debien y mettre en valeur ses dialogues »,ajoute Perrine.

L’Orchestre se prépare, plus tardivement !

Pour les musiciens de l’Orchestre de l’UdeM(OUM), la lecture en orchestre de l’opéra setient un peu plus d’un mois avant les repré-sentations. Elle sert notamment à leur donner

des indications sur l’intrigue dans laquelle lespersonnages de l’opéra évoluent.

Comme le remarque le trompettiste Charles-Antoine Solis, les musiciens et les chanteurs, unefois tous rassemblés pour les dernières semainesde travail, doivent s’ajuster les uns aux autres.«Le défi de jouer avec les chanteurs sera d’au-tant plus grand que nous ne pourrons pas lesvoir pendant les représentations, explique-t-il.Ils seront sur la scène alors que nous seronsplus bas qu’eux, dans la fosse.»

C’est surtout la tâche du chef d’orchestre, Jean-François Rivest, de faire en sorte que les musi-ciens jouent en parfaite harmonie. « C’estgrâce à son travail de direction que les chan-teurs et l’orchestre arriveront à travaillerdans une même direction», soulève Charles-Antoine.

Le travail de mise en scène s’effectue en mêmetemps que les pratiques avec l’orchestre. Cequi s’est créé depuis longtemps dans la tête dumetteur en scène François Racine et de celledes chanteurs prendra forme sur la scène dela Salle Claude-Champagne. «La mise en scènedu Salve Regina au tableau final, que plu-sieurs spectateurs attendent de voir avecimpatience, ne prendra sa forme définitiveque dans les derniers jours avant les repré-sentations», admet François-Nicolas. C’est àce travail de finition que les chanteurs s’attar-deront jusqu’au tout dernier moment.

NICOLAS NADEAU-FREDETTE

Dialogues des Carmélites28 février, 1er et 2 mars, 19h30

Salle Claude-ChampagneFaculté de musique de l’UdeM

«Faire honneur au travail de Poulenc»

L’Atelier d’Opéra de l’UdeM présentera Dialogues des Carmélites les 28 février, 1er et 2 marsprochains. Afin de souligner le cinquantième anniversaire de la mort du compositeur françaisFrancis Poulenc, les étudiants en chant de l’UdeM préparent depuis plusieurs mois la pro-duction de cet opéra.

CULTURE OPÉRA

Dialogues des CarmélitesL’intrigue se situe au cœur des événements suivant la Révolution française. Elle s’inspire gran-dement du sort qu’ont connu seize religieuses carmélites de Compiègne condamnées à mortpour « fanatisme» en 1794.

Le livret raconte le récit de Blanche de la Force. Souffrant d’une angoisse maladive et cher-chant à donner un sens à sa vie, elle décide de quitter sa famille pour joindre un ordre desœurs contemplatives, le Carmel. Elle y rencontre Constance, qui deviendra son alter ego, mêmesi, d’emblée, tout semble les opposer l’une à l’autre.

Le parcours de Blanche, entremêlé au destin de sa famille et à celui, tragique, des Carmélites,la mènera, à la fin de l’opéra, à prendre une décision dans une sérénité qu’elle n’a jamaisconnue auparavant.

PHOTO: C

OURTOISIE UdeM

Ce n’est pas la première fois que Dialogues des Carmélites est présenté à l’UdeM. Ci-contre, une photo de de la production de 2003.

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C’ est la deuxième annéequ’une comédie musicaleest montée au sein de

l’UdeM, indépendamment destroupes officielles de l’institution.Devant le succès obtenu l’année der-nière avec L’insolite histoire de Jekyllet Hyde, les initiateurs du projet ontdécidé de répéter l’expérience.

La réalisation du projet a été renduepossible grâce au travail et à la créa-tivité des organisateurs. «On s’at-tendait à plus d’aide de la part del’Université, explique l’étudiante enétudes est-asiatiques et en étudescinématographiques SandrineBédard-Brisson. Il y a eu beaucoupmoins d’encadrement que prévu.Nous avons tout fait nous-mêmeset trouvé nos propres subventions,dont une aide de la FAÉCUM.» Enplus d’assumer les rôles d’organisa-trice et de responsable des commu-nications, Sandrine incarne surscène la hyène Banzaï.

«Le fait de chanteren wolof et d’apprendre deschorégraphies inspirées de rythmesafricains constitueun défi. »MARIE CHAMBERLANDétudiante au baccalauréat en éducation spécialisée

La plupart des membres de la troupefont preuve de polyvalence. «Quasi -ment tout le monde a une doubleposition, et donne un coup demain en fonction de ses compé-tences : confection des costumes,décors, infographie », souligneNicolas. Il est d’ailleurs lui-mêmeassistant à la mise en scène. «On afa i t b eaucoup avec p eu demoyens», résume Sandrine.

La distribution réunit des étudiantsissus de champs d’études très diverset pour lesquels la musique ou lethéâtre n’est pas nécessairement uneactivité professionnelle. Ils sont tousliés par une même passion : lemythique fauve mis en scène. « Jesuis un grand fan du Roi Lion,déclare Nicolas. Je pourrais réciterle film au complet dans ma tête.C’est une chose que je faisaisd’ailleurs pendant mes cours demaths plates.»

Le doctorant se dit très agréablementsurpris par la qualité de la produc-tion pour laquelle la chorégrapheChristiane Jean assume la directionartistique. « J’ai découvert tout ununivers de talents, s’enthousiasme-t-il. Tout le monde est bon, il n’y apas de maillon faible. C’est unspectacle qui mérite vraimentd’être vu, ça va être incroyable.»

Une version plus humaine

Le spectacle promet d’être une ver-sion à mi-chemin entre le music-hallde Broadway – avec la présence d’unchœur – et le dessin animé des stu-dios Disney avec des paroles en fran-çais. La mise en scène s’inspire lar-gement de ces originaux, mais,comme l’équipe y a apporté sa touchepersonnelle, les spectateurs peuvents’attendre à quelques surprises.

Les contraintes matérielles ont éga-lement influencé les choix artis-tiques. «Stylistiquement, il a falluse poser la question de ce qu’onallait faire avec notre budget »,admet Mélanie Johnson Gervais,membre du chœur sous les traitsd’une girafe. L’étudiante à la maîtriseen archéologie participe aussi à lafabrication des costumes.

Selon elle, le Roi Lion version UdeMest plus épuré, en particulier en cequi concerne les accessoires, offrantun visuel «plus adulte, avec moinsde toutous». Des vêtements à motifanimal ou illustrant le caractère dupersonnage ont ainsi été privilégiés,au lieu d’un maquillage et de cos-tumes grandiloquents. Ce parti prispermet aussi de mettre davantage l’ac-cent sur le côté humain des protago-nistes de l’histoire, aussi bien esthéti-quement que psychologiquement.

Simba : Le Roi Lion s’efforce deretourner aux sources de son inspi-ration musicale. «Il va y avoir unevibe plus africaine, à travers leschants, les danses, la langue »,annonce l’étudiante au baccalauréaten éducation spécialisée MarieChamberland.

Elle a été séduite par la musicalitédu spectacle. «Les harmonies, lesvoix, tout fonctionne, estime cellequi joue un oiseau au sein du chœur.Le fait de chanter en wolof [un dia-lecte africain] et d’apprendre deschorégraphies inspirées de rythmesafricains constitue un défi. Maiscela en vaut la peine.»

Les membres du chœur sont amenésà chanter et à danser en même tempsdans la plupart des scènes. « Lesrôles principaux sont les vedettes,mais le chœur a beaucoup de tra-vail, confie Mélanie. Je ne m’atten-dais tellement pas à quelque chosed’aussi exigeant et d’aussi profes-

sionnel. Je crois que le résultat vaêtre encore meilleur qu’on pense.»

Le classique du genre, dont les mélo-dies popularisées par Disney ontbercé bien des enfants, sera présentéau Centre d’essai les 22, 23 et24 février prochains.

XUÂN DUCANDAS

Simba: Le Roi Lion

22 et 23 février 20 heures23 et 24 février 14 heures

Centre d’essai du pavillon J.-A. DeSève

Un défi royal pour les étudiantsC’est avec peu de moyens qu’un groupe d’étudiants de l’UdeM a décidé de s’attaquer au classiquede la comédie musicale Simba: Le Roi Lion. «On n’a pas le budget de Broadway, mais ça va êtreépoustouflant!» assure l’étudiant en physique Nicolas Bérubé, qui interprète le rôle de Timon.

CULTURE COMÉD IE MUS ICALE

Pour l'horaire complet, consulter notre site web : www.philopolis.net

1. LANCEMENT15 février 2013 de 19h à 21h

2. JOUR 1

3. JOUR 2

16 février 2013 de 11h à 21h

McGill

UQÀM

17 février 2013 de 11h à 21hConcordia

Samedi

Dimanche

Vendredi

OUVREZ BOÎTE

VOTRE

2013Philopolis est un évènement de réflexion citoyenne regroupant près de 80 activités et conférences gratuites et ouvertes à tous et à toutes.

La comédie musicale Simba: Le Roi Lion regroupe une trentaine d’étudiants de l’UdeM.

PHOTO: C

OURTOISIE SANDRINE BÉDARD

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La vie, la ville et l’architectureCofondateur de l’école d’architecture de l’UdeM, l’artiste et architecte Melvin Charney estaussi à l’origine d’une école de pensée qui a fait de lui un des architectes les plus influents desa génération. À la suite de son décès en septembre 2012, ses anciens élèves et collèguesont tenu à lui rendre hommage en créant l’exposition Vive la ville !

CULTURE EXPOS IT ION

U ne cinquantaine d’exposants, dont laplupart sont architectes à Montréal,présentent au grand public les diffé-

rentes formes que revêtent les idées de Charneydans leurs travaux récents. Plans, vidéos, cro-quis, photos et sculptures ont été disposés pourla plupart en une longue bande continue per-mettant aux visiteurs d’effectuer un tour d’ho-rizon des projets architecturaux de la métro-pole québécoise.

Comme le suggère son titre, l’exposition Vivela ville ! se veut avant tout une manifestation fes-tive. «C’est à la fois une célébration de laville où nous vivons et de la pérennité desidées essentielles de l’enseignement deMelvin Charney à travers les projets de sesanciens étudiants», précise le professeur àl’École d’architecture de l’UdeM Alan Knight.

Tout au long de sa carrière, Melvin Charneya voulu montrer les liens qui unissent l’ar-chitecture à la société, en plus de valoriserune architecture authentique qui épouse la culture, les idées et les mœurs desMontréalais.

Ce sont ces principes essentiels de l’enseigne-ment de Charney qui sont mis en valeur dansl’exposition Vive la ville ! «On a voulu pré-senter des projets contemporains, authenti-quement montréalais, qui ne sont pas baséssur les modèles européens, ni sur les modèles

de la banlieue, et qui reflètent le quotidiendes gens d’ici», explique M. Knight.

Au fil du parcours, on constate que la penséede Charney trouve un écho dans de nom-breuses disciplines autres que l’architecture etl’aménagement urbain, notamment sur lesscènes des théâtres montréalais.

La scénographe et architecte Anick LaBissonnière évoque une analogie souvent utili-sée par Melvin Charney, qui traite du rapportthéâtral que la ville entretient avec les acteursque sont les citoyens. Après avoir enseigné l’ar-chitecture à l’UdeM, elle se sert aujourd’hui dela ville comme d’une source d’inspiration pourson travail de scénographe. «Je suis passée del’architecture au théâtre sans avoir l’impres-sion de changer de métier», affirme-t-elle.

M. Charney représente un modèle auquel elles’identifie encore aujourd’hui. « Je sais quec’est possible [de combiner l’art et l’archi-tecture] parce que j’ai rencontré MelvinCharney», confie Mme La Bissonnière.

Pour sa part, la designer urbain Fannie Duguay-Lefebvre a entre autres choisi d’inclure à l’ex-position Vive la ville ! des images d’un projetd’aménagement public intitulé Débordementspublics. Ce dernier a été réalisé dans le cadred’un programme de revitalisation du chemin dela Côte-des-Neiges.

«Il s’agit d’un espace public convivial des-tiné à une appropriation libre par lescitoyens, analyse Mme Duguay-Lefebvre. Laforme et les matériaux sont inspirés d’élé-ments existants, qui expriment la recon-naissance de faits urbains importants.» Bienconnu pour les quarante pommes de bronzeancrées au mobilier qui borde le chemin de laCôte-des-Neiges, ce projet illustre lui aussi les

nombreuses formes que peut prendreaujourd’hui la pensée de Melvin Charney.

MANON BOUCHARD

Vive la ville!jusqu’au 17 mars 2013

Centre d’exposition de l’Université de MontréalFaculté de l’aménagement local 0056

MELVIN CHARNEY

En 1964, Melvin Charney participe à la fondation de l’École d’architecture de l’UdeM, où ilenseignera jusqu’en 1995. Il prend également part à la fondation de la Faculté de l’aména-gement en 1968, crée le programme d’études supérieures en aménagement la même année,puis l’Unité d’architecture urbaine en 1978.

En 1976, il participe au controversé projet Corridart en créant des installations temporairesà l’angle des rues Saint-Urbain et Sherbrooke, là où s’élève aujourd’hui le complexe dessciences de l’UQAM, avec pour objectif de dénoncer les démolitions massives qui ont lieu sousl’administration Drapeau. Ce projet sera démantelé pendant la nuit sous ordre des autoritésmunicipales, trois jours avant le début des Jeux Olympiques.

Parmi ses œuvres les plus connues, on compte le jardin de sculptures du Centre canadiend’architecture (1987-1988) ainsi que la sculpture Skycraper, Waterfall, Brooks – aContruction (1992), située dans le parc Émilie-Gamelin.

En 1990 a lieu le dévoilement de son œuvre Canadian Tribute to Human Rights par le dalaï-lama, le premier monument au monde dédié aux droits de l’homme.

En 2003, il est fait Chevalier de l’Ordre national du Québec.

PHOTO: PASCAL DUMONT

L’exposition Vive la ville ! présente des projets architecturaux montréalais sous forme de plans, maquettes et photos.

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I nstaurée officiellement en 1981,cette politique est imposée auxprojets de construction de lieux

publics. Elle exige qu’environ 1 % desbudgets de plus de 150000 $ allouéspar le gouvernement soit destiné àl’incorporation d’œuvres artistiquesde tous genres. L’objectif visé par leministère est de soutenir la créationartistique au Québec et d’enrichir lequotidien de la population grâce à laparticipation des artistes.

À ce jour, sept œuvres intégrées aucampus de la Montagne de l’UdeMont été créées dans le cadre de cettepolitique. On compte parmi les tra-vaux récents le Parallélépipèded’Yves Gendreau qui a accompagné laconstruction du pavillon J.-Armand-Bombardier en 2004. L’immensemuraille de bois qui occupe l’atriumdu pavillon Jean-Coutu fait égalementpartie du lot. Il s’agit de l’œuvreOsmose, de l’artiste Yéchel Gagnon.

Avec le projet de construction dufutur campus Outremont, plusieursavenues sont envisageables pour cetteintégration artistique. Certains pro-jets récents font preuve d’audace etd’originalité.

Selon le professeur au Départementd’histoire de l’art et d’études ciné-matographiques de l’UdeM PeterKrausz, l’Université pourrait déciderd’intégrer de nouvelles technologiesdans le paysage artistique du campusOutremont. «Au Québec, les œuvresdu 1 % évoluent avec le temps et

s’adaptent aux nouvelles technolo-gies, précise-t-il. Je suis convaincuque des œuvres issues de l’artnumérique, des vidéos ou des ins-tallations interactives seront inté-grées au campus Outremont.»

La professeure en histoire de l’artSuzanne Paquet, qui travaille notam-ment sur l’art public, croit que lecampus Outremont pourrait opterpour de l’art relationnel et commu-nautaire. Ce type d’art consiste àimpliquer directement les usagersdes lieux à la création de l’œuvre.«L’artiste agit à titre de médiateurculturel , expl ique-t-el le. Parexemple, les étudiants participe-raient à son élaboration avantmême qu’elle ne soit installée.» Elleévoque les plantes en métal del’œuvre L’Étreinte exposée aux habi-tations Jeanne-Mance et pour laquellel’artiste Luce Pelletier a consulté lesrésidants.

L’art performatif est aussi un choix àconsidérer. En décembre dernier, lapremière œuvre performative del’histoire de la politique du 1 % étaitprésentée dans l’édifice 2-22, aucentre-ville de Montréal. L’artisteThierry Marceau a séjourné duranttrois jours dans les vitrines du bâti-ment accompagné d’un comédiendéguisé en coyote. D’autres appari-tions sont prévues dans les cinq pro-chaines années.

L’Université sera-t-elle ouverte àaccueillir une œuvre aussi avant-gar-

diste ? «Une œuvre performativepourrait avoir sa place, croitSuzanne Paquet. Mais il faudrad’abord voir l’intérêt que ça sus-cite, car c’est encore très fraiscomme concept.» L’étudiante à lamaîtrise en histoire de l’art GabrielleMathieu partage aussi cet intérêt.«L’intégration d’une œuvre perfor-mative mettrait en valeur le côtéinnovateur de l’Université, et pour-rait permettre aux étudiants departiciper au projet comme média-teurs de l’œuvre», suggère-t-elle.

Une sélection minutieuse

Peter Krausz a lui-même participé àla réalisation de diverses œuvres dansle cadre de la politique du 1 %,notamment pour le Musée Pointe-à-Callières et pour l’Hôpital général juifde Montréal. Il affirme que, selon sonexpérience, la sélection de l’œuvreest démocratique et bien organisée.« Le processus est long et minu-tieux, explique-t-il. On retient habi-tuellement deux artistes qui pré-sentent leur maquette, et lameilleure l’emporte.»

Le ministère de la Culture et desCommunications forme le comité desélection de l’œuvre, qui comprendl’architecte du projet, un membre duministère, un spécialiste désigné parle ministère, un représentant desusagers (étudiant ou personnel, parexemple) et un représentant del’Université.

Si la politique du 1 % permet d’enri-chir le paysage artistique de l’UdeM,la collection actuelle constitue unpatrimoine à préserver. La profes-seure agréée à l’École d’architectureClaudine Déom déplore qu’à l’ex-ception des sept œuvres subvention-nées, plusieurs créations ont unbesoin criant d’entretien.

« Un mur de béton derrière lepavil lon Roger-Gaudry a étéconstruit en collaboration avec

l’artiste Jean Noël Poliquin, sou-ligne-t-elle. Ce travail monumen-tal est très peu connu, et le murtombe en ruine. » Coauteure dulivre Le campus, le patrimoinearchitectural et paysager del ’ U n i v e r s i t é d e M o n t r é a l ,Mme Déom a exploré l’UdeM dansses moindres détails. Selon elle, laprotection des œuvres existantesdoit être une priorité.

THOMAS ETHIER

ARTchitectureL’UdeM s’est constitué un solide patrimoine artistique au fil des ans. De nouvelles œuvres s’ajou-teront à sa collection avec l’ouverture prochaine du campus Outremont, qui sera soumis à laPolitique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement (politique du 1 %).

CULTURE

CINÉ-CAMPUS

Étudiants : 4 $Carte Ciné-Campus : 30 $ pour 10 films

Employés UdeM : 20 % de rabais à la projection de 17 h 15

Employés UdeM et grand public : 5 $Carte Ciné-Campus : 40 $ pour 10 films

Centre d’essai / Pavillon J.-A.-DeSève2332, boul. Édouard-Montpetit, 6e étageMétro Édouard-Montpetit ou autobus 51

Info-FILMS :514 343-6524www.sac.umontreal.ca

Suivez-nous Activites.culturelles.UdeM @SAC_UdeM

19 et 20 févrierÀ 17 h 15 et 20 h

Basé sur des faits réels d’un plan de sauvetage qui eut lieu en 1979 en Iran, ce film recrée minutieusement les détails de l'opération secrètepour produire un effet de suspense intense.

ARGO | V.o. avec s.-t.f.Suspense d'espionnage de Ben Affleck

26 et 27 févrierÀ 17 h 15 et 20 h

Adaptation du célèbre triangle amoureux du roman de Tolstoï qui mise sur une cinématographie théâtrale, des décors et des costumesà couper le souffle.

ANNA KARENINA | V.o. anglaise avec s.-t.f.Drame romantique de Joe Wright

DOLBY NUMÉRIQUE FÉVRIER 2013

LE CAMPUS DE LAVAL

Le campus de Laval n’est pas soumis à la politique du 1 % puisque l’im-meuble est en réalité une location. Depuis son inauguration en sep-tembre 2011, aucune œuvre artistique n’y a été intégrée par l’UdeM. Lesvitrines du pavillon offrent toutefois une vue directe sur la place Claude-Léveillé où se trouve un carillon de 5 mètres, contenant 25 cloches, ins-tallé par la Ville de Laval.

ART SUR LE CAMPUSPHOTO: PASCAL DUMONT

L’oeuvre St-Thomas de Gilles Mihalcean a été intégrée au pavillon de la Faculté de l’aménagement dans le cadre de la politique du 1%.

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DÉCOUVERTES

«C’ est une masca-r a d e ! » « L e sEnfants du Vent ?

Mais pour qui nous prend-on ?»« Cette assemblée n’est pas unefoire ! » Dans l’immense amphi-théâtre, les voix s’élèvent, les brass’agitent, les corps s’indignent. Ici onse lève, là on tape du pied, et au cœurdu spectacle, un petit homme àlunettes gesticule pour ramener lesilence.

À ses côtés, imperturbables, deshommes et des femmes forment ungroupe hétérogène de couleurs, detissus, de visages. Ils sont les bidon-villes sud-africains, les réserves amé-rindiennes, les quais du métro pari-

sien. Elles sont le désert australien,les favelas brésiliennes, les cam-pagnes chinoises. On les appelle lesEnfants du Vent, représentants élusde l’invisible majorité.

Profitant d’une brève accalmie, leprésident de l’assemblée, essoufflé,les invite à prendre la parole. D’uneseule voix, les Enfants du Vent s’exé-cutent, projetant dans l’air l’écho demilliards de bouches avides d’écoute.

« Mesdames, Messieurs. En l’an2000, le concert des nations se don-nait ici même pour objectif deréduire la pauvreté afin que le mil-lénaire qui s’ouvrait à elles soitcelui du développement. Devenue

une cible à combattre et à éliminer,la pauvreté exige aujourd’hui undroit de réponse.»

Les fenêtres commencent à vibrersous les assauts répétés d’un courantd’air.

« Nous, pauvres désignés pard’aveugles statistiques, nous,experts non consultés, rappelonsque l’on ne guérit pas un mal enétouffant ses symptômes. La pau-vreté est bien plus une consé-quence qu’une cause, bien plus unétat qu’une attitude. Et pourpreuve.»

De brefs, mais stridents sifflementss’élèvent à travers les carreaux.

«Ce ne sont pas ses spéculationsqui affament les populations. Cen’est pas à son profit que tant defamilles sont spoliées. Ce ne sontpas ses poches que remplissent lesesclaves. Ce ne sont pas ses armes

qui alimentent les conflits. Ce nesont pas ses slogans qui cadencentnotre quotidien. Ce ne sont pas sesindustries qui jouent avec notresanté. Ce ne sont pas ses argumentsque retiennent nos gouverne-ments.»

Le verre des fenêtres se brise, àdroite, à gauche, et dans un hurle-ment, le vent s’engouffre dans la salle.

«Nous n’affirmons pas que la pau-vreté est une vertu ; nous remar-quons qu’elle n’a pas les moyensd’être un vice dangereux pour l’hu-manité. En conséquence, nous sug-gérons à l’assemblée de nos nationsune autre méthode de travail. Nouslui suggérons de combattre, réduireet éliminer, non plus l’extrême pau-vreté, mais les excès de la richesseéconomique.»

Une tempête mugissante balaie lesgradins, emportant tout sur son pas-sage. Les chaises, les tables et le

reste se fracassent contre des murslézardés sous la pression de cettebête sans forme et sans couleur quigrossit, grossit et grossit encore.Jusqu’à l’implosion du bâtiment. Unchoc terrible qui réveille Nicolas ensursaut.

Comme toujours, le repos n’a pasduré. Les yeux mi-clos, le vieilhomme voit deux agents lui indiquerla sortie sans dire un mot. Touteparole serait inutile : il connaît la rou-tine. Après une profonde inspiration,il se redresse péniblement, rassembleses affaires et se met en marche. Lesbadauds autour de lui arborent lemasque de l’indifférence. Nicolas leurrépond avec le visage mal rasé de ladignité.

Alors qu’il longe le quai du métro,suivi par son escorte, il pose unregard songeur sur les écrans au-des-sus de leur tête. New York rencontreSandy et l’invisible fait trembler l’os-tentatoire.

• F i c t i o n •

Les Enfants du Ventune nouvelle de KEVIN GRAVIER

ÉLECTRO déjantéeVioleTT PieV

C’est avec plaisir que l’on découvreeV, le premier album du duo VioleTTPi. L’auteur-compositeur-interprèteKarl Gagnon nous fait entrer dans sonunivers complètement loufoque avecl’aide de son comparse, SylvainDeschamps, l’arrangeur et homme àtout faire du duo. Les paroles sontéclatées, mais écrites avec une maî-trise certaine de la langue. «Ton jar-din de rhubarbe me plaît tout enentier/J’en paradigme, j’en para-graphe, j’en parle souvent», chanteGagnon sur «Fleur De Londres». eVou électronvolt est un choix de titrejudicieux puisque la musique estrésolument plus électro que sur l’EP(support musical entre le single etl’album), paru en 2011. On yretrouve des pointes de dubstep sur«La Pluie du Dragon» ou de drumand bass sur «Bulbe». Cette tendanceplus électro-pop est un pari auda-cieux sur lequel peu d’artistes fran-cophones misent. Un résultat éclec-tique pour VioleTT Pi, qui donne àcet album le potentiel d’endiabler vossoirées de danse. (D. C.-G.)

Écoute gratuite:violettpi. bandcamp.com

FOLK apaisantChantal ArchambaultLes élans

Le deuxième album de l’auteure-compositrice-interprète ChantalArchambault, Les élans, s’inscritdans une ambiance folk empreinted’une instrumentation country. Ony retrouve de bons arrangements deguitare, de banjo, de lap steel et demandoline qui sont le fruit d’unecollaboration avec les musiciensGu i l l aume Bourque e t DanyPlacard. Ce dernier signe égalementla réalisation. Les chansons gravi-tent autour des thèmes de l’amouret du quotidien avec une certaineingénuité. La pièce «Nin sibicêc»ressort particulièrement du lot avecsa mélodie enivrante, son atmo-sphère apaisante et ses paroles enfrançais et en anicinape (un dia-lecte algonquin). «Reste donc cou-chée» clôt l’album sur une note fes-tive et rythmée, qui n’est pas sansrappeler l’énergie de Lisa Leblanc.Les amateurs de country et de folkapprécieront cet album sommetoute chaleureux, parfait pour lesjournées froides du mois de février.(P.-O. B.)

Écoute gratuite:chantalarchambault.bandcamp.com

ÉLECTRO envoûtanteUNUN

La chanteuse Kara Keith et la bat-teuse Jen Reimar forment le duo UNet dévoilent leur premier album dumême nom pour la Saint-Valentin.Les deux Montréalaises proposentun album de cinq morceaux au sonélectro-pop. Le rythme envoutanttransporte la voix de Kara Keith avecun effet d’écho toujours présent. JenReimar n’avait jamais joué de la bat-terie avant cet opus ; la rythmiquesimple de la batterie s’accorde tou-te fo i s par fa i t ement avec l esséquences électroniques. Du duo sedégage une énergie chaleureusegrâce à des morceaux comme«Feverfire» ou encore «Rich youfind love» : « If you’re rich you’llfind love, you’ll find healing likeyou never been sore». Des paroleset des titres qui contrastent avec lecôté froid de la bande sonore trèssaccadée et facilement décompo-sable. Un mélange uniforme qui faiten sorte que l’on ne sait pas si c’estla bande sonore qui accompagne lavoix de Kara Keith ou si c’est l’in-verse. (C. M.)

Écoute gratuite:unmusicband.com

Trithérapie musicaleTrois antiviraux musicaux

Par DOMINIQUE CAMBRON-GOULET, PIER-OLIVIER BOUDREAULT et CORALINE MATHONPalmarèsCIsm 89,3 Fm - la margesemaIne du 10 FévrIer 2013

Chansons FranCoPhones

C h a n s o n a r t i s t e

1 ChaInsaw . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TIre le CoYoTe

2 normal Fou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . K6a

3 au bord du réCIF . . . . . . . . . . . . . . . . . louIs-Jean CormIer

4 Fleur de londres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vIoleTT PI

5 les déTours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ChanTal arChambaulT

6 mon dos n'esT Pas une ChaIse . . . . . . aveC Pas d'CasQue

7 sans ça . . . . . . . . . . . . . . . ludo PIn (naveT ConFIT remIx)

8 sT-PrIme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . gros mené

9 InFoman (Chanson Thème) . . . . . . . . . . . bernard adamus

10 oCCIdenTal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . grenadIne

11 halFwaY/luCIFer, mon amour . . . . . . . . . . CrooKed bangs

12 Fme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Joe boCa

13 PeTITe sœur . . . . . . . . . . . . . . . sarah ToussaInT-léveIllée

14 beeTle ou T-bIrd . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mauves

15 la sexualITé . . . . . PIerre laPoInTe aveC random reCIPe

16 À bouT de souFFle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PonCTuaTIon

17 obsCène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . alIne

18 Fox . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . KarIm ouelleT

19 nuITs Fauves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fauve

20 bas les PaTTes . . . . . . . . . . . . . . lYse and The hoT KITChen

21 asTro FaT CaP . . . . . . . . . . . . . . . dJ Crabees eT mr ColFer

22 on TIre l'alarme . . . T.I.s + Kéroué, lomepal & dee la Cream

23 l'éChIQuIer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . o lInea

24 la marée hauTe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . brICe guIlberT

25 dIogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . horla PaTrIe

26 maCadam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . granvIlle

27 des hIsToIres de FanTômes . . . . . . . . . . . . hôTel morPhée

28 on ne meurT Plus d'amour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . robI

29 vIeIlles brIbes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le havre

30 Je Te mangeraI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . brome

CULTURE

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QUARTIER L!BRE • Vol. 20 • numéro 11 • 13 février 2013 • Page 23

C hargé de cours au Département decommunication à l’UdeM et animateurdes Francouvertes, Claude Grégoire a

participé au processus de présélection desartistes à plusieurs reprises. «C’est un exer-cice hautement subjectif, mais commechaque artiste est évalué par sept personnesqui ne se parlent pas entre elles, on maxi-mise les chances que les meilleurs soientpris, explique-t-il. On ne recherche rien deprécis. La grande diversité des styles des par-ticipants en fait foi.»

Cette année, sur un total d’environ 200 ins-criptions, 21 artistes participeront auxFrancouvertes du 18 février au 13 mai. Chaquesemaine, trois d’entre eux s’affronteront surles planches du Lion d’Or. Le public sur place

et un jury composé de membres de l’industriemusicale détermineront alors les demi-fina-listes. Une grande finale regroupant troisartistes sera ensuite présentée au Club Soda, etl’artiste gagnant remportera une bourse de10 000 $.

La directrice musicale de CISM, Claudia Boutin,fait partie du jury qui devra évaluer les partici-pants chaque semaine. Également étudiante encinéma à l’UdeM, elle connaît déjà la musiquede près de la moitié des artistes sélectionnés.«À CISM, on est en bonne position pour jugerce genre de concours puisqu’on a accès àplusieurs maxis, singles et démos, et pasjuste à des produits finis, indique-t-elle. Ona une vision plus périphérique de la scèneémergente.»

Elle croit toutefois que c’est la prestation del’artiste qui prime. «Peu importe ce qu’il afait avant, il doit fournir la marchandisesur scène», précise-t-elle. Un avis que partageégalement M. Grégoire. « Il n’y a pas derecette pour gagner, ajoute-t-il. Sans tomberdans les clichés, je crois qu’un gagnant estquelqu’un qui a du talent et qui l’allie à saperonnalité. »

Se faire confiance

Gagnantes du concours en 2012, les sœursBoulay ont misé sur une performance intimiste,à l’image de leur musique folk douce et sans pré-tention. «Le concours nous a aidées à nousassumer en tant que duo, explique StéphanieBoulay. On n’avait pas les moyens de se payer

des musiciens, alors on a fait ça juste nousdeux. Pour la finale, tout le monde nous disaitque ce n’était pas une bonne idée et que lepublic n’entendrait rien dans le Club Soda.Mais on s’est fait confiance et on a gagné.»

Selon le co-porte-parole des Francouvertes2013, Dany Placard, le classement finalimporte peu. «J’ai terminé vingtième il y a 15ans et, maintenant, je vis de la musique, a-t-il clamé lors du lancement du concours le4 février dernier au Lion d’Or. Les artistes,vous êtes là pour faire un show. On ne faitpas de la musique pour se faire chier !»

La vitrine médiatique que propose ce concours –sacré événement de l’année au dernier Gala del’ADISQ – est donc une victoire en soi pour les 21participants. Si des anciens gagnants commeBernard Adamus, Loco Locass et DamienRobitaille connaissent maintenant des carrièresenviables, d’autres participants comme Karkwa,Les Cowboys fringants ou, plus récemment, KarimOuellet ont des cheminements artistiques toutaussi louables, et ce, sans avoir gagné le concours.

OLIVIER BOISVERT-MAGNEN

Des artistes à surveiller en page suivante

• Fr a n c o u v e r t e s •

Rampe de lancementLe concours musical les Francouvertes, qui met de l’avant la relève francophone québécoise, ratisse large cette annéeavec des artistes rock, folk, pop, électro et hip-hop. Outre le talent, quels sont les principaux critères qui ont séduit lejury et qui détermineront le gagnant de cette 17e édition?

S uzanne Joos propose une collection deplans d’espaces de stationnement, detrottoirs ou de ruelles. Dans la création

de ses œuvres, elle utilise des tamponsencreurs et du dessin. « Je considère insolitede faire de la géographie à partir de trottoir,de ruelle ou de trace», explique l’artiste.

Dans ses cartes topographiques – dont cha-cune représente le relief d’une surface – l’es-pace urbain est traité de façon imaginaire, maisavec une source d’inspiration réelle. «Je m’in-téresse beaucoup à la cartographie dans sacapacité à générer le mystère de l’ailleurs,raconte Suzanne Joos. C’est après avoir déam-bulé dans les rues de Montréal et après avoirpris beaucoup de photographies que j’ai créémes tampons encreurs.»

Suzanne Joos souhaite mettre en contraste lesenjeux de la cartographie classique. «C’estune géographie à moindre échelle, décrit l’ar-tiste. C’est une façon de détourner la vraiecartographie qui illustre habituellement lesgrands espaces de manière très scientifiqueet très sérieuse.»

Du dessin au numérique

Les œuvres comportent également un côténumérique. « J’ai utilisé des fragments des

travaux que j’ai faits à la main et que j’aicroisés avec mes photographies originales,explique Suzanne Joos. J’ai retravaillé le toutavec le logiciel Photoshop pour encore plusbrouiller les pistes.»

Les photographies sont présentes dans la gale-rie d’art, sans toutefois être identifiées commetelles pour ne pas trop faciliter la tâche desvisiteurs. « Le numérique crée un espaceambigu entre le réel et la fiction», juge l’ar-tiste. C’est la première fois que Suzanne Jooss’adonne au numérique dans son travail. Pourelle, c’est une manière «d’ajouter une autredimension».

Les rouleaux

Les supports d’une des œuvres de Joosconsistent en trois grands rouleaux disposésdu plafond jusqu’au sol et représentent unetopographie. Cette œuvre, réalisée avec unmélange de tampons encreurs, de dessins etd’écriture, attire le regard grâce à ses cou-leurs vives comme le jaune, le rouge et lebleu.

Suzanne Joos s’intéresse à des éléments ano-dins tels que les fentes de trottoirs qui repré-sentent, pour elle, un itinéraire. «Les rouleauxsont non seulement un moyen de regarder

cet espace qui se déroule devant moi, précisel’artiste, mais ils permettent aussi de montrerque la cartographie est infinie.»

Les rouleaux illustrent cet espace à la foismicroscopique et l’infiniment grand. «Les rou-

leaux se roulent sur eux-mêmes pour mon-trer qu’il y a toujours quelque chose que l’onne peut pas voir, que l’on ne peut pas défi-nir», décrit Suzanne Joos.

CORALINE MATHON

• A r t s v i s u e l s •

La cartographieautrement

L’artiste contemporaine Suzanne Joos propose une façon personnelle dedétourner les règles de l’art de la cartographie classique dans son expositionTopographie insolite de l’espace urbain. Ses œuvres sont exposées à la mai-son de la culture de Côte-des-Neiges jusqu’au 10 mars.

CULTURE

PHOTO: C

ORALINE MAT

HON

Suzanne Joos devant un de ses Rouleaux

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CULTURE FRANCOUVERTES

BABYLONESI N D I E R O C K

Le quatuor montréalais Babylones propose une musiqueproche du rock britannique et privilégie une forme épuréetant au niveau des compositions que des textes. «On fait unemusique directement inspirée des trucs qui nous entou-rent, explique le batteur et chanteur Charles Blondeau, quia accompagné Simon Kingsbury aux Francouvertes 2012. Lanostalgie, l’adolescence et les amis sont nos thèmes lesplus récurrents. On ne parle pas de nuages.»

Pour le groupe, formé il y a un peu plus de 5 mois, leconcours est une partie de plaisir. «On va jouer la musiquecomme on l’aime», indique le bassiste Mathieu Édouard.«De toute façon, il y a un sentiment de fraternité entreles participants. On ne voit vraiment pas ça comme unecompétition», ajoute Charles, en précisant qu’il connaîtdéjà une bonne partie des groupes participants.

Avec Maude et Ludo Pin, le 25 mars au Lion d’Or

D-TRACKR A P P R O G R E S S I F

Originaire de Gatineau, D-Track donne dans un rap soulproche du slam. «Ma force, c’est mes textes», indique celuiqui est déjà passé par un programme de philosophie et de lit-térature à l’UdeM. Il ne délaisse pas la musique pour autantet est accompagné de trois musiciens sur scène. «On essaiede créer un univers musical unique, un genre de rap pro-gressif aux transitions planantes, un peu comme Karkwa.»

D-Track s’est inscrit à ce concours pour la visibilité. «Pourmoi, gagner ou ne pas gagner, ce n’est pas important,explique-t-il. Dans le monde du hip-hop, ce n’est pastoujours facile de se faire reconnaître, alors je veuxaller chercher un nouveau public.» Très calme, il avouetout de même être un peu stressé. «En ce moment, j’aides papillons dans le ventre. Ça me rappelle quand jem’en vais dans un tournoi de hockey.»

Avec Cellos On Fire et Dead Obies, le 18 février au Lion d’Or

MAUDEF O L K P O P G R U N G E

À la fin de l’été dernier, Maude a fait paraître un premiermaxi homonyme aux mélodies envoûtantes et aux arran-gements riches, gracieusement offerts par le musicien hété-roclite Navet Confit. Depuis, l’auteure-compositrice-inter-prète originaire de Québec a cumulé les spectacles avec sesmusiciens. «On a beaucoup de fun ensemble, dit-elle.On s’arrange pour faire un show qui soit aussi naturelque possible.»

Pour son passage au Lion d’Or en mars prochain, MaudeAudet essaie de ne pas penser au fait qu’elle participe à unconcours. « Je pense seulement à faire un bon spectacle,indique-t-elle. Pour moi, les Francouvertes, c’est unesuper vitrine. J’aime beaucoup la direction artistique duconcours, très à gauche et ouverte aux nouvellesmusiques francophones.»

Avec Ludo Pin et Babylones, le 25 mars au Lion d’Or

Les Soeurs Boulay ont offert un spectacle lors du dévoilement de la programmation des Francouvertes le 4 février dernier.

Un tournoi musicalPar OLIVIER BOISVERT-MAGNEN

PHOTOS : PASCAL DUMONT