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Sortie du 30 janvier 2017 : fontaines/ petit patrimoine, à Loguivy les Lannion . Etymologie : LOGUIVY provient de « LOC » mot brittanique commun, emprunté au latin locus, qui signifie = « lieu consacré », et de IVY nom du saint ermite. La principale seigneurie de la paroisse était celle des Kergomar, fondateurs et prééminenciers de l'église paroissiale, placée sous le patronage de Saint-Ivy. Saint Ivy IVY, serait l'un des derniers saints d'origine insulaire à avoir émigré en Bretagne. Moine celte du VIIè siècle, il serait originaire d'Ecosse. Après avoir été ordonné diacre vers 684, il prit l'habit religieux et se retira au monastère de Lindisfarne (Holy Island, sur la côte de Nothumberland). Il acquit une grande réputation grâce à ses vertus et ses miracles. Fuyant cette notoriété, il gagne l'Armorique où il débarque sur la côte nord et s'installe dans le vallon du Gavel (rivière locale). Il serait mort vers l'an 700 à Saint-Yvi (29). Son culte était bien répandu si l'on en juge par le nombre de lieux dont il est l'éponyme, comme Pontivy (56), Loguivy de la Mer (22), Loguivy-les-Lannion (22), Loguivy-Plougras (22), Saint-Ivy (29) L'enclos paroissial (classé M.H. le 2 mars 1912) C'est d'abord l'enclos qui attire le regard avec son portail monumental s'ouvrant sur un arc à accolades orné de crochets. Le long du mur d'enclos en granit du Yaudet, les bancs attendent les pèlerins. À l'extérieur de l'enclos, contre le mur, se trouve une fontaine du XVe s, sous un arc en accolade décoré de crochets, abritant la statue de St Ivy en abbé mitre, réalisée en Kersanton. Dans le cimetière, à l'abri d'un if multiséculaire, une fontaine Renaissance datée de 1577, elle s'apparente à celles de Guingamp et de Saint- Jean-du-Doigt, comportant une large vasque d'où jaillit une colonne fine et élégante couronnée d'un dôme. L’ensemble en granité s'élève à 5,7 m, pour un diamètre de 3,4 m. Une croix fleuronnée à fût écoté, a remplacé un ancien calvaire, elle est datée de 1898, œuvre de l'atelier HERNOT de Lannion.

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Sortie du 30 janvier 2017 : fontaines/ petit patrimoine, à Loguivy les Lannion.

Etymologie : LOGUIVY provient de « LOC » mot brittanique commun, emprunté au latin

locus, qui signifie = « lieu consacré », et de IVY nom du saint ermite.

La principale seigneurie de la paroisse était celle des Kergomar, fondateurs et

prééminenciers de l'église paroissiale, placée sous le patronage de Saint-Ivy.

Saint Ivy

IVY, serait l'un des derniers saints d'origine insulaire à avoir émigré en Bretagne. Moine

celte du VIIè siècle, il serait originaire d'Ecosse. Après avoir été ordonné diacre vers 684, il

prit l'habit religieux et se retira au monastère de Lindisfarne (Holy Island, sur la côte de

Nothumberland). Il acquit une grande réputation grâce à ses vertus et ses miracles. Fuyant

cette notoriété, il gagne l'Armorique où il débarque sur la côte nord et s'installe dans le vallon

du Gavel (rivière locale). Il serait mort vers l'an 700 à Saint-Yvi (29). Son culte était bien

répandu si l'on en juge par le nombre de lieux dont il est l'éponyme, comme Pontivy (56),

Loguivy de la Mer (22), Loguivy-les-Lannion (22), Loguivy-Plougras (22), Saint-Ivy (29)

L'enclos paroissial (classé M.H. le 2 mars 1912)

C'est d'abord l'enclos qui attire le regard avec son portail monumental s'ouvrant sur un

arc à accolades orné de crochets.

Le long du mur d'enclos en granit du Yaudet, les bancs attendent les pèlerins.

À l'extérieur de l'enclos, contre le mur, se

trouve une fontaine du XVe s, sous un arc en

accolade décoré de crochets, abritant la statue

de St Ivy en abbé mitre, réalisée en Kersanton.

Dans le cimetière, à

l'abri d'un if

multiséculaire, une

fontaine Renaissance

datée de 1577, elle

s'apparente à celles de

Guingamp et de Saint-

Jean-du-Doigt,

comportant une large

vasque d'où jaillit une

colonne fine et élégante couronnée d'un dôme. L’ensemble en

granité s'élève à 5,7 m, pour un diamètre de 3,4 m.

Une croix fleuronnée à fût écoté, a remplacé un ancien

calvaire, elle est datée de 1898, œuvre de l'atelier HERNOT de

Lannion.

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L'église (classée M.H. le 30 juillet 1909)

De style gothique flamboyant, elle est édifiée

au XVe siècle (aux environs de 1450). Son

examen permet de déterminer quatre

campagnes de constructions, dont les trois

premières sont très

proches (XV - XVIe).

De plan classique pour

le Trégor, (style

Beaumanoir avec son

clocher-mur et sa

tourelle), elle comporte

une nef de cinq travées,

prolongée par un chœur à chevet plat, flanqué au Nord et au Sud de chapelles formant faux

transept.

Ci-dessus, les armes des « Coatreven ». Par le mariage de Catherine de Coatreven avec Jehan

de Kerguezay vers l'an 1300, l'aîné de la famille reprit des armes des Coatreven. Cette

famille devint seigneur de Kergomar par le mariage de Thibaud de Kerguezay avec Prigente

Mérou.

L'élément mobilier le plus intéressant, dans la chapelle Sud est un bas-relief sculpté en chêne, pièce unique en Bretagne, par sa taille, 12 m2, et surtout par son genre, cette sculpture représente à la fois : une Nativité, une Adoration des Mages et une Annonce aux Bergers. Cette pièce serait datée de 1640 et pourrait être due à des artistes flamands. Le cadre en châtaigner n'est pas d'origine, il a été réalisé au XIXe siècle.

C'est un fourmillement de personnages : au centre l'Enfant Jésus présenté par la Vierge sur un linge, au-dessus, l'Âne et le Bœuf, à droite les Mages. D'eux d'entre eux sont vêtus à l'orientale, le troisième porte la fraise royautée de l'époque Louis XIII et les colliers de l'Ordre de Saint-Michel et de l'Ordre du Saint-Esprit. À gauche, les Bergers, deux jouent d'un instrument. Saint-Joseph apparaît fort calme dans le mouvement général, cependant que les Anges soufflent avec conviction dans leurs cornemuses. Au-dessus de la crèche, les Angelots foisonnent.

Vierge à l’enfant : en bois polychrome datée de 1712 ; à

remarquer que l’enfant Jésus semble s’amuser avec une

colombe qui est une représentation de l’Esprit Saint.

Christ en croix : est datée du 17ème

siècle. Son

périzonium (tissu sur le bas

ventre) est maniéré, les plicatures

sont prononcées ; sa couleur

jaune est peu fréquente.

Vierge à l’enfant : en bois

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polychrome du 16ème

siècle ; ses pieds reposent sur un croissant de lune (symbole de la fertilité)

Troisième fontaine : la troisième fontaine St Ivy, blottie sur la rive gauche du Léguer. L'eau de

cette fontaine serait dotée de vertus miraculeuses ; on l'invoquait contre les coliques des jeunes

enfants : leur chemise était jetée dans le bassin de la fontaine, si les

manches flottaient, la guérison était assurée...

Datée de la moitié du 16° siècle

Largeur 5.3 m longueur 4.60 hauteur 2.15 m

Les bateaux qui circulent sur le Léguer peuvent accoster à marée haute

et faire leurs provisions d'eau douce. C'est ce qu'on appelle une «

aiguade ».

Le bassin d'une contenance de 792 litres permet le remplissage des

tonneaux.

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SERVEL :

Eglise St Pierre construite à la fin du XIXème siècle, le culte

des Cinq Plaies y est valorisé par une chapelle latérale et une

fontaine.

Mise au tombeau : Bois polychrome, 18ème

. Inscrite à

l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le

14 mai 2002.

Les cinq personnages qui entourent le Christ sont représentés

en buste : la Vierge et St Jean, Marie-Madeleine, Nicodème

(à gauche), Joseph d’Arimathie.

Le groupe de la Vierge et St Jean est sculpté dans le même

bloc de bois. La Vierge, mère de Jésus, porte un voile sur la

tête, et St Jean est le seul disciple à être resté auprès de Jésus

pendant sa crucifixion.

Marie-Madeleine, la seule femme à avoir partagé des

épisodes de la vie de Jésus, est représentée les cheveux libres

sur le dos, s’essuyant les yeux avec un linge.

Nicodème, à la tête du Christ, est l’un de ses premiers disciples. Il l’aurait décloué de la croix et

c’est pourquoi il est représenté des clous à la main et portant la couronne d’épines au poignet.

Joseph d’Arimathie est celui qui réclama à Pilate le corps du Christ afin de l’embaumer et

l’ensevelir. Ici il tient le linceul aux pieds du Christ.

Autour de l’église, sept petits édifices du XVIIème siècle illustrent des principales scènes de la

Passion. Le chemin de croix de l'enclos, daté de 1714-1719, a été inscrit le 22 décembre 1927.

Entre 1672 et 1694 à Servel l'abbé Maurice Le Gall de Kerdu fit ériger autour de son église ces

sept statues, une pour chaque jour de la semaine. À cette époque, il fallait lutter contre la montée

du protestantisme. Les Jésuites, très actifs en Bretagne et particulièrement dans le Trégor, s'étaient

attelés à cette tâche d'évangélisation intense par des représentations visuelles, des prêches, prières

et méditations. Ainsi, l'abbé Le Gall pouvait emmener ses ouailles, souvent illettrées, prier devant

les sept statues de ce «chemin de prière». Une méthode audiovisuelle en quelque sorte ! Plus tard

ces chemins de prière deviendront les chemins de croix que nous connaissons aujourd'hui.

Sa démarche spirituelle avait trouvé à Servel un terrain particulièrement favorable, parce que la

dévotion aux Cinq plaies du Christ, vieille de deux siècles déjà en Europe Occidentale, était plus

solidement installée à Servel qu’ailleurs. Ce chemin de croix visait à favoriser la méditation des

fidèles sur leur foi dans une époque troublée.

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Fontaine Saint Pierre :

Fontaine des 5 plaies : (feunteun ar Pemp Gouliou) du 17ème

siècle. Inscrite le 22 décembre 1927.

Les jeunes filles venaient interroger les eaux de cette fontaine en y jetant une épingle : si elle

surnageait, elles étaient sûres d’être aimée ! Quand elles tenaient à un résultat favorable, elles

prenaient la précaution de lancer une épine plutôt qu’une aiguille !

Cette fontaine est construite sur les terres du manoir de Goas-Guen, appartenant à l'époque aux

Trogoff. Leurs armes, d'argent à trois fasces de gueules sont visibles au-dessus du bassin. Il est

notable que la dalle verticale d'écoulement des eaux soit percée de cinq orifices, symbolisant les

Cinq Plaies.

ROLLAND Jean Paul. février 2017