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Automne 2005, vol. 1 no 3 www.maya.cc Convention de la poste-publications No 41122591 André Boisclair MUNICIPAL : EN ROUTE VERS UNE PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE QUALIFIÉE ! SANTÉ PUBLIQUE : NAÏVETÉ OU INCONSCIENCE ? INTERNATIONAL : KATRINA, RITA, ET CETERA Entrevue avec le père de la Politique nationale de l’eau du Québec

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INTERNATIONAL : SANTÉ PUBLIQUE : EN ROUTE VERS UNE PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE QUALIFIÉE ! NAÏVETÉ OU INCONSCIENCE ? KATRINA, RITA, ET CETERA www.maya.cc Automne 2005, vol. 1 no 3 Convention de la poste-publications No 41122591

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AndréBoisclair

MUNICIPAL :EN ROUTE VERS UNE PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE QUALIFIÉE !

SANTÉ PUBLIQUE :NAÏVETÉ OU INCONSCIENCE ?

INTERNATIONAL : KATRINA, RITA, ET CETERA

Entrevue avecle père de la Politique nationale

de l’eau du Québec

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A S S U R A N C E

L E J U R I D I Q U E

V O X P 0 P

L E S B O N S C O N T A C T S

L’ E N V E R S D U D É C O R

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sommaireAutomne 2005, vol. 1 no 3

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :François Bédard, Hélène Lauzon,Janick Lemay, Benoit Payette, Pierre Payment, Martin Petit,Christian Sauvageau, François Séguin et Christian Vézina.

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie

Photos de la page couverture etde l’entrevue :Studio Point DeVue

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :TransGraphique

Coordination des ventes :André DumouchelTél. : 514 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage, Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 514 808-2368 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que lemagazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.

15 ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉP r o f e s s i o n n e l s p e u r e s p o n s a b l e s . . .

16 SANTÉ PUBLIQUE N a ï v e t é o u i n c o n s c i e n c e ?

17 NOUVELLES TECHNOLOGIES L e t r a i t e m e n t d e s e a u x u s é e s : e t c ’ e s t p a s f i n i !

20 LE MUNICIPAL E n r o u t e v e r s u n e p é n u r i e d e m a i n - d ’ œ u v r e q u a l i f i é e ! a u x u s é e s

22 EAUX USÉESP o u rq u o i n e p a s s i m p l e m e n t r é d u i r e l a p r o d u c t i o n d e b o u e s ?

24 EAU, TOUR DU MONDE K a t r i n a , R i t a , e t c e t e r a

tête

-à-tê

te8 PETIT À PETIT

L e d e r n i e r d e s d r ô l i c a n s ?

« J’ai hâte qu’on fasse le point surdes mesures d’économie d’eauet sur les redevances qui, à monavis, s’imposent pour tous ceuxqui utilisent l’eau à des finsindustrielles ou commerciales. »

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Le fait qu’ils soient à l’épreuve des fuites n’est seulement qu’une des raisons pour lesquelles les tuyaux depolyéthylène haute densité (PEHD) sont la solution idéale pour les réseaux de distribution d’eau potable etl’évacuation des eaux usées partout au monde.

Joints étanches à l’eau, léger, résistant à la corrosion et à l’abrasion en plus de sa flexibilité qui lui permetd’ovaliser au lieu de fendre sous pression ne sont que quelques-uns des nombreux avantages qui ont faitdes tuyaux de PEHD la norme en ce qui concerne les réseaux de distribution d’eau potable.

Ne laissez pas fuir votre temps et votre argent. Choisissez les tuyaux de polyéthylène haute densité pourtous vos projets de tuyauterie.

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Distribué par :

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ÉDITORIAL

Dire que la Politique nationale de l’eaureprésente un élément majeur au seindes différents programmes environne-mentaux québécois est un euphémisme. Ils’agit plutôt d’un véritable moteur. En fait,il serait bon de spécifier qu’il pourraits’agir d’un important moteur puisque ledocument est disponible, mais que d’im-portants pans de son contenu ne sonttoujours pas appliqués. De toute façon,l’industrie et les citoyens sont bienhabitués d’attendre…

En effet, il y a bien longtemps quel’industrie réclame une telle politique. Le29 août 1997, elle voit son souhaits’exaucer quand le premier ministre del’époque, Lucien Bouchard, annonce,dans le cadre d’un symposium, que leQuébec entreprendra une démarchedevant conduire à l’adoption d’une poli-tique de gestion de l’eau.

Un peu plus d’un an plus tard, le 30octobre 19 9 8 , le m in is t re del’Environnement Paul Bégin confie auBureau d’audiences publiques sur l’envi-ronnement (BAPE) le mandat de tenirune consultation publique sur la gestionde l’eau au Québec. S’ensuit une tournéedans chaque région du Québec durantl’année 1999. La commission y rencontredifférents groupes environnementaux,comités de citoyens, associations secto-rielles, municipales et industrielles qui ydéposent leurs mémoires afin d’exprimerleurs positions et leurs visions quant à lagestion de cette ressource vitale qu’estl’eau.

C’est donc le 3 mai 2000 que le rap-port de la commission, mieux connu sous

le nom de Rapport Beauchamp,est rendu public. Ce rapport

est sans contredit la piècemaîtresse à la base de laPolitique nationale del’eau. Mais ce n’est quedeux ans plus tard, à

l’automne 2002,

que le Québec se retrouve enfin avec sapremière véritable politique de l’eau.

Qu’à cela ne tienne, l’attente en valait lapeine puisque la politique a fait l’unani-mité chez les différents intervenants, etce, autant auprès des citoyens, desspécialistes du milieu que des groupesde pression. Ce simple fait relève del’exploit !

On y réaffirme que l’eau constitue unélément essentiel du patrimoine collectifdes Québécoises et des Québécois etqu’elle constitue un bien commun. Biensûr, cette déclaration est lourde de senspuisqu’elle sous-entend que, dans sonétat naturel, l’eau ne peut faire l’objet dedroits de propriété. Cette affirmation pavedonc la voie à une multitude de mesuresvisant à protéger la ressource face à uneexploitation commerciale non encadrée.

Mais là où la politique gagne ses lettresde noblesse, c’est dans sa très grandefonctionnalité. Jusque-là, la législationrelative à la gestion de l’eau était par-tagée entre de multiples acteurs nefavorisant que très peu la concertation. Ilva sans dire qu’il était bien difficile detravail ler globalement lorsque huitministères du gouvernement du Québec,dont cinq de façon plus importante(MRNF, MAPAQ, MSSS, MAMR etMDDEP), géraient divers usages de laressource. Sans compter les 1 306municipalités, les 96 MRC et les troiscommunautés urbaines, en plus de pasmoins de 8 ministères fédéraux. Quandon parle des dédales administratifs… unevraie tour de Babel !

Il faut donc saluer haut et fort cetteinitiative fort réussie dans l’ensemble.Tous les intervenants ayant contribué àl’élaboration de cette politique méritentd’emblée nos applaudissements et notrereconnaissance. En commençant par l’ex-ministre de l ’Environnement AndréBoisclair qui nous raconte en entrevueavoir tout simplement trouvé les bonsoutils et les bons moyens pour mettre surpied cette politique qui stagnait dans lesplans du gouvernement depuis déjàquelque temps sans voir le jour.

Cependant, croire que tout est mainte-nant parfait dans l’industrie serait illusoire.Certains petits ajustements tout à faitnormaux sont nécessaires ici et là. Desdétails qui peuvent paraître anodins àpremière vue mais qui, sans correctifs,sont susceptibles d’entraîner de gravesproblèmes. À preuve, le texte de notre

chroniqueur Christian Sauvageau. En tantque directeur du service de l’hygiène dumilieu à la Ville de L’Assomption, Christianfera face très bientôt à une problématiquequi lui causera des maux de tête et le pla-cera dans une situation pour le moinscompliquée. En effet, une disposition duRèglement sur la qualité de l’eau potable(RQEP) interdira à partir du 1er décembre2005 à tout producteur d’eau potable derecourir à des candidats n’ayant pas ter-miné leur formation en traitement de l’eaupour opérer des installations de produc-tion d’eau potable. Dans la perspectived’assurer une eau potable de qualité etsans danger pour la santé publique, l’idéeest intéressante. Toutefois, plusieursmunicipalités québécoises ont l’habituded’embaucher des étudiants pour la pério-de des vacances estivales puisque lemarché fait déjà face à une pénurie demain-d’œuvre. Que feront-ils ?

L’une des solutions envisagées et quiest d’ailleurs déjà mise de l’avant estd’offrir des formations intensives detrois semaines. Cette initiative est celled’Emploi-Québec et elle est décriéehaut et fort par les différents acteursmunicipaux et les associations impli-quées. Selon eux, cette option pourraitmettre en péril la santé publique en rai-son de la formation beaucoup tropsuperficielle des opérateurs.

Dans les faits, le problème réside toutsimplement dans l’incapacité du CégepSaint-Laurent et de la Commission sco-laire des Trois-Lacs de diplômer unnombre suffisant de candidats parceque ne pouvant attirer sous leur toit unnombre plus élevé d’étudiants.

Rappelez-vous que la première victimede Walkerton est décédée moins de 20jours après le dépôt du rappor tBeauchamp. La nervosité était palpable etle gouvernement québécois avait toutintérêt à agir rapidement en faisant adop-ter le RQEP, ce qui a été fait en juin 2001.On a voulu faire en sorte d’éviter une tragé-die comme celle de Walkerton en mettantsur pied une disposition qui assurerait lacompétence des opérateurs, ce qui estfort louable. Mais aujourd’hui, la mêmedisposition, jumelée à la pénurie d’étu-diants inscrits à la formation traditionnelle,fera en sorte que nous aurons des opéra-teurs ayant une formation moins solide,ce qui pourrait représenter, selon les dif-férents intervenants du milieu, un dangerpour la santé publique.

Ô douce ironie, quand tu nous tiens…André Dumouchel adum

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Rien n’est parfait !

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Petit à petitMartin Petit, humoriste.

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LE DERNIER DES DRÔLICANS ?Je sais que je fais un métier génial qui consiste à livrer du

bonheur aux gens. Plus je le fais, plus je vieillis, plus je réalise lachance que j’ai. Mais au moment où je constate la beauté demon travail, que vois-je autour de moi? Des déserteurs ! Deslâcheux ! Des abandonneux (comme dirait Daniel Boucher) !

En regardant Star Académie, quelle n’est pas ma surprise : MarcDupré quitte le comique pour la musique ! Je l’ai pris dur, celle-là.En fait, Marc a été comme la cerise de trop sur le sundae.

Cela fait des années, il me semble, que les meilleurs quittent lebateau de la blague. Jici Lauzon a été l’un des premiers lorsqu’ilest retourné à l’université, puis au secondaire dans Virginie. Cetteécole semble tellement bonne que même André Ducharme l’aintégrée l’an dernier.

Quand Michel Courtemanche, probablement le plus délirant denous tous, a stoppé le cirque ambulant qu’il était pour devenir pro-ducteur de télévision, j’ai commencé à m’inquiéter. Y a-t-il quelquechose de mal à faire rire ?

Et ce n’est pas tout. Marie-Lise Pilote a elle aussi délaissé lemicro, lui préférant un marteau et l’odeur du bran de scie.

Là, je me suis dit : c’est l’exception qui confirme ses règles. Maisj’étais naïf. Peu de temps après, les bras pleins de trophées et latête couronnée de lauriers, c’est au tour de Pierre Légaré de seretirer sans plus d’explication. Il quitte la chaloupe sans adieu, sansun mot, pas même une note de son notaire.

Ken Scott, mon ancien comparse des Bizarroïdes, est devenu undes meilleurs scénaristes du Québec. Jean-Michel Anctil jouemaintenant du Shakespeare, pas seulement que du théâtre, duShakespeare ! Anthony Kavanagh est devenu français et Guy A.Lepage s’est engagé un humoriste pour faire le drôle à sa placedans son émission.

Je connais l’expression qui dit que ce sont les meilleurs qui par-tent les premiers, mais c’est un peu insultant quand ils le font deleur vivant ! Difficile, dans ce contexte-là, de se trouver bon. Maispourquoi toutes ces défections ? Snif, snif…

Néanmoins, je persiste, je continue de croire en mon métier,mais j’avance désormais avec un doute. Est-ce un hasard ?Suis-je paranoïaque ? De nouvelles questions m’habitent.Devrais-je moi aussi quitter l’humour ? Pourquoi ne pas devenirébéniste ? Marin ? Pirate ? Animer des émissions de toilettagede chien ? Vendre des assurances ? M’acheter un camping ?Inventer des hamacs en téflon ?

J’ai un talent certain pour évaluer si les jeans des filles leur fontou non des belles fesses. Est-ce un métier d’avenir ? Combien çapayerait ? Je suis un peu mêlé. Je doute, que je vous dis.

Les déserteurs de l’humour possèdent-ils des informations privi-légiées ? Peut-être que les Québécois s’apprêtent à entrer dansune autre période noire où le rire sera interdit. Une ère nouvelle oùl’humour sera socialement mal vu. L’humour sera alors remplacépar des débats. Les gens débattront partout, dans les bars, dans larue, dans les restaurants, finies les farces, on passe aux chosessérieuses ! On se retrouve entre amis pour boire du vin et débattrede la hausse du prix du pétrole et des pots de vin à Ottawa.

Je suis déboussolé. Je me sens comme les violonistes dansTitanic ou comme il y a quatre ans alors que les actions de Nortelbaissaient et que je me disais que ça allait remonter.

Tout cela, c’est la faute de Marc Dupré. Marc Dupré devientchanteur. C’est trop ! De toute évidence, il y a quelque chose qui sepasse et on ne veut pas me le dire. Mais je m’en fous, je résisterai.Je vais tenir le fort. Je resterai brave, je ne broncherai pas, je fini-rai debout, souriant dans la tempête.

Pet et Petit s’en vont en bateau; Pet tombe à l’eau. Qui qui reste ? C’est moi le dernier des idiots ! ■w w w. m a y a . c c

5 1 4 8 0 8 - 2 3 6 8 i n f o @ m a y a . c c

communication et marketing

Passez-nous le flambeau !

Je connais l’expression qui dit quece sont les meilleurs qui partent lespremiers, mais c’est un peu insultantquand ils le font de leur vivant !

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MM.. BBooiissccllaaiirr,, qquueellllee ééttaaiitt ll’’ooccccuuppaattiioonn ddee vvooss ppaarreennttss ??— Mon père est un entrepre-neur dans l’âme. Il a œuvrédans plusieurs domaines encommençant par l’automobi-le et la finance pour ensuites’impliquer dans le dévelop-pement immobilier. Il dirigeaitsa petite entreprise, souventà partir de la maison. Il estmaintenant retraité et âgé de82 ans. Ma mère, quant à

elle, s’est occupée de lafamille de façon fantastique.Aujourd’hui décédée, elleétait une femme très enga-gée dans le bénévolat.

DDee ccoommbbiieenn dd’’eennffaannttss ééttaaiittccoommppoossééee vvoottrree ffaammiillllee ??— Nous sommes deuxen fan t s . J ’ a i un f r è re ,Philippe, qui est de deuxans et demi mon cadet.Comme mon père, il estentrepreneur. Il est courtier

en bois en plus d’être impli-qué dans des projets immo-biliers à Montréal.

QQuueellllee ééttaaiitt llaa ssiittuuaattiioonnééccoonnoommiiqquuee ddee vvoottrree ffaammiillllee ??— Mon père est issu d’unmilieu modeste. Il a dû quit-ter l’école très tôt pour aidersa famille puisque son pèreest décédé alors qu’il étaittrès jeune. Il a occupé diverspet i ts emplois après laguerre, il a même combattupendant la Seconde Guerremondiale sur un démineurdans la marine canadienne.C’est à son retour qu’il s’estlancé en affaires. Mais mal-gré qu’il ait connu un reversde fortune alors que j’étaisjeune, nous n’avons jamaismanqué de rien.

ÀÀ qquueell eennddrrooiitt aavveezz--vvoouussggrraannddii ssuurrttoouutt ??— Je suis né à Outremont.Durant les difficultés finan-cières de la famille, nousavons déménagé à Côte-des-Neiges pour ensuiterevenir à Outremont où j’aipassé l’essentiel de ma jeu-nesse. J’ai également eu leprivilège d’avoir accès à unchalet les fins de semainedans l es Lau ren t i despuisque mon père y tra-vaillait activement dans ledéveloppement immobilier.

PPlluuss jjeeuunnee,, qquueellllee ééttaaiittvvoottrree aammbbiittiioonn pprrooffeessssiioonn--nneellllee ??— Je voulais suivre lestraces de mon père. Je dési-rais fonder mon entrepriseet contribuer à ma façon àdévelopper le capital écono-mique québécois . Mais ,assez jeune, la politique m’arattrapé !

VVeerrss qquueell ââggee ??— J’ai été élu à l’Assembléenationale, comme vous lesavez, à 23 ans, mais j’ai eule privilège très jeune dem’impliquer politiquement.J’ai été impliqué comme

leader étudiant à peu prèstoutes les années passéesà l’école secondaire et aucollégial. J’ai même eu leprivi lège de dir iger unefédé ra t i on d ’ é tud i an t scollégiaux, qui regroupait35000 étudiants à l’époque. Finalement, j’ai rencontrédes gens qui m’ont beau-coup marqué sur mon che-min et qui m’ont poussé àm’engager dans la sociétédans laquelle j’ai grandi.

QQuuii ssoonntt cceess ggeennss ??— Deux personnes m’ontbeaucoup i n f l uencé .D’abord Bernard Landry, quim’a vendu ma premièrecarte de membre du Partiquébécois en 1985, alorsqu’il était lui-même candidatà la succession de monsieurLévesque à la course à lachefferie du Parti.

J’ai par la suite eu la chancede travailler au comité jeu-nesse de Jacques Parizeau.C’est d’ailleurs sous le lea-dership de ce dernier quej’ai joint les rangs de l’équi-pe des candidates et candi-dats en 1989. Ce fut doncfantast ique de côtoyerd’aussi grands personnagespolitiques à un si jeune âge.Et c’est sans compter tousles militants du Parti québé-cois qui m’ont grandementinspiré par leur passion, leurintelligence, leur créativitéet leur persévérance.

QQuueellllee ééttaaiitt vvoottrree ppeerrcceepp--ttiioonn dduu mmiinniissttèèrree ddeell’’EEnnvviirroonnnneemmeenntt aauu mmoommeennttdd’’yy êêttrree nnoommmméé ??— J’étais conscient de l’am-pleur du défi parce que biendes gens se sont cassés lesden ts au m in i s tè re del’Environnement. Il ne peutpas se passer une journéesans que le ministre del’Environnement se fasseinterpeller par un groupe decitoyens qui ont des projetsou qui font face à d’impor-tants problèmes. Il s’agitdonc d’un ministère trèsexigeant.

CCee mmiinniissttèèrree eesstt ppoouurrttaannttssoouuvveenntt ppeerrççuu ccoommmmee uunnmmiinniissttèèrree ppoouurr jjuunniioorr……— C’est à ce ministèreque les Québécois m’ontvu à l’oeuvre, qu’ils ont vu

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QUE L’ON SOIT SOUVERAIN ISTE OU FÉDÉRALISTE, OU ENCOREPÉQUISTE, ADÉQUISTE OU LIBÉRAL, UNE CHOSE DEMEURE:CET HOMME A MARQUÉ LE MIN ISTÈRE DE L’ENV IRONNEMENT.DE PAR SON CHARISME INDÉN IABLE, SON LEADERSH IP NATU-REL ET LA FOUGUE DE SA JEUNESSE. I L A SU METTRE ENPLACE CE QUE B IEN PEU DE SES PRÉDÉCESSEURS N’AVAIENTEU LE COURAGE, L’AMBITION OU LA V ISION D’IN ITI ER. LAPOLITIQUE NATIONALE DE L’EAU EST AUJOURD’HU I AU CŒURDE LA POLITIQUE ENV IRONNEMENTALE QUÉBÉCOISE ET ELLEDEV IENDRA UN VÉRITABLE MOTEUR AU FIL DU TEMPS. QUELSONT ÉTÉ SES MOTIVATIONS ET SON PARCOURS ? POURQUOI A-T-ILMIS SUR PIED UNE TELLE POLITIQUE ? LE MAGAZINE SOURCE L’ARENCONTRÉ POUR VOUS.

Entrevue réalisée parAndré Dumouchel

AndréBoisclair

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ce que j’avais dans le cœuret dans la tête. Regardez ceque j’ai fait au sujet desaires protégées, l’implanta-tion de la Politique nationalede l’eau, le moratoire quej’avais obtenu sur les mini-centrales, l’interdiction depesticides sur les terrespubliques et bien plus.

L’avantage qui me fut donnéen tant que ministre futcelui de combiner la respon-sabilité des ministères del’Environnement, de la Ges-tion de l’eau et celui desAffa i res munic ipales . I ls’agissait d’un formidablelevier puisque j’avais accèsà tous les budgets d’infra-structure afin de mettre enœuvre les projets devenusnécessaires en matière deréseaux de distr ibut iond’eau et de réseaux de trai-tement des eaux.

PPoouurrqquuooii aavvooiirr qquuiittttéé llaa ppoolliittiiqquuee aauu mmoommeenntt ddee ppaasssseerr àà ll’’ooppppoossiittiioonn ??— Pour prendre du recul. Jedésirais parfaire ma forma-tion depuis longtemps etj ’avais l ’ impression quec’était maintenant ou jamais.Je voulais compléter uneformation universitaire enplus d’aller vivre à l’extérieurdu Québec. J’ai eu le privilè-ge d ’ a vo i r accès à l aKennedy Schoo l o fGovernment de l’universitéHarvard. Les étudiants yvenaient de partout à tra-vers le monde. Une espèce de pe t i t eréplique des Nations Uniesétait à ma portée chaquejour. Ce fut donc une expé-rience formatrice remar-quable et un ressourcementfantastique à vivre à 38 ans.

EEtt eenn qquuooii ccrrooyyeezz--vvoouusscceettttee eexxppéérriieennccee ppeerrttiinneenntteeddaannss ll’’éévveennttuuaalliittéé dd’’uunnppoossttee ddee cchheeff dd’’ÉÉttaatt ??— Je pourrai mieux mobiliserles Québécois à l’ensembledes défis. De plus, le tempspassé à réfléchir sur laquestion du leadership, àétudier des modèles, descas de succès et des casd’échec sont des repèrespour moi, qui sont mainte-nant inestimables.

PPoouurrqquuooii êêttrree rreevveennuu àà llaappoolliittiiqquuee aalloorrss qquuee vvoouussvvoouuss ddeessttiinniieezz aauu pprriivvéé ??— Des gens m’ont appelé etm’ont dit : « André, il faudraitque tu sois candidat, on vatravailler avec toi. » Alors,c’est tout simplement ledésir de contribuer à cettecourse, d’ajouter ma voix, detravailler avec mes idées àrenforcer le développementdu Parti québécois.

AAlloorrss qquuee vvoouuss ééttiieezzmmiinniissttrree,, ppoouurrqquuooii êêttrree vveennuu àà llaa ccoonncclluussiioonn qquu’’iillnnoouuss ffaallllaaiitt uunnee PPoolliittiiqquuee nnaattiioonnaallee ddee ll’’eeaauu ??— Pour une question decohérence pu isque lesinterventions concernantcette ressource étaientréparties un peu partout augouvernement du Québec

en t re l e m in i s tè re del’Environnement bien sûr,mais également le ministèredes Affaires municipales etcelui des Ressources natu-rel les . L’État québécoisdevait se doter de grandsobjectifs et c’est ce que laPolitique de l’eau nous apermis de faire.

OOnn vvoouuss qquuaalliiffiiee ddee ppèèrree ddeecceettttee ppoolliittiiqquuee.. QQuuii ééttaaiieennttvvooss mmooddèèlleess ??— La Politique de l’eau a étéinsp i rée par un t rava i ld’hommes et de femmesqui, bien avant moi, avaientréfléchi sur une politique del’eau. Cette politique a doncbien des pères et bien desmères !

En tant que ministre, je l’aisignée et l’ai fait adopter augouvernement, mais le tra-vail de la commission Beau-champ, je le rappelle, futsans contredit une piècemaîtresse. Les efforts demon collègue Paul Bégin,qui avait déjà fait un bonbout de chemin, les citoyensqui sont impliqués dans descomités de bassins versantset plusieurs spécialistes dumilieu ont également contri-bué. Alors j’ai tout simple-ment trouvé les bons outilset les bons moyens pourfaire apparaître la politiqueet ses objectifs pour leQuébec.

CCoommmmeenntt ccoommppttiieezz--vvoouussffiinnaanncceerr lleess ttrraavvaauuxx dd’’iinnffrraa--ssttrruuccttuurree aaffiinn ddee ppeerrmmeettttrreeaauuxx mmuunniicciippaalliittééss dd’’aatt--tteeiinnddrree lleess oobbjjeeccttiiffss ddeecceettttee ppoolliittiiqquuee ??— Essentiellement, à partirde contributions du gouver-nement du Québec, incluantcependant une contributionmun ic i pa le . Ma i s unedemande a aussi été faiteau gouvernement fédéral,qui a d’une certaine façonacquiescé récemment àcette demande en signantune nouvelle entente avecles provinces sur le finance-ment des infrastructures.

VVooyyeezz--vvoouuss lleess rrééssuullttaattssccoonnccrreettss ddee cceettttee ppoolliittiiqquuee ??— Oui, plusieurs élémentssont en vigueur. Je penseaux règlements sur la quali-té de l’eau, sur le captage etcelui sur la réduction despolluants d’origine agricole.D’importants investisse-ments se font au niveau desinfrastructures, notammentà l’usine de traitement deMontréal. Je pense égale-ment au financement descomités de bassins ver-sants. Un élan a donc étédonné, mais il reste encored ’ au t res ob jec t i f s àatteindre. J’ai hâte qu’onfasse le po in t sur desmesures d’économie d’eauet sur les redevances qui, àmon avis, s’imposent pour

tête-à-tête

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tous ceux qui utilisent l’eauà des fins industrielles oucommerciales. Donc il y ades choses qui sont encoresur la table à dessin, mais ily a du mouvement.

EEsstt--ccee qquuee vvoouuss ccrrooyyeezz qquueecceettttee ppoolliittiiqquuee ééttaaiitt ttrrooppaammbbiittiieeuussee ppoouurr nnooss mmooyyeennss ??— Non, je pense que leQuébec a les moyens d’éta-blir ce règlement, à condi-tion que le gouvernement duQuébec s’en donne aussiles moyens. D’ailleurs, je nem’expl ique toujours paspourquoi monsieur Mulcairet le gouvernement du Partil ibéral n’ont pas encoreimposé une redevance àcelles et ceux qui utilisentl’eau à des fins industrielleset commerciales. C’étaitconvenu dans la Politique etc’était d’ailleurs un outil quidevait nous servir à financerun Fonds de l’eau, pour faireessen t i e l l emen t deuxchoses : d’abord, faire plusd’études pour qualifier etquantifier nos aquifères;ensuite, pour financer adé-quatement les comités debassins versants afin qu’ils

s’impliquent au-delà des acti-vités de promotion, de sensi-bilisation et d’information.

UUnnee ffooiiss aauu ppoouuvvooiirr,, qquueellsssseerraaiieenntt lleess aassppeeccttss ddeecceettttee ppoolliittiiqquuee àà pprriioorriisseerr ??— La redevance sur l’eau etle financement des comitésde bassins versants.

LL’’aarrttiiccllee 4444 dduu rrèègglleemmeennttssuurr llaa qquuaalliittéé ddee ll’’eeaauuppoottaabbllee sseemmbbllee ccaauusseerr ddeessmmaauuxx ddee ttêêttee àà pplluussiieeuurrss mmuunniicciippaalliittééss...... — L’idée convenue dans laloi est d’avoir une formationqualifiante pour pouvoir tra-vailler dans des usines detraitement d’eau. C’est ceque nous avions voulu corri-ger en imposant cette dis-position.

CCoommmmeenntt ppoouurrrraaiitt--oonn aarrrrii--vveerr àà ffiinnaanncceerr llaa rrééffeeccttiioonnddeess rréésseeaauuxx dd’’aaqquueedduucc ??— Ce sera fa i t dans laconcertation entre les troispaliers de gouvernement. Jesuis contre l’implication dusecteur privé dans le finan-cement et dans la gestiondes infrastructures. Ce sontessentiellement des efforts

qui doivent être faits par lescontribuables du Québec.

DD’’aaccccoorrdd,, mmaaiiss ppaarr llee ssoouuss--iinnvveessttiisssseemmeenntt aaccttuueell,,ssoommmmee--nnoouuss eenn ttrraaiinn ddeeffiilleerr llaa nnoottee aauuxx ggéénnéérraattiioonnssffuuttuurreess ??— Chaque fois qu’on sous-investit dans les infrastruc-tures, il y a quelqu’un, unjour, qui en paiera le prix. Laquestion, c’est de savoirquand. C’est pour ça que laPolitique nationale de l’eaufaisait une large part aufinancement des infrastruc-tures.

ÊÊtteess--vvoouuss eenn ffaavveeuurr dd’’uunneeffoorrmmee ddee nnaattiioonnaalliissaattiioonn ddeell’’eeaauu aauu QQuuéébbeecc ??— Ce que je souhaite avanttout, c’est une redevancepour les gens qui l’embou-teillent et ceux qui la trans-forment aussi. Je n’auraissûrement pas l’intention denationaliser une entreprisede fabrication de jus ou debière.

CCrrooyyeezz--vvoouuss qquuee llaa ggeessttiioonnppaarr bbaassssiinn vveerrssaanntt ssooiittvviiaabbllee eett rrééaalliissaabbllee ??— Je n’ai jamais entendu

personne me dire que l’ap-proche par comités de bas-sins versants ne constituaitpas la bonne approche, aucontraire. Je suis convaincuqu’il faut une approche éco-systémique nous permettantde pouvo i r regarder leréseau dans son ensemble.Encore faut-il que les diffé-rents intervenants munici-paux et les comités de bas-sins versants travai l lentmain dans la main. Les élusdoivent également prendredes engagements.

LL’’eeaauu,, ppaattrriimmooiinnee ccoolllleeccttiiff,,vvoouuss yy ccrrooyyeezz ttoouujjoouurrss ??— Je n’ai aucune raison dechanger d’idée sur cettequestion. Tout l’édifice de laPolitique nationale reposesur le fait que l’eau est unbien public qui appartient àtous les Québécois. J’aisigné cette politique de mapropre main et je vais conti-nuer à la défendre avecénergie.

MMoonnssiieeuurr BBooiissccllaaiirr,, mmeerrcciibbeeaauuccoouupp..

(suite à la page 14)

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O n l e c u i s i n e p o u r v o u s !

ÊÊtteess--vvoouuss ppoouurr oouu ccoonnttrree ll’’eexxppoorrttaattiioonn ddee nnoottrree eeaauuppoottaabbllee ??— Je suis contre l’exportation envrac. C’est la loi d’ailleurs, une loid’intérêt public qui interdit l’ex-portation massive d’eau.LLee lloobbbbyy ddeess eemmbboouutteeiilllleeuurrsseesstt--iill ttrroopp ppuuiissssaanntt ??— Non.ÊÊeess--vvoouuss eenn ffaavveeuurr ddeessccoommpptteeuurrss dd’’eeaauu aauu nniivveeaauuiinndduussttrriieell ??— Oui. Je souhaiterais que l’Étatquébécois soit un modèle dansla gestion de l’eau. Que legouvernement du Québec aitun comportement exemplaireet qu’il puisse ainsi inspirer lesecteur privé. Tous les établis-sements publics, des hôpitauxjusqu’aux cégeps, devraientavoir des compteurs.

EEtt aauu nniivveeaauu ccoommmmeerrcciiaall ??— Également.AAuu nniivveeaauu rrééssiiddeennttiieell ??— Résidentiel, ça, non.ÀÀ llaa mmaaiissoonn,, bbuuvveezz--vvoouuss ddeell’’eeaauu eemmbboouutteeiillllééee oouu ddee ll’’eeaauudduu rroobbiinneett ??— Je bois de l’eau du robinet,mais filtrée. LLaa ppooppuullaattiioonn qquuéébbééccooiissee eesstt--eellllee àà ll’’aabbrrii dd’’uunnee ttrraaggééddiiee dduuttyyppee ddee cceellllee ddee WWaallkkeerrttoonn ??— Je crois que oui, toutes lesmesures sont en place. Maismalgré de bonnes dispositionsadministratives, aucun systèmen’est totalement infaillible. Il suf-fit d’en parler au juge Gomery !RReeggrreetttteezz--vvoouuss vvooss ppoossiittiioonnssddaannss llee ddoossssiieerr ccoonncceerrnnaanntt llaapprroodduuccttiioonn ppoorrcciinnee ??— Non, je ne les regrette pas. Jeme suis comporté de façon res-ponsable.

LLee mmiinniissttrree ddee ll’’EEnnvviirroonnnneemmeennttaa--tt--iill ggéénnéérraalleemmeenntt uunn ppooiiddssiimmppoorrttaanntt aauu ccoonnsseeiill ddeessmmiinniissttrreess ??— Oui. Ce n’est pas l’importancedu budget qui est derrière leministère, et ce, en dépit detous les préjugés qui circulentsur les ministres de l’Environ-nement. Tout dépend de lafaçon dont le ministre travailleet de ses alliances avec ses col-lègues afin de faire inscrire sespréoccupations à l’agenda desministres. Un ministre del’Environnement qui sait gagnerla confiance des Québécoissera capable de faire avancer leQuébec dans la bonne direc-tion.QQuuee ppeennsseezz--vvoouuss ddee llaa nnoouu--vveellllee aappppeellllaattiioonn dduu mmiinniissttèèrreeeenngglloobbaanntt ll’’EEnnvviirroonnnneemmeenntt ??— Je suis content qu’il y aitencore un ministère del’Environnement. La notion dedéveloppement durable faitappel à un réseau de connais-sances, à un réseau politiquebien plus large que les ques-tions de protection de l’environ-nement. Ce qui est importantpour moi, c’est que le thème del’environnement soit fort etqu’un ministre de l’environne-ment puisse rayonner auQuébec et dans le conseil desministres.QQuuii aa ééttéé sseelloonn vvoouuss llee pplluussggrraanndd mmiinniissttrree ddeell’’EEnnvviirroonnnneemmeenntt qquuéébbééccooiiss ??— J’ai toujours été impressionnépar le travail que Marcel Léger afait. Il est celui qui a mis ceministère sur la carte.CCoommmmeenntt qquuaalliififieezz--vvoouuss llee ttrraavvaaiill ddee mmoonnssiieeuurr MMuullccaaiirr jjuussqquu’’àà pprréésseenntt ??— Je suis déçu de son silencesur la question de la Politiquede l’eau et sur sa mise enoeuvre. Je suis excessivementdéçu de voir que le Québec aperdu beaucoup de l’énergiequ’il avait dans le dossier deschangements climatiques, d’au-tant plus que Montréal sera laville-hôte d’une conférenceimportante des Nations Uniessur cette question. Aucun pland’action n’a été publié, je leregrette et le dénonce. Lorsqueje serai de retour à l’Assembléenationale, je réclamerai un plan

d’action sur les changementsclimatiques. Je réclamerai éga-lement l’imposition d’une rede-vance pour celles et ceux quiutilisent l’eau à des fins indus-trielles ou commerciales. Jesuis par contre heureux deconstater l’action du ministredans le cas de la protection desterrains humides à Laval.EEnn mmaattiièèrree dd’’eennvviirroonnnneemmeenntt,,êêtteess--vvoouuss ddee nnaattuurree àà pprriivviilléé--ggiieerr llee vvoolloonnttaarriissmmee oouu llee rréégglleemmeennttaaiirree ??— L’un ne va pas sans l’autre. Lavertu seule ne nous mène nullepart.AAuurriieezz--vvoouuss vvoottéé ppoouurr JJoohhnnKKeerrrryy oouu GGeeoorrggee BBuusshh ??— John Kerry.LLaa ccoouurrssee àà llaa cchheeffffeerriiee dduuppaarrttii qquuéébbééccooiiss aa--tt--eellllee ééttéévvaallaabbllee aauu ppooiinntt ddee vvuuee dduuddéébbaatt ddeess iiddééeess ??— Bien sûr. À chaque débat, lescandidats ont expliqué leurspropositions, leurs priorités. Lesmembres ont été bien servis,c’est donc dire que la démocra-tie fut bien servie.EEsstt--ccee qquu’’uunnee ffeemmmmee ppoouurrrraaiittêêttrree pprreemmiièèrree mmiinniissttrree aauuQQuuéébbeecc ddaannss uunn aavveenniirr rraapppprroocchhéé ??— Bien sûr.AAddvveennaanntt uunnee ddééffaaiittee àà llaa ccoouurr--ssee àà llaa cchheeffffeerriiee,, aacccceepptteerriieezz--vvoouuss ddee vvoouuss jjooiinnddrree àà vvoottrreennoouuvveeaauu cchheeff ??— Bien sûr. Je l’ai dit publique-ment à plusieurs reprises. Si jene gagne pas cette course, j’of-frirai mes meilleures énergies etmon talent à la personne quisera choisie par les membresdu Parti québécois.CCrraaiiggnneezz--vvoouuss dd’’êêttrree vviiccttiimmee dduu ssyynnddrroommee MMaarriioo DDuummoonnttaaddvveennaanntt vvoottrree éélleeccttiioonn àà llaattêêttee dduu PPaarrttii ??— Contrairement à MarioDumont, je suis constant dansmes opinions.ÀÀ qquueell cchheeff vvoottrree ssttyyllee ddee ggeessttiioonn rreesssseemmbblleerraaiitt ??— J’aurais mon style bien à moi.Je dirais un heureux mélangede Lucien Bouchard et deJacques Parizeau avec unsoupçon de Pauline Marois.

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Au Québec, l’assainissement autonomerésidentiel est encadré par le Règlementsur l’évacuation et le traitement des eauxusées des résidences isolées (communé-ment appelé Q-2, r. 8). Ce règlement s’ap-plique au traitement et à l’évacuation deseaux usées, des eaux ménagères et deseaux de cabinet d’aisance des résidencesisolées – et des bâtiments qui produisentdes volumes d’eau équivalents – qui nesont pas raccordées à des réseauxd’égout municipaux ni à des ouvragesd’assainissement collectifs.

Le ministère du Développementdurable, de l’Environnement et des Parcs(MDDEP) a récemment apporté une sériede modifications au Q-2, r. 8, qui sontentrées en vigueur le 1er janvier 2005.Parmi ces modifications, l’une vise l’éva-luation du site et du terrain récepteur envue d’y implanter une installation septique.En effet, l’article 4.1 du règlement précisela liste des documents à fournir pour faireune demande de permis d’installation sep-tique auprès de sa municipalité. Entreautres éléments, on exige une étude decaractérisation du site et du terrain naturelréalisée par une personne membre d’unordre professionnel compétent en lamatière. Le propriétaire devra donc enga-ger un technologue, un géologue ou uningénieur afin d’obtenir un rapport présen-tant plusieurs données précises avant defaire sa demande de permis au bureaumunicipal.

Afin de préciser ce que l’on entendpar « professionnel compétent en la matiè-re », une fiche d’information a été émise enavril 2005 par le MDDEP, dans laquelle onpeut lire : « Au Québec, le système profes-sionnel est encadré par le Code des pro-fessions et par plusieurs lois particulières,dont l’Office des professions du Québec ala responsabilité. Dans ces conditions, nulne peut exercer une activité professionnel-le s’il n’est pas habilité à le faire en vertude la législation. » Plus loin dans le texte,on peut lire que : « Le MDDEP est d’avisqu’un professionnel, membre d’un ordreprofessionnel, doit établir lui-même s’il a le

droit d’exécuter l’ensemble ou une partiedes travaux pour lesquels il est sollicité, etindiquer à son client les travaux qu’il peutlui-même exécuter selon les circons-tances. »

Or, ce que nous pouvons constater surle terrain est que certains « profession-nels » s’improvisent compétents en lamatière afin de profiter momentanémentde l’occasion d’affaires qui se présente parce changement de réglementation. Cesprofessionnels sans scrupules n’hésitentpas à réaliser des études de caractérisa-tion de terrain et de sol, à rédiger des rap-ports techniques, à réaliser les plans et àconseiller leurs clients sans même maîtri-ser les rudiments de l’assainissementdécentralisé (réglementation, nature dessols et perméabilité, caractérisation deseaux usées générées, techniques ettechnologies disponibles, etc.). Certainspoussent même l’audace de faire fi de laréglementation en vigueur en proposantdes dispositifs de traitement non compa-tibles avec l’étude de sol réalisée...Jusqu’où cette pratique irresponsableira-t-elle ?

Malheureusement, ce genre de pratiquenuit considérablement à notre industrie etentache inévitablement la réputation desintervenants qui y œuvrent. Parmi les nui-sances que nous pouvons constater, nousretrouvons :■ des défaillances prématurées des dis-

positifs de traitement proposés tel quele colmatage de la surface d’infiltration,l’apparition de résurgences, le rejetd’eaux usées partiellement traitées;

■ des impacts sur la qualité de l’environ-nement et des risques sur la santépublique (ceux qui ont des enfantssavent comment ceux-ci adorents’amuser avec l’eau sortant de nullepart);

■ de nouvelles installations septiques nonconformes dès leur construction, ce quioccasionnera bien des maux de têteaux propriétaires lors d’une transactionde vente;

■ des débats interminables entre lesintervenants sur l’imputabilité de la res-ponsabilité lors d’une défaillance dudispositif (officier municipal, entrepre-neur, professionnel et propriétaire);

■ une atteinte à la réputation de notreindustrie en général lors du constat etde la publication de la défaillance d’undispositif inadéquat découlant d’uneexpertise douteuse.

Autre fait non négligeable pour ceux quiœuvrent de façon professionnelle danscette industrie : la chute des prix. Pourpercer dans ce marché de plus en pluscompétitif, les intervenants sans scrupuledoivent réduire significativement leurshonoraires pour s’accaparer une partimportante du marché. Tout ce qui sembleimporter à leurs yeux est le volume de dos-siers déposés. N’ayant pas les compé-tences requises pour bien expertiser leterrain ni pour proposer les solutionsadaptées au site, certains produisent desrapports de piètre qualité et indignes denotre profession.

Alors, que peut-on faire pour assainirnotre industrie et maintenir à un niveau dequalité irréprochable les services que nousoffrons ? Collectez les renseignements etdénoncez. N’ayez crainte de monter desdossiers contre ces soi-disant profession-nels et déposez une plainte au syndic de

leur ordre professionnel. À titre de profes-sionnels responsables œuvrant dans l’in-dustrie de l’assainissement autonome, qu’ils’agisse d’un officier municipal analysantla conformité des rapports d’expertisesoumis, d’un entrepreneur réalisant les tra-vaux de mise en œuvre ou d’un autre pro-fessionnel intervenant dans le projet, noussommes tous interpellés par ces actesnébuleux et il est de notre devoir d’assurerle contrôle et le maintien de la qualité desservices offerts par notre industrie.D’ailleurs, l’article 88 du Q-2, r. 8 précise :« Il est du devoir de toute municipalitévisée aux 1er et 3e alinéas de l’article 4 d’exé-cuter et de faire exécuter le présent règle-ment et de statuer sur les demandes depermis soumises en vertu de l’article 4. »Enfin, nos associations professionnellesont aussi un rôle à jouer afin de maintenirla crédibilité des acteurs de l’industrie nonseulement sur le plan de l’expertise, maissurtout au plan des valeurs. ■

À suivre...

PROFESS IONNELS PEU

Christian Vézinaingé[email protected]

A S S A I N I S S E M E N T D É C E N T R A L I S É

Collectez les renseignements et dénoncez.N’ayez crainte de monter des dossiers contreces soi-disant professionnels et déposez uneplainte au syndic de leur ordre professionnel.

responsables...

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Sommes-nous vraiment assez naïfspour croire que tout ce que nousenvoyons à l’égout disparaît à jamais ?

Les gestes sont si simples. Nous tironsla chasse d’eau et tout est remplacé parune belle eau claire et propre. Nous rin-çons la vaisselle à l’eau potable pour ladébarrasser de ces affreux résidus denourriture, puis nous lavons l’évier avecdes produits de nettoyage qui le fontluire. Ceux qui ont un lave-vaisselle utili-sent des produits plus efficaces pourdéloger cette saleté qui a séché pendantdes heures, puis un petit jet d’antitachespour rendre plus étincelante leur vaissel-le. Quelques chanceux ont un broyeur àdéchets qui, avec quelques litres d’eaupotable, réduira en bouillie tout ce qu’on ydéversera. L’évier du sous-sol accueilleraquant à lui le lavage de pinceaux ettoutes sortes de produits plus ou moinsdangereux dont on veut se débarrasser.Ce qui a été déversé dans l’entrée dugarage sera abondamment rincé à l’aidedu boyau d’arrosage. Et combiend’autres....

Tout cela est disparu à l’égout. Ce n’estplus notre problème.

Quelle surprise ! Les médias nousapprennent que l’on a découvert dansl’eau souterraine, dans l’eau de nosrivières et dans l’eau du fleuve des sub-stances de toutes sortes qui pourraientaffecter notre santé par la voie de notreeau de consommation. Cette fois, onparle de PPSP (les produits pharmaceu-tiques et produits de soins personnels) :antibiotiques, antidouleurs, hormones,tranquillisants, médicaments, savons,shampoings, produits cosmétiques dansla baignoire, etc. Comment se fait-il quede telles substances se retrouvent dansnos eaux ? Sommes-nous vraimentassez naïfs pour croire que tout ce quenous rejetons à l’égout ne peut plus nousaffecter ? Comme chercheur, je sais que

si je cherche, je vais trouver, surtout si jesais que la source est bien identifiée. Nosmatières fécales contiennent des mil-liards de bactéries et des microorga-nismes pathogènes. Notre urine contientde nombreuses hormones naturelles etles surplus des médicaments que notrecorps n’a pas utilisés. Lorsque les cher-cheurs ont commencé à analyser leseaux de rivière en utilisant des méthodessophistiquées, oh surprise, ils ont trouvé !Les effets sur la santé restent à évaluer.Il serait cependant surprenant que lesquantités retrouvées dans l’eau repré-sentent un risque important; en effet,tous ces produits sont déjà dans notreenvironnement domestique à desconcentrations des milliers de fois plusélevées.

On connaissait bien les microbes, maiseux, on peut les tuer avec le chlore !

Et pourtant, la réalité est toute diffé-rente. Le traitement des eaux usées estencore très incomplet et aussi bien lesmicroorganismes que les substanceschimiques résistent à ces traitements qui

sont souvent grossiers. L’objectif du trai-tement reste généralement l’enlèvementdu phosphore, des matières en suspen-sion et d’une partie de la matière orga-nique. Quant au reste, tout passe à larivière. De nombreux microorganismespathogènes sont relativement résistantsaux traitements alors que les produitschimiques sont parfois à peine éliminés.Vi rus e t pa ras i tes (G ia rd ia ,Cryptosporidium et autres) sont encoreprésents en grand nombre dans lesrejets de nos stations d’épuration et lessurverses sont une source d’eaux uséesnon traitées. Nos travaux à la stationd’épuration de Montréal et ceux auxstations sur la rivière des Mille-Îles ontbien mis en évidence la nature des rejetset les risques encourus.

Le principal facteur qui joue en notrefaveur est la dilution : dans le fleuve, ladilution est importante alors que dans les

rivières ou les eaux souterraines elle estfaible. Malheureusement, même le fleu-ve, avec sa capacité très grande, ne peutsuffire : le nombre de rivières qui s’ydéversent est trop important. Nos tempé-ratures froides protègent bien lesmicroorganismes pathogènes qui serontpeu inactivés dans le milieu naturellorsque la température est de moins de15 °C. Mais quelle est la persistance desPPSP dans le milieu ? On ne connaît pasla réponse : les écotoxicologistes se pen-chent sur cette question et des réponsesdevraient nous être fournies d’ iciquelques années.

Naïveté ou inconscience ? Je croisqu’il s’agit plutôt d’inconscience.

Pour la protection de la santé publique,il faudra maintenant que nous fassionsdes choix personnels dans notre vie detous les jours. On nous propose toutessortes de produits miracles qui nous faci-litent la vie (du moins veut-on nous enconvaincre), mais dont nous ne perce-vons pas les impacts sur l’ensemble de lasociété à laquelle nous appartenons.

L’utilisation à outrance de produits médi-camenteux a des effets sournois nonseulement sur l’environnement, maisaussi sur nous et nos enfants. Il faudracertainement améliorer le traitement deseaux usées non seulement pour limiter ladispersion dans l’environnement de cesproduits, mais aussi pour mieux éliminerles microorganismes pathogènes.

Les technologies sont disponibles,mais le coût pourrait être énorme. Lesmembranes prennent une place de plusen plus grande dans le traitement deseffluents. L’ozone pourrait être une alter-native intéressante si les PPSP sont oxy-dés par cet agent. Dans les deux cas, ceseront des solutions coûteuses. La solu-tion réside donc en partie dans une prisede conscience de nos actions et dans laréalisation que l’égout n’est pas une fin,mais plutôt l’origine de ce qui coule denotre robinet. ■

inconscience ?NAÏVETÉ OU

Pierre PaymentPh.D., professeur, INRS-Institut Armand-Frappier pierre.payment@inrs-iaf .uquebec.ca

S A N T É P U B L I Q U E

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De nombreux microorganismes pathogènessont relativement résistants aux traitementsalors que les produits chimiques sont parfois àpeine éliminés

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Au début des années 1980, unevague d’assainissement s’amorçait auQuébec. Cette vague visait à doter cha-cune des résidences du Québec d’unsystème de traitement des eaux uséesconforme, soit individuel, soit commu-nautaire. Pour les résidences desserviespar un réseau d’égout municipal, le gou-vernement du Québec a mis en place leProgramme d’assainissement des eauxdu Québec pour subventionner, à 85 %en moyenne, les municipalités dans laréalisation de leurs travaux d’assainis-sement. Pour ce qui est de l’évacuationet du traitement des eaux usées desrésidences non raccordées à un réseaud’égout municipal, le gouvernement aadopté en 1981 le Règlement sur l’éva-cuation et le traitement des eaux uséesdes résidences isolées (Q-2, r. 8), dontl’application relève des municipalités.Ainsi, toute personne qui a l’intention deconstruire une nouvelle résidence iso-lée, d’augmenter la capacité d’accueild’une résidence ou d’entreprendre destravaux sur un dispositif de traitementdes eaux doit, avant d’entreprendre lestravaux de construction, obtenir un per-

mis de la municipalité responsable duterritoire où est situé la résidence ou lebâtiment.

Vingt ans plus tard, l’assainissementdes eaux des municipalités est complé-té à plus de 98 % et, avec les récentesannonces de nouveaux programmesd’aide financière des gouvernementsfédéral et provincial, le traitement deseaux usées municipales devrait êtrecomplété dans les prochaines années. Ilrestera toutefois des problèmes rési-duels auxquels il faudra s’attaquer telsque la réduction des débordements desréseaux unitaires en temps de pluie, ladésinfection des effluents de certainesstations d’épuration ainsi que la réduc-tion de la toxicité des effluents de cer-taines stations d’épuration. Pour réglerces problèmes, de nouveaux investisse-ments importants seront requis.

Du côté des résidences isolées, il estplus difficile de faire le bilan puisquel’application du Règlement relève desmunicipalités et qu’il n’existe pas deregistre centralisé. Toutefois, il fautconstater que, bon an mal an, quelquesmilliers de systèmes sont mis en placeen raison notamment :

■ d’installations existantes quiconnaissent des problèmes derésurgence;

■ de problèmes de contamination depuits causés par des installationsseptiques non conformes;

■ des exigences des prêteurs hypo-thécaires par rapport à la conformitéenvironnementale des installationsseptiques;

■ de la mise en place de nombreusesrésidences secondaires localiséeshors réseau.

Par ailleurs, plusieurs nouvelles tech-nologies ont fait leur apparition sur lemarché depuis la fin des années 1990et visent à offrir aux propriétaires desalternatives aux solutions convention-nelles puisque souvent les terrains n’ontpas les superficies requises pourreconstruire une installation similaire ou

sont localisés dans des endroits nonpropices pour l’installation de solutionsconventionnelles. D’ailleurs, des modifi-cations ont été apportées au fil des ansau Règlement afin d’introduire les bio-filtres à base de tourbe ainsi que lesnouvelles technologies, qui ont dû tou-tefois être autorisées par le MDDEP.

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LE TRA ITEMENT DES EAUX USÉES :N O U V E L L E S T E C H N O L O G I E S

et c’est pas fini !Janick Lemayingénieurjanick. [email protected]

À compter du 1er janvier 2006, seuls lessystèmes qui auront reçu leur certificationdu BNQ seront autorisés.

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Depuis janvier 2005, les nouvellestechnologies qui ont été classées « stan-dards » par le Comité sur les nouvellestechnologies de traitement des eauxusées peuvent maintenant être autori-sées par les municipalités. Toutefois,cette procédure est transitoire puisque,à compter du 1er janvier 2006, seuls lessystèmes qui auront reçu leur certificationdu BNQ seront autorisés.

Les modifications apportées au Q-2,r. 8 font donc en sorte que ce sont lesmunicipalités qui, en plus d’autoriserles systèmes de traitement décritsdans le Q-2, r. 8, doivent égalementautoriser les technologies « standards »,par la suite certifiées BNQ. Les muni-cipalités doivent également s’assurerqu’il y aura un entretien annuel minimaldu système. D’ailleurs, le Règlementoblige les propriétaires à établir un liencontractuel avec le fabricant, sonreprésentant ou un tiers qualifié. Dans lecas d’un système de traitement tertiaireavec désinfection par rayonnement ultra-violet ou avec déphosphatation, la munici-palité doit s’assurer que le propriétairemaintienne ce système en fonction entout temps et fasse analyser l’effluentd’un tel système de traitement aumoins deux fois par année. Avant d’au-toriser un système de traitement pourune résidence isolée, la municipalitédoit exiger que l’étude de caractérisa-tion du site et du terrain naturel soitréalisée par une personne membred’un ordre professionnel compétent enla matière.

Au début des années 2000, il y avaitjusqu’à une dizaine de systèmes detraitement classés par le Comité.Toutefois, au cours des dernièresannées, p lus ieurs acquis i t ions etalliances ont fait diminuer le nombrede joueurs sur le marché. D’ici la fin de2005, nous serons en mesure deconnaître le nombre de technologiesqui auront obtenu leur certification duBNQ et qui pourront ainsi poursuivreleur commercialisation. Par la suite,tout nouveau promoteur de nouvellestechnologies devra passer par le pro-cessus de certification du BNQ avantde pouvoir commencer à faire des ins-tallations.

Aujourd’hui, nous pouvons penserque la majorité des résidences duQuébec sont desservies par un systè-me de traitement des eaux usées. Ilreste bien sûr des problèmes à régler,mais nous pouvons conclure que, glo-balement, la situation s’est grandementaméliorée. Le suivi des ouvrages muni-cipaux d’assainissement des eaux(SOMAE) est réalisé par le ministère

des Af fa i res mun ic ipa les e t desRégions et un bulletin annuel est réali-sé sur chacun des ouvrages munici-paux d’assainissement. Du côté desmunicipalités, il serait intéressant depouvoir compter sur un répertoire cen-tralisé des installations individuellesafin de pouvoir faire également unbilan. ■

L E T R A I T E M E N T D E S E A U X U S É E S : E T C ’ E S T P A S F I N I !

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Dans un avenir proche, comme en témoi-gnent diverses recherches, plusieurs pro-fessions de haute technologie feront face àune pénurie de main-d’œuvre spécialisée.Le secteur de l’eau non seulement n’yéchappera pas, mais l’application de laréglementation actuelle, qui interdit l’em-bauche d’étudiants et de stagiaires, ne feraqu’accentuer cette pénurie qui se profile àl’horizon et il nous apparaît évident que lesproducteurs d’eau ne sont pas prêts à faireface à cette nouvelle problématique.

INTERDICTION D’EMBAUCHER DES ÉTUDIANTS OU STAGIAIRES

Cette réglementation risque d’aggraverla pénurie de main-d’œuvre et devient, parla force des choses, urgente à assouplir…

En effet, un article du Règlement sur laqualité de l’eau potable de juin 2001 inter-dit à tout producteur d’eau potable derecourir, à compter du 1er décembre 2005,à des étudiants, stagiaires ou autres candi-dats n’ayant pas terminé leur formation entraitement de l’eau pour opérer des installa-tions de production d’eau potable. Or, cettesituation causera éventuellement plusieurssoucis aux employeurs relativement auremplacement du personnel régulier pen-dant les vacances annuelles. Car il faut biencomprendre que le marché de l’emploi neregorge pas pour l’instant de personnelqualifié et que la demande estivale, à la foissoudaine et prolongée, s’étalant sur troismois, soit de juin à août, ne pourra êtrecomblée sans avoir recours, comme cela atoujours été le cas, à l’embauche d’étu-diants dans le domaine.

De plus — et malheureusement —, cetteapproche privera les étudiants d’une expé-rience inestimable avant leur entrée sur lemarché du travail. Une réflexion s’impose :n’aurons-nous accès qu’à des diplômésforts en théorie mais n’ayant aucune expé-rience concrète de la profession à laquelle

ils se destinent si l’on ne peut les embau-cher durant l’été ?

Soulignons en outre que les étudiantscomptent généralement sur leurs revenusde stage en milieu de travail pour pouvoirpoursuivre leurs études. Pourquoi les enpriver alors qu’un employeur est manifeste-ment prêt à rémunérer quelqu’un qu’ilembauche pour travailler ? La perspectivede ne pouvoir travailler l’été dans leurdomaine dissuadera probablement beau-coup de jeunes que cette carrière pourraitintéresser, aggravant ainsi le manque demain-d’œuvre déjà pressenti.

Des mesures pour réduire les effets de la pénurie

Afin de dénouer l’impasse qui se dessine,nous recommandons de modifier l’article44 du RQEP pour permettre, sous réservede conditions strictes, l’embauche d’étu-diants et de stagiaires lors des vacancesannuelles des employés permanents.

Les exigences minimales d’un tel enca-drement s’élaboreraient comme suit :

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L E M U N I C I P A L

Christian Sauvageaudirecteur, Service de l’hygiène du milieuVille de L’Assomptionus i n e f i l t ra t i o n@v i l l e .l a s s omp t i o n . q c . c a

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Le postulant doit avoir terminé au mini-mum sa première année de formationdans l’un des deux programmes (DEC OUDEP) reconnus par le MEQ et cautionnéspar le règlement.

Il doit suivre une formation en milieu detravail, formation dont les étapes sontconsignées dans un carnet d’apprentissa-ge, à l’exemple de la démarche utiliséepour valider l’atteinte d’objectifs précismenant à la maîtrise du procédé et deséquipements connexes (ex. : analyses delaboratoire, lavage d’un filtre, fonctionne-ment de la génératrice, etc.).

Une supervision directe ou, à défaut decelle-ci, une supervision indirecte doit êtreassurée en tout temps, permettant ainsi austagiaire d’œuvrer seul sur un quart de tra-vail dans une installation de productiond’eau potable.

Le permis de travail n’est valable quepour l’installation où l’apprentissage a lieuet uniquement pour la durée du séjourdonnant lieu aux remplacements. Le pro-cessus devra être reconduit pour une autreinstallation, section de procédé ou périoded’embauche.

Cette approche structurée permet aussià des étudiants d’acquérir une expérienceinestimable relativement à l’exploitation

d’une installation de production d’eaupotable. Ces candidats de choix serontincidemment beaucoup mieux préparés àaffronter le marché du travail une fois leurformation en traitement de l’eau terminée.

En outre, 40 ans après l’arrivée des pre-miers diplômés en assainissement deseaux sur le marché du travail, les départs àla retraite génèrent une demande à lahausse de finissants issus des institutionsspécialisées. Le ministère de l’Éducation,

avec l’aide du MDDEP, devrait prendreacte de la pénurie de main-d’oeuvre appré-hendée et promouvoir lesdites formationspuisque, au rythme actuel de 20 à 25 finis-sants par année, l’offre est nettementinsuffisante par rapport à la demande. Parcontre, il ne faut pas que cette situationrésulte en une formation non complètepour combler un besoin immédiat, commec’est le cas actuellement avec la formationP5 offerte par Emploi-Québec.

Mentionnons en terminant que, si le tirn’est pas corrigé au plus tôt, c’est la légiti-

mité elle-même de la réglementation envigueur, devant promouvoir l’approvision-nement de la population du Québec eneau potable de qualité, qui sera remise enquestion. En effet, dans les conditionsactuelles, le pouvoir d’attraction desgrandes municipalités auprès des finis-sants des institutions d’enseignementpénalise les petites installations qui, sou-vent situées en région, éprouvent déjà desérieux problèmes à engager du personnelqualifié, phénomène que l’on retrouve

d’ailleurs dans d’autres domaines commela santé et l’éducation. ■

Il faut donc agir sans tarder !

Note : Je désire remercier messieursAntoine Laporte, Robert Bolduc et YvesLanthier, respectivement des villes deRepentigny, de Saint-Hyacinthe et deSainte-Thérèse qui, de par leurs commen-taires pertinents, ont facilité la rédaction decet article.

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E N R O U T E V E R S U N E P É N U R I E D E M A I N - D ’ Œ U V R E Q U A L I F I É E !

Le ministère de l’Éducation, avec l’aide duMDDEP, devrait prendre acte de la pénurie demain-d’oeuvre appréhendée et promouvoirlesdites formations

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Souvent négligés lors de la conceptiond’ouvrages de traitement des eaux rési-duaires, le traitement des boues et leurdisposition représentent un véritabledéfi économique, environnemental etjuridique.

Tout traitement biologique des eauxusées se traduit par la transformation dela pollution organique en solides biolo-giques et en gaz (CO2, CH4, N2 et SO2).Pour un traitement conventionnel parboues activées, la production de solidesbiologiques représente environ 50 %,exprimé en unités de poids sec, de la pol-lution organique éliminée, appelée DBO5.

Le traitement et la disposition desboues d’une station d’épuration des eauxusées peuvent représenter de 50 à 60 %du budget annue l d ’opéra t ion .L’enfouissement des boues dans dessites contrôlés représente la principalevo ie de d ispos i t ion au Québec .L’épandage agricole des boues est rare-ment retenu, car il est limité par lescontraintes climatiques locales. Quant à

la valorisation énergétique des boues,elle ne se limite qu’à quelques municipa-lités et industries, la faible quantité deméthane produite et récupérable ne jus-tifiant pas l’investissement dans la plu-part des cas.

Les hausses constantes des tarifs etdes limites inférieures de siccité exigéespour la disposition des boues sont princi-palement dues aux limites de capacité

des lieux d’enfouissement sanitaire exis-tants. De plus, les possibilités d’ouverturede nouveaux sites sont très restreintes,les contraintes environnementales étantde plus en plus nombreuses partout.

Cette pression a forcé l’industrie sani-taire à développer des stratégies et destechnologies permettant la diminutionsignificative des volumes de boues.

Longtemps la réduction des volumes deboues ne signifiait que la déshydratationde ces dernières par des moyens méca-niques, les principales méthodes étant lesfiltres à bandes presseuses, les filtres-presses et les centrifugeuses.

Or, depuis plusieurs années, de nom-breux chercheurs ont travaillé à dévelop-per des techniques visant à faciliter ladigestion des boues à tous les niveaux.

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François Séguining., M. Ing.Vice-président, [email protected]

E A U X U S É E S

Longtemps la réduction des volumes de bouesne signifiait que la déshydratation de cesdernières par des moyens mécaniques. . .

la production de boues ?POURQUOI NE PAS SIMPLEMENT RÉDUIRE

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L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 1 NO 3 AUTOMNE 2005

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La lyse des bouesLa lyse des boues est le nom

donné au phénomène d’éclatementdes cellules biologiques réduisant cesdernières en substrat facilement as-similable. Cette phase peut être intro-duite à plusieurs étapes d’une filièrede traitement. Pour en simplifier l’expli-cation, limitons-nous à l’application deces technologies au niveau du retourdes boues vers le bioréacteur d’un pro-cédé conventionnel par boues activées.

Plusieurs travaux ont permis la miseau point de technologies menant à unemeilleure biodégradation des boues defaçon thermique, chimique ou par prétrai-tement mécanique. Ce regroupement detechnologies est aussi appelé « tech-niques de désintégration des boues ».

Parmi les principales techniques,nous retrouvons les méthodes :

■ mécaniques :• L’homogénéisation à haute pres-

sion : la destruction des cellulesest produite par la cavitationgénérée lors de la libérationsoudaine de pression.

• L’homogénéisation par ultrasons :la production d’ultrasons pro-voque un effet de cavitation quifait éclater les cellules biolo-giques.

■ thermique :• L’augmentation de la tempé-

rature dans une plage de 40 à180 degrés Celsius accélèrecertaines réactions, changeantainsi la structure des solides biologiques.

■ chimiques :• L’ozonation : l’ozone ajouté sur le

retour des boues provoque undouble effet, la solubilisation pardésintégration et la minéralisa-tion par oxydation de la matièreorganique.

• Le peroxyde, pouvant être combi-né ou non à l’ozones possèdeauss i un pu issant pouvo i rd’oxydoréduction.

La désintégration des boues par ultrasons

La majorité des techniques énumé-rées ne sont pas récentes. Elles sontbiens connues et ont presque toutesfait l’objet de travaux de laboratoireslors de la formation des ingénieurs ettechniciens sanitaires. Par contre, l’ap-plication à grande échelle des travauxde laboratoire restait le principal han-dicap des divers procédés.

L’engouement pour les techniquesde désintégration des boues est pal-pable. En avril dernier, plus de 20 four-nisseurs de technologies liées au

domaine présentaient leurs différentssystèmes à la foire commerciale inter-nationale IFAT à Munich.

Dans le domaine de la destructiondes boues, nous assistons à unevague de développement de produitspour les méthodes mécaniques et plusprécisément par ultrasons.

Les deux principaux avantages destechnologies par ultrasons sont lescoûts abordables et la facilité d’inté-gration dans une chaîne de traitementexistante.

La désintégration, associée à lacavitation, se produit par concentrationet relâchement de tension sur lamatière par ultrasons. Les microbullesformées par ultrasons à très grandesvitesses, quelques millisecondes, pro-voquent des conditions d’implosionextrêmes, soit des pressions localesde plus de 500 bars et des tempéra-tures allant jusqu’à 5 500 Kelvin.

La lyse des boues par ultrasons per-met en plus de réduire significativementle volume des boues. Lorsqu’elle estutilisée sur le retour des boues décan-tées vers le bioréacteur, elle permet defaciliter la dénitrification en dirigeantune biomasse désintégrée facilementassimilable vers la zone anoxie.

Une combinaison intéressante

Parmi les différents scénarios étu-diés, la combinaison d’un bioréacteurà membranes (MBR) et d’une désin-tégration des boues par ultrasonss’avère très intéressante. Le contrôlesu r l ’ âge des b oues , pouvan tatteindre plus de 50 jours, et la forteconcentration en liqueur mixte, de 15à 20 g/l, qui caractérisent les MBRbonifiés d’un éclatement des cellulesbiologiques pour en faciliter la diges-tion, permettent de réduire le taux deproduction de solides biologiques àmoins de 0,20 kg SS / kg DBO5 élim.(20 %) pour le traitement d’uneffluent municipal.

Une approche différenteL’arrivée de technologies de destruc-

tion des boues applicables aux installa-tions municipales et industrielles permetd’examiner la problématique liée auxboues de façon différente.

La notion de réduction de volume endevient une de réduction de produc-tion. De fait, n’est-il pas beaucoup plusastucieux de réduire la production deboues plutôt que de travailler à déshy-drater au max imum d ’énormesvolumes produits par une même filièrede traitement ? Poser la question, c’esty répondre ! ■

P O U R Q U O I N E P A S S I M P L E M E N T R É D U I R E L A P R O D U C T I O N D E B O U E S ?

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et cetera

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Trois semaines seulement aprèsKatrina, l’ouragan Rita s’est amené avecson lot de perturbations. La premièreéconomie du monde a été de nouveau laproie de phénomènes cl imatiquesimpressionnants par leur ampleur et parleurs conséquences sur les populations,les habitations et les installations indus-trielles, notamment pétrolières.

Bien sûr, nous souhaitons tous que lesouragans à venir – car on ne peut les évi-ter – produisent le moins de dégâts pos-sible et que les plaies causées par cestempêtes soient moins profondes quecelles laissées par Katrina.

L’administration Bush a assuré avoirtout mis en œuvre avec les Étatsconcernés pour qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte, pour que l’aide fédéraleparvienne au plus vite et que la préventionfonctionne mieux qu’à la Nouvelle-Orléans. C’est effectivement ce que lesAméricains attendaient de la MaisonBlanche après les fautes et les mal-adresses commises lors du passage deKatrina.

Et à une préoccupation d’urgence,George Bush répond naturellement pardes mesures d’urgence.

Mais ces deux violents ouragansconsécutifs soulèvent des questions d’untout autre type auxquelles l’administrationaméricaine n’a toujours pas apporté deréponses satisfaisantes. Ces questionsportent sur son indifférence aux préoc-cupations sur le réchauffement de laplanète, sur son détachement à l’égarddes modifications climatiques et plusconcrètement sur son indifférence en cequi a trait au protocole de Kyoto.

À Washington, le principal argumentconsiste à répéter sans cesse qu’il n’y a

pas de lien scientifique entre le haussedes températures que nous subissons etl’accroissement des phénomènes clima-tiques extrêmes. S’il n’y a pas de liendirect, il y a au moins une corrélation.Sinon, comment expliquer que, au coursdes 30 dernières années, le rythmeannuel des ouragans de catégorie 4 ou 5,comparables à Katrina ou à Rita, soitpassé de 10 à 18 ?

Ce n’est pas parce que l’administrationBush a fait preuve d’un désintérêt com-plet pour toutes ces questions que lesAméricains, eux, ne s’en soucient pas.Plusieurs États ont pris des initiativespour réduire les émissions de gaz à effetde serre. Notre voisin immédiat, l’État duVermont, en est un exemple louable avecses études environnementales pour toutnouveau projet industriel. Les investis-seurs commencent à s’intéresser auxquestions de développement durable.Mais cela ne doit pas priver le premierconsommateur d’énergie de la planèted’un vrai débat sur son comportementrelativement à l’environnement.

Il faut souhaiter que c’est ce qui reste-ra du souffle de Katrina et de Rita unefois les tempêtes passées…

Des conséquences locales

Le passage de l’ouragan Katrina arévélé à l’ensemble du monde, et plusparticulièrement aux résidents du sud desÉtats-Unis, les limites des aménage-ments humains. Bien avant le passage del ’ouragan , le U .S . Army Corps ofEngineers avait caractérisé ses ouvrageset demandé des fonds additionnels pourles consolider, mais la gente politique deWashington n’avait pas cru bon d’affecterles ressources requises pour éviter lepire. Les résultats de cette décision, ouplutôt de cette absence de décision, nousont malheureusement tous affectés d’unefaçon ou d’une autre à la vue de la déso-lation des sinistrés.

L’intensité et la fréquence des intempé-ries impliquent des conséquences localesnon négligeables. Des pluies diluviennesplus fréquentes et d’intensité supérieureobligent nos dirigeants à faire preuve plusque jamais de prévoyance dans la gestionet dans la conception des infrastructuresurbaines. Les autorités locales se doiventmaintenant de parer aux pires scénariosdont la nature peut être l’auteure.

Dans un article publié dans le journalLa Tribune de Sherbrooke du 26 sep-tembre dernier, le journal iste LucLarochelle met en relief les résultatsd’une étude commandée par la Directionde l’expertise hydrique et de la gestiondes barrages publics, une division rele-vant du ministère du Développementdurable, de l’Environnement et des Parcs,sur les impacts d’une crue à récurrence1/10 000 ans sur la population vivant enbordure de la rivière St-François. Cetteétude permet de conclure que les bar-rages névralgiques retenant les plusimportants volumes d’eau, Jules-Allard(au lac Saint-François) et Aylmer (au lac

Aylmer), résisteraient à une crue d’unetelle sévérité. Cependant, deux ouvragesen amont de Sherbrooke seraient empor-tés, celui de Weedon, qui est la propriétéd’Hydro-Sherbrooke, et celui d’East-Angus, appartenant à Boralex. Les effetssur les infrastructures, bâtiments, routeset ponts y sont également évalués.

Les leçons à tirer de ces études etdes catastrophes de la Nouvel le-Orléans doivent animer les discussionsde nos dirigeants. On ne peut pas tou-jours s’en sauver. Les événements duSaguenay, il y a quelques années, et lesinondations vécues dans la région deQuébec en septembre n’en sont que deuxexemples pour le leur rappeler. ■

KATR INA, R ITA,

François Bédarding., M.B.A. président, Fontaine Internationalf ranco is .bedard@hfonta ine .com

E A U , T O U R D U M O N D E

deux ouvrages en amont de Sherbrookeseraient cependant emportés, celui deWeedon, qui est la propriété d’Hydro-Sherbrooke, et celui d’East-Angus, apparte-nant à Boralex

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Les entreprises étant invitées à soumission-ner sur des projets en appels d’offres publicsdoivent inévitablement envisager d’avoir recoursau cautionnement. Pour la grande majoritédes cas, deux types de cautionnements sontsimultanément émis au bénéfice des donneursd’ouvrages. Le premier, le cautionnementd’exécution, vise essentiellement à protéger lesfonds publics d’une éventuelle perte financièrequ’entraînerait le défaut de l’entrepreneurd’honorer ses engagements contractuels. Quantau deuxième type, soit le cautionnement degages et matériaux, son but est de protégerles créances des sous-traitants contre ledéfaut de paiement de l’entrepreneur aveclequel le propriétaire a directement conclu cecontrat. Historiquement, les compagnies decautionnement ont souscrit à l’émission de cescautionnements dans le cadre de projets pourlesquels le propriétaire a recours aux servicesd’ingénieurs responsables de la conception deplan et de devis, et procédait ainsi dans undeuxième temps au lancement d’appels d’offrespublics. Dans ce contexte, l’octroi des contratss’établissait généralement sur un principe élé-mentaire du plus bas soumissionnaire.

Or, depuis les dernières années, les donneursd’ouvrages cherchent à tirer avantage de l’avan-cement technologique en lançant des appelsd’offres dits design-build. Ce concept est ainsiapparu comme une option avantageuse pour lesdonneurs d’ouvrages qui obtiennent ainsi diffé-rentes alternatives au nom du propriétaire. À laréception des soumissions, on en évaluera lesavantages et les inconvénients. Dans ce contex-te, le choix de la proposition ne le sera plus sur laseule base du coût le moins élevé. Ainsi, lecaractère de performance du projet sera évaluéen fonction d’aspects beaucoup plus subjectifstout en imputant la responsabilité de la concep-tion à un débiteur principal plutôt qu’aux repré-sentants du propriétaire.

Les avantages indéniables pour les donneursd’ouvrages d’utiliser cette approche ne les libè-rent pas pour autant de leurs devoirs de gestion-naires de fonds publics. Encore faut-il que cesfonds publics soient protégés par une compa-gnie de cautionnement… Cette méthode dudesign-build ne limite plus la portée de l’engage-ment de la caution à ne veiller qu’à ce que lestravaux soient exécutés conformément à unesérie d’exigences dictées par les représentants

du propriétaire selon des plans et des devis(ingénieurs, architectes); le design-build lie éga-lement la caution à une obligation contractuellede performance au terme des travaux. Ainsi, lesouscripteur à une caution doit non seulementprendre en considération les éléments usuelstels que l’aspect financier, la capacité, l’expé-rience de ce type de projet pour l’entrepreneur,mais en plus déterminer ce à quoi il s’exposeadvenant l’incapacité de son entrepreneur àatteindre les objectifs techniques fixés par lepropriétaire. Cet aspect est donc difficilementquantifiable financièrement, techniquement ettemporellement. Dès lors, des questions tellesque les garanties d’exécution, les garantiesprolongées, les implications législatives environ-nementales, les conditions de sol, les pénalitésde livraison tardive ainsi que les erreurs et omis-sions dans de tels projets doivent être évaluées.Une telle démarche doit impliquer votre courtieren cautionnement afin de bien comprendre laportée du projet et de trouver des solutions per-mettant de diminuer les risques pour chacunedes parties. Un souscripteur de cautionnementverra ainsi à procéder à une évaluation minu-tieuse des équipes de conception, analysera lafaçon dont les équipements spécialisés reliésaux critères d’exécution sont achetés et par qui,déterminera comment le risque d’erreurs dans laconception du projet est couvert par une policed’assurance adéquate.

La principale différence entre le cautionne-ment d’exécution et le cautionnement de gageset matériaux est attribuable à la nature de l’en-gagement contractuel. La responsabilité ne se

limite désormais plus à terminer l’engagementpris par l’entrepreneur en défaut, là où il a cesséd’honorer ses obligations, tel que nous l’avons vudans l’introduction. De ce fait, elle s’étend davan-tage en une opération risquée de devoirreprendre l’ensemble des conditions de cecontrat, indépendamment de l’avancement destravaux. C’est ainsi que, puisqu’il est questiond’obligation de résultats, plusieurs compagniesde cautionnement n’ont pu poursuivre les tra-vaux déjà entrepris là ou l’entrepreneur en diffi-culté les a laissés. Pour des raisons d’erreurs deconception, d’incompatibilité de composantes oupour tout motif hors de contrôle, la compagniede cautionnement s’expose à des engagementsfinanciers hasardeux.

Puisque les projets de cette nature devien-nent de plus en plus fréquents, l’entrepriseintéressée à recourir à une caution doit priori-tairement planifier l’intervention de son courtier-cautionnement. Ce dernier, maîtrisant les subtilitésdu « marché » du cautionnement, représentevotre principal allié puisque son mandat est deconseiller l’entrepreneur sur les stratégies etl’approche à adopter afin que l’imputabilité duprojet ne repose plus exclusivement sur vosépaules ainsi que sur votre caution. ■

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A S S U R A N C E

Benoit PayetteFPAA, CimAssocié MP2B inc., entreprise en gestion de [email protected]

La principale différence entre le cautionnement d’exé-cution et le cautionnement de gages et matériaux estattribuable à la nature de l’engagement contractuel.

L’ENVIRONNEMENT DU CAUTIONNEMENT

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La Loi sur la santé et la sécurité au tra-vail1 ainsi que le Règlement sur la santé etla sécurité du travail2 prescrivent des obli-gations à tout employeur relativement àl’eau potable qu’il doit mettre à la disposi-tion des travailleurs pour consommationhumaine. La Loi oblige l’employeur à proté-ger la santé et à assurer la sécurité et l’in-tégrité physique du travailleur, notammenten lui fournissant de l’eau potable3.

Ainsi, une personne qui travaille dans unbureau ou dans une école est en droit derecevoir une quantité quotidienne de 55litres d’eau potable (incluant les eauxsanitaires). Il en va de même pour unepersonne travaillant dans une usine ouune manufacture, à moins que celle-ci aitaccès à une douche. Dans un tel cas,

cette personne à plutôt droit à une quanti-té quotidienne de 130 litres. Un travailleurtemporaire d’un campement aurait quant àlui droit à une quantité quotidienne de 55litres d’eau potable et cette quantité estmajorée à 190 litres s’il s’agit d’un tra-vailleur permanent.

L’eau potable mise à la disposition destravailleurs peut provenir soit d’un réseaud’aqueduc municipal, soit d’un réseaud’aqueduc privé exploité par un titulaire depermis, soit d’un ouvrage de captage sou-terrain exploité par l’employeur, soit debouteilles d’eau.

Lorsque l’eau potable mise à la disposi-tion des travailleurs provient du réseaud’aqueduc municipal ou d’un réseaud’aqueduc privé exploité par un titulaire depermis, sa qualité est assurée par la muni-cipalité ou par l’exploitant privé, lesquelsdoivent procéder aux analyses prescritespar le Règlement sur la qualité de l’eaupotable4.

Lorsque l’eau distribuée aux employésprovient plutôt d’un ouvrage de captaged’eau souterraine exploité par l’employeur,cet ouvrage doit être autorisé avant sonétablissement, sa reconstruction, sonagrandissement ou sa modification. Dansce cas, l’employeur doit s’assurer lui-mêmeque l’eau potable qu’il met à la dispositionde ses employés est conforme aux normesdu Règlement sur la qualité de l’eaupotable. Ce Règlement prescrit quellessont les analyses à effectuer, c’est-à-direles contrôles bactér iologiques, lescontrôles physico-chimiques incluant lessubstances organiques, les substancesinorganiques, la turbidité ainsi que lescontrôles de la désinfection. L’obligationd’effectuer ces contrôles ne s’appliquetoutefois qu’aux établissements d’ensei-gnement, aux établissements de détention,aux établissements de santé et de servicessociaux ainsi qu’aux établissements touris-tiques. Par contre, le Règlement sur lasanté et la sécurité au travail oblige toutétablissement, quel qu’il soit, à transmettre

L E J U R I D I Q U E EAU TRAVAILLE !Me Hélène Lauzonavocate en droit de l'environ-nementLavery, de [email protected]

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E A U T R A V A I L L E !

au ministre du Développement durable, del’Environnement et des Parcs, une fois parmois, le résultat d’une analyse bactériolo-gique sur un échantillon d’eau mise à la dis-position des travailleurs à des fins deconsommation.

Lorsque l’analyse d’un échantillondémontre que l’eau mise à la disposition del’employé ne respecte pas l’une des normesde qualité prescrites par le Règlement surla qualité de l’eau potable ou qu’ellecontient des bactéries coliformes totaux, lelaboratoire d’analyse doit en aviser immé-diatement l’employeur. S’il s’agit d’un cas decontravention à une norme de qualité, lelaboratoire doit aussi aviser le ministre duDéveloppement durable, de l’Environ-nement et des Parcs ainsi que le directeurde la santé publique de la région concer-née.

Selon qu’il s’agit d’un cas de contraven-tion à une norme de qualité ou de présencede bactéries coliformes fécaux, l’employeursera assujetti à diverses obligations relati-vement aux avis à transmettre auxemployés et aux autorités publiques, auxmesures à prendre pour corriger la situationet pour reprendre l’exploitation du système.

Lorsqu’un établissement met plutôt à ladisposition de ses employés de l’eauembouteillée, cette eau doit être confor-me aux exigences prescrites par leRèglement sur les eaux embouteillées 5.

Dans le but de respecter ses obliga-tions, l’employeur doit installer desappareils de distribution d’eau potabledestinée à la consommation des tra-vailleurs à raison d’un appareil pourchaque groupe de 75 travailleurs et d’unappareil additionnel par fraction de cenombre au-delà de 75 travailleurs. Notrecompréhension est qu’un appareil de dis-tribution additionnel sera requis à chaquetranche de 25 travailleurs au-delà de 75.Pour les établissements qui comptentmoins de 75 travailleurs, l’employeurdoit installer au moins un appareil dedistribution.

Des gobelets individuels à usageunique doivent être mis à la dispositiondes travailleurs, à moins qu’il s’agissed’appareils qui distribuent de l’eaupotable à l’aide d’une fontaine.

Ces appareils de distribution doiventêtre fabriqués de matériaux imper-

méables, être facilement nettoyables etgardés à l’abri de toute source de conta-mination. Tout système de distributiond’eau potable destinée à la consomma-tion des travailleurs doit être conçu etaménagé de façon à éviter toute possibi-lité de raccordement ou de contaminationà tout système de tuyauterie susceptiblede contenir de l’eau non potable. Toutrobinet d’eau non potable doit d’ailleursêtre identifié.

Notons que les douches oculaires ou lesdouches de secours que l’on retrouve unpeu partout sur le site d’une usine ou d’unemanufacture, afin de pouvoir rincer les yeuxd’un travailleur qui reçoit une substancedans un œil doivent aussi être alimentéespar un réseau d’eau potable.. ■

1 L.R.Q., c. S-2.1.2 R.R.Q., c. S-2.1, r. 19.01.3 Article 51 (4).4 R.R.Q., c. Q-2, r. 18.1.1.5 R.R.Q., c. P-29, r. 1.1.

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V O X P 0 P

Aucune municipalité n’est à l’abri d’une conta-mination, qu’elle soit bactériologique ou autre. Cequi est différent par contre si on se compare àWalkerton, c’est qu’avec la mise en place du nou-veau Règlement sur l’eau potable en juin 2001, lafalsification des résultats est rendue pratiquementnulle. Tous les résultats des tests de laboratoiresont transmis au ministère du Développementdurable, de l’Environnement et des Parcs aussitôtconnus et non uniquement à la municipalité.

De ce fait, si une contamination du réseau parla bactérie E. coli survient, le MDEP et le ministè-re de la Santé et des Services sociaux sont avi-sés. Des mesures sont alors mises en place pourcorriger la situation. La Ville avise la population aumoyen des différents médias tels que la radio, lesjournaux, etc.

Pour lever un avis d’ébullition, des tests sonteffectués pendant deux jours consécutifs; lesrésultats de l’ensemble des tests de laboratoiredoivent être négatifs.

On a beau avoir des prises d’échantillonnageet des normes sévères, il y a toujours le fait quedes contaminations de réseau peuvent survenirentre deux séries de tests. Et ça, il faut vivre avec(pour l’instant).

Yves Lanthier, Ville de Sainte-Thérèse

Malheureusement, nul n’est à l’abri de déver-sements accidentels et de l’incompétence humai-ne. Cependant, un contrôle efficace des risquesassociés à une telle tragédie est possible. En cesens, le Québec a fait des progrès importants parl’adoption de règlements, notamment ceux sur lecaptage des eaux souterraines et sur la qualitéde l’eau potable. Ces règlements obligent lesmunicipalités à protéger leurs sources d’approvi-sionnement, à assurer une désinfection efficace,à surveiller en continu la qualité de l’eau et à s’as-surer d’une formation adéquate du personneld’opération. Les travaux de mise aux normes desinfrastructures de traitement de l’eau nécessitentdes investissements majeurs immédiats. Ceux-cidevraient être prioritaires de la part de gouverne-ments et d’élus municipaux responsables. Lapopulation ne s’attend à rien de moins en cettematière.

Jean-François Bergeron, NORDIKeau, Joliette

Non, la population du Québec n’est pas à l’abrid’une tragédie du type de celle de Walkerton.Pas nécessairement dans les grandes installa-tions, mais dans celles de plus petite taille, dû aumanque de budget pour l’acquisition et/ou l’en-tretien des équipements (parfois désuets) et aumanque de formation du personnel. De plus, cer-tains dirigeants, ne voulant pas déplaire aux élusou à la population, vont omettre de donner un avis

d’ébullition préventif, car la contamination peutprovenir du réseau lors d’une réparation et non del’usine.

Roger Lajoie, Ville de Montréal, arrondissementLachine

Malgré les leçons tirées des épisodes vécuspar la municipalité de Walkerton en Ontario, ilexiste encore présentement au Québec et auCanada la possibilité de vivre une situation sem-blable.

En effet, beaucoup d’installations et de réseauxd’eau potable ne sont toujours pas mis à niveau,ne respectent pas les nouvelles normes ou biensont mal entretenus. C’est le cas, par exemple,de certaines petites municipalités, d’installationstouristiques, de réseaux privés ainsi que deréserves indiennes.

La compréhension quant à la gestion du risqueet la protection de la ressource n’est toujours pasadéquate, tant dans la population en généraleque dans les différents paliers de nos gouverne-ments.

J’aime à comparer un système de traitementd’eau à un avion : on n’attend pas d’en faire lamaintenance et la réparation une fois tombé…

Yves Basque, Traitements Intel’eau, Jonquière

Le gouvernement, lorsqu’il a créé le Règlementsur la qualité de l’eau potable, avait pour objectifd’éviter un Walkerton au Québec.

Ce règlement devait être en application aumois de juin 2001. Nous sommes en novembre2005 et je ne crois pas que l’article 44 du règle-ment ait été mis en application intégralement. Jepense aussi que la façon dont les accréditationsde compétences sont accordées diffère beau-coup trop de la première version du règlement quidisait qu’il fallait soit un DEP, soit un DEC pouropérer une usine de traitement d’eau potable.

Il en est de même pour la mise aux normes dutraitement et de la qualité dans plusieurs de nospetites municipalités.

Ma conclusion est donc que nous avons enco-re un bout de chemin à faire avant de pouvoir direque les risques d’un Walkerton sont minimisés.

Normand Arcouette, Mabarex, Montréal

La population québécoise est-elle à l’abri d’une tragédiedu type de celle de Walkerton ?

question

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La Classique de l’eauÀ la vue de ces images, force est de constater que ce tournoi porte bien son nom ! Le tournoi de golf annuel de John Meunier se tenait le 15 juillet dernier auClub de golf métropolitain de Montréal. Les plus longs cogneurs de chaque quatuor devaient s’exécuter sous une mitraille d’eau. Notre chroniqueur Christian« King Kong » Sauvageau aura finalement réussi un coup de départ à faire rêver bien des golfeurs.

C’est dans l’temps du jour de l’An…Saviez-vous que l’un de nos mets parmi les plus typiques et populaires dutemps des Fêtes était jadis composé de tourte ? En fait, la fameuse tour-tière québécoise, fleuron de notre gastronomie du terroir, était faite àbase de tourte. Les tourtes étaient évaluées de trois à cinq milliards à l’ar-rivée des premiers Européens en Amérique du Nord. L’oiseau le pluscommun du continent de l’époque a par contre vu sa population subir unebaisse dramatique jusqu’en 1914 où est mort le dernier spécimen, com-plétant ainsi l’extinction de l’espèce. Au rythme où nous polluons etdétruisons notre environnement et vu le sort que nous réservons auxespèces qui y habitent, peut-être devrions-nous savourer nos tourtièresdu temps des Fêtes cette année, car qui sait de quoi elles seront faitesdans le futur…

L’auteure et ex-prés idente deGreenpeace, Varda Burstyn, vient toutjuste de publier un roman écolo intituléH2O inc. Ce livre traite d’une réalité quiest déjà à nos portes et qui monopoliserasous peu les plus grandes réflexions desgouvernements canadiens et québécois.

Dans cette œuvre, les Américains, par lebiais d’un important consortium, décidenten catimini de s’installer au Lac-Saint-

Jean et d’y construire un pipeline et sesusines d’embouteillage afin d’importercette ressource qui leur fait défaut. Desluttes sans merci s’ensuivent entre lesécologistes et les promoteurs une foisleurs s t ratagèmes découver ts .Corruption, pot de vin, manipulationmédiatique et piratage informatique sontau menu de ce thriller qui a le mérite denous tenir en haleine du début à la fin.

Une histoire invraisemblable ? Il pourraitpeut-être au contraire s’agir d’une prémo-nition. Soyons vigilants.

H2O inc.

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Vous avez des nouvelles, des anec-

dotes ou des su je ts d ’ in térê t

à nous faire part ? Faites par

venir

le tout à [email protected]

Sources : Québec Science etl’équipe du magazine SOURCE.

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FORE !Le magazine SOURCE étaitinvité à participer au tournoiBernard St-Jean au profit del’harmonie musicale et duhockey mineur de Lachenaie.Les participants et les géné-reux commanditaires ontcontribué à amasser unesomme de 12 000 $ .Parions que les jeunes de Lachenaie en sont très heureux !Sur la photo, nous retrouvons monsieur Mario Quintin de laSAQ participant au tournoi. Qu’importe le pointage ou l’élé-gance de l’élan, tous ont profité du magnifique parcours deJoliette et de la température très clémente.

PLACE À LA FORMATION

Le 2 juin dernier, se tenait à Saint-Hyacinthe unejournée de formation sur les nouvelles technologiesmembranaires. Des experts en eau potable et eneau usée ont été invitésà venir s’entretenir avecM. Andrew Benedek,Ph.D., président fonda-teur de Zenon, et avecMme Diana Mourato,Ph.D., vice-présidenteAmérique de Zenon. Entout, plus de 120 per-sonnes ont eu la chan-ce de venir parfaireleurs connaissancestechniques sur cestechnologies.

Le 8 septembredernier, le superbeparcours de golfGlendale était l’hôte

de la première édition du tournoi de golfannuel de votre magazine SOURCE. Plusd’une centaine d’intervenants du domainede l’environnement s’y étaient donné rendez-vous. Tout était prévu pour que ce tournoien soit un des plus mémorables, en plusdes nombreux concours et prix de présen-ce. Toutefois, Dame Nature est venuecompliquer le bon déroulement en lais-sant couler rien de moins qu’un fleuve surla tête des joueurs incrédules. Les com-mentaires étaient unanimes : on n’avait

jamais vu autant d’eau s’abattre sur un ter-rain de golf ! Les organisateurs n’avaientaucun contrôle sur la température, maisils pouvaient par contre compter sur unemagnifique commandite de la SAQ afinde changer l’eau en vin ! La soirée s’estdéroulée rondement et les invités ont puen profiter pour faire du réseautage extrê-mement efficace. Tous se sont dits satis-faits et ont adoré leur expérience. Lesplaces risquent de s’envoler rapidementl’an prochain !

Le magazine SOURCE tient à remerciertous les commanditaires qui ont rendupossible cet événement.

Tournoi de golf annuel dumagazine SOURCE

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