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1 UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR Faculté des Lettres et Sciences Humaines Département de Géographie Mémoire de MASTER II en Aménagement du Territoire Décentralisation et Développement Local Présenté par : Mouhamed SECK Sous la direction de: Dr Amadou DIOP, Professeur à l’UCAD Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ville de Guédiawaye : un exemple de gouvernance locale participative ? Année académique 2013 2014

Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département de Géographie

Mémoire de MASTER II en

Aménagement du Territoire Décentralisation et Développement Local

Présenté par :

Mouhamed SECK

Sous la direction de:

Dr Amadou DIOP, Professeur à l’UCAD

Sujet : Le centre municipal de formation

professionnelle(CEMFOP) de la ville de Guédiawaye :

un exemple de gouvernance locale participative ?

Année académique 2013 2014

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Table des matières

Liste des sigles et acronymes ................................................................................................... 4

Avant Propos et Remerciement ............................................................................................. 5

INTRODUCTION GENERALE .................................................................... 7

CONTEXTE GENERAL ................................................................................... 7

PROBLEMATIQUE .......................................................................................... 9

JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE ....................................................... 10

DELIMITATION DU CHAMP D INVESTIGATION ................................... 11

OBJECTIFS ..................................................................................................... 11

PREMIERE PARTIE : CADRE OPERATOIRE ET

METHODOLOGIE ............................................................................................................. 13

CHAPITRE 1 : CADRE OPERATOIRE ....................................................................... 13

Gouvernance locale : un concept polysémique et complexe ......................................................... 13

Le principe de participation sans exclusive ................................................................................... 18

Chapitre2 : Approche méthodologique ........................................................................... 20

I. La recherche documentaire.................................................................................................... 20

II. Les enquêtes de terrain ........................................................................... 20

III. Analyse et traitement des données .......................................................... 21

IV. Difficultés ............................................................................................... 21

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA LOCALITE .. 23

I. Le cadre physique ...................................................................................... 23

A. Localisation ......................................................................................................................... 23

II. HISTORIQUE ........................................................................................ 25

A. Une première phase : fin des années 60................................................................................... 25

B. Une deuxième vague de déguerpis pendant les années 70....................................................... 26

C. Une troisième phase au début des années 80 ............................................................................ 27

III. LES RESSOURCES HUMAINES ......................................................... 28

A. Une évolution démographique spectaculaire ......................................................................... 28

B. les caractéristiques de la population : ............................................................................ 29

IV. CADRE ET QUALITE DE VIE ................................................................ 31

A. Typologie de l’habitat : ..................................................................................................... 31

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B. Typologie selon le niveau d’instruction :.......................................................................... 33

C. Cadre de vie et niveau d’équipement : ...................................................................................... 33

V. ECONOMIE ........................................................................................... 35

A. Une économie fortement dépendante .................................................................................. 35

B. Les activités urbaines : ...................................................................................................... 35

VI. LES INFRASTRUCTURES ...................................................................... 37

A. Les infrastructures routières : ........................................................................................... 37

B. L’assainissement : ............................................................................................................. 38

TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS ... 39

I. Le centre municipal de formation professionnelle .................................... 39

II. La participation des populations : un impératif pour la réussite du projet

42

III. L’offre de formation doit répondre à la fois aux besoins exprimés par les

jeunes et à la demande du marché pour maximiser l’employabilité des jeunes.

45

IV. Quelques pistes de solutions ................................................................... 47

CONCLUSION ................................................................................................ 48

Références bibliographiques ............................................................................ 50

Annexes ............................................................................................................................................. 52

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Liste des sigles et acronymes ADM : Agence de Développement Municipal

ANEJ : Agence Nationale pour l’Emploi des Jeunes

ATDDL : Aménagement du Territoire Décentralisation et Développement Local

BAD : Banque Africaine de Développement

BDL : Bureau de Développement Local

BM : Banque Mondiale

BNDE : Banque Nationale pour le Développement Economique

CA : Commune d’Arrondissement

CEM FOP : Centre Municipal de Formation Professionnelle

DPS : Direction de la Prévision et de la Statistique

FMI : Fonds Monétaire International

GAR : Gestion Axée sur les Résultats

HLM : Habitats à Loyer Modérés

NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

OCB : Organisation Communautaire de Base

OFEJBAN : Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue

ONG : Organisme Non Gouvernemental

PAC : Programme d’Appui aux Communes

PAPEJF : Projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi des Jeunes et des Femmes

PAS : Politiques d’Ajustement Structurel

PELT : Programme Eau Long Terme

PT : Parti des Travailleurs

SICAP : Société Immobilière du Cap Vert

SNDES : Stratégie Nationale de Développement Economique et Social

TER : Travail d’Etudes et de Recherches

UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar

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Avant Propos et Remerciement Ce TER (Travail d’Etudes et de Recherches) est intégré dans le programme du Master2

ATDDL (Aménagement du Territoire Décentralisation et Développement Local) de l’UCAD.

Il s’inscrit dans la thématique générale de la gouvernance locale. En effet le Sénégal connait

une longue tradition en matière de décentralisation. Deux grandes phases méritent d’être

retenues aux yeux de certains spécialistes : il s’agit de l’acte1 1972 avec la création des CR

(Communautés Rurales) et de 1996 avec la régionalisation. Aujourd’hui l’acte3 est entrain

d’être mis en œuvre par les autorités. Cette décentralisation constitue un transfert de

compétences des autorités étatiques vers les gouvernements locaux afin de régler les

problèmes au niveau où ils se posent et de rapprocher les gouvernants des gouvernés.

Ce présent travail traite des questions de gouvernance locale et de participation des

populations dans l’élaboration des politiques publiques à travers le CEMFOP (Centre de

Formation Professionnelle) de la ville de Guédiawaye. Il trouve son importance dans l’intérêt

que suscite aujourd’hui la territorialisation des politiques publiques ainsi que la pertinence des

échelles de gouvernance qui constituent l’un des trois (3) axes majeurs de l’acte3 de la

décentralisation au Sénégal. Il s’inscrit également dans le cadre de la prise en charge des

compétences transférées (9 domaines) dont la jeunesse, l’éducation et la formation

professionnelle. En sus, cette étude s’inscrit en droite ligne dans le cadre des objectifs du

master ATDDL qui constitue une référence en matière de décentralisation et de

développement local entre autres domaines. En outre, la collectivité locale de Guédiawaye

malgré un budget important (le troisième au Sénégal) reste confrontée à un taux de chômage

élevé, à une déperdition scolaire importante et à un fort taux de jeunesse de sa population.

Toutes ces raisons justifient l’intérêt de ce travail de recherche qui se veut d’analyser sous

l’angle de la gouvernance locale participative le CEMFOP. Ce TER constitue donc une sorte

d’évaluation in itinere (chemin faisant) du CEMFOP ; ce qui est un axe majeur pour la GAR

(Gestion Axée sur les Résultats).

Outre l’introduction générale qui permet de revenir sur le contexte général du sujet avant de

le problématiser et d’expliciter en détails les raisons qui le justifient, ce travail comporte trois

(3) parties.

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La première est composée de deux (2) chapitres qui auront pour but d’expliciter les concepts

clé et la méthodologie.

Dans la deuxième partie nous ferons la présentation de la zone d’étude.

La dernière partie sera consacrée à la présentation des résultats.

Toutefois, ce modeste travail ne saurait être accompli sans l’aide et le soutien de certaines

personnes. Ainsi, nos remerciements vont :

A l’endroit du Professeur Amadou DIOP qui a accepté de chapeauter ce travail malgré

son emploi du temps très chargé.

Aux étudiants du MASTER pour leur collaboration.

A Toute l’équipe de la Municipalité de GUEDIAWAYE particulièrement à Mme BA

Habibatou WANE pour sa disponibilité.

à Mr SECK, adjoint au maire pour ses éclaircissements.

et à Messieurs NIASSE et MBAYE respectivement directeur de la plateforme

municipale et responsable du CEMFOP pour la richesse de leurs informations.

A Awa DIANE pour la conception cartographique et les suggestions.

A toute ma famille particulièrement à Mme THIAW Fatou Kiné SECK pour son

soutien moral et affectif

Si quelqu’un trouve un quelconque mérite à ce travail qu’il sache que c’est grâce à ces

personnes précitées tandis que je serai le seul à me blâmer pour ses imperfections.

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INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE GENERAL

Depuis plus deux décennies, le rôle prépondérant de régulateurs joué par les États est

largement remis en cause : d’en haut par la mondialisation des échanges, de l’information et

des déséquilibres écologiques ; d’en bas par la montée des aspirations à plus d’autonomie

(Groupe de Vézelay, 1993)1. C’est dans ce sens que, plusieurs auteurs et organisations

internationales insistent sur le rôle crucial des collectivités locales et la participation du public

dans le processus du développement durable et dans les prises de décisions qui affectent

l’environnement et leur qualité de vie

En Afrique au sud du Sahara, les premières tentatives de régulation étatique et de construction

du développement économique et social initiées dès l’indépendance se sont traduites par des

échecs bouleversants ayant conduit à une série de réformes socio-économiques complexes.

Ainsi, le Sénégal, à l’instar de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, va subir les politiques

d’ajustement structurels (P.A.S) imposées par les bailleurs de fonds (FMI, Banque mondiale)

au début des années 1980. La mise en œuvre de ces politiques aura de graves conséquences

sur la situation économique du pays puisqu’elle a mis certaines populations dans des

conditions précaires, les obligeant à déployées d’autres stratégies de survie.

Parallèlement, l’Etat du Sénégal engage, sur le plan institutionnel et réglementaire des

réformes majeures que sont les actes 1 et 2 de la décentralisation respectivement en 1972 et

1996 afin de promouvoir le territoire comme cadre pertinent de développement. Cependant la

réalité sur le terrain a fini de montrer que les efforts importants consentis sur les plans

institutionnel, réglementaire et politique sont loin de se traduire en actes concrets. Cela est

d’autant vrai que les réformes n’ont pas permis de booster le développement socio-

économique, ni de faire émerger des régions fortes pouvant atténuer les disparités spatiales.

Pour palier à ces insuffisances l’acte3 de la décentralisation est entrain d’être élaboré par le

nouveau régime.

Les choix politico-économiques pris aussi bien au niveau national qu’international accordent

désormais plus de place à l’autogestion, l’autopromotion, aux initiatives endogènes et privés,

1 AYEVA T. 2003. Gouvernance locale et renforcement des capacités : quelques pistes de réflexion pour un

développement territorial durable des collectivités locales ; rapport de recherche CRDT (Centre de Recherche pour le Développement Territorial), Rimouski, 49p

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à la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques. Cependant, constatons

que malgré les invocations faites ça et là pour assurer une plus large participation des acteurs

sociaux à la gestion des intérêts publics, dans les faits, l’implication des populations dans

l’ensemble du processus de développement reste peu réel.

Comment parvenir à des choix sociaux et économiques éclairés et mieux partagés, qui

tiennent compte des opportunités économiques, des capacités des écosystèmes et des attentes

sociales de chacune des collectivités locales? Même s’il n’y a pas de réponse unique et

unanime à ces questions, le chapitre 28 d’Agenda 21 est, on ne peut plus, clair : « il faudrait

que toutes les collectivités locales instaurent un dialogue avec les habitants, les organisations

locales et les entreprises privées afin d’adopter un Programme d’action 21 à l’échelon de la

collectivité »

Pa conséquence, la participation du public est une stratégie centrale d’apprentissage collectif

visant à accroître les capacités de développement des communautés. Si cet objectif semble

simple, la méthode pour l’atteindre est à inventer : la gouvernance (Brodhag, 2002 : 48).

Comme processus de décision collectif se caractérisant par la participation, la transparence et

la responsabilité, la gouvernance locale encourage la négociation entre les différentes parties

intéressées. Dans son exercice, les collectivités territoriales, municipalités en tête, ont un rôle

fondamental à jouer. En outre, en gardant un rôle essentiel, les élus et les leaders locaux

doivent contribuer à animer la dynamique en s’appuyant sur des mécanismes permettant de

dégager des consensus ou des contrats collectifs sur des objectifs de développement territorial

durable retenus par l’ensemble de la communauté.

La ville de Guédiewaye (Sénégal) à travers son centre municipal de formation professionnelle

(CEMFOP) cherche à améliorer les conditions de vie des jeunes grâce à la formation et à

l’accompagnement pour leur insertion professionnelle. D’autres structures comme

l’OFEJBAN (Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue) mettent en place des stratégies

pour réduire le chômage élevé dans la banlieue dakaroise et particulièrement à Guédiawaye.

Le centre de formation devrait constituer un cadre de la promotion et de la consolidation de la

gouvernance locale participative et de prise en charge des compétences transférées.

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PROBLEMATIQUE

La gouvernance en Afrique exige des transformations, des attitudes et des aptitudes des

acteurs, pour que les processus de décision dans la gestion publique deviennent au fur et à

mesure l’affaire de tous et non plus des seules autorités publiques. Dans ces conditions, on

retrouve plusieurs formes d’action dont le renforcement du rôle de la société civile et des

collectivités locales dans le développement, le renforcement durable des capacités

(notamment le renforcement des capacités des femmes et des jeunes)

Constatons aussi que si le principe de gouvernance est désormais accepté par tous, aucun

consensus ne s’est encore dégagé sur le meilleur moyen de l’instituer dans toute l’Afrique. La

plupart des Etats concernés se sont plus ou moins récemment engagés les uns après les autres,

dans des processus de décentralisation politique, administrative et fiscale. Ce mouvement de

décentralisation s’explique par un besoin de rapprochement entre l’État et le citoyen, pour

mieux enraciner la démocratie locale et pouvoir lutter plus efficacement contre la pauvreté et

la promotion du développement d’une économie locale.

Au Sénégal, la gouvernance a connu des évolutions notables. D’abord, une évolution politique

et administrative, avec la décentralisation et le besoin de créer des collectivités locales

dirigées par des élus locaux. Ainsi, pour les administrateurs du pays, la gouvernance locale est

nécessaire au processus d’évolution national comme local, elle représente une politique qui

doit aller de l’avant et se bonifier avec l’expérience et le temps. Cette politique ne peut être

effective qu’avec une transparence des activités de l’Etat, la participation de tous les acteurs

sociaux à la prise de décisions et un esprit de citoyenneté nationale. Ce processus a été

développé à travers les réformes constitutionnelles et administratives de 2001.

En outre, l’Article 3 du code des collectivités locales stipule que : « Les collectivités locales

ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de

développement économique, éducatif, social et culture d'intérêt régional, communal ou

rural. »2

Elles associent en partenariat, le cas échéant, à la réalisation des projets de développement

économique, éducatif, social et culturel, les mouvements associatifs et les groupements à

caractère communautaire.

2 Code des collectivités locales du Sénégal 1997

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JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE

Cette étude trouve sa justification dans le rôle grandissant que connait aujourd’hui les

questions de gouvernance locales et de participation des populations dans les processus de

développement de leur milieu tant au niveau international que national. Sur le plan

international, depuis 1989, le budget participatif apparu à Porto Alegre au Brésil constitue un

exemple pour des centaines de pays dans tous les continents du monde. En 1988, le Parti des

travailleurs (PT) gagne les élections municipales de Porto Alegre, ville brésilienne d'un

million et demi d'habitants. Dans un contexte financier et politique difficile, la nouvelle

municipalité va alors inventer, à partir de 1989, une nouvelle façon de déterminer les priorités

budgétaires en associant les citoyens à leur définition : c’est le budget participatif. Les

habitants sont invités à se réunir par quartier pour définir ce qu'ils considèrent comme les

projets prioritaires à financer puis élisent des délégués qui siègent au Conseil du Budget

Participatif (réuni une fois par mois) pour finaliser la synthèse des propositions et négocier

avec l'administration municipale. L'expérience est un succès et les classes populaires se

mobilisent pour faire valoir leurs voix. La participation s'accroît d'année en année et de

nombreuses municipalités brésiliennes puis latino-américaines s'en inspirent. Le Budget

Participatif modèle « Porto Alegre » est un instrument de redistribution ainsi que, dans le

contexte latino-américain, de lutte contre le clientélisme et la corruption. À partir des années

2000, on assiste à ce qu'Yves Sintomer3 appelle « le retour des caravelles » : l'Europe s'inspire

elle aussi de ce nouvel outil de participation venu d'outre-Atlantique. Portugal, Pays-Bas,

Espagne, Italie, Allemagne, Finlande, Grande-Bretagne, Pologne, France...des collectivités de

toute l'Europe adaptent la méthode à leur contexte institutionnel afin d'assurer une meilleure

dépense des recettes fiscales et d'accompagner la modernisation des services publics. En

Afrique, le budget participatif attire depuis 2000 de plus en plus l’attention des

gouvernements, de la société civile et des organismes de développement international qui y

voient une plateforme novatrice permettant aux collectivités territoriales une meilleure prise

en charge des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) et aux citoyens de se

faire entendre dans l’élaboration des budgets et la gestion des ressources et services publics.

Sur le plan national, elle coïncide également avec la réforme phare de l’acte 3 de la

décentralisation qui veut une territorialisation des politiques publiques au Sénégal pour une

plus grande efficience de l’action des autorités décentralisées. Cette réforme s’articule autour

3 Source : http://fr.wikipédia.org: définition de la démocratie participative

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de trois axes dont l’un est intitulé : « échelle de gouvernance ». C’est donc dire que la

question de la gouvernance est plus que jamais au cœur de l’actualité.

En fin cette étude s’inscrit dans le cadre du curricula du Master ATDDL (Aménagement du

territoire Décentralisation et Développement Local) qui se veut une vitrine dans les questions

de la décentralisation en Afrique en général et au Sénégal en particulier mais aussi, elle

répond à un des piliers fondamentaux de la GAR (Gestion Axée sur les Résultats) en ce sens

qu’elle constitue une évaluation in itinere (chemin faisant) du CEMFOP.

Ainsi les questions se posent quand au rôle et la part que joue le centre de formation et

d’insertion de la ville de Guédiawaye. En d’autres termes est ce que la mise en place du CEM

FOP répond aux critères de la gouvernance participative ? Est-ce que les populations (jeunes)

ont été associées dans la mise en œuvre du projet et jusqu’à quel niveau ils ont été impliqués ?

Est-ce que le programme de formation répond aux besoins exprimés par les jeunes ?

Enfin existe des débouchées pour ces jeunes à la fin de leur formation ?

DELIMITATION DU CHAMP D INVESTIGATION

Le champ de l’étude peut être délimité dans le temps et dans l’espace. Elle intègre les

différents paramètres qui régissent le fonctionnement de l’espace étudié.

Dans le temps il s’agit de faire une analyse du rôle du centre de formation et d’insertion

avant, pendant et depuis sa création.

Dans l’espace l’échelle infra-locale est reconnue comme l’échelle pertinente pour

l’épanouissement d’une démocratie participative et l’on observe une quête d’efficacité par la

territorialisation des politiques publiques.

Cette étude comprend un objectif général scindé en des objectifs spécifiques.

OBJECTIFS

Notre TER se fixe comme objectif général d’analyser le niveau d’implication des jeunes ainsi

que l’adéquation de l’offre de formation par rapport à leur demande.

Objectifs spécifiques :

Analyser le degré d’implication des populations (les jeunes) concernées par le projet

Evaluer l’offre de formation par rapport aux besoins exprimés par les jeunes

Mesurer le taux d’insertion des jeunes après leur formation

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Pour atteindre ces objectifs, nous avons posé deux hypothèses.

H1 :l’implication des jeunes durant tout le long du processus est une nécessité pour garantir

une efficience des politiques publiques municipales

H2 :l’offre de formation doit répondre à la fois aux besoins exprimés par les jeunes et à la

demande du marché pour maximiser l’employabilité des jeunes (efficacité).

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PREMIERE PARTIE : CADRE OPERATOIRE ET APPROCHE

METHODOLOGIQUE

CHAPITRE 1 : CADRE OPERATOIRE

Le cadre opératoire correspond à l’analyse et à l’opérationnalisation des concepts. Les

concepts détiennent un intérêt particulier dans la mesure où ils contribuent à forger un langage

spécifique, une grammaire propre à la discipline permettant la compréhension des idées et

d'éviter les ambiguïtés et le flou qui entravent le progrès. Ces concepts permettent des

définitions claires qu'il s'agisse de concepts, de notions ou de simples termes utilisés. Chaque

mot cache tout un discours, des idées loin d'être univoques qu'il convient de fixer et de

préciser même en cas de différence ou de polysémie. Le concept est une représentation

mentale et abstraite, il est une reconstruction analytique du monde qui a un sens dans le cadre

d'une problématique. La géographie, s'est dotée d'un ensemble de concepts qui lui permettent

de comprendre et d'analyser le monde, le réel, l'espace et sa pratique. On retrouve dans ce

TER des concepts comme :

Gouvernance locale : un concept polysémique et complexe

La notion de gouvernance est à la fois complexe, polysémique, multidimensionnelle et

pluridisciplinaire. Selon le commissaire européen Louis MICHEL4, pour qualifier la

gouvernance de manière simple on peut la contenir dans l’idée de «juste Etat», c’est-à-dire un

Etat à la fois garant de la démocratie et des droits citoyens. Le développement, la réduction de

la pauvreté, la sécurité pour tous et la stabilité, dépendent, en effet, dans une très large

mesure, d’Etats capables de s’acquitter de leurs obligations publiques essentielles telles que,

assurer l’accès à la santé, à l’éducation, à la justice et à l’administration, promouvoir et

protéger les droits de la personne et des libertés fondamentales, ainsi que gérer les richesses

de manière responsable et impartiale, afin d’assurer leur redistribution équitable.

La définition de la gouvernance locale part de la notion de proximité qui met en relation les

gouvernants et les gouvernés mais surtout la capacité des derniers d’avoir un regard critique

sur le mode de gestion des premiers. Cette approche a conduit à une étroite inclusion de la

gouvernance locale dans les approches de développement durable.

4 Monsieur Louis MICHEL commissaire européen en charge des relations avec les pays Afrique, Caraïbes et

Pacifique (ACP) et de l’aide au développement et l’aide humanitaire.

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Les concepts de "gouvernance" et de "bonne gouvernance" sont difficiles à cerner en raison

du caractère fluctuant de leur contenu. La gouvernance locale apparaît comme étant un

concept multidimensionnel qui intègre à la fois les préoccupations d'ordre politique,

idéologique, économique, social, culturel et éthique. Sans qu'il soit besoin de s'appesantir sur

sa définition terminologique, il faut savoir qu'elle s'apprécie à l'analyse d'un certain nombre

d'éléments dont les principaux peuvent être regroupés en cinq

(5) catégories, à savoir:

la nature du régime politique et la manière dont l'autorité s'exerce dans la société;

La capacité des gouvernements et des administrations publiques à exercer leurs

fonctions de façon effective, efficace, efficiente si possible, ainsi que la qualité de

leurs prestations. Cette qualité est généralement appréciée à travers la conception, la

formulation, la mise en œuvre et l'évaluation des politiques et programmes ;

Les voies, moyens, mécanismes et processus à travers lesquels l'autorité de l'Etat

s'exerce dans tous les domaines au niveau local, ainsi que le degré d'implication et

de responsabilisation des citoyens;

la qualité de la gestion des affaires publiques, directement ou indirectement, ainsi

que celle des instruments de régulation et de leur mise en pratique;

la place et le rôle du secteur privé, de la société civile et des citoyens des deux sexes.

C'est donc, un concept englobant, fluide, dynamique. Outre la manière d'organiser l'exercice

de l'autorité comme signalé ci-dessus, ce sont les processus décisionnels, les interrelations

entre les différents partenaires, les mécanismes de négociations et de défense des divers

intérêts, les voies et moyens utilisés pour l'accomplissement du bien commun, ainsi que la

place et le rôle de la personne humaine dans tout le processus qui fournissent les indications

les plus significatives pour le qualifier.

Jacques Chevalier (2003)5 dans un article où il interroge le concept de gouvernance pense que

si la gouvernance locale a pu s’imposer actuellement c’est parce qu’elle apparaît comme une

méthode pour la transformation de l’architecture étatique. Ainsi, l’Etat pour mieux faire face

à la diversité des problèmes est obligé de se fragmenter pour être en adéquation avec les

besoins des acteurs sociaux de base, ce qui pose même le principe de proximité. C’est autour

de cette proximité d’ailleurs que se penche Damien Talbot (2006) qui questionne la

5 Cité par GAYE I.et al ; 2010. La gouvernance locale au Sénégal : effet de la proximité de l’élu au citoyen ;

article N°95, Afrobarometer, 25p.

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gouvernance locale en posant ses liens avec le développement durable. Se fondant sur le cas

de la France, il montre comment ces deux notions ont été parfois assimilées voir confondues

car renvoyant aux mêmes objectifs.

D’autres auteurs comme Olivier Paye (2005)6 montrent que la gouvernance dans ses

différentes déclinaisons à longtemps suscité une certaine méfiance de la part des chercheurs

en sciences sociales dans les pays francophones. Cette méfiance résulte du fait de son

caractère trop chargé découlant de son utilisation à outrance par les institutions de Brettons

Wood. Ainsi, Jacques Theys (2003)7 montrera en partant de l’historique de la gouvernance,

comment ce concept au départ très englobant et controversé est venu dans sa déclinaison

locale à s’imposer non pas comme une mode mais pour les tenants de la finance

internationale pour corriger les limites des politiques économiques qui ont longtemps fait

abstraction des interactions sociales locales qui déterminent la réussite de tout projet.

Ainsi, la gouvernance locale, comme combinaison de proximités, devient le vecteur d’une

cohérence singulière levant provisoirement et partiellement l’incertitude inhérente à toute

action collective par la réduction et non l’évacuation des conflits (Gilly et al. 2004)8.

Structurées par et pour la création et la mise en œuvre d’un projet commun, ces interactions

sont enchâssées dans des rapports de pouvoir puisque les ressources matérielles et cognitives

sont inégalement distribuées entre des acteurs économiques, politiques et sociaux aux intérêts

variés. L’enjeu est de mettre en place une coordination efficace dans un contexte de

multiplicité des sources d’autorité et de pouvoir (Juillet, et al. 2001)9.

De leur côté, prenant la mesure d’un retour au niveau local faisant plus de place aux citoyens

destinataires des initiatives publiques, de nombreux citoyens, le secteur privé ainsi que des

pans entiers de la société civile, réclament à l'envie, l'instauration rapide de la bonne

gouvernance, particulièrement locale. De l'avis de tous, celle-ci constitue un impératif

catégorique. Non seulement pour améliorer la compétitivité, mais aussi pour que les Etats en

développement, leurs peuples et leurs élus puissent gérer avec efficience le processus de

développement, instituer un environnement propice à la créativité individuelle et une

responsabilisation toujours croissante des citoyens, consolider la démocratie, stabiliser leurs

sociétés, prévenir ou gérer pacifiquement les conflits.

6 Cité par GAYE I.et al ; 2010. La gouvernance locale au Sénégal : effet de la proximité de l’élu au citoyen ;

article N°95, Afrobarometer, 25p. 7 Ibid.

8 Ibid.

9 Ibid.

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Même si elle comporte quelques nuances, et parfois des différences de degré en raison des

centres d'intérêt privilégiés dans chaque cas, leur analyse permet d'en déduire un certain

nombre d'éléments clés pouvant permettre de caractériser la gouvernance quelle soit locale ou

globale, de manière plus ou moins consensuelle.

Pour Catherine Baron (2003)10

parler de la gouvernance locale c’est certes poser la polysémie

du concept de gouvernance, mais c’est aussi rendre compte des imbrications entre le local et

le global avec l’émergence d’une nouvelle forme de société civile locale plus apte à

demander des comptes à ses mandataires mais surtout très influente sur le marché local. Ainsi

abondant dans le même sens, Claudette Lafaye (2000)11

en parlant de la gouvernance

montrera comment sa déclinaison locale a pu modifier les relations de pouvoir et introduire la

notion de démocratie participative.

Si l'on envisage le pouvoir comme une relation (Perroux, 1973)12

, il apparaît alors comme un

processus interactif se développant sur deux niveaux : au niveau institutionnel par les

représentations du statut social de chaque agent, comprises comme des repères dans la

coordination, et au niveau organisationnel par sa dimension stratégique.

La compréhension de la première dimension du pouvoir, nécessite d'intégrer le fait que les

acteurs n'émergent pas ex nihilo afin de se coordonner, mais qu'ils sont situés au sein

d'espaces de coordination à l'instar de la gouvernance, qui sont autant d'espaces de pouvoir.

Cette dimension institutionnelle du pouvoir s'inscrit dans une problématique de légitimité. En

effet, même si un acteur a le sentiment de subir ce pouvoir, le pouvoir n'existe que par le

consentement tacite ou explicite de celui-ci (Huisman et Ribes, 1994)13

, consentement qui

suppose que le pouvoir soit reconnu comme légitime.

En endogénéisant l’espace, la gouvernance locale autorise l’introduction de la proximité

géographique comme contrainte dans l’analyse. C’est donc dire avec Claudette Lafaye (2000)

que la gouvernance locale doit sa notoriété par sa capacité à appréhender les évolutions et les

transformations non seulement de l’action mais aussi des organisations des administrations

identifiées comme traversant une crise de légitimité. Partant, elle pense que si ce système de

gestion du pouvoir a pu s’imposer en Afrique, c’est parce qu’elle a permis la prise en compte

10

Ibid. 11

Ibid. 12

Ibid. 13

Ibid.

Page 17: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

17

du fort désir de démocratie des se populations mais surtout son caractère obligeant, fruit des

conditionnalités des bailleurs internationaux.

C’est alors pourquoi Francis Moreault (2004)14

pense que dans un contexte de mondialisation,

la gouvernance locale apparaît actuellement comme un moyen de contrôle et de participation

politique. Les critères de caractérisation de la gouvernance peuvent être regroupés en quatre

rubriques, suivant qu'ils participent à des sphères institutionnelle, politique, managériale ou

éthique. Il résulte de ces critères que la gouvernance locale est un processus

multidimensionnel, capable de promouvoir un environnement incitatif au bénéfice de

l'ensemble des partenaires. Elle peut aussi constituer une force décisive dans la légitimation

des projets de société, pour un réel succès des programmes de développement qui fondent leur

mise sur pied dans les pays en voie de développement.

La gouvernance locale, est donc le lieu où s'articulent au mieux démocratie et

développement. Les décentralisations menées jusqu'ici en Afrique n'ont pas toujours cette

préoccupation et se sont souvent limitées à l'aspect administratif et politique. C'est d'ailleurs

ce qui explique que de nombreux Etats se lancent dans la mise en place de plusieurs niveaux

de décentralisation dont le fonctionnement sera difficile. L'engouement observé pour la

décentralisation peut aussi refléter une défiance vis-à-vis de l'Etat central avec pour résultat de

fragiliser et les collectivités locales et l'Etat central et ses représentations locales. Les

crispations qui peuvent résulter de la confrontation au niveau local des pouvoirs traditionnels

et de ceux de l'Etat moderne, d'une part, et des élus locaux avec les représentants de l'Etat de

l'autre, mettent à l'ordre du jour la nécessité de conduire des médiations pour éviter les risques

de conflits ouverts préjudiciables à la construction de l'Etat de droit. La mise en place de telles

capacités de médiation doit être prise en compte dans les appuis aux processus de

décentralisation.

Au Sénégal, la réforme administrative de 1996 est marquée par l’approfondissement de la

démocratie locale avec l’émergence d’une bonne gouvernance locale, la libre administration

des collectivités locales et la promotion du développement local.

14

Ibid.

Page 18: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

18

Le principe de participation sans exclusive

Le cadre légal

Le principe de participation procède d’une approche politique de la démocratie. La

participation est en effet l’un des éléments qui déterminent la légitimité de l’action publique

ou, tout au moins, son processus de légitimation. Sa mise en œuvre part de la reconnaissance

de la valeur de chaque acteur de l’espace public en lui octroyant non seulement les possibilités

mais aussi les capacités nécessaires pour gérer les affaires publiques ou influer sur les

décisions publiques par des moyens politiques et juridiques.

Le droit de prendre part à la conduite des affaires publiques est reconnu par la Constitution ; il

proclame le droit pour tous les citoyens d’accéder à l’exercice du pouvoir à tous les niveaux,

sans discrimination et institue les collectivités locales comme le cadre institutionnel de la

participation. Le Code des collectivités locales met en œuvre cette volonté du constituant de

plusieurs manières.

En premier lieu, l’article 3, alinéa 2 dispose de façon express que les collectivités locales

doivent associer en partenariat les mouvements associatifs et les groupements à caractère

communautaire pour la réalisation des projets de développement économique, éducatif, social

et culturel.

En second lieu, selon l’alinéa 3 de la même disposition, « toute personne physique ou moral

peut faire au président du conseil régional, au maire et au président du conseil rural, toutes

propositions relatives à l’impulsion du développement économique et social de la collectivité

locale concernée et à l’amélioration du fonctionnement des institutions ».

Ensuite en matière de planification, l’élaboration des outils de planification locale est

subordonnée à un processus participatif : création d’une commission de planification dans

chaque collectivité avec implication des populations ; transmission des plans adoptés par les

assemblées délibérantes pour l’avis des comités économiques et sociaux régionaux formés de

personnes représentatives des groupes socio-économiques et culturels ; approbation par le

représentant de l’Etat.

De même en matière de santé, le décret n° 92-118 du 17 janvier 1992 fixant les obligations

particulières auxquelles sont soumis les comités de santé et portant statuts types desdits

Page 19: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

19

comités (JORS du 1er

février 1992, p. 77) réglemente la participation à l’effort de santé

publique comme « un processus par lequel les individus et les familles prennent en charge

leur santé comme celle de leur communauté depuis l’identification des besoins jusqu’à

l’évaluation des programmes ». Ces comités de santé où sont représentés les usagers sont

présents à tous les niveaux de l’organisation administrative de la santé (postes de santé au

niveau des communes et communautés rurales, districts sanitaires et hôpitaux).

Il faut enfin signaler que dans certains domaines, des textes particuliers organisent la

participation des citoyens lorsque l’intérêt général est en jeu (ex : le Code de l’environnement

impose des enquêtes publiques pour recueillir l’avis des citoyens avant de mettre en œuvre

certains projets).

In fine, on peut retenir que les populations doivent nécessairement être associées au projet ou

programme lié à leur territoire ce qui est nécessaire pour une plus grande efficience des

politiques publiques car comme le souligne Brunot Jean : « ce sont les populations pour

lesquelles le développement a été mis en œuvre qui sont les meilleurs juges ou experts de la

durabilité et que ce sont les ruraux qui peuvent nous dire si ce développement est soutenable,

viable et finalement approprié à leur mode de vie, leurs valeurs et leurs visions du monde. »15

15

AYEVA T. 2003.

Page 20: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

20

Chapitre2 : Approche méthodologique Pour bien mener ce TER nous avons adopté une méthodologie qui s’articule autour de trois

axes ; à savoir la recherche documentaire d’abord, ensuite les enquêtes de terrain et enfin

l’analyse et le traitement des données.

I. La recherche documentaire

C’est l’étape première de la recherche. Elle nous a permis de recueillir les informations

nécessaires à notre thématique de recherche de façon générale mais aussi celles qui

concernent notre zone d’études. Elle s’est déroulée au niveau de la bibliothèque universitaire,

du centre de documentation de la municipalité de Guédiewaye entre autre. La recherche en

ligne a également été faite. Ainsi les mémoires en ligne du master ATDDL sur Guédiewaye

ainsi que des articles publiés dans Google et autres moteurs de recherches ont été consultés.

Mais bien que ces documents nous aient été très utiles dans la compréhension et la

délimitation de notre sujet, ils ne répondent pas à toutes les questions notamment celles en

relations directes avec notre sujet d’étude. La plupart des documents mettent en relief les

problèmes d’aménagement, les niveaux de vie et autres problèmes mais la question de la

gouvernance locale et de la démocratie participative semblent être reléguées au second plan.

II. Les enquêtes de terrain

Plusieurs méthodes d’acquisitions de données ont été utilisées au cours de cette recherche.

D’abord des ISS (Interview Semi Structuré) ou entretiens ont été réalisés avec le personnel

des services intervenant de prés ou de loin à notre structure d’étude. Ceci nous a permis de

mieux distinguer les différents acteurs ainsi que le rôle de chacun d’eux.

Ensuite un questionnaire v e été administré aux populations locales bénéficiaires directes du

centre de formation et d’insertion c'est-à-dire les jeunes.

Le questionnaire a été réalisé grâce au logiciel Sphinx. La formule utilisée pour le calcul de

l’échantillon est celle de Bernoulli avec une marge d’erreur de 5%.

Formule (n) =

— ou n (représente la taille de l’échantillon à interroger) ; N

(la population mère) ; L (la largeur de la fourchette exprimant la marge d’erreur)

Page 21: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

21

Ensuite en fonction du poids démographique de chaque commune d’arrondissement par

rapport à la ville de Guédiewaye, on a redistribué l’échantillon. On a donc utilisé une méthode

non probabiliste au choix raisonné. Toutefois le pas de sondage n’a pas été appliqué car une

fois les sous échantillons déterminés, les individus ont été choisis au hasard dans les différents

sites. En outre l’aspect genre a également été pris en compte ; ce qui fait que le nombre total

de femmes interrogées est quasi égal à celui des hommes.

Au total on un échantillon de 155 individus répartis comme suite : Ndiarème Limamoulaye

(12) ; Médina Gounass (13) ; Sam Notaire (23) ; Wakhinane Nimzat(24) et Golf Sud(28) et

les 55 sont constitués par les jeunes ayant bénéficiez du projet. Ce second lot permet de

mesurer le niveau d’insertion par rapport aux différentes formations.

Les documents cartographiques sont réalisés grâce au logiciel Arc GIS et Adobe Illustrator.

III. Analyse et traitement des données

Cette étape, une des plus importantes, a consisté pour nous à une analyse du discours des

différents acteurs identifiés sur notre terrain d’étude. Elle s’articule autour de deux axes :

l’analyse des entretiens et le dépouillement des données de l’enquête de terrain. Ce travail

nous a permis d’organiser notre mémoire.

Les figures sont réalisées à partir du logiciel Sphinx qui permet de générer et de faire des

croisements de données pour les analyses.

Des photos ont également été prises pour illustrer certains propos notamment en ce qui

concerne le CEM FOP

IV. Difficultés

Quelques écueils ont jalonné ce travail de recherche : il s’agit notamment de la relative

ancienneté des données statistiques concernant notre zone d’étude et de l’obsolescence des

documents ; ce qui rend difficile le traitement de l’information. En plus il faut noter l’absence

de documents concernant surtout le centre municipal de formation professionnelle ; ce qui

rend difficile traitement des informations car les discours varient en fonction des

interlocuteurs. De même les données concernant les bénéficiaires du projet c'est-à-dire les

jeunes qui ont déjà subi leur formation en conduite ou en informatique ne sont pas disponibles

ce qui rend quasi impossible la vérification de la satisfaction des populations par rapport à

Page 22: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

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l’offre de formation. En effet malgré l’autorisation du directeur de la plateforme, le

responsable du centre refuse de communiquer ces informations pour des raisons juridiques

telle que la confidentialité des données. C’est une des raisons pour la quelle la question de

l’insertion n’a pas être traitée avec la plus grande rigueur scientifique. Pour l’administration

des questionnaires également la zone d’étude du fait de son étendu a nécessité a beaucoup de

temps.

Page 23: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

23

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA LOCALITE

I. Le cadre physique

A. Localisation

Carte1 : carte de localisation de Guédiawaye

La ville de Guédiewaye se situe au centre de la région métropolitaine de Dakar, assimilée à un

Finistère ouest- africain. Guédiewaye est limitée au Nord par l’Océan Atlantique, au Sud par

la Grande Niayes et la ville de Pikine, à l’Ouest par la route départementale 101 ou route de

Cambérène. Située à 13 Km de la ville de Dakar, la ville occupe une superficie de 14 km2 et

s’étend sur une longueur de 7,5 Km d’Est en Ouest et de 3,9 Km du Nord au Sud.

La ville fait partie de l’unité géomorphologique de la zone dunaire. La majeure partie de la

ville est constituée par des dunes continentales fixées (ogoliennes), orientées Nord- Est, Sud-

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Ouest, avec des sols ferrugineux non lessivés. Ces dunes coincent des dépressions inter

dunaires appelées « Niayes » aux sols hydromorphes à halomorphes partiellement argileux.

La nappe phréatique y affleure sur certaines parties ou se situe à de faibles profondeurs du

sol.

B. Climat, sol et végétation

Les conditions climatiques résultent de l’influence de plusieurs facteurs

géographiques et aérologiques. Guédiewaye se situe sur une zone de rencontre de trois masses

d’air :

L’Alizé maritime de direction nord nord-ouest, balayant toute la Grande

Côte, favorise un climat constamment humide, frais et froid avec des amplitudes

thermiques diurnes faibles.

L’Harmattan ou l’Alizé continental qui renforce la sécheresse, contribue à la

réduction des précipitations et de l’humidité atlantique.

La mousson soufflant de juillet en août marque le début de l’hivernage. Le littoral

bénéficie ainsi d’une humidité relativement élevée allant du minimum de 61% au

maximum de 91%, avec des températures variant de 29° C entre juin et juillet et 17°

C entre décembre et janvier. La zone a un climat tropical soudanien dont les

caractéristiques sont atténuées par les influences de l’océan et l’alizé maritime

qui lui confèrent une certaine spécificité d’où son appellation de climat « cap

verdien. »

La ville de Guédiawaye se situe sur une zone relativement plate et sablonneuse

caractérisée par la présence de quelques dunes et des cuvettes marécageuses propices aux

cultures maraîchères : les Niayes.

La ville de Guédiawaye du fait de sa petite superficie : une vingtaine de kilomètre- carrés sur

les 550 que couvre la région de Dakar, se trouve ainsi face à une absence de réserve foncière

ce qui a poussé les populations à s’installer dans ces cuvettes. L’implantation des populations

dans ces zones marécageuses n’est pas sans poser de problème aux autorités du fait des

inondations fréquentes de celles-ci.

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25

Quant à la végétation, elle est essentiellement composée de filaos ( Casuarina

equisetifolia) implantés le long du littoral en vue de fixer les dunes de sables.

La forte urbanisation qui caractérise le Sénégal avec un taux de 47,1% en 1999, n’a pas

épargné la ville de Guédiewaye qui va ainsi connaître de très fortes mutations depuis sa

création.

II. HISTORIQUE

L’histoire de la ville de Guédiewaye est fortement liée à celle de la ville de Pikine bien que

résultant de processus d’urbanisation qui ont commencé à des périodes différentes. Les

origines de la ville de Guédiewaye remonteraient à la fin des années soixante lorsque, suite

aux déguerpissements qui ont eu lieu dans la ville de Pikine, l’Etat décide d’y installer les

déguerpis des bidonvilles de Dakar. Ces déguerpissements, initiés par les autorités

coloniales en 1952 avec la création de Pikine qui accueille les premiers déguerpis, vont se

poursuivre après les indépendances lorsque l’Etat décide de déplacer les populations qui se

sont entassées à la périphérie de la Capitale vers les banlieues et notamment à Guédiewaye.

Mais « L’urbanisation en Afrique est moins marquée par la taille des villes que par la vitesse à

laquelle elles s’agrandissent, la croissance démographique, qui tourne autour des 4.5%

l’an, [3.9% entre 1976 et 1988, 2.5% en 1997 à Dakar, source ESP] étant

désormais davantage alimentée par l’accroissement naturel de la population que par l’exode

rural16

». Ainsi la création de Guédiewaye va se faire en trois phases distinctes qui ont débuté

pendant les années 60.

A. Une première phase : fin des années 60

A la fin des années 60, l’Etat décide d’installer, à 16 kilomètres du centre ville au nord-ouest

de la ville de Pikine, les populations des anciens bidonvilles dakarois sur les terres vierges de

ce qui fût appelé « Pikine Extension » et « Première Guédiewaye. » Ainsi en 1967, le premier

quartier : AÏNOUMANE voit le jour avec le plan de lotissement n° 391. Ce premier

plan va être suivi par six autres plans en 1968 avec 3105 parcelles. Ce fut la première phase

qui voit l’arrivée des déguerpis de Ouagou Niayes, Gibraltar 1 et 2, de CFA et de

Colobane. Ces déguerpissements avaient comme objectifs de donner une meilleure image de

la capitale avec le projet de construction des HLM (Habitats à Loyer Modérés) et des SICAP

(Sociétés Immobilières du Cap-Vert) mais aussi de mettre à terme à l’entassement

16

Agir aujourd’hui pour le 21 siècle, ENDA TM.

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26

des populations dans des quartiers insalubres propices au développement et à la propagation

des maladies. C’est dans ce sens que le Gouverneur de la Région du Cap-Vert de l’époque

s’adressait aux déguerpis en ces termes : « En vous faisant déguerpir, le Gouvernement a

non seulement voulu assurer la propreté de Dakar, mais aussi et surtout sauvegarder votre

dignité… qui ne pouvait s’accommoder plus longtemps de la malpropreté de ces

anciens quartiers (les Bidonvilles)17

. »

B. Une deuxième vague de déguerpis pendant les années 70

Les déguerpissements initiés par le Gouvernement pendant les années 60 vont

s’accentuer pendant les années 70.Les années 70 au Sénégal se caractérisent par un

certain nombre de problèmes économiques qui vont avoir de lourdes conséquences

sur la répartition spatiale des populations. En 1972, la sécheresse qui marque le pays

déstabilise complètement le monde rural, fortement dépendant des aléas climatiques, qui

occupait plus de 80% de la population active nationale dans un contexte de détérioration des

termes de l’échange.

En même temps, la libéralisation et l’ouverture du marché intérieur dans le cadre des

politiques d’ajustement structurel vont considérablement affaiblir les producteurs

qui ne peuvent faire face à la concurrence internationale. Ainsi le seul recours pour

ces couches sociales, notamment les plus jeunes, est l’exode vers la Capitale et surtout dans la

banlieue Pikine-Guédiawaye.

Pour pallier l’entassement de la population induit par cet exode massif de populations, mais

aussi favoriser l’accession à la propriété des classes moyennes, l’Etat lance d’autres

plans de lotissement qui donneront naissance aux quartiers de Limamoulaye en 1973, les

unités de 1 à 6 des Parcelles Assainies en 1975, de Fith Mith en 1976 et de Golf-Sud

Extension en 1979. Cette période voit aussi l’arrivée de la deuxième vague de déguerpis des

quartiers de Champs de Courses, Gibraltar, Nimzat, Wakhinane, Baye Gaïndé etc.sur des

quartiers qui vont avoir les même noms.

17

0 VERNIERE, M., 1977, Dakar et son double, Dagoudane Pikine- Volontarisme d’Etat et spontanéisme populaire dans l’urbanisation du tiers-monde, Bibliothèque nationale, p 210.

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27

Carte2 : les différentes vagues d’urbanisation de Guédiewaye

C. Une troisième phase au début des années 80

Enfin la troisième vague qui commence au début des années 80 va complètement

bouleverser l’organisation administrative. Les années 80 voient l’arrivée des

promoteurs immobiliers et des coopératives d’habitats qui, faisant suite à la politique

d’habitat de la Banque Mondiale qui finance le projet des Parcelles Assainies en 1975,

vont mettre en œuvre un ensemble de programmes de construction d’HLM et de cités le long

du littoral sur plusieurs kilomètres. Ainsi après une première phase test avec les HAMO le

long de la route des Niayes en 1980, les promoteurs immobiliers et les coopératives

d’habitats vont se lancer à la conquête du littoral. Ainsi vont successivement voir le jour les

cités Barry et Ly, Cité des Enseignants, SHS, cité Adama Diop entre 1984 et 1985, puis les

HAMO 4, 5 et 6 en 1986. Ce phénomène s’est accentué au cours des années 90 lorsque

certaines entreprises décident d’y loger leurs employés. Ainsi vont voir le jour les cités

SONEES, SENELEC, SOFRACO, DOUANES, COMICO, Cours Suprême, Présidence etc.

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28

Le projet de lotissement de 370 logements destinés aux agents municipaux devrait achever

l’occupation spatiale de la ville18

.

Parallèlement à cette agglomération régulière de déguerpis, s’est développé un

ensemble de quartiers irréguliers sur les anciens champs de culture. Ni lotis, ni aplanis, ces

quartiers ne disposent d’aucun équipement et sont même parfois sur des cuvettes inondables

posant ainsi d’énormes problèmes non seulement aux habitants mais aussi aux

autorités locales.

III. LES RESSOURCES HUMAINES

A. Une évolution démographique spectaculaire

La ville de Guédiawaye, initialement destinée à accueillir les déguerpis de la Capitale va

connaître une croissance démographique spectaculaire surtout pendant les années 70.

Ainsi en 1971, on estimait à prés de 7000 le nombre de parcelles loties entre Pikine ancien,

Pikine extension et Guédiawaye faisant ainsi passer la population de l’ensemble

Pikine Guédiawaye de 8000 habitants en 1955 à 55000 en 1964 et à 130000 habitants en 1971

.Mais, le développement de Guédiawaye va s’opérer au milieu des années 70 avec l’arrivée

de la deuxième vague de déguerpis mais aussi et surtout avec l’arrivée de nouveaux

acquéreurs au cours de cette décennie qui quittent la campagne à la recherche de conditions

meilleures. Ainsi la croissance de la population va être fulgurante et l’agglomération

Pikine-Guédiawaye passe de 420000 habitants en 1980 à 946414 habitants en 1996, devenant

ainsi le premier ensemble urbain du Sénégal devant Dakar.

La ville de Guédiawaye occupe une part importante de ces totaux. Ainsi, 42,3%

de la population de Pikine-Guédiawaye vivaient sur la commune de Guédiawaye ce qui

rendait nécessaire la réorganisation administrative à travers la décentralisation qui en fait le

quatrième département de la région de Dakar subdivisé en 5 communes d’arrondissement que

sont :

Ndiarème Limamoulaye comprenant 12% de la population de la Ville ;

Golf Sud, 28% de la population ;

18

Polyconsult, Audit urbain, financier et organisationnel de la ville de Guédiewaye, avril 1999.

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Sam Notaire, 23% de la population ;

Wakhinane Nimzat, 24% de la population ;

Médina Gounass, 13% de la population.

Tableau1 : évolution de la population de Guédiawaye

Année Pikine Guédiawaye Dont Guédiawaye

1950 0 Nd

1955 8000 Nd

1964 55000 Nd

1971 130000 Nd

1980 420000 Nd

1991 740000 Nd

1996 946414 Nd

2000 1150753 431254

2001 1206540 452168

nd : non déterminé. Cette période correspond au début de l’installation des déguerpis à

Guédiawaye

Source : DPS estimation de la population du Sénégal en 2001

En 2005 la population de près de 500.000 habitants. Cette dynamique du croît

démographique est attribuée aux effets combinés de l’exode rural et de la croissance naturelle

de la population.

Le croît démographique est si important, qu’actuellement, à l’exception de quelques poches,

tout le territoire communal est occupé.

B. les caractéristiques de la population :

Une des caractéristiques essentielles de la population est la jeunesse de celle-ci. En effet, la

composition par sexe est relativement équilibrée avec 51% de femmes pour 49%

d’hommes. Mais cette population est inégalement répartie sur le territoire de la ville. Ainsi

dans la zone planifiée, constitué de Cités et de HLM le long du littoral, la population est

majoritairement masculine avec prés de 57.7% de la population contre 49.9%

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dans les quartiers les plus pauvres. Cette prépondérance de la population masculine dans

les Cités s’explique par le fait que ces quartiers sont habités pour l’essentiel par des cadres

moyens et des fonctionnaires. Cette catégorie, majoritairement masculine, se caractérise par

une certaine stabilité.

La ville de Guédiewaye se caractérise, par ailleurs, par l’extrême jeunesse de sa population ;

plus de 65% de la population ont moins de 25 ans.

Bien que cette population soit, dans l’ensemble, relativement équilibrée, la répartition par âge

est loin de suivre la même tendance: 65% de la population ont moins de 25 ans d’où la

nécessité de mettre en place une bonne politique de jeunesse.

La ville de Guédiawaye comme bon nombre de villes d’accueil des migrants est de par sa

composition hétéroclite. On y retrouve ainsi toutes les ethnies du Sénégal avec

une prédominance des Wolofs qui représenteraient selon l’étude monographique de la ville

53% de la population suivis par les Pulaars 38%24. Cette population est d’ailleurs

inégalement répartie sur les différentes communes d’arrondissement qui composent le

département de Guédiawaye. Ainsi, selon l’Audit Urbain de la ville, si la densité moyenne de

la ville est de 266 habitants à l’hectare, on note de fortes disparités entre les

différentes Communes d’Arrondissement. La CA de Médina Gounass arrive en tête avec une

forte concentration de la population de l’ordre de 971 habitants à l’hectare contre seulement

135 à Golf Sud et 242 à Wakhinane Nimzat. Les CA de Ndiarème Limamoulaye et de Sam

Notaire se situent aussi au-dessus de la moyenne avec des densités respectives de 330 et 342

habitants à l’hectare.

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Carte3 : densité de la population par commune

IV. CADRE ET QUALITE DE VIE

La ville de Guédiawaye de par sa constitution et son histoire tisse des relations étroites avec la

Capitale. Le développement de la Capitale et la naissance de la ville sont fortement liés

d’autant plus que la dépendance de Guédiawaye vis-à-vis de Dakar en fait une ville

dortoir. Cette ville dortoir a ainsi accueilli non seulement les travailleurs du secteur informel

de la Capitale et les nouveaux citadins qui quittent la campagne à la recherche de meilleures

conditions mais aussi les classes moyennes à la recherche de la propriété individuelle. Son

histoire va être un élément décisif dans la constitution et la répartition de la population à

Guédiawaye.

A. Typologie de l’habitat :

La typologie de l’habitat à Guédiawaye est consécutive à son processus d’urbanisation. Ainsi

la ville de Guédiawaye se caractérise par trois types d’habitats :

L’habitat planifié type coopératives d’habitat : constitué par des logements

sociaux justement dénommés parce qu’il s’agit de d’assurer un logement à

certaines catégories de personnes qui représentent la base sociale de l’Etat. Ce type

d’habitat s’est développé le long du littoral et est promu par les coopératives d’habitat

et les promoteurs immobiliers. Ce type d’habitat s’est développé à partir de 1975 avec

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32

la construction des Parcelles Assainies qui donne le coup d’envoi de la conquête du

littoral.

L’habitat spontané régulier ou auto-construction : Ce sont des

lotissements juridiquement réguliers et reconnus conformes aux lois et

règlements. Zone de recasement des déguerpis des anciens bidonvilles dakarois,

elle se caractérise par l’auto-construction sur des terrains lotis, couvrant la presque

totalité du centre de la ville de Guédiawaye.

L’habitat spontané irrégulier : (quartiers précaires et spontanés) zone

d’installation des couches sociales les plus démunies, elle se caractérise par

une occupation anarchique et irrégulière du domaine national ou un titre foncier

privé sur des terrains dont la construction n’est pas autorisée notamment dans les

cuvettes et les zones inondables.

Carte4 : typologie de l’habitat

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33

B. Typologie selon le niveau d’instruction :

La ville de Guédiawaye comme bon nombre de villes du Sénégal est fortement handicapée

par une population analphabète. Ainsi selon les enquêtes de la Direction de la Prévision et

de la Statistique, prés de 42,2% de la population restent sans instruction. Mais il faut noter

certaines disparités entre les différentes zones. La typologie selon le niveau d’instruction

reprend les mêmes contours que la typologie de l’habitat.

La zone 1, domaine de l’habitat planifié arrive encore en tête avec un taux

d’alphabétisation qui tournerait autour de 80%. Ceci s’explique par le fait que cette zone est

habitée pour l’essentiel de cadres moyens et de fonctionnaires. Ainsi les quartiers de Golf

Nord, HLM Las Palmas, Golf Sud affichent des taux d’instruction les plus élevés

avec respectivement 91.3%, 82.7% et 73.8%.

Comme dans les précédentes typologies, la zone 2 arrive en seconde position avec des taux

qui tourneraient autour de 60%.

La zone 3 avec les quartiers les plus pauvres : Mbode, Bagdad, Léona, arrive en

dernière position avec une population majoritairement analphabète. Selon l’étude

monographique de la ville, le taux d’alphabétisation de cette zone tournerait autour de 50.1% ;

ce qui pourrait s’expliquer par l’importance de la population féminine qui est la classe la plus

touchée par l’analphabétisme mais aussi par le fait que ce quartier a accueilli

une part importante des « niveaux citadins » qui quittent la campagne à la recherche de

conditions meilleures.

C. Cadre de vie et niveau d’équipement :

La typologie de l’habitat, de même que le niveau de confort et d’équipement, est

fortement tributaire de celle des revenus des ménages. Ainsi, la zone 1, destinée à certaines

catégories de l’administration publique : Cité des Douanes, Cité des Impôts,

Cités Présidence, Cité Cours Suprême, Hamo, Cité des Enseignants ou encore à la classe

moyenne de certaines entreprises: Cité Sentenac, Cité SHS, Cité SONES, Cité SENELEC…

arrive en tête avec un revenu moyen qui tournerait autour de 173 528 francs CFA par mois

(soit 265 euros). Par contre la zone 2 domaine de l’auto-construction et aussi zone

d’accueil des déguerpis des bidonvilles dakarois arrive en seconde position avec des revenus

de l’ordre de 164 698 Francs par mois (251€), contre seulement 77 828 francs dans la

zone 3 (120€) constituée par l’habitat irrégulier19

. Cette inégalité des revenus entre les

19

Les données sont tirées du plan de développement local intégré de la ville de Guédiawaye de 1998

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différentes zones se dédouble d’une forte disparité du taux d’équipement et de confort des

ménages. Si en matière d’électrification environ 70% des besoins de la ville sont couverts, il

n’en est pas de même avec l’adduction d’eau. Ainsi en 1996, on dénombrait seulement 23000

abonnés à la SDE à Guédiawaye, 111 bornes fontaines mais aussi des puits

notamment dans les quartiers irréguliers. Mais il faut voir à travers ces taux brut de fortes

disparités entre les différentes zones.

Tableau2 : taux de branchement par zone

Eau Electricité Téléphone

Zone1 80% 88,75% 13,3%

Zone2 44,5% 62% 3,3%

Zone3 22,5% 22,5% 2,5%

Source : ces données sont tirées du PLD intégré de 3 communes d’arrondissement de

Guédiawaye, 1997

Au regard de ce tableau on ne peut qu’être frappé par la forte disparité qui caractérise la ville

de Guédiawaye. Comme dans les typologies précédentes, la zone 1 arrive en tête avec un taux

d’équipement en eau et en électricité supérieur à 80% en 1997, suivi de la zone 2 avec un

taux d’équipement relativement modeste de 62,5% pour l’électricité et 44,5% pour l’eau. La

zone 3 du fait de son irrégularité reste en marge dans tous les domaines car seul un ménage

sur quatre est équipé en eau et en électricité. Ce phénomène s’explique par le fait que les

autorités et les bailleurs de fonds plutôt favorables à une restructuration limitent

leurs interventions dans ces quartiers irréguliers.

Cependant, force est de reconnaître que des efforts de mise à niveau de ces services sont faits

avec l’éclairage des rues dans le cadre du PAC ( Programme d’Appui aux

Communes) signé avec l’Agence de Développement Municipal mais aussi du

PELT(Programme Eau Long Terme) ou encore du Programme d’assainissement des quartiers

Périurbains de Dakar en cours dans la ville de Guédiawaye

Mais pour des raisons multiples, ces données qui datent de 1997 n’ont pu être réactualisé

notamment du fait de la réticence des sociétés prestataires de ces services.

La ville de Guédiawaye se caractérise dans l’ensemble par une faiblesse du taux d’équipement

des ménages relative à la pauvreté qui caractérise ceux-ci. Cette pauvreté peut être mise en

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35

relation avec plusieurs facteurs notamment l’absence d’industrie, la faiblesse de la population

active et un fort taux de chômage.

V. ECONOMIE

A. Une économie fortement dépendante

La ville de Guédiawaye construite pour accueillir la base sociale de l’Etat est

destinée à jouer un rôle secondaire selon le Schéma d’Aménagement du Territoire de la

Région de Dakar. En effet l’historique de son urbanisation fait que celle-ci est fortement

dépendante de la ville de Dakar.

La jeunesse de sa population de la ville et le fort taux d’analphabétisme : 42,2% de la

population sont sans instruction26, se sont traduits au niveau économique par une faiblesse

de la population active. Celle-ci représenterait selon le Programme Local de

Développement Intégré environ 53% de la population totale. Mais force est de constater que

25% de cette population active est à la recherche d’un emploi alors que les 42%

travaillent à Dakar occasionnant ainsi d’importants flux migratoires entre les deux villes

d’où la nécessité de mettre en place des équipements et infrastructures notamment

de transports mais aussi économiques pour résorber le fort taux de chômage.

B. Les activités urbaines :

Comme la plupart des économies en développement, la ville de Guédiawaye se

caractérise par le binôme secteur formel/secteur informel.

1. Un secteur formel peu développé :

La ville de Guédiawaye, construite pour accueillir les déguerpis de la ville de Dakar mais

aussi les nouveaux urbains qui quittent la campagne à la recherche de

conditions meilleures, se caractérise par une absence d’industrie et de grandes

entreprises d’où son appellation de « ville dortoir ».

Ainsi le secteur de l’emploi salarial offre peu de possibilité. L’Etat, à travers ses

services déconcentrés et les entreprises publiques (SENELEC, SDE, SONATEL, la Caisse de

Sécurité Sociale, la LONASE etc.) sont les seuls employeurs. Les cadres ne représentent que

2% de la population active.20

20

Ville de Guédiawaye, Projet de ville de Guédiawaye, Forum des partenaires, septembre 1996.

Page 36: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

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2. Une prédominance du secteur informel :

L’absence d’industrie qui caractérise la ville de Guédiawaye s’est traduite par

une réorientation de la population active vers le secteur informel et ce d’autant plus que le

secteur maraîcher est de plus en plus confronté à un manque de terre du fait de l’avancée du

front d’urbanisation qui s’étend sur les zones initialement prévues pour la culture.

Le secteur informel difficilement quantifiable occuperait selon les enquêtes de la

Direction de la Prévision et de la Statistique plus de 25% de la population active.

Tableau3 : secteur d’activités

DESIGNATION TYPE D’ACTIVITES EMPLOIS

Agriculteurs Maraîchage dans les Niayes

et dans les bassins

fermés le long du littoral

Les emplois sont

non quantifiables

Commerce Vente de médicaments (dix

pharmacies)

Stations services

Vente détails demi-gros

05 marchés de ville

05 marchés de communes

d’arrondissement

Artisanat Artisanat d’art

Artisanat de services

214 cantines artisanat de

production (centre

Elisabeth Diouf)

Hôtellerie Hôtel de Cambérène

(hacienda)

Source : Polyconsult Ing, Audit urbain Organisationnel et financier de la ville de

Guédiawaye.

Les données sur le secteur informel sont difficilement quantifiables d’autant plus que bon

nombre de ces activités ne sont pas déclarées. Mais on estime que prés de 29%

de la population active sont des ouvriers, 19% de commerçants et 6% d’artisans.

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Le secteur informel, ultime recours face à la faiblesse de l’emploi salarial du fait de

l’absence d’industries et de grandes entreprises sur la ville de Guédiawaye, devrait constituer

un levier important en vue du développement de la ville de Guédiawaye.

VI. LES INFRASTRUCTURES

La ville de Guédiawaye, issue du front d’urbanisation de la ville de Dakar, s’est

développée beaucoup plus vite que l’avait prévu le Plan d’Aménagement de la Région de

Dakar de 1967 qui consacre la création de la ville. Ainsi elle se caractérise au

niveau infrastructures et équipements par un certain nombre de manquements d’où la

nécessité d’une mise à niveau de ces services.

A. Les infrastructures routières :

Un des handicaps de la ville de Guédiawaye est le manque de voirie. En effet, selon le

diagnostic urbain, la ville ne dispose que de 10,150 km de voiries classées ( Route des Niayes

et Route de Cambérène) et 30,400 km de voiries communales revêtues : artères principales,

axes secondaires, voies d’encadrement et voies intérieures tout compris.

L’essentiel du réseau est constitué de voiries non aménagées sablonneuses et souvent

inaccessibles. Mais sur les 30,400 km qui constituent la voirie communale, seul 14,650km

sont en bon état ce qui vaut à la ville le score médiocre. Cette insuffisance du réseau se

dédouble d’une inégale répartition de celui dans la

ville. Ainsi la moitié de la voirie se trouve dans la commune d’arrondissement (CA) de Golf

Sud avec prés de 14,400 km ; ce qui lui vaut son score correct, suive de la CA de Sam Notaire

(6,5 km) contre seulement 1,8 km pour Médina Gounass la CA la moins équipée. La CA de

Médina Gounass reste en marge de ces infrastructures du fait de son caractère irrégulier et de

son inaccessibilité. Il faut aussi noter le fait que la ville de Guédiawaye ne dispose pas de gare

routière d’où la prolifération de têtes de lignes qui occupent anarchiquement la voie publique.

La ville ne dispose en effet que de deux terminus de bus à Daroukhane et à Sam Notaire.

Ce phénomène se traduit par un enclavement de la ville qui ne dispose pas de voie la reliant

directement à Dakar où travaille 42,2% de la population active.

Cependant, dans le cadre de la deuxième phase du PAC (Programme d’Appui aux

Communes) signé avec l’ADM (Agence de Développement Municipal), la mise à niveau des

équipements y occupe une place importante notamment avec la réhabilitation

Page 38: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

38

voire la construction de routes surtout dans les CA de Sam-Notaire et de Ndiarème

Limamoulaye.

La mise à niveau des infrastructures constitue un élément fondamental dans le

développement de la ville du fait de ses relations de dépendance caractérisées par des forts

flux migratoires vers Dakar et Pikine.

Le projet de prolongement de la VDN (Voie de Dégagement du Nord) reliant Dakar à Saint

Louis devrait permettre de désenclaver la ville.

B. L’assainissement :

Un des problèmes les plus cruciaux auxquels la ville de Guédiawaye et l’Etat du

Sénégal doivent faire face c’est la question de l’assainissement et des ordures ménagères.

Le seul réseau d’assainissement disponible de la ville concerne les Parcelles Assainies et ne

couvre que 20% des besoins de ces quartiers. Pour combler ce manque, la seule alternative

pour les populations c’est la construction de puisards si les eaux usées ne sont directement

déversées dans les rues. Certaines ONG et associations comme l’AFVP

(Association Française des Volontaires du Progrès) assistent les populations dans la

construction de puisards notamment dans les quartiers défavorisés comme Angle Mousse.

La ville de Guédiawaye, du fait de l’importance de sa population est aussi confrontée à

l’enlèvement des ordures ménagères surtout dans les quartiers inaccessibles.

Depuis la dissolution de la Communauté Urbaine de Dakar, plusieurs solutions ont été

envisagées.

Aujourd’hui, bien que des efforts aient été faits avec la délégation de ces services à des

entreprises privées, force est de constater que le problème des ordures ménagères reste un des

défis que devraient relever les autorités locales.

L’absence de système de canalisation dans la ville pose avec acuité le problème

d’évacuation des eaux de pluies notamment dans les quartiers irréguliers situés

sur des cuvettes comme Médina Gounass et Darou Rahmane. Ces quartiers sont, pendant une

grande partie de l’année, inondés par les eaux de pluies entraînant ainsi le

déplacement des populations mais aussi la prolifération des maladies comme le paludisme.

Page 39: Sujet : Le centre municipal de formation professionnelle ... · ... Le centre municipal de formation professionnelle(CEMFOP) de la ... Office pour l’Emploi des Jeunes de la

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TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS

I. Le centre municipal de formation professionnelle

La création du centre de formation professionnelle de Guédiawaye émane des concertations

tenues par la commission jeunesse et emploi avec les jeunes. Guédiawaye est marquée par un

fort taux de déperdition scolaire, par une extrême jeunesse de sa population et par un fort taux

de chômage des jeunes. En effet, Le chômage reste un problème crucial au Sénégal en général

et particulièrement à Guédiawaye banlieue dakaroise. Plus de quatre personnes actives sur

dix sont en chômage (10,2%) ou en situation de sous emploi (32,0%)21

. Aussi, l’un des

principaux défis du pays est de situer la question de l’emploi au cœur des politiques

publiques pour assurer une relation plus étroite entre performances économiques et progrès

social.

Alors, pour palier à ce phénomène de sous emploi qui touche l’ensemble du pays et Dakar en

particulier à cause de l’exode rural, la municipalité de Guédiawaye à mis en place le centre de

formation professionnelle pour aider les jeunes à trouver un emploi in fine. Ainsi, une

plateforme regroupant la chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de la région de

Dakar, la chambre des métiers, le crédit municipal de Guédiawaye et le Bureau de

développement local fut créé à l’origine. Le rôle de la chambre de commerce était la

facilitation aux populations de la ville à l’accès aux documents administratifs comme le

registre de commerce, NINEA et autres grâce à un service de proximité car au paravent il

fallait aller jusqu’à la ville de Dakar ; ce qui décourageait beaucoup de gens. Le crédit

municipal a pour mission d’accorder des crédits aux populations ainsi qu’aux fonctionnaires

de la mairie grâce à une convention signée avec la mairie et dans la quelle le maire s’engage à

hauteur de trente (3O) millions de FCFA au financement du dit projet. C’est ainsi que des

« filets de marché » furent créés. Il s’agissait de financer les femmes dan les marchés et celle-

ci versait quotidiennement une somme jusqu'à remboursement total du prêt. Le BDL (Bureau

de Développement Local) vise les populations les plus démunies. L’ensemble du système

financier est géré par la banque CBAO : c’est la partie financière de la plateforme.

Le centre municipal de formation professionnelle vient alors intégrer cette plateforme de

services économiques de structure binaire : des services financiers et non financiers.

21

SNDES 2013- 2017

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40

Photo1 : BDL Bureau de Développement Local Photo2 : crédit municipal de Guédiawaye

Le CEM FOP constitue la structure non financière et se positionne comme interface entre la

mairie et les populations afin de donner « une âme » à la ville c'est-à-dire de développer

l’économie locale de Guédiawaye. Il faut aussi noter que si l’idée de créer ce centre a été

émise depuis longtemps (Commission Jeunesse et Emploi, 2004), il a fallu attendre l’élection

du Maire Cheikh Sarr pour le mettre en œuvre. Ce dernier fut le président de la commission

jeunesse et emploi au moment ou ce projet était mis en place. Ainsi, le centre municipal de

formation professionnelle se verra logé dans les enceintes de la mairie (cf. : photo) et géré par

un administrateur.

En effet, le CEM FOP fut construit en 2005 mais les locaux ne servaient que de réunions et de

manifestations. C’est en Novembre 2012 que Mr NIASSE, directeur de la plateforme décide

de démarrer les formations en informatique et en conduite. La chambre de commerce a

apporté les équipements informatiques.

L’objectif du CEM FOP est de dispenser des formations de qualités aux jeunes de la banlieue

à moindre cout à défaut de la gratuité. Les programmes en cours sont :

Former les jeunes en informatique (bureautique)

Doter chaque jeune de Guédiawaye un permis de conduire à travers le projet : « un

jeune, un permis de conduire ».

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41

Photo3 : CEM FOP Photo4 : auto école municipale

La formation en informatique dure cinq (5) mois et est sanctionnée par une attestation. Le

chargé de cours est un volontaire qui ne reçoit aucun paiement en dehors de ces frais de

transport (chaque bénéficiaire cotise entre 1000 et 2000FCFA/mois). Par contre le projet de

permis de conduite est financé à hauteur de cinq (5) millions de FCFA par la mairie en

collaboration avec l’auto école 2000. Chaque candidat apporte 44000FCFA. La première

session de formation a accueilli 450 personnes mais seulement 250 ont eu leur permis. Pour

leur insertion le projet « taxi urbain de Guédiawaye » est en cours avec l’appui du groupe

Espace auto pour acquérir des voitures à raison de 3 500 000FCFA l’unité. Ce projet devrait

permettre à la ville de moderniser son parking automobile très vétuste et de réorganiser le

transport urbain dans cette zone. Ces voitures devraient circuler à l’intérieur du territoire

communal. Pour l’heure 10 voitures sont prévues à cause de l’insuffisance des moyens

financiers.

Il faut cependant noter qu’une formation en savonnerie a été expérimentée et qu’il est prévu

de nouveaux locaux pour développer cette filière.

Le Synapse center forme des jeunes en agriculture plus particulièrement en matière de

semences et de transformations de produits.

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L’Etat souhaite également développer dans cette zone un programme dans les NTIC

(Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) avec le projet « Espaces

Numériques Universels » qui cible les zones rurales et les banlieues.

La chambre de commerce doit également délocaliser ces formations dans la ville de

Guédiawaye.

A cela il faut ajouter un financement d’un milliard de FCFA par la BNDE (Banque Nationale

pour le Développement Economique) aux jeunes porteurs de projet et du PAPEJF (Projet

d’Appui à la Promotion de l’Emploi des Jeunes et des Femmes) financé par la BAD (Banque

Africaine de Développement).

II. La participation des populations : un impératif pour la réussite du

projet

La gouvernance locale/ participative repose sur un pilier fondamental qui est la participation

des populations de base dans les projets ou programmes qui touchent leur territoire.

La démocratie participative donne au citoyen, à n'importe quel citoyen, une place centrale

dans le processus démocratique. Sans remettre en cause le savoir politique des élus ni les

connaissances des experts, cette nouvelle forme de partage du pouvoir nécessite en amont de

sa réalisation la reconnaissance d'une expertise citoyenne légitime. C'est là, pour Jacques

Rancière, « la puissance subversive toujours neuve et toujours menacée de l’idée

démocratique » : l'établissement d'un pouvoir fondé ni sur la naissance, ni sur l'argent, ni sur

le savoir. La reconnaissance du « pouvoir des n'importe qui », « pouvoir de ceux qui n'ont pas

plus de titre à gouverner qu'à être gouvernés ». Le scandale démocratique c'est le scandale de

la politique même, de l'égalité des hommes. Car il existe, au sein des démocraties, une peur

latente de « l'individu démocratique », jugé tantôt irrationnel, tantôt calculateur et égoïste.

Peur qui préfigure la prééminence de la légitimité des sachants, gouvernants ou experts, ainsi

que la contestation de la légitimité populaire, stigmatisée comme « populiste » lorsqu'elle

s'oppose à la logique élitiste dominante. Une vision sceptique du « savoir citoyen » prévaut

encore aujourd'hui, dans des termes souvent voisins de ceux utilisés par Joseph Schumpeter22

en 1940 :« Le citoyen typique tombe à un niveau inférieur de performance mentale dès qu'il

22

http://fr.wikipédia.org: définition de la démocratie participative

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entre dans le champ politique. Il argumente et analyse d'une façon qu'il reconnaîtrait

immédiatement comme infantile dans la sphère de ses intérêts réels. Il redevient primitif. Sa

pensée devient associative et affective »

À l'opposé de cette vision archaïque, Yves Sintomer23

constate l'existence de plusieurs «

savoirs » mobilisables parle citoyen. Le « savoir d'usage », par exemple, qui enrichit le savoir

technique des experts comme l'écrivait John

Dewey en 192724

: « C'est la personne qui porte la chaussure qui sait le mieux si elle fait mal

et où elle fait mal, même si le cordonnier est l'expert qui est le meilleur juge pour savoir

comment y remédier. [...] Une classe d'experts est inévitablement si éloignée de l'intérêt

commun qu'elle devient nécessairement une classe avec des intérêts particuliers et un savoir

privé – ce qui, sur des matières qui concernent la société, revient à un non-savoir ». Lors des

jurys d'assises, c'est une autre forme de savoir qui est reconnue au citoyen : le « bon sens », la

capacité de bien juger, sans passion, en présence de problèmes qui ne peuvent être résolus par

un raisonnement scientifique. Ce « bon sens», qui doit être rigoureusement distingué du «

sens commun », correspond à la formation d'une opinion éclairée, sur la base d'une

information suffisante, lors d'une délibération de qualité, et fonde en politique la notion même

de démocratie : la reconnaissance pour tous les citoyens d'une égale dignité de principe.

Dans cette présente étude la participation des populations (jeunes) reste très faible voire

inexistante. En effet seul 1% de l’échantillon affirme avoir participé à l’élaboration du projet.

Figure1 : taux de participation des jeunes aux études du projet

23

http://fr.wikipédia.org: définition de la démocratie participative 24

Ibid.

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44

Les raisons explicatives peuvent être nombreuses :

Accentuation des rapports de méfiance entre Elus et Populations.

Manque de culture démocratique des Elus,

Insuffisance d’information et de communication entre acteurs ; cela se justifie par le

fait que 7% seulement des personnes interrogées connaissent le centre de formation.

Figure2 : taux de connaissance du CEMFOP

La connaissance est au en corollaire avec la proximité de la résidence par rapport au centre

municipal de formation professionnelle. Ce dernier se trouvant dans la localité de Sam

Notaire.

Tableau4 : connaissance du CEMFOP par rapport aux CA

Lieu de résidence oui non total

Golf Sud 1 27 28

SAM Notaire 5 18 23

Wakhinane Nimzat 1 21 22

Médina Gounass 0 14 14

Ndiarème Limamoulaye 0 13 13

Dysfonctionnement des cadres de concertation.

Détournement d’objectifs,

Médiocrité dans la réalisation des actions de la collectivité

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Clientélisme politique et népotisme, intervention de la collectivité locale en deçà de la

qualité requise,

Délibérations du conseil municipal inadaptées et impertinentes

Manque de priorisation des actions de développement

. Gestion solitaire du pouvoir par les élus,

Les raisons susmentionnées figuraient déjà dans le rapport du forum communautaire en

2009 dans l’atelier 4 intitulé Gouvernance locale et dirigé par Mr Pape Démon SECK.

A cela il faut ajouter un déphasage entre les études de faisabilité et la réalisation du projet

(8ans entre 2004 et 2012). Il a fallu attendre la mise en place d’une nouvelle équipe

municipale pour enfin réaliser le projet car au moment de son élaboration l’actuel maire

Cheikh SARR par ailleurs réalisateur du projet était le président de la Commission

Jeunesse et emploi. Il a donc simplement appliqué les conclusions de cette étude sans pour

autant évaluer le contexte présent.

III. L’offre de formation doit répondre à la fois aux besoins exprimés par

les jeunes et à la demande du marché pour maximiser l’employabilité

des jeunes.

La création du CEMFOP (Centre Municipal de Formation Professionnelle) se justifie par

une déperdition scolaire très élevée à Guédiawaye ainsi qu’au chômage chronique des

jeunes. Par conséquent le CEMFOP devrait permettre, à travers ces formations en

informatique et en conduite, aux jeunes de pouvoir trouver un emploi. Toutefois le

constant reste inchangé car les efforts consentis par les autorités locales n’ont pas changé

la donne. Cette situation est due d’abord à la non association de certains acteurs clé dans

la phase de mise en œuvre du projet. En effet l’analyse des parties prenantes permet de

déceler les acteurs suivants : la Commission Jeunesse et Emploi de la ville de

Guédiawaye, le BLD (Bureau Local de Développement), le crédit municipal de

Guédiawaye, l’auto école 2000 ainsi que la Banque CBAO. Ainsi ni les organismes

d’appui technique comme l’AMD (Agence Municipale de Développement) ni les

employeurs entre autres acteurs ne sont associés à la mise en œuvre du projet ; ce qui fait

que l’offre de formation et en inadéquation avec la demande du marché. Cela se justifie

par le fait taux d’insertion des jeunes et le fait qu’aujourd’hui encore les responsables du

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46

centre de formation sont en négociation avec des sociétés pour trouver des taxis qu’il

faudra donner aux jeunes bénéficiaires du projet « un jeune, un permis de conduire ». En

effet seule une portion d’entre eux a pu trouver un travail de chauffeur et comme le

souligne Mr MBAYE responsable du CEM FOP, plus de 75% des jeunes formés en

conduite n’ont pas trouvé un emploi. C’est la raison pour la quelle on cherche à acquérir

des taxis pour eux et ils vont ensuite payer par tranche (entretien). Ces propos se justifient

également par le fait que sur l’ensemble des personnes interrogées, ceux qui ont subi les

formations mêmes si elles ne sont pas nombreuses, seule la formation en conduite a pu

générer des emplois jusqu’ici

Tableau 5: rapport des bénéficiaires de formation et de l’insertion

En ce qui concerne la formation en informatique aussi le constant est le même. La

bureautique constitue en quelque sorte des prés requis pour l’informatique et cette formation

est synonyme d’une initiation à l’informatique ; ce qui fait que l’attestation délivrée à la fin

n’a pas une grande valeur aux yeux des employeurs comme ont eu à le souligner certains

enquêtés qui l’ont subie. De plus pour la majeure partie des personnes interrogées, ces deux

formations ne constituent que des outils de travail. Par exemple pour les élèves et étudiants

avoir le permis de conduire ne veut pas dire qu’on va être chauffeur et la majeure partie des

personnes interrogées sont soit des élèves / étudiants soit des fonctionnaires et que plus de la

moitié des personnes interrogées sont instruites comme on peut le voir sur les tableaux qui

suivent.

Tableau6 : répartition de personnes interrogées par secteur d’activités

Secteur nombre

Etudiant /élève 37

Secteur formel 19

Secteur informel 28

Sans emploi 16

Total 100

Avez vous beneficiez de leur formation

insertion

Non réponse

1oui

2non

TOTAL

1oui 2non TOTAL

0 94 94

3 0 3

3 0 3

6 94 100

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Tableau 7 : taux d’instruction

L’ensemble de ces facteurs se conjuguent pour montrer l’inadéquation de l’offre de formation

par rapport à la demande du marché ainsi qu’une mauvaise étude de projet tenant du fait que

l’ensemble des parties prenantes ne sont pas prises en compte.

A cela s’ajoute le fait de la non représentativité des différentes catégories socio

professionnelles et la non prise en compte de leurs diversités. En effet on ne peut pas

dispenser la même formation pour des élèves, des étudiants, des analphabètes etc.…La

communication est aussi une des causes des difficultés du CEM FOP car plus de la majorité

des personnes interrogées ne connaissent pas son inexistence (seul 7/100), ce qui justifie

l’inappropriation du projet par les jeunes.

Aujourd’hui encore des doutes subsistes quand aux mesures prises. Est-ce que le fait de doter

les jeunes de taxi permettra de résoudre le sous emploi ? Est ce que les taxis sont une solution

appropriées en tenant compte des difficultés liées à la mobilité et au niveau de vie des

populations de la banlieue ?

Chacune de ces questions méritent encore une étude sérieuse de la part des dirigeants du

CEMFOP.

IV. Quelques pistes de solutions

D’emblée rappelons que cette étude n’a pas pour but de trouver des solutions adéquates

aux difficultés que rencontrent le CEM FOP de la ville de Guédiawaye. Toutefois elle

peut servir d’aiguillon dans cette perspective. En d’autres termes, elle pourrait permettre

aux autorités de revoir leurs politiques afin de rendre plus efficaces voire efficientes les

politiques publiques locales.

En fonction des problèmes soulevés, plusieurs solutions sont envisageables :

Etes vous instruits

1oui

2non

TOTAL OBS.

Nb. cit. Fréq.

83 83,0%

17 17,0%

100 100%

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Renforcer les capacités techniques des élus locaux en matière de gouvernance et

de planification surtout

Faire de l’implication des populations de la base (OCB, Association de Jeunes

etc.) une règle d’or dans les politiques publiques qui touchent de prés ou de loin à

leur terroir. Cela peut se faire par le budget participatif, par la mise en place de

conseils e quartiers entre autres. Toutefois cela suppose une bonne qualité des

ressources humaines du territoire.

Lutter contre le clientélisme politique en renforçant les mesures de contrôle de

l’action des gouvernants par les gouvernés.

Assurer la bonne circulation des informations ainsi que le Feed-back entre les

différents niveaux

Renforcer les capacités financières du CEMFOP

Développer des formations de qualité ainsi que d’autres filières répondant aux

besoins des employeurs locaux ainsi qu’à la demande de manière générale.

Motiver davantage les formateurs en leur allouant un salaire convenable

Accompagnement de l’Etat

CONCLUSION

Au terme de ce travail, il apparait que le CEM FOP a été conçu pour renforcer les capacités

des jeunes gratuitement ou à moindre coût. Il cherche également à faciliter l’insertion des

jeunes de Guédiawaye ; banlieue dakaroise en impulsant un développement local. Toutefois,

l’atteinte de ces objectifs se heurte à des difficultés importantes relatives à sa mise en place et

à son fonctionnement. Ces difficultés se traduisent par des résultats en deçà des attentes des

populations et des autorités locales elles mêmes. C’est pour quoi il est nécessaire de consentir

des efforts de la part des différents acteurs pour que le centre puisse atteindre sa vitesse de

croisière. Cela passe nécessairement par une meilleure intégration des jeunes dans tout le

processus de mise en place des projets qui touchent leur territoire pour son appropriation ;

cela passe également par la mise en place d’une bonne stratégie de communication pour

informer l’ensemble des acteurs à temps. De même les autorités locales ainsi que le

gouvernement doivent accompagner les initiatives locales en dotant le CEMFOP de moyens

suffisants. C’est donc dire que les responsables du centre de formation ont encore du pain sur

la planche car les attentes sont nombreuses et les moyens insuffisants car comme le dit Mr

NIASSE’ directeur de la plateforme municipale : « nous n’avons pas atteints notre vitesse de

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croisière et nous sommes conscients qu’il y’a un vrai problème au niveau de la

communication. De plus la mairie ne nous accorde pas de subvention pour qu’on puisse payer

le formateur ». Cet aveu de faiblesse vint confirmer les conclusions de cette étude. Toutefois

l’on peut se poser la question à savoir s’il n’est pas temps que les ressources locales ne

doivent pas être exploitées davantage ? De même face à l’engouement que connait la lutte, est

ce qu’il n’est pas temps de l’exploiter afin de favoriser une identité territoriale forte ainsi que

la compétitivité de la ville de Guédiawaye ? Toutes ces questions seront probablement traitées

dans le cadre d’une thèse éventuelle.

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mémoire de master1 département de Géographie et Aménagement, Université Toulouse le

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Guédiawaye, mémoire de Master2 ATDDL géographie, UCAD, Sénégal, 83p.

NIANG A.K.M. 2010 . Usage des technologies de l’information et de la communication par

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Réglementation

Décret n° 1992-118 fixant les obligations particulières auxquelles sont soumis les comités de

santé et portant statuts types desdits comités, J.O.R.S. du 1er

-02-1992, p. 77

Loi n° 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des Collectivités locales

Site web :

www.gouv.sn www.mémoireoneline.com

http://fr.wikipédia.org: définition de la démocratie participative

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Annexes

Liste des cartes

Carte1 : localisation de Guédiawaye

Carte2 : les différentes vagues d’urbanisation de Guédiawaye

Carte3 : densité de la population par commune

Carte4 : typologie de l’habitat

Liste de figures

Figure1 : taux de participation des jeunes aux études du projet

Figure2 : taux de connaissance du CEMFOP

Liste des tableaux

Tableau1 : évolution de la population de Pikine /Guédiawaye depuis sa création

Tableau2 : taux de branchement par zone

Tableau3 : secteur d’activités

Tableau4 : connaissance du CEMFOP par rapport au CA

Tableau 5: rapport des bénéficiaires de formation et de l’insertion

Tableau6 : répartition de personnes interrogées par secteur d’activités

Tableau 7 : taux d’instruction

Liste des photos

Photo1 : BDL Bureau de Développement Local

Photo2 : crédit municipal de Guédiawaye

Photo3 : CEMFOP

Photo4 : auto école municipale

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