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Sur les dquations diffdrentielles lindaires non homog nes, coefficients constants Par CHARLES BLANC, Lausanne L'intdgration d'une dquation diffdrentielle lindaire, h coefficients cons- tants et avec second membre d N U d ~v-1 U DU -= dtZr -~ a I -~t~.21 -~, . -~ as, U =-- F(t) (1) se ram~ne, grs s la mdthode de la variation des constantes, s la rdso- lution d'une dquation algdbrique et s des quadratures. Mais on peut procdder d'une autre mani~re. Si toutes les intdgrales de l'dquation sans second membre D U = 0 (2) tendent vers zdro pour t-+ q- cr il paralt w'aisemblable qu'une intd- grale de l'dquation (1) ne ddpendra, pour t assez grand, que de la valour de F (t) pour cette valour et pour les valeurs prises par F (t) aux instants immddiatement prdc~dents. On pout donc esp~rer donner une intdgrale de (1) sous la forme d'une sdrie off figureront los valeurs de F (t) et de ses ddrivdes. C'est ce qu'ont far en particulier MM. J. R. Carson et T. C. Fry dans un mdmoire consacrd ~ l'~tude de la modulation de frdquencel): toutefois, pour dtablir en toute rigueur la validitd du ddveloppement en sdrie, il faut faire sur F (t) une premiere hypoth~se tr~s restrictive: F (t) dolt ~tre analytique pour toute valour rdelle de t. Le but de ce travail est de donner une expression des intdgrales valable dans des cas beaucoup plus gdndraux, tels ceux par exemple qui se pr6- sentent dans les applications. I1 ne s'agira tout d'abord plus de sdries, mais de ddveloppements limitds, avec un reste auquel il est facile de donner une forme analogue au reste de Lagrange. On se bornera ici au cas d'une seule dquation: il est ais6 de gdndraliser aux syst~mes diff6rentiels. Avant de passer au probl~me proprement dit, il convient d'dtablir une gdndralisation, assez dldmentaire, de la formule de Taylor. 1) j. R. Carson et T. C. Fry, Variable frequency electric circuit theory with application to the theory of frequency-modulation. Bell System Technical Journal 16 (1937), p. 513--540. 61

Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

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Page 1: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

Sur les dquations diffdrentielles lindaires non homog nes, coefficients constants

Par CHARLES BLANC, Lausanne

L'intdgration d 'une dquation diffdrentielle lindaire, h coefficients cons- t an t s et avec second membre

d N U d ~v-1 U DU -= dtZr -~ a I -~ t~ .21 - ~ , . �9 -~ as, U =-- F(t) (1)

se ram~ne, grs s la mdthode de la var ia t ion des constantes, s la rdso- lut ion d 'une dquation algdbrique et s des quadratures. Mais on peut procdder d 'une autre mani~re. Si toutes les intdgrales de l 'dquat ion sans second membre

D U = 0 (2)

t endent vers zdro pour t -+ q- cr il paral t w'aisemblable qu 'une intd- grale de l 'dquat ion (1) ne ddpendra, pour t assez grand, que de la valour de F (t) pour cet te valour et pour les valeurs prises par F (t) aux ins tants immddia tement prdc~dents. On pout donc esp~rer donner une intdgrale de (1) sous la forme d 'une sdrie off figureront los valeurs de F (t) et de ses ddrivdes. C'est ce qu 'ont f a r en part iculier MM. J. R. Carson et T. C. Fry dans un mdmoire consacrd ~ l '~tude de la modulat ion de frdquencel): toutefois, pour dtablir en toute rigueur la validitd du ddveloppement en sdrie, il faut faire sur F (t) une premiere hypoth~se tr~s restr ict ive: F (t) dolt ~tre analy t ique pour tou te valour rdelle de t.

Le bu t de ce t ravai l est de donner une expression des intdgrales valable dans des cas beaucoup plus gdndraux, tels ceux par exemple qui se pr6- sentent dans les applications. I1 ne s 'agira tou t d ' abord plus de sdries, mais de ddveloppements limitds, avec un reste auquel il est facile de donner une forme analogue au reste de Lagrange.

On se bornera ici au cas d 'une seule dquation: il est ais6 de gdndraliser aux syst~mes diff6rentiels.

Avant de passer au probl~me proprement dit, il convient d 'dtablir une gdndralisation, assez dldmentaire, de la formule de Taylor.

1) j . R. Carson et T. C. Fry , Variable f r e q u e n c y e l ec t r i c c i r cu i t t h e o r y wi th app l i ca t ion to the t h e o r y of f r e q u e n c y - m o d u l a t i o n . Bell System Technical Journal 16 (1937), p. 513--540.

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1. Considdrons une fonct ion G(v) continue ainsi que ses (n § 1) pre- migres ddrivdes pour ~ ~ O, except6 pour une suite de valeurs ~0, v~ . . . . , vk . . . . t endan t vers l 'infini; G (3) est complexe. On suppose que lim G (~) (3) existe ~ gauche et s droite de ~k, et on pose

~ ) : G ( ~ ) ( v k § ) . r~--O . . . . . n .

Si l 'on convient de poser, pour ~ = ~k,

on a alors

puis

G(~) ( ~ ) = G (~) ( ~ - - O) ,

G(v) ~-- G(O) § ~G' ( z )dz § v 5(k ~ ,

S G' (z) dz = ~G' (O) -4- S (3 - z)G"(z) dz § V (~ - - ~) ~) ; 0 0 "~k-~,

en cont inuant ainsi les int6grations par parties, compte t enu des disconti- nuitgs,

1 TnG,~,(O ) § ~ (~--z)~G,~+I, G(3) z G(O) § ~G'(O) § 2 4 7 n ! o n (z) dz

1 + v [~(o) + (3 - ~k) ~(~1) + . �9 �9 + ~ i (3 - ~k) ~ ~ ( f ) ] .

On peut encore t ransformer l ' intdgrale qui figure dans cet te expression. Soit en effet

G(~) : GI(~ ) + iG2(~ ) ,

GI(~ ) et G2(~ ) d tant r6els; on a

1 R , = nT. ( ~ - - z)n a("§ (z) dz = U . (T--z)" [G? § (z) + ia~'+l)(z)] dz ,

0 0

d'ofl, pa r ]e thdor~me de la moyenne,

T n §

R= ~-- [Gi n+l) (01 3) § i a y +1) (02 ~:1 ] (n -4- 1/! ;

la parenth~se carrde est un nombre complexe dont le point reprdsentat i f est ~ l ' intdrieur de tou t rectangle contenant toutes les valeurs prises par G (n+l) (t) pour 0 ~ t ~ 3. Cela dtant, on a done

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~"+~ [a(~"+a)(Ol~)+ia~+~)(02v)] ](I) ( n + l ) !

n ~ r n (~ -~k) r

o �9 ~<~ r = o r .

Cette formule gdndralise la formule de Taylor avec reste de Lagrange. On obtient une sdrie convergente en faisant n -> c~ si

Tn+l lim (n + 1) ' [Gi"+~)(0~v) + iG~n+a)(02v)] = 0

n - ~ o o �9

Si, en particulier, ]G ( r ) ( 3 ) [ < M pour [ v [ < R , quel que soit r, le reste tend vers zdro et la sdrie converge.

2. Soit l '6quation diff6rentielle lindaire & coefficients constants et rdels

D U = F ( t ) (1) avec l '6quation caract5ristique

Z ( r ) ~ r zc + a l r N-1 + . . . + a~ -~ O ; (3)

on supposera que toutes les racines de cette dquation ont leur partie r@lle n6gative; soit -- ~ la plus grande de ces parties r@lles.

On suppose F ( t ) rde]le ou eomplexe, intdgrable, born@ pour t r@l. Soit X (t) l ' intdgrale de l 'dquation

D U = 1 (4)

avec les valeurs initiales X(0)----Xr(0) . . . . . x(~V-1)(0) = 0; il est inutile de d&erminer explicitement cette fonction; elle disparait de la suite des calculs. En posant 2)

on a

d'ofi

e { x ( t ) } = x(s) , a { u ( t ) } = u(8),

1 Z(s ) - x(8) -

8

1

x(s) - 8 .Z(8)

e { F ( t ) } = / ( s ) ,

2) ~IX(t) } repr~sente la transform6e de Laplace de X(t), etc. Voir, par exemple, G. Doetsch, T h e o r i e u n d A n w e n d u n g der L a p l a c e - T r a n s f o r m a t i o n . Berlin, Springer 1937.

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Page 4: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

et, en supposant U(0) = U'(0) . . . . . U (iv-l) (0) = 0 ,

u (s) - / (s) Z(s) = s . l ( s ) . x (s) ;

or s . x ( s ) = ~ { X ' ( t ) } , done, par le th4or6me de composition,

t

u ( t ) = . [ f ( t - 7=) x 1 c r ) d r . (~) 0

D'au t re par t , l ' int4grale oo

v ( t ) = .[.F(t - - r) X ' ( r ) d r (6) t

converge uni form6ment en t, par l 'hypoth6se fai te sur F (t) ; par un chan- gement de variable, elle devient

0

v ( t ) = . I F ( r ) X ' ( t - - r) d r

que l 'on peut d4river N lois par rappor t s t ; on en d4duit que V (t) saris- fair s la m~me 4quation diff4rentielle que X ' ( t ) , done k l '4quat ion homo- g~ne (2). Ainsi, en a jou tan t (5) et (6), on obt ient aussi une int4grale de (1), que l 'on 4crira encore U(t):

oo

u ( t ) = , [ F ( t - r) x ' ( r ) d r . (7) 0

Cette int4grale est l ' int4grale partieulibre qui s 'annule ainsi que ses (N -- 1) premibres d4rivdes pour t --> -- oo . On pourra i t du reste l 'obtenir au moyen de la mdthode de la var ia t ion des constantes.

On forme ensuite l ' intdgrale gdn4rale de (1) en a jou tan t ~ (7) l ' int6grale g4ndrale de (2).

3. Considdrons en part ieul ier le cas off le second membre est F (t) --- e st .

Alors (7) donne

oo oo

U(t ) = .[e " ( t - ' ) X ' ( r ) d r = e s~ . [ e - s ~ X ' ( r ) d r ; 0 0

posons Y(s) = Se -* ' X l ( r ) d r ; (8)

o

la fonet ion Y ( s ) est la t ransform4e de Laplace de X ' ( t ) , done

1 1

Y ( s ) - - Z (s) - - s zc --~ a i s ~ v - x - j - . . . %" a~v '

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Page 5: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

si, pa r exemple, F ( t ) _~ e r176 on a

U (t) : Y (i o)) e ~ t

L' in tdgra le (8) converge un i formdment pour tou t s (r6el ou complexe) do,It la par t ie rdelle ~ est sup6rieure ~ - - Q q- ~. On peu t 4onc ddriver pa r r appo r t h s, d'ofi, d 'une fa~on gdn4rale,

oo

r(r~(s) = ( - 1)~ S3~e-'~ X ' ( r ) d r . (9) 0

Si nous pouvions d6velopper F (t - - r) dans tout l ' in terval le d ' int6- gra t ion en une s6rie enti6re eli r , l ' int6grale (7) serai t la somme d 'une s6rie form6e des quant i t6s y(r)(0) avec des coefficients convenables. Mais cet te hypoth6se est tr6s restr ict ive, et on peu t obteni r un d6veloppe- men t va lable dans des cas beaucoup plus g6n6raux.

4. Posons W ( t , 3, s) = , ~ F ( t - - r ) , (10)

s 6tant un nombre rdel ou complexe dont la par t ie rdelle est supdrieure - - ~ . Pour l ' ins tant , s est s p a r t cels quelconque; on lui donnera plus

loin une valeur ddterminde pour assurer la convergence d 'une sdrie. On a, la place de (7),

oo

U(t ) = Se - '~ W ( t , r , s ) . X ' ( r ) d r ; ( l l ) 0

supposons ddsormais que W ( t , r , s) est cont inue en r pour r > 0, poss6de des d6rivdes continues jusqu ' s l 'ordre (n q- 1), except6 peut- 8tre pour un ensemble [ in i de valeurs r0, vl . . . . , 3k . . . . . la ddriv6e (n if- 1)6me 6tant bornde. On suppose 6galement que les l imites s gauche et ~ droi te exis tent pour ces valeurs vk, et on pose

6(kr ) = a r W ( t , 3~ + o , s) _ a r W ( t , r~ - o , s) (12) Or ~ O r r

Ces v~ ddpendent de t , leur hom bre 6galement ; il en est de m6me des ~(~). Posons, pour simplifier l '6criture, G(3) = W ( t , 3, s ) . La relat ion (I) est va lable pour cet te fonct ion G (3) ; il n ' es t pas ndcessaire de l 'dcrire

n o u v e a u .

Comme les int6grales (9) ont tou tcs un sens, on peut 6crire (11) sous la forme

5 CommentarU Mathemat ic i Helvet ic! 6 5

Page 6: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

= + ~ r = O " ' , j ,, z k < : ~

0 o

(r-rk)r (~(k~) e-8,X,(r)dr r=o r i

i f + (n + 1)! rn§ [G~n+l)(O1 r) -~- iG(n+l)(O2r)] e-8"X'(r) dr o

(13)

Simplifions encore l '6criture. Posons

Jr ----- ( ~ 5(k ') (r -- rk) ~ e-" X' (r) dr l]

0

la somme ne comporte qu 'un nombre fini de termes, et l ' int~grale a un sens pour chaque te rme pris isol~ment; il est donc l~gitime de permuter l ' int~gration par rappor t k r et la sommat ion par rappor t s l ' indiee k; on a ainsi

J , : X (~(')j" ( r - - rk) r e - ' ~ X ' ( r ) d r . k *k

Or

f ( r - - rk) r e -~" X ' (r ) dr -~ e -s'k ~ r r e - * ' . X ' (r -{- r~) d r .

I ) o s o n s

g( s l r~) = .re -"~ �9 X ' ( r + r~) dr ; 0

on a, pmsque l'ing6grale converge uni formgment en s ,

:Y(r)(8t r ~ ) = ( - 1)r j ' r re -" . X'(r + r~)dr o

done

(14)

J , : ( - - 1)' X 8(k ") e -* ' kY(r ) ( s l r k ) �9 k

On ~erira d ' au t re pa r t

R . ( t , s ) - - ( n + ~)! ,n+~[O?+~)(O~r) +iO~"+~)(O,r)] e-"'X'(r)er ; (15) 0

on a ainsi l 'expression d 'une int6grale de (1) sous la forme d 'un d~veloppe- ment l imit6:

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Page 7: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

5. Calcul des v , et des 6(, ') . On a posd

G(T) =W(t, T, s ) = e " . F ( t - T) ;

les singularitds de G(T) p rov iennen t de celles de F ( t - - T) . Supposons ddsormais que F (t) est nulle pour t < 0 et qu'elle possgde pour t >~ 0 une suite de singularitds t o ----- 0, t I . . . . . t t : . . . . t endan t vers l ' infini (on les suppose rangdes par ordre de valeurs croissantes); t d tant fixd, les singularit6s de G(T) sont (par valeurs ddcroissantes):

v o - ~ t , T ] = t - - t ] , . . . , r ~ - - t - - t ~ ,

t~ d tan t le plus g rand des t k infdrieurs & t. Le calcul des 6(~ ) se fair s pa r t i r des grandeurs analogues pour F( t ) ;

on pose A ( ' ) - ~ F (~)(tk+ 0 ) - - F (~)(t k - 0 ) . P a r la formule de Leibrriz, on a

o r

= ; ( ; ) ( - ,:o done

G(r)(T) =- ~ , ( - - 1)Z sr- t e S * F u ( t - T) ; l=O

a(~ ') = a (r) (T~ + o) - a (~) (T~ - - O)

e'"~ [F(~) (t - T~ - o) - F (z) (t - T~ + o) ] ,

/ = 0

Eva luons encore les fonct ions y(r) (si t) ; on a

oo

y( ' ) ( sI t ) = S ( - ]) r~'e- '~ x ' ( i + T ) d r , o

et l im y(r) (s l t) -~ 0 . Or la fonct ion X ' ( t ) t end vers zdro, pour t -+ + oo, t - ~ + o o

comme e - e ~, donc y(r) (s It) t end vers zdro plus r ap idemen t que e -(e-~)t ainsi

y(r) (sit) = o(e-(q-~)t) . (16)

6. Un choix part icul ier de s. Le pa ram~t re s a dtd laiss6 arb i t ra i re jusqu'ici . Faisons m a i n t e n a n t s = 0 (ce qui est 16gitime puisqu ' i l suffit que ~Rs> - - e, et o n a supposd e > 0 ) . Alors

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Page 8: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

e t

d ' a u t r e p a r t

d 'of i

e t enfin

G(3) = W(t , 3, O) = F ( t -- 3)

G(r)(v) = ( - - 1 ) rF( ' ) ( t - - v) ;

= - ( - 1 ) ,

~ ( ' ) v ( ' ) ( s I T ~ ) = - - ( - - W A([) Y([) (O [ t tk) k ~ k

1 [F(r ) y(r) 3([) y(r) U(t)---- r-~ (t) ( 0 ) - - . ~ ( 0 1 t - - t k ) ] q - R n ( t , 0 ) ; (17) r=O k

la s o m m e est d t e n d u e aux ind ices k avec t k < t , ca r ce son t les seuls qui f igu ren t dans le d d v e l o p p e m e n t l imi td de G(3).

Si, p a r exemp le , la fonc t ion F(t ) a une seule s ingular i td , p o u r t ---- 0, on a, p o u r t > 0,

~. 1 U(t) -~ ~='-~T.v [F(r~(t) Y(r~(0) - - F ( ~ ) ( 0 ) Y ( ~ ( 0 [ t ) ] q- Rn( t ,O ) , (18)

01~1 011 a p o s e F (r)(0) = A (r) .

7. Passage du ddveloppement l imitd 5 une sdrie. Etud ions , darts le eas off s---- 0, la c o n v e r g e n c e de la s~rie o b t e n u e en f a i s an t t e n d r e n v e r s l ' infini . On suppose que F (t) es t a n a l y t i q u e p o u r t o u t t r6el, excep td p o u r les va l eu r s to, t 1 . . . . . t k . . . . ; de plus, on suppose que les va l eu r s de F (~) (t) son t t o u t e s d a n s un r ec t ang le Dr , in td r ieur lu i -m~me au cercle de r a y o n A r e t de cen t r e h l 'or ig ine , avec A < e , e t cela p o u r r o u t e v a l e u r ent ibre pos i t i ve de r. Alors la sdrie

u(t) = ( 1 9 ) r! t (t) Y ( ~ l ( O ) - ~2~ ( O [ t - r = O k

converge, et sa somme est une int~grale de (1).

Considdrons, p o u r le m o n t r e r , la s4rie ~R,~ ( t , O) . On a ici a) 0

oo

(__ IV'+i l" Rn(t ,O) ' ' / 3~+1 [Fi~+~) (t - 0~3) + iF(2"+~)(t - 023)] X ' ( v ) d 3

= (n-Jr-i)FJ 0

3) Les n o m b r e s 01 et 02 qui f igurent au second m e m b r e d6penden t ~ v i d e m m e n t de n ,

reals cela n ' a a u c u n e impor t ance p o u r la sui te .

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Page 9: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

et la s o m m e par t ie l le peu t s 'dcr i re

p' f R ~ ( t , O ) -~ X ' ( ~ ) 0 ~ 1

0

( - 1). ~ [ F ? ) ( t - o~ 3) + i t ' i ") ( t - o~ 3) ] d3 ; n!

or I F (n) (3) I < A ~ , donc

v ( - - 1 ) , ~ v ' ~ [ F ? ) ( t - - O ~ v ) -4- i F ( 2 ~ ) ( t - - 0 2 ~ ) ]

! 1

p u i s q u e l ' in tdgra le

]X ' (~ ) e A~ dr 0

p Tn A n

1

oo

conve rge a b s o l u m e n t si A < ~, il en es t de m 6 m e de la s4rie ~WR~(t , 0), 0

d 'ofi l im R n ( t , 0) ----- 0 . Ainsi le r es te du d d v e l o p p e m e n t lirnitd (17) t e n d

vers zdro si n--> oc, ce qui d tab l i t no t r e a f f i rma t ion . On p e u t o b t e n i r une sdrie c o n v e r g e n t e dans des cas p lus gdn6raux, en

d o r m a n t s s une v a l e u r c o n v e n a b l e au t r e que z~ro. S u p p o s o n s que F ( t )

p e u t s 'dcr i re F (t) -~ e ~t . K (t)

avec ~)L > - - ~, K ('~ (t) 6 t a n t d a n s le r ec t ang le D~, avec m a i n t e n a n t

A < 9~ ~ -4- ~ ; alors la sdrie

U(t) = ~:] ( - - 1), [g(~ ) (0) Y" ) (~ ) -4- ~ e - z ' ~ O(k ') Y ' r ) ( A l t - - t k ) ] (20) r=o r ! k

converge, et sa s o m m e est u n e intggrale de (1).

F a i s o n s en effet s = 2 dans G('r ) , ce qui es t ldg i t ime p u i s q u ' o n a supposd ~ 2 > - - Q . I l v i e n t

pu i s

d 'ofl le r es te

G(~) = eZ~F( t - - 3) -~ e ~t K ( t - - 3)

Gr = ( - - 1)r e~t K ( r ) ( t - 3 ) ,

~. (t, ~) =

oo (-- 1)-+1 / (n + 1)! e~ 3"+1 [K?+I)(t-- 01 ~1 + iK~ '~+1) ( t - - 02 ~) ] e - ~ X ' (31 dr

0

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Page 10: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

0 0

On consid~re la sdrie 27 R~ (t, A), d o n t on peu t 6cr i re une s o m m e par t i e l l e 0

0o

~-1 f ~ (--1)nT:n[K~n)(t--O1 v) + iK?) ( t - -O2z ) ] d r ; R ~ ( t , ~ ) = e ~t e -X~X' (v) ~ ) - 0 1

0

or, ici encore ,

1 n! [ K ? ) + iK?)] ' ' et l ' in t~gra le

~ e - a ~ X ' ( r ) e a~ dr 0

c onve rge a b s o l u m e n t si A < 9t A + ~ ; on en t i r e donc l im Rn (t, A) = O, d 'of i no t re a f f i rma t ion . ~-~oo

C o m m e o n a G(v) = e ~ . K ( t - - ~) ,

il v i e n t

et

off

G(r)(z) = ( - - 1) r e;~t. K(r)( t - - ~)

e-X,k O(k,) - _ ( _ 1)r e~tk / 1 7 ) ,

A (r) = K (r) (t k + O) - - K (r) (tk - - 0) .

O n peu t d o n c 6nonce r le t hgo r6me

Thdor~me : S i le second membre de lYquat ion (1) est de la ]orme

F (t) = e ~t . K (t)

avec ~ ~ > - - e , K (t) ~tant analyt ique pour t rdel, exceptg pour une suite de valeurs t o , . . . , t k-+ oo , avec

z](~ r) ~- K (r) (t~ + O) - - K (T) (t~ - - O) ;

si de plus K (r) (t) est toujours intgrieur 5 un rectangle Dr, intdrieur lui- m~me au cercle I z ] -~ Ar , avec A < ~ A + ~, alors la sdrie

o~ 1 [eat K(r~ y(r~ eZt~ A(r) y(r) ] u(t) = .E ? ! (t) (~) - ~ ( ~ t t - t~)] ( n I ) 0 t k < t

converge, et sa somme eat une intdgrale de (1).

7O

Page 11: Sur les équations diffℰentielles linéaires non homogènes, à coefficients constants

Supposons un instant que la fonction K (t) est constante par intervalles. On a alors K (r) (t) ~ 0 ( s i r > 0), et les hypotheses du th~or~me dtant v~rifides, on a simplement

U(t ) = e at K ( t ) Y ( ) . ) - - X e xtk A (~ Y( ) . [ t - - t k ) . (21) tk -< t

I1 r~sulte de 1~ en particulier que les fonetions y(r)(2 [ t) sont des int6- grales de l '~quation homog$ne (2), ce que l 'on peut anssi obtenir directe- ment.

8. On peut ~tablir au moyen de la t ransformation de Laplace, formelle- ment, les @veloppements en s6rie consid6r~s. On a en effet

1 y(r) 8r Y (s) = rV. (0)

0

d'ofi, avec les notat ions du d6but de ce travail ,

1 s r f ( s ) y(r~ (0) , u (s ) = f ( s ) �9 Y ( s ) = -~. 0

et par consdquent

U(t) = - - ~ 1 F(~) y(~) (22) o r! (t) ( 0 ) ,

c'est-h,-dire la s~rie (19) pour F ( t ) continue. Ce raisonnement tr~s in- complet est parfois donn~ comme justification de la formule (22).

(Re~u le 13 f~vrier 1946.)

71