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Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso Actes de l'atelier FAO-INERA sur les Bonnes Pratiques Agricoles Bobo Dioulasso, Burkina Faso, 18-20 Mars 2004 D O C U M E N T S D E T R A V A I L F A O - B P A 6

Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

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Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina FasoActes de l'atelier FAO-INERA sur les Bonnes Pratiques Agricoles

Bobo Dioulasso, Burkina Faso, 18-20 Mars 2004

D O C U M E N T S D E T R A V A I L F A O - B P A 6

Page 2: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

D O C U M E N T S D E T R A V A I L F A O - B P A 6

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURERome, 2007

Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina FasoActes de l'atelier FAO-INERA sur les Bonnes Pratiques Agricoles

Bobo Dioulasso, Burkina Faso, 18-20 Mars 2004

Préparé par Anne-Sophie PoisotDépartement de l’agriculture, FAO et Jean Sibiri Zoundi, INERA

Frontespizio GAP-8.ai 24/4/07 08:00:58

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Pour se procurer les publications de la FAO, s'adresser au:

GROUPE DES VENTES ET DE LA COMMERCIALISATIONDivision de la communicationOrganisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agricultureViale delle Terme di Caracalla00153 Rome, Italie

Courriel: [email protected]élécopie: (+39) 06 57053360Site Internet: http://www.fao.org

Photos de la couverture: FAO/13642/J. Isaac

Cover-II.ai 24/4/07 08:00:32

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Sommaire

ANALYSE INSTITUTIONNELLE DES PERCEPTIONS DES PRINCIPAUX ACTEURS SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES DE L’OUEST DU BURKINA FASO

SIGLES ET ABRÉVIATIONS iii

RÉSUMÉ v

1. INTRODUCTION 1

1.1 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE DE L’ÉTUDE 11.2 L’INTÉRÊT DE L’ÉTUDE 21.3 LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE 2

2. APPROCHE METHODOLOGIQUE 5

2.1 LA RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE 52.2 LES ENQUÊTES 52.3 LES LIMITES DE L’ÉTUDE 5

3. LES PERCEPTIONS DES BONNES PRATIQUES AGRICOLES

PAR LES PRINCIPAUX ACTEURS 7

3.1. L’IDENTIFICATION DES ACTEURS CONCERNÉS PAR L’ÉTUDE 73.2. LA PERCEPTION DES SOCIÉTÉS DE DÉVELOPPEMENT SUR LES BPA 93.3. LA PERCEPTION DES PRODUCTEURS SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES 103.4 LA PERCEPTION DE LA RECHERCHE SUR LES BPA 163.5 LA PERCEPTION DES STRUCTURES DE VULGARISATION:3.6 LA PERCEPTION DES SOCIÉTÉS DE COMMERCIALISATION: LA SAPHYTO 193.7 L’ANALYSE DE QUELQUES INSTITUTIONS BURKINABÉ DANS LE CADRE DES BPA 20

4. DES BONNES PRATIQUES AGRICOLES 22

4.1 DÉFINITION DES BPA PAR LES DIFFÉRENTS ACTEURS 224.2 CONVERGENCES, DIVERGENCES ET INCERTITUDES AU NIVEAU DES PRATIQUES 23

5. ADOPTION, DURABILITÉ DES BPA ET RÔLE DES ACTEURS

DANS LE PROCESSUS D’ADOPTION 29

5.1 LES CONTRAINTES LIMITANT L’ADOPTION DES BPA 295.2. DIFFUSION DES BPA 353.3. DURABILITÉ DES BPA ET RÔLE DES ACTEURS DANS LE PROCESSUS D’ADOPTION 38

6. LES RELATIONS ENTRE LES DIFFÉRENTS ACTEURS 41

Sommaire iii

Page 5: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

CONCLUSION 43

BIBLIOGRAPHIE 45

ANNEXES

DYNAMIQUE DE L’INTENSIFICATION DURABLE DES SYSTÈMES DEPRODUCTION MIXTES «COTON-CÉRÉALES-ÉLEVAGE» DANS L’OUEST DUBURKINA FASO

SIGLES ET ABRÉVIATIONS v

LISTE DES ANNEXES vii

RÉSUMÉ ix

1. INTRODUCTION 1

2. MÉTHODOLOGIE 3

3. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA ZONE 5

3.1. SITUATION GÉOGRAPHIQUE 5 3.2. CLIMAT 5 3.3. GÉOMORPHOLOGIE ET HYDROGRAPHIE 5 3.4. SOLS 53.5. VÉGÉTATION 6 3.6. POPULATIONS 6

4. EVOLUTION DES SYSTÈMES DE PRODUCTION

TRADITIONNELS VERS L’INTENSIFICATION 7

4.1. UNE AGRICULTURE ESSENTIELLEMENT VIVRIÈRE AVANT LES SÉCHERESSES 74.2. IMPACT DES MIGRATIONS SUR LA DYNAMIQUE DES SYSTÈMES 74.3. RÔLE DES ACTEURS ET DES INSTITUTIONS DANS LA DYNAMIQUE DES SYSTÈMES 84.4. IMPACT DES POLITIQUES ET DES RÉFORMES STRUCTURELLES

SUR LA DYNAMIQUE DES SYSTÈMES 11

5. ETAT ACTUEL DU SYSTÈME COTON-CÉRÉALES-ÉLEVAGE 13

5.1. LES SYSTÈMES DE CULTURES 135.2. SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET INTÉGRATION AGRICULTURE-ÉLEVAGE 175.3. IMPACTS DES MODES D’ACCÈS AU FONCIER SUR LA DYNAMIQUE

DES SYSTÈMES 195.4. IMPACTS DU SYSTÈME SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LES REVENUS 195.5. IMPACT DU SYSTÈME SUR LA DISTRIBUTION DES SUPERFICIES

ET LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL 20

iv Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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6. FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ ET DURABILITÉ

DES SYSTÈMES DE PRODUCTION 23

6.1. LES PRINCIPAUX FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ 246.2. INADAPTATION ACTUELLE DES PRATIQUES PAYSANNES

EN MATIÈRE DE DURABILITÉ 296.3. LES INNOVATIONS TECHNIQUES EN FAVEUR DE LA DURABILITÉ 306.4. PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION DE LA DURABILITÉ DES SYSTÈMES 23

7. CONCLUSION 37

BIBLIOGRAPHIE 39

ACTES DE L'ATELIER SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES DANSL'OUEST DU BURKINA FASO BOBO DIOULASSO 18-20 MARS 2004

SIGLES ET ABREVIATIONS v

AVANT-PROPOS vii

RESUME ix

1. INTRODUCTION 1

2. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE 3

3. OBJECTIFS DE L’ATELIER ET RESULTATS ATTENDUS 7

3.1. Objectif Global 73.2. Objectifs Spécifiques 73.3. Résultats attendus 73.4. Démarche méthodologique 8

4. NOTE INTRODUCTIVE AUX TRAVAUX DE L’ATELIER 9

5. PRINCIPAUX RESULTATS DE L’ATELIER 13

5.1. Diagnostic des systèmes de production 135.2. Les Bonnes Pratiques Agricoles: Définition et Contenu 165.3. Les facteurs limitant l’adoption des Bonnes Pratiques Agricoles 225.4. Les actions visant la promotion des BPA 24

6. LES SUITES DE L’ATELIER 27

7. EVALUATION SUCCINCTE 29

ANNEXES 31

Sommaire v

Page 7: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

ANALYSE INSTITUTIONNELLE DES PERCEPTIONS

DES PRINCIPAUX ACTEURS

SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES

DANS LES SYSTÈMES DE PRODUCTION

COTON-CÉRÉALES-ÉLEVAGE

DE L’OUEST DU BURKINA FASOMars 2004

Sankara Estanislasse, agronome, INERA / GRN-SP, Bobo Dioulasso. BP 910. [email protected]

Namono / Traoré Aurokiatou, sociologue, INERA / Programme Coton, Bobo Dioulasso. BP 910. [email protected]

Cette étude a été initiée par la FAO, dans le cadre de l’initiative Bonnes Pratiques Agricoles. Ellea été réalisée avec la collaboration de Anne Sophie Poisot, FAO/Rome, de Dagmar Kunze,FAO/Accra, et de Jean Sibiri Zoundi, INERA/Ouagadougou.

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Sigles et abréviations

BPA Bonnes pratiques agricolesCDG Conseil de gestion aux exploitations agricoles CES Conservation des eaux et des solsCIRDES Centre international de recherche développement sur l’élevage en zone

sub-humideCT Céréales traditionnellesCTR Comité technique régionalDRAHRH Direction régionale de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources

halieutiques FAO Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentationFRSIT Forum de la recherche scientifique et des innovations technologiquesGIPD Gestion intégrée de la production et des déprédateurs des culturesGPC Groupement de producteurs de cotonGRN/SP Gestion des ressources naturelles/système de productionINERA Institut de l’environnement et de recherche agricoleMARA Ministère de l’agriculture et des ressources animalesPAFR Projet d’appui à la filière rizPAP-OPC Projet d’appui à la professionnalisation des organisations de producteurs

de cotonPRODs PAIA Programme FAO « Domaine d’action prioritaire Systèmes de production

Intégrés »PNGT Programme national de gestion des terroirsSAPHYTO Société agricole et de produits phytosanitairesSOFITEX Société des fibres et textiles du BurkinaSOPROFA Société de promotion des filières agricolesUNPC-B Union nationale des producteurs de cotonUEPL Union des éleveurs et producteurs de lait

Sigles et abréviations 3

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Résumé

La présente étude porte sur l’analyse institutionnelle des perceptions des Bonnes PratiquesAgricoles (BPA) par les différents acteurs qui interviennent dans la zone cotonnière de l’Ouestdu Burkina Faso. L’analyse des capacités institutionnelles dans l’appui aux BPA a permis d’i-dentifier quelques institutions incontournables dans l’accompagnement des producteurs dansla prise de décision. Des enquêtes et entretiens réalisées avec ces acteurs montrent commentceux-ci ciblent leurs interventions en fonction des priorités correspondant à la logique institu-tionnelle de leurs organisations et programmes. Si la majorité des acteurs se donnent pourobjectif d’améliorer la production agricole et les conditions de vie des populations par le biaisde pratiques agricoles visant à améliorer la fertilité des sols et à préserver l’environnement, lesintérêts, les motivations, les contraintes et les pratiques elles-mêmes varient d’un acteur à l’au-tre. Les perceptions sont également nourries par les alliances institutionnelles qui se créententre ces acteurs. L’étude s’efforce d’identifier les priorités de chaque acteur, en même tempsqu’elle met en évidence leurs points de convergence, de divergence et d’incertitude. Les diver-gences sont essentiellement relatives à l’environnement qui cristallise la notion de bien publicet les différences d’arbitrage entre court et long terme: utilisation des insecticides et autresintrants, et gestion de l’occupation des sols et des ressources naturelles. Les convergences entreacteurs s’articulent autour de la nécessité et de l’urgence de sécuriser le foncier et de mener desactions en faveur de la restauration de la fertilité des sols, même si les diagnostics divergent surla nature de celles-ci. Par ailleurs, des questionnements et incertitudes sont exprimés autour dupotentiel du coton génétiquement modifié, actuellement introduit à titre d’expérimentation parl’INERA avec l’appui de la SOFITEX et sur lequel les éléments manquent pour permettre unedécision claire des différents acteurs. Si le manque de connaissance et de compréhension desdifférentes recommandations techniques par les producteurs est un facteur qui limite leuradoption, la complexité des paquets technologiques, les coûts d’investissement, les risques éco-nomiques et sociaux sont les causes essentielles de l’application limitée des BPA par les pro-ducteurs, qui développent des stratégies individuelles pour gérer les risques liés à cescontraintes « non techniques ». Leur attitude se caractérise par une « adoption sélective » à tra-vers la redéfinition des techniques proposées. Face à ces dynamiques les acteurs expriment lanécessité de dialogue et de définition participative des BPA et la mise en place de mécanismesde financement du monde rural, notamment de l’équipement agricole pour favoriser l’applica-tion des BPA. La durabilité et la pertinence de la notion de BPA impliquent la révision de toutela démarche de création, de transmission, d’adoption et de diffusion des innovations tech-niques, en plaçant le paysan au centre du changement technique et en tenant compte des exi-gences de l’environnement.

Mots clés: Bonnes pratiques Agricoles, systèmes de production intégrés, durabilité,

zone cotonnière Ouest, Burkina Faso.

Résumé 5

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1. Introduction

1.1 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE DE L’ÉTUDE

Le développement agricole des pays d’Afrique de l’Ouest a été soumis ces dernières décenniesà de profonds changements. Les nouvelles problématiques du changement social et écono-mique s’articulent autour des questions de la croissance démographique, de la lutte contre lapauvreté, de la sécurité alimentaire, de la gestion durable de l’environnement, de la décentrali-sation, de la libéralisation de l’économie, du désengagement de l’état. Cependant, l’un des chan-gements les plus lourds de conséquences est la prise de conscience des questionsenvironnementales dont témoigne la signature de plusieurs conventions internationales:« Convention sur le Changement Climatique », « Convention sur la Biodiversité », « Conventionsur la Lutte contre la Désertification ». Une des approches construites autour de ces problé-matiques est basée sur le concept d’«éco-développement » (lancé lors du Sommet de la Terre àRio en 1992) qui vise un développement économique raisonné dans le contexte d’une conser-vation de la biodiversité (Lazarev et Arad, 2002).

Le Burkina Faso n’échappe pas à ces mutations profondes. Il est confronté à une forte crois-sance démographique par l’augmentation naturelle de la population, et les mouvements migra-toires accentués ces dernières années par le retour massif de burkinabé suite à la crise en Côted’Ivoire. Les conséquences de cette migration sont la pression foncière et la pression sur l’envi-ronnement, avec de graves conflits fonciers et la modification des pratiques paysannes (abandonprogressif des jachères ou jachère à cycle court, réduction des surfaces cultivables et des zonesde pâture, déforestation, etc.). Par ailleurs des questions sont posées sur la vulnérabilité de la filiè-re cotonnière burkinabé vis à vis des prix internationaux, des risques consécutifs pour la sécuritéalimentaire, de la rupture des équilibres entre culture cotonnière de rente et cultures vivrières, etla durabilité des logiques actuelles d’extensification de la culture cotonnière.

Face à ces menaces, la nécessité d’accroître la production et d’améliorer la qualité de l’ali-mentation s’inscrit dans le cadre d’une gestion durable des ressources naturelles, donc de l’en-vironnement. Cette vision du développement agricole en général, et en particulier de laproduction implique notamment de repenser la production en terme de systèmes de produc-tion intégrés (agriculture-élevage) et des dynamiques d’interaction agriculture-élevage. Elleimplique également un bouleversement par l’introduction des techniques agricoles modernes(utilisation des semences améliorées, méthodes de gestion de la fertilité, utilisation des plantesde couverture, etc.) et la nécessité d’évolution des modes de transmission de l’innovation. Ceschangements affectent aussi bien les facteurs de production que les rapports sociaux entre lesdifférents acteurs, y compris les relations de l’unité de production ou du secteur agricole avecle reste de la chaîne (producteurs, chercheurs, développeurs, transformateurs, commerçants),de sorte qu’on peut se demander comment se légitiment les relations entres les différentsacteurs dans une zone caractérisée par un système coton-céréales-élevage, où le coton domine.En effet, le coton qui représente environ 60% des recettes de l’Etat à l’exportation (INERAProgramme coton, 2002) bénéficie d’un important soutien organisationnel (système d’appro-visionnement en intrants, dispositif d’encadrement élargi,). La culture du coton attire de nom-

Introduction 7

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breux acteurs et insuffle une dynamique au mouvement paysan. Cette diversité d’acteurs recou-vre des jeux d’intérêts, et aussi des stratégies et pratiques différentes dans un contexte nationalet mondial difficile (marché, prix). En réponse à ces incertitudes, des pratiques ont été déve-loppées, mais la question que l’on peut se poser est de savoir si ces réponses sont pertinenteset peuvent contribuer à la durabilité des systèmes de production.

1.2 L’INTÉRÊT DE L’ÉTUDE

Les relations entre la recherche agricole et les pratiques paysannes ont été pendant longtempsprésentées sous des aspects antagonistes, d’opposition sur la façon de penser l’activité agrico-le. Cette confrontation a, et continue de marquer les relations entre différents acteurs dont lesobjectifs ne sont pas si opposés ou se rejoignent souvent. Mais, la mise en avant d’intérêts indi-viduels a contribué à diviser davantage ces acteurs et a suscité des démarches différentes.

Les nouvelles approches du développement suggèrent que la recherche ne se contenteplus seulement d’élaborer des innovations techniques en station expérimentale, mais qu’elles’intéresse à la gestion de l’espace, aux savoirs et pratiques paysannes, dans un contexte socio-économique, politique (Decoudras, 1997). Ces démarches obligent les acteurs à évaluer d’unepart la pertinence et la durabilité des actions et solutions en considérant les impératifs écono-miques, sociaux et environnementaux. D’autre part, elles imposent de rechercher une cohé-rence entre les objectifs des acteurs institutionnels et ceux du monde rural, et en tenant comptedes exigences de l’environnement.

1.13 LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE

L’objectif global de cette étude est d’identifier les perceptions des différents acteurs sur lanotion de « Bonnes Pratiques Agricoles » afin de faciliter l’échange et le dialogue entre cesacteurs sur la vulnérabilité et la durabilité des systèmes de production coton-céréales-élevagedominants dans l’Ouest du Burkina Faso.

Les objectifs spécifiques sont les suivants:• Analyser la perception des différents acteurs sur les « Bonnes Pratiques Agricoles » dans

les systèmes de production coton-céréales-élevage dans l’Ouest du Burkina Faso et lesrelations entre les acteurs,

• Identifier les points de divergence et de convergence entre acteurs sur les BPA,• Identifier les contraintes à l’adoption des BPA,• Identifier les conditions de pertinence d’une définition des BPA,• Comprendre les attentes des différents acteurs susceptibles d’accompagner une

agriculture durable par le biais des BPA.Après avoir défini la méthodologie, l’étude se penche dans un premier temps sur lesperceptions des BPA, en identifiant les pratiques actuelles et futures des principauxacteurs. Dans un second temps, à travers les définitions des BPA données par chaqueacteur, l’étude met en évidence les points de convergence et de divergence. Dans untroisième temps, elle s’intéresse à l’analyse des conditions d’adoption des BPA en faisantressortir les facteurs de blocage à l’adoption de ces BPA et en analysant les outils devulgarisation utilisés pour leur diffusion. Enfin, les conditions de durabilité des BPA, lesrôles et les relations entre les différents acteurs sont abordés.

8 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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2. Approche méthodologique

2.1 LA RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE

Des documents d’ordre général sur le développement local et les approches participatives ontété consultés pour permettre de faire rapidement l’état de la question sur les nouvelles problé-matiques du développement et sur les nouvelles approches mises en œuvre. Puis, compte tenude la nature du sujet, des ouvrages plus spécifiques sur l’Ouest du Burkina ont été consultés,notamment ceux traitant des systèmes de production et de cultures, du système coton-céréa-les-élevage, de l’intégration agriculture-élevage, des pratiques paysannes, etc. Les documentstraitant du système de vulgarisation au Burkina ont été para illeurs consultés.

2.2 LES ENQUÊTES

L’échantillonnage: l’enquête a concerné des structures de la recherche (INERA, CIRDES); dela vulgarisation (DRAHRH), des organisations de producteurs (UNPCB, UPL); des sociétés dedéveloppement (SOFITEX, SOPROFA), ainsi que des structures chargées de la transforma-tion et/ou de la commercialisation (SAPHYTO). Ce choix a tenu compte des acteurs dont lesinterventions sont estimées importantes dans la zone Ouest et qui peuvent avoir une influen-ce sur les décisions des producteurs.

Les outils de collecte d’information: Interviews semi-structurées avec guide. Le canevas a portésur la caractérisation des BPA, les facteurs limitant leur adoption, leur durabilité dans le temps,les relations entre les différents acteurs.

Les outils d’analyse: Swot analysis, P.A.C.T (CIRAD)Le traitement des données a été fait avec les logiciels Word et Access.

2.3 LES LIMITES DE L’ÉTUDE

Dans cette étude, l’élevage n’est traité que dans certains de ses rapports avec l’agriculture, dupoint de vue de la gestion de l’espace, aussi en tant que pratique complémentaire (cas de lafumure organique). Toutes les pratiques agricoles ne sont pas de même évaluées. Nous nouslimiterons à analyser les Bonnes Pratiques Agricoles qui permettent d’envisager des transfor-mations futures dans les systèmes de production et qui ont été définies par les différentsacteurs. Le temps imparti pour mener l’étude n’a pas permis par ailleurs d’étendre l’analyse àtous les acteurs.

Approche méthodologique 9

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3. Les perceptions des Bonnes PratiquesAgricoles par les principaux acteurs

3.1 L'IDENTIFICATION DES ACTEURS CONCERNÉS PAR L'ÉTUDE

Tableau 1: Identification des acteurs concernés par l'étude

Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 11

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12 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Page 15: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

3.2 LA PERCEPTION DES SOCIÉTÉS DE DÉVELOPPEMENT SUR LES BPA

3.2.1 La SOFITEX

3.2.1.1 Les pratiques actuellesDepuis le début des années 90, une convention (Appui à la recherche cotonnière ARC) lie laSOFITEX à l’INERA, précisément le programme coton. La recherche cotonnière est doncassurée par ce programme et les activités de recherche sont définies en collaboration avec laSOFITEX et soumises à l’appréciation du comité de gestion de la filière. En matière de pra-tiques agricoles, la SOFITEX se réfère aux recommandations de la recherche. Cependant, pourrépondre aux besoins de conseils techniques des producteurs, des recommandations sont pro-posées par la SOFITEX en fonction des caractéristiques agro-climatiques des zones cotonniè-res (Tableau II, annexe). La SOFITEX, sur recommandation de la recherche, met l’accent sur:

• le respect du calendrier de semis (semis précoces situés entre le 15 mai et le 20 juin,profiter des petites pluies pour préparer sommairement les sols). La précocité des semispermet de garantir une meilleure résistance aux attaques parasitaires, d’améliorer lesrendements grâce à une meilleure adéquation au cycle végétatif, et d’obtenir des fibres pluslongues donc plus prisées sur le marché international;

• le traitement des semences par les producteurs afin de protéger les graines contre les ravageurs,les fontes de semis (iules, milles pattes, fusariose, etc.) et favoriser une bonne germination;

• l’utilisation rationnelle des intrants et la pratique des mesures de conservation et d’améliorationdes sols, par l’utilisation de la fumure organique ou du compost pour une meilleure valorisationde l’engrais coton et une résistance à la sécheresse et aux attaques parasitaires (SOFITEX,2003) et par le respect des doses et dates d’application des engrais minéraux;

• le respect des doses et date d’application des insecticides. Le sous dosage des insecticidesfavorise le développement des ravageurs, la perte de sensibilité et la résistance aux insectes(Traoré, 2000). Cela entraîne une baisse de rendement au champ, et a un effet négatif surla qualité du coton. Le coton collant par exemple, est déclassé sur le marché mondial, estprovoqué par les piqueurs suceurs en fin de campagne en cas d’arrêt précoce destraitements (Programme coton 2001). Selon la SOFITEX, parmi tous les thèmes deproductivité, la protection phytosanitaire contribue pour 50 à 60 % environ dans lescomposantes de rendement;

• le respect du temps des travaux d’entretien (démariage, sarclage, buttage, et sarclo-binage).Selon la SOFITEX, les binages permettent de casser les croûtes superficielles au niveaudu sol et favorisent une pénétration de l’eau. Lorsqu’il est associé avec le sarclage, ilpermet une conservation et une valorisation des eaux de pluies.

• la SOFITEX a également un regard sur la post-production, car, la qualité du coton endépend en partie. Elle conseille la récolte du coton à maturité et le stockage dans desendroits bien secs et à l’abri de la pluie et de la poussière, de préférence dans des silos. Elleprend des précautions pour l’évacuation rapide du coton des marchés autogérés vers lesusines d’égrenage.

Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 13

Page 16: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

3.2.1.2 Les perspectivesLa SOFITEX souhaite:• Accroître la production cotonnière par des mesures incitant les producteurs à augmenter

ce façon substantielle la production (augmentation des superficies, augmentation de laproductivité; chargement et évacuation rapide du coton, sensibilisation des paysans àadhérer à la culture du coton dans le sud-ouest);

• Améliorer davantage la compétitivité de la filière sur le marché international parl’amélioration de la qualité du coton;

• Réduire les coûts de production pour rendre compatible le coût de revient avec les coursmondiaux;

• Renforcer son dispositif d’encadrement;• Tendre vers un encadrement de proximité des producteurs pour faciliter la prise de

décisions concernant les bonnes pratiques.

3.2.2 La SOPROFA

3.2.2.1 Les pratiques actuellesLa société de promotion des filières agricoles est une structure de commercialisation de céréa-les, de fruits et de légumes qui intervient sur l’ensemble du territoire burkinabé. Ses objectifss’inscrivent dans le cadre de la politique gouvernementale. Selon la SOPROFA, l’utilisation desemences de qualité, le respect des recommandations de fertilisation sur les céréales, la fabri-cation du compost, la rotation des cultures et la préservation de la biodiversité constituent unepréoccupation pour elle. Elle collecte les productions de cultures disponibles auprès des pro-ducteurs dont les plus grands fournisseurs sont des producteurs de coton (même si elle ne s’in-téresse pas au coton).

3.2.2.2 Les perspectives • Trouver des moyens pour inciter les producteurs à investir dans l’équipement, qui

constituent une contrainte à la production et à l’utilisation du compost et s’intéresser auxproduits bio

3.3 LA PERCEPTION DES PRODUCTEURS SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES

3.3.1 l’UNPC-B

3.3.1.1 Les pratiques actuellesEn matière de fertilité des solsConsciente de la nécessité de maintenir ou d’accroître la fertilité des sols, l’Union mène desactions en faveur de la production de fumure organique. Elle encourage les producteurs à l’u-tilisation des fosses fumières. L’UNPC-B estime que les apports d’engrais minéraux sont néces-saires pour maintenir ou accroître les rendements mais quand les sols deviennent pauvres, ilfaut apporter plus d’engrais pour obtenir les mêmes rendements que sur un sol riche en matiè-re organique. Les deux dernières campagnes, les charges liés aux engrais ont atteint 40% desrevenus du coton (FAO, 2003). Ce qui correspond à 80% de l’endettement total. Cette situa-tion témoigne de la nécessité de produire davantage de fumure organique pour réduire le coûtde la fertilisation.

14 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

Page 17: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

En matière de pratiques culturalesL’Union encourage les pratiques agricoles à la fois durables et sans danger pour les produc-teurs et qui contribuent à améliorer leurs conditions de vie. Dans cette optique, elle partici-pe avec l’INERA et une ONG suisse (HELVETAS) à un programme sur le coton biologiquedont la finalité est de promouvoir ce coton sur le marché national et international. L’objectifest de répondre à une demande croissante du marché, de s’intégrer dans une filière verticaleet un réseau sous-régional, et de permettre aux producteurs de diversifier leurs spéculations.Un système de certification impliquant également la recherche (INERA) devra permettre degarantir la qualité de ce coton. Les essais devront concerner trois zones: les Zones Ouest,Est et Sud-ouest et s’adressent aussi bien aux producteurs qu’aux productrices, et le groupe-ment féminin de Tiéfora est ciblé pour ces essais. Par ailleurs, l’Union appuie la collaborationavec le programme FAO-MAHRH de Gestion Intégrée de la Production et de la Lutte cont-re les Déprédateurs des Cultures (GIPD) qui s’appuie sur la formation des producteurs(champs écoles) pour la mise en place de la gestion intégrée de la production et de la luttecontre les ravageurs. L’UNPC-B considère cette option technologique comme prometteusecar elle permettrait d’une part des réductions de coûts de production par le biais de fortesréductions d’intrants qui grèvent le budget des exploitations; d’autre part, car la démarchemet l’accent sur le renforcement des capacités paysannes en matière d’observation technique,d’analyse et de prise de décision. Par ailleurs l’ UNPC-B met l’accent sur l’intégration de l’é-levage dans les exploitations cotonnières en mettant à la disposition des producteurs des ali-ments pour le bétail, et sur la mécanisation afin d’augmenter les revenus complémentairesdes producteurs.

Les mesures d’accompagnement: Elles concernent surtout le volet crédit. Consciente du rôle déterminant de l’accès au créditdans l’application des pratiques agricoles recommandées, l’Union accorde le crédit intrant à cesmembres, notamment pour les céréales.

3.3.1.2 Les Perspectives de l’UNPC-BL’UNPC-B pense que le programme de coton biologique ci-dessus évoqué devra permettre dedévelopper une ou plusieurs méthodes efficaces de production de la fumure organique et de laprotection phytosanitaire. Elle souhaite appuyer par ailleurs l’expérimentation des approchesGIPD dans la zone cotonnière. Pour une meilleure valorisation de l’élevage, l’UNPC-B penseque la stabulation des animaux est une pratique à développer pour assurer dans le présentcomme dans le futur une bonne production de matière organique. Malheureusement, les ani-maux de trait sont laissés souvent en divagation en saison sèche et les déjections ne profitentpas à l’exploitation. D’après l’UNPC-B, les compléments alimentaires ne sont pas toujoursdisponibles et accessibles aux producteurs.

Les techniques de lutte contre l’érosion hydrique des sols sont souhaitées pour accompa-gner la fertilisation organique. Il s’agit principalement des cordons pierreux anti-érosifs.

3.3.2 L’UEPLL’UEPL regroupe des groupements de producteurs de lait d’une dizaine de villages. Sonrôle est d’organiser ces groupements et de développer la production de lait afin de rentabi-liser l’élevage. Cette production est entièrement transformée et commercialisée sur le mar-ché local.

Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 15

Page 18: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

3.3.2.1 Les pratiques actuellesLes pratiques actuelles sont axées sur le déstockage des troupeaux en vue de l’intensification dela production laitière; l’achat (sur le marché) et la revente des stocks de compléments alimen-taires à ses membres; l’incitation à la pratique de la culture fourragère; la production de semen-ces fourragères; l’utilisation des haies vives pour la protection des parcelles fourragères; lafauche et la conservation du foin naturel et la pratique du parcage mobile.

3.3.2.2 perspectives La formation et la sensibilisation des membres à utiliser davantage les pratiques ci-dessus citéesque L’UEPL considère comme durables.

3.3.3 Les producteurs de base

Tableau 2: Matrice des contraintes et solutions(voir ci-contre)

3.4 LA PERCEPTION DE LA RECHERCHE SUR LES BPA

3.4.1 La perception de l’INERA

3.4.1.1 Les pratiques actuellesEn matière de fertilité des solsLes trois programmes enquêtés (GRN/SP, CT et Coton) considèrent la baisse de la fertilité obs-ervée sur la majorité des sols comme la contrainte clé du développement de l’agriculture (Piéri,1989). Selon l’INERA, le respect des doses recommandées permettrait un accroissement sensi-ble des rendements et des productions (Programme Coton, 2002). La fumure organique amélio-re la structure du sol et apporte des compléments minéraux aux plantes et donc peut contribuerà la résolution des problèmes de fertilité. Le programme GRN/SP développe des méthodes deproduction rapide de la matière organique à partir de l’utilisation d’inoculum pour accélérer sadécomposition. La production de fumier en fosses est proposée aux producteurs pour valoriserles ressources naturelles. Aussi, la technologie permet une réduction des charges en intrants. Unedose de trois tonnes de fumier à l’hectare est recommandée par an sur un hectare. L’utilisationdes plantes de couverture tels que le mucuna, le soja, et le pois d’angole permet d’apporter prèsde 40% des besoins en engrais des plantes sur deux ans.

En matière de création variétaleSelon l’INERA, l’utilisation de nouvelles variétés améliorées permet de maintenir le niveau desrendements et d’assurer une production de qualité. Près de 65% des producteurs à l’Ouest uti-lisent par exemple la variété de maïs SR22 pour sa bonne productivité. Des variétés de maïs àcourt, moyen et long cycle, résistantes aux maladies courantes notamment l’helminthosporio-se et à la verse sont mises au point par le programme CT et soutenues par des itinéraires tech-niques adaptés. Des variétés de coton productives à haut rendement d’égrenage, résistantes auxinsectes et à bonnes caractéristiques technologiques (ténacité, longueur de la fibre, etc.) répon-dant aux exigences des producteurs et du marché international sont mises à la disposition desproducteurs par le programme coton.

16 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

Page 19: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 17

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Page 20: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

18 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Page 22: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

En matière de lutte phytosanitaireLa protection du cotonnier est confrontée à l’apparition de nombreux ravageurs. Le faciès para-sitaire détermine la mise en œuvre de programme de traitement à trois fenêtres et six traitements(différents produits sont dirigées contre des familles de ravageurs et à différentes périodes d’ap-parition). Le programme CT propose également des programmes de protection pour maîtriserles populations de ravageurs. Selon L’INERA, les nouvelles méthodes de lutte qu’il propose ten-dent à épargner les ennemis naturels et tiennent compte des contraintes nouvelles (apparition denouveaux ravageurs, problème de résistance), et de la dégradation de l’environnement.

En matière d’agroforesterieLes systèmes agroforestiers améliorés (gestion de l’espacement des arbres dans les champs) quiassocient l’arbre aux modes de production végétale et animale contribuent au ralentissement dela dégradation des ressources naturelles. Les arbres épargnés ou plantés occupent une placeimportante dans l’environnement tant socio-économique qu’écologique des agriculteurs. Ilssont une source de produits d’alimentation, de fourrage, de pharmacopée, de combustibles, etc.Les arbres tels que Acacia albida et Parkia biglobosa contribuent à la fertilisation des sols par laremontée d’éléments minéraux des couches inaccessibles aux systèmes racinaires des cultures(Nikièma, 2004). Selon l’INERA, ces arbres offrent d’ importants intérêts socio-économiques.

En matière de conservation des eaux et des sols (CES)L’aménagement des bassins versants et des parcelles est préconisé pour réduire les effets de l’é-rosion hydrique. Ces aménagements peuvent se faire avec des cordons pierreux ou des bandesenherbées (tout dépend de la disponibilité des matériaux de base).

Le zéro labour est une technique traditionnelle qui est améliorée par le paillage et qui per-met une économie de temps de labour. Les expérimentations menées dans différents sites dela Zone Ouest (Dandé, Klesso, Bama, Banzon, Houndé-Karaba et Kouseini) par l’INERA etla FAO dans le cadre du projet PRODs PAIA (Programme d’appui interdisciplinaire aux sys-tèmes de production intégrés) ont mis en évidence que l’intégration de parcelles de Brachiariaruziziensis dans le système de rotation peut permettre après deux années de mise en cultured’obtenir un mulch suffisant pour assurer une bonne germination après un semis direct (Bado,2003). Cette technique permet, après enfouissement par les sarclages, de restaurer de la matiè-re organique et d’améliorer la structure du sol.

En matière de cultures fourragères La production de cultures fourragères permet la constitution de stocks d’alimentation pour lacomplémentation des aliments de trait (Ouédraogo et al., 2002). Ces cultures ont été proposéespour palier à l’insuffisance des aliments du bétail en saison sèche. Des espèces à croissance rapi-de telle que Dolichos lablab et Brachiaria ruziziensis dans le cadre du projet PRODs PAIA ont sus-cité un intérêt chez les producteurs, notamment à Dandé et Klesso, lors des visites commentéesorganisées par l’INERA les 22 et 23 octobre 2003.Les recommandations techniques de la recherche sont consignées dans le tableau I (cf. annexe)

3.4.1.2 les perspectives En matière de fertilité des sols• Intégration des cultures fourragères (pois de Cajanus cajan, Brachiaria ruziziensis,…) et

plantes de couverture dans les systèmes de rotation des cultures.

20 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

Page 23: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

En matière de création variétale• Introduction du coton coloré; création de variétés de maïs résistantes à la sècheresse;

transfert de gènes BT dans les variétés locales burkinabé si et seulement si les résultats desessais expérimentaux sont concluants en terme de rentabilité économique pour lesproducteurs et pour la filière coton, de risques liés à la toxicité.

En matière de lutte phytosanitaire• Protection phytosanitaire basée sur des interventions sur seuil; utilisation des biopesticides

pour lutter contre les ravageurs.

En matière d’agroforesterie• Développer davantage les plantes de couverture; développer des techniques de

régénération rapide et de préservation d’espèces locales.

3.4.2 la perception du CIRDES

3.4.2.1 les pratiques actuellesEn matière de santé animaleLe CIRDES cherche à lever les contraintes sanitaires au développement des productions ani-males en luttant contre les agents de transmission des pathologies animales (trypanosomose,cowdriose, etc.). Cela se traduit par la mise au point d’outils de diagnostic et de méthodes effi-cientes de contrôle des maladies parasitaires.

En matière d’élevagePour le CIRDES, l’une des contraintes à la production laitière est la mauvaise qualité de l’a-limentation du bétail. Ainsi, il mène des activités afin d’améliorer les potentialités de pro-duction des troupeaux laitiers en zone périurbaine. Le Centre développe également desthèmes allant dans le sens d’une meilleure intégration de l’agriculture et de l’élevage. Pour cefaire, il s’intéresse à la caractérisation des systèmes d’élevage et effectue des croisements degénotypes locaux avec des races exotiques. Pour le Centre, la gestion rationnelle de l’espaceagropastoral est une préoccupation, car elle permet de réduire les conflits entre agriculteurset éleveurs. A l’aide du système d’information géographique, les parcours des troupeaux etles aires de pâturage sont identifiés. A partir de ces informations, le centre propose un sys-tème de gestion de l’espace qui est mis à la disposition des services techniques qui doiventen assurer la mise en œuvre.

3.4.2.2 les Perspectives du CIRDESDes expérimentations sont en cours sur des variétés de cultures fourragères adaptées à la pro-duction laitière notamment les légumineuses afin d’améliorer l’alimentation du bétail. Parailleurs le CIRDES poursuit ses activités dans ses domaines d’expertise classique notammentpour la sélection de races résistantes à la trypanosomose animale et répondant aux critères d’ap-préciation des agropasteurs (pelage, productivité, etc.).

Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 21

Page 24: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

3.5 LA PERCEPTION DES STRUCTURES DE VULGARISATION: LA DRAHRH DES HAUTS

BASSINS

3.5.1 Les pratiques actuelles

3.5.1.1 En matière de fertilité des solsPour la production de la fumure organique en quantité, des fosses compostières ont été déve-loppées. Par ailleurs, des sensibilisations ont été menées en collaboration avec le PNGT sur la ges-tion des terroirs, afin de créer les meilleures conditions pour la gestion des ressources naturelles.

3.5.1.2 En matière d’agroforesterieLa DRAHRH des Hauts Bassins mène des actions pour la sauvegarde du patrimoine et de labiodiversité en sensibilisant les producteurs à la préservation de certaines espèces ligneuses tel-les le néré, le karité, le tamarinier (entre autre) qui jouent un rôle dans l’alimentation et la santé.La plantation de ces arbres est également encouragée.

3.5.1.3 En matière de CESLa DRAHRH sensibilise les producteurs sur l’importance de la protection des parcelles, sur lapratique des haies vives, des brises vent et sur la lutte contre les feux de brousse avec des paresfeux. Des techniques d’aménagement des bas-fonds ont été développées avec des producteursdans le cadre de la collaboration avec le Projet d’appui à la filière riz (PAFR). Ces aspects sontglobalement pris en compte dans le Programme National de Gestion des Terroirs (chaque villa-ge doit élaborer un plan de gestion et délimiter son terroir, ce qui devra permettre une meilleu-re gestion des ressources naturelles).

3.5.1.4 En matière de techniques culturalesPour rentabiliser l’exploitation, les techniques culturales ont été enseignées aux producteurs: lelabour pour ameublir le sol et conserver l’humidité afin d’assurer une bonne germination; l’utili-sation de semences améliorées et certifiées; le semis à bonne date; le sarclage sur le maïs; le but-tage; et les traitements phytosanitaires sur le niébé et le coton sont également conseillés. Lesarclobinage sur le maïs permet l’enfouissement effectif de l’engrais.

Le système post-récolte: La DRAHRH appuie également les producteurs pour les opérationsde post-récolte (battage, séchage, traitement, conditionnement et commercialisation).

Les mesures d’accompagnement: Limiter l’endettement des producteurs; regrouper les produc-teurs par filière (minimum de 15 producteurs par groupement).

3.5.2 Les perspectives

• Dynamiser la DRAHRH; inculquer aux agents de terrain une nouvelle façon de faire del’appui technique (les agents doivent être des agents d’accompagnement des producteurs).

3.6 LA PERCEPTION DES SOCIÉTÉS DE COMMERCIALISATION: LA SAPHYTO

3.6.1 Les pratiques actuellesLa SAPHYTO est une firme de production et de commercialisation de produits phytosanitai-res. Un des problèmes majeurs de la culture cotonnière et autres spéculations est la persistan-

22 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

Page 25: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

ce de la pression parasitaire. De ce fait, elle contribue selon elle, à une bonne protection descultures en mettant sur le marché des molécules contre les ravageurs des cultures. Aussi, laSAPHYTO participe à la formation des producteurs sur la bonne utilisation des produits(conseils sur les périodes et modes d’application, bonne dose, etc.) et sur l’application de mesu-res de protection. Selon la firme, des études menées ont montré qu’il n’y avait aucun danger decontamination des nappes phréatiques car les quantités de produits utilisés au Burkina Faso nesont pas très importantes au risque d’atteindre les nappes. Les risques sont plutôt liés à la mani-pulation des produits: il est constaté par exemple que certains producteurs nettoient les appa-reils de traitement dans des eaux stagnantes aux abords des champs et qui servent souvent pourla boisson. Egalement l’association des enfants aux manipulations des produits n’est pas sansrisque pour la santé de ces derniers.

3.6.2 Les perspectivesLa SAPHYTO souhaite développer des partenariats multiples avec des acteurs qui intervien-nent sur la question des produits chimiques. Elle estime que l’Etat a un rôle important à joueren matière d’information et de formation des utilisateurs des produits.

La perception qu’a chaque acteur des BPA s’inscrit dans son contexte spécifique. La sec-tion suivante s’efforce de souligner certains de ces éléments les plus importants.

3.7 L’ANALYSE DE QUELQUES INSTITUTIONS BURKINABÉ DANS LE CADRE DES BPA

Cette évaluation, bien évidemment sélective et partielle, concerne un certain nombre de struc-tures qui interviennent directement ou indirectement dans les décisions des producteurs et pro-posent des services en amont ou en aval de la production agricole dans l’Ouest du Burkina Faso.Le Tableau III (page suivante) présente une analyse succincte des forces, des faiblesses maisaussi des opportunités et des menaces potentielles auxquelles sont confrontées ces structures.

Tableau 3: Analyse de quelques institutions burkinabé dans le cadredes BPA (voir page suivante)

Ces différents acteurs sont actifs dans les systèmes coton-céréales-élevage, mais certaines insti-tutions font l’objet d’une analyse plus spécifique ci après en raison de leur rôle dans l’identifi-cation et la dissémination des BPA. Il s’agit de:

• L’UNPC-B: Elle participe à la gestion de la filière coton et détient 30% des actions de laSOFITEX depuis 1999. L’union jouit aujourd’hui d’une prise de conscience qui semanifeste à travers sa volonté d’appuyer vigoureusement ses producteurs et de rechercherdes informations et les appuis multiples. On pourrait lui attribuer les cinq critères définispar Gentil et Mercoiret (1991) à savoir: une autonomie « intellectuelle décisive etfinancière », des objectifs « conscients et explicites », des rapports « significatifs » avecl’Etat et/ou le reste de la société civile, une taille ou un poids économique et politique« suffisant » et une organisation interne « établie ». Cependant, il reste des producteurs etgroupements de producteurs qui n’ont pas des règles de fonctionnement aussi établies, niune démarche aussi opérationnelle au niveau des structures départementales que celle del’organisation mère l’UNPC-B. Par ailleurs la dynamique actuelle d’une prise en compte

Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 23

Page 26: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

24 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 25

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Page 28: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

26 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Page 29: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Les perceptions des bonnes pratiques agricoles par les principaux acteurs 27

croissante par l’Union des enjeux de la souveraineté alimentaire et de l’exploitationfamiliale dans son ensemble au-delà de la culture cotonnière, reste à définir. Si L’UNPC-B a une grande influence sur les GPC et les unions, ses moyens de contrôler/ influencerl’application des BPA au niveau individuel des producteurs a évidemment ses limites.

• La SOFITEX a bénéficié d’un contexte historique favorable en reprenant l’héritage de laCFDT qui lui a valu notamment de bénéficier d’appuis techniques. Aujourd’hui, laSOFITEX a acquis une capacité évidente de négociation et de gestion qui contribueclairement aux bonnes performances de la filière coton au Burkina. Elle a également unebonne expérience des systèmes de production grâce à sa forte présence sur le terrain et samaîtrise des techniques de production. Elle occupe un rôle de premier plan dans ladistribution des intrants et la commercialisation du coton. Cependant, elle est dépendantedes politiques gouvernementales, et le fait qu’elle s’occupe d’une seule spéculationconstitue un facteur de vulnérabilité. La SOFITEX est consciente de l’implication ducrédit, de la formation et de l’information dans le processus de diffusion des BPA.

• L’INERA: Dans l’esprit de la lettre de politique agricole (Ministère des Finances, 1992)et de la déclaration de politique de développement agricole durable (MARA,1997)définissant quatre axes devant guider les actions de développement des secteurs del’agriculture et de l’élevage, la recherche a élaboré un plan stratégique de recherche agricoleavec la participation des structures de développement et des organisations paysannes. Lesprincipaux objectifs de l’INERA inscrits dans ce plan visent entre autres à générer destechnologies et à contribuer à valoriser les résultats scientifiques et socio-économiques; àpromouvoir une gestion durable des ressources naturelles et un développement optimaldes potentialités agricoles régionales (INERA, 1998). Elle a une bonne connaissance desBPA puisque son mandat la place au cœur de la création des innovations. Cependant, lecaractère coûteux de la recherche et le manque de marge de manœuvre financière etd’indépendance vis à vis de la SOFITEX et d’autres acteurs constituent une faiblesse pourla mise au point de technologies répondant aux mieux aux besoins des producteurs. Lesmenaces au niveau de la recherche peuvent provenir de l’implication de l’Etat surl’orientation vers des secteurs commerciaux.

• La DRAHRH, établissement public à caractère administratif, est déterminée égalementpar les politiques gouvernementales. Elle a une marge de manœuvre limitée sur lespolitiques de fixation des prix et de l’organisation de la commercialisation. Elle ne maîtrisepas les problèmes d’approvisionnement, et le rôle de coordination qui lui incombe estsouvent perturbé à cause de ses moyens très limités. Elle a, ces dernières années,développé des approches participatives qui tendent à impliquer et à responsabiliser lesproducteurs dans le choix des actions de développement. Cependant le manque d’aptitudepour répondre aux nouveaux besoins des producteurs a entraîné une perte de confiancechez ces derniers.

L’analyse institutionnelle montre qu’il y a des interactions dynamiques et parfois imprévisiblesqui influencent les perceptions et les priorités des acteurs. Ces priorités s’expriment évidem-ment dans les définitions des BPA données par chaque acteur, résumées dans la section qui suit.

Page 30: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

4. Des Bonnes Pratiques Agricoles

4.1 DÉFINITION DES BPA PAR LES DIFFÉRENTS ACTEURS

Tableau 4: Définition des BPA par les différents acteurs

Le tableau IV indique que les Bonnes Pratiques Agricoles comprennent les actions qui contri-buent à une bonne production agricole tout en préservant le capital sol. Il s’agit de l’utilisationde semences de qualité, du respect des itinéraires techniques et d’une bonne protection des cul-tures. Les différents acteurs définissent les BPA en se basant sur trois critères:

• Du point de vue économique: les BPA doivent garantir une valeur ajoutée à l’activitéagricole en contribuant à l’amélioration du rendement et une réduction des coûts globauxde production.

• Du point de vue social, le BPA par leur contribution à l’amélioration des revenuspermettent aux producteurs d’améliorer leurs conditions de vie en favorisantl’épanouissement social.

• Du point de vue environnemental, le sol et la nature constituent un cadre de promotionde l’agriculteur. Il est donc important de maintenir la capacité productive du sol et deconserver la biodiversité qui joue un rôle également social dans la vie des producteurs.

Les BPA selon certains acteurs recommandent également une vision intégrée des différentssecteurs d’activités notamment l’intégration de l’agriculture et de l’élevage.

A partir des perceptions et des définitions, il se dégage des points qui unissent ou sépa-rent les différents acteurs. Ces convergences et divergences s’expriment surtout au niveau despratiques.

Des bonnes pratiques agricoles 29

Page 31: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

30 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Page 32: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

4.2 CONVERGENCES, DIVERGENCES ET INCERTITUDES AU NIVEAU DES PRATIQUES

4.2.1 Les convergences

La restauration de la fertilité des solsUn consensus se dégage au niveau des acteurs pour améliorer la fertilité du sol par des apportsde fumure organique. La pratique de la jachère longue durée (10-20 ans) qui contribuait à lareconstitution de la fertilité organique et minérale du sol n’est plus possible à cause du manquede terres cultivables. La restauration de la fertilité par l’utilisation de la fumure organique estune nécessité. L’effet de la fumure organique s’étendant sur plusieurs années, elle est écono-miquement viable, rentable et durable. Cependant, sa production exige un minimum d’équipe-ments et des coûts pas toujours à la portée des producteurs. Les acteurs s’accordent sur lanécessité de prendre des mesures pour accompagner cette pratique notamment en facilitantd’une part l’accès au crédit aux producteurs pour l’achat d’équipements, et d’autre part en sécu-risant le foncier.

L’intégration agriculture-élevageL’examen des différentes perceptions fait ressortir que la majorité des acteurs ci-dessus évo-qués tendent vers une vision intégrée des secteurs d’activités, du moins théoriquement.Effectivement, la nécessité d’intégrer l’agriculture et l’élevage est soulignée. Pourtant, lesenquêtes révèlent que l’élevage est le parent pauvre des pratiques identifiées. Néanmoins, onpeut reconnaître un début d’intégration. Au niveau exploitation, c’est à partir de l’acquisitiondu matériel de traction que l’élevage commence à prendre place dans l’exploitation en tant queforce de travail. L’utilisation du matériel permet de dégager plus de revenus et par la suite unrenforcement de l’équipement et une augmentation du nombre de têtes de bovins de trait ausein de l’exploitation. Cependant, même au stade d’équipement complet, les exploitations n’of-frent pas de possibilités d’investissement dans l’agriculture (10% des revenus du coton) et pro-fitent très peu des déjections animales. La seule exception concerne l’achat de têtes de bétail,mais cela fonctionne comme une épargne extérieure à l’agriculture (Pigé, 2000). Cette formed’épargne se précise quand le troupeau constitué est confié au gardiennage qui privilégie latranshumance saisonnière. L’exploitation dans ce cas bénéficie très peu de la fumure organique,mais assure le renouvellement des animaux de trait.

4.2.2 Les divergences

L’utilisation des pesticidesL’utilisation des pesticides est un sujet très sensible qui divise les acteurs. Si chacun a pour souciaffirmé de préserver l’environnement, les actions sont moins évidentes. Les intérêts écono-miques défendus par certains acteurs au profit d’intérêts collectifs (la société), peuvent amenerdes conflits entre différents acteurs. La SOFITEX, confortée par la recherche cotonnière, pri-vilégie la gestion des risques liés aux parasites en préconisant des applications systématiques despesticides tandis que l’ UNPC-B semble vouloir se diriger plus volontiers vers une gestion plusraisonnée fondée sur l’observation et la lutte intégrée avec pour avantage les baisse de coûtsd’intrants mais la culture biologique vient à point nommé pour trancher entre ceux qui affi-chent des objectifs majeurs de protection de l’environnement en réduisant l’utilisation des pes-ticides accusés de polluer l’environnement, et ceux qui défendent des objectifs économiquesplus précis. Les études de marché semblent indiquer ici un créneau premium qualité intéressant

Des bonnes pratiques agricoles 31

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pour le coton burkinabé; cependant on peut douter que cela constitue dans l’immédiat unesolution de durabilité pour l’ensemble du secteur cotonnier burkinabé. Dans ce contexte, larecherche est considérée par les autres acteurs comme étant capable de situer la vérité, « elledont la rationalité scientifique via la technique, apparaît dans l’univers technocratique commela vérité et devrait comme telle, gouverner toutes les pratiques » (Habermas, 1991). Est-ellecapable justement de trancher un tel conflit, elle dont la survie dépend de financements exté-rieurs?

La gestion des ressources naturelles et des terroirsLa gestion des ressources naturelles oppose les intérêts individuels à court terme et ceux col-lectifs à long terme (par exemple, il y a des intérêts divergents entre les exploitants de bois dechauffe ou d’œuvre pour répondre à des besoins individuels et les autorités administratives quidéfinissent des zones de mise en défens dans le but de préserver la biodiversité au profit de lacollectivité). La gestion des ressources naturelles met également en conflit des secteurs (agri-culture/pastoralisme, agriculture/foresterie). Les conflits entre agriculteurs et éleveurs se sontaggravés par le fait de l’extension des terres agricoles cultivées notamment pour le coton auxdépens des parcours et parce que les éleveurs considèrent toujours tous les espaces de brous-se et de forêt comme des zones de parcours. Ces mêmes zones constituant les zones de cultu-res, des dégâts y sont souvent occasionnés par les animaux pendant leur passage. Ladélimitation des zones de pâturage par l’Etat n’est pas souvent respectée. Cette situation nepeut trouver solution dans des démarches participatives uniquement, les droits et devoirs desusagers des ressources naturelles doivent être clarifiés. Or, il semble que le droit moderne quiaffirme le droit de propriété de l’Etat sur toutes les terres rend le problème plus complexe etfreine la possibilité de négociation d’un consensus sur la question foncière. La solution neserait-elle pas que l’Etat prenne des dispositions reconnaissant aux communautés des droitsréels d’usage et de responsabilités touchant aux ressources naturelles? Des éléments de répon-se à cette question sont donnés plus loin.

4.2.3 Les incertitudes

Pour améliorer les performances de l’agriculture et faire face aux facteurs de vulnérabilité quipèsent sur le cotonnier, des essais sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) notam-ment avec Monsanto (BT) et Syngenta (VIP) sont conduits par l’INERA avec l’appui de laSOFITEX. Il s’agit d’évaluer l’adaptation de la technologie aux conditions locales et la capaci-té des OGM à lutter contre le parasitisme, le stress hydrique, l’excès de fertilisation.L’introduction des OGM suscite beaucoup d’interrogations sur la toxicité pour l’homme, lesanimaux et l’environnement; la menace pour les variétés conventionnelles ainsi que les risquesd’apparition d’une résistance après plusieurs années d’utilisation; le coût et le renouvellementdes semences génétiquement modifiées. Aussi, le transfert des gènes dans les variétés localesburkinabé suscitent des inquiétudes quant au comportement du BT dans ces variétés et aussison devenir sur le marché international. Par ailleurs, l’exigence du suivi des itinéraires tech-niques étant indispensable pour le succès de ce coton, certains acteurs se demandent si les pro-ducteurs auront la capacité technique de maîtriser cette technologie et ses risques potentiels.

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5. Adoption, durabilité des BPA et rôle desacteurs dans le processus d’adoption

Les conditions d’adoption des BPA sont d’abord des réponses aux facteurs limitants identifiéspar les acteurs. Les questions que soulèvent ce point s’intéressent aussi bien au contenu desmessages et à leur adéquation avec les conditions et les réalités paysannes, qu’à leur diffusion,y compris leur mode de transmission.

5.1 LES CONTRAINTES LIMITANT L’ADOPTION DES BPA

Les contraintes limitant l’adoption des BPA sont tant d’ordre climatique, humain, socio-éco-nomique que institutionnel et politique (cf. Tableau III annexe).

5.1.1 Les contraintes socio-économiques

L’accès des producteurs aux facteurs de production est bien loin d’être garanti. Tous les acteursreconnaissent la nécessité de faciliter l’accès au crédit des producteurs pour l’achat d’équipe-ments (charrette, brouette, etc. pour le transport), car l’utilisation d’équipements agricoles estune condition d’application des BPA. Or, le taux d’équipement, même s’il a progressé rapide-ment sous l’effet de la culture de coton, reste encore faible. Selon Schwartz (1991), 31% desexploitations possèdent un attelage de bovin et 2% sont en traction asine. Ce taux n’a pas beau-coup changé depuis, puisque sur les revenus du coton, environ 40% est consacré au rembour-sement des intrants et 10% seulement sont investis dans l’équipement (Rapport FAO, 2004).L’accès aux crédit intrants et équipements sont reconnus par la majorité des acteurs commeobstacle à l’adoption des BPA, mais sans qu’aucun ne dise clairement d’où doit venir cette aideau crédit. Pendant des années, il a existé un flou autour de cette question du crédit. La SOFI-TEX, dans un premier temps accordait le crédit uniquement pour le coton. Puis, confrontée àdes détournements d’engrais au profit des céréales (maïs), elle a fini par accorder aux produc-teurs une partie de ses engrais pour la culture du maïs. L’alourdissement des impayés a eu pourconséquence le dysfonctionnement des groupements villageois et la détérioration des relationsentre la SOFITEX et les producteurs. La création des GPC en 1996, n’a pas résolu le problè-me puisqu’en trois ans d’existence, les impayés accumulés étaient d’environ Quatre milliards deFCA, amenant la SOFITEX à suspendre les GPC non solvables et à instaurer le système de laquotité cessible, après examen des demandes de crédits par un comité de crédit (Programmecoton, 2001). Ces mesures ont amené les producteurs mettre plus de rigueur dans la gestion ducrédit.

Le financement des investissements pour la production céréalière reste posé, et la créationde la SOPROFA semble ne pas avoir résolu le problème. Cette société a très vite rencontré desdifficultés, dues au fait que les termes du contrat avec les producteurs n’étaient pas clairs et

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n’ont pas été respectés par les deux parties. L’UNPC-B également s’est engagée à accorder uncrédit céréales aux producteurs de coton. Les producteurs qui sont hors de ce système coton-céréales ne peuvent avoir droit à ce crédit. Du fait que la filière céréales se heurte à un problè-me d’organisation de son marché, son financement pose problème et n’attire pas les financeurs.A cela, s’ajoute le fait que le système de crédit connaît une véritable crise qui a été accentuéeavec la suspension du crédit équipement par la BACB depuis trois ans. Les principales raisonsde la détérioration des relations entre les producteurs et la Banque sont le taux élevé des inté-rêts sur le crédit et la difficulté de récupération des créances. Par ailleurs, les perceptions qu’ontles producteurs du crédit ne favorisent pas une gestion saine de cet instrument de développe-ment (Namono, 2001). En clair, c’est la question du financement du monde rural qui est posée.Les besoins en équipements et l’acquisition des intrants évoqués comme conditions d’applica-tion des BPA ne peuvent trouver une solution durable que dans la mise en place d’un méca-nisme de mobilisation de fonds par les organisations (Zoundi, 2000) et dans le renforcementdes capacités des organisations paysannes à exprimer une demande basée sur l’analyse de leurscontraintes et la définition de solutions potentielles.

La non disponibilité de la main d’œuvre est également évoquée comme étant une contrain-te à l’adoption des BPA. L’insuffisance de la main d’œuvre au niveau de l’exploitation est accen-tuée par l’éclatement des exploitations principales familiales en de petites exploitationsautonomes qui n’ont pas souvent la main d’œuvre nécessaire au fonctionnement de l’exploitation.

5.1.2 Les contraintes institutionnelles, humaines et politiquesLe besoin de formation des producteurs et de leurs organisations, notamment en terme d’al-phabétisation, ne peut trouver une solution durable qu’à travers une volonté affichée de l’Etatà appuyer les producteurs et à réduire le taux d’analphabétisme. La création des centres d’al-phabétisation progresse lentement et certains programmes comme le Programme d’Appui à laProfessionnalisation des Organisations de Producteurs de Coton (PAP OPC) appuyé par lacoopération française ont contribué à améliorer cette situation.

L’insécurité foncière provoquée par les grands mouvements de population et les pratiquesanthropiques constitue également une contrainte majeure à l’adoption des BPA. Le statut demigrants ne garantit pas l’utilisation prolongée des terres. Cette situation d’insécurité entravesouvent les actions en faveur de la restauration de la fertilité du sol. Les difficultés d’accès à laterre et l’absence de règles de tenure foncière sont aussi des facteurs qui limitent l’utilisationdes BPA.

L’enquête fait ressortir qu’il y a des divergences entre les propriétaires terriens et les nonpropriétaires, démotivant les non propriétaires à fertiliser les parcelles, sous peine de se voirretirer la parcelle améliorée. Comment contrôler alors la gestion des ressources et investir pourrestaurer les terres dégradées si la responsabilité des gestionnaires n’est pas clairement établie?Comment par ailleurs combattre la pauvreté si les plus démunis n’ont pas accès à la terre? SelonLazarev et Mouloud (2002), l’espace territorial constitue une référence identitaire pour les com-munautés, qui témoignent des relations de pouvoir entre lignages et entre individus. Par ailleurs,l’espace est une base économique et le reflet des structures sociales des communautés selonLazarev, et en cela, il est le fondement même de l’existence des communautés. Ce lien socialvis-à-vis de la terre explique l’intensité des conflits en cas d’usage partagé et peut justifier lastratégie des propriétaires terriens à se défendre contre les migrations qui peuvent apparaîtrecomme des agressions extérieures susceptibles de les déshériter.

Tous les acteurs sont unanimes sur l’urgence de mettre en place une politique de régle-mentation de la migration et de clarifier la gestion du foncier. Au niveau régional, l’insuffisan-

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ce de cadres de concertation entre les différents acteurs limite les échanges et ne favorise pasla création d’une dynamique de développement.

5.1.3 Les contraintes techniques

5.1.3.1 La non maîtrise des techniques de productionLe manque ou l’insuffisance de connaissances techniques est parfois à l’origine du non respectdes recommandations techniques, un traitement chimique qui intervient tardivement par exem-ple peut être inefficace sans que le producteur ne puisse comprendre les raisons réelles de cettesituation. Les recommandations sur les périodes d’intervention pour les différentes opérationscorrespondent à des étapes critiques des exigences physiologiques des plantes ou au niveau dedéveloppement des populations de ravageurs. La méconnaissance des raisons qui sous-tendentles recommandations ne permet pas de valoriser le travail fourni. Un autre exemple est celuides variétés améliorées qui exigent des conditions rigoureuses pour exprimer leur potentiel deproduction. Le non respect des recommandations peut entraîner une dépréciation des variétésproposées alors que des efforts considérables ont été engagés pour la mettre au point.

5.1.3.2 La gestion et l’entretien du matériel agricoleLe manque ou l’insuffisance de connaissances sur l’entretien et la gestion du matériel est unfacteur qui handicape l’utilisation des bonnes pratiques agricoles. L’échec de beaucoup de pro-ducteurs lors du projet motorisation de la SOFITEX en est un exemple. A la place des bou-lons de sécurité, certains producteurs ont jugé plus économique de placer des point de soudure.Cela a occasionné de multiples accidents et a été à l’origine d’abandon de certaines exploita-tions qui ont voulu s’équiper en tracteur. Egalement la mauvaise manipulation des appareils detraitement peut être un risque pour la santé des populations. Il ressort de ces constats un véri-table besoin de formation sur certains aspects techniques.

5.1.4 Les contraintes climatiquesLa préparation du sol et les semis précoces recommandés et souhaités par les producteurs sontfortement dépendants de l’installation de la saison pluvieuse et de la régularité des pluies. Mêmesi les stratégies utilisées doivent déterminer la réussite de la production, l’élément fondamentalreste la condition hydrique des sols. En effet, un démarrage tardif de la saison pluvieuse peutentraîner une perturbation dans l’exécution des calendriers culturaux (réorganisation du travail,réajustement des pratiques) et créer une incertitude au niveau du succès de la production. Lerespect des bonnes dates n’est possible que quand les conditions hydriques le permettent. Or,on constate que si les pluies utiles pour les labours arrivent avec du retard, les dates du labouret du semis accuseront également un retard. De même, une poche de sécheresse en cours decampagne de culture peut modifier les calendriers d’apports des engrais et d’entretien des cul-tures et entraîner une faible valorisation des engrais apportés, donc une diminution des rende-ments. Face à une telle menace, la gestion du risque se fait en fonction des modèles d’actionspropres à chaque producteur (réajustement des doses d’intrants, révision des assolements, etc.)

5.1.5 L’écart entre pratiques vulgarisées et pratiques paysannes: stratégies

5.1.5.1 individuelles et contraintes collectives Les divergences d’ordre technique mettent en « confrontation » la recherche /vulgarisation etles producteurs. On l’a vu, il s’agit d’un conflit des savoirs alimenté par des intérêts ou des

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contraintes socio-économiques. Les écarts entre les recommandations de la recherche et lespratiques paysannes en sont les principales manifestations. Ces divergences ne transparaissentpourtant pas dans les objectifs que poursuit chaque partie. Elles se manifestent moins au niveaude la définition des activités qu’au niveau de leur mise en œuvre. C’est ainsi que le paysan feraun labour à 7-12 cm au lieu de 15-20 cm, même s’il reconnaît par exemple que le labour per-met au sol de conserver toute son humidité. Plusieurs considérations guident les logiques pay-sannes. A Yégueresso par exemple, les paysans considèrent que le labour à 15-20 cm neconvient pas aux sols de ce village. Les sols en présence sont très dégradés et quand on creu-se à plus de 12 cm, on atteint les couches rougeâtres et non fertiles. Les producteurs recon-naissent que les sols sableux sont plus profonds, cependant pour ceux qui font des laboursmanuels avec la daba, la profondeur ne peut atteindre les 15 cm. La pratique souhaitée par lesproducteurs à propos du labour serait donc de s’en tenir à leur pratique actuelle (7-12 cm).Dans le paquet technique, la profondeur du labour n’est pas indiquée en fonction du type desol, de la dégradation physique ou du niveau d’équipement.

Beaucoup de choses ont été dites à propos de ces discordances: logique irrationnelle,esprits conservateurs, incapacité d’adaptation et d’adoption à cause des traditions, etc. Pourtant,de nombreuses expériences rapportées par des chercheurs en sciences sociales (Pacey etThrupp, 1994) montrent que les producteurs sont capables d’innover et de s’adapter aux situa-tions nouvelles. Ils sont capables d’expérimenter dans de nombreux domaines. Dans la zonecotonnière Ouest du Burkina, la formule unique en fertilisation est une invention des produc-teurs. L’apport de la fumure minérale proposé par la recherche était fractionné. Puis la recher-che a constaté que les producteurs préféraient mélanger le NPK et l’urée pour les appliquer enmême temps (Programme coton, 1996). En 1997, des tests ont donc été conduits par leProgramme coton pour confirmer ou infirmer l’équivalence sur le plan agronomique des deuxtypes d’apport (fractionné et unique) et parallèlement, des enquêtes ont été menées auprès desproducteurs pour avoir leur opinion. Les résultats ont confirmé l’équivalence entre les deuxtypes d’apport. La recherche s’est aperçue que ce qui guidait la logique du paysan à utiliser laformule unique, c’était le gain de temps. L’utilisation de la formule unique fait économiser uneopération d’épandage en même temps qu’elle supprime les coûts d’épandage estimés à de 750à 1000 FCFA/jour/personne (Programme coton, 1998).

Un autre exemple est, dans le domaine de la protection phytosanitaire, le traitement ducotonnier avec les insecticides. Ces dernières années, la zone cotonnière ouest a connu une trèsforte pression parasitaire (l’explosion parasitaire en 1996, la mouche blanche en 1998). L’échecdes traitements a amené les paysans à multiplier les traitements, entraînant une augmentationdes coûts de traitement. Les années qui ont suivi n’ont guère été meilleures, en tout cas jusqu’en2002, la pression parasitaire s’est maintenue. Les produits insecticides proposés par l’INERAet la SOFITEX pour faire face à la résistance développée par les insectes (Traoré, 1999) n’é-taient pas accessibles à tous les producteurs. Pendant que la recherche essayait de mettre enplace un programme de lutte adapté au faciès parasitaire et aux conditions des paysans, dansles zones caractérisées par une forte pression parasitaire, certains paysans, devant l’augmenta-tion des coûts de traitement ont adopté la stratégie suivante: ils ne traitaient pas avant d’avoirconstaté la présence des ravageurs dans leur champ de coton. Cette attitude répondait à unsouci d’économiser des traitements. Il se trouve que le principe de cette méthode est celle del’intervention sur seuil (le traitement est déclenché à partir d’un certain seuil), méthode qui exis-tait, mais qui n’était pas encore conseillée aux paysans. C’est en 2002, que des réflexions ont étémenées sur cette méthode d’intervention sur seuil, et actuellement, des paysans sont formés parla SOFITEX à ces techniques. Il arrive donc que face à des contraintes majeures, les paysans

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développent des initiatives qui sont globalement proches des solutions proposées à terme parla recherche et/ou le développement. Mais, il faut s’intéresser aux détails également qui peu-vent entraver ou donner à la méthode toute son efficacité et qui manquent souvent aux pro-ducteurs, soit parce qu’ils les ignorent ou alors parce qu’ils constituent encore une contrainte.Cela peut désarticuler la cohérence technique et neutraliser l’efficacité de la technique. Dans lecas que nous venons d’exposer, comment le producteur détermine t-il par exemple le seuil etdéclenche t-il le traitement? Quels sont les ravageurs qu’il considère comme nuisibles, à la pré-sence desquels il décide de traiter et à quelle ampleur? Est-il capable d’identifier les ennemisnaturels des ravageurs, l’intervention sur seuil se faisant en épargnant les ennemis naturels?C’est là que s’établira à coup sûr une différence entre sa démarche basée sur une observationempirique et la démarche scientifique du chercheur.

Un troisième exemple est celui de la culture biologique. La culture biologique qui est une cul-ture sans engrais chimique et sans traitements insecticides n’est pas une innovation pour le pro-ducteur de coton burkinabé dans le sens de nouveauté. Ce qui est nouveau, c’est le contexte danslequel cette culture se réfère à savoir la protection de l’environnement. Certains producteurs bur-kinabé ont déjà pratiqué cette culture, mais dans une autre logique: celle du lourd endettementdes groupements de coton en 2000 (la dette des GPC s’élevait à environ quatre milliards vis-à-visde la SOFITEX en trois ans d’existence et de fonctionnement, car les GPC ont été créés en1996). Des mesures de suspension des GPC insolvables (endettés) ont été prises par la SOFITEX(Namono, 2001). De nombreux producteurs ont été éjectés hors du système de crédit intrants etn’avaient plus accès aux intrants à crédit. Parmi eux, certains ont continué à produire le coton sansintrants. Mais, l’application de la fumure organique, condition de succès de la culture biologique(Helvétas/INERA/UNPCB, 2003) n’était pas systématique. Aussi, la motivation de ces produc-teurs n’était pas celle de protéger l’environnement, mais se situait dans un but économique, socialet politique, celui de continuer à produire le coton pour avoir un revenu, rembourser ses dettes,et sauver ses liens avec son environnement immédiat (famille, GPC, SOFITEX)). Pourtant, cetteattitude a longtemps été considérée comme une dérive par la recherche et le développement, lesproducteurs ne respectant pas les recommandations techniques de la recherche sur l’applicationdes engrais minéraux et des insecticides.

Ces exemples montrent que le non respect des recommandations techniques par les pay-sans est bien loin d’être toujours dépourvu de fondements. Il peut être pertinent et se rap-procher au final des connaissances des chercheurs, même si les motivations et les arbitragespeuvent différer. Les producteurs ont adapté les techniques à leurs conditions socio-écono-miques, en sélectionnant les éléments qui conviennent à leurs conditions changeantes. Dansce processus de redéfinition des techniques, les aspects socio-économiques sont aussi bienpris en compte que les aspects techniques (Chambers, Pacey et Thrupp, 1994). Ce processusde redéfinition peut être constaté chez de nombreux producteurs, sans pour autant traduireune stratégie collective. Les stratégies sont définies individuellement et elles ne sont pas défi-nitives. Les critères de choix d’une technique prennent en compte aussi bien les aspects tech-niques que la stratification sociale, les croyances et les valeurs sociales (Dupré, 1991). Eneffet, les décisions que prend le producteur sont fonction de ses « préférences en terme devaleur », des ses connaissances, des ressources et relations disponibles ». Ainsi, le paysan« fortement intégré au monde agricole, à ses services et à ses institutions », adoptera diffé-remment une technique de celui qui, « désireux pourtant d’innover, est moins proche dudéveloppement… » (Scoones et Thompson, 1999).

Les écarts entre les recommandations techniques et les pratiques paysannes peuvent êtreanalysées comme une expression de non satisfaction des producteurs aux solutions qui sont

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proposées par la recherche pour résoudre les problèmes qui se posent à eux. Confrontés àun environnement de plus en plus instable, les producteurs n’ont pas toujours trouvé dansles messages vulgarisés la réponse à leurs problèmes qui dépassent le cadre technique (Legile,2000). Conscients de cette faiblesse de précision, la SOFITEX a proposé des recommanda-tions par zone qui viennent en complément du paquet technique de la recherche. Mais, lesréponses données aux producteurs restent encore vagues sur de nombreux aspects. Parexemple, le labour est conseillé s’il n’y a pas de contrainte de main d’œuvre. Or, justement,nous savons que la contrainte main d’œuvre est souvent posée et empêche le paysan de sui-vre les paquets conseillés. La question ici posée est: que doit faire le paysan s’il n’a pas juste-ment la main d’œuvre? Cela pose les limites des recommandations techniques qui n’intègrentpas suffisamment la dimension sociale dans les propositions faites aux producteurs. Cettesituation, source d’incompréhension et de conflit entre le producteur et la recherche/ vulga-risation et au delà, mérite d’être mieux examinée. N’est-ce pas tout le processus de trans-mission du savoir qui doit être remis en cause? Ne faut-il pas rechercher les blocages dans laconception, la transmission des messages techniques et la façon dont ces messages sont reçuset dont leurs contenus est compris par les paysans? Les réponses à ces questions doivent per-mettre de déterminer les conditions dans lesquelles les BPA peuvent être adoptées et d’ana-lyser le processus de transmission et de diffusion de ces BPA.

L’élaboration et la transmission des BPA doit intégrer:

• Les facteurs « non techniques »: Les logiques qui guident le refus, la redéfinition oul’adoption des techniques sont la maximisation de la productivité, les stratégiesconcurrentielles d’appropriation du foncier, la priorité donnée à l’extensif afin deminimiser les risques liés aux aléas climatiques et les besoins d’investissement pourgarantir la fertilité des sols à long terme, les risques liés aux circuitsd’approvisionnement et de commercialisation. Le paysan a une logique « économiquefamilière » (il n’adoptera pas facilement une technique qui exige des dépenses et unemain d’œuvre supplémentaires). De même, le producteur se méfiera d’une pratiquerecommandée par la recherche s’il n’en maîtrise pas les contours techniques.

• La compétence technique des utilisateurs n’est pas ou pas suffisamment prise en comptedans la construction des techniques. La non prise en compte de cet élément et des facteurs« non techniques » dans l’élaboration des messages techniques contribuent à complexifierles rapports avec les utilisateurs potentiels de ces techniques. Ce dont les producteurs ontbesoin, c’est moins d’un ensemble de pratiques « sur mesure » selon les termes de Dupréque d’un ensemble d’informations utiles pour faciliter la prise de décision. Or, justementles producteurs n’ont pas toujours accès à toutes ces informations.

• Les compétences de facilitation et d’aide à la décision: l’absence ou la faiblesse decompétences à la prise de décision chez les producteurs et bien souvent chez lesinstitutions qui les appuient ne favorisent pas l’adoption de pratiques agricoles durables.Les producteurs développent donc des stratégies pour se défendre contre les risques, ycompris le risque de conflit entre leurs objectifs à court terme et ceux à long terme, entredes objectifs économiques et socioculturels. Scoones et Thompson (1999) estiment quel’agronome et les professionnels du secteur agricole doivent désormais acquérir lescompétences de facilitation et de coordination. N’est-ce pas toute la démarche de laconception et de la diffusion des pratiques agricoles qu’il faut réviser? Un début de

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réplique à cette question a été donnée par les acteurs traditionnels (recherche,développement, vulgarisateurs) devant l’absence d’adoption des paquets technologiquesvulgarisés et l’échec constaté de nombreuses actions de développement par une remise encause de certaines pratiques d’intervention. Cependant, la question est plus profonde etmérite de resituer l’objet même de la vulgarisation et de voir quelle est son implicationdans le processus de vulgarisation.

5.2 DIFFUSION DES BPA

Pendant longtemps, l’approche de la vulgarisation se résumait à un transfert de technologies.Les services de l’agriculture ont longtemps basé leur démarche sur le fait que, pour améliorerla production agricole (cultures vivrières et de rente), il existait des techniques modernes dontl’efficacité a été démontrée par la recherche agronomique. Ces services se chargeaient de dif-fuser les politiques prioritaires d’un développement décidées à la tête de l’état (Decoudras,1997). Ces dernières décennies, la tendance est à la responsabilisation des producteurs, qui sug-gère une grande participation des producteurs. L’intérêt de la recherche à étudier les systèmesde production et l’implication des producteurs aux méthodes de diagnostic participatif per-mettent l’émergence des besoins effectifs d’appui et de conseil.

5.2.1 Analyse des outils de vulgarisation Des outils de communication utilisés peuvent varier d’un acteur à l’autre. Ces outils sont les sui-vants: Les forums, les expérimentations, les ateliers, la radio rurale, la télévision, les fiches tech-niques, les démonstrations, les formations et visites, les expérimentations, les dessins, lesphotos, les journaux, les théâtres forum, le partenariat, etc. Nous nous bornerons ici à analy-ser les principaux outils utilisés par les principaux acteurs.

Ces outils peuvent être classés en cinq groupes et leurs conséquences méthodologiquessont importantes.

• Le premier groupe met l’accent sur la technique au détriment du social. C’est la logiquedes expérimentations. Il s’agit d’un simple transfert de technologies si elle se limite austade d’implantation du test chez le paysan individuel et de suivi par un encadreur. Pourles expérimentations en milieu paysan, les paysans choisis pour les tests ne sont pasforcément les paysans exemplaires. Les critères qui prévalent à ce choix peuvent être:l’affinité avec le technicien chargé du suivi), la position sociale du paysan (il peut arriverqu’un paysan parce qu’il jouit d’une certain statut social, d’une influence au sein de lasociété soit retenu pour conduire un test) etc. D’un autre côté le paysan n’a pas lesentiment de contrôler les expérimentations et sa collaboration est essentiellementmotivée par l’aspect financier et l’approvisionnement en semences (Scoones etThompson, 1999). Cela peut avoir une répercussion sur le suivi et les résultats del’expérimentation. De plus, les expérimentations se limitent aux paysans qui installent letest, les autres n’ont souvent connaissance ni du contenu, ni des résultats du test. Lessolutions à cette situation devraient venir de l’intérieur, à travers la mise en place d’uncadre de réseau d’expérimentateurs villageois comme le suggèrent Scoones et Thompson.

• La second groupe d’outil concerne la radio, la télé, le CTR, le FRSIT. Ces outils ont pourprincipal objectif d’informer, de sensibiliser et/ou de diffuser des résultats auprès d’un

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maximum de personnes. Le monde du développement est arrivé à la conclusion qu’il y aun besoin d’informer le monde paysan sur des sujets qui les concernent. Comme la radioa réussi son « insertion » en milieu rural, alors par ce canal, l’information atteintrapidement le producteur. La question de savoir comment le paysan traite l’informationqu’il reçoit reste posée. Le risque que le message reçu soit mal compris ou détournévolontairement de son objectif existe. La radio est utilisée par la SOFITEX poursensibiliser les producteurs aux problèmes de crédit, au respect des recommandationstechniques. La mise en place des Comités techniques régionaux (CTR) etl’institutionnalisation du FIRSIT sont un cadre de concertation périodique entrechercheurs, vulgarisateurs et producteurs et de diffusion des résultats de la recherchescientifiques et des innovations technologiques.

• Le troisième groupe (démonstration au champ, théâtre forum, visites commentées, forum,formations) tente de d’instaurer le dialogue entre les producteurs et la sociétéd’intervention. Il tend vers l’implication du monde paysan dans le processus de recherchede solutions aux problèmes qui sont posés au monde rural. Ces outils participatifs veulentconcilier la technique et le social. Ils s’efforcent de s’appuyer davantage sur les réseauxinformels de circulation de l’information technique en milieu paysan et notamment entreagriculteurs, par le biais de l’identification de paysans relais pour diffuser l’information etles capacités. Les études récentes menées par le CIRAD-TERA et l’INERA dans la zonecotonnière Ouest du Burkina Faso font ressortir l’intérêt de ces approches (Foy-Sauvageet Rebuffel, 2002 et Poisson, 2004, non publié). Ces démarches semblent être les plusadaptées, à en croire l’intérêt que les paysans manifestent pour cette forme d’apprentissageet d’appui. Ces outils partent du paysan vers la technique, et tentent d’établir le contactdirect avec la recherche, la vulgarisation et/ou les sociétés de développement, en ce sensque les questions concrètes sont suscitées à partir de ce que les producteurs voient,touchent (notamment le théâtre forum).

• Le quatrième groupe, celui des formations en salles, des ateliers, du Conseil de Gestionaux exploitations (CGD) vise à former et à conseiller les producteurs. La recherche et ledéveloppement, devant l’échec de nombreuses actions et devant le manque d’adoption despaquets technologiques, ont été amenés à penser que le problème se situe au niveau dumanque de formation des paysans. Le CDG qui se donne pour mission de donner desconseils aux exploitations agricoles en considérant que chacune d’elle est une spécificité,une individualité rencontre un problème lié à la prise en charge de l’appui conseil par lesproducteurs pour une mise en œuvre durable de l’approche.

• Le cinquième groupe concerne les supports écrits tels les journaux, les fiches techniques.Ils sont accessibles à peu de producteurs même quand ils sont traduits dans les langueslocales, le taux d’analphabétisme étant très élevé (80 % environ) en milieu rural. C’est leproblème de la langue, qui doit d’abord être surmonté, car en dépit des efforts faits pourtraduire ces messages dans les langues locales, il reste que tous les concepts scientifiquesne se traduisent pas aisément en français, et que les conséquences peuvent être unecertaine déformation du message initial. Ce problème est très préoccupant et il convientd’avoir une approche ethnolinguistique (Tourneux, 2001).

40 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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• Les approches participatives semblent rencontrer le plus l’adhésion des producteurs.Même si les contours de cette participation sont mal définis comme le fait remarquerChaveau (1997), elle permet d’améliorer les relations entre les producteurs et la sociétéd’intervention. De plus en plus, des cadres de concertation (procédures d’élaboration deleur propre plan de gestion avec l’appui du PNGT), outils utilisés dans le cadre despolitiques de décentralisation renforcent cette contribution des producteurs à la réalisationd’objectifs propres. Cependant, devant cette panoplie d’outils, on peut se demander quelest leur niveau de pertinence par rapport aux objectifs des producteurs et par rapport à lacapacité des producteurs à valoriser les connaissances que véhiculent ces outils. Neretombe t-on pas dans le même cadre des interventions ponctuelles et non cohérentesavec des objectifs globaux semblables? A quelles conditions les connaissances transmisespeuvent être mises en pratique de façon pérenne par les producteurs?

5.3 DURABILITÉ DES BPA ET RÔLE DES ACTEURS DANS LE PROCESSUS D’ADOPTION

Pour une durabilité des BPA, il est souhaitable que:

• Les paysans participent eux-mêmes à sa mise au point des BPA. Cette participation doitaussi tenir compte du rôle de la femme dans l’économie rurale et le rôle qu’elle devraitjouer dans les systèmes envisagés pour améliorer la gestion des ressources naturelles(Grégori et Mouloud, 2002). Ainsi, au niveau de la recherche, des actions doiventprivilégier la concertation permanente des producteurs, et les programmes de recherchedoivent prendre en compte les exigences des producteurs et s’orienter dans le sens d’unedécentralisation pour mieux responsabiliser les utilisateurs des BPA. Aussi, les outils devulgarisation doivent être soumis à une évaluation des producteurs, avec une identificationet une analyse des outils traditionnels de communication, afin d’identifier dans ces outilsdes éléments pertinents qui pourraient être réadaptés au contexte actuel. Cette évaluationpermettra de définir des approches et des outils en fonction des caractéristiques des zones,des types d’exploitations, etc.

• L’approche de la vulgarisation soit adaptée au contexte d’évolution des exploitations. L’agentde vulgarisation doit se positionner comme un agent d’accompagnement capable d’aider lesproducteurs à prendre les bonnes décisions dans un environnement soumis aux risques.

• Les services de vulgarisation soient restructurés et réorganisés: étant donné le souhait deplusieurs acteurs de voir l’Etat jouer un rôle de premier ordre dans l’appui aux producteurset que les infrastructures sont déjà disponibles, les services de vulgarisation devraient êtrecapables d’apporter un conseil adapté aux besoins des producteurs à la condition qu’il ssoient revalorisés.

• Un partenariat soit créé et/ou renforcé, permettant la mise en place d’un réseauinstitutionnel pour la formation et l’échange d’informations et d’expériences. Laformation du paysan doit dépasser le simple cadre technique et lui permettre d’assurer sapropre promotion, de mieux gérer son exploitation (Boiral, Lanteri, et De Sardan, 1985).

Adoption, durabilite des BPA et role des acteurs dans le processus d'adoption 41

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• Un système décentralisé de soutien à l’agriculture, avec des animateurs de terraintechniquement compétents et « socialement humains »;

• La promotion et la bonne diffusion des BPA soient assurées par un réseaud’expérimentateurs villageois;

• Il est évident que l’agriculture aujourd’hui ne peut pas se passer d’engrais chimiques ou depesticides mais l’Etat doit mettre en place des réglementations sur leur utilisation et veillerà l’application des textes.

• La mise en place de mécanismes de financement. Les organisations paysannes doivent êtrecapables de mobiliser des fonds internes et externes et d’instaurer une gestiontransparente. A défaut d’une banque de crédit, la filière coton pourrait créer un fonds pourle financement des équipements, dont les modalités seraient définies par les différentsactionnaires prenant part au capital de la SOFITEX. Par ailleurs le renforcement desstructures d’organisation de la filière céréales est une condition de financement de cettefilière par des bailleurs.

• Un engagement ferme des politiques (Etat) à solutionner la question foncière. Un tel videinstitutionnel met en cause les fondements d’une politique contractuelle à long termereconnaissant aux villageois la capacité de gérer les ressources naturelles de leur territoire,et du même coup nie leur capacité de décision et de responsabilisation (Lazarev et Arab,2002). Sans doute est-il urgent de donner aux villageois un statut institutionnelreconnaissant leur droit de contrôle des ressources naturelles, leur droits de contrôle descontrats financiers entre les propriétaires et les usagers.

• Un cadre institutionnel de concertation soit créé sur les BPA par les différents acteurs. Lesconditions de leur durabilité et le rôle de chaque acteur doivent être discutés et négociésde façon consensuelle ou tout au moins collaboratives avec les autres acteurs.

L’intégration de ces différents éléments devra avoir un impact sur l’adoption des BPA.Toutefois, les BPA ne sont pas statiques et définitives. La diffusion des BPA demande de repla-cer cette notion dans son contexte social, plutôt que de « l’embrigader » dans des institutions« formelles » et dans des intérêts individuels et des conceptions « idéales », de la replacer dansun processus qui met en relation les différents acteurs par « le biais de certains cadres cogni-tifs » (Scoones et Thompson, 1999). Il s’agit de créer des cadres de concertation qui permet-tront d’instaurer un véritable dialogue entre les différents acteurs. On peut donc appuyer lapertinence de la concertation organisée par la FAO et l’INERA qui aura lieu du 18 au 20 marsà Bobo-Dioulasso sur la définition multipartenaires conjointe des Bonnes Pratiques Agricoles,et comment cet atelier peut être rentabiliser au mieux.

42 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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6. Les relations entre les différents acteurs

L’UNPC-B et les autres acteurs: Depuis le désengagement de l’Etat, de nombreux acteurs sontprésents sur la scène agricole. Les producteurs, via UNPCB suscitent beaucoup d’intérêt chez cesacteurs. Ce désengagement et d’autres facteurs ont accéléré la dynamique du mouvement paysan,de sorte qu’aujourd’hui, on peut parler d’une autopromotion des organisations paysannes qui ten-tent de conquérir leur reconnaissance sociale et institutionnelle, les alliances et les financementsdont ils ont besoin (Jacob et Delville, 1994). Pour cela, l’UNPC-B n’hésite pas à utiliser les thèmesfavoris des intervenants extérieurs. Ainsi, elle multiplie les actions de partenariat et renforce sa col-laboration avec la recherche et autres sociétés d’intervention.

Ses relations avec la SOFITEX sont fortement interdépendantes. Avec la réattribution deszones cotonnières Centre et Est et l’arrivée de nouveaux opérateurs, on peut se permettre d’i-maginer un autre scénario. Mais, la zone cotonnière Ouest assurant 90% de la productioncotonnière nationale (Programme Coton 2001), la SOFITEX continuera certainement encorependant plusieurs années à jouer un rôle majeur dans la commercialisation et l’encadrement. Laparticipation de l’Union au programme de coton biologique au Burkina aux cotés deHelvetas/Suisse, son souci de comprendre la question des OGM (en cours d’expérimentationpar l’INERA depuis 2003) à travers sa démarche de participation aux réunions sur cette ques-tion, sont autant d’éléments qui confirment son intérêt pour les questions de développement,de recherche appliquée au développement par d’introduction et d’appropriation des nouvellestechnologies.

Les relations entre le développement et la recherche sont coopératives et interdépendantes.Mais, ces relations connaissent quelques fois des malaises à cause d’événements qui viennent per-turber l’application des BPA. « Pouvez-vous répondre aux questions qui se posent à nous et sioui, le plus tôt sera le mieux » disent les développeurs (Boiral, 1985). En effet, devant l’émergen-ce d’un problème, le développement veut une réponse urgente de la part de la recherche qui seméfie de l’urgence, pose le problème, diagnostique, étudie, dissèque, entre au laboratoire, analy-se, etc. Dans sa démarche, la recherche rappelle « l’efficacité de la sagesse », elle rappelle qu’il nefaut rien affirmer gratuitement. Cependant, la recherche est en situation de dépendance, elle estfinancée en grande partie par les sociétés développement et autres bailleurs. Les recherchesmenées sont de ce fait souvent commanditées par le bailleur.

La vulgarisation entretient avec la recherche des liens d’étroite dépendance alors qu’ellen’est pas très impliquée dans le processus de recherche. Elle joue un rôle intermédiaire dontl’initiative se ramène à transformer les recommandations techniques en « thème de vulgari-sation ». Selon Moris (1994), la vulgarisation devrait se consacrer aussi à cerner et à évaluerles connaissances techniques des paysans, contribuer à évaluer l’environnement économiqueafin de déterminer les technologies qui semblent contourner avec succès les contraintespesant sur la production. Cela implique une communication horizontale et dans les deux

Les relations entre les différents acteurs 43

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sens, avec les producteurs et les scientifiques. Un autre aspect, c’est que la vulgarisation(DRAHRH) est très liée au Ministère de l’agriculture, d’où une certaine dépendance.

L’Etat: On peut penser qu’il existe une volonté de l’Etat à accompagner les producteurs. Desefforts sont faits pour définir un cadre réglementaire (Reforme agraire et foncière, décret pré-sidentiel portant adoption du document de politique nationale de promotion coopérative auBurkina Faso, (cf. la loi 14, annexe). Mais, la mise en application de ces textes connaît une len-teur. Des textes réglementant la gestion des terroirs devraient accompagner les acteurs quiappuient les communautés.

44 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Conclusion

Les BPA s’inscrivent dans un cadre dynamique qui va au-delà de la seule technique. Elles sesituent dans un cadre plus large - environnement socioéconomique, culturel et politique. Il fautdonc rechercher une cohérence entre les objectifs des acteurs institutionnels et ceux des pro-ducteurs qui doivent être au centre du changement technique et du développement, de mêmequ’il faut lier les impératifs économiques à ceux environnementaux. Désormais, la nouvellepriorité n’est pas uniquement l’agriculture durable, mais une subsistance durable basée sur l’a-griculture (Chambers, Pacey et Thrupp). Cette nouvelle priorité implique une vision holistiquedu développement et une définition des rôles et des responsabilités de chaque acteur. Elleimplique également de nouvelles démarches participatives proposant la révision du processusde construction des BPA et de leur mode de transmission. Dans cette même optique, NielsRöling suggère une révision exhaustive des services de la vulgarisation: «si les services de vul-garisation ne sont actuellement que des vecteurs d’assistance technique et doivent se transfor-mer en organismes axés sur la demande et les exigences des clients, une nouvelle profession dela vulgarisation doit alors voir le jour (Scoones et Thompson). Ce « remaniement » devraitconcerner aussi bien le contenu des programmes de recherche que de formation. En somme,c’est tout le processus de transmission du savoir technique qui mérite d’être révisé et adaptéaux situations particulières des producteurs avec leur implication, celle de l’Etat et des autresacteurs, sous une forme de partenariat contractuel, selon un système décentralisé de soutien àune agriculture intégrée à l’élevage. La définition des BPA de façon consensuelle par les diffé-rents acteurs ne peut être discutée à partir de modèles préétablis. Elles doivent être discutéeset négociées par tous les acteurs, si l’on veut aller vers un partenariat effectif. Ces négociationsdoivent également se faire autour de la question foncière qui interpelle l’Etat et les politiques.

Les pistes et les actions à dégager doivent partir d’un bon diagnostic des situations.

Les points à débattre pendant l’atelier multipartenaire des 18-20 mars 2004 sur les

Bonnes Pratiques Agricoles:

• Définition conjointe des Bonnes Pratiques Agricoles par les acteurs• Facteurs limitants et conditions de mise en œuvre des BPA • Identification des outils de mise en œuvre• Recommandations pratiques d’actions

Conclusion 45

Page 47: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

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48 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Annexes

Tableau 1. Recommandations par domaine d’activité de recherche –INERA

Tableau 2a. Itinéraire technique en fonction des caractéristiquespluviométriques et des conditions de démarrage des pluies, SOFITEX:zones à pluviométrie supérieure ou égale à 1000 mm/an

Tableau 2b. Itinéraire technique en fonction des caractéristiquespluviométriques et des conditions de démarrage des pluies, SOFITEX:zones à pluviométrie moyenne 800 mm

Tableau 2c. Itinéraire technique en fonction des caractéristiquespluviométriques et des conditions de démarrage des pluies, SOFITEX:zones à pluviométrie moyenne 600-700 mm

Tableau 3. Facteurs limitants à l’adoption des BPA et solutions dedurabilité

Tableau 4. Analyse des outils de vulgarisation

Annexes 49

Page 50: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

50 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

DOMAINES RECOMMANDATIONS TECHNIQUES INPUT

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Labour 15-20 cm - équipements (charrues- animaux en forme- humidité du sol (un minimum de 20 mm de pluie)

Semis 20 mai-20juinjusqu’au 25 juin pour le maïs

- humidité du sol- labour- disponibilité main d’œuvre- disponibilité des semences

Sarclage 15 jas et 40 jas - main d’œuvre

Buttage 45 jas - main d’œuvre

Herbicidage 3l/ha - main d’œuvre appareil de traitement

Fertilisation minérale

NPK (150kg/ha à 15jas)Urée(50kg/ha à 40jas)Formule unique(200kg/ha à 30 jas)

- disponibilité des intrants main d’œuvre

Traitement insecticide(TBV) sur cotonnier

45-50 jas 1 litre/ha14 j après 1 litre/ha14 j après 1 litre/ha14 j après 1 litre/ha14 j après 1 litre/ha14 j après 1 litre/ha

- appareil de traitement- produits de traitement

Fumure organique

Fosses fumières 6 t/ha/3 ans ou 2 t/ha/anParcs d’hivernage

- disponibilité de la fumure organique- moyens de transport et petits équipements

Rotation culturale

Rotation coton-céréalesRotation coton-céréales-légumineuses (arachide, soja, niébé)

Jachère Jachère de longue durée - Disponibilité des terres

TEC

HN

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cultures fourragères

Dolique en association au maïsMucunaPois d’angoleBrachiaria

- Disponibilité des semences- Disponibilité de parcelles

Stockage de résidus de récolte

Traitement de la paille à l’urée - Lieu de stockage- Moyens de transport

Conservation du foin

Botteleuse manuelle - Equipement

Tableau 1. Recommandations par domaine d’activité de recherche –INERA

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Annexes 51

DOMAINES RECOMMANDATIONS TECHNIQUES INPUT

TEC

HN

IQU

ES C

ES

Aménagements anti-érosifs(cordons pierreux ou bandes enherbées, billon cloisonnés)

cordons pierreux ou bandes enherbées en fonction des courbes de niveau

- Moyen de transport pour les moellons

- Main d’œuvre- Expertise

Zéro labour Semis sur mulch - main d’œuvre- plantes de couverture

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D’A

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Techniques de reboisementAmélioration de parcs agro-forestiers

Techniques de reboisementPlantation ou préservation d’arbres (Accacia albida, parkia biglobosa, eucalyptus, tamarindus indica, Butyrospermum parkii,

- Disponibilité de plants- Main d’oeuvre- Arrosoirs- Disponibilité de terres

Brises vents Brises vents - Disponibilité de plants - Main

d’oeuvre

Haies vives Haies vives - Disponibilité de plants - Main

d’oeuvre

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52 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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inér

alA

F (N

PK c

lass

iqu

e et

uré

e o

u a

mo

nit

rate

)

Do

se15

0 kg

/ha

; 50

kg u

rée

ou

am

on

itra

te /h

asi

sem

is e

n ju

illet

, 100

kg

NPK

et

50 k

g u

rée

ou

am

on

itra

te

Dat

e d

’ap

po

rt15

à 2

0 ja

s p

ou

r le

NPK

et

45 ja

s p

ou

r l’u

rée

si s

emis

en

juill

et, é

pan

dre

NPK

au

sem

is o

u

mél

ang

é N

PK+

Uré

e 1

0-15

jas

Mo

de

d’a

pp

ort

sid

e d

ress

ing

ou

par

po

qu

et a

vec

reco

uvr

emen

t

Tab

leau

2a.

Itin

éra

ire t

ech

niq

ue e

n f

on

ctio

n d

es

cara

ctéri

stiq

ues

plu

vio

métr

iqu

es

et

des

con

dit

ion

s d

ed

ém

arr

ag

e d

es

plu

ies,

SO

FIT

EX

: zo

nes

à p

luvio

métr

ie s

up

éri

eu

re o

u é

gale

à 1

00

0 m

m/

an

Page 53: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Annexes 53

Pro

tect

ion

p

hyt

osa

nit

aire

Pro

gra

mm

e d

e Tr

aite

men

tPr

og

ram

me

fen

être

ad

op

té p

ar P

R-P

RA

O (

ges

tio

n e

t d

e la

pré

ven

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n d

e la

rés

ista

nce

de

Hel

ico

verp

a ar

mig

era

aux

pyr

éth

rin

oïd

es).

Déb

ut

pre

mie

r tr

aite

men

t (j

as)

35

trai

tem

ent

pro

du

itD

ose

s en

lit

res

r h

a2

litre

s/h

a (

700g

de

mat

ière

s ac

tive

s/l’h

a) :

uti

lisat

ion

de

l’en

do

sulf

an a

ux

2 1e

rs t

rait

emen

ts

com

po

rte

deu

x av

anta

ges

T1-T

2en

do

sulf

an

avan

t la

m

i-ao

ût

T3-T

4-T5

Pyr.

+ O

P.

Aca

rici

de/

+

OP

aleu

r

trai

tem

ents

to

ute

s le

s 2

sem

ain

es e

n r

aiso

n d

e 1

litre

/ha,

mai

s p

euve

nt

être

rem

pla

cés

ou

in

terc

alés

par

des

tra

item

ents

ave

c d

es a

sso

ciat

ion

s b

inai

res

à b

ase

de

OP

aleu

roci

de

si u

ne

infe

stat

ion

de

mo

uch

e b

lan

che

atte

int

le s

euil

req

uis

T6-T

7Py

r. +

O

P. A

ph

i/al

euro

cid

e

1 lit

res

/ha

; si i

nfe

stat

ion

par

la m

ou

che

bla

nch

e at

tein

t le

seu

il re

qu

is

Page 54: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

54 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

Op

érat

ion

s cu

ltu

rale

sQ

uan

tité

s an

nu

elle

s, c

on

dit

ion

s d

e d

émar

rag

e d

es p

luie

s, r

égio

ns

et z

on

es c

on

cern

ées

Mo

yen

ne

plu

ies

= 8

00 m

m e

t d

émar

rag

e n

orm

alM

oye

nn

e p

luie

s =

800

mm

et

dém

arra

ge

tard

if

Rég

ion

co

ton

niè

re d

e K

ou

do

ug

ou

(zo

ne

de

Leo

), d

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edo

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ou

(B

anw

a et

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ne

de

Ded

ou

go

u),

d

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ob

o (

zon

es d

e la

pro

vin

ce d

u H

ou

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de

Ho

un

(zo

nes

de

Bo

rom

o e

t d

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ou

nd

é),

et d

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da

(par

tie

no

rd d

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rég

ion

)

Prép

arat

ion

s d

u s

ol

Ecla

tag

e b

illo

ns

p

réfé

rab

le s

i co

ntr

ain

te d

e ch

arru

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/ou

de

MO

se

lon

l’o

uti

l ara

toir

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isp

osé

ind

iqu

é su

rto

ut

si r

étar

d im

po

rtan

t

Scar

ifiag

e

Lab

ou

r p

lus

ind

iqu

é si

au

cun

e co

ntr

ain

te d

’éq

uip

emen

tp

eu c

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seill

é si

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veu

t ra

trap

per

le r

etar

d

Her

sag

eo

ui e

n c

as d

e la

bo

ur

H

erb

icid

age

con

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é p

ou

r le

s g

ran

des

exp

loit

atio

ns

avec

co

ntr

ain

tes

de

mai

n d

’œu

vre

ou

vo

ulla

nt

réal

iser

d

es é

con

om

ies

de

tem

ps

Sem

isD

ate

de

sem

is20

mai

au

20

juin

au p

lus

tard

le 1

5 ju

illet

Den

sité

de

sem

is0,

7mX

0,30

m0,

7mX

0,30

m

Dém

aria

ge

(jas

)o

blig

ato

ire

si s

emen

ce v

êtu

e, 1

5-20

jas

(lai

sser

2 à

3 p

lan

ts p

ar p

oq

uet

)

Entr

etie

ns

de

la c

ult

ure

No

mb

re d

e sa

rcla

ges

2 à

3 su

ivan

t le

s m

arg

es d

e m

anœ

uvr

es

Bu

ttag

e

ou

po

ur

évi

ter

la v

erse

, ou

po

ur

assa

inir

ou

p

ou

r am

élio

rer

la r

éten

tio

n d

’eau

Tab

leau

2b

. It

inéra

ire t

ech

niq

ue e

n f

on

ctio

n d

es

cara

ctéri

stiq

ues

plu

vio

métr

iqu

es

et

des

con

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ion

s d

ed

ém

arr

ag

e d

es

plu

ies,

SO

FIT

EX

: zo

nes

à p

luvio

métr

ie m

oyen

ne 8

00

mm

Page 55: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Annexes 55

Fert

ilisa

tio

nFu

mu

re o

rgan

iqu

eLa

qu

esti

on

de

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um

ure

org

aniq

ue

se p

ose

au

jou

rd’h

ui a

vec

urg

ence

et

ce p

ou

r to

ute

s le

s ex

plo

itat

ion

s ; l

es s

euls

en

gra

is m

inér

aux

ne

suffi

sen

t p

as ;

sen

sib

ilise

r d

on

c en

insi

stan

t s

ur

la

néc

essi

té e

t le

s d

iffé

ren

tes

tech

niq

ues

(fu

mie

r, o

rdu

res

mén

agèr

es, c

om

po

stag

e, f

oss

e fu

mie

r, et

c.)

: 2 t

on

es/h

a to

us

les

ans

ou

5 t

on

es/h

a to

us

les

2 an

s

Typ

e en

gra

is m

inér

alFU

; AF

(NPK

cla

ssiq

ue

+ u

rée

ou

am

on

itra

te)

Do

se (

kg/h

a)Fu

: 200

et

AF

(NPK

: 15

0 kg

; ur

ée o

u am

onit

rate

: 50)

Fu: 2

00 e

t A

F (N

PK :

100

kg ;

uré

e o

u

amo

nit

rte

: 50)

Dat

e d

’ap

po

rt (

jas)

FU :

20-3

0 ; A

F (N

PK :

15 e

t u

rée

: 45)

FU: 2

0-30

; A

F (N

PK :

15 e

t u

rée

: 45)

; si

re

tard

imp

ort

ant

rap

pro

ché

Mo

de

d’a

pp

ort

sid

e d

ress

ing

ou

par

po

qu

et a

vec

reco

uvr

emen

t

Pro

tect

ion

p

hyt

osa

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aire

Pro

gra

mm

e d

e Tr

aite

men

tPr

og

ram

me

fen

être

ad

op

té p

ar le

Pro

jet

rég

ion

al P

R-P

RA

O d

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adre

de

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esti

on

et

de

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réve

nti

on

de

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ésis

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ce d

e H

elic

ove

rpa

arm

iger

a au

x p

yrét

hri

no

ïdes

. D

eux

pre

mie

rs

trai

tem

ents

ob

ligat

oir

es à

14

jrs

d’in

terv

alle

, ave

c en

do

sulf

an -

inte

rval

es d

e tr

aite

men

t d

e 14

jr

s p

ou

r le

s T3

, T4,

T5

(pyr

ét. +

OP

acar

cid

.) a

u c

as o

ù il

n’y

a p

as d

’infe

stat

ion

de

la m

ou

che

bla

nch

e. S

i l’in

fest

atio

n d

e la

mo

uch

e b

lan

che

atte

int

le s

euil

req

uis

, les

T3,

T4

ou

T5

peu

ven

t êt

re r

emp

lacé

s o

u in

ter c

alés

par

des

tra

item

ents

ale

uro

cid

es ;

si c

ette

infe

stat

ion

inte

rvie

nt

aprè

s le

s 5

1ers

tra

item

ents

, les

tra

item

ents

ale

uro

cid

es s

e p

osi

tio

nn

ero

nt

en T

6 et

T7

si n

éces

sair

e

Déb

ut

pre

mie

r tr

aite

men

t en

jou

rs a

prè

s se

mis

(ja

s)35

trai

tem

ent

pro

du

itD

ose

s en

lit

res

par

h

a

2 lit

res/

ha

( 70

0g d

e m

atiè

res

acti

ves/

l’ha)

: u

tilis

atio

n d

e l’e

nd

osu

lfan

au

x 2

1ers

tra

item

ents

co

mp

ort

e d

eux

avan

tag

es :

-

eff

et d

irec

t : u

tilis

é av

ant

mi-

aoû

t l’e

nd

osu

lfan

co

ntr

ôle

ef

fica

cem

ent

les

jeu

nes

sta

des

larv

aire

s d

e H

elic

ove

rpa

arm

iger

a

-

effe

ts in

dir

ects

: l’e

nd

osu

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ép

arg

ne

les

enn

emis

nat

ure

ls d

e la

mo

uch

e b

lan

che

do

nc

par

ric

och

er p

erm

et

bio

log

iqu

emen

t d

e co

ntr

ôle

r ce

rav

ageu

r

T1-T

2en

do

sulf

an à

uti

liser

av

ant

la m

i-ao

ût

T3-T

4-T5

Pyr.

+ O

P. A

cari

cid

e/

+O

P al

eur

trai

tem

ents

to

ute

s le

s 2

sem

ain

es e

n r

aiso

n d

e 1

litre

/ha,

mai

s p

euve

nt

être

rem

pla

cés

ou

in

terc

alés

par

des

tra

item

ents

ave

c d

es a

sso

ciat

ion

s b

inai

res

à b

ase

de

OP

aleu

roci

de

si u

ne

infe

stat

ion

de

mo

uch

e b

lan

che

atte

int

le s

euil

req

uis

T6-T

7Py

r. +

OP.

Ap

hi/

aleu

roci

de

1 lit

res

/ha

; si i

nfe

stat

ion

par

la m

ou

che

bla

nch

e at

tein

t le

seu

il re

qu

is

Page 56: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

56 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

Op

érat

ion

s cu

ltu

rale

sQ

uan

tité

s an

nu

elle

s, c

on

dit

ion

s d

e d

émar

rag

e d

es p

luie

s, r

égio

ns

et z

on

es c

on

cern

ées

Mo

yen

ne

plu

ies

= 6

00-7

00 m

m e

t d

émar

rag

e n

orm

alM

oye

nn

e p

luie

s =

600

-700

mm

et

dém

arra

ge

tard

if

Rég

ion

co

ton

niè

re d

e O

uag

a, K

ou

do

ug

ou

(zo

ne

Ko

ud

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go

u)

et d

e D

edo

ug

ou

(so

us-

zon

e K

oss

i)

Prép

arat

ion

s d

u s

ol

Ecla

tag

e b

illo

ns

plu

s in

diq

en f

on

ctio

n d

e l’o

uti

l ara

toir

e d

on

t o

n d

isp

ose

plu

s in

diq

surt

ou

t en

cas

de

reta

rd

imp

ort

ant

en f

on

ctio

n d

e l’o

uti

l ara

toir

e d

on

t o

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ose

Scar

ifiag

e

Lab

ou

r in

diq

si p

luvi

om

étri

e fa

vora

ble

et

pas

de

con

trai

nte

MO

mo

ins

ind

iqu

é su

rto

ut

si le

ret

ard

est

im

po

rtan

t et

co

ntr

ain

te d

e M

O

Her

sag

eo

ui e

n c

as d

e la

bo

ur

Her

bic

idag

e co

nse

illé

po

ur

les

gra

nd

es e

xplo

itat

ion

s av

ec c

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trai

nte

s d

e m

ain

d’œ

uvr

e o

u v

ou

llan

t ré

alis

er d

es

éco

no

mie

s d

e te

mp

s

Sem

isD

ate

de

sem

is20

mai

au

20

juin

au p

lus

tard

le 1

5 ju

illet

Den

sité

de

sem

is0,

7mX

0,25

0,7m

X0,

25

Dém

aria

ge

ob

ligat

oir

e si

sem

ence

vêt

ue,

15-

20 ja

s (l

aiss

er 2

à 3

pla

nts

par

po

qu

et)

Entr

etie

ns

de

la

cult

ure

No

mb

re d

e sa

rcla

ges

22

Bu

ttag

eo

u p

ou

r év

iter

la v

erse

, ou

po

ur

assa

inir

ou

su

rto

ut

po

ur

amél

iore

r la

rét

enti

on

d’e

au

Tab

leau

2c.

Iti

néra

ire t

ech

niq

ue e

n f

on

ctio

n d

es

cara

ctéri

stiq

ues

plu

vio

métr

iqu

es

et

des

con

dit

ion

s d

ed

ém

arr

ag

e d

es

plu

ies,

SO

FIT

EX

: zo

nes

à p

luvio

métr

ie m

oyen

ne 6

00

-70

0 m

m

Page 57: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Annexes 57

Fert

ilisa

tio

nFu

mu

re o

rgan

iqu

eLa

qu

esti

on

de

la f

um

ure

org

aniq

ue

se p

ose

au

jou

rd’h

ui a

vec

urg

ence

et

ce p

ou

r to

ute

s le

s ex

plo

itat

ion

s ;

les

seu

ls e

ng

rais

min

érau

x n

e su

ffise

nt

pas

; se

nsi

bili

ser

do

nc

en in

sist

ant

su

r la

néc

essi

té e

t le

s d

iffé

ren

tes

tech

niq

ues

(fu

mie

r, o

rdu

res

mén

agèr

es, c

om

po

stag

e, f

oss

e fu

mie

r, et

c.)

: 2 t

on

nes

/ha

tou

s le

s an

s o

u 5

to

nn

es/h

a to

us

les

2 an

s

Typ

e en

gra

is m

inér

alFU

Do

se15

0 kg

(4

sacs

) / h

a15

0 kg

(3

sacs

) / h

a

Dat

e d

’ap

po

rt20

-30

20 ja

s,

si r

etar

d t

rès

imp

ort

ant

rap

pro

ché

dav

anta

ge

la d

ate

Mo

de

d’a

pp

ort

sid

e d

ress

ing

ou

par

po

qu

et a

vec

reco

uvr

emen

t

Pro

tect

ion

p

hyt

osa

nit

aire

Pro

gra

mm

e d

e Tr

aite

men

tPr

og

ram

me

fen

être

ad

op

té p

ar le

Pro

jet

rég

ion

al P

R-P

RA

O d

ans

le c

adre

de

la g

esti

on

et

de

la p

réve

nti

on

de

la r

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tan

ce d

e H

elic

ove

rpa

arm

iger

a au

x p

yrét

hri

no

ïdes

. D

eux

pre

mie

rs t

rait

emen

ts o

blig

ato

ires

à 1

4 jr

s d

’inte

rval

le,

avec

en

do

sulf

an -

inte

rval

es d

e tr

aite

men

t d

e 14

jrs

po

ur

les

T3, T

4, T

5 (p

yrét

. +

OP

acar

cid

.) a

u c

as o

ù il

n’y

a p

as d

’infe

stat

ion

de

la m

ou

che

bla

nch

e. S

i l’i

nfe

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de

la m

ou

che

bla

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e at

tein

t le

seu

il re

qu

is, l

es T

3, T

4 o

u T

5 p

euve

nt

être

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Page 58: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

58 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Page 59: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Annexes 59

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Page 60: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

60 Analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques agricoles de l’Ouest du Burkina Faso

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Page 61: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

DYNAMIQUE DE L’INTENSIFICATION DURABLE

DES SYSTÈMES DE PRODUCTION MIXTES

«COTON-CÉRÉALES-ÉLEVAGE» DANS L’OUEST DU BURKINA FASO

Mars 2004

Alexandre Lalba, Zootechnicien-économiste. INERA/GRN-SP, Ouagadougou. BP 476.

[email protected] Vognan,

Agro-économiste. INERA/Programme Coton, Bobo Dioulasso. BP [email protected]

Cette étude a été initiée par la FAO, dans le cadre de l’initiative Bonnes Pratiques Agricoles. Ellea été réalisée avec la collaboration de Dagmar Kunze, FAO/Accra, de Anne Sophie Poisot,FAO/Rome, et de Zoundi Sibiri Jean, INERA/Ouagadougou.

Page 62: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Sigles et abréviations

AMRT Ateliers Mensuels de Revues TechnologiquesCdG Conseil de Gestion aux exploitations agricolesCERCI Centre d’Expérimentation du Riz et des Cultures IrriguéesCES/AGF Conservation des Eaux et des Sols / AgroforesterieCIRAD Centre International en Recherche Agronomique pour le DéveloppementCITEC-Huilerie Société des Huiles et Savons du BurkinaCFDT Compagnie Française de Développement des TextilesCNCA Caisse Nationale de Crédit AgricoleCRPA Centre Régionale de Promotion Agro-pastoraleCTA Comité Technique RégionalESFIMA Eau, Sol, Fertilisation, Irrigation et Machinisme AgricoleFAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’AgricultureFlex-FASO Unité de Commercialisation des Fruits et Légumes du FasoGIPD Gestion Intégré de la Production et des Déprédateurs des CulturesGMB Grands Moulins du BurkinaGPC Groupement de Producteurs de CotonGV Groupement VillageoisICRISAT Centre International de Recherche sur les Cultures des Zones TropicalesINERA Institut de l’Environnement et des Recherches AgricolesIRBET Institut de Recherche en Biologie et Ecologie TropicaleIRCT Institut de Recherche sur les Cultures TropicalesOGM Organismes Génétiquement ModifiésOMC Organisation Mondiale du CommerceORD Organisme Régional de DéveloppementPAP / OPC Projet d’Appui aux Producteurs- Organisation des Producteurs de CotonPASA Programme d’Ajustement Structurel de l’AgriculturePDL Programme de Développement LocalPDRI / HKM Projet de Développement Rural Intégré / Houet-Kossi-MouhounPNGT Programme National de Gestion des TerroirsPPD Plan Populaire de DéveloppementRSP Recherche sur les Systèmes de ProductionSAVANA Unité Industrielle Agro-alimentaireSOBA Société Barro et FrèresSOFITEX Société des Fibres et Textiles du BurkinaSONACOR Société Nationale de Collecte et de Décorticage du RizSOSUCO Société Sucrière de la ComoéUE Union EuropéenneUNPC-B Union Nationale des Producteurs de Coton du BurkinaURCABO Union des Coopératives Agricoles de BoboUSA Etats Unis d’AmériqueZAP Zone Agro-pastorale

Sigles et abréviations 63

Page 63: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Résumé

La présente étude analyse la problématique de l’intensification durable des systèmes de pro-duction de la zone cotonnière de l’Ouest du Burkina Faso. A partir d’une analyse historiquede la dynamique des systèmes de production, des stratégies des producteurs, du rôle desacteurs et des institutions, des réformes politiques et institutionnelles, elle met en évidenceles principales causes et contraintes des systèmes actuels basés sur la relation coton-céréales-élevage, ainsi que leurs impacts et les conséquences prévisibles sur la durabilité future dessystèmes. Les systèmes actuels sont confrontés à des facteurs de vulnérabilité qui limitentleurs performances techniques et économiques, et font peser des menaces sur l’environne-ment et la gestion durable des ressources naturelles. Il s’agit principalement de la pressionfoncière, de la variation du prix du coton sur le marché mondial, de l’instabilité des prix surles marchés locaux, des conséquences de la libéralisation avec le désengagement de l’Etat, dumanque de professionnalisme des producteurs, des aléas climatiques, et des risques liés auparasitisme. Dans un contexte marqué par de multiples incertitudes tant au niveau régional,national, qu’international, l’analyse de la dynamique d’évolution des systèmes de productionmontre que des actions sont nécessaires pour leur amélioration. En effet, les enjeux futursdu développement agricole durable de la zone dépendront du renforcement organisationnelet commercial de la filière coton et de ses acteurs pour influencer les décisions au niveauinternational. Par ailleurs, l’identification et l’appui à la diffusion de bonnes pratiques agri-coles permettraient d’atténuer de façon durable les principales contraintes, notamment lesconflits autour de l’usage des terres (extensification, transhumance), ainsi que les problèmesliés à la baisse de la fertilité des sols et aux parasites.

Mots-clés: système coton-céréales-élevage, Ouest du Burkina, vulnérabilité, dévelop-

pement agricole durable, bonnes pratiques agricoles.

Résumé 65

Page 64: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

1. Introduction

La Zone cotonnière de l’Ouest du Burkina Faso a connu au cours des trente dernières annéesune évolution des systèmes de production vers une relative intensification. L’utilisation demoyens et techniques de production modernes et d’intrants externes, a permis de développerla production du coton. Cette culture a particulièrement insufflé un dynamisme des autres acti-vités, principalement la céréaliculture et l’élevage. Le système de production dominant de lazone est actuellement de type mixte coton-céréales-élevage. L’aval de la production a connu parailleurs un essor, avec l’émergence de plusieurs unités de collecte, de transformation et de com-mercialisation des produits agricoles. Cependant des facteurs d’ordre physiques, humains,socio-économiques, politiques et institutionnelles sont à l’origine de la vulnérabilité des systè-mes de production, posant des contraintes majeures qui menacent la capacité actuelle et futu-re de ces systèmes à assurer un développement agricole durable de la zone. Il s’agitprincipalement de:• la pression foncière liée à l’explosion démographique;• l’instabilité des prix de marchés au niveau international et national;• les conséquences de la libéralisation du commerce et du désengagement de l’Etat;• l’incertitude pluviométrique et les aléas climatiques de diverses natures;• le faible niveau de technicité et l’insuffisance de professionnalisation des producteurs;• le manque de cohérence dans les approches de diffusion des innovations techniques.

A ces principaux facteurs horizontaux, qui affectent l’ensemble des systèmes de produc-tion, s’ajoutent des facteurs spécifiques aux filières tels que les risques associés au parasitismesur le cotonnier. Pour endiguer, sinon limiter l’impact de ces facteurs de vulnérabilité, et résou-dre les principales contraintes des productions végétales animales, il urge de définir des straté-gies et des actions concrètes pour améliorer la durabilité des systèmes de production. L’analysede la dynamique de l’intensification durable des systèmes de production de la Zone Ouest estbâtie autour des principaux questionnements de recherche suivants:• quels sont les freins actuels à l’intensification durable des systèmes de production mixtes

coton-céréales-élevage?;• quelles sont les évolutions possibles de ces systèmes dans un contexte d’explosion

démographique et de pression foncière, et dans un environnement économique difficile?;• Finalement, quelles sont les stratégies à mettre en œuvre pour contribuer à résoudre à

terme les principales contraintes des systèmes tout en préservant les ressources naturelles?

La présente étude apporte quelques éléments de réponse afin d’orienter les différentsacteurs dans l’analyse et l’identification des meilleures voies possibles de développement agri-cole durable de la Zone.

Introduction 67

Page 65: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

2. Méthodologie

L’étude s’appuie sur une synthèse bibliographique des travaux réalisés par différentes institu-tions de recherche et de développement sur les systèmes de production agricole et la gestiondes ressources naturelles dans la zone. La recherche bibliographique a permis de capitaliser lesinformations qualitatives et les données quantitatives sur les principaux facteurs de changementet leurs impacts sur la durabilité des systèmes de production. L’analyse est essentiellement axéesur le rôle et les stratégies des différents acteurs, les domaines et modes d’interventions, lesréformes structurelles et les politiques agricoles à l’origine des changements dans la dynamiquedes systèmes de production. La recherche documentaire s’appuie également sur des travauxsimilaires sur les systèmes de production, réalisés en Afrique.

Méthodologie 69

Page 66: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

3. Présentation générale de la zone

3.1 SITUATION GÉOGRAPHIQUE

La zone cotonnière de l’Ouest du Burkina Faso est située entre les latitudes 9°3 Sud et 14°Nord. Elle est limitée au Nord par l’isohyète 700 mm et au Sud par l’isohyète 1000 mm(Barbier, 1994). Elle couvre une superficie d’environ 70000 km², soit ¼ du territoire national(Lendres, 1992). On distingue la grande zone cotonnière, située entre les latitudes 11° et 12°30Nord, qui fournirait environ 90% de la production nationale en 1994, et la petite zone coton-nière localisée plus au Sud. La régression des isohyètes au cours des dernières années, ainsi quel’ouverture de nouvelles zones cotonnières font progressivement descendre la zone cotonniè-re vers le Sud. Administrativement la zone est couverte par les provinces du Sourou, duMouhoun, du Tuy et de la Kossi dans la partie Nord, par la province du Houet dans la partieCentre, et par les provinces de la Comoé, du Poni, du Ioba, de la Bougouriba, et duKénédougou dans la partie Sud.

3.2 CLIMAT

Le climat est tropical de type soudanien, avec une courte saison des pluies qui s’étend de juinà septembre, et une longue saison sèche d’octobre à mai. La température moyenne est de 27%avec une amplitude thermique annuelle moyenne de 5°. L’insolation est de l’ordre de 2828 heu-res et l’évaporation moyenne est de 2682 mm.

3.3 GÉOMORPHOLOGIE ET HYDROGRAPHIE

La Zone Ouest possède les points les plus élevés du Burkina, et est la plus arrosée. Elle dispo-se d’un important réseau hydrographique. Les cours d’eau se rattachent à deux bassins: celui dela Volta, et celui de la Comoé. Le bassin de la Volta s’étend sur 120 000 km² sur l’ensemble dupays, mais est plus important à l’Ouest qui comporte le Mouhoun et ses affluents dont le plusimportant est le Sourou. Le bassin de la Comoé couvre 18 000 km². La zone offre donc despotentialités importantes en plaines et bas-fonds. La plupart des bas-fonds et des grandes val-lées sont encore inutilisés, offrant d’importantes réserves hydro-agricoles dont la mise en valeurpermettrait d’accroître la production agricole de manière significative.

3.4 SOLS

Les sols sont essentiellement de type ferrugineux tropicaux peu lessivés et des sols hydromor-phes à pseudogley. Les sols ferrugineux peu lessivés et lessivés sur matériau sableux, sablo-argi-leux, argilo-sableux sont les plus importants. Leur profondeur moyenne qui est de 2 m

Présentation générale de la zone 71

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constitue un atout important pour un pays comme le Burkina où les sols sont pour la plupartsuperficiels (40-100 cm de profondeur).

3.5 VÉGÉTATION

La zone cotonnière est comprise dans le secteur soudanien septentrional et soudanien méri-dional (Guinko, 1984). Le secteur soudanien septentrional est à cheval sur les provinces duMouhoun, du Tuy, de la Kossi et du Sourou. C’est la partie la plus intensément cultivée, desorte que la végétation est très hétérogène. La végétation naturelle est faite de formations pri-maires (forêts claires, savanes, prairies) et de formations secondaires de dégradation (savanesboisées, arborées, arbustives). Le secteur soudanien méridional couvre les provinces de laBougouriba, du Houet, de la Comoé, du Poni, du Kénédougou et du Ioba. L’intensité cultura-le y est moins forte. De plus ce secteur bénéficie de précipitations plus abondantes qui favori-sent le développement des espèces ligneuses denses. On y retrouve des formations de forêtsclaires, de forêts galeries, et des reliques de forêts sèches denses.

3.6 POPULATIONS

On distingue quatre grandes familles ethniques qui représentent le fond autochtone (Pigé et al..,1999). Il y a le groupe Bobo, le groupe des apparentés Senoufo, le groupe des apparentés Lobiet le groupe des ethnies tampons homogènes ou métisses. Selon les travaux de Schwartz (1991)et de Ilboudo (1995) cette population représente environ 21 pour cent de la population natio-nale. Cependant, l’arrivée massive de migrants provenant du plateau central, fait que la popu-lation de la zone augmente en moyenne d’environ 2.8 pour cent par an, donc beaucoup plusvite que le reste du pays (2.6 pour cent), avec une densité variant de 10 à 30 habitants par km²selon les zones. Les migrations des mossis sont particulièrement importantes dans la zone. Cegroupe est majoritaire et représente environ 22,3 pour cent de la population de la zone(Schwartz, 1991; Ilboudo, 1995)

72 Dynamique de l'intensification durable des systèmes de production mixtes "coton-céréales-élevage" dans l'Ouest du Burkina Faso

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4. Evolution des systèmes de productiontraditionnels vers l’intensification

L’évolution des systèmes de production de la zone est étroitement liée aux changements d’or-dre physique, humain, socio-économique, politique et institutionnel. Deux périodes majeurespeuvent être considérées dans cette dynamique. Une première période qui date de celle ayantprécédé les migrations des populations, qui ont commencé à partir des années 1973-1974, etune deuxième période consécutive aux années de sécheresse.

4.1 UNE AGRICULTURE ESSENTIELLEMENT VIVRIÈRE AVANT LES SÉCHERESSES

Avant les sécheresses de 1973 et de 1984, qui ont touché l’ensemble du Sahel, les systèmes deproduction traditionnels de la zone cotonnière reposaient essentiellement une agriculture d’au-to-subsistance, à faible utilisation d’intrants externes, et basée sur les céréales traditionnelles(sorgho, mil, fonio). Le maïs était très peu cultivé, uniquement autour des cases, ne rentrant pasdans les préférences alimentaires des populations à majorité rurale. Bien que d’importantsefforts aient été consentis par la CFDT pour promouvoir la culture du coton, cette cultureoccupait une place secondaire dans les systèmes de production traditionnels. La principale rai-son est que les sociétés traditionnelles en milieu rural n’étaient pas véritablement rentrées dansune économie de marché. L’élevage était limité à des effectifs réduits de bovins de la race tau-rine, détenue par les autorités coutumières locales, et surtout de la volaille dans la majorité desexploitations agricoles. La caractéristique de ces types d’élevage est leur fonction sociale, n’é-tant exploités que lors d’événements circonstanciels coutumiers (dot, funérailles, sacrifices,cadeaux, etc.).

4.2 IMPACT DES MIGRATIONS SUR LA DYNAMIQUE DES SYSTÈMES

Les sécheresses sahéliennes de 1973 et de 1984 ont marqué un tournant décisif dans l’évolu-tion des systèmes de production de la zone. Ces aléas ont entraîné une forte migration des agri-culteurs et d’éleveurs de la zone sahélienne (parties centre et nord) dans la Zone Ouestsoudano-guinéen humide, pour y trouver des conditions de production plus favorables. En plusdes mouvements plus ou moins groupés suite aux sécheresses, on a assisté à des migrations iso-lées et incontrôlées (Krummenacher, 1987; Meyer, 1989; Ilboudo, 1992) créant ainsi des frontspionniers de migrations. Trois fronts pionniers de migrations existent actuellement dans lazone (RSP / Zone Ouest, 1992; Morant, 1995):• l’ancien front pionnier, localisé dans la partie Nord;• le front intermédiaire situé dans la partie Centre;• et récemment le nouveau front qui est localisé plus au Sud.

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La pression foncière exercée sur la zone s’explique en grande partie par ces fortes migra-tions. Tout récemment, avec la crise politique en Côte d’Ivoire, la zone est soumise à une nou-velle pression migratoire. Bien que les conséquences des rapatriements massifs des populationsBurkinabé de la côte d’ivoire suite à la crise ne sont pas quantifiées par des études, il est peu pro-bable qu’ils aient affecté de manière significative l’occupation des terres agricoles de la ZoneOuest cotonnière. La majorité des rapatriés, natifs du plateau central, a été acheminée dans leurvillage d’origine. Les autres se sont installés sans gros problèmes avec l’aide de l’Etat dans leszones frontalières avec la Côte d’Ivoire jusqu’à présent très peu peuplées.

4.3 RÔLE DES ACTEURS ET DES INSTITUTIONS DANS LA DYNAMIQUE DES SYSTÈMES

La zone cotonnière a particulièrement connu l’émergence de plusieurs acteurs et institutions aucours des dernières décennies. On peut distinguer les services décentralisés de l’Etat, les insti-tutions financières et de crédit, les projets de développement, les sociétés de transformation etde commercialisation. L’implication de ces différentes institutions a eu des impacts sur la dyna-mique des systèmes de production.

4.3.1 Les services de vulgarisationLa vulgarisation agricole est essentiellement assurée par les services décentralisés des ministères encharge de l’agriculture, de l’élevage, et de l’environnement. Les ORD ont été crées en 1966 avecpour principal mandat la vulgarisation des thèmes techniques. Ils ont eu en plus des attributionsdiverses dont l’approvisionnement en intrants, la commercialisation des produits, le crédit, la santé,l’alphabétisation, etc. Ils ont changé de statut en 1987 pour s’appeler CRPA, et sont devenus desEtablissement Publics à caractère Industriel et Commercial. Le coton a bénéficié d’un encadre-ment soutenu à tous les niveaux de la production, avec la création de la SOFITEX en 1979. Dansla zone cotonnière les services de vulgarisation ont surtout mis l’accent sur la diffusion de thèmestechniques tels que l’utilisation de la culture attelée, le semis en ligne, l’application des engrais, laprotection phytosanitaire, etc. Par ailleurs, jusqu’à un passé récent, la vulgarisation agricole s’estsurtout intéressée à l’accroissement des productions dans le court terme, souvent au détriment dela durabilité. L’identification de ces thèmes techniques a surtout été en rapport avec les prioritésurgentes nationales en matière d’autosuffisance alimentaire, et les besoins immédiats exprimés parles producteurs et autres demandeurs de services d’encadrement. L’encadrement technique sur lecoton s’est renforcé à partir de 1990, avec le recrutement et le déploiement sur le terrain de plusde 120 correspondants coton, ingénieurs agronomes et géographes, et 450 agents techniquescoton. De nouvelles approches de vulgarisation, notamment le conseil de gestion aux exploitationsagricoles, ont été mises en place pour mieux promouvoir la diffusion des technologies et l’appui-conseil aux producteurs.

4.3.2 La Recherche-DéveloppementLe renforcement des liens entre la recherche et le développement a été effectif à partir de 1985,avec la réorganisation de la recherche dans le cadre d’un plan stratégique de recherche agricoleau sein de l’INERA. Parallèlement un système national de vulgarisation agricole a été mis enplace avec des mandats complémentaires dont celui de développer l’approche recherche / déve-loppement avec un lien effectif entre la recherche et la vulgarisation. Dans la zone cotonnière,le renforcement des liens s’est fait à travers l’organisation de visites commentées sur des thèmesvariés: techniques culturales, introduction variétale (riz pluvial et maïs), cultures fourragères, ali-

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mentation du bétail, etc., la formation périodique des agents d’encadrement dans le cadre desAMRT, l’organisation de CTR. Ces différents forums ont permis à la vulgarisation de s’appro-prier des paquets technologiques pouvant être transférés en milieu réel. C’est dans cette dyna-mique que le programme RSP de la Zone Ouest, en collaboration le CIRAD et le PDRI / HKMont initié en 1992 le CdG dans les villages de la zone cotonnière. Le CdG est une méthode d’a-nimation susceptible d’améliorer le transfert de technologies en milieu rural, et a donné desrésultats très positifs au Mali-Sud (Kleene et al.., 1989). Un agent de vulgarisation formé par larecherche sur la méthode anime deux fois par mois dans les villages des exploitations agricolescomprenant au moins un scolarisé en français ou un alphabétisé en dioula. La méthode s’appuiesur différents supports. Le CdG a ainsi permis de diffuser auprès des producteurs de la zonecotonnière plusieurs innovations techniques (Djiguemdé et al.., 1994): lutte étagée ciblée surcotonnier, aménagements anti-érosifs, haies-vives défensives, etc. Au delà donc des innovationspouvant améliorer la durabilité économique des exploitations agricoles, le CdG est une métho-de de vulgarisation qui permet d’initier des actions en faveur de la durabilité environnementale.Cette nouvelle méthode de vulgarisation est en voie d’expansion dans la zone cotonnière, avecl’implication de la SOFITEX, de l’UNPC-B, et de PAP / OPC.

4.3.3 Les organisations paysannes L’organisation des producteurs en groupements est une volonté politique manifestée par l’EtatVoltaïque en 1975. Cette volonté traduisait les objectifs de faciliter l’accès aux intrants (engrais,matériel, animaux de trait, crédits,…) par les producteurs à travers les ORD. Ceux-ci devraientservir d’intermédiaires entre les producteurs et les institutions financières de crédit dont la prin-cipale est la CNCA. La zone cotonnière a particulièrement connu une émergence des structuresorganisationnelles paysannes sous forme de groupements villageois (GV), jugés comme supportsadéquats à la promotion agro-pastorale et surtout à la production cotonnière. Malheureusementces structures ont connu des dysfonctionnements notables liés surtout au manque de transpa-rence dans la gestion financière (PDRI / HKM, 1993; Fayolle et Kaigama, 1994). En effet, trèsvite les GV de la zone se sont retrouvés dans des situations de surendettement, de mésententeset de conflits entre les responsables et les membres des groupements. Toutes choses ayant abou-ti à la remise en cause de la caution solidaire, condition de garantie indispensable au soutien finan-cier. Couplé avec les effets de la libéralisation du marché des intrants et l’arrêt des subventionsdans le cadre du PASA, survenus à partir des années 1990, cette situation a crée une instabilitéqui s’est traduite par une baisse sensible de la production cotonnière et des conséquences sur ladynamique de l’ensemble des systèmes de production de la zone. La relance de la filière en 1996a permis de mieux structurer la filière par une réorganisation des producteurs dans des Unionsde Groupements et dans les GPC, avec des mécanismes de contrôle plus rigoureux dans leur ges-tion. L’UNPC-B a vu le jour grâce à cette nouvelle restructuration, et permet aux producteurs departiciper à la prise de décisions dans les différentes instances liées à la filière.

4.3.4 Les programmes, projets, et sociétés de développementSur le plan institutionnel la zone a connu l’intervention de différents projets de développementde grande envergure visant le désenclavement terrestre, les aménagements hydro-agricoles etpastoraux, l’éradication de la mouche tsé-tsé vecteur de la maladie du sommeil chez l’hommeet de la trypanosomose bovine. Ces différents projets ont été exécutés en faveur de l’incitationà l’accroissement de la production agricole, par la sédentarisation des agriculteurs et des éle-veurs dans les milieux propices à l’agriculture et à l’élevage. De grands aménagements hydro-agricoles ont été réalisés dans la zone pour promouvoir la riziculture, notamment ceux de la

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vallée du Kou (1200 ha), des plaines de Banzon (475 ha), de Karfiguéla (375 ha), de Douna(410 ha) de Niéna Dionkélé (400 ha). Par ailleurs l’idée de la création de ZAP, qui sont des airesdélimitées avec des infrastructures adéquates (pistes à bétail, parcs de vaccination, marchés àbétail, forages hydro-agricoles, etc.) a été concrétisée (exemples des ZAP de Sidéradougou, deSamorogouan). Ces différentes mesures visaient en même temps la sécurisation foncière desagriculteurs et éleveurs migrants. Des actions furent engagées pour développer l’arboricultureet les cultures maraîchères. Avec le soutien de l’Etat, une nouvelle dynamique s’est mise enplace par la création en aval de sociétés mixtes chargées de la collecte, de la transformation etde la commercialisation des produits agricoles. Ces unités se sont implantées dans les deuxprincipaux centres urbains de la zone que sont Bobo Dioulasso et Banfora. C’est ainsi qu’àBobo la CITEC-Huilerie, la SOFIB et JOSSIRA ont vu le jour et s’occupent de la transfor-mation de l’arachide et des graines de coton en huiles végétales, savon, aliments de bétail. Flex-FASO, URCABO et SAVANA pour la collecte, la transformation, et la commercialisation desfruits: mangues, papaye, bananes, et autres agrumes. La SONACOR et la SOBA pour la col-lecte du riz, le décorticage, la commercialisation, et la fabrique d’aliments de bétail. A Banforala SOSUCO s’est implantée à partir de 1974 pour l’exploitation sucrière, tandis que les GMBse sont orientés vers la transformation et la commercialisation des céréales (maïs, riz, et blé) etles sous-produits de meunerie dans l’alimentation du bétail. On peut également retenir, aucours de cette période, des actions en faveur de la durabilité des systèmes agraires et de la pro-tection de l’environnement, engagées par la révolution d’Août 1983 à travers le PPD dont l’ob-jectif principal est l’intensification des cultures céréalières, ainsi que ‘les trois luttes’ contre:• les feux de brousse;• la divagation des animaux;• et la coupe abusive du bois.

L’approche GTV est intervenue plus récemment et implique davantage les populationsrurales dans les prises de décisions concernant le développement endogène. Cette nouvelleapproche du développement dans le cadre du PNGT présente l’avantage de prendre en comp-te dans un cadre consensuel, et à travers une démarche participative, l’ensemble des préoccu-pations de développement à l’échelle des terroirs.

4.4 IMPACT DES POLITIQUES ET DES RÉFORMES STRUCTURELLES SUR LA DYNAMIQUE DES

SYSTÈMES

On peut distinguer trois grandes périodes de l’évolution des politiques agricoles au Burkina(ICRA, 1995). Au lendemain des indépendances la politique agricole coloniale, orientée essen-tiellement vers le développement du coton comme culture d’exportation, fut poursuivie. Lasécheresse de 1973-1974 a suscité l’intérêt de développer une politique nationale de sécurité etd’autosuffisance alimentaire, basée sur la diversification et l’intensification de l’agriculture, ets’appuyant sur les principales cultures vivrières que sont le sorgho et le maïs. La RAF est inter-venue en 1985 sur injonction de la Banque Mondiale qui insiste sur la privatisation des droitsfonciers afin de protéger les individus, encourager les investissements dans le sens de la dura-bilité, et améliorer la productivité (Nianogo/Serpantié, 1995). La zone cotonnière a bénéficiéd’importants investissements de l’Etat et des projets de développement dans le secteur agrico-le. Les systèmes de production coton-céréales-élevage ont connu une évolution notable jus-qu’en 1987. Les différentes politiques interventionnistes en matière d’intensification agricole

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ont permis d’accroître les productions durant cette période, malgré des chocs exogènes ponc-tuelles telles que les sécheresses de 1974 et de 1985. Le coton a particulièrement bénéficié d’unsoutien politique et d’un ensemble de réformes institutionnelles qui ont permis un accroisse-ment significatif des rendements.

La politique de relance de la filière cotonnière adoptée en 1996 a permis de renforcer cettetendance, et on remarque une augmentation des superficies cultivées et de la production decoton depuis la dévaluation du franc CFA en 1994. A l’échelle micro la mesure a induit unchangement du comportement des producteurs, qui capitalisent de plus en plus dans le bétailprincipalement dans les bovins. Dans la zone, cette politique a favorisé un transfert du bétaildes éleveurs transhumants chez les agriculteurs sédentaires. En effet, l’augmentation du prixdes animaux, qui a triplé entre 1994 et 1996 suite à la dévaluation du taux de change de 50%,et les besoins d’équipement pour la culture attelée ont incité les agriculteurs à investir dans l’ac-quisition du cheptel pour sécuriser davantage les systèmes de production et augmenter leurrevenu (Lalba, 2000).

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5. Etat actuel du système coton-céréales-élevage

Le système actuel coton-céréales-élevage est la résultante d’une combinaison de plusieurs fac-teurs, basée en premier lieu sur l’occupation des terres, le changement des rapports fonciers,les modes d’occupation et d’exploitation, l’organisation socio-politique et le contexte écono-mique. La caractéristique majeure de l’évolution des systèmes de production de la zone coton-nière est la pratique mixte agriculture-élevage dans la plupart des exploitations agricoles. Lessystèmes de production actuels sont ainsi caractérisés par une forte diversification des cultures,principalement le coton et les céréales, et par l’élevage des bovins, des petits ruminants, et dela volaille. Cette diversification est liée à l’explosion démographique consécutive aux migrationsimportantes que la zone a connu. En effet, Mac Intire et al.. (1992) argumentent le fait qu’uneaugmentation de la pression humaine est favorable à l’intégration des activités de productionvégétale et animale. Dans l’ouest burkinabé, l’explosion démographique a fortement contribuéà la diversification des activités qui apparaît comme une évolution et une transformation dessystèmes traditionnels suite à des facteurs historiques, climatiques et économiques. En outreelle constitue une réponse des exploitations agricoles à la minimisation du risque climatique età l’instabilité des marchés en vue de maintenir, voire d’accroître le revenu.

5.1 LES SYSTÈMES DE CULTURES

On peut distinguer actuellement deux principaux systèmes de cultures en fonction de l’activitéprincipale, agriculture ou élevage, des exploitations agricoles.

5.1.1 Le système de cultures des éleveurs peulhLe système de culture pratiqué par les éleveurs peulhs sédentaires ou semi-transhumants, quiont pour activité principale l’élevage, est un système basé sur les cultures vivrières, principale-ment le sorgho et le maïs. Il est localisé sur de petites superficies autour des cases. Ce systèmene reçoit pas ou très peu d’intrants externes comme les engrais. Les rendements de ces champssont cependant plus élevés que ceux des champs de village et de brousse exploités par les agri-culteurs, compte tenu de l’apport de fumier par le parcage nocturne de troupeaux bovins.Généralement la production s’avère cependant insuffisante pour couvrir les besoins alimentai-res des grandes familles d’éleveurs peulhs. En extrapolant le cas des éleveurs anciennementsédentarisés, et avec la restriction des aires de parcours qui limitent les aires de transhumance,on peut penser que le système des éleveurs va évoluer très vite vers un système très intégré agri-culture-élevage. Il est prévisible que ce système permettra une augmentation de la productivitéde la terre compte tenu des niveaux élevés d’apport de la matière organique.

Etat actuel du système coton-céréales-élevage 79

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5.1.2 Le système de cultures des agriculteurs et des agro-éleveursLe système de cultures pratiqué par les agriculteurs et agro-éleveurs autochtones et migrantsest basé sur une forte diversification des cultures avec des superficies considérables, et quivarient en fonction du niveau d’équipement. Pour ces exploitations agricoles à dominance agri-culture, le système de culture varie nettement en fonction du niveau d’équipement (Pigé etOuédraogo, 1999).

5.1.2.1 Les exploitations manuellesElles représentent actuellement 35 pour cent des exploitations de la Zone Ouest (Dakuo,1997). Les exploitations de cette catégorie se caractérisent par une exploitation de petite taille,un nombre d’actifs de 4 à 6 personnes, des superficies variant de 3,90 à 7,30 ha et une diversi-té culturale à base de vivriers (sorgho/mil et associations) sans intrants. Ces exploitations sontlimitées par l’utilisation des engrais d’une part, et par l’utilisation de la fumure organique d’au-tre part, ne possédant pas du bétail pour produire le fumier. Elles sont les plus exposées à l’in-sécurité alimentaire, étant constituées par les couches de la population les plus vulnérables:• vieux chefs d’exploitation dont les enfants sont en migration ou ont pris leur autonomie;• nouvelles exploitations en constitution;• veufs, veuves, etc.

Un point commun des jeunes exploitations agricole est leur aspiration à la culture atteléedont ils préparent le financement en s’adonnant à des activités secondaires.

5.1.2.2 Les exploitations équipées en traction animaleLa traction animale est un des facteurs les plus déterminants dans la dynamique de l’évolutiondes systèmes de production de l’Ouest vers l’intensification. La culture attelée est pratiquée parenviron 63 pour cent des exploitations. Elles possèdent en général une main-d’œuvre suffisan-te pour se consacrer davantage au coton (1/3 de l’assolement). La taille moyenne des exploita-tions varie de 6,10 ha dans les parties à forte densité, à 12 ha par exploitation dans les partiesles moins peuplées situées au sud. Les cultures principales sont le maïs, le coton et le sorghoavec souvent des soles réduites consacrées au niébé, à l’arachide, au sésame, etc. Ces exploita-tions ont une opportunité, même faible, de produire et d’utiliser la matière organique à partirdes bovins de trait.

5.1.2.3 Les exploitations agricoles motorisées Les exploitations en motorisation intermédiaire, et de plus en plus en tracteurs conventionnels,représentent une infime proportion d’exploitations (2 pour cent). L’initiative de la motorisationvient de la SOFITEX dans le cadre du projet Motorisation Intermédiaire, qui a équipé avec destracteurs dans les années 1980 environ 300 exploitations de la zone (Pigé et Ouédraogo, 1999).Elles se caractérisent par une superficie médiane de 27 ha, un assolement basé essentiellementsur le coton et le maïs intensif avec abandon du sorgho pour des raisons de stratégies com-merciales. Les préoccupations monétaires sont plus déterminantes dans la dynamique de cegroupe, compte tenu du fait qu’il faut rentabiliser le tracteur. Le plus souvent ces exploitationspossèdent un troupeau de bovins naisseurs qui leur permet de disposer de fumure organique.Mais les quantités disponibles s’avèrent insuffisantes pour les besoins de fumure de toute l’ex-ploitation. De plus, la pratique de la jachère leur est très difficile. Ils sont quasiment condam-nés à la culture continue avec une forte utilisation d’intrants externes.

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5.1.3 Dynamique des systèmes d’assolement et de rotationsPour les services agricoles (Recherche et Développement), dans le système de culture coton-céréales, le coton ne devrait pas représenter plus d’un tiers des surfaces emblavées dans lesexploitations pour tenir compte des plans de restitutions organiques. Sur une exploitationmodèle, on devrait avoir 1/3 de coton, 1/3 de maïs et 1/3 de sorgho. Mais compte tenu desobjectifs économiques de la majorité des producteurs de coton, force est de reconnaître queces proportions sont présentement de 40 pour cent de coton contre 60 pour cent de céréales(Dakuo, 1997). Le suivi des superficies cotonnières par télédétection depuis 1986 donne desrésultats comparables. Dans les années 1980, le coton représentait à peine 20 pour cent dessuperficies totales des exploitations. Les travaux de Belem (1987) dans les zones de Bobo et deHoundé indiquaient un assolement de 36 pour cent pour le coton, 31 pour cent pour le sor-gho, 12 pour cent pour le mil, 13 pour cent pour le maïs, 4 pour cent pour l’arachide, 1 pourcent pour le sésame, et 1 pour cent pour les autres (niébé, voandzou, fonio, …). Les stratégiesd’assolement ont évolué. Elles dépendent surtout de la situation pluviométrique en début decampagne et surtout du niveau de mécanisation. Les résultats du suivi des exploitations réalisépar le programme coton de 1997 à 2004 montrent une dynamique des assolements en fonctiondu niveau d’équipement:• exploitations en culture motorisée: 44 à 65% coton, 35 à 40 % maïs et 10 % autres;• exploitations en culture attelée: 35 à 53% coton, 45% à 50 % maïs et 10 à 15% autres;• exploitations en culture manuelle: 30 à 46% coton, 60 à 45% sorgho et 10 à 15% maïs.

Plus le niveau d’équipement des exploitations augmente, plus ils font du coton.Inversement, moins elles sont équipées, moins elles font du coton et plus de céréales. On peutnoter par ailleurs la réapparition et l’évolution de certaines cultures dans les systèmes actuelstels que le mil et le sésame. Il s’agit en fait de cultures qui ne nécessitent pas l’apport d’engraisminéraux. Cette tendance s’observe depuis la campagne 2000/2001, où la filière coton a intro-duit des mesures de restriction dans l’octroi des crédits en prenant en compte la quotité cessi-ble de chaque groupement de producteurs de coton.

5.1.4 Dynamique de l’évolution des superficies et des rendementsLa tendance générale observée dans la zone est l’extension des superficies agricoles pour tou-tes les cultures, coton et céréales, sans aucune garantie d’augmentation et de stabilisation tem-porelle et spatiale des rendements.

5.1.4.1 Le sorghoIl a toujours occupé la plus grande part des superficies cultivées, et occupe actuellement 33,3pour cent des superficies totales cultivées dans le système coton-céréales (calcul à partir desdonnées du Service des Statistiques Agricoles, en annexe). On note que cette culture n’a pasconnu une forte variation des superficies entre 1984 et 2002, comparativement au coton et aumaïs, les superficies ayant variées entre 300000 ha et 400000 ha au cours de cette période.L’évolution des rendements moyens montre qu’ils sont restés relativement faibles, entre 700 kget en deçà de 1000 kg par ha. Le rendement moyen pour la zone supérieur à 1000 kg n’a étéobservé qu’en 2002. Un autre constat est que le sorgho est très cultivé dans les provinces del’ancienne zone cotonnière: provinces des Balé, des Banwa, de la Kossi, du Mouhoun, et duHouet. Dans la dynamique du système, il convient de relever que le sorgho est cultivé essen-tiellement dans les exploitations non cotonnières. Il demeure toujours le principal produit dansles habitudes alimentaires des populations en milieu rural.

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5.1.4.2 Le cotonC’est la deuxième culture, après le sorgho, en terme d’occupation des superficies agricoles dansle système coton-céréales. La culture du coton a connu la plus forte expansion des superficiescultivées. L’accroissement des superficies de la culture a été la plus rapide sur la période consi-dérée. Elles ont pratiquement été multipliées par 7 entre 1984 et 1987. Actuellement la cultureoccupe environ 26,8 pour cent des superficies totales cultivées dans le système. Les superficiesmises en culture évoluent considérablement en ‘dents de scie’, mais on note une expansionspectaculaire depuis la relance de la filière en 1996. Comparativement au sorgho, les rende-ments sont restés plus stables, rarement en dessous de 1000 kg (annexe 1), compte tenu du sou-tien en matière d’encadrement, et des entretiens apportés à la culture (fertilisants, pesticides…).Les risques économiques associés à une moindre variabilité des rendements du coton sontcependant très importants car des baisses de rendements, même minimes, entraînent des per-tes économiques considérables.

5.1.4.3 Le maïsC’est la troisième spéculation qui occupe le plus de terres cultivables dans le système (20,73%des superficies cultivées en 2002). La dynamique d’évolution de cette culture montre que lessuperficies ont très vite évoluées, notamment à partir des années 1996-1997. L’accroissementdes superficies de maïs va actuellement de paire avec celui du coton. Cette situation est liée àla bonne valorisation des arrières-effets des engrais apportés sur le coton, et surtout au bonpotentiel de rendement du maïs suite à une forte diffusion de variétés améliorées adaptées auxconditions climatiques de la zone. Elle est liée par ailleurs à la demande croissante des ména-ges urbains dont les préférences alimentaires locales sont en faveur du maïs. Dans le systèmeactuel le maïs est la culture qui présente les meilleurs rendements, entre 1000 kg et 1700 kg parha. Mais on remarque une plus forte variabilité des rendements liée principalement à la plu-viométrie, la culture étant très sensible aux stress hydriques.

5.1.4.4 Le milLa culture du mil représente 19% des superficies totales cultivées dans le système. Après uneforte augmentation des superficies cultivées suite aux années de sécheresses, on remarque unetendance à la régression depuis les années 1991-1992. Le mil résiste mieux à la sécheresse, maissa consommation a tendance à diminuer dans les habitudes alimentaires des populations rura-les et urbaines. Il est surtout exporté vers les régions Centre et Nord du pays. Les rendementssont relativement stables, et varient entre 600 et 800 kg par ha.

La dynamique de l’évolution des différents éléments de cultures dans le système coton-céréales-légumineuses montre que d’une manière générale la tendance est à l’extensification parune augmentation des superficies cultivées. Par ailleurs les rendements sont très instables, etvarient d’année en année. Cela ne laisse pas voir en perspective dans le court terme des possi-bilités d’intensification par une amélioration de la productivité de la terre. La contrainte fon-cière réside moins dans la disponibilité des terres agricoles, avec des possibilités encoreexistantes de nouvelles défriches, que dans les questions relatives au maintien et à l’améliora-tion de la fertilité des terres, et à l’amélioration de la productivité du travail et des autres fac-teurs de production.

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5.2 SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET INTÉGRATION AGRICULTURE-ÉLEVAGE

La diversification des systèmes de production par le développement des activités d’élevage dansles exploitations agricole intervient comme une réponse à la minimisation des risques liés auclimat et à l’incertitude des marchés. La zone dispose d’importantes ressources pastorales parrapport à l’ensemble du pays (parcours naturels, eaux, sous produits agro-industriels). Elledétiendrait en l’an 2000 plus de 63 pour cent du cheptel bovin de trait, et environ 26 pour centdu cheptel bovin naisseur (PRASAO, 1996). Par ailleurs le potentiel agricole de la zone a donnélieu à une utilisation intensive des animaux dans le travail agricole. L’intégration de l’élevage àl’agriculture traditionnelle s’est traduite dans un premier temps par l’acquisition du cheptelpour les besoins de la traction animale. Par la suite les exploitations agricoles ont intégré plu-sieurs types d’élevage dans le but de diversifier les systèmes de production et d’accroître lesrevenus (Lalba et al.., 1995). Il s’agit principalement des troupeaux de bovins reproducteurs, desânes utilisés pour la culture attelée et le transport, des petits ruminants (ovins et caprins), desporcins, et de la volaille. La typologie des systèmes d’élevage de la zone cotonnière, réalisée parOuédraogo et al.. (1997), permet de distinguer quatre types d’exploitation mixtes agriculture-élevage dans la zone:

5.2.1 les agro-éleveurs autochtonesCette classe est composée des agro-éleveurs autochtones dont le cheptel est localisé pour laplupart au niveau du village. Les exploitations se caractérisent par:• une exploitation de grande taille du point de vue peuplement (28 habitants);• un petit troupeau de bovins (38 têtes) par exploitation, et très métissé;• d’importantes superficies de cultures (12 ha);• un bon niveau d’attelage en traction animale (5 bovins de trait);• une grande consommation de fertilisants chimiques;

5.2.2 Les agro-éleveurs migrantsCe type est composé par les éleveurs peul et les agriculteurs migrants, à l’origine des pasteursnomades et des agriculteurs qui ont migré dans les villages de la zone. Il est caractérisé par:

• un troupeau de taille moyenne (50 têtes)• une famille de petite taille (10 personnes).• Le maintien du troupeau dans l’espace du village pendant toute l’année.

5.2.2 Les grandes exploitations d’éleveurs peulIl regroupe les pasteurs peul très anciennement installés dans la zone, faisant partie des pre-mières vagues de migrations. Les exploitations agricoles de ce type sont caractérisées par:• un peuplement important (24 personnes)• la propriété d’au moins deux troupeaux, chacun de grande taille (>100 têtes)• la mobilité périodique du bétail hors de l’espace villageois.

Parmi les principales contraintes de l’élevage dans la zone, on retrouve notamment les faiblesperformances de production des races rustiques, la faible expression du potentiel de races éle-vées en raison de contraintes alimentaires, l’insuffisance de fourrages pour l’alimentation dubétail en saison sèche, de nombreuses maladies contagieuses du bétail, les difficultés d’appro-

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visionnement en intrants zootechniques, les problèmes d’écoulement et de transformation desproduits.La présence

5.2.3 Impacts de la compétition entre l’agriculture et l’élevage sur ladurabilité

La caractéristique commune des systèmes d’élevage est qu’ils sont basés sur l’exploitation desparcours naturels localement disponibles. Les transhumances saisonnières dans les terroirs deproximité pendant l’hivernage, et dans les terroirs situés plus au sud de la zone en saison sèche,permettent d’assurer l’alimentation du bétail. Dans le contexte actuel, l’amplitude des transhu-mances a fortement diminué dans la zone compte tenu de l’occupation agricole des terres enhivernage, et de la dégradation des ressources pastorales en saison sèche. D’ailleurs les grandséleveurs sont entrain de délaisser les anciennes zones cotonnières, où l’emprise agricole est trèsforte, pour s’installer dans le récent front pionnier moins saturé et plus fourni en pâturages(Lalba, 2000). Ceci peut avoir à terme un impact négatif sur le transfert de fumier vers les ter-res cultivées, et aggravé les problèmes de baisse de la fertilité des terres. Il faut par ailleurs s’at-tendre dans les conditions actuelles d’occupation de l’espace à un déséquilibre du systèmecoton-céréales-élevage, avec une diminution du rôle de l’élevage. Ceci ne laisse pas présager lesmodes de gestion actuelle de l’espace comme durables pour le développement futur du systè-me coton-céréales-élevage.

En conclusion, L’évolution de la dynamique des systèmes agraires de la zone montre unesaturation de l’espace, accentuée plus au nord qu’au sud. Les flux migratoires successifs et noncontrôlés ont modifié le paysage agraire (Morant, 1995), induisant une transformation des sys-tèmes de production qui demeurent toujours extensifs. Ils sont orientés davantage sur des stra-tégies de diversification, avec une exploitation minière des ressources naturelles, que sur destechniques d’intensification les utilisant moins.

5.3 IMPACTS DES MODES D’ACCÈS AU FONCIER SUR LA DYNAMIQUE DES SYSTÈMES

Les principaux modes d’accès à la terre dans la zone ouest ont été décrits par Ouédraogo(1991). L’héritage, le prêt et le don sont les moyens par lesquels les producteurs accèdent à laterre. L’accès au foncier se fait toujours de manière traditionnelle. Le droit coutumier veut quela terre revienne au premier occupant. Les terres en jachère, bien qu’elles aient déjà fait l’objetd’une mise en culture, et donc qu’un individu se les soit” appropriées”, sont quand même desterres non cultivées et ne peuvent pas être refusées lors d’une demande de prêt. Ces prêts peu-vent être considérés comme des dons puisqu’il est très difficile ensuite pour le propriétaire ter-rien de les reprendre. Dans ces conditions, il devient de plus en plus difficile de bénéficier d’unprêt de terre dans les zones déjà saturées. Les investissements durables sur les champs (amé-nagements, plantation des arbres) sont influencés par le mode d’accès à la terre. Ils sont pro-scrits en cas d’emprunt. Dans la gestion du foncier, le système actuel des autochtones secaractérise par un avantage sur le droit traditionnel foncier. Ceux-ci détenant les meilleures ter-res, ils manifestent très peu d’intérêts pour entretenir la fertilité par l’utilisation de la fumureorganique. Le système des migrants, considéré comme minier et n’ayant pas cet avantage, pous-serait ces derniers à mieux gérer la fertilité des sols, notamment par l’apport de fumure orga-

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nique. Les investissements durables dans le maintien de la fertilité, par le biais des aménage-ments de CES/AGF sont ainsi limités dans le système actuel compte tenu de la tenure tradi-tionnelle des terres.

5.4 IMPACTS DU SYSTÈME SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LES REVENUS

En dépit d’un bilan vivrier globalement excédentaire de la zone, rien ne permet de dire qu’elleest autosuffisante sur le plan alimentaire. En effet, une enquête nutritionnelle a permis de noterune anémie nutritionnelle chez 59 pour cent des enfants de 0 à 5 ans (PRASAO, 1996). Uneautre étude (Konaté et al.., 1988) indique que 13 pour cent des enfants ont un poids en dessousde la courbe de poids normaux. Cette situation s’explique par le système de commercialisationdes produits agricoles. Les petits producteurs, qui sont les plus nombreux, ont tendance à ven-dre les céréales à la récolte, au moment où les prix sont plus bas. Pendant la période de sou-dure où les prix sont élevés, en hivernage, ils se retrouvent en situation de pénurie alimentairealors que la trésorerie est insuffisante pour l’achat de céréales complémentaires. Par ailleurs lesmigrants mossi ont une forte tendance à transférer des vivres après les récoltes vers les villa-ges d’origine.

Dans le système actuel coton-céréales-élevage, l’analyse des revenus des agriculteurs mon-tre que ceux tirés du coton sont les plus importants, mais ils baissent régulièrement en francsconstants depuis le milieu des années 1980. Le coton est la seule production agricole monétai-re qui a constamment assuré aux agriculteurs des revenus, les prix étant fixés et les rendementsrelativement stables. L’analyse des sources et de la destination des revenus des exploitationsagricole en zone cotonnière sur la période 1997 à 2004 montre que 50 à 90 pour cent de leursrevenus sont d’origine agricole et que le coton y contribue en moyenne pour 50 à 71 pour centdans les exploitations mécanisées, et pour 63 à 90 pour cent dans les exploitations en culturemanuelle. Les céréales et surtout le maïs contribuent pour 30 à 39 pour cent des revenus, et l’é-levage apporte entre 0,5 à 2,6 pour cent des revenus. Les résultats de Vognan et al.. (2002) surl’analyse de l’incidence du mode d’organisation sur les performances de la filière coton auBurkina montrent une bonne performance pour réduire la pauvreté et pour renforcer la com-pétitivité internationale, mais une performance insuffisante pour garantir la durabilité environ-nementale et la santé publique.

En terme de recettes, la place de l’élevage varie selon le niveau de mécanisation de l’ex-ploitation. Ainsi dans les exploitations motorisées et celles ayant au moins deux paires debœufs, l’élevage occupe la 4ème place après le coton, les autres végétaux (céréales et autres) etles recettes extra-agricoles. La contribution de l’élevage dans ces catégories d’exploitations estestimée à 0,5 à 2,4 pour cent des recettes totales de l’exploitation. Ce chiffre est très faible enraison de l’importance du volume des revenus de l’exploitation et de la diversification des sour-ces de revenus. Dans le groupe des petits attelés et ceux en culture manuelle, les revenus tirésdu petit élevage sont plus significatifs dans les recettes globales de l’exploitation et représen-tent 1,6 à 4 pour cent des recettes totales de l’exploitation. En terme de rang, l’élevage occupela troisième place après le coton et les autres végétaux mais avant les revenus extra-agricoles.

Au niveau des dépenses, les activités agricoles représentent 31 pour cent, les activités nonagricoles représentent 41 pour cent, l’achat des céréales représente 21 pour cent, et les autresdépenses représentent 5 à 7 pour cent.

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5.5 IMPACT DU SYSTÈME SUR LA DISTRIBUTION DES SUPERFICIES ET LA PRODUCTIVITÉ DU

TRAVAIL

Dans la Zone Ouest du Burkina Faso, la culture attelée et dans une moindre mesure la moto-risation se développent et engendrent une augmentation de la production cotonnière et vivriè-re, principalement par l’augmentation des superficies moyennes par exploitation. Cecis’accompagne d’une consommation importante d’intrants externes. Ces évolutions positivessur les performances des exploitations agricoles de la zone posent cependant la question de lagestion durable des ressources naturelles, et plus particulièrement du maintien de la fertilité dessols. En moyenne, les exploitations de la zone comportent un peu moins de 12 personnes, de8 actifs et de 2 ménages (SOFITEX, 2002). Les variations inter-régionales ne semblent pasimportantes. En revanche, il existe une très forte corrélation entre le niveau d’équipement et lapopulation de l’exploitation. La population et les superficies exploitées croissent des exploita-tions en culture manuelle à celles en culture motorisée. L’équipement semble être une consé-quence de l’accroissement naturel de la population, donc du fait d’une main d’œuvre disponibleet capable de le rentabiliser. Raymond et Bigot (1991) cités par Faure (1992) indiquent que lepassage à la culture attelée se fait plus aisément lorsque l’exploitation dispose au départ de ter-res abondantes, et d’une force de travail conséquente, permettant de cultiver manuellement degrandes superficies de coton pour accroître le revenu.

L’effet de la mécanisation sur les exploitations se traduit par un accroissement des surfa-ces totales sans doute dans des contextes où la disponibilité des terres n’est pas une contrain-te. Il se traduit également par une amélioration de la productivité de la main d’œuvre familiale.Ainsi le ratio surface/actif varie dans le temps et selon le niveau d’équipement. De 1980 à 2003le ratio surface/actif s’est nettement amélioré. Une étude de l’ICRISAT (1982) dans la zonecotonnière de l’Ouest indiquait des ratio de 0,67 ha par actif pour les exploitations en culturemanuelle et 0,87 ha par actif pour les exploitations attelées. En 1991, Faure (1991), sur unéchantillon de 36 exploitations en zone cotonnière, trouve un ratio de 0,48 ha et 0,9 ha respec-tivement pour les exploitations en culture manuelle et attelée. Vognan (2002) sur un échantillonde 105 exploitations de la zone cotonnière de l’Ouest trouve des ratio surface/actif agricole de1,3 ha en culture motorisée, de 1,2 ha en culture attelée et de 0,9 ha en culture manuelle.Cependant la mécanisation conduit à un accroissement du volume des travaux d’entretien (sar-clage, buttage) et de récoltes à partir du moment où une bonne partie de ces travaux reste tou-jours manuelle, avec des superficies plus importantes. Faure (1992) met en évidence lesous-équipement souvent volontaire de certains producteurs qui s’explique largement par lestypes de travaux qui sont exécutés par ces derniers. L’analyse des pratiques culturales paysan-nes en zone cotonnière de l’Ouest (Lendres, 1992; Vognan, 1999), a permis de comprendre queles producteurs ne cherchent pas à s’orienter vers une mécanisation intégrale des travaux. Aucontraire, ils combinent les moyens dont ils disposent pour réduire au minimum leurs coûts defonctionnement (rationalité dans la gestion de la main-d’œuvre familiale et de l’équipement).Faure (1992) aboutit aux mêmes conclusions, avec des résultats obtenus sur un échantillon de36 exploitations dans la zone cotonnière de l’Ouest. Finalement, comme l’ont souligné certainsauteurs (Raymond et Bigot (1991); Faure (1992)), les exploitations mécanisées semblent utiliserleur équipement pour prolonger les stratégies qu’elles développaient en culture manuelle. Lesmoyens supplémentaires sont utilisés pour étendre leur superficie cultivée, et non pas pourintensifier leur système de production dans le sens d’un accroissement de la quantité de travailou de la consommation en intrants par unité de surface. Cet accroissement de la charge en tra-vail incite les chefs d’exploitations équipés à mobiliser de nouveaux actifs. Ainsi les femmes par-

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ticipent plus activement qu’auparavant aux travaux des champs, et les enfants sont employéstrès tôt sur les parcelles, en particulier lors de l’utilisation de l’attelage et des récoltes. Lorsqueces solutions sont insuffisantes, nombre d’entre eux font alors appel à de la main d’œuvre sala-riée. Les résultats du suivi technico-économique de quelques exploitations, réalisé par le pro-gramme coton de 1997 à 2004, montrent que les itinéraires techniques pratiqués par lesexploitations mécanisées sont légèrement plus performants. Cet état de fait se traduit par unemodeste augmentation des rendements, en particulier pour le coton et le maïs, justifiant ainsiles efforts supplémentaires fournis. Faure (1992), Barret et Sanogo (1991) attribuent l’impor-tance des rendements obtenus par les exploitations mécanisées à leurs possibilités de mettre enplace plus rapidement les cultures qui bénéficient alors de bonnes conditions de développe-ment.

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6. Facteurs de vulnérabilité et durabilité des systèmes de production

Bien que la zone cotonnière de l’Ouest connaisse une stabilité relative de la production agri-cole depuis les années 1980, plusieurs facteurs sont à l’origine de contraintes qui menacentla durabilité des systèmes de production. Les risques auxquels les producteurs et les consom-mateurs sont exposés sont de plusieurs natures: environnementaux, économiques, et sociaux.Les problèmes-clés identifiés par les structures de développement et de recherche interve-nant dans la zone sont la dégradation des sols, les rivalités et conflits d’accès et d’utilisationdes ressources naturelles, l’alimentation du bétail en saison sèche, les difficultés d’accès auxintrants agricoles et de commercialisation des produits agricoles, la non-garantie au produc-teur de prix suffisamment rémunérateurs sur le marché. Du reste, la zone n’est pas à l’abri dechocs exogènes aux conséquences souvent imprévisibles, avec des impacts négatifs sur lesstratégies des producteurs et sur la durabilité des systèmes de production.

Dans le contexte spécifique de l’agriculture en Afrique sub-saharienne, le CTC /CGIAR (1989) cité par Reardon et al.. (1992) définit la durabilité comme étant « la bonne ges-tion des ressources pour permettre à l’agriculture de faire face aux besoins des populations à mesure qu’ilsévoluent tout en maintenant ou améliorant la qualité de l’environnement et en préservant les ressources natu-relles ». Cette définition renvoie à la nécessité de reconsidérer dans le temps les stratégies deproduction agricole de sorte à assurer la sécurité alimentaire dans un contexte d’explosiondémographique, et les mettre en adéquation avec la disponibilité des ressources naturelles.Lhoste (1987), Barbier (1994), RSP/Zone Ouest (1994), assument que dans la zone coton-nière du Burkina, les pratiques actuelles des agriculteurs et des éleveurs ne sont plus enmesure d’assurer la soutenabilité des ressources et la durabilité des systèmes de production,car basées sur l’utilisation de la terre comme principal facteur de production végétale et desparcours naturels communs pour l’alimentation du bétail. Sous l’impact de la pression agri-cole et de la pression animale, les ressources naturelles ont tendance à se raréfier et les pro-blèmes clés actuels et communs à cette zone sont la baisse de la fertilité des terres etl’insuffisance de fourrage pour l’alimentation du bétail. Ces contraintes majeures rendent lesproducteurs vulnérables et affectent la durabilité des systèmes de production. En réponseaux conséquences des aléas climatiques, notamment l’instabilité et l’irrégularité pluviomé-trique, et aux effets des politiques macro-économiques, les agriculteurs de la zone coton-nière réagissent en adoptant des stratégies de production tournées vers l’extensification sanspour autant que ces pratiques garantissent le renouvellement des ressources naturelles. Lapossibilité d’utiliser une rente foncière, basée sur le libre accès aux ressources en régressionmais encore disponibles a pendant longtemps freiné le processus d’intensification durablesusceptible d’améliorer les productions tout en préservant ces ressources. Dans des condi-tions de production difficiles on assiste à une augmentation de la production au détrimentdes ressources naturelles renouvelables. Ceci peut entraîner à moyen terme une irréversibi-lité des possibilités de régénération (Griffon, 1992; Deybe, 1994; Steinfeld et al.., 1996).

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6.1 LES PRINCIPAUX FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ

Dans une agriculture orientée en premier lieu vers la sécurité alimentaire, les facteurs de vul-nérabilité des systèmes de production sont principalement la pression foncière et les conflitsd’utilisation des terres et des ressources, la pauvreté des sols, l’instabilité des prix sur le marchéinternational et national, l’incertitude pluviométrique, ainsi que les politiques et réformes struc-turelles.

6.1.1 La pression foncière et les conflits sociaux Il s’agit surtout des effets de la migration qui a crée une forte pression foncière sur la zone.Les migrations groupées et spontanées d’hommes et du bétail dans la zone ont exercé unepression considérable sur la terre et sur les ressources naturelles. Ceci est un élément impor-tant de la vulnérabilité des systèmes de production actuels. Les études réalisées par GFA(1991), ICRA (1992), PDRI/HKM (1993) montrent que plusieurs terroirs villageois ontdépassé leur capacité de charge et ont atteint un seuil de saturation foncière critique, qui setraduit non seulement par une dégradation des ressources naturelles, mais aussi par des riva-lités et des conflits sociaux entre les utilisateurs des ressources naturelles, notamment entreagriculteurs autochtones et migrants, et entre agriculteurs et éleveurs. Pendant la saison plu-vieuse, période des travaux champêtres, les terroirs sont soumis à une forte emprise agrico-le qui limite la mobilité du bétail pour l’exploitation des parcours naturels. C’est pendantcette période que les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont importants, compte tenu dela compétition entre l’agriculture et l’élevage pour l’occupation de l’espace. L’inorganisationde l’espace rurale est une cause indéniable des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Dans cecontexte, la transhumance a tendance à s’amenuiser dans la zone cotonnière, et les possibili-tés d’agrandir la taille des cheptels sont sérieusement compromises dans le futur. La nécessi-té d’intensifier les systèmes de production animale s’impose comme un enjeu majeur de ladurabilité future du système coton-céréales-élevage. Il urge de trouver des alternatives quipuissent permettre de passer d’un élevage extensif, utilisant beaucoup d’espace, à un élevageintensif avec une moindre utilisation des terres et une moindre dépendance vis-à-vis des par-cours naturels en dégradation continuelle. Les conflits fonciers opposent par ailleurs les agri-culteurs autochtones et migrants dans les anciens fronts pionniers de migration, où le cotons’est très développé. Dans plusieurs villages de la zone, les migrants disposent des plus gran-des superficies de terres acquises selon le mode traditionnel d’accès à la terre. Compte tenudes enjeux actuels sur le foncier, les autochtones ont tendance à vouloir les exproprier desdroits d’usage de ces terres. L’insécurité foncière et les risques d’explosions sociales pèsenten latence sur la plupart des villages de la zone. Ces rivalités et conflits constituent un freinà l’organisation des producteurs et on assiste de plus en plus dans la zone à l’émiettementdes structures organisationnelles traditionnelles et à l’éclatement des exploitations agricoles(Ilboudo, 1996).

6.1.2 La pauvreté des sols Un facteur de vulnérabilité non moins important auquel sont soumis les producteurs est la pau-vreté des sols. La zone repose sur des sols ferrugineux tropicaux à texture variée qui sont dansla pratique des sols pauvres à forte instabilité structurale (Barbier, 1994). Les principaux pro-blèmes à l’origine de la mauvaise fertilité des sols sont l’érosion éolienne et surtout hydrique.L’érosion hydrique est aggravée par les activités agricoles et le surpâturage (Berger, 1988). SelonBarbier (1994) la partie nord de la zone cotonnière est fortement dégradée. La jachère, comme

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moyen de reconstitution de la fertilité des sols a pratiquement disparu dans ces zones. Des étu-des ont montré que près de 80% des terres cultivables sont cultivées de façon permanente dansles savanes cotonnières sub-humides de l’Afrique de l’Ouest (Thomas et Middleton (1994) citéspar Steinfeld et al.. (1996)), sans pour autant que des actions durables soient initiées pour res-taurer ou améliorer leur état physique et chimique. Ce qui a pour conséquence majeure unedégradation des capacités productives des terres, entraînant la baisse des rendements agricoleset d’importantes pertes périodiques d’animaux et de produits animaux par des insuffisancesfourragères périodiques. Traditionnellement, les nutriments nécessaires à la production agrico-le étaient fournis gratuitement par des processus naturels et ceci autorisait une brève périodede culture (2-3 ans) avec un niveau de production acceptable. En 1985, une enquête ayant pourbut d’apprécier les niveaux de fertilité, a permis d’en déterminer les principales caractéristiqueschimiques (Dakuo, 1991). En ce qui concerne la matière organique, la très grande majorité dessols de l’Ouest ont des valeurs situées entre 1 et 1,5 pour cent. Environ 20 pour cent des solsont moins de 1 pour cent, et moins de 10 pour cent des sols ont plus de 1,5 pour cent. Noussommes donc en présence de sols pauvres en matières organiques. Or, on observe une absen-ce de réponse aux engrais minéraux quand le taux de la matière organique descend au dessousde 0,6 pour cent. Diverses études, en particulier celle de Berger (1987), de Hien et Dakuo (1990) sur la fertilité des sols dans la zone cotonnière ont montré que dans un système de cul-tures incluant les rotations coton-céréales:• il est impossible de maintenir les rendements stables en se limitant à une fertilisation

minérale seule, même forte;• la mise en culture continue des sols se traduit par une perte de la matière organique de 2

à 4 pour cent par an. Ce taux de matière organique qui est d’environ 1,2 pour cent aprèsdéfriche, chute très rapidement et atteint le seuil de 0,6 pour cent après douze à quinze ansde culture continue;

• une acidification des parcelles se traduisant par l’apparition de l’aluminium éch. à pHinférieur à 5.

Ces auteurs concluent que seul un système de culture associant la fumure organique (com-post, fumier de parc) à la fumure minérale permet d’assurer le maintien de la fertilité si toute-fois on ne fait pas l’impasse sur les problèmes d’amendements calco-magnésiens (dolomie,chaux agricole) et d’aménagement des parcelles pour limiter les effets de l’érosion, en particu-lier hydrique.

6.1.3 L’instabilité des prix sur les marchés internationaux En absence de marché local ou régional pour le coton, le Burkina Faso, comme la plupart despays africains, exporte 95 à 96 pour cent de sa fibre sur le marché mondial et subi par consé-quent les fluctuations sur ce marché. Le risque lié aux fluctuations du marché est le principalfacteur de vulnérabilité de la filière coton, et affecte l’ensemble du système de production.Tandis que les pays développés (USA et UE) accordent à leurs producteurs, sous des habilla-ges divers, de substantielles garanties de revenus, les producteurs africains en général ne dispo-sent d’aucune marge de sécurité lorsque les cours s’effondrent. Pourtant la demande mondialeest particulièrement en faveur du coton africain, et le coton burkinabé est réputé pour la qua-lité de sa fibre. En respectant les règles du marché, le Burkina Faso produit un des cotons lesplus compétitifs au monde. Mais le niveau très bas des cours (inférieur 55 cts / lb) les contraintde vendre, au mieux, à prix coûtant. A titre d’exemple, les pertes de revenus dues aux subven-tions ont été en moyenne de 19 millions de dollars US courants par an pour le Burkina Faso

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entre 1997 et 2002. Les producteurs de coton, qui vivent dans un environnement agro-clima-tique rude et sans aucun système d’assurance agricole, mettent en œuvre des stratégies de pro-duction prudentes. Leur situation s’avère aujourd’hui des plus paradoxales. Sortir durablementde cette position précaire ne se fera pas sans une implication significative et rapide de l’OMC.Conscientes des enjeux majeurs de la filière pour l’économie burkinabé, les autorités burkina-bé ont pris des initiatives pour dénoncer de la concurrence déloyale des USA et des pays del’UE, et influencer les décisions au niveau de l’OMC et des instances décisionnelles des paysacheteurs. Le Chef de l’Etat burkinabé s’est personnellement impliqué dans la défense des filiè-res cotonnières du Burkina Faso, du Bénin, du Mali, et du Tchad auprès des partenaires exté-rieurs de la filière à Genève en 2003, et plus récemment en mars 2004 en Allemagne. Parailleurs, la montée au créneau du président de l’UNPC-B au sommet de l’OMC à Cancun auMexique a permis de sensibiliser l’opinion internationale sur la précarité et la vulnérabilité descotonculteurs africains qui sont les grands perdants dans cette situation. Bien que ces diffé-rentes démarches n’aient pas encore eu un impact positif en terme d’actions concrètes, lesautorités politiques au plus haut niveau, les producteurs de coton à travers l’UNPC-B, et les dif-férents acteurs de la filière au niveau national et régional doivent maintenir la pression pourinfluencer les décisions sur le marché international.

Par ailleurs, la vulnérabilité du système sur le marché international peut être aggravée pard’éventuels chocs exogènes. C’est le cas de la crise en Côte d’Ivoire qui a affecté négativementl’exportation du bétail vers ce pays, et la filière cotonnière compte tenu du fait qu’il est le prin-cipal débouché maritime des exportations du Burkina.

6.1.4 Le manque de débouchés et les incertitudes de prix sur les marchéslocaux La zone cotonnière est la région du pays où les marchés se sont très vite extravertis. Il existeplusieurs types de marché. En premier lieu il y a le marché local (ou villageois), traditionnel etpériodique. Ce sont des marchés de collecte primaire où les échanges sont de type marchant etsocial entre les petits producteurs d’une même localité. Ces marchés sont peu fréquentés parles commerçants des milieux urbains compte tenu de leur éloignement et souvent des insuffi-sances d’infrastructures routières pour y accéder. De ce fait ils sont très peu fournis en intrantsexternes. Par contre ils sont fréquentés par les commerçants des marchés régionaux, qui sesituent à l’échelle supérieure des chefs-lieux départementaux ou provinciaux. Ces marchés ser-vent de relais avec le marché central de la ville de Bobo Dioulasso. C’est dans cette ville ques’est développée du reste des marchés spécifiques de produits et sous-produits agricolescomme celui du coton, des huiles, du riz, des aliments concentrés de bétail, etc. En dehors dela culture spécifique du coton dont les mécanismes de fixation des prix des intrants et du prixd’achat au producteur du coton-graine sont connus à l’avance, les autres produits agricoles etanimaux subissent des variations de prix importantes. Sur le marché local, la culture du maïsest l’activité la plus risquée car les cours sont très instables (Pigé et Ouédraogo, 1999) en fonc-tion de l’offre sur le marché. L’offre est déterminée par les quantités de produits mises sur lemarché, qui sont elles-mêmes liées à la bonne pluviométrie. Plus la campagne est bonne, plusles prix sont bas. Cela est valable également pour l’ensemble des autres produits vivriers et dansune moindre mesure pour les animaux.

6.1.5 La vulnérabilité du cotonnier aux attaques parasitairesLe cotonnier est très sensible aux attaques parasitaires. Les pertes de rendement dues aux rava-geurs du cotonnier sont de l’ordre de 10 à 50 pour cent selon la pression parasitaire. De l’his-

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toire du coton au Burkina Faso, les attaques parasitaires les plus importantes en termes dedégâts sont principalement liées à Hélicoperva armigera. Les pertes les plus sèches liées auxattaques de ce parasite remontent à la campagne 1991/1992, avec des pertes de rendement encoton graine de l’ordre de 15 à 20 pour cent par hectare et selon les zones, ainsi qu’à la cam-pagne 1996/1997 avec des pertes de rendement estimées entre 15 et 25 pour cent voire 50 pourcent selon les zones de production. Outre les pertes de rendement consécutives aux pressionsparasitaires, celles-ci sont lourdes de conséquences sur la situation économique des groupe-ments de producteurs qui sont obligés de s’endetter considérablement pour l’achat des produitsphytosanitaires dont l’efficacité n’est pas pour autant certaine. La vulnérabilité du système parrapport aux parasites est surtout économique, dès lors que ce facteur peut susciter, commedans le passé, l’engrenage des GPC dans des situations d’impayés qui peuvent remettre encause leur bon fonctionnement.

Jusqu’ici le système d’encadrement et la politique de développement de la culture du cotonmis en place par les gouvernements ont permis à la majorité des producteurs d’accroître lesproductions par l’utilisation des intrants, parmi les quels les insecticides occupent une placeprépondérante. Cependant pour les producteurs la part des insecticides dans le coût de pro-duction est loin de baisser à cause d’une suppression totale de la subvention des prix des insec-ticides à partir de 1990, et d’autre part à cause du renchérissement des prix des insecticides quiont subi une augmentation de 49 pour cent après la dévaluation du franc CFA en 1994, accen-tué par l’apparition de la résistance de Hélicoperva armigera aux pyrétrinoïdes en 1996. La miseen œuvre des programmes de gestion de cette résistance aux pyrétrinoïdes a accru les coûts destraitements insecticides à l’hectare, incitant les producteurs non seulement au sous-dosage,mais aussi à l’utilisation de produits non conventionnels et/ou à l’utilisation abusive de nou-veaux produits qui sont susceptibles de favoriser rapidement des problèmes de résistances à cesfamilles d’insecticides autres que les pyretrinoîdes.

6.1.6 L’incertitude pluviométriqueMalgré le fait que la pluviométrie soit bonne, par rapport au reste pays, la zone cotonnière del’Ouest est soumise à un risque climatique important avec le changement climatique qui estintervenu depuis les années 1968 (Albergel et al.., 1984 cités par Somé (1989)). Les isohyètes1300 mm et 1400 mm qui existaient dans la partie sud avant la grande sécheresse de 1974 ontdisparu, tandis qu’au nord, où la culture du coton est plus importante, apparaissaient les iso-hyètes 600 mm et 700 mm (Somé, 1989). L’évolution de la pluviométrie des quatre dernièresdécennies montre une variabilité interannuelle et une tendance globale à la régression depuis lasécheresse de 1974. A cela s’ajoute une forte variabilité mensuelle. La partie nord de la zone,où le coton a connu une forte expansion, est soumise à un risque pluviométrique plus impor-tant compte tenu de la régression des isohyètes. Or les variétés actuelles de cotonnier exigentcependant une pluviométrie au moins égale à 800 mm, si bien le risque de perte de rendementest important dans les parties de la zone situées plus au Nord. D’une manière générale les ren-dements évoluent en fonction de la pluviométrie, mais l’impact de l’incertitude pluviométriqueest surtout important sur la culture du maïs, qui connaît les plus bas niveaux de rendement pen-dant les années de mauvaise pluviométrie. Ainsi, les rendements les plus faibles de cette cultu-re, inférieurs à 800 kg par ha, ont été observés pendant la sécheresse de 1984. Les producteursorientent leurs plans de production en tenant surtout compte des incertitudes pluviométriques.C’est ce qui explique d’ailleurs le démarrage tardif des travaux en début de campagne. Les pro-ducteurs se donnent le temps d’apprécier l’installation des premières pluies pour prendre lesdécisions d’allocation des superficies aux cultures.

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6.1.7 Impacts des politiques et des réformes structurellesA partir de 1991, l’Etat burkinabé s’est engagé dans un programme d’ajustement structurel del’agriculture. Les objectifs prioritaires de ce programme sont:• la modernisation et la diversification de la production;• le renforcement de l’autosuffisance alimentaire;• l’amélioration de la gestion des ressources naturelles.

Une des mesures de cette politique devant contribuer à la réduction du déficit de la balancecommerciale déficitaire est l’incitation à l’exportation, se basant sur les deux principaux produitsd’exportations qui sont les animaux et le coton. La principale orientation du PASA est la libéra-lisation du commerce des intrants et des produits agricoles. Le désengagement de l’Etat a eu desrépercussions sur la dynamique des systèmes agraires de la zone. S’il est indéniable que la poli-tique de libéralisation a propulsé la production agricole de la zone dans une économie marchan-de, elle n’est pas restée sans conséquences sur la durabilité des systèmes agraires avec uneaugmentation de la pression foncière par l’accroissement des superficies de coton et l’ouverturede nouvelles zones cotonnières, et par l’augmentation de la charge animale sur les terres agrico-les. La dévaluation a influencé positivement les prix du bétail qui ont triplé, incitant les agricul-teurs à s’investir davantage dans les activités d’élevage. La privatisation de la majorité des sociétésmixtes de collecte, de transformation et commercialisation, ou leur liquidation, a mis en péril cer-taines productions tels que les fruits et agrumes. L’arrêt de la subvention aux engrais a freiné lacroissance de la filière cotonnière entre 1990 et 1994.

6.1.8 Les insuffisances d’approche en matière de vulgarisationL’approche utilisée par les services d’encadrement agricole ne met pas suffisamment l’accentsur la vulgarisation des thèmes horizontaux, qui prennent en compte les aspects liés à la dura-bilité, telles que la conservation des eaux et des sols et l’agro-foresterie. Un autre constat estl’insuffisance des thèmes vulgarisés en élevage et en intégration agriculture-élevage, tandis quela zone prenait de plus en plus une vocation agro-pastorale avec l’augmentation du cheptel. Onnote en effet que l’appui en élevage s’est limité à la prévention et au traitement des maladies dubétail. Les pratiques liées à la gestion du troupeau, à la vulgarisation des thèmes sur l’alimenta-tion, les modes de conduite, la reproduction n’ont pratiquement pas été diffusées.

6.2 INADAPTATION ACTUELLE DES PRATIQUES PAYSANNES EN MATIÈRE DE DURABILITÉ

Il ressort de différentes investigations menées par le programme RSP / Zone Ouest que lesproducteurs de la zone ont une très bonne perception de la dégradation de l’environnement,et sont conscients des menaces potentielles sur la durabilité des systèmes de production. Lespratiques paysannes en matière de durabilité ont évolué dans le temps. Ces pratiques ne sem-blent plus adaptées au contexte actuel.

6.2.1 La jachère en voie de disparitionTraditionnellement la jachère était le moyen le plus répandu, le plus efficace et le moins coûteuxpour reconstituer la fertilité des terres. Ce mode d’exploitation a sans doute permis, des annéesdurant, de maintenir les terres à un niveau faible mais stable de productivité (Piéri, 1989). Lesenquêtes réalisées par le programme RSP de l’INERA dans l’ancienne zone cotonnière ontmontré qu’il y a encore deux décennies, les producteurs de l’ancienne zone observaient des

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jachères de longue durée (supérieure à 10 ans). Ces zones n’avaient pas encore dépassé leurcapacité de charge. En 1985, la zone de Solenzo dans la province du Mouhoun, par exemple,était reconnue pour l’abondance en flore et en faune (Georges Yaméogo, DDPC/SOFITEX,communication personnelle). Compte tenu de l’explosion démographique, de la pression fon-cière, et de la tendance à l’extension des superficies cultivées, aujourd’hui le constat est la quasi-inexistence des pratiques de jachères de longue durée, et les jachères de courtes duréesn’existent que par endroits.

6.2.2 Le parcage traditionnel et les contrats de fumureA côté de la jachère, les producteurs de la zone envisageaient l’utilisation du fumier des ani-maux pour fertiliser les champs, soit par le parcage du bétail de l’exploitation ou à travers descontrats de fumure. Compte tenu de la pression agricole qui limite le séjour des animaux surles terres de parcours, ces stratégies sont également en voie de disparition. Les contrats defumure ont pratiquement disparu dans la zone cotonnière avec la diminution de la transhu-mance et le départ massif des grands troupeaux vers le sud.

6.2.3 Les alternatives paysannes de lutte anti-érosiveTraditionnellement les producteurs utilisaient d’autres alternatives pour lutter contre la dégra-dation des terres (RSP/Zone Ouest, 1993), particulièrement contre l’érosion hydrique. La tech-nique de barrières de branchages fixés par des piquets à travers les ravins était utilisée contreles ravinements. Cette technique a pratiquement disparu compte tenu de la dégradation du cou-vert végétal et de la forte demande domestique en bois. Avec l’apparition de la culture attelée,certains paysans avaient l’habitude de confectionner des grandes buttes avec les charrues pourlutter contre l’érosion hydrique et limiter les pertes d’eau par ruissellement.

6.2.4 Les systèmes d’assolementCertaines populations très spécialisées dans l’agriculture, comme les dogons, adoptent la rota-tion céréales hôtes fonio, sésame et arachide. Ces cultures ne sont pas attaquées par le striga quiest un véritable indicateur de la dégradation du sol. De cette façon ils arrivent à augmenterconsidérablement les rendements. Mais on peut noter par ailleurs que le système d’assolementtraditionnel, qui associe les céréales aux légumineuses, permet efficacement de maintenir et d’a-méliorer la fertilité des sols grâce à la fixation de l’azote atmosphérique par les nodules raci-naires. Cet assolement a tendance à disparaître avec l’expansion de la culture du coton et latendance à vulgariser les systèmes de ‘cultures pures’ pour faciliter l’entretien des cultures etpermettre à ces cultures d’exprimer tout leur potentiel de rendement.

6.3 LES INNOVATIONS TECHNIQUES EN FAVEUR DE LA DURABILITÉ

En vue de contribuer à résoudre les contraintes liées à la dégradation des sols, un certain nom-bre de référentiels techniques en matière d’intensification agricole et de gestion des ressourcesnaturelles ont été développés par la recherche. Dans la zone cotonnière, le constat sur les exi-gences du cotonnier en éléments fertilisants, et la difficulté de pérennisation de la culture surles sols pauvres en matières organiques ont amené la recherche à mettre au point des tech-niques de production intensive de la matière organique en s’appuyant sur un système intégrécoton-céréales-élevage. Les recherches menées par l’INERA en collaboration avec l’IRCT, surla ferme expérimentale de Boni, ont débouché sur des thèmes techniques plus ou moins por-

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teurs. Parmi cet ensemble de mesures souvent complémentaires, il y a: les parcs d’hivernage, lescultures fourragères, les mises en défens, les compostières, les fumures organo-minérales, l’a-ménagement anti-érosif des exploitations, l’agroforesterie, etc.

6.3.1 Les parcs d’hivernageLa technique de parc d’hivernage a été ainsi élaborée par l’INERA / ESFIMA en collaborationavec l’IRCT sur la ferme expérimentale de Boni, avec pour objectif de restituer au sol la matiè-re organique pour couvrir la perte annuelle de 2 pour cent par minéralisation (Berger et al..,1986). Bien que techniquement efficace, son adoption par les producteurs se trouve confrontéà plusieurs contraintes dont la disponibilité du bétail en quantité suffisante, le matériel et lamain-d’œuvre pour le ramassage et le transport des tiges de sorgho, et plus récemment la dispa-rition progressive du sorgho dans les systèmes de cultures de la zone cotonnière.

6.3.2 Le compostage et les fosses fumièresLa recherche a également mis au point un ensemble de techniques de compostage aérobie (fos-ses fumières) ou anaérobie, à des variantes diverses qui s’adaptent au contexte des exploitations.Selon Granier (1989) cité par Barbier (1993), les fosses fumières exploitées dans la concessionseraient la solution la plus valable pour l’intensification. Il est reconnu par exemple que l’ad-jonction des phosphates naturels (Burkina Phosphate, phosphate de Tilemsi,…) au compostpermet leur solubilisation rapide qui peut corriger la carence des sols pauvres en phosphore etentraîner des gains substantiels de rendements (Bikienga et al.., 1985; Hien et al.., 1992; Sédogoet al.., 2001). De plus le Burkina Phosphate est reconnu pour jouer un rôle prépondérant dansle maintien durable de la fertilité des sols carencés en phosphore et soumis à une forte pres-sion agricole comme la zone cotonnière (Kuyvenhoven et al.., 1996; Lompo et al.., 1994).L’utilisation du Burkina Phosphate est cependant limitée par les contraintes de disponibilitéphysique du produit, de l’arrêt des subventions au produit, de l’impact de sa pulvérulence surla santé humaine.

Les techniques de compostage ont connu de faibles niveaux d’adoption en milieu paysancompte tenu des problèmes majeurs suivants:• la non maîtrise des procédés de fabrication par les producteurs;• la forte exigence en main d’œuvre pour le creusage des fosses et l’arrosage;• la non disponibilité et le coût élevé du matériel et des intrants;

Par contre les fosses fumières, qui nécessitent surtout un investissement en travail pour lamise en œuvre, ont progressivement connu une forte adoption. L’accès difficile aux engraisminéraux avec la libéralisation a suscité un intérêt pour l’utilisation de cette technique. Dans ladynamique du système, les possibilités d’adoption des fosses fumières se justifient surtout parle maintien du cheptel de trait dans les exploitations pendant toute l’année (Lalba, 1996), ce quifavorise leur intégration pour la production et l’utilisation de la fumure organique. D’ailleursl’Etat Burkinabé à lancé une opération 200 000 fosses fumières qui vise la diffusion de la tech-nique auprès d’un grand nombre de producteurs.

6.3.3 Les cultures fourragèresEn vue de contribuer à résoudre la contrainte d’alimentation du bétail en saison sèche et inten-sifier les systèmes de production animale, le CERCI a expérimenté depuis 1975 à la vallée duKou plusieurs espèces fourragères de graminées et de légumineuses annuelles. Par la suite leCIRDES a également expérimenté des espèces fourragères à la Station de Banankélédaga. Les

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essais ont surtout porté sur l’adaptation d’espèces exotiques aux conditions du milieu. Il s’agitessentiellement de Brachiaria ruziziensis, Styloxanthes hamata, Dolichos lablab, Macroptilium atropur-pureum. D’une manière générale ces espèces s’adaptent au contexte climatique de la zone. Descontraintes demeurent cependant pour leur diffusion et sont liées principalement à:• la disponibilité des semences;• la protection des cultures contre la divagation des animaux;• la concurrence avec les autres cultures pour la terre et la main-d’œuvre.

Les essais menés en milieu paysan laissent cependant espérer des possibilités d’adoptionpar les associations de légumineuses fourragères aux céréales traditionnelles. Ainsi l’associationmaïs / dolique expérimentée dans la grande zone cotonnière du Burkina et au Mali Sud, où lapression foncière est plus forte et où la contrainte d’alimentation du bétail se pose avec acuité,offre des perspectives intéressantes d’adoption par les producteurs. L’association présente l’a-vantage d’augmenter la quantité et la qualité du fourrage disponible, tout en minimisant l’im-pact sur le calendrier cultural, l’apport d’intrants, et le besoin en terre. De plus elle permet unebonne couverture et contribue à améliorer la fertilité des sols.

6.3.4 L’agroforesterie Très peu d’expérimentations ont été menées dans la zone en matière d’agro-foresterie. Lesessais d’aménagement de l’espace et de lutte anti-érosive avec les essences forestières ontdémarré en 1990 sur la ferme SOFITEX de Boni, en collaboration avec l’IRBET. Des espècesde haies vives défensives et anti-érosives: Acacia nilotica, Bauhinia rufescens, Ziziphus mauritiana etAcacia seyal ont été évaluées. Par ailleurs des bandes enherbées d’Andropogon gayanus ont été éva-luées comme moyen de lutte contre l’érosion hydrique. Reconduites en milieu paysan dans lazone cotonnière en 1993 dans le cadre du CdG, les expériences montrent que les aménage-ments à base de ligneux ne donnent des effets efficaces qu’après quelques années, au minimum3 ans (INERA / PDRI-HKM, 1994). Il a été prouvé que les bandes d’Andropogon gayanus limi-tent l’érosion dès la 2ème année suivante la mise en place, et deviennent très efficaces dès la3èmeannée.

6.3.5 Les innovations techniques spécifiques sur le cotonEn culture cotonnière plusieurs technologies ont été générées en agronomie et techniques cul-turales, en protection phytosanitaire et en amélioration génétique.

6.3.5.1 Amélioration variétaleL’essentiel de la sélection a porté sur l’amélioration de la productivité, de la précocité et de larusticité pour assurer aux producteurs un meilleur niveau de production en cas d’aléas clima-tiques ou de problèmes culturaux. La recherche a ainsi mis au point entre 1980 et 2000 unedizaine de variétés accompagnées des paquets technologiques, adaptés aux conditions agro-économiques des producteurs de coton, et permettant de réaliser des gains substanciels de ren-dement coton graine et de rendement fibre. Ces dix dernières années le rendement à l’égrenagea été une priorité et a atteint maintenant un niveau suffisamment élevé. On est ainsi passé endix ans de 37,5 à 42,5 pour cent de rendement fibre.

La recherche variétale prospecte les OGM comme alternative possible pour faire face auxfacteurs de vulnérabilité les plus pesants sur le cotonnier tels que le parasitisme, le stresshydrique, l’excès de fertilisation. Bien qu’étant au stade d’expérimentation en milieu contrôlé,la question des OGM suscite actuellement de nombreuses questions sur:

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• la préservation de l’environnement et de la santé humaine;• les coûts de production;• l’impact sur la demande internationale;• la pérennité du système et le renouvellement des semences.

6.3.5.2 Agronomie et techniques culturalesLes innovations ont essentiellement porté sur la fertilité des sols, la fertilisation des cotonniers,et les techniques culturales. Les formules d’engrais jugées favorables et rentables économique-ment à un moment donné ont été constamment améliorées corrélativement aux progrès tech-niques et à l’économie de marché. Plusieurs formules ont été utilisées parmi lesquelles on peutciter le 15-15-15-6-1, le 15-20-15-6-1, le 14-23-14-6-1et la formule d’apport unique.

6.3.5.3 Lutte contre les adventices et protection phytosanitaireEn ce qui concerne la lutte contre les adventices et la protection phytosanitaire, les résultats desétudes d’herbicides ont permis de préconiser l’utilisation d’une gamme variée d’herbicides surle coton et le sur maïs. Dans le domaine des traitements phytosanitaires, les acquis concernentles traitements de semences du cotonnier, la mise au point de méthode de lutte contre les rava-geurs du cotonnier, peu dangereuses pour l’utilisateur et plus respectueuses de l’environnement(élimination des organochlorés et des organophosphorés de la classe OMS 1A). Cela se faitentre autres par:• des programmes de prévention et de gestion de la résistance des ravageurs aux pesticides,• l’amélioration de la technique de la lutte étagé ciblée (dont les techniques d’échantillonnage

et les seuils d’interventions sont en révision),• l’expérimentation des techniques de traitement sur seuil débutée au cours de la campagne

2003-2004 et qui reçoit déjà une adhésion importante de la part des producteurs (zoneSde la Comoé, du Mouhoun et de l’Est),

• l’approche GIPD, en expérimentation dans la zone cotonnière depuis trois ans, avec lacollaboration de la FAO.

Le passage du UBV(ultra bas volume) au traitement TBV (très bas volume) a permis de rédui-re les charges de protection phytosanitaire de 20 à 30 pour cent. Actuellement les actions sontaxées sur la lutte contre les principaux ravageurs des cotonniers que sont Hélicoverpa armigera etla mouche blanche (Bemisia tabaci).

L’adoption des technologies par les producteurs a eu un impact important sur les résultatsdes exploitations, et a ainsi insufflé une dynamique de développement de la filière coton auBurkina Faso. Ainsi malgré les effets conjugués des aléas climatiques et des dérives techniquesdes paysans (non respect de l’itinéraire technique) les rendements au champ sont restés relati-vement stables (annexes) grâce à l’introduction consécutive des innovations technologies sur leplan variétal, agronomique, et entomologique. Il faut noter que sans les innovations technolo-gies proposées par la recherche, les coûts de production unitaires seraient plus élevés et prohi-bitifs pour de nombreux agriculteurs après le retrait des subventions aux intrants en 1987.

6.4 PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION DE LA DURABILITÉ DES SYSTÈMES

L’analyse du contexte actuel dans lequel évoluent les systèmes de production montre que ladurabilité actuelle et future de l’agriculture de la zone cotonnière est hypothéquée par un certain

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nombre de contraintes qui ont été décrites, essentiellement liées à l’explosion démographique.Les tendances actuelles montrent qu’il n’est pas certain de ralentir ou de freiner dans un procheavenir la pression foncière exercée sur la zone. Il faut plutôt s’attendre à une augmentation mas-sive des migrations dans la zone cotonnière, principalement dans les nouvelles zones situées plusau sud de la zone. Le dénouement de la situation en Côte d’Ivoire pourrait éventuellemententraîner un retour des burkinabé dans ce pays. Le cas échéant, on devrait plutôt s’attendre à denouvelles vagues de migrations importantes vers la zone. Par ailleurs, l’arrivée des ‘nouveauxacteurs’, opérateurs privés s’investissant dans le secteur de la production agricole, continuerad’augmenter considérablement la demande en terres cultivables. Il n’est pas en effet prouvé àl’heure actuelle que ces ‘nouveaux acteurs’, malgré leur capacité d’investissement plus importantque les petits agriculteurs ruraux, cherchent à améliorer la productivité de la terre et du travailpar l’intensification. Il n’est pas non plus prouvé qu’ils soient prêts à investir dans l’immédiatdans des actions en faveur de la durabilité, dont les résultats portent le plus souvent sur le longterme, étant préoccupés à rentabiliser de lourds investissements. L’éclatement des exploitationsagricoles contribuera de même à augmenter la pression foncière.

Dans un contexte d’explosion démographique, comme la zone cotonnière de l’Ouest duBurkina, Christiaensen et al. (1995) envisagent la contribution du développement agricole audéveloppement économique durable par l’intensification de l’agriculture d’une part, et par l’in-teraction entre l’agriculture et l’élevage d’autre part. L’analyse des systèmes de production mon-tre les pratiques mixtes agriculture-élevage ne sont pas suffisamment intégrées. Elles répondentplus à un objectif de diversification et d’aversion au risque, qu’à un moyen d’intensification dessystèmes de production. Dans le contexte actuel de la zone, la mise en œuvre d’actions visantà améliorer la fertilité des sols et à améliorer les systèmes d’élevage est un enjeu majeur pour ladurabilté future des systèmes de production.

Au Burkina Faso, les avantages relatifs à l’intégration agriculture-élevage sur le revenu desexploitations agricoles et la durabilité des systèmes de production ont commencé à être perçusbien avant l’introduction de la culture attelée pour promouvoir la culture du coton. La recher-che et le développement ont commencé à percevoir le rôle potentiel que pourrait jouer cetteintégration des activités, d’abord avec les travaux de Delgado (1979) qui remarquait que les agri-culteurs et les éleveurs pouvaient bénéficier des transferts d’intrants entre les deux activités.Lhoste (1987), Guibert (1988), Barbier (1993), RSP/Zone Ouest (1994) s’accordent égalementsur le fait que l’intensification des systèmes de production de la zone cotonnière de l’Ouest duBurkina est une nécessité pour le développement durable de l’agriculture de cette zone. Leurstravaux réalisés à partir d’enquêtes et d’observations en milieu paysan montrent la nécessitéd’associer la durabilité des systèmes de production de la zone cotonnière de l’Ouest du Burkinaà la capacité de gérer la fertilité des sols, compte tenu de la pression foncière. Le rôle du bétaildans le développement des zones de forte pression agricole, notamment dans le maintien et larestauration de la fertilité des terres, est démontré comme une nécessité à l’heure actuelle parrapport aux problèmes de dégradation (Barbier, 1993; Boudet, 1983; Bosma, 1992). En rapportavec la problématique de la durabilité des systèmes de production des zones cotonnières dessavanes sub-humides de l’Afrique de l’Ouest, ces études montrent que l’intégration agricultu-re-élevage est un enjeu majeur et est probablement la meilleure voie possible envisageable pourle devenir de la zone cotonnière de l’Ouest du Burkina.

Sur le plan économique, Delgado (1979), Jahnke (1982), Mc Intire (1992), Cees de Haanet al. (1996) montrent qu’une meilleure intégration de l’agriculture et de l’élevage permettraitd’accroître les revenus des producteurs par les bénéfices économiques de plusieurs sources derevenus, de sécuriser les exploitations au cas où une activité viendrait à faire faillite suite à une

Facteurs de vulnérabilité et durabilité des systèmes de production 99

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catastrophe naturelle. Sur le plan environnemental, l’intégration agriculture-élevage présenteraitles avantages suivants (Steinfeld et al., 1999):• le maintien de la fertilité par le recyclage des éléments nutritifs du sol;• l’introduction et l’utilisation de rotations entre diverses cultures, les légumineuses

fourragères et les arbres;• le maintien de la biodiversité du sol, la minimisation de l’érosion;• la contribution à la conservation de l’eau et un habitat propice pour les oiseaux;• une meilleure utilisation des résidus de cultures;• une intensification des exploitations agricoles avec une moindre dépendance sur les

ressources naturelles.

D’un point de vue plus global, la gestion de la fertilité répond d’abord à une logique éco-nomique. C’est la raison pour laquelle les systèmes de culture à l’Ouest se sont orientés pro-gressivement vers des combinaisons maximisant l’utilité alimentaire ou monétaire immédiatesans grand soucis pour l’avenir de la fertilité, aussi longtemps que les friches étaient possibles.On observe cependant un recourt de plus en plus important à l’utilisation de la fumure orga-nique. Cette tendance observée depuis 2000 est encouragée par les difficultés pour une caté-gorie de producteurs de disposer en quantité suffisante des engrais chimiques (NPK et Urée)avec la prise en compte de la quotité cessible du GPC dans l’octroi du crédit intrant.Ouédraogo (2003), en évaluant l’impact des mesures de restriction des crédits sur les exploita-tions agricoles, trouve que la superficie moyenne recevant la fumure organique est passée de 1à 3 pour cent entre 1999 à 2004 et attribue les causes de ce changement à l’application desmesures. La tendance va se poursuivre d’autant plus que les producteurs sont de plus cons-cience des gains à réaliser en utilisant la fumure organique. L’UNPC-B est consciente de lanécessité d’utiliser la fumure organique comme un moyen pour faire face aux conséquences dela libéralisation qui limitent l’accès des producteurs aux intrants externes. Pour sensibiliserdavantage les producteurs et favoriser la diffusion de la production et de l’utilisation de lafumure organique, elle a lancé cette année une opération ‘un producteur, une fosse fumière’visant à récompenser les GPC qui se seront investis le plus dans la pratique des fosses fumiè-res. Par ailleurs la promotion de cet intrant est faite par plusieurs programmes ou projets dedéveloppement (PNGT, PDL, etc). Le thème sur la production et l’utilisation de la fumureorganique est aujourd’hui un slogan national, chaque fois renouvelé lors de la journée du pay-san qui se tient chaque année sous le haut patronage du président du Faso.

Compte tenu de la forte pression exercée sur la terre et sur les ressources naturelles, il estégalement prévisible que l’exploitation des ressources dont l’accès était encore informel, évo-lue à moyen terme vers des règles tacites et formels par l’intermédiaire du marché. Les travauxde Barbier (1993) et de Lalba (2000) montrent des tendances évolutives probables d’usage desressources communes vers la monétarisation. Il y a en effet un début de spéculation sur le fon-cier en milieu rural, et des échanges monétaires sur le fumier et sur les résidus de cultures. Cechangement dans les rapports sur le foncier et sur les ressources, par la création de marchés,permettra d’investir dans des actions en faveur de la durabilité, et devra inciter plus les agricul-teurs à une meilleure gestion des ressources naturelles renouvelables. L’Etat est du reste cons-cient de la nécessité de réglementer l’accès et l’utilisation des ressources naturelles pour leurmeilleure gestion. L’adoption d’une loi sur le code du pastoralisme est un exemple de cettevolonté politique.

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7. Conclusion

L’agriculture de l’Ouest du Burkina Faso est en pleine mutation. On observe une tendancegénérale à la croissance du secteur, qui n’est pas cependant stable tant au niveau des rende-ments qu’au niveau de la production, et des prix des intrants et produits agricoles. L’explosiondémographique liée à la croissance naturelle et aux migrations importantes dans la zone, ainsique l’ouverture croissante du monde rural sur une économie de marché, ont transformé les sys-tèmes de production et modifié la gestion de l’espace par les communautés paysannes. Auniveau de la gestion des ressources naturelles, les activités d’agriculture et l’élevage occupentl’espace, sans être pour autant être intégrées de sorte à maintenir un équilibre entre les prélè-vements par ces activités et la restitution d’éléments permettant d’assurer la soutenabilité desressources naturelles. La situation actuelle de la zone laisse percevoir dans le futur de gravesproblèmes de dégradation des ressources naturelles, à caractère irréversible, si des interventionsen faveur de la durabilité ne sont pas intégrées dans les programmes de recherche et de déve-loppement. Le contexte économique actuel marqué par la libéralisation et le désengagement del’Etat des principaux secteurs productifs, de même que les conséquences de la mondialisation,affectent considérablement le secteur agricole de la Zone Ouest qui, dans un petit pays pauv-re endetté comme le Burkina, joue à l’échelle nationale un rôle primordial dans la sécurité ali-mentaire, grâce à la production céréalière, et dans la rentrée de devises, grâce au coton et àl’élevage. La question de la durabilité nécessite donc une intégration verticale des filières par laparticipation des différents acteurs dans le processus de la production à la consommation. Parailleurs elle nécessite une intégration horizontale des filières, afin de prendre en compte davan-tage dans la problématique du développement agricole durable de la zone les effets bénéfiquesdes interactions entre les différents éléments (cultures-élevages), sur les plans économiques etenvironnementaux. De ce fait la durabilité future des systèmes de production de la zone dépen-dra de l’identification par l’ensemble des acteurs d’options techniques viables, qui permettrontaux producteurs de générer des profits positifs tout en améliorant la base des ressources quileur seront affectés. Cela suppose une meilleure intégration verticale et horizontale des activi-tés d’agriculture et d’élevage, et donc l’identification de bonnes pratiques agricoles, qui per-mettront de:• favoriser et valoriser les échanges d’intrants d’une activité à l’autre;• diversifier davantage les activités afin de les adapter de façon évolutive à l’instabilité des

marchés;• réduire la dépendance des producteurs vis-à-vis des intrants externes;• contribuer à une meilleure gestion des ressources naturelles.

L’observation des tendances montre que le contexte actuel est favorable, et les produc-teurs perçoivent la nécessité de cette intégration verticale et horizontale des filières. Les critè-res liés aux modalités pratiques de mise en œuvre doivent être identifiés pour faire le lien entrel’évolution durable des systèmes de production et la promotion de bonnes pratiques agricoles.D’où la nécessité de mener pendant l’atelier des réflexions autour des points essentiels suivants:

Conclusion 101

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• l’identification d’options techniques simples et peu coûteuses en matière d’intégrationagriculture-élevage qui peuvent être développées dans les exploitations agricoles;

• l’analyse de la demande sur le marché des produits végétaux et surtout animaux: quantitéset qualités des produits, possibilités de stockage et de transformation;

• l’analyse de l’offre des intrants agricoles et zootechniques: disponibilités, systèmesd’approvisionnement, crédits, etc.

• l’analyse des possibilités d’améliorer la technicité des producteurs par une confrontationdes prestations actuelles et futures de services en matière de recherche et de vulgarisationagricole avec les besoins en encadrement des agriculteurs, des éleveurs et des agro-éleveurs.

102 Dynamique de l'intensification durable des systèmes de production mixtes "coton-céréales-élevage" dans l'Ouest du Burkina Faso

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ACTES DE L'ATELIER SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES

DANS L'OUEST DU BURKINA FASO

BOBO DIOULASSO 18-20 MARS 2004Mars 2004

M. Jean Sibiri ZOUNDI, Mme Anne-Sophie POISOT,

Mme Dagmar KUNZE, avec la collaboration de M. Babou BADO (Modérateur)

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Sigles et abréviations

BPA Bonnes Pratiques AgricolesCDG Conseil De Gestion aux exploitations agricoles CES Conservation des Eaux et des SolsCIRDES Centre International de Recherche Développement sur l’élevage en zone

sub-humideCT Céréales TraditionnellesCTR Comité Technique RégionalDRAHRH Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources

HalieutiquesFAO Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’AlimentationFRSIT Forum de la Recherche Scientifique et des Innovations TechnologiquesGIPD Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs des culturesGPC Groupement de Producteurs de CotonGRN/SP Gestion des Ressources Naturelles/système de productionINERA Institut de l’Environnement et de Recherche AgricoleMARA Ministère de l’Agriculture et des Ressources AnimalesPAFR Projet d’Appui à la Filière RizPAP-OPC Projet d’appui à la professionnalisation des organisations de producteurs de

cotonPRODs PAIA Programme FAO «Domaine d’Action Prioritaire Systèmes de Productions

Intégrés»PNGT Programme National de Gestion des TerroirsSAPHYTO Société Agricole et de Produits PhytosanitairesSOFITEX Société des Fibres et Textiles du BurkinaSOPROFA Société de PROmotion des Filières AgricolesUNPC-B Union Nationale des Producteurs de CotonUEPL Union des Eleveurs et Producteurs de Lait

Sigles et abréviations 109

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Avant-propos

L’atelier sur les Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) a été organisé par l’INERA en collaborationavec la FAO.

La coordination de l’organisation et des travaux de l’atelier a été assurée par Monsieur JeanSibiri ZOUNDI Chef de Service Liaison de l’INERA. L’animation de l’atelier a été assurée parMonsieur Jean Babou BADO, Chargé d’Etudes à la Coordination des Politiques SectoriellesAgricoles.

La préparation, l’organisation et l’animation de l’atelier ont bénéficié de l’appui techniquede Madame Loretta SONN, Conseillère Technique à la FAO Rome, Madame Anne SophiePOISOT Chargée de Programme, FAO Rome et de Madame Dagmar KUNZE, FAO Ghana.

Avant-propos 111

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Résumé

Le Burkina Faso connaît une croissance démographique naturelle et des flux migratoiresaccentués ces dernières années. Ce constat est plus perceptible dans la région cotonnière del’Ouest du pays ou le potentiel productif est encore abondant. Dans cette zone on assistedurant les dernières décennies à une évolution des systèmes de production vers une relativeintensification. Le développement de la culture cotonnière a favorisé l’introduction de moyensde production modernes et d’intrants externes ce qui a permis d’insuffler un dynamisme auxautres activités agricoles notamment la céréaliculture et l’élevage. Le système de culturedominant de la zone est actuellement le type mixte coton-céréales-élevage. L’aval de laproduction connaît aussi un essor important dans la collecte, la transformation, et lacommercialisation des produits agricoles.

Cependant, l’évolution de ces systèmes pose plusieurs risques sur l’environnement enterme de durabilité. En effet, plusieurs facteurs d’ordre physique, humain, socio-économique,politique et institutionnel sont à l’origine de la vulnérabilité des systèmes de production, posantainsi la problématique de la capacité actuelle et future des systèmes de production à assurer undéveloppement agricole durable de la zone. Il s’agit principalement des facteurs suivants:• la pression foncière liée à l’explosion démographique;• l’instabilité des prix de marchés au niveau international et national;• les conséquences de la libéralisation du commerce et du désengagement de l’état;• l’incertitude pluviométrique et les aléas climatiques de diverses nature;• le manque de cohérence dans les approches de diffusion des innovations;• le faible niveau de technicité et l’insuffisance de professionnalisme des producteurs;• etc.

D’autres facteurs spécifiques aux filières contribuent également à réduire la vulnérabilité dessystèmes de production de la zone.

Aussi il devient important et urgent que des mesures soient prises au niveau des filièresnotamment par la mise en œuvre de bonnes pratiques agricoles pour assurer la durabilité dessystèmes de production agricole.

L’approche BPA consiste à appuyer, dans un système donné et ses filières, l’identificationpar les acteurs concernés de BPA qui permettent d’assurer la viabilité et l’efficience des filièresconcernées, sans remettre en question la protection des biens environnementaux, la sécuritédes exploitations familiales et l’usage harmonieux des terroirs. Les bonnes pratiques agricolesreposent sur trois principes de base: économiquement viables, environnementalement saines,et socialement acceptables.

Cette approche BPA offre le moyen d’atteindre les objectifs de sécurité alimentaire, dequalité des produits agricoles, d’efficacité de production, mais aussi d’assurer les moyensd’existence des petits et moyens producteurs ainsi que la conservation de l’environnement, àmoyen et long termes.

Résumé 113

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Aussi, l’initiative Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) développée par la FAO vise àaméliorer la durabilité environnementale, économique et sociale de la production et desprocessus post-récolte sur les exploitations agricoles, garantissant une alimentation et desproduits non-alimentaires sains et sûrs. Elle cherche à prendre en compte à la fois lespréférences des consommateurs, des entreprises agro-alimentaires et des distributeurs (côtédemande), les priorités des producteurs (côté offre), et à appuyer les institutions et les servicesqui établissent un lien entre l’offre et la demande. L’objectif est de développer des systèmes deproduction économiquement profitables et productifs et socialement viables tout enprotégeant la santé et l’environnement. L’initiative s’efforce à appuyer des approchesholistiques impliquant tous les acteurs concernés et de promouvoir des innovations et desoptions possibles, plutôt que des solutions prescriptibles.

Ainsi, l’atelier de Bobo-Dioulasso est une activité pilote de cette nouvelle initiative ets’appuie sur les programmes de la FAO en cours dans l’Ouest du Burkina Faso avec un objectifglobal de faire le point avec les partenaires présents sur l’évolution des systèmes agraires et lescontraintes rencontrées, et de permettre la définition conjointe d’une approche d’appui à ladiffusion des bonnes pratiques agricoles.

L’atelier a comporté les principales séquences suivantes:• une première séquence introductive a permis la présentation des résultats d’études

préliminaires sur les questions d’insécurité alimentaire, de vulnérabilité des systèmesagraires. Ces présentations introductives ont été suivies par celles de partenaires clés surleurs activités

• la deuxième phase a été consacrée aux échanges sur les bonnes pratiques agricoles. Ils’agissait d’une part d’échanger sur les pratiques actuelles des acteurs et d’autre part dedéfinir ensemble les BPA pour ces systèmes mixtes coton-céréales-élevage.Aussi, en plus des présentations des acteurs sur leurs pratiques actuelles, des travaux degroupes ont été organisés en vue de la définition de BPA pour ces systèmes agraires, enmettant surtout en exergue les points de convergence, de divergence et aussi lesincertitudes.

• la dernière séquence a porté sur l’identification d’actions concrètes et derecommandations pour une meilleure promotion des BPA. Il s’agissait également au coursde cette dernière étape de définir la suite à donner à l’atelier.

Tout en tenant compte des logiques et des objectifs qui sous-tendent les bonnespratiques agricoles, l’atelier a défini de façon consensuelle les bonnes pratiques agricoles

comme des pratiques qui peuvent permettre de satisfaire les besoins actuels et

d’améliorer les moyens d’existence, tout en préservant l’environnement de façon

durable.IL a en outre défini le contenu des bonnes pratiques agricoles en tenant compte des

perceptions des différents acteurs.Au niveau de convergences on note essentiellement les pratiques liées à:

• la gestion de la fertilité des sols (utilisation de la matière organique, pratique del’assolement et de la rotation des cultures, techniques CES/DRS/AGF l’utilisation desplantes de couverture, etc );

• la lutte intégrée (pratiques GIPD, utilisation de substances naturelles dans la protectiondes végétaux, utilisation raisonnée de pesticides, utilisation des bio pesticides).

114 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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• la maîtrise des techniques de production (techniques de bonne préparation du sol,utilisation des semences améliorées, traction animale, soles fourragères, haies vives,plantation d’arbres utiles, prévention et traitement des maladies animales)

• l’intégration agriculture-élevage et de façon générale les pratiques agro-sylvo-pastorales

Au niveau des divergences l’atelier a relevé les cultures associées céréales-légumineuses,notamment en ce qui concerne la faisabilité de telles pratiques et également leur pertinence ausein des systèmes coton-céréales-élevage.

Quant aux incertitudes, elles concernent le zéro labour et les organismes génétiquementmodifiés (OGM).

Plusieurs facteurs limitant l’adoption des BPA ont été identifiés dont:• la faible maîtrise des techniques de production, de transformation et de gestion technico-

économique;• les difficultés d’accès aux facteurs de productions, (équipements, intrants);• la faible structuration des filières;• le problèmes de transformation et de commercialisation.• l’insécurité foncière;• les difficultés liées au financement des exploitations familiales;• la politique de prix et de distribution des intrants;• le manque de politique d’appui à la transformation.• la non maîtrise de certaines technologies;• la qualité de la fumure organique;• l’insuffisance de la disponibilité des résultats et faiblesse des liens recherches-milieu

paysan

L’atelier a ensuite élaboré un plan d’actions à court et moyen termes pour promouvoir ladiffusion et l’adoption des BPA dont les principaux points saillants sont les suivants:• le renforcement des capacités des acteurs;• le renforcement des services d’appui, notamment l’efficience des services de recherche et

de vulgarisation;• la multiplication des démonstrations et des expérimentations en milieu paysan;• le financement de micro-réalisations sur les bonnes pratiques agricoles;• l’appui au renforcement de l’organisation des acteurs et à la structuration des filières pour

une meilleure maîtrise de l’amont et de l’aval de production;• la facilitation de l’accès au crédit• la promotion de politiques agricoles cohérentes (développement de la micro-finance pour

le financement des exploitations familiales, politique de prix incitateur et rémunérateurpour les céréales, sécurisation foncière des exploitations familiales, politique favorisant laréduction des coûts de revient des intrants agricoles…);

• l’amélioration du processus d’innovation agricole (renforcement des liens recherche-vulgarisation et recherche-producteurs, partenariats de recherche valorisant le savoir-fairedes producteurs….);

• le renforcement des capacités de la recherche pour un meilleur éclairage sur certainesthématiques: OGM, études d’impacts techniques et socio-économiques sur certainestechnologies (semis direct, zéro labour…)

Résumé 115

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Ainsi, tous les participants se sont engagés pour les suites de l’atelier:• les producteurs s’engagent à mener des réflexions au sein de leurs organisations paysannes

en vue d’identifier des projets porteurs en rapport avec les axes retenus par l’atelier pourla promotion des BPA

• les services techniques (Recherche et Vulgarisation) et des autres acteurs du privéprennent également l’engagement d’apporter l’appui nécessaire aux producteurs pourl’élaboration des projets de promotion des BPA.

L’INERA assurera la facilitation des contacts entre les différents acteurs en jouant lestâches d’animation et de coordination.

La FAO, quant à elle, s’est engagée à explorer les moyens et les contacts nécessaires en vuede faciliter la recherche des fonds requis pour le financement des projets retenus.

116 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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1. Introduction

Du 18 au 20 mars 2004 s’est tenu dans la salle de conférence du Centre Muraz à Bobo-Dioulasso, un atelier multi-partenaires sur la durabilité des systèmes de production coton-céréales-élevage et les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso.

L’atelier a été organisé conjointement par la FAO et l’INERA et a regroupé soixante seizeparticipants (voir liste des participants en Annexe 1) représentant plusieurs groupes d’acteurs(i) les producteurs (ii), la recherche (iii) les services de vulgarisation et de coordination depolitiques agricoles nationale (iv) les sociétés de développement et institutions d’appui aumonde rural (v) les projets et programme de développement (vii) les partenaires audéveloppement.

L’atelier avait pour thème: « les systèmes agraires durables, la vulnérabilité et les bonnes pratiquesagricoles pour l’agriculture et le développement durable dans l’Ouest du Burkina Faso ».

La cérémonie d’ouverture de l’atelier, présidée par le Secrétaire Général du Ministère desEnseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique a été marquée par troisallocutions (voir allocutions en Annexe 2).

Le mot de bienvenue a été prononcé par Monsieur le Haut-Commissaire de la provincedu Houet, qui s’est réjoui du choix de la province pour abriter cet important atelier. Il a rappeléla pertinence du sujet abordé par l’atelier pour la région des hauts bassins, qui malgré l’existencede réelles potentialités agricoles subit des mutations profondes susceptibles de compromettrela durabilité de potentiel productif. Il a en outre exprimé sa reconnaissance aux partenaires dudéveloppement notamment la FAO pour leur soutien au développement du Burkina Faso.

Madame la Représentante Résidente de la FAO au Burkina Faso a, dans son allocutionjustifié l’opportunité du présent atelier dans le contexte de la zone cotonnière où plusieursfacteurs de vulnérabilité posent la problématique de la durabilité des systèmes de production.Elle a insisté sur la nécessité de bonnes pratiques agricoles comme moyens de renforcement dela durabilité des systèmes de production notamment du coton et de dynamisation des autresfilières.

Pour ce faire, elle a souligné l’intervention de la FAO au Burkina Faso à travers différentsprojets de développement en vue de la diffusion d’une expertise technique pour la vulgarisationde systèmes de production performante.

Elle a réaffirmé la disponibilité de son institution à explorer auprès de ses partenairesfinanciers, les possibilités de financement de projets et programmes de bonnes pratiquesagricoles.

Elle a conclu son intervention en saluant la coopération FAO/Pays-Bas et en remerciantla GTZ pour le soutien matériel et financier à l’organisation du présent atelier.

Le discours d’ouverture a été prononcé par Monsieur le Secrétaire Général du Ministèredes Enseignements Secondaires, Supérieurs et de la Recherche Scientifique, représentantMonsieur le ministre empêché.

Dans son allocution, le Secrétaire Général a rappelé les actions multiformes entreprisespar le Gouvernement Burkinabé pour accroître la production agricole et cela dans unenvironnement complexe et vulnérable.

Introduction 117

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Aussi a-t-il insisté sur la pertinence du thème de l’atelier dont les conclusions devraientpermettre de renforcer l’adoption de bonnes pratiques agricoles dans la zone Ouest.

Il a adressé ses remerciements à la FAO dont le partenariat avec le GouvernementBurkinabé a permis la tenue de cet atelier.

La cérémonie de clôture quant à elle a été présidée par Monsieur le Délégué Régional duCentre de Recherches Environnementales, Agricoles (CRREA) de l’Ouest et a été marquée pardeux allocutions: celle de Madame Lorreta SONN du département agriculture de la FAO et lediscours de clôture du délégué régional du CRREA de l’Ouest.

118 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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2. Contexte et problématique

Le développement agricole des pays d’Afrique de l’Ouest a été soumis ces dernières décenniesà de profonds changements. Les nouvelles problématiques du changement social etéconomique s’articulent autour des questions de la croissance démographique, de la luttecontre la pauvreté, de la sécurité alimentaire, de la gestion durable de l’environnement, de ladécentralisation, de la libéralisation de l’économie, du désengagement de l’état. Cependant, l’undes changements les plus lourds de conséquences concerne la prise de conscience desquestions environnementales dont témoigne la signature de plusieursconventions internationales: « Convention sur le Changement Climatique », « Convention surla Biodiversité », « Convention sur la Lutte contre la Désertification ». Une des approchesconstruites autour de ces problématiques est basée sur le concept d’«éco-développement»(lancé lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992) qui vise un développement économiqueraisonné dans le contexte d’une conservation de la biodiversité (Lazarev et Arad, 2002).

Le Burkina Faso n’échappe pas à ces mutations profondes. Il est confronté à unecroissance démographique par l’augmentation naturelle de la population et les mouvementsmigratoires accentués ces dernières années par le retour de burkinabé de la Côte d’Ivoire. Lesconséquences de cette migration sont la pression foncière et la pression sur l’environnement,avec de graves conflits fonciers et, la modification des pratiques paysannes (abandon progressifdes jachères ou jachère à cycle court, réduction des surfaces cultivables et des zones de pâture,déforestation, etc.). Par ailleurs, des questions sont posées sur la vulnérabilité de la filièrecotonnière burkinabé vis à vis des prix internationaux, les risques consécutifs pour la sécuritéalimentaire, de rupture des équilibres entre culture cotonnière de rente et cultures vivrières, etla durabilité des logiques actuelles d’extensification de la culture cotonnière.

Face à ces menaces, la nécessité d’accroître la production et d’améliorer la qualité del’alimentation s’inscrit dans le cadre d’une gestion durable des ressources naturelles, donc del’environnement. Cette vision du développement agricole en général, et en particulier de laproduction implique notamment de repenser la production en terme de systèmes deproduction intégrés (agriculture-élevage) et des dynamiques d’interaction agriculture-élevage.Elle implique également un bouleversement par l’introduction des techniques agricolesmodernes (utilisation des semences améliorées, méthodes de gestion de la fertilité, utilisationdes plantes de couverture, etc.) et la nécessité d’évolution des modes de transmission del’innovation. Ces changements affectent aussi bien les facteurs de production que les rapportssociaux entre les différents acteurs, y compris les relations de l’unité de production ou dusecteur agricole avec le reste de la chaîne (producteurs, chercheurs, développeurs,transformateurs, commerçants), de sorte qu’on peut se demander comment se légitiment lesrelations entres les différents acteurs dans une zone caractérisée par un système coton-céréales-élevage, où le coton domine.

En effet, le coton qui représente environ 60% des recettes de l’Etat à l’exportation(INERA Programme coton, 2002) bénéficie d’un important soutien organisationnel (systèmed’approvisionnement en intrants, dispositif d’encadrement élargi). La culture du coton attire denombreux acteurs et insuffle une dynamique au mouvement paysan. Cette diversité d’acteurs

Contexte et problématique 119

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recouvre des jeux d’intérêts, et aussi des stratégies et pratiques différentes dans un contextenational et mondial difficile (marché, prix). En réponse à ces incertitudes, des pratiques ont étédéveloppées, mais la question que l’on peut se poser est de savoir si ces réponses sontpertinentes et peuvent contribuer à la durabilité des systèmes de production.

Les relations entre la recherche agricole et les pratiques paysannes ont été pendantlongtemps présentées sous des aspects antagonistes, d’opposition sur la façon de penserl’activité agricole. Cette confrontation a, et continue de marquer les relations entre différentsacteurs dont les objectifs ne sont pas si opposés ou se rejoignent souvent. Mais, la mise enavant d’intérêts individuels a contribué à diviser davantage ces acteurs et a suscité desdémarches différentes.

120 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

Encadré 1. Les Bonnes Pratiques Agricoles (BPA): Contexte et but de l'atelierde Bobo-Dioulasso

L'initiative Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) développée par la FAO vise à améliorer la durabilitéenvironnementale, économique et sociale de la production et des processus après-récolte sur lesexploitations agricoles, garantissant une alimentation et des produits non-alimentaires sains et sûrs.Elle cherche à prendre en compte à la fois les préférences des consommateurs, des entreprises agro-alimentaires et des distributeurs (côté demande) et les priorités des producteurs (côté offre), et àappuyer les institutions et les services qui établissent un lien entre l'offre et la demande. L'objectifest de développer des systèmes de production économiquement profitables et productifs etsocialement viables tout en protégeant la santé et l'environnement. L'initiative s'efforce d'appuyerdes approches holistiques impliquant tous les acteurs concernés et de promouvoir des innovations etdes options possibles, plutôt que des solutions prescriptibles. Suite à deux conférences électroniqueset un débat tenu lors de la 17ème session du Comité de la FAO pour l'agriculture en avril 2003, uneConsultation d'Experts s'est tenue à Rome du 10 au 12 novembre 2003 afin de mieux définirl'approche et d'identifier des stratégies de mise en oeuvre.

L'atelier est une activité pilote de cette nouvelle initiative. Ce travail s'appuie sur les programmes dela FAO en cours dans l'Ouest du Burkina Faso en particulier dans le cadre du Domaine Prioritaire pourl'Action Interdisciplinaire sur les Systèmes de Production Intégrés (PRODs PAIA) qui a initié quelquessites pilotes sur l'agriculture de conservation et les interactions avec l'élevage en lien avec leProgramme spécial de sécurité alimentaire. Le Programme FAO de Gestion Intégrée de la Productionet des Déprédateurs mène quant à lui des expériences pilotes d'introduction de la GIPD sur diversescultures et notamment le coton, en collaboration avec la SOFITEX. L'opportunité de l'atelier proposéa été identifiée lors d'une mission à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso en juillet 2003 où desdiscussions ont eu lieu avec les partenaires principaux (OP, gouvernements, SOFITEX, programmes dedéveloppement, etc.). L'initiative BPA s'appuie sur une expertise technique de l'ensemble dudépartement de l'agriculture de la FAO, de l'élevage aux cultures, aux systèmes agraires et àl'analyse de filières.

De nombreuses organisations cherchent à appuyer les dynamiques paysannes et du secteur agricolepour assurer la viabilité des systèmes d'exploitation et la sécurité alimentaire au Burkina Faso.L'identification, la diffusion et l'appropriation de bonnes pratiques agricoles (c'est-à-direéconomiquement, environnementalement et socialement durables) contribuent à la viabilité de cessystèmes. Dans l'Ouest du Burkina Faso, les systèmes agraires mixtes céréales-coton-élevage sontessentiels. Leur évolution vers la durabilité et la viabilité est cruciale pour l'économie et ledéveloppement du pays, et la situation du secteur cotonnier fait l'objet d'une attention marquée dugouvernement. Les risques de dégradation des sols, la dépendance des agriculteurs vis-à-vis de laculture du coton et les enjeux de la compétition internationale sont des facteurs de vulnérabilitépotentielle régulièrement soulignés à propos de ces systèmes.

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Les nouvelles approches du développement suggèrent que la recherche ne se contenteplus seulement d’élaborer des innovations techniques en station expérimentale, mais qu’elles’intéresse à la gestion de l’espace, aux savoirs et pratiques paysannes, dans un contexte socio-économique, politique (Decoudras, 1997). Ces démarches obligent les acteurs à évaluer d’unepart, la pertinence et la durabilité des actions et solutions en considérant les impératifséconomiques, sociaux et environnementaux. D’autre part, elles imposent de rechercher unecohérence entre les objectifs des acteurs institutionnels et ceux du monde rural, et en tenantcompte des exigences de l’environnement.

Les bonnes pratiques agricoles s’inscrivent dans cette nouvelle vision et dont le contexteest résumé dans l’encadré 1.

Contexte et problématique 121

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3. Objectifs de l'atelier et résultats attendus

3.1 OBJECTIF GLOBAL

L’atelier multi-partenaires avait pour but global de faire le point avec les partenaires surl’évolution des systèmes agraires et les contraintes rencontrées, et de permettre la définitionconjointe d’une approche d’appui à la diffusion des bonnes pratiques agricoles.

3.2 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

Les objectifs spécifiques assignés à l’atelier sont les suivants:

• Faciliter l’échange et le dialogue entre tous les acteurs concernés sur l’insécuritéalimentaire, la vulnérabilité et la durabilité des systèmes agraires mixtes coton-céréales-élevage dominants dans l’Ouest du Burkina Faso

• Identifier les pratiques, les contraintes et les besoins des acteurs, notamment en matièrede renforcement des capacités

• Faire des recommandations pour améliorer l’identification, la diffusion et l’appropriationdes innovations et pratiques agricoles durables, et identifier la suite à donner

3.3 RÉSULTATS ATTENDUS

Les principaux résultats attendus de l’atelier sont les suivants:• coton-céréales-élevage, de même que les facteurs et acteurs de changements de ceux- Les

principales contraintes des systèmes d’exploitation mixte coton- céréales- élevage, demême que les facteurs et acteurs de changements de ceux-ci sont identifiés

• Les pratiques, les principales contraintes des systèmes d’exploitation mixte les contrainteset les besoins des acteurs (notamment en renforcement de capacités) pour une meilleurepromotion des BPA sont identifiés

• Des recommandations sont faites en terme de promotion de la diffusion et del’application des innovations et des pratiques agricoles durables, et des suites à donner,sont identifiées.

Objectifs de l’atelier et résultats attendus 123

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124 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

3.4 DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

L’organisation générale de l’atelier a comporté les principales séquences suivantes (voirprogramme en Annexe 3):• une première séquence introductive au cours de laquelle ont été présentés les résultats

d’études préliminaires sur les questions d’insécurité alimentaire, de vulnérabilité dessystèmes agraires. Ces présentations introductives seront suivies par celles de partenairesclés sur leurs activités dans le domaine et leurs points de vue sur les sujets analysés.

• la deuxième phase a été consacrée aux échanges sur les bonnes pratiques agricoles. Ils’agissait d’une part d’échanger autour des pratiques actuelles des acteurs et d’autre partde définir ensemble les BPA pour ces systèmes mixtes coton-céréales-élevage. Ainsi, enplus des présentations des acteurs sur leurs pratiques actuelles, des travaux de groupes ontété organisés en vue de la définition de BPA pour ces systèmes agraires, en mettant enexergue les points de convergence, de divergence de même que les incertitudes.

• la dernière séquence a porté sur l’identification d’actions concrètes et derecommandations pour une meilleure promotion des BPA. Au-delà de ces actions etrecommandations, il s’agissait également au cours de cette étape de définir la suite àdonner (que faut-il faire concrètement pour concrétiser ce qui est envisagé?).

Deux études ont servi de base aux réflexions de l’atelier il s’agit notamment:• La dynamique de l’intensification durable des systèmes mixtes « coton – céreales-élevage »

dans l’ouest du Burkina Faso,• L’analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les bonnes pratiques

agricoles dans les systèmes de production « coton- céréales –élevage »

Plusieurs communications faites par les différents acteurs ont permis aux participants des’imprégner des expériences de bonnes pratiques agricoles conduites dans des projets enpartenariat avec la FAO et par les autres partenaires dans la zone Ouest.

Les travaux de groupe ont favorisé la définition de la notion de bonnes pratiques agricoleset de son contenu. Les facteurs limitant la diffusion et l’adoption des bonnes pratiques agricolesont été identifiées et des actions concrètes ont été définies pour leur promotion.

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Note introductive aux travaux de l’atelier 125

4. Note introductive aux travaux de l'atelier

Les bonnes pratiques agricoles est une notion qui va au-delà des pratiques agricoles et veutintégrer les dimensions de durabilité environnementale, économique, et sociale.

L’approche BPA une initiative de la FAO et qui vise à contribuer à la durabilité dessystèmes de production et des systèmes agraires en Afrique et en Asie.

L’introduction aux travaux de l’atelier a été faite par un exposé sur les bonnes pratiquesagricoles qui permis de définir le concept et sa pertinence. Cet exposé est reproduit dansl’encadré 2 suivant.

Encadré 2. Durabilité, Vulnérabilité et Bonnes Pratiques agricoles dans lesSystèmes de production Coton-céréales-élevage de l’Ouest duBurkina Faso (par Mme Loretta Sonn, Département de l’agriculture, FAO Rome)

Les Bonnes pratiques agricoles (BPA) constituent un sujet important, qui est au cœur des débats à laFAO et de ses pays membres (discussions au Comité de la FAO sur l’agriculture, initiées en 2003)

1. Pourquoi les BPA?

Aujourd’hui, les agricultures des pays en développement: sont confrontées à deux enjeux clés: lamondialisation/compétitivité internationale d’une part, et la nécessité de la durabilité économique,sociale et environnementale d’autre part.

L’évolution rapide et la mondialisation de l’économie planétaire ainsi que l’ouverture des marchésmodifient la manière et le lieu où les denrées alimentaires et agricoles sont produites, transforméeset commercialisées. Elles offrent des opportunités mais comportent aussi des nouveaux défis La prisede conscience des nouveaux problèmes se fait à tous les niveaux:• Les consommateurs s’inquiètent de la sécurité sanitaire et de la qualité des aliments et des

produits agricoles, et aussi des conséquences des pratiques et des produits agricoles surl’environnement, les conditions économiques et sociales, la santé publique et la sécurité sanitairedes aliments.

• Les entreprises de transformation et de distribution, les détaillants etc. doivent faire face à unedemande nouvelle avec les approvisionnements disponibles dans une filière alimentaire de plusen plus longue.

• Les agriculteurs doivent avoir les moyens nécessaires pour faire des choix techniques et agricolesnouveaux afin de répondre de produits alimentaires et agricoles sains et sûrs, conformes auxnouvelles réglementations et aux nouvelles normes, à l’évolution des modèles de consommationmondiaux, à l’amélioration de l’accès aux marchés, et de saisir les possibilités qu’offrent lesproduits à valeur ajoutée.

• Les gouvernements fournissent un cadre réglementaire propice, notamment en ce qui concernela sécurité sanitaire des aliments, la production et le commerce des produits agricoles, tout en

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126 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

s’efforçant de répondre aux objectifs de sécurité alimentaire. Ils doivent aussi, avec lesagriculteurs, veiller à la mise en place d’une agriculture respectueuse de l’environnement.

Mais comment appuyer concrètement des agricultures économiquement viables socialementacceptables et, sans danger pour l’environnement? Qu’est-ce qui incite les agriculteurs à pratiquerune agriculture plus durable? Faut-il choisir entre les intérêts du marché, les petits paysans etl’environnement?

Pour aider à répondre à ces questions, la FAO a entamé des débats et des consultations pour faire lepoint sur l’évolution des bonnes pratiques agricoles afin d’informer les pays membres des possibilitéset des différents aspects de la mise au point des bonnes pratiques agricoles et de leur adoption parles agriculteurs. Notamment, en novembre 2003 s’est tenue à Rome une consultation d’experts surles Bonnes Pratiques Agricoles, où se sont réunis 17 experts en sciences sociales et biophysiquesvenant de gouvernements, de la société civile et du secteur privé de pays développés et endéveloppement, pour: examiner et confirmer les principes de base; éclairer les enjeux; et identifierdes stratégies de mise en oeuvre. La consultation a fait ressortir, en particulier, que l’on doitidentifier des démarches d’appui à la définition locale de bonnes pratiques plutôt que de fairedéfinir les BPA par la FAO elle-même.

2. Quels sont le but et l’approche des BPA?

L’approche des BPA vise à améliorer la durabilité environnementale, économique et sociale de laproduction et des processus après-récolte sur les exploitations garantissant une alimentation et desproduits non-alimentaires sains et sûrs.

Elle s’efforce de fournir une approche holistique impliquant tous les acteurs concernés et depromouvoir des innovations et des options possibles plutôt que des solutions prescriptibles. Prenanten compte le développement rapide de codes et de standards sur la production agricole et lesbonnes pratiques de transformation, la FAO propose une plate-forme neutre et internationale pourun dialogue impliquant les gouvernements, la société civile et le secteur privé sur le développementd’une approche BPA. Un ensemble de bonnes pratiques agricoles, d’indicateurs et de principesgénéraux largement acceptés, pourrait faciliter les débats sur les politiques et les mesures à prendreau niveau national et sur la préparation des stratégies qui permettront à toutes les parties prenantesde participer à l’application des bonnes pratiques agricoles dans la filière alimentaire et d’en tireravantage.

L’approche BPA consiste donc à appuyer, dans un système donné et ses filières, l’identification par lesacteurs concernés de BPA qui permettent des filières viables sans remettre en question la protectiondes biens environnementaux, la sécurité des exploitations familiales et l’usage harmonieux desterroirs - trois principes de base: économiquement viables, environnementalement saines, etsocialement acceptables.

Elle vise à prendre en compte à la fois les préférences des consommateurs et des distributeurs (côtédemande) et les priorités des producteurs et des ouvriers agricoles (côté offre), et à identifier lesinstitutions et les services qui établissent un lien entre l’offre et la demande: en d’autres termes, uneintégration aussi bien verticale qu’horizontale.

Les BPA offrent le moyen d’atteindre les objectifs de sécurité alimentaire, de qualité des produitsagricoles, d’efficacité de production, mais aussi d’assurer les moyens d’existence des petits et moyensproducteurs ainsi que la conservation de l’environnement, à moyen et long termes.

De façon générale, les bonnes pratiques agricoles appliquent les connaissances disponibles à l’étudedu problème de la durabilité de l’environnement et des politiques économiques et sociales envue d’élaborer des processus de production et postproduction sur l’exploitation qui permettrontd’obtenir des produits agricoles et alimentaires sains et sûrs. À l’heure actuelle, les bonnes pratiquesagricoles sont reconnues officiellement dans le cadre de réglementations internationales visant àréduire les risques liés, par exemple, à l’utilisation des pesticides en tenant compte des considérationsde santé publique et professionnelle, d’environnement et de sécurité sanitaire des aliments. En

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Note introductive aux travaux de l’atelier 127

outre, l’utilisation des bonnes pratiques agricoles est de plus en plus favorisée par le secteur privédans le cadre de codes d’usages et d’indicateurs informels mis au point par les industries detransformation et les détaillants en réponse à la demande des consommateurs qui souhaitent desaliments sains produits de manière respectueuse de l’environnement. Cette tendance pourrait inciterles agriculteurs, s’ils ont les capacités voulues, à adopter de bonnes pratiques agricoles, en créant denouveaux débouchés commerciaux.

Dans ce contexte, les efforts de suivi et de promotion devraient aboutir: • au renforcement des capacités, à la vulgarisation des connaissances et à la sensibilisation des

acteurs politiques, des producteurs, des institutions d’appui et des consommateurs, et• à des activités pilotes dans une première phase, dans certains pays en développement.

3. Quels sont les buts visés par l’atelier de Bobo-Dioulasso?

Quelle est l’utilité des discussions sur les BPA aujourd’hui dans cet atelier?

Les deux enjeux cités hauts sont-ils compatibles? La durabilité de l’agriculture est-elle soluble dansla mondialisation? L’agriculture durable est peut être un bien public, mais il faut chercher àmaximiser les synergies. Dans le cas du coton au Burkina Faso, les opérateurs privés ont fait montred’une grande responsabilité sociale.

L’approche des BPA peut permettre d’appuyer la durabilité des agricultures en apportant unecontribution sur les questions situées au niveau des systèmes de production. Nous ne prétendons pasune démarche révolutionnaire mais de bon sens; non pas une approche théorique mais pratique etutile dans le système de la zone.

Nos activités au Burkina Faso, et en particulier cet atelier, constituent une composante importantedu travail de la FAO sur les BPA, pour diverses raisons:• le coton est fondamental pour l’Afrique de l’ouest; • cette culture est considérée dans le contexte de systèmes intégrés de production; • des programmes sont en cours dans la zone sur les BPA (GIPD, Prods).

L’approche pourrait être réplicable à d’autres produits, d’autres systèmes de production dansd’autres pays. Elle consiste à appuyer la définition locale par les acteurs concernés de leurs propresBPA, avec pour vertu de mettre en commun leurs connaissances et de permettre de définir les coûtset avantages respectifs en fonction de leurs contraintes et ce qu’ils souhaitent mettre en oeuvrecomme solution.

Ce processus comprendrait notamment:• un diagnostic large des questions qui touchent les systèmes (filières, systèmes intégrés, gestion

des terroirs, institutions etc.);• la prise en compte des demandes du marché en terme de pratiques; • une fois ces exigences connues, la définition par les acteurs des BPA qui permet d’optimiser la

gestion des ressources, et l’identification des actions nécessaires pour appuyer leur adoption; et • la maximisation de l’échange des connaissances déjà disponibles, en confrontant des points de

vues et en tirant parti des possibilités de résolution des divergences.

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5. Principaux résultats de l'atelier

5.1 DIAGNOSTIC DES SYSTÈMES DE PRODUCTION

La session 1 avait pour objectif de permettre des échanges sur le diagnostic de la durabilité etde la vulnérabilité des systèmes agraires coton-céréales-élevages et les perspectives.

Cette session s’est essentiellement fondée sur les résultats de l’étude sur la dynamique del’intensification durable des systèmes de production mixte « coton-céréales-élevage » dansl’Ouest du Burkina Faso.

5.1.1 Dynamique de l’intensification durable des systèmes de productionmixtes « coton-céréales-élevage » dans l’Ouest du Burkina FasoLe système actuel « coton-céréales-élevage » dans l’Ouest du Burkina Faso est la résultanted’une combinaison de plusieurs facteurs basée en premier sur l’occupation des terres, lechangement des rapports fonciers, les modes d’occupation et d’exploitation, l’organisationsocio-politique et le contexte économique.

La caractéristique majeure de l’évolution de systèmes de production de la zone cotonnièreest la pratique mixte agriculture-élevage dans la plupart des exploitations agricoles. Lessystèmes actuels sont caractérisés par une diversification des cultures principalement le cotonet les céréales et par l’élevage. Dans l’Ouest Burkinabé, l’explosion démographique a fortementcontribué à la diversification des activités. Cette diversification apparaît comme une évolutionet une transformation des systèmes traditionnels suite à des facteurs historiques, climatiques etéconomiques. Elle constitue en outre une réponse à la minimisation des risques et del’instabilité des marchés en vue de maintenir, voire de croître les revenus.

On distingue deux principaux systèmes de culture en fonction de l’activité principale, Il s’agit:• du système de cultures des éleveurs Peulh basé sur les cultures vivrières pratiquées sur des

de petites superficies autour des cases avec pour activité principale l’élevage• du système de cultures des agriculteurs et des agro-éleveurs fondé sur une forte

diversification des cultures avec parfois des grandes superficies variant en fonction duniveau d’équipement. Ce système comprend des exploitations manuelles, des exploitationséquipées de traction animale et des exploitations motorisées.

Les tendances observées dans la zone sont une extensification des superficies agricolespour toutes les cultures, coton et céréales avec des variations annuelles importantes desrendements.

La diversification des systèmes de production constitue en fait une réponse à laminimisation des risques liés au climat et à l’incertitude des marchés. L’évolution de ladynamique des systèmes agraires de la zone montre une saturation de l’espace plus accentuéeau nord qu’au sud. Les flux migratoires successifs et non contrôlés ont modifié le paysageagraire induisant une transformation des systèmes de production qui demeurent toujoursextensifs. Ils sont davantage orientés sur des stratégies de diversification avec une exploitationminière des ressources naturelles que sur des techniques d’intensification les utilisant moins.

Principaux résultats de l’atelier 129

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Les propriétaires des meilleures terres manifestent très peu d’intérêts pour l’entretien dela fertilité par l’utilisation de la fumure organique. Le système des migrants gère mieux lafertilité des sols, notamment par l’apport de fumure organique. Cependant, les investissementsdurables dans le maintien de la fertilité sont limités dans le système actuel basé sur la tenuretraditionnelle des terres.

Malgré un bilan vivrier globalement excédentaire de la zone, on ne peut dire qu’elle estauto-suffisante sur le plan flux alimentaire. Dans le système actuel coton-céréale-élévage,l’analyse des revenus des agriculteurs, montre que ceux tirés du coton sont les plus importants,mais ils baissent régulièrement en franc constant depuis les années 1980.

Les évolutions positives des performances des exploitations agricoles de la zone posentcependant, la question de la gestion durable des ressources naturelles et plus particulièrementcelle du maintien de la fertilité.

Bien que la zone cotonnière de l’Ouest connaisse une stabilité relative de la productionagricole depuis les années 1980, plusieurs facteurs sont à l’origine de contraintes qui menacentla durabilité des systèmes de production. Les pratiques actuelles des agriculteurs et des éleveursne sont plus en mesure d’assurer la soutenabilité des ressources et la durabilité des systèmes deproduction.

Les principaux facteurs de vulnérabilité sont les suivants:• la pression foncière et les conflits sociaux sur fond d’insécurité foncière • la pauvreté des sols • l’instabilité des prix sur les marchés internationaux• le manque de débouchés et les incertitudes de prix sur les marchés locaux• l’incertitude pluviométrique• l’impact des politiques et des réformes structurelles• les insuffisances d’approche en matière de vulgarisation

L’analyse du contexte actuel dans lequel évoluent les systèmes de production montre quela durabilité actuelle et future de l’agriculture de la zone cotonnière est hypothéquée par uncertain nombre de contraintes déjà évoquées.

5.1.2 Analyse de la situation Les débats ont porté essentiellement sur les points majeurs suivants:• les limites des techniques traditionnelles face à la pression foncière;• les facteurs de vulnérabilité liés aux pratiques individuelles et aux insuffisances de la

vulgarisation agricole qui n’a pas su intégrer la dimension horizontale des systèmesagraires;

• la nécessité de considérer l’intégration de l’arboriculture et de l’agro-foresterie dans lessystèmes de production;

• La tendance à l’extensification des exploitants agricoles.

Une convergence de point de vue s’est dégagée sur le fait que les systèmes de productionmixtes coton-céreales-elevage dans l’Ouest du Burkina Faso soient en pleine mutation. Malgréune croissance relative du secteur agricole dans cette zone, les rendements ne sont pas toujoursélevés et la production demeure instable. La croissance démographique, les migrations, ladérive des pratiques agricoles ainsi que l’ouverture du monde rural sur une économie demarché, ont favorisé la transformation des systèmes de production et modifié la gestion del’espace par les communautés paysannes. Les techniques traditionnelles malgré une certaine

130 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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efficacité relative, ne peuvent plus faire face à la pression foncière et aux besoins actuels deproduction pour satisfaire le marché de consommation.

Les résultats de l’étude et les débats ont montré la nécessité de l’intégration des activitésde l’agriculture et de l’élevage pour maintenir un équilibre dans les systèmes de production etassurer une gestion rationnelle et une soutenabilité des ressources naturelles. Le diagnosticactuel pose la problématique de la dégradation des ressources naturelles et montre une nettetendance à l’extensification de l’agriculture. Toutefois il existe plusieurs innovations techniquesen faveur de la durabilité et des innovations spécifiques pour le coton. Cependant, le secteuragricole du fait de son importance et de son poids dans l’économie Burkinabé, a été le premierà subir d’énormes réformes économiques dans le contexte actuel de libéralisation et dedésengagement de l’état de plusieurs secteurs productifs.

Par ailleurs, les insuffisances de la vulgarisation agricole qui n’a pas réussi à intégrer ladimension horizontale aux systèmes de production et la contractualisation amorcée desservices de vulgarisation ne favorisent pas un transfert efficace des innovations issues de larecherche agricole. Une question fondamentale se pose dans ce contexte: comment concilierles besoins de productivité et de durabilité?

La question de durabilité nécessite une intégration verticale des filières de production parune participation effective des différents acteurs dans le processus de la production à laconsommation. Elle nécessite également une intégration horizontale des filières, afin deprendre en compte davantage les effets bénéfiques des interactions entre les différentséléments (cultures-élevage) pour assurer un développement durable de la zone.

Aussi, la durabilité future des systèmes de production de l’Ouest dépendra de l’adoptionpar l’ensemble des acteurs de la zone d’options techniques viables permettant aux producteursde générer des revenus tout en améliorant la base du capital productif. Elle suppose uneintégration verticale et horizontale des activités de l’agriculture et l’élevage autour de toute lafilière agricole; d’où l’intérêt et la pertinence de la promotion des bonnes pratiques agricoles.

5 2 LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES: DÉFINITION ET CONTENU

5.2.1 Les expériences des différents acteurs sur les BPALa session 2 s’est fixé comme objectif de permettre aux participants d’échanger sur leursexpériences en BPA. Elle s’est fondée principalement sur les résultats de l’étude sur l’Analyseinstitutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les Bonnes Pratiques Agricoles dansles systèmes de production coton-céréales-élevage dans l’Ouest du Burkina Faso.

A cours de cette session, plusieurs expériences ont été partagées, notamment celles:• de l’UNPC-B ayant porté sur l’évolution de la structuration des Unions qui ont permis

d’obtenir une meilleure maîtrise des itinéraires techniques;• de l’UGVBM focalisée sur sa stratégie d’appui à la collecte et à la commercialisation des

céréales de ses membres, favorisant ainsi l’amélioration de leurs revenus;• de la SOFITEX ayant mis l’accent sur sa compréhension de la notion de bonne pratique

agricole de même que la description des facteurs influençant les pratiques des agriculteurs.• du programme sécurité alimentaire (PSSA)• du PROD PAIA• de la gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD)• du projet FAO - RAF

Principaux résultats de l’atelier 131

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Ces différentes communications ont mis en exergue l’importance de certaines pratiques deproduction dans la productivité et la durabilité des systèmes de production.

Il s’agit essentiellement de:• l’utilisation des légumineuses dans la fertilité des sols, l’alimentation humaine et animale;• l’association des cultures;• les rotations céréales/légumineuse• l’utilisation de la fumure organique;• la gestion de l’eau à la parcelle avec la petite irrigation.

En outre, ces initiatives ont favorisé un renforcement des compétences des acteurs et untransfert de techniques et pratiques agricoles performantes soucieuses de la durabilité dessystèmes agraires.

Il ressort des discussions et des expériences des différents acteurs que, chaque intervenanta sa compréhension des Bonnes Pratiques Agricoles. Il était donc important de s’accorder surune définition consensuelle des Bonnes Pratiques Agricoles, concept dépendant de plusieursconsidérations d’ordre économique, social, environnemental….

5.2.2 Perception des acteurs sur les BPAAfin de mieux cerner la compréhension que les principaux acteurs ont des Bonnes PratiquesAgricoles, une investigation préliminaire a été faite à travers l’étude sur l’analyse institutionnelledes perceptions des principaux acteurs sur les BPAs. Les enseignements dégagés par cette étudesont relatifs aux points suivants:• perception des bonnes pratiques agricoles (BPA) par les principaux acteurs• divergences convergences et incertitudes,• facteurs limitant l’adoption des BPA,• durabilité et rôle des acteurs dans le processus d’adoption.

Dans une introduction, l’étude a rappelé les constats au niveau de l’agriculture Burkinabénotamment la faiblesse des ressources et les nombreux risques liés à cette agriculture qui sontessentiellement:• Les risques écologiques,• Les risques de ruptures des équilibres cultures vivrières- culture de rente, influence des prix.

Cet environnement instable entraîne la vulnérabilité des systèmes de production et ladurabilité des pratiques, et implique la nécessité d’intervenir pour adapter les pratiquesinternationales.

La perception des acteurs sur les bonnes pratiques agricoles a concerné la SOFITEX,L’UNPCB, L’INERA et la DRAHRH des Hauts Bassins. Elle met en évidence les objectifs, lespratiques actuelles des acteurs et les perspectives. Ces pratiques sont orientées surtout sur lafertilité de la restauration des sols par l’utilisation des techniques, CES, d’Agroforesterie et lestechniques en élevages (cultures et parcage du bétail). Les écarts entre les pratiques vulgariséeset les pratiques paysannes ont été analysés. Ils traduisent les stratégies de gestion des risquespar une adoption sélective des éléments de la technique qui conviennent à leurs conditionschangeantes. L’analyse des perceptions a mis en évidence les points de convergence, dedivergence et d’incertitude sur les pratiques entre acteurs.• Les convergences s’articulent autour de la nécessité d’améliorer la fertilité des sols par la

fertilisation organique notamment; elles concernent également l’intégration agriculture-élevage (culture fourragères, parcage du bétail).

132 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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• Les divergences quant à elles, portent sur l’utilisation des pesticides la gestion desressources naturelles et des terroirs qui opposent des intérêts individuels à court terme etceux collectifs à long terme; Des secteurs d’activité (agriculture/pastoralisme -agriculture/foresterie) avec des graves conflits entre agriculteurs et éleveurs (lesproducteurs étendent les superficies aux dépens des parcours et les éleveurs considèrenttous les espaces de brousse comme des parcours).

• Les incertitudes concernent surtout le coton biologique qui est considéré comme unealternative à la réduction des coûts de production mais qui suscite des inquiétudes auniveau de la durabilité de son application à tout le secteur cotonnier. Les OGM qui sontexpérimentés par l’INERA, suscitent beaucoup d’interrogation quant à sa toxicité sur lasanté animale et humaine et l’environnement, le risque d’apparition d’une résistance aubout de plusieurs années d’utilisation, la capacité des producteurs à suivre les itinérairestechniques qui accompagnent cette culture.

• L’application des BPA est confrontée à des contraintes socio-économiques (difficultéd’accès au crédit et à l’équipement, non disponibilité de la main d’œuvre); humaines,institutionnelles et politiques (faible formation des producteurs, insécurité foncière);techniques (non maîtrise des techniques de production, gestion et utilisation du matérielagricole); climatiques (installation tardive et irrégularité des pluies).

La diffusion des BPA passe par l’utilisation d’outils de vulgarisation (expérimentation,radio, télé, CTR, FRSIT, forum, atelier, fiches techniques, théâtre forum, etc.) dont lesprincipaux sont analysés. Certains de ces outils ont un caractère restrictif (expérimentation,fiches techniques, atelier).

Toutefois ces outils ont pour objectif d’informer et de sensibiliser les producteurs, de lesformer, de les impliquer dans le processus de communication.

La durabilité des BPA et le rôle des acteurs dans le processus d’adoption passent parl’implication des producteurs, l’adaptation des BPA au contexte d’évolution des exploitations,de restructuration et de réorganisation des services de vulgarisation. La promotion et ladiffusion des BPA, nécessitent la mise en place des mécanismes de financement, la résolutionde la question foncière et le renforcement du partenariat. Les bonnes pratiques agricoless’inscrivent dans un cadre dynamique qui va au-delà de la technique. Il faut rechercher lacohérence entre les objectifs des acteurs institutionnels et ceux des producteurs et, lier lesimpératifs économiques aux questions environnementales. Aussi, la définition des BPA doit-elle être discutée et négociée par tous les acteurs.

5.2.3 Définition consensuelle des Bonnes Pratiques Agricoles (BPA)A la suite de la présentation de l’étude de cas sur la perception des acteurs, les travaux del’atelier se sont poursuivis par les groupes de travail. La première séquence avait pour objet dedéfinir les logiques (objectifs) qui sous-tendent les bonnes pratiques agricoles, de définir lesBPA et leur contenu. Les participants devraient en outre classer les BPA par critère deconvergence, d’incertitude et de divergence.

A l’issue des travaux de groupes, les participants ont abouti aux résultats suivants:

5.2.3.1 les principales logiques qui soutiennent les BPA sont: • la sécurité alimentaire• l’amélioration du revenu• la préservation de l’environnement - biodiversité

Principaux résultats de l’atelier 133

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• les besoins des générations futures• technologies performantes, efficaces et efficientes• santé humaine;• augmentation productivité et production• durabilité;• viabilité économique;• couverture des besoins nutritionnels;• écoulement des produits;• conformité aux normes de qualité.

5.2.3.2 Définition des BPATenant compte des logiques qui les sous-tendent, les bonnes pratiques agricoles ont été définiescomme des pratiques qui peuvent permettre de satisfaire les besoins actuels et

d’améliorer les moyens d’existence, tout en préservant de façon durable

l’environnement. C’est également l’utilisation de pratiques agricoles qui minimisent les

risques et maximisent la production, tout en assurant également la sécurité humaine.

5.2.4 Le contenu des Bonnes Pratiques Agricoles et perceptions desdifférents groupes d’acteurs

5.2.4.1 Contenu des BPALes bonnes pratiques agricoles comprennent un ensemble d’innovations techniques, socio-économiques, institutionnelles… permettant d’augmenter la productivité agricole tout enpréservant la durabilité. Ces pratiques concernent les domaines très variés, dont:• la fertilité des sols • l’utilisation de la matière organique• la pratique de l’assolement et de la rotation des cultures• les Techniques CES/DRS/AGF;• l utilisation des plantes de couverture;• la lutte intégrée;• les pratiques de gestion intégrée et déprédateurs;• l’utilisation de substances naturelles dans la protection des végétaux;• l’utilisation raisonnée de pesticides;• l’utilisation des bio-pesticides;.• la pratique de l’assolement et de la rotation des cultures;• la maîtrise des techniques de production • l’utilisation de variété à double usage;• la prévention et traitement des maladies animales;• la pratique des jachères;• les semis directs en cas de difficultés pluviométriques;• la fauche et la conservation du fourrage naturel;• la rotation céréales et légumineuses;• l’utilisation de races adaptées et productives;la pratique zéro labour;• l’utilisation d’OGM;• le ramassage, le stockage et la conservation des résidus de récoltes • les cultures associées (légumineuses-céréales) • etc

134 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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5.2.4.2 Perceptions des Acteurs: convergence, divergence et incertitudeMalgré l’efficacité et le caractère éprouvé de la plupart des bonnes pratiques agricoles ci-dessuscitées, les principaux acteurs n’ont pas les mêmes perceptions sur ces pratiques.

Il est donc important de connaître les perceptions et les attentes des principaux acteurssur les BPA, afin de faciliter l’échange et le dialogue sur la vulnérabilité et la durabilité dessystèmes de production coton-céréales-élevage dans l’Ouest du Burkina Faso.

L’étude sur l’analyse institutionnelle des perceptions des principaux acteurs sur les BonnesPratiques Agricoles dans les systèmes de production coton-céréales-élevage dans l’Ouest du Burkina Faso ainsi que les discussions en atelier, ont permis de classer les bonnespratiques par thématiques et selon les perceptions des différents groupes d’acteurs.

La classification par critères de convergences, divergences et incertitudes donne lesrésultats suivants:

5.2.4.3 les convergencesFertilité des sols

• Utilisation de la matière organique • Pratique de l’assolement et de la rotation des cultures• Techniques CES/DRS/AGF;• Utilisation des plantes de couverture;

Lutte intégrée

• Pratiques de GIPD: Utilisation de substances naturelles dans la protection des végétaux,Utilisation raisonnée de pesticides; Utilisation des bio pesticides

Maîtrise des techniques de production

• Techniques de bonne préparation du sol• Utilisation des semences améliorées• Respect des itinéraires techniques• Pratiques agro-sylvo-pastorales• Traction animale• Soles fourragères;• Production et utilisation de fumier;• Haies vives,• Plantation d’arbres utiles, etc.• Prévention et traitement des maladies animales;• Utilisation de variété à double usage;• Pratique des jachères;• Semis direct en cas de difficultés pluviométriques;• Fauches et conservation du fourrage naturel;• Rotation céréales et légumineuses;• Utilisation de races adaptées et productives

Incertitudes

• OGM;• Pratique zéro labour (impacts réels?);• Ramassage, Stockage et conservation des résidus de récoltes (en terme de compatibilité

avec la question de restauration des sols)

Principaux résultats de l’atelier 135

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Divergences

• Cultures associées légumineuse-céréales;

5.2.5 Compréhension des points d’incertitude et de divergence Certaines pratiques agricoles sont source d’incertitude ou de divergences qui ne favorisent pasleur adoption. L’examen des différents facteurs permet de mieux comprendre les raisons de cesblocages et les solutions préconisables.

5.2.5.1 Les organismes génétiquement modifiables (OGM)Ils sont source d’incertitude et de méfiance car les risques éventuels liés à leur utilisation sur lasanté humaine, animale et sur l’environnement ne sont pas connus. Il s’agit surtout de la « peurde l’inconnu ».

De plus la peur créée par une certaine opinion et les médias notamment sur la possibilitéde dépendance des producteurs africains vis à vis des firmes étrangères constitue un élémentrenforçant la méfiance et la crainte des acteurs.

Aussi il est préconisé:• d’observer le principe de précaution vis à vis des OGM par la prise de mesure de

législatives et réglementaires;• de promouvoir une information saine pour les utilisateurs potentiels;• de former les différents acteurs dans le domaine;• de renforcer les capacités de la recherche pour la conduite d’études en vue de mieux

éclairer les acteurs.

5.2.5.2 L’utilisation des résidus de récolte pour l’alimentation des animauxLes craintes à ce niveau concernent surtout la question de l’appauvrissement des sols qui dûaux prélèvements de matière organique. Il y a le fait aussi que le fait de ramasser les résidus derécolte et de les stocker pour les animaux n’est pas une pratique courante dans la région Ouest;à laquelle s’ajoute la non maîtrise des techniques de stickage.

Toutefois ces craintes et incertitudes peuvent être levées pourraient être levées à traversdes actions de formation et d’information des producteurs sur les techniques de conservationdes eaux et des sols et surtout sur les pratiques d’intégration agriculture-élevage centrées sur lavalorisation des fourrages produits à la ferme, la production et l’utilisation de la fumureorganique.

5.2.5.3 Le zéro labourIl s’agit d’une pratique agricole récente peu connue et dont la rentabilité n’est pas encoreprouvée de l’avis des acteurs.

Les difficultés de sarclage et de re-semis évoquées nécessitent le renforcement del’information et la formation des producteurs, mais également des analyses approfondies de larecherche sur les impacts techniques et socio-économiques du « zéro labour ».

5.2.5.4L’association céréales-légumineuse pose des problèmes notamment La crainte majeure ou l’incertitude réside dans les difficultés éventuelles de mécanisation desopérations culturales avec de telles pratiques. A cela s’ ajoutent les difficultés de récolte et letravail supplémentaire qu’occasionnerait cette pratique.

Aussi il est préconisé de renforcer l’information et la formation des acteurs, mais aussi deproposer des techniques d’association céréales-légumineuses facilitant la mécanisation.

136 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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5.3 LES FACTEURS LIMITANT L’ADOPTION DES BONNES PRATIQUES AGRICOLES

La Zone Ouest connaît une affluence d’acteurs dans le domaine du développement rural. Cesacteurs interviennent sur des problématiques et des thèmes différents et parfois convergents.Les approches et méthodes utilisées varient en fonction des objectifs recherchés à court, moyenet long termes. Ces acteurs recherchent le plus souvent à travers leurs actions, des moyensd’intensifier les productions agricoles, d’assurer la sécurité alimentaire, de transformer et decommercialiser les produits, en occultant quelque fois les critères associés à la durabilité dessystèmes de production. Malgré l’existence de plusieurs innovations éprouvées proposées parla recherche et les services de vulgarisation, leur adoption n’est toujours pas assurée. Plusieursfacteurs limitent l’adoption des Bonnes Pratiques Agricoles et les producteurs se livrent parfoisà une agriculture minière avec des conséquences graves et irréversibles sur la durabilité dessystèmes de production.

Les participants à l’atelier ont ainsi identifié quelques facteurs limitant l’adoption desBonnes Pratiques Agricoles (Tableau 1).

Thématiques majeures Facteurs / Constats

1. Appui-Conseil technique aux producteurs • Faible maîtrise des techniques de production(faiblesse réseau d'encadrement, manque • Insuffisance conseil gestion technico-de personnel, organisation du réseau en rapport économique des exploitations (calendrier deavec la demande….) travail/concurrence main d'œuvre

• Non maîtrise des techniques de transformation

2. Organisation Structuration des acteurs • Difficultés d'accès aux facteurs de production(Producteurs et Acteurs du Secteur Privé) + Equipement (matériel de travail du sol, fauche

et conservation de fourrage…+ Intrants (engrais, semences améliorées, intrants

zootechniques et vétérinaires, pesticides…)• Insuffisances au niveau des aspects

transformation et commercialisation• Faible structuration des filières

3. Facteurs socio-économiques et politiques • Problèmes de sécurisation foncière (facteurs en soutien à la production limitant l'accès à certaines technologies : haiesvives, soles fourragères…) • Politiques de crédit et de financement de

l'exploitation familiale en général• Politiques de prix et de distribution des intrants• Politiques en matière de transformation

4. Processus d'innovation • Non maîtrise de certaines technologies+ Insuffisance ou manque d'études sur les impacts

de certaines technologies (OGM, Techniques d'assolement-rotation…)

+ Insuffisance de connaissances sur les impacts et la rentabilité de certaines techniques (Zéro labour, Association céréales-légumineuses…)

• Problèmes de disponibilité des résultats de recherche

• Insuffisance des liens recherche-milieu paysan

Principaux résultats de l’atelier 137

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5.4 LES ACTIONS VISANT LA PROMOTION DES BPA

La promotion et la diffusion de Bonnes Pratiques Agricoles comme le confirment les travauxde l’atelier, se heurtent à plusieurs contraintes de différents ordres. Les conditions d’adoptiondes BPA sont d’abord des réponses aux facteurs limitants identifiés par les acteurs. Lesquestions qui se posent à ce niveau concernent aussi bien le contenu des messages, leuradéquation avec les conditions et les réalités paysannes, ainsi que la diffusion et les modes detransmission.

5.4.1 Les thématiques majeuresSur la base des facteurs identifiés comme faisant blocage à l’adoption des BPA, des réflexionsapprofondies ont permis de dégager quelques actions clés de promotion de l’utilisation des BPA.

Les différentes actions identifiées sont regroupées en quatre thématiques majeures suivantes:

• L’appui conseil technique aux producteurs

Cette thématique concerne tous les aspects liés à la faiblesse du réseau d’encadrement, aumanque de personnel à l’organisation du réseau en rapport avec la demande.

• L’organisation et la structuration au niveau des acteurs

Cette thématique se réfère aux difficultés d’accès aux facteurs de production notammentles équipements (matériel de travail du sol, fauche et conservation de fourrage etc.) et auxintrants (engrais, semences améliorées, intrants zootechniques et vétérinaires,pesticides…); aux insuffisances au niveau des aspects transformation et commercialisationainsi qu’à la faible structuration des filières. Elle est également en relation avec certainespolitiques nationales comme celles relatives aux prix et à la distribution des intrants, ausoutien au secteur de la transformation et de l’agro-industrie…

• Les facteurs socio-économiques et politiques en matière de soutien à la

production qui regroupent les aspects suivants:- Les problèmes de sécurisation foncière;- Les politiques de crédit et de financement de l’exploitation;- La question de qualité de la fumure organique;- Les problèmes de disponibilité des résultats de la recherche;- L’insuffisance des liens recherche- milieu paysan.

• Le processus d’innovation lié aux principaux problèmes suivants: La non-maîtrise decertaines technologies; l’insuffisance de technologies dans certains domaines; laméconnaissance des impacts de certaines technologies…

5.4.2 Les Actions majeures préconiséesEn rapport avec les principales thématiques dégagées, les principales actions identifiées sont lessuivantes:

5.4.2.1 Thématique 1: L’appui conseil technique aux producteursLe renforcement des capacités des producteurs est une action prioritaire pour l’appropriationdes innovations par les producteurs. La formation concourre à la bonne maîtrise destechniques de production.

138 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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Aussi, à court et à moyen terme, il est nécessaire d’entreprendre les activités suivantes:• former et sensibiliser les producteurs sur les Bonnes Pratiques Agricoles • organiser des voyages d’études et d’échanges d’expressions pour les producteurs • promouvoir de nouvelles approches en matière d’appui-conseil aux producteurs (conseil

de gestion,…)• appuyer les réseaux de chercheurs paysans et les savoirs endogènes • renforcer les capacités des services d’appui (vulgarisation, recherche etc.)• multiplier les expérimentations en milieu paysan et en PAPEM • faciliter et promouvoir le financement de micro-projets sur les Bonnes Pratiques Agricoles

5.4.2.2 Thématique 2: L’organisation et la structuration au niveau desacteurs La faible organisation des producteurs limite leur accès aux facteurs de production(équipements et intrants).

Par ailleurs, les producteurs doivent faire face à des problèmes de transformation et decommercialisation.

Plusieurs actions sont à mener à court et moyen terme pour faire face à cette situation. Ils’agit notamment de:• l’élaboration et la mise en œuvre des mécanismes de financement des exploitations

familiales • l’assainissement des situations financières des organisations paysannes • l’appui à la structuration des filières porteuses et la création d’une instance nationale de

concertation des différentes filières vl’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie decommunication

5.4.2.3 Thématique 3: Facteurs socio-économiques et politiques en matièrede soutien à la production Plusieurs facteurs socio-économiques et politiques limitent la diffusion et l’adoption desBonnes Pratiques Agricoles.

Les actions identifiées pour faire face à cela sont les suivantes:• Promouvoir des politiques agricoles cohérentes¨: développement de la micro-finance et

faciliter l’accès des exploitations familiales au crédit, politique de prix incitateur etrémunérateur pour les céréales, sécurisation foncière des exploitations familiales, politiquefavorisant la réduction des coûts de revient des intrants agricoles…;

• Mettre en œuvre des politiques de sécurisation foncière des exploitations agricoles enmilieu rural;

• Renforcer l’alphabétisation des producteurs • Assouplir et promouvoir un cadre législatif, réglementaire et institutionnel favorable au

développement des filières agricoles

5.4.2.4 Thématique 4: Processus d’innovationA ce niveau, plusieurs actions doivent être menées dont les principales sont:• Mieux impliquer les producteurs au processus de recherche à travers un processus

dynamique et participatif de diffusion de Bonnes Pratiques Agricoles,• Promouvoir des activités de recherche-développement pour une meilleure évaluation des

performances et des impacts de certaines options techniques de production (zéro labour,

Principaux résultats de l’atelier 139

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association céréales-légumineuses, valorisation des résidus de culture pour l’agriculture etl’élevage au sein des systèmes mixtes…)

• Conduire des recherches pour une meilleure compréhension des risques (santé,biodiversité…) liés à l’utilisation des OGM, les impacts de certaines technologies telles le« zéro labour », la recherche de pratiques appropriées en matière d’association céréales-légumineuses convenant mieux à la mécanisation agricole…

• Assurer l’adaptation des technologies au niveau paysan • Développer des recherches participatives et promouvoir l’utilisation de semences

améliorées • Renforcer les liens Recherche-Vulgarisation et Recherche-Producteurs• Promouvoir l’usage d’outils plus efficaces de diffusion d’innovation• Vulgariser 1 à 2 méthodes efficaces et rentables de production et d’utilisation de fumure

organique

5.4.3 Stratégies et mesures d’accompagnement nécessairesPlusieurs stratégies concourent à la promotion des Bonnes Pratiques Agricoles et apparaissentmêmes comme des conditions indispensables à la promotion des BPA. L’atelier a retenu lesstratégies suivantes:

Les mesures politiques, économiques et institutionnelles: sécurisation foncière,concertation et partenariat à tous les niveaux entre les acteurs, facilitation de lacommercialisation

Les approches d’intervention: Gestion concertée des RN, Mise en place d’un cadreréglementaire de l’utilisation des intrants …

140 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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6. Les suites de l'atelier

Les différents types d’acteurs se sont engagés dans la mise en œuvre d’actions prioritaires.

6.1 ENGAGEMENT DE CHAQUE PARTIE À L’ISSUE DE L’ATELIER

Au niveau des producteurs, l’initiative Bonnes Pratiques Agricoles FAO/INERA a été saluéecomme une contribution positive à une meilleure maîtrise des exploitations agricoles.

Les producteurs ont aussi pris l’engagement d’élaborer des micro-projets sur les bonnespratiques agricoles d’ici fin avril 2004.

Pour accompagner et renforcer l’initiative, les producteurs ont en outre démontré leuracceptation de porter des projets en identifiant les thématiques, en participant à la formulationdes micro-projets.

Les services techniques (Recherche et Vulgarisation) ont affirmé leur disponibilité àapporter l’appui nécessaire aux producteurs dans l’élaboration des micro-projets.

La FAO a réaffirmé la disponibilité de son institution à explorer auprès de ses partenairesfinanciers des possibilités de financement de projets et programmes de Bonnes PratiquesAgricoles.

6.2 ORGANISATION POUR L’ACTION

Pour la concrétisation des engagements, il a été retenu la mise en place d’un noyau depersonnes ressources pour assister les producteurs dans la formulation de leurs idées de projetsde bonnes pratiques agricoles qui sera soumis à la sélection et au financement.

En attendant, l’INERA s’est engagé à jouer le rôle de facilitation et d’animation, enassurant aussi la coordination de l’expression des demandes émanant des producteurs enmatière de promotion de BPA.

Les suites de l’atelier 141

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7. Evaluation succincte

La durée de l’atelier (2jours et demi) s’est avérée courte par rapport aux résultats escomptés.Cela a joué sur la dernière étape qui était très importante pour les actions futures à engager.

Par compte le découpage séquentiel était bien adapté aux objectifs de l’atelier et ladémarche méthodologique était bonne.

Le nombre de communications était élevé et certaines n’ont pas suffisamment mis l’accentsur le thème de l’atelier.

La facilitation des travaux en groupe n’a été aisée; on a mis parfois beaucoup à discuterdes concepts et de la procédure, ce qui a occasionné beaucoup de perte de temps; par ailleursl’atelier étant multi-partenaires, tous les participants n’avaient pas le même niveaud’information sur le sujet.

L’organisation matérielle a été suffisamment maîtrisée.La participation aux débats a été très active et, l’approche participative adoptée a favorisé

des échanges fructueux.

title 143

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Annexe 1. Liste des participants

LISTE DE PRESENCEATELIER SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLESBobo-Dioulasso, du 18-20 MARS 2004

NOM PRENOMS INSTITUTIONS FONCTION ADRESSE

BADO Boubié Vincent INERA Chef de Programme GRN/SP BP 910 Bobo / Tél 97 33 78 / Fax 97 01 59E-mail: [email protected]

BADO Jean Babou SP/CPSA Chargé d'études 01 BP 5805 Ouaga / Tél: 38 02 35E-mail: [email protected]

BARRO Soungalo SAPHYTO Chef d'agence service-vente 01 B.P. 1390 / Tél.: 97 41 78 / 60 46 23 / 97 13 75E-mail: [email protected]

BAZI Joseph DDG/PANISE Secrétaire AdjointBERTOUILLE Thierry Union Europ. Conseiller Développement Rural B.P. 352 30 73 85 30 89 66

E-mail: [email protected] Hamidou INERA-Direction Directeur de l'INERA 04 BP.8645 Ouaga 04 / Tél. 34 02 70 / Fax. 34 02 71

E-mail: [email protected] Joseph MECV Directeur Régional BP 18 Bobo / Tél: 97 22 48BORO Issa Sébastien INERA Chef de Service Etudes et Projets 04 BP 8645 Ouaga 04 / Tél : 34 02 70 / Fax: 34 02 71

E-mail: [email protected] Clément PSSA Responsable Technique National 01 BP 577 Bobo / Tél: 61 20 91 / 97 23 02 / Fax: 97 18 23

E-mail: [email protected] Oula DRRA/HB/MRA Directeur Régional BP 345 Bobo / Tél: 98 02 10 / Fax: 97 40 41 DABIRE Rémy A. INERA Chef de Centre du CRREA-Ouest 01 BP 910 Bobo 01 / Tél: 98 23 29 / 97 36 33 / Fax: 97 01 59

E-mail: [email protected] Déhou SOFITEX Directeur Adjoint de la Prod. Cot. BP 147 Bobo / Tél: 97 73 05 / Fax: 97 00 23 /

E-mail [email protected] Simon UNPCB Responsable Suivi Evaluation BP 1677 Bobo / Tél: 97 10 33 / 26 89 00 / Fax: 97 20 59

E-mail: [email protected] G. Seydou UNPC-B Trésorier Général 02 BP. 1677 Bobo 02 Tél. 97 33 10 / 97 20 59

E-mail: unpcb@ fasonet.bfDAO Souleymane AMEFERT-SA Coordinateur Recherche/Dével. 01 BP. 3161 Bobo 01 / Tél.: 97 13 92 / 97 03 68DIASSO Dramane UNPC-B Trésorier Général Adjoint 02 BP. 1677 Bobo / Tél.: 97 33 10 / 25 89 23 / 97 20 59

E-mail: [email protected] Ousmane GTZ/Coopération Conseiller Technique 01 BP 1485 Ouaga / Tél: 33 19 10 / Fax: 31 08 73DOLLFAS Etienne Coopération Suisse Directeur Résident Adjoint 01 BP 578 Ouaga 01 / Tél: 30 67 29 / Fax: 31 04 66 /

E-mail: [email protected] Manaka IRD Ingénieur de Recherche B.P. 171 97 12 69 / E-mail: [email protected] Tini PROD/PAIA ProducteurFOFANA Bidjokazo IFDC-Division Coodonnateur PII-Sahel 11 BP 82 Ouaga / BF Tél. 38 49 49 - 38 58 45 - 38 49 49

E-mail: [email protected] Yaya Tamani CNRST Journaliste 01 BP 7029 Ouaga / Tél: 35 35 35 /

E-mail: [email protected] Justin Conseil Nat. Env. Chargé de Programme Tél: 31 24 64 / 23 75 79 / Fax: 31 64 91/

E-mail:[email protected] Natacha CIRAD Entomologiste Coton 01 BP 454 Bobo/Tél: 97 62 15/Fax: 97 23 20 /

E-mail : [email protected] Seyni CIRDES Chercheur BP 454 Bobo / Tél: 97 50 81 / Fax: 97 23 20 /

E-mail: [email protected]/[email protected] Victor INERA Chef de Départ. GRN/SP 01 BP. 476 Ouaga 01 / Tél.: 31 92 02 - 31 92 08 - 34 02 71KABORE K. Blaise INERA Chef de Départ. Product. Végétales 01 B.P. 476 Ouaga 01 / Tél: 31 92 02 - 31 92 06 - 63 78 53 - 34 02 71/

E-mail [email protected] ou [email protected] Bakari JOSSIRA Directeur d'Exploitation 01 BP 2083 Bobo/Tél: 97 73 23/Fax: 97 73 24

E-mail: [email protected] Brahim FAO Fonctionnaire Chargé des cultures et pàturage / BO 1628 Accra, Ghana / Tél. 223 2170 109 30 Ex B 123 /

Bureau Régional de la FAO Fax (233-21) 7010943 / E-mail: [email protected]

Annexe 1 145

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KIENDE Abdoulaye PROD/PAIA ProducteurKOMBASRE/SANOU Suzanne Diobass Ecologie Formatrice 03 BP. 329 Ouaga 03 Tél.: 36 06 58 / 36 03 62KONE Setté Paul DRAHRH/HB Responsable Recherche-Dévelop. Tél: 97 11 48KONTONGOMDE Daouda FAO Assistant du Représentant 01 BP 2540 Ouaga / Tél: 30 60 57/58 / Fax: 31 00 84

E-mail: [email protected] Dagmar FAO ACCRA Chargée du Dévelop.des systèmes d'Exploitation POB 1628 (00233) 21 701 09 30 / Fax (00233) 21 701 09 43

E-mail: [email protected] Alexandre INERA Zootechnicien-Economiste 01 BP 476 Ouaga / Tél: 84 45 67

E-mail: [email protected] Senimi PANISE/ Dédougou Secrétaire Général B.P. 157 / DDG Tél. 52 01 26 / E-mai: [email protected] Souleymane FAO/DGPV Coordinateur Technique National 01 BP 2540 Ouaga 01 / Tél: 36 90 67 / 20 06 59 /

Fax: 36 90 67 / E-mail: [email protected]/TRAORE Aurokiatou INERA Sociologue 01BP 208 Bobo-Dioulasso 01/ Tél: 97 21 05/23 70 05 Fax: 97 01 59

E-mail: [email protected] Gilles SOFITEX Chef de service Appui Technique BP 147 Bobo / Tél: 97 00 15/20 / Fax: 97 00 23

E-mail: [email protected] Adama INERA Chercheur Pathologiste 01 BP. 910 Tél 97 09 60 97 01 59

E-mail: [email protected] OUADBA Jean-Marie INERA Chef Départ. Product. Forestières 01 BP 7047 Ouaga 01Tél. 33 40 98 - 34 02 71

E-mail: [email protected] [email protected] Moussa DRE Chef de Cellule Forestière Rurale BP 18 Bobo / Tél: 97 22 10 / Fax: 97 22 48

E-mail: [email protected] Issaka SOPROFA Chef filière BP 23 Bobo / Tél: 97 14 67/67 55 16 / Fax: 97 14 68

E-mail: [email protected] Ousmane SOFITEX Chef de service Suivi-Evaluation BP 174 Bobo / Tél: 97 72 24 / Fax: 97 39 08

E-mail: [email protected] M. Mathieu Réseau MARP Coordonnateur 02 B.P. 5657 Ouaga 02 Tél.: 36 03 71 - 20 74 19 - 36 03 71

E-mail: [email protected] Seydou UNPC-B producteur Secrétaire Général Adjoint 02 BP 1677 Bobo 02 97 33 10 97 20 59

E-mail: [email protected] Anne-Sophie FAO-ROME Chargée de progr, Départ. agr. FAO 00100 Rome-Italie 0039 06 570 / 56637

E-mail: [email protected] Pascal Coop. Suisse Chargé de Programme 01 BP. 578 Ouaga 01SANFO Rahamane INERA Etudiant en thèse 01 BP 476 Ouaga 01/ Tél: 31 92 29 /

E-mail: [email protected] Adama UEPL Responsable commercialisation et Production BP 627 Bobo / Tél: 62 08 45SANKARA Estanislasse INERA Agronome 01 BP 910 Bobo 01 Tél 97 33 78/ 84 38 80/Fax 97 01 59/

E-mail: [email protected] SANOU Boureima UNPC-B Coordonateur 02 BP 1677 Bobo / Tél 97 33 10 / Fax: 97 20 59

E-mail: [email protected] Jacob INERA Chef de Programme CT 01 BP 910 Bobo 01 / Tél: 97 09 60 / 98 23 29 / 28 37 97 Fax: 97 01 59 /

E-mail: [email protected] / [email protected]

SANOU Mamdou PROD/PAIA ProducteurSANOU Seydou CPF Facilitateur GIPD B.P. 89 / Tél.: 88 84 78SAVADOGO Lassané PROD/PAIA MembreSAWADOGO Idrissa Réseau MARP/B BP 2338 Bobo 01 E-mail: [email protected] Issa CIRDES Chef d'Unité Recherche 01 BP 454 Bobo / Tél: 97 20 53 / 97 27 89 / Fax: 97 23 20

E-mail: [email protected] Amadou Hamidou UEPL Secrétaire Général 01 B.P. 627 Bobo 01 / Tél.: 62 08 45 / 98 01 25SONN Loretta FAO Conseiller Principal, Département de l'Agriculture FAO-Viale delle Termedi Caracalla 00/00-Rome, Italie

Tél.: (39) 06 570 553 30 E-mail: [email protected] Zakaria DRRA/HB Responsable Techinique Régional Petit Elevage/PSSA 01 BP 345 Bobo 01 / Tél: 98 02 10

E-mail: [email protected] Fatoumata UDPC Tiéfora Comptable BP 1677 Bobo / Tél: 91 98 02 / Fax: 97 20 59

E-mail: [email protected] Karfa PAP/OPC Chef de Cellule BP 1208 Bobo/Tél 97 38 58/97 05 98/Fax: 97 68 27

E-mail: [email protected] Korotoumou UDPC Tiéfora Présidente BP 1677 Bobo / Tél: 91 98 02 / Fax: 97 20 59

E-mail: [email protected] Ibrahim Bamicou DRAHRH/ HB Agent formateur/ Appui-conseils B.P. 577 / Tél. 97 11 48 TANI Z. François UNPC-B Vice-Président 02 BP. 1677 Bobo 02 Tél. 97 33 10 - 60 66 91 - 97 20 59

E-mail: [email protected] Sibiri Jean Baptiste INERA Chercheur Agronome Système BP 10 Koudougou / Tél: 44 65 TIMBOUE Karfa UGCPA/BM Vice Président BP 74 / Tél: 52 01 19 / Fax: 53 00 74ISSIER José AFD Directeur Adjoint 01 BP. 523 Ouaga 01/Tél.30 60 92

E-mail: [email protected] Jean Bassana DVRD/ MAHRH Chef de service Recherche Dévelop, 01 B.P. 7018 Ouaga 01 Tél. 30 70 91 B / 27 19 66 - 31 18 26OURE Yssouf Coop. Autrich. Chargé volet agriculture PFDL Tél: 97 12 85 / 25 83 97 / 60 71 09

E-mail: [email protected] - [email protected] Balla Mousa UNPC-B Charge des OP et de formations 02 BP. 1677 Bobo Tél. 97 33 10 - 97 20 59

E-mail: [email protected] Hamed DIST/ CNRST Journaliste 03 B.P. 7047 Ouaga 03 32 46 48 - 25 66 79

146 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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E-mail [email protected] Mamadou INERA Technicien GRN/SP Farako-BâTRAORE Ouola INERA Chargé de Recherche 01 BP 910 Bobo 0/Tél: 97 33 78/98 23 29/82 80 47/ 28 45 34/Fax 97 01 59/

e-mail: [email protected] Salou DRAHRH/ HB Responsable Technique PSSA/ HB B.P. 577 Tél. 97 11 48 TRAORE/GUE Julienne INERA Sociologue 01 BP. 910 Bobo / Tél. 28 56 64

E-mail: traoréjulienne @hotmail.comVALL Eric Michel Dominique CIRAD/CIRDES Chercheur 01 BP 454 01 Bobo 01 / Tél: 68 49 14 / 97 23 20 /

E-mail: [email protected] Gaspard INERA/Prog. Coton Agro-Economiste 01 BP.208 Bobo 01/ Tél 97 21 05/Fax 97 01 59 cell. 23 90 06/

E-mail: [email protected] - [email protected] Athanase UNPC-B Agronome BP 1677 Bobo Tél: 97 33 10/Fax: 97 20 59

E-mail: [email protected]/ZOUNDI Jean Sibiri INERA Zootechnicien / Chargé de Recherche 07 BP 5293 Ouagadougou 07 / Tél: 34 02 70 /Fax:34 02 71

E-mail: [email protected]/

Annexe 1 147

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Annexe 2: Allocutions et motions

ALLOCUTION DU HAUT COMMISSAIRE DU HOUET

Atelier sur les Bonnes Pratiques Agricolesdu 18 au 20 Mars 2004, Centre Muraz, Bobo-Dioulasso

Monsieur le Secrétaire Général du Ministère des Enseignements Secondaires, Supérieur et dela Recherche Scientifique,Monsieur le Secrétaire Général du Ministère des Ressources Animales,Monsieur le Maire de la Commune de Bobo,Madame la Représentante de la FAO au Burkina Faso,Madame le Conseiller Technique Principal du Département de l’Agriculture au Siège de laFAO,Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires au développement,Mesdames les représentants des autorités administratives, politiques et militaires,Messieurs les représentants des autorités coutumières et religieuses de la ville de SYA,Honorables invités, chers participants,Mesdames et Messieurs.

Je voudrais tout d’abord souhaiter la bienvenue à Bobo-Dioulasso à tous ceux qui malgréleurs multiples occupations, ont accepté honorer de leur présence à cette importante rencontre.Je remercie les organisateurs d’avoir choisi notre ville pour abriter cet atelier.

Mesdames, Messieurs, chers invités,Le choix de notre ville pour parler de Bonnes Pratiques Agricoles n’est pas un hasard. En

effet notre région regorge de réelles potentialités agricoles. Mais comme vous le savez, cetterégion subie depuis plus d’une décennie des mutations profondes susceptibles decompromettre la durabilité du potentiel existant. Aussi, je n’ai pas besoin de rappeler lapertinence des réflexions que vous souhaitiez faire autour d’une telle problématique.

Mesdames, Messieurs, chers invités,Je me réjouis de la présence des différents acteurs de développement à cet atelier et, je

nourris d’espoir que de vos travaux sortirons des propositions pertinentes et des stratégies demise en œuvre de celles-ci en vue d’une agriculture durable et une amélioration des conditionsde vie de nos populations.

Mesdames, Messieurs, chers invités,Avant de terminer mes propos, je voudrais adresser mes sincères remerciements à la FAO

et aux autres partenaires au développement qui n’ont cessé d’apporter leur soutien audéveloppement agricole du Burkina Faso.

Notre reconnaissance va également à l’endroit de l’INERA et des services de vulgarisationqui, chaque jour travaillent avec nos vaillants producteurs en vue d’une agriculture plusperformante et durable.

La ville de SYA ne ménagera aucun effort pour rendre votre séjour le plus agréable et surce, je vous souhaite un plein succès à vos travaux.

Je vous remercie.

Annexe 2 149

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150 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

ALLOCUTION DE MADAME LA REPRESENTANTE DE LA FAOAU BURKINA FASO

Cérémonie d’ouverture, Atelier FAO-INERA “Durabilité, Vulnérabilité, et Bonnes PratiquesAgricoles dans les systèmes de production coton-céréales-élevage de l’Ouest du Burkina

Faso”

Bobo-Dioulasso, 18-20 mars 2004

Monsieur le Haut Commissaire de la Province du HouetMonsieur le Maire de la Commune de BoboMonsieur le Secrétaire Général représentant le Ministre des Enseignements Secondaire,Supérieur et de la Recherche Scientifique,Monsieur le Secrétaire Général représentant le Ministre des Ressources Animales,Madame le Conseiller Technique Principal du Département de l’Agriculture au siège de la FAOMesdames et Messieurs les représentants des partenaires au développement,Mesdames et Messieurs les directeurs et chefs de service,Mesdames et Messieurs les participants,

Laissez-moi d’abord remercier de ses mots de bienvenue le Haut Commissaire de laprovince du Houet qui nous accueille dans la région de l’Ouest. Je voudrais souhaiter labienvenue à tous les participants ici assemblés qui nous ont rejoints pour ce temps de réflexionet d’échange.

Je suis heureuse de vous accueillir au nom de la FAO et de notre partenaire organisateurl’INERA pour cet atelier multi-partenaires sur le thème important qui s’affiche derrière moi:celui de la durabilité et de la vulnérabilité dans les systèmes coton-céréales élevage dans l’Ouestdu Burkina Faso, et des bonnes pratiques agricoles pour une agriculture et un développementrural durable.

Pourquoi un tel atelier? A quoi cherche t-on à répondre? Mesdames et Messieurs les participants,Les acteurs réunis aujourd’hui en ont particulièrement conscience: la zone cotonnière de

l’Ouest du Burkina Faso est fondamentale pour l’agriculture et le développement du pays engénéral. L’ouest du Burkina Faso est le cœur agricole du pays, essentiel à la sécurité alimentaire.Le coton a été un facteur de dynamisation économique et social énorme dans cette zone, et aaussi entraîné dans son sillage le développement de la culture céréalière. Mais les tempschangent, le contexte international et l’usage des terroirs suscitent de nouveaux enjeux.Nombreux sont ceux parmi vous qui s’interrogent sur la durabilité économique (en raison desprix et des subventions internationales et du coton); sur la durabilité environnementale (fertilitédes sols; utilisation des pesticides, résistance des parasites, déforestation); et aussi la durabilitésociale (extensification de la culture cotonnière et conflits fonciers entre agriculteurs etéleveurs, vulnérabilité des manages face aux incertitudes du coton et des autres marchés).

La situation, bien sûr, n’est pas désespérée. Il ne s’agit pas de faire de l’alarmisme pourl’alarmisme. Mais c’est en anticipant l’avenir et en tirant les conséquences dès aujourd’hui qu’onprévient les désastres. Je pense que tous les acteurs réunis aujourd’hui souhaitent que la zonecotonnière Ouest reste prospère, dynamique et paisible et souhaitent identifier ensemble dessolutions aux enjeux posés.

A nos yeux, une de ces solutions est l’identification de pratiques agricoles qui permettentà la fois d’assurer la dynamisation de la filière coton et des autres filières, sans pour autantmettre en causes les équilibres agro-écologiques et l’usage durable des ressources naturelles.

Page 136: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Annexe 2 151

Cette approche, comme toutes les approches, ne prétend pas tout résoudre, et elle est biensûr complémentaire des interventions de renforcement des filières et des institutions. Mais ilest fondamental de ne pas perdre de vue le rôle de l’innovation technologique dans la durabilitéde l’agriculture.

Pour ce faire la FAO propose bien sûr son expertise technique. Plusieurs programmesd’assistance technique ont été menés sur la culture cotonnière en Asie et en Afrique de l’Ouest,dont elle peut faire bénéficier le pays. Au Burkina, la plupart d’entre vous connaissent sansdoute les réalisations du Programme Spécial de Sécurité Alimentaire, programme national sousl’égide du Ministère de l’Agriculture. Par ailleurs, la FAO a une longue expérience sur laproduction et la lutte intégrée contre les déprédateurs des cultures (GIPD), qu’elle aexpérimenté la dernière saison avec la SOFITEX et l’UNPCB. Le programme PRODs PAIA,Programme interdisciplinaire sur les systèmes de production intégrés, est un autre exemple.Vous en entendrez davantage sur ces différentes approches au cours de cet atelier. Bien sûr, laFAO a par ailleurs une longue expérience sur les filières et les négociations internationales,notamment en appui à l’UEMOA et au ROPPA. Une formation des membres de laConfédération Paysanne du Faso à l’analyse des politiques agricoles internationales débuted’ailleurs lundi prochain.

Mais nous considérons que le rôle de la FAO est d’aller bien au delà des approchesd’experts. C’est avant tout de jouer le rôle de facilitateur des dynamiques entre partenaires. C’estsa vocation aussi bien sur le plan international qu’au niveau local. En terme de pratiquesagricoles, force est de constater que bien souvent la connaissance technique existe mais leconstat premier est le manque de dialogue et d’échanges et l’absence de diffusion. Denombreuses pratiques sont promues par de nombreux acteurs, parfois convergentes, parfoisdivergentes. L’objectif est de susciter une opportunité de dialogue sur ces questions pour quele diagnostic, les facteurs de blocage et les réponses soient définis directement par lesprincipaux acteurs.

Nous avons assez vu au fil du temps des recommandations exogènes toutes faites dont leslimites ne sont aujourd’hui que trop évidentes, des paquets technologiques tout fait et peuadaptés, des discussions qui n’aboutissaient pas à des actions concrètes. Et nos organisationsse sont souvent rendues coupables de ces travers.

Les opportunités de prendre le temps de s’arrêter et d’envisager d’une façon globale lesperspectives d’évolution des systèmes et de dialoguer sont rares. Notre souhait avec cet atelierest de fournir aux partenaires cet espace de dialogue. Les participants rassemblés représententune diversité de points de vue exceptionnelle, des producteurs aux acteurs privés de latransformation et de la commercialisation, recherche, services de l’Etat, groupements féminins,et partenaires au développement qui les appuient.

Je remercie chaleureusement la GTZ qui a spontanément fourni du matériel pourl’animation participative de l’atelier. Je voudrais remercier aussi le gouvernement des Pays Baspour leur concours financier de longue date dans le cadre du programme de coopération FAO– Pays Bas.

La FAO envisage aujourd’hui actuellement toutes les opportunités de financementcomplémentaires pour la zone Ouest avec ses partenaires, en particulier le gouvernement de laNorvège et l’Union Européenne. Il s’agit aujourd’hui de voir à quoi les acteurs locauxsouhaitent aboutir et des actions simples dans lesquelles ils souhaitent s’engager. Nousespérons des travaux fructueux en ce sens.

Je vous remercie.

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152 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

ALLOCUTION DE MONSIEUR LE SECRETAIRE GENERAL REPRESENTANTMONSIEUR LE MINISTRE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE,SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE A L’OUVERTURE DEL’ATELIER SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES

Bobo-Dioulasso du 18 au 20 Mars 2004

Monsieur le Haut-Commissaire de la Province du Houet,Monsieur le Maire de la Commune de Bobo,Monsieur le Secrétaire Général du Ministère des Ressources Animales, représentant Monsieurle Ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des RessourcesHalieutiquesMadame la Représentante de la FAO au Burkina FasoMadame le Conseiller Technique Principal du Département de l’Agriculture au siège de la FAO,Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires au développementMesdames, Messieurs les directeurs et chefs de serviceMessieurs les représentants des autorités administratives, coutumières et religieuses de la villede Sya,Mesdames et Messieurs les participants,Honorables invités,

Je voudrais saluer votre présence nombreuse ici ce jour en dépit de vos multiplesoccupations. Cette présence seule est suffisamment éloquente pour traduire l’importance del’événement qui nous réunit aujourd’hui.Au nom de Monsieur le Ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherchescientifique, je remercie les autorités administratives et politiques de la ville de SYA qui n’ontménagé aucun effort pour garantir le succès de cet atelier.Mesdames, Messieurs, chers invités,Les actions multiformes entreprises par le Gouvernement Burkinabé pour accroître laproduction agricole nationale, réduire l’insécurité alimentaire et la pauvreté en milieu rural nesouffrent pas de débats.Notre agriculture cependant se pratique dans un environnement complexe qui se caractérisepar l’interaction de facteurs édaphiques, humains, socio-économiques, politiques et j’en passe.Un tel contexte favorise et même accroît la vulnérabilité de cette agriculture confrontée d’autrepart à des défis majeurs telles la productivité, la compétitivité et la durabilité.

Mesdames, Messieurs,Voilà une préoccupation, tout à fait fondée et qui entraîne les interrogations suivantes:• Comment concilier les besoins de productivité avec la question de durabilité

environnementale, économique ou sociale?• En d’autres termes, comment lier l’approche verticale centrée sur une filière de production

comme le coton et l’approche horizontale, prenant en compte la diversité et la complexitédu système de production?

Mesdames et Messieurs, Honorables invités,Autour de ces questions la notion de Bonnes Pratiques Agricoles trouve sans doute sa pleinejustification.

Mais cette notion, peut varier d’un acteur de terrain à l’autre. Cela fera l’objet desréflexions auxquelles vous allez vous livrer. Vous aurez aussi la latitude d’échanger entre vous

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vos expériences pour aboutir à une vision consensuelle qui pourrait constituer une référencecommune.

En attendant la définition consensuelle des Bonnes Pratiques Agricoles, on peut convenirque cette notion va certainement au-delà des simples pratiques culturales ou d’élevage. Laviabilité des systèmes de production Coton-Céréales-Elevage demeure liée à tout un ensemblede facteurs qui sont entre autres environnementaux, sociaux, économiques, etc. Il n’est peut-être pas nécessaire de parler de durabilité de l’agriculture sans se soucier de la connexion de laproduction au marché, qu’il soit local, national ou international, ni des questionsenvironnementales qui y sont liées.

C’est du reste ce qui justifie la pertinence du thème abordé par le présent atelier auquelparticipent, outre les producteurs, des acteurs du secteur privé aussi dans le domaine de latransformation, de la commercialisation, de la fourniture d’intrants, en somme tous les servicesdevant en soutien à l’activité de production agricole.

Mesdames, Messieurs,Développer les Bonnes Pratiques Agricoles suppose avant tout la nécessité d’assurer unemeilleure promotion de l’utilisation de celles-ci.Quelles politiques, quelles stratégies et actions développer alors dans ce sens? La question estfondamentale et interpelle tout le monde.Au cours de vos travaux, il est essentiel de répondre courageusement à cette question.Je nourris l’espoir que de vos réflexions se dégageront des pistes d’actions concrètes.Le Gouvernement examinera avec la plus grande attention les fruits de vos réflexions et lesrecommandations qui en découleront.Je voudrais au nom de Monsieur le Ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de laRecherche scientifique et en votre nom adresser mes sincères remerciements à la FAO dont lepartenariat combien inestimable avec le Gouvernement Burkinabé a permis la tenue de cetatelier.

La présence des partenaires au développement parmi nous témoigne de l’intérêt qu’ilsportent au développement agricole du Burkina Faso. Qu’ils en soient infiniment remerciés !

Tout en souhaitant plein succès à os travaux, je déclare ouvert l’atelier sur les BonnesPratiques Agricoles.

Je vous remercie

Annexe 2 153

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ALLOCUTION DE MONSIEUR LE DELEGUE REGIONAL CRREA OUEST A LACLOTURE DE L’ATELIER SUR LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES

Bobo-Dioulasso du 18 au 20 Mars 2004

Madame le Conseiller Technique Principal du Département de l’Agriculture au Siège de la FAOMesdames, Messieurs les représentants des partenaires au développementMesdames Messieurs les directeurs et chefs de service Mesdames et Messieurs les participants,Honorables invités

Cela constitue un réel plaisir pour moi de prendre la parole en ce jour marquant la fin desde vos travaux.

Pour des raisons de calendrier, je n’ai pas pu personnellement participer à vos discussions,mais soyez rassurés que j’ai pu mesurer l’ampleur du travail accompli, en témoigne lesréflexions tardives et nocturnes qui ont marqué vos travaux.

Je voudrais pour commencer vous traduire mes félicitations personnelles ainsi que cellesdu Gouvernement tout entier.

Mesdames, Messieurs, Chers participants,

Pendant trois jours durant, vous avez accepté abandonner vos bureaux, vos usines et vosexploitations agricoles pour certains, pour réfléchir sur un sujet touchant à la durabilité dessystèmes de production coton-céréales-élevage de l’Ouest du Burkina Faso.

Donner un contenu à la notion de « Bonnes Pratiques Agricoles » n’a pas été une tâchefacile, tant chacun de vous avait sa propre compréhension de la chose.

Je me réjouis cependant que vous soyez parvenus à un minimum de consensus. De ce quiest ressorti, je retiens qu’il s’agit de pratiques permettant d’améliorer les moyens d’existence descommunautés, des pratiques également durables et soucieuses de l’environnement. Il s’agitaussi de pratiques minimisant les risques et maximisant les productions, tout en assurant lasécurité humaine.

Sans prétendre donner une définition la plus complète possible, je retiens que vos effortsde réflexion vous ont permis de dégager des points de convergence, des incertitudes mais aussides éléments de divergence autour du contenu des « Bonnes Pratiques Agricoles ».

Mesdames, Messieurs, chers participants, Honorables invités,

Une des finalités de cet atelier était surtout d’arriver à des éléments concrets de suite enterme d’actions, de politiques et de stratégies pour une promotion de l’utilisation des « BonnesPratiques Agricoles ».

Loin des éléments d’incertitude et des divergences, vous avez su faire des propositionsconcrètes touchant à des domaines divers tels:

1er. l’organisation et la structuration des producteurs et des autres acteurs du secteur privé pourla prise en charge des préoccupations en terme d’approvisionnement en facteurs deproduction, à l’organisation des filières de production….

2ème. Le renforcement de l’appui-conseil aux producteurs en vue d’améliorer le niveau demaîtrise des techniques de production

154 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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3ème. L’appui au processus d’innovation au sein des exploitations à travers la génération detechnologies contribuant aux bonnes pratiques agricoles

4ème. La mise en œuvre de mesures socio-économiques et politiques appropriées dans lesdomaines de la sécurisation foncière, du crédit agricole et du financement de l’exploitationagricole en général, de l’incitation au développement du secteur de la transformation,…

Mesdames, Messieurs, Chers invités,

Toutes ces pistes d’action interpellent plus d’un acteur, qu’il soit producteur, vulgarisateur,chercheur, transformateur, ou acteurs privés engagés dans le secteur de l’approvisionnement enfacteurs de production, de commercialisation de produits agricoles…

Nous ne devons pas aussi oublier le rôle des décideurs politiques qui doivent travaillerpour la création d’un environnement plus incitateur, favorisant la professionnalisation desproducteurs et des acteurs du secteur privé, au développement du secteur de latransformation… C’est tout cela qui contribue au développement et à la promotion del’utilisation des « Bonnes Pratiques Agricoles ».

Mesdames, Messieurs les producteurs,

Tout ce qui est envisagé tourne autour de vos préoccupations et de l’amélioration de vosconditions de vie. Je n’ai pas besoin d’être plus précis pour dire que votre responsabilité esthautement sollicitée.

Je me réjouis de l’engagement que vous avez pris de porter ces différentes propositions etde les traduire en projets qui seront soumis pour financement. Cet acte de responsabilité esthautement louable et correspond à l’esprit de la lettre de politique de développement ruraldécentralisé qui veut que la maîtrise d’ouvrage soit assurée par les communautés de base.

Mon souhait et celui du gouvernement est que cela se traduise dans les très prochainsjours par une formulation concrète de projets qui seront soumis pour financement.

Mesdames, Messieurs les partenaires au développement,

Comme on le disait tantôt lors de la cérémonie d’ouverture, notre souhait est que cet atelier nesoit pas une réflexion de plus.

Vous êtes témoin de l’engagement des producteurs et des autres acteurs pour lespropositions d’actions qui ont été identifiées. Le gouvernement par ma voix vous traduit unefois de plus sa sincère reconnaissance et sollicite encore votre appui pour la concrétisation desfuturs projets d’action qui vous seront très prochainement soumis en tant que suite desprésents travaux.

Mesdames, Messieurs, Honorables invités, Chers participants,

Je voudrais, avant de terminer mes propos, réitérer mes sincères remerciements à la FAO qui ainitié et appuyé la mise en œuvre de cette réflexion. Tout en traduisant la reconnaissance dugouvernement Burkinabè, permettez-moi de vous rappeler que votre appui est toujourssollicité. Nous souhaitons particulièrement que vous jouiez le rôle d’interface pour la recherchedes financements requis pour la mise en œuvre des futurs projets.

Mes remerciements vont également à l’adresse des autres partenaires au développementqui fortement ont contribué et participé activement aux présents travaux. Notre gratitude vaparticulièrement à l’adresse de la GTZ, qui de manière spontanée, a apporté une contributionmatérielle ayant facilité le déroulement des travaux.

Annexe 2 155

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Tout en vous souhaitant un bon retour dans vos foyers respectifs, je déclare clos lestravaux de l’atelier sur les Bonnes Pratiques Agricoles.Je vous remercie

MOTION DE REMERCIEMENTS

Considérant que la durabilité des systèmes de production « coton –céréales élevage » passenécessairement par la mise en œuvre des bonnes pratiques agricoles,

Considérant que l’utilisation des Bonnes Pratiques Agricoles est une préoccupation detous les acteurs du développement agricole,

Considérant les efforts déployés par la FAO et l’INERA pour la réussite de cet atelier,Considérant les dispositions particulières prises par les plus hautes autorités du Houet et

l’accueil chaleureux de la ville de Sya pour faciliter la tenue de cet atelier,Les participants adressent leurs sincères remerciements aux autorités politiques,

administratives, et coutumières qui ont soutenu cette initiative.Bobo-Dioulasso, le 20 mars 2004Les Participants

156 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

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Annexe 3. Programme de l’atelier

Jour 0: 17 Mars 2004: Arrivée et installation des participants étrangers (14: 00 - Départ du Busà la direction de l'INERA pour Bobo-Dioulasso)

Jour 1: 18 Mars 2004

07:30 - 08:45 Inscription09:00 - 09:30 Cérémonie officielle d'ouverture09:30 - 09:45 Introduction: Objectifs et résultats attendus de l'atelier, Programme09:45 - 10:45 Session 1: Introduction aux travaux session 1

Objectif: Echanger les perspectives sur le diagnostic de durabilité et devulnérabilité des systèmes agraires coton-céréales-élevage: Présentation desrésultats de l'étude 1 + discussions

10:45 - 11:00 Pause - Café11:00 - 12:45 Session 2: Expériences sur les bonnes pratiques agricoles (BPA)

Objectif: Permettre aux participants d'échanger et de partager leursexpériences sur les BPA

12:45 - 14:00 Déjeuner en groupe14:00 - 15:30 Session 2 (suite): Exposé sur les perspectives de partenaires + discussions15:30 - 15:45 Pause-Café15:45 - 16:15 Session 2 (suite): Exposé sur les perspectives de partenaires + discussions16:15 - 16:45 Session 2 (suite): Exposé sur les perspectives de partenaires + discussions

Jour 2: 19 Mars 2003

08:00 - 08:30 Session 2 (Suite): Présentation des résultats de l'étude 2 + questionsd'éclaircissement

08:30 - 08:45 Session 2 (Suite): Introduction aux travaux de groupe: Quel contenu donneraux BPA

08:45 - 10:30 Session 2 (Suite): Travaux de groupe10:30 - 10:45 Pause-Café10:45 -11:15 Session 2 (Suite): Travaux de groupe (Suite)11:15 - 12:45 Session 2 (Suite): Restitution en plénière des résultats + discussions12:45 -14:00 Déjeuner en groupe14:00 - 16:30 Session 2 (Suite): Travaux de groupe sur les facteurs limitant l'adoption des

BPA16:30 - 16:45 Pause-Café16:45 - 18:00 Session 2 (Suite): Restitution en plénière des résultats + discussions

Jour 3: 20 Mars 2004

07:30 - 08:00 Session 2 (Suite) Capitalisation et questions d'éclaircissement08:00 - 10:15 Session 3: Quelles actions et suites à donner ?

Annexe 3 157

Page 143: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Objectif: Identifier des actions concrètes et des suites à donner pour unemeilleure promotion des BPA: Elaboration des plans d'actions par grouped'acteurs

10:15 -10:30 Pause-Café10:30 -12:00 Session 3 (Suite): Restitution des travaux de groupes12:00 -12:45 Suspension: élaboration des conclusions par les rapporteurs12:45 -14:00 Présentation et discussions des principales conclusions en plénière14:00 - 14:30 Cérémonie de clôture

Jour 4: 21 Mars 2004:Départ des participants pour Ouagadougou (Départ du Bus à 09:00 à partir du ProgrammeCoton INERA)

158 Actes de l’atelier sur les bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

Page 144: Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes ... · 6.4. perspectives d’Évolution de la durabilitÉ des systÈmes 23 7. conclusion 37 bibliographie 39 actes de l'atelier

Systèmes agraires durables, vulnérabilité et bonnes pratiques agricoles dans l’Ouest du Burkina Faso

Actes de l'atelier FAO-INERA sur les Bonnes Pratiques Agricoles

Bobo Dioulasso, Burkina Faso, 18-20 Mars 2004

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et

l'agriculture (FAO) travaille depuis plusieurs années sur les

Bonnes Pratiques Agricoles (BPA). La série de Documents de

Travail FAO-BPA présente une sélection de documents qui

illustrent ces activités.

L’évolution des systèmes de production dominants

coton-céréales-élevage au Burkina Faso pose des risques en

terme de vulnérabilité et de la capacité actuelle et future des

systèmes de production à assurer un développement durable

pour les zones cotonnières et l’agriculture nationale. Dans un

contexte de fortes menaces économiques sur la filière coton

au regard d’une conjoncture internationale défavorable, la

durabilité des pratiques agricoles actuelles soulève aussi des

préoccupations grandissantes en termes économiques

(viabilité des exploitations, coûts des intrants, qualité),

environnementaux (fertilité des sols, usage des pesticides,

perte de biodiversité, déforestation) et sociaux (vulnérabilité

des exploitations cotonnières, sécurité alimentaire, questions

de santé et de contamination des cultures vivrières liées à

l’usage des phytosanitaires, conflits agriculteurs-éleveurs).

Au niveau national et local, le potentiel d’amélioration en

terme économique, environnemental et social qu’offrent les

pratiques agricoles améliorées et les expériences innovatrices

d’appui conseil aux producteurs cotonculteurs/céréaliers

mérite d’être examinée.

Le présent document présente les conclusions d’un

processus de diagnostic sur la vulnérabilité, la durabilité et les

bonnes pratiques agricoles dans les systèmes cotonniers de

l’Ouest du Burkina, initié en 2004 par l’Institut National de

l’Environnement et des Recherches Agricoles (INERA) et la

FAO dans le cadre de son initiative Bonnes Pratiques

Agricoles.