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Table des matières - bijij.free.frbijij.free.fr/L'esprit gauchiste.pdf · 13 Sylvie Simon, La nouvelle dictature médico-scientifique (2006) ; Claire Séverac, Complot mondial contre

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Table des matières

Table des matières ............................................................................................. 2

Introduction ....................................................................................................... 3

Folie contagieuse ............................................................................................... 7

Méthodologie gauchiste ................................................................................... 15

Catéchisme gauchiste ....................................................................................... 25

Conclusion ........................................................................................................ 39

Annexe 1 : Droitard et facho ............................................................................ 41

Annexe 2 : Techniques de manipulation........................................................... 47

Annexe 3 : Origines de la construction européenne ......................................... 52

Annexe 4 : Tendre banlieue .............................................................................. 65

Annexe 5 : Citations sur l’islam......................................................................... 69

Annexe 6 : Le Civisme, théorie de la Cité .......................................................... 75

Références ....................................................................................................... 79

3

Introduction

Le terme « gauchiste » est souvent utilisé. C’est un qualificatif péjoratif qui fait

écho à celui de « facho ». Bien sûr, c’est le camp d’en face qui désigne ainsi ses

adversaires, car personne ne s’attribue ces épithètes, autrement que par

lassitude. Pour un gauchiste, il y a d’un côté les fachos, ou fachistes (que nous

écrirons ainsi car ils n’ont évidemment aucun rapport avec le fascisme

historique italien ou allemand, c’est un pur fantasme gauchiste), c’est-à-dire le

Mal, et de l’autre les « antifas », le Bien. Mais en-dehors des invectives, ces

termes n’ont pas de sens bien défini, de même que le concept de droite, qui

n’existe que par opposition à ceux qui se réclament de la gauche1. Pour des

raisons de simplicité et puisque ce n’est pas l’objet direct de cette étude, nous

utiliserons les termes « gauche » et « droite » pour désigner les idées

généralement admises aujourd’hui comme étant à gauche et à droite. Du reste,

si nous qualifiions de droite uniquement les courants classés historiquement à

droite, c’est-à-dire monarchistes, toutes les idées modernes se retrouveraient à

gauche et nous ne ferions que rajouter de la confusion. La droite historique2 est

presque inexistante dans notre pays, et selon la formule attribuée à Maurice

Duon : « il y a deux gauches en France, dont l’une s’appelle la droite ».

En plus de l’orientation idéologique, il faut bien distinguer la gauche du

gauchisme. Un gauchiste n’est pas nécessairement sympathisant des idées

politiques dites de gauche ou d’extrême gauche, un sympathisant de gauche

n’est pas nécessairement un gauchiste – nous citons dans cette étude de

nombreux auteurs de gauche qui ne sont pas des gauchistes – et quelqu’un qui

se sent proche des idées de droite ou d’extrême droite peut tout à fait être un

gauchiste. « Gauchiste » était d’ailleurs une insulte proférée par des

syndicalistes ouvriers au moment de la récupération du mouvement de mai

1968 par une forme de pensée libérale-libertaire issue des étudiants

bourgeois3. Ainsi, le gauchiste et le facho ne relèvent pas tant d’une catégorie

politico-idéologique qu’anthropologique.

1 Jean Madiran, La droite et la gauche (1977). 2 Arnaud Imatz, Droite / gauche : pour sortir de l’équivoque (2016). 3 Michel Clouscard, Néo-fascisme et idéologie du désir (1973) ; Paul-Marie Coûteaux, Traité de savoir disparaître à l’usage d’une vieille génération (1998).

4

Bien au-delà des contingences politiques qui font qu’il y a des hommes tantôt à

gauche, tantôt à droite (et ces classifications peuvent changer, comme le

libéralisme, né à gauche puis déporté à droite et plus récemment revenu à la

droite capitaliste en tant que néolibéralisme « libertaire »4), il y a des hommes

de gauche et des hommes de droite. Certains auteurs comme Augustin Cochin,

Gabriel Auphan et Jean de Viguerie ont théorisé l’idée selon laquelle il y aurait

deux peuples distincts en France : l’un héritier de l’anthropologie française de

l’Ancien Régime, traditionaliste et catholique, l’autre (qui correspondrait à

notre gauchiste) héritier des « valeurs de la République » issues de la

Révolution française et de l’esprit des Lumières, modernistes et jacobins.

Actuellement, les étiquettes reflètent plutôt l’hypocrisie et il arrive que des

hommes de gauche soient à droite (comme Jacques Chirac) ou que des

hommes de droite soient à gauche (comme François Mitterrand). Ce n’est

d’ailleurs pas un hasard si ces deux hommes furent présidents de la République

française : cette double casquette leur a permis d’élargir leur électorat.

Philippe de Villiers, anthropologiquement de droite, fut qualifié de « gauchiste

de droite – très gauchiste et très à droite5 », parce que d’une manière ou d’une

autre, la culture devait être associée à la gauche, et Villiers fut secrétaire d’Etat

à la culture de 1986 à 1987, appelé par son ministre François Léotard (qui

succédait à Jack Lang) et le Premier ministre Jacques Chirac, en tant qu’ «

entrepreneur de culture » pour sa réussite du Puy du Fou6. Le politologue René

Rémond définissait trois droites différentes7 : légitimiste (contre-

révolutionnaire), orléaniste (libérale) et (gaullo-)bonapartiste (autoritaire).

Cette classification est probablement désuète aujourd’hui et le facho actuel est

le souverainiste identitaire réactionnaire tel que représenté par des

personnalités comme Philippe de Villiers, Patrick Buisson8 et Eric Zemmour.

Revenons sur cette idée répandue mais fausse : on serait selon certains dans un

régime libéral. Certes, vis-à-vis de l’extérieur, nous sommes à la merci des

prédateurs étrangers : démantèlement des frontières, dérégulation, libre-

4 Alain Soral, Socrate à Saint-Tropez (2003) ; Adrien Abauzit, Né en 1984 (2012) ; Charles Robin, Itinéraire d’un gauchiste repenti (2017). 5 Philippe Meyer, le 27 mai 1991 dans l’émission L’heure de vérité diffusée en direct sur Antenne 2. 6 Philippe de Villiers, Le Puy du Fou : un rêve d’enfance (2017). 7 René Rémond, Les droites en France (1982). 8 François Bousquet, La droite buissonnière (2017).

5

échangisme9… Nos entreprises sont dépecées, nos emplois liquidés10, notre

patrimoine pillé, notre culture détruite, nos rues envahies… Mais d’un point de

vue intérieur, c’est tout à fait le contraire : nombre incroyablement élevé de

fonctionnaires ; monopole des grandes chaînes (qu’on n’ose appeler

entreprises), des syndicats, de l’INA, de la SACEM et du CNC ; abondantes

subventions versées aux médias de propagande du Système et aux associations

communautaristes dont certaines ont pris en otage la vie publique11 ;

innombrables déclarations à faire, assurances à contracter, vaccins à

s’injecter12 et autres mesures prises par les lobbies pharmaceutiques13,

compteur Linky à installer14, et taxes à payer ne serait-ce que pour installer une

cabane, un puits ou une piscine dans son jardin ; règlements infinis qui

régissent nos moindres faits, gestes, pensées et arrière-pensées… Quid de la

liberté de l’enseignement, de la liberté d’expression, de la liberté de circulation

(en voiture avec les multiples restrictions, contrôles, péages, stationnements,

ou à pied, limitée par l’insécurité) ; de la liberté de produire dans le domaine

agro-alimentaire et donc de consommer (pas trop d’alcool, pas trop de sel, pas

trop de sucre, pas trop de gras…) et même de fumer (avec des menaces de

mort sur les paquets de cigarettes) ? Et il faudrait encore se dire que

décidément, le libéralisme nous étouffe ?! En réalité, le Système a réussi à

fusionner le pire de la gauche avec le pire de la droite. Il aurait fallu faire le

contraire, et c’est la raison pour laquelle de nombreux intellectuels de droite

sont antilibéraux, comme Alain de Benoist15 ou Charles Maurras16, ou que de

9 Philippe de Villiers, Avant qu’il ne soit trop tard (1993) et La société de connivence (1994) ; Jimmy Goldsmith, Le piège (1993) ; Viviane Forrester, L’horreur économique (1996). 10 Eric Laurent, Le scandale des délocalisations (2011). 11 Anne Kling, La France LICRAtisée (2007) et Le CRIF, un lobby au cœur de la République (2010) ; Emmanuel Ratier, Mystères et secrets du B’naï B’rith (1993). 12 Sylvie Simon, Vaccins, mensonges et propagande (2009) ; Stefano Montanari, Antonietta M. Gatti et Serge Rader, Vaccins, oui ou non (2017). 13 Sylvie Simon, La nouvelle dictature médico-scientifique (2006) ; Claire Séverac, Complot mondial contre la santé (2010), La coupe est pleine (2012, avec Sylvie Simon) et La guerre secrète contre les peuples (2015). 14 Clotilde Duroux, La vérité sur les nouveaux compteurs communicants (2016). 15 Même si l’intéressé n’accepte pas l’étiquette de droite, pas plus que celle de la « Nouvelle Droite » que les médias ont accolée à son mouvement de pensée à la fin des années 1960 (Mémoire vive, 2012, entretien avec François Bousquet). 16 « La liberté c’est la concurrence. La concurrence, c’est le plus fort. Le plus fort, c’est le plus riche. Le plus riche, quand la richesse est devenue en partie anonyme, mobilière, c’est le moins responsable, et le moins noble et le moins sûr. C’est souvent le plus grossier, le plus vicieux. » (Charles Maurras, L’Action française du 9 mars 1911).

6

manière générale, le nationalisme est socialement de gauche, pour une

« troisième voie »17. Jean-Marie Le Pen lui-même, pendant sa campagne

présidentielle en avril 2002, se définissait comme « socialement de gauche,

économiquement de droite et nationalement de France ».

Bien sûr, le gauchiste et le facho sont des caricatures, et de nombreuses

personnes anthropologiquement de gauche ne sont pas des gauchistes, tout

comme de nombreuses personnes anthropologiquement de droite ne sont pas

des fachos. Néanmoins, il existe un type anthropologique du gauchiste. C’est

cet esprit gauchiste que nous allons tenter de définir. Nous en profiterons pour

déconstruire – un terme que les gauchistes utilisent pour faire croire que leur

propagande subversive est objective – la caricature du facho et du

« droitard »18, exercice plus délicat puisque contrairement à la mentalité

gauchiste, homogène, le facho – comme il n’est facho qu’à travers la vision

qu’ont de lui les gauchistes – est en réalité composé d’éléments très

hétérogènes et souvent opposés (d’où la puissance politico-médiatique du

gauchisme et les défaites récurrentes de ses opposants).

17 Serge Ayoub, Doctrine du solidarisme (2012) et Pour un nouveau contrat social (2018). 18 Annexe 1.

7

Folie contagieuse

Nous identifierons ce qui relève de l’esprit gauchiste, c’est-à-dire des principes,

des méthodes, des attitudes, des comportements, bref, une mentalité. Bien

sûr, le gauchiste parfait qui combinerait tous les éléments du gauchisme reste

très rare. Toutes les nuances peuvent exister et chacun pourrait se positionner

sur l’échelle du gauchisme, assorti d’un sens de progression (en voie de

gauchisation ou de dégauchisation). Ces deux phénomènes symétriques sont

assez lents et nécessitent de fortes doses respectives de propagande et de

réflexion pour évoluer de manière significative. Mais toute la pelote finit par

venir à celui qui tire sur le fil, d’où une opposition assez marquée. En réalité, le

sens se fait presque toujours vers la dégauchisation et nous n’avons aucun

exemple d’un individu déjà formé et initialement opposé au gauchisme qui se

soit gauchisé.

Notre société moderne19 est dominée par la propagande20 via la manipulation

du langage21 et la maîtrise de la psychologie humaine22, l’infantilisation, le

désir23, la technologie24 (notamment la télévision25) et l’ingénierie sociale26.

Nous avons déjà développé ailleurs l’idéologie dominante, cosmopolitiquement

correcte27, mondialiste28 et progressiste29, et ne reviendrons donc pas dessus. A

titre d’exemple d’infantilisation du public, reprenons les vingt premières

minutes du journal télévisé de 20 heures du 29 décembre 2016 sur TF1 :

sensibilisation sur la vaccination contre la méningite ; sensibilisation sur les

dangers de l’alcool et des pétards en vue des fêtes de la Saint-Sylvestre ;

écotourisme (sensibilisation des agences de voyage et leurs clients à l’écologie)

; nouvelle vignette automobile écologique ; préparation d’un menu de réveillon

19 « Etre absolument moderne, c’est être l’allié de ses propres fossoyeurs. » in Milan Kundera, L’immortalité (1990). 20 Laurent Obertone, La France Big Brother (2014). 21 Arnaud-Aaron Upinsky, Comment vous aurez tous la tête coupée ou la parole coupée (1991). 22 Annexe 2. 23 Hervé Juvin, Le gouvernement du désir (2016). 24 Natacha Polony et le comité Orwell (dont Guillaume Bigot), Bienvenue dans le pire des mondes (2016) ; Eric Sadin, La siliconisation du monde (2016). 25 Michel Desmurget, TV lobotomie (2011). 26 Jean-Yves Dufour, L’ombre au sommet (2016). 27 Philippe de Villiers, Dictionnaire du politiquement correct à la française (1996). 28 Jean-Yves Dufour, La France face au mondialisme (2011). 29 Jean-Yves Dufour, Résistance et Tradition (2013).

8

sans viande ni gluten ; pour finir, de la propagande antirusse, responsables

d’avoir fait perdre Hillary Clinton à la présidentielle américaine de 2016.

L’esprit gauchiste a l’habitude de critiquer la propagande, de prétendre s’en

extraire et lutter pour la libération des esprits, alors que d’une part le

gauchisme est le meilleur artisan de la propagande et du totalitarisme, et

d’autre part il est le plus perméable à la propagande – que finalement il

organise lui-même, d’où cette sensation de tourner en rond et d’entre-soi

lorsqu’on étudie les intellectuels gauchistes30. Cette réflexion en vase clos

explique la folie du gauchisme, défini comme une maladie mentale par de

nombreux analystes (par exemple Adrien Abauzit, Boris Le Lay, Daniel

Conversano, Julien Rochedy, Romain Guérin, ou encore Benoît Rayski31,

reprenant le mot de Lénine), parce qu’elle entraîne le déni du réel, seule issue

pour continuer à croire en ses postulats.

Croire, c’est le maître mot. Le gauchiste est un idéaliste. Il ne s’embarrasse pas

du réel. Il a peut-être combattu par le passé l’emprise des clercs sur les

consciences, mais c’était pour mieux instaurer celle des ignorants, les fameux

agnostiques – car malgré une forme de messianisme politique, le gauchiste a

tendance à nier toute dimension surnaturelle et métaphysique, et à ignorer

voire mépriser toute vie spirituelle – sur nos cerveaux, et c’est lui qui instaure

le nouvel obscurantisme, d’où l’expression de « pensée unique » (dont la

paternité revient à Jean-François Kahn32 et Alain de Benoist33). Désormais, il a la

foi, et entend bien la propager. De force, si nécessaire. Quels que soient les

moyens, puisque de toute façon, il a raison. Il est bourré de superstitions,

tantôt généreuses (mais le gauchisme n’a pas le monopole de la générosité,

sauf à être généreux avec l’argent des autres), naïves et optimistes34, tantôt

intolérantes et sectaires. Dieu est avec lui et tout est permis. Le Bien doit

vaincre le Mal. Les autres ne sont pas dignes de respect, ils sont dans l’erreur,

ils se trompent et trompent les autres. Ce ne sont pas seulement des

adversaires mais des ennemis. Ce manichéisme justifie le fanatisme et la 30 Ingrid Riocreux, La langue des médias (2016). 31 Benoît Rayski, Le gauchisme, maladie sénile du communisme (2013). 32 Jean-François Kahn, La dictature de la pensée unique (2000, documentaire vidéo d’entretiens avec notamment Paul-Marie Coûteaux, Viviane Forrester et Guillaume Bigot). 33 Alain de Benoist, Survivre à la pensée unique (2015). 34 « L’optimisme m’est toujours apparu comme l’alibi sournois des égoïstes, soucieux de dissimuler leur chronique satisfaction d’eux-mêmes. Ils sont optimistes pour se dispenser d’avoir pitié des hommes, de leur malheur. » in Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune (1938).

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violence des gauchistes et leur interdit les nuances. Par exemple, une frontière,

qui à l’instar d’une écluse peut être ouverte ou fermée selon les situations et

les besoins (profils, quotas, taxes, etc…) n’est considérée que comme un mur à

jamais infranchissable (réciproquement, le facho risque également de retenir

cette définition). On retrouve ce manque de nuance dans le domaine de la

violence : les gauchistes interdisent dans les faits la légitime défense et

trouvent mille prétextes économiques et sociaux à leurs agresseurs allogènes.

Pour eux, la violence est un péché mortel et ils ne voient pas de juste milieu

entre se faire massacrer joyeusement et exterminer tout ce qui bouge autour

d’eux. Pourtant, il existe des alternatives entre la « Solution finale » et la

dissolution finale du peuple autochtone, même si dans la tête d’un gauchiste,

l’expulsion dans leurs pays d’origine de quelques clandestins préfigure

Auschwitz – « On sait comment ça a fini35 » nous dit-on. Dans la même veine,

selon l’esprit gauchiste, l’œuvre d’un auteur ne pourra pas être séparée de ses

opinions personnelles et quels que soient nos états de service, nous devons

prouver notre foi à tout moment. Par exemple, le génie fantastique H.P.

Lovecraft est présenté comme un raciste irrécupérable36, dont les lectures

pourraient donc se révéler dangereuses.

Le gauchiste est un moralisateur et un évangélisateur. Il prêche la bonne parole

afin de convertir ses frères humains. L’homme de droite, au sens traditionaliste

évolien, réfléchit par lui-même, se flatte même de penser différemment des

autres (ce qui est une faiblesse face au rouleau compresseur gauchiste). Mais

évidemment, chacun peut s’en rendre compte lors de discussions dans un

cadre familial, amical ou professionnel : l’homme « différencié37 » est libre de

ses sujets de conversation, tandis que plus un individu a une valeur élevée sur

l’échelle de gauchisation, plus ses objets de discussion portent sur les sujets

d’actualité médiatique, et plus il récite l’homélie des journalistes (de la même

façon que les médias se procurent leurs sujets dans les quelques grandes

35 Voir par exemple l’affiche pro Macron et anti Le Pen de la famille Klarsfeld, parue dans Libération du 28 avril 2017, intitulée Les paysages que l’extrême droite nous a légués en Europe et représentant des barbelés rappelant des camps de concentration. 36 « Une multitude de gens se déversaient dans ces rues qui ressemblaient à des canaux. C’étaient

des étrangers trapus et basanés, avec des visages durs et des yeux étroits, des étrangers rusés, sans

rêves et fermés à ce qui les entourait. » in Howard Phillips Lovecraft, Lui (1926). 37 Julius Evola, Chevaucher le tigre (1961).

10

agences de presse internationales), en se pensant subversif38. Par exemple, au

cours de la polémique déclenchée par les médias pendant la première partie de

la campagne électorale présidentielle de 2017 à propos du prétendu népotisme

des hommes politiques, il était de bon ton d’être scandalisé par « l’affaire

François Fillon », accusé d’embaucher sa femme et ses enfants aux frais du

contribuable, alors qu’il n’y a rien de plus pratique – et donc d’efficace – pour

un homme politique que de travailler avec son conjoint, pour des raisons

évidentes de proximité, d’organisation, d’agenda, d’intimité et de confiance –

surtout que cela sauve les couples, qui autrement auraient le plus grand mal à

se voir. Comme l’a avoué cyniquement Bernard Debré, si on interdisait aux

députés d’employer leurs femmes, ils embaucheraient leurs maîtresses39. Dans

ce contexte, François Hollande et Ségolène Royal s’étaient mutuellement

engagés comme assistant parlementaire de l’autre lorsqu’ils étaient chacun

député, d’où la défense de Penelope Fillon par Ségolène Royal. Citons aussi

l’exemple de la « gouvernance », terme utilisé systématiquement depuis une

vingtaine d’années, qu’il s’agisse de politique ou de management d’entreprise,

et qui recouvre malgré sa neutralité apparente le moyen d’imposer le

néolibéralisme partout40.

Le problème de la foi, c’est qu’elle ne remplace pas la connaissance. Saint

Thomas d’Aquin craignait « l’homme d’un seul livre ». Autant les fachos

s’arrêtent souvent à un seul livre ou un seul auteur, voire un seul thème, autant

les gauchistes n’en ont même pas un. Chez eux, tout marche à l’intuition, au

réflexe pavlovien, à la certitude d’avoir raison contre l’apparente réalité. La

détérioration de la culture générale entraîne de plus en plus l’impossibilité de

dialoguer avec des gauchistes puisque si on peut échanger des points de vue et

apporter quelques connaissances à son interlocuteur, on ne peut pas instruire

un ignare au cours d’une seule discussion. Même les scientifiques gauchistes,

généralement rationnels et prudents dans leur domaine de prédilection,

perdent tout contrôle et se permettent les affirmations les plus gratuites

comme si en matière politique ils avaient la science infuse. Parfois, le gauchiste

a vu un débat et un reportage à la télévision type C dans l’air et est convaincu

38 « La liberté à laquelle aspire l’homme moderne n’est pas celle de l’homme libre, mais celle de l’esclave un jour de fête » in Nicolas Gomez Davila, Le réactionnaire authentique (1995). 39 Le 30 janvier 2017 sur BFMTV. 40 Alain Deneault, Gouvernance (2013).

11

de tout savoir sur un sujet dont il ignorait encore l’existence la veille au soir ;

d’autres fois, il brocarde ces débiles qui se laissent influencer par la télévision.

La raison et la cohérence ne peuvent pas avoir de prise sur un esprit gauchiste.

Ses lieux communs sont pathétiques, ses références sont inexistantes, sa

culture générale est inconsistante, ses refrains sur l’histoire n’ont aucune

épaisseur41. Les époques invoquées sont généralement la Révolution française

et la seconde guerre mondiale, des périodes très complexes, qui nécessitent

beaucoup de rigueur et de précision dans l’analyse, ce dont les assertions et les

sentences gauchistes ne font presque jamais preuve. L’erreur la plus répandue

reste l’élection d’Adolf Hitler, mais d’autres thèmes sont également très

méconnus : la réalité du collaborationnisme du régime de Vichy42 (alors que

Vichy organisait une forme de résistance et que les vrais collabos étaient à

Paris) ; la réalité de l’Algérie43 avant, pendant et après la colonisation française

; la guerre de Sécession44 ; la Russie post-soviétique45 ; la géopolitique46, les

rapports franco-américains47 et l’impérialisme des Etats-Unis48 (même depuis

les révélations d’Edward Snowden (ce jeune ex analyste de la CIA et

administrateur systèmes pour un prestataire de la NSA ayant révélé

publiquement mi-juin 2013 des informations secrètes sur la confidentialité des

flux d’informations électroniques mondiaux (via des opérateurs téléphoniques,

des appareils, des systèmes de transmission (comme la fibre optique) ou des

serveurs comme ceux des GAFA), et l’interception par le gouvernement

américain des données aussi bien des citoyens états-uniens que d’autres pays,

y compris « amis », ce que le parlement européen, par exemple, savait depuis

plus de quinze ans, notamment grâce au comité STOA et à l’ancien eurodéputé

allemand Gerhard Schmid, qui dénonçait le réseau d’espionnage économique

41 « La première intention de la domination spectaculaire était de faire disparaître la connaissance historique en général: et d’abord presque toutes les informations et tous les commentaires raisonnables sur le plus récent passé. [...] Le plus important est le plus caché. » in Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle (1988). 42 Paul Racine, J’ai servi Pétain (2014). 43 Bernard Lugan, Algérie, l’histoire à l’endroit (2017). 44 Dominique Venner, Le blanc soleil des vaincus (1975). 45 Ivan Blot, La Russie de Poutine (2015). 46 Alexandre del Valle, Les vrais ennemis de l’Occident : du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes (2016). 47 Eric Branca, L’ami américain (2017) ; Hadrien Desuin, La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie française (2017). 48 Michel Ruch, L’empire attaque (2007).

12

satellitaire anglo-saxon Echelon) ; la construction des institutions européistes49,

et la disparition de toute démocratie qu’elle a entraînée50 ; le conflit syrien51 ou

le très critiqué nouveau président des Etats-Unis d’Amérique52. Même des

opposants politiques de premier plan comme Jean-Marie Le Pen53 et Bruno

Gollnisch54 sont en réalité très méconnus.

A propos de démocratie en France, son état n’était déjà pas terrible avant

Maastricht, comme l’avait expliqué Léon Degrelle55 : « La démocratie est une

farce depuis toujours parce que ce n’est pas une vraie démocratie. La

démocratie, ça veut dire le pouvoir du peuple. Mais le pouvoir du peuple ne

doit pas nécessairement se manifester en votant pour cinq cents imbéciles qui

seront députés. Je serai curieux de vous demander à vous tous maintenant, qui

allez voter en France dans quelques mois, le nom de cent de vos députés. Vous

seriez incapables de me les dire. Ou de me donner les noms de dix de vos

ministres. Vous ne pourriez pas non plus le dire. Vous pourriez dire tout juste

les noms que vous avez lus dans les journaux ces jours-ci, ces mois-ci, à propos

d’escroqueries. Ça, on s’en souvient plus ou moins. En fait c’est les seuls dont

on parle. Et qu’est-ce qu’ils peuvent faire en-dehors de leurs escroqueries ? Ces

escroqueries sont nécessaires à leur réélection. Réélections auxquelles vous

participerez sans aucun enthousiasme ou même souvent avec dégoût. Et ça, ça

coûte des milliards ! ». Plus loin, il critique l’incapacité d’une démocratie

électorale permanente où les gouvernements changent sans cesse : « Mais

vous imaginez une industrie où tous les ans on changerait de président du

conseil d’administration, de directeur général, d’ingénieurs, de méthodes de

travail… Mais l’usine ferait faillite ! Et chaque pays, c’est une grande usine.

C’est pour ça qu’elles font toutes faillite ! ». Avec Maastricht, les dirigeants ont

abandonné la politique en pensant que la souveraineté serait mieux utilisée en-

49 Annexe 3 ; Christopher Booker et Richard North, La grande dissimulation (2003). 50 Christophe Beaudouin, La démocratie à l’épreuve de l’intégration européenne (2014). 51 François Belliot, Guerre en Syrie : le mensonge organisé des médias et des politiques français (2015) ; Randa Kassis et Alexandre del Valle, Comprendre le chaos syrien – Des révolutions arabes au jihad mondial (2016). 52 André Bercoff, Donald Trump : les raisons de la colère (2016) ; Evelyne Joslain, Trump, pour le meilleur et pour le pire (2016). 53 Jean-Marie Le Pen, Mémoires : fils de la nation (2018). 54 Bruno Gollnisch, Combats français – Parcours européen (2018). 55 Conférence du 23 novembre 1992 à Madrid.

13

dehors du cadre national56. Dans ce contexte hors-sol, la démocratie est déjà

très éloignée du peuple. Le gauchiste lui assène le coup de grâce, car son

idéalisme le pousse à croire que chaque citoyen, dans une société magique, va

s’investir intellectuellement, pratiquement et électoralement pour la Cité, alors

qu’en réalité, les électeurs votent très majoritairement avant tout pour leurs

intérêts (ou qu’ils croient tels) et non pour leurs idées (peur peu qu’ils en aient)

– tout comme les peuples afro-orientaux votent selon des logiques tribales et

souvent en faveur de la corruption, déclinaison primitive du sain principe de

subsidiarité. De plus, la logique démocratique va de pair avec la logique

égalitariste, qui va à l’encontre d’une méritocratie authentique : les médiocres

ne peuvent s’en sortir que dans un régime démocratique, surtout s’il est assorti

d’un Etat providence, et même les plus bêtes le savent.

Le gauchiste a besoin de partager sa foi. Il préfère la quantité à la qualité. Il ne

peut pas expliquer – sauf à transmettre sa folie, qui devient ainsi un délire

collectif – et doit donc se résoudre à convertir. Lorsqu’une personne saine

d’esprit regarde la télévision française, elle entend qu’ « il ne faut pas faire

d’amalgames entre islam et terroristes », alors qu’un gauchiste, dans ses

hallucinations, entendra « tous les musulmans sont des terroristes ». Le

dissident Alain Soral s’est lui-même persuadé que le Système recherchait le

conflit, le fameux « choc des civilisations57 », alors qu’il fait tout pour l’éviter. Il

ne s’agit pas de raison mais de préjugé et de croyance. Le poison gauchiste

ainsi propagé contamine toute la société58. Les gauchistes partagent donc les

mêmes réflexions, les mêmes pensées, les mêmes raisonnements, les mêmes

arguments, et jusqu’aux mêmes expressions. Cette convergence n’est pas

naturelle : les mouvements d’extrême gauche « antifasciste » sont souvent

noyautés par les mêmes groupes de personnes, généralement trotskistes59. Les

gauchistes forment un groupe sectaire – une secte apocalyptique, vu les dégâts

qu’elle provoque – qui répète les mêmes mantras, adore les mêmes idoles,

porte les mêmes fétiches, se pâme devant le même non-art60 dit « subversif »

56 Philippe Séguin, Discours pour la France (1992, lu à l’Assemblée nationale le 5 mai 1992). 57 Discours basé sur une mauvaise compréhension de l’ouvrage de Samuel Huntington, Le choc des civilisations (1996). 58 « La plupart attrapent une opinion comme on attrape la rougeole, par contagion. » in Jules Payot, La faillite de l’enseignement (1937). 59 Emmanuel Ratier, Ras l’front : anatomie d’un mouvement antifasciste (1998). 60 Christine Sourgins, Les mirages de l’art contemporain (2005).

14

et obéit aux mêmes règles, même si les membres ont atteint un stade différent

les uns des autres sur l’échelle du gauchisme. C’est la raison pour laquelle,

malgré l’hétérogénéité des profils empoisonnés par le gauchisme à un degré ou

à un autre, ces coreligionnaires épousent systématiquement les mêmes causes.

Leur pression, dans tous les milieux (notamment scolaires, universitaires,

médiatiques et politiques, mais les entreprises sont également concernées

puisque la propagande gauchiste les pénètre allègrement), est telle que les

non-gauchistes sont facilement atteints par ce virus. Mais comme le délire va

de plus en plus loin, les résistants se radicalisent eux aussi, et le fossé ne cesse

de croître entre les gauchistes et les gens sains, entre collègues comme entre

amis ou voisins.

Avant de définir ses vues, nous allons revenir sur les méthodes utilisées.

15

Méthodologie gauchiste

Nous avons déjà cité le moralisme et le sentimentalisme, prédominants chez un

esprit gauchiste. Il ne s’agit pas de convaincre, mais de séduire. Il ne s’agit pas

d’informer, mais d’alerter. Il ne s’agit pas d’expliquer, mais de faire prendre

conscience. Le sentiment d’urgence61 et d’injustice est là pour exciter le

profane, le sortir de sa torpeur et le réveiller, en lui présentant si besoin un

exemple tragique. L’esprit gauchiste se base sur la logique inductive et exhibe

facilement des exemples frappants, alors que l’esprit de droite, plus rationnel,

utilise plutôt une logique déductive et des exemples représentatifs. Par

exemple, là où le gauchiste argumentera à l’aide d’un fait divers, le non-

gauchiste se servira d’un texte de loi ou d’études générales – c’est également la

raison pour laquelle le gauchisme impose sa vision de la société, en

instrumentalisant les cas exceptionnels et en les normalisant62, alors que

l’esprit non-gauchiste est de tendance plus conservatrice, ce qui fait des termes

« conservateur » et « réactionnaire » des insultes disqualifiantes sérieuses,

sans appel, dans la bouche d’un gauchiste. Du reste, ces deux notions peuvent

facilement devenir contradictoires si le conservateur s’évertue à sauvegarder

une société que le réactionnaire rejette. Jean Yanne avait mis en exergue à la

fin de son film Moi y’en a vouloir des sous (1973) la phrase suivante : « Le

monde est fait d’imbéciles qui se battent contre des demeurés pour

sauvegarder une société absurde ».

C’est également la raison pour laquelle l’esprit gauchiste adore les montages

idéologiques abstraits et méprise le bon sens populaire63 : lorsque le bon

peuple vote en accord avec le gauchisme, il a raison. Mais s’il s’avise de voter

contre, Daniel Cohn-Bendit n’hésite pas à le faire remarquer : « Il faut arrêter

de dire que le peuple a toujours raison64 ». Soudainement, la démocratie tant

vantée, qui vaut la peine de bombarder les pays qui ne la respectent pas au

nom des « droits de l’homme » (dont on a amputé le corolaire – les devoirs – et

le terme même de citoyen), le démocratisme inconditionnel se transforme en

61 « La volonté urgente du sauvetage de l’humanité est presque toujours un leurre pour la volonté urgente de dominer. » in H.L. Menckel, Notes on democracy (1926). 62 François Bousquet, « Putain » de Saint Foucault (2015). 63 Jacques Rancière, La haine de la démocratie (2005). 64 Le 5 juillet 2016 sur France Inter.

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un populisme « nauséabond » (encore une expression sentimentaliste

classique) qui « rappelle les heures les plus sombres de l’Histoire » selon

l’expression consacrée (et rapporte au passage un point Godwin65) qui prouve

le peu de respect du gauchiste pour le peuple, considéré comme arriéré voire

dégénéré. Par exemple, l’accusation de consanguinité du peuple français de

souche est récurrente, et les immigrés sont censés apporter du sang neuf et

sain pour contrer la dégénérescence française (malgré le discours gauchiste sur

l’inexistence des races). La vérité est inverse : ce sont évidemment les allogènes

issus de sociétés tribales et endogames qui présentent le plus fort taux de

consanguinité66, avec les problèmes psychiques et psychologiques que cela

implique – sans parler du facteur islamique qui opère un véritable lavage de

cerveau dès l’enfance et risque de rendre sociopathes de nombreux cobayes.

Daniel Kimon parlait de « pathologie67 », et dans la littérature

concentrationnaire, on parle de « musulmanisation » et de « musulman » pour

qualifier un déporté résigné à la mort qui se vide de son énergie vitale et

devient un zombie.

Politiquement, le populisme pourrait pourtant être tout simplement la fin du

clivage gauche-droite68, ce que ne peut évidemment pas accepter le

gauchisme, maintenant qu’il a étendu son paradigme dans tous les domaines et

qu’il domine les sciences humaines, le journalisme, l’enseignement et la

magistrature.

Arrêtons-nous un instant sur les magistrats, censés rendre la justice au nom du

peuple français. En réalité, ils sont responsables de l’insécurité du fait de leur

laxisme envers les délinquants et les criminels ; ils sont, dans une certaine

mesure, responsables du chômage, en ayant organisé au nom de la morale

libérale la persécution des élus qui soutenaient les entreprises locales contre le

dogme de la concurrence libre et non faussée (certains services étrangers,

notamment la CIA, en ont souvent profité pour donner aux juges français,

absolument pas au fait des réalités économiques et du commerce

65 La loi de Mike Godwin énonce que « plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. » 66 Même le journal gauchiste Le Nouvel Observateur, dans un article publié sur son site le 9 décembre 2014, cite une enquête selon laquelle « 40% de la population marocaine âgée de 15 ans et plus souffre, ou a souffert, d’un trouble mental ». 67 Daniel Kimon, La pathologie de l’Islam et les moyens de le détruire (1897). 68 Alain de Benoist, Le moment populiste (2017).

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international, des informations permettant de poursuivre des entreprises

françaises sur la base des entorses au pur droit et au juridisme étriqué69) ; ils

sont responsables de la chasse aux sorcières contre les responsables politiques

qui ne leur plaisent pas, laissant de fait la politique aux plus médiocres70 – les

meilleurs préférant s’extraire de ce bourbier ; enfin, ils sont responsables de la

suppression de fait de la présomption d’innocence et de livrer aux journalistes

et donc à la vindicte médiatique le moindre inculpé. Les magistrats ne sont pas

non plus très cohérents en condamnant à de lourdes peines ceux qui sont

(d’ailleurs souvent à tort) accusés de propager la haine sous prétexte que cela

pourrait ensuite conduire (eux-mêmes ou d’autres « esprits fragiles ») à des

comportements violents, alors que ces mêmes violences réelles restent

généralement impunies.

Pour répliquer aux exemples gauchistes, le facho, réciproquement, sera tenté

de répondre par un autre exemple qui ira cette fois dans son sens. Pour s’en

sortir, il faut démontrer que c’est statistiquement son propre exemple qui est

représentatif, d’où les batailles de chiffres désormais communes dans les

débats, où chacun conteste les données de l’autre, jusqu’à ce que le poisson

soit noyé. Dans l’absolu, il n’est pas difficile dans un pays moderne où la

technologie est omniprésente, à l’ère du big data (l’accumulation et le

croisement des données fait d’ailleurs peser une grave menace sur la liberté

individuelle71), d’obtenir des données fiables. Mais là encore, le lyssenkisme,

d’inspiration soviétique, fait des ravages. C’est ainsi que les travaux du

géographe Christophe Guilluy (spécialiste du périurbain72) et de la démographe

Michèle Tribalat (spécialiste de l’immigration73), malgré leur travail intègre et

sérieux, sont rarement cités. Censure et autocensure règnent, dans un univers

médiatique sclérosé et majoritairement gauchiste, qui décide de n’enquêter

que sur ses opposants, les diffame quand rien d’intéressant n’est déniché, se

réjouit de leurs mésaventures, organise des guet-apens (sauf que l’attaque

n’est pas physique, contrairement à la méthode des antifas, mais la victime est

invitée à une émission de radio ou de télévision pour y être insultée et humiliée

– le présentateur participant également au lynchage), utilise un champ lexical 69 Eric Zemmour, Le coup d’Etat des juges (1997). 70 Alain Deneault, La médiocratie (2015). 71 Marc Dugain et Christophe Labbé, L’homme nu (2016). 72 Christophe Guilluy, La France périphérique (2014). 73 Michèle Tribalat, Les yeux grands fermés (2010) et Une révolution sous nos yeux (2011).

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emprunté à la chronique d’un film d’horreur ou d’un documentaire sur les

camps de concentration (quand dans le même temps le gauchiste accuse le

facho de « jouer sur la peur »74, par exemple en associant les immigrés afro-

orientaux à des délinquants voire des terroristes), encourage et pratique la

délation (les antifas multiplient les sites de dénonciation nominative et

photographique des militants patriotes comme La Horde ou Fafwatch, parfois

même des simples fonctionnaires de police, comme sur Copwatch), condamne

la liberté d’expression et traque les « dérapages ». Eric Zemmour en sait

quelque chose, lui qui croule sous les procès, tous plus farfelus et absurdes les

uns que les autres : par exemple, au dernier trimestre 2016, il a été à la fois

condamné pour « provocation à la haine envers les musulmans » et poursuivi

pour « apologie du terrorisme » (sous-entendu, le terrorisme islamique). Il avait

tenu des propos interdits en affirmant que les djihadistes n’étaient pas « fous »

ou « déséquilibrés » (c’est même parfois le véhicule qu’ils conduisent qui est «

fou » selon les journalistes gauchistes) mais qu’il fallait comprendre leurs

motivations et « arrêter de [les] mépriser ». Certes, l’islam est un facteur de

déséquilibre, mais l’écrivain Virginie Despentes a pu exprimer la même idée

dans un entretien aux Inrockuptibles en janvier 2015 sans que cela ne pose

problème. Evidemment, et de manière générale, ce n’est pas l’idée elle-même

qui est poursuivie mais celui qui l’énonce, instaurant par-là le crime d’arrière-

pensée après le crime de pensée. Il s’établit ainsi une véritable police de la

pensée75 qui gagne tous les camps, car le facho se comporte hélas souvent de

manière identique en voulant lui aussi interdire, censurer et dénoncer. Il ne

faut pas oublier non plus l’utilisation permanente de la novlangue76, qui

contribue à piéger le vocabulaire : par exemple, on ne dit plus un clandestin ou

un étranger en situation illégale mais un migrant77 ; un sympathisant qui

défend Marine Le Pen et le Front national sur Internet n’est pas un simple

militant, mais un troll78 ; le fait de recouvrir d’autocollants gauchistes une

74 A cet égard, l’enquête du Monde d’avril 2017 sur le fondateur et principal animateur du site

Fdesouche, Pierre Sautarel, est un cas d’école. Les hommes politiques usent des mêmes procédés

lors des campagnes électorales. 75 Jean-Yves Le Gallou, La tyrannie médiatique (2013). 76 Natacha Polony, Changer la vie (2017). 77 Dans son roman Guerilla (2016), Laurent Obertone pousse la logique gauchiste jusqu’à l’absurde en employant le terme d’ « itinérant ». 78 Article de Clémence Boyer mis en ligne sur Les échos le 7 avril 2017.

19

voiture stationnée n’est pas une dégradation mais de la customisation79 ; on

assimile la banlieue80 à un ghetto (alors qu’un ghetto est une construction faite

pour isoler, un espace dont on ne peut sortir, tandis que la banlieue est une

zone métropolitaine81 qui bénéficie de tous ses services, mais est souvent un

espace contrôlé où l’on ne peut pas entrer facilement – ce qui fait que certains

l’appellent zone de non-droit, alors qu’en réalité, il s’y exerce un droit, mais un

autre droit que le droit national, comme la charia ou la loi des caïds). La langue

française elle-même est remplacée par un sous-anglais américain, le globish, et

il est courant en entreprise de parler franglais. Ceux qui délaissent le français

n’ont pas compris que la langue n’était pas qu’un moyen de communication

mais avant tout une façon particulière de penser, de raisonner et de voir le

monde82. Le gauchiste semble refuser les amalgames (le « pas d’amalgames »

est devenu un mot d’ordre et une prière après chaque attentat islamiste, par

exemple). Pourtant, celui-ci est toléré et même encouragé lorsqu’il s’applique à

un opposant au gauchisme. On peut facilement amalgamer au nazisme tous

ceux qui tournent autour du FN, rompre avec ses amis électeurs de Marine Le

Pen parce qu’on ne peut pas tolérer l’intolérable, mais attention : quand un

djihadiste commet un attentat en suivant les préceptes coraniques et

hadithiques, ça n’a rien à voir avec l’islam. D’où les qualificatifs de «

déséquilibrés », « fous »… systématiquement attribués aux criminels islamistes

par les médias gauchistes. Bizarrement, ils sont toujours décrits comme des

jeunes gens « tout à fait normaux » par leur entourage familial et amical. Il est

même courant que le gauchiste invente un ennemi imaginaire et diabolique

pour le dénoncer en y assimilant les opposants réels (le facho aussi risque

d’agir de la sorte et nous espérons ne pas tomber dans ce travers). Mais le plus

important, après un attentat islamiste, reste de lutter contre l’islamophobie !

Lorsqu’un gauchiste interroge un non-gauchiste, il doit bien lui faire sentir sa

petitesse morale et dénoncer son hérésie, en lui faisait subir un interrogatoire

digne de l’Inquisition, jusqu’à ce qu’il avoue ses pensées criminelles et les

79 Article du 2 mai 2017 (suite au défilé syndicaliste du 1er mai à Paris) signé « M.C. » sur le site de Nice Matin. 80 Annexe 4. 81 Certes, rendue dangereuse (comme quoi il ne s’agit pas que d’un sentiment), comme l’a remarqué le gauchiste Daniel Cohn-Bendit en écrivant : « J’aime l’agressivité de la jungle des métropoles » in Nous l’avons tant aimée, la Révolution (1986). 82 Paul-Marie Coûteaux, Etre et parler français (2006).

20

renie, en s’excusant publiquement, comme au bon vieux temps de

l’autocritique communiste, soviétique et maoïste. Il faut travailler l’impie

comme on ferre un poisson, en le fatigant, en lui posant inlassablement les

mêmes questions inutiles d’émission en émission, le pousser à la faute en

l’interrogeant sur des sujets sensibles voire interdits. Par exemple, Jean-Marie

Le Pen, tout comme son entourage, notamment sa fille Marine Le Pen, sont

régulièrement interrogés depuis 1987 sur l’affaire dite du « détail ». Les

journalistes, d’une évidente mauvaise foi, font mine de ne pas comprendre que

le mode d’exécution ne change rien à l’horreur du sort des détenus exterminés.

Si l’entretien est ensuite coupé et monté, il convient d’en extraire le pire, et de

mentir par omission en cachant que son propos n’était pas une déclaration

spontanée mais une réponse à une question précisément forumulée.

Lorsqu’est réalisé un « micro-trottoir », il est facile de sélectionner uniquement

les interventions et les passages jugés les plus intéressants dans une optique

donnée. On peut alors faire condamner l’artiste dérapeur et pour cela, l’arsenal

juridique français regorge de lois restreignant la liberté d’expression (loi Pleven

de 1972, loi Gayssot de 1990, loi Taubira de 2001, loi Mekachera de 2005, loi de

2014 contre l’apologie du terrorisme, qui peut même être détournée par celui

qui dénonce le terrorisme, en considérant comme son apologie la diffusion

d’une vidéo d’égorgement rituel dans une optique de dénonciation ou de

prévention).

Un grand classique est aussi de souligner l’égoïsme, l’inculture ou l’étroitesse

d’esprit de son interlocuteur (ce qui va de pair avec le mépris de classe dont

font souvent preuve les bourgeois « gagnants de la mondialisation » envers les

petites gens, indigènes reclus à l’extérieur des métropoles, dans des zones où il

y a beaucoup moins d’emplois et de services publics83 ou allogènes censés faire

le travail sale, pénible et ingrat que les salauds de Français ne veulent pas

faire), en utilisant des expressions comme « repli sur soi », « refus de

l’ouverture », « ringard », « rétrograde », « frileux »… En réalité, même s’il

rejette l’immigration et l’islamisation, après en avoir supporté seul les

conséquences avec beaucoup de patience, le peuple a moins peur que ses

élites de quitter un système politico-économico-financier injuste basé sur l’UE,

l’euro, Schengen, l’OTAN… Mais les gauchistes prétendent avoir plus peur du

83 Christophe Guilluy, Le crépuscule de la France d’en haut (2016).

21

FN que des islamistes. Ces accusations, qui rejoignent l’argument sur la peur,

illustrent une autre méthode, celle de la psychiatrisation du débat, qui rappelle

les hôpitaux psychiatriques pour dissidents politiques84, la « cage aux phobes »

dénoncée par Philippe Muray85 : xénophobie, islamophobie, europhobie,

homophobie, transphobie… Une cure de désintoxication et un bon lavage de

cerveau, et tout rentrera dans l’ordre ! La tolérance devient un objectif

politique, une menace totalitaire, un tabou : malheur à celui qui

blasphèmerait !86

Du haut de son piédestal moral, le gauchiste, s’il ne souffre pas le réel, est

néanmoins un spécialiste de la déconstruction des préjugés et des stéréotypes.

Comme toujours, les autres ont tort, et si par hasard ils ont raison, ce n’est

jamais que dans leur paradigme actuel, nécessairement obsolète et à jeter aux

oubliettes de l’histoire. Le terrorisme gauchiste parvient à renverser les

situations et à considérer comme des terroristes ceux qui sont réticents à

l’inéluctable avancée gauchiste, seul sens de l’histoire qui vaille, quitte à user

d’anachronismes et de morale rétroactive. Il faut évoluer, c’est un impératif

catégorique kantien. Du passé, il faut absolument faire table rase. Le

gauchisme est prêt à façonner l’homme nouveau, l’âme nouvelle, comme

souvent les mouvements historiques subversifs et révolutionnaires. Mais son

drame est d’être arrivé au pouvoir et d’avoir perdu l’esprit originel de la

subversion. Aujourd’hui, c’est s’opposer au gauchisme qui est subversif et

révolutionnaire, même si l’élite gauchiste au pouvoir poursuit son travail de

transformation de la société qu’elle souhaite irréversible87. Le gauchiste ne

peut plus faire passer son combat de collabo88 pour celui d’un résistant. La

qualité d’un homme d’Etat français se mesure maintenant à sa propension à

être un bon interlocuteur pour l’Allemagne89, c’est-à-dire soumis à elle, comme

84 Vladimir Boukovsky, Et le vent reprend ses tours : ma vie de dissident (1978). 85 Philippe Muray, Exorcismes spirituels III (2002). 86 Comme s’étonnait Malesherbes : « Qui eût cru que la tolérance aurait ses fanatiques ? », cité par Marek Wyrwa in Malesherbes, le pouvoir et les Lumières (1989). 87 Christopher Lasch, La révolte des élites et la trahison de la démocratie (1994). 88 « C’est avec les pacifistes qu’on fait les meilleurs collabos. » in Maurice G. Dantec, American black box (2006). 89 Paul-Marie Coûteaux, L’Europe vers la guerre (1997) ; Pierre Hillard, La décomposition des nations européennes (2010) ; Pierre-Yves Rougeyron (fondateur du Cercle Aristote et de la revue Perspectives libres).

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l’a encore répété François Hollande lors de son dernier sommet européen à

Genève le 29 avril 2017. Emmanuel Macron est dans le même état d’esprit.

Celui qui s’obstine à défendre le Système contre les menaces dont il se

présente comme le rempart est victime du syndrome de Stockholm. De toute

façon, il est indispensable de faire des généralités, que ce soit en sciences (les

sciences positivistes modernes procèdent par expérience, par empirisme, et les

théories retenues sont celles qui sont capables d’expliquer le plus grand

nombre de données statistiques), dans la vie quotidienne ou en politique.

Donnons quelques exemples d’arguments sentimentalistes. L’expression même

de « sentiment d’insécurité » pour désigner l’ultraviolence qui se développe

permet de comprendre le déni de réalité et la psychologisation du débat.

Certains accusent les jeux vidéo d’entraîner plus facilement des

comportements violents mais l’inverse est vrai aussi : pour fuir la violence

réelle, beaucoup se réfugient dans des mondes virtuels, à travers notamment

les jeux vidéo qui peuvent compenser une virilité perdue. La vie en général

peut être réduite au virtuel : livraison des courses et des repas à domicile,

télétravail, Internet, télévision, home-cinéma, littérature fantasy… On évite

ainsi de se confronter aux autres, aux personnes que l’on a identifiées comme

dangereuses. Beaucoup ont peur de le dire, mais ces personnes dangereuses,

qui n’ont pas envie de faire partie de la société malgré tous les avantages

économiques et sociaux possibles, sont des populations étrangères.

L’invasion migratoire – certains parlent de « colonisation90 » ou de « grand

remplacement91 » – est niée par ceux-là mêmes qui l’encouragent et sont fiers

de la favoriser, et parfois ceux qui l’ont niée pendant des années finissent par

reconnaître le changement de peuple, mais pour s’en féliciter. Peut-être alors

parlera-t-on de « sentiment de remplacement » ? Souvent, un militant qui

condamne l’immigration s’entend répondre qu’il « n’aime pas » (toujours ce

sentimentalisme niais, qui personnalise tout débat d’idées, sans que rarement

ne soit posée la question de l’intérêt national) les étrangers car il aurait été leur

victime dans la cour de récréation… Est-ce à dire qu’un gauchiste considère les

immigrés comme étant plus violents que les indigènes ? Quel ignoble

amalgame !

90 Guillaume Faye, La colonisation de l’Europe : discours vrai sur l’immigration et l’islam (2000). 91 Renaud Camus, Le grand remplacement (2011).

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Du reste, à chaque fois qu’un drame éclate (accident, suicide, agression,

attentat...), le premier réflexe n’est pas de chercher des responsables et de

punir les coupables mais de mettre en place une cellule psychologique pour les

victimes et les témoins (en fait pour sentimentaliser le problème et l’étouffer).

Les guides de développement personnel, quêtes du bonheur sur mesure, très à

la mode, prônent souvent un relativisme absolu, issu d’études orientales mal

comprises. A les en croire, et sans trop exagérer, la sagesse ultime serait

atteinte lorsqu’en contemplant le spectacle de sa famille et de ses amis

déchiquetés par une horde de zombies affamés, on se sentirait enfin soulagé et

libre. Tout n’est que vanité, mais n’oubliez pas de payer pour oublier, pour

vous divertir, même si le tribut est lourd : Pinocchio a été transformé en âne

pour son insouciance.

Citons enfin quelques syllogismes gauchistes qui prouvent leur mauvaise foi. Le

contexte, d’abord : le FN est diabolisé (même si cela s’avère contre-productif92)

par l’ensemble de la classe politico-médiatique, qui y trouve son intérêt en le

manipulant comme il peut, laisse se développer une haine à l’égard de ce parti

et de ses militants et sympathisants, tout en lui permettant de participer aux

élections (alors que d’autres mouvements ont bel et bien été interdits, parfois

sans raison valable, comme par exemple le mouvement solidariste Troisième

voie93) mais en alertant sur la menace qu’il fait peser sur la démocratie. Il est

évident que dans ces conditions, des agitateurs professionnels et des militants

antifascistes de bonne foi risquent de s’en prendre physiquement aux

frontistes. Cela permet aussi de diaboliser, au-delà d’un parti national-

populiste, tout le corpus d’idées nationalistes, souverainistes et anti-

euromondialistes en général, ce qui était bien l’objectif de cette lutte (le FN n’a

jamais représenté de menace réelle94 et Jean-Marie Le Pen lui-même n’est

devenu antisystème que parce que le Système l’a enfermé dans ce rôle95, mais

l’antifascisme médiatique officiel n’a jamais été que du théâtre96). D’où la

logique gauchiste qui voudrait que la police défendant le Système et le FN le

menaçant, elle n’aurait pas à défendre le FN. Ou encore, l’UE (à travers les

subventions nationales) reverse de l’argent et accorde l’immunité à ses élus, 92 Pierre-André Taguieff, Du diable en politique. Réflexions sur l’antilepénisme ordinaire (2014). 93 Serge Ayoub, L'affaire Clément Méric : du fait divers au scandale politique (2013). 94 Anne Kling, FN… tout ça pour ça ! (2012). 95 Paul-Eric Blanrue, Jean-Marie, Marine et les juifs (2014). 96 Lionel Jospin le 29 septembre 2007 dans Répliques sur France Culture.

24

mais le FN étant contre l’UE, il ne devrait pas profiter du budget ni de

l’immunité européens. Certains vont même jusqu’à dire que le FN n’aurait donc

rien à faire dans les institutions européennes, par exemple au parlement

européen. Mais le respect de l’opposition démocratique est le dernier souci des

gauchistes.

Maintenant, dès qu’une thèse est avancée qui contrarie son prêt-à-penser, le

gauchiste crie au conspirationnisme et à la fake news (l’hôpital qui se fout de la

charité puisqu’il s’agit en fait d’astroturfing et de désinformation organisée97).

Cette impuissance intellectuelle revient à créer – une fois de plus – une

incohérence, puisqu’à son tour, le gauchiste base son argumentation sur un

complot, ourdi par l’affreuse extrême-droite (et plus récemment par la Russie).

Cette impossibilité systématique du complot est ridicule : chaque histoire,

chaque roman, chaque film, relate un complot, qu’on appelle l’intrigue. Le

facho doit lui aussi tempérer ses ardeurs mono-factorielles, ne pas toujours

accuser l’autre de sa situation, ne pas chercher systématiquement le fil du

marionnettiste et « à qui profite le crime » parce qu’il y a aussi des accidents,

ne pas considérer chaque contradicteur comme un « traître » et se remettre

lui-même en question98. Par exemple, ce sont avant tout des Français qui ont

pris part à la destruction de la France, et pas des hordes de francs-maçons

judéo-protestants.

Ces méthodes ne sont pas utilisées que par les gauchistes français, elles sont

universelles. C’est par exemple également le cas en Suisse99, malgré la plus

grande liberté offerte par le système fédéraliste et la démocratie directe.

Maintenant que nous avons étudié la mentalité du gauchisme et la forme de

son discours, étudions-en le fond.

97 François-Bernard Huyghe, Fake news : La grande peur (2018). 98 Adrien Abauzit, La France divisée contre elle-même (2017). 99 Uli Windisch, La Suisse brûle (2016).

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Catéchisme gauchiste

Nous avons déjà mentionné la tendance totalitaire de l’esprit gauchiste à

s’étendre indéfiniment dans toutes les sphères de la société et dans tous les

cerveaux. C’est pourquoi la notion de frontière, qu’il est incapable d’envisager

comme une protection mais uniquement comme une barrière illégitime, le

révulse. Le gauchiste se rêve en « citoyen du monde », individu nomade

partout chez lui (en réalité de nulle part), prêt à mélanger toutes les identités,

alors que cette expression abstraite est un oxymore qui ne signifie rien d’autre

qu’un parasitisme cosmopolite, la destruction du concept même de

citoyenneté, nécessairement attachée à un territoire et à ses lois spécifiques.

C’est une nouvelle forme de colonialisme. Peut-être que grâce à Donald Trump,

les gauchistes vont enfin comprendre qu’une frontière n’est pas virtuelle, que

son franchissement n’est pas un droit mais un privilège, et qu’il se mérite ; et

les immigrés comprendront-ils qu’ils ne sont pas spécialement une chance pour

leur pays d’accueil, comme on le leur a trop répété, mais que c’est quitter leur

pays instable et dangereux pour se rendre librement dans un autre pays plus

sûr qui est une chance pour eux. Du reste, si le gauchiste aime à voir tomber les

frontières extérieures, il n’empêche qu’elles se reconstituent toujours plus à

l’intérieur100. Bizarrement, le sans-frontiérisme du gauchiste va quand même le

pousser à prétendre qu’un criminel afro-oriental né en France ou ayant des

papiers français est donc autant français que « vous et moi », sinon plus. A en

croire Jacques Attali, « toutes les études démontrent que les migrants […]

s’intègrent, et deviennent, d’une certaine façon, plus français que les Français

».

De même, les notions de nation, de race et même de sexe n’ont pour le

gauchisme aucun sens. Le protectionnisme, par exemple, qui vise à la

protection économique, monétaire, fiscale et commerciale de l’Etat et de ses

travailleurs, est considéré comme un danger par les observateurs gauchistes.

C’en est un, mais surtout pour le libre-échangisme mondial, l’une des bases du

mondialisme, qui tente de remplacer le sentiment d’appartenance national par

celui de l’entreprise multinationale pour la plus grande joie du capitalisme,

100 Olivier Zajec, Frontières, des confins d’autrefois aux murs d’aujourd’hui (2017).

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d’ailleurs totalement assumé à gauche aujourd’hui101. Par contre, les artistes

gauchistes ne sont pas totalement fous et sont très heureux de bénéficier de

l’exception culturelle. Quant à la nation, elle est pourtant le cadre politique, et

donc démocratique, par excellence. Mais il faut sans cesser refuser son histoire,

se repentir des crimes du passé, rétroactivement, l’autochtone européen blanc

étant responsable de tous les maux : esclavagiste, colonisateur, exterminateur,

collabo, facho, macho… La simple expression « Français de souche » effraie les

gauchistes, elle est intolérable puisque nous sommes tous des descendants

d’immigrés102, qui avons voyagé au cours de centaines de milliers d’années.

Pourtant, les indices du remplacement de population sont partout, par

exemple vestimentaires (il suffit de compter les tenues exotiques dans la rue),

linguistiques (apprentissage de langues comme l’arabe dans les établissement

scolaires), ils sont dans les bulletins périodiques que publient les communes,

comprenant la liste des naissances et des décès pour une période donnée

(l’invasion migratoire combinée à l’avortement massif des Françaises produit

une substitution de population), ils sont dans les photos de classe des

décennies précédentes, ils sont inscrits sur les monuments aux morts de

chaque village de France et de Navarre… Mais même cerné de burqas, le

gauchiste, en entendant parler d’immigration massive, hurlera au complot, à la

fake news et se mettra à hurler « Des chiffres ! Citez-moi vos sources ! » en

épluchant fébrilement le Décodex du Monde…

Si le révisionnisme, pourtant à la base de la recherche historique, est interdit,

l’histoire, elle, peut être réinventée, mais à condition de ne pas l’embellir,

comme dans le mythe du roman national, nécessaire pour rassembler la

population, mais de l’attaquer, jusque dans ses fondements, ses principes et

ses traditions103. Ainsi, le gauchiste considère que la France n’est pas

spécialement chrétienne malgré plus de mille trois cents ans d’histoire

façonnée par le catholicisme, mais est plus ou moins islamique puisqu’il y a des

musulmans sur le sol français depuis quarante ans. Les laïcards, dont la religion

est la franc-maçonnerie, attaquent en règle tout reliquat chrétien dans la

société française, par exemple les crèches de la nativité voire même toute 101 Jean-Claude Michéa, Notre ennemi, le Capital (2017). 102 Michèle Tribalat, Statistiques ethniques, une querelle bien française (2016). 103 « Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, ‘franchouillard’ ou cocardier, nous est étranger, voire odieux. » in Edito de Bernard-Henri Lévy dans Globe (1985).

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référence à Noël, comme l’indiquent les nouvelles expressions « fêtes de fin

d’année » et « vacances d’hiver ». Les musulmans ne sont pour rien dans ces

revendications. Au niveau mondial, l’ONU fournit des calendriers, redistribués

par les syndicats dans les entreprises et les collectivités publiques, dont les

saints chrétiens sont remplacés par les fêtes gauchistes les plus improbables

(esperanto, sans pantalon, gauchers, OVNI…).

Il faut présenter la nation comme dépassée et atroce. « La France devient une

tache ignominieuse sur la carte métaphysique des points précieux de la

planète104 ». A partir de là, il est évidemment impossible d’intégrer qui que ce

soit. Bernard-Henri Lévy avoue son aversion pour la nation et le prétexte

européiste pour s’en défaire : « Je suis un cosmopolite résolu. J’aime le

métissage et je déteste le nationalisme. Je ne vibre pas à la Marseillaise.

J’espère que le cadre national sera un jour dépassé. Et l’un des principaux

mérites de l’Europe, à mes yeux, est de fonctionner comme une machine à

refroidir cette passion nationale.105 » Chaque nouvel arrivant doit conserver

toutes ses références, rendant impossible le sentiment d’appartenance

national. Heureusement, certains ne sont pas dupes. « Lorsqu’on réclame

l’attachement de tous aux valeurs de la République, il faut comprendre que l’on

propose en vérité des valeurs sans République, ou une République sans chose

commune, puisqu’une chose commune comporte appartenance, éducation

commune, loyauté et dévouement à la chose commune, toutes choses par

lesquelles on n’entend plus être lié. Ainsi, lorsqu’on nous demande d’adhérer

aux valeurs de la République, on ne nous demande rien.106 »

La diversité ethnique et surtout raciale est niée, ce qui par ailleurs pose des

problèmes de cohérence puisque le gauchiste encense le métissage, mais qu’y

a-t-il à métisser sinon les races ? L’antiracisme est une idéologie raciste anti-

blanche107 qui vante la préférence étrangère et la discrimination positive des

allogènes108. « L’idée généreuse de guerre contre le racisme se transforme petit

à petit monstrueusement en une idéologie mensongère. L’antiracisme sera au

104 Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (2015). 105 Le Nouvel Observateur du 4 octobre 2007. 106 Pierre Manent, Situation de la France (2015). 107 Hervé Ryssen, Le racisme antiblanc (2011). 108 Yann Moncomble, Les professionnels de l’antiracisme (1987) ; Michel Drac, La question raciale (2010).

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XXIe siècle ce qu’a été le communisme au XXe.109 ». Or, voici ce que fut le

communisme pour Jean-Marie Le Pen : « Le communisme est à tous les points

de vue une escroquerie strictement indéfendable qui n’est jamais qu’une

monstrueuse hégémonie. Personnellement, je suis un anticommuniste viscéral

parce que je le ressens instinctivement comme une menace furieuse contre

tout ce que j’aime : c’est-à-dire contre Dieu, contre la liberté des hommes,

contre le progrès, la justice, la beauté, la joie de vivre, et comme un échec

institutionnalisé et comme une organisation systématique de la misère, de la

pénurie, de l’esclavage humain. »

Oublions les races : les cultures aussi peuvent se métisser, pour parvenir à un

syncrétisme bancal. Mais là encore, comment oser parler de diversité lorsque

l’on prône l’uniformité, et en premier lieu l’uniformité de pensée ? La théorie

du genre110 – celle qui est censée ne pas exister – nous enseigne la distinction

entre le sexe biologique, et le sexe ressenti, ou que l’on se choisit.

L’application, davantage encore que l’apprentissage, de la théorie du gender à

l’école (que ce soit par exemple par le ministère de l’Education nationale ou le

Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes) et peut-être bientôt

de l’écriture inclusive (délire gauchiste visant à une réforme profonde des

règles d’orthographe, de grammaire et de conjugaison afin de lutter contre le

prétendu sexisme de la langue française), aboutit hélas à parler de plus en plus

tôt, à l’école plutôt qu’au sein de la famille, de la sexualité. La législation qui en

découle, au niveau international, paraît également très dangereuse111, sous

prétexte par exemple de lutte contre l’homophobie et d’éducation sexuelle. A

ce stade, l’esprit gauchiste est évidemment très féministe, et ne voit rien

d’autre dans la femme qu’un homme émasculé – ce qui est déjà contradictoire,

puisque cela revient à dire que le féminisme fait abstraction des

caractéristiques purement féminines112 –, niant les différences entre les

sexes113, pour le plus grand bénéfice du capitalisme libéral-libertaire114.

109 Alain Finkielkraut, Haaretz du 19 novembre 2005. 110 Alain de Benoist, Les démons du bien (2013). 111 Marion Sigaut, Les droits sexuels ou la destruction programmée de l’enfance et de la famille (2017) ; Ariane Bilheran, L’imposture des droits sexuels, ou la loi du pédophile au service du totalitarisme mondial (2017). 112 Julius Evola, Métaphysique du sexe (1958). 113 Natacha Polony, L’homme est l’avenir de la femme (2008).

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L’égalité hommes-femmes suppose donc une victimisation, la femme est même

considérée comme une « minorité » et doit donc bénéficier d’une

discrimination positive, qui sera la parité, notamment dans les élections

publiques et professionnelles, principe stupide s’il en est. Ainsi, le mythe des

inégalités salariales entre les femmes et les hommes fait florès115. C’est une

tendance lourde du gauchisme que de tout considérer en termes de

victimisation, plutôt que d’accepter les rapports de force naturels et

complémentaires, et cela conduit au totalitarisme d’une entité centrale qui

serait seule chargée des « réparations ». On constate la même chose avec

l’immigrationnisme. Dans le cas du communisme, cela s’appelle la dictature du

prolétariat, et dans les faits, la toute-puissance du Parti unique.

Bien sûr, le gauchiste est opposé à toute restriction à l’avortement (rebaptisé

interruption volontaire de grossesse, pour renvoyer au droit de la femme

plutôt qu’au droit de l’enfant à naître116). Il ne supporte même pas la

propagande inverse, et le parlement français a créé début 2017 le délit

d’entrave à l’IVG, qui peut concerner la simple information sur les alternatives

à l’avortement. Après la négation du sexe, le gauchisme débouche donc

logiquement sur l’antispécisme (dont Jacques Derrida fut un précurseur,

aujourd’hui vulgarisé par Aymeric Caron), qui nie la différence de nature entre

l’homme et l’animal, et qui conduit inéluctablement au végétarisme voire au

véganisme, très à la mode. Laurent Obertone a expliqué ainsi l’engouement

actuel pour les animaux, souvent préférés aux hommes, notamment par les

pseudo humanistes gauchistes : « Vous aimez l’idée que votre chien soit

mignon, joueur, gentil, fidèle, protecteur, serviable, obéissant... C’est-à-dire

juvénile, soumis, dépourvu d’instinct, manipulable, fanatique, dépendant. Vous

pensez que votre chien vaut mieux que vos semblables, parce que vos

semblables ne présentent pas encore tout à fait les caractéristiques de la

domestication. Mais c’est en bonne voie.117 » De manière générale, la

victimisation des autres conduit le gauchiste à sa propre culpabilisation, qui

114 Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte (1994) ; Alain Soral, Vers la féminisation ? (1999) ; Eric Zemmour, Le premier sexe (2006) ; Lucie Choffey, L’effroyable imposture du féminisme (2014). 115 Cyrille Godonou, article Internet Le mythe de l’écart salarial hommes-femmes de plus de 20% "à travail égal" (entretien vidéo avec l’Agence Info Libre en juin 2014). 116 Romain Guérin, Le journal d’Anne-France (2017). 117 Laurent Obertone, La France Big Brother (2014).

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pourrait conduire au « suicide français118 » mais auquel il existe heureusement

des remèdes119. Pour expier ses péchés, le pieux gauchiste doit donc

s’autoflageller en permanence – et avec lui ses semblables.

Comme les notions d’identité120, de nation et de frontière sont brocardées par

le gauchisme, le changement de culture, et notamment l’islamisation, ne font

pas peur à ses adeptes. D’ailleurs, ils le démontrent à chaque nouvel attentat :

personne « n’aura leur haine », ils n’ont « même pas peur » et continueront de

faire la fête. Malgré les avertissements de journalistes121, d’hommes

politiques122 et d’étrangers, généralement algériens, ayant subi la tradition

politico-religieuse arabo-musulmane123, qui ont démontré que l’islam124 n’était

rien d’autre qu’une secte apocalyptique se nourrissant du chaos125 (d’où les

liens avec l’extrémisme de gauche nihiliste, tout autant lié au banditisme que

l’islamisme à travers notamment les trafics de drogue et d’armes, les rackets et

les attaques à main armée, même si l’islam n’en a pas le monopole126 – n’en

déplaise au facho qui répète que tous les terroristes sont islamistes, niant ainsi

les terrorismes d’extrême gauche, séparatistes, et de services secrets

étatiques), le gauchisme ne voit toujours dans l’islam qu’une religion d’amour,

de tolérance127 et de paix (comme dans le mythe d’Al-Andalus de l’Espagne dite

« des trois cultures »128). La religion du vivre-ensemble129 ne doit pas vaciller,

118 Eric Zemmour, Le suicide français (2014). 119 Alexandre del Valle, Le complexe occidental (2014). 120 « Chacun à sa manière, Bouvet, Guilluy et Michéa ont mis le doigt dans l’engrenage identitaire. […] Ne mettons pas le petit doigt dans l’engrenage, nous finirions par y être broyés ! […] D’une façon ou d’une autre, nous devons nous convaincre que l’identité n’existe pas. » in Roger Martelli, L’identité, c’est la guerre (2016). 121 Guillaume Faye, Comprendre l’islam (2015) ; Eric Zemmour, Un quinquennat pour rien (2016) ; Alexandre Mendel, La France djihadiste (2016). 122 Philippe de Villiers, Les mosquées de Roissy (2006) et Les cloches sonneront-elles encore demain ? (2016). 123 Aldo Sterone, Comme je parle (2015) ; Majid Oukacha, Il était une foi, l’islam (2015) ; Aquila, Pour un monde sans islam (2016). 124 Annexe 5 ; Chahdortt Djavann, Comment lutter efficacement contre l’idéologie islamique (2016). 125 « J’ai plus peur de ceux qui ont peur du Diable que du Diable lui-même. » in Pierre Jovanovic, Le prêtre du temps (2001). 126 Jean-François Gayraud, Théorie des hybrides (2017). 127 « La tolérance devient un crime lorsqu’elle s’étend au mal » in Thomas Mann, L’artiste et la société (1952). 128 Serafin Fanjul, Al Andalous, l’invention d’un mythe (2000). 129 Paul-François Paoli, L’imposture du vivre-ensemble de A à Z (2018).

31

même lorsque le communautarisme isole les communautés, même lorsque les

affrontements sont flagrants.

L’insécurité ne doit jamais être liée à l’immigration, même si l’ultraviolence

gratuite explose130, même si dans la plupart des séries policières, des films et

des romans, ce sont évidemment des mafias étrangères qui organisent le

crime, même si les gauchistes eux-mêmes trouvent des excuses pour éviter

d’habiter dans certains quartiers (qu’ils appellent populaires et qui sont en fait

étrangers) et d’inscrire leurs enfants dans certains établissements

(reconnaissant implicitement la violence qui y règne et la faiblesse du niveau),

en contournant la carte scolaire (cohérent, le rédacteur en chef adjoint à

Libération avait dénoncé l’hypocrisie des classes supérieures131), privilège

bourgeois, afin d’échapper eux et leur famille à certaines populations

criminogènes qu’ils n’oseront jamais nommer132. L’esprit gauchiste considère

comme autant de chances les millions de jeunes mâles afro-orientaux

patibulaires qui envahissent l’Europe133 sous le nom de migrants, malgré le

danger et l’inutilité évidents qu’ils représentent et la lâcheté dont ils font

preuve en laissant femmes et enfants dans leurs pays chaotiques, tandis que

leur invasion est organisée et préparée par les dirigeants européens et turcs134.

Même Alain Soral, qui s’efforce, dans sa tentative de « réconciliation »,

d’amener les jeunes immigrés au nationalisme français alors que l’assimilation

a été abandonnée135 et que la simple intégration est un échec136, n’était pas

dupe lorsqu’il écrivait : « On ne dira jamais assez à quel point la

maghrébisation, l’africanisation, la tiers-mondisation de la France ont fait

baisser vertigineusement le niveau de civisme et de civilité de la population

française137 ». Pour qu’un pays reste soudé, il faut un minimum de cohésion

nationale. Or une forte immigration crée une fracture non seulement entre

130 Laurent Obertone, La France orange mécanique (2013) ; Guy Sartory, Comprendre l’inexorable progression de la délinquance, 1980-2016 (2017). 131 Michel Becquembois, Lettre ouverte « à ses amis qui trichent » publiée le 18 septembre 2017. 132 Spéciale dédicace aux concepteurs des affiches anti-fraude de la RATP utilisant des dragons (mi 2016) et à ceux des affiches pour le civisme dans les transports montpelliérains TaM (début 2017) et toulousains Tisséo (mars 2018). 133 Douglas Murray, L’étrange suicide de l’Europe – Immigration, identité, islam (2017). 134 Stratediplo, La huitième plaie (2016). 135 Michèle Tribalat, Assimilation : la fin du modèle français (2013). 136 Jean-Yves Le Gallou (Polémia), Immigration : l’illusion de l’intégration (2008). 137 Alain Soral, Jusqu’où va-t-on descendre ? (2002).

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indigènes et allogènes mais également entre indigènes138. Mais le dogme

immigrationniste139 ne doit en aucun cas être remis en cause. Le nomadisme

doit prendre sa revanche et il faut laisser les barbares nous apporter leur

culture du chaos. Un travailleur de gauche conséquent devrait pourtant

comprendre aisément la vanité des luttes sociales et l’intérêt du grand capital

dans une telle situation. La chancelière allemande l’a bien compris, comme ses

idiots utiles anarchistes, communistes internationalistes et trotskistes. Dans ce

contexte, même la « lutte contre les discriminations » fait partie du processus

de domination du Système140.

Le principal problème qui pourrit la vie des Français au quotidien est la

sécurité, c’est-à-dire l’insécurité permanente dont les causes sont l’immigration

et la libre circulation et ce qui les permettent : la trahison des élites et la

lâcheté des irresponsables publics. Il est évident que celui qui n’est pas

enraciné n’aura pas de scrupules à trafiquer, escroquer, voler, agresser, violer,

torturer et tuer les gens qu’il croise. Les méthodes d’agression des racailles

afro-orientales sont connues, notamment la hagra qui se décline généralement

sous la forme d’une demande de cigarette qui est en fait un racket (la djizia,

l’impôt des dhimmis) et une humiliation en vue d’imposer sa domination (d’où

le passage à tabac de celui qui refuserait). « Demander le respect » signifie en

fait exiger la soumission (traduction du mot arabe islam), et tout est prétexte

au manque de respect (de la non-pratique du culte islamique au fameux

« regard » relaté quotidiennement dans les rubriques de faits divers de la

presse régionale). L’agresseur peut alors provoquer l’altercation en simulant

son innocence et prétendre à l’agressivité et au racisme de sa victime

(arguments fournis par les gauchistes, pour lesquels le racisme ne peut être

que le seul fait des Blancs, les victimes, « racisées », étant par définition des

allogènes). En réalité, le Blanc est la principale victime de ce phénomène

puisqu’il est le seul à ne pas pouvoir se défendre. En outre, le gauchiste est le

premier à tout ramener à la race (qui n’existe pas), plus encore que le facho.

Reste à choisir une victime en situation de vulnérabilité (personne de sexe

féminin, chargée, en couple, avec enfant(s), touriste, jeune, âgée…) ou

semblant riche, et à l’agresser (de préférence en surnombre, c’est moins

138 Robert Putnam, E pluribus unum: diversity and community in the twenty-first century (2007). 139 Jean-Yves Le Gallou, Immigration : la catastrophe (2016). 140 Vincent Chapin, Diviser pour régner (2010).

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dangereux physiquement et plus pratique en cas d’interpellation). Il serait

pourtant facile de résoudre rapidement ce problème, en instaurant une

véritable justice. Il n’est même pas nécessaire d’insister sur le terrorisme

islamique puisque les islamistes sont déjà systématiquement défavorablement

connus de la police et de la justice, et que les réseaux, notamment financiers,

qui alimentent l’islamisme, sont les mêmes que ceux qui alimentent les trafics

de drogue, d’armes, le proxénétisme et le banditisme de manière générale,

même s’il ne faut pas oublier que le blanchiment de l’argent de la drogue est

aussi bien utilisé par l’Etat pour domestiquer sa pègre et financer ses

opérations secrètes que par les autres Etats, dans une politique de

déstabilisation141.

Un autre élément du catéchisme gauchiste est la critique de la religion, ou

plutôt de certaines religions, car toutes ne se valent pas. Et même, à bien y

regarder, d’une seule religion : la religion catholique. Le catholicisme, qui au

Moyen-Âge142 aurait plongé l’Europe dans les ténèbres pendant mille ans, est

considéré comme stupide et arriéré (le créationnisme), antiscientifique

(Galilée), guerrier (les croisades) et criminel (la Saint-Barthélemy), contre la

liberté de penser et pour brûler les sorcières sur les bûchers de l’Inquisition143.

Le reste (les Evangiles, l’aide aux plus démunis, les hôpitaux, les écoles,

l’architecture, les arts…) est balayé d’un revers de main, parfois même nié (les

thèses récentistes). Conclusion : la religion catholique n’a rien apporté d’autre

que guerres et massacres. Ces accusations sont plus compliquées lorsqu’il s’agit

de critiquer l’islam nominalement, par peur de l’islamophobie, d’où la critique

générale des religions (le judaïsme étant à part, parce qu’il ne s’agit pas d’une

religion prosélyte mais qu’elle est réservée par les liens du sang à un petit

nombre d’élus). Bien sûr, lorsqu’un gauchiste critique le monothéisme, ce n’est

pas dans un sens pré-monothéiste traditionnel144, mais postchrétien et

humaniste. En fait, les religions traditionnelles concurrencent les nouvelles

idéologies politiques et philosophiques que sont le matérialisme et

l’économisme, qui ont déplacé le sacré vers du spirituel vers la matière. Le

gauchisme a détourné la foi en Dieu vers la foi en l’Homme, d’où la naïveté des

141 Yann Moncomble, Le pouvoir de la drogue dans la politique mondiale (1990). 142 Claire Colombi, La légende noire du Moyen-Âge (2017). 143 Marion Sigaut, La chasse aux sorcières et l’Inquisition (2014). 144 Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ? (1981).

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gauchistes, souvent surnommés « Bisounours » en raison de leur gentillesse –

gentillesse relative car elle s’exerce presque uniquement en faveur des

coupables, considérés comme des victimes (victimes de la société, de

l’exclusion, du rejet, de la peur, d’où les multiples procès en phobies…), les

vraies victimes de leurs forfaits étant les responsables. La double peine. En

matière de violence, les prétendus antifas utilisent davantage les méthodes

totalitaires et violentes que ceux qu’ils attaquent145. Walter Benjamin

définissait dès l’entre-deux-guerres le fascisme comme composé de deux

éléments : le fascisme lui-même et l’antifascisme146.

Le gauchiste, finalement, comme le « monde moderne est plein d’anciennes

vertus chrétiennes devenues folles147 ». Certains versent dans le post-

humanisme, avec le transhumanisme, rêvent de devenir des hommes

bioniques et artificiels148. Si le gauchisme est le déni du réel, il atteint ici son

paroxysme. Politiquement, certains gauchistes souhaitent réserver les aides

sociales aux immigrés récents (la fameuse « priorité étrangère » ou

« préférence étrangère » dénoncée par l’opposition nationale), discrimination

positive envers les étrangers, d’une part parce qu’ils n’auraient pas les moyens

d’enracinement leur permettant une solidarité autre qu’étatique, malgré des

communautés étrangères de plus en plus nombreuses ; d’autre part parce

qu’inconsciemment, c’est un réflexe raciste : ils en attendent plus du Français

de souche que de l’immigré afro-oriental. La préférence nationale149 est

l’horreur absolue pour un gauchiste.

Le gauchiste est évidemment écologiste. Pas au sens connaisseur et amoureux

de la nature, respectueux de l’environnement, enraciné, rural (il a fallu un

homme politique de droite comme Philippe de Villiers pour se battre contre

Total, Bayer et BASF150) et plutôt technophobe (au sens d’Ivan Illich, Jaime

Semprun151, Baudouin de Bodinat152, voire de Theodore Kaczynski153 ou Pentti

145 Serge Ayoub, L’affaire Clément Méric : du fait divers au scandale politique (2013). 146 Ce qui rappelle la formule attribuée à Winston Churchill : « Les antifascistes d’aujourd’hui feront les fascistes de demain ». 147 Gilbert Keith Chesterton, Orthodoxie (1908). 148 Jean-Pierre Dickès, L’ultime transgression (2013) et La fin de l’espèce humaine (2015). 149 Jean-Yves Le Gallou et le Club de l’Horloge, La préférence nationale, réponse à l’immigration (1985). 150 Philippe de Villiers, Quand les abeilles meurent, les jours de l’homme sont comptés (2004). 151 Jaime Semprun, L’abîme se repeuple (1997). 152 Baudouin de Bodinat, La vie sur terre (1996/1999) et Au fond de la couche gazeuse (2015).

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Linkola) ; mais au sens mondialisé (l’écologie politique n’étant qu’un paravent

du mondialisme et du nouvel ordre mondial154), urbain, pour une nature

artificielle et des paysages enlaidis par les éoliennes155, le commerce équitable

entre la France et tous les continents, les interdictions de circuler dans les villes

(pas de prolos chez les bobos branchés) et le tri sélectif (et pourquoi pas le

redémarrage des mines de charbon, comme chez nos cousins germains). Le

gauchiste est également persuadé que l’homme serait responsable d’un

réchauffement climatique qui reste encore à prouver, croyant l’escroquerie du

rapport du GIEC. Le gauchiste est aussi favorable à la médecine naturelle,

comme l’herbe et toutes sortes de drogues plus ou moins douces, jusqu’aux

« salles de consommation à moindre risque » entre deux écoles maternelles. Il

ne voit pas le problème et rétorque que l’alcool et le tabac aussi sont addictifs

et dangereux, et même si les réseaux de production sont différents, un

cultivateur de pavot afghan sous contrat avec la mafia vaut bien un viticulteur

français et son label AOC. Le risque n’est donc pas mince pour le néo-

libéralisme absurde156 de légaliser les psychotropes et d’interdire le tabac.

Comme le gauchiste a tendance à nier les problèmes d’insécurité, et que quand

il ne les nie pas complètement, il les relativise (le « ça a toujours existé » fait

pendant au « c’était mieux avant » des fachos « nostalgiques »), il est

généralement contre les forces de police et de défense et n’est pas capable de

comprendre la dimension stratégique que représente l’armée, par exemple. Le

paradoxe, c’est que s’il se méfie de l’ordre et de l’autorité que représentent

précisément les forces de sécurité, le gauchiste est le premier à revendiquer

des droits, qui ne pourront être respectés que si une organisation forte et

légitime de contrôle existe. En effet, le gauchiste est un étatiste centralisateur,

bureaucrate, technocrate, qui attend tout et veut tout faire dépendre de l’Etat.

Sa haine de la liberté et de l’autonomie le pousse à empêcher à tout prix les

individus d’être libres, armés, fiers, souverains et identitaires. Même l’humour

devient interdit, sous des prétextes victimaires. Le gauchiste au pouvoir ne

peut rendre que son peuple misérable et assisté et même la technologie doit

être utilisée dans ce sens, et non comme un moyen de libération. L’anarchiste 153 Theodore Kaczynski, L’effondrement du système technologique (2008). 154 Pascal Bernardin, L’empire écologique (1998). 155 Alban d’Arguin, Eoliennes, un scandale d’Etat (2017). 156 Jean-Claude Michéa, L’empire du moindre mal (2007) et La double-pensée : retour sur la question libérale (2008).

36

libertarien américain David Graeber explique que la (social-)démocratie157 est

synonyme de marché, lui-même partenaire de l’Etat (ou d’institutions

internationales) dans la création et le contrôle d’innombrables règlements qui

entraînent nécessairement une inflation législative, une suradministration et

donc une forme de totalitarisme mou158 qui règlemente et étouffe la moindre

initiative – sans parler de la sur-fonctionnarisation du Système qui entraîne des

absurdités de gestion, jusqu’au népotisme et à l’incompétence des cadres

responsables159. Mais si la démocratie s’accommode des incapables voire

organise leur domination, si elle sait appauvrir la population en la spoliant au

bénéfice d’intérêts privés et/ou étrangers, elle sait surtout se défendre elle-

même en organisant l’immunité de ses responsables et persécuter ses

adversaires. Un cas emblématique du totalitarisme français est celui de la

chasse aux sectes, qui entraîne la persécution de minorités tranquilles et qui

laisse proliférer les véritables réseaux dangereux160. Car l’élite démocratique

est plutôt une oligarchie de réseaux concurrents161. De manière générale, la

technologie a rendu la société trop complexe et inhumaine, ce qui la rend

encore plus difficile à intégrer, qu’il s’agisse de nouveaux arrivants aux sociétés

technologiques moindres ou de seniors qui sont perdus devant

l’informatisation générale des services qui s’est produite en à peine deux

décennies162. Malgré le décroissantisme gauchiste et quelques expériences de

modes de production et de consommation alternatifs, ce sont souvent des

intellectuels conservateurs (comme pour la problématique écologique) qui ont

mis en garde contre le danger techniciste163. Même le « grand

remplacement164 » conceptualisé par Renaud Camus inclut cette dimension du

remplacement de l’homme par la machine.

157 Philippe de Villiers, La chienne qui miaule (1990). 158 David Graeber, Bureaucratie (2015). 159 Zoé Shepard, Absolument dé-bor-dée, ou le paradoxe du fonctionnaire (2010), Ta carrière est fi-nie : l’art de ne rien faire au bureau (2012) et Zoé à Bercy (2015). 160 Joël LaBruyère, L’Etat inquisiteur (1999) et La sectophobie (2001) ; témoignages de Stan Maillaud. 161 Emmanuel Ratier, Au cœur du pouvoir, enquête sur le club le plus puissant de France : le Siècle (1996). 162 Joseph Tainter, L’effondrement des sociétés complexes (1988). 163Gina Lombroso, La rançon du machinisme (1931) ; Georges Bernanos, La France contre les robots (1947) ; Jacques Ellul, Le système technicien (1977) ; Theodore Kaczynski, La société industrielle et son avenir (1995) ; Alain de Benoist, Décroissance ou toujours plus ? (2018). 164 Renaud Camus, Le grand remplacement (2011).

37

Quant à l’armée, le gauchiste prêche parfois la paix et le désarmement, mais

est prêt à faire sauter le moindre dictateur, même s’il ne menace personne et

qu’il est soutenu par son peuple (ce sont même souvent les partis dits

d’extrême droite qui sont opposés aux interventions armées : on explique alors

qu’ils n’ont pas de cœur et préfèrent que des exactions continuent à être

commises en toute impunité). C’est la même chose pour l’insécurité culturelle :

le gauchiste est persuadé qu’à l’école, « le niveau monte » alors que les études

comparatives internationales (comme les enquêtes PISA, TIMMS ou PIRLS) ne

cessent de prouver le contraire (évidemment, les paramètres du classement

sont dénigrés) et que le niveau s’effondre également dans le temps, par

rapport aux Français des générations précédentes165. Pour se faire une idée du

niveau d’antan, les éditions Larousse ont publié en 2013 des exercices

d’orthographe et de syntaxe de 1870 et des exercices du certificat d’études de

1923 et 1930.

Le gauchiste est altermondialiste : il aime certains aspects de la mondialisation

(culture américaine, tourisme de masse, « cuisine du monde »,

cosmopolitisme…) mais ne les accepte pas tous (surveillance généralisée, trio

délocalisations-chômage-misère, domination de la finance), d’où sa

schizophrénie. Ainsi, les derniers marxistes conséquents, comme Francis

Cousin166, se retrouvent dans une impasse, refusant la possibilité d’une

révolution nationale, espérant une révolution mondiale, mais sachant

pertinemment qu’elle est impossible. Certains, opposés à la financiarisation

mais dégauchisés qu’à moitié, comme Etienne Chouard ou Frédéric Lordon,

prônent de nouvelles orientations monétaires tout en restant dans le cadre

capitaliste traditionnel167. Léon Degrelle avait déjà tenté d’unir ces deux

hémisphères : l’idéalisme « gauchiste » altermondialiste et le patriotisme

antimondialiste lorsqu’il s’écriait : « Jeunes de l’univers ! Déjà nous avions

comme motif la devise Patriotes de tous les pays, unissez-vous! C’est encore

bien plus que patriotes, c’est idéalistes de tous les pays, unissez-vous pour

donner l’équilibre au monde. Parce que là aussi, il faut dépasser les petits

165 Renaud Camus, La grande déculturation (2008) ; Augustin d’Humières, Un petit fonctionnaire (2017) ; Anne-Sophie Nogaret, Du Mammouth au Titanic (2017) ; Isabelle Dignocourt, L’Education nationale, une machine à broyer (2017) ; Barbara Lefebvre, Génération : j’ai le droit (2018). 166 Francis Cousin, L’être contre l’avoir (2012) et Commentaires sur l’extrême radicalité des temps derniers (2016). 167 Annexe 6.

38

programmes.168 ». Nonobstant la querelle linguistique particulière à la Belgique

(entre francophones et néerlandophones), la seule et vraie réconciliation

nationale, telle que la voyait Degrelle, est on ne peut plus d’actualité :

réconciliation entre classes sociales, entre croyants et athées, entre provinciaux

au sein d’une Europe à la fois forte et respectueuse des identités locales,

comme le montrent les extraits suivants : « D’abord, je n’admets les mots, ni

gauchiste, ni droitier. Tout cela n’a plus aucun sens… Ce sont des formules des

vieux partis. Nous, à REX, nous qui sommes peuple – nous sommes peuple,

c’est cela qui compte, et le peuple c’est tout, c’est la communauté du peuple,

la communauté de la nation et des nations ; nous ne sommes ni à gauche du

peuple ni à droite du peuple, nous sommes LE peuple. Cela, ça a un sens, et

cela, ça correspond aux plus grands appels intérieurs d’un homme. Nous ne

sommes donc, ni gauchistes, ni droitiers.169 » ; « On doit en finir avec la mise à

l’index des incroyants. Des millions d’hommes, de femmes, qui n’ont pas

rencontré Dieu, mènent des vies admirables, souvent plus méritoires que les

nôtres à nous, croyants, parce que leur existence est limitée dans le temps, n’a

pas la conviction ou l’illusion d’une contrepartie extra-terrestre. Leur rectitude

de vie est dépouillée de toute compensation. Et de tout mirage. Face à eux

nous devrions sentir l’infériorité de notre don.170 ». Hélas, les gardiens du

temple, manipulateurs conscients (par exemple Caroline Fourest et Ornella

Guyet) ou militants inconscients (comme Tristan-Edern Vaquette) traitent

systématiquement de « confusionnistes » ceux qui tentent de rapprocher ces

deux bords qui pourraient être reliés par le combat contre l’argent et

l’injustice.

168 Léon Degrelle, A bâtons rompus (1975). 169 Ibid. 170 Léon Degrelle, Léon Degrelle persiste et signe (1985, entretiens avec Jean-Michel Charlier).

39

Conclusion

Nous avons fait en sorte de ne pas répéter ce que nous avons déjà écrit dans

nos précédents ouvrages (auxquels nous renvoyons donc le lecteur), qui

contiennent d’autres exemples et arguments que nous aurions pu utiliser ici.

Pour autant, ce panorama est déjà suffisamment large pour permettre de saisir

la mentalité gauchiste.

Le gauchisme étant une négation du réel, nous insistons sur le principal

remède : la connaissance. Préférer les ouvrages de fond aux articles rédigés

dans la précipitation de l’actualité, sans recul ; préférer le bon sens paysan au

verbiage des pseudo-intellectuels qui défendent un Système absurde et

injuste ; préférer se faire une idée par soi-même plutôt que suivre aveuglément

les bergers qui mènent leurs troupeaux à l’abattoir. Par exemple, le gauchiste

s’étonne de la bêtise des agriculteurs qui votent contre l’UE, alors que celle-ci

leur distribue environ neuf milliards d’euros par an, oubliant ou ignorant que la

France en verse plus du double à l’institution européiste (environ dix-neuf

milliards par an) et qu’il ne s’agit que d’une mince redistribution dont bénéfice

notre pays.

Le patriote doit résister au gauchisme et le repousser (par exemple sur le

simple plan sémantique en refusant le terme gauchiste de « migrant » et en le

remplaçant par « envahisseur ») pour que la société dans son ensemble finisse

par le rejeter. Le gauchisme doit perdre de sa superbe, il ne faut plus lui céder

un pouce de terrain en vue de la reconquête gramscienne, sur le plan politico-

médiatique et dans un cadre familial, amical, associatif ou professionnel :

partout, le gauchisme doit cesser son terrorisme intellectuel et redevenir le

grain de folie adolescent qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, car si cette folie

se propageait à l’échelle nationale, elle ne pourrait qu’entraîner un suicide

collectif. Le terrorisme gauchiste ne fut d’ailleurs pas qu’intellectuel, car à

propos par exemple de l’Epuration171, Daniel Mayer, charmant humaniste

président de la Ligue des Droits de l’Homme de 1958 à 1975, n’hésita pas à

171 Maurice Bardèche, L’Epuration (1997, recueil de documents officiels et de textes entre autres de Maurice Bardèche, Louis Rougier, Xavier Vallat et Jacques Isorni).

40

déclarer qu’ « il y eut beaucoup de crânes tondus, mais pas assez de têtes

coupées172 ».

Ceci dit, il ne faut pas accabler les gauchistes : malgré leurs erreurs, beaucoup

sont attachés à la famille traditionnelle, au terroir, cultivent leur potager,

utilisent les énergies renouvelables, privilégient les vacances à la découverte

des paysages et du patrimoine français plutôt que sur la plage d’une côte

étrangère… Il ne leur manque pas grand-chose pour devenir de vrais résistants

à l’ordre établi.

172 Le 31 janvier 1950 lors d’une réunion de la LICA.

41

Annexe 1 : Droitard et facho

Il convient ici de revenir sur deux qualificatifs opposés au gauchiste : le droitard

et le facho, et analyser dans quelle mesure ils s’opposent entre eux.

Tout d’abord, comme le gauchiste se revendique de gauche, le droitard se

revendique de droite (même si pour un gauchiste, un partisan de Manuel Valls

peut déjà être qualifié de droitard). Le droitard n’a pas peur de soutenir des

idées supposément à droite, parfois contradictoires : autorité de l’Etat face au

laxisme (par exemple, les opposants au projet obsolète de l’aéroport régional

de Notre-Dame-des-Landes, y compris Philippe de Villiers, se sont vus accuser

par la presse droitarde (comme Valeurs actuelles) d’avoir cédé aux zadistes

gauchistes en janvier 2018, voire d’en faire partie), libéralisme face au

socialisme, travail face à l’assistanat… Mais le droitard peut également être un

bon agent du Système mondialiste, d’accord avec le gauchiste sur de nombreux

sujets (économisme, immigrationnisme, démocratisme…).

A contrario, le facho ne s’oppose pas bêtement au gauchiste dans un cycle

infernal stérile173, mais cherche à s’extraire du Système, du paradigme

mondialiste, progressiste, moderniste actuel, d’où la notion de « troisième

voie » du rexisme, du gaullisme ou du solidarisme, résumée ainsi par Léon

Degrelle : « Il est évident que le communisme, politiquement,

intellectuellement, socialement, économiquement, est un échec. Et l’être

humain est écrasé. Pas de rayonnement du spirituel, aucun épanouissement de

l’âme. [...] Mais la formule de l’hypercapitalisme est aussi monstrueuse ; et

même plus!174 ». Et d’où cette incompréhension et cette haine envers le facho.

Beaucoup d’auteurs que nous citons dans cette étude (nous laissons au lecteur

le soin de les identifier), dégauchisés jusqu’à un certain point mais pas encore

entièrement, font l’erreur (de bonne ou de mauvaise foi) d’accuser de fachos

d’autres auteurs afin de s’éviter à eux-mêmes une sur-diabolisation (ce qui

d’ailleurs ne fonctionne pas) et finissent par rester prisonniers d’une forme de

gauchisme et trompent ainsi leurs lecteurs. Cette accusation stupide est

contre-productive et ne peut que décomplexer de plus en plus ceux qui la

173 « La France est un pays qui adore changer de gouvernement à condition que ce soit toujours le même » (Honoré de Balzac). 174 Léon Degrelle, A bâtons rompus (1975).

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subissent. Une autre forme de gauchisme du facho consiste à utiliser les

mêmes armes que le gauchiste : victimisation, plaintes et dénonciations stériles

(qui le font passer pour un rabat-joie), haine (elle existe également et il ne faut

pas la nier mais la combattre, car elle n’est jamais bonne conseillère)… Le

principal sujet de victimisation des fachos réside dans les massacres de 1793-

1796 en Vendée durant la Révolution175, et beaucoup de fachos réclament à

leur tour une loi mémorielle (comme pour les génocides juifs et arméniens),

tout en dénonçant l’absence de liberté d’expression. Sur ce sujet, le facho est

d’ailleurs relativement ignorant, mélangeant allègrement Chouans et Vendéens

– erreur que ne faisait d’ailleurs pas Philippe de Villiers lui-même, qui réclamait

néanmoins la reconnaissance du populicide vendéen176 (comme Reynald

Secher, Patrick Buisson et Alexandre Soljenitsyne, qui voyait dans le mécanisme

de la Révolution française le germe des totalitarismes du vingtième siècle177).

A première vue, le facho est un nostalgique enfermé dans un passé fantasmé

qu’il n’a jamais connu voire qui n’a jamais existé, un romantique inapte au

monde moderne au rythme accru et au changement permanent. Dans le pire

des cas, sa médiocrité le rend méchant, sectaire, intolérant, haineux, frustré,

jaloux… Cela peut bien sûr arriver, et il existe une extrême droite radicale

coupée du réel178, mais ce n’est pas la réalité du facho lambda, malgré

l’ostracisme dont il est victime de la part de la société et qui devrait le

radicaliser bien davantage. Du reste, l’homme de droite cultive plutôt le mépris

et le cynisme. C’est l’homme de gauche qui a tendance à cultiver la haine de ce

qui ne lui ressemble pas (comme la misogynie de l’homosexuel). Par exemple,

ce qu’un gauchiste appelle de l’islamophobie n’est pas une peur irrationnelle

mais un refus réfléchi de l’islamisation. Et contrairement à la propagande

gauchiste qui y voit de l’ignorance, c’est une conséquence de la connaissance

du sujet, alors qu’un Français peu averti sera naturellement bienveillant.

Le facho est souvent le seul à réfléchir en-dehors des chemins balisés, à se

référer au passé sans en être prisonnier (le fascisme est d’ailleurs un

mouvement original authentiquement révolutionnaire face aux vieilles théories

175 Philippe Landeux, La guerre de l’Ouest dite de Vendée (2014). 176 Philippe de Villiers, Lettre ouverte aux coupeurs de têtes et aux menteurs du Bicentenaire (1989). 177 Alexandre Soljenitsyne, La roue rouge (1971). 178 Philippe Baillet, De la confrérie des bons aryens à la nef des fous (2018).

43

socialistes et libérales179, et Julius Evola venait lui-même du dadaïsme et du

futurisme180), c’est un non-conformiste qui contrairement au gauchiste voit le

monde tel qu’il est, et est capable de s’émanciper des opinions toutes faites.

Bien sûr, le risque est grand de former un contre-courant facho sclérosé et

moutonnier. Mais nous en sommes loin tellement sont nombreuses les

chapelles des prétendus fachos. C’est cette multiplicité qui permet encore la

victoire du gauchisme mais qui invalide les jugements généraux sur le fachisme.

Nous ne reviendrons pas ici en détail sur les idées communes à tous les fachos

ni sur tous les courants de pensée qui composent cette fachosphère, ces

travaux ayant déjà été entrepris, par nous-mêmes ou des auteurs que nous

avons déjà cités, mais nous signalerons simplement plusieurs types de fachos,

ou de « fafs » (comprendre « France aux Français » – ce qui ne choque

personne pour aucun autre pays) ou de « natios » (le nationalisme étant une

doctrine politique faisant passer l’intérêt supérieur de la nation avant les

intérêts des éléments qui la composent, pris indépendamment), dont les

divergences et parfois les contradictions expliquent l’échec de rassemblement

national.

Premièrement, le « natio-beauf », le plus répandu. Non politisé, attaché au

drapeau tricolore en toute circonstance (dans le sport, par exemple, et de

nombreux natios ont commencé leur militantisme dans le hooliganisme181), à la

Marseillaise, à la République démocratique, à la laïcité, au patrimoine, au

pinard et au cochon. Il n’est pas raciste (au sens où il peut tolérer n’importe

quel étranger assimilé) mais opposé au multiculturalisme. Même Léon Degrelle

critiquait cette forme de chauvinisme : « A la vérité, je n’ai jamais été

farouchement nationaliste. Le nationalisme est parfois en contradiction avec

l’intelligence : un peintre de son pays, c’est "le plus grand peintre", un musicien

de son pays, c’est "le plus grand musicien"… Non ! Ce n’est pas vrai. Il y a des

grands hommes partout, il y a, hélas ! des petits hommes partout. Il y a un

nationalisme étroit qui déséquilibre les valeurs, qui est humiliant pour la

sincérité. Tout ce qu’il y a de grand dans l’humanité est à tous les hommes ! Il

ne faut pas morceler la beauté, la bonté, l’intelligence, les bienfaits de

179 Adriano Scianca, CasaPound (2012). 180 Julius Evola, Le chemin du cinabre (1963). 181 Maxime Brunerie, Une vie ordinaire (2011, avec Christian Rol).

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l’Histoire, les morceler en petits tronçons selon des frontières qui ont été bien

souvent des frontières accidentelles.182 »

Deuxièmement, le « natio-politique », le plus présent dans l’engagement

politique : souverainiste, défenseur de l’indépendance nationale, attentif à

l’autorité de l’Etat, anticommunautariste.

Troisièmement, le « natio-occidentaliste blanc », de tendance récente : c’est un

identitaire opposé à l’immigration extra-européenne, plutôt favorable à un axe

franco-allemand voire atlantiste.

Quatrièmement, le « natio-catho », très (trop ?) politisé, antirépublicain,

royaliste, pour le retour à une société traditionnelle sous l’égide d’une Eglise

catholique pré-Vatican II. Au sein de ces deux derniers groupes, il peut exister

de profondes divergences dans le domaine des relations étrangères : certains

peuvent être pro-Israéliens et antimusulmans, d’autres islamophiles183 et

antijuifs, et d’autres encore intégralement antisémites.

Esquissons à présent, sans préjugés, la mentalité du facho. Le facho n’a pas

peur de la différence (contrairement à la propagande gauchiste), puisqu’il la vit

lui-même : contrairement au troupeau gauchiste, le loup facho est souvent seul

idéologiquement. Il refuse le prêt-à-penser, forge son parcours en toute

indépendance. Il arrive souvent qu’il soit un ancien gauchiste (le contraire

n’existe pas), qui d’une manière ou d’une autre, a fini par dépasser ses

incohérences et oser franchir le pas. Il s’avère qu’actuellement, une partie non

négligeable de la « dissidence » ait été formée intellectuellement par les

ouvrages et vidéos d’Alain Soral (qui lui-même a récupéré ses principales

informations antimondialistes du vidéaste Salim Laïbi) et de ce qui était relayé

sur son site Egalité et Réconciliation, mais une majorité s’est ensuite dirigée

vers d’autres horizons que sa ligne réconciliatrice islamophile et judéocentrée.

Contrairement au gauchiste qui reste figé sur son paradigme (du moins jusqu’à

ce que le réel lui revienne dans la figure comme un boomerang), le facho se

cultive et évolue en permanence, affinant sans cesse ses conceptions. Les

hommes de droite au sens large sont de bien plus grands lecteurs que les

gauchistes. Réciproquement, s’il faut un matraquage continu (notamment par

182 Léon Degrelle, A bâtons rompus (1975). 183 Philippe Baillet, L’autre tiers-mondisme (2016).

45

la presse, la télévision, la radio et le cinéma) pour empêcher un gauchiste de se

remettre en question et sortir de la matrice, il ne lui faut qu’un seul accident,

une seule lecture, pour en sortir. L’édifice est extrêmement fragile, et c’est la

raison pour laquelle le Système ne peut pas supporter la moindre faiblesse et

diabolise de plus en plus toutes les pensées dissidentes.

Le facho, en tant qu’identitaire qui connaît et aime son identité, est le mieux à

même de reconnaître et aimer celle des autres, ce qui explique que beaucoup

de fachos, y compris d’authentiques nationalistes, vivent à l’étranger et / ou

avec un conjoint de nationalité voire de culture et de religion différente.

Comme le disait Julien Rochedy dans l’une de ses émissions Sécession, il n’y a

quasiment pas, à l’extrême droite, de véritable « raciste » au sens de volonté

d’exclusion de la Cité d’une personne sur la simple base de sa couleur de peau.

Il y a simplement de braves gens qui ne demandent que le respect de leurs

coutumes et le droit de vivre tranquillement chez eux184. Nonobstant leur goût

pour quelque nourriture et musique exotiques, les gauchistes vivent souvent

entre eux, c’est-à-dire entre bourgeois français de souche. Ce gauchisme est

incompréhensible pour les étrangers, qui eux sont généralement fiers de leurs

origines et ne connaissent pas cet universalisme niais. Lorsqu’ils aiment la

France, ce n’est pas au détriment de leurs propres racines185.

Le facho est dépeint comme un égoïste, alors qu’il est beaucoup plus touché

par les injustices autour de lui, a beaucoup plus le sens de la collectivité et est

beaucoup moins individualiste que les gauchistes. Cette conscience

communautaire le pousse à s’engager en politique non pas pour y gagner des

bénéfices de classe ou corporatifs, comme c’est le cas pour les luttes sociales et

syndicales, mais pour ce qu’il considère comme l’intérêt général, le bien

commun, la véritable res publica (ce qui fut le cas par exemple de La Manif

Pour Tous en 2013)… Pour cela, il est prêt à affronter la marginalisation

politique et culturelle, et parfois économique et sociale qui en découle, au

détriment de son bonheur.

Bien sûr, certains fachos sont sectaires, se marginalisent volontairement au

nom d’un purisme incapacitant et préfèrent conserver leurs vieilles lunes et

184 Rodolphe Crevelle, Mon cher entre-soi (2014). 185 Dans L’heure de vérité du 27 mai 1991 (sur Antenne 2), Philippe de Villiers citait ce que lui avait dit Milan Kundera : « Vous, la France, vous êtes le seul pays où on n’apprend pas à aimer la France ».

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lubies plutôt que de mettre leur paradigme à jour. Mais globalement, le facho

est aujourd’hui un résistant, et le gauchiste un imbécile. Espérons au moins

qu’il soit heureux.

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Annexe 2 : Techniques de manipulation

Il nous paraît intéressant de détailler rapidement quelques notions

élémentaires étudiées par les psychologues, les psychiatres et les ingénieurs

sociaux en matière de manipulation grâce aux mécanismes de la

connaissance186 et de la pensée187 et aux techniques de communication et de

relations publiques188, de publicité189 et de mercatique, de psychologie

sociale190 et de piratage cognitif191. Les auteurs fondateurs de ces disciplines

s’expriment ouvertement en faveur du contrôle et de la manipulation de

l’opinion publique. Walter Lippmann a notamment créé le concept de

« fabrique du consentement ».

De nombreuses études et expériences ont ainsi permis de découvrir des règles

universelles de psychologie humaine, individuelle et collective, comme celles

qui suivent, et qui dépassent de loin les considérations d’un Gustave Le Bon sur

l’importance de l’émotionnel dans la psychologie des foules192. Parmi les

chercheurs les plus connus du vingtième siècle, citons Leon Festinger, Stanley

Milgram, Solomon Asch, Claude Faucheux, Serge Moscovici, Muzafer Serif,

Jonathan Freedman, Scott Fraser, Robert Cialdin, Robert-Vincent Joule, Jean-

Léon Beauvois, Daniel Kahneman et Amos Tversky.

La soumission à l’autorité est d’autant plus absolue que la chaîne

d’exécution des ordres est morcelée. Ainsi, chaque individu obéit et

effectue sa part de travail sans résister, créant potentiellement une

redoutable mécanique aveugle.

Le conformisme par rapport à un groupe a une influence très forte : par

manque de confiance en eux et par peur de paraître différents, la plupart

des individus se laissent suggérer leurs pensées et leurs actes par la majorité

(qui peut elle-même être créée de toutes pièces, comme la fameuse

186 Idriss Aberkane, Libérez votre cerveau ! (2016). 187 Daniel Kahneman, Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée (2011). 188 Walter Lippmann, Public opinion (1922) ; Edward Bernays, Propaganda (1928). 189 Stuart Ewen, La société de l’indécence (1976) ; Jean-Yves Le Gallou, La désinformation publicitaire (2014). 190 Pascal Bernardin, Machiavel pédagogue ou le ministère de la réforme psychologique (1995). 191 Lucien Cerise, Neuro-pirates (2016). 192 Gustave Le Bon, Psychologie des foules (1895) ; Catherine Rouvier, Gustave Le Bon : clés et enjeux de la psychologie des foules (2012).

48

« opinion publique »). C’est la raison pour laquelle il faut par exemple isoler

les témoins d’un même événement, ou poser par écrit les points de vue

avant d’en discuter en réunion.

Plus il est difficile de formuler un jugement objectif (dans le cas de

spéculations abstraites, par exemple), plus un individu se conforme à la

norme du groupe. Par exemple, les discussions de groupe, présentées

comme thérapeutiques ou comme moyens de communication, sont en fait

des outils puissants de psychopédagogie, de même que les évaluations.

Il est possible de pousser un individu à commettre un acte précis. La

technique du « pied dans la porte » suppose de faire faire au sujet un acte

minime (dit « engageant ») afin de lui faire faire ensuite un acte plus

important (dit « coûteux ») mais envers lequel il se sent engagé de par sa

première action. Inversement, la technique de la « porte au nez » peut

entraîner le sujet à commettre une action « acceptable » si auparavant on

lui a présenté une requête « exorbitante » (les négociateurs savent qu’il faut

toujours demander davantage que ce qu’on veut réellement obtenir).

Nos actes sont déterminés par nos attitudes, nos croyances, nos valeurs,

nos opinions… mais ils peuvent aussi les modifier. C’est le principe de la

dissonance cognitive qui consiste à créer une contradiction entre deux

éléments du psychisme : un individu placé en situation de dissonance

cognitive aura fortement tendance à réorganiser son psychisme pour la

réduire et s’il a été engagé dans un certain type de comportement, il aura

tendance à le rationaliser. Par exemple, une pression ou une menace faible

a des effets cognitifs plus étendus qu’une pression ou une menace forte.

En ce qui concerne les méthodes de propagande et de communication,

l’universitaire américano-israélien et prix Nobel d’économie Daniel Kahneman

a bien expliqué que les deux principaux facteurs de neutralisation des faux

jugements et raisonnements du cerveau résident d’une part dans la maîtrise de

la langue et de la syntaxe (d’où la destruction des structures logiques du

langage dans la réforme de l’enseignement, dans l’optique d’une meilleure

pénétration des techniques de manipulation) et d’autre part dans la maîtrise

des mathématiques (dont la logique est une branche, commune avec la

philosophie), pour s’habituer aux raisonnements et aux démonstrations (sur

des abstractions).

49

Les biais cognitifs étant inhérents aux individus, ils ne sont pas des moyens de

manipulation stricto sensu, mais il faut savoir les éviter afin de ne pas être

manipulé par ses propres faux jugements et surtout par ceux qui savent les

utiliser et en profiter. Daniel Kahneman décompose la pensée en deux

systèmes : S1, qui est automatique, et S2, qui sait faire preuve de réflexion mais

est paresseux et laisse le plus possible penser S1 à sa place. Il faut donc savoir

l’activer. Ainsi, les principaux pièges de l’intuition sont les suivants.

Il faut savoir faire attention à la loi des petits nombres et négliger les

résultats statistiques calculés à partir d’échantillons trop faibles.

Il faut faire attention aux réponses trop évidentes (heuristique de

disponibilité) car S1 a tendance, par manque d’effort, à tirer des conclusions

hâtives et à confirmer ce qu’on sait déjà (préjugés, manque d’esprit critique,

lecture trop rapide, impatience…).

Il faut faire attention aux illusions (qu’il s’agisse d’optique, de mémoire ou

de pseudo vérité établie).

S1 peut laisser passer quelque chose d’extraordinaire si S2 est trop

concentré sur une autre tâche, comme l’a mis en évidence l’amusante

expérience dite du « gorille invisible » de Christopher Chabris et Daniel

Simons.

On cède plus facilement à la tentation et on risque davantage de perdre le

contrôle de soi quand S2 est saturé ou épuisé. A cet égard, l’effort de

volonté fatigue, tant physiquement que moralement. De même, l’angoisse

ressentie pendant une tâche nuit à sa qualité.

Il faut faire attention à la cohérence associative, qui associe une pensée

avec un trait ou un mouvement physique (comme un hochement de tête ou

une moue).

Il faut faire attention à l’effet de halo, qui consiste à étendre et conserver

une première impression en dépit de la réalité (par exemple en étant plus

indulgent que la normale si en corrigeant une copie, la première question

était réussie, ou en évaluant globalement une personne dont on apprécie

l’un des traits).

L’effet d’amorçage utilise des éléments (mots, photos, situations…) pour

amplifier une corrélation. Par exemple, une photo représentant des yeux

pourra donner le sentiment d’être surveillé. Les évocations deviennent des

50

convictions (par exemple un symbole représentant de l’argent va conduire à

un comportement plus individualiste ; une souillure va entraîner le fait de se

laver).

L’effet idéomoteur risque même d’entraîner un comportement physique

concordant avec l’amorce. Par exemple, un champ lexical autour de la

vieillesse risque de nous faire davantage marcher comme une personne

âgée, c’est-à-dire plus lentement. Ces effets sont réciproques : ils auto-

entretiennent la cohérence.

Il faut prendre garde à l’aisance cognitive : en effet, plus on se sent détendu,

plus on risque de commettre d’erreurs et meilleure est l’humeur, plus on

risque d’être influencé. Cette aisance fonctionne également dans un

contexte de propagande, elle-même basée sur la répétition. Ainsi, dans une

situation déjà mise en scène (par exemple par la publicité), le produit-

remède viendra immédiatement à l’esprit. C’est aussi ce qui fait mieux

accepter une vérité formulée en vers et en rimes (comme les proverbes et

les dictons). Réciproquement, moins le message est visible (par exemple s’il

est écrit en petits caractères, ou avec une couleur pâle), plus S2 sera utilisé

au détriment de S1. C’est la raison pour laquelle les mots ou les noms

compliqués fonctionnent moins bien en termes de manipulation.

L’anormalité est vite traitée en habitude, même si elle est exceptionnelle. Il

faut bien intégrer le principe de la « régression vers la moyenne ».

Le cerveau humain a tendance à inventer des causes et des corrélations,

pour ordonner ce qui n’est peut-être qu’aléatoire.

Il faut faire attention à l’effet de cadrage : que l’on présente 10% ou 90%

d’une information, S1 la traitera de la même façon.

S1 sait calculer et appréhender des moyennes et des médianes, mais pas

des sommes ni des cumuls.

S1 risque de transformer une question difficile en une autre à laquelle il sait

répondre plus facilement.

D’après l’heuristique de l’affect, une croyance est déterminée par nos

émotions et nos sentiments.

Il faut faire attention à l’ancrage, qui à une question lance une suggestion à

S1 en le mettant sur une piste fausse ou sans rapport. Cela permet

d’influencer une réponse.

51

Bien sûr, il ne s’agit que d’un aperçu, et nous renvoyons aux auteurs et

ouvrages cités pour plus d’informations.

52

Annexe 3 : Origines de la construction européenne

Ce que nous appelons « construction européenne » n’a jamais eu l’Europe

géographique comme départ ni comme finalité. Il s’agissait déjà à la fin du dix-

neuvième siècle – à une époque où la France et le Royaume-Uni dominaient

presque le monde entier grâce à leurs immenses empires respectifs – d’unifier

politiquement et économiquement la planète. A l’origine, il y a John Ruskin

(1819-1900), fils de bonne famille britannique, artiste et voyageur qui finira

professeur d’art à Oxford et qui inspirera George Bernard Shaw (1856-1950) et

Cecil Rhodes193 (1853-1902). Rhodes, fondateur de la Rhodésie, magnat du

diamant et Premier Ministre de la colonie sud-africaine du Cap (1890-1896),

créateur des bourses Rhodes destinées aux futurs étudiants méritants

d’Oxford, était un impérialiste fanatique ; Shaw, un écrivain bohème devenu

socialiste sous l’influence de Karl Marx. Autour de Cecil Rhodes va se constituer

un noyau dur d’impérialistes britanniques regroupant notamment le journaliste

William Thomas Stead (1849-1912), l’historien Reginald Brett (1852-1930, futur

Lord Esher), le futur Premier Ministre du Royaume-Uni (1902-1905) Lord Arthur

James Balfour (1848-1930), l’administrateur colonial Harry Johnston (1858-

1927), Lord Albert Grey (1851-1917), gouverneur général du Canada (1904-

1911) et Lord Nathan Mayer Rothschild (1840-1915), banquier international.

En 1884 est fondée la Société fabienne194, carrefour à la fois de l’impérialisme

britannique, du socialisme réformateur et du mondialisme195, prônant

aujourd’hui encore un gouvernement mondial. Son principal créateur, le

spiritualiste socialiste Frank Podmore (1856-1910), et les autres membres

fondateurs, se verront très rapidement relégués au second-plan par des

nouveaux arrivants qui vont s’approprier la Société fabienne : Bernard Shaw,

l’économiste Sidney Webb (1859-1947, futur Lord Passfield et secrétaire d’Etat

de 1929 à 1931), sa future épouse l’intellectuelle Beatrice Potter (1858-1943)

et le professeur de science politique Graham Wallas (1858-1932). D’autres

personnalités célèbres rejoindront bientôt la Société fabienne : l’écrivain

193 Carroll Quigley, Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine (1981). 194 Pierre et Danièle de Villemarest, Faits et chroniques interdits au public, tome I (2003) ; John Green, La Société fabienne, l’instauration d’un nouvel ordre international chez Beatrice et Sidney Webb (2015). 195 Yann Moncomble, L’irrésistible expansion du mondialisme (1981).

53

Herbert George Wells (1866-1946), la militante socialiste Annie Besant (1847-

1933), qui à partir de 1907 reprendra la direction de la Société théosophique

(qu’elle a connue par l’intermédiaire de William Stead, rédacteur-en-chef de la

Pall Mall Gazette dans laquelle elle écrivait) de l’occultiste Helena Blavatsky

(1831-1891). Podmore eut l’idée du nom de cette organisation en référence au

consul et dictateur romain Fabius Cunctator (dit « Le temporisateur ») qui

utilisa victorieusement la guerre d’usure contre le général carthaginois

Hannibal : la Société fabienne prône une méthode progressive et

institutionnelle de changement politique, un travail à long terme d’infiltration

et de pénétration du Système, plutôt que la révolution brutale. C’est pourquoi

le blason de l’organisation représentera un loup portant une peau d’agneau. La

Société fabienne cherchera à fusionner le capitalisme avec le planisme et le

technocratisme socialistes (soit le pire de la droite avec le pire de la gauche)

pour aboutir à un gouvernement mondial centralisé paternaliste et

communiste (dont l’ancien dissident soviétique Vladimir Boukovsky nous a bien

mis en garde de manière explicite, en utilisant l’acronyme UERSS196). Cette

doctrine deviendra le travaillisme au Royaume-Uni. Pour former les futures

élites mondiales, notamment dans le domaine universitaire et journalistique,

Graham Wallas, Bernard Shaw et les époux Webb, profitant de l’élection en

1891 de Sidney Webb au London County Council en charge des questions

d’éducation, vont créer en 1895 la London School of Economics (LSE),

université spécialisée en politique et en économie qui aujourd’hui encore sert

de principal relai aux idées mondialistes. Le premier directeur de la LSE sera

William Hewins (1865-1931), qui travaillera ensuite pour le parlementaire et

futur secrétaire d’Etat (1910-1914) Joseph Chamberlain (1836-1914). Le All

Souls College d’Oxford sera également un établissement dédié aux vues

mondialistes.

Reprenant l’héritage impérialiste de Cecil Rhodes, de Lord Charles Dilke (1843-

1911, parlementaire auteur du manifeste impérialiste Greater Britain en 1868)

et de Joseph Chamberlain, Lord Alfred Milner (1854-1925, administrateur

colonial, ambassadeur et futur secrétaire d’Etat de 1918 à 1921) va créer la

Round Table en 1909 avec Arthur Balfour, l’administrateur Lionel Curtis (1872-

1955, secrétaire de Milner pendant la seconde guerre des Boers) et le colonel

196 Vladimir Boukovsky, L’Union européenne, une nouvelle URSS ? (2005).

54

américain Edward Mandell House (1858-1938). Ce think tank diffusera la vision

impérialiste de John Ruskin et sera financé dès sa création par Nathan Mayer

Rothschild et les grandes banques Lazard et J.P. Morgan & Co. Par la suite,

plusieurs fondations seront créées dans le but de financer des projets

mondialistes : la Fondation Carnegie pour la paix internationale en 1910, la

Fondation Rockefeller en 1913 et la Fondation Ford en 1936. En 1912, le

colonel House publiera Philip Dru, administrator. A story of tomorrow, un

roman qui pose les bases pratiques du mondialisme.

En 1913 aura lieu un coup d’Etat financier à la suite du Federal Reserve Act qui

instituera la Réserve fédérale des Etats-Unis (FED)197, offrant la création

monétaire du dollar américain à quelques banquiers privés. La réunion secrète

de Jekyll Island rassemblera les représentants des banques Rothschild,

Rockefeller, J.P. Morgan & Co, le banquier international Paul Warburg (1868-

1932) et le colonel House, ancien soutien et conseiller du président américain à

peine élu dans ce but, Woodrow Wilson (1856-1924).

Un Français, représentant de commerce en cognac et mystérieusement proche

des impérialistes britanniques, Jean Monnet198 (1888-1979), jeune banquier de

la Blair & Co (associée de la Chase Manhattan Bank des Rockefeller) et protégé

de Paul Warburg, va servir de lien entre la France, le Royaume-Uni et les Etats-

Unis d’Amérique. Réformé, il va néanmoins dès le début de la première guerre

mondiale obtenir un entretien avec le Président du Conseil René Viviani et le

convaincre, grâce au ministre du commerce Etienne Clémentel, de créer un

pôle maritime franco-britannique pour optimiser les transports de vivres,

munitions et matières premières entre les deux pays alliés. Il travaillera avec

Lord Arthur Salter (1881-1975), membre du Groupe de Milner et chef de la

marine marchande britannique. En 1916, Monnet deviendra le responsable de

la coordination des ressources alliées, sous le statut de haut fonctionnaire

interallié au sein du Wheat Executive. Il travaillera par exemple avec Lord

Robert Brand (1878-1963), ancien d’All Souls College, secrétaire d’Alfred

Milner, chef de la mission de ravitaillement anglaise aux Etats-Unis et président

du conseil britannique d’approvisionnement en Amérique du nord.

197 Eustace Mullins, Les secrets de la Réserve Fédérale (1952) ; Antony Sutton, Le complot de la Réserve Fédérale (1995). 198 Bruno Riondel, Cet étrange Monsieur Monnet (2017).

55

C’est après la guerre que les choses deviennent intéressantes. Il y avait déjà eu

des penseurs de règles internationales comme Hugo Grotius au dix-septième

siècle. Plus tard, quelques progrès ont été réalisés : le traité de Paris de 1856,

signé par plus de cinquante pays ; la Convention de Genève de 1864 ; la

première conférence de La Haye de 1899… La conférence de la paix

débouchera sur le traité de Versailles en 1919 et la création de la Société des

nations (SDN) dont certains délégués s’appuient sur les textes et idées

propagés par la Société fabienne. On y retrouve notamment Lionel Curtis, qui

fera partie plus tard du RIIA et du CFR et influencera la création du

Commonwealth après la décolonisation en 1949 ; John Foster Dulles (1888-

1959), diplomate, intime de Jean Monnet et futur secrétaire d’Etat sous

Eisenhower (1953-1959) ; William Bullitt (1891-1967), diplomate, ambassadeur

américain en URSS et en France, lui aussi ami de Jean Monnet ; Philip Kerr

(1882-1940, Lord Lothian), secrétaire du Premier Ministre David Lloyd George

de 1916 à 1921 et ambassadeur ; ou encore Clarence Streit (1896-1986),

journaliste membre du Groupe de Milner. Les principaux signataires anglo-

américains du traité sont le président Wilson, le colonel House, Alfred Milner et

Arthur Balfour. Monnet sera nommé numéro deux de la SDN à Genève, soit

adjoint du secrétaire général Sir (futur Lord) Eric Drummond (1876-1951),

diplomate proche de Balfour et House.

En 1920, les fabianistes et les membres du Groupe de Milner (noyau dur de la

Round Table) vont créer le Royal Institute of International Affairs (RIIA, ou

« Chatham House »), think tank où s’élaborera désormais la politique étrangère

du Royaume-Uni. Le colonel House et le président Wilson créeront son

équivalent américain en 1921 : le Council on Foreign Relations (CFR). L’un des

cofondateurs du RIIA est Arnold Joseph Toynbee (1889-1975), historien et

diplomate, enseignant à la LSE et disciple de Ruskin. On dédia à son oncle,

l’économiste Arnold Toynbee (1852-1883), le Toynbee Hall à Londres, parce

qu’il fut l’un des premiers à vouloir rassembler les classes sociales. Cecil Rhodes

eut aussi droit à son monument, Rhodes House, à Oxford.

La fin de la guerre va progressivement stopper l’intérêt de la SDN dans l’esprit

des hommes politiques. Monnet en démissionnera en 1923. Il travaillera entre

la France et les Etats-Unis et sera proche à la fois du gouverneur de la Banque

de France et de celui de la FED. Mais la propagande mondialiste va se

56

poursuivre, notamment avec le comte Richard Coudenhove-Kalergi (1894-

1972) qui va lancer le Mouvement pour les Etats-Unis d’Europe, ou

Mouvement paneuropéen, en 1920, dont Aristide Briand (1862-1932, moult

fois ministre et Président du Conseil de 1908 à 1929) sera président d’honneur.

En 1926, le Mouvement paneuropéen deviendra Union paneuropéenne

internationale. En 1928, H.G. Wells publie The open conspiracy, dans l’esprit de

la Société fabienne. En 1931, Aristide Briand publie Les Etats-Unis d’Europe. En

1938, Philipp Kerr crée l’Institut Federal Union, qui fera partie de l’Union des

fédéralistes européens (tout comme par exemple l’Union européenne des

fédéralistes d’Henri Frenay (1905-1988), résistant cofondateur du réseau

Combat, gaulliste devenu mondialiste) à partir de 1946, et du Mouvement

fédéraliste mondial à partir de 1947. En 1939, Clarence Streit publie Union now

qui plaide pour un gouvernement mondial, tout comme H.G. Wells qui publie

Le nouvel ordre mondial.

Après la FED arrive un second coup d’Etat financier qui va donner une plus

grande indépendance aux gouverneurs des banques centrales. Suite au Plan

Dawes de 1924 (mis en œuvre côté britannique par Robert Molesworth (1871-

1954, Lord Kindersley), membre du Groupe de Milner, gouverneur de la

banque Hudson’s bay company pour laquelle travailla Jean Monnet, directeur

de la Bank of England et président de la banque Lazard Brothers & Co), qui

avait fait se retirer l’armée française occupant la Ruhr en 1925, le rapport

Young de 1929, dont le Plan Young devait rééchelonner les dettes de

l’Allemagne, sert de base à la création en 1930 de la Banque des règlements

internationaux (BRI).

Dès le début de la seconde guerre mondiale, Jean Monnet et son ami Arthur

Salter (qui deviendra parlementaire et ministre après la guerre) relancent un

Comité interdépartemental franco-britannique pour les approvisionnements et

les achats de matériel de guerre, comme ils l’avaient fait en 1914. Leur objectif

est de créer une union franco-britannique capable d’imposer aux deux pays

une politique commune. Avec la défaite de la France et l’Occupation, cela ne se

fera pas. En 1940, le Royaume-Uni se tourne donc vers les Etats-Unis

d’Amérique que Jean Monnet va rejoindre dans le cadre du British Supply

Council pour lequel travaille son ami John Foster Dulles. Il va ensuite travailler

au Victory Program en 1942 et à l’UNRRA (Administration des Nations Unies

57

pour le secours et la reconstruction) en 1943 avant d’intégrer le Comité

français de libération nationale (CFLN) gaulliste à Alger, malgré son animosité

envers Charles de Gaulle (1890-1970), qu’il considère comme un danger pour la

France (comprendre la France souveraine) et les notes secrètes qu’il a fait

transmettre dans ce sens à Harry Hopkins (1890-1946), ancien secrétaire du

commerce et conseiller du président américain Franklin Delano Roosevelt

(1882-1945). Une autre personnalité politique de premier plan, Edward

Frederick Lindley Wood (1881-1959, Lord Halifax), ancien élève de All Souls

College, successeur de Philip Kerr comme ambassadeur aux Etats-Unis, ancien

secrétaire d’Etat à la guerre et secrétaire du Foreign Office (ministère des

affaires étrangères), fit tout pour limiter la voix de De Gaulle à Londres et à la

BBC. Monnet avait déjà rencontré Hopkins, fabien proche de John Foster Dulles

et inspirateur du New Deal, qui lui avaient présenté Clarence Streit. Un second

inspirateur du New Deal, également ami de Monnet, fut Felix Frankfurter

(1882-1965), fondateur du Harvard socialist club (regroupant des socialistes

impérialistes), juriste, membre de la Round Table et du CFR, nommé juge de la

Cour Suprême par Roosevelt après avoir été son conseiller pendant la

campagne électorale. En réalité, comme l’a raconté son gendre199, Curtis B.

Dall, colonel et ancien courtier de Wall Street, Roosevelt (lui-même ancien

juriste pour Wall Street) a été utilisé par certains opportunistes mondialistes

comme Bernard Baruch, Felix Frankfurter, Louis McHenry Howe et Harry

Hopkins, exactement comme l’a été Wilson avant lui par le colonel House). Un

autre ami de Jean Monnet fut John McCloy (1895-1989), assistant du secrétaire

d’Etat à la guerre pendant la seconde guerre mondiale, qui deviendra par la

suite président de la Banque mondiale, président de la Chase Manhattan Bank,

président de la Fondation Ford et président du CFR, prouvant par-là que toutes

ces organisations sont liées. Il fut aussi conseiller des présidents américains

Kennedy, Johnson, Nixon, Carter et Reagan. C’est encore Jean Monnet, enfin,

qui en 1944 informera par mégarde les gaullistes du plan américain de

l’AMGOT, gouvernement militaire allié des territoires occupés, c’est-à-dire

libérés par les Américains : la France aurait dû se retrouver sous le contrôle des

Etats-Unis d’Amérique, aux niveaux politique et monétaire avec la création

d’un dollar français. Mais De Gaulle pourra réagir à temps.

199 Curtis Bean Dall, Franklin D. Roosevelt ou comment mon beau-père a été manipulé (1983).

58

Avant même la fin de la guerre, les institutions mondiales d’après-guerre sont

envisagées. La conférence de Bretton Woods de 1944, organisée notamment

par Dean Acheson (1893-1971, diplomate qui deviendra secrétaire d’Etat de

1949 à 1953) accouchera des Accords de Bretton Woods qui créeront

l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’UNESCO (agence de l’ONU pour

l’éducation, la science et la culture) et le Fonds monétaire international (FMI)

en 1945. La même année sera également créée la Banque mondiale.

Avant de démissionner en 1946, le général De Gaulle avait nommé Jean

Monnet commissaire général au Plan, fonction qu’il occupera jusqu’en 1952. Le

Commissariat général au Plan (CGP) fut imprégné de l’esprit fabien, le même

d’ailleurs que celui des technocrates que le régime de Vichy avait déjà formés

via l’école des cadres d’Uriage. En effet, le parcours typique des européistes

pro SDN pendant l’entre-deux-guerres est d’avoir rejoint le Comité France-

Allemagne (créé en 1935) puis le Groupe Collaboration (créé en 1941), situé

entre le régime de Vichy et les ultra-collaborationnistes parisiens200. Monnet va

organiser des « missions de productivité » aux Etats-Unis pour copier la façon

de travailler des entreprises américaines et s’entourer d’Américains parmi ses

collaborateurs à Paris : Robert Nathan (1908-2001), économiste, ancien

directeur de recherche des Defense agencies du War Production Board avec

lequel il a travaillé au Victory Program ; Edward Bernstein (1905-1996),

économiste, premier directeur des études du FMI ; et William Tomlison,

représentant du Trésor américain. Les deux autres collaborateurs de Monnet

au CGP sont Etienne Hirsch (1901-1994), ingénieur et résistant qui avait déjà

travaillé à Alger avec Monnet, et l’économiste Pierre Uri (1911-1992).

Les Américains ont dû abandonner l’AMGOT mais ils n’ont pas abandonné

l’idée de soumettre la France. En 1946 sont signés les accords Blum-Byrnes

entre l’ancien dirigeant de la SFIO et président du Gouvernement provisoire de

la République française (GPRF) Léon Blum (1872-1950), le secrétaire d’Etat

américain James F. Byrnes et le commissaire général au Plan Jean Monnet, qui

accordent une remise de dettes et de nouveaux prêts contre la facilité de

pénétration en France des films d’Hollywood et la diffusion de l’american way

of life. Dans la suite logique de l’UNRRA, Monnet travaille avec les

ambassadeurs américains David K.E. Bruce (1898-1977), diplomate,

200 Julien Prévotaux, Un européisme nazi (2010).

59

responsable de l’Office of Strategic Service (OSS, agence du renseignement

américain) en Europe et cofondateur de la Centrale Intelligence Agency (CIA,

agence fédérale du renseignement américain, bien qu’indépendante du

gouvernement américain) en 1947, et William Averell Harriman (1891-1986),

diplomate, ancien directeur du commerce extérieur devenu Secrétaire du

commerce, sur le Plan Marshall qui accorde aux pays d’Europe des prêts

américains en échange d’achats par ces mêmes pays de produits américains

pour leur reconstruction. C’est dans cette optique qu’est signé en 1947 l’accord

général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), premier accord

multilatéral de libre-échange pour une harmonisation des politiques

douanières. C’est toujours dans ce cadre, afin de répartir les crédits du Plan

Marshall et de promouvoir les coopérations économiques interétatiques et le

libre-échange mondial qu’est créée l’Organisation européenne de coopération

économique (OECE) qui deviendra l’Organisation de coopération et de

développement économiques (OCDE) en 1961.

En 1946 est cofondée notamment par Paul van Zeeland (1893-1973),

économiste, banquier et ancien Premier Ministre belge, et Jozef Retinger

(1888-1960), diplomate polonais et ancien étudiant de la LSE, la Ligue

européenne de coopération économique (LECE). Retinger deviendra en 1947 le

secrétaire général du Comité international de coordination des mouvements

pour l’unité européenne. En 1948, Allen Dulles (1893-1969), frère de John

Foster Dulles, ancien chef des opérations de l’OSS (1942-1945) et William

Donovan (1883-1959), fondateur de l’OSS, créent le Comité américain pour une

Europe unie (ACUE, American Committee on United Europe). Donovan en

deviendra le président en 1949. En 1953, il inspirera la création de la CIA, dont

Allen Dulles deviendra le premier directeur. Mais la propagande ne continue

pas que côté américain : toujours en 1948, Lord William Beveridge (1879-1963),

économiste et ancien directeur de la LSE, publie The crusade for world

government. Jean Monnet propose à son ami René Mayer (1895-1972), haut-

fonctionnaire et ministre en fonction, une fédération de l’Ouest incluant le

Royaume-Uni. Au congrès de La Haye de 1948, dont les présidents d’honneur

de cette grand-messe fédéraliste sont Winston Churchill (1874-1965), fort de

son United Europe Movement, et Léon Blum, se réunissent presque huit cents

délégués d’organisations européistes, ce qui conduira à la création du

Mouvement européen (d’essence fédéraliste) qui lui-même donnera naissance,

60

avec le traité de Londres de 1949, au Conseil de l’Europe. Parmi les autres relais

européistes de cette époque, on peut citer l’ingénieur social Walter Lippmann

(1889-1974), membre de la Société fabienne, disciple de Graham Wallas et

artisan du traité de Versailles ; les époux Graham (à travers le Washington

Post) ; Le Monde (d’Hubert Beuve-Méry) ; The Times (contrôlé par le Groupe de

Milner) et la CIA (notamment via Frank Wisner) – entre 1949 et 1959, la CIA

aurait versé cinquante millions de dollars à différents mouvements européistes

par le biais de l’ACUE.

Ironiquement, les Alliés anglo-américains vont construire l’Europe telle que

l’auraient voulue les architectes pangermanistes201 : une idéologie impérialiste

antinationale, une fédération européenne, un gouvernement supranational…

seule la politique changera. En 1950, Etienne Hirsch élabore la Déclaration

Schuman (du nom de Robert Schuman (1886-1963), ancien député de centre-

droit ayant voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, qui sera utilisé et

nommé ministre des affaires étrangères « sur ordre exprès de Washington »

afin de « régler la question allemande ») avec Monnet, Paul Reuter (1911-1990)

(juriste et professeur de droit international, inspirateur de la CECA et la HA

ayant travaillé en étroite collaboration avec Jean Monnet, Pierre Uri et Etienne

Hirsch, au profil similaire à celui de Felix Frankfurter et aux vues

supranationales très claires : « Une institution est vraiment européenne

lorsqu’elle échappe à l’emprise des gouvernements européens. Voilà le

principe.202 ») et Bernard Clappier (1913-1999), haut-fonctionnaire, directeur

de cabinet de Schuman, qui deviendra plus tard négociateur de la CEE et du

Système monétaire européen, gouverneur de la Banque de France et vice-

président de la BRI. La Déclaration Schuman débouchera en 1951 sur la

création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA),

inspirée par Arthur Salter lors de la première guerre mondiale. Il s’agit d’une

institution supranationale regroupant la France, la RFA, l’Italie, la Belgique, le

Luxembourg et les Pays-Bas, dirigée par une Haute Autorité (HA) dont Jean

Monnet prendra la première direction en 1952 (Hirsch lui succèdera au CGP).

Dans son discours d’introduction du 10 août 1952, il proclame être le dirigeant

du « premier gouvernement d’Europe de l’histoire » et vouloir être

201 Pierre Hillard, Minorités et régionalismes dans l’Europe fédérale des régions (2004) ; Bernard Bruneteau, Les collabos de l’Europe nouvelle (2016). 202 Paul Reuter, Les autorités spécialisées (1952).

61

« indépendant des Etats ». C’est aussi ce que dira l’ancien gouverneur de la

Banque de France Jean-Claude Trichet en prenant ses fonctions de président de

la Banque centrale européenne (BCE) en 2003. Comme le disait Sir Christopher

Soames (1920-1987), gendre de Churchill, plusieurs fois ministre, ambassadeur

en France, commissaire européen et dernier gouverneur de la Rhodésie du sud

: « Dans une organisation internationale, il faut toujours mettre un Français à la

tête, car les Français sont les seuls à ne jamais y défendre les intérêts de leur

pays.203 » Des Anglais (via le Joint Committee) et des Américains participeront

aux travaux de la CECA comme partenaires extérieurs. L’homologue allemand

de Jean Monnet dans l’architecture de la CECA est Walter Hallstein (1901-

1982), professeur de droit. Il sera plus tard premier président de la Commission

européenne (1958-1967).

Jean Monnet n’a jamais changé de conception (vision post-nationale et

mondiale) ni de méthode (avance à marche forcée, sans intérêt pour l’histoire

ni les peuples, prétexte d’une politique économique et monétaire commune

pour fixer ensuite une politique globale commune). Il n’est donc jamais satisfait

et souhaite aller toujours plus loin. La construction européenne n’a rien

d’européen et sa vocation est universelle. C’est pourquoi dès 1954 il souhaite

unifier la défense européenne et la dissoudre dans l’OTAN, créée en 1949 : ce

sera la Communauté européenne de défense (CED). Mais victime d’une attaque

cérébrale et malgré l’influence de son ami John Foster Dulles, directeur du

Département d’Etat américain (secrétaire d’Etat), les parlementaires français

rejettent la CED. A peine remis, Monnet lancera donc l’Union de l’Europe

occidentale, puis en 1955 démissionnera de la HA de la CECA (remplacé par

René Mayer) et lancera le Comité d’Action pour les Etats-Unis d’Europe

(CAEUE) dont il confiera la rédaction des futures institutions européennes à

Paul-Henri Spaak (1899-1972), plusieurs fois Premier Ministre belge, et Pierre

Uri. Un an plus tôt, en 1954, un petit groupe de personnes dont Jozef Retinger,

Paul van Zeeland et Paul-Henri Spaak avaient créé le Groupe Bilderberg204.

L’objectif était de réunir une fois par an, de manière informelle, les principaux

décideurs occidentaux du monde (hommes d’Etat, journalistes, banquiers

internationaux et grands industriels), de façon à ce qu’ils partagent leurs vues.

203 Philippe de Saint Robert, Le secret des jours, une chronique sous la Ve République (1995). 204 Pierre et Danièle de Villemarest, Faits et chroniques interdits au public, tome II : Les secrets de Bilderberg (2004) ; Daniel Estulin, La véritable histoire des Bilderbergers (2008).

62

Officieusement, il s’agit aujourd’hui encore de soumettre des feuilles de route

et d’adouber les futurs dirigeants de la planète. Signalons que Spaak et van

Zeeland avaient été les adversaires les plus acharnés du rexisme et de Léon

Degrelle en Belgique dans les années 1930. Exilé aux Etats-Unis suite aux

accusations (vérifiées et reconnues par le gouvernement) de Degrelle d’être un

« bankster »205, van Zeeland se rapprochera de Roosevelt et deviendra un

agent américain artisan d’un nouvel ordre mondial. Après la guerre, il

travaillera notamment pour la CECA, la CED et l’OTAN.

En 1957 sont signés les deux traités de Rome, à partir du Rapport Spaak : celui

qui crée Euratom (dont Etienne Hirsch prendra la tête en 1959) et celui qui

institue la Communauté économique européenne (CEE). Ils ont été ratifiés

rapidement, John Foster Dulles ayant fait avancer les négociations en

soumettant la RFA. Euratom, ou Communauté européenne de l’énergie

atomique (CEEA) coordonne les programmes de recherche sur l’énergie

nucléaire des six pays membres de la CECA. La CEE permet l’union douanière

entre ces six mêmes pays membres. Mais le retour au pouvoir du général De

Gaulle en 1958, qui accepte d’appliquer les traités sans les dénoncer, mais sans

zèle, va tempérer les ardeurs supranationales des fédéralistes. En 1960 est

mise en place la première politique supranationale : la politique agricole

commune (PAC). C’est aussi l’année où sera mis en place le Nouveau franc

(inspiré par Jean Monnet). Pourtant, les choses ne vont pas tarder à se bloquer.

En 1961, De Gaulle refuse la création d’une force militaire euro-américaine et

prend l’initiative en proposant un Plan Fouchet à plusieurs reprises, en 1961 et

1962, que Monnet et Hallstein vont tenter de récupérer et qui, finalement trop

supranational, sera abandonné en 1964. Par deux fois, en 1963 et en 1967, De

Gaulle refusera l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE. En 1965, la guerre est

ouverte entre De Gaulle et Monnet, qui conduit à la « politique de la chaise

vide ». En 1966, il retire la France de l’OTAN et arrache le compromis de

Luxembourg, qui permet à un Etat membre de ne pas suivre une décision

européenne si elle est réputée nuire à ses « intérêts vitaux », sans empêcher

les autres Etats membres de l’adopter. La France vit ses dernières années de

relative souveraineté.

205 Léon Degrelle, Les voleurs de la banque nationale (1937).

63

Après le départ de De Gaulle en 1969, les choses vont s’accélérer. En 1970, le

Rapport Werner (du nom de Pierre Werner, banquier du CAEUE en lien avec le

FMI et la Banque mondiale), suite au sommet de La Haye de 1969, propose une

union économique et monétaire des pays de la CEE. En 1972, le dispositif du

Serpent monétaire européen limite les fluctuations des taux de change entre

pays membres de la CEE. En 1973, le traité de Bruxelles acte le premier

élargissement : l’Irlande, le Danemark et le Royaume-Uni entrent dans la CEE.

En 1981, ce sera la Grèce et en 1985, l’Espagne et le Portugal. En 1973, c’est la

création de la Commission Trilatérale206, qui va tenter d’organiser un

gouvernement mondial entre les principales puissances de libre-marché en

Europe, en Amérique du nord et en Asie. On retrouve de nouvelles

personnalités, mais les organisations dont elles proviennent sont restées les

mêmes (notamment David Rockefeller, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski,

membres dirigeants du CFR et du Bilderberg). En 1974, le sommet de Paris

entre chefs d’Etat des pays membres de la CEE instaure le Conseil européen. En

1976 est créé le Parlement européen. En 1986 est signé l’Acte unique européen

(AUE) qui approfondit le marché unique et officialise le Conseil européen. En

1990, RFA et RDA se réunifient : l’Allemagne est de retour.

En 1991 sont créés les premiers blocs continentaux de libre-échange207 : le SICA

pour l’Amérique centrale, le MERCOSUR (aujourd’hui UNASUR) pour

l’Amérique du sud, la Communauté des Etats indépendants (CEI, anciens

satellites soviétiques) après la chute de l’URSS (aujourd’hui Communauté

économique eurasiatique (CEEA) incluant la Russie). En 1992, c’est au tour de

l’Europe et de l’Amérique du nord avec le traité de Maastricht208 (qui signe

l’Europe politique et monétaire avec l’écu, qui deviendra l’euro, mis en

circulation en 2002) et l’ALENA. Tout est en place pour les accords de

Marrakech de 1994, qui fonderont l’Organisation mondiale du commerce

(OMC) afin de mettre en œuvre le libre-échangisme mondial. Il y aura encore

plusieurs élargissements : le traité de Corfou en 1995, qui fera entrer

l’Autriche, la Finlande et la Suède dans la CEE, qui deviendra l’Union

européenne (UE) ; puis le traité d’Athènes en 2004, qui fera entrer la Slovaquie,

206 Yann Moncomble, La Trilatérale et les secrets du mondialisme (1980) ; Pierre et Danièle de Villemarest, Faits et chroniques interdits au public, tome III : La Trilatérale (2007). 207 Pierre Hillard, La marche irrésistible du nouvel ordre mondial (2007). 208 Philippe de Villiers, Notre Europe sans Maastricht (1992).

64

la Lituanie, la Tchéquie, l’Estonie, la Slovénie, la Lettonie, la Pologne, la

Hongrie, Chypre et Malte ; le traité de Luxembourg en 2007, qui fera entrer la

Roumanie et la Bulgarie ; et enfin le traité de Bruxelles en 2013, qui fera entrer

la Croatie.

Au-delà des élargissements continus, empêchant toute identité commune et

toute politique stable en Europe, d’autres traités phagocyteront la

souveraineté nationale des Etats membres. En 1997, le traité d’Amsterdam209

institue la coopération judiciaire et soumet les pays membres à la Cour de

justice de Luxembourg, dans la droite ligne du plan Hallstein de 1965210. En

2001, le traité de Nice modifie les institutions et remplace la prise de décision à

l’unanimité par la majorité qualifiée. En 2005, la Constitution européenne est

rejetée par référendum par les Français et les Néerlandais, mais le texte

constitutionnel est repris dans le traité de Lisbonne de 2007, ratifié pour la

France par le Congrès en 2008 et appliqué en 2009211. En 2012, le traité sur la

stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) abandonne la souveraineté

budgétaire, prérogative historique du parlement, à la Commission européenne.

En 2016, le peuple britannique s’est prononcé en faveur du retrait de l’UE par

référendum, et en 2017, le président américain Donald Trump a mis

temporairement fin aux négociations sur le traité de libre-échange

transatlantique212. Mais pour combien de temps ? Les forces occultes décidées

à établir un gouvernement mondial poursuivent leur travail d’uniformisation et

de normalisation. Une chose est sûre : l’UE n’a jamais été conçue comme une

puissance indépendante mais comme un marchepied du mondialisme, de la

globalisation anglo-saxonne et américaine213, et elle est absolument

irréformable.

209 Philippe de Villiers, La machination d’Amsterdam (1998). 210 Coralie Delaume et David Cayla, La fin de l’Union européenne (2017). 211 Nicolas Dupont-Aignan, Le coup d’Etat simplifié (2008). 212 Alain de Benoist, Le traité transatlantique et autres menaces (2015). 213 Arnaud-Aaron Upinsky, Lettre ouverte à ceux qui croient (encore) que l’Europe c’est la paix (1992) et Le syndrome de l’ortolan (1997) ; Philippe de Villiers, La 51e étoile du drapeau américain (2003).

65

Annexe 4 : Tendre banlieue

Nous avons jugé intéressant de présenter un cas d’école en utilisant la série de

bande dessinée Tendre banlieue du scénariste et dessinateur français d’origine

espagnole Tito. Cet auteur antifasciste a créé cette série pour le magazine pour

adolescents Okapi en 1982, la plus lue par les collégiens et qui n’a pas vraiment

de concurrent.

La longévité des personnages n’excède pas trois albums : la récurrence ne

s’applique pas aux acteurs mais à une petite ville de banlieue parisienne du sud

des Hauts-de-Seine, dans le secteur de Fontenay-aux-Roses. La banlieue y est

décrite comme un univers sympathique, où il n’y a pas plus de problèmes

qu’ailleurs et où les rares personnes d’origine étrangère sont présentées

comme chaleureuses et les seules victimes de racisme. Le réalisme donne en

fait dans le surréalisme (sauf pour ce qui concerne le dessin), mais si l’on fait

abstraction des éléments de propagande, les histoires restent touchantes et

intéressantes.

Nous résumerons rapidement chaque album afin de montrer au lecteur

l’abondance des idées gauchistes qui y sont développées.

1. Virginie (1983) traite du handicap (la surdité) et de la peur que peuvent

inspirer les « jeunes » (des lycéens qui roulent à mobylette à qui il arrive

parfois de voler un disque vinyle dans une boutique). Les agents de police se

montrent plutôt durs tandis que le commissaire est moins sévère. Tous les

protagonistes sont blancs.

2. Le grand frère (1984) aborde les conséquences (dont la fugue) des

mauvaises relations entre les parents sur leurs enfants adolescents. Il y a

une scène surréaliste de racisme anti-noir.

3. La briqueterie (1986) met en scène des amis qui jouent dans un groupe de

musique et sont importunés par des racailles (bien blanches) qui agressent

notamment un jeune noir. Une amourette vient pimenter le scénario.

66

4. Le bahut (1988) plonge le lecteur dans un collège où quelques élèves plus

âgés s’en prennent aux plus jeunes. Est également abordée la question de la

maladie avec l’hospitalisation de la mère d’une élève. Tous les protagonistes

sont blancs.

5. Samantha (1991) est une Américaine que les héros rencontrent à New York

au cours d’un voyage scolaire puis qui vient passer quelques jours en

France. Sont traitées les difficultés de construire une relation à cet âge où

l’on se découvre. Tous les protagonistes sont blancs.

6. Le tournage (1991) traite de la jalousie (au sein d’un couple et entre frères)

sur fond de cinéma avec le tournage amateur d’un court-métrage sur la

banlieue, légèrement perturbé par quelques jeunes qui s’ennuient. Tous les

protagonistes sont blancs.

7. Le cadeau (1992) traite de la dépendance des personnes âgées, des liens

familiaux et de la vie rurale (une partie de l’histoire se passe près de

Verdun). Tous les protagonistes sont blancs.

8. La signature (1993) aborde les questions que se pose un adolescent qui a

été adopté juste après avoir été abandonné à la naissance et qui cherche à

retrouver ses parents biologiques. Tous les protagonistes sont blancs.

9. Madrid (1994), comme son nom l’indique, se déroule en Espagne et aborde

la relation conflictuelle d’un adolescent, accro aux drogues dures et qui rate

tout ce qu’il entreprend, avec sa sœur (qui au contraire réussit tout) et ses

parents (qui lui donnent évidemment toujours sa sœur en modèle). Tous les

protagonistes sont blancs.

10. Les yeux de Leïla (1995) est une histoire d’amour entre un jeune Français

analphabète dont la mère est décédée et qui a du mal à communiquer avec

sa belle-mère, et une étudiante marocaine qui passe son temps à la

bibliothèque à dévorer les classiques de la littérature française.

67

11. Le prof (1996) aborde l’épineuse question du SIDA à travers l’histoire d’un

jeune prof de sport qui entraîne l’équipe féminine de basket de son lycée.

Tous les protagonistes sont blancs.

12. Regarde-moi (1998) revient sur le thème du handicap à travers des

relations délicates, entre amitié et jalousie. Tous les protagonistes sont

blancs.

13. Le père de Julien (1999) traite du chômage et des conséquences chez les

parents comme chez les adolescents. Une histoire d’amour émerge de ces

difficultés quotidiennes. Tous les protagonistes sont blancs.

14. Appel au calme (2000) traite de la violence : un jeune Antillais est tué par

une bande de racailles blanches qui voulaient lui voler son téléphone

portable. Est également abordée une réflexion sur les médias.

15. Le pari (2003) aborde la question de l’homosexualité et développe des

situations d’amitié, de rivalité et de jalousie. Tous les protagonistes sont

blancs.

16. Secret de famille (2004) aborde la difficulté relationnelle entre un fils et son

père, qui lui-même a vécu le suicide de son père. L’histoire se déroule dans

l’univers de la bande dessinée et aborde les problématiques du racket, du

vol et des téléphones portables. Tous les protagonistes sont blancs sauf un

personnage secondaire.

17. L’intrus (2005) est centré sur une adolescente anorexique et suicidaire qui

vit très mal la séparation de ses parents et n’accepte pas le nouveau

compagnon de sa mère. Tous les protagonistes sont blancs sauf un.

18. Photos volées (2006) met en scène un jeune photographe amateur d’origine

maghrébine pourchassé par des racailles blanches qu’il a surprises et

photographiées en train de dealer de la drogue. Cette situation va l’aider

indirectement à se rapprocher d’une fille. Parallèlement, l’auteur aborde la

68

relation à distance, par Internet. Tous les protagonistes sont blancs sauf le

personnage principal.

19. L’absence (2008) a pour thème le regard méprisant d’un fils pour son père,

emprisonné (pour un motif non-précisé). Sont également abordés les sujets

des blogs, du vol et de la violence parentale. Tous les protagonistes sont

blancs.

20. Les carnets de Laura (2010) aborde le problème de l’alcoolisme chez les

jeunes (spécialement le stupide binge drinking à la mode) et l’évolution de

la relation entre un adolescent et sa petite sœur. Une histoire d’amour met

fin au drame. Tous les protagonistes sont blancs.

69

Annexe 5 : Citations sur l’islam

Nous avons jugé intéressant de soumettre au lecteur des citations

islamocritiques de grands auteurs passés et contemporains afin de rétablir

l’équilibre avec le discours habituellement tenu sur ce qui n’est pas tant une

religion qu’un code social et politique mondialiste, et qui semble dépourvue de

spiritualité, à l’exception du soufisme214. Du reste, lorsqu’on observe les

musulmans, on se rend vite compte que sous leurs faux airs de sages ancrés

dans le divin, ils sont les plus accrocs aux gadgets des nouvelles technologies,

les plus obsédés par le corps, le sexe (cela paraît paradoxal mais devient vite

évident pour qui connaît l’islam, comme l’a reconnu le berbère Sam Touzani :

« Je crois que l’Islam est une des religions les plus pornographiques !215 »),

l’apparence physique et vestimentaire, les plus susceptibles et donc les moins

sûrs d’eux-mêmes et de leur foi, cette foi qui les pousse à l’individualisme, à

gagner le paradis (fait d’ailleurs de tout ce qu’ils considèrent comme des vices

terrestres) non pas en aidant les autres mais pour eux-mêmes et contre les

autres. Ils sont d’ailleurs les premiers à épier et à dénoncer leur voisin qui ne

pratiquerait pas suffisamment et ne serait pas assez pur, d’où la réalité de la

formule gauchiste que « les musulmans sont les premières victimes du

terrorisme216 ».

Précisons également que dans la littérature, jusqu’au milieu du vingtième

siècle, on trouvait rarement les termes « musulman » et « islam » mais

« mahométan » et « islamisme », comme dans « christianisme » et

« judaïsme ». A propos du mot « juif », on trouvait davantage le terme

« israélite ». « Islam » et « islamisme » n’ont été distingués que récemment

pour lutter contre une prétendue islamophobie.

Les relations entre la France et l’islam ont souvent été tumultueuses217, et au-

delà avec les conquêtes et l’esclavage entrepris par les Arabo-musulmans en

214 René Guénon, Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme (1973, recueil posthume). 215 Le Soir du 7 octobre 2006. 216 « Les musulmans, et pire encore les musulmanes, sont les premières victimes de l’Islam » in Maurice G. Dantec, American black box (2006). 217 Gerbert Rambaud, La France et l’islam au fil de l’histoire : quinze siècles de relations (2017).

70

Méditerranée218 et en Afrique noire219, mais la situation actuelle est inédite

puisqu’il est désormais dans nos murs. Le président François Hollande craignait

le risque d’une partition220, mais en réalité, celle-ci est déjà bien entamée221,

depuis les « territoires perdus de la République222 », et parfois même la

distinction est revendiquée, comme par exemple par le Parti des Indigènes de

la République d’Houria Bouteldja223, auquel le Cercle des gens de peu avait

répondu dans une brochure en ligne224.

Ajoutons que les organisations qui rassemblent les pays musulmans du monde

entier225 (jusqu’à une cinquantaine, dont les principaux sont les pays du Golfe,

la Turquie, le Pakistan et les pays du Maghreb) exercent continuellement des

pressions et un prosélytisme auprès des autres pays, notamment occidentaux

(Europe de l’ouest et Amérique du nord), parmi lesquelles la Ligue islamique

mondiale (Muslim World League), l’Organisation islamique pour l’éducation, les

sciences et la culture (Islamic Educational, Scientific and Cultural Organization

(ISESCO), UNESCO islamique), l’Organisation de la coopération islamique

(Organisation of Islamic Cooperation (OIC), ONU islamique), la Ligue des Etats

arabes (LEA) et l’Assemblée mondiale de la jeunesse musulmane (World

Assembly of Muslim Youth). Des partenariats existent entre ces organisations

(ou d’autres similaires) et l’UE, comme le Dialogue euro-arabe, l’ECRI

(Commission européenne contre le racisme et l’intolérance), l’OSCE et le

Conseil de l’Europe, pour mettre en place des stratégies de communication

positives en faveur de l’islam, par exemple dans les manuels scolaires. A travers

toutes ces organisations officielles est véhiculée l’idéologie des islamistes

fondamentalistes salafistes wahhabites (comme ceux de la Société des Frères

musulmans).

218 Robert C. Davis, Esclaves chrétiens, maîtres musulmans : l’esclavage blanc en Méditerranée (1500-1800) (2003). 219 Tidiane N'Diaye, Le génocide voilé (2008). 220 Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Un président ne devrait pas dire ça... (2016). 221 Alexandre Mendel, Partition : chronique de la sécession islamiste en France (2017). 222 Les territoires perdus de la République (2002) et Une France soumise (2017), ouvrages collectifs d’enseignants du secondaire et d’autres fonctionnaires de terrain dont Barbara Lefebvre. 223 Houria Bouteldja, Les Blancs, les Juifs et nous (2016). 224 Rodolphe Crevelle, Houria, deux Etats ! (2016). 225 Alexandre del Valle, La stratégie de l’intimidation : du terrorisme jihadiste à l’islamiquement correct (2018).

71

Bossuet, Panégyrique de Saint Pierre Nolasque (31 janvier 1665) : « L’Islam !

Cette religion monstrueuse a pour toute raison son ignorance, pour toute

persuasion sa violence et sa tyrannie, pour tout miracle ses armes, qui font

trembler le monde et rétablissent par force l’empire de Satan dans tout

l’univers. »

Montesquieu, De l’esprit des lois (1772) : « La religion mahométane, qui ne

parle que de glaive, agit encore sur les hommes avec cet esprit destructeur

qui l’a fondée. »

Voltaire, Questions sur l’Encyclopédie (1774, complément au Dictionnaire

philosophique) : « Les musulmans sont animés de la rage de la malfaisance.

Rien n’est plus terrible qu’un peuple qui, n’ayant rien à perdre, combat à la

fois par esprit de rapine et de religion. »

Voltaire a également écrit la tragédie Le fanatisme ou Mahomet (1736) dans

laquelle il a bien montré que l’islam était une politique, et la religion un

simple prétexte.

Nicolas de Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de

l’esprit humain (1795) : « J’exposerai comment la religion de Mahomet, la

plus simple dans ses dogmes, la moins absurde dans ses pratiques, la plus

tolérante dans ses principes, semble condamner à un esclavage éternel, à

une incurable stupidité, toute cette vaste portion de la terre où elle a

étendu son empire. »

Alexis de Tocqueville, Notes sur le Coran et autres textes sur les religions

(1838, présentation de Jean-Louis Benoît, 2007) : « Mahomet a fait

descendre du ciel, et a placé dans le Coran, non seulement des doctrines

religieuses, mais des maximes politiques, des lois civiles et criminelles, des

théories scientifiques. »

Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation

(1844) : « Que l’on considère, par exemple, le Coran ; ce méchant livre a

suffi pour fonder une grande religion, satisfaire, pendant douze cents ans le

besoin métaphysique de plusieurs millions d’hommes ; il a donné un

fondement à leur morale, leur a inspiré un singulier mépris de la mort et un

enthousiasme capable d’affronter des guerres sanglantes, et d’entreprendre

les plus vastes conquêtes. Or nous y trouvons la plus triste et la plus pauvre

du théisme. Peut-être le sens nous en échappe-t-il en grande partie dans les

72

traductions. Cependant je n’ai pas pu y découvrir une seule idée un peu

profonde. »

François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (1848) : « Tous

les éléments de la morale et de la société politique sont au fond du

christianisme, tous les germes de la destruction sociale sont dans la religion

de Mahomet. »

Ernest Renan, De la part des peuples sémitiques dans l’histoire de la

civilisation, discours d’ouverture du cours de langues hébraïque, chaldaïque

et syriaque, au Collège de France (1862) : « L’Islam est le dédain de la

science, la suppression de la société civile ; c’est l’épouvantable simplicité

de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute

idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le

mettre en face d’une éternelle tautologie : Dieu est Dieu… »

Alfred de Vigny, Journal d’un poète (1867) : « L’islamisme est le culte le plus

immobile et le plus obstiné, il faut bien que les peuples qui le professent

périssent s’ils ne changent de culte. »

Charles de Foucauld, lettre à René Bazin du 29 juillet 1916 : « Des

musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui.

D’une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans

s’y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l’un, celui du

mehdi, il n’y en a pas ; tout musulman, (je ne parle pas des libres penseurs

qui ont perdu la foi), croit qu’à l’approche du jugement dernier le mehdi

surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l’islam par toute la terre,

après avoir exterminé ou subjugué tous les non-musulmans. Dans cette foi,

le musulman regarde l’islam comme sa vraie patrie et les peuples non

musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman

ou ses descendants ; s’il est soumis à une nation non musulmane, c’est une

épreuve passagère ; sa foi l’assure qu’il en sortira et triomphera à son tour

de ceux auxquels il est maintenant assujetti. »

Mustafa Kemal Attatürk, relaté par Jacques Benoist-Méchin dans Mustapha

Kémal ou la mort d’un empire (1954) : « Depuis plus de cinq cents ans, [...]

les règles et les théories d’un vieux cheikh arabe, et les interprétations

abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé, en Turquie,

tous les détails de la loi civile et criminelle. Elles ont réglé la forme de la

Constitution, les moindres faits et gestes de la vie de chaque citoyen, sa

73

nourriture, ses heures de veille et de sommeil, la coupe de ses vêtements,

ce qu’il apprend à l’école, ses coutumes, ses habitudes et jusqu’à ses

pensées les plus intimes. L’Islam, cette théologie absurde d’un Bédouin

immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies. »

Bertrand Russell, The Practice and Theory of Bolshevism (1920) : « L’islam et

le bolchevisme ont une finalité pratique, sociale, matérielle dont le but est

d’étendre leur domination sur le monde. »

Charles Maurras, L’Action Française du 13 juillet 1926 : « La construction

officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe

républicaine exprime quelque chose qui ressemble à la pénétration de notre

pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés. Nous

venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de

l’amitié. Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous

n’ayons pas à le payer avant peu. »

Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques (1955) : « Les brefs contacts que j’ai

eus avec le monde arabe m’ont inspiré une indéracinable antipathie. Il m’a

fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui la

pensée française. […] Sur le plan moral, on se heurte à une tolérance

affichée en dépit d’un prosélytisme dont le caractère compulsif est évident.

En fait, le contact des non-musulmans les angoisse. […] Tout l’Islam semble

être une méthode pour développer dans l’esprit des croyants des conflits

insurmontables, quitte à les sauver par la suite en leur proposant des

solutions d’une très grande (mais trop grande) simplicité. Vous inquiétez-

vous de la vertu de vos épouses ou de vos filles ? Rien de plus simple, voilez-

les et cloîtrez-les. C’est ainsi qu’on en arrive à la burka moderne, semblable

à un appareil orthopédique. […] Cette religion se fonde moins sur l’évidence

d’une révélation que sur l’impuissance à nouer des liens au-dehors. En face

de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien de

dialogue, l’intolérance musulmane adopte une forme inconsciente chez

ceux qui s’en rendent coupables. S’ils ne cherchent pas toujours, de façon

brutale, à amener l’autre à partager leur vérité, ils sont pourtant incapables

de supporter l’existence d’autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de

se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une

"néantisation" d’autrui. »

74

Michel Houellebecq, Le Figaro du 31 août 2001 : « La lecture du Coran est

une chose dégoûtante. Dès que l’islam naît, il se signale par sa volonté de

soumettre le monde. Sa nature, c’est de soumettre. C’est une religion

belliqueuse, intolérante, qui rend les gens malheureux. »

Houellebecq publiera en 2015 un roman justement intitulé Soumission qui

décrit l’arrivée à la présidence de la République française d’un musulman

modéré, qui ne tardera pas à installer la charia. Toujours en 2015, l’écrivain

Boualem Sansal a publié un roman intitulé 2084 : la fin du monde qui

applique à l’islam la matrice du totalitarisme orwellien.

Jeannette Bougrab, Lettre d’exil – La barbarie et nous (2017) : « La violence

est omniprésente dans l’islam. […] Qu’on cesse de m’opposer la religion de

l’amour d’un islam imaginaire par crainte de m’entendre proférer la vérité.

Moi, la fille de musulmans, je crois qu’il n’y a pas d’autre choix pour la

France que d’expulser l’islam de la cité. »

75

Annexe 6 : Le Civisme, théorie de la Cité

Nous avons jugé utile de présenter ici, de façon synthétique, le principe de la

prochaine Révolution authentique, développé par Philippe Landeux et qu’il

appelle le Civisme, ou « théorie de la Cité » : primo, parce qu’il ne suffit pas de

s’opposer au gauchisme, mais qu’il faut également proposer un projet de

société alternatif ; secundo, parce que ce projet, qui nous semble être le

meilleur puisqu’il remet en cause la racine même des échecs des modèles des

sociétés modernes (à savoir l’argent), est encore trop peu connu, bien qu’il soit

né en 1997 ; tertio, parce que bien qu’étant à l’opposé du gauchisme, son

créateur se revendique de l’héritage historique de la Gauche226 et de

Robespierre227 et nomme la gauche actuelle la « gaucherie ».

Tout part des principes de l’ordre social228, basés sur la réciprocité, et partant,

sur l’égalité des citoyens en devoirs et en droits. Pour le premier d’entre eux,

motivation historique de la constitution de sociétés (à l’échelle de tribus), la

sécurité, un citoyen doit protéger ses concitoyens et avoir l’assurance de ne

pas être attaqué par eux (danger intérieur) et même d’être défendu par eux si

nécessaire (danger extérieur). Nous sommes loin ici de la criminalisation

actuelle des citoyens qui se défendent eux-mêmes, sans parler de ceux qui

oseraient défendre autrui ou faire respecter la loi, par exemple défendre les

frontières nationales, comme l’action de Defend Europe et du mouvement

Génération identitaire dont les militants ont bloqué le col de l’Echelle le 21 avril

2018 et remis sans violence des clandestins à la police, comme l’autorise en

théorie l’article 73 du Code de procédure pénale. La sécurité individuelle et

collective est ainsi un droit et même un devoir, malgré l’Etat, qui ne peut pas

tout surveiller, et parfois contre les dangers qu’il crée lui-même.

Dans le système décrit par le Civisme, un citoyen a donc de manière générale le

devoir de participer à la vie collective de la Cité, selon ses lois et ce qu’elle

considère comme une participation (travailler ou avoir travaillé tant d’années,

avoir effectué tel service national, réussi telles études, éduquer ses enfants…).

226 Philippe Landeux, Vive la nation (2015). 227 Philippe Landeux, Robespierre, l’âme de la Révolution (2013) (publié en 2012 sous le tire Robespierre, la terreur des traîtres à la nation) et Robespierre parle aux Français (2013). 228 Philippe Landeux, Principes universels de l’ordre social, ou bases de la société à usage universel (2001).

76

Les citoyens sont donc égaux en droits, mais comme c’est essentiellement

l’argent qui confère des droits, il est injuste qu’ils n’aient pas le même pouvoir

d’achat. Considérant qu’un système où l’achat (sauf exceptions) qui serait

soumis à quotas n’est ni juste ni viable, c’est donc la citoyenneté qui conférera

aux citoyens (avec une équivalence pour les entreprises reconnues par la Cité)

le droit d’accéder au marché, c’est-à-dire de pouvoir jouir librement des

avantages que la Cité peut leur procurer grâce à leurs efforts combinés.

Concrètement, cela signifie qu’un citoyen peut acheter ce qu’il souhaite sur

simple justification de sa citoyenneté (techniquement, au moyen d’une carte

civique à puce, strictement personnelle). Il est évident que l’argent est le

principal problème de notre société229, et qu’il empêche la majorité – pour ne

pas dire l’intégralité – des problèmes d’être résolus, notamment parce qu’il

détruit le principe d’égalité en attachant le droit d’accéder au marché à des

unités insignifiantes qui le limitent et le répartissent inégalement.

Au-delà de l’argent, Landeux crée le concept de « Largent », qui concerne aussi

bien le troc que la monnaie (dont elle dérive), et réside en fait dans la croyance

que la notion de valeur marchande soit nécessaire pour échanger230

(traditionnellement, René Guénon a toujours dénoncé la société moderne

comme la société du règne de la quantité, au détriment de la qualité). En effet,

une valeur marchande est subjective, artificielle, arbitraire, injuste, issue d’un

rapport de force, individualiste et antisociale (la provenance illégale de l’argent,

par exemple, n’a pas d’importance pour le commerçant). Cette conception

égalitaire est révolutionnaire puisque tous les anticapitalistes, jusqu’ici, se sont

contentés d’utopies grotesques (basées sur le don, l’absence de travail et

d’organisation sociale, le mondialisme, le sans-frontiérisme…) dont certaines

peuvent tourner au cauchemar (lorsqu’elles sont basées sur l’organisation de la

pénurie ou du rationnement), ou de mesures insignifiantes (attachement de la

monnaie à une valeur métallique comme l’or, réévaluation des prix, des taxes

et des prestations sociales…) parce qu’au mieux elles supprimaient la monnaie

et toute forme de moyen d’échange sans remettre en cause Largent, au pire

conservaient la monnaie faute de concevoir un autre moyen d’échange, qui

loin d’être neutre véhicule sa logique et ses règles de fonctionnement,

notamment les lois de l’attraction (l’argent va à l’argent) et des vases

229 Philippe Landeux, Réquisitoire contre Largent (2010). 230 René Guénon, Le règne de la quantité et les signes des temps (1945).

77

communicants (pour en donner ici, il faut en prendre là). Ainsi donc, le Civisme

permet aux citoyens de profiter de tous les bienfaits de la Cité, marchandises et

services. Il est amusant de constater que le mot « civisme » avait déjà été

utilisé par l’UDCA de Pierre Poujade fondée en 1953 et qui était basée sur

l’égalité fiscale (entre petits artisans et commerçants et grandes entreprises),

combat raté puisque ce problème n’est toujours pas réglé.

La Cité ne reconnaît pas que des droits économiques, liés à la citoyenneté, mais

aussi des droits politiques, conférés par la nationalité, qui ne dépendent pas

nécessairement du droit du sang et encore moins du droit du sol, mais sont

basés sur un réel attachement patriotique du citoyen candidat à la nationalité.

Cette distinction entre citoyenneté et nationalité n’est pas le seul principe de la

Cité et nous renvoyons à la théorie231.

Même si ce changement radical nécessitera une révolution nationale, celle-ci

est néanmoins plus réaliste que les rêveries marxistes de révolution mondiale

(des naïfs comme Robert Kurz ou Francis Cousin). L’évolution est déjà engagée

en ce sens (des promotions permanentes, de plus en plus de forfaits, de all

inclusive, débats sur le salaire / revenu universel…). Le troc et la monnaie

étaient adaptés à un contexte de production artisanale mais sont

anachroniques et obsolètes dans un mode de production industriel (où la

monnaie et sa demande faible ne peuvent coïncider avec l’offre importante

que permet l’industrialisation). La monnaie est de plus en plus virtuelle et

dématérialisée (Guénon avait prévu de longue date la disparition de la

monnaie232) et le salariat n’est plus qu’un statut dont le salaire correspond

directement au niveau d’études, dans le meilleur des cas. N’oublions pas non

plus que seule la technologie récente, qui date des années 1970, permet de

concevoir un système comme celui du Civisme et que toute nouvelle

technologie finit par avoir des conséquences importantes sur la législation et

les droits des citoyens. Il reste deux principaux obstacles à cette révolution, que

le gauchisme défend avec ferveur (et qui donc contrairement à ses prétentions

est à la fois capitaliste et contre-révolutionnaire) : l’immigration massive et

l’Union européenne233. Bien sûr, le Civisme ne règlera pas tous les problèmes,

mais il permettra de se concentrer sur les vrais enjeux (écologie, recherche et 231 Philippe Landeux, Le Civisme, ou théorie de la Cité (2008) et Le Civisme illustré (2011). 232 René Guénon, La crise du monde moderne (1927). 233 Philippe Landeux, Révolution : les bases du Civisme (2015).

78

développement, recherche du bonheur…) dans un cadre de rapports sociaux

apaisés.

79

Références

2084 : la fin du monde (Boualem Sansal, 2015)

A bâtons rompus (Léon Degrelle, 1975)

Absolument dé-bor-dée, ou le paradoxe du fonctionnaire (Zoé Shepard, 2010)

Al-Andalous, l’invention d’un mythe (Serafin Fanjul, 2000)

Algérie, l’histoire à l’endroit (Bernard Lugan, 2017)

Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme (René Guénon, 1973)

Assimilation : la fin du modèle français (Michèle Tribalat, 2013)

Au cœur du pouvoir, enquête sur le club le plus puissant de France : le Siècle (Emmanuel Ratier,

1996)

Au fond de la couche gazeuse (Baudouin de Bodinat, 2015)

Avant qu’il ne soit trop tard (Philippe de Villiers, 1993)

Bienvenue dans le pire des mondes (Natacha Polony et le Comité Orwell, 2016)

Bureaucratie (David Graeber, 2015)

CasaPound (Adriano Scianca, 2012)

Cet étrange Monsieur Monnet (Bruno Riondel, 2017)

Changer la vie (Natacha Polony, 2017)

Chevaucher le tigre (Julius Evola, 1961)

Combats français – Parcours européen (Bruno Gollnisch, 2018)

Comme je parle (Aldo Sterone, 2015)

Comment lutter efficacement contre l’idéologie islamique (Chahdortt Djavann, 2016)

Commentaires sur la société du spectacle (Guy Debord, 1988)

Commentaires sur l’extrême radicalité des temps derniers (Francis Cousin, 2016)

Comment peut-on être païen ? (Alain de Benoist, 1981)

Comment vous aurez tous la tête coupée ou la parole coupée (Arnaud-Aaron Upinsky, 1991)

Complot mondial contre la santé (Claire Séverac, 2010)

Comprendre le chaos syrien (Alexandre del Valle et Randa Kassis, 2016)

Comprendre l’inexorable progression de la délinquance, 1980-2016 (Guy Sartory, 2017)

Comprendre l’islam (Guillaume Faye, 2015)

Décroissance ou toujours plus ? (Alain de Benoist, 2018)

De la confrérie des bons aryens à la nef des fous (Philippe Baillet, 2018)

Dictionnaire du politiquement correct à la française (Philippe de Villiers, 1996)

Discours pour la France (Philippe Séguin, 1992)

Diviser pour régner (Vincent Chapin, 2010)

Doctrine du solidarisme (Serge Ayoub, 2012)

Donald Trump : les raisons de la colère (André Bercoff, 2016)

Droite / Gauche : pour sortir de l’équivoque (Arnaud Imatz, 2016)

Du diable en politique (Pierre-André Taguieff, 2004)

Du Mammouth au Titatic (Anne-Sophie Nogaret, 2017)

Eoliennes, un scandale d’Etat (Alban d’Arguin, 2017)

Esclaves chrétiens, maîtres musulmans : l’esclavage blanc en Méditerrannée (1500-1800) (Robert

C. Davis, 2003)

80

Et le vent reprend ses tours : ma vie de dissident (Vladimir Boukovsky, 1978)

Etre et parler français (Paul-Marie Coûteaux, 2006)

Exorcismes spirituels III (Philippe Muray, 2002)

Extension du domaine de la lutte (Michel Houellebecq, 1994)

Faits et chroniques interdits au public (Pierre et Danièle de Villemarest, 2003/2004/2007)

Fake news : la grande peur (François-Bernard Huygue, 2018)

FN… tout ça pour ça ! (Anne Kling, 2012)

Franklin D. Roosevelt, ou comment mon beau-père a été manipulé (Curtis Bean Dall, 1983)

Frontières, des confins d’autrefois aux murs d’aujourd’hui (Olivier Zajec, 2017)

Génération : j’ai le droit (Barbara Lefebvre, 2018)

Gouvernance (Alain Deneault, 2013)

Guerre en Syrie : le mensonge organisé des médias et des politiques français (François Belliot,

2015)

Gustave Le Bon : clés et enjeux de la psychologie des foules (Catherine Rouvier, 2012)

Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine (Carroll Quigley, 1981)

Houria, deux Etats ! (Rodolphe Crevelle et le Cercle des gens de peu, 2016)

Il était une foi, l’islam (Majid Oukacha, 2015)

Immigration : la catastrophe (Jean-Yves Le Gallou, 2016)

Immigration : l’illusion de l’intégration (Polémia, dont Jean-Yves Le Gallou, 2008)

Itinéraire d’un gauchiste repenti (Charles Robin, 2017)

J’ai servi Pétain (Paul Racine, 2014)

Jean-Marie, Marine et les juifs (Paul-Eric Blanrue, 2014)

Jusqu’où va-t-on descendre ? (Alain Soral, 2002)

La 51e étoile du drapeau américain (Philippe de Villiers, 2003)

L’abîme se repeuple (Jaime Semprun, 1997)

La chasse aux sorcières et l’Inquisition (Marion Sigaut, 2014)

La chienne qui miaule (Philippe de Villiers, 1990)

La colonisation de l’Europe (Guillaume Faye, 2000)

La coupe est pleine (Claire Séverac et Sylvie Simon, 2012)

La crise du monde moderne (René Guénon, 1927)

La décomposition des nations européennes (Pierre Hillard, 2010)

La démocratie à l’épreuve de l’intégration européenne (Christophe Beaudouin, 2014)

La désinformation publicitaire (Jean-Yves Le Gallou, 2014)

La double pensée : retour sur la question libérale (Jean-Claude Michéa, 2008)

La droite buissonnière (François Bousquet, 2015)

La droite et la gauche (Jean Madiran, 1977)

L’affaire Clément Méric : du fait divers au scandale politique (Serge Ayoub, 2013)

La fin de l’espèce humaine (Jean-Pierre Dickès, 2015)

La fin de l’Union européenne (Coralie Delaume et David Cayla, 2017)

La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie française (Hadrien Desuin, 2017)

La France Big Brother (Laurent Obertone, 2014)

La France contre les robots (Georges Bernanos, 1947)

La France divisée contre elle-même (Adrien Abauzit, 2017)

81

La France djihadiste (Alexandre Mendel, 2016)

La France et l’islam au fil de l’histoire (Gerbert Rambaud, 2017)

La France face au mondialisme (Jean-Yves Dufour, 2011)

La France LICRAtisée (Anne Kling, 2007)

La France orange mécanique (Laurent Obertone, 2013)

La France périphérique (Christophe Guilluy, 2014)

La grande déculturation (Renaud Camus, 2008)

La grande dissimulation (Christopher Booker et Richard North, 2003)

La guerre de l’Ouest dit de Vendée (Philippe Landeux, 2014)

La guerre secrète contre les peuples (Claire Séverac, 2015)

La haine de la démocratie (Jacques Rancière, 2005)

La huitième plaie (Stratediplo, 2016)

La langue des médias (Ingrid Riocreux, 2016)

La légende noire du Moyen-Age (Claire Colombi, 2017)

La machination d’Amsterdam (Philippe de Villiers, 1998)

La marche irrésistible du nouvel ordre mondial (Pierre Hillard, 2007)

La médiocratie (Alain Deneault, 2015)

L’ami américain (Eric Branca, 2017)

La nouvelle dictature médico-scientifique (Sylvie Simon, 2006)

La préférence nationale : réponse à l’immigration (Le Club de l’Horloge, dont Jean-Yves Le Gallou,

1985)

La question raciale (Michel Drac, 2010)

La rançon du machinisme (Gina Lombroso, 1931)

La révolte des élites et la trahison de la démocratie (Christopher Lasch, 1994)

La Russie de Poutine (Ivan Blot, 2015)

La sectophobie (Joël LaBruyère, 2001)

La siliconisation du monde (Eric Sadin, 2016)

La stratégie de l’intimidation (Alexandre del Valle, 2018)

La société de connivence (Philippe de Villiers, 1994)

La société de l’indécence (Stuart Ewen, 1967)

La Société fabienne, l’instauration d’un nouvel ordre international chez Beatrice et Sydney Webb

(John Green, 2015)

La société industrielle et son avenir (Theodore Kaczynski, 1995)

La Suisse brûle (Uli Windisch, 2016)

La Trilatérale et les secrets du mondialisme (Yann Moncomble, 1980)

La tyrannie médiatique (Jean-Yves Le Gallou, 2013)

L’autre tiers-mondisme (Philippe Baillet, 2016)

La véritable histoire des Bilderbergers (Daniel Estulin, 2008)

La vérité sur les nouveaux compteurs communicants (Clotilde Duroux, 2016)

La vie sur terre (Baudouin de Bodinat, 1996/1999)

Le blanc soleil des vaincus (Dominique Venner, 1975)

Le Civisme illustré (Philippe Landeux, 2011)

Le Civisme, ou théorie de la Cité (Philippe Landeux, 2008)

82

Le complexe occidental (Alexandre del Valle, 2014)

Le complot de la Réserve Fédérale (Antony Sutton, 1995)

Le coup d’Etat des juges (Eric Zemmour, 1997)

Le coup d’Etat simplifié (Nicolas Dupont-Aignan, 2008)

Le crépuscule de la France d’en haut (Christophe Guilluy, 2016)

Le CRIF, un lobby au cœur de la République (Anne Kling, 2010)

L’Education nationale, une machine à broyer (Isabelle Dignocourt, 2017)

L’effondrement des sociétés complexes (Joseph Tainter, 1988)

L’effondrement du système technologique (Theodore Kaczynski, 2008)

L’effroyable imposture du féminisme (Lucie Choffey, 2014)

Le génocide voilé (Tidiane N’Diaye, 2008)

Le gouvernement du désir (Hervé Juvin, 2016)

Le grand remplacement (Renaud Camus, 2011)

Le journal d’Anne-France (Romain Guérin, 2017)

Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (Philippe de Villiers, 2015)

Le moment populiste (Alain de Benoist, 2017)

L’empire attaque (Michel Ruch, 2007)

L’empire du moindre mal (Jean-Claude Michéa, 2007)

L’empire écologique (Pascal Bernardin, 1995)

Le nouvel ordre mondial (Herbert George Wells, 1939)

Léon Degrelle persiste et signe (Léon Degrelle et Jean-Michel Charlier, 1985)

Le piège (Jimmy Goldsmith, 1993)

Le pouvoir de la drogue dans la politique mondiale (Yann Moncomble, 1990)

Le premier sexe (Eric Zemmour, 2006)

Le Puy du Fou : un rêve d’enfance (Philippe de Villiers, 2017)

Le racisme antiblanc (Hervé Ryssen, 2011)

Le réactionnaire authentique (Nicolas Gomez Davila, 2005)

Le règne de la quantité et les signes des temps (René Guénon, 1945)

Le scandale des délocalisations (Eric Laurent, 2011)

Les cloches sonneront-elles encore demain ? (Philippe de Villiers, 2016)

Les collabos de l’Europe nouvelle (Bernard Bruneteau, 2016)

Les démons du bien (Alain de Benoist, 2013)

Les droits sexuels ou la destruction programmée de l’enfance et de la famille (Marion Sigaut,

2017)

Les mirages de l’art contemporain (Christine Sourgins, 2005)

Les mosquées de Roissy (Philippe de Villiers, 2006)

Les professionnels de l’antiracisme (Yann Moncomble, 1987)

Les secrets de la Réserve Fédérale (Eustace Mullins, 1952)

Les territoires perdus de la République (collectif, dont Barbara Lefebvre, 2002)

Le suicide français (Eric Zemmour, 2014)

Les vrais ennemis de l’occident (Alexandre del Valle, 2016)

Les yeux grands fermés (Michèle Tribalat, 2010)

Le syndrome de l’ortolan (Arnaud-Aaron Upinsky, 1997)

83

Le système technicien (Jacques Ellul, 1977)

L’Etat inquisiteur (Joël LaBruyère, 1999)

Le traité transatlantique et autres menaces (Alain de Benoist, 2015)

L’étrange suicide de l’Europe (Douglas Murray, 2017)

L’être contre l’avoir (Francis Cousin, 2012)

Lettre ouverte à ceux qui croient (encore) que l’Europe c’est la paix (Arnaud-Aaron Upinsky,

1992)

Lettre ouverte aux coupeurs de têtes et aux menteurs du Bicentenaire (Philippe de Villiers, 1989)

L’Europe vers la guerre (Paul-Marie Coûteaux, 1997)

L’homme est l’avenir de la femme (Natacha Polony, 2008)

L’homme nu (Marc Dugain et Christophe Labbé, 2016)

L’horreur économique (Viviane Forrester, 1996)

Libérez votre cerveau ! (Idriss Aberkane, 2016)

L’imposture des droits sexuels, ou la loi du pédophile au service du totalitarisme mondial (Ariane

Bilheran, 2017)

L’imposture du vivre-ensemble de A à Z (Paul-François Paoli, 2018)

L’irrésistible expansion du mondialisme (Yann Moncomble, 1981)

L’ombre au sommet (Jean-Yves Dufour, 2016)

L’ultime transgression (Jean-Pierre Dickès, 2013)

L’Union européenne, une nouvelle URSS (Vladimir Boukovsky, 2005)

Machiavel pédagogue ou le ministère de la réforme psychologique (Pascal Bernardin, 1995)

Mémoires : fils de la nation (Jean-Marie Le Pen, 2018)

Mémoire vive (Alain de Benoist, 2012)

Métaphysique du sexe (Julius Evola, 1958)

Minorités et régionalismes dans l’Europe fédérale des régions (Pierre Hillard, 2004)

Mon cher entre-soi (Rodolphe Crevelle, 2014)

Mystères et secrets du B’naï B’rith (Emmanuel Ratier, 1993)

Né en 1984 (Adrien Abauzit, 2012)

Néo-fascisme et idéologie du désir (Michel Clouscard, 1973)

Neuro-pirates (Lucien Cerise, 2014)

Notre ennemi, le Capital (Jean-Claude Michéa, 2017)

Notre Europe sans Maastricht (Philippe de Villiers, 1992)

Partition (Alexandre Mendel, 2017)

Pour un monde sans islam (Aquila, 2016)

Pour un nouveau contrat social (Serge Ayoub, 2018)

Principes universels de l’ordre social ou bases de la société à usage universel (Philippe Landeux,

2001)

Propaganda (Edward Bernays, 1928)

Psychologie des foules (Gustave Le Bon, 1895)

"Putain" de Saint Foucault (François Bousquet, 2015)

Quand les abeilles meurent, les jours de l’homme sont comptés (Philippe de Villiers, 2004)

Ras l’front : anatomie d’un mouvement antifasciste (Emmanuel Ratier, 1998)

Réquisitoire contre Largent (Philippe Landeux, 2010)

84

Résistance et Tradition (Jean-Yves Dufour, 2013)

Révolution : les bases du Civisme (Philippe Landeux, 2015)

Robespierre, l’âme de la Révolution (Philippe Landeux, 2013)

Robespierre parle aux Français (Philippe Landeux, 2013)

Situation de la France (Pierre Manent, 2015)

Socrate à Saint-Tropez (Alain Soral, 2003)

Soumission (Michel Houellebecq, 2015)

Statistiques ethniques : une querelle bien française (Michèle Tribalat, 2016)

Survivre à la pensée unique (Alain de Benoist, 2015)

Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée (Daniel Kahneman, 2011)

Ta carrière est fi-nie : l’art de ne rien faire au bureau (Zoé Shepard, 2012)

Théorie des hybrides (Jean-François Gayraud, 2017)

Traité de savoir disparaître à l’usage d’une vieille génération (Paul-Marie Coûteaux, 1998)

Trump, pour le meilleur et pour le pire (Evelyne Joslain, 2016)

TV lobotomie (Michel Desmurget, 2011)

Une France soumise (collectif, dont Barbara Lefebvre, 2017)

Une révolution sous nos yeux (Michèle Tribalat et Christopher Caldwell, 2011)

Un européisme nazi (Julien Prévotaux, 2010)

Une vie ordinaire (Maxime Brunerie et Christian Rol, 2011)

Un petit fonctionnaire (Augustin d’HUmières, 2017)

Un président ne devrait pas dire ça (Gérard Davet et Fabrice Lhomme, 2016)

Un quinquennat pour rien (Eric Zemmour, 2016)

Vaccins, oui ou non ? (Stefano Montanari, Antonietta M. Gatti et Serge Rader, 2017)

Vaccins, mensonges et propagande (Sylvie Simon, 2009)

Vers la féminisation ? (Alain Soral, 1999)

Vive la nation (Philippe Landeux, 2015)

Zoé à Bercy (Zoé Shepard, 2015)