2
L3 – Algèbre 2 2011–2012 : TD 2 Polynômes symétriques et fractions rationnelles Exercice 1. Écrire en fonction des polynômes symétriques élémentaires les polynômes suivants. 1. P=X 3 Y + XY 3 +X 3 Z + XZ 3 +Y 3 Z + YZ 3 ; 2. Q=X 2 Y 2 Z + XY 2 Z 2 +X 2 YZ 2 X 2 Y 2 Y 2 Z 2 X 2 Z 2 2X 2 YZ 2XY 2 Z 2XYZ 2 . Exercice 2. (Polynômes antisymétriques) Soit K un corps de caractéristique =2 et P K[X 1 ,..., X n ]. 1. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes : i) Pour tous i<j , P change de signe lorsqu’on échange X i et X j . ii) P σ = ǫ(σ)P, pour tout σ S n , où ǫ(σ) est la signature de la permutation σ. On dit alors que le polynôme P est antisymétrique. 2. Montrer que Δ := i<j (X i X j ) est antisymétrique. 3. Montrer que tout polynôme antisymétrique est le produit de Δ et d’un polynôme symé- trique. Exercice 3. (Polynômes invariants sous A n ) Soit K un corps de caractéristique =2 et P K[X 1 ,..., X n ] tel que σ A n , P σ =P. 1. Montrer que l’application P P σ ne prend que deux valeurs lorsque σ parcourt S n . 2. Montrer qu’il existe des polynômes symétriques A et B uniquement déterminés tels que P = A + ΔB. 3. Décrire, comme quotient d’un anneau de polynômes, le sous-anneau de K[X 1 ,..., X n ] formé des polynômes invariants sous A n . Exercice 4. (Automorphismes de K(X)) 1. Soit f K(X) non constante. On note ϕ f l’application de K(X) dans K(X), u u f . Montrer que ϕ f est un morphisme de corps de K(X) dans lui-même. Vérifier que ϕ f g = ϕ g ϕ f . 2. Soit ϕ un morphisme du corps K(X) dans lui-même, tel que ϕ induit l’identité sur K. On note f = ϕ(X). Montrer que ϕ = ϕ f . 3. Soit A= a b c d GL 2 (K), on note f A K(X) la fraction rationnelle aX+b cX+d . Montrer que f AB = f A f B . 4. Montrer que l’application u : GL 2 (K) Aut K (K(X)), A ϕ f A est bien définie et est un anti-morphisme de groupes (c’est-à-dire que u(AB) = ϕ f B ϕ f A ). 5. Montrer que le noyau de u est formé des homothéties. 6. Montrer que toute fraction rationnelle définit une fonction de P 1 (K) := K ∪ {∞} dans lui-même (si f =P/Q, avec P et Q premiers entre eux, on convient que f (x)= si x est une racine de Q, et f ()= si deg P > deg Q, 0 si deg P < deg Q, et le quotient des coefficients dominants de P et Q si deg P = deg Q), et que la composition des fractions rationnelles correspond à la composition des fonctions.

td02_2

Embed Size (px)

DESCRIPTION

TD algebre

Citation preview

  • L3 Algbre 2 20112012 : TD 2

    Polynmes symtriques et fractions rationnelles

    Exercice 1.crire en fonction des polynmes symtriques lmentaires les polynmes suivants.

    1. P = X3Y+XY3 +X3Z + XZ3 +Y3Z + YZ3 ;

    2. Q = X2Y2Z + XY2Z2 +X2YZ2 X2Y2 Y2Z2 X2Z2 2X2YZ 2XY2Z 2XYZ2.

    Exercice 2. (Polynmes antisymtriques)Soit K un corps de caractristique 6= 2 et P K[X1, . . . ,Xn].

    1. Montrer que les conditions suivantes sont quivalentes :

    i) Pour tous i < j, P change de signe lorsquon change Xi et Xj .

    ii) P = ()P, pour tout Sn, o () est la signature de la permutation .

    On dit alors que le polynme P est antisymtrique.

    2. Montrer que :=

    i degQ, 0 si degP < degQ, et lequotient des coefficients dominants de P et Q si deg P = degQ), et que la compositiondes fractions rationnelles correspond la composition des fonctions.

  • 7. Montrer que si L un corps algbriquement clos de caractristique nulle, la fonction fdfinie par une fraction rationnelle g/h (g, h L[X] premiers entre eux) est injective siet seulement si max(deg g,deg h) = 1.

    8. En dduire que si K est de caractristique nulle, u : GL2(K) AutK(K(X)) est surjec-tive, et donc que AutK(K(X)) PGL2(K).

    Exercice 5. (Thorme de Mason)

    1. Soient A,B,C trois polynmes de C[X], non constants, premiers entre eux dans leurensemble tels que A+B = C, et soit m le nombre de racines distinctes de ABC. Montrer

    que A(A

    A C

    C

    )= B

    (C

    C B

    B

    ). En dduire que max(degA,deg B,deg C) < m.

    2. Soit n 3. Montrer quil nexiste pas de polynmes P,Q,R dans C[X], lun des trois aumoins tant non constant, tels que Pn +Qn = Rn sans que P,Q,R soient tous gaux (une constante prs) un mme polynme.

    3. En dduire quil nexiste pas disomorphisme entre Frac(C[X,Y]/(Xn +Yn 1)) etC(T).

    Exercice 6. (Sommes de Newton)Soit n dans N ; pour tout entier k dans N on dfinit la k-ime somme de Newton :

    pk(X1, . . . ,Xn) = Xk1 + +X

    kn Z[X1, . . . ,Xn].

    Le but de lexercice est de dmontrer les formules de Newton :

    pd +

    d1i=1

    (1)iipdi + (1)ddd = 0.

    Fixons d > 0. Pour 2 i d, on pose

    ri =

    j1