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La conception et l’entretien des diverses composantes de la cheminée (conduit de fumée et souche) revêtent une importance considérable car ils auront un impact direct sur la qualité du feu, en particulier pour lui assurer un tirage correct, garant d’une bonne combustion, mais également d’une sécurité d’utilisation optimale et d’une émission réduite de polluants. L’importance d’un bon tirage Le tirage d’une cheminée est un courant d’air naturel ou forcé qui permet à l’air frais extérieur d’atteindre le foyer et aux fumées de combustion de quitter l’installation. La qualité du tirage est vraiment essentielle car, si l’air arrive au foyer en quantité insuffisante ou au contraire en excès, la combustion se fera de manière incomplète et l’on assistera dès lors à l’émission de substances imbrûlées par le conduit de fumée. Ces substances peuvent être de nature gazeuse comme le monoxyde de carbone (CO) ou liquide (devenant solide à température normale) comme les goudrons et les suies. Parce qu’il régule le flux d’air traversant l’appareil, le tirage est incontesta- blement un élément clé d’une bonne combustion. Il doit donc être suffisant sans être excessif. Ce phénomène qui permet aux gaz de combustion de monter à l’intérieur du conduit est dû à la différence de densité entre les gaz de combustion et l’air. C’est à la température de 273 degrés que les gaz ont leur densité maximum et que l’on obtient le meilleur tirage. Mais les gaz ont tendance à se refroidir au fur et à mesure qu’ils s’élèvent dans le conduit, ce qui peut nuire au tirage. Pour éviter cela, il est bon de ne pas dépasser une hauteur de conduit de 20 à 30 mètres. La température de sortie en haut d’une cheminée qui tire bien est comprise entre 150 et 200 degrés. Plus l’air extérieur est froid, plus il est dense, et plus la cheminée tire bien. En outre, plus la pression barométrique est haute, plus l’air est dense également et meilleur est le tirage. Ainsi par mauvais temps (pression barométrique basse) les cheminées tirent moins bien car l’air humide est moins dense, ce qui diminue le tirage. La question du tirage se présente de façon différente selon qu’il s’agit d’un conduit à créer ou d’un conduit déjà existant. Lorsque l’on envisage de construire une habitation, on peut déterminer avec précision les normes de la cheminée et donc les conditions d’un bon tirage en fonction des choix de chauffage que l’on envisage. A l’inverse, lorsqu’on veut installer un système de chauffage dans une habitation existante, on est dépendant de la conception initiale du conduit et de son état de conservation. Il conviendra souvent dès lors de remédier à certains problèmes. Des solutions existent en ce sens. Les critères d’un bon conduit Dans le cas d’une construction neuve, il importe de faire des choix opportuns et en temps utiles. Il est malheureux de constater que le conduit de cheminée est encore trop souvent construit alors que le type d’appareil de chauffage n’est pas encore choisi. Or il est impossible de déterminer correctement un conduit de cheminée sans connaître l’appareillage qui y sera raccordé. Dès lors, la démarche à suivre consiste non pas à raccorder une chaudière ou un appareil de chauffage indépendant sur un conduit supposé convenable, mais bien l’inverse, soit choisir l’appareil pour définir le conduit. Cette démarche permet d’optimiser la construction de la cheminée en lui conférant les conditions idéales d’un bon tirage. Ces critères idéaux ou règles de conception, nous les abordons ici uniquement à titre d’information générale, sans entrer dans des détails techniques complexes, notre but étant simplement de nous adresser aux particuliers désireux d’établir un contact avec leur entrepreneur, chauffagiste ou architecte. Cette matière est à ce point délicate et technique que le recours à ces professionnels s’avère plus que jamais indispensable. Hauteur du conduit Plus le conduit est haut, meilleur est le tirage, à condition de ne pas dépasser un vingtaine de mètre, ce qui est évidemment extrêmement rare dans le cas des habitations particulières. On considère par ailleurs que 4 mètres sont à considérer comme un strict minimum. Section du conduit La section du conduit sera de préférence circulaire. C’est avec cette forme que la surface de frottement et d’échange de chaleur est la plus faible par rapport à la section. D’autres formes comme le carré à angles arrondis ou le rectangle de rapport 1/1,5 sont néanmoins acceptables mais elles présentent un moins bon rapport. Pour le calcul de la taille, on se référera aux conseils de véritables spécialistes, seuls à même de calculer la section la plus adaptée en fonction des normes en vigueur, du type d’appareil et sachant que la section du conduit devra être au moins égale à la sortie de l’appareil de chauffage. Ces sections varient en effet selon que l’appareil est conçu pour fonctionner en feu ouvert, avec porte fermée ou avec porte ouverte. Il est important également de maintenir la section constante et de même forme sur toute la hauteur du conduit car tout rétrécissement entraînerait immanquablement une baisse de tirage. Tracé du conduit De manière à éviter toute perte de tirage, le tracé du conduit doit être le plus rectiligne possible. En effet, tout obstacle ou déviation dans un 90 Les secrets d’une bonne cheminée La réussite d’un système de chauffage indépendant, qu’il s’agisse d’un feu ouvert, d’un insert ou d’un poêle, ne dépend pas uniquement de son esthétique, de son implantation ou de ses caractéristiques techniques intrinsèques. Plusieurs critères président à son bon fonctionnement. Parmi eux, il en un qui est trop souvent négligé, peut-être parce qu’il relève d’un élément plutôt occulte : nous voulons parler de la cheminée et en particulier de son conduit de fumée, cet obscur mais néanmoins indispensable serviteur du feu, véritable interface entre l’installation de chauffage et l’extérieur. Conduit de cheminée en inox Flexinox. ChezFERO TECHNIQUE

TECHNIQUE Les secrets d’une bonne cheminée 55/pdf fr/90_92_Art conduits... · conduit entraîne une perte de pression qui diminue la vitesse des gaz d’évacuation et augmente

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Page 1: TECHNIQUE Les secrets d’une bonne cheminée 55/pdf fr/90_92_Art conduits... · conduit entraîne une perte de pression qui diminue la vitesse des gaz d’évacuation et augmente

La conception et l’entretien des

diverses composantes de la

cheminée (conduit de fumée et

souche) revêtent une importance

considérable car ils auront un

impact direct sur la qualité du feu,

en particulier pour lui assurer un

tirage correct, garant d’une bonne

combustion, mais également d’une

sécurité d’utilisation optimale et

d’une émission réduite de

polluants.

L’importance d’un bon tirageLe tirage d’une cheminée est un

courant d’air naturel ou forcé qui

permet à l’air frais extérieur

d’atteindre le foyer et aux fumées de

combustion de quitter l’installation.

La qualité du tirage est vraiment

essentielle car, si l’air arrive au

foyer en quantité insuffisante ou au

contraire en excès, la combustion

se fera de manière incomplète et

l’on assistera dès lors à l’émission

de substances imbrûlées par le

conduit de fumée. Ces substances

peuvent être de nature gazeuse

comme le monoxyde de carbone

(CO) ou liquide (devenant solide à

température normale) comme les

goudrons et les suies. Parce qu’il

régule le flux d’air traversant

l’appareil, le tirage est incontesta-

blement un élément clé d’une

bonne combustion. Il doit donc être

suffisant sans être excessif.

Ce phénomène qui permet aux gaz

de combustion de monter à

l’intérieur du conduit est dû à la

différence de densité entre les gaz

de combustion et l’air. C’est à la

température de 273 degrés que les

gaz ont leur densité maximum et

que l’on obtient le meilleur tirage.

Mais les gaz ont tendance à se

refroidir au fur et à mesure qu’ils

s’élèvent dans le conduit, ce qui

peut nuire au tirage. Pour éviter

cela, il est bon de ne pas dépasser

une hauteur de conduit de 20 à 30

mètres. La température de sortie en

haut d’une cheminée qui tire bien

est comprise entre 150 et 200

degrés. Plus l’air extérieur est froid,

plus il est dense, et plus la cheminée

tire bien. En outre, plus la pression

barométrique est haute, plus l’air

est dense également et meilleur est

le tirage. Ainsi par mauvais temps

(pression barométrique basse) les

cheminées tirent moins bien car

l’air humide est moins dense, ce

qui diminue le tirage.

La question du tirage se présente

de façon différente selon qu’il s’agit

d’un conduit à créer ou d’un

conduit déjà existant. Lorsque l’on

envisage de construire une

habitation, on peut déterminer avec

précision les normes de la

cheminée et donc les conditions

d’un bon tirage en fonction des

choix de chauffage que l’on

envisage. A l’inverse, lorsqu’on

veut installer un système de

chauffage dans une habitation

existante, on est dépendant de la

conception initiale du conduit et de

son état de conservation. Il

conviendra souvent dès lors de

remédier à certains problèmes. Des

solutions existent en ce sens.

Les critères d’un bon conduitDans le cas d’une construction

neuve, il importe de faire des choix

opportuns et en temps utiles. Il est

malheureux de constater que le

conduit de cheminée est encore

trop souvent construit alors que le

type d’appareil de chauffage n’est

pas encore choisi. Or il est

impossible de déterminer

correctement un conduit de

cheminée sans connaître

l’appareillage qui y sera raccordé.

Dès lors, la démarche à suivre

consiste non pas à raccorder une

chaudière ou un appareil de

chauffage indépendant sur un

conduit supposé convenable, mais

bien l’inverse, soit choisir l’appareil

pour définir le conduit. Cette

démarche permet d’optimiser la

construction de la cheminée en lui

conférant les conditions idéales

d’un bon tirage.

Ces critères idéaux ou règles de

conception, nous les abordons ici

uniquement à titre d’information

générale, sans entrer dans des

détails techniques complexes, notre

but étant simplement de nous

adresser aux particuliers désireux

d’établir un contact avec leur

entrepreneur, chauffagiste ou

architecte. Cette matière est à ce

point délicate et technique que le

recours à ces professionnels

s’avère plus que jamais

indispensable.

Hauteur du conduitPlus le conduit est haut, meilleur

est le tirage, à condition de ne pas

dépasser un vingtaine de mètre, ce

qui est évidemment extrêmement

rare dans le cas des habitations

particulières. On considère par

ailleurs que 4 mètres sont à considérer

comme un strict minimum.

Section du conduitLa section du conduit sera de

préférence circulaire. C’est avec

cette forme que la surface de

frottement et d’échange de chaleur

est la plus faible par rapport à la

section. D’autres formes comme le

carré à angles arrondis ou le

rectangle de rapport 1/1,5 sont

néanmoins acceptables mais elles

présentent un moins bon rapport.

Pour le calcul de la taille, on se

référera aux conseils de véritables

spécialistes, seuls à même de

calculer la section la plus adaptée

en fonction des normes en vigueur,

du type d’appareil et sachant que la

section du conduit devra être au

moins égale à la sortie de l’appareil

de chauffage. Ces sections varient

en effet selon que l’appareil est

conçu pour fonctionner en feu

ouvert, avec porte fermée ou avec

porte ouverte.

Il est important également de

maintenir la section constante et de

même forme sur toute la hauteur

du conduit car tout rétrécissement

entraînerait immanquablement une

baisse de tirage.

Tracé du conduitDe manière à éviter toute perte de

tirage, le tracé du conduit doit être

le plus rectiligne possible. En effet,

tout obstacle ou déviation dans un

90

Les secrets d’une bonne cheminée

La réussite d’un système de chauffage indépendant, qu’il s’agisse d’un feu ouvert, d’un insert ou d’un poêle, ne dépend pasuniquement de son esthétique, de son implantation ou de ses caractéristiques techniques intrinsèques. Plusieurs critères

président à son bon fonctionnement. Parmi eux, il en un qui est trop souvent négligé, peut-être parce qu’il relève d’unélément plutôt occulte : nous voulons parler de la cheminée et en particulier de son conduit de fumée, cet obscur mais

néanmoins indispensable serviteur du feu, véritable interface entre l’installation de chauffage et l’extérieur.

Conduit de cheminée en inox Flexinox. ChezFERO

TECHNIQUE

Page 2: TECHNIQUE Les secrets d’une bonne cheminée 55/pdf fr/90_92_Art conduits... · conduit entraîne une perte de pression qui diminue la vitesse des gaz d’évacuation et augmente

conduit entraîne une perte de

pression qui diminue la vitesse des

gaz d’évacuation et augmente donc

leur refroidissement. Pour cette

raison, un conduit ne peut

comporter plus de deux

dévoiements dont les angles ne

dépassent pas 15°. Cela signifie que

le conduit ne pourra pas compter

plus d’une partie non verticale.

Ajoutons qu’idéalement il ne devrait

y avoir qu’un seul conduit par

appareil de chauffage.

Les matériauxPour choisir le type de matériau du

conduit, il convient de savoir que ce

dernier doit satisfaire à plusieurs

conditions, à savoir l’étanchéité

complète au gaz, la résistance aux

chocs thermiques et la résistance

aux agents corrosifs émis par les

gaz de combustion. Mais ce n’est

pas tout. Pour que le tirage soit

optimal, ce matériau doit présenter

une faible inertie thermique. Cela

signifie que sa température doit

rapidement augmenter lors du

passage des fumées chaudes. Il y a

deux raisons à cela. D’abord, le

tirage de la cheminée est maximal

lorsque celle-ci est à la même

température que les fumées.

D’autre part, même en cas de

combustion optimale, les fumées

contiennent toujours de la vapeur

d’eau. Or c’est à une température

située entre 40 et 65° C que cette

vapeur peut se condenser. C’est ce

qu’on appelle le "point de rosée".

En se condensant, l’eau se combine

à des composés présents dans les

fumées pour former un liquide

fortement corrosif. Il est donc

essentiel que le matériau du

conduit limite au maximum cette

condensation en arrivant

rapidement à atteindre la

température des fumées et en s’y

maintenant le plus longtemps

possible, ce qui nécessite une

bonne isolation du conduit. Il est

également nécessaire que le

matériau résiste le mieux possible à

la corrosion des dépôts. Enfin la

paroi intérieure du conduit de

fumée doit être la plus lisse

possible pour permettre un meilleur

passage des gaz, une moins bonne

adhérence des dépôts et un

ramonage aisé.

Face à ces différentes recommanda-

tions, on comprendra aisément que

tous les matériaux n’offrent pas des

garanties égales de succès :

Le conduit en brique, à l’ancienne,

n’est plus adapté aux conditions

d’utilisation du chauffage moderne

car ses parois sont très rugueuses,

son inertie beaucoup trop lourde et

le risque de fissuration et donc

d’infiltration de gaz nocifs trop

important.

Le boisseau en terre cuite ou béton

offre une inertie plus faible et une

paroi plus lisse à condition que ses

parois soient minces et émaillées à

l’intérieur. Cependant, cette

solution apparaît plus lourde à

mettre en place et le risque de

condensation reste encore

relativement élevé.

Le conduit métallique rigide en inox

(simple ou double paroi) apparaît

comme le plus performant. Il est

léger, très lisse, se monte aisément

et présente une faible inertie

thermique.

Le conduit métallique flexible en

aluminium se révèle également

léger, facile à monter et de faible

inertie, mais il est nettement plus

sensible aux condensats (résidus de

condensation). En outre il ne

convient pas pour la combustion du

bois et du charbon.

L’arrivée d’airAfin d’entretenir la combustion et

de rendre le tirage possible, il faut

un apport d’air suffisant et

permanent à l’appareil de

chauffage. L’air peut être soit

prélevé directement à l’extérieur et

amené au cœur même de l’appareil,

soit prélevé dans la pièce où se

trouve l’installation, auquel cas la

pièce elle-même devra être équipée

d’un système d’entrée d’air. En

effet, dans les constructions

modernes, étanches aux courants

d’air, l’aspiration de la cheminée ne

peut se faire correctement et

l’habitation se trouve en

dépression. La cheminée refoule

alors les fumées à l’intérieur de la

pièce. Cet effet est accentué par la

mise en marche d’un système

d’extraction d’air comme une hotte.

Il est donc nécessaire d’avoir une

bonne aération de la maison. Pour

éviter les courants d’air, les prises

d’air peuvent se faire à l’extérieur

via des conduites souples ou en

maçonnerie.

La sécuritéPour assurer une sécurité

d’utilisation optimale, il

faut s’assurer que le

conduit de fumée est

parfaitement étanche

afin que les gaz de

combustion ne puissent

se diffuser dans les

pièces qu’il traverse.

C’est pourquoi les

anciens conduits

maçonnés sont à

proscrire du fait du

risque important de

fissurations. Rappelons

en effet que certains gaz

sont très toxiques

lorsqu’ils sont présents

en forte concentration.

Le monoxyde de carbone

(CO) en particulier est

incolore, silencieux,

totalement inodore et … mortel.

L’étanchéité n’est pas la seule règle

de sécurité. Le ramonage et

l’entretien de l’installation de

chauffage sont tout aussi

importants et même obligatoires

une à deux fois par an (fréquence

variable selon les pays et le type de

combustible). Pour les appareils de

chauffage fonctionnant avec un

combustible solide, comme le bois,

l’obligation comprend le nettoyage

de l’installation, mais aussi le

ramonage du conduit et la

vérification de son étanchéité (avec

une cartouche fumigène. Ce sujet a

déjà été traité en détails dans une

parution précédente (n° 50).

Rénover une cheminée déficienteLorsqu’on souhaite installer un

appareil de chauffage dans une

habitation existante, il est souvent

impossible de concevoir le conduit

de cheminée. Il faut souvent se

contenter de ce qui existe. Il est

néanmoins possible d’apporter des

solutions efficaces lorsque ces

conduits sont déficients. Les deux

grandes pathologies rencontrées le

plus souvent sont le tirage

insuffisant dû généralement à un

mauvais dimensionnement du

conduit et la condensation résultant

de la mauvaise qualité de son

revêtement intérieur et de son

défaut d’isolation.

Nous vous proposons à travers ce

chapitre de diagnostiquer les

différents défauts d’une cheminée.

Certains d’entre eux pourront être

solutionnés aisément. D’autres

mèneront parfois à la conclusion

que le conduit n’est plus utilisable.

Les défauts de conception

Hauteur de conduit insuffisante : Si

le conduit est inférieur à 4 mètres, il

est toujours possible de surélever

sa partie extérieure en veillant à

prolonger le conduit existant tout

en conservant la même forme et la

même section.

Débouché mal situé : Si le

débouché en toiture est mal situé

par rapport aux vents dominants,

aux habitations proches ou à la

toiture (voir dernier chapitre), il n’y

a pas d’autre solution que

d’envisager un nouveau conduit.

Paroi du conduit mal isolée : Il semble

difficile d’intervenir sur cette paroi;

la seule solution efficace sera le

recours au tubage (voir ci-dessous).

Débouché trop étroit : Il peut arriver

que l’embouchure au niveau du toit

soit rétrécie et donc plus étroite que

le conduit, ce qui nuit au tirage. Une

simple intervention de maçonnerie

devrait pouvoir régler le problème.

Conduit obstrué : Toutes sortes de

matériaux incongrus peuvent se

loger accidentellement dans le

conduit et l’obstruer au détriment

de l’évacuation des gaz de

combustion : nid d’oiseau et autres

déchets peuvent être facilement

91

Conduit double paroi avec isolation,

Bofill de FLEXINOX. Chez FERO

Conduit flexible en Inox, simple ou double

paroi, adapté à la rénovation des cheminées

traditionelles qui comportent des coudes.

Coproflex de POUJOULAT

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évacués par un bon ramonage. Une

inspection visuelle régulière du

conduit permet de prévenir ce genre

de désagrément.

Conduit fissuré : Toute fissure dans

le conduit peut entraîner son défaut

d’étanchéité, ce qui représente un

danger potentiel énorme. Ce problème

peut être solutionné par la méthode

du chemisage (voir ci-dessous) ou

par tubage (idem).

Conduit trop incliné : Nous avons

vu que l’inclinaison éventuelle du

conduit ne devait pas dépasser un

certain niveau (15 voir 20 degrés).

Si l’inclinaison est trop forte, il n’y a

malheureusement pas de solution,

sinon la création d’un nouveau

conduit.

Dépôts de suie : Un ramonage

régulier solutionne aisément ce

problème. Hormis les prescriptions

légales, il convient d’adapter la

fréquence du ramonage aux

conditions d’utilisation. Si l’on brûle

beaucoup de résineux par exemple,

la quantité de suie sera nettement

plus importante et son

renouvellement plus rapide.

Section du conduit trop étroite : Si

le conduit s’avère trop exigu par

rapport à l’appareil que vous

souhaitez installer, il ne vous reste

que deux solutions : créer un

nouveau conduit ou choisir un autre

appareil qui conviennent au

conduit !

Section de conduit variable : Le

tubage est la seule solution qui

permette dans ce cas d’obtenir une

section homogène sur toute la

longueur du conduit.

Parois trop massive : Ce problème

entraîne une inertie trop grande. Là

aussi, seul le tubage est efficace.

Registre de ramonage mal scellé :

Ce problème sera aisément résolu

par une petite intervention

technique voire une réparation de

maçonnerie.

Le chemisageLe chemisage vise à réhabiliter un

conduit ayant perdu son étanchéité

par fissuration. Il consiste en

l’application d’un enduit sur les

parois intérieures du conduit. Celui-

ci ne peut être chemisé que si les

causes de sa fissuration sont

supprimées au préalable, sous

peine de travaux inutiles. De ce fait,

avant de chemiser le conduit, il faut

connaître l’importance, la nature et

l’origine de la fissuration.

Le tubageLe tubage est l’introduction à

l’intérieur d’un conduit de fumée

existant d’un tube indépendant qui

assure à lui seul l’évacuation et

l’étanchéité des gaz de combustion

et ce, depuis le raccordement à

l’appareil de chauffage jusqu’au

débouché de cheminée. Cette

technique vise à améliorer les

caractéristiques d’un conduit en

bon état général et non pas de

réparer un conduit hors d’état car le

tubage ne peut avoir pour effet de

reconstituer l’intégralité et la

stabilité du conduit. Tout au plus

permet-il d’en améliorer certains

défauts : amélioration du degré

d’étanchéité, réduction de section,

protection contre les risque de

bistrage (dépôt de suie) ou

augmentation de la résistance à la

corrosion.

Le tubage peut être de type flexible

ou de type rigide. Le tubage flexible

permet de s’adapter à tous les cas

de dévoiements et se raccorde

facilement aux appareils de

chauffage à gaz ou au fioul. Il n’est

pas autorisé pour les installations

au bois ou au charbon. Le tubage

rigide en revanche est

pluricombustible et se compose de

plusieurs éléments totalement

étanches car soudés en continu et

assemblés dans le sens des

condensations. Ils sont conçus pour

les tubages verticaux

Tout comme le chemisage, le

tubage doit toujours être réalisé par

des entreprises qualifiées et

agréées.

Le débouché en toitureLes différentes formes prises par la

partie externe du conduit qui

dépasse du toit constituent la

souche de cheminée ou débouché

de toiture. Le choix de son

emplacement ainsi que sa hauteur

et son couronnement méritent une

attention particulière et doivent

répondre à certaines prescriptions

pour garantir un tirage correct.

Critères d’installationHauteur : Pour être réglementaire et

efficace, la souche doit dépasser de

40 cm le faîtage si le bâtiment est

seul. Elle doit également dépasser

de 40 cm tout obstacle situé dans

un rayon de 8 m. Si la toiture a

néanmoins une pente très faible

(inférieure à 15°), l’orifice de la

souche peut être situé au niveau du

faîtage s’il est surmonté d’un

dispositif antirefouleur et en

l’absence d’obstacle à moins de

8 m.

Section : Le débouché ne doit pas

réduire la section du conduit

principal sous peine de créer des

zones de surpression pouvant être à

l’origine de refoulement de fumée

dans l’habitation.

Isolation : La souche doit être

isolée pour éviter un

refroidissement trop rapide des

fumées. Si la cheminée est mal

isolée, elle peut atteindre une

température de 45 degrés qui

engendre des condensations.

Implantation : Les produits de la

combustion (fumées et gaz) doivent

être véhiculés au-delà de la zone de

perturbation, c’est-à-dire la zone où

la pression des vents provoque une

surpression. Ces zones sont

définies en fonction de la pente de

la toiture et doivent faire l’objet

d’une étude approfondie par un

spécialiste. Dans tous les cas, il

existe une zone autour de la maison

ou tout débouché est interdit. Une

seconde zone surmontant la

première ne permet l’installation

d’un débouché que moyennant

l’ajout d’un aspirateur statique. Une

troisième zone permet l’installation

libre du débouché.

Types de débouchésSouche nue : Tributaire des

conditions climatiques elle

n’entraîne cependant pas de perte

de pression, mais l’inclinaison du

vent peut stopper le tirage ou

provoquer des refoulement.

Appareil simple : Le chapeau pare-

pluie ou la dalle horizontale

assurent une protection efficace

contre les précipitations mais

n’évitent en rien les risques de

refoulement dus au vent

Antirefouleur : Constitué d’éléments

profilés fixes, il régule l’évacuation

des fumées indépendamment des

conditions atmosphériques et plus

particulièrement du vent.

Aspirateur mobile : Système rotatif

qui, sous l’action du vent,

augmente la dépression et favorise

donc le tirage. Le gros défaut de ces

appareils est l’oxydation et le

colmatage des pivots. Un entretien

régulier s’impose sou peine de

risquer un blocage de l’appareil et

des refoulements importants.

Quel qu’il soit, l’appareillage doit

être facilement démontable pour

permettre le ramonage. Si cela n’est

pas possible, il convient de prévoir

un registre de ramonage dans

l’habitation au point le plus haut du

conduit.

92

Conduits Selkirk. Chez STANDARD

AHZ

Sortie de toit inox Therminox,

peint en noir. Chez POUJOULAT

Système d’aspiration Exhausto

avec contrôle automatique intégré

de la puissance. Pour tous types

de conduits. Chez COLEMONT