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opés par les fulgurants progrès de la technologie, les appareils sans fil investissent peu à peu le monde de la production. Leur percée reste toutefois timide : qui donc n’a pas utilisé une liaison sans fil pour configurer un équi- pement de terrain ou contrôler un moteur ? Mais de là à résoudre le pro- blème complexe d’un asservissement avec des capteurs sans fil et sans batterie … Le pari industriel du sans-fil Ces dernières années ont été marquées par l’explosion des technologies de trans- mission sans fil. Les vastes marchés de l’électronique nomade et du grand public ont proposé des solutions de communi- cation avancées, à des prix dérisoires. Les télécommunications leur ont d’ailleurs facilité la tâche avec des normes interna- tionales et universelles, comme la 802.11, Bluetooth, GSM, ZigBee … Conscient que l’essor des technologies modernes de l’information industrielle se fonde sur le progrès des solutions câblées et sans fil, ABB s’est intéressé de près aux idées, aux techniques et aux entreprises qui font les beaux jours de la bureautique et des télécommunications. Une démarche confortée par la société d’étude de marché américaine ARC qui, dès mai 2001, classait le sans-fil parmi « les technologies clés des cinq années à venir dans le secteur des automatismes. » 42 Revue ABB 4/2002 Technology review Christoffer Apneseth, Dacfey Dzung, Snorre Kjesbu, Guntram Scheible, Wolfgang Zimmermann De nos jours, il n’est pas de ligne de fabrication sans une armada de capteurs et d’actionneurs, truffés d’écheveaux de câbles de puissance et d’échange de données dont l’installation n’est pas seulement coûteuse mais aussi source fréquente de dysfonctionnements. Pour y remédier, ABB propose un nouveau détecteur de proximité sans fil doté d’un module de communication assurant l’alimentation, la transmission des signaux et le dialogue homme- machine: bref, une installation sans fil à retordre! D «Le sans-fil est appelé à jouer, au cours des cinq prochaines années, un rôle majeur dans le manufacturier.» ARC, mai 2001 Les détecteurs de proximité coupent le cordon Sans fil!

Technology review Sans fil! - library.e.abb.com · inutile d’être un expert de la transmission ou de l’alimentation sans fil! Les capteurs sont facilement configurés avec l’affi-

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opés par les fulgurants progrès de

la technologie, les appareils sans

fil investissent peu à peu le monde de la

production. Leur percée reste toutefois

timide: qui donc n’a pas utilisé une

liaison sans fil pour configurer un équi-

pement de terrain ou contrôler un

moteur ? Mais de là à résoudre le pro-

blème complexe d’un asservissement avec

des capteurs sans fil et sans batterie…

Le pari industriel du sans-fil

Ces dernières années ont été marquées

par l’explosion des technologies de trans-

mission sans fil. Les vastes marchés de

l’électronique nomade et du grand public

ont proposé des solutions de communi-

cation avancées, à des prix dérisoires. Les

télécommunications leur ont d’ailleurs

facilité la tâche avec des normes interna-

tionales et universelles, comme la 802.11,

Bluetooth, GSM, ZigBee…

Conscient que l’essor des technologies

modernes de l’information industrielle se

fonde sur le progrès des solutions

câblées et sans fil, ABB s’est intéressé de

près aux idées, aux techniques et aux

entreprises qui font les beaux jours de la

bureautique et des télécommunications.

Une démarche confortée par la société

d’étude de marché américaine ARC qui,

dès mai 2001, classait le sans-fil parmi

« les technologies clés des cinq années à

venir dans le secteur des automatismes. »

42 Revue ABB 4/2002

Technology review

Christoffer Apneseth, Dacfey Dzung, Snorre Kjesbu, Guntram Scheible, Wolfgang Zimmermann

De nos jours, il n’est pas de ligne de fabrication sans une armada de capteurs et d’actionneurs,

truffés d’écheveaux de câbles de puissance et d’échange de données dont l’installation n’est

pas seulement coûteuse mais aussi source fréquente de dysfonctionnements.

Pour y remédier, ABB propose un nouveau détecteur de proximité sans fil doté d’un module de

communication assurant l’alimentation, la transmission des signaux et le dialogue homme-

machine: bref, une installation sans fil à retordre!

D

«Le sans-fil est appelé à jouer, au cours des cinq prochaines années, un rôle majeur dans lemanufacturier. » ARC, mai 2001

Les détecteurs de proximité coupent le cordon

Sans fil!

Revue ABB 4/2002 43

Mais quels sont les atouts décisifs de

cette technologie pour l’industrie et que

peut-on en attendre?

Les vertus du sans-fil sont triples :

baisse des coûts (installation plus facile,

conception et développement simplifiés,

moins de matériels) ; gains de productivi-

té (mobilité, flexibilité et rapidité d’accès

aux réseaux) ; création de valeur (offre

de nouveaux services et applications

comme les postes clients et les terminaux

de conduite portables, les tableaux de

contrôle, le télédiagnostic…).

Ces bienfaits sont pleinement exploi-

tés par le nouveau détecteur de proximité

sans fil d’ABB.

Détecteurs de proximité sans fil

Les détecteurs de proximité inductifs sont

les capteurs de position les plus utilisés

en automatisation industrielle . Extrê-

mement fiables et sans contact, ils rensei-

gnent l’automate sur le mouvement de la

machine. Conçus pour détecter des cibles

métalliques, ils sont en général insensi-

bles aux ambiances poussiéreuses.

Ce qui pose toutefois problème, c’est

la connectique entre capteurs et com-

mande, à savoir les câbles multiconduc-

teurs fixes, équipés d’une prise ou d’un

1

Montage de boîtes de vitesses : l’une des nombreuses applications

industrielles multipliant les détecteurs de proximité

1

Une même application avec… et sans câbles de capteur : dans le premier cas, le câblage ne va pas sans contraintes mécaniques.2

44 Revue ABB 4/2002

Technology review

bornier. Si l’intégration du détecteur de

proximité inductif dans la machine s’avè-

re aujourd’hui relativement simple, la

conception et l’installation des câbles res-

tent assez laborieuses, surtout lorsqu’il

s’agit de suivre chaque mouvement de la

machine .

De nos jours, le concepteur de ma-

chine dispose de plusieurs solutions tech-

niques pour fiabiliser les connexions

électriques entre les constituants mobiles

de la machine. Cependant, la plupart

d’entre elles, comme les transmetteurs à

bague collectrice, ne conviennent qu’à

certaines applications précises. On leur

préfère couramment les gaines souples et

les câbles ultra flexibles.

Néanmoins, les câbles restent les

grands responsables des défauts capteurs

et des arrêts de production. L’idéal est

donc de s’en débarrasser ! [1]. C’est préci-

sément l’objectif des nouveaux détecteurs

de proximité sans fil d’ABB.

De l’idée à la réalisation:

un parcours épineux

Le problème soumis à un groupe de

chercheurs d’ABB en 1998 était aussi sim-

ple à définir que difficile à résoudre :

substituer au traditionnel détecteur de

proximité un appareil sans fil et sans

batterie. Un défi de taille ! Et pourtant, ce

qui semblait il y a quatre ans une «mis-

sion impossible » est bel et bien devenu

aujourd’hui réalité.

Nos chercheurs de Norvège, d’Allema-

gne et de Suisse ont décomposé ce pro-

blème en trois volets : le système de com-

munication sans fil, l’alimentation sans fil

et le capteur à faible consommation

d’énergie.

Premier défi : le système de communi-

cation sans fil doit être aussi fiable que la

solution filaire. Ces capteurs faisant partie

de systèmes de contrôle-commande en

boucle fermée, ils sont aussi soumis à des

contraintes temporelles strictes. Leur

technologie doit concilier économie et

faible consommation. Pour ajouter à la

difficulté, il leur faut coexister avec des

systèmes perturbateurs comme Bluetooth

et les réseaux locaux sans fil (WLAN), et

s’accommoder de tous les parasites

engendrés par le parc de capteurs sans fil

de l’usine (plusieurs milliers d’unités).

Voilà en clair la somme d’exigences

qu’aucun standard radio ne satisfait en-

core à ce jour.

L’alimentation sans fil posait un défi

tout aussi crucial, sinon pire. Si la techno-

logie des batteries a progressé tout au

long de cette dernière décennie, aucun

équipement n’est capable de fonctionner

sans la moindre maintenance pendant

au minimum dix ans, comme l’exige le

système. Parmi les solutions envisagées

(thermocouples, piles photovoltaïques,

piles à combustible…), la seule déclarée

viable a été le couplage inductif grâce

auquel un faible champ électrique généré

dans le volume d’une machine est

converti en énergie électrique utilisable

par les capteurs.

La troisième facette du problème visait

à développer une technologie de cap-

teurs offrant une consommation deux fois

moins élevée qu’à l’ordinaire.

Au cœur des solutions à tous les

aspects de cette problématique se situe

l’architecture globale du système, qui

constituera notre premier sujet d’intérêt.

L’architecture du système

Le système comporte quatre boucles

primaires (E) ceinturant la cellule de

fabrication. Elles sont alimentées en

courant alternatif par deux sources (D),

ce qui produit un champ magnétique

dans toute la cellule. Les détecteurs de

proximité sans fil (A) de la cellule intè-

grent des petites bobines qui captent

l’énergie de ce champ magnétique et le

convertissent en électricité. Ces capteurs

sont également munis de petits émet-

teurs-récepteurs radio et de composants

électroniques à faible consommation

qui assurent la transmission sans fil ; ils

communiquent avec un module d’entrée

(C) par le biais de deux antennes (B)

montées dans la cellule. Ce module se

comporte comme son homologue câblé.

Capable de gérer en même temps jusqu’à

60 détecteurs de proximité sans fil, il est

3

2

A

A

A

A

B

C

DD

E

Constituants type d’une cellule d’assemblage de moteurs : préhenseur de

robot bardé de détecteurs de proximité sans fil (A), boucles primaires (E), deux

alimentations (D), deux antennes (B) et module d’entrée (C)

3

Revue ABB 4/2002 45

raccordé au système de contrôle-com-

mande par une connexion universelle

FieldBusPlug d’ABB [2]. Cinq modules

d’entrée peuvent ainsi se partager une

même zone et desservir jusqu’à 300

capteurs équipant une seule cellule de

fabrication.

La convivialité fut le grand précepte

de toute la phase de développement ;

elle se concrétisa par l’élaboration de

consignes d’installation et de procédures

de configuration particulièrement sim-

ples. Résultat : pour installer le système,

inutile d’être un expert de la transmission

ou de l’alimentation sans fil ! Les capteurs

sont facilement configurés avec l’affi-

cheur à cristaux liquides et les touches

tactiles du module d’entrée. Conforme à

toutes les exigences du système câblé

classique, la voie du sans-fil offre nombre

d’avantages supplémentaires tels que le

diagnostic et l’auto-contrôle ; de plus, la

recherche de pannes et le remplacement

des capteurs sont bien plus faciles qu’en

technique traditionnelle.

L’alimentation sans fil :

plusieurs pistes

Si l’on juge acceptable de charger ou de

remplacer périodiquement les batteries

des produits grand public, il n’en va pas

de même dans l’industrie ; les capteurs

s’y comptent en effet par centaines, dans

des endroits inaccessibles ou sur des

machines fonctionnant 24 h/24. La solu-

tion ? Des capteurs autoalimentés [3] ou

une alimentation sans fil, associés à une

électronique très peu gourmande en

énergie.

En règle générale, l’énergie auxiliaire

peut être :

n intégrée au système: c’est le cas des

batteries, piles à combustible…,

n tirée de l’environnement du système:

lumière, chaleur, vibrations, manœuvre

de l’opérateur…,

n transmise au système par voie optique,

acoustique ou radio.

Néanmoins, la définition du problème

écarte d’emblée la première option,

tandis que la seconde manque cruelle-

ment de fiabilité et est totalement

inadaptée aux exigences strictes de

l’industrie en la matière. Enfin, il ressort

d’une étude approfondie sur les diverses

possibilités offertes par la troisième

approche que la seule solution viable

est celle basée sur le couplage magné-

tique.

L’«alimentation magnétique»

Le principe de base d’une source d’éner-

gie induite d’un champ magnétique peut

se décrire à l’aide du célèbre modèle de

transformateur à éléments parasites .

Dans notre cas, l’enroulement primaire

(B) est une imposante bobine encerclant

la cellule (appelée volume) et le secon-

daire, un nombre quasi illimité de petites

bobines réceptrices (C), chacune munie

d’un noyau de ferrite pour accroître le

flux collecté par la bobine.

Les éléments parasites dominent donc

et le principal coefficient de couplage

réside dans l’intensité du champ magné-

tique au niveau du secondaire. Si les

enroulements primaires sont disposés

comme des bobines de Helmholtz, ce

paramètre est tout à fait constant dans un

grand volume. Même si personne n’oc-

cupe en permanence la cellule, l’intensité

de champ est conforme aux recomman-

dations de la législation internationale du

travail [4].

4

A

CCC

CCCA

Alimentation sans fil

L’alimentation (A) fournit à la boucle primaire (B) un courant à 120 kHz. Les capteurs (C)

de cette boucle sont équipés de bobines secondaires. A droite, schéma du circuit

équivalent avec couplage.

4

46 Revue ABB 4/2002

Technology review

Les pertes sont paradoxalement mini-

mes et principalement liées aux pertes

par conduction dans les enroulements

dues à l’effet de peau et aux courants de

Foucault.

Alimentation par résonance à

fréquence moyenne

Ce « transformateur » fonctionne mieux en

mode résonant dans lequel la forte induc-

tance (fuite) est compensée. Son exploi-

tation sous une tension ou un courant

faible est alors possible. Cette alimenta-

tion doit aussi pouvoir pallier deux types

de problèmes:

n modifications de l’environnement,

provoquées notamment par de gros

obstacles métalliques en mouvement

(robots),

n fortes dispersions de la «charge»

conduisant à des dimensionnements dif-

férents des bobines primaires (valeurs

d’inductance) et des pertes variables

(courants de Foucault dans les objets

métalliques avoisinants).

L’alimentation primaire nécessite donc un

système de contrôle-commande automa-

tique, rapide et extrêmement précis pour

maintenir à 120 kHz la fréquence de

résonance fixe.

Un récepteur omnidirectionnel

Pour gagner en puissance, côté récepteur,

les bobines doivent aussi fonctionner sur

un mode résonant. De plus, pour obtenir

une sortie de puissance constante quelle

que soit l’orientation par rapport au vec-

teur champ primaire, le choix d’ABB s’est

porté sur un agencement orthogonal de

trois bobines. Facilement réglable, cette

disposition est en effet bien adaptée à la

production de masse.

Champ magnétique tournant

Sachant qu’un champ unidirectionnel

pouvait être involontairement canalisé

par l’intrusion de pièces métalliques, on

opta pour un champ tournant.

Dans les conditions les plus défavora-

bles (intensité de champ minimale et

canalisée), les niveaux de puissance

atteints au secondaire dépendent princi-

palement de trois facteurs : taille de la

bobine, taille et forme du noyau magné-

tique. Dans pareil cas, les valeurs obte-

nues sur les premiers prototypes furent

de 1 mW/cm2 à 6 A/m. Des puissances

nettement plus élevées peuvent être four-

nies pour répondre aux besoins, par

exemple, des actionneurs industriels

(vannes, petits entraînements).

Cette alimentation doit convenir à des

cellules de fabrication type de 6×3×3 m2.

Modulaire, elle peut être étendue pour

desservir plusieurs cellules de ce genre.

La transmission sans fil

Le système de communication sans fil

transmet les signaux des capteurs au

module d’entrée. Comparable à la station

de base d’un réseau cellulaire, celui-ci

doit en outre se plier aux impératifs du

milieu industriel : offrir des temps de

réponse très courts (généralement bien

inférieurs à 10–15 ms), piloter un grand

nombre de capteurs dans une cellule de

plusieurs mètres de rayon, garantir l’inté-

grité de la transmission d’un grand nom-

bre de données même lorsque la trans-

mission radio est entravée par des obsta-

cles et des interférences .

Or aucun des systèmes existants pas-

sés au crible de notre étude ne répondait

5

Transmission sans fil

Chaque module d’entrée collecte les données des capteurs de «sa» zone qu’il

rapatrie vers l’automate (PLC) sur un bus de terrain (FB).

5

Revue ABB 4/2002 47

à ces besoins ; les systèmes d’étiquetage

électronique utilisés dans les grandes sur-

faces, par exemple, péchaient par leur

portée limitée et leur manque de souples-

se ; de même, les réseaux locaux ou les

liaisons radio courte distance, dont Blue-

tooth [5], ne résistaient pas à la contrainte

de traiter une multitude de capteurs.

D’où la décision de concevoir un nou-

veau système capable de coller aux exi-

gences du capteur sans fil tout en réutili-

sant un maximum de composants stan-

dard et économiques du marché.

Ce système exploite la bande de fré-

quences ISM (industrielle, scientifique et

médicale) des 2,4 GHz. Le module

d’entrée d’ABB concentre toute la com-

plexité et la sophistication du système,

simplifiant d’autant le capteur. Un seul de

ces modules peut gérer jusqu’à 60 cap-

teurs sans fil. Semblable à bien des

égards à une station de base WLAN, il

s’en distingue par plusieurs caractéris-

tiques qui font sa spécificité :

n Emission et réception simultanées des

signaux radio ; rappelons au passage que

le duplex intégral ou full duplex est

impossible sur Bluetooth et les WLAN.

n Réception simultanée des signaux les

plus forts et les plus faibles, la différence

de puissance entre ces deux extrêmes

pouvant varier de un à un million !

n Suppression des parasites : il est possi-

ble de recevoir un message ou un signal

capteur extrêmement faible, même en

présence d’un important signal parasite

émis à une fréquence voisine.

n Possibilité de commuter périodique-

ment les antennes émettrices et réceptri-

ces des modules d’entrée pour multiplier

les chemins de propagation: une excel-

lente parade aux phénomènes d’affaiblis-

sement et aux effets d’écran.

Le matériel de transmission du capteur

s’appuie sur un émetteur-récepteur radio

Bluetooth classique, ce qui se traduit par

des économies d’échelle, une miniaturisa-

tion des composants et une faible

consommation. Plus précisément, le

choix de l’antenne située sur l’émet-

teur-récepteur du capteur mérite une

attention particulière : son rayonnement

doit être omnidirectionnel pour garantir

une transmission uniforme quelle que

soit l’orientation du capteur par rapport

aux antennes du module d’entrée.

Un module d’entrée et un capteur

optimisés sont des facteurs clés de réus-

site, mais pas suffisants ! D’autres exigen-

ces (fiabilité élevée, faibles retards de

transmission et gestion de multiples cap-

teurs) entrent en ligne de compte. Pour y

répondre, un protocole de communica-

tion sur mesure s’impose, capable d’assu-

rer aux capteurs un accès radio sans

collision en allouant à chacun d’eux un

créneau de temps et de fréquence pen-

dant lequel il est autorisé à transmettre.

Les paramètres de cet accès multiple

réparti dans le temps et de ce multiple-

xage fréquentiel (TDMA/FDM) sont choi-

sis pour satisfaire aux exigences d’une

profusion de capteurs, garantir les temps

de réponse courts et exploiter pleinement

la bande radio disponible. Grâce à une

nouvelle technique de saut de fréquence,

associée à la détection d’erreurs et à la

retransmission automatique en cas de

panne, les messages issus des capteurs

6

L’électronique du module de communication

Bobine de réception omnidirectionnelle destinée à l’alimentation et, au premier plan,

antenne intégrée pour la transmission radio

6

48 Revue ABB 4/2002

Technology review

sont délivrés en toute fiabilité, même en

présence de systèmes perturbateurs

(Bluetooth, WLAN, fours à micro-ondes

et systèmes d’identification automatique).

Pour réduire au minimum la consom-

mation d’énergie, le module de commu-

nication du capteur reste en sommeil tant

que le capteur ne change pas d’état. Sur

apparition d’un événement, le capteur

établit de suite une liaison radio à l’aide

d’un signal pilote fourni par le module

d’entrée, puis envoie son message, le

tout en 2 ms ou, au pire, 10 à 15 ms si ce

message nécessite plusieurs retransmis-

sions. A des fins de diagnostic du sys-

tème, les capteurs signalent leur présence

deux fois par seconde.

Une consommation réduite

Le détecteur de proximité règne en maî-

tre parmi les capteurs de position utilisés

dans les machines et les robots. Son

constituant principal est un oscillateur

basse fréquence créant un champ électro-

magnétique à l’avant de sa face sensible.

L’entrée d’une pièce métallique dans le

champ rayonné entraîne un déséquilibre

de l’oscillateur. Cette modification de

la forme d’onde est alors détectée et le

capteur délivre un signal de sortie appro-

prié.

Cela étant, il faut minimiser la

consommation de ces appareils sans fil.

Deux solutions existent : faire usage de

composants électroniques du marché à

ultra faible consommation ou diminuer le

facteur de marche du capteur. Dans ce

dernier cas, l’acquisition des données

n’est pas continue; le capteur n’est activé

que pour effectuer sa mesure, puis désac-

tivé sur une « longue» période. Après

avoir travaillé sur ces deux possibilités,

ABB opta pour une tête de détection du

commerce équipée d’une électronique

basse consommation qu’il adapta à ses

besoins.

Le succès commercial au

rendez-vous

La Foire de Hanovre 2002 (Allemagne)

fut pour ABB l’occasion de présenter les

tout premiers exemplaires de détecteurs

de proximité sans fil ; ceux-ci ont sus-

cité l’enthousiasme des constructeurs de

machines et utilisateurs qui ont pu cons-

tater l’intérêt de ces capteurs montés sur

des machines d’assemblage, des lignes de

production et des robots.

Leur commercialisation débutera au

deuxième trimestre 2003. L’offre sera

initialement constituée de détecteurs de

proximité sans fil, d’un type d’alimenta-

tion, d’un câble de boucle primaire,

7

Détecteurs de proximité sans fil montés sur un préhenseur de robot (Foire de Hanovre 2002)7

Revue ABB 4/2002 49

d’une antenne radio et d’un module d’en-

trée communiquant avec le contrôle-com-

mande de la machine via une connexion

ABB FieldBusPlug.

Le détecteur de proximité sans fil

d’ABB se compose essentiellement d’un

module de communication et d’une tête

de détection . L’alimentation, la trans-

mission et le dialogue homme-machine

sont assurés par un seul et unique type

de module de communication. Pour cou-

vrir des distances de détection allant de

1,5 mm à 15 mm, les têtes de détection

sont proposées en plusieurs tailles

(M8×1, M12×1, M18×1 et M30×1,5), en

montage noyé ou non noyé.

Un potentiel illimité

Une fois relevés les trois grands défis que

sont la distribution de puissance, la fiabi-

lité et le retard de transmission, les nou-

veaux détecteurs de proximité sans fil

d’ABB annoncent le décollage du sans-fil

dans l’automatisation industrielle.

Si le système exposé dans cet article

se prête avant tout aux détecteurs de pro-

ximité sans fil, il va sans dire qu’il peut

être étendu à d’autres capteurs et action-

neurs. Ses techniques d’alimentation et

de transmission génériques pourraient

faire merveille dans des applications ABB

inédites.

8

Auteurs

Christoffer ApnesethSnorre KjesbuDr Dacfey DzungDr Guntram Scheible ABB Corporate [email protected]@[email protected]@de.abb.com

Wolfgang Zimmermann ABB STOTZ-KONTAKT [email protected]

References[1] W. Zimmermann: Kabel eliminiert (Cabling eliminated). Computer & Automation 10/2002 Mindelheim, Germany, Oct 2002.

[2] ABB FieldBusPlug – LA solution à l’hétérogénéité des bus de terrain. Revue ABB 1/2002, 30–34.

[3] G. Scheible : Wireless energy autonomous systems: Industrial use? Sensoren und Messysteme VDE/IEEE Conference, Ludwigsburg, Germany,

March 11–12 2002.

[4] International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP): Guidelines for Limiting Exposure to Time-Varying Electric, Magnetic, and

Electromagnetic Fields (up to 300 GHz). Health Physics vol 74, no 4, 494–522, 1998.

[5] J. Endresen, et collaborateurs: BluetoothTM – Une nouvelle norme de communication sans fil… aux «dents longues». Revue ABB 2/2001, 35–43.

Le détecteur de proximité sans fil est composé de deux parties : au premier

plan, le module de communication avec touche tactile et DEL; à l’arrière plan, la

tête de capteur cylindrique.

8