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YANNICK GRANIERI LA SCIENCE DE RED BULL STRATOS LA SURFEUSE BRÉSILIENNE NE CHASSE QUE LES TRÈS GROSSES VAGUES Maya envoie du gros sur l’iPad ! INVADER WOODKID SPÉCIAL VÉLO MAYA GABEIRA AVRIL 2012 UN MAGAZINE HORS DU COMMUN MAGAZINE SPONSORISÉ PLUS : Red Bull Mini Drome / Gaza City Beach / Scarlett Johansson / Leonard de Vinci / Morgane Bonnefoy / Sir James PLUS : Sir James Dyson / Morgane Bonnefoy / Léonard de Vinci / Scarlett Johansson / Gaza City Beach / Lexi Thompson

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Avril 2012

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YANNICK

GRANIERI

LA SCIENCE DE RED BULLSTRATOS

LA SURFEUSE BRÉSILIENNE NE CHASSE QUE LES TRÈS GROSSES VAGUES

Maya envoie du gros sur l’iPad !

INVADER

WOODKIDSPÉCIAL

VÉLO

MAYAGABEIRA

AVRIL 2012UN MAGAZINE HORS DU COMMUNUN MAGAZINE HORS DU COMMUN

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AvrilLE MONDE DE RED BULL

AvrilLE MONDE DE RED BULL

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AvrilLE MONDE DE RED BULL

AvrilLE MONDE DE RED BULL

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Bienvenue !Six mois après son lancement en France et une pléiade de stars en couverture (Thierry Henry, Neymar, Sébastien Loeb, Felix Baumgartner, Charlotte Gainsbourg et Maya Gabeira), The Red Bulletin fait peau neuve. Votre magazine vous propose un sommaire plus aéré et plus complet. L'ADN de Red Bull et son incessante quête de nouveaux territoires ou d'innovations coulent bel et bien dans les veines de The Red Bulletin. Quatre pages afin de se délecter progressivement du meilleur. Succulente mise en bouche.

Ce numéro ne déroge pas à la règle. Le clou du spectacle reste le feuilleton mensuel que nous vous proposons avec Red Bull Stratos. La montée en régime vers le voyage de Felix Baumgartner est suivie jour après jour par nos journalistes. En sus, découvrez une version iPad toujours aussi performante et… gratuite.

Bonne lecture,Votre Rédaction

17LE MONDE SELON SCARLETT JOHANSSON Irrésistible sur grand écran depuis une vingtaine d’années, la comédienne s’apprête à sauver la planète dans la prochaine super production hollywoodienne.

DANS LA BOÎTE AVEC YANNICK GRANIERI The Red Bulletin vous propose de découvrir les coulisses d’une figure démoniaque du VTT freestyle. Le Lyonnais montre ici la naissance d’un Backflip 360 dans le gymnase où il a débuté. Attention, ça décoiffe !

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VOYAGE AU SOMMET DES COLS HORS CATÉGORIEÀ l’heure des classiques de printemps, prenez un peu d’avance et plongez-vous sur les routes de la Vuelta, du Giro et du Tour de France.

CLUBBINGNon, je ne suis pas Fantomas orné d’un déguisement façon chapeau melon et zèbre tanzanien, mais plutôt un habitué de ce club londonien au nom prédestiné : Cirque du Soir.

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AvrilLE MONDE DE RED BULL

WOODKID, FULGURANTE ASCENSIONDepuis un an, Yoann Lemoine alias Woodkid défraie la chronique. The Red Bulletin a rencontré celui que les plus grandes stars du show biz et les publicitaires s’arrachent. Son clip Iron est encore dans toutes les têtes.

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DANS LE VISEUR Notre fameuse rubrique « Hier et Aujourd’hui » revisite ce mois-ci la technologie des caméras embarquées. Que de changements mes aïeux !

76FELIX BAUMGARTNER ET SON IMPRESSIONNANT BALLON Dans le cadre de notre feuilleton consacré à Red Bull Stratos, nous vous proposons ce mois-ci de découvrir un géant. Gonflé à l’hélium, le ballon de l’Autrichien est exploré ici sous toutes les coutures.

AvrilLE MONDE DE RED BULL

90 DYSON COMME UNE ÉVIDENCESir James Dyson

se confie très rarement. Le génial industriel

Anglais nous a accordé une interview sans

complaisance. Vraie bonne raison

pour savourer ses paroles d’expert.

DANS LE SAC d’Alexis Thompson Depuis son premiersuccès chez les proettesl’année dernière,cette fille est déjàune star de la petite balleblanche. La golfeuseaméricaine a su restersimple et accessible.

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LE MONDE DE RED BULLLE MONDE DE RED BULL

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LE MONDE DE RED BULL

Je me dit m… Peut-être que cette cordée n’est pas jouable en escalade libre. Mais la lumière est belle comme nulle part ailleurs.

AUTRE VIE À GAZACes douze pages d’ouverture de la partie « Action » de votre magazine vous immergent dans le quotidien parfois compliqué des surfeurs de la bande de Gaza.

AU SOMMET DU CERRO TORRE

AVEC UN ALPINISTE DÉJÀ LÉGENDAIRE

Allongez-vous, respirez et prenez de la hauteur.

The Red Bulletin vous guide dans les pas de

David Lama. L’Autrichien est le premier homme

à vaincre la face est du Cerro Torre

en escalade libre.

48David Lama

ENVAHISSEUR EN VUE Les œuvres d’Invader ont fait le tour du monde. L’artiste parvient à se faire remarquer dans les moindres coins de rue sans que son visage ne soit dévoilé. À moins qu’ici…

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Tout ce que je fais, je le fais

pour moi et rien que

pour moi.

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Ma ya Gabeira

08 Volcan bien-aimé 10 Bulle humaine 12 Tour éclair-ée 15 La photo gagnante 16 Passe ton BAP d’abord 16 Une fi lle de Bonnefoy

CETTE FILLE A TOUT

POUR PLAIRESi la Brésilienne

a une peau douce comme celle

de l’abeille, nous ne saurions trop vous

conseiller une certaine maîtrise de

soi devant sa beauté.

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DIRECTION LE VIETNAMAfi n d’apporter un saupoudrage aigre-doux à ces quelques pages, voici une recette inoubliable venue de Hanoi.

LE MONDE DE RED BULL

AvrilMichael Kiwanuka«

De l’émotion, de l’abandon, une bonne mélodie et un bon texte.

92 KIWANUKA,

LA RÉVÉLATION S’il est inconnu

du grand public, Michael Kiwanuka

privilégie la simplicité et

quelques accords chers à

la soul music.

94 Agenda 96 Focus 97 Kainrath 98 Pleine lucarne 98 Mentions légales

UN PETIT PLONGEON ?La saison de Red Bull Cliff Diving débute en juin. En voici un avant-goût avec Michal Navratil. Le Tchèque détaille ses techniques de mise en condition. Enfi lez-votre maillot, votre bonnet et commencez l’entraînement.

MUSIQUE AÉRIENNEÀ la découverte de Spiritualized avec l’interview de Jason Pierce. Il nous parle aussi de ses cinq albums référence.

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du moisA LTA V E R A PA Z , G UAT E M A L A

roc star Dans un endroit plus propice à l’escalade, Petr Kraus préfère s’amuser à vélo. L’acrobate tchèque dévale à toute vitesse la piste de cendres du volcan Pacaya – « sensation similaire au snowboard » – et s’adonne ensuite à la spéléologie... toujours sur son VTT ! Quel souvenir ramène-t-il d’Amérique Centrale ? « Une crevaison mais une super expérience sur ce terrain boueux et glissant. Aussi, plein d’images inoubliables, avoue-t-il. Rien de mieux que le vélo pour découvrir un pays ! » On aurait tendance à le croire. www.redbull.fr Photo : Agustín Muñoz/Red Bull Content Pool

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N E W YO R K , é TAT S - U N I S

dans sa bulle Ce n’est pas la première fois que le photographe Romain Laurent met en scène de façon décalée un personnage dans les rues de New York. Pour la série de photos intitulée L’Horizon, un surfeur à moitié nu attend patiemment que le feu passe au vert sur une planche en suspension. Tout aussi improbable, cet homme-bulle (de savon) mis en scène dans le cadre de la série Something Real. Quel est le but ? « Les images symbolisent un moment de vie où la personne se distingue de la réalité sans s’en dissocier. »www.romain-laurent.com Photo : Romain Laurent/Bransch Europe

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PA R I S , F R A N c E

bleu nuitBertrand Kulik est un homme chanceux. Et rapide. Au millième de seconde près, le photographe-violoniste a su dégainer son appareil au cœur d’un impressionnant orage surplombant la plus belle ville du monde. Drapés de splendides lumières depuis les célébrations du passage à l’an 2000, les 324 mètres de la Dame de fer restent une œuvre unique, admirée par les touristes du monde entier. Les premiers clichés de la Tour Eiffel « foudroyée » datent de 1902.www.tour-eiffel.fr Photo : Bertrand Kulik/Caters News

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Red bull donne des aiiiles.

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UN INSTANT SVP !

LES IMAGES DU MOIS

Les meilleures photos seront tirées au sort. Le ou la gagnante repartira avec la gourde suisse SIGG siglée The Red Bulletin.

Faites-nous partager votre univers trépidant en envoyant vos clichés à :[email protected]

BullevardÉnergisant... à petites doses

Wellington Les B-Boys en démonstration au Homegrown Festival. Sean Aickin, Red Bull Lab Stageau Homegrown Festival. Sean Aickin, Red Bull Lab Stage

Premier fanPassions sportives

des stars du show business

KYLIE & DANNII MINOGUEEn F1, les sœurs australiennes,

reines de la pop, croisent les doigts pour leur compatriote

Mark Webber.

JOHN CUSACKL’acteur américain loge au pre-mier rang pendant les matches des Chicago Cubs. Cusack ne veut rien rater du spectacle.

BEN STILLERAvec sa femme Christine Taylor ou son pote Owen Wilson à ses côtés,

le comédien américain ne lâche pas la balle des yeux à l’US Open.

JAY-ZLa star du rap a récemment re-baptisé les New Jersey Nets en Brooklyn Nets. C’est plus facile quand on est le copropriétaire.

Il n’est pas cycliste. Et pourtant. Le Sud-Coréen Seo Young-Deok dépense chaque année la valeur d’une belle berline pour acheter des chaînes de vélos. 30 000 euros rien que pour son projet Nirvana : tête sur-dimensionnée représentant une année entière de travail et un kilomètre et demi de chaînes de vélo. Ce chef-d’œuvre de soudure n’est qu’une des nom-breuses reproductions com-plexes des parties du corps de sa collection Dystopia présentée pour la première fois dans le monde occidental à la galerie SODA d’Istanbul. Si vous êtes dans le coin, courez-y.youngdeok.com

À LA CHAÎNE Seo Young-Deok s’inspire de chaînes de vélo pour ses sculptures.

CHAÎNE

Il n’est pas cycliste. Et pourtant. Le Sud-Coréen Seo Young-Deok dépense chaque année la valeur d’une belle berline pour acheter des chaînes de vélos. 30 000 euros rien que pour

Nirvana : tête sur-dimensionnée représentant une année entière de travail et un kilomètre et demi de chaînes de vélo. Ce chef-d’œuvre de soudure n’est qu’une des nom-breuses reproductions com-plexes des parties du corps de

Dystopia présentée pour la première fois dans le monde occidental à la galerie SODA d’Istanbul. Si vous êtes dans le coin, courez-y.

Seo Young-Deok s’inspire de chaînes

ses sculptures.

BullevardÉnergisant... à petites doses

acheter des chaînes de vélos. 30 000 euros rien que pour

: tête sur-dimensionnée représentant une année entière de travail et un kilomètre et demi de chaînes de vélo. Ce chef-d’œuvre de soudure n’est qu’une des nom-breuses reproductions com-plexes des parties du corps de

présentée pour la première fois dans le monde occidental à la galerie SODA d’Istanbul. Si vous êtes

CHAÎNE s’inspire de chaînes

Les corps en métal de Dystopia, œuvre de Young-Deok

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Hokkaido Le départ façon « Le Mans » n’est pas seulement réservé aux pilotes automobiles. Hiroyuki Nakagawa

Abu Dhabi Abdo Feghali laisse fumer les pneus avec un joli frein à main. Naim Chidiac, Red Bull Car Park Drift

Le Cap L’Afrique du Sud est un véritable paradis du kitesurf avec en prime la Table Mountain en arrière-plan. Craig Kolesky, Len10 Megaloop

Stars en herbeTrois noms

à retenir

De la guitare électrique au violon

Les fans de rock nourrissent en général le plus grand respect envers Johnny Greenwood, génial guitariste de Radiohead, dieu de l’indie rock, composi-teur de bandes originales monumentales comme There will be blood. Mais, quand il est confronté pour la première fois au compositeur avant-gardiste polonais Krzysztof Penderecki (74 ans), les choses s’inversent. « Je suis un grand fan de Krzysztof, dit-il. J’adore sa musique. »

Les œuvres radicales de Penderecki du début des années 1960 ont grandement influencé Greenwood. Après un concert commun en septembre dernier, les deux musiciens décident de prolonger l’expé-rience en enregistrant un album composé de morceaux cultes comme Polymorphia (48 instruments à cordes) ainsi que 48 Responses to Polymorphia, hommage de Greenwood à Penderecki. Une œuvre orchestrale et moderne ayant la grâce d’un film de Kubrick : épique, sophistiqué et d’une beauté mystique.Penderecki & Greenwood : Threnody for the Victims of Hiroshima… www.nonesuch.com

Depuis 20 ans, Cypress Hill s’illustre par des morceaux aux rythmes plutôt cools et des textes mêlant humour et écologie. En s’associant à Rusko, jeune musicien britannique, les Californiens se risquent à présent sur le dancefloor. Un album bourré de basses et inspiré par le dubstep. Récemment, Skril-lex, les meilleurs du genre, remportent six Grammys. Ce nouveau cap met ces vétérans du rap sur la bonne voie.

Comment est née cette collaboration ? : À la base, notre col-laboration doit se limiter à un seul morceau mais le courant passe si bien avec Rusko que le titre initial devient rapidement un album. Avant de rencontrer

Rusko, nous entendons parler du dubstep mais on n’a aucune idée de la force et de l’intensité de cette musique.Clash générationnel ?Le dubstep et le hip-hop ne sont pas si différents. En entendant pour la première fois nos voix sur ces rythmes imposants, le résultat nous semble très naturel. Il est vrai que Rusko a 26 ans et nous tous autour de 45, mais l’entente est parfaite. Travailler avec des musiciens plus jeunes ne nous pose aucun problème.Ça se danse comment ?Aucune idée pour l’instant. Je maîtrise le déhanchement du hip-hop. Là il me faut un truc nouveau. Danser nu peut-être ? On verra bien.Extraits de Cypress x Rusko surwww.cypresshill.com

GROS SON !Vétérans du rap, les membres de Cypress Hill entament une cure de jouvence.

Jonny Greenwood et Krzysztof Penderecki

TAKEFUSA KUBOÂgé de 10 ans, il

donne le tournis à ses adversaires… plus âgés. L’année

dernière, le FC Barcelone signe

ce génie japonais.

KELLY SILDARUCette estonienne

de 10 ans est une reine chez

les juniors. Tous lui prédisent un avenir

radieux dans le freeski.

OLIVER WAHLSTRÖM

Ce suédois de 11 ans devient une star sur YouTube avec deux penalties transfor-

més de manière spectaculaire.

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De droite à gauche : Sen Dog, Rusko, DJ Muggs et B-Real

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Passe ton BAP d’abordUne centaine d’universités et d’écoles ont participé aux qualifications de la deuxième édi-tion française de BAP, « Balle aux prisonniers ». De Lille à Marseille et de Bordeaux à Strasbourg, 1 300 étudiants répartis en 256 équipes ont joué un remake de ce fameux jeu de cour de récréa-tion, popularisé en 2004 par le film Dodgeball.

FILLE DE BONNEFOYMorgane Bonnefoy a 21 ans. Elle est lugeuse et… serveuse à La Plagne pour financer ses saisons !

: Comment êtes-vous venue à la luge ? : J’ai commencé à 9 ans. J’ai adoré. À mes débuts, nous étions deux Morgane. Mon sur-nom est rapidement devenu « Mor-gane Grand Sourire » ! En 2005, j’ai commencé la compétition internatio-nale avec deux Coupes du monde ju-nior à La Plagne où j’ai terminé 9e et 11e. J’ai ensuite intégré le ski-études du Lycée Ambroise Croizat à Moutiers avant de passer chez les seniors en 2011 où je signe deux qualifications en finale de Coupe du monde à

Königssee et Altenberg (22e à chaque fois). Je me qualifie dans la foulée pour les Mondiaux de Cesena. Par malchance, je finis ma course à l’hôpi-tal avec une fracture du fémur droit et de multiples contusions. Dix mois après cet accident, je suis de retour. Le chirurgien m’avait dit qu’il faudrait attendre un an. Je me fais à nouveau opérer le 19 avril. Je serai out un mois et prête pour la nouvelle saison.Quels sont vos objectifs ?Me qualifier pour les JO de 2014 et le top 10 mondial.Plus d’infos sur morgane-bonnefoy.tjce.fr

Morgane Bonnefoy, une leçon de courage

Ne rien lâcher !

La règle est simple : cinq joueurs par équipe pour des matches de trois minutes en poules, cinq à partir des quarts de finale. Si vous avez loupé les qualifications du mois dernier, rendez-vous lors d’une prochaine édition de cette épreuve estudiantine.Toutes les infos sur www.redbull.fr/bap

serveuse à La Plagne pour financer ses saisons !

vous venue à la luge ? :à 9 ans. J’ai adoré. À mes débuts, nous étions deux nom est rapidement devenu « Mor-gane Grand Sourire » ! En 2005, j’ai commencé la compétition internatio-nale avec deux Coupes du monde ju-nior à La Plagne où j’ai terminé 911e. J’ai ensuite intégré le ski-études du Lycée Ambroise Croizat à Moutiers avant de passer chez les seniors en 2011 où je signe deux qualifications en finale de Coupe du monde à

pour des matches de trois minutes en poules, cinq à partir des quarts de finale. Si vous avez loupé les qualifications du mois dernier, rendez-vous lors d’une prochaine édition de cette épreuve estudiantine.Toutes les infos sur www.redbull.fr/bapToutes les infos sur www.redbull.fr/bap

Ne pas être vert... de rage !

Muscat À Oman, le bateau Red Bull est resté scotché au premier tour des Extreme Sailing Series.Sabine König

Lucca Les spectateurs ont mis la main à la pâte au Hell’s Gate italien.Olaf Pignatarob

Antigua Triple Champion du monde de trial, Petr Kraus prend la pause. Agustin Muñoz

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The Avengers au cinéma le 25 avril prochain

www.marvel.com/avengers_movie

lost in johanssonDébut 2003, SJ est connue pour être la jeune fille de L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. En fin d’année, elle est la belle universitaire de Lost in Translation – peut-être sa plus belle interprétation – et Griet, l’héroïne de La jeune fille à la perle où elle interprète son personnage à deux âges différents. Performance récompensée par un BAFTA.

YoYoLe 10 juillet 2009 est

célébrée l’union des

super héros Green

Lantern et la Veuve

noire. Dans la vraie

vie, Ryan Reynolds

se marie avec Scarlett

Johansson. Le couple

divorcera avant de

se rabibocher.

little Miss scarlettCelle qui aura 28 ans en novembre prochain compte près de 20 ans de carrière. En 1993, Scarlett débute les auditions. Celle passée, sans succès, pour un rôle dans Jumanji circule toujours sur le Net. La petite fiancée de l’Amérique est précoce.

Waits-ing tiMeBeaucoup d’actrices se sont mises à la chanson mais SJ est la seule à avoir sorti un album reprenant des titres de Tom Waits. 11 des 12 chansons de Anywhere

I Lay My Head ont été écrites par le célèbre chanteur américain. David

Bowie assure aussi les chœurs sur deux morceaux.

dans la tête de

Scarlett JohanSSon

Fantasme absolu de la gente masculine, la comédienne s’apprête à sauver le monde dans the avengers. Faites plus ample connaissance avec la Veuve Noire...

Mrs t Très difficile, Woody Allen a dirigé trois fois Scarlett Johansson dans Match Point, Scoop et Vicky Cristina Barcelona. Il la signe sans essai préalable. « J’aurais pu arriver coiffée à l’iroquoise,

il aurait quand même été séduit », s’amuse-t-elle. Elle garde sa chevelure blonde. Match Point lui

offre sa quatrième nomination aux

Golden Globe.

destinée juMelle Quand Hunter Johansson vient au

monde le 24 novembre 1984, sa mère

Mélanie n’a pas encore récupéré de

la naissance de son troisième enfant.

Et pour cause. Scarlett a vu le jour

trois minutes plus tôt. C’est à son père

Karsten, architecte danois et animateur

radio à ses heures, que la jolie jumelle

doit son goût pour la comédie.

BooeY redfordAprès des débuts dans L’Irrésistible North (1994) et le rôle de grande sœur de Macaulay Culkin dans Maman, je m’occupe des méchants, le personnage de la jeune Grace Mac Lean dans L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux la fait connaître. Robert Redford est impressionné par sa maturité. « On dirait qu’elle a 30 ans. » Elle l’appelle Booey. Il préfère Bob. Melting pot

La saison des blockbusters

américains démarre en fanfare.

The Avengers réunit à l’écran les

super héros du cinéma US comme

Iron Man alias Robert Downey Jr.,

Thor et Captain America. Avec sa

chevelure rousse, Scarlett y joue

son rôle favori : la Veuve Noire.

grand écartEn 2004, Johansson a déjà tourné avec Redford,

Sean Connery, Bruce Willis et Bill Murray, mais elle confesse n’avoir été impressionnée que par

deux personnes : Bill Clinton et Patrick Swayze. Les intéressés s’avouent très touchés sans que cela ne gêne Scarlett. Elle finit par trouver un homme plus âgé qu’elle en restant cinq mois avec Sean Penn, son aîné de 24 ans.

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b u l l e v a r d

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HIER ET AUJOURD’HUI

CAMÉRAS EMBARQUÉESLe temps des encombrants boîtiers métalliques est révolu. Ils sont remplacés par des capteurs polyvalents au look profilé. L’image se conjugue aujourd’hui en haute-définition. Même sur un casque.

POIDS LOURD G.S.A.P. 16 MM FAIRCHILD GUN CAMERA, 1940

Sherman M. Fairchild est un concepteur d’avions et inventeur américain (1896-1971). Il s’est fait un nom après avoir créé plus de 70 entreprises. Ses caméras révolutionnent la photographie aérienne. Dès 1920, Fairchild devient fournisseur officiel de l’aviation militaire. Pendant la seconde guerre mondiale, les avions de l’US Air Force

sont équipés du modèle Gun Camera, exclusivement produit par Fairchild Aviation Corporation. Quand un pilote de chasse se met à mitrailler l’adversaire, la caméra se déclenche et enregistre le combat sur un film 16 mm. Le modèle de caméra présenté ci-dessus provient de la collection du magasin Leica à Vienne. Il s’agit

probablement d’une pièce unique bricolée par un soldat américain inconnu, membre d’une patrouille de reconnaissance. Il a ainsi fixé à son casque d’infanterie une 16 mm Fairchild Gun Camera équipée d’un objectif Bausch & Lomb. Poids total : 2,164 kg.www.leicashop.com

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POIDS MOYEN GOPRO HD HERO 2, 2012

L’ère de la prise de vue filmée a évolué vers une question majeure : comment prendre des photos spectaculaires quand on n’a pas les moyens de s’acheter un véritable appareil professionnel ? C’est exactement la question que se pose Nick Woodward en surfant sur les meilleurs spots australiens. Nous sommes en 2002. Woodward passe de

longues heures sur l’eau. Aucun de ses amis ne parvient à immortaliser comme il se doit cette session. Woodward décide alors de faire une expérience. Il fixe une caméra sur sa planche. Bingo. Il crée ensuite son entre-prise GoPro. Aujourd’hui, les caméras de Woodward filment les aventures de sportifs amateurs et professionnels partout sur la

planète. Ici, à l’image, la GoPro Hero 2 fixée sur le casque du vététiste Paul Basagoitia. D’un poids total d’1,421 kg, le modèle Hero 2 et ses accessoires sont disponibles en version outdoor, surf et auto-moto. Étanche jusqu’à 60 mètres, la caméra prend des pho-tos à 11 méga pixels et filme en qualité HD.www.gopro.com

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touche-à-tout

woodkidAprès avoir déferlé sur la toile il y a tout juste un an, iron est encore dans tous les esprits. Woodkid a frappé un grand coup avec ce clip à l’esthétique froide et aux sonorités tribales. the red Bulletin a rencontré celui que les plus grandes stars s’arrachent.

lana del rey, taylor swift, moby ou Katy Perry… la liste a de quoi impressionner. Voire susciter les jalousies. tous font partie de ses « clients ». À bientôt trente ans, Yoann lemoine accumule honneurs et récompenses aux quatre coins de la planète. entre autres, cinq lions au Cannes International Advertising Festival, la récompense de référence pour les réalisa-teurs de spots de pubs (dernier en date : celui d’une célèbre marque de voitures).

Une de ses plus fameuses productions a été commandée par lana del rey. filmée sous la nef d’une spectaculaire église baroque, la nouvelle reine du rétro pop trône entre deux tigres dans le clip de son Born to Die. Woodkid a même récemment accom-pagné la diva sur scène.

en mars 2011, il sort Iron, son premier single et premier maxi sous le pseudonyme de Woodkid. du jamais vu. Une succession de gros plans en noir et blanc (une allumette enflammée, une chouette divine, les crocs d’un chien loup…) illustrent le Nouveau single Run Boy Run chez Green United Music ou www.yoannlemoine.com

Fort d’un imaginaire animalier et guerrier, Woodkid a marqué l’année 2011 avec Iron.

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morceau et donnent la mesure de la créativité débordante de lemoine.

d’origine polonaise, lemoine a grandi à lyon. il partage aujourd’hui sa vie entre Paris et new York. C’est un touche-à-tout boulimique à l’agenda surbooké, toujours prêt à se lancer dans de nouveaux arts et donner libre cours à une imagination débordante qui oscille dans des domaines aussi divers que la réalisation, la musique, la photographie et l’illustration.

entre commandes lucratives pour Woodkid le clipper et projets personnels pour Woodkid le chanteur électro, Yoann lemoine ne mélange jamais ses pinceaux de créateur : « Ce n’est difficile que pour mon agenda. dans ma tête ce n’est pas un problème, tout est lié, précise-t-il. Quand je travaille sur des sons, des images me viennent et quand je travaille sur des images, j’entends la musique. tout se fait naturellement. »

intitulé The Golden Age, son premier album est prévu pour la fin de l’été. déjà très attendu, il est quasi achevé. Composé sur le thème du passage à l’âge adulte et de la perte de l’inno-cence, lemoine en parle avec romantisme : « Woodkid, c’est la quête de l’enfant originel qui sommeille en nous. »

habituellement seul maître de ses œuvres, lemoine a choisi d’être accompagné pour l’enregistrement de cet album par l’orchestre national de Paris et sebastiAn, bouillant et talentueux musicien électro du label parisien Ed Banger. la composition s’est élaborée assez classiquement. les simples suites d’accords ont été arrangées à l’infini et nourries de cuivres, cordes et timbales. Quant à ses clips, assimilables à des courts-métrages, ils illustrent plus un sentiment passager qu’une histoire conventionnelle.

le clipper a la réalisation du long métrage qui le démange. suite logique sans aucun doute. « J’ai toujours dit vouloir réaliser mon premier film avant mes trente ans. Je sais maintenant que ce n’est pas possible (il les aura en mars prochain, ndlr). Ce n’est pas un problème. Je préfère réaliser un très bon premier long- métrage plutôt que de me précipiter et livrer n’importe quoi. J’accorde plus de respect au septième art qu’à mes autres domaines d’activités. le ciné-ma, c’est sacré ! » a promet.

Date et lieu de naissance 16 mars 1983 à Tassin-la-Demi-Lune

Fait d’armesSon clip pour la cam-pagne de lutte contre le Sida a fait le tour du monde. Pour rappel, un sexe masculin était bal-lotté sur les murs des toilettes par certaines parties intimes de la femme avant d’être protégé par une armure en latex afi n de s’en donner à coeur joie.

Les clés du succèsLemoine a deux grandes clés tatouées sur les avant-bras. Une pour l’image, l’autre pour le son ? Une chose est sûre, il les garde jalou-sement... sur lui.

LE CRÉDIT MUTUEL DONNE LE

Billetterie dans les points de vente habituels. Programmation sous réserve de modification. Infoline 05 53 64 44 44PACK BUS. Au départ des grandes villes de France avec NOVO.travel

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1995>ODEZENNE>THA NEW TEAMLA FINE ÉQUIPE>DIRTY HONKERSCHRISTINE>SMOKEY JOE & THE KID

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LOGO EN NOIRUTILISATION SUR FOND CLAIR

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INFO CONCERT .COM

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MON CORPS ET MOI

CANADIEN VOLANTÀ 21 ans, Brandon Semenuk est le tenant du titre du Freeride Mountainbike World Tour.

Le natif de Whistler veut… prendre du poids afin de se forger une vraie musculature.

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Le FMB World Tour est à suivre sur www.redbull.fr

TOUT SAUF UNE PEAU DE BÉBÉMon corps se distingue par une marque de fabrique peu banale : les cicatrices. J’en ai au niveau du bassin, sur les tibias et les mollets où les dents des pé-dales laissent leurs empreintes. Les autres parties du corps ne sont pas non plus épargnées. Le freeride de haut niveau s’ac-commode mal du port excessif de protections car elles limitent nos mouvements. Même pour le Red Bull Rampage je suis en short et T-shirt.

TOUJOURS DE L’AVANT

Mes blessures ? Un poignet et

deux clavicules cassées, une côte déplacée

en permanence, des ligaments déchirés,

j’en oublie sûrement. Je m’efforce d’être

à l’écoute de mon corps et essaie de lui

laisser le temps de récupérer de ses

blessures. Le corps est le plus à même

de gérer ses problèmes même si certaines

parties ne se remettent pas comme avant.

Dès que je suis sur le vélo,

mes blessures disparaissent.

Freeride Mountainbike World Tour. Le natif de Whistler veut… prendre du poids afin de se forger une vraie musculature.

TOUJOURS DE L’AVANT

Mes blessures ? Un poignet et

deux clavicules cassées, une côte déplacée

en permanence, des ligaments déchirés,

PÉDALER SANS RELÂCHEDepuis mon adolescence, je pratique mes figures d’abord à la maison, sur le bac de réception. J’essaye de monter à vélo chaque jour. Whistler, ma ville natale, en Colombie-Britannique, est le paradis du freeride. Tout vous incite là-bas à aller en montagne et pédaler. Le VTT est un sport très complet. Une multitude de muscles est de facto sollicitée. En complément, je fais des séries de pompes et des tractions pour le haut du corps.

TOUT SAUF UNE

BRANDON SANS DÉCORATION

Vous ne remarquez rien ? Non ?

C’est normal il n’y a rien à voir. Pas un

seul tatouage. Chose plutôt rare dans

ce milieu. Andreu Lacondeguy par exemple

est un véritable chef-d’œuvre ambulant.

Sur le FMB Tour, presque tous les coureurs

se font tatouer. Moi en revanche, je suis

encore vierge. J’aime bien les tatouages

mais je n’ai pas encore trouvé de motif

susceptible de me plaire à vie sur la peau.

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JAMBES SOLIDES À mes débuts, je faisais du cross-country.

Cela n’a rien à voir avec le freeride même si les bases acquises me sont

encore utiles aujourd’hui. Mes jambes restent plus puissantes que le buste.

Du coup, à l’entraînement, le travail sur la partie supérieure du corps (dos et bras) est plus important

que sur les jambes.

À 21 ans, Brandon Semenuk est le tenant du titre du Le natif de Whistler veut… prendre du poids afin de se forger une vraie musculature.

BRANDON SANS DÉCORATION

Vous ne remarquez rien ? Non ?

C’est normal il n’y a rien à voir. Pas un

MON CARBURANT À l’exception de la junk food, je mange

de tout : fruits, légumes et viande en grande

quantité. J’aime particulièrement la cuisine

mexicaine. Malheureusement, je ne prends

jamais un gramme. C’est un avantage et

un inconvénient à la fois. Dans mon sport,

un peu plus de protection naturelle peut

être utile parfois mais il n’y a rien à faire,

je brûle tout… Alors quand une figure

tourne mal, j’essaie, dans la mesure

du possible, de retomber sur mes pieds

pour limiter les dégâts.

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Poursuite individuelle sur le plus petit vélodrome du monde (25 m de circonfé-rence). Bienvenue sur la planète Red Bull Mini Drome. L’art du « fixie » est de défier les lois de la physique.

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formule gagnante

sur le dromeSi vous avez loupé l’étape parisienne du Red Bull Mini Drome en décembre dernier à La Cigale, voici une session de rattrapage très... physique.*

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forces en présencele Red Bull Mini Drome se pratique avec des vélos sans freins et à pignon fixe (aussi appelés « fixie »). il n’y a donc pas de roue libre. la question est : à quelle vitesse ? supposons que 110 est le nombre de tours/minute maximum qu’on peut faire sur le plus petit vélodrome du monde. le plateau avant comporte 42 dents et le pignon de la roue arrière 16. cela implique que, pour une rotation du plateau, le pignon de la roue arrière effectue un peu plus de deux rotations et demi (2,6 exactement). Donc, si Ricky crompton, vainqueur à paris en décembre, tourne à 110 t/min, la roue arrière est de facto à 289 t/min.

les roues du vélo ont un diamètre de 68 cm (28 pouces) et une circonférence d’environ 2,14 m déterminée par la formule C = πD. À 289 t/min, la roue arrière tourne à une vitesse de 617 t/min, soit environ 10,3 m/s ou 37 km/h. cette estimation reflète les données observées dans la pratique.

les choses se compliquent avec les virages. Quelle accéléra-tion est atteinte à ce moment là ? l’accélération centripète (aCP) maintient le cycliste en équilibre. elle s’obtient par la formule aCP = v²/r. le rayon de courbure est estimé à 2 m. l’accélération peut monter jusqu’à 50 m/s² en fonction de la vitesse, soit une variation de 5 g (voir schéma page de gauche).

comment l’équilibre est-il préservé ? la force centripète (FCP) résulte de la force de gravitation (FG) et de la force de réaction du sol (FRS). elle est la conséquence de la troisième loi de newton : les forces opposées sont égales. Dans notre cas, le vélo exerce une force sur le sol qui exerce en retour la même force sur le vélo. le graphique montre la relation suivante : tan = FG/FCP d’où = arctan(FG/FCP). si la force centripète est déterminée par FCP = mv²/r et la force de gravitation par FG = mg, on peut donc déduire que = arctan(mg/(mv²/r)) = arctan(rg/v²).

si nous prenons par exemple un rayon de courbe de 2 m et une variation d’accélération g à 10 m/s², nous obtenons le rapport vitesse-équilibre illustré à gauche. À vitesse maximale, l’équilibre par rapport à l’horizontale ( ) n’est plus qu’à 12°, soit une position quasi horizontale. c’est une des qualités premières de ce sport. il faut non seulement savoir pédaler vite mais avoir aussi une notion quasi parfaite de l’équilibre.

épingle à cheveux« Je n’ai jamais roulé sur une si petite piste », avoue l’anglais chris akrigg, victorieux de l’étape londonienne du Red Bull Mini Drome l’année dernière. « ce qui est amusant, c’est que pendant les qualifications, j’ai le tournis dès les premiers tours mais pas durant les épreuves de poursuite individuelle. » akrigg réalise son meilleur tour en 3,232 secondes avec des pointes à 36,23 km/h. ses conseils ? « ne pas douter de l’adhérence à la piste, essayer de maintenir une vitesse constante et prendre du plaisir ! » La prochaine étape du Red Bull Mini Drome a lieu ce samedi aux États-Unis, à Charlotte (Caroline du Nord). Plus d’infos sur www.redbull.fr

* À 46 ans, Martin Apolin, auteur de plusieurs ouvrages, est Docteur en Physique.  Il enseigne dans le secondaire depuis de nombreuses années et poursuit ses acti-vités de maître de conférences à l’Université des Sciences Appliquées de Vienne.

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Infos et vidéos d’athlètes (VTT ou BMX) sur www.redbull.fr

1C’est la plus titrée de tous les temps : 20 sacres mondiaux et européens en

descente, 6 en dual slalom et 55 victoires de Coupe du monde. Pendant une quinzaine

d’années, Anne-Caroline Chausson est LA référence chez les femmes. Insatiable,

elle se qualifie pour les JO de Pékin où elle décroche l’or en BMX.

1990À une époque où les sauts s’appellent des bonds,

les rampes des tremplins et où les freins à disques et les suspensions relèvent encore

du domaine de la science-fiction, débarque Art Hofer, ramoneur de son état. L’Autrichien

réalise le premier backflip sur un VTT. En 2011, le Néo-Zélandais Jed Mildon passe avec succès

le premier triple backflip.

1896Voilà plus de 100 ans que les ingénieurs cherchent

à optimiser le contact pied-pédale. Les premiers cale-pieds en lanières de cuir et en métal de la

société américaine Sager datent de 1896. Bernard Hinault les popularise sur les routes du Tour 85 avec son vélo équipé de pédales Look. En 1990,

Shimano sort le modèle SPD dédié au VTT.

4 418Avec ses 4 418 km, le Tour Divide est la plus

longue course de VTT au monde. Elle débute entre la ligne de partage des eaux de Banff

(Alberta, Canada) et se termine à Antelope Wells (Nouveau-Mexique, États-Unis). Dernier

vainqueur en date, Matthew Lee parcourt la distance en 17 jours, 16 heures et 10 minutes.

1988Le VTT a son panthéon. Il est localisé à Crested Butte (Colorado). Depuis 1988, 120 personnalités ou catégories socio-professionnelles y sont sacrées (mécénat, industrie, pionniers, publicité, historique, etc.). Pionnière de la discipline, Jacquie Phelan repart avec un prix dès la première année. 17 femmes ont été récompensées à ce jour.

222En 2000, le Français Éric Bartone établit aux Arcs un nouveau record mondial de vitesse avec 222 km/h atteints sur un prototype aérodynamique optimisé. Cette marque tient toujours. L’Autrichien Markus Stöckl décroche lui les 210 km/h en 2007 en... chaussures de ville.

300Le fabricant italien Marzocchi sort le modèle Super Monster. La fourche à suspension a un débattement record de 300 mm – soit 10 cm de plus que la moyenne – et pèse près de 6 kg ! Cette nouveauté fait long feu au début des années 2000. Dubitatifs, les cyclistes amateurs se déchaînent ensuite sur les forums contre cette trouvaille. Elle n’apporte rien.

50Aux premiers Championnats du monde de VTT à Durango dans le Colorado, l’Américain Greg Herbold surnommé « H-Ball », s’élance sur un vélo équipé d’une fourche prototype avec un débattement de 50 mm. Elle lui permet de s’imposer haut la main. Les suspensions Rock Shox RS-1 voient le jour dans la foulée.

CHIFFRES DU MOIS

COCORICOForte d’une longue lignée de cadors (Absalon, Martinez, Vouilloz), la France a su s’imposer comme une nation majeure en VTT. Voici quelques indices afin de mieux comprendre ce sport olympique.

Anne-Caroline Chausson

MarkusStöckl

GregHerbold

BernardHinault

MountainbikeHall of Fame

MarzocchiSuperMonster

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Le mot liberté prend ici tout son sens. Au cœur de la bande de Gaza, les Palestiniens trouvent une forme de salut dans la mer Méditerranée. Plongée avec The Red Bulletin dans ce spot de surf inédit.Texte : Ruth Morgan Photos : Andrew McConnell/PANOS

Mohammed Abu Jayab profite des derniers rayons de soleil de la journée. La Méditerranée offre à Gaza quelques rouleaux intéressants qui permettent aux habitants de sortir de leurs tracas quotidiens. La vie dans cette région du monde ressemble aussi à cela.

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« Les gens se baignent avec leur cheval dans la mer », raconte McConnell. Ce jeune homme a ensuite chevauché sa monture pendant de longues minutes au milieu des flots. Tous deux semblaient heureux. La mer est considérée ici comme un lieu salvateur.

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ouvement perpétuel. Voilà une expression que les Pales-tiniens de Gaza aimeraient s’approprier plus souvent.

Les restrictions sont telles dans cette région que la tristement célèbre « bande de... » a hérité de tous les maux. Celle que la majorité de ses habitants qualifie de « plus grande prison en plein air de la planète » peut rapide-ment devenir invivable. Le blocus israélien et la restric-tion d’autorisations de sortie ont accru, dans une ville déjà surpeuplée, l’installation massive des Palestiniens dans les camps de réfugiés.

Pour échapper à cet enfer, adultes, adolescents mais aus-si jeunes filles s’évadent par le surf. Le photographe Andrew McConnell s’est rendu sur place. Pour The Red Bulletin, il livre ces quelques lignes.

« Quand j’ai entendu parler de surf à Gaza, je me suis dit : “Il faut que t’ailles voir.” De prime abord, ça a quelque chose de surprenant mais, à la réflexion, ça a du sens. Le besoin d’évasion est tel...

« J’étais hébergé par une famille du Nord lorsque j’y suis allé la première fois. C’était en décembre 2009.

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Mohammed Abu Jayab en compagnie de ses enfants dans une des nombreuses ruelles de Gaza.

Celle-ci traverse le camp de réfugiés d’Al-Shati, dit « Beach Camp ».

Les surfers de Gaza font avec les moyens

du bord, souvent dérisoires. La wax

est par exemple impossible à trouver

sur place. Le meilleur moyen de lustrer

les planches est d’uti-liser des bougies.

Une douzaine d’entre elles et une heure

d’un travail minutieux sont nécessaires pour

enduire chaque surf.

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Ali Ayrhim pendant la prière. Il ira ensuite surfer à Sheik Khazdien beach.

Abu Jayab apprend les bases du surf à son fils. Chez lui, dans son salon.

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La nuit était transpercée de bruits flippants tels que des mouvements de chars ou des raids aériens. J’entendais aus-si les roquettes tirées sur Israël depuis les toit des maisons voisines. La vengeance sem-blait inéluctable. Les Palesti-niens de Gaza souffrent, c’est une évidence. Ils sont cernés, dans un endroit sans parc ni jardin, sans forêt, sans espace libre. Le béton mange le moindre mètre carré dispo-nible. Alors, la mer constitue leur seul espace vital.

« Les premiers surfeurs sont apparus dans les années 80. Mohammed Abu Jayab (double page précédente), pêcheur et charpentier, est un des pionniers de cette mouvance. Il a construit sa première planche tout seul, en bois, après avoir vu du surf à la télé. Elle était si lourde... Heureusement, il en a une toute neuve même s’il est longtemps resté fidèle à la première. Dans une société marquée par le conflit armé et la lutte au quotidien pour la survie, le surf représente une aération primordiale.

« Aujourd’hui, à Gaza, il y a une trentaine de surfeurs. Leur nombre est dicté par la quantité de planches dispo-nibles. Il est impossible de trouver du matériel. Les Pales-tiniens ne peuvent donc comp-ter que sur les dons extérieurs. Obtenir une planche relève du parcours du combattant, au terme de lourdeurs adminis-tratives volontairement dé-courageantes. Une infinie pa-tience est de mise. Les boards peuvent être bloquées par les douanes de Tel Aviv pendant deux ans ! Beaucoup sont ren-voyées à l’expéditeur. Du coup, ce sport en est à ses bal-butiements même si cela fait trente ans qu’il y est pratiqué.

« Tous assurent que chaque session a le goût de la liberté. Certains ont même l’impres-sion de voler. Ils tournent le dos à Gaza et contemplent l’horizon, échappant ainsi à leur prison. Un court instant. »Plus d’infos en surfant sur le sitewww.gazasurfclub.com

« Nous sommes vendredi soir et la plage de Sheik Khazdien est pleine à craquer, raconte Andrew McConnell. Pendant l’été, elle est bondée.

Vous ne voyez pas beaucoup de femmescar elles n’aiment pas être photographiées. Ali Ayrhim a écrit son nom sur sa planche. Il y a aussi dessiné le drapeau palestinien, rouge, vert, noir et blanc. Les surfeurs traînent entre les tours de guet des sauveteurs avec les policiers municipaux. Ces derniers, hors cadre, patrouillent à cheval sur la plage. »

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Sabah Abo Ghanem et Kholoud Abo Ghanem

sont les deux seules surfeuses de Gaza.

Respectivement âgées de 11 et 10 ans, elles ont emprunté leurs

boards. À l’instar de leurs grandes sœurs, elles devront arrêter

cette discipline à l’adolescence,

le surf n’étant pas considéré comme

un loisir décent pour les femmes de Gaza.

« Ces surfeurs sont de vrais citadins. Ils font quelque chose de différent, pas vraiment dans la norme. »

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Mohammed Shamalak rame vers un tube de liberté sous les tours de Gaza.

Momen Abo A’ase, 13 ans. Dès qu’il a terminé ses devoirs, le gamin est à l’eau.

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Andrew McConnellNé à Belfast en 1977, Andrew McConnell débute la photo-graphie en couvrant le conflit nord-irlandais. Puis, flairant le bon filon, il s’oriente en 2004 vers le docu. McConnell parcourt la planète, notamment l’Afrique, où il vit aujourd’hui. Ses travaux ont été publiés dans une majorité de quotidiens et mensuels de renom. National Geographic, New York Times, The Guardian, Vanity Fair et Der Spiegel ont eu accès à ses services. Ses portraits de Sawahari, habitants oubliés à la frontière algéro-marocaine, ont été récompensés l’année dernière par le prestigieux World Press Photo Award. www.andrewmcconnell.com

Session de surf au crépuscule, dans une cité bientôt endormie.

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Longtemps simple sujet à curiosité, Invader s’est imposé en une quinzaine d’années comme l’une des stars mondiales du street art

à l’instar de Banksy et Shepard Fairey. Aujourd’hui, la planète entière le courtise.

The Red Bulletin dresse le portrait d’un artiste étonnant et dévoile quelques-unes

de ses archives photos personnelles. Texte : David Brun-Lambert Photos : Invader

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tant accueillent notamment les pochoirs du pionnier français Blek le rat. Les œuvres déposées par invader ne res-semblent à rien de connu. « Je cherchais à faire quelque chose de ludique, poétique, subversif, chromatique et pixélisé, glisse-t-il. d’invasif ! » en 1999, 164 œuvres si-gnées du street artiste et disséminées tous azimuts dans la capitale sont recensées. Les Parisiens s’interrogent en les décou-vrant. Que signifient-elles ? Ont-elles un but ? Aussi, qui en est l’auteur ?

Quinze ans après s’être « lancé dans un projet de conquête du monde », invader affiche à son palmarès plusieurs milliers de pièces posées dans plus de quatre-vingt villes du monde. L’invasion continue. Quel dessein sert-elle ? « Vous verrez », élude l’intéressé. On pense aux points que rapporte chaque pièce collée selon « sa taille, son motif et sa difficulté de pose ». Vise-t-il un score ? Ou bien, comme on le pressent, son œuvre s’est-elle tant confondue avec sa vie que cet enfant du low tech ne pourra jamais y mettre fin ? invader l’avoue volontiers : il est « addict ». dans son One Player Game, chaque nouvelle œuvre fixée illégalement vaut le grand frisson.

Le jour de notre rencontre, il arbore un masque à l’effigie de Buzz l’Eclair (le ranger de… l’espace dans Toy Story). rien à faire. il ne l’ôtera pas. Mais explique : « Mon anonymat est une réaction au culte de la personnalité. Je pense y avoir pris goût. C’est une position intéressante d’être inconnu mais reconnu ! ». À dire vrai, l’identité d’invader, on s’en fout. de lui, on a de quoi susciter notre curiosité : né en 1969, mince, taille moyenne, plutôt beau gosse, incorrigible timide, cultivé, fou de low tech et créateur à l’année, dans son atelier de Montreuil, de ses « pixels en mosaïque dans une sorte d’écriture automatique ».

invader est un pionnier du street art contemporain qui, à l’instar de l’Anglais Banksy, a influencé l’actuelle génération d’artistes. il évoque cette communion internationale comme une « sorte de famille ». Un groupe composé de sensibilités complémentaires qui, pour des raisons différentes, a ressenti le besoin d’investir illégalement les murs du monde.

« C’est toute la beauté de la chose, souligne-t-il. Amener l’art là où on ne l’attend pas. S’il n’y avait pas d’art sauvage dans nos rues, il n’y aurait que des enseignes et des panneaux publici-taires. il s’agit d’un véritable engagement. dans mon cas, je compare souvent mes œuvres à des virus. des micro-organismes qui viennent perturber un méta-réseau. »

Je l’ai vu « envahir » une fois. Sans masque. La tête nue. « Porter un masque la nuit me ferait repérer. » Nous sommes en 2009, à Paris, sur les berges du canal de l’Ourcq, en bordure du Parc de la Vil-lette. Personne à la ronde. À quatre heures du matin, juché au sommet d’une échelle, invader manie une lance télescopique. Sans me laisser le temps d’approcher, il disparaît, tube de colle industrielle et échelle sous le bras. trois mètres au-dessus du sol, une mosaïque en carrelage est apparue. elle est à l’effigie des créa-tures popularisées à la fin des années 70 par la firme japonaise taito.

Bienvenue dans les eighties. Qui met les pieds dans une salle de jeu croise ces envahisseurs verts pixellisés. Comme Pacman, Space Invaders est culte. Mais la technologie évolue. Les jeux vidéo aussi. dépassés, les Invaders disparaissent. Pen-dant que les bornes d’arcade se revendent à prix d’or à la fin des années 90, Paris voit fleurir sur ses murs d’étranges mosaïques qui ressuscitent les aliens à détruire du jeu vidéo. « en tant que mouvement, le street art n’existait pas encore », précise le Parisien.

Le graffiti constitue la peau de la capitale depuis une grosse décennie. Les quartiers de Bastille et de Ménilmon-

invader a grandi avec son époque. il garde notamment un souvenir particulier de Pacman, jeu vidéo roi des eighties.

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il y a moins d’une décennie, le street art était encore ignoré. et stigmatisé. Mais, après le poster du sérigraphe Shepard Fairey pour la campagne présidentielle de Barack Obama (2008) puis le documentaire Faites le mur (2010), il s’est imposé comme une tendance forte du business de l’art. Les galeries l’ont accueilli (Lazarides à Londres, Le Feuvre à Paris, etc.). Puis les musées.

des rétrospectives se sont tenues à Berlin et à L.A. La cote des artistes a flambé. Les prix des œuvres ont explosé. inflation caractéristique d’un marché déréglé qui a vu des pièces signées Blu, Banksy ou invader – vendues au départ quelques centaines d’euros – s’arracher dans la capitale anglaise à plusieurs dizaines de milliers de livres sterling.

Londres, justement. invader y était récemment, pour une « courte invasion ». de Berlin à tokyo, de Vârânasî à Melbourne, de Katmandou à São Paulo, le street artiste photographie ses œuvres après les avoir collées dans des « spots » soigneusement choisis. « Je déniche ces lieux après m’être procuré un plan de la ville et quadrillé les quartiers que les gens me recommandent. Le bon spot, c’est celui qui vous fait vous sentir bien après

y avoir collé une pièce. On se retourne et on se dit : Bien joué ! »

On pense aux plus célèbres d’entre eux. Les salles du musée du Louvre « en-vahies » en 1998 et, surtout, le panneau Hollywood sur le versant du Mont Lee, à Los Angeles où, le 31 décembre 1999, invader colle une œuvre sur la lettre D.

deux actions spectaculaires pour signer ses débuts et qui l’ont vite fait remarquer par ses pairs. À Londres, d’abord, où il possède de solides appuis (Banksy, notamment), à L.A. aussi, où il s’est lié avec Obey Giant (l’alias de

Icône du street art, Invader est diplômé de l’école des Beaux

Arts de Rouen. L’artiste français a fait

le tour du monde à plusieurs reprises.

De Londres à Perth et de New York à Tokyo en passant

par Bénarès ou Katmandou, Invader a laissé une trace indélébile

aux quatre coins de la planète. Aujourd’hui âgé de 42 ans, l’artiste

a regroupé l’ensemble de ses œuvres dans un livre événement

à paraître à la fin du mois.

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Invader travaille de manière simple et imaginative dans son atelier (photo du haut). Il s’inspire aussi de l’univers musical de Bob Marley, des Doors, de Daft Punk ou des Beatles. Les quatre garçons de Liverpool ont ainsi été représentés à travers

des Rubik’s Cubes, visibles notamment à la galerie Franck Le Feuvre (photo de droite). Invader utilise cette technique depuis 2005.

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Shepard Fairey) qu’il « conseille » lors de sa venue à Paris. « il cherchait un endroit où coller, se souvient-il. Je l’ai amené sur le toit d’un immeuble de la place de la Bastille. »

Si l’œuvre de l’artiste a depuis long-temps disparue, la pièce apposée par « l’envahisseur » est toujours visible, dix mètres plus bas. Lequel reconnaît : « Cette fois-là, j’ai eu peur, très peur », souffle-t-il. Le street art est à ce prix. C’est même ce qui fait son sel. Sans le danger qu’ils encourent, les Zevs, Faile ou Bast prendraient-ils toujours pour toile les murs de Notting Hill ou de Brooklyn ? Probablement non. invader non plus. il consent. « Le danger que représente chaque invasion contribue à les rendre excitantes. Ce danger peut simplement être une glissade mortelle. et, là, game over ! » Ou une nuit passée au poste. Moins tragique. À ce jour, le Parisien en totalise plus d’une vingtaine pour six tours du monde et environ deux mil-lions de carreaux de mosaïque collés.

Combien de « bons spots » dénichés à Paris depuis plus de 10 ans ? 1 026 préci-sément à l’heure où nous mettons sous presse. La majorité est à découvrir dans

La photo de gauche fait partie de la série new yorkaise de l’artiste. Invader a l’art de choisir le bon spot. Ci-dessus, une des 1 026 pièces parisiennes.

L’invasion de Paris 2.0. Un ouvrage où sont compilées 500 pièces posées dans la capitale ces huit dernières années.

Certaines d’entre elles, vandalisées ou volées, n’existent plus. invader : « On pourra un jour ouvrir ce bouquin et, à travers chaque pièce, redécouvrir un Paris révolu. Un peu à la façon des photos de robert doisneau. » Le projet devient clair. Nuit après nuit, une « invasion » après l’autre, invader vise l’éternité.Découvrez l’univers de l’artiste et toutes les infos sur le livre L’invasion de Paris 2.0 en cliquant sur www.space-invaders.com

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David Lama a vaincu le Cerro Torre de Patagonie. L’alpiniste autrichien est devenu, à 21 ans, le premier homme à gravir l’emblématique pic de granite de 3 133 m par sa face est… en escalade libre. The Red Bulletin vous entraîne dans les coulisses d’un exploit vertigineux.texte : christian seiler

david est Goliath

Majestueux et fier, le massif du Cerro Torre se dresse à l’extrême sud de la Patagonie.

david david Majestueux et fier, le massif du Cerro Torre se dresse à l’extrême sud de la Patagonie.

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janvier 2012, 13 heures. Le vent est nul, le soleil brille, la température flirte avec le zéro. David Lama est fier sur son piédestal. Le sommet du Cerro Torre. Le jeune homme de 21 ans saisit l’instant et promène son regard sur l’exceptionnel panorama offert par la Patagonie, mélange de monstres granitiques et de montagnes pittoresques. Le spectacle rare et précieux ; la pureté et l’émotion enveloppantes.

Après trois années de préparation, l’Autri-chien ressent désormais le vide inhérent à la concrétisation d’un objectif éprouvant, désta-bilisant, mais galvanisant, qui, soudain, n’est plus. L’instant perd sa solennité lorsque Peter Ortner, son partenaire d’épopée, danse nu sur la neige, là, juste devant ses yeux. C’est qu’il doit y avoir de quoi s’enthousiasmer.

C’est une date à marquer d’une pierre blanche. Elle marque la fin d’une série de trois expéditions ratées depuis 2008. Au com-mencement, il y a cette photo découverte par hasard dans un magazine d’escalade. David Lama n’a que 17 ans. Fils d’une Tyrolienne et d’un sherpa népalais, l’adolescent y voit le mur lisse qui mène au sommet Cerro Torre, mystique et farouche épingle en granite à l’extrémité du continent sud-américain. Il est alors au Chili, au cœur de la vallée de Cochamo. Lama la regarde, ne la quitte pas des yeux. Tous deux se dévisagent. Comme par défi. Lama s’emballe. Le Torre est peut-être domptable en escalade libre. Si tel est le cas, il le fera. En tous cas, personne ne s’y est risqué.

Lama fait partie de la nouvelle généra-tion d’alpinistes qui a su maîtriser, très tôt dès l’enfance, les techniques de base. Peter Habeler le voit escalader. David a cinq ans. La légende de l’Everest détecte aussitôt un potentiel et s’empresse d’en causer aux parents du jeune prodige. Dix ans plus tard, Lama participe à la Coupe du monde 2005, à 15 ans seulement, avant de s’adjuger, l’année suivante, sa première victoire. Mais son entraîneur de toujours, Reini Scherer, le pousse à renoncer aux compétitions en salle, pourtant très relevées. Dès lors, Lama ne se consacre qu’à la très haute montagne et commence à mûrir des projets imposants : l’escalade des Alpes notamment.

Doté d’une technique parfaite et d’une maîtrise corporelle optimale, Lama est un surdoué. Seule lui manque l’expérience de la très haute altitude. S’offrir le Cerro Torre en escalade libre n’est pas une entrée en matière des plus simples. Situé dans le sud de la Pata-gonie, entre le Chili et l’Argentine, ce monstre à l’extrême verticalité et aux murs désespéré-ment lisses est un des plus difficiles à gravir.

ces caractéristiques guère avanta-geuses s’ajoutent des conditions climatiques rudes. Les rafales de vent, proches de la force d’un

ouragan, sont, par exemple, un tourment quotidien. La fenêtre pour une ascension météo optimale ne s’ouvre qu’une poignée de jours par an.

Lors de son premier séjour patagonien, Lama s’était fait balayer par une de ces rafales dans les rues d’El Chaltén, camp de base des alpinistes niché dans la province argentine de Santa Cruz. Voulpir gravir les murs lisses et raides du Cerro Torre en escalade libre et par météo démente est un projet fou.

Qu’est-ce que l’escalade libre ? Progresser sur une paroi sans utiliser de matériel. Seules prises, celles offertes par la roche. Les protections telles que le cordage et les pitons ne servent qu’à assurer la sécurité en cas de déconvenue.

21Destins au sommet Légendes et drames du TorreEn l’absence de preuve irréfutable, le doute persiste sur la première ascension. Il s’agit de celle du duo italo-autrichien Cesare Maestri - Toni Egger en 1959. Malheureusement, Egger chute, emportant son sac à dos qui contenait, soi-disant, la photo prise au sommet. Désireux de mettre tout le monde d’accord, Maestri entreprend une deuxième tentative en 1970. Il gravit cette fois le Headwall à l’aide d’un compresseur (photo ci-des-sous) et parvient au champignon de glace. L’engin y est toujours accroché. En 1974, la cordée de Casimo Ferrari est la première à fouler le sommet de glace. L’ascension de David Lama est de l’esca-lade libre et c’est ce qui fait toute la différence...

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Gravir les murs lisses et raides du Cerro torre en esCalade libre rend le projet enCore plus fou.

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L’enfant d’Innsbruck sait qu’il doit pro-fiter de chaque accalmie du temps pour espérer atteindre le sommet, en s’aidant si besoin des pitons de Maestri.

Le « Torre » couvert d’un épais brouil-lard, les deux hommes s’élancent vers l’ascension d’une autre montagne, his-toire de passer le temps. Tard le soir, ils retrouvent leur container d’El Chaltén. Il leur sert de chambre à coucher. Au réveil, il fait beau. Lama et Ortner se préparent et rejoignent dare-dare le Nipo Niño, pre-mier camp de base. Trois heures de som-meil puis attaque du monstre. La météo clémente leur permet de passer l’échelle de spit puis d’atteindre pour la première fois les Ice Towers du Cerro Torre (les tours de glace). Ils empruntent « La voie du compresseur » pour un passage facilité en escalade artificielle. Lama lève la tête et scrute le mur à la recherche de fissures pour assurer ses prises sans matériel et rebasculer en escalade libre. Il a l’air opti-miste mais pour le moment, il s’agit avant tout d’aller au bout.

Or, une mauvaise surprise les attend. Juste au-dessous du Headwall, l’échelle de spit de la voie Maestri est couverte d’une épaisse couche de glace. David et Peter se déportent et continuent d’avan-cer via une cheminée gelée dont les blocs de glace menacent de rompre à tout moment. L’irrémédiable est proche quand un parpaing de glace, gros comme un bal-lon de football, heurte Lama à la tête et à l’épaule. Seul son casque est fissuré. Le vide de d’échec et de la mort l’a frôlé à cet instant. Au final, rien de grave, sa foi en sa réussite n’en est que décuplée.

e binôme reprend sa route. Verticale. Il double une cordée canadienne plus lente, et laisse derrière lui le compresseur de

Cesare Maestri, toujours là 40 ans après. Quand ils atteignent le champignon de glace par un étroit passage puis le sommet, le soleil s’est couché depuis belle lurette et le ciel arbore sa couleur d’or. « La lumière est belle comme nulle part ailleurs », se régale Lama. Juste un fugace moment d’émotions fortes et l’Autrichien est déjà passé à autre chose. « Allez, on rentre ! » Les deux hommes s’enfoncent à nouveau dans la nuit patagonienne. Même qualifiée d’assistée, cette mission est un succès.

Mi-janvier 2012. David Lama retrouve la Patagonie une troisième fois. Il est confiant. Des semaines durant, il a suivi les bulletins météo sur différents sites web. Les prévisions sont bonnes : anticy-clone et vent faible au sommet. L’inverse des années précédentes. Des conditions idéales pour la prise du Cerro Torre.

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La Voie RoYaLeVoici dans le détail le passage décisif de la face est du Cerro Torre Contournement

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Contournement TravErsE DE boLT (environ 2 600 m)

Chemin du compresseur

Chemin d’escalade libre emprunté par Lama et ortner

Contournement ICE TowErs

l’espaCe d’un instant, il éprouve Cette sensa- tion d’éCheC, Celle d’être pris au pièGe.

sommet 3 133 mètres

Le Cerro Torre a beaucoup tenté le monde de l’alpinisme. Cesare Maestri revendique, en janvier 1959, être le pre-mier à avoir réussi son ascension. Inco-hérences nombreuses, preuves limitées, les doutes ternissent la supposée perfor-mance de l’Italien. En 1970, il entreprend une seconde ascension. Un compresseur pour enfoncer à intervalles réguliers des pitons à expansion, dans la roche com-pacte et non dans les fissures comme le veut l’usage. Maestri finit par abandonner le lourd instrument de 180 kg durant la montée. D’ailleurs, la voie qu’il a emprun-tée en ligne droite s’appelle encore au-jourd’hui « La voie du compresseur ». Mais il s’est arrêté au Headwall, l’ultime mur avant le sommet, champignon de glace final, 60 mètres plus haut.

Quarante ans plus tard, David Lama planifie d’utiliser cette même voie, et d’atteindre le sommet sans recourir aux pitons posés par Maestri. Sans aucune technique ni matériel, le Cerro Torre sera à lui.

Début 2010, lors de la première tenta-tive, l’Autrichien accompagné de Daniel Steuerer échoue à causes des caprices

répétés de la météo. Et d’un excès de naï-veté. David et Daniel butent à plusieurs reprises sur la voie dite de « L’échelle de spit ». Le sommet est loin. De cet échec naîtra la victoire future. Un mal pour un bien. Durant cet hiver-là – l’été en Patago-nie – Lama a pris la mesure du paysage, du climat et des dangers du vent, des ava-lanches et des chutes de blocs de glace.

Le jeune Autrichien est de retour dès l’année suivante. Peter Ortner est son nouvel équipier. Guide de haute mon-tagne et alpiniste chevronné, Ortner suit Lama comme son ombre qui sait désor-mais débusquer les pièges du « Torre », comme il le surnomme affectueusement.

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l’instant finit par perdre défi- nitivement sa solenni- té lorsQue peter ortner danse nu sur la neiGe.

droit au butLa devise de l’oM sied à merveille au pugnace David Lama qui a toujours mené l’ascension devant ortner. Ci-dessus : tous deux contemplent le panorama qui s’offre à eux sur le champignon de glace.

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Cullecturi quae etusand antius, vellace rchitatur? Uda nos dolore accus plia exerna-tintur autem dis il min et estentium, sitatio mintiorit endit, to illa que omnimil iberume

deux points C’est tout !L’impressionnant mur final qui se dresse devant les deux hommes a de quoi faire peur. Il semble que ce terme soit néanmoins banni du vocabulaire de tout alpiniste qui se respecte. Le Headwall (littéralement « mur principal ») porte bien son nom. sur cette photo, David Lama devance son compatriote Peter ortner.

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DaViD & PeteRL’extraordinaire exploit de David Lama (à droite) et de son partenaire Peter ortner sera le sujet principal d’un film prévu pour 2013. L’univers de la très haute montagne sera décliné à travers cette réussite. Ce film montrera aussi les superbes images de cette ascension.

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Par superstition, les deux hommes louent à El Chaltén le même container que l’année d’avant. Entre-temps, deux jeunes alpinistes, le Canadien Jason Kruk et l’Américain Hayden Kennedy ont gravi le « Torre » et nettoyé la voie du compres-seur en retirant une centaine de pitons creusés par Cesare Maestri. L’ascension de David Lama n’en sera que plus légitime.

Les membres de l’équipe de tournage réveille l’Autrichien et l’informent de la disparition des pitons qu’il prévoyait d’utiliser pour sa sécurité. Sans broncher, il répond : « Cela m’est bien égal. »

es choses s’accélèrent. David Lama et Peter Ortner gagnent le Nipo Niño, dorment quelques heures, et entament

la conquête en escalade libre du Cerro Torre à 3 heures du matin. La météo demeure idéale. Après 4 h 30 d’ascension, ils parviennent à « l’épaule » du monstre granitique de 3 133 mètres de haut et reprennent leur souffle. Mi-temps. Un peu de soupe, quelques portions de « travel lunch ».

13 heures. Débute la deuxième partie de l’ascension jusqu’au passage décisif, l’échelle de spit d’un niveau de difficulté estimé à 8a. Les deux premiers essais de Lama ? Une chute à la corde. Il doute ?

« Je me dit m… Peut-être que cette cordée n’est pas jouable en escalade libre. » non, il s’obstine. Au troisième essai, il modifie légèrement la position de son corps, son accroche et sa technique de hissage. Il chute à nouveau mais constate qu’il est sur la bonne voie.

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viCtorieux du Cerro torre, david lama voit s’ouvrir devant lui d’autres exploits.

aire de repos Partis à l’aube, David Lama et Peter ortner s’accordent, à l’ombre du Collado de la Paciencia, quelques heures de répit avant la der-nière ligne droite.

Le passage le plus difficile de l’ascen-sion par l’éperon est est franchi à la qua-trième tentative. Une fois dans un endroit plus sûr, David Lama murmure : « C’est dans la poche. »

Lui et Peter Ortner franchissent le pas-sage une nouvelle fois, sans le moindre point de sécurité pour remplir les exi-gences de l’escalade libre. Ils progressent jusqu’aux Ice Towers où ils taillent la glace avec leurs piolets pour s’offrir un recoin bivouac et une nuit, assis et encordés.

Six heures du matin. Ils repartent. À neuf heures, ils sont au pied du Headwall. À suivre trois longueurs de corde très dif-ficiles. Le mur est constitué d’écailles de granite instables, à chevaucher avec pru-dence pour ne pas dégringoler dans le vide avec tout le mur effondré ! Ils surmontent un bloc de pierre branlant. Au moindre faux pas de l’un, un bloc volumineux s’abattrait sur l’autre pour une mort cer-taine. Le scénario a prévu un happy end.

Il est presque 13 heures. David Lama et Peter Ortner accèdent au sommet et viennent d’écrire en lettres majuscules un chapitre de l’histoire de l’alpinisme. La première ascension en escalade libre du Cerro Torre est enfin une réalité. Les coulisses de l’exploit surwww.david-lama.com ou sur la versioniPad de The red bulletin (en français)

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« on va au bureau pour avoir des idées et non pour écrire des mails »Texte : Herbert Völker

James dyson a dépoussiéré le monde et réinventé notre vie quotidien-ne. Self-made man milliardaire, l’Anglais révèle ici que seule paie la persévérance. Dyson dévoile aussi une partie de ses plans pour… 2027.

umilité. Tel est le mot qui s’impose après avoir rencontré Sir James Dyson. rappel des faits, nous sommes en 1978, soit un autre temps dans un autre siècle, lorsque cet anglais a l’idée d’une technologie

révolutionnaire d’aspirateur. Quinze ans et 5 126 prototypes plus tard, le Dyson DC01 voit le jour. Tout n’a pas été simple. La plupart des investisseurs n’y ont pas cru. Tant mieux. Dyson bâtit l’empire dont il est aujourd’hui seul propriétaire et intègre le cercle des 500 personnalités les plus riches au monde. Les appareils d’utilisation quotidienne tels que ventilateurs ou sèche-mains ouvrent la voie à d’autres innovations. The Red Bulletin a pris l’aspiration de Dyson dans un passionnant chassé-croisé. anobli par la reine, l’anglais confie même ne pas apprécier le Gin... Shocking !

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THE RED BULLETIN : Et si nous parlions aspirateurs ?JAMES DYSON : Je m’en réjouis.Vous avez considérablement amélioré un appareil d’une fonctionnalité particulièrement basique. Doit-on s’attendre à d’autres surprises ?Oui. il n’y a pas de fin, ne serait-ce qu’avec cette nouvelle prise de conscience environnementale. nous fabriquons des produits plus efficaces avec moins d’énergie, des produits qui fonctionnent mieux et qui consomment moins d’électricité et d’eau. La mise sur le marché de nouveaux appareils est bien plus passionnante, plus intéressante, beaucoup plus complexe et difficile que ça ne l’a jamais été. C’est une époque formidable pour devenir scientifique.Quel est le secret de votre réussite ?il faut être soi-même convaincu que le nouvel appareil est meilleur que ceux qui ont existé jusqu’à présent. On ne peut demander conseil à quiconque. il faut prendre cette décision seul. On ne fait que supposer. Ce processus n’est pas totalement intuitif. On peut avoir un raisonnement logique mais il a ses limites lorsqu’on développe quelque chose de totalement nouveau. Ce n’est pas parce qu’on apprécie soi-même le produit que les consommateurs l’aimeront. il faut être têtu et persévérant. Comme une mule. Les gens partent du principe que les nouvelles inventions ne tiennent pas la distance. un exemple : nos aspirateurs sont transparents, la saleté est visible. Ça a beaucoup perturbé les distributeurs au début. ils ne voulaient pas nous référencer. Je leur répondais : « Désolé, c’est ainsi que j’ai conçu mon aspirateur. »Pour qu’on comprenne bien, je dois vous parler de la romancière américaine Erica Jong. Elle a décrit l’onde de choc qu’elle a ressentie lorsqu’elle a vu pour la première fois ses excréments avant de tirer la chasse… Quand j’ai vu vos aspirateurs, j’ai eu le même sentiment ! eh bien oui, le trou d’évacuation devant et la cuvette à l’arrière, nous en avons l’habitude.

De plus en plus de médecins recommandent d’ailleurs de regarder ce que nous rejetons pour mieux comprendre le fonctionnement de notre corps. Il s’agit finalement d’une métaphore intéressante. On peut l’appliquer à toutes les choses que nous laissons derrière nous, que ce soit dans l’aspirateur, la poubelle ou dans l’eau. Mais nous nous éloignons un peu du sujet… Parlons plutôt de vous et de votre entêtement digne « d’une mule ». Votre science de l’athlétisme vous a certainement été utile.une course de fond est une expérience solitaire. Tout dépend de soi. La plupart des gens ralentissent lorsque la fatigue se fait ressentir. C’est le contraire qu’il faut faire. il faut courir plus vite lorsqu’on est fatigué car les autres se fatiguent aussi. il en va de même dans la vraie vie. La plupart des gens renoncent souvent juste avant l’arrivée. Lorsqu’on veut réussir quelque chose que personne d’autre n’est parvenu à faire, il faut arriver à dépasser sa douleur. Peu importe si on s’effondre une fois la ligne d’arrivée franchie. J’ai vu Herb elliott monter et descendre des dunes de sable en courant (demi-fondeur australien Champion olympique du 1 500 m à Rome en 1960 avec un chrono de 3’35’’6, ndlr). C’est incroyablement douloureux. J’ai grandi à nord norflok, une contrée qui ressemble au littoral du nord de l’allemagne. On y trouve des dunes de sable élevées que je n’ai cessé de gravir en courant. Vos références englobent philosophes, inventeurs, architectes… De Francis Bacon à Buckminster Fuller en passant par Edison. Lequel préférez-vous ? Je choisis Brunel (Isambard Kingdom Brunel est un architecte franco-anglais visionnaire du 19e siècle, bâtisseur de chemins de fers, ponts et bateaux à vapeur, ndlr). Je l’apprécie tout particulièrement. il avait cette détermination maladive de tout inventer lui-même. il ne voulait pas copier. il n’était pas intéressé par ce qui existait déjà. Je trouve ça prodigieux. Tout ce qu’il a créé était très beau, très élégant. il n’en a jamais parlé de son vivant. J’ai appris de lui que les innovations techniques sont de belles choses. Comment qualifieriez-vous votre travail ? Intuitif, empirique, empreint de folie ?il faut toujours prendre les innovations les unes après les autres. Sinon il devient compliqué de savoir pourquoi quelque chose fonctionne mieux ou moins bien. il faut comprendre comment on est arrivé là. il faut pour cela procéder étape par

Homme À tout FaireJames Dyson et Dyson Ltd –

innovation permanente

1970 / SEA TRUCKDyson collabore au projet Sea Truck, utile au transport de lourdes charges. Étudiant, Dyson s’occupe avec brio du mobilier et de l’aménagement intérieur. Le succès est tel qu’il se lance dans l’ingénierie. Il a 23 ans.

1974 / BROUETTE 4 × 4Dyson réinvente la brouette en utilisant un pneu à la place d’une roue traditionnelle. Faute d’argent, il se fait piquer le projet par ses investisseurs. Comme quoi, il faut toujours garder le contrôle !

1978 - 1983 / LA GRANDE IDÉEDécouragé par les mauvaises performances de ses aspirateurs, Dyson se lance dans le grand projet de sa vie. Il escalade la clôture d’une scierie pour observer le système de dépoussiérage. Avec son équipe, il réalise 5 127 prototypes d’aspirateurs sans sac. On connaît la suite.

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1986 / G-FORCELe premier aspirateur sans sac est mis en vente au Japon. Dyson en cède la licence technique à l’entreprise qui importe aussi certains agendas dans l’archipel. Le succès commercial est tel que Dyson commercialise sous son propre nom le prochain produit...

1993 / DC01Fabriqué au Royaume-Uni au prix de 200 £ (240 €), le DC01 possède une poignée pour le transport, une rallonge pour escaliers, des accessoires et un bac transparent. Qui a envie de voir la saleté s’empiler ? Deux ans plus tard, le DC01 est l’aspirateur le plus vendu en Angleterre.

un de nos roulements à billes pour machine à laver vient du sport auto. il était très cher. mclaren l’a utilisé.

ils ne voulaient pas nous référencer. Je leur répondais : « désolé, mais c’est ainsi que j’ai conçu mon aspirateur. »

il faut arriver à dépasser sa douleur. J’ai vu Herb elliot monter et descendre des dunes de sable en courant.

1993 / Fabriqué au Royaume-Uni au prix de 200 £ (240 €), le DC01 possède une poignée pour le transport, une rallonge pour escaliers, des accessoires et un bac transparent. et un bac transparent. Qui a envie de voir la saleté s’empiler ? Deux ans plus tard, le DC01 est l’aspirateur le plus vendu en Angleterre.

2000 / CR01Après avoir lutté contre l’apparition de contrefaçons aux États-Unis et en Grande-Bretagne, Dyson dévoile son deuxième appareil ménager : une machine à laver le linge munie d’un double tambour afin de reproduire la qualité du lavage-main. Trop chère et peut-être trop déroutante pour la ménagère, sa vente est stoppée en 2005.

1986 /Le premier aspirateur sans sac est mis en vente au Japon. Dyson en cède la licence technique à l’entreprise qui importe aussi certains agendas dans certains agendas dans l’archipel. Le succès commercial est tel que Dyson commercialise sous son propre nom le prochain produit...

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étape. On ne peut pas simplement dire : « Je pense que c’est mieux ainsi. » il faut également faire des tests empiriques. Le principe d’edison est toujours d’actualité.Cela sonne comme dans un manuel de Formule 1. Je suis certain qu’Adrian Newey adorerait. Il y a quelques années, vous avez intégré un roulement à billes dans une machine à laver. Il était comparable à ceux des F1. Aspirateurs, machines à laver et F1 ont-ils des points communs ?Oui, bien sûr. Lorsque nous avons conçu une machine à laver spéciale avec deux énormes tambours, nous avions besoin du meilleur roulement à billes disponible pour pouvoir venir à bout de puissantes forces latérales. il vient du sport automobile. il était très cher, mais très beau aussi. McLaren l’a également utilisé. il y a aussi des points communs en termes d’aérodynamique, comme pour générer une sous-pression en guidant intelligemment le courant d’air. Cela vaut également pour notre nouveau ventilateur comme pour le diffuseur d’une monoplace de F1. il en va de même pour ce qui est du nombre de tours par minute. un moteur de Ferrari tourne à 19 000 t/min, les moteurs électriques de nos sèche-mains atteignent les 110 000 t/min. L’avantage de la vitesse est que nous pouvons réaliser des pièces de plus en plus petites et bien plus efficaces. Le rendement de notre moteur électrique s’élève à 87 %. nous ne gaspillons donc que 13 % d’énergie. actuellement, les autres moteurs ont un rendement maximal de 46 %. avec les nouveaux moteurs, les batteries tiendraient presque deux fois plus longtemps. Le tout sans rejet de poussière de carbone. Les moteurs traditionnels ont des « charbons ». il n’y en a pas dans les nôtres. Le signal est transmis au moyen d’une puce électronique. il n’y a ainsi aucune usure du matériel. Là où nos

2003 / DC11Le premier aspirateur Dyson qu’on n’a pas besoin de ranger sous l’escalier. Le tube télescopique fixé au bout d’une longue rallonge électrique permet aussi au DC11 d’atteindre le trottoir pour nettoyer sa voiture garée en face de la maison. Idéal le dimanche matin...

moteurs ont une durée de vie de 3 000 à 4 000 heures, d’autres, plus communs, ne dépassent pas les 600 heures. Pas d’émissions, pas de poussières agressives. Les moteurs sont plus petits. ils n’ont presque pas besoin de cuivre. Toutefois, la vitesse est difficile à maîtriser. Si jamais un déséquilibre survient, une force latérale de 40 tonnes se libère. arriver à faire fonctionner des moteurs à de telles vitesses est très compliqué. Qui développe ces technologies ? nous les développons nous-mêmes avec nos 800 ingénieurs : robotique, batteries, moteurs électriques, nanotubes de carbone et bien d’autres choses dont je ne peux pas parler ici. nous effectuons nos propres recherches dans tous ces domaines. en tant qu’entreprise privée, nous sommes en mesure de penser et planifier à très long terme. Comme personne n’a voulu investir dans notre entreprise, je détiens l’ensemble des actions. nous investissons énormément dans la recherche et le développement. nous travaillons sur des appareils qui seront sur le marché dans 15 ans. On pense bien sûr aux voitures avec, par exemple, un nouveau freinage.C’est votre nouveauté technique ?exact. nous développons de nombreuses technologies dans ce domaine.

2011 / AM04L’appareil de chauffage Dyson Hot s’inspire beaucoup des caractéristiques techniques de l’Air Multiplier pour chauffer (ou rafraîchir) rapidement et efficacement une pièce. 40 ans après ses premières productions, Dyson est toujours un leader mondial de l’innovation intelligente.

2006 / AB01Connu sous le nom d’Airblade, le sèche-mains Dyson souffle de l’air à une vitesse de 640 km/h. De nombreuses réclamations ont pointé les propriétés hygiéniques de l’appareil, mais il reste plus écologique et moins cher que les serviettes en papier et autres sèches-mains.

2009 / AM01Fabriqué sans pales, le ventilateur Air Multiplier de Dyson est très tendance. Son moteur aspire et diffuse un flux d’air qui s’accélère en passant à travers une structure ronde. Un mouvement circulaire rappelle le courant des ailes d’oiseaux de proie.

2006 / MOTEUR DI-GITAL DYSONAprès sept ans de développement, ce petit moteur élec-trique sans carbone fonctionne quatre fois plus longtemps que ses prédéces-seurs en utilisant moins de pièces mobiles. Apparaît pour la première fois avec l’Airblade.

technologies dans ce domaine.

2006 / AB01Connu sous le nom d’Airblade, le sèche-Airblade, le sèche-Airblademains Dyson souffle de l’air à une vitesse de 640 km/h.

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Êtes-vous un passionné de F1 ?non, je ne suis pas un fan. Mais la technologie qui se cache derrière m’intéresse beaucoup. Surtout à la fin de la course lorsque tout est démonté et examiné de près. C’est à peu près le contraire de ce que je fais. Je dois faire fabriquer des millions de pièces et je n’ai pas la possibilité de changer l’une d’entre elles toutes les semaines. Lorsque je me rends sur une course de F1, j’aime voir la technique, l’électronique, les matériaux. Je trouve en revanche dommage que l’aérodynamique soit l’élément central. C’est très intéressant en soi mais il est très difficile pour le profane de comprendre. On voit à peine les différences entre les voitures. S’il n’existait pas de réglementa-tions, si l’on pouvait concevoir librement les voitures, ce serait certainement bien plus intéressant. On ne garderait que des règles strictes de sécurité. Pourquoi punir le concepteur d’une voiture avec une excellente adhérence ? Pourquoi imposer une longueur ? Cela a un effet négatif sur le développement technologique. Quel type de voiture appréciez-vous ?J’ai toujours aimé la Mini. J’ai été un grand fan de son concepteur, alec issigonis. Ce qui m’a particulièrement plu

chez lui, c’est qu’il a dessiné la maquette de la Mini en trois dimensions sur un balcon, à Cannes, un Gin à la main...Quel est pour vous le dessin parfait ?un bon produit doit également avoir une très bonne présentation. Le design ne devrait pas venir du marketing mais exprimer une fonction. Le design est une entité à part entière lorsqu’on conçoit et développe un produit et non pas quelque chose dont on s’occupe une fois que l’appareil est déjà terminé. Le design n’est pas une affaire isolée. C’est un processus continu dans le cadre du développement et de la production d’une nouvelle technique.Dessinez-vous les croquis de vos innovations ?Oui, mes techniciens et moi-même faisons cela à la main. nous pouvons ainsi rapidement faire comprendre nos idées aux uns et aux autres. nous ne le faisons pas avec un verre de Gin à la main, bien que ce soit peut-être une bonne idée. De toute façon, je préfère le tonic glacé. Les meilleurs ingénieurs sont ceux qui savent le mieux dessiner sur une simple feuille de papier.On croirait entendre un ennemi de l’ordinateur…Les dessins peuvent ne rien donner. Mais on a naturellement besoin de dessins très précis. un dessin doit avant tout transmettre une idée. C’est le plus important. Refusez-vous toujours d’utiliser les mails ? Je ne veux pas qu’on devienne esclave de ses mails, qu’on soit obligé de répondre à tout le monde. envoyer et recevoir des mails n’est pas une activité créatrice. On va au bureau pour avoir des idées et non écrire des mails. il est important d’échanger ses points de vue dans le seul but de modifier et d’améliorer les choses. Les mails ne vont pas dans ce sens.Je crois savoir que vous êtes un gros dormeur...Je dors comme un enfant ! Couché vers 22 h 30, je me lève à 7 h 30. il n’y a pas de secret, j’aime bien dormir. Je ne pense pas que ce soit un problème. Êtes-vous collectionneur de vos propres pièces ou de certaines œuvres d’art d’artistes de renommée internationale ?Je déteste les collections. Je trouve curieux de rassembler des objets... Cela ne m’intéresse pas. On devrait utiliser les choses et non les collectionner. Quand on collectionne, on n’utilise pas.www.dyson.fr

« issigonis dessine la mini sur un balcon de cannes, un Gin à la main... »

la F1 serait certainement bien plus intéressante sans réglementation.

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GRANIERI À

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État civil ? Yannick Granieri. Âge ? 25 ans. Profession ? Défi permanent à l’apesanteur. Surnom ? « Le trapu du slopestyle ». The Red Bulletin vous fait découvrir les coulisses d’une fi gure de VTT freestyle : le backfl ip 360. Sujets au vertige, s’abstenir.Texte : Werner Jessner Photos : Dom Daher

raponne, discrète cité de la ban-lieue ouest de Lyon. Ici professe Franck Rousson, silhouette fine et cheveu rare. Cet ancien gymnaste esthète a fait partie de l’équipe de France de trampoline. Les passe-relles entre les deux sports sont

évidentes, et Rousson règne en maître sur les deux tableaux. Aujourd’hui, il détecte et forme de futurs talents. À son actif, Yannick Granieri, ado un brin nonchalant qu’il aide à se façonner depuis mainte-nant plus de dix ans. Après s’être rêvé un temps footballeur professionnel – « Quand tu es lyonnais, tu ne peux pas y échapper ! » – le Gone, gymnaste, manque sa réception après un saut mal contrôlé. Son histoire change.

Cette blessure sonne le glas de sa destinée gym-nastique. Ne pas pouvoir s’exprimer dans cette voie tape vite sur les nerfs de Yannick Granieri. Mais de cet échec, il rebondit et se lance dans le BMX comme son frère cadet. L’idylle ne dure que deux ans. Le bé-guin, il l’aura pour le VTT et ses infinies possibilités de figures. Et le vélo est une histoire de famille. Son grand-père quitte l’Italie pour Lyon où il crée la marque de vélos Follis. Ses parents y travaillent.

À tout juste 20 ans, Granieri est déjà, à la fin des années 90, un cador chez les freeriders. Sa souplesse de gymnaste facilite le travail, vélo en main, dans les airs. Là où d’autres jouent de

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La vie nocturne passionnante d’un VTTiste professionnel. L’entraînement terminé, Yannick Granieri referme derrière lui à double tour les portes du gymnase. À minuit...

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l’ampleur des figures, Granieri impose un style nerveux, vif et agressif, dévelop-pé grâce au trampoline pour un atout majeur : une notion de l’espace hors du commun.

Le Français de 25 ans n’a pas froid aux yeux. Pour situer le personnage, il convient de rappeler un événement qui a fait le tour du monde. Nous sommes en octobre 2010, lors du Red Bull Rampage dans les canyons de l’Utah, compétition de VTT qui réunit les meilleurs freeriders de la planète. Une passerelle assassine, baptisée Icon Sender, penche au-dessus du vide à 12 m de hauteur. La taille d’un immeuble de cinq étages. Granieri s’y élance. Les images sont saisissantes : le Lyonnais atterrit sur son guidon, broie sa roue avant et se relève indemne.

Aujourd’hui, Granieri, surnommé le « Trapu du slopestyle », est une référence. L’an dernier, il est longtemps resté accro-ché au top 3 du circuit mondial avant qu’une médiocre deuxième partie de sai-son ne le fasse dégringoler à la 7e place.

Craponne, 21 heures. Les derniers gymnastes ont quitté les lieux. L’odeur froide de la magnésie est omniprésente. Les lumières, blafardes, sont encore allumées. Franck Rousson est le dernier. Il attend le fils prodige.

Le gymnaste et le freerider, déjà une vieille histoire de onze ans. Ensemble, ils mettent au point de nouvelles figures mais travaillent pour l’heure sur un backflip 360, deux rotations enchaînées (horizontale et verticale).

Sept mètres séparent la surface du trampoline du plafond. La maîtrise du backflip 360 est indispensable pour figu-rer parmi l’élite mondiale. « Le trampoline m’aide énormément. Si je devais effectuer le saut en plein air en retombant avec le

vélo dans un foam-pit (un bac rempli de mousse, ndlr), je perdrais cinq minutes à chaque fois, précise Granieri. Je devrais mettre le vélo en position, me lancer, sauter, sortir le vélo du foam-pit, m’en extraire à mon tour, reprendre ma respiration et recommencer… Sur un trampoline, je peux enchaîner 20 back-

flips 360 en une minute, peu importe la météo extérieure. Dans un gymnase, il y a moins de risques de blessures. Le trampoline ne pardonne pas beaucoup les erreurs. Non, c’est faux… Franck les pardonne encore moins... »

L’entraîneur se montre pointilleux. Normal. Il veut être notamment certain

Assurance tous risquesLa sûreté dégagée sur le trampoline par Yannick Granieri épate. Il sait toujours exactement quelle est sa position. « Toujours garder les yeux ouverts. Un saut périlleux en l’air ce n’est pas la même chose qu’une boucle. »

Ancien gymnaste, Yannick Granieri est devenu une véritable star sur le FMB World Tour.

Saut devantLe backflip 360, c’est quoi au juste ? Histoire de mieux apprécier les multiples facettes de cette figure, nous la décomposons ici. Sur un trampoline. Laissez-vous tenter...

Le décollage est quasiment droit et axial. La rotation ne commence que lorsque les deux roues sont en l’air.

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pour vous corriger. » Mais l’ennemi numéro 1 des VTTistes freeriders est le vent et l’entraînement indoor ne permet pas forcément de faire face aux condi-tions météo parfois difficiles en plein air.

Afin d’optimiser ses sensations en apesanteur, Granieri effectue ses nouvelles figures en se rapprochant des

techniques employées en gymnastique. L’étape suivante consiste à travailler en tenant un vieux guidon de BMX. « Cela permet de trouver une sensation axiale. »

Les choses deviennent plus sérieuses. Granieri serre un bloc de mousse entre ses jambes pour aider à la coordination de ses gestes. S’entraîner encore et encore, car en compétition, le moindre degré d’écart à la réception est aussitôt remarqué par des juges intransigeants.

Le dernier atelier de travail se fait avec un cadre rembourré et dépourvu de roues. Il n’est plus question d’enchaîner les sauts. La réception a lieu sur un mate-las positionné par Rousson pour amortir le rebond du trampoline. Le choc est dur, mais permet à Granieri d’améliorer le contrôle du mouvement. Comme en com-pétition. La somme d’erreurs est encore trop élevée, et, si le Français assure cor-rectement ses backflips 360, il ne paraît pas encore totalement à son aise.

Rousson lui demande de déclencher la rotation longitudinale plus tôt. En vain. « Dans la réalité, je dois tenir compte de la force d’inertie de rotation des roues. Du coup, je ne peux commencer à tourner sur le vélo qu’une fois la roue avant partie en l’air. Je ne veux pas faire semblant sur le trampoline. » Le binôme doit se quitter. Le gymnase ferme ses portes à minuit.

Yannick Granieri présentera cette année, sur les différentes étapes du Freeride Mountain Bike World Tour, ce backflip 360 sorti de nulle part. Alors que son poulain est déjà sur les routes du FMB World Tour, Franck Rousson reste à Craponne, assis devant son ordinateur, à chercher la moindre faille dans les enchaînements de son élève.

« Un mauvais alignement est acceptable sur le vélo. Le trampoline pardonne moins. »

que son protégé est bien aligné lorsqu’il effectue la figure. Rousson : « Il y a seule-ment deux possibilités d’achever un saut sur un trampoline : dans la même direction où vous avez pris appel ou à l’opposé. » Granieri enchaîne : « Un certain degré de perte d’alignement est accep-table sur le vélo car vous avez le guidon

Maintenant, on tourne ! Accélérer la rotation et en même temps avoir – déjà – un œil sur la réception.

La réception se fait dans la direction où vous avez décollé. Terminez la figure en souplesse, sans en rajouter.

Bravo ! Vous avez réussi... sur un trampoline. Sur du dur, soyez sûr de votre coup avant de vous lancer...

Voyez Yannick Granieri sur l’iPad et le Red BullBackyard Digger sur www.redbull.fr

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Au pied du Palazzo Spini de Florence, quelques esprits éclairés débattent d’un texte de Dante. Nous sommes en pleine Renaissance. Léonard de Vinci passe par là, il est invité à rejoindre la discussion. Le génie amorce un début de réponse, avant de lâcher : « Voilà Michel-Ange qui s’avance. Posez-lui donc la question. » Le peintre ne s’attend pas

à quelque chose d’agréable de la part de l’inventeur et anticipe : « Je vous rappelle que vous n’avez même pas terminé ce cheval à Milan. » Et s’en va.

L’agitation enfle. Sur une feuille volante, Léonard de Vinci griffonne. Nerveusement. Car il comprend que le jeune artiste a raison : il s’est trop dispersé et a trop d’affaires en cours. La malchance veut que l’inventeur soit contraint d’utiliser le bronze destiné à ce monumental cheval pour fabriquer quelques canons. Quand l’Italie n’a d’yeux que pour le corps d’éphèbe de David – six tonnes de marbre pour cinq mètres de hauteur – sculpté par Michel-Ange. Ce dernier a 29 ans. Il est plus jeune que De Vinci et a beaucoup de talent...

On en oublierait presque les repères de l’histoire. Nous sommes donc à Florence, en 1504. Il a 52 ans, âge canonique pour l’époque. En pleine forme physique,

le génie a ses secrets : jamais de viande, une goutte de vin et bien peu de temps consacré aux femmes. Il n’y a pas si longtemps, il s’adonnait encore à l’alpinisme, dans les Alpes voisines, persuadé que, si haut au-dessus de la Terre, il devait y faire nuit noire. Il n’a pas grimpé suffisamment pour savoir si c’était vrai. L’invraisemblable beauté qu’on lui prête jeune a laissé place au charme de la dignité. Ses longs cheveux gris se mêlent à sa barbe touffue dans des ondulations quasi parfaites.

Autour de lui, les guerres font rage et asphyxient le pays. Venise contre les Turcs, Milan contre les Français, César Borgia contre tout le monde. Un homme de son talent ne peut fermer les yeux face à cette contagion guerrière.

De Vinci a toujours eu deux casquettes. Au minimum. Alors qu’il crée La Cène de 1494 à 1498, son vrai métier est ingénieur militaire. Dans le fond, il a toujours été pacifiste. C’est pour cela qu’il a gardé enfouie la plus sauvage de ses inventions, ainsi que quelques idées jetées sur le papier. Pas question de remettre le pouvoir de la torpille à des peuples sanguinaires. Trop dangereux.

Ces derniers temps, De Vinci ne s’attarde pas devant ses toiles. Il est trop accaparé par le développement de nouvelles armes et mille mécanismes. La plupart ne rapporte rien.

DA VINCI MODERespiration intemporelle dans The Red Bulletin avec le génie de Léonard de Vinci.

Texte : Herbert Völker

Il y a, là, l’horloge et la sonnette, le mandrin mécanique et le cric de voiture. Inspiré et plutôt pratique tout ça. À l’instar de la machine volante, du parachute et de l’appareil à respiration sous l’eau. Sa dernière marotte ? L’anatomie. Depuis les théories de la Grèce antique, personne n’a cherché à savoir comment fonctionne, de l’intérieur, le corps humain. Le savant ne peut compter que sur lui-même. Il procède instantanément à des autopsies. Tout seul, il dissèque les fibres musculaires, fouille les boyaux puants et étudie les os. Ivre de ces découvertes dont il tente de retranscrire la fascinante magie, il dessine cette fabuleuse machine qu’est le corps humain. Fibre après fibre, mécanisme après mécanisme.

À l’hôpital Santa Maria Novella, on lui garde des cadavres. Des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes. Léonard de Vinci écume la morgue. En quittant son studio de travail, qui fait aussi office de lieu de vie pour étudiants admirateurs, l’Italien emprunte une route surchargée. Tractées par des ânes faméliques, les charrettes laissent échapper leur longue complainte. Il y a déjà longtemps que De Vinci a inventé un modèle de roue pertinent, mais il n’a pas le temps de s’attarder chez tous les marchands de fruits et légumes pour leur en expliquer l’usage. Déjà, il y a du mieux depuis que la République de Florence a comblé les ornières qui brisent les attelages à l’aide de pavés posés sur les rues de ses quar-tiers résidentiels. Le passage était souvent bloqué par de larges chariots qui se croisaient difficilement. Les mules ne sont pas reconnues pour leur sens de l’évitement.

À Vigna Vecchia, un dresseur d’oiseaux attend Léonard de Vinci, au beau milieu du chemin. L’artiste lui achète régulièrement un spécimen. Dans ce cas, un pinson hirsute fait l’affaire. De Vinci aime les animaux. Les oiseaux mais aussi les chevaux. Puis, une fois rendu à l’hôpital, il se voit remettre le meilleur des macchabées mis de côté à son intention. Il repart chargé d’une blouse noire, d’une scie, d’un burin et d’une règle graduée. Tout un programme.

Ses acolytes se demandent régulièrement comment il fait pour travailler dans l’effroyable puanteur de la décomposition d’un corps. « Mais qu’est-ce qui pue ? » répond-il, engoncé dans sa combinaison.

Impatient, il traverse la ville, direction le studio. Il est exaspéré par les charrettes et les mules, têtues comme des ânes. Il faut inventer un moyen de locomotion moins large, non soumis aux tribulations des équidés,

et plus agile qu’eux. De Vinci : « Peut-être pourrait-on placer les deux roues dans le même prolongement, et non côte à côte comme pour les charrettes ? L’ensemble serait moins figé. Peut-être aussi pourrait-on oublier les mules et créer une force motrice à partir de mes jouets préférés ? Rouages, vis, chaînes ?

USÉ PAR LES CHARRETTES ET LES MULES

QUI OBSTRUENT LES ROUTES, LÉONARD DE

VINCI INVENTE UN DEUX-ROUES MINCE ET LÉGER

DOTÉ D’UNE CHAÎNE.

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Quelque chose qui s’inspirerait de la vis sans fin ou de l’hélice, en somme… »

Chez lui, dans le studio qu’il appelle bottega (la boutique), le potage est servi. Une soupe avec du pain, des baies et de la marjolaine. Un classique de la maison. Léonard de Vinci teste ses dernières idées venant directement de ces roues alignées dans l’axe de la route auprès de Salai, son élève et disciple au vrai talent de peintre. Sans doute la seule chose honnête en lui. Car, pour le reste, Salai est réputé être bon voleur et piètre serviteur. Mais il est très beau. De Vinci l’a sorti du caniveau quand il était enfant. Il lui trouve sans doute d’autres qualités pour le supporter encore.

De Vinci l’interroge : « Est-ce qu’une personne peut rester en équilibre sur une charrette qui a une roue à l’avant et une à l’arrière ?− Avec les jambes au sol pour continuer à pousser ? demande Salait.− Bien sûr ! Comment faire autrement ? » lui répond son Maître.

Cette fois-ci, Salai est allé trop loin. Il a empoché les 30 soldes de la bourse du ménage. D’humeur mutine, il multiplie les grimaces pendant qu’il pose. Mais il ne faut pas déranger De Vinci en plein travail, encore moins quand il peint la vérité. Perturbé, il se mélange les pinceaux et entrecroise le portrait de Salai avec les croquis de la femme de l’éleveur de soie. Elle ne dégage pas grand-chose mais sait au moins rester en place comme modèle. La bouille de Salai, devinée dans les croquis, donne à la représentation de cette femme un air mystérieux. De Vinci fait un peu n’importe quoi. Alors, il laisse le croquis en l’état et travaillera à nouveau dessus dans deux ou trois mois.

Salai a pour mission de remettre de l’ordre dans les feuilles volantes. Il s’est installé dans la charpente avec les dessins de la charrette du futur. Ne pourrait-il pas la construire ? De Vinci a jeté quelques idées sur le papier, des rouages et une courroie mais, après tout, Salai connaît l’esprit du patron. Alors il finit le dessin, à la hâte. De toute façon, la transmission mécanique aurait été trop compliquée à réaliser pour un simple artisan.

Au printemps, Salai épate son maître en lui présentant deux roues de charrette reliées par un cadre en bois. De Vinci est bluffé. Dans le mille. Il manque néanmoins quelques astuces à ce croquis. Il envoie Salai dans la rue, à quelques centaines de mètres du studio, là où la route est bien pavée. Un accompagnateur est à ses côtés afin de disperser les mules. Au cas où. Car, logiquement, Salai devrait parvenir à les éviter avec sa machine. Elle a été inventée pour cela.

Comment fonctionne-t-elle ? En la poussant, vous choisissez une direction. Dès que vous atteignez le momentum, l’instant où tout bascule, vous utilisez

le poids de votre corps pour maîtriser le mouvement. La machine suivra. Que Salai et son accompagnateur se débrouillent seuls, le Maître ne daigne pas se déplacer. Un rapport suffira.

Il faut un temps fou à Salai pour revenir. Deux conducteurs de charrettes l’ont copieusement battu au passage. Salai s’est contenté d’essayer la machine sur des pentes très douces. La direction a correctement fonctionné. D’après le disciple, il manque toutefois un petit quelque chose pour s’arrêter, histoire d’éviter d’éperonner une mule. Encore que l’animal soit toujours plus doux qu’un mur. De Vinci a autre chose à faire que d’inventer un frein. Alors Salai démonte l’objet, revend les roues et garde le cadre. Ça fera du bois pour l’hiver.

S ollicité de toutes parts, De Vinci achève enfin le dessin de la femme du négociant en soie. Il efface les derniers vestiges du croquis esquissant les traits de Salai. Sur ce

portrait, la jeune femme a encore un rien d’impertinence, ce rictus figé au coin de la bouche. Et ça ne plaît pas. La commande est annulée. Plus tard, Léonard de Vinci peint définitivement à l’huile ce même croquis refusé. Il l’emporte avec lui dans un voyage long de trois semaines, direction le château d’Amboise, près de Blois. Le Roi de France l’a convoqué. Le génie ne donne jamais de nom à ses créations. D’autres s’en chargent. Ainsi ont été baptisés La Cène, L’Adoration des mages (tableau non achevé) ou La Dame à l’hermine.

Ravi de ce cadeau, François 1er réclame avec insistance l’identité du modèle. Requête compliquée. Léonard de Vinci n’a en tête que son prochain projet. Son cerveau fonctionne à la vitesse de la lumière. Il s’agit d’un tableau avec Lisa, l’épouse de Francesco del Giocondo. L’oeuvre s’appelle La Gioconda, La Joconde. Pendant des siècles, l’Italie doit se contenter de la légende qui entoure « la femme à la mystérieuse beauté ». Puis, on l’appelle Mona Lisa.

La machine qui roule à l’équilibre, elle, reste sans nom pendant quatre siècles. « Bicyclette » semblait pourtant tellement simple à trouver…

Toute la vérité…… que nous ne saurons jamais. Aujourd’hui encore, des milliers d’universitaires s’écharpent à travers le monde autour du croquis ci-dessous, dessiné vraisemblablement à l’époque de Mona Lisa, soit en l’an 1504. Trésor noyé dans les esquisses inachevées du Maître, ce dessin est maladroit : un de ses disciples l’a sans doute copié en s’inspirant de la version originale. Tout est cependant conforme à ce que l’on sait des idées et des marottes de Léonard de Vinci, tels que les pignons, les rouages et la chaîne. Même le principe de direction par la répartition des masses ressemble à ses travaux. Une copie en bois de la machine a récemment été construite pour le Musée Léonard de Vinci. Elle ravit ses admirateurs.

Personne n’a pu remettre la main sur le croquis original. Seulement sur la copie faite par un disciple. Aucun prototype n’a été retrouvé. Cette légende populaire se heurte aussi à une nouvelle théorie soulevée il y a 14 ans selon laquelle un moine se serait amusé à attribuer ce croquis à Léonard de Vinci dans les années 1960 dans le seul but... d’en rire. Toute recherche scientifique est aujourd’hui impossible, les croquis du génie étant scellés dans des films plastique. De toute façon, l’histoire est plus belle si l’on se passe du moine taquin, non ?

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are à vous. Le mieux est que vous commenciez par feuilleter ces quelques pages en ne vous attardant que sur les clichés. Attention, vous risquez de vous brûler les phalanges.

Voilà, ça va mieux ? Revenons à notre propos. Oui, oui, c’est bien elle, là, avec sa peau aux reflets de miel, une chevelure blondie par le soleil et des dents toutes blanches qui accentuent son sourire enfantin. Là, elle pose avec sa planche sur la plage d’Oahu, le regard espiègle. En bonne pro.

Maya Gabeira, donc. Surfeuse, sublime, iconique. Brésilienne. Victorieuse du prix ESPY (trophée d’excellence annuelle dans les performances sportives), cinq fois vainqueur de l’Everest du surf, le Billabong XXL Big Wave Award. Gabeira à califour-chon sur sa planche, déterminée à chevaucher le monstre d’eau et d’écume qu’elle s’apprête à défier au Mexique, à Tahiti ou dans l’archipel des îles Hawaii.

Dans son uniforme noir, Gabeira ressemble à tous ces forçats de la vague, mis à part sa queue de cheval, unique concession arrachée à la norme. Dans son métier, on ne donne pas dans le maillot deux-pièces. Quand elle s’habille de si peu, c’est pour faire la couverture des magazines, flatter les sponsors, s’imposer comme une marque au Brésil et décrocher

des contrats de consultante surf dans les médias américains. Le reste du temps, le néoprène moule ses formes.

Dans sa petite chambre louée début janvier à Oahu, en ce 3 janvier 2012, Gabeira, nerveuse, fait les cent pas. Elle dit : « Ces mecs sont complètement fous ! » Elle se rassoit, s’empare de la guitare que son chéri lui a offerte à Noël, gratte quelques accords. L’air absent. Elle parle sans doute des 20 meilleurs surfeurs de la planète, les rois des grosses vagues, en route pour Maui, à 30 minutes d’avion.

Le lendemain, ils affrontent, au nord de l’île, cette houle taillée comme un immeuble de deux étages et née la semaine dernière au large, entre le Japon et les îles Aléoutiennes. Pour l’heure, elle frappe le bord de la faille sous-marine de Peahi, à moins de 300 mètres au large, juste en face de l’aéroport de Maui. De ce choc naissent des vagues, hautes de 12 à 15 mètres, qui se déplacent à 50 km/h. Ce spot, c’est Jaws. « Les mâchoires ». Un monument.

En 1992, les légendes locales Laird Hamilton et Dave Kalama affrontent le monstre. L’histoire veut qu’ils aient été les précurseurs. Ils s’y font tracter par jet-skis comme les vagues sont trop rapides pour y entrer à la force des bras. Côtes fracturées, chevilles PH

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broyées... À Jaws, les chutes sont d’une extrême violence. Ses fonds marins ? Un cimetière à fibres de carbone.

Il y a vingt ans, l’utilisation des jet-skis (le tow-in) a ouvert de nouvelles perspectives face à la taille des vagues. Les machos sont là, le lendemain matin, pour profiter des plus gros rouleaux d’une saison hivernale assez calme. Gabeira est sur le point de les rejoindre, avant de renoncer. Du moins momentanément. « Ce n’est pas un scénario pour moi, explique-t-elle. La plupart pense que ce ne sont pas des conditions pour y aller en ramant. »

Le téléphone sonne, une fois de plus. Elle répond. S’emballe en portugais. Ce sont ses amis brésiliens. Des grands frères qui l’ont prise sous leurs ailes quand l’ingénue pressée, débarquée sur la plage d’Oahu en 2004 voulait montrer de quoi elle était capable. Au bout du fil, tous tentent de la convaincre. Elle caresse une autre option : les belles vagues de Waimea Bay, en contrebas de la route King Kamehameha. C’est son spot, un lieu qu’elle surfe depuis de longues années. À Jaws, elle a été tractée sur une vague de douze mètres le jour de Noël 2010 mais ne s’est jamais opposée au mythe en ramant !

Où risquera-t-elle sa vie ? Elle ne l’a pas encore décidé. Elle visionne à nouveau sur Youtube les vidéos des furieux, les premiers, qui ont décidé de se jeter dans Jaws à la seule force de leurs bras. C’était il y a trois ans. Elle râle : « Nombreux sont les surfeurs de grosses vagues qui ne feront jamais ça de leur vie. Moi, on m’y attend. Mais quand j’y vais

et que les conditions sont brutales, les mêmes personnes me disent que je ne devrais pas être là. »

Keala Kennelly et Jamilah Star sont là ainsi qu’une poignée d’autres surfeuses hyper talen-tueuses. Kennelly a frôlé la mort en août dernier à Teahupoo. Ces rideuses si téméraires ont inscrit leur nom sur de grosses vagues et des prix. Aucune d’entre elles n’a pourtant autant chassé de défer-lantes et provoqué de monstres que la Brésilienne de 24 ans. C’est elle qui a rabattu le caquet des machos du surf et éteint les commentaires sexistes. Les sur-feurs de big waves constituent une fratrie très virile, peu tolérante envers les petites sœurs.

e téléphone, encore. Au bout du fil, Carlos Burle, un des plus talentueux riders brésiliens. Le mentor de Gabeira. Leur association lui a permis de surfer les plus grosses vagues de

la planète. Elle lui a aussi provoqué de sérieuses blessures. Il sait la raisonner quand elle veut trop en faire, la sort du milieu quand elle ne le supporte plus, l’aide à revenir quand elle en a de nouveau envie. Seul l’avis de Burle compte.

Ils échangent encore quelques mots. Elle raccroche puis regarde les horaires des vols. Prochain Honolulu-Maui dans trois heures. La souris hésite. Elle clique et balance : « Et merde ! » Elle a choisi. Gabeira jacta est.

Août 2011. Maya Gabeira est devenue... média-tique. Photographes, cameramen et représentants de sponsors la chassent. Nous sommes à Tahiti.

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On y promet les plus gros rouleaux jamais vus à Teahupoo, le spot de prédilection de Michel Bourez (voir The Red Bulletin – Mars 2012).

Teahupoo est une ligne importante sur un CV. Gabeira s’y est fait rouler et compresser, le 29 août par Chopes, le petit nom de la vague géante. Une chute d’une violence inouïe, dont la vidéo circule toujours sur le Net. Ce jour-là, Burle la tracte en jet-ski vers une vague plus petite que les autres. Gabeira sort trop tard et trop loin. Atterrissage dans le récif. Un endroit impossible. Elle plonge, plaquée au fond. Quand elle en ressort, tout juste à moitié immergée, un rouleau monstrueux s’abat sur elle, bientôt suivi par cinq autres. Une fois récupérée, une évacuation d’urgence s’impose. Elle est sonnée, a bu la tasse et saigne d’une oreille. Rapidement, sa pression artérielle s’emballe, sa température grimpe. Elle a l’estomac saoulé d’eau de mer. Symptômes classiques en surf. Gabeira a senti l’odeur de la mort de près.

Son détracteur le plus virulent n’est autre que Kelly Slater, la légende vivante. L’Américain lui a reproché publiquement d’avoir mis en danger plusieurs vies. Surtout que, ce jour là, les autorités avaient interdit la sortie des bateaux. Elle n’était pas la seule, d’autres étaient à l’eau. Gabeira a été chagrinée que l’idole planétaire du surf d’une génération de surfeurs la réprimande. Elle en porte encore la cicatrice, au plus profond d’elle-même.

Les critiques ont stigmatisé son inexpérience et sa technique, encore trop basique pour affronter Chopes. Huit ans après ses débuts, la Brésilienne encaisse une vraie déferlante dans le microcosme du surf. La fille poursuivie depuis toujours pour un cliché volé sur une vague ou sur la plage est sidérée du revirement de l’opinion. Et s’emballe : « Pourquoi ne parle-t-on jamais des autres, de tous ceux qui ont chuté à Teahupoo ? C’est arrivé à beaucoup, mais il n’y a jamais eu personne pour les critiquer. C’est parce que je suis la pauvre petite fille fragile qui a essuyé six rouleaux ? Je comprends que certains pensent que j’étais insuffisamment préparée. Mais j’ai aussi mon propre point de vue. J’ai peut-être eu beaucoup de chance mais ce n’est pas la première fois que je me retrouvais dans cette situation et personne n’avait jamais rien dit auparavant ! » Une respiration. Elle reprend, presque amusée : « Ce sont les mêmes qui disent que j’ai de la chance quand je prends une bonne vague ! Je vais finir par croire que je suis doublement chanceuse ! »

aya Gabeira prend la route. Elle emprunte King Kamehameha Highway qui borde la côte et mène à l’aéroport. Elle voit les rouleaux qui crachent leur écume. Une

grosse houle se lève et génère des murs de cinq mètres qui s’abattent en fanfare. Gabeira ralentit à hauteur de Waimea Bay pour mieux admirer le fracas de la nature.

Confidence : « J’ai toujours un nœud à l’estomac quand je pars. Ça sera du gros, demain. » Son regard ne lâche plus Waimea Bay. « C’est un de mes spots préférés. J’y resterais bien, mais le surf est devenu un métier pour moi. Et il faut que j’avance, que je passe à l’étape suivante. »

Une planche rose dépasse de l’une des fenêtres arrière du véhicule. Elle est emballée à la va-vite dans un plastique de protection tenu par du gros scotch. Derrière son siège, un sac à dos renferme la nouvelle assurance-vie des surfeurs : la Billabong V1 wetsuit. Cette combinaison a, dans le dos, un compartiment hermétique qui gonfle grâce à une cartouche de CO² à déclencher manuellement. Une bulle d’air joue le rôle d’un ballon qui propulse le surfeur à la surface et échappe à l’essorage.

À Jaws, un simple rôle d’observatrice l’attend. En retrait de l’action. L’année dernière a été douloureuse pour Gabeira. Son ami, le vétéran Sion Milosky, s’est noyé en Californie. Elle a aussi pris de gros wipe-outs, dont celui de Teahupoo. Ils l’ont poussée à réfléchir à l’évolution de sa carrière. À tout juste 24 ans. « J’ai eu quelques signaux d’alerte. J’ai perdu certains de mes héros, dont Sion. J’ai pris conscience que même ceux qui surfent au plus haut niveau ne sont pas à l’abri du coup fatal. Tu comprends que ça peut aussi t’arriver. »

Si c’est fréquent à Jaws, d’autres spots peuvent aussi être vénéneux. Signe qui ne trompe pas, dès que des sessions sont annoncées, les photographes s’amoncellent. Jaws est le lieu idéal pour faire ses preuves et appâter les sponsors. Certaines attitudes sont éloignées de la soi-disante fraternité dans laquelle baignerait la confrérie mondiale du surf. Gabeira ne s’y fait pas. « La présence de toute cette foule me rend nerveuse, avoue-t-elle. Le surf, non. C’est lui qui me donne envie de continuer. »

lle goûte aux sollicitations, aux couvertures de magazines mais n’est jamais plus heureuse que quand elle s’évade avec Burle. Elle sait qu’elle aura encore des risques à narguer pour

conserver ce petit bout de notoriété. « Tout ça, c’est un cirque dans lequel je dois me prouver des choses. » Au fond, pourquoi faire tout ça ? Elle sourit, secoue la tête. Mais n’apporte pas de réponse à la question qu’elle vient de se poser à voix haute.

Les bouchons n’ont pas eu raison de nous. Gabeira s’est garée. Nous voilà au parking. Elle dépose son board à l’enregistrement. Les hôtesses n’ont pas un regard sur son long sac avalé par l’un des tapis de l’aéroport. Pas le premier du genre de la journée.

Le lendemain, quatre heures et demi du matin quand elle se ré-veille. Sa chambre d’hôtel est par-fumée au tabac froid. Le vent s’est levé. Une heure et un café au lait de soja plus tard, elle déboule sur le parking de Kahului Harbor, où photographes et caméramen at-tendent d’être embarqués. Direc-tion le show du jour. Elle arrime sa planche, la plus petite, dédiée au tow-in (surf tracté). Si elle échoue à choper les grosses va-gues en pagayant, elle fera appel à l’assistance motorisée de Burle.

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Après 40 minutes de jet-ski pour rejoindre le spot de Jaws, à travers l’obscurité et les vague scélérates, Maya Gabeira pagaie prudemment. À chaque wipe-out (gamelle), la bronca. Les surfeurs locaux, instruits par les moindres recoins de Jaws, sont à leur avantage. Parmi eux, David Wassel, sauveteur sur la côte nord d’Hawaii – personnage haut en couleurs et volontiers sarcastique. En 2004, ici à Jaws, il échappe à « la chute la plus périlleuse et la minute la plus terrifiante » de son existence après avoir été aspiré et plaqué au fond de l’Océan Pacifique.

Désormais, Wassel vit au présent. Il raconte : « Vous sentez le vent sur votre visage, un vent qui s’échappe vers le haut. C’est un peu la même sensa-tion qu’en kite. » L’élan est bon, il parvient à maîtriser sa trajectoire et fonce droit à travers les mâchoires du monstre. Rattrapé à la sortie, il est englouti par l’écume, tire sur le cordon, déclencheur du système de survie de la combinaison, remonte dare-dare à la surface. Allongé sur son board, il rame jusqu’à un bateau de la sécurité. Avec sa bosse dans le dos, pas encore dégonflée, il ressemble à une tortue Ninja. De l’eau (plate), David, un Red Bull ? Il décline, avant de décapsuler et d’apprécier l’ovation qui lui est réservée.

Il jette un œil vers Maya Gabeira, qui s’est rappro-chée du line-up. La zone de déferlement des vagues. Elle semble hésitante à engager un take-off (entrée dans la vague). « Elle a vu rouge à Tahiti, analyse Wassel. Ça doit semer le trouble dans sa tête. » Lui n’a aucun doute sur l’impact de Gabeira pour la place des femmes dans ce sport : « Elle est sur le point de faire taire ce milieu de machistes. » Les Brésiliens portent le surf féminin à un niveau inédit en bâtissant sur les solides fondations maçonnées par Kennelly, l’une des pionnières.

« Les filles ? Elles n’ont rien à voir avec les garçons », ose Edison de Paula, rider brésilien, proche de Gabeira. Et l’égalité des sexes alors ? Maya : « Sharapova ne sera jamais capable de prendre un set à Nadal ! Elle est super forte mais il reste plus puissant qu’elle. Cessons de comparer ce qui ne peut pas l’être. Je ne revendique rien, je ne défends pas la place des femmes. Tout ce que je fais, je le fais pour moi et rien que pour moi. »

Burle a aussi connu des moments difficiles à Jaws. Mais, à 44 ans, il tient une santé de fer à rendre jaloux les gamins. Entre chaque ride, il fait demi- tour et vient soutenir Gabeira. Soudain, il lance : « Maya, on fonce, on y va ! »

Elle n’attendait que ça. La place se libère. Elle ajuste le leash à sa cheville, grimpe sur sa planche et attrape d’une main le câble que laisse traîner le jet. C’est parti. Les regards sont braqués sur la Brési-lienne et son partenaire. Personne n’aurait pris la responsabilité de remorquer Maya jusqu’au cœur de cette vague.

Elle se place dans l’eau. Encore. Jaws la guette. Brusquement, elle bondit sur son board, tire sur le câble de remorquage et s’invite dans la gueule du loup. Gabeira a vaincu sa peur. Un pas immense pour elle. Rien que pour elle. Admirez Maya Gabeira sur la version iPad de The Red Bulletin ou sur www.redbull.fr

Sept heures, le ciel est serti de reflets de bronze. Adossées aux falaises d’argile, les planches alignées brillent sous les premiers rayons du soleil. Au sommet, la foule. Lointaine et discrète. Dans l’eau, jet-skis, bateaux. Et des surfeurs prêts à bondir après avoir pagayé depuis la rive. Depuis la gueule du monstre, la terre est invisible. Elle ne réapparaît au rider qu’à la chevauchée de la crête de la vague qui jaillit en trois pics. Le vent, 15 nœuds, soulève la lèvre du rouleau comme la houppette de Tintin. Les vagues mesurent entre six et neuf mètres. Certaines sont estimées à 15 mètres de hauteur. Personne n’ose s’y aventurer.C

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SGonflé à l’hélium, le ballon utilisé dans la mission Red Bull Stratos contient environ 850 000 m³ de gaz. Au décollage, son envergure équivaut à celle de trois Boeing 777. Ce fidèle compagnon de Felix Baumgartner n’a qu’un seul but : hisser l’Autrichien à une altitude de croisière trois fois supérieure à celle des vols intercontinentaux.

3 Réveil du monstre

Texte : Werner Jessner

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Le projet Red Bull Stratos

il s’agit d’une mission aux frontières de l’espace. Cette expression n’est pas surfaite. Felix Baumgartner « grimpe » à une altitude de 36 576 m à l’aide d’un ballon gonflé à hélium. Le retour sur Terre de l’Autrichien se fera en chute libre puis en parachute. Baumgartner a dans son viseur les records suivants :

1) Atteindre la vitesse du son2) Plus haute chute libre3) Plus longue chute libre4) Plus haute altitude en ballon

The Red Bulletin vous propose de suivre les préparatifs de Red Bull Stratos de l’intérieur et en totale exclusivité. Vous avez découvert :

EN FÉVRiER, les interviews de Felix Baumgartner et Joe Kittinger.

EN mARS, la capsule et ses caméras embarquées.

CE mOiS-Ci, le ballon vous est dévoilé sous ses moindres coutures : volet technique, procédure de décollage et permis de vol obtenu par Baumgartner.

Lisez et visionnez les précédents numéros dans la version iPad.

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Dompter un géantComment dresser en moins d’une heure un ballon haut comme un immeuble de 60 étages ?

Le jour J n’est déterminé que huit heures avant le décollage. Il s’agit bien de décisions à la dernière minute afin de saisir les meilleures conditions météo. Ces huit heures correspondent au temps minimal requis pour la procédure de départ. Le responsable de l’équipe décollage est Ed Coca. Loin d’être un novice, il ne se frotte pas souvent à des projets de l’envergure de Red Bull Stratos. « Ce n’est pas tous les jours qu’on fait voler un ballon aussi énorme. » Combien en a-t-il envoyé dans les airs d’un volume total de 850 000 m³ ? « C’est mon premier. »

Quatre heures et demi avant l’ascen-sion, Coca contacte Day pour connaître l’orientation exacte du moindre souffle de vent, toujours dans la limite des 3 km/h. Le ballon, la capsule et son parachute sont arrimés les uns aux autres, en ligne droite. Ils se déploient sur l’aérodrome de Roswell, ville princi-pale du comté de Chaves au Nouveau

Volet technique : comment et quand décoller ?

3.1Mexique. La capsule est aussi accrochée à une grue.

Pour sécuriser le décollage, la brise légère tolérée doit idéalement souffler face à la capsule. En aucun cas dans le sens inverse ou en dehors de l’axe de la piste d’envol.

Le ballon de Red Bull Stratos est composé d’un film transparent en polyéthylène, similaire à celui qui enveloppe votre costume lorsque vous le récupérez au pressing. Son épaisseur varie et ne dépasse jamais le millimètre. Il convient aussi d’insérer dans la voilure une bande réfléchissante afin de repérer

Sa superficie est scannée dans son en-semble par une lumière spéciale. Le moindre trou peut être fâcheux.

étéorologue, bouc émissaire idéal ? « On nous fait toujours porter le chapeau, avoue Don Day. Cela

fait partie du boulot. » L’attitude de ce Monsieur Météo est trompeuse. Day est un pion vital dans l’équipe Red Bull Stratos. Il n’est pas là que pour analyser les prévisions de Madame Soleil. Pas un jour ne se passe sans que Day, le bien-nommé, n’impressionne Felix Baumgartner et les siens par la troublante exactitude de ses prévisions. Quel est son secret ? Plus qu’une simple mise en pratique de données relevées quoti-diennement, la quête permanente d’informations fait partie intégrante de son abécédaire.

« De nombreuses conditions doivent être réunies afin de faire décoller un ballon de cette dimension, explique-t-il. À commencer par le vent. Au sol, il ne doit pas excéder 3 km/h. La vitesse limite à ne pas dépasser à 60 m d’altitude est de 6,5 km/h. Nous avons positionné trois ballons météo à cette hauteur. Ils vérifient cela. Même dans des régions propices comme l’état américain du Nouveau Mexique, on n’obtient ce type de condi-tions qu’à l’aube. Il faut ensuite un ciel dégagé et un taux d’humidité le plus bas possible sur toute la surface du ballon. » Day ne déroge pas à la règle. C’est un As.

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Toute tentation de tirer brusquement sur le ballon est bannie. Son enveloppe globale pèse 1 682 kilos, soit le poids d’une jolie berline.

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AGonflage1. Une heure avant le décollage, des conduits reliés à des camions transpor-tant 10 194 m³ d’hélium sont utilisés pour commencer à gonfler le ballon.2. Un bras articulé retient le ballon à terre. Le gonflage s’opère du haut vers le bas.3. La partie supérieure du ballon commence à s’élever. 4. Le bras articulé étire lentement le ballon sur toute sa longueur.

L’hélium est amené par deux camions.

Deux tuyaux transfèrent le gaz.

Le ballon est maintenu au sol.

Plus léger que l’air, l’hélium fait s’élever le ballon.

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Àpartir d’un angle de 20°, la manœuvre est délicate.

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Stabilisation1. Le bras articulé libère le ballon.2. La grue maintient au sol sa partie inférieure avec la capsule.3. Le ballon se dresse complètement à la verticale.4. Quand il est incliné à une quinzaine de degrés, la capsule est décrochée.5. La grue place la capsule exactement dans l’axe du ballon.

Baumgartner attend tranquillement dans sa capsule.

La capsule est suspendue par une grue.

Une fois le bras enlevé, le ballon

se dresse entièrement.

La grue déplace la capsule sous le ballon.

Les petits ballons météo

indiquent la direction

du vent.Voici le petit « train » fixé au parachute qui ramènera le ballon sur terre.

Envol1. La grue libère la capsule.

2. Red Bull Stratos décolle.

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le ballon lorsque, vide, il redescendra vers la planète bleue. Le moindre trou, aussi petit soit-il, peut s’avérer fâcheux. C’est pourquoi deux ballons – le second n’est utilisé qu’en cas de besoin lors des essais – sont scannés à l’aide d’une lu-mière noire spéciale. Pour éviter d’en-dommager ce monstre fragile lors de son déploiement sur l’asphalte, une couche protectrice d’herculite, textile industriel synthétique spécialement confectionné, est placée sur le sol.

Quinze hommes sont nécessaires au déploiement du géant. Tous sont soumis à un code vestimentaire strict : gants en coton, combinaisons quasi intégrales, œillets et bijoux sont notamment pros-crits. Il convient aussi d’avoir une délica-tesse de tous les instants : chaque contact, chaque déplacement du ballon est une source potentielle de détérioration. Aussi toute tentation de tirer brusquement sur le ballon pour le mettre dans la bonne position est bannie. Son enveloppe pèse à elle seule 1 682 kilos, soit le poids d’une jolie berline.

Après le déploiement au sol, les mécanismes de séparation sont armés. L’enveloppe se déchire le long d’une ligne prédéterminée, l’hélium s’échappe en altitude et le lent retour sur terre peut alors débuter. Une équipe au sol récupère le ballon pour le ramener à Roswell dans

un très grand camion. Nous sommes encore loin : encore faut-il que le dirigeable de Baumgartner décolle…

Une heure avant le décollage, le poste de commandement donne son aval pour les préparatifs. H - 55 minutes, le gonflage à l’hélium débute. Deux ca-mions sont nécessaires. Ils ont chacun une capacité de 5 097 m³. La période de gonflage doit avoir lieu au plus près de l’envol. L’équipe opte pour un gonflage à double voie d’où l’utilisation simultanée de deux conduits dans la partie supérieure du monstre translucide.

Le ballon finit par se dresser et se mouvoir comme une gigantesque bulle. Une minute plus tard, il a déjà son allure définitive, stabilité en prime. Un bras articulé fixé à un camion aide à le maintenir au sol, lâchant du leste centimètre après centimètre.

Le ballon est recouvert d’un film transparent en polyéthylène, similaire à celui qui enveloppe votre cos-tume lorsque vous le récupérez au pressing.

À l’autre extrémité du géant, le boudin de polyéthylène est encore couché. À l’intérieur de la capsule, Baumgartner est prêt. La capsule est suspendue à une grue mobile spécialement adaptée et pilotée par un conducteur d’engin plutôt doué.

Le bras libère le ballon. L’ascension verticale débute. Lentement. En s’élevant, il doit être dirigé vers la grue. La capsule de Baumgartner subit alors les premières tensions. Lorsqu’une inclinaison d’environ 15 degrés est atteinte, la grue transpor-tant la capsule se met en mouvement. Elle doit à présent se positionner très précisément sous le ballon. Celui-ci tracte sa charge peu à peu. Exercice aussi délicat que maintenir un manche à balai en équilibre sur le bout de l’index pendant dix secondes.

Sur la piste, Coca guide la grue. « Être au plus près permet d’avoir une meilleure appréciation. » Dès qu’il en donne le signal, l’équipe doit relâcher le câble de halage le plus vite possible.

Durant l’interminable répit précédant l’envol matinal de Felix Baumgartner dans le ciel lumineux de Roswell, tout le monde présent retient son souffle. « Même si nous surmontons déjà d’énormes obstacles jusqu’au décollage, nous sommes encore loin d’avoir fini, lance Baumgartner. Nous commençons à peine. »

L’HÉLiUm Plus léger que l’airCe gaz noble est non toxique, incolore et inodore. C’est non seulement le gaz le plus léger après l’oxygène, mais aussi le plus présent dans l’univers après l’hydrogène. L’hélium s’est principalement formé lors du Big Bang.

Pour son usage commercial, il est extrait du gaz naturel par distillation fractionnée. Un mètre cube d’hélium pèse seulement 179 g. À titre de comparaison, la même quantité d’air ne dépasse pas 1,4 kg en fonction de sa composition et de la température.

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Jules Verne aurait trouvé Red Bull Stratos fascinant. Avant de plonger à plus de 36 km de haut, Felix Baumgartner doit pos-séder une autorisation en bonne et due forme. L’Autrichien décrit ici son apprentissage chao-tique du… permis ballon.Texte : Felix Baumgartner

3.2

anœuvrer un ballon gonflé à l’hélium n’est pas de tout repos. En guise de hors-

d’œuvre, il y a le vent. Éole dicte sa loi. Avec du bon sens et de l’expérience, vous apprenez vite à distinguer à quelle vi-tesse, à quelle hauteur et dans quelle di-rection celui-ci souffle. On découvre ainsi qu’une gentille petite bise située à 200 m de hauteur peut se transformer en vent du sud très frais à 400 m. Vous pouvez avancer à 40 km/h ou plus et ne rien res-sentir de l’effet de vitesse car le vent porte. Dès qu’il est contraire, on se rend compte de sa force.

Le principe d’ascension avec un ballon est simple. En tirant sur le cordon qui ac-tionne la soupape, on permet au gaz de s’échapper de l’enveloppe. Cela en-traîne… la descente. Si on largue du lest, on s’élève.

Tout l’art du pilotage d’un ballon consiste à maîtriser la technique. Pour gagner de la hauteur, il suffit de larguer une petite dose du sable contenu dans les grandes réserves de la nacelle.

Le lest est en quelque sorte la réserve d’or de l’aérostier. À chaque fois que vous en lâchez par-dessus bord, vous compli-quez la navigation car vous hypothéquez un peu plus vos chances d’atteindre la couche atmosphérique, palier nécessaire afin d’être porté par les courants.

Mon apprentissage démarre par le chargement de 25 à 30 sacs de sable de lest à l’intérieur de la nacelle. Au qua-trième, j’en ai plein le dos. Je le fais savoir au moniteur. Ça va, j’ai compris le truc.

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Voyage en ballon

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Il reste inflexible. Si au moins on me lais-sait construire des châteaux de sable…

Après l’amuse-bouche, passons aux choses sérieuses : le travail avec le météo-rologiste. Il est essentiel. C’est le b.a.-ba d’une préparation réussie. Un bon spécia-liste de la météo vous apprend à affronter toutes les conditions de vent possibles. Peu importe l’altitude.

Parlons maintenant du ballon en tant que tel. Il s’étale de tout son long, là, à même le sol. Vu le prix de l’hélium, l’enve-loppe n’est jamais totalement vidée. Il suffit d’ajouter la quantité manquante. Dans le cas précis de Red Bull Stratos, l’utilisation de l’hélium est la seule pro-pulsion possible pour monter si haut.

C’est un sport pour lève-tôt. Ou couche-tard. On commence à se préparer dès 3 heures du matin, histoire d’être en l’air avant le lever du soleil et les premiers vents forts.

J’ai effectué mon entraînement à Albuquerque, dans l’état du Nouveau-Mexique (États-Unis). J’apprends que l’espace aérien sera interdit pendant les 72 prochaines heures en raison de la ve-nue du Président Obama. Cela me laisse deux jours complets pour apprendre à di-riger l’engin soit un timing serré permet-tant juste d’enchaîner décollages et atter-rissages. Je potasse la problématique des vents et assimile leurs directions à diffé-rentes altitudes. En l’air, je me sens déjà comme chez moi. Je suis dans mon élé-ment. Ce sera ma deuxième maison.

Après deux jours d’exercice pratique, je suis prêt à passer l’examen. Il attribue

Je me sens plutôt mal. Là encore, ça n’a pas l’air de gêner mes deux compa-gnons de vol. Il s’agit seulement pour eux d’une simple faute au décollage. Je me rends compte que passer son brevet de pilote de ballon est plus compliqué que le permis de conduire.

Un mauvais départ n’a rien de désho-norant. Ça arrive. L’explication est simple : la poussée du vent sur la partie basse provoque le décollage. Vous laissez aller en pensant vous élever normale-ment. Tout s’arrête soudain au moment où le ballon atteint la vitesse du vent. Dans mon cas, c’est arrivé juste à la hau-teur des vitres de la voiture. Je leur pro-pose de décoller à nouveau. Ils refusent. On est déjà trop loin. Me voilà en l’air, sorti d’affaire.

Après quelques minutes, nous nous rapprochons d’un relief montagneux. C’est le dessert. L’examinateur suggère d’alléger la nacelle de quelques pelletées de sable. Je ne suis pas d’accord. Il me propose de parier. Tenu. On franchit le sommet de justesse sans avoir besoin de se débarrasser de quoi que ce soit. J’ai marqué des points. Je le sens.

Nous voilà sur l’autre versant. On touche aussitôt du gros vent, soit 80-90 km/h. Cela a pour don de causer des

la licence de vol. Joe Kittinger est catégo-rique. Dans mon cas, je n’aurai pas à passer l’épreuve écrite. Mais quand le très élégant examinateur sexagénaire de la Federal Aviation Administration débarque, il demande illico au pionnier américain des sixties de sortir et souhaite que je le suive à l’étage.

Je précise à l’examinateur n’être venu ici que pour apprendre la technique du pi-lotage. Je ne souhaite en aucun cas passer un examen écrit que je n’ai pas préparé.

Je lui explique le projet Red Bull Stratos et lui indique mon intention de ne pas continuer à voler en ballon après cette mission, dans un but lucratif ou non.

À ma grande surprise, il me laisse aller au bout de mes explications et me pré-sente une carte aéronautique où je dois étudier une trajectoire de vol. Grâce à la technique de pilotage d’hélicoptère, je suis familier avec ce type de topographie. Je repère la question piège. L’examinateur me trouve visiblement assez convaincant dans mes explications. Il accepte de me faire passer le test dès le lendemain.

On y est. Le plat de résistance. Le bal-lon repose de toute sa longueur sur un terrain de football entouré d’une clôture. Quelques voitures sont garées le long du grillage. J’ai l’impression qu’elles sont trop proches de nous. Cela ne semble pas inquiéter le moniteur outre mesure.

On démarre. Après seulement quelques mètres, la nacelle rase le toit d’un véhicule sans que les deux passagers à mes côtés ne s’en soucient. On réussit à passer au-dessus de la clôture de justesse.

« L’examinateur suggère d’alléger la nacelle. Je ne suis pas d’accord. On parie. »

« Un voyage en ballon réserve une part d’aventure. J’en ai fait l’expérience. »

« J’apprends que l’espace aérien sera interdit pendant les 72 prochaines heures. »

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turbulences alors qu’on se dirige vers une barrière rocheuse. Au-delà de celle-ci, il ne sera pas évident de trouver un endroit propice à l’atterrissage. On doit se poser au plus vite.

Je tire le plus fort possible sur le cor-don de la valve de gaz pour descendre ra-pidement. Malheureusement, le vent au sol n’a rien perdu de sa puissance. Il af-fiche 40 km/h. Inquiétant. Atterrir d’ur-gence devient une option. On enfile nos casques et replace à l’intérieur les sacs de sable afin d’éviter qu’ils n’éclatent après avoir touché le sol. Ils peuvent aussi nous servir à redécoller.

Un champ entouré de barbelés fera l’affaire. L’aire d’atterrissage improvisée n’est vraiment pas très grande. Une cen-taine de mètres carrés. Avec ce genre de ballon plutôt lent à la détente, la moindre erreur peut s’avérer fatale. On doit réussir à se poser du premier coup.

Quand on voit le sol se rapprocher aus-si vite, on ressent vraiment l’impression de vitesse. Le choc à l’atterrissage est brutal. La nacelle se renverse et nous voilà tractés sur toute la longueur du terrain. On tire de toutes nos forces sur la valve pour lais-ser échapper le gaz et mettre fin à cette partie de rodéo. On rentre nos têtes, garde les bras et les jambes à bord de la nacelle. « Tire, tire, tire », hurle l’examinateur alors que la nacelle s’immobilise après avoir la-bouré le champ dans sa diagonale. Dans un nuage de poussière, on ne bouge plus. La corde est complètement déroulée, le conduit de gaz grand ouvert et l’hélium s’échappe. Le ballon est à l’arrêt. Silence. Soudain, une voix. « Ça va les gars ? »

On se redresse et on aperçoit le pro-fond sillon long de 80 m tracé par la na-celle. Un voyage en ballon promet donc ce genre de péripétie. Plutôt mouvementé. Bilan de l’examen : reçu. Avec mention.www.redbullstratos.com

« La corde est complètement

déroulée, le conduit de gaz

grand ouvert et l’hélium

s’échappe. Le ballon est

à l’arrêt. Silence. »

Le mois prochain :Vous saurez tout sur la combinaison de Baumgartner.

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« C’est un sport pour lève-tôt. Ou couche-tard. il faut être

en l’air avant le lever du soleil. »

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Le Tchèque Michal Navratil en pleine action à Yalta lors de la dernière étape du Red Bull Cliff Diving 2011. Les athlètes s’élancent depuis une plate-forme dite du nid d’hirondelle.

Contenu

86 VOYAGESCols roulés

88 CUISINELes secrets d’un

chef ou une recette souvent épicée

90 PRENEZ LE PLI Lexi Thompson

déploie son matos

91 ENTRAÎNEMENTLes conseils de Navratil

92 DANS LES BACSMichael Kiwanuka

93 EXPRESSSpiritualized

94 AGENDATour du monde

des meilleurs plans Red Bull

96 FOCUSÉvénements

à ne pas louper

97 KAINRATH

98 PLEINE LUCARNE

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Cols roulésL’EUROPE DES SOMMETS.

À trois mois du Tour de France, The Red Bulletin vous propose une mise en bouche avec cette diagonale des plus hauts cols du cyclisme.

L’Alpe d’Huez c’est l’ascension « mythique » par excellence. sa réputation est telle que le Tour de France n’est pas vraiment le Tour s’il n’y passe pas. on atteint son sommet situé à 1 860 m après 21 virages qui sont autant de courts moments de répit pour les jambes : 13,8 km d’une pente moyenne à 7,9 %. Aller voir les coureurs du Tour s’essouffler sur ces pentes comme s’ils sprintaient sur du plat relève du pèlerinage que tout passionné de vélo, que dis-je, tout amateur de sport, doit accomplir. l’Alpe apparaît pour la première fois sur les routes du Tour en 1952 et un succès de Fausto coppi. l’italien conservera son maillot jaune jusqu’à la fin de l’épreuve, performance aussi réalisée par Fignon et Armstrong.

la PaSSe du STelViode gauche à droite, di luca, Savoldelli (maillot rose) et Simoni sur le Giro 2005

Le Galibier encore plus ancienne que l’Alpe d’huez, l’ascension du galibier a fêté l’an dernier le centenaire de sa présence dans la grande boucle. les coureurs ont grimpé à cette occasion les deux faces du col, atteignant à chaque fois son sommet qui culmine à 2 645 m. en s’imposant, Andy schleck a eu l’honneur de remporter la victoire d’étape la plus haute de l’histoire du Tour. Une stèle est installée au sommet en la mémoire de son créateur, henri desgrange, et une gerbe de fleurs y est déposée à chaque passage. le grand défi consiste à enchaîner dans la même journée les ascensions du galibier et de l’Alpe d’huez distantes de seulement 60 km. Réservé aux plus courageux.

LET’S GO

LE BON PLAN DU MOIS 1

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La montée du Zoncolan « Zoncolan », ce nom fait peur. comme si la montagne recelait un monstre, susceptible de broyer les hommes et les machines. son versant ouest, à l’image de l’Angliru, est un cauchemar pour les coureurs. l’ascension jusqu’au sommet, situé à 1 750 m, a figuré à quatre reprises au programme du giro. À partir d’ovaro, la route grimpe pendant plus de dix km avec des passages à 22 %. c’est après liariis que le tracé est encore plus impressionnant, soit à huit kilomètres et demi du sommet. en six kilomètres, les coureurs s’élèvent de 900 m. Aïe, a risque de pincer très fort dans les mollets.

Le Grossglockner Bienvenue en Autriche sur le deuxième plus haut sommet des Alpes (3 798 m) après le mont Blanc. Avec l’italie toute proche, les pentes du grossglockner ont déjà accueilli deux étapes du giro, une en 1971 et, plus surprenant, une deuxième en 2011. Au sommet, la vue est une des plus belles de la chaîne, dévoilant un panorama et une visibilité claire sur plus de 240 km. si vous vous prenez pour un crack, évitez de vous lancer dans l’ascension en hiver quand la Hochalpenstrasse, la plus haute route des Alpes, est fermée en raison d’un enneigement trop important.

Le Tourmalet situé au cœur des pyrénées, le majestueux Tourmalet, est, avec ses 2 115 m, le col le plus élevé de cette chaîne de montagnes. Rendez-vous incontournable du Tour depuis 1910, il reste le sommet le plus souvent gravi dans cette épreuve. et, comme si un passage annuel ne suffisait pas avec la grande boucle, les coureurs ont parfois l’occasion de s’y frotter lors de la Vuelta. ils peuvent admirer la statue d’octave lapize posée au sommet. À bout de souffle, le Français est le premier coureur à y passer en tête. c’était en 1910. il décédera au champ d’honneur le 14 juillet 1917 à l’issue d’un combat aérien au-dessus de pont-à-mousson. Tout un symbole pour ce cycliste hors-normes.

Le Ventoux son nom est à jamais associé à la mémoire de Tommy simpson, le champion du monde britannique, victime d’un malaise sur le Tour 67 et décédé à l’approche du sommet. dans un dernier souffle, il lâche : « Remettez-moi sur le vélo. » le Ventoux est considéré comme l’une des ascensions les plus éprouvantes, en raison d’un relief atypique. dès le départ vous ne cessez de grimper jusqu’à atteindre le sommet dans un décor lunaire où les rafales de vent dépassent parfois les 250 km/h ( ! ). si vous poussez jusqu’au col à 1 909 m, vous passez devant la stèle de simpson. Bidons et pneus jonchent le sol en un hommage silencieux à l’ancien champion.

La passe du Stelvio pour les puristes, cette montée n’a pas l’aura de ses cousines françaises. il s’agit néanmoins d’une énorme ascension avant une impressionnante descente à plus de 100 km/h. Au nord de Bormio, la montée grimpe jusqu’à 2 757 m, soit la deuxième route goudronnée la plus haute des Alpes, derrière l’iseran (2 770 m). À une telle altitude, la météo est forcément changeante ce qui donne au stelvio sa saveur particulière. départ manches courtes, ascension, coup de frais, coupe-vent, ascension, vent froid, sommet, descente puis le sourire revient et on se réchauffe enfin. Frissons garantis.

L’Alto de L’Angliru l’Angliru est à la Vuelta ce que l’Alpe d’huez est au Tour : un enfer ! Volontaire-ment choisi par les organisateurs pour donner des cauchemars au peloton, il ne culmine qu’à 1 573 m d’altitude et affiche une moyenne de pentes à plus de 20 % (pointes à 24 %) ! plus on monte, plus c’est dur. il est entré au programme de la Vuelta en 1999 et a toujours suscité des réactions hostiles. Vicente Belda, manager de l’équipe Kelme, interrogé en 2003, est formel : « on veut quoi ? du sang ? on demande aux coureurs d’être clean mais c’est de la barbarie de les envoyer là-haut ! »

Col du Galibier Terrain de jeu favori d’andy

GroSSGloCKNer la voie est libre même en hiver

le VeNToux beauté lunaire...

Les lacets du Grossglockner ont accueilli à deux reprises les coureurs du Giro.

www.climbbybike.com

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LA RECETTE

Pour quatre personnesLe bouillon :2 L de bouillon de bœuf épicé5 cm de gingembrequelques cuillères à café de sucre1/2 oignon1 bâton de cannelle4 clous de girofle1/2 cuillère à café de graines de coriandre2 cuillères à soupe de Nuoc Mam

Garniture :250 g de filet de bœuf émincé250 g de vermicelles de riz (Pho)1 botte de basilic thaï1 botte de coriandre2 ciboules en fines rondelles4 à 5 piments rouges en fines rondelles100 g de pousses de soja2 citrons verts coupés en fines tranchesSauce piquanteSauce hoi-sin1 cuillère à café de sucre

CUISINE GLOBALE

LAISSEZ LE MONDE DÉCORER VOTRE

ASSIETTE

Baguettes et cuillère en plastique. Voilà les seuls usten-siles nécessaires à une dégustation authentique de cette soupe vietnamienne à base de nouilles. Selon la formule du New York Times, le Pho Bo est une « passion natio-nale ». C’est dans la région d’Hanoi que cette soupe voit le jour. Servi au petit déjeuner, le Pho Bo est le résultat des influences culinaires chinoise et française. La Chine avec l’apport de nouilles, la puissance coloniale française avec celui du bœuf exclusivement utilisé jusqu’ici dans la région comme bête de trait. Les premiers restaurants de Pho Bo voient le jour il y a près d’un siècle. Le plat se répand ensuite dans la totalité des échoppes. Paradoxale-ment, c’est la guerre du Vietnam qui permet au Pho Bo de conquérir le monde. Les réfugiés l’introduisent partout où ils vont. Il occupe aujourd’hui la 28e place d’un classement établit par la chaîne CNN concernant les plats les plus appréciés autour de la planète.

Soupe matinalePHO BO, VIETNAM. Dégustée au petit- déjeuner, cette soupe part à la conquête du monde. Rien ne semble l’arrêter.

Cuire le bouillon de bœuf à feu doux avec le gingembre et le sucre. Ajouter les épices et laisser bouillir 45 minutes environ. Passer ensuite le tout dans une passoire fine et remettre sur le feu. Tremper les vermicelles de riz dans l’eau froide. Mettre les ingrédients de la garniture dans des bols sur la table. Avant le repas, placer les vermicelles égouttés dans un bol. Servez d’abord à table la quantité souhaitée de filet de bœuf dans le bol, puis versez-y la soupe bouillante. Ajoutez à la soupe les autres éléments de la garniture selon vos envies. Complétez par quelques gouttes de citron vert. Trempez à votre guise les garnitures dans l’une des deux sauces.

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PRENEZLE PLI

L’INDISPENSABLE

POUR LES PROS

Jeune fille d’à côtéALEXIS THOMPSON. Lorsqu’elle s’impose sur le Tour US l’année dernière, l’Américaine n’a que... 16 ans. Star très stylée, Lexi est bien née. La golfeuse vide son sac pour The Red Bulletin.

sur le Tour US l’année dernière, l’Américaine n’a que... 16 ans. Star très stylée, Lexi est bien née. La golfeuse vide son sac pour

1 Voiturette Red BullHaut en couleurs, le kart ? Mais non ! On a juste ajouté un aileron arrière, des jantes chromées et un énorme sound système. On a aussi gonflé le moteur afin de rejoindre le practice le plus vite possible.

2 Driver Cobra S2 (8,5°)Avec sa tête fermée et son shaft Fujikura ZCom Six (S-flex), je taquine les 275 m.

3 Tenue de pluie Puma Elle me protège de la pluie et du vent. Fondamental quand on se retrouve sur le parcours et que le temps est mauvais.

4 Coussin de voyage Je ne me déplace jamais sans mon coussin rose et blanc. ll m’aide à me détendre et à bien m’installer pour dormir pendant les longs vols.

sur le Tour US l’année dernière, l’Américaine n’a que... 16 ans. Star très stylée, Lexi est bien née. La golfeuse

The Red Bulletin

sur le Tour US l’année dernière, l’Américaine n’a que... 16 ans. Star très stylée, Lexi est bien née. La golfeuse vide son sac pour The Red Bulletin

1 Voiturette Red BullHaut en couleurs, le kart ? Mais non ! On a juste ajouté un aileron arrière, des jantes chromées et un énorme chromées et un énorme sound système. On a aussi gonflé le moteur afin de rejoindre le practice le plus

2 Driver Cobra S2 (8,5°)Avec sa tête fermée et son shaft Fujikura ZCom Six (S-flex), je taquine les 275 m.

3 Tenue de pluie Puma Elle me protège de la pluie et du vent. Fondamental quand on se retrouve sur le parcours et que le temps est mauvais.

5 iPod Touch roseJ’adoooore la musique. Elle m’accompagne en voyages, à l’entraînement et à l’échauf-fement. Actuellement, je kiffe Linkin Park et Drake.

6 Canon Eos Rebel Je suis une photographe passionnée ! Je me sers de mon appareil pour garder des souvenirs de tous les endroits du monde et des plus beaux parcours sur lesquels j’ai la chance de jouer.

Lorsqu’elle s’impose

l’Américaine n’a que... 16 ans. Star très stylée, Lexi est bien née. La golfeuse

The Red Bulletin.

iPod Touch roseJ’adoooore la musique. Elle m’accompagne en voyages, à l’entraînement et à l’échauf-fement. Actuellement, je kiffe fement. Actuellement, je kiffe Linkin Park et Drake.

6 Canon Eos Rebel Je suis une photographe passionnée ! Je me sers de mon appareil pour garder des souvenirs de tous les endroits du monde et des plus beaux parcours sur lesquels j’ai la

7 Baguettes d’alignementCes deux sticks rouges sont toujours dans mon sac. Je m’en sers au practice. Je les pose au sol. Ils m’aident à vérifier si mon stance, mon swing et mes balles sont orientés de la même façon.

8 Tenue PumaMon ensemble T-shirt - jupe plissée résiste à l’humidité grâce à la technologie Cool-Max. On y trouve des ions d’argent anti-bactériens et une protection anti UV UPF50+.

9 Casquette Red BullEn fille très concernée par la mode, je fais en sorte que la casquette de mon sponsor ne jure jamais avec ma tenue.

PRENEZ

7 Baguettes d’alignementCes deux sticks rouges sont toujours dans mon sac. Je m’en sers au practice. Je les pose au sol. Ils m’aident à vérifier si mon stance, mon swing et mes balles sont orientés de la même façon.

Mon ensemble T-shirt - jupe plissée résiste à l’humidité grâce à la technologie Cool-Max. On y trouve des ions d’argent anti-bactériens et une protection anti UV UPF50+.

9 Casquette Red BullEn fille très concernée par la mode, je fais en sorte que la casquette de mon sponsor ne jure jamais avec ma tenue.

10 Chaussures Puma PG TallulaLa technologie Fast Twist assure à mes pieds un confort total. Ils collent au parcours.

11 Sac Puma HeritageVintage ! J’y range mon téléphone portable, mon passeport, du maquillage. Oh, dis donc, il est rose aussi !

12 Sac de golf Cobra TourAvec son harnais à trois points, mon sac est très pratique et très ordonné. Six compartiments pour les clubs, huit poches pour les vêtements, les balles, mes boissons et de quoi accrocher visières, casquettes et serviettes.

10 Chaussures Puma PG

La technologie Fast Twist assure à mes pieds un confort total. Ils collent au parcours.

11 Sac Puma HeritageVintage ! J’y range mon téléphone portable, mon passeport, du maquillage. Oh, dis donc, il est rose aussi !

12 Sac de golf Cobra TourAvec son harnais à trois points, mon sac est très pratique et très ordonné. Six compartiments pour les clubs, huit poches pour les vêtements, les balles, mes boissons et de quoi accrocher visières, casquettes et serviettes.

13 Clubs CobraJ’attends de mes clubs qu’ils me fassent scorer bas. Je joue avec un bois 3 Cobra S3 (15°) avec un shaft stiff Graphite Design Quattro Tech MD6, un bois hybride Baffler 2H (17°) avec un shaft stiff Aldila NV 85 et des fers forgés Cobra S2, du 3 au PW, dotés d’un shift Rifle Project X 5.0.

14 Sneaker Puma SoleilMes sneakers sont légères et résistantes. Je les porte quand je voyage. Elles sont très confortables et faciles à enlever quand je passe les portiques de sécurité dans les aéroports.

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Navratil en pleine action l’année dernière à Athènes

Un homme au travailNavratil n’aime pas rester inactif. En mer, ses jours de repos sont consacrés à la gym...

Lundi Échauffement au bord de la piscine avec étirements, jeux d’équilibre sur les mains et travail sur le trampoline. Sauts d’entraî-nement à 3,10 et 17,5 m. Puis, je fais deux shows.

Mardi 20 minutes de vélo. Squats avec poids : 100 fois. Quad machine : 32 répétitions en augmentant les poids. Dix fentes vers l’avant sur chaque jambe, avec des poids. 30 sit-up pour les abdos puis 30 autres avec les jambes levées. 20 pompes, puis 20 autres en ramenant mes jambes sur le torse. Développé-couché : 12 séries avec des haltères de 30 kg. Répéter trois fois.

Mercredi 45 min d’étirement puis footing de 16 km sur le pont.

Jeudi Même programme que le mardi, suivi d’une séance d’escalade indoor. « Les exigences de ce sport sur le gainage m’aident à garder la maîtrise de l’équilibre, fondamental en cliff diving. »

VendrediUne autre variation des thèmes du mardi avec une mise en avant d’un groupe de muscle différent. « Je tente de changer réguliè-rement pour garder mon corps en alerte. »

Samedi Une heure d’échauffe-ment avec étirements puis plongeons à 3, 10 et 17,5 mètres. Exercices au trampoline avant deux shows nocturnes.

Dimanche Comme samedi. « En de-hors des shows, je pourrais en profiter pour souffler mais mon corps exige que je sois actif. »

Saut de l’angeMichal Navratil. le tchèque est passé maître dans les manœuvres aériennes grâce à une hygiène de vie respectée à la lettre.

Fresh man S’il est un plongeur qui sait se réinventer en per-manence, Navratil est celui-ci. Nouveaux spots et nouvelles figures, le Tchèque innove sans cesse.

« Durant le long hiver européen, je mets au point des nouveaux plongeons pour la saison des Red Bull World Series, raconte Navratil. Je commence par les dessiner dans ma tête puis je transcris par le mouvement mes projections mentales. Malheureu-sement, cela entraîne souvent des réceptions qui peuvent être douloureuses. Mais j’aime pousser mes limites toujours plus loin et augmenter la difficulté de mes sauts. » Travailler sur un paquebot présente l’avantage de casser la routine. « Cela permet de plonger à différents endroits à travers le monde. J’ai ainsi trouvé un super spot à côté de la plage d’un hôtel de Saint-Martin. Dès que le bateau entre dans un port, je suis en quête d’une nouvelle falaise. Pour plonger. »

Ne jamais négliger les étirements !

en 2011, le plongeur tchèque termine troisième du Red Bull Cliff Diving. il aspire cette année à la plus haute marche du podium. lorsqu’il n’est pas en compétition, navratil assure le show sur un paquebot qui lui sert aussi de camp... d’entraînement. « Je ne peux pas rester sans rien faire, explique-t-il. Je travaille le cardio, je fais aussi de la gymnastique pour la souplesse et l’équilibre.

Je n’apprécie pas les charges lourdes car de gros muscles réduisent la mobilité dans un sport où il est d’abord question d’équilibre. » et le carburant ? « Je fais des mélanges à base de jus multi-vitaminés et compléments nutrition-nels divers : glucosamine, complexe de vitamines B et d’huile de poisson. Je nettoie tout ça avec un smoothie plein d’acides aminés. » un délice...www.redbull.fr

« Quand je ne suis pas sur le bateau, j’en profite pour courir avec mon chien. Je fais aussi du roller et du VTT, bref tout ce que je ne peux pas faire en mer. »

au boulot

S’entraîner comme un pro

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«  Entre piste de cirque et Moulin Rouge »

cirque du soir, Londres. si vous êtes lassés de vos escapades nocturnes, jetez-vous dans la gueule du Cirque du Soir avec ses performers et ses cocktails.

Avec le Cirque du Soir vous avez voulu..... créer un endroit qui surprenne ses clients venus écouter de la bonne musique et boire un verre. nous avons choisi l’univers du cirque où artistes et performances sont sans cesse renouvelés dans une ambiance de fête foraine. De l’extérieur l’endroit est...... banal, mais c’est voulu. seuls ceux qui connaissent l’endroit savent ce qui se trame derrière les modestes portes et en parlent à leurs amis. Ça marche ainsi. En y entrant on se sent...... comme dans le terrier du lapin dans Alice au Pays des Merveilles. l’entrée illuminée conduit les clients dans un espace où règne une ambiance entre moulin rouge et piste de cirque.La soirée décolle à...... minuit.La clientèle se compose de...... mannequins, drag-queens et artistes sans prétention.

Cirque Du Soir15-21 Ganton street, Londres W1F 9BNwww.cirquedusoir.com

La nuit la plus folle ...... halloween. on est complet trois semaines à l’avance. la police intervient car on n’a pas prévu autant de monde devant l’établissement. Tous les clients ont un super dégui-sement. nous transformons le club en forêt à cette occasion.Le morceau qui fait sauter la baraque...... I Follow Rivers (lykke li).Pour reprendre son souffle...... on va côté kermesse. on y sert de la barbapapa, du pop-corn, il y a des installations interactives, des maquilleurs et un photomaton pour immortaliser l’enthousiasme ambiant. c’est un coin un peu à part qui casse avec le reste de l’établissement.

Interview : Tom Eulenberg, Directeur Marketing

Extravagance nocturne avec le Cirque du Soir

écoutant ces enregis-trements.Comme quoi ? la façon dont sam cook ou marvin Gaye utilisent leur voix. c’est un langage en soi, un phrasé unique. les paroles sont toujours

légèrement en décalage avec le rythme et ça donne au morceau un certain swing.Peut-on encore réussir avec une bonne chanson ?absolument ! pour preuve le succès d’adele avec qui j’étais en tournée l’an der-nier. un boys band peut don-ner à ses fans hystériques ce qu’ils sont venus chercher mais la musique n’y est pour rien. par contre un bon mor-ceau est intemporel.Quelle est la recette d’un bon morceau ?de l’émotion, de l’abandon, une bonne mélodie et un bon texte. Je peux aisément devenir millionnaire avec cette formule !

depuis toujours, la formule à succès dans la pop est simple : une guitare et une bonne chanson. mais est-ce toujours le cas à une époque où règnent la techno-logie et le rythme ? michael kiwanuka répond par l’affirmative. d’origine ougandaise, le bri-tannique compose des chan-sons folk dans la tradition de dylan et Joni mitchell. de formidables mélodies dans un son 70’s qu’il interprète de sa voix soul, accompagné d’une guitare acoustique. lors de sa première télévi-sion, björk et anthony kie-dis présents sur le plateau restent bouche bée. son premier album déclenche des vagues de frisson dans le monde entier.the red bulletin : Êtes-vous nostalgique ?kiwanuka : non. mais la musique des années 70 est géniale. la finesse et le savoir-faire artisanal qu’on y trouve est quasi inexistant dans la pop d’aujourd’hui. J’apprends énormément en

«  Un bon morceau est intemporel »

MichaeL KiwanuKa. ce jeune musicien talentueux affirme que la pop n’est bonne qu’avec des ingrédients simples et une touche de soul.

Home Again est déjà dans les bacs. Dates de concerts sur www.michaelkiwanuka.com

top clubs

Au cŒur de lA boule à

fAcettes

Michael Kiwanuka a récemment été sacré révélation de l’année par la BBC. À 24 ans.

Mélodies chatoyantes

entre folk et soul des 70’s

dans les

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cet homme fait de la musique pour... astronautes. Son premier groupe s’appelle Spacemen 3. avec Spiritualized, il compose des morceaux aériens empreints d’une beauté à couper le souffle. ce son ressemble à s’y méprendre à celui des beatles période psychédé-lique. Elle devient expérimentale dans une capsule spatiale.

le légendaire troisième album s’intitule Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space. le magazine de musique britannique NME lui reconnaît en 1997 l’esprit et la beauté du chef-d’œuvre des beatles Sgt. Pepper.

Spiritualized est le seul groupe invité à ce jour à se produire en concert dans les installations du cErn ! « Pour des raisons de ti-ming, le live ne peut se faire », dit

«  La musique ne se réinvente pas » Spiritualized. Jason Pierce est un cas à part. Sa musique est aérienne, il donne des concerts au-delà du cercle polaire et trouve son inspiration hors de la pop.

Link Wray – Be What You Want To Wray est surtout connu pour son morceau Rumble utilisé dans la BO de Pulp Fiction. Mais il a bien plus à offrir que ce classique du surf rock instrumental qui a fait le tour du monde. Cet album est une trouvaille où se côtoient gospel, rock et blues surtout lorsque Wray donne de la voix. C’est le chef-d’œuvre d’un outsider passé inaperçu, parfait de bout en bout. Un album que je peux écouter tous les jours pendant des mois.

Can – Delay 1968 Adolescent, le groupe Can ne me dit rien qui vaille. Beau-coup trop de beat à mon goût chez ces krautrockers. Avec Spacemen 3, mon pre-mier groupe, la batterie est un instrument d’accompa-gnement. Mon intention est d’embarquer les gens par le son et non par le rythme. Ce n’est que plus tard que je découvre la magie du rythme monotone de Can. Delay 1968 n’est pas un classique du groupe. Il est néanmoins parfait, plein d’idées, parfois bizarres, mais très pop. C’est grâce à son beat que je considère aujourd’hui la batterie comme un instru-ment à part entière.

Royal Trux – Accelerator Ce disque contient un des meilleurs morceaux de tous les temps : Stevie, aussi sublime que gauche. Acce-lerator doit normalement sortir chez un grand label, ce qui pousse souvent les groupes sur une voie plus conformiste. Neil Hagerty et son groupe Royal Trux échappent à la règle. Fracas, explosivité et secousses sont omniprésents et frôlent parfois la fausse note. Mais c’est exactement pour cette raison que j’adore cet album, bourré d’idées, où chaque mélodie semble à la fois familière et complètement différente de tout ce qui se fait dans le rock.

Acetone – Candy Ce disque a été composé par mon ami Richie Lee, hélas disparu bien trop tôt ! Il sort en 1993 dans un relatif anonymat. Bien dommage. Même la maison de disque semble insensible aux magnifiques morceaux originaux de surf country. Elle aurait préféré une sonorité plus brit pop. Cet album mérite néanmoins d’être connu et écouté.

Rocket from the Tombs – The Day the Earth MetJe déniche cet album dans un magasin de Detroit. Un pur hasard. Je suis instantanément emballé. Du proto punk rauque et furieux enregistré live en 1974. Les membres fondent par la suite d’autres groupes légen-daires comme Pere Ubu et Dead Boys. Mais cet album reste la source originelle.

Sweet Heart Sweet Light sort le 13 avril. Dates de tournée et extraits sur www.spiritualized.com

À 46 ans, Jason Pierce, alias J. Spaceman, reste le maître de la musique aérienne.

Pierce, déçu. il jouera néanmoins au-delà du cercle polaire arc-tique pour la première fois. « la musique ne se réinvente pas mais jouer dans des endroits insolites peut ouvrir de nouvelles voies. » c’est le cas dans ce nouvel album. Sweet Heart Sweet Light est une variation talentueuse entre sons expérimentaux et grandes envolées mélodiques, guitares et morceaux pop hypnotiques aux accents de blues. « les chef-d’œuvres comme Pet Sounds des beach boys ne sont pas pour moi une source d’inspiration, glisse Pierce. ce qui m’inspire ce sont les trésors sous-estimés, les perles méconnues qui forment la co-lonne vertébrale de la musique. »

Voyez ci-contre les cinq sources d’inspiration de Pierce.

EXPRESSLe son écouté

par Les musiciens

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L’avenue de la Grande Armée à l’heure de pointe.

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Sports3 - 14 AVRIL, BELLS BEACH, VICTORIA, AUSTRALIE

ASP Women World Tour

1 Hells Bells d’AC/DC donne le ton sur la plage tous les matins, peu avant que surfeurs et sur-

feuses ne se jettent à l’eau. Disputé depuis 1961 à Bells Beach, soit une centaine de kilomètres au sud-ouest de Melbourne, le Rip Curl Pro est la plus ancienne com-pétition du circuit mondial. En 2011, les Australiens ont tout raflé. Joel Parkinson s’impose face à Mick Fanning chez les hommes alors que Sally Fitzgibbons domine l’Américaine Carissa Moore chez les femmes.

Sally Fitzgibbons, magistrale sur la vague.

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15 AVRIL, MARATHON DE PARIS

Terre kenyane2 Avant les rendez-vous de Madrid et Londres,

place au traditionnel marathon de Paris. Avec un départ donné à 8 h 45 sur les Champs-Élysées, cette 36e édition accueille ses 40 000 athlètes, comme chaque année. Le tracé de cette édition traverse la capitale d’Est en Ouest. Un doublé kenyan scellait l’édition 2011 avec, en tête, Benjamin Kiptoo et un chrono canon de 2 h 06 et 31 sec. Pour ceux qui ne souhaitent (ou ne peuvent) pas participer, il reste le village et ses exposants.

22 AVRIL, SAKHIR, BAHREÏN

Grand Prix de Bahreïn 3 La F1 fait son grand retour sur le circuit de

Bahreïn. Inscrit au calendrier l’année dernière, ce GP a dû être annulé en raison de l’incertitude géopolitique régnant dans la région. En 2010, c’est l’Espagnol Fernando Alonso qui s’impose, soit la première victoire de Ferrari sur ce tracé. Son coéqui-pier Felipe Massa et l’Anglais Lewis Hamilton sur McLaren complètent le podium. Rappelons que cette année, trois Français seront au départ : Jean-Éric Vergne, Charles Pic et Romain Grosjean.

13 AVRIL, DUBAÏ, ÉMIRATS ARABES UNIS

Red Bull X-Fighters World Tour

4 La saison est lancée. Amoureux de motocross freestyle et de sauts vertigineux, le tout dans

une ambiance digne d’un derby romain, ce rendez-vous est le vôtre. Les imposants buildings de Dubaï ouvrent la saison du Red Bull X-Fighters World Tour. Six étapes autour de la planète, dont trois nouveaux spots : Glen Helen (USA), Istanbul et Munich. Madrid et Sydney complètent le calendrier, la cité austra-lienne ayant l’honneur de clôturer. C’est l’Espagnol Dany Torres qui s’impose en 2011. Il espère bien évidemment conserver son titre cette année.

16 - 22 AVRIL, RIO DE JANEIRO, BRÉSIL

FIVB Brasilia Open5 Difficile de faire mieux que Rio de Janeiro

pour ouvrir la nouvelle saison de Beach volley. Filles et garçons auront comme double objectif la victoire dans cette étape originelle qui sent bon le sable chaud et la caïpirinha, et une qualification pour les Jeux Olympiques de Londres du mois de juillet. Le duo Rogers et Dalhausser est tenant du titre sur la mythique plage de Copacabana. Les Amé-ricains, médaillés d’Or à Pékin en 2008, n’ont laissé que de miettes au binôme local Emanuel et Alison après deux manches sèches. Chez les dames, Larissa et Juliana s’imposent sur leur plage fétiche.

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92« SEA, SAND AND SUN »,

VOICI LE PROGRAMME D’UN MOIS D’AVRIL QUI SENT BON L’ÉTÉ.

AgendaAvril 2012

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Les stars des B-Boys sont à Bilbao.

Une bonne douche pour le Nouvel An thaïlandais.

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Cool attitude au cœur du désert californien.

6Dalhausser - Rogers, tenants du titre à Rio.

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Culture13 - 15 ET 20 - 22 AVRIL, INDIO, CALIFORNIE

Coachella Festival6 Il s’agit sans doute du festival de musique le

plus décontracté de la planète. Vous avez de grandes chances de croiser des stars telles que Leo-nardo DiCaprio ou Kirsten Dunst. Elles se bousculent au premier rang lorsque Radiohead, The Black Keys ou Snoop Dogg mettent l’ambiance. Attention toutefois au choix de la garde-robe car les températures peuvent grimper jusqu’à 38°C et les nuits sont frisquettes.

13 - 15 AVRIL, THAÏLANDE

Songkran7 Parmi la multitude de célébrations du Nouvel An

autour de la planète, celles qui ont lieu à Bang-kok font partie des plus festives. Les Thaïlandais se livrent la plus grande bataille d’eau au monde. Les habitants s’arment de seaux, tuyaux et pistolets en tous genres dans le seul but d’arroser son voisin. Ils s’en servent sans retenue. Ça tombe bien, le mois d’avril est le plus chaud de l’année. À l’origine, la bataille est une vieille coutume pratiquée pendant la fête du Songkran, rituel de purification à l’entame du premier jour de la nouvelle année.

18 - 29 AVRIL, NEW YORK, ÉTATS-UNIS

Tribeca Film Festival8 Suite aux attentats du 11 septembre, Robert de

Niro crée en 2002 ce festival avec deux amis. Une réponse artistique pour ramener la vie à Tribeca, célèbre quartier du bas de Manhattan, soit à quelques blocks des anciennes tours jumelles. 1 500 projections, tables rondes et concerts ont attiré trois millions de visiteurs. Les réalisateurs de films indépendants considèrent ce rendez-vous comme un tremplin idéal.

21 AVRIL, BILBAO, ESPAGNE

BreakOnStage9 Head Spins, Power Moves, Top rocks à gogo lors

du BreakOnStage de Bilbao, l’une des plus importantes compétitions de B-Boys d’Europe. Des groupes internationaux comme les Vagabonds de Paris, les Fusion Rockers de Madrid ou encore le Hoo-chen Crew de Bruxelles se transforment pour l’occa-sion en toupie humaine. Également au programme, un Red Bull BC One Cypher et des concerts de Rapsusklei.

20 MARS - 27 AVRIL, WASHINGTON DC

On s’refait la cerise ?10 Les premiers cerisiers plantés le long du bassin

Tidal sur le National Mall datent du début du 20e siècle. Il s’agit d’un cadeau du pays du Soleil Levant au Maire de la capitale américaine. On fête cette année le centenaire de cette offrande. Les célé-brités s’étendent sur cinq semaines avec, en point d’orgue, la parade traditionnelle des cerises volantes le 14 avril prochain. La communauté japonaise du Maryland aura à cœur de se montrer.

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22 AVRIL, LIÈGE - BASTOGNE - LIÈGE

La doyenneCoincée entre la Flèche Wallonne et le Tour de Romandie, la 98e édition de la doyenne des clas-siques de printemps propose comme tous les ans un menu corsé avec ses 255 kilomètres. Le Belge Philippe Gilbert s’imposait l’année dernière pour la première fois devant Franck et Andy Schleck. www.letour.fr

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FocusAvril 2012

21 AVRIL, TRANSAT AG2R LA MONDIALE

Un bon cru ?

15 - 22 AVRIL, ATP MONTE-CARLO

Nadal sur son RocherLa semaine monégasque marque le vrai début de la saison sur terre. En ligne de mire pour tous ces forçats du lift, il y a Roland-Garros. Borg, Wilander, Muster, Bruguera et, bien sûr, Rafael Nadal sont d’anciens vainqueurs de l’épreuve. L’Espagnol vise même cette année un huitième sacre de rang sur le Rocher ! Le Majorquin affiche la stat totalement insolente de trente-neuf victoires pour une seule défaite en Principauté. Le dernier français à s’être imposé à Monte-Carlo est Cédric Pioline en 2000.www.monte-carlorolexmasters.com

Les 30 Figaro Bénéteau seront lâchés à 13 h en ce samedi d’avril au large de Concarneau, direction Saint-Barthé-lémy, soit 3 890 miles nautiques plus à l’ouest. Il s’agit de la 11e édition de cette prestigieuse épreuve de voile (en double et à armes égales) qui fête ses 20 ans. Disputée tous les deux ans, la Transat AG2R - La Mondiale peut se targuer d’un palmarès de choix puisque Michel Desjoyeaux (victo-rieux de la première édition), Alain Gautier ou Kito de Pavant se sont imposés. Armel Le Cléac’h et Fabien

Ancelotti a pris ses marques à Paris.

À Monaco, on vient aussi pour se montrer.

14 AVRIL, FINALE DE LA COUPE DE LA LIGUE

L’OM vise la passe de troisDouble tenant du titre, Marseille tentera de s’adjuger le premier trophée de la saison sur la pelouse du Stade de France. Seul hic, Lyon se dresse sur la route des joueurs de Didier Deschamps. D’ailleurs, les stats parlent d’elles-mêmes : l’OL s’est imposé à huit reprises lors des dix derniers chocs entre les deux clubs. À noter que Souleymane Diawara disputera sa 5e finale dans cette épreuve (record).www.footpro.fr

28 AVRIL - 26 JUIN, PLAY-OFFS NBA

On va savoir !Après une saison qualifiée de « ramassée » en raison du lock-out, les franchises NBA voient se profiler le sprint final. Le couperet s’apprête à rendre son verdict au terme de six mois de compétition. D’un côté les vieux bris-cards – Chicago, San Antonio, Miami, Dallas – de l’autre les Clippers de Griffin ou les Knicks de la sensation Lin.www.nba.com

Diawara, pilier de la défense de l’OM

On va savoir !Après une saison qualifiée de « ramassée » en raison du lock-out, les franchises NBA voient

couperet s’apprête à rendre

cards – Chicago, San Antonio, Miami, Dallas – de l’autre les Clippers de Griffin ou les Knicks de la sensation Lin.

Blake Griffin

Delahaye sont les tenants du titre. Gare cette année aux redoutables binômes Erwan Tabarly - Éric Peron, Gildas Morvan - Charlie Dalin et Thierry Chabagny - Christopher Pratt. www.transat.ag2rlamondiale.fr

la première fois devant Franck et Andy Schleck.

21 AVRIL, TRANSAT AG2R LA MONDIALE

Un bon

une seule défaite en Principauté. Le dernier français à s’être imposé à Monte-Carlo est Cédric Pioline en 2000.www.monte-carlorolexmasters.com

Les 30 Figaro Bénéteau seront lâchés à 13 h en ce samedi d’avril au large de Concarneau, direction Saint-Barthé-lémy, soit 3 890 miles nautiques plus à l’ouest. Il s’agit de la 11cette prestigieuse épreuve de voile (en double et à armes égales) qui fête ses 20 ans. Disputée tous les deux ans, la Transat AG2R - La Mondialese targuer d’un palmarès de choix puisque Michel Desjoyeaux (victo-rieux de la première édition), Alain Gautier ou Kito de Pavant se sont imposés. Armel Le Cléac’h et Fabien

14 AVRIL, FINALE DE LA COUPE DE LA LIGUE

L’OM vise la passe de troisDouble tenant du titre, Marseille tentera de s’adjuger le premier trophée de la saison sur la pelouse du Stade de France. Seul hic, Lyon se dresse sur la route des joueurs de Didier Deschamps. D’ailleurs, les stats parlent d’elles-mêmes : l’OL s’est imposé à huit reprises lors des dix derniers chocs entre les deux clubs. À noter que Souleymane Diawara disputera sa 5e finale dans cette épreuve (record).

FINALES EN FOOTBALL, BRISE DE MER ET TERRE BATTUE, ÇA SENT BON LE PRINTEMPS TOUT ÇA !

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rAgrégé de lettres, Christophe Ono-dit-Biot est l’auteur de quatre romans, dont Birmane, prix Interallié 2007.

avouez-le, vous rêvez parfois d’être immortel. de franchir l’ultime frontière, celle qui sépare la vie d’avec la mort.

de gommer, à jamais, la fameuse « dead line ». la vie sans limite, enfin. réaliser ce qu’on n’a jamais le temps de faire : partir palmer autour du rocher de Malpelo, au large de la Colombie, pour plonger avec les requins marteaux avant qu’on ne les ait tous décimés pour en faire de la soupe à l’aileron. apprendre à cuisiner une tortilla décente. réussir à dépasser la centième page de L’Homme sans quali-tés, de Musil. Maîtriser les techniques de rétention spermatique du tantrisme pour faire l’amour pendant des heures…

l’immortalité, nos ancêtres grecs en ont aussi rêvé. et comme ils voyaient que ce n’était pas possible, ils ont inventé les dieux pour pouvoir fantasmer. des dieux bien installés au sommet du Mont olympe, rendus immortels par la consom-mation de l’ambroisie, cette huile dorée au parfum de rose, « neuf fois plus sucrée que le miel », selon le poète antique ibycus, et qui empêche les chairs de faner.

Pour ne pas mourir, d’autres sont devenus artistes. les corps meurent, les œuvres restent. Picasso ou Botticelli sont encore parmi nous. enfin, n’exagérons rien, ils ne peignent plus grand chose, et Woody allen a bien raison de dire : « Je ne veux pas être immortel grâce à mon art, je veux être immortel en ne mourant pas. »

il va être content, Woody allen. et vous aussi, j’espère. Car j’ai une grande nouvelle à annoncer. l’immortalité, c’est pour demain. Je ne suis pas en train de délirer, je n’ai pas rejoint une secte ni décidé de faire congeler mon corps que j’espère encore un tout petit peu conqué-rant. Je suis sérieux : nous allons vivre de plus en plus longtemps, 150 ans pour commencer, et une éternité ensuite. Je l’ai appris il y a quelques jours en confessant deux des plus beaux cerveaux de la planète lors du forum futuropolis

qui réunissait à toulouse, sous l’égide du Point, tout ce que l’europe compte de brillants chercheurs. le premier, c’est le généticien français Jean-Marc lemaître, surnommé « lemaître du temps ». il a trouvé, accrochez vous bien, le moyen d’inverser le cycle de la nature. en administrant une potion magique de 6 gènes bien particuliers à des cellules de centenaires, il leur fait retrouver la jeunesse de cellules embryonnaires, aux capacités prolifératives intactes. toute trace de vieillissement disparaît, les cellules sont reboostées, un peu comme si elles prenaient du red Bull, mais génétique...

le second, c’est le professeur Miroslav radman. en tant que membre de l’aca-démie des sciences, il est, de fait, déjà « immortel ». Mais il veut en faire profiter tout le monde. À 67 ans, ce colosse croate aux faux airs de Pedro almodovar, qui en parait 20 de moins, travaille sur la bacté-rie qui recèle l’arme contre le vieillisse-ment. son nom, Deinococcus radiodurans. son surnom, « Conan la Bactérie ». expo-sée aux rayons ultraviolets, complètement déshydratée, Deinococcus radiodurans peut ressusciter à la première petite goutte de pluie en réparant elle-même son adn. son secret ? un cocktail de molécules qui lui offre un blindage contre la « rouille cellulaire », responsable du vieillissement. d’ici une dizaine d’années, dit radman, nous pourrions disposer d’un élixir de jouvence sous forme de vaccin.

Ça vous fait peur ? vous avez peur de vous ennuyer ? allons ! la palourde, qui détient le record de la longévité, vit 410 ans en moyenne (sauf, évidemment, quand elle finit dans un plat de spaghetti alle vongole) et nous avons beaucoup plus d’imagination que la palourde (enfin, la majorité des êtres humains). l’immorta-lité n’est un enfer que lorsqu’on est le seul à ne pas mourir. songeons un instant au plaisir que nous aurons à voir nos enfants, nos parents, notre mari ou notre femme continuer de vivre à nos côtés, et à bien vivre, car supprimer le vieillissement, c’est supprimer les maladies qui vont avec… Évidemment, il faudra repenser un peu notre façon de consommer et le système des retraites, mais faisons confiance à l’esprit humain. Comme le constate radman, « aujourd’hui nous mourons avant d’avoir fait fructifier, avec philosophie, tout ce que nous avons appris ». si vivre à l’infini, c’est vivre plus sage, alors je signe tout de suite.

Pleine lucarne

Vivre plus longtemps que la palourde, championne de la longévité avec ses 410 ans,

ce sera bientôt possible.

the red bulletin n°7 disponible le 9 Mai 2012

The Red BulleTin France numéro 6 / Avril 2012 : The Red Bulletin est publié et édité par Red Bulletin Gmbh directeur de la publication Alexander Koppel directeurs Généraux Alexander Koppel, Rudolf Theierl directeur de la rédaction Robert Sperl directeur adjoint de la rédaction Alexander Macheck Rédacteur en chef France Christophe Couvrat Ont participé à ce numéro Suzanne Fortas, Christine Vitel, Étienne Bonamy, David Brun-Lambert, Frédéric Pelatan, Ioris Queyroi Responsable de la production Marion Wildmann Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Rédactrice en chef adjointe Susie Forman Booking photos Valerie Rosenburg, Catherine Shaw, Rudolf Übelhör Maquette Erik Turek (DA), Patrick Anthofer, Martina de Carvalho-Hutter, Miles English, Kasimir Reimann, Esther Straganz Publication coroporate Boro Petric (directeur), Christoph Rietner, Nadja Zele (rédacteurs en chef) ; Dominik Uhl (DA) ; Markus Kucera (directeur photos) ; Lisa Blazek (rédactrice) ; Christian Graf-Simpson, Daniel Kudernatsch (iPad) Production Managers Michael Bergmeister, Wolfgang Stecher, Walter Omar Sádaba Reprographie Clemens Ragotzky (chef), Claudia Heis, Nenad Isailovic, Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher, Thomas Posvanc Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits Marketing et management international Barbara Kaiser (directrice), Stefan Ebner, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Johanna Troger ; Peter Knehtl, Martina Ripper (design) ; Klaus Pleninger (ventes) ; Peter Schiffer (abonnements) ; Nicole Glaser (abonnements et ventes marketing) The Red Bulletin est publié simultanément en Autriche, Allemagne, France, Irlande, Koweït, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Suisse, Mexique, Grande-Bretagne et aux États-Unis, www.redbulletin.com Siège social Red Bulletin GmbH, Am Brunnen 1, A-5330 Fuschl am See, FN 287869m, ATU63087028. Siège social France Red Bull SASU, 12 rue du Mail, F-75002 Paris, +33 1 40 13 57 00 Siège autrichien Heinrich-Collin-Strasse 1, A-1140 Vienna, +43 (1) 90221 28800 imprimé par Prinovis Ltd & Co. KG, D-90471 Nuremberg Responsable publicité Cathy Martin, +33 7 61 87 31 15 ou [email protected] dépôt légal/iSSn 2225-4722 nous écrire [email protected] ; Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

un produit de

Rêves d’éternité

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