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Théologie du judéo-christianisme by Jean DaniélouReview by: H. D.Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 6 (Jul. - Dec., 1958), pp. 170-171Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115370 .

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

a Quel est le r61e historique et le r61e actuel de la religion et des valeurs spirituelles g~ndrale- ment reconnues, dans la formation de l'asso- ciation atlantique ? L'h~ritage spirituel com- mun aux nations atlantiques peut-il Stre un lien effectif ? l'int6rieur de la zone atlantique et dans les relations de celles-ci avec le reste du monde ? >. Malgrb les albas impliqu~s par I'allure fonctionnaliste d'un tel questionnaire, il aurait pu donner lieu e une perspective int6- ressante.

Sept rapports ont 6t6 remis (H. Barth, Sir L. Daivail, M. Gibbon, IH. Kohn, L. Rougier, S. de Madariaga. Un seul a 6t6 imprim6) (H. Kohn, ((La Civilisation occidentale o in Cahiers de Bruges, 1957, III-IV, 15 et ss.), les autres demeurant ronuotypds. Malheureu- reusement, tous sans exceptions demeurent victimes du genre littbraire impos6 par ce genre de confrontations: celui de fresques ou de speculations historico-mondiales, sans le souci le plus 6l1mentaire de mesurer ce qui pouvait et devait Atre mesur6.

H. D.

106

Contributions to Indian Sociology, no 11, edited by L. Dumont (Paris) and D. Pocock (Oxford), Paris-La Haye, Mouton et Cie, avril 1958, 63 p.

Ce num1ro comprend une traduction an- glaise de l'Introduction de C. Bougl6 A son livre c(Essais sur le r6gime des castes)) (Paris, 1908), un r6sumb comment6 de la premibre partie des a Essais

, du mime

auteur, et un article intitul6 a A. M. Hiocart. Sur les castes. Religion et Pouvoir ,,.

A. WV. M.

107 DANITLOU (Jean).

Th6ologie du jud6o-christianisme. Paris, Descl6e, 1958, 460 p.

Publi6 comme tome I d'une a Histoire des doctrines chr6tiennes avant Nic6e ,, I'ouvrage, stimul6 intbrieurement par les d6couvertes rbcentes autour du christianisme primitif (Qumran, Nag Hammadi), se propose de mani- fester J'existence et le contenu d'une thdologie judeo-chr(tienne ant(rieure aux conceptualisa- tions du christianisme dans (( les structures plus h6116nis6es des 6poques suivantes ,,. Une pre- miere partie d6coupe le champ retenu pour une distribution des diff6rentes formes de ce juddo-christianisme en particulier, selon une division souvent rappel6e, sa forme " ortho- doxe

,, et sa forme a h(tbrodoxe ,.

De ce dernier, I'aspect majeur, I'bbionisme, avait 6t6 fouill6 par Schaeps. C'est un pr6c6dent qui inspire J. D. (( Notre ambition serait de

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faire pour le judbo-christianisme orthodoxe ce que chaepsS a fait pour le juddo-christia- nisme h6tbrodoxe (p. 20). L'dvocation des textes canoniques ou apocryphes, orthodoxes ou h~tbrodoxes, est singulibrement avertie, d'autant plus utile que le d~dale est plus complexe, et que sont proposes d~ji des modes de regroupements : distributions, filibres, analogies... Dans le schema abstrait et trop sommaire (( du christianisme primitif, c'est une population de groupes qui ddji prend vie et mouvement, quasi fourmillante.

Les trois parties suivantes 4tudient avec minutie les modes d'implantation de la foi au Christ des ((des cadres empruntds au judaisme ( (p. 19) : modes de pensde, exdg~tique et apocalyptique (p. 102-68); conceptions doctrinales : trinit6, angblologie, christologie, ecclhsiologie, millknarisme... (p. 169-369) ; cadres de vie cultuelle (p. 370 et ss.). Au terme de cette exploration, l'ouvrage estime (( v6rifibe l'hypoth~se dont nous 6tions partis... I'existence d'une theologie jud6o-chr6tienne ; cette theolo- gie 6tant d'autre part essentiellement carac- tbrisde comme a une thbologie de I'histoire n (p. 434). C'est visiblement sur cette a thbologie de l'histoire

) que se trouve polaris6 ce qui

veut Stre ici l'histoire de la premiere theologie chr(tienne, chacune 6tayant la promotion de I'autre.

Quoiqu'il en soit de cette mutuelle conforta- tion, on regrettera strement que l'investiga- tion n'ait pas pouss6 plus loin, au-deld d'une population de textes, en direction des popu- lations de ses auteurs et de ses lecteurs, sans parler des 6vinements ou des conjonctures oii ceux-ci se trouvaient impliqu6s. Des indications existent. Ainsi on reconnait le o mbrite de l'Ecole de Tubingue (p. 18) qui, mame si elle fait erreur sur la position de Pierre, situe bien la position et les tendances des (( jaco- bites a de J.rusalem... Mais ce n'est gubre qu'un obiter dictum que de relever: a c'est seulement aprbs la chute de J6rusalem que la position paulinienne l'emporte d6finitive- ment ( (p. 18). Il y a 1~ pourtant une histoire tout court, sociale, militaire et nationale qui p~se singuliZrement lourd sur une telle diff6- renciation idbologique...

Un autre regret sera peut-4tre que la classi- fication orthodoxe-h~tbrodoxe intervient aprbs coup ent6rinant, fcit-ce ? son corps d6fendant, des categories et des classements de l'historio- graphie ecclksiastique ult~rieure... Il en rbsulte parfois un malaise. S'agissant par exemple du millknarisme de Papias, on reconnait: a Ces conceptions paraissent avoir lt6 celles d'un milieu assez 6tendu. En effet Ir~nie les attribue d'abord aux presbytres et ajoute qu'on les trouve aussi chez Papias. Elles ne sont

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done pas propres g ce dernier. Par ailleurs, les presbytres eux-mames, au dire de Papias, pr~tendaient les tenir de Jean, qui lui-mime disait les tenir du Seigneur. Cette attribution constitue une !nigme non rdsolue. II est clair qu'il ne peut atre question de rapporter ces enseignements au Christ... )) (italique de nous). L'avant-dernibre phrase est de l'historien. La dernibre serait-elle du thbologien ? En tout cas si l'attribution susdite est une ) nigme o pourquoi la non-attribution devrait-elle &tre une ( claire )) impossibilit6 ? Et tout le fameux, massif problkme de la dbseschatologisation du christianisme primitif, ne s'en trouve-t-il pas trop rapidement escamotr ?

Touchant ce m~me probllme du mill6- narisme, l'auteur, qui souligne si souvent l'ess nisation du christianisme primitif ( le judaisme 6ss~nien est le milieu dont le christia- nisme primitif s'est inspire pour ses structures liturgiques et asctiques s, p. 45), a le mbrite de souligner 6galement les infiltrations du a messianisme zilote s, en particulier chez C~rinthe et ses disciples qui crepr6sentent I'aspect h6t~rodoxe de tout un courant ascte qui apparait d'ailleurs dans l'Apocalypse et chez Papias. Leur esp~rance est pour cette terre ) (p. 81). La rbfirence 6ss~nienne et la rbfdrence zblote 6pinglent deux types de grou- pements messianistes en effet tris distincts, et d'ailleurs la distinction de l'orthodoxie et de I'hdtbrodoxie - comme distinction conternm- poraine a leur expression - ne suffit pas ? les ddpartager. L'histoire comparative des mes- sianismes chritiens fournirait, par dizaines, une distinction typologique analogue et de cec fait offrirait peut-&tre quelque lumibre, toutes reserves gard~es sur la fragilit6 de telles com- paraisons. En tout cas, 1 aussi: plut6t que vers une thbologie de l'histoire, c'est vers la sociologie historique des populations chrd- tiennes ou juives et de leurs 6migrations que d'aucuns se trouveront portbs pour 6clairer ( I'6nigme o de cette double forme d'esp6rance d'un a Royaume de Dieu n et le fait qu'aucune d'elles n'ayant abouti, elles se sont trouv~es amalgambes dans un autre projet: celui de l'Eglise comme presence vicariale immanente d'un royaume de Dieu transcendant en atten- dant qu'une " thbologie des r~alit~s terrestres ) vienne 6quiper ou r6quiper plus tard, beau- coup plus tard, cette presence devenue par trop marginale, avec les dimensions d'un christianisme on d'un catholicisme ( social . Tandis que, dans le mime temps, 6galement plus tard, beaucoup plus tard, la tradition zblote et le souvenir de Bar Kochba seront revigor&s et comm~morbs dans le sionisme mondial et la restauration d'Israel: ce qui n'exclut pas d'ailleurs pour celui-ci - compte-

BULLETIN DES OUVRAGES

tenu de ses r~seaux kiboutsiques et de leur self-interprdtation - une certaine r6kdition s~cularis~e de la tradition 6ssfnienne elle- mime.

La longueur de ces remarques ou l'incidence de ces regrets peuvent et doivent suffire, par ailleurs, pour souligner - ne serait-ce qu'au titre de l'enqui1te sur les messianismes- millinarismes, commencte dans cette revue - l'intbrit exceptionnel de cette contribution.

H. D.

108 DAWSON (Christopher). Dynamics of World History. (Dynamique de l'Histoire mondiale). J. J. Mulloy ed., Londres, Sheed and Ward, 1957, 490 p.

Presentation analytique d'extraits de I'ceu- vre de C.D. de 1921 h 1955. Deux parties. I. Vers une sociologie de l'Histoire; 10) Fonde- ments sociologiques de l'Histoire; 20) Mouve- ments de l'histoire mondiale ; 30) Urbanisme et nature organique de la culture. II. Con- ceptions de l'Histoire universelle; 10) Le christianisme et la signification de l'histoire; 20) La vision de l'historien. Une post-face de I'6diteur J.J. Mulloy conclut I'ouvrage (p. 413-488).

On retient plus particulirement les cha- pitres suivants.

Polaritd culturelle et schisme religieux : analyse des causes du schisme (p. 80 et ss.). Les conflits thiologiques ne sont-ils pas le reflet, l'affabulation d'autres conflits rlgionaux, nationaux, ethniques, culturels, etc. ? Il me parait indubitable que dans l'histoire du christianisme depuis la p~riode patristique jusqu'aux temps modernes, h~rdsie et schisme ont regu leur principale impulsion de causes sociologiques o (p. 86). Et la pouss~e nationa- liste fut une de ces principales causes... - Prevision en religion (p. 90 et ss.). Inadapta- tion des philosophies de l'histoire comme celle de Comte. En sociologisant la thologie n'ont-elles pas th~ologis& la sociologie ? (p. 92). La prevision en religion ressortit h des approches plus complexes. - Catholicisme et l'esprit bourgeois (p. 200 et ss.). Bolchevisme et la bourgeoisie (p. 229 et ss.). - Le Royaume de Dieu et l'Histoire (p. 270 et ss.). Chapitre dlcevant les promesses de son titre.

Toute la section II enfin envisage et dis- sique ((la dynamique de l'1Listoire mondiale o telle qu'elle fut propos6e par Augustin (p. 294 et ss.), E. Gibbon (p. 326 et ss.), Karl Marx, etc. (( la partie socio-apocalyptique n'est qu'une partie mais c'est la plus importante de la pens~e de Marx... o, p. 358), H.G. Wells (p.

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