142
THESE Présentée à la Faculté de Médecine de l’Université d’Alger 1 Pour l’obtention de grade de DOCTEUR EN SCIENCES MEDICALES INDICATIONS ET RESULTATS DU FORAGE BIOPSIQUE DANS LE TRAITEMENT DE L’OSTEONECROSE ASEPTIQUE D’ORIGINE NON TRAUMATIQUE DE LA TETE FEMORALE CHEZ L’ADULTE Présentée et soutenue par KACI ALLACHE Docteur en Médecine JURY DE THESE : PRESIDENT : Monsieur le professeur HAMDAOUI Tahar MEMBRES : Monsieur le professeur KARA Zoubir Madame le professeur HAOUICHAT Chafika Monsieur le professeur YAKOUBI Mustapha DIRECTEUR DE THESE : Monsieur le professeur AHMED MEKHALDI Présentée et soutenue le 04/03/2019

THESE - univ-alger.dz

  • Upload
    others

  • View
    6

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: THESE - univ-alger.dz

THESE

Présentée à la Faculté de Médecine de l’Université d’Alger 1

Pour l’obtention de grade de

DOCTEUR EN SCIENCES MEDICALES

INDICATIONS ET RESULTATS DU FORAGE BIOPSIQUE DANS LE TRAITEMENT DE L’OSTEONECROSE ASEPTIQUE D’ORIGINE NON TRAUMATIQUE DE LA TETE FEMORALE CHEZ L’ADULTE

Présentée et soutenue par KACI ALLACHE Docteur en Médecine

JURY DE THESE :

PRESIDENT : Monsieur le professeur HAMDAOUI Tahar

MEMBRES : Monsieur le professeur KARA Zoubir

Madame le professeur HAOUICHAT Chafika

Monsieur le professeur YAKOUBI Mustapha

DIRECTEUR DE THESE :

Monsieur le professeur AHMED MEKHALDI

Présentée et soutenue le 04/03/2019

Page 2: THESE - univ-alger.dz

À NOTRE MAÎTRE ET PRÉSIDENT DU JURY

Monsieur le Professeur Tahar HAMDAOUI

Chef de service de chirurgie orthopédique « B » du CHU DOUERA Professeur d’Université Praticien Hospitalier Chirurgien orthopédique et Traumatologue

Je tiens à vous remercier pour l’honneur que vous me faites en acceptant de présider le jury pour évaluer ce travail.

Votre dynamisme et votre enthousiasme chirurgical sont pour moi exemplaires.

Mes sincères remerciements pour la sympathie que vous m’accordez.

Trouvez ici, monsieur, l’expression de mon profond respect.

Page 3: THESE - univ-alger.dz

À NOTRE MAÎTRE MEMBRE DE JURY

Monsieur le Professeur Zoubir KARA

Chef de service de chirurgie orthopédique du CHU MUSTAPHA Professeur d’Université Praticien Hospitalier Chirurgien orthopédique et Traumatologue

Je tiens à vous remercier pour l’honneur que vous me faites en acceptant d’être membre du jury et de juger ce travail.

Je n’es pas eu le privilège de travailler à vos côtés, mais j’ai une immense estime de votre personne, et sincèrement, votre réputation vous précède, ne serait-ce que vos qualités morales et votre dévouement pour nôtre spécialité.

Trouvez ici, monsieur, l’expression de mon profond respect.

Page 4: THESE - univ-alger.dz

À NOTRE MAÎTRE MEMBRE DE JURY

Madame la Professeur Chafika HAOUICHAT

Chef de service de Rhumatologie du CHU DOUERA Professeur d’Université Praticienne Hospitalière Rhumatologue

Je tiens à vous remercier pour l’honneur que vous me faites en acceptant de juger ce travail et de figurer parmi le jury.

Madame la professeur, mes confrères orthopédistes ne cessent de vanter vos qualités humaines et scientifiques admirables. Et je ne peux être que de leurs avis.

Trouvez ici, madame, l’expression de mon profond respect et mes sincères remerciements.

Page 5: THESE - univ-alger.dz

À NOTRE MAÎTRE MEMBRE DE JURY

Monsieur le Professeur Mustapha YAKOUBI

Chef de service de chirurgie orthopédique de l’EHS BENAKNOUN Professeur d’Université Praticien Hospitalier Chirurgien orthopédique et Traumatologue

Je tiens à vous remercier pour l’honneur que vous me faites en acceptant d’être membre du jury afin de juger ce travail.

Durant mon cursus et notamment lors des congrès de notre société, j’ai pu apprécier votre engagement pour notre spécialité ainsi que votre rigueur scientifique et votre esprit novateur.

Trouvez ici, monsieur, l’expression de mon profond respect et mes sincères remerciements.

Page 6: THESE - univ-alger.dz

À NOTRE MAÎTRE ET DIRECTEUR DE THÈSE

Monsieur le Professeur Ahmed MEKHALDI

Ancien chef de service de chirurgie orthopédique « B » du CHU DOUERA Professeur d’Université Expert scientifique au pré des tribunaux Praticien Hospitalier Chirurgien orthopédique et Traumatologue

Vous m’avez inspiré ce travail qui vous tenait à cœur et guidé dans sa réalisation. Sachez monsieur que vous m’honorez par ce choix judicieux.

Votre pédagogie, votre dextérité chirurgicale et votre esprit critique et novateur forcent notre admiration. L’estime que je porte à votre personne est sans limites, vos qualités humaines et professionnelles, nous inspirent respect et admiration.

Je vous remercie de la confiance que vous m’accordez en me permettant de travailler à vos côtés et je vous prie de bien vouloir trouver ici le témoignage de ma gratitude et de mon profond respect.

Page 7: THESE - univ-alger.dz

Je dédie cette thèse

À mes chers parents,

À ma femme, pour sa compréhension et son dévouement,

À mes frères et sœurs,

À mes petits anges,

À ma belle-famille,

À mes cousins et cousines,

À mes amis, et surtout à mon ami Amine Benzemran, pour son aide et sa disponibilité.

À tous ceux qui ont contribué de loin ou de prés a réaliser ce travail.

Page 8: THESE - univ-alger.dz

1

SOMMAIRE

Chapitre I : ETUDE THEORIQUE ........................................................................... 5

I. INTRODUCTION .................................................................................................... 6

II. PROBLEMATIQUE ................................................................................................. 7

III. HISTORIQUE ...................................................................................................... 8

IV. EPIDEMIOLOGIE .............................................................................................. 10

V. ANATOMIE .......................................................................................................... 11

VI. MECANISME PHYSIOPATHOGENIQUE ............................................................ 15

1. La théorie vasculaire intra osseuse ................................................................ 15

1.1. L’hypothèse embolique ............................................................................ 16

1.2. L’hypothèse de la tamponnade intramédullaire ...................................... 16

1.3. L’hypothèse de la coagulation intra-vasculaire ........................................ 16

2. La théorie vasculaire extra-osseuse ............................................................... 17

3. La théorie osseuse .......................................................................................... 17

VII. ANATOMIE PATHOLOGIQUE ........................................................................... 19

1. Macroscopie ................................................................................................... 19

2. Microscopie .................................................................................................... 21

3. Histologie ........................................................................................................ 22

VIII. ETIOLOGIE ................................................................................................... 24

1. Les ostéonécroses secondaires ...................................................................... 24

1.1. Les corticoïdes .......................................................................................... 24

1.2. L’alcool ...................................................................................................... 25

1.3. Le tabac .................................................................................................... 25

1.4. La drépanocytose ..................................................................................... 25

1.5. La maladie de Gaucher ............................................................................. 26

1.6. La radiothérapie ....................................................................................... 26

1.7. Le Lupus Erythémateux Disséminé (LED) ................................................ 26

1.8. Le dysbarisme ou maladie des Caissons .................................................. 26

1.9. Les facteurs génétiques ............................................................................ 27

1.10. Les autres facteurs de risques ................................................................ 27

2. Les ostéonécroses idiopathiques ................................................................... 27

IX. DIAGNOSTIC .................................................................................................... 29

1. Clinique ........................................................................................................... 29

1.1. Mode de début ......................................................................................... 29

1.2. Phase d’état .............................................................................................. 30

1.3. Phase avancée .......................................................................................... 30

1.4. Cotation clinique de Postel et Merle D’Aubigné (PMA) ........................... 31

2. Radiologie ....................................................................................................... 31

2.1. Radiographie standard ............................................................................. 31

2.2. Scintigraphie osseuse ............................................................................... 35

2.3. Tomodensitométrie (TDM)....................................................................... 36

2.4. Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) .......................................... 37

2.5. Autres explorations .................................................................................. 38

3. Diagnostic de certitude ................................................................................... 39

Page 9: THESE - univ-alger.dz

2

4. Diagnostic différentiel .................................................................................... 40

4.1. Périarthrite de la hanche .......................................................................... 40

4.2. Algodystrophie de la hanche .................................................................... 41

4.3. Fracture de contrainte .............................................................................. 41

4.4. Syndrome d’œdème de la moelle osseuse .............................................. 42

4.5. Autres diagnostics différentiels ................................................................ 43

X. CLASSIFICATIONS ................................................................................................ 47

1. Classification d’Arlet et Ficat ......................................................................... 47

2. Classification de Kerboull ............................................................................... 50

3. Classification d’Ohzono .................................................................................. 51

4. Classification de Steinberg .............................................................................. 53

5. Classification de Koo ....................................................................................... 55

6. Classification d’ARCO «Association Research Circulation Osseous » ............. 55

XI. EVOLUTION ET PRONOSTIC ............................................................................ 57

XII. TRAITEMENT ................................................................................................... 58

1. Traitement non opératoire ............................................................................. 58

1.1. But du traitement non opératoire ........................................................... 58

1.2. Les moyens ............................................................................................... 58

2. Traitement chirurgical .................................................................................... 59

2.1. Le forage de la tête fémorale ................................................................... 59

2.2. La cimentoplastie ..................................................................................... 65

2.3. Les ostéotomies ........................................................................................ 65

2.4. Les arthroplasties de hanche.................................................................... 68

XIII. LES INDICATIONS THERAPEUTIQUES .......................................................... 70

1. Les indications selon le stade de la découverte ............................................. 70

2. Les indications selon la clinique ..................................................................... 70

3. Les indications selon l’âge .............................................................................. 70

4. Les indications selon la méthode ................................................................... 71

4.1. Le forage ................................................................................................... 71

4.2. La Greffe osseuse ..................................................................................... 71

4.3. Les ostéotomies ........................................................................................ 71

4.4. L’arthroplastie totale de la hanche .......................................................... 71

Page 10: THESE - univ-alger.dz

3

Chapitre II : ETUDE PRATIQUE ........................................................................... 73

I. MATÉRIEL ET MÉTHODE ..................................................................................... 74

1. But du travail .................................................................................................. 74

2. Les objectifs .................................................................................................... 74

2.1. Objectif principal ...................................................................................... 74

2.2. Objectifs secondaires ............................................................................... 74

3. Type d’étude ................................................................................................... 74

4. Les patients ..................................................................................................... 75

4.1. Critères d’inclusion ................................................................................... 75

4.2. Critères de non inclusion .......................................................................... 75

4.3. Recrutement des patients ........................................................................ 76

4.4. Les patients retenus et la taille de l’échantillon ...................................... 76

5. Méthode ......................................................................................................... 76

5.1. Critères de jugement ................................................................................ 76

5.2. L’évaluation clinique ................................................................................. 76

5.3. L’évaluation radiologique ......................................................................... 77

5.4. Analyse statistique ................................................................................... 77

5.5. La technique de forage ............................................................................. 77

II. RÉSULTATS .......................................................................................................... 80

1. Répartition selon le sexe ................................................................................ 80

2. Répartition selon l’âge .................................................................................... 80

3. Répartition du sexe selon l’âge ...................................................................... 81

4. Répartition selon le côté atteint ..................................................................... 81

5. Répartition selon la bilatéralité ...................................................................... 82

6. Répartition selon l’étiologie ........................................................................... 82

7. Répartition des étiologies selon le sexe ......................................................... 84

8. Résultats cliniques .......................................................................................... 84

8.1. L’intensité de la douleur ........................................................................... 84

8.2. La mobilité ................................................................................................ 85

8.3. La marche ................................................................................................. 86

8.4. La cotation clinique de PMA ..................................................................... 87

8.5. Les données subjectives ........................................................................... 88

9. Résultats radiologiques .................................................................................. 88

10. Résultats selon l’indication de PTH ............................................................. 90

10.1. Résultat global ........................................................................................ 90

10.2. Selon le stade radiologique préopératoire ............................................ 91

11. Le recul et la survie ..................................................................................... 92

11.1. La durée moyenne de suivi et le recul de la série .................................. 92

11.2. La survie globale ..................................................................................... 92

11.3. La survie selon les stades radiologiques ................................................ 93

11.4. La survie selon d’autres paramètres ...................................................... 94

12. Les complications ........................................................................................ 97

III. DISCUSSION .................................................................................................... 98

1. Le sexe ............................................................................................................ 98

2. L’âge ................................................................................................................ 98

3. Le côté atteint et la bilatéralité ..................................................................... 99

4. Les étiologies .................................................................................................. 99

Page 11: THESE - univ-alger.dz

4

5. La clinique ..................................................................................................... 100

5.1. L’intensité de la douleur ......................................................................... 100

5.2. La mobilité et la marche ......................................................................... 101

5.3. La cotation clinique de PMA ................................................................... 101

5.4. Les données subjectives ......................................................................... 101

6. Appréciation du traitement par forage ....................................................... 101

6.1. Appréciation globale ............................................................................. 101

6.2. Appréciation selon les stades radiologiques ......................................... 103

7. Les mauvais résultats .................................................................................... 104

8. Le recul et la survie ....................................................................................... 105

8.1. La durée moyenne de suivi et le recul de la série .................................. 105

8.2. La survie .................................................................................................. 105

8.3. La survie selon d’autres paramètres ...................................................... 106

9. Les complications.......................................................................................... 106

Chapitre III : CONCLUSIONS ..................................................................................... 107

CAS CLINIQUES ......................................................................................................... 110

IV. ANNEXE ......................................................................................................... 116

V. Bibliographie .................................................................................................... 119

VI. LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ................................................................. 133

1. Liste des tableaux ......................................................................................... 133

2. Liste des figures ............................................................................................ 133

3. Liste des graphes .......................................................................................... 135

Page 12: THESE - univ-alger.dz

5

Chapitre I : ETUDE THEORIQUE

Page 13: THESE - univ-alger.dz

6

I. INTRODUCTION L’ostéonécrose est une maladie caractérisée par la mort des cellules osseuses, due à

l’ischémie qui est en rapport avec une altération de la circulation sanguine, entrainant une

zone de nécrose ostéomédullaire et siégeant préférentiellement au niveau de l’épiphyse de

la tête humérale, les condyles fémoraux, les plateaux tibiaux et plus fréquemment la tête

fémorale, dont la vascularisation est particulièrement précaire.

Le terme d’ostéonécrose « aséptique » est longtemps utilisé afin de le distinguer de

l’ostéonécrose « septique ». Même les vocables sous lesquelles elle a été désignée semblent

trop restrictifs et dépassés (ostéochondrite disséquante, nécrose idiopathique primitive,

nécrose spontanée, essentielle, avasculaire…). On lui préfère actuellement le terme

d’ostéonécrose de la tête fémorale « ONTF » [1].

C’est une entité anatomo-radiologique bien définie actuellement, vu le nombre

important de travaux qui lui sont consacrés, sur les deux plans, diagnostic et radiologiques.

Une opposition est faite généralement entre les nécroses traumatiques les plus fréquentes

et les nécroses non traumatiques associées à certains facteurs étiologiques. Ces dernières

associent les nécroses idiopathiques et les nécroses secondaires à d’autres affections, dont

les causes peuvent être bien déterminées telles que la maladie des Caissons, l’anémie

falciforme, la maladie de GAUCHER, le tabac, l’alcool et les corticoïdes[2].

D’autres étiologies sont décrites dans la littérature, mais demeurent non

confirmées, telles que la grossesse, le SIDA et bien d’autres causes. Toutes ces

ostéonécroses non traumatiques ont en commun le même mécanisme ischémique, d’où la

notion « d’ostéonécrose ischémique ».

Le diagnostic de l’ONTF à un stade précoce est difficile et souvent posé en retard, vu

la pauvreté de la symptomatologie, qui se résume au début à une simple douleur de la

hanche sans manifestation radiographique. L’apport de l’imagerie par résonnance

magnétique dans cette pathologie est très important, et représente un moyen

incontournable dans le diagnostic précoce de l’ONTF [3].

Le traitement de l’ONTF est chirurgical, car les autres procédés physiques ou

médicamenteux n’ont prouvés aucune utilité [4]. Aux stades précoces de la maladie, le

traitement chirurgical est conservateur, il permet de préserver le capital osseux de la tête

fémorale, retarder la destruction articulaire précoce, évitant ainsi le recours précipité à

l’arthroplastie de la hanche [5].

Le forage biopsique est le traitement conservateur le plus employé, utilisé seul ou

en association avec d’autres substances biologiques, il offre aux patients atteints d’ONTF

non seulement un soulagement de la douleur, mais aussi une stabilisation temporaire de la

maladie en évitant la destruction précoce de l’articulation coxo-fémorale[5].

Page 14: THESE - univ-alger.dz

7

II. PROBLEMATIQUE

L’ONTF est une pathologie redoutable aux conséquences graves évoluant dans le

temps vers la destruction de la tête fémorale compromettant ainsi l'articulation de la hanche

avec un retentissement important sur la vie socioprofessionnelle du malade [3].

L'ONTF est une maladie multi factorielle d'installation progressive qui touche

surtout les sujets en pleine activité [3].

La symptomatologie est pauvre, ce qui retarde son diagnostic de certitude et c'est

durant ce laps de temps que la nécrose osseuse de la tête du fémur prend de l’ampleur [1].

Son impact socioéconomique ne peut être ignoré. C'est souvent une population

active qui est atteinte. Sa prise en charge à un stade avancé est onéreuse, car elle impose un

traitement radical par arthroplastie.

L’attitude face à cette pathologie doit être axée sur le diagnostic et la prise en

charge précoces.

Le diagnostic infra radiographique ne peut être fait que par une image par

résonance magnétique nucléaire (IRM) [3]. Cet examen n’est souvent pratiqué qu’à un stade

avancé de la pathologie. La bilatéralité de cette affection est fréquente.

Le traitement de l’ONTF par forage de décompression de la tête fémorale garde

son intérêt et son efficacité si l'ONTF est découverte à un stade de début. Il est l’un des

traitements conservateurs les plus utilisés, agissant sur le mécanisme physiopathologique

de l’ostéonécrose de la tête fémorale en diminuant l’hyperpression dans cette région, ce qui

a comme conséquence une amélioration du flux sanguin et une meilleure perfusion de cette

structure anatomique. Le forage de décompression de la tête fémorale amortit le

remplacement de la tête fémorale. Ceci va non seulement permettre de conserver le capital

osseux le plus longtemps possible, mais aussi de retarder au maximum l’arthroplastie totale

de la hanche[5].

Page 15: THESE - univ-alger.dz

8

III. HISTORIQUE

L’ostéonécrose a été décrite pour la première fois en 1738 par Alexander Munro

[6].

En 1794, James Russell professeur de clinique de chirurgie à Edinburgh

au Royaume-Uni publie son classique essai de la nécrose de l’os ou il a détaillé cette

pathologie, mais à cette époque on ne distinguait pas encore entre l’origine septique et

aseptique de la nécrose[6].

Entre 1829 et 1842, Jean Cruveilhier l’anatomiste français parle de la déformation

de la tête fémorale après un traumatisme et incrimine l’origine vasculaire[6].

Kraglund en 1886 et Kœnig en 1888 ont été les premiers à décrire en détail

l’ostéonécrose comme pathologie, puis en 1925 par Haenish. Freund en 1936 décrit la

forme bilatérale[6].

Entre 1934 et 1949, Phemister et ses associés publient leurs séries sur l’étiologie et

la pathogénie de la nécrose aseptique[6].

En 1948, Chandler détaille la cause vasculaire dans « Coronary Disease of the

Hip »[7].

En 1953, Trueta et Harrison décrivent l’anatomie vasculaire de la hanche chez

l’adulte lors d’une nécrose. En 1957, Pietrograndi incrimine les corticoïdes comme facteur de

risque[6].

En 1964, Arlet et Ficat ont pratiqué des biopsies par forage de la tête fémorale chez

des patients atteints d’ONTF pour trouver les modifications anatomo-pathologiques [8,9],

Cette méthode a permis une diminution de l’intensité de la douleur chez les patients, les

incitants plus tard (en 1971), à l’adopter comme méthode thérapeutique dite de « Forage

biopsique ». C’est à ces deux auteurs que revient le mérite de la généralisation de cette

technique chirurgicale en France puis en Europe et popularisé plus tard aux USA par

Hungerford sous le nom de « Core Decompression » [10].

Dautres auteurs se sont intéressés à l’ostéonécrose, comme : Camp et Colwell 1986,

Warner et al 1987, Hopson et al 1987, Siverhus 1988, Szito, Ohzono et Ono1988, Learmonth,

Maloon et Dall 1990. Permettant ainsi une meilleure connaissance de cette pathologie[6].

Page 16: THESE - univ-alger.dz

9

Page 17: THESE - univ-alger.dz

10

IV.EPIDEMIOLOGIE

L’ostéonécrose est un problème de santé publique, sa fréquence est en

augmentation, au cours de ces dernières années.

Sa prévalence dans la population mondiale reste mal connue [11], on l’estime à 1

pour 1 000 hanches dans une étude suisse [12]. En 2008, une étude japonaise a estimé

l’incidence moyenne de l’ONTF à 2,51 cas pour 100 000 personnes [13]. Aux États-Unis,

20 000 à 30 000 nouveaux cas d’ONTF sont découverts [14].

En France, 5 000 nouveaux cas d’ostéonécroses apparaissent chaque année [4].

Malheureusement on ne dispose pas de chiffre officiel en Algérie.

C’est une affection qui touche principalement l’adulte jeune entre 30 et 40 ans

[15], avec une prédominance masculine dans plus de 60% des cas[16], et de façon

bilatérale dans 70% des cas[17,18].

L’ostéonécrose de la tête fémorale est responsable de plus de 10% des quelques

250 000 Arthroplasties totales de hanche (PTH) réalisées chaque année aux États-Unis[19].

En France, une moyenne de 5000 arthroplasties pour arthrose secondaire à une

ostéonécrose de la tête fémorale sont pratiquées chaque année [20].

Sans traitement, plus de 70% des ostéonécroses de hanche évoluent vers le

collapsus de la tête fémorale puis vers l’arthrose, et nécessiteront par conséquent, un

remplacement prothétique [21]. La pose d'une prothèse totale de hanche classique coûte

plus de 40 000 dollars par personne aux USA, sans compter les frais d’hospitalisation et une

éventuelle reprise chirurgicale en cas de complication [21].

Page 18: THESE - univ-alger.dz

11

V. ANATOMIE La hanche est l’articulation proximale du membre inférieur. C’est une énarthrose

unissant deux surfaces articulaires : la cavité cotyloïde et la tête fémorale. Sa situation

profonde au sein des masses musculaires assurant sa motricité, explique la diversité des

voies d’abord chirurgicales (Figure 1).

Les éléments osseux

Ils sont représentés par l’acétabulum ou cavité cotyloïde et la tête fémorale :

- La tête du fémur : Elle a une forme arrondie, représentant environ les deux tiers d’une sphère de 20 à

25 mm de rayon. Elle regarde en dedans, en haut et un peu en avant de 10 à 15°. Elle est

revêtue d’une couche de cartilage plus épaisse dans la partie supérieure et centrale, qui

déborde parfois sur l’empreinte iliaque.

Le col fémoral forme avec la diaphyse un angle d’inclinaison de 130° c’est l’angle

cervico-diaphysaire et forme avec le plan sagittal un angle de 15° correspondant à

l’antéversion du col Fémoral.

- L’acétabulum ou cavité cotyloïde : C’est une cavité hémisphérique, située au milieu de la face externe de l’os iliaque,

délimitée par un rebord osseux : le sourcil cotyloïdien qui donne insertion au bourrelet

cotyloïdien, et présente trois échancrures : ischio-pubienne inférieure, iliopubienne

antérieure et ilioischiatique postérieure.

Cette cavité présente deux parties : l’une centrale non articulaire en forme de

quadrilatère et rugueuse, l’autre périphérique articulaire en forme de croissant ouvert en

bas, dont les cornes antérieure et postérieure, limitent l’échancrure ischio pubienne. La

cavité cotyloïde regarde en dehors en bas et en avant de 25 à 30°. Cette cavité est

augmentée par une structure fibro-cartilagineuse prismatique en forme d’anneau appelé :

bourrelet.

Les moyens d’union

L’articulation de la hanche unit le fémur à l’os iliaque, cette union est assurée par la

capsule articulaire et les ligaments de la hanche.

1. La capsule articulaire:

La capsule articulaire est un élément important de stabilité, il s’agit d’une structure

fibreuse forte qui entoure la tête fémorale et assure sa vascularisation. Cette capsule est

insérée sur l’os iliaque à travers le bourrelet cotyloïdien d’un côté et autour du col fémoral

Page 19: THESE - univ-alger.dz

12

de l’autre ; en avant sur la ligne intertrochantérienne, en arrière sur la face postérieure du

col, en haut sur le bord supérieur du col et en bas sur le bord inférieur du col. La capsule est

constituée de deux sortes de fibres : longitudinales superficielles et circulaires profondes.

2. Les ligaments

Ces ligaments renforcent la capsule articulaire, ils sont représentés par :

- Le ligament ilio-fémoral de Bertin en avant

- Le ligament pubo-fémoral en dedans.

- Le ligament ischio-fémoral en arrière.

3. Le ligament rond :

C’est une structure intra-articulaire, véritable lame fibreuse de 3 cm de long sur

1cm de large. Il se fixe sur la tête du fémur, et contribue à sa vascularisation, il contient une

artériole et des veinules.

Figure 1. Anatomie de la hanche, articulation ouverte : vue latérale (John T.Hansen.Mémofiches Anatomie. Membres.3e éditionElsevier Masson juin 2011.)

Page 20: THESE - univ-alger.dz

13

La vascularisation

La vascularisation de la tête fémorale est de type terminale, elle est très précaire ce

qui l’expose à la survenue d’une nécrose (Figures 2 et 3).Cette vascularisation est assurée

par les artères circonflexes antérieure et postérieure (appelées également médiale et

latérale), issues de l’artère fémorale profonde, qui envoient plusieurs branches qui vont

s'anastomoser entres elles pour former un anneau artériel extra capsulaire à la base du col

fémoral.

Cet anneau artériel, envoie des artères cervicales ascendantes appelées artères

rétinaculaires qui perforent la capsule de l'articulation de la hanche et traversent le col du

fémur jusqu'à la membrane synoviale. Il existe quatre artères rétinaculaires majeures, dont

l'artère rétinaculaire latérale qui constitue l'apport sanguin le plus important de la tête et du

col du fémur.

La tête fémorale reçoit également une suppléance à partir de l'artère du ligament

rond, qui est une ramification de l'artère obturatrice.

Figure 2. La vascularisation de la tête fémorale. (John T.Hansen.Mémofiches Anatomie. Membres.3e éditionElsevier Masson juin 2011.)

Page 21: THESE - univ-alger.dz

14

Figure 3. Photographie de dissection cadavérique de l’articulation de la hanche (M.Zlotorowicz, J.Czubak. Vascular Anatomy and Blood Supply to the Femoral Head.Osteonecrosis.Koo.Springer.2014)

A gauche : vue antérieure de la tête fémorale avec l’artère circonflexe postérieure partiellement (flèche blanche).

A droite : vue antérieure de la tête fémorale avec l’artère circonflexe postérieure et ses branches

- (1) La branche profonde,

- (2) La branche descendante,

- (3) La bifurcations,

- (4) L’artère nutritive de la tête fémorale

- (5) Le muscle obturateur externe)

Page 22: THESE - univ-alger.dz

15

VI.MECANISME PHYSIOPATHOGENIQUE

Le mécanisme physiopathogénique commun au développement d’une

ostéonécrose est une diminution du flux vasculaire osseux responsable d’une ischémie. Ce

mécanisme est clair dans les ostéonécroses traumatiques, alors que pour les ostéonécroses

non traumatiques, l’origine ischémique seule n’a jamais pu être démontrée de façon claire. Il

semble que les mécanismes menant à la lésion de nécrose varient en fonction du ou des

facteurs étiologiques associés et impliquent des anomalies métaboliques, cellulaires et

vasculaires complexes.

De façon schématique, on peut dire que 2 conceptions s’affrontent : la première est

la théorie vasculaire intraosseuse et extra-osseuse et la seconde est la théorie osseuse.

1. La théorie vasculaire intra osseuse

Cette théorie s’appuie sur le mécanisme de survenue, car l’origine de la nécrose

osseuse est l’ischémie primitive, causée par une stase vasculaire chronique ou brutale par le

biais de plusieurs phénomènes [18,22]. (Figure 4)

Figure 4. Physiopathologie de la théorie intra-osseuse de l’ONTF (P.Chiron.Symposium de la SOFCOT 2018)

Page 23: THESE - univ-alger.dz

16

1.1. L’hypothèse embolique

Soit par embolisation graisseuse ou gazeuse :

L’embolisation graisseuse : Cette hypothèse est basée sur des études montrant le

plus souvent une hyperlipidémie, une stéatose hépatique, des embolies

graisseuses au niveau pulmonaire, rénal et des têtes fémorales avec des lacunes

ostéocytaires vides [23]. La théorie de Jones[24], selon laquelle, les emboles

graisseux proviendraient d’une décharge de graisse hépatique ou de la dispersion

de la graisse, cette théorie n’a pas été confirmée.

L’embolisation gazeuse : Parallèlement à l’embolie graisseuse, des bulles d’azote

peuvent s’accumuler en intravasculaire ou en extravasculaire provoquant une

obstruction des sinusoïdes dans la maladie des caissons (dysbarisme) [25].

1.2. L’hypothèse de la tamponnade intramédullaire

Cette hypothèse est basée sur la mise en évidence d’une hyperpression

intramédullaire qui peut se développer pour différentes raisons, qu’il s’agisse d’une

augmentation du volume adipocytaire (corticoïdes, alcoolisme, dyslipidémie) [23], d’une

infiltration de la moelle, comme dans la maladie de Gauche [26,27] et la drépanocytose [28]

ou même d’un œdème inflammatoire dû à l’ischémie [29]. Cette hyperpression provoquerait

une compression des vaisseaux sinusoïdes et ferait chuter le débit sanguin [30]. Cette

théorie s’appuie sur la constatation initiale dès 1972 par Ficat et Arlet[18], largement

confirmée par la suite par plusieurs auteurs notamment par les travaux intéressants de

Wang sur l’ostéonécrose cortico-induite.

1.3. L’hypothèse de la coagulation intra-vasculaire

La coagulation intra-vasculaire est à l’origine de l’ischémie, c’est un événement

déclenché par certains facteurs de risque qui sont : l’hypercoagulabilité par thrombophilie ,

l’hypofibrinolyse, l’hyperlipidémie héréditaire, la diminution de la protéine C, de la protéine

S ou de l’antithrombine III [28]. Le tabac rejoint le mécanisme des vascularites, avec

altération des vaisseaux sanguins, comme origine d’une obstruction vasculaire [31].

L’hypothèse selon laquelle certaines anomalies de la coagulation sont à l’origine

d’une thrombose du système veineux au sein de la tête fémorale, provoquant ainsi une

hyperpression veineuse intra-médullaire, responsable d’une diminution du flux artériel,

d’une hypoxie et finalement d’une nécrose osseuse [32].

Cependant, des anomalies telles que l’augmentation de pression intraosseuse,

l’œdème médullaire et les embolies graisseuses pourraient expliquer cette coagulation intra-

vasculaire. De plus, la coagulation intra-vasculaire n’est pas non plus spécifique à

l’ostéonécrose. Ce qui témoigne de l’intrication des différents phénomènes.

Page 24: THESE - univ-alger.dz

17

2. La théorie vasculaire extra-osseuse

Cette théorie comme la précédente se base sur la compression vasculaire, mais

cette fois-ci à un niveau extra-osseux. Un obstacle veineux, suite à une phlébite par exemple,

peut comprimer le retour veineux et de ce fait engendre un œdème et une augmentation de

la pression intra osseuse favorisant l’ischémie et la nécrose osseuse [31] (Figure 5). Cette

théorie est justifiée par l’utilisation de la phlébographie, qui consiste à injecter un produit de

contraste qui tarde à s’éliminer en cas de nécrose.

Figure 5. Physiopathologie de la théorie extra-osseuse de l’ONTF (P.Chiron.Symposium de la SOFCOT 2018)

3. La théorie osseuse

Dans les années 1970, on a émis l’hypothèse selon laquelle l’ostéonécrose serait

due à des fractures de fatigue au niveau de l’os trabéculaire[33]. Selon ces auteurs, les

microfractures seraient dues à la perte de la fonction ostéocytaire empêchant la

transmission du signal de l’ostéocyte vers l’ostéoblaste et un remodelage osseux efficace

[33]. Ces microfractures provoquent une impaction de l’os sous-chondral qui induit une

compression du réseau vasculaire intra-médullaire.

Actuellement, la théorie de l’occlusion vasculaire secondaire aux microfractures

osseuses est remplacée par la théorie d’une maladie des cellules de la

Page 25: THESE - univ-alger.dz

18

lignée ostéoblastique[4]. La diminution de l’activité ostéoblastique est observée au cours des

ostéonécroses, cette diminution est en relation avec la capacité d’une même cellule souche

à s’orienter soit vers une lignée adipocytaire ou une lignée ostéoblastique en fonction de

l’âge du patient, de l’environnement et surtout de la pathologie associée [4].

En général tous les mécanismes aboutissent à une ischémie comme le montre la

figure 6.

Figure 6. Schema simplifié de la physiopathologie et des mécanismes de l’ostéonécrose de la tête fémorale ( Seamon J, Keller T, Saleh J, Cui Q. The Pathogenesis of Nontraumatic Osteonecrosis. Arthritis. 2012)

Page 26: THESE - univ-alger.dz

19

VII. ANATOMIE PATHOLOGIQUE

La description des lésions anatomo-pathologiques de l’ostéonécrose de la tête

fémorale revient à MERLE D’AUBIGNÉ et MAZABRAUD en1963 [34], à partir de l’analyse de

plusieurs têtes fémorales prélevées en bloc avant la mise en place de prothèse de hanche.

1. Macroscopie

La lésion ostéonécrotique se présente comme un cône de nécrose, localisée

habituellement sur le quadrant antérieur et supérieur de la tête fémorale affectant la zone

d’appui. C’est un processus évolutif impliquant successivement :

1- la nécrose médullaire est la mort ostéocytaire,

2- le processus de réparation autour de la zone nécrotique,

3- l'effondrement de l'os nécrotique puis une atteinte dégénérative de la hanche par

Arthrose[35].

La zone nécrosée a un aspect blanchâtre, limitée en profondeur par un croissant

hémorragique, doublé d’une zone d’ostéosclérose.

Une fois la tête fémorale nécrosée, elle peut servir de charpente mécanique et

fonctionner pendant des années, mais avec un changement des propriétés mécaniques de

l’os. Créant ainsi une zone de moindre résistance, avec une résorption de l’os sous-chondral,

aboutissant à la dissection sous-chondrale qui est une fissure entre la plaque osseuse sous

chondrale et l’os nécrosé sous-jacent, cette ligne fracturaire est à l’origine de l’image

radiologique connue sous le nom de « coquille d’œuf ».

La tête fémorale commence à partir de ce stade une perte de sa sphéricité, ceci est

dû à l’effondrement de la tête fémorale d’une part, et aux lésions du cartilage qui induisent

une déformation de la tête fémorale, déclenchant une incongruence avec le cotyle, puis une

coxarthrose s’installe avec la destruction de l’articulation coxo-fémorale. (Figures 7et 8)

Page 27: THESE - univ-alger.dz

20

Figure 7. Schema illustratif des zones de nécrose de la tête fémorale (T.Yamamoto. The Pathology of Osteonecrosis of the Femoral Head. Osteonecrosis.Koo.2014)

Figure 8. Photographie et radiographie d’une coupe frontale d’une tête fémorale nécrosée (N : nécrose, R : réparation et V : zone viable) (T.Yamamoto. The Pathology of Osteonecrosis

of the Femoral Head. Osteonecrosis.Koo.2014)

Page 28: THESE - univ-alger.dz

21

2. Microscopie

Sur le plan histologique, la souffrance de l’os suite à l’ischémie déclenche une

réponse de défense sous la forme d’une réaction inflammatoire, faite d’une accumulation de

macrophages sur les tissus de granulation et les tissus fibreux [9,36,37]. La défaillance de

cette réaction est à l’origine de la mort cellulaire qui engendre un processus de réparation

au niveau de la jonction os vivant, os mort, pour tenter de remplacer la masse cellulaire

perdue. Cette réparation se fait par deux processus :

La prolifération cellulaire et l’envahissement de la tête fémorale par le tissu de

réparation,

La différenciation des cellules souches en ostéoblastes, qui forment le tissu osseux

jeune à la surface des travées mortes.

Au niveau de la plaque sous-cartilagineuse, la résorption osseuse est bien plus

importante que la formation d’os jeune destiné à le remplacer d’où une véritable perte de

substance à ce niveau. Le processus de réparation ne s’arrête pas à la plaque sous

cartilagineuse, mais il poursuit sa course jusqu’au cartilage articulaire en l’ossifiant parfois,

ce qui est à la base des altérations arthrosiques [8,38].

Il n’y a pas de substitution de l’os ancien par le nouvel os, mais une superposition

des deux, d’où l’épaississement des travées et l’augmentation de la densité radiologique. Un

bord sclérotique sur la radiographie est généralement utilisé comme marqueur de la

frontière entre la nécrose et la zone viable, avec une présence diffuse de lacunes dans les

trabécules osseuses, accompagnées de moelle osseuse nécrotique périphérique [39]. Ces

lacunes aboutissent à la dissection sous chondrale[39]. (Figure 9)

Figure 9.Coupe histologique d’une nécrose de la tête fémorale type 4 d’Arlet et Durroux (K-H.Koo,Y-K Lee. Pathophysiology of Ischemic Diseases of the Hip: Osteonecrosis, BorderlineNecrosis, and Bone Marrow EdemaSyndrome.Osteonecrosis.Koo.2014)

Page 29: THESE - univ-alger.dz

22

3. Histologie

Une coupe histologique est dite positive et confirme la présence d’une nécrose de

la tête fémorale ; si elle est caractérisée par une nécrose trabéculaire (plus de 50 % de

lacunes ostéocytaires) et une nécrose de la moelle hématopoïétique (Figures 10 et 11), tout

en écartant la lésion infectieuse ou tumorale [40,41].

Figure 10. Histologie de la zone nécrotique (Accumulation de débris cellulaire de la moelle osseuse et des lacunes) (T.Yamamoto. The Pathology of Osteonecrosis of the Femoral Head. Osteonecrosis.Koo.2014)

Figure 11. Histologie de la zone de réparation (tissu de granulation vasculaire est observé dans l'espace médullaire) (T.Yamamoto. The Pathology of Osteonecrosis of the Femoral Head. Osteonecrosis.Koo.2014)

Page 30: THESE - univ-alger.dz

23

Classification histologique (Tableau 1)

Une classification histologique est proposée par Arlet et Durroux, qui tient compte de

l’évolution histologique, avec 4 stades : [35]

Type 1 : disparition de la moelle hématopoïétique. Type 2 : nécrose de la moelle osseuse. Type 3 : nécrose médullaire et trabéculaire. Type 4 : nécrose avec fibrose marginale et nouvelle formation osseuse.

Types Description

1 Troubles circulatoires à type de stase médullaire, plasmatique, foyers hémorragiques, sans altération osseuse (ce stade n’est pas encore une nécrose osseuse)

2 Les espaces médullaires nécrosés remplacés par un tissu granulaire, éosinophile, un œdème, une nécrose hématopoïétique. Les adipocytes se fragmentent, présence de cellules xanthomateuses. Une extension progressive des lésions focales avec présence de kystes

3 Type2 + nécrose trabéculaire (50% des ostéocytes morts)

4 Type 3 +nécrose complète avec une fibrose dense de la moelle osseuse avec une apposition d’os nouveau en bordure des travées nécrotiques

Tableau 1. Classification histologique de l’ostéonécrose de la tête fémorale . ( Arlet J, Durroux R, Fauchier C, Thiếchart C. Histopathology on the non-traumatic necrosis of the femoral head: topographic and evolutive aspects. In: Arlet J, Ficat P, Hungerford DS, editors. Bone circulation. Baltimore: Williams and Wilkins; 1984. p. 296)

Page 31: THESE - univ-alger.dz

24

VIII. ETIOLOGIE Les ostéonécroses de la tête fémorale sont classiquement réparties dans deux

groupes : les ONTF secondaires à plusieurs facteurs de risques et les ONTF dite

« idiopathiques» [2]. Le lien de causalité exact entre les facteurs favorisants et l’apparition

d’une ostéonécrose reste souvent incertain. Il s’agit de facteurs de risque plutôt que de

causes proprement dites, car l’exposition à ces facteurs de risque ne cause pas

systématiquement une ostéonécrose.

Dans ce chapitre nous allons identifier et préciser ces facteurs de risque.

1. Les ostéonécroses secondaires

1.1. Les corticoïdes

Longtemps considérée comme un facteur aggravant dans la survenue de

l’ostéonécrose de la tête fémorale, la corticothérapie constitue l’étiologie la plus fréquente

pour certains auteurs [42], elle représente avec l’éthylisme, 90 % des étiologies[43], et à elle

seule, 60 % des cas selon une étude américaine faite en 2014 [44]. D’autres études révèlent

que 4 personnes sur 10 mises sous corticothérapie développent une ostéonécrose [45,46],

et que ce risque est multiplié par 20, selon d’autres auteurs[47].

La transplantation rénale a fourni des groupes homogènes de patients traités par

corticostéroïdes. Dans ces groupes de patients, l’incidence varie de 4 à 26,7 % pour

l’ensemble des transplantations rénales [48,49], cependant si le rôle des corticoïdes dans la

genèse de la nécrose osseuse est certain, le mécanisme intime est controversé [50,51]. Ils

ont un effet analgésique certain et l’ostéoporose qu’ils induisent évolue insidieusement, de

sorte que la réduction du volume absolu osseux favorise l’apparition d’un tassement

vertébral et de fractures de fatigue [50,51]. Les corticostéroïdes induisent une

hyperlipidémie et aggravent les troubles lipidiques préexistants [52].

La dose critique de corticostéroïde qui peut induire une ostéonécrose est inconnue

[53]. Plusieurs études se sont penchées sur la relation entre la dose de corticoïdes et

l’ostéonécrose. Plusieurs paramètres comme la dose moyenne, les pics de dose, la dose

cumulée et la durée de prise de corticoïdes ont été étudiés sans qu’aucune corrélation ne

puisse être mise en évidence [54,55]. Seules les études faites avec des doses très élevées de

glucocorticoïdes comme les bolus de méthylprednisolone ont pu montrer une corrélation

avec l’apparition de l’ostéonécrose [46,54]. Pour d’autres auteurs, une dose journalière de

2 g ou plus de corticostéroïdes systémiques administrés sur une longue période dépassant

les 2 à 3 mois, conduit à une ostéonécrose de la tête fémorale[56].

Les données de la littérature indiquent que la diminution de la dose et de la durée

de traitement par les corticostéroïdes peut potentiellement minimiser le risque de

développement d’une ostéonécrose[44].

Page 32: THESE - univ-alger.dz

25

1.2. L’alcool

La prise d’alcool est considérée comme un facteur étiologique prédisposant à

l’apparition d’une ostéonécrose. Sur le plan de la physiopathologie, les deux hypothèses

retenues sont : les modifications du métabolisme lipidique et osseux. L’alcool représente la

cause la plus fréquente d’ostéonécrose chez les populations asiatiques [44], son incidence

varie entre 1 et 5 % dans les cas des patients alcooliques[57].

La relation entre l’ostéonécrose et l’alcool semble être liée à la dose et à la durée de

prise d’alcool. Selon l’étude japonaise de MATSUO qui avait montré une nette augmentation

du risque d’ONTF de 3 à 11 % chez les individus consommant plus de 400 ml d’alcool par

semaine[58] D’après le symposium de la SOFCOT 2018, l’alcool vient en quatrième position

après les corticoïdes, les affections chroniques et le tabac[31].

1.3. Le tabac

Le tabac qui est le principal facteur de risque des maladies cardio-vasculaires et

athéromateuses ne semble pas être pris en considération par la plupart des auteurs dans le

bilan étiologique de l’ostéonécrose. Mais les séries, qui ont étudié l’influence du tabac seul

ou en association avec l’alcool, confirment clairement l’impact direct du tabac sur le

développement d’ONTF[58]. Le symposium de la SOFCOT 2018 le classe au même niveau

que les vascularites et les coagulopathies[31].

En 1987, l’équipe japonaise de Matsuo[58] a évalué à travers une étude

épidémiologique l’influence de la consommation d’alcool et de tabac dans la survenue de

cette maladie. Elle conclut à un risque significativement plus élevé chez le fumeur de

développer une nécrose osseuse, c’est la 3e cause d’ONTF apparue dans l’étude du

symposium de la SOFCOT 2018 [31].

1.4. La drépanocytose

La Drépanocytose est une maladie hématologique répondue dans le monde, on

estime le nombre de drépanocytaires dans le monde à 50 millions[59]. Il s’agit d’une anémie

hémolytique, chronique et héréditaire caractérisée par la présence dans le sang d’hématies

falciformes contenant une hémoglobine anormale (causée par la substitution d’un seul acide

aminé ; la valine remplaçant l’acide glutamique dans la région amino-terminale de la chaine

β) responsable de la cristallisation de l’hémoglobine « S » [60].

L’ostéonécrose liée à la drépanocytose résulte donc d’une occlusion des petits

vaisseaux par des globules rouges anormaux, d’une thrombose de ces vaisseaux liée à

l’hypercoagulabilité et d’une compression artérielle et veineuse due à l’hyperplasie

médullaire elle-même liée à l’anémie hémolytique[61,62].

Page 33: THESE - univ-alger.dz

26

Le traitement par forage de décompression chez les patients drépanocytaires est

fortement conseillé par certains auteurs [63,64]. L’ arthroplastie chez le drépanocytaire a de

mauvais résultats en raison du très jeune âge des patients et de la fréquence des

complications post opératoires, surtout de nature septique[62].

1.5. La maladie de Gaucher

La maladie de Gaucher est une maladie héréditaire autosomique récessive faisant

partie des sphingolipidoses. Elle se caractérise par un déficit génétique dans l’activité d’un

enzyme appelé : « P-glucocérébrosidase ». Ce déficit est responsable d’une accumulation

excessive de gluco-cérébrosides dans les lysosomes des monocytes et des macrophages

appelés « cellules de Gaucher ». L’accumulation des cellules de Gaucher au sein de

nombreux organes, à savoir la rate, le foie, les poumons, les reins, le squelette et la moelle

osseuse, explique la symptomatologie variée de la maladie. À savoir, une hépato-

splénomégalie, une anémie, une thrombo-cytopénie associée à une atteinte osseuse [65], il

est admis aussi que la prolifération des cellules de Gaucher au niveau de ces tissus, provoque

à la longue une ischémie vasculaire responsable des nécroses osseuses, siégeant aussi bien

sur la diaphyse que sur l’épiphyse[66].

1.6. La radiothérapie

L’ ostéonécrose induite par la radiothérapie a été décrite chez des patients traités

pour cancer[67], elle peut toucher la tête fémorale[67], les os de la mâchoire ou d’autres

régions en fonction de la zone irradiée[67]. L’incidence de l’ostéonécrose de la tête

fémorale post-radique est de 0,5 %, cette valeur dépend aussi de la dose d’irradiation [67].

La chimiothérapie associée à la radiothérapie peut augmenter le risque d’ostéonécrose[68].

1.7. Le Lupus Erythémateux Disséminé (LED)

L’ostéonécrose est une des complications fréquemment retrouvées chez les

patients lupiques traités ou non par des glucocorticoïdes. Il semble que la corticothérapie et

la présence d’anticorps antiphospholipides sont souvent associées à l’ostéonécrose dans le

Lupus érythémateux Disséminé. Les articulations les plus souvent touchées sont par ordre

décroissant, les genoux, les hanches et les chevilles[69].

1.8. Le dysbarisme ou maladie des Caissons

La maladie des caissons concerne les plongeurs et les travailleurs de construction

sous-marine [70]. Elle peut apparaître lors d’utilisation prolongée, répétée ou excessive d’air

comprimé, mais surtout lors de décompression trop rapide ou inadéquate. Cette dernière

est directement impliqué dans la survenue d’une nécrose osseuse [66].L’azote se trouvant

dans l’air comprimé utilisé par un plongeur est 5 fois plus soluble dans les tissus graisseux

que dans le sang, la moelle graisseuse constitue donc un important réservoir de bulles

Page 34: THESE - univ-alger.dz

27

d’azote. L’accumulation de ces bulles en intra-vasculaire ou en extravasculaire contribuent à

l’obstruction des sinusoïdes intra-médullaires expliquant ainsi la stase veineuse intra-

médullaire [25].Ces bulles d’azote peuvent aussi provoquer :

Des lésions adipocytaires[24] à l’origine d’un détachement de globules graisseux

responsables d’une embolisation graisseuse et de coagulation intra-vasculaire.

Des lésions des cellules endothéliales vasculaires ayant pour conséquence une

agrégation plaquettaire et la formation d’un thrombus [71].

L’ostéonécrose dysbarique touche principalement les têtes fémorales, mais aussi la

moelle graisseuse de la diaphyse des os longs [73]. La médecine hyperbare améliore les

méthodes de prévention afin de lutter contre la survenue des ostéonécroses de la tête

fémorale et des autres localisations épiphysaires[70].

1.9. Les facteurs génétiques

Chiron[31] insiste sur le rôle de la prédisposition génétique, qui prend de plus en

plus d’importance soit comme facteur déclenchant isolé ou associée à d’autres

étiologies[31]. Des chercheurs ont découvert en 2016 une mutation génétique liée à

l’ostéonécrose de la hanche, ce gène appelé gène TRPV4 est « connu pour son rôle essentiel

dans le contrôle de la circulation sanguine et le développement des tissus osseux » [73].

Les variations génétiques expliquent pourquoi certains patients développent une

ostéonécrose tandis que d’autres non [74]. Les progrès technologiques ont amélioré

l’accessibilité au génotype humain, intensifiant les efforts pour décrire les polymorphismes

génétiques susceptibles de prédisposer les patients au développement de l’ONTF. Pour être

utiles comme test de dépistage, des variantes génétiques spécifiques associées au

développement de l’ostéonécrose doivent être identifiées[75], comme la mutation du gène

de la prothrombine chez les patients atteints d’ostéonécrose idiopathique [76].

1.10. Les autres facteurs de risques

Plusieurs pathologies sont soupçonnées d’être à l’origine d’une ONTF, mais la

relation de causalité n’est pas prouvée. La libération de thromboplastine pendant la

grossesse, les tumeurs malignes et les maladies inflammatoires de l’intestin peuvent toutes

constituer un risque supplémentaire pour les individus avec une prédisposition génétique

sous-jacente à développer des thrombus micro vasculaires au niveau de la tête du fémur [22,

32,77].

2. Les ostéonécroses idiopathiques

On parle d’ostéonécrose idiopathique, lorsqu’il n’y a pas d’étiologie bien précise.

Actuellement, plusieurs causes d’ostéonécroses ne sont pas prouvées, et restent regroupées

sous le vocable « idiopathique » qui constitue un diagnostic d’élimination.

Page 35: THESE - univ-alger.dz

28

Fact

eu

rs d

e ri

squ

e

Les

cas

de

frac

ture

s et

luxa

tio

ns

de

la h

anch

e

Trai

tem

ent

à lo

ng

cou

rs d

e :

-Mal

adie

s re

spir

ato

ires

-I

mm

un

osu

pp

ress

eur

po

ur

gref

fe d

’org

ane

-Lu

pu

s ér

yth

émat

eux

dis

sém

iné

-

Syn

dro

me

de

Cu

shin

g

Rep

rése

nte

ave

c la

co

rtic

oth

érap

ie 9

0 %

des

ON

TF n

on

tra

um

atiq

ues

Mal

adie

pro

fess

ion

nel

le

-Dré

pan

ocy

tose

-

Co

agu

lop

ath

ie

-

Th

rom

bo

ph

léb

ite

- H

émo

ph

ilie

- H

yper

cho

lest

éro

lém

ie

- H

yper

trig

lyce

rid

émie

En c

as d

’ab

sen

ce d

e ca

use

évi

den

te

-Pan

créa

tite

ch

ron

iqu

e

-Le

tab

ac

-H

IV

-

Rad

ioth

éra

pie

M

alad

ie d

e G

auch

er

- M

alad

ie d

e Fa

bry

-Mal

adie

d’E

hle

rs-D

anlo

s -

Mal

adie

de

Legg

-Cal

vé-P

erth

es

- L

a go

ute

- L

’hyp

eru

récé

mie

-

Hém

od

ialy

se

-Hyp

er-t

hyr

oïd

ie

- La

gro

sses

se

- M

alad

ie d

e ch

ron

- S

ynd

rom

e n

éph

roti

qu

e

-

Ob

ésit

é

-CIV

D (

coag

ula

tio

n in

tra

vasc

ula

ire

dis

sém

iné)

-

Leu

cém

ie -

Ch

iru

rgie

au

lase

r

- A

rtér

iosc

léro

se

-Ost

éom

yélit

e

- D

iab

ète

-

Insu

ffis

ance

nal

e

- O

stéo

po

rose

- O

stéo

mal

acie

P

réd

isp

osi

tio

n g

énét

iqu

e à

dév

elo

pp

er u

ne

ON

TF

Etio

logi

es

Trau

mat

iqu

es

Co

rtic

oïd

es

Alc

oo

l

Mal

adie

de

cais

son

Mal

adie

s h

émat

olo

giq

ues

Tro

ub

les

lipid

iqu

es

Idio

pat

hiq

ues

C

ause

s ra

res

mai

s

pro

bab

les

Fact

eu

rs g

énét

iqu

es

Tableau 2. Les facteurs de risque de l’ostéonécrose de la tête fémorale. Jones LC, Hungerford DS. Osteonecrosis:

etiology, diagnosis, and treatment. Current Opinion in Rheumatology. 2004.

Page 36: THESE - univ-alger.dz

29

IX. DIAGNOSTIC

1. Clinique

1.1. Mode de début

Le diagnostic de l’ostéonécrose de la tête fémorale au début de son évolution peut

être difficile, en raison de la discrétion des signes cliniques et radiographiques. Ce qui cause

un retard du diagnostic.

Le signe clinique essentiel est la douleur, qui se présente sous différentes formes:

- Parfois évocatrice de l’ostéonécrose : la douleur brutale de type coup de poignard,

du siège inguinal ou fessier, dont le moment de survenue demeure parfois gravé très

précisément dans la mémoire du malade[78].

- Plus souvent, la douleur s’installe progressivement et devient alors une « coxo-pathie

chronique » peu intense, mécanique et calmée par le repos. C’est une véritable

« Claudication intermittente osseuse».

- Certaines particularités de la douleur peuvent attirer l’attention : leur fréquente

recrudescence nocturne (rythme ischémique de la douleur de Ficat), surtout dans la

première partie de la nuit (Lequesne) et son impulsion à la toux (Ficat et Arlet) [18].

- L’ostéonécrose de la tête fémorale peut s’exprimer parfois uniquement par des

gonalgies.

- Le début clinique peut parfois être latent, ceci se présente surtout dans les formes

bilatérales.

Les troubles fonctionnels sont variables, rendant souvent la marche complètement

impossible, du moins pendant les premiers temps, mais dans bien des cas, elle est tolérable

et consiste plutôt à une gêne profonde qu’à une douleur très aiguë (Merle d’aubigné) [79].

L’examen clinique fait apparaitre une réduction de la mobilité souvent précoce,

mais discrète, parfois variable d’un examen à l’autre.

A cette phase de début, les radiographies sont le plus souvent complètement

normales, et on ne pense pas à ce stade au diagnostic, surtout en absence de facteurs de

risques d’ONTF. Car leurs présences incitent vivement la demande d’une IRM, dont

l’excellente spécificité pose le diagnostic d’ONTF avec certitude à ce stade.

Page 37: THESE - univ-alger.dz

30

1.2. Phase d’état

La douleur est croissante, augmentant en station debout et avec la marche, au

passage de la position assise à la position debout. La marche s’accompagne d’une boiterie.

Il existe à ce stade une gêne fonctionnelle, avec deux signes cliniques:

signe de la bicyclette : le patient ne peut plus pédaler.

signe de la chaussure : le patient ne peut plus mettre ses lacets.

La limitation du mouvement touche en premier la rotation interne et l’abduction, la

flexion est rarement touchée.

Lors de l’examen clinique, il ne faut pas oublier d’examiner la hanche saine (si la

nécrose est unilatérale) et de chercher une autre localisation de la nécrose ; à savoir la tête

humérale et le genou.

A ce stade, les radiographies sont positives, et le diagnostic est aisément posé. Mais

il faut impérativement explorer la hanche controlatérale par une IRM.

1.3. Phase avancée

A ce stade la douleur correspond à l’arthrose, et parfois à la destruction articulaire,

avec une douleur qui empêche le sommeil la nuit et les activités quotidiennes le jour, surtout

si l’atteinte est bilatérale [78].

Les signes cliniques à ce stade évoquent une coxarthrose :

Atteinte de la flexion- extension

Attitude vicieuse :

Flexion – rotation externe.

Raccourcissement apparent,

Amyotrophie qui peut témoigner de l’ancienneté de la maladie.

L’impotence fonctionnelle est plus marquée.

Bien qu’une raideur de la hanche puisse représenter une arthrose avancée, il

n’existe pas de parallèle entre le stade clinique et le stade radiologique de la nécrose[79].

Une ostéonécrose découverte à ce stade ne laisse pas le choix au chirurgien, et la

solution est radicale par remplacement prothétique de l’articulation coxo-fémorale.

Page 38: THESE - univ-alger.dz

31

1.4. Cotation clinique de Postel et Merle D’Aubigné (PMA)

C’est la cotation qui a l’avantage d’être la référence dans les pays francophones,

elle est simple à réaliser sur la base d’un examen clinique [80]. Elle est basée sur trois

paramètres ; la douleur, la marche et la mobilité articulaire. Chaque paramètre est noté de

0 à 6 selon la gravité du stade, l’addition des trois chiffres obtenus donne le score de Postel

et Merle D’Aubigné, qui varie de 0 à 18. (Annexe 2)

D’autres cotations existent dans la littérature internationale, comme celle d’Harris,

mais elle a l’inconvénient d’être longue et complexe.

2. Radiologie

2.1. Radiographie standard

L’image radiologique constitue le critère essentiel de diagnostic et de classification,

elle a été pendant longtemps l’une des investigations fondamentales de l’imagerie pour

l’identification d’une ostéonécrose [9,81]. Cependant, une radiographie normale n’exclut

pas une nécrose osseuse, car les manifestations radiologiques peuvent apparaître en retard

par rapport au stade d’évolution de l’affection indépendamment des facteurs étiologiques

associés [40,79].

Les incidences radiographiques demandées sont :

- Une incidence de bassin de face qui permet non seulement de visualiser la nécrose

du côté atteint, mais également de faire le point sur le côté opposé.

- Une incidence de hanche suspecte de face et de profil vrai (hanche fléchie à 90 ° sur

le bassin, jambe parallèle sur le plan de la table, abduction de 45 ° de la hanche, le

rayon étant perpendiculaire à la table). Ce cliché de profil a l’avantage de mettre la

hanche en décoaptation, ce qui permet de visualiser l’image de la nécrose qui

n’apparait pas sur l’incidence de face [4].

- Un faux profil de Lequesne de la hanche malade (fait en position debout, bassin

oblique de 65 ° à la plaque et les rayons sont perpendiculaires à la plaque de

radiologie [3].( Figure 12)

Page 39: THESE - univ-alger.dz

32

Figure 12. Le faux profil de Lequesne

Les différents types d’images radiographiques sont :

1. Absence de lésion radiologique: Des radiographies de la tête fémorale normale, en

présence de douleurs lombaires, chez un patient aux antécédents d’un ou de

plusieurs facteurs de risque, n’éliminent pas la possibilité d’une ONTF

infraradiologique.

2. Sclérose et image kystique : La densification au sein de la tête fémorale, représente

le signe le plus précoce sur la radiographie standard. L’image de sclérose

(condensation) entourant une zone d’ostéopénie (un vide radiologique). Cette image

sclérotique correspond à un remodelage osseux à la jonction os nécrotique-os viable

(Figure 13).Ce qui correspond au stade II selon la classification d’Arlet et Ficat.

Figure 13. Image scléro-géodique.

Page 40: THESE - univ-alger.dz

33

3. Signe du croissant radiologique: C’est une ligne sous-chondrale en croissant

résultant d’une fracture sous-chondrale, le contour de la tête fémorale est intact,

c’est la « dissection sous chondrale ». (Figure 14)

Figure 14. Croissant radiologique

4. Image en coquille d’œuf : Qui correspond au séquestre osseux, qui prépare le terrain

à l’effondrement de la tête fémorale. (Figure 15)

Figure 15. Image du croissant radiologique (dissection sous chondrale) avec un début d’image en coquille d’œuf.

Page 41: THESE - univ-alger.dz

34

5. Aplatissement segmentaire de la tête fémorale : C’est la classique image

d’effondrement de la tête fémorale. (Figure 16)

Figure 16. Image d’aplatissement segmentaire de la tête fémorale.

6. Pincement global de l’interligne articulaire : Avec déformation de la tête fémorale

par arthrose de la hanche. (Figure 17)

Figure 17. Ostéonécrose au stade d’arthrose avancée avec pincement de l’articulation de la hanche.

Page 42: THESE - univ-alger.dz

35

2.2. Scintigraphie osseuse

La scintigraphie osseuse utilise le technétium Tc-99 couplé à un phosphate comme

le Méthylène Diphosphonate. Avant l’ère de l’IRM, elle avait une place importante dans le

diagnostic précoce des nécroses[16].

Dans l’ostéonécrose, on observe une zone centrale froide (hypofixation), entourée

d’une lésion chaude (hyperfixation), c’est ce qu’on appelle le trou de fixation[82,83].

(Figure 18)

La sensibilité est élevée, pour le dépistage précoce des ostéonécroses[83]. Elle est

de l’ordre de plus de 90 % si les symptômes sont présents [82] alors que pour les cas

asymptomatiques, la sensibilité semble plus variable (entre 33 et 93 %)[82,83].

La scintigraphie osseuse présente cependant des limites :

- La difficulté de poser le diagnostic avec certitude, puisque d’autres pathologies

peuvent donner des anomalies de fixation du traceur comme l’algoneurodystrophie

[18] et les fractures de fatigue [84],

- Une dose d’irradiations néfastes,

- La mauvaise résolution spatiale,

- L'incapacité de quantifier la lésion et donc de contribuer à l'estimation du

pronostic.

Actuellement, la scintigraphie est utilisée principalement en postopératoire pour

détecter la vitalité de la greffe ou afin de rechercher une éventuelle infection postopératoire

[85].

Figure 18. Image scintigraphique caractéristique d’une ostéonécrose Zone centrale froide ( flèche noire), entourée d’une zone chaude (flèches blanches).

Page 43: THESE - univ-alger.dz

36

2.3. Tomodensitométrie (TDM)

Au stade précoce de l’ostéonécrose, on observe au scanner un épaississement des

trabécules osseuses de la tête fémorale sous forme d’« Astérisque ou étoile » en coupe

axiale, mais qui ne permet pas de le distinguer des autres pathologies similaires [86] (Figure

19 : a et b). Même si l’IRM et la scintigraphie semblent plus sensibles que la TDM dans le

diagnostic précoce d’ONTF [87],la TDM est plus sensible que l’IRM pour le diagnostic aux

stades plus avancés de l’ostéonécrose de la tête fémorale, car elle caractérise mieux les

lésions osseuses telles que : la dissection sous-chondrale et le pincement de

l’interligne articulaire[87]. La TDM devrait plutôt être réservée à déterminer plus

précisément le stade d’évolution de l’ONTF, et l’étendue de la nécrose qui constitue un

facteur primordial dans l’indication et le pronostic des ONTF [87]. (Figure 20)

Figure 19. Image TDM des stades précoce d’ostéonécrose. (a : condensation et b : image caracteristique en astérix sur une coupe axiale).

Figure 20. Image scanographique d’une ostéonécrose de la tête fémorale, au stade de dissection sous chondrale.

Page 44: THESE - univ-alger.dz

37

2.4. Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM)

L’IRM est l’examen de choix, car il permet de poser un diagnostic précoce de

l’ostéonécrose, et même dans certains cas de faire le dépistage de l’ostéonécrose

asymptomatique touchant le côté controlatéral [3]. Par ailleurs, cet examen est à la fois

sensible et spécifique, de l’ordre de 100 % [88,89]. Le délai entre le début de l’ostéonécrose

et les anomalies à l’IRM est inférieur à 6 mois[17].

Ces modifications tissulaires donnent des images de condensation siégeant entre

les zones saines et nécrosées[93], appelé liseré de démarcation ou la lésion en “band-like”

des Anglo-saxons (Figure 21), c’est un signe spécifique de l’ostéonécrose. C’est une bande

allant d’une corticale à l’autre, concave vers le haut, sinueux, qui correspond à l’interface

réactive qui entoure l’os nécrosé [88]. C’est le signe le plus précoce de l’ostéonécrose de la

tête fémorale [4], une autre image plus caractéristique encore; c’est la « double ligne de

Mitchell » qui a l’aspect d’une double ligne que l’on retrouve sur les images en séquence

pondérée T2 au niveau de l’interface réactive entre la lésion de nécrose et l’os sain [91]. (Figures 22 et 23)

L’IRM, montre également ; un épanchement de l’articulation de hanche et un

œdème de la zone péri nécrotique. Il permet de distinguer l’ostéonécrose des autres

pathologies similaires de la hanche. Sur les images IRM, on effectue des mesures angulaires,

qui fournissent des indications sur le pronostic et sur le choix du traitement, à partir du

volume de la nécrose [92].

Figure 21. IRM :Liseré de démarcation.

Page 45: THESE - univ-alger.dz

38

Figure 22. Double ligne de Mitchell sur l’IRM (1e image).

Figure 23. Double ligne de Mitchell sur l’IRM (2e image).Avec un contour extérieure à faible intensité de

signal (flèches blanches) et contour intérieure à haute intensité de signal (flèches noires).

2.5. Autres explorations

A côté des exemples déjà décrits, d’autres explorations méritent d’être citées,

même si elles ne sont plus d’actualité.

1. L’exploration fonctionnelle de l’os était considérée comme une technique de

diagnostic de l’ostéonécrose de la tête fémorale au stade pré-radiologique à l’époque

Page 46: THESE - univ-alger.dz

39

où l’IRM n’existait pas. Deux techniques ont été proposées pour une exploration

fonctionnelle de la tête fémorale.

2. La mesure de la pression intra-médullaire : La pression intra-médullaire est la

pression hydrostatique enregistrée lors de l’implantation d’une aiguille dans la cavité

médullaire de la tête fémorale. Les valeurs normales sont de 17 mm Hg (12-26 mm

Hg). Selon Arlet, les valeurs supérieures à 30 mm Hg seraient pathologiques [93].

Cependant la pression intra-médullaire peut aussi être élevée dans d’autres

situations pathologiques comme l’algodystrophie[94].

3. La phlébographie intraosseuse : La phlébographie intraosseuse consiste en l’injection

d’un produit de contraste par une canule placée en intra-médullaire. Ce produit

diffuse immédiatement dans le réseau veineux intra-osseux composé de sinusoïdes

et du sinus veineux central [95].Dans un os normal, le produit radio-opaque est tout à

fait éliminé de l’os par voie veineuse en moins de 5 minutes. Ainsi la phlébographie

est dite anormale lorsque les 10 ml de produit de contraste ne sont pas évacués en

moins de 5 minutes ou quand le produit reflue vers la diaphyse fémorale.

4. D'autres techniques d’imagerie pour le diagnostic de l’ostéonécrose ont été décrites,

celles-ci comprennent la tomographie par émission de positrons (PET), la

tomographie informatisée par émission monophotonique (SPECT), l’IRM améliorée

par le gadolinium et l’IRM de perfusion restent du domaine de la recherche [92].

3. Diagnostic de certitude

Le diagnostic positif est parfois difficile, particulièrement dans les stades précoces

de l’ostéonécrose.

La place de l’histologie demeure modeste de nos jours, car l’analyse des

prélèvements de biopsie peut être incohérente ou non interprétable. Pour Stulberg et al

[96], l’analyse histologique des biopsies n’a fournis un diagnostic certain que dans 64 % des

cas. De même, Tooke et al [97] rapportent seulement 5 confirmations indiscutables du

diagnostic sur 42 prélèvements réalisés. En effet, la biopsie peut passer à côté de la lésion et

constituer un faux négatif, de plus, certains prélèvements sont inexploitables. Le symposium

de la SOFCOT 2018, ne décrit plus la biopsie comme moyen de diagnostic, mais c’est plutôt

l’IRM, qui pose le diagnostic de certitude d’ONTF [87], avec une sensibilité et une spécificité

de 100 % [88,89] qui reste supérieure à celui de la scintigraphie qui est de 81 %[88].

Cependant chez un patient présentant un des facteurs de risque, il est important de

penser à l’ostéonécrose et d’effectuer une IRM, devant toute douleur de la hanche [3]

même sans limitation de mouvement et même avec une radiographie standard normale [3].

Page 47: THESE - univ-alger.dz

40

4. Diagnostic différentiel

En général, le problème du diagnostic de la nécrose aux stades avancés de la

maladie comme dans les stades d’effondrement de la tête fémorale et d’arthrose ne se pose

pas. En pratique, plusieurs pathologies peuvent être confondues avec une ostéonécrose

débutante et le diagnostic différentiel de l’ostéonécrose de la tête fémorale se fait avec les

affections suivantes :

4.1. Périarthrite de la hanche

Il s’agit habituellement d’une bursite du moyen fessier, elle s’observe cependant

plus souvent chez la femme de 40 à 60 ans que chez l’homme.

La douleur peut être fessière au niveau de la face externe de la hanche ; inguinale

ou même irradiée dans le membre inférieur simulant alors une sciatique.

L’examen retrouve un point douloureux sus trochantérien (le moyen fessier)

parfois rétro-trochantérien (le muscle pyramidal).

La mobilité de la hanche peut être normale, ou modérément limitée par une

contracture musculaire réflexe, voire simplement douloureuse en fin de course, plus

particulièrement dans l’abduction latérale contrariée.

Les radiographies ne montrent que rarement une ou plusieurs calcifications juxta-

trochantériennes. (Figure 24)

Le test par infiltration cortisonique locale représente un test-diagnostique qui fait

disparaitre complètement cette affection.

Figure 24. Radiographie et IRM d’une bursite de la hanche (M. J. Nissen S. Genevay. Périarthrite de la hanche. Rev Med Suisse 2015; 11 : 585-90)

Page 48: THESE - univ-alger.dz

41

4.2. Algodystrophie de la hanche

C’est une entité anatomo-clinique décrite par Lequesne en 1968. Elle se caractérise

par l’apparition presque toujours chez l’homme, le plus souvent sans raison apparente,

parfois suite à un traumatisme ou un effort, d’une douleur et d’une boiterie vite croissante,

mais la raideur de la hache reste modérée.

L’image radiologique est différente de celle de l’ONTF, cette différence se

caractérise par un liséré incomplet par rapport au liseré de démarcation de la nécrose, qui va

d’une corticale à l’autre de la tête fémorale [31]. La scintigraphie osseuse montre

précocement une hyperfixation très importante (Figure 25). L’évolution est habituellement

favorable dans les six mois sans aucun traitement [31].

Figure 25. Images d’IRM d’Algodystrophie de la hanche

4.3. Fracture de contrainte

Elle peut se voir après des traumatismes importants ou mineurs, le diagnostic est

difficile, car il existe une bande hypo signal linéaire ou arciforme qui peut prêter à confusion

avec le liseré de démarcation sinueux des ostéonécroses.

Néanmoins, ce signal n’est pas continu et ne va pas d’une corticale à l’autre, comme

dans l’ostéonécrose, et il est le plus souvent situé trop près de l’os de la zone sous-chondrale

(moins de 5 mm). (Figure 26)

La fracture sous chondrale de la tête fémorale peut être considérée comme une

entité particulière lie à la mauvaise qualité osseuse tout comme une fracture de fatigue qui

donne une douleur de hanche à début aigu où le diagnostic est fait sur l’IRM [98].

Page 49: THESE - univ-alger.dz

42

Figure 26. IRM d’une fraceture de contrainte La fracture est visible sous forme d’une ligne en hyposignal. (V. Bousson , M. Wybier, D. Petrover, C. Parlier , V. Chicheportiche, B. Hamzé. Les fractures de contrainte. Journal de radiologie (2011) 92, 188—207)

4.4. Syndrome d’œdème de la moelle osseuse

Le diagnostic du syndrome d’œdème de la moelle osseuse, ou « Bon marrow

edema syndrome » [99], doit être précoce, car il y a une similitude avec le diagnostic

d’ostéonécrose, mais leurs évolutions naturelles sont très différentes.

Ce syndrome peut être secondaire à des affections inflammatoires, dégénératives,

infectieuses ou malignes, mais peut aussi être primaire.

Sur le plan clinique, les patients souffrant d’œdème de la moelle osseuse ont

habituellement des douleurs aux membres inférieurs, généralement à la hanche, le genou, la

cheville et le pied.

Cette affection disparait complètement sans aucun traitement en l’espace de 06

mois [98,99]. (Figure 27)

Page 50: THESE - univ-alger.dz

43

Figure 27. IRM d’un œdème médullaire (a) Syndrome d’œdème médullaire de la tête fémorale gauche (b) disparition de la lésion deux mois plus (b) tard après mise en décharge. ( B. Vande Berg , F. Lecouvet , S. Koutaïssoff , P. Simoni , B. Maldague , J. Malghem. Le syndrome d’œdème médullaire de la tête fémorale. Journal de radiologie (2011) 92, 557—566)

4.5. Autres diagnostics différentiels

• L’arthrose à destruction rapide de la hanche : (Figure 28)

La coxarthrose destructrice rapide est une forme d’arthrose de la hanche

particulière, qui évolue très vite. Sur le plan clinique, elle se distingue par un pincement de

l’interligne articulaire supérieur à 50 % ou à 2 mm par an. Chez environ 25 % des patients,

elle concerne les deux hanches.

Figure 28. Coxarthrose destructrice rapide sur hanche dysplasique (D. Godefroy , B. Rousselin, L. Sarazin. La hanche dégénérative. Journal de radiologie (2011) 92, 581—593)

Page 51: THESE - univ-alger.dz

44

• La synovite inflammatoire de la hanche : (Figure 29)

Cette prolifération synoviale bénigne pseudo tumorale se développe classiquement

à partir de la membrane synoviale d’une articulation. En termes de fréquence, la hanche

arrive en seconde position derrière le genou. Elle est presque toujours mono articulaire.

Figure 29. Radiographie d’une Synovite villonodulairede la hanche droite (MKS Lee, PFM Choong, PJ Smith, G J Powell, JL Slavin, SM Schlicht. Pigmented villonodular synovitis of the hip mimicking soft-tissue sarcoma: a case report. Journal of Orthopaedic Surgery 2006;14(1):76-80)

• L’ostéomyélite de la hanche : (Figure 30)

L'ostéomyélite est une inflammation de la moelle osseuse et du tissu osseux

adjacent, causée par une infection spécifique ou non.

Figure 30. Image IRM d’une Ostéomyélite de la hanche d’origine tuberculeuse (Johan L. Bloem , Inge I. Reidsma. Bone and soft tissue tumors of hip and pelvis. European Journal of Radiology. 81 (2012) 3793–3801).

Page 52: THESE - univ-alger.dz

45

• La dysplasie épiphysaire de la hanche : (Figure 31)

Cette maladie se manifeste d'abord par des douleurs articulaires des hanches

apparaissant souvent dans l'enfance. La marche est progressivement perturbée et aboutit à

une infirmité. L'état général est bon et il n'existe aucune manifestation extra articulaire. Le

signe radiologique majeur est l'aplatissement de l'épiphyse de la tête fémorale.

Figure 31. Radiographie et IRM d’une dysplasie épiphysaire et diaphysaire. (Johan L. Bloem , Inge I. Reidsma. Bone and soft tissue tumors of hip and pelvis. European Journal of Radiology. 81 (2012) 3793–3801).

• Les maladies dégénératives de la hanche : (Figure 32)

Les pathologies dégénératives de la hanche sont des affections fréquentes et

potentiellement graves compte tenu de l'invalidité qu'elles occasionnent. Elles regroupent

bien des entités différentes. Il est classique de différencier : la coxarthrose primitive, les

coxarthroses secondaires et les coxopathies chroniques.

Page 53: THESE - univ-alger.dz

46

Figure 32. Radiographie d’une Coxarthrose géodique (D. Godefroy , B. Rousselin, L. Sarazin. La hanche dégénérative. Journal de radiologie (2011) 92, 581—593)

• Les tumeurs de l’extrémité supérieure de la tète fémorale : (Figure 33)

Globalement, les tumeurs osseuses de la hanche, qu’elles soient bénignes ou

malignes, présentent des particularités, notamment en fonction du type et de l’extension de

la tumeur ainsi que de l’âge du patient.

Figure 33. Radiographie et IRM d’un chondrosarcome de la hanche. (Johan L. Bloem , Inge I. Reidsma. Bone and soft tissue tumors of hip and pelvis. European Journal of

Radiology. 81 (2012) 3793–3801).

Page 54: THESE - univ-alger.dz

47

X. CLASSIFICATIONS

La classification aide à établir le pronostic, à suivre l’amélioration ou la dégradation

de la maladie, et enfin à comparer l’efficacité des différentes méthodes de traitement.

Plusieurs classifications ont été décrites dans le cadre de cette affection, les plus

utilisées sont : la classification de Ficat et Arlet, la classification de Steinberg, la classification

de l’Association Circulation Research Osseuse (ARCO), et la classification de « Japanese

Orthopaedic Association » [9]. Mais aucune de ces classifications n’a une acceptation

universelle [100,101], cependant la classification d’Arlet et Ficat demeure la plus utilisée.

1. Classification d’Arlet et Ficat

Arlet et Ficat ont classé la nécrose en 04 stades, en se basant sur la radiographie

standard [9,100]: (Figure 34)

Figure 34. Classification d’Arlet et Ficat

1. Stade I (stade pré-radiologique) : On est en présence d’une hanche

douloureuse sans signes radiographiques de nécrose de la tête fémorale : il n’y a en

effet aucune anomalie du contour épiphysaire de l’interligne ni de la trame osseuse.

Seule l’IRM peut faire le diagnostic à ce stade, en objectivant un liseré de

démarcation, qui est un signe spécifique de l’ONTF et permet de le distinguer

sensiblement des autres diagnostiques différentiels. (Figure 35)

Page 55: THESE - univ-alger.dz

48

Figure 35. Stade I d’Arlet et Ficat : Radiographie de la hanche normale, l’IRM positive.

2. Le stade II : À ce stade, il existe des remaniements de la trame osseuse, mais sans

modification du contour de l’épiphyse et de l’interligne articulaire. Les lésions

peuvent être :

i. soit dans le sens d’une décalcification avec une ostéoporose

homogène et très marquée ou un aspect géodique, voire polykystique

(d’autant plus évocateur que les géodes sont loin de l’interligne),

ii. soit dans le sens d’une densification diffuse ou localisée en îlots,

parfois en arc linéaire à concavité supérieure,

iii. soit dans le sens d’une forme mixte sclérogéodique.

Au stade II, on distingue 2 sous-groupes selon l’importance des lésions

de la trame osseuse :

a. Stade IIA : lésions géodiques ou kystiques. (Figure 36)

b. Stade IIB : stade de transition avec un signe en croissant. Cette subdivision

est utilisée par plusieurs auteurs, et correspond à une phase de transition

décrite par Ficat et qui se situe entre le stade II et III [102].

Page 56: THESE - univ-alger.dz

49

Figure 36. Radiographie d’une ONTF au stade IIA d’Arlet et Ficat, avec des lésions kystiques.

3. Le stade III : Le diagnostic radiologique à ce stade est évident, il est caractérisé par

la rupture de la coque de l’épiphyse, avec atteinte de la sphéricité de la tête

fémorale. On décrit 3 types de gravité croissante : (Figure 37)

Le décrochage unipolaire à l’aplomb de l’angle du toit.

Le décrochage bipolaire : 2e décrochage est situé à l’aplomb du bord

interne de la zone d’appui. Il délimite le séquestre et prépare

l’affaissement.

L’affaissement : la partie mortifiée s’écrase, le séquestre s’enfonce

dans la tête, avec une perte de la sphéricité, un méplat horizontal et

un élargissement de l’interligne articulaire de la hanche.

Figure 37. Radiographie d’une ONTF au stade III d’Arlet et Ficat, avec effondrement de la tête fémorale.

Page 57: THESE - univ-alger.dz

50

4. Le stade IV : le dernier stade évolutif ou le stade de la coxarthrose, qui est

marqué par la détérioration secondaire du cartilage et le pincement progressif de l’interligne

avec modification du toit cotyloïdien modelé sur le méplat et apparition d’ostéophytes[9].

(Figure 38)

EnfinFicat a décrit un cinquième stade, c’est le stade 0 correspondant à une hanche

asymptomatique sans image radiologique, qui correspond en fait à la hanche

controlatérale saine [9].

L’inconvénient majeur de cette classification est qu’elle ne prend pas en

considération la taille de la lésion nécrotique ni l’ampleur de l’atteinte articulaire, car elle ne

tient pas compte ni de l’IRM ni de la TDM.

Les classifications non quantitatives sont encore fréquemment citées, mais la

classification d’Arlet et Ficat demeure la plus utilisée [100].

Figure 38. Radiographie d’une ONTF au stade IV d’Arlet et Ficat, début d’arthrose

2. Classification de Kerboull

Elle prend en compte l’étendue de la nécrose sur des radiographies standard de

face et de profil, en calculant un angle dénommé "Angle nécrotique combiné". Si la somme

de l’angle de nécrose de face et de profil atteint 200 °, la nécrose est jugée étendue et grave

[103]. Actuellement, cette quantification du volume de la nécrose est mieux calculée sur des

coupes d’IRM [104]. (Figure 39)

Page 58: THESE - univ-alger.dz

51

Figure 39. Classification radiologique de Kerboull ( E.Favreul, A.Dambreville, G.Gacon, P.Kehr. Classifications et scores en chirurgie orthopédique et traumatologique. Volum1. 2008).

3. Classification d’Ohzono

Cette classification est décrite par la société japonaise d’orthopédie (Japanese

investigation Committee) [105], et qui tient compte en se basant sur des radiographies de la

localisation de la zone nécrotique par rapport à la surface portante, ainsi que de la présence

ou non de lésion kystique et d’arthrose (Figure 40). Cette classification se divise en 3 groupes

(Tableau 3), et très indiquée dans le cas d’indications d’ostéotomies.

Page 59: THESE - univ-alger.dz

52

Figure 40. Classification d’Ohzono. (N.Sugano, K.Ohzono. Natural Course and the JIC Classification of Osteonecrosis of the Femoral Head. Osteonecrosis. Koo.2014).

Types Caractéristiques 1 Nécrose impliquant la zone d’appuis de la tête fémorale de

l’acétabulum 1A :<1/3 de la zone d’appui de la tête fémorale 1B :1/3 – 2/3 de la zone d’appui de la tête fémorale 1C :>2/3 de la zone d’appui de la tête fémorale

2 Ligne scléreuse délimitant la région nécrotique et l’aplatissement de la surface portante de la tête fémorale, mais sans modifications arthrosiques sur la radiologie

3 Nécrose avec lésion kystique 3A : fracture sous chondrale sur la zone d’appui de la

tête fémorale 3B : la lésion kystique entière située juste en dessous

des 2/3 externe de la zone d’appuis Tableau 3. Classification d’Ohzono (Ohzono K, M Saito. Natural history of nontraumatic avascular necrosis of the femoral head. J Bone Joint Surg [Br]. 1991).

Page 60: THESE - univ-alger.dz

53

4. Classification de Steinberg

Encore appelée University of Pennsylvania Classification, elle est très utilisée par les

Anglo-saxons (Tableau 4). Elle a le mérite de confronter les données radiologiques,

scanographiques et l’IRM. Elle classe l’ostéonécrose en sept classes de 0 à 6, prenant en

compte le type de lésion et son étendue. On distingue trois sous-classes : A petite, B

modéré, C sévère. (Figure41)

Les deux caractéristiques essentielles de cette classification sont :

la mesure de la taille de la nécrose,

la détection de la présence d’une atteinte de l’articulation coxo-fémorale [92].

Stades Grades Description

0 Radiographie et IRM normales

I Radiographie normale, IRM positive

IA <15% de nécrose de la tête fémorale IB de15% à 30% de nécrose de la tête fémorale IC >30% de nécrose de la tête fémorale

II Lésions sclérotiques

IIA <15% de nécrose de la tête fémorale

IIB de15% à 30% de nécrose de la tête fémorale

IIC >30% de nécrose de la tête fémorale

III Dissection sous chondrale

IIIA <15% de nécrose de la tête fémorale

IIIB de15% à 30% de nécrose de la tête fémorale

IIIC >30% de nécrose de la tête fémorale

IV Effondrement de la tête fémorale

IVA <15% de nécrose de la tête fémorale

IVB de15% à 30% de nécrose de la tête fémorale

IVC >30% de nécrose de la tête fémorale

V Retrécissement de l’espace articulaire avec ou sans atteinte acétabulaire

VI Lésion arthrosique

Tableau 4. Classification de Steinberg de l’université de Pennsylvanie.(Steinberg ME, Hayken GD, Steinberg D. A new method for evaluatio n and staging of avascular necrosis of the femoral head. Bone circulation. 1984).

Page 61: THESE - univ-alger.dz

54

Figure 41. Schéma simplifié de la classification de Steinberg.

Page 62: THESE - univ-alger.dz

55

5. Classification de Koo

Sur des coupes d’IRM, l’angle de KOO est calculé, il s’agit du volume de la nécrose

dans le plan frontal (A) et sagittal (B). C’est « l’indice d’extension nécrotique » ou « indice de

nécrose », il est corrélé avec le pourcentage de la surface articulaire impliquée.

Index d’étendue de la nécrose (I), I = (A x 180) x (B x 180) x 100. (Figure 42)

Si I < 30° le pronostic est bon, si I > 40° le pronostic est mauvais[110].

Cet angle est important dans l’établissement d’un pronostic, dans la mesure où il

est effectué par les radiologues[92].

Figure 42. Calcule de l’index de KOO sur IRM « a» représente l’angle de la zone nécrose sur la coupe coronale et « b » représente l’angle de la zone de nécrose sur la coupe sagittale. (Y-C Ha , Y-K Lee, K-H Koo Modified Kerboul Classification System of Necrotic Extent Using MRI.Osteonecrosis. KOO. 2014).

6. Classification d’ARCO «Association Research Circulation Osseous »

La classification d’ARCO se base sur l’IRM, elle prend en compte les 04 stades

d’Arlet et Ficat. Selon l’importance des lésions, chaque stade est subdivisé en sous-groupes :

A, B et C [107]. (Tableau 5)

Page 63: THESE - univ-alger.dz

56

Stades Grades Description

0 Radiographie et IRM normales

I Radiographie normale, IRM positive

IA <15% de nécrose de la tête fémorale

IB de15% à 30% de nécrose de la tête fémorale

IC >30% de nécrose de la tête fémorale

II Lésions sclérotiques sans perte de la sphéricité de la tête

IIA <15% de nécrose de la tête fémorale

IIB de15% à 30% de nécrose de la tête fémorale

IIC >30% de nécrose de la tête fémorale

III Perte de la sphéricité de la tête (dissection sous chondrale Jusqu’à l’applatissement de la tête fémorale

IIIA <15% de nécrose de la tête fémorale

IIIB de15% à 30% de nécrose de la tête fémorale

IIIC >30% de nécrose de la tête fémorale

IV Arthrose avec pincement de l’interligne articulaire

Tableau 5. Classification radiologique d’ARCO. ( Mont MA, Marulanda GA, Jones LC, Saleh KJ, Gordon N, Hungerford DS. Systematic analysis of classification systems for osteonecrosis of the femoral head. J Bone Joint Surg Am. 2006 ).

Plus récemment, une modification apportée par Nijmegen visait à subdiviser le

stade III d’ARCO en deux phases : une phase précoce caractérisée par le signe du

« croissant » et une phase tardive caractérisée par l’affaissement de la tête fémorale [107].

Page 64: THESE - univ-alger.dz

57

XI. EVOLUTION ET PRONOSTIC

L’ostéonécrose de la tête fémorale reste malgré les progrès de la médecine, une

pathologie handicapante sur le plan social et professionnel, car le pronostic fonctionnel de la

hanche est mis en jeu, puisqu’elle touche un sujet actif. La dégradation de l’articulation

coxo-fémorale apparait dans les 02 à 03 ans qui suivent le diagnostic de la nécrose de la tête

fémorale [3,108]. La guérison totale spontanée de la nécrose constituée de la tête fémorale

est impossible et aucune série de la littérature ne l’a décrite, sauf un article de la JBJS ( The

journal of bone and joint surgery) de 2004, dans lequel son auteur Edward.Y.C rapporte

quelques cas de résolution spontanée[109].

Evolution naturelle et facteurs pronostic

La compréhension de l’évolution naturelle de l’ostéonécrose est nécessaire au diagnostic

précoce et à l’évaluation de l’efficacité d’un traitement. L’évolution naturelle de

l’ostéonécrose et plus particulièrement son évolution vers la fracture sous-chondrale semble

liée au volume de nécrose, au pourcentage de surface portante atteinte, au stade et aux

facteurs étiologiques associés[105]. L’évolution vers le stade de la fracture se fait

généralement dans les 24 mois. Ohzono et coll. montrent en effet que l’évolution vers le

stade fracturaire se fait en moyenne après 1,4 an (2-36 mois) pour 88 % des hanches de

stade II d’Arlet et Ficat [105].

Le pronostic de l’ostéonécrose de la tête fémorale dépend de plusieurs facteurs :

Le stade de découverte

Le diagnostic précoce et le traitement au stade de début peuvent changer

favorablement le pronostic. Ainsi les patients traités par forage avant l’effondrement de la

tête fémorale auront un meilleur pronostic [110].

La perte de la sphéricité de la tête fémorale, qui correspond au passage à un stade

avancé est un mauvais pronostic [110].

La taille de la nécrose

La taille de la lésion est un facteur primordial qui détermine le pronostic. En effet,

plus la taille de la nécrose est importante, plus pronostic est mauvais [110].

La taille peut être appréciée par l’indice de Koo.

L’âge du patient

L’âge du patient lors de la découverte est un facteur essentiel dans le pronostic de

la maladie, plus le sujet est jeune plus le pronostic est mauvais à long terme [37,111,112].

Page 65: THESE - univ-alger.dz

58

XII. TRAITEMENT

1. Traitement non opératoire

1.1. But du traitement non opératoire

Différentes approches thérapeutiques, non opératoires, ont été proposées, dans le

but de calmer la douleur, sans pour autant agir sur la maladie, ni sur l’évolution naturelle de

l’ostéonécrose. Ces traitements sont pour la plupart au stade expérimental et ils ne figurent

pas dans les recommandations des sociétés savantes [113].

1.2. Les moyens

1.2.1. Mise en décharge

La mise en décharge de la hanche malade, pendant un à plusieurs mois en utilisant

des cannes ou des béquilles, a été proposée comme méthode thérapeutique afin d’éviter le

passage à l’effondrement de la tête fémorale. Elle présente cependant certaines limites, car

elle ne supprime pas totalement le tonus musculaire péri articulaire même en position

couchée. Sachant qu’il s’agit de patients jeunes en pleine activité professionnelle, il est

difficile de les convaincre de se déplacer avec des béquilles pour une très longue durée.

Cette démarche est habituellement vouée à l’échec et même à une aggravation inévitable en

l’absence d’une prise en charge chirurgicale [4].

Cette méthode peut cependant être utilisée dans l’attente du traitement

chirurgicale ou après ce dernier.

1.2.2. Traitement médical

Plusieurs médicaments sont proposés pour le traitement de l’ostéonécrose de la

tête fémorale aux stades de début, mais dont l’efficacité n’est pas prouvée [113]. Certains

médicaments sont utiles pour accompagner et préparer la chirurgie, c’est le cas des

traitements des crises vaso-occlusives chez les drépanocytaires. Les traitements

médicamenteux utilisés de manière non exhaustive sont : (Tableau 6)

Traitements non opératoires

- Mise en décharge (chaise roulante ; béquilles) - Agents hypolipidémiants - Anticoagulants - Ilprost (prostaglandine analogue) - Stimulation par ondes de choc ( ESWT extracorporeal shock-wave therapy) - Oxygen hyperbar (HBO hyperbaric oxygen) - Champ électromagnétique pulse - Traitement combine: onde de choc, oxygène hyperbare et alendronate

Tableau 6. Traitements non opératoires

Page 66: THESE - univ-alger.dz

59

- L’acide acétyl-salycilique : à la fois ; antalgique, antiagrégant plaquettaire,

- Les hypocholestérolémiants :utilisé chez les patients atteints d'hyperlipidémie

[18,114],

- Les vasodilatateurs : ils présentent un intérêt particulier au cours de l’ostéonécrose

post-drépanocytaire, notamment la vincamine, qui empêcherait la falciformation des

hématies,

- L’Iloprost : qui inhibe l’agrégation plaquettaire [115],

- Les Biphosphonates : qui ont contribué à la prévention de l’effondrement de la tête

fémorale en ralentissant le processus de la résorption osseuse[116,117]. Les

Biphosphonates réduisent l'activité des ostéoclastes et diminuent la prévalence de

l'effondrement [117,118].

- Les champs électromagnétiques : des travaux expérimentaux ont démontré une

augmentation de l’ostéogénése et la néovascularisation lors de l’exposition d’un os à

des courants électriques et à des champs électromagnétiques [108].

2. Traitement chirurgical

2.1. Le forage de la tête fémorale

2.1.1. Le forage simple

a. But du forage

Le but du traitement conservateur par forage est de préserver le capital osseux, la

sphéricité de la tête fémorale et surtout retarder au maximum le remplacement prothétique

de la hanche [5,119]. Le but du traitement est également de soulager la douleur, et

permettre une réinsertion sociale et professionnelle.

b. Historique et évolution des idées

En 1964, Arlet et Ficat émettent l’hypothèse lors de leurs nombreuses recherches

sur les hanches douloureuses avec radiographies normales que le forage pourrait être un

outil non seulement de diagnostique (biopsie), mais aussi thérapeutique [120]. Dans leur

étude, ils démontrent la présence d’os nécrosé au niveau de leurs biopsies et rapportent une

diminution quasi immédiate des douleurs de hanche chez leurs patients. L’utilisation

thérapeutique du forage a débuté en se basant sur l’hypothèse selon laquelle les anomalies

retrouvées au niveau de la vénographie et la pression intraosseuse élevée pouvaient être

améliorées par cette technique.

Page 67: THESE - univ-alger.dz

60

c. La technique

La technique du forage biopsique est simple à réaliser, classiquement on utilise une

tréphine de 6 à 8 mm de diamètre introduite dans le col du fémur à partir d’une moucheture

réalisée au niveau de la région trochantérienne arrivant jusqu’à la nécrose et s’arrêtant à 03-

05 mm du cartilage articulaire (Figure 43), ce geste est contrôlé sous amplificateur de

brillance. En 2004, Mont utilise un autre type de forge, appelé forage multiple, il effectuait

des petits perçages à l’aide d’une broche de Steinman de 3 mm [121].

La méthode de Mont n’a pas montré une supériorité par rapport à la méthode

classique de Ficat [122]. Le symposium de la SOFCOT 2018 recommande l’utilisation d’une

mèche de petit diamètre (4.5 mm), car il y’a moins de risques et elle donne les mêmes

résultats que celui de la tréphine de Ficat et des grosses mèches [31].

Cette méthode thérapeutique est suivie d’une mise en décharge partielle de la

hanche de un à trois mois [18].

Figure 43. Forage de la tête fémorale (B H. Kapadia , S Banerjee , J. Cherian , J. Jauregui , M A. Mont. Principles of Core Decompression for

Osteonecrosis of the Hip. Osteonecrosis. Koo.2014)

d. Avantages

Le forage diminue la pression intraosseuse de la tête fémorale et améliore ainsi la

suppléance sanguine en permettant l’apparition d’une néo-vascularisation, ce phénomène a

été confirmé par la pratique d’IRM après forage [4]. En plus de l’effet antalgique souvent

immédiat [4], cette technique n’affecte pas la mobilité articulaire initiale, car n’atteignant

pas le cartilage de la tête fémorale. Il s’agit d’une technique non douloureuse, mais plutôt

antalgique, les suites sont simples, avec une courte durée d’hospitalisation, la rééducation

est inutile et le risque infectieux est faible.

Les résultats du forage comparés à ceux du traitement médical semblent

globalement supérieurs surtout pour les stades débutants [111]. Il s’agit d’une technique

conservatrice, simple et facile à réaliser, car elle nécessite un plateau technique basique.

Page 68: THESE - univ-alger.dz

61

e. Limites et complications

Les complications qui peuvent survenir sont : une perforation de l’os sous chondral,

une fracture du col fémoral, l’hématome et l’infection.

2.1.2. Les techniques dérivées du forage

a. Les greffes osseuses non vascularisées

Les greffes utilisées peuvent provenir de différentes origines : (allogreffe, autogreffe

ou même artificielle), elles sont utilisées pour combler la zone nécrotique de la tête fémorale

[123]. La technique la plus utilisée est celle décrite par Steinberg [124]: elle consiste lors de

l’abord chirurgical de la région inter trochantérienne, à prélever une greffe osseuse dans la

métaphyse fémorale de la région inter trochantérienne. Le bout distal de la carotte sera

impacté au fond du canal de forage. Le prélèvement peut s’effectuer aussi en percutané,

une autogreffe spongieuse au dépend de la crête iliaque, car la moelle de la crête iliaque est

plus riche que la moelle métaphysaire fémorale supérieure.

Trois techniques ont été proposées pour l’introduction du greffon : (Figures 44 et 45)

Introduction du greffon d’os cortical (iliaque, tibia ou péroné) par le trou

de forage [123], ces techniques du greffon cortical sont actuellement

abandonnées par manque d’arguments par rapport à leur efficacité.

Par la réalisation d’une fenêtre au niveau du col fémoral après arthrotomie,

c’est une technique agressive, avec des complications secondaires

fréquentes.

Par la réalisation d’une ouverture au niveau de la partie antéro-supérieure

de la tête fémorale après arthrotomie[125].

Figure 44. Différents accès à la nécrose (B H. Kapadia , S Banerjee , J. Cherian , J. Jauregui , M A. Mont. Principles of Core Decompression for Osteonecrosis of the Hip. Osteonecrosis. Koo.2014)

Page 69: THESE - univ-alger.dz

62

Il n’y a pas de consensus quant à l’utilisation du greffon osseux non

vascularisé[126].

Cependant des études randomisées et contrôlées font défauts, et aucun succès n’a

été rapporté par ces techniques, elles sont pratiquement abandonnées actuellement [126].

Figure 45. Greffe osseuse non vascularisée (J. Jauregui , S Banerjee , B H. Kapadia , J J. Cherian , K Issa , Michael A. Principles of Bone Grafting for Osteonecrosis of the Hip. Mont.Osteonecrosis. Koo.2014)

b. Les greffes osseuses vascularisées

La technique du greffon osseux vascularisé a été développée pour prévenir le

collapsus de la tête fémorale et pour améliorer la vascularisation. Cette technique est basée

sur cinq principes:

. La décompression de la tête fémorale par forage,

. L’exérèse de l’os mort,

. Le comblement par de l’os trabéculaire,

. Le maintien de l’os sous-chondral par une carotte osseuse viable et vascularisée,

. La revascularisation de la tête fémorale.

c. La greffe de péroné vascularisé

Cette technique consiste à prélever une autogreffe corticale de péroné avec son

pédicule artériel et veineux dans le but de conserver le capital de cellules osseuses vivantes

afin de jouer non seulement un rôle de pilotis en supportant l’architecture sous-chondrale,

mais également, restaure le flux sanguin au sein de la tête fémorale et induit une formation

osseuse. (Figure 46)

Page 70: THESE - univ-alger.dz

63

Ses inconvénients ont limité son usage en pratique, on note entre autres :

1. Un temps opératoire supplémentaire,

2. Une longue durée de réhabilitation,

3. Des complications au niveau de la prise du greffon péroné : parésie, hypoesthésie et

douleur au niveau du membre inférieur [127].

5. Une conversion en arthroplastie de hanche peut être plus difficile,

6. Une maitrise de la technique (microchirurgie et réparation vasculaire) [128].

Figure 46. Greffe de péroné vascularisé (J. Jauregui , S Banerjee , B H. Kapadia , J J. Cherian , K Issa , Michael A. Principles of Bone Grafting for Osteonecrosis of the Hip. Mont.Osteonecrosis. Koo.2014)

d. La greffe iliaque vascularisée :

La greffe osseuse iliaque vascularisée utilise le pédicule de l'artère iliaque

circonflexe à proximité de la lésion. Elle n'a pas besoin d'anastomose microchirurgicale,

mais elle nécessite une voie d’abord large et une connaissance minutieuse de l’anatomie

vasculaire de la hanche. (Figure 47)

Les publications concernant cette technique sont relativement rares comparés à la

technique utilisant une greffe de péroné vascularisé [128].

Page 71: THESE - univ-alger.dz

64

Figure 47. Greffe de iliaque vascularisée (Lee M S.. Vascularized Pedicle Iliac Bone Grafting for Osteonecrosis of the Femoral Head Osteonecrosis. Koo.2014).

e. Les substances utilisées en association avec le forage

Plusieurs produits biologiques ou synthétiques sont proposés pour l’adjonction au

niveau du trou du forage, on cite :

Les cellules souches mésenchymateuses (BMSCs) à partir de la moelle osseuse

[36], (Figure 48)

Les facteurs de croissance type BMP (bone morphogenic protein) [2,129].

Les Biphosphonates et d’autres produits comme le tantalum ont été utilisés dans

le trou du forage [130].

Figure 48. Principe du traitement des ostéonécroses de hanche par forage et greffe de moelle osseuse. ( P. Hernigou. Ostéonécroses non traumatiques des épiphyses de l’adulte.EMC 2006).

Page 72: THESE - univ-alger.dz

65

Bien que théoriquement l’ajout de ces divers facteurs peut stimuler la régénération

osseuse et améliorerait les résultats, à ce jour, aucune étude ne l’a démontré. De plus, il n’y

a aucune preuve dans la littérature concernant l’efficacité de la thérapie par les cellules

souches pour la prévention de l’effondrement de la tête fémorale [126,131]. Le symposium

de la SOFCOT 2018, sur une série multicentrique comparant les résultats du traitement par

le forage simple et le forage amélioré, a montré que les résultats étaient similaires et la

courbe de survie était la même pour les deux traitements [31].

2.2. La cimentoplastie

Elle a été utilisée pour la première fois en 1986 à l’hôpital Henri Mondor, [132] puis

modifiée en l’an 2000 en utilisant du ciment phosphocalcique chargé avec des cellules

souches au lieu de méthacrylate de méthyle. Cette technique a été utilisée pour restaurer la

sphéricité de la tête fémorale, après une arthrotomie, à travers une fenêtre tête col ou à

travers le canal de forage. (Figure 49)

L’inconvénient majeur est dû au fait que lors de la phase de polymérisation du

ciment, ce dernier entraine une chaleur locale qui peut aggraver la nécrose. Ce risque est

amplifié si on associe à cette technique une capsulotomie [133]. Actuellement cette

technique est abandonnée au profit d’autres techniques moins agressives.

Figure 49. Principe de la cimentoplastie ( P. Hernigou, D. Bachir, F. Galacteros. Avascular necrosis of the femoral head in sickle-cell disease . reatment of collapse by the injection of acrylic cement . JBJS. 1993).

2.3. Les ostéotomies

Le but principal de ces ostéotomies est de soustraire la partie nécrosée de la tête

fémorale de la zone d’appui.

Deux types d’ostéotomies sont utilisées : les ostéotomies intertrochantériennes varisantes

ou valgisantes et transtrochantériennes de rotation.

Page 73: THESE - univ-alger.dz

66

2.3.1. L’ostéotomie transtrochantérienne de rotation

Deux techniques ont été décrites ; une ostéotomie de rotation vers l’avant pouvant

atteindre 90 ° a été proposée par Sugioka [134] qui a remis au goût du jour l’intervention de

Kramer et une ostéotomie de rotation vers l’arrière a été proposée par Kempf (Figure 50). Le

but est de soustraire la zone de nécrose à la zone d’appui fonctionnel du toit avec 20 ° de

part et d’autre de l’Apex. Cette intervention s’adresse aux nécroses d’un volume ne

dépassant pas le tiers du diamètre de la tête et de préférence avant l’effondrement de celle-

ci.

Il s’agit d’une technique chirurgicale de réalisation difficile qui nécessite une section

circonférentielle de la capsule au ras du cotyle et un choix judicieux des plans de coupes

osseuses, notamment en valgus, il est nécessaire de faire une trochantérotomie. Les suites

opératoires nécessitent une quinzaine de jours d’hospitalisation, 4 mois pour obtenir la

consolidation et 6 mois de rééducation, les risques sont les mêmes que pour les ostéotomies

de flexion.

cas d’échec, la réalisation d’une arthroplastie est compliquée par la rotation du col du fémur

qui modifie l’axe de pénétration et la direction de la tige de la prothèse fémorale, il ne s’agit

plus d’une hanche vierge ce qui augmente le risque infectieux. La section des muscles pelvi-

trochantériens et la trochantérotomie affaiblissent les muscles stabilisateurs de la hanche.

La rééducation est souvent longue pour compenser le secteur de mobilité amputé

par l’intervention et le taux de succès déclaré par ses promoteurs n’a jamais été atteint par

les équipes européennes et américaines [135].

Figure 50. Principe de l’ostéotomie de rotation (Y SUGIOKA. Transtrochanteric Anterior Rotational Osteotomy of the Femoral Head in the Treatment of Osteonecrosis Affecting the Hip: A New Osteotomy Operation. clinical Orthopaedics and Related Research 1976).

Page 74: THESE - univ-alger.dz

67

2.3.2. Les ostéotomies de flexion

Il s’agit d’une ostéotomie extra articulaire trans-trochantérienne ayant pour

principe de fléchir en avant l’extrémité supérieure du fémur entraînant une rotation vers

l’avant de 20 ° à 40 °. Certains auteurs associent un effet de varisation ou inversement une

valgisation en fonction de la position de la nécrose. Elle s'adresse surtout aux malades qui

ont une nécrose bien localisée, siégeant plutôt en avant. (Figure 51) Ce type d'intervention entraîne un raccourcissement de 1 à 2 cm et une perte de l'extension.

Figure 51. Principe de l’ostéotomie de flexion (T Yamamoto , S Ikemura , Y Iwamoto. Transtrochanteric Curved Varus Osteotomy for the Treatment of Osteonecrosis of the Femoral Head. Osteonecrosis.Koo.2014)

2.3.3. Les limites des ostéotomies

Les limites des ostéotomies et les complications qui peuvent survenir ont limité son

utilisation, nous citons parmi ses inconvénients [129]:

Technique de réalisation difficile,

Imposent une période de décharge longue,

Pouvant se compliquer de pseudarthrose ou de cal vicieux,

La difficulté lors de la reprise des ostéotomies par PTH,

Les conditions strictes de leurs utilisations (moins de 40 ans avec un indice de masse corporel de moins de 24, sans effondrement de la tête fémorale).

Page 75: THESE - univ-alger.dz

68

2.4. Les arthroplasties de hanche

2.4.1. L’hémi-arthroplastie de Resurfaçage

Cette technique a été développée pour pouvoir offrir une option thérapeutique aux

patients souffrant d’ostéonécrose, dont la préservation en partie de la tête fémorale et du

col et la possibilité d’une reprise par PTH, sans complications surajoutées [136]. (Figure 52)

Les indications précises de cette technique ne sont pas établies, et son utilisation reste

modeste comparé aux techniques conservatrices et aux arthroplasties [136].

Plusieurs types de prothèses ont été proposés à savoir : l’arthroplastie à cupule

ajustée de Vernon-Luck, les prothèses de surfaçage partielles ou complètes de différents

modèles. Ces prothèses ont été abandonnées au profit de la PTH, car la nécrose continue

d’évoluer sous la cupule [137]. (Figure 53)

Figure 52. Photographie et radiographie d’une prothèse partielle de Resurfaçage. ( J. Girarda, Lavigne , P.A. Vendittoli , H. Migauda .Resurfac¸age de hanche : état actuel des connaissances . Revue de chirurgie orthopédique et réparatrice de l’appareil moteur 2008).

Figure 53. Photographie montrant la nécrose de la tête compliquée d’une fracture de fatigue. ( J.-M. Laffossea , K. Aubinb, M. Lavigne , A. Roy , A. Vendittoli. Évolution radiologique du col fémoral après resurfaçage de hanche. Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2011) 97, 219—230).

Page 76: THESE - univ-alger.dz

69

2.4.2. La prothèse totale de hanche « PTH »

La prothèse totale de hanche est la seule méthode qui donne aux patients une

satisfaction presque totale, car elle procure la meilleure fonctionnalité de l’articulation et la

disparition de la douleur. Cependant le type de prothèse et le choix des implants sont des objets de controverse [138].

Il semble que l’utilisation de ciment de seconde génération ainsi que l’utilisation de

prothèses en céramique permettent d’améliorer les résultats des PTH [139] (Figure 54).

Les facteurs qui peuvent compromettre la longévité de la prothèse totale de hanche

sont ; les antécédents de chirurgie par ostéotomie, une activité physique élevée,

l’augmentation du poids corporel et la mauvaise qualité de l’os fémoral [139].

La place de la PTH dans le traitement de l’ONTF est considérable, vu son utilisation

de plus en plus chez le sujet jeune en utilisant des matériaux résistants, avec des couples de

frottements qui permettent d’améliorer la longévité de ces prothèses.

Figure 54. Prothèse totale de hanche

Page 77: THESE - univ-alger.dz

70

XIII. LES INDICATIONS THERAPEUTIQUES

Les indications restent de nos jours encore mal précisées et la prise en charge reste

aléatoire, il n’existe toujours pas dans la littérature un consensus de traitement qui fait

l’unanimité [140]. (Figure 55 et tableau 7)

Cependant, le traitement optimal pour le stade de préeffondrement dans

l’ostéonécrose de la tête fémorale reste le forage [14,31].Les indications dépendent de l’âge

du patient, du stade de la nécrose, ainsi que de la taille de la lésion ostéonécrotique

[120,141].

Les indications thérapeutiques peuvent être classées en fonction de :

1. Les indications selon le stade de la découverte

Pour le stade d’avant la survenue du collapsus, le forage de décompression est

indiqué [142,143] avec ou sans l’utilisation des greffes vascularisées et non vascularisées

[143,144]. Les ostéotomies sont également indiquées [145,146].

Au stade d’effondrement de la tête fémorale, le forage de décompression seule n’a

plus d’intérêt, mais l’adjonction d’une greffe osseuse donne des résultats satisfaisants [147].

Une fois l’arthrose installée, le remplacement prothétique par prothèse totale de

hanche reste le seul traitement possible [148].

2. Les indications selon la clinique

Pour les ONTF symptomatiques avant la survenue du collapsus, le forage de

décompression est indiqué [142,143]. Aucun traitement ne peut être mis en œuvre si l’ONTF

ne s’est pas manifestée, c’est-à-dire au stade 0 de Ficat et Arlet[113].

3. Les indications selon l’âge

Les ostéotomies nécessitent un âge de moins de 40 ans pour les réaliser [19].

Il est difficile de trancher pour un âge précis, à partir duquel on choisit un

traitement donné. Certains auteurs ont proposé un traitement par la prothèse totale pour

les patients âgés de plus de 50 ans pour le stade III de Ficat et Arlet et plus de 40ans pour le

stade IV de la même classification [5,149].

D’autres ont proposé l’arthroplastie totale de la hanche chez les patients de plus de

65 ans avec un stade III ou IV de nécrose [31].

Page 78: THESE - univ-alger.dz

71

4. Les indications selon la méthode

4.1. Le forage

Seul ou associé aux différentes injections de cellules souches ou autres matériaux,

c’est un choix de traitement sûr et efficace au stade de début de l’ostéonécrose de la tête

fémorale pour des lésions de moins de 30 % de nécrose sur l’IRM [150].

Le forage de décompression peut être utilisé aux stades débutants ou il trouve sa

meilleure indication, mais en plus dans les stades avancés, ne serait-ce que dans un but

antalgique en attendant la PTH [31].

4.2. La Greffe osseuse

Cette technique est préconisée dans les cas de :

- Lésions post-effondrement de moins de 2 mm,

- Nécroses classées stade IVA de la classification de Steimberg [151,152].

Les indications de la greffe de péroné libre sont controversées pour les stades I et II

d’Arlet et Ficat en raison de problèmes de sécurité et d’efficacité. Les complications

comprennent la douleur à la cheville, la faiblesse motrice, les anomalies et les fractures

trochantériennes. Par ailleurs, la greffe de péroné libre gêne le placement optimal du

composant fémoral de la prothèse totale de la hanche [128].

4.3. Les ostéotomies

Elles sont indiquées :

- Chez un patient maigre avec un (indice de masse corporelle) IMC de<25 kg/m²,

- Pour une ostéonécrose débutante sur une hanche avec une mobilité conservée et

dont la nécrose a une étendue suffisamment limitée [153].

4.4. L’arthroplastie totale de la hanche

C’est le procédé de choix dans les cas suivants [5] :

- Echec de traitement conservateur [5],

- une ostéonécrose de la tête fémorale associée à des lésions dégénératives du cartilage acétabulaire et de la tête fémorale [138],

- une ostéonécrose chez un patient âgé de plus de 65 ans quel que soit le stade de la nécrose [139],

Page 79: THESE - univ-alger.dz

72

Le stade de l’ONTF traitements

ONTF symptomatique mais sans signes radiologiques

Forage de décompression simple

Signes radiologiques, sans effondrement de la tête fémorale

Forage de décompression seule ou associé à d’autres procédés

effondrement de la tête fémorale Forage dans un but antalgique, PTH

Arthrose de la hanche PTH

Tableau 7. Les indications selon le stade de l’ONTF. Michael A. Mont, MD, Jeffrey J. Cherian, DO, Rafael J. Sierra, MD. Nontraumatic Osteonecrosis of the Femoral Head: Where Do We Stand Today?. THE JOURNAL OF BONE AND JOINT SURGERY. 2015).

Figure 55. Algorithme de la prise en charge et du traitement des patients atteints d’une ostéonécrose de la tête fémorale (M JAngeler. Current concepts on osteonecrosis of the femoral head. world journal of orthopedics. 2015) FR :facteurs de risque ; ONTF : ostéonécrose de la tête fémorale ; FB : forage biopsique ; GONV : greffe osseuse non vascularisée ;

GV : greffe vascularisée ; AB : agent biologique[19].

Page 80: THESE - univ-alger.dz

73

Chapitre II : ETUDE PRATIQUE

Page 81: THESE - univ-alger.dz

74

Le forage de décompression de la tête fémorale est l’un des traitements

conservateurs les plus utilisés, en agissant sur le mécanisme physiopathologique de

l’ostéonécrose de la tête fémorale et en diminuant l’hyperpression dans cette région. Ce qui

a comme conséquence une amélioration du flux sanguin et une meilleure perfusion de cette

structure anatomique, permettant la conservation du capital osseux le plus longtemps

possible.

Dans cette étude, nous nous intéressons à la technique de forage de

décompression simple en décrivant la technique opératoire ainsi que les résultats obtenus,

tout en les comparants aux autres études décrites dans la littérature.

I. MATÉRIEL ET MÉTHODE

1. But du travail

L’ostéonécrose de la tête fémorale est une maladie osseuse qui évolue vers le

collapsus de la tête fémorale par dissection de l’os sous-chondral. Différents mécanismes

physio-pathogéniques notamment vasculaires, lipidiques et osseux ont été évoqués. En nous

basant sur les données de la littérature, nous avons émis l’hypothèse que le traitement par

forage de décompression peut jouer un rôle prépondérant dans la prise en charge de l’ONTF

au stade de début. Nous avons étudié ce procédé de décompression de la tête du fémur

chez les patients souffrants de nécrose aseptique non traumatique de la tête fémorale au

stade de pré effondrement, afin de contrôler l’évolution clinique et radiologique de ces

malades puis de comparer ces résultats à ceux de la littérature, dans le but de proposer une

stratégie de prise en charge et de l’inclure dans les recommandations.

2. Les objectifs

2.1. Objectif principal

Evaluer l’efficacité du forage biopsique dans la prise en charge précoce de

l’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale débutante (stade I et II).

2.2. Objectifs secondaires

1. Evaluer les conséquences de cette technique sur la qualité de vie socioprofessionnelle.

2. Evaluer les effets secondaires et les complications de cette technique.

3. Type d’étude

L’étude descriptive multicentrique concerne deux centres :

Page 82: THESE - univ-alger.dz

75

– Le service de chirurgie orthopédique et traumatologique « B » du CHU de

Douera Alger.

– Le centre régional médico-chirurgical de la première région militaire CRMC/1er

RM.

Entre mai 2005 et mai 2018

– Rétrospective: 10 ans (2005-2015) concernant 60 hanches

– Prospective : 3 ans (2015 –2018) concernant 30 hanches

4. Les patients

4.1. Critères d’inclusion

Nous avons inclus dans notre étude les patients atteints d’ostéonécrose aseptique

de la tête fémorale (ONTF) de stade débutant : I, IIA et IIB selon la classification d’Arlet et

Ficat (Figure 56)

4.2. Critères de non inclusion

- Les patients atteints d’ostéonécroses septiques et traumatiques,

- Les sujets de moins de 16 ans et plus de 65 ans,

- Les ostéonécroses aux stades d’effondrement et d’arthrose. (Figure 56)

Figure 56. illustration des critères d’inclusion et de non inclusion

Page 83: THESE - univ-alger.dz

76

4.3. Recrutement des patients

- Consultation de chirurgie orthopédique du CHU de Douera.

- Consultation de chirurgie orthopédique du centre chirurgical médico-chirurgical.

- Consultation de rhumatologie du CHU de Douera.

- Consultation de rhumatologie de CHU de Bab el oued.

- Consultation de rhumatologie de HCA.

- Consultation d’hématologie du CHU de Blida.

4.4. Les patients retenus et la taille de l’échantillon

La taille de l’échantillon (d’après le calculateur OPËNEPI) est estimée à 90 cas ,avec

une prévalence de 3 % , une précision de 3, 5 % et une erreur de risque fixée à 5 % qui

correspond à un écart réduit égal de Ɛ = 1,96.

5. Méthode

5.1. Critères de jugement

Le critère de jugement du traitement par forage de décompression est évaluée par

le non recours au traitement radical par Arthroplastie durant la période de l’étude.

5.2. L’évaluation clinique

Les patients ont été examinés et évalués en préopératoire et en post opératoire, sur

les critères cliniques suivants :

- L’intensité de la douleur mesurée en utilisant le score clinique de Postel et Merle

d’Aubigné [80], et l’existence ou non de l’antalgie en post opératoire.

- La satisfaction des patients et la reprise des activités quotidiennes.

- La mobilité articulaire selon le même score de PMA [80].

- La marche selon le même score PMA [80].

- La cotation clinique de chaque hanche avant et après le forage selon le score de PMA

[80].

- La recherche de complications possibles.

Une fiche d’exploitation personnelle est utilisée, et suit le patient durant l’étude

(Annexe 1).

Page 84: THESE - univ-alger.dz

77

5.3. L’évaluation radiologique

En se basant sur le critère principal de jugement choisi qui est l’indication d’une

arthroplastie et afin de suivre l’évolution radiologique, des radiographies standards de face

et de profil sont réalisées, permettant de classer chaque hanche selon la classification

radiologique d’Arlet et Ficat [9], en préopératoire et à 3, 6, 12 mois après l’intervention

(pour la partie prospective) et chaque année (pour l’ensemble des cas).

5.4. Analyse statistique

L’analyse statistique consiste à estimer les effectifs et le pourcentage pour les

variables qualitatives, les moyennes et les écarts types pour les variables quantitatives.

Le test de khi-deux (x2) a été utilisé pour comparer deux pourcentages lorsque la

variable est qualitative, et le test de Fisher si les effectifs théoriques étaient inférieurs à cinq.

Le test (T) de Student pour comparer deux moyennes lorsque la variable est quantitative.

Le taux de survie a été déterminé par l’utilisation de la méthode directe Kaplan

Mayer. Le test de log-Rank a été utilisé pour comparer entre deux taux de survie.

La saisie de données, le contrôle ainsi que leurs analyses ont été réalisés par

l’utilisation du logiciel SPSS version 20. Le taux de significativité minimal retenu pour

l’analyse statistique était de 5 % (P<0,05).

5.5. La technique de forage

L’acte chirurgical se déroule au bloc opératoire, sous rachi anesthésie, n’ayant

nécessité aucune prémédication préalable, tout en respectant les règles d’asepsie et sous

amplificateur de brillance. (Figure 57)

Le patient est installé sur la table opératoire en décubitus latéral opposé en cas

d’atteinte unilatérale. Pour les atteintes bilatérales, le forage est réalisé dans un même

temps opératoire, en repositionnant le patient sur l’autre hanche après changement des

champs opératoires.

On réalise une incision de 5 mm au niveau de la région trochantérienne. Après

vérification exacte du siège de la nécrose sous l’amplificateur de brillance, une broche guide

est introduite dans le col du fémur en direction de la nécrose de la tête fémorale. (Figures 58

et 59)

À l’aide d’une mèche perforée de 7 mm de diamètre introduite suivant la broche,

guide sous contrôle radioscopique de la région sous-trochantérienne jusqu’à la zone de

nécrose. L’extrémité de la mèche est placée à 5 mm du cartilage articulaire (Figure 60).

Page 85: THESE - univ-alger.dz

78

A l’aide d’un jeu de curettes de différents diamètres, on prélève de l’os nécrosé, ces

prélèvements sont envoyés pour analyse anatomo-pathologique. Aucune substance

biologique, ou greffe osseuse n’est introduite dans le trou du forage. (Figure 61).

La fermeture de la plaie opératoire est effectuée par des points de suture séparés,

sans drainage. Les prélèvements sont adressés pour étude anatomo-pathologique dans un

récipient contenant du formol à 10 %, avec une fiche comportant les renseignements

cliniques et la nature du prélèvement.

Dans la suite du forage, une mise en décharge pendant 03 mois est nécessaire, soit

sur un fauteuil roulant pour les forages bilatéraux ou une paire de béquilles pour les forages

unilatéraux.

Figure 57. Installation du patient en décubitus latéral sous amplificateur de brillance.

Figure 58. L’instrumentation : mèche de 7mm et des curettes pour le prélèvement.

Page 86: THESE - univ-alger.dz

79

Figure 59. Introduction de la broche guide avec moteur sous amplificateur de brillance.

Figure 60. Le début du forage par une mèche de 7mm, arrivant jusqu'à la nécrose sans effraction de la tête fémorale.

Figure 61. Le prélèvement de la nécrosé par les curettes de différents diamètres .

Page 87: THESE - univ-alger.dz

80

II. RÉSULTATS Nous allons exposer les résultats de 90 hanches atteintes d’ostéonécrose de la tête

fémorale traitées par forage de décompression de la tête fémorale sur l’ensemble des 57

patients inclus dans notre étude. Ils porteront sur les caractéristiques de la population (l’âge,

le sexe, le côté atteint, la bilatéralité des lésions et les étiologies). Les résultats cliniques

basés sur l’évaluation de la douleur, la fonction articulaire par le score de Postel et Merle

d’Aubigné [80], la progression des lésions radiographiques et le délai de reprise par

prothèse. Ce dernier est considéré comme l’événement qui tranche entre la réussite et

l’échec.

1. Répartition selon le sexe

La répartition des patients selon le sexe montre une nette prédominance

féminine, avec 36 soit 62 %, avec un sexe-ratio est de 0,6. (Graphe1)

Graphe 1. résultats selon le sexe

2. Répartition selon l’âge

L’âge moyen au moment du forage de décompression est de 35,3ans avec un écart

type de 10 ans et des extrêmes (17 à 60 ans).

Le pic d’âge auquel le forage été pratiqué est compris entre 20 et 40 ans. Les

patients de cette tranche d’âge représentent 70 % du nombre total des patients. La

répartition des malades selon les tranches d’âge est représentée sur le graphe 2 .

Page 88: THESE - univ-alger.dz

81

Graphe 2. Résultats selon la tranche d’âge

3. Répartition du sexe selon l’âge

La répartition du sexe selon l’âge ne montre pas globalement de prédominance

d’un sexe par rapport à l’autre pour les tranches d’âge entre (17-20ans) et (40-60ans),

contrairement à la tranche d’âge (20-40ans), caractérisée par une prédominance féminine

nette (Graphe 3).

Graphe 3. Répartition du sexe selon l'âge

4. Répartition selon le côté atteint

Sur les 90 hanches opérées, la nécrose concerne le côté gauche dans 46 cas soit

51,1 % (Graphe 4).

Page 89: THESE - univ-alger.dz

82

Graphe 4. Le côté atteint par l’ONTF

5. Répartition selon la bilatéralité

Dans 58 % des cas, l’ostéonécrose est bilatérale, ce qui correspond à 66 hanches.

(Graphe 5).

Graphe 5. Fréquence de la bilatéralité

6. Répartition selon l’étiologie

Sur les 57 patients opérés par forage, l’enquête étiologique donne :

- 19 patients dont l’étiologie est la corticothérapie, ce qui correspond à 33,3 %

- 12 patients dont l’étiologie est l’alcoolisme, ce qui correspond à 21,1 %

- 12 patients dont l’étiologie est idiopathique, ce qui correspond à 21,1 %,

Page 90: THESE - univ-alger.dz

83

- 7 patients dont l’étiologie est le Lupus, ce qui correspond à 12,3 %

- 1 patient dont l’étiologie est une radiothérapie post cancer bronchique, ce qui

correspond à 1,8 %

- 6 patients dont l’étiologie est une drépanocytose, ce qui correspond à

10.5 %.(Tableau 8 et graphe 6)

Etiologies Nombre Pourcentage %

Corticoïdes 19 33.3

Alcool 13 22.8

Idiopathique 11 19.3

LED 7 12.3

Drépanocytose 6 10.5

Radiothérapie 1 1.8

Total 57 100

Tableau 8. Pourcentage des différentes étiologies

L’étiologie du tabac n’a pas été explorée chez tous les patients vu le caractère

rétrospectif de notre étude.

Graphe 6. Les étiologies des 57 patients

Page 91: THESE - univ-alger.dz

84

7. Répartition des étiologies selon le sexe

La répartition des étiologies selon le sexe montre que les affections inflammatoires

sont plus fréquentes chez les femmes, et le plus souvent à l’origine de la prescription de

cortisone. Le sexe féminin prédomine nettement, pour les étiologies suivantes : cortisonique

à 73,68 %, LED à 100 %, ONTF idiopathique à 81,81 % et drépanocytaire à 66,66 %.

Concernant les ostéonécroses éthyliques, nous constatons une prédominance masculine à

plus de 84.61 %, alors que dans les ostéonécroses post radiothérapie, il n’y avait qu’un cas

bilatéral chez l’homme, traité par radiothérapie pour néoplasie gastrique. (Tableau 9)

Etiologies Total Masculin % féminin % P

Corticoïdes 19 5 26.31 14 73.68 <0.001

Alcool 13 11 84.61 2 15.38

Idiopathique 11 2 18.18 9 81.81

LED 7 0 0 7 100

Drépanocytose 6 2 33.33 4 66.66

Radiothérapie 1 1 100 0 0

Total 57 21 100 36 100

Tableau 9. Répartition des étiologies selon le sexe

8. Résultats cliniques

8.1. L’intensité de la douleur

L’intensité de la douleur est classée sur une échelle numérique de 0 à 6 de gravité

décroissante, selon le score clinique de Postel et Merle d’Aubigné. (Annexe 2)

Le score de la douleur sur l’échelle de PMA est coté 2 dans 28,5 % des cas, coté 4

dans 22,7 % des cas, coté 5 dans 3 % des cas et dans presque la moitié des cas coté 3, ce qui

correspond à une douleur vive de la hanche malade, mais tolérable avec des activités

limitées. (Graphe 7)

Page 92: THESE - univ-alger.dz

85

Graphe 7. Répartition de la douleur selon PMA en pré opératoire.

En comparant les résultats du score de la douleur, avant et après le forage, nous

constatons que la moyenne de l’intensité de la douleur s’est améliorée de 2 points.

Initialement un score de douleur de 3,03 avant le traitement qui s’est amélioré à 5 après le

forage, sur une échelle de 0 à 6, selon le score clinique de PMA, cette amélioration est

statistiquement significative avec P<0,01. (Tableau10)

PMA La moyenne en préopératoire

La moyenne en postopératoire

P

Douleur 3.03 (0.78) 5.00 (0.66) <0.01

Tableau 10. La moyenne de la douleur selon PMA en préopératoire et en postopératoire.

8.2. La mobilité

La mobilité articulaire mesurée par les amplitudes articulaires des différents

mouvements de l’articulation de la hanche, avant et après le forage et classée selon le score

clinique de PMA, ne montre aucun cas d’ankylose articulaire ni de raccourcissement de

membre parmi les patients sélectionnés avec une nette prédominance du score 4, qui

correspond à un secteur de flexion de la hanche malade, entre 80 ° et 90 ° suffisant pour

attacher ses lacets par exemple. (Graphe 8)

Page 93: THESE - univ-alger.dz

86

Graphe 8. La mobilité articulaire selon PMA en pré opératoire.

La comparaison des résultats du score de la mobilité, révèle que la moyenne de la

mobilité articulaire s’est améliorée de 3,8 avant le forage à 4 après le forage, sur un score de

gravité décroissante, de 0 à 6, selon PMA. (Tableau 11)

PMA La moyenne en préopératoire

La moyenne en postopératoire

P

Mobilité 3.87 (0.54) 4.01 (0.84) <0.01

Tableau 11. La moyenne de la mobilité selon PMA en préopératoire et en postopératoire.

8.3. La marche

La marche est estimée par le biais du score clinique de PMA, selon que la marche

soit possible avec ou sans cannes ainsi que sa durée. On remarque que dans plus de la moitié

des cas la marche est cotée 4 selon le score de PMA, ce qui correspond à une marche

prolongée avec une seule canne, mais impossible sans canne. (Graphe 9)

Page 94: THESE - univ-alger.dz

87

Graphe 9. La marche selon PMA en pré opératoire.

On comparant les résultats du score de la marche, avant et après le forage, nous

constatons que cette moyenne est passée de 4 à 5 sur le score de la marche PMA.

(Tableau 12)

PMA La moyenne en préopératoire

La moyenne en postopératoire

P

La marche 4.09 (0.83) 5.00 (0.91) <0.01

Tableau 12. La moyenne de la marche selon PMA en préopératoire et en postopératoire.

8.4. La cotation clinique de PMA

La cotation clinique de PMA regroupe les trois paramètres déjà cités, soit : la

douleur, la mobilité et la marche. Leur addition donne un score de gravité décroissante, de 0

à 18. Après forage, l’évaluation du score PMA des 90 hanches montre une stabilisation, voire

une amélioration de la fonction articulaire cotée à 14 au dernier recul.

L’amélioration du score de PMA est statistiquement significative après forage, il est

passé de 11,6 à 14,15, au cours du suivi avec p < 0,000 1. (Tableau 13)

Page 95: THESE - univ-alger.dz

88

PMA La moyenne en préopératoire

La moyenne en postopératoire

P

Douleur 3.03 (0.78) 5.00 (0.66) <0.01

Mobilité 3.87 (0.54) 4.01 (0.84)

La marche 4.09 (0.83) 5.00 (0.91)

Score global de PMA 11.69 (1.44) (1.36)

Tableau 13. Tableau récapitulatif de l’ensemble des résultats selon le score clinique de PMA en préopératoire et en postopératoire.

8.5. Les données subjectives

Durant notre étude 52 sur 57 patients (91.2 %) étaient satisfaits de leur traitement

par forage biopsique de décompression. (Tableau 14)

Satisfaction Total %

Oui 52 91.2

Non 5 8.8

Total 57 100

Reprise de l’activité Total %

Oui 40 70.2

Non 17 29.8

Total 57 100

Tableau 14. Résultats selon la satisfaction des patients et la reprise du travail

Durant notre étude 40 sur 57 patients, 70.2 % ont repris leurs activités

socioprofessionnelles après le traitement par forage biopsique de décompression.

(Tableau 14)

9. Résultats radiologiques

Les 90 cas de notre série se répartissent radiologiquement comme suit :

- Stade I d’Arlet et Ficat : 11 %, ce qui correspond à 10 cas,

- Stade II A d’Arlet et Ficat : 70 % ce qui correspond à 63 cas,

- Stade II B d’Arlet et Ficat : 19 % ce qui correspond à 17 cas. (Graphe 10 et tableau 15)

Page 96: THESE - univ-alger.dz

89

Graphe 10. Stades radiologiques selon Arlet & Ficat en pré opératoire

Stade radiologique préopératoire

Effectif P

Stade I 10 <0.01

Stade II A 63

Stade II B 17

Tableau 15. Stades radiologiques pré opératoires

L’évolution radiologique des ONTF après le traitement par forage au dernier recul se

présente comme suit :

- Un cas au stade I d’Arlet et Ficat qui correspond à un pourcentage de 1,1 %,

- 36 cas au stade II d’Arlet et Ficat qui correspondent à 40 % après le forage,

- 29 cas (32,2 %) sont passés au stade radiologique III d’Arlet et Ficat, nous les

considérons comme des bons résultats, car les malades restent satisfaits et la

cotation de PMA est améliorée sur le plan clinique. Ceci nous amène à constater

qu’il n’y a pas de parallélisme entre la radiologie et la clinique.

- 24 cas de destruction arthrosique de la hanche (stade IV), ce qui correspond à un

échec du forage, comme le montre le graphe 11 et le tableau 16.

Page 97: THESE - univ-alger.dz

90

Graphe 11. Résultats radiologiques au dernier recul

Evolution radiologique Effectif P

Stade I 1 <0.01

Stade II 36

Stade III 29

Stade IV 24

Tableau 16. Stades radiologiques au dernier recul

10. Résultats selon l’indication de PTH

10.1. Résultat global

Le forage de décompression effectué sur les 90 hanches atteintes d’une ONTF a eu

de bon résultats dans 73,3 % (66 cas). Pour le reste ce traitement par forage s’est avéré

insuffisant avec indication d’une PTH, avec un délai de suivi moyen de 3.7 ans. (Graphe 12)

Page 98: THESE - univ-alger.dz

91

Graphe 12. Résultat global

10.2. Selon le stade radiologique préopératoire

Les résultats en fonction des stades radiologiques préopératoires selon la

classification d’Arlet et Ficat au dernier recul étaient comme suit :

- 100 % de bon résultats pour les cas classés stade I en préopératoire,

- 76,19 % de bon résultats pour les cas classés stade IIA en préopératoire, 47 %

seulement pour les cas classés stade IIB en préopératoire (Graphe 13).

Graphe 13. Le taux de bon résultats selon le stade radiologique préopératoire.

Page 99: THESE - univ-alger.dz

92

Une corrélation significative existe entre le stade radiologique au moment du forage

et les résultats. Plus le stade de la nécrose est précoce mieux est le résultat obtenu par le

forage de décompression et la survie dans ce cas est meilleur (P<0,01).

Dans le groupe des succès qui concerne 66 cas, il n’y avait aucune destruction

arthrosique, avec amélioration du score clinique de PMD.

11. Le recul et la survie

11.1. La durée moyenne de suivi et le recul de la série

La durée moyenne de suivi après forage de décompression est de 3,7 ans +/-2,1 ans,

ce qui correspondait au temps moyen de participation à l’étude :

- Pour le groupe de succès, le recul moyen est de 3,88 ans.

- Pour le groupe d’échec, le recul moyen est de 3,21 ans (1-10ans).

Le recul dans notre série est de 10 ans.

11.2. La survie globale

En nous basant sur les paramètres choisis dans notre étude, la sortie de la courbe

de survie est représentée par la mise en place ou non d’une prothèse totale de la hanche. Le

taux de survie est de 81 % à 3 ans, 50 % à 7 ans et de 30 % à 10 ans, puis il est constant à

partir de la dixième année. On en déduit que la réussite à 3 ans est de 70 % et seulement de

30 % à 10 ans. (Graphe 14 et tableau 17)

Graphe 14. La courbe de survie globale

Page 100: THESE - univ-alger.dz

93

Années Taux de Survie

3 ans 80%

7 ans 50%

10 ans 30%

Tableau 17. Le taux de survie selon les années de recul

11.3. La survie selon les stades radiologiques

Selon les stades radiologiques, le taux de survie était meilleur lorsque la maladie

était classée au stade I, car dans ce cas la courbe reste horizontale tout au long de la courbe

de survie (graphe 15). Concernant le stade IIA, la survie de ce groupe est de 80 % à 3 ans puis

elle se stabilise à 60 % à partir de la 7eannée. Le stade IIB possède le taux de survie le plus

mauvais par rapport aux deux stades précédents, il est de 15 % au dernier recul et pour un

Pvalu<0,001. (Graphe 15)

Graphe 15. Courbe de survie globale selon les stades radiologiques.

Page 101: THESE - univ-alger.dz

94

11.4. La survie selon d’autres paramètres

Il n’y avait pas de différence significative selon le sexe, l’âge, les étiologies, la

bilatéralité et le côté atteints dans la survenue de l’échec, P>0,05, comme le démontre les

différentes courbes de survie correspondantes. (Graphes 16-21)

Graphe 16. Survie selon le sexe.

Page 102: THESE - univ-alger.dz

95

Graphe 17. Survie selon la corticothérapie.

Graphe 18. La survie pour la drépanocytose

Page 103: THESE - univ-alger.dz

96

Graphe 19. La survie pour l’étiologie idiopathique

Graphe 20. La survie pour le côté atteint

Page 104: THESE - univ-alger.dz

97

Graphe 21. La survie pour l’atteinte unilatérale ou bilatérale

12. Les complications

Une seule complication chirurgicale a été rapportée sur les 90 cas, il s’agit d’une

complication infectieuse superficielle de la plaie opératoire, due à un mauvais changement

de pansement, elle a nécessité un bon nettoyage et une antibiothérapie générale, avec une

évolution rapidement favorable. Aucune complication mécanique pré opératoire

(perforation de l’os sous chondrale, soulèvement de la zone nécrosée) ou post opératoire

(fracture trochantérienne) n’a été observée.

Page 105: THESE - univ-alger.dz

98

III. DISCUSSION Dans ce chapitre, nous allons discuter de l’efficacité du forage de décompression

dans le traitement des ostéonécroses de la tête fémorale aux stades débutants. Nous

discuterons des résultats de cette méthode sur la symptomatologie, ainsi que sur l’évolution

des stades radiologiques de la classification d’Arlet et Ficat. Nous analyserons aussi la

corrélation entre le succès du forage et les différents critères tels que le sexe, l’âge, l’atteinte

unie ou bilatérale et les étiologies. Nos résultats seront comparés aux données de la

littérature puis nous proposerons quelques recommandations pour la mise en œuvre d’un

traitement chirurgical par le forage de décompression.

1. Le sexe

Le sexe-ratio de 0,6 est en faveur du sexe féminin (36 femmes et 21 hommes), ce

qui est contraire à la littérature qui décrit une prédominance du sexe masculin, ceci peut

être expliqué par nos critères de sélection qui avaient exclu les cas traumatiques de notre

étude, plus fréquents chez les hommes, ainsi que les cas avancés d’ONTF également exclus

de notre étude. (Tableau 18)

Etude Hommes Femmes

Fukushima et al [155] 54.5% 45.5%

Yamaguchi et al[156] 61% 39%

Ikeuchi et al [157] 67% 33%

Cui et al [158] 69.8% 30.2%

Nich el [159] 72.9% 27.1%

Symposium SOFCOT [31] 82% 18%

Notre série 38% 62%

Tableau 18. La répartition du sexe comparée à la littérature

Statistiquement, pas de corrélation significative entre le sexe et les résultats

obtenus avec P>0,05. Ces résultats sont similaires dans plusieurs études :Bellot et al

2005[160], BOZIC et al 1999[161], aucune association significative n’a été retrouvée avec le

sexe, même constatation pour l’étude récente de la SOFCOT 2018[31],

2. L’âge

L’âge moyen des patients dans notre étude est de 35,3 ans ±10 ans, allant de 17 ans

à 60 ans. Ces données sont compatibles avec celles de la littérature, comme l’étude de

BOZIC et al de 1999 [161] ou l’âge moyen était de 38 ans (22-83ans). Pour l’étude de Smith

et al[162] datant de 1995, concernant 114 hanches, l’âge moyen des patients était de 41 ans

(15-67ans). Pour les études récentes d’Andriolo de 2018[163], de D’Ambrosi 2018[140] et de

la SOFCOT 2018 [31 l’âge moyen des patients est de 40ans.(Tableau 19)

Dans notre étude, l’âge n’avait pas d’influence sur le succès ou l’échec des résultats

ce qui concorde avec plusieurs études ; comme celle de Bellot et al 2005[160], où les

Page 106: THESE - univ-alger.dz

99

résultats du forage n’étaient pas significativement modifiés en fonction de l’âge et c’est la

même constatation que décrivent BOZIC et al en1999 [161] et Smith et al. en 1995[162].

L’étude Age moyen (année) Min-Max

Bozic et al 1999 [161] 38 ans 22-83ans

Smith et al 1995 [162] 41ans 15-67ans

Bellot et al 2005 [160] 41.3ans 22-55ans

D’Ambrosi 2018 [140] 42 ans 29-60ans

Andriolo de 2018 [163] 40ans -

Symposium SOFCOT 2018 [31]

44ans 33-55ans

Notre étude 35.3 ans 17 ans à 60 ans

Tableau 19. La moyenne d’âge étudiée comparée à celle de la littérature

3. Le côté atteint et la bilatéralité

Il n’y avait pas d’influence statistiquement significative entre le côté atteint et les

résultats obtenus avec P>0,05. Conformément à la littérature, comme dans l’étude de Bellot

et al 2005 [160] et celle du symposium de la SOFCOT 2018[31], où les résultats du forage

n’étaient pas significativement modifiés en fonction du côté de la lésion.

Dans notre étude, la bilatéralité n’avait pas d’influence statistiquement significative

sur les résultats obtenus avec un P>0,05, ce qui est compatible avec les résultats de la

littérature. Comme dans l’étude de BOZIC et al[161] et Zoe et al[164] avec 60 % de lésions

bilatérales sans influence statistique sur les résultats.

4. Les étiologies

Les causes les plus fréquentes sont la corticothérapie et l’alcoolisme, mais sans

signification statistique (P<0,05). Conformément aux résultats de la littérature, comme dans

le cas de l’étude du symposium de la SOFCOT 2018[31] ,Bellot et al[160] et celle de Bozic et

al[161], pour lesquels aucune association significative n’a été trouvée avec les étiologies

[161]. Alors que Lieberman et al[5] et Zoe et al[164], contrairement à notre étude,

considèrent que la corticothérapie est un élément péjoratif pour le résultat du forage. Pour

Hungerford et Zizic[165], Matsuo et al[58] et Lavernia et Sierra[166] l’éthylisme chronique

est également un facteur de mauvais pronostic.

Concernant les étiologies les plus fréquentes, on cite les corticoïdes comme cause

principale dans plusieurs études. Mais l’étude de Villa 2016[167] l’alcool vient en première

position, les corticoïdes occupent la deuxième place, suivie des ONTF idiopathiques à la

troisième place. On remarque que nos résultats concernant les étiologies sont identiques

aux études de Steinberg 2001[110] , Ikeuchi 2014[157] , Andriolo 2018[163] et

Page 107: THESE - univ-alger.dz

100

SOFCOT 2018[31]. Sauf pour l’étude de la SOFCOT qui a pris en considération le tabac

comme facteur de risque, non pris en considération dans notre étude. (Tableau 20)

Etiologies

Sm

ith [

16

2] 1995

Bozi

c [1

61

] 1999

Ste

inber

g [

11

0]

2001

Bel

lot [1

60

] 2005

Ikeu

chi [1

57

]

2014

Vil

la

[16

7]

2016

An

dri

olo

[16

3]

2018

SO

FC

OT

[31

] 2018

Notr

e sé

rie

Corticoïdes

40%

68.5%

35-40%

25%

47.4%

24%

2%

1%

33.3%

Alcool

34.5%

14.8%

20-40%

9.5%

30.5%

40%

19.47%

3%

22.8%

Idiopathique

33.7%

12.9%

20-41%

62.5%

17.2%

16%

13.76%

-

19.3%

Drépanocytose

-

-

-

-

6%

16.86%

-

10.5%

Caisson

-

-

-

-

2%

0.4%

-

-

Hypertriglyceridemie

-

-

3%

-

-

-

1

2%

-

Lupus

-

-

-

-

-

0

.4%

-

12.3%

Radiothérapie

-

-

-

-

-

-

-

1.8%

Tableau 20. les étiologies de l’ostéonécrose comparées à la littérature

5. La clinique

5.1. L’intensité de la douleur

Nos résultats sont conformes à la littérature concernant l’amélioration du score de

la douleur de PMA , comme les études de : Chan et al 1991[168] , Persiani et al 2015[169] et

le symposium de la SOFCOT 2018[31].

L’analyse des bons et des mauvais résultats en fonction de l’intensité de la douleur

n’est pas significative. Il n’y a pas de corrélation statistique entre l’intensité de la douleur et

l’échec du forage (P>0,05).

Page 108: THESE - univ-alger.dz

101

5.2. La mobilité et la marche

L’analyse des résultats en fonction de la mobilité et de la marche n’est pas

significative (P>0,05) et il n’y a pas de corrélation statistique entre ces deux paramètres et

l’échec du forage.

5.3. La cotation clinique de PMA

Il y’a une amélioration statistiquement significative entre la moyenne du score de

PMA global avant et après le forage, de 11,69 à 14,15 (P<0,01). Ces résultats sont

compatibles avec ceux de l’étude de la SOFCOT 2018[31], puisqu’ils ont utilisé le score de

PMA avec une amélioration de 4 points [31].

5.4. Les données subjectives

Nos résultats concernant la reprise de l’activité sont contradictoires avec ceux de la

littérature, comme dans le cas de l’étude du symposium de la SOFCOT 2018[31], avec un

taux de reprise du travail de 39 % seulement.

6. Appréciation du traitement par forage

6.1. Appréciation globale

Nos résultats concordent avec ceux de la littérature, comme dans la série continue

de Mont et al en 1996[170] ,1997[171] , 2004[121] et 2010[149], qui ont évalué le taux de

succès des hanches traitées par forage de décompression, entre 63 % et 74 %, avec un suivi

moyen allant de 2 à 10 ans[149].

Ficat et al[9] ont utilisé le forage de décompression sur 156 hanches classées stade I

et II d’Arlet et Ficat, indiquant un taux de succès de 89,5 %[9].

Bozic et al [161] ont étudié 34 patients (54 hanches) traités par forage, 85 % ont eu

un résultat clinique et radiographique satisfaisant [161].

De même, Chan et al [168] ont étudié 32 hanches atteintes d’ONTF et ont rapporté

88 %de succès.

Les études récentes de la SOFCOT 2018[31] montrent un taux de succès à 2 ans de

64 % des cas, celles de Yoon et al 2018[172] à 75,8 % et celle D’Ambrosi et al 2018[140] à 80

(Tableau 21)

Page 109: THESE - univ-alger.dz

102

AUTEUR ANNEE HANCHES SUCCEES(%) SUIVI (MOIS)

Smith et al. [162] 1995 114 44 40(24-78)

Holman et al. [173] 1995 31 50 >12

Mont et al. [170] 1996 1206 63 -

Markel et al. [174] 1996 54 35 47(12-95)

Styles and Vichinsky [175] 1996 13 76 44

Mont et al. [171] 1997 79 73 144(48-216)

Mazieres et al. [176] 1997 20 50 24

Powell et al. [177] 1997 29 66 48

Chang et al. [178] 1997 84 30 57(24-165)

Iorio et al. [179] 1998 33 70 64

Scully et al. [180] 1998 98 71 (21-50)

Van Laere et al. [181] 1998 51 39 24(6-47)

Simank et al. [182] 1999 94 78 72(18-180)

Bozic et al. [161] 1999 54 85 120(24-196)

Lavernia and Sierra[111] 2000 67 63 >24

Chen et al. [168] 2000 27 60 >24

Maniwa et al. [183] 2000 26 66 94(29-164)

Steinburg et al. [110] 2001 312 64 (24-168)

Yoon et al. [146] 2001 39 45 -

Simank et al. [182] 2001 94 69 72

Aigner et al. [184] 2002 45 80 69(31-120)

Lieberman et al. [185] 2004 17 82 53(26-94)

Mont et al. [121] 2004 45 71 24(20-39)

Radke et al. [186] 2004 65 70 -

Bellot et al[160] 2005 31 38.7 12-48

Mukisi-Mukaza et al [64] 2009 42 69.1 7.4+/-2.7

Mont et al 2010 [149] 2010 1206 74 24-120

Persiani et al[169] 2015 31 80.7 -

D’Ambrosi et al [140] 2018 24 80 75

Yoon et al [172] 2018 453 75.8 -

SOFCOT 2018[31] 2018 90 64 24

Notre série 2018 90 73.3 38 (12-120)

Tableau 21. Le taux de succès global comparé à celui de la littérature

Page 110: THESE - univ-alger.dz

103

6.2. Appréciation selon les stades radiologiques

Nos résultats selon les stades radiologiques sont conformes à ceux de la

littérature avec un taux de succès pour le stade I dépassant les 90 %, comme pour les études

suivantes : Ficat [9], Hungerford [10], Warner et al[187], Tooke et al[97] , Neumayr et al[188]

et Abrisham et al[189].

Concernant le stade IIA d’Arlet et Ficat, le taux de succès du traitement par forage

de décompression dans notre étude est de 76,19 %. Ce taux de succès est similaire avec celui

de plusieurs études, on peut citer celles de : : Hungerford[10], Ficat[9], Tooke et al[97],

Stulberg et al[110], Lennox et al [190], Neumayr et a[188],Yang et al[191]et Abrisham et

al[189].

Pour le stade IIB d’Arlet et Ficat, le taux de succès du traitement est similaire aux

résultats de Lennox et al [190] et Yang et al [191]. (Tableau 22)

Etude Année hanches Suivi (Mois) Sucée S

tade I

Sucée S

tade IIA

Sucée S

tade IIB

Sucée S

tade III

Hungerford [10] 1979 204 32-37 96% 77% - 60%

Ficat [9] 1985 133 114 94% 82% - -

Camp and colwell [192] 1986 25 18 37.5% 45.45% - 0%

Warner et al [187] 1987 39 16 83.33% 41.66% 0% 18.18%

Hopson and Siverhus [193] 1988 20 39 30% 50% - -

Tooke et al [97] 1988 45 36 100% 58% - 44.44%

Aaron et al [108] 1989 50 26 - 35% - 4%

Lausten and Mathiesen [194] 1990 28 24 70% 36.36% - 42.85%

Learmonth et al [195] 1990 41 31 25% 4% - -

Stulberg et al [190] [96] 1991 28 27 70% 71.42% - 72.72%

Lennox et al [190] 1993 71 44 100% 81% 40% 35%

Smith et al [162]

1995 114 40 84% 47% 20% 0%

Bozic et al. [161] 1999 54 120 70% 100% 10% 0%

Neumayr et al [188] 2006 17 36 100% 80% 80% -

Mukisi-Mukaza et al [64] 2009 42 - 100% 100% - 47%

Page 111: THESE - univ-alger.dz

104

Yang et al [191] 2010 22 - - 61% 25% -

Zhao et al [196] 2012 51 - 100% 90% - -

Abrisham et al [189] 2013 37 24 100% 81.5% - -

Notre série 2018 90 36 100% 76.19% 47.05% -

Tableau 22. Appréciation des réultats selon les stades radiologiques comparés à la littérature

7. Les mauvais résultats

L’indication d’une PTH dans notre étude est de 26.7 % cas, se qui correspond au

taux d’échec global durant la durée moyenne de suivi.

Récemment, D’Ambrosi 2018[140] a évalué 24 hanches chez 16 patients atteints

d’ONTF (selon la classification d’Arlet et Ficat) traitée par forage biopsique de

décompression. Leurs résultats sont presque similaires aux nôtres, avec un taux d’échec

global de 20 % et un taux d’échec selon les stades d’Arlet et Ficat similaire à notre étude. Le

stade I sans aucun échec, mais 25 % d’échec sur les hanches classées stade II (A et B

confondu) [140].

L’étude de Bozic et al [161] qui porte sur 34 patients (54 hanches) montre un taux

d’échecs de 15 %. Le taux d’échec selon les stades radiologiques se présente comme suit :

30 % au stade I, 56,5 %au stade IIA, 90 % au stade IIB et 100 %au stade III.

Lavernia et al [166] rapportent un taux d’échec de 17 % des haches au stade II et de

66 % des hanches au stade III avec indication d’une Prothèse totale de hanche. Aucune des

hanches classées stade I d’Arlet et Ficat n’a progressé vers la prothèse totale de la hanche

[166].

Nos résultats concernant l’échec sont en contradiction avec l’étude de Smith et

al[162] ou le taux d’échec global est élevé de l’ordre de 56 %. De même pour Bellot et al

[160], avec 60 % d’échec global après forage.

Concernant le stade IIA d’Arlet et Ficat, le taux d’échec du traitement par forage de

décompression dans notre étude est de 23,81 %. Ce taux d’échec est similaire à celui obtenu

par Lavernia et al [166].

Pour le stade IIB d’Arlet et Ficat, le taux d’échec du traitement par forage de

décompression dans notre est similaire avec celui obtenus par plusieurs études, comme

celles de Powell et al[177], Bellot et al[160] et Rajagopal[197]. (Tableau 23)

Page 112: THESE - univ-alger.dz

105

Etude année hanches suivi (Mois)

Echec global

Echec S

tade I

Echec Stade

IIA

Echec Stade

IIB

Echec Stade III

Smith et al [162]

1995 114 40 56% 16% 53% 80% 100%

Powell et al [177]

1997 29 48 - - - 62.5% -

Bozic et al. [161]

1999 54 120 15% 30% 56.5% 90% 100%

Lavernia et al [166]

2000 67 24 - 0% - 17% 66%

Bellot et al [160]

2005 32 - 59,4 % 53,5 % - 58,5 % 100%

Yang et al [191]

2010 22 - - - 61% 25% -

Rajagopal [197]

2012 139 94 25,8% 16,7% - 43,8% -

D’Ambrosi [140]

2018 24 75 20% 0% 25% -

Notre série 2018 90 36 26.7%. 0% 23.81% 52.95% -

Tableau 23. Le taux d’échec selon les stades radiologiques comparé à celui de la littérature.

8. Le recul et la survie

8.1. La durée moyenne de suivi et le recul de la série

La durée moyenne de suivi après forage de décompression de notre série est

comparable avec celle de la plupart des séries comme celles de Smith et al [162] de 03 ans et

quatre mois, Bozic et al [161], Pidhorz et al[198] et Bhati et al[199], avec une moyenne

variant entre 14 à 24 mois.

Le recul de notre série s’explique par le caractère débutant des cas traités par

forage de décompression. Nos résultats sont comparables à ceux de Mont et al [170, 171,

121, 149] ou le suivi moyen était aussi de 10 ans. L’étude de la SOFCOT 2018 [31] donne un

recul de 12 ans.

8.2. La survie

Notre courbe de survie globale est concordante avec celle d’Andriolo 2018 [163] et

celle du symposium de la SOFCOT 2018[31]ou le taux de survie global est entre 70 et 85 % à

3 ans et 55 % à 7 ans.

Page 113: THESE - univ-alger.dz

106

Les taux de survie selon les stades radiologiques sont similaires avec ceux de BOZIC

et al [161], pour lesquels 95 % de survie pour le stade I et 60 % pour le stade II à 3 ans, mais

cet auteur fait une distinction entre les stades II sclérotiques et scléro-géodiques avec un

mauvais pronostic pour ce dernier [161]. Pour Smith et al [162], la survie à 3ans pour les

stades I est de 89 %.

8.3. La survie selon d’autres paramètres

Nos résultats concernant la survie selon les caractéristiques de la population sont

similaires avec ceux obtenus par plusieurs études, dont celles de : Bellot et al 2005 [160],

BOZIC et al [161], Smith et al [162] et l’étude du symposium de la SOFCOT 2018[31], où les

résultats du forage ne sont pas significativement modifiés par l’âge, le sexe, le côté atteint, la

bilatéralité ou les étiologies.

Contrairement à notre étude, Lieberman et al [5] considèrent que la corticothérapie

est un élément péjoratif pour le résultat du forage. Hungerford et Zizic[165], Matsuo et

al[58], et Lavernia et Sierra [166]indiquent que l’éthylisme chronique est également un

facteur de mauvais pronostic.

9. Les complications

BOZIC et al[161], ont eu 2 complications postopératoires, un patient avait une

fracture du col fémoral et l’autre un hématome.

D’Ambrozi et al 2018, sur 24 hanches atteintes d’ONTF selon la classification d’Arlet

et Ficat et traitées par forage biopsique de décompression, n’ont rapporté aucune

complication [140].

Une infection superficielle est enregistrée pour l’étude du symposium de la SOFCOT

2018 [31].

Ces données témoignent de la rareté des complications qui peuvent survenir après

un forage de décompression, et confirmant ainsi l’absence de nocivité de cette technique.

Page 114: THESE - univ-alger.dz

107

Chapitre III : CONCLUSIONS

Page 115: THESE - univ-alger.dz

108

RECOMMANDATIONS

Le diagnostic précoce de l’ostéonécrose de la tête fémorale repose surtout sur

l’IRM, qui permet un diagnostic aux stades infra-cliniques et infra-radiologiques, à condition

que l’IRM soit demandée à temps lors d’une douleur de hanche persistante et en présence

d’un des facteurs de risque de la maladie. Le diagnostic précoce repose aussi sur la

formation continue des médecins généralistes, ainsi que sur le recyclage des spécialistes en

zone éloignée pour cette pathologie, qui reste souvent non diagnostiquée ou découverte à

un stade avancé, réduisant ainsi les choix thérapeutiques.

Il n’y a pas de prévention proprement dite pour les ONTF, excepté pour les

personnes exposées au barotraumatisme, qui peut diminuer la fréquence de l’ostéonécrose

de la tête fémorale. Un dépistage par une IRM peut être fait pour la hanche controlatérale

même si elle est indolore, vu la fréquence de l’atteinte bilatérale.

On recommande vivement le traitement par forage de décompression pour tout

patient atteint d’une ostéonécrose de la tête fémorale au stade I, stade II A et II B. C’est un

traitement qui agit sur le mécanisme physiopathologique de l’ostéonécrose. Le forage

représente une chirurgie mini-invasive à foyer fermé, simple et facile, sans complication

grave, pouvant à elle seule assurer l’indolence et la stabilisation de la nécrose osseuse. Nous

recommandons le forage de décompression dans un but antalgique en attendant la chirurgie

prothétique puisque ce forage ne va pas changer l’architecture de la tête fémorale et

n’interfère pas avec les autres traitements.

Le forage de décompression ne peut pas se substituer à l’arthroplastie totale de la

hanche aux stades avancés de la maladie, mais utilisé au bon moment et pour la meilleure

indication, il constitue un moyen thérapeutique incontournable.

Page 116: THESE - univ-alger.dz

109

CONCLUSIONS

En conclusion, nos résultats suggèrent que la technique et les résultats

préliminaires sont sûrs et bons, ils sont obtenus chez des patients aux stades précoces de la

maladie, et n’engendrent pas de complications. Le taux de succès élevé observé dans notre

série après le forage (73.3 %), nous permet de confirmer l’efficacité du forage dans les

stades débutants de l’ONTF. La classification d’Arlet et Ficat reste de nos jours très utilisée

vu sa simplicité et sa disponibilité sur des radios simples. Ainsi, nous considérons que les

stades I et II sont les mieux indiqués pour le forage.

Ce geste chirurgical mini-invasif pourrait être effectivement généralisé dans les

structures de santé, dotées d’un bloc opératoire et d’un amplificateur de brillance, il permet

de diminuer la pression intraosseuse au sein de la tête fémorale et d’améliorer la

revascularisation de cette région (comme démontré par la littérature) [140]. Ce qui procure

un soulagement de la douleur immédiatement après le geste, et durant les années

suivantes, il permet une reprise du travail et des activités quotidiennes. La conservation du

capital osseux assurée par le forage de décompression a évité le recours à la prothèse totale

de la hanche dans près de trois quarts des cas, ce qui peut être qualifié de succès. Nos

objectifs sont atteints, et concordent parfaitement avec ceux de la littérature.

Cependant dans notre pays, une enquête épidémiologique de grande envergure est

nécessaire, elle permettra non seulement de déterminer avec exactitude l’incidence de cette

pathologie en Algérie, mais aussi d’analyser les différentes attitudes thérapeutiques

employées dans la prise en charge de cette maladie.

Page 117: THESE - univ-alger.dz

110

CAS CLINIQUES Cas clinique N°1 :

Patient K.H âgé de 37 ans, présente une ONTF gauche d’origine alcoolique classée

selon Arlet et Ficat stade IIA, opérée par forage de décompression, les résultats étaient

favorables avec amélioration de la clinique, à un recul de 7 ans.

Cliché radiographique avant le forage de décompression pour ONTF gauche classée II A

Image IRM de la nécrose ONTF gauche classée II A

Page 118: THESE - univ-alger.dz

111

Bonne évolution avec un recul de 7 ans.

Cas clinique N°2 :

Patiente L.A âgée de 36 ans, sous corticothérapie chronique pour asthme

bronchique, pressentant une ONTF bilatérale classée selon Arlet et Ficat stade IIA des deux

têtes fémorales. Opérée en même temps opératoire par forage de décompression pour les

deux côtés, les résultats étaient favorables à gauche, avec amélioration de la clinique,

stabilisation à la radiologie avec un recul de 6 ans. Pour la hanche droite, l’évolution était

défavorable avec une dégradation arthrosique rapide durant un an, ce qui a nécessité la

mise en place d’une PTH vu l’importance de la déformation de la tête fémorale.

Cliché radiographique avant le forage de décompression pour ONTF bilatérale classée II A

Page 119: THESE - univ-alger.dz

112

L’évolution durant 1 an postopératoire ; destruction de la hanche droite, à

gauche une stabilisation radiologique au stade IIA

La hanche gauche à très bien évolué en se stabilisant au même stade

radiologique avec un recul de 6 ans, PTH à droite

Page 120: THESE - univ-alger.dz

113

Cas clinique N°3:

Patient âgé de 31 ans, militaire de profession, a consulté à notre niveau pour une

ostéonécrose d’origine alcoolique, au stade arthrosique de la hanche droite et de l’épaule

droite. La hanche gauche symptomatique depuis un mois, sans aucune lésion

radiographique. Après une IRM, une ostéonécrose est découverte et classée type I d’Arlet et

Ficat, opérée par forage de décompression le mois suivant avec un bon résultat clinique et

radiologique et sans complication. Pour la hanche droite et l’épaule droite, des prothèses

sont programmées.

Radiographie de la hanche droite arthrosique avec pincement

global de l’interligne

Page 121: THESE - univ-alger.dz

114

Image radiographique normale de la hanche droite symptomatique

L’IRM à droite en faveur d’une ONTF classée type I d’Arlet et Ficat.

L’IRM à droite en faveur d’une ONTF classée type I d’Arlet et Ficat.

Page 122: THESE - univ-alger.dz

115

Radiographie à 3 ans avec une évolution radiologique vers le stade IIB avec conservation

de l’interligne articulaire, le patient est satisfait du forage à gauche

Cas clinique N°4 :

Patiente âgée de 65 ans, aux antécédents d’ostéonécrose des deux têtes fémorales aux

stades débutants, opérée par forage biopsique bilatéral en 1991 par Pr Mekhaldi [1]. La

hanche gauche a nécessité la pose d’une PTH après une mauvaise évolution, puis 4 reprises

chirurgicales par des prothèses de reprise. La hanche droite est restée stable sans

dégradation depuis 27 ans comme le montre la radiographie.

Radiographie de bassin de face, la hanche droite a bien évoluée

Page 123: THESE - univ-alger.dz

116

IV.ANNEXE

ANNEX 1 : FICHE D’EXPLOITATION

Page 124: THESE - univ-alger.dz

117

Page 125: THESE - univ-alger.dz

118

ANNEXE 2 : Score de Postel et Merle D’Aubigné [79]

Douleur Mobilité Marche

00

Douleurs vives et Continues

Ankylose en attitude Vicieuse

Marche impossible

11

Douleurs très vives et empêchant le sommeil

Ankylose en attitude vicieuse légère ou nulle

Seulement avec Béquilles

22

Douleurs vives à la marche et empêchant toute activité

Flexion <40° (Abduction à 00°) ou très légère déformation articulaire

Seulement avec deux cannes.

33

Douleurs vives mais tolérables avec activités limitées.

Flexion < 40° à 60° Limitée avec une canne (moins d’une heure), mais très difficile sans canne.

44

Douleurs seulement après la marche, disparaissant après le repos.

Flexion > 60° à 80° (peut mettre ces lacets)

Prolongée avec une canne, mais limitée sans canne (boiterie).

55

Douleurs légères et intermittentes, n’empêchant pas une activité normale

Flexion > 80° à 90° Abduction limitée (> 25°)

Sans canne mais légère boiterie

66

Indolence complète. Normal ; Flexion :>90°, Abduction > 40°

Normale.

Total Appréciation

18 Excellent

17 Très bon

16-17 Bon

13-14 Passable

10-12 Médiocre

Moins de 9 Mauvais

Page 126: THESE - univ-alger.dz

119

V. BIBLIOGRAPHIE

1. Mekhaldi A. L’arthroplastie a cupule ajustée de Vernon Luck dans le cadre du traitement de la nécrose

non traumatique de la tête fémorale. Thèse.Université d’ALGER.1985.P1.

2. Hernigou P, Duparc J. Chirurgie conservatrice de la nécrose de hanche. Elsevier Masson, Cahiers

d’enseignement de la SOFCOT. 1999;29-44.

3. Malizos KN, Karantanas AH, Varitimidis SE, Dailiana ZH, Bargiotas K, Maris T. Osteonecrosis of the

femoral head: Etiology, imaging and treatment. European Journal of Radiology. juill 2007;63(1):16‑28.

4. Hernigou P. Ostéonécroses non traumatiques des épiphyses de l’adulte. EMC - Appareil locomoteur.

janv 2006;1(1):1-15.

5. Lieberman JR, Daniel J. Berry, Michael A. Mont, Roy K. Osteonecrosis of the hip: Management in the

21st century. jav2003;52:337‑55.

6. Marvin E, Steinberg D R. Osteonecrosis: Historical Perspective. Osteonecrosis Koo. 2014;1(1):3-18.

7. Chandler FA, Chicago MD. Coronary disease of the hip. Clinical Orthopaedics and Related Research.

May2001;386:7-10.

8. Arlet J. Forage-biopsie de la Tête Fémorale dans L’osteonecrose Primitive. Observations Histo-

pathologique Portant sur huit patients. Rev Rhumat. 1964;(31):257-64.

9. Ficat R P. Idiopathic Bone Necrosis of the Femoral Head: Early diagnosis and treatment. British

Editorial Society of Bone and Joint Surgery. jan1985;67-B(1):3-10.

10. Hungerford DS. Bone marrow pressure, venography, and core decompression in ischemic necrosis of

the femoral head. In the Hip. Proceedings of the Seventh Open Scientific Meeting of The Hip Society.

1979; 9 (4):218-237.

11. Aaron RK, Gray R. Osteonecrosis: etiology, natural history, pathophysiology, and diagnosis. The adult

hip. Philadelphia: Lippincott Williams and Wilkins. 2007; pp. 465–76.

12. Kloen P, Leunig M, Ganz R. Early lesions of the labrum and acetabular cartilage in osteonecrosis of the

femoral head. The Journal of Bone and Joint Surgery. From the University of Berne,

Switzerland.2002;84(1) :66-69.

13. Takahashi S, Fukushima W, Yamamoto T, Iwamoto Y, Kubo T, Sugano N, et al. Temporal Trends in

Characteristics of Newly Diagnosed Nontraumatic Osteonecrosis of the Femoral Head From 1997 to

2011: A Hospital-Based Sentinel Monitoring System in Japan. Journal of Epidemiology.

2015;25(6):437-44.

14. Zalavras CG, Lieberman JR. Osteonecrosis of the Femoral Head: Evaluation and Treatment.

Osteonecrosis of the Femoral Head. Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons.

2014;22(7):455-464.

15. Rajpura A, Wright AC, Board TN. Medical Management of Osteonecrosis of the Hip: A Review. HIP

International. juill 2011;21(4):385-92.

Page 127: THESE - univ-alger.dz

120

16. Gaucher A. M. Radionuclide Imaging in Hip Abnormalities. Clinical Nuclear Medicine. May1980;

5(5):214-26.

17. Musso S, S N. Mitchell. Results of Conservative Management of Osteonecrosis of the Femoral Head A

Retrospective Review. Clinical Orthopaedics and Related Research. JUI 1986;(207):209-15.

18. Arlet J, Ficat P, Lartigue G, Tran MA. Clinical research on intraosseous pressure in the upper femoral

metaphysis and epiphysis in humans. Application to the diagnosis of ischemia and necrosis. Rev Rhum

Mal Osteoartic. 1 nov 1972;11(39):717-23.

19. Moya-Angeler J. Current concepts on osteonecrosis of the femoral head. World journal of orthopedics.

2015;6(8):590-601.

20. Anract P, Rosencher N, Eyrolle L, Tomeno B. L'environnement médical de la prothèse totale de

hanche. Presse Méd 1996;25:1069-75.

21. Kenzora JE, Glimcher MJ: Pathogenesis of idiopathic osteonecrosis: The ubiquitous crescent sign.

Orthop Clin North Am 1985; 16:681-696.

22. Jones LC, Hungerford DS. Osteonecrosis: etiology, diagnosis, and treatment. Current Opinion in

Rheumatology. 2004;16: 443‑9.

23. Wang G J, Donald E, Sweet M. Fat-Cell Changes as a Mechanism of Avascular Necrosis of the Femoral

Head in Cortisone-Treated Rabbits. J Bone Joint Surg Am. 1977;59-A(6):729‑35.

24. Jones JP. Fat embolism, intra vascular coagulation and osteonecrosis. Clin Orthop Relat Res.

1993;(292): 294-308.

25. Hutter CDD. Dysbaric osteonecrosis: a reassessment and hypothesis. Medical Hypotheses.

2000;54(4):585-90.

26. Welfling J. Aseptic osteonecrosis in osteoarticular pathology. La Presse Medicale. 1967;

75(29):1497‑8.

27. Wenstrup RJ, Roca-Espiau M, Weinreb NJ, Bembi B. Skeletal aspects of Gaucher disease: a review. The

British Journal of Radiology. 2002;75 (1):2‑12.

28. Iwegbu C G, Fleming A F. Avascular Necrosis of the Femoral Head in Sickle-cell Disease. J Bone Joint

Surg Am. 1983.67-B(1):29-32.

29. Cruess R L, Richard. Osteonecrosis of Bone Current Concepts as to Etiology and Pathogenesis. Clinical

Orthopaedics and Related Research. 1986;208: 30-9.

30. Hungerford DS, Lennox DW. Diagnosis and treatment of ischemic necrosis of the femoral head.

Surgery of the Musculoskeletal System. 1990;3(2):2757-94.

31. Chiron P, Kerboull L. Idiopathic Osteonecrosis of the Femoral Head: Epidemiology, Contributing

Factors, Stages, Preventive Surgery, Prosthetic Surgery and Outcomes. Symposium of SOFCOT Paris,

France. 12-16 november 2018.

32. Glueck CJ, Frieberg R, Tracy T. Thrombophilia and Hypofibrinolysis; Pathophysiologies of

Osteonecrosis. Clinical Orthopaedics and Related Research. 1997;334:43-56.

Page 128: THESE - univ-alger.dz

121

33. Todd R C, Freeman M A, Pirie C J. Isolated trabecular fatigue fractures in the femoral head. 1972; 54B

(4):723-728.

34. Mazabraud A. Nécrose idiopathique de la tête fémorale. Etude anatomopathologique et orientation

étiologique. Sem hôpital Paris 1963, 39 ; 2773-2775.

35. Yamamoto T. The Pathology of Osteonecrosis of the Femoral Head Osteonecrosis Koo. 2014;

1(5):151-157.

36. Wang B-L, Sun W, Shi Z-C, Zhang N-F, Yue D-B, Guo W-S, et al. Treatment of nontraumatic

osteonecrosis of the femoral head with the implantation of core decompression and concentrated

autologous bone marrow containing mononuclear cells. Archives of Orthopaedic and Trauma Surgery.

juill 2010;130(7):859‑65.

37. Cornell CN. Long-term follow-up of total hip replacement in patients with osteonecrosis. The

Orthopedic Clinics of North America. oct 1985;16(4):757‑69.

38. Kopecky k, Braunstein E M, Brandt K D. Apparent avascular necrosis of the hip: appearance and

spontaneous resolution of MR findings in renal allograft recipients. 1991;179(2):523-7.

39. Yamamoto T, Irisa T, Sugioka Y, Sueishi K, Yamamoto T, Irisa T, et al. Effects of pulse

methylprednisolone on bone and marrow tissues. Corticosteroid-induced osteonecrosis in rabbits.

Arthritis and Rheumatism. nov 1997;40(11):2055-64.

40. Ficat P. Le forage-biopsie de la hanche. Rev Med Toulouse. 1968;9:223‑30.

41. Noel H, Degels MA. Pathologic anatomy of idiopathic aspect necrosis of the femur head. Acta Orthop

Belg. mars 1981;2:191-7.

42. Assouline-Dayan Y, Chang C, Greenspan A. Pathogenesis and Natural History of Osteonecrosis.

Seminars in Arthritis and Rheumatism. oct2002;32(2):94-124.

43. Mont M A, Hungerford, D S.Current Concepts Review. Non-Traumatic Avascular Necrosis of the

Femoral Head. The Journal of Bone and Joint Surgery. March1995;77 (3):459-474.

44. Edward S M, Y Cheng. Epidemiology of Osteonecrosis in the USA. Osteonecrosis Koo. 2014; 1(3):39-45.

45. Weinstein RS, Nicholas RW, Manolagas SC. Apoptosis of Osteocytes in Glucocorticoid-Induced

Osteonecrosis of the Hip. 2000;85(8):2907-6.

46. Koo K H, Kim R, Kim Y S, Ahn I O, Cho S H, Song H R, et al. Risk Period for Developing Osteonecrosis of

the Femoral Head in Patients on Steroid Treatment. Clinical Rheumatology. août 2002;21(4):299-303.

47. Sakaguchi M, Tanaka T, Fukushima W, Kubo T, Hirota Y. Impact of oral corticosteroid use for idiopathic

osteonecrosis of the femoral head: a nationwide multicenter case-control study in Japan. Journal of

Orthopaedic Science. mars 2010;15(2):185-91.

48. Elmestedt E. Avascular Bone Necrosis in the Renal Transplant Patient: A Discriminant Analysis of 144

Cases. Clinical Orthopaedics and Related Research 1981;158:149-57.

Page 129: THESE - univ-alger.dz

122

49. Lopez-Ben R, Mikuls T., Moore D., Julian B., Bernreuter W., Elkins M, et al. Incidence of hip

osteonecrosis among renal transplantation recipients: a prospective study. Clinical Radiology. mai

2004;59(5):431-8.

50. Inoue S, Horii M, Asano T, Fujioka M, Ogura T, Shibatani M, et al. Risk factors for non traumatic

osteonecrosis of the femoral head after renal transplantation. Journal of Orthopaedic Science. nov

2003;8(6):751-756.

51. Nagasawa K, Tada Y, Koarada S, Horiuchi T, Tsukamoto H, Murai K, et al. Very early development of

steroid-associated osteonecrosis of femoral head in systemic lupus erythematosus: prospective study

by MRI. Clinical Orthopaedics and Related Research. mai 2005;14(5):385-90.

52. Ibels L S, Simons L A, King J O. Studies on the Nature and Causes of Hyperlipidaemia in Uraemia,

Maintenance Dialysis and Renal Transplantation. Quarterly Journal of Medicine. oct 1975;(176):601-

14.

53. Seamon J, Keller T, Saleh J, Cui Q. The Pathogenesis of Nontraumatic Osteonecrosis. Arthritis.

2012;2012:1-11.

54. Kubo T, Yamazoe S, Sugano N, Fujioka M, Naruse S, Yoshimura N, et al. Initial MRI findings of non-

traumatic osteonecrosis of the femoral head in renal allograft recipients. Magnetic Resonance

Imaging. janv 1997;15(9):1017-23.

55. David F T,Anderson J J. Across-study evaluation of association between steroid dose and bolus steroids

and avascular necrosis of bone. The Lancet. 1987;329(8538):902-906.

56. Mont M A, Jones LC, Hungerford D S. Nontraumatic Osteonecrosis of the Femoral Head: Ten Years

Later. JBJS. mai 2006;88-A(5):1117-16.

57. Orlic D, Jovanovic S, Anticevic D, Zecevic J. Frequency of idiopathic aseptic necrosis in medically

treated alcoholics. International Orthopaedics. déc 1990;14(4):383-386.

58. Matsuo K, Hirohata T, Sugioka Y, Ikeda M, Fukuda A. Influence of Alcohol Intake, Cigarette Smoking,

and Occupational Status on Idiopathic Osteonecrosis of the Femoral Head. Clinical Orthopaedics and

Related Research. sep1988;(234):115-123.

59. Arnal c. Drépanocytose chez l’adulte. Encycl Méd Chir Hematologie. 2002;(13-003-D-16): P15.

60. Elion J, Labie D. Bases physiopathologiques moléculaires et cellulaires du traitement de la

drépanocytose. Hématologie. 1996;2(6):499-510.

61. Chung SM, Alavi A, Russell MO. Management of Osteonecrosis in Sickle-Cell Anemia and its Genetic

Variants. Clinical Orthopaedics and Related Research. 1978;130:158-74.

62. Milner P F, Kraus AP, Sebes JI, Sleeper LA. Sickle Cell Disease as a Cause of Osteonecrosis of the

Femoral Head. N Engl J Med. 1991;325(21):1476-1481.

63. Styles LA , Vichinsky E P . Core decompression in avascular necrosis of the hip in sickle-cell disease.

American Journal of Hematology 1996 ; 52(2) : 103-107.

Page 130: THESE - univ-alger.dz

123

64. Mukisi-Mukaza M , Manicom O, Alexis C , Bashoun K, Donkerwolcke M, Burny F. Treatment of Sickle

cell disease’s hip necrosis by core decompression: A prospective case-control study. Orthopaedics and

Traumatology: Surgery and Research. 2009.(95) :498-504.

65. Audemard A, Troussard X, Galateau-Salle F, Macro M. Gaucher’s disease. Hématologie.

2013 ;19(3):217–222.

66. Jeong J Y. Autoimmune Disease (SLE, Antiphospholipid Syndrome), Post transplantation (Kidney, Liver,

Heart, Bone Marrow), and Other Risk Factors (Chemotherapy, Caisson Disease, Radiation, Pancreatitis,

Gaucher’s Disease). Osteonecrosis Koo. 2014;1(17):132-139.

67. Dzik-Jurasz ASK, Brooker S, Husband JE, Tait D. What is the Prevalence of Symptomatic or

Asymptomatic Femoral Head Osteonecrosis in Patients Previously Treated with Chemoradiation? A

Magnetic Resonance Study of Anal Cancer Patients. clinical oncology. 2001;13:130-4.

68. Jones DN. Multifocal Osteonecrosis Following Chemotherapy and Short-Term Corticosteroid Therapy

in a Patient with Small-Cell Bronchogenic Carcinoma. The Journal of Nuclear Medicine.

1994;(35):1347-50.

69. Houssiau F. Magnetic resonance imaging-detected avascular osteonecrosis in systemic lupus

erythematosus: lack of correlation with antiphospholipid antibodies. Rheumatology. 1 avr

1998;37(4):448-53.

70. Sharareh B, Schwarzkopf R. Dysbaric Osteonecrosis: A Literature Review of Pathophysiology, Clinical

Presentation, and Management. Clinical Journal of Sport Medicine. mars 2015;25(2):153-61.

71. Sherrill S J, Stegall P, Smith K, Huang T W, Harker L A. Dysbaric osteonecrosis: a consequence of

intravascular bubble formation, endothelial damage, and platelet thrombosis. J Lab Clin Med.

1981;98(4):568-590.

72. McCallum R I, Walder D N, Barnes R,Catto M E,J. K. Davidson, J K, Fryer D I et al. Bone lesions in

compressed air workers. JBJS. 1966;48B(2):207–235.

73. Mah W, Sonkusare SK, Wang T, Azeddine B, Pupavac M, Carrot-Zhang J, et al. Gain of function

mutation in TRPV4 identified in patients with osteonecrosis of the femoral head. Journal of Medical

Genetics. oct 2016;53(10):705-9.

74. Li Y, Yue-bai L, Yi-sheng W. Dexamethasone-induced adipogenesis in primary marrow stromal cell

cultures: mechanism of steroid-induced osteonecrosis. chinese medical journal. 2006;119(7):581-8.

75. Petrigliano FA, Lieberman JR. Novel Approaches to Evaluation and Treatment. Clinical Orthopaedics.

2007;10(465):53-62.

Page 131: THESE - univ-alger.dz

124

76. Björkman A, Svensson P J, Hillarp A, Burtscher I M, Ruow A, Benoni G. Factor V Leiden and

Prothrombin Gene Mutation: Risk Factors for Osteonecrosis of the Femoral Head in Adults. Clin

Orthop Relat Res. aug2004;425:168‑72.

77. Jones LC, Hungerford DS. The pathogenesis of osteonecrosis. Instructional Course Lectures

2007;56:179-96.

78. Kaushik AP. Osteonecrosis of the femoral head: An update in year 2012. World Journal of Orthopedics.

2012;3(5):49‑9.

79. Merle d’Aubigné R. Evaluation chiffrée (Merle d’Aubigné). Rev Chir Orthop. 1970;(56):481‑6.

80. Biau DJ, Brand RA. Robert Merle d’Aubigné, 1900–1989. Clinical Orthopaedics and Related Research.

janv 2009;467(1):2‑6.

81. Henry J, Mankin M D. Nontraumatic Necrosis of Bone (Osteonecrosis). New England Journal of

Medicine. 1992;326:1473‑1479.

82. Abbé R, Roux H, Serratrice G, Pasquier J, de Laforte C. Importance of numeric scintigraphy of the hips

during primary aseptic osteonecrosis of the femoral head in adults. Rev Rhum Mal Osteoartic.

1978;45(7):469‑71.

83. Mikl T, Yamamuro T, Okumura H, Ueo T, Kasai R, Yamamoto I. Scintigraphy in nontraumatic femoral

head necrosis. Acta Orthopaedica Scandinavica. janv 1987;58(4):375‑8.

84. Spencer JD, Maisey M. A Prospective Scintigraphic Study of Avascular Necrosis of Bone in Renal

Transplant Patients: general orthopaedics. avr 1985;NA;(194):125‑35.

85. Manenti G, Altobelli S, Pugliese L, Tarantino U. The role of imaging in diagnosis and management of

femoral head avascular necrosis. Clinical Cases in Mineral and Bone Meta. 2015;12(1): 31-38.

86. Stoica Z, Dumitrescu D, Popescu M, Gabor M, Bogdan N. Imaging of Avascular Necrosis of Femoral

Head: Familiar Methods and Newer Trends. 2009;35(1):23-28.

87. Lee MJ, Corrigan J, Stack JP, Ennis JT. A comparison of modern imaging modalities in osteonecrosis of

the femoral head. Clinical Radiology. déc 1990;42(6):427‑32.

88. Markisz J A, R J Knowles, D W Altchek. Segmental patterns of avascular necrosis of the femoral heads:

early detection with MR imaging. Radiology. 1Mar1987;162(3):717‑20.

89. Coleman BC, Herbert Y, K, Murray K.Dalinka. Radiographically negative avascular necrosis: detection

with MR imaging. Radiology. 1988;168(2):525‑9.

90. Vande Berg BE, Malghem JJ, Labaisse MA, Noel HM, Maldague BE. MR imaging of avascular necrosis

and transient marrow edema of the femoral head. RadioGraphics. mai 1993;13(3):501‑20.

91. Mitchell D, Joseph P, Fallon M, Hickey W, Kressel H, Rao V, et al. Chemical-shift MR imaging of the

femoral head: an in vitro study of normal hips and hips with avascular necrosis. American Journal of

Roentgenology. juin 1987;148(6):1159‑64.

Page 132: THESE - univ-alger.dz

125

92. Steinberg ME, Oh SC, Khoury V, Udupa JK, Steinberg DR. Lesion size measurement in femoral head

necrosis. International Orthopaedics. juill 2018;42(7):1585‑91.

93. Arlet J. Diagnostic de l’ostéonécrose fémoro-capitale primitive au stade I. 1968;(54):637‑48.

94. Arlet J, Ficat P. Phlébographie transosseuse, pression intramédullaire et oxymétrie du sang osseux au

cours des algodystrophies sympathiques reflexes. Rev Rhumat. 1982;49:882‑5.

95. Lemperg G, R, Arnoldi CC. The Significance of Intraosseous Pressure in Normal and Diseased: States

with Special Reference to the Intraosseous Engorgement-Pain Syndrome. Clinical Orthopaedics and

Related Research. 1978;136:143‑56.

96. Stulberg B N, Bauer T W, Belhobek G H. Making Core Decompression Work. Clinical Orthopaedics and

Related Research. 1990;261:186‑95.

97. Tooke S M, Nugent P J, Bassett L W. Results of Core Decompression for Femoral Head Osteonecrosis.

Clinical Orthopaedics and Related Research. mars 1988;228:99‑104.

98. Hee J K, Jeong J Y , Pil W Y. Subchondral Stress Fracture of the Femoral Head . Osteonecrosis

Koo. 2014;1(29):221-230.

99. Lee Y K, Koo K H. Bone Marrow Edema Syndrome of the Hip. Osteonecrosis Koo. 2014;1(30):232-234.

100. Schmitt-Sody M, Kirchhoff C, Mayer W, Goebel M, Jansson V. Avascular necrosis of the femoral head:

inter- and intraobserver variations of Ficat and ARCO classifications. International Orthopaedics. juin

2008;32(3):283‑7.

101. Zibis AH, Karantanas AH, Roidis NT, Hantes ME, Argiri P, Moraitis T, et al. The role of MR imaging in

staging femoral head osteonecrosis. European Journal of Radiology. juill 2007;63(1):3‑9.

102. Smith S W, Fehring T K, Griffin W L, Beaver W B. Core Decompression of the Osteonecrotic Femoral

Head. J Bone Joint Surg Am. mai 1995;77(5):674‑80.

103. Kerboul M, Thomine J,Postel M, Merle D’Aubigné R. The conservative surgical treatment of idiopathic

aseptic necrosis of the femoral head. journal of bone and joint surgery. 1974;56B(02):291‑6.

104. Yong C H,Lee Y K, Koo K H. Modified Kerboul Classification System of Necrotic Extent Using MRI.

Osteonecrosis Koo. 2014;1(27):21-213.

105. Ohzono K, Saito M, Takaoka K, Ono K, Saito S, Nishina T, Kadowaki T. Natural History of

Nontraumatic Avascular Necrosis of the Femoral Head. J Bone Joint Surg [Br]. 1991;73-B:68‑72.

106. Koo K H, Kim R,Ko G H, Song H R, Jeong S T, Cho S H. Preventing collapse in early osteonecrosis of the

femoral head. A randomised clinical trial of core decompression. J Bone Joint Surg [Br]. 1 nov

1995;77B(6):870‑4.

Page 133: THESE - univ-alger.dz

126

107. Gardeniers J W, Gosling A C, Rijnen W H. The ARCO Staging System: Generation

and Evolution Since 1991. Osteonecrosis Koo. 2014;1(28):216-218.

108. Aaron RK, Lennox D, Bunce GE, Ebert T. The conservative treatment of osteonecrosis of the femoral

head. A comparison of core decompression and pulsing electromagnetic fields. Cli,Orthop. déc

1989;Volume 249:209–218.

109. Edward Cheng Y, Thongtrangan M D, Issada M D, Laorr A, Saleh K J. Spontaneous Resolution of

Osteonecrosis of the Femoral Head.JBJS. 2004; volum86(12):2594-2599.

110. Steinberg ME, Larcom PG, Strafford B, Hosick WB, Corces A, Bands RE, et al. Core Decompression With

Bone Grafting for Osteonecrosis of the Femoral Head: Clinical Orthopaedics and Related Research. mai

2001;386:71‑8.

111. Lavernia CJ, Sierra RJ, Grieco FR. Osteonecrosis of the Femoral Head. Journal of the American Academy

of Orthopaedic Surgeons. 1999;7(4):250‑12.

112. Xenkis T A, Beris A E, Malizos K K, Koukoubis T,Gelalis J, Soucacos P N. Total hip arthroplasty for

avascular necrosis and degenerative osteoarthritis of the hip. Clinical Orthopaedics and Related

Research. 1997;(341):62‑8.

113. Mont MA, Cherian JJ, Sierra RJ, Jones LC, Lieberman JR. Nontraumatic Osteonecrosis of the Femoral

Head: Where Do We Stand Today?: A Ten-Year Update. The Journal of Bone and Joint Surgery-

American Volume. oct 2015;97(19):1604‑27.

114. Lafforgue P. Pathophysiology and natural history of avascular necrosis of bone. Joint Bone Spine. oct

2006;73(5):500‑7.

115. Susan M, Grant , Karen L. ILOPROST®. 1992.43(6):889-924.

116. Astrand J, Aspenberg P. Systemic alendronate prevents resorption of necrotic bone during

revascularization. A bone chamber study in rats. BMC Musculoskeletal Disorders. déc 2002;3(1):19‑5.

117. Hofstaetter JG, Wang J, Yan J, Glimcher MJ. The effects of alendronate in the treatment of

experimental osteonecrosis of the hip in adult rabbits. Osteoarthritis and Cartilage. mars

2009;17(3):362‑70.

118. Fanord F, Fairbairn K, Kim H, Garces A, Bhethanabotla V, Gupta VK. Bisphosphonate-modified gold

nanoparticles: a useful vehicle to study the treatment of osteonecrosis of the femoral head.

Nanotechnology. 21 janv 2011;22(3):35‑102.

119. Gasbarra E, Perrone FL, Baldi J. Conservative surgery for the treatment of osteonecrosis of the femoral

head: current options. Send to Clin Cases Miner Bone Metab. 2015;12:43‑50.

120. Hungerford DS. Role of core decompression as treatment method for ischemic femur head necrosis.

Der Orthopade. août 1990;4(19):219‑23.

121. Mont MA, Ragland PS, Etienne G. Core Decompression of the Femoral Head for Osteonecrosis Using

Percutaneous Multiple Small-Diameter Drilling: Clinical Orthopaedics and Related Research. déc

2004;429:131‑8.

Page 134: THESE - univ-alger.dz

127

122. Al Omran A. Multiple drilling compared with standard core decompression for avascular necrosis of

the femoral head in sickle cell disease patients. Archives of Orthopaedic and Trauma Surgery. mai

2013;133(5):609‑13.

123. Seyler TM, Marker DR, Ulrich SD, Fatscher T, Mont MA. Nonvascularized Bone Grafting Defers Joint

Arthroplasty in Hip Osteonecrosis. Clinical Orthopaedics and Related Research. mai

2008;466(5):1125‑32.

124. Steinberg M E, Brighton C T, Corces A, Hayken G D, Steinberg D R, Strafford B et al. Osteonecrosis of

the Femoral Head: Results of Core Decompression and Grafting With and Without Electrical

Stimulation. Clinical Orthopaedics and Related Research. déc 1989;249:199–208.

125. Merle D’Aubigné R, Postel M, Mazabraud A. Idiopathic necrosis of the femoral head in adults. JBJS.

1965;47B(4):612‑33.

126. Seung H B, Shin Y K.Impaction Bone Grafting. Osteonecrosis Koo. 2014;1(41):297-305.

127. Vail, T, Parker MD, Urbaniak, James R. Donor-Site Morbidity with Use of Vascularized Autogenous

Fibular Grafts. J Bone Joint Surg Am. févr 1996;78(2):204‑11.

128. Julio J J, Samik B, Banerjee B H, Kapadia J J, Cherian K I, Mont M A. Principles of Bone Grafting for

Osteonecrosis of the Hip. Osteonecrosis Koo. 2014;1(42):307-311.

129. Hernigou P, Beaujean F. Abnormalities in the Bone Marrow of the Iliac Crest in Patients Who Have

Osteonecrosis Secondary to Corticosteroid Therapy or Alcohol Abuse. JBJS. juill 1997;79(7):1047‑53.

130. Gasbarra E, Perrone FL, Baldi J. Conservative surgery for the treatment of osteonecrosis of the femoral

head: current options. Send to Clin Cases Miner Bone Metab. 2015;12:43‑50.

131. Hernigou P, Poignard A, Nogier A, Manicom O. Fate of very small asymptomatic stage1 osteonecrotic

lesions of the hip. JBJS. déc 2004;86(12):2589–2593.

132. Hernigou P, Bachir D. Avascular necrosis of the femoral head in sickle-cell disease. Treatment of

collapse by the injection of acrylic cement. Send to J Bone Joint Surg Br. Nov1993;75(6):875‑80.

133. Hernigou P, Daltro G. Cement Techniques in Hip Osteonecrosis with Collapse : From Traditional

Methacrylate to Bone Substitutes and Stem Cells. Osteonecrosis Koo. 2014;1(40):291-295.

134. Sugioka Y. Transtrochanteric Anterior Rotational Osteotomy of the Femoral Head in the Treatment of

Osteonecrosis Affecting the Hip: A New Osteotomy Operation. Clin Orthop Relat Res. janv

1978;(130):191‑201.

135. Dean M T, Cabanela M E. Transtrochanteric anterior rotational osteotomy for avascular necrosis of the

femoral head. JBJS. 1993;75:597‑601.

136. Hungerford M W, Mont M A, Scott R, Fiore C, Hungerford D S, Krackow K A. Surface Replacement

Hemiarthroplasty for the Treatment of Osteonecrosis of the Femoral Head. jbjs. 1998;80(11):1656‑64.

137. Stulberg B N,Zadzilka J D. Resurfacing Arthroplasty for Osteonecrosis of the femoral Head.

Osteonecrosis Koo. 2014;1(52):365-380.

Page 135: THESE - univ-alger.dz

128

138. Theodore A. Total hip arthroplasty for avascular necrosis and degenerative osteoarthritis of the hip.

Clinical Orthopaedics and Related Research. 1997;(341):62‑8.

139. Kim Y H, Oh S H, Kim J S. Primary Total Hip Arthroplasty with a Second-Generation Cementless Total

Hip Prosthesis in Patients Younger Than Fifty Years of Age. JBJS. 2003;85(1):109‑14.

140. D’Ambrosi R, Biancard E, Massari G, Ragone V. Survival Analysis after Core Decompression in

Association with Platelet-Rich Plasma, Mesenchymal Stem Cells, and Synthetic Bone Graft in Patients

with Osteonecrosis of the Femoral Head. THIEME. 12 févr 2018;6(1):16‑22.

141. Plakseychuk AY, Kim S-Y, Park B-C, Varitimidis SE, Rubash HE, Sotereanos DG. Vascularized Compared

with Nonvascularized Fibular Grafting for the Treatment of Osteonecrosis of the Femoral Head: The

Journal of Bone and Joint Surgery-American Volume. avr 2003;85(4):589‑96.

142. Marker DR, Seyler TM, Ulrich SD, Srivastava S, Mont MA. Do Modern Techniques Improve Core

Decompression Outcomes for Hip Osteonecrosis? Clinical Orthopaedics and Related Research. mai

2008;466(5):1093‑103.

143. Mont M A, Marulanda G A,Seyler T M, Plate J F, Delanois R E. Core decompression and

nonvascularized bone grafting for the treatment of early stage osteonecrosis of the femoral head.

Instructional Course Lectures. 16 juill 2007;56:213‑20.

144. Zhang H-J, Liu Y-W, Du Z-Q, Guo H, Fan K-J, Liang G-H, et al. Therapeutic effect of minimally invasive

decompression combined with impaction bone grafting on osteonecrosis of the femoral head.

European Journal of Orthopaedic Surgery & Traumatology. déc 2013;23(8):913‑9.

145. Hamanishi M, Yasunaga Y, Yamasaki T, Mori R, Shoji T, Ochi M. The clinical and radiographic results of

intertrochanteric curved varus osteotomy for idiopathic osteonecrosis of the femoral head. Archives

of Orthopaedic and Trauma Surgery. mars 2014;134(3):305‑10.

146. Yoon TR, Abbas AA, Hur CI, Cho SG, Lee JH. Modified Transtrochanteric Rotational Osteotomy for

Femoral Head Osteonecrosis. Clinical Orthopaedics and Related Research. mai 2008;466(5):1110‑6.

147. Yi-sheng W, Yi Z, Jun-wei L, Guo-hui Y, Jin-feng L, Jie Y, et al. A modified technique of bone grafting

pedicled with femoral quadratus for alcohol-induced osteonecrosis of the femoral head. chinese

medical journal. 2010;123(20):2847‑52.

148. Issa K, Johnson AJ, Naziri Q, Khanuja HS, Delanois RE, Mont MA. Hip Osteonecrosis: Does Prior Hip

Surgery Alter Outcomes Compared to an Initial Primary Total Hip Arthroplasty? The Journal of

Arthroplasty. janv 2014;29(1):162‑6.

149. Mont MA, Zywiel MG, Marker DR, McGrath MS, Delanois RE. The Natural History of Untreated

Asymptomatic Osteonecrosis of the Femoral Head: A Systematic Literature Review. The Journal of

Bone and Joint Surgery-American Volume. sept 2010;92(12):2165‑70.

150. Liu L, Gao F, Sun W, Wang Y, Zhang Q, Wang B, et al. Investigating clinical failure of core

decompression with autologous bone marrow mononuclear cells grafting for the treatment of non-

traumatic osteonecrosis of the femoral head. International Orthopaedics. juill 2018;42(7):1575‑83.

Page 136: THESE - univ-alger.dz

129

151. Meyers, Marvin, H, Jones, Richard, E, Bucholz, Robert, W. Fresh Autogenous Grafts and Osteochondral

Allografts for the Treatment of Segmental Collapse in Osteonecrosis of the Hip. Clinical Orthopaedics

and Related Research. April1983;174:107–112.

152. Saito S, Ohzono K. Joint preserving operations for idiopathic avascular necrosis of the femoral head.

Results of core decompression, grafting and osteotomy. J Bone Joint Surg [Br]. 1988;70-B:78‑84.

153. Johannson HR, Zywiel MG, Marker DR, Jones LC, McGrath MS, Mont MA. Osteonecrosis is not a

predictor of poor outcomes in primary total hip arthroplasty: a systematic literature review.

International Orthopaedics. avr 2011;35(4):465‑73.

154. Steinberg ME, Lai M. A comparison between total hip replacement for osteonecrosis and degenerative

joint disease. Orthopedics. avr 2008;31(4):360.

155. Fukushima W, Mikihiro F, Toshikazu K, Akiko T, Tammakoshi A, Masaki N et al.Nationwide

Epdemiologic Survey of Idiopathic osteonecrosis of the Femoral Head. Clin Orthop Relat Res.

2010 ;(468) : 2715-2724.

156. Yamaguchi R, Yamamoto T, Motomura T, Ikemura S,Iwamoto Y. Incidence of Nontraumatic

Osteonecrosis of the Femoral Head in the Japnese population. Arthritis and Rheumatism. 2011;63(10):

3169-3173.

157. Ikeuchi K, Hasegwa Y,Seki T, Takegmi Y, Amano T,Ishiguro N. Epidemiology of nontrumatic

osteonerosis of the femoral head in Japan.Modern Rheumatology.2015;25(2):278-281.

158. Cui L,Zhuang Q, Jin J, Zhang K, Cao L, Lin J et al. Multicentric epidemiologic study on six thousand three

hundred and ninety five cases of femoral head osteonecrosis in China. Sicot. 2015;(1): 2-10.

159. Nich c, Courpied J P, Kerboull M, Postel M, hamadouche M, Charnley-Kerboull Total Hip Arthroplasty

For Osteonecrosis of the Femoral Head AMinimal 10 year Follaw Up Study.Te journal of Arhtroplasty.

2006; 21(4):2006.

160. Bellot F, Havet E, Gabrion A, Meunier W, Mertl P. Résultats des forages pour ostéonécrose aseptique

de la tête fémorale. Rev Chir Orthop. 2005;91:114‑23.

161. Bozic KJ, Zurakowski D, Thronhill TS. Survivorship Analysis of Hips Treated with Core Decompression

for Nontraumatic Osteonecrosis of the Femoral Head. JBJS.févr 1999;81(2):200‑9.

162. Smith, Stephen W, Fehring, Thomas K, Griffin, William L. Core Decompression of the Osteonecrotic

Femoral Head. J Bone Joint Surg Am. mai 1995;77(5):674‑80.

163. Andriolo L, Merli G, Tobar C, Altamura SA, Kon E, Filardo G. Regenerative therapies increase

survivorship of avascular necrosis of the femoral head: a systematic review and meta-analysis.

International Orthopaedics. juill 2018;42(7):1689‑704.

164. Zoe H. Dailiana, Alison P. Toth, Eunice Gunneson. Free Vascularized Fibular Grafting Following Failed

Core Decompression for Femoral Head Osteonecrosis. The Journal of Arthroplasty. 2007;22(5):679‑87.

165. Hungerford DS, Zizic TM. Alcoholism associated ischemic necrosis of the femoral head. Early diagnosis

and treatment. Clin Orthop Relat Res. janv 1978;130:144‑53.

Page 137: THESE - univ-alger.dz

130

166. Lavernia CJ, Sierra RJ. Core decompression in Atraumatic Osteonecrosis of the hip. The Journal of

Arthroplasty. févr 2000;15(2):171‑8.

167. Villa JC, Husain S, van der List JP, Gianakos A, Lane JM. Treatment of Pre-Collapse Stages of

Osteonecrosis of the Femoral Head: a Systematic Review of Randomized Control Trials. HSS Journal .

oct 2016;12(3):261‑71.

168. Chan T, Dalinka M, Steinberg M, Kressel H. MRI appearance of femoral head osteonecrosis following

core decompression and bone grafting. Skeletal Radiology. févr 1991;20(2):103‑7.

169. Persiani P, Cristo C D, GraciJ. Stage-related results in treatment of hip osteonecrosis with core-

decompression and autologous mesenchymal stem cells. Acta Orthop Belg. 2015;81(3):406‑12.

170. Mont MA, Carbone JJ, Fairbank AC. Core Decompression Versus Nonoperative Management for

Osteonecrosis of the Hip: Clinical Orthopaedics and Related Research. mars 1996;324:169‑78.

171. Mont M A, Fairbank A C, Petri M. Core decompression for osteonecrosis of the femoral head in

systemic lupus erythematosus. Clinical Orthopaedics and Related Research. 1997;(334):91‑7.

172. Yoon B-H, Lee Y-K, Kim K-C, Ha Y-C, Koo K-H. No differences in the efficacy among various core

decompression modalities and non-operative treatment: a network meta-analysis. International

Orthopaedics. mai 2018 ; 42(12) :2737-2743.

173. Holman AJ, Gardner GC, Richardson ML. Quantitative magnetic resonance imaging predicts clinical

outcome of core decompression for osteonecrosis of the femoral head. J Rheumatol.

1995;10:1929‑33.

174. Markel DC, Miskovsky C, Sculco TP, Pellicci PM, Salvati EA. Core Decompression for Osteonecrosis of

the Femoral Head: Clinical Orthopaedics and Related Research. févr 1996;323:226‑33.

175. Styles LA, Vichinsky EP. Core decompression in avascular necrosis of the hip in sickle-cell disease.

American Journal of Hematology. juin 1996;52(2):103‑7.

176. Mazières B, Marin F, Chiron P, Moulinier L, Amigues J-M, Laroche M, et al. Influence of the volume of

osteonecrosis on the outcome of core decompression of the femoral head. Annals of the Rheumatic

Diseases. 1997;56:747‑50.

177. Powell .Elisha T, William L. Lanzer, Martin G. Mankey. Core Decompression for Early Osteonecrosis of

the Hip in High Risk. Clinical Orthopaedics and Related Research. févr 1997;335:181‑9.

178. Chang MC, Chen TH, Lo WH. Core decompression in treating ischemic necrosis of the femoral head.

Zhonghua Yi Xue Za Zhi (Taipei). 1997;60(3):130‑6.

179. Iorio R, Healy WL, Abramowitz AJ, Pfeifer BA. Clinical outcome and survivorship analysis of core

decompression for early osteonecrosis of the femoral head. The Journal of Arthroplasty. janv

1998;13(1):34‑41.

180. Scully SP, Aaron RK, Urbaniak JR. Survival analysis of hips treated with core decompression or

vascularized fibular grafting because of avascular necrosis. J Bone Joint Surg Am. 1998;80(9):1270‑5.

Page 138: THESE - univ-alger.dz

131

181. Van Laere C. Core Decompression for Avascular Necrosis of the Femoral Head. Acta Orthopaedica

Belgica. 1 sept 1998;63(4):269‑72.

182. Simank H-G, Brocai DRC, Strauch K, Lukoschek M. Core decompression in osteonecrosis of the femoral

head: risk-factor-dependent outcome evaluation using survivorship analysis. International

Orthopaedics. 8 sept 1999;23(3):154‑9.

183. Maniwa.S, T. Nishikori, S. Furukawa. Evaluation of core decompression for early osteonecrosis of the

femoral head. Archives of Orthopaedic and Trauma Surgery. 2000;120(5/6):241‑4.

184. Aigner N, Schneider W, Eberl V, Knahr K. Core decompression in early stages of femoral head

osteonecrosis – an MRI-controlled study. International Orthopaedics. févr 2002;26(1):31‑5.

185. Lieberman JR, Conduah A, Urist MR. Treatment of Osteonecrosis of the Femoral Head with Core

Decompression and Human Bone Morphogenetic Protein: Clinical Orthopaedics and Related Research.

déc 2004;429:139‑45.

186. Radke S, Kirschner S, Seipel V, Rader C, Eulert J. Magnetic resonance imaging criteria of successful core

decompression in avascular necrosis of the hip. Skeletal Radiology. sept 2004;33(9):519‑24.

187. Warner JJ, Philip JH, Brodsky GL. Studies of nontraumatic osteonecrosis. The role of core

decompression in the treatment of nontraumatic osteonecrosis of the femoral head. Clinical

Orthopaedics and Related Research. 1987;225:104‑27.

188. Neumayr D L, Aguilar K, Earles A N. Physical Therapy vs. Core Decompression for Femoral Head

Osteonecrosis in Sickle Cell Disease. J Bone Joint Surg Am. 2006;88-A(12):2574‑10.

189. Abrisham SMJ, Hajiesmaeili MR, Soleimani H, Pahlavanhosseini H. Efficacy of Core Decompression of

Femoral Head to Treat Avascular Necrosis in Intravenous Drug Users. Acta Medica Iranica.

2013;51(4):250‑3.

190. Lennox, D. W, Murrah, R. L, Ebert, T. The efficacy and safty of core decompression of the hip as a

treatment for osteonecrosis. 1993;47:39‑42.

191. Yang S, Wu X, Xu W, Ye S, Liu X, Liu X. Structural Augmentation with Biomaterial-Loaded Allograft

Threaded Cage for the Treatment of Femoral Head Osteonecrosis. The Journal of Arthroplasty. déc

2010;25(8):1223‑30.

192. Camp JF, Colwell CW Jr. Core decompression of the femoral head for osteonecrosis. J Bone Joint Surg

Am. déc 1986;68(9):1313‑9.

193. Hopson CN, Siverhus SW. Ischemic necrosis of the femoral head. Treatment by core decompression. J

Bone Joint Surg Am. août 1988;7(70):1048‑51.

194. Lausten GS, Mathiesen B. Core decompression for femoral head necrosis: Prospective study of 28

patients. Acta Orthopaedica Scandinavica. janv 1990;61(6):507‑11.

195. Learmonth I D, Maloon S,Dall G. Core decompression for early atraumatic osteonecrosis of the femoral

head. J Bone Joint Surg [Br]. 1990;72B:387‑90.

Page 139: THESE - univ-alger.dz

132

196. Zhao D, Cui D, Wang B, Tian F, Guo L, Yang L, et al. Treatment of early stage osteonecrosis of the

femoral head with autologous implantation of bone marrow-derived and cultured mesenchymal stem

cells. Bone. janv 2012;50(1):325‑30.

197. Rajagopal M, Samora JB, Ellis TJ. Efficacy of Core Decompression as Treatment for Osteonecrosis of the

Hip: A Systematic Review. HIP International. sept 2012;22(5):489‑93.

198. Pidhorz L, Bechri A, Pidhorz C, Bregeon CH. Le forage biopsie dans l’ostéonécrose aseptique de la

hanche : que reste-t-il de ses indications ? Ann Orthop Ouest. 1992;(24):81‑6.

199. Bhatia A C. Fairbank AC, Jinnah R H. Long-term results of core decompression for ischaemic necrosis of

the femoral head. The Bone and Joint Journal. janv 1994;76-B:42‑9.

Page 140: THESE - univ-alger.dz

133

VI.LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

1. Liste des tableaux

Tableau 1. Classification histologique de l’osteonecrose de la tête femorale . Tableau 2. Les facteurs de risque de l’osteonecrose de la tête femorale Tableau 3. Classification d’Ohzono Tableau 4. Classification de steinberg de l’universite de Pennsylvanie. Tableau 5. Classification radiologique d’ARCO. Tableau 6. Traitements non operatoires Tableau 7. Les indications selon le stade de l’ONTF. Tableau 8. Pourcentage des differentes etiologies Tableau 9. Repartition des etiologies selon le sexe Tableau 10. La moyenne de la douleur selon PMA en preoperatoire et en postoperatoire. Tableau 11. La moyenne de la mobilite selon PMA en preoperatoire et en postoperatoire. Tableau 12. La moyenne de la marche selon PMA en preoperatoire et en postoperatoire. Tableau 13. Tableau recapitulatif de l’ensemble des resultats selon le score clinique de PMA en preoperatoire

et en postoperatoire. Tableau 14. Resultats selon la satisfaction des patients et la reprise de l'activite Tableau 15. Stades radiologiques pré opératoires Tableau 16. Stades radiologiques au dernier recul Tableau 17. Le taux de survie selon les années de recul Tableau 18. La repartition du sexe comparée a la littérature Tableau 19. La moyenne d’age étudiée comparee a celle de la litterature Tableau 20. Les etiologies de l’osteonecrose comparees a la litterature Tableau 21. Le taux de succes global compare a celui de la litterature Tableau 22. Appreciation des reultats selon les stades radiologiques compares a la litterature Tableau 23. Le taux d’echec selon les stades radiologiques compare a celui de la litterature.

2. Liste des figures Figure 1. Anatomie de la hanche, articulation ouverte : vue laterale 12 Figure 2. La vascularisation de la tête femorale. Figure 3. Photographie de dissection cadaverique de l’articulation de la hanche Figure 4. Physiopathologie de la theorie intra-osseuse de l’ONTF Figure 5. Physiopathologie de la theorie extra-osseuse de l’ONTF Figure 6. Schema simplifié de la physiopathologie et des mecanismes de l’osteonecrose de la tete femorale Figure 7. Schema illustratif des zones de necrose de la tete Figure 8. Photographie et radiographie d’une coupe frontale d’une tete femorale necrosee Figure 9.Coupe histologique d’une necrose de la tete femorale type 4 d’Arlet et Durroux Figure 10. Histologie de la zone necrotique (accumulation de debris cellulaire de la moelle osseuse et des

lacunes) Figure 11. Histologie de la zone de reparation (tissu de granulation vasculaire est observe dans l'espace

medullaire) Figure 12. Le faux profil de Lequesne Figure 13. Image sclero-geodique.

Page 141: THESE - univ-alger.dz

134

Figure 14. Croissant radiologique Figure 15. Image du croissant radiologique (dissection sous chondrale) avec un debut d’image de coquille

d’œuf. Figure 16. Image d’aplatissement segmentaire de la tete femorale. Figure 17. Osteonecrose au stade d’arthrose avancée avec pincement de l’articulation de la hanche. Figure 18. Image scintigraphique caracteristique d’une osteonecrose Figure 19. Image TDM des stades precoce d’osteonecrose. Figure 20. Image scanographique d’une osteonecrose de la tete femorale, au stade de dissection sous

chondrale. Figure 21. IRM :lisere de demarcation. Figure 22. Double ligne de Mitchell sur l’irm (1e image). Figure 23. Double ligne de Mitchell sur l’irm (2e image). Figure 24. Radiographie et irm d’une bursite de la hanche Figure 25. Images d’IRM d’algodystrophie de la hanche Figure 26. IRM d’une fraceture de contrainte figure 27. IRM d’un œdeme medullaire Figure 28. Coxarthrose destructrice rapide sur hanche dysplasique Figure 29. Radiographie d’une synovite villonodulaire Figure 30. Image IRM d’une osteomyelite de la hanche d’origine tuberculeuse Figure 31. Radiographie et IRM d’une dysplasie epiphysaire et diaphysaire. Figure 32. Radiographie d’une coxarthrose geodique Figure 33. Radiographie et IRM d’un chondrosarcome de la hanche. Figure 34. Classification d’Arlet et Ficat Figure 35. Stade I d’arlet et ficat : radiographie de la hanche normale, l’IRM positive. Figure 36. Radiographie d’une ontf au stade IIa d’arlet et ficat, avec des lesions kystiques. Figure 37. Radiographie d’une ontf au stade III d’arlet et ficat, avec effondrement de la tete femorale Figure 38. Radiographie d’une ontf au stade IV d’arlet et ficat, debut d’arthrose Figure 39. Classification radiologique de Kerboull. Figure 40. Classification d’Ohzono. Figure 41. Schema simplifié de la classification de Steinberg. Figure 42. Calcule de l’index de koo sur IRM Figure 43. Forage de la tete femorale Figure 44. Differents acces a la necrose Figure 45. Greffe osseuse non vascularisée Figure 46. Greffe de péroné vascularisé Figure 47. Greffe de iliaque vascularisée Figure 48. Principe du traitement des osteonecroses de hanche par forage et greffe de moelle osseuse. Figure 49. Principe de la cimentoplastie Figure 50. Principe de l’osteotomie de rotation Figure 51. Principe de l’osteotomie de flexion Figure 52. Photographie et radiographie d’une prothese partielle de resurfaçage. Figure 53. Photographie montrant la necrose de la tete compliquee d’une fracture de fatigue. 68 Figure 54. Prothese totale de hanche Figure 55. Algorithme de la prise en charge et du traitement des patients atteints d’une osteonecrose de la tete

femorale Figure 56. Illustration des criteres d’inclusion et de non inclusion Figure 57. Installation du patient (en decubitus lateral sous amplificateur de brillance. Figure 58. L’instrumentation : meche de 7mm et des curettes pour le prelevement. Figure 59. Introduction de la broche guide avec moteur sous amplificateur de brillance. Figure 60. Le traget de la broche guide.

Page 142: THESE - univ-alger.dz

135

Figure 61. Le prelevement de la necrose par les curettes de differents diametre .

3. Liste des graphes Graphe 1. Resultats selon le sexe Graphe 2. Resultats selon la tranche d’age Graphe 3. Repartition du sexe selon l'age Graphe 4. Le côté atteint par l’ONTF Graphe 5. Fréquence de la bilateralite Graphe 6. Les étiologies des 57 patients Graphe 7. Répartition de la douleur selon PMA en pré opératoire. Graphe 8. La mobilite articulaire selon PMA en pre operatoire. Graphe 9. La marche selon PMA en pre operatoire. Graphe 10. Stades radiologiques selon Arlet & Ficat en pré opératoire Graphe 11. Résultats radiologique au dernier recul Graphe 12. Résultat global Graphe 13. Le taux de bon resultats selon le stade radiologique préopératoire. Graphe 14. La courbe de survie globale Graphe 15. Courbe de survie globale selon les stades radiologiques. Graphe 16. Survie selon le sexe. Graphe 17. Survie selon la corticotherapie. Graphe 18. La survie pour la drepanocytose Graphe 19. La survie pour l’etiologie idiopathique Graphe 20. La survie pour le côté atteint Graphe 21. La survie pour l’atteinte unilaterale ou bilaterale