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1 PROFESSION JOURNALISTE N°318 NOVEMBRE 2017 N°318 NOVEMBRE 2017 SOMMAIRE pages 1 à 2 Les chartes de déontologie pages 3 à 5 Dans les entreprises : La Voix du Nord, Ouest-France, France Télévisions, Ebra page 6 Dans l’actualité : toujours la précarité pages 7 à 8 International : les journalistes pourchassés L’information en continu est sur : JOURNALISTES-CFDT.FR Les 23 et 24 mars derniers, l’Union Syndicale CFDT-Journalistes tenait son assemblée géné- rale. Une nouvelle équipe, mêlant expérience et renouvellement, s’est mise en ordre de marche. A l’heure où les médias continuent leurs mues et où notre profession est plus que jamais remise en cause (crédibilité auprès d’une partie du public, nouveaux usages, contexte économique), les chantiers sont nombreux et les 28 membres du Conseil national se sont attelés à la tâche rapi- dement. Le premier chantier qui se présente à nous est celui de la déontologie. La CFDT-Journalistes a toujours affirmé son attachement à l’éthique et à la déontologie au sein de notre profession. Elle s’est battue lors du précédent mandat pour la protection des sources. Aujourd’hui la prudence et la vigilance sont de mise avec le boom des réseaux sociaux et la multiplication des news vite publiées et non vérifiées. Tout le contraire d’un vrai travail de journaliste. La loi du 14 novembre 2016 obligeait les sociétés de presse à disposer d’une charte déontologique avant le 1er juillet 2017. Certaines entreprises l’ont fait, d’autres pas. Cette charte doit être négociée avec les représentants naturels des journalistes que sont les délégués syndicaux, les délégués du personnel ou, en cas d’absence de DS ou de DP, des journalistes élus spécifiquement par l’équipe rédactionnelle pour négocier cette charte avec la direction. En aucun cas, la désignation par l’employeur des représentants des journalistes ne saurait être acceptée. Quelle charte déontologique ? La CFDT-Journalistes préconise de prendre pour référence la Charte de Munich de 1971, ou Décla- ration des devoirs et des droits des journalistes. Elle a été adoptée par les journalistes européens (FEJ) et internationaux (FIJ) ; c’est pourquoi elle doit être la base de la discussion. Elle a été prise pour référence, entre autres, par le Spiil (Syndi- cat de la presse indépendante d’information en ligne), par certains media de la presse audiovi- suelle (France Télévisions) et de la presse écrite comme le Groupe Bayard, sous l’impulsion de la section syndicale CFDT. La charte négociée en entreprise ne peut pas être moins disante que la Charte de Munich, mais elle devra prendre en compte les évolutions tech- nologiques constatées depuis l’adoption de ce texte en 1971. Ethique et déontologie, deux mots essentiels pour notre profession en 2017. Une profession qui a été cruellement touchée ces dernières années. On pense bien sûr à nos collègues de Charlie éTHIQUE ET LIBERTé D’INFORMER éDITORIAL Suite page 2 Les journalistes CFDT en assemblée générale

éthiQue et liberté d’iNformer - journalistes-cfdt.fr · PDF file(FEJ) et internationaux (FIJ) ; c’est pourquoi elle doit être la base de la discussion. Elle a été prise pour

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1profession journaliste n°318 novembre 2017

N°318 novembre 2017

Sommairepages 1 à 2 Les chartes

de déontologie

pages 3 à 5 Dans les entreprises :

La Voix du Nord, Ouest-France, France Télévisions, Ebra

page 6 Dans l’actualité :

toujours la précarité

pages 7 à 8 International :

les journalistes pourchassés

L’information en continu est sur :jourNaliSteS-cfdt.fr

Les 23 et 24 mars derniers, l’Union Syndicale CFDT-Journalistes tenait son assemblée géné-rale. Une nouvelle équipe, mêlant expérience et renouvellement, s’est mise en ordre de marche. A l’heure où les médias continuent leurs mues et où notre profession est plus que jamais remise en cause (crédibilité auprès d’une partie du public, nouveaux usages, contexte économique), les chantiers sont nombreux et les 28 membres du Conseil national se sont attelés à la tâche rapi-dement.Le premier chantier qui se présente à nous est celui de la déontologie. La CFDT-Journalistes a toujours affirmé son attachement à l’éthique et à la déontologie au sein de notre profession. Elle s’est battue lors du précédent mandat pour la protection des sources. Aujourd’hui la prudence et la vigilance sont de mise avec le boom des réseaux sociaux et la multiplication des news vite publiées et non vérifiées. Tout le contraire d’un vrai travail de journaliste.La loi du 14 novembre 2016 obligeait les sociétés de presse à disposer d’une charte déontologique avant le 1er juillet 2017. Certaines entreprises l’ont fait, d’autres pas. Cette charte doit être négociée avec les représentants naturels des journalistes que sont les délégués syndicaux, les délégués du personnel ou, en cas d’absence de DS ou de DP, des journalistes élus spécifiquement par l’équipe

rédactionnelle pour négocier cette charte avec la direction. En aucun cas, la désignation par l’employeur des représentants des journalistes ne saurait être acceptée.

Quelle charte déontologique ?La CFDT-Journalistes préconise de prendre pour référence la Charte de Munich de 1971, ou décla-ration des devoirs et des droits des journalistes. Elle a été adoptée par les journalistes européens (FEJ) et internationaux (FIJ) ; c’est pourquoi elle doit être la base de la discussion. Elle a été prise pour référence, entre autres, par le Spiil (Syndi-cat de la presse indépendante d’information en ligne), par certains media de la presse audiovi-suelle (France Télévisions) et de la presse écrite comme le Groupe Bayard, sous l’impulsion de la section syndicale CFDT.

La charte négociée en entreprise ne peut pas être moins disante que la Charte de Munich, mais elle devra prendre en compte les évolutions tech-nologiques constatées depuis l’adoption de ce texte en 1971.

Ethique et déontologie, deux mots essentiels pour notre profession en 2017. Une profession qui a été cruellement touchée ces dernières années. On pense bien sûr à nos collègues de Charlie

éthiQue et liberté d’iNformeréditorial

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Les journalistes CFDT en assemblée générale

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Hebdo lâchement assassinés, à Loup Bureau et aux journalistes turcs et kurdes emprisonnés ou encore à notre consoeur maltaise Daphné Caruana Galizia, tuée dans l’explosion de son véhicule le 16 octobre dernier.

En 2017, la liberté d’informer est plus que jamais en danger. Soyons encore et toujours fiers d’être journalistes, face au dénigrement de notre profes-sion souvent traînée dans la boue et à l’intolérance de certains extrémistes.

Frédéric MARION-GARCIA,Secrétaire général de CFDT-Journalistes.

Suite de l’éditorial C’EsT FaIT ! Bayard Presse a signé un accord « déontologie des journalistes » !

signes (et non des incitations à lire l’article entier sur le payant). Les lecteurs ne risquent-ils pas de se contenter du gratuit puisque la totalité de l’information jugée importante y sera ? Le renvoi systématique vers le numérique - qui sera plus frais que le papier (lequel rapporte encore bien plus de 90 % du chiffre d’affaire de l’entreprise) - ne risque-t-il pas d’aggraver la chute des ventes du journal et ainsi plomber les résultats éco-nomiques du titre ? Le choix rédactionnel de supprimer beaucoup de micro-locale, celle de la locale-miroir, est-il le bon ? nous pensons aussi que le recours forcé (à bas prix) des kiosques de presse SFr, orange et autre opérateur téléphonique présente un réel danger pour l’équilibre économique des titres. La direction et l’actionnaire imposent un pari que nous jugeons très risqué au plan économique et donc pour l’emploi de tous les personnels du groupe. et au-delà puisqu’on sait que l’exemple La voix du nord est très observé par d’autres titres en France…

UN pLaN sOCIaL ET DEs prOjETs basés sUr DEs parIs rIsqUés àla Voix du nordEn janvier dernier, les organisations syndicales de La Voix du Nord ont appris qu’en guise d’étrennes, les salariés auraient droit à un plan social. En fait un plan de sauvegarde de la compétitivité puisque la situation économique de l’entreprise était largement positive. La direction, et surtout Rossel, l’actionnaire principal belge du groupe de presse des Hauts de France, estimaient que la baisse de la diffusion et de la publicité menaçait le titre d’ici quelques années. Conséquence, sur les 700 salariés, près de 180 postes (tous secteurs, à l’exception de l’informatique) étaient sur la sellette. Au final, les négociateurs (une intersyndicale CFDT-SNJ-Filpac-SNJ CGT solide) sont arrivés à limiter la casse avec 130 départs volontaires, aucun départ contraint et engagement de la direction de remplacer tout départ supplémentaire hors du plan durant les deux prochaines années.

C’est un accord simple dont le premier article exprime tout : Choix de la charteD’un commun accord, l’entreprise et les organisations syndicales entendent confirmer la mention faite dans l’accord « Droits d’auteurs » du 1er juillet 2015, et instituer officiellement la « Déclaration des devoirs et des droits des journalistes », dite charte de Munich, datant de 1971, comme étant celle dont l’entreprise entend faire application au regard de la loi du 14 novembre 2016. Elle sera jointe au présent accord pour que chacun puisse en prendre connaissance.

nous avons signé cet accord bien négocié, ainsi que la CFTC, la CGT et le SnJ. à bayard, la CFDT représente 52 % des journalistes de l’entreprise, suite aux élections d’avril 2016.

Le point sensible à négocier, fut l’article 4 des droits de la charte de munich : « 4) L’équipe rédactionnelle doit être obligatoi-rement informée de toute décision importante de nature à affecter la vie de l’entreprise. Elle doit au moins être consultée, avant déci-sion définitive, sur toute mesure intéressant la composition de la rédaction : embauche, licenciement, mutation et promotion de journaliste. »

Dans nos débats en Ce, il a été reconnu de part et d’autres que ce point était inappli-cable. Qu’en conséquence… il ne serait pas appliqué. Pour la première partie de l’article, en France, la responsabilité de l’information est donnée aux Ce. et pour la deuxième partie de l’article, il est totalement utopique d’imaginer qu’une entreprise puisse consul-ter les rédactions pour chaque mobilité, embauche ou promotion !

un choix clair: la charte de munichon peut se féliciter que la direction de l’entreprise ait choisi cette solution, parce que la CFDT de bayard n’entendait pas traficoter la charte de munich !

Depuis le 13 septembre dernier, tous les journalistes de bayard Presse SA sont donc couverts par cet accord. et c’est une bonne chose, parce qu’au Ce de septembre, la direction a annoncé son projet de basculer plusieurs sites de l’entreprise, dont notre-temps.com sous la direction de la publicité.

Dans l’avis rendu en octobre, les élus du Ce ont pris note que la direction s’engage à ap-pliquer pleinement l’accord Déontologie en vigueur à bayard Presse. Aucune pression du service bayard media développement (ex-bayard Publicité) ne pourra donc s’exercer sur un journaliste pour qu’il traite un sujet.

reste à nos camarades du groupe à s’appuyer sur notre accord pour négocier les leurs dans les filiales.

Fred THIOLLIER, déléguée syndicale

Ouest-France : « l’inFO en temps réel », une incOnnue à plusieurs équatiOnsLe quotidien régional Ouest-France a pris le virage numérique il y a dix ans et se classe au 7e rang des sites d’infos français. Pour accélérer et faire fructifier ce développement, la direction a engagé un triple chantier : nouvel outil pour envoyer l’info aussi bien en ligne que vers les rotatives, monétisation d’une partie des infos du site, et « l’info en temps réel », autrement dit « web first », autrement dit privilégier l’info pour le net, au plus rapide. Le Calvados a testé, la Loire Atlantique s’y prépare… et le flou complet demeure pour la plupart des salariés. Car la direction commence seulement, après 10 mois, à faire l’état des lieux des organisations actuelles (!). Et, après avoir voulu conclure une négociation en trois mois, elle l’a finalement reportée.Il faut dire qu’elle voulait à nouveau ajouter cinq jours de travail non rémunéré aux journalistes, comme en 2013. Et n’embaucher qu’une vingtaine de journalistes alors qu’autant partent à la retraite mais, surtout, que plus de… 70 postes (sur quelque 630) sont vacants et pourvus abusivement par des collègues en CDD !Les syndicats (CFDT, SNJ, CGT, CFE-CGC) ont fait front ensemble, et une douzaine de motions, signées de différentes équipes de la rédaction, ont contribué au recul de la direction. Mais rendez-vous à nouveau en janvier…

Priorité au webCe plan s’est accompagné d’une réorga-nisation forte de la rédaction avec une volonté de passer par la logique du web-first (Comme si la langue française n’exis-tait pas…). Les journalistes de terrains ré-digent des articles, prennent des photos, réalisent des vidéos, proposent des face-book live, etc. Leur production est mise en ligne rapidement par des équipes dédiées regroupées dans quatre pôles d’éditeurs dans la région. Le but est d’alimenter le site internet du journal tout au long de la journée et d’apporter de la valeur ajou-tée aux articles avec des infographies, des graphiques, des liens, etc. Au sein de ces pôles, une autre équipe d’éditeurs se charge en seconde partie de journée de

mettre en page les articles en vue d’une parution papier du lendemain. Il s’agit d’un nouveau genre de secrétaires de rédaction que la dénomination d’éditeur a privé de tous les avantages des Sr…Le premier constat après quelques se-maines de fonctionnement est que la charge de travail pour tous se révèle beaucoup plus importante que prévue par la direction et ce malgré les avertisse-ments que nous avions lancés.De plus, d’ici la fin d’année, La voix du nord va lancer deux sites pour remplacer l’actuel. Un payant (mais bien moins cher que l’abonnement papier) avec de l’enri-chissement des articles devant apporter une vraie valeur ajoutée au papier. Un gratuit avec des articles complets de 1200

à vos chartes !Tout journaliste syndiqué à CFDT Journalistes connait bien sûr l’Ob-servatoire de la Déontologie de l’Information où notre syndicat, cofondateur, est aujourd’hui actif tant à son Bureau national que dans l’antenne bordelaise.

Le rapport de l’ODI au printemps, comportera une nouvelle rubrique : les chartes de déontologie, les mé-dias étant censés s’en être dotés depuis juillet (loi Bloche). Je vous invite à me communiquer* dès main-tenant celle mise au point dans votre entreprise, en ajoutant un mot sur son élaboration ou en précisant que ce chantier n’est toujours pas lancé, cas hélas fréquent. Vos contribu-tions rendront visible notre implica-tion syndicale.

Sans charte, s’appliquent « les textes de référence » de la profession. Devant ce terme vague, CFDT Jour-nalistes milite pour que soit choisi non pas le texte d’une quelconque chapelle de journalistes, mais bien la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes signée en 1971 et dite Charte de Munich, européenne et intersyndicale.

Thierry Boussier*[email protected]

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France Télévisions : plan d’économies pour le groupe... Depuis l’été, les mouvements se succèdent dans l’audiovisuel public, dont des grèves sur les chaines de France Télévisions (FTv), notamment lors du conseil d’administra-tion extraordinaire qui s’est tenu le 28 sep-tembre. Le groupe compte environ 10 000 salariés dont 3 500 à France 3.Au premier plan, l’état demande 50 mil-lions d’euros de coupes budgétaires pour 2018 à la société publique dont le budget global frôle les 2,5 milliards d’euros. Une mesure abordée dans le cadre de la loi de Finances pour 2018 mais nullement pré-vue dans le « Com » (Contrat d’objectifs et de moyens) en vigueur. Ce dispositif est pourtant le résultat d’un accord passé en décembre 2016 entre l’etat et la société. et la CFDT de rappeler : France Télévisions a déjà fait un gros effort sur les effectifs avec le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux (soit environ 200 postes supprimés en 2018, après 650 départs vo-lontaires depuis 2012). Donc « désormais ils en veulent encore plus ! ».en prime, la direction poussée par la tutelle entend intensifier les programmes, notam-ment sur les créneaux du matin, mais à moyens constants. Pour la CFDT des médias de France Télévi-sions, il est temps d’avoir un projet d’entre-prise clair. Dit autrement, « savoir où l’on va ! ».

… et des menaces sur les locales de France 3 en régionsComme les feuilles, de sombres nuages sont tombés cet automne sur les stations locales de France 3. elles sont 16 dans

l’Hexagone, à proximité des populations et des territoires, mais pas toutes avec la même audience, le même succès, ni la même densité de contenus, constatent les confrères.Aujourd’hui la direction de la chaîne met le doigt sur les nouvelles habitudes des télés-pectateurs. Selon elle, plus de la moitié d’entre eux aujourd’hui regardent France 3 via l’internet ou sur les réseaux câblés. et la formule « 7 minutes » actuelle diffu-sée via l’hertzien « n’est plus pertinente ». Donc l’heure serait à repenser les éditions locales du groupe, à ne pas confondre avec les éditions régionales qui, elles, sont confectionnées au niveau des métropoles régionales.Sur fond d’économies pour le groupe France Télévisions, le « projet » consisterait à regrouper en 2018 tous sinon certains décrochages de France 3, notamment en intégrant les bulletins d’informations dans les journaux régionaux de la chaîne. etant entendu que les équipes resteraient en place et que « l’emploi ne serait pas touché ». Ce projet de réorganisation est notamment apparu lors du Ce pôle sud-ouest de France 3, le 21 septembre, après des informations similaires sur le sort de France 3 Iroise à brest. C’est ainsi que mercredi 27 septembre, jour où se réunit le comité d’entreprise, les salariés des 16 éditions locales de France 3 ont appelé les téléspectateurs à s’opposer à cette réorganisation des éditions locales. L’enjeu, mettre en avant l’information de proximité, la réalité des territoires et éviter que les contenus soient phagocytés par des journaux conçus selon le formatage en vigueur dans les métropoles.

Exemple en aquitaineAinsi un rassemblement public est-il orga-nisé ce mercredi 27 à bayonne devant la chambre de commerce et d’industrie où « France 3 euskal herri-Pays basque  » a ses bureaux depuis sa création en 1992. en nouvelle Aquitaine aussi, l’idée de la direc-tion de France Télévisions est d’intégrer courant 2018 les nouvelles locales dans le journal régional, tout en maintenant les équipes sur place. Par exemple à Péri-gueux, brive, La rochelle, Pau ou bayonne. et encore une fois avec la promesse de ne « pas toucher aux effectifs ».Dans «l’ancienne « Aquitaine, sont direc-tement concernés les personnels de Pau (11 personnes), Périgueux (11 personnes) et bayonne (16 personnes). Interrogés sur le contenu des décrochages selon la nouvelle formule envisagée, ces collègues ne croient pas à la survie de l’information locale « qui sera noyée dans le régional » à bordeaux, « le travail actuel avec la métro-pole le prouve ».Ce 27 septembre donc, à bayonne, plu-sieurs centaines de personnes se ras-semblent en soutien à France 3 euskal herri : téléspectateurs, journalistes des médias locaux, personnels de France 3 et élus. L’interprofessionnel CFDT (l’Uis CFDT Pays basque) avait également soutenu la station et appelé la population à venir à cette manifestation.rassemblement similaire devant le com-plexe Pau Cité multimédia. même chose à Périgueux où l’édition « Périgords » de France 3 est sur la sellette.Ce jour-là également, les décrochages de

soirée ne sont pas diffusés.Suite à cette mobilisation, la direction de la chaine s’est voulue rassurante, laissant miroiter à Iroise (bretagne occidentale) ou à bayonne que la suppression des locales pourrait être sélective.

Une fédération régionale de télévisions publique-privéesmais la réponse de la ministre à un dé-puté apparenté moDem éclaire la suite : s’inquiétant de la disparition d’euskal her-ri-Pays basque, le député des Pyrénées Atlantiques apprend que se créait une « té-lévision régionale ». et bingo le 23 octobre à bordeaux, le conseil régional de la nou-velle Aquitaine a voté un « contrat d’objec-tifs et de moyens » engageant un budget de 3 millions d’euros sur trois ans pour une chaine régionale.Agglutinant Tv7 (télévision locale borde-laise du groupe Sud ouest), les locales de France 3 en Aquitaine, Kanaldude (chaine locale privée en langue basque) et occ.Prod (son alter ego en occitan), le nou-veau-né (baptisé à ce jour nAQ Tv) est annoncé pour 2018. Le papa qui en rêvait depuis longtemps, est très content : mais si Alain rousset l’a fait, bien d’autres pré-sidents de conseil régionaux qui piaffaient ne vont pas manquer de s’en inspirer.Avec cette « nouvelle offre télévisuelle », il s’agit de favoriser la création audiovisuelle régionale, ainsi que de mieux se connaître de Lascaux à Laruns ou d’Arcachon à Tulle, déclare, en substance, au soir du 23 oc-tobre Alain rousset, président socialiste du conseil régional de la nouvelle Aquitaine.

Dans le détail, la chaine devrait démarrer le 1er septembre 2018. elle sera alimentée par les émissions des stations locales de France 3 et par celles de ses trois autres fondatrices. elle offrira un journal régio-nal chaque jour à 20 heures et des pro-grammes en langues occitane et basque. Sans doute aura-t-elle de la publicité (d’ailleurs y a-t-il assez d’annonceurs pour cela ?) dont les recettes s’ajouteront à la manne publique : France 3 et le conseil régional. Déjà s’éveillent des soupçons de « petit écran de son maitre », d’autres y voient une possibilité d’échapper à l’ile bordelaise, d’autres encore se réjouissent d’un reflet des terroirs. mais de nombreux points demeurent à préciser, notamment comment sera dif-fusée la nouvelle venue : internet et câble semblent avoir la préférence plutôt que l’hertzien classique. De même que devien-dront les locales de France 3 et les autres partenaires: continueront-ils à émettre de leur côté ? L’équipe de France 3 euskal her-ri-Pays basque n’est pas vraiment rassurée (lire ci-contre).enfin, rappelons que le Premier ministre et la ministre de la Culture ont demandé à l’audiovisuel public des « réformes struc-turelles » allant vers plus de coopération entre France Télévisions, radio France et France médias monde. on a déjà vu ce rapprochement à l’œuvre avec la création ensemble sur le petit écran de Franceinfo.et, le 21 décembre prochain, un conseil d’administration de France Télévisions a son ordre du jour la création de « nAQ Tv ».

ebra : coNceNtratioN deS moyeNS daNS l’eSt

Juxtaposition d’entreprises de presse, ebrA a été créé par le groupe bancaire Crédit mutuel et constitue sous cette forme son Pôle presse. Dans cet ensemble, on trouve tous les quotidiens ré-gionaux de l’est du pays : Le Dauphiné libéré (Grenoble), Le Pro-grès de Lyon, L’est républicain (nancy), vosges matin (epinal), Le républicain lorrain (metz), Les Dernières nouvelles d’Alsace (Strasbourg), L’Alsace (mulhouse), Le bien Public (Dijon) et Le Journal de Saône-et-Loire (Chalon-sur-Saône). L’ensemble est doté d’une agence de presse basée à Paris.Aujourd’hui, les titres ebra sont tous en pertes financières, à l’ex-ception du Dauphiné libéré. La direction du pôle presse du Crédit mutuel a rendu publique la suppression de 70 emplois en Alsace et de 60 en Lorraine. Son « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSe) porte sur le personnel technique et la direction entend « ramener les comptes à zéro à l’horizon 2020 ».Ainsi ebra a-t-il annoncé une restructuration qui passe par une centralisation des moyens d’impression avec la fermeture des sites de Woippy (près de metz) où sortent actuellement les édi-

tions du républicain lorrain, et de mulhouse, où est tiré L’Alsace. Le projet est de concentrer le travail d’impression sur les rota-tives de L’est républicain et des Dernières nouvelles d’Alsace. Le Crédit mutuel entend également transformer profondément les rédactions, en imposant dans tous les titres le modèle du « digital first » qui privilégie le web par rapport aux journaux « papier ». Au passage, Le républicain lorrain passerait au format tabloïd.Autant de mutations prévues pour le premier semestre de 2018. Pour autant, la direction assure que les quotidiens d’Alsace et de Lorraine conserveront leur autonomie, il n’y aurait pas de fusion, chacun ayant son ADn.Au sein de sa coordination « Inter-ebra », la CFDT affute ses pro-positions et entend négocier au plus près dès les discussions préliminaires des PSe. Déjà, la coordination CFDT met le doigt sur d’autres dispositions qui pointent le bout de leur nez, notam-ment des mutualisations de pages encore plus importantes, par exemple pour les informations sports en Alsace.

RéGIME ET nOUVELLE SAUCE RéGIOnALE Pour fraNce 3

France 3 eUSKaL HerrI toUjoUrS menacé de FermetUreFrance 3 eUSKaL HerrI eZ HUnKI ! KaZetarI baI !

« Il y a un mois près de 300 personnes se sont rassemblées à Bayonne pour demander le maintien du journal local de France3 Euskal herri Pays basque.Malgré des annonces qui se veulent rassu-rantes de la part de la direction régionale de France 3 Nouvelle Aquitaine, nous tenons à préciser que l’édition  locale, diffusée 5 jours sur 7, à 19h15 sur le canal hertzien de France 3 reste menacée de suppression.Le projet d’une chaîne régionale, financée en partie par le Conseil régional, et nommée pour le moment « NAQ TV », n’est pas une garantie au maintien du journal d’actualité de France 3 Euskal herri.Il s’agit d’une offre complémentaire d’infor-mation et de programmes, pour trois années seulement, et non validée pour l’instant par les instances nationales de France Télévisions. Le journal de France 3 Euskal herri pourrait seulement y être rediffusé.Ce projet ne peut en aucun cas se substituer au décrochage quotidien de 7 minutes du journal local du Pays basque dans le 19/20 de France3. Et à l’impérieuse nécessité d’être visible sur les box et satellite, tous les soirs à 19h15. Des solutions techniques et peu coûteuses existent pour cela, contrairement à ce que la direction nationale de France Télévisions affirme.L’équipe de France 3 Euskal herri Pays basque remercie toutes les personnes qui témoignent leur soutien au maintien de ce journal local qui fêtera le 23 novembre ses 25 ans.Ce journal est un media majeur de cohésion et de compréhension du territoire basque, deuxième agglomération de la Nouvelle-Aquitaine.Il est financé en partie par la redevance des téléspectateurs du Pays basque qui ont prou-vé  largement leur attachement à ce service public ».

L’équipe de France 3 Euskal herri Pays basque France 3 Euskal herri taldea

2017ko urriaren 26an.Suite page 5

Manifestation à Bayonne pour la locale de France 3

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actualités

jourNaliSteS richeS- « Quand je vous regarde, je ne regarde pas des riches. Sta-tistiquement vous l’êtes au regard des statistiques françaises, bon. »- « Comme vous ». La répartie du journaliste au président de la république aura en partie sauvé l’honneur lors de l’entretien télévisé du 14 oc-tobre. mais rien n’est corrigé sur le fond, et il est à craindre que restent dans l’opinion des traces de la saillie élyséenne froide-ment dégainée. à dessein ou par pur hasard, ce trait ad homi-nem nourrit le fantasme du journaliste riche, loin des gens, peu crédible. Le citoyen lambda ignore la différence d’échelle entre des revenus de stars et ceux de l’immense majorité des 35.238 titulaires de la Carte.

Pour Le Point du 4 janvier 2017, le salaire mensuel des présenta-teurs G. bouleau et A.-C. Coudray se situerait entre 30 et 45 k €, deux à trois fois moins pour D. Pujadas du service public. Ces 45 k € sont le salaire... annuel d’un responsable d’édition expé-rimenté dans l’audiovisuel public. à comparer aux 3,5 k € de revenu mensuel médian d’un journaliste en CDI (selon l’obser-vatoire des métiers de la presse), 1,9 pour un pigiste ou CDD. et le salaire net médian en France : 1,8 k €.

Chaque mois aux plénières de la CCIJP, la CFDT Journalistes défend même des dossiers de pigistes où l’on fait état de reve-nus inférieurs au rSA...

Th. B.

toujourS la Précarité : NoS collègueS eN caSSatioN et eN aPPel

CLAUDE-HéLènE YVARD VEUT êTRE COnSIDéRéE COMME UnE JOURnALISTE PIGISTE ET nOn COMME UnE PRESTATAIRE DE SERVICES ; JASOn HERBERT, CORRESPOnDAnT LOCAL DE PRESSE SELOn LA CHAREnTE LIBRE, VEUT qUE TOUS SES DROITS DE JOURnALISTE SOIEnT RECOnnUS En CASSATIOn.

Les piges se tarissant, Claude-Hélène Yvard demande à ce que soit régularisé un contrat de travail au magazine bordelais objectif Aquitaine. refus : la collaboratrice n’a pas le statut de salarié en l’absence de liens contractuels, même après huit ans de collaboration ! Second refus après la demande d’une attesta-tion d’employeur notifiant le motif de la rupture.

Le conseil des prud’hommes de Périgueux est saisi par la jour-naliste qui se dit confrontée à un licenciement sans cause réelle et sérieuse. mais ce conseil estime, en juin 2016, qu’il n’est pas compétent, en l’absence de contrat de travail. L’avocate de Claude-Hélène a beau expliquer que le journalisme exercé à la pige est une activité salariée, comme le définit la loi. malgré 72 bulletins de salaire, d’attestations de la carte de presse, les juges prud’homaux considèrent sa cliente comme une presta-taire de services. Appel de la décision par son avocate. erreur : il ne fallait pas déposer un appel mais introduire un contredit, contrairement à ce qu’indiquait la notification du greffe !

mais notre consœur sera repêchée. Une notification rectificative émanant du greffe, avec la bonne mention cette fois-ci, l’a auto-risée à déposer un contredit. Ce qui permet à Claude-Hélène Yvard de revenir à la charge. Sur le fond.

la charente libre : le combat judiciaire continueJason Herbert a saisi le conseil des prud’hommes d’Angoulême le 12 janvier 2015 pour que soit établie sa relation salariale avec la société La Charente Libre et faire reconnaître ses contrats à durée déterminée en CDI à temps complet (d’octobre 2012 à novembre 2014) en qualité de journaliste et non de corres-pondant local de presse (CLP). Il obtient partiellement gain de cause puisque les Prud’hommes, le 16 octobre 2015, disent que Jason a travaillé en contrat de journaliste à durée indéterminée, a fait l’objet d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, lui accordent les indemnités qui vont avec mais considèrent qu’il travaillait à mi-temps.

La Charente Libre a fait appel. La CFDT Journalistes ainsi que le SnJ interviennent volontairement au procès. en appel, les juges ont estimé dans leur arrêt de mai 2017 que Jason avait démis-sionné, ont confirmé le reste du jugement prud’homal et accor-dé l’euro symbolique aux syndicats de journalistes. Une victoire à la Pyrrhus pour Jason Herbert qui n’entend pas en rester là. Avec le soutien de la CFDT, il porte l’affaire en cassation.

Richard Hecht

Ce n’est qu’une date sur le calendrier, un rendez-vous planétaire pour dire que le 2 novembre est la Journée de lutte contre l’impunité, organisée par l’onu et relayée par la Fédération internationale des journalistes (FIJ, 600 000 adhérents dans 149 pays). Cette année, cette expression collective fut marquée par l’assassinat de Daphné Ca-ruana Galizia, tuée le 16 octobre dernier à bidnija (malte) dans l’explosion de son véhi-cule. elle a été victime de « l’état mafieux » et d’« une culture de l’impunité » érigée en système par le régime de La valette, a accusé son fils matthew, lui même journaliste au Consortium international de journaliste d’investigation.

Les assassinats de journalistes au mexique, en république Dominicaine, en Inde, en Guinée, en russie se multiplient. Là où ils dérangent le pouvoir, l’ordre établi, quand ils pointent des malversations. Les journalistes sont devenus une cible privilégiée : 56 d’entre eux, à ce jour, sont morts pour avoir voulu informer les citoyens en 2017. 

en Algérie, Saïd Chitour, fixeur et collaborateur de médias anglophones dont la bbC et le Washington Post, arrêté début juin à l’aéroport d’Alger, s’est retrouvé en prison, accusé d’avoir livré des documents confidentiels à des diplomates étrangers. Un almanach pour recenser la répression

en Turquie, 160 journalistes sont derrière les barreaux ; 168 médias sont interdits et 18 salariés du quotidien d’opposition Cumhuriyet attendent d’être jugés. Depuis la tentative avortée de coup d’état en juillet 2016, l’état d’urgence proclamé en Turquie par le président erdoğan a servi de prétexte à une répression généralisée. Depuis un an maintenant, enseignants, juges, policiers, soldats, sont limogés ou suspendus, soupçonnés par le régime d’entretenir des « liens avec des organisations terroristes. »

malgré la répression dont ils sont la cible, les journalistes turcs résistent. Avec le sou-tien de huit organisations syndicales françaises, le syndicat des travailleurs du livre et de la presse Disc basin-IS a édité le Press Almanac. Ce livre noir des droits de la presse en Turquie répertorie les violations contre la presse, les médias et les jour-nalistes en Turquie en 2016. Il a été distribué aux députés européens. L’almanach recense la répression exercée en 2016.

Richard Hecht

ceS jourNaliSteS Que l’oN tue et emPriSoNNe

- InTERnATIOnAL -

LE JOuRNALISTE EST DEVENu uNE CIbLE, uN ADVERSAIRE à NEuTRALISER Au MIEux, VOIRE à AbATTRE.

La CFDT (avec plusieurs confédérations françaises), la F3C et la CFDT Journalistes ont appuyé l’initiative du syndicat turc des travailleurs du livre et de la presse Disc Basin-IS.

8 profession journaliste n°318 novembre 2017

USJ-CFDT47-49 avenue Simon Bolivar 75019 ParisTél : 01 44 61 76 22 e-mail : [email protected] de la publication : Gérard Fourgeaudont collaboré à ce numéro : Isabelle bordes, pierre bouchenot, Thierry boussier, Michel Garicoix, richard Hecht, bernard Maillard, Fred Marion-Garcia, Frédérique Thiollier, Christian Vincent.Conception graphique : Sarah MinchinImpression : Promoprint, Paris 18e

ISSn : 1163-1567 CPPAP : 1545 D 73

La campagne de 2017, qui durera jusqu’au 23 novembre – date de la huitième com-mémoration du massacre de maguinda-nao qui a coûté la vie à 32 journalistes - appelle au renforcement du cadre juri-dique international et à des mécanismes nationaux de protection pour assurer une plus grande sécurité aux médias. elle se concentre sur 7 pays : Initiates file down-loadle mexique, opens external link in new windowle Pakistan, opens external link in new windowl’Afghanistan, opens external link in new windowl’Irak, opens exter-nal link in new windowle Yémen, opens external link in new windowla Somalie et Initiates file downloadl’Ukraine.Alors que la Journée des nations Unies de la fin de l’impunité pour les crimes com-mis contre des journalistes organisée par l’Assemblée générale des nations Unies en 2013 a permis de mettre la question de la protection des médias à l’ordre du jour international, la FIJ a exprimé sa préoccu-pation sur le fait qu’il n’y a eu, dans de nombreux pays, aucune action concrète pour investiguer les violences ciblant les journalistes.« Le niveau de violence rencontré dans le secteur du journalisme partout dans le monde se moque des grandes intentions présentes derrière des initiatives telles que la Journée des Nations Unies pour la fin à l’impunité », a déclaré le Président de la FIJ, Philippe Leruth. « Tant que l’on ne réagira pas en demandant concrètement des comptes à ceux qui commettent ces crimes, la chasse aux journalistes et aux

professionnels des médias restera ou-verte. » Selon les statistiques de la FIJ, opens ex-ternal link in new window56 journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions depuis le début de l’année. Au-jourd’hui, seul un meurtre de journalistes sur 10 fait l’objet d’une enquête. La situa-tion des attaques non mortelles contre les journalistes est encore pire. Les gou-vernements manquent à leur devoir de traquer les harceleurs, les assaillants et les meurtriers de professionnels des médias. L’impunité met non seulement en danger les journalistes, mais elle compromet la démocratie et compromet les espoirs de paix et de développement.« Des garanties juridiques existent pour protéger les journalistes en tant que per-sonnes civiles, garanties que les états sont tenus d’appliquer en vertu du droit national et international », a rappelé Phi-lippe Leruth.à cette fin, la FIJ a présenté un certain nombre de propositions lors d’une réu-nion de consultation sur la sécurité des journalistes convoquée par l’UneSCo et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme le 29 juin à Genève. elles com-prennent des mesures visant à renforcer le cadre juridique international relatif à la sécurité des journalistes afin de tenir compte non seulement des risques pro-fessionnels que courent les journalistes et les professionnels des médias, mais aussi de la valeur unique du journalisme pour renforcer la primauté du droit.

La FIJ a également soutenu des pro-grammes de sensibilisation visant à mobi-liser d’autres acteurs, tels que les orga-nismes en charge de l’application de la loi, les procureurs et les juges, sur le rôle des journalistes et leur propre contribution à la promotion du journalisme pour le bien de la société. elle a également plaidé en faveur de mécanismes de protection qui ont la confiance des journalistes et de leurs organisations pour assurer la sécu-rité de ceux dont la vie est menacée en raison de leurs activités professionnelles.Ces mécanismes sont au cœur de opens external link in new windowla campagne de la FIJ sur le mexique, dans le cadre de laquelle la Fédération engage les institu-tions de l’Union européenne à jouer de leur influence en tant que partenaires du mexique pour garantir que le mécanisme national de protection des journalistes remplisse son rôle dans l’un des pays les plus dangereux du monde pour les jour-nalistes.« nous pensons que l’Union européenne a un rôle à jouer pour faire pression en faveur du respect des droits humains fon-damentaux, dont fait partie la liberté de la presse. C’est pourquoi nous exhortons l’Ue à travailler avec notre affilié, le SnrP, et la société civile pour faire en sorte que le mécanisme mexicain de protection des journalistes soit adapté à ses objectifs », a ajouté le Secrétaire général de la FIJ, Anthony bellanger.

Bruxelles, le 31 octobre 2017.

la fij laNce uNe camPagNe de 21 jourS Pour combattre L’IMPUnITé POUR LES CRIMES COnTRE LES JOURnALISTES