Thomas Cornillet - Projet de thèse

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Thomas Cornillet - Projet de thèse

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  • Thomas Cornillet Sous la direction de Michel Grossetti et la co-direction de Caroline Datchary

    Projet de thse

    Activit communicationnelle au travail, normes d'usages et entrelacement destechnologies : tude de la structuration des activits et des temporalits au travail

    IntroductionLe prsent projet de thse est le fruit d'une rflexion, engage il y a maintenant prs de deux

    ans, sur des usages des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). En premireanne de master, j'ai en effet tudi la diffusion et la rappropriation individuelle et collective desTIC au sein d'un syndicat tudiant. Cette recherche a t pour moi l'occasion de dcouvrir et deconstruire un socle solide de connaissances dans ce domaine de recherche. Cette enqute portait,entre autres, sur le travail d'organisation mis en place par les militant.es, et quip par les TIC. Cetaxe de recherche a t particulirement intressant et stimulant, notamment parce que j'tudiais nonpas un outil de faon isol, mais l'articulation des diffrentes technologies que mettent en place lesenqut.es afin de coordonner leurs temporalits, et ainsi mener bien leur activit syndicale. Endeuxime anne de master, j'ai dcid de changer de terrain et de sphre d'activit pour affinerencore davantage mes questionnements. J'ai alors men une enqute empirique au sein d'un cabinetd'experts-comptables afin d'tudier la communication au travail. Cette recherche a port sur deuxaspects en particulier : les usages des diffrents outils de communication, et le travail d'articulation(Strauss, 1992) permis par l'entrelacement des TIC (Smoreda, Beauvisage, Bailliencourt de, Assadi,2007). J'ai ainsi pu aborder la question de la diffusion et de la stabilisation des normes d'usage et decommunication sur trois niveaux (individuel, collectif de travail, organisation), mais galement lastructuration des diffrentes activits et temporalits qui ont cours sur le lieu de travail.

    Ce projet, dont je prsenterai les aspects primordiaux de l'laboration, s'articule en troisparties. Dans un premier temps, nous ferons l'tat des lieux de la recherche ce sujet afin d'endfinir de manire plus prcise l'objet et le cadre thorique. Nous pourrons alors dans un deuximetemps affiner la problmatique et les questionnements qui sous-tendent ce projet, et prsenter ainsidans un troisime temps le dispositif mthodologique qui sera mis en place pour le mener bien.

    1. Cadre thorique et dfinition de l'objet de rechercheLe travail connat, depuis bientt une trentaine d'annes, de profonds changements

    organisationnels (Boltanski, Chiapello, 1999). On est progressivement pass d'une organisation parplan une organisation par projet. Cette transformation a particip notamment prcariser lescollectifs de travail, laissant ainsi les employ.es dans un relatif isolement face leurs activits . Legrand (Boltanski, Thvenot, 1991) de la cit par projets est un individu toujours plus connect,autonome et mobile, capable de s'adapter rapidement des changements de situations.Paralllement ces changements, les technologies de l'information et de la communication, alorsconsidres comme une solution pour faire face aux nouveaux impratifs organisationnels, ontconnu une diffusion massive sur les lieux de travail.

    partir des annes quatre-vingt, un champ de la sociologie s'est peu peu construit autourde l'tude de nouvelles technologies : la sociologie des usages. Son premier apport a t de penserles usages comme quelque chose de socialement construit (Jout, 2000), permettant alors de sortird'une approche en terme d'utilisation, ou d'usages prescriptifs, afin d'apprhender les usageseffectifs. On passe d'un modle fonctionnel qui prend appui sur les proprits de l'objet, unmodle dynamique, en terme d'interaction, dplaant ainsi la focale sur la saisie familire parl'engagement dans l'action. Les usages des TIC sont alors tudis comme s'insrant dans des

  • pratiques sociales prexistantes au dveloppement de ces technologies. Les recherches qui se sontintresses aux usages des TIC au travail, ont rapidement mis en lumire qu'au sein desorganisations et des collectifs, les normes d'usage n'taient pas stabilises, faisant alors l'objet dengociations rcurrentes. Une norme fait tout de mme exception ce constat, la norme deconnexion. Cette norme impose aux acteurs de se montrer toujours plus disponibles auxsollicitations de leurs collgues, et ainsi de faire preuve d'une certaine ractivit. On retrouve ici legrand de la cit par projets. Cette approche des normes d'usages en terme de ngociation permet defaire appel la thorie de la rgulation sociale de Jean-Daniel Reynaud (1997), qui tudie justementl'activit de rgulation entre rgles de contrle (rgles officielles) et rgles autonomes (rglesngocies). Il est alors possible de penser la ngociation des normes d'usages dans un collectif detravail en apprhendant les interactions comme des moments de (re)ngociation des normes decommunication.

    Les recherches qui, l'origine, taient centres sur une approche concurrentielle destechnologies, tudiant les usages outil par outil, se sont progressivement tournes versl'entrelacement des technologies. Le postulat de cette nouvelle approche est que "[l'] largissementdes canaux de communications repose avec une actualit nouvelle les questions de concurrence, desubstitution et d'arbitrage entre les diffrents outils de mise en contact disposition des personnes"(Smoreda, Beauvisage, Bailliencourt de, Assadi, 2007, p. 24). S'intressant avant tout auxdiffrentes formes de sociabilits quipes par les TIC, la notion d'entrelacement des technologies apermis de faire ressortir quatre autres types d'entrelacements : des temporalits de communication,des espaces de communication, des correspondant.es, et des pratiques culturelles. Le troisime type,l'entrelacement des correspondant.es, a ouvert la voie des tudes portant sur les rseaux desociabilits des individus (Licoppe, Smoreda, 2005). Les diffrents outils sont alors traits partirdu type de lien dans lesquels ils sont mobiliss, ce qui permet d'aborder les processus sociaux quiguident le choix d'un outil plutt qu'un autre lors d'une interaction. Concernant plusparticulirement les usages des TIC au travail, on remarque que ces tudes accordent une attentionparticulire l'insertion de ces usages dans les activits des acteurs.

    Ce changement de focale vers l'activit se retrouve galement en sociologie du travail(Licoppe, 2008). partir des annes quatre-vingt-dix, la sociologie franaise du travail aprogressivement intgr des travaux s'inspirant de diffrentes traditions de recherche anglo-saxonne, en particulier le modle de la cognition distribue (prendre en compte les objets dans lesenvironnements de travail afin de mieux comprendre ce qui dclenche l'action), et les courantsd'inspiration ethnomthodologique, en particulier les workplace studies (Heath, Knoblauch, Luff,2000). Ces dernires s'intressent tout particulirement aux situations de coopration au travail, et la manire dont les TIC quipent ce travail de coopration. De plus, les workplace studies offrent uncadre intressant pour tudier les entrelacements en considrant les interactions au coeur d'un largeventail d'activits, et en montrant comment ces interactions sont ancres dans un environnementtechnique.

    partir de ces considrations thoriques, il me semble pertinent pour l'tude de lacommunication au travail, d'oprer nouveau un recentrage de la focale, ce qui va nous permettrede dfinir l'objet de recherche. la suite de diffrents travaux au sujet des usages des TIC autravail, il est possible de considrer la communication au travail comme une activit part entire(Datchary, Chaulet, 2014). Cette approche permet de souligner le travail supplmentaire qu'entranel'usage des outils de communication, il s'agit de celui de gestion de l'information, partir d'un triplemouvement : qualification, tri et hirarchisation (Bretesch et al., 2014). On peut alors rapprochercela de la notion de travail d'articulation qu'Anselm Strauss (1992, p. 191) dfinit en ces termes :"travail supplmentaire ncessaire pour que les efforts de lquipe soient plus que lassemblagechaotique de fragments pars de travail". On remarque alors qu'un des lments importants de lacommunication quipe par les TIC est l'ordonnancement des activits au sein des collectifs detravail, ordonnancement qui s'opre trois niveaux diffrents : individuel, quipe de travail,organisation.

  • Il est alors possible, et c'est ce que je me propose de faire pour cette thse, d'tudier lesmcanismes sociaux qui sous-tendent l'activit communicationnelle au travail, et la manire dontcette activit participe structurer celle existant l'intrieur d'un collectif. Comme nous allonsmaintenant le dcouvrir, cette approche se dcline en trois axes de recherche.

    2. Problmatique, questionnements et axes de rechercheLe cadre thorique qui vient d'tre prsent permet d'aborder la communication au travail

    comme activit part entire, c'est ce que nous avons appel activit communicationnelle. L'unittudie sera un acte communicationnel. Pour mon mmoire de deuxime anne de master, j'ai donnune dfinition assez restrictive de ces actes communicationnels, afin de limiter mon champd'investigation et de pouvoir respecter les dlais imposs par cet exercice. Cette dfinition tait lasuivante : une interaction, verbale ou crite, physique ou outille, impliquant au moins deuxindividus. L'ide tait d'vacuer deux aspects de la communication qu'il tait trop complexes, lacommunication non verbale et la communication pour soi-mme (notamment les crits que l'on faitdans le but d'organiser et de planifier la journe de travail). En revanche, dans le cadre d'une thsede doctorat, il me semble pertinent d'largir cette dfinition, en rincorporant ces deux aspects.

    Concernant les axes de recherche de mon mmoire de M2, je me suis inspir des troisformes de sur-travail que prsentent Roland Canu et Caroline Datchary (2010), savoir letechnology work (entretien et matrise de l'environnement technologique), le boundary work (miseen place et maintien de frontires dans le but de cloisonner ses activits) et le net-work (entretien etalimentation des relations professionnelles). Chacune de ces formes permet de mettre en lumirediffrents aspects de l'activit communicationnelle au travail qui vont constituer les trois axes derecherche qui sous-tendent ce projet de thse.

    Axe 1 : Usages des TIC, normes et comptences : l'entrelacement des technologiestudier l'entrelacement des technologies demande avant tout d'apprhender quels outils sont

    mobiliss dans l'activit communicationnelle, et de quelle faon. Pour cela, il s'agit de releverminutieusement et systmatiquement tous les actes communicationnels des enqut.es pendant leursjournes de travail. Ce relev permettra d'avoir une ide prcise des usages que les acteurs ont desdiffrents outils, et ainsi, de'tudier les normes d'usages qui ont cours sur le lieu de travail. Toutd'abord un niveau individuel, puis en comparant ces normes entre elles afin d'largir l'chelled'analyse. Un des rsultats de ma recherche de M2 est que la diffusion et la stabilisation des normesau niveau d'une organisation, s'effectuent davantage au sein des quipes de travail que dansl'ensemble de l'organisation. Il semble en effet que les normes adoptes par le manager d'une quipetendent l'tre galement par les autres membres. Ce rsultat ne pouvant pas tre gnralis partirde mon seul mmoire, il convient de l'tudier sur de nouveaux terrains.

    Une attention spciale sera porte aux chanes techniques (Denis, 2003) mises en place parles acteurs dans le cours de leur activit. Cette notion permet d'tudier le passage d'un outil unautre afin de suivre l'volution d'un nonc informatif. L'ide est que le fait de changer d'outils pourcommuniquer une mme information va venir transformer cet nonc, et par l mme sasignification. En d'autres termes, les proprits pragmatiques d'un objet technique participent donner du sens l'activit des personnes en transformant les informations disponibles pour ledroulement de l'action. ce sujet, une piste ressort de mon mmoire de M2. Cette piste concerneles transformations de l'information partir de deux catgories d'informations : l'informationcommunique et l'information oprationnelle. Il s'agit donc pour ce projet de thse d'explorer cettepiste, et ainsi tudier le parcours d'une information. Ici encore, ce parcours s'effectue sur les troisniveaux individuel, collectif et organisationnel.

    Ce premier axe permet galement d'aborder la question des comptences dans les usages des

  • TIC. Avec la dmultiplication des technologies de contact, il est en effet important de matriser lesdiffrents outils auxquels on est susceptible de faire face dans notre activit communicationnelle autravail. Ceci est notamment relier aux chanes techniques que je viens de prsenter, et plusprcisment au traitement des informations qui en ressortent. Comme le notent Patricia Vendraminet Grard Valendruc (2006), on peut reprer trois aspects des comptences numriques : lescomptences instrumentales, qui correspondent la matrise proprement parler des outils decommunication, les comptences structurelles qui relvent quant elles de l'activit de gestion del'information, et les comptences stratgiques, qui dsignent les capacits rendre une informationoprationnelle. On remarque alors l'importance qu'il y a dvelopper et entretenir cescomptences afin de ne pas se perdre dans le flot d'informations disponibles.

    Axe 2 : Structurer l'activit : l'entrelacement des temporalitsComme il l'a dj t voqu, l'entrelacement des technologies permet d'autres formes

    d'entrelacements, dont celui des temporalits. Cette notion de temporalits permet de dpasser cellede temps sociaux si l'on porte son attention sur les usages qui sont faits des diffrents temps. Danscette optique, Caroline Datchary et Grald Gaglio (2014, p. 10) crivent que "les temporalits sontdonc des constructions socio-techniques qui embrassent conjointement des temps compts, mesurs,prescrits, quips par des artefacts, et des temps intersubjectifs, propres des collectifs ou despersonnes". Avec l'clatement des collectifs de travail qui caractrise les transformationsorganisationnelles qui ont cours dans le monde du travail, on remarque la dmultiplication destemporalits pour les acteurs, qui doivent alors trouver un moyen de les articuler de faon donnerde la cohrence leur activit dans son ensemble. On retrouve ici le travail d'articulation dfini parAnselm Strauss (1992).

    L'entrelacement des temporalits permettrait donc de structurer l'activit de travail, afin delui donner du sens. Un des constats de mon enqute de deuxime anne de master est en effet que lagestion de l'information permise par l'activit communicationnelle participe donner du rythme lajourne de travail, en lui permettant d'enchaner correctement les diffrentes tches faire. On noteici le lien entre l'articulation des temporalits et les chanes techniques qui vont venir soutenir letravail de gestion de l'information. Il s'agit alors d'approfondir l'tude de ce lien et del'entrelacement des temporalits, afin d'aborder la question du mtronome des organisations(Datchary, Gaglio, 2014), et ainsi articuler les trois chelles d'analyse dj voques (individu,collectif, organisation). La structuration des activits nous amnera galement analyser lesinterruptions et les situations de multiactivit. Minimiser les interruptions par une mise en scne desa disponibilit participe en effet garder le contrle sur le rythme de ses activits

    Axe 3 : Communiquer en rseau : l'entrelacement des correspondant.esLes liens de sociabilits quips par les TIC ont t tudis partir des rseaux de

    sociabilits par diffrent.es chercheur.es (Haythornthwaite, Wellman, 1998 ; Licoppe, Smoreda,2005). Il ressort de ces enqutes que selon le type de lien entretenu, on ne mobilise pas les mmesoutils. On prfrera par exemple l'appel tlphonique pour des ami.es proches, et le courrierlectronique pour des connaissances. Il en va de mme en ce qui concerne les relations de travail.J'ai en effet pu reprer lors de mon mmoire de M2 qu'en fonction des caractristiques du ou de lacorrespondant.e, les personnes vont choisir des outils diffrents. Observer le choix des outils enfonction de ces caractristiques permet d'clairer les proprits des diffrentes technologies, partirde la marge de manoeuvre qu'elles offrent l'interlocuteur ou l'interlocutrice. On remarque parexemple qu'un SMS va laisser le choix du moment de la consultation, alors qu'un appeltlphonique va participer imposer ce moment.

    De plus, tudier les rseaux sociaux partir du relev systmatique des actescommunicationnels des personnes va permettre de dvelopper une nouvelle approche de ces

  • rseaux. En effet, tandis que les tudes plus "traditionnelles" reposent sur un rseau dclaratif, partir de mthodes comme les gnrateurs de nom ou du roster, cette recherche propose de sepencher sur des rseaux constatatifs, c'est--dire observs en train de se faire. Cela permettraitnotamment de ne plus prendre seulement en compte les personnes internes aux organisations, maisgalement les autres correspondant.es (client.es, service, famille, ami.es).

    3. Dispositif mthodologiqueAfin de mener bien ce projet, il est ncessaire de mobiliser un dispositif mthodologique

    spcifique, permettant d'englober toutes les dimensions voques jusqu'ici. Pour cela, je m'inspirede celui mis en place pour mon mmoire de M2, tout en tirant les leons des limites observes.Concernant le terrain, ou plutt les terrains, je souhaite tudier des organisations diverses afin deproposer une tude comparative. J'ai pour l'instant plusieurs pistes, dont un service de Nantes-Mtropole et un laboratoire, ou un dpartement, de l'Universit des Sciences de la Vie de Nantes.Ces pistes sont issues de mes rseaux de connaissances.

    Un des objectifs du relev systmatique des actes communicationnels est de permettre uneanalyse quantitative de donnes rcoltes partir d'une mthode qualitative, dans le sensd'archologie statistique (Calvignac, Canu, Cochoy, 2013). Je ferai ainsi des observations directespendant au moins trois journes de travail conscutives par enqut.e. Je mobiliserai la grilled'entretien mise en place lors de mon M2, tout en affinant certaines variables, notamment l'activitet les correspondant.es. Cette grille d'observation a pour objectif la construction d'une base dedonnes complte qu'il s'agira de traiter l'aide d'un logiciel statistique1. Je compte galementmettre en place pendant ces observations des enregistrements vidos afin de librer mon attentiondes seuls actes communicationnels, et ainsi aborder l'activit observe plus prcisment.

    Pour venir complter ces observations, je dsire procder des sries d'entretiens. Alors queje n'en ai fait qu'une cette anne, je compte en mener deux pour ma thse : une premire srie avantles observations, et une seconde aprs. La premire prsente un double objectif, d'une part mefamiliariser avec l'activit des personnes, et d'autre part construire les rseaux personnels et lerseau complet de l'entreprise, afin d'avoir une premire ide de la rpartition des communicationssur les terrains, mais aussi de pouvoir comparer par la suite ces rseaux ceux obtenus partir desobservations. La seconde srie d'entretiens prsente elle aussi un double objectif, confronter lesenqut.es aux donnes rcoltes (entretien d'autoconfrontation), et cerner le sens qu'ils et ellesdonnent leur activit communicationnelle, ainsi que leur ressenti ce sujet.

    ConclusionLes trois axes de recherche prsents permettent d'tudier l'activit communicationnelle au

    travail et l'entrelacement des technologies qui y a cours en articulant les trois dimensions de cetteactivit : les outils, les temporalits et les correspondant.es. Pour cela, ce projet de thse se proposed'analyser plus largement la faon dont se structurent les diverses activits des individus dans leurtravail, ainsi que les liens sociaux qu'ils y entretiennent. L'aspect ngociation de l'articulation destemporalits, mais aussi la mise en scne de sa disponibilit, offrent la possibilit d'apprhender ladiffusion et la stabilisation des normes d'usages, tout comme la communication, ou du moinsl'activit communicationnelle au travail, comme un espace de lutte dans lequel chacun.e tented'imposer ses propres temporalits. Le dispositif mthodologique propos se veut plutt souple etmodulable pour permettre, dans le sens de la grounded theory, une navigation entre le terrain et lathorisation, afin d'ancrer cette dernire dans des donnes empiriques.

    1 Je n'ai pas encore dtermin ce logiciel, bien que je penche pour l'instant plutt vers R.

  • Bibliographie indicative_Boltanski L., Chiapello E. (1999), Le nouvel esprit du capitalisme, Gallimard, Paris_Boltanski L., Thvenot L. (1991), De la justification. Les conomies de la grandeur, Gallimard,Paris_Bretesch S. et al. (2014), "Cadres et messageries. Du flux subi au renforcement de l'activitbureaucratique", Rseaux, n187, p. 135-162_Calvignac C., Canu R., Cochoy F. (2013), "Des dtails qui comptent : pour une archologiestatistique de l'action ordinaire", in, Datchary C. (dir.)(2013), Petit prcis de mthodologie. Le sensdu dtail dans les sciences sociales, Le bord de l'eau, Lormont_Canu R., Datchary C. (2010), "Journalistes et lecteurs-contributeurs sur Mediapart. Des rlesngocis, Rseaux, n 160-161, p. 195-223_Datchary C., Chaulet J. (2014), "Moduler sa connexion : les enseignants chercheurs aux prisesavec leurs courriels", Rseaux, n184, p. 105-140_Datchary C., Gaglio G. (2014), "Htrognit temporelle et activit de travail", Revued'anthropologie des connaissances, vol. 8, n 1, p.1-22_Denis J. (2003), "La combinaison des outils de communication l'interface de la relation-clentdans les TPE", Rseaux, n 121, p. 71-92_Denoul J., Granjon F. (dir.)(2011), Communiquer l're numrique. Regards croiss sur lasociologie des usages, Presses des Mines-ParisTech, Paris_Grossetti M. (2006), "Trois chelles d'action et d'analyse. L'abstraction comme oprateurd'chelle", L'Anne Sociologique, vol. 56, n 2, p. 285-307_Haythornthwaite C., Wellman B. (1998), "Work, Friendship, and Media Use fo InformationExchange in a Networked Organization", Journal of the american society for information science,49(12), p. 1101-1114_Heath C., Knoblauch H., Luff P. (2000), "Technology and social interaction : the emergence ofworplace studies", British Journal of Sociology, Vol. N.51, Issue N.2, June 2000, p. 299-320_Jout J. (2000), "Retour critique sur la sociologie des usages", Rseaux, n 100, p. 487-521_Licoppe C. (2008), "Dans le "carr de l'activit" : perspectives internationales sur le travail etl'activit", Sociologie du travail, n50, p. 287-302_Licoppe C., Smoreda Z. (2005), "Are social networks technologically embedded? How networksare changing today with changes in communication technology", Social Networks, vol. 27, p. 317-335_Reynaud J-D (1997), Les Rgles du jeu : l'action collective et la rgulation sociale, ArmandCollin, Paris_Smoreda Z., Beauvisage T., de Bailliencourt T., Assafi H. (2007), "Saisir les pratiques numriquesdans leur globalit", Rseaux, n145-146, p.19-43_Strauss A. (1992), La trame de la ngociation. Sociologie qualitative et interactionnisme,L'Harmattan, Paris_Vendramin P., Valenduc G. (2006), Fractures numriques, ingalits sociales et processusdappropriation des innovations , Terminal, n 95-96, p. 137-154