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Mousaios XVIII, Buzău, 2013, p. 279-304. TOMBE FEMININE ET TOMBE MASCULINE DANS LA CULTURE DE PRZEWORSK: CAS TYPIQUES ET PARTICULARITES Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK (Rzeszów - Pologne) Mots-clé: âge du Fer, culture de Przeworsk, archéologie funéraire, tombe féminine, tombe masculine, mobilier. Résumé: La culture de Przeworsk, qui s’est formée sous l’influence celtique, a adopté le rite funéraire laténien. L’incinération avec la mutilation volontaire du mobilier funéraire constitue l’un des traits les plus caractéristiques de cette culture qui s’est développée en Pologne entre le III/II e siècle av. J.-C. et le début du V e siècle après J.-C. Dans le rite funéraire, on peut observer des différences entre le mobilier «masculin» et «féminin». Le plus souvent, les marqueurs archéologiques du sexe corroborent des données anthropologiques, mais parfois on observe une discordance entre ces analyses. Le mobilier funéraire est constitué de la propriété privée du défunt, des dons offerts par les membres de la communauté et probablement des objets utilisés pendant la cérémonie funèbre. Dans tous ces cas, leur choix reste en relation avec des règles symboliques, actuellement inconnues. Cet article présente des éléments caractéristiques pour le mobilier des tombes de la culture de Przeworsk, ainsi que des cas atypiques: des inventaires mixtes, contenant des marqueurs masculins et féminins ou des tombes où les indices archéologiques et anthropologiques sont en désaccord. “Somebody has said that in order to know a community, one must observe the style of its funerals and know what manner of men they bury with most ceremony”. Mark Twain, Roughing It Cette phrase de Mark Twain se rapporte parfaitement aux cultures archéologiques. C’est le vrai mot clé de l’archéologie funéraire! Le mobilier funéraire et le rite sépulcral constituaient parfois une base permettant de distinguer les cultures archéologiques et de formuler les hypothèses à propos de la structure sociale. Le groupe Padea Panagjurski Kolonii de la période de La Tène qui occupait la zone limitrophe entre la Roumanie, la Bulgarie et la Serbie ou encore la culture de Wielbark de la période des influences romaines en Pologne peuvent servir d’exemple pour l’illustration de cette question. Dans le cas des autres cultures nous disposons de l’abondant matériel provenant des

Tombe féminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk: cas typiques et particularités

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K. Bujarska, T. Bochnak Tombe féminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk: cas typiques et particularités, Mousaios 18, p. 279-304.

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  • Mousaios XVIII, Buzu, 2013, p. 279-304.

    TOMBEFEMININEETTOMBEMASCULINEDANSLACULTUREDEPRZEWORSK:CASTYPIQUESETPARTICULARITES

    Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK (Rzeszw - Pologne)

    Mots-cl: ge du Fer, culture de Przeworsk, archologie funraire, tombe fminine, tombe masculine, mobilier. Rsum: La culture de Przeworsk, qui sest forme sous linfluence celtique, a adopt le rite funraire latnien. Lincinration avec la mutilation volontaire du mobilier funraire constitue lun des traits les plus caractristiques de cette culture qui sest dveloppe en Pologne entre le III/IIe sicle av. J.-C. et le dbut du Ve sicle aprs J.-C. Dans le rite funraire, on peut observer des diffrences entre le mobilier masculin et fminin. Le plus souvent, les marqueurs archologiques du sexe corroborent des donnes anthropologiques, mais parfois on observe une discordance entre ces analyses. Le mobilier funraire est constitu de la proprit prive du dfunt, des dons offerts par les membres de la communaut et probablement des objets utiliss pendant la crmonie funbre. Dans tous ces cas, leur choix reste en relation avec des rgles symboliques, actuellement inconnues. Cet article prsente des lments caractristiques pour le mobilier des tombes de la culture de Przeworsk, ainsi que des cas atypiques: des inventaires mixtes, contenant des marqueurs masculins et fminins ou des tombes o les indices archologiques et anthropologiques sont en dsaccord.

    Somebody has said that in order to know a community, one must observe the style of its funerals and know what manner of men they bury with most ceremony.

    Mark Twain, Roughing It

    Cette phrase de Mark Twain se rapporte parfaitement aux cultures

    archologiques. Cest le vrai mot cl de larchologie funraire! Le mobilier funraire et le rite spulcral constituaient parfois une base permettant de distinguer les cultures archologiques et de formuler les hypothses propos de la structure sociale. Le groupe Padea Panagjurski Kolonii de la priode de La Tne qui occupait la zone limitrophe entre la Roumanie, la Bulgarie et la Serbie ou encore la culture de Wielbark de la priode des influences romaines en Pologne peuvent servir dexemple pour lillustration de cette question. Dans le cas des autres cultures nous disposons de labondant matriel provenant des

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    habitats, mais les ncropoles constituent toujours la source incontournable pour les tudes sur la structure sociale.

    Notre article sappuie sur les dcouvertes de la culture de Przeworsk qui sest dveloppe sur la plupart du territoire de la Pologne actuelle entre la fin du IIIe sicle avant J.-C. et le dbut du Ve sicle aprs J.-C. (Fig. 1). Elle sest forme sur le substrat local, sous linfluence celtique et avec la participation de la culture de Jastorf. La formation a t trs rapide, elle sest accomplie pendant la dure de la vie dune gnration (20-25 ans). La culture de Przeworsk a adopt de la culture de La Tne plusieurs types de fibules, darmement et doutils. Les importations directes sont aussi trs rpandues. De manire trs importante, les transformations culturelles ont touch aussi la vie spirituelle, leschatologie, et les tombes sont le tmoin visible de ces changements (Dbrowska, Woniak 2005, o la bibliographie antrieure). Il est impossible de dire ce qui tait si attractif pour la population du bassin de la Vistule vers la fin du IIIe sicle avant J-C., que pendant un temps relativement court elle ait abandonn son ancien rite funraire, selon lequel les restes incinrs taient mis dans un rcipient qui tait ensuite dpos dans la tombe. Celle-ci tait faite de dalles en pierre, et accueillait plusieurs urnes, qui pouvaient aussi tre enterres sparment. Le mobilier mtallique tait modeste et le plus souvent il sagitait seulement dlments de costume, comme des pingles. part les urnes, on dcouvre parfois dautres cramiques, qui pouvaient contenir de la nourriture.

    Le rite funraire dans la culture de Przeworsk est diffrent. Pendant la crmation, sur le bcher on incinrait non seulement le corps du dfunt vtu, mais aussi dautres objets qui lui appartenaient ou qui indiquaient sa position sociale, ainsi que les dons funraires, y compris le viatique. Aprs la crmation, une bonne partie de ces objets tait intentionnellement mutile: on pliait les pes et leurs fourreaux, des forces, des pointes des lances, dont on crasait aussi les douilles. Une partie des vases tait aussi dtruite. Ce mobilier avec les os incinrs, mlang encore avec le charbon de bois, tait dpos dans une fosse et recouvert de terre. Ce rite funraire rappelle fortement les ncropoles celtiques du type de Pontovice-Holiare en Rpublique Tchque et en Slovaquie (Meduna 1962, p. 88-96, 115; im 1970; 1975). Ces sites, datant des phases LT C1b et LT C2 constituent lhorizon rcent des ncropoles celtiques au sud des Carpates. En effet, partir de la phase LT C2 on ne retrouve plus de tombes celtiques sur ce territoire. Cependant, la disparition des ncropoles du type de Pontovice-Holiare marque le terminus ante quem pour ladaptation du rite funraire de type celtique sur les terres polonaises. Au cours des sicles suivants, ce rite a subi certaines modifications. Les os taient parfois lavs aprs la crmation, des urnes apparaissent. Le pourcentage des tombes dans les urnes et dans les fosses varie dans le temps. Dans la phase

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    rcente de la priode des influences romaines, le mobilier devient plus modeste, mais les traits basiques de ce rite, dont lincinration et la mutilation du mobilier, restent toujours une caractristique dominante jusquau crpuscule de la culture de Przeworsk, au dbut du Ve sicle aprs J.-C. Les inhumations dans la culture de Przeworsk sont trs rares, bien quelles soient prsentes pendant toute sa dure.

    Le rite funraire de la culture de Przeworsk au sens large et certains de ces aspects ont fait lobjet dtudes de plusieurs chercheurs (Kietliska 1953; 1959; Godowski 1974; Bykowski 1976; Niewgowski 1981; Gedl 1984; 1985; Czarnecka 1990; Baejewski 1998; Madyda-Legutko, Rodziska-Nowak, Zagrska-Telega 2003; 2004; 2005; 2006; Bochnak 2006; Maysa 2007). Depuis 15 ans, dans la srie Monumenta Archaeologica Barbarica, sont publis les monographies de grandes ncropoles de la culture de Przeworsk (entre autres Dbrowska 1997; Andrzejowski 1998; Czarnecka 2007b; Madyda-Legutko, Rodziska-Nowak, Zagrska Telega 2011). Les volumes de Funeralia Lednickie, qui suivent les colloques organiss par le Muzeum Pierwszych Piastw na Lednicy, contiennent des donnes importantes, bien que les sujets prsents dpassent largement la problmatique de lge du Fer (Dzieduszycki, Wrzesiski [eds.] 2011, o la bibliographie antrieure).

    Ce texte a pour but de prsenter en bref les tombes fminines et masculines de la culture de Przeworsk, aussi bien les plus typiques que des cas loigns du modle considr par les archologues comme standard. Dans son ouvrage publi en 1990, K. Czarnecka, sappuyant sur le mobilier issu de ncropoles, a mis en vidence lanalyse des structures sociales de la culture de Przeworsk (Czarnecka 1990). En confrontant les donnes archologiques et anthropologiques, elle a prsent la diversification des spultures selon la chronologie, le type (urne ou fosse) ainsi que selon lge et le sexe du dfunt. Malgr le temps qui sest coul et plusieurs nouvelles mises au jour, les constatations de K. Czarnecka restent toujours valables.

    Parmi les tombes de la culture de Przeworsk, on connat des spultures dindividus de toutes les classes dge, de nouveau-ns et Infans I Senilis. Il y a bien sr dans toutes ces classes des spultures riches, moyennes et pauvres, ce qui reflte la position sociale ; mme les enfants en bas ge pouvaient avoir un mobilier riche, sils appartenaient des familles importantes. Cependant, la part des tombes riches, moyennes et pauvres dans les diffrentes classes est varie et dmontre vraisemblablement la position et limportance de chaque classe dans la socit. Dans toutes les classes, la cramique constitue le mobilier le plus rpandu. Bien que nous connaissions plusieurs tombes de tout-petits, leur quota semble trop bas et il est trs possible quune grande partie des corps des enfants ait subi un autre traitement que lincinration et lenterrement

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    dans les ncropoles (Czarnecka 1990, p. 87). Le mobilier dans les tombes dInfans I est avant tout de la cramique, puis des fibules, parfois un couteau ou des perles. On connat des exemples particuliers, comme la tombe 1186 dOpatw, o une bouterolle importe, labore en tle dargent nielle (Fig. 2), a t mise au jour (Godowski 1978; Madyda-Legutko, Rodziska-Nowak, Zagrska-Telega 2011, p. 237, 238; Taf. CCCLXVI: Bef. 1186, 2). De mme, la ncropole de Ciecierzyn en Haute Silsie a fourni quelques tombes denfants avec des panoplies militaires. Dans le mobilier de la tombe 30, qui abritait les ossements dun nourrisson de quelques mois, il y avait entre autres une pe dans son fourreau, une pointe de lance, un couteau, de la cramique ainsi que des os de bovin, de porc et doie (Fig. 3, 4) (Martyniak, Pastwiski, Pazda 1997, p. 15; Tabl. XXXII: 8, 9, XXXIII; XXXIV: 1-3).

    On voit nettement que les tombes dInfans II sont plus modestes que celles dInfans I. Cette pauvret suggre que les enfants ayant plus de 7 ans ont dj perdu les privilges des plus petits et nont pas encore gagn le statut dun membre de la socit. On connat quelques tombes avec un mobilier plus riche, comme celle de Modzikowo, tombe 14, avec la clef dune cassette (Fig. 5: 5), ou bien celle de Weski, tombe 53, avec une panoplie complte (Fig. 6, 7), mais ce sont toujours des exemples trs rares (Dymaczewski 1958, p. 190-192; Ryc. 25, 26; Dbrowscy 1967, p. 59, 60; Ryc. 60). Selon K. Czarnecka, ce phnomne peut rester en relation avec la mention de Tacite: Aucun raffinement dans lducation ne diffrencie matre et esclave. Ils vivent auprs des mmes btes, sur la mme terre battue, jusqu ce que lge spare ceux qui sont libres et que leur bravoure les distingue (Tacite, Germania, 20). En gnral, le statut des enfants de 7 14/15 ans environ tait trs bas, peut-tre comparable celui des esclaves. La classe suivante, celle de Juvenis, est marque par lenrichissement du mobilier. Une partie des tombes de cette classe reste pauvre, mais le nombre des tombes plus riches augmente, avec des parures, parfois des outils ou larmement, le plus souvent limit aux pointes de lance. Ce nest qu partir de lge du Juvenis, quoique toujours sans certitude, quon peut tenter de distinguer le sexe du dfunt. On peut donc estimer que le dfunt g de 16-20 ans de Weski, tombe 36, enterr avec plusieurs outils de forgeron, tait plutt un homme (Dbrowscy 1976, p. 44-46; Ryc. 43). Il est plus difficile de distinguer les lments typiques pour les tombes de jeunes femmes, qui sont gnralement plus pauvres que celles des femmes plus ges. Mme les tombes des femmes Juvenis avec un enfant nont pas de mobilier remarquable. Les tombes des individus de classe Adultus et Maturus sont gnralement les plus riches. En ce qui concerne les tombes fminines, les spultures des individus matures sont un peu plus riches, tandis que parmi les tombes masculines, les panoplies compltes sont plus rpandues dans la classe Maturus, mais les pices de vtement sont plus abondantes dans la classe

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    Adultus. videmment, on dcouvre des spultures pauvres et on distingue aussi des ncropoles plus ou moins riches, mais globalement, ces deux classes dge sont les mieux quipes. Dans les tombes fminines, on retrouve deux ou trois fibules, souvent en bronze, des pices de casettes avec leurs cls, des perles, parfois des pendentifs. Parmi les outils, il y a des couteaux, souvent courbs en forme de faucille, des fusaoles et des pingles courbes qui servaient pour le tissage, des aiguilles, etc. On retrouve parfois des objets en bronze, bien quils ne soient pas abondants.

    Dans les tombes masculines, il y a de larmement, le plus souvent complet: une pe, une pointe de lance, une pointe de javelot, un umbo avec manipule, parfois des perons, selon la priode un seul ou par paires. On trouve aussi des outils de forgeron ou autres. De manire inattendue, les fusaoles sont tellement rpandues dans les tombes masculines quon ne peut pas les considrer comme des marqueurs fminins. Il y a aussi des forces, le plus souvent de taille moyenne, des rasoirs et des couteaux. On retrouve souvent des boucles de ceinture et des simples fibules en fer, mais la parure sensu stricto est trs rare. Il y a trs peu dobjets en bronze.

    La vieillesse constituait une tape importante dans la socit de la culture de Przeworsk. La plupart des tombes de la classe Senilis sont des spultures modestes. On connat certaines tombes relativement riches, comme celles de Korze, tombe 25 (Fig. 8, 9) ou Kamieczyk, tombe 152, mais il sagit dexceptions (Kempisty 1968, p. 336, 337; Ryc. 19; Tabl. XVIII: 6-9; XIX; Dbrowska 1997, p. 39, 212; Taf. LXXXII: 152). Katarzyna Czarnecka suppose que la position dun individu restait en relation avec son tat physique et que les personnes relativement saines et habiles pouvaient maintenir leur autorit devant leurs contemporains (Czarnecka 1990, p. 110). Dans les tombes des personnes ges, le nombre de marqueurs archologiques du sexe devient peu lev.

    Howard Williams a remarqu que les spultures mdivales nenferment pas des individus qui juste au moment de leur dcs sont descendus dans la tombe avec tous les objets quils avaient sur eux. (Williams 2006, p. 38). Cette constatation est valable aussi pour le IIe ge du Fer. Trop souvent on oublie que le mobilier funraire contient des informations non seulement propos du dfunt lui-mme, mais surtout propos de ses contemporains. Ce sont eux qui donnent les informations sur le statut familial, social, et conomique. laide des manipulations, de la forme de la tombe et du caractre du mobilier qui y est dpos, ils crent une image de leur anctre, image lisible videmment, pour eux. Le rite funraire reste en relation avec cette activit, qui lui associait des gestes et des comportements pour construire un message idologique. Par consquent, le mobilier funraire reflte plutt limage construite par les confrres du dfunt, filtre ensuite par le biais du

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    systme symbolique. On peut remarquer que certains types du mobilier taient considrs

    comme dignes dans le rite funraire, tandis que les autres taient ignors. Par exemple, parmi larmement on retrouve des pointes de lances et des pices mtalliques de bouclier; les pes, vraisemblablement cause de leur grande valeur, sont plus rares, mais on ne connat pratiquement pas de pointes de flches ou de balles de fronde qui devaient tre communment connues, au moins comme arme de chasse. Dans les tombes de la culture de Przeworsk, on ne retrouve des haches que trs rarement et ces dcouvertes ont plutt une fonction militaire. Lide que le dfunt doit tre quip de certains types de mobilier (mme sil ne sen servait pas durant sa vie) est particulirement reprable dans le cas des spultures des enfants. On peut estimer que les couteaux, qui sont parfois prsents dans les tombes de petits enfants, jouaient plutt un rle magique (symbolique?) et ne constituaient pas un lment typique de leur quipement. videmment, il est impossible de dterminer le sexe des individus qualifis dInfans I et Infans II, mais parfois le mobilier qui les accompagne est typique du modle masculin ou fminin. Les spultures du type masculin sont un peut plus nombreuses et plus faciles distinguer, parce que le mobilier des tombes denfants du type fminin ne contient pas le marqueur vident que sont les pices mtalliques des cassettes. La tombe 14 de Modzikowo, avec une cl de cassette, mentionne plut haut, reste la seule exception. Les pices de cassettes napparaissent que dans les tombes dindividus Adultus et Maturus. Selon K. Czarnecka ce fait peut rester en relation avec ltat civil de la dfunte; les cls et la cassette pourraient tre lies la dot, la proprit prive dune femme marie ou dune veuve (Czarnecka 2010, p. 21, 26). Ce contexte symbolique parat plausible, vu la composition du mobilier de la tombe de lan 1927 de Goska (Gloschkau) qui comportait entre autres cinq cls (Fig. 10) (Pescheck 1939, 292-294 ; Abb. 169 : 13, 15-18). Malheureusement, pour cette tombe nous ne disposons pas danalyse anthropologique.

    Dans la culture de Przeworsk, il y a galement des PAGE : 284 tombes de llite (Eggers 1953; Kietliska 1960; Czarnecka 2004; Leiber 2004; Schuster 2010). La plupart dentre elles ont t mises au jour accidentellement au XIXe et dans la premire moiti du XXe sicle. La dcouverte la plus rcente date de lan 2000, quand on a repr deux tombes dlites (malheureusement pilles) Szarbia en Petite Pologne (Naglik 2001). Il sagit de tombes typiques de deux horizons caractristiques pour le territoire entier du Barbaricum europen. Lhorizon ancien, nomm par H. J. Eggers type de Lbsow (Lubieszewo), date de la phase ancienne (B) de la priode des influences

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    romaines, tandis que le rcent, nomm Leuna-Hassleben-Sackrau1, correspond au stade C2 de la priode des influences romaines. Il semble que dans les deux cas il sagit de spultures familiales de llite royale et religieuse, et non pas de celles de chefs de guerre. Le lien entre les fonctions royale et religieuse chez les Germains est attest surtout dans les sources crites mdivales, mais dj Tacite souligne la diffrence entre les rois (reges) et les chefs de guerre (duces) (Germania, 7). On ne peut pas exclure que dans certaines tombes on ait enterr des voyantes ou des prtresses, dont la position leve dans la socit germanique est atteste dans les sources crites. Tacite mentionne voyante Veleda qui a prsage la prise dun camp romain pendant le soulvement des Bataves (Tacite, Histoires, IV, 61; Germania, 8). Casius Dion mentionne aussi la voyante Ganna de tribu des Semnones qui avec un roi Masyos est venue auprs lempereur Domitien (Dion Cassius, Roman History, LXVII, 5). Participation la mission diplomatique preuve le pouvoir et lautorit de ces femmes (Kolendo 2007). Les tombes du type Lbsow (Lubieszewo) sont grosso modo contemporaines aux vnements dcrits par Tacite ou Casius Dion. Se sont le plus souvent les spultures linhumation (mme dans la culture de Przeworsk, ou la crmation tait un rite fortement dominant), avec la chambre. Dans le mobilier il a plusieurs importations romaines, des garnitures lies avec la consommation du vin etc.. Dans les tombes en question il ny a pas darmement ni dautres objets en mtal; les forces, sil on le trouve, taient labore en bronze, comme g Piekarski tombes I, II, III, et la tombe A, Opole-Gosawice (Goslawitz-Wichulla) et Szarbia (Jahn 1919, p. 83-86; Jadewski, Rycel 1981, p. 35-37; Naglik 2001, p. 22; Czarnecka 2004, p. 111-113).

    La tombe riche de Giebutw, de quelques kilomtres au nord de Cracovie, mrite ici la description plus dtaille. Cette spulture dmontre quelques traits atypiques par rapport aux autres tombes princires. Premirement, contrairement la plupart des tombes de type Lbsow (Lubieszewo), ctait la tombe lincinration2. Les particularits sont-elles visibles aussi dans la composition du mobilier. part des importations romaines (deux cruches en bronze, deux jattes, un chaudron et un vase en verre ainsi que deux cassettes) un type du sigill mconnu sur es terres polonaises: Eastern Sigillata B 1/2, type 70 selon J. W. Hayes, provenant dAsie Mineure (Domalski 1997, 1998), ainsi que six vases caractristiques pour le milieu dace: deux gobelets sur les pieds leves et la cruche fait la tour. Selon H. Dobrzaska i J. Wielowiejski ces vases attesteraient plutt les contacts avec les

    1 Sackrau cest le site de la culture de Przeworsk, actuellement Wrocaw-Zakrzw. 2 Parmi les spultures dlites, les tombes dincinration a t enregistre aussi Dbe et

    peut tre g Piekarski, tombe III.

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    Sarmates (Dobrzaska 1999, p. 79-81; 2001; Dobrzaska, Wielowiejski 1997, p. 88-94). Ensuite, contrairement aux typiques tombes du type Lbsow (Lubieszewo), dans le mobilier il y a des objets en fer: forces et deux couteaux. Le peigne en os (ou en corne) compltait le mobilier. Tous ces lments dcident une position particulire de la tombe de Giebutw.

    Parmi les tombes de la culture de Przeworsk, on connat aussi des tombes communes. A. Winiewska qui tudiait ce type des spultures, numre 365 cas o dans la tombe il y avait des restes de plus qune personne (Winiewska 1999, p. 58). Dans la plupart des cas, il sagit de la spulture dune personne adulte, le plus souvent celle dune femme avec un enfant de lge Infans I, mais on a observ aussi dautres combinaisons. Il y a 31 tombes communes avec des restes dun homme et dune femme. Dans 30 cas, la femme avait lge de lhomme ou tait plus jeune. Cette observation correspond la mention de Tacite qui souligne que les fiances ont le mme ge que leurs fiancs et leur taille est tout aussi haute (Tacite, Germania, 20). La tombe 352 de Kamieczyk, avec les ossements dun homme de 25-35 ans et dune femme plus ge reste ici la seule exception (Dbrowska 1997, p. 70, 110). Les tombes fminines doubles sont rares. A. Winiewska a document seulement quatre spultures de ce type (Winiewska 1999, p. 62). Le plus souvent, dans une tombe il y avait des ossements de femme Adultus et Maturus. La plus inhabituelle reste la spulture 15 de Korze, o dans la tombe fminine double une pe a t mise au jour (Kempisty 1968, p. 320; Ryc. 12 ; Tabl. X). Il y a aussi des tombes doubles masculines. Certaines contiennent des panoplies doubles : deux pes dans leurs fourreaux, quatre pointes de lances, deux umbos, jusqu quatre perons, ainsi que des couteaux, des fibules, etc. La tombe 4 de Korytnica, date de la fin de la priode prromaine (stade A3) peut servir dexemple (Garbacz 2002, p.113-114, 116; Abb. 8). Parfois, on observe quelques diffrences dans le mobilier, par exemple dans une tombe avec incinration double il y a 3 ou 4 pointes de lance et deux umbos, mais seulement une pe. Ce modle de tombe, nomm parfois spulture des frres darmes (Waffenbruder, Brothers-in-arms) est prsent aussi dans les autres cultures (Czarnecka 2007a, 49, 50). On les connat de la culture de La Tne, comme la tombe de Ripotek-Plavinacki Potok en Serbie (Todorovi 1973, p. 74). Peut-tre, la tombe riche de Verna (dp. Isre) en France (Perrin, Schnfelder 2002) tait-elle aussi une spulture double, mais nous ne disposons pas danalyses anthropologiques pour cette dcouverte provenant de lan 1818. Des tombes doubles avec un mobilier jumeau, dates de la priode prromaine, proviennent aussi de la Pologne septentrionale et de Scandinavie (Czarnecka 2007a, 53-55). Il existe plusieurs interprtations de ce phnomne. On y voit des relations familiales: des frres, des demi-frres ou des frres adoptifs. Peut-tre les dfunts avaient-ils des liens daffection ; le motif de

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    deux guerriers entretenant un rapport sentimental est assez souvent reprsent dans la tradition et la mythologie grecque: Achille et Patrocle (qui taient cependant cousins), Oreste et Pylade ou Thse et Pirithoos (Czarnecka 2007a, p. 50). On souligne aussi laspect pratique: une paire de guerriers qui pouvaient se protger rciproquement, habitus cooprer, tait plus efficace que deux combattants qui luttaient sparment. La coopration tait particulirement importante lors des combats de char. Certaines tombes celtiques avec des panoplies doubles sont interprtes comme la spulture dun guerrier et de son conducteur de char (Gutin 1984, p. 122). On peut rappeler ici la paire clbre des mythes irlandais: le hros Cchilainn et Loeg, qui tait le conducteur de son char. Le cas particulier de la spulture masculine double provient de Ciebowice, tombe 106. Dans la tombe en question, date du stade intermdiaire B2/C1 de la priode des influences romaines, les restes dun individu (un homme, selon les analyses anthropologiques) se trouvaient dans une urne, tandis que les cendres du deuxime homme taient disperses directement dans la fosse (Dzigielewska, Kulczyska 2008, p. 33, 34; Taf. LXVIII). Cependant, le mobilier tait typique du modle fminin: des pices mtalliques de cassette, une aiguille, une pingle courbe, qui est un outil de tissage, une fusaole, des fragments indtermins de fer et de bronze, de la cramique ainsi que des os de brebis ou de chvre.

    Cette tombe appartient au groupe particulier des spultures de la culture de Przeworsk, o les indices archologiques du sexe ne correspondent pas aux marqueurs anthropologiques (Maysa 2007). Une variante de ce phnomne, que constituent les tombes fminines avec un armement, a dj t prsente dans un autre texte (Bochnak 2010). Le phnomne dincohrence entre les marqueurs archologiques et anthropologiques peut rsulter de ltat de conservation des restes incinrs, mais cette explication nest pas valable pour tous les cas, dautant quon lobserve plutt dans les stades anciens de la culture de Przeworsk, avec la culmination dans le stade B2/C1 selon H. J. Eggers. De plus, il y a un groupe de tombes o cette incohrence nest que partielle, cest--dire que leur mobilier contient des lments typiques des tombes masculines et fminines.

    Le plus souvent il sagit de tombes fminines contenant avec une pointe de lance ou un autre lment du mobilier typique des spultures masculines. Les tombes masculines avec des lments fminins sont beaucoup plus rares. Peut-tre ce fait est-il en relation avec la diffrence entre les fonctions publiques accordes traditionnellement aux hommes et aux femmes. La plupart de ces fonctions appartenait aux hommes (et les rites dinitiation pour les garons taient plus dvelopps que pour les filles), et il arrivait plus souvent quune femme soit amene remplacer un homme que linverse. Ces tendances existaient galement Rome et elles taient dsapprouves par Tacite qui dans

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    ses oeuvres fait plusieurs fois des allusions des femmes voulant gagner une importance selon lui inapproprie. Peut tre y avait-il parfois une autre situation, conforme au droit coutumier et aux circonstances pratiques. En Albanie, jusqu la deuxime moiti du XXe sicle (et partiellement jusque-l nos jours) fonctionnait le phnomne des virgijneshe3 vierges sur serment des femmes qui devant labsence dhommes dans la famille taient obliges de jouer leur rle social (Duda 2012). Dans une socit o les domaines masculins et fminins sont strictement spars, ces femmes portaient des vtements dhomme, obtenaient le droit de signer des documents, de conduire des voitures, de boire du caf dans les cafs, de porter des armes, mais elles taient obliges dabandonner tous les domaines dactivit fminins. Puisque les virgijneshe taient considres comme des hommes, elles taient aussi obliges dassurer le service militaire (Duda 2012, p. 276).

    On connat aussi des exemples o les hommes jouaient des rles fminins ou portaient des vtements rappelant ceux des femmes. Il faut citer une mention de Tacite concernant les prtres des Nahanarvales une des tribus peuplant les terres polonaises au Ier sicle aprs J.-C.: On montre chez les Naharvales un bois sacr, sige d'un antique rituel auquel est prpos un prtre aux atours fminins. Toutefois, selon l'interprtation romaine, il s'agit de dieux identifiables Castor et Pollux (Tacite, Germania, 43). Linterprtation de ces mots nest pas facile. Il sagit sans doute dhabillements crmoniaux. Cependant, nous ne savons pas si ces vtements rappelaient les costumes des femmes romaines ou germaniques. Nous ne savons pas non plus si les prtres avaient aussi une parure fminine, ce qui serait une information importante. Soulignons que les prtres chrtiens aussi portent souvent des vtements qui rappellent des habits fminins, mais pour les fidles la diffrence entre une soutane et une robe de femme reste vidente. Dautre part, on connat des rites anciens o les hommes portaient des vtements fminins. Rome, le 24 mars, on clbrait les Dies sanguinis la fte de Cyble, pendant laquelle les prtres eunuques vtus comme des femmes se flagellaient (Frazer, 1978, p. 288-291; Meyer 1987, p. 114). Hirapolis en Asie Mineure, pendant une fte semblable, les hommes, immdiatement aprs avoir accompli lautocastration, parcouraient la ville, les parties gnitales ensanglantes la main, pour les jeter ensuite, au passage, lintrieur des maisons. Les habitants honors de cette faon taient obligs de leur offrir les vtements et les parures fminines, quils portaient ensuite jusqu la fin de leur vie (Lucien de Samosate, On the Syrian Goddess 51). Tacite raconte aussi les rites dinitiation pour les garons, o il mentionne quIl n'est toutefois pas question que quiconque porte les armes 3 Ce phnomne, sous le nom tobelija fonctionnait aussi Montngro, mais lchelle plus

    modeste. Aujourdhui, Montngro seulement une tobelija reste en vie.

  • Tombe fminine et tombe masculine dans la culture de Przeworsk 289

    avant que l'tat ne l'en ait jug capable (Tacite, Germania 13). Le fragment concernant les sautes entre les pes et les lances peut aussi suggrer lexistence de certains tests ou essais de lhabilet physique (Tacite, Germania 24). Nous ne connaissons pas le sort des garons qui y ont chou. Chez les Indiens Dakota, ceux qui nont pas pass les tests de la crmonie dinitiation, devenaient winkte (connu aussi sous le nom de berdache), hommes vtus entirement ou partiellement comme des femmes et qui jouaient aussi les rles fminins4. Dans certaines circonstances et pendant certaines ftes leur participation tait trs recherche ou mme indispensable, souvent ils taient aussi des gurisseurs ou chamans (Benedict 1999, p. 321, 322; Whitehead 2007). Pourtant, sous linfluence de la culture judo-chrtienne, ce statut parfois tait considre comme honteux se et devait servir davertissement pour les jeunes. Contrairement aux murs des Dakota, le status de Faafafine troisime genre dans les les Samoa nest pas considr comme infrieur et les Faafafine sont acceptes et respectes (Arcimowicz 2006, p. 90, 91, 96). Cependant, ces analogies proviennent dautres milieux culturels et il ne faut pas les transposer automatiquement la ralit antique; elles servent juste dexemple pour prsenter lventail des pistes dinterprtation. Nos possibilits dans le domaine de la reconstitution du systme social des socits pr- et protohistoriques, de la notion de genre dans ces populations restent trs limites. Malheureusement, il y a trop de facteurs qui peuvent crer un effet de filtre dformant. La fiabilit et la prcision des analyses anthropologiques peut samliorer avec le temps et les progrs scientifiques, mais dautres lments, comme la richesse et la varit des coutumes funraires, les cultures spirituelles dantan resteront toujours un domaine impntrable pour les chercheurs. Nous resterons donc un peu pessimistes et conscients de limites de notre connaissance du sens des gestes et des ides du rite funraire de la culture de Przeworsk. On peut accumuler des donnes archologiques, des observations, mais, notre avis, il est impossible de dcouvrir le sens, la symbolique, le contexte social attach au pass aux objets qui pour nous ne reprsentent que le mobilier funraire5.

    4 Il y avait plusieurs faons de devenir winkte, non seulement suite lchec aux preuves

    dhabilet. 5 Nous tenons remercier Mathilde Koskas pour son aide amicale dans la relecture du

    prsent article.

  • Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK 290

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    Katarzyna Bujarska E-mail: [email protected]

    Tomasz Bochnak

    E-mail: [email protected] Instytut Archeologii, Uniwersytet Rzeszowski

    Ul. Hoffmanowej 8 35-016 Rzeszw, Polotne

  • Fig. 1. Culture de Przeworsk sur les terres polonaises.

    Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP 295

  • Fig

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    2011.

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  • Fig. 3. Ciecierzyn, tombe 30. 1-6 fer; 7-9 cramique. D'aprs Martyniak,Pastwiski, Pazda 1997.

    Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP 297

  • Fig. 4. Ciecierzyn, tombe 30, suite. 1-5 cramique. D'aprs Martyniak,Pastwiski, Pazda 1997.

    Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK298

  • Fig. 5. , tomie 14. 1, 2, 5, 6 fer; 3, 8-11 cramique; 4 bronze; 7verre. D'aprs Dymaczewski 1958.

    Modzikowo

    Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP 299

  • Fig. 6. , tombe 53. 1-21 fer. D'aprsWeski Dbrowscy 1967.

    Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK300

  • Fig. 7. . 1 cramique. D'aprsWeski, tombe 53, suite Dbrowscy 1967.

    Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP 301

  • Fig. 8. . 1-4 fer. D'aprs rs Kempisty 1968.Korze, tombe 25

    Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK302

  • Fig. 9. , tombe 25. 1 fer; 2, 3 cramique.D'aprsKempisty 1968.Korze

    Tombe feminine et tombe masculine dans la culture de rzeworskP 303

  • Fig. 10. (Gloschkau), tombe de 1927. 1-5, 8, 9 fer; 6, 7 fer avecgouttes d'argent; 10-12 verre ; 13-30 cramique. D'aprs Pescheck 1939.

    Goska

    Katarzyna BUJARSKA, Tomasz BOCHNAK304

    art_15 Bujarska_Bochnak_279_294.pdfart_15_Bujarska_Bochnak_295_3...pdf