Tout va bien monsieur le commissaire 1...« Tout va bien monsieur le commissaire » Comédie en 5 actes 5 hommes et 5 femmes Durée environ 120mn Cette pièce a été déposée à

« Tout va bien monsieur le commissaire »

Comédie en 5 actes

5 hommes et 5 femmes

Durée environ 120mn

Cette pièce a été déposée à la SACD sous le numéro 210 195, elle donc protégée par les droits d’auteurs. Vous devez donc en faire la déclaration auprès de la SACD lors de vos représentations.

Si cette pièce vous intéresse, contactez moi par Email en me donnant vos coordonnées, adresse, nom de la troupe…et si vous décidez de la jouer prévenez-moi de la date, si vous n’habitez pas trop loin je me ferais un plaisir d’aller vous voir jouer. Bonne lecture.

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Thierry Franger

TOUT VA BIEN

MONSIEUR LE

COMMISSAIRE…

Comédie de boulevard en 5 actes


LES PERSONNAGES

M. Maigret Charles : commissaire de police Mme Maigret Germaine : femme du commissaire Rose : femme de maison avec un fort accent portugais Bob : représentant en aspirateur (ancien amant de

Germaine) Dédé : petit voleur débrouillard Polo : voleur et complice de Dédé (un peu simplet)

Simone : sœur de Germaine 60 ans ou + Violette : fille de M. et Mme Maigret 18 ans Bernadette Piouc nouvelle voisine des Maigret Maurice Piouc nouveau voisin des Maigret

Décors Un salon de standing avec au fond un canapé avec table basse, sur la gauche une porte vers les chambres et une fenêtre avec rideaux. Sur la droite au fond la porte d’entrée, une porte vers la cuisine et un placard. Des tableaux aux murs et divers objets de valeur.


ACTE 1

Scène 1

Rose et Bob

Dans un salon de bonne famille la femme de maison (Rose) qui est portugaise avec un fort accent écoute la radio en faisant semblant de faire le ménage.

Radio _ « C’est le chassé croisé des vacanciers sur les routes ce week-end et vous êtes nombreux, coincés dans les embouteillages, nous avons enregistré pour cette seule journée 650 Kms de bouchon »…(le son baisse)

Rose _ Hé ben ! chelui qui est au bout des 650kms, il est pas rendou, ch’imachine je gars qui schort de son garache et qui commenche en queue de bouchon...( se met à rire)

Radio _ « Le gang des voleurs qui sévit actuellement à visage découvert n’a toujours pas été arrêté, ils ont encore sévi hier dans les quartiers chics de la capitale et depuis ils courent toujours… »(le son baisse)

Rose _Hé bien ils ch’ont une sacré condition les gars ch’ils courent depuis 2 jours il faut les inch.crire pour les championnats dou monde..

Radio _ « Une étude parue dans un grand quotidien cette semaine, concernant les accidents de la route et principalement les piétons, nous dit qu’en France un homme se fait renverser par une voiture environ toutes les 3 minutes … »(le son baisse.)

Rose _ Lé pauvre il a pas dé chanche, je cherais lui je ne chortirais plous de chez moi.

Radio _ « Enfin pour terminer, la météo, il ne fera pas très chaud pour la saison aujourd’hui, nous n’avons relevé que 15° ce matin à Paris.. »(le son baisse)

Rose _Bande dé fainéants, il fallait en relevé 20, on aurait eut plous chaud...(Eteignant la radio) Chi vous n’avez que des conneries comme chela à dire je préfère encore ne rien entendre dou tout …pachons aux choches chérieuches…

Rose sort alors un livre, l’ouvre et le pose sur la table de salon. Elle le regarde et fait des mouvements de karaté en poussant des cris de chat comme Bruce Lee et essaye de reproduire les gestes. On sonne à la porte, Rose se retourne doucement sur un pied, toujours avec les cris, et fait des signes avec la main pour dire d’entrer. On sonne à nouveau, alors elle donne un coup de pied en l’air, mais se cogne dans la table, elle part alors à cloche pied et, perdant l’équilibre tombe dans un placard dans un grand bruit de casseroles. A ce moment un homme entre (Bob ) avec une valise à la main.


Bob – Il y a quelqu’un ? Hou hou, il n’y a personne.

Il fait le tour de la pièce et va vers le fond. Soudain, sortant du placard, Rose apparaît, les cheveux en bataille, les vêtements défaits et un seau en fer au pied. Elle essaye de l’enlever en secouant le pied mais rien n’y fait. Elle se dirige vers la porte pour l’ouvrir n’ayant pas vu Bob. Elle revient étonnée de n’avoir trouvé personne et à ce moment là elle voit Bob qui la regarde avec de grands yeux. Très digne elle demande.

Rose – Oui, ch’est pour qui, ch’est pourquoi, comment…vous êtes monchieur ?

Bob – Bob

Rose – Bob? Bob comment?

Bob – Bob, tout court.

Rose – Quel drôle dé nom, et vous venez dé ?

Bob – Toulon

Rose – Che vois, che vois et quelle est la raichon de votre vichite ?

Bob _ (un peu embarrassé) Hé bien je passais par là et je voulais juste dire un petit bonjour à Germaine, enfin… Mme Maigret.

Rose _Ha ! Hé bien alors che vais prévenir Madame que vous chêtes là Monsieur Toutcourt.

A ce moment là arrive Mme Maigret.

Scène 2

Rose, Bob et Germaine

Rose _ Ha ! Chermaine, enfin…heu…Je veux dire Madame permettez-moi de vous préchenter monchieur Toutcourt, qui nous vient de Toulon et qui est venou vous dire oun Petit bonjour (avec un petit signe de la main)

Germaine _ Monsieur Toucourt ! (Embarrassée) Toi… enfin …enfin vous… Hé bien bonjour… (A ce moment là elle remarque le seau que Rose tente de dissimuler, intriguée elle lui demande) : Rose vous… vous alliez où comme ça ? Vous sortiez ?

Rose _ Oui, enfin non, c’est à dire che ...che…che…

Germaine _ Je vois, je vois, vous preniez un bain de pieds je suppose ?

Rose _ Voi…Voilà, ch’est chela jé prenais oun bain dé pieds et ...mon pied a gonflé, alors ch’attend qu’il diminoue.

Bob _Encore heureux que vous n’ayez pas mis les deux pieds !! ( Riant)

Rose _ Ch’est de l’humour, ou vous êtes chérieux ?

Bob _ C’est que, je vous imagine les deux pieds dans le même seau en sautant à pieds joints dans toute la pièce.

Rose _Bon hé bien puichque ch’est comme çha che retourne dans ma couichine. (Elle se retourne, et très dignement s’en va)


Scène 3

Germaine et Bob

Germaine _ Je ne rêve pas Bob, c’est bien toi?

Bob _ Oui c’est bien moi, j’étais de passage dans le quartier et je n’ai pas résisté au plaisir de passer te voir et de …

Germaine _ Tais-toi… mon mari pourrait nous entendre. Cela fait si longtemps ; tu n’as pas changé tu sais…mais qu’est-ce que tu deviens ?

Bob _Tu vois je suis toujours sur la route, et je vends toujours ces fameux aspirateurs qui aspirent tout. Et toi, tu es encore mariée il me semble avec ce commissaire de police, dis donc ça doit aller droit à la maison ?

Germaine _ Ne te moque pas, il a bien fallu que je me résigne puisque tu es parti comme cela sans donner d’adresse. Ta femme avait découvert notre liaison peut-être ?

Bob _ Oui, elle aspirait à une vie plus tranquille.

Germaine _ Aspirait, c’est bien là le mot, toi avec tes aspirateurs tu aspirais tout sur ton passage, tous les cœurs sensibles qui ne résistaient pas à tes aspirations poétiques et ton charme ravageur. Combien sont tombées dans tes filets hein ? J’imagine que je n’ai pas été la seule. Et ta femme, est-elle toujours inspirée par tes explications vaseuses ?

Bob _ Non, elle est partie à son tour, avec… un…hum…un vendeur de …de casseroles…

Germaine _ Un vendeur de casseroles ? Ha ça c’est l’arroseur arrosé, pendant que tu aspirait tes jolies clientes, elle se faisait cuisiner chez toi…Ha ha ha ha…Je vois le tableau d’ici : (mimant) Madame, nous avons au menu : Sauté de Martine et son filet de maquereau, ou alors Dinde farcie fourrée aux pruneaux...Ha..ha..ha

Bob _ Germaine je t’en prie…et puis d’abord elle ne s’appelle pas Martine mais Georgette.

Germaine _ Pas de problème, je disais donc : Sauté de Georgette et son filet de maque…

Bob _ Ca va, n’insiste pas, ce n’est pas drôle. Et je te signale que je ne l’ai jamais trompée à la maison moi, c’était toujours chez les autres, je n’ai pas trahi notre foyer…

Germaine _ Elle est bonne celle-là, alors toi, tu as le droit de t’envoyer en l’air chez les autres, mais ta femme succombe une fois et c’est le drame, c’est bien une réflexion d’homme ça.

Bob _ Tu ne parlais pas comme cela quand je venais te voir, tu étais bien contente de serrer dans tes bras un homme, un vrai…qui savait te parler d’amour et de choses tendres. Je ne suis pas du genre à raconter comment s’est passée la dernière arrestation de l’ennemi public numéro 1…si tu vois ce que je veux dire …(Avec l’accent anglais) je ne joue pas les Sherlocq Holmes avec ma petite loupe et mon chapeau ridicule…( mimant )je ne promène pas dans une 403 Peugeot en fumant le cigare et parlant tout le temps de ma femme…

Germaine _ Bob, je t’en prie, Charles est un homme remarquable, sincère et droit. Il a beaucoup d’attention à mon égard et je suis très heureuse avec lui. Il m’a fait une fille charmante et il sait subvenir comme il se doit pour la bonne marche de notre foyer.


Bob _ Bien, dans ce cas je ne vais pas m’incruster plus longtemps dans ce petit nid douillet, je te laisse donc avec ton …flic…Ha, au fait, pourrais-je m’entretenir avec ta femme de ménage ?

Germaine _ Et pour quelle raison ? Après la patronne tu veux aussi te taper la bonne ?

Bob _ Non, je voulais juste lui faire voir mon appareil.

Germaine _ C’est bien ce que je disais.

Bob _ Mais je suis sérieux, tant qu’à faire d’être ici autant lui faire une démonstration de mon aspirateur.

Germaine _ C’est cela oui, tu ne perds pas le nord toi, mais je te préviens, elle n’est pas facile.

Bob _ J’en ai vu d’autres, c’est mon métier non ?

Germaine _ (appelant) Rose, Rose, voulez-vous venir s’il vous plait.

Rose arrive, toujours avec son seau

Scène 4

Germaine, Bob et Rose

Germaine _ Hé bien Rose, ce seau ne vous lâche plus ?

Bob _ C’est peut être une histoire d’amour !

Rose _ Ho vous le Toutcourt, pas dé commentaire.

Germaine _ Bien, je vous laisse, Monsieur désire vous parler.

Elle sort vers les chambres

Rose _ Si ch’est pour chortir des âneries, che n’est pas la peine.

Bob _ Non rassurez-vous, c’est très sérieux.

Rose _ Bon alors faite vite ch’ai une cacherole sur le feu je prépare pour che midi dou filet de maquereau.

Bob _ Du filet de maquereau…décidément ! Hum… bien voilà, je suis représentant en aspirateur et je voulais vous présenter notre nouveau produit, le « Mistral Gagnant ».( Bob sort l’aspirateur de sa valise)

Rose _ Lé michtral gagnant ? Hé bien che vous dis tout de chuite qué ché n’est pas gagné. (Essayant d’enlever son sceau)

Bob _ Allons, allons, laissez-moi faire mon travail. Tout d’abord permettez-moi de vous dire que vous avez un nom …charmant…

Rose _ Outch…

Bob _ Bien…le Mistral Gagnant, comme son nom l’indique est un gagneur…

Rose _ Ch’allais le dire…outch…

Bob _ Il vient à bout de toutes les poussières, même les plus petites, celles que l’on ne voit pas…


Rose _ Chi…on …né lé voit pas…outch…a quoi cha chert dé les enlever ?...outch…ha..a. a. a….

En essayant d’enlever son seau elle tombe derrière le canapé, mais Bob ne s’en ai pas aperçu, il continue…

Bob _ Oui bien…il pourchasse les mimies les plus volages, traque les moutons rebelles sous les lits, contourne les pieds de tables, renifle les paillassons, absorbe les miettes de pain dans les moindres recoins, avale les acariens, oui..tous les acariens…

(Sur l’air de « Tous les Acadiens » et jouant la comédie)

Tous les acariens, Toutes les acarienes Vont s’planquer Vont s’cacher Sous l’édredon Mais ils sont foutus Et il n’en restera plus Mais grâce à qui donc Grâce à Mistral Gagnant…

Pendant ce temps Rose se démène derrière le canapé

Bob _ Rose, Rose où êtes-vous ? Cela ne vous intéresse pas ce que je raconte ?

Une tête décoiffée apparaît derrière le canapé

Rose _ Comment ? Chi chi très bien, mais che ne vois pas che que les Acadiens viennent faire ichi ?

Bob _ Les acariens, pas les Acadiens, alors cet aspirateur, il vous inspire ?

Rose _ Heu ! Est-che qu’il achpire auchi les scheau ?

Bob _ Non je ne crois pas, mais attendez je vais vous aider.

Il relève Rose et tente d’enlever le seau mais dans son emportement il tombe avec elle derrière le canapé. Arrive alors Germaine.

Scène 5

Germaine, Rose et Bob

Germaine _ Rose, Bob où êtes-vous ?

Rose apparaît derrière le canapé

Germaine _ Rose enfin mais que faites-vous der…?

Bob sort lui aussi

Germaine _ Bob, non mais c’est pas vrai, j’ai à peine le dos tourné que tu culbute déjà ma femme de ménage…

Bob _ Germaine ce n’est pas ce que tu crois…


Germaine _ Mais je ne crois rien, je constate. Tu étais là pour faire ton métier de vendeur et je te retrouve allongé derrière le canapé avec ma bonne...

Rose _ Madame régardez (montrant le seau) jé attrapé lé scheau…

Germaine _ Vous avez attrapé chaud, évidemment avec un chaud lapin comme lui, vraiment Rose je suis très déçue.

Rose _ Mais non Madame ché midi ch’est né pas dou lapin ch’est du maquereau.

Germaine _ Un maquereau, ha oui, comme vous dites, mais je vais le mettre dehors moi ce maquereau…vous allez voir…

A ce moment entre M. Maigret (Charles)

Scène 6

Germaine, Charles, Rose et Bob

Charles _ Hé bien, hé bien il y a beaucoup de bruit par ici, que ce passe t’il donc ?

Germaine _ Hein, c’est …enfin…voilà Heu..chéri je te présente…

Bob _ Bob… un ami d’enfance de Germaine…

Germaine _ Oui, si on veut… Bob est aussi représentant en aspirateur et il passait « par hasard » nous faire une petite démonstration de son « savoir faire ». Et il semblerait que Rose ai été particulièrement convaincue des qualités techniques de « l’appareil » de Monsieur.

Charles _ Fort bien, fort bien, j’avoue pour ma part que j’use très peu de ce genre d’outils, moi je me sers plutôt de mon nez. Je suis Charles, le mari. Alors comme cela vous êtes un ami d’enfance de ma femme ?

Bob _ Mais absolument, il fut un temps où l’on se voyait beaucoup, et puis les aléas de la vie font que l’on se perd de vue.

Germaine _ C’est cela oui… (Jetant un regard de reproches à Bob) chacun part de son côté on se téléphone et puis…plus rien !

Charles _ Chérie, tu connais cet homme depuis longtemps et tu ne m’as jamais rien dit ? Germaine enfin…

Germaine _ Heu non, ou plutôt si, j’ai dû t’en parler, mais tu n’as pas dû faire attention.

Charles _ Détrompe-toi, j’ai une très bonne mémoire des noms et des visages, métier oblige. Ainsi vous vous appelez Bob dîtes-vous, mais Bob comment ?

Rose _ Bob Toutcourt Monchieux, et il vient dé Toulon.

Bob _ Voilà, de Toulon…

Charles _ De Toulon, mais dites moi ce n’est pas la porte à côté ?

Bob _ Non..non effectivement…

Charles _ … et vous venez vendre des aspirateurs jusqu’à Paris ?

Bob _ Heu…non…enfin oui…le marché n’est plus ce qu’il était, il faut de plus en plus élargir son territoire de chasse, prospecter de plus en plus loin.


Charles _ Je vois, je vois, et c’est au hasard d’une prospection que vous êtes tombé sur ma femme ?

Bob _C’est tout à fait cela, enfin tombé non c’est…

Germaine _... C’est sur Rose qu’il est tombé…(en aparté) et derrière le canapé en plus.

Charles _ Que dis tu ?

Germaine _ Qu’il…faisait une démonstration derrière le canapé quand tu es arrivé.

Rose _ (ravie) Et grâce à loui, maintenant je n’ai plus de scheau au pied.

Charles _ Vous aviez chaud aux pieds Rose ?

Germaine _ Laisse Charles, je t’expliquerais.

Charles _ Ecoutez cher Monsieur Bob, permettez que je vous appelle Bob.

Bob _ Mais je vous en prie…Charles.

Charles _ Je serais ravi de faire plus ample connaissance avec l’ami d’enfance de ma femme. Accepteriez-vous de rester à déjeuner ?

Bob _ Mais avec plaisir.

Germaine _ Enfin Bob crois-tu que…

Charles _ C’est entendu, Rose vous compterez un couvert de plus pour ce midi.

Rose _ Bien Monchieur.

Bob _Heu…pour l’aspirateur je n’ai pas fini ma démonstration, est-ce que je peux ?...

Rose _ Venez avec moi Monchieur Bob, dans la couisine nous cherons plous tranquille pour dichcuter de votre fameux Michtral gagnant.

Bob _ Alors je vous chouie.

Ils sortent

Scène 7

Charles et Germaine

Charles _ Charmant ce Bob, comment ne me l’as tu pas présenté plus tôt ?

Germaine _ Ecoute chéri, je t’en ai sûrement parlé, et puis je ne vais pas non plus te faire part de tous les gens que je connais. Je peux, je pense avoir un peu d’intimité.

Charles _ Oui excuse moi Mamour, mais je suis un peu sur les nerfs en ce moment, avec ces deux individus que l’on recherche et que l’on ne trouve pas. Et la presse qui se fait un plaisir de le chanter bien fort. Quand on arrête des voleurs, ça leur paraît tout à fait normal, mais si on échoue, nous passons pour des bons à rien. (S’asseyant sur le canapé)

Germaine _ Chéri, ne te fait pas de mauvais sang, tu vas les attraper ces voleurs, et tu seras un héros, mon héros…

Charles _ C’est vrai, tu le penses vraiment ?


Germaine _ Mais oui, (entreprenante) tu le sais que tu es mon…Arsène « Lapin » préféré, hummm…mon Derrick du dimanche soir…hummm…mon Navaro très spécial…et…mon commissaire Bourel, surtout…dans les cinq dernières minutes…hummm…

Charles _ Ché…chérie…doucement…nous ne sommes pas seuls ici…avec ce…ce Bob dans la cuisine…

Germaine _ Tu a raison, reprenons nos esprits. Ha, au fait, je ne t’ai pas dit, Simone doit passer, elle a une importante nouvelle à nous annoncer.

Charles _Simone, ta sœur Simone, cette folle, je te signale que quand elle passe elle s’arrête et elle à du mal à retrouver la sortie.

Germaine _ Ne soit pas méchant avec elle, elle est un peu déjantée quelques fois mais c’est son tempérament, elle veut nous faire une surprise.

Charles _ Ne me dis pas qu’elle vient nous annoncer qu’elle se marie pour la 3ème fois ?

Germaine _ 4ème

Charles _ Quoi 4ème

Germaine _ Si elle se marie ce sera la 4ème fois.

Charles _ Déjà, voyons…le 1er c’était ce grand dadais de Raymond, rencontré en janvier, épousé en mai…

Germaine _...et divorcé en septembre, mais là avoue qu’elle a bien fait il était plus bête que ses pieds.

Charles _ Le 2ème c’était...ha oui Léon, le petit Léon, Léon le troufion, pas deux sous de jugeotte.

Germaine _ ( regardant Charles) Un militaire quoi !..

Charles _ Ha je t’en prie ne mélange pas l’armée avec la police.

Germaine _ Le 3ème c’était Paul.

Charles _ Paul ? Mais oui, celui là on l’a à peine entrevu, rencontré le lundi, épousé le mercredi et divorcé le samedi. Ta sœur qui n’aime pas se faire marcher sur les pieds, elle lui a roulé sur les siens avec sa voiture, il n’a pas supporté.

Germaine _ Ma sœur a eu raison de le laisser filer, un homme qui ne supporte pas les petits travers de sa femme, n’est pas digne de rester avec elle.

Charles _ Et inversement…

Germaine _ Et inversement ? Oui enfin si tu veux, nous verrons de quoi il retourne cet après midi, bon je file, j’ai quelques coups de téléphones à donner.

Charles _ Et moi, je vais repasser au commissariat prendre des nouvelles, voir si l’enquête avance. A tout à l’heure Mamour…(Enfilant imperméable et chapeau)

Germaine _ Bisous mon lapin…( lui envoyant des baisers )

Ils sortent. A ce moment là on sonne. Rose en tablier entre et va ouvrir.

Scène 8


Rose et Mme Piouc

Rose_ Voilà…voilà…Bonchour Madame à qui aiche l’honneur ?

Mme Piouc_ Piouc, Madame Piouc je suis la nouvelle future voisine d’en face, et je venais faire connaissance de mes nouveaux peut-être futurs voisins. Vous êtes Madame Maigret je pense…

Rose _ Pas dou tout, je suis…

Mme Piouc _...Enchanté de faire votre connaissance, oui nous venions voir le quartier et les gens qui y s’habitent, pour savoir à qui on a à faire.

Rose _ Oui che comprend…

Mme Piouc_ …les voisins de nos jours ne sont pas tous fréquentables n’est ce pas ?

Rose _ Comme vous dîtes…

Mme Piouc _ Mais votre mari n’est pas là peut-être ?

Rose _ Non…enfin chi mais che ne chuis pas Madame Maigr…

Mme Piouc _...ce n’est pas grave je repasserai avec le mien, il s’appelle Maurice. Mais je vois que vous êtes en pleine cuisine alors je vous laisse, mes amitiés à votre époux…

Rose _ C’est chela oui…mes amitiés au votre…

Madame Piouc sort.

Rose _ Mais qu’estche que c’est que chette Piouc là, ho m’est avis qu’on a pas fini de la voir chelle là. Bon ou en étaiche, ha oui, chétais entre le maquereau et l’achpirateur…(et regardant le public) et Monchieur Bob bien chur…

Elle retourne en cuisine.

RIDEAU


ACTE 2

Après le déjeuner, Bob, Charles et Germaine reviennent dans le salon et s’assoient prendre un verre.

Scène 1

Bob, Charles et Germaine

Bob _ Votre cuisinière est une perle, elle est portugaise non ?

Germaine _ Ha tu as remarqué, son accent ne laisse aucun doute.

Bob _ Les portugais sont travailleurs c’est bien connu.

Germaine _ Oui, elle est aussi très dévouée.

Bob _ Et j’ajouterai qu’elle ne manque pas de charme.

Charles _ (Préparant 2 verres) Et son maquereau, délicieux n’est-ce pas ?

Germaine _ (S’adressant à Bob) Pour une fois que j’apprécie le maquereau…

Charles _ Pendant le repas nous avons beaucoup évoqué mon métier mais pas le vôtre, Bob, vous devez avoir un métier vraiment fascinant.

Bob _ Vous croyez ? Je ne vends que des aspirateurs.

Charles _ Oui, mais être toujours sur la route, sillonner les régions, traverser les petits villages et rencontrer toutes sortes de gens ce doit être passionnant, non ?

Bob _ Bien sûr mais c’est un peu répétitif quand même, toujours raconter son petit baratin, à la virgule prêt tout en étant convaincant à chaque fois.

Charles _Mais dites-moi, vous qui ne rencontrez que des femmes, il ne vous est jamais arrivé de …enfin je veux dire…enfin quoi… vous avez dû en voir de drôles quelques fois, non?

Bob _ En voir de drôles ?

Charles _Oui, entre nous…sauf votre respect, vous avez bien eu quelques… aventures…non?

Bob _ Des aventures ?

Charles _ Je veux dire, vous n’avez jamais été tenté de séduire une cliente, vous avez certainement quelques histoires croustillantes à nous raconter ?

Bob _ Des histoires croustillantes ?...


Charles _ Vous répétez toujours les questions que l’on vous pose ?

Bob _ Hein…heu…non…des fois je réponds.

Charles _ Alors répondez, racontez-nous.

Germaine _( Narguant Bob ) Hé bien oui Bob, des histoires croustillantes, des baisers volés, des petits poèmes glissés dans l’oreille, des mains baladeuses ou des choses plus…coquines…

Bob _ Heu…non, je suis quelqu’un de tout à fait sérieux et…(faisant signe de se taire à Germaine).

Germaine _ (Narguant Bob) Ha ! Dommage j’aurais pensé que tu tombais les femmes avec la même facilité que tu avais de les embobiner avec tes aspirateurs.

Charles _ Hé bien non ma chère, Bob est un homme parfait et sérieux dans son travail...

Bob _ Voilà, c’est cela… bonne analyse mon cher Watson, heu je veux dire Charles.

Germaine _ ( En aparté ) Ce que les hommes sont machos et crédules.

Entre Violette de dehors.

Scène 2

Charles, Germaine, Bob et Violette

Germaine _ Ha, Violette ma chérie, tu n’a pas cours cet après midi ?

Violette _ Non les profs ne sont pas là.

Germaine _ Violette permets moi de te présenter Bob, un…ami d’enfance.

Violette _ Enchanté monsieur.

Bob _ ( Lui faisant le baise main ) Mademoiselle Violette, je connaissais le charme de votre mère, je tombe sous le vôtre…

Germaine _ Bob, doucement, ma fille n’a pas encore 18 ans.

Violette _ Laisse maman, c’est toujours agréable d’entendre des choses comme cela, ce n’est pas au bahut que l’on me ferait de telles avances. Dites, comme je n’ai pas cours cet après midi, je pensais faire les magasins avec Claire et un ciné ce soir, je ne rentrerai pas trop tard, c’est d’accord…merci vous êtes choux…

Elle sort en lançant des baisers

Scène 3

Germaine, Charles et Bob

Germaine _ Comme tu veux…

Charles _ C’est quoi le film ?…


Germaine _ Ah les jeunes, ils n’en font qu’à leur tête, il demandent par politesse, mais n’attendent même pas la réponse.

Bob _ Il faut leur pardonner, c’est l’insouciance de leurs 18 ans, ils ne pensent qu’à sortir et voir des amis, ils ne pensent pas à mal.

Charles A mal ou à mâle, notre Violette n’est plus une enfant, c’est une vraie femme maintenant, et je pense qu’avec son charme elle ne doit pas déplaire aux boutonneux de son école.

Bob _ Il est vrai que je retournerais bien au lycée moi.

Germaine _ Bob, un peu de tenue je t’en prie.

Bob _ Pardonnez moi, c’est sans doute le vin qui me monte à la tête.

Charles _ Un petit Bordeaux de derrière les fagots mon ami.

Bob _ Hé bien, j’aimerais bien savoir où se trouve votre tas de fagots…

Charles _ Si vous êtes encore là en fin d’après midi, je vous montrerais ma cave, vous verrez mon petit péché mignon.

Germaine _ Mon mari est intarissable sur les vins et leurs millésimes, moi c’est plutôt la peinture, chacun sa passion. Bien je vous laisse je vais passer quelques coups de fils, car j’ai convoqué du monde qui n’est pas encore là. (Va vers les chambres)

Charles _ Moi, je monte au bureau 2 minutes, et je file au commissariat, une affaire qui traîne et qui m’agace un peu.

Bob _ Bon hé bien si tout le monde s’en va, je vais retourner voir Rose, je n’ai pas encore réussi à la convaincre que mon Mistral Gagnant était le meilleur.

Ils sortent

Scène 4

Violette

Violette entre, son portable a la main et s’assoie dans le canapé.

Violette_ Allo, Claire, oui c’est moi Violette, dis, ce soir c’est OK pour le ciné…..toi aussi, parfait. Je pensais faire les magasins cet après midi, mes parents sont d’accord…..comment ?....des fringues d’enfer…..où ça….ha oui je vois rue de Normandie ?... Au fait je ne t’ai pas dit, ce soir je revois Marcel après le ciné….oui le beau black….non j’en ai pas encore parlé à mon père….si, ma mère est au courant, mais un peu réticente quand même….comme tu dis les hommes de couleur, c’est pas trop son truc …bon, je me change et je te retrouve comme d’hab…a +…

Elle raccroche

_C’est bien tranquille ici où sont-ils tous ? ouh ouh…où êtes vous ? C’est bien ma veine, je n’ai plus une tune, et si je veux m’acheter un truc et me faire une toile, je suis mal. Zut de zut…te, bon je vais faire le tour du propriétaire je vais bien finir par en trouver un…


Elle va vers les chambres

Scène 5

Bob, Germaine

Bob sort de la cuisine tout affolé, son pantalon est tout tâché.

Bob_ C’est pas vrai, mais c’est pas vrai, quel imbécile je suis, mon pantalon est tout tâché maintenant. Je ne peux quand même pas rester comme cela. Je vais l’enlever et essayer de le nettoyer discrètement avant que tout le monde revienne. ( Il commence à l’enlever en s’adressant au public) Ben oui ici, je n’allais quand même pas me déshabiller devant Rose, je préfère l’enlever ici, c’est plus intime…

Il enlève son pantalon avec peine et le pose sur le canapé.

Bob _ Bon, comme tout le monde est parti je vais aller fouiner dans le placard de Rose, c’est bien le diable si je n’y trouve pas un produit détachant. Voyons, voyons…

Il s’enferme dans le placard à ce moment arrive Germaine des chambres

Germaine_ Décidément quand on a besoin des gens ils ne viennent jamais aussitôt il faut téléphoner et retéléphoner et se fâcher pour entendre dire ( Mimant son appel ) « Mais bien sûre Madame, tout de suite Madame nous vous les envoyons sur le champ Madame, nia nia nia Madâme, mais je vous prie Madâme.....mes respects Madâme... » Ho je t’en donnerais moi du respect … » (Apercevant le pantalon) Qu’est-ce donc que ce pantalon qui traîne, décidément cette Rose est tête en l’air aujourd’hui. A –t-on idée de tout laisser ainsi, si cela continue je vais être obligée de le mettre à laver moi-même. (Germaine prend le pantalon et va vers la cuisine.)

Elle disparaît. Bob sort de son placard.

Bob_ Voilà, je pense qu’avec cela, la tâche devrait partir…Mon pantalon, où est mon pantalon ? Il était là tout à l’heure, je ne suis pas fou bon sang de bon sang j’ai bonne mine moi maintenant. (Au public) Il était là tout à l’heure, non ? Vous avez vu quelque chose ? Ben ne répondez pas tous en même temps._ Alors maintenant j’ai le détachant mais je n’ai plus les taches.

On sonne.

Bob _ C’est bien ma veine, voilà du monde…mon dieu, là, les rideaux.

On sonne à nouveau. Paniqué Bob va se cacher derrière les rideaux, la tête face au public et laissant dépasser juste ses fesses. Simone entre.

Scène 6

Simone et Bob


Simone_ Hou, hou y-a du monde, c’est moi Simone…hou, hou… C’est pas vrai, je téléphone hier pour dire que j’arrive aujourd’hui, et personne n’est là pour m‘accueillir. Décidément c’est une maison courant d’air ici.

Elle fait le tour du salon et aperçoit le derrière de Bob alors prenant une voix coquine.

Simone _ Ho ! le joli petit derrière…(Tête ahurie de Bob face au public) il est à qui ce joli petit derrière ?.. Et qu’est ce qu’il fait derrière les rideaux…ce joli petit derrière …Hein?...

Bob _ Il se cache (Changeant sa voix)

Simone _ Il se cache mais de qui ?

Bob _ De tout le monde.

Simone _ Ha bon, mais dis moi il a bien un nom ce petit derrière ?

Bob _ Non.

Simone _ Non ? Tiens tiens, mais alors il a bien une tête ce …joli petit derrière ?

Bob _ Non plus.

Simone _ Non plus, mais qu’est ce que c’est que ce derrière qui n’a ni nom ni tête.

Bob _ Un derrière anonyme.

Simone _ Ben v’la autre chose…ta.ta.ta ça ne marche pas, moi je veux voir la tête de ce derrière.

Elle fait le tour du canapé pour voir la tête, pendant ce temps Bob se tourne lui aussi.

Simone _ Ha mais c’est ma foi vrai, c’est un derrière sans tête, et bien tant pis il est mignon quand même.

A ce moment entre Germaine venant de la cuisine

Scène 7

Germaine, Simone et Bob

Germaine _ Simone, ma chère sœur tu es là et personne ne m’a prévenue.

Simone _ Je me suis permis d’entrer, pas une âme ne semblait entendre ma sonnette.

Elles s’embrassent.

Germaine - Comment vas-tu ?

Simone _ Ca va, ça va comme tu vois. Je ne te dérange pas j’espère… (Regardant vers les rideaux)

Germaine _ Pas du tout, je t’attendais. Mais dis moi tu parle toute seule maintenant, j’entendais des voix tout à l’heure.


Simone _ Non, enfin si, j’admirais tes rideaux, ils sont vraiment …a.do. rables.

Germaine _ Tu trouves toi aussi, je les ai changés il y a 15 jours, ils sont plus épais, plus gais…plus…

Tout en parlant elle s’approche des rideaux et aperçoit Bob. Gênée, elle le cache.

Germaine _ Bob !...

Simone _ Bob ?

Germaine _ Bob…bob…bo..ben puisque tu es là assieds-toi, nous allons boire quel…quelque chose.

Simone _ Assied-toi ? Je te signale ma chère sœur que je suis déjà assise…

Germaine _ Hein ?...Ho oui pardonnes moi, je..je suis troublée…

Simone _ Troublée …par tes rideaux ?

Germaine _ Oui…Enfin non…il..y a…des…des voleurs qui rôdent dans le quartier en ce moment et je ne suis pas tranquille.

Simone _ Mais ton cher mari ne leur courre pas…au derrière…à ces voleurs? (Jetant un œil vers les rideaux)

Germaine _ Bien sûr que si…mais ils sont adroits et pas faciles à arrêter.

Simone _ Je vois, je vois mais dis-moi est-ce qu’il y a une récompense si on les retrouve ?

Germaine _ Je ne sais pas, pourquoi ?

Simone _ Ho simple curiosité. (Regardant vers les rideaux) Et ton mari il n’est pas là ?

Germaine _ Si dans son bureau il travaille, mais tu le verras ce soir. Alors dis moi et cette surprise, tu ne vas pas te remarier une fois de plus ?

Simone _ Non, pour l’instant je suis toujours célibataire, du moins officiellement. Non, il s’agit d’une tout autre chose, j’ai un grand projet dont tu n’as pas idée.

Germaine _ Ho, te connaissant ce doit être du genre (D’un air moqueur) « Je pars escalader le Mont Blanc par la face nord !!!»

Simone _ Est, la face est…

Germaine _ Quoi, la face est ?

Simone _ Je pars effectivement escalader le Mont Blanc mais par la face est.

Germaine _ (Stupéfaite) Quoi !!!Tu pars faire de l’alpinisme, toi ???

Simone _ Hé alors, où est le problème ?

Germaine _ Où est le problème…C’te question, avec toi y a jamais de problème. Mais je te signale, ma chère soeur, que tu as plus de 60 ans…

Simone _ Comme si je ne le savais pas.

Germaine _ Mais quand même, grimper sur le Mont Blanc…4807 mètres...sous la neige…et le vent…toi…une femme…et a 60 ans bien sonné…


Simone _ Merci pour le « bien sonné », dis c’est télégramme que tu m’envoie ? Mais si je fais cela c’est un défit pour moi, un challenge si tu veux.

Germaine _ Décidément rien ne t’arrête toi, tu multiplies les mariages et maintenant tu t’attaques à la montagne.

Simone _ Hé oui, je suis comme cela, tu ne me changeras pas.

Germaine _ Fais attention quand même, parce que si tu dégringole ça fera 3 mariages et un empierrement…

Simone _ C’que t’es drôle ma chère sœur…je suis morte de rire…et morte de soif aussi…

Bob_ (en aparté) Et moi mort de honte.

Germaine_ Pardonnes-moi, où ai-je la tête. Je vais chercher Rose, excuses moi 2 minutes.

Elle part vers la cuisine. Simone se dirige alors vers les rideaux.

Scène 8

Simone et Bob

Simone _ Dites moi le derrière sans tête, seriez-vous celui que toute la police recherche ?

Bob _ (toujours derrière les rideaux) Non non, c’est juste un derrière qui recherche son pantalon.

Simone _ Ha ce n’est que cela, mais que faites-vous ainsi à moitié nu dans le salon de M. et Mme Maigret ?

Bob _ (Parlant en sortant ses bras pour expliquer de chaque côté du rideau) En fait j’étais avec Rose et …

Simone _ Et ?

Bob _ Et…voilà, je faisais une démonstration de mon appareil devant…Rose…et le tuyau m’a échappé…et mon pantalon s’est trouvé tout éclaboussé…(tête amusée de Simone) je suis venu ici l’enlever pour le laver…et hop il a disparu…vous êtes arrivée alors je me suis caché…voilà, vous savez tout.

Simone _ Oui, oui je ne suis pas certaine d’avoir tout bien compris, mais bon cela ne me regarde pas. Filez pendant qu’il n’y a personne, je vous couvre.

Bob s’enfuit vers les chambres, juste avant l’arrivée de Germaine et Rose.

Scène 9

Simone, Germaine et Rose

Rose_ Bonchour Madame Chimone, comment allez-vous ?

Simone _ Bien Rose, je vais très bien, et vous ?

Rose _ Cha va, cha va. Qu’est che que Madame Chimone déchire boire ?

Simone _ Un grand verre d’eau me chu..me chu…me suffira Rose.


Germaine _ Et moi un jus d’orange bien frais.

Rose _ Bien Mesdames, che vous apporte cha tout de chuite.

Elle va dans la cuisine, Simone s’approchant de Germaine :

Simone _ Décidément je ne m’y ferai jamais à son ac..chent…

Germaine _ J’avoue que quelques fois moi aussi il m’agace mais elle est si dévouée avec tout le monde…

Simone _ Oui c’est ce que j’ai cru comprendre.

Germaine _ Dis donc Simone il m’a à nouveau semblé entendre des voix tout à l’heure.

Simone _ Des voix ?...oui…enfin non j’admirais tes rideaux je les trouve de plus en plus intéressants.

Germaine _ Mes rideaux…intéressants…oui enfin ils n’ont rien d’extraordinaire quand même ?

Simone _ Détrompe toi, ils sont même étonnant, mais laissons-les tranquilles et dis-moi plutôt comment va votre petite Violette ?

Germaine _ Elle est de plus en plus belle et bientôt majeure. Les études se passent bien, et je la crois amoureuse…

Simone _ Elle a raison c’est de son âge.

Rose revient avec les boissons.

Germaine _ Dites Rose, des hommes doivent venir tout à l’heure, vous me préviendrez dès qu’ils seront là, et vous mettrez un couvert de plus pour ma sœur ce soir.

Rose _ Bien Madame.

Elle sort. Germaine et Simone boivent leurs verres.

Germaine _ Dis, tu restes manger avec nous ce soir, Charles tient absolument à te voir.

Simone _ C’est bien vrai cela, je croyais qu’il me trouvait un peu…fofolle ?

Germaine _ Mais même s’il te trouve fofolle, cela ne l’empêche pas de t’apprécier. Si tu veux tu peux aller te reposer dans la chambre bleue en attendant.

Simone _ Je veux bien merci.

Elle sort. Germaine se précipite alors vers les rideaux.

Germaine _ Bob tu es là ? Bob…personne…mon dieu…il est parti…mais alors il se sont vu… et se sont parlé…et en plus il était en petite tenue…mon dieu mais… que va-t-elle croire…je suis perdu si elle fait allusion à Bob ce soir avec Charles ? Bon, reprenons nos esprits, faisons comme si de rien n’était.

Elle se dirige vers les cuisines. Bob qui cherche toujours son pantalon traverse affolé le salon en caleçon.

Scène 10

Bob et Charles


Bob _ Décidément je n’ai pas de chance, mais où est donc ce satané pantalon ? Je l’avais posé là, je m’absente deux minutes et il disparaît, (implorant face au public) mon Dieu, mon Dieu aidez-moi !

A ce moment entre Charles, il aperçoit Bob de dos.

Charles_ Bob ? C’est vous Bob…

Bob _ ( Bob pétrifié) Dieu ? C’est Dieu qui me parle ?

Charles _ Non c’est Charles !!!

Bob _ Mon Dieu !

Charles _ Mais enfin Bob je ne suis pas votre Dieu, je suis Charles

Bob _ J’aurais préféré que ce soit Dieu.

Charles _ Désolé, ce n’est que moi, mais dites-moi Bob…

Bob _ Oui Charles.

Charles _ Vous savez que vous êtes en caleçon ?

Bob _ (Feignant la surprise) Oh !!!Mince, je me disais aussi, il fait frais tout d’un coup…

Charles_ Ha parce que vous venez juste de vous en apercevoir ?

Bob _ (se tournant alors vers Charles) Oui…enfin non…en fait, je cherche mon pantalon.

Charles _ Et en plus vous ne savez pas où il est?

Bob _ Non, je l’ai posé là tout à l’heure et puis plus rien…

Charles _ Et pourquoi avez-vous enlevé votre pantalon…ici ?

Bob _ A…à cause de Rose.

Charles _ Qu’est ce que Rose a à voir là dedans ?

Bob _ Dans mon pantalon… ?

Charles _ Vous le faite exprès ? Je vous signale Bob que vous étiez de passage pour voir Germaine et essayez de vendre un aspirateur à ma femme de ménage, et je vous retrouve à moitié nu dans le salon en train de chercher votre pantalon. J’ai le droit de me poser des questions, non ?

Bob _ Tout à fait Charles…vous en avez le droit.

Charles _ Alors ?

Bob _ Alors quoi ..?

Charles _ Que faite-vous en caleçon dans mon salon ?

Bob _ Qu’est ce que je fais en salon…dans votre caleçon…hé bien voilà…je…je…

A ce moment entre Germaine

Scène 11

Bob, Charles, Germaine puis Simone, Violette et Rose

Germaine _ Charles…Bob…mais que se passe t-il… ? (Voyant Bob en caleçon) Mon dieu…


Charles _ Encore, décidément tout le monde me prend pour Dieu ici, c’est une manie.

Germaine_ Mon Dieu… Charles…ce…ce n’est pas ce tu crois.

Charles _ Et…qu’est ce que « Dieu » devrait croire ?

Bob _ Oui, qu’est ce qu’il devrait croire ?

Germaine _ Ah parce que tu ne crois pas ?... Mais alors si Dieu ne croit pas, tout va bien…y a rien à croire d’ailleurs…rien du tout…

Charles_ Je n’en suis pas si sûr…

Simone fait son entrée.

Simone_ Excusez-moi, je passais juste pour aller en cuisine…ho bonjour Charles…

Charles_ Bonjour ma chère belle sœur.

Ils s’embrassent, Simone aperçoit alors Bob qui tire sur sa chemise.

Simone _ Mais…mais voilà donc enfin a quoi ressemble la tête du joli petit derrière…

Charles _ La tête du joli petit derrière ?

Simone _ Je vous rassure tout de suite ce n’est pas un voleur.

Charles _ Pas un voleur, comment cela ?

Simone _ Non il me l’a dit tout à l’heure, pour moi c’est plutôt quelqu’un du genre B.C.B.G non ?

Germaine _ Bon Chic Bon Genre, tu trouves ?

Simone _ Non B.C.B.G comme Beau Cul Belle Gueule.

Germaine _ Simone ! Décidément tu ne changeras donc jamais !

Violette entre.

Violette_ Ha enfin du monde, dis maman, pourrais-je avoir un peu d’argent pour le…ciné…Hoooo Monsieur Bob quelle charmante tenue vous avez là…

Charles _ Violette je t’en prie tournes toi.

Violette _ Pour rien au monde, le spectacle c’est par là, c’est les copines qui vont bien se marrer.

Charles _ Enfin Violette…je te dis de te tourner veux tu…

Rose fait son entrée une casserole à la main.

Rose_ Madame, pour che choir, des rognons de veau, cha vous va ?... Alors Monsieur Toutcourt, avez-vous réouchi à tout enlever ?

Charles _ A tout enlever ? Joli petit derrière, ce n’est pas un voleur, beau cul belle gueule… Mais qu’est ce qui se passe ici ? Tout le monde semble au courant sauf moi, peut-on m’expliquer ?

Bob_ Rassurez-vous, tout va bien Monsieur le commissaire. Bon écoutez, je veux bien expliquer (Tirant sur sa chemise sous le regard des 4 femmes) mais là ça commence à être très gênant quand même, (en aparté) « moi qui pensais être tranquille ici », je…je voudrais juste retrouver mon pantalon si possible, est-ce que quelqu’un sait où se trouve mon pan-ta-lon…ce n’est pas compliqué…


Simone _ (S’approchant de lui, entreprenante) Mais pourquoi, vous êtes très bien ainsi, dîtes, le Mont Blanc ça vous dirait, en cordée avec moi…hummm

Bob _ (S’enfuyant) Mais arrêtez la, je ne suis pas alpiniste moi…

Simone _( poursuivant Bob autour du canapé) Je vous apprendrais, et vous me feriez voir votre…petit piolet…et puis tout le reste…hummm

Bob _ Mais je ne ferais rien voir du tout, ni piolet ni quoi que ce soit…et peut-on me dire enfin où se trouve mon pantalon…

Germaine_ Dans la machine à laver…il traînait…il était tâché…alors je l’ai mis à…laver.

Bob _ Mais comment je vais faire moi, je ne peux pas rester dans cette tenue.

Simone _ Mais si, mais si…(Simone le poursuivant)

Bob _ Mais non, mais non…

Charles _( D’un ton ferme) Stooop ! ( tout le monde se fige) Ca suffit tout le monde. Violette, vois avec ta mère pour l’argent et file faire les magasins… Simone ma chère belle sœur cessez de harceler ce pauvre Bob enfin … Germaine va voir si son pantalon est propre…Et vous Rose, occupez-vous de vos « rognons… » Ha ce n’est pas vrai toutes ces femmes…

Germaine, Violette, Simone et Rose sortent sans un mot. Bob s’assoie dans le canapé. A ce moment là on sonne..

Scène 12

Bob, Charles, M. et Mme Piouc

Charles _ Excusez moi Bob, je vais aller ouvrir on gagnera du temps.

Charles va ouvrir, un couple entre sans gêne, Bob s’assoie dans le canapé pour se cacher.

Mme Piouc _ Bonjour, je suis votre future nouvelle voisine d’à côté, Madame Piouc, hein mon Biquet ? ( à son mari)

M. Piouc _ Oui ma biche.

Mme Piouc _ Et voici mon mari Monsieur Piouc Maurice de son prénom, hein mon Biquet ?

M. Piouc _Oui ma Biche.

Mme Piouc _ Comme disent nos amis quand on arrive chez eux « Tiens v’la les Piouc Piouc » Hein mon Biquet

M. Piouc _ Comme tu dis ma biche.

Bob _ ( en aparté) Manquait plus que ça…portent bien leurs noms ceux-là.

Charles _ En…chanté Monsieur, Madame, je suis…

Mme Piouc _...Monsieur Maigret, oui je sais, le célèbre commissaire de la télé, on a vu tous les épisodes, hein mon Biquet ?

M. Piouc _ Oui ma Biche tous, vous êtes drôlement fort.

Charles _ Mais je n’ai rien à voir avec lui…


Mme Piouc _ Je sais, vous voulez rester incognito, on vous comprend, hein mon Biquet ?

M. Piouc _ Oui ma Biche, mais on vous a reconnu quand même.

Charles _ Hé bien…vous êtes physionomiste vous.

Mme Piouc _ Physionomiste ? Pas du tout, moi je suis caissière chez Mamouth, hein mon Biquet ?

M. Piouc _Oui ma Biche, et moi pompiste chez Carrefour…

Mme Piouc _ …, on s’est rencontré à Leclerc, en faisant nos courses, hein mon Biquet ? (lui prenant la main, le regard amoureux)

M. Piouc _Ho, oui ma Biche, nos 2 chariots se sont cognés, tu m’as dit « Ho pardon monsieur » et j’ai répondu « Ce n’est rien, c’est moi qui m’excuse… »

Mme Piouc _ Et voilà…c’est comme cela que tout à commencé…

Charles _ (l’air ahuri) Et bien ! Quelle belle histoire d’amour.

Mme Piouc _ N’est ce pas, et ça fait 20 ans cette année… hein mon Biquet ?

M. Piouc _ Oui ma biche, 20 ans qu’on fait les courses ensemble.

Charles _ Félicitation.

Mme Piouc _ Alors pour fêter ça, on s’est dit on va jouer au loto, et vous me croirez si vous voulez, devinez quoi ?

Charles _ Vous avez gagné…

Mme Piouc _ Tout juste, ho ça m’étonne pas que vous êtes commissaire vous, alors comme on gagné plein de sous, hein mon biquet ?

M. Piouc _ Ho oui ma bibiche…plein…

Mme Piouc _...On a comme qui dirait envie d’acheter dans ce quartier la belle maison en pierre en face de chez vous, comme ça maintenant on pourra fréquenter la « Jet 27… »

Bob_ ( en aparté) 27… ça,doit plutôt être leurs QI ça.

Charles _ Je vois, je vois, quelle merveilleuse idée vous avez eu là.

Mme Piouc _ ….(apercevant Bob ) Mais j’espère qu’on ne vous dérange pas ?

Bob qui s’était assis, se lève

Bob _ Mais pas du tout, on vous attendait, d’ailleurs regardez je suis déjà en tenue…

Mme Piouc _ Ha oui…bien…dans ce cas…on ne voudrait pas vous embêtez plus longtemps, hein mon Biquet ?

M. Piouc _ Non ma Biche, on va laissez ces Messieurs…à leurs occupations. (regardant le caleçon de Bob)

Charles _ Bonne idée…

Mme Piouc _ C’est cela, on ne voudrait pas être envahissants, moi j’ai horreur des gens envahissants, hein mon Biquet ?

M. Piouc _ Comme tu dis ma Biche, nous on n’aime pas ces gens là.

Mme Piouc _ Ces gens qui s’incrustent chez les autres…tout le temps revenus pour un oui ou pour un non .…ha non pas de ça chez moi. S’il y en a qui sont là trop longtemps, c’est simple, quand je veux qu’ils s’en aillent je leur dit : « Excusez moi mais j’ai une sœur qui arrive de


Lourdes, faut que j’aille la chercher à la gare… » Ha ha ha…Et ça marche à tous les coups, hein mon Biquet ?

M. Piouc _ A tous les coups.

Charles _ (La poussant vers la porte) Et bien écoutez justement, je voulais vous dire, j’ai une sœur qui arrive de Lourdes et…

Mme Piouc _...Vous aussi, comme c’est curieux, et dans quel coin est-ce qu’elle habite ?

Charles _ (énervé) Dans le même quartier que la vôtre et son train est déjà en gare, alors excusez moi mais je ne voudrais vraiment pas la faire attendre…

Mme Piouc _( Revenant) Vous avez raison, il n’y a rien de plus ennuyeux que d’attendre dans un hall de gare, hein mon Biquet ? Mais je suis là je parle, je parle…

M. Piouc _ Oui comme je dis souvent, ma femme c’est quand elle se tait, qu’elle parle le mieux.

Charles _ Ha comme vous dites oui.

Mme Piouc _ Alors à bientôt Monsieur le commissaire (lui, serrant la main) moi c’est Bernadette, comme Soubirous à Lourdes… c’est amusant n’est ce pas ?…

Bob _ ( en aparté) Ben tu parle d’une apparition…

Charles _ Très drôle en effet, j’en suis sur le cul…

Mme Piouc _ Mes amitiés à Madame votre sœur.

Charles _ Je n’y manquerais pas.( la poussant vers la porte)

Mme Piouc_ Et bonjour à votre femme, qui… (revenant sur ses pas) n’est pas là peut-être ?

Charles _ Non et elle a bien fait…

Mme Piouc _ J’ai vraiment hâte de la revoir.

Charles _ ( en apaté) Je ne suis pas sûr que ce soit réciproque.

Mme Piouc _ A bientôt…Messieurs, au plaisir.

Elle passe la porte seule, M. Piouc étant bouche bée devant un tableau

Charles _ (Appelant au dehors) Heu ! Madame Piouc…vous oubliez votre Biquet…

Mme Piouc _ Ho pardon…et bien mon Biquet qu’est-ce que tu fais ?

M. Piouc _ Excuses-moi ma biche je regardais les tableaux.

Mme Piouc _ Faut laisser les gens (regardant Bob avec un petit sourire) tu vois ils étaient très occupés. Bonne continuation Messieurs…

M. Piouc _ Au revoir Messieurs.

Charles _ C’est ça oui adieu…

Charles referme la porte sur eux.

Scène 13

Charles et Bob


Bob _ Hé bien mon cher Charles vous voilà bien entouré.

Charles _ Mon Dieu à qui le dîtes vous, je crois que je ne pourrais pas les supporter très longtemps.

Bob _ ( le taquinant) Ils sont pourtant mignons le Biquet et la Biquette…

Charles _ Ha je vous en prie ne vous y mettez pas, revenons plutôt à nos moutons. Maintenant Bob j’espère que vous avez de bonnes explications à me donner.

Bob _Mais bien sûre mon Biquet, heu je veux dire Charles, au fait merci pour tout à l’heure, je crois que sans vous je ne m’en serait pas sorti…

Charles _ Passons, passons, je vous écoute…

Ils s’assoient tous les 2 sur le canapé.

Bob _ Hé bien voilà…je faisait une démonstr….

RIDEAU

ACTE 3

Le lendemain matin

Rose mets des fleurs dans un vase en chantant.

Scène 1

Rose et Bob

Rose_ « Che soir nous chirons dancher, chans chemiche, chans pantalon…

Che choir nous chirons dancher chans chemiche chans pan…ta…lon… »

Ha..ha…ha…la tête de che pauvre Bob hier quand tout le monde était autour de loui, il tirait tellement chur cha liquette que chai cru qu’il allait en faire oune chemiche de nouit ha…ha…ha…Il a du être très convainquant pour echpliquer à Monsieur pourquoi il était en pétite ténou dans chon chalon. Et…et Chimone, Chimone qui chacroche à tout che qui porte un pantalon avec braguette, chais cru qu’elle allait le violer chur plache….Et madame qui ni connaît rien en lessive à cru bon dé lavé chon pantalon à 60° ha…ha…ha che ne vous dis pas la tête de Bob quand il l’a récoupéré, même pour un lilliputien il cherait trop pétit…ha…ha…ha…Résoultat il est rechté dormir ichi en attendant d’acheter oune autre ténou….ha…ha…ha


« Che soir nous chirons dancher, chans chemiche, chans pantalon…

Che choir nous chirons dancher chans chemiche chans pan…ta…lon… »

Bob entre, la mine dépitée portant un jogging bleu ciel trop court. Il écoute Rose qui ne l’a pas vu.

Bob_ Merci Rose pour le « Chans pantalon… »

Rose _ Ho pardon Monchieur Bob je ne vous avais pas vou et je ne voulais vous vèxché…mais…mais qui vous à donner chette horreur ? (Montrant le jogging)

Bob _ Devinez, cette brave Germaine n’a trouvé que cela a me donner, déjà elle n’est pas foutu de savoir laver un pantalon, il faut en plus qu’elle me ridiculise. « Charles ne taille pas comme toi… »(mimant) Je fais comment moi, pour acheter un pantalon digne de ce nom…je descends en ville dans cette tenue…il ne me manque plus que le bob Kronenbourg et je passe pour le beauf du quartier.

Rose _Lé ,bob ché crois qué jé peux vous trouvé ça…mais ché marqué Kanterbrault déchu…

Bob _ Bon écoutez Rose si vous aussi vous vous y mettez…

Rose _ Pardon Monchieur Bob ché dichais cha pour vous amoucher, il faut prendre la vie avec philochofie, vous n’é croyiez pas ?

Bob _ Sans doute Rose vous avez raison, mais avouez qu’hier n’était pas mon jour ?

Rose _ (Rose s’approchant de lui) Aujourd’hui chera meilleur, vous verrez, et puis vous étiez ploutôt mignon en pétite ténou.

Bob _ C’est vrai, vous trouvez, je n’étais pourtant pas à mon avantage avec cette Simone qui me courrait après.

Rose _ Cé né pas étonnant, elle adore les hommes, alors vous imachinez en voir un en calechon, cha l’a toute émouchtillée. Bon venez en couichine, perchonne ne vous y verra, moi, che vais voir chi je peux vous trouver autre choche a vous mettre chur le derrière.

Bob _ (Bob le regard amoureux) Merci Rose vous me redonnez le moral, dites, Simone est-elle partie ?

Rose _ Chimone, partie ? Vous n’y penchez pas, quand elle viens ichi, elle chincruchte, parlez en à Monchieur Charles vous verrez…Bon allons-y car il faut aussi qué jé sourveille l’arrivée dé deux Monchieur qué Madame attend dépouis hier…

Ils sortent vers la cuisine.

Scène 2

Rose, Dédé et Polo

Quelques instants après deux hommes, Dédé et Polo pénètrent par la porte d’entrée et marchant sur la pointe des pieds ils dérobent de petits objets….

Peu de temps après Rose revient.


Rose _Ha vous chêtes là enfin, on vous attendait!

Les voleurs s’arrêtent net le dos tourné à Rose.

Dédé et Polo _Ha bon ?

Rose _On vous attend depuis hier, Madame tient abcholument à vous voir.

Polo _Hé ben pas nous.

Rose _Elle inchichte

Dédé _Vous savez ce n’est pas nécessaire, d’ailleurs on allait partir.

Rose _Ah mais non, vous n’allez quand même pas partir comme chela, comme des…des voleurs ?

Polo _Chiche ! ( en aparté, Dédé lui donne un coup de coude)

Rose _Comment ?... Vous chavez Madame cherait chi heureuse de vous rencontrer.

Dédé _ Hé ben pas nous, d’ailleurs, il faut vraiment qu’on y aille.

Rose _Mais non, mais non, vous challez vous acheoir là bien chentiment pendant que je vais la chercher. (Ils s’assoient sur le canapé) En attendant, vous prendrez bien quelque choche ?

Polo _C’est déjà fait…(en aparté et ouvrant son manteau. Dédé lui donne un coup de coude)

Rose _Comment ?

Dédé _Mon ami dit qu’il prendrait bien un petit cafait (Café)

Rose _Alors un petit cafait et vous ?

Dédé _Petit cafait aussi.

Rose _Bon, petit cafait pour tout le monde…(revenant sur ses pas) Ho, vous chavez que vous m’avez fait peur tout à l’heure, figurez-vous que che vous avait pris pour des voleurs,

Dédé et Polo _ Non…

Rose _Chi, en che moment deux individous, pénètrent en plein chour dans les plus belles maichons du quartier et il emportent chous leurs manteaux toutes chortes d’objets de valeur et des bichoux.

Dédé et Polo _Non…

Rose _ Chi, comme che vous dis, et ils repartent par la porte d’entrée comme chi de rien n’était, ils l’on dit à la radio hier matin.

Dédé et Polo _Non…

Rose _Chi, mais bon, en che moment on richque d’être tranquille, Monchieur a chu prendre ses dichposichions.

Dédé _Ha, il a prit des dichposichions votre Monchieur ?

Rose _Evidemment, quand on est commichaire on chait se protécher.

Dédé _Il est quoi… votre Monsieur ?

Rose _Mais commichaire de poliche voyons, vous le chavez bien.


Polo _( en aparté)Ha non on ne savait pas, parce que si on avait su … (Dédé lui donne un coup de coude)

Dédé _Bien sûre qu’on savait, mais qu’elles sont ses dispositions à votre Monsieur ?

Rose _Il a tout chimplement fait boucler le quartier. Des chendarmes à tous les carrefours, des caméras, il y a même dou monde chur les toits. Vous comprenez, il veut les prendre chour le fait, la main dans le chac.

Dédé _ Dans le chac !Ha ben oui on comprend

Rose _Evidemment chest top checret, vous n’en parler churtout à perchonne.

Dédé _A personne promis.

Rose _Bon je vais chercher les « cafais » chappelle Madame, et jé reviens. vous né bouger churtout pas hein ?

Dédé et Polo _Ho non on bouge pas ! (Faisant font non avec la tête)

Elle sort

Scène 3

Dédé et Polo seuls et immobiles

Dédé_ Ha bravo, super ton plan.

Polo _(Complètement immobile) Elle a dit de ne pas bouger

Dédé _Tu verras ce quartier là, c’est un quartier tranquille, peinard, on rentre on se sert et on repart ni vu ni connu. (Se levant énervé) Ha oui pour rentrer on est rentré, mais pour ressortir, c’est mission impossible, on va être à la fois vu et reconnu. Et la maison d’un commissaire en plus, ben voyons. Demain on fait celle d’un juge d’instruction et la semaine prochaine celle du directeur de la prison et on se retrouve avec un petit « une pièce avec chiottes, vue sur cour et lits superposés ».

Polo _On ne passe pas par la case départ, et on ne touche pas 20 000.

Dédé _Tu as tout compris et tu as un autre plan du même genre?

Polo _ Pourtant Filou était sûr de lui, c’était sans soucis il m’avait dit « Tu rentres, tu prends et tu sors. »

Dédé _ Ouais ben aujourd’hui, si on sort on se fait rentrer dedans et on en prend pour 10 ans, c’est pas le même tableau. Tiens à propos de tableau on ferait peut-être bien de remettre à place ceux que l’on a pris avant de se faire pincer.

Ils remettent en place les objets quand la porte s’ouvre, Germaine entre sans faire de bruit

Scène 4

Germaine, Dédé et Polo

Germaine_ Il est beau n’est-ce pas ?


Dédé surpris manque de laisser tomber un petit vase.

Dédé _ Oui très très beau…

Germaine _ Il m’a coûté une fortune.

Dédé _ Et en plus il vaut une fortune. (en aparté)

Germaine _ J’aime beaucoup les objets de valeur, voyez-vous, tout ce qui vous entoure vaut, et vous le savez aussi bien que moi, plusieurs milliers d’euros.

Polo (Désignant les objets)_ Ca aussi ça vaut cher, et celui-là aussi évidemment et ce petit là qu’est-ce qu’il est beau, ça doit valoir…

Germaine_ Ca, rien du tout c’est la gamelle du chien.

Polo _ Ha ! ben c’est beau quand même.

Germaine _ En tout cas je suis contente de vous voir enfin, je vous attendais hier figurez vous, ainsi donc c’est vous ?

Dédé _ Heu ben…(gêné) oui c’est nous.

Germaine _ C’est curieux je ne vous imaginais pas comme cela. Je vous voyais plus…

Dédé _ Plus ?…

Germaine _ Enfin moins…

Dédé _ Moins ?…

Polo _ En fait vous nous voyez plus ou moins …

Dédé _ L’écoutez pas il blague.

Germaine les invite à s’asseoir

Germaine _ C’est un comique, mais dites-moi nous n’avons pas été présenté, je suis donc Madame Maigret, la femme du commissaire. Ho je vous arrête tout de suite (A ces mots Dédé et Polo font non de la main) nous n’avons rien à voir avec le célèbre commissaire de la télé, simple coïncidence. Et le plus drôle c’est que… je m’appelais Moulin avant. (Pouffant de rire)

Dédé et Polo_ Ha ?…

Polo _Votre père était meunier ?

Germaine _Non ?

Polo _ Ben vous dites que vous vous appeliez moulin à vent

Germaine _ Non je disais que, avant je m’appelais Moulin, comme le commissaire, oui…(Pouffant de rire)

Dédé _Ha oui comme le commissaire (comprenant)

Polo _ (qui n’a rien compris) Mais vous venez de dire qu’il se nommait Maigret le commissaire.

Dédé _Mais oui celui-là, mais Madame nous explique que son nom de jeune fille c’était Moulin avant, comme le fameux commissaire.

Polo _Il s’appelait moulin à vent le commissaire Maigret…mais avant quoi ?...

Dédé et Mme Maigret se regardent dépités


Dédé _Ce n’est pas grave je t’expliquerais.

Germaine _Donc je suis Madame Maigret MAINTENANT (insistant en regardant Polo) Et vous ?

Polo _ Moi c’est Polo dit « Polo la Fauche » (Dédé lui donne un coup de coude)

Germaine_ Polo la Fauche dites-vous ?

Dédé_ Oui… en fait…Heu… son père était…il était faucheur

Polo _ (En aparté) Il était fauché oui.

Dédé_...Il fauchait les blés en campagne, alors… souvent Polo quand il était petit…allait l’aider, ses copains l’on alors appeler La fauche… Polo la Fauche.

Germaine _ Comme c’est amusant, et vous qui savez tout ?

Polo _ Lui c’est Dédé, « Dédé la Fouine » En fait son père était fouineur…( se moquant)

Dédé lui donne un coup de coude

Dédé _ Appelez-moi tout simplement Dédé.

Germaine _ Bien, alors Polo et Dédé je ne vais pas rentrer plus dans les détails. Demandez Rose si vous avez besoin de quelque chose, elle vous portera à boire. Mon mari va passer vous voir pour les directives. Pour ce midi, restez donc déjeuner ce sera plus simple, voyez avec Rose elle se chargera de vous faire à manger. Bon je vous laisse, je compte sur vous, tout doit y passer, les tableaux, les objets, les statuts…tout…

Dédé _ (Ravi) Ha bon… si vous le dites.

Polo _ Mais tout, tout, tout… ou tout presque tout ?

Germaine _ Oui même les bijoux qui sont dans le coffre, mon mari vous donnera la combinaison.

Dédé _ Hé bien écoutez on en demandait pas tant, comptez sur nous.

Polo _ Ha oui comptez sur nous, tout va y passer, même s’il faut faire plusieurs tours, soyez tranquille.

Germaine _Bien, prenez votre temps et soyez méticuleux surtout avec les objets fragiles.

Dédé _ Soyez sans crainte, dans ce domaine là nous sommes experts.

Germaine _ Mais je le sais bien, c’est pour cela que vous êtes là, allez bon courage Messieurs.

Germaine sort vers les cuisines

Scène 5

Dédé et Polo seuls


Polo _ T’as entendu Dédé, il faut tout emporter et en plus on peut rester manger, c’est donc ça ce qu’on appelle un hôtel de police.

Dédé _ Mais non, ici nous sommes chez un commissaire, pas au commissariat.

Polo _ C’est royal non, on vole chez un commissaire et en plus il nous nourrit, qu’est ce que tu veux de plus ? Epouser sa fille peut-être ?

Dédé _ Ce n’est pas clair tout ça. Moi je n’y comprends rien, nous sommes surpris en train de faucher, et au lieu de nous arrêter, on nous demande de tout prendre, même les bijoux. Vraiment je n’y comprends rien.

Polo _Moi non plus.

Dédé _ (S’adressant au public) Vous y comprenez quelque chose vous ?

Polo _ (Au public aussi) Hein, comprenez quel’chose vous, les Maigret, les moulins à vent, tout ça…et Mme Maigret, comme le commissaire, qui s’appelait moulin à vent comme le commissaire, alors que le commissaire Maigret s’est jamais appelé moulin à vent, et que en plus on ne sait même pas avant quoi et que son père si ça se trouve il était même pas meunier en plus…alors…hein comprenez quel’chose ?..

Dédé _ C’est le monde à l’envers.

Polo_ Ouais, le monde à l’envers.

Dédé_ Oui bon ça va, ils ne comprennent peut être rien mais ils ne sont pas sourds.

Entre alors Rose avec les cafés

Scène 7

Dédé, Polo et Rose

Rose_ Voilà les cafaits de ches Mechieurs. Avez-vous vou Madame ?

Dédé Oui, elle vient juste de partir, elle nous a donné les consignes et nous a dit de vous demander pour manger ce midi.

Rose_ Chette bonne Madame Maigret, elle a lé cœur sour la main, elle donnerait tout.

Polo_ Oui on a remarqué.

Dédé_ Nous n’avons pas très bien compris pourquoi mais bon, nous allons suivre ses volontés.

Rose _Madame et Monsieur ont du monde che midi, nous pourrons mancher enchembles chi vous le voulez, dans la cuisine vous cherez plous tranquilles.

Dédé _Evidemment, ce sera mieux

Polo _ Je dirais même plus, c’est beaucoup mieux…

Rose _ Chi vous avez besoin de moi jé soui à côté, dans la couisine.

Dédé _ Oui merchi…heu !!!

Rose _ Roche appelez-moi Roche…

Dédé _ Alors merci Roche…


Rose sort vers la cuisine. Ils boivent leur café

Scène 6

Polo et Dédé

Polo _ Elle est marrante cette Roche.

Dédé _ Oui mais avec des chi par-ci, des chi par-là je trouve qu’elle fait un peu trop de chichi…

Polo _ En tout cas moi, je la trouve mignonne.

Dédé _ Oui ben, bois ton café vite fait et on s’tire.

Polo _ Tu rigoles, moi je prends mon temps, pour une fois que l’on nous demande de voler et de tout emporter en faisant bien attention de ne rien casser, on va quand même pas se gêner.

Dédé _ Non j’ai dis on se tire, cela ne me plaît pas tout ça, ça sent le piège.

Polo _ Moi je ne sens rien. (Reniflant)

Dédé _ Ce que tu es brave mon pauvre Polo, je te dis pour moi c’est un piège.

Polo _ Un piège ?

Dédé _ Mais oui, maintenant que nous sommes dans la maison ils attendent le flag.

Polo _ Le quoi ?

Dédé _ Le flag. Le flagrant délit si tu préfères. Tu as entendu ce qu’a dit la bonne, ils veulent nous prendre la main dans le sac.

Polo _ On s’en fout, on a pas de sac…

Dédé _ C’que t’es bête, allez viens, on se casse, comme on a plus rien dans les poches ils ne peuvent pas nous accuser.

Polo _ (Polo qui a encore un ou deux objets) Moi si un petit peu, mais je peux dire que c’est Madame Magret qui m’a dit de les prendre.

Dédé _ Maigret, pas magret.

Polo _ Ho tu sais moi j’y connaît rien en cuisine.

Dédé _Vite, remets les objets et suis moi…

A ce moment là Germaine entre perplexe.

Scène 7

Germaine, Polo et Dédé

Germaine _Dîtes, rassurez-moi messieurs, juste une petite précision, vous êtes bien les deux experts que j’ai fait demander pour estimer la valeur de tous les objets de cette maison, au cas où il y aurait un incendie ou un vol ?


Polo _Pas du tout…

Dédé _Mais absolumou…absolument, nous sommes ces fameux experts, nous sommes même très experts.

Polo _( en aparté ) Ha bon, on est des experts maintenant.

(Dédé lui donne un coup de coude et lui fait un coup d’œil)

Polo _Ha oui les experts, bien sûre les experts, d’abord c’est bien simple, y a pas plus experts que nous…

Germaine _A la bonne heure. Vous n’êtes pas ces deux ignobles voleurs que tout le monde recherche ?

Polo _( en aparté )Ha bon on est recherché ?…

Dédé _ (S’adressant à Polo) Non ce sont les IGNOBLES VOLEURS qui sont recherchés, nous nous sommes les gentils experts que Madame Maigret a gentiment fait venir pour expertiser tous les objets de valeur qui vont GENTIMENT rester ici.

Polo _ (En aparté) Ha oui, on est des gentils maintenant, c’est vrai, il va falloir que je m’habitue.

Germaine _ Alors ce travail comment allez vous procéder ?

Dédé _ Hé bien, hé bien…nous allons commencer par les tableaux de ce salon, ils sont tellement…magnifiques…

Germaine _ N’est ce pas ?

Polo saisi alors un beau vase et le contemple, Germaine le voit.

Germaine _ Savez-vous que ce vase je le tiens de ma mère qui le tenait de sa mère qui le tenait elle-même de sa mère alors pensez si j’y tiens beaucoup.

Polo _ Moi aussi Madame j’le tiens beaucoup...

Germaine et Dédé continuent leurs explications sur les tableaux. Polo s’avance trébuche et tombe derrière le canapé. Les autres non rien vu.

Germaine _ Tenez celui-là nous l’avons acheté à Pont Aven, il y a des galeries ma.gnifique là-bas. Ho et celui-là c’est à Honfleur, j’ai littéralement craqué. Regardez ces couleurs, ces dégradés, le talent de cet artiste est sans conteste, il a un bel avenir et sa côte est à la hausse je crois.

Pendant ce temps une main réapparaît derrière le canapé, tenant une moitié de vase, puis l’autre main avec l’autre moitié, puis la tête à Polo très embêté. Il interpelle Dédé.

Polo _ Psss…psss…Dédé…Dédé

Il lui fait voir les 2 moitiés de vase. Dédé embarrassé détourne l’attention de Germaine et explique par gestes à Polo de remettre le vase à sa place.

Germaine _ La peinture m’a toujours fascinée…

Dédé _ Oui…oui…(Faisant des va et viens entre Polo et Germaine)


Germaine _ Surtout la période impressionniste…

Dédé _ Comment ?....

Germaine Les impressionnistes…

Dédé _ Les impressionnistes ?...Ha oui…ils étaient… impressionnants…

Germaine _ La douceur des tons, la poésie des couleurs, la magie des paysages…et Monet, le grand Monet…

Dédé _ De la monnaie, pour sûr ça vaut de la monnaie ces…tableaux… impressionnants…

Germaine _ Et Gauguin, Cézanne, Van Gogh et ses bouquets…

Dédé _ Van Gogh, celui qui était manchot d’une oreille ?...

Pendant ce temps Polo essaye de remettre le vase en place.

Germaine _ Comme vous en parlez, c’est après une dispute avec Gauguin qu’il s’est coupé l’oreille…

Dédé _ Coupé, vous êtes sûr qu’il ne l’a pas prêté à quelqu’un, qui a oublié de la lui rendre ?...

Germaine _ Vous êtes un blagueur Monsieur Dédé.

Dédé _ Disons que j’essaye surtout de vous occuper.

Germaine _ M’occuper dites-vous ?

Dédé _ Heu…oui…je veux dire pendant ce temps là Polo peut travailler tranquillement…

Germaine _ Vous avez raison, je suis imparrr…donnable…

Dédé _ Oui ce serait bien de nous laisser tranquille pour travailler maintenant…(La poussant vers la porte)

Germaine _ …je vous laisse, vous avez beaucoup à faire…

Dédé _ C’est cela…à tout à l’heure Madame Maigret…

Germaine _ …( revenant sur ses pas) Voyez-vous, quand je parle peinture je suis inta.a.a.rissable.

Dédé _...Je vois bien mais il ne faut pas trop nous déranger quand même, nous ne voudrions pas faire de bêtises…

Germaine _ Pensez-vous des experts comme vous…

Dédé _Comme vous dites, (la repoussant vers la porte) Voilà parfait nous allons continuer sagement notre expertise, n’est ce pas Polo? ( Qui tente de cacher la vase )

Polo _ Tout à fait nous serons irréprochables.

Germaine _ Naturellement messieurs, alors je vous dis bon courage.

Elle sort vers les chambres, Dédé et Polo s’effondrent sur le canapé.

Scène 8

Dédé et Polo puis Violette


Dédé _ Hé bien on l’a échappé belle, tu ne pouvais pas faire attention ?

Polo_ Tu en a de bonne toi je me suis pris les pieds dans le tapis.

Dédé _ Bon, de toute façon le mal est fait, mais maintenant il ne va pas falloir trop traîner…

A ce moment là rentre Violette, les 2 hommes se lèvent et tombent sous le charme.

Violette _ Bonjours messieurs, je suppose que vous êtes…

Dédé _ Pédé et Dolo…heu Pédo et Dolé…et Dodé…

Polo _Non… Dédo et Polé…

Dédé _ Heu…non…Dodo et Pélé…

Polo _ Et Dédé…

Dédé _ Et Polo…

Violette _ Ha…ha…ha…Mais vous êtes combien en tout ?

Dédé_ Heu…tout ça…

Violette_ Moi c’est tout simplement Violette.

Polo _ Violette…comme la fleur ?

Violette _ Oui comme la fleur.

Dédé _ Ben évidemment, pas comme la couleur, elle est pas violette la demoiselle…

Violette _ Ha…ha…ha…il est drôle votre ami. Dites messieurs viendrez-vous aussi dans ma chambre ?

Dédé _ Dans…dans votre chambre, non enfin si…je ne sais pas…est-ce bien raisonnable…

Violette _ Ce ne sera pas long j’ai peu de choses de valeurs, à part quelques bijoux.

Polo _ Des bijoux de famille?

Dédé _ Ce n’est pas drôle Polo. Alors c’est d’accord Mlle Violette je passerai dans votre chambre tout à l’heure.

Violette _ Merci Messieurs, alors je vous attends, comment dîtes vous déjà Pélo et Dodé?

Dédé _ (sous le charme ) Oui…oui c’est cela, enfin presque.

Violette sort. Dédé et Polo restent bouche bée.

Scène 9

Polo et Dédé

Polo _ Ho Dédé, ça va ?


Dédé _ (En arrêt devant la porte) Hein…moi c’est Dédé, mais tout le monde m’appelle Dédé, alors appelez-moi Dédé…

Polo _ Ho Dédé, redescends sur terre, elle est partie la demoiselle.

Dédé _ Hein ?...Partie la demoiselle… !

Polo _ Bon sang Dédé, qu’est ce qui t’arrive, t’as pété un plomb.

Dédé _ T’as vu, elle est belle comme…la Joconde.

Polo _Oui ou Mona Lisa.

Dédé _ On aurait dit une apparition de la SainteVierge.

Polo _ Oui ben Bernadette Soubirous, je te signale que la Sainte Vierge c’est la fille du commissaire.

Dédé _ Dommage.

Polo _ Pourquoi dommage ?

Dédé _ Ben je crois que je suis tombé amoureux.

Polo _ Mais ça ne se peut pas, un voleur avec la fille d’un commissaire.

Dédé _ C’est bien ce que je dis : dommage.

Polo _ Bon mon petit Dédé quand tu sera sorti de ta grotte tu pourra peut-être m’aider, nous avons du pain sur la planche.

Dédé _ Violette quel joli prénom, on dirait une fleur, et son parfum, tu as senti son parfum ?...

Polo _ (En aparté) Ca c’est le bouquet, il est reparti dans ses rêves. Dédé, redescends sur terre et continuons notre travail.

Dédé _ Oui bien sûr on a du travail.

Polo _ Mais dis donc quel travail on fait, le nôtre, ou celui qu’elle nous a demandé ?

Dédé _ Comment ça ?

Polo _ Ben oui, on pique les tableaux et les objets de valeurs et on s’tire, ou bien on expertise l’ensemble.

Dédé _On expertise bien sûr, on ne va quand même pas voler mes beaux parents.

Polo _ Tes quoi ?

Dédé _ Mes beaux parents, je peux pas leur faire cela.

Polo _ Tu crois pas que t’y va un peu vite non ? Tu viens à peine de croiser une jeune fille et toi hop, t’es amoureux.

Dédé _ Je sais Polo, mais je crois que c’est le coup de foudre, ça m’étais jamais arrivé avant, je ne sais pas comment t’expliquer.

Polo _ Ben ne m’explique pas. Par contre dis moi comment expertiser, parce que j’y connaît rien, habituellement c’est Filou qui nous donne les prix.

Dédé _ Laisses moi faire, notes tous les éléments sur un papier, je vais faire cela à ma sauce. Nous allons commencer par cette pièce ensemble puis moi j’irai faire celle Violette pendant que toi tu fera les…les toilettes par exemple.

Polo _ Les toilettes !!! Mais y a rien dans les toilettes.


Dédé _ Détrompes toi, y en a qui on des cuvettes en or, des brosses incrustées de diamant et du papier…en billets de banque.

Polo _ Non c’est vrai, wouaou, alors c’est d’accord, je fais les chiottes.

Ils continuent à examiner les objet, Dédé prenant des notes, Polo lui, mettant de temps en temps des petites choses dans ses poches. Charles fait son entrée.

Scène 10

Charles, Dédé et Polo

Charles _ Bonjour messieurs, je suis Monsieur Maigret, vous êtes les personnes que ma femme a fait venir n’est-ce pas ?

Dédé _ Oui…oui tout à fait, nous sommes ces fameux experts qui expertisent.

Charles _ Parfait, je pense que ma femme vous aura donné quelques consignes ?

Polo _ Oui, il nous manque juste la combinaison du coffre.

Charles _ La combinaison du coffre ? Vous voulez la combinaison du coffre…vous êtes sérieux ?

Polo _ Ben oui c’est Madame Magret qui a dit que vous nous la donneriez.

Charles_ Ecoutez, je veux bien vous l’ouvrir mais en aucun cas en donner la combinaison, ma femme est un peu naïve. Depuis quelques temps elle craint les voleurs surtout depuis que ces 2 ignobles individus cambriolent les maisons du quartier au nez et à la barbe de la police. Mais elle trouve normal que je donne les chiffres du coffre à 2 étrangers.

Polo _ Oui mais nous on est des experts, pas des étrangers.

Charles _ Soit, mais quand même par principe, je ne vous les donnerai pas.

Dédé _ Comme vous voudrez. Alors, Monsieur le commissaire, (faisant un coup d’œil à Polo) vous ne les avez toujours pas arrêté, ces ignobles voleurs ?

Charles _ Hélas non, mais nous leurs tendons un piège dans lequel ils ne pourrons pas nous échapper.

Polo _ (A Dédé) Un piège ? Tu avais raison Dédé, je commence à sentir maintenant…

Charles _ Notre tâche n’est pas facile, peu de gens les ont vu et les descriptions sont confuses.

Polo _ Hé ben tant mieux.

Charles _ Tant mieux ?

Dédé _ Pour eux, il veut dire tant mieux pour eux…

Charles _ Oui, si on veut, parce que pour nous c’est de plus en plus compliqué. Notre métier n’est pas simple de nos jours, vous savez que quelques fois je vous envie

Dédé _ Nous ?


Charles _ Oui vous et les autres, vous croyez que c’est drôle de toujours courir derrière les voleurs.

Polo _ (en aparté) Courir devant les gendarmes non plus.

Charles _ On pense qu’ils sont là et puis ils sont ailleurs…

Polo _ Et inversement, on pense qu’ils sont ailleurs et ils sont là…

Dédé _ Chut Polo !!! Laisse parler le commissaire.

Charles _ En plus de cela ils sont devenus très malins. Ils se déguisent, se transforment, ils se font passer pour d’autres.

Dédé et Polo _ Non !!!

Charles _ Et si, et on s’est rendu compte après plusieurs enquêtes que cela peut être n’importe qui.

Dédé _ N’importe qui, c’est-à-dire ?

Charles _ Votre voisin de palier, votre collègue de travail, la personne que vous croisez dans la rue, votre meilleur ami…vous…

Polo _ Nous ah non, non, non, pas nous, ce n’est pas possible, nous, nous sommes expertisant et des expertisants qui expertisent.

Charles _ Mais bien sûr, c’était un exemple.

Polo _ Hé bien il est pas bon votre exemple.

Charles _ Soit, en tout cas quand le piège va se refermer sur eux ils seront cuits, et je vous promets qu’ils passeront un sale quart d’heure.

Dédé _ (Mal à l’aise) Ha bon, à ce point là ?

Charles _ Ecoutez cela fait près d’un mois qu’ils me narguent dans mon quartier, que la presse en parle et que je n’arrive pas à mettre la main dessus, alors vous pensez… ( en disant cela, il hausse la voix et pose les mains sur eux ) .…Quand je les aurais attrapés, je les casserai, les broierai….et les enverrai au cachot pour des années…

Polo _ Pitié, Monsieur le commissaire…

Polo s’évanouie sur le canapé

Charles _ Mon Dieu, mais que lui arrive-t-il, je ne lui ai pourtant pas serré le cou ?

Dédé _ Ne vous inquiétez pas Monsieur le commissaire, ça lui fait ça de temps en temps quand il a de trop fortes émotions. Il va revenir à lui. Attendez, vous allez voir. Polo, mon Polo, « Les gendarmes sont partis, la voie est libre »…

Polo _ (Ouvrant un œil) T’es sûr…

Dédé _ Mais oui, tu vois il n’y a que moi et le commissaire.

Polo _ Le com…commissaire…Haaaaa….( S’évanouissant à nouveau)

Dédé _ Mais non Polo, c’est le commissaire Maigret, chez qui l’on est pour expertiser ses objets de valeurs.

Polo _ ( Se relevant) Ben fallait le dire plus vite, je me sens…beaucoup mieux maintenant.


Charles _ Dites vous avez de drôles de façon de réanimer votre ami, c’est quoi cette méthode : « Les gendarmes sont partis, la voie est libre » ?

Dédé _ Cela vous étonne … ? Moi aussi, mais c’est la seule façon pour le remettre debout, et ne me demandez pas pourquoi.

Charles _ Hé bien si je vous le demande.

Dédé _ Ah bon…hé bien…voilà, on a tout essayé : les extraits de menthe, la méthode douce, les baffes, rien…et puis un jour que l’on était poursuivi par les…hum…enfin je veux dire, un jour…qu’il était évanoui…je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai dis « Les gendarmes sont partis, la voie est libre » Et vous me croirez si vous voulez mais Polo s’est soudain réveillé. C’est curieux non ?

Charles _ C’est le moins que l’on puisse dire, en tout cas c’est efficace, notre homme à l’air d’aller beaucoup mieux.

Polo _ Mais je vais très bien, excusez-moi Monsieur Magret où en étions nous déjà ?

Charles _ Ha hé bien je disais qu’il était très difficile de démasquer les voleurs de nos jours, mais…mais, je ne voudrais pas vous ennuyer avec mes soucis je vous laisse, vous me direz quand vous en serrez au coffre.

Dédé _ Compter sur nous, merci Monsieur le commissaire.

Le commissaire sort vers le bureau.

Polo _ Tu crois qu’il se doute de quelque chose ?

Dédé _ Non je ne pense pas mais restons sur nos gardes quand même, c’est un commissaire de police ne l’oublions pas. Bon hé bien nous allons continuer dans cette pièce, puis j’irais faire l’inventaire des…petits bijoux…de Mlle Violette. Je te laisse les chiottes mon petit Polo, bon courage et surtout n’y reste pas trop longtemps, on pourrait se poser des questions…..

Polo et Dédé se mettent à rire

RIDEAU

Entre acte


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Tout va bien monsieur le commissaire 1...« Tout va bien monsieur le commissaire » Comédie en 5 actes 5 hommes et 5 femmes Durée environ 120mn Cette pièce a été déposée à