5

Click here to load reader

Toxicité pulmonaire des traitements en oncologie

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Toxicité pulmonaire des traitements en oncologie

Toxicite pulmonaire des traitements en oncologie

L. Taillade1, G. Deplanque2

1 Service d’oncologie, hopital de La Pitie-Salpetriere, 47-83, boulevard de l’Hopital, F-75013 Paris, France2 Service d’oncologie du groupe hospitalier Paris-Saint-Joseph, 185, rue Raymond-Losserand,

F-75674 Paris cedex 14, France

Correspondance : [email protected]

Resume : De nombreux agents

incluant les substances cytotoxi-

ques et non cytotoxiques peuvent

entraıner une toxicite pulmonaire,

qui concerne essentiellement le

parenchyme et moins frequem-

ment les voies aeriennes, la plevre

et la circulation sanguine pulmo-

naire. Les symptomes induits par

la toxicite de ces traitements sont

peu specifiques et peuvent etre

difficiles a distinguer de ceux pro-

voques par plusieurs pathologies

survenant dans ce contexte de

cancer en cours de traitement.

Ainsi, le diagnostic est essentielle-

ment realise apres exclusion de

toutes les autres causes possibles

de pathologie pulmonaire, et

repose aussi sur la relation tempo-

relle entre l’exposition du medica-

ment et le debut des symptomes

respiratoires. Les signes cliniques

et radiologiques de ces traite-

ments refletent en general le pro-

cessus histopathologique sous-

jacent et incluent la pneumopathie

interstitielle non specifique, les

dommages alveolaires diffus, la

bronchiolite obliterante avec orga-

nisation pneumonique (BOOP),

l’œdeme et l’hemorragie alveo-

laire. De plus, plusieurs de ces

traitements alterent les tests fonc-

tionnels respiratoires des patients.

La connaissance de l’ensemble de

ces signes et des traitements les

plus frequemment incrimines peut

faciliter le diagnostic et l’initiation

d’un traitement approprie. Pneu-

motox® (www.pneumotox.com)

apporte une information regulie-

rement mise a jour sur les patho-

logies respiratoires iatrogenes.

Mots cles : Agents anticancereux –

Dyspnee – Pneumopathie intersti-

tielle – Toxicite pulmonaire – Chi-

miotherapie

Cancer treatments and

pulmonary toxicity

Abstract: Numerous agents, inclu-

ding cytotoxic and non-cytotoxic

drugs, may cause pulmonary toxi-

city, which involves mainly the

lung parenchyma, and, less fre-

quently, the airways, pleura and

pulmonary circulation. Symptoms

of drug-associated pulmonary

toxicity are non-specific and can

be difficult to distinguish from a

number of disorders that com-

monly occur in cancer patients

under treatment. Thus, diagnosis

is mostly determined by excluding

all other possible causes; it

depends on the temporal associa-

tion between the administration

of the drug and the development

of pulmonary toxicity. Clinical and

radiological manifestations result-

ing from the use of these drugs

generally reflect the underlying

histopathological processes and

include non-specific interstitial

pneumonia, diffuse alveolar

damage, bronchiolitis obliterans

organizing pneumonia (BOOP),

oedema and alveolar haemor-

rhage. Furthermore, a subset of

these agents impairs pulmonary

function. Knowledge of these

manifestations and of the drugs

most frequently involved can faci-

litate diagnosis and the determina-

tion of the most appropriate

treatment. Pneumotox® (www.

pneumotox.com) provides upda-

ted information on drug-induced

respiratory disease.

Keywords: Antineoplastic agents –

Dyspnea – Interstitial pneumonia –

Pulmonary toxicity – Chemotherapy

Introduction

L’administration d’une chimiothera-

pie cytotoxique ou d’une therapie

« ciblee » peut etre compliquee

d’une toxicite pulmonaire. Le paren-

chyme (interstitium, alveoles) et

moins frequemment les voies

aeriennes, la plevre ou la circulation

sanguine pulmonaire peuvent etre

le siege de cette toxicite. Celle-ci

peut se traduire aussi bien par des

signes cliniques discrets et non

specifiques que par des manifesta-

tions bruyantes, parfois graves,

voire fatales, meme lorsque le diag-

nostic est evoque precocement.

Une des particularites du systeme

respiratoire reside en la multitude

d’affections (aussi bien infectieuses

que cardiovasculaires, thromboem-

boliques, tumorales ou iatrogenes)

pouvant etre a l’origine de son

dysfonctionnement.

L’interrogatoire du patient et

l’examen clinique prennent, dans

ce contexte, une importance capi-

tale. Ils seront completes en fonc-

tion du tableau clinique de certains

examens complementaires. Tout

d’abord, la radiographie et le scanner

thoraciques permettent d’appor-

ter des elements morphologiques

Oncologie (2007) 9: HS16–HS20© Springer 2007DOI 10.1007/s10269-007-0743-9

ON

CO

LO

GIE

HS16

Page 2: Toxicité pulmonaire des traitements en oncologie

precis, concernant a la fois le diag-

nostic etiologique (atteinte alveo-

laire, interstitielle, pleurale ou

vasculaire) et de gravite. Les explo-

rations fonctionnelles respiratoires

(EFR) representent une methode

diagnostiquepeu invasive et parfois

tres sensible. Ainsi, une toxicite

medicamenteuse concernant l’in-

terstitium peut etre detectee preco-

cement par une diminution de la

DLCO (capacite de diffusion du

monoxyde de carbone a travers

la membrane alveolocapillaire).

L’endoscopie bronchique avec

realisation d’un lavage broncho-

alveolaire (LBA), de biopsies bron-

chiques, voire transbronchiques

peut egalement apporter des infor-

mations importantes sur l’imputa-

bilite d’une substance et l’exclusion

d’autres etiologies.

Il s’agit donc d’un faisceau

d’arguments a la fois cliniques et

paracliniques qui permettra dans

un premier temps d’eliminer les

etiologies les plus frequentes, puis

dans un second temps de retenir la

cause medicamenteuse et de pro-

poser une therapeutique adaptee.

Criteres diagnostiques

Plusieurs criteres diagnostiques

doivent etre reunis afin de retenir

le diagnostic d’atteinte pulmonaire

d’origine medicamenteuse [2].

Identification correcte

d’un medicament responsable

Cette etape capitale est facilitee

lorsqu’un seul traitement a ante-

rieurement ete administre. Un inter-

rogatoire tres precis et exhaustif est

indispensable, afin d’eliminer les

autres causes (autre medicament,

drogue, toxique, agents environne-

mentaux, radiotherapie...).

Relation temporelle plausible

entre l’exposition du medicament

et le debut des symptomes

Cet intervalle peut varier de facon

interindividuelle et en fonction du

traitement administre. Il faut egale-

ment tenir compte d’une eventuelle

toxicite cumulee.

Tableau clinique compatible avec

des complications specifiques

du medicament.

Les donnees des examens comple-

mentaires (imagerie, EFR, anatomo-

pathologie...) s’integrent dans ce

tableau afin d’en preciser la nature.

Notons qu’un meme traitement

peut etre a l’origine de tableaux

cliniques differents qui sont rappor-

tes sur le site Pneumotox® [15].

Exclusion exhaustive des autres

causes d’atteinte pulmonaire :

– infectieuses ;

– cardiovasculaires (œdeme

pulmonaire cardiogenique) ;

– thromboemboliques ;

– tumorales (progression pul-

monaire de la neoplasie traitee) ;

– autres medicaments que la

chimiotherapie, transfusion...

Amelioration ou disparition

complete des symptomes apres

l’arret du traitement

Il peut tout de meme persister des

sequelles, lorsque l’atteinte pulmo-

naire est constituee par une partie

de lesions irreversibles (fibrose pul-

monaire par exemple).

Recidive lors de la reintroduc-

tion du traitement qui correspond

d’ailleurs au meilleur test diagnos-

tique, mais, qui en pratique, n’est

jamais realise intentionnellement

compte tenu du risque parfois fatal

d’un tel test.

Tableaux cliniqueset examens complementaires

Reactions d’hypersensibilite

Elles surviennent classiquement

pendant l’administration du trai-

tement et peuvent associer un

prurit, un rash cutane, des flushs,

de la fievre, une dyspnee, voire

un bronchospasme et parfois une

reaction anaphylactique [13]. Le

diagnostic est clinique, et le test

de reintroduction classiquement

proscrit, car potentiellement tres

dangereux.

Infiltrats pulmonaires transitoires

Le diagnostic est evoque devant la

survenue d’une dyspnee moderee

associee a des opacites radiologi-

ques. Les symptomes s’ameliorent

lors de l’arret du traitement causal.

Ce tableau pourrait etre precur-

seur d’atteintes pulmonaires plus

severes.

Œdeme pulmonaire

non cardiogenique

Le diagnostic est evoque devant

l’association d’une dyspnee, d’une

toux, d’une hypoxemie parfois

associee a une prise de poids. Le

scanner retrouve classiquement un

epaississement interlobulaire, des

opacites alveolaires confluentes et

des epanchements pleuraux.

L’echographie cardiaque objective

une fonction ventriculaire gauche

normale. Le traitement associe

l’arret total et definitif du traitement

responsable, et eventuellement une

corticotherapie. Les diuretiques

sont rarement indiques dans ce

contexte.

Dommages alveolaires diffus

Sur le plan physiopathologique, ils

correspondent a la necrose de

pneumocytes de type II et de cellu-

les endotheliales alveolaires [11]. Ils

sont suspectes cliniquement devant

la survenue d’une toux, d’une dys-

pnee et d’une hypoxemie, associee

a des zones de verre depoli et de

syndrome alveolaire avec broncho-

gramme aerien. Le LBA retrouve

une formule lymphocytaire ou

mixte. Les prelevements histologi-

ques mettent en evidence des

depots de membrane hyaline, une

inflammation et un œdeme asso-

cies a des lesions precoces de

fibrose.

Pneumopathie interstitielle

non specifique

L’interstitium pulmonaire est le

siege d’un recrutement en cellules

inflammatoires mononucleees,

aboutissant par la suite a un debut

de fibrose pulmonaire. Clinique-

ment, peuvent s’installer une dys-

pnee et une toux seche. La

OR

IG

IN

AL

HS17

Page 3: Toxicité pulmonaire des traitements en oncologie

diminution de la DLCO survient

precocement sur les EFR et traduit

une perturbation des echanges

gazeux a travers la membrane

alveolocapillaire. L’imagerie (en

particulier le scanner) objective

des signes d’atteinte interstitielle,

laissant progressivement place a

des lesions de fibrose (bronchiecta-

sies par traction par exemple).

BOOP (bronchiolite obliterante

avec organisation pneumonique)

Sur le plan histologique, les lesions

de BOOP sont caracterisees par des

moulages fibroblastiques immatu-

res (corps de Masson) au niveau

bronchiolaire et alveolaire [11]. Cli-

niquement, les patients peuvent

presenter une dyspnee, une toux

seche et de la fievre. Les opacites

sont en general bilaterales, periphe-

riques et migratrices avec le temps.

Hemorragie alveolaire

Il s’agit d’une atteinte pulmonaire

rarement en rapport avec un traite-

ment par chimiotherapie. Elle peut

se traduire par une dyspnee

d’installation parfois rapide et une

anemie associees a des opacites

pulmonaires bilaterales parfois en

verre depoli.

Principaux traitementsresponsables de toxicitepulmonaire

Comme l’illustre le Tableau I, un

traitement donne peut induire diffe-

rents types de toxicites pulmonai-

res. Parmi les traitements se

compliquant de toxicite pulmonaire

frequente, la bleomycine, le metho-

trexate et le cyclophosphamide font

partie des plus cites.

Antimetabolites (gemcitabine)

La toxicite pulmonaire de la gemci-

tabine est estimee a environ 1,4 %

des patients [1]. Il s’agit en particu-

lier de cas de bronchoconstriction.

Une diminution significative et

reversible de la DLCO a egalement

ete rapportee chez des patients

traites par l’association cisplatine-

gemcitabine dans le cadre d’un

cancer bronchique [5,7].

Taxanes

– Paclitaxel : au cours des pre-

miers essais, plus de 30 % des

patients ont presente une reaction

d’hypersensibilitede type Iassociant

dyspnee, bronchospasme, urticaire

et hypotension arterielle [12]. Une

premedication systematique par

corticotherapie a permis de reduire

ce taux a environ 1 % [5].

Par ailleurs, le taux de pneumopa-

thie interstitielle au paclitaxel est de

l’ordre de 1 %, mais celui-ci semble

nettement majore (jusqu’a 47 %) en

cas d’association a la radiotherapie

[10] ou de l’ordre de 33 % en cas

d’association a la gemcitabine [14].

– Docetaxel : son administra-

tion peut conduire a un syndrome

de fuite capillaire resultant de

l’atteinte des cellules endotheliales

entraınant une hyperpermeabilite

capillaire. Celle-ci peut se traduire

par un œdeme pulmonaire non

Tableau I. Traitements responsables de toxicite pulmonaire avec aspectclinicopathologique potentiellement observe [3,15]. Le chiffre indique corresponda la frequence observee de l’evenement indesirable : de un (rare) a quatre(frequents)

PINS IPE BOOP FP NP IT OP SDRA HA

BCG therapie(vesical)

3 1

Bleomycin 3 2 3 3 3 3Busulfan 1 3

Camptothecine 1 1 2Carmustine (BCNU) 2 3 3

Chlorambucil 1 2 1Cyclophosphamide 2 1 2 1 2

Cytosine arabinoside 2 2 1Docetaxel 1 1 1 1 1

Etoposide 1 1Fludarabine 1 1 1

5-Fluorouracil 1 1Fotemustine 1 2

GM-CSF 1 2 2Gemcitabine 1 2

Hydroxyuree 1Ifosfamide 1 1 1 1

Interferon-a 1 1Interleukine 2 1 3 2

Irinotecan 1 2 2

Lomustine (CCNU) 1 2 2Melphalan 1 2

Methotrexate 4 1 1 2 2 1Mitomycine C 1 2 2 2 2

Mitoxantrone 1Paclitaxel 1 1 1

Radiotherapie 2 2 4 2Raltitrexed 1

Tamoxifene 1 1Thalidomide 1

Topotecan 1 2 2Vinblastine 1 1 1

Vindesine 1 1Vinorelbine 1

PINS : pneumopathie interstitielle non specifique ; IPE : infiltrats pulmonaires a eosino-philes ; BOOP : bronchiolite obliterante avec organisation pneumonique ; FP : fibrose

pulmonaire ; NP : nodules pulmonaires ; IT : infiltrats transitoires ; OP : œdeme pulmo-naire ; SDRA : syndrome de detresse respiratoire aigue ; HA : hemorragie alveolaire.

ON

CO

LO

GIE

HS18

Page 4: Toxicité pulmonaire des traitements en oncologie

cardiogenique, des œdemes peri-

pheriques, des epanchements

pleuraux, une prise de poids.

L’incidence de cet effet indesirable

est de l’ordre de 3 % en mono-

therapie et de l’ordre de 23 % en

association avec la gemcitabine [2].

La corticotherapie est administree

afin de prevenir ou de reduire cette

toxicite.

Il faut egalement noter la sur-

venue frequente de reactions

d’hypersensibilite qui sont preve-

nues par l’administration d’une

corticotherapie.

Bleomycine

Il survient une toxicite pulmonaire

chez environ 10 % des patients qui

se manifeste par l’installation sou-

vent progressive d’une dyspnee et

d’une toux seche. Ces signes doi-

vent faire redouter une fibrose

pulmonaire irreversible. Les princi-

paux facteurs de risque sont une

dose cumulee de bleomycine supe-

rieure a 300 mg, un age superieur

a 70 ans, l’association a une radio-

therapie et une insuffisance respi-

ratoire ou renale associee. L’atteinte

interstitielle devra etre depistee par

la realisation pretherapeutique et

reguliere d’EFR avec quantification

de la DLCO.

Inhibiteurs de topo-isomerase I

L’administration d’irinotecan est

associee a un faible taux de pneu-

mopathie interstitielle (1,8 %), mais

ce taux peut atteindre 12,5 %, voire

56 % en cas d’association avec

respectivement le paclitaxel ou la

radiotherapie [16].

Sels de platine

Il s’agit en particulier de l’oxali-

platine qui est associee a des mani-

festations de l’arbre respiratoire

superieur a type de dysesthesies,

qui correspondent a une forme de

toxicite neurologique. La toxicite

pulmonaire des sels de platine

(hormis les reactions d’hypersensi-

bilite) est rare [9].

Inhibiteurs de tyrosine

kinase de l’EGF-R

Alors que la toxicite pulmonaire du

gefitinib, a type de pneumopathie

interstitielle ou d’hemorragie alveo-

laire, etait estimee a environ 1 % de

la population, seulement un cas de

pneumopathie interstitielle a ete

rapporte lors de l’administration

d’erlotinib [4,5].

Anticorps monoclonaux

Leur administration est rarement

compliquee de reactions d’hyper-

sensibilite (trastuzumab, cetuxi-

mab...). En ce qui concerne la

prescription de bevacizumab dans

le cadre du cancer bronchiquenon a

petites cellules localement avance

ou metastatique, elle semble asso-

ciee a un taux significativement

superieur d’hemoptysies (en parti-

culier en cas de carcinomes epider-

moıdes et de tumeurs proches des

gros vaisseaux) parfois fatales [6].

Prise en charge therapeutique

Il est, dans un premier temps bien

sur, indispensable d’arreter le trai-

tement responsable de la pneumo-

pathie. Sa reintroduction, quel que

soit le tableau clinique presente, est

proscrite compte tenu du risque

potentiel encouru. Dans certaines

reactions d’hypersensibilite, surtout

en cas d’efficacite du traitement, il

est possible de reintroduire l’agent

toxique en y associant une preme-

dication par corticotherapie et anti-

histaminiques sous surveillance

medicale etroite.

Malgre l’arret du traitement,

l’evolution clinique peut etre defa-

vorable (evolution vers un SDRA

[syndrome de detresse respiratoire

aigue] par exemple) et parfois

fatale. En cas de detresse respira-

toire dans un contexte de pneumo-

pathie medicamenteuse, il est

classiquement administre de fortes

doses de corticotherapie en bolus

(jusqu’a un gramme par jour de

methylprednisolone pendant plu-

sieurs jours) relayee par un traite-

ment d’entretien, dont la dose peut

etre adaptee a l’evolution clinique

[8].

Dans le cadre du syndrome de

fuite capillaire induit par l’adminis-

tration de docetaxel, la premedica-

tion par corticotherapie permet

de prevenir ou de reduire cette

toxicite [8].

Conclusion

Les manifestations pulmonaires

des traitements administres en

oncologie sont frequentes et proba-

blement sous-estimees, compte

tenu en particulier de la difficulte

a realiser le diagnostic. Celui-ci est

complique par lamultituded’agents

potentiellement responsables

d’une atteinte respiratoire et la

diversite des tableaux cliniques

observes pour unemememolecule.

La demarche diagnostique doit

s’appuyer sur un interrogatoire

tres precis et sur quelques examens

complementaires qui permettront

d’eliminer d’autres pathologies res-

piratoires et de confirmer l’etiologie

medicamenteuse. Les progres de

l’imagerie (en particulier du scan-

ner) permettent de mieux faire pre-

ciser la nature de l’atteinte

parenchymateuse pulmonaire.

Cependant, malgre l’arret definitif

du traitement et l’administration

eventuelle d’une corticotherapie, le

pronostic peut etre defavorable et

l’evolution fatale. Une meilleure

connaissance du mecanisme de la

toxicite pulmonaire des traitements

et de ses facteurs favorisants per-

mettrait une prise en charge thera-

peutique plus precoce et mieux

adaptee.

References

1. Aapro MS, Martin C, Hatty S (1998)

Gemcitabine: a safety review. Antican-

cer Drugs 9(3): 191-201

2. Bonniaud P (2006) Complications pulmo-

naires des traitements du cancer bron-

chique. Rev Mal Respir 23: 15S134-6

3. Camus P, Fanton A, Bonniaud P, et al.

(2004) Interstitial lung disease induced

by drugs and radiation. Respiration 71(4):

301-26

OR

IG

IN

AL

HS19

Page 5: Toxicité pulmonaire des traitements en oncologie

4. Cohen MH, Williams GA, Sridhara R,

et al. (2003) FDA drug approval summary:

gefitinib (ZD1839) (Iressa) tablets. Onco-

logist 8(4): 303-6

5. Dimopoulou I, Bamias A, Lyberopoulos P,

Dimopoulos MA (2005) Pulmonary toxicity

from novel antineoplastic agents. Ann

Oncol 17(3): 372-9. Epub 2005 Nov 16

6. Johnson DH, Fehrenbacher L, NovotnyWF,

et al. (2004) Randomized phase II trial

comparing bevacizumab plus carboplatin

and paclitaxel with carboplatin and pacli-

taxel alone in previously untreated locally

advanced or metastatic non-small-cell

lung cancer. J Clin Oncol 22(11): 2184-91

7. Maas KW, van der Lee I, Bolt K, et al.

(2003) Lung function changes and

pulmonary complications in patients

with stage III non-small cell lung cancer

treated with gemcitabine-cisplatin as

part of combined modality treatment.

Lung Cancer 41(3): 345-51

8. Muller NL, White DA, Jiang H, Gemma A

(2004) Diagnosis and management of

drug-associated interstitial lung disease.

Br J Cancer 91 Suppl 2: S24-30

9. Raymond E, Chaney SG, Taamma A,

Cvitkovic E (1998) Oxaliplatin: a review of

preclinical and clinical studies. Ann

Oncol 9(10): 1053-71

10. Reckzeh B, Merte H, Pfluger KH, et al.

(1996) Severe lymphocytopenia and inters-

titial pneumonia in patients treated with

paclitaxel and simultaneous radiotherapy

for non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol

14(4): 1071-6

11. Rossi SE, Erasmus JJ, McAdams HP,

et al. (2000) Pulmonary drug toxicity:

radiologic and pathologic manifesta-

tions. Radiographics 20(5): 1245-59

12. Rowinsky EK, Donehower RC (1995) Pacli-

taxel (taxol). N Engl J Med 332(15): 1004-14

13. Shepherd GM (2003) Hypersensitivity reac-

tions to chemotherapeutic drugs. Clin Rev

Allergy Immunol 24(3): 253-62

14. Thomas AL, Cox G, Sharma RA, et al. (2000)

Gemcitabine and paclitaxel associated

pneumonitis in non-small cell lung cancer:

report of a phase I-II dose-escalating study.

Eur J Cancer 36(18): 2329-34

15. www.pneumotox.com. The drug-induced

lung diseases. In: Foucher P, Camus P,

and the GEPPI Producers

16. Yamada M, Kudoh S, Hirata K, et al.

(1998) Risk factors of pneumonitis fol-

lowing chemoradiotherapy for lung can-

cer. Eur J Cancer 34(1): 71-5

ON

CO

LO

GIE

HS20