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Compte-rendu du 3 décembre 2005 187 nement des cartilages alaires. Les résul- tats (douleur, cicatrice et aspect final) ont été jugés par les parents des enfants, l’équipe chirurgicale et derma- tologique. Résultats. Les six résultats ont été jugés très bons ou bons. Trois patients n’ont présenté aucune douleur, deux une douleur modérée et un patient était très douloureux. Les cicatrices ont été jugées, par les parents, invisibles dans les six cas et par l’équipe chirurgicale elles ont été jugées invisibles dans quatre cas et deux ont été jugées dis- crètes. Discussion. Le but de cette étude n’est pas de comparer le traitement chirurgi- cal au traitement conservateur, mais de discuter l’âge de la prise en charge chi- rurgicale et la voie d’abord de cette exé- rèse chirurgicale. Pour les auteurs, la voie de Rethi permet, en opérant les enfants tôt et avant l’involution com- plète de l’hémangiome, de réaliser l’exé- rèse complète de la lésion, de repositionner les cartilages alaires avec une cicatrice peu visible. Prise en charge d’une séquelle d’un volumineux hémangiome de la face par l’association de plusieurs armes thérapeutiques J. Nicolas, D. Labbé, E. Soubeyrand, M.R. Guillou, J.F. Compère, H. Benateau (Caen) Résumé : Les hémangiomes ou angio- mes immatures sont des tumeurs béni- gnes de l’enfant. Elles sont caractérisées par une hypercellularité et une croissance endothéliale rapide. L’évolution est bipo- laire avec une phase de croissance suivie d’une régression spontanée, pouvant laisser pour les hémangiomes volumi- neux des séquelles esthétiques et fonc- tionnelles importantes. Nous rapportons les cas d’une patiente porteuse d’un volu- mineux hémangiome de la face ayant bénéficié lors du traitement primaire d’une corticothérapie par voie générale. Le bilan clinique et l’imagerie réalisés à l’âge de 14 ans montrent d’importantes séquelles, dont la prise en charge nécessi- tera la combinaison de plusieurs armes thérapeutiques : lipoaspiration, chirurgie d’exérèse, dermabrasion, genioplastie, lifting par plathysma-suspension, laser pulsé au dioxyde de carbone, et laser Erbium YAG. Ce cas clinique permet de montrer l’intérêt d’une prise en charge globale chirurgicale et dermatologique de ces lésions afin d’améliorer le résultat final. Les hémangiomes congénitaux, une nouvelle entité A. Picard, M. Dupré, O. Enjolras, V. Soupre, P.A. Diner, M.P. Vazquez (Paris) Résumé : Les hémangiomes congéni- taux sont une entité rare longtemps confondue avec l’hémangiome imma- ture classique du nourrisson dont l’évo- lution est stéréotypée. Ces lésions sont aujourd’hui clairement individualisées sur des bases cliniques et histologiques. On distingue deux types d’hémangio- mes congénitaux : le RICH ou Rapidly congenital Hemangioma et le NICH ou Non Involuting Congenital Heman- gioma. Le RICH est pleinement déve- loppé in utero, ne présente pas de poussées évolutives postnatales et régresse en quelques mois après la nais- sance, avec ou sans séquelles cicatriciel- les. Les caractères cliniques et paracliniques initiaux (écho Doppler et IRM) permettent de déterminer l’évolu- tion de ces lésions et dans certains cas, la nécessité d’une exérèse chirurgicale pré- coce. Le NICH est pleinement développé à la naissance et ne régresse jamais ; sa richesse vasculaire à l’écho Doppler (micro-fistules artério-veineuses) et son caractère inesthétique imposent un trai- tement chirurgical. Traitement des hémangiomes intra osseux mandibulaires : à propos de deux observations d’évolution différente S. Comiti, A. Gleizal, A.C. Collin, Y. Bascoulergue, J.L. Béziat (Lyon) Résumé : Les hémangiomes intra osseux mandibulaires sont des malformations vasculaires rares et posant des problè- mes thérapeutiques complexes. Nous rapportons deux observations trai- tées selon un protocole similaire (embo- lisation puis exérèse chirurgicale) mais dont l’évolution a été très différente. La première patiente a guéri, le deuxième patient a récidivé deux ans après, impo- sant une reprise thérapeutique com- plète. L’analyse de ces deux cas et l’étude de la lit- térature montrent que malgré les progrès de l’association embolisation-chirurgie, le traitement de ces lésions demeure difficile, parfois dangereux et comporte un risque de récidive qu’il ne faut pas négliger.

Traitement des hémangiomes intra osseux mandibulaires : à propos de deux observations d’évolution différente

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Compte-rendu du 3 décembre 2005

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nement des cartilages alaires. Les résul-tats (douleur, cicatrice et aspect final)ont été jugés par les parents desenfants, l’équipe chirurgicale et derma-tologique.Résultats. Les six résultats ont été jugéstrès bons ou bons. Trois patients n’ontprésenté aucune douleur, deux unedouleur modérée et un patient était

très douloureux. Les cicatrices ont étéjugées, par les parents, invisibles dansles six cas et par l’équipe chirurgicaleelles ont été jugées invisibles dansquatre cas et deux ont été jugées dis-crètes.Discussion. Le but de cette étude n’estpas de comparer le traitement chirurgi-cal au traitement conservateur, mais de

discuter l’âge de la prise en charge chi-rurgicale et la voie d’abord de cette exé-rèse chirurgicale. Pour les auteurs, lavoie de Rethi permet, en opérant lesenfants tôt et avant l’involution com-plète de l’hémangiome, de réaliser l’exé-rèse complète de la lésion, derepositionner les cartilages alaires avecune cicatrice peu visible.

Prise en charge d’une séquelle d’un volumineux hémangiome de la face par l’association de plusieurs armes thérapeutiques

J. Nicolas, D. Labbé, E. Soubeyrand, M.R. Guillou, J.F. Compère, H. Benateau (Caen)

Résumé : Les hémangiomes ou angio-mes immatures sont des tumeurs béni-gnes de l’enfant. Elles sont caractériséespar une hypercellularité et une croissanceendothéliale rapide. L’évolution est bipo-laire avec une phase de croissance suivied’une régression spontanée, pouvantlaisser pour les hémangiomes volumi-neux des séquelles esthétiques et fonc-

tionnelles importantes. Nous rapportonsles cas d’une patiente porteuse d’un volu-mineux hémangiome de la face ayantbénéficié lors du traitement primaired’une corticothérapie par voie générale.Le bilan clinique et l’imagerie réalisés àl’âge de 14 ans montrent d’importantesséquelles, dont la prise en charge nécessi-tera la combinaison de plusieurs armes

thérapeutiques : lipoaspiration, chirurgied’exérèse, dermabrasion, genioplastie,lifting par plathysma-suspension, laserpulsé au dioxyde de carbone, et laserErbium YAG. Ce cas clinique permet demontrer l’intérêt d’une prise en chargeglobale chirurgicale et dermatologiquede ces lésions afin d’améliorer le résultatfinal.

Les hémangiomes congénitaux, une nouvelle entité

A. Picard, M. Dupré, O. Enjolras, V. Soupre, P.A. Diner, M.P. Vazquez (Paris)

Résumé : Les hémangiomes congéni-taux sont une entité rare longtempsconfondue avec l’hémangiome imma-ture classique du nourrisson dont l’évo-lution est stéréotypée. Ces lésions sontaujourd’hui clairement individualiséessur des bases cliniques et histologiques.On distingue deux types d’hémangio-mes congénitaux : le RICH ou Rapidly

congenital Hemangioma et le NICH ouNon Involuting Congenital Heman-gioma. Le RICH est pleinement déve-loppé in utero, ne présente pas depoussées évolutives postnatales etrégresse en quelques mois après la nais-sance, avec ou sans séquelles cicatriciel-les. Les caractères cliniques etparacliniques initiaux (écho Doppler et

IRM) permettent de déterminer l’évolu-tion de ces lésions et dans certains cas, lanécessité d’une exérèse chirurgicale pré-coce. Le NICH est pleinement développéà la naissance et ne régresse jamais ; sarichesse vasculaire à l’écho Doppler(micro-fistules artério-veineuses) et soncaractère inesthétique imposent un trai-tement chirurgical.

Traitement des hémangiomes intra osseux mandibulaires : à propos de deux observations d’évolution différente

S. Comiti, A. Gleizal, A.C. Collin, Y. Bascoulergue, J.L. Béziat (Lyon)

Résumé : Les hémangiomes intra osseuxmandibulaires sont des malformationsvasculaires rares et posant des problè-mes thérapeutiques complexes.Nous rapportons deux observations trai-tées selon un protocole similaire (embo-

lisation puis exérèse chirurgicale) maisdont l’évolution a été très différente. Lapremière patiente a guéri, le deuxièmepatient a récidivé deux ans après, impo-sant une reprise thérapeutique com-plète.

L’analyse de ces deux cas et l’étude de la lit-térature montrent que malgré les progrèsde l’association embolisation-chirurgie, letraitement de ces lésions demeure difficile,parfois dangereux et comporte un risquede récidive qu’il ne faut pas négliger.