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TRAVAIL SUR L’AMIANTE EN AMBIANCE CHAUDE Prévention des risques professionnels Note technique CRAMIF n° 23

TRAVAIL SUR L’AMIANTE EN AMBIANCE CHAUDE - …voir article J.P. Meyer, DMT n 69. Elle est d’utilisation simple, adaptée aux situations évoquées ici, pour faire une estimation

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TRAVAIL SUR L’AMIANTEEN AMBIANCE CHAUDEPrévention des risques professionnels

Note technique CRAMIF n° 23

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TRAVAIL SUR L’AMIANTEEN AMBIANCE CHAUDE

Retrait ou traitement de matériauxcontenant de l’amiante

dans un environnement chaudou sur des installations chaudes

Note technique CRAMIF n° 23

Approuvée par le Comité Technique Régionaldes Transports et manutention, gaz, eau, électricité

le 10 Novembre 2000

Approuvée par le Comité Technique Régionaldu Bâtiment et des travaux publics

le 7 mars 2001

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Principaux risques liés à la chaleur

Démarche de prévention

Organisation des temps de travail et de récupération

Formation des salariés

Suivi médical

Equipements spéciaux

Annexes

Sommaire

Présentation

Il a été constaté sur différents chantiers de retrait d’amiante àla chaleur des situations gravement préjudiciables à la santédes intervenants. Il n’existe pas de synthèse desconnaissances, ni préconisations sur le sujet, ce qui renddifficile la prise en compte par les donneurs d’ordre des risquesliés à la chaleur. Ce constat a conduit à la réalisation de cedocument par un groupe de préventeurs des CRAM d’Ile-de-France et de Normandie. Il est destiné aux donneurs d’ordre(entreprises utilisatrices au sens du décret du 20 février 1992,désignées EU dans le document), aux entreprises extérieures(désignées EE), leurs membres de CHSCT, médecins dutravail, responsables de formation. Il a pour objectif de leurproposer une information sur les risques et une démarche deprévention.

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Les travaux de retrait ou traitement de MCA (Matériaux contenant de l’amiante) dansune ambiance chaude sont difficiles.

Ils ne peuvent être entrepris que si une analyse démontre l’impossibilité technique :

! de condamner la source de chaleur,

! d’abaisser en dessous de 100° la température de surface,

! de différer l’intervention (arrêt pour entretien…,), pour pouvoir travailler à froid.

Les salariés seront immanquablement exposés à des contraintes physiologiques fortes(combinaison étanche en ambiance chaude) et devront bénéficier d’un suivi médical rigoureux.

Il convient donc de considérer ces interventions comme exceptionnelles, à ne réaliserque par des entreprises qualifiées, quel que soit le type de MCA.

Elles nécessitent une organisation, un matériel et un suivi spécifique.

1. Principaux risques liés à la chaleur (annexe 1)

! la déshydratation,

! le coup de chaleur,

! les crampes de chaleur,

! les troubles cardiaques et respiratoires,

! les brûlures.

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❒ Identification des sources de chaleur :internes au local, externe (rayonnement solaire)

❒ Relevé de températures avant confinement(porté sur plan)

❒ Risque de brûlures

❒ Moyens d’accès

❒ Eléments d’analyse du travail à effectuer,«profil de pénibilité» annexe 3.3 :exemple d’estimation (extrait norme ISO 7243 )

❒ Estimation des risques de libération de fibres

Identifier les risques en amontde l’intervention

Remarques

Le volume du local ou du confinement est àprendre en compte.

- se référer à la grille décisionnelle (annexe 2),

- tenir compte des évolutions prévisibles.

Le port de vêtements de protection peut limi-ter la perception du risque lié au contact avecdes surfaces à haute température.

Difficultés d’accès, pour entrer et sortir de lazone, (échelle par ex.), accès de secours etmoyens d’évacuation...

Ex. : postures, exiguïté, franchissement de dé-nivelés (passages sur tuyaux…), poids desoutils, nature du matériau, manutentions, tra-vail à proximité de la source de chaleur…

- la présence d’une source de chaleur peutinterdire l’utilisation de produit mouillant etdonc augmenter le risque d’émission de fibres,

- dans le cas de matériaux non friables, il estjudicieux de bien adapter le niveau de confi-nement afin de ne pas aggraver la contraintethermique.

Pénibilité

Toutes ces informations doivent être fournies avec l’appel d’offre

Chaleur

2. Démarche de prévention

2.1- Rôle de l’entreprise utilisatrice (EU) : Identifier les risques en amont de l’interventionpar le recueil des données sur le chantier

Amiante

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Prendre en comptele volume du localou du confinement

Analyser les situations de travail :exiguïté, franchissementde dénivelés (passages sur tuyaux)...

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Visite préalable du chantier par les acteurs concernés

La présence de certains acteursest indispensable lors de la visitepréalable du chantier :

❒ Chefs de l’EU et de l’EEou leurs représentants

❒ Médecins du travail de l’EU et de l’EE

❒ Membres de CHSCTou délégués du personnel

❒ Chef de chantier ou chef d’équipe

Remarques

S’il n’y a pas d’éléments d’analyse de l’acti-vité, la visite préalable commune est l’occa-sion de faire cette analyse. Elle permet decompléter ou corriger la fiche d’analyse derisque remplie précédemment par l’EU, et elleest nécessaire à l’élaboration d’un plan deretrait réaliste.

Remarques

(ex. : bâchage ou démontage d’une verrière,coupure du flux à haute température, coffrageisolant…)

- une entrée en zone comprend : habillage, tra-vail en zone, déshabillage et douche,

- la réduction du temps de travail en zone, du faitde la contrainte thermique, n’autorise pas la mul-tiplication du nombre des entrées en zone.

Paragraphe 3

❒ Limiter les durées de travail en zone

❒ Limiter le nombre d’entrées en zone(3 par jour maximum)

❒ Limiter le port de charges

❒ Choisir des plages horaires en dehors despériodes chaudes de la journée

❒ Organiser les temps de récupération et leurcontenu

❒ Organiser les secours, en prenant encompte l’ensemble des risques

❒ Privilégier les mesures éliminant ou limitantla production de chaleur dans la zone de travail

❒ Ventilation - air refroidi

❒ Surveiller l’évolution de la température del’air, avec enregistrement en continu

Mise en place du processus de travailet des mesures de prévention

2.2 - Rôle de l’Entreprise Utilisatrice (EU) et de l’Entreprise Extérieure (EE) : Visite préalable du chantier par les acteurs concernés

2.3 - Rôle de l’Entreprise Extérieure (EE) : Intégrer au plan de retrait les mesures de prévention spécifiques à la chaleur

Mesures techniques

Mesures d’organisation

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❒ Retenir le principe de la protection respiratoireà adduction d’air :

- avec réglage possible de la température d’air,

- en privilégiant les masques à pression posi-tive garantie.

❒ Etudier la possibilité d’utiliser des giletsrefroidissants, des combinaisons ventilées

❒ Avant le chantier : avis d’aptitude au travailà la chaleur

❒ Pendant le chantier :

! surveillance médicale des salariés :

- nécessité d’un protocole rigoureux, établipar le médecin du travail de l’EE,

- nécessité de surveillance de la fréquencecardiaque (FC) sur site, au cours du travailau-dessus de 40° ou pour les nouveauxexposés.

! Respect des temps de travail et temps derécupération indiqués par le médecin du tra-vail. Celui-ci pourra s’inspirer, des propositionsfaites par l’INRS (annexe 3.1) et de cellesfigurant au paragraphe 3.

❒ Après le chantier : à partir des résultats dessurveillances médicales, avis des médecinsdu travail sur la pénibilité du chantier (para-graphe 2.4 : synthèse des résultats)

Attention au risque de contact avec des élé-ments chauds.

Nécessité d’une bonne coordination entre mé-decin de l’EU et médecin de l’EE.

exemple de protocole en annexe 4

Surveillance effectuée par le médecin du tra-vail, ou, sous sa responsabilité, par l’infirmièredésignée et formée à cet effet. Résultats desFC transmis au médecin du travail de l’EE.

Le Service médical susceptible de suivre desentreprises de ce type doit disposer du maté-riel nécessaire (cardiofréquencemètre).

La surveillance médicale pendant le chantiersert à valider les modes opératoires, notammentles temps d’intervention et de récupération pro-posés avant le démarrage du chantier.

L’analyse d’activité couplée à la surveillancede FC permettra d’identifier les phases de fortepénibilité, sur lesquelles l’attention des entre-prises devra être attirée.

2.4 - Synthèse des résultats

Mesures médicales

Il sera utile que les entreprises fassent une comparaison entre les prévisions faites en amont de l’inter-vention et les différents relevés effectués pendant le chantier : relevé des températures aux différentesphases du travail, relevé des temps de travail.

Cette synthèse permettra à l’EE d’améliorer son savoir-faire pour des chantiers ultérieurs analogues.

Le maître d’ouvrage susceptible de renouveler ce type de chantier peut être amené à effectuer cettecomparaison sous forme d’un rapport de fin d’intervention, pour une meilleure prise en compte desrisques lors des chantiers analogues.

Mesures de protection individuelle

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Se protégercontre le risque d’inhalationde poussières d’amiante

Surveillerla fréquence

cardiaque

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Le médecin du travail doit estimer les temps de travail avec EPI et se pro-noncer sur les durées et conditions de récupération.

Il s’appuiera sur les connaissances établies dans ce domaine.(annexe 3.1, 3.2, 3.3)

3.1 Temps de travailIls seront déterminés à partir de l’échelle proposée par l’INRS.

Cette échelle propose une «durée limite d’exposition» et une «durée de sé-curité» en fonction de la température d’air, pour un travail moyen de 240W(courbe reproduite en annexe 3.1). Pour un travail plus intense, 360W,voir article J.P. Meyer, DMT n°69.

Elle est d’utilisation simple, adaptée aux situations évoquées ici, pour faireune estimation des temps de travail à ne pas dépasser.

Le nombre d’entrées en zone sera limité à 3 par période de 24 h.

3.2 Récupération

Temps de récupérationC’est le temps nécessaire à l’organisme pour retrouver son état physiolo-gique et métabolique normal. La récupération s’entend hors de toute acti-vité. Les temps nécessaires à l’habillage, au déshabillage ou à la doucheen sont exclus.

L’enregistrement des fréquences cardiaques a en effet montré que cesactivités entraînent une augmentation de la fréquence cardiaque.

Il est préconisé une durée de récupération d’une heure, dans les conditionsdéfinies ci-dessous.

Conditions de récupérationPour une bonne efficacité de la récupération, le local doit être frais (tempéra-ture réglable, entre 18°C et 23°C), équipé de sièges en nombre suffisant, deboissons fraîches mais non glacées, à base d’eau… Les opérateurs doiventdisposer d’un vêtement léger, confortable, facile à enfiler (type peignoir ousurvêtement).

NB : un régime alimentaire normal doit permettre la récupération des élec-trolytes. Certains symptômes (crampes, perte de poids sur plusieurs jours,fatigue excessive) peuvent être des signes d’alerte d’un mauvais équilibre etdoivent être signalés au médecin du travail.

3. Organisation des temps de travail et de récupération

MICHEL
Texte surligné
MICHEL
Texte surligné
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Il existe des matériels réfrigérés à l’air ou par un liquide(gilets, combinaisons…).

Le choix devra se porter sur les équipements garantissant :

! une aisance maximale de mouvement,

! un champ de vision le moins limité possible,

! la possibilité de régler le niveau de refroidissement.

Si la source de chaleur comporte une surface à haute température, lematériau extérieur de l’EPI ne devra pas se transformer à son contact(fusion par exemple).

4. Formation des salariés

Elle se fera avec la participation du médecin du travail et portera sur lesrisques liés au travail en présence d’amiante et sur le risque lié à la chaleur.

Elle comprendra :

! les informations nécessaires sur les effets sur la santéet les signes d’alerte, ainsi que sur les conduites à tenir,

! les compléments de formation des sauveteurs secouristesdu travail, spécifiques à ces risques.

5. Suivi médical

En complément des dispositions de surveillance médicale prévues dans lestextes amiante, les salariés exposés à la chaleur doivent bénéficier d’un suiviparticulier spécifique à la chaleur. (annexe 4, un exemple de protocole médi-cal mis en place par le médecin du travail d’une entreprise intervenant à lachaleur).

Ce suivi nécessite une parfaite coordination entre les médecins du travail del’EU et de l’EE, pour un bon échange des informations nécessaires.

6. Equipements spéciaux

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Annexes

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Annexe 1

Principales caractéristiques des manifestations pathologiquesassociées à l’exposition à la chaleur

Travail en ambiance chaude (p 48) MAIRIAUX P. MALCHAIRE J. (Masson 1990)

très augmentée,généralement>39°C, niveaucroissant rapidement

normale ou abais-sée ou élevée

sudation présenteou abolie avecpeau chaude etsèche

confusion mentalemarquée, comporte-ment bizarre, parlerincohérent, convul-sions, agitation,coma

crampesde chaleur

syncopede chaleur

épuisement coupde chaleur

survenue après un effortintense et prolongé

très grave,risque de décès

soudaine, soit :

a) durant unepériode d’immobilité,debout ou assis

b) lors de l’arrêt,en position debout,d’un travail physi-quement lourd

progressive,durant la phased’acclimatation ourapide, lors d’un ef-fort intense enambiance modéréeou d’un effort mo-déré en ambiancechaude

-soit :sujets sédentaires,non acclimatés etprédisposés- soit :sujets en bonnesanté lors d’uneffort physique(cf. épuisement)

températureinterne

normale oulégèrementaugmentée

soit :

a) normale

b) modérémentaugmentée <38,5°C

augmentée,généralement< 40°C, niveaustable ou décroisant

peau sudation présente pâleur visageassociée à, soit :

a) peau froide etmoite

b) peau chaude etsudation active

sudation présente

système nerveuxcentral

aucune altération perte de consciencebrève < 2 minsans altérationdu comportement

maux de tête,vertiges, nausées,irritabilité, peu oupas de confusionmentale

pressionartérielle

normale abaissée avecréduction écartP. syst. et P. diastol

normale ou abais-sée (sensation defaiblesse, vertiges)

gravité relative sans gravité sans gravité, maissigne d’une tolé-rance réduite

gravité moyenne,peut correspondreà un coup dechaleur débutant

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Annexe 2

Proposition d’une grille décisionnelle! arrêter la source de production de chaleur,

! en cas d’impossibilité technique, abaisser la température,

! en cas d’impossibilité technique, appliquer l’arbre décisionnel suivant :

Au delà de 40°C justifier la nécessité et l’urgence d’une intervention

* Ces situations relèvent de compétences spécialisées. Les personnes chargées du suivi médical oude l’évaluation spécifique dans ces cas doivent garantir qu’il n’y aura pas, pour chaque opérateur,pendant toute la durée de l’intervention, de dépassement des critères admis par les physiologistes(pas d’augmentation de la température centrale corporelle supérieure à 1°C, ce qui correspond à uneaugmentation de fréquence cardiaque de 33 battements par minute).

- isolement de la source de chaleur,

- refroidissement de la zone de travail,

- régulation du temps de travail,(INRS- Meyer Annexe 3).

- pas de travail sauf équipementsspécialement conçus, testés et utiliséspar des opérateurs entraînéset suivis médicalement *.

T° ambiantedans le confinement

T° de surface Mesures

T < 30°C 100°C < T < 250°C - régulation du temps de travail(INRS- Meyer Annexe 3).

30°C < T < 40°C 100°C < T < 250°C

40°C < T < 50°C 100°C < T < 250°C - isolement de la source de chaleur,

- refroidissement de la zone de travail,

- équipement technique renforcé,

- équipement spécifique de l’opérateuret surveillance de la fréquencecardiaque sur site,

- régulation du temps de travail selonavis sur les fréquences cardiaques*.

≥ 50°C et / ou ≥ 250°C

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Annexe 3-1

Travaux en présence d’amiante et chaleurEvaluation de l’astreinteProposition d’une limite d’exposition

Durée limite d’exposition :

Durée limite de sécurité (DLE 95%) acceptable par 95% de la populationexposée en fonction de la température d’air, pour un travail de 240 W(port de vêtements étanches).

D’après INRS- J.P. Meyer – Documents pour le Médecin du Travail n° 69,1er trimestre 97, p19-26

Ta (°C) 25 30 35 40 45 50

DLE 95% (min) 130 80 49 30 18 11

25 30 35 40 45 50

150

100

50

0

DLE (min)

ta (°c)

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Annexe 3-2

Courbes de valeurs repères du WBGT *

pour l’organisation de cycles de travail/repos

Norme ISO 7243 : Estimation de la contrainte thermique de l’homme au tra-vail, basée sur l’indice WBGT. Annexe B – Courbes de valeurs repères duWBGT établies pour différents cycles de travail/repos, pour des opérateursacclimatés, en vêtements perméables à l’air et la vapeur d’eau (base detemps égale à 1 heure).

Observation : La norme ISO 7243 d’où est tirée cette figure n’est pas directe-ment applicable aux situations évoquées dans ce document :

elle s’applique à des sujets portant des vêtements perméablesà l’air et la vapeur d’eau,

les contraintes thermiques évoquées ici dépassent largement,pour certaines d’entre elles, le champ d’application de cettenorme.

On propose cependant cette figure comme repère pouvant aider à l’organi-sation des alternances travail/repos, par analogie avec les cas où la contraintethermique est d’après la norme « WBGT* », jugée trop importante pour untravail en continu. Le port de combinaisons étanches et de masques respira-toires, qui aggravent la contrainte, doivent être pris en compte.

Dans ces situations, le niveau de contrainte est supérieur à ceux de la norme. Ondoit donc au minimum respecter l’alternance « 25% de travail / 75% de repos ».

Rappel : Indice WBGT à l’intérieur de locaux = 0,7t humide+0,3 t globe noir (t de rayonnement)

* Wet bulb globe temperatureou température de globe noir :température de rayonnement

100 200 300 400 500 600 W

Métabolisme

35

30

25

20100 200 300 W/m2

WB

GT.

°C*

travail continu

25% travail - 75% repos

50% travail - 50% repos

75% travail - 25% repos

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Annexe 3-3

Exemple d’estimation de la dépense énergétiquepour différentes situations de travail

ISO 7243 : 1089 (F)

gamme de métabolisme M

assis à l’aise : travail manuel léger (écriture,frappe à la machine, dessin, couture, comptabi-lité) ; travail des mains et des bras (petits outilsd’établi, inspection, assemblage ou tirage de ma-tériaux légers) ; travail des bras et des jambes(conduite de véhicule dans des conditions nor-males, manœuvre d’un interrupteur à pied oud’une pédale) debout : perceuse (petites pièces),fraiseuse (petites pièces), bobinage, enroulementde petites armatures, usinage avec outils de fai-ble puissance, marche occasionnelle (vitessejusqu’à 3,5 km/h)

travail soutenu des mains et des bras (cloutageremplissage) ; travail des bras et des jambes(manœuvre sur chantiers de camions, tracteursou engins) ; travail des bras et du tronc (travailde marteau pneumatique, accouplement de vé-hicules, plâtrage, manipulation intermittente dematériaux modérément lourds, sarclage, binage,cueillette de fruits ou de légumes) ; poussée outraction de charrettes légères ou de brouettes,marche à une vitesse de 3,5 km/h à 5,5 km/h,forgeage

travail intense des bras et du tronc : transport dematériaux lourds, pelletage, travail au marteau,sciage, planage ou ciselage de bois dur, actionde faucher à la main, de creuser, marche à unevitesse de 5,5 km/h à 7 km/h, poussée ou tractionde charrettes à bras ou de brouettes lourdementchargées, enlèvement de copeaux de pièces mou-lées, pose de blocs de béton

activité très intense à allure rapide proche dumaximum, travail à la hache, action de pelleterou de creuser avec intensité, action de monterdes escaliers, une rampe ou une échelle, actionde marcher rapidement à petits pas, de courir,de marcher à une vitesse supérieure à 7 km/h

classe

0 repos

1métabolisme

faible

2

métabolismemodéré

3métabolisme

élevé

4métabolisme

très élevé

rapportéà l’unité

de surfacecutanée

pour une surfacecutanée

moyennede 1,8 m²

valeur à retenirpour le calcul

du métabolismemoyen

exemples

Classification des niveaux de métabolisme

w/m2 Ww/m2 W

M > 260 M > 468 290 522

Si l’analyse du travail montre une variation dans le temps, on essaiera d’es-timer la valeur moyenne de la phase de travail considérée, ou on retiendra laclasse de métabolisme la plus élevée parmi les activités repérées.

M < 65 M < 117 65 117 repos

65 < M < 130 117 < M < 234 100 180

130 < M < 200 234 < M < 360 165 297

200< M < 260 360 < M < 468 230 414

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1. Avant le chantierSurveillance médicale spéciale amiante et avis de non contre-indication médicale aux travaux à lachaleur préalable pour tous les intervenants. Prévoir un délai suffisant pour permettre la prise derendez-vous en milieu spécialisé pour réaliser une épreuve cardiaque d’effort (pour les nouveauxopérateurs, ou en cas de besoin à l’appréciation du médecin du travail).

Test de tolérance à la chaleur pour les nouveaux opérateurs.Les nouveaux opérateurs ne pourront être affectés, pour leur 1ère exposition à la chaleur, qu’à destravaux où la T° prévisible est inférieure à 40°C (situations déjà évaluées), à condition d’êtreintégrés à une équipe expérimentée.Lors de cette 1ère exposition, ils bénéficieront d’un enregistrement de fréquence cardiaqueréalisé par la personne qualifiée désignée (médecin, infirmière) et d’un questionnaire INRS(DMT n°73,1er trim. 98).En cas d’impossibilité, ce test pourra être effectué en chambre chaude, en pratiquant un step-test(DMT n° 64, 4ème trim. 95, JP Meyer).

2. Pendant le chantierRelevé des T° d’air au poste de travail (à 30 cm de la tuyauterie, à la hauteur de son axe).

T° prévisible inférieure à 40°C :! ! ! ! ! si T°< 25°C : limiter le temps d’intervention à 2h30 (port d’EPI, arrêté du 13 déc 96).! ! ! ! ! à partir de 25°C : respect des durées de sécurité proposées par l’INRS. Voir tableau ci-dessous.Temps de récupération minimum d’une heure après chaque phase de travail en zone confinée.

En cas de dépassement possible de 40°C :! ! ! ! ! Opérateurs expérimentés exclusivement.! ! ! ! ! Ajustement des durées proposées «a priori», à partir de l’enregistrement et surveillance desfréquences cardiaques par la personne qualifiée, désignée et formée à cette fonction, sous l’auto-rité du médecin du travail. Celui-ci a établi à cet effet un protocole écrit qui lui sera remis (critèresde décision, conduites à tenir).! ! ! ! ! Temps de récupération minimum d’une heure après chaque phase de travail en zone confinée,ajusté si nécessaire en fonction des résultats de fréquence cardiaque.

à partir de 50°C : pas d’intervention

Annexe 4

Exemple de protocole de surveillance médicaleTravaux de décalorifugeage de conduites de vapeur d’eau

Jusqu’à 20°C Jusqu’à 25°C Jusqu’à 30°C Jusqu’à 35°C Jusqu’à 40°C Jusqu’à 45°C

2h30 130min 80min 49min 30min 18min (arrêté13/12/96)

Température de l’air

Durée limite d’exposition(durée de sécurité)

Tableau des limites d’exposition en fonction de la température

MICHEL
Texte surligné
MICHEL
Texte surligné
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LE SERVICE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELSDE LA CRAMIF

EN FONCTION DU LIEU D’IMPLANTATION DE VOTRE ENTREPRISEPRENEZ CONTACT AVEC LE RESPONSABLE DE L’ANTENNE PREVENTION

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!!!!! SEINE-ET-MARNE104 allée des Amaryllis - BP 8277196 DAMMARIE-LES-LYS CEDEX✆ 01 64 87 02 60Fax : 01 64 37 12 34e-mail : [email protected]

!!!!! YVELINES9 rue Porte de Buc78035 VERSAILLES CEDEX✆ 01 39 53 41 41Fax : 01 39 51 06 24e-mail : [email protected]

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!!!!! HAUTS-DE-SEINEImmeuble Axe Etoile105 rue des Trois Fontanot92022 NANTERRE CEDEX✆ 01 47 21 76 63Fax : 01 46 95 01 94e-mail : [email protected]

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MICHEL
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