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8me A nnée . — N° 168 U n N uméro : 20 C entimes ier Avril 190i 3 1 w DIO E NS 8 3 TRIBUNE LIBRE REDACTION ET ADMINISTRATION 6. Rue Devine, TOULOUSE Directeur-fondateur ....... , ............ A. MOULINIER. Rédacteur en chef ................................. Jean de L’HERS. Mardi et Vendredi de j à 5 heures. BI-MENSUEL Un an ........................................................... ' .............. g fr . Édition de luxe ...................................................... 10 fr. Publicité (la ligne) dernière page.......... 1 fr. Les abonnements -partent du 1" janvier et 1" juillet. Les Manuscrits non insérés et les dessins non reproduits ne seront pas rendus. REDACTION A PARIS Rédacteur en chej ............................... Marc LEGRAND. 34, rue Gay-Lussac (Vendredi de it h. à midi). Secrétaire de la- Rédaction. Guy de MONTGAILHARD 42, Eaubourg Montmartre (Lundi de 3 à 5 heures). S ommaire Le Mystique Baiser ........................... Théâtres ............................................... Histoire de la Peinture à Toulouse. Napoléon et les Congrégations ....... Echos et Nouvelles ........................... J. M andement. B. Fournez. Baron Desazars. A. M. P assim . « Je viens vers Toi, mon Bien-Aimé, « Toi dont le cœur n’est point fermé « Aux malheureuses, « Et veux chanter à tes genoux « Des cantiques câlins et doux « Et des berceuses !... :*?/// Sur le dur crucifix l’Homme-Dieu sommeillait... Près de lui, les larrons pleuraient dans le silence Tandis qu’au ciel, tel une lampe qui balance, L’Etoile de l'Espoir, sur leurs têtes, brillait... Elle brillait, veillant la divine agonie Du Christ aux cheveuxblonds, du Christ auxyeux si doux Qui berçait les petits enfants sur ses genoux En leur disant des mots de tendresse infinie... Elle veillait sur le Grand Frère des humains Né pour eux... et, pour eux, traîné dans la poussière Mort pour eux en disant la sublime prière : « Aimez-vous et vivez toujours main dans la main ! » Maintenant, Il dormait sur sa croix de misère... Tandis que dans les cieux crêpés de voiles noirs Se répandaient les bleus parfums des encensoirs Et qu’une douce voix murmurait sur la terre : « A la caresse de ma voix « Tu t’éveilleras sur la croix, ' « Et d’un sourire « Tu calmeras mon pauvre cœur « Qui souffre la même douleur « Et ton martyre!... « A la caresse de ta voix « S’éveilleront dans les grands bois, « Sous la feuillée, « Les sources, les oiseaux, les fleurs, « Dont les âmes, de tes douleurs « Sont endeuillées !... « Je viens vers Toi, mon Bien-Aimé « T’offrir le bouquet parfumé « De ma prière. « Je viens orner ton front sanglant « De rouges lys... autrefois blancs, « Fleur de lumière !...» Et le Christ s'éveilla sur sa croix de misère !... L’Etoile de l'Espoir qui, dans les cieux, veillait, Brillait... Et le Christ vit la femme qui parlait Jonchant le sol de rouges lys jetés à terre... Et le Christ dit : « Qui donc es-tu qui viens dans l’ombre « Calmer par tes chansons mes cruelles douleurs « Et parfumer mon agonie avec tes fleurs? » H « O Christ, je suis la foule ! O Christ, je suis le nombre !

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8me A n n é e . — N° 168 U n N u m é r o : 20 C e n t i m e s i er A v r i l 190i

31 w

DIOE NS

8 3T R I B U N E L IB R E

REDACTION ET ADMINISTRATION6. Rue D ev ine , T O U LO U SE

Directeur-fondateur. . . . . . . , ............ A. MOULINIER.Rédacteur en chef................................. Jean de L’HERS.

M ardi et Vendredi de j à 5 heures.

B I - M E N S U E LU n a n ........................................................... ' .............. g fr .É d i t i o n d e l u x e ...................................................... 10 fr .Publicité (la ligne) dernière page.......... 1 fr.

Les abonnements -partent du 1" janvier et 1" ju i l le t . Les M anuscri ts non insérés e t le s dess ins non reproduits ne seront pas re n d u s .

REDACTION A PARISRédacteur en chej ............................... Marc LEGRAND.

34, rue Gay-Lussac (Vendredi de i t h. à midi).

Secrétaire de la- Rédaction. Guy de MONTGAILHARD 42, Eaubourg Montmartre (Lundi de 3 à 5 heures).

S o m m a i r e

L e Mystique Baiser...........................Théâtres...............................................Histoire de la Peinture à Toulouse.Napoléon et les Congrégations.......Echos et Nouvelles...........................

J . M a n d e m e n t .

B. F o u r n e z .

B a r o n D e s a z a r s .

A. M .

P a s s i m .

« Je viens vers Toi, mon Bien-Aimé, « Toi dont le cœur n’est point fermé

« Aux malheureuses,« Et veux chanter à tes genoux « Des cantiques câlins et doux

« Et des berceuses !...

:*?///

Sur le dur crucifix l’Homme-Dieu sommeillait...Près de lui, les larrons pleuraient dans le silence Tandis qu’au ciel, tel une lampe qui balance,L’Etoile de l'Espoir, sur leurs têtes, brillait...

Elle brillait, veillant la divine agonie Du Christ aux cheveuxblonds, du Christ auxyeux si doux Qui berçait les petits enfants sur ses genoux En leur disant des mots de tendresse infinie...

Elle veillait sur le Grand Frère des humains Né pour eux... et, pour eux, traîné dans la poussière Mort pour eux en disant la sublime prière :« Aimez-vous et vivez toujours main dans la main ! »

Maintenant, Il dormait sur sa croix de misère...Tandis que dans les cieux crêpés de voiles noirs Se répandaient les bleus parfums des encensoirs Et qu’une douce voix murmurait sur la terre :

« A la caresse de ma voix « Tu t’éveilleras sur la croix, '

« Et d’un sourire « Tu calmeras mon pauvre cœur « Qui souffre la même douleur

« Et ton martyre!...« A la caresse de ta voix « S’éveilleront dans les grands bois,

« Sous la feuillée,« Les sources, les oiseaux, les fleurs,« Dont les âmes, de tes douleurs

« Sont endeuillées !...

« Je viens vers Toi, mon Bien-Aimé « T ’offrir le bouquet parfumé

« De ma prière.« Je viens orner ton front sanglant « De rouges lys... autrefois blancs,

« Fleur de lumière !...»

Et le Christ s'éveilla sur sa croix de misère !...L’Etoile de l'Espoir qui, dans les cieux, veillait, Brillait... Et le Christ vit la femme qui parlait Jonchant le sol de rouges lys jetés à terre...Et le Christ dit :

« Qui donc es-tu qui viens dans l’ombre « Calmer par tes chansons mes cruelles douleurs « Et parfumer mon agonie avec tes fleurs? »

H « O Christ, je suis la foule ! O Christ, je suis le nombre !

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« Je suis celui qui souffre et demeure inconnu.« J’ai cent mille ans : je suis la pauvre loque humaine « Qui peine jour et nuit et qui, nuit et jour, traîne,« Gardant l’espoir suprême en son cœur ingénu...« T u vins vers moi Jésus et me pris pour épouse,« J’ai conservé, de ton amour, dans mes grands yeux « Ces éclairs de bonté, éclairs délicieux « Qui font pâlir, là-haut, les étoiles jalouses !...« Tu m’as appris l’Amour divin, seul chaste et fort.« O Christ ! Tu me montras aussi la délivrance « Qui fait en souriant, supporter la souffrance « Et clore, d’un baiser, les yeux éteints d’un mort ! o Et c’est pourquoi je viens vers Toi, mon Bien-Aimé « T’offrir le baiser chaste et frais et parfumé

« De mes lèvres.« Il calmera tes maux et séchera tes pleurs « Et tu t’endormiras, enivré par ces fleurs,

« Enfièvre...

« Mais je suis sur la terre et toi, Christ, dans les cieux... « Tes yeux peuvent toujours se mirer en mes yeux

a Mais ta tête « Tel un astre brillant, resplendit dans les airs a Qui vibrent aux accords des célestes concerts

« Des fêtes...« A la prière de ma voix,« Cher époux descend de la croix

« Et d’un sourire « Viens calmer mon malheureux cœur « Qui souffre la même douleur

« Et ton martyre !... »

Lors, l’Etoile d’Espoir qui brillait dans les cieux Se décrocha, soudain, de la voûte azurée Et s’en vint voleter sur la tête adorée Du Christ qui souriait, triste et silencieux...

L’Etoile décrivit sa magique auréole Et le Christ descendit lentement de la croix Puis, marcha, chancelant, sur les lys et sa voix, Murmura tendrement sa dernière parole :

« O sœurs des malheureux ! rends-moi donc ce baiser « Que je vins donner à nos frères !

« Souffrante Humanité ! je ne puis refuser D’exaucer encor ta prière !

« O Vierge des douleurs ! rends-moi donc ce baiser !...»

L’Etoile, sur le Christ répandit sa lumière...Il se tut... Doucement comme un enfant qui dort11 tomba dans les bras de la femme en prière Qui, d’un baiser, ferma les yeux du Divin Mort !...

J. MANDEMENT.

Caserne Pérignon. — Juin i8y8.

théâtre du gapitole.

ü a Basoehe.sssgy^ijui disait donc que l’o p é ra -c o m iq u e , le vieil opéra-

sflKl/i cotnique, Ie genre « ém inem m ent français », où les couplets légers a lternent avec les joyeux dialogues sur

la trame d’une intrigue amusante , était un genre mort ?

Le regain de succès qu’obtient sur les principales scènes de

province la Basoche, un véritable opéra-comique qui remonte à

dix ans à peine, et qui est dû à la collaboration de MM. Albert

Carré et André Messager, — deux «jeunes » qui on t eu l’audace

de suivre les traces d ’Héro ld et d ’Auber — semble prouver le

contraire.Il est possible que la joie contagieuse des cavalcades d ’étu­

diants qui parcouraient notre ville, la semaine dernière, ait pré­

paré le public à fêter le roi de la Basoche. En tout cas, la pièce a

été bien accueillie et sa carrière atteindra sûrement la fin de la

saison, — que l ’on commence déjà m ain tenant à entrevoir.

Le livret est un aimable imbroglio de vaudeville . La jeune

princesse, Marie d ’Angleterre, que le bon roi Louis XII a eu, sur

le tard, la fantaise d ’épouser v ient de débarquer en France sous

la conduite du duc de Longueville, son mari par procuration.

Mais avant de faire connaissance avec son royal époux, et de

célébrer dans Paris son entrée officielle, e l lea voulu vis ite rinco-

gnito sa nouvelle résidence. La voici installée, malgré les remon­

trances du duc de Longueville, à l ’auberge du P la t d 'E tain.

Le hasard veut que passe sous les fenêtres de l’hôtellerie, le

cortège de la « Basoche » en liesse ; en tête, s’avance sur un fin

cheval et sous de magnifiques habits, le poète Clément Marot,

que les jeunes clercs on t élu prince des fous. Marie d ’Angleterre,

en voyant ce beau cavalier, la couronne sur la tête et le sceptre

à la main, accueilli par la foule aux cris de : « Vive le Roi l » ne

doute point que ce ne soit là son futur époux; et de cette

méprise naissent une série de complications et de quipropos,

qui s’enchevêtrent à l’envi pendant trois actes, pour d onner au

spectateur la joie de débrouiller l ’écheveau à la fin du troisième

acte.Malgré la facilité de ces effets de vaudeville , et la symétrie

superficielle de ces situations, qui ne datent pas d’hier au théâ ­

tre, la pièce est plaisante, sans excès de bouffonnerie , toujours

de bon ton, et il est certain que le public lui accordera sa

faveur.Quant à la parti tion de M. André Messager, c’est moins une

œuvre dramatique au sens propre du mot, qu ’un joli recueil de

morceaux choisis. Il est certain que M. Messager ne s’est pas

plus préoccupé q u ’Hérold dans le Pré-aux-C lercs ou A uberdans

le Domino noir , de donner à son ouvrage cette unité intime,

due à la présence des thèmes caractéristiques pour les situations

et pour les personnages, qui semble devenue, depuis W agner ,

la loi première de toute composition dramatique. C ’est une

aimable anthologie où se succèdent, indifférents les uns aux

autres, des couplets, des romances, des vilanelles et des passe-

pieds, qui pris, chacun à part, ne m anquent d ’ailleurs point de

charme. Le seul lien q u ’il est possible d ’apercevoir entre les

différents [morceaux de cette œuvre fragmentaire, c’est l ’unité

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de couleur : toutes ces pièces sont tein tées d’un léger coloris

archaïque. Cette teinte douce et vieillotte est fort bien réussie *

elle consti tue, poui nous, le principal mérité de la partit ion.

Si 1 on nous demande m ain tenant de faire, à notre tour une

sélection dans ce recueil de pièces choisies, nous citerons l’élé­

gante Chanson de M arot sur des paroles du poète Marot lui-

même : « Je suis aymé de la plus belle »; puis les gracieux

couplets de Clément : « Quand tu connaîtras Colette » ; un joli

chœur de jeunes filles à la fontaine, dont la fraîcheur et les

harmonies délicates font songer à celui du quatrième acte de

S ig u rd ; le duo de Clément et de Colette, dont la préciosité est

relevée par une pointe d ’émotion sincère, et enfin ce charmant passe-pieds que le public fait toutes les fois bisser.

Mlle Baux a prêté au rôle de Marie d ’Angleterre, une voix fraîche et sûre, et un jeu d’une espièglerie et d’une légèreté fort

goûtées. M. Combes-Mesnard se montre très fantaisiste dans le

rôle du « mari par procuration », dont Fugère a fait, il y a quel­

que dix ans, une création inimitable. MUe Féraud s’est aussi

beaucoup dépensée dans le rôle de Colette, et M. Galand, avec une intensité d ’application où l’effort est peut-être trop visible,

a agréablement chanté les nombreuses romances confiées par les auteurs à C lém ent Marot.

N ’oublions pas surtout de m en t ionner la finesse avec laquelle

M. Tapponier a fait détail ler à son orchestre la partition de

M. Menager.

théâtre des fariétés.

cn’flm oap

Ma l g r é son titre m ignard ,e t lessouvenirs de vaudeville joyeux

qu’évoquent les noms des deux auteurs MM. H ennequ in et

Bilhaud, M 'A m our n ’est rien moins qu ’une pièce à thèse. Oh! ce

n’est point ici une thèse à la Dumas ou à la Brieux: les auteurs

■n’ont pas l’ambit ion de monter , à la suite de leurs grands devan­

ciers, à l ’assaut du Code civil, et d’aider, parla grande propagande

du théâtre, à la réforme de nos lois ou de nos mœurs. La thèse

examinée dans cette comédie légère, et résolue finalement par

la négative, est plutôt de la nature des quest ions qu’étudiaient

jadis les cours d ’amour ou les subtils troubadours, que de celles

qui préoccupent aujourd’hui nos graves législateurs ou nos sé­

vères moralistes.

Une jeune femme qui, comme Mme Montureux, a été obligée

de chercher en dehors de son ménage les joies conjugales que

M. Montureux, doucement abruti par la manie des collections^

oublie de lui donner, doit-elle , oui ou non, introduire l’ami illé­

gitime dans l ’intimité de l ’époux légitime? En d’autres termes,

l ’amant doit-il être, ou ne pas être, le meil leur ami du mari? —

Oui! répond le premier acte, qui est de la fine comédie assai­

sonnée de beaucoup d ’esprit parisien. — Non! répondent le

deuxième et le troisième acte, qui, pour être un peu plus vaude-

villesques, n ’en con tiennent pas moins de jolis traits d’observa­

tion légère et d ’aimable fantaisie.

On nous dispensera aisément, j ’imagine, de prendre parti en

ce délicat débat. Ceux ou celles qui voudraient se faire une opi­

nion sur ce point, n ’ont q u ’à aller voir M 1 A m our, que le théâtre

des Variétés vient de m onter avec infiniment de goût dans le

décor et dans l’ameublement, et qui est joué avec brio par

Mlle Bordo, dont la verve émoustil lante côtoie peut-être un peu

trop le dem i-m onde, mais empli t la scène de gaîté; par M. Saint-

Léon, — un enfant prodigue que l’on revoit toujours avec plaisir,

— par M. Valot, un comique sobre et intense ; — par M. Sance,

très en progrès; — et enfin par la toujours fantaisiste Mlle Carré

et la gracieuse Mlle Lorée.

—*$«.—

JThéâtre français.

Cocîérrenee d e CD. GQapsan

La conférence li ttéraire que les étudiants de l’Université de

Toulouse on t très heureusem ent intercalée au milieu des

réjouissances de leur fête annuelle , était faite cette année par

M. Marsan, professeur de li t térature à la Faculté.

Il était inuti le que M. Marsan prît la précaution de s’excuser

au début de sa délicate conférence de venir je te r une note

austère « entre la cavalcade et la bataille des fleurs. » Le n o m ­

breux public d ’étudiants et de lettrés, réuni au Théâtre-Français,

a passé à l’entendre une heure exquise.

Le sujet choisi par le conférencier était un sujet de circons­

tance : « La Bohême romantique.» M. Marsan en un tableau plein

de vie et de pi ttoresque a fait revivre devant la jeunesse actuelle,

l ’image de cette Bohême li ttéraire des environs de 1855, bru ­yante, tapageuse, s’affublant de pseudonymes sonores, se drapant

dans des capes flamboyantes, ayant pour dogme la haine des

« perruques » de l ’art classique, et pour ligne de conduite l’ella-

rem en t du « bourgeois », dépensan t sa verve outrancière dans

les revues ou les parlottes de nom breux petits cénacles, les

Lycanthropes, les Basiléophages, les Jeune-France, les Bousin-

g o ts , etc.

De cette loule curieuse et pit toresque, M. Marsan a détaché la

mélancolique figure de G érard de Nerval, et avec une grande

précision d ’analyse et une belle élégance de forme il nous a

retracé la douloureuse existence de cet être mystérieux et souf­

freteux, dont la sensibilité exaltée, après avoir produit d ’exquises

petites pièces telles que Silvie dans les Filles du Feu ou encore

les P etits Châteaux de la Bohême finit par s’obscurcir et par

sombrer dans la folie et le suicide.

C ’est de grand cœur que le public du Théâtre Français en

écoutant cette belle étude, toute v ibrante d’émotion, s’est asso­

cié au conférencier pour je ter , suivant sa propre expression,

« quelques fleurs sur cette tombe oubliée. »

B e r n a r d FOURNEZ.—*$*—

Suivant l’exemple de Paris, MM. Boyer frères donneront au théâtre du Gapitole , deux grands concerts le Vendredi-Saint et le samedi 5 avril, à huit heures et demie du soir. La première partie se composera de la Lyre et la Harpe de Saint-Saëns, chan­tée par MUeS de M éryanne et Bonfill, MM. Beyle et de Lerick ; dans la deuxième partie on entendra des fragments de La Vierge de Massenet, chantés par Mlle Baux, de l ’Opéra-Comique.La troi­sième partie se composera de Sainte-Agnès, drame sacré en deux parties, de Mme C. de Grandval, chan té par Mlle de Meyrannë et M. Beyle j l ’orchestre et les chœurs 150 exécutants , sous la direction de M. André Tapponnier.

M me C. de Grandval, l ’auteur de S a in te -A g n ès , a eu plusieurs œuvres jouées au théâtre : aux Italiens, Piccolino avec Sardou ; La Pénitente jouée à l ’Opéra-Comique en 1868 ; Les Fiancés de Rosa joués au Théâtre Lyrique sous Carvalho ; Ma^eppa, grand opéra en cinq actes, joué à Bordeaux en 1892; obtint le prix Ros- sini avec son oratorio la La Fille de Ja ïre \ va faire représenter l’hiver prochain à Paris, un opéra fantastique, le Bouclier de Diamants. Auteur d’un grand nom bre d’oratorios, de mélodies, d ’œuvres symphoniques, Mme C. de Grandval qui a travaillé la composit ion avec Saint-Saëns, vienda elle-même présider aux dernières répétit ions de son œuvre.

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'^^Q) *'*C)

Par le Baron D e s a z a r s d e M o n t g a i l h a r d .

(2e article.)

I. — E p o q u e G allo -R om aine

e t t e é p o q u e se d iv ise e n d e u x p é r io d e s : la

p é r io d e païenne e t la p é r io d e chrétienne.

Pour la période païenne, M . le baron Desa­

zars m o n tre Martia l donnant a Toulouse dès le

premier siècle de notre ère 1 épithète de Palla-

dienne, ainsi qu’Ovide l’avait fait pour Athènes.

Cette assimilation s’est continuée dans les siècles

suivants, car on retrouve la même épithète sous

la p lume d ’Ausone au quatr ième siècle et sous

celle de Sidoine Appollinaire au cinquième. O r ,

ce qui caractérisait Athènes, ce n ’était pas seule­

ment ses philosophes et ses poètes, c était aussi ses artistes. Et

M . le baron Desazars se demande s il en était de même à T o u ­

louse. Mais les textes probants lui font défaut et les objets d’art

également. O n n ’a pu se renseigner à cet égard, même avec les

villas de la Civitas tolosana, comme celle de Chiragan, près de

Martres-Tolosanes, quoiqu’elle constitue le plus impoitant gise­

ment archéologique qui a it été découvert dans les Gaules. L art

païen par excellence, c’est l’architecture et la sculpture. Même

dans les temples grecs et romains, les Dieux étaient représentés

plus rarement en tableaux qu en statues. O n ne peut se rendre

compte de l’art pictoral à cette époque que par un art voisin,

comme celui de la mosaïque. Et telle est no tam m ent la

mosaïque qui fut découverte en 1833 à Saint-Rustique,

à 25 kilomètres en aval de Toulouse , sur la voie de

Cahors, près d u confluent de l’Hers et de la Garonne. Cette

mosaïque représente plusieurs séries de divinités marines g rou ­

pées séparément, tou t en formant un ensemble dont le centre

est occupé par une tête colossale de Neptune. Elle est à huit

teintes et son exécution est un peu barbare. Mais elle est riche

de dessin et de décoration. La plupart des sujets sont indiqués

par des caractères grecs d’une époque de décadence qui paraît

être celle du troisième ou du quatr ième siècle.

Pour la période chrétienne, M . le baron Desazars cite la

mosaïque qui décorait le chœur de la Dauiade avant sa destruc­

tion en 1781- M alheureusement, ni les Bénédictins ni les

archéologues du temps ne nous en ont conservé le dessin

détaillé. Nous n ’en avons qu ’une figuration très insuffisante qui

nous a été laissée par D o m Martin dans son Traité de la Religion

des Gaulois et des descriptions incomplètes par Lafaille dans ses

tAnnales et par Barthès dans son manuscrit inédit intitulé

Heures perdues et conservé à la Bibliothèque de la ville de T o u ­

louse^. Les figurations de cette mosaïque peuvent être comparées

aux décorations sculptées des sarcophages en pierre retrouvés à

Toulouse et dans les environs, où les personnages sont représen­

tés seuls ou groupés sous des arcatures rondes ou aiguës reposant

sur des colonnes de styles varies. Ces mosaïques, comme ces

sculptures, sont caractéristiques de 1 art chretien du quatr ième et

du cinquième siècles. O n a attribue la constiuction de la

Daurade, ou tou t au moins sa réfection et sa décoration, aux

Wisigoths, et il n ’y aurait rien d é tonnant, car ils étaient

devenus les parfaits imitateurs des artistes latins.

IL — E p o q u e G arlov ing ienne

Après avoir m on tré les vicissitudes de 1 art sous les M érovin ­

giens, M . le baron Desazars s’arrête aux temps carlovingiens et

montre à Toulouse deux manuscrits devenus célèbres dans l’his­

toire de l ’art français : YEvatigcliaire, dit de Charlemagne, et le

Sacramentaire, dit de Guillaume de Toulouse, le premiet resté

jusqu’à la Révolution dans l’abbaye de Saint-Sernin, et le

second dans l’abbaye de Gellone (Hérault) , q u ’avait fondée Guil ­

laume de Toulouse , tous deux au jourd’hui conservés à Paris à

la Bibliothèque nationale.

L ’Evangéliairt fut commandé par Charlemagne en 781 à l’un

de ses familiers nom m é Godescalcus (Godescalc ou Gottschalck), qui

l’accompagna cette mêm e année.à Rom e, ainsi que nous 1 indique

l 'au teur dans le dernier feuillet de son manuscrit. M. le baron

Desazars décrit cet Evangéliaire, son mode d’écriture et de déco­

ration, ses lettres ornées et les six grandes miniatures, tenant

chacune toute une page, qui l’accompagnent. Il est écrit sur par­

chemin te in t de pou rp re , caractéristique des meilleurs temps du

règne de Charlemagne. Ses initiales en couleur et en or sont

enrichies de festons rubannés, de marquéteries et d ’entrelacs,

rappelant l’école celto-scythique. Son mode d ’enluminure est

inférieur à celui des artistes byzantins comme couleur et comme

exécution ; mais ses personnages sont plus conformes à la nature ,

tout en laissant à dés ire r comme dessin. Les couleurs sont ternes

et mises sans empâtement ; elles n ’ont rien de la gouache épaisse,

fondue et éclatante de l’école byzantine. Seule, la miniature

représentant le Christ indique une préoccupation de grandeur, de

calme et de hiératisme à la façon des Byzantins, tandis que les

figurations des quatre Evangélistes sont pleines de m ouvem ent

rappelant l’école latine de la Gaule méridionale. En définitive,

cet Evangéliaire est une œuvre de style composite procédant de

l’école latine, influencée p a r i ’école anglo-saxonne et appartenant

à l’école franco-germanique à la veille de la transformation des

écoles rhénanes par l’influence byzantine.

Ces précisions d’exécution, de style et de date permettent

d ’apprécier plus exactement les différences de la confection du

Sacramentaire de Guillaume de Toulouse et de déterminer

l’époque à laquelle il appartient. T o u t d ’abord, M. le baron

Desazars commence par rappeler que le m ot sacramentaire dési­

gnait expressément l’ouvrage dans lequel le pape Grégoire le

Grand, réformant l’église romaine, réunit méthodiquement en

corps toutes les prières qui doivent servir à la célébration de la

messe pour les diverses fêtes de l’année et à l’adminis tration des

sacrements. Cette espèce de code liturgique se répandit par de

nombreuses copies dans toutes les églises des pays de la domina­

tion pontificale. Rédigé à la fin du sixième siècle ou vers le sep­

tième, bien des copies du Sacramentaire de saint Grégoire,

furent contemporaines de l’ouvrage original ; elles se renouvelè­

rent de siècle en siècle. Celle de Guil laume de Toulouse date

tou t au moins de la fin du huitième siècle; mais on doit sans

doute la faire remonter au commencement de ce siècle, car elle

n ’a pas la richesse de décoration qui caractérise l ’époque de C har ­

lemagne. Le velin sur lequel elle est exécutée n ’est pas teinté de

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pourpre. Les couleurs sont moins vives que dans l’Evangéliaire de Saint-Sernin. Les corps sont mal retracés, mais ils n’ont rien des formes byzantines et certains anges volants rappellent l’at­titude ordinaire des victoires sur les arcs de triomphe romains. L’artiste s’est inspiré des modèles de l’Antiquité latine, à la diffé­rence de 1 auteur de 1 Evangéliaire qui tend à imiter les peintures de 1 Ecole byzantine. Son œuvre est donc antérieure et nous avons avec le Sacramentaire de Guillaume de Toulouse un des derniers produits de 1 école latine dans la Gaule méridionale, en dehors de toute influence anglo-saxonne, germanique ou byzan­tine, tandis qu avec 1 Evangéliaire de Charlemagne nous avons un produit de cette meme école latine au moment où elle va fusion­ner avec l’école anglo-saxonne pour former, vers l’an 8oo, l’école franco-germanique qui disparaîtra à son tour, vers l’an 972, par la formation des ecoles rhenanes, sous l’influence des écoles byzan­tines et laissera finalement la place à l’art roman.

Ces appréciations iconographiques sont confirmées par récri­ture du manuscrit. Il résulte, en effet, des constatations faites par des paléographes émérites comme les Bénédictins au dix- huitième siècle, Champollion-Figeac et son fils, Aimé Cham- pollion, au dix-neuvième, que le Sacramentaire de Guillaume de Toulouse contient cinq modèles d’écriture différents l’un de l’autre, mais appartenant tous à une même subdivision de l’écri­ture wisigothique, à celle de France, et par conséquent de la région toulousaine.

Quant à la présence à Toulouse de ces deux manuscrits, elle peut s’expliquer facilement. Pour le Sacramentaire, en outre qu’il paraît d’origine méridionale, il était possédé par Guillaume de Toulouse qui ne l’a apporté à l’abbaye de Gellone que lorsqu’il y a été prendre la robe de moine en 804. Enfin Y Evangéliaire ayant été exécuté sur l’ordre de Charlemagne et d’Hildegarde, il a pu être donné ou laissé en héritage à leur fils Louis le Pieux ou le Débonnaire qui, à son tour, l’a donné à l’abbaye de Saint- Sernin, où il a fait partie de son trésor jusqu’à la fin du dix- huitième siècle.

L’un et l’autre sont particulièrement précieux pour l’Histoire de l’Art, car ils sont des témoins presque uniques de l’Art fran­çais à cette époque et on n’en saurait retrouver d’autres spéci­mens pour les époques antérieures.

** *

Les prochaines communications deM. le baron Desa- zars sur le même sujet doivent concerner d’abord la peinture romane à Toulouse, puis la peinture gothique.

gajjoléon et les gongrégalions.

n dit que M. Waldeck-Rousseau rêve d ’Empire; il

est de fait que sa politique religieuse peut paraî­

tre inspirée par la lecture des lettres de Napoléon

à ses ministres.« Je ne veux pas des Pères de la Foi, écrivait-il

« à Fouché, ministre de la police générale, encore moins q u ’ils

« se mêlent de l ’instruction publique pour empoisonner la jeu -

« nesse par leurs ridicules principes ultramontains. . . Il vous sera

« possible de vous procurer les renseignements dont vous avez

« besoin par leur supérieur, le P. Varin, qui paraît être un aven- « turier. .. Vous vous concerterez avec le sieur Portalis. »

Les Pères de la Foi n’étaient autres que les Pères jésuites ; mais le grand hom m e n’aimait pas davantage les Sulpiciens.

« Je vous envoie une le ttre qui vous donnera une idée de la

« routine des Sulpiciens, écrivait-il au comte Bigot de Préame- « neu, ministre des cultes, successeur de Portalis. Prenez des

« mesures pour activer les travaux et faites en sorte que, au

« mois de juin, cette congrégation soit dissoute et ce séminaire « détruit .

En revanche, le grand hom m e protégeait les missionnaires

dont il avait la prétention de se servir poli t iquement.

« Ces religieux, disait-il, me seront très utiles en Asie, en

« Afrique et en Amérique. Je les enverrai prendre des rensei-

« gnements sur l’état du pays. .. Ce sont des agents secrets de « diplomatie. »

N ’est-il pas piquant de rapprocher M. W aldeck du grand

h o m m e? Au fond, ils se ressemblent surtout par leur mépris

des hommes et de leurs libertés. Qui sait? Peut-être q u ’un jour,

une fois les jésuites expulsés, on s’en prendra au clergé et à ce

qu’on est convenu d ’appeler la presse cléricale. Napoléon avait

trouvé une magnifique recette de gouvernem ent pour éviter les critiques des curés.

« Mon intention, écrivait-il au ministre de la police Fouché,

« est que les journaux ecclésiastiques cessent de paraître, et qu’ils

« soient réunis dans un seul journal, qui se chargera de tous

« leurs abonnés. Ce journal, devant servir à l ’instruction des

« ecclésiastiques, s’appellera Journal des curés. Les rédacteurs en

« seront nommés par le cardinal-archevêque de Paris. »

C’est court, c’est net et catégorique. M. W aldeck n ’a rien à inventer. A. M.

3 Ü G H 0 8 E T B O H V E L L E S

ghêâtre £nti?ue.

On sait que la Commission du théâtre antique d’C’range

avait organisé, pour les 4 et 5 août prochain, une grande

solennité ly r ique , qui eût été la consécration définitive du

« Bayreuth français ». On devait représenter, en cette solennelle

c irconstance , un grand drame ly r iq u e , les B arbares , dont

MM. Victorien Sardou et Gheusi avaient fourni le texte et

M. Saint-Saëns la musique. Mais voici qu ’au dern ier moment,

devant la note à payer présentée par M. Gailhard, des dissen­

sions se sont élevées au sein tumultueux de la commission. Il

ne s’agissait rien moins que d ’un risque d ’une centaine de mille

francs : « Cela va bien si le temps est beau, disaient les Cadets;

mais s’il pleut, que faire en ce théâtre à ciel ouvert? » Et on a reculé, faute de parapluies.

Mo s Magistrats.

Mo n s i e u r Martin, conseil ler à la Cour d’Appel de Toulouse,

vient d ’être nom m é président de chambre à la même

Cour en même temps que M. Tourraton, v ice-président du T ri ­

bunal de Toulouse, était appelé à la présidence de ce même Tribunal.

L A r t M éridional adresse ses meilleures félicitations à ces

deux magistrats, qui s’imposent au respect de tous par leur savoir et la dignité de leur vie.

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Eres Chanteurs toulousains.

S sous ce ti tre, M. Auguste Laget, le fin crit ique depuis si

longtemps connu, publie dans la Revue des Pyrénées, une

plaquette des plus intéressantes et des plus attrayantes.

En peu de mots, notre sympatique compatr io te fait l 'h is tori ­

que du Conservatoire de Toulouse et fait connaître aux lecteurs

les nombreux chanteurs toulousains dont le talent a coopéré à

placer au premier rang, théâtralement parlant, le département

de la H au te-G aronne.En outre, M. Auguste Laget se livre, de laçon très heureuse,

à des réflexions sur un défaut qui a ttein t bon nom bre de chan ­

teurs : le maudit « chevrottement » et il est d’un in térêt puissant

de lire ces pages, dans lesquelles la sûreté des documents le

dispute à l’élégance du langage. O. G.(Express du M idi).

—■*$«—

g 'ngagements.

Parmi les engagements pour la saison prochaine, nous t ro u ­

vons au Palais-d'Hiver, à Pau, Mlle Delaunay, et au théâtre

de Genève, deux noms aimés du public toulousain :

Mme Tournier, falcon, et M. Desmet, basse-chantante. Nous

leur envoyons nos souhaits de succès.M me Van-Heim chantera les premiers rôles d ’opéra-comique

à Royat.snS-S<$>{

gagnères-de-^uchon.

La ville de Luchon a été l’objet d’une véritable munificence

de la part du ministre de l'instruction publique, qui lui a

fait don du groupe de Cain et Abel, du sculpteur J. Mengue.

Gain et A bel, acquis par l’Etat, valurent à leur remarquable

auteur la médail le d’or du Salon.Ce n ’est pas seulement ce groupe que possédera la ville de

Luchon. Une autre œuvre maîtresse du même scu lp teu r , . la

Vallée du Lys, représentée sous l’élégante silhouette d ’une jeune

femme, sera inaugurée la saison prochaine.

Les palmes académiques v iennen t d’être conférées à M. Joa-

chim Supéry, statuaire, qui promet de suivre le brillant sillage

tracé par les maîtres qui s’appellent Jean Escoula, Mengue,

M athet, Desca.

Jte gagnères-de-M!igorre.

Qu e l q u e s chevaux nés à Bagnères ou dans les environs se

distinguent dans les courses de steeple-chase.

Voici d ’abord Tourbillon I I qui gagne, le 12 mars, à Enghien,

le prix de la Somme, 5,000 francs.*

■¥ *

Mais le grand succès de courses est pour le cheval de notre

compatriote, M. Cornet, Nicolaïef, fils de Gouvernail e t N . de

Titania , qui a gagné, le 14 mars, à Auteuil , le prix de l ’Avenir ,

d o n t le m ontan t est de 20,000 francs.

Tourbillon et Nicolaïef sont tous deux issus du haras de Pouzac.

Entre gavants.

Pl u s extra lucide que Mu° Couesdon, le D r Rolland aurait lu,

il y a dix ans, les Mémoires présentés cette année pour

le prix Pangouet. 11 s’en excuse très spirituellement, dans

le Bulletin oculiste, auprès des savants qui ont parlé jadis de sa

découverte touchant la façon de reconnaître la fluxion périodi­

que sur le cheval au moyen de l’atropine. Tout ceci à propos

d ’un Mémoire couronné, dans lequel le système Rolland serait

p résen té comme une nouveauté.

Le lauréat paraît quelque peu en retard. C’est comme s’il nous

racontait l ’histoire du parapluie de la salle des Illustres.

3 M l.

Le Barreau de Toulouse vient de faire une grande perte en la

personne de M. Albert Passama, que la mort v ient de frap­

per en pleine force de l’âge.Dans un discours ému, M. Laum ond-Peyronnet , bâ tonnier de

l’Ordre, a loué sa science et sa charité. Sa vie fut sans tache,

a-t- i l ajouté en terminant , et sa mémoire reste une pure et

complète leçon en même temps qu’un noble et magnifique

exemple.. _

En foyage.

Pe n d a n t les vacances de Pâques il est de mode, dans le monde

universitaire, d ’aller visiter un coin de l ’Italie. MM. Maria,

Graillot, Marsan, Cartailhac se donnen t facilement rendez-vous

à Pise ou à Sienne; le monde élégant préfère les pyiamides

d ’Egypte et ce prin temps vont se trouver en même temps au

Caire les familles d ’Alens, de Coral, Rogier, K -R .K le h e , etc.

- ->4x—fa paraître.

La Revue du Bien dans la Vie et dans l’Art se propose de

combattre dans. l ’esprit de la jeunesse et des gens lettrés,

les effets ou l’obsession de la publicité faite chaque jour plus

g rande, ^par la presse et par certains spectacles, aux actions

vilaines ou criminelles et aux bas instincts.

-jlimat.

Le rapport présenté par M. Nicolas Demtchinsky au congrès

météorologique qui s’est réuni à Paris au mois de septem­

bre 1900 sur la possibilité de prédire exactement le temps aussi

longtemps d ’avance qu ’on le désire » a fait une vive impression

dans le m onde savant. M. Nicolas Demtchinsky a démontré , en

effet, que le lacteur principal du temps c’est la lune avec son

attraction.Depuis, des travaux plus récents ont étayé de nouvelles preu­

ves cette proposition. Dans le bu t de tirer toutes les consé­

quences d ’ordre pratique des études de M. Nicolas Demtchinsky,

il se fonde un journal météorologique spécial « Climat »,

20 francs par an, bureau, Saint-Péterbourg, Nevsky, 88.

_§es places en wagon.

t e récent jugem ent du Tribunal de commerce, établissant

I y qu’un voyageur n ’a plus le droit de marquer sa place en

wagon, même lo rsqu’il descend pour cause majeure est une

iniquité. Afin d’éviter tout conflit, il suffirait de num érote r les

. places par 1 jusqu’à 8 pour les « premières» , par exemple, et de

dis tr ibuer d ’abord tous les tickets de 1 jusqu’à 4, qui représen­

teraient les coins aux premiers arrivants. Les retardataires « jou i ­

raient » seulement des numéros 5 à 8. Je crois que les entre ­

prises de wagons restaurants auraient grand intérêt à chercher

une mesure efficace; sans elle leur industrie semble compromise.

**%a§îlle de ’ga iarin” a r§péra-@'omiç[ue.

Pa s v u e . . . Pas entendue. . . — Si j ’en crois M. de Fourcaud,

qui peut faire autorité, M. Pierné a obligé ses chanteurs à

exécuter des tours de force sur la tessitura la plus perchée de

leurs registres. — Encore un qui ne sait pas écrire pour les voix.

Décidément, je retournerai écouter de la musique quand les

compositeurs seront devenus des ignorants, capables à peine

de noter « l ’inspiration y> qui, peut-être leur reviendra, lorsqu’ils

n ’auront plus la science pour la c h a s se r . . . J ’aime mieux en ten ­

dre les oiseaux dans les bois.

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Quelques mots sur jf. #• planté.

A propos de M. Francis P lan té , notre spirituel confrère ji

M. Jules Le Teurtrois , sème de bien jolis mots dans la jjG alette Béarnaise.

Il prête no tam m ent à celui que « quelque crétins de la presse jjà un sou » on t appelé « le Liszt des Landes » cette pensée : j<« J ai adoré trois choses sans jamais y rien comprendre ; la pein- jjture, la musique et les femmes ».

Plus loin il l ’appelle le prem ier vicaire de L is^t et trouve que jjPlanté in terprète Chopin avec le recueil lement idéal d ’un Saint- Père pape disant la messe.

Malgré le feu d’artifice de ses gammes à fu r ia crescendo, il

nous paraît juste de l’appeler le poète du piano, et comme Thal-

berg, quand il eût fini au Concert-Festival Dubois, nous écou­tions encore.

Il paraît que M. E. Brunei s’est brouil lé avec M. Planté , ce

qui prive Pau d ’en tendre le maître ivoirier « user ses deux jjErards en une séance ». s

A ce sujet, M. Le Teurtrois prête ces mots à M. Planté : Deux

imbéciles s’en tenden t tou jours; deux êtres upérieurs.. . jamais.

Voltaire croyait les musiciens sans esprit. Tout a changé. ji

Mfisiçue.

D’H e n r i Opienski v iennen t de paraître, chez Durdil ly , deux j

mélodies d’un charme péné tran t : C 'est avril et Prélude,

poèmes polonais de Mickiewicz et Tetmayer, traduits par Marc

Legrand. Kj*— j j

M Eug. de Solenière, le distingué musicographe parisien,

termine en ce m om ent une H istoire Générale de la Com- jj

position Musicale Féminine ; il prie les intéressés de bien vouloir j

lui envoyer d’urgence notes documenta ires et catalogues d’œ u ­

vres à Paris, 164, avenue Malakoff, le volume devant être inces­

samment livré à l’éditeur.

jeune Critique.

Vo u l e z - v o u s connaître l’opinion de la jeune critique sur le j

m ouvement musical en France, lisez le n° 1 de M essidor ,

revue parisienne d ’art et de sociologie. Voici comment y parle jj

notre terrible confrère, M. Emile Vuillermoz : sj

« La situation musicale de la France en ce siècle commençant jj

n ’est pas extraordinairement brillante . Les Maîtres s’y font rares j

depuis la mort de César Franck ! Le vieux Saint-Saëns n ’arrive j

à produire, entre deux trains, que d’assez froides élucubrations jj

autour desquelles on organise habilement un silence amical. j

M. Massenet, découragé du théâtre depuis « Sapho », a essayé

de la religion, mais son tem péram ent de modiste s’est mal jj

accommodé de cet avatar et voici avec « Phèdre» un récent re tour

vers les pompes de Satan. L’épais auteur de « Sigurd », que d’au- <

cuns avaient pris pour un musicien, s’efforce par un silence jj

décennal de modifier cette stupéfiante opinion. . . Vincent

d ’indy, qui ne peut pas se consoler d’être écarté d\i Conserva- j

toire, oublie le papier à musique sur sa table de travail en clas­

sant les feuillets de ses conférences et les fiches de ses cours.

Ainsi s’immobilisent les compositeurs qui faisaient l’orgueil et

l’espoir de la France. j« Alfred Bruneau, cependant, continue, depuis « le Rêve », à

développer graduellement ses qualités de franchise et de

« s a n té » ! La sève puissante qui roule en to rren t dans « Messi­

dor » nous fait a ttendre avec impatience a L’Ouragan » qui est j

actuellement en répéti tions. Voilà un artiste qui honore vrai- j

m en t le nom français. j;

En face de lui dans le camp des neurasthéniques, Gabriel ij

Fauré nous vaut des minutes divines ! Sa musique impression­

niste, exquise ju squ ’à la pâmoison nerveuse, est l ’expression la plus parfaite de l’art contemporain dans ce q u ’il peut enclore de

raffinements et de délicatesses infinies. Tu sais mon admiration passionnée pour cet adorable Maître ; je t ’engage donc à insis ter

v ivement sur son dernier chef-d’œuvre paru : (( Prométhée ». Je

reviendrai sur cette partit ion.« Les deux théâtres lyriques de Paris n ’ont pas donné l’essor à

de jeunes génies ignorés : jamais, d ’ailleurs, ils n ’ont accoutumé

à de telles prouesses ! L’O péra-Com ique, pourtan t , a eu un légi­

time succès avec la cc Louise » de Charpentier, musicien in té res ­

sant qui, par un habile mélange d ’intransigeance et de sou­

plesse, par une att itude savamment débraillée de bohèm e m ont ­

martrois, a séduit tout Paris. Mais le « Ju i f Polonais » d’Erlanger

n ’a pas connu d’aussi bruyants tr iomphes ! Cette œuvre, pour ­

tan t honnête , a du céder le pas à « La Basoche » aimable opé­

rette galament fourvoyée en aussi haut lieu ?« Les concerts hebdomadaires ne nous ont pas été plus clé­

ments. M. Colonne lutte t o u j ours désespérément contre M. Che-

villard et c’est ainsi que les habitués du Chatelet ont eu le

« Faust » de Schumann parce que les abonnés du Nouveau-

Théâtre avaient en tendu celui de Liszt. Mais aucune tentative originale, aucune audit ion imprévue : de temps en temps, un

acte entier de W agner exécuté sans chaleur, avec ennui, tous

les thèmes noyés dans une grisaille universelle.. . mais peu

importe, le public parisien n ’est pas difficile et depuis q u ’il a cru

comprendre W agner , il supporte sans sourciller les plus m édio ­

cres lectures q u ’il acclame comme de parfaites auditions ! In n o ­

cente folie qui vaut bien l ’ancienne !

Au Conservatoire, l ’exécution des envois de Rome a été un t r iom phe pour Henri Rabaud. Voici enfin un jeune sur lequel

ou peut compter : quelle sûreté d ’expression, quelle maîtrise de

forme, quelle souplesse vigoureuse dans l’orchestration ! Son

oratorio à Job » et son « Divertissement » sur des thèmes popu­

laires russes sont de pures merveilles. Fais connaître ce nom à

tes lecteurs c’est celui d ’un g rand musicien ! » .........

—*$*-—

§e salon des jeunes.

Da n s le com pte-rendu du Salon des Jeunes que publia l ’A r t

Méridional dans son dernier numéro, notre confrère, Jean de

l’Hers, négligea de parler des toiles et des dessins à la p lum e

exposés par Richard; cet oubli, que nous nous empressons de

réparer, provien t de l’envoi tardif de ces œuvres.Le jeune peintre, s’inspirant de l’école hollandaise, se plaît à

peindre des in térieurs, mais, il ne s’agit pas de la salle flamande

au riche et simple confort, c’est la misère du paysan de l ’Avey-

ron, qu’avec la plus stricte vérité, il nous m ontre en chaque

tableautin; il nous dit cette vie hum ble , de sueur et de gros

sous, cette propreté économ ique : la table luisante, te l lem ent

frottée qu ’elle en est vernie , les cruches anciennes, la vaisselle

tan t ménagée, le sol net et ba t tu de la cabane — ensemble de

précisions dont ressort la ténacité de cette race forte et a ttachée

à la glèbe.Deux tableaux nous ont frappé entre les autres.

A l'évier. — Le vieux, courbé sur son bâton, la main vacil­

lante, qui t ient l ’écuelle, va vers l ’évier en grès au-dessus duque l ,

d’une ouverture aussi grande qu’une chatt ière, le, jour jail lit ,

accroche les mèches blanches du viellard, les cruches rouges e t

jaunes, et le bord des assiettes de faïence sur l’étagère vineuse.

La mort de la vieille. — Elle s’est éteinte doucement. Dans le

lit de l ’alcôve, elle repose, rigide sous le drap, le visage cireux

et t i ré ; sur la table, près de la lampe fumeuse, un br in de buis

dans un verre d’eau; et lui, le compagnon de cette vie longue e t

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rude, il s’est affalé sur la chaise basse ; presque accroupi, les

poings fermés entre les genoux, sa physionomie barrée d’une

moue bestiale, il fixe un regard qui ne voit point sur le foyer qui

s’éte int.

Le même souci de précision se retrouve dans les dessins à la

plume de Richard, dans cette innombrable multi tude de hachu ­

res qui ne négligent aucun détail pour dégager toute l’expres­

sion. En somme, une recherche constante du vrai, avec toute la

sincérité d ’une conscience d ’artiste. P i e r r e M a r c e l .

—>4»—

Scisme et poésie.

No t r e aimable confrère de l’Express du M idi et de V A m e

Latine , le délicieux poète Arm and Praviel, v ient de sou­

tenir avec succès sa thèse de doctorat de la Faculté de Droit de

Toulouse. Toutes nos félicitations à ce nouvel am ant de Thémis

qui se charge sans doute de nous montrer , après de Brousse,

q u ’une âme poétique peut trouver du charme dans la procédure.

En même temps qu ’il s’occupait aussi légalement que chré ­

t iennem en t des libérés, M. Praviel taisait paraître à Bruxelles un

livre plein de charmes, Poèmes m ystiques , où il sème ses ors et

ses perles dans des rêves et des prières d’une grande élévation.

Il est dommage que l ’auteur ait mal corrigé ses épreuves ; il

n ’aurait pas laissé tel qu’il est le quatrième vers de la page 6 i .

Notre observation lui prouvera avec quelle a ttention nous avons

lu son beau livre. A.. M. —

Encore le « gloc ».

Mo n s i e u r Clémenceau, dans un des derniers numéros du

Bloc, se déclare hostile au monopole de l ’enseignement.

« Voulez-vons donc, dit-il, remplacer le dogme d’en haut par le

dogme d’en bas. Ainsi on aura, pendan t quatre ans, le Dieu de

Jules Simon; pendant quatre années, le Dieu de R enan ; dans

une autre législature, pas de Dieu du tout, à une voix de

majorité. »Cette idée de supprimer Dieu à une voix de majorité est assez

jo l ie ; mais le bouquet, c’est le discours minis tériel à la C ham ­

bre, tendant à établir qu’une personne qui n ’existe pas ne peut

enseigner.Vifs applaudissements.

— * $ * -

ÿ n JfM J riiste.

-j-^ar une lettre qu’il nous a adressée, ces jours derniers, et q u ’à

J r raison de son ton comminatoire nous ne pouvons repro­

duire dans nos colonnes, malgré le désir de son auteur, notre

confrère, M. Albert Lougarre, de Y A r t M éridional, « a le plaisir»

de nous informer que, depuis le 18 mars dernier, il ne lait plus

partie de la rédaction de cette revue, — non plus, d ’ailleurs, que

de son adminis tration. — Dont acte.

Merci.

' §zrnet noir.

On nous annonce la mort de :

Mme veuve Roussel, née Eugénie Reynis, mère de

M. Roussel, notaire, au deuil duquel nous nous associons en

toute sympathie ;

M. J.-P. Horta la , ancien avoué, décédé à Béziers le 17 mars,

père du délicat poète M. Pierre Horta la , à qui nous adressons

nos profonds sentiments de condoléances;

M. R.-J.-E. Batbie, ancien conseiller à la Cour de Toulouse,

où il a laissé de grandes amitiés et de profonds souvenirs.

M. Batbie est m ort à Châlon-sur-Saône, où il s’était retiré en

compagnie de Mme Batbie et de sa fille Mme Bizot, à qui nous

envoyons nos respectueuses salutations ,

Mme Dubédat, née Dispan ;M. Amable de Gélis, décédé au château de Collier, Muides

(Loir-et-Cher), grand-père de notre précieux collaborateur et

ami, M. François de Gélis, dont nous partageons la peine pro ­

fonde. «n9-X§* S''»

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priées de refuser le journal.—►$*-—

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