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Exclusif : Interview avec Maître Christophe Peytier Santé Les accidents muscu- laires & leurs soins Culture Le Japon : au fil du temps Numéro 6 Arts & Traditions Le Bonsaï : l’art de la taille ! Réflexion L’Aïkido vs Mon Aïkido ! Technique: Les kamae ou garde en Aïkido

Tunisaikido magazine n°6

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Page 1: Tunisaikido magazine n°6

Exclusif :Interview avec Maître

Christophe Peytier

Santé Les accidents muscu-

laires & leurs soins

CultureLe Japon :

au fil du temps

Numéro 6

Arts & TraditionsLe Bonsaï : l’art de la taille !

RéflexionL’Aïkido vs Mon Aïkido !

Technique: Les kamae ou garde en Aïkido

Page 2: Tunisaikido magazine n°6

Sommaire04

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05

Edito

Edito

Interview avec Maître Christophe Peytier

Témoignage d’un Aïkidoka

Témoignage

Rencontre

Santé

Evenements

Dossieer Culture

30 Les accidents musculaires et leurs soins: Les crampes-Les courbatures-Les élongations-Les reuptures musculaires partielles & totales

44 Les stages de la saison

Lu pour vous

Vu pour vous

39 Vu pour vous

38 Greg O’Connor: The elements of Aïkido& Student handbook

59 Parlons japonais

64 Détente

54 Le Kanji du mois

56 Site du Japon

50 Shodô

55 Le manga du mois

Page 3: Tunisaikido magazine n°6

Sommaire

Interview avec Maître Christophe Peytier

RencontreTechnique

Réflexion

Dossieer Culture

20 Les Kamae ou gardes en Aïkido

28 L’Aïkido Vs mon AIikdo

Des arts & des traditions

36

Bonzaï:ou l’art de la Taille

Parlons japonais

Détente

Le Kanji du mois

Site du Japon

Shodô

26 Les 5 principales gardes du sabre

Le manga du mois

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L’essence de l’Aïkido c’est de vous mettre en harmonie avec votre environnement, et de nettoyer votre chemin de tous les obstacles, de toutes les barrières.

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Editorial

Webzine disponible sur:

Directeur de publication:

Infographistes:

Comité de rédaction:

www.tunisaikido.com

Kais Mejri

Faouzi MejdoubAfef Challouf

Kais MejriAmine Krayem

Kais MejriAmine Krayem

E-m@il: [email protected]

Tel: 98 928 040

TAM | Avril 2012 | 05

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C’est avec un grand plaisir que nous vous présentons ce 6ème numéro de Tunisaikido Magazine.

Il y a déjà deux ans et demi que le premier numéro à vu le jour (décembre 2009) suite à une initiative restreinte entre pratiquants d’aïkido dont leur seule motivation était la passion et l’envie de promouvoir cet art martial en Tunisie et dans le monde.

Mais voilà, qu’aujourd’hui, et à notre grande satisfaction, Tunisaikido Magazine gagne davantage de professionnalisme, de territoire et de… notoriété. Grâce au concours et encouragements de plusieurs de nos amis qu’ils soient en Tunisie ou d’ailleurs, nous avons pu d’abord améliorer la qualité de l’édition et de l’image offerte aux lecteurs pour que la beauté de l’image aille de pair avec la beauté de l’aïkido. L’aïkido n’est il pas en fin de compte une œuvre artistique qu’il faut respecter en tant que tel ?

Ensuite, nous avons essayé dans l’édition de ce magazine d’offrir des interviews inédites, des réflexions profondes, des témoignages touchants de pratiquants passionnées. A travers nos rubriques « témoignage », « L’interview » ou « réflexion », nous avons érigé ce magazine une tribune pour les aïkidokas, qu’ils soient débutants ou avancés, où l’on puisse s’exprimer librement et où l’on puisse partager ses opinion, ses moments de bonheurs et ses inquiétudes. Nous avons également œuvré – tant que cela était possible et malgré les innombrables difficultés - à proposer des dossiers techniques en guise de « Guide du pratiquant » pour expliquer certaines techniques d’aïkido et mettre en lumière certaines notions fondamentales.

Convaincu qu’il est essentiel de faire un retour aux sources pour bien comprendre les fondements de cet art marial, nous avons décidé depuis ce 6ème numéro, d’ajouter des pages culturelles dédiées au Japon. Dans ce « dossier Cutlure » , qui sera désormais au rendez-vous dans chaque numéro de Tunisaikido Magazine, nous traiterons, suivant une thématique choisie, d’une facette de l’histoire du Japon, de ses arts et de ses traditions. Nous offrirons également des cours d’initiation en kanji, en calligraphie (shodo) et en langue japonaise.

Enfin, pour les habitués, on ne peut pas oublier la rubrique de détente, qui a été d’ailleurs enrichi par des jeux japonais, et ce, afin de joindre l’utile à l’agréable, la réflexion au divertissement.

Que ce magazine puisse être utile à notre communauté de pratiquants d’aïkido : Un vœux que nous souhaitons partager avec le plus grand nombre.

Page 6: Tunisaikido magazine n°6

L’aïkido fut pour moi une découverte, une bien jolie découverte. Quelques vidéos vues sur Internet ont suffi pour éveiller ma

curiosité et à m’encourager à franchir le pas.

De plus j’avais appris que cet art martial pouvait être pratiqué à tout âge ce qui a été plus que rassurant pour moi. J’ai donc fait le premier pas et franchi la porte du dojo du Gazelec.

Les débuts furent pour moi tout sauf faciles. L’initiation aux techniques de bases, les différents déplacements, le fait de ne pas utiliser la force mais arriver à déplacer ou déséquilibrer le partenaire par le simple mouvement de son corps ou de son bassin sont autant de choses auxquelles on n’est pas habitué et auxquelles il fallait s’initier.

La patience et la persévérance sont de mise dans ce sport car les améliorations ne voient le jour que par la répétition inlassable des gestes et techniques et la pratique assidue.Il est aussi important de souligner que l’aïkido a été pour moi un moteur de développement personnel et qu’il ne se limite pas simple aspect technique et/ou martial. Le travail se fait à deux et il est nécessaire de communiquer avec l’autre. On est aussi appelé à travailler aves des profils complètement différents : hommes, femmes, débutants ou gradés de différents gabarits

physiques et il faut s’adapter à chaque fois.pour ma part je n’ai pas eu de grandes difficultés à m’intégrer dans le groupe et tous ceux qui ont commencé la pratique de l’aïkido n’ont pas lésiné à m’aider par leurs conseils. C’est d’ailleurs l’une des choses que je retiens également : l’esprit d’entraide entre les membres du club indépendamment de leurs savoir faire ou de leur ancienneté.

Aujourd’hui ça fait presque 15 mois que je fais de l’aïkido et j’ai l’impression que je ne peux plus m’en passer. Cela me permet d’avoir un peu de recul pour raconter mon expérience. Certes ma découverte de la voie de l’harmonie n’est qu’à son début et l’humilité est de mise mais à aucun moment je n’ai regretté le choix que j’ai effectué.

Témoignage

T émo ignage d un A ïk idoka

TAM | Avril 2012 | 06

,

Par Anis Dhouib

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合気剣

L’aikiken est un ensemble de techniques de sabre pratiquées

au bokken (sabre en bois) selon les principes de l’aïkido. Il fut développé par Morihei Ueshiba dans son dōjō d’Iwama en même temps que l’aikido. L’essentiel du programme d’appentissage l’aikiken fut codifié par Morihiro Saito, un des élèves les plus dévoués d’Ueshiba et qui hérita

AIKI-KENde la charge d’enseignement au dōjō d’Iwama. Il codifia ainsi les suburi, mouvements de coupe de base, les exercices dits awase d’harmonisation avec un partenaire lui aussi armé, et les kumitachi, katas représentant des situations d’affrontement. L’aiki-ken comprend ainsi plus d’une centaine de mouvements ayant une parenté étroite avec le taijutsu et l’aiki-jo.

Page 8: Tunisaikido magazine n°6

Rencontre

I n t e r v i e wAvec Maître

Christophe Peytier

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I n t e r v i e wAvec Maître

Christophe Peytier

Christophe Peytier a commencé le Judo étant jeune garçon en 1964, passant à l’Aikido en 1977 pendant une année. Il commence la pratique sérieuse de l’Aikido en 1986 en France, avec Claude Touzet Sensei, puis

avec feu maître Andre Noquet (1988-1989). Il part fin 89 habiter en Californie pour pratiquer à Berkeley, avec I. Shiba Sensei jusqu’en 1991. De 1991 à 1993, il pratique quotidiennement au Hombu Dojo deTokyo, suivant principalement les cours du 2ème Doshu Kisshomaru Ueshiba et son fils, Moriteru, alors «Waka Sensei », mais également les cours de Matsuda, Arikawa et Watanabe Senseis. À cette période, il se joint également au cours du Jeudi à Yoyogi Uehara. donnés par Hitohiro Saito Sensei. À son retour en California en1993, Il devient le «Sempai» (èlève le plus avancé) au Alameda Aikikai, sous la houlette de Michael Flynn Shihan, bras droit de Chiba Sensei aux États-unis, jusquà son déménagement au Portugal en 2000. Christophe a reçu sa ceinture noire des mains du Doshu Kishomaru Ueshiba le 5 Jullet 1992, Il a été nommé 4ème Dan par T.K Chiba Sensei en Décembre 2005 signé par le 3ème Doshu Moriteru Ueshiba.

Interview disponible en version vidéo sur la chaîne tunisaikido sur youtube

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TunisAïkido Magazine : Maitre Chistophe Peytier est-ce que vous pouvez nous définir l’aïkido ? C’est quoi l’aïkido ?

L’aïkido au sens littéral du terme, si je peux dire d’après la calligraphie : c’est « l’art d’unir les énergies » ; Donc, « le chemin de L’union des énergies ». Là- dedans on a la notion « d’harmonie : le ai » ; ensuite « le ki= l’énergie » c›est-à-dire la façon dont on va se sentir dans son monde, dans son univers et puis « DO = le chemin de développement personnel ».Union des énergies dans le sens « d’union du monde dans lequel nous vivons » ; Ça c’est la définition littérale.Maintenant si on applique ça beaucoup plus précisément, pour moi il y’a deux axes importants dans l’aïkido. On en a déjà parlé : C’est le coté martial et le coté développement personnel. Les deux sont liés, l’un ne va pas sans l’autre. On ne peut pas parler de développement personnel s’il n’ya pas une dimension de vie ou de mort dans la pratique que nous faisons. Donc, il ya toujours dans notre pratique l’élément qui permet de dire : « je rentre dans le tapis, je peux m’en sortir vivant »; ça doit être présent dans notre pratique.

Seulement si cette condition est vérifiée, si on est vraiment dans cette fonction de vie ou de mort, même si évidemment on ne se tue pas tous les jours dans le dojo c’est clair. Mais il faut vraiment que cette notion de vie et de mort soit présente, c’est celle-là qui va me permettre de monter à un niveau, de rester « on my toes » comme disent les américains, « de rester sur mes doigts de pieds, c’est-à-dire de rester toujours en alerte, je parle toujours vous l’avez entendu, de bois mort par rapport à du bois vert, il faut qu’on soit comme des bois verts, c›est-à-dire souples et vivants, pas rester comme du bois mort qui n’a plus rien à transmettre. Ça c’est la partie martiale, et si cette partie martiale est présente, si on apprend a bien se comporter dans une situation de vie ou de mort, c’est-à-dire d’en sortir vivant, on peut effectivement trouver une dimension de développement personnel c’est-à-dire que par ce genre de pratique, on va avoir un outil qui va nous permettre de devenir une meilleure personne. Comment je peux contribuer à faire de ce monde un monde meilleur tout en étant

une meilleure personne ?C’est une longue définition et je pense que c’est ça pour moi l’aïkido.

TunisAïkido Magazine : En quoi l’aïkido pourrait-être différent des autres formes d’arts martiaux ?

Aujourd’hui, il faut bien le reconnaitre : la plupart des arts martiaux sont devenus des arts de compétition. C›est-à-dire que la dimension sportive et compétitive a pris le pas sur la dimension martiale d’origine. Si on revient sur le développement des « arts martiaux modernes » ils sont tous issues des « Budo japonais » donc des arts de guerre donc qu’on apprenait sur des champs de bataille pour pouvoir revenir vivant chez soi après la bataille.

A la fin du XIXème siècle JIGORO KANO a été l’un des premiers au moment de la révolution meiji a préserver ces techniques qui étaient devenues désuètes parce que quand les samurai ont disparus après 1867 toute ces techniques de guerre étaient considérées comme des vieilleries qu’on va mettre au grenier et qui sont bonnes à jeter. Et Kano a eu cette idée de dire : « Je prends dans ces éléments d’arts martiaux traditionnelles des éléments qui vont permettre d’avoir une valeur moderne à savoir, l’intégrité, la qualité, le courage, la souplesse, etc.. et qui entre autre faisait partie du judo au départ l’aïkido a récupéré cette dimension martiale, mais n’est jamais tombé dans la compétition, contrairement à tous les autres arts martiaux qui finalement ont fini par changer d’objectif, c›est-à-dire qu’au lieu que la compétition devienne un moyen de mesurer nos progrès sur le chemin, ça a fini par devenir le but. Donc le but du judo moderne, le but du karaté moderne c’est de gagner en compétition, d’être champion du monde, de marquer des points. En aïkido nous avons une tout autre visée que ca, 0 sensei ne voulait absolument pas qu’il y ait des compétitions en aïkido pour cette raison. En aïkido il n’y a pas de compétitions, donc on ne se dirige pas vers cet objectif. On n’est pas la pour apprendre a marquer des points. On est la pour apprendre à survivre, donc apprendre à vivre. C’est la grande différence pour moi de l’aïkido.

Il faut que la notion de vie et de mort soit présente... Il faut être comme du bois vert: souple et vivant, et ne pas rester comme du bois mort qui n’a plus rien à transmettre.

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TAM | Avril 2012 | 10

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Je prendrais juste l’exemple de l’incident de robert K. en 1994 à Los Angeles ou on avait vu une vidéo de policier blanc pour contrôler un conducteur noir qui était ivre, le seul moyen qu’ils avaient était de lui taper dessus. A partir de là, le LPD (Los Angeles Police Department) a changé son fusil d’épaule -si j’ose dire- et a demandé a ce que le corps pratiquant des policiers soit instruit par un aïkidoka plutôt que par un karateka. Ils se sont dit qu’en peu d’heures vous essayez de donner aux policiers les moyens de contrôler les gens sans l’abimer.L’efficacité ne peut être mesurée que par rapport à un objectif. Si l’objectif est de contrôler avec le minimum de dégât possible, alors je pense que l’aïkido a largement sa place. Si l’efficacité c’est marquer plus de points que l’adversaire alors l’aïkido n’est pas efficace.

TunisAïkido Magazine : Vous parlez d’une dimension martiale en aïkido, mais aussi une dimension développement personnel. En quoi l’aïkido est plus riche en ce domaine par rapport aux autres formes d’arts martiaux ? Ou plutôt, quelle est l’originalité de cette dimension humaine dans l’aïkido ?

Alors, on ne peut pas dire nécessairement que l’aïkido est plus riche qu’un autre art martial en termes de développement personnel. Je pense que si j’étais ici en face d’un karatéka qui avait la même expérience de pratique que moi, mais en karaté, il me dirait aussi largement : « mais en karaté il y’a aussi une dimension développement personnel. Je pense que tous les Budo, y compris les Budo modernes ont une dimension développement personnelle. Je pense que ce qui fait la spécificité de l’aïkido dans ce domaine là, c’est ce que voulait O-sensei. O –Sensei qui avait en dehors de sa pratique technique des arts martiaux, avait une dimension religieuse, spirituelle, ésotérique très avancée. Et il a effectivement fusionné les deux, c’est-à dire que dans le travail de l’aïkido, il y’a cette notion « d’amour, de compassion, de bénévolance, de bienveillance l’égard de son adversaire qu’on ne trouve pas forcement dans les autres formes d’arts martiaux. Encore qu’en karaté, le deuxième précepte du karaté dit : « karaté, ni sente nashi» ce qui en fait en japonais veut dire « en karaté, il n’ya pas de première attaque ». Même là on peut dire que le karaté a l’éthique. L’éthique qui est principalement pour se défendre, mais pas pour attaquer. Donc vous voyez que les autres arts martiaux ont aussi une dimension de développement personnelle. C’est bien pour cela qu’ils ont un certain succès. Mais effectivement, je pense qu’en aïkido on met en exergue cette dimension de compassion, d’aider l’autre également à prospérer. Vous allez me dire : « mais en judo en

TunisAïkido Magazine : Vous parlez beaucoup de martialité en aïkido, alors que la majorité des personnes pratiquants des arts martiaux ont l’impression que l’aïkido est le moins efficace, le moins martial, par rapport aux autres formes d’arts martiaux. Peut-on parler d’efficacité dans les arts martiaux ?

Tu as dit deux choses qui sont importantes, il y’a une différence quand on dit « le moins martial et le moins efficace ». La martialité et efficacité ne sont pas toujours la même chose : la martialité et l’efficacité ne se réunissent que dans un seul cas : le champ de bataille. Là oui ! Martialité et efficacité sont une seule chose. Mais quand on sort des champs de bataille, l’efficacité devient quoi ? Je vais marquer des points plus vite que l’autre, je vais arriver à le contrôler mieux qu’un autre. Qu’est ce que ca devient le mot efficacité ? Efficacité signifie qu’’on arrive facilement et rapidement à un objectif. La question est : « Quel est l’objectif ? Si l’objectif c’est la compétition, c’est d’essayer de marquer des points, il est clair que l’aïkido ne sera pas efficace. Si l’objectif est d’essayer de contrôler une personne qui est hors de son état harmonieux, hors de l’harmonie du groupe, contrôler cette personne et lui donner les moyens de réintégrer l’harmonie tout en la préservant, alors je pense que l’aïkido est efficace probablement plus que d’autre arts martiaux comme le karate , le tae kwondo ou autre…

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parle aussi de prospérité mutuelle, comme quoi, le judo aussi cette dimension de développement personnel. Tous les arts martiaux, je pense ont une dimension de développement personnelle. En aïkido, ce qui fait cette spécificité, je pense, c’est effectivement cet aspect de compassion de benévolence, de vouloir se mettre dans la peau de l’autre, c’est pour cela qu’on travaille beaucoup le Tenkan, On va physiquement pouvoir se mettre dans la même direction que l’adversaire, et ça ça lui donne une capacité à la compassion, et à l’empathie. L’empathie est un terme qu’on ne retrouve peut-être pas dans les autres arts martiaux dont l’objectif est tout au moins à un petit niveau, premier niveau, de casser, combattre : « je reçois un coup, je vais éviter, puis donner un autre coup. En aïkido, le but du coup n’est pas de me faire mal, mais il est là pour susciter l’attention de façon à pouvoir prendre le contrôle sur la personne. Mais ne nous méprenons pas, il y’a qu’en même cette dimension martiale dans le sens ou la plupart des techniques d’arts martiaux comme vous le savez ont la possibilité d’infliger des dommages. Si je ne bouge pas, je peux avoir un bras cassé. Mais il y’a toujours cette fenêtre de sortie

honorable c’est-à-dire que dans une pratique de l’aïkido, à un instant donné il y’a la possibilité pour l’attaquant de s’en sortir sans dommages, s’il a la sensibilité de prendre cette fenêtre, il s’en sortira sans dommage. S’il ne l’a pas, tant pis, il finira peut-être avec un bras cassé. Mais du point de vue de l’éthique, C’est pour cela que par rapport à ce que je disais tout à l’heure par rapport aux forces de polices, si l’aïkido à un certain succès dans ces milieux, c’est parce que au point de vue éthique, on est pas dans le même domaine, je n’ai pas besoin de briser pour rétablir l’harmonie, je peux contrôler, je peux rétablir l’équilibre du groupe, de la situation, sans avoir nécessairement besoin de casser la personne. Et ça c’est aussi une spécificité de l’aïkido.

TunisAïkido Magazine : Y’a-t-il un aïkido japonais, occidental, tunisien ? Y’a t’il des caractéristiques particulières dans chaque pays, chaque culture ?

Vous savez, je m’y attendais -mais sans blasphème (rires)- Je fais souvent une analogie entre l’aïkido et la religion car pour moi c’est un

En aïkido, le but de l’atemi n’est pas de me faire mal, mais il est là pour susciter l’attention de façon à pouvoir prendre le contrôle sur la personne.

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«L’Aïkido, tu le transmets comme une goutte de parfum. C’est-à-dire, une fois que tu as cette essence, tu peux la diluer dans un flacon d’eau. Il y’aura plus d’eau, mais ça sentira toujours le même parfum ; et tu peux toujours continuer à diluer cette goutte.» ‘Chiba-Sensei’

Kazuo Chiba (千葉和雄) né en 1940 est titulaire du 8°dan Aïkikaï. Il est le fondateur de l'Aïkikaï de San Diego où il s'est installé en 1981. Il est également à la tête d'une organisation internationale d'Aïkido, le Birankai.

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phénomène culturel de se lier à des critères et des valeurs culturelles que l’on transmet. Mais si je posais la question à vous tunisiens :« y’a-t-il un Islam tunisien? Un Islam indonésien? Un islam marocain? Vous me direz, oui probablement, il y’a des spécificités mais avec quand même un tronc commun très large. Je pense qu’on peut dire la même chose pour l’aïkido. L’aïkido a effectivement des valeurs qui sont communes, et après il y’a des déclinaisons qui sont nationales, régionales, climatiques. Il y’a des dojos dans lesquels on s’entraine plus d’une demi-heure et ou on s’arrête pour aller boire parce qu’il fait 45°, il y’a d’autres ou au contraire c’est très mal vue comme au japon ou on pratique toute l’heure parce qu’il ne faut pas s’arrêter. Donc il y’a des déclinaisons, des spécificités, mais de là à dire qu’il y’a un aïkido

tunisien, ou un aïkido américain, je ne pense pas. Je pense qu’il y’a un tronc commun très large et des variations qu’on peut dire nationales (mais ça je n’y crois pas vraiment) culturelles et aussi individuelles. L’aïkido que j’ai avec 1m80 et 100kg ne sera pas le même que celui d’une

personne qui en fait 50 ou d’une autre qui en fait 160. Il y’a forcement des différences, mais le plus important je crois, c’est de regarder le tronc commun plutôt que de s’attacher aux spécificités.Vous savez, l’être humain a une tendance, quand il y’a quelque chose qui est différent par rapport à 90% de commun, c’est de s’attacher à ce qui est différent. Alors que les 10% de différent ne représentent que 10%. Il faut faire la relativité et relativiser les choses en disant : ok, sur 100, on a 90%

de commun par rapport à 10% de différent, regardons les comme 10% leur donnons pas une dimension extraordinairement

grande par rapport au reste comme on a souvent tendance à le

faire.

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TAM : Il y’a beaucoup d’école d’aïkido, pourquoi y’a-t-il autant de variations et de différences ? et pensez-vous que ça pourrait être une richesse, ou au contraire une faiblesse pour l’aïkido ?

Effectivement, Si on regarde bien, le fondateur n’a rien codifié. Il avait un enseignement extrêmement ésotérique, il parlait de « Takemesu aïki » c’est-à-dire « technique divine » vu au sens de mouvement qu’on sent sortir de soi-même ; un peu comme un grand génie de la musique. Il n’a rien codifié, il n’a pas fait de travail de propagation de son art. C’est son fils Kishomaru Ueshiba qui a été le premier a vraiment codifié tout ça, à avoir des conseillers techniques etc.. et ce qui c’est passé c’est que vers les années 60 c’est-à-dire vers la fin de sa vie, O-sensei a envoyé ses meilleurs élèves chacun dans un pays, alors chacun de ses élèves a pris une partie de l’aïkido d’O sensei, aucun de ses élèves n’a pris la totalité. Je n’ai jamais d’ailleurs entendu dire : « j’ai compris tout l’aïkido d’O Sensei, ou : « Il n’ya que moi qui ait comprit tout l’aïkido d’O Sensei ». J’ai eu la grande chance de pratiquer physiquement avec 70 ou 80% des ushi deshi c’es à dire des élèves direct de O Sensei. Et tous, je les ai toujours entendu dire sans exception : « Nous ne comprenons pas ce que faisait O-sensei ».Je crois clairement qu’il avait un niveau qui était au-delà de la norme. Il y’a des personnes comme lui toutes les 10 générations peut-être Ce qui fait que les élèves qui sont venu après ont eu cette lourdes tache de transmettre ce qu’ils avaient appris. Alors vous avez deux écoles : vous avez ceux qui disent, moi je transmets ce que j’ai appris de O Sensei même si je ne comprends pas tout » ; et vous avez ceux qui disent : « moi je transmets de O Sensei uniquement ce que j’ai COMPRIS ». Donc c’est une question d’humilité un tout petit peu différente. Donc ces

personnes vont finir par créer leur style dans le sens ou c’est leur style personnel. J’ai pratiqué avec MAITRE Chiba, il est claire que quand je vois des élèves de Maitre Tamura, je sais directement les reconnaitre parce que j’ai pratiqué avec lui. Quand je vois des élèves de l’école d’Iwama, je sais immédiatement qu’ils ont pratiqué avec Maitre Saito. Donc ces spécificités sont des spécificités personnelles qui tiennent du fait que O-Sensei lui-même n’avait jamais définir un cadre très rigide pour sa transmission.Donc les spécificités personnelles sont là, mais les individus sont différents. Après, ce qui est important pour nous élèves de la 3ème ou 4ème génération par rapport au fondateur, c’est d’être capable de synthétiser sans dilution. C’est un grand problème en matière de transmission, comment puis-je être sûr que je récupère de l’aïkido son essence sans trop la diluer. Sinon ce n’est plus de l’aïkido, ça devient de la danse de salon ou autre chose. C’est très important, il n’y a pas de réponse magique. C’est une question que je me pose tous les jours entend qu’enseignant.Chiba Sensei m’avait dit une fois une chose très intéressante : « l’aïkido, tu le transmets comme une goutte de parfum. C’est-à-dire, une fois que tu as cette essence, tu peux la diluer dans un flacon d’eau. Il y’aura plus d’eau, mais ça sentira toujours le même parfum ; et tu peux toujours continuer à diluer cette goutte. Si en revanche, tu modifies l’essence de cette goutte d’eau, ça ne sent déjà plus la même chose, ce n’est plus de l’aïkido. »Ce qui restera, ce sera quand même la grande question : Quand est-ce que je sais que j’ai gardé l’essence ou que je ne l’ai plus. Ça c’est une question fondamentale. Mon diplôme d’enseignant, décerné par Chiba Sensei disait : « Christophe Peytier a été diligent dans la pratique de l’aïkido et a compris l’essence l’aïkido. » Cette phrase est écrite sur mon diplôme d’enseignant. C’est ça qui est important, c’est être sûr qu’on transmet l’Essence. Effectivement c’est un grand challenge parce qu’il faut être capable de transmettre ce qui est fondamental à l’aïkido sans trop se diluer et non plus sans le transmettre de manière rigide. Vous m’avez entendu parler ce matin de bois mort par rapport à du bois vert. Si tout ce que je transmets c’est une suite de mouvante essentiellement rigide et sans vie etc. ce n’est plus que du bois mort. Il faut être capable de laisser l’aïkido vivre et vivant sans le dénaturer, et c’est un challenge auquel nous sommes tous confrontés.

TAM :A votre avis, quels sont les principes ou l’essence de l’aikdo : s’agit-il de techniques,

Chiba Sensei m’avait dit un jour : « l’aïkido, tu le transmets comme une goutte de parfum : tu peux toujours continuer à diluer cette goutte et ça sentira toujours le même parfum. Si en revanche, tu modifies l’essence de cette goutte d’eau, ça ne sent déjà plus la même chose, ce n’est plus de l’aïkido. »

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ou de compétences, ou encore de qualités de déplacement ?

Oui, on peut trouver des principes qui sont à la base commune à tous les arts martiaux, encore une fois, il ne faut pas oublier qu’ils viennent des champs de bataille. Il y’a les notions comme la notion de distance, de timing, celle de « peut-il m’atteindre avant que moi je l’atteigne ? » ; est-ce que mon déplacement laisse une ouverture ? Tous ces concepts qui sont extrêmement martiaux doivent être trouvés en aïkido.Si votre technique n’a pas de déplacement, pas de timing, et que vous laissez des ouvertures, effectivement, ce n’est plus de l’aïkido à mon sens. Donc il y’a des concepts de base qui sont commun probablement à tous les arts martiaux, c’est-à-dire ceux qui viennent vraiment des champs de bataille, c’est la définition d’art martial, et après ça, il y’a la spécificité de l’aïkido, c’est-à-dire rester dans la fluidité et la souplesse, c’est-à-dire ne pas bloquer, casser, essayer plutôt d’absorber, et de rediriger en souplesse de façon à atteindre et à revenir à une harmonie dans la situation. O Sensei parlait de l’harmonie de l’univers. O-sensei disait : « Quand vous m’attaquez, vous avez déjà perdu car vous sortez déjà de l’harmonie de l’univers. » Ça c’était la partie plus religieuse, ésotérique de l’aïkido et qui est également très présente. Effectivement beaucoup de gens ne regarde que cette dimension là c’est-à-dire compassion, bénévolence, redirection d’énergie. Mais pour avoir cette partie, il faut aussi avoir l’autre, celle de : « Est-ce qu’il va me tuer, ou est-ce que je vais le tuer avant ? suis-je trop prêt ou trop loin ? Vais-je l’attaquer comme il le faut ? Est-ce que je laisse une ouverture ? Tous ces concepts qui sont extrêmement martiaux doivent être trouvés en aïkido.Il y’a une particularité martiale et à la fois développement personnelle. Le mérite de l’aïkido est de les avoir fusionnés. En même temps, il y’a une dimension de compassion et de bénévolance. Est-ce que si je fais ça, c’est suffisant pour le déséquilibrer ? Est ce suffisant

pour ramener l’équilibre ? Est-ce qu’il en faut un peu plus ou un peu moins ? est ce que je lui fait mal au-delà de ce qui est nécessaire ou est ce que j’ai besoin d’appuyer un peu plus pour qu’il réagisse. Ces dimensions finalement finissent par être mélangé dans l’aïkido et ça, je pense, c’est spécifique.

TAM : Alors, vous avez pratiqué l’aïkido pendant deux ans au japon, de 1991 à 1993, vous avez surement appris beaucoup à la source de l’aïkido, que gardez-vous de cette expérience ?

Alors, je vais vous commencer par une anecdote. Vers la fin de mon séjour, au bout d’un an et demi à peu près, j’allais souvent presque tous les jours aux cours de 6H30 du matin. Parce que c’était lundi mercredi et vendredi, c’était le Doshu qui faisait le cours et mardi, jeudi c’était son fils, à l’époque WAKA sensei, aujourd’hui c’est le nouveau Doshu. A l’un de ses cours le matin, je ne me souviens plus, en hivers, à la sortie, j’allais toujours vers un distributeur de boisson automatique pour prendre mon thé car il fait très froid au japon en Février. Et une fois j’étais avec un de mes camardes français avec qui je prenais du thé chaud, après avoir pris la douche glacé (vu qu’à Tokyo les douches ne sont pas chaudes, du moins, pas à l’époque), et il me dit : « Tu vois, moi, c’est pour ce moment là que je viens ! (rires) Mais « ce moment là » signifie qu’il fallait passer au préalable par une heure de tapis avec le Doshu.Effectivement, chacun venait chercher quelque chose de différent…Mais au –delà de cette anecdote, ce qui faisait la spécificité du Hombu, en tout cas pour moi, c’était la chance de pouvoir alterner avec pratiquement une dizaine de professeurs différents. Nous avions Yamaguchi Sensei, le mardi Matsuda Sensei, le mercredi AITAWA Sensei, le jeudi Tada Sensei, le vendredi c’était plus les jeunes. Et tous les matins le Doshu et son fils. On avait la possibilité pour ceux qui le voulait, moi j’allais une fois le matin et une fois le soir, d’à peu près 2 ou 3 heures par jours. Et cette variété de professeur nous permettait chacun d’explorer un angle différent de

Suivez l’aïkido du maitre qui vous plait, mais restez ouvert aux autres styles et influences parce que, vous en sortirez plus riches .

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la même pierre.Un peu comme si vous aviez un diamant qu’on vous présentait, et chacun insistait un peu sur sa propre facette. Chacun faisant ça, nous donnait l’occasion de reconstituer le diamant, de le voir sous une forme beaucoup plus holographique. Et cela me restait ; car même si je pense que je suis très lié à Chiba Sensei, et je l’étais déjà à l’époque avant d’aller au Japon je pratiquais déjà dans son école, dans son style, même si j’ai un lien très fort avec Chiba sensei parce pour moi c’est un aïkido que je reconnais comme remarquable, malgré cela, je reconnais que la multitude de styles et de professeurs est un enrichissement pour l’aïkido. J’avais même l’occasion de pratiquer le jeudi avec Saito Sensei pendant ces deux ans, parce que je regrettais que nous ne fassions pas d’armes au Hombu- dojo. Cette approche un peu en 3 ou 4, ou 10 dimensions, je la trouve très riche et je pense que c’est une attitude que j’essaye de recommencer autour de moi en disant : « Suivez l’aïkido du maitre qui vous plait, parce que vous pensez que c’est ce qui vous plait vraiment, mais restez ouvert aux autres styles et influences parce que, vous en sortirez plus riches ».

TAM : Donc, vous êtes ici pour animer un stage d’aïkido, un peu spécial sur le thème de «

Gestion des conflits », comment pouvez-vous présentez sommairement l’aïkido et sa vision particulière de la problématique du conflit ?

Alors, quand on parle de gestion de conflit, il y’a effectivement plusieurs façons de voir le conflit, il n’y a pas qu’une seule réponse magique. Il y’a une palette d’attitude qui vont de ne rien faire du tout, jusqu’à contre-attaquer. Avec plusieurs éléments entre ceux-là l’aïkido, amène une dimension nouvelle et différente, c’est cette notion de « Awase » c’est-à-dire fusionner, se mélanger. D’ailleurs, on fait beaucoup ça en aïkido, on essaye d’utiliser l’énergie de l’autre quand on fait Tenkan par exemple ou alors tenkan henka, on fait du Awase. Ça c’est une dimension nouvelle que les écoles traditionnelles de management, les cours de coaching qui disent comment gérer les conflits

n’utilisent pas trop. Ça c’est une spécificité de l’aïkido.On est peut être amené à faire du Awase, c’est-à-dire, comprendre ce que veut votre interlocuteur : Que veut-il vraiment quand il vient créer une crise ? Est-ce que cette crise est liée à ce qu’il prétend montrer ou y’a t-il quelque chose de plus profond derrière ?

On peut développer une attitude basée sur le : questionnement, le fusionnement. Si tu

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viens me voir en disant : « Ton dernier rapport, c’est vraiment pas bon, je trouve que c’est vraiment très mauvais » ; je vais peut –être dire : « écoute, c’est vrai, je l’ai fait assez rapidement, je reconnais que ce n’est pas ce que je fais de mieux, mais qu’est-ce que tu penses de vraiment mauvais ? Ou y’a-t-il quelque chose à l’intérieur que tu penses qu’on puisse réutiliser ? » Si je fais cela, que ce passe t-il en réalité ? J’ai abondé dans ton sens en disant : « je reconnais mon rapport n’est pas très bon …» ; donc j’ai déjà fait du « awase » et en même temps j’ai utilisé cette énergie pour venir derrière te poser ma question : « qu’est ce que tu trouves de vraiment pas bien dedans ? » et là, toi tu as quoi comme choix en réalité ? Tu peux me dire :-j’ai pas envi d’en parler », qui est une option ! Tu peux aussi être amené à me dire « Ah oui, c’est vraiment très mauvais ! ton rapport, c’est surtout le 3ème paragraphe que j’ai pas aimé »;

et moi je répondrai : « et pourquoi ? » Et hop, on descend en plein dedans, et toi tu as repris le contrôle de la situation. Tu n’es pas sorti du conflit, mais tu l’as amené dans une direction qui potentiellement peut en faire sortir quelque chose de positif. Et je crois que c’est ça une des grandes dimensions de l’aïkido, c’est de ne pas voir le conflit comme nécessairement quelque chose de négatif, mais au contraire quelque chose qui -s’il est bien géré- permet à chacun d’en sortir grandit.Il y’a un « win-win » potentiel. Et c’est un outil extraordinaire parce que ça signifie qu’en utilisant ce genre de technique, de façon d’être, de façon de vivre, ou de philosophie, on contribue à faire de ce monde un monde meilleur à travers notre propre amélioration, et ça c’est une dimension importante de développement personnel.

知恵

Je suis étonné de la vitesse d’assimilation des pratiquants tunisiens et leur ouverture d’esprit... Il y’a beaucoup de stage que j’ai fais dans d’autres pays et où les pratiquants au lieu de faire ce que je leur montre s’obstinent à reproduire ce que leur maitre leur a enseigné. Et cette attitude là est moins propice au progrès.

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TAM : Dernière question sur l’aïkido : que pensez-vous de l’aïkido tunisien ?

Effectivement je n’en ai vu qu’une partie, vu que j’ai déjà été content de voir une bonne quarantaine de pratiquants sur le tapis, donc c’est un bon échantillon, bien que je pense que ça ne représente pas tout l’aïkido tunisien ; donc je me garde bien de généraliser. Mais de ce que j’ai vu des pratiquants sur le tapis, j’ai un certain nombre de commentaires : déjà Premièrement, je pense qu’il y’a une très grande variété dans les niveaux, et donc la pyramide est très bien représenté. On a un groupe de débutant (du sang neuf) ; Des anciens hauts gradés qui ont visiblement bien maitrisé leur pratique ; et on a une répartition harmonieuse des progrès. Ça veut dire qu’on n’a pas de grand trou dans la pyramide des niveaux ? Ça c’est quelque chose de très saint ;Ensuite j’ai été surpris par la vitesse d’assimilation. J’ai fait exprès de montrer des choses qui sont un peu en dehors de ce que vous faites normalement, Sinon ce n’était pas la peine que je vienne ; ce n’était pas par esprit de provocation, mais plutôt pour mettre les pratiquants dans des situations nouvelles. Et j’ai été étonné de voir la vitesse d’assimilation des pratiquants. Pour moi, c’est une très grande qualité ; Parce que ça veut dire pour moi que la personne ou les personnes ont la capacité et l’ouverture d’esprit à se dire : « bien que ce ne soit pas ce que j’ai l’habitude de faire, je vais essayer de faire ce qu’il essaye de me montrer ». Et ça c’est une très grande qualité, et croyez –moi, il y’a beaucoup de stage que j’ai fais dans d’autres pays et ou les pratiquants au lieu de faire ce que je leur montre s’obstinent à reproduire ce que leur maitre leur a enseigner. Et cette attitude là est beaucoup moins propice au progrès que l’attitude que j’ai vu.

TAM : Maitre, une dernière question concernant la différence des modes d’apprentissages. Généralement en Occident, la méthode pédagogique qu’on retrouve aussi dans les écoles consiste d’abord à appréhender les choses avec la tête et ensuite seulement de laisser les choses descendre dans le corps afin de devenir un bon pratiquant d’arts martiaux. Cependant, peut-on envisager un processus d’apprentissage différent dans lequel le cerveau apprendrait du corps ? Une telle approche ne serait-elle pas d’une certaine utilité dans la gestion quotidienne des conflits, des relations et des rapports à l’autre ?

Je dirai qu’on a un avantage par rapport aux japonais vu que nous sommes justement confronté à une autre culture (puisqu’à travers un art, c’est une culture qui s’exprime) qui est différente de la notre. Au Japon, traditionnellement, un japonais apprend de l’aïkido comme il apprend à faire de la poterie ou comme il apprend à faire des Sushi. Vous savez qu’il faut 20 ans pour former un « sushi chef » ! On commence pendant 3 ans à peller des légumes, du concombre avant de toucher au poisson, et au bout de 4 ans, on commence à toucher le poisson, ainsi de suite. Donc l’apprentissage à la japonaise c’est ça ! On commence par l’étage de base, on acquiert les fondamentaux, on répète pendant des années, pendant lesquelles personnes ne vous dira rien et c’est comme ça qu’on progresse. C’est ce qu’on voit en l’occurrence dans les arts martiaux. Combien d’entre vous n’ai-je pas entendu se plaindre en disant : « Ah, les stages avec les japonais, ce n’est pas toujours facile parce qu’ils montrent le mouvement 4 fois et après il nous laisse pratiqué pendant des heures » : c’est ça la pratique à la japonaise !On a la chance, ou du moins une caractéristique éducative qui a été hérité des grecs, de la renaissance, le siècle des lumières etc. qui est une éducation comme vous le disiez, beaucoup plus basé sur l’intellect ; c’est une caractéristique aussi bien occidentale, européenne que chez vous, particulièrement en Tunisie. Alors, quand des Occidentaux (je préfère dire cérébraux), sont mise face à une pratique à la japonaise, ça nous force à apprendre de façon différente, et donc quelque part ça nous enrichit. Et cet enrichissement vient du fait qu’on est déphasé par rapport à ce qu’on a. L’idéal bien sur, c’est de prendre le meilleur des deux cultures. Ne pas forcément laissé les gens mijoter pendant des années sans rien leur dire ; et non plus les abreuver de paroles comme font souvent les français sans leur avoir laissé le temps de pratiquer. L’idéal c’est de les laisser pratiquer, de montrer, et quand on a pratiqué, de donner des explications verbales qui vont toucher le cerveau de façon différente. Quand on regarde et quand on écoute, ce sont deux zones du cerveau qui entrent en œuvre. Si on fait ça, on aura le meilleur des deux mondes. On aura une approche partant du bas qui est une approche un peu plus orientale, plus japonaise, et une, plus cérébrale, qui est une approche un peu plus intellectuelle qui part du haut ;et je pense que si on arrive à trouver cet équilibre, on a peut être une façon de faire plus efficace et plus enrichissante de transmettre l’art.

TAM : Très bien merci Maitre !

Propos recueillis par Kais MEJRIRetranscrit par Ariel Betti Ondoua

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Technique

Le Kamae en aïkido:Plus qu’une garde,

...une philosophie

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Le Kamae en aïkido:Plus qu’une garde,

...une philosophiePa r K a i s Me j r i

Dans le cas d’une agression, l’homme réagit souvent, qu’on le veuille ou non, de manière animale : animé par son instinct de survie, il adopte très vite une position de garde, qu’elle soit défensive ou

offensive, lui permettant de se préparer à se battre à la vie, à la mort. C’est ainsi qu’au fil des siècles, les guerriers on développé des « positions d’attente », ou plutôt « de vigilance », appelées « gardes » ou « kamae » et ce, dans l’objectif de prendre par rapport à l’adversaire la position la plus avantageuse possible permettant de frapper ou de se défendre rapidement en toutes circonstances.

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« Kamae » est un concept qui va au delà l’aspect physique. Il indique à la fois une attitude physique et mentale qui reflète l’harmonie du corps et de l’esprit. La notion n’est pas propre au Budo, elle se retrouve dans d’autres arts tels que l’ikebana, le shodo ou le Chanoyu …

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« Mu kamae » reflète une volonté d’éviter le conflit tout en étant prêt à l’affrontement. Elle invite l’agresseur à renoncer au combat, ce qui est au cœur de la philosophie de l’Aïkido qu’a voulu transmettre le fondateur.

‘‘Bien que chaque culture et chaque école d’arts martiaux a développé des gardes qui leurs sont propres, ces gardes obéissent globalement aux mêmes principes et aux mêmes impératifs : En effet, pour être efficace, une garde :1. Doit pouvoir être conservée longtemps,

donc doit être confortable et permettre un relâchement des muscles ; ce relâchement est également important pour pouvoir porter un coup à pleine puissance ;

2. Elle doit aussi permettre de frapper sans « appel », c’est-à-dire sans devoir armer son coup, geste de préparation qui renseignerait l’adversaire sur l’imminence de l’attaque ;

3. Elle doit empêcher l’adversaire de porter un coup aux parties sensibles ; on dit que l’on « ferme » sa garde, par opposition à une « ouverture » dans la garde (possibilité pour l’adversaire de porter un coup) ;

4. Enfin, elle doit permettre au combattant de voir ce qui se passe autour de lui.

Dans les Budo japonais, « Kamae » est un concept qui va au delà l’aspect physique. Il indique à la fois une attitude physique et mentale qui reflète l’harmonie du corps et de l’esprit. En effet, dans la langue japonaise le verbe kamaeru (構え) se traduit par « se préparer physiquement en adoptant une position bien stable », « bien se camper sur ses jambes» mais dans un sens plus large le mot signifie encore « attendre avec intensité », « être sur le qui-vive », « se préparer mentalement »… D’où on retrouve la même notion de Kamae dans d’autres arts tel que l’ikebana (arrangement floral), le shodo (la calligraphie) ou le Chanoyu (la cérémonie de thé)…

Mu kamae (無構え) ou la « garde…vide »L’aïkido, étant un art martial éminemment défensif, ne possède pas une garde spécifique à l’image des autres arts maritaux, mais il préconise une attitude « naturelle » simple qui ne fournit aucune information à l’adversaire dite « Mu kamae» (無構え) : Dans cette garde, le

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corps est en position « Hanmi » (littéralement « moitié du corps ») les épaules relâchées avec regard, buste et pieds orientés correctement, le poids bien réparti sur les jambes. Il s’agit d’une garde fortement imprégnée par le travail du sabre (kenjutsu). Toutefois, absence de garde en Aïkido ne signifie point être « sans garde ». En effet, si dans le langage courant, « mu » a pour sens la négation, l’absence, en tant que concept bouddhique, le terme s’apparente à la notion de « vacuité » et renvoie à un état de « totale disponibilité » et c’est dans ce second sens qu’il faut comprendre le concept de « mu kamae ». Il faut donc, être vivant, à l’écoute de son environnement et «centré» par rapport à son corps et ses émotion. « Mu kamae » reflète aussi une volonté d’éviter le conflit tout en étant prêt à l’affrontement. Dans le cadre du combat, cette décontraction du corps indique à l’adversaire que la personne n’est pas inquiète et donc prête à tout. C’est une garde qui refuse toute notion de violence et invite l’agresseur à renoncer à son idée première de vouloir engager le combat. Mu Kamae qui donne lieu à une victoire sans combat, ce qui est au cœur de la philosophie de l’Aïkido qu’a voulu transmettre le fondateur.

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Ne regardez pas les yeux de Aite, le cœur se fait aspirer par les yeux de Aite, ne regardez pas le sabre de Aite, l’esprit se fait aspirer par le sabre de Aite, ne regardez pas Aite, vous absorberiez le ki de Aite. Le Bu de vérité est une pratique visant à absorber Aite dans sa totalité. Je me tiens debout tout simplement.

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Morihei Ueshiba

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Hanmi kamae ou la « garde de profil »L’Aikido est né le jour où O Sensei a décidé d’abandonner la position de pieds en carré (shikaku = 4 angles) du Daito ryu et qu’il a adopté la position triangulaire (sankaku = 3 angles) appelée Hanmi (ou Omote sankaku) Littéralement Hanmi, 半身, signifie «moitié de corps», «de profil». Cette position Hanmi est à la base de l’Aikido. Elle est utilisée également en Aiki-ken et en Aiki-jo. Cette position est intermédiaire entre la garde iaido (les pieds sont parallèles, les hanches complètement de face) et la garde de karaté, où les hanches sont profilées pour réduire la zone d’impact et permettre d’armer les coups de pied. L’objectif de cette garde est d’obtenir une bonne mobilité dans toutes les directions.A partir de cette position, on peut passer soit en hidari-Hanmi (le pied gauche devant) en migi-Hanmi, (pied droit devant)Il existe en Aikido une deuxième position de pieds moins connue et tout aussi fondamentale

L’Aikido est né le jour où O Sensei a décidé d’abandonner la position de pieds en carré du Daito ryu (shikaku) pour adopter la position triangulaire (sankaku) appelée Hanmi.

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appelée Hitoemi (ou Ura sankaku). La position des jambes est similaire à Hanmi, mais les pieds sont ouverts au maximum. Les hanches sont alors complètement de face. Cette position assure une plus grande stabilité, en particulier à la fin des mouvements. C’est toutefois une position peu naturelle et limitant la liberté de mouvement.

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Le kenjutsu (technique du sabre) est l’art du sabre des samouraï. Il appartient aux anciens arts martiaux japonais et entre

dans la catégorie des bujutsu, techniques guerrières du Japon féodal. On considère que le kenjutsu est seulement enseigné dans les anciennes écoles ou koryu à l’exclusion des

formes modernes, créées après 1868. Il ne peut être appris qu’auprès du soke (Grand Maître) ou d’enseignants ayant reçu l’autorisation de ce dernier, directement ou indirectement pour les écoles plus répandues. Cette condition de transmission en limite la diffusion mais garantit son authenticité.

剣術

KenJutsu

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Le guide du pratiquant

火水土Jodan KamaeChudan Kamaegedan Kamae

Les gardes de l’aïkido, trouvent leurs racines dans le travail des armes. Étant assez difficile d’établir une liste précise car les noms et les détails techniques des différentes gardes utilisées par les différentes écoles de sabre, nous avons choisi de vous présenter les cinq principales gardes ou kamae communes à tous les styles :

La garde basse, Gedan-no-kamae, la pointe du sabre se dirige vers le sol et vers l’un des genoux de l’adversaire. Avec un sabre

réel elle fait peser sur I’ adversaire la menace d’une attaque par en bas (type Kesagiri ) extrêmement difficile voire impossible à parer. Si cette garde ressemble à une posture défensive, il s’agit en fait d’une posture d’attaque capable de dévier le sabre d’un adversaire et créer des opportunités. Elle permet également de dissimuler l’intention de l’utilisateur. La menace doit passer totalement dans l’attitude générale, notamment dans le Metsuke (regard).Dans les textes anciens cette garde est souvent appelée Garde de la terre ( Tsuchi-no-kamae ).

C’est la garde la plus élémentaire et fondamentale appelée aussi Seigan no Kamae. Cette garde constitue une

garde défensive et impénétrable en raison de la menace que fait peser la pointe du Sabre dirigée vers la gorge de l’adversaire, tout en observant un Zanshin. Dans cette position, il est relativement facile de maîtriser la distance, le Ma-ai. Chudan No kamae est une position de garde réputée la plus efficace, car elle permet le plus grand nombre de variations soit en attaque soit en défense.Dans les textes anciens cette garde est souvent appelée la Garde de l’eau ( Mizu-no-kamae ), probablement grâce à sa souplesse et à ses capacités d’adaptation (l’attaque et la défense s’enchaînent harmonieusement).

La garde haute Jodan-no-kamae dont il existe 2 versions: la garde haute à gauche ( Hidari-jodan )et la garde haute à droite (

Migi-jodan ), Le but de cette garde est d’avoir une attitude suffisamment menaçante derrière avec la pointe , mais aussi devant avec la tsuka-kashira et un puissant Zanshin, pour ne pas susciter de réaction d’attaque de l’adversaire et d’engager aussitôt une action si il devenait menaçant.Dans les textes anciens cette garde est souvent appelée, la Garde du feu ( Hi-no-kamae ) par comparaison avec les flammes qui s’élèvent (le Sabre en position haute ) mais aussi parce qu’il est difficile d’approcher le feu de près sans se brûler (attaque instantanée) et que le pratiquant doit être aussi menaçant que des flammes. L’efficacité de Jodan No Kamae dépend davantage de l’aspect spirituel que du physique, d’où Jodan No Kamae appelée aussi la Garde du Ciel / Paradis ( Ten-no-kamae) ou encore «Kokoro no kamae» une garde du coeur.

Garde de la Terre Garde de l'Eau Garde du Feu

L e s 5 pr inc ipal e s gardes du sabre

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火Jodan Kamae

La garde haute Jodan-no-kamae dont il existe 2 versions: la garde haute à gauche ( Hidari-jodan )et la garde haute à droite (

Migi-jodan ), Le but de cette garde est d’avoir une attitude suffisamment menaçante derrière avec la pointe , mais aussi devant avec la tsuka-kashira et un puissant Zanshin, pour ne pas susciter de réaction d’attaque de l’adversaire et d’engager aussitôt une action si il devenait menaçant.Dans les textes anciens cette garde est souvent appelée, la Garde du feu ( Hi-no-kamae ) par comparaison avec les flammes qui s’élèvent (le Sabre en position haute ) mais aussi parce qu’il est difficile d’approcher le feu de près sans se brûler (attaque instantanée) et que le pratiquant doit être aussi menaçant que des flammes. L’efficacité de Jodan No Kamae dépend davantage de l’aspect spirituel que du physique, d’où Jodan No Kamae appelée aussi la Garde du Ciel / Paradis ( Ten-no-kamae) ou encore «Kokoro no kamae» une garde du coeur.

Garde du Feu

木Hasso Kamae

En Hasso-no-kamae le pratiquant porte la garde de son Sabre à la hauteur de sa bouche sur le coté droit, sabre

légèrement incliné sur la droite, pied gauche en avant. le nom hassō «signifiant toutes les (huit) directions», vu que cette gardes permet de répondre à un danger, peu importe la direction d’où il vient. Cette garde présente l’avantage de fausser entièrement le Ma-ai (la distance), car il n’y a pour l’adversaire aucun repère pour la mesurer. Lorsque l’on exécute Hasso no kamae, nous devons rester simples et forts comme» un arbre», à même de respecter son adversaire «d’en haut». D’où dans les textes anciens cette garde est souvent appelée Garde du bois ( moku-no-kamae). Hasso est considéré comme une variante de Jodan no kamae et, par conséquent, est une garde offensive .

Garde de l'Arbre

金Waki Kamae

Garde du Metal

La garde Waki-no-kamae connue aussi sous le nom de Garde du métal ou Garde de l’or, ce qui indique une sorte de «valeur

cachée». Une variante de Gedan no kamae qui permet de cacher le Sabre derrière soi pour empêcher l’adversaire d’apprécier sa distance de sécurité. Waki-no-kamae est donc une garde qui cherche à tromper l’adversaire sur le Ma-ai . Cette garde était commune dans le passé - où il n’y avait pas de standard de longueur de lame. La menace ne peut donc s’exprimer que par l’attitude et le Metsuke (regard).

L e s 5 pr inc ipal e s gardes du sabre

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Réflexion

L A ïk idovs

Mon A ïk idoPa r Fra n c i s Ta k a h a s h i

Le Shihan Francis Takahashi est née en 1943, à Honolulu, Hawaï. Il a commencé l’aïkido en 1953 avec Ietoshi Takahashi sensei suite à l’introduction de l’Aïkido à Hawaii par Koichi Tohei, un représentant envoyé par Aikikai Fondation à Tokyo, au Japon. C’est d’ailleurs son grand-père M. Noriyasu Kagesa qui était l’origine de l’invitation de de M. Tohei, et de l’introduction de l’Aïkido à Hawaii . En 1961, le Fondateur a visité Hawaï pour commémorer l’ouverture du nouveau dojo à Honolulu. Ce fut la première, et la seule fois, que Francis Takahashi a eu l’occasion de s’entraîner avec le fondateur. En 1963, il a rejoint l’armée américaine, et a il a resté pendant deux ans à

Chicago, Illinois. Il était le deuxième instructeur pour le Club de Chicago Aïkido. En 1965, il a pris la direction du dojo Rafu à l’Est

de Los Angeles pour former dans les années 1970 sa propre organisation «Alhambra Aikikai», que son

nom a changé plus tard en «l’Académie d’Aïkido». De nombreux Senseis à travers les USA ont eu Takahashi

Shihan comme premier professeur.Francis est actuellement classé 7e dan Aikikai, et bénéficie d’une affiliation directe avec l’Aikikai et à ce titre il peut recommander l’octroi de grades dan par l’intermédiaire de son organisation érigé sour le nom «Aikikai Associates West Coast «. Francis actuellement est le dojo-cho (professeur principal) de Académie d’Aikido d’l Alhambra, en Californie.

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Pour la plupart de ma vie, j’ai consciemment et inconsciemment tenté de découvrir, de comprendre et d’intégrer «l’Aïkido» du fondateur, Morihei Ueshiba, dans l’étude, le développement et l’évolution de mon Aiki.L’étude des différents « uchi deshi 1 » du fondateur, la lecture des ouvrages décrivant l’Aïkido du fondateur en détail historique, philosophique et technique, étaient ce que je croyais être mon meilleur pari pour s’approcher aussi près que possible de l’Aikido de O’ Sensei. Après tout, ceux qui sont proches du Fondateur n’avaient-ils pas toujours raison ?A part les différences naturelles, ces braves gens, en particulier le dernier Doshu, n’étaient-ils pas les mieux placés « dans la maison», puisqu’ils étaient instruits, formés et ont persévérés sous la tutelle directe de O «Sensei?Les ouvrages n’étaient-ils pas écrits, les dures leçons apprises et la transmission directe des vérités de l’Aiki données et reçues ? Ces connaissances n’étaient-elles pas au-delà de tout doute raisonnable, ou même sujet de discussions entre eux en tant que groupe ? En fin de compte, pour le reste d’entre nous

----------------------------------------------------1 Uchi deshi est un terme japonais utilisé dans les arts martiaux et décrivant un disciple vivant à temps complet chez son maître, ou disciple (deshi) « maison » (uchi). Ce terme est opposé au terme de Soto deshi qui désigne un disciple « externe ».

en tant que deuxième, troisième et quatrième génération des étudiants de la Voie de l’Aikido du Fondateur, ne devons-nous pas tout simplement être reconnaissants de la générosité de ces grands maîtres et Sempai? Qui sommes-nous pour contester l’intégrité d’une telle expérience, les leçons inestimables constituées, et la sincérité de ces personnes à apprendre au reste d’entre nous la «Vérité» et la sagesse de l’Aikido O’Sensei, et les vérités Aiki d’où elles proviennent ?Mes notions de ce que l’univers est vraiment, de ce que l’histoire vivante de notre planète révèle vraiment, et la véritable et la totalité des agendas révélés de ceux que j’ai donné confiance pour me diriger honnêtement et équitablement au fil du temps, ont subi de profonds et continuels changements, et de la même manière ont changé ma compréhension et mon appréciation honnête de la totalité de mon voyage sur le Chemin Aiki, et de l’Aïkido du fondateur.Je serai toujours reconnaissant pour chaque et toute tentative des êtres humains sincères et bien intentionnés, qui ont sans doute cru que ce qu’ils ont vécu et appris était vrai, et que

Maintenant, à chaque nouvelle journée, je me vois un débutant, sans idées préconçues, et avec une réserve infinie d’énergie! Et c’est ce que j’appelle aujourd’hui « mon Aïkido»

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Traduis de l’anglais par Kais MEJRI

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Qui sommes-nous pour contester les leçons inestimables et la sincérité des personnes à apprendre au reste d’entre nous la «Vérité» et la sagesse de l’Aikido O’Sensei?

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préconçues, et avec une réserve infinie d’énergie ! Et c’est ce que j’appelle aujourd’hui «mon Aïkido» en assumant pleinement la responsabilité de mes échecs et de mes imperfections, tout en étant incroyablement reconnaissant et heureux que certaines de mes trouvailles ont été bénéfiques aux autres.Ceci est donc « mon Aïkido » d’où je puise principalement toutes mes réponses, mes orientations et mes inspirations, comme je l’ai toujours fais tout au long de mon chemin, interagissant mutuellement avec les autres avec la même conviction et inspiration.Tel est mon souhait pour vous aussi.

Dans l’Unité,

S h i h a n Fra n c i s Ta k a h a s h i

les leçons qu’ils ont partagé avec moi étaient vraiment sincères et justes.Même si ces pionniers de l’Aïkido d’Ueshiba sont passés par des étapes qui leur sont propres, je trouve que moi aussi j’ai passé par des niveaux de compréhension, ainsi que certains progrès dans ma compétence, et j’ai rencontré des mésaventures inattendues de sagesse à partager avec les autres.Avec tout le respect dû, je suis maintenant l’un d’eux, en train de faire humblement de mon mieux pour comprendre les principes de l’Aïki, quoique de façon imparfaite. Je trouve aussi que mes progrès dans la formation proprement dite de l’Aïkido ont évolué au fil du temps, de la même façon que mon corps a subi des changements, temporaires et permanents.Pourtant, ce n’est pas cela qui me motive aujourd’hui. Maintenant, à chaque nouvelle journée, je me vois un débutant, sans idées

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Santé

L e s acc id entsmuscu la ires

& e t l eurs so ins

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L e s acc id ents

Pa r K a i s Me j r i

muscula ires & e t l eurs so ins

Lorsque l’on pratique un sport, des accidents, des blessures sont vite arrivés. Il existe différentes formes d’accidents sportifs : accidents cardio-pulmonaires, accidents du squelette, accidents tendineux,

accidents musculaires… . Ces derniers peuvent être dus à un effort trop intense ou prolongé,

à étirement involontaire des fibres musculaires, ou à un coup reçu sur le muscle. Généralement, on distingue deux types de défaillances musculaires : les défaillances sans lésion des fibres (courbatures, contractures, crampes, contusions simples), qui sont peu graves ; et les défaillances avec lésion des fibres, qui nécessitent obligatoirement un avis médical. Nous apprendrons ici à faire la différence entre ces différentes

atteintes.

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période d’arrêt des activités, lors d’un effort inhabituel. Le traitement des courbatures fait appel à plusieurs techniques qui facilitent le drainage du muscle et l’élimination des déchets métaboliques. Il y a des bains, les massages, les pommades. Il est conseillé d’avoir une faible activité sportive pendant cette période.

Les accidents musculaires avec lésions anatomiques :a- L’ élongationC’est une micro-déchirure qui dure de 10 à 15 jours. Elle correspond à la déchirure de myofibrilles qui sont des protéines contractiles qui donnent au muscle la propriété de se contracter puis de se décontracter. L’élongation se traduit par une douleur vive et brutale qui gêne mais qui n’empêche pas l’activité. Contrairement aux accidents sans lésion, il faut éviter tout massage et attendre 10 jours que les fibres se remettent en place. Il faut mettre de la glace et si cela est possible, il faut faire de la physiothérapie.

b-La déchirureC’est l’accident le plus grave. Une déchirure de fibres nécessite le plus souvent un plâtre et même parfois une intervention chirurgicale.

Les accidents musculaires sans lésions anatomiques :Ces accidents ne sont pas graves. Ils sont plus tôt considéré comme un incident, car il n’y a pas d’atteinte à la structure musculaire.

a-La crampe:La crampe ne dure que quelques minutes. Elle résulte d’ une contraction musculaire involontaire et passagère; cette contraction est intense, brutale et douloureuse. Elle se produit pendant l’effort. Elle est causée par l’accumulation de déchets au niveau du muscle insuffisamment irrigué. Elle se ressent car elle étire le muscle et fait céder la contraction. Parfois, les crampes sont si violentes, qu’elles peuvent créer des déchirures musculaires. Elles se localisent le plus souvent dans le mollet, la cuisse ou dans le pied.Les crampes sont incontrôlables, elles se soignent avec des massages, des étirements ou encore avec la thermothérapie.

b-La courbatureLes courbatures durent de 5 à 7 jours. Ce sont des douleurs musculaires qui n’apparaissent que 12 à 24 heures après l’ activité sportive. Elles apparaissent généralement après une

Les crampes

Signes : •Contraction musculaire intense, involontaire, douloureuse, provoquant un déplacement segmentaire avec raccourcissement

Causes : •Travail très intense et prolongé •Excès de toxines dans les muscles •Refroidissement

Conduite à tenir : •Etirement musculaire puissant, lent et progressif •Hydratation très abondante

Prévention: •Alimentation appropriée •Hydratation abondante •Entraînement •Echauffement et effort musculaire adapté •Eviter le refroidissement

Complications :•Accidents musculaires plus graves

Les courbatures

Signes: • Douleur musculaire diffuse 24 à 48 h après une activité musculaire inhabituelle • Géne aux mouvements

Causes: • Activité musculaire importante ou trop longue

Conduite à tenir: • Repos • Chaud : compresses, bain

Prévention: • Alimentation appropriée • Hydratation abondante • Entraînement • Echauffement et effort musculaire adapté

Complications: • Contracture, crampe, élongation

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Les ruptures musculaires partielles

Signes : • Survient pendant l’activité physique • Très souvent, bruit de claquage musculaire • Douleur violente, parfois syncopale • Arrêt brutal et définitif de l’activité • Impotence fonctionnelle totale • Douleur même au repos • Encoche musculaire • Hématome parfois puis gonflement ou oedème

Causes : • Etirement important de fibres jusqu’à rupture • Effort très violent : impulsion • Entraînement excessif ou insuffisant

Conduite à tenir : • Arrêt immédiat • Pas de chaud ni de massage • Bandage serré ou contention non adhésive • Froid à distance si supporté • Consultation médicale

Prévention: • Echauffement sérieux • Entraînement progressif • Alimentation et hydratation adaptés

Complications : • Rupture musculaire totale • Cicatrice musculaire • Infection possible au niveau de l’hématome • Calcification d’un hématome dans le muscle

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Elle dure de 21 à 30 jours. Cette lésion peut provenir d’une contraction musculaire violente non contrôlée ou d’une agression externe sur un muscle contracté. Lors de la déchirure, la poursuite de toute activité physique est impossible.

c-La ruptureCette lésion correspond à une fracture musculaire. Elle se produit comme la déchirure mais de façon plus violente. Là, elle dure entre 45 et 60 jours. Ici l’immobilisation est recommandée et même obligatoire. Le traitement consiste en une opération qui doit être faite au plus tard 15 jours après l’accident; ensuite il y a une période d’immobilisation de 3 semaines et la reprise des activités s’effectuera 3 mois plus tard.

d-La contusionCette lésion est provoquée par la pression, le frottement ou par un choc musculaire. Elle peut aller d’un simple écrasement de tissus musculaire à la déchirure du muscle avec broyage des fibres. Elle dure de 15 à 21 jours. Cet écrasement peut être accompagné d’hématomes. La contusion provoque une impotence et l’utilisation de béquilles est nécessaire.

e-L’hématomeC’est un épanchement sanguin intra-musculaire. Il est souvent secondaire à un traumatisme (déchirure,rupture,etc.). Il n’apparait pas spontanément mais 24 à 48 heures après. On le traite avec de la glace ou des bandages compressifs mais en cas de problème, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

f-Le claquageC’est la lésion d’un certain nombre de fibres musculaires. Celle-ci entraîne des dégâts anatomiques. On le ressent en plein effort, il arrive brutalement. Le claquage est du à un dépassement des possibilités physiologiques du muscle. Il est souvent causé par un geste incorrect. On le diagnostique facilement; l’individu est stoppé en plein effort. Il est préférable de cesser l’activité et se reposer. Il faut appliquer de la glace ou du froid aussitôt et surtout éviter toute manipulation.

Conclusion:Bien que les accidents musculaires ne soient pas très graves, ils sont gênants pour le sportif qui se voit obligé de cesser toute activité sportive pendant un certain temps.

Les ruptures musculaires totales

Signes : • Bruit • Douleur syncopale • Arrêt brutal • Hématome important • Séparation musculaire, rétractation « en boule »

Causes : • Coup direct, blessure musculaire antérieure, traumatisme direct tranchant

Conduite à tenir : • Bandage serré ou contention non adhésive • Froid (si supporté) • Consultation médicale

Prévention:• Effort adapté aux capacités du sujet

Complications • Avenir fonctionnel compromis, complication nerveuse possible, fibrose musculaire

Les élongations

Signes : • Douleur musculaire importante en cours d’activité physique • La douleur cède au repos

Causes : • Allongement musculaire actif ou passif très important

Conduite à tenir : • Arrêt immédiat • Repos • Froid • Consultation médicale

Prévention: • Echauffement, effort adapté, entraînement

Complications : • Rupture musculaire partielle, saignement local

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Lu pour vous

Titre: The Aïkido student HandbookEditeur: Frog LTD, Berkley CaliforniaAuteur: Greg O’ConnorSynopsis:Au cours des vingt dernières années, la population des aikidokas aux Etats-Unis, a considérablement augmenté principalement en raison du grand nombre d’instructeurs américains. Greg O’Connor guide le lecteur à travers l’histoire et la philosophie de l’aïkido. A travers des brefs chapitres truffé de photos et d’illustrations, il répond aux questions courantes sur l’étiquette, les méthodes de formation, et, en général, «à quoi s’attendre» lors de la pratique l’aïkido.

Titre: The elements of AïkidoEditeur: Frog LTD, Berkley CaliforniaAuteur: Greg O’ConnorSynopsis:La prise de conscience del’efficacité de l’aïkido Comme une alternative à la violence beaucoup plus qu’une moyen d’auto-défense est de plus en plus grandissante. l’Aïkido peut être utilisé comme un outil profond pour le leadership, la résolution des conflits et la gestion du stress. Ce livre révèle les éléments sous-jacents tels que la respiration, la posture, de centrage et de l’état d’esprit qui sont nécessaires avant que l’Aïkido peut vraiment être maîtrisé. «Les éléments de l’Aïkido» présente une autre vision de l’Aïkido en tant qu’art martial et montre comment ses principes et la pratique peut être un moyen puissant pour mener une vie saine.

A Propos de l’Auteur Greg O’Connor

Greg O’Connor est l’instructeur-fondateur de l’ «Aikido Centers of New Jersey/Aikido Centers Inc »Dévoué à l’Aikido depuis plus de 30 ans, il est l’un des rares enseignants professionnels d’Aikido à temps plein aux États-Unis. Il occupe actuellement le rang de 7ème Dan et certifié par le Siège mondial Aïkido, Tokyo (Aikikai Hombu).

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Vu pour vous

Titre: Black Belt (Kuro obi)Date de sortie: 19 août 2009 - en DVD (1h 35min) Réalisé par: Shunichi NagasakiActeurs principaux: Akihito Yagi, Tatsuya Nakadai, Yuji SuzukiGenre: Arts Martiaux, Action, DrameNationalité: Japonais

Synopsis:Japon, 1932, à l’écart du monde, se trouve un dojo où le karaté régule la vie de 3 élèves, sous le regard attentif de leur maître. Tous ont excellé dans leurs entraînement physique, il s’agit maintenant de parfaire leur discipline philosophique. Celui des trois qui atteindra le niveau de perfection requis, remportera l’honneur de ceindre la ceinture du maître, le remplaçant ainsi lui-même, qui se fait vieux... Hélas, cette paix insulaire se trouve violée, brusquement, par l’arrivée de la police militaire..

Titre: Les septs Samurai (shitshinin no Samurai)Date de sortie: 23 juin 2006 - en DVD (3h 26min) (remake)Réalisé par: Akira KurosawaActeurs principaux: Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Yoshio InabaGenre: Aventure, Drame, Action Nationalité: Japonais

Synopsis:Au Moyen-Age, la tranquillité d’un petit village japonais est troublée par les attaques répétées d’une bande de pillards. Sept samouraïs sans maître acceptent de défendre les paysans impuissants.

Titre: Mon voisin Totoro (Tonari no totro)Date de sortie: 26 juillet 2006 - en DVD (1h 27min) Réalisé par: Hayao MyazakiActeurs principaux: Dakota Fanning, Chika Sakamoto, Shigesato Itoi Genre: Animation, Aventure, Fantastique, Famille Nationalité: Japonais

Synopsis:Deux petites filles viennent s’installer avec leur père dans une grande maison à la campagne afin de se rapprocher de l’hôpital ou séjourne leur mère. Elles vont découvrir l’existence de créatures merveilleuses, mais très discrètes, les totoros. Le totoro est une créature rare et fascinante, un esprit de la forêt. Il se nourrit de glands et de noix. Il dort le jour, mais les nuits de pleine lune, il aime jouer avec des ocarinas magiques. Il peut voler et est invisible aux yeux des humains. Il existe trois totoros : O totoro (gros), chu totoro (moyen) et chili totoro (petit).

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Evenements

• Date: 11, 12 et 13 Mai 2012• Lieu: Salle Municipale Des sports Bouhcina Sousse• Duréedustage: 3 jours• Animateur(s): Michel Benard & Ezzedine Toumi

• Date: 13, 14 et 15 Avril 2012• Lieu: Salle Municipale Des sports

individuels, Soukra• Duréedustage:3 jours• Animateur(s): René Trognon

• Date: 7, 8 et 9 Avril 2012• Lieu: Hotel président Hammamet• Duréedustage: 3 jours• Animateur(s): Kais Mejri

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• Date: 4, 5 et 6 Fevrier 2012• Lieu: Salle fédérale du Judo - Menzah 1• Duréedustage: 3 jours• Animateur(s): Greg O’Connor & Daniel Lance

• Date: 11, 12 et 13 Novembre 2011• Lieu:Hotel Kuriat Palace Monastir• Duréedustage:3 jours• Animateur(s): Jaff Raji

• Date: 30, 31 et 1 Avril 2012• Lieu: Tunisie (Ariana)• Duréedustage: 3 jours• Animateur(s): Nebi Vural

• Date: 26, 27 Novembre 2011• Lieu: Salle fédérale du Judo • Duréedustage: 2 jours• Animateur(s):Hiroaki Kobayashi

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Dossier Culture44 Le bonsai: L’art de la taille

Des arts et des traditions

Shodô

Détente

Kanji du mois

Parlons japonais

50 Ma première leçon de calligraphie

58 Le Japon au fil du temps

64 Détente

54 Aï (合): Harmonie

Site du japon56 Le jardin Korakoen

52Les styles de Calligraphie53Le matériel d’un calligraphe

Evil Heart55

58Le Japon en quatre saisons60L’année 2012, l’année du dragon

Le Japon,.. Hier,demain et aujourd’hui62

64Le shogi: un jeu d’échec pas comme les autres64Sudoku / Jeux de mots japonais

Problèmes d’échecs / Insolites65

Manga du mois

Un Daïmyo... Une Histoire63

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Le shogi: un jeu d’échec pas comme les autres

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Des arts et des traditions

Le bonsaï : l’art de la taille !

Pa r K a i s Me j r i

Le bonsaï est un arbre décoratif conservé de petite taille dans des proportions et des dimensions respectant certaines règles grâce à une technique de taille et de ligature de ses branches. On le rempote

régulièrement afin de tailler ses racines à l’intérieur et à la surface du pot afin d’en faire une œuvre d’art esthétique ressemblant à un arbre dans la nature. Un bonsaï, dans la tradition japonaise est un arbre ou une plante dans un pot. Le mot bonsaï est un mot japonais qui signifie littéralement «arbre (saï) poussant dans un pot (bon) ».

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Le bonsaï : l’art de la taille !

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Des origines chinoisesLa culture des plantes en pots commence en Égypte il y a environ 4 000 ans, essentiellement pour des raisons pratiques, d’utilité et de mobilité. Les Grecs, Babyloniens, Perses et Indiens copièrent la technique.Les Chinois furent les premiers à cultiver des arbres en pot dans un but esthétique, à l’ère de la dynastie des Han (-206 à 220). À cette époque on ne parlait pas encore de bonsaï mais de penjing (représentation d’un paysage dans une coupe). Peu après, sous la dynastie Qin (220 - 581) apparaissent les pénzāi (arbre unique dans une coupe). Aujourd’hui, en Chine, la tradition des penjing se perpétue, avec plus d’ardeur que celle des bonsaï.Des archéologues ont découvert, en 1971, dans la tombe du prince chinois Zhang Huai décédé en 705, sous la dynastie Tang (618 à 907), une fresque peinte sur les parois de sa tombe. Celle-ci représente deux valets portant, l’un un paysage en miniature et l’autre un vase en forme de lotus contenant un arbre avec des feuilles vertes et des fruits rouges.

Une culture japonaise Ce n’est que plusieurs années plus tard que les bonsaïs firent leur apparition au Japon (10e siècle). On dit qu’un moine bouddhiste chinois, lors d’un voyage au Japon, apporta avec lui le premier bonsaï et en fit cadeau à un Japonais. Les Japonais ont par la suite amélioré la technique de culture des bonsaïs. C’est pourquoi la culture des bonsaïs est si populaire au Japon.Pendant longtemps les bonsaï furent réservés aux classes dominantes, féodales et religieuses, appréciant surtout les bonsaï colorés. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, un bon nombre de Japonais s’adonnent à la culture du bonsaï, renouant ainsi avec les traditions ancestrales.

Principe de miniaturisationUn arbre miniature s’obtient en le sculptant régulièrement par une taille décidée des feuilles et des racines. Outre la taille d’entretien classique à tous les arbres, l’art de la nanification d’un bonsaï repose sur deux tailles distinctes.

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Pendant longtemps les bonsaï furent réservés aux classes dominantes, féodales et religieuses. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et bon nombre de Japonais s’adonnent à la culture du bonsaï, renouant ainsi avec les traditions ancestrales.

conseillé de l’espacer dans le temps (tous les 2 ou 3 ans).

La taille des racinesSachant qu’un bonsaï doit se limiter à un pot restreint, il est impératif de procéder assez régulièrement à la taille de ses racines. La fréquence de cette taille redoutée par les débutants dépend de plusieurs facteurs (espèce, taille du pot et environnement de l’arbre). En règle générale, la taille doit s’envisager quand l’arbre montre des signes de déclin ou quand il commence à se soulever de son pot. Sachez que la taille des racines affaiblit la plante puisqu’elle limite sa capacité à trouver dans la terre l’eau et les nutriments nécessaires à sa croissance. En conséquence, elle ne doit être réalisée que dans le cas ou la plante est en pleine santé au risque de voir le bonsaï mourir. Pour que le stress généré soit minimisé, il est préférable de procéder à la taille des racines de préférence en fin d’automne et au début du printemps. La taille s’opère très simplement: la plante est retirée de son pot. Les racines sont « démêlées » avec précaution avec un crochet de préférence. Quand les racines sont mises à nue, la taille privilégie les grosses racines et laisse en place les radicelles qui sont plus efficaces pour absorber l’eau.

Formes et Styles de bonsaïElevé au rang d’un art par les Japonais, la culture du bonsaï répond à des codifications esthétiques très formelles. La transgression imaginative n’arrive théoriquement qu’après l’assimilation totale des fondements de cet art.Pour les puristes, la maîtrise parfaite de la culture de bonsaï n’est obtenue qu’après avoir assimilé toutes les « figures imposées » des styles traditionnels. Ces styles très codifiés répondent à des impératifs esthétiques stricts renvoyant constamment aux formes des arbres présents dans la nature. Si la plupart des bonsaï font partie de plusieurs styles, on admet généralement 3 grandes catégories majeures.

La taille des feuillesPour obtenir un bonsaï à petites feuilles, le jardinier doit procéder à la taille répétée au

fur et à mesure des années des feuilles. De manière générale, cette taille ne s’opère pas

pendant la période de repos pour éviter que les feuilles ne s’agrandissent et que

la distance des entrenœuds s’allonge. La taille s’effectue donc en pleine

période de pousse et elle consiste à tailler au ciseau les ¾ de la feuille pour ne garder que le pétiole et le début de la feuille. Quand les feuilles

repoussent, elles seront automatiquement

plus petites et présenteront des

entrenœuds plus

rapprochés. Outre la taille des feuilles, il

est possible de procéder à une défoliation complète ou partielle de

l’arbre pour épaissir les branches. Cette pratique étant une

épreuve rude pour l’arbre, il est

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1. Les bonsaïs aux troncs unique : Ils sont les plus appréciés des puristes car ils demandent une grande maîtrise. Le tronc peut être parfaitement droit (Chokkan), présenter quelques courbes (Tachiki), être incliné comme penché par le vent (Shakan et Fukinagashi), en cascade comme poussé à flanc de montagne (Kengai), en semi cascade (Han-Kengai), tortueux (Bankan), dénudé et surmonté de masses de feuillages à l’image des pins (Bunjingi), en forme de balai (Hôkidachi), fendu et déchiré (Sabamiki), sinueux (Takozukuri),

2. Les bonsaïs aux troncs multiplesSelon le nombre de troncs chaque style répond à un nom spécifique : Sokan (2 troncs), Sankan (3 troncs), Gokan (5 troncs), Nanakan (7 troncs), Kyukan (9 troncs), Tsukami-Yose (plus de 9 troncs). Pour chaque spécimen, des spécificités affinent encore la codification. Les troncs groupés sur une racine sont classés dans les Kabudachi, les troncs groupés sur une souche en forme de carapace de tortue sont classés dans les Kôrabuki, les troncs sortant d’une racine sinueuse sont classés dans

les Nestsunagari, les arbres couchés portant de nouveaux troncs avec

leurs branches sont classés dans les Ikadabuki.

Il n’y a pas de bonsaï type. Pratiquement toutes les essences d’arbres peuvent être conduites en Bonsaï!

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Il n’y a pas de bonsaï type. Pratiquement toutes les essences d’arbres peuvent être conduites en Bonsaï!

Comment choisir un bonsaï ?Faite attention au “faux bonsaï” !!! Un arbre planté dans un pot n’est pas nécessairement un bonsaï. Si vous achetez un bonsaï préformé, assurez-vous qu’il satisfait, à tout le moins, quelques-uns des critères de qualités d’un bonsaï. N’oubliez pas que le prix du bonsaï est en rapport avec le nombre de critères satisfaits !!! Plus il sera près de la perfection, plus il sera cher.

Ci après les critères de qualité d’un bonsaï :

• Respect du style : Pour qualifier un arbre de bonsaï, il faut qu’il respecte certaines forme et style.

• Les racines : L’arbre doit avoir de belles racines apparentes. Les racines créées une impression de stabilité. À l’achat, assurez-vous que l’arbre est bien ancré dans le pot. Bouger le tronc légèrement de gauche à droite. S’il ne semble pas bien ancré, passer à un autre.

• Le tronc : Le tronc de l’arbre doit être effilé. C’est-à-dire que le tronc doit se terminer en pointe. Il doit avoir le moins possible de cicatrice apparente.

• Les branches : Elles doivent être distribuées toutes autour du tronc. La plus grosse étant à environ 1/3 de la hauteur de l’arbre. Plus on monte dans l’arbre, plus les branches doivent diminuer en grosseur. Vu de face, aucune branche ne doit cacher le tronc dans le premier 2/3 de la hauteur. Généralement, les branches du bas penchent vers le bas. Celles du milieu sont presque horizontales et celles des hauts pointent vers le haut.

• Qualité du feuillage : Il doit être dense et avoir l’air en santé. Le feuillage donne généralement une bonne idée de l’état de santé de l’arbre.

• L’âge : Plus le bonsaï est âgé, plus sa valeur est grande. Le bonsaï le plus âgé aurait environ 600 ans. Il vaut approximativement 1/2 Millions US.

• Le pot : Il doit bien s’harmoniser avec l’arbre pour que le tout soit esthétique. Généralement, les conifères sont mis dans des pots en terre cuite non glacée. Les arbres à feuilles caduques sont mis dans des pots glacés.

3. Les bonsaïs plantés en groupesLe même pot contient plusieurs arbres pour recréer un paysage. Selon le nombre d’arbres le style répond à un nom spécifique : Soju (2 arbres), Sambon Yose (3 arbres), Gohon Yose (5 arbres), Nanahon Yose (7 arbres), Kyuhon Yose (9 arbres) et Yose-ue (plus de 9 arbres).

4. D’autres classifications pour d’autres syles de bonsaïs A cette classification par style s’ajoute également une classification par dimensions. Les petits bonsaï (de 5 à 15 cm) sont appelés Mame ou Shôhin, les bonsaï de taille moyenne (de 15 à 60 cm) sont appelés Kotate-mochi ou Komono jusqu’à 30 cm, puis chùmono jusqu’à 60 cm, les grands bonsaï (de 60 cm à 1.20 m voire plus) sont appelés Ômono.

Des idées reçuesIl n’y a pas de bonsaï type et encore moins de « graines » de bonsaï ! Pratiquement toutes les essences d’arbres peuvent être conduites en Bonsaï ! En effet, malgré une idée reçue tenace, les bonsaï ne se limitent par à des arbres spécifiques à cet art. Evidemment, certaines essences à petites feuilles se prêtent mieux à la nanification que d’autres. Les essences les plus souvent utilisées sont ainsi les pins noirs japonais, les pins à cinq aiguilles, les genévriers, les ormes de Chine et les érables japonais. D’autres essences telles que le fusain, l’olivier, le cyprès, le cèdre ou encore la vigne offrent de magnifiques résultats au bout de quelques années de soins intensifs. Car en effet, plus que le choix de l’essence, l’art du Bonsaï tient surtout à la mise en œuvre de techniques complexes de taille des branches et des racines, de rempotage et d’arrosage. Une autre idée reçue serait que les Bonsaï sont des plantes d’intérieur. En fait, il n’en est rien, le Bonsaï est un arbre et sauf par grands froids, il vit de préférence dans le jardin ou sur le balcon. Fragiles par le fait de la nanification et du peu de terre à disposition, ces arbres miniatures ont besoin d’une très grande attention. En été, certaines essences doivent par exemple être arrosées plusieurs fois pas jour. Beaucoup de débutants l’apprennent à leur dépends : laisser un Bonsaï sans soins pendant quelques jours revient à le condamner. Cette exigence de tous les instants explique sans doute pourquoi les propriétaires de Bonsaï sont si passionnés et patients... Car en effet, la culture du Bonsaï demande des années de pratique avant d’être maîtrisée parfaitement. Pour obtenir « l’arbre parfait » il leur faudra une patience d’ange.

Page 50: Tunisaikido magazine n°6

Shodô

Pa r Ma n a m i Fu j i wa ra

Ma première Leçon de

calligraphie

J’ai commencé à apprendre la calligraphie à l’école quand j’avais 7 ans, de calligraphie. Au

début, mon professeur m’a enseigné comment dessiner une montagne et une rivière parce que les deux kanji sont très simples : Le Kanji de

la montagne ressemble à une montagne et celui de la rivière ressemble à la rivière. En fait, Beaucoup de Kanji sont réalisés à partir de leur forme.

Pratiquons ensemble la calligraphie et je suis

sûr que vous allez vous souvenir de ces kanji.

Ma n a m i Fu j i wa ra

C a l l i g ra p h e d u Ja p o n d e p l u s 3 0 d e a n s d ’e xp é r i e n ce e n S h o d o

Page 51: Tunisaikido magazine n°6

Ma première Leçon de

calligraphie

Page 52: Tunisaikido magazine n°6

Lorsque vous faites de la calligraphie, vous avez besoin au moins d’un « Fude »(le pinceau) d’un « Sumi » (l’encre) et du

washi (papier de calligraphie).

Avant de commencer, il faut d’abord se concentrer et faire un peu de la méditation tout en étant bien droit. C’est de la même manière que l’aïkido, n’est-ce pas ?

Comment tenir le pinceau ?La photo de gauche est pour la calligraphie de petite taille (photo 1) et la photo de droite pour la calligraphie de moyenne et grande taille (photo 2).

Il faut tenir le pinceau droit et utiliser uniquement votre bras et non pas le poignet.

Regardez attentivement cet exemple que je vous ai fais et essayez de le recopier. L’image de dessus (photo3) est « Yama » (la montagne) et celle en dessous (photo 4) « Kawa » (la rivière). Vous vous rappelez déjà?

Les styles de calligraphie:Il ya beaucoup de styles en Calligraphie. Ce style est « Kaisho ». il est le style le plus élémentaire.

La calligraphie est une partie de la culture japonaise. J’espère que vous l’avez apprécié.

Si vous êtes intéressé par ma calligraphie, vous pouvez visitez ma page Web http://hinenoart.weebly.com/Et ma page facebook :https://www.facebook.com/HinenoArt

Merci beaucoup.

Photo 4 : R

ivière (KAW

A)

Photo 3 : M

ontagne (YAM

A)

Le matériel d’un Calligraphe

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Les 5 styles majeurs d e c a l l i g ra p h i e s

«Tensho»(style sigillaire)

«Reisho»(style des scribes)

«Kaisho»(style standard)

«Gyosho»(style semi-cursif)

«Sosho»(style cursif)

En calligraphie japonaise il n’y a rien fortuit: pour chaque ligne et le point sont important le début, la direction, la forme et la fin des lignes, la balance entre les éléments et même l’espace vide signifie beaucoup.

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‘‘Photo 1 Photo 2

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Kanji du mois

合• Lecture phonétique (音読み, onyoumi) : ゴウ (gôu), ガッ カッ(gakka)• Lecture sémantique (訓読み, kunyoumi) : あい (ai), あ.わす (awasu), あ.わせる (awaseru)

Caractère courant Caractère ancient

• Définition:Ce kanji est souvent interprétée historiquement et etymologiquement comme une marmite de riz avec un couvercle. Cela suggère l’idée de réunion, de rejoindre ou de s’organiser. Il est souvent utilisé pour indiquer l’harmonie, l’union et la réconciliation.

• 合 dans le contexte de l’aïkido :L’interprétation évoquée dans l’article précédant « ombres et lumières » - trois éléments du caractère décomposés en « un toit » en partie supérieure, « la bouche » en partie inférieure et « un » en partie médiane – est définitivement hors jeu. Les idéogrammes ont cela de particulier, et de parfois difficile à comprendre pour nos esprits cartésiens, ils laissent une certaine liberté à la compréhension de chacun compte tenu de ses connaissances

mais aussi de ce qu’il veut voir ou encore du message qu’il veut faire passer. « Aï » prend tout son sens lorsqu’il est associé au kanji Ki 氣. Sans anticiper sur la suite, chacun sait que le concept d’énergie recouvre dans la pensée orientale tous les aspects des phénomènes qui nous animent. 合氣 « Aïki », indique donc une mise en synergie de tous ces aspects: énergie musculaire, respiratoire, psychique,… Pour finir, on peut noter qu’on retrouve l’idéogramme Aï en médecine traditionnelle chinoise (MTC en abrégé), 合 désigne les points de réunion, huit points où se concentrent et se manifestent des énergies particularisées (énergie des organes, du sang, des muscles et des tendons, des os, ….).

• Calligraphie du caractère AI «合» :

AÏ : Harmonie

TAM | Avril 2012 | 54

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SYNOPSIS

Umeo est un garçon au regard manifestant une haine permanente et qui cède facilement à la provocation. Il porte la marque d’une expérience traumatisante qui a vu sa famille totalement déchirée par la violence.

Peu avant la rentrée des classes, Umeo assiste un peu par hasard à un entraînement d’Aïkido dans le gymnase de son nouveau collège et s’imagine que cet art martial pourrait l’aider à devenir plus fort. Sa rencontre avec Daniel, son prof d’anglais et maître aïkidoka, va renforcer son intérêt pour l’aïkido. Il apprend cependant que cet art ne convient pas à celui qui frappe en premier et qu’il devra savoir canaliser sa force.

Auteur: Tomo TaketomiOrigine: JaponAnnée de création: 2005Titre original: Evil Heart

Manga du mois

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Le Jard in Korakuen

Le jardin Kōrakuen est un jardin japonais situé à Okayama, au sud de l’île de Honshū. Ce jardin de promenade est l’un des Trois Grands Jardins du Japon

(Sanmeien), avec Kenrokuen à Kanazawa et Kairakuen à Mito. Le Kōrakuen a été construit en 1700 à la demande de Tsunamasa Ikeda, daimyo d’Okayama. Il a pris sa forme actuelle en 1863. Le Kōrakuen se trouve sur un banc de sable au milieu de la rivière Asahi

(Asahigawa), qui traverse la ville d’Okayama. Une dérivation de la rivière traverse le jardin en suivant plusieurs méandres, forme un étang, puis se jette dans une petite chute d’eau.Le château d’Okayama se trouve en face du jardin. Sa silhouette noire, qui lui a valu le surnom de « château-corbeau », est visible depuis de nombreux points du jardin.En 1687, Tsunamasa Ikeda ordonne à Nagatada Tsuda de commencer la construction du Koraku-en.

Par Amine Krayem

Si te du j apon :

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La construction se termine en 1700. Le jardin a conservé son aspect d’origine, à l’exception de quelques modifications effectuées par les daimyo successifs.Le Koraku-en est l’un des rares jardins dont on connaît avec précision l’évolution au cours de l’histoire, en raison des nombreuses peintures de l’époque Edo qui le représentent, des archives de la famille Ikeda, et des documents conservés. Le jardin servait de lieu de repos pour les

daimyo, où ils accueillaient aussi leurs visiteurs importants. La population était autorisée à visiter le jardin à certaines dates. En 1884, la préfecture d’Okayama devient propriétaire de Kōrakuen, et le jardin devient ouvert au public. Il subit d’importants dégâts lors des inondations de 1934, puis lors de bombardements en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il est restauré à partir des documents conservés depuis l’Époque d’Edo.

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Parlons japonaisLe Japon

au f i l du tempsPa r A m i n e K raye m

L’année 2012, l’année du Dragon

Dragon se disant « Ryû » en japonais est dans l’astrologie chinoise une année exceptionnelle, une année pour les

ambitions et entreprises. Le dragon crache du feu, 2012 serait donc une année brillante et spectaculaire. À chaque cycle, l’année du dragon est chargée

d’événements inattendus. Alors que nous réserve 2012 ?

Le dragon est un animal glorieux, le symbole des victoires mais il est aussi des plus mystérieux.

[りゅう] ryû (dragon en japonais)

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Le Japon en HiversEstampe de Andoô Hiroshige (1797-1858)

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Le printemps (Mars , avril , mai)Au printemps, la nature reverdie soudainement remplaçant le temps maussade , la neige et le froid ; cette douce saison annonciatrice d’espoir est pour les Japonais le symbole d’une vie nouvelle et du commencement , on y célèbre la fête des enfants , la fête des fleurs de cerisier , c’est la rentrée des classes et l’entrée pour certains dans la société.

L’ été (Juin, juillet, août) L’été est particulièrement humide où la température est très élevée. Il commence par souvent une saison de pluies, c’est aussi la saison des vacances durant lesquelles les Japonais se retrouvent en famille bien souvent loin de leur lieu de travail, on y célèbre la fête des disparus.

Le japon :e n q u a t r e

s a i s o n s

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L’automne (septembre ,octobre,

novembre)C’ est une saison très agréable pour découvrir la nature japonaise qui se pare de belles couleurs jaunes et rouges ; saison favorisant souvent l’inspiration on y célèbre les fêtes de la moisson et de la lune ainsi que celle des enfants de 3 à 7 ans . C’est aussi au début de l’automne qu’apparaissent de violent typhons qui provoquent parfois de considérables dégâts.

L’hivers (Décembre, janvier,

février)L’hiver est rigoureux excepté

dans les îles du sud de l’archipel. La neige est présente sur la plupart

des régions et un vent glacé souffle venant de la mer du japon...

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木水

金土

日 日曜日[nitchiyobi]

D i m a n c h e

土曜日[doyobi]

S a m e d i

金曜日[kinyobi]

V e n d r e d i

木曜日[mokuyobi]

J e u d i

水曜日[suiyobi]

Mercredi

[sui]

Eau

[moku]

Arbre

[kin]

Or/Argent

[do/to]

Terre

[nitchi]

Soleil

木水

金土

月曜日[getsuyobi]

L u n d i

火曜日[kayobi]

M a r d i

[getsu]

Lune

[ka]

Feu

Les jours de la semaine

Il y a deux joursHier

Aujourd’huiDemain

Tu restes combien de tempsJe repars demain

Je repars dans trois jours

[futsu kamae][Kinôu][Kyou][Ashita][Dono kurai iru no?][Ashita tatsu yo][Mikkago ni tatsu yo]

Le Japon... Hier, demain et aujourd’hui

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Oda Nobunaga (織田信長, 23 juin 1534 - 21 juin 1582) était un daimyo important de la période Sengoku de l’histoire du

Japon. Fils de Nobuhide Oda, un seigneur de guerre mineur qui ne possédait que peu de terres dans la province d’Owari, Oda Nobunaga a passé sa vie sur les champs de bataille et

織田 信長

a conquis une grande partie du Japon avant sa mort en 1582. Oda est le premier des trois unificateurs du Japon pendant la période Sengoku. Ces unificateurs sont, dans l’ordre, Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi (son neveu par alliance) et Tokugawa Ieyasu (dont le fils épousa une nièce de Nobunaga Oda).

Un Daïmio . . . Une h i s to i r e

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Détente

S U - D O K U

Grille 1 Grille 2

Le shogi est un jeu de société japonais opposant deux joueurs. Ce jeu traditionnel japonais, dont le nom signifie littéralement «jeu d’échecs des généraux», a des points communs avec les échecs auxquels on joue en Occident. Les pièces de shogi, généralement en forme de trapèzes, comportent un ou parfois deux kanji (caractères d’écriture) qui indiquent leur type. Le jeu se déroule sur un tablier (将棋盤, shōgiban) de 9 cases sur 9 de couleur uniforme. Chaque joueur joue l’un après l’autre. Le but est de prendre le roi adverse. À chaque tour, un joueur peut soit déplacer une pièce, soit « parachuter » une pièce prise sur la surface de jeu. Les pièces se déplacent selon leur type. Si une pièce s’arrête sur une case occupée par une pièce adverse, cette pièce est prise.Contrairement au jeu d’échecs, les pièces prises sont mises en réserve. Celui qui les a prises pourra les remettre en jeu à son profit ultérieurement (les « parachuter »).

Le shogi 将棋 : un jeu d’échec pas comme les autres

J e u x d e m o t s j a p o n a i s• 突き (tsuki) : poussée ou 好き (suki) : aimer • 天地 (tenchi) : ciel terre ou 天使 (tenshi) : ange• 取り (tori) : celui qui préte la main-défenseur ou 鳥 (tori) : oiseau• 柔 (jyu) : souplesse ou 獣 (jyu) bête• 術 (jutsu) : technique ou 実 (jitsu) réalité

Sa

ve

z-v

ou

s

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P r o b l è m e s d ’ é c h e c s

Problème 1 Problème 2

Mat en deux coups

SU-DOKUProblèmes d’échecs

Grille 1Grille 2

Problème 1:Mais comment déloger le Fou ?1- Th6 - gxh6Si 1- ... Fou bouge alors 2. Thx7 mat2- G7 mat

Problème 2:Libération de case ...1- Tf7Si 1. ... Dx8 alors. Ff3 matSi 1. ... Dxg2 alors. Dxg2 matSi 1. ... Tc2 alors Th7 mat

I n s o l i t e s :

• Plus haut sommet: Mont Fuji (fuji-san), 3776 m. (départements de Shizuoka et de Yamanashi)

• Plus bas sommet: Mont Tenpô (tenpô-zan), 4,53 m. (département d’Ôsaka)• Fleuve le plus long: la Shinano (shinano-gawa), 367 km. (départements de

Nagano et Nîgata) 20303206• Bassinfluvialleplusvaste: la Tone (tone-gawa), avec 16 840 km2.

(départements de Gunma, Tochigi, Saitama, Tôkyô, Ibaraki, Chiba)• Cours d’eau le moins long: la Shio (shio-gawa), env. 0,3 km. (Okinawa)• Plus grand lac: le Lac Biwa (biwa-ko), 670,3 km2. (département de Shiga)• Plus petit lac: le Lac Hakuryû (hakuryû-ko), 0,6 km2. (département de Yamagata)

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Restons ZEN