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14-15 juin 2017 UFR STAPS Université Claude Bernard Lyon 1 Congrès Management du Sport

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14-15 juin 2017 UFR STAPS – Université Claude Bernard Lyon 1

Congrès Management du Sport

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Table des matières

Média Sociaux 5

FOOTBALL PROFESSIONNEL ET TWITTER. AUDIENCE ET ENGAGE-MENT DES FANS : LE CAS DU STADE MALHERBE CAEN, Boris Helleu . . 6

INTERETS ET LIMITES DES RESEAUX SOCIAUX DES SPORTIFS PEUMEDIATISES : UNE APPROCHE EXPLORATOIRE, Marie-Josèphe Leroux-Sostenes [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

BUZZ SPORTIF, EMOTIONS ET VALEURS DU SPORT. QUELLE RECEP-TION POUR CES NOUVEAUX CONTENUS ?, Quentin Neveu [et al.] . . . . . 12

Tourisme sportif 14

LA GOUVERNANCE IMPOSSIBLE DES STATIONS TOURISTIQUES DE MON-TAGNE FRANÇAISES., Eric Adamkievicz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

THE ROLE OF CULTURE IN NATURE PARK MANAGEMENT – A PROPO-SITION OF ANALYSIS MODEL BASED ON A FRENCH-HUNGARIAN COM-PARISON, Orsolya Czegledi [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

SPORT ET GLOCALISATION ETUDE DES STRATEGIES GLOCALES DEDEVELOPPEMENT DES LOISIRS SPORTIFS EN CHINE : LE CAS DES STA-TIONS BALNEAIRES ET DES STATIONS DE SKI, Arnaud Waquet [et al.] . . 21

Images et Représentations 24

QATAR : LES RESSORTS STRATEGIQUES D’UN ”SPORT POWER”, Amr Alem 25

LES REPRESENTATIONS SOCIALES DES MARQUES DE SPORT : ANAL-YSE COMPAREE AUPRES DES SPORTIFS FRANÇAIS ET DJIBOUTIENS, Yous-souf Ballah [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

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EFFET DE ” COSTUME ” OU D”’ HABILLEMENT ” ? LA TENUE VESTI-MENTAIRE DES ENTRAINEURS PROFESSIONNELS DU FOOTBALL FRANÇAIS, JeanBrehon [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

GRH 34

ACTIVITE PHYSIQUE EN ENTREPRISE FACTEUR DE BIEN-ETRE AUTRAVAIL, Imed Ben Mahmoud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

FOCUS SUR LA ” FORMATION INTERNE ”. POUR COMPRENDRE LES DIS-CRIMINATIONS A L’EMBAUCHE DANS LA DISTRIBUTION SPORTIVE, JulieDuflos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

PAROLES, PAROLES, PAROLES... LES RECRUTEURS ET LES DISCRIMI-NATIONS A L’EMBAUCHE DANS LA GRANDE DISTRIBUTION SPORTIVE, OumayaHidri Neys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

Gouvernance 44

LE PILOTAGE DE LA PERFORMANCE DES FEDERATIONS SPORTIVESINTERNATIONALES, Emmanuel Bayle [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

APPREHENDER LES TRANSFORMATIONS DANS LES ORGANISATIONSSPORTIVES NATIONALES : ENTRE LOGIQUES SOCIALES ET CARRIERESD’ACTEUR, Flavien Bouttet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

TRAJECTOIRES DE DEVELOPPEMENT ET HETEROGENEITE DES CLUS-TERS SPORT : UNE ANALYSE SOCIO-ECONOMIQUE, Anna Gerke [et al.] . 51

LA PLACE DU SPORT DANS L’ACTION PUBLIQUE METROPOLITAINE.L’EXEMPLE DE LA METROPOLE NICE - COTE D’AZUR., Ludovic Martel [etal.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

Pratique sportive 56

” DESCENDRE A L’ECHELLE LOCALE ” ELEMENTS DE COMPREHEN-SION A LA DIFFICILE FEMINISATION DU FOOTBALL, Gozillon Audrey [etal.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

LES CENTRES DE REMISE EN FORME RESERVES AUX FEMMES. ETUDED’UN NOUVEAU POSITIONNEMENT SUR LE ” MARCHE DE LA FORME”., Cindy Louchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

INEGALITES DE PRATIQUES SPORTIVES. UNE ETUDE COMPARATIVEENTRE LA FRANCE ET L’ESPAGNE, Guillaume Routier [et al.] . . . . . . . . 63

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LE MARCHE DE LA RANDONNEE PEDESTRE SUR LE LITTORAL BRE-TON. UNE APPROCHE PAR LES AGENCEMENTS MARCHANDS, ElodiePaget [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

Partenariat 69

LE LIEN ENTRE RESSOURCES EN SPONSORING ET RÉSULTATS SPORTIFSDES CLUBS DE BASKET-BALL TURCS, Cem Cetin [et al.] . . . . . . . . . . . 70

CROWDFUNDING : UN MODE DE FINANCEMENT POUR TOUS LES POR-TEURS DE PROJETS SPORTIFS ?, Marie-Josèphe Leroux-Sostenes [et al.] . . . 74

LE PSEUDO-PARRAINAGE (AMBUSH MARKETING) DANS LES RECHERCHESEN MANAGEMENT DU SPORT. BILAN D’ETAPE ET PROPOSITIONS DERECHERCHE., Stéphan Fuchs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

Marketing Fédéral 80

LA REPRESENTATION DU RUGBY DANS LA PUBLICITE : ENTRE MARCHAN-DISATION ET MORALISATION DES VALEURS, Christophe Bonnet . . . . . . 81

LA PERCEPTION DES LABELS CLUBS PAR LES ADHERENTS DE LALIGUE D’ALSACE DE TENNIS DE TABLE : VERS LA VALIDATION D’UNESTRATEGIE MARKETING FEDERALE, Gilles Erb . . . . . . . . . . . . . . . 83

DE l’IDENTITÉ FÉDÉRALE AU MARKETING FÉDÉRAL ?, Guillaume Con-raud [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Risques 89

PREVENTION DES NOYADES EN PISCINE PUBLIQUE : UNE ANALYSESYSTEMIQUE DE LA DETECTION DES USAGERS EN DETRESSE AU SEINDES EQUIPEMENTS D’UNE INTERCOMMUNALITE DU GRAND OUESTDE LA FRANCE, élie Vignac [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

LES PARADOXES DE L’INNOVATION : LE CAS DE LA VULNERABILITEORGANISATIONNELLE DE PETITES ENTREPRISES INNOVANTES DANSLE SECTEUR DE L’OUTDOOR, Bastien Soulé [et al.] . . . . . . . . . . . . . . 92

Ligues sportives 95

CONTRAINTE BUDGETAIRE LACHE DANS LE FOOTBALL FRANÇAIS :DES ACTIONNAIRES MECENES, Nadine Dermit-Richard [et al.] . . . . . . . . 96

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REPARTITION DES REVENUS ET EQUILIBRE COMPETITIF : PANORAMAET IMPACTS SUR LE FOOTBALL EN EUROPE ENTRE 1996 ET 2016., Au-rélien François [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

DECOLLAGE DE L’INDUSTRIE DU FOOTBALL EN CHINE ET LES RISQUESASSOCIES, Matthieu Llorca . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

Marketing 105

LES ROLES DE LA PROXIMITE ET DE LA VALEUR PERÇUE DU STADEDANS L’EXPERIENCE DE CONSOMMATION D’UNE RENCONTRE SPORTIVE– LES CAS DU RUGBY ET DU HANDBALL, Jérôme Boissel . . . . . . . . . . 106

CONGRUENCE DES VALEURS ET PERCEPTIONS DE LA QUALITE DE LAMARQUE : LE CAS DU COMITE INTERNATIONAL OLYMPIQUE (CIO), Nico-las Lorgnier [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

LES REDUCTEURS DU RISQUE PERÇU LIE A L’ACHAT D’UN GREENFEE : ETUDE DU COMPORTEMENT D’ACHAT DE 298 GOLFEURS ENFRANCE, Sébastien Castel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

E-SPORT VS SPORT : QUAND LA FICTION DEPASSE LA REALITE, JulienJouny-Rivier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

UN MÉNAGE À TROIS: SPORTS TEAMS, SPORT GOVERNING BODIESAND FAN ENGAGEMENT BEHAVIOURS, Paul Huiszoon [et al.] . . . . . . . . 119

STRATEGIE DES DISTRIBUTEURS D’ARTICLES DE SPORTS ET PRO-DUCTION D’ESPACES SPORTIFS ADJACENTS: ENTRE UTILITE SOCIALEET STRATEGIE MARKETING, Guillaume Penel . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

Evénements 125

LES ” NOUVEAUX ” STADES DE L’EURO 2016 GAIN DE FREQUENTATIONOU PHENOMENE ILLUSOIRE ?, Michel Raspaud . . . . . . . . . . . . . . . . 126

L’IMPACT SOCIAL DE L’EURO 2016 : UNE ANALYSE PAR LES DYNAMIQUESLOCALES, Dominique Charrier [et al.] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

Liste des sponsors 131

Liste des auteurs 132

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Média Sociaux

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FOOTBALL PROFESSIONNEL ETTWITTER. AUDIENCE ET ENGAGEMENT

DES FANS : LE CAS DU STADEMALHERBE CAEN

Boris Helleu ⇤† 1

1 Université de Caen - Normandie – Université de Caen – France

L’apparition des médias sociaux au milieu des années 2000 a profondément bouleversé lesmodalités de consommation du spectacle sportif. Leur adoption rapide et croissante par les fans,clubs, joueurs, journalistes, institutions et sponsors a contribué au développement d’une littéra-ture académique dédiée (Filo, Lock, et Karga, 2015). Selon Médiametrie, en 2016, 4 Français sur5 (80,1 %) se rendent chaque mois sur au moins un média social et ils sont 26,5 millions à s’yconnecter chaque jour. Dès lors, si 96% des fans français regardent encore du sport à la télévision,21% utilisent les médias sociaux (contre 12% en 2011) et 30% utilisent leur smartphone pourconsommer du sport (contre 15% en 2011).

Média social de l’instantanéité, Twitter a su fédérer de part le monde des fans de sport quiy trouvent un moyen de commenter l’actualité, accéder à des informations, partager des émo-tions. Lors des Jeux Olympiques de Rio, le football est présent à deux reprises dans le top 3des moments les plus discutés. En France, l’Euro 2016 arrive en tête des sujets les plus discutéssur Twitter en 2016. La compétition a généré plus de 109 millions de tweets dont 14,2 millionspour la seule finale. Les 3 pics de conversation (nombre de tweets à la minute) en France sontd’ailleurs des matchs de l’Euro. Ainsi, Twitter a considérablement modifié la façon dont les fansde football vivent ce spectacle sportif (Price, Farrington, et Hall, 2013).

Des travaux récents tentent de comprendre comment sont gérés les comptes Twitter de clubssportifs professionnels et quelle est la motivation des fans à les suivre (Gibbs, O’Reilly, etBrunette, 2014 ; Witkemper, Lim, et Waldburger, 2012). Ces travaux montrent que la plateformede microblogging se pose aussi comme un outil du marketing relationnel en permettant l’échangeentre un club et ses supporters 2.0. Les études sur Twitter et le sport favorisent l’analyse de con-tenu et/ou l’approche statistique d’un échantillon de tweets ou d’un mot-dièse (hashtag). Si untweet fournit de nombreuses informations utiles au chercheur (son contenu, date et heure de pub-lication, nombre de partages, de likes et de réponses, présence d’un média ou d’un hashtag...), lesconvertir en base de données peut s’avérer problématique (Naraine, Pegoraro, François et Parent,2016). L’outil Twitter Analytics fournit un tableau de bord détaillé de l’activité d’un compte enmesurant l’audience (nombre de vues) et l’engagement (nombre d’interactivités avec le contenu :retweets, réponses, J’aime, clics sur le profil de l’utilisateur, clics sur l’URL, clics sur le hashtag)mais il ne permet d’accéder à ses informations que sur son compte et non celui des entités étudiées.

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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Pour réaliser cette étude de cas exploratoire, nous avons pu accéder au tableau de bord TwitterAnalytics du Stade Malherbe Caen (Ligue 1) avec l’autorisation du club. Le compte Twitter@SMCaen a été créé tardivement en décembre 2012. Disposant de 55 707 followers en avril 2015,83 346 en janvier 2016, il compte maintenant plus de 130 400 abonnés et a généré 39 330 tweets(données arrêtées au 25 février 2017). La base de données contient la totalité des 20 708 tweetsdiffusés sur le compte officiel du club entre le 16 janvier 2014 et le 31 décembre 2016 (fin duchampionnat 13/14 en L2, totalité des championnats de L1 14/15 et 15/16, début du champi-onnat de L1 16/17, soit 114 matchs de championnat). L’originalité de cette recherche reposesur le traitement statistique de données primaires exhaustives combiné à des entretiens menésavec le Community Manager du club. Le recours à la statistique descriptive permet de quantifierl’audience et l’engagement des tweets en fonction de leur contenu ou encore des résultats sportifsdu club. Les entretiens menés avec le responsable de la communication digitale du club serventà mettre en relief les objectifs, moyens et retombées de la stratégie digitale d’un club sportifprofessionnel.

Les premiers résultats montrent que la publication d’un tweet, son audience et l’engagementqu’il génère, dépendent largement du calendrier sportif. Il y aura d’autant plus de contenu qu’ilsera produit un jour de match et il générera d’autant plus de partages ou de likes que l’équipesera victorieuse. Pour autant, l’activité marketing d’un club (animer une communauté Twitterou remplir un stade) ne peut reposer que sur le caractère aléatoire de l’issue d’un match. Enconséquence, le Community Manager du club parvient à engager sa communauté de followerspar une stratégie de publication mêlant ton décalé, jeux concours, mobilisation d’influents, sto-rytelling.

Les médias sociaux peuvent être envisagés comme une innovation disruptive affectant les modal-ités d’échanges entre un club et ses fans. S’ils permettent la poursuite de nombreux objectifsmarketing (relationnel, transactionel, branding, fan experience) ils nécessitent maitrise, savoir-faire et compétences. Outre le fait de comprendre la mise en œuvre d’une stratégie de publicationsur Twitter et ses retombées, cette communication permet aussi d’appréhender le métier de Com-munity Manager appelé à se développer au sein des organisations sportives.

Ce premier travail exploratoire pourrait se prolonger sur trois axes : étendre l’analyse à latwittosphère du club (fans, joueurs, sponsors, journalistes, influenceurs) pour comprendre lesmodalités d’interaction sur Twitter ; étendre l’analyse de l’engagement des fans aux autres plate-formes sur lesquelles le club est présent (facebook, instagram, snapchat) ; sous réserve d’accèsaux données, entamer une approche comparative pour caractériser les stratégies des CommunityManagers.

Filo, K., Lock, D. et Karg, A. (2015). Sport and social media research: A review. SportManagement Review, 18 (2), 166-181. http://dx.doi.org/10.1016/j.smr.2014.11.001

Gibbs, C., O’Reilly, N., et Brunette, M. (2014). Professional Team Sport and Twitter: Grat-ifications Sought and Obtained by Followers. Journal of Sport Communication, 7, 188-213.http://dx.doi.org/10.1123/IJSC.2014-0005

Naraine, M.L., Pegoraro, A., François, A., et Parent, M. M. (2016). Étude comparative deméthodes d’extraction de données Twitter : le cas des matches de l’équipe nationale masculinedu Canada de hockey sur glace aux JO d’hiver de Sotchi 2014. Revue européenne de managementdu sport, 48, 8-26.

Price,J. , Farrington, N. et Hall, L. (2013). Changing the game? The impact of Twitter on

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relationships between football clubs, supporters and the sports media. Soccer & Society, 14 (4),446-461. http://dx.doi.org/10.1080/14660970.2013.810431

Witkemper, C., Lim, C.H., et Waldburger, A. (2012). Social media and sports marketing:Examining the motivations and constraints of Twitter users. Sport Marketing Quarterly, 21 (3),170–183.

Ce qu’il faut retenir :

• Les médias sociaux et plus particulièrement Twitter prennent une part de plus en plusimportante dans les modalités de consommation du fan de football.

• Le nombre de followers, le nombre de tweets, l’audience et l’engagement, sont indexés engrande partie sur la réussite sportive de l’équipe.

• Le savoir-faire du Community Manager du club consiste alors à faire grandir sa communautéet la fidéliser en proposant du contenu engageant déconnecté de l’aléa sportif.

• Les enjeux marketings d’une bonne gestion d’un compte Twitter sont nombreux et relève dumarketing relationnel (interactivité avec les fans), du marketing expérientiel (fan/matchdayexperience) et du branding (image de marque du club).

Mots-Clés: Twitter, football, médias sociaux, engagement, marketing, sport, spectacle

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INTERETS ET LIMITES DES RESEAUXSOCIAUX DES SPORTIFS PEU

MEDIATISES : UNE APPROCHEEXPLORATOIRE

Marie-Josèphe Leroux-Sostenes ⇤† 1, Typhaine Maigrot ⇤

2

1 Université de Rouen - Normandie – Université de Rouen – France2 Université de Rouen - Normandie – Universté de Rouen – France

Le 20 mai 2016, le magazine Le Point[1] titrait : ” JO : la moitié des sportifs français vit sousle seuil de pauvreté ”. Cet article a eu le mérite de présenter une réalité peu visible. En effet, lessportifs de haut niveau dans des disciplines peu médiatisées[2] sont le plus souvent ignorés parles médias. Remporter un titre ne leur apporte qu’une visibilité de très court terme. Cette com-munication a pour objectif de décrire, d’analyser et de comprendre comment ces sportifs utilisentle seul outil de communication qui leur soit accessible et peu coûteux, les réseaux sociaux.Ainsi, la première partie de cette communication amènera, dans un premier temps à définir lesréseaux sociaux. Si Omrane (2013), conclut d’une revue de la littérature concernant ce concept” qu’il n’existe pas une définition universelle singulière du réseau social ”, son approche avancel’idée qu’un réseau social comprend les acteurs/unités/nœuds qui sont connectés, afin d’atteindredifférents objectifs.

Dans le contexte des sportifs non médiatisés, les réseaux sociaux peuvent être compris commedes plateformes d’interactions sociales qui facilitent la création et l’échange d’informations et decontenus entre des individus et entre individus et organisations (Lendrery et Levy, 2012). Cesystème s’appuie sur Internet, qui par ses caractéristiques et ses capacités technologiques, estun outil de communication très performant (Barabel et al – 2010). Les réseaux sociaux ontainsi pour objectif de permettre la discussion et l’échange entre les internautes, mais aussi unediscussion à double sens avec les entreprises (Gervais, 2007).

La littérature actuelle concernant les réseaux sociaux porte principalement sur leur utilisation pardes sociétés, dans l’optique de création de communauté de marque. Ces dernières sont définiespar Muniz et O’Guinn (2001), cité par Arnone et Decrop (2011) comme des regroupements deconsommateurs autour d’une marque spécifique (...), consistant en un ensemble structuré derelations sociales entre les admirateurs de cette marque. Ainsi, dans un second temps, cettecommunication s’appuiera sur les travaux réalisés dans le domaine de communauté de marqueafin d’établir un parallèle avec une communauté de fans créée autour d’un athlète.

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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La seconde partie de ce travail s’articulera autour d’entretiens qualitatifs réalisés auprès de11 athlètes ayant participé à des championnats du monde et/ou aux Jeux Olympiques, dans desdisciplines peu médiatisées (natation synchronisé, trampoline, aviron, kayak, boule lyonnaise..).Ainsi, ces sportifs ne sont pas connus en dehors de leur sphère sportive. Ces entretiens ont étémenés à partir d’un guide qui s’articule autour de quatre grands thèmes :

- Les différents outils de communication utilisés pour communiquer, dont les réseaux sociaux;

- Les raisons amenant à l’utilisation des réseaux sociaux ;

- les difficultés rencontrées ;

- les résultats obtenus.

L’utilisation des réseaux sociaux par ce profil d’athlètes est un sujet encore peu traité dansla littérature. Ce constat amène au choix méthodologique d’une recherche qualitative et ex-ploratoire au sens d’Evrard et al (1997).

Ce travail vise à comprendre pourquoi les sportifs communiquent par les réseaux sociaux, com-ment ils réalisent cette communication et enfin quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent.

Les premiers résultats montrent que les athlètes utilisent les réseaux sociaux plus par défautque par volonté de communiquer. En effet, il s’agit tout d’abord de contrer le manque de vis-ibilité médiatique de leur discipline. L’analyse des entretiens confirme un manque certain destratégie et de savoir-faire dans l’utilisation de cette communication. En revanche, les cibleset les objectifs sont clairement identifiés. La première cible visée est constituée de jeunes quipratiquent et / ou qui s’intéressent à leur sport. Puisque ces activités sportives sont peu médi-atisées, ce choix de cible est conforme à la théorie d’Arnone et Decrop (2011). En effet, pources auteurs ” les membres doivent être liés par un sentiment d’appartenance et développer uneidentité collective qui leur donne la conviction de former un groupe à part ” est un facteur deréussite de la communication sur les réseaux sociaux. Une cible élargie intègre les sympathisantsde leur sport, de même que les sponsors actuels ou potentiels. Ainsi, les athlètes rencontréssouhaitent aussi ” se faire remarquer ” par des sponsors potentiels. De plus, à l’instar de Marie(équipe de France de natation synchronisée) ” on met des photos pour faire voir notre sponsor ”.

Leurs objectifs sont relativement nombreux. Les athlètes recherchent de la visibilité pour eux,pour leurs sponsors mais aussi pour leur discipline sportive. Leur volonté est de créer et de fairecroitre une communauté de passionnés. Ils sont confrontés à un manque de temps, mais aussi àun manque de formation sur une stratégie à mener. Cela se traduit généralement par un manquede motivation. Ils savent pourquoi ils sont sur les réseaux sociaux, mais ne savent pas commentfaire pour atteindre leurs objectifs.

Nous pouvons donc conclure d’une part, qu’au-delà des résultats sportifs, les athlètes de hautniveau doivent aussi apprendre à gérer leur image. D’autre part, appartenant à des disciplinespeu médiatisées, l’utilisation des réseaux sociaux s’impose d’elle-même. Mais celle-ci présentedes difficultés aux athlètes. La mutualisation des compétences apparaît alors comme une solu-tion possible. Les athlètes fournissant du contenu à des community managers, qui possèdent lescompétences en termes de communication, capables de créer une stratégie. La prise en chargede ces community managers, ne relève –t-il pas d’une nouvelle mission des fédérations sportives ?

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Bibliographie :

Arnone, L., Decrop, A. (2011). Créer une communauté de marque : le cas des clubs de va-cances Lookéa. Décisions Marketing, oct-déc, 35-46.

Barabel, M., Mayol S., Meier O., (2010). Les medias sociaux au service du marketing terri-torial : une approche exploratoire. Management & Avenir, 32, 233-253.

Evrard, Y., B. Pras, et Roux, E. (1997). Market, Etudes et recherches en marketing, Nathan,700 p.

Gervais, J.F., (2007). Web 2.0 : les internautes au pouvoir. Dunod, 211 p.

Lendrery, J., Levy J. (2012). Mercator 2013 : Théories et nouvelles pratiques du marketing.Dunod, 1140 p.

Muniz, A., O’Guinn, T. (2001). Brand community. Journal of Consumer Research, 27, 412-432.

Omrane, A. (2013). Les réseaux sociaux de l’entreprise et son accès aux ressources externes: Le rôle des compétences sociales. Management & Avenir, 65 (7), 73 - 93.

Ce qu’il faut retenir :

Cette communication a pour objectif de décrire, d’analyser et de comprendre comment les sportifspeu médiatisés utilisent les réseaux sociaux. La littérature concernant cet outil porte principale-ment sur son utilisation par des sociétés, dans l’optique de création de communauté de marque.Un parallèle entre ce concept et une communauté de fans est établi afin de définir les objec-tifs de cette forme de communication. L’analyse des entretiens confirme un manque certain destratégie et de savoir-faire dans l’utilisation de cette communication. Les objectifs des sportifssont d’améliorer leur propre visibilité, celle de leur

Source : http://www.lepoint.fr/sport/jo-la-moitie-des-sportifs-francais-vivent-sous-le-seuil-de-pauvrete-20-05-2016-2040916_26.php

10 sports accaparent 92 % du temps de diffusion du sport à la télévision en France d’après lesite : http://www.sportbuzzbusiness.fr/etude-la-diffusion-du-sport-a-la-tv-en-2011-le-foot-reste-numero-1.html.

Mots-Clés: Réseaux sociaux, sportifs peu médiatisés, communauté de fans

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BUZZ SPORTIF, EMOTIONS ET VALEURSDU SPORT. QUELLE RECEPTION POUR

CES NOUVEAUX CONTENUS ?

Quentin Neveu ⇤† 1, Fabien Wille ⇤

2, Patrick Bouchet ⇤

1

1 Université de Bourgogne-Franche-Comté – Université de Bourgogne-Franche-Comté – France2 Université Lille 2 – Université Lille II - Droit et santé – France

L’objectif de cette communication est de comprendre un phénomène médiatique encore assezpeu étudié, le buzz sportif. A travers une série d’études il s’agit d’en analyser la réception parles individus, au travers d’un prisme émotionnel et du filtre des valeurs présupposées rattachéesau sport.Profitant d’évolutions techniques et technologiques, le consommateur du sport médiatisé en de-vient progressivement un consomm-acteur (Rebillard, 2007). Programmes à la demande, offrespécifique sur internet, tout est fait pour accroître l’offre et permettre une consommation individ-ualisée, ainsi qu’une diffusion de contenus faite par l’individu lui-même. Ces évolutions amènentun découpage du produit sportif médiatisé en séquences plus courtes, qui circulent de manièrevirale en profitant des dynamiques sociales favorisées par les potentialités offertes par le web 2.0(Richier et Linarès, 2015), amenant à des phénomènes de buzz.

Sémiotiquement, le buzz sportif se caractérise par un certain nombre de critères (Neveu, Willeet Bouchet, 2016). La nature de l’image, présentant un geste unique ou très peu reproductible.L’aspect inattendu de l’image, interrompant la narration de l’événement sportif. L’idée de no-toriété est également sous-jacente au buzz sportif. Derrière cette notion se retrouvent le sportifconcerné, l’événement touché et le sport mis en image. Enfin, un bon buzz sportif se doit d’êtrelargement compréhensible, tant par des non spécialistes de la discipline que par des personnes quiignorent le contexte sportif exact des images. La combinaison de ces caractéristiques sémiotiqueset leur force d’activation créent un degré de buzzabilité, représentant l’ampleur potentielle dediffusion d’une image de buzz sportif.

La question de recherche ici est double. D’un point de vue sémiotique, il paraît bon d’établir uneclassification des buzz sportifs en catégories basées sur l’activation des paramètres de buzzabilité.Une activation plus grande et un nombre de paramètres plus important devraient donner un buzzplus fort. En se plaçant du côté du récepteur, il est bon de s’interroger sur la manière dont ces

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†Auteur correspondant: [email protected]

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images sont perçues. La réception d’un contenu médiatique est génératrice d’émotions, dépen-dantes de chaque individu. Ces émotions entrainent un comportement post-réception différentselon le contenu et le récepteur (Bee et Madrigal, 2012). Par ailleurs, mettre en perspective lamanière dont sont perçues les valeurs présupposées du sport (Attali, 2004) devrait permettre decomprendre d’éventuelles différences dans l’impact des images sur chacun.

Pour répondre à ces interrogations, une série de questionnaires en ligne a été administrée endeux temps. Dans le premier temps, un total de 92 répondants a pu être touché. Les donnéesont été traitées statistiquement par des comparaisons de moyennes. La seconde étape comprendplus de 900 répondants uniques, dont les réponses ont été traitées par des méthodes statistiquespar plan d’expérience.

Ce qui ressort de ces études est que le buzz sportif semble être un objet bien spécifique puisque letype de buzz et donc le contenu en lui-même influence la réception qui en est faite, plutôt que lesémotions ressenties ou encore la perception des valeurs du sport qui y sont associées. D’un pointde vue opérationnel, ces résultats pourraient permettre notamment aux sociétés de productionmédia de sélectionner et d’adapter des contenus en fonction des émotions à générer chez le public.Ils pourraient permettre aussi de réaliser les retransmissions sportives de manière à maximiserla viralité potentielle des contenus et donc à toucher une audience la plus large possible.

Bibliographie

Attali, M. (2004). Le sport et ses valeurs. Paris : La Dispute.

Bee, C. C., & Madrigal, R. (2012). It’s not whether you win or lose; it’s how the game isplayed. Journal of Advertising, 41(1), 47–58.

Neveu, Q., Wille, F., & Bouchet, P. (2016). Le buzz sportif: proposition de caractérisationsémiotique. Staps, (3), 55-72.

Rebillard, F. (2007b). Le Web 2.0 en perspective. Une analyse socio-économique de l’internet.Paris : L’Harmattan.

Richier, C., Linares, G., El Azouzi, R., Jimenez, T., Altman, E., & Portilla, Y. (2015). Dy-namiques des popularités dans YouTube. CORIA, 39–54.

Ce qu’il faut retenir

Le buzz sportif se compose de quelques éléments caractéristiques.

Les émotions ressenties et la perception des valeurs du sport dépendraient de chaque individu.

La réception du buzz sportif devrait varier selon les données personnelles de chacun.Il ressort que le buzz sportif est un objet médiatique spécifique.

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Tourisme sportif

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LA GOUVERNANCE IMPOSSIBLE DESSTATIONS TOURISTIQUES DE

MONTAGNE FRANÇAISES.

Eric Adamkievicz ⇤† 1

1 Université Paul Sabatier - Toulouse III – Université Paul Sabatier - Toulouse III – France

L’absence de gouvernance dans la majeure partie des territoires de montagne français est lemarqueur de l’incapacité structurelle à élaborer des stratégies depuis le début de l’expérience desstations touristiques.Les rencontres des acteurs du tourisme de montagne évoquent régulièrement la question de laGouvernance depuis le début des années 2000 (Courchevel 2002). Les réponses restent encoreau stade des questionnements, des hypothèses de travail, et principalement au niveau théorique(Adamkiewicz 2016).

On peut alors se demander légitimement si les acteurs du tourisme de montagne souhaitentvraiment aller dans cette voie et s’ils en ressentent véritablement l’intérêt et le besoin ; au-delàdes positions de principes qui font consensus tant qu’elles restent purement théoriques voire rhé-toriques. La compilation d’expériences et des réflexions en cours depuis les années 90 sont lapreuve que cette volonté affichée se heurte aux modes relationnels en usages dans les territoiresde montagnes.

Les acteurs économiques du tourisme de montagne se sont révélés incapables de construire desstratégies de développement face aux concurrences traditionnelles (Autriche, Suisse et Amériquedu Nord) mais aussi face aux destinations émergentes (Europe de l’Est et Asie) (MarcelpoilE, Bensahel-Perrin L., François H., 2010). Adopter des stratégies de stations renforceraient desmarques déjà relativement fortes et finirait par limiter l’influence des institutions représentatives.La seule logique qui demeure, reste celle du calcul du nombre de skieurs qui viennent consommerde la piste en hiver indépendamment de toute connaissance fine des clientèles (Vanat L. 2016)et la principale voie reste celle de la construction de nouveaux hébergements, les investissementsdans les remontées mécaniques et la neige de culture.

Cadre théorique et problématique

L’objet de cette recherche est de mettre en évidence l’écart entre les discours des acteurs économiques,en premier lieu les institutions professionnelles représentatives (A.N.M.S.M., D.S.F., E.S.F.) etles investissements de certains acteurs du tourisme de montagne comme la Compagnie des Alpes,le Club Med ou Pierre & Vacances. La connaissance des clients à travers une approche mar-keting, si elle est particulièrement bien construite par certains grands opérateurs, n’est pas une

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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priorité pour la majeure partie des acteurs économiques qui ne ” résonnent ” qu’en volumes(historiquement privilégiés) et non en clientèles qualifiées; les données accessibles faisant plussouvent références aux nationalités plutôt qu’au panier moyen.

L’approche socio ethnographique effectuée sur une période de dix ans dans la station des Arcs-Bourg Saint Maurice a été le point de départ de l’analyse. Celle ci a été également renforcée parl’utilisation de la sociologie des organisations pour comprendre l’absence d’une réelle approchemarketing dans les stations de montagnes.

Approche méthodologique

L’outil construit et expérimenté aux Arcs mais également dans les structures professionnellesdu tourisme français considérées comme institutionnelles (Fédération Nationale des Offices deTourisme et Syndicats d’Initiatives et France Montagnes) a été utilisé également pour comprendrecomment les acteurs locaux conçoivent la gouvernance des instances représentatives et commentsont élaborées leurs ” stratégies ”. L’analyse a été facilitée par une immersion comme profession-nel dans ces différentes structures durant 7 ans, ce qui permet d’avoir des éléments de premièremain à partir d’entretiens semi-directifs effectués auprès des principaux acteurs économiques dessites touristiques, comme des comptes rendus de réunions de 2003 à 2009.

Principaux résultats

Il apparaît que les instances professionnelles, loin de permettre la connaissance fine des évolu-tions des marchés participent à la reproduction de démarches de communication historiquementdatées sans prendre en compte les évolutions des attentes clients. Au-delà de l’approche par lemédia web comme principale ” révolution ” de la promotion des sites touristiques, les formesde communication n’ont guère évolué depuis 30 ans. En l’absence de réelles connaissances desclientèles, ni les produits, ni les actions de promotions, ni les évolutions visant à adapter les sta-tions ne sont véritablement possibles. Dès lors, chaque station et certains opérateurs s’essayentà figurer en bonne place dans des classements spécifiques. C’est ainsi qu’elles peuvent être surla plus haute marche du podium en étant dans des compétitions différentes : Val Thorens auWorld Ski Awards, l’Alpe d’Huez à l’European Best Destinations...

Cette absence de stratégie se répercute sur les organisations mise en œuvre dans les sites touris-tiques y compris dans la reconduction des modèles de développement immobilier à travers desfoncières créées ces trois dernières années, qui reprennent les mêmes recettes proposées depuis30 ans ( Fablet G., Georges-Marcelpoil E. 2013). Mais l’approche par typologies de clients restetrès limitée à quelques modèles atypiques d’auberges de jeunesse tel que le ” Rocky pop hôtel ”des Houches.

Le système économique des stations touristiques de montagnes apparaît aujourd’hui plus kaléi-doscopique que jamais, alors que l’évolution du marché tend à augmenter la concurrence entreles destinations (Bourdeau P. et all, 2007). L’absence de gouvernance permettant de déterminerdes axes forts de positionnement comme de stratégies clients pourrait très rapidement amenerla majorité des stations françaises dans une impasse économique et accélérer les mutations ou ledéveloppement de friches touristiques dans à marché européen en déclin.

Ce qu’il faut retenir :

L’augmentation des lits froids et la baisse de fréquentation ne change pas le modèle en place.La principale réponse reste classique et identique: financement par des particuliers de résidences

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d’agréments qui se transforment peu à peu en lits froids.La montée en gamme des produits et l’augmentation des tarifs sont les seules stratégies mises enoeuvre: ” Le tout ski c’est fini, mais sans le ski tout est fini ”... mais plus cher !

Mots-Clés: Gouvernance, stratégie, stations de montagne, business model, lits froids

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THE ROLE OF CULTURE IN NATUREPARK MANAGEMENT – A PROPOSITION

OF ANALYSIS MODEL BASED ON AFRENCH-HUNGARIAN COMPARISON

Orsolya Czegledi ⇤† 1, Antoine Marsac ⇤

2, Patrick Bouchet ⇤

2

1 Université Lille 2 – Université Lille II - Droit et santé – France2 Université de Bourgogne-Franche-Comté – Université de Bourgogne-Franche-Comté – France

Introduction and objectivesProtected areas in Europe are meant to be governed along the same European values[1] andthe same principles of sustainable development (Depraz, 2005). However, conservation con-flicts might jeopardize management efficiency and urge actions to minimize negative ecologicalimpacts. As cross-cultural investigations in management prevail over those on for-profit orga-nizations, while intercultural studies on protected natural areas is a relatively untapped fieldof research, the analysis of nature park management is a promising research area for (a more)efficient nature management.

Our goal here is to understand the role of culture – along other elements – in European naturepark management and to propose a cross-cultural model for the analysis of the park managementat European nature parks.

Theoretical framework and problem

Park management is influenced by various internal and external forces, such as legal questions,geographical characteristics, stakeholder actions, etc. Although European nature park manage-ment is supposed to follow the same directives defined by the European Union, differences intheir management might be observed. Accordingly, even though we hypothesize that the parks’administration is primarily concerned with conservation questions and seek to serve collectiveinterest, the real nature of management actions and the underlying values are unclear.

In order to reveal the role of culture and the influence of other elements on nature park man-agement, an analytical model, based on the existing model of Hofstede (Hofstede, Hofstede, &

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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Minkov, 2010), along with marketing (Hautbois, Desbordes, & Pierce, 2010) and managementconcepts (Woodside, Hsu, & Marshall, 2011), was constructed.

Methodology, data collection, analyses

In our study, various methods were used, the most relevant being the semi-directed interviewswith actors of the park management, while document analysis and observations also completedour findings. Our choice of study areas was first shaped by our intention to compare Europeancountries where the importance of tourism is relatively high and where nature protection haslongtime traditions (an approach which intends to eliminate potential differences due to otherfactors); while a deep knowledge of the chosen countries by our research team has also been anessential requirement. Accordingly, France and Hungary were chosen for the analysis.

Along with the same principle, in the aim to minimize the bias, we aimed to carry out a double-comparison by choosing two different types of parks in each country. Despite the numerousgeographical differences between our subject countries, we managed to find comparable areas:two peri-urban waterside parks and two wooded mountain regions have been chosen. Duringa two-year period, our research team visited regularly these parks and took observation notes,while during the spring-summer period of 2015, a total of 14 interviews have been carried outwith the parks’ administration and tourism office employees.

The documents, observation guides and interviews were then studied. The global analysis of theinterviews was carried out first from a quantitative perspective with the help of the TROPESsoftware. Second, a particular attention was devoted to the relational analysis of the interviews,while their semantic study served more as a confirmation (or rectification) of the findings.

Main results

As a result of our investigations, we categorized the studied parks’ management and placedthem on a protection-promotion scale – a categorization based on the observed managerial mea-sures and attitude, the interview results and on the cross-cultural comparison of the subjectcountries (Hofstede, Hofstede, & Minkov, 2010).

Using our analysis model, we found, that operations and directions of park management wereaffected by cultural differences to a considerable extent, while these were also influenced by thegeographical characteristics of the natural sites. However, managerial considerations were foundto be interrelated with the visitors’ behavior, the legislative background and the geographicalfeatures of the area.

Conclusion

We concluded, that even though the primary concern of nature park management is conser-vation and collective interest, the importance of these are interpreted differently and we revealedcross-cultural differences. These findings, along with our analysis of best practices in naturepark management and our propositions of country-specific recommendations for more efficientand sustainable protected site management is likely to help the efforts of professionals seekingto reduce the negative effects of cohabitation and use-conflicts at these sites.

References

Depraz, S. (2005). Action environnementale et démocratie locale en Hongrie post- socialiste.Revue D’études Comparatives EstOuest, 36 (1), 33–61.

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Hautbois, C., Desbordes, M., & Pierce, D. (2010). Improving Territorial Image Through Sport-Based Communication by Local Governmental Bodies: A Case Study of the French DepartmentSeine-Saint-Denis. International Journal of Sport Communication, 3, 336–354.

Hofstede, G., Hofstede, G. J., & Minkov, M. (2010). Cultures and Organizations Software ofthe Mind (3rd ed.). McGraw-Hill.

Woodside, A. G., Hsu, S.-Y., & Marshall, R. (2011). General theory of cultures’ consequenceson international tourism behavior. Journal of Business Research, 64 (8), 785–799.

Key points

• European nature park management shows cross-cultural differences

• Sustainable park management might be more efficient if cultural characteristics are con-sidered

• Culture-specific recommendations and best practices might contribute to a more efficientnature park management

Consolidated Version of the Treaty on European Union, 2012, C 326/13

Mots-Clés: Nature park management, outdoor activities, sustainable development, cross, culturalstudies

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SPORT ET GLOCALISATION ETUDE DESSTRATEGIES GLOCALES DE

DEVELOPPEMENT DES LOISIRSSPORTIFS EN CHINE : LE CAS DESSTATIONS BALNEAIRES ET DES

STATIONS DE SKI

Arnaud Waquet ⇤† 1, Sarah Mischler ⇤

2

1 Université de Lille 2 – Université Lille II - Droit et santé – France2 Université Lille 2 – Université Lille II - Droit et santé – France

Au XXème siècle, le sport a connu une mondialisation qui explique la croissance et le succèsde certaines pratiques (football, basketball), d’événements sportifs (JO, Coupe du Monde FIFA),de championnats (Première Ligue anglaise, NBA) ou encore d’entreprises de sport (Nike, Adi-das). Cependant, ce modèle de développement international du sport basé sur une acceptationde la ”Westernization” du globe connaît aujourd’hui certaines limites. Plusieurs publicationsscientifiques démontrent ainsi la création de formes hybrides ou alternatives de la globalisation(J. Horne & al., 1999). Notre recherche s’intéresse à l’une d’elles : la glocalisation, à savoirl’adaptation locale de stratégie globale. Dans les faits, l’adoption d’une stratégie glocale a pourobjectif d’éviter les résistances ou le rejet des populations concernées à l’introduction d’une nou-veauté. Mieux, elle a pour objectif l’acceptation par les autochtones d’une nouvelle pratique,ou d’un nouveau produit/service en raison de sa compatibilité avec la culture et les traditionslocales (Dumitrescu, 2010).Le sujet de la glocalisation du sport est un sujet qui concerne particulièrement l’Asie et le Moyen-Orient. Depuis le début du XXIème siècle, on constate en effet un glissement à l’Est du sportinternational qui n’est pas sans impact sur le développement de stratégies glocales par les prin-cipaux acteurs du sport (fédérations, marques, distributeurs d’articles de sport, organisateursd’événements, professionnels du tourisme, ...etc.). L’émergence de nouveaux marchés commela Chine, l’Inde et la Russie mais également l’attribution des plus grandes compétitions à laCorée du Sud, à la Chine, au Japon, à la Russie ou encore au Qatar engendrent une remise enquestion des stratégies de développement global-standard du sport. Par exemple, en dépit d’uneadoration pour le modèle sportif américain, il a été démontré récemment la nécessité pour laNBA et les marques américaines de basket-ball d’adopter des stratégies glocales afin de pouvoirse développer en Chine (Zhou & al, 2017).

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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Dans le cadre d’un accord-cadre entre l’Université de Lille et les Universités chinoises de Shenyanget de Qingdao, nos recherches de terrain entreprises ces dernières années sont focalisées sur l’étudedes habitudes de pratiques et de consommations des chinois sur deux sites symptomatiques del’ouverture de la Chine aux loisirs sportifs ; à savoir les stations de ski, et les plages (Taunay,2011). A travers un état des lieux des pratiques, de la consommation et de la connaissance desmarques de sport des Chinois, l’objectif est d’identifier les particularités de la culture sportivechinoise (tant dans les modalités de pratiques et de consommations que dans la connaissancedu marché du sport) afin de déterminer les possibilités de stratégies glocales pour les acteursconcernés par le développement des loisirs sportifs en Chine.

Des questionnaires ont été réalisés en face à face dans les stations de ski de Qipanshan et Yabuliau Nord-Est de la Chine et sur la station balnéaire de Qingdao. Ce choix s’est imposé afin denous prémunir de la réticence des chinois à répondre à des questions ouvertes. L’objectif étaitainsi de nous assurer que les questionnaires soient complétés dans leur globalité tout en garan-tissant la validité et la qualité des données recueillies.

Les résultats montrent qu’au-delà d’une reproduction des modèles occidentaux dans le développe-ment des loisirs sportifs et touristiques, les chinois conservent des particularités liées à leur cul-ture, ce qui nécessitent une glocalisation des stratégies marketing. Par exemple, leurs activitéssur la plage sont très différentes de ce que nous connaissons en France : les chinois étant très peuà l’aise dans l’eau, la majeure partie de leurs activités a lieu sur la plage. Ils en font un espacede convivialité pour passer du temps en famille ou entre amis et ne se baignent pas ou très peu.Leurs besoins s’orientent alors plus sur la protection du soleil, la possibilité d’accueillir sa famillesur plage et sur du matériel pour être en sécurité dans l’eau. Leurs besoins sont aussi spécifiquesau niveau du ski. A Qipanshan, une station de ski qui s’apparente à une base de loisirs, lespersonnes interrogées sont présentes sur la journée entière (pas de nuitée) mais passent peu detemps à skier. Elles font quelques descentes de ski, apprennent à skier seules et n’éprouvent pasle besoin de s’équiper en matériel spécifique. De ce fait, elles n’ont qu’une faible culture desmarques de ski spécifiques. Sur la station de Yabuli, située en montagne et qui accueille un ClubMed, les habitudes de pratiques du ski sont plus similaires aux pratiques occidentales du faitd’une présence plus importante de touristes étrangers et d’une population locale plus aisée etplus technicienne (Yang, 2003).

En raison des résultats encourageant obtenus et des partenariats noués avec des universitéschinoises, ces deux enquêtes nous ont ouvert la voie vers d’autres analyses des habitudes de pra-tiques et de consommations sportives de la population chinoise. Depuis avril 2017, une enquêteest ainsi en cours afin de comprendre les habitudes de pratiques et de consommations sportivesde la jeunesse chinoise (11-16 ans).

Références :

Taunay, B. (2011). Le Tourisme intérieur chinois. Rennes : Presses universitaires de Rennes.

Horne, J., Tomlinson, A., & Whannel, G. (1999). Understanding sport: An introduction tothe sociological and cultural analysis of sport. Taylor & Francis.

Dumitrescu, L., & Vinerean, S. (2010). The glocal strategy of global brands. Studies in Businessand Economics, 5 (3), 147-155.

Zhou, L., Wang, J. J., Chen, X., Lei, C., Meng, X., & Zhang, J. (2017). The developmentof NBA in China: a glocalization perspective. International Journal of Sports Marketing and

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Sponsorship, 18 (1).

Yang, G. R., Lv, J. (2003). Le développement de la province du Heilongjiang grâce à l’industrietouristique du ski. Sports d’hiver, (3)

Ce qu’il faut retenir :

Le glissement à l’Est du développement international du sport remet en question la globali-sation et voit se développer des stratégies de glocalisation

La Chine connait une croissance des loisirs sportifs et les habitudes de pratique des chinoisdans les stations de ski et sur les plages témoignent de leurs traditions culturellesLes habitudes de consommations des chinois dans les stations de ski et sur les plages appellentles marques internationales à renforcer leur stratégie de glocalisation

Mots-Clés: Chine, stratégie glocale, loisirs sportifs, ski, plage

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Images et Représentations

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QATAR : LES RESSORTS STRATEGIQUESD’UN ”SPORT POWER”

Amr Alem ⇤† 1

1 Université de Caen - Normandie – Université de Caen – France

De quoi le Qatar est-il le nom ? D’une ” énigme ”? Des ” nouveaux maîtres du jeu ”?D”’ un nain à l’appétit d’ogre ”? D’un ” eldorado en carton-pâte ”? Ou encore d” ’ un pointd’interrogation ”? C’est, en tous cas, la question de départ qui nous a animés dans nos premièresréflexions relatives au présent projet de recherche.Auteur d’une remarquable montée en puissance depuis deux décennies dans l’échiquier inter-national, cet émirat, de la taille de la région Ile de France, est sujet à tous les superlatifs. ”Incontournable, agaçant, visible et ambitieux ”, le Qatar, ” pays de toutes les contradictions ”,est arrivé ” en moins d’une quinzaine, d’année à jouer un rôle sans commune mesure avec sadimension géographique ”, et ” s’est tissé une place dans le concert des nations ”.

Par ce fait, ” le Qatar a suscité un nombre important d’ouvrages, d’articles et de reportagesdans les médias, plus que tout autre pays. L’intérêt porté à ce micro-État paraît disproportionnépar rapport à sa population, 200.000 Qataris, soit moins que la population du XVe arrondisse-ment de Paris ”. Cet intérêt éditorial et littéraire suscité par le Qatar se traduit par une dizained’ouvrages parus depuis 2011, dont les origines scientifiques des auteurs pourraient être scindéesen deux grandes catégories : journalistes internationaux et chercheurs.

L’idée principale qui sort de ces ouvrages veut que le Qatar cherche à se distinguer pour exister.” Faire mentir la géographie”parait ainsi être le principal dessein de cet émirat. Une volontéd’internationalisation qui ” est autant une volonté de prestige qu’une nécessité stratégique ”, et quia trouvé son principal outil de communication dans sa diplomatie sportive. Le Qatar a développévia le Fonds Souverain QIA et sa filiale QSI (Qatar Sports Investments) dédiée au sport, unestratégie d’intégration verticale sur toute la chaîne de valeur du sport mondial : organisationd’événements sportifs majeurs ; acquisition de structures sportives professionnelles ; créationd’un groupe de diffusion audiovisuelle sportive ; création d’un équipementier ; contractualisa-tion de partenariats ; création de pôles d’excellence en matière de formation et de santé sportive...

A l’examen de l’état de l’art concernant le Qatar, on remarque donc qu’il est ponctuellementquestion des investissements qataris dans le sport. En revanche, peu de publications s’attardentdessus pour en expliquer la genèse, les ressorts et les perspectives relatifs à la nature géopolitiquede ce micro-État. Il en est de même du traitement médiatique qui lui est réservé dans la pressefrançaise. Les auteurs, aussi bien d’ouvrages que d’articles scientifiques liés au Qatar, signalentson apparition dans les écrans radars des médias français et notent qu’il ” est désormais partoutdans la presse et ce n’est pas seulement une mode passagère ” ou encore qu’il ” est certaine-ment le pays étranger qui a suscité le plus de reportages et de commentaires dans les médias

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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français ”, sans pour autant proposer de se livrer à une analyse scientifique de l’image (de marque)du Qatar dans le paysage médiatique français en général, et celui de la presse écrite en particulier.

C’est à partir de là que découle notre problématique, formulée autour de la question suivante :En quoi les dividendes médiatiques de la diplomatie sportive du Qatar peuvent-ils satisfaire saquête de visibilité internationale ?

S’agissant de la méthodologie à l’œuvre, elle consiste à réaliser une analyse de contenu afind’obtenir une vision d’ensemble des discours produits par les supports retenus : l’Équipe, LeFigaro et Les Échos, via Factiva, une plateforme de recensement des articles de presse. Chacundans sa spécialité, ces journaux sont ceux qui se sont le plus intéressés à ce pays, parmi lespublications francophones où l’on trouve pas moins de 83.000 articles comprenant le mention” Qatar ” durant la période [novembre 2010 - mars 2015]. Le choix de ces bornes temporelless’explique par le fait que la première date correspond à l’attribution de l’organisation de la coupedu monde 2022 au Qatar par la FIFA, tandis que la deuxième est marquée par la décision decelle-ci de déplacer la programmation dudit Mondial de l’été à l’hiver.

Notre démarche consiste à identifier quels discours ont été produits à l’endroit du Qatar, età quelle(s) période(s). Après avoir repéré les occurrences liées à cet émirat, puis les avoir inscritsdans une chronologie discursive, nous analysons des ” pics événementiels ” qui émergent de notrecorpus, en proposant une lecture sur le retour médiatique -aussi bien quantitatif que qualitatif-sur investissement pour le Qatar. Ensuite, nous procéderons à des recommandations stratégiquesportant sur le potentiel de développement de la diplomatie sportive qatarie, ainsi que sur les axesd’amélioration de son image de marque.

Ce qu’il faut retenir

Intrinsèquement vulnérable sur le plan géopolitique, l’État du Qatar choisit le sport pours’assurer une existence dans le concert des nations.

Cette diplomatie sportive consiste à être présent sur tous les maillons de la chaîne devaleur sportive mondiale.

Le retour sur investissement de l’émirat n’est certainement pas viable au niveau économique,mais peut s’avérer intéressant sur le plan communicationnel.

Références

CHESNOT Christian, MALBRUNOT Georges, Qatar: les secrets du coffre fort, Michel La-fon, Paris, 2013, 333 p.

DJERMOUN Soraya, HERSANT Emmanuel, Qatar(isme) ?: Essai d’analyse du mode de fonc-tionnement d’un système, L’Harmattan, Paris, 2013, 132p.

ENNASRI Nabil, L’énigme du Qatar, Armand Collin, Paris, 2013, 220 p.

LAZAR Mehdi, Le Qatar aujourd’hui, Michalon, Paris 2013, 240 p.

ABIS Sébastien, Sports et relations internationales : l’offensive du Qatar, Confluence Méditer-

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ranée, 2013/1 N� 84, p. 117-130.

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ALEM Amr, Le nation branding du Qatar et les dividendes médiatiques de sa diplomatie sportive,Mémoire de Master II, dir Fabrice d’ALMEIDA, Institut Français de Presse (IFP), UniversitéPanthéon-Assas Paris II, 2015, 120 p.

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LES REPRESENTATIONS SOCIALES DESMARQUES DE SPORT : ANALYSE

COMPAREE AUPRES DES SPORTIFSFRANÇAIS ET DJIBOUTIENS

Youssouf Ballah ⇤† 1, Anne-Marie Lebrun ⇤ ‡ 1

1 Université de Bourgogne-Franche-Comté – Université de Bourgogne-Franche-Comté – France

IntroductionNos travaux consistent à explorer d’une part le concept des représentations sociales dans la sphèresportive à travers les produits de marques (chaussures & Sportswear) auprès des sportifs Françaiset Djiboutiens et d’autre part à analyser leurs différences et similitudes selon deux contextes dif-férents (appartenance nationale).

Cadre théorique

L’arrivée de la mondialisation, de la technologie et des médias a provoqué des transformationsmajeures dans l’économie y compris dans le secteur des articles de sport. L’engouement pour lesmarques de sport en France est un phénomène important qui est porté par le développement dela pratique sportive de masse, la dynamique des grands évènements sportifs et l’émergence desobjets connectés. Pour sa part, Djibouti malgré ses conditions économiques, sociales et politiquesinstables, tente tant bien que mal de copier le modèle français.

En effet, il existe des différences structuro-conjoncturelles entre les deux pays et par conséquentl’objectif de ce travail est d’examiner comment ces différences se reflètent au niveau des représen-tations sociales (RS) des marques de sport auprès de sportifs des deux pays.

Dans ce cadre, la perspective des RS (Moscovici, 1961) et particulièrement l’approche struc-turale (Abric, 1976) permet de saisir l’organisation et la structure interne de la marque selon lessujets. Une RS est formée d’un noyau central (NC) et d’un système périphérique (SP) (Abric,1976). Le premier assure la stabilité et le caractère partagé de la RS, le deuxième est instable etflexible en ce qu’il intègre les vécues et différences-interindividuelles dans le rapport à l’objet dela RS en question. De plus, le NC contient des éléments de nature fonctionnelle (liés à la pratiqueet à l’égard de l’objet) et des éléments évaluatifs (liés aux jugements évaluatifs de l’objet) (Abric& Tafani, 1995).

Méthodologie

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†Auteur correspondant: [email protected]

‡Auteur correspondant: [email protected]

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Dans une étude préliminaire, des entretiens semi-directifs (Dany et Apostolidis, 2007) ont étéréalisé auprès de 12 sportifs djiboutiens et 19 français afin de repérer les marques saillantes. Al’issue des entretiens, Adidas et Nike sont retenues en raison de leur saillance et redondance, etserviront d’inducteurs.

Ensuite, pour analyser le contenu et la structure des RS des marques de sport, un questionnaired’associations libres (Vergès, 1992) a été administré à un échantillon de 100 sportifs Djiboutienset 100 sportifs Français. Enfin, l’examen du contenu des RS a été examiné d’une part par uneanalyse prototypique (Vergès, 1992) et d’autre part par une classification ascendante hiérarchique(CAH ; méthode de Ward).

Principaux résultats

Les associations produites par les participants ont fait l’objet d’une analyse prototypique (Vergès,1992) croisant la fréquence et le rang d’apparition des évocations. Le contenu des RS des par-ticipants Djiboutiens, quelle que soit la marque, contient des éléments centraux prédominés pardes éléments évaluatifs. A contrario, le contenu des RS des participants Français, quelle que soitla marque, contient des éléments centraux prédominés par des éléments fonctionnels.

Ensuite, la CAH a permis de distinguer, auprès des sportifs Djiboutiens, 6 dimensions dontl’opposition fondamentale se situe entre les thématiques relayant l” ’ univers des attributs desmarques ” et celles relatives aux ” matériels, équipements et pratiques de sport ”. La premièrethématique domine d’un point de vue lexico-sémantique et semble donc corroborer l’activationd’éléments évaluatifs dans le NC des RS des marques.

Concernant les sportifs Français, la CAH s’articule également autour de 6 dimensions dontl’opposition fondamentale se situe entre les thématiques ” stratégies marketing” et ” univers desattributs des marques ”. La première thématique domine d’un point de vue lexico-sémantique etsemble donc corroborer l’activation d’éléments fonctionnels dans le NC des RS des marques.

Préconisations et conclusion

Il existe entre les Français et les Djiboutiens des similitudes (du fait que les sujets interrogés ontdes caractéristiques communes à savoir des pratiques sportives homologues) et des différences(deux contextes différents). Cette étude exploratoire montre que les français valorisent la di-mension ” sportwear ” des représentations alors que les Djiboutiens favorisent des dimensionsmultiples, à savoir les équipements de sport, la finalité des marques et enfin l’image des marques.

Ces résultats mettent en évidence que les français seraient plus proches des marques étudiées carils les décrivent sous un aspect plutôt sportif-fonctionnel. Par ailleurs, les Djiboutiens seraientplutôt distants de ces marques puisque les RS de celles-ci sont prédominées par des élémentsévaluatifs. Ces résultats corroborent les conclusions d’Abric et Tafani, (1995) et ouvrent sur uneperspective d’approfondissement des liens entre RS, processus identitaires et pratiques sportivesen fonction de contextes socio-culturels différents pour deux ” megabrands ”.

Références

Abric, J.-C. (1976). Jeux, conflit et représentations sociales. Thèse de Doctorat d’Etat. Aixen Provence : Université de Provence.

Abric, J.-C et Tafani, (1995). Nature et fonctionnement du noyau central d’une représenta-tion sociale : la représentation sociale de l’entreprise. Cahiers Internationaux de psychologie

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sociale, 28, 22-31.

Dany, L. et Apostolidis, T. (2007). Approche structurale de la représentation sociale de ladrogue: interrogations autour de la technique de mise en cause. Les Cahiers Internationaux dePsychologie Sociale, 73, 11-26.

Moscovici, S. (1961). La psychanalyse, son image et son public, Paris : Presses Universitaires.

Vergès, P. (1992). L’évocation de l’argent : une méthode pour la définition du noyau cen-tral d’une représentation, bulletin de psychologie, 405, 203-209.

Ce qu’il faut retenir

- La valorisation des éléments descriptifs et fonctionnels de la représentation sociale chez lessujets Français démontre leur proximité à l’objet marque.

- Par contre, la valorisation des éléments évaluatifs constatée chez les sujets Djiboutiens in-dique leur éloignement à l’objet marque.- Les similitudes et les différences du contenu et de l’organisation des représentations sont fonctiondes facteurs identitaires (personnels ou sociaux).

Mots-Clés: Représentation sociale, Marques de sport, Sportifs

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EFFET DE ” COSTUME ” OU D”’HABILLEMENT ” ? LA TENUE

VESTIMENTAIRE DES ENTRAINEURSPROFESSIONNELS DU FOOTBALL

FRANÇAIS

Jean Brehon ⇤† 1, Oumaya Hidri Neys ⇤

2, Hugo Juskowiak ⇤

1

1 université d’Artois – Université d’Artois, (Université d’Artois) – France2 Université Lille 2 – Université Lille II - Droit et santé – France

Il y a quelques mois, la communauté des éducateurs de football a assisté à une passe d’armesverbale, par médias interposés, entre deux grandes figures du football français[1]. Les récentsdébats journalistiques sur l’arrivée d’un nouveau coach français sur le banc du Real Madrid C.Fsoulignent plus encore le rôle qu’accordent les médias à l’apparence physique, à la tenue vesti-mentaire notamment, dans la définition des compétences réelles ou supposées acquises. ZinedineZidane, ” ce joueur d’exception endossant naturellement le costume de manager[2] ”, serait tailléde toute évidence pour réussir. Il faut dire que les entraîneurs professionnels sont aujourd’huisoumis, dans leur activité professionnelle, à une constante exposition médiatique. L’obligationde conférences de presse d’avant et d’après-match, les sollicitations d’interviews par la presseécrite et audio-visuelle rythment le quotidien de ces techniciens contraints de se mettre en scèneet de ” porte[r] le masque adéquat au rôle qu’il [s] entend [ent] jouer ” (Nizet et Rigaux, 2005).Alors concrètement, comment les entraineurs professionnels de football sont-ils présentés dansles médias ?Nous allons montrer que les usages des pratiques vestimentaires doivent être mis en relationavec les particularités des fonctions contemporaines de l’entraineur (Gr’un, 2016). Ce faisant, ilsrépondent à des contraintes d’ordre fonctionnel, réglementaire et normatif tout en s’inscrivantdans des stratégies de (re)présentation de soi. Les tenues vestimentaires des entraineurs pro-fessionnels de football relèvent autant d” ’ un fait de costume ” (Barthes, 1957), puisqu’ellescontribuent à les rendre conformes au groupe professionnel auquel ils appartiennent, que d” ’un fait d’habillement ”, puisqu’elles leur permettent de se distinguer dans un métier concurren-tiel soumis à la force des notoriétés et des réputations (Bréhon, Juskowiak et Sallé, 2016). Ils’agit de comprendre précisément ce qui se joue, par le vêtement, dans les logiques et stratégiesde présentation de soi des entraîneurs de l’élite en identifiant les représentations que diffuse la

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†Auteur correspondant: [email protected]

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presse spécialisée sur le sujet.

Nos résultats sont issus d’une recherche conventionnée[3] et reposent sur l’analyse d’un cor-pus de 268 représentations photographiques d’entraîneurs professionnels de football, en activitédans le championnat français (ligue 1 et 2) lors de la saison 2013-2014. Les clichés utilisésproviennent de 4 périodiques : le quotidien L’Equipe (n=365), les hebdomadaires Équipe Mag(n=52) et France Football (n=52) et le mensuel Vestiaires (n=12). Pour discuter de l’évolutioncontemporaine du vêtement sportif de l’entraîneur, l’analyse a été étendue à toutes les ” Une ” deFrance Football depuis les années 1950, borne chronologique caractéristique de l’accélération duprocessus de professionnalisation des entraîneurs en France (Gr’un, 2016). La consultation des 8volumes archivés à la Fédération Française de Football (1947-1974) a été complétée par la lecturedes numéros suivants depuis les bases de données de presse Factiva et Europresse. Pour mieuxtirer profit de ces matériaux de seconde main, les 268 clichés ont été confrontés aux différentstextes réglementant la profession et à 32 semi-directifs menés auprès d’entraîneurs professionnelsde football. Par ailleurs, les manières dont les enquêtés se donnent à voir dans l’activité profes-sionnelle ” en train de se faire ” ont été relevées dans le cadre d’une série d’observations outilléessur le terrain (20 séances d’entraînement). Enfin, la prise en compte de la charte médias et laconvention médias-presse a permis d’identifier les contraintes médiatiques pesant sur le groupedes entraîneurs au cours de la saison sportive choisie.

Nous montrerons d’abord comment la structuration de la profession d’entraîneur s’accompagned’une évolution vestimentaire du technicien. ” De l’absence de visibilité à la surexposition ”(Gr’un, 2016), l’iconographie journalistique participe à la représentation d’un groupe profession-nel en constitution dont les tenues traduisent, pour autant et progressivement, l’hétérogénéitédu corps. Cette disparité nous permettra ensuite d’identifier trois profils de techniciens revendi-quant, dans l’activité professionnelle et l’image renvoyée dans la presse, un cœur de métier (De-mazière, 2005) différent. Enfin, nous mettrons au jour la fonction instrumentale des vêtementsportés par les techniciens et nous situerons cet usage stratégique dans les contours particuliersdu métier étudié.

Références :

Barthes, R. (1957). Histoire et sociologie du vêtement, Annales Economie, Société, Civilisa-tions, 3, 430-441.

Bréhon, J., Juskowiak, H. et Sallé, L. (2016). Entraîneur de football professionnel : itinéraired’un joueur gâté ?, Formation et Emploi, 55-77.

Demazière, D. (2005). Au cœur du métier de facteur : ” sa ” tournée, Ethnologie française,35/1, 129-136.

Gr’un, L. (2016). Entraîneur de football : histoire d’une profession de 1890 à 2010. Arras :Artois Presses Université.

Nizet, J. et Rigaux, N. (2005). La sociologie de Erving Goffman. Paris : La Découverte.

Ce qu’il faut retenir :

L’évolution de la ” garde-robe ” de l’entraineur professionnel de football, exerçant en France,

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symbolise l’émergence de nouvelles compétences.Les styles vestimentaires choisis par lestechniciens et perçus dans la presse sportive spécialisée reflètent des cœurs de métier dif-férents. La tenue vestimentaire des entraineurs s’inscrit dans le cadre de stratégies objec-tivement orientées vers l’emploi.

” Blanc n’est pas un entraîneur (...), c’est sur le terrain qu’on construit. Sinon, on ne fait quede la communication (...). Il y a des entraîneurs qui n’entraînent pas (...), ce modèle costume-cravate ne me plaît pas ”, interview de Christian Gourcuff, Journal du Dimanche du 08 mars2014 et Le Monde du 10 mars 2014.

L’équipe TV du 04 janvier 2016.

Convention de recherche collaborative, 2014-2017. Entrer, exercer, durer, évoluer dans le métierd’entraîneur de football : analyse des trajectoires, carrières et activités de coach. Union Nationaledes Entraîneurs et Cadres Techniques professionnels du Football.

Mots-Clés: Football professionnel, Entraîneurs, Tenue vestimentaire, Travail, Emploi, Stratégies

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• GRH

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ACTIVITE PHYSIQUE EN ENTREPRISEFACTEUR DE BIEN-ETRE AU TRAVAIL

Imed Ben Mahmoud ⇤† 1

1 Université de Nice Sophia-Antipolis – Université de Nice Sophia-Antipolis, Université de Nice SophiaAntipolis – France

Les managers apparaissent de plus en plus soucieux de l’état de santé des salariés. Les muta-tions socio-économiques ont modifié le paysage social des entreprises françaises dont les employéssont parmi les plus productifs au monde (Proudfoot Consulting - 2004). Si cette productivitéreprésente un progrès économique certain, elle entraîne de nouvelles interrogations en termes desanté au travail. En effet, cette exigence de productivité accroît certaines pathologies physiqueset morales provoquant fatigue, baisse de rendement et entraînant un absentéisme de 16,6 jours enmoyenne de travail par employé et par an (Ayming, 2016). L’effet délétère de certaines conditionsde travail sur la santé physique (troubles musculo squelettiques, surpoids lié à la sédentarité) oupsychologique (stress, dépression) des individus sont régulièrement quantifiés (Baromètre Santé,2010).Cadre théorique

Plusieurs études montrent que l’activité physique est rentable pour l’entreprise, en termes d’améliorationde la qualité de vie professionnelle, des relations au travail et de l’image de l’entreprise, et en ter-mes de réduction de l’absentéisme et du turnover du personnel (US. Department of Health, 1999).En effet, un employé physiquement actif serait 12% plus productif qu’un employé sédentaire(Santé Canada 2006). Une méta-analyse révèle que les actions de promotion et de développe-ment de programmes d’activités physiques dans les environnements de travail sont d’autantplus efficaces qu’elles sont individualisées et qu’elles reposent sur des modèles théoriques recon-nus (Taylor & al., 2011). Une équipe scandinave menée par K. Proper (2004) a montré qu’uninvestissement substantiel par salarié (430 ) dans un programme de promotion de l’activitéphysique sur le lieu de travail engendrait un bénéfice (635 ) lié à la réduction de l’absentéismebien supérieur à l’investissement initial et, in fine, une économie annuelle par travailleur (205) non négligeable. D’autres travaux plus récents – Pierre (2009 ; 2015) – permettent de mieuxsaisir la genèse et les conditions de l’évolution des pratiques sportives dans les entreprises d’hieret d’aujourd’hui, mais aussi d’appréhender l’espace des usages et des pratiques ainsi que les effetsliés à l’avènement d’une offre sportive au travail. La posture sociologique conduit à considérerles pratiques sportives se déroulant sur le lieu de travail comme des faits étroitement liées auprocessus d’engagement de ses employés (Amblard & al, 1996). La pratique sportive sur le lieude travail construit du sens et des valeurs qui participent à la production d’une organisationculturelle et sociale (Lucove & al, 2005). En effet on constate que c’est le contexte économiqueet politique, les identités professionnelles des corps de métiers, la stratégie des dirigeants etl’objectif assigné au sport qui déterminent souvent l’émergence des pratiques (Detrez, 2002).Cependant, la posture sociologique nous engage également à considérer le jeu des acteurs de

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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l’organisation comme point d’émergence des pratiques sportives sur les lieux de travail. Notrerecherche explore l’apparition et l’organisation des pratiques physiques qui s’y déroulent comme” un processus à travers lequel les acteurs de l’organisation construisent leur réalité sociale ”(Lamizet, 1997) et pour cela nous ciblons d’identifier la configuration sociale des acteurs, ceuxqui jouent un rôle dans la genèse et la mise en pratique d’activités sportives, mais aussi ceux quiassurent sa pérennité, ainsi que les processus de régulation endogène,

Outils et méthode

Le protocole exploratoire identifie les processus d’émergence, les freins et facilitateurs du développe-ment du sport-santé sur le lieu de travail au travers l’opinion de ses acteurs vis-à-vis des différentsdispositifs sport santé en entreprise. Nous avons mobilisé des outils méthodologiques permet-tant d’identifier les croyances et les attitudes des différentes catégories de personnel vis-à-vis deces pratiques physiques. Nous nous sommes appuyés sur des prises de note réalisées lors desentretiens avec des décideurs, des représentants syndicaux et des employés de ces entreprisespartenaires. Notre guide d’entretien comporte trois parties : une première série de questionsexplore l’épanouissement dans le poste, les responsabilités et la considération hiérarchique, lesrelations entre collègues, agents, l’hygiène, la sécurité et le contenu du travail. La deuxième sériede questions explore ce que le sport peut représenter : bénéfice pour la santé, sens civique, espritd’équipe, intégration sociale, qualités morales. La troisième série de questions vise à identifiercertaines caractéristiques personnelles : sexe, âge, ancienneté, niveau d’étude, fonction, moti-vation pour participer aux pratiques physiques dans le cas où elles seraient développées sur leslieux de travail.

Premiers résultats

Notre démarche scientifique nous permet d’ores et déjà de formuler certains résultats :

- Selon la taille de l’entreprise et la culture sportive de ses dirigeants, des activités physiques sontproposées pour les salariés sur le lieu du travail. Il est constaté un apaisement des tensions, desconflits au sein de l’organisation et l’amélioration de la qualité des interactions avec les collègues,

- La bonne santé de l’entreprise permet l’aménagement des locaux et du temps du travail etla mise à disposition des douches. Elle permet également aux salariés de s’engager dans la pra-tique de l’activité physique,

- L’activité physique sur le lieu de travail ou sa promotion dans le privé est également ren-due possible par l’intermédiaire du CE ou des syndicats.

- Les raisons pour lesquelles une part importante des salariés ne souhaite pas s’impliquer dansles activités sportives sur le lieu de travail ont été identifiées (contraintes matérielles, temporellesinhérentes à l’organisation du travail, freins psychologiques relatifs à la promiscuité avec les col-lègues et la hiérarchie, volonté de ne pas fragiliser la césure entre le temps professionnel et letemps de loisir, etc.)

Conclusion

Les espaces de travail où sont proposées des activités sportives seraient finalement des cas rares,relativement isolés et rassembleraient des conditions particulières nécessaires à leur développe-ment.

La plupart des dirigeants interrogés reconnaissent les bienfaits du sport mais ne l’appliquent

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pas automatiquement au sein de leur entreprise, pour des problèmes de planification et de logis-tique.

Bibliographie

Amblard & al, (1996), Les nouvelles approches sociologiques des organisations, Paris : Seuil.

Ayming (2016), 8ème baromètre de l’absentéisme dans le secteur privé en France.

Detrez, (2002), La construction sociale du corps, Paris : Points

Lucove, J.C., Huston, S.L., & Everson, K.R., (2006). Workers perceptions about worksite policiesand environments and their association with leisure-time physical activity. In American journalof healthpromotion., vol 21., N� 3.

Taylor & al. (2011), A review of the Social Impacts of Culture and Sport, www.gouv.uk.

Pierre J. (2015), Le sport en entreprise. Enjeux de sociétés, éditions Economica, collectionConnaissance de la gestion, Paris.Proper K. et al. (2004), ” Cost, benefits and effectiveness of worksite physical activity counselingfrom the employer’s perspective ”, Scandinavian journal of work, environment & health, vol. 30,n� 1, p. 36-46.

Mots-Clés: Activité physique, santé, bien, être, management, entreprise

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FOCUS SUR LA ” FORMATION INTERNE”. POUR COMPRENDRE LES

DISCRIMINATIONS A L’EMBAUCHEDANS LA DISTRIBUTION SPORTIVE

Julie Duflos ⇤† 1

1 université d’Artois – Université d’Artois, (Université d’Artois) – France

Suite au mémoire de Master STAPS [1] dont l’objectif était d’étudier la fabrique des dis-criminations à l’embauche selon l’apparence physique dans la distribution sportive, nous avonsdécouvert que les recruteurs étaient conscients de l’existence de la loi antidiscriminatoire françaisedu 16 novembre 2001, mais agissaient en contradiction avec cette dernière en recourant à destechniques de neutralisation pour se justifier. Ces résultats nous ont amenée à déplacer la focalesur la fabrique des recruteurs en considérant notamment les formations qui leur sont destinéesau sein de leurs entreprises.Les situations de recrutement sont des situations complexes dans lesquelles le recruteur fait faceà de nombreuses incertitudes dès la définition des compétences jusqu’à la prise de décision finale.La fourniture d’un CV, d’une lettre de motivation puis le passage d’un entretien sont les étapesles plus sollicitées dans le domaine privé (OFER, 2005). Pourtant, elles ne sont pas pour autantles moins discriminantes. Elles laissent en particulier, une large place à la manifestation desapparences physiques et à leur prise en compte. En fonction des situations, le recruteur oscilleentre le recrutement d’un candidat le plus proche de sa propre trajectoire et celui d’un candidatassorti aux ” valeurs ” de l’entreprise, comme c’est le cas dans la distribution d’articles sportifs(Hidri Neys, 2016). Ce secteur paraît pertinent à étudier quand on sait qu” ’ être sportif ” estune ” valeur ” incontournable pour être recruté. Cependant, si l’on peut retrouver des valeurssimilaires entre le sport et l’entreprise, rien ne prouve qu’elles se transfèrent dans les situationsde travail. Cette analogie entre le sport et l’entreprise relève de ” la construction d’un imagi-naire social qui vise à admettre que le sport évoque naturellement la logique entrepreneuriale ”(Pierre, 2010, 58). De plus, comment identifier un tel critère lors du recrutement ? L’évaluationdes compétences sportives en acte ne peut pas avoir lieu lors d’un entretien de recrutement.L’hétérogénéité des recruteurs en terme de formation initiale (dont la majorité ne dispense pasde contenus sportifs) et leur affectation à des rayons souvent sans rapport avec leur propre pra-tique sportive complexifient cette évaluation, les obligeant alors à évaluer le ” paraître sportif” (Hidri Neys, 2016). Interroger ” le sport ” dans la politique RH de l’entreprise nous amèneinévitablement à la question des discriminations à raison de l’apparence physique.

L’intérêt de cette étude est de comprendre ce qui, dans la socialisation professionnelle du re-cruteur, ” actualise un habitus professionnel ” (Bouron et Souanef, 2012, 92), l” ’ invitant ” àdiscriminer. La socialisation, dans le sens où elle correspond à la ” construction d’un monde vécu

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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”, devient alors ” un processus de construction, déconstruction et reconstruction d’identités liéesaux diverses sphères d’activité (notamment professionnelle) que chacun rencontre au cours de savie et dont il doit apprendre à devenir acteur ” (Dubar, Tripier et Boussard, 2002, 9-10). Cette” socialisation continue ” du recruteur entraînerait une transformation de ce dernier sur la ques-tion des discriminations et pourrait expliquer cet écart entre les discours et les comportements(Darmon, 2016).

L’observation de formations internes au recrutement d’une entreprise de la distribution sportive,des entretiens semi-directifs menés avec les formateurs et créateurs de ces formations et l’analysedes documents institutionnels usités dans le cadre de ces formations, nous a permis de mettre aujour les contenus et les arguments déployés pouvant générer un comportement discriminatoire dela part du recruteur.

Les premiers résultats montrent que cette formation, qui s’adresse généralement aux cadresde l’entreprise fraîchement en poste, s’articule - par les contenus, les mises en situations derecrutement et les exercices proposés - autour de quatre ” valeurs ” incontournables (sportif,vital, serviable, concret). Définies par rapport au champ sportif, elles invitent implicitementles recruteurs à accorder de l’importance aux corps des candidats à l’embauche. Cela se faitd’autant plus facilement qu’aucun contenu juridique sur les lois encadrant le recrutement n’estapporté aux participants. Cette étude met donc en avant l’une des instances de socialisationauxquelles le recruteur est confronté et nous permet d’éclairer une des ” haltes ” de ce processusde transformation. Elle demandera à être complétée par celle des autres instances participant àla socialisation professionnelle du recruteur.

Références

Bouron, S. et Souanef, K. (2012). Trajectoires sociales et entrées dans la carrière de journalistesportif. Dans S. Chantegros, S. Orange, A. Pégourdie, et C. Rougier, La fabrique biographique(p. 91-107), Limoges : Presses Universitaires de Limoges.

Darmon, M. (2016). La socialisation (3è éd.). Paris : Armand Colin.

Dubar, C. Tripier, P. Boussard, V. (2002). Sociologie des professions. Paris : Armand Colin.

Hidri Neys, O. (2016). L’insoutenable poids des apparences physiques. Contribution à une soci-ologie des discriminations. Thèse d’habilitation à diriger des recherches en STAPS, Universitéd’Artois.

Pierre, J. (2010). Les valeurs du sport au service de la rhétorique managériale et de la mo-bilisation des salariés en entreprise. Dans Sobry, C. (Dir). (2010) Sport et travail (p. 55-67).Paris : L’Harmattan.

Ce qu’il faut retenir

• La formation continue participe des attitudes et comportements discriminatoires des re-cruteurs

• La valorisation du ” sport ” favorise l’attention du recruteur sur le ” corps ” des candidats

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à l’embauche

Duflos, J. (2015). Les discriminations à l’embauche selon l’apparence physique dans la grandedistribution sportive. Les apports de la théorie de la neutralisation. Mémoire de Master STAPSen Management et gestion du sport, sous la direction d’Oumaya Hidri Neys, Lille, FSSEP.

Mots-Clés: Distribution sportive – Formation – Recruteurs – Socialisation professionnelle

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PAROLES, PAROLES, PAROLES... LESRECRUTEURS ET LES DISCRIMINATIONS

A L’EMBAUCHE DANS LA GRANDEDISTRIBUTION SPORTIVE

Oumaya Hidri Neys ⇤† 1

1 Université de Lille 2 – Université de Lille – France

En France, la loi du 16 novembre 2001[1] précise qu” ’ aucune personne ne peut être écartéed’une procédure de recrutement (...) en raison (...) de son apparence physique ”. Bien que lacommunauté scientifique française reste relativement silencieuse sur les liens pouvant exister en-tre apparence physique et accès au marché du travail, quelques travaux (Hidri et Bohuon, 2008; Hidri Neys, 2013, etc.) ont montré la persistance dans le temps de ce type de discriminationsà l’embauche dans la distribution d’articles sportifs et ont placé les recruteurs au cœur de laréflexion. Parce qu’ils disposent de la liberté de choisir leurs collaborateurs[2], d’une part. Parcequ’ils dirigent le processus de recrutement et organisent la sélection des candidats par le biaisd’outils, de méthodes, de canaux de recrutement qui conduisent à exclure certaines catégoriesd’individus, d’autre part. La question posée dans cette communication est simple : dans quellesmesures un recruteur, connaissant le cadre législatif anti-discriminatoire français et soucieux del’appliquer, peut-il continuer d’adopter des comportements discriminatoires ?Ce contexte dans lequel les comportements sont non-congruents avec les attitudes affichées nousa conduite à mobiliser la théorie de la neutralisation (Sykes et Matza, 1957). Le recours à ce con-cept d’origine criminologique n’est pas anodin, il a déjà fait la preuve de son caractère heuristiquenotamment depuis les années 80, pour comprendre les comportements, déviants/non éthiques etsusceptibles d’être répétés, des consommateurs ((le vol en magasin, le retour injustifié des pro-duits, les changements d’étiquette de prix, le non-recyclage des piles, le non-achat de produitsissus du commerce équitable ou encore le téléchargement illégal).

Obtenus à partir du recueil et de l’analyse d’entretiens semi-directifs menés avec 37 recruteurs dela distribution d’articles sportifs (Décathlon, Intersport, Sport 2000 ), les résultats de cette étudemontrent dans quelles mesures la conscience de ” mal agir ” les amène à introduire de nouvellescognitions (les croyances neutralisantes) afin d’atténuer les effets négatifs des critiques internes(l’auto-critique) et externes (émanant de l’environnement social dont les normes ont été trans-gressées). Ces techniques de neutralisation permettent aux recruteurs de prévenir ou pallier lessituations de dissonance cognitive sans qu’ils aient à changer ni d’attitudes, ni de comportements.Nous mettrons d’abord au jour les cinq catégories de justification et de rationalisation que lesrecruteurs interrogés appliquent à leurs comportements discriminatoires : le déni de responsabil-ité, le déni de dommage, le déni de victime, la condamnation des accusateurs et l’appel à desprincipes moraux et des loyautés jugés supérieurs. Puis, nous montrerons combien le recours à

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ces techniques de neutralisation (leur nombre, leur contenu et leur degré d’importance) est sub-ordonné à des éléments des biographies sociales individuelles des recruteurs. Et certains d’entreeux se sont révélés déterminants : le niveau et la filière des formations initiales, les contenus deformation acquis ou non, l’inscription ou non dans un programme de formations professionnelles,les contenus qui y sont dispensés, etc. Cela nous permettra d’appréhender les conséquences durecours aux techniques de neutralisation sur les choix réalisés (Rhodain, 2013, 61), car c’est làque se situe l’enjeu des politiques des ressources humaines de ces organisations : faire entrer lesrecruteurs ” dans un cercle vertueux ” pour espérer conduire une dynamique de changement.

Au-delà de renseigner les mécanismes de production des situations discriminatoires selon l’apparencephysique, cette communication montre l’intérêt qu’il y a à s’ouvrir au pluralisme des langagesthéoriques pour les recherches sur le Management du Sport, particulièrement lorsque l’on seheurte à des murs interprétatifs. Pour ne pas rester ” au pied du mur ” et parce que les cadresd’analyse précédemment usités n’étaient plus opérants, le recours à la théorie de la neutralisations’est imposé pour donner sens aux données empiriques. Encore fallait-il ici accepter de suivre lespréceptes de la Méthodologie de la Théorisation Enracinée (Glaser and Strauss, 1967), c’est-à-dire de laisser les données du terrain guider les développements théoriques. C’est en acceptant debasculer de l’approche hypothético-déductive à l’approche inductive que nous avons pu expliquerl’écart persistant entre ” les dire ” et ” les faire ” dans la politique des ressources humaines desenseignes de la distribution sportive.

Références :

Glaser, B. and Strauss, A. (1967). The Discovery of Grounded Theory. Strategies for Quali-tative Research. New Jersey : Aldine.

Hidri, O. et Bohuon, A. (2008). Faire du sport pour être embauché ? Logiques et pratiquesde recrutement du personnel commercial à Décathlon, STAPS, 82, 57-70.

Hidri Neys, O. (2013). Le jeu des apparences : piège ou profit ? Enquête auprès des hôtessesd’accueil et de caisse de la distribution sportive, Travail et Emploi, 134, 75-89.

Rodhain, A. (2013). ” J’aimerais bien, mais j’peux point... ” : exploration des écarts entreattitude et comportement en consommation alternative, Management & Avenir, 61/3, 50-69.

Sykes, G. and Matza, D. (1957). Techniques of neutralization: a theory of delinquency, AmericanSociological Review, 22/6, 664-670.

Ce qu’il faut retenir :

• Les techniques de neutralisation permettent d’expliquer la permanence des discriminationsà l’embauche dans la distribution sportive

• Le pluralisme des langages théoriques est pertinent pour les recherches en Management duSport

• La méthode inductive permet d’aboutir à une vision plus étayée de la réalité sociale

Loi n�2001-1066 relative à la lutte contre les discriminations, JORF n�267 du 17 novembre 2001,p. 18311.

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Conseil Constitutionnel, décision n�88-244 DC du 20 juillet 1988.

Mots-Clés: Distribution sportive, Ressources humaines, Discrimination, Recruteurs, Apparencephysique

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Gouvernance

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LE PILOTAGE DE LA PERFORMANCEDES FEDERATIONS SPORTIVES

INTERNATIONALES

Emmanuel Bayle ⇤† 1, Josephine Clausen ⇤

1, David Giauque ⇤

1, Siegfried Nagel ⇤

2, Grazia Lang ⇤

2, Kaisa Ruoranen ⇤

2, Christoffer Klenk ⇤

2, Torsten Schlesinger ⇤

3

1 Université de Lausanne – Suisse2 Université de Berne – Belgique

3 Université Technique de Chemnitz – Allemagne

Contrairement aux organisations sportives nationales, la gouvernance et le management desfédérations sportives internationales (FSI), malgré l’attention publique qu’elles attirent, sont en-core paradoxalement peu étudiés par la littérature. Les quelques travaux ont, en effet, porté surla gouvernance des organisations sportives internationales (Arcioni & Bayle, 2012 ; Chappelet& Mrkonjic, 2013 ; Mittag J. & Putzmann, 2009 ; Pieth, 2014), leurs mises en cause dans desscandales de corruption (Mason et al, 2006 ; Chappelet, 2015 ; Bayle & Rayner, 2016, Kihl et al.2016, Transparency international, 2011 & 2015) et les enjeux d’accountability (Chappelet, 2009; Chappelet, 2015 ; Pielke, 2013) ou de responsabilité sociale (Bayle, 2015) voire de contrôle parles autorités publiques (Geeraert, A., & Drieskens, 2015) pour y faire face.La communication propose de définir la performance des FSI et de la mesurer pour dix-huit FSIolympiques à partir de trois types de performance spécifiques : la performance économique etfinancière, sportive et médiatique. La performance sociétale (Bayle, 2014) est également men-

⇤Intervenant

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tionnée mais non mesurée en raison du manque de données disponibles. Ces quatre domaines deperformance peuvent avoir un poids différents selon le projet de la fédération.

A partir de cette première vue d’ensemble, quatre cas de FSI disposant de taille et de profils deperformance globale différents sont étudiés : la FIFA (2000-2016), la fédération internationale dehockey sur gazon (FIH-2010-2016), la fédération internationale d’aviron (FISA-2008-2016) - etenfin l’Union cycliste internationale (UCI – 1991-2016). Les périodes d’étude correspondent à deschangements importants (c’est à dire nouveau président, dotation olympique accrue, développe-ment d’un nouveau modèle économique...) ayant entrainé de facto une ou plusieurs nouvellespolitiques de pilotage de la performance. L’étude porte plutôt sur le siège fédéral internationalmais s’efforce de tenir compte des relations avec le réseau fédéral (confédérations continentaleset fédérations nationales).

Différents travaux sur le pilotage de la performance ont été menés sur les organisations sportivesmettant en évidence des caractéristiques telles que la capacité stratégique ou/et organisationnelle– (Misener & Doherty, 2009 ; Robinson & Minikin, 2011) et les facteurs clés de succès (Scelleset al. 2011 et Bayle & Robinson, 2007). Même si ces recherches permettent de comprendre lepotentiel et les conditions de réussite à créer pour le pilotage de la performance des organisationssportives mais n’ont jamais porté sur les FSI. Cependant, ces travaux sont souvent normatifs etont parfois du mal à prendre en compte la réalité du fonctionnement très ” politique ” et desjeux d’acteurs internes et externes qui impactent aussi fortement le pilotage de la performance.

Cette étude du management de la performance des FSI, via des études de cas longitudinales,s’effectue au regard des six facteurs clés de succès (cadre de gouvernance, qualité du maillagefédéral, la place de la FSI dans sa filière économique, la gestion déléguée à des ” professionnels ”,les partenariats et services aux membres, la culture organisationnelle) et quatre facteurs d’échecs(déficience des systèmes d’information, complexité des mécanismes incitatifs, absence réelle decontrôle des acteurs notamment élus et scléroses politiques) mis à jour pour les fédérations na-tionales par Bayle & Robinson (2007) et qui prennent en compte le fonctionnement politique dusiège mais aussi du système fédéral. La communication présente l’application de ce cadre auxquatre FSI choisies et propose de faire ressortir les spécificités de pilotage propres aux FSI. Enconclusion, des recommandations théoriques et managériales sont esquissées.

Références :

Bayle E. & Robinson L. (2007). A Framework for understanding the performance of nationalgoverning bodies of sport. European Sport Management Quarterly, 7(3), Taylor et Francis, 249-268

Chappelet J.-L., Mrkonjic M. (2013). Basic indicators for better governance in internationalsport (BIBGIS) : an assessment tool for international sport governing bodies. Working paper del’IDHEAP, IDHEAP, (1/2013) 54 p.

Misener, K., & Doherty, A. (2009). A case study of organizational capacity in communitysport. Journal of Sport Management, 23(4), 457-482.

Pielke, R. (2013). How can FIFA be held accountable ? Sport Management Review, 16, 255-267.

Robinson, L., & Minikin, B. (2011). Developing strategic capacity in Olympic sport organi-sations. Sport, Business and Management, 1, 219–233.

Ce qu’il faut retenir :

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Le pilotage de la performance des fédérations sportives internationales implique de mesurer aupréalable leur performance organisationnelle globale

La communication identifie les facteurs clés de succès et d’échec du pilotage de la performanceElle propose des recommandations managériales liés aux facteurs mis en évidence.

Mots-Clés: Fédérations sportives internationales, gouvernance, pilotage, performance

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APPREHENDER LES TRANSFORMATIONSDANS LES ORGANISATIONS SPORTIVES

NATIONALES : ENTRE LOGIQUESSOCIALES ET CARRIERES D’ACTEUR

Flavien Bouttet ⇤† 1

1 Université Nice Sophia-Antipolis – Université Nice Sophia Antipolis – France

La communication propose de revenir sur la construction du cadre théorique de mes recherchesde thèse et les débats qu’elle a suscité jusqu’à la soutenance. Travaillant sur la manière dont lesfédérations sportives unisports et multisports affinitaires s’engagent pour les personnes handi-capées, l’objectif de la thèse était de réussir à saisir la dynamique entre le poids des pressionssociales agissant sur les organisations, l’histoire et la culture des fédérations et enfin, le rôlede certains acteurs dans la structuration d’une nouvelle offre de pratique. Mobilisant de nom-breux outils théoriques issus de la sociologie politique, je cherche alors à discuter la manièredont ces outils peuvent aider à compléter les analyses déjà nombreuses du changement dans lesfédérations sportives (Wynand et al., 2013) et, en conséquence, à aborder de façon pertinentel’organisation de la pratique des personnes handicapées sur un plan opératoire. Au delà duhandicap, j’interroge également la manière dont les fédérations se transforment et diversifientleurs politiques. Le modèle présenté ici semble effectivement pouvoir être transposable au regarddu développement du sport santé, ou de la pratique des 3-5ans.Concentrée sur la période 2008-2015, l’étude s’est intéressée à six fédérations unisports (Lesfédérations françaises de tennis, de handball, d’athlétisme, de cano’e-kayak, de cyclotourisme, dejudo et disciplines associées), une fédération multisport et affinitaire (la fédération sportive etgymnique du travail) et deux fédérations spécifiques pour les personnes handicapées (les fédéra-tions françaises handisport et de sport adapté). Au sein des sept premières fédérations, desentretiens semi-directifs ont été réalisés auprès des acteurs engagés pour les personnes handi-capées. Les acteurs permanents engagés autour de la pratique des personnes handicapées, con-seillers techniques et sportifs (fonctionnaires d’État placés auprès des fédérations) ou salariés dela fédération ont été interrogés au moins à deux reprises - hormis au sein de la FSGT ou un seulentretien a pu être réalisé. Dans chacune de ces sept fédérations, au moins un élu ayant uneproximité avec le référent a été interrogé. Des entretiens, également semi-directifs ont été menésavec d’autres élus du comité directeur, mais aussi d’autres acteurs (bénévoles, techniciens et man-agers) travaillant avec ceux engagés pour la pratique des personnes handicapées. Des entretienssemi-directifs avec des membres du ministère des sports et du pôle ressources national ” sport ethandicaps ”, mission handicap du ministère ayant pour mission notamment d’accompagner lesfédérations dans leur structuration sont également pris en compte. Ces entretiens ont été com-plétés par des analyses documentaires. Des textes officiels du ministère des sports, des textesinternes aux fédérations, des outils de communications ou encore les différentes revues fédérales

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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ont été pris en compte et sont mobilisés pour cette communication.

À la fin des années 2000, de nombreuses fédérations unisports et multisports affinitaires créentdes dispositifs pour organiser la pratique sportive des personnes handicapées au sein de leursecteur développement ou de leur direction technique nationale. C’est le cas des sept étudiées ausein de notre enquête. Sur le plan organisationnel, ces dispositifs peuvent paraître similaires. Ilssont tous coordonnés par un élu et un cadre. Par contre, tant dans les dénominations que dansles missions défendues ou dans les relations avec l’extérieur, ces dispositifs sont très différents enfonction des fédérations : Ils défendent parfois des pratiques de compétitions, parfois de loisirs(ou les deux), des nouvelles formes de pratiques ou des formes plus traditionnelles, des soutiensà la formation ou des soutiens économiques aux clubs, différentes sortes de partenariats avecles fédérations spécifiques au handicap, etc. Notre enquête met ainsi en évidence à la fois unmouvement commun de prise en compte des personnes handicapées et en parallèle, une très fortediversification des manières d’aborder l’organisation des pratiques à destination de ces publics.

La communication revient donc sur la manière d’expliquer tant ces similitudes que ces processusde différenciation. Nous sollicitons ainsi en premier lieu les recherches de Bezes et Le Lidec surle changement institutionnel. Les auteurs évoquent des acteurs au sein des institutions qui sefont les ” passeurs ” des influences extérieures et des ” pressions macro-sociales ” qu’ils vonthiérarchiser. Dans le cadre de notre étude, ces pressions macro-sociales sont représentées parl’influence de l’État, les remontées d’initiatives locales, les pressions des organisations sportivesinternationales. Notre travail d’enquête montre alors la réception de ces influences communesau sein des fédérations par les cadres, salariés ou conseillers techniques et sportifs, engagés ausein des dispositifs liés à la pratique des personnes handicapées. Certains acteurs vont privilégierles pressions provenant de l’échelle locale sur le besoin de formation, d’autres de l’échelle in-ternationale sur la structuration du sport paralympique. À partir de cette prise en compte, ilss’inscrivent dans un jeu entrepreneurial au sein des fédérations (Gasparini, 1995). Ces acteursse positionnent à la source des actions, les coordonnent et les revendiquent. Ils tentent aussi deconvaincre les autres acteurs de la fédération. Ils nous incitent alors à les décrire en tant qu” ’entrepreneurs de réforme ” (Bezes et Le Lidec, 2010).

Pour aborder le rôle de ces acteurs, il faut donc aussi comprendre comment ces entrepreneursparviennent à acquérir une légitimité auprès des dirigeants des institutions sportives dans lesquellesils sont engagés mais aussi auprès de l’ensemble du monde sportif. D’abord, l’action de ces en-trepreneurs répond à une demande des acteurs décisionnaires qui ont connaissance des pressionslocales, nationales et internationales. L’engagement d’acteurs à une place souvent vacante estdonc le bienvenu dans des fédérations où il n’y a pas d’expert sur le sujet. Dans plusieurscas, ces entrepreneurs ont d’ailleurs une connaissance du handicap acquise dans des expériencesprofessionnelles antérieures. Dans les cas contraires, ils se forment rapidement, notamment encoopérant de façon accrue avec les fédérations sportives spécifiques aux personnes handicapées(FFH et FFSA) et en devenant acteur d’un espace ” sports et handicaps ” émergent. En parallèlede cette spécialisation, les notions de culture d’institution (Biland, 2011) et de carrière (Darmon,2008) incitent à mettre en évidence le caractère d’insiders des acteurs du changement. En effet,les acteurs engagés pour les personnes handicapées ont été pratiquants, entraîneurs, arbitres,bénévoles au sein de leur mouvement fédéral avant de rejoindre le siège national de l’institution.Cette ” carrière fédérale ” permet alors une connaissance des règles formelles et informelles del’institution et donne à ces entrepreneurs la possibilité de produire des réarrangements institu-tionnels et de les faire accepter par l’ensemble des autres acteurs de la fédération (techniciens,managers, élus).

De façon opératoire, ces positionnements théoriques permettent d’obtenir des résultats qui mon-trent l’importance de l’engagement d’acteurs connaissant la fédération, son histoire et ses valeurs

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pour parvenir à des transformations organisationnelles. L’absence de résistance est liée à unpartage des normes et aussi à l’identification des acteurs engagés en tant que spécialistes etlégitimes sur le sujet du handicap. La communication montre aussi que l’action d’une fédérationse fait dans un espace national, voire international plus large que les acteurs engagés doiventmaîtriser, notamment pour favoriser des coopérations (politiques ministérielles, transformationsdes fédérations spécifiques et du monde paralympique, changements juridiques). Ces enjeux mon-trent alors aussi la nécessité d’autonomie et de temps pour les acteurs engagés afin de permettrele développement des dispositifs. Un des éléments centraux qui ressort d’ailleurs de l’analyse deces processus est l’accroissement du temps de travail sur cette mission chez les cadres engagés.À ce niveau, nous voyons aussi au fil des années que le développement de la pratique enversles publics handicapés reste corrélé à l’engagement d’acteurs individuels. Si l’engagement estprofessionnel et soutenu par l’ensemble de la fédération, il apparaît alors aussi souvent commeun engagement militant (Fillieule, 2001). Cette situation pose alors des questions relatives auxdésengagements de ces cadres. Dans le cas de la fédération sportive et gymnique du travail parexemple, le désengagement de la conseillère technique et sportive au sein du dispositif en placea quasiment entraîné en 2014 le désengagement de la fédération au sujet de la pratique des per-sonnes handicapées.

Bibliographie indicative.

Bezes, P., Le Lidec, P. (2011). Ordre institutionnel et genèse des réformes. Dans J. Lagroye, M.Offerlé (dir.), Sociologie de l’institution (p. 55-73). Paris : Belin.

Biland, E. (2011). Les cultures d’institution. Dans J. Lagroye & M. Offerlé (dir.), Sociolo-gie de l’institution (p. 177-194). Paris: Belin.

Darmon, M. (2008). La notion de carrière : un instrument interactionniste d’objectivation,Politix, 82, 149-167.

Fillieule O. (2001). Post-scriptum : Propositions pour une analyse processuelle de l’engagementindividuel. Revue française de science politique, vol. 51, n�1, p. 199–215.

Gasparini, W. (1995). ” Les organisations associatives et le jeu entrepreneurial ”, Dans Loret A.et coll. Sport et Management. De l’éthique à la pratique. Editions revues E.P.S.

Fligstein N. (2001). Social Skill and the Theory of Fields. Sociological Theory, 19/2, 105–125.Winand, M, Vos S., Zintz, T. Scheerder J. (2013) Determinants of service innovation : a typologyof sport federations, International journal of sport management and marketing, vol 13, 1-2.

Mots-Clés: Transformations, organisations sportives, entrepreneurs, carrières, personnes handi-capées

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TRAJECTOIRES DE DEVELOPPEMENTET HETEROGENEITE DES CLUSTERS

SPORT : UNE ANALYSESOCIO-ECONOMIQUE

Anna Gerke ⇤† 1, Yan Dalla Pria ⇤

2

1 Audencia Business School – Audencia Business School – France2 Université Paris Ouest Nanterre La Défense – Université Paris Ouest Nanterre La Défense – France

Le concept de cluster renvoie à un champ de recherche bien établi, qui a vu le jour avecles travaux de Marshall (1920) sur les districts industriels, avant de donner lieu à une littéra-ture foisonnante (par exemple, Porter, 1998). Porter (1998) définit un cluster comme un grouped’entreprises et institutions spécialisées dans un champ d’activité particulier, géographiquementproches et liées par des points communs et des complémentarités. Depuis les années 2000, leconcept de cluster a été appliqué et traduit dans le contexte du sport avec notamment les travauxpionniers de Shilbury (2000). Dans son sillage, de nombreuses études ont en outre appliqué ceconcept à des milieux sportifs spécifiques, dont le surf, le skateboard, la voile, l’équitation ou lessports mécaniques (par exemple, Stewart, Skinner, & Edwards, 2008).L’objectif de cette communication est d’interroger l’homogénéité des entités désignées sous l’appellationgénérique de cluster sport. Nous définissons ici ces clusters sport comme la concentration surun territoire délimité d’organisations publiques, privées marchandes et privées non-marchandesspécialisées dans un même sport ou plusieurs sports voisins. En nous appuyant sur la notion deproximité socio-économique – qui renvoie aux liens entre des organisations ou individus qui vontau-delà de la seule proximité spatiale – nous investiguons la question suivante : quelle influencela proximité socio-économique a-t-elle sur le développement et les propriétés des clusters sport? Pour ce faire, nous mobiliserons en particulier deux des cinq formes de proximité définies parBoschma (2005) : la proximité cognitive, qui renvoie au partage des mêmes expertises et basesde connaissances, et la proximité organisationnelle, qui rend compte de l’existence des complé-mentarités organisationnelles plus ou moins développés.

Les données mobilisées ont été collectées dans quatre clusters sport spécialisés dans la voile(Bretagne et Auckland, Nouvelle-Zélande) et dans le surf (Aquitaine et Torquay, Australie). Autotal, 117 entretiens semi-directifs et 17 sessions d’observation ont été réalisés. Les données ontété analysées avec le logiciel Nvivo grâce à deux cycles de codage. Dans un premier cycle, nousavons analysé les données dans une optique déductive pour identifier les éléments qui renvoientaux liens entre les acteurs du cluster. Dans un deuxième cycle, nous avons utilisé une approche

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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inductive qui a fait ressortir des caractéristiques des clusters étudiés et nous a permis d’élaborerune typologie des clusters sport.

Les résultats obtenus mettent en évidence l’existence de deux types de clusters sport carac-térisés par des formes de proximité socio-économiques différentes (Boschma, 2005), qui renvoientà deux idéaux-types d’organisation bien connus en sociologie : la communauté et la société.Les clusters voile, d’abord, sont structurés par l’existence d’une proximité organisationnelle quirepose sur une forte spécialisation et complémentarité des acteurs locaux (société). Les clusterssurf, ensuite, donnent à voir une proximité cognitive qui repose sur le partage des mêmes modèleséconomiques, compétences et représentations sociales (communauté). Nous montrons en outreque cette typologie a des impacts sur la résilience des clusters (i.e. leurs propriétés de stabilité),avant de proposer un modèle à deux temps susceptible de rendre compte de leur processus dedéveloppement.

Cette étude contribue à la recherche en management de sport et en géographie socio-économique.Elle montre que les clusters sport étudiés ne peuvent pas être englobés dans une seule et mêmecatégorie monolithique mais qu’ils donnent au contraire à voir une trajectoire de développementstructurée par des formes de proximité socio-économique différentes (cognitive et organisation-nelle). Ces connaissances pourront également être étendues à des clusters hors du secteur sport,perspective susceptible de donner lieu à de futures études. En termes de préconisations man-agériales, rares sont les études qui ont investigué le choix de localisation des acteurs de l’industriede sport et le rôle de leur proximité socio-économique, en particulier dans les clusters sport quisont principalement constitués d’équipementiers. Cette recherche apporte ainsi aux managerset membres des clusters sport des connaissances relatives à leur fonctionnement. Elle éclaire enoutre l’impact de l’implication et du comportement des acteurs locaux sur le développement, lesuccès et la durabilité de ces entités économiques.

Références

Boschma, R. (2005). Proximity and innovation. A critical assessment. Regional Studies, 39 (1),61-74.

Marshall, A. (1920). Industry and Trade (3rd ed.). London: Macmillan (Original work pub-lished 1919).

Porter, M. E. (1998). Clusters and the new economics of competition. Harvard Business Review,November-December, 77-90.

Shilbury, D. (2000). Considering Future Sport Delivery Systems. Sport Management Review,3 (2), 199-221.

Stewart, B., Skinner, J., & Edwards, A. (2008). Cluster theory and competitive advantage:The Torquay surfing experience. International Journal of Sport Management and Marketing,3 (3), 201-220.

Ce qu’il faut retenir :

- Les clusters sport ne sont pas des entités économiques homogènes.

- Leur forme, leur trajectoire de développement et leur résilience varient selon les formes deproximité socio-économique dominantes en leur sein.- Nous proposons un modèle à deux temps qui rende compte du processus de développement de

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ces clusters sport.

Mots-Clés: Cluster sport, réseau, développement économique, interdépendance, résilience, proxim-ité socio, économique

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LA PLACE DU SPORT DANS L’ACTIONPUBLIQUE METROPOLITAINE.

L’EXEMPLE DE LA METROPOLE NICE -COTE D’AZUR.

Ludovic Martel ⇤† 1, Frédérique Roux ⇤

2

1 Università di Corsica Pasquale Paoli – Università di Corsica Pasquale Paoli – France2 Université Rennes 2 - Haute Bretagne – Université Rennes 2 - Haute Bretagne – France

La réforme territoriale comporte trois volets, aujourd’hui tous adoptés (la loi de moderni-sation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles et la loi relative à ladélimitation des régions). Le troisième volet est constitué par la loi sur la ” nouvelle organisationterritoriale de la République ” dite loi NOTRE du 7 août 2015, qui opère une redistribution descompétences entre les collectivités territoriales et les métropoles.La métropole Nice - Côte d’Azur a été la première métropole créée en France ; elle n’a pas optépour la compétence sport. Pourtant, au regard des caractéristiques géographiques du territoire,entre mer et montagne, la place du sport et particulièrement celle des sports de nature, apparaitcentrale. Dès lors, une métropole peut–elle se saisir des questions sportives sans compétencespécifique ?

Les résultats présentés sont issus d’un travail de recherche conduit dans le cadre du contrat” L’organisation, la pratique et le développement du tourisme et des loisirs sportifs et de nature,au sein du territoire de la métropole Nice - Côte d’Azur ”. A partir d’une approche pluridisci-plinaire (sociologie, droit, économie, marketing, géographie) ces résultats sont le fruit de 3 an-nées de travail durant lesquelles les chercheurs sont allés à la rencontre de différentes catégoriesd’acteurs du territoire - élus et fonctionnaires des collectivités, socio-professionnels, populationlocale, responsables associatifs, promoteurs d’événements, touristes, agents de l’Etat, etc. - En-tretiens, focus groupe, questionnaires, carnets ethnographiques et observations participantes ontété mobilisés à la fois pour caractériser les usages sociaux du territoire, mais également pourappréhender la façon dont les différentes catégories d’acteurs percevaient et/ou concevaient lerôle de la métropole Nice - Côte d’Azur, en matière de ” politique sportive ”.

Parallèlement, nous avons procédé à l’analyse de contenu de nombreux documents - Plans Locauxd’Urbanisme, documents administratifs, textes juridiques, délibérations, brochures promotion-nelles, news letters des collectivités, Agenda 21, etc. -, afin d’identifier et d’analyser les stratégiesd’action publique de la métropole Nice - Côte d’Azur en matière de sports de nature.

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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Les résultats de l’étude mettent en évidence, l’importance qu’il y a pour l’ensemble des ac-teurs, à considérer, dans le cadre de l’action publique métropolitaine, les sports de nature. Ilsrévèlent une importante diversité d’usages sociaux selon des lieux et des temporalités très variés.

Ils montrent également que comme dans d’autres secteurs (ex. agriculture), c’est par le biais decompétences induites que la Métropole Nice - Côte d’Azur s’est saisie de la question sportive. End’autres termes comme, il n’existe pas de compétences spécifiques au sport et aux loisirs sportifsde nature, la Métropole a rattaché cet élément du projet territorial à d’autres compétences pro-pres, en particulier, au développement économique qui intègre le tourisme, l’aménagement duterritoire ou encore l’agriculture.

Il n’en demeure pas moins que cette capacité d’innovation dans le champ de l’action publiquereste limitée aux contours d’une vision centrale de la métropole Nice - Côte d’Azur : les com-munes intégrées dans ce nouveau territoire ne sont pas systématiquement associées au processusd’élaboration de la politique publique. Se rejoue, ici une nouvelle forme de rapports centre-périphérie, déplacée à une échelle infra.

D’autre part, d’un point de vue de la gouvernance, on observe des phénomènes soit d’étanchéité,soit de concurrence entre les différents acteurs publics (DRJSCS, Conseil départemental, notam-ment).

Références :

Breton, J-M. (2016). Droit et politique du tourisme. Paris, France : Dalloz.

Gumuchian, H. ., Pecqueur, B. (2007). La ressource territoriale. Paris, France : Econom-ica.

Haschar-Noé, N. (2011). Sport. Dans A. Cole, S. Guigner et R. Pasquier (Dir.). Diction-naire des politiques territoriales, Paris, France : Presses de sciences po.

Ce qu’il faut retenir :

La métropole Nice - Côte d’Azur, première métropole créée en France, n’a pas opté pour lacompétence sport.

Pourtant, pour faire face à une demande sociale toujours croissante, elle intervient largement enmatière sportive, en particulier dans l’organisation des sports de nature sur le territoire métropoli-tain.Se pose alors le fondement juridique de son intervention. Quelles innovations, stratégies et mod-èles de gouvernance du point de vue de l’action publique territoriale ?

Mots-Clés: Action publique, compétences, Métropole, loisirs, sports de nature et tourisme, territoire

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Pratique sportive

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” DESCENDRE A L’ECHELLE LOCALE ”ELEMENTS DE COMPREHENSION A LA

DIFFICILE FEMINISATION DU FOOTBALL

Gozillon Audrey ⇤† 1, Oumaya Hidri Neys ⇤

2

1 Université Lille 2 – Université Lille II - Droit et santé – France2 Université Lille 2 – Université de Lille, Droit et Santé – EA2694 Université Lille 2 Droit et Santé,

59000 Lille, France, France

Le football dit ” féminin ” est le résultat d’une organisation à plusieurs niveaux, trois plusprécisément, que sont les instances dirigeantes (la Fédération Française de Football, ses Ligues,ses Districts et ses Commissions), les clubs et les individus (joueur-se-s, coachs, dirigeant-e-s,arbitres, supporters, etc.). Pour une femme, évoluer dans ce ” fief de la virilité ” (Elias et Dun-ning, 1986), c’est accepter d’évoluer ” lentement ”. En effet, malgré les injonctions ministérielles,la création d’un plan de féminisation par la FFF en 2011 et de nombreuses préconisations desinstances locales pour sa mise en œuvre (” Guide de la pratique féminine ” de la DTN, le ” LabelJeune ”, etc.), le nombre de licenciées progresse peu. En 2000, le taux de féminisation de lapratique est de 3% (Mennesson, 2005, 25) ; en 2016, il est de 3,5%[1].La recension des écrits sur la question a permis de fournir quelques explications à cette ” inertie” : une pratique historiquement réservée aux hommes ; un ” encouragement ” à plusieurs vitessesdes instances dirigeantes ; la persistance des stéréotypes de genre dans la société et dans le mondefootballistique ; ou encore les relations ” entre-filles ” problématiques dans les équipes ” féminines”. Jusqu’à ce jour, la communauté scientifique s’est donc intéressée au niveau ” macro ”, c’est-à-dire à la manière dont les instances dirigeantes définissent et mettent en œuvre la féminisationde la pratique, ou au niveau ” micro ”, c’est-à-dire au plus près des joueuses. Mais, conformé-ment à la théorie du changement social et comme l’a montré Henri Mendras (2000, 16-17), pourcomprendre ce qui fait la robustesse et la cohésion de la société française, il faut ” descendreà l’échelle locale du terrain ethnographique des réseaux, [et] des institutions intermédiaires (...)[afin de] décrypter ce qui fait le mouvement de l’ensemble (...) de la société ”. Nous pensonsdonc qu’il y a un intérêt à déplacer la focale vers le niveau ” méso ”, ce niveau intermédiaire quiconcerne les conditions sociales d’exercice de la pratique, pour espérer identifier les freins et lesleviers possibles à l’accessibilité et au maintien des femmes dans le football.

C’est au sein des clubs de football de la Ligue Nord/Pas-de-Calais que nous avons mené l’enquête.Pour plusieurs raisons, cette Ligue a constitué un terrain empirique pertinent. Elle compte 5 155licenciées ” joueuses ” pour 127 388 licenciés au total et moins de 80 clubs de football intégrantune section féminine pour 1 151 clubs au total. Surtout, qu’ils soient spécifiquement ” féminins

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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” ou ” mixtes ” puisqu’intégrant une section ” féminine ”, les clubs de cette Ligue présentent desprofils très hétérogènes (niveau, histoire, nombre de licencié-e-s, d’équipes engagées dans la com-pétition, de dirigeant-e-s, de coachs, de terrains, qualification des coachs, etc.). Nous avons doncmené 58 entretiens semi-directifs auprès des président-e-s, des coachs des équipes ” féminines ”et des capitaines des clubs de football de la Ligue Nord/Pas-de-Calais.

Du fait du caractère original du questionnement, nous avons choisi de suivre les préceptes de laméthode inductive. Loin d’élaborer a priori et de corroborer a posteriori des hypothèses, noustachons de mettre au jour des pistes explicatives à la difficile féminisation du football, à partirdes données recueillies sur le terrain ; la démarche générale de cette recherche prenant ” alors laforme d’une exploration ” (Guillemette et Luckerhoff, 2009, 7).

Nos premiers résultats nous ont conduites à la mobilisation du paradigme épidémiologique (Men-dras et Forsé, 1991) afin, dans un premier temps, de schématiser la réalité du football ” féminin ”dans les clubs de la Ligue du Nord/Pas-de-Calais. Ce positionnement a ensuite été croisé avec lesressources organisationnelles (historique du club, budget, nombre de licencié-e-s et compétiteurs,nombre et qualification des éducateurs, nombre et lieu des entrainements, caractérisation desbureaux de ces clubs, relations avec les instances dirigeantes, etc.) particulières de ces clubs.En les envisageant dans une perspective comparative, nous pouvons comprendre ” comment sedéveloppe, réussit ou échoue la mobilisation ” et déterminer donc, ce qui fait l” ’ essor ” ou le ”refoulement ” de celle-ci (Neveu, 2015, 48).

Références :

Elias N. et Dunning E. (1986). Sport et civilisation, la violence maîtrisée, Paris : Fayard.

Guillemette, F. et Luckerhoff, J. (2009). L’induction en Méthodologie de la Théorisation Enrac-inée, Recherches Qualitatives, 28, 4-21.

Mendras, H. (2009). La société change, l’observateur aussi (suite), Le débat, 112, 15-26.

Mennesson, C. (2005). Etre une femme dans le monde des hommes. Paris : L’Harmattan.

Neveu, E. (2015). Sociologie des mouvements sociaux. Paris : La Découverte.

Ce qu’il faut retenir :

• Le plan de féminisation impulsé par les instances dirigeantes du football et visé par lesinjonctions ministérielles ne produit pas les résultats escomptés.

• Le paradigme épidémiologique permet de catégoriser les clubs en matière de féminisation.

• L’étude des ressources organisationnelles des clubs peut expliquer la difficile féminisationdu football.

Selon le site, https://www.fff.fr/la-fff/organisation/chiffres-cles-fff, consulté le 31/05/2016 à 17h50.

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Mots-Clés: Féminisation – Football – Changement social – Institutions intermédiaires – Ressourcesorganisationnelles

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LES CENTRES DE REMISE EN FORMERESERVES AUX FEMMES. ETUDE D’UNNOUVEAU POSITIONNEMENT SUR LE ”

MARCHE DE LA FORME ”.

Cindy Louchet ⇤† 1,2

1 Université Lumière - Lyon II – Université Lumière - Lyon II – France2 université d’Artois – Université d’Artois, (Université d’Artois) – France

Le ” marché de la forme ”, qui regroupe ” l’ensemble des activités de loisirs à caractère sportifvisant la mise et/ou la remise en forme physique, corporelle et mentale ” (Mischler et Pichot,2006, 239), n’a cessé d’évoluer depuis son développement dans les années 80. Cela s’apprécie toutd’abord à travers la multiplication des structures, au nombre de 3 129 en activité à ce jour[1]alors qu’Olivier Bessy n’en recensait que 175 en 1985. Pour subsister dans un secteur d’activitéhautement concurrentiel, ces entreprises de la forme élaborent des stratégies marketing au sensd’un ” processus consistant à analyser les opportunités existant sur le marché et choisir un posi-tionnement, des plans d’action et un système de contrôle qui permettent à l’entreprise de remplirsa mission et d’atteindre ses objectifs ” (Kotler et Dubois, 1988). L’une d’elles consiste à exploiter” les marges extrêmes du marché urbain du corps et de la forme à travers des positionnementsoriginaux ” (Bessy, 1993, 245). C’est dans cette logique que depuis 2004 en France, une nouvelleoffre de services voit le jour. Elle est exclusivement à destination des femmes, c’est-à-dire queles hommes n’y ont ni le droit d’accès, ni d’adhésion. Depuis plus de dix ans, ces salles d’un ”nouveau genre ” ne cessent de s’implanter sur le territoire[2] sans que cela n’éveille l’intérêt dela communauté scientifique.En refusant la mixité en leur sein, les centres de remise en forme (CRF) réservés aux femmes pré-tendent préserver les adhérentes des finalités de pratique admises au sein des structures mixtes,toujours orientées vers un enjeu de normalisation corporelle et qui favorisent des situations con-traignantes, stigmatisantes voire discriminantes. En interrogeant 74 adhérentes, Sébastien Hais-sat et Yves Travaillot (2012, 34) ne disent pas autre chose. Parmi elles, ” 31 ont décidé deréviser leur choix de lieu de pratique initial en raison, entre autres, de jugements éprouvés surleur apparence corporelle ”. Ces femmes se seraient alors orientées vers des structures estimées ”moins discriminantes ”. Ces CRF réservés aux femmes sont-ils réellement moins discriminants ?Sont-ils exempts des enjeux de normalisation effectifs dans les salles mixtes, et donc de jugementsportés sur l’apparence ? Le ” démixage ” d’un espace de pratique d’entretien corporel permet-il àces centres de toucher une clientèle porteuse de stigmates ? Cette non-mixité imposée est-elle unmoyen permettant à certaines femmes, d’autres femmes, d’accéder à la pratique d’une activitéd’entretien corporel ? Autant de questions qui méritent d’aller au plus près des acteurs et dessituations pour saisir les caractéristiques de ces nouveaux espaces.

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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Pour ce faire, nous avons conjugué différentes méthodes de recueil et d’analyse des données.D’abord, une analyse des supports publicitaires de 54 salles mixtes et non mixtes (ainsi que 3235 photographies), par lesquels ces établissements se donnent à voir et tentent de conquérirleur clientèle, a été menée à l’aide du logiciel Sphinx. Puis, des entretiens semi-directifs ontété réalisés auprès de 42 professionnels (gérant-e-s et encadrant-e-s) exerçant leur activité dansces salles. Ensuite, des observations directes (300 heures) menées au sein de six établissementsont permis de caractériser l’offre de services ” en train de se faire ”. Enfin, des entretiens semi-directifs auprès des clientes des CRF non mixtes (en cours) ont permis d’éprouver ce qui nepourrait relever que de stratégies marketing.

L’enquête menée a permis de mettre à l’épreuve des faits l’hypothèse selon laquelle ces CRFnon mixtes permettraient à leurs clientes de pratiquer leurs activités d’entretien corporel dansun espace adapté ” au pratiquer féminin ”. Nos résultats montrent dans quelles mesures cesorganisations sportives permettent aux femmes d’évoluer dans un espace à l’abri des regardsextérieurs, censé garantir ” l’intimité ” des pratiquantes – un espace au sein duquel l’échangede regards est neutralisé préservant ainsi les clientes d’éventuels jugements portés sur leur ap-parence physique – un espace supposé encourager une certaine forme de sociabilité – un espacepermettant de réaliser les exercices d’entretien corporel en toute ” tranquillité ”. Une telle étudedevrait permettre à ces institutions sportives d’interroger leur positionnement sur le ” marché dela forme ” (Mischler et Pichot, 2005, 239) et d’améliorer, si besoin est, l’adéquation produit-client.

Références

Bessy, O. (1993). Les stratégies marketing des centres de mise en forme. Dans Loret, A. (dir.).Sport et Management, de l’éthique à la pratique. Paris : Dunod, 243-247.

Haissat, S. et Travaillot, Y. (2012). La pratique dans les centres de remise en forme : desinteractions normalisatrices entre les pratiquantes, Sciences et Motricité, 76, 33-37.

Kotler, P. et Dubois, B. (1988). Marketing Management. Publi-union, 6ème édition.

Louveau, C. et Davisse, A. (1998). Sports, école, société : la différence des sexes, féminin,masculin et activités sportives. L’Harmattan.

Mischler, S. et Pichot, L. (2005). La nécessaire diversification des politiques de salles de fit-ness. Les logiques d’action des entreprises de la forme en Alsace, Loisir et société, 28/1, 239-263.

Ce qu’il faut retenir

• Les centres de remise en forme réservés aux femmes développent des stratégies marketinginnovantes sur le marché de la forme.

• Ces entreprises présentent un espace qui répond au ” pratiquer féminin ”.

• L’offre de services ne parvient pas, sous certains aspects, à différencier les CRF non mixtesde leurs homologues mixtes.

Selon l’INSEE (2009). La démographie des entreprises et des établissements 2008 ; champs marc-hand non agricole.

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A notre connaissance, plus de 300 établissements sont en activité à ce jour.

Mots-Clés: Centres de remise en forme, Non, mixité, Stratégies marketing, ” Pratiquer féminin ”

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INEGALITES DE PRATIQUES SPORTIVES.UNE ETUDE COMPARATIVE ENTRE LA

FRANCE ET L’ESPAGNE

Guillaume Routier ⇤ 1, Brice Lefèvre ⇤

1, Ramon Llopis-Goig 2

1 Université Claude Bernard - Lyon I – Université Claude Bernard - Lyon I – France2 Universitat de València – Espagne

Entre 1960 et 1970 le nombre de personnes prenant part à des activités physiques ou sportives(APS) a fréquemment augmenté en Europe (Gratton & Taylor, 2000). Cependant, depuis lesannées 80, ce taux semble stagner dans certains pays (par exemple en Espagne, au Portugal, enFinlande ou en Belgique), voire diminuer dans d’autres (Kokolakakis, Lera-López & Panagouleas,2012). Face à cette situation, la Commission européenne publie en 2007 un Livre Blanc sur lesport. Par ailleurs, un Livre Blanc portant sur la stratégie Européenne en matière de nutrition,de surpoids et d’obésité soulignent également que le sport est devenu une composante importantede la programmation des politiques publiques, notamment en matière de santé et de bien-être.Partant du postulat des avantages associés à un mode de vie actif et sportif, la plupart desorganisations ou institutions nationales/internationales recommandent aujourd’hui la pratiqued’une activité physique régulière.

En même temps, cette stagnation (voir ce déclin dans certains pays) du sport en Europe a suscitéun intérêt pour la recherche universitaire non négligeable sur la question de la participation etde la non-participation aux APS visant à identifier ses corrélats en général (Downward, Dawson& Dejonghe, 2009) et dans les pays de l’UE en particulier (p. Ex., Downward, Lera-López &Rasciute, 2014 ; Van Tuyckom, 2011 ; Van Tuyckom & Scheerder, 2010a, 2010b). La Commissioneuropéenne a ainsi régulièrement interrogé la participation sportive des européens (2004, 2010,2014). Selon cette dernière, en 2013, dans les 25 États membres de l’Union européenne, 41% descitoyens déclarent avoir une participation régulière au sport (au moins une fois par semaine).Ce résultat est similaire à celui de 2009 (40%) et de 2004 (38%). Au-delà de ces tendancesgénérales, semble également apparaitre une grande disparité entre les différents pays européens(Hartmann-Tews, 2006 ; Van Tuyckom et al., 2010). En effet, la participation régulière semblediminuer dans les pays du Sud et de l’Est (Van Tuyckom et al., 2010). Egalement, on observeen 2013 une inégalité significative entre les hommes et les femmes. Dans l’UE 28, les hommes(45%) sont plus susceptibles que les femmes (37%) de pratiquer régulièrement. Dans la mêmeveine, il existe une relation négative entre la participation au APS et l’âge et une relation positiveavec l’éducation ou la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, les APS sont la prérogative des 15-24ans (64%) et des cadres (59%) (Commission européenne, 2014). Ces tendances sont encore plusmarquées lorsque les facteurs sont combinés.

⇤Intervenant

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En tout état de cause, le niveau général de non-participation en Europe est élevé mais masquedes disparités entre pays, ce qui suggère un besoin urgent d’intervention publique ciblée pourla promotion des APS (Downward & Rasciute, 2011). Le sport et ses bienfaits doivent en cesens être compris ” pour tous ”, quelle que soit leur condition (origine géographique, mais aussisociale, éducation, genre, etc.).

Au-delà des travaux réalisés dans le cadre des différents Eurobaromètres, la France et l’Espagneont historiquement réalisé des enquêtes sur la pratique des APS. En apparence proches, la Franceet l’Espagne n’en reste pas moins très différents du point de vue de leurs histoires démocratique,économique et sociale. Dès lors, comparer ces deux pays permet de mieux comprendre ce quidifférencie les pays du Nord et de l’Ouest aux pays du Sud et de l’Est en faisant varier les con-textes au sens de Lisle (1985). L’objet de cette communication est donc d’étudier et comparer lerôle des caractéristiques sociodémographiques dans la participation et la non-participation auxAPS, et plus encore dans la formation de la taille du portefeuille des pratiques des individus danschacun de ces deux pays afin d’identifier d’éventuels leviers de progression.

Pour réaliser cette évaluation, nous nous appuyons sur les deux dernières enquêtes nationales(France avec n=8510 et Espagne avec n=8925) produite en 2010. Sur la base des réponses con-cernant 40 sports ou catégories de sports identifiés nous pouvons ainsi mesurer le nombre d’APSdéclarées par les répondants rendant comparables notre mesure avec celles d’autres enquêtes(par exemple le Taking Survey (Widdop & Cutts, 2013)). L’objectif étant d’expliquer la tailledu portefeuille de pratique par les caractéristiques sociodémographiques, un modèle binomialnégatif nous a semblait être approprié (Venables & Ripley, 2002). Parallèlement, et pour évaluerles effets du département ou de la région, nous avons effectué une analyse multiniveau (Finch,Bolin, & Kelley, 2014).

In fine, nous constatons que le taux de pratique global est nettement plus élevé en Francequ’en Espagne. De même, si l’on raisonne sur la taille des portefeuilles de pratiques, on constateune multipratique plus développée en France qu’en Espagne. Les effets départements et régionssont certes significatifs mais négligeables dans les deux pays. Enfin, les effets ceteris paribus desvariables sociodémographiques sont classiques et communs au niveau des deux pays. Néanmoins,la hiérarchie des effets diffère : quand l’âge est le facteur le plus important en France, c’est lecas du sexe en Espagne. De plus, en Espagne, les effets classiques sont plus prononcés induisantun marquage social plus important du portefeuille de pratiques. Ces résultats corroborent lesrésultats d’une comparaison anglo-espagnole (Kokolakakis et al., 2012). Nous comprenons doncque les politiques publiques sportives ne peuvent pas être les mêmes en Espagne et en France.En France, s’il semble pertinent d’avoir une réflexion en termes de cycle de vie sportif de lapopulation, en Espagne, cette réflexion semble devoir davantage s’axer autour de la question dugenre et plus largement de la famille.

Références

Downward, P., Dawson, A., & Dejonghe, T. (2009). Sports economics: Theory, evidenceand policy (Textbook edition). Oxford: Routledge. Downward, P., Lera-López, F., &Rasciute, S. (2014). The correlates of sports participation in Europe. European Journalof Sport Science, 14(6), 592602. https://doi.org/10.1080/17461391.2014.880191 Gratton,C., & Taylor, T. (2000). The Economics of Sport and Recreation. London: Spon Press.Kokolakakis, T., Lera-López, F., & Panagouleas, T. (2012). Analysis of the determi-nants of sports participation in Spain and England. Applied Economics, 44(21), 27852798.https://doi.org/10.1080/00036846.2011.566204 Widdop, P., & Cutts, D. (2013). Socialstratification and sports’ participation in England. Leisure Sciences, 35(2), 107128. Con-

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sulté à l’adresse http://dx.doi.org/10.1080/01490400.2013.761903

Ce qu’il faut retenir

L’intérêt heuristique de l’approche comparative internationale : ce type de relativisme per-met de mieux appréhender un phénomène local ; L’importance des caractéristiques sociales” classiques ” dans l’explication de l’investissement sportif (l’indicateur étant ici le porte-feuille d’activités) ; La nécessité de ce type de primo-diagnostic pour penser la mise enplace des politiques publiques adaptées

Mots-Clés: Pratique sportive, inégalité, comparaison internationale, France, Espagne

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LE MARCHE DE LA RANDONNEEPEDESTRE SUR LE LITTORAL BRETON.

UNE APPROCHE PAR LESAGENCEMENTS MARCHANDS

Elodie Paget ⇤† 1, Claire Crublet ⇤

1

1 Université Rennes 2 - Haute Bretagne – Université Rennes 2 - Haute Bretagne – France

L’étude a pour objectif d’appréhender le marché des loisirs pédestres sur le littoral bretonen analysant le développement d’une offre, de la production à la mise en marché de produits,ainsi que sa structuration actuelle. Les sports de nature ont connu en France un développementimportant et jouent désormais un rôle dans le développement des territoires. Ils sont devenus unoutil de marketing territorial à part entière et s’inscrivent dans des stratégies de management desdestinations (Bessy, 2008 ; Hautbois et Durand, 2004). La randonnée pédestre est significativede cette situation d’ensemble tout en présentant des spécificités. Elle est d’abord l’activité laplus pratiquée par les français (Mignon, 2015) avec plus de 35 millions de personnes (Lefèvre& Thiery, 2011). Elle est par ailleurs omniprésente dans l’offre touristique des destinations.Cependant, appréhender le marché de la randonnée pédestre s’avère complexe car elle n’est passpontanément perçue comme une activité marchande. Elle utilise en effet le plus souvent desbiens libres (les sentiers de randonnée gratuits), mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle necomprenne pas une dimension marchande.L’ambition de cette recherche est de saisir les ” agencements marchands ” (Callon, 2013) de larandonnée pédestre sur le littoral breton. Afin de répondre à cette problématique, l’approchemobilisée est celle de la théorie de l’acteur-réseau (Callon, 2006 ; Latour, 2006) ainsi que sonextension à la sociologie économique (Callon, 2013) qui s’intéresse à la formation des marchés.Le cadre conceptuel s’inspire également des travaux de Cochoy (2004) sur les dispositifs de cap-tation des clients. A partir de cet appareillage théorique, l’objectif est d’étudier la dynamiquedu ” marché concret ” de la randonnée pédestre. Il s’agit d’analyser les processus par lesquelsl’usager sportif des espaces naturels est transformé en client, c’est-à-dire se trouve engagé dansune transaction marchande. Ces processus mobilisent un grand nombre d’acteurs hétérogènes,dont l’objectif stratégique commun est de capter un client et de l’ ” attacher ” au produit. Cetterecherche vise ainsi à étudier les dispositifs de mise en marché de la randonnée pédestre, de laconception à la commercialisation de produits, et cherche donc à qualifier et classifier les agence-ments marchands des pratiques pédestres sur le littoral.

Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un programme de recherche plus large (IMTERPED : ” Les⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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impacts territoriaux des loisirs pédestres sur le littoral ”) soutenu par la Fondation de France. Laprésente communication porte sur deux terrains d’étude bretons : la baie de Saint-Brieuc et lapresqu’île de Quiberon. Dans une démarche inductive et compréhensive, la récolte des donnéess’est effectuée principalement par entretien semi-directif. A ce jour, vingt-cinq acteurs pertinentsdu contexte d’action ont ainsi été interrogés : accompagnateurs de randonnée, agences récep-tives, agglomérations, comités de randonnée pédestre (à l’échelle régionale et départementale),offices de tourisme, comités du tourisme (aux niveaux régional et départemental), hébergeurs,etc. L’enquête par entretien a également été complétée par la collecte de nombreux documents(cartes de randonnée, topo-guides, ” fiches rando ”, brochures, etc.) et par une observation desterrains d’étude. Ces méthodes complémentaires ont permis d’éclairer les propos des acteurs etd’étayer l’analyse.

Les résultats mettent en évidence un marché complexe et en mouvement. Les pratiques de ran-donnée pédestre sur le littoral mobilisent une pluralité d’agencements marchands qui s’entremêlent.De nombreux produits sont conçus et mis sur le marché, portés par une diversité d’acteurs. Cer-tains produits sont commercialisés par des agences privées de voyages ou des tours opérateurs quimettent en scène des dispositifs hybrides pour former des séjours de randonnée divers (accompa-gnés, en liberté, etc.) ayant en grande partie pour support les sentiers de randonnée existants.D’autres produits sont portés par des acteurs associatifs relevant du mouvement fédéral (ex.topo-guides, événementiels, GR R�), qui proposent même parfois des prestations pour certainescollectivités ou organismes touristiques (ex. fiches ” rando ”). Les acteurs institutionnels et touris-tiques font en effet appel à différents acteurs afin de développer et structurer sur leur territoireune offre en matière de randonnée. Cette dernière apparaît comme un enjeu de communication etde positionnement marketing fort. Le marché de la randonnée pédestre ne se réduit donc pas à laconfrontation d’une offre et d’une demande mais comporte de multiples facettes où s’entremêlentde nombreux agencements hybrides.

L’approche socio-économique des marchés mobilisée dans le cadre de cette recherche, présentel’intérêt de prendre en compte le marché dans toutes ses dimensions, et permet d’appréhender lamultiplicité et la diversité des acteurs engagés dans la formation du marché, le rôle des dispositifstechniques et la dynamique des agencements marchands.

Références

Latour, B. (2006). Changer de société – Refaire de la sociologie. Paris : La Découverte.

Callon, M. (2013). Qu’est-ce qu’un agencement marchand ? In M. Callon, M. Akrich, S.Dubuisson-Quellier, C. Grandclément, A. Hennion, B. Latour, A. Mallard, C. Méadel, F. Mu-niesa, V. Rabeharisoa (Eds), Sociologie des agencements marchands (pp. 325-440). Paris :Presses des Mines.

Cochoy, F. (2004). La captation des publics. C’est pour mieux te séduire, mon client... Toulouse: Presses universitaires du Mirail.

Callon, M. (2006). Sociologie de l’acteur-réseau. In M. Akrich, M. Callon, & B. Latour (Eds.),Sociologie de la traduction. Textes fondateurs (pp. 267-276). Paris : Presses des Mines.

Ce qu’il faut retenir

Bien que la randonnée pédestre et ses pratiques connexes soient des activités gratuites util-isant des biens ” libres ”, de nombreux agencements marchands se déploient autour d’elles.

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Le marché de la randonnée pédestre ne se réduit pas à la confrontation d’une offre et d’unedemande, il s’agit d’un marché avec de multiples versants.L’approche socio-économique des marchés est particulièrement pertinente pour appréhender lamultiplicité et la diversité des acteurs engagés dans la formation du marché, le rôle des dispositifstechniques et la dynamique des agencements marchands.

Mots-Clés: Randonnée, loisir sportif, tourisme, marché, agencement marchand

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Partenariat

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LE LIEN ENTRE RESSOURCES ENSPONSORING ET RÉSULTATS SPORTIFSDES CLUBS DE BASKET-BALL TURCS

Cem Cetin ⇤† 1, Gary Tribou ⇤ ‡ 2

1 Faculté de Communication - Université de Marmara – Turquie2 UFR STAPS – Université de Strasbourg, université de Strasbourg – France

Faire le constat que la réussite sportive passe principalement par l’investissement économique,et notamment par celui des sponsors, est un constat assez récent (Andreff et Szymanski, 2007). Ilsemble que la mondialisation du marché et de la concurrence sportive soit un élément d’explicationcar elle réclame des investissements de plus en plus lourds. Or l’argent public ne suffit plus aufinancement du sport, des acteurs et des événements sportifs. Par conséquent, la solution passepar des financements privés d’entreprises réputées efficaces sur les marchés concurrentiels.En effet, même si le sport reste fondamentalement aléatoire (Neale, 1964), une répartition tropinégalitaire des moyens peut fausser la juste concurrence sportive. Le club bien doté financière-ment peut optimiser ses chances de réussite (en recrutant les meilleurs joueurs, les meilleursentraîneurs, en investissant dans les meilleurs équipements, etc.) au détriment des clubs moinsbien dotés.

La Turquie constitue une bonne illustration de ce rapport complexe entre l’argent des spon-sors et les résultats sportifs (Cetin & Tribou, 2011). Les résultats de ses clubs de basket-ballattirent l’attention. La qualification du club de Fenerbahçe lors des deux dernières Final Four del’Euroleague (2015 et 2016) ou encore la victoire de Galatasaray en Eurocup (2016) constituentdes réussites exceptionnelles voire surprenantes. Or, derrière ces exploits sportifs, apparaîtl’argent privé apporté par les sponsors qui ont financé la construction de nouvelles salles et lerecrutement de joueurs de niveau international (Cetin, 2015).

Mais si les sponsors investissent, ils exigent, en retour et selon un mode contractuel (ce qu’ilsapportent aux clubs principalement en termes de financements vs ce que les clubs leurs apportentprincipalement en éléments d’image au niveau international), une évolution du produit basket-ball pour une meilleure médiatisation, et notamment de ses règles sportives dans le sens de leursintérêts économiques (Tribou, 2016). Sur le marché turc, l’innovation la plus importante a étéla décision de faciliter le recrutement de joueurs étrangers. Auparavant, chaque club ne pouvaitpas avoir plus de cinq joueurs étrangers dans ses effectifs (dont trois seulement sur le terrainassociés à deux nationaux), ce qui les pénalisait face aux autres clubs européens. Dorénavant, lesclubs turcs peuvent détenir six étrangers sans quota de joueurs nationaux sur le terrain. Para-doxalement, les clubs ont ainsi pu réduire leurs coûts salariaux car la rareté des joueurs turcssur le marché associée à l’obligation d’en recruter pour respecter le quota, avait conduit à une

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

‡Auteur correspondant: [email protected]

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surenchère salariale locale au détriment d’autres investissements. Cette ”concession” faite auxsponsors s’est traduite par une compétitivité accrue des clubs phares d’Istanbul (mais aussi desautres clubs hors capitale) au niveau européen, à plus d’audience et de couverture médiatique,et ceci au grand bénéfice des sponsors.

Nous proposons une analyse du lien entre ressources du sponsoring et performances sportives,appliquée au cas du basket-ball en Turquie, pour en montrer toute la complexité. Notre hy-pothèse de recherche est la suivante : pour qu’un club soit performant au niveau sportif, unedes conditions économique est que ses partenaires financeurs puissent bénéficier d’un retour surinvestissement avantageux ; à défaut et en application d’une logique managériale, ils cesserontd’investir au terme de leurs contrats et le club ne sera plus en mesure de financer son développe-ment sportif (en acquisations de joueurs et d’entraîneurs notamment). Car pour le sponsor, lerésultat sportif n’a de sens que s’il permet d’atteindre ses objectifs économiques (en notoriétémédiatique et en positionnement d’image sur des marchés visés).

Pour traiter notre hypothèse, nous avons mobilisé une méthode qualitative sur la base d’interviewscroisés de dirigeants de clubs de basket-ball turcs et de responsables des sociétés ayant investidans ces mêmes clubs (encadré). Les premiers résultats vont dans le sens d’une validationpartielle de l’hypothèse en ce qu’ils indiquent que, côté sponsors, l’engagement est faiblementpartisan (un critère de choix sentimental de tel ou tel club n’étant pas complètement absent maisdéclaré comme secondaire) et assez nettement marketing (le sponsor mise sur le club doté d’unebonne couverture médias et d’une image positive qui lui permettra au plus vite d’atteindre sesobjectifs sur les marchés visés, soit un club en mesure de briller au niveau européen) ; côté clubs,les dirigeants mettent certes la priorité sur les résultats sportifs mais tout étant conscients dela nécessité de satisfaire leurs sponsors afin de pérenniser leurs financements. D’un côté commede l’autre, le lien entre les moyens économiques et les performances sportives est perçu avec unerelative clairvoyance.

En matière de préconisations, nous pouvons adresser aux clubs le conseil de situer les intérêtsdes sponsors au même niveau que leurs propres objectifs (plus de licenciés, plus de spectateurs,de meilleurs résultats) car la condition pour atteindre ces objectifs est celle d’un financementextérieur ; mais tout en pointant un risque : celui de démobiliser leurs spectateurs face à deséquipes de ”mercenaires” étrangers à fort turn over. Les sponsors, quant à eux, doivent sansdoute éviter une présence trop ostentatoire afin de ne pas perturber la ferveur des spectateursévoquée supra.

Méthode interviews

Enquête clubs

Clubs enquêtés

- Club de ANADOLU EFES (Istanbul) / Alper Yilmaz (manager général)

- Club de KARSIYAKA (Izmir) / T’umer G’ul’umserler (manager général adjoint)

- Club TURK TELEKOM (Ankara) / Celal Ayyildiz (manager général)

Guide d’interview

(1) Situation du club – saison 2016-2017

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- Niveau de championnat (Ligue/division) et classement actuel

- Equipes masculine/féminine

- Participation à une coupe d’Europe - laquelle ?

- Proportion de joueurs étrangers

- 5 principaux sponsors

- Budget

- Recettes du club : part recettes billetterie / part recettes produits dérivés / part finance-ment sponsors privés / part financement public : part recettes médias

- Dépenses du club : part masse salariale joueurs / part des joueurs étrangers / part des dépensesd’acuisitions de joueurs

(2) Opinion des dirigeants

- Selon vous, les résultats sportifs dépendent-ils du budget du club ? Pourquoi oui ? Pourquoinon ? Si non, quels sont les principaux facteurs ?

- La propre image du sponsor a-t-elle une importance pour vous, pour l’image de votre club ?(préférer un sponsor à bonne image à un sponsor à mauvaise image mais apportant plus d’argent)

- Votre avis sur des équipes de clubs turcs comprenant 100% d’étrangers ?

- Votre avis sur l’attitude des spectateurs / supporters face des équipes d’étrangers sponsoriséspar des multinationales ?

Enquête sponsors

Sociétés enquêtées

- Société PINAR (agro-alimentaire) / Onur Dalgic (directeur communication)

- Société TURKISH AIRLINES (transport aérien) / Erg’un K’oksoy (brand supervisor)

- Société TURK TELEKOM (téléphonie) / Celal Ayyildiz (responsable sponsoring)

Guide d’interview

(1) Votre société

- Domaine d’activité

- Marchés visés en Europe : part de marché visée

- Consommateurs ciblés

- Principaux concurrents

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- Vos objectifs de positionnement : axes de communication, identité d’image

(2) Opinion des dirigeants

- Selon vous, les résultats sportifs du club dont vous êtes partenaire dépendent-ils de son budget? Pourquoi oui ? Pourquoi non ? Si non, quels sont les principaux facteurs ?

- Qu’attendez-vous principalement d’un partenariat avec un club de basket-ball ?

- Votre choix est-il aussi lié à votre intérêt (votre passion ?) pour le basket-ball ?

- Qu’est ce qui pourrait vous amener à renoncer à un tel partenariat ?

- Quelle est l’influence de vos concurrents dans vos choix de sponsoring ?

Références :

- Andreff, W., Szymanski, S. (2007). Handbook on the Economics of Sport. Cheltenham: EdwardElgar Publishing.

- Cetin, C. (2015), Spor İletişimi, Ankara: Nobel Yayincilik.

- Cetin, C., Tribou, G. (2011). Le management des clubs turcs. L’argent ne fait pas le bonheursportif. Revue européenne de management du sport, 32, 43-52.

- Neale, R. (1964). The Peculiar Economics of Professional Sports : a Contribution to theTheory of the Firm in Sporting Competition and in Market Competition, Quarterly Journal ofEconomics, 78, 1, 1-14.

- Tribou, G. (2016). Sponsoring sportif. Paris : Economica.

Ce qu’il faut retenir

(1) Il existe un lien entre la présence de sponsors financeurs et les résultats sportifs des clubs debasket-ball turcs

(2) Les sponsors investissent dans les clubs en application d’une logique marketing de posi-tionnement (vs leurs concurrents)Les clubs doivent intégrer les attentes des sponsors dans leurs choix de développement, y comprisau niveau sportif ; mais au risque de décevoir leurs spectateurs

Mots-Clés: Clubs de basket, ball turcs, résultats sportifs, marketing des clubs, sponsoring sportif

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CROWDFUNDING : UN MODE DEFINANCEMENT POUR TOUS LES

PORTEURS DE PROJETS SPORTIFS ?

Marie-Josèphe Leroux-Sostenes ⇤† 1, Yann Abdourazakou ⇤

2

1 Universté de Rouen – Universté de Rouen – France2 California State University – États-Unis

La collecte de fonds s’appuyant sur des plateformes de financement participatif en Francea quasi doublé entre 2014 et 2015, passant de 152 millions d’euros à 296,8[1]. Ce mode de fi-nancement de projet est particulièrement répandu dans le milieu des start-up, dont l’objectif estle développement d’une activité commerciale. En effet, les prêts et investissements représentent5/6 des sommes collectées en 2015. Le sixième restant, recueille des dons avec ou sans contrepar-ties. C’est à cette dernière modalité que notre communication s’intéresse, excluant ainsi touterecherche de rentabilité financière qui relève de mécanismes spécifiques, longuement étudié dansla littérature (Belleflamme et al – 2012). Plus spécifiquement, cette recherche est centrée sur lesegment des projets sportifs déposés par une personne physique (vs personne morale). Or, cesprojets bénéficient de contributeurs individuels (la foule) et pour certains de sponsors. Cetterecherche a pour objectif de comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces différences et danscette optique a été réalisée une taxonomie des porteurs de projets sportifs. Ce travail permetd’étudier la pérennité de chaque catégorie définie.Ainsi, la première partie de cette communication, les auteurs ont réalisé une revue de la littéra-ture concernant les variables de classification des porteurs de projet de crowdfunding. Celles-cise décomposent en trois dimensions. La première est descriptive. Elle intègre les variables sexe,nationalité (Onnée et Renault – 2013), et niveau sportif. La deuxième dimension est liée à lacommunauté du porteur (Leroux-Sostenes & Abdourazakou -2016). Enfin la dernière dimensionse centre sur les objectifs du porteur (Onnée et Renault -2013, Belleflamme et al – 2012).

La seconde partie de ce travail est fondée sur l’observation de six plateformes dont cinq spé-cialisées dans les projets sportifs, et sur 41 cas d’athlètes ayant déposés des projets. Internetoffre un nouveau terrain d’investigation, qui présente la spécificité d’être facilement accessible.Ainsi, nous avons réalisé une netnographie, en recueillant de l’information librement disponiblesur le net. Tous les internautes étant conscients que tout le monde a accès aux informations qu’ilsdiffusent, cette méthodologie de recueil ne présente donc pas de biais au niveau de l’informationprimaire (Benghozi et Bergadaà – 2012).

En adaptant la méthodologie retenue par Dominguez (2009), le travail réalisé consiste à décrire⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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et à classer les 41 cas de porteurs de projets déposés sur des plateformes de financement partic-ipatif, sous forme d’une taxonomie, à partir de critères retenus dans la littérature.

Les résultats de cette recherche ont permis d’établir une taxonomie en quatre catégories :

- Personne en recherche d’un financement ponctuel dans le but de réaliser un projet sportifpersonnel ;

- Sportif amateur, non médiatisé qui réalise des projets caritatifs, lien personnel avec la causequ’il défend. L’objectif est d’obtenir un financement pour cette cause.

- Sportif de niveau national ou international, dans un sport individuel peu médiatisé, en début decarrière, au-delà du financement de sa carrière sportive, il cherche à augmenter sa communauté ;

- Sportif de haut niveau ou professionnel confirmé, il est à la recherche de médiatisation pourtrouver ou retrouver des sponsors.Les résultats de cette recherche amène trois conclusions. Toutd’abord, cette taxonomie montre qu’un projet de crowdfunding peut être mené afin d’atteindredes objectifs variés (du financement d’un projet sportif à celui d’une cause, d’une recherched’augmentation de sa communauté et à celui d’image en passant par la recherche de médiatisa-tion).

D’autre part, nous proposons de compléter cette taxonomie par la catégorie : ” Sportif pro-fessionnel ou de haut niveau en activité, niveau sportif élevé, forte notoriété, il poursuit unobjectif d’image. Le projet de crowdfunding a pour objectif de soutenir une cause caritative ”.Cette catégorie plaçant le sportif professionnel en position de marque qui a déjà atteint un hautniveau de notoriété, mais qui cherche à créer ou améliorer son image.

Enfin, ce travail a révélé l’importance du niveau sportif et de la taille de la communauté aupréalable à une opération de crowdfunding. Cette conclusion amène à se demander si dans unavenir proche, tous les athlètes pourront toujours avoir recours au crowdfunding ou bien si lesplateformes ne sélectionneront pas les projets exclusivement sur ces deux critères. En effet, cecipermettant premièrement de maximiser les chances de réussite d’une campagne de financementparticipatif, d’augmenter les sommes récoltées (les plateformes se finançant à partir des montantsrécoltés) et d’intéresser des sponsors potentiels (autre source de financement des plateformes).

Bibliographie :

Belleflamme, P., Lambert, T. et Schwienbacher, A. (2012). Crowdfunding : Tapping the rightcrowd,Journal of Business Venturing, 20,11-32.

Benghozi, J.P., Bergadaà, M. (2012). Métier de chercheur en gestion et web Risques et question-nements éthiques. Revue Française de Gestion, 220 (1), 51-69.

Dominguez, C. (2009). Business models des places de marché électroniques : une taxonomiepour décrypter leurs enjeux. Systèmes d’information & management, 14 (2), 39-64.

Leroux-Sostenes, M.J., Abdourazakou, Y. (2016). Intérêt des entreprises non bancaires pourle crowdfunding : Le point de vue des entreprises sponsors. Tribune ouverte, Financement Par-ticipatif de France, Newsletter 15, février.

Onnée, S., Renault, S. (2013). Le financement participatif : Atouts, risques et conditions desuccès, HEC Montréal, Gestion, 38 (4), 54-65.

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Ce qu’il faut retenir :

Cet article a pour objectif de proposer une taxonomie, à l’aide de variables définies dans lalittérature, des porteurs de projets sportifs engagés dans une démarche de crowdfunding, etd’étudier la pérennité de chaque catégorie. Les résultats montrent que le niveau sportif et lataille de la communauté mobilisée sont décisifs pour atteindre les objectifs du crowfunding, cequi amène à penser que les porteurs, ne satisfaisant pas ces critères, pourraient dans l’avenir, neplus avoir accès à ce mode de financement.

http://financeparticipative.org/barometre-du-crowdfunding-2015/.

Mots-Clés: Financement participatif, projets sportifs, taxonomie, objectifs, communauté

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LE PSEUDO-PARRAINAGE (AMBUSHMARKETING) DANS LES RECHERCHESEN MANAGEMENT DU SPORT. BILAN

D’ETAPE ET PROPOSITIONS DERECHERCHE.

Stéphan Fuchs ⇤† 1

1 Université Claude Bernard - Lyon I – Université Claude Bernard - Lyon I – France

Le pseudo-parrainage ou ” ambush marketing ” peut être défini comme ” (...) une techniquede communication marketing, qui consiste à associer volontairement et de façon unilatérale unemarque, un produit ou une institution, avec un événement (ou un élément en rapport avec celui-ci) ” (Fuchs S. (2003), (2008), (2010)). L’opération menée lors de la cérémonie d’ouverture desJeux Olympiques de Pékin donne un exemple concret de cette pratique. En effet, si le dernierporteur de la flamme olympique était bien un personnage célèbre du pays hôte - il s’agit ici d’ungymnaste chinois nommé Li-Ning -, l’ancien athlète était aussi la figure emblématique d’unemarque d’articles de sport qui porte son nom ; donc un rival direct d’Adidas le sponsor officieldes J.O. d’été 2008.Dans sa forme contemporaine, le pseudo-parrainage est apparu dans les années 1980. Depuis lors,sa pratique ne cesse de se développer. Cependant, il est difficile d’évaluer avec précision l’ampleurde cette croissance, les pseudo-parrains communiquant peu à son propos. Quatre éléments sig-nificatifs décrivent sa condition actuelle. Le premier est son domaine de prédilection : le sport; où les événements et leur diffusion lui fournissent beaucoup d’occasions pour se déployer. Lesecond élément est sa capacité à être une alternative au sponsoring, en particulier ” quand celui-ciest inaccessible et/ou est facilement contournable ” (Fuchs S. (2003)). En ce sens, il poursuitbeaucoup des objectifs du sponsoring, mais en vise aussi d’autres comme ” vouloir nuire à unconcurrent direct ” ou ” communiquer à moindre frais ”. Le troisième élément est son caractèrepolémique qui divise les acteurs et les observateurs du pseudo-parrainage. Ses adeptes y voientune façon originale et novatrice de communiquer, une expression du ” clever marketing ” (Blatt S.(2016)). Ses détracteurs le considèrent comme une activité parasite, nuisible et déloyale, en par-ticulier à l’égard des marques qui payent pour acquérir le titre de sponsor officiel. Le quatrièmeélément est la mise en œuvre de stratégies de pseudo-parrainage sophistiquées, provoquant dela part des organisations visées des réponses ou la dimension juridique occupe une part croissante.

Dans ce contexte, comment la recherche en management du sport a-t-elle étudiée le pseudo-parrainage et quelles sont les pistes de recherche à examiner en priorité ?

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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Cette communication a pour objectif de répondre à la première interrogation en prenant ap-pui sur une revue systématique de la littérature ; à la seconde en formulant des propositions derecherche concrètes.

A plan méthodologique, il s’est agi de bâtir une base de documentaire dans un premier temps.Quatre éléments ont déterminé la nature des données à recueillir : 1) des mots clés du titre oudu résumé (” pseudo-parrainage ”, ” ambush marketing ”, ” pseudo-parrain ”, ” pseudo-sponsor”) ; 2) une certaine rigueur scientifique de l’œuvre (des articles relus par un comité de lecture etdes livres publiés chez des éditeurs reconnus) ; 3) la langue du texte (le français, l’allemand etl’anglais) ; 4) la période (2013-2016). Ensuite, il s’est agi d’analyser ce corpus. La classificationde Piatkowska M. et al. (2015) a été utilisée à cet effet. Enfin, les résultats ont été comparésavec ceux d’études similaires.

Nos résultats révèlent trois informations significatives. La première est que l’essentiel des su-jets traités est concentré autour de deux thèmes : 1) l’effet produit par le pseudo-parrainage surles consommateurs et en particulier son influence sur la remémoration des marques (PiątkowskaM. et Goclowska S. (2016) ; Wolfsteiner E. et al. (2015) ; Cornwell B. et al. (2012)) et sonimpact sur l’attitude à l’égard du pseudo-parrain (Dickson G. et al. (2015)) ; 2) les contrestratégies des organisations visées par le pseudo-parrainage et surtout la dimension juridiqueavec ses aspects légaux et extra-légaux (Berger-Walliser G. et al. (2013) ; Klein D. (2015)). Laseconde information importante concerne la nature des travaux examinés. Celle-ci est souventdescriptive, avec une tendance lourde à la comparaison et au commentaire concernant l’objetétudié : l’événement, le sponsor, le pseudo-parrain. La troisième information à retenir est larelative pauvreté des pistes de recherche, à croire que les auteurs manquaient d’inspiration ouqu’ils ne voulaient pas dévoiler leurs projets.

Nos résultats (2013-2016) sont proches de ceux de Piatkowska M. et al. (2015) (1984-2012),sauf pour deux d’entre eux : 1) les textes consacrés au jugement moral et au caractère éthiquesont moins nombreux ; 2) les écrits relatifs à la description du phénomène (étude de cas, analysede branche, typologie des stratégies) sont davantage publiés sous la forme de livres et de chapitresd’ouvrages (plusieurs en langue allemande) que d’articles.

En conclusion, si de nombreuses recherches ont été menées sur le pseudo-parrainage en man-agement du sport depuis une trentaine d’années, beaucoup reste encore à découvrir. Pour notrepart, nous préconisons des projets qui porteront la vision d’un pseudo-parrainage autonome dusponsoring, des travaux qui s’intéresseront à l’identification des mécanismes sous-jacents de sonfonctionnement, à la révélation des principaux déterminants de son efficacité et à une évalua-tion objective de l’effectivité des contre-mesures adoptées pour lutter contre. D’autres pistes derecherche seront présentées lors du colloque.

Références

Berger-Walliser G., Stallings Williams M., Walliser B. et Bender M. (2013), Bavarian Blon-des Don’t Need a Visa: A Comparative Law Analysis of Ambush Marketing, Tulane Journal ofInternational and Comparative Law, 21, 1, 1-35.

Fuchs S. (2003), Le pseudo-parrainage : une autre façon de faire du parrainage ?, DécisionsMarketing, 30, 31-39.

Nufer G. (2014). Ambush marketing in sports, Routledge Sports Marketing, 176 pages.

Piątkowska M. et Goclowska S. (2015), A Systematic literature review on ambush marketing

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in sport, Physical Culture and Sport Studies and Research, Volume LXVI, 14-27.

Wolfsteiner, E., Grohs, R., Wagner, U. (2015), What drives ambush marketer misidentifica-tion?, Journal of Sport Management, 29(2), 137-154.

Ce qu’il faut retenir

Un bilan d’étape sur le pseudo-parrainage réalisé à partir d’une revue de la littérature de lapériode 2013-2016.Des pistes de recherche prioritaires sur le pseudo-parrainage en management du sport.

Mots-Clés: Etat de la recherche, propositions de recherche, pseudo, parrainage, ambush marketing,management du sport

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Marketing Fédéral

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LA REPRESENTATION DU RUGBY DANSLA PUBLICITE : ENTRE

MARCHANDISATION ET MORALISATIONDES VALEURS

Christophe Bonnet ⇤† 1

1 Université Paris Ouest Nanterre La Défense – Université Paris Ouest Nanterre La Défense – France

La publicité entretient des relations économiques privilégiées avec l’univers médiatique (Eveno,2004) au sein duquel elle est de plus en plus présente. Le sport, et en particulier le rugby depuisqu’il est professionnel, n’échappent pas à ce constat. La professionnalisation du rugby en 1995s’est en effet traduite par une médiatisation croissante ainsi que par un intérêt grandissant desannonceurs, désireux de s’associer à l’image d’un sport encore épargné par les dérives et les scan-dales affectant le sport et notamment le football. L’on assiste alors à l’élaboration de stratégiesde communication dans lesquelles les valeurs du rugby sont mobilisées à des fins commerciales.Si plusieurs auteurs (Dunning & Sheard, 1979 ; Pociello, 1983 ; Saouter, 2000 ; Villemus, 2007)se sont intéressés aux valeurs spécifiques de ce sport et à leurs origines, il semble nécessaire deles mettre en perspective avec le processus de professionnalisation qui conduit, si ce n’est à leurredéfinition, à leur réappropriation par différents acteurs extérieurs (médias, sponsors, annon-ceurs). En d’autres termes, il s’agit de se demander si l’institution rugbystique, en abandonnantsa première vertu, l’amateurisme, n’a-t-elle pas perdu le contrôle de sa communication et nes’expose-t-elle pas à un détournement de ses valeurs originelles ?Cette communication s’inscrit dans la continuité des travaux d’analyse de l’image proposéspar Barthes (1956) et développés par Joly (1994, 2002) ainsi que de ceux de Michèle Métoudi(1987) sur la représentation des pratiques sportives dans la publicité. L’objectif est d’examinerl’influence des bouleversements intervenus dans le monde du rugby dans les années 1990 sur lesreprésentations publicitaires de ce sport et de son joueur. Un corpus de 485 annonces représentantle rugby a été recueilli dans les archives du quotidien L’Équipe (n=214) et de l’hebdomadaireL’Équipe Magazine (n=161) lors des années de Coupe du Monde de rugby (de 1987 à 2015),dans celles du Musée de la Publicité et du Musée du Sport (n=20) et enfin dans divers sup-ports de presse écrite et électronique (n=90). Un traitement quantitatif permet dans un premiertemps d’observer l’évolution du rugby dans l’espace publicitaire par rapport aux autres disci-plines sportives. Puis, à travers une analyse sémiologique, il s’agit de mettre en évidence lesdifférentes orientations adoptées par les entreprises qui mobilisent les valeurs revendiquées parle rugby.

L’analyse se focalise sur trois thèmes précis : le type d’annonceur et de produit ; la manièrede représenter le rugbyman (univers scénique, tenue vestimentaire, marques et blessures...) ; etenfin les valeurs mises en avant. Il est ainsi possible d’observer certaines mutations engendrées

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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par le passage au professionnalisme : dénaturation et vulgarisation du jeu, exaltation de la perfor-mance individuelle (Ehrenberg, 1991) s’entremêlant avec les valeurs collectives et d’amateurisme,hybridation de la masculinité traditionnelle du joueur...

Enfin, une série de sept entretiens semi-directifs ont été menés auprès de responsables com-munication et/ou sponsoring de partenaires du rugby afin de mieux appréhender les enjeuxsocio-économiques auxquels l’univers du rugby est confronté depuis la fin des années 1980 etd’éclairer ainsi les résultats de l’analyse sémiologique.

Ces différents éléments d’analyse révèlent ainsi une mobilisation différenciée des valeurs rug-bystiques afin de séduire un public élargi (plus profane voire plus féminin) jonglant ainsi entretraditionalisme et contemporanéité. Le recours au rugby n’est toutefois pas isolé du contextesocio-économique dans lequel les annonceurs s’y associent parfois à des fins de moralisation desvaleurs capitalistes.

Références :

Barthes, R. (1964). Rhétorique de l’image. Communications, 4, 40-51.

Bonnet, C. Dalla Pria, Y. (2017). ”The Beefcake and the Beast”: Professionalization, media-tization and the construction of masculine identities in rugby – A paraître.

Joly, M. (1993). Introduction à l’analyse de l’image. Paris : Nathan.

Métoudi, Michèle. (1987). Les leçons de la publicité. Esprit, 125 (4), 73-78.

Pociello, C. (1983). Le Rugby ou la Guerre des styles. Paris : A. M. Métaillé.

Ce qu’il faut retenir :

• La professionnalisation du rugby a accentué son intérêt pour les annonceurs qui mobilisentses valeurs de manière différenciée.

• La représentation du rugby dans la publicité est liée aux évolutions du contexte socio-économique.

• Les valeurs du rugby sont mobilisées afin de moraliser les valeurs capitalistes des entreprisesqui s’associent à ce sport.

Mots-Clés: Rugby, valeurs, professionnalisation, publicité

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LA PERCEPTION DES LABELS CLUBSPAR LES ADHERENTS DE LA LIGUE

D’ALSACE DE TENNIS DE TABLE : VERSLA VALIDATION D’UNE STRATEGIE

MARKETING FEDERALE

Gilles Erb ⇤† 1

1 (Université de Strasbourg) – (Université de Strasbourg), université de Strasbourg, Université deStrasbourg – France

Suite à plusieurs plans de développement infructueux, la fédération française de tennis detable (FFTT) voit le nombre des licenciés traditionnels et promotionnels baisser. Elle comptait180 573 licenciés en 2016 soit 10 629 licences en moins depuis 2010. Parallèlement, le nombrede clubs a également chuté de 11,3% en 9 ans (3493 clubs en 2016 contre 4434 en 1997). Pourenrayer cette tendance négative et relancer son attractivité, la FFTT a lancé sur le marché en2015 de nouvelles licences événementielles gratuites qui rencontrent un certain succès avec 26 640licences en 2016. Au-delà de ce nouveau produit, la FFTT souhaite faire évoluer son image, cen-trée jusque là sur la compétition de haut niveau et l’organisation d’événements internationaux,vers une discipline ludique, conviviale, accessible, intergénérationnelle, rapide, émotionnelle.Les labels, un outil marketing au service de la construction de la marque fédérale

Pour accroître l’attractivité du tennis de table et développer le nombre d’adhérents, une des pistesretenues par les dirigeants est de faire de la FFTT une véritable marque (Bouchet, Hillairet, 2008)porteuse d’une double identité compétitive et de loisir. A cette fin, un certain nombre d’outilsont déjà été mis en œuvre comme la construction d’un nouveau logo, la mise en scène de valeursde responsabilité sociale, des actions de merchandising et notamment une politique de labelsdes produits dont l’objectif est de renseigner les consommateurs sur la qualité des prestations.C’est donc aussi un élément d’image qui participe à convaincre une cible, en l’occurrence lesfemmes et les seniors, et à définir un double positionnement : celui d’un sport olympique decompétition et celui d’activités conviviales et récréatives accessibles à un large public attiré parle sport de bien-être et de santé.

Un dispositif renouvelé basé sur 11 labels

Le dispositif initial lancé en 2002 autour de quatre labels qualité (pour les salles, la promotion,l’activité sportive et la vie associative) s’est essoufflé après dix années d’existence (seulement 10dossiers en 2013). C’est pourquoi, en 2015, la FFTT a décidé de proposer onze labels exprimantles priorités fédérales comme autant d’axes d’ouverture de la pratique : Éduc’ping, Ping Loisirs,

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†Auteur correspondant: [email protected]

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Équip Ping, Forma Ping, Viasso Ping, Promo Ping, Ping 4/7 ans, Ping au féminin, Ping santé,Ping handicap et Ping durable. Ce nouveau dispositif apparaît complexe.En effet, nous pouvons distinguer deux types de labels : 1) ceux qui correspondent à des produitsnouveaux ou rénovés susceptibles d’enrichir le portefeuille d’activités des clubs, 2) ceux relatifsà des axes de communication de la FFTT en direction des catégories de prospects ciblés. Peude labels conjuguent à la fois un produit innovant et un outil de communication. Citons le labelPing au féminin qui associe le Fit Ping Tonic (produit) à un plan de communication fort endirection des femmes et distillé sur de nombreux supports (bien que principalement à l’attentiondes licenciées). Ainsi de nombreux labels se résument à des axes de communication sans produitcomme le Ping durable par exemple. Inversement, le label Éduc’Ping correspond à un produit àl’attention des scolaires sans véritable campagne de promotion. Par ailleurs, certains labels sontflous comme le Ping Loisirs qui s’adressent aux prospects compétiteurs en s’appuyant sur unproduit, le Ping Tour, qui lui même met en scène des modalités de pratique (fitness, handisport)faisant référence à d’autres labels (Ping au féminin, Ping handicap). De son côté le label Pingsanté, axe fort de la communication fédérale (car surfant sur la tendance actuelle du sport santé),se limite à une action promotionnelle en cherchant à inciter les clubs à accueillir les seniors sansproposer de produit clef en main. Enfin, on peut regretter la profusion des différents labelsatténuant ainsi leur impact et l’absence de critères d’attribution.Les dirigeants de la FFTT tentent de dépasser le simple discours pour construire une véritablemarque intégrant sa double identité, point de départ d’un plan stratégique de développement dunombre d’adhérents sur les bases théoriques du marketing associatif (Hautbois, 2014 ; Tribouet alii, 2015).

Les labels ne font pas l’unanimité auprès des dirigeants

En 2015, nous avions présenté aux journées internationales du management du sport à Dijonune étude menée auprès des élus fédéraux et des Présidents de la pyramide fédérale (11 ligues ré-gionales, 11 comités départementaux et 82 clubs alsaciens). Cette enquête a révélé que les labelsétaient diversement perçus selon les strates administratives. Les dirigeants fédéraux, régionaux,départementaux les considèrent comme un outil marketing important alors que les dirigeants declubs considèrent majoritairement que les labels ont peu d’intérêt. Les nouveaux labels peinentà se faire connaître des clubs essentiellement en raison d’un manque de communication des in-stances fédérales. Ils sont jugés comme étant inutiles, trop nombreux et flous par les dirigeantsde clubs.

Les labels clubs, un outil marketing pertinent auprès des licenciés ?

Nous proposons pour ce colloque de compléter cette étude en nous intéressant aux consomma-teurs et notamment aux licenciés des clubs alsaciens. L’enjeu de ce travail de recherche est devérifier, au moyen d’une enquête quantitative administrée par un questionnaire auprès de 400licenciés âgés de 15 ans et plus, si les labels sont connus par les licenciés et s’ils représentent uncritère pour choisir un club de tennis de table. Nous chercherons à savoir si des cibles sont plussensibles que d’autres à cet outil marketing et si certains labels ont plus d’impact que d’autrespour attirer de nouveaux adhérents. Cette enquête originale permettra de juger de la pertinencedes labels clubs comme outils marketing au service d’un projet fédéral de développement dunombre de licenciés.

Bibliographie

AAKER, DA. (1991). Managing Brand Equity, New York : The Free Press.

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AUBEL, O. et TRIBOU, G. (2014). L’analyse des besoins des licenciés : facteur clé du développe-ment de la fédération française de tennis de table, dans C. HAUTBOIS, Le marketing de fédéra-tions sportives, Paris : Economica.

BOUCHET, P. et HILLAIRET, D. (2008). Les marques de sport, Paris : Economica

ERB, G. et TRIBOU, G. (2014). La stratégie de développement d’une fédération sportive :du discours des élus vers un plan marketing opérationnel. Le cas de la fédération française detennis de table, Revue européenne de management du sport, 43

HAUTBOIS, C. (2014). Le marketing des fédérations sportives, Paris : Economica

KAPFERER, JN. (2006). La marque, Paris : Dunod

PIGEASSOU, C. et CHAZE, JP. (1999). Paradoxes et enjeux des labels dans les services sportifs: outil politique de stratégie fédérale ou vecteur dynamique de développement économique local ?Actes du 5e séminaire de marketing du sport, Dijon 1999, 32-51

Ce qu’il faut retenir- La FFTT souhaite développer le nombre d’adhérents notamment en utilisant, en guise d’outilmarketing, des labels clubs- Les labels clubs de la FFTT, renouvelés en 2015, peinent à se faire connaître des clubs et sontjugés comme étant inutiles, trop nombreux et flous. Aux yeux des dirigeants de clubs, cet outilmarketing n’est donc pas pertinent.- Nous chercherons à savoir à travers cette étude, si les labels clubs sont un outil marketingpertinent aux yeux des consommateurs à savoir les licenciés.

Mots-Clés: Label club, fédération sportive, marketing associatif, stratégie de développement

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DE l’IDENTITÉ FÉDÉRALE AUMARKETING FÉDÉRAL ?

Guillaume Conraud ⇤† 1, Charlotte Parmantier ⇤

1, Dominique Charrier ⇤

1

1 Université Paris-Sud - Paris 11 – Université Paris-Sud - Paris 11 – France

Si leur cadre d’action est délimité par l’article L131-1 du code du sport à ” l’organisationd’une ou plusieurs pratiques sportives ”, la réalité des fédérations sportives françaises est bienplus complexe. 115 fédérations représentent 15 millions de licences, elles se différencient autantpar leurs niveaux de développement, leurs modalités de gouvernance, leurs stratégies que parplus de 150 ans d’histoire qui ont enrichi leurs identités et systèmes de valeurs.Le contexte concurrentiel ainsi que la situation politique, économique et sociale poussent sesacteurs majeurs des activités physiques sportives et artistiques (APSA) en France à s’interrogersur leur évolution.

Les fédérations affinitaires sont peut-être de celles qui sont le plus poussées à se questionnerleurs identités. Qu’elles aient été liées à des mouvements de classe comme la Fédération SportiveGymnique du Travail (FSGT) et le monde ouvrier, de religion comme la Fédération Sportiveet Culturelle de France (FSCF) et l’Église, ou la’ique comme l’Union Française des ŒuvresLaq’iques d’Éducation Physique (UFOLEP) et la Ligue de l’enseignement, l’évolution de la so-ciété a nécessité un repositionnement de leur projet fédéral. Pour ces fédérations, se posent alorsles question du sens de l’adhésion, de la valorisation de leur projet et de leurs différences faceaux fédérations délégataires et aux pratiques qu’elles proposent.

Ces éléments de contexte ont motivé la mise en œuvre d’un travail d’étude, dans le cadre d’unethèse en CIFRE, au sein de la FSGT. Cette communication présentera comment, en partenar-iat avec cette fédération affinitaire, nous avons dû construire une méthodologie permettant decomprendre la question de l’identité fédérale comme un processus (Mucchielli, 2013) soumis àdiverses contraintes et jeux d’acteurs (Crozier et Friedberg, 1997), menant à la mise en placed’une identité conciliante, suivant le modèle de la double transaction proposé par Dubar (1991).

Dans un premier temps, la méthodologie prend appui sur une monographie de la FSGT dontl’identité se caractérise par cette dualité entre l’originalité de son développement et des pra-tiques qu’elle propose en accord avec son caractère affinitaire, et une remise en question deces différences face au reste du mouvement sportif. Dans un deuxième temps, nous mettons la

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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FSGT en perspective, en ” effet miroir ”, avec des fédérations affinitaires (UFOLEP, FSCF) dontles valeurs semblent relativement proches de celles de la FSGT, et des fédérations délégataires(Fédération Française de Football et Fédération Française de la Montagne et l’Escalade) dontles valeurs apparaissent comme étant plus éloignées. Nous travaillons sur trois niveaux pour :

- comprendre le système de diffusion des identités des fédérations, du niveau central jusqu’auxpratiquants.

- connaître la façon dont les acteurs des différents niveaux des fédérations s’approprient oucontestent ces identités, en lien avec leur projet sportif et leur système de valeurs.

- analyser les représentations des acteurs du système sportif sur le positionnement des fédérations.

Notre cadre méthodologique mobilise ainsi les techniques de l’observation participante, notam-ment par l’accompagnement que nous avons fait de la direction de la FSGT, dans son travail surl’évolution de son projet fédéral. Nous avons également réalisé 70 entretiens avec des dirigeantset acteurs des fédérations citées, afin de révéler les écarts entre les différents niveaux fédéraux.Enfin, notre analyse prend appui sur 2000 questionnaires récoltés à la FSGT et dans les fédéra-tions étudiées par ” effet miroir ”, pour analyser la transmission faite de l’identité fédéral auprèsdes pratiquants.

Finalement, comme certains auteurs valorisent les paradigmes propres au ” marketing fédéral”, cette communication prendra appui sur l’approche spécifique des STAPS et de leur travailpluri-disciplinaire, afin de présenter comment nous étudions la question de l’identité fédérale;avec l’hypothèse que les diversités des fédérations sportives et de leur gouvernance (Defrance,1998 ; Bayle 2010) influencent différement l’évolution des APSA et de la vie associative ; et avecle cas particulier d’une fédération telle que la FSGT, marquée par son histoire (Sabatier, 2003),ses approches pédagogiques, et son mode de gouvernance original (Borrel, 1999).

Références :

BAYLE E. (2010) La gouvernance des fédérations d’associations chargées d’une mission de ser-vice public : le cas des fédérations sportives françaises. Politiques et management public, Vol.27/1

BORREL M. (1999) Sociologie d’une métamorphose : la FSGT, entre société communiste etmouvement sportif (1964-1992). Paris : thèse, institut d’étude politique de Paris.

CROZIER M., FRIEDBERG E. (1977) L’acteur et le système, les contraintes de l’action collec-tive. Paris : Le Seuil.

DEFRANCE J. (1998), Le sport et la politique de l’apolitisme, in Sport et Démocratie, Ed.Assemblée Nationale, Paris

DUBAR C. (1991), La socialisation, construction des identités sociales et professionnelles, Ed.Armand Colin, Paris

MUCCHIELLI (2013), L’identité, Ed. PUF, Paris

RAMANANTSO B., THIÉRY-BASLÉ C. (1989) Organisations et fédérations sportives ; so-ciologie et management. Paris : PUF.

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SABATIER F. (2003), Une histoire socioculturelle de la FSGT (1945-1972). La diffusion socialede son projet ” sportif ” à l’épreuve de ses réseaux et de ses militants. Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines : thèse de doctorat d’histoire.

Ce qu’il faut retenir :Les fédérations sportives françaises, affinitaires et délégataires, sont des organisations complexeset diverses. En tant qu’acteurs majeurs du développement des APSA en France, il est néces-saire de comprendre leur fonctionnement et la manière dont elles développent et transmettreleur projet fédéral, dans un contexte qui suscite depuis quelques années une remise en questiongénéralisée de leurs identités et valeurs. À travers des observations participantes et des entretiens,nous analysons les modalités de gouvernances d’organisations en constante métamorphose.

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Risques

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PREVENTION DES NOYADES EN PISCINEPUBLIQUE : UNE ANALYSE SYSTEMIQUE

DE LA DETECTION DES USAGERS ENDETRESSE AU SEIN DES EQUIPEMENTS

D’UNE INTERCOMMUNALITE DUGRAND OUEST DE LA FRANCE

élie Vignac ⇤† 1, Pascal Lebihain ⇤

2, Bastien Soulé ⇤

1

1 Université Claude Bernard - Lyon I – Université Claude Bernard - Lyon I – France2 université de Poitiers – Université de Poitiers, Université de Poitiers – France

Conformément aux disposition légales, et notamment au Code du sport, la baignade, dansles piscines publiques d’accès payant, doit être surveillée de façon constante par du personnelqualifié dans le but prévenir la survenue de noyades. Or, plusieurs travaux de recherche montrentque la surveillance s’éloigne de cette prescription, en termes d’effectivité comme d’efficacité. Ausein d’un système composé de 5 piscines communautaires d’une collectivité du grand Ouest, 27entretiens semi-directifs ont étés menés auprès de maîtres-nageurs sauveteurs, chefs de bassinset du responsable de pôle. Ils visaient à identifier les contraintes de divers ordres pesant surles surveillants de baignade, susceptibles de retarder, voire d’entraver la détection d’un acci-dent de noyade, au stade où un baigneur se trouve en détresse dans un bassin. Les résultatsmontrent que les arbitrages managériaux (fonctionnement prescrit, gestion des ressources hu-maines), la dynamique organisationnelle (contexte social, modes d’appropriation individuelle etcollective du travail) mais aussi les représentations de la mission de surveillance et de la situ-ation de noyade chez les maitres-nageurs sauveteurs interfèrent avec la fonction de surveillancede la baignade. Il sera question, le jour de la présentation, d’illustrer précisément en quoi ces3 dimensions peuvent placer les MNS en difficulté pour éviter la survenue d’une noyade, et, in-cidemment, impacter négativement le dispositif de surveillance. Ce travail met en évidence, dansune logique préventive, qu’il est important de saisir ce qui se trame en amont des accidents ententant d’appréhender la genèse des inadéquations et des contraintes. Si l’enjeu est de développerdes outils à même d’explorer, a priori, les combinaisons de facteurs et les réseaux de causalitédes accidents, l’intérêt de ce type d’analyse réside, finalement, dans la mise en évidence de signesavant-coureurs de vulnérabilité, sur lesquels il est parfois possible d’agir à moindre coût.

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†Auteur correspondant: [email protected]

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Références

Leveson, N. (2004). A new accident model for engineering safer systems. Safety Science,42 (4), 237–270. Mays, C. M., & Poumadère, M. (1989). Decentralizing Risk Analysis inLarge Engineered Systems: An Approach to Articulating Technical and SocioorganizationalDimensions of System Performance. Risk Analysis, 9 (4), 453–461. Kervern, G.-Y. (1995).Elements fondamentaux des cindyniques (Economica). Crozier, M., & Friedberg, E. (1977).L’acteur et le système (Seuil). Paris. Bourrier, M. (1999). Le nucléaire à l’épreuve del’organisation. Presses universitaires de France. Allard-Poesi, F., Drucker-Godard, C., &Ehlinger, S. (2003). Analyses de représentations et de discours. Méthodes de Recherche EnManagement, Dunod, Paris, 449–475.

Ce qu’il faut retenir (3 à 4 points)

• Des arbitrages managériaux, la dynamique organisationnelle et les représentations de lamission de surveillance et de la situation de noyade chez les MNS sont susceptibles d’entrainerune perte de contrôle plaçant ces derniers en difficulté pour détecter et interpréterun acci-dent de noyade, au stade où un baigneur se trouve en détresse dans un bassin ;

• La boucle de rétroaction détection et interprétation des situations de détresse par les MNSs’avère cruciale car elle conditionne la mise en œuvre d’actions de rattrapage ;

• Il faut considérer les ” défauts de surveillance ” dans leur contexte de survenue, au senslarge.

Mots-Clés: Noyade, piscine publique, surveillance, maître, nageur sauveteur

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LES PARADOXES DE L’INNOVATION : LECAS DE LA VULNERABILITE

ORGANISATIONNELLE DE PETITESENTREPRISES INNOVANTES DANS LE

SECTEUR DE L’OUTDOOR

Bastien Soulé ⇤† 1, Bénédicte Vignal ⇤

1, Eric Boutroy ⇤

1

1 Université Claude Bernard - Lyon I – Université Claude Bernard - Lyon I – France

Souvent placée sur un piédestal, l’innovation de produit constitue une injonction forte au seinde l’industrie des articles de sport. Or, si innover est indéniablement susceptible de procurer dif-férentes forme d’avantage concurrentiel, c’est aussi s’exposer : hyper-sollicitation de ressources,incertitudes autour de l’effet pionnier, crise potentielle de croissance, etc. March (1991) qualified’ailleurs l’innovation d’activité hautement risquée, pouvant conduire à des conséquences de-structrices.

Les innovations de rupture, qui voient souvent leur origine au sein d’organisations de taillemodeste (Christensen, 1997), exposent particulièrement les entreprises. Il semble donc perti-nent de s’intéresser aux processus d’innovation et à leurs potentiels effets pervers au sein depetites entreprises du secteur sportif. Plus précisément, il sera question dans cette contributionde PE/TPE du secteur de l’outdoor. A travers quatre cas (CiLAO, Raidlight, TSL Outdoor,Guidetti), nous chercherons à savoir si, et en quoi, l’engagement dans un processus d’innovationconduit à des formes singulières de vulnérabilité organisationnelle, ici appréhendée comme pro-cessus complexe et ordinaire, susceptible de provoquer un basculement critique par conjonctionde facteurs de fragilité. Cette issue n’est pas la seule possible puisque la résilience et la capacitéà faire face sont aussi consubstantiels de la vulnérabilité.

Sur un plan théorique, nous nous plaçons dans une perspective désormais classique selon laque-lle l’innovation procède avant tout d’un processus complexe, non linéaire, itératif et collectif,porté par des parties prenantes plurielles et hétérogènes (Van de Ven & al., 1999 ; Akrich &al., 1988), parmi lesquelles des innovateurs ordinaires et autres lead users. Par ailleurs, dans lebut de ne pas cloisonner les processus d’innovation et leurs contextes stratégiques, nous serons

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†Auteur correspondant: [email protected]

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attentifs au dilemme exploitation versus exploration (March, 1991) ainsi qu’aux travers de cer-taines entreprises innovantes. Enfin, l’approche socio-économique, en termes de qualification, demédiation et d’accompagnement du consommateur, sera mobilisée (Cochoy, 2002).

Dans le cadre du projet Timsa (Territoire Innovation Marchés Sports dans les Alpes), soutenupar l’ANR, nous avons réalisé des études de cas au sein des quatre entreprises ciblées. Pour cettecontribution, nous mobilisons des données qualitatives permettant de suivre conjointement desinnovations matérielles et des évolutions organisationnelles : 35 entretiens ont notamment étéconduits auprès de divers acteurs en lien avec les processus d’innovation (gérants, logisticiens,responsables ordonnancement/commandes, commerciaux, distributeurs, clients, etc.).

Au-delà des particularités, plusieurs tendances récurrentes émergent de nos études de cas. Il s’agitd’ingrédients de la vulnérabilité organisationnelle directement liés à l’engagement de PE/TPEdans des processus d’innovation. Tout d’abord, la priorité fréquemment accordée à la résolutionde défis techniques (vision techno-centrée de l’innovation) est susceptible d’éloigner le produitdu client et des usages réels (risque d’overshoot) ou des attentes d’intermédiaires clés (comme lesdistributeurs). Elle tourne dans certains cas à la ” fièvre innovatrice ”, du fait de capacités élevéesd’itération et/ou d’une créativité peu canalisée (stabilisation sans cesse repoussée de l’innovation,prise de risque excessive, dispersion des ressources). .

La forte dépendance de l’entreprise vis-à-vis de l’inventeur entrepreneur (encastrement socialmarqué) implique par ailleurs une fréquente fragilisation du réseau lors du découplage. Parfoisbasée sur des enrôlements peu pérennes, de type affectif, charismatique et proximal, ce mode demanagement est susceptible de conduire au développement d’une vision court-termiste, insuff-isamment planificatrice.

Enfin, des risques liés à l’impartition sont apparus, engendrant une potentielle détériorationde la qualité liée : traduction mal maîtrisée en cas de délocalisation, effets indirects sur le délaide livraison, la possibilité d’honorer les commandes, etc.

Les cas traités font apparaître une forme de consubstantialité entre innovation et vulnérabilitéorganisationnelle, y compris quand les produits créés ont connu un certain succès commercial.Cette vulnérabilité revêt un caractère processuel et potentiel, susceptible de devenir structurel.Bien que fortement discuté, l’oxymore ” destruction créatrice ” pointe également, vu de interned’une organisation innovatrice, la tension et l’ambivalence des process innovants. Les actionsentreprises doivent permettre l’adaptation, afin de ” respecter la fragilité plutôt que de tenter deforcer un processus aussi délicat que le processus d’innovation ” (Van de Ven & al., 1999). Dansle cas contraire, l’utopie créative est susceptible de générer des déséquilibres.

Références

Akrich, M., Callon, M. & Latour, B. (1988), ” À quoi tient le succès des innovations ? Pre-mier épisode : l’art de l’intéressement. Deuxième épisode : l’art de choisir les bons porte-paroles”, Gérer et comprendre, pp. 4-17 et pp. 14-29.

Christensen, C.M. (1997), The Innovator’s dilemma: When New Technologies Cause Great Firmsto Fail. Boston, Harvard Business School Press.

Cochoy, F. (2002), ” Figures du client, leçons du marché ”, Sciences de la Société, 56, pp.3-23.

March, J.G. (1991), ” Exploration and exploitation in organizational learning ”. Organization

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science, 2 (1), pp. 71-87.

Van de Ven, A.H., Polley, D.E., Garud, R. & Venkatraman, S. (1999), The Innovation Jour-ney. New York, Oxford University Press.

Ce qu’il faut retenir (3 à 4 points)

Il y a une consubstantialité entre innovation et vulnérabilité de TPE/PE innovantes Lavulnérabilité augmente lorsqu’innover devient une finalité en soi Les organisations doiventfaire preuve d’ambidextrie afin de gérer le compromis entre exploration et exploitation

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Ligues sportives

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CONTRAINTE BUDGETAIRE LACHEDANS LE FOOTBALL FRANÇAIS : DES

ACTIONNAIRES MECENES

Nadine Dermit-Richard ⇤† 1, Nicolas Scelles ⇤

2

1 Université de Rouen - Normandie – Université de Rouen – France2 University of Stirling – Royaume-Uni

Dans le cadre des ligues ouvertes européennes, fondées sur la promotion des clubs les plusforts et la relégation des plus faibles, il est admis que l’objectif des clubs de football professionnelsest la maximisation de leurs performances sportives (Sloane, 1971 ; Kesenne, 1996, 2007). Or, lesrésultats sportifs des clubs sont fortement dépendants de leur niveau de recrutement (Szymanskiet Kuypers, 1999 ; Hall et al., 2002). En conséquence, ils cherchent à recruter les meilleursjoueurs possibles, censés donner au club un avantage compétitif sur leurs concurrents. Les au-teurs qualifient cette stratégie de course aux armements (Rosen et Sanderson, 2001, Ascari etGagnepain, 2006). La concurrence qui en résulte entre les clubs les plus riches sur le recrutementdes meilleurs joueurs induit une inflation des salaires et des indemnités de recrutement (Staudo-har, 2004) à l’origine de difficultés financières récurrentes pour l’ensemble des clubs européens defootball. Ainsi, leurs déficits cumulés atteignaient 1,7 milliard d’euros sur la saison 2010/2011(UEFA, 2013).Selon Andreff et Storm, ces clubs seraient en fait soumis à une contrainte budgétaire qualifié delâche (CBL) (Andreff, 2007, 2009, 2015 ; Storm et Nielsen, 2012, 2015), qui se caractérise pardeux éléments. Le premier est la persistance des déficits des organisations concernées. Le secondest leurs capacités à trouver des financements extérieurs sous différentes formes (Storm, 2015)pour compenser leurs déficits afin de préserver leurs solvabilités et éviter la faillite.

Cette contribution propose de tester ce concept dans le cas du football professionnel français quiprésente la particularité d’être soumis à un contrôle de gestion de la Direction Nationale du Con-trôle de Gestion (DNCG) de la Ligue de Football Professionnel (Dermit-Richard, 2004; Meysson-nier et Mincheneau, 2013). Elle vise à compléter la littérature existante sur cette question enmontrant tout d’abord, qu’en dépit d’un contrôle de gestion existant depuis 1990,l’essentiles desclubs de football français sont toujours déficitaires. Ensuite, à l’inverse de ce qui a pu être fait enEspagne ou en Italie, ce sont les actionnaires des clubs qui interviennent pour éviter les faillites,sans que le coût en soit supporté par la communauté via des subventions ou des annulations dedettes fiscales et/ou sociales.

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†Auteur correspondant: [email protected]

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Afin de traiter de la problématique posée, il est utilisé les données provenant des comptes indi-viduels des clubs publiés annuellement par la DNCG sur une durée de 9 saisons (2006 à 2015).Sachant qu’il est nécessaire de disposer des comptes pour chacune des années étudiées, notreéchantillon comprend les 24 clubs satisfaisant à cette exigence.

Les résultats obtenus montrent que 19 clubs sur 24 réalisent des pertes cumulées sur la péri-ode étudiée pour un montant total de près de 947 M représentant globalement 7,85 % de leurbudget global. La persistance de ces déficits ne contredit pas l’efficacité du contrôle de gestionexercé par la DNCG sur ces clubs dans la mesure où l’objectif de cette dernière est de s’assurerde leur solvabilité et non de leur rentabilité (Dermit-Richard, 2004). En conséquence, les clubsdéficitaires doivent compenser leurs pertes pour garantir leur solvabilité. De fait, nos résultatsmontrent que 95 % des déficits réalisés par les clubs français sont couverts par les apports fi-nanciers de leurs actionnaires. Dans ce cas, ce sont donc essentiellement les actionnaires quifinancent l’insuffisance de trésorerie résultant des déficits observés. Lorsque cela ne suffit pas,les clubs désinvestissent en cédant leurs joueurs. Ces résultats nous permettent donc de conclureque les clubs français sont dans le cadre d’une CBL caractérisée par le ” subventionnement ” desclubs par leurs actionnaires.

Ils ont aussi permis de proposer une typologie des clubs français selon leur niveau de résul-tat et les modalités de financement de leurs déficits. Cette analyse nous conduit d’une part, àproposer d’affiner le concept de CBL, et d’autre part, à préconiser une redéfinition des objectifsdu contrôle de gestion des clubs français par la DNCG.

Cette contribution présente donc l’intérêt de tester le concept de CBL développé récemmentpar la littérature en management du sport sur le terrain du football professionnel français. Ellecontribue ainsi à préciser ce concept et aboutit à une préconisation managériale à destination desinstances sportives concernant les objectifs de la régulation financière des ligues professionnellesfrançaises.

Références

Andreff W. (2015). Disequilibrium Sports Economics : Competitive Imbalance and Budget Con-straints, Edward Elgar Publishing Ltd, Cheltenham.

Ascari G., Gagnepain P. (2006). ”Spanish Football”, Journal of Sports Economics, vol. 7, n� 1,February, 76–89.

Barajas A., Rodriguez P. (2014). ”Spanish Football in Need of Financial Therapy: Cut Ex-penses and Inject Capital”, International Journal of Sport Finance, vol. 9, n� 1, February, 73-90.

Ce qu’il faut retenir :

• Cette contribution a pour objectif de tester sur le football professionnel français le conceptde contrainte budgétaire ” lâche ”

• Les résultats obtenus montrent que les pertes réalisées par les clubs sont financées à 95 %par leurs actionnaires.

• Ils permettent également de proposer une typologie des clubs français selon leur niveau derésultat et les modalités de financement de leurs déficits.

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• En conclusion, nous proposons d’affiner le concept de CBL et préconisons une redéfinitiondes objectifs du contrôle de gestion des clubs français par la DNCG.

Mots-Clés: Football, contrainte budgétaire lâche, actionnaires, DNCG

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REPARTITION DES REVENUS ETEQUILIBRE COMPETITIF : PANORAMA

ET IMPACTS SUR LE FOOTBALL ENEUROPE ENTRE 1996 ET 2016.

Aurélien François ⇤† 1, Nicolas Scelles ⇤

2, Nadine Dermit-Richard ⇤

3

1 Universté de Rouen – Universté de Rouen – France2 Université de Stirling – Royaume-Uni

3 Universté de Rouen - Normandie – Universté de Rouen – France

L’impact de la répartition des revenus d’une ligue sportive professionnelle sur son équilibrecompétitif (EC) est un thème prisé des économistes du sport (Késenne, 2000, 2005). Cette ques-tion se pose avec force dans le football professionnel européen tant l’activité est particulièrementdérégulée depuis l’instauration de l’arrêt Bosman en 1995 ayant favorisé la concentration des tal-ents dans quelques équipes. Elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène alors que certainsdirigeants de ligues s’interrogent sur les modalités de répartition des droits télévisuels. Consti-tuant les ressources les plus importantes des clubs qui les composent, ces droits et la questionde leur répartition révèlent des problèmes de gouvernance des ligues (Andreff, 2009) notam-ment récemment au sein des ligues espagnole et française. L’objet de notre travail est, donc, demesurer l’impact de la répartition des revenus dans les championnats de 1ère division des cinqligues européennes majeures du football en Europe (Allemagne, Angleterre, Espagne, France,Italie) étudiées entre 1996 et 2016 et de discuter de la recevabilité de l’argument souvent mobil-isé par les dirigeants de ligues selon lequel il est nécessaire de restaurer l’EC de ces championnats.

Dans une première étape, nous avons opéré une série de régressions afin de tester le lien en-tre revenus et performance sportive des clubs. Celles-ci ont été calculées à partir de bases dedonnées reconstituées préalablement : une sélection des clubs de football européens les plusriches fournie par les rapports Deloitte (1) et la totalité des clubs de Premier League (2) sur lapériode 1996-2015 ainsi que ceux de Ligue 1 (3) sur la période 2003-2016 (données individuellesantérieures à 2003 non disponibles). Pour chaque club composant ces bases de données, nousavons retenus deux variables statistiques : le pourcentage de revenus et celui des points captés parles clubs au sein des ligues. Chacune des trois régressions montre l’existence d’un lien significatifet positif entre revenus et performance sportive (R = 0.73 (1), 0.82 (2) et 0.69 (3)). Autrementdit, plus un club s’accapare une part des revenus de la ligue, plus il a de chances de voir sa

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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performance sportive augmenter. Si ce résultat en soi apparaît trivial, il demeure nécessaire afinde discuter de l’impact du partage des revenus sur le niveau d’EC des championnats européens.

Dans une deuxième étape, nous avons testé la différence entre les écarts-types des parts de revenusde la Premier League sur les périodes 1996-2006 (moyenne = 3,03%) et 2006-2015 (moyenne =3,33%). Cette différence significative (t = 2,63, p = 0.018) atteste de plus grands écarts entreles parts de revenus des clubs anglais sur la période la plus récente. Ce résultat est confirmépar l’évolution de la part de revenus captés par les clubs les plus riches hors Angleterre (BayernMunich en Allemagne, FC Barcelone et Real Madrid en Espagne, Paris en France), plus impor-tante en seconde période sauf en Italie. Par conséquent, compte tenu du lien entre revenus etperformance sportive établi lors de la première étape, il est attendu une détérioration de l’ECdes championnats étudiés.

Dans une troisième étape, nous avons calculé les niveaux d’EC en utilisant deux indicateurspermettant cette mesure. Nous avons utilisé les indices HICB (Herfindahl Index of CompetitiveBalance) et C4ICB (Four-Club Concentration Ratio and Index of Competitive Balance) perme-ttant respectivement de mesurer le degré de concentration des points distribués sur l’ensembledes clubs d’une ligue et sur les quatre premiers clubs au classement. Ces indicateurs, calculés aposteriori, permettent de mesurer l’homogénéité sportive d’un championnat en attribuant pourchaque année et chaque championnat un ratio supérieur à 100 (valeur théorique obtenue en casde répartition parfaite des points) et fonctionnant à l’inverse (plus le ratio est proche de 100,plus celui-ci indique un niveau d’EC fort et inversement).

Les résultats montrent une détérioration globale de l’EC entre ces deux périodes et ce surl’ensemble des ligues professionnelles européennes étudiées (exception faite du ratio d’HICB dansle championnat italien). Ce constat est particulièrement prégnant à travers l’indicateur C4ICBqui témoigne d’une captation de points toujours plus importante par les clubs les plus riches (les4 premiers) sur l’ensemble des points distribués. Pour autant, cette évolution est-elle néfaste audéveloppement des ligues ? C’est à cette question que nous tentons de répondre en discutantd’exemples tirés de ces ligues. La Premier League est ainsi particulièrement intéressante. Bienque l’EC se soit dégradé entre 1996 et 2015, aucune corrélation significative n’a été observéeentre, d’un côté, les écarts-types de revenus et, de l’autre, les ratios d’HICB (-0,03) et C4ICB(0,01) témoignant ainsi de l’absence d’impact des différences de revenus sur l’EC. Ce résultatinvite à réfléchir à l’hypothèse selon laquelle l’EC ne serait, pour les ligues européennes ouvertes,que l’argument d’une régulation plutôt politique et économique que sportive.

Références :

Andreff W. (2009). Equilibre compétitif et contrainte budgétaire dans une ligue de sport profes-sionnel, Revue Economique, 60 (3), 591-634.

Késenne, S. (2000). Revenue sharing and competitive balance in professional team sports. Jour-nal of Sports Economics, 1 (1), 56-65.

Késenne, S. (2005). Revenue sharing and competitive balance. Does the invariance proposi-tion hold? Journal of Sports Economics, 6 (1), 98-106.

Ce qu’il faut retenir :

• L’EC des cinq grandes ligues de football professionnel en Europe (Allemagne, Angleterre,

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Espagne, France, et Italie) s’est en moyenne largement dégradé entre 1996 et 2016 ;

• L’hypothèse selon laquelle l’écart de revenus explique ce déséquilibre compétitif n’est toute-fois pas vérifiée dans le cas de la Premier League laissant planer une incertitude quant àl’impact d’une meilleure répartition des revenus sur l’EC des autres ligues étudiées.

Mots-Clés: Répartition des revenus, équilibre compétitif, gouvernance, football, Europe

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DECOLLAGE DE L’INDUSTRIE DUFOOTBALL EN CHINE ET LES RISQUES

ASSOCIES

Matthieu Llorca ⇤† 1

1 Université de Bourgogne-Franche-Comté – Université de Bourgogne-Franche-Comté – France

L’industrie du sport en Chine connaît une très forte accélération de son développement aucours de la dernière décennie (Liu, Zhang et Desbordes, 2017). Le football n’échappe pas à cephénomène avec des montants très élevés de dépenses en salaires et en transferts dans la liguechinoise. Un record a ainsi été franchi fin décembre 2016, avec les 40 millions d’euros annuelsversés par le club de Greenland Shanghai Shenhua à Tevez, faisant de lui le joueur le mieux payéau monde (hors contrats de sponsoring).

Dans ces conditions, il semble pertinent d’étudier ce boom récent du football chinois, ses man-ifestions ainsi que le modèle économique sur lequel il repose, afin d’évaluer le potentiel et lesrisques pesant sur la viabilité de cette ligue dans le futur.

Tout d’abord, nous identifions dans une première partie les principales caractéristiques du dé-collage du football chinois à l’aide des données collectées sur les sites Transfermarkt et FootballFinance. Nous comparons ainsi la Super Ligue Chinoise (SLC) avec les ligues européennes (leBig-5 ) et les ligues émergentes (la MLS et la JJ-League), en nous focalisant sur cinq variablespour la période 2014-17 : à savoir la masse salariale, le montant de transferts dépensés, l’affluencemoyenne, le montant des droits TV et le mode de répartition, enfin le montant des contrats desponsoring de la ligue. Il ressort que la SLC présente les mêmes caractéristiques que les clubseuropéens : (i) d’une part, une envolée des contrats de droits TV, de sponsorings ainsi que desrecettes billetterie ; (ii) et d’autre part, une explosion des dépenses en masse salariale et entransferts, qui atteignent des records. Une telle manifestation du boom du football chinois valideainsi deux mécanismes identifiés par la littérature sur le football professionnel européen: d’unepart, le phénomène de ” course aux armements ” mis en œuvre par les clubs de football (Agli-etta, Andreff et Drut, 2008) et d’autre part, le fait que les équipes de football ne cherchent pas àmaximiser les profits mais leurs victoires, sous une contrainte budgétaire, (virgule à supprimer,non ?) qualifiée de ” molle ” (Andreff, 2009).

Puis, nous analysons, dans une seconde partie, le modèle économique du football chinois, ennous focalisant sur deux parties prenantes en particulier à l’origine du ” Grand Bond en avant” du football chinois : l’État et les conglomérats chinois (Alibaba, Dalian Wanda, Greenland,Evergrande ...). Le premier acteur a lancé, en 2015, un plan de développement du football quirepose sur trois piliers, (plutôt : que virgule) le développement de la SLC, la formation des

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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jeunes joueurs chinois, et enfin l’organisation de la Coupe du Monde en 2030. Une telle planifi-cation s’insère ainsi dans la stratégie globale de la Chine dans le sport en termes de soft power(Guilianotti, 2015). Quant au second acteur, il investit massivement dans le football, que ce soiten Chine pour des objectifs politiques et financiers, et dans le reste du monde (via des rachatsou des prises de participation de clubs européens ainsi que des contrats de sponsoring) pourdes objectifs financiers. Il ressort au final, le développement du football chinois repose sur unestratégie intégrée de type ” supply chain ”, visant à investir et à contrôler le football, du niveauamateur jusqu’au niveau professionnel (Chadwick, 2016). Nous concluons ainsi que le mode dedéveloppement du football chinois repose sur ces deux acteurs, ce qui le différencie du modèleéconomique du football européen, qualifié de ” media-corporate-merchandising-marchés-globalisé” (Andreff et Staudohar, 2000).

Enfin, la dernière partie est consacrée au potentiel du football chinois ainsi qu’aux risques induitspar un tel décollage. D’un côté, la ligue chinoise dispose de nombreux atouts : sa population, lataille de son marché et par ailleurs, le fait qu’elle ne soit pas en concurrence avec d’autres liguessportives. Mais d’un autre côté, elle présente de nombreux risques. D’un point de vue financier,les clubs chinois accumulent des déficits et un endettement croissant qui mettent en péril lasoutenabilité financière du football chinois à long terme, sans compter le risque d’atterrissagebrutal de l’économie chinoise et l’arrêt soudain des investissements dans le sport et le football, quien résulterait. D’un point de vue sportif, les joueurs locaux sont évincés par les stars étrangères,ce qui bloque le développement de l’équipe nationale. Ces deux risques justifient ainsi la mise enplace de nouvelles règles en janvier 2017 par la fédération chinoise, afin de contrôler les comptesfinanciers des clubs ce qui constitue ainsi les prémices d’une future régulation financière) et deréduire le nombre de joueurs étrangers.

Références

Aglietta, M., Andreff, W. et Drut, B. (2008), ” Bourse et football ”, Revue d’économie poli-tique, vol. 118, n� 2, p. 255-296.

Andreff, W. (2009), ” Équilibre compétitif et contrainte budgétaire dans une ligue de sportprofessionnel ”, Revue économique, vol. 60, n� 3, p. 591-633.

Andreff, W. et Staudohar, P.D. (2000), ”The evolving European model of professional sportsfinance”, Journal of Sports Economics, 2000, n�1, 257-276.

Chadwick, S. (2016), ” Industry, economy and success – China’s Great Football Vision andwhat the country is doing to win the world cup ”, Lecture at the Leeds University BusinessSchool.

Guilianotti, R. (2015), ”The Beijing 2008 olympics : Examining the interrelations of China,globalization, and soft power”, European Review, 23 (2), 286-296.

Liu, D., Zhang, J. et Desbordes, M. (2017), ” Sport business in China : current state andprospect ”, International Journal of Sports Marketing and Sponsorship, vol. 18, issue 1, 2-10.

À retenir

• Montants records dépensés en salaires et transferts dans le football chinois valident lesmécanismes de ” course aux armements ” et de contrainte budgétaire ” molle ” caractérisant

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le football européen.

• Modèle économique du football chinois repose sur deux piliers : le soutien de l’État et desgrands conglomérats chinois.

• Potentiel du football chinois contrebalancé par des risques sportifs et financiers, qui justi-fient le besoin de nouvelles règles sur les joueurs étrangers et les finances des clubs.

Mots-Clés: Football chinois, modèle économique, risques financiers et sportifs, régulation

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Marketing

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LES ROLES DE LA PROXIMITE ET DE LAVALEUR PERÇUE DU STADE DANS

L’EXPERIENCE DE CONSOMMATIOND’UNE RENCONTRE SPORTIVE – LESCAS DU RUGBY ET DU HANDBALL

Jérôme Boissel ⇤† 1

1 IAE Tours (IAE) – Université de Tours – France

La valeur se définit comme une préférence relative, personnelle et situationnelle qui carac-térise l’expérience d’un individu avec un objet (Holbrook, 1999). Elle provient d’une évalua-tion d’éléments utilitaires et émotionnels/symboliques et peut avoir lieu avant, pendant et aprèsl’expérience de consommation. Le lieu de consommation joue un rôle important dans l’expériencevécue et par conséquent dans sa perception. Cependant, même si de nombreuses études mobil-isant les concepts de qualité de service ou la satisfaction se sont intéressées à la relation entreenceinte et expériences vécues (Rui Biscaia, Correia et Yoshida, Rosado et Marôco, 2013 ; Fer-nandes et Neves, 2014 ; McDonald, Sutton et Milne, 1995 ; etc.), la question de l’effet directou indirect (médiatisé par la valeur perçue du match) de la valeur perçue du stade sur la valeurglobale perçue n’a pas été étudiée en marketing sportif. La première étape de notre démarcheconsiste donc à vérifier si la valeur perçue du stade (VPS) a un impact direct sur la valeur globaleperçue (VGP) (H1), si elle est médiatisée par la valeur perçue du spectacle (VPM) (H2), ou siles deux voies coexistent (H3).Une fois ces relations mieux comprises, il nous a semblé important d’un point de vue opéra-tionnel, d’analyser la façon dont on peut influencer la valeur perçue du stade et la valeur perçuedu match. La proximité pourrait être un antécédent pertinent de la valeur perçue. Conceptmultiforme et transdisciplinaire, un consensus s’est établi autour du concept de proximité, avecune articulation autour des visions spatiale – ” être près de ” – et non-spatiale – ” être proche de” – (Bergadaà et Del Bucchia, 2009). La proximité perçue par un consommateur améliorerait lasatisfaction, la confiance et la fidélité. Plusieurs travaux montrent que les aspects de la qualitéet de la valeur perçue des expériences de consommation du spectacle vivant jouent différentsrôles dans le processus de satisfaction et de fidélité du visiteur, laissant envisager un chaînageconceptuel proximité – valeur – satisfaction – fidélité, d’autant plus que les auteurs (2015) ontsouligné, dans une étude qualitative antérieure, l’existence d’un lien singulier entre les specta-teurs et le stade. Ce travail de recherche répond à leur appel pour une analyse quantitativeavec trois hypothèses supplémentaires : la proximité a (H4) une influence positive sur la valeurdu stade ; (H5) une influence positive sur la valeur du match ; et sur la valeur globale perçue (H6).

1 429 spectateurs du Racing 92 et 215 spectateurs du Pays d’Aix Université Club (PAUC)⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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ont répondu à un questionnaire en ligne reprenant les échelles de mesure de la valeur globaleperçue, de la valeur perçue du lieu et de la valeur perçue du spectacle de Mencarelli (2008) et dela proximité perçue d’Hérault-Fournier et al. (2012). Les analyses des composantes principalesrévèlent des indices de fiabilité satisfaisants.

Pour tester la médiation de VPS sur VGP par VPM, nous avons suivi les recommandationsde Chumpitaz Caceres et Vanhamme (2003). Les résultats montrent que nous sommes, dans lesdeux cas, dans une situation de médiation complète (H2 est validée ; H1 et H3 sont rejetées),confirmant les résultats de Mencarelli (2008).

Nous avons ensuite testé l’influence de la proximité sur les trois formes de valeur perçue enmenant une série d’équations structurelles (logiciel AMOS 24). Les hypothèses H4 et H5 sontconfirmées. En revanche, H6 est rejetée, l’influence directe de la proximité sur VGP n’étant passignificative.

En conclusion, ce travail de recherche permet de souligner la pertinence des échelles de Men-carelli (2008) et Hérault-Fournier et al. (2012) dans le cadre du spectacle sportif. Cette étudea également permis de confirmer le modèle indirect de la valeur perçue de Mencarelli (2008) enl’adaptant du spectacle musical au spectacle sportif. Enfin, cette recherche a permis de montrerle rapport de causalité entre proximité perçue d’une part, et valeur perçue du stade et valeurperçue du match, d’autre part.

Ce travail présente un intérêt managérial intéressant dans la mesure où les clubs peuvent désor-mais légitimement activer trois leviers pour améliorer la valeur globale de l’expérience du specta-cle vécue par le spectateur. Améliorer les dimensions de communion sociale et de valeur affectivedu match en priorité aura un impact positif direct sur la valeur globale perçue. De même, rendrel’atmosphère du match plus conviviale en multipliant les possibilités d’échanges avec les autresspectateurs et les joueurs améliorera la perception des dimensions affective, d’interaction avec lepublic et d’interaction avec les joueurs et donc la valeur perçue du match, et, indirectement, lavaleur globale perçue. Enfin, un travail doit être fait pour développer une identité claire et lacommuniquer auprès des spectateurs afin d’optimiser la dimension identitaire de la proximité et,par conséquent la valeur perçue du stade, du match et, finalement, de l’expérience globale.

Références

Bergadaà, M. et Del Bucchia, C. (2009). La recherche de proximité par le client dans le secteurde la grande consommation alimentaire. Management et Avenir (21), 121 – 135.

Chumpitaz Caceres, R. et Vanhamme, J. (2003). Les processus modérateurs et médiateurs :distinction conceptuelle, aspects analytiques et illustrations. Recherche et Applications en Mar-keting (18/2), 67 – 100.

Hérault-Fournier, C., Merle, A. et Prigent-Simonin, A.-H. (2012). Comment les consomma-teurs perçoivent-ils la proximité à l’égard d’un circuit court alimentaire ? Management et Avenir(53), 16 – 33.

Holbrook, M. B. (1999). Consumer value : a framework for analysis and research, Londreset New York : Routledge.

Mencarelli, R. (2008). L’interaction lieu-objet comme une conceptualisation de l’expériencevécue : test d’un modèle intégrateur. Recherche et Applications en Marketing (23/3), 51 – 69.

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Ce qu’il faut retenir

La valeur perçue d’une enceinte sportive a un effet indirect sur la valeur globale perçue duspectacle sportif.

C’est la valeur perçue du match qui vient médiatiser la relation de causalité entre valeur perçuede l’enceinte sportive et valeur globale perçue du spectacle sportif.

La proximité est un antécédent de la valeur perçue du stade et de la valeur perçue du match.La proximité n’a pas d’effet direct significatif sur la valeur globale perçue du spectacle sportif.

Mots-Clés: Valeur, proximité, stade, match, rugby, handball

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CONGRUENCE DES VALEURS ETPERCEPTIONS DE LA QUALITE DE LA

MARQUE : LE CAS DU COMITEINTERNATIONAL OLYMPIQUE (CIO)

Nicolas Lorgnier ⇤† 1, Nicolas Chanavat ⇤

2

1 Canisius College – États-Unis2 Université Paris-Sud - Paris 11 – Université Paris-Sud - Paris 11 – France

Introduction et objectif(s) :Etablir, développer et maintenir une relation de qualité avec le consommateur est un impératifmajeur pour les organisations sportives. De nombreuses études se sont ainsi intéressées auxantécédents et modérateurs de cette relation (e.g. Yoshida & James, 2010). Toutefois, la congru-ence des valeurs demeure un sujet peu étudié. Ceci peut sembler surprenant dans la mesure oùla congruence des valeurs apparaît comme un puissant motivateur pour développer et maintenirles relations.

Dans ce contexte, Zhang & Bloemer (2008) étudient la congruence entre les valeurs de l’individuet celles des entreprises de service en prenant comme référentiel l’échelle des valeurs individu-elles de Schartz (1992). Dans le champ sportif, l’application de cette approche semble toutefoislimitée compte tenu du fait qu’elle suppose une relation exclusivement dictée par les valeurs duconsommateur. Or, diverses organisations sportives utilisent leur pouvoir politique et médiatiqueavec succès (Inoue & Kent, 2012). De toute évidence, parmi ces organisations sportives, la pluspuissante est le Comité International Olympique. Les valeurs qu’il prône figurent dans la CharteOlympique qui régit l’organisation, les actions et le fonctionnement du Mouvement Olympiqueet fixe les conditions de la célébration des Jeux Olympiques (CIO, 2016).

Dès lors, l’objectif de notre étude est d’explorer la congruence des valeurs dans la relation entrele consommateur et le Comité International Olympique (CIO) en prenant comme référentiel lesvaleurs Olympiques.

Cadre théorique et problématique :

Valeurs et congruence des valeurs. Une valeur est une croyance persistante selon laquelleun mode de conduite ou un état de fait est personnellement ou socialement préférable à un modede conduite ou un état de fait opposé ou contradictoire. La congruence des valeurs est parfois

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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utilisée comme modérateur par les chercheurs en marketing relationnel (Zhang & Bloemer, 2008).

Congruence des valeurs et champ sportif. Les décisions de consommation dans le champsportif se caractérisent par une dimension symbolique et affective forte qui peut prendre le passur la dimension utilitaire (Madrigal, 2003). Dans ce contexte, les valeurs jouent un rôle plusimportant.

Marque et valeurs olympiques. Ancrée dans l’émotion et le sport, tournée vers l’humanitéentière, la marque olympique semble s’être créée sur un ensemble de symboles, d’emblèmes etde principes fondamentaux de l’Olympisme (Chanavat, 2016). Pourtant, Le Clinche, Chanavatet Desbordes (2017) démontrent une confusion entre deux notions qui renvoient à des réalitésdifférentes : d’une part l’Olympisme et d’autre part les Jeux Olympiques.

Problématique. Nous proposons de démontrer que la congruence des valeurs est un modérateursignificatif de la relation entre le consommateur et le CIO. Nous soutenons que la congruence desvaleurs a un impact positif sur la qualité de la relation et ses conséquences sur les comportementsdu consommateur.

Méthodologie de recueil/traitement des données

Echantillon et procédures. Les données sont recueillies par le biais d’un questionnaire auto-administré via Internet à des étudiants (Licence et Master) de l’Université Paris-Saclay (n=300).Il s’agit de répondre à trois séries de questions représentant respectivement leurs valeurs liées ausport, leurs perceptions des valeurs olympiques, et la qualité de leur relation avec le CIO.

Mesures. Les échelles mesurant les valeurs liées au sport ainsi que les valeurs Olympiquesont été développées et validées par Lorgnier (2017) aux Etats-Unis avant les Jeux Olympiquesde Rio 2016. Les items sont mesurés par des échelles de Likert à sept points. Afin d’obtenir unemesure de la congruence des valeurs, nous avons utilisé la valeur absolue des différences de scoresentre valeurs personnelles et valeurs Olympiques perçues, puis nous avons calculé la moyennedes valeurs absolues. Ainsi, plus une valeur absolue résultante est basse, plus la congruence desvaleurs est importante. Les échelles utilisées pour mesurer la qualité des relations et ses con-séquences proviennent de d’études regroupées par Zhang & Bloemer (2008).

Principaux résultats

Les facteurs liés aux valeurs (personnelles et olympiques) ainsi que les facteurs liés à la qual-ité de la relation et de ses conséquences feront l’objet d’analyses factorielles exploratoires etconfirmatives puis d’une analyse structurelle (CB-SEM ). Des modélisations concurrentes serontégalement proposées.

Préconisations et conclusion

D’un point de vue conceptuel, les résultats de l’analyse pourraient étendre les travaux de Zhang& Bloemer (2008) au champ sportif et mettre en avant le rôle des valeurs de l’organisation dansle développement des relations avec le consommateur. Les résultats pourraient également con-firmer et préciser le rôle moteur que les valeurs de l’organisation sportive peuvent avoir sur leconsommateur en mettant l’accent sur les valeurs et les perceptions du consommateur.

Les résultats pourraient renforcer les préconisations managériales de Chanavat (2016) et di-rectement impacter la stratégie marketing et communicationnelle du Mouvement Olympique etplus particulièrement celle du CIO. Les applications directes de cette recherche pourraient mener

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à une révision des stratégies afin de mettre en avant les valeurs olympiques qui ne sont pas (oumoins) perçues comme telles, ou de promouvoir les valeurs qui semblent moins acceptées (com-munication militante).

Références

Chanavat N. (2016). ” Marketing du sport : du consommateur aux stratégies des entitéssportives professionnelles. Contribution à l’analyse du football professionnel et des très grandsévénements sportifs ”, Habilitation à diriger des recherches de l’Université Paris-Saclay.

Comité International Olympique (2016), Charte Olympique, 1-105.

Le Clinche, S., Chanavat N. & Desbordes M. (2017), Olympic Brand Image and Values: AMix of Marketing and Philosophy, In B.G Pitts & Zhang, J. J. (Ed). Global Sport ManagementStudies: Contemporary Issues and Inquiries. Oxfordshire, UK: Routledge Publishers, 23-41.

Lorgnier, N. (2017). Congruence entre Olympisme et valeurs du Consommateur : une anal-yse comparative entre France et Etats-Unis. Académie Nationale Olympique Française et Centred’Etude Olympique Français. Rapport non-publié.Madrigal, R. (2003). Investigating an evolvingleisure experience: Antecedents and consequences of spectator affect during a live sporting event,Journal of Leisure Research, 35(1), 23-48.

Yoshida, M. & James, J.D. (2010) Customer satisfaction with game and service experiences:antecedents and consequences. Journal of Sport Management, 24, 338-361.

Zhang, J. & Bloemer, J. (2008). The Impact of Value Congruence on Consumer-Service BrandRelationships. Journal of Service Research, 11(2), 161-178.

Ce qu’il faut retenir

(...si nos résultats corroborent ceux observés aux USA avant les Jeux Olympiques) :

Les valeurs des organisations sportives peuvent être utilisées comme référentiel pour mesurerla congruence entre les valeurs du consommateur et celles du CIO.

La congruence entre les valeurs des organisations sportives et les valeurs individuelles impacte larelation entre les deux partis

Le CIO et ses représentants doivent utiliser les perceptions des valeurs olympiques et la con-gruence des valeurs dans leur approche stratégique.Le CIO pourrait utiliser cet outil pour décider de mettre en avant les valeurs qui sont moinsperçues et/ou promouvoir les valeurs qui semblent moins acceptées.

Mots-Clés: Olympisme, Jeux Olympiques, Valeurs, Congruence, Marketing relationnel, Qualité dela marque, Analyse structurelle

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LES REDUCTEURS DU RISQUE PERÇULIE A L’ACHAT D’UN GREEN FEE :

ETUDE DU COMPORTEMENT D’ACHATDE 298 GOLFEURS EN FRANCE

Sébastien Castel ⇤† 1

1 Université Rennes 2 - Haute Bretagne – Université Rennes 2 - Haute Bretagne – France

Le golfeur est devenu un véritable consommateur à la recherche de prestations de service dequalité et rationnel dans l’orientation des dépenses de son budget. (FFG, 1999, 2003, 2007). Lecoût élevé de la pratique, son image de sport élitiste, le manque de temps pour s’initier sont denombreux freins ayant une influence sur le degré du risque perçu lié à l’achat d’un service golf.La perception de ces incertitudes est à l’origine de comportements spécifiques allant du reportde l’achat jusqu’à son annulation. Un chiffre d’affaires moyen de 1 million d’euros, soit 17 % demoins que les concurrents européens, et une stagnation du nombre de licenciés en France sontles conséquences des stratégies marketing. Ainsi, la connaissance des réducteurs du risque perçulié à l’achat d’un green fee (droit d’accès journalier sur un parcours) doit permettre de créer plusde valeur économique pour le club.I. Qu’est-ce le risque perçu et les réducteurs liés à l’achat d’un green fee ?

D’après Bauer (1960), chaque achat peut engendrer des conséquences négatives ne pouvant êtreanticipées avec certitude et dont certaines ont de fortes chances d’être déplaisantes. Afin demettre en perspective nos travaux sur le comportement du consommateur golfeur, nous avonsretenu le modèle théorique de Stone et Gr’onhaug (1993) qui caractérise le risque perçu à travers6 dimensions. Cependant, Volle (1995) précise que la décomposition du risque est avant toutheuristique et que ce concept sera apprécié de manière générale. S’interroger sur l’influence durisque perçu global lié à l’achat d’un service golf revient à identifier les conséquences. Les travauxde Rosélius (1971) ont servi de grille d’analyse pour illustrer les réducteurs visant à diminuer lesincertitudes liées à l’achat d’un green fee.

Après une étude exploratoire réalisée auprès des experts (17 directeurs et 40 golfeurs) et unerevue de la littérature en marketing, nous avons formulé la proposition de recherche suivante :Plus les consommateurs golfeurs perçoivent un risque global fort lié à l’achat d’un green fee, plusils accordent d’importance aux réducteurs (Rosélius, 1971).

II. Méthodologie et recueil/traitement des données

Afin de valider notre hypothèse, un questionnaire a été envoyé à plus de 3 500 golfeurs. 247hommes et 51 femmes, dont l’âge moyen est de 57 ans, constituent notre échantillon. Plus de 55

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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% des golfeurs interrogés ont un niveau de jeu compris entre 25 d’index à non classé. En utilisantle logiciel de traitement de données S.P.S.S, nous avons caractérisé, sur une échelle de Likert de1 à 5 points, le degré d’importance accordé aux dimensions du risque perçu lié à l’achat d’ungreen fee. L’analyse en composantes principales des données identifie un risque global à travers 4dimensions. A partir de cette structure factorielle, nous avons analyser les relations significatives(test Pearson) entre le degré de perception du risque global lié à l’achat d’un green fee et lesréducteurs.

III. Les principaux résultats

Les dimensions du risque global perçu

L’analyse du risque global (2.58) permet de souligner les éléments suivants : le risque de per-formance caractérisant le rapport qualité/prix est considéré comme le plus important (3.29). Lerisque physique relatif aux conséquences physiques sur l’individu apparaît en seconde position(2.93). Enfin, le risque social (2.51) qui reflète une déception du consommateur vis-à-vis de sonenvironnement précède le risque psychologique (1.6).

Les réducteurs du risque perçu lié à l’achat d’un green fee

Nous confirmons des relations significatives entre le risque perçu lié à l’achat d’un green feeet les réducteurs retenus. Plus les consommateurs golfeurs perçoivent un risque global fort, plusils accordent d’importance à :

- un prix élevé,

- la fidélité,

- l’image de marque du club,

- l’avis des tiers,

- la proximité du lieu de pratique.

- et aux approbations officielles

IV. Préconisations et conclusion

Cette recherche met en valeur les relations significatives entre le risque global perçu lié à l’achatd’un green fee et certains réducteurs. Les enseignements retenus doivent permettre d’élaborerune politique marketing (prix, communication, promotion) mieux adaptée aux besoins des nou-veaux golfeurs.

Références

Fédération Française de Golf. (1999, 2003, 2007). Etudes des licenciés & Bipe, Paris.

Bauer, R. (1960). Consumer behavior as risk taking, in R.S Hancock Ed Dynamic for for achanging world. American Marketing Association, June, 389-398.

Stone, R.N. Gr’onhaug, K. (1993). Perceived risk : further considerations for the Marketingdiscipline. European Journal of Marketing, pp. 39-50.

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Volle, P. (1995). Le concept de risque perçu en psychologie du consommateur : antécédentset statut théorique. Recherche et Applications en Marketing, vol.10, n� 1, p.40-56.

Roselius, T. (1971). Consumer rankings of risk reduction methods. Journal of Marketing, 1,35, 56-61.

Ce qu’il faut retenirLes consommateurs golfeurs perçoivent un risque global lié à l’achat d’un green fee (2.58/5) etaccordent beaucoup d’importance à certains réducteurs pour diminuer leurs incertitudes au mo-ment d’acheter ce service. En conclusion, plus les golfeurs perçoivent un risque global fort lié àl’achat d’un green fee, plus ils sont insatisfaits de la politique de communication du club de golf.

Mots-Clés: Les réducteurs du risque perçu, service golf, consommateur golfeur, marketing du golf

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E-SPORT VS SPORT : QUAND LA FICTIONDEPASSE LA REALITE

Julien Jouny-Rivier ⇤† 1

1 Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - Paris 12 – Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne -Paris 12 – France

Cette recherche exploratoire propose d’observer les déterminants de la satisfaction chez lespublics adolescents spectateurs d’événements dématérialisés e-sport dans un contexte compétitifmatérialisé.Introduction et objectif(s)

Les compétitions e-sport existent depuis la fin des années 90. Le tournoi ” Red Annihilation” présent à l’E3 (salon mondial des jeux vidéo) en 1997 et sponsorisé par Microsoft est considérécomme le premier véritable événement e-sport[1]. Néanmoins, durant près de 18 ans, la grandemajorité des compétitions se base sur des environnements héro’iques-fantaisistes (League of Leg-end, DotA) ou militaires (Call of Duty, Battlefield) avec des orientations de jeux principalementstratégiques et des retransmissions essentiellement web ou télévisuelles. Ce type de compétitionest aujourd’hui la plus en vue dans le marché des compétitions virtuelles. Elle réunit depuisquelques années une audience physique qui n’a de cesse de croître autour de la mise en scènede ces confrontations virtuelles. De véritables événements réunissant des milliers de spectateurssont conduits à travers le monde (Kim et Ross, 2015). Les cash prize (prix pour le gagnant) ysont les plus conséquents, les partenaires commerciaux les plus connus et les dispositifs événe-mentiels les plus importants. Pourtant, une orientation nouvelle s’impose peu à peu dans cetunivers dématérialisé réunissant une audience directe toujours plus nombreuse lors d’événementsbien réels : les compétitions à dominante sportive. Nous nous sommes ainsi intéressés à l’unede ces compétitions, le Red Bull Kumite 2016[2], mettant l’accent sur la spectacularisation del’événement par une contextualisation proche du réel.

Cadre théorique et problématique

La spectacularisation du sport, tout comme sa théâtralisation, pose aujourd’hui de nombreusesquestions. Les valeurs du sport-compétition sont remises en question par l’évolution observéedu sport-spectacle. Celui-ci est aujourd’hui construit pour être retransmit et accepté par le plusgrand nombre de spectateurs possible, mais aussi pour respecter les accords passés avec les organ-ismes partenaires (Tribou, 2011). Toutefois, qu’en est-il quand la variable principale du spectaclesportif, à savoir la confrontation réelle, est absente de l’évènement proposé aux spectateurs ? Parexemple, de nos jours, le degré de violence impactant l’intégrité physique des sportifs/sportivesdans les sports de combats s’avère être l’un des principaux critères de satisfaction/insatisfactionpour le public (Cunningham et al., 2016). Pourtant, dans le cadre des combats dématérialisés,ce degré de violence reste virtuel et l’intégrité physique des protagonistes, assis et se battant

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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par écran interposé, est peu mise à contribution. Aussi, cette évolution du sport virtuel pose laproblématique des motivations qui amènent le spectateur à être présent lors de ces événements,inscrivant ce travail dans le cadre d’étude de la satisfaction client à travers leurs attentes (Para-suraman et al., 1985). Dès lors se pose la question suivante : Quels critères de satisfaction la miseen spectacle d’une situation sportive virtuelle induit-elle pour attirer et conserver ces spectateurs?

Méthodologie de recueil/traitement des données

Nous avons interrogé 26 spectateurs présents lors de l’événement RedBull (RBK 2016). Lerecueil des données, via des entretiens semi-directifs de 27 minutes en moyenne, s’est effectué surles deux journées de l’événement (23 et 24 avril 2016). Le profil recherché est principalement fixépar un critère sociodémographique (l’âge), et des critères psychographiques plus différenciant liésau style de vie (joueur/joueuse occasionnel(le) ; sportif/sportive occasionnel(le)). L’intérêt de lacible adolescente s’est dégagé au cours de l’étude. Au-delà d’une présence majoritaire sur le lieude l’événement, leur proximité avec cet univers et leur poids dans les décisions d’achat familiales(près de 80%), en fait l’une des cibles prioritaires des professionnels du marketing (Ferreira DaSilva et Ezan, 2016) et tout particulièrement du marketing digital (Seo, 2013).

Suite à leur collecte, les données verbatim ont été traitées via N’Vivo 10. L’extraction verbatimréalisée obéit à une construction de sens respectant trois ordres (conceptuel, méta-conceptuel etdimensionnel) permettant l’édification d’une data-structure (Gioia et al., 2012).

Principaux résultats

L’analyse de premier ordre nous permet de dégager 18 concepts. Ces premiers agrégats dedonnées nous permettent de générer 4 nœuds formant 4 catégories méta-conceptuelles lors del’analyse de second ordre : la différenciation, l’identification, le bien-être et la fierté. Enfin,l’analyse de troisième ordre nous permet d’ériger deux principales dimensions regroupant cha-cune deux méta-concepts. Tout d’abord, en lien avec la théorie de l’identité sociale, une forme depositionnement social (différenciation/identification) apparaît lors de l’analyse dimensionnelle.De plus, la mise en avant d’une satisfaction personnelle (bien-être/fierté) induite par le contexteévénementiel, s’inscrit comme seconde dimension de la data-structure constituée.

Préconisations & conclusion

Nos résultats dévoilent des sentiments de satisfaction spécifiques à l’événement et au contextee-sport. A l’instar d’un spectacle sportif réel, l’étude met en relief le fait que la seule matériali-sation d’une compétition entourant l’univers du jeu vidéo génère un sentiment de reconnaissancesociale propre à cet espace de représentation identitaire (Tafjel, 2010). A même sport, voire ac-teurs (avatars virtuels basés sur de réelles personnalités sportives), un sentiment d’appartenanceà un univers novateur, que l’un des répondant juge comme ” les événements sportifs du futur ”,se dégage et semble définir les contours d’un positionnement événementiel décalé (en lien avec lesponsor principal) mais également sélectif, voire clanique.

Les limites de cette recherche exploratoire (nombre de répondants et contexte de l’étude pendantl’événement) atténuent les conclusions possibles quant à nos résultats. Toutefois, la confronta-tion de ces derniers à ceux d’une étude similaire lors d’un événement sportif original, tel qu’unchampionnat d’arts martiaux, permettrait de souligner l’orientation communautaire des senti-ments de satisfaction constatées lors des compétitions e-sport. Dans tous les cas, les usageset conséquences de ce type de compétition virtuelle n’en sont qu’à leurs balbutiements, posantde nombreuses questions sur l’évolution des comportements de l’audience dans le cadre de cesexpériences fictionnelles de plus en plus réelles.

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[Références]

Cunningham, S., Engelst’atter, B. et Ward, M.R. (2016). Violent video games and violentcrimes. Souther Economic Journal, 82(4), 1247-1265.

Ferreira Da Silva, M. et Ezan, P. (2016). Le placement des produits dans les jeux vidéo :un moyen pour revisiter la relation marque-adolescent. Revue Française du Marketing, 255(1/4),43-54.

Gioia, D.A., Corley, K.G. et Hamilton, A.L. (2012). Seeking qualitative rigor in inductive re-search : Notes on the Gioia methodology. Organizational Research Methods, 16(1), 15-31.

Parasuraman, A., Zeithamal, V.A. et Berry, L. (1985). A conceptual model of service qualityand its implications for future research, Journal of Marketing, 49, 41-50.

Seo, Y. (2013). Electronic sports : A new marketing landscape of the experience economy.Journal of Marketing Management, 29(13-14), 1542-1560.

Tafjel, H. (2010). Social Identity and Intergroup Relations, New York, Cambridge UniversityPress.

Tribou, G. (2011). Sponsoring Sportif – 4ème édition, Edition, Paris, Editions Economica.

Yongjae, K. et Ross, S. (2015). The effect of sport video gaming on sport brand attitude,attitude strength, and the attitude-behavior relationship. Journal of Sport Management, 29,657-671.

[Ce qu’il faut retenir]

Etude des conséquences de l’émergence de la spectacularisation de l’e-sport et des comporte-ments induits par cette forme de compétition. Attitude des publics à l’égard du spectaclesportif virtuel dans sa dimension événementielle physique. Mise en relief des principauxéléments de satisfaction des publics adolescents/adulescents lors de ces événements.

www.millenium.org (consulté le 13.02.2017).

www.redbull.com/fr-fr/events/red-bull-kumite-2016 : Le Redbull Kumite 2016 (RBK2016) estun tournoi/spectacle réunissant les meilleurs joueurs de jeux de combat du monde au cours d’unecompétition composée de duel à élimination directe. Lors de cette édition 2016 à Paris, le jeuofficiel du tournoi était Street Fighter V, l’un des jeux de combat les plus vendus et connus dugrand public.

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Mots-Clés: e, sport, spectacularisation, satisfaction, identification, jeux, vidéo

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UN MÉNAGE À TROIS: SPORTS TEAMS,SPORT GOVERNING BODIES AND FAN

ENGAGEMENT BEHAVIOURS

Paul Huiszoon ⇤† 1, Guillaume Martinent ⇤

1, Guillaume Bodet ⇤

1

1 Université Claude Bernard - Lyon I – Université Claude Bernard - Lyon I – France

The fans’ behaviours towards sports teams have been subject to countless sport marketingstudies. Scarce were examinations of behaviours like overt support for the team and consuming,contribution or creating of team related content on social media. Especially the latter has becomean integral part of fan culture and exchange. We believe, studies concentrating on fragments of afan’s total behaviours were important to understand each fragment in detail. However, we arguea holistic approach to fan behaviours is needed. Fans may contribute to a club’s success directlyand indirectly. Moreover, whether a fan gets involved financially represents just one facet of a‘fan support score’. Additionally, these behaviours might be influenced not by sports teams only.

THEORETICAL BACKGROUND

A concept that incorporates different fan behaviours is fan engagement. Yoshida, Gordon,Nakazawa, and Biscaia (2014, p. 403) defined it as ”a sport consumer’s extrarole behaviorsin nontransactional exchanges”. We agree on that definition; however, we believe fan engage-ment behaviours can be transactional behaviours as well. In this vein, our definition is guidedby Pansari and Kumar (2016, p. 2), who provided a ”holistic definition that encompasses all cus-tomer activities”. Hence, we define fan engagement behaviours as a fan’s transactional and/ornon-transactional behaviours that are team-related and directly or indirectly supportive to theteam or team experience.

Referring to parts of a theoretical customer engagement framework (cf. Pansari & Kumar,2016), we advance a sport specific approach (cf. Fig. 1). The distinctiveness of our approachlies in the triangle relationship between sport team, sport governing body (SPGB) and fan en-gagement behaviours, as suggested by Bodet (2013).

METHODOLOGY

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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The measures used in this study were taken and adjusted from marketing and sport market-ing literature. For example, attitude towards SPGB (Kulczycki & Koenigstorfer, 2016), non-transactional behaviours (Vale & Fernandes, 2017; Yoshida et al., 2014).

The data was collected through an online-survey, in the context of a national football teamand its SPGB. Overall, 379 individuals competed the questionnaire (66% male, 34% female; av-erage age 39; 54% employed full time, 16% student). We used R for partial least square pathmodelling. To compute an aggregate measure for transactional and non-transactional behaviours,we used a domain-representative approach. To check if the perception of the team and SPGBas one entity has an impact on the model’s influencing strengths, we compared groups via abootstrap t-test using plspm.groups.

RESULTS

The psychometric properties of the outer model are satisfying (D-G rho, eigenvalues, standard-ised factor loadings, and average variance extracted). Five out of the ten hypothesised pathsare significant (cf. Fig. 1; Tab. 1). Influence strength of the two SPGB variables on TEAMsatisfaction and TEAM commitment is medium. TEAM commitment has a medium influenceon non-transactional and a weak influence on transactional behaviour.

For individuals that perceive the team and the SPGB as one entity (25%), the influence ofSPGB attitude on TEAM commitment is higher (0.54 at p < 0.05). For all others (75%), theinfluence of SPGB attitude on TEAM commitment is slightly lower (0.37 at p < 0.05). All otherpath coefficients do not differ significantly between the two groups.

CONCLUSIONS AND IMPLICATIONS FOR THEORY AND PRACTICE

To the best of our knowledge, this is the first study to explore the influences of teams andSPGBs separately; exhibiting first evidence for a ”ménage à trois” between them and fan engage-ment behaviours. Earlier studies, often spoke of sport organisations, not clearly differentiatingbetween the sportive and administrative entity.

The attitude towards a SPGB has an influence on TEAM commitment. Furthermore, SPGBsatisfaction has an influence on the TEAM satisfaction. A significant takeaway, since the con-duct of SPGBs is an issue in some sports. Statistical evidence that misconduct hurts, even if notdirectly, the sport itself might increase reform pressure.

While satisfaction has been shown to be an inferior variable to explain changes in fan engagementbehaviours, TEAM commitment has proven to be an influencer. The relatively weak influenceof TEAM commitment on fan engagement behaviours might be due to the study’s sample. In-dividuals might feel highly committed to their national team for reasons linked to citizenship,even though they do not exhibit behaviour that reflects their high commitment.

REFERENCES

Bodet, G. (2013). Fan relationships and national football associations in Europe: Better un-derstanding for better management. UEFA Research Grant. Nyon, Switzerland.

Kulczycki, W., & Koenigstorfer, J. (2016). Why sponsors should worry about corruption as amega sport event syndrome. European Sport Management Quarterly, 16 (5), 545-574. doi:10.1080/16184742.2016.1188839

Pansari, A., & Kumar, V. (2016). Customer engagement: The construct, antecedents, and con-

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sequences. Journal of the Academy of Marketing Science, 1-18. doi:10.1007/s11747-016-0485-6

Vale, L., & Fernandes, T. (2017). Drivers of Consumer Engagement with Sports Clubs onFacebook: An Extended Abstract. In P. Rossi (Ed.), Marketing at the Confluence between En-tertainment and Analytics: Proceedings of the 2016 Academy of Marketing Science (AMS) WorldMarketing Congress (pp. 1391-1395). Cham: Springer International Publishing.

Yoshida, M., Gordon, B., Nakazawa, M., & Biscaia, R. (2014). Conceptualization and mea-surement of fan engagement: Empirical evidence from a professional sport context. Journal ofSport Management, 28 (4), 399-417. doi:10.1123/jsm.2013-0199

WHAT TO REMEMBER

• This study could not show a direct positive influence of satisfaction with the team on fanengagement behaviours.

• An individual’s commitment towards and satisfaction with a sport governing body caninfluence the commitment towards and satisfaction with the team.

• In the context of national teams, commitment towards the team might explain changes infan engagement behaviours rather poorly. An explanation could be that many feel obligedto state their commitment to the national team, perceiving it as a kind of civic duty.

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STRATEGIE DES DISTRIBUTEURSD’ARTICLES DE SPORTS ET

PRODUCTION D’ESPACES SPORTIFSADJACENTS: ENTRE UTILITE SOCIALE

ET STRATEGIE MARKETING

Guillaume Penel ⇤† 1

1 Université Lille 2 – Université de Lille – France

Connues pour avoir développé des espaces ludo-sportifs comme les parcs de la forme ou lessquares dans et/ou à proximité de leur magasin de distribution d’articles de sport (Fau, 2001; Escaffre et Sabatier, 2004), certaines enseignes produisent aujourd’hui des concepts plus am-bitieux dans des magasins-amirals (Filser, 2001) dans lesquels est proposée une offre de servicesplus importante, dans des espaces plus grands et avec des partenaires plus nombreux. Par con-séquent, il convient de s’interroger sur la stratégie de ces enseignes qui deviennent aujourd’huides co-constructeurs d’espaces de pratiques et de loisirs sportifs. Phénomène d’inspiration anglo-saxon et largement diffusé au sein des malls, la mise en scène semble un élément participant duretailtment (Capron, 1998 ; El Aouni, 2002).Dans le cadre de cette communication, nous souhaitons plus spécifiquement s’interroger sur lesconditions d’émergence et les effets attendus de ces initiatives qui transforment les pratiquessociales du consommateur / chaland et attribue des enjeux socio-économiques à l’espace sportifnotamment à partir de l’exemple contemporain le plus abouti sur le territoire national et portépar le leader européen de la conception, de la production et de la commercialisation d’articles desport (Décathlon).

Ce concept dénommé à l’origine Oxylane Village puis rebaptisé récemment Decathlon Village futinitié à Bouc Bel Air en 2001 (Bouches du Rhône) et est aujourd’hui diffusé (au nombre de onze).Conjointement, le groupe Décathlon a également développé des magasins amiraux (Domyos Cen-ter ; B’Twin village ; Inesis Golf Park, Kipstadium, Water sports center Tribord, Mountain storeQuechua etc... ) dans des zones géographiques spécifiques. Ces installations s’articulent autourde configurations qu’il convient d’identifier et comprennent désormais de nombreuses installa-tions sportives comme des terrains de sport en libre accès (de type beach-volley, badminton, pistede roller, aires multijeux, parcours de cross, voir même un bassin de pêche à la mouche à Mul-house). L’offre varie d’un village à l’autre, d’un concept à l’autre tenant compte de spécificitésterritoriales et s’accompagnant de la possibilité de tests et leçons encadrés par des clubs et desmoniteurs diplômés.

Structurés autour d’espaces commerciaux et de pratiques sportives, le groupe semble développer⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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de véritables territoires de pratique sportive et articule son offre en s’associant à des prestatairesprivés comme des structures de football en salle, de salles de fitness, des practices de golf indoor,des parcours aventure, des espaces ludiques ou encore des espaces d’événementiel d’entreprisesetc... Une offre de restauration vient systématiquement compléter les prestations proposées.

Cadre théorique et méthodologie :

Ces nouveaux lieux de consommation si typiques présentent des services et des activités sportivestoute l’année. L’expérience vécue dans ces espaces semble être selon les dires des responsables,un réel avantage pour un site, un outil de légitimation pour l’entreprise autour d’un triptyquerécurrent : Partager, Pratiquer, S’équiper. Ils semblent une réponse à la nécessité d’attirer lesconsommateurs et de contrer les habitudes d’achat sur internet, notamment en offrant la possibil-ité d’essayer les produits en situation selon le principe de la théâtralisation (El Aouni et Bouchet,2003), de libre-échanges et de prêt gratuit ou de zone test. La logique poursuivie semble répondreà une logique mobilisée dans le cadre du marketing expérientiel (Dubois, 1996 ; Filser, 2001 ;Hetzel, 2002). Cette possibilité de vivre une expérience de consommation in situ (Holbrook etHirschman, 1982) peut hypothétiquement être un élément de différenciation concurrentielle nonnégligeable au regard de la satisfaction éprouvée par le client (Lichtlé M.C, Llosa S et Plichon V,2002) mais également un outil au service d’une politique de responsabilité sociale des entreprises(Porter et Kramer, 2006 ; Godfrey, 2009 ; Bayle, Chappelet, François et Maltèse L, 2011)

D’un point de vue méthodologique, nous présenterons l’offre de ces différents concepts et iden-tifierons les éléments distinctifs et communs sur la production de ces espaces. Les entretiensmenés auprès des différents concepteurs, gestionnaires de ces espaces vont permettre de mettreen évidence les orientations stratégiques de la firme et d’expliciter les différents usages.

Préconisations et conclusions

L’objectif de cet article est ainsi de montrer que le secteur privé développe aujourd’hui uneoffre d’équipements sportifs qui peut être complémentaire avec l’offre existante sans qu’il n’yest véritablement de concertation avec les pouvoirs publics. Dans l’absolu, elle peut même êtreconcurrentielle au regard de la variété des prestations proposées, de l’amplitude horaire ou encorede la modularité de certains espaces. Dans la mesure où les équipements sportifs ont vocation àdevenir de véritables lieux de vie et au regard de la difficulté de lever des financements publicspour des équipements de proximité et une satisfaction maximale, on peut envisager à terme uneaction plus concertée de la sphère privée et questionne en profondeur le système de programma-tion des espaces sportifs à l’échelle du territoire, sur les types de partenariat à mener et sur lesincidences managériales induites.

Bibliographie :

Bayle, E., Chappelet, J.L., François, A. et Maltese, L. (Dir) (2011).,Sport & RSE, Vers un

Management Responsable ?. Belgique, Bruxelles : De Boeck.

Capron, G. (1998). Les centres commerciaux à Buenos Aires: les nouveaux espaces publicsde la fin du XXe siècle. Annales de la recherché urbaine, 78, 55-69.

Escaffre, F. et Sabatier, B. (2004). Les paradoxes des Squares. La Forme Décathlon. RevueEspaces, 218, 48-59.

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El Aouni, H. et Bouchet, P.(2003, novembre). Les stratégies de théâtralisation des distribu-teurs d’articles de sport : une étude exploratoire comparative ”.Communication présentée au 4econgrès de la Société Française de Management du Sport, Dijon, France.

Fau,F. (2001). Le Parc de la forme Décathlon. Revue Espaces, 178,

Filser, M.(2001). Le magasin amiral: de l’atmosphére du point de vente à la stratégie rela-tionnelle de l’enseigne. Décisions Marketing, 24, 7-16.

Godfrey, P.C. (2009). Corporate social responsibility in sport: an overview and key issues.Journal of Sport Management, 23 (6), 698-716

Hetzel, P.(2002).Planéte conso: Marketing experientiel et nouveaux univers de consummation.France, Paris : Economica.

Holbrook Morris, B. et Hirschman, E.C.(1982). The experiential aspects of consumption: con-sumer fantasies, feelings and fun. Journal of Consumer Research, 9, 132-140.

Porter, M et Kramer, M. (2006). Strategy and society: the link between competitive

advantage and corporate social responsibility. Harvard Business Review, 84, n�12, 78-92.

Ce qu’il faut retenir

Certaines enseignes de distribution d’articles de sport proposent des espaces de pratique sportivepour leurs clients et chalands.

Le secteur privé devient un co-producteur de l’offre d’équipements sportifs à destination despratiquants sportifs et permet d’illustrer la complexité pour le secteur public de répondre à lademande sociale.De nouveaux modèles de collaboration peuvent être imaginés entre la sphère publique et le secteurprivé.

Mots-Clés: espaces sportifs, marketing expérientiel, co, production, GSS, flagships store

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Evénements

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LES ” NOUVEAUX ” STADES DE L’EURO2016 GAIN DE FREQUENTATION OU

PHENOMENE ILLUSOIRE ?

Michel Raspaud ⇤† 1

1 Université de Grenoble – Université de Grenoble, Université de Grenoble – France

De 2008 à 2010, plusieurs rapports officiels sont produits concernant l’attractivité nationalepour les grands événements internationaux (touristiques, sportifs...), et les équipements néces-saires (grands stades, arenas...). L’organisation de l’Euro 2016 (football), des Mondiaux 2017(handball), de la Women’s World Cup 2019 (football) démontrent les potentialités acquises, ren-forcées par les candidatures de Paris (JO 2024, Expo 2025).Il s’agit de faire un bilan chiffré des stades de l’Euro 2016 concernant la fréquentation enregistréepar les clubs, replacée dans leur contexte sportif.

Cadre théorique et problématique

À la différence de l’Allemagne (8/18), de l’Espagne (11/20), de l’Angleterre (18/20), un seulclub de Ligue 1 était propriétaire de son stade en 2013-2014 (AJ Auxerre). Ainsi, les clubs nejouissent pas de l’exploitation commerciale du stade en dehors des matches s’ils n’ont pas reçudélégation de gestion (Jacqué, 2017).

Sur incitation et en accord avec la Ligue de Football Professionnel, la Fédération Françaisede Football a candidaté à l’organisation de l’Euro 2016, conduisant les collectivités publiquesà moderniser, agrandir ou construire de nouveaux stades (Raspaud, 2016), pour relever la con-currence sportive et économique continentale, et faire croître les ressources des clubs, quelquesannées seulement après le Mondial 98 (attribution de l’Euro en 2010).

L’Euro 2016 a utilisé dix stades : deux sans modification (Stade de France, Parc des Princes),deux modernisés (Lens, Toulouse), deux agrandis (Marseille, Saint-Etienne), et quatre construits(Lille, Nice, Lyon) dont un seul dans le cadre de l’événement (Bordeaux). Ces nouveaux stadesse trouvent insérés dans un environnement urbain spécifique (Frank & Steets, 2010).

Le propos consiste à mesurer l’effet des modernisations, agrandissements, constructions surl’affluence lors des matches de Ligue 1, Ligue 2, Champions League, Europa League, connectéaux performances sportives.

Méthodologie de recueil et traitement des données

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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Les données sont recueillies sur le site de la LFP et d’autres supports (L’Equipe, presse lo-cale, sites internet...), et analysées en tenant compte de la date d’ouverture du stade construit ourénové, mais aussi des effets perturbateurs des conditions de la rénovation, et des performancessportives.

Principaux résultats

Hormis les nouveaux stades Pierre-Mauroy (Villeneuve-d’Ascq) et Allianz Riviera (Nice) rem-plaçant de petites infrastructures (18 000 places), les gains de spectateurs en championnat sontpeu significatifs : pour Lille, la moyenne est passée de 16 971 spectateurs (2011-2012) à 29 619(saison en cours) et pour Nice de 10 246 (2012-2013) à 21 788 (saison en cours). Pour Toulouse,Lens, Saint-Etienne et Bordeaux, il n’y a pas de gain, voire des pertes, celles-ci devant être reliéesaux performances sportives en championnat.

Quant à l’Olympique Lyonnais, aujourd’hui propriétaire du Parc OL (59 186 places), la moyenne(38 806, saison en cours) est à peine supérieure à celle des années fastes (38 546 en 2006-2007),mais la capacité d’accueil de Gerland (40 494) limitait l’affluence. Enfin, concernant l’OM, lesrésultats sportifs étant décevants, l’affluence moyenne demeure dans la fourchette des années detravaux du Vélodrome !

Après l’embellie de la première saison dans le stade, l’affluence chute systématiquement (Mar-seille, de 52 130 en 2014-2015 à 37 713 en 2016-2017 et Lille, de 40 593 à 29 619 ; Nice de 24186 en 2013-2014 à 19 192 en 2015-2016). Même le Parc OL subit cette logique - après uneaugmentation considérable - passant de 31 166 au 2nd semestre 2015 à 48 019 au 1er semestre2016, mais à 40 618 (2nd semestre 2016) et 36 766 (1er semestre 2017), les performances sportivesexcellentes puis décevantes expliquant cela.

Dans les compétitions européennes, les constats sont identiques comme l’illustre le cas des Vertsen Europa League (affluence moyenne : 30 416 en 2014-2015, puis 26 634 en 2015-2016 et 26 691en 2016-2017, avec toutefois 41 492 spectateurs pour Manchester United). Dans cette compéti-tion, le Parc OL réalise cette saison un gain considérable pour un parcours identique à celui de2013-2014 (quart-de-finale) : 46 968 spectateurs contre 29 797 (Gerland), soit 17 171 de plus parmatch.

Conclusion

Rénovation, agrandissement ou construction d’un nouveau stade ne sont pas gage d’augmentationassurée de la fréquentation, hormis pour des équipements sous-dimensionnés (Lille, Nice). L’affluenceen Ligue 1 (20 894 en 2015-2016) est très éloignée de la Bundesliga (42 421 pour la même péri-ode), de la Premier League (36 452), et de la Liga espagnole (28 168).

Il s’agit donc moins d’un problème d’équipement, que de stratégie marketing de fidélisation(Chadwick & Arthur, 2008 ; Hamil, 2008) d’une clientèle culturellement moins attachée au foot-ball qu’en Allemagne ou Angleterre, et trop dépendante des résultats sportifs à court terme.

Références (5 maximum)

Chadwick, S and Arthur, D. (2008). ”Més que un club (more than a club): the commercialdevelopment of FC Barcelona.” In S. Chadwick and D. Arthur (eds.), International Cases in theBusiness of Sport. Oxford: Butterworth-Heinemann, pp. 1-12.

Frank, S. and Steets, S., eds. (2010). Stadium Worlds. Football, space and the built envi-

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ronment. Londres, Routledge.

Hamil, S. (2008). ”Manchester United: the commercial development of a global football brand”.In S. Chadwick and D. Arthur (eds.), International Cases in the Business of Sport. Oxford:Butterworth-Heinemann, pp. 114-134.

Jacqué, P. (2017). ” Crampons et business sur la pelouse du Parc OL ”, Le Monde, 11 mars2017, cahier ‘Eco & Entreprise’, p. 2.

Raspaud, M. (2016). ” L’Euro 2016 et ses stades : grande fête du football ou stratégies d’acteurs ?” In J.-P. Callède (dir.), Les nouvelles cathédrales du sport. Pessac, MSH-Aquitaine, pp. 116-128.

Ce qu’il faut retenirUn stade modernisé, agrandi ou nouveau n’est pas gage d’une augmentation mécanique de lafréquentation du public du football, hormis dans des cas patents de sous-dimensionnement (Lille,Nice). Aussi, après l’embellie de la nouvelle saison, on constate une chute systématique del’affluence si les résultats sportifs et la qualité du jeu ne sont pas là. La clientèle française étanttrès versatile, des stratégies de fidélisation doivent être développées.

Mots-Clés: Football, stade, fréquentation, concurrence

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L’IMPACT SOCIAL DE L’EURO 2016 : UNEANALYSE PAR LES DYNAMIQUES

LOCALES

Dominique Charrier ⇤ 1, Jean Jourdan ⇤

1, Mathieu Djaballah ⇤ † 1, Hugo Bourbillères ⇤

1, Charlotte Parmantier ⇤

2

1 Université Paris-Sud - Paris 11 – Université Paris-Sud - Paris 11 – France2 Université de Bretagne Occidentale (UBO) – Université de Bretagne Occidentale (UBO) – France

Les impacts des grands évènements sportifs font l’objet d’une littérature académique foi-sonnante. La plupart des travaux se sont intéressés au volet économique de leurs retombées.Toutefois, à l’issue de plusieurs décennies d’exploration, le consensus auquel parviennent la plu-part des chercheurs est que ces impacts sont faibles, neutres, voire parfois négatifs (Andreff,2012). C’est l’une des raisons pour lesquelles les impacts sociaux de ces évènements, jusque-icisouvent relégués au second rang (Chalip, 2006), revêtent un intérêt croissant pour la rechercheen management du sport, mais aussi pour les décideurs politiques des territoires d’accueil ainsique pour les représentants du mouvement sportif. Toutefois, bien qu’ils prennent dorénavant uneplace centrale dans les justifications de l’accueil de ces évènements (Carey, Mason & Misener,2011), ils font face au difficile problème de leur analyse (Wicker, Hallman, Breuer, & Feiler,2012). Outre l’absence de consensus autour de leur définition, les études réalisées en amontet/ou en aval de l’événement les ont essentiellement appréhendés sous l’angle du calcul d’utilitésociale (Barget & Gouguet, 2010 ; Taks, Kesenne, Chalip, Green, & Martyn, 2011). Une dif-ficulté récurrente de cette méthode est qu’elle se concentre davantage sur la mesure (à traversdes enquêtes déclaratives) que sur l’analyse et qu’elle ne se centre pas sur la manière dont lesimpacts sociaux, divers, diffus et non directement mesurables, peuvent être produits.

Face à ce constat, notre recherche prend appui sur le cadre théorique des ” dynamiques sportiveslocales ” induites par un événement sportif (Charrier & Jourdan, 2009 ; Charrier & Jourdan,2014). Définies comme une ” alchimie singulière articulant les spécificités des activités physiquessportives et artistiques (techniques, sociales et culturelles) aux contextes locaux (population,histoire sportive, culture spécifique, etc.), aux configurations d’acteurs publics et associatifs (etrelevant de secteurs différents) et aux volontés politiques déployées sur les territoires ”, elles in-vitent à travailler avant, pendant et après et à construire une analyse adaptée aux spécificités

⇤Intervenant

†Auteur correspondant: [email protected]

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locales et sportives de l’événement. L’objectif est donc d’analyser, à différentes échelles territo-riales (département de la Seine-Saint-Denis, villes-hôtes franciliennes – Paris et Saint-Denis – etcommunauté d’agglomération de Plaine-Commune) les impacts sociaux avant, pendant et aprèsl’Euro 2016.

Compte tenu du spectre relativement large de l’étude, l’objet de cette communication est plus par-ticulièrement de proposer une définition de l’impact social et de présenter le dispositif méthodologiquemis en œuvre, qui présente une double originalité :

- La première tient dans la pluralité des impacts sociaux pris en compte et dans l’ajustementdes angles d’analyse aux problématiques propres à chaque territoire. L’étude se scinde ainsi endifférentes thématiques : implication des habitants et démocratie participative ; jeux des acteurset partenariats ; perceptions, usages et sociabilités des fan zones ; prise en compte des publicsféminins ; lieux de convivialité ; empreintes et mobilités urbaines ; liens avec l’art et la culture.

- La seconde tient dans le déploiement d’un large éventail de techniques de collectes et de traite-ment des données : analyses documentaires, entretiens semi-directifs, ateliers, observation sousdiverses formes (statiques, mobiles, en dehors ou à l’intérieur de groupes), questionnaires, anal-yse de réseaux, participation à des débats. Leur combinaison permet de produire une variété dematériaux adaptés aux impacts analysés (comptes rendus, descriptions, verbatim, tests statis-tiques, photos, cartes, sociogrammes...).

De cette manière, alors que de nombreuses études tendent à agréger des impacts différents en uneseule mesure – à l’instar du calcul d’utilité sociale qui traduit les valeurs d’usage et de non-usagede l’événement en ” consentement à payer ” – notre méthodologie favorise au contraire une visionplurielle et contextualisée des impacts sociaux, en proposant une analyse multi-entrée (par lestypes d’impacts, par les territoires, par les publics, par les réseaux d’acteurs). Au-delà de laportée proprement évaluative des études d’impacts qui constituent l’essentiel de la littératureactuelle, notre travail plaide ainsi pour une meilleure compréhension des processus de pilotagede ces impacts sociaux, en identifiant leurs déterminants, leurs barrières et leurs conditions deréalisation, dans un contexte où la France accueille plusieurs grands événements sportifs (Cham-pionnat du monde masculin de handball en 2017 ; Euro féminin de handball, Gay Games etRyder Cup en 2018, Coupe du monde féminine de football en 2019, etc.) et où Paris est can-didate pour accueillir le plus prestigieux d’entre eux, les Jeux Olympiques et Paralympiques de2024.

Références

Andreff, W. (2012). Pourquoi le coût des Jeux Olympiques est-il toujours sous-estimé ? La” malédiction du vainqueur de l’enchère ”. Papeles de Europa, (25), 3-26.

Barget, E., & Gouguet, J.J. (2010). Evénements sportifs - Impacts économique et social. Brux-elles : de boeck.

Carey, M., Mason, D. S., & Misener, L. (2011). Social responsibility and the competitive bidprocess for major sporting events. Journal of sport and social issues, 35(3), 246-263.

Chalip, L. (2006). Towards social leverage of sport events. Journal of Sport & Tourism, 11(2),1-19.

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Charrier, D., & Jourdan, J. (2009). L’impact touristique local des grands événements sportifs :une approche qualitative de la coupe du monde de rugby en Ile-de-France. Téoros, N�28-2.

Charrier, D., & Jourdan, J. (2014). L’appropriation locale des grands événements sportifs :l’exemple de la coupe du monde de rugby à Saint-Denis. In ” L’innovation dans l’événementielsportif : de l’attractivité touristique au développement territorial ”, Ouvrage collectif sous la di-rection d’O. Bessy. Presses Universitaires du Sport.

Taks, M., Kesenne, S., Chalip, L., Green, B. C., & Martyn, S. (2011). Economic impact analysisversus cost benefit analysis: The case of a medium-sized sport event. International Journal ofSport Finance, 6(3), 187.

Wicker, P., Hallmann, K., Breuer, C., & Feiler, S. (2012). The value of Olympic success and theintangible effects of sport events–a contingent valuation approach in Germany. European SportManagement Quarterly, 12(4), 337-355.

Ce qu’il faut retenir

• A partir de l’observation de plusieurs événements sportifs internationaux, notre commu-nication construit une définition de l’impact social fondée sur les ” dynamiques locales”.

• Elle propose aussi une méthodologie d’analyse de l’impact social des grands événementssportifs qui combine des approches qualitatives et quantitatives.

• Cette méthodologie, qui se démarque des méthodes traditionnelles, ne cherche pas à fournirune mesure agrégée mais à appréhender les impacts sociaux dans leur diversité et à prendreen compte l’influence des contextes locaux

Mots-Clés: Impact social – événements sportifs – dynamiques locales – Euro 2016

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Liste des sponsors

Laboratoires sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le SportL-VIS EA 7528 - Université de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1

UFR STAPS Lyon 1UFR STAPS - Université Claude Bernard Lyon 1

Université Claude Bernard Lyon 1UCBL - Université de Lyon - Université Claude Bernard Lyon 1

JurisportJurisport - La Revue Juridique et Economique du Sport

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Liste des auteurs

Abdourazakou, Yann, 71Adamkievicz, Eric, 12

Alem, Amr, 22Audrey, Gozillon, 54

Ballah, Youssouf, 25Bayle, Emmanuel, 42

Ben Mahmoud, Imed, 32Bodet, Guillaume, 116Boissel, Jérôme, 103

Bonnet, Christophe, 78Bouchet, Patrick, 9, 15Bourbillères, Hugo, 126

Boutroy, Eric, 89Bouttet, Flavien, 45

Brehon, Jean, 28

Castel, Sébastien, 109Cetin, Cem, 67

Chanavat, Nicolas, 106Charrier, Dominique, 83, 126

Clausen, Josephine, 42Conraud, Guillaume, 83

Crublet, Claire, 63Czegledi, Orsolya, 15

Dalla Pria, Yan, 48Dermit-Richard, Nadine, 93, 96DJABALLAH, Mathieu, 126

Duflos, Julie, 35

Erb, Gilles, 80

François, Aurélien, 96Fuchs, Stéphan, 74

Gerke, Anna, 48Giauque, David, 42

Helleu, Boris, 3Hidri Neys, Oumaya, 28, 38, 54

Huiszoon, Paul, 116

JOUNY-RIVIER, Julien, 112Jourdan, Jean, 126

Juskowiak, Hugo, 28

Klenk, Christoffer, 42

Lang, Grazia, 42Lebihain, Pascal, 87

Lebrun, Anne-Marie, 25Lefèvre, Brice, 60

Leroux-Sostenes, Marie-Josèphe, 6, 71

Llopis-Goig, Ramon, 60LLORCA, MATTHIEU, 99

Lorgnier, Nicolas, 106Louchet, Cindy, 57

Maigrot, Typhaine, 6MARSAC, Antoine, 15

Martel, Ludovic, 51Martinent, Guillaume, 116

Mischler, Sarah, 18

Nagel, Siegfried, 42Neveu, Quentin, 9

Paget, Elodie, 63Parmantier, Charlotte, 83, 126

Penel, Guillaume, 119

Raspaud, Michel, 123Routier, Guillaume, 60Roux, Frédérique, 51Ruoranen, Kaisa, 42

Scelles, Nicolas, 93, 96Schlesinger, Torsten, 42Soulé, Bastien, 87, 89

Tribou, Gary, 67

Vignac, Élie, 87Vignal, Bénédicte, 89

Waquet, Arnaud, 18Wille, Fabien, 9

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