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UN BILAN PAS BANAL DU SYNDICALISME AGRICOLEgaiapresse.ca/images/UserFiles/File/Bio-bulle/BB106 GP.pdf · comptez sur les jardiniers urbains pour lui en donner! n u m ... d ecg ranh

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La ville a besoin d’air...comptez sur les jardiniers urbains pour lui en donner!

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RÉFLEXION

RUBRIQUES

4 LE MOT DU RÉDAC’CHEF

5 BIO INFO

7 BIO CAPSULES

32 NOUVELLES DES ORGANISATIONSpar le GRAPP

33 LIVRESQUES RÉCOLTESpar Le Libraire

34 CULTIVER EN VILLE... ET À LA TÉLÉentrevue avec ricardo larrivée

Photo : Arianne Clément

8 BILAN DU PROJET ÉCOSPHÈRE 2012le compte-rendu de l’organisation

9 UN BILAN PAS BANAL DU SYNDICALISME AGRICOLEpar roméo bouchard

10 LES DÉFIS DU BIO AU QUÉBEC | la suitepar roméo bouchard

12 AGRICULTURE ET AVICULTURE URBAINESÇA NE DATE PAS D’HIER!par catherine huard

14 BRUN, VERT ET BITUMEpar stéphane groleau

17 BALCOMPOSTAGEpar stéphane groleau et meghan kelly

19 LE MARAÎCHAGE SUR PETITE SURFACEpar jean-martin fortier

22 QUIZ L’AGRICULTURE EN MILIEU URBAINpar gaïapresse

23 UN GOÛT D’ORIENT ÉNERGISANTpar michel dumais

25 RECETTES D’ÉTÉpar arianne clément

26 LES VACANCES DES JARDINIERSpar christiane émond

27 GUIDE ANNUEL DU JARDINAGE ÉCOLOGIQUEL’ÉTÉpar jean-jacques marcil

30 PERMACULTURE URBAINEpar stéphane groleau

Page couverture : « Moins d’asphalte, plus de bonheur» | Photo Arianne Clément • Modèle : Camille Roy-Dubé

ACTUALITÉ

ALIMENTATION

JARDINAGE

PRODUCTION

D O S S I E R G A S P É S I E

F A I R E P O U S S E R S A V I L L E

Défi 3 : la défensedes producteurs biologiqueset la promotion du bio

L’absence de représentation adéquate des producteursbiologiques au Québec explique en grande partie le faitque le bio demeure cantonné dans la marginalité.

Malheureusement, la question de la représentation estdevenue une sorte de traumatisme chez les producteurs bio.

LE MYTHE ET LA RÉALITÉLes premiers producteurs bio au Québec se sont d’abordregroupés avec les consommateurs bio dans le Mouvementd’agriculture biologique (MAB). Puis l’UPA s’en est mêléet, dans le but non avoué d’intégrer sinon de récupérer cenouveau réseau d’agriculteurs, elle a formé en 1989 la

Fédération d’agriculture biologique du Québec (FABQ),affiliée à l’UPA. Elle est composée aujourd’hui de quatresyndicats (grains, lait, viandes, sirop d’érable) et de deuxcomités (horticole et plantes médicinales) qui totalisentenviron 200 membres, concentrés dans deux secteurs oùils profitent des structures de mise en marché collectiveen place, le lait et le sirop d’érable. C’est le bio commercial,en somme, intégré aux marchés conventionnels. Il faudraattendre l’Union paysanne, au début des années 2000,pour voir naître un syndicat bio paysan, composé princi-palement de maraîchers et d’agriculteurs de proximité. Ilne regroupe guère plus aujourd’hui qu’une centaine deproducteurs, et force est d’admettre que l’Union paysannen’en mène pas large comme syndicat. Au total, moins dutiers des producteurs certifiés bio est représenté par unsyndicat, et la capacité de ces syndicats de défendre et depromouvoir le bio comme alternative à l’agriculture indus-trielle demeure très limitée : on protège tout juste la certi-fication.

Beaucoup de producteurs biologiques s’imaginent qu’ilssont suffisamment représentés ou « organisés » par leursgroupes d’entraide comme Avenue Bio de l’Est, les centresd’expertise comme le CÉTAB+ de Victoriaville, la Filièrebiologique, les organismes de certification, Équiterre,Greenpeace, les Amis de la Terre ou Nature-Québec.

Ces organisations rendent toutes de précieux services auxproducteurs biologiques et contribuent à la défense denombreux dossiers, comme les OGM ou l’agroenviron-nement, mais elles ont chacune leurs objectifs spécifiqueset ne sauraient assurer aux producteurs une défense globalede leurs intérêts comme producteurs biologiques.

Il importe surtout de briser le mythe qui entoure la Filièrebiologique du MAPAQ. Elle ne constitue en rien unereprésentation efficace des producteurs. Même si elle estun organisme à but non lucratif, indépendant en principe,voué à la concertation des acteurs du secteur bio (produc-teurs, transformateurs, distributeurs et chercheurs), elle n’estpas une véritable table de filière indépendante, comme parexemple la Fédération interdisciplinaire de l’horticultureornementale au Québec : elle est une instance financée parle gouvernement, qui gère les programmes et les budgetsalloués par celui-ci au secteur biologique. Les producteursn’y ont que deux sièges sur 13, dont un occupé d’office parla FABQ, l’UPA exerçant un large contrôle sur toutes lestables filières du MAPAQ. On est loin des besoins du petitagriculteur bio diversifié.

WWW.LAVISBIO.ORG • • • BIO-BULLE NUMÉRO 10610

• A C T U A L I T É •

Encadré

L’enquête sur le bio au Québec se poursuit. Merci encore àDenis LaFrance, Christian Côté, Catherine Valton, Yves Gagnon,Richard Favreau, Charles A. Marois et plusieurs autres qui ontaccepté de partager leur point de vue avec Roméo, l’initiateurde ce grand chantier.

Rappelons les six chapitres de l’enquête qui tentera de définirles défis auxquels les différents acteurs du bio sont confrontéset comment y répondre, à partir d’un retour sur les 40 ansd’histoire du bio au Québec :

1 40 ans d’efforts acharnés pour implanter le bio au Québec(en deux parties)

2 Le portrait du bio au Québec en 2011 (en deux parties)

3 Défi 1 : le bio, produit de niche ou une alternativeà l’agro chimie

4 Défi 2 : le soutien indispensable au développement du bio

5 Défi 3 : la défense des producteurs biologiqueset la promotion du bio

6 Défi 4 : bio industriel versus bio communautaire

Les défis du bioau Québec

40 ans d’histoire et l’avenir à bâtir

• A C T U A L I T É •actualité

LES CAUSESLes causes de cette résistance qui est responsable de lasous- et mal-représentation des producteurs bio sont nom-breuses.

D’abord, les producteurs bio se sont toujours perçuscomme des pionniers qui ne comptent que sur eux-mêmespour développer leur ferme, qui font de l’agriculture unmode de vie et veulent rester entièrement libres. Ils seméfient de l’argent tordu des gouvernements et desorganisa tions syndicales. Ils n’ont d’ailleurs généralementni temps ni argent à consacrer à des réunions syndicaleset à des représentations. Ils sont passablement apolitiques.Un grand nombre d’entre eux ont boudé l’Union paysannequi représentait pourtant pour eux une première chancede se donner une force collective de représentation et derevendication. Ceux qui réussissent bien ont souventtendance à se replier sur eux-mêmes. Toutes les tentativesd’organisation ont échoué jusqu’ici.

La principale cause cependant demeure le monopolesyndical de l’UPA qui permet à celle-ci d’occuper toutl’espace de la représentation agricole. Or, à part s’assurerde garder à vue les tenants d’une autre agriculture avec safédération biologique, l’UPA, sauf à la fin des années 80avec Jacques Proulx, avant le virage vers la conquêtedes marchés, n’a jamais rien fait pour permettreà cette agriculture écologique de l’avenir dese développer. Et il est bien difficile dedemander à de modestes agriculteursbio, qui doivent payer la certification etdes coûts de main-d’œuvre plusélevés, de donner de l’argent et dutemps à un syndicat parallèle sansmoyens, quand ils sont déjà forcés de payer plus de 500$ de cotisationpar année à un syndicat qui ne lesdéfend pas. Le monopole tue à labase toute possibilité de s’organiserpour un groupe comme les producteursbio. Certains estiment de toutes façonsque les agriculteurs bio sont avant tout desagriculteurs et doivent être solidaires dureste des agriculteurs.

LE DÉFI EST IMMENSELe rapport Pronovost avait suscité chez plusieurs l’espoirde voir la politique agricole briser ce monopole du modèleagricole d’intégration et favoriser l’émergence d’une filièred’agriculture territoriale de proximité. Mais l’UPA a facilementconvaincu le gouvernement et les partis d’opposition de lemettre au rancart et de privilégier l’agriculture d’affairessubventionnée. Les vrais fermiers, conventionnels ou bio,sont donc plus que jamais abandonnés à leur sort, et il n’ya plus personne pour les défendre.

LES CONSÉQUENCESElles sautent aux yeux si on s’attarde au portrait que nousavons tracé dans les exposés précédents. Malgré la rhétoriqueoptimiste de la Filière biologique sur la croissance explosivedu bio, la production et la consommation bio stagnentautour de 1%, la majeure partie du bio consommé auQuébec est importé, le bio n’est désormais rien d’autrequ’un produit de créneau pour consommateurs avertis età l’aise. Les prix du bio demeurent élevés. Les sommesdisponibles pour le bio sont dérisoires, en regard de l’argentdispensé aux intégrateurs, et elles vont plus souvent auxagronomes et aux conseillers qu’aux producteurs. Les

produc teurs biologiques qui ne profitent pas des plansconjoints ou des paniers ASC (agriculture soutenue

par la communauté), arrivent difficilementet sont souvent forcés d’abandonner.

Et seuls quelques écologistes osentencore affirmer que l’agriculture etl’alimentation que nous encourageonsest une catastrophe pour l’environ-nement, la santé et l’avenir del’huma nité. Voilà le prix à payerquand on n’a pas de voix pour sedéfendre.

Quand le chat n’est plus là, les sourisdansent sur la table. Tout un défi! •

BIO-BULLE NUMÉRO 106 • • • WWW.LAVISBIO.ORG 11

• A C T U A L I T É •• A C T U A L I T É •

Les réponses au quiz GaïaPresse de la page 22 : 1-b; 2-b; 3-c, 4-a et 5-c

actualité

Photo © Nuance Photo

Bien qu’étant un sujet qui occupe de plus enplus de place dans l’actualité, l’agricultureet l’aviculture urbaines sont des réalitésaussi anciennes que le concept même desvilles.

par Catherine Huard

Eneffet, anciennement, lesmoyens de transporter lesaliments vers les habitants

des villes étant quasiment nuls, laterre de la ville était cultivée et lestroupeaux élevés au cœur même descités. En fait, les grandes villes se sontbâties autour des fermes. La plupartdes familles cultivaient aussi leur par-celle de terrain et souvent, élevaientvolailles et autres animaux, petits etgrands, d’abord pour se nourrir maisaussi pour se déplacer ou transporterdes marchandises. C’est d’ailleurs unmode de vie qui est encore couram-ment pratiqué dans les villes des paysmoins industrialisés.

Au Canada et aux États-Unis, l’avène-ment de la révolution industrielle etla facilité avec laquelle on pouvaitdorénavant acheminer les alimentsrapidement et sur de longues dis-tances, ont tranquillement changé levisage des villes. Peu à peu, lesagriculteurs et les animaux ont quittéleur paysage. Durant les périodes deguerre, les poules et les jardinsurbains reprirent du galon, mais lorsdes périodes d’abondance quisuivirent, la consommation devint

plus souhaitable que la productionpour bien des citadins. Désirant sedémarquer des régions agricoles,ceux-ci remplacèrent bientôt leurpotager et leurs poules contre debelles pelouses vertes... et inutiles. Lacour arrière est maintenant un lieu dedivertissement et les quelques végé-taux qui y sont plantés sont purementdécoratifs. La place des poules estdésormais la campagne. Progrèssocial oblige, à Montréal, c’est JeanDrapeau qui donne le coup de grâceaux quelques poules qui restent enfaisant passer un règlement les inter-disant en sol montréalais un peuavant l’Exposition universelle de1967. La plupart des autres villes etdes banlieues québécoises luiemboîtèrent le pas. L’exode des poulesvers les fermes – puis vers lespoulaillers industriels – semblait alorsdéfinitif.

RETOUR AUX SOURCESPourtant, depuis quelques années l’agri -culture urbaine reprend ses lettres denoblesse un peu partout en Amériquedu Nord. Les potagers ont la cote. Lesjardins communautaires et collectifs semultiplient. Les toits, balcons et terras -ses verdissent et sont utilisés pour fairepousser fruits et légumes. Les aména -gements paysagers comes tibles sontde plus en plus populaires. Réagissantà ce mouvement, nombreuses sontles villes dont le règlement a été

amendé afin de répondre à lademande sans cesse croissante deleurs habitants qui souhaitent éleverleurs propres poules.

Que ce soit pour se soustraire à unsystème de production agricole quitraite souvent les animaux comme devulgaires marchandises, pour accéderà une plus grande autonomie alimen-taire ou tout simplement par plaisir,les citadins qui désirent avoir leurpropre poulailler sont de plus en plusnombreux. Ainsi, dans de grandesvilles telles que Vancouver, Baltimore,Miami, Seattle, Denver, Portland, NewYork et Los Angeles, tout comme dansde plus petites agglomérations, lespoulaillers sont maintenant légale-ment acceptés. Chacune des villes yva de sa propre réglementation mais,la plupart du temps, on y retrouve lesconditions suivantes :

3 pas de coq;

3 pas d’abattage;

3 trois à quatre poules au maximumpar habitation;

3 une superficie minimale de terrainest exigée.

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Agriculture et aviculture urbaines

Ça ne date pas d’hier!M Y T H E S E T R É A L I T É S

D O S S I E R A G R I C U L T U R E U R B A I N E

F A I R E P O U S S E R S A V I L L E

Plumes & JardinsPlumes & Jardins est une jeune entre-prise située à Laval qui, à travers sesactivités liées à l’agriculture urbaine, faitaussi la promotion de la permaculture,dont les principes fondamentaux valorisentl’intégration harmonieuse des humains etde leurs activités au sein des écosystèmes,le but étant ici de travailler avec lanature et non contre elle.

La préservation génétique de plantespotagères anciennes et de races de poulesau statut précaire sont au cœur despréoccupations des propriétaires, toutcomme le sont aussi la récupération, leschoix énergétiques verts et le partage deconnaissances permettant aux gens d’êtremieux informés afin de moins et de mieuxconsommer et d’être plus autonomes, ali-mentairement parlant.

Dans cette optique, l’entre -prise propose divers ateliers,dont le populaire POULESURBAINES 101 qui permet auxnéophytes de se familiariseravec les poules et les soins àleur apporter avant de se lancerdans l’aventure.

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Pour le reste, les règles varient deville en ville, certaines requérantl’enre gistrement des oiseaux, d’autresexigeant d’obtenir l’accord écrit desvoisins immédiats.

Un peu partout, et même au sein desvilles où leur retour n’est pas encorelégalement accepté, les poules sontmaintenant tolérées. Les petitspoulaillers clandestins poussent donccomme des champignons. Il faut pources propriétaires aviaires user de bonsens et de discrétion afin que leurpoulailler ne fasse l’objet d’aucuneplainte, celle-ci pouvant signifier desconséquences allant d’une amende àla perte de leurs oiseaux.

LE QUOTIDIENAVEC DES POULESPour le jardinier urbain qui songe àajouter quelques poules à son jardin,l’installation d’un petit poulaillersolide et sécuritaire muni d’un enclosfermé est la première étape vers larécolte de ses propres œufs En effet, lespoules sont tout autant vulnérables

aux prédateurs et aux accidents à laville qu’en banlieue ou à la campagne.Une moulée bien équilibrée pour lesbesoins des pondeuses et de l’eaufraîche doivent être servies dans unendroit auquel les oiseaux sauvagesn’ont pas accès, histoire de prévenir lapropagation de maladies ou de para-sites.

Les poules nécessitent une présencequotidienne et, bien que ne deman-dant que quelques minutes de soinspar jour, il est important d’être enmesure de les leur fournir ou de pou-voir compter sur quelqu’un pour lefaire si l’on s’absente pour plus de24 heures. La visite quotidienne– idéalement matinale – sert bienentendu à nourrir les poules et àramasser leurs œufs, mais aussi àfaire un léger nettoyage du poulailleret à noter tout changement dans laposture ou l’attitude des oiseaux afinde détecter rapidement toute situationproblématique.

En échange de ces quelques minutesquotidiennes, les poules fournissent àleur famille, en plus des œufs qu’elles

pondent, un moyenécologique de gérer effi-cacement les restes de tableet de jardin. Gourmandes etréellement omnivores, elles dévorentces « déchets » qu’elles transformenten fumier, lequel peut ensuite êtrecomposté et utilisé au jardin. Lespoules urbaines ont également unrôle pédagogique, permettant deresponsabiliser les enfants qui lesvoisinent et de leur faire bien com-prendre le lien entre les œufs qu’ilsconsomment et cet animal attachantet divertissant qu’est la poule. Deplus, dans les nombreuses villes oùelles ont été admises ces dernièresannées, on note qu’un réel sentimentde communauté se crée autour despoulaillers urbains, des liens se tissantentre des voisins qui parfois nes’étaient jamais parlé et qui partagentdorénavant un intérêt commun : lespoules! •

BIO-BULLE NUMÉRO 106 • • • WWW.LAVISBIO.ORG 13

D O S S I E R A G R I C U L T U R E U R B A I N E

Une poule a besoin d’un coq pour pondreFAUX. Une poule produit et pond des œufs, qu’un coq soit auxalentours ou non.

Une poule, ça attire la vermineFAUX. Les rongeurs sont attirés par la nourriture, pas par lespoules. Si un sac de moulée est laissé à l’extérieur il est fort probableque des rongeurs en profiteront pour venir se nourrir. Par contre, si lamoulée est gardée à l’intérieur ou encore dans un contenant de métalfermant hermétiquement, les animaux ne seront pas attirés par celunch gratuit. Une poule, ça n’a rien d’attirant pour un mulot.

Une poule, ça pueFAUX. Une poule, ça ne pue pas! Ses déjections ont certainementune odeur... de déjection, comme celles de tous les animaux, mais unpoulailler bien entretenu ne devrait pas dégager d’odeur désagréable.Une litière nettoyée régulièrement ne sent pas. Naturellement, en ville,avec la proximité du poulailler et des habitations, il faut se montrerd’autant plus vigilant à cet égard.

Une poule, ça transmet des maladiesVRAI ET FAUX. La poule n’est porteuse, à la naissance,d’aucune maladie transmissible à l’humain. Si elle est mise en contactavec des oiseaux sauvages porteurs de maladies, il est vrai qu’elle

peut attraper certains virus et, dansde rarissimes cas, les transmettre àl’humain. Un poulailler et un enclosgrillagés et une hygiène adéquatesuffisent à contrer ce problèmepotentiel.

Une poule, c’est bruyantFAUX. La poule n’est pas un animal bruyant. Silencieuses la plupartdu temps, certaines aiment annoncer qu’elles viennent de pondre parune chansonnette qui dure environ d’une à deux minutes. Ce caquetageproduit des sons équivalents à 63 décibels, soit le même niveau de bruitque deux personnes ayant une conversation par-dessus la clôture... et17 décibels de moins que le bruit de la circulation urbaine.

Une poule a besoin d’un poulailler chauffé l’hiverFAUX. Le pire ennemi des poules en hiver n’est pas le froid maisun excès d’humidité. Leur poulailler doit donc jouir d’une bonne aération.En choisissant des poules de races bien adaptées à notre climat – despoules lourdes, aux crêtes et aux barbillons de petite taille – et eninstallant un nombre minimal de trois dans un poulailler de tailleraisonnable, aucune source extérieure de chauffage n’est nécessairecar elles savent elles-mêmes générer la chaleur dont elles ont besoin.Dans de bonnes conditions, elles continuent même de pondre toutl’hiver.

Quelques mythes à la vie dure

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Photo : Karrina O’Neil