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Un Juif sans Dieu. Freud, l'athéisme et la naissance de la psychanalyseby Peter Gay

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Un Juif sans Dieu. Freud, l'athéisme et la naissance de la psychanalyse by Peter GayReview by: Régine AzriaArchives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), pp. 258-259Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125862 .

Accessed: 12/06/2014 22:17

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

en aura d6ja 17 %. Les sermons g partir du mi- lieu du XVIIIC siacle feront plus souvent ap- paraitre Marie et la confession que la Gloire de Dieu, l'amour et la charit6... et la religion de plus en plus se repliera en ddvotions acces- sibles aux simples et en phlerinages ohi s'ex- prime, dit l'A., I'autonomie de la religion populaire par rapport a l'iglise

institution- nelle. I1 s'en suit une description des lieux de cultes, r6tables et statues, objets de cette dd- votion.

Un chapitre est consacrd h la sorcellerie. On peut regretter le parti pris de s'arreter au d6but du XXe sibcle sans aborder la d6christianisa- tion actuelle a laquelle il est pourtant fait al- lusion et les traits qu'elle a pu prendre dans le contexte de ce catholicisme d'Etat devenu coquille vide.

Frangoise Lautman.

Un Juif sans Dieu. Freud, I'athdisme et la naissance de la psychanalyse. Paris, PUF, 1989, 176p. (Histoire de la psychanalyse) (trad. de l'amdricain par Kim Tran).

76.383 GAY (Peter).

Le rapport de Freud au judai'sme a retenu l'attention de bien des sp6cialistes (et non-sp6- cialistes parfois) en d6pit du peu d'616ments objectifs, de sources de premiare main dont on dispose.

Dans cette sdrie de trois confdrences pronon- c6es en 1986 au Hebrew Union College de Cincinnati, I'auteur s'attache tout particulibre- ment a la question du rapport entre science et religion. Pour Freud, qui se revendiquait Juif, mais < juif infiddle >, une incompatibilit6 fon- damentale aurait exist6 entre l'une et l'autre. Le propos se d6veloppe autour de trois propo- sitions: C'est en tant qu'ath6e que Freud a cr66 la psychanalyse. C'est graice a l'avantage que lui conf6raient ses conceptions athdes qu'il a pu rejeter toutes les tentatives, certes bien intentionndes mais futiles, de trouver un terrain d'entente entre la foi et I'incroyance; enfin, c'est parce que son ath6isme 6tait particulier, parce qu'il 6tait un juif ath6e, qu'il lui a 6t6 donn6 de faire une d6couverte aussi essentielle que la psychanalyse >>. L'A. montre ainsi comment Freud fut amend a r6futer l'assimi- lation de la psychanalyse B une religion et a exposer les diff6rences essentielles qui les s6- parent I'une de l'autre. Il nous replonge dans le climat intellectuel des Lumiares dont Freud est I'hdritier et dans les ddbats qui opposent

partisans du < Dieu religion >> et partisans du < Dieu logos >. A cet 6gard, Freud serait < le dernier philosophe >, lui pour qui la science 6tait l'unique voie d'accas a la connaissance.

Pourtant, si de nombreux hommes de foi, thdologiens (R. Niebuhr), rabbins (M. Kaplan) ou pasteurs, portbrent des jugements plus que s6vbres sur la psychanalyse et son fondateur, d'autres cherchbrent des terrains d'entente, tel le pasteur Pfister, ami de Freud, ou encore P. Tillich. Pour eux, l'incompatibilit6 entre foi et psychanalyse qu'affirmait Freud n'existait pas. Pour Tillich notamment, I'utilit6 de la psycha- nalyse repose entre autres sur le fait qu'elle s'inscrit dans la tradition ancienne de la lutte contre le rationalisme, remontant a Duns Sco- tus, Paracelse et Luther. D'autres tentatives de rapprochement entre psychanalyse et religion ont 6t6 le fait de th6ologiens mais aussi de psy- chanalystes (E. Fromm, M. Brierley, Zilboorg).

Dans sa derniare confdrence l'A. aborde en- fin la question maintes fois d6battue du ju- da'sme de Freud. Celui-ci n'avait-il pas dit que la psychanalyse devait in6vitablement 8tre en- fant6e par un juif ath6e, et n'a-t-on pas qualifi6 la psychanalyse de ( science juive ? L'A. rapporte en effet que la fille de Freud elle- m~me, Anna Freud, avait consid6r6 cette appellation comme honorifique dans la conclu- sion du discours qu'elle avait prononc6 en 1977, a l'Universit6 h6braique de J6rusalem, a l'occasion de l'inauguration de la chaire Sig- mund Freud. Cette affirmation avait alors sur- pris, puis suscit6 diverses interpr6tations. D'autant plus surpris qu'on sait les efforts de Freud pour ouvrir la psychanalyse aux non- juifs (patients et praticiens).

Quoiqu'aussi l61oign6 de la religion de ses pares que des autres religions, Freud n'a ja- mais dissimuld son appartenance au judai'sme, ni son sens de la solidarit6 juive. I1 se pr6sente comme la figure par excellence du juif ath6e et la'que. Aussi, si l'identit6 juive de Freud ne pose pas de problame a l'A., celui-ci cherche plut6t, apres bien d'autres, quelle a pu 8tre la part de cette identit6 dans la crdation de la psy- chanalyse. Pour ce faire, il distingue quatre as- pects: professionnel, intellectuel, tribal et sociologique. Ni l'exercice professionnel nile bagage intellectuel de Freud ne permettent de d6celer une particularit6 juive significative. Form6 a la pensde universelle par une culture universelle, Freud tend a montrer le caractare universel de la pens6e psychanalytique. Bien plus, contrairement a la d6monstration que pr6- tend apporter D. Bakan dans son ouvrage sou- vent citd mais trbs critiqu6 (Freud et la tradition mystique juive, Paris, Payot, 1964; Cf. Arch., 48, no 324) I'A. ne d6cble aucune

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BULLETIN DES OUVRAGES

trace d'une influence quelconque de la mysti- que juive sur Freud. Bien au contraire, c'est Sl'abandon de la pens6e magique et le rejet

du mysticisme w qui aurait marqu6 les Juifs h travers les sibcles selon Freud. Par contre, I'A. croit trouver une piste plus prometteuse du c8- t6 des aspects tribal et sociologique. Apropos d'un de ses amis, Freud n'a-t-il pas 6crit < Nous 6tions juifs tous les deux et nous savions aussi tous les deux que nous avions en commun ce je ne sais quoi de miraculeux - jusqu'ici rest6 inaccessible g toute analyse - qui est le propre du juif w (1936). Par ailleurs, sa double ali6nation par rapport h la culture de ses phres et par rapport a celle oi il vivait, constituait sans doute, selon Freud, un avantage inestimable: cela le pr6parait a une certaine in- d6pendance intellectuelle. Mais surtout, c'est l'antis6mitisme ambiant de l'Autriche de son 6poque qui a renforc6 l'identit6 juive de Freud.

Il semble bien pourtant qu'il faudra se rd- soudre a laisser la r6ponse en suspens et a accepter l'idde d'une large marge d'ind6pen- dance entre le judaisme et la psychanalyse. Mais est-ce bien 1 une question essentielle ?

R6gine Azria.

Histoire, mystique et politique: Michel de Certeau. Grenoble, J6r6me Millon, 1991, 170 p.

76.384 GIARD (Luce), MARTIN (Herv6), REVEL (Jacques).

A travers l'oeuvre de Michel de Certeau, j6- suite, historien, anthropologue et philosophe (spirituel aussi, et peut-$tre bien thdologien) une volont6 rarement exprimde comme telle circule, celle de < ne pas en 8tre w. Pourtant cet homme 6tait conscient d'8tre enracin6 en plusieurs lieux sociaux; il savait (il le disait admirablement) la force des effets de d6termi- nation produits par ces enracinements. Mais il r6clamait pour lui et prenait < la libert6 de faire un pas de cbt6 > pour interroger les conni- vences du <bien entendu ,> et les rbgles d'action qui tant6t cachent et tant6t montrent la v6rit6 d'un milieu, d'une institution w (Luce Giard, op. cit., p. 5).

En histoire (que ce fit celle de la mystique ou de toute autre chose) il op6ra sans cesse par d6placement des questions. L'<< tranger w,

et done le questionnement de << l'autre w, por- tait pour lui les bonnes interrogations, celles qui obligent a s'interroger sur ses 6vi- dences w.

Les trois interventions que l'on trouvera ici r6unies, suivies des discussions qui les ac-

compagnbrent, proviennent d'un colloque Certeau > organis6 au Centre S~vres (Centre j6suite de formation philosophique et th6olo- gique), le 27 mai 1988. On appr6ciera la connaissance profonde que chacune de ces 6tudes suppose de l'oeuvre entibre de Michel de Certeau; la familiarit6 avec lui est aussi 6vidente chez les trois auteurs. Mais c'est bien d'un travail sur la r6ception de Certeau dans le monde intellectuel frangais, et d'un premier bilan d'une oeuvre qu'il s'agit.

< L'occasion d'une rencontre > est dite par Luce Giard (C.N.R.S.) et Pierre-Jean Labar- ridre (Centre Sdvres), qui ont veilld a 6tablir et pr6senter les textes des interventions. La mwme L.G. traite ensuite de < Mystique et politique, ou l'institution comme objet se- cond>; Herv6 Martin (E.H.E.S.S.) 6tudie SMichel de Certeau et l'institution histori-

que > ; Jacques Revel (E.H.E.S.S.) se penche sur < Michel de Certeau historien: l'institu- tion et son contraire >. Une discussion rapide suit chaque intervention; on retiendra, pour son ampleur et l'int6r~t des questions pos6es et les r6ponses esquiss6es, le < D6bat g6ndral > (p. 129-166). Une < Liste des ouvrages de Mi- chel de Certeau > cl6t l'ensemble.

Jean S6guy.

SReligion, pouvoir et soci6t6 dans le Tiers Monde

,. Revue Tiers-Monde, tome XXXI,

no 123, juil-sept. 1990, p. 482-719.

76.385 GOUSSAULT (Yves), 6d.

Num6ro sp6cial qui vient B son heure car il < d6centre w chacune des trois religions mono- th6istes en permettant une comparaison de si- tuations mais aussi de points de vue d'analystes. S'agissant du tiers monde, on au- rait meme pu pousser le d6centrage plus loin en faisant appel a des religions autres, a des cultes de terroir etc, au moment oh rbgne une 6quation < imp6rialiste implicite: religieux = monoth6isme.

Ce travail vient aussi a son heure car, aprbs des ann6es d'effervescence attribu6e aux reli- gions, islam surtout, aprbs des 6crits nom- breux, le recul de la r6flexion commence a se manifester et la n6cessit6 des tris s'affirme; en effet suivant le constat d'Y.G. dans l'intro- duction (w Les frontibres contest6es du politi- que et du religieux dans le tiers monde w), c'est Sl'h6t6rog6n6it6 profonde qui caract6rise les

cas ici analys6s w, tant sous l'angle du sens du religieux lui-m~me que sous celui des < nom- breux et divers parambtres qui d6terminent chaque situation w. L'apparente mondialisation

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