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un programme caniculaire - jsb.be · ... reconnaître les plantes sauvages qui sont comestibles, analyser les aliments, comprendre pourquoi la tartine devient toute verte après quelques

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Belgique – BelgiëPP-BP

1099 Bruxelles XBC 10390

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n :

P501

094

Y’a plus de saisons !

météo capricieuse ou dérèglement climatique ?

oct12–noV12

dec12 – Jan13

FeV13 – mar13

aVr13 – mai13

Juin13– Juil13

agenda

un programme caniculaire !

stages et camps d’été

Pour vous inscrire :

www.jsb.be

[email protected]

02 537 03 25

* Le prix ne peut pas être un frein à la participation. Contactez-nous en cas de difficulté.

séJoursDes propositions de séjours

résidentiels dès 8 ans, une

semaine pour les accros de

la programmation, une ses-

sion de formation estivale

… que serait l’été sans les

Jeunesses scientifiques ?!

IL PENSAIT QU’ÊTRE PASSIONNÉ SUFFIRAIT …SE FORMER À L’ANIMATION ?

Les sciences te passionnent ?

Tu adores amener des plus jeunes à parta-ger cette passion, à manipuler, expérimen-ter et découvrir la démarche scientifique ? Aux JSB, nous organisons des stages et des camps scientifico-ludiques durant lesquels nous faisons tout ça…

Mais animer, ça ne s’improvise pas ! Ça demande des compétences, des outils et une réflexion sur la pédagogie auxquels nous proposons de t’initier.

Pour cela, nous organisons une formation d’animateurs donnant accès au brevet d’ani-mateur en centre de vacances (BACV, reconnu par la Communauté française). Le parcours comporte : le stage de base + 1 stage pratique + 3 week-ends.

Prochain stage de base : du 1er au 10.07.2013

Les CamPs amusCienCes : Pour Les assoiffés De DéCouverTes

Amusciences, c’est plus qu’un camp : c’est une plongée dans un univers où la découverte et l’enrichissement personnel sont les maîtres mots ! à Amusciences, la curiosité est reine, chacune des activités est accessible à toutes et tous, pas besoin d’être un as en sciences !Mais la découverte, c’est aussi celle des autres. Les séjours Amusciences rassemblent des jeunes du même âge qui vivent, jouent, échangent et créent des liens forts entre eux.

amusCienCes éTé 1Daverdisse | 8-11 et 12-15 ans03.08 > 17.08.2013 : 520 € *

amusCienCes éTé 2Daverdisse | 8-11 et 12-15 ans20.08 > 29.08.2013 : 380 € *

CamP De ProGrammaTion informaTiQue

Ouvert à tous : aux débutants, joueurs et confirmés. Tout au long du camp, tu auras l’occasion de travailler sur le projet de ton choix, adapté à ton niveau. Tous les jours, tu auras le choix entre des activités plus spécialisées comme la sécurité informatique, la confection de câbles réseaux, la domotique et même ... du sport !Un intranet sera mis en place et sera accessible à tous durant le camp. Il pourra être amélioré par les fonctionnalités que tu lui auras ajoutés.

CamP De ProGrammaTion informaTiQueBasToGne | Pour les 12-18 ans30.06 > 10.07.2013 | 380 € *

ON FERAIT TOUT POUR Y ALLER !

DÈS 8 ANS !

CAMPS ET SÉJOURS | ÉTÉ 2013

PLUS D’INFOS SUR WWW.JSB.BE

2

3

stagesLièGe – mons – BruxeLLes

Les plaines Ludisciences

des Jeunesses scienti-

fiques, c’est une formule de

stage de vacances mêlant

activités scientifiques et

ludiques. elles sont recon-

nues par l’one et déduc-

tibles fiscalement.

SCIENCES ET CUISINESCIENCES ET CUISINESCIENCES ET CUISINE

L’ECHPÉRIMENTACHION, CH’EST ECHENCHIEL !

STAGE

JUILLET

2013

une semaine hyPer-ProTéinée

Fabriquer des spaghettis bleus, du caviar à la grenadine ou une mousse au chocolat sans œuf, reconnaître les plantes sauvages qui sont comestibles, analyser les aliments, comprendre pourquoi la tartine devient toute verte après quelques jours au fond d’un cartable, ça te dit ?Dans ce cas, tu aimeras sans nul doute les activités que les animateurs te concoctent pour cette plaine Ludisciences de juillet.

LUDISCIENCES « Les sciences, ça se cuisine »Athénée Liège Atlas – quai St-Léonard 80Du 01 au 05.07.2013 | 90 € *Pour les 6-11 ans et les 12-14 ans

Une seMaine en troMpe L’œiL !

Comment un magicien joue-t-il avec nos per-ceptions ? Et cette sensation de «déjà vécu», d’où vient-elle ? Comment ça marche une illusion d’optique ? …Créer des illusions d’optique, concevoir un camouflage efficace, se prendre pour un magicien en essayant de couper l’animateur en deux … ça te dit ?Dans ce cas, tu aimeras certainement les activités que nos animateurs te préparent pour ce stage d’été 2013.

LUDISCIENCES « Les sciences de l’illusion »MonS – L’Arbre vert (Chée du Rœulx 122)Du 15.07 au 19.07.2013 | 90 € *Pour les 6-11 et les 12-14 ans

une semaine à voyaGer Dans Le teMps !

Le climat, le temps qu’il fait … voilà quelque chose de passionnant mais également de difficile, d’un point de vue scientifique. La preuve en est : la météo se « trompe régu-lièrement » :-) Durant ce voyage autour de la météo, nous construirons divers instruments de prévision météorologique, ferons réguliè-rement des relevés et analyserons ensemble les facteurs déterminants dans l’analyse du temps qu’il fait et qu’il fera.ça te dit ? Dans ce cas, rejoins-nous pour ce stage que nos animateurs préparent pour cet été 2013.

LUDISCIENCES « Voyage dans le temps »MonS – L’Arbre vert (Chée du Rœulx 122)Du 12 au 16.08.2013 (excepté le 15) | 75 € *Pour les 6-11 et les 12-14 ans

alors, les enfants,

qui veut couper la dame en deux ?

stage

juillet

2013

SOLUTION #1 : LA PROPULSION ANIMALE

Stage

AOÛT

2013

MOTEURS, AUTOMATION, ETC.

on annonce des éclaircies dans l’après-midi

stage

aoÛt

2013une semaine à fonD Les Manettes !

Quel est le point commun entre une voile, un arc à flèches, une horloge et un vélo ? Ce sont des moteurs ! Ils transforment de l’énergie en travail mécanique. Démonter une vieille horloge, lancer ta propre fusée à eau, fabriquer un moteur avec un élastique … ça te dit ?Dans ce cas, tu aimeras certainement les activités que nos animateurs te préparent pour ce stage d’été 2013

LUDISCIENCES « Les moteurs et l’automation »MonS – L’Arbre vert (Chée du Rœulx 122)Du 19.08 au 23.08.2013 | 90 € *Pour les 6-11 et les 12-14 ans

Pour vous inscrire : www.jsb.be [email protected] Bruxelles 02 537 03 25Mons 065 680 217Liège 04 383 69 00

* Le prix ne peut pas être un frein à la participation. Contactez-nous en cas de difficulté.

agendaagenda

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gallu

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StageÉTÉ2013

UN AUTRE REGARD SUR TON BARBECUE …

Une seMaine à ronger des os ?!

Viens jouer au paléontologue pour reconsti-tuer le squelette de l’animal inconnu et trou-ver son nom.

Viens nous aider à comprendre com-ment les dinosaures sont « devenus » des oiseaux ou pourquoi les crocodiles et les requins existent toujours après des millions d’années. Et Darwin, avait-il raison ? Descends-tu du singe ?

LUDISCIENCES « Le monde vivant – Les animaux »UccleDu 01 au 05.07.2013 | 120 € *Pour les 6-11 et les 12-14 ans

une semaine Pour faire sortir Le petit oiseaU !

Viens développer et imprimer tes propres photos dans un vrai labo, avec l’appareil que tu auras fabriqué. Tu pourras aussi imprimer directement en négatif. Et tu deviendras un vrai pro de la photo argentique.Mais tu utiliseras aussi la technologie numé-rique en apprenant à utiliser des logiciels pour « trafiquer » tes photos. Après, tu pour-ras voir si l’appareil photo de ton père peut faire des prises de vue sous-marines ;-)

LUDISCIENCES « Photo : de l’argentique au numérique »ANDErLECht – IND : rUE DE FIENNES 52Du 08 au 12.07.2013 | 90 € * Pour les 6-11 et les 12-14 ans

une semaine aBsoLumenT pLanante !

Comment un avion peut-il voler ? Et un héli-coptère, comment fait-il ? Viens faire voler un œuf sans qu’il ne se casse à l’atterrissage. Construis un para-chute pour faire descendre un playmobil en douceur. Viens construire un modèle d’avion en papier et le perfectionner pour qu’il vole le plus loin, le plus longtemps, le plus vite...

LUDISCIENCES « Les objets volants »UccleDu 15 au 19.07.2013 | 120 € *Pour les 6-11 et les 12-14 ans

PROMIS, ON DIRA RIEN À TES PARENTS ;-)

StageÉTÉ2013

LES MAÎTRES DE L’ILLUSION À UCCLE

StageÉTÉ2013

Une seMaine MagiQUe !

La magie, c’est de la science ? La science, parfois, ne ferait-elle pas de la magie ? Et toi, es-tu plutôt magicien ou plutôt scientifique ?Pour le savoir, viens nous rejoindre pour une semaine fabuleuse durant laquelle tu pour-ras jouer au magicien en réalisant tes propres «tours de sciences» !

LUDISCIENCES « Sciences et magie »Uccle | Du 08 au 12.07.2013 | 120 € *Pour les 6-11 et les 12-14 ans

échec à l’échec août 2013

Les ateliers échec à l’échec sont des cours de rattrapage scolaire destinés aux élèves de la 6e primaire à la 6e secondaire. Ces cours sont accessibles aux élèves qui sont en situation d’échec scolaire mais aussi à ceux qui souhaitent juste une petite révi-sion avant la rentrée scolaire.

comment ça se passe ? Groupes de 10 élèves maximumCours donnés par des enseignants expérimentésExplications et exercices individualisés1h15 de cours par jour pour chaque matière (max. 4 matières)

Quelles sont les matières proposées ? Nous proposons des ateliers pour tous les cours généraux (mathématiques, français, langues, sciences) et pour certains cours spécifiques (méthode de travail…).

prix ? 75€ par matière pour 10 jours (1h15 de cours par jour pour chaque matière)

Quand ? où ?2 périodes de 2 semaines en aoûtLes ateliers sont organisés dans plus de 70 communes dans toute la Wallonie et Bruxelles.

Pour vous inscrire :

www.jsb.be

[email protected]

Bruxelles 02 537 03 25

Mons 065 680 217

Liège 04 383 69 00

DÉFI #1 : FABRIQUER UN APPAREIL PHOTO

DÉFI #1 : FABRIQUER UN APPAREIL PHOTO

StageÉTÉ2013

VOICI TON MATÉRIEL …

nouveLLes DaTes

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LES MAÎTRES DE L’ILLUSION À UCCLE

StageÉTÉ2013

actiVités

hebdomadairesoK, il est un peu tôt pour

envisager la rentrée mais…

CuriosPhères 2013-2014

Les Curiosphères, c’est chaque semaine (pendant toute l’an-

née), une après-midi de découvertes, d’expériences et de

curiosité, dans une ambiance fun.

suite au succès de la formule, les Curiosphères se déve-

loppent encore en 2013-2014, c’est l’effet bulle de neige.

à BruxeLLes

CuriosPhères, Les BuLLes Des PeTiTs CurieuxEn petits groupes d’âges, les enfants réali-seront de nombreuses expériences et jeux pour découvrir les sciences.

Watermael : mercredi, 14h-17h20 séances (d’octobre à mai)Âge : 6-12 ans | 200 € / anAthénée La Brise, rue de la Bergerette

Ixelles : samedi, 14h-17h20 séances (d’octobre à mai)Âge : 6-12 ans | 200 € / anAteliers de l’Aulne, 60 rue Jean Paquot (à confirmer)

CuriosPhères roBoTiQue / éLéCTroniQueEn robotique, les participants apprendront à construire et programmer des robots grâce aux éléments Lego Mindstorms.En électronique, ils pourront réaliser diffé-rents projets d’initiation à l’électronique et à la programmation.

Watermael - robots Lego Mindstormmercredi, 14h-17h 20 séances (d’octobre à mai)Âge : 10-16 ans | 200 € / anAthénée La Brise, rue de la Bergerette

Uccle – robotique & électroniquesamedi, 14h-17h 20 séances (d’octobre à mai)Âge : 10-16 ans | 200 € / anUccle, Latour de Freins

à monsen collaboration avec l’UMons

CuriosPhère informaTiQueCette activité permettra aux participants de se familiariser avec les notions de logique, programmation, hardware, notions de réseau…

Horaire : samedi, 10h–13h20 séances (d’octobre à mai)Âge : à partir de 12 ans | 185 € /an(170 € si les participants apportent leur PC)Lieu : Campus de nimy (Mons)

CuriosPhère «TroPhée De roBoTiQue»Tous les jeunes qui ont participé à un pre-mier cycle d’ateliers de robotique peuvent rejoindre la première équipe « Jeunesses Scientifiques/UMons » pour se préparer au Trophée de Robotique. Ils pourront ainsi découvrir de nouvelles technologies et de nouvelles notions d’électronique et partici-peront au concours du Pass en avril 2014.

Horaire : samedi, 13h–16h20 séances (d’octobre à mai)Âge : réservé aux jeunes ayant déjà fait de la robotique | 185 € / anLieu : Campus de nimy (Mons)

CuriosPhère roBoTiQueLes jeunes apprennent à construire et pro-grammer des robots grâce aux outils Lego Mindstorms.

Horaire : samedi, 14h–17h20 séances (d’octobre à mai)Âge : 10–16 ans | 185 € / anLieu : Campus de nimy (Mons)

à LièGe

CuriosPhères roBoTiQueLes enfants apprendront à construire des robots à l’aide des Lego Mindstorms TM. Grâce à des détecteurs de sons, de lumière, de couleurs ... ils pourront programmer leur robot pour relever de nombreux défis. Le robot sortira-t-il du labyrinthe ? Pourra-t-il reconnaître et transporter les balles rouges ? Pourra-t-il dérouler le rouleau de papier toi-lette ?

Samedi, de 10h à 12h20 séances (octobre à mai) avec une excursion en fin d’annéeÂge : 10-15 ans | 200 € / anLiège (Quai Saint-Léonard, 18)

CuriosPhèresEn petits groupes d’âges, les enfants réali-seront de nombreuses expériences et jeux pour découvrir les sciences.

Samedi, de 14h à 17h20 séances (octobre à mai) avec une excursion en fin d’annéeÂge : 6-12 ans | 200 € / anLiège (Quai Saint-Léonard, 18)

Pour vous inscrire :

www.jsb.be

[email protected]

Bruxelles 02 537 03 25

Mons 065 680 217

Liège 04 383 69 00

PAPA… POUR TON PC, FAUT QUE J’TE DISE…

CROTTE DE NEZ OU ESPÈCE PROTÉGÉE ?

CROTTE DE NEZ OU ESPÈCE PROTÉGÉE ?

CHEZ NOUS, TOUTES LES DÉCOUVERTES SONT PERMISES !

CURIOSPHÈRES

DES ATELIERS POUR

S’ÉTONNERDÉCOUVRIR

COMPRENDRE

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pêle-mêle

EXPOWETENSCHAPS

SCIENCES

2013

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EXPOWETENSCHAPS

SCIENCES

2013

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Maghreb, du Golfe et de l’Asie Centrale. De plus, la quantité d’eau douce liquide sur terre ne représente que 1% de la quantité d’eau totale. D’où l’utilité que pourrait avoir le des-salement de l’eau de mer, disponible en très grande quantité et qui est proche des lieux d’intérêts puisque 70% de la population mon-diale se répartit sur une zone côtière de 80 km de large [1].

mais DessaLer, C’esT un Peu ComPLiQué

Dans l’eau de mer, il y a environ 30 g de sel dissous dans un kg d’eau, contre moins d’un gramme par kg dans l’eau douce. La question est donc de savoir comment on pourrait reti-rer les 29 g de sel qui séparent les deux types d’eaux - l’imbuvable et la buvable. Eh bien, c’est un peu compliqué. Quand tu mets du sel dans l’eau du robinet pour cuire des pâtes, celui-ci se dissout instantané-ment. Le sel semble disparaître et de fait, la molécule n’existe plus en tant que telle dans l’eau. Tu auras beau filtrer l’eau salée, tu n’obtiendras plus jamais un dépôt de sel blanc et solide.

C’est la raison pour laquelle dessaler de l’eau de mer consiste non pas à retirer le sel de l’eau... mais plutôt à retirer l’eau du sel. On cherche donc à obtenir de l’eau douce à par-tir de l’eau de mer et non pas à enlever du sel de l’eau de mer pour en faire de l’eau douce.

Deux techniques sont principalement utili-sées : la distillation et l’osmose inverse (voir encadré ci-contre). Leurs fondements scienti-fiques ne sont pas compliqués. La difficulté a été de trouver des moyens de les rendre effi-caces afin qu’elles consomment suffisamment peu d’énergie pour que l’eau douce produite ne soit pas trop chère.Ce qui est sûr, c’est que le dessalement nécessite de l’énergie, et donc des ressources fossiles (pétrole, gaz...) ou durables (éolien, solaire). La distillation est environ trois fois plus gourmande en énergie que l’osmose

inverse, cette dernière nécessitant environ 5kWh/m³ [2]. Du coup, le prix de l’eau issu des usines utilisant l’osmose inverse est éga-lement moins chère.

L’eau dessalée coûte au mieux environ 2 fois plus que l’eau issue des réserves d’eau douce. Il faut noter aussi que le recyclage des eaux usées est nettement moins cher que le des-salement de l’eau de mer (l’énergie dépensée étant diminuée de moitié) [3].

finaLemenT, ça marChe Pas maL

En 2008, plus de 15 000 unités de dessalement à travers 120 pays ont produit 40 millions de m³/jour (c’est le double de la production de 2001) [3]. C’est 5 à 10% de la quantité d’eau potable produite mondialement.

85% de l’eau dessalée est issue des usines de distillation. Cette technique étant énergi-vore, ces usines sont surtout situées dans des pays qui ont de grandes quantités d’énergie fossiles (Koweït, Arabie Saoudite...). L’eau uti-lisée est soit de l’eau de mer (75%), soit des eaux saumâtres (dont la salinité est comprise entre celle de l’eau douce et de mer, plus ou moins polluée). Au niveau de la destination, environ 75% de l’eau dessalée va à la consom-mation personnelle et 25% à l’agriculture.Voici 3 exemples actuels d’utilisation du dessalement.

Dans les îles Canaries, le développement touristique a créé un déséquilibre entre les faibles ressources naturelles suffisantes à la population autochtone et les besoins considé-rables et saisonniers des touristes. Les habi-tants des îles étaient donc privés d’eau pour leurs besoins personnels lors des saisons tou-ristiques ; c’est désormais un problème résolu grâce aux 330 usines de dessalement, qui uti-lisent principalement l’osmose inverse. [4]

En Espagne continentale, il y a une volonté forte de produire de l’eau dessalée. L’eau

2013 a été désignée Année

Internationale de la Coo-

pération dans le domaine

de l’eau par l’unesCo. Ton

ébullisciences aime coller

à l’actualité : nous avons

donc décidé de consacrer un

article de chaque numéro de

cette nouvelle année à cette

thématique pour le moins

passionnante.

Une rUbriqUe animée par François [Carlo]

Quand on a soif, allez boire un coup dans la mer n’est pas vraiment une solution agréable : c’est plu-tôt dégueulasse l’eau salée... mais n’y aurait-il pas moyen d’enlever le sel de l’eau de mer ? en fait, depuis quelques années, cette idée est devenue une réalité : il y a actuelle-ment plus de 15.000 usines de des-salement de l’eau réparties dans 120 pays. Dans le cadre de l’année internationale de l’eau, ton ébulli t’explique comment ça fonctionne. à ta santé !

aPériTif

Pour rappel (cf les 2 derniers ébulli), en Bel-gique, pour notre utilisation personnelle à la maison, nous utilisons une moyenne de 130 L d’eau par jour et par personne... Et nous avons bien de la chance de pouvoir le faire avec tant de facilités puisque 850 mil-lions de personnes sur terre n’ont pas accès à l’eau potable. Cela s’explique notamment parce que l’eau douce est répartie très iné-galement sur terre : certaines zones du globe sont dites arides. Elles offrent très peu d’eau douce disponible à leurs habitants (< 1000 m³/an/personne). C’est le cas des régions du

ce n’est pas la mer à boire... euh, si ?

9

de Barcelone est notamment fournie par la plus grosse usine de dessalement d’Europe, qui fonctionne grâce à l’osmose inverse et qui produit un maximum de 200 000 m³/j [5]. L’Espagne a la particularité, par ailleurs, d’af-fecter une part importante de l’eau dessa-lée aux besoins de l’agriculture, en particulier pour la production de légumes sous serre des-tinés à l’exportation « à contre-saison » (par exemple, les tomates en plein hiver en Bel-gique...) [3].

En Australie, près de Perth, une usine de des-salement (200 000 m³/j) est combinée avec une centrale éolienne qui fournit l’équiva-lent annuel de l’électricité consommée par l’usine. Celle-ci ne produit donc aucune émis-sion de carbone additionnelle... !

Les inConvénienTs

Outre l’impact de la phase de construction de l’usine, les impacts négatifs du fonction-nement concernent principalement 3 points. D’abord, le rejet d’eaux très salées : eh oui, après le dessalement, on obtient de l’eau douce d’une part et de l’eau encore plus salée d’autre part ! Elle peut appauvrir ou détruire des écosystèmes aquatiques locale-ment, aux endroits de rejets [6]. Ensuite, il y a les rejets de produits chimiques nécessaires à l’entretien des dispositifs d’osmose inverse. Enfin, les usines de dessalement utilisant les énergies fossiles émettent de grandes quan-tités de gaz à effet de serre.

Une soLUtion dUraBLe?

En raison de ces trois inconvénients, les experts s’accordent pour dire que le dessale-ment n’est pas une option du développement durable: c’est une alternative d’adaptation à la raréfaction des ressources en eau quand les autres possibilités «durables» (bonne gestion des ressources naturelles, suppression du gas-pillage et des pertes, répartition équitable...) ont déjà été exploitées [3,6]. L’eau dessalée

ce n’est pas la mer à boire... euh, si ?doit être utilisée à la consommation humaine et utiliser autant que possible des énergies durables. Son utilisation doit être envisa-gée au cas par cas comme un élément parmi d’autre pour fournir de l’eau à des popula-tions en déficit chronique d’eau potable. En contre-exemple, on peut citer la construction d’usines de dessalement pour irriguer des cultures sous serres à contre-saison, comme c’est le cas en Espagne actuellement.

référenCes

[1] « La Mer à Boire », Dossier thématique - La Cité de la Mer - Technopole Cherbourg-Normandie / Avril 2012.[2] www.edie.net/news/3/Black--Veatch-Designed-Desalination-Plant-Wins-Global-Wa-ter-Distinction/11402/[3] « Eau, énergie, dessalement et change-ment climatique en Méditerrannée », Henri Boyé, Plan Bleu, Août 2008[4] « L’eau douce aux Canaries », http://aufildesmilles.free.fr/Photos/provisoire/L-eaudouceauxCanaries.pdf[5] « L’usine de dessalement d’eau de mer de Barcelone », Hamza Zaimhttp://vet2011.free.fr/barcelone/llobregat/llobregat_9.pdf[6] « Le WWF rappelle la nécessité d’une utilisation raisonnée du dessalement de l’eau de mer », 2007http://www.actu-environnement.com/ae/news/wwf_dessalement_rapport_2913.php4[7] http://hmf.enseeiht.fr/travaux/CD0607/beiere/1/html/projet_dessalement2.html

L’osmose inverseL’osmose est un phénomène naturel : lorsqu’on sépare une eau pure et une eau contenant du sel par une paroi semi-per-méable (qui laisse passer l’eau mais pas le sel), l’eau pure va se diffuser dans l’eau saline pour la diluer. La quantité d’eau saline va donc augmenter et le système se stabilisera jusqu’à atteindre la « pres-sion osmotique ». L’osmose inverse consiste à appliquer cette pression sur l’eau saline dans un dispositif analogue. La conséquence sera une diffusion de l’eau saline sans son sel (il est retenu par la membre semi-per-méable) vers l’eau douce (voir schéma).Cette technique nécessite un pré-trai-tement de l’eau salée afin d’éviter que la membrane semi-perméable ne se « bouche » trop vite.

La DisTiLLaTionLe principe est très simple : l’eau salée est chauffée, ce qui a pour effet de libé-rer de la vapeur d’eau non salée. Le sel reste dans l’eau chauffée et ne s’évapore pas. La vapeur d’eau est liquéfiée, géné-ralement par condensation par contact avec une surface froide et l’eau conden-sée est récupérée : elle ne contient plus de sel. Cette technique consomme beaucoup d’énergie et des solutions ont dûbêtre trouvées pour la rendre moins énergivore. on utilise des systèmes à variation de pression pour favoriser l’éva-poration de l’eau (système multiflash) ou de réutilisation de la vapeur comme fluide chauffant l’eau salée (système à compression de vapeur).Pour plus de précisions, consulter la réfé-rence [7].

10

dossier

Y a plus de saisons !

météo capricieuse ou dérèglement climatique ?

L’hiver a été long ! on en est même à se deman-der s’il y aura finalement un printemps digne de ce nom. Curieux comme nous le sommes, nous nous sommes demandés ce qui peut bien être la cause de ce mauvais temps. est-ce normal ? nous nous sommes donc tournés vers françois Brouyaux, de l’institut royal météorologique (irm), pour trouver des réponses à nos ques-tions sur la météo et le climat.

Dossier préparé par olivier [le ChUCk norris DU blinD-test]

Cet hiver a paru très long pour beau-coup de personnes. N’est-ce qu’une impres-sion ? Cet hiver a-t-il réellement été plus rigoureux que d’habitude ?

Nous avons effectivement vécu une période hivernale longue et assez froide, interrom-pue de temps en temps par des périodes plus chaudes. En fait, cette période hivernale, comme les deux précédentes sont revenues dans la norme alors que les hivers des 3 der-nières décennies étaient devenus plus chauds que la normale établie sur les 100 dernières années.

Sur quoi peut-on se baser, de manière objective, pour affirmer cela ?

Quand on parle de normalité, c’est d’un point de vue statistique. C’est-à-dire qu’on est dans une fourchette de 30% autour d’une moyenne calculée sur une période de 30 ans habituel-lement. Certaines de ces moyennes peuvent aussi être calculées sur des laps de temps plus longs, si les données sont disponibles et fiables.

La période de référence généralement utili-sée couvre aujourd’hui les 3 dernières décen-nies. Sur cette base, l’hiver dernier était particulièrement froid. Si l’on se réfère à une période de référence couvrant les 100 der-nières années : cet hiver est dans la norme. Ceci dit, ce n’est quand même pas courant depuis 1981.

Il faut par ail-leurs distin-guer deux paramètres : la tempéra-ture et les précipita-tions. Dans le cas qui nous intéresse, l’un et l’autre ont été remarquables : il a fait froid et les précipitations ont été abondantes.En outre, il faut bien distinguer l’hiver météo-rologique, qui couvre les mois de décembre, janvier et février, de l’hiver astronomique — mieux connu du grand public — compris entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps, qui s’étale autour du 21 décembre au 21 mars. Or, les statistiques météo sont basées sur l’hiver météorologique.

Pour conclure, en Europe occidentale, cette période hivernale a été longue et froide aux latitudes pour lesquelles c’est n’est quand même pas courant, même si ce n’est pas anormal, au sens statistique.

La période hivernale qui s’achève, comme les deux précédentes, a été plus froide en comparaison avec les statistiques

si on se réfère aux 100 Dernières années, CeT hiver esT normaL

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des 30 dernières années. Qu’en est-il alors du réchauffement clima-tique ?

Il faut être très prudent, d’une part, car il ne faut pas confondre la climatologie et la météoro-logie aux différentes échelles géographiques et temporelles. D’autre part, une échelle de temps de 20 ans, ce n’est pas suffisant pour se faire une idée sur l’évolution du cli-mat : il faut travailler sur des échelles de temps beaucoup plus importantes. On peut donc très bien avoir, durant une période de réchauffement, quelques hivers froids ou mêmes d’autres saisons occasionnellement plus froides. Il faut donc prendre en compte, tant l’échelle de temps que la répartition géographique du temps qu’il fait sur plusieurs décennies.

Si l’on prend en compte les 20 dernières années, on a un réchauffement mais moins prononcé que ce que prévoyaient les modèles. Est-ce seulement une pause dans le réchauf-

fement actuel ? Est-ce une tendance à une stabilisation du climat ? Il y a, de plus, des signaux contradictoires qui montrent cette tendance à la stabilisation de l’évolution des températures de manière globale, et une accélération de la fonte des glaces dans cer-taines régions du Monde, comme l’Océan Arc-tique. Sur ce point, on ne peut pas dire qu’il y ait actuellement une explication scientifique consensuelle.

On a évoqué dans la presse un lien entre la fonte accélérée de l’Arctique et la rigueur de l’hiver cette année. Qu’en est-il ?

Les explications sont en effet parfois para-doxales. De plus, les explications ne seraient valables que pour cette année-ci, éventuel-lement l’hiver précédent, mais il s’agirait donc d’une explication conjoncturelle, pas générale.

La météorologie est la science qui étudie le comportement de l’atmosphère. Com-prendre ce comportement, principalement pour prévoir le temps qu’il va faire à un moment donné, en un lieu déterminé.

La climatologie, à l’origine en tout cas, est la science qui étudie les caractéristiques statistiques du temps qu’il fait en un lieu déterminé (la distribution des variables comme la température, les précipitations, la vitesse et la force des vents, la pression atmosphérique … leurs « moyennes » et leurs valeurs extrêmes). Le mot climat vient du grec et signifie « inclinaison ». En effet, un des facteurs qui influencent le climat en un lieu déterminé, c’est la latitude du lieu ou, ce qui revient au même, l’inclinaison des rayons du soleil à midi aux équinoxes. En moyenne, il fait plus chaud lorsqu’on se déplace depuis un des pôles vers l’équateur.

Les climats (au pluriel) peuvent être pour-tant très différents même pour des lieux qui ont la même latitude. C’est que d’autres fac-teurs que la latitude les influencent : par

exemple, l’altitude (plus on est haut, plus en moyenne la température est basse), la proxi-mité de la mer (plus on est près de la mer, moins les saisons sont contrastées), l’orogra-phie (les différents niveaux d’altitude) envi-ronnante déterminant les types de vents, la nature du sol …

Tous les climats sont reliés entre eux par la circulation atmosphérique. Ils font par-tie d’un même système climatique que l’on appelle parfois le climat global. L’expression est habituelle mais elle n’est pas très logique puisque, par définition, le climat est une caractéristique locale. Il vaudrait mieux par-ler de système climatique. Ce système cli-matique est en perpétuel mouvement mais peut être pendant longtemps relativement stable ou passer par des phases de grande instabilité. Ces périodes de relative stabilité ou ces épisodes d’instabilité climatique (non pas météorologique) dépendent essentiel-lement de l’équilibre entre l’énergie que la Terre reçoit du Soleil et de l’énergie que la Terre émet vers l’espace.

Fin mars, il tombait encore 10 cm de neige … Un hiver long, donc, même si, à l’échelle du siècle, il fût relativement normal.

20 ans, Ce n’esT Pas suffisanT Pour ParLer D’évoLuTion Du CLimaT

La fonte des glaciers antarctiques, par un apport massif d’eau douce à la surface de l’océan, pourrait engendrer un feed-back négatif et donc un ralentissement du réchauf-fement. .

noTre exPerT

Enseignant pendant 20 ans, françois Brouyaux, biologiste et environnementaliste de for-mation, voit sa carrière professionnelle bifurquer à partir de 1994 juste après l’obtention du brevet de «guide nature». L’Institut Royal Météorologique le recrute et lui confie la responsa-bilité de ses relations avec l’extérieur. Universitaire d’inspirations multiples (UCL) et (ULB), il met ses compétences pédagogiques au profit d’un dialogue fructueux entre les usagers de la météorologie, c’est-à-dire beaucoup de secteurs de notre société qui ont des souhaits, voire des exigences très diverses, et l’institution scientifique qui tente d’y répondre.

Il a entre autres participé à la préparation du plan pluies, initiative des autorités bruxelloises s’inquiétant de la récurrence des averses orageuses, ainsi qu’à la rédaction de «Vigilance climatique» (un document en ligne sur le site de l’IRM qui devrait être actualisé au cours de cette année jubilaire). Il est également un des auteurs de «la Belgique au fil du temps» paru en 2004, un livre qui décrit brièvement un millier d’évènements météorologiques marquants au cours du 20e siècle. Ces années passées à l’IRM l’ont inspiré pour la rédaction de son roman Brume paru chez Memory Press.

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Quels sont les outils statistiques dont on dispose pour traiter les données ?

Ce sont d’abord les séries statistiques four-nies par les stations météorologiques fiables, dont celle d’Uccle. Ces stations ont fourni des séries statistiques parfois très longues. Par exemple, à Uccle, les données existent depuis les années 1880. On dispose même de don-nées plus anciennes fournies par la station de Saint-Josse depuis 1833.

Ces séries statistiques montrent-elles une évolution climatique ?

Sur cette base, on décèle effectivement une augmentation progressive de la température moyenne à Uccle : ce qui est cohérent avec ce qui se passe ailleurs en Belgique et dans d’autres pays voisins.

Au niveau local et de manière particulière, deux sauts de températures moyennes signi-ficatifs sont observés : l’un autour de 1910 et l’autre autour de 1980. La probabilité que ce soit dû au hasard est assez faible. Il y a 95 chances sur 100 que ce soit le résultat d’une évolution brutale climatique particu-lière. Ce type d’interprétation n’est possible et n’est fiable que grâce au fait que l’on dis-pose d’une longue série statistique avant et après le saut.

Si on effectue le même type d’observations dont on peut tirer les mêmes conclusions dans d’autres stations du monde, on peut alors en déduire qu’il s’est passé quelque chose au niveau global.Ce sont donc les anomalies statistiques que l’on essaye de corréler. Cela a plus de sens que de calculer l’évolution d’une moyenne à l’échelle du globe. En somme, l’idée est de corréler des anomalies locales entre elles.

Le changement climatique peut-il être évalué autrement que par les tempéra-tures enregistrées ?

D’autres paramètres, dont les précipitations, entrent évidemment en compte. Ce qui est plus compliqué à intégrer, ce sont les modi-fications de la circulation atmosphérique. Actuellement, les modi-fications observées dans la circulation atmosphé-rique, pour la Belgique, ne sont pas significatives et pas toujours dans le sens auquel on pourrait s’attendre.

Si l’on tient compte des vents, par exemple, ils sont en moyenne plus faibles qu’aupara-vant : c’est-à-dire que leur vitesse moyenne semble diminuer.

Cette machine climatique semble bien complexe. N’y a-t’il pas un risque impor-tant de se tromper lorsqu’on parle de pré-visions climatiques ?

Effectivement : c’est pourquoi les spécia-listes s’entourent de beaucoup de précautions lorsqu’ils présentent leurs résultats. On n’est

pas du tout sûr de pouvoir décrire ce que le climat pourrait devenir avec cer-titude. On parle donc plus en termes de probabilités que de certitudes.

Il y a cependant une différence entre les textes publiés par les scientifiques et ce qui est relayé dans la presse. On présente sou-vent comme des certitudes des hypothèses en réalité plus nuancées, peut-être moins percutantes auprès du grand public.

Quels sont les facteurs qui influencent l’évolution du climat ?

Il y a les facteurs anthropiques (humains) et les facteurs naturels. Il y a encore actuel-lement controverse sur l’importance relative de ces différents facteurs.Nous ne connaissons pas tous les facteurs naturels et nous ne connaissons certains d’entre eux que depuis peu de temps : ceux-là sont donc mal connus.

On connaît également mal les «feed-back» ou rétro-actions. Le système climatique a en effet des réponses qui peuvent être amplifi-catrices d’une perturbation, d’un facteur, ou, au contraire, qui atténuent ce facteur.

En Arctique, la diminu-tion de la surface de la banquise entraîne une diminution de l’albédo (voir ecplication page suivante), ce qui pour-rait entraîner un embal-lement du réchauf-fement global. C’est ce qu’on appelle une rétro-action positive.

on PrésenTe souvenT Des hyPoThèses Comme Des CerTiTuDes

Contrairement à l’impression que nous laissent les reportages télévisés qui nous arrivent d’un peu partout dans le monde (ici, après le passage de la tempête Sandy à New-York en octobre 2012), la vitesse moyenne des vents semble diminuer en Belgique.

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Voici l’exemple d’un feed-back négatif : suite au réchauffement, la glace de l’Antarc-tique fond et s’étale sur la mer. Elle forme une couche d’eau douce qui reste en surface car elle est moins dense que l’eau salée de l’océan. Cette eau douce gèle donc plus faci-lement lors de l’hiver suivant. La banquise est donc plus importante et, en conséquence, renforce l’albédo, c’est-à-dire la réflexion du rayonnement solaire. La quantité d’énergie solaire captée par la surface de la Terre est donc plus faible. Il s’agit donc d’une rétroac-tion qui atténue le réchauffement.

La vapeur d’eau, en quantité plus importante dans l’atmosphère, conséquence du réchauf-fement, pourrait amplifier ce dernier. La vapeur d’eau est, en effet, un important gaz à effet de serre. Il s’agirait alors d’un feed-back positif.

Autre feed-back positif : s’il fait plus chaud, il tombe moins de précipitations sous forme de neige. L’albédo est donc globalement moins important et donc l’énergie solaire reçue au niveau de la Terre est plus importante, ce qui renforce le réchauffement.Concernant l’hiver récent : la fonte estivale de la banquise arctique s’accentue et cela modifierait les conditions atmosphériques qui influencent le temps aux états-Unis et en Europe. On aurait donc un feed-back négatif qui atténue localement les effets du réchauffement.

S’il y a un consensus assez général sur le fait du réchauffement, il n’y en a pas sur les feed-backs qui pourraient en résulter. En somme, la ques-tion se pose : comment la Terre réagit ou réagira au réchauffement ? Certains pensent que la Terre a déjà réagi et que le réchauffe-ment se stabilise. D’autres ne sont pas d’ac-cord avec cette hypothèse. C’est surtout là-dessus que porte la controverse.

Comment connaît-on l’évolution du climat des périodes pour lesquelles il n’y avait pas encore de données météo ?

Première chose : plus on s’éloigne de l’époque actuelle, plus l’incertitude sur l’évolution du climat augmente, surtout dans le détail. Mais, globalement, on dispose de données géologiques assez fiables indiquant les variations du niveau des mers ou l’alter-

nance des périodes gla-ciaires ou interglaciaires, par exemple. On a là des preuves des variations du climat enregistrées dans les couches géologiques et

dans les carottes glaciaires.Par ailleurs, en ce qui concerne les causes, les informations sont moins claires. On dis-pose de connaissances indirectes, sujettes à discussions, fournissant des informations sur l’activité solaire et ses variations.

CerTains PensenT Que Le réChauffemenT se sTaBiLise

La vapeur d’eau est un important gaz à effet de serre. Générée en plus grande quantité dans l’atmosphère par le réchauffement climatique, elle l’accélèrerait d’autant.

Concernant la période historique, on dispose néanmoins d’écrits ou d’informa-tions permettant de savoir le climat qu’il faisait ?

Il faut distinguer deux périodes : la période «pré instrumentale» et la période instrumentale.

Pour la première période, on dispose de documents écrits subjectifs, néanmoins très intéressants. On sait, notamment, qu’au 18e siècle, l’Escaut a gelé pendant tellement longtemps qu’il était possible d’organiser des fêtes foraines sur la glace. On sait également qu’autour de l’an Mil, du raisin était cultivé dans le nord de l’Écosse, ce qui signifie que le climat de l’époque, dans cette région, le permettait.

La difficulté est de relier les différents écrits entre eux, pour une même période. De plus, ces textes ne proviennent généralement que de l’Europe occidentale : il est donc difficile d’extrapoler ces événements à l’ensemble du globe, ça reste des informations locales.On dispose également de données den-drochronologiques, basées sur l’étude des cernes de croissance des arbres. Cependant, les informations fournies ne concernent que la saison durant laquelle l’arbre gran-dit et dépendent de plusieurs paramètres :

Pour les périodes datant d’avant les mesures mé-téorologiques, on peut se baser sur des documents écrits ou iconographiques pour se faire une idée du temps qu’il faisait, même si ces données sont moins objectives que celles renseignées par des mesures. Ici : l’Escaut gelé à Anvers. «Plaisirs d’hiver», détail d’une peinture de Jan Griffier le Vieux (1645-1718).

De 1550 à 1850, les hivers sont tellement rudes et les étés frais que l’on qualifie cette période de «petit âge glaciaire».

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la température, la lumière et la pluviomé-trie. De plus, d’autres facteurs que le climat peuvent influencer la croissance des cernes des arbres. Les résultats ne sont donc pas faciles à interpréter.Des dépôts de sédiments et de pollens trans-portés par les vents peuvent aussi donner des informations sur les climats passés.

La seconde période commence vers les 17e et 18e siècles, où l’on commence à voir appa-raître des instruments de mesure. Cepen-dant, les mesures n’ont pas été prises de la même manière, ni avec les mêmes échelles. Les comparaisons ne sont donc pas faciles.

Ce n’est qu’à partir de la fin du 18e siècle que l’on a des écrits sur la manière dont les mesures étaient prises. Ce type d’informa-tions permet de relier entre elles les mesures prises à différents endroits.

L’étude du climat est en fait très pluridisci-plinaire : il s’agit de construire l’image du cli-mat à un moment donné, un peu à la manière d’un puzzle.

revenons maintenant à la météorolo-gie à proprement parlé. Quelles sont les différentes étapes pour réaliser un bulle-tin météo ?

Il y a tout d’abord les observations instru-mentales, au sol, par ballons, par avions ou par satellites. Pour qu’elles aient un sens, ces observations doivent être synoptiques : c’est-à-dire à un moment précis, partout dans le monde. Les météorologues se mettent d’ac-cord pour s’échanger leurs données à cer-taines heures bien précises. Il faut ajouter à cela les observations effectuées par les satel-lites : elles couvrent l’ensemble du globe mais elles doivent être calibrées par des observa-tions effectuées au sol (mais c’est suffisant par rapport à l’utilisation que l’on en fait).

Le météorologue dispose alors d’une vision globale du temps qu’il fait partout dans le monde à un moment précis (températures, pressions, directions de vent …). En fait, des ordinateurs reçoivent aussi ces informations et les «digèrent» afin de fournir une image complète au météorologue.

Il peut à ce moment comparer l’information fournie par les ordinateurs et les observa-tions que lui transmettent les stations auto-matiques ou d’autres instruments.

Les ordinateurs vont alors calculer, sur base de modèles, les situations aux temps t + 6 h, t + 12 h …, en intégrant les informations des heures précédentes. Le modèle utilisé peut être contrôlé et ajusté par le météorologue en vérifiant si la situation actuelle corres-pond assez bien avec ce que le modèle avait prévu 6 heures auparavant par exemple. De

L’eau sur Terre : fiChe D’iDenTiTé

1,5 milliards de km3 d’eau dont

- 98 % d’eau salée (mers et océans)- 2 % d’eau douce (glaciers, fleuves, lacs,

nappes phréatiques … )- 0,001 % seulement dans l’atmosphère

Pourtant, ce 1/1000 d’eau dans l’atmos-phère est l’un des principaux facteurs qui déterminent les phénomènes météorolo-giques !

Les nuaGes

Les nuages sont formés par condensation de la vapeur d’eau en gouttes d’eau ou en cristaux de glace. Leur forme dépend de nombreux facteurs parmi lesquels la pression, la tempéra-ture, le lieu de rencontre entre les masses d’air … la couleur des nuages dépend essentielle-ment de leur épaisseur : les plus gros apparaissent noirs parce qu’ils masquent complètement la lumière visible émise par le soleil.

La première classification et la nomenclature des nuages datent du 18e siècle, avant que l’on ait la moindre idée de leur formation. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que l’on a compris qu’ils se formaient selon un ordre précis le long des fronts chauds ou froids. Depuis, on a pré-cisé leur classification en les différenciant selon leur altitude (haute, moyenne, basse) et, ayant partiellement mieux compris leur dynamique, leur observation est un élément impor-tant de l’analyse que réalise le prévisionniste avant de faire la prévision. Sur une carte synoptique (une carte qui reprend les observations simultanées aux différentes stations d’une portion de territoire), on renseigne les nuages par des symboles. Cfr ci-dessous.

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manière générale, les modèles sont assez fiables à quelques jours d’échéance.

Combien de temps cela prend-t-il ?

On peut faire de la prévision en moins d’une heure à l’aide des instruments classiques : il s’agit de que l’on appelle le «now-casting».

Pour obtenir une prévision d’un modèle auquel on a fourni des données, il faut plu-sieurs heures. Il s’agit alors de prévisions à plus long terme : 24 h, 36 h …

De quand datent les modèles ? Com-ment faisait-on avant ?

Les modèles numériques opérationnels datent d’une quarantaine d’années.Avant cela, la prévision était uniquement basée sur l’analyse que le prévisionniste fai-sait des observations : quelles sont les masses d’air qui influencent la météo sur notre ter-ritoire ? Quels sont les mouvements de ces masses d’air ? Quels sont les lieux de ren-contre de ces masses d’air ? En fonction de ces informations, il était possible de faire un pronostic.

Ce type de travail est toujours effectué pour réaliser le «now-casting». Pour la prévision à 24 ou 36 h, le travail consiste en un mix entre du «now-casting» et de la prévision sur base de modèles informatiques.

Enfin, la prévision à moyen terme, au delà de 36 h, est uniquement confiée aux modèles informatiques qu’il s’agit d’interpréter. Il s’agit en fait de plusieurs variantes d’un même métier.

Comment se fait-il qu’il y ait des diffé-rences entre deux bulletins météo sur deux radios différentes ?

Essentiellement pour deux raisons :

1. Les modèles utilisés ne sont pas forcément les mêmes et ne donnent pas exactement les mêmes résultats.2. La manière dont le présentateur ou le jour-naliste présente les résultats de l’interpréta-tion du modèle.

Pourquoi l’eau s’évapore-t-elle alors qu’elle ne bout pas dans les océans ?

L’eau peut exister sous la forme de 3 « phases ». L’eau peut être solide (la glace ou la neige), liquide et gazeuse (vapeur d’eau). Pour une température donnée (et une pres-sion donnée), il s’établit un équilibre entre 2 ou 3 phases. Cette équilibre est dynamique parce qu’à tout moment des molécules d’eau liquide deviennent vapeur et vice versa.

En condition de pression atmosphérique «normale» (1013 hPa), l’eau bout à 100°C, en effet. à ce moment, la pression exercée par l’eau sous forme de gaz est égale à la pres-sion extérieure mais à des températures plus basses, l’eau est partiellement sous forme de gaz (vapeur d’eau) en équilibre avec sa forme liquide. Si la pression atmosphérique diminue fortement, comme c’est le cas en haute mon-tagne, l’eau bout à moins de 100 degrés.

L’eau est-elle un élément important dans les phénomènes météorologiques ?

L’eau présente dans l’atmosphère représente 0,001% de la masse totale d’eau sur la Terre. Elle a pourtant un rôle considérable car cette part d’eau présente dans l’atmosphère ferme le cycle. De plus, l’eau a des propriétés phy-siques particulières.C’est un gaz à effet de serre également.Donc, globalement, l’eau joue un rôle consi-dérable dans la physique de l’atmosphère.

Quelle est l’origine du vent ?

Le vent est dû à ce que l’on appelle les champs de pressions. La pression atmosphé-rique n’est en effet pas identique partout en même temps.

Il y a plusieurs causes à cela :1. La Terre est en rotation.2. La surface de la Terre est irrégulière.

hisToire eT méTéo

Napoléon aurait-il gagné Waterloo s’il avait écouté la météo ? Y avait-il déjà des prévisions météo à cette époque ?

Si les services météo avaient existé et s’ils avaient été aussi performants qu’ils le sont deve-nus aujourd’hui, ils auraient pu prévoir les risques d’orages sévères dans la région de Water-loo la veille de la bataille. Sans doute la stratégie militaire aurait-elle été différente et les troupes françaises n’auraient pas pris le risque d’embourber leurs canons et leurs hommes, ce qui, à l’évidence, a joué un rôle dans leur défaite.

Au cours de l’Histoire militaire, l’issue de beaucoup de batailles a été fort dépendante des conditions météo :- En 1588, les bateaux de L’Invincible Armada, partis d’Espagne pour envahir l’Angleterre,

rencontrent des vents défavorables dans la Manche. Philippe II perd sa guerre, ce qui allait marquer pour longtemps la carte politique de l’Europe.

– Le 6 juin 1944, le brouillard en Normandie a été favorable au débarquement des Alliés.- Les conditions hivernales très sévères en Russie ont, par deux fois, conduit des envahisseurs

qui n’y étaient pas habitués à la défaite : la France de Napoléon et l’Allemagne d’Hitler.

Si Napoléon avait disposé de prévisions météo per-formantes, il n’aurait sans doute pas embourbé son artillerie suite aux violents orages survenus la veille.

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3. De grandes parties de notre planète sont recouvertes d’eau.

4. L’axe de rotation de la Terre est incliné sur l’écliptique.

La température au sol est donc différente partout en un instant précis. Ce sont ces variations de température d’un endroit à l’autre qui sont à l’origine des variations de pression.

à certains endroits, la pression est plus impor-tante, à d’autres, la pression est plus basse. Cette situation génère du vent des hautes pressions vers les basses pressions. De plus, à cause de la rotation de la Terre, le dépla-cement des masses d’air n’est pas rectiligne, mais dévié vers la droite dans l’hémisphère nord et vers la gauche dans l’hémisphère sud.

Pourquoi fait-il plus froid en altitude qu’au niveau de la mer ? On est pourtant plus près du Soleil ?!

Le rapprochement du Soleil est insignifiant : il est tellement loin …Ce qui compte, c’est en premier lieu l’éloi-gnement du sol, qui rayonne l’énergie reçue du Soleil.D’autre part, la pression diminue avec l’al-titude. Il y a donc moins de molécules d’air et moins d’agitation moléculaire. La tempé-rature diminue donc. C’est donc essentielle-ment une question de détente de l’air avec l’altitude.

Au delà d’une certaine altitude, la tempéra-ture augmente à nouveau de manière signifi-cative. (D’autres phénomènes interviennent ici, nous ne les développons pas. nDLR)

Quels types d’événe-ments météorologiques extrêmes peuvent se produire en Belgique ?

Il y a d’abord des périodes de sécheresse, même si c’est très relatif com-paré aux sécheresse de certains pays méditer-ranéens ou tropicaux. C’est en 1921, qu’il y a eu un déficit en eau très important. C’est un des éléments qui a accéléré l’installation de l’eau cou-rante dans notre pays.

L’événement le plus meurtrier s’est déroulé la nuit du 31 janvier au 1er février 1953. Une tempête importante, associée à des grands vents d’ouest a fait monter le niveau de la mer de plusieurs mètres dans l’estuaire de l’Escaut. Cet événe-ment a provoqué la mort d’une dizaine de personnes en Bel-gique et plus de 1500 aux Pays-Bas.

En 1932, à Engis, une pollution à l’acide sul-furique a fait plusieurs dizaines de morts. En cause, une inversion de température respon-sable de la mauvaise dispersion des vapeurs d’acide produites par l’industrie. C’est un phénomène à la fois météorologique et industriel.

En 1925 et 1926, et en 1993 et 1995, de grandes inondations ont frappé les bassins de l’Escaut et de la Meuse.Des grands vents ont également frappé le pays plusieurs fois. Notamment une tornade à Leglise en 1983. Il y a eu aussi d’énormes tempêtes durant les années ‘90.De grandes périodes de froid ont également eu lieu en 1963 et 1964 notamment.

Notre climat tempéré nous protège bien entendu de fréquents ouragans ou des tem-pêtes tropicales.

L’Institut royal Météo-rologique a cent ans a cette année. Ça veut dire qu’avant 1913, il n’y avait pas de rele-vés météo ? Si oui, où étaient-ils effectués ?

Des données étaient en fait relevées de manière systématique depuis 1833 par la sec-tion climatologique de l’Observatoire Royal de Belgique. Avant cette date, dès le 17e siècle, une dizaine d’observateurs sont réper-toriés et avaient déjà effectué des relevés météo, mais il ne s’agissait pas de relevés systématiques.

De quels instruments disposaient les météorologues de l’époque de la création de l’IrM ?

Ils disposaient de quelques instruments clas-siques : baromètres, hygromètres, ther-momètres, anémomètres, girouettes et radiomètres.C’était de la prévision très modeste basée sur les observations synoptiques réalisées dans 43 stations en Europe.

Il faut noter que quelques années plus tôt, en 1881, c’est un belge, François Van Ryssel-berghe, qui, le premier, a inventé instrument (météographe et télémétéographe) capable de transmettre un bulletin météo à distance via une liaison télégraphique : c’était lors de l’exposition internationale de l’électricité à Paris.

La standardisation des relevés météo date de 1853 et c’est vers 1870-1880 qu’on a com-mencé à organiser les prévisions de manière systématique.

En 1953, une tempête en Mer du Nord fait monter le niveau de l’eau de plusieurs mètres dans l’es-tuaire de l’Escaut. Aux Pays-Bas, les digues cèdent, mal entretenues depuis le début de la guerre 40-45. Près de 50 000 habitations seront inondées.

En 1932, Engis, en région liégeoise, fut durement touchée par une pollution atmos-phérique : une inversion de température maintenait au sol les vapeurs d’acide produites par l’industrie.

noTre CLimaT TemPéré nous ProTèGe D’événe-menTs méTéo exTrêmes

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D’où viendront alors les progrès dans les prévisions météorologiques futures ?

La précision des données fournies par les ins-truments dans le futur risque de jouer des tours car il faut pouvoir intégrer cette masse énorme de données. Il faut également pou-voir en retirer des prévisions suffisamment fiables avec une faible marge d’erreur. Si ce n’est pas possible, à quoi bon récolter des données hyper précises ? Les progrès vien-dront, je crois, plus de l’amélioration des connaissances scientifiques que de la mon-tée en puissance des ordinateurs. En somme, il vaut mieux bien connaître un phénomène plutôt qu’avoir beaucoup de données sur un phénomène mal connu.

La manière dont on se pose des questions est aussi très importante. Par exemple, c’est peut-être plus pertinent de savoir dans quelle

Quel a été le critère pour installer l’IrM sur le plateau d’Uccle ?

Ce sont des critères liés aux besoins de l’as-tronomie : l’idée était d’éloigner l’observa-toire de la ville afin de ne plus être gêné par la lumière. Les bâtiments d’Uccle datent des années 1880. Ce n’est qu’en 1913 qu’a été fondé l’IRM au même emplacement que l’ob-servatoire. En 1964, l’Institut d’aéronomie spatiale voit le jour.

Que mesurent les ballons-sondes ?

À l’IRM, 3 ballons sont lâchés chaque semaine.La température, l’humidité de l’air, la pression atmos-phérique, la direc-tion et la force du vent sont mesu-rés tout le long du profil parcouru par le ballon. Le profil d’ozone est égale-ment mesuré.

Les données récoltées par les ballons-sondes sont évidemment intégrées dans les modèles de prévision. Les modèles font ce qu’on appelle de l’assimilation : c’est-à-dire qu’ils intègrent, tout en calculant, de manière régulière, des données provenant des satel-lites et des ballons-sonde. Ce type de fonc-tionnement leur permet d’affiner leurs calculs.

Les satellites vont-ils un jour rempla-cer les instruments au sol ?

Non, car il faut toujours pouvoir calibrer les instruments des satellites à l’aide des instru-ments au sol.Cependant, les satellites fournissent des informations de plus en plus précises et abondantes. Il y a donc de plus en plus de travail au sol pour valider ces informations.

« L’ancêtre » de l’irm est la section climatologie de l’observatoire royal de Belgique qui a entamé ses activités d’observations systématiques du temps en 1833. Cet observatoire était à l’origine installé à saint-Josse-ten-noode. il a déménagé à Uccle à la fin du 19e siècle et pendant 4 ans et demi, les observations du temps ont été réalisées quotidien-nement dans les 2 localités : uccle et saint-Josse. à sa création officielle en 1913, l’irM a « hérité » de cette mission d’observation mais en a poursuivi d’autres parmi lesquelles la prévision du temps, principalement pour des motifs de sécurité. (Le temps peut être dangereux : orages, verglas, brouillards, vents, pluies intenses … ; certains accidents industriels peuvent avoir des implications ailleurs que sur le site accidenté si, par exemple, des fumées toxiques sont portées par le vent …)

L’irm en Bref auJouD’hui

L’institut royal météorologique (irM) est un institut scientifique qui s’occupe de météo-rologie et qui dépend du secrétaire d’État à la politique scientifique, philippe courard.Cet institut a vu le jour il y a 100 ans, en 1913.environ 200 personnes travaillent à l’irm, sur le site d’uccle et de Dourbes.270 observateurs bénévoles communiquent quotidiennement leurs observations.

CoLLoQue Du 28 sePTemBre 2013

Dans le cadre des 100 ans de l’irm, un colloque

est organisé pour le grand public le samedi 28

septembre 2013, en présence, entre autres,

d’alain hubert. Les thèmes abordés seront

la météorologie et l’irm (le passé, le présent

et le futur) et les changements globaux. Cet

événement se déroulera au Cinquantenaire à

Bruxelles (inscriptions obligatoires sur le site

de l’irm à paraître au début de l’été : www.

meteo.be).

fourchette la quantité de pluie qu’il tombera se trouvera que d’avoir une valeur précise. C’est le but des «prévisions d’ensembles» basées sur la théorie du chaos (voir plus loin «scientifique d’hier»). Il faut, en tous cas, une bonne communication entre le prévisionniste et l’utilisateur des prévisions. Le prévision-niste sera probablement dans le futur de plus en plus un auxiliaire d’aide à la décision.

Une dernière question : comment fait-on pour devenir météorologue ?

La voie royale, c’est d’effectuer un master de physique. Ceci dit, d’autres formations peuvent mener à la météo : la géographie, par exemple. S’il s’agit d’être prévisionniste, le panel de formations est assez large. S’il s’agit d’effectuer de la recherche, la phy-sique est indispensable. L’informatique est aussi importante dans ce domaine.

scientiFique d’hier

18

On raconte que Lorenz découvrit ceci de la manière suivante. Il travaillait à l’époque sur un des tous premiers ordinateurs en entrant des données au millionième (6 chiffres après la virgule) et les soumettait à des algorithmes dans l’espoir de déve-lopper un modèle de prédiction météo. Il effectuait toujours ce travail deux fois par mesure de vérification. Un jour, il fut sai-sit par une irrésistible envie de café (tous les buveurs de café sauront de quoi il s’agit :-p), il gagna alors du temps lors de la deu-xième opération en entrant les chiffres au millième (3 chiffres après la virgule) et laissa l’ordinateur calculer pendant qu’il allait se préparer le précieux breuvage. À son retour, il constata que les résultats étaient fondamentalement différents entre les deux opérations ! Après avoir vérifié à plusieurs reprises, il en vint à énoncer le principe fondateur de la théorie du chaos, à savoir que, dans cer-tains systèmes1, une infime variation des conditions initiales conduit à des variations énormes quant au résultat final.

À partir de là, Lorenz découvrira ce qu’il appela les attracteurs (voir illustration) : il s’agit de l’ensemble des trajectoires pos-sibles dans un système envisagé à long terme. Et là, surprise ! Il semble possible de dégager des tendances majoritaires fortes : les courbes peuvent varier très fortement d’un point précis à un autre mais elles se ressemblent très fort dans leur ensemble. La possibilité existe donc de faire des prévi-sions, même si la marge d’erreur ne garantit pas qu’il ne pleuvra jamais sur les merguez que tu as posées sur le barbecue…

niColas[sam lowry]

1 Ce n’est pas le cas de tous les systèmes, évidemment. Imaginons que vous êtes dans votre cuisine et que vous voulez faire bouillir de l’eau : qu’il fasse 18° ou 18,5°, il faudra à peu près le même temps pour que l’eau se mette à bouillir. Par contre, en météo, les choses ne se passent pas du tout comme ça…

Pour aLLer PLus Loin : ■ fr.wikipedia.org/wiki/

Th%C3%A9orie_du_chaos ■ just.loic.free.fr/index.php?page=hist ■ www.passion-meteo.net/dossiers/

theorie_chaos.htm ■ www.futura-sciences.com/fr/news/t/

mathematiques-1/d/le-grand-mathe-maticien-et-meteorologue-edward-lorenz-est-decede_15300/

■ math.cmaisonneuve.qc.ca/alevesque/chaos_fract/Lorenz/lorenz.html

■ www-history.mcs.st-and.ac.uk/Biogra-phies/Lorenz_Edward.html

■ www.britannica.com/EBchecked/topic/348155/Edward-Lorenz

■ fr.wikipedia.org/wiki/Attracteur_de_Lorenz#Attracteur_de_Lorenz

edward n. lorenz et le papillon du chaos

Qui n’a jamais entendu parler de l’effet papillon ? toi lecteur ? …oups :-s… Bon, en même temps, mieux vaut n’en avoir jamais entendu parler que de croire qu’il s’agit seulement d’une chanson de Bénabar…

En 1972, un certain Edward Lorenz est au programme d’une conférence à « l’Ame-rican Association for the Advancement of Science » intitulée Predictability : Does the Flap of a Butterfly’s Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas ? (« Prédictibilité : le bat-tement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? »). Le titre fait mouche (:D), et une fois le sérieux de la théorie établi, il contribuera à la popula-risation de l’idée en donnant naissance au fameux « effet papillon ».

Mais de quoi parle-t-on exactement ? Pour l’expliquer, partons tout d’abord d’une phrase que tout le monde a entendu (voire prononcée) au moins une fois dans sa vie : « eh ben, c’est vraiment des artistes à la météo, ils n’avaient pas dit qu’il ferait beau aujourd’hui ? ». Cette phrase représente à elle seule une croyance qui berçait les scientifiques du 18e s., avant qu’on se rende compte de son absurdité pratique. À l’époque, on croyait, à la suite de Newton, que la science pouvait produire des prédictions exactes, ce qui, a fortiori, s’appliquait à la météo… Jusqu’à ce que l’on comprenne que certains systèmes se comportent de manière chaotique.

C’est Henri Poincaré qui, vers la fin du 19e s., aura le premier cette intuition, mais il faudra attendre les années 1960 pour en avoir la confirmation.

scientiFique d’auJourd’hui

19

En quoi consiste votre travail actuel à l’IrM ?

Mon travail consiste à réaliser des pré-visions météorologiques. Pour cela, il faut d’abord analyser la situation météorolo-gique actuelle à travers les observations disponibles (mesures de la température, de la pression, de l’humidité, de la vitesse et de la direction du vent, ... en Belgique et dans les régions limitrophes), les images satellites (qui permettent de visualiser les nuages) et les images radar (pour voir les précipitations). Il s’agit de bien com-prendre ce qui se passe dans l’atmosphère.

Ensuite, on étudie l’évolution de cette situa-tion météorologique dans les heures et les jours à venir à l’aide de simulations mathé-matiques. C’est en comparant les résultats de plusieurs simulations et en comprenant les processus responsables de ces change-ments que nous établissons finalement nos prévisions météo.

On arrive alors à un autre aspect important du métier qu’est la communication. Nous rédigeons différents bulletins, afin de diffu-ser nos prévisions. Ce sont notamment les textes et les cartes qui alimentent notre site internet, et qui sont également envoyés aux médias et à d’autres clients de l’IRM. Quoti-diennement, nous effectuons aussi des brie-fings avec les présentateurs TV ainsi qu’avec les services de prévisions météorologiques de l’armée et de l’aviation civile, et nous répondons aux appels téléphoniques de per-sonnes ou d’organismes souhaitant obtenir des prévisions météo.

Quelle est la proportion de femmes qui travaillent sur le site de l’Obser-vatoire et à l’IrM particulièrement ?

Au Bureau du Temps (service de prévi-sions de l’IRM), je suis la seule femme du service et la première prévisionniste. Mais à l’IRM, la proportion de femmes s’élève actuellement à 27%. Sur le site de l’Obser-vatoire d’Uccle, cette proportion revient à 29 % (Institut Royal Météorologique + Observatoire Royal de Belgique + Institut d’Aéronomie Spatiale).

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Par passion. La météorologie est un domaine qui m’intéresse beaucoup et j’apprécie particulièrement le côté opé-rationnel de ce métier. Cela me permet d’effectuer un travail scientifique ayant des applications pratiques pour la société.

Quelles études avez-vous poursuivies et pourquoi ?

J’ai étudié la géographie physique à l’ULB (Université Libre de Bruxelles). J’ai entamé ces études surtout pour l’intérêt des matières enseignées. Elles m’ont per-mis d’acquérir un bagage scientifique en sciences exactes et en sciences humaines, tout en m’orientant davantage vers les sciences de l’environnement dans le cou-rant de mon cursus. Je savais aussi qu’elles pourraient éventuellement me mener à la météorologie, mais je n’avais pas d’idée bien précise de ce que je voulais faire par après. D’ailleurs, les débouchés ne sont pas toujours clairs (si ce n’est prof de géogra-phie peut-être) et évidents.

Quel a été votre parcours profession-nel avant d’arriver à l’IrM ?

Après mes études, j’ai d’abord travaillé plus de 2 ans et demi à la STIB (Société des Transports Intercommunaux de Bruxelles) dans le service qui planifie l’offre de trans-port de la société : modélisation du réseau, analyse des temps de parcours des trams, bus et métro, planification des mouve-ments de tous les véhicules et donc des heures de passage aux arrêts, confection des services des conducteurs. Ce premier emploi m’a permis de comprendre comment fonctionne une société de transport en commun et quelles sont les contraintes auxquels elle doit faire face, mais il restait tout de même éloigné de mes centres d’inté-rêt premiers. Quand j’ai aperçu l’offre d’em-ploi pour le poste de prévisionniste à l’IRM sur le site internet du Selor, j’ai décidé de tenter ma chance. Cela fait maintenant 9 mois que j’y travaille et j’y suis très heureuse.

Comment imaginez-vous votre car-rière dans le futur ?

J’ai encore un peu de mal à imagi-ner ma carrière dans le futur... Mais ayant trouvé un domaine qui me passionne, je l’imagine évidemment toujours en météo-rologie. Actuellement, je souhaite conti-nuer à apprendre et à me perfectionner dans ce domaine, afin de devenir une meil-leure prévisionniste.

propos reCUeillis par astriD [maDame soleil]

sarah coppens,préVisionniste à l’irm

un baromètre : comment ça marche ?

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Fiche expé

instrument essentiel en météorologie, le baromètre existe sous plu-

sieurs formes. il est l’application de principes physiques faisant inter-

venir la pression atmosphérique. seuls deux types de baromètres, les

plus communs, seront décrits dans cette fiche.

oBJeCTif D’un BaromèTre

Capter les variations de pression et les mettre en évidence.La pression atmosphérique s’exerce partout et dans toutes les directions : elle s’exerce aussi bien sur les solides, les liquides ou les gaz. Des petites variations de cette pression ont pour-tant une influence sur les phénomènes météorologiques. Elles sont un des indicateurs utilisés pour savoir le temps qu’il fera. Enfin, ce sont les variations de pression d’un lieu à un autre qui sont à l’origine des vents.

Le BaromèTre à merCure

un peu d’histoire ...

Galilée avait observé, dès le début du 17e siècle, qu’il était impossible de pomper de l’eau à plus de 10 m de hauteur. Il mourut avant d’avoir pu percer ce mystère. Il avait cependant com-pris que l’air devait avoir une influence sur ce phénomène.

Quelques années plus tard, Torricelli reprit les hypothèses de Galilée et réalisa des expériences à l’aide de mercure, 13,6 fois plus dense que l’eau. Il remplit un tube de mercure, puis boucha son extrémité avec le doigt. Il plongea l’extrémité du tube dans un récipient contenant égale-ment du mercure. Il retira ensuite le doigt de l’extrémité du tube. Il constata que le mercure contenu dans le tube ne redescendait pas entièrement dans le récipient mais restait à une hauteur approximative de 76 cm. Sa déduction était que le poids de l’air sur la surface libre du mercure contenu dans le récipient équilibrait exactement le poids de la colonne de mer-cure dans le tube. C’est ainsi qu’il inventa le premier baromètre (qui ne portait pas encore ce nom) à mercure en 1643. Il en déduisit ensuite que la même expérience réalisée avec de l’eau aurait donné une colonne d’eau de 10 mètres de hauteur dans le tube, ce qui expliquait les observations de Galilée.

Que se passe-t-il dans un baromètre à mercure ? ... un peu de calculs

Chaque unité de surface du liquide est soumise à une force égale au poids de la colonne d’air située au-dessus : cette force exercée par unité de surface s’appelle la pression atmosphé-rique. Cette force est exactement contrecarrée par le poids de la colonne de liquide contenu dans le tube. Le poids de cette colonne de liquide par unité de surface dépend de trois para-mètres : la hauteur du liquide, la masse volumique du liquide et l’accélération de la pesanteur.

Que valent-ils ? - la hauteur atteinte par le liquide vaut 76 cm, soit 0,76 m. - la masse volumique du mercure ρ vaut 13,590 g/cm³, soit 13590 kg/m³. - l’accélération de la pesanteur, g, vaut 9,81 m/s².

Si on multiplie ces trois paramètres : ρ x g x h = 13590 x 9,81 x 0,76 = +/- 101320 N/m², on est proche de la valeur moyenne de la pression atmosphérique (101325 N/m²), c’est-à-dire le poids (force) de la colonne d’air sur une surface donnée. Cette pression s’exprime en new-tons par mètre carré ou en pascal. Les unités les plus communément utilisées sont l’hecto-pascal (hPa) ou le millibar (mbar) : la pression normale au niveau de la mer vaut 1013,25 hPa ou 1013,25 mbar.

un baromètre : comment ça marche ? FiChe expérienCe proposée par olivier[Charles ingals]

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Pour fixer les idées, une colonne de 76 cm de mercure dans un tuyau de 1 cm² de section, exerce une force de 10,1325 N, c’est-à-dire à peu près un kilogramme. Certains manomètres de pression expriment d’ailleurs la mesure en kg/cm² ou bar. On dit d’ailleurs que l’on gonfle les pneus d’une voiture à 2 ou à 2,5 kg/cm².

encore un peu d’histoire ...

Blaise Pascal utilisa ce type d’appareil en 1648 – il ne portait pas encore, à l’époque, le nom de baromètre - pour démontrer que le poids de la colonne d’air est moins élevée en altitude. Il réalisa des mesures à des altitudes différentes. Les appareils situés en altitude présentaient une colonne de mercure moins élevée que ceux situés à basse altitude. L’altimètre est d’ail-leurs basé sur ce même principe.

Paramètre à prendre en compte

Toute matière - le mercure n’y fait pas exception - se dilate sous l’effet de la température. Ce type de baromètre est donc souvent associé à un thermomètre. Des tables permettent la cor-rection des mesures de pression en fonction de la température.Des perfectionnements ont été développés par la suite sur ce type de baromètres.

BaromèTre anéroïDe

Dans ce type de baromètre, la pression atmosphérique s’exerce sur une petite boîte étanche à l’intérieur de laquelle on a fait le vide d’air : c’est la capsule de Vidi, du nom du Français Lucien Vidi qui mit au point et breveta cette technique en 1844. Plus la pression est élevée, plus la capsule se déforme. Il suffit donc de mettre en évidence les déformations de la paroi de la capsule pour connaître la pression atmosphérique. Un mécanisme de précision relié à une aiguille indique alors la pression sur un cadran étalonné.

Le baromètre basé sur cette technique est appelé baromètre anéroïde du fait de l’absence d’air à l’intérieur de la capsule. Pour éviter qu’elle ne s’écrase, la capsule est maintenue grâce à un ressort. Ce baromètre est transportable et peut être utilisé dans n’importe quelle position.

Quels sont les avantages du vide d’air dans la capsule de Vidi ?

1° Ce vide d’air rend la capsule sensible même à de petites variations de pression.2° L’air, de même que tout gaz, se dilate ou se contracte en fonction de la température. Si la capsule est remplie d’air, elle se déformera non seulement à cause de la variation de pres-sion de l’air extérieur mais aussi à cause de la dilatation ou de la contraction de l’air contenu à l’intérieur. La température du lieu où se trouve le baromètre peut en effet varier. En réali-sant le vide d’air dans la capsule de Vidi, on s’assure que sa déformation ne dépend que d’un seul paramètre : la variation de la pression atmosphérique.

auTres TyPes De BaromèTres

Des baromètres à eau et à gaz ont également été développés. Ils sont basés sur la compres-sibilité des liquides et des gaz. Ils sont cependant fortement influencés par la température ambiante, facteur de dilatation et de contraction. Leur utilisation nécessite impérativement une correction des mesures en fonction de la température ambiante.

2 ou 3 trucs pour impressionner tes proFsCathy [hermione]

coMMent se forMe La pierre ? nesta, 9 ans, auderghemLe mot « pierre » est très général. Les spécia-listes préfèreront parler de roche.Et il existe un très grand nombre de roches différentes ! Ce qui les distingue : leur com-position, leur origine, le contexte et la manière dont elles ont été formées, ainsi que leur « âge ».Les plus communes sont sans doute les roches dites sédimentaires. Elles se sont for-mées à la surface de la Terre par l’accumu-lation de particules (venant d’autres roches, des carapaces d’animaux, de minéraux pré-sents dans l’eau, etc.) qui finissent par « se coller » les unes aux autres, par se consoli-der grâce, par exemple, au carbonate de cal-cium (calcaire).

Les roches magmatiques, elles, se sont for-mées en profondeur à partir du magma (ce qui, entre autres, sort d’un volcan en érup-tion). Pour terminer, on parlera également des roches métamorphiques produites par la transformation de roches déjà existantes sous l’effet de températures et/ou de pres-sions importantes. Ce qu’on appelle com-munément la pierre correspond en fait à l’ensemble des roches dures et non friables. Dans le langage courant, les pierres ou les cailloux sont des morceaux, des fragments de roches dures et beaucoup plus volumineuses arrachés et morcelés par l’effet de l’eau, du gel, du vent, des activités humaines, etc.

Si tu veux un peu frimer, voici quelques noms de roches : granite, grès, schiste, calcaire, marbre, craie, basalte, gypse, silex, fulgu-rite,… ; même le pétrole, le charbon, l’argile ou le sable sont des roches !

encYclo-zapping

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Si tu as une question à nous poser,

envoie-la par courrier à « Remue-

Méninges, Jeunesses scienti-

fiques – avenue Latérale 17/1

– 1180 Bruxelles » ou par cour-

riel à l’adresse « [email protected] ».

N’hésite pas, nous y répondrons

avec plaisir dans un prochain

ébullisciences.

PourQuoi rouGiT-on QuanD on esT gênÉ ? Claire, 41 ans, silly

Piquer un fard ? Ce n’est pas toujours la faute du beaujolais ! Cette rougeur au visage, accompagnée de la sensation de chaleur, porte également le joli nom d’érythème pudique. La gêne est en fait un stress qui engendre un processus physiologique de défense : le stress est perçu comme un dan-ger par notre organisme. Dans ce type de situation, notre corps se prépare donc à se défendre, c’est-à-dire qu’il prévoit une dépense rapide d’énergie pour fuir, se battre, etc. Une hormone particulière est alors libé-rée : l’adrénaline. Celle-ci provoque une vasodilatation de nos vaisseaux sanguins (et ce aussi au niveau du visage). Si notre peau est fine et/ou claire, l’effet visible en sera par conséquent assez variable d’une personne à l’autre.La manière dont chacun « gère » ses émotions intervient bien sûr également dans cette variabilité.Certaines personnes souffrent d’une véritable phobie (reconnue comme phobie sociale) : l’éreutophobie, c’est-à-dire la peur de rou-gir en public.

PourQuoi nos PauPières « TremBLenT-eLLes » parfois ?mélissa, 15 ans, Liège

« Mais non je ne te fais pas de l’œil ! Je suis victime de fasciculations !». Ces der-nières sont des contractions involontaires des muscles qui se traduisent le plus souvent par un léger mouvement transmis à la peau. Elles sont assez fréquentes au niveau des paupières et des cuisses et ne sont généra-lement pas le signe d’une quelconque mala-die. Leur origine est encore assez méconnue mais des études ont permis d’identifier quelques facteurs déclencheurs : le manque de sommeil, une carence en magnésium, un excès d’activités sportives ou la trop grande consommation de boissons ou aliments contenant des substances énergisantes

(comme par exemple la caféine). Mais ces situations ne provoquent pas automatique-ment l’apparition de ces fasciculations. Elles cesseront sans intervention particulière au bout de quelques minutes ou de quelques heures dans certains cas.

coMMent agit Une crèMe hydratante ?nabila, 12 ans, seraing

Tiens, lorsqu’on parle de s’hydrater, il s’agit bien de boire non ? on donne à boire à notre peau ?? et bien presque ! notre peau est constituée de plusieurs couches : tout d’abord on trouve l’hypoderme qui est la couche la plus interne. il est riche en vaisseaux sanguins et en adipocytes ou « cellules graisseuses ». ensuite vient le derme, lui aussi vas-cularisé et constitué notamment de fibres (grosses protéines) comme le collagène qui donnent à la peau sa souplesse. Ces fibres sont fabriquées par des cellules : les fibroblastes. tous ces éléments et bien d’autres se trouvent dans une sorte de « gel » constitué par de grosses molécules appelées, de manière simplifiée, gag qui, comme une sorte d’éponge, vont retenir l’eau au niveau du derme. Pour terminer, on trouve l’épiderme qui est la couche externe de notre peau. il

est formé essentiellement par des cellules appelées les kératinocytes et par des cel-lules mortes. Les kératinocytes fabriquent la kératine, une protéine qui rend notre peau imperméable à l’eau. L’épiderme est également recouvert par un film gras dit hydrolipidique : c’est principalement du sébum (responsable des « cheveux gras » par exemple !). on y trouve aussi des substances capables de retenir l’eau. Lorsqu’on se lave avec des savons trop décapants, on a tendance à détruire ce film de protection de notre épiderme. Le but d’une crème hydratante sera donc de restaurer ce film par l’ap-port de corps gras (huile) limitant l’évapo-ration de l’eau superficielle de notre peau, de molécules capables de retenir l’eau et d’eau elle-même.

résouDre Des PuzzLes Pour aiDer La sCienCe

fold it (littéralement « Pliez-la ») est un jeu vidéo mis au point par des scientifiques de l’Université de Washington qui propose aux joueurs de plier des protéines.Les protéines sont des chaînes d’acides ami-nés qui, en fonction de leur composition et de la façon dont elles sont repliées dans l’espace, jouent des rôles différents dans le corps humain. La synthèse et les structures primaires des protéines sont bien comprises de nos jours. Cependant, déterminer comment la struc-ture tridimensionnelle, c’est-à-dire com-prendre comment la structure primaire se plie, est plus difficile. fold it a donc été conçu pour utiliser les capacités naturelles du cerveau humain pour résoudre ces problèmes. Les puzzles actuels sont basés sur des protéines qui sont déjà comprises ; c’est en analysant la façon dont les humains abordent ces puzzles que les chercheurs espèrent améliorer les algo-rithmes employés par les logiciels de pliage des protéines.Bloqués depuis plus de 10 ans par la com-plexité de la protéase rétrovirale du virus

M-PMV (Mason-Pfizer monkey virus), les cher-cheurs n’arrivaient pas à trouver sa structure tridimensionnelle. Cette structure est essen-tielle pour identifier des «sites» potentiels que pourraient cibler des protéines-médi-caments. Ils ont alors décidé de passer par fold it et au bout de 3 semaines seulement, la revue nature Structural & Molecular Bio-logy publie la structure 3D de l’enzyme, citant au passage les «joueurs» ayant par-ticipé à sa découverte comme co-auteurs. Maintenant, les biologistes peuvent com-mencer à chercher des protéines capables d’inhiber cette protéase. Si une telle molé-cule est trouvée, la reproduction du VIH (virus du SIDA du macaque) serait empêchée et l’infection stoppée… (Source Wikipédia)

à vous de jouer !http://fold.it/portal/

s’orienTer aCTivemenT

Le site internet orientation.be s’adresse à toute personne qui se pose des questions sur son avenir, de l’école secondaire à un chan-gement de carrière. Aides pédagogiques pour les étudiants du secondaire, jobs étu-diants, voyages, apprentissages des langues, orientation dans l’enseignement supérieur, immersions professionnelles ou encore for-mation continue pour les adultes. Ce site propose également 1001 vidéos sur 1001 métiers différents…

www.orientation.be

réCréamaThs

Pourquoi apprendre les mathématiques, ça sert à rien dans la vraie vie ! Ah bon ? Il suffit de parcourir ce livre pour vite se rendre compte que les mathéma-tiques sont des outils indispensables mais également instructifs et presqu’un plai-sir pour l’esprit quand on se prend au jeu de résoudre des énigmes, comprendre les paradoxes et les illusions d’optique…

RécréaMathsAuteur : Ivan Moscovichéditions : H. F. UllmannNombre de pages : 188Public : à partir de 10 ans

RécréaMaths BisAuteur : Ivan Moscovichéditions : H. F. UllmannNombre de pages : 187Public : à partir de 10 ans

biblio

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rats de labo etrats de bibliothèque

Quoi de neuf dans les rayons des librairies ? Quels sites consulter ? Un chouette DVD à offrir ?

Voici une sélection d’ouvrages et de réfé-rences que nous te conseillons.

Une rUbriqUe De laUra [CloChette]

CommenT meTTre un œuf Dans une BoUteiLLe ?

Vous avez une curiosité insatiable ? Vous aimez observer le monde et résoudre des énigmes ?Vous trouverez peut-être dans ce livre une observation que vous n’aviez jamais faite ou une question que vous ne vous êtes jamais posée. Sans vous précipiter sur les solu-tions des problèmes énoncés, méditez sur ces petits casse-tête, discutez-en avec vos proches, cela augmentera votre plaisir.

Auteur : Erwin Brecher et Mike Gerradéditions : MaraboutNombre de pages : 287Public : à partir de 10 ans

ébullisciences est la revue des Jeunesses scientifiques. Toute demande de reproduction est encouragée moyennant citation de la source. Les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. ■ Les Jeunesses scienti-fiques se donnent pour mission d’éveiller l’intérêt des jeunes pour les sciences, dans le but de contribuer à en faire des citoyens responsables et donc capables de comprendre le monde qui les entoure. ■ Président de l’associa-tion : Guy Severs ■ Présidents d’honneur : François Englert et Philippe Busquin ■ Les JS bénéficient de l’appui de la Communauté française (Administration générale de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique – Service général du Pilotage du système éducatif). ■ Conception et mise en page : Jean-Marc Lacroix ■ Imprimé à l’aide d’encres végétales sur papier 100 % recyclé ■ en couverture : iStockPhoto © Komisar ■ Jeunesses scientifiques de Belgique – asbl : av. Latérale 17/1 – 1180 Bruxelles | Tel : 02 537 03 25 – Fax : 02 537 08 02 | [email protected] | www.jsb.be■ antenne JsB à Liège : Quai St-Léonard, 18 – 4000 Liège | Tel : 04 383 69 00 ■ antenne JsB à mons : 065 680 217

Fonds de formation de

l’Industrie chimique

Merci également au Comité du Bulletin de la Société chimique belge !

Ce dernier week-end d’avril, Tour & Taxis résonnait de l’enthousiasme des 2000 jeunes venus présenter leur projet scientifique et de la curiosité des visiteurs venus les décou-vrir. Cette exPosciences n’aurait bien sûr pas été possible sans le généreux soutien de nos partenaires. Qu’ils en soient remerciés !

EXPOWETENSCHAPS

SCIENCES