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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL OPTIMISATION DANS LA CONSTRUCTION ROUTIÈRE MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN ÉCONOMIQUE PAR NICOLAS VINCENT JUILLET 2006

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL · Tout d'abord, Walters pose les hypothèses suivantes: la circulation sur la route est homogène et tous les véhicules et les conducteurs sont

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

OPTIMISATION DANS LA CONSTRUCTION ROUTIÈRE

MÉMOIRE

PRÉSENTÉ

COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAÎTRISE EN ÉCONOMIQUE

PAR

NICOLAS VINCENT

JUILLET 2006

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques

Avertissement

La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf ententè contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.»

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REMERCIEMENTS

Je remercie mes directeurs Max Blouin et Nicolas Marceau pour leur précieuse assistance et

pour leur professionnalisme. Je les remercie également pour toutes leurs suggestions. Je

remercie aussi ma famille et mes amis pour leur support de tous les instants et Caroline pour

sa patience et pour m'avoir rappelé les choses importantes de la vie.

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TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS II

TABLE DES GRAPffiQUES V

TABLE DES TABLEAUX VI

RÉSUMÉ VII

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1 3

REVUE DE LA LITTÉRATURE 3

1. DEMANDE DE SERVICES ROUTIERS 3

1.1 LITTÉRATURE TECHNIQUE DE L'INGÉNIERIE ROUTIÈRE ] a

CHAPITRE II 13

LE MODÈLE THÉORIQUE 13

2. LA THÉORIE 13

2.1 LES HYPOTHÈSES 14

2.2 LA MÉTHODOLOGIE UTIUSÉE.. 16

2.3 LA POPULATION, LES TYPES D'AGENTS ET LES PARTICULARITÉS DU MODÈLE 17

2.5 LES ARGUMENTS DE LA fONCTION D'UTILITÉ DES USAGERS 21

2.5.1 Le nombre d'usagers 21

2.5.2 La qualité 21

2.6 LA FONCTION D'UTILITÉ DES GENS N'UTILISANT PAS LA ROUTE.. 23

2.7 LA CONTRAINTE BUDGÉTAIRE DU GOUVERNEMENT ET SA FONCTION D'UTILITÉ.. 24

CHAPITRE III 26

LA RÉSOLUTION DU PROBLÈME DES USAGERS 26

3. LE NOMBRE D'USAGERS DE LA ROUTE.. 26

CHAPITRE IV 29

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RÉSOLUTION DU PROBLÈME DU GOUVERNEMENT 29

4.1 LA MAXIMISATION 29

4.2 EXEMPLE NUMÉRIQUE 32

CHAPITRE V 35

STATIQUE COMPARÉE 35

5.1 EFFETS DE LA VARIATION DU PRIX DE LA QUALITÉ 35

5.2 EFFETS DE LA VARIATION DU PARAMÈTRE A 36

5.3 EFFETS DELA VARIATION DU PARAMÈTRE B 37

5.4 EFFETS DE LA VARlATION DU PARAMÈTRE L 38

CONCLUSION ET COMMENTAIRES 39

ANNEXE 41

BillLIOGRAPHIE 50

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TABLE DES GRAPIDQUES

Figure 1 : Relation entre la densité, le flux et le temps du voyage 6

Figure 2 : Relation entre le temps et la rugosité 9

Figure 3 : Relation entre la densité, le volume et la vitesse 11

Figure 4: Relation entre le temps de transit et le nombre de véhicules 18

Figure 5: Relation entre l'utilité et la qualité 22

Figure 6: Distribution de la population 27

Figure 7 : Effets de la variation du prix de la qualité 43

Figure 8 : Effets de la variation du paramètre o. 45

Figure 9: Effets de la variation du paramètre ~ 47

Figure 10: Effets de la variation du paramètre CJ 49

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1

2

3

4

5

TABLE DES TABLEAUX

Tableau : Tableau résumé 34

Tableau : Effets de la variation du prix de la qualité 42

Tableau : Effets de la variation du paramètre a. 44

Tableau : Effets de la variation du paramètre ~ 46

Tableau : Effets de la variation du paramètre (J 48

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RÉSUMÉ

Ce mémoire a pour but de déterminer sur quoi le gouvernement pourrait se baser afin de déterminer la qualité optimale des infrastructures routières qu'il doit fournir à la population pour que ('utilité de celle-ci soit maximisée. Il a également pour but de déterminer les caractéristiques d'une taxe qui serait mise en place pour financer la construction et l'entretien de ces infrastructures. Cette recherche s'inscrit dans le cadre d'un regain d'intérêt des gouvernements pour les infrastructures car la vie utile de celles-ci tire à sa fin. Il faudra tout d'abord déterminer le nombre de gens utilisant la route et le nombre de gens ne l'utilisant pas. Il sera ensuite possible en utilisant une fonction de bien-être social de type utilitarienne de maximiser le bien-être de la population et d'obtenir de la qualité optimale ainsi que la taxe optimale. Les résultats obtenus respectent la littérature que nous avons consultée.

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INTRODUCTION

La vie utile' des autoroutes canadiennes et américaines arrivant rapidement à échéance

(Haider, Mirza 2003), les gouvernements se devront de mettre au point une stratégie de

réfection des infrastructures routières adéquate pour accommoder un parc automobile qui,

depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ne cesse de croître. En effet, seulement au

Québec en 2000, le parc automobile québécois comptait 3.8 millions d'automobiles et

camions et ceux-ci avaient parcourus respectivement, en moyenne, dix-sept mille kilomètres

et quatre-vingts mille kilomètres par année. De plus, selon l'Enquête sur les véhicules au

Canada (EVe) de Transports Canada publiée en août 2000, un peu plus de 30% de ces

distances furent franchies dans le cadre du travail ou pour se rendre à celui-ci. Le but de ce

mémoire est de déterminer de quelle façon le gouvernement devrait investir dans les

infrastructures routières, plus particulièrement dans la qualité du revêtement routier, pour que

l'utilité des automobilistes et des camionneurs soit maximisée.

Pour les usagers de la route, la qualité du revêtement n'a pas seulement un intérêt

esthétique. Un bon revêtement signifie également une vitesse moyenne plus importante et des

frais d'utilisation du véhicule plus faibles. En effet, selon une étude du Minnesota

Department of Transportation publiée en juin 2003, la différence des frais d'utilisation que

doit assumer un utilisateur qui emprunte une route de mauvaise qualité par rapport à une

route de bonne qualité représente environ 1.625 cents US par Km pour les automobilistes et

environ 3.44 cents US par Km pour les camionneurs. Ceci représente donc des coûts

d'utilisation qui sont supérieurs de 260$ US par an pour les automobilistes québécois et de

2 752$ US pour les camionneurs et ce, si on fait l'hypothèse que la totalité de la circulation

routière se fait sur de la chaussée de mauvaise qualité. Donc, pour le Canada en entier, si on

fait la supposition que les dix-sept millions de voitures et les cinq cent quatre-vingts mille

camions immatriculés au pays parcourent respectivement, en moyenne, quinze mille huit

cents kilomètres pour les voitures et soixante-huit mille kilomètres pour les camions, ceci

représente des frais supplémentaires pour les utilisateurs des routes d'environ 5.7 milliards de

1 La période durant laquelle l'infrastructure peut fournir une offre de transport sans avoir à subir de travaux majeurs

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dollars US par année. À ces montants, il faut également ajouter les coûts des fréquentes

réparations que le Ministère des Transports doit effectuer à cause de la dégradation du

revêtement ainsi que les coûts économiques qu'engendrent les retards causés par la

construction. La congestion routière, causée par l'entretien trop fréquent des routes et par une

mauvaise estimation de la demande de service de transport, est à la fois un irritant quotidien

pour les usagers du système routier mais également un facteur de distorsion de l'activité

économique. En effet, l'activité économique est perturbée par les retards au travail

occasionnés par la congestion ainsi que les nombreux retards causés à l'industrie du

camionnage. En 2000, aux États-Unis, on a estimé que la congestion routière aurait coûté

environ 61,7 milliards de dollars US en retards de toutes sortes. Le choix de la qualité des

matériaux utilisés pour la construction des routes et les nombreux travaux de réfection a donc

des effets importants sur l'économie et sur les décisions de transport des usagers.

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CHAPITRE 1

REVUE DE LA LITTÉRATURE

1. Demande de services routiers

La littérature traitant de l'économie du transport est, en général, relativement vieille et

celle s'attardant spécifiquement au sujet traité ici, l'optimisation dans la construction routière,

est presque inexistante. Par contre, comme le fait remarquer Clifford Winston dans

Conceptual Developments in the Economies of Tramportation : An lnterpretive Survey, un

regain d'intérêt semble exister depuis une trentaine d'années. La cause de ce soudain regain

d'intérêt pourrait être le fait que la vie utile des infrastructures tire à sa fin et que les

gouvernements et les chercheurs tentent d'élaborer une nouvelle stratégie d'allocation des

budgets dans le domaine de la réfection et de la construction des routes. La littérature

consultée discute surtout des coûts de la congestion et des tarifs optimaux pour diminuer les

embouteillages, des coûts d'utilisation des véhicules, de la demande et de l'offre de transport

et des caractéristiques techniques du trafic.

Dans son article de 1961, A.A. Walters décrit la méthode qu'il a utilisée pour déterminer

quel serait le système optimal de taxation pour réduire la congestion routière. Dans le cadre

de notre recherche sur l'optimisation de la construction routière, le choix optimal de taxation

pour permettre au gouvernement d'augmenter la qualité des routes est bien sûr important,

mais ce qui nous intéresse particulièrement dans l'article de Walters ce sont les hypothèses

qu'il émet pour arriver à ses fins. Cette méthodologie nous sera utile lors de l'élaboration de

la fonction d'utilité des usagers de la route. Tout d'abord, Walters pose les hypothèses

suivantes: la circulation sur la route est homogène et tous les véhicules et les conducteurs

sont semblables. Il établit également, pour simplifier son modèle, que tous les automobilistes

font face aux mêmes coûts d'utilisation de leur véhicule. Walters prend comme exemple une

section de route à une voie d'une longueur de 2 000 pieds, alors que le restant de la route

comporte trois voies. Comme le temps pour parcourir la section de 2000 pi. dépend du flux

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de la circulation, Walters fait remarquer que lorsque le flux augmente au-delà d'un seuil

limite, alors le nombre de voitures franchissant la section à une voie est plus faible que

lorsque la demande pour la route est faible. Il fait également remarquer que lorsque la densité

de la circu lation dépasse le seui 1 limite (Omo,), alors le temps de voyagement tend vers

l'infini, nous sommes alors en situation d'embouteillage.

Dans son article de 1983, Rotemberg décrit le comportement d'un automobiliste sur une

autoroute. Dans ce modèle, Rotemberg fait l'hypothèse que les deux seules choses qui

affectent l'utilité des usagers de la route sont: le temps qu'ils passent sur la route et le

nombre d'accidents qu'ils causeront. Il fait l'hypothèse que les usagers désirent passer le

moins de temps possible sur la route et qu'un accident est un évènement indésirable. Dans

son modèle, il utilise la théorie des flux de circulation, une théorie qui soutient que plus la

vitesse d'un véhicule augmente, plus la distance séparant ce véhicule de celui qui le précède

doit augmenter et, évidemment, lorsque la vitesse du véhicule diminue, la distance les

séparant (headway distance) diminue. Il se seri également de données du Highway Capacity

Manual stipulant que plus la distance entre les automobiles est faible, plus la probabilité

d'être impliqué dans un accident est importante. Le conducteur pour qui l'utilité diminue

avec l'accroissement de la probabilité d'avoir un accident peut « acheter» de la sécurité en

augmentant la distance le séparant du véhicule le précédant. L'individu choisit donc

l'espacement optimal telle la perte d'utilité générée par un plus grand espacement qui est

égale au gain marginal de la prévention des accidents. La fonction d'utilité qu'il utilise est la

suivante:

U(S,G) = -(±+(G -sGo )J- A(S,G)

Dans cette fonction d'utilité, S représente la vitesse des voitures, (G-Go) l'espacement entre

les voitures (gap) et A (S,G) est la fonction représentant la probabilité d'être impliqué dans

un accident en fonction de la vitesse et de J'espacement entre les voitures. Lorsque la vitesse

diminue, la probabilité d'être impliqué dans un accident s'estompe alors que lorsque c'est la

distance entre les voitures qui diminue, cette même probabilité augmente. Rotemberg

démontre également que lorsque le conducteur d'une automobile fixe la vitesse à laquelle il

choisit de circuler, alors l'espacement entre les voitures est forcément optimal et nous

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obtenons un équilibre de Nash pour la quantité d'automobilistes qui vont emprunter le réseau

routier. La conclusion de Rotemberg est que si les individus sont contraints de rouler

lentement, soit par une limite de vitesse imposée, soit parce que la route les contraint à

ralentir (i.e. comme dans le cas où il y a de la construction routière), alors leur bien-être ne

peut être qu'inférieur à celui qu'il aurait été si les limites de vitesses avaient été absentes.

Toujours à la poursuite de la définition de la fonction d'utilité des usagers de la route,

l'article de Johnson de 1964 nous sera également d'une grande utilité. En effet, Johnson

établit que l'utilité des automobilistes dépend à la fois du coût de la période de temps qu'il

passe sur la route (lime-price) et du coût d'opération du véhicule (money-price). Selon lui, les

coûts d'opération ne sont pas, comme l'avaient imaginé beaucoup d'auteurs avant lui, des

coûts fixes mais bien des frais qui dépendent plutôt du temps. Donc, la fonction de coût

d'opération serait définie par la relation suivante: C = C (T) où C' (T) 2: 0 et que le lien entre

les coûts d'opération (C) et le volume du trafic est une relation indirecte, car les coûts

d'opération sont une fonction de la valeur du temps et cette dernière variable est elle-même

fonction du volume de la circulation. De plus, dans son article, Johnson décrit très bien la

relation entre le temps, la densité et l'écoulement du flux de la circulation. Sa description de

la relation entre ces variables rejoint de très près les descriptions plus techniques des manuels

d'ingénierie. Lorsque la densité de la circulation (représentée par le nombre de véhicule sur

une longueur de route donnée) approche de la capacité maximale de la route (ce que les

ingénieurs appellent highway capacity), alors le flux de voitures diminue progressivement.

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Temps du \·o~':1ge

fhl\.

Véhicules p"r Densile

(VéhICules p:1l" heure)

kilometre

Figure 1 : Relation entre la densité, le flux et le temps du voyage

Comme on peut le voir sur cette figure classique de l'économie du transport et des

manuels d'ingénierie du transport, plus la densité de la circulation augmente, plus le flux de

circulation augmente jusqu'à ce que la densité atteigne un niveau critique au-delà duquel

l'écoulement du trafic ne peut que diminuer. Ce qui signifie qu'à ce niveau, lorsqu'un

automobiliste supplémentaire entre dans la circulation, il y a alors une augmentation de la

durée du trajet pour l'ensemble des voitures pour franchir la distance donnée. On s'appuiera

sur cette idée lorsque l'on discutera des effets de la réfection des routes sur la circulation. Si

l'on diminue la capacité de la route en fermant une voie, pour la réparer, c'est exactement

comme si l'on augmentait drastiquement la densité de la circulation sur la route, donc le flux

de la circulation augmente à un point tel que l'on crée un embouteillage.

Les coûts qui sont engendrés par la congestion routière sont très impoltants pour

l'automobiliste dans son processus décisionnel quant à la quantité de services routiers qu'il

demandera ou même la décision plus radicale d'utiliser la route ou non. On semble, dans la

plupart des articles sur le sujet, s'être mis d'accord sur le fait que les deux principaux facteurs

affectant la demande de services routiers sont le coût d'utilisation du véhicule et le coüt en

temps que demande un trajet quelconque. Meiburg (1963) nous offre un exemple très détaillé

de ce qui affecte la demande du consommateur et pourquoi, malgré les nombreux efforts du

gouvernement en matière de transport, les routes sont constamment congestionnées. Dans son

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article An Economie Analysis of Highway Services, il explique qu'en plus des frais

d'utilisation du véhicule, l'ensemble des taxes reliées à l'usage de la route, les coûts de

congestion, le prix et la qualité des systèmes de transports alternatifs ainsi que le revenu el les

préférences du consommateur jouent un rôle important dans la demande de services. On

qualifie de congestion, dans les manuels d'ingénierie de la circulation, lorsque la capacité de

la route est atteinte ou dépassée, donc lorsque le flux de circulation est interrompu

fréquemment ou lorsqu'il n'est pas continu. Chaque niveau de service, comme on l'explique

dans Highway Engineering (2004), correspond à un flux de trafic, une vitesse, un temps de

parcours el une certaine liberté de manoeuvre. Meiburg, lorsqu'il discute des coûts de

congestion, parle des coûts supplémentaires en temps, des coûts supplémentaires d'opération

du véhicule et de la désutilité causée à l'utilisateur par la pel1e de manoeuvrabilité lorsqu'il ne

peut plus changer de voies comme il le désire. Il explique que la congestion apparaît lorsque

l'ensemble des agents tente de consommer plus de capacité routière que la capacité de la

route elle-même, c'est alors que les coûts de la congestion augmentent. La capacité de la route

est atteinte lorsque tous les véhicules présents sur le tronçon observé circulent à la même

vitesse que le véhicule le plus lent.

Il ne semble pas y avoir de consensus sur la valeur qu'accordent les agents au temps qu'ils

passent sur l'autoroute. En effet, selon DeSerpa (1971) et O'Dea (1994), la valeur du temps de

voyagement pourrait être égale au taux de salaire horaire si l'utilité marginale du temps

alloué au travail et l'utilité marginale de temps de voyagemenl associée à la jieme activité

étaient toutes deux égales à zéro. Ce résultat théorique de la valeur du temps donné par

DeSerpa est discutable car, comme O'Dea l'explique, il est clair que pour la majorité des

usagers, l'utilité marginale du temps passé sur la route est négative. Par contre, dans la plupart

des ouvrages d'ingénierie de la route et de la circulation, on s'entend sur une valeur du temps

qui serait de 6$ US l'heure pour les automobiles et d'environ 24.60$ US l'heure pour les

camions.

En 2002-2003, Bames et Langworthy se sont attaqués à la tâche de déterminer les coûts

d'opération des automobiles et des camions. Dans leur rapport The Per-Mile Cost of

Operating Automobiles and Trucks, ils se sont intéressés à l'apport qu'ont chacun des cinq

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grands facteurs déterminant le coût d'utilisation soit: Je prix de l'essence, les coûts d'entretien

réguliers, le coût de la dégradation des pneus, les réparations imprévues et la dépréciation du

véhicule. lis ont également, dans leur étude, déterminé un facteur d'ajustement pour comparer

si les véhicules circulent sur une autoroute ou dans une ville et un facteur d'ajustement pour

la qualité de la chaussée. Pour déterminer les frais d'opération des voitures, ils ont choisi 100

véhicules (voitures, camionnettes et véhicules utilitaires) pour lesquels ils ont estimé les coûts

des détenninants principaux (essence, entretien, dégradation des pneus, réparations et

dépréciation). Ensuite, ils ont multiplié ces coûts par la fraction qu'occupait chaque type de

véhicule dans cet échantillon pour obtenir une moyenne pondérée des coûts pour chacun des

cinq déterminants principaux. Ils ont ensuite pris les montants de chaque déterminant en les

multipliant par des facteurs d'ajustement tels l'état de la chaussée et la quantité de départ et

d'arrêt. En multipliant par le nombre de véhicules, ils ont pu obtenir un prix moyen

d'utilisation d'une automobile dans diverses conditions. Les auteurs de ce rapport ont procédé

de la même manière pour obtenir les coûts d'utilisation pour les camions. À partir de ce

modèle, Bames et Langworthy ont montré que les coûts d'utilisation d'un véhicule se situent

entre 9.56 et 11.19 cents US par ki lomètre pour une voiture et entre 27.12 et 30.56 cents US

par kilomètre pour un camion, le prix pouvant varier selon la qualité de la route. Ces résultats

se situent dans un voisinage très proche des chiffres utilisés par la Federa! Highway

Administration mais, comme il existe un grand manque de transparence dans la méthodologie

qu'utilise cette agence gouvernementale pour obtenir ces résultats, nous utiliserons surtout les

résultats de Bames et Langworthy.

Newbery (1988), pour sa paI1, s'intéresse à ce qu'il représente comme étant une nouvelle

sorte d'extemalité qui serait très impol1ante, voire plus impol1ante que les problèmes

qu'apporte la congestion routière. En effet, dans son article Raad Damage Externalities,

Newbery ne veut pas étudier, comme l'ont fait plusieurs auteurs avant lui, les dommages que

les véhicules causent à la route lorsqu'ils l'empruntent, devançant ainsi la date à laquelle elle

doit être réparée. En effet, Newbery décrit plutôt un nouveau type d'extemalité, la variation

des frais d'opération d'un véhicule que doit subir un automobiliste s'il circule sur une route

de mauvaise qualité ou s'il circule sur une route de bonne qualité. Donc, pour Newbery,

lorsqu'un véhicule emprunte une route, il l'endommage et celle-ci endommage le véhicule à

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son tour augmentant ainsi son coût de fonctionnement. Barnes et Langworthy (2003) ont

d'ailleurs estimé la variation des coûts d'utilisation à environ 1.63 cents US de plus par Km

pour les automobiles et de 3.44 cents US de plus par Km pour les camions. La conclusion

principale de Newbery est qu'il existe un cas particulier où les externalités de l'état de la

route (road damage externalities) sont exactement de zéro et que, dans ce cas, la taxe

forfaitaire que doivent supporter les usagers est égale au coût marginal social de l'utilisation

de la route et que ceci est aussi équivalent aux coûts moyens d'entretien de la route. Newbery

en arrive à une telle conclusion en travaillant avec les hypothèses suivantes: la circulation est

la seule source de dégradation de la route, le flux du trafic est constant dans le temps et la

stratégie de réparation de la route est telle que la route est réparée dès que le niveau de

rugosité atteint un seuil critique. Comme on peut le voir sur le graphique suivant, la rudesse

du revêtement dépend de l'effet cumulatifdu trafic ayant emprunté ce tronçon de route.

,li ;. - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - • - - ...V _.

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Figure 2 : Relation entre Je temps et la rugosité

Tiré de Newbery (1988), Econometrica, Vol. 56, No. 2, p. 301

Selon l'article de Newbery (1988), si le seuil critique de rugosité de la route est fixé à R,

on voit alors qu'après le temps T, on doit réparer la route pour la ramener à un niveau Ro qui

est un niveau optimal de qualité du revêtement. Les résultats qui nous proviennent de cet

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article seront particulièrement importants, car nous tentons justement de prouver qu'avec une

décision optimale du gouvernement quant au choix du type de revêtement, les externalités

pour les usagers seront minimisées. La décision optimale du gouvernement quant au moment

de réparer la route se produira lorsque les coûts supplémentaires pour devancer la date de

réfection de la route seront égaux à la diminution des coûts d'opération des utilisateurs,

laquelle est engendrée par la réfection de la route. Bien que certaines hypothèses de Newbery

soient plutôt audacieuses, par exemple celle que la croissance de la circulation routière est

nulle, alors que l'on observe une croissance marquée depuis la fin de la seconde guerre

mondiale, les résultats sont fort évocateurs dans le sens qu'une stratégie de maintenance de la

route doit faire l'objet de multiples considérations aussi bien budgétaires que techniques et

même temporelles si l'on veut que les externalités supportées par les usagers soient

minimisées et pour que les investissements du gouvernement soient maximisés.

1.1 Littérature technique de l'ingénierie routière

Il faut également, pour bien répondre à la question que nous posons, comprendre les

aspects plus techniques du design des routes, les caractéristiques de la circulations ainsi que

les estimations quant à la réhabilitation des routes qui sont utilisées par les ingénieurs pour

construire les infrastructures. L'autorité en matière d'analyse de la capacité des routes est le

Highway Capacity Manual qui est publié par le Transportation Research Board. Il nous

résume les résultats de plus de cinquante années de recherches de différentes agences

américaines en matière de transport. Selon ce manuel, les facteurs qui affectent la capacité de

la route, le débit de la route (le nombre de véhicules passant par un certain point en un temps

donné) et le niveau de services (de A à F, A étant Je meilleur et F représentant le pire) sont:

la largeur des voies, la largeur de l'accotement, le type de véhicule dans la circulation, le type

de conducteur, le nombre de voies, la distance entre les sorties d'autoroute et la dénivellation

de la route. Ce manuel nous donne également les facteurs d'ajustement permettant d'ajuster la

vitesse du débit sans entrave (free-flow speed). On peut donc, à l'aide d'un facteur

d'ajustement, connaître cette vitesse selon la modification de la largeur de la voie ou selon le

nombre de voies disponibles. Le Highway Capacity Manual nous donne également la

procédure à appliquer afin de calculer l'équivalent automobile de la présence de camions, ce

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qui nous permet de calculer les effets qu'ont les véhicules lourds sur le débit de la route.

Finalement, on y explique de quelle façon la probabilité qu'un accident survienne augmente

lorsque la densité (le nombre de véhicules sur une certaine longueur de tronçon) augmente.

Ce dernier point rejoint les hypothèses de travail de Rotemberg (1985) lorsqu'il définit

l'utilité d'un conducteur comme une fonction dépendant à la fois du temps passé sur la route

et de la probabilité d'avoir un accident. La probabilité de subir un accident dans l'article de

Rotemberg, The Efficciency ofEquilibrium Traffic Flow, dépend quant à elle du temps passé

sur la route. Plus le temps passé sur la route augmente, plus la probabilité d'avoir un accident

augmente, donc plus la désutilité de l'agent augmente. On présente dans le Highway Capacity

Manual, un modèle simple proposé par Greenshields pour illustrer la relation entre la vitesse,

le volume de trafic et la densité de la circulation. En faisant J'hypothèse qu'il existe une

relation linéaire entre la vitesse et la densité de la circulation on peut obtenir les résultats

suivants:

V;lesse Vitesse (Km/h) (Km/h)

S"

D, Densite

Figure :3 : Relation entre la densité, le volume et la vitesse

On peut voir que, selon le modèle de Greenshields, on obtient une densité optimale si la

vitesse de la circulation est de So. Par contre, si on dépasse cette vitesse optimale, comme

nous l'avons vu dans l'article de Rotemberg, la densité sur la route se doit de diminuer car la

distance entre les voitures augmente avec la vitesse.

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]2

Dans le livre de Richard C. Porter, Economies at the Wheel: The Costs of Cars and

Drivers, on explique très bien comment est structurée la demande à court terme et à long

terme pour les services routiers. On y explique que la demande à court terme est surtout

fonction de trois coûts: le coût du carburant qui, comme on le sait, fluctue beaucoup, la

valeur que J'agent accorde au temps qu'il passe sur la route et, finalement, la valeur que

l'automobiliste accorde à sa vie, c'est-à-dire le risque de subir un accident. On y explique que

l'élasticité-prix de la demande de services routiers par rapport au prix de l'essence est

relativement faible à court terme. On peut expliquer ce phénomène par le fait que certains

déplacements, comme les déplacements pour ce rendre au lieu de travail, sont obligatoires et

par le fait que les gens ne peuvent changer leur véhicule rapidement, même lorsque le prix du

carburant augmente. On voit par contre qu'à long terme, la réaction des consommateurs à un

changement prolongé du prix de l'essence est plus importante. En effet, comme l'explique

Porter, lorsque le prix de l'essence augmente pendant une longue période, on voit que la

consommation des gens diminue. Ceci est très impol1ant pour notre étude car nous analysons

comment le gouvernement peut minimiser ses dépenses tout en maximisant l'utilité des

usagers de la route.

On sait que, selon Barnes et Langworthy, les coûts d'utilisation d'un véhicule sont plus

importants lorsque ce véhicule circule sur une route à la surface plus endommagée que

lorsqu'il circule sur une voie de meilleure qualité. Donc, la demande de service routier

diminuera lorsque la qualité de la route sera faible.

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CHAPITRE II

LE MODÈLE THÉORIQUE

2. La théorie

Pour bien comprendre les enjeux auxquels nous ferons face pour résoudre le problème

auquel fait face le gouvernement, il faut nous rappeler quelques notions de théorie

économique. La théorie économique nous dit qu'une économie de marché atteindra un niveau

Pareto optimal si les conditions du Premier théorème du bien-être sont respectées. Si on

prend la définition de Varian (2000), « Le Premier Théorème de l'Économie du Bien-être

garantit qu'un marché concurrentiel exploite tous les gains découlant de l'échange: une

allocation d'équilibre réalisée grâce à un ensemble de marchés concurrentiels est

nécessairement efficace au sens de Pareto ». Donc, s'il n'y a aucun bien public, pas

d'externalités, pas de rendement d'échelle croissant et qu'il ya des informations symétriques

et un marché complet, un marché compétitif nous mène alors vers une allocation Pareto

efficace. Dans le cas étudié ici, comme nous sommes en présence d'un bien public, le

Premier Théorème de l'Économie du Bien-être ne peut s'appliquer et c'est pour cette raison

que c'est au gouvernement de fournir les services routiers. Les services routiers sont en effet

un bien rival de congestion. Lorsqu'une personne utilise une partie de service routier, elle

empêche un autre agent de l'utiliser pleinement.

La théorie économique nous dit également que les biens publics sont accablés par de

nombreux problèmes. Comme avec les biens publics, il est impossible d'empêcher quelqu'un

d'en consommer et il est difficile de trouver quelqu'un qui voudra les produire. De plus,

comme l'efficacité implique que le prix d'un service soit égal au coût marginal (P = Cm), le

coût marginal est donc égal à zéro et le prix sera forcément de zéro, ce qui est impossible.

C'est pourquoi il incombe au gouvernement de construire et d'entretenir les routes.

Pour résoudre notre problème, le gouvernement devra maXimiser le bien-être de la

collectivité. Pour ce faire, nous devons décider qu'elle forme prendra la fonction de bien-être

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14

social du gouvernement. Nous allons utiliser comme fonction d'utilité pour le gouvernement

une fonction de bien-être social dite utilitarienne (aussi appelée fonction benthamienne). Une

fonction de bien-être social est une fonction qui reflète les préférences bien pal1iculières

19iemed'une société. Cette fonction, popularisée par Bentham et Mills au siècle, stipule que

les politiques publiques devraient être conçues en suivant le principe suivant: « ... the

greatest good for the greatest number )} (Rosen, Boothe 2003). On peut interpréter ce principe

de la manière suivante: la fonction de bien-être social de type utilitarienne est simplement la

somme algébrique de l'utilité de chaque individu. Donc, le but du gouvernement dans cette

situation est d'augmenter la somme totale de l'utilité des agents et non l'utilité d'un d'agent

en particulier. La forme générale d'une fonction utilitarienne est la suivante:

W(U I ,U 2 ,···,u/)= LiU;

Pour ce qui est de la redistribution, la fonction de bien-être utilitarienne stipule que J'on

doit redistribuer tant que le bien-être (W) augmente. Comme nous l'avons vu précédemment,

puisque les services de construction et d'entretien des infrastructures routières sont des biens

publics, il revient au gouvernement de les fournir.

2.1 Les hypothèses

Avant de décrire les moyens que nous prendrons pour répondre à notre question, il est

important de rappeler quelles seront les hypothèses que nous formulerons. Tout d'abord,

examinons les hypothèses que nous faisons en ce qui concerne les usagers de la route. La

première hypothèse qui dictera le comportement des usagers est la suivante: tous les usagers

sont semblables dans leurs comportements et dans leurs préférences. Par contre, comme nous

allons le constater, le type attribué à chaque agent affectera sa décision d'utiliser ou non la

route. Nous ferons également l'hypothèse que tous les véhicules empruntant la route sont

semblables. Bien que le nombre de véhicules de plus de 4,5 tonnes (camions) soit de 685924

(Enquête sur les véhicules au Canada 2004), soit environ 3,6 % des véhicules immatriculés au

Canada en 2004, et que les effets de tels véhicules sur le revêtement de la route ainsi que sur

le flux de la circulation soient importants, la distinction entre les types de véhicules ne sera

pas faite dans le but d'alléger le modèle. Dans un même ordre d'idée, l'hypothèse que tous

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15

les agents utilisant la route font face à des coûts d'utilisation identiques sera utilisée.

Finalement, la dernière hypothèse sur l'utilité des usagers est la suivante: les usagers ont tous

une préférence marquée pour une route dont la qualité moyenne du revêtement est bonne et

ils n'apprécient pas une route dont la qualité moyenne est médiocre. Cette dernière

simplification est faite pour éviter d'avoir une qualité de la route qui prendrait la forme

présentée à la figure 2. La présence d'autres utilisateurs sur la route est également une

nuisance pour les agents. En effet, comme une route est un bien public dit de congestion,

lorsqu'une personne l'utilise, elle retire la possibilité de l'utiliser à son plein potentiel, donc

lorsqu'un nouvel usager pénètre sur la route, l'utijité de chacun des usagers est diminuée.

Nous ferons également deux hypothèses en ce qui concerne la route et le flux de

circulation. Il est à noter que, dans le modèle présenté ici, la circulation cst homogène et le

flux de circulation est continu. JI est également important de noter que, comme dans l'article

de Newbery, seule la circulation peut-être blâmée pour la dégradation de la route et que le

climat, ici, n'a pas d'incidence sur la qualité du revêtement.

Le gouvernement, dans notre modèle, agira d'une manière similaire aux gouvernements

fédéraux et provinciaux canadiens, c'est-à-dire que toutes les infrastructures routières

présentes sur le territoire sont payées à l'aide d'une taxe que tous les individus de la

population, qu'ils utilisent la route ou non, paient. La valeur de la qualité de la route ou des

infrastructures sera donc égale au montant recueillit par la taxe. Finalement, la dernière

hypothèse concernant le gouvernement est l'hypothèse quant à la forme de la fonction

d'utilité du gouvernement. Comme nous l'avons expliqué précédemment, la forme de la

fonction d'utilité du gouvernement sera une fonction utilitarienne. Cette dernière hypothèse

est loin d'être irréaliste car on peut facilement s'imaginer que les objectifs du gouvernement

en ce qui concerne les routes sont d'augmenter l'utilité de tous les agents et non pas d'un

groupe d'agents en particulier.

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2.2 La méthodologie utilisée

Pour répondre à la question: « Comment le gouvernement peut-il maximiser la qualité

des routes? », il est important de comprendre la méthode qui sera utilisée pour répondre à

cette question. Le gouvernement doit maximiser le bien-être de la collectivité tout en

respectant son budget. Il nous faudra d'abord déterminer le nombre d'automobilistes et de

camionneurs qui décideront d'emprunter les infrastructures routières. Pour déterminer le

nombre d'automobilistes qui utiliseront les infrastructures, nous devrons égaliser l'utilité de

ceux qui utilisent la route à celle de ceux qui ne l'utilisent pas pour déterminer quel est le

type d'agent qui est indifférent entre le fait d'utiliser la route ou non. Suite à cette opération,

nous obtiendrons le nombre optimal d'automobilistes et de camionneurs désirant utiliser la

route, que nous appellerons n*. Le nombre optimal d'automobilistes el de camionneurs

représente en fait la demande marshallienne (ou demande non compensée) pour Je réseau

routier.

La seconde étape pour répondre à la question sera d'introduire les résultats trouvés

précédemment dans la fonction d'utilité du gouvernement. En effet, le gouvernement

anticipant n* tentera de maximiser l'utilité de tous les citoyens. Le gouvernement maximisera

donc la fonction de bien-être social sous la contrainte de respecter l'enveloppe budgétaire qui

est mise à sa disposition. Pour ce qui est de la dégradation de la route, nous sommes

conscients que la dégradation suit la forme présentée dans la figure 2. Comme cette forme est

complexe et présente des caractéristiques difficilement identifiables, telles que l'amplitude et

la longueur d'onde pour différents types de matériaux, nous utiliserons la qualité moyenne de

la surface comme variable. Cette simplification, bien qu'importante, ne modifiera pas de

façon substantielle le comportement de l'usager car, pour celui-ci, c'est plutôt l'état moyen

de la route qui l'intéresse pour ses coûts d'utilisation et non pour l'état de la chaussée à des

moments bien spécifiques qui pourrait s'avérer à la fois excellent ou exécrable. 1\ serait

toutefois intéressant, dans un travail subséquent, de comparer les résultats obtenus avec la

qualité moyenne de la route avec un modèle plus compliqué où la route se détériore en

suivant le modèle présenté à la figure 2.

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2.3 La population, les types d'agents et les particularités du modèle

Avant de décrire les fonctions d'utilité des agents, il nous faut tout d'abord décrire le

modèle que nous utiliserons ainsi que ses particularités. Tout d'abord, notons que, dans notre

modèle, ce ne sont pas tous les agents qui utilisent les routes. En effet, comme dans la réalité,

certains agents préfèrent utiliser d'autres moyens de locomotion plutôt que d'utiliser le réseau

routier. Pour déterminer qui utilise et qui n'utilise pas le système routier dans notre modèle,

nous avons décidé qu'à la naissance, un type était aléatoirement attribué à chaque individu.

Ce type caractérise chaque individu et nous permet de savoir si cet individu préférera utiliser

la route ou si, plutôt, il préférera rester chez lui. Le type de l'agent sera représenté par le

symbole y.

2.4 La fonction d'utilité des usagers de la route

Pour répondre à la question posée dans ce mémoire, il nous faudra tout d'abord élaborer

une fonction d'utilité relativement simple mais décrivant le plus fidèlement possible l'utilité

des usagers. C'est ici que la littérature sur l'économie du transport entre en jeu. Dans la

majorité des ouvrages consultés, la même liste de facteurs affectant l'utilité des usagers est

présente. El le comprend:

• Le coût du carburant;

• Le confort de l'agent;

• L'entretien de la route;

• La probabilité d'être impliqué dans un accident;

• La largeur de la route;

• La qualité du revêtement; et

• Le temps.

Pour les fins de ce travail, toutes les variables ci-haut citées ne seront pas toutes utilisées

car certaines d'entres elles sont interdépendantes. En effet, la probabilité d'accident dépend

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t8

de n'et il existe déjà une autre relation qui dépend de n'et qui s'exprime par le même canal,

c'est-à-dire le temps passé sur la route. En effet, lorsque le nombre d'automobilistes et de

camionneurs augmente, la densité de la circulation augmente et comme les nombreuses

études sur la sécurité routière résumées dans le Highway Capacity Manuat le démontrent,

lorsque la distance entre les voitures (headway distance) diminue, alors la probabilité d'être

impliqué dans un accident augmente. Donc, lorsque le nombre de véhicules augmente sur la

route, les individus doivent prendre une décision quant aux compromis à faire entre

l'espacement séparant les voitures, donc un choix de vitesse, et leur sécurité, soit la

probabilité d'être impliqué dans un accident de la route. Il existe également un autre canal par

lequel le nombre de véhicules s'exprime. Il s'agit du temps que prend un usager pour

parcourir une certaine distance. Il existe une relation entre le nombre de véhicules sur la route

et la vitesse à laquelle les usagers peuvent rouler. Plus le nombre d'usagers augmente, plus le

temps de voyagement de tous les usagers augmente et ce, jusqu'à ce que le nombre d'usagers

présents sur la route soit égal à la capacité de la route. À partir de ce point, la vitesse des

véhicules sur la route tend vers zéro et le temps de voyagement tend quant à lui vers l'infini.

Cette relation est représentée dans la figure suivante:

Temps (1)

n'''''' Nombre de véhicules

Figure 4 : Relation entre Je temps de transit et le nombre de véhicules

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19

Nous utiliserons donc une variable que nous appellerons « nombre d'usagers» pour

décrire les effets du temps, du nombre de véhicules et de la largeur de la route sur l'utilité des

usagers. La largeur est comprise dans la variable « nombre d'usagers» car elle a un impact

direct sur le temps qu'un usager passe sur la route. Une route plus large, donc comportant

plusieurs voies, permet d'accueillir plus de véhicules et permet à chacun de ceux-ci de rouler

à une vitesse supérieure.

Les coûts que doit assumer un utilisateur lorsqu'il circule sur la route dépendent

grandement de la qualité de celle-ci. En effet, lorsque la qualité de la route se détériore ou

lorsque la rugosité de la route augmente, les coûts d'utilisation augmentent, que se soit dü à

une plus grande consommation d'essence, la dégradation accélérée des pneus ou à la

dégradation générale du véhicule. Le coût d'utilisation d'une voiture circulant sur une route

de bonne qualité est, selon le Département des transport du Minnesota, d'environ 9.56 cents

US par kilomètre alors que s'il circule sur une route de mauvaise qualité, l'utilisateur devra

défrayer un montant d'environ 11. J 9 cents US par kilomètre. On peut donc voir que le fait de

rouler sur une route de mauvaise qualité engendre des coûts supplémentaires de 1.63 cent US

par kilomètre, par usager. Donc, les variables de coût d'utilisation et de qualité du revêtement

sont intégrées dans la même variable que nous appellerons « qualité de la route».

La dernière variable que nous uti liserons pour décrire le comportement des usagers de la

route sera la variable « taxe». La taxe, que chacun des usagers de la route paie, est dédiée

exclusivement à la construction et à l'entretien des infrastructures routières. C'est sans

grandes surprises que, dans le modèle présenté ici, la taxe affectera de manière négative

l'utilité des automobilistes et des camionneurs.

En prenant en considération les relations énumérées plus haut, il est maintenant possible

d'écrire la fonction d'utilité décrivant l'utilité des usagers. La forme réduite de cette fonction

d'utilité est la suivante:

V"sa~"r.< = V(Q, l, n) (1 )

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20

La variable Q représente la qualité de la route, la variable l la taxe et n le nombre d'usagers,

soit le nombre de véhicules présents sur la route. L'effet marginal de ces différentes variables

sur l'utilité des usagers est le suivant:

àVlIsagers > 0;

aQ

aVlIsagers < 0;

èl

aVllowgers < o.

an

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21

2.5 Les arguments de la fonction d'utilité des usagers

2.5.1 Le nombre d'usagers

Comme nous l'avons vu précédemment, un des facteurs principaux déterminant le choix

des automobilistes est le nombre d'autres automobilistes présents sur la route. On doit noter

que, lorsque le nombre de véhicules sur la route est nul, ce qui signifie que la route est

déserte, la durée du trajet pour un usager sera tout de même positive. La relation entre le

temps et le nombre de voitures est présentée à la figure 4. Comme nous pouvons le remarquer

dans cette figure,lorsque le nombre d'automobilistes augmente, le temps passé sur la route

augmente et ce, de manière de plus en plus rapide. Lorsque l'on dépasse la capacité maximale

de la route, le temps du transit tend vers l'infini, nous sommes donc en présence d'un

bouchon de circulation. Pour le cas étudié par ce mémoire, nous ferons l'hypothèse que n ln"'

n'est jamais atteint et que l'on reste dans la portion linéaire de la droite présentée à la

figure 4.

2.5.2 La qualité

Le deuxième facteur que les agents, qu'ils soient automobilistes ou camionneurs,

prennent en considération pour déterminer leur niveau d'utilisation des infrastructures

routières, est la qualité du revêtement routier. En effet, plus le revêtement sera de bonne

qualité, plus Je confOlt de l'usager sera grand. Une route qui se détériore rapidement et qui

présente de nombreuses irrégularités à sa surface sera inconfortable tant pour les

automobilistes que pour les camionneurs. Une route de mauvaise qualité produit également

des coûts plus impoltants pour les usagers. Nous faisons l'hypothèse que la dégradation de la

route est causée seulement par la circulation et que lorsque cette dernière augmente, la

dégradation se fait plus rapidement. L'effet de la qualité de la route sur l'utilité des agents

peut être représentée graphiquement par:

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22

utilité

30

25

20 1

15

10

5

qualité2 4 6 8 10

Figure 5: Relation entre l'utilité et la qualité

Une autre hypothèse sera faite quant à la capacité des usagers de discerner différents

niveaux de confort. L'hypothèse qui sera faite est que les automobilistes et les camionneurs

ne sont pas intéressés à connaître le niveau de confort que la chaussée leur procurera à des

instants bien précis dans le temps mais ils seront plutôt intéressés à connaître l'état moyen de

la route. Cette hypothèse est fort réaliste et nous permet d'éviter l'utilisation d'une variable

décrivant l'inconfort à un moment précis qui prendrait une forme difficilement utilisable, tel

que présenté à la figure 2, et nous permet, autrement, d'utiliser la variable du confOlt moyen.

On peut maintenant écrire la fonction d'utilité décrivant l'utilité des usagers, elle prendra

la forme suivante:

2 Vu>'Ogm =ct-Q- ~ _t -iJ·n (2)

Les variables ex, ~ et 0 représentent des paramètres affectant nos variables et où ct >0, fJ >0,

iJ >0. La qualité est représentée par la lettre Q, la taxe par t et le nombre d'usagers sur la

route par n. Nous remarquons alors que nos hypothèses quant à l'effet des différentes

variables sur l'utilité des usagers sont respectées car:

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23

aV/lJogers-------''"-- = a > 0;

aQ

aVusogers -----=--- = - fJ'l < 0;

al

an

2.6 La fonction d'utilité des gens n'utilisant pas la route

Maintenant que nous avons obtenu la fonction d'utilité décrivant le compol1ement de

ceux qui utilisent la route, il ne nous reste plus qu'à décrire la fonction d'utilité décrivant Je

comportement de ceux qui ne l'utilisent pas. Comme nous l'avons vu précédemment, ceux

qui n'utilisent pas le système routier sont les individus possédant un type élevé. Nous avons

également défini dans ce modèle, que ce sont tous les individus de la population qui' paient

pour les infrastructures routières. On peut donc faire l'hypothèse que les agents n'utilisant pas

la route sont affectés de la même manière par la taxe que les individus utilisant la route. Par

contre, contrairement aux usagers de la route, les « non-utilisateurs» ne retirent aucune utilité

d'une certaine qualité de la route. Les « non-utilisateurs» n'ont que leur type comme utilité

et une utilité de réserve qui est constante. La fonction d'utilité des agents n'utilisant pas la

route est donc la suivante:

fJ 2 Vnon-usagers = M + r - "2 .t (3)

Gamma est le type de l'usager, t la taxe et M la composante commune à l'utilité de

réserve pour tous les individus. En effet l'utilité de réserve est composée de M, la

composante commune, et de y, la composante de l'utilité de réserve qui varie selon

l'individu. Nous allons émettre l'hypothèse que M est négatif et nous verrons

subséquemment pourquoi.

Nous pouvons constater que nos hypothèses quant à l'effet des di fférentes variables sur

l'utilité sont vérifiées:

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24

àVnon-usoj?as------"----=-fJ·I<O.

al

2.7 La contrainte budgétaire du gouvernement et sa fonction d'utilité

Maintenant que nous connaissons la fonction d'utilité des gens n'utilisant pas la route et

celle des gens l'utilisant, nous pouvons décrire la fonction de bien-être que le gouvernement

voudra maximiser ainsi que la contrainte à laquelle il fait face. Comme il fut expliqué

précédemment, la fonction de bien-être du gouvernement est une fonction de bien-être

utilitarienne, c'est donc une somme des utilités de tous les agents. Il existe un type, que nous

appellerons r, qui illustre que l'agent est indifférent entre utiliser la route ou non. L'agent

possédant ce type nous permettra de déterminer qui utilise la route et qui ne l'utilise pas.

Nous pourrons ainsi faire la somme des utilités des agents utilisant la route à laquelle nous

ajouterons l'utilité des agents n'utilisant pas la route et nous pourrons alors maximiser cette

fonction.

Pour ce qui est de la contrainte budgétaire, comme il fut mentionné précédemment, tous

les agents paient la taxe et cette taxe est la seule source de revenu qui sera à la disposition du

gouvernement pour aménager et entretenir les infrastructures routières2 . La fonction décrivant

les dépenses du gouvernement est relativement simple. Nous ferons l'hypothèse que l'on peut

accorder un prix à la qualité de la route et les dépenses seront tout simplement le produit du

prix de la qualité et de la quantité de qualité achetée. La contrainte budgétaire du

gouvernement prendra donc la forme suivante: -y·I=P·Q

2 On suppose qu'il n'y a aucun « coût des fonds publics» reflétant les distorsions associées à la taxation. Le cas où les « coûts des fonds publics» sont supérieurs à un (> 1) signifie que le gouvernement ne peut utiliser une taxe forfaitaire. Un exemple de cette situation est le cas ou seul les usagers de la route sont taxés. Nous avons supposé que tous étaient taxés car la présence de « coût des fonds publics» complexifiait le modèle au-delà des objectifs de ce mémoire.

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yest le nombre d'agent dans notre population et P le priX de la qualité. Comme notre

population est uniformément distribuée entre °et 1 Gr - U[O,I]), on peut alors simplifier la

contrainte budgétaire en J'écrivant de la façon suivante:

I=P·Q (4)

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CHAPITRE III

LA RÉSOLUTION DU PROBLÈME DES USAGERS

3. Le nombre d'usagers de la route

Avant de maximiser la fonction de bien-être social du gouvernement, il est nécessaire de

déterminer quel sera le nombre d'agents qui utilisera la route. C'est uniquement après avoir

calculé le nombre de véhicules, que le gouvernement pourra maximiser sa fonction. On sait

que l'utilité des utilisateurs de la route est illustrée par l'équation (2) et que celle des non

utilisateurs de la route est représentée par l'équation (3). On sait également, qu'il existe un

type d'agent qui est indifférent entre utiliser la route ou non. Dans ce cas, l'utilité de cet agent

est telle que nous avons:

Vusage,. = Vnan-llsagers

fJ 2 fJ 2~a'Q--'[ -()'n=M+y--'[

2 2 ~a'Q-()'n=M+y

~a'Q-()'n-M=y (S)

Le type, qui est représenté par le symbole y, est distribué de manière uniforme entre

-y =aet y =1. Une des particularités importantes de ce modèle est que, contrairement à ce qu i

est généralement vu dans la littérature, c'est le type faible qui utilise la route alors que le type

fort ne l'utilise pas.

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N'utilise pas la route

,-----------"--~------,

o n =y

Utilise la route

Figure 6 : Distribution de la population

Comme notre population est distribuée uniformément entre 0 et 1 et que ce sont les types

faibles qui utilisent la route, alors le nombre d'usagers utilisant la route (n *) est égal au type

pour qui l'usager est indi fférent entre uti 1iser la route ou non, que nous appellerons (r).

Donc, comme n * = yon peut remplacer gamma par n * dans l'équation (5). On obtient alors:

a·Q-o-·n-M = n

----"a·Q-M =n+o-·n

----"aQ-M =(J+o-).n

• a·Q-M • n = = y (6)

(1 + 0-)

Nous obtenons donc, avec l'équation (6), la fonction décrivant le nombre d'usagers qui

utilisera la route et la fonction décrivant le type qui est indifférent entre l'utiliser ou non.

Comme nous avons la fonction décrivant le nombre d'usagers empruntant la route, nous

pouvons maintenant déterminer l'utilité que les usagers retireront à utiliser la route. En

substituant l'équation (6) dans l'équation (2) on obtient:

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28

n ~

( ') fJ 2 (a.Q-M)V\n =a·Q--·l -().2 1+ ()

(,) a·Q·(l+(}) fJ 2 (a.Q.(}-M.(})~V\n = -·l­

1+(} 2 I+(}

(,) a·Q a·Q·(} fJ 2 a·Q(} M·(} ~ V\n =--+ --·l - +-­

1+(} !+() 2 I+(} 1+(}

(') a·Q ft 2 M·(}~ V\n =----·l +-- (7)

1+(} 2 I+(}

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CHAPITRE IV

RÉSOLUTION DU PROBLÈME DU GOUVERNEMENT

4.1 La maximisation

Nous avons maintenant tous les éléments nécessaires pour construire la fonction de bien­

être social du gouvernement afin de la maximiser. Le problème du gouvernement est le

suivant:

Y(a /3 2 CJoM) I( /3 2Jnpx W = f oQ of +-- dr+ f M +r-- o' dr

Q,I 0 1+ CJ 2 1+ CJ y 2

sujet à la contrainte [= PQ (8)

On peut réécrire l'équation (8) de la façon suivante:

Y(aoQ+CJoMJ l '[/3.,2:npxW = f dr + f(M + r)dr - f - dr (801 ) Q,I 0 1+ CJ y 0 2

sujet à la contrainte' = po Q 0

Avant d'effectuer la maximisation, on peut simplifier la fonction objectif en effectuant

l'intégration. Nous obtenons:

( aoQ+CJoM) ~ ~ 1 (IJ ~2 [fJ ot2 ]W= I+CJ °r+ M - Mo r+""2- ""2 or - -2­

sujet à la contrainte' = po Q 0

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30

On peut substituer, dans la dernière équation, l'équation (6) et on obtient:

(9)

Finalement, on peut substituer dans l'équation (9) 1 par PQ et on obtient:

a.Q-M IJ2 (( fJ·(p·Q)2w=(a.Q+O".M).(a.Q-M)+M+.!-_(a.Q-M).M_ 1+0")

1+0" 1+0" 2 1+0" 2 2

On peut simpl ifier cette équation et on obtient la fonction objecti f suivante:

1 [ 2 2 (M-a.QYjw=-· 1+2·M-P .Q ·fJ+-'----,---,-='-- (10) 2 (J+O"Y

Les conditions du premier ordre peuvent maintenant être calculées à l'aide de l'équation (10).

Nous obtenons la c.P.O. suivante:

àW =[(~)2 -fJ.p21Q_ a·M2-

-0 (1 J)DQ 1+0" (1+0")

À l'aide de l'équation (II), nous pouvons isoler la variable de la qualité de la route (Q) et

nous obtiendrons ainsi la valeur de la qualité de la route optimale en fonction des paramètres

a, ~ et 0, et des paramètres exogènes que sont le prix de la qualité et l'utilité de réserve M.

Nous obtenons donc la valeur suivante pour la qualité optimale:

( 12)

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31

On se rappelle que selon l'équation (4), la contrainte budgétaire stipule que le revenu de la

taxe est égal au produit de la qualité et du prix de la qualité (P). II est de ce fait possible de

déterminer la taxe optimale:

a·P·Mt' ( 13)

Il est indispensable de vérifier si la qualité optimale trouvée est belle et bien un maximum. Il

sera utile de vérifier si la condition de second ordre (CS.O.) est respectée. Les conditions du

second ordre nous permettront, dans notre cas, d'identifier les maxima au sein de l'ensemble

des points candidats satisfaisant la condition du premier ordre. Les conditions du second

ordre joueront également un rôle important lors de J'étude de statique comparative que nous

traiterons plus loin. Comme on l'explique dans Simon et Blume (2002),

« On est alors amené à calculer les différentielles totales des conditions du premier ordre et à travailler avec un système d'équations linéaires dont la matrice des coefficients correspond précisément à la matrice sur laquelle portent les conditions du second ordre du problème d'optimisation initial. »

C'est le signe du déterminant de cette matrice qui nous intéresse. Dans notre cas, nous

voulons que le signe de ce déterminant de la matrice hessienne soit défini négatif. Pour être

plus précis, les conditions nécessaires stipulent que la matrice jacobienne évaluée à un point

stationnaire, doit être nulle et que la matrice hessienne, évaluée au même point stationnaire,

soit semi-défInie négative pour garantir un maximum. Maintenant que cette explication est

donnée, nous pouvons vérifier si la condition dc second ordre tient. La condition du second

ordre est:

(J 4)

II est indispensable d'émettre comme hypothèse que l'équation (14) est satisfaite. Cette

hypothèse impl ique que le dénominateur des équations (12) et (13) soit négatif. Donc, pour

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32

que nos équations (12) et (13) soient valides, il faut absolument faire l'hypothèse que M (la

composante commune de l'utilité de réserve) est négative. Dans notre modèle, M ne sera

jamais positif car dans le cas où M serait positif, la meilleure qualité de la route que l'on

pourrait obtenir est une qualité nulle. L'explication que l'on peut donner pour expliquer que

M est strictement négatif est la suivante: si M > 0, les gens sont si confortables à leur

domicile qu'ils ne voudront jamais emprunter les infrastructures routières.

4.2 Exemple numérique

Maintenant que nous connaissons les valeurs optimales de la qualité, de la taxe et la

dérivée seconde, nous pouvons fixer les paramètres exogènes du modèle pour faire les

vérifications nécessaires. Les vérifications qui seront nécessaires à effectuer sont les

suivantes: il faut vérifier si le ret le n' sont bien compris entre 0 et 1. Ensuite, il faudra

vérifier que les valeurs optimales de la qualité et de la taxe sont positives et que la dérivée

seconde est négative.

La première vérification que nous allons effectuer est de vérifier le ret le n' sont bien

compris entre 0 et 1. Pour ce faire, les valeurs de ex, fJ , (J", Pet M ont été fixées à :

• ex = 0.3;

• fJ = 0.1;

• (J" = 0.1;

• P= 2;

• M = -0.5.

Avec ces valeurs, nous obtenons une quantité de gens qui utilisent la route de 0.558376, soit

environ 56 % de la population. Le type d'agent qui est indifférent entre utiliser la route ou

non est également de 0.558376. Comme ces deux valeurs sont comprises entre 0 et 1, la

première condition est vérifiée.

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33

Le seconde vérification que l'on doit faire pour valider notre modèle et notre exemple

numérique est de vérifier si Q* et t* sont positifs et si la condition de second ordre est vérifiée.

Si l'on attribue les mêmes valeurs aux paramètres exogènes qu'à la vérification précédente,

on trouve que la qualité optimale est de 0.380711. La valeur optimale de la taxe, quant à elle,

est de 0.761421. On arrive au résultat que la dérivée seconde de la fonction de bien-être par

rapport à la qualité nous donne -0.32562. Finalement, on s'attend théoriquement à ce que

lorsque le prix de la qualité augmente, que la quantité demandée par les autorités responsable

des infrastructures routières diminue. Nous trouvons avec notre modèle, et avec les valeurs

que nous avons assignées aux paramètres exogènes, que la dérivée de la qualité optimale par

rapport au prix de la qualité nous donne:

oQ*-' = -0.467675

OP

On peut également penser que lorsque l'utilité de réserve que tous les individus retirent à

ne pas utiliser la route (M) augmente, la taxe devrait diminuer. En effet, si les non utilisateurs

de la route retirent plus de bien-être en restant à la maison plutôt qu'en utilisant la route, il

faudra que le gouvernent diminue la taxation pour les persuader d'utiliser les routes. Il se peut

égaJement qu'à la suite de l'augmentation de M, le gouvernement décide qu'il ne peut

augmenter les taxes, mais qu'il doive plutôt les diminuer. Nous trouvons, à l'aide des poids

que nous donnons aux paramètres exogènes, que:

al - = -1.52284aM

On peut s'attendre également à ce que lorsque l'on augmente le prix de la qualité des

routes, que les gouvernements augmentent la taxe pour financer leurs projets. Par contre, dans

notre modèle, nous obtenons le résultat contraire, c'est-à-dire que lorsque le prix de la qualité

des routes augmente, donc lorsque le prix des matériaux de construction et de la main­

d'œuvre augmentent, alors la taxe diminue. En effet, nous obtenons la dérivée de la taxe

optimale par rapport au prix de la qualité égale à -0.554639. La source de cette anomalie nous

vient du fait que lorsque le prix de la qualité augmente, on s'attend à ce que le gouvernement

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augmente la taxe pour pallier à la hausse. Par contre, comme la qualité de la route est un bien

normal, lorsque le prix de la qualité de la route augmente, la qualité demandée par le

gouvernement diminue. C'est pourquoi nous retrouvons cette anomalie, lorsque le prix de la

qualité augmente, l'effet sur la qualité demandée étant plus important que l'effet de

l'augmentation du prix sur la taxe.

On peut résumer tous les derniers résultats dans le tableau suivant:

a = 0,3 Q* = 0,380711

~ = 0,1 t =0,761421

(J = 0,1 a 2

%Q2 = -0,32562

P=2 aQ~ _ap - -0,467675

M = -0,5 àlhM = -1,52284

r= 0,558376 alhp = -0,554639

n' = 0,558376

Tableau 1 : Tableau résumé

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CHAPITRE V

STATIQUE COMPARÉE

Nous avons maintenant toutes les données nécessaires pour évaluer l'effet de la variation

des variables exogènes sur la qualité optimale, sur la taxe optimale et sur le nombre d'usagers

qui utilisera la route. Nous allons tout d'abord examiner les effets de la variation des prix de

la qualité, nous évaluerons ensuite les effets de la variation du paramètre affectant la qualité

de la route et ceux des paramètres affectant la taxe et le nombre d'automobilistes sur la route.

5.1 Effets de la variation du prix de la qualité

On remarque, en examinant le tableau 1 de l'annexe, que lorsque le prix de la qualité de

la route augmente, la qualité de la route demandée par le gouvernement diminue. On

remarque, dans ce même tableau, que l'effet de l'augmentation du prix de la qualité de la

route de 1% a comme effet de diminuer la qualité optimale que le gouvernement doit fournir

de 2,41%. Si on examine l'indice des prix pour l'industrie de la construction, entre le mois de

janvier 2000 et le mois de mai 2005, on remarque que les prix du ciment, du béton et des

produits du béton ont, en moyenne, augmentés de 10,53% (Statistique Canada 2005). Si on

applique la même augmentation au prix de la qualité de la route, on remarque que la qualité

de la route, durant cette période, aurait dû diminuer de 21,4%.

Dans le même tableau, on remarque qu'à la suite de l'augmentation du prix de la qualité

de la route, que le nombre d'usagers de la route a diminué. À la suite d'une augmentation de

l% du prix de la qualité de la route, le nombre d'usagers diminue de 0,45%. Si on applique

ce résultat au prix de la qualité de la route, le même taux d'inflation des prix de la

construction a été observé entre 2000 et 2005, donc le nombre d'usagers de la route aurait dû

diminuer d'environ 3,98%. On peut se demander pourquoi la quantité d'usagers utilisant la

route diminue aussi lentement alors que la qualité de la route diminue à un taux relativement

rapide. La réponse serait-elle dans l'effet de la diminution de la taxe?

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Lorsque le prix de la qualité de la route augmente, on remarque que la taxe que doivent

assumer tous les citoyens tend à diminuer. En effet, lorsque le prix de la qualité de la route

augmente de 1%, la taxe que tous les agents doivent assumer diminue de 1,43%. La taxe que

les canadiens paient et qui est assignée à l'entretien et la construction des routes aurait donc

dû diminuer de 13,13% entre 2000 et 2005 alors que les prix de la construction augmentaient

d'environ 10,53%.

5.2 Effets de la variation du paramètre 0.

On peut maintenant examiner les effets de la variation du paramètre affectant la qualité de

la route. En faisant varier ce paramètre, on fait augmenter ou diminuer l'importance que les

individus utilisant la route accordent à la qualité de la route. On constate, dans le tableau 2 de

l'annexe, que lorsque le poids que l'on accorde à la qualité de route augmente, que la qualité

de la route que le gouvernement doit entretenir augmente. En effet, on remarque qu'à la suite

d'une augmentation de 1% du paramètre alpha par rapport à son niveau initial, la qualité

optimale de la route doit augmenter de 1,47%. Si on augmente ce même poids de ]0%, la

qualité de la route doit augmenter de 15,54%.

En augmentant l'importance qu'occupe la qualité de la route dans l'utilité des usagers, on

remarque que le nombre d'usagers de la route augmente. Suite à une augmentation de 1% du

paramètre alpha par rapport à son niveau initial, Je nombre d'usagers n'augmente que de

0,46%. Si on augmente le paramètre alpha de 10%, le nombre d'usagers augmente de 5,04%.

On peut se demander pourquoi le nombre d'usagers augmente moins rapidement que la

qualité de la route elle-même.

La raison pouvant expliquer la faible augmentation du nombre d'usagers compte tenu de

l'augmentation importante de la qualité de la route, peut être expliquée par l'effet sur la taxe.

Quand le paramètre alpha augmente de 1%, alors la taxe que toute la population doit

supporter augmente de 1,47%. On remarque donc que la taxe augmente dans les mêmes

proportions que la qualité lorsque le paramètre alpha augmente.

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37

5.3 Effets de la variation du paramètre fi

Le paramètre bêta est le paramètre décrivant le poids qu'accordent les usagers à la taxe

finançant les routes. On peut s'attendre à ce que lorsque ce paramètre augmente, la qualité de

la route et le nombre d'usagers de la route diminuent. En effet, plus les gens accorderont une

grande impoltance à la taxe, plus les receltes de celle-ci seront faibles et plus la qualité de la

route sera faible. Dans la même perspective, plus la qualité de la route est faible, plus le

nombre d'agents décidant d'utiliser la route sera faible.

On remarque, dans le tableau 3 de l'annexe, que l'on obtient des résultats qui concordent

avec ce que l'on vient de décrire. En effet, on remarque que lorsque le paramètre bêta

augmente de 1 %, la qualité de la route diminue de 1,21 %. On remarque également que plus

le paramètre bêta augmente, plus la diminution de la qualité est faible. La qualité diminue de

10,94% lorsque le paramètre bêta augmente de 10 %, puis la qualité diminue de 38,05 %

lorsque le paramètre bêta augmente de 50 % et, finalement, la qualité optimale doit diminuer

de 55,13 % lorsque Je paramètre bêta augmente de 100 %.

La quantité de gens empruntant la route diminue également lorsque le paramètre bêta

augmente. Quand le paramètre bêta augmente de 1 %, on peut constater que la quantité de

véhicules sur la route devrait diminuer de 0,23 %. Si bêta augmente de 10 %, alors le nombre

de véhicules devrait diminuer de 2,03 %. On peut expliquer le fait que le nombre de gens

diminue moins rapidement que la qualité de la route par le fait que, dans le tableau 3, la taxe

diminue au même rythme que la qualité. Donc, bien que la qualité diminue, le fait que la taxe

diminue dans les mêmes proportions ralentit le rythme auquel les gens décident de ne pas

utiliser la route.

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38

5.4 Effets de la variation du paramètre ()

Sigma est Je paramètre affectant la variable du nombre d'usagers sur la route. Plus la

valeur du paramètre sigma augmente, plus l'utilité des gens est affectée par la présence

d'autres automobilistes et camionneurs. Selon la littérature consultée, plus le nombre de

véhicules sur la route augmente, plus le temps de transit d'un véhicule vers sa destination

augmente, donc l'utilité des gens diminue. Nous pouvons donc nous attendre à ce que lorsque

le poids que l'on accorde à la variable « nombre de véhicules sur Ja route» augmente, la

qualité de la route diminue également.

On réalise, à l'examen du tableau 4 de l'annexe, qu'à l'instar du paramètre bêta,

lorsque l'on fait varier sigma, la qualité de la route et la taxe varient dans les mêmes

proportions. En effet, on voit que dans les deux cas, lorsque le paramètre sigma

augmente de 1 %, la qualité et la taxe doit diminuer de 0,22 %. Lorsque sigma

augmente de 10 %, la qualité et la taxe optimale diminue de 2,19 %. Par contre, le

nombre d'usagers ne diminue pas dans les mêmes proportions. On voit que lorsque

sigma augmente de 1 % et de 10 %, que le nombre d'usagers diminue de 0,13 % et de

1,31 %.

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CONCLUSION ET COMMENTAIRES

Ce mémoire avait pour but de déterminer comment le gouvernement devrait fournir une

qualité d'infrastructures routières pour que celles-ci soient optimales du point de vue des

consommateurs des services routiers. Le second but de ce projet était, quant à lui, de

déterminer quelle serait la taxe optimale que le gouvernement devait mettre en place pour

implanter la qualité de la route optimale. Le modèle présenté dans le présent mémoire répond

adéquatement à la théorie et confirme la littérature de l'économie du transport sur de

nombreux points mais il comporte également des lacunes.

En effet, le modèle que nous avons étudié démontre que, comme on s'y attend, lorsque le

prix de la qualité de la route augmente, la quantité demandée par le gouvernement diminue.

Les effets qu'ont les paramètres cr et psont également conformes à ce qui était attendu. En

effet, nous nous attendions à ce que lorsque le poids de la qualité augmente, que la qualité

augmente pour continuer de satisfaire les usagers. On s'attendait également à ce que la

qualité de la route diminue lorsque le poids sur le nombre d'usagers et le poids sur la taxe

augmentent. Pour ce qui est de la constante M, les résultats obtenus sont sensés. Si la

constante M augmente, donc si l'utilité qu'ont les agents à rester à la maison plutôt qu'à

utiliser les infrastructures augmente, il faudra absolument que la qualité des infrastructures

augmente pour que les agents qui utilisent déjà le réseau continuent de l'utiliser.

Le modèle que nous avons présenté possède par contre quelques faiblesses. On peut tout

d'abord citer la simplicité de la fonction d'utilité que nous utilisons. La fonction à dû être

simplifiée à sa plus simple expression dû à de la grande difficulté à trouver une fonction

d'utilité représentant la réalité et qui était relativement simple à résoudre. De plus, nous avons

dû réduire, dans la fonction d'utilité, les éléments augmentant l'utilité des usagers. En effet,

nous avons tenté de résoudre le même problème avec l'entretien des routes, la largeur des

voies et la qualité du revêtement, mais le problème devenait trop complexe à résoudre. Nous

aurions cependant pu utiliser un système de taxation où seulement les utilisateurs de services

routiers paient la taxe, mais la lourdeur d'une telle procédure, jumelée au fait que la plupart

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des autoroutes nord-américaines sont en fait payées par toute la société, nous ont fait opter

pour la solution ici uti lisée.

Il serait par contre intéressant, dans de futures recherches, de réintroduire de telles

variables pour voir leurs effets dans ce modèle. JI pourrait également être intéressant, dans

des recherches prochaines, d'aborder le problème d'un point de vue dynamique, en faisant

varier la qualité de la route dans le temps.

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ANNEXE

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Tableau 2 : Effets de la variation du prix de la qualité

Variation du prix de la gualité (P) Nombre Variation du nombre Variation de la

Prix Variation du prix Qualité Variation de la gualité d'usagers d'usagers Taxe taxe

2 0,380711 0,558376 0,761421

2,02 1,00% 0,371537 -2,41% 0,555874 -0,45% 0,75051 -1,43%

2,1 5,00% 0,338135 -11,18% 0,546764 -2,08% 0,710083 -6,74%

2,2 10,00% 0,302639 -20,51 % 0,537083 -3,81% 0,665806 -12,56%

2,2106 10,53% 0,299224 -21,40% 0,536152 -3,98% 0,66146 -13,13%

2,4 20,00% 0,247133 -35,09% 0,521945 -6,52% 0,59312 -22,10%

2,6 30,00% 0,206055 -45,88% 0,510742 -8,53% 0,535744 -29,64%

2,8 40,00% 0,174695 -54,11% 0,50219 -10,06% 0,489146 -35,76%

3 50,00% 0,15015 -60,56% 0,495495 -11,26% 0,45045 -40,84%

3,2 60,00% 0,130544 -65,71 % 0,490148 -12,22% 0,41774 -45,14%

3,4 70,00% 0,114612 -69,90% 0,485803 -13,00% 0,389682 -48,82%

3,6 80,00% 0,101478 -73,35% 0,482221 -13,64% 0,365319 -52,02%

3,8 90,00% 0,0905119 -76,23% 0,479231 -14,17% 0,343945 -54,83%

4 100,00% 0,0812568 -78,66% 0,476706 -14,63% 0,325027 -57,31 %

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---------

Effets de la variation du prix des matériaux de construction

0,00% 1

-10,00% 1,O~,OO% 1~O'oorT0,53%~G;t)O~/~OO% 40,00% 50,00% ~ -===---, - •

60,00%

*4 t

70,00%

d

80,00%

• 90,00%

• 100,00%

• -20,00%

~ -30,00%

-40,00% - ~----_. ~ 0

-50,00% -

-60,00% -­~

-70,00% ~

-80,00% -' -90,00%

Variation du prix en %

[ • Variation_C!de la qualité en % ~Variation du nom~ d'usagers en % Variation de la taxe en%l

Figure 7 : Effets de la variation du prix de la qualité

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Tableau 3 : Effets de la variation du paramètre a

Variation du paramètre a Variation de la Nombre Variation du nombre Variation de la

a Variation de a Qualité qualité d'usagers d'usagers Taxe taxe

0,3 0,380711 0,558376 0,761421 0,303 1,00% 0,386291 1,47% 0,560951 0,46% 0,77258 1,47% 0,315 5,00% 0,40933 7,52% 0,571763 2,40% 0,81866 7,52% 0,33 10,00% 0,439883 15,54% 0,58651 5,04% 0,879765 15,54% 0,36 20,00% 0,507901 33,41% 0,620767 Il,17% 1,0158 33,41% 0,39 30,00% 0,587526 54,32% 0,66285 18,71% 1,17505 54,32% 0,42 40,00% 0,682705 79,32% 0,715215 28,09% 1,36541 79,32% 0,45 50,00% 0,79929 109,95% 0,781528 39,96% 1,59858 109,95% 0,48 60,00% 0,946372 148,58% 0,867508 55,36% 1,89274 148,58% 0,51 70,00% 1,1389 199,15% 0,982582 75,97% 2,2778 199,15%

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Effets de la variation du paramètre a

250,00%

200,00% I-----------~-150,00% ~

~ 0

" 100,00%

"

50,00% " -"-----=;;:::::::::=-__~---J

L ~

1\ " 0,00%

1,00% 5,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00%

Variation du paramètre a en %

I-+-- Variation de I~ualité en % -< 0-- Variation dLJnombre ~gers en % Variation de la taxe en o~

Figure 8 : Effets de la variation du paramètre a

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Tableau 4 : Effets de la variation du paramètre B

Variation du paramètre 13 Variation de la Nombre Variation du nombre Variation de la

ê Variation de ê Qualité qualité d'usagers d'usagers Taxe taxe

0,1 0,380711 0,558376 0,761421 0,101 1,00% 0,376091 -1,21 % 0,557116 -0,23% 0,75218 -1,21 %

0,105 5,00% 0,35868 -5,79% 0,552367 -1,08% 0,71736 -5,79%

0,11 10,00% 0,33906 -10,94% 0,547016 -2,03% 0,678119 -10,94%

0,12 20,00% 0,305623 -19,72% 0,537897 -3,67% 0,611247 -19,72%

0,13 30,00% 0,27819 -26,93% 0,530415 -5,01% 0,55638 -26,93%

0,14 40,00% 0,255276 -32,95% 0,524166 -6,13% 0,510551 -32,95%

0,15 50,00% 0,235849 -38,05% 0,518868 -7,08% 0,471698 -38,05%

0,16 60,00% 0,21917 -42,43% 0,514319 -7,89% 0,43834 -42,43%

0,17 70,00% 0,204694 -46,23% 0,510371 -8,60% 0,409389 -46,23%

0,18 80,00% 0,192012 -49,56% 0,506912 -9,22% 0,384025 -49,56%

0,19 90,00% 0,18081 -52,51% 0,503857 -9,76% 0,36162 -52,51% 0,2 100,00% 0,170843 -55,13% 0,501139 -10,25% 0,341686 -55,13%

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Effets de la variation du paramètre J3

0,00%

1,00% 5,00% 10,'0U°To--2G,00,% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% 80,00% 90,00% 100,00% ........" •

-10,00% - ­" -­

-20,00% f

1

" ~ -30,00% -- -­

" f,

-40,00%

" 1\

-50,00% - - - "­1\

1\

-60,00%

Variation du paramètre J3 en %

I-+--Variation de la qualité en % ----- Variation du nombre d'usagers en % --Variation de la taxe en % l -

Figure 9 : Effets de la variation du paramètre ~

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Tableau 5 : Effets de la variation du paramètre cr

Variation du paramètre cr Variation de la Nombre Variation du nombre Variation de la

cr Variation de cr Qualité qualité d'usagers d'usagers Taxe taxe

0,1 0,380711 0,558376 0,761421 0,101 1,00% 0,379862 -0,22% 0,557637 -0,13% 0,75972 -0,22%

0,105 5,00% 0,376497 -1,11% 0,554705 -0,66% 0,752993 -1,11%

0,11 10,00% 0,372356 -2,19% 0,551087 -1,31% 0,744713 -2,19%

0,12 20,00% 0,36429 -4,31% 0,544006 -2,57% 0,72858 -4,31 %

0,13 30,00% 0,356498 -6,36% 0,537123 -3,81% 0,712996 -6,36%

0,14 40,00% 0,348967 -8,34% 0,53043 -5,00% 0,697934 -8,34%

0,15 50,00% 0,341686 -10,25% 0,523918 -6,17% 0,683371 -10,25%

0,16 60,00% 0,334642 -12,10% 0,51758 -7,31% 0,669284 -12,10%

0,17 70,00% 0,327826 -13,89% 0,511408 -8,41% 0,655652 -13,89%

0,18 80,00% 0,321227 -15,62% 0,505397 -9,49% 0,642453 -15,62%

0,19 90,00% 0,314835 -17,30% 0,499538 -10,54% 0,62967 -17,30%

0,2 100,00% 0,308642 -18,93% 0,493827 -11,56% 0,617284 -18,93%

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----

0,00%

-2,00% P.-4,00%

-6,00%

-8,00% -­0 ~ -10,00%

-12,00%

-14,00%

-16,00%

-18,00%

-20,00%

Effets de la variation du paramètre CI

i 1 i 1 i

5ÔO%--1-(')-O(1%, ,~

- -, 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% 80,00% 90,00% , 100,00% 1

--­ 1\ ~ ._-~~

1\

1\

1\

Variation du paramètre cr en %

r--+- Variation de la qualité en % -a-Variation du nombre d'usagers en o/~ Variation de la taxe ~o 1

Figure 10 : Effets de la variation du paramètre cr

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