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UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6)
FACULTÉ DE MÉDECINE PIERRE ET MARIE CURIE
ANNÉE 2012 THÈSE N° 2012PA06G034
DOCTORAT EN MÉDECINE
SPÉCIALITÉ : MÉDECINE GÉNÉRALE
Acceptabilité et faisabilité d’un dépistage systématique
du VIH en Médecine générale
Par
Merouane SEGHOUANI
PRESENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 11/09/2012 PRÉSIDENT DU JURY : Pr Gilles PIALOUX (PU PH)
DIRECTEUR DE THÈSE : Dr Vincent DANELUZZI (PH)
MEMBRES DU JURY : Dr Isabelle DE BECO (MCU )
Dr Dominique TIRMARCHE (MCU )
2
Remerciements
A Monsieur le Professeur Gilles Pialoux, pour avoir accepté de présider le jury de
cette thèse.
Au Docteur Vincent Daneluzzi, pour avoir dirigé ce travail d’une main de fer dans un
gant de velours.
Aux membres du jury, de m’avoir honoré de faire partie du jury.
Aux Docteurs Marc Duchene, Trong-Hien N’Guyen et Murielle Guillier, pour avoir
accepté de participer à cette étude.
Au Docteur Philippe Michel, pour son aide dans la partie statistique.
A ma femme Aurélie, ma raison de vivre, pour son soutien indéfectible et ses
encouragements si précieux.
A ma fille Sofia, mon nœud sinusal.
A mes parents, pour tout ce qu’ils ont fait jusqu’ici, et pour m’avoir permis de réaliser
mon rêve.
A tous les membres de ma famille et de ma belle-famille, pour leur soutien.
A tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de cette étude.
3
A la mémoire de mon père.
4
LISTE DES PROFESSEURS DES UNIVERSITES -
PRATICIENS HOSPITALIERS
1- Site Pitié-Salpêtrière - ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE
- AGID Yves FEDERATION DE NEUROLOGIE (surnombre)
- AGUT Henri BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE-HYGIENE
- ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE D’ADULTES
- AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE
- ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
- AURENGO André BIOPHYSIQUE et MEDECINE NUCLEAIRE
- AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE
- BARROU Benoît UROLOGIE
- BASDEVANT Arnaud NUTRITION
- BAULAC Michel ANATOMIE / NEUROLOGIE
- BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE
- BELMIN Joël MEDECINE INTERNE Ivry
- BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE
- BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE
- BERTRAND Jacques-Charles STOMATOLOGIE ET CHIRURGIE
MAXILLOFACIALE
- BITKER Marc Olivier UROLOGIE
- BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE
- BOISVIEUX Jean-François BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE MEDICALE
(surnombre)
- BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE
- BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES
- BRICE Alexis GENETIQUE
- BRUCKERT Eric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
- CABANIS Emmanuel RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE - (surnombre)
- CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE (Chef de service par intérim)
- CALVEZ Vincent VIROLOGIE ET BACTERIOLOGIE
- CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE
- CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE
5
- CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE (département de génétique)
- CATONNE Yves CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
- CAUMES Eric MALADIES INFECTIEUSES - MALADIES TROPICALES
- CESSELIN François BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- CHAMBAZ Jean BIOLOGIE CELLULAIRE
- CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE
- CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE
- CHERIN Patrick MEDECINE INTERNE
- CHIGOT Jean-Paul CHIRURGIE GENERALE (surnombre)
- CHIRAS Jacques RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III
- CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION
- CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II
- COHEN David PEDO-PSYCHIATRIE
- COHEN Laurent NEUROLOGIE
- COMBES Alain REANIMATION MEDICALE
- CORIAT Pierre ANESTHESIOLOGIE et REANIMATION CHIRURGICALE
- CORNU Philippe NEURO-CHIRURGIE
- COURAUD François BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- DANIS Martin PARASITOLOGIE (surnombre)
- DAUTZENBERG Bertrand PNEUMOLOGIE
- DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
- DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE
- DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
- DERAY Gilbert NEPHROLOGIE
- DERENNE Jean-Philippe PNEUMOLOGIE (surnombre)
- DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE - OBSTETRIQUE
- DORMONT Didier RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE
- DUBOIS Bruno NEUROLOGIE
- DURON Jean-Jacques CHIRURGIE DIGESTIVE (surnombre)
- DUGUET Alexandre PNEUMOLOGIE
- DUYCKAERTS Charles ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
- EYMARD Bruno NEUROLOGIE
- FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE
- FERRE Pascal BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- FONTAINE Bertrand FEDERATION DE NEUROLOGIE
6
- FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE D’ADULTES
- FOURET Pierre ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
- GANDJBAKHCH Iradj CHIRURGIE THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE
(surnombre)
- GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE / ENDOCRINOLOGIE
- GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE
- GRENIER Philippe RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE II
- GRIMALDI André ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
- HAERTIG Alain MEDECINE LEGALE / UROLOGIE
- HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE
- HAUW Jean-Jacques ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES (surnombre)
- HELFT Gérard DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
- HERSON Serge THERAPEUTIQUE /MEDECINE INTERNE
- HEURTIER Agnès ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
- HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE
- SNARD Richard CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
- ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE
- JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE-HYGIENE
- JOUVENT Roland PSYCHIATRIE D'ADULTES
- KATLAMA née WATY Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES
- KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE
- KIEFFER Edouard CHIRURGIE VASCULAIRE
- KLATZMANN David IMMUNOLOGIE
- KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
- KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE
- MAS Georges OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE
- NGERON Olivier ANESTHESIOLOGIE
- ZENNEC Jean-Yves ANATOMIE / CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE
- FEUVRE Claude DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
- BLOND née MISSENARD Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE
- ENHARDT Laurence ENDOCRINOLOGIE / MEDECINE NUCLEAIRE
- FRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE
- HERICY Stéphane RADIOLOGIE et IMAGERIE MEDICALE III
- HOANG Phuc OPHTALMOLOGIE
- MOINE François IMMUNOLOGIE
7
- PRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE
- BETZKI ép. ZALC Catherine FEDERATION DE NEUROLOGIE
- LYON-CAEN Olivier FEDERATION DE NEUROLOGIE
- MALLET Alain BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
- MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE
- MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE
- MAZIER Dominique PARASITOLOGIE
- MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)
- MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE
- MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
- METZGER Jean-Philippe CARDIOLOGIE et MALADIES VASCULAIRES
- MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
- OPPERT Jean-Michel NUTRITION
- PASCAL-MOUSSELLARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET
TRAUMATOLOGIQUE
- PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE et CARDIO-VASCULAIRE.
- PERRIGOT Michel REEDUCATION FONCTIONNELLE
- PETITCLERC Thierry BIOPHYSIQUE / NEPHROLOGIE
- PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE
- PIETTE François MEDECINE INTERNE - Ivry
- PIETTE Jean-Charles MEDECINE INTERNE
- POIROT Catherine CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE
- POYNARD Thierry HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE
- PUYBASSET Louis ANESTHESIOLOGIE REANIMATION CHIRURGICALE
- RATIU Vlad HEPATO - GASTRO - ENTEROLOGIE
- RICHARD François UROLOGIE
- RIOU Bruno ANESTHESIOLOGIE/URGENCES MEDICO-CHIRURGICALE
- ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE -- Ivry
- ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION CHIRURGICALE
- SAMSON Yves NEUROLOGIE/URGENCES CEREBRO-VASCULAIRES
- IMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE
- SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE
- THOMAS Daniel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES
- TOUITOU Yvan NUTRITION / BIOCHIMIE (surnombre)
- TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES
8
- VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE
- VAN EFFENTERRE Rémy NEURO-CHIRURGIE
- VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE
- VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard)
- VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE
- VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE
- WILLER Jean-Vincent PHYSIOLOGIE
- ZELTER Marc PHYSIOLOGIE / EXPLORATIONS FONCTIONNELLES
2- Site saint Antoine - AMARENCO Gérard Rééducation fonctionnelle et neurologique (Hôpital
ROTHSCHILD)
- AMSELEM Serge Génétique (Hôpital TROUSSEAU)
- ANDRE Thierry Cancérologie (Hôpital La Salpétrière)
- ANTOINE Jean Marie Gynécologie Obstétrique / Médecine de la Reproduction
(Hôpital TENON)
- ARACTINGI Sélim Unité de Dermatologie (Hôpital TENON)
- ARLET Guillaume Bactériologie (Hôpital TENON)
- ARRIVE Lionel Radiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- AUCOUTURIER Pierre INSERM U 712 (Hôpital Saint-Antoine)
- AUDRY Georges Chirurgie viscérale infantile (Hôpital TROUSSEAU)
- BALLADUR Pierre Chirurgie générale et digestive (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- BARDET Jean (surnombre) Cardiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- BAUD Laurent Explorations fonctionnelles multidisciplinaires (Hôpital TENON)
- BAUDON Jean Jacques (surnombre) Néonatologie (Hôpital TROUSSEAU)
- BEAUGERIE Laurent Gastroentérologie et Nutrition (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- BEAUSSIER Marc Anesthésie – Réanimation (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- BENIFLA Jean Louis Gynécologie Obstétrique (Hôpital ROTHSCHIL)
- BENSMAN Albert Néphrologie, Dialyses et transplantations pédiatriques (Hôpital
TROUSSEAU)
- BERENBAUM Francis Rhumatologie (Hôpital SAINT-ANTOIN)
- BEREZIAT Gilbert (surnombre) UMR 7079 Physiologie et physiopathologie
(Campus Jussieu)
- BERNAUDIN Jean François Histologie biologie tumorale (Hôpital TENON)
9
- BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry Neuropédiatrie (Hôpital TROUSSEAU)
- BOCCON GIBOD Liliane (surnombre) Anatomie pathologique (Hôpital
TROUSSEAU)
- BONNET Francis Anesthésie réanimation (Hôpital TENON)
- BORDERIE Vincent Ophtalmologie (CNHO des 15/20)
- BOUCHARD Philippe Endocrinologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- BOUDGHENE STAMBOULI Franck Radiologie (Hôpital TENON)
- BREART Gérard Gynécologie obstétrique (Hôpital TENON)
- CABANE Jean Médecine interne (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- CADRANEL Jacques Pneumologie (Hôpital TENON)
- CALLARD Patrice Anatomie pathologique (Hôpital TENON)
- CAPEAU Jacqueline Inserm U.680 (Faculté de Médecine P. & M. Curie)
- CARBAJAL SANCHEZ Ricardo Urgences pédiatriques (Hôpital TROUSSEAU)
- CARBONNE Bruno Gynécologie obstétrique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- CARETTE Marie France Radiologie (Hôpital TENON)
- CASADEVALL Nicole Hématologie biologique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- CAYRE Yvon Hématologie immunologie (Hôpital DEBRE)
- CHAZOUILLERES Olivier Hépatologie gastro-entérologie (Hôpital SAINT-
ANTOINE)
- CHOSIDOW Olivier Dermatologie – Allergologie (Hôpital TENON)
- CHOUAID Christos Pneumologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- CHRISTIN-MAITRE Sophie Endocrinologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- CLEMENT Annick Pneumologie (Hôpital TROUSSEAU)
- CLERGUE François Détaché au Ministère des Affaires Etrangères : Hôpital
Cantonal / Anesthésiologie
- COHEN Aron Cardiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- CONSTANT Isabelle Anesthésiologie réanimation (Hôpital TROUSSEAU)
- COSNES Jacques Gastro-entérologie et nutrition (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- COULOMB Aurore Anatomie et cytologie pathologiques (Hôpital TROUSSEAU)
- DAMSIN Jean Paul Orthopédie (Hôpital TROUSSEAU)
- DARAI Emile Gynécologie obstétrique (Hôpital TENON)
- DE GRAMONT Aimery Oncologie médicale (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- DENOYELLE Françoise ORL et chirurgie cervico-faciale (Hôpital TROUSSEAU)
- DEVAUX Jean Yves Biophysique et médecine nucléaire (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- DOUAY Luc Hématologie biologique (Hôpital TROUSSEAU)
10
- DOURSOUNIAN Levon Chirurgie orthopédique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- DUCOU LE POINTE Hubert Radiologie (Hôpital TROUSSEAU)
- DURON Françoise Endocrinologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- DUSSAULE Jean Claude Physiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- FAUROUX Brigitte Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques (Hôpital
TROUSSEAU)
- FERON Jean Marc Chirurgie orthopédique et traumatologique (Hôpital SAINT
ANTOINE)
- FLEJOU Jean François Anatomie pathologique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- FLORENT Christian Hépato gastro-entérologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- FRANCES Camille Dermatologie – Allergologie (Hôpital TENON)
- FUNCK BRENTANO Christian Pharmacologie clinique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- GARABEDIAN Eréa Noël ORL et chirurgie cervico-faciale (Hôpital TROUSSEAU)
- GARBARG CHENON Antoine Bactériologie virologie (Hôpital TROUSSEAU)
- GATTEGNO Bernard (surnombre) Urologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- GENDRE Jean Pierre (surnombre) Gastro-entérologie et nutrition (Hôpital
SAINTANTOINE)
- GIRARD Pierre Marie Maladies infectieuses et tropicales (Hôpital SAIN-ANTOINE)
- GIRARDET Jean Philippe Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques (Hôpital
TROUSSEAU)
- GIROT Robert Hématologie biologique (Hôpital TENON)
- GOLD Francis Néonatologie (Hôpital TROUSSEAU)
- GORIN Norbert Hématologie clinique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- GRATEAU Gilles Médecine interne (Hôpital TENON)
- GRIMFELD Alain (surnombre) Pédiatrie orientation pneumologie et allergologie
(Hôpital TROUSSEAU)
- GRIMPREL Emmanuel Pédiatrie générale (Hôpital TROUSSEAU)
- GRUNENWALD Dominique Chirurgie thoracique (Hôpital TENON)
- GUIDET Bertrand Réanimation médicale (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- HAAB François Urologie (Hôpital TENON)
- HELARDOT Pierre Georges Chirurgie viscérale infantile (Hôpital TROUSSEAU)
- HOURY Sidney Chirurgie digestive et viscérale (Hôpital TENON)
- HOUSSET Chantal Biologie cellulaire – Inserm U. 680 Faculté de Médecine P. & M.
Curie
- JAILLON Patrice Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie
11
- JOUANNIC Jean-Marie Gynécologie obstétrique (Hôpital TROUSSEAU)
- JUST Jocelyne Pneumologie et allergologie pédiatriques (Hôpital TROUSSEAU)
- LACAINE François Chirurgie digestive et viscérale (Hôpital TENON)
- LACAU SAINT GUILY Jean ORL (Hôpital TENON)
- LACAVE Roger Histologie biologie tumorale (Hôpital TENON)
- LANDMAN-PARKER Judith Hématologie et oncologie pédiatriques (Hôpital
TROUSSEAU)
- LAROCHE Laurent Ophtalmologie (CHNO des Quinze-Vingts)
- LE BOUC Yves Explorations fonctionnelles (Hôpital TROUSSEAU)
- LEBEAU Bernard Pneumologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- LEGRAND Ollivier Hématologie oncologie médicale (Hôpital HOTEL DIEU)
- LEVERGER Guy Hématologie et oncologie pédiatriques (Hôpital TROUSSEAU)
- LEVY Richard Neurologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- LIENHART André Anesthésie – Réanimation (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- LOTZ Jean Pierre Cancérologie (Hôpital TENON)
- LOUVET Christophe Oncologie médicale (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- MARIE Jean Pierre Hématologie (Hôpital HOTEL-DIEU)
- MARSAULT Claude Radiologie (Hôpital TENON)
- MASLIAH Joëlle Inserm U.538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
- MAURY Eric Réanimation médicale (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- MAYAUD Marie Yves Pneumologie (Hôpital TENON)
- MENU Yves Radiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- MEYER Bernard ORL et chirurgie cervico-faciale (Hôpital TENON)
- MEYOHAS Marie Caroline Maladies infectieuses et tropicales (Hôpital SAINT
ANTOINE)
- MICHEL Pierre Louis Cardiologie (Hôpital TENON)
- MILLIEZ Jacques Gynécologie obstétrique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- MIMOUN Maurice Chirurgie plastique (Hôpital ROTHSCHILD)
- MITANCHEZ Delphine Néonatologie (Hôpital TROUSSEAU)
- MONTRAVERS Françoise Biophysique et médecine nucléaire (Hôpital TENON)
- MURAT Isabelle Anesthésie réanimation (Hôpital TROUSSEAU)
- NICOLAS Jean Claude Virologie (Hôpital TENON)
- OFFENSTADT Georges Réanimation médicale (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- PAQUES Michel Ophtalmologie (CHNO des 15/20)
- PARC Yann Chirurgie générale et digestive (Hôpital SAINT-ANTOINE)
12
- PATERON Dominique Service d’Accueil des Urgences (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- PAYE François Chirurgie générale et digestive (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- PERETTI Charles-Siegfried Psychiatrie d’adultes (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- PERIE Sophie ORL (Hôpital TENON)
- PETIT Jean Claude Bactériologie virologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- PIALOUX Gilles Maladies infectieuses et tropicales (Hôpital TENON)
- POUPON Raoul Hépatologie et gastro-entérologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- RENOLLEAU Sylvain Réanimation néonatale (Hôpital TROUSSEAU)
- RODRIGUEZ Diana Neuro-pédiatrie (Hôpital TROUSSEAU)
- RONCO Pierre Marie Néphrologie et dialyses (Hôpital TENON)
- RONDEAU Eric Urgences néphrologiques – Transplantation rénale (Hôpital
TENON)
- ROSMORDUC Olivier Hépato gastro-entérologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- ROUGER Philippe I.N.T.S. 6, rue Alexandre Cabanel 75739 Paris cedex 15
- ROUZIER Roman Gynécologie obstétrique (Hôpital TENON)
- ROZENBAUM Willy Maladies infectieuses et tropicales (Hôpital SAINT-LOUIS)
- SAHEL José Alain Ophtalmologie (CHNO des 15/20)
- SAUTET Alain Chirurgie orthopédique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- SEZEUR Alain Chirurgie générale (Hôpital des DIACONESSES)
- SIFFROI Jean Pierre Génétique et embryologie médicales (Hôpital TROUSSEAU)
- SOUBRIER Florent Département de génétique (Groupe Hospitalier PITIE
SALPETRIERE)
- TALBOT Jean Noël Biophysique médecine nucléaire (Hôpital TENON)
- THIBAULT Philippe (surnombre) Urologie (Hôpital TENON)
- THOMAS Guy Psychiatrie d’adultes (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- THOUMIE Philippe Rééducation neuro-orthopédique (Hôpital ROTHSCHILD)
- TIRET Emmanuel Chirurgie générale et digestive (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- TOUBOUL Emmanuel Radiothérapie (Hôpital TENON)
- TOUNIAN Patrick Gastro-entérologie et nutrition pédiatriques (Hôpital
TROUSSEAU)
- TRAXER Olivier Urologie (Hôpital TENON)
- TRUGNAN Germain Inserm U538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
- TUBIANA Jean Michel (surnombre) Radiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- UZAN Serge Gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction (Hôpital
TENON)
13
- VALLERON Alain Jacques Unité de santé publique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- VAYSSAIRAT Michel Cardiologie (Hôpital TENON)
- VAZQUEZ Marie Paule Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie (Hôpital
TROUSSEAU)
- WENDUM Dominique Anatomie pathologique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- WISLEZ Marie Pneumologie (Hôpital TENON)
LISTE DES MAITRES DE CONFERENCE - PRATICIENS
HOSPITALIERS
1- Site Pitié-Salpêtrière - ANKRI Annick HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
- AUBRY Alexandra BACTERIOLOGIE
- AXELRAD Herbert PHYSIOLOGIE
- BACHELOT Anne ENDOCRINOLOGIE (Stagiaire)
- BELLANNE-CHANTELOT Christine GENETIQUE
- BENOLIEL Jean-Jacques BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- BENSIMON Gilbert PHARMACOLOGIE
- BORSOS Anne-Marie BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- BOUTOLLEAU David VIROLOGIE
- BROUSSE Geneviève PARASITOLOGIE
- BUFFET Pierre PARASITOLOGIE
- CARCELAIN-BEBIN Guislaine IMMUNOLOGIE
- CARRIE Alain BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- CHARLOTTE Frédéric ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
- CHARRON Philippe GENETIQUE/CARDIOLOGIE
- COLLET Jean-Philippe DEPARTEMENT DE CARDIOLOGIE
- COMPERAT Eva ANATOMIE PATHOLOGIQUE
- CORVOL Jean-Christophe PHARMACOLOGIE
- COULET Florence GENETIQUE
- COUSSIEU Christiane BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- DALOZ Madeleine ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION
14
- DANZIGER Nicolas PHYSIOLOGIE
- DATRY Annick PARASITOLOGIE
- DELERS Francisco BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- DEPIENNE Christel GENETIQUE (Stagiaire)
- DUPONT-DUFRESNE Sophie ANATOMIE/NEUROLOGIE
- FOLLEZOU Jean-Yves RADIOTHERAPIE
- FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE
- FRIJA Elisabeth PHYSIOLOGIE
- GALANAUD Damien RADIOLOGIE
- GAYMARD Bertrand PHYSIOLOGIE
- GIRAL Philippe NUTRITION/ENDOCRINOLOGIE
- GOLMARD Jean-Louis BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
- HABERT Marie-Odile BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
- HALLEY DES FONTAINES Virginie EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
- HOANG VAN Catherine ANATOMIE et CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES
- KAHN Jean-François PHYSIOLOGIE
- LACOMBE Catherine BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
- LACOMBLEZ Lucette PHARMACOLOGIE
- LACORTE Jean-Marc BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- LAURENT Claudine PEDOPSYCHIATRIE (Stagiaire)
- LE BIHAN Johanne BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- LE GUERN Eric GENETIQUE
- LESOURD Sylvie GENETIQUE
- MAKSUD Philippe BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
- MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE
- MAZIERES Léonore PHYSIOLOGIE
- MORICE Vincent BIOSTATISTIQUES ET INFORMATIQUE MEDICALE
- NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE
- N’GUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE
- PERNES Jean-François BIOPHYSIQUE/MEDECINE NUCLEAIRE
- PIDOUX Bernard PHYSIOLOGIE
- ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
- ROSENHEIM Michel EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE
- ROSENZWAJG Michelle IMMUNOLOGIE
- ROUSSEAU Géraldine CHIRURGIE GENERALE
15
- SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE
- SEBBAN Claude MEDECINE INTERNE / GERIATRIE
- SEILHEAN Danielle NEURO-ANATOMIE PATHOLOGIQUE
- SIMON Dominique SANTE PUBLIQUE / EPIDEMIOLOGIE
- SOUGAKOFF Wladimir BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE
- STRAUS Christian PHYSIOLOGIE/EXPLORATION FONCTIONNELLE
- TANKERE Frederic O.R.L.
- TEZENAS DU MONTCEL Sophie BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE
MEDICALE
- THELLIER Marc PARASITOLOGIE
- TRESCA Jean-Pierre BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- URIOS Paul BIOCHIMIE et BIOLOGIE MOLECULAIRE
- VEZIRIS Nicolas BACTERIOLOGIE-HYGIENE (stagiaire)
- VITTE Elisabeth ANATOMIE/O.R.L.
- WAROT Dominique PHARMACOLOGIE
2- Site Saint Antoine - ABUAF Nisen Hématologie (Hôpital TENON)
- AMIEL Corinne Virologie (Hôpital TENON)
- ANCEL Pierre Yves Département de Santé Publique (Hôpital TENON)
- APARTIS Emmanuelle Physiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- BARBU Véronique Biologie cellulaire (Faculté de Médecine P. & M. Curie)
- BELLOCQ Agnès Explorations fonctionnelles (Hôpital TENON)
- BENLIAN Pascale Biochimie B (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- BERTHOLON Jean François Explorations fonctionnelles respiratoires (Hôpital
SAINTANTOINE)
- BIOUR Michel Pharmacologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
- BOELLE Pierre Yves Inserm U707 Faculté de Médecine P. & M. Curie
- BOFFA Jean Jacques Néphrologie et dialyses (Hôpital TENON)
- BOULE Michèle Physiologie (Hôpital TROUSSEAU)
- CARRAT Fabrice Inserm U707 (Faculté de Médecine P. & M. Curie)
- CERVERA Pascale Anatomie pathologique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- CHABBERT BUFFET Nathalie Gynécologie Obstétrique (Hôpital TENON)
- COLOMBAT Magali Anatomo-pathologie (Hôpital TENON)
- DECRE Dominique Bactériologie virologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
16
- DELHOMMEAU François Hématologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- DELISLE Françoise Bactériologie virologie (Hôpital TENON)
- DEVAUX Aviva Biologie de la Reproduction (GH Pitié-Salpétrière)
- DEVELOUX Michel Parasitologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- EL ALAMY Ismaïl Hématologie biologique (Hôpital TENON)
- ESCUDIER Estelle Département de Génétique (Hôpital TROUSSEAU)
- FAJAC-CALVET Anne Histologie embryologie (Hôpital TENON)
- FERRERI Florian Psychiatrie d'Adultes (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- FLEURY Jocelyne Histologie embryologie (Hôpital TENON)
- FRANCOIS Thierry Pneumologie et réanimation (Hôpital TENON)
- GARÇON Loïc Hématologie biologique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- GARDERET Laurent Hématologie clinique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- GEROTZIAFAS Grigoris Hématologie (Hôpital TENON)
- GONZALES Marie Génétique et embryologie médicales (Hôpital TROUSSEAU)
- GOZLAN Joël Bactériologie virologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- HAYMANN Jean Philippe Explorations fonctionnelles (Hôpital TENON)
- HENNEQUIN Christophe Parasitologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- JOHANET Catherine Immunologie et hématologie biologiques (Hôpital SAINT
ANTOINE)
- JOSSET Patrice Anatomie pathologique (Hôpital TROUSSEAU)
- JOYE Nicole Département de Génétique (Hôpital TROUSSEAU)
- KIFFEL Thierry Biophysique et médecine nucléaire (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- LACOMBE Karine Maladies infectieuses (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- LAGRANGE Monique Immunologie et hématologie biologiques (Hôpital SAINT
ANTOINE)
- LAPILLONNE Hélène Hématologie biologique (Hôpital TROUSSEAU)
- LASCOLS Olivier Inserm U.680 Faculté de Médecine P. & M. Curie
- LEWIN ZEITOUN Maïté Radiologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- MANDELBAUM Jacqueline Histologie embryologie cytogénétique orientation
biologie de la reproduction (Hôpital TENON)
- MAUREL Gérard Biophysique et médecine nucléaire Faculté de Médecine P. & M.
Curie
- MAURIN Nicole Histologie (Hôpital TENON)
- MOHAND-SAID Saddek Ophtalmologie (CHNO des 15/20)
- MORAND Laurence Bactériologie virologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
17
- NETCHINE Irène Explorations fonctionnelles (Hôpital TROUSSEAU)
- PARISET Claude Explorations fonctionnelles et endocriniennes (Hôpital
TROUSSEAU)
- PICARD Arnaud Chirurgie Maxillo-faciale (Hôpital TROUSSEAU)
- PLAISIER Emmanuel Néphrologie (Hôpital TENON)
- POIRIER Jean Marie Pharmacologie clinique Faculté de Médecine P. & M. Curie
- POIROT Jean Louis Parasitologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
- PORTNOI Marie France Département de Génétique (Hôpital TROUSSEAU)
- RAINTEAU Dominique Inserm U.538 Faculté de Médecine P. & M. Curie
- RAVEL DARRAGI Nadège Histologie biologie reproduction (Hôpital TENON)
- ROBERT Annie Hématologie biologique (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- ROSSIGNOL Sylvie Explorations fonctionnelles (Hôpital TROUSSEAU)
- ROUX Patricia Parasitologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
- SEBE Philippe Urologie (Hôpital TENON)
- SEBILLE Alain Physiologie Faculté de Médecine P. & M. Curie
- SELLAM Jérémie Rhumatologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- SEROUSSI FREDEAU Brigitte Département de Santé Publique (Hôpital TENON)
- SIBONY Mathilde Anatomie pathologique (Hôpital TENON)
- SIMON Tabassome Pharmacologie clinique, Faculté de Médecine P. & M. Curie
- SOUSSAN Patrick Virologie (Hôpital TENON)
- STANKOFF Bruno Neurologie (Hôpital TENON)
- SVRCEK Magali Anatomie et cytologie pathologiques (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- TANKOVIC Jacques Bactériologie virologie (Hôpital SAINT-ANTOINE)
- THOMAS Ginette Biochimie (Faculté de Médecine P. & M. Curie)
- VAN DEN AKKER Jacqueline Embryologie pathologique et cytogénétique (Hôpital
TROUSSEAU)
- VAYLET Claire Médecine nucléaire (Hôpital TROUSSEAU)
- VIBERT Jean François Inserm U 444, Faculté de Médecine P. & M. Curie
- VIGOUROUX Corinne Inserm U680, Faculté de Médecine P. & M. Curie
- WEISSENBURGER Jacques Pharmacologie clinique, Faculté de Médecine P. & M.
Curie
- WOLF Claude Laboratoire de spectrométrie de masse, Faculté de Médecine P. &
M. Curie (Hôpital TENON)
18
Table des matières
REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................... 2
LISTE DES PROFESSEURS DES UNIVERSITES -‐ PRATICIENS HOSPITALIERS .............................. 4
LISTE DES MAITRES DE CONFERENCE -‐ PRATICIENS HOSPITALIERS ......................................... 13
TABLE DES MATIERES ................................................................................................................................ 18
1 INTRODUCTION – CONTEXTE ............................................................................................................... 21
1.1 EPIDEMIOLOGIE DE L’INFECTION A VIH ........................................................................................................... 21
1.1.1 Le VIH dans le Monde .................................................................................................................................. 21
1.1.2 Le VIH en France ........................................................................................................................................... 23
1.2 MODALITES DE DEPISTAGE DE L'INFECTION A VIH EN FRANCE .................................................................. 33
1.2.1 Principes du paradigme « exceptionnaliste » ................................................................................... 33
1.2.2 Stratégies actuelles de dépistage ........................................................................................................... 34
1.2.3 Le dispositif et les acteurs du dépistage ............................................................................................. 36
1.2.4 Autres lieux de dépistage .......................................................................................................................... 37
1.2.5 Le rôle des COREVIH .................................................................................................................................... 38
1.3 VERS UN NOUVEAU PARADIGME ? ...................................................................................................................... 39
1.4 EVOLUTION DES POSITIONS INTERNATIONALES ............................................................................................. 41
1.4.1 Les recommandations de l’OMS .............................................................................................................. 41
1.4.2 Les recommandations des CDC ............................................................................................................... 43
1.5 EVOLUTION DES POSITIONS FRANÇAISES ......................................................................................................... 45
1.5.1 Rapport du conseil national du sida (CNS) de novembre 2006 ................................................ 45
1.5.2 Les recommandations de la Haute Autorité de Santé 2008-‐2009 .......................................... 47
1.5.3 Le plan national de lutte contre le VIH/Sida et les IST 2010-‐2014 ........................................ 50
1.6 PREMIERES ENQUETES MENEES DANS LE CADRE DE L'ELARGISSEMENT DE LA PROPOSITION DE
DEPISTAGE DU VIH .......................................................................................................................................................... 51
19
1.6.1 Dépistage et services d’accueil des urgences .................................................................................... 51
1.6.2 Dépistage et Médecine générale en ville ............................................................................................. 52
2 MATERIELS ET METHODES ................................................................................................................... 55
3 RESULTATS ................................................................................................................................................. 59
3.1 INCLUSIONS EN FONCTION DU SITE ................................................................................................................... 59
3.2 INCLUSIONS EN FONCTION DES MEDECINS INVESTIGATEURS ....................................................................... 59
3.3 AGE ET SEXE ........................................................................................................................................................... 60
3.4 PAYS DE NAISSANCE ............................................................................................................................................. 61
3.5 NOMBRE D’ANNEES PASSEES EN FRANCE ........................................................................................................ 61
3.6 NIVEAU D’ETUDES ................................................................................................................................................ 62
3.7 PROFESSIONS ......................................................................................................................................................... 63
3.8 NIVEAU DE CONNAISSANCES A PROPOS DE L’INFECTION PAR LE VIH ......................................................... 63
3.9 SEROLOGIE VIH ANTERIEURE ............................................................................................................................ 64
3.10 ANCIENNETE DE LA SEROLOGIE VIH .............................................................................................................. 65
3.11 ACCEPTATION DU TEST DE DEPISTAGE POUR LE VIH ................................................................................. 65
3.11.1 Taux d’acceptation en fonction du site (p > 0,05) ....................................................................... 66
3.11.2 Taux d’acceptation en fonction de l’investigateur (p = 0,0000119) .................................... 67
3.11.3 Taux d’acceptation en fonction du sexe (p > 0,05) ...................................................................... 70
3.11.4 Acceptation en fonction des connaissances sur l'infection par le VIH (p = 0,00030592)
70
3.12 RAISONS DU REFUS ............................................................................................................................................ 71
3.13 REALISATION DU TEST ...................................................................................................................................... 72
3.13.1 Réalisation en fonction de l’âge (p = 0,008696) ........................................................................... 73
3.13.2 Réalisation en fonction du niveau d’études (p = 0,031064) .................................................... 73
3.13.3 Réalisation en fonction des connaissances sur la maladie (p = 0,04372) ......................... 74
3.13.4 Réalisation en fonction du site (p = 0,00008 ) ............................................................................... 75
3.13.5 Réalisation en fonction de l’investigateur (p = 0,00316) ......................................................... 75
3.14 RESULTAT DES SEROLOGIES VIH EFFECTUEES ............................................................................................. 76
20
4 DISCUSSION ................................................................................................................................................ 77
5 CONCLUSION .............................................................................................................................................. 83
6 BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................ 84
7 ANNEXES ...................................................................................................................................................... 89
8 RESUME ........................................................................................................................................................ 92
21
1 Introduction – Contexte
1.1 Epidémiologie de l’infection à VIH
1.1.1 Le VIH dans le Monde
Selon les estimations de l’ONUSIDA, le nombre de personnes vivant avec le VIH (le
virus responsable du sida) dans le Monde était de l'ordre de 34 millions (IC 95 %
[31,6 - 35,2 millions]) en 2010, contre 26,2 millions (IC 95 % [24,6 - 27,8 millions]) en
1999, ce qui correspondrait à une augmentation de la prévalence d'environ 29 % [1,
2]. C'est l’Afrique sub-saharienne qui supporte le poids le plus important de
l’épidémie mondiale, le nombre total de personnes y vivant avec le VIH était de 22,9
millions (IC 95 % [21,6 - 24,1 millions]) en 2010, soit 67 % du total mondial [1].
Figure 1 : Prévalence globale du VIH dans le monde en 2009 [2].
22
Durant l'année 2010, on estimait à 2,7 millions (IC 95 % [2,4 – 2,9 millions]) le
nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH dans le Monde, dont
390 000 enfants (IC 95 % [340 000 - 450 000]). C'est près d’un sixième de moins
(14,8 %) qu'en 1999, année pendant laquelle on estimait que 3,1 millions de
personnes (IC 95 % [2,9 – 3,4 millions]) s'étaient contaminées [1].
En Afrique sub-saharienne, où la dynamique de l'épidémie est toujours la plus forte,
on estime à 1,9 millions (IC 95 % [1,7 – 2,1 millions]) le nombre de personnes
nouvellement contaminées en 2010, ce qui constitue une diminution sensible par
rapport à l'année 2001 : 2,2 millions (IC 95 % [1,9 –2,4 millions]) [1].
Le nombre de décès annuels liés au sida diminue désormais régulièrement à travers
le Monde surtout grâce à un accès plus large aux traitements antirétroviraux : après
avoir atteint un pic de 2,1 millions (IC 95 % [1,9 – 2,3 millions]) en 2004, on estimait
le nombre de décès dans le Monde à 1,8 millions (IC 95 % [1,6 –2,1 millions]) en
2009 [1].
On l'a vu, le nombre de personnes nouvellement contaminées chaque année par le
virus du sida a tendance à diminuer mais comme il y a dans le même temps une
baisse de la mortalité liée au sida grâce à un meilleur accès aux traitements
antirétroviraux, le nombre de personnes vivant avec le VIH est globalement en
augmentation dans le Monde [1].
À l’échelle mondiale, environ 50 % des personnes vivant avec le VIH sont des
femmes, tandis qu'elles représentent 59 % des patients en Afrique subsaharienne et
53 % dans les Caraïbes [1].
23
1.1.2 Le VIH en France
1.1.2.1 Notification obligatoire des cas de sida
Depuis 1986, les cliniciens doivent notifier tout patient présentant une pathologie
inaugurale du sida, sur la base d’une définition européenne [3], en créant un code
d’anonymat [4]. Les notifications sont transmises aux Médecins-inspecteurs des
Agences régionales de Santé concernées (ARS) qui les transmettent ensuite à
l’Institut national de veille sanitaire (InVS) qui centralise l'ensemble des cas [4]. Cette
notification obligatoire des cas de sida permet d'obtenir un maximum d'informations
pour mieux caractériser les personnes dépistées au stade le plus avancé de
l’infection (retard au dépistage) ou qui sont en échec de traitement antirétroviral.
1.1.2.2 Notification obligatoire des nouvelles infections à VIH
Cette notification a été mise en place en 2003. Elle part des biologistes qui doivent
déclarer, en créant un code d’anonymat, toute personne dont la sérologie VIH est
confirmée positive pour la première fois dans leur laboratoire. Les informations
cliniques et épidémiologiques sont complétées par le clinicien prescripteur du test [5].
Les notifications (comportant les deux volets, biologique et médical) sont adressées
aux Médecins-inspecteurs des ARS, qui doivent les coupler et les transmettre à
l’InVS [5]. L'intérêt principal de cette notification des nouvelles séropositivités à VIH
est de mieux décrire la dynamique de l'épidémie au sein de la population : combien
de personnes sont-elles dépistées chaque année et quelles sont les caractéristiques
de ces personnes (âge, sexe, orientation sexuelle, usage de drogues par voie
intraveineuse, pays d'origine, etc.) ? On peut ainsi identifier des populations plus à
risque de contamination par le VIH et développer des stratégies de prévention
adaptées.
24
1.1.2.3 La surveillance virologique
Elle consiste en la réalisation par le Centre national de référence (CNR) du VIH d’un
test d’infection récente et d’un sérotypage. Le test d’infection récente permet
d’estimer la part des contaminations récentes (≤ 6 mois en moyenne) parmi les
"nouvelles" découvertes de séropositivité à VIH. Le résultat de ce test est utilisé dans
un modèle mathématique pour estimer l’incidence annuelle de l’infection par le VIH
[6]. Le sérotypage permet lui de suivre l’évolution des groupes et des sous-types du
virus circulant actuellement en France et de surveiller l'évolution des résistances aux
traitements antirétroviraux. Le VIH le plus fréquemment rencontré encore aujourd'hui
en France est le VIH-1 du groupe M, de sous-type B.
1.1.2.4 Surveillance de l’activité globale de dépistage du VIH (LaboVIH)
Depuis 2001, l’InVS demande deux fois par an aux biologistes de l’ensemble des
laboratoires d’analyses de biologie médicale de ville et hospitaliers (soit environ 4300
laboratoires) de lui transmettre le nombre total de personnes testées pour le VIH
ainsi que le nombre de personnes confirmées positives pour la première fois, en
dénombrant séparément les sérologies VIH effectuées de façon anonyme dans une
CDAG (consultation de dépistage anonyme et gratuit). Le but de cette surveillance
est de suivre l’évolution du nombre de tests VIH effectués en France, d’aider à
l’interprétation des données de la notification obligatoire et de pouvoir en estimer le
degré d’exhaustivité [7].
1.1.2.5 L’activité de dépistage en France
En 2010, 4,98 millions (IC 95 % [4,91 - 5,05 millions]) de test VIH ont été réalisés. Ce
chiffre était en augmentation de 2003 à 2005 pour atteindre un pic de 5,29 millions,
25
puis il a diminué en 2006 et s’est stabilisé un peu au-dessous de 5 millions par an.
Huit pourcent des sérologies VIH sont réalisées dans le cadre d'un CDAG (proportion
inchangée depuis 2005), 77 % dans un laboratoire de ville, avec ou sans prescription
médicale [8]. En 2010, le nombre total de sérologies VIH effectuées rapporté à la
population française était de 77 pour 1 000 habitants (dont 6 pour 1 000 dans un
CDAG) [8]. Le nombre de sérologies pour le VIH confirmées positives en 2010 est
estimé à 10 836 (IC 95 % [10 377 - 11 295]), chiffre resté stable depuis 2007. La part
des sérologies confirmées positives dans les CDAG est quant à elle stable depuis
2003 et se situe aux alentours de 12 % du total [8]. La proportion de sérologies VIH
confirmées positives pour 1 000 sérologies réalisées est estimée à 2,2 en 2010.
1.1.2.6 Prévalence
Fin 2008, en utilisant la méthode directe, on estimait à 152 000 (IC 95 % [135 000 –
170 000]) le nombre total de personnes infectées vivant avec le VIH en France [9].
Ce chiffre est en augmentation constante avec une prévalence estimée - toujours
selon la méthode directe, à 134 000 (IC 95 % [100 000 – 170 000]) fin 2005 contre
106 000 (IC 95 % [89 000 - 122 000]) fin 1997 [10]. La méthode "directe" consiste à
diviser la population française en différents groupes dont on estime la taille et
auxquels on applique la prévalence du VIH observée à partir des enquêtes
disponibles dans la littérature. La prévalence de l’ensemble de la population est
obtenue en additionnant les estimations du nombre de personnes séropositives pour
le VIH dans chaque groupe [10, 11]. Les groupes choisis pour cette méthode sont les
HSH (= "Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes", c'est-à-dire les
homosexuels et les bisexuels masculins), les usagers de drogues par voie
intraveineuse, les hommes hétérosexuels non toxicomanes et les femmes non
toxicomanes, les hémophiles ou transfusés [10, 11].
26
1.1.2.7 Incidence
Les dernières estimations de l’incidence de l’infection à VIH ont été publiées en 2010
et portent sur la période 2003 – 2008 [6]. La méthode d’estimation utilisée par l’InVS
est fondée sur les résultats du test d’infection récente du CNR (qui permet de repérer
les infections datant de moins de six mois) parmi les personnes nouvellement
diagnostiquées, en tenant compte des antécédents de dépistage et du stade clinique
déclaré au moment du diagnostic [6]. Ce modèle d’estimation est calculé en faisant
l’hypothèse de stabilité des comportements de dépistage dans le temps et
d’indépendance entre contamination et recours au dépistage [6]. On estime donc que
6940 personnes (IC 95 % [6200 – 7690]) ont été nouvellement infectées par le VIH
en France en 2008 (cf. Figure 2) [6]. L’incidence globale de l’infection par le VIH en
France a diminué depuis 2003, elle est évaluée à 17 cas pour 10 000 personnes en
2008 (cf. Tableau 1) [6].
Figure 2 : Estimation du nombre de nouvelles infections à VIH dépistées par an en
France [6].
27
1.1.2.8 Découvertes de séropositivité à VIH
Chaque 1er décembre (Journée Mondiale de Lutte contre le VIH/sida), l’InVS publie
des données sur l’incidence de l’infection à VIH en France grâce à la déclaration
obligatoire des nouvelles infections. En 2010, ce sont 6 265 personnes (IC 95 %
[5 914 - 6 616]) qui ont découvert leur séropositivité pour le VIH [8]. Ce nombre est
stable depuis 2008, alors qu’il avait baissé de façon significative entre 2004 et 2007
(cf. Figure 3) [8].
Figure 3 : Nombre de découvertes de séropositivité VIH en France, 2003-2010 (Source : déclaration obligatoire des infections à VIH, InVS) [8].
Parmi les personnes nouvellement infectées en 2008, 48 % étaient des HSH. C'est
dans ce groupe à risque que la dynamique de l'épidémie est la plus importante. Les
personnes de nationalité étrangère vivant en France - autre groupe à risque dans
lequel la prévalence de l'infection par le VIH est plus importante que dans la
population générale -, représentent 45 % des infections par transmission
hétérosexuelle (cf. Tableau 1) [6].
28
Tableau 1 : Nombre de nouvelles infections et taux d’incidence pour 100 000
personnes par année, par population en 2008 [6]
1.1.2.9 Caractéristiques de l’épidémie à VIH en France
Le nombre total de nouvelles séropositivités à VIH est relativement stable sur la
période récente en France (2008-2010) et tous les points suivants méritent d'être
soulignés :
- Les personnes ayant découvert leur séropositivité à VIH en 2010 étaient âgées en
moyenne de 37,9 ans (36,3 chez les femmes et 38,7 chez les hommes) [8]. Entre
2003 et 2010, la proportion de jeunes de moins de 25 ans n’a pas évolué de façon
significative alors que la proportion des 25-49 ans a diminué (de 77 % à 70 %,
p < 10-3) tandis que la proportion des 50 ans et plus a, elle, augmenté (de 12 % à
18 %, p < 10-3) [8].
- Un peu plus de la moitié (52,3 %) des personnes découvrant leur séropositivité à
VIH en 2010 étaient nées en France et un tiers en Afrique sub-saharienne [8]. La
proportion de personnes nées en France ou en Europe a régulièrement augmenté
entre 2003 et 2010 (passant respectivement de 42 % à 52 % et de 2 % à 4 %,
p < 10-3). A contrario, la part des personnes nées en Afrique sub-saharienne a
significativement diminué depuis 2003 (passant de 44 % à 32 %, p < 10-3) [8].
29
- La proportion d’hommes parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité à
VIH continue à augmenter en 2010 puisqu'elle est maintenant de 68 % contre 57 %
en 2003 [8]. Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2010, la
proportion de personnes contaminées au cours de rapports hétérosexuels est
estimée à 57 % (soit 97 % des femmes et 38 % des hommes dépistés), ce qui
représente 3 600 personnes (IC 95 % [3 355 - 3 818]), contre 60 % en 2009 (cf.
Tableau 1) [11]. L’incidence de l’infection à VIH chez les hétérosexuels a été estimée
à 108 infections pour 100 000 personnes en 2008, en baisse significative depuis
2003 [6]. La proportion d'HSH parmi les personnes découvrant leurs séropositivité en
2010 s’élevait à 40 % (soit 2 500 personnes (IC 95 % [2 341 - 2 707]), contre 37 en
2009 ; ce chiffre est en augmentation constante depuis 2003 (cf. Figure 4) [8].
L’incidence de l’infection à VIH parmi les HSH en 2008 était estimée a 1 006
infections pour 100 000 personnes, soit presque dix fois plus que l’incidence estimée
chez les hétérosexuels, toutes nationalités confondues, et 200 fois plus que
l’incidence estimée chez les hétérosexuels de nationalité française [6]. L’enquête
PREVAGAY, réalisée en 2009 auprès de 917 hommes fréquentant les lieux de
convivialité gay parisiens, a permis pour la première fois de disposer d’une
estimation de la prévalence de l’infection à VIH au sein de la population gay. Cette
enquête a retrouvé une prévalence très élevée, estimée à 17,7 %, chez ces hommes
qui ont très souvent des rapports sexuels à risque avec d'autres hommes dans le
contexte parisien. Bien entendu, cette estimation ne peut absolument pas être
généralisée à l'ensemble de la population homosexuelle masculine en France [13].
- La proportion d’usagers de drogue par voie intraveineuse (UDI) parmi les
personnes ayant découvert leurs séropositivité en 2010 est estimée à 1 %, soit
environ 70 personnes (IC 95 % [43-100]), chiffre stable depuis 2003 (cf. Figure 4)
30
[8]. L’incidence de l’infection à VIH parmi les UDI était estimée en 2008 à 86 cas
pour 100 000 habitants.
Figure 4 : Découverte de séropositivité à VIH en France en fonction du mode de
contamination [12].
- Rapporté à la population française, le nombre de découvertes de séropositivité à
VIH en 2010 était de 97 cas par million d’habitants. Les taux de découverte sont très
disparates sur l'ensemble du territoire français : ils sont nettement supérieurs à la
moyenne nationale en Ile-de-France (IDF) et dans les départements français
d'Amérique (DFA), la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane. La région Ile-de-
France, forte de 11 millions d'habitants, concentre 44 % de l’ensemble des
découvertes de séropositivité à VIH ; les DFA, 9 % (cf. Figure 5) [8].
31
Figure 5 : Taux de découverte de séropositivité à VIH par million d’habitants et par
région en France, 2010 [8].
- En 2010, 29 % des découvertes de séropositivité à VIH correspondaient a une
infection récente ; cette part était plus élevée chez les HSH (44 %) que chez les
hétérosexuels nés en France (30 %) et que chez les hétérosexuels nés a l’étranger
(13 %). C'est en Midi-Pyrénées et en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA)
que l'on trouvait la plus grande part d'infections récentes (43 % et 40 %
respectivement) [8].
- Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité à VIH en 2010, 29 %
avaient un taux de lymphocytes T CD4+ inférieur à 200/mm3 au moment du
diagnostic (ce qui témoigne d'une immunodépression importante et de l'ancienneté
de l'infection, autrement dit d'un retard au diagnostic de l'infection à VIH) ; 20 %
avaient un taux compris entre 200 et 349/mm3, 21 % entre 350 et 499/mm3 et 30 %
> 500/mm3. Ces proportions sont restées constantes entre 2008 et 2010 [8].
32
- A la fin décembre 2008, au titre du régime général de l’Assurance maladie
(couvrant 88 % de la population française), 89 911 personnes bénéficiaient de l’ALD
(affection de longue durée) au titre de l'infection à VIH. Ce chiffre était de 86 485 à la
fin 2007 et de 83 281 à la fin 2006, soit une augmentation de 4 % par an [14]. En
extrapolant les données du régime général à l’ensemble de la population française,
on peut estimer le nombre de personnes qui devraient bénéficier de l’ALD pour
l’infection à VIH à 102 000 personnes en 2008 [9]. En sachant que la prévalence de
l’infection à VIH en France était estimée à 152 000 personnes en 2008, on peut par
différence estimer que le nombre de personnes infectées par le VIH qui ne
connaîtraient pas leur statut vis-à-vis du VIH - ou qui ne se font pas suivre - à environ
50 000 personnes (avec une fourchette allant de 32 000 à 68 000 personnes) [9].
33
1.2 Modalités de dépistage de l'infection à VIH en France
Le premier test de dépistage du VIH a été mis au point en 1984 et, en France, il a été
rendu obligatoire à partir du 1er août 1985 pour les dons de sang et à partir du 1er juin
1987 pour les dons d’organes [15, 16]. Dans toutes les autres circonstances, les
autorités sanitaires se sont prononcées à l'époque contre toute pratique de dépistage
obligatoire ou même systématique en dehors de l’examen prénuptial - qui n’existe
plus de nos jours -, et du suivi de grossesse. Plusieurs textes réglementaires sont
opposés au dépistage systématique chez les UDI, en milieu pénitentiaire, dans
l’armée ou pour les membres de la fonction publique. Une circulaire datant d’octobre
1987 exclut même fermement la généralisation du test VIH a l’ensemble des
malades hospitalisés dans les établissements de santé [17].
1.2.1 Principes du paradigme « exceptionnaliste »
Le système de dépistage de l’infection à VIH en France et dans la majorité des pays
développés s'est appuyé au tout début de l'épidémie (dans les années 1980) sur les
principes suivants :
• Nécessité d’un consentement éclairé clairement exprimé par la personne.
• Insistance sur le respect de la confidentialité.
• Importance du principe de volontariat et de la responsabilisation individuelle
dans la démarche de dépistage.
• Rôle essentiel de l’accompagnement, notamment en cas de découverte d’une
séropositivité.
Ces principes fondateurs ont contribué à la singularité du dépistage de l’infection à
VIH qui s'écarte nettement du cadre général du contrôle des maladies
34
transmissibles. Cette approche est avant tout très protectrice des droits des individus
et a été qualifiée par certains « d'exceptionnalisme » [18]. Le paradigme du
dépistage de l’infection à VIH reposait alors sur un recours à l’information plutôt qu’à
la contrainte et sur la volonté très marquée de respecter le droit des personnes
atteintes, ou à risque de l'être [19]. Cette approche spécifique du dépistage de
l’infection à VIH s’expliquait initialement par les particularités de cette pathologie :
• Le risque de stigmatisation et de discrimination à l’encontre des personnes
vivant avec le VIH/sida (à cause notamment de la peur irraisonnée de la
contamination).
• Les bénéfices individuels limités du dépistage en l’absence de traitement
efficace à l'époque.
• Les spécificités des groupes de populations particulièrement touchés par
l’infection (UDI, migrants, population carcérale, précaires, prostitué(e)s).
1.2.2 Stratégies actuelles de dépistage
De nos jours, le dépistage de l’infection à VIH repose principalement sur une
démarche volontaire individuelle, guidée et orientée par les professionnels de santé
en fonction de l’exposition à un risque de contamination (rapports sexuels à risque).
On distingue les trois situations suivantes : le dépistage obligatoire, le dépistage
systématique et le dépistage volontaire.
1.2.2.1 Dépistage obligatoire
Le dépistage " obligatoire " concerne uniquement les dons de sang ou de tissus ou
d’organes [15, 16] et la procréation médicalement assistée (PMA). Depuis 2003,
35
dans les affaires de viol ou d’agression sexuelle, à la demande de la victime ou
lorsque son intérêt le justifie, le Procureur de la République peut exiger la pratique
d’un test de dépistage du VIH pour l'agresseur présumé sans obtenir forcément son
consentement [20].
1.2.2.2 Dépistage systématique
Dans ce cadre-là, il est entendu que le test VIH est proposé de façon systématique, il
n'est pas imposé, sa réalisation reste soumise au consentement du sujet. Le
dépistage peut prendre deux formes distinctes : dépistage avec obtention d'un
consentement préalable à la réalisation du test (" opt-in ") et dépistage de routine
avec consentement présumé de la personne qui est informée qu’elle sera testée
automatiquement sauf si elle exprime clairement un refus (" opt-out "). En France, le
dépistage " systématique " est proposé dans deux circonstances : aux femmes
enceintes lors de la 1ère consultation prénatale et en cas d’incarcération [21, 22].
1.2.2.3 Dépistage volontaire
C’est la situation de dépistage du VIH la plus fréquente : le sujet prend lui-même
l’initiative de réaliser un test après avoir éventuellement demandé des conseils à un
professionnel de santé. La réalisation du test VIH s’accompagne dans cette situation
d’un counselling pré-test [23]. Le counselling consiste en un échange empathique
entre un médecin et un sujet qui a décidé de réaliser un test afin de connaître ses
motivation réelles, d’évaluer ses connaissances sur les modes de transmission du
VIH et de préciser sa perception subjective du risque. Cet échange vise également à
anticiper les émotions liées au résultat du test, notamment dans le cas où celui-ci
serait positif. C’est enfin une occasion de renforcer les messages de prévention et de
36
faire diffuser des informations correctes sur l'infection à VIH dans la population
générale.
1.2.3 Le dispositif et les acteurs du dépistage
Le dispositif actuel de dépistage du VIH fait intervenir les structures traditionnelles de
soins (hôpitaux, etc.) et repose également sur des structures spécifiques mises en
place en 1988 en France : les Consultations de dépistage anonyme et gratuit
(CDAG). En 1987, les autorités ont pris conscience que de nombreuses personnes
fréquentaient les centres de collecte de sang afin de pouvoir connaître leur statut
sérologique vis-à-vis du VIH car dès 1985 les centres de transfusion sanguine
offraient la possibilité de réaliser un test VIH gratuitement [24]. Un dispositif de
dépistage anonyme et gratuit a été mis en place l'année suivante dans chaque
département français, dont l’objectif initial était de faciliter l'accès au dépistage en
supprimant les barrières liées au coût du test et au risque de non confidentialité des
résultats. La loi stipule que les CDAG participent au dispositif de lutte contre
l’infection par le VIH en assurant les fonctions d’accueil et d’information des
personnes, d’examen médical et biologique ainsi que d’orientation. En revanche, les
CDAG n’ont pas vocation à assurer le suivi des patients séropositifs pour le VIH, le
caractère anonyme et gratuit doit être préservé [25, 26]. En cas de résultat positif,
l’anonymat peut être levé avec l’accord du patient qui sera alors dirigé vers un centre
spécialisé pour sa prise en charge. Une circulaire datant de 1998 rappelle le rôle
essentiel que les CDAG doivent jouer pour l’accès au dépistage du VIH et pour la
prévention des populations vulnérables (UDI, prostitués, HSH, etc.) et elle définit cinq
objectifs prioritaires pour les CDAG [27] :
• Permettre une prise en charge précoce après une exposition à un risque de
transmission
37
• Rendre le dispositif visible pour tous en diffusant régulièrement des
informations au grand public
• Faciliter l’accès au dépistage des personnes précarisées et des personnes
vulnérables
• Renforcer la prévention en aidant chaque consultant à définir sa propre
stratégie personnelle de prévention vis-à-vis du VIH, mais aussi du VHC (virus
de l'hépatite virale C) et des autres infections sexuellement transmissibles
(IST)
• Renforcer le lien entre dépistage et prise en charge.
Toutes ces missions doivent être effectuées par une équipe pluridisciplinaire
comportant des médecins, des infirmières, des assistantes sociales, des
psychologues qui, tous, doivent être formés à l’accueil des consultants et à
l’éducation pour la santé et qui doivent avoir des connaissances solides sur l’usage
des substances psychoactives, la sexologie et l’infection par le VIH. Un cahier des
charges devant être respecté par les CDAG est détaillé dans l’arrêté du 3 octobre
2000 relatif aux consultations de dépistage anonyme et gratuit. En 2009, on
dénombrait en France 390 CDAG, dont 67 antennes situées en prison [7].
1.2.4 Autres lieux de dépistage
D’autres structures de soins plus traditionnelles sont également impliquées dans le
dépistage du VIH depuis les années 1980, en particulier quand il s’agit de publics
plus spécifiques ; la réalisation du test y est là aussi gratuite mais pas
nécessairement anonyme :
38
• Centres d’Information, de dépistage et de diagnostic des infections
sexuellement transmissibles (CIDDIST)
• Centres de planification et d’éducation familiale (CPEF)
• Centres de lutte antituberculeuse (CLAT).
• Permanences d’accès aux soins de santé (PASS)
• Consultations de dépistage et d’orientation (CDO).
1.2.5 Le rôle des COREVIH
Les Comités de coordination régionale de lutte contre le VIH (COREVIH) ont
remplacé en 2007 les Centres d’information et de soins de l’immunodéficience
humaine (CISIH) pour organiser à l’échelle d’un territoire de Santé la lutte contre
l’infection à VIH [28]. Ces COREVIH sont composés de professionnels de santé
(hospitaliers et libéraux), de représentants administratifs des établissements de
santé, de travailleurs sociaux et médico-sociaux mais aussi d’usagers du système de
santé, de membres des associations de patients ainsi que de personnalités
qualifiées. Leur mission principale, en lien avec les ARS, est d’améliorer la
prévention, le dépistage, le soin, la prise en charge hospitalière et extrahospitalière
des patients et de favoriser la participation des usagers du système de santé. A ce
titre, les COREVIH, véritable fer de lance de la lutte contre le sida, jouent un rôle très
important pour élaborer et mettre en œuvre de la politique de dépistage du VIH sur le
terrain.
39
1.3 Vers un nouveau paradigme ?
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, grâce notamment au
développement de nouveaux moyens thérapeutiques plus efficaces (les
« trithérapies » sont apparues vers 1996 et ont révolutionné la prise en charge des
patients infectés par le VIH en démontrant très rapidement leur efficacité en terme de
restauration immunitaire et de contrôle de la réplication virale), des réflexions
nouvelles ont émergé concernant les stratégies de dépistage du VIH. L’amélioration
des méthodes de diagnostic biologique, les modifications de l’épidémiologie de
l’infection par le VIH dans les pays développés (de moins en moins d’UDI touchés et
de plus en plus de femmes hétérosexuelles et de migrants, la persistance d’une
épidémie très importante chez les HSH) et encore trop souvent un retard au
dépistage (i.e. patients dépistés trop tardivement, à un stade où le virus était déjà
responsable d’une immunodépression importante) ont poussé de nombreux auteurs
à promouvoir la mise en place d’un nouveau modèle de dépistage du VIH qui
remettrait en cause le paradigme « exceptionnaliste » sur lequel toutes les stratégies
s’appuyaient auparavant.
Au moment de sa découverte, au début des années 1980, l’infection par le VIH était
considérée comme une infection « à part » essentiellement en raison de l’absence
de moyens thérapeutiques et prophylactiques efficaces : alors qu’on ne pouvait
attendre qu’un très faible bénéfice individuel d’un dépistage précoce de l’infection à
VIH chez un individu – en effet, on n’avait pas à cette époque les moyens
thérapeutiques pour que les personnes infectées par le VIH restent en bonne santé
et, pire, on devait leur annoncer que leur espérance de vie était très limitée, moins de
deux ans pour la plupart, une fois qu’ils avaient atteint le stade du sida -, la politique
40
de dépistage devait donc être avant tout être très protectrice pour les individus. La
logique de Santé Publique qui consiste à vouloir dépister systématiquement tous les
patients porteurs d’une infection transmissible passait alors après le respect absolu
des droits des individus (droit à l’anonymat, droit à l’information, droit aux meilleurs
soins possibles). Un des principaux effets pervers de cette approche c’est que les
personnes infectées qui n’appartiendraient pas clairement à un groupe à risque ne
se voient jamais proposer de réaliser un test VIH et soient donc découverts que trop
tardivement. Cela implique une perte de chance pour elles-mêmes et aussi un risque
accru de transmission du VIH aux partenaires sexuels éventuels avant que le
diagnostic ne soit fait.
Etant donné les immenses améliorations thérapeutiques obtenues à la fin des
années 1990, certains auteurs ont appelé à une « normalisation » et, comme De
Cock, ont préconisé de « considérer désormais le VIH/sida comme les autres
maladies infectieuses pour lesquelles un diagnostic précoce est essentiel afin de
délivrer des thérapeutiques et des mesures préventives appropriées, dans le respect
du consentement éclairé et de la confidentialité » [18]. Pour tous ces auteurs,
l’approche « historique » du dépistage du VIH ne permettait plus de répondre de
façon satisfaisante aux besoins en matière de diagnostic, de traitement et de
contrôle de l’infection [5]. Non seulement elle échouerait à identifier de façon précoce
l’ensemble des personnes infectées qui pourraient bénéficier d’un traitement
antirétroviral devenu efficace, mais elle pourrait également perpétuer la
stigmatisation associée à cette infection en ne proposant le dépistage qu’aux
personnes identifiées comme ayant des comportements à risque. Une nouvelle
approche de Santé Publique, basée sur le développement d’un dépistage du VIH
« en routine », semblait la seule à même d’atteindre les objectifs fixés : dépister le
plus de gens infectés possibles, le plus tôt possible au cours de leur infection, pour
41
proposer un traitement anti-VIH efficace rapidement et limiter le nombre de nouvelles
contaminations sexuelles. Ce dépistage de routine serait proposé dans les structures
de soins et serait accompagné d’un transfert des ressources du counselling « pré-
test », jusque là obligatoire, vers un counselling « post-test » effectif, ainsi qu’un
renforcement du lien entre dépistage et prise en charge des personnes séropositives
pour le VIH [30, 31]. Les bénéfices attendus d’un dépistage de routine, proposé à
l’ensemble de la population, seraient aussi bien individuels que collectifs : le
dépistage élargi à l’ensemble de la population constituerait un moyen de contrôle de
l’épidémie en induisant la modification des comportements à risque ; il modifierait la
prise en charge et le pronostic de l’infection à VIH en permettant l’initiation d’un
traitement antirétroviral au tout début de l’infection ; il serait donc un outil de
prévention en permettant un diagnostic plus précoce ; enfin, en banalisant petit à
petit la proposition de test VIH, on diminuerait d’autant le caractère stigmatisant de
l’infection [32].
1.4 Evolution des positions internationales
1.4.1 Les recommandations de l’OMS
A partir de 2004, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a préconisé la mise en
place d’une politique d’offre du dépistage VIH en routine dans les pays en
développement (PED) dans lesquels la prévalence de l’infection à VIH est très forte
(parfois supérieure à 25 %) et où l’on dispose d’un accès possible aux traitements
antirétroviraux. En juin 2004, conjointement avec l’ONUSIDA, l’OMS a recommandé
de distinguer quatre stratégies de dépistage [33] :
42
• Le dépistage individuel et volontaire, réalisé à l’initiative de toute personne
souhaitant connaître son statut sérologique vis-à-vis du VIH
• La réalisation d’un test à visée diagnostique en cas de signes évocateurs
d’une primo-infection par le VIH ou d’une maladie opportuniste du sida
• La proposition en routine de réaliser un dépistage du VIH pour tous les
patients pris en charge pour une IST, pour les personnes suivies dans des
structures associées à une forte prévalence de l’infection par le VIH et pour
les femmes enceintes
• Le dépistage obligatoire dans le cadre du don de sang et du don d’organe.
En mai 2007, l’OMS a produit de nouvelles recommandations destinées aux
professionnels de santé des PED proposant la mise en œuvre de stratégies « out
put » dans les structures de soins en fonction du type d’épidémie existant localement
[34] :
• En cas d’épidémie « généralisée », l’OMS considère que « les soignants
doivent recommander un dépistage du VIH à tous les adolescents et adultes
examinés dans les établissements de santé, médicaux ou chirurgicaux,
publics ou privés, hospitaliers ou ambulatoires, mobiles ou de proximité ».
• En cas d’épidémie « peu étendue » ou « concentrée », l’OMS ne formule pas
la même recommandation mais préconise, en fonction de la situation
épidémiologique locale, la proposition d’un dépistage du VIH en routine dans
les services de dépistage et de prise en charge des IST, dans les structures
de santé destinées aux populations les plus exposées (UDI, prostitué(e)s,
etc.), dans les services de santé périnatale et dans les services de prise en
charge de la tuberculose.
43
1.4.2 Les recommandations des CDC
Aux USA, les Centers for disease control and prevention (CDC, Atlanta) ont
largement participé à faire évoluer les stratégies de dépistage de l’infection par le
VIH en soutenant l’idée qu’il fallait se donner les moyens d’avoir des diagnostics plus
précoces et qu’il fallait promouvoir le dépistage « de routine ». En effet, dès 2001, les
CDC ont publié des recommandations en faveur d’un dépistage de routine du VIH
dans les zones géographiques où la prévalence de l’infection par le VIH était ≥ 1 %
et chez toutes les personnes ayant des comportements à risque quelle que soit
localement la prévalence du VIH [35]. Ces recommandations se sont souvent
avérées difficiles à mettre en œuvre car les données de prévalence n’étaient pas
toujours disponibles pour guider la proposition d’un dépistage systématique. En
2003, une nouvelle initiative a été lancée par les CDC dans le but d’améliorer le
diagnostic précoce de l’infection par le VIH et de renforcer les liens entre dépistage
et soins des patients : les CDC proposaient l’intégration du dépistage du VIH dans
les soins de routine dans les zones géographiques où la prévalence de l’infection par
le VIH dépassait 1 % et proposaient de mettre en œuvre un nouveau système de
dépistage en dehors des structures traditionnelles de soins par le recours notamment
aux tests de dépistage rapide [36]. En 2006, les CDC révisèrent leurs
recommandations en matière de dépistage du VIH et définirent quatre objectifs
principaux [37] :
• Augmenter le recours au dépistage du VIH dans les structures de soins
• Favoriser une détection plus précoce de l’infection par le VIH
• Identifier les personnes infectées par le VIH ignorant leur statut sérologique et
les orienter vers une prise en charge adaptée
• Réduire encore la transmission périnatale du VIH.
44
Ces recommandations ne concernaient que le dépistage dans les structures
classiques de soins, elles n’ont pas modifié les recommandations qui existaient déjà
pour les populations dites « à haut risque » et pour les structures extrahospitalières.
Les CDC ont formulé trois préconisations principales [37] :
• La proposition en routine d’un dépistage du VIH pour tous les patients âgés de
13 à 64 ans, sauf en cas de prévalence documentée de l’infection à VIH non
diagnostiquée < 0,1 %
• La réalisation du dépistage du VIH en routine sauf si le patient s’y oppose
(" opt out screening ") et la suppression de l’obligation de recueil d’un
consentement écrit spécifique pour le dépistage du VIH (le consentement
général aux soins étant considéré comme suffisant)
• La suppression de l’obligation de counselling pré-test pour chaque patient, le
counselling étant réservé aux personnes ayant des pratiques à risque.
A travers ces recommandations, les CDC cherchaient à distinguer deux situations : le
" dépistage/diagnostic", qui visait à la détection plus précoce de l’infection à VIH, et le
" dépistage/counselling " conçu comme une intervention à visée préventive auprès
des personnes non infectées qui avaient des pratiques a risque. Ces
recommandations de 2006 bénéficièrent d’une très grande publicité aux Etats-Unis et
ont été largement discutées. Certains auteurs ont soulevé la difficulté de mettre en
œuvre de telles mesures, d’autres ont contesté les données qui avaient servi pour
établir ces recommandations ou considéraient que le bénéfice du dépistage en
population générale était insuffisamment démontré [38, 39].
45
1.5 Evolution des positions françaises
1.5.1 Rapport du conseil national du sida (CNS) de novembre 2006
C'est à l’invitation du groupe d’experts sur le VIH/sida, regroupés sous la direction du
Pr. Patrick Yéni, que le CNS s’est saisi en juin 2006 de la question de l'évolution du
dispositif de dépistage de l’infection à VIH en France [40]. Le CNS a pris acte de la
persistance du retard au dépistage du VIH - et donc du retard à la prise en charge
des patients infectés -, malgré un taux de dépistage par habitant parmi les plus
élevés en Europe et a adopté en session plénière le 16 novembre 2006 un rapport
plaidant pour l'élargissement de la proposition de dépistage du VIH et pour une
évolution de la façon de proposer le test VIH [41] :
- Elargissement de la proposition de test VIH à toute la population de façon générale
tout en menant un effort plus spécifique dans les régions à forte prévalence (IDF,
DFA, PACA). Pour optimiser le dépistage, le CNS demande dans son rapport de
mieux utiliser les structures déjà existantes (CDAG, etc.) et réclame aussi un meilleur
accès au dépistage dans les régions prioritaires et pour les personnes les plus
exposées. Le CNS souhaite que les COREVIH participent activement à l’évolution de
l’offre de dépistage et propose que les CDAG orientent plus volontiers leurs actions
vers les communautés au sein desquelles la prévalence du VIH est la plus forte
(HSH, migrants). Le CNS recommande de généraliser la proposition de test lors des
recours aux soins dans les régions à forte prévalence pour la population
sexuellement active, tout en rappelant que les dépistages faits à l’insu des patients
sont formellement proscrits et que la réalisation du test VIH doit rester soumise à
l’accord préalable du patient. Une proposition de test VIH doit être faite au cours d’un
bilan de santé systématique, que ce soit dans les associations humanitaires de
santé, dans le cadre de la permanence d’accès aux soins, mais aussi au moment
46
d’une incarcération. Un test VIH devrait être systématiquement proposé aux futurs
pères (par exemple, au moment de la visite du 4ème mois de grossesse), comme il
est proposé aux femmes enceintes pendant leur grossesse (un test VIH négatif chez
la future mère n'élimine pas formellement une séropositivité VIH chez le futur père).
Le CNS veut aussi toucher des publics différents et notamment les personnes
fortement exposées au risque de contamination par le VIH et qui ne se rendent pas
spontanément dans les structures de dépistage en poussant les CDAG à
développer des opérations " hors-les-murs " (i.e. en dehors des structures
hospitalières traditionnelles : dans les locaux des associations, dans les lieux de
drague, dans les boîtes de nuit, etc.).
- Repenser le counselling et la réalisation du test VIH : pour le CNS, la proposition du
test VIH devrait être assortie du « droit de pouvoir refuser » et d’un temps pour la
réflexion. Autre point, l’obligation d’un counselling pré-test apparaissant parfois
comme un frein au dépistage, le rapport propose donc que le médecin s'en dispense
lorsqu'il s'agit d'un test de dépistage réalisé à l’occasion d’examens courants. A
contrario, le counselling devrait être renforcé lors des consultations suite à une prise
de risque ou à un changement de vie sexuelle, après une rupture ou lors de la
prescription d'un contraceptif. De plus, le CNS évoque pour la première fois la
possibilité de confier le suivi et le counselling à d'autres professionnels de santé tels
que les infirmières, les psychologues voire à des membres d'associations.
Concernant plus spécifiquement les tests de dépistage, le rapport de 2006 propose
d’évaluer la pertinence de réaliser désormais un seul test ELISA (au lieu de deux) et
d’élargir l’utilisation des tests rapides. Un test " rapide " permet d'obtenir en quelques
minutes, en dehors d'un laboratoire, le résultat du test VIH d'un patient en utilisant du
sang capillaire ou sa salive (à noter : les tests salivaires ne sont pas aussi sensibles
et spécifiques que les tests rapides sanguins). Ainsi, un médecin généraliste pourrait
47
utiliser les tests rapides à son cabinet pour proposer à sa patientèle de se faire
dépister durant une consultation banale, tout comme les membres de certaines
associations de patients pourraient s'en servir sur des lieux de drague ou des lieux
de fête. L'intérêt majeur des tests rapides est d'éviter de perdre de vue les personnes
qui sont venues dans une CDAG pour faire un test VIH et qui ne reviennent pas
chercher leur résultat. Ils sont aussi un outil supplémentaire pour aider à identifier les
milliers de personnes qui sont infectées et qui l'ignorent encore.
1.5.2 Les recommandations de la Haute Autorité de Santé 2008-2009
En 2007, malgré une importante activité de dépistage du VIH en France (avec 5
millions de sérologies réalisées par an, la France se situe au deuxième rang
européen derrière l’Autriche), de très nombreux patients étaient dépistés à un stade
encore trop tardif de l’infection par le VIH (i.e. au stade sida et/ou avec un taux de
lymphocytes T CD4+ < 200/mm3). Ce retard au dépistage en France a été mis en
évidence dans trois études menées dans les années 2000. Dans l’étude de Delpierre
et al. qui portait sur 5 702 patients dépistés entre janvier 1996 et juin 2005 et inclus
dans la base de données NADIS, le retard au dépistage concernait 30,1 % de la
population de l’étude [42]. Une seconde étude menée par Delpierre et al. grâce aux
donnés issues de l’enquête ANRS – EN12 – VESPA a permis de retrouver parmi les
1 077 patients adultes dépistés pour le VIH entre 1996 et 2003 un retard au
dépistage chez 33,1 % des patients [43]. L’étude de Lanoy et al. a quant à elle porté
sur 18 721 patients inclus dans la base hospitalière FHDH entre le 1er janvier 1997 et
le 31 décembre 2002 et a estimé la prise en charge tardive dans cette population à
48
35,7 % [44]. Ces trois grandes études ont permis d’identifier les principaux facteurs
de risque de dépistage tardif :
o Le sexe masculin
o Un âge supérieur a 30 ans
o Un mode de transmission autre que par rapport homosexuel
o Etre en couple stable (qu'on soit un homme ou une femme) et/ou avoir des
enfants
o Etre un migrant (homme ou femme).
Munie de ces informations, la Haute Autorité de Santé (HAS) émet en octobre 2008
un premier volet de recommandations sur les modalités du diagnostic biologique de
l’infection à VIH et sur la place que devraient occuper les tests rapides VIH dans les
stratégies de dépistage [45]. La HAS préconise - à l'instar du CNS - de ne plus
utiliser désormais qu’un seul test ELISA sur le premier prélèvement sanguin,
combiné avec la détection de l’antigène p24 (on parle de tests VIH " combinés ", dits
de 4ème génération). La confirmation d'une sérologie positive par Western Blot est
maintenue ainsi que la nécessité de réaliser un deuxième prélèvement sanguin au
patient. La HAS tranche également en faveur d'un délai de six semaines pour
rassurer complètement une personne après une prise de risque au cours d'un
rapport sexuel lorsqu'on utilise les tests combinés (il fallait 3 mois d'attente avec les
tests plus anciens). Enfin, la HAS valide l’intérêt des test rapides VIH et recommande
leur utilisation dans les situations d’urgence (par exemple, quand un patient se
présente aux urgences avec un tableau clinique évocateur d'une maladie
opportuniste du sida). Ces tests rapides doivent être réalisés par un professionnel de
santé dans une structure de soins avec le consentement éclairé de la personne et
obligatoirement associés a un test de dépistage sanguin classique. En octobre 2009,
49
la HAS présente un second volet de recommandations qui incite à faire évoluer de
façon révolutionnaire le dispositif de dépistage du VIH [46] : la HAS recommande en
effet désormais de proposer le test de dépistage du VIH à l'ensemble de la
population française entre 15 et 70 ans. Chacun devrait se voir proposer de réaliser
le test VIH au moins une fois dans sa vie, même si la personne n'a jamais eu de
comportement " à risque ". Un double objectif est poursuivi : dépister les milliers de
personnes infectées et qui pourtant ne se sentent pas concernés par cette infection,
et banaliser la proposition de test VIH au sein de la population générale. Pour réussir
cette stratégie nécessite de mobiliser l'ensemble des acteurs de santé : les médecins
généralistes, les services de soins primaires et les services hospitaliers (services
d'urgences et d'hospitalisation classique). Compte tenu de l'hétérogénéité de
l'épidémie et de l'existence de groupes de population dans lesquels l'infection à VIH
est beaucoup plus fréquente, la HAS préconise également de proposer un dépistage
ciblé et régulier aux UDI, aux HSH et aux personnes qui ont de multiples partenaires.
Un test de dépistage du VIH doit aussi être proposé au moment du diagnostic d'une
IST, à l'occasion de la première prescription d'une contraception ou au moment d'une
incarcération. La HAS insiste sur le rôle majeur que doivent jouer les médecins
généralistes pour encourager et faciliter le recours volontaire et individuel au
dépistage et propose aussi qu'un test VIH puisse se faire directement dans les
laboratoires d'analyses médicales sans prescription d'un médecin. En octobre 2010,
des travaux de modélisation menés par le Pr. Y. Yazdanpanah sous l'égide de la
HAS ont été publiés : un simple dépistage VIH proposé à l’ensemble de la population
française âgée de 15 à 70 ans couplé au dépistage répété annuellement pour les
populations dites à risque serait une stratégie coût-efficace (car on identifierait alors
toutes les personnes infectées qui pourraient être traitées par antirétroviraux. Ainsi,
le nombre de personnes atteintes du sida diminuerait et le nombre de nouvelles
50
contaminations par voie sexuelle tendrait vers zéro grâce aux mesures de prévention
et à l'efficacité des traitements) [47].
1.5.3 Le plan national de lutte contre le VIH/Sida et les IST 2010-2014
Le nouveau Plan National de Lutte contre le VIH/sida et les IST 2010-2014, élaboré
et présenté en novembre 2010 par le Ministère de la Santé, s’est largement inspiré
des recommandations du groupe d’experts sur la prise en charge médicale des
personnes infectées par le VIH (Rapport Yéni 2010) et des diverses
expérimentations menées sur le terrain. Ce plan impulse une stratégie volontariste
de promotion et de renforcement du dépistage du VIH à travers 3 grands axes [48] :
o Une proposition de dépistage élargie, hors notion de risque d’exposition au
VIH, à l’ensemble de la population générale, par tous les professionnels de
Santé de premier recours, associée à une offre de dépistage ciblée et
systématique pour les publics les plus exposés ou dans les situations
identifiées d’exposition
o Le développement d’une offre de dépistage communautaire, non médicalisée,
en direction des populations les plus exposées et les plus vulnérables ne
voulant ou ne pouvant pas recourir au dispositif « classique »
o Le renforcement et la réorganisation du dispositif anonyme et gratuit,
CDAG/CIDDIST (Centre d'information, de documentation et de dépistage des
infections sexuellement transmissibles).
51
1.6 Premières enquêtes menées dans le cadre de l'élargissement
de la proposition de dépistage du VIH
1.6.1 Dépistage et services d’accueil des urgences
Sous l'impulsion du CNS et de la HAS, des études sur le dépistage du VIH en
population générale ont été montées à travers la proposition systématique d’un test
aux personnes consultant dans les services d'urgences des hôpitaux. Ces différents
travaux ont évalué la faisabilité, l’acceptabilité et le rapport coût-efficacité d’une telle
démarche.
Entre janvier et avril 2008, il a été proposé à tous les patients adultes, sans limitation
d’âge, consultant aux urgences du C.H.U. Louis Mourier (AP-HP, Hauts-de-Seine) et
nécessitant un prélèvement sanguin pour leur prise en charge, de réaliser un
dépistage rapide du VIH [49]. Sur les 579 patients éligibles auxquels un test VIH a
été proposé, 88 % ont accepté de le réaliser. Parmi ceux qui l'ont refusé, la moitié
environ avaient réalisé un test moins d'un an auparavant ou étaient âgés de plus de
65 ans. Cette étude présente deux limites importantes : le test VIH n'était réalisé
qu'en journée et tous les patients dont les soins urgents ne nécessitaient pas de
prise de sang ont été exclus d'office. Cependant, l'étude a pu établir que la
proposition systématique de dépistage du VIH était bien acceptée par la population
consultant aux urgences.
En juillet 2011, E. Casalino et D. Costagliola présentèrent à la conférence de l’IAS à
Rome les résultats préliminaires de l’étude ANRS-URDEP menée aux urgences de
l’hôpital Bichat et dans cinq autres services d’urgences de la région parisienne [50,
51]. Durant une année, cette étude a proposé un test rapide VIH à 13 921
52
consultants des urgences, 9 999 personnes l’ont accepté (soit 72 %) et 9 072 ont été
effectivement testées. Les patients qui ont découvert à cette occasion leur
séropositivité à VIH étaient au nombre de 63, soit une prévalence globale de 0,69 %
dans cette population d'étude. Les auteurs conclurent que « le dépistage basé sur un
test rapide tel qu’on peut le réaliser dans le cadre du fonctionnement habituel des
urgences est coût-efficace ».
A contrario, en octobre 2011, K Wilson D’Almeida et al. ont publié les résultats d'une
autre étude menée dans 29 services d'urgences adultes d'Ile-de-France en 2009 et
2010 [52]. Sur un total de 78 411 consultants, 20 962 personnes ont bénéficié d'une
proposition de réaliser le test VIH : un peu moins des deux tiers l’ont accepté (63 %)
et 12 754 ont été effectivement testés. Une infection à VIH a été découverte chez 18
personnes, dont 7 HSH et 10 personnes hétérosexuelles originaires d’Afrique Sub-
saharienne. Huit infections ont été découvertes à un stade avancé avec baisse
importante du taux de lymphocytes T CD4+. Le taux de prévalence retrouvé au cours
de cette étude (0,14 %) est légèrement inférieur au taux attendu en population
générale ; de plus, les personnes dépistées appartenaient à des groupes de
populations à risque. Les auteurs concluent que le dépistage du VIH proposé dans
les services d'urgences est faisable et bien accepté par les patients mais ils estiment
que « ces résultats n’apportent pas d’argument en faveur de la mise en place d'un
dépistage du VIH en routine dans les urgences de la région Ile-de- France ».
1.6.2 Dépistage et Médecine générale en ville
En France, en dehors d’enquêtes locales et de quelques études observationnelles,
très peu d’études ont été réalisées sur le dépistage du VIH en médecine de ville.
Pour son travail de thèse de Médecine générale soutenue en novembre 2011,
53
Gauthier Raphaël présenta les résultat de l’étude DEPIVIH : faisabilité et
acceptabilité de la réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) du
VIH par les médecins de ville en France [53]. Dans cette étude prospective
multicentrique, un TROD du VIH était proposé aux patients tout venants qui
consultaient dans un cabinet de médecine générale. Les critères d’inclusion
étaient les suivants :
- Tous les patients vus en consultation pendant la période d’inclusion
- Ayant donné leur consentement
- Patient qui, après avoir pris connaissance dans la salle d’attente de la
possibilité de réaliser un TROD VIH, souhaite que cet examen soit effectué
lors de sa consultation
- Ou patient pour lequel le médecin pose l’indication d’un dépistage du VIH
lors de la consultation et propose au patient de réaliser un TROD (les
circonstances de prescription du test étaient laissées à la discrétion du
clinicien en accord avec les recommandations de la HAS de 2009).
Cette étude a vu la participation de 95 médecins, parmi lesquels 62 ont inclus au
moins un patient. Trois cent quatre-vingt trois patients ont été inclus au total, avec
une moyenne de 5,6 patients par médecin et par mois. Rapporté au nombre moyen
de patients vu par chaque médecins pendant un mois, on retrouve un " taux de
faisabilité " (nombre de patients inclus divisé par le nombre de patients non connus
séropositifs pour le VIH) de 1,5 %. Sur les 383 patients inclus, un seul refus de
patient a été enregistré, ce qui donne un " taux d’acceptabilité " (nombre de patients
ayant accepté le TROD VIH divisé par le nombre de patients inclus) égal à 99,7 %.
Ces résultats sont bien entendus intéressants et nous confortent dans l'idée que le
dépistage du VIH est bien accepté par les patients quand leur médecin leur propose
de le réaliser. Pour autant, cette enquête n'était pas construite pour étudier une
54
proposition systématique de dépistage ; en effet, les patients qui souhaitaient réaliser
le TROD VIH avaient très peu de chance de ne pas être testés par leur médecin, et il
existait un grand biais de sélection puisque l’indication de réalisation du TROD était
laissé à sa discrétion du généraliste. Finalement, aucune autre étude en France n’a
pour l'instant évalué l’acceptabilité d’une proposition de dépistage systématique de
l’infection par le VIH en médecine générale de ville.
C’est dans ce contexte, et pour faire suite aux recommandations de la HAS datant de
2009, que nous avons conçu notre étude.
Le but principal de notre étude a été d’étudier le taux d’acceptabilité d’un dépistage
systématique du VIH chez les patients âgés de 15 à 70 ans, dans les cabinets de
médecine générale.
55
2 Matériels et méthodes
Nous avons réalisé une étude prospective, multicentrique, dans trois cabinets de
Médecine générale, sur une période de deux mois, entre le 1er février et le 31 mars
2011.
Le premier cabinet est situé à Vitry-sur-Seine (94), il est tenu par le Dr M.D., installé
en secteur 2. La patientèle habituelle est diverse, plutôt âgée compte tenu de
l’ancienneté du cabinet, le nombre de patients par mois varie entre 200 et 300 ; Le
deuxième cabinet est situé au Plessis-Robinson, dans le sud des Hauts-de-Seine
(92), tenu par le Dr T.H.N., installé en secteur 1. La patientèle habituelle est plutôt
jeune compte tenu de l’installation récente et de la démographie locale, e nombre de
patient par mois varie entre 200 et 250. Enfin, le troisième cabinet est situé dans le
cinquième arrondissement de Paris, il est tenu par le Dr M.G., installée en secteur 1.
La patientèle habituelle est diversifiée et le nombre de patient par mois varie avoisine
les 200 patients.. Les trois médecins suscités ont accepté facilement de participer à
cette étude et ont adhéré rapidement au projet.
L’auteur de ce travail, M.S., depuis 2008, inscrit en D.E.S. de Médecine générale, il
est intervenu dans le cadre de son stage pratique chez le Praticien sur les sites de
Vitry-sur-Seine et du Plessis-Robinson, à raison d’une journée et demi par semaine
et par site.
Nous avons proposé à tous les patients âgés de 15 à 70 ans qui consultaient dans
l’un de ces trois cabinets pendant les deux mois de l’étude de réaliser un test de
dépistage pour le VIH et ce, quelque soit le motif de consultation, et en dehors de
toute prise de risque.
56
Ont été exclus les patients âgés de moins de 15 ans ou de plus de 70 ans, les
patients ayant réalisé une sérologie VIH au cours de l’année précédente ainsi que
les patients qui étaient déjà séropositifs connus pour le VIH.
Dans les salles d’attente des cabinets, au milieu des affiches habituelles, ont été
disposées des affiches d’information sur le VIH/sida, notamment l’affiche créée par
l’INPES à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre
2010 : « En France, 50 000 personnes vivent avec le virus du sida sans le savoir »
(cf. annexe 1).
Le test de dépistage pour le VIH était proposé en général en fin de consultation au
patient après une brève discussion qui permettait d’apprécier ses connaissances sur
l’infection à VIH et de savoir s’il avait déjà réalisé un dépistage par le passé. Après
avoir expliqué les objectifs de l’étude et son déroulement, la prescription d’une
sérologie VIH à réaliser en ville était remise au patient et un questionnaire était
rempli par le médecin investigateur (cf. annexe 2).
Les données recueillies étaient les suivantes :
- la date, le site et le nom du médecin investigateur,
- concernant le patient : nom, prénom, âge, sexe, pays de naissance (il n’a pas été
fait de différence entre France métropolitaine et DOM TOM) nombre d’années
passées en France dans le cas d’une naissance à l’étranger, niveau d’études,
profession, niveau estimé de connaissances à propos de l’infection par le VIH
(aucun, bas, moyen, supérieur),
- concernant la sérologie VIH : a-t-elle déjà été réalisée par le passé et, si oui, la
date de réalisation de la dernière sérologie ; acceptation ou non de réaliser une
sérologie VIH ; si elle était refusée, la raison du refus était notée ; plusieurs
57
réponses étaient possibles : sérologie déjà réalisée (année précisée), ne se sent
pas concerné, ne se considère pas à risque, refuse de connaître le résultat,
contraire à ses principes, n’a plus l’âge, ne se justifie pas, autre raison ; si la
sérologie VIH était acceptée, la date de prescription était notée ; la date de
réalisation était notée le jour de la réception du résultat, ainsi que le résultat
(positif ou négatif) ; dans le cas d’un résultat positif, la confirmation par un
western blot.
Nous avons proposé aux patients de réaliser le test de dépistage du VIH pendant
deux mois afin de leur laisser le temps de le réaliser s’ils avaient accepté et nous
nous sommes donnés un délai de deux mois pour recevoir les résultats. Une fois ce
délai passé, le recueil était terminé et les patients qui avaient accepté de réaliser une
sérologie VIH mais qui ne l’avaient pas encore effectuée étaient considérés comme
ayant accepté le test de dépistage du VIH sans l’avoir réalisé.
Toutes les données ont été saisies à la fin de la période de proposition du test par
l’auteur de ce travail.
Le calcul de la taille de l’échantillon avait été préalablement réalisé par le
Département d’Enseignement et de Recherche de Médecine Générale de la Faculté
de Médecine Pierre et Marie Curie, sous la supervision du Dr L. Martinez, Maître de
conférences associé, avec le logiciel NCSS (version 2005, numéro de licence
25810128691 - Kaysville, Utah, USA). Comme il s’agit de la première étude de ce
type réalisée en médecine de ville, nous avons retenu comme proportion de base le
taux d’acceptation retrouvé dans l’étude menée par le Dr E. Mortier aux urgences de
l’hôpital Louis Mourier qui était de 88 % [49]. Ainsi, pour un niveau de confiance de
95 % et avec une précision de l’ordre de 5 %, le nombre total de personnes à inclure
dans notre étude pour atteindre un résultat significatif devait être de 162.
58
Les tests statistiques utilisés en fonction des données ont été le test exact de Fisher
ou le Chi2 pour les variables discrètes. Les variables continues ont été comparées
par le test non-paramétrique de Kruskal-Wallis pour les comparaisons entre plusieurs
groupes puis, lorsque c’était possible, par le test de Wilcoxon apparié avec correction
de Holm pour les comparaisons deux à deux. Le test de Student ou l’analyse de
variance n’ont été utilisés qu’après contrôle de la normalité de la distribution par le
test de Shapiro-Wilk. Les analyses multivariées ont été réalisées en régression
logistique généralisée. La correction de Bonferroni a été appliquée quand
nécessaire. Le logiciel R (R Foundation for Statistical Computing, Vienna, Austria)
sur Linux a été utilisé avec l’extension Epicalc (Virasakdi Chongsuvivatwong, 2011).
Seuls les résultats significatifs ont été explicités.
59
3 Résultats
La réalisation d'un test de dépistage du VIH a été proposée à 289 patients sur la
période de l’étude. Soixante-huit patients ont été exclus car ils avaient réalisé une
sérologie VIH au cours de l’année précédente, ce sont donc 221 patients qui ont été
inclus au total sur les trois sites.
3.1 Inclusions en fonction du site
Sur les 221 patients, 129 (58,4 %) ont été inclus a Vitry-sur-Seine, 61 (27,6 %) au
Plessis-Robinson et 31 (14 %) à Paris (cf. figure 6 ci-dessous).
Figure 6 : Répartition des patients inclus en fonction du site.
3.2 Inclusions en fonction des médecins investigateurs
Sur l’ensemble des patients inclus : 127 patients on été inclus par M.S., 43 par M.D.,
31 par M.G. et 20 par T.H.N. (cf. figure 7 page suivante).
0
20
40
60
80
100
120
140
Vitry Plessis Paris
Site
60
Figure 7 : Répartition des patients inclus en fonction du médecin investigateur.
3.3 Age et sexe
Parmi les 221 patients, 120 (54,3 %) étaient des femmes et 101 (45,7 %) étaient des
hommes. La moyenne d’âge était de 41,6 ans [15 – 70]. La répartition des âges est
représentée dans la figure 8 :
Figure 8 : Pyramide des âges.
0
20
40
60
80
100
120
140
MS MD MG THN
61
3.4 Pays de naissance
Parmi les 221 personnes incluses, 168 (76 %) sont nées en France, 19 (8,6 %) dans
un autre pays d’Europe, 16 (7,2 %) dans un pays du Maghreb, 9 (4,1 %) en Afrique
sub-saharienne, 7 (3,2 %) en Asie,1 (0,5 %) aux Amériques et dans un cas le pays
de naissance n'était pas précisé.
La répartition est représentée sur la figure 9 ci-dessous :
Figure 9 : Répartition des patients en fonction du pays de naissance.
3.5 Nombre d’années passées en France
Parmi les 52 personnes nées à l’étranger, la moyenne du nombre d’années passées
en France était de 21,1 ans [1 – 48].
La répartition est représentée sur la figure 10, page suivante :
62
Figure 10 : Nombre d’années passées en France.
3.6 Niveau d’études
Parmi les patients inclus, 96 (43,4 %) avaient un niveau d’études secondaires, 92
(41,6 %) un niveau universitaire, 32 (14,5 %) un niveau primaire et 1 personne
(0,5 %) n’avait fait aucune étude (niveau nul) (cf. figure 11 ci-dessous).
Figure 11 : Répartition des patients en fonction du niveau d’études.
63
3.7 Professions
Les patients inclus travaillaient en tant que cadres pour 84 d’entre eux (soit 38 %), 47
(21,3 %) étaient techniciens, 30 (13,6 %) ouvriers, 21 (9,9 %) étudiants, 13 (5,9 %)
étaient retraités, 12 (5,4 %) étaient sans emploi, 6 (2,7 %) employés, 6 (2,7 %)
étaient des professionnels de santé et 2 (0,9 %) des éducateurs.
Figure 12 : Professions des patients inclus.
3.8 Niveau de connaissances à propos de l’infection par le VIH
Il a été estimé nul dans 9 cas sur 221 (4,1 %), bas dans 45 cas (20,4 %), moyen
dans 125 cas (56,6 %) et supérieur dans 42 cas (19 %). (cf. figure 13, page suivante)
64
Figure 13 : Niveau de connaissances estimé à propos de l’infection par le VIH.
3.9 Sérologie VIH antérieure
Parmi les patients inclus, 108 (48,9 %) avaient déjà réalisé au moins une fois dans
leur vie une sérologie pour le VIH et 113 (51,1 %) n’en avait jamais fait (cf. figure 14).
Figure 14 : Sérologie VIH antérieure chez les patients inclus.
65
3.10 Ancienneté de la sérologie VIH
L’ancienneté de la sérologie VIH chez les patients qui l’avaient déjà réalisée était en
moyenne de 6,4 ans [2 – 23] (cf. figure 15).
Figure 15 : Ancienneté de la sérologie VIH.
3.11 Acceptation du test de dépistage pour le VIH
Parmi les 221 patients inclus, 158 ont accepté de réaliser le test de dépistage pour le
VIH et 63 l’ont refusé. Cela donne un taux global d’acceptation de 71,5 % (cf. figure
16).
Figure 16 : Acceptation d’une sérologie VIH.
66
L’acceptation du test de dépistage du VIH par les patients ne semble pas liée au
sexe, à l’âge, au pays de naissance, au niveau d’études, à la profession exercée, ni
à l’existence ou non d’une sérologie VIH antérieure. L’acceptation est en revanche
liée au niveau de connaissances de la maladie et au médecin investigateur.
3.11.1 Taux d’acceptation en fonction du site (p > 0,05)
3.11.1.1 Site de Vitry Sur Seine
Sur les 129 patients inclus à Vitry-sur-Seine, 108 (83,7 %) ont accepté de réaliser
une sérologie VIH (cf. figure 17).
Figure 17 : Acceptation du test de dépistage pour le VIH à Vitry-sur-Seine.
3.11.1.2 Site du Plessis Robinson
Parmi les 61 patients inclus au Plessis-Robinson, 60,7 % ont accepté de pratiquer un
test de dépistage du VIH (cf. figure 18 page suivante).
67
Figure 18 : Acceptation du test de dépistage pour le VIH au Plessis-Robinson.
3.11.1.3 Site de Paris
Sur les 31 patients inclus à Paris, 41,9 % ont accepté de réaliser un test de
dépistage pour le VIH (cf. figure 19).
Figure 19 : Acceptation du test de dépistage pour le VIH à Paris.
3.11.2 Taux d’acceptation en fonction de l’investigateur (p = 0,0000119)
3.11.2.1 M.S.
Parmi les 129 patients inclus par M.S., 76,4 % ont accepté de réaliser un test de
dépistage pour le VIH (cf. figure 20 page suivante).
68
Figure 20 : Taux d’acceptation pour MS.
3.11.2.2 M.D.
Parmi les 43 patients inclus par M.D., 97,7 % ont accepté de réaliser une sérologie
VIH (cf. figure 21).
Figure 21 : Taux d’acceptation pour M.D.
3.11.2.3 M.G.
Parmi les 31 patients inclus par M.G., 41,9 % ont accepté de réaliser un test de
dépistage pour le VIH (cf. figure 22).
69
Figure 22 : Taux d’acceptation pour M.G.
3.11.2.4 T.H.N.
Parmi les 20 patients inclus par T.H.N., 30 % ont accepté de réaliser une sérologie
VIH (cf. figure 23).
Figure 23 : Taux d’acceptation pour T.H.N.
70
3.11.3 Taux d’acceptation en fonction du sexe (p > 0,05)
Quatre-vingt sept femmes sur 120 (72,5 %) ont accepté de réaliser le test de
dépistage du VIH quand il leur était proposé et soixante et onze hommes sur 101
(70,2 %) l’ont accepté de même (cf. figure 24).
Figure 24 : Taux d’acceptation en fonction du sexe.
3.11.4 Acceptation en fonction des connaissances sur l'infection par le
VIH (p = 0,00030592)
Le taux d’acceptation a été de 44,4 % chez les patients qui avaient un niveau de
connaissances " nul " à propos de l’infection par le VIH, de 75 % chez ceux qui
avaient un niveau bas de connaissances, de 88,8 % en cas de niveau moyen et de
45,2 % en cas de niveau supérieur (cf. figure 25, page suivante).
71
Figure 25 : Taux d’acceptation en fonction des connaissances sur l'infection à VIH.
3.12 Raisons du refus
Parmi les 63 patients qui ont refusé la proposition de réaliser le test de dépistage du
VIH, les raisons du refus se distribuent comme suit (cf. figure 26 page suivante) :
• 13 (20,6 %) ont refusé car ils avaient déjà réalisé une sérologie VIH par le
passé,
• 9 (14,3 %) car ils ne se sentaient pas concernés,
• 32 (50,8 %) car ils ne se considéraient pas à risque,
• 5 (7,9 %) ne se justifiaient pas,
• et 4 (6,4 %) ont présenté d’autres raisons.
72
Figure 26 : Raisons du refus.
3.13 Réalisation du test
Parmi les 158 patients qui ont accepté de réaliser une sérologie VIH, 57 (36 %) l’ont
effectivement réalisée durant la période de l’étude et 101 (64 %) ne l’ont pas réalisée
(cf. figure 27 ci-dessous).
Figure 27 : Réalisation effective du test de dépistage pour le VIH.
73
La réalisation ou non du test de dépistage pour le VIH ne semble pas liée au sexe du
patient, ni à son pays d’origine ni à l’ancienneté de son arrivée en France. Elle
semble en revanche liée à l’âge, au niveau d’études, au niveau de connaissances
estimé de la maladie, à l’investigateur et au site.
3.13.1 Réalisation en fonction de l’âge (p = 0,008696)
Comme le montre la figure 28 ci-dessous, les patients qui ont effectivement réalisé le
test de dépistage pour le VIH sont plus âgés que ceux qui ne l’ont finalement pas
fait :
Figure 28 : Réalisation du test de dépistage pour le VIH en fonction de l’âge.
3.13.2 Réalisation en fonction du niveau d’études (p = 0,031064)
Parmi les patients ayant accepté de réaliser un test de dépistage pour le VIH, la
distribution de la réalisation en fonction du niveau d’études est représentée sur la
figure 29 ci-dessous :
74
Figure 29 : Réalisation en fonction du niveau d’études.
3.13.3 Réalisation en fonction des connaissances sur la maladie (p = 0,04372)
Parmi les patients qui ont réalisé la sérologie VIH, la répartition en fonction du niveau
de connaissances sur l'infection par le VIH est représentée sur la figure 30 ci-
dessous :
Figure 30 : Réalisation en fonction du niveau de connaissances de la maladie.
75
3.13.4 Réalisation en fonction du site (p = 0,00008 )
Parmi les patients ayant accepté de réaliser un test de dépistage pour le VIH, le taux
de réalisation est de 46,2% a Vitry, 18,9% au Plessis et de 0% à Paris, cette
répartition en fonction du site est représentée sur la figure 31 ci-dessous :
Figure 31 : Répartition de la réalisation en fonction du site.
3.13.5 Réalisation en fonction de l’investigateur (p = 0,00316)
La répartition des patients ayant réalisé le test de dépistage pour le VIH en fonction
de l’investigateur est représentée sur la figure 32, page suivante.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Vitry Plessis Paris
NON
OUI
76
Figure 32 : répartition de la réalisation en fonction de l’investigateur.
3.14 Résultat des sérologies VIH effectuées
Au cours de notre étude, aucun résultat positif n'a été retrouvé parmi les 57
sérologies VIH réalisées.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
MD MS THN MG
NON
OUI
77
4 Discussion
Nous présentons ici la première étude menée en France sur la proposition de
dépistage " élargi " du VIH en médecine de ville. Les médecins généralistes libéraux
qui ont accepté de participer à ce travail ont été dans un premier temps quelque peu
réticents à l'idée de proposer ce dépistage à toute leur patientèle. Mais au vu de
l’épidémiologie du VIH en France et dans le Monde, et au vu de l'évolution des
recommandations en matière de dépistage du VIH, tous se sont ensuite réellement
impliqués pour qu'il soit mené à bien. La réticence principale tenait à la relation
particulière qui est tissée entre le médecin de ville et ses patients qu'il connaît pour la
plupart depuis de nombreuses années. Cela peut parfois constituer un frein du point
de vue du généraliste pour évoquer aisément le sujet du VIH/sida sachant tout ce
que ce mot évoque encore aujourd'hui dans la population générale (toxicomanie,
homosexualité, multi-partenariat, prostitution, etc.).
Le taux d’acceptation global de notre étude (71,5 %) est inférieur à celui observé
dans l'étude d’E. Mortier (88 %), qui avait été réalisée dans un seul service
d'urgences avec des tests de dépistage rapides (TROD) [49]. Une première
explication tient sans doute dans le fait que les patients acceptent plus facilement de
réaliser un TROD lorsqu'ils sont dans un moment d'attente aux urgences - en
sachant que le résultat est obtenu en quelques minutes -, tandis que lorsque l'on
propose à un patient d'aller réaliser une sérologie VIH en ville cela implique pour lui
de faire un déplacement supplémentaire dans un laboratoire d’analyses médicales et
d'attendre au minimum 24 heures pour avoir le résultat. On notera en revanche que
le taux d'acceptation que nous avons obtenu est supérieur à celui retrouvé par K. W.
d’Almeida et al. au cours de la grande enquête réalisée dans 29 services d'urgences
d'Ile-de-France (63 %) [52].
78
Les trois cabinets de notre étude sont situés dans des zones où la population est
plutôt aisée : en effet, les patients de notre échantillon ont une moyenne d’âge de 41
ans, 85 % d'entre eux ont un niveau d’études secondaires ou universitaire, 38 % sont
des cadres, 76 % sont nés en France et les 24 % restants qui sont nés hors de
France y séjournent depuis 21 ans en moyenne. Cet échantillon n'est sans doute pas
représentatif de la population française en général et ne reflète pas du tout la réalité
de certains quartiers. Quoi qu'il en soit, le taux d’acceptation des patients dans notre
travail ne semble pas dépendre du site où la sérologie VIH leur a été proposée.
L’acceptation ne semble pas non plus liée au sexe, à l’âge, au pays de naissance, au
niveau d’études ou à la profession du patient mais uniquement à son niveau de
connaissances sur l'infection par le VIH et au médecin investigateur. Ce sont en fait
les personnes qui ont un niveau de connaissances " bas " ou " moyen " qui acceptent
le plus volontiers la proposition de réaliser le test de dépistage du VIH (75 % et
88,8 % respectivement). Les patients qui ont un niveau de connaissances " nul "
n'acceptent cette proposition que dans 44,4 % des cas, peut-être parce qu'ils ne
prennent pas vraiment la mesure de la gravité potentielle de cette infection, tandis
que les personnes qui estiment avoir un niveau " supérieur " de connaissances - qui
n'acceptent que dans 45,2 % des cas - jugent sans doute qu'elles sont aptes à
maîtriser leur état de santé et veulent décider seules du moment le plus opportun
pour réaliser ce test.
Quoi qu'il en soit, l’acceptation d’un test de dépistage du VIH dépend grandement du
médecin qui le propose au patient. On peut penser qu'un médecin fortement
convaincu de l’intérêt de ce dépistage sera naturellement plus convaincant qu’un
confrère moins impliqué ou moins habitué à parler de cette infection.
79
Plus de la moitié (50,8 %) des patients qui ont refusé la proposition de dépistage
estimaient qu'ils n'avaient jamais " pris de risque " sur le plan des rapports sexuels et
que pour eux le dépistage du VIH n’était pas justifié. Pourtant, l'intérêt principal des
recommandations de la HAS quant à la proposition élargie de dépistage du VIH
réside justement dans le fait que les médecins ne sont plus obligés d'interroger avec
précision les patients sur leurs pratiques sexuelles, la proposition de dépistage doit
se banaliser et tout le monde doit pouvoir bénéficier d'un test s'il ne l'a encore jamais
fait.
Dans notre étude, 48,9 % des patients avaient déjà réalisé par le passé une
sérologie VIH, mais nous ne savons pas exactement pour quel motif et dans quelle
structure le test avait été réalisé.
Le taux de réalisation de la sérologie VIH parmi les patients qui ont accepté de la
faire s'élève à 36 %. Pour expliquer ce faible taux nous avons relevé les points
suivants :
• La réalisation du test est statistiquement dépendante de l’âge du patient : plus
le patient est âgé, plus le taux de réalisation est important. Les sujets les plus
jeunes semblent moins enclins à se déplacer pour aller se faire dépister même
s'ils en ont accepté l'idée.
• La réalisation ou non du test est également liée au niveau d’études et aux
connaissances du patient sur l'infection à VIH. Comme il a été dit plus haut,
les personnes qui ont le plus de connaissances et qui ont fait le plus d'études
supérieures s’estiment sans doute plus à même de décider seules du meilleur
moment pour réaliser une sérologie VIH.
80
• La réalisation du test ou non dépend du médecin qui l'a prescrit : comme il a
été dit plus haute, un médecin motivé qui explique au mieux l’intérêt d’une
telle démarche sera plus convaincant pour ses patients.
• La réalisation du test ou non est aussi liée au site, semble-t-il : à Vitry, une
plus grande proportion de patients (46 %) ont réalisé le test, mais la patientèle
de Vitry est plus âgée que celles du Plessis-Robinson et de Paris ce qui doit
introduire un biais de confusion.
• Enfin, on l'a déjà souligné, la réalisation de la sérologie VIH nécessite un
déplacement du patient dans un laboratoire d’analyses médicales ce qui peut
démotiver certains patients et les faire changer d’avis une fois qu'ils sont sortis
du cabinet du médecin.
• Ce taux de réalisation est à 0% à Paris, ceci pourrait s’expliquer par le faible
effectif de personnes qui ont accepté de réaliser le test, qui s’élève a 13
personnes, mais aussi par le fait que le test n’étant pas considéré comme
urgent, les patients ne se déplacent pas rapidement dans un laboratoire pour
réaliser le test, et comme la période des recueil des résultats de notre étude
était de deux mois, ils sont considérés comme n’ayant pas réalisé le test s’ils
ne l’ont pas fait dans les deux mois.
Le taux de réalisation effective du test aurait sans doute été supérieur si on avait
proposé aux patients d'utiliser les TROD lors de la consultation. Ces tests rapides ont
été autorisés en Médecine générale d’abord dans le cadre de l’urgence, par l’arrêté
du 28 mai 2010 [54], puis dans le cadre du dépistage, par l’arrêté du 9 novembre
2011 [55].
81
Pour son travail de thèse de doctorat mené en 2011 sur les perspectives d’un
dépistage généralisé du VIH, O. SON a envoyé un questionnaire à 600 médecins
généralistes installés dans la région Picardie. Sur les 168 réponses exploitables,
44,6 % des médecins généralistes estimaient que l’utilisation des TROD faciliterait ce
dépistage [56]. Néanmoins, à ce jour, aucune étude prospective avec une
méthodologie acceptable n’a encore évalué l’acceptabilité d’un dépistage généralisé
et systématique du VIH à l’aide des TROD dans les cabinets de médecine générale
en ville.
Le nombre de patients inclus dans ce travail est largement inférieur au nombre total
de patients qui ont vus en consultation pendant la durée de l’étude, ce qui va contre
le principe de proposition systématique du dépistage. En dehors de la présence de
l'auteur de ce travail, les médecins généralistes proposaient beaucoup moins
souvent le test à leurs patients. Dans son travail de thèse sur les freins au dépistage
du VIH par le médecin généraliste, A. ATTIAS avait mis en évidence les principales
difficultés rencontrées par des médecins généralistes installés en Ile-de-France pour
proposer un test : l’âge élevé du patient, l’organisation des consultations, l'absence
de facteur de risque et la crainte de la réaction du patient [57]. Dans l'étude réalisée
en Picardie par O. SON, 59,9 % des médecins généralistes n'avaient pas
connaissance du plan national de lutte contre le VIH et les IST 2010-2014 [56]. Afin
que le dépistage du VIH en Médecine de ville soit plus efficient, l’accent doit être mis
sur la formation des praticiens, à travers les EPU ou la participation à des congrès, et
sur une meilleure communication entre la ville et l'hôpital en développant les réseaux
et grâce au travail des COREVIH.
Les médecins généralistes doivent être mieux sensibilisés à l'intérêt du dépistage du
VIH et mieux formés à la proposition du test car ils représentent un maillon essentiel
82
de la chaîne de soins et car le plus souvent c'est à eux que les patients font le plus
confiance. Ils devraient être la cible prioritaire pour la diffusion des nouvelles
recommandations et des nouvelles pratiques, en plus des campagnes de
sensibilisation du grand public.
Les internes inscrits dans le cursus de Médecine générale devraient aussi jouer un
rôle important pour transmettre les nouvelles pratiques lors de leur stage chez le
praticien.
A l'instar de la mise en place dans les cabinets de ville des TDR (tests de diagnostic
rapide) pour l'angine streptococcique qui a permis d'obtenir rapidement un meilleur
usage des antibiotiques, l'utilisation des TROD en Médecine générale pourrait
permettre de banaliser l'infection à VIH et de dépister plus tôt les patients infectés
par le VIH pour leur assurer une meilleure prise en charge.
83
5 Conclusion
Notre étude a montré que la proposition d'un dépistage de l'infection à VIH en
Médecine générale est bien accepté par la patientèle habituelle, et c’est un premier
pas pour mieux impliquer les médecins généralistes dans cette grande action de
Santé Publique. En effet, un dépistage plus précoce de l'infection à VIH chez un
patient lui permettra de démarrer à temps un traitement antirétroviral, avant d'en
arriver au stade sida, ce qui permettra également de fortement diminuer le risque de
contamination des partenaires sexuels. Tout cela participe à la prévention de
nouvelles contaminations et de nouveaux cas de sida et la Prévention de manière
générale constitue l’une des missions premières de la Médecine générale.
Pour l’avenir, un renforcement des liens entre les médecins libéraux et les réseaux
de lutte contre le VIH ainsi qu’une généralisation des TROD seraient certainement
souhaitables pour rendre plus efficient le dépistage généralisé à l'ensemble de la
population.
84
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26) Circulaire DGS/PGE/1 C n°85 du 20 janvier 1988, relative a la mise en place d’un
dispositif de dépistage anonyme et gratuit du virus de l’immunodéficience
humaine.
27) Circulaire DGS/DH/DSS n°98-423 du 9 juillet 1998 relative aux missions et aux
objectifs des consultations de dépistage anonyme et gratuit ou de dépistage
gratuit du virus de l’immunodéficience humaine.
28) Décret n°2005-1421 du 15 novembre 2005 relatif à la coordination de la lutte
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54) Arrêté du 28 mai 2010 fixant les conditions de réalisation du diagnostic biologique
de l'infection à VIH (VIH-1 et 2) et les conditions de réalisation du test rapide
d'orientation diagnostique dans les situations d'urgence.
55) Arrêté du 9 novembre 2010 fixant les conditions de réalisation des tests rapides
d'orientation diagnostique de l'infection à VIH (VIH-1 et 2).
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d’exercice de Médecine. Université Paris Diderot – paris 7, 2011.
89
7 ANNEXES
Annexe 1 : Affiche de l’INPES, placée dans les salles d’attente des cabinets.
90
Annexe 2 : Questionnaire patients.
91
Annexe 3 : Réponse du Département de Médecine générale de l'Université P. et M.
Curie.
92
8 Résumé
Introduction : Fin 2008, on estimait à 152 000 le nombre total de personnes vivant avec le VIH en France tandis que 50 000 personnes environ seraient infectées et ne connaîtraient pas leur statut vis-à-vis du VIH. Les recommandations de la Haute Autorité de Santé de 2009 et le rapport 2010 des experts français pour la prise en charge du sida recommandent un dépistage systématique et élargi du VIH à toute personne âgée de 15 à 70 ans, en dehors de toute prise de risque particulière. Nous avons voulu étudier l’acceptabilité et la faisabilité de ce dépistage en Médecine générale de ville.
Matériels et méthodes : Etude prospective, multicentrique, menée dans trois cabinets de Médecine générale sur une période de trois mois consécutifs. Nous avons proposé de réaliser un test de dépistage pour le VIH à tous les patients consultant au cabinet âgés de 15 à 70 ans, quelque soit le motif de consultation. Pour chaque patient, un formulaire était rempli par le médecin investigateur afin de recueillir : l’âge, le sexe, le pays de naissance, le niveau d’études, le niveau de connaissances sur l’infection par le VIH, la réalisation ou non d’une sérologie VIH antérieure, l’acceptation ou non du test de dépistage, les raisons éventuelles du refus et la date de réalisation effective de la sérologie VIH quand le patient avait accepté la proposition de dépistage.
Résultats : Un test de dépistage pour le VIH a été proposé à 289 patients sur la période de l’étude et, après exclusion de ceux qui avaient déjà réalisé un test dans l’année précédente, ce sont 221 patients qui ont été inclus, 120 femmes et 101 hommes. La moyenne d’âge des patients était de 41,6 ans, 48,9 % d’entre eux avaient déjà réalisé une sérologie VIH par le passé. Le taux global d’acceptation du dépistage a été de 71,5 %, ce taux étant significativement lié au niveau de connaissances de l’infection ainsi qu’à l’investigateur. La principale raison de refus était dans 50,8 % des cas le fait pour le patient de ne pas se considérer comme « à risque ». Le taux de réalisation du test de dépistage du VIH chez les patients qui avaient accepté de le faire a été de 36 % ; ce taux est significativement lié à l’âge, au niveau d’études, au niveau de connaissances sur l’infection, à l’investigateur et au site. Aucune sérologie pour le VIH réalisée au cours de notre travail n’a été positive.
Discussion : La proposition systématique du dépistage du VIH en Médecine générale semble bien acceptée par les patients. Une plus grande implication ainsi qu’une meilleure formation des médecins généralistes devrait encore améliorer ce taux d’acceptation. Le déploiement progressif des tests de dépistage rapide du VIH (TROD) dans les cabinets et l’intégration des médecins généralistes dans les réseaux de lutte contre le VIH (COREVIH) sont souhaitables pour rendre plus efficient un dépistage généralisé de cette infection.
Mots clés : Dépistage, VIH, médecine générale.