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UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ********************* ANNEE : 2007-2008 THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Ophtalmologie ------------ Présentée et soutenue publiquement le Mercredi 15 octobre à Créteil Par Mr BOUMENDIL Julien Né le premier mai 1979 à paris ------------ TITRE : POLYMORPHISME CLINIQUE DE LA MYASTHENIE A POINT DE DEPART OCULAIRE PRESIDENT DE THESE : LE CONSERVATEUR DE LA Professeur Jean-Louis DUFIER BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE DIRECTEUR DE THESE : Docteur Catherine Vignal-Clermont Signature du Cachet de la bibliothèque Président de thèse universitaire

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UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE

FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL

*********************

ANNEE : 2007-2008 N°

THESE

POUR LE DIPLOME D’ETAT

DE

DOCTEUR EN MEDECINE

Discipline : Ophtalmologie

------------

Présentée et soutenue publiquement le

Mercredi 15 octobre

à Créteil

Par Mr BOUMENDIL Julien

Né le premier mai 1979 à paris

------------

TITRE : POLYMORPHISME CLINIQUE DE LA MYASTHENIE A POINT

DE DEPART OCULAIRE

PRESIDENT DE THESE : LE CONSERVATEUR DE LA

Professeur Jean-Louis DUFIER BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE

DIRECTEUR DE THESE :

Docteur Catherine Vignal-Clermont

Signature du Cachet de la bibliothèque

Président de thèse universitaire

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A Monsieur le Professeur Jean-Louis Dufier,

Professeur des Universités d’Ophtalmologie, Faculté de Médecine Necker-Enfants Malades,

Vous m’avez fait l’honneur d’accepter la présidence de cette thèse. Je vous remercie de

me faire partager, au quotidien, votre savoir et votre expérience en ophtalmologie.

Vous m’avez témoigné votre confiance en m’accueillant au sein de votre service dans lequel

je ferai tout mon possible pour être à la hauteur de vos attentes.

A Monsieur le Professeur Gilles Chaine,

Professeur des Universités d’Ophtalmologie, Faculté de Médecine de Bobigny,

Je vous remercie pour vos enseignements précieux, vos staffs d’angiographies et de

bibliographies, et bien sûr votre patience et votre calme lors des différents blocs opératoires

réalisés ensembles ; un gaucher n’est par toujours facile à supporter en chirurgie…

Merci également pour vos conseils avisés qui m’ont permis de faire des choix éclairés au

cours de mon internat.

A Monsieur le Professeur Alain Créange,

Professeur des Universités de Neurologie, Faculté de Médecine de Créteil,

Je suis très honoré de vous voir faire partie du jury de cette thèse.

Les frontières entre l’ophtalmologie et la neurologie étant parfois très effacées comme c’est le

cas pour la myasthénie, ce travail aurait en effet été incomplet sans le regard avisé d’un

neurologue et je vous remercie d’avoir accepté sans hésitation de jouer ce rôle et d’apporter

ainsi votre expérience à ce travail.

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Au Docteur Catherine Vignal-Clermont,

Praticien hospitalier à la Fondation Ophtalmologique de Rothschild,

Merci pour tes précieux conseils et pour avoir toujours été là lorsque j’en avais besoin,

répondant à mes appels téléphoniques et mes e-mails incessants.

C’est un grand plaisir de travailler avec toi, d’une part parce que tu partages ton savoir en

neuro-ophtalmologie avec une générosité immense et toujours avec cette grande humilité qui

te caractérise si bien, d’autre part parce que tu es probablement la personne la plus pédagogue

que j’ai été amené à rencontrer au cours de ma formation. A tes cotés, tout semble plus

simple, plus clair, plus facile.

Merci également pour ces consultations interminables mais passionnantes du vendredi et

pout tout ce que tu m’as appris au cours de mon semestre à la Fondation Ophtalmologique de

Rothschild. J’espère que l’on aura encore l’occasion de travailler ensemble de nombreuses

fois.

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A tous mes maitres, chefs de clinique et praticiens hospitaliers que j’ai eu la chance de

côtoyer au cours de mon internat et qui m’ont permis d’acquérir les connaissances nécessaires

à une bonne pratique de l’ophtalmologie, et particulièrement :

Emmanuel Barreau, Charles Feumi et Annie Bousquet qui m’ont initié à l’ophtalmologie,

Barbara Ameline pour ses consultations de chirurgie réfractive et tous ces bons moments

passés ensembles,

Michel Tazartes pour tout ce qu’il m’a appris sur la chirurgie orbito-palpébrale et les

présentations qu’il m’a encouragé et aidé à faire au cours des différents congrès,

Toute l’équipe d’Avicenne, avec qui j’ai passé de très bons moments et notamment Charlotte

et Franck pour leurs conseils et leur bonne humeur,

Monsieur le Professeur Brézin pour ses enseignements sur la pathologie inflammatoire,

Lamine et Dominique pour les journées au bloc et les « soirées Texas hold’em »,

Toute l’équipe de la Fondation Ophtalmologique de Rothschild :

Monsieur le Docteur Morax pour ses enseignements précieux en chirurgie et ses

techniques de dissection,

Pierre-Vincent et Olivier pour tout ce qu’ils m’ont appris en chirurgie, toujours dans

un climat agréable,

Le quatuor inséparable : Aviva (Titou), Samuel (Samy), David (Firstbet) et Paul pour

leur savoir et leur gentillesse,

Aude, Sara et Véronique pour leur patience et les nombreux dossiers qu’elles ont

gentiment récupérés aux archives,

Monsieur le Docteur Gout pour m’avoir donné libre accès aux dossiers de neurologie,

Toute l’équipe de Necker : Nadège, Olivier, Emmanuel, Ramla, Sacha et particulièrement

Jérôme pour la formation qu’il m’a apportée en chirurgie orbito-palpébrale pédiatrique.

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A tous mes amis et co-internes,

Merci à vous tous qui m’avez aidé, de près ou de loin, dans la réalisation de ce travail et tout

au long de mes études. Je suis convaincu que tous vos efforts de réussite seront récompensés

comme il se doit.

A Amandine, Nadine, Vincent, Typhaine et Axelle,

Merci pour cette solidarité et cette amitié qu’il existe entre nous et qui ont ainsi facilité

l’organisation de ces derniers mois…

A Sarah,

A quand l’ouverture du club de jazz… ?

A mes parents,

Vous êtes pour moi un modèle de persévérance et de réussite. Merci d’être toujours là pour les

photocopies de dernières minutes, les relectures d’articles et les bons plats préparés lors des

périodes d’examens,

A Joana et Gregory,

Merci pour votre amour, votre générosité, et votre soutien au cours de mon internat et dans les

moments importants de ma vie,

A mes grands-parents qui m’ont toujours soutenu lors de mes études

A mes oncles, tante, cousin, cousines

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A Cathy, ma femme,

Merci pour ta patience et ta compréhension au cours de la réalisation de cette thèse. Tu

as su, au fil des mois, me rassurer dans mes périodes de stress et accepter de partager notre

salon avec les multiples articles de bibliographie éparpillés.

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SOMMAIRE

I. INTRODUCTION……………………………………………………………….….p.11

II. LA MYASTHENIE ;

RAPPELS PHYSIOLOGIQUES, CLINIQUES

ET THERAPEUTIQUES………..................................................................p.12

1) Epidémiologie……………………………………………………………………….. p.12

2) Facteurs prédisposants……………………………………………………... p.13

3) Physiopathologie………………………………………………………………… ..p.13

a) Electrophysiologie………………………………………………………………p.13

b) Immunologie………………….…..………………………………………………..p.17

4) Symptômes oculaires de la myasthénie,

examen clinique ………………….. …………………………………………...….p.19

a) Ptosis et rétraction palpébrale…………………………………………..p.19

! Majoration du ptosis lors du regard vers le haut…….…………...p.20

! Signe de Cogan……………………………………..……………………….…p.20

! Révélation d’un ptosis……………………………...……………………….p.20

! Rétraction palpébrale………………………………………………………..p.21

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b) Troubles oculo-moteurs…………………….……………………………p.22

c) Faiblesse de l’orbiculaire………………………………………………..p.23

5) Signes extra-oculaires…………………………………………………………p.23

6) Associations auto-immunes………………………………………………p.25

7) Moyens diagnostiques…………………………………………………………p.26

a) Tests cliniques…………………………………………………………………..p.26

! Le test de repos………………………………..……………………………..p.26

! Le test au glaçon………………………………..…………………………...p.27

! Le test à l’Edrophonium………………………………………………….p.28

! Le test à la Néostigmine……………………………...…………………..p.29

b) Examens paracliniques…………………………………………………...p.30

! Anticorps anti-récepteurs à l’Acétylcholine…………..…………p.30

! Scanner thoracique…………………………………………………………p.31

! Electromyogramme (EMG)…………………………………………….p.31

8) Moyens thérapeutiques………………………………………………………p.34

a) Traitements symptomatiques…………………………………………..p.34

b) Traitements immunosuppresseurs………..………………………..p.35

! Corticothérapie………………………………...…………………………….p.36

! Autres immunosuppresseurs…………..……………………………….p.37

c) Thymectomie……………………………………………………………………..p.37

9) Myasthénie oculaire et Myasthénie séronégative….....p.39

III. MATERIEL ET METHODES………………………………...p.43

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1) Patients présentant un ptosis + une diplopie…..…p.43

a) Atteinte d’un seul muscle………………………………………...p.43

b) Atteinte de plusieurs muscles………………………………….p.46

2) Ptosis isolé………………………………………………………………………. .p.50

3) Diplopie isolée…………………………………………………………………p.51

IV. RESULTATS………………………………………………………………………p.54

V. DISCUSSION……………………………………………………………………...p.56

VI. CONCLUSION………………………………………………………………….p.61

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ANNEXES ET ILLUSTRATIONS

ANNEXE 1 : Quotation de la force musculaire des patients myasthéniques……….…..…p.71

ANNEXE 2 : Médicaments contre-indiqués dans la myasthénie………………………….p.72

ANNEXE 3 : Tableau résumant l’ensemble des signes cliniques présentés par nos 15

patients lors du diagnostic…………………………………………………p.73

ANNEXE 4 : Tableau résumant l’ensemble des résultats des examens complémentaires

de nos patients……………………………………………..…….…………p.74

ANNEXE 5 : Tableau résumant les traitements instaurés et leur efficacité……………….p.75

ILLUSTRATION 1 : Ptosis droit régressant après le test au glaçon (patient 1)………….p.76

ILLUSTRATION 2 : Suivi de l’évolution de la diplopie du patient 2 sur le test de

Lancaster………………………………………………………….p.77

ILLUSTRATION 3 : Test de Lancaster du patient 3 ; diplopie verticale………………...p.78

ILLUSTRATION 4 : Test de Lancaster et scanner abdominal du patient 7, présentant une

myasthénie paranéoplasique secondaire à un hépatocarcinome……p.79

ILLUSTRATION 5 : Tableau de paralysie partielle bilatérale du III (patiente 8)………..p.80

ILLUSTRATION 6 : Suivi au Test de Lancaster d’une diplopie simulant une paralysie

bilatérale de la troisième paire crânienne puis une ophtalmoplégie

inter-nucléaire bilatérale (patiente8)…………………………….….p.81

ILLUSTRATION 7 : Ophtalmoplégie quasi-complète bilatérale (patient 10)……...…….p.82

ILLUSTRATION 8 : Parésie du muscle droit latéral gauche et ptosis gauche……...……p.83

ILLUSTRATION 9 : Test au glaçon réalisé chez la patiente 12 ; disparition complète du

ptosis gauche………………………………………………….…….p.84

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I. INTRODUCTION

La myasthénie est une pathologie auto-immune pouvant mettre en jeu le pronostic vital

par les troubles respiratoires qu’elle peut engendrer ou son association possible avec un

thymome malin.

L’ophtalmologiste est en première ligne pour le diagnostic de cette maladie, dont la

première manifestation est oculaire dans trois quart des cas, à type de ptosis ou de

diplopie. Ce diagnostic, parfois difficile, est posé sur un faisceau d’arguments cliniques et/ou

paracliniques.

La prise en charge d’une myasthénie à point de départ oculaire pose deux problèmes pour

l’ophtalmologiste :

- Qualifiée par certains de « grande simulatrice », elle peut mimer toutes sortes

d’atteintes oculomotrices et de ptosis, à l’origine de tableaux cliniques parfois très

piégeants pouvant simuler une réelle urgence neuro-vasculaire ou chirurgicale. La

négativité trop fréquente des examens complémentaires lorsque les symptômes restent

localisés à la région péri-oculaire rend son diagnostic difficile.

- Une difficulté thérapeutique liée à la faible efficacité des traitements

symptomatiques sur les manifestations oculaires, nécessitant le recours aux traitements

immuno-modulateurs.

Après un rappel sur la physiopathologie de la maladie, ses signes cliniques et ses moyens

diagnostiques et thérapeutiques, nous présentons notre série de 15 patients ayant consulté à la

Fondation Ophtalmologique de Rothschild entre 2002 et 2007 pour des symptômes

ophtalmologiques en rapport avec une myasthénie à point de départ oculaire, illustrant le

polymorphisme clinique qui caractérise cette pathologie et ses difficultés diagnostiques et

thérapeutiques.

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II. LA MYASTHENIE ;

RAPPELS PHYSIOLOGIQUES, CLINIQUES,

ET THERAPEUTIQUES

1) Epidémiologie

La myasthénie est une pathologie auto-immune acquise à l’origine d’une déficience de la

transmission neuromusculaire par bloc neuromusculaire post-synaptique lié à un blocage des

récepteurs de la plaque motrice par des anticorps anti-récepteurs à l’acétylcholine (Ac anti-

RAch), se manifestant cliniquement par une fatigabilité de la musculature striée, améliorée

par le repos ou sous l’effet de drogues cholinergiques.

Sa prévalence est de 4 à 6 pour 100000 personnes. Elle s’observe à tout âge et dans les 2

sexes avec un double pic de fréquence : l’un entre 20 et 40 ans (myasthénie à début précoce),

l’autre après 50 ans (myasthénie à début tardif)[37].

Comme beaucoup de désordres auto-immuns, la myasthénie touche préférentiellement la

femme jeune. Le sexe ratio est de 3 femmes pour 2 hommes pour les myasthénies à début

précoce. En revanche, passé soixante ans, il y a autant d’hommes que de femmes touchés par

la maladie, l’atteinte masculine étant souvent plus sévère, avec un risque de thymome plus

important [37].

La mortalité de la maladie a nettement diminué grâce au développement de thérapeutiques

adaptées et à une meilleure prise en charge. Sur 382 patients atteints de myasthénie entre 1940

et 1960, Grob décrivait une mortalité de 33%, une rémission de 11% et une amélioration des

symptômes de 20% [44]. Aujourd’hui, le taux de mortalité rapporté est de l’ordre de 10%

[101].

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2) Facteurs prédisposants

Comme la plupart des pathologies auto-immunes, un terrain génétique prédisposant

auquel viennent s’ajouter des facteurs environnementaux (stress, choc émotionnel, grossesse)

favorisent la survenue de la myasthénie.

En effet, la présence simultanée de plusieurs gènes impliqués dans la réponse immunitaire

semble favoriser l’apparition de la maladie. La sous-unité alpha du récepteur à

l’acétylcholine, auto-antigène cible lors de la myasthénie, est codée par le gène CHRNA. Des

études cliniques et génétiques analysant les liens HLA avec un marqueur microsatellite HB14

localisé à l’intérieur de ce gène ont montré une augmentation significative des haploptypes

HLA DQA1*0101/DQA1*0501 et HLA DRB1*03 chez les patients atteints de myasthénie

[25].

3) Physiopathologie

a) Electrophysiologie

L’arrivée d’un potentiel d’action à la terminaison nerveuse provoque l’ouverture

des canaux sodiques et potassiques qui s’y trouvent. La dépolarisation ainsi engendrée

entraîne l’ouverture des canaux calciques voltage-dépendants qui sont concentrés dans

les zones actives d’épaississement membranaire spécialisées dans la libération

d’acétylcholine. Il s’ensuit une entrée de calcium dans la terminaison nerveuse, ce qui

déclenche la libération, par exocytose, de l’acétylcholine dans la fente synaptique.

L’acétylcholine diffuse alors et est reconnue par son récepteur situé sur la plaque

motrice, région spécialisée de la fibre musculaire où s’établit le contact avec la

terminaison nerveuse (schéma 1).

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Les récepteurs à l’acétylcholine sont des récepteurs-canaux : la fixation de

l’acétylcholine entraîne l’ouverture des canaux produisant alors une dépolarisation de

l’ordre de 70 mV, purement locale, que l’on appelle le potentiel de plaque. Au-delà

d’un seuil critique de dépolarisation, un potentiel d’action musculaire va être généré et

se propager le long de la membrane vers les extrémités de la fibre. C’est ce potentiel

d’action qui active les mécanismes contractiles.

Normalement, l’amplitude du potentiel de plaque, conditionnée par la quantité

d’acétylcholine libérée, est très largement supérieure au seuil de déclenchement d’un

potentiel d’action musculaire. Cette différence entre l’amplitude du potentiel de plaque

et l’amplitude de la dépolarisation nécessaire au déclenchement d’un potentiel

d’action musculaire constitue une marge de sécurité pour la transmission

neuromusculaire.

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Schéma 1, la jonction neuro-musculaire : l’arrivée d’un potentiel d’action

provoque l’exocytose des vésicules d’acétylcholine dans la fente synaptique puis la

liaison des molécules d’acétylcholine sur leurs recepteurs. (Bianca,M., myasthenia

gravis : past, present, and future. Science in medecin).

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La myasthénie se caractérise par la présence dans le plasma d’auto-anticorps

dirigés contre les récepteurs nicotiniques à l’acétylcholine. Ces anticorps sont à

l’origine d’une diminution du nombre de récepteurs disponibles par trois

mécanismes possibles (schéma 2):

-la destruction par lyse des récepteurs via la voie du complément (schéma2.A),

-l’augmentation de l’endocytose et par conséquent de la destruction des récepteurs

à l’acétylcholine, en présence des auto-anticorps de type IgG des patients

myasthéniques et en dehors de toute implication de la voie du complément (schéma

2.B),

-le blocage du site de fixation de l’acétylcholine au récepteur par fixation des auto-

anticorps sur un site proche du site actif, empêchant ainsi l’acétylcholine de venir s’y

lier (schéma 2.C).

L’intensité du potentiel de plaque motrice dépendant du nombre de liaisons

acétylcholine-récepteur, la diminution du nombre de récepteurs disponibles réduit

l’intensité du potentiel de plaque et donc la probabilité de déclencher un potentiel

d’action au niveau de la fibre musculaire.

L’acétylcholine libérée dans la fente synaptique se trouve donc en excès par

rapport au nombre de récepteurs disponibles mais est très vite dégradée par

l’acétylcholinestérase. Cette enzyme, ancrée dans la lame basale qui couvre la surface

de la fibre musculaire, lyse l’acétylcholine en acétate et en choline. Cette dernière est

ensuite activement captée par la terminaison présynaptique pour participer à nouveau à

la synthèse d’acétylcholine par la choline acétyl-transférase.

Dans la myasthénie, une importante partie de l’acétylcholine libérée par la

terminaison nerveuse ne peut donc pas jouer son rôle de neuro-transmetteur du fait de

la rupture de l’équilibre physiologique entre le nombre de sites de liaison disponibles,

et l’activité enzymatique anticholinestérasique au niveau de la fente synaptique. C’est

sur ce processus physiopathologique que reposent les traitements

anticholinestérasiques, visant à rétablir, par inhibition de l’acétylcholinestérase, cet

équilibre physiologique.

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Schéma 2, mécanismes d’action des Anticorps anti-Récepteurs à l’Acétylcholine : A.fixation des Ac aux recepteurs et activation de la voie du complément. Il s’en suit une

dégradation des recepteurs et une destruction de l’architecture normale de la membrane

musculaire. B. fixation d’un même Ac à 2 recepteurs contigus, stimulant alors l’endocytose

de ces derniers. C. fixation de l’Ac sur le récepteur et blocage de son site de liaison à

l’acétylcholine. (Bianca,M., myasthenia gravis : past, present, and future. Science in

medecin)

b) Immunologie

Les lymphocytes B périphériques des patients myasthéniques synthétisent in vitro

des Ac anti-RAch, ce qui n’est pas retrouvé avec les lymphocytes B de sujets sains

[65, 66]. Le caractère hétérogène des Ac anti-RAch, la coexistence fréquente chez les

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patients myasthéniques d’autres maladies auto-immunes [98] et de divers auto-

anticorps suggèrent une prolifération et/ou une activation polyclonale des lymphocytes

B [62].

L’implication des lymphocytes T dans la physiopathologie est bien établie : la

réponse à l’antigène RAch est T-dépendante. En revanche, les modalités d’action des

lymphocytes T sont discutées. Des lymphocytes T du sang périphérique prolifèrent au

contact de recepteurs à l’acétylcholine mais cette réponse n’est pas spécifique des

patients myasthéniques et se retrouve, à un moindre degré, chez le sujet sain [99]. En

effet, il n’a pas été mis en évidence de façon claire de séquences peptidiques

auxquelles réagiraient spécifiquement les lymphocytes T de patients myasthéniques

[63].

Le rôle du thymus, bien que partiellement compris, semble important dans la

pathogénie de la myasthénie et plusieurs éléments suggèrent son implication dans la

physiopathologie de la maladie [32]. La fréquence des anomalies thymiques chez les

patients myasthéniques ainsi que le classique bénéfice clinique de la thymectomie en

sont la première preuve. En effet, l’hyperplasie thymique (thymus macroscopiquement

normal mais caractérisé par la prolifération de follicules germinatifs à centre clair)

existe selon les études chez environ 50% des patients atteints de myasthénie alors

qu’un thymome est présent dans 10% à 30% des cas [40], avec une plus forte

incidence chez l’homme âgé.

De plus, la présence, dans le thymus non involutif des patients myasthéniques, de

cellules B activées produisant des Ac anti-Récepteurs à l’Acétylcholine d’une part, et

de cellules T activées proliférant en présence de ces mêmes recepteurs à

l’acétylcholine d’autre part, ou encore l’existence au sein du thymus, normal ou

myasthénique, de recepteurs à l’acétylcholine et de molécules apparentées à la surface

de cellules myoïdes « muscle-like », sont autant d’arguments laissant penser que le

thymus n’est pas étranger à la réaction auto-immune responsable de la maladie.

Cependant, la physiopathologie exacte reste à l’heure actuelle encore obscure. Le

thymus n’est pas la seule source d’anticorps car si la thymectomie s’associe

généralement à une amélioration clinique, elle n’entraîne pas par ailleurs de baisse du

taux plasmatique d’anticorps.

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S’il parait admis que l’auto-sensibilisation initiale est intra-thymique dans le cas

du thymome, son siège au cours de l’hyperplasie thymique, et à fortiori dans le cas du

thymus involutif, reste discuté.

4) Symptômes oculaires de la myasthénie, examen clinique

Les manifestations cliniques de la myasthénie à point de départ oculaire se caractérisent

par un grand polymorphisme souvent trompeur. Un ptosis uni et/ou bilatéral peut s’associer

aux troubles oculo-moteurs et mimer des pathologies inflammatoires, tumorales ou

vasculaires qu’il faudra s’efforcer d’éliminer par des examens complémentaires.

a) Ptosis et rétraction palpébrale

Le ptosis est le signe clinique le plus fréquent de la myasthénie. Le ptosis myasthénique

est souvent bilatéral asymétrique ou à bascule. Initialement unilatéral, il a tendance à se

bilatéraliser dans les mois qui suivent le début de la maladie. Si beaucoup de patients

consultent initialement pour un ptosis unilatéral, l’examen clinique révèle souvent une atteinte

en réalité bilatérale asymétrique, la paupière la moins ptosée passant généralement inaperçue,

maintenant un niveau palpébral correct par la rétraction palpébrale secondaire aux lois de

Hering et Sherington. Lorsque les signes sont limités à un seul œil, il est essentiel d’éliminer

par une imagerie un processus occupant de l’espace intra-cérébral ou orbitaire, même si la

clinique est très évocatrice de myasthénie. Enfin, le ptosis, s’il est bilatéral, peut tout à fait

être majeur et symétrique, en particulier chez les patients présentant également une

ophtalmoplégie sévère.

L’importance du ptosis varie typiquement au cours de la journée et notamment à la

fatigue. La plupart des patients ne remarquent qu’un ptosis minime le matin, voire l’absence

de ptosis. Celui-ci tend ensuite à progresser et devenir de plus en plus important au cours de la

journée. Le début des signes cliniques est assez insidieux et, si de nombreux patients

décrivent l’apparition d’un ptosis depuis quelques jours ou quelques semaines, leur entourage

a souvent déjà noté cette anomalie minime, parfois présente uniquement à la fatigue, depuis

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plusieurs mois. Il est utile de demander d’anciennes photographies du patient pour juger de

l’évolution de la position des paupières.

Au delà du caractère fluctuant du ptosis, très évocateur de myasthénie, d’autres traits

cliniques et méthodes d’examens permettent de différencier le ptosis myasthénique d’autres

formes de ptosis.

! Majoration du ptosis lors du regard vers le haut

Apres avoir fermé les yeux pendant 2 minutes pour reposer ses paupières, le

patient fixe un point en position primaire et l’ouverture de la fente palpébrale est

mesurée. Le patient regarde ensuite vers le haut pendant 2 minutes puis retourne en

position primaire. La fente palpébrale se trouve alors diminuée par l’aggravation du

ptosis. La positivité de cette manœuvre, qui n’a pour but que de simuler la fatigabilité

du muscle releveur de la paupière supérieure, est un argument en faveur d’une

myasthénie.

! Signe de Cogan

Ce signe a été mis en évidence par Cogan en 1965 chez des patients atteints de

myasthénie. Il consiste à faire regarder le patient vers le bas pendant 5 secondes puis

rapidement reprendre la fixation en position primaire. Immédiatement après avoir

repris la fixation, la paupière ptosée dépasse légèrement vers le haut sa position de

base puis retombe rapidement à sa position ptosée. Ce phénomène palpébral est lié à la

fois à une faculté de récupération très rapide du muscle myasthénique et à sa

fatigabilité extrêmement sensible.

! Révélation d’un ptosis

Comme déjà dit précédemment, les patients myasthéniques ont souvent un ptosis

bilatéral asymétrique qui semble souvent de premier abord unilatéral. En effet, ceux-ci

stimulent activement le muscle releveur de leur paupière la plus ptosée pour que celle-

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ci laisse l’axe visuel dégagé. Du fait de la loi d’égale innervation de Hering, cette

hyperstimulation du muscle releveur est également communiquée au muscle

controlatéral moins atteint, permettant ainsi à la paupière controlatérale de maintenir

un niveau d’ouverture palpébrale en apparence normal. Si l’on maintient ouverte avec

un doigt la paupière ptosée, l’hyperstimulation compensatrice du muscle releveur

disparaît, mettant ainsi en évidence un ptosis controlatéral jusqu’alors passé inaperçu.

! Rétraction palpébrale

Tout comme le déclenchement d’un ptosis controlatéral, la rétraction palpébrale

est, elle aussi, liée à la loi d’égale innervation de Hering mais concerne les patients

présentant un ptosis unilatéral. En effet, ceux-ci présentent un aspect de rétraction

palpébrale controlatérale. Le muscle releveur de la paupière supérieure non ptosée, de

fonction normale, reçoit là encore cette hyperstimulation à l’origine d’une contraction

musculaire excessive et de la rétraction palpébrale. L’élévation manuelle de la

paupière ptosée relâche l’hyperstimulation musculaire compensatrice et fait régresser

la rétraction palpébrale.

Par ailleurs, il existe une augmentation de la prévalence des maladies

thyroïdiennes dysimmunitaires chez les patients myasthéniques [52] et une

hyperthyroïdie peut être à l’origine d’une rétraction palpébrale uni ou bilatérale. Chez

un patient myasthénique, une rétraction palpébrale bilatérale persistante ou unilatérale

en l’absence de ptosis controlatéral, devra faire rechercher une maladie thyroïdienne

associée. Il est cependant possible de différencier la rétraction palpébrale d’origine

myasthénique de celle d’origine thyroïdienne. En effet, si elle est d’origine

myasthénique, la rétraction disparait lors du regard vers le bas alors qu’elle persiste en

cas d’hyperthyroïdie, laissant apparaître la sclère supérieure ; c’est le phénomène de

« lid lag ».

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b) Troubles oculo-moteurs

La diplopie est également un symptôme très commun de la myasthénie. Différentes

hypothèses peuvent être avancées pour tenter d’expliquer ce phénomène :

-contrairement aux muscles proximaux des membres, une faiblesse même

minime des muscles oculo-moteurs a de fortes chances d’être symptomatique.

-les muscles oculo-moteurs présentent des différences physiologiques et

morphologiques avec ceux des racines des membres ; notamment une innervation

unique qui les rend probablement plus sensibles à la fatigue [56] et moins de replis

et de recepteurs à l’acétylcholine au niveau de la jonction neuro-musculaire.

Comme toute atteinte musculaire myasthénique, la diplopie se caractérise par une

grande variabilité et une fatigabilité. Chaque muscle oculo-moteur peut être atteint de

manière isolée ou en association avec d’autres muscles oculo-moteurs, à l’origine de

tableaux cliniques divers et variés.

Les muscles les plus fréquemment atteints lors de la myasthénie sont, par ordre de

fréquence, le muscle droit médial, le muscle droit inférieur puis le muscle oblique

supérieur. L’atteinte isolée du muscle droit médial peut mimer un tableau

d’ophtalmoplégie inter-nucléaire antérieure ; le nystagmus controlatéral étant lié aux lois

de Hering. L’atteinte du muscle oblique supérieur mimera une mono-neuropathie de la

quatrième paire crânienne. L’atteinte du muscle droit inférieur, surtout si elle est associée

à une rétraction palpébrale liée à un léger ptosis controlatéral, peut mimer une orbitopathie

basedowienne, associée à la myasthénie dans 3% à 10% des cas [52].

Des atteintes plus complexes, associant plusieurs muscles oculo-moteurs, peuvent

simuler une ophtalmoplégie inter-nucléaire bilatérale, un syndrome un et demi de Fisher,

voire une lésion extrinsèque de la troisième paire crânienne, surtout s’il existe un ptosis

homolatéral associé. Ceci justifie la pratique systématique d’une imagerie cérébrale et

orbitaire. Il n’y a par contre jamais d’atteinte pupillaire dans la myasthénie et la sensibilité

cornéenne est toujours normale. Enfin, certains patients peuvent se présenter avec une

atteinte oculo-motrice majeure mimant une ophtalmoplégie externe progressive.

Par ailleurs, si l’examen ne met pas en évidence de trouble de la motricité oculaire,

l’étude des saccades peut s’avérer utile en montrant des mouvements oculaires

d’amplitudes normales mais un retour en position primaire souvent ralenti en fin de

course. Ces saccades, que l’on appelle saccades hyper-hypométriques sont souvent

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difficiles à mettre en évidence et doivent être recherchées avec attention car elles sont un

argument supplémentaire pour une myasthénie.

L’examen et la prise en charge des diplopies d’origine myasthénique sont toujours

difficiles du fait de la fluctuation de la déviation au cours de l’examen et d’un examen à

l’autre. Cette fluctuation de la diplopie doit bien sûr augmenter la suspicion de myasthénie

mais rend très difficile sa prise en charge thérapeutique.

c) Faiblesse de l’orbiculaire

La faiblesse fluctuante du muscle orbiculaire est aussi un signe évocateur de

myasthénie. Elle est mise en évidence en demandant au patient de fermer les yeux alors

que l’examinateur tente de lui ouvrir manuellement les paupières. La plupart des patients

présenteront une faible résistance, permettant à l’examinateur d’ouvrir les paupières, et ce

d’autant plus que la manœuvre se prolonge. A un stade plus important, le patient peut

présenter un ectropion de fin de journée lié à une augmentation de la laxité palpébrale

inférieure due à une fatigue et un relâchement du muscle orbiculaire.

5) Signes extra-oculaires

En dehors des symptômes oculaires, les muscles les plus fréquemment atteints lors de la

myasthénie généralisée sont les muscles faciaux, notamment les muscles d’expression

mimique, de mastication, de déglutition et de phonation.

Les troubles de la phonation apparaissent progressivement au cours de la conversation,

rendant la voix nasonnée voire inintelligible.

Les troubles de la mastication apparaissent au cours des repas ; le déficit des masséters

pouvant, à un stade très évolué, rendre impossible la fermeture de la bouche sans l’aide des

mains.

La dysphagie rend la déglutition difficile, souvent associée à une paralysie vélo-palatine

pouvant entrainer des reflux d’aliments liquides par le nez. Les fausses routes lors de la

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déglutition sont possibles et sont alors un signe de gravité, à l’origine de pneumopathies

d’inhalation.

Le déficit des muscles de la mimique faciale se manifeste par une possible mal-occlusion

labiale, une disparition des plis du visage et une hypomimie, le tout donnant au visage un

aspect figé.

La maladie peut atteindre aussi les muscles extenseurs du cou, se manifestant par une

chute de la tête en avant avec un maintient céphalique difficile.

Au niveau corporel, ce sont surtout les muscles proximaux des membres supérieurs et

inférieurs qui peuvent manifester des signes de faiblesse. L’examen montre au niveau des

membres inférieurs une faiblesse musculaire, sans aucun trouble sensitif ni trouble réflexique,

avec une difficulté pour monter les escaliers, pour marcher de longues distances ou pour se

lever d’une chaise. Le déficit des muscles de la ceinture scapulaire et de la racine des

membres supérieurs se manifeste par des difficultés à réaliser les gestes de la vie courante,

comme se coiffer ou se sécher les cheveux.

L’atteinte des muscles respiratoires peut conduire à une décompensation respiratoire

brutale faisant toute la gravité de la maladie.

L’ophtalmologiste, qui n’est pas familiarisé avec ces troubles généralisés, doit savoir par

des questions simples dépister la présence de ces troubles musculaires qui signent une

myasthénie généralisée. Le patient doit alors être adressé rapidement en milieu neurologique

afin de prévenir d’éventuelles crises myasthéniques mettant en jeu le pronostic vital.

L’évolution de la faiblesse musculaire d’origine myasthénique est difficile à juger, d’autant

plus qu’elle est variable. Il est important de mesurer, de la manière la plus objective possible,

ce déficit à l’aide d’un score de la force musculaire (annexe 1) qui permet d’apprécier

l’importance du déficit et d’en suivre l’évolution[38]. Le clinicien devra s’attacher à

rechercher attentivement des signes de gravité comme les troubles de la déglutition et surtout

une atteinte des muscles respiratoires se traduisant par une orthopnée, une diminution de

l’amplitude thoracique, et particulièrement l’absence de gonflement épigastrique à

l’inspiration, voire une respiration paradoxale signant la paralysie diaphragmatique.

Ces évaluations régulières permettent de dépister des poussées de la maladie qui se

manifestent par une aggravation des déficits en quelques jours ou quelques semaines. Les

poussées les plus graves, appelées crises myasthéniques, se caractérisent par une insuffisance

respiratoire aiguë qui nécessite des mesures thérapeutiques urgentes et notamment une

ventilation mécanique. Ces crises myasthéniques sont souvent favorisées par une infection,

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une grossesse, un traumatisme, et surtout par la prise d’un certain nombre de médicaments qui

interfèrent avec les mécanismes de la transmission neuromusculaire et qu’il est nécessaire de

rechercher systématiquement (annexe 2). L’évolution des crises myasthéniques est fatale dans

près de deux tiers des cas malgré la réanimation.

Ces crises myasthéniques ne doivent pas être confondues avec les rares crises

cholinergiques secondaires à un excès de drogues anticholinestérasiques nécessitant un

sevrage. Celles-ci sont souvent précédées de signes de surdosage : fasciculations abondantes,

déficit musculaire accru, nausées, vomissements, diarrhées, coliques, hypersialorrhée,

sudation, larmoiement, pâleur, myosis, bradycardie.

6) Associations auto-immunes

Des associations sont décrites avec d’autres maladies auto-immunes telles qu’une

polyarthrite rhumatoïde, une anémie de Biermer, un lupus érythémateux disséminé, une

sarcoïdose, un syndrome de Gougerot-Sjögren, une polymyosite, une recto-colite

hémorragique, un pemphigus, un purpura thrombopénique ou une anémie hémolytique auto-

immune [98]. Cependant, la maladie auto-immune la plus fréquemment associée à la

myasthénie est la thyroïdite auto-immune, et particulièrement la maladie de Basedow, qui

peut ajouter une difficulté au diagnostic de la myasthénie car elle peut elle aussi être à

l’origine de troubles oculo-moteurs et d’anomalies palpébrales (rétraction palpébrale et ptosis

controlatéral).

Cette association des désordres thyroïdiens et de la myasthénie est reconnue depuis

longtemps. Le survenue d’une maladie de Basedow est décrite dans la littérature comme

survenant chez 3 à 10% des patients myasthéniques [52]. En revanche, une myasthénie ne

survient que chez moins de 1% des patients dysthyroïdiens [26]. Ainsi, un bilan thyroïdien

(T3, T4, TSH, Ac anti-TPO, TRAK) sera systématique devant toute suspicion de myasthénie

et le scanner cervico-thoracique réalisé devra non seulement rechercher la présence d’un

thymome mais s’efforcera également d’éliminer un goitre thyroïdien.

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7) Moyens diagnostiques

Une diplopie et un ptosis sont tous les deux présents chez plus de 90% des patients

présentant une myasthénie oculaire [97]. Cette association, en l’absence de douleur, de

troubles sensitifs ou d’anomalies pupillaires doit faire suspecter une myasthénie. Certains

tests cliniques et examens paracliniques peuvent apporter des arguments supplémentaires pour

conforter ce diagnostic.

a) Tests cliniques

! Le test de repos

C’est en 1991 que Odel et son équipe décident d’étudier l’effet d’une période

de repos de 30 minutes chez 42 patients atteints de myasthénie avec un test au

Tensilon positif et 26 patients présentant un ptosis ou des troubles oculo-moteurs

d’autre étiologie, montrant alors une nette amélioration des symptômes après cette

période de repos chez les patients myasthéniques [78].

Ce test consiste à demander au patient présentant un ptosis ou une diplopie de

s’allonger les yeux fermés et se reposer pendant 30 minutes dans une pièce au

calme. Le ptosis du patient est alors réévalué dès que celui-ci se relève et est

comparé aux mesures prises avant la période de repos. La plupart des patients

myasthéniques présentent une amélioration temporaire de leur ptosis, pendant

moins d’une minute. La motricité oculaire est beaucoup plus difficile à évaluer, du

fait du caractère subjectif de la diplopie ressentie par le patient ; un test de

Lancaster ne pouvant bien sûr pas être réalisé dans le court intervalle de temps

d’amélioration des symptômes.

En pratique, bien que simple à réaliser et totalement sans risque, ce test est

rarement pratiqué en consultation d’ophtalmologie.

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! Le test au glaçon

Les variations de température ont un effet sur la force musculaire des patients

myasthéniques : la chaleur aggrave le déficit musculaire alors que le froid

l’améliore [11]. Cette amélioration de la force du muscle myasthénique au froid

pourrait s’expliquer par une inhibition de l’activité anticholinestérasique [47, 96].

Plus sensible que le test au repos [55], le test au glaçon permet une diminution

du ptosis chez les patients myasthéniques de manière simple, rapide, et avec une

forte sensibilité et spécificité. Il consiste à refroidir la paupière à l’aide d’un glaçon

appliqué sur l’œil fermé pendant 2 minutes, en gardant l’œil controlatéral comme

témoin. En pratique, la durée d’application du glaçon est souvent revue à la baisse

car assez désagréable voire douloureuse pour le patient, mais il est nécessaire de

ne pas descendre en dessous d’une minute d’application. Il est important

d’observer le patient pendant une à deux minutes après le test, la correction du

ptosis pouvant être légèrement retardée. Le test est considéré comme positif s’il

permet une augmentation d’au moins 2mm de la fente palpébrale ; cette

amélioration durant en général moins d’une minute.

Quatre principales études décrivent la fiabilité de ce test pour le diagnostic de

myasthénie oculaire [27, 28, 61, 89] et cinq pour les formes généralisées [21, 28,

42, 55, 96]. Elles montrent une sensibilité du test en moyenne de 94% et 82%

respectivement. Il est également très spécifique (évaluée à 97% [4]) car négatif

pour les autres étiologies de ptosis (myopathie, ptosis congénital, paralysie du III)

et apporte donc un argument fort pour le diagnostic de myasthénie. Le test peut

tout à fait être positif même chez des patients présentant un test au Tensilon

négatif ou l’absence d’Ac anti-récepteurs à l’acétylcholine. Par ailleurs, les

patients traités par anticholinestérasiques gardent une réponse positive au test au

glaçon.

Les principales limites à sa spécificité semblent être la possible amélioration

minime de 1mm de certains ptosis aponévrotiques après le test au glaçon. Par

ailleurs, le test peut rester négatif chez des patients myasthéniques présentant un

ptosis complet avec altération majeure de la fonction du releveur [42].

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! Le test à l’Edrophonium (Tensilon, Enlon, Reversol)

Ce test consiste à injecter, par voie intra-veineuse et sous surveillance

médicale, de l’Edrophonium, inhibiteur de l’activité anticholinestérasique,

améliorant la force musculaire dans les deux minutes suivant son injection et dont

l’effet dure de 4 à 6 minutes [37]. On utilise généralement une dose de 10 mg

d’Edrophonium. Le test est débuté par une injection de 2 mg d’Edrophonium. En

cas d’absence de réponse clinique, de nouvelles doses de 2 mg, 3 mg puis 3mg

peuvent être administrées afin de totaliser une posologie de 10 mg. Ceci permet de

minimiser les effets secondaires muscariniques pour les patients répondant à une

faible dose d’Edrophonium. S’ils sont présents, ces effets muscariniques

(larmoiement, salivation, crampes abdominales, fasciculations musculaires) ne

durent généralement pas plus de 10 minutes et peuvent être réduits par

l’administration intra-veineuse ou sublinguale d’atropine. L’amélioration de la

faiblesse musculaire après l’injection de l’agent pharmacologique est interprétée

comme un test positif et est très évocatrice de myasthénie. La sensibilité du test est

estimée à 86% en cas de myasthénie oculaire et 95% pour les formes généralisées

[83]. En revanche, les patients présentant des troubles oculo-moteurs sans aucun

ptosis sont plus difficiles à évaluer du fait du caractère subjectif de la diplopie ;

l’effet du test n’étant pas assez prolongé pour permettre la réalisation d’un test de

Lancaster de contrôle afin d’objectiver l’amélioration de la diplopie. La sensibilité

du test pour ces patients présentant un trouble oculo-moteur isolé n’est que de 65%

[97]. La spécificité du test est estimée à 97% [76].

Compte tenu du caractère souvent subjectif du déficit, il est important de faire

successivement une injection de placebo puis de l’anticholinestérasique. La

réponse doit être jugée sur les critères les plus objectifs possibles : mesure de la

force musculaire (annexe 1), voire amélioration de l’électromyogramme.

Asthme, insuffisance cardiaque et âge avancé, sont des contre-indications

relatives à ce test qui ne devra être réalisé sur ces terrains qu’en cas de nécessité

absolue et en unité de soins intensifs.

Si une réponse franche est un bon élément diagnostique, une réponse négative

ne permet pas d’éliminer le diagnostic de myasthénie. De plus, les faux-négatifs

sont assez communs dans le premier mois suivant le début des symptômes. Par

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conséquent, si le test est négatif ou non concluant mais que la suspicion de

myasthénie reste élevée, il peut être utile de le répéter une ou deux fois à distance,

celui-ci pouvant se positiver secondairement. Par ailleurs, des cas de faux-positifs,

bien que très rares, ont été rapportés [24, 74, 85].

! Le test à la Néostigmine

La Néostigmine (prostigmine) est un inhibiteur de l’acétylcholinestérase ayant

une durée d’action plus longue que l’Edrophonium, augmentant ainsi la sensibilité

du test. Il n’est généralement pas réalisé en première intention mais plutôt lorsque

le test à l’Edrophonium est négatif. Le dosage chez l’adulte est de 1,5 mg de

prostigmine associé à 0,4 mg d’atropine mélangés dans la même seringue. L’effet

maximal survient généralement 30 à 45 minutes après l’injection et dure une à

deux heures.

La durée d’action prolongée de la prostigmine ainsi que son administration par

voie intra-musculaire apportent quelques avantages par rapport au test à

l’Edrophonium dans certaines situations cliniques. Ce test est particulièrement

utile pour le diagnostic de myasthénie chez l’enfant chez qui l’injection intra-

veineuse de Tensilon s’accompagne généralement de pleurs et d’un manque de

coopération rendant difficile l’examen clinique. La prostigmine, agissant de

manière retardée et prolongée, permet de laisser l’enfant se calmer après

l’injection puis de l’examiner plus sereinement.

Certains patients atteints de myasthénie et présentant un test à l’Edrophonium

négatif, pourront montrer une réponse positive au test à la Néostigmine [97]. En

revanche, tout comme le test à l’Edrophonium, un test à la Néostigmine négatif

n’élimine en rien le diagnostic de myasthénie.

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b) Examens paracliniques

! Anticorps anti-récepteurs à l’acétylcholine

Les anticorps anti-recepteurs à l’acétylcholine (AC anti-RAch) sont détectables

dans le sérum de 85% à 90% des myasthénies généralisées en moyenne mais

seulement 40% à 60% des patients atteints de myasthénie oculaire pure [50]. La

fréquence des myasthénies séronégatives oscille ainsi selon les études entre 9%

[64] et 25% [60] pour les myasthénies généralisées, et entre 30% [60] et 50% [64,

98] pour les myasthénies oculaires. Si les résultats concernant la sensibilité des Ac

anti-RAch sont très variables selon les études et leur pertinence statistique, la

spécificité en revanche est très élevée (99%), permettant ainsi le diagnostic de

myasthénie lorsqu’ils sont présents [4, 19].

Les hypothèses pour cette séronégativité sont variées mais la théorie la plus

reconnue aujourd’hui consiste à penser qu’il existe probablement plusieurs types

d’auto-anticorps responsables de la maladie, dirigés contre différents loci

antigéniques sur le récepteur. Les techniques actuelles ne détecteraient qu’une

partie de ces anticorps.

Par ailleurs, le taux plasmatique d’auto-anticorps n’est pas bien corrélé à la

sévérité clinique de la maladie : certains patients très faibles peuvent n’avoir aucun

taux détectable d’anticorps alors que d’autres en rémission peuvent présenter un

fort taux d’auto-anticorps plasmatiques [26, 87]. La sévérité clinique dépend en

fait plus des propriétés fonctionnelles des auto-anticorps que de leur taux

plasmatique. Cependant, chez un même patient, une diminution significative de

leur taux, d’au moins 50%, s’associe souvent à une amélioration notable de la

symptomatologie clinique [7].

Enfin, rappelons que si le patient est vu au début de la maladie, les Ac anti-

RAch doivent être recherchés une nouvelle fois 6 à 12 mois plus tard car ils

peuvent se positiver secondairement [91, 104].

D’autres auto-anticorps ont également été découverts chez des patients atteints

de myasthénie séronégative (anticorps anti récepteur MuSculaire de la tyrosine

Kinase ou anti-MuSK et anticorps anti-Muscle strié). Ils sont détaillés dans le

sous-chapitre « myasthénie oculaire et myasthénie séronégative ».

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! Scanner thoracique

Le scanner thoracique doit être systématique afin de rechercher une pathologie

thymique associée. Un thymome est associé, dans 10% à 30% des cas à la

myasthénie, surtout lorsqu’elle débute après 40 ans [38]. Lorsque le thymome est

présent, les anticorps anti-RAch sont en général en quantité élevée et on trouve

également, avec une grande fréquence, des anticorps anti-muscles striés et des

anticorps anti-Titine à un taux élevé, mais non spécifiques de la myasthénie [37].

Le scanner est généralement réalisé sans injection de produit de contraste,

d’autant plus que des cas d’aggravation de myasthénie, bien que rares [36], ont été

décrits suite à une injection intra-veineuse de produit de contraste iodé [14, 16].

Il n’y a pas de corrélation entre le type histologique du thymome et la gravité

clinique de la myasthénie. Cependant, certains thymomes sont invasifs ce qui

justifie leur ablation systématique.

Plus fréquemment, chez 50% des patients myasthéniques [40], le scanner

thoracique peut mettre en évidence une simple hyperplasie thymique, sans critères

radiologiques de malignité.

Enfin, le scanner cervico-thoracique permettra de mettre en évidence un

éventuel goitre thyroïdien orientant vers une possible dysthyroïdie auto-immune

associée.

! Electromyogramme : stimulation répétée et examen sur fibre

unique

La recherche d’une altération du fonctionnement de la transmission

neuromusculaire passe par la stimulation répétée à basse fréquence.

Le renouvellement de l’acétylcholine après chaque stimulation nécessite

environ une seconde. S’il y a moins d’une seconde entre deux stimulations, c’est-

à-dire si la fréquence de stimulation est supérieure à 1 Hertz, la quantité

d’acétylcholine libérée diminue. L’amplitude du potentiel de plaque diminue alors

également puisqu’il est proportionnel au nombre de molécules d’acétylcholine

liées au recepteurs. Chez les sujets normaux, la marge de sécurité de la

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transmission neuromusculaire est telle que l’amplitude du potentiel de plaque reste

supérieure au seuil nécessaire pour déclencher un potentiel d’action musculaire :

l’amplitude de la réponse motrice ne varie donc pas au cours de la stimulation à

basse fréquence.

On utilise généralement un train de 10 stimulations de à 2 à 5 Hertz. Dans les

atteintes de la transmission neuromusculaire, qu’elles soient post-jonctionnelles

comme dans la myasthénie ou pré-jonctionnelles, la diminution progressive de la

quantité d’acétylcholine libérée va entraîner une diminution progressive du

potentiel de plaque : la genèse du potentiel d’action musculaire va alors être

compromise du fait de la diminution pathologique de la marge de sécurité de la

transmission. Certains potentiels d’action nerveux ne vont donc pas provoquer de

potentiels d’action musculaires, entrainant ainsi un décrément d’amplitude des

réponses motrices (diminution d’amplitude de plus de 10 %), généralement

maximal pour la quatrième ou cinquième réponse puis s’atténuant

progressivement. Cet aspect s’observe dans la myasthénie mais également dans la

plupart des autres troubles de la transmission neuromusculaire.

En cas de signes oculaires, on recherchera un décrément sur l’orbiculaire des

paupières par stimulation du nerf facial et, plus récemment, dans les formes de

myasthénie avec signes bulbaires, on étudiera le couple nerf trijumeau-masséter

[88].

Pour sensibiliser la recherche d’un décrément au cours de la stimulation

répétée à basse fréquence, l’étude peut se faire avant, juste après, et 2 ou 3 minutes

après un effort de une à deux minutes. Immédiatement après l’effort, il existe une

phase de facilitation de la transmission neuromusculaire : d’éventuelles anomalies

initiales ont ainsi tendance à s’atténuer. Un peu plus tard, survient une phase

d’épuisement post-effort : un décrément peut alors apparaître alors que l’étude au

repos était normale [67]. Il est recommandé de faire la recherche dans au moins

deux territoires (par exemple sur un membre et sur la face) et de réaliser le test au

mieux sur un muscle cliniquement atteint afin d’augmenter sa sensibilité [77]. La

température cutanée doit être contrôlée aux environs de 34°C ; une température

basse augmentant la marge de sécurité de la transmission neuromusculaire en

prolongeant la durée du potentiel de plaque. Malgré tout, la sensibilité du test reste

très variable selon les manifestations cliniques de la myasthénie [49], oscillant en

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moyenne, selon les études, entre 29% pour les formes oculaires pures et 70% pour

les formes généralisées [4]. Sa spécificité, en revanche très élevée, avoisine 94%

en cas de myasthénie oculaire et 97% an cas de myasthénie généralisée [4].

L’étude en fibre unique est la technique la plus sensible pour détecter une

anomalie de la transmission neuro-musculaire, le but étant de décomposer le

potentiel d’unité motrice en différents potentiels de fibres musculaires qui le

constituent à l’aide d’une électrode-aiguille capable d’enregistrer

l’activité électrique dans un volume conducteur très limité.

En pratique, on cherche à enregistrer les activités d’au moins deux fibres

musculaires de la même unité motrice lors d’une contraction très légère du muscle

testé et l’on étudie les relations de ces activités entre elles. L’aiguille est placée de

telle sorte qu’au moins deux potentiels de fibres musculaires de l’unité motrice

soient visualisés. La relative fixité des relations temporelles des deux potentiels

assure que les deux fibres sont bien innervées par le même motoneurone. Lorsque

l’on enregistre 50 à 100 décharges successives d’une paire de fibres musculaires

de la même unité motrice, l’intervalle entre les deux potentiels varie normalement

peu. Comme l’affichage à l’écran est synchronisé sur le premier potentiel, une

éventuelle variabilité de l’intervalle se manifeste par une fluctuation de latence du

deuxième potentiel relativement au premier. La fluctuation de cet intervalle

mesuré de façon répétée est appelée jitter. La principale cause du jitter réside dans

la variabilité du délai synaptique dû aux variations physiologiques du temps de

montée et aux variations d’amplitude du potentiel non propagé de plaque motrice.

Dans les anomalies de la transmission neuromusculaire, le jitter est augmenté.

Cette technique doit être réalisée au mieux sur un muscle cliniquement atteint

et présente une sensibilité supérieure à 97% lorsque l’étude porte sur deux sites

distincts (face et membre) [93]. Michael Benatar, dans sa revue de la littérature

publiée en 2006, trouve en moyenne selon les études une sensibilité et une

spécificité respectivement de 97% et 92% dans les cas de myasthénie oculaire, et

de 98% et 98% dans les cas de myasthénie généralisée [4].

En revanche, l’augmentation du jitter peut s’observer aussi dans des atteintes

neurogènes avec dénervation-réinnervation ou dans les atteintes myogènes. De

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réalisation délicate, la technique n’est pas pratiquée dans tous les centres et

demande de l’expérience.

8) Moyens thérapeutiques

Le but de l’ensemble des traitements proposés dans la myasthénie à point de départ

oculaire est de permettre une régression des symptômes dans les limites des éventuels effets

secondaires, pour finalement obtenir une rémission complète stable dans le temps et tenter de

prévenir, si possible, le risque d’évolution de la maladie vers une forme généralisée, ce que

l’ophtalmologiste doit toujours garder à l’esprit.

Le traitement de la myasthénie oculaire reste un sujet de controverse [1, 45, 51] et

actuellement aucune étude contrôlée prospective randomisée, faisant la preuve de l’efficacité

des traitements sur les symptômes oculaires ou d’une diminution du risque de généralisation

de la maladie, n’a été publiée [5]. Les indications thérapeutiques reposent donc plus sur

l’expérience clinique de chacun et sur des études rétrospectives d’observation que sur de

réelles preuves scientifiques thérapeutiques.

a) Traitements symptomatiques

Les inhibiteurs de l’Acétylcholinestérase (Pyridostigmine, Ambénonium chlorure)

sont couramment utilisés et sont en général la première ligne de traitement. Efficaces

dans 50% à 70% des cas sur un ptosis isolé, ils restent le plus souvent insuffisants

lorsque des troubles oculo-moteurs sont présents, ne dépassant pas 20% d’efficacité

[59]. Ces patients, non répondeurs aux anticholinestérasiques, répondent le plus souvent

aux immunosuppresseurs [59]. Cette faible efficacité sur les troubles oculo-moteurs

peut, dans certains cas, entrainer l’apparition d’une diplopie par régression d’un ptosis

unilatéral, rendant la situation plus gênante qu’elle ne l’était auparavant pour le patient

[23].

La Pyridostigmine est généralement débutée à une posologie faible de 30 à 60 mg

trois fois par jour et est augmentée progressivement jusqu’à 90 à 120 mg toutes les 4

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heures si le traitement s’avère efficace avec peu d’effets secondaires. Les complications

sont liées aux effets muscariniques du traitement : crampes abdominales, nausées,

vomissements, diarrhées, qui surviennent chez au moins un tiers des patients [3].

Bradycardie, asthme et adénome de prostate sont des contre-indications relatives au

traitement.

Les mesures symptomatiques non médicamenteuses restent très rarement indiquées :

-les prismes peuvent corriger temporairement une diplopie mais sont d’une efficacité

très limitée dans le temps et donc très frustrants pour le patient qui doit constamment

revenir en consultation du fait de la variabilité de la maladie.

-la chirurgie du strabisme ou du ptosis n’est efficace que dans de très rares cas

présentant un strabisme ou un ptosis fixé [6].

b) Traitements immunosuppresseurs

En moyenne, 50% des patients atteints de myasthénie oculaire sont non ou peu

répondeurs aux traitements anticholinestérasiques et nécessitent un traitement

immunosuppresseur, en général une corticothérapie, pour améliorer leurs symptômes.

Cependant, leurs indications sont encore controversées.

D’une part, certains médecins pensent qu’il faut réserver les traitements

immunosuppresseurs aux formes généralisées de myasthénie, mettant en avant le fait

que la myasthénie oculaire ne présente pas de risque vital et donc que les symptômes ne

justifient pas les risques potentiels encourus par la mise en place d‘un traitement

immunosuppresseur. Ils s’appuient par ailleurs sur le fait qu’aucune étude prospective

randomisée fiable n’a encore mis en évidence la preuve d’une efficacité stable et durable

des traitements immunosuppresseurs sur les symptômes oculaires, ou même sur une

éventuelle réduction du risque de généralisation de la maladie [51, 100].

D’autre part, les partisans des traitements immunosuppresseurs mettent en avant le

fait que les symptômes oculaires, notamment la diplopie, altèrent la qualité de vie des

patients. Certaines mesures préconisées il y a quelques années (occlusion d’un œil pour

annuler la diplopie, steri-strips pour lutter contre un ptosis invalidant) restent un pis-aller

et ne peuvent être que temporaires face aux moyens thérapeutiques disponibles

aujourd’hui. De plus, la plupart des études rétrospectives publiées montrent une

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efficacité des traitements immunosuppresseurs disponibles sur les symptômes oculaires

et laissent supposer une possible diminution du risque de généralisation de la maladie [1,

100].

!Corticothérapie

La corticothérapie est généralement débutée à doses progressives jusqu’à

atteindre une posologie maximale de 1 mg/kg/jour car sa mise en place peut

s’accompagner d’une aggravation temporaire de la symptomatologie dans près de

50% des cas dans les 2 premières semaines [48]. Après régression des symptômes,

la posologie maximale est maintenue pendant 4 à 6 semaines puis réduite selon des

schémas variables. La réduction de la posologie est en moyenne de 10 mg/mois

jusqu’à atteindre une posologie de ½ mg/kg/jour, puis de 5 mg/mois pour aboutir à

un plateau situé aux alentour de 10 mg/jour [40]. Certaines équipes, notamment

outre-Atlantique, prescrivent la corticothérapie en dose alternée un jour sur deux

pour diminuer ses effets secondaires.

Une amélioration significative avec de bons résultats est visible chez 72% à

96% des patients [59, 100]. L’amélioration est rapide, apparaissant entre le

premier et le 21ème

jour pour 85% des patients. Dans la plupart des cas, le

traitement doit être poursuivi avec une posologie réduite mais variable pendant

plusieurs années, 4% à 14% seulement des patients pouvant être sevrés des

corticoïdes [40]. La corticothérapie doit être administrée en une seule dose le

matin à jeun mimant le pic diurne de cortisol endogène. Il n’y a aucune indication

à la fractionner en plusieurs prises journalières.

La question principale dans le traitement de la myasthénie oculaire est de

savoir si la corticothérapie pourrait réduire ou pas le risque de généralisation de la

maladie [51, 57]. Les grandes études rétrospectives publiées sur ce sujet

confirment cette hypothèse [58, 71, 73] mais jamais aucune étude prospective

randomisée n’a été menée permettant d’établir de véritables conduites

thérapeutiques.

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!Autres immunosuppresseurs

L’Azathioprine (Imurel*) est un bon traitement de fond de la myasthénie. Il

peut être administré seul ou en association avec une corticothérapie, permettant

ainsi de diminuer les besoins en corticoïdes [80]. Son efficacité dans la myasthénie

oculaire a été mise en évidence dans plusieurs études rétrospectives [69] pouvant

permettre un taux de rémission pour près de 40% des patients [72]. L’amélioration

survient après plusieurs semaines de traitement et devient maximale le plus

souvent avant un an de traitement.

D’excellents résultats ont été rapportés avec le Cyclophosphamide (Endoxan*),

seul ou associé aux corticoïdes. L’amélioration des symptômes, liée à la dose

cumulative de Cyclophosphamide, est visible dans 74% des cas et le taux de

rémission complète peut atteindre 58% à 1 an, 86% à 2 ans et100% à 3 ans [82].

Enfin, la ciclosporine permet elle aussi une épargne cortisonique.

L’amélioration clinique, visible dans 96% des cas, survient généralement vers le

6ème

mois, permettant une interruption de la corticothérapie ou une diminution de

sa posologie dans 95% des cas [17].

Le traitement des crises myasthéniques n’est pas détaillé car il doit être réalisé

en réanimation et n’est plus du tout du ressort de l’ophtalmologiste. Il fait

essentiellement appel aux immunoglobulines par voie intra-veineuse et aux

plasmaphérèses.

c) Thymectomie

La place de la thymectomie dans le traitement de la myasthénie reste un sujet

débattu.

S’il existe une augmentation de la taille du thymus sur le scanner thoracique, la

thymectomie s’impose quelque soit la sévérité de la myasthénie, bien plus dans le but

d’éviter l’extension d’un thymome que d’influencer le cours de la maladie. L’exérèse

tumorale doit être la plus complète possible et est souvent associée à une radiothérapie

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en cas de malignité du fait du caractère très radiosensible de cette tumeur. Le traitement

du thymome n’entraîne par contre que très inconstamment la disparition de la

myasthénie, qui doit la plupart du temps être traitée pour son propre compte.

En dehors de cette situation, ses indications sont larges pour de nombreux auteurs

mais il convient de souligner les incertitudes qui empêchent de dégager un accord

consensuel sur son intérêt et sa place dans la prise en charge thérapeutique. Aucune

étude prospective randomisée, comparant la thymectomie au traitement médical, ne peut

éthiquement être réalisée et il est donc difficile de faire la part de ce qui revient à la

thymectomie dans l’amélioration clinique observée lors du suivi des patients

myasthéniques. Le critère de jugement privilégié est le taux de rémission, qui varie

selon les auteurs entre 8% [10] et 63% [35].

Les rares études comparatives entre thymectomie et traitement médical sont

rétrospectives et la plupart montrent des résultats en faveur de la thymectomie [81].

Celle-ci semble en effet être associée à un taux plus élevé de rémissions (27% contre

6%), d’amélioration clinique (26% contre 13%) et un taux moindre de décès lié à la

maladie (11% contre 34%) [13]. Cependant, ces études sont à mettre en balance avec les

résultats publiés par Grob et al montrant que si la thymectomie permettait un meilleur

taux de rémission dans les années 50, elle n’apporte en revanche aucun bénéfice clinique

aujourd’hui du fait du développement considérable des traitements médicaux et

notamment de la généralisation de l’utilisation des corticoïdes et des

immunosuppresseurs [43].

Les avis concernant la thymectomie dans la myasthénie oculaire pure sont encore

plus divergents avec des données très contradictoires selon les études [30, 94].

L’ensemble des auteurs s’accorde cependant pour dire qu’elle est inutile en cas de

myasthénie séronégative et notamment lors de la présence d’Ac anti-MuSK.

L’ensemble de ces incertitudes explique la diversité des attitudes concernant la

thymectomie chez le patient myasthénique. Les facteurs pronostiques, bien que parfois

contradictoires, sont néanmoins la base des recommandations et des pratiques de

nombreuses équipes. Ainsi, un début précoce, un âge jeune, un délai d’évolution peu

important et une forme généralisée inclinent volontiers à proposer une thymectomie

[40].

En revanche, en cas d’association à un thymome, la thymectomie s’impose quelque

soit la sévérité de la myasthénie, bien plus dans le but d’éviter l’extension de la tumeur

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que d’influencer le cours de la maladie. L’exérèse tumorale doit être la plus complète

possible et est souvent associée à une radiothérapie du fait du caractère très

radiosensible de cette tumeur. Le traitement du thymome n’entraine par contre que très

inconstamment la disparition de la myasthénie, qui doit la plupart du temps être traitée

pour son propre compte.

9) Myasthénie oculaire et myasthénie séronégative

Certaines formes de myasthénie peuvent rester localisées aux muscles péri-oculaires

(muscles oculo-moteurs, muscle releveur de la paupière supérieure et muscle orbiculaire)

réalisant ainsi une myasthénie oculaire pure. Cependant, cette dichotomie entre myasthénie

généralisée et myasthénie oculaire n’est pas si franche. En effet, les symptômes oculaires sont

la plainte initiale de 75% des patients et sont présents chez 90% des patients atteints de

myasthénie. Près de 50% des patients atteints de myasthénie ont une atteinte oculaire pure au

moment du diagnostic, sans aucun signe évident de myasthénie généralisée. Sur l’ensemble de

ces patients, plus de 60% développeront une myasthénie secondairement généralisée,

généralement dans les 2 à 3 ans suivant le diagnostic [58].

Les 40% de patients gardant une forme de myasthénie oculaire pure sont le sujet de

nombreuses discussions sur l’origine physiopathogénique de cette forme clinique, finalement

de plus en plus considérée aujourd’hui comme un processus pathologique distinct que comme

une forme « modérée » de myasthénie généralisée [39].

Une première hypothèse consistait à considérer une même pathogénie pour tous les

patients atteints de myasthénie ; les patients présentant une atteinte minimale remarquant plus

facilement un ptosis ou une diplopie qu’une faiblesse musculaire. Cette théorie était appuyée

par le fait que certains patients présentant une myasthénie oculaire pure pouvaient présenter

également des anomalies sur l’électromyogramme de muscles distaux.

Cependant, il existe de plus en plus d’arguments immunologiques clairs pour une

pathogénie différente de ces deux formes de myasthénies [97]. En effet, il a été décrit des

différences structurales entre certains récepteurs à l’acétylcholine des muscles oculo-moteurs

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et des muscles des membres. Ces différences immunologiques, ajoutées au fait que

l’ensemble des méthodes immunochimiques visant à détecter la présence d’Ac anti-RAch

utilisent des antigènes musculaires extra-oculaires, pourraient expliquer le nombre important

de patients séro-négatifs atteints de myasthénie oculaire.

Ces formes séronégatives de myasthénies posent de réels problèmes diagnostiques,

cliniques et thérapeutiques. La plupart des auteurs ayant publié des séries de myasthénies

séronégatives considèrent comme critères diagnostiques indispensables l’existence d’une

fatigabilité fluctuante des muscles crâniens ou des membres et une réponse nette à une

injection d’Edrophonium [91]. Lorsque les critères diagnostiques ne peuvent être réunis de

façon formelle, d’autres pathologies doivent être systématiquement recherchées et l’imagerie

cérébrale doit être systématique afin d’éliminer une tumeur intracrânienne ou un anévrisme,

surtout lorsque les symptômes sont uniquement oculaires.

L’histologie du thymus représente une première différence fondamentale entre myasthénie

séropositive et séronégative. En effet, présents dans 14 à 30% des myasthénies séropositives,

les thymomes sont toujours absents dans les myasthénies séronégatives [68, 103]. La

production intra-thymique d’IgG totales des patients séronégatifs est beaucoup plus faible que

celles des patients séropositifs, avec absence de toute synthèse d’Ac anti-RAch [40]. D’autre

part, l’hyperplasie thymique avec présence de centres germinatifs en grande quantité, visible

dans 40% à 60% des myasthénies séropositives, n’est pas retrouvée dans les myasthénies

séronégatives ou le thymus est considéré comme normal [103], ou involutif dans trois-quart

des cas [29]. En revanche, l’histologie des thymus des patients séronégatifs s’approche de

celle des patients séropositifs par la présence d’aires de cellules T, non retrouvées dans les

thymus de patients sains [105].

Plusieurs arguments, issus en particulier des travaux du groupe d’Oxford, sont venus

depuis une quinzaine d’année confirmer la nature auto-immune des myasthénies

séronégatives, terme aujourd’hui de plus en plus obsolète et prêtant à confusion car certaines

de ces myasthénies dites « séronégatives » présentent en fait d’autres types d’auto-anticorps

dont la physiopathologie reste obscure. Il a tout d’abord été montré que les IgG de patients

présentant une myasthénie séronégative se fixent sur les cellules TE 671 de

rhabdomyosarcomes exprimant non seulement des recepteurs à l’acétylcholine mais

également d’autres antigènes musculaires alors qu’elles ne se fixent pas sur des cellules

embryonnaires rénales n’exprimant que des recepteurs à l’acétylcholine. Ces travaux ont ainsi

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montré la présence, chez des patients atteints de myasthénie séronégative, d’anticorps se

fixant sur un antigène musculaire différent du récepteur à l’acétylcholine [9].

Il a secondairement été mis en évidence la présence d’anticorps dirigés contre le récepteur

musculaire de la tyrosine kinase (Ac anti-MuSK) chez certains patients atteints de myasthénie

séronégative ; cet anticorps n’étant pas retrouvé dans les myasthénies séropositives. Décrit au

départ comme présent dans 70% des myasthénies séronégatives [46], il semblerait que ces Ac

anti-MUsK ne soient présents que dans 35% à 45% des cas [92, 95].

Enfin, il a été également mis en évidence, chez des patients myasthéniques, l’existence

d’anticorps anti-muscles striés, bon marqueur de la présence de thymome. Ces anticorps, non

spécifiques de la myasthénie, sont présents chez 80% des patients atteints de thymome sans

myasthénie et une augmentation de leur taux plasmatique, chez un patient thymectomisé, doit

faire rechercher une récidive tumorale [18]. Sanders D.B. et al. ont par ailleurs publié une

étude montrant la présence d’un thymome chez 60% des patients atteints de myasthénie à

début précoce avant 50 ans avec anticorps anti-muscles striés, alors qu’un thymome n’était

présent que dans 2% des myasthénies sans anticorps anti-muscles striés [90]. La présence

d’anticorps anti-Titine, antigène-cible majeur des anticorps anti muscles striés, doit donc être

considérée comme un marqueur biologique de thymome, notamment chez les patients

myasthéniques de moins de 60 ans [33, 107].

Cliniquement, myasthénies séronégatives et séropositives sont similaires [98] avec un âge

de début et une répartition entre les sexes comparables. Cependant, il semble qu’un sous-

groupe de myasthénies séronégatives présentent des manifestations oculo-bulbaires

prédominantes [29]. L’anticorps anti-P110, dirigé contre une protéine de membrane et

reconnu par un anti-sérum anti-MuSK, est significativement associé à ces manifestations

myasthéniques oculo-bulbaires [15, 95].

Enfin, la gravité de ces myasthénies séronégatives est variable selon les études : Soliven

montre 20% de crises myasthéniques aussi bien dans les myasthénies séronégatives que

séropositives [98] alors que les résultats des études de Sanders montrent une sévérité moindre

pour les myasthénies séronégatives [91, 92]. Les données du groupe d’Oxford montrent des

déficits moins importants pour les formes séronégatives de myasthénie, la présence

d’anticorps anti-MuSK apparaissant comme un signe de gravité [12], plus fréquente chez les

sujets jeunes de moins de 40 ans et avec une réponse aux traitements anticholinestérasiques

inférieure à 30% des cas [31].

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La prise en charge d’une myasthénie à point de départ oculaire pose donc deux

principaux problèmes :

-un problème diagnostique d’une part :

Qualifiée de « grande simulatrice » par les neurologues, la myasthénie peut mimer toutes

sortes d’atteintes oculomotrices et de ptosis, à l’origine de tableaux cliniques parfois très

piégeants. De plus, si la batterie d’examens complémentaires disponibles permet souvent le

diagnostic dans les cas de myasthénie généralisée, ceux-ci sont trop souvent négatifs (Ac anti-

RAch négatifs dans 40% à 50% des cas en moyenne [39], test à l’Edrophonium négatif dans

30% des cas [31]) dans les cas de myasthénie oculaire pure, compliquant encore la prise en

charge de ces patients.

Si l’établissement du diagnostic de myasthénie oculaire reste difficile, sa nécessité n’en

est que plus importante en raison d’une possible mise en jeu du pronostic vital en cas de

thymome malin associé ou de généralisation secondaire de la maladie avec survenue possible

de crises myasthéniques.

-un problème thérapeutique d’autre part :

Si les traitements anticholinestérasiques sont assez efficaces dans les cas de myasthénie

généralisée, ils le sont beaucoup moins dans les cas de myasthénie oculaire avec la nécessité

dans 50% des cas de recourir à des traitements régulant le système immunitaire (corticoïdes,

immunosuppresseurs) pour contrôler la symptomatologie.

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III. MATERIEL ET METHODES

Nous avons étudié tous les patients s’étant présentés en consultation d’ophtalmologie

entre 2002 et 2007 pour un ptosis et/ou une diplopie, et chez qui un diagnostic de myasthénie

a été posé. Au total, 15 patients atteints de myasthénie à point de départ oculaire ont été

étudiés ; tous inclus via la consultation d’ophtalmologie, afin d’illustrer les tableaux cliniques

très variés que peut prendre cette pathologie, allant du simple ptosis isolé au ptosis bilatéral

ou à bascule avec ou sans troubles oculomoteurs.

Les patients ont tous été examinés puis suivis par le même neuro-ophtalmologiste et

ils ont tous bénéficié d’un bilan clinique et biologique en hôpital de jour comprenant :

consultation de neurologie, test à l’Edrophonium, Electromyogramme, recherche d’Ac anti-

RAch, bilan thyroïdien, scanner thoracique et IRM cérébrale. Le suivi des patients était

double : en neuro-ophtalmologie d’une part et en neurologie d’autre part.

L’analyse clinique de nos patients permet de les séparer en

plusieurs groupes en fonction de leur atteinte initiale :

1) patients présentant un ptosis + une diplopie

11 patients sur 15 présentaient un ptosis uni ou bilatéral avec une diplopie.

Parmi ces patients, 5 présentaient une atteinte d’un seul muscle oculo-moteur et 6

une atteinte de plusieurs muscles.

a) Atteinte d’un seul muscle :

La première patiente est une femme de 22 ans pour laquelle le

diagnostic de myasthénie a été posé 5 ans auparavant ; celle-ci s’était

présentée pour prise en charge d’un ptosis à bascule sans diplopie.

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L’examen objectivait certes un ptosis bilatéral, mais également un déficit

du muscle droit médial droit confirmé au test de Lancaster (illustration 1).

Le test au glaçon était positif avec par ailleurs une fatigabilité de la patiente

et une majoration du ptosis après efforts répétés d’occlusion palpébrale.

Malgré la négativité des examens paracliniques réalisés (test au

Reversol, EMG, recherche d’Ac anti-RAch, scanner thoracique, bilan

thyroïdien), le diagnostic de myasthénie a été retenu sur le caractère

évocateur de la symptomatologie clinique avec instauration d’un traitement

d’épreuve par Ambenonium chlorure (Mytelase*) et régression totale des

symptômes.

Le patient 2 est un homme de 22 ans pour lequel le diagnostic de

myasthénie a été posé à l’âge de 20 ans devant une diplopie verticale

brutale, intermittente, suivie de l’apparition d’un ptosis gauche. L’examen

montrait un déficit du muscle droit inférieur droit associé à un ptosis

gauche variable, augmenté après l’effort avec un test au glaçon positif.

Le bilan réalisé ajoutait des éléments en faveur d’une myasthénie avec

un test au Reversol positif et un décrément à l’EMG. Le bilan biologique

montrait par ailleurs des facteurs anti-nucléaires positifs probablement en

rapport avec un désordre immunologique à l’origine de la myasthénie.

Malgré la négativité des Ac anti-RAch, le diagnostic de myasthénie à

été retenu devant l’ensemble de ces arguments cliniques et paracliniques

avec début d’un traitement par Pyridostigmine (Mestinon*). Ptosis et

diplopie ont peu à peu disparu sous traitement, après un passage par une

parésie du muscle droit supérieur gauche (illustration 2).

.

Le patient 3 est un homme de 78 ans qui s’est présenté en

ophtalmologie un an auparavant pour diplopie verticale brutale et ptosis

droit. L’examen clinique montrait un déficit du muscle droit supérieur droit

objectivé au test de Lancaster, associé à un faux ptosis droit par hypotropie

(illustration 3). Dans les semaines suivantes, une fatigabilité à la

mastication ainsi qu’un réel ptosis gauche sont apparus avec augmentation

du ptosis à l’effort et test au glaçon positif.

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Le test au Reversol ainsi que la recherche d’Ac anti-RAch étaient

positifs. En revanche, l’EMG s’est avéré non contributif avec notamment

l’absence de décrément. Le bilan thyroïdien a mis en évidence une

hyperthyroïdie ayant abouti au diagnostic final de thyroïdite de Hashimoto,

désordre auto-immun souvent décrit en association avec la myasthénie.

Enfin, la réalisation d’un scanner cervico-thoracique a permis la mise en

évidence d’un volumineux goitre thyroïdien multi-nodulaire et d’une

importante masse thymique dont la malignité a été confirmée à l’examen

anatomo-pathologique lors de l’exérèse chirurgicale.

Le patient a bénéficié d’une radiothérapie post chirurgicale pour le

traitement de son thymome malin et d’un traitement efficace par

Pyridostigmine (Mestinon*) avec régression des symptômes oculaires.

Le patient 4 est une femme pour qui le diagnostic de myasthénie a été

porté à l’âge de 51 ans devant un ptosis bilatéral et une diplopie horizontale

par déficit du muscle droit médial gauche. L’ensemble de l’examen était

très évocateur de myasthénie avec la présence d’un signe de Cogan, un test

au glaçon positif et une fatigabilité à l’effort.

Le test au Reversol était positif, de même que la recherche d’Ac anti-

RAch. L’EMG du muscle orbiculaire était en faveur d’une myasthénie avec

un décrément des potentiels d’action aux stimulations répétées. Le scanner

thoracique a mis en évidence un volumineux thymome malin avec

métastases pleurales. La symptomatologie oculaire a régressé sous

Pyridostigmine à 5 cp/j et la patiente a été traitée par chirurgie +

radiothérapie pour son thymome.

Le patient 5 est un homme de 37 ans qui a consulté en ophtalmologie à

l’âge de 36 ans pour une diplopie horizontale. L’examen clinique

confirmait certes cette diplopie, avec un déficit du muscle droit latéral droit

au test de Lancaster, mais montrait également l’existence d’un petit ptosis

droit non remarqué par le patient, avec un signe de Cogan positif. En

revanche, ce ptosis était peu évocateur de myasthénie avec un test au

glaçon négatif, l’absence de variabilité au cours de l’examen, et l’absence

d’aggravation lors d’efforts répétés d’occlusion palpébrale.

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L’ensemble des examens paracliniques réalisés s’est avéré négatif : test

au Reversol négatif, EMG normal, absence d’Ac anti-RAch, anti-TSH ou

anti-TPO, bilan thyroïdien normal, TDM thoracique normal. Pour étayer le

diagnostic, une recherche d’Ac anti-MUSK a été réalisée : celle-ci s’est

également avérée négative.

Le diagnostic de myasthénie était donc ici purement clinique face au

caractère non systématisé de l’atteinte musculaire et la fluctuation de la

diplopie. Le patient n’a pas répondu aux traitements anticholinestérasiques

(Pyridostigmine, Mestinon* et Ambenonium chlorure, Mytélase*). Une

corticothérapie a alors été débutée à 50 mg/j puis décroissance secondaire

avec efficacité du traitement et régression des symptômes.

b) Atteinte de plusieurs muscles :

Le patient 6 est une femme ayant consulté à l’âge de 30 ans pour une

diplopie et un ptosis droit augmentant en fin de journée. L’examen clinique

a objectivé le ptosis et la diplopie avec un déficit musculaire touchant

l’ensemble des muscles oculomoteurs mais prédominant sur les muscles

droits médiaux et droits supérieurs, confirmé au test de Lancaster.

L’ensemble des examens complémentaires était très évocateur de

myasthénie (test au Reversol positif, décrément à l’EMG) et la recherche

d’Ac anti-RAch a confirmé le diagnostic par sa positivité. Le scanner

thoracique réalisé a mis en évidence un reliquat thymique.

La patiente a été traitée de manière efficace par Ambenonium

(Mytélase*) à 3 cp/jour.

Le patient 7 est un homme d’origine asiatique qui a été adressé à la

Fondation Ophtalmologique de Rothschild à l’âge de 58 ans pour prise en

charge d’un ptosis bilatéral, plus important du coté droit, variable et

augmenté à la fatigue. Ce patient avait par ailleurs présenté un épisode de

diplopie fugace quelques semaines avant l’apparition du ptosis. L’examen

clinique montrait un ptosis bilatéral augmenté à l’effort avec un test au

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glaçon positif, mais une tonicité normale des muscles orbiculaires. Par

ailleurs, l’examen a montré l’existence associée de troubles oculo-moteurs

(parésie des muscles oblique supérieur gauche et droit supérieur droit),

confirmés au test de Lancaster (illustration 4). Le reste de l’examen

clinique, et notamment l’examen neurologique, était strictement normal.

Le bilan biologique montrait une très légère perturbation du bilan

hépatique à type de cytolyse hépatique (discrète augmentation des ASAT,

ALAT et Gamma GT), avec présence d’anticorps anti-Hbs. Le bilan auto-

immun a mis en évidence la présence d’Ac anti-RAch à un faible taux,

ainsi que des Ac anti-muscles lisses et Ac anti-DNA natif. Anticorps anti-

neuronaux, Facteurs Anti-nucléaires, et Anticorps anti-thyroïdiens étaient

négatifs. L’électromyogramme était normal et le scanner thoracique ne

montrait qu’une ascension de la coupole diaphragmatique.

Devant cette perturbation du bilan hépatique, un scanner abdominal a

été réalisé, montrant un carcinome hépato-cellulaire de grade III

(illustration 4), dont l’exérèse chirurgicale et l’examen anatomo-

pathologique ont montré le caractère moyennement différencié avec

infiltrat lymphocytaire B polymorphe en ilots. Par ailleurs, l’examen du

foie ne montrait aucun stigmate de cirrhose ou d’hépatite B, confirmant le

caractère primitif du carcinome. Le taux L’alphafoetoproteine, marqueur

de carcinome hépatique, était de 64700 mg/ml.

Un mois après la chirurgie carcinologique, le ptosis et la diplopie

avaient totalement régressé et le taux d’alphafoetoproteine était tombé à

186 mg/ml, confirmant l’origine probablement paranéoplasique du

syndrome myasthénique.

Trois mois après la chirurgie, une diplopie verticale et oblique associée

à un ptosis droit fluctuant sont réapparus, avec un taux d’Ac anti-RAch à

12,8nM/L. Un traitement par Pyridostigmine, Mestinon* à été débuté ayant

permis la disparition des symptômes.

Le patient 8 est une femme de 65 ans s’étant présentée 3 ans

auparavant à la Fondation Ophtalmologique de Rothschild pour ptosis droit

associé à une diplopie oblique d’installation rapide. L’examen clinique

montrait une hypoaction de l’ensemble des muscles oculomoteurs mais

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respectant le muscle droit latéral aux deux yeux (illustration 5). Le test de

Lancaster objectivait cette atteinte avec un aspect simulant une atteinte

bilatérale de la troisième paire crânienne (illustration 6). La patiente

présentait par ailleurs des paresthésies de la face qui ont motivé la

réalisation d’une IRM cérébrale afin d’éliminer une urgence vasculaire ou

tumorale au niveau du tronc cérébral. Celle-ci s’est avérée normale.

L’ensemble des examens complémentaires ont été peu contributifs. En

effet, la patiente présentant une bradycardie, le test au Reversol était donc

contre-indiqué. Par ailleurs, l’EMG du muscle orbiculaire était normal et le

bilan biologique à la recherche de stigmates d’un dérèglement auto-immun

(Ac anti-Rach, Ac anti-TSH, Ac anti-TPO, Ac anti-MUSK) était négatif.

Enfin, le scanner thoracique ne montrait ni reliquat thymique, ni processus

tumoral.

Après avoir donc éliminé toute pathologie pouvant se traduire par le

même tableau clinique, et malgré la négativité de l’ensemble des examens

complémentaires, le diagnostic de myasthénie a été suspecté devant le

caractère légèrement fluctuant du ptosis et un traitement d’épreuve a été

mis en place par Pyridostigmine, Mestinon*. Les troubles oculomoteurs se

sont très légèrement améliorés sous traitement, transformant ce tableau de

paralysie partielle bilatéral de la troisième paire crânienne en un tableau de

fausse ophtalmoplégie inter-nucléaire bilatérale par régression des troubles

de la verticalité. Face à l’efficacité très partielle du traitement, les

anticholinestérasiques ont été remplacés par un traitement par

corticothérapie orale avec régression totale des symptômes oculomoteurs et

du ptosis.

Le patient 9 est un homme ayant présenté à 41 ans un ptosis gauche

associé à une diplopie verticale brutale, augmentée en fin de journée.

L’examen clinique objectivait le ptosis ainsi qu’une diplopie en rapport

avec une parésie des muscles oculo-moteurs droit supérieur, droit inférieur

et droit médial gauches, le droit latéral étant respecté. Le tableau clinique

était tout à fait évocateur d’atteinte partielle de la troisième paire crânienne

gauche. Une imagerie cérébrale en coupes fines par résonance magnétique

a été réalisée afin d’éliminer toute cause neuro-vasculaire. L’apparition

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secondaire d’un ptosis droit, associée à l’augmentation des symptômes à la

fatigue et en fin de journée, a fait évoquer le diagnostic de myasthénie

oculaire avec réalisation d’un bilan complet en hôpital de jour.

Parmi les examens complémentaires, seul le test au Reversol s’est avéré

contributif avec une nette diminution des symptômes ; le reste du bilan, et

notamment la recherche d’Ac anti-RAch et le scanner thoracique étaient

négatifs.

Un traitement d’épreuve par Pyridostigmine (Mestinon*) a été instauré,

avec une efficacité partielle, puis remplacé par une corticothérapie avec

régression totale des symptômes depuis maintenant 2 ans.

Le patient 10 est un homme de 70 ans ayant consulté 3 ans auparavant

à la Fondation ophtalmologique de Rothschild pour une diplopie

binoculaire. L’examen clinique montrait une ophtalmoplégie bilatérale

quasi complète, plus importante du coté gauche, associée à un ptosis

bilatéral majoré à l’effort, avec présence d’un signe de Cogan et d’un test

au glaçon positif (illustration 7).

Si le test au Reversol n’a pas pu être réalisé en raison de contre-

indications cardiaques, le reste du bilan complémentaire a apporté d’autres

arguments en faveur d’une myasthénie oculaire, et notamment un taux

d’Ac anti-RAch élevé ainsi qu’une positivité des Ac anti-ADN natif,

probablement lié au contexte de désordre immunitaire.

Après avoir éliminé un thymome par un scanner thoracique, un

traitement anticholinestérasique par Pyridostigmine a été débuté, sans

aucune efficacité. Il a fallu instaurer une corticothérapie jusqu’à 70 mg/jour

diminuée progressivement puis relayée par un traitement

immunosuppresseur par Azathioprine (Imurel*) pour voir régresser les

symptômes oculaires.

Le patient 11 de ce groupe « diplopie + ptosis » s’est présenté en

consultation à 55 ans pour une diplopie isolée sans ptosis initial. L’examen

clinique et le test de Lancaster montraient une parésie du muscle droit

latéral gauche. Quelques semaines après la consultation, le patient a

présenté un ptosis gauche (illustration 8), augmentant à l’effort, avec un

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test au glaçon faiblement positif, associé à une majoration des troubles

oculo-moteurs avec apparition d’un déficit des muscles droit supérieur

gauche et droit inférieur droit.

Le taux d’Ac anti-RAch s’est avéré augmenté et le scanner thoracique a

permis la mise en évidence d’un volumineux thymome malin avec

envahissement pulmonaire et métastases péricardiques. Ce patient a

bénéficié d’un traitement médico-chirurgical de son thymome. Le

traitement anticholinestérasique a été inefficace et une corticothérapie à 60

mg/j a été nécessaire pour contrôler les symptômes oculaires.

2) Ptosis isolé

Deux patients se sont présentés en consultation avec un ptosis isolé, sans aucun

trouble oculomoteur.

Le premier patient (patient 12) est une femme de 55 ans s’étant présentée pour

un ptosis gauche apparu trois semaines auparavant. L’examen ophtalmologique

était strictement normal à l’exception de ce ptosis unilatéral variable au cours de

l’examen, répondant là encore au test au glaçon, et d’une fatigabilité du muscle

orbiculaire (illustration 9). Par ailleurs, la patiente se plaignait d’une voix

nasonnée avec quelques épisodes de troubles de déglutition depuis quelques jours.

Enfin on notait, dans ses antécédents, une hypothyroïdie traitée et équilibrée par

Néomercazole*.

Le test au Reversol a confirmé la suspicion de myasthénie qui se trouvait

probablement en phase de généralisation avec l’apparition de cette faiblesse des

muscles pharyngés.

Un traitement par Pyridostigmine à été mis en place avec augmentation de la

posologie jusqu’à 6 comprimés par jour, sans aucune efficacité, remplacé par une

corticothérapie orale avec régression des symptômes.

L’autre patiente (patient 13) est une femme de 59 ans s’étant présentée 4 ans

auparavant à la Fondation Rothschild pour un ptosis droit stable depuis plusieurs

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mois. Le diagnostic de myasthénie avait déjà été évoqué avec réalisation de

nombreux bilans, tous négatifs. Cette patiente avait par ailleurs déjà été traitée par

Mestinon* et par corticothérapie, sans aucune efficacité sur son ptosis.

L’examen clinique mettait en évidence un ptosis isolé, très évocateur de

myasthénie, majoré à l’effort, avec présence d’un signe de Cogan et d’un test au

glaçon positif.

Un nouveau bilan a été réalisé en hôpital de jour, lui aussi non contributif. Le

test au Reversol était contre-indiqué en raison d’antécédents cardiaques et

l’ensemble du bilan immunologique (recherche d’Ac anti-RAch, anti-MuSK, anti-

TPO, anti-TSH) et électrophysiologique était négatif. Le scanner thoracique en

revanche a permis la mise en évidence d’un reliquat thymique.

Face aux caractéristiques cliniques du ptosis associées au reliquat thymique, le

diagnostic de myasthénie a été retenu. Cependant, aucun traitement n’étant

efficace sur ce ptosis fixé, il a été traité chirurgicalement par résection du muscle

releveur.

3) Diplopie isolée

Deux patients se sont présentés en consultation pour une diplopie isolée sans

ptosis.

Le premier patient (patient 14) est une femme de 52 ans ayant présenté comme

mode d’entrée dans la myasthénie une diplopie verticale brutale, fluctuante, avec

atteinte, à l’examen clinique, du muscle droit inférieur droit. Le reste de l’examen

clinique était strictement normal. Le test au Reversol était positif avec régression

complète de la diplopie quelques minutes après le début du test mais le reste du

bilan étiologique n’apportait aucun autre élément en faveur d’une myasthénie

oculaire. Par ailleurs, le scanner thoracique ne mettait pas en évidence d’anomalie

thymique.

La patiente a été traitée par Pyridostigmine, sans succès du fait d’une mauvaise

tolérance au traitement avec l’apparition d’effets secondaires cholinergiques

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généraux. La Pyridostigmine a alors été remplacée par un traitement par

Ambénonium chlorure (Mytélase*), beaucoup mieux toléré par la patiente avec

régression des signes ophtalmologiques.

Trois ans après le début de sa maladie, la patiente s’est représentée en

consultation pour récidive de sa diplopie associée à des troubles de la déglutition.

Un nouvel électromyogramme a alors été réalisé montrant, lors des stimulations

répétées, un net décrément des potentiels d’action, tout à fait évocateur d’une

généralisation de sa myasthénie, mal contrôlée par le traitement par Mytélase*. La

posologie du traitement a alors été augmentée mais il a très vite été mal toléré par

la patiente. Un traitement par corticoïdes par voie orale a été débuté mais toujours

sans aucune efficacité sur les signes musculaires qui n’ont pu être contrôlés que

par la mise en place d’un traitement immunosuppresseur par Azathioprine

(Imurel*), à une posologie de deux comprimés par jour.

Si le mode d’entrée dans la myasthénie se fait souvent par la voie

ophtalmologique, la généralisation de la maladie se fait, en règle générale, dans les

deux premières années suivant le début de la myasthénie oculaire. Ce cas montre

bien la nécessité d’un suivi régulier et à long terme pour les patients atteints de

myasthénie oculaire.

Le deuxième patient (patient 15) est une femme de 28 ans ayant présenté une

association peu commune de 2 pathologies auto-immunes. La patiente s’est

présentée à l’âge de 18 ans à la Fondation Ophtalmologique de Rothschild pour

une diplopie isolée. A l’interrogatoire, la patiente reconnaissait par ailleurs avoir,

depuis l’apparition de cette diplopie ou quelques jours après, une faiblesse

musculaire des membres inférieurs et des troubles de déglutition. Le diagnostic de

myasthénie a été posé avec la présence au scanner thoracique d’une hyperplasie

thymique sans critères de malignité lors de son exérèse chirurgicale.

Un traitement par Ambénonium chlorure a été débuté, au départ sans efficacité

sur les troubles musculaires, puis secondairement associé à une corticothérapie

avec régression des symptômes.

Secondairement, la patiente a présenté des épisodes de névrites optiques à

répétition, avec mise en évidence sur l’IRM médullaire d’un hypersignal de trois

corps vertébraux de la substance blanche. La recherche positive d’anticorps anti-

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Neuro-Myélite Optique (Ac anti-NMO) a permis le diagnostic de syndrome de

Devic.

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IV. RESULTATS

Comme l’ensemble des maladies auto-immunes prédominant chez la femme, notre

série de myasthénies à point de départ oculaire montre une très légère prépondérance

féminine avec 8 femmes pour 7 hommes. La moyenne d’âge des patients est de 50 ans avec

des extrêmes allant de 22 à 78 ans et un âge moyen lors du diagnostic de la maladie de 45,4

ans avec des extrêmes allant de 17 à 77 ans.

Sur les 15 patients, 3 ont consulté en ophtalmologie pour prise en charge d’un ptosis

isolé, 5 ont consulté pour un ptosis associé à une diplopie et 7 pour une diplopie isolée sans

ptosis. A l’examen, on trouvait en fait un ptosis chez 13 patients (87%) parmi lesquels

84,6% présentaient également des troubles oculo-moteurs. Onze patients sur quinze dans

notre série (soit près de 75%) ont débuté leur myasthénie par l’association ptosis + troubles

oculo-moteurs (annexe 3). Le nombre de patients ayant débuté leur myasthénie par un

ptosis isolé ou des troubles oculomoteurs isolés était respectivement de 2 patients (12,5%) et

de 2 patients (12,5%).

Treize patients sur quinze (87%) présentaient une augmentation des symptômes

oculaires en fin de journée, très évocatrice de myasthénie. Parmi les 2 patients ne décrivant

pas de variabilité des symptômes, et notamment pas de variabilité au cours de l’examen, 1

patient présentait une parésie isolée du muscle droit latéral droit, évocatrice de paralysie de

la sixième paire crânienne.

Parmi les 13 patients présentant un ptosis, un signe de Cogan a été recherché chez 7

patients et était présent chez 5 patients, soit 71,4%, et le test au glaçon, réalisé chez 10

patients, était positif pour 9 patients, soit 90% (annexe 3).

Trois patients ont généralisé leur myasthénie dans notre étude, dont deux (patients

12 et 15) de manière très précoce, dans les jours suivant l’apparition des symptômes

oculaires et avant même l’instauration de tout traitement. Le troisième patient (patient 14) a

généralisé sa myasthénie oculaire 3 ans après le début du traitement par Ambénonium

Chlorure.

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L’ensemble des résultats des examens complémentaires est résumé dans l’annexe 4 :

-Le test à l’Edrophonium (Reversol) a été réalisé chez 9 patients et était contre-

indiqué chez 3 patients. Il s’est avéré positif chez 7 patients, soit 77,8%.

-L’électromyogramme en stimulations répétées à basse fréquence a été réalisé chez

10 patients et était positif lors de la prise en charge initiale des patients dans 30% des cas.

La patiente 14, qui présentait un électromyogramme non contributif lors du diagnostic de sa

maladie a présenté, 3 ans après le début de sa myasthénie à point de départ oculaire, des

signes de généralisation de sa maladie avec apparition à l’EMG d’un décrément lors des

stimulations répétées à basse fréquence.

-La recherche d’Ac anti-RAch a été réalisée chez 12 patients sur 15 et était positive

chez 5 patients, soit 41,6% des cas. Sur les 7 patients séronégatifs, 5 ont bénéficié d’une

recherche d’Ac anti-MuSK ; les résultats étaient tous négatifs.

-Un scanner thoracique a été réalisé chez tous les patients. Il était normal dans

53,3% des cas (8 patients) mais à permis de mettre en évidence un thymome malin chez 3

patients sur 15 soit 20% des patients, chacun deux présentant des Ac anti-RAch positifs.

Enfin, 2 patients présentaient un reliquat thymique au scanner thoracique, 1 patient

présentait une hyperplasie thymique sans aucuns critères de malignité après son exérèse

chirurgicale et 1 patient présentait une ascension de la coupole diaphragmatique liée à un

volumineux carcinome hépato-cellulaire.

-La recherche de manifestations auto-immunes associées a été systématique chez les

15 patients et a permis de mettre en évidence une hyperthyroïdie avec présence d’Ac anti-

TPO et anti-TSH chez une patiente. Deux autres patients présentaient une perturbation du

bilan auto-immun avec positivité des Facteurs Anti-Nucléaires pour le premier, et présence

d’Ac anti-ADN natif pour le deuxième. Enfin, une quatrième patiente (patiente n°15) a

présenté une association auto-immune peu commune avec la myasthénie : un syndrome de

Devic avec présence d’Ac anti-Neuro-myélite Optique.

Sur le plan thérapeutique, huit patients sur quinze, soit 53,3%, ont nécessité la mise

en place d’une corticothérapie par voie orale pour contrôler leur myasthénie.

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V. DISCUSSION

Cette série, malgré le nombre limité de patients, présente un intérêt particulier pour

l’ophtalmologiste car le mode de recrutement des patients est ici uniquement

ophtalmologique et montre, une fois de plus, le portail qu’est l’ophtalmologie pour divers

maladies dont la gravité peut s’étendre bien au delà de l’œil et qu’il est primordial de

savoir dépister pour éviter des conséquences dramatiques. Il est important de garder à

l’esprit qu’un simple ptosis peut révéler un thymome ou des troubles respiratoires

nécessitant une prise en charge urgente en réanimation.

La plupart des études publiées aujourd’hui sur ce sujet ont été menées par des

neurologues et visent essentiellement à comparer les moyens thérapeutiques, notamment

lors des crises myasthéniques et la gestion de ces patients en réanimation. Cependant, si le

traitement de cette pathologie est généralement pris en charge par un neurologue,

l’ophtalmologiste et notamment le chirurgien palpébral, qui est amené à examiner divers

ptosis, ou le strabologue sont en première ligne pour le diagnostic de myasthénie et

doivent s’attacher à dépister ptosis et troubles oculo-moteurs non chirurgicaux. Une

indication chirurgicale mal posée, sur une myasthénie passée inaperçue, peut avoir de

lourdes conséquences, notamment lors de l’utilisation des drogues anesthésiques qui

peuvent déclencher une crise myasthénique mettant en jeu le pronostic vital du patient.

Le nombre réduit de patients dans cette série ne permet pas de comparaison

statistique fiable avec les données de la littérature du fait d’une puissance statistique trop

faible, mais autorise cependant certaines remarques et met déjà en évidence le

polymorphisme clinique de la myasthénie à point de départ oculaire.

Tout d’abord, on note dans cette série un faible taux de généralisation par rapport

aux données publiées. En effet, selon les auteurs, environ 2/3 des patients généralisent leur

myasthénie dans les 2 à 3 ans suivant le diagnostic [37, 58]. Nous avons, dans notre série,

seulement 3 patients (soit 20%) présentant une myasthénie généralisée, ce qui est

probablement lié au biais de recrutement que constitue la consultation d’ophtalmologie,

un patient présentant des signes de myasthénie généralisée s’orientant sûrement plus

directement vers un neurologue. Deux de ces trois patients (patients 12 et 15) ont

généralisé leur myasthénie de manière très précoce, dans les jours suivant l’apparition des

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symptômes oculaires et présentaient donc déjà, dès la première consultation

d’ophtalmologie, une myasthénie en cours de généralisation. Le troisième patient (patient

14) a généralisé sa myasthénie oculaire trois ans après le début d’un traitement par

Ambénonium Chlorure. C’est donc, finalement, sur une moyenne de suivi de 3,5 ans et

sur un total de 13 patients traités initialement pour une myasthénie oculaire pure, un seul

patient, soit 7,8%, qui a généralisé sa myasthénie.

Ceci soulève un autre point important : le rôle particulier de

l’ophtalmologiste dans la prise en charge des patients myasthéniques. Du fait du mode

d’évolution de cette pathologie débutant souvent par une atteinte oculaire, il voit en effet

ces patients souvent bien avant le neurologue. Si un certain nombre de myasthénies

peuvent passer inaperçues lorsque le patient n’est pas examiné par un ophtalmologiste

aguerri, la plupart des myasthénies oculaires peuvent en revanche être diagnostiquées par

l’ophtalmologiste qui s’attache à rechercher des signes l’orientant vers cette pathologie

(Cogan, variabilité, saccades hyper-hypométriques, test au glaçon). Par ailleurs, les

traitements anticholinestérasiques n’étant que partiellement efficaces sur les symptômes

ophtalmologiques, près de 50% des patients devront avoir recours à une corticothérapie

[59]. Cette prise en charge adaptée avec mise en route précoce d’un traitement immuno-

modulateur pourrait ainsi permettre, selon certains auteurs, une diminution du risque de

généralisation de la maladie expliquant le faible taux de généralisation dans notre série [1,

58, 71, 73, 100]; les patients ayant tous bénéficié d’une prise en charge thérapeutique très

précoce, généralement 4 à 5 semaines au maximum après le début de leur tout premier

symptôme.

Une autre remarque importante au regard de cette série est le nombre de thymomes

malins dépistés, mettant encore l’accent sur la nécessité du diagnostic précoce et du bilan

exhaustif de la myasthénie, deux de ces thymomes ayant déjà métastasé lors du diagnostic

de la maladie.

En effet, sur 15 patients, 3 présentaient un thymome malin (annexe 5), soit 20%

des patients ; les données publiées dans la littérature montrant un taux de thymome

associé de 10 à 20% [37, 40]. Deux des trois thymomes malins présentaient des

métastases, pleurales pour le premier (patient 4) et péricardiques pour le second (patient

11). En accord avec les différents travaux publiés sur ce sujet, affirmant qu’une

myasthénie associée à un thymome n’est jamais séro-négative [39], les trois patients

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atteints de thymome malin dans cette série présentaient également un fort taux d’Ac anti-

RAch.

Par ailleurs, la gravité de ces thymomes n’était en rien liée à l’importance des

symptômes myasthéniques ; les deux patients atteints de thymome métastasé ne présentant

en effet qu’une atteinte ophtalmologique et de surcroît assez limitée (ptosis et parésie d’un

seul muscle oculomoteur). Les classifications histologiques récentes [53, 70] qui reposent

sur la ressemblance des cellules néoplasiques avec les différents types de cellules

épithéliales thymiques, permettent de montrer que le type histologique est un facteur

pronostic indépendant de la myasthénie [84, 86]. Ainsi, les tumeurs médullaires et mixtes

seraient des tumeurs bénignes, sans risque de récidive même en cas d’effraction

capsulaire ; à l’inverse, les carcinomes thymiques auraient le plus mauvais pronostic. En

revanche, si le type histologique apparaît comme un facteur de risque indépendant, il

convient de préciser qu’il est très corrélé au caractère invasif de la tumeur [40].

Le septième patient de notre série met en lumière un point important de la

myasthénie. En effet, celui-ci présente une myasthénie oculaire comme probable

syndrome paranéoplasique d’un hépatocarcinome primitif. L’origine paranéoplasique ici

ne peut pas être certaine mais la disparition des symptômes après exérèse tumorale chez

notre patient laisse à penser qu’il existait tout de même bien un lien entre les deux

pathologies.

Divers auteurs s’accordent pour dire qu’il existe une association plus fréquente que

la normale entre myasthénie et cancer, mais sans réelles données chiffrées. En effet, si la

myasthénie est considérée comme une pathologie auto-immune à part entière, survenant le

plus souvent en dehors de tout processus malin, celle ci peut également apparaître sous

forme d’un syndrome paranéoplasique, témoin de l’existence d’une tumeur maligne. De

nombreux auteurs considèrent d’ailleurs aujourd’hui que la myasthénie doit être

considérée comme un syndrome paranéoplasique lorsqu’elle est associée à un thymome

[22].

Si le thymome reste de loin la tumeur la plus fréquemment associée à la

myasthénie, il a été décrit la survenue possible d’autres tumeurs pouvant entrainer

l’apparition d’un syndrome paranéoplasique myasthénique. Dans la littérature, nous

n’avons trouvé qu’un seul cas clinique publié sur l’association d’une myasthénie avec un

hépatocarcinome [79], et un autre publié sur une association avec un carcinome rénal

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[102]. Les deux patients présentaient, comme c’est le cas pour notre patient, des Ac anti-

RAch et l’absence de thymome.

Enfin, il faut préciser qu’en cas de myasthénie d’origine paranéoplasique, le taux

d’Ac anti-RAch semble être un bon marqueur d’évolutivité de la tumeur maligne. En

effet, un patient présentant une myasthénie stable sous traitement, associée à un thymome

traité, voit généralement son taux d’Ac anti-RAch diminuer. Une augmentation du taux

d’Ac anti-RAch doit absolument faire rechercher une récidive du thymome ou l’existence

de métastases à distance [75].

De nombreux cas ont déjà été publiés montrant l’association d’une myasthénie

avec une maladie démyélinisante du système nerveux central, association qui semble

augmenter depuis les vingt dernières années [8].

Les patients atteints de neuro-myélite optique (ou syndrome de Devic) présentent

souvent un désordre auto-immun associé tel qu’un Lupus Erythémateux Disséminé, un

syndrome de Gougerot Sjögren ou une anémie hémolytique [20, 106]. Cependant, très peu

de cas présentant une myasthénie associée à une neuro-myélite optique prouvée par la

présence d’anticorps plasmatiques anti-Neuro-Myélite Optique (anti-NMO) ont été

publiés. La plus grosse série publiée sur ce sujet est celle d’Ilya Kister dans Archives of

Neurology qui a présenté quatre cas de myasthénies thymectomisées ayant développé,

quelques années après la thymectomie, un syndrome de Devic [54]. Les quatre patients

présentés dans cette étude ont développé une myasthénie précocement, avant l’âge de 40

ans, confirmée par la présence d’Ac anti-RAch. Chacun des patients a bénéficié d’une

thymectomie qui a montré la présence d’une hyperplasie thymique chez 3 patients sur 4.

Ces patients ont ensuite développé une neuro-myélite optique entre un et dix ans après

leur thymectomie, avec présence d’Ac anti-NMO chez deux patients.

La patiente de notre série (patiente numéro 15) ayant développé un syndrome de

Devic est très similaire à ceux présentés par Ilya Kister dans son étude : il s’agit d’une

patiente jeune, ayant débuté une myasthénie généralisée à l’âge de 18 ans par la présence

de troubles oculo-moteurs, d’une faiblesse musculaire des membres inférieurs et de

troubles de la déglutition. Le scanner thoracique puis l’exérèse chirurgicale du thymus ont

montré la présence d’une hyperplasie thymique sans critères de malignité. Cette patiente a

secondairement développé des épisodes de névrites optiques à répétition, avec présence

d’Ac anti-NMO ayant conduit au diagnostic de neuro-myélite optique.

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Cette association entre myasthénie et forme rémanente de neuro-myélite optique

est en accord avec la surreprésentation, aujourd’hui bien documentée, des désordres

immunitaires au sein des patients atteints de neuro-myélite optique. Dans la plus grande

étude de cohorte publiée sur la neuro-myélite optique [34], un tiers des patients atteints de

forme rémanente de cette pathologie présentait un désordre auto-immun associé.

Myasthénie et syndrome de Devic sont deux pathologies rares et au regard des données

publiées sur les neuro-myélites optiques, montrant une fréquence de la myasthénie chez

ces patients de 2-3% soit plus de cent fois supérieure à celle de la population générale, il

semble peu probable que la survenue concomitante de ces deux maladies chez un même

patient soit due au hasard.

Il est intéressant de noter que pour l’ensemble de ces patients, la myasthénie a

toujours précédé la neuro-myélite optique, qui est survenue une à plusieurs années après la

thymectomie. Par ailleurs, une étude de suivi au long cours de patients thymectomisés a

montré que 12,5% d’entre eux développent secondairement une pathologie auto-immune

[41]. Ceci illustre bien le rôle paradoxal du thymus mis en évidence sur des modèles

animaux, protégeant de certaines pathologies auto-immunes mais pouvant en potentialiser

d’autres [2].

Une des hypothèses avancées pour expliquer l’association de ces deux maladies

auto-immunes est que le dérèglement immunologique des cellules B au cours de la

myasthénie pourrait être exacerbé par la perte du contrôle thymique des cellules auto-

réactives après thymectomie, favorisant chez certains patients la survenue d’une neuro-

myélite optique [54].

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VI. CONCLUSION

La myasthénie reste une maladie rare mais que tout ophtalmologiste est amené à

rencontrer au moins une fois dans sa carrière.

Par la place particulière qu’il occupe parmi les différents médecins que le patient sera

amené à consulter au cours de son suivi, l’ophtalmologiste joue un rôle important dans la

précocité du diagnostic de la maladie. En effet, si le traitement et le suivi de la maladie sont le

plus souvent pris en charge par un neurologue, il est primordial que l’ophtalmologiste en

connaisse au moins les modalités diagnostiques pour deux raisons essentielles :

-D’une part pour éviter un retard diagnostique qui, du fait du potentiel évolutif de

la maladie, pourra avoir des conséquences regrettables pour ces patients, laissant le

temps à une tumeur associée de métastaser ou à une crise myasthénique de survenir,

notamment lors d’une prise médicamenteuse.

-D’autre part, pour instaurer de manière précoce un traitement adapté, notamment

immuno-modulateur, semblant diminuer le risque de généralisation de la maladie.

Ces deux mesures confèrent ainsi à l’ophtalmologiste un rôle majeur dans la prise en

charge au moins initiale, sinon globale de ces patients myasthéniques, permettant de diminuer

la morbidité de la maladie par une prise en charge précoce et adaptée.

Une collaboration étroite entre ophtalmologistes et neurologues est primordiale pour

assurer un suivi adéquat de ces patients et permettre d’améliorer leur qualité de vie en

minimisant, dans la mesure du possible, les effets secondaires des traitements médicaux

administrés.

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ANNEXES

Annexe N°1 :

Echelle de cotation de la force

musculaire au cours de la

myasthénie. (Gajdos, P.,

Myasthenia gravis. Rev Prat,

2002. 52(1): p. 71-7.)

71

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Annexe N°2 :

Médicaments contre-indiqués dans la myasthénie, risquant de déclencher

une crise myasthénique. (Gajdos, P., Myasthenia gravis. Rev Prat, 2002.

52(1): p. 71-7.)

72

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ILLUSTRATIONS

Test au glaçon

Illustration 1 :

Patiente présentant un ptosis droit associé à un déficit du muscle droit médial

droit. Après test au glaçon, régression complète du ptosis droit et relâchement

de la rétraction palpébrale gauche due aux lois de Hering dévoilant un ptosis

gauche associé.

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Illustration 2 :

Suivi de l’évolution de la

diplopie du patient 2, objectivée

au test de Lancaster.

A. parésie du muscle droit

inférieur droit avec hyperaction

du droit inférieur gauche due

aux lois de Hering.

B. introduction du traitement

par Pyridostigmine (Mestinon*)

et diminution de la faiblesse du

muscle droit inférieur droit.

C. normalisation quasi-

complète des troubles oculo-

moteurs sous traitement.

D. apparition secondaire d’une

parésie du muscle droit

supérieur gauche.

E. myasthénie stabilisée sous

traitement par Mestinon* avec

test de Lancaster sub-normal.

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Illustration N°3 : Test de Lancaster du patient 3 présentant une

diplopie verticale par parésie du muscle droit supérieur droit

ayant permis la découverte d’un volumineux thymome malin.

Amélioration de la diplopie après traitement du thymome et

traitement médical par Mestinon*.

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canner abdominal sans injection de produit de contraste S

Scanner abdominal avec injection de produit de contraste

Illustration 4 :

Test de Lancaster du

septième patient

présentant un ptosis

bilatéral associé à une

parésie des muscles

oblique supérieur gauche

et droit supérieur droit

(ci-dessus).

Ci-contre, scanner

abdominal sans et avec

injection mettant en

évidence un carcinome

hépatique primitif à

l’origine d’un syndrome

myasthénique

paranéoplasique.

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Illustration 5 :

Patiente présentant une hypoaction de l’ensemble des muscles oculo-

moteurs mais respectant les deux muscles droits latéraux, simulant une atteinte

par

ptosis droit avec rétraction palpébrale gauche

econdaire aux lois de Hering.

tielle bilatérale de la troisième paire crânienne.

Les paupières montrent un

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Illustration 6 :

Patiente présentant un

tableau de paralysie de la

troisième paire crânienne

bilatérale (patiente numéro

8).

Un diagnostic de

myasthénie à été posé et un

traitement par

Pyridostigmine débuté

avec une efficacité

moyenne sur la diplopie.

Les troubles de la

verticalité ont disparu sous

traitement par Mestinon*,

mais il persiste une

diplopie horizontale liée à

une faiblesse des 2 droits

médiaux, simulant une

ophtalmoplégie

internucléaire bilatérale.

Apres introduction d’une

corticothérapie, régression

complète des troubles

oculo-moteurs.

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Illustration 7 :

Patient présentant une ophtalmoplégie bilatérale quasi-complète associée à un

ptosis bilatéral, prédominant à gauche.

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Illustration 8 :

Patient présentant un ptosis gauche associé à une parésie du muscle droit latéral

gauche. Le bilan exhaustif de myasthénie a permis la découverte d’un thymome

malin avec envahissement pulmonaire et métastases péricardiques.

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Test au glaçon

Illustration 9 :

Patiente numéro 12 présentant un ptosis gauche isolé, sans troubles oculo-

moteurs. Disparition complète du ptosis gauche après test au glaçon. La patiente

présente par ailleurs des signes de généralisation de myasthénie : voix nasonnée

et troubles de déglutition.