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Résumés des communications particulières S313 168 Effets de l’injection peropératoire d’anesthésiques locaux adrénalinés au cours de PTH sur la douleur postopératoire et les pertes sanguines Stephane Descamps , Nicolas Common , Émilien Enghels , Myriam Galvin , Jean-Paul Levai , Stéphane Boisgard 58, rue Montalembert, 63000 Clermont-Ferrand, France Auteur correspondant. Introduction.— Plusieurs travaux ont démontré l’intérêt de déve- lopper des techniques d’analgésie efficaces afin d’améliorer les résultats fonctionnels après arthroplastie. Notre travail évaluait l’efficacité d’une injection d’anesthésiques locaux adrénalinés sur la douleur après prothèse de hanche et son impact sur les pertes sanguines. Notre hypothèse était une diminution des douleurs postopératoires mais également des pertes sanguines grâce à la vaso activité locale des agents pharmacologiques utilisés. Patients et méthode.— Cette étude thérapeutique randomisée en simple aveugle de type comparative prospective monocentrique concerne une série consécutive de 150 patients opérés d’une pro- thèse totale de hanche de première intention pour coxarthrose : 75 patients avec injection contre 75 sans injection, 68 femmes contre 82 hommes pour un âge moyen de 66 ans, 93 tiges fémorales cimentées contre 57non cimentées. Trois opérateurs seniors parti- cipaient en utilisant une même technique opératoire. La solution utilisée contenait 235 mg de ropivacaine et 0,5 mg d’épinéphrine pour un volume total de 100 mL. Le groupe sans injection n’a pas rec ¸u de placebo. Le groupe injection recevait 50 mL en début d’intervention dans les tissus musculaires et capsulaires avant inci- sion de ces plans, puis 50 mL en fin d’intervention après fermeture du plan profond. On relevait: EVA postopératoires, les quantités d’antalgiques consommés, les poids des compresses, les volumes d’aspiration en fin d’intervention, les volumes des drains et les valeurs de l’hémoglobine à j1, j3 et j6. Résultats.— Les EVA du groupe injection étaient significativement inférieures au cours des 24 premières heures (p < 0,08) notamment à la deuxième, quatrième et huitième heure. La date de premier lever autonome du groupe injection était avancée à 3,1 jours contre 3,5 jours (p 0,04). Les valeurs des pertes sanguines per- et post- opératoires ne présentaient pas de différence significative entre nos deux groupes. Enfin l’injection ne modifiait pas notre taux de complications. Discussion.— Nos résultats sont conformes aux travaux retrouvés dans la littérature avec une efficacité de l’injection sur la douleur et la rééducation précoce après arthroplastie de hanche. L’étude des pertes sanguines ne retrouve pas d’effet significatif du traite- ment injecté mais plusieurs facteurs ont interféré (opérateur, effet anticoagulant, effet ciment sur le saignement diaphysaire). Notre série ne met pas en évidence d’événement indésirable en rapport avec l’injection. Conclusion.— Nous soulignons donc l’intérêt de cette technique pour améliorer les résultats fonctionnels après arthroplastie de hanche. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.111 169 Y-a-t-il une association entre la sévérité de la déformation de type CAM dans le conflit fémoro-acétabulaire et l’altération du cartilage acétabulaire ? Paul Beaulé Division of Orthopaedics, Ottawa Hospital, K1H8L6 Ottawa, Canada Introduction.— L’incidence de lésions cartilagineuses au niveau de l’acétabule au moment de la chirurgie pour le conflit fémoro- acétabulaire (CFA) est de 44—75%. Chez les patients avec CFA de type CAM, il se produit une délamination du cartilage acétabulaire due au « shear stress » produit par l’engagement de la difformité CAM avec l’acetabulum. Le but de cette étude était de déterminer si la sévérité de la difformité de type-CAM, tel que quantifié par l’angle alpha, est associée au développement de lésions cartilagi- neuses acétabulaires. Méthodes.— Entre septembre 2005 et août 2011, 180 patients (129 hommes, 28 femmes, âge moyen : 38,5 ans, étendu 17 à 59) ont été traité pour CFA. L’angle alpha moyen était de 65 dégrées (étendu 50—90). L’angle moyen de Wiberg était de 33,3 (21,2 —52,5 ). Utilisant le classement Beck pour lésions cartilagineuses de l’acétabule : 12 % était normal ; 16,8 % malacie (type 2) ; 13,7 % déla- mination du cartilage sans fissure (type 3) ; 33,7 % délamination du cartilage avec fissure (type 4) ; et 17,9 % os sous-chondral exposé (type 5) ; 5,9 % n’avaient aucune documentation chirurgicale de leur pathologie. Résultats.— Après analyse uni-variée, l’âge avancée (Odds Ratio [OR] : 1,04, 95 %IC : 1,01—1,07, p = 0,03) ; les hommes (OR : 2,24, 95 %IC : 1,09—4,62, p = 0,03) et angle alpha (OR : 1,05, 95 %IC : 1,02—1,09, p = 0,01) était associées avec lésions cartilagineuses de Beck de type 3 ou plus tandis que l’angle de Wiberg démontrait un effet protecteur (OR : 0,94, 95 %IC : 0,89—0,99, p = 0,01). Avec analyse multivariée, seulement l’âge, l’angle alpha et l’angle de Wiberg demeurent significatifs. Lorsque l’on stratifie selon la sévé- rité de l’angle alpha et le risque de lésions cartilagineuses Beck type 3 et plus, un angle alpha de plus de 65 présente un OR de : 3,43 (95 %IC : 1,04—11,33, p = 0,043). Conclusion.— La sévérité de la difformité avec le CFA est prédictive des lésions acétabulaires au niveau de l’acétabule. Au moment de l’intervention chirurgicale, la majorité des patients avec un CFA présente des lésions avancées du cartilage. L’imagerie du cartilage à haute résolution permettant une détection plus précoce de la dégradation du cartilage semble nécessaire chez les patients avec des difformités sévères. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.112 170 Usure du cotyle en polyéthylène hautement réticulé et dopé à la vitamine E Claude Vielpeau , Guillaume Lemaitre , Benoît Lebel , Christian Creveuil , Emeline Bourroux , Vincent Pineau Service d’orthopédie, CHU Côte-de-Nacre, 14000 Caen, France Auteur correspondant. Introduction.— L’usure est la cause principale des échecs méca- niques des couples métal-polyéthylène dans la prothèse totale de hanche. L’augmentation de l’irradiation et le dopage à la vitamine E d’un polyéthylène (PE) constituent des méthodes récentes pour permettre une stabilité oxydative à long terme du PE dans les arthroplasties. Les recherches in vitro ont montré l’amélioration des performances sur l’usure en dépit de la légère réduction des propriétés mécaniques. L’introduction de nouveaux matériaux nécessite des études cliniques pour valider, in vivo, ces améliora- tions. Notre objectif, dans cette étude, était de comparer l’usure du PE dopé à la vitamine E (Vitamys ® — Mathys) avec le PE hautement réticulé standard (UHMWPE). Patients et méthodes.— Dans cette étude prospective, approuvée par le Comité d’Éthique, 55 patients (âge moyen 60 ans ± 7,5) ont

Usure du cotyle en polyéthylène hautement réticulé et dopé à la vitamine E

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Page 1: Usure du cotyle en polyéthylène hautement réticulé et dopé à la vitamine E

Résumés des communications particulières S313

168Effets de l’injection peropératoired’anesthésiques locaux adrénalinés aucours de PTH sur la douleurpostopératoire et les pertes sanguinesStephane Descamps ∗, Nicolas Common ,Émilien Enghels , Myriam Galvin ,Jean-Paul Levai , Stéphane Boisgard58, rue Montalembert, 63000 Clermont-Ferrand, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Plusieurs travaux ont démontré l’intérêt de déve-lopper des techniques d’analgésie efficaces afin d’améliorer lesrésultats fonctionnels après arthroplastie. Notre travail évaluaitl’efficacité d’une injection d’anesthésiques locaux adrénalinéssur la douleur après prothèse de hanche et son impact surles pertes sanguines. Notre hypothèse était une diminution desdouleurs postopératoires mais également des pertes sanguinesgrâce à la vaso activité locale des agents pharmacologiquesutilisés.Patients et méthode.— Cette étude thérapeutique randomisée ensimple aveugle de type comparative prospective monocentriqueconcerne une série consécutive de 150 patients opérés d’une pro-thèse totale de hanche de première intention pour coxarthrose :75 patients avec injection contre 75 sans injection, 68 femmescontre 82 hommes pour un âge moyen de 66 ans, 93 tiges fémoralescimentées contre 57 non cimentées. Trois opérateurs seniors parti-cipaient en utilisant une même technique opératoire. La solutionutilisée contenait 235 mg de ropivacaine et 0,5 mg d’épinéphrinepour un volume total de 100 mL. Le groupe sans injection n’apas recu de placebo. Le groupe injection recevait 50 mL en débutd’intervention dans les tissus musculaires et capsulaires avant inci-sion de ces plans, puis 50 mL en fin d’intervention après fermeturedu plan profond. On relevait : EVA postopératoires, les quantitésd’antalgiques consommés, les poids des compresses, les volumesd’aspiration en fin d’intervention, les volumes des drains et lesvaleurs de l’hémoglobine à j1, j3 et j6.Résultats.— Les EVA du groupe injection étaient significativementinférieures au cours des 24 premières heures (p < 0,08) notammentà la deuxième, quatrième et huitième heure. La date de premierlever autonome du groupe injection était avancée à 3,1 jours contre3,5 jours (p ≤ 0,04). Les valeurs des pertes sanguines per- et post-opératoires ne présentaient pas de différence significative entrenos deux groupes. Enfin l’injection ne modifiait pas notre taux decomplications.Discussion.— Nos résultats sont conformes aux travaux retrouvésdans la littérature avec une efficacité de l’injection sur la douleuret la rééducation précoce après arthroplastie de hanche. L’étudedes pertes sanguines ne retrouve pas d’effet significatif du traite-ment injecté mais plusieurs facteurs ont interféré (opérateur, effetanticoagulant, effet ciment sur le saignement diaphysaire). Notresérie ne met pas en évidence d’événement indésirable en rapportavec l’injection.Conclusion.— Nous soulignons donc l’intérêt de cette techniquepour améliorer les résultats fonctionnels après arthroplastie dehanche.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.111

169Y-a-t-il une association entre lasévérité de la déformation de typeCAM dans le conflitfémoro-acétabulaire et l’altération ducartilage acétabulaire ?

Paul BeauléDivision of Orthopaedics, Ottawa Hospital, K1H8L6 Ottawa,Canada

Introduction.— L’incidence de lésions cartilagineuses au niveau del’acétabule au moment de la chirurgie pour le conflit fémoro-acétabulaire (CFA) est de 44—75 %. Chez les patients avec CFA detype CAM, il se produit une délamination du cartilage acétabulairedue au « shear stress » produit par l’engagement de la difformitéCAM avec l’acetabulum. Le but de cette étude était de déterminersi la sévérité de la difformité de type-CAM, tel que quantifié parl’angle alpha, est associée au développement de lésions cartilagi-neuses acétabulaires.Méthodes.— Entre septembre 2005 et août 2011, 180 patients(129 hommes, 28 femmes, âge moyen : 38,5 ans, étendu 17 à 59) ontété traité pour CFA. L’angle alpha moyen était de 65 dégrées (étendu50—90). L’angle moyen de Wiberg était de 33,3◦ (21,2◦—52,5◦).Utilisant le classement Beck pour lésions cartilagineuses del’acétabule : 12 % était normal ; 16,8 % malacie (type 2) ; 13,7 % déla-mination du cartilage sans fissure (type 3) ; 33,7 % délamination ducartilage avec fissure (type 4) ; et 17,9 % os sous-chondral exposé(type 5) ; 5,9 % n’avaient aucune documentation chirurgicale de leurpathologie.Résultats.— Après analyse uni-variée, l’âge avancée (Odds Ratio[OR] : 1,04, 95 %IC : 1,01—1,07, p = 0,03) ; les hommes (OR : 2,24,95 %IC : 1,09—4,62, p = 0,03) et angle alpha (OR : 1,05, 95 %IC :1,02—1,09, p = 0,01) était associées avec lésions cartilagineuses deBeck de type 3 ou plus tandis que l’angle de Wiberg démontraitun effet protecteur (OR : 0,94, 95 %IC : 0,89—0,99, p = 0,01). Avecanalyse multivariée, seulement l’âge, l’angle alpha et l’angle deWiberg demeurent significatifs. Lorsque l’on stratifie selon la sévé-rité de l’angle alpha et le risque de lésions cartilagineuses Beck type3 et plus, un angle alpha de plus de 65◦ présente un OR de : 3,43(95 %IC : 1,04—11,33, p = 0,043).Conclusion.— La sévérité de la difformité avec le CFA est prédictivedes lésions acétabulaires au niveau de l’acétabule. Au moment del’intervention chirurgicale, la majorité des patients avec un CFAprésente des lésions avancées du cartilage. L’imagerie du cartilageà haute résolution permettant une détection plus précoce de ladégradation du cartilage semble nécessaire chez les patients avecdes difformités sévères.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.112

170Usure du cotyle en polyéthylènehautement réticulé et dopé à lavitamine EClaude Vielpeau ∗, Guillaume Lemaitre ,Benoît Lebel , Christian Creveuil ,Emeline Bourroux , Vincent PineauService d’orthopédie, CHU Côte-de-Nacre, 14000 Caen, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— L’usure est la cause principale des échecs méca-niques des couples métal-polyéthylène dans la prothèse totale dehanche. L’augmentation de l’irradiation et le dopage à la vitamineE d’un polyéthylène (PE) constituent des méthodes récentes pourpermettre une stabilité oxydative à long terme du PE dans lesarthroplasties. Les recherches in vitro ont montré l’améliorationdes performances sur l’usure en dépit de la légère réductiondes propriétés mécaniques. L’introduction de nouveaux matériauxnécessite des études cliniques pour valider, in vivo, ces améliora-tions. Notre objectif, dans cette étude, était de comparer l’usure duPE dopé à la vitamine E (Vitamys® — Mathys) avec le PE hautementréticulé standard (UHMWPE).Patients et méthodes.— Dans cette étude prospective, approuvéepar le Comité d’Éthique, 55 patients (âge moyen 60 ans ± 7,5) ont

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S314 88e réunion annuelle de la Société francaise de chirurgie orthopédique et traumatologique

été randomisés en deux groupes comparables : groupe Vitamys®

(n = 27) et groupe UHMWPE (n = 28). Les 2 cotyles recouverts d’unecouche de 250 � de particules de titane étaient implantés sansciment. Tous les patients recevaient la même tige (Dédicace —Stryker) et une tête métallique de 28 mm. Ils étaient évalués clini-quement et radiologiquement à 6 mois, 1 an et 2 ans. La pénétrationde la tête dans le PE était mesurée par la distance entre lescentres de la tête fémorale et du cotyle en PE par analyse stéréo-radiographique (RSA).Résultats.— Les résultats cliniques étaient identiques dans les2 groupes. La pénétration de la tête dans le cotyle en PE à6 mois était de 0,131 mm ± 0,037 dans le groupe Vitamys® et de0,157 mm ± 0,05 dans le groupe UHMWPE (p = 0,046). À 2 ans lapénétration de la tête était respectivement de 0,167 mm ± 0,05 etde 0,258 mm ± 0,07 (p = 0,001 - intervalle de confiance 95 %).Discussion.— À 6 mois la différence de pénétration de la tête entreles 2 groupes représente le fluage qui est, à ce délai, accompli à95 %. Après 1 an, l’usure, seule responsable de la pénétration, estlinéaire. Nos résultats montrent que la modification des proprié-tés mécaniques par l’irradiation réduit le fluage, ce qui n’a pas deconséquences sur l’usure ultérieure. L’usure est très significative-ment moins importante dans le groupe Vitamys®, ce qui confirmeles données in vitro.Conclusion.— L’augmentation de la réticulation et le dopage à lavitamine E réduisent très significativement l’usure du PE in vivo,sans qu’il soit possible de déterminer lequel de ces 2 facteurs a unrôle dans cet effet bénéfique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.113

171Étude prospective randomiséecomparant céramique delta versusmétal sur polyéthylène conventionnelrecuit dans l’arthroplastie de hancheprimaireAmine Zaoui ∗, Moussa Hamadouche ,Jean Langlois , Samer Hage , Caroline Scemama ,Michel Mathieu , Jean-Pierre Courpied21, rue Labrouste, 75015 Paris, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Le but de cette étude prospective randomisée étaitd’évaluer l’usure de cupules cimentées en polyéthylène selon lematériau de la tête fémorale, céramique delta versus métal, dansune série consécutive d’arthroplasties totales de hanche primaires.Patients et méthodes.— La série comportait 110 arthroplasties pri-maires réalisées entre avril 2007 et juin 2008 chez 110 patients âgésen moyenne de 60,6 ans (34—75). La pièce fémorale en acier inoxy-dable 316L hautement polie et quadrangulaire était identique cheztous les patients, ainsi que la cupule en polyéthylène. Celui-ci étaitstérilisé par irradiation gamma à 3,5 Mrads sous azote puis recuit(135 ◦C) post-irradiation. La tête fémorale de diamètre 22,2 étaiten acier inoxydable pour 55 hanches et en céramique delta (compo-site contenant 75 % d’alumine et 24 % de zircone) pour 55 hanches(alpha = 0,05 et puissance de 90 %). Le critère majeur d’évaluationétait la pénétration de la tête fémorale dans la cupule mesuréeà 3 ans minimum de recul à l’aide de la méthode de Martell. Laméthode d’analyse de régression a permis de mesurer séparémentles phénomènes de rodage-fluage (entre 0 et 1 an) et d’usure vraie(entre 1 an et le dernier recul) de la cupule. Des tests statistiquesnon paramétriques ont été utilisés.Résultats.— Il n’existait aucune différence significative entre les2 groupes de patients concernant les données préopératoires. Dansle groupe métal, 38 hanches ont été analysées après un recul médiande 4,4 ans (3—5,7) et dans le groupe delta 42 hanches après unrecul médian de 4,0 ans (3—5,4). Le taux de fluage médian était de

0,25 mm/an pour les têtes delta versus 0,27 mm/an pour les têtesmétal (p = 0,56). Le taux médian d’usure vraie était de 0,06 mm/anpour les têtes delta versus 0,07 pour les têtes métal (p = 0,48). Parailleurs, il n’y avait pas de lésions radiologiques d’ostéolyse sur leversant fémoral ni acétabulaire. Aucune fracture de tête fémoraledelta n’est à déplorer.Discussion et conclusion.— Nos résultats indiquent que jusqu’àpresque 6 ans de recul, le céramique delta n’est pas à l’origined’une réduction de l’usure d’un polyéthylène conventionnel sté-rilisé gamma et recuit, comparativement à une tête métallique.Ces données confirment que le matériau de la tête fémorale a pro-bablement peu d’influence sur l’usure du polyéthylène lors de lapremière décade. Des résultats à plus long terme sont nécessairespour évaluer l’intérêt de la céramique delta.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.114

172Couple zircone-polyéthylène dans laprothèse totale de hanche : était-ceréellement si mauvais ? Relation entretransformation de phase et survie.Analyse de 45 explantsBertrand Boyer ∗, Jean Geringer , Juliana Uribe ,Rémi Philippot , Frédéric FarizonService de chirurgie orthopédique et traumatologie, hôpitalNord, CHU de St-Étienne, 42055 St-Étienne, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Boutin a introduit dans les années 1970 les céra-miques comme composants du couple d’usure dans les prothèsestotales de hanches (PTH). L’alumine était la première utilisée,mais sa fragilité interdisait l’usage de tête à gros diamètre. La zir-cone stabilisée à l’yttrium était le parfait candidat pour remplacerl’alumine, sa transformation de phase supposée induire des méca-nismes d’auto-réparation. Des échecs précoces en 2000 amenèrentà un retrait du marché en 2001. Le procédé de fabrication de StGobain-Desmarquest fut mis en cause, mais aucune donnée cliniqueirréfutable sur le rôle de la zircone elle-même ne fut mis en évi-dence. La plupart des implantations orthopédiques s’arrêtèrent en2001. Quelques auteurs suggèrent que la transformation de phaseaugmenterait avec la durée d’implantation. De solides preuvescliniques permettraient de répondre aux inquiétudes sur ce maté-riau utilisé massivement en dentaire et faisant toujours partie desmatrices d’alumine-zircone (Biolox Delta®, par exemple).Matériels et méthodes.— Il s’agissait d’une série continue et rétros-pective de 45 têtes ZrO2.70 % des implants associaient une tigeAURA sans ciment et une cupule ALIZE (BIOMET). Les têtes 28 mmétaient principalement fabriquées par St-Gobain. L’âge moyen àl’implantation était de 69 ans. La durée moyenne d’implantationétait égale à 85 mois. Les étiologies de révision comprenaient le des-cellement aseptique (41 %), l’instabilité (14 %), le sepsis (13 %) et lafracture périprothétique (31 %). La profilométrie optique (rugosité)et la spectroscopie Raman (identification et suivi de la transforma-tion de phase) ont été pratiquées sur 4 latitudes distinctes (apex,45◦, 90◦, 110◦) sur chaque explant.Résultats.— La profilométrie optique a montré une rugosité aug-mentée sur certaines têtes, corrélées avec une transformation dephase. Ceci était en adéquation avec l’augmentation du volumemolaire de la phase monoclinique de la zircone par rapport à laphase téragonale. Cette dernière fut mesurée sur 12 têtes de faconsignificative avec plus de 22 % de phase monoclinique. Aucun lienstatistique significatif n’a pu être mis en évidence entre les don-nées cliniques relatives au patient (durée d’implantation, scored’activité, par exemple) et la transformation de phase.Discussion.— Le seul facteur qui pourrait avoir une influence est bienle procédé de fabrication des éléments en zircone. Tous les explants