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Études de Théologie. Validité et Perpétuité de certains documents Pontificaux et conséquences tant dogmatiques que disciplinaires. A/ Depuis Paul VI inclus, les “papes” conciliaires ne sont pas élus selon la loi de l’Église et leur invalidité est certaine en raison de cette même Loi. 1) Position du problème. La Bulle de Sixte-Quint, « Postquam Verus » régit à perpétuité : le nombre de cardinaux pouvant constituer le Sacré-Collège, c’est à dire un maximum de 70 cardinaux ainsi que le précise Sixte-Quint et donc, le nombre d’électeurs pouvant participer à un Conclave pour que celui-ci soit réputé ef- fectué selon les règles et donc validement comme le précise la Bulle en question. Cette Bulle a-t-elle été abrogée ? Sur un plan strictement légal et jusqu’à plus ample informa- tion donnée par des spécialistes en la matière, cela semble très douteux, car rappelons que Jean XXIII en l’occurrence s’est simplement assis sur la Bulle de Sixte-Quint et sur le droit cano- nique en vigueur. En effet, Jean XXIII s’est contenté de dire qu’il dérogeait à la loi, sans d’ailleurs donner de motifs valables ( 1) , lors du Consistoire Secret du 15/12/1958, mais était-ce suffisant pour révoquer de façon licite la constitution de Sixte Quint, et en principe, en avait-il le droit ? Nous verrons que non car doctrinalement cela semble impossible. Rappelons que l’ancien Droit Canonique de 1917, avant son illégitime abrogation par Wojltyla- JP² précise : Can. 6 Sur la plupart des points, le Code maintient la discipline préexistante, sans s’interdire d’y apporter les changements jugés opportuns. C’est pourquoi : 1° Toutes les lois, soit universelles soit particulières, opposées aux dispositions du Code sont abrogées, sauf exception formelle en faveur de certaines lois particulières. 2° Les canons qui reproduisent intégralement les dispositions de l’ancien droit doivent être entendus d’après l’esprit de cet ancien droit et l’interprétation qui en a été donnée par les auteurs qualifiés. 1 Citons Jean XXIII : « …dérogeant dans la mesure où c’était nécessaire aux dispositions de notre prédécesseur Sixte-Quint, sanctionnées par le Code de Droit Canonique, nous voulons adjoindre à votre Sacré-Collège vingt-trois prélats etc… ». En quoi ces nominations outre le Droit Canonique étaient-elles nécessaires ? Ce n’est pas précisé et supputons que cela était effectué en vue de commencer l’épuration dans les rangs du Sacré-Collège !… Page | 1

Validité et Perpétuité de certains documents Pontificaux et conséquences tant dogmatiques que disciplinaires

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Études de ThéologieA/ Depuis Paul VI inclus, les “papes” conciliaires ne sont pas élus selon la loi de l’Église et leur invalidité est certaine en raison de cette même Loi.B/ La Bulle de Paul IV « cum ex apostolatus » précise que l’hérésie formelle ou non est incompatible avec une quelconque charge dans l’Église.

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  • tudes de Thologie.

    Validit et Perptuit de certains documents Pontificaux et consquences tant dogmatiques que disciplinaires.

    A/ Depuis Paul VI inclus, les papes conciliaires ne sont pas lus selon la loi de lglise et leur invalidit est certaine en raison de cette mme Loi.

    1) Position du problme.

    La Bulle de Sixte-Quint, Postquam Verus rgit perptuit :

    le nombre de cardinaux pouvant constituer le Sacr-Collge, cest dire un maximum de 70 cardinaux ainsi que le prcise Sixte-Quint et donc,

    le nombre dlecteurs pouvant participer un Conclave pour que celui-ci soit rput ef-fectu selon les rgles et donc validement comme le prcise la Bulle en question.

    Cette Bulle a-t-elle t abroge ? Sur un plan strictement lgal et jusqu plus ample informa-tion donne par des spcialistes en la matire, cela semble trs douteux, car rappelons que Jean XXIII en loccurrence sest simplement assis sur la Bulle de Sixte-Quint et sur le droit cano-nique en vigueur. En effet, Jean XXIII sest content de dire quil drogeait la loi, sans dailleurs donner de motifs valables (1), lors du Consistoire Secret du 15/12/1958, mais tait-ce suffisant pour rvoquer de faon licite la constitution de Sixte Quint, et en principe, en avait-il le droit ? Nous verrons que non car doctrinalement cela semble impossible.

    Rappelons que lancien Droit Canonique de 1917, avant son illgitime abrogation par Wojltyla-JP prcise :

    Can. 6 Sur la plupart des points, le Code maintient la discipline prexistante, sans sinterdire dy apporter les changements jugs opportuns. Cest pourquoi :

    1 Toutes les lois, soit universelles soit particulires, opposes aux dispositions du Code sont abroges, sauf exception formelle en faveur de certaines lois particulires.

    2 Les canons qui reproduisent intgralement les dispositions de lancien droit doivent tre entendus daprs lesprit de cet ancien droit et linterprtation qui en a t donne par les auteurs qualifis.

    1 Citons Jean XXIII : drogeant dans la mesure o ctait ncessaire aux dispositions de notre prdcesseur Sixte-Quint, sanctionnes par le Code de Droit Canonique, nous voulons adjoindre votre Sacr-Collge vingt-trois prlats etc . En quoi ces nominations outre le Droit Canonique taient-elles ncessaires ? Ce nest pas prcis et supputons que cela tait effectu en vue de commencer lpuration dans les rangs du Sacr-Collge !

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  • 3 Les canons qui concordent seulement pour certaines de leurs dispositions avec lancien droit doivent tre entendus pour ces dispositions selon lesprit de lancien droit ; pour celles qui sen loignent, daprs leur sens propre.

    4 Sil est douteux quune prescription du Code soit en divergence avec lancien droit, il faut sen tenir ce que dcide ce dernier.

    5 En ce qui concerne les peines, il faut tenir pour abroges toutes celles dont le Code ne fait pas mention, quelles soient spirituelles ou temporelles, mdicinales ou vindicatives, la-tae ou ferendae sententiae.

    6 Les dispositions des autres lois disciplinaires en vigueur la promulgation du Code, qui ne sont reprises dans le Code ni explicitement ni implicitement, ont perdu toute valeur. Ex-ception est faite pour celles qui se trouvent dans les livres liturgiques approuvs ou qui viennent du droit divin soit positif soit naturel.

    Can. 8

    1 Les lois sont tablies lorsquelles sont promulgues.

    Can. 9

    Les lois portes par le Saint-Sige sont promulgues par leur publication dans les Acta Apostolicae Sedis (commentaire officiel du Saint-Sige), moins que dans des cas particuliers un autre mode de promulgation ait t prescrit ; elles ne produisent effet que trois mois aprs seulement, compter du jour marqu sur le numro des Acta qui les contient, moins qu raison de la nature des choses elles naient force obligatoire immdiate, ou que dans la loi elle-mme un dlai plus bref ou plus long ait t spcialement et expressment fix.

    Commentaire :

    Les autres lois disciplinaires sont abroges dans la mesure o elles ne sont contenues ni expli-citement ni implicitement dans le Code, moins quelles ne se trouvent dans les livres litur-giques ou quelles ne soient une loi de droit divin soit positif, soit naturel.

    Ce qui veut dire :

    Que les lois qui sont implicitement contenues dans le Code sont conserves et que dans ce sens la Tradition dpasse le simple fait quune loi soit crite dans le code, car dcou-lant dune loi plus gnrale ou dun usage admis par toute la chrtient.

    Quil existe un droit divin positif auquel le droit nouveau de 1917 ne peut toucher et cons-tituant un lment majeur de la Tradition. Ce qui implique quun droit divin positif peut tre et doit tre de caractre perptuel en raison mme de sa nature comme on le prou-vera. On ne voit pas pourquoi le nouveau Droit Canon de 1983 pourrait changer cela. De plus cela implique que certaines lois soient de vraies lois dglise bien quelles ne soient pas explicitement ou implicitement dans le Code de Droit Canonique. Ce sont les lois promulgues en dehors du Code, cest dire dans les Acta Apostolicae Sedis. (can. 9)

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  • Quil existe un droit divin naturel, duquel dcoule le droit divin positif, comme de la loi naturelle dcoule la loi positive.

    Que Jean XXIII ne pouvait changer les lois concernant LE DROIT DIVIN POSITIF ET LE DROIT DIVIN NATUREL, et ce QUI EST CONTENU DANS LES LIVRES LITURGIQUES APPROUVS.

    Quil serait dautre part important de vrifier sil y a eu promulgation du changement opr par Jean XXIII en le retrouvant dans les actes du Sige Apostolique, ce qui donnerait une apparence lgale lacte lui-mme, bien que celui-ci soit nul et non avenu en raison mme de la Bulle de Sixte-Quint.

    Le canon suivant reprend sous forme lgislative le contenu de la Bulle de Sixte-Quint (qui rap-pelons-le a t respecte jusqu Pie XII incluscomme par hasard !)

    Can. 231

    1 Le sacr Collge est divis en trois ordres : lordre piscopal auquel appartiennent seulement six cardinaux prposs aux siges suburbicaires ; lordre presbytral, constitu par cinquante cardinaux ; lordre diaconal, compos de quatorze cardinaux.

    Tout le problme est donc de savoir si doctrinalement et en dehors des aspects pure-ment juridiques, cette Bulle de Sixte-Quint est susceptible dtre abroge vu ses caractres par-ticuliers, et donc par consquent si en droit sinon de fait, un de ses successeurs ayant la charge lgitime du Souverain Pontificat peut se permettre une telle abrogation.

    2) La Bulle de Sixte-Quint ne peut pas tre abroge, mme par un Pape lgi-time, en raison mme de la nature de cette constitution.

    Nous voulons dmontrer ici la position doctrinale qui soutient que des documents engageant le droit divin positif ne peuvent de soi tre des documents rvocables en raison mme de la notion de bien maximal pour lglise, et en raison mme du Pouvoir des Clefs et de ses liens avec la Volont Divine elle-mme, lments dont il serait faux de soutenir quils ne peuvent con-cerner que la Foi. Il serait moralement malhonnte et intellectuellement spcieux de considrer cette position comme ne pouvant pas tre au moins rationnellement possible et donc sujette discussion ouverte et donc de jeter le discrdit, voire lanathme, sur ceux qui la soutiennent, sans en faire au pralable une rfutation en rgle. Avis ceux qui voudront sy exercer

    a) Caractres de la Bulle de Sixte-Quint :

    ce texte nest pas un texte anodin car il engage la vie de lglise dans le fondement mme de son autorit qui est le Souverain Pontife, en tablissant les rgles de son lection. On ne peut nier que la volont de Sixte-Quint soit de rendre sa constitution irrvocable, et ce en raison mme des caractres du texte :

    Appel la continuit entre lAncienne Synagogue et lglise du Christ comme motif de cet acte, et en faisant appel au commandement de Dieu Mose de nommer 70 vieillards dIsral, et l nous pourrions dire quil doit y avoir une raison mystique pour que Sixte-

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  • Quint pose comme motif de son acte cette continuit entre lAncienne Synagogue et lglise du Christ, montrant ainsi que le Christ est bien Celui qui accomplit la Loi.

    Interdiction lui-mme et ses successeurs au Souverain Pontificat de toucher cette constitution.

    Anathme sur ceux qui oseraient le faire.

    qui donc de bonne foi fera-t-on croire que tous ces caractres ne sont que des clauses de style ? Ce document comporte en langage ecclsiastique examin en diverses tudes, les carac-tres parfaits pour que ce document ait une protection et une autorit maximales. Ces carac-tres protecteurs et dautorit sont quivalents ceux des documents engageant la Foi comme la Bulle de Saint Pie V bien connue et concernant le Saint Sacrifice de la Messe. Pourquoi donc auraient-ils a priori un niveau dautorit infrieur et surtout pourquoi seraient-ils rvocables mal-gr lintention contraire de leurs auteurs ? Et sur quel principe philosophique pourrait-on dire que le droit divin positif possde moins dautorit que ce qui concerne la Foi, comme si la con-version entre ltre et le Bien tait un vain mot ?

    b) Discussion doctrinale concernant de tels documents :

    Maintenant est ici reproduite une tude qui fut faite il y a dj quelques annes et qui malgr les demandes na pas t rfute sur le fond. Il na pas t effectu des changements sur le fond, mais seulement, et de faon mineure, dans la forme. Elle montrera que certaines dcisions ponti-ficales rentrent bien dans le droit divin positif, mme si cela est parfois accidentel lobjet trait vu du ct des cratures, et par le fait mme acquirent une autorit maximale ne leur permet-tant pas dtre abrogeables par une autorit de niveau au moins gal. Cest ici que lon verra que le Pouvoir des Clefs nest pas rserv ce qui concerne exclusivement la Foi, mais aussi tout acte qui engage de faon irrvocable lAutorit lgitime soit du Pape, soit de lglise, et quil est fortement suspect derreur grave voire dhrsie de soutenir le contraire pour les rai-sons que lon verra.

    propos du caractre perptuel de certaines dcisions pontificales

    Et quodcumque ligaveris super terram erit ligatum et in caelis, et quodcumque solveris su-per terram erit solutum et in caelis. (Math. XVII,19).

    Ainsi Pierre et ses successeurs ont reu tout pouvoir pour lier et dlier, et tout ce quils lient ou dlient sur cette terre lest galement au ciel.

    Comment peut-on mettre en rapport ces paroles de Notre Seigneur Jsus-Christ avec le carac-tre perptuel et voulu comme tel, de certaines dcisions et actes pontificaux ?

    Pour rsoudre ce problme capital, il semble ncessaire dtudier les points suivants :

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  • 1) Nature de la perptuit.

    Au premier abord, cette notion de perptuit nous amne considrer ce qui na pas de terme selon un ordre donn. Est perptuel ce qui nest pas soumis la corruption malgr le temps qui passe. Et cette absence de corruption signifie quil nexiste pas de cause corruptrice de ltre revtu de ce caractre. Dautre part est perptuel ce qui est soumis au temps dune certaine fa-on car il existe une certaine antriorit et postriorit de ce qui est perptuel. Le temps semble donc entrer dans la dfinition du concept. On le voit clairement quand on considre que quelque chose peut tre perptuel mais avoir eu cependant un commencement .Ainsi les anges et lme humaine qui, une fois crs, existent sans corruption possible de leur tre et ont donc une perp-tuelle permanence existentielle. Mais cette permanence procde elle-mme dun principe sup-rieur et transcendant quest Dieu. Et comme tout effet ressemble sa cause, la perptuit de ltre contingent participe de lternit de ltre Divin sous quelque rapport.

    La perptuit est donc dans les tres crs, ce quest lternit en Dieu. La premire dans le temps, la seconde en dehors de tout temps et de tout mouvement. Mais il existe bien sr une distance infinie selon le mode dtre entre cette permanence de la cause premire et la perma-nence de certains tres contingents. Cette dernire ntant quune modeste participation de la premire.

    Ce quil faut maintenant remarquer, cest que le caractre mme de permanence et donc de per-ptuit, peut se trouver dans un tre sous deux modes diffrents.

    a) Sous un mode substantiel, dans le sens o cette permanence procde des principes de lessence. Ainsi, si lme humaine une fois cre est pour toujours en acte dtre, cest par nature. De mme pour lange. Caractre reu au sein mme de lacte crateur certes, mais caractre qui intrinsque la chose, procde des principes mme de lessence. De mme pour les vrits de la Foi, car elles signifient ici ce quest la nature mme de Dieu et de ses mystres selon notre mode humain de les comprendre. Il y a donc perptuit de ces vri-ts du ct des cratures, et il y a ternit de ces vrits dans lUnique Vrit quest Dieu, et sous le mode divin propre de leur ralisation, cest dire labsolue simplicit. La perp-tuit selon la substance signifiera donc que ltre considr est immuable et non soumis une causalit corruptrice finie.

    b) Sera par contre accidentelle la perptuit de ce dont limmuabilit procde dun principe

    extrieur la substance de la chose. Ainsi par exemple le corps des ressuscits qui de-meurera impassible par le lien spcial quil aura avec lme et non par une vertu propre, puisque ce qui est en puissance reoit son tre de ce qui est en acte et donc dans le cas prsent de la forme spirituelle quest lme humaine. De plus, comme en tout ordre de causalit leffet procde de la cause et y est contenu sous le mode propre celle-ci, il est vident que tout caractre ne peut tre confr que par ce qui a la vertu oprative de le donner et qui donc possde cette qualit selon un mode surminent qui lui est propre. Car la cause est un tre en acte comme le rappelle St Thomas la suite dAristote.

    Parmi les causes incorruptibles, on ne peut trouver que Dieu, les anges et lhomme. (Il est vident que la matire premire nest pas une cause de ce genre puisquelle nest que pure puissance et ne peut donc tre incluse dans les tres en acte qui seuls mritent le qualificatif de cause for-melle, finale ou efficiente.) Lincorruptibilit de lange et de lhomme ntant quune participation celle de Dieu comme on la vu. Il est donc vident que seuls des tres de nature rationnelle et volontaire, et donc spirituels, peuvent possder ce caractre spcial dincorruptibilit par es-

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  • sence. De l le fait majeur quun caractre de ce type ne peut procder que dune cause dont le principe est rationnel et volontaire, et donc spirituel.

    pour lange et lhomme selon un mode dagir dont leffet est purement accidentel, mais qui par sa nature est analogue au mode dagir divin.

    pour Dieu par mode pur de cration, o lefficience divine atteint tout ltre de la chose.

    2) Application de ce qui prcde au problme concernant la perptuit de cer-tains actes pontificaux.

    Si lglise est Une, ce nest pas per accidens , mais bien par essence, car le Christ en est la tte. Il est donc tout fait vident que lglise sera Une non seulement par sa doctrine et lordre interne de sa hirarchie et de sa liturgie, mais aussi selon une continuit de temps. Car ici la p-rennit de cette unit procde comme de son principe de limmuabilit de la Vrit Divine et des promesses qui ont t faites par le Christ lui-mme. Lglise a donc une unit de droit divin puisque le Christ en est lauteur exclusif. Dailleurs, Notre Seigneur le spcifie clairement et par-faitement en disant : ...Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre je btirai MON GLISE et les portes de lenfer ne prvaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : tout ce que tu lieras sur cette terre etc... (Math. XVI,18) Notons que Notre Seigneur ne dit pas Pierre sur cette pierre je btirai ton glise car lglise cest en tout droit divin la proprit du Christ.

    Par consquent, tout acte du Magistre Pontifical dans la mesure o il engage son autorit propre et sans partage concernant ce qui est de droit divin est par nature irrformable. Ainsi en est-il des vrits de la Foi dfinies solennellement par les Papes. Ce type dacte est donc va-lide perptuit ipso facto.

    loppos, il existe des actes dont la nature mme nest pas de droit divin en aucun sens et qui relvent des circonstances diverses du moment. Il est vident alors que de tels actes sont rfor-mables par nature, comme par exemple certains articles du droit canonique qui concernent des problmes de discipline ecclsiastique base sur des lments pouvant voluer au cours des poques.

    Mais quen est-il du lieu intermdiaire qui consiste revtir de limmuabilit et donc de la per-ptuit de faon extrinsque et accidentelle quelque chose qui na pas, par essence, ce carac-tre ? Un tel acte est-il rformable ?... Un exemple typique en est la Bulle de Sixte Quint statuant perptuit du nombre des cardinaux, ceux-ci ne devant jamais tre plus nombreux que le nombre biblique de soixante-dix, et ce mme pour des raisons graves. Cette rgle tant dailleurs protge par un anathme.

    Pour rsoudre ce problme, il faut considrer les points suivants :

    a) Lobjet revtu de ce caractre accidentel.

    Il faut tout dabord considrer que cet objet est conu comme un bien ,et un bien pour lglise. Mais un bien dun type spcial puisquil est pos comme irrformable. Or comme on la vu plus haut, tout effet est contenu dans sa cause selon le mode propre de celle-ci. Lobjet voulu comme un bien participera donc de faon ncessaire de lirrformabilit de la volont de celui qui le pose dans ltre.

    Mais cette perptuit signifie clairement que lobjet est conu comme un bien quelles que soient les circonstances et quelles que soient les poques. Cest donc que ce bien, puisquon le rend

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  • irrformable, est le bien maximum dans lordre o il sapplique comme on le dmontrera dailleurs ci-dessous, sinon il pourrait tre rformable si on pouvait en trouver un meilleur.

    b) Quant la volont de celui qui opre.

    Cette volont est irrformable ipso facto puisque :

    Elle confre ce caractre lobjet.

    La fin vise quest le bien de lglise est une cause finale immuable qui rejoint le droit di-vin en tant que lglise militante appartient au Corps Mystique du Christ et que le Christ est garant de sa perptuit. Or la cause finale est la premire des causes et la causalit ef-ficiente lui est ordonne.

    Dautre part, le bien conu est dans lordre o il sapplique, le bien maximum pour lglise. On le dmontre facilement par labsurde. En effet, si ce bien ntait pas le bien conu comme maxi-mum, alors il est vident quon pourrait en concevoir un dune plus grande perfection. Mais par le fait mme, il devient absurde de poser comme irrformable quelque chose dont le degr de per-fection peut tre dpass. Ceci signifie alors que le Magistre, en tant que tel, na pas le discer-nement suffisant pour juger sainement du bien de lglise. Et donc que le Magistre na pas les secours spirituels ncessaires et suffisants pour exercer sa fonction propre. Or ceci est tout fait impossible et il est suspect dhrsie de laffirmer. En effet un magistre authentique ne peut pas faillir quand il engage son autorit suprme sur un objet qui engage toute lglise universelle. A fortiori quand lobjet en question est marqu du sceau de la perptuit, mme si cette perptuit a un caractre purement accidentel vis vis de lobjet comme on la vu.

    Pour le prouver, considrons les points suivants : comme le dmontre fort bien St Thomas, la relation qui existe entre Dieu et ses cratures ne seffectue que dans un seul sens. En effet, Dieu ne soutient aucune relation avec le cr pour la simple raison quil ny a pas daccident en Dieu au regard de sa simplicit et de sa non-composition. Par contre, il existe une relation de type transcendantal des cratures vers Dieu puisque tout ltre de la crature dpend de ltre divin. Lapplication de cette doctrine au quodcumque ligaveris amne aux conclusions suivantes. Tout pontife agissant en tant que tel et engageant son autorit suprme, et liant perptuit un objet quelconque, lie ce mme objet perptuit au ciel, et il en a le droit puisquil possde le pouvoir des clefs et que ce pouvoir na pas t limit au seul fait de dfendre les vrits de foi. Puisquil ny a pas daccident en Dieu, on ne peut dire que cette liaison seffectue sous un mode fini en Dieu puisque la volont de Dieu (ncessairement en accord avec lautorit du Pon-tife qui agit sous linspiration divine et obit donc la volont divine) sidentifie Dieu lui-mme. Comme sur cette terre cette liaison ncessite de la part du Magistre

    lengagement de la volont pour le bien conu, lacte de lintelligence vis vis de lobjet conu comme vrai bien,

    il est ncessaire que ceci se retrouve en Dieu sous le mode divin mme de vouloir et de com-prendre. Comme ce mode ne pose aucune relation avec le cr, il est ncessaire que le ligave-ris terrestre soit contenu de toute ternit dans le ligaveris divin, et par le fait mme le ligaveris terrestre procde du ligaveris divin. Donc, lordre causal seffectue mtaphysi-quement du divin vers le cr, mme si le ligaveris semble prendre naissance sur cette terre. Ceci prouve donc de faon absolue que le Magistre authentique est ncessairement m par Dieu au sein mme de linspiration lie sa charge. Ceci signifie donc clairement aussi que lobjet est voulu perptuel par Dieu de toute ternit, mme si la perptuit de lobjet napparatra que dans le temps vu du ct des cratures. Et sil le veut ainsi, cest que sa prescience qui en-globe toute chose, voit la ncessit dune telle perptuit pour le bien de lglise et de rendre lobjet correspondant valide perptuit. Nier ce fait, cest prtendre que la prescience et la vo-

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  • lont de Dieu ne pourrait englober toute chose, ce qui est une proposition hrtique. Les d-crets prdterminants de Dieu sont en soi infaillibles et pas seulement dans lordre de la grce.

    Dautre part, la volont de Dieu nest pas soumise repentance ! Donc le champ dapplication de sa volont immuable concernant lobjet voulu perptuel, et ceci vu du ct des cratures, en-trane ncessairement que ce champ dapplication perdure tant que demeure le sujet quest lglise militante. Il est donc impossible, au regard du principe de contradiction, que le champ dapplication de la volont divine soit en quelque sorte ddoubl.

    En effet, si Dieu veut de toute ternit que lobjet soit perptuel, signifie clairement que lacte de sa volont porte de faon immuable sur toute la dure du sujet auquel lobjet sapplique. Donc il est impossible que cette perptuit cesse, car il faudrait alors un second champ dapplication du vouloir divin qui se superposerait au premier champ dapplication. Ce qui est totalement impos-sible.

    Le schma suivant fera comprendre le sens de cette dmonstration :

    (C)

    (a)-----------------------------------|-----------------------------------(b)

    (C)-------------------------------------------(b)

    (a) : moment o la liaison perptuit-objet seffectue.

    (b) : terme de lglise militante.

    (a-b) : champ dapplication, vu du ct des cratures, de la volont immuable de Dieu.

    (c) : moment hypothtique o lobjet ne serait plus immuable.

    (c-b) : champ hypothtique dapplication de la volont divine, vu du ct des cra-tures.

    Comme (c-b) recouvre (a-b) selon (c-b), il est facile de voir qualors, en mme temps et sous le mme rapport, Dieu veut et ne veut pas la perptuit de lobjet et que sa volont est donc contradictoire, ce qui est absurde et impossible.

    c) Quant au degr de lautorit engage.

    Pourquoi le Magistre engage-t-il son autorit suprme en dclarant perptuit tel ou tel acte ?

    Tout simplement parce que le lgislateur quest le pontife romain entend porter le champ opratif de sa volont au-del mme de son existence temporelle propre de Pontife. Il est donc vi-dent quil utilise le pouvoir des clefs dans un tel acte, car en plus la personne du pontife per-

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  • dure dans lautre monde selon une identique volont irrformable, en accord avec la volont im-muable de Dieu et perdure au sein mme de lacte promulgu avec les caractres mme de la perptuit. Et ce de toute vidence, parce que le Bien de lglise ne peut sortir de lintention du pontife, mme dfunt et cela doit sexprimer au-del mme de la dure finie de son existence temporelle ici-bas.

    Et le bien de lglise est voulu par Dieu en tant que tel. Donc ici, il y a parfaite cohrence entre le vouloir divin et le vouloir du Magistre qui engage son autorit au-del de sa propre existence terrestre. Il est donc l encore vident quun Pape, agissant en tant que Pape, et engageant lglise universelle selon ce mode, utilise le pouvoir des clefs.

    Dautre part, lanathme que contient ce type de document, prouve a posteriori que le Pon-tife rgnant entend protger son texte pour toujours, et entend donc pour le faire, engager un niveau dautorit maximum, et par consquent irrformable. Sinon, quoi bon lancer un ana-thme sur ceux qui pourraient ventuellement transgresser la rgle tablie ?!...

    Mais largumentation suivante rsout dfinitivement la question :

    Ou bien en effet le Pontife Romain utilise le pouvoir des clefs ou bien il ne lutilise pas.

    Sil ne lutilise pas, alors on arrive face aux contradictions suivantes : dune part, on ne pourra pas dire que lobjet est li au Ciel. Mais quil ne le soit pas, qui donc pourra le prouver ?... Pr-tendre que lunion accidentelle entre lobjet et le caractre de perptuit empche que cette liai-son seffectue au Ciel, est une position qui a t rfute plus haut et qui est donc fausse. Cela ne prouve donc pas que le Pontife nengage pas les clefs. Cette affirmation est donc purement subjective et ne dmontre rien, et nous pensons que largument rfutant ce type daffirmation errone a une grande valeur. On doit donc se fier ncessairement et uniquement aux carac-tres strictement objectifs trouvs dans le texte mme et qui prouvent que le Pontife engage les clefs. Or ces caractres objectifs sont bien prsents sous trois rapports distincts et essen-tiels :

    par lanathme assorti ce type dacte, dans lequel il est fait dailleurs rfrence lindignation de Dieu tout puissant et des bienheureux Aptres Pierre et Paul. Nest-ce point-l oprer une liaison au Ciel ? Et exerce pleinement par le pouvoir suprme du Pontife ?

    par la nature mme de la perptuit du texte, voulue, ratifie, et dclare comme telle. Il est bien vident quici le Pontife sait trs bien que son pouvoir sexerce au-del mme du cadre temporel dans lequel il exerce son autorit, sinon le texte ne serait pas marqu dun sceau de perptuit. Il sait donc que ce quil lie sur cette terre est ncessairement li au Ciel de par les promesses de Notre Seigneur lui-mme qui donne toute autorit Pierre et ses successeurs et en dfinitive toute autorit lglise. Le Pontife engage donc le pouvoir des clefs.

    par la relation fondamentale qui existe entre lanathme et la perptuit qui se r-pondent au sein de lunit formelle du texte. Lanathme protge la perptuit de la validi-t du document et donc la perptuit de lautorit qui la promulgu, et la perptuit pro-tge lanathme qui y est assorti pour quil soit efficace quels que soient les cas de figure. Il est donc vident que cest un mme niveau dautorit qui sengage pour la perptuit et pour lanathme.

    On ne peut dissocier lanathme, la perptuit, et la dcision incluse comme contenu formel du document, car tout cela ralise une unit indivisible stricte.

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  • Il est donc faux, douteux, voire suspect dhrsie, de soutenir que les clauses engageant lautorit dun document papal sexerant avec la plnitude du pou-voir pontifical, ne sont que des clauses de pure forme nayant aucune valeur r-elle, mais purement stylistique ou diplomatique, car cela nie de fait la continuit dautorit dans lglise, celle-ci pouvant tre remise en cause au gr de chacun puisquil devient impossible den prciser le niveau dautorit et cela nie la struc-ture mme de lglise. Cest donc une conception fausse, subjectiviste et librale incompatible avec une saine conception de ce quest lglise.

    Ceux qui soutiennent un tel point de vue sont aussi des libraux et des subjectivistes qui em-pchent les catholiques davoir des critres certains de discernement du niveau dautorit de documents de cette sorte, et donc empchent la catholicit de discerner le droit et la lgitimi-t de telles dcisions. Ceci est un des aspect subversifs que nos ennemis savent utiliser effi-cacement pour mieux berner les clercs comme les lacs. Ces individus la solde de la Contre-glise (2) veulent par-l relativiser limportance tant disciplinaire que dogmatique de docu-ments pourtant irrvocables en soi. Cest donc un point de vue moderniste de considrer ces documents comme ayant une valeur purement temporaire, et ce point de vue moderniste tombe sous le coup des condamnations en rapport. Condamnations valables justement perptuit de par leur nature mme !

    Au terme de cette brve tude on peut donc en conclure de faon certaine :

    Tout ce qui est li perptuit avec anathme par un Pontife Romain lgitime lest galement au Ciel et selon un mode identique.

    Que le Magistre engageant lglise Universelle pour toujours, engage un niveau dautorit maximum et donc suprme.

    Quun Pontife Romain ne peut pas dfaire ce que lun de ses prdcesseurs en ce domaine a fait, non pas en raison dune autorit infrieure mais en raison que son autorit ne peut sopposer celle de son prdcesseur car fondamentalement cest la mme autorit (3) comme cest la mme glise, et elle ne peut se contredire !

    Que ce type dacte rend lobjet de droit divin, mme si du point de vue des cra-tures cela est accidentel. Rappelons que doctrinalement, comme le dit S. Thomas, la Providence et les dcrets prdterminants immuables stendent aux futurs con-tingents comme aux futuribles. La volont de Dieu est donc immuable en regard de ce type dacte qui sont pourtant faits dans le temps et par une simple crature quest le Pontife Romain en loccurrence.

    2 Nen dplaise certains qui ne voient de Contre-glise nulle part, au mpris de ce quils ont devant le nez !

    3 Cette continuit de lAutorit dans lglise avec le respect scrupuleux de la Tradition et des dcisions de tous les Papes quand elles engagent linfaillibilit, le droit divin et donc la perptuit des dcisions, est un des caractres fondamentaux de la vritable glise de Notre Seigneur.

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  • En conclusion on peut affirmer que la Bulle de Sixte-Quint ne pouvait pas tre rformable par Jean XXIII (libral bien connu et ennemi tacite de lglise), et que celui-ci a outrepass ses droits et pouvoirs pontificaux, se mettant en rupture avec lautorit ayant un caractre n-cessaire de continuit dans lglise. Cette technique est moderniste et a t utilise pendant et aprs Vatican II, constamment par les ennemis de la Sainte glise Catholique et Romaine pour mettre bas la Sainte Doctrine, la Sainte Liturgie et la Sainte Messe, lenseignement de lglise, son Apologtique, et sa Sainte Tradition. Anathema sint !

    Comment pourrait-on en tant que catholique tolrer que ceux qui prtendent combattre le mo-dernisme et lhrsie tombent dans le mme pige sans sen apercevoir pour des raisons hlas semblant plus affectives que doctrinales ! aveuglement des esprits, Mysterium Iniqui-tatis !

    tous on peut donc leur dire, modernistes ou non : OBISSEZ DONC LGLISE et convertissez-vous !

    B/ La Bulle de Paul IV cum ex apostolatus prcise que lhrsie formelle ou non est incompatible avec une quelconque charge dans lglise.

    Un autre document pontifical nous permet de confirmer en cho la premire partie de ce travail. La bulle de Paul IV est un document dune grande importance, revtu de tous les caractres de lautorit pontificale et des caractres de perptuit qui en font justement un document eccl-sial ingalable tant dans son caractre disciplinaire que dans son caractre pnal.

    1) Cette Bulle est donc marque du sceau de la perptuit, et perptuit applique dailleurs aux documents antrieurs comme le Pontife Romain le dclare au 2 de cette constitution. Ce qui montre bien que celui-ci respecte ce qui a le caractre de perptuit ! Il y a donc ici assimilation parfaite de la Tradition et nette affirmation de son autorit comme tout ca-tholique doit le comprendre.

    2) Il faut noter la diffrence du paragraphe 6 par rapport aux autres paragraphes et le style par-ticulirement solennel du Pape : Nous dcidons, statuons, dcrtons, dfinissons ce qui suit Il semble facile voir par le terme de dfinissons que dans lesprit du Pape le document ne se contentera pas de contenir une collection de sentences purement discipli-naires, car celles-ci ne sont justement pas des dfinitions !

    3) Le paragraphe 6 mrite vraiment une place part dans lensemble de cette constitution car :

    le pontife pose en principe inalinable le fait de lincompatibilit radicale qui existe entre lhrsie et nimporte quelle charge apostolique. Ceci ayant pour consquences ma-jeures dentraner lILLGITIMIT dune telle charge apostolique, mme celle dun Pape. Et ici lillgitimit procde de lincompatibilit comme de son principe.

    Lincompatibilit radicale entre lhrsie et toute charge apostolique nest pas rductible un problme purement disciplinaire. Elle est sous-tendue par un fait doctrinal qui pro-clame que pour quun Magistre soit authentique, il faut ncessairement quil soit dans lintgrit de Foi et de Vrit de lglise Catholique.

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  • Le Pape laffirme clairement en prcisant que mme si llvation une charge de souve-rain pontificat a eu lieu dans la concorde et avec laccord unanime de tous les Cardi-naux, cette lvation est cependant INVALIDE par le fait de lhrsie de celui qui a reu cette lvation. Or ici on, ne dit pas que lacte dlvation est illicite, mais que lhrsie est un empchement dans tous les cas de figure. Ici nous avons donc bien un rappel doctrinal et non seulement disciplinaire. Et ceux qui soutiennent le contraire sont soit de mauvaise foi, soit ne comprennent rien rien ! La concorde gnrale et laccord unanime ne sont donc pas des critres suffisants comme on peut ainsi le constater et comme veulent nous le faire avaler certains libraux hypocrites et modernistes qui se moquent des dcisions pontificales quand elles nabondent pas dans le sens de leurs petits intrts qui videmment ne sont pas ceux de lglise.

    OR, il est certain que Karol Wojtyla et sa bande de malfaiteurs du Vatican (ainsi que ses trois pr-dcesseurs et ses suiveurs jusqu aujourdhui Bergo(go)glio ; ndlr) sont hrtiques ds le dbut, pertinaces comme chacun peut le constater dans toutes leurs hrsies quil serait trop long de citer ici tant elles sont multiples et diverses. Wojtyla (et aussi sa clique) est donc dchu de sa charge ipso facto comme le dit la Bulle de Paul IV, et invalid de faon certaine sans quaucune dcision ultrieure ne soit ncessaire dune quelconque autorit comme le dit aussi la mme Bulle.

    Ceux qui sont daccord pour dire quil est hrtique formel comme le prouvent ses crits publics et ses actes officiels, mais prtendent fallacieusement quil est encore lautorit tant quil na pas t dpos soit par un Concile soit par un de ses successeurs, sont des menteurs et des lib-raux qui nobissent pas lglise et qui pour le moins font le jeu de lEnnemi ! Alors, QUILS OBISSENT lGLISE et tout ira mieux!Sinon anathema sint !

    Citons Paul IV pour finir ce paragraphe :

    Ces hommes ainsi promus seront donc SANS BESOIN DAUCUNE DCLARATION ULTRIEURE, privs de toute dignit, place, honneur, titre, AUTORIT, fonction et POU-VOIR, mme si tous et chacun de ces hommes na dvi de la Foi en tombant dans lhrsie ou le schisme quAPRS LEUR LECTION, soit en suscitant soit en embrassant ces erreurs.

    Ce texte est clair, et il faut la malice du Diable ou la tortuosit dun esprit malade ayant perdu le sens de la foi pour chipoter dessus et en discuter la limpidit.

    Le peuple catholique et leurs clercs lgitimes ont donc le droit et mme le devoir de dclarer dposs de tels hrtiques pertinaces et de ne plus reconnatre leur autorit et de souponner au moins de collusion avec lEnnemi ceux qui les perscutent pour de tels propos.

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  • Annexe :

    1) Extraits dune lettre (4) adresse Mgr Lefebvre le 29/12/88.

    ...Jai dgag de votre lettre le principe gnral suivant, quil ny a de document irrformable du Magistre que dans la mesure o ce type de document entend exprimer des vrits contenues dans le dpt de la Foi. Ce qui correspond la doctrine du premier Concile du Vatican.

    Il y a l matire intressante sur laquelle on peut travailler tout en restant fidle la Doctrine de lglise...

    En effet, propos de la Bulle de Sixte Quint, il est certain que ce document nengage en rien la Foi. Et le fait que les cardinaux soient 70 ou tout autre nombre nest pas objet de foi. Peut-on en conclure cependant que cette constitution est rformable ?... Il ne le semble pas, non seulement pour les raisons qui sont contenues dans ltude sur la perptuit que je vous ai adresse, mais aussi pour des raisons lies au texte mme de Sixte-Quint. Le Pontife prcise en effet ceci :

    Que sil advenait lavenir soit par NOUS-MME, soit par le PONTIFE ROMAIN rgnant ce moment-l, quun Cardinal ou plusieurs soit lu ou cr, ou proclam, outre le nombre ci-dessus fix, Nous dcrtons quune telle lection sera nulle, vaine, et annule et considre comme telle.

    Le fait mme que Sixte-Quint sinterdise et interdise aux Pontifes futurs de toucher sa constitu-tion, prouve bien que le Pape entend faire dpendre ce texte dune autorit qui le dpasse lui-mme en tant que Souverain Pontife. Et cette autorit tant ncessairement celle de Dieu, im-prime le caractre de perptuit relle au document. Il y a donc ici UN FAIT ECCLSIAL dont la nature est particulire et qui ma connaissance, ne semble pas avoir t trait par le Concile Va-tican I. Peut-tre cause de larrt prmatur de ce Concile ?...

    Dautre part, cette Bulle ayant t respecte jusquaux trois derniers Papes, il serait mal venu de penser que Sixte-Quint a outrepass ses droits lgitimes lis sa charge, ou bien quil a seule-ment utilis un style emphatique pour sexprimer !...

    Sur un plan plus philosophique, il faut remarquer que le Vrai et le Bien se rfrent ltre en tant quils consignifient ltre pris sous des rapports distincts comme le souligne St Thomas. Il est donc vident que linfaillibilit dogmatiquement dfinie au Concile Vatican I se rapporte comme son objet propre ltre pris comme Vrai, et ltre pris comme Bien dune faon seconde et par simple concomitance. Puisque le Vrai a rapport lintellect, il est certain que la vrit infaillible-ment prononce est perptuelle de par son statut ontologique propre qui la rfre analogique-ment, si on la considre du ct des cratures, la vrit premire quest Dieu. Mais on peut trs bien concevoir sans aucune contradiction que dans lordre du Bien il existe un processus ana-logue qui rende perptuel un objet parce que la volont qui le pose comme son objet propre dans un ordre donn, est elle-mme pose comme irrformable et se veut comme telle. Et si cette volont est irrformable quant son objet, cest que celui-ci satisfait pleinement cette puis-sance en tant quil est considr comme le bien maximum dans lordre o il sapplique comme je le dmontre dans ltude sur la perptuit. Et puisque dans ce cas la volont du Pontife est irr-formable, il est certain que le jugement concomitant de lintelligence sera lui-mme irrformable. Et ceci non point par la nature de lobjet mais bien par la saisie sre et infaillible DU BIEN QUE REPRSENTE LOBJET pour lglise, bien signifi au sein mme du caractre spcial dimmutabilit de lacte volontaire. Le bien est donc ici lobjet premier de lacte du Pontife, alors

    4 laquelle il ny eu point de rponse dailleurs, hormis une belle image pieuse et une bndiction apostolique, ce qui nest dj pas si mal !..

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  • que le vrai nen est que lobjet second et concomitant. De la mme faon que dans le Saint-Sacrement o lobjet premier de la transsubstantiation est soit le Corps, soit le Sang, la totalit du Christ advenant par concomitance comme lexplique St Thomas. Ici le Bien est lobjet premier de lacte magistriel puisque lobjet ne possde pas les caractristiques essentielles qui lui per-mettrait dengager linfaillibilit du Pontife Romain comme la dfinit le Saint Concile Vatican I. Ce-ci se comprend trs bien dans la mesure o lobjet na un caractre de permanence que par ac-cident et non par essence.

    Mais il faut galement remarquer que cette infaillibilit concernant le bien de lobjet nest pas une infaillibilit amoindrie puisque mdiate. Elle porte tout simplement sur un objet qui na pas de soi et immdiatement les caractres dun objet de Foi.

    Pour bien expliciter ce point capital, il semble utile de donner les prcisions suivantes : puisque le Bien vis est dclar irrformable, et puisque ce Bien sexprime par un objet dont la nature nengage pas de faon immdiate la Foi, il est sr que la raison pour laquelle ce bien possde ce caractre de perptuit, est une raison qui nous chappe sous un certain rapport et dont la totale comprhension ne se trouve quen Dieu. Et dans lexemple quest la Bulle de Sixte-Quint dont on parle ici, on voit que le nombre des cardinaux est limit 70 en fonction dune rfrence biblique, le conseil des sages de Mose, qui tait compos de 70 membres. Or ce nombre a t fix par Dieu et non par Mose !!... Et donc puisque la connaissance de lobjet comme bien est une con-naissance sre, mais quelle ne peut rendre raison de faon parfaite du POURQUOI de cet objet, il y a ncessairement dans cette connaissance un lment imparfait qui la vrit ncessite que lobjet soit translat dans ce qui appartient au Droit Divin. Et on comprend alors en quoi ce type dacte pontifical peut rejoindre la Foi. Non pas par la nature mme de lobjet, mais bien par LES RAISONS QUI EN FONDENT LEXISTENCE, lesquelles ne se trouvent parfaitement quen Dieu. Et on rejoint ici, mdiatement, le Mystre Divin, minemment objet de Foi. Dailleurs ceci semble vident celui qui noublie pas la notion mtaphysique lmentaire que le Vrai comme le Bien ont leur fondement dans ltre et que lon ne peut donc pas dissocier le Vrai du Bien.

    Voil pourquoi Sixte-Quint sinterdit et interdit tout Pontife futur de toucher sa constitution !... Cette dernire nest plus susceptible dtre rvise puisque de PLEIN DROIT elle exprime la Vo-lont Divine.

    Dautre part,... le fait le plus important souligner est la perception du FAIT ECCLSIAL dont on aurait grand tort de ngliger la nature, et qui sexprime dans ce genre de constitution. Car enfin il faut bien rendre compte du fait quun Pontife sest interdit et interdit ses successeurs de r-former un document que lui-mme a tabli. Puisque ce fait existe et quil nest point contestable, et que dautre part il a t entrin par lusage, il est ncessaire de rechercher quel en est le fon-dement doctrinal...

    Enfin et sur le plan de la Loi de lglise, on peut affirmer que ce type de document est une Loi qui sintgre dans le Droit Divin positif et quelle nest donc point rformable comme le souligne dailleurs le canon 6,6, de lancien code de Droit Canonique. On peut dailleurs en dire autant de la Bulle de Paul IV concernant les hrtiques et celle de St Pie V concernant la Messe dans ce quelles ont de spcifiquement identique la Bulle de Sixte Quint, cest dire selon le contenu qui peut tre rduit au Droit Divin positif...

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