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A28 revue neurologique 168 (2012) A1–A39 Objectifs.– L’objectif de cette étude était de fournir des don- nées locales, épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives sur l’association VIH et pathologie neurologique. Méthodes.– Les dossiers de tous les patients hospitalisés de janvier 2006 à décembre 2010 ont été analysés. Ont été inclus tous les patients séropositifs au VIH avec ou sans traitement antirétroviral avec un suivi minimal de 6 mois. Les données démographiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives ont été recueillies. Elles ont fait l’objet d’une ana- lyse statistique descriptive. Résultats.– Quatre cent quatre vingt quinze patients étaient séropositifs (16 %), 448 au VIH1, 15 au VIH2, 15 aux 2. La sex- ratio H/F était de 2/3, l’age moyen de 40 ans. Les principales affections étaient la toxoplasmose (167), la tuberculose (27), les neuropathies (27), les AVC (21), la cryptococcose neuromé- ningée (13), les myélopathies (13) et les méningoencéphalites (124). Deux cent quarante-sept patients étaient éligibles aux antiré- troviraux. Le poids moyen et le taux moyen de lymphocytes CD4+ sont passés en 6 mois de 57 à 63 kg et de 172 à 273/mm 3 . Au total, 16 % sont décédés. Discussion.– La fréquence des principales affections opportu- nistes rencontrées est conforme aux données de la littérature. Certaines d’entre elles sont de diagnostic difficile dans les pays sous-développés, ce qui explique la forte proportion des méningoencéphalites d’étiologie indéterminée. Conclusion.– La création d’une unité dédiée à la prise en charge de l’infection à VIH a permis de réduire la stigmatisation, de faciliter l’accès aux traitements et de transformer le pronostic de ces affections. Informations complémentaires.– PVVIH : personnes vivant avec le VIH. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.340 P11 Variations volumétriques locales en IRM conventionnelle et troubles cognitifs chez les patients VIH Muriel Laffon a , Grégoire Malandain a , Mattéo Vassallo b , Christine Lebrun c a Équipe Asclépios-INRIA, 06560 Sophia Antipolis, France b Infectiologie, hôpital l’Archet-1, 06200 Nice, France c Neurologie, hôpital Pasteur, 06000 Nice, France Mots clés : VIH ; Troubles cognitifs ; IRM cérébrale Introduction.– Les troubles cognitifs associés à l’infection par le virus d’immunodéfience humaine (VIH) sont qualifiés de « HAND » pour HIV-Associated Neurocognitive-Disorders. Leur physiopathologie est peu connue. Objectifs.– Caractériser les troubles cognitifs associé au VIH et les corréler aux variations morphométriques cérébrales en imagerie par résonance magnétique (IRM). Méthodes.– Entre décembre 2007 et juillet 2009, une cohorte de patients VIH a été randomisée. Vingt témoins ont été recru- tés. Une évaluation cognitive a permis de classer les patients selon leur degré d’atteinte (critères internationaux). Chaque patient a eu une IRM avec spectrométrie des noyaux gris cen- traux (NGC). À partir du groupe témoin, une IRM moyenne en forme et en intensité a été construite. Chaque IRM a été comparée à l’RM « modèle » afin de quantifier les variations de volume local des structures cérébrales. Résultats.– Cent soixante et onze patients VIH ont été recru- tés parmi lesquelles 19,2 % avaient des HAND. Les patients VIH présentaient une atrophie cérébrale et une dilatation du pallidum par rapport aux témoins (p < 0,002, p = 0,01). Une dila- tation du putamen existait chez les HAND (p = 0,004) et n’était ni retrouvée chez les non-HAND ni chez les témoins. Les données de spectro-IRM des NGC suggéraient un profil inflam- matoire chez les patients HAND. La dilatation du putamen et du pallidum était corrélée à un déficit des praxies (p < 0,0001). Discussion.– Plusieurs études suggèrent un lien entre HAND et modifications anatomiques des noyaux gris centraux (NGC), important siège de réplication virale. Cette réplication induirait une activation microgliale responsable d’une neuro- inflammation délétère pour le fonctionnement neuronal et l’homéostasie locale. Conclusion.– Les HAND résulteraient de processus inflam- matoires au niveau des NGC, responsables d’une dilatation bilatérale du putamen. L’IRM pourrait, à terme, constituer un outil objectif d’aide au diagnostic de ces troubles. Informations complémentaires.– Remerciement à toute l’équipe Neuradapt. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.341 P12 Aspects étiologiques des crises d’épilepsie d’apparition récente du sujet infecté par le VIH à l’hôpital central de Yaoundé Paul-Cédric Mbonda Chimi a , Alfred Njamnshi b , Callixte Kuate b , Elie Mbonda c , Yannick Fongang a a Neurologie, CHU Fann, 5035 Dakar, Sénégal b Neurologie, hôpital central, 25510 Yaounde, Cameroun c Neuropédiatrie, hôpital gyneco-obstétrique et pédiatrique, 4362 Yaoundé, Cameroun Mots clés : VIH ; Épilepsie ; Crises Introduction.– Les crises d’épilepsie sont fréquentes au cours de l’infection par le VIH, résultant de causes multiples. Leurs polymorphisme et complexité méritent d’être élucidés dans notre contexte. Objectifs.– Le but de cette étude était de déterminer la préva- lence de la crise d’épilepsie chez le sujet infecté par le VIH, évaluer les différents types de crises et la prise en charge anti- épileptique de ces patients. Méthodes.– Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive, prospective et rétrospective ayant duré 5mois pour la phase prospective et 6 ans pour la phase rétrospective. Les patients étaient recrutés à l’hôpital central de Yaoundé. Étaient inclus, tous patients VIH positif, confirmés par la sérologie et ayant présenté au moins une crise d’épilepsie d’apparition récente suivi à l’hôpital central de Yaoundé. Étaient exclus les patients avec antécédents d’atteintes neurologiques. Résultats.– Au total, 150 patients ont été recrutés. Durant notre étude, 9,54 % des patients infectés par le VIH faisaient des crises d’épilepsie. La crise d’épilepsie constituait 55,6 % des motifs de consultation, révélant l’infection par le VIH chez 29,3 % des patients. Les crises généralisées étaient les plus fréquentes, (66 %) et les crises partielles (34 %). La toxoplasmose cérébrale était l’étiologie la plus fréquente, (30 %), suivie de la cryptoccocose neuroméningée, (15,3 %) et de la méningite tuberculeuse (5,4 %). Discussion.– Les crises d’épilepsie sont fréquentes au cours de l’infection à VIH et ses complications neurologiques. Ces der- nières sont retrouvées dans 3 % des cas en Espagne, 3–11 % en Afrique du Sud (Bhigjee et al., 2005), 11 % aux États-Unis (Wong et al., 1990). Notre étude retrouve 9,54% de patients VIH-positifs présentant des crises d’épilepsie. Ces résultats assez semblables montrent l’importance de la pathologie épi- leptique du sujet infecté par le VIH. Conclusion.– Il est important de proposer systématiquement la sérologie VIH dès la première crise épileptique de l’adulte

Variations volumétriques locales en IRM conventionnelle et troubles cognitifs chez les patients VIH

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Objectifs.– L’objectif de cette étude était de fournir des don-nées locales, épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques etévolutives sur l’association VIH et pathologie neurologique.Méthodes.– Les dossiers de tous les patients hospitalisés dejanvier 2006 à décembre 2010 ont été analysés. Ont été inclustous les patients séropositifs au VIH avec ou sans traitementantirétroviral avec un suivi minimal de 6 mois. Les donnéesdémographiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques etévolutives ont été recueillies. Elles ont fait l’objet d’une ana-lyse statistique descriptive.Résultats.– Quatre cent quatre vingt quinze patients étaientséropositifs (16 %), 448 au VIH1, 15 au VIH2, 15 aux 2. La sex-ratio H/F était de 2/3, l’age moyen de 40 ans. Les principalesaffections étaient la toxoplasmose (167), la tuberculose (27),les neuropathies (27), les AVC (21), la cryptococcose neuromé-ningée (13), les myélopathies (13) et les méningoencéphalites(124).Deux cent quarante-sept patients étaient éligibles aux antiré-troviraux.Le poids moyen et le taux moyen de lymphocytes CD4+ sontpassés en 6 mois de 57 à 63 kg et de 172 à 273/mm3. Au total,16 % sont décédés.Discussion.– La fréquence des principales affections opportu-nistes rencontrées est conforme aux données de la littérature.Certaines d’entre elles sont de diagnostic difficile dans lespays sous-développés, ce qui explique la forte proportion desméningoencéphalites d’étiologie indéterminée.Conclusion.– La création d’une unité dédiée à la prise en chargede l’infection à VIH a permis de réduire la stigmatisation, defaciliter l’accès aux traitements et de transformer le pronosticde ces affections.Informations complémentaires.– PVVIH : personnes vivant avec leVIH.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.340

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Variations volumétriques locales en IRMconventionnelle et troubles cognitifs chez lespatients VIHMuriel Laffon a, Grégoire Malandain a, Mattéo Vassallo b,Christine Lebrun c

a Équipe Asclépios-INRIA, 06560 Sophia Antipolis, Franceb Infectiologie, hôpital l’Archet-1, 06200 Nice, Francec Neurologie, hôpital Pasteur, 06000 Nice, France

Mots clés : VIH ; Troubles cognitifs ; IRM cérébraleIntroduction.– Les troubles cognitifs associés à l’infection parle virus d’immunodéfience humaine (VIH) sont qualifiés de« HAND » pour HIV-Associated Neurocognitive-Disorders. Leurphysiopathologie est peu connue.Objectifs.– Caractériser les troubles cognitifs associé au VIHet les corréler aux variations morphométriques cérébrales enimagerie par résonance magnétique (IRM).Méthodes.– Entre décembre 2007 et juillet 2009, une cohorte depatients VIH a été randomisée. Vingt témoins ont été recru-tés. Une évaluation cognitive a permis de classer les patientsselon leur degré d’atteinte (critères internationaux). Chaquepatient a eu une IRM avec spectrométrie des noyaux gris cen-traux (NGC). À partir du groupe témoin, une IRM moyenneen forme et en intensité a été construite. Chaque IRM a étécomparée à l’RM « modèle » afin de quantifier les variations devolume local des structures cérébrales.Résultats.– Cent soixante et onze patients VIH ont été recru-

tés parmi lesquelles 19,2 % avaient des HAND. Les patientsVIH présentaient une atrophie cérébrale et une dilatation dupallidum par rapport aux témoins (p < 0,002, p = 0,01). Une dila-

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tation du putamen existait chez les HAND (p = 0,004) et n’étaitni retrouvée chez les non-HAND ni chez les témoins. Lesdonnées de spectro-IRM des NGC suggéraient un profil inflam-matoire chez les patients HAND. La dilatation du putamen etdu pallidum était corrélée à un déficit des praxies (p < 0,0001).Discussion.– Plusieurs études suggèrent un lien entre HANDet modifications anatomiques des noyaux gris centraux(NGC), important siège de réplication virale. Cette réplicationinduirait une activation microgliale responsable d’une neuro-inflammation délétère pour le fonctionnement neuronal etl’homéostasie locale.Conclusion.– Les HAND résulteraient de processus inflam-matoires au niveau des NGC, responsables d’une dilatationbilatérale du putamen. L’IRM pourrait, à terme, constituer unoutil objectif d’aide au diagnostic de ces troubles.Informations complémentaires.– Remerciement à toute l’équipeNeuradapt.

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Aspects étiologiques des crises d’épilepsied’apparition récente du sujet infecté par le VIH àl’hôpital central de YaoundéPaul-Cédric Mbonda Chimi a, Alfred Njamnshi b,Callixte Kuate b, Elie Mbonda c, Yannick Fongang a

a Neurologie, CHU Fann, 5035 Dakar, Sénégalb Neurologie, hôpital central, 25510 Yaounde, Camerounc Neuropédiatrie, hôpital gyneco-obstétrique et pédiatrique, 4362Yaoundé, Cameroun

Mots clés : VIH ; Épilepsie ; CrisesIntroduction.– Les crises d’épilepsie sont fréquentes au coursde l’infection par le VIH, résultant de causes multiples. Leurspolymorphisme et complexité méritent d’être élucidés dansnotre contexte.Objectifs.– Le but de cette étude était de déterminer la préva-lence de la crise d’épilepsie chez le sujet infecté par le VIH,évaluer les différents types de crises et la prise en charge anti-épileptique de ces patients.Méthodes.– Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive,prospective et rétrospective ayant duré 5 mois pour la phaseprospective et 6 ans pour la phase rétrospective. Les patientsétaient recrutés à l’hôpital central de Yaoundé. Étaient inclus,tous patients VIH positif, confirmés par la sérologie et ayantprésenté au moins une crise d’épilepsie d’apparition récentesuivi à l’hôpital central de Yaoundé. Étaient exclus les patientsavec antécédents d’atteintes neurologiques.Résultats.– Au total, 150 patients ont été recrutés. Durant notreétude, 9,54 % des patients infectés par le VIH faisaient descrises d’épilepsie. La crise d’épilepsie constituait 55,6 % desmotifs de consultation, révélant l’infection par le VIH chez29,3 % des patients. Les crises généralisées étaient les plusfréquentes, (66 %) et les crises partielles (34 %).La toxoplasmose cérébrale était l’étiologie la plus fréquente,(30 %), suivie de la cryptoccocose neuroméningée, (15,3 %) etde la méningite tuberculeuse (5,4 %).Discussion.– Les crises d’épilepsie sont fréquentes au cours del’infection à VIH et ses complications neurologiques. Ces der-nières sont retrouvées dans 3 % des cas en Espagne, 3–11 %en Afrique du Sud (Bhigjee et al., 2005), 11 % aux États-Unis(Wong et al., 1990). Notre étude retrouve 9,54 % de patientsVIH-positifs présentant des crises d’épilepsie. Ces résultatsassez semblables montrent l’importance de la pathologie épi-

leptique du sujet infecté par le VIH.Conclusion.– Il est important de proposer systématiquementla sérologie VIH dès la première crise épileptique de l’adulte