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Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Vase inscrit de Tournai Author(s): Marcel Renard Source: Latomus, T. 15, Fasc. 3 (JUILLET-SEPTEMBRE 1956), pp. 366-368 Published by: Societe d’Etudes Latines de Bruxelles Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41520599 . Accessed: 15/06/2014 15:29 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Societe d’Etudes Latines de Bruxelles is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Latomus. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.248.67 on Sun, 15 Jun 2014 15:29:58 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Vase inscrit de Tournai

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Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Vase inscrit de TournaiAuthor(s): Marcel RenardSource: Latomus, T. 15, Fasc. 3 (JUILLET-SEPTEMBRE 1956), pp. 366-368Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41520599 .

Accessed: 15/06/2014 15:29

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Vase inscrit de Tournai

Dans cette revue M. Marcel Amand vient de publier un joli vase gallo-romain découvert à Tournai (La boucherie) en octobre 1955 (*).

Le document est intéressant à plus d'un titre. Du point de vue archéologique d'abord, car ce récipient à pâte rose et à engobe noir, dont la panse, régulièrement marquée de dépressions verticales, est pourvue d'un riche décor à la barbotine, constitue un excellent exemplaire d'une série (2) datant dans l'ensemble du ni® siècle de notre ère et qui est connue depuis longtemps mais à propos de la- quelle il nous manque une étude à jour (8).

L'intérêt de ce vase tournaisien est accru par l'inscription - à la barbotine également - qu'il porte à la partie supérieure de la panse et que j'ai suggéré à M. Amand de lire AGGIPE VITA, toutes les lettres étant certaines sauf l'avant-dernière. Mais celle-ci, tant ma- tériellement que pour le sens, ne peut être qu'un T (4).

Cette inscription Accipe (se. poculum), uita s'ajoute ainsi aux nombreuses inscriptions connues qui décorent les vases du genre et qui sont d'inspiration bachique ou amoureuse, les deux thèmes allant d'ailleurs souvent de pair.

Accipe se rencontre seul sur un récipient de la série en question (5). Quant à uita comme terme caressant pour désigner la personne

aimée, il est à peine besoin de rappeler sa fréquence dans le vocabu- laire érotique tout au long de la littérature latine, soit que les co- miques moquent plus ou moins ce langage du Tendre (e), soit que les

(1) M. Amand, Un nouveau fragment de vase de Bavag retrouvé à Tournai dans Latomus , XV, 1956, p. 352 et pli. VII, 2 et IX, 7-8 ; cf. ibid., p. 347.

(2) E. Gose, Gefässtypen der römischen Keramik in Rheinland , Kevelaer, 1950, p. 18 et pl. 14, n° 203 ; cf. H. Van de Weerd, Inleiding tot de Gallo - Romeinsche archeologie der Neder landen, Anvers, 1944, pp. 254-255, n08 8-9. (3) Bibliographie dans le CIL, XIII, 3, 1 {Instrumentum), pp. 532-533 ; parmi

les publications plus récentes, cf. Trierer Zeitschr., 1,1926, p. 1 sqq. (E. Krueger) et VII, 1932, p. 1 sqq. (S. Loeschke).

(4) Les deux mots sont ici écrits entre « guillemets »... nombre de siècles avant Fimprimeur qui, au dire de Ménage, inventa ces signes typographiques.

(5) CIL, XIII, 3, 1, 10018, no 8. (6) E. g. Plaute, Asin., 614 : tu uita es mihi ; Poen., 365 : mea uita ; Stich.,

584 : o mea uita ; cf. Tér., Ad., 330-331 : nostrum ... Aeschinum, nostram uitam omnium.

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VASE INSCRIT DE TOURNAI 367

élégiaques y expriment leur passion (*), soit encore qu'on en use par tendresse conjugale même quand celle-ci, comme chez Cicé- ron (2), est peut-être plus affectée que réelle.

Sur nos vases, on trouve de même Amo te, uita (3), Amas me, uita (4) Ave, uita (6), Bene sit tibi, uita (e), etc. sans compter de nombreux exemples de Vita seul (7). Parfois l'amour et l'invitation à boire sont simultanément évoqués : Misce, uita (8), Vita, bibe (9), Vita, da (10) et Merum da ; escipe, uita (u) où il n'est peut-être pas néces- saire de faire intervenir le caupo comme le suggère le Corpus en notant : merum da cauponi, escipe amicae dictum.

Le terme revient avec complaisance sur des objets tels que les bagues, les fibules, etc. (12) comme sur des vases différents d'autres régions : ainsi sur des vases à médaillon d'applique de la vallée du Rhône, datant à peu près de la même époque que les nôtres, une scène érotique est accompagnée de la légende Vita, soluis me (13).

Il va sans dire que ce vocabulaire comporte de nombreux termes dont la banalité ne pouvait échapper qu'à ceux que tenait l'amou- reux souci. Que ces vases désignent la personne aimée par amica (14) ou même par salus (1б), cela n'est peut-être pas très suggestif. Mais certains cas ne manquent pas de présenter de l'intérêt. Ainsi les sept exemplaires signalés par le Corpus et dont l'un provient de Tournai où, au lieu de uita, nous trouvons uitula (ie), terme par lequel

(1) E. g. Prop., I, 2, 1 : Quid iuuat ..., uita ... ; II, 20, 17 : me tibi ad extre- mas mansurum, uita, tenebras .

(2) Cic., Ad fam., 14, 2, 3 et 14, 4, 1 (à Terentia) : mea uita. (3) CIL, XIII, 3, 1, 10018, no 19. (4) Ibid., no 23. (5) Ibid., no 34. (6) Ibid., no 40. (7) Ibid., no 191 (cf. no 194). (8) Ibid., no 127. (9) Ibid., no 192. (10) Ibid., no 193. (11) Ibid., n° 61. Avec ce vase ont été trouvées des monnaies de Constantin

et de Crispus. (12) Une étude d'ensemble de ces inscriptions serait souhaitable également. (13) P. W UILLEUMIER et A. Audin, Les médaillons d'applique gallo-romains

de la vallée du Rhône , Paris, 1952, p. 131, n° 230 (fig. p. 132 et pl. VIII, 230 a) ; sur la date de ces médaillons, ibid., pp. 13-14. (14) CIL, I.e., noe 15 et 27. (15) Ibid., n° 3 : Vti (= utere ) felix ; salus tibi donauit ; uiuat qui fecit. Le

Corpus fait remarquer avec raison : Salus personaliter dicta pro amica. - Plaute, Cist., 644 : O Salute mea salus salubrior et Poen., 366 (cf. 383) : meus ocellus, meum labellum, mea salus, meum suauium ; cf. aussi Cas., 801 ; Rud., 680a ; Bacch., 879-880. (16) CIL, I.e., n° 195. Les six autres exemplaires ont été trouvés à Cologne

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commence aussi le distique érotique d'un médaillon en terre cuite de Pannonie (*). A propos de ce terme, le Corpus note : и i tu la ex и i ta deminutum sermonis uulgaris uerbum uidetur fuisse , cuius desunt testimonia alia . La remarque est pertinente. Mais il con- vient néanmoins de se demander si pareille appellation n'a pas été en même temps contaminée par uitulus-uitellus. En effet ce dernier terme est attesté dans le vocabulaire érotique (a), ce qui n'a rien de surprenant puisque la niaiserie amoureuse allait jusqu'à comparer la belle à un « tendre petit fromage »... (8).

Marcel Renard.

(4 exemplaires), à Tongres et à Reims. - Autres vases de la série retrouvés à Tournai : CIL , l.c ., n° 37 et Amand, op. cit., pp. 347 et 352.

(1) Folia Arch., V, 1945, p. 66, n° 1 et pl. I, 1 (A. Alfoeldi). (2) Plaute, Asin., 667 : me tuum die esse ... uitellum. - On sait que les lan-

gues romanes ont mieux conservé le diminutif uitellus que uitulus, la langue rustique ayant une propension pour les diminutifs.

(3) Dans la langue comique, Plaute, Poeti., 367 : meus molliculus caseus.

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