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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS
INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DE LA
DOCUMENTATION
MEMOIRE
pour obtenir le
DESS en Sciences de l’information et de la documentation spécialisées
Présenté et soutenu par Rachida Bouabid – Bodinier
Le 23 octobre 2006
Veille, capitalisation des connaissances et partage de l’information : des dispositifs au service d’une évolution
des mentalités ? Jury Madame Hélène Kuttlein Monsieur Jean Max Noyer
Cycle supérieur Promotion XXXV
2
Aux Anciens Combattants, hommes de courage, d’ic i et d’ai l leurs :
Charles Bodinier, Lucien Pennarun, Hadou Bouabid disparus.
3
Remerciements
Je remercie l’ensemble de l’équipe de projet « Centre de Documentation de l’Ecole
Militaire », qui m’a chaleureusement accueillie et avec laquelle j’ai eu très grand
plaisir à travailler. Je remercie en particulier le Général Beyer, chef du projet, et
Madame Kuttlein, chargée d’en animer le volet documentaire, pour leur éclairage et
leur soutien.
Je tiens également à remercier Monsieur Jean Max Noyer, enseignant chercheur à
l’université de Paris VII Denis Diderot et professeur associé à Saint Cyr Coëtquidan,
pour avoir accepté de suivre mon travail et pour ses conseils lors de notre
rencontre.
Je remercie aussi les différents contacts commerciaux qui sont venus dans les
locaux du CEDOC me présenter leurs outils de veille, en particulier Monsieur
Clément Bourrat de la société Cybion, Monsieur René Adelaïde de la société Acetic,
Monsieur Michel Raimbault de Go Albert et Monsieur François Chédru de Pertimm
France. Les entretiens que j’ai eus avec eux m’ont permis de progresser dans mon
travail.
Enfin je tiens à remercier vivement mon époux, pour sa patience et son soutien
pendant ces deux ans de formation à l’INTD, ainsi que mon fils adoré, qui n’avait
que neuf mois quand je suis entrée à l’institut.
4
Résumé
Veille, capitalisation des connaissances et partage de l’information : des dispositifs
au service d’une évolution des mentalités ? / Bouabid Rachida (ép. Bodinier).-
Paris : INTD-CNAM, 2006, 133 p.- Mémoire DESS, Info-Doc.-Bibliogr, 43 réf.
Notre mémoire pose la problématique de l’interrelation entre la veille et la
capitalisation dans une démarche active de management et de partage de
l’information et des connaissances. Dans un premier temps, nous présentons le
contexte de la veille sur la réflexion stratégique de défense et de sécurité, dans la
perspective de la création du Centre de documentation de l’Ecole Militaire, et les
différents concepts de veille, de capitalisation, de gestion des connaissances, le
rapport entre la veille, l’archivage et la mémoire. Dans un second temps nous
menons une large réflexion sur les moyens, les méthodes, les dispositifs, les outils
permettant de mettre en œuvre ce processus, au service des évolutions des
pratiques et des mentalités attachées aux méthodes de travail traditionnelles. Enfin
dans une dernière partie, nous présentons une analyse critique et comparative
d’une vingtaine d’outils de veille, réalisée au profit de l’équipe de projet du Centre de
Documentation de l’Ecole Militaire, afin de lui permettre de choisir un outil de veille
adapté a ses besoins.
VEILLE, VEILLE STRATEGIQUE, VEILLE GEOPOLITIQUE, INTELLIGENCE
ECONOMIQUE, CAPITALISATION DES CONNAISSANCES, PARTAGE DE
L’INFORMATION, GESTION DES CONNAISSANCES, KNOWLEDGE
MANAGEMENT, DISPOSITIFS DE CAPITALISATION, OUTILS DE VEILLE,
MEMOIRE, SAVOIR, SAVOIR- FAIRE
MONITORING, STRATEGIC INFORMATION SCANNING SYSTEM,
GEOPOLITICAL MONITORING, BUSINESS INTELLIGENCE (BI), KNOWLEDGE
CAPITALIZATION, INFORMATION SHARING, KNOWLEDGE MANAGEMENT,
CAPITALIZATION TOOLS, MEMORY, KNOWING, KNOWING HOW
5
Table des matières
INTRODUCTION 12
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU PROJET, DEFINITIONS DES CONCEPTS DE VEILLE, DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES ET DE PARTAGE DE L’INFORMATION 16
I.A- LA VEILLE SUR LA REFLEXION STRATEGIQUE DE DEFENSE AU FUTUR CENTRE DE DOCUMENTATION DE L’ECOLE MILITAIRE 17
I.A.1. LA LETTRE DE MISSION DU MINISTRE 17
I.A.2. UN SERVICE DE VEILLE AU CENTRE DE DOCUMENTATION DE L’ECOLE
MILITAIRE 17
I.A.3. L’ORIENTATION VERS UNE VEILLE AUTOMATISEE 19
I.B. LES CONCEPTS DE LA VEILLE 22
I.B.1. LE MANAGEMENT STRATEGIQUE ET LA NOTION DE SURVEILLANCE 22
I.B.2. VEILLE ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE 23
I.B.3. VEILLE, TRAÇABILITE DE L’INFORMATION ET RENSEIGNEMENT 25
I.B.4. VEILLE ET NOTION D’ANTICIPATION ET DE PREVENTION DES CRISES. 27
I.B.5. LES NOTIONS DE LA VEILLE RETENUES DANS LA RECHERCHE EN FRANCE ET
SA NORMALISATION 28
I.C. INFORMATION, CONNAISSANCE ET CAPITALISATION 31
I.C.1. INFORMATIONS, DONNEES, CONNAISSANCES 31
I.C.2. LE CONCEPT DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES 34
I.C.3. LA GESTION DES CONNAISSANCES, RECORD MANAGEMENT ET MEMOIRE 36
6
DEUXIEME PARTIE : METHODES, DISPOSITIFS, OUTILS DE VEILLE, DE CAPITALISATION ET DE PARTAGE DE L’INFORMATION 39
II.A. PRESENTATION DE QUELQUES DISPOSITIFS ET OUTILS FAVORISANT LA VEILLE, LA CAPITALISATION ET LE PARTAGE DE L’INFORMATION 40
II.A.1. LES INTRANETS DANS LES ENTREPRISES 40
II.A.1.a Les dispositifs, et outils associés à un intranet 40
II.A.1.b. Internet, intranet, gestion des connaissances, aide à la décision 41
II.A.2. CONSERVER ET PARTAGER LES DOCUMENTS 41
II.A.2.a. La GED et le cycle de vie d’un document 41
II.A.2.b. GED et dispositifs pour le partage des documents, des données
et des connaissances 42
II.A.2.c. L’archivage et la veille 42
II.A.3. VEILLE, CAPITALISATION ET PARTAGE DE L’INFORMATION : LA PLACE
CENTRALE DE LA FORMATION 43
II.A.3.a. Les e-learning et la formation : outils et dispositifs au service de la
veille et capitalisation des connaissances d’une communauté 43
II.A.3.b. La formation comme dispositif de capitalisation et de partage des
connaissances 44
II.A.4. LES BASES DE CONNAISSANCES 46
II.A.4.a. Les bases de connaissances, savoirs et savoir faire 46
II.A.4.b. Base de connaissances, et validation des experts et
communautés de pratiques 46
II.A.5. METHODES TRADITIONNELLES, LES PRODUITS DOCUMENTAIRES ET OUTILS
INFORMATIQUES DEDIES A LA GESTION DES CONNAISSANCES : LES SERVEURS ET
LES PROGICIELS DE GESTION DE CONNAISSANCE 47
II.B. OUTILS DE VEILLE ET METHODES DE VALORISATION DE L’INFORMATION ET DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES 49
II.B.1. LES OUTILS DE VEILLE 49
II.B.1.a . Eléments de définition 49
II.B.1.b. Les outils de veille non spécialisés et spécialisés 50
II.B.1.c. Les logiciels dédiés à la veille 50
II.B.1.d. Les progiciels de veille 51
7
II.B.1.e. Les outils d’aide au sourcing, pour identifier des sources
d’informations pertinentes : 52
II.B.1.f. Les outils d’analyse et de mise en forme 53
II.B.1.g. Les outils de résumés automatiques : 54
II.B.1.h. Les outils de cartographie 55
II.B.1.i. Les autres outils 55
II.B.1.j. Les outils de knowledge management 59
II.B.2. LES METHODES DE VALORISATION DE L’INFORMATION ET DE CAPITALISATION
DES CONNAISSANCES DANS UN PROCESSUS DE VEILLE 60
II.B.2.a. Les différents types d’analyse et de collecte par les systèmes à
valoriser 60
II.B.2.b. Data mining et Text mining: 61
II.B.2.c. L’analyse bibliométrique, cooccurences et co-citations 62
II.B.2.d. Extraction d’informations et analyse des tendances 63
II.B.2.e. La cartographie de résultats, quelques exemples 64
II.B.3. Méthodes de navigation dans un corpus : définition et
positionnement 68
II.C. EXPERTISE HUMAINE, STRATEGIE DE VEILLE ET DE GESTION DES CONNAISSANCES 70
II.C.1. DES HOMMES AU CŒUR DU PROCESSUS DE VEILLE 70
II.C.1.a. Les veilleurs et les compétences d’équipe 70
II.C.1.b. Les veilleurs et l’interdisciplinarité 71
II.C.1.c. Les veilleurs et les experts : travail en commun et validation de
l’information 71
II.C.1.d. La direction générale et la veille 72
II.C.2. LES STRATEGIES DE VEILLE ET DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES 72
II.C.2.a. la phase de collecte de l’information : des stratégies
complémentaires 72
II.C.2.b. La formalisation dans des tableaux de bord de veille 74
II.C.3. LES STRATEGIES DE GESTION DE CONNAISSANCES ET DE PARTAGE DE
L’INFORMATION 75
II.C.3.a. La réflexion autour de la codification des connaissances et des
savoirs à capitaliser 75
8
II.C.3.b. L’identification des savoirs à acquérir 76
II.C.3.c. Stratégie de veille, de gestion des connaissances et innovations
78
II.C.4. VEILLE ET CONNAISSANCE DU PUBLIC : L’EVOLUTION DES BESOINS DES
USAGERS AU CŒUR DU PROCESSUS DE VEILLE 79
II.C.4.a. La veille clientèle 79
II.C.4.b. les bases de connaissances clientèles 79
II.C.4.c. Le service SVP 80
II.C.5. QUELS MOYENS, QUELLES MODALITES POUR LA DIFFUSION DES DOCUMENTS,
DE L’INFORMATION, DE LA CONNAISSANCE ? 80
II.C.5.a. La diffusion sélective de l’information et les besoins de l’usager 80
II.C.5.b. La numérisation, et la mise en ligne des documents sources
issue de la veille 80
II.C.5.c. La gestion de la diffusion des connaissances 80
TROISIEME PARTIE : ANALYSES DES BESOINS ET ETUDE CRITIQUE DES OUTILS DE VEILLE 81
III.A. CONTEXTE DE LA MISSION ET METHODOLOGIES ADOPTEES 82
III.A.1. OBJECTIFS DE LA MISSION : 82
III.A.1.a Analyse des besoins 82
III.A.1.b. Analyse critique des outils de veille 82
III.A.1.c. L’étude, un outil d’aide à la prise de décisions 82
III.A.2. ELEMENTS DE METHODOLOGIE 83
III.A.2.a. Méthodologies pour l’évaluation des besoins 83
III.A.2.b. Méthodologies pour la sélection des critères d’évaluation des
outils de veille 83
III.A.2.c. Méthodologie pour la rencontre avec les éditeurs de logiciels de
veille 83
III.A.3. LES PROBLEMES RENCONTRES 84
III.A.3.a. La rencontre avec les éditeurs de logiciels de veille 84
III.A.3.b. La nature de l’évaluation 84
III.A.3.c. Les entretiens, la rencontre avec les experts 85
9
III.B. EVALUATION DES BESOINS 86
III.B.1. LA VEILLE ET LA REFLEXION STRATEGIQUE DE DEFENSE 86
III.B.2. LES OBJECTIFS ET LES FINALITES DE LA VEILLE SUR LA REFLEXION
STRATEGIQUE DE DEFENSE ET DE SECURITE 86
III.B.3. LES PUBLICS ET LES DIFFERENTS NIVEAUX DE VEILLE 87
III.B.4. DIFFERENTS NIVEAUX DE VEILLE 87
III.C. PRESENTATION DE L’EVALUATION DES OUTILS DE VEILLE : METHODOLOGIE ET LECTURE DES TABLEAUX 89
III.C.1. LES CRITERES D’EVALUATION DES OUTILS DE VEILLE 89
III.C.2. LES INDICES DE PRIORITE DE CES CRITERES 90
III.C.3. PRESENTATION ANALYTIQUE DES OUTILS DE VEILLE PAR ORDRE
D’IMPORTANCE DES CRITERES 92
III.C.3.a. Analyse par les critères d’ergonomie, d’affichage, de
compatibilité avec d’autres outils complémentaires, la production de
rapports, l’analyse statistique, les langues latines et non latines 92
III.C.3.b. Analyse par les critères d’archivage, les paramètres de sécurité,
le sourcing Défense, la diffusion sélective de l’information (DSI),
l’expérience en tant qu’intégrateur 98
III.C.3.c. Analyse par les critères de références clientèles, l’environnement
technique, le coût. 100
III.C.4. RECOMMANDATIONS 103
III.C.4.a. Pour le choix d’un outil de veille 103
III.C.4.b. Pour le sourcing 103
CONCLUSION 104
BIBLIOGRAPHIE 106
ANNEXES 125
10
Liste des figures
Organisation du centre de documentation de l’École Militaire __________ 18
Les sources de la veille ________________________________________ 20
Les différents types de veille____________________________________ 22
Les types d’information de l’intelligence économique _________________ 24
Le cycle du renseignement _____________________________________ 26
Qualifications de la veille_______________________________________ 28
Savoirs et Savoirs-faire de l’Entreprise ____________________________ 33
Dispositifs de capitalisation et transfert des connaissances ____________ 44
Atelier Outils de veille _________________________________________ 45
Serveur de connaissance ______________________________________ 48
Gestionnaire de bookmark _____________________________________ 53
Fils RSS de la Royal United Service Institute For Defence Studies
http://www.rusi.org/ ___________________________________________ 56
Fil RSS International Crisis Group _______________________________ 57
Typologie des outils de veille ___________________________________ 59
Requête terrorisme ___________________________________________ 65
Cartographix, de Datops : Réseau relationnel ______________________ 65
Cartographix de Datops : Discours _______________________________ 66
Interface d’Human-Links _______________________________________ 67
Codification des connaissances _________________________________ 76
Éléments pour un plan d’action__________________________________ 77
Stratégie d’entreprise, la gestion des connaissances _________________ 78
Organisation des forces canadiennes_____________________________ 79
11
Liste des annexes
ANNEXE 1 : INTERFACE PERTIMM 126
ANNEXE2 : CAPITALISATION ET PARTAGE 127
ANNEXE 3 : INTERFACE WEBSITE-WACHTER 128
ANNEXE 4 : LEXIQUE 129
12
Introduction
13
La veille est un ensemble d’activités orientées vers l’obtention d’informations à
caractère stratégique ou opérationnel, visant la pertinence des processus de
décision à court ou moyen terme dans une entreprise. L’information doit circuler et
être partagée par l’ensemble de la communauté. Ce n’est plus la « veille pour la
veille », mais un investissement dans un « process » pour promouvoir le
management des connaissances dans une entreprise. La capitalisation des
connaissances c’est faire du savoir et du savoir faire un capital humain au service
du groupe par accumulation d’informations pertinentes dans un domaine.
Notre sujet pose la problématique de l’interrelation entre la veille et la capitalisation
de l’information dans une démarche active de management et de partage de
l’information et des connaissances.
Comment la veille peut-elle être au service de la capitalisation des connaissances et
du partage de l’information, et comment en retour ce processus peut-il s’inscrire
dans une démarche qualité d’un service de veille ?
Il en découle un certain nombre de questions : comment définir une démarche de
veille en adéquation avec la capitalisation des connaissances et du partage de
l’information ? Quels sont les outils qui peuvent être mis à l’œuvre dans cette
stratégie de management de l’information ?
La mise en place de dispositifs de veille, de capitalisation et de partage des
connaissances peut elle être un facteur d’évolution des mentalités ? Quelles sont
les perceptions des utilisateurs face aux nouvelles performances de certains outils ?
Ce mode de gestion de l’information sous tend une conduite aux changements des
mentalités. Car le partage de l’information est souvent perçu comme une
dépossession personnelle. D’autre part la connaissance étant objet de pouvoir dans
notre société, il n’est pas naturel de la partager. Cette démarche doit donc s’imposer
comme une nécessité pour l’entreprise en étant intégrée dans une démarche de
management et de compétitivité de l’entreprise.
Cette problématique d’interrelation entre la veille, la capitalisation et le partage de
l’information touche aux problèmes d’organisation du travail, à la gestion et la
valorisation des compétences et des savoirs collectifs.
La gestion des connaissances et la veille ne sont que deux outils au service de la
stratégie de l’entreprise. La gestion des connaissances se définit comme la capacité
14
pour l’entreprise de bien cerner son savoir, son savoir faire et ses compétences
internes, et de formaliser tout cela dans des documents accessibles à sa propre
communauté. On peut la trouver par exemple dans des bases de connaissances ou
des documents partagés, accessible via des outils comme l’intranet.
En tant que chargée de veille des marchés publics au sein de la société Info – Link
(pendant 6 ans) je me suis vite rendue compte que le partage de l’information et
des connaissances était primordial pour le fonctionnement de l’entreprise. En effet,
pour bien suivre un marché public, il faut bien connaître le métier ou les métiers du
client. Par exemple pour suivre les marchés intéressant Thalès Naval, il a fallu
comprendre ses différents métiers, ses compétences, pour répondre à ce type de
marché. Or ce type de marché sous tend un minimum de culture dans le domaine
(maintenance naval, carénage…)
Donc, il y a un réel investissement personnel pour appréhender ces différents
métiers. Seule une veille régulière permettait de se tenir au courant de l’évolution
des métiers de nos clients. Cette connaissance a été partagée au sein du groupe
pour une plus grande efficacité dans le travail de surveillance des marchés. De
courtes réunions nous permettaient de faire le point sur les différentes informations
primordiales : informations clientèles, métiers, technologie, vocabulaire. A terme les
informations deviennent la connaissance d’un métier, d’une société et son évolution.
Au final, n’importe quel veilleur ou commercial pouvait répondre à un client
attendant par exemple un appel d’offre SPO2 (matériel médical : analyseur de la
saturation en oxygène).
Le partage des connaissances était intrinsèquement lié à l’activité de veille des
marchés publics. Petit à petit nous avons construit une base de connaissances
accessible à tous pour faciliter le travail de chacun. Dans cette transmission des
connaissances se pose le problème du support de diffusion des connaissances :
base de connaissance, synthèse documentaire, répertoire de mots clefs, synthèse
bibliographique, dictionnaire métier. Le choix doit être effectué en amont au moment
de l’étude des besoins. On doit s’interroger sur le moyen le plus efficace et le plus
adapté pour capitaliser l’information.
Ce centre d’intérêt a été renouvelé par le projet de mise en place d’un service de
veille au Centre de Documentation de l’Ecole Militaire. Ma mission consistait en une
étude critique des outils de veille et de gestion des connaissances (performance,
coûts, impératifs techniques et compatibilité), susceptibles de répondre aux besoins
15
d’informations des publics potentiels du centre de documentation de l’Ecole Militaire
(anticiper, conserver, partager, transférer) et de valorisation des savoirs de ses
personnels.
Dans un premier temps le groupe de projet va mettre en place un service de veille
sur la réflexion stratégique de défense et de sécurité, pour avoir une plus grande
visibilité et traçabilité des problématiques liées à la sécurité défense. La
capitalisation de l’information est un objectif à un long terme et donnera au centre
une réelle expertise en recherche défense au niveau national et internationale.
Après une présentation du projet du centre de documentation de l’Ecole Militaire et
une approche théorique de la veille et de la capitalisation des connaissances, nous
présenterons les méthodologies, les dispositifs, entrant dans ce type de processus.
Enfin, dans un dernier temps nous présenterons, l’analyse des besoins, l’étude
critique des outils de veille et de gestion des connaissances, des éléments de
méthodologies, ainsi que des scénarios possibles d’ingénierie du système
d’information visant une interrelation entre la veille, la capitalisation des
connaissances et le partage de l’information.
16
Première partie : Présentation du projet de veille dans le cadre du
CEDOC, définitions des concepts de la veille, de la capitalisation des connaissances et du partage de
l’information
17
I.A- la veille sur la réflexion stratégique de défense et de sécurité au futur centre de documentation de l’Ecole Militaire
I.A.1. La Lettre de mission du ministre
Le ministre de la Défense, Madame Michèle Alliot- Marie a souhaité de ses vœux la
création du Centre de Documentation de l’Ecole Militaire. Dans sa lettre de mission,
elle souligne l’importance de la création d’un pôle de réflexion, d’animation et de
documentation sur les questions de défense et de sécurité, en vue de « …proposer
un projet ambitieux susceptible, à plus long terme, de supporter la comparaison
avec les centres qui font actuellement référence dans le monde »1
Ce centre doit œuvrer au profit de l’enseignement militaire supérieur et des
institutionnels français du ministère. Mais simultanément il doit être ouvert au
monde universitaire et à la recherche. Il a pour objectif de soutenir et de promouvoir
la réflexion de Défense. La création du Centre de Documentation de l’Ecole
Militaire, avalisée en 2005, a pour objectif d’offrir un cadre de soutien informationnel
moderne et dynamique à l’Enseignement Supérieur Militaire et à la Recherche de
Défense.
I.A.2. Un service de veille au futur centre de documentation de l’Ecole Militaire
Dans la mise en place du système d’information, la veille présente un enjeu majeur.
Seule une veille appropriée est susceptible de rendre intelligible la réflexion
stratégique de défense, et d’avoir une traçabilité et une expertise sur les
thématiques y afférentes. Tout en détectant les tendances émergentes qui
permettront d’anticiper. Concrètement il s’agit de recueillir les documents pertinents,
1 BEYER, Jean Claude (Général). Le Centre de Documentation de l’Ecole Militaire, Rapport de présentation, Paris,
13 mai 2005, p.52
les analyses des spécialistes, les références bibliographiques, les études à paraître,
de repérer les réseaux de chercheurs et leurs interrelations.
En somme de capitaliser l’information de manière intelligente dans les différentes
thématiques rattachées à la réflexion de Défense. Cette logique d’interrelation entre
la veille et la Recherche de Défense est inscrite dans l’organisation même du centre
de documentation.
En effet la dynamique du centre de documentation va s’organiser autour de trois
pôles : documentation, soutien à la recherche, rayonnement international.
A terme le Centre de documentation est voué à intégrer le pôle « enseignement de
défense » en cours de constitution sur le site de l’Ecole Militaire. D’où l’importance
de la capitalisation de l’information et de la transmission des connaissances. Il
s’adresse aussi aux institutionnels de la Défense (Cabinets, grands services, états
majors) et des autres ministères et à long terme, à tous les acteurs de la réflexion
défense (instituts, journalistes…). Le pôle soutien à la recherche s’adresse à un
public plus restreint composé de centres de recherche, d’organismes spécialisés et
d’institutionnels. C’est dans le cadre de ce pôle de soutien qu’il faut mettre en place
une activité de veille documentaire appropriée et correspondant aux besoins des
chercheurs. Ce pôle devra aussi assurer la diffusion des travaux de recherche.
18 Organisation du centre de documentation de l’École Militaire
19
Dans un monde en mutation, le centre de documentation a pour objectif d’être un
moteur de la réflexion stratégique de défense, et de donner ainsi les moyens
d’anticiper les problématiques de défense et de sécurité : la sécurité collective et le
maintien de la paix, les nouveaux concepts liés à la sécurité et ses applications, la
mondialisation, la diplomatie, le désarmement, l’équilibre des puissances, la
dissuasion nucléaire, la professionnalisation des armées, l’économie et la Défense,
etc. Le contexte des relations internationales n’est plus bipolaire et simple à
appréhender. Dans ce monde complexe, où apparaissent de nouvelles logiques de
sécurité, il est important d’en comprendre toutes les implications et de proposer des
perspectives. Ces thèmes de recherche à surveiller relèvent à la fois de la
recherche civile (les universités, les organismes spécialisés…) et militaire. Le
centre de documentation a pour principaux clients les stagiaires de l’Enseignement
Militaire Supérieur et la communauté des acteurs de la réflexion de défense
composée:
- de chercheurs civils (enseignants et étudiants chercheurs d’universités dont dès
à présent, l’Université Panthéon – Assas Paris II (DESS Défense, géostratégie et
dynamiques industrielles), associée à la formation des futurs officiers supérieurs par
son partenariat avec le Collège Interarmées de Défense (CID) et l’Association des
Formations Universitaires de Défense, de Relations Internationales et de Sécurité
(AFUDRIS)),
- et de chercheurs militaires (Délégation Générale de l’Armement (DGA), Institut
des Hautes Etudes de Défense nationale (IHEDN), Collège Interarmées de Défense
(CID), Centre d’Etudes d’Histoire de la Défense (CEHD), Centre d’Etudes et de
Recherche de l’Enseignement Militaire Supérieur (CEREMS), Observatoire
économique de la Défense (OED), etc.)
I.A.3. L’orientation vers une veille automatisée
La veille doit porter à la fois sur des sources internes et externes notamment les
ressources web. Les sources internes concernent les ressources documentaires
propres au centre de documentation ainsi qu’aux bases de données internes. Les
ressources web concernent à la fois le web visible et invisible. Le web invisible c’est
l’ensemble des pages web qui ne sont pas indexées par les moteurs de recherche,
principalement constitué des informations stockées dans les bases de données à 54
%, mais aussi les intranets à 13%, les publications (bases de données
interrogeables donnant accès à des articles, des extraits d’ouvrages et de thèses)
11%. C’est donc, dans le web invisible que l’on retrouve les informations d’ordre
bibliographique. L’accès aux bibliothèques en ligne, est aussi intéressant pour le
centre de documentation, notamment certaines bibliothèques du Congrès américain
ou les bases de bibliothèques de la Online Computer Library Center.
Les sources de la veille
(Source: Michael K.Bergman, The Deep Web: surfacing hidden Value, The journal of
electronic publishing (University of Michigan Press), august 2001
[http://www.press.umich.edu/jep/07-01/bergman.html]
Les sites web à surveiller sont divers et multiples : les centres de recherches
impliqués dans la réflexion stratégique de défense au niveau national et
international, la presse spécialisée et généraliste, les ambassades, les ministères,
les organismes internationaux (ONU, OTAN, CEE)….. L’information à surveiller est
à la fois formelle (texte) et informelle (floue, expertise, foires et salons, congrès,
documents internes aux organismes). L’information informelle c’est l’expertise et le
savoir faire, la mémoire de l’entreprise, les forums et listes de discussion sur
internet. Elle nécessite un système de collecte simple et rapide, car sa durée de vie
est souvent courte. Au vu du nombre considérable de pages web, la veille doit être
automatisée pour mettre à disposition les flux d’informations pertinents.
20
21
I.B. Les concepts de la veille
I.B.1. Le management stratégique et la notion de surveillance
C’est aux Etats-Unis dans les années soixante, qu’émerge progressivement la
notion de management stratégique. Cette notion intègre la notion de surveillance de
l’environnement dans laquelle l’entreprise évolue. Ce qui permet à l’entreprise
d’orienter sa stratégie par rapport à un environnement donné. Le concept de veille
va progressivement s’intégrer au processus du management de l’entreprise.
L’émergence de la technologie, notamment le développement informatique au sein
des entreprises va modifier la stratégie de surveillance de l’environnement.
L’entreprise soumise aux évolutions technologiques a besoin d’une stratégie
technologique pour le surveiller. De là l’émergence de la notion de veille stratégique.
La veille stratégique est une démarche globale, il s’agit de surveiller l’environnement
global de l’entreprise. Cette veille est composée de la veille commerciale, la veille
marketing, la veille image, la veille concurrentielle, la veille technologique, la veille
juridique, la veille sociétale.
Les différents types de veille
Source : http://www.doubleveille.net/intelligence_economique.htm
La veille est un processus, un système qui se met en place dans les entreprises
françaises à la fin des années quatre-vingts. Une entreprise ne peut plus être sûre
que la technologie qu’elle maîtrise lui permettra de rester compétitive sur le long
terme. La surveillance est une action organisée et continue d'observation de
22
23
l'environnement de l'entreprise qui vise à repérer les informations susceptibles
d'influer sur son développement. Elle a un rôle défensif de protection du savoir et
offensif d'acquisition de connaissance de l'environnement.
I.B.2. Veille et intelligence économique
A partir du rapport remis par Henri Martre en 19942, le concept d’intelligence
économique s’impose. Selon ce rapport, la « notion d’intelligence économique doit
impliquer le dépassement des actions partielles désignées par les vocables de
documentation, de veille (scientifique et technologique, concurrentielle, financière,
juridique et réglementaire). L’intelligence économique se définit comme l’ensemble
des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de
son exploitation, de l’information utile, aux acteurs économiques. Elle s’intéresse à
tous types de signaux, et notamment à ceux touchant aux coopérations, aux
alliances, aux contextes culturels et sociaux »3
Un terme est ici à retenir, c’est celui de « signaux », cette approche est liée à la
dimension anticipative de la veille. Un certain nombre de dispositifs et d’outils
peuvent aider à la mise en évidence de ces « signaux » ou « signaux faibles ». La
notion de signal faible est intimement liée à la notion de temps. Le signal faible est
une piste informative qui se conserve difficilement et qui a une durée de vie limitée à
l’annonce de l’événement qu’il porte. Ces derniers sont dits faibles car ils sont noyés
dans une multitude d’information, ils sont souvent non attendus et peu répétitifs.
Mais ils délivrent des informations de première importance signifiant des
changements, des évolutions, l’émergence de concepts4. En France, Daniel
Tartonne (pilote du programme IE du Grand Lyon) a proposé une méthodologie du
risque informationnel.
Cette dimension de la veille est mise en avant par le rapport Carayon5 . Selon ce
rapport l’Intelligence économique peut nous permettre d’anticiper l’avenir, de définir
ce qu’il est essentiel de promouvoir et de maîtriser notre destin, […] de définir une
politique dans laquelle l’industrie, […] créatrice d’emplois, retrouverait le rang de
2 Marte Henry / Intelligence économique et stratégie des entreprises.- Rapport du Commissariat Général au Plan ; groupe de travail présidé par H. Martre.- Paris : La Documentation français, 1994. 3 Marte Henry / Intelligence économique et stratégie des entreprises.- Rapport du Commissariat Général au Plan.- Paris : La Documentation français, 1994, P.17 et P.6 4 Marie Laurence Caron- Fassan, une méthode de gestion à l’attention des signaux faibles, Revue Systèmes d’Information et Management, 2001, vol.6, n°4, pp. 73 – 89 5 Rapport Carayon / Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale – Documentation
priorité nationale.» Dans ce rapport l’intelligence économique est présentée comme
une politique nationale.
On distingue trois types d’information en intelligence économique : l’information
blanche, grise et noire.
Les types d’information de l’intelligence économique
Source : L’intelligence économique, 2ème édition, Alain BLOCH Economica
L’information blanche : c’est l’information accessible par tous qui nécessite un tri et
un traitement important. Le traitement de cette information peut lui donner plus de
valeur.
L’information grise : c’est l’information difficilement accessible à forte valeur
souvent informelle (salons, congrès)
L’information noire : c’est l’information qui ne peut être acquise que de façon
illégale, c’est une information décisive pour l’entreprise (espionnage industriel)
Le rapport Carayon souligne les faiblesses de la France en matière d’intelligence
économique. Il y a à l’origine de ce retard des problèmes de formation et de
reconnaissance (et donc de débouchés), véritable de l’intelligence économique en
France, contrairement à des pays comme les Etats-Unis où la Business Intelligence
s’est imposée dans les années 1960 à travers la pratique du marketing intelligence,
puis de l’intelligence concurrentielle. Un référentiel de formation à l’intelligence
économique a été présenté par monsieur Alain Juillet, à l’IHEDN en mai 2005.
24
Française – Juillet 2003
25
L’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationales (IHEDN) et l’Institut national
des Hautes Etudes de Sécurité (INHES) proposent des formations continues pour
des cadres ayant déjà une expérience métier solide. Mais la Direction de
l’Enseignement Supérieur de l’Education Nationale a encore du mal à reconnaître
l’Intelligence économique comme une discipline à part entière.
Enfin, certains pays dits en voie de développement axent leur stratégie économique
en s’appuyant sur l’intelligence économique, comme le Maroc par exemple. Dans
ce pays, la dynamique de l’Intelligence économique progresse. Ce pays dispose
déjà de pratiques, d’enseignements (Institut Supérieur de Commerce et
d’Administrations des entreprises (ISCAE), Université..) sous l’influence du modèle
américain. Une coopération avec l’université italienne de Lecce sur le thème de la
société du savoir a été lancée en 2004. Les ministères de l’industrie française et
marocaine travaillent ensemble à la mise en place d’un dispositif de veille
industrielle à travers un transfert de savoir- faire et d’expériences. Une réunion
nationale du réseau Recherche et Développement à laquelle étaient invitées
l’AFDIE (Association Française pour le Développement de l’Intelligence
Economique) et l’ANVAR (Agence Nationale de Valorisation de la Recherche)
soulignait l’importance de la veille et de l’intelligence économique pour le
développement du pays.6
I.B.3. Veille, traçabilité de l’information et renseignement
C’est donc, un process systématique qui tend à l’acquisition d’une traçabilité des
informations dans un système donné. Cette définition de la surveillance relève
aussi que la veille, vise à prépare l’action. La traçabilité, concerne à la fois une
vision de l’information suivie à la « trace » avec pertinence et exhaustivité. Mais
aussi un regard critique des sources de l’information : d’où provient l’information
source, n’y a-t-il pas de déperdition de l’information dans les sources secondaires ?
Elle est aussi liée à la notion de renseignement. Largement inspirée des méthodes
de raisonnement militaire, l’intelligence économique et stratégique fonde sa
démarche sur le renseignement. Le renseignement se définit comme la somme
6 Clerc Philippe, les modèles d’intelligence économique dans le monde, groupe professionnel IE – PA, 2004
d’informations élaborées, vérifiées et synthétisées destinées à un groupe restreint
d’individus. L’information qui est alors extraite est le fruit du processus moteur de la
démarche d’intelligence économique et stratégique : le cycle du renseignement. La
connotation militaire du mot « renseignement » explique, l’appellation actuellement
« cycle de l’information » ou « cycle de l’intelligence économique ».
L’expression des besoins est la phase la plus importante, il faut que l’offre de veille
soit en adéquation avec les besoins. La recherche et la collecte de l’information est
intégrée à une stratégie et un plan de veille pour identifier les sources. C’est une
phase délicate, car il faut tendre vers l’exhaustivité. Pour cela on peut adopter
différentes stratégies de collectes complémentaires.
Le traitement ou l’analyse nécessitent d’être spécialiste du domaine et / ou de
travailler avec des experts. Cela dit un bon veilleur construit son propre niveau
d’expertise dans différents domaines.
La diffusion sélective d’information en fonction des profils est une distribution à la
carte des produits de veille (chercheurs, experts, direction). L’information distribuée
doit être de préférence concise et pertinente.
EXPRESSION DES
BESOINS
TRAITEMENT
COLLECTE DIFFUSION
Le cycle du renseignement
source : http://www.guerreco.com, Les PME face au défi de l’Intelligence Economique,
Laurent Hassid, Pascal Jacques-Gustave, Nicolas Moinet
L’intelligence économique englobe la veille, elle a pour objet l’environnement
extérieur de l’entreprise. Certains auteurs comme Humbert Lesca ne font pas de
26
27
différence entre les concepts de veille et d’intelligence économique. Pourtant la
veille stratégique ne concerne que l’organisation de l’entreprise alors que
l’intelligence économique se situe au niveau régional, national et international.
La gestion des connaissances a élargi le concept d’intelligence économique, que
l’IHEDN définit à présent comme intelligence économique et stratégique. Nous
pouvons la définir comme « une démarche organisée, au service du management
stratégique de l’entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par la collecte, le
traitement d’informations et la diffusion des connaissances utiles à la maîtrise de
son environnement. Ce processus d’aide à la décision utilise des outils spécifiques,
mobilise les salariés, et s’appuie sur l’animation de réseaux internes et externes »7.
Cette démarche sous tend une politique adaptée de protection des connaissances
et du savoir de l’entreprise.
I.B.4. Veille et notion d’anticipation et de prévention des crises.
La veille doit permettre de signaler et d’alerter sur un certains nombre de signes
avant-coureurs annonçant une crise. Dans le domaine sanitaire, la veille permet
d’anticiper sur les risques d’épidémies, c’est notamment le rôle de l’Institut de veille
sanitaire (INVS). Cet organisme public rattaché au ministère de la santé, a pour
mission générale la surveillance de l’état de santé de la population. Cet organisme
mène à la fois des activités de surveillance, d’investigations épidémiologiques et
d’évaluation des risques. Cette évaluation n’est pas toujours évidente, notamment
devant des crises exceptionnelles comme la canicule de l’été 2003. Il a également
pour rôle de collecter, d’analyser et de valoriser les connaissances sur les risques
sanitaires. Pour mener à bien son processus de veille, l’organisme participe à la
réalisation d’outils d’informations et de veille scientifique : ensemble de programmes
pour épidémiologistes, logiciel d’analyse statistique (Epi Info) et un logiciel de
cartographie pour visualiser les données collectées (EpiMaP)8
De même, dans le domaine géopolitique, la veille doit avoir pour mission de
7 Bournois Franck, Romani Pierre-Jacquelin, L’intelligence économique et stratégique dans les entreprises françaises, IHEDN, Economica, 2000 8 La veille dans et pour la recherche publique en France / Elena Satchkova, Rapport d’étude rédigé à la demande de l’Institut National de Recherche Pédagogique, Volume I, octobre 2003
28
donner une vision réelle des relations entre nations et d’anticiper sur les conflits et
les menaces régionales et internationales. Avoir une bonne visibilité des acteurs et
des problématiques géopolitiques permet de faciliter les prises de décisions
stratégiques. L’utilisation d’outils appropriés peut devenir un atout pour la détection,
mais aussi pour la maîtrise des événements entourant une crise9. En France, cette
capacité d’identification, d’analyse et d’interprétation des signaux faible a été
développée par les travaux d’Humbert Lesca.
I.B.5. Les notions de la veille retenues dans la recherche en France et sa normalisation
D’après les analyses du rapport d’étude d’Elena Satchkova qui vise à caractériser la
notion de « veille » dans le domaine de la recherche en France, les mots, les
expressions pour la qualifier la veille sont :
Mot Nombre d’occurrences
Evolutions 17
Prospective 10
Permanence 9
Actualiser 6
Positionner 4
Stratégie 4
Recherche d’information 3
Signaler 3
Qualifications de la veille
1 – Evolution : la veille est une activité qui a pour objectif de suivre, identifier et
connaître l’évolution de son objet. L’évaluation se fait par rapport à un état
précédent. Le travail de veille exige de dresser des états des lieux des objets de la
surveillance en détectant les signaux faibles annonciateurs de ruptures. C’est Ansoff
qui en 1975 qualifie ces informations d’anticipation de signaux faibles et les définit
9 Outils de traitement avancé de l’information : besoins et guide d’utilisations (solutions pratiques) ; Association des Auditeurs en Intelligence Economique de l’institut des Hautes Etudes en Défense Nationale - AAIE - IHEDN, Groupe de travail n°4.- Paris, avril 2006.-24.
29
« comme des informations imparfaites qui ne permettent pas de comprendre, ni
même d’entrevoir la portée d’événements parfois menaçants ». Elles n’ont pas pour
but de déclencher une réaction immédiate mais plutôt de participer à une meilleure
connaissance de l’environnement.
2 – Prospective : la veille est une activité prospective ou d’anticipation. Elle détecte
les nouveautés et les problèmes qui peuvent en découler. Le changement peut être
un facteur de progrès comme il peut être une menace. Le repérage des concepts
participe à la démarche d’anticipation, car ils sont des éléments de théorisation
d’actions futurs. Donc il faut à la fois identifier les concepts émergents et réfléchir
sous l’angle des conséquences. La prospective est un prolongement de la veille qui
doit proposer des scénarios de solutions, d’orientations à prendre.
3 – Permanence : la veille consiste à surveiller en permanence un objet d’étude
dans son contexte. C’est une surveillance permanente ou périodique (itérative).
4 – Actualiser : la mise à jour régulière des informations et des connaissances sont
inhérentes à la veille, qu’il s’agisse de publications, de produits, de concurrents, de
théories.
5 – Se positionner : la veille doit donner une photographie réelle à un instant précis
le positionnement d’une structure d’un organisme, d’un groupe de chercheurs. Elle
doit également mettre l’accent sur l’interrelation existante entre des groupes de
structures et des groupes de personnes. Elle donne ainsi une intelligibilité du
positionnement qui peut être utilisé à titre d’information et de connaissances, mais
aussi pour la stratégie propre de l’entreprise.
6 – Stratégie : la veille apporte aux décideurs une synthèse des informations et des
connaissances pour répondre aux besoins stratégiques de l’entreprise.
7 – Recherche d’informations : la recherche d’informations pertinentes est le
préalable à tout système de veille. Elle peut revêtir différentes facettes : recherche
documentaire, recherche bibliographique, interrogation de bases de données en
ligne…
8 – Signaler les résultats de la veille : la veille est « processus » qui signale
régulièrement des résultats. La veille est une démarche réactive aux différents
changements qui doivent être communiqués par tous les moyens. D’ou une
30
sensibilisation à l’alerte à partir de tout ce qui a été lu, entendu compris après une
phase de validation de l’information. L’alerte est l’aboutissement du processus de
veille.
S’il existe bien des normes10 définissant ce qu’est la veille, dans la réalité elle est
appréhendée de manière différente dans les centres de recherche en France, mais
aussi dans les entreprises. Le rapport d’étude d’Elena Satchkova signale que les
notions de la veille mise en avant dépendent du centre d’étude concerné. En effet
selon ces enquêtes les discours mettent l’accent sur une ou plusieurs
caractéristiques de la veille et oscillent beaucoup en fonction de l’organisme de
recherche, le métier, etc. Dans la norme XP X 50-O53, avril 1998 la veille est
définit comme « l’activité continue et en grande partie itérative visant à une
surveillance active de l’environnement technologique, commercial, etc. pour en
anticiper les évolutions ». La surveillance doit pouvoir détecter et analyser les
signaux pour décider de la stratégie d’entreprise visant notamment la protection du
capital – connaissance. Cette norme propose un processus de mise en place d’une
veille.
Les phases sont :
• Définition ou redéfinition des axes de surveillance et des finalités ;
• Détermination des types d’informations utiles ;
• Identification et sélection des sources d’informations ;
• Collecte et sélection des informations ;
• Traitement / analyse des données collectées ;
• Synthèse et mise en perspective ;
• Communication des résultats de la surveillance
• Validation et réajustement
Par contre, la norme sur les prestations de veille n’aborde pas la question des
méthodes et des outils de veille. Il semble que cette question soit moins importante
que celle de la sélection des sources. D’autre part les outils de veille sont en
constante évolution, c’est à l’organisme d’analyser et de choisir un outil de veille.
10 La norme XP X 50-O53, Prestations de veille et prestations de mise en place d’un système AFNOR Paris – la Défense : Paris : AFNOR, avril 1998.- 23 p. .
I.C. Information, connaissance et capitalisation
I.C.1. Informations, données, connaissances
L’information correspond à l’interprétation mécanique (à l’aide d’ordinateur) ou
humaine de données brutes. Une donnée est un élément brut qui n’a pas été mis en
contexte. Les données ont peu de valeur en elle mêmes. Elles ont néanmoins
l’avantage d’être faciles à manipuler et à stocker sur ordinateur. L’information est
donc une donnée mise dans son contexte. Une information qui n’a pas été
interprétée puis intégrée ne peut suffire à orienter une décision pour passer à
l’action.
La connaissance est une information assimilée et utilisée par une personne qui
permet d’aboutir à une action11.Cette connaissance est une combinaison
d’informations, de leur interprétation par les hommes qui puisent dans leur
expérience personnelle et / ou collective, et de modèles, théories ou croyances qui
donnent leur sens à ces informations (Jean-Yves Prax).12
Nous pouvons retenir ici la formulation de Gilles Balmisse :
La donnée (D) est un élément brut, en dehors de tout contexte (K)
I = D+K L’information (I) est la donnée mise en contexte
La connaissance (C) est l’information assimilée pour réaliser une action, elle est
fonction de l’utilisation (U) qui en est faite C= I × U
La gestion des connaissances distingue deux types de connaissances, les tacites
et les explicites. Les connaissances tacites sont les connaissances de l’entreprise
qui comprennent des savoirs spécifiques propre à l’entreprise (capacité de
gouvernance, d’étude, de vente et de supports de ses produits et de ses services).
Les connaissances explicites sont les savoir faire individuels et collectifs qui
11 Gilles Balmisse, guide des outils du Knowledge Management, Paris, Collection Entreprendre Informatique, Vuibert, 2005, P.24 12 Jean yves Prax, Le guide du Knowledge Management, concepts et pratiques du management de la connaissance, Dunod, 2000
31
32
caractérisent ses capacités d’action, d’adaptation et d’évolution.13
Les connaissances collectives d’une entreprise sont le plus souvent transmises
oralement et de manière implicite. L’exploitation et la valorisation des
connaissances de l’entreprise dépendent fortement des savoir faire des employés et
de la continuité de leur présence dans l’entreprise. D’où un intérêt grandissant, avec
les départs à la retraite, de la gestion des savoirs et des savoirs faire de l’entreprise.
Certaines sociétés se sont spécialisées dans ce domaine. De même lorsqu’il y a un
rachat ou / et fusion des entreprises, les directions cherchent à collecter les savoirs
et les savoirs faire des entreprises. Ce fut notamment le cas pour la société Info
Link où des séances de récupérations des connaissances et des pratiques ont été
organisées par la société acheteuse. J’étais étonnée de l’intérêt que la direction
avait pour nos pratiques, nos procédures, notre démarche collaborative et de
partage de l’information. La base de connaissance clientèles et métiers n’était pas la
seule préoccupation de nos acheteurs. Il s’agissait pour eux de comprendre
comment en terme de méthodes de travail et de savoir faire, une petite structure
comme la nôtre faisait aussi bien qu’une grande structure comme la leur.
Par exemple, lors de mon entretien avec le responsable – manageur de Servomap
(racheté par Vecteur Plus, leader français dans la veille des marchés publics
quelques mois après) qui achetait Info- Link, il a été étonné de voir que nous
suivions les marchés en langue flamande sans avoir d’outils de traduction. J’ai
expliqué à ce monsieur, que pour satisfaire un de nos clients (EADS), j’avais crée
un petit répertoire de mots clés, me permettant de repérer en Flamand, certains
mots (ministère de la défense, SIG, cartographie, photogrammétrie). Ce qui me
permettait d’indexer mes synthèses sans difficultés. De même, il voulait comprendre
pourquoi nous avions dans le métier, par le retour clientèle, la réputation de traiter
de manière exhaustive l’information. Nous lui avons expliqué que nous passions par
des méthodes de validation du traitement de l’information par source de publication
par groupe de deux personnes. Ceci afin de pallier à l’oubli humain dans le cadre
d’une surveillance manuelle des marchés publics.
13 Michel Grundstein, Le Management des connaissances dans l’entreprise (problématique, axe de progrès, orientations), rapport de recherche, Octobre 2000.
33
Savoirs de l’Entreprise Savoir-faire de l’Entreprise
Connaissances explicites Connaissances tacites
Formalisée et spécialisées Explicitables ou non adaptatives
Données, procédures, modèles Connaissances des contextes décisionnels Algorithmes, documents d’analyses … talents, habiletés, tours de main…
Hétérogènes, incomplètes ou redondantes Acquises par la pratique, transmission
Fortement marquées par les circonstances par apprentissage collectif implicite
de leur création logique du « maître – apprenti »
Réparties Localisées
Connaissance de l’entreprise
Savoirs et Savoirs-faire de l’Entreprise
Source : d’après Michel Grundstein, les deux catégories de connaissances de l’entreprise
Pour Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi14, théoriciens des connaissances
explicites et implicites (The Knowledge craeting company en 1995) « les
connaissances explicites peuvent être facilement exprimées dans le document mais
sont moins susceptibles de déboucher sur une innovation majeure que les
connaissances tacites, c'est-à-dire les connaissances acquises par l’expérience et
difficilement exprimables, qui sont la source du processus d’innovation »
Pour définir la connaissance tacite, Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi ont
emprunté une définition donnée par le philosophe Michael Polanyi (1966). Pour ces
derniers, la connaissance tacite est personnelle, spécifique au contexte et de ce fait,
il est difficile de la formaliser et de la communiquer. La connaissance tacite inclut
des éléments cognitifs et techniques.
La technicité de la connaissance comprend l’acquisition par l’expérience ou la
pratique comme l’habileté, le savoir faire palpable.
La dimension cognitive de la connaissance tacite implique des modèles mentaux
que l’individu se forge et se forme sur le monde comme des croyances, des
institutions et des systèmes de valeurs qui gèrent l’action de l’individu. (Nonaka,
14 Nonaka Ikujiro ; Takeuchi, Hirotaka.- La connaissance créatrice, la dynamique de l’entreprise apprenantes.- Bruxelles : Ed. de Boeck Université, 1997, 2ème tirage 2005, 303p.
34
Takeuchi, 1997).
Pour Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi, la connaissance tacite, difficile à articuler
au moyen du langage formel, est une forme de connaissance plus importante. « La
connaissance tacite est une source fondamentale de la compétitivité des entreprises
japonaise. C’est probablement la raison majeure pour laquelle le management
japonais est considéré comme une énigme pour les occidentaux » (Nonaka,
Takeuchi, 1997, avant propos, p. X).
La théorie de la création de la connaissance développée par Nonaka et Takeuchi
considère que la fonction première de l’entreprise est de créer un avantage
concurrentiel. Celui ci est basé sur le savoir collectif, dans ce contexte, le rôle des
managers est d’orienter les activités de création de la connaissance.
I.C.2. Le concept de capitalisation des connaissances
Dans le contexte des recherches du SIGECAD (Système d’information, Gestion des
Connaissances et Aide à la Décision), en 1991 Michel Grundstein propose le
concept de « capitalisation des connaissances dans l’entreprise ». Il nous donne la
définition suivante : « Capitaliser les connaissances de l'entreprise c'est considérer
les connaissances utilisées et produites par l'entreprise comme un ensemble de
richesses constituant un capital, et en tirer des intérêts contribuant à augmenter la
valeur de ce capital »15
L’émergence de ce concept, découle de trois courants d’influence :
• Le courant économique managérial
• Le courant intelligence artificielle et ingénierie des connaissances
• Le courant ingénierie des systèmes d’information
Ce courant confère à la connaissance une valeur économique au même niveau que
les ressources matérielles faisant partie du capital. Edith Penrose, (Theory of the
grown of the firm, 1959), a ouvert la voie à une nouvelle théorie économique qui doit
placer le savoir au centre du processus de création de la richesse. Dans ce contexte
émergent les notions de répertoire de connaissance et de routines
organisationnelles (R.R Nelson et SG Winter). L’ensemble des routines d’une
organisation forme son répertoire de connaissances. De ce fait, l’entreprise doit
15 Michel Grundstein, le management des connaissances dans l’entreprise (problématique, axe de
35
apprendre à mettre en relation les personnes dont la coopération stimulera les
connaissances nouvelles et utiles pour elles mêmes et pour l’entreprise.
L’intelligence artificielle a également intégrée la notion de connaissance dans
l’univers informatique, là où il n’était question que de données et leur traitement.
Le courant ingénierie des systèmes d’information : selon Jacques Arsac16 « une
information est une formule écrite susceptible d’apporter une connaissance. Elle est
distincte d’une connaissance… cette définition est un principe fondamental de
l’informatique ». Dans ce courant les connaissances font parties du système
d’information, au même titre que tout document écrit.
La problématique de la capitalisation des connaissances se caractérise par cinq
phases en interactions :
1. Réperer : c’est la phase d’identification des connaissances cruciales, c'est-à-
dire les savoirs et les savoirs faire nécessaire aux processus de décision et au
déroulement du cœur d’activité de l’entreprise. Il faut à la fois les identifier, les
localiser, les caractériser, en faire des cartographies, estimer leur valeur
économique et les hiérarchiser.
Repérer c’est : identifier, localiser, caractériser, cartographier, estimer, hiérarchiser
2. Préserver : lorsque les connaissances sont explicitables, il faut, les acquérir
auprès des porteurs de connaissances, les modéliser, les formaliser et les
conserver ; lorsque les connaissances ne sont pas explicitables, il faut encourager
le transfert de connaissances de type « maître - apprenti » et les réseaux de
communication entre les personnes par exemple.
Préserver c’est : acquérir, modéliser, formaliser, conserver
3. Valoriser : c’est mettre au service de l’entreprise les connaissances selon
certaines règles de confidentialité et de sécurité, les diffuser, les partager, les
exploiter, les combiner et créer des connaissances nouvelles.
progrès, orientations), rapport de recherche, octobre 2000. 16 Arsac Jacques.- La science informatique, Dunod, 1970, 233 p.
36
Valoriser c’est : accéder, diffuser, partager, exploiter, combiner, créer
Actualiser : il faut évaluer les connaissances les mettre à jour, les standardiser et les
enrichir au fur et à mesure des retours d'expériences, de la création de
connaissances nouvelles et de l'apport de connaissances externes. C’est là que
s’insèrent les problèmes liés à l’intelligence économique.
Actualiser c’est : Evaluer, mettre à jour, standardiser, enrichir
5. Manager : C’est là que se positionne le management des activités et des
processus destinés à amplifier l’utilisation et la création de connaissances dans
l’entreprise que nous désignons par l’expression « Knowledge Management ».
Manager c’est : Elaborer une vision, promouvoir, informer, former, organiser,
coordonner, faciliter, encourager, motiver, mesurer, suivre
I.C.3. La gestion des connaissances, record management et mémoire
La connaissance est à la fois mémoire et processus de construction d’une
représentation. La capitalisation désigne le passage d’une mémoire de travail à une
mémoire organisationnelle. Il faut se concentrer autant sur les processus qui
favorisent un mode collectif et continu de construction de connaissance, que sur la
connaissance en tant que produit, ce dernier découlant naturellement du premier.
L’archivage est le support de cette mémoire organisationnelle. Il faut que la
traçabilité de la veille rejoigne celle de la traçabilité des documents archivés où se
trouvent les connaissances. Un système d’archivage électronique (SAE) « doit
fournir un dispositif de contrôle pour assurer la traçabilité de la localisation et des
37
mouvements des dossiers, tant électroniques que papier »17
Ainsi il y a un rapport direct entre le Record Management et la gestion des
connaissances d’une part, et du processus de veille d’autre part. On peut noter que
la notion de traçabilité est présente aussi bien dans la veille que dans le cycle ILM
(Information lifecycle management) du Records management. Celui ci serait ainsi
au service de l’efficacité de la veille et de la capitalisation des connaissances. En
effet, il ne s’agit pas seulement de faire de la veille et de capitaliser les
connaissances, mais d’organiser une conservation rationnelle et partagée. Or, le
records management est l’élément structurant de la mémoire dans un système
d’information donné. Il rationalise la production, la conservation et l'accès des
informations produites et reçues par une organisation dans le cadre de ses activités.
Même si souvent les professionnels de l’information séparent la veille et le records
managements, comme deux discipline à part. Il me semble qu’il existe bien des
interrelations, des processus commun. Ces réflexions font suite à une conversation
lors du cours de Madame Marie- Anne Chabin18 au CNAM.
D’autre part comme le souligne Joanna Pommian de la société Némésia, les
spécialistes actuels de l’information vont être de plus en plus confrontés à la
connaissance tacite relevant de la mémoire procédurale19. Le problème et de savoir
comment valoriser et conserver la connaissance en objet de gestion.
En somme, l’archivage est un élément fondamental dans le processus de veille,
comme nous le verrons par ailleurs, c’est un des critères d’évaluation des outils de
veille. La notion d’information et de connaissance est liée à celle de la mémoire. Elle
se matérialise en effet par des dispositifs de stockage qui viennent compléter
l’intelligence humaine. La réussite de la capitalisation des connaissances repose
sur l’alliance de l’expertise humaine et des dispositifs, des outils comme l’archivage.
Nous allons dans un deuxième temps nous consacrer à la présentation de différents
outils, méthodes, dispositifs facilitant la veille et la capitalisation des connaissances.
Contrairement au discours des vendeurs de logiciels et souvent également à la
perception première de futurs utilisateurs, la capitalisation de l’information et de la
connaissance n’est pas du seul ressort des outils. Mais ceux – ci peuvent concourir
17 Marie Anne Chabin (traduction française) Model requirements for the management of electronics records, IDA Programme of the European Commission by Cornwell Management Consultants plc, 2002, 140 p. (p.27). 18 Marie Anne Chabin, Le Management de l’archive, Editions Hermès, 2000, 256p. 19 Pomian. J., La mémoire d’entreprise, techniques et outils et liens de la gestion des savoirs,
38
à la mise en place d’une nouvelle stratégie de gestion de l’information et des
connaissances et participer ainsi à l’évolution des mentalités, et des pratiques.
Sapienta, 1996.
39
Deuxième partie : Méthodes, dispositifs, outils de veille, de capitalisation et de partage
de l’information
40
II.A. Présentation de quelques dispositifs et outils favorisant la veille, la capitalisation et le partage de l’information
II.A.1. Les Intranets dans les entreprises
A l’heure du travail en réseau, les intranets sont des prolongements du réseau
interne à un service. Le réseau d’entreprise se concrétise sous la forme d’un
intranet reliant l’ensemble de la communauté par ce que nomme un «panel
coopératif » : l’intranet utilise la technologie Internet mais se limite au cadre de
l’entreprise. L’intranet présente différents avantages d’où son succès dans les
entreprises. Il permet de consulter des informations (compte rendus, mémos,
procédures…), mais aussi d’en créer et d’en publier. Il permet à la fois la diffusion
de l’information et des connaissances par l’accès d’une messagerie électronique,
aux forums et liste de discussion. Il permet de participer à des groupes de travail à
distance, de recevoir et d’envoyer des informations. Il donne accès à des bases de
données internes, des documents (textes, images et sons). D’après les enquêtes au
sein d’un panel d’entreprise de Jean Philippe Accart sur les dispositifs facilitant la
capitalisation des connaissances et le management de l’information, l’intranet est le
plus utilisé. Car, c’est l’outil qui dispose le plus de possibilités d’échange et de
partage.20
II.A.1.a Les dispositifs, et outils associés à un intranet En effet, l’intranet peut proposer différents outils facilitant la capitalisation et le
partage de produits de veille. L’intranet permet d’accéder à des logiciels de
groupware, des bases de connaissances ou de savoir faire. Il permet également
l’archivage des données. Il a aussi l’avantage de pouvoir être couplé avec d’autres
outils comme les ERP (Entreprise Ressource Planning).Ce système de gestion
donne la possibilité d’interroger des bases de données internes, de réaliser des
statistiques car le système est couplé à un moteur de recherche.
20 Jean Philippe Accart, Dispositifs de capitalisation des connaissances, repérage de l’offre de construction d’une Mémoire de DEA, ENSSIB, Lyon, juillet 2001
41
II.A.1.b. Internet, intranet, gestion des connaissances, aide à la décision Dans sa thèse consacrée à internet et à la capitalisation des connaissances en
médecine Samuel Tietse a mené une enquête sur l’insertion des outils de l’internet
dans les pratiques informationnelles et communicationnelles des médecins. Ces
résultats montrent que l’internet n’est pas seulement un nouveau support
d’information et de communication, mais qu’il s’insére, de par l’usage des différents
outils qui le composent dans une catégorie d’aide à l’activité médicale émergent.
Il a analysé la place légitime que les réseaux Internet / intranet tenaient au sein du
groupe des médecins, instaurant leur connaissance médicale comme norme
professionnelle. Beaucoup de médecins apparentent le web et les bases de
données médicales en ligne comme des aides pour la recherche en sciences de la
santé. En donnant la possibilité de s’informer, de veiller, de capitaliser les
connaissances, d’archiver, l’internet et l’intranet participe de ce bouleversement
des frontières spatio-temporelles de l’hôpital dont on sait qu’il annonce un
mouvement profond des modes de travail.21
II.A.2. Conserver et partager les documents
II.A.2.a. La GED et le cycle de vie d’un document La gestion électronique de documents permet de numériser et de gérer des
documents produits. C’est un logiciel de gestion électronique de documents qui
permet la saisie des documents par numérisation, transfert de fichier, messagerie,
lecture automatique (OCR (optical Character Recognition), ICR), l’identification et
l’indexation. Le stockage se fait soit sur support magnétique, soit sur support
optique ou sur l’intranet de l’entreprise22. Les apports de la GED sont à la fois liés à
l’organisation, au suivi et au partage d’information. La GED doit non seulement
stocker les connaissances, mais également mettre en place des dispositifs
permettant d’échanger, de partager les connaissances en permanence. C’est un
système de gestion informatisé du cycle de vie d’un document électronique (texte,
son, image, vidéo, etc.) depuis sa création jusqu’à sa destruction pour faciliter et
optimiser l’accès à l’information. Enfin, le système assure l’indexation des
documents pour faciliter son exploitation.
21 Samuel Tietse, internet et la capitalisation des connaissances en médecine, thèse, Université Claude Bernard, Lyon 1, juillet 2003, 186 p. 22 JP Accart et MP Réthy, le métier de documentaliste, Paris, Electre- Editions du Cercle de la libraire, 1999, P.136-137
42
II.A.2.b. GED et dispositifs pour le partage des documents, des données et des connaissances La production de documents électroniques peut être réalisée par différentes
personnes de l’entreprise grâce à un logiciel d’informatique de groupe ou
groupware. L’échange de données entre différentes structures ou organismes
partenaires peut être facilité par une interconnexion de leurs systèmes d’information
par un dispositif d’EDI (Echange de Données Informatisé), en respectant le même
format de données normalisé. Avant d’intégrer le système de gestion, il peut passer
par une chaîne de validation ou worflow pour garantir son authenticité. Enfin, le
système assure l’indexation des documents pour faciliter leur exploitation. Le choix
d’une GED doit correspondre aux besoins des utilisateurs et doit déterminer les
objectifs attendus : objectifs relatifs au stockage, à la gestion, à la diffusion, de
communication et de coopération, objectifs intermédiaires et induits23.
II.A.2.c. L’archivage et la veille En matière d’archivage et d’accès au document plusieurs solutions sont
envisageables (serveur, un intranet, archives papiers en complément…). Mais dans
le cadre de leur intégration dans le processus de veille et de capitalisation des
connaissances, les archives doivent être exploitables à tout moment au sein de
l’entreprise. Car ces dernières sont la mémoire vivante des connaissances,
capitalisées par l’entreprise. L’archivage a pendant longtemps été perçu comme la
dernière étape de la vie d’un dossier clos. Aujourd’hui, il commence à acquérir une
véritable valeur stratégique, car il est intégré dans un processus d’ingénierie de
l’information plus large. On reconnaît maintenant sa contribution à la gestion
optimale de la chaîne documentaire, le records management s’est imposé comme
un système de gestion et de management des archives. Il participe à l’aide à la
décision, en se rattachant à la gestion des connaissances par son action de
sauvegarde des savoirs collectifs. Mais aussi par sa vocation patrimoniale et
historique, en étant une représentation de la mémoire, des savoirs faire, des
valeurs et de l’identité de la structure. Il doit être complètement intégré au processus
de veille.
23 Humbert JC, La gestion électronique documentaire (GED) dans les disciplines médicales et scientifiques, Bulletin de l’Académie Lorraine des Sciences, Nancy 2005
43
II.A.3. Veille, capitalisation et partage de l’information : la place centrale de la formation
II.A.3.a. Les e-learning et la formation : outils et dispositifs au service de la veille et capitalisation des connaissances d’une communauté Les outils de types e-learning, peuvent également être envisagés dans une logique
de management et de partage des connaissances et d’informations dans le cadre
d’une formation à la veille. L’étude de Marie Laurence Caron Fasan et Raquel
Janissek Muniz (2002), pour le programme Emergence financé par la région Rhône
– Alpes pour la mise en place d’un outil de e-learning dans le cadre de l’auto –
formation des praticiens des PME – PMI et des grandes entreprises, est un
excellent exemple.24 L’étude se limite à la phase de traque / sélection. Il s’agit de
mieux comprendre l’adéquation de l’outil e–learning au regard de la phase de traque
dans le but d’élaborer un outil de formation à distance répondant aux besoins des
utilisateurs. L’aspect novateur réside dans la construction d’un outil modulaire et sur
mesure de formation à la veille stratégique. Le projet vise l’étude des étapes de
mise en place et d’animation de systèmes d’information destinés à favoriser le
partage des connaissances, la création de sens pour un apprentissage collectif au
sein d’équipes transversales.
Un outil e-learning, propose un contenu de formation sur mesure et cohérent adapté
aux besoins des apprenants. Mais il doit également s’adapter à son public, les
programmes, les séquences doivent répondre aux besoins spécifiques des
différents niveaux des utilisateurs. Il est accessible de n’importe quel endroit et à
n’importe quelle heure. Cet outil, permet l’émergence de communautés durables
basées sur des pratiques, à travers lesquelles il est possible de mettre en commun
et de partager des connaissances.
Dans cette expérience, l’outil est intégré dans un processus plus large de formation
à la veille stratégique pour l’entreprise.
Rosemberg25 définit le e-learning ainsi : « dans le cadre de la formation des
entreprises, le e-learning est le processus par lequel les individus acquièrent de
nouvelles compétences ou connaissances afin d’améliorer leur performance. Il est
basé sur trois critères fondamentaux : c’est un réseau permettant de mettre à jour,
24 Marie Laurence Caron Fasan, Raquel Janissek Muniz, Pérennisation de l’intelligence collective anticipative : le E- Learning comme solution ? , CERAG, n° 2002 – 24, 28 juin 2002 25 Rosemberg M.J, E – Learning strategies for delivering knowledge in the digital age, New York,
stocker, rechercher, distribuer et partager conjointement des informations. Il est
accessible aux utilisateurs via un ordinateur utilisant les standards de la technologie
internet et il est orienté vers des solutions d’apprentissage que dépassent les
paradigmes traditionnels de l’apprentissage »
II.A.3.b. La formation comme dispositif de capitalisation et de partage des connaissances Ces systèmes jouent un rôle important dans la stratégie de formation continue d’une
communauté apprenante. La formation est un dispositif de capitalisation et de
transfert des connaissances. Elle doit mettre en œuvre l’ingénierie pédagogique
comme support technologique. Comme nous le voyons dans le schéma ci-dessous,
la formation est un dispositif directement lié à la capitalisation et aux transferts des
connaissances.
Livrede
connaissances
Formation
Serveur de connaissances
Ingénierie des connaissances
Ingénierie pédagogique
Ingénierie de l’information
Communautés de savoir« Ingénierie sociale » ?
Codification de connaissances
Transfert
DISPOSITIFS DE CAPITALISATION ET TRANSFERT DES CONNAISSANCES
Dispositifs de capitalisation et transfert des connaissances
Source : Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations,
ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005
Au sein de l’Ecole Militaire, l’IHEDN délivre des cycles d’approfondissement en
intelligence économique et stratégique destinés à un public expert comme les
veilleurs et les documentalistes. C’est un avantage considérable pour le personnel
du centre de documentation. On peut imaginer, des cycles de mise à jour des
connaissances en matière de veille et de gestion des connaissances des 44
personnels du centre de documentation. Les dispositifs et les méthodes de veille
sont en évolution constante, il est impératif d’être au courant et d’être formé aux
nouvelles méthodes (la veille à partir du XML, les fils RSS, la veille et le web
sémantique…) afin d’améliorer les performances de l’équipe de veille.
Atelier Outils de veille
Les compétences s’acquièrent par des formations adaptées, elles se différencient
des aptitudes qui dépendent des capacités innées de chaque individu. Ces
compétences sont complémentaires, et peuvent être acquise au sein de l’entreprise.
Elle a tout intérêt à identifier et à gérer les compétences des spécialistes de
l’information, qui évoluent dans des métiers où les technologies sont sans cesse en
renouvellement. Ces compétences complémentaires peuvent s’acquérir par le
retour d’expérience, notamment par exemple pour la gestion de projet appliquée à
la veille ou la maîtrise d’un outil informatique. Par exemple, au sein même de
l’Ecole Militaire il existe d’autres services et cellules de veille. Il serait intéressant et
utile de capitaliser ces expériences. A la fois pour appréhender les facteurs de
succès et les facteurs de difficultés.
45
46
II.A.4. Les bases de connaissances
II.A.4.a. Les bases de connaissances, savoirs et savoir faire Les supports de cette capitalisation des connaissances issues de la veille, peuvent
être divers et doivent correspondre aux besoins de l’entreprise. Les bases de
connaissances en sont un exemple. Les savoir-faire et connaissances étant
techniques et complexes, il n'est pas possible de les formaliser en utilisant
seulement les mots usuels. Des techniques de modélisation et des modèles sont
nécessaires. Ces travaux de modélisation et de mise en forme se concrétisent dans
des livres de connaissances ou des référentiels métiers.
On peut y fédérer les points de vue multiples et éparpillés d’experts, on peut
capturer le savoir faire d’un expert, un ingénieur qui part à la retraite. Dans ces
bases de connaissances, les mots usuels peuvent être utilisés et la mise en forme
des savoirs et savoir faire se fait surtout à partir d’opérations d’analyse, de
classement et de structuration des informations brutes.
II.A.4.b. Base de connaissances, et validation des experts et communautés de pratiques Dans ces bases de connaissances, il est nécessaire que les connaissances soient
validées par les experts du domaine. C’est l’expertise d’une communauté qui est
mise en avant dans ces bases de connaissances. L’expertise de chacun est mise
en commun pour créer des synergies au sein d’une communauté de pratiques. Une
communauté de pratiques (communities of practices ou best practices dans
certaines organisations du savoir anglo-saxonnes) se définit comme un groupe où
les membres peuvent partager leur savoir et apprendre les uns des autres. Les
séances de travail sont préparées à partir des informations disponibles, d’entretiens
avec des personnes-clés et de synthèses sur les domaines à traiter. Jean Philippe
Accart prend notamment l’exemple du Réseau des bibliothèques de Suisse
Occidentale (RERO). Le réseau s’appuie sur une architecture à plusieurs niveaux,
fondée sur l’échange de pratiques professionnelles ou communautés de pratiques.26
26 Jean Philippe Accart, Knowledge Management et management de l’information : la dimension humaine « des communautés de pratiques », une recherche dans le cadre du Réseau des Bibliothèques de Suisse Occidentale (RERO), RESSI, n°1, janvier 2005
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II.A.5. Méthodes traditionnelles, les produits documentaires et outils informatiques dédiés à la gestion des connaissances : les serveurs et les progiciels de gestion de connaissance
Des produits documentaires issus de la veille peuvent être des supports de la
capitalisation des connaissances : synthèses documentaires, synthèses
bibliographiques. La synthèse documentaire fait le point et analyse une thématique
particulière. C’est un produit à haute valeur ajoutée. Sous forme de dossier, par
exemple, elle se présente de manière structurée et thématique. La veille informelle
peut avoir un produit spécifique.
Le choix d’un dispositif, d’un support de capitalisation doit répondre à ses besoins
propres, il est personnel. Il répond à un projet de capitalisation spécifique de
l’entreprise : démarche MEREX chez Renault destinée à capitaliser l’expérience
positive et négative de projets, projet DIADEME pour capitaliser et transmettre en
interne les savoir-faire d’EDF, le projet MKSM pour capitaliser les connaissances
des chercheurs approchant de la retraite27 avec des méthodes et des dispositifs
différents.
A côté des méthodes documentaires classiques de la capitalisation et de gestion
des connaissances, un certain nombre d’entreprises spécialisées dans l’ingénierie
informatique de la gestion des connaissances ont investis le marché. C’est ainsi que
pour certains projets ont été mis en place des serveurs de la connaissance. Le
système peut se déployer sur un réseau interne, intranet ou extranet.
27 Thierry Balle, Eric Blanco, Franck Pourroy, Un exemple de dispositif de gestion des connaissances techniques à l’échelle d’une PME, colloque IPI, Autrans, janvier 2004
Serveur de connaissancesServeur de connaissances
Livres de connaissances
Collectifs
Espaces collaboratifs
DISPOSITIFS DE CAPITALISATION ET TRANSFERT DES CONNAISSANCES
Serveur de connaissance
Source : Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations,
ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005
Les progiciels de gestion des connaissances se sont aussi positionnés sur le
marché de la capitalisation et de la gestion des connaissances. Ces outils mettent
en avant la dimension collaborative sous jacente à la gestion des connaissances.
Dans l’ingénierie informatique de la gestion des connaissances, on parle aussi des
outils de description et de gestion coopérative de projets. La gestion de projet est
souvent présente dans un processus de gestion des connaissances.
L’ingénierie informatique a ses dernières années, fait d’énormes progrès dans la
mise en place d’outils logiciels de veille et de gestion des connaissances. Ce sont
des outils entièrement dédiés à la veille, à la capitalisation et au partage de
l’information. Nous présentons dans un second temps une typologie de ces « outils
de veille » qui sont au cœur de notre sujet, et de notre mission pour le centre de
documentation de l’Ecole Militaire. Devant l’élargissement de l’offre de ces outils de
veille tant du point de vue de la quantité, que de la qualité, notamment en termes
d’analyse, on note chez certains futurs utilisateurs, un engouement, voire un
émerveillement pour ces outils logiciels, comme s’ils pouvaient tout faire tout seuls.
48
49
II.B. Outils de veille et méthodes de valorisation de l’information et de capitalisation des connaissances
II.B.1. les outils de veille
II.B.1.a. Eléments de définition Une des grandes évolutions du web est l’apparition et le développement de la
technologie de « push ». Il n’est plus question d’aller à la recherche de l’information,
c’est elle qui vient à vous, selon les critères que vous avez sélectionné.
L’information est « poussée » vers le destinataire et non plus « tirée ». Les outils de
veille en sont un bon exemple
On distingue différentes étapes dans le processus de veille. A chacune d’elles
correspondent des logiciels ou parties (modules) de logiciels : la collecte, le
traitement et la diffusion de l’information. On peut y adjoindre la mise en forme et la
mémorisation de l’information.
Ces outils répondent aux besoins de veille, de capitalisation et de partage de
l’information. Certains outils ne traitent que la partie de la collecte et proposent une
analyse succincte de l’information. Mais on peut dans une démarche modulaire, y
adjoindre d’autres outils pour l’analyse et la capitalisation des connaissances.
La veille nécessite la surveillance d’une multiplicité de sources ou de services
électroniques dont ceux accessible par internet. Pour automatiser cette veille, des
outils permettent d’éviter aux veilleurs de nombreuses opérations à faible valeur
ajoutée. Ces outils ont pour fonction de rechercher, d’indexer, de filtrer, de
sauvegarder, de présenter des résultats, de diffuser et d’aider à la prise de décision.
Ces outils représentent une aide non négligeable pour à la fois à gagner du temps
et faire ressortir l’essentiel.
Mais ces outils sont très différents et n’offrent pas les mêmes performances en
matière de capitalisation et de partage de l’information.
Il existe une classification de ces outils : outils non spécialisés ; outils de veille
dédiés à la veille ; outils d’analyses et de mise en forme, etc. Autant d’appellations
qui demandent à être éclairées. Nous proposons ici une typologie de ces outils.
50
II.B.1.b. Les outils de veille non spécialisés et spécialisés Les outils de veille non spécialisés peuvent se composer de navigateurs, de gestion
de courrier électronique, de lecteurs de forums, de moteurs ou méta moteurs.
Des navigateurs comme internet explorer disposent d’une fonction de consultation
hors connexion. Certains logiciels de lecteurs de news sont capables d’archiver des
forums comme Gravity par exemple ou Macsoup (Macintosh).
Mais cela n’en fait pas pour autant de vrais outils de veille du moins dans le sens
de l’automatisation des processus.
Pour les moteurs de recherche, seuls les moteurs de recherche spécialisés dans
l’actualité comme Google News ou Google Groups proposent un classement
chronologique. A ce titre, ils peuvent être considérés comme des « outils de veille »
Les URL des pages de réponses produites par de tels moteurs de recherche
contiennent la requête et ses spécificités. On peut transformer cette page de
réponse en favori qui pourra par exemple être appelé régulièrement pour voir s’il n’y
a pas de nouveaux articles comprenant la requête.
Certains métas- moteurs comme Copernic Agent disposent d’une fonction
d’automatisation des requêtes. Mais l’absence réelle de classification des résultats
ne permet pas de mettre en place un vrai processus de veille.
II.B.1.c. Les logiciels dédiés à la veille • Les agents de recherche : Ce sont des logiciels installés localement sur un
ordinateur personnel ou un serveur d’application qui interrogent en même temps
différents outils de recherche (moteur de recherche, répertoires, sélection de
sites, bases de données, etc.). Puis ils présentent les résultats sur une seule
page. Outils de recherche, ils sont considérés comme des outils de veille
lorsqu’ils peuvent automatiser le processus de recherche.
- Copernic Agent Professional de Copernic (http://www.copernic.com/) est un
agent de recherche
• Les agents d’alerte : Ils vérifient de manière régulière des pages web uniques,
des groupes de pages web, des sites entiers. L’alerte peut se déclencher en
raison de la présence de tout nouveau contenu, soit à cause de la présence
d’une association de mots - clés répondant à une requête booléenne rédigée
par le veilleur. L’alerte se présente sous forme visuelle, sonore et / ou sous
51
forme de courrier électronique. Les solutions les plus intéressantes permettent
de ne voir apparaître dans le message que la partie nouvelle de la page avec
les mots - clés surlignés
- KB Crawl de Bea Conseil (http://www.beaconseil.com)
- Website Watcher de Aignes (http://www.aignes.com/)
- Wysigot plus de Wisigot (http://www.wysigot.com/)
• Les aspirateurs de sites : C’est un outil qui aspire les pages internet d'un même
site afin de les placer sur le disque dur. Ce qui permet de naviguer sur les
informations collectées par la suite sans connexion internet. Ces mêmes outils
peuvent être utilisés pour sauvegarder régulièrement les ressources à des fins
d'archives. Mais l'aspiration génère des problèmes de sécurité : les traces
laissées permettent d'identifier la personne qui aspire. D'autre part la personne
peut aspirer des fichiers vérolés.
• Les crawleurs - indexeurs : Ils sont comparables à des moteurs de recherche en
ligne, ils sont capables de constituer une base d'indexation spécifique.
L’utilisateur crée ainsi son propre "google" uniquement sur les gisements qu'il
considère être pertinent. Ces outils sont parfois intégrés dans les solutions de
veille globales.
• Les indexeurs locaux (desktop search) : C’est un outil de recherche qui facilite la
recherche sur son propre disque dur
• Les extracteurs : Ce sont des outils comme Newsext d'Altercept qui privilégient
la qualité de la collecte à la quantité comme les crawlers.
II.B.1.d. Les progiciels de veille C’est un outil intégré qui est censé couvrir l’ensemble des besoins du cycle de
l’information. Il est composé des fonctionnalités d’acquisition, de stockage, de
traitement, d’analyse, de mise en forme documentaire, de diffusion et
d’administration.
On distingue les outils généralistes et les outils spécialisés :
Les outils généralistes sont des suites logicielles incluant un portail, la gestion
documentaire, un moteur de recherche et des fonctions spécifiques de veille. Ces
outils demandent un paramétrage adapté et le plus souvent des développements
spécifiques.
52
• Open Portal 4 U de Arisem (http://www.arisem.com/)
• Ex-libris - searchserver de Hummingbird (http://www.hummingbird.com)
• Vérity K2 de Verity (http://www.autonomy.com)
Les outils spécialisés sont des logiciels intégrant les fonctionnalités d’un système
d’information de veille. Les éditeurs proposent leurs outils en mode ASP* avec un
accès par un navigateur Internet au logiciel. Certaines sociétés proposent des
prestations plus globales d’externalisation des activités de veille sous forme de
service.
• Cybion Eye de Cybion (http://www.cybion.fr/)
• GlobalFinder, Knowledge Manager de Knowings (http://www.knowings.com/)
• Keywatch de Iscope (http://www.iscope.fr)
II.B.1.e. Les outils d’aide au sourcing, pour identifier des sources d’informations pertinentes : Les gestionnaires de bookmarks tiennent une place importante parmi les outils de
veille d’aide au sourcing. Ils facilitent la gestion structurée d’un ensemble de sites
web.
Voici quelques exemples :
• AcqURL de GT Technologies (http://www.acqurl.com/#overview)
• Powermarks de Kaylon Technologies (http://www.kaylon.com)
• Favoritoo de Favoritoo / Globe Talkers Ltd (http://www.favoritoo.com)
Gestionnaire de bookmark
• AcqURL de GT Technologies : exemple d’utilisation de mots clés pour trouver
des bookmarks
II.B.1.f. Les outils d’analyse et de mise en forme Ces outils sont de trois types :
• Les outils de classification
• Les outils de résumé automatique
• Les outils de cartographie
Les logiciels de classification assurent la génération automatique de plans de
classement*, la catégorisation automatique * et l’extraction de concepts*.
- La génération automatique de plans de classement : c’est une organisation
dynamique et intuitive d’un ensemble non structuré de documents en thèmes, et
l’établissement d’une véritable cartographie du fonds documentaires considéré
53
54
- La catégorisation automatique : un logiciel de catégorisation traite des corpus
documentaires pour les classer dans des catégories. En pratique la
« catégorisation » peut reposer sur une analyse simple du contenu du texte. Les
systèmes les plus évolués effectuent ce que l’on nomme une analyse morpho -
syntaxique. C’est un procédé basé sur l’analyse à la fois du vocabulaire et de la
structure grammaticale d’un texte.
- L’extraction de concepts : c’est l’analyse des fonds documentaires grâce à des
traitements linguistiques tels que l’analyse syntaxique ou l’analyse sémantique.
Mais aussi l’utilisation de modules spécialisés contenant des lexiques métiers
(thésaurus)* ou des règles d’extraction afin de permettre automatiquement la
reconnaissance de concepts déjà répertoriés ou de découvrir des concepts de plus
haut niveau. Ce sont les outils d’extraction de connaissance (Data Mining, Text
Mining).Les représentations peuvent être sous forme d’arbre ou de réseau. Ces
outils permettent une analyse des données structurées et / ou non structurées afin
d’en extraire des connaissances et d’établir des relations entre les concepts
identifiés.
En voici quelques exemples :
• Tropes de Acetic (http://www.acetic.fr/tropes.htm)
• Gammaware de grammasite (www.gammasite.com)
• Inxight Categorizer de Temis (www.temis-group.com)
• Lexiquest Categorize de SPSS – Lexiquest ( http://www.spss.com/fr)
• Lingway KM de Lingway (http://www.lingway.com)
• Questions de Grimmersoft (http://www.grimmersoft.com)
II.B.1.g. Les outils de résumés automatiques : Le résumé automatique peut se présenter soit sous la forme de reformulation soit
sous la forme d’une extraction. C’est-à-dire que le résumé contient les éléments
importants du texte original. C’est la méthode la plus utilisée dans les logiciels
commercialisés.
Exemple :
• Pertinence Mining de Pertinence Summarizer
55
II.B.1.h. Les outils de cartographie La cartographie peut être la visualisation d’une recherche au sein d’un corpus
spécialisé, sur une base de données, à partir de sources web, de newsgroups, de
listes de diffusion. Elle propose : une identification des liens entre les grappes
d’informations* (ou clusters) et la compréhension de ces liens, une visualisation
rapide du nombre de documents collectés pour un thème, une aide à la
reformulation des requêtes, l’intégration de modules d’indexation multilingues.
Exemples :
• Coevision de Coelis
• Kartoo visualition de Kartoo
• Mapstan Search d’Amoweba (Social Computing)
II.B.1.i. Les autres outils Les flux RSS* : cette méthode ne mobilise pas des "technologies agents" mais
répond au même besoin de veille sur des sites Web précisément identifiés. Le
veilleur en entreprise s'abonne à des flux RSS qui lui communiqueront en temps
réel les modifications des sites Web émetteurs du " fil RSS ".
En paramétrant par des critères thématiques la génération de tels fils RSS par des
plates-formes d'agrégation de blogs, le veilleur peut par ce même moyen, surveiller
les contenus d'un ensemble de sites pertinents.
Fils RSS de la Royal United Service Institute For Defence Studies
http://www.rusi.org/
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Fil RSS International Crisis Group
Les grands agrégateurs internationaux (Factiva, LexisNexis, Thomson NewsEdge)
ou nationaux (Cedrom-SNI, Européenne de données) de contenus de presse offrent
des fonctionnalités spécifiques de veille, telle la diffusion automatique en direction
du client- veilleur des références d'articles sur un thème donné.
Les blogs :
Un Blog, est un outil de publication permettant à n’importe qui et de manière très
simple de mettre des textes en ligne. A l’origine, les blogs étaient des listes de liens
commentés, crées et utilisées par des scientifiques. Le premier blog aurait été, la
page d’accueil de Tim Bernres Lee en 1989, où le créateur du web indiquait
régulièrement de nouveaux liens et de nouveaux commentaires. Le phénomène du
blog met en présence à la fois des usages d’expressions personnelles et
professionnelles. Aujourd’hui, l’usage des blogs est en pleine évolution, notamment
aux Etats-Unis, on assiste à une « professionnalisation » des blogs. Ainsi, le blog,
offre aux professionnels de l’information une nouvelle ressource en matière de
groupware et de gestion des connaissances. Les Knowledge Blogs, sont centrés sur
57
58
des thématiques identifiées et très travaillées. On distingue également Les war
blogs qui sont par exemple centré sur la guerre en Irak.28
Les blogs ont plusieurs objectifs : la production, la diffusion d’information,
l’interaction et la communication, le partage de l’information. Le blog est le lieu
d’expression de communautés. Il peut être utilisé comme un outil de travail
collaboratif, il propose des fonctionnalités comme l’archivage et l’indexation
automatique, la catégorisation des billets, l’utilisation d’un moteur de recherche
interne. Les blogs favorisent le partage des connaissances et la construction
coopérative au sein d’une même communauté.
Les blogs spécialisés, notamment ceux des chercheurs peuvent être utilisés dans
une démarche de veille et de capitalisation des connaissances. Ils permettent
d’identifier des thématiques de recherche, des débats, des publications des listes de
liens utilisés par la communauté. Les blogs des voyageurs peuvent être utilisés pour
appréhender certains territoires difficiles d’accès comme l’Afghanistan.
Exemples de Blogs :
• Politique étrangère américaine : http://politique-etrangere-
usa.typepad.com/nmartinlalande/ (de Nicolas Martin Lalande, chercheur en
relations internationales)
• Le blog géopolitique du www.diploweb.com
• relatio, l’Europe en revue relatio.blogspirit.com
• Les dialogues stratégiques http://carpediemcom.free.fr//dialog.htm
• Les travaux de Jean Loup Samaan chercheur à l’Institut Français d’analyse
stratégique http://jlsamaan.blogspot.com
28 Garreau Angélina, Les blogs entre outils de publication et espace de communication : un nouvel outil pour les professionnels de la documenation, Université Catholique de l’Ouest, septembre 2005
Typologie des outils de veille
Source : Gilles Balmisse, le marché des outils de veille, Veille Magazine, septembre 2005
II.B.1.j. Les outils de knowledge management Ces outils ont pour vocation de faciliter l’accès à la connaissance explicite qui peut
être disséminée dans différents systèmes d’information de l’entreprise. Le cœur de
ces outils repose sur un moteur d’indexation.
• Ask Once d’EMC Documentum: www.documentum.com/askonce.
• Exalead Corporate d’Exalead : www.exalead.fr
• Kaliwatch Server d’Arisem : www.arisem.com
• Select.int d’Alogic : www.alogic.fr
Après avoir présenté les différents outils de veille existant, nous allons nous
intéresser aux méthodes de valorisation de l’information et de capitalisation des
connaissances dans un processus de veille.
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II.B.2. Les méthodes de valorisation de l’information et de capitalisation des connaissances dans un processus de veille
II.B.2.a. Les différents types d’analyse et de collecte par les systèmes à valoriser
1. Analyse statistique : le choix de cette méthode est pertinent sur de gros volumes
de documents avec un corpus homogène (utilisation d’une même langue et
d’une même thématique).
2. Analyse sémantique : cette méthode fait intervenir des dictionnaires, des
thésaurus. Cette méthode permet de lever les ambiguïtés des termes et des
concepts employés. Donc, le principal problème est l’élaboration des
dictionnaires et des thésaurus
3. Analyse booléenne : c’est la correspondance entre une requête et un document.
Elle demande de la part de l’utilisateur la maîtrise du langage d’interrogation.
4. L’évolution vers des solutions mixtes, par une analyse conceptuelle, qui permet
de retrouver un document dans son environnement contextuel.
L’approche statistique est basée sur des comptages de termes présents dans la
requête, dans les index de la base interrogée, les documents répondant à la
question posée.
La sémantique est l’étude de la signification. Elle analyse les relations de sens
qu’entretiennent les unités lexicales dans la chaîne parlée.
Extraire de l’information d’un texte sous tend deux types de traitement : une phase
de « compréhension » et une phase de « sélection ». Certains outils purement
statistiques, ne traite pas la phase de compréhension, ce qui conduit à des résultats
discutables. Des progrès ont été réalisés où l’on a pu décomposer le problème de la
compréhension des textes par le système. Cette décomposition est faite à la fois au
niveau des ressources linguistiques (dictionnaires, règles de grammaire) et au
niveau des algorithmes (analyseurs, etc.)
Les principaux niveaux sont :
• Le niveau morphologique : identification des mots d’une phrase
• Le niveau syntaxique : identification des constituants et des fonctions d’une
61
phrase
• Le niveau sémantique : identification du sens des mots et de la structure logique
d’une phrase
• Le niveau du texte : identification des relations entre les phrases et la structure
d’un texte
• Le niveau du corpus : identification de la structure d’un ensemble de textes.
Chacun de ces niveaux, se décompose en sous tâches. Du point de vue de
l’ingénierie du traitement automatique des langues, elles correspondent à des
modules, des programmes spécifiques qui ont chacun besoin d’un type de
ressources linguistiques et d’un type d’algorithme particulier.
Dans la plupart des cas, la phase d’extraction ne suffit pas. Il faut selon le contexte,
encore trier entre ce qui est intéressant ou pas. Pour cette phase, il faut utiliser
dans un premier temps les indicateurs statistiques sur la fréquence des mots dans
la langue générale, afin de donner plus ou moins d’importance à des termes extraits
et ne garder que les plus pertinents. C’est un premier niveau de sélection qui doit
être affiné en fonction du texte, voire du corpus. D’autres indicateurs statistiques
basés sur la fréquence dans le texte lui-même ou le nombre de co-occurrences des
mots peuvent affiner l’analyse et déterminer les descripteurs les plus pertinents.
Cette phase de sélection est donc très importante dans le processus. Car en
général, moins de 10% des termes extraits sur des bases linguistiques sont retenus
comme descripteurs pertinents.
En outre, les systèmes logiciels repèrent automatiquement la structure logique du
document (balises HTML, typographie, etc.). Mais aussi des séquences comme un
résumé, une introduction, une conclusion, une bibliographie.
II.B.2.b. Data mining et Text mining: L’abondance de l’information accessible en ligne est telle qu’il faut la traiter afin
d’extraire du sens de données brutes et de créer de la connaissance. Des outils
logiciels sont absolument nécessaires pour proposer une analyse fine de grands
corpus informationnels, dont les outils de représentation des connaissances,
notamment cartographiques.
Le data mining ou fouille de données se distingue de l’analyse de données. En effet
62
l’analyse des données est un domaine de recherche mathématique et statistique,
tandis que la fouille de données relève de la recherche sur l’intelligence artificielle.29
La fouille de donnée est « une partie du processus de l’Extraction de
Connaissances à partir de Bases de Données (ECBD, ou Knowledge Discovery
from Databases (KDD))30. Mais la fouille de textes et la fouille de données sont deux
processus très proche au niveau des méthodes. Ce sont les champs d’application
qui différent : l’un s’applique à des données numériques et l’autre à des données
textuelles. L’objectif premier de la fouille de textes est d’extraire des termes
contenus dans des textes, à l’aide des techniques de traitement automatique des
langues (TAL). Les résultats des analyses sont confrontés à des modèles, qui
permettent de construire des connaissances. Ces connaissances sont une
représentation formelle et logique des outils d’analyse.
II.B.2.c. L’analyse bibliométrique, cooccurrences et co-citations Les outils d’analyse bibliométriques permettent un traitement des champs non
structurés, par des modules d’analyses statistiques. Ces mesures statistiques
relèvent de l’infométrie, qui désigne l’ensemble des activités métriques relatives à
l’information. L’infométrie concerne aussi bien la bibliométrie (documentation), que
la scientométrie (information scientifique et technique). La scientométrie est une
spécialisation de la bibliométrie au domaine de l’information scientifique et
technique.
Néanmoins, la scientométrie peut s’étendre à toute application de méthodes
statistiques à des données quantitatives définissant l’état de la science. La
scientométrie fait aussi usage des techniques d’analyse de données et de fouilles
de données pour répondre à son rôle métrique. Il existe différentes techniques
bibliométriques pour le comptage des publications scientifiques par auteur, par
domaine, etc. L’analyse des cooccurrences et des co-citations en sont des
exemples
On les désigne comme des « indicateurs relationnels », ils permettent d’expliquer
des relations entre les éléments étudiés à l’aide des caractéristiques de ces
29 Humbert Pierre, Prise en compte des besoins des utilisateurs dans la visualisation des connaissances scientifiques de corpus bibliographiques, Mémoire Master, Université Nancy II, juillet 2006 30 TOUSSAINT Y., Extraction de connaissances à partir de textes structurés. Document numérique, 2004, vol. 8, no 3, p. 11–34.
63
éléments. Il existe deux types d’indicateurs relationnels : ceux qui s’appliquent à la
description des relations entre articles, auteurs, organismes et ceux qui s’appliquent
au contenu lui-même comme la cooccurrence des mots (coword analysis). La
cooccurrence désigne la présence simultanée dans certains documents d’un corpus
homogène d’éléments d’information que l’on veut mettre en relation. Les réseaux
de cooccurrences peuvent être visualisés, cartographiés par des logiciels d’analyse
textuelle comme par exemple Wordmapper de la société Grimmersoft. Une co-
citation, est une méthode fondée sur une analyse très fine des références que
contiennent les articles scientifiques. L’apparition en même temps de deux citations
lorsqu’elle se répète dans un nombre important d’articles est susceptible d’apporter
des informations plus précises.
II.B.2.d. Extraction d’informations et analyse des tendances Cette méthode a pour objectif d’identifier des « patrons » (pattern en anglais) est
d’en extraire les éléments constitutifs : « It refers to the automatic identification
from text documents of the names of entities of interest, such as persons (e.g.,
“John Doe”), locations (e.g., “Washington, D.C.”), and organizations (e.g., “National
Science Foundation”). It also includes the identification of other patterns, such as
dates, times, number expressions”31.Cette extraction permet généralement
l’enrichissement d’une base de données dans laquelle seront donc enregistrées les
différentes informations collectées au fil du temps et correspondant aux patrons.
Aux Etats-Unis, les agences gouvernemental impliqué dans le Homeland Security32
utilisent l’extraction de données et le data mining. Chez TOTAL par exemple cela
permet de suivre les prises de participation à partir de l’outil TEMIS qui est utilisé
par les sociétés pétrolières. L’analyse des tendances consiste à détecter des
corrélations au sein d’un corpus et à y qualifier certaines expressions. Ce type
d’analyse peut être étendu pour l’analyse des concepts.
31 Hsinchun Chen, introdution to the JASIST Special Topic Section on web retrieval and mining : a machine learning perspective, JASIST, issue 7, May 2003 [http://ai.eller.arizona.edu/go/intranet/papers/intro_jasist2003.pdf] 32 Hsinchuen Chen, Artificial Intelligence for Homeland Security, published by the IEE Computer Society, 2005 [http://ai.arizona.edu/go/intranet/papers/IEEE-AI4HS-Chen-2005.pdf]
Module d’analyse de Go Albert, l’exemple de l’analyse des concepts
II.B.2.e. La cartographie de résultats, quelques exemples L’objectif est d’offrir une présentation graphique d’une liste de résultats. Nous
pouvons prendre l’exemple de l’outil MapStan Search, présenté comme un
métamoteur qui capitalise les connaissances. L’outil représente les résultats de
recherche sur le modèle dit « de plan de quartier » où les pages sont regroupées
par site. Les places représentent les sites et sont reliées par des rues indiquant leur
similarité. Chaque couleur renvoit à la place de la recherche (jaune : premiers
résultats, orange : résultats intermédiaires, rouge : derniers résultats, bleu : les
places recommandées)
64
Requête terrorisme
Cartographix, de Datops : Réseau relationnel
Exemple de cartographie du réseau relationnel relatif à une problématique donnée, avec
accès aux fiches détaillées remplies par les consultants selon des axes de recherche
spécifiques au client.
65
Cartographix de Datops : Discours
Cartographie du discours / positionnement des acteurs par rapport à une problématique
donnée, avec accès direct à la fiche descriptive de l’acteur
66
Interface d’Human-Links
Human- links est par ses fonctionnalités à la fois un outil de veille, un outil d’aide à
la prise de décision et de cartographie des informations. Par exemple lors d’une
recherche de concurrents, la proximité de certains documents sur la carte peut
mettre en évidence des alliances, des collaborations. Une recherche plus spécifique
sur un produit mettra en valeur les différents acteurs liés à ce même produit.33 Les
outils statistiques utilisés permettent :
• L’étude des co-occurrences, qui peut aider à la reformulation des requêtes
• Le positionnement d’un thème de recherche, si le thème est toujours d’actualité
• De visualiser le nombre de mots clés par documents, et donc de juger de la
pertinence d’un document
67
33 Emmanuel Ferrand, rapport de stage de DESS Gestion des Systèmes Documentaires Scientifiques et Techniques, Valeo Systèmes d’essuyage, introduction d’un nouveau logiciel de veille et d’aide à la prise de décision : Human- Links, Université Aix Marseille, 2004.
68
Human links propose en fait, un accompagnement à chaque cycle de la veille.
L’outil permet à la fois de surveiller l’environnement et l’accès aux sources et d’aider
au traitement pour analyser, organiser les informations et communiquer les
résultats.
II.B.3. Méthodes de navigation dans un corpus : définition et positionnement
Nous reprenons, ici les différentes méthodes de « navigation » et d’analyse des
corpus, en présentant les avantages et les inconvénients de ces derniers.
Techniques Définition Avantages Inconvénients
Catégorisation
Affecter les résultats d’une recherche
dans un plan de classement construit
a priori.
Situer les résultats par
rapport à une
organisation connue et
statique.
Rigidité, complexité, mise
à jour.
Classification
Organiser les résultats en sous
ensembles ayant une cohérence
sémantique
Focaliser sa recherche
sur un sous ensemble
Parfois difficile à
interpréter
Thèmes liés Extraire dans un flux de résultats des
expressions significatives
Etendre la recherche à
de nouveaux thèmes
Peut être bruyant. Très
sensible à la technologie
Entités nommées
Extraire dans un flux de résultats des
expressions valides par rapport à une
grammaire prédéfinie (noms propres,
références, etc.)
Regrouper
dynamiquement des
résultats à partir
d’éléments connus et se
focaliser sur ceux
souhaités
Peut être bruyant. Très
sensible à la technologie
34Source : L’entreprise dans l’économie de la connaissance, vision et savoir faire d’une
communauté d’éditeurs de logiciels, Livre Blanc, Groupement Français d l’industrie de
l’information (GFII), octobre 2005
Les outils de catégorisation sont couramment employés, le plan de classement est
connu de tous. Ces outils sont une aide précieuse. L’exploitation d’outils de
classification (ou de clusterisation en anglais) est plus complexe du fait du caractère
dynamique de cette approche. Différentes études ont révélé que seul un public
averti (chercheurs, documentalistes, etc.) exploitait ces informations. L’effort
34 L’entreprise dans l’économie de la connaissance, vision et savoir faire d’une communauté d’éditeurs de logiciels, Livre Blanc, Groupement Français d l’industrie de l’information (GFII), octobre 2005
69
intellectuel pour comprendre la classification proposée représente souvent un
obstacle pour utilisateur non averti.
Devant l’élargissement de l’offre de ces outils de veille tant du point de vue de la
quantité, que de la qualité, notamment en termes d’analyse, on note chez certains
futurs utilisateurs, un engouement, voire un émerveillement pour ces outils logiciels,
comme s’ils pouvaient tout faire tout seuls. Il est vrai que ces outils sont dans une
phase de maturation technologique, mais l’expertise humaine, comme nous allons
le voir, reste au cœur du processus de veille et de capitalisation des connaissances
70
II.C. Expertise humaine, stratégie de veille et de gestion des connaissances
II.C.1. Des Hommes au cœur du processus de veille
II.C.1.a. Les veilleurs et les compétences d’équipe Comme nous l’avons vu précédemment l’analyse de l’information pour sa
valorisation met en avant l’expertise des professionnels de l’information. Les
compétences des veilleurs dans une équipe peuvent être multiples et souvent
complémentaires. La mission du veilleur est de fournir des informations à valeur
ajoutée dans différents domaines. L’important est de repérer les compétences des
uns et des autres, pour la structuration de l’équipe et le partage des savoirs faire au
profit de la communauté. L’équipe des veilleurs et le réseau de veille est un
dispositif de collaboration et de synergie dans le processus de veille et de
capitalisation des connaissances. L’idéal est d’avoir différents types de profils de
veilleur, par exemple :
• Un veilleur expert généraliste : c’est une personne qui a une connaissance
pluridisciplinaire dans l’entreprise après plusieurs années d’expérience. Il
connaît des réseaux de contacts pour vérifier ses renseignements. Il produit des
synthèses de qualité.
• Un veilleur documentaliste : outre la maîtrise des techniques de recherches, il a
une aptitude particulière à l’écoute. Il est capable d’être et de rester à l’écoute
des besoins des clients (service SVP, question/réponses aux usagers). Il peut
être chargé de la diffusion sélective de l’information (courrier électronique, notes
d’information…). Il peut également être chargé de la capitalisation des
informations dans des bases de connaissances.
• Le veilleur analyste : il utilise parfaitement les techniques infométriques afin
d’analyser et de valoriser l’information collectée
• Le veilleur animateur : en relation avec les experts, il participe avec eux au
groupe de travail. Il capitalise les informations lors de ces réunions et les
transmet aux autres veilleurs.
• Le responsable de veille : il est responsable du processus de veille et de sa
qualité, il est en relation direct avec la direction.
71
II.C.1.b. Les veilleurs et l’interdisciplinarité L’interdisciplinarité dans une équipe de veille est fondamentale pour la
compréhension et le traitement des thématiques de veille. La connaissance
généraliste d’un domaine, d’une discipline, d’une question permet au veilleur
d’appréhender plus facilement l’information qu’il traite. Mais cette connaissance,
n’est pas une expertise, c’est une connaissance, un axe de curiosité intellectuelle
mise à jour régulièrement. Cependant, par expérience, un veilleur peut se former
sur un domaine précis de veille sans pour autant avoir de connivences avec le
domaine à traiter. Les qualités premières pour arriver à maîtriser un domaine de
connaissance sont l’esprit de curiosité et d’ouverture, la rigueur et la ténacité et une
méthodologie de travail pour capitaliser les connaissances dans un domaine. Moi-
même j’ai été amenée, dans le contexte de veille des marchés publics, à couvrir des
thématiques de veille pour lesquelles j’avais des connaissances généralistes et
d’autres où je me suis formée en capitalisant des informations et des
connaissances, partagées dans une base de connaissance.
Toutefois, l’interdisciplinarité doit être échangée dans l’équipe de veille comme
autant de spécialisations dans un domaine. Ces connaissances particulières doivent
être partagées, diffusées au sein du groupe comme autant de savoir faire de
l’entreprise. Car, rien ne prémunit l’entreprise d’une absence prolongée, d’un départ
à la retraite. Ces connaissances doivent être consignées et répertoriées dans une
base de connaissance.
En outre l’interdisciplinarité vaut également dans le traitement de l’information et de
la gestion des connaissances. Il est évident qu’un veilleur en information
géopolitique, en réflexion stratégique de défense doit à la fois jouer de ses
connaissances en histoire, avoir des repères bibliographiques fondamentaux, des
connaissances en géographie et en géopolitiques, en sociologie…
II.C.1.c. Les veilleurs et les experts : travail en commun et validation de l’information Les veilleurs doivent travailler quand cela est possible en étroite collaboration avec
les experts. Ces derniers sont les seuls capables de valider la compréhension des
problématiques liées à une thématique de veille, les connaissances cibles à
développer. Un expert est une personne connaissant parfaitement son domaine de
recherche. Il analyse et valide l’information collectée. Il participe souvent à des
groupes de travail constitués d’autres experts, dans des domaines transverses. La
72
collaboration avec les experts peut aboutir à une synthèse à haute valeur ajoutée.
II.C.1.d. La direction générale et la veille Selon Antonio Lopes Da Silva35, il faut distinguer les décideurs stratégiques et les
décideurs opérationnels dans l’interrelation entre la veille et la direction générale.
Les décideurs stratégiques font partie de la direction générale de l’entreprise et les
décideurs opérationnels transmettent les Facteurs Critique de Succès (FCS36) ou la
stratégie de veille globale par rapport au contexte. Les décideurs opérationnels
traduisent la stratégie générale de veille en besoins spécifiques à leur unité. Ils ont
pour rôle de transmettre les analyses d’information finalisées aux décideurs
stratégiques. Les décideurs opérationnels sont des intermédiaires entre la direction
générale et l’équipe de veille.
II.C.2. Les stratégies de veille et de capitalisation des connaissances
II.C.2.a. la phase de collecte de l’information : des stratégies complémentaires On doit tout d’abord définir un plan de veille qui mette au clair les objectifs, les
besoins et les flux d’information, puis mettre en œuvre des stratégies de recherche
de sources correspondantes à la thématique et ses problématiques, validées par les
experts. Pour automatiser la veille, il faut au préalable repérer les sources les plus
pertinentes par thèmes. Plusieurs méthodologies pour identifier les gisements sont
envisageables. Ces méthodes sont complémentaires, car aucune méthode n’est
entièrement satisfaisante.
• La recherche par mots clés à partir d’un moteur de recherche : si les mots clés
sont très précis, ils permettent de collecter des informations très ciblées.
• Il faut par la suite juger de la qualité du site web : mise à jour régulière, analyses
objectives reposant sur des sources fiables, auteurs aisément identifiables.
• Il faut tester plusieurs moteurs de recherche, puis confronter et analyser.
Exemple : homeland security, dissuasion nucléaire, Peace Research, armée et
35 Antonio Lopes Da Silva, l’information et l’entreprise : des savoirs à partager et à capitaliser, Méthodes, outils et application à la veille, thèse, Université d’ Aix Marseille, p. 46, juillet 2002 36 La théorie des « facteurs critiques de succès a été mise au point par Rockart en 1979 comme un moyen de détermination directe des besoins in information du directeur général. Les FCS se
73
nation
• Les mots clés peuvent se classer : mots clés primaires cadrant le domaine
de recherche, des mots clés secondaires, des synonymes, des équivalents
• La traduction en anglais est indispensable pour élargir sa recherche aux
moteurs anglophones. A ces mots clés, il faut adjoindre des opérateurs de
proximité (ADJ, NEAR, FOLLOWED BY) et des opérateurs booléens (OU,
OR)
• La recherche de « bookmark » constitués dans les sources spécialisées
1. Il faut identifier deux URL pertinentes sur un sujet : http://www.iiss.org/ et
http://www.frstrategie.org/
2. Analyse des liens proposés et création d’un bookmark personnalisé :
www.ndu.edu National Defense University
www.sciences-po.fr Sciences Po
www.csis.org Center for Stratégic and International Studies
http://www.obsarm.orgCentre de documentation et de recherche sur la paix et
les conflits
www.er.uqam.ca/nobel/cepes/CEPES : Centre d’études des politiques étrangères et
de sécurité
www.cecri.ucl.ac.be Centre d’études des crises et des conflits internationaux
www.ceri-sciences-po.org Centre d’études et de recherches internationales
www.ladocumentationfrancaise.fr La documentation française
eliamep.gr/eliamep/content/home.aspx/ Hellenic Foundation For European and Foreign policy
www.generis.fr.stGroupe d’étude sur le nucléaire et les relations
internationales et stratégiques
www.grip.orgGroupe de recherche et d’informations sur la paix et la
sécurité - Bruxelles
www.stimson.org Henry L. Stimson Center (Washington)
www.iss-eu.orgInstitut d’études et de sécurité de l’Union européenne
(Paris)
www.ifri.org Institut français des relations internationales (Paris)
définissent comme les zones critiques où la performance doit être au rendez vous.
74
www.iris-france.org Institut de relations internationales et stratégiques
/www.isad.com.fr Institut Supérieur de l’Armement et la Défense
www.iss.co.za Institute for Security Studies (Zurich)
www.iiss.org The international institute for stratégic studies (Londres)
www.ipacademy.org International passe academy (New York)
www.fas.org/manMilitary Analysis Network (Fédération of American
scientists)
www.esdpdemocracy.net Programme de recherche sur la PESD
www.rusi.orgRoyal united services institute for defence studies
(Londres)
www.info-europe.fr Centre d’information sur l’Europe (Paris)
www.sipri.seStockholm international peace research institute
(Stockholm)
II.C.2.b. La formalisation dans des tableaux de bord de veille On peut par exemple formaliser la veille par la mise en place de tableaux de bord
par thème. On doit y trouver :
• La définition des thématiques à surveiller, c'est-à-dire les problématiques sous
jacentes, les concepts déjà existant,
• La recherche de mots clés et la formulation d’équations de recherche,
• Le repérage des gisements d’informations à surveiller,
• Le repérage des les typologies de connaissances à capitaliser,
• L’identification les dispositifs pour capitaliser les connaissances,
• Identifier des destinataires,
• La détermination de la liste de diffusion, la fréquence,
• La détermination des méthodes d’alertes, supports de diffusion (papier, mail)
75
Tableau de bord de veille
Thème cible de la veille : Armée et Nation
Problématiques associées :
Date :
URL (adresse) des sites à surveiller
Objectif de la surveillance
Mots clés et équation de recherche
Niveau de surveillance (léger, moyen, élevé)
Nature des gisements (formels, informels)
Typologies des connaissances à capitaliser (concepts, points
particuliers, perceptions, analyses, etc.)
Dispositifs de capitalisation (synthèse documentaire,
bibliographique)
Diffusion (destinataires, fréquence, support)
II.C.3. Les stratégies de gestion des connaissances et de partage de l’information
II.C.3.a. La réflexion autour de la codification des connaissances et des savoirs à capitaliser Dans le cadre de cette dynamique documentation et recherche, il s’agit d’allier la
veille et la capitalisation des connaissances. Pour cela, il faut d’abord mettre en
place une codification des connaissances. La connaissance n’existe que dans le
rapport personnel d’un individu à un objet, l’objet de connaissance. Ce ne sont pas
directement des connaissances qui seront partagées au travers d’un outil, mais
plutôt des objets qui seront interprétés au travers d’un outil, avec la validation des
experts.
Quels sont les types de connaissances nécessaires à la transmission ?Comment recueillir la connaissance ?Comment formaliser ce qui « ne peut pas se dire » ?Que codifier et que ne pas codifier ?
Codification des connaissances
Livrede
connaissances
Phénomènes métiers
Phénomènes métiers
ProcessusProcessus
Savoir-faireSavoir-faire
Les conceptsLes concepts
L’historiqueL’historique
L’évolutionL’évolution
DISPOSITIFS DE CAPITALISATION ET TRANSFERT DES CONNAISSANCES
Rédiger pour partager des connaissances
Codification des connaissances
Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations, ANLCI,
Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005
II.C.3.b. L’identification des savoirs à acquérir Dans notre économie du savoir où les informations sont transformées en
connaissances, il est utile d’avoir une stratégie de gestion des connaissances et
d’identifier les différents types de savoirs à développer. Jean Louis Ermine distingue
différents types de savoirs37 : les savoirs à acquérir, à surveiller, à créer, à partager,
et à transférer.
37 Ermine JL, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations, ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005
76
• Savoirs à acquérir(recrutement, formation …)
• Savoirs à surveiller(IE, veille …)
• Savoirs à créer(innovation, R&D …)
• Savoirs à partager(travail collaboratif, Communautés …)
• Savoirs à transférer (Capitalisation et transfert)
ConnaissancesCoopération
Information
Systèmes d'information et de connaissance
Ingénierie des connaissancesModélisation des connaissancesMéthode MASK
Intelligence économique et veilleAnalyse des besoins en informationGuerre économique
Sciences cognitives Explicitation des processus cognitifs
Ergonomie cognitive Ergonomie des interfaces web
Gestion des connaissances
Méthodes d'évaluation pour la gestion des connaissancesAnalyse stratégique et cartographie des connaissances critiquesGestion de projet et gestion des connaissancesTransfert de connaissances inter-générationnel
Systèmes inter-entreprisesEntreprise étendue
Systèmes d'information basés sur le webe-administration
e-business
Systèmes d'information coopératif
Communautés
Management des communautés de savoir
Technologies de support des communautés de savoir
Systèmes territoriauxDéploiement des réseaux haut-débit
Ingénierie des SI
méthodes et outils de conceptionMéthodes de développement rapideTechniques et outils de test et recettage
STRATEGIE POUR LA GESTION DES CONNAISSANCES
Evolution et maintenance des SIRétro-conception et rétro-ingénierie
Informatique décis ionnelleGestion de la relation clientIngénierie des systèmes décisonnels (conception, évaluation, rétro-conception)
Audit et conseil en SI
Maîtrise d'ouvregeMéthodologie d'auditEvaluation de la qualitéModèles d'estimation des charges
Usages des SIEtudes de genreEtudes de cas SIMobilité
Stratégie et gouvernance des SI
Elaboration de schémas stratégiquesModèles de gouvernanceUrbanisation des SIIngénierie des processusGestion des SIPolitiques de sécurité des SI
Eléments pour un plan d’action
Éléments pour un plan d’action
Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations, ANLCI,
Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005
Cette méthode de management et de capitalisation des connaissances fait
apparaître un lien direct avec la veille. « Les savoirs à surveiller (IE, veille),
n’émergent que par une surveillance régulière de certains domaines de la
connaissance, d’autres doivent être constamment mis à jour par la communauté
apprenante. Ils se distinguent des savoirs à acquérir (recrutement, formation) et des
savoirs à créer (innovation). Mais ces savoirs à surveiller sont des savoirs à
partager (travail collaboratif, communautés) et à transférer (capitalisation et
transfert).
Il faut pouvoir établir clairement un plan d’action pour repérer concrètement les
types de savoirs à développer et leur interrelation avec la veille. Mais aussi
d’identifier les savoirs à acquérir pour améliorer la compétitivité de l’entreprise.
Il s’agit à la fois de capitaliser des savoirs et des savoir faire. Le savoir faire
concerne l’expérience individuelle et collective d’une communauté. Ces données
sont difficiles à exploiter, mais elles sont la mémoire même de l’entreprise. Le
service de santé des armées a mené une expérience de capitalisation de
l’expérience. En effet le centre de traitement de l’information médicale des armées
77
doit faire face à trois problématiques : le changement, la réduction des coûts et
délais, la démarche qualité. Le mémoire de Sébstien Rostoll analyse l’expérience de
cet établissement en matière de gestion des connaissances, identifie l’apport d’une
démarche de capitalisation et explique la mise en œuvre de l’outil de knowledge
management.38
II.C.3.c. Stratégie de veille, de gestion des connaissances et innovations La stratégie de veille et de gestion des connaissances est de plus en plus intégrée à
l’entreprise et aux organismes stratégiques comme les armées, car ce sont des
lieux de prises de décisions. Il s’agit à la fois de surveiller, de capitaliser, de
partager et créer et innover. L’innovation est le moteur de la compétitivité d’une
entreprise. Au sein des armées, l’innovation peut être synonyme de changements
stratégiques.
Capitaliser
Créer / innover (sur) veiller
Partager
Stratégie d’entreprise, la gestion des connaissances
Pour les armées du monde occidental, il s’agit d’intégrer la planification, la gestion
défense par la gestion de la connaissance. Nous pouvons prendre ici l’exemple des
forces canadiennes.
78
38 Rostoll Sébastien, Confiance, et capitalisation de l’expérience, mémoire 2004
Organisation des forces canadiennes
Source : DGPS - Directeur général de la planification stratégique
http://www.vcds.forces.gc.ca/dgsp/pubs/dp_m/intro_f.asp
II.C.4. veille et connaissance du public : l’évolution des besoins des usagers au cœur du processus de veille
II.C.4.a. La veille clientèle Dans le service de veille, la relation clientèle est primordiale. Les clients ou les
usagers sont au centre du processus de veille. Ils sont la raison d’être du service de
veille. D’où l’importance d’être à l’écoute de ses besoins et de ses attentes. Ceci
d’autant plus que les besoins des usagers peuvent évoluer, le personnel d’un
service de veille doit le détecter.
II.C.4.b. les bases de connaissances clientèles Pour cela il est possible de mettre en place une base de connaissance clientèle afin
d’avoir une visibilité sur l’évolution des publics, de leurs demandes, de leurs
pratiques documentaires. La non prise en compte de ces évolutions induit une
inadéquation entre les missions fixées à un organisme et ses réalisations, et rend
inévitable un repositionnement stratégique.
79
80
II.C.4.c. Le service SVP La mise en place d’un service SVP – Question Réponse, est un bon moyen
d’appréhender les profils clientèles et les besoins. Ce service peut être accessible
par le site internet du centre de documentation. Les demandes portent à la fois sur
des produit documentaire, une veille spécifique et ponctuelle ; et des informations
sur des éléments bibliographiques. Il serait judicieux de consigner ces demandes
dans une base accessible à l’ensemble de l’équipe du centre de documentation.
II.C.5. Quels moyens, quelles modalités pour la diffusion des documents, de l’information, de la connaissance ?
II.C.5.a. La diffusion sélective de l’information et les besoins de l’usager Dans la problématique de diffusion, il y a trois types de produits : les documents,
l’information analysée et valorisée, la diffusion et le partage des connaissances. Il
faut s’interroger sur les modalités de cette diffusion. Par exemple, la diffusion
sélective de l’information au moyen d’outils de veille est un système technologique
Push et repose sur le principe de la diffusion d’informations ciblées, par un
abonnement par profil. Est-il adapté à tous les usagers ? Certains ne préféreraient
ils pas une solution du Push / Pull qui fait appel à la multi diffusion ?
II.C.5.b. La numérisation, et la mise en ligne des documents sources issue de la veille De même quels sont les documents à mettre en ligne sur le site web, en relation
avec les thématiques de la veille. La numérisation permet l’accès à distance de
nombreuses ressources documentaires et évite les déplacements au centre de
documentation. Dans cette logique de consultation à distance de la veille et des
documents associés, une politique de numérisation serait adaptée.
II.C.5.c. La gestion de la diffusion des connaissances Pour la diffusion des connaissances il faut s’interroger sur sa périodicité, les profils
des utilisateurs concernés, leurs questions, leurs réactions et leur gestion par
l’équipe de veille. Ce qui renvoi à la répartition des tâches au sein de l’équipe de
veille : qui répond ? Comment peut-on régulièrement faire un état des
connaissances par thématique de veille ?
Troisième Partie : Analyse des besoins et étude critique des outils de veille
81
82
III.A. Contexte de la mission et méthodologies adoptées
III.A.1. Objectifs de la mission :
III.A.1.a Analyse des besoins Dans le cycle de veille, les deux premières étapes sont la définition du besoin
informationnel et la recherche et la collecte de l’information. Nous proposons ici, une
étude visant à identifier les besoins en veille du centre de documentation de l’Ecole
Militaire. Cette phase d’identification des besoins est un préalable à la phase
d’analyse des outils logiciels. Cette phase a facilité par la suite les rencontres avec
les éditeurs de logiciels. En effet cela m’a permis de poser les bonnes questions et
de toujours conserver un regard critique sur les démonstrations et les discours de
type « commercial » qui les accompagnent.
III.A.1.b. Analyse critique des outils de veille Cette étude critique présente "les outils de veille" utilisables dans un processus de
veille stratégique. Elle n'est pas exhaustive, mais tente de cerner dans son
acception la plus large ce qu’on entend par « outils de veille ». Comme nous
l’avons vu, les « outils de veille » ne sont pas que des outils logiciels. C’est un
ensemble de dispositifs concourant à faciliter un processus de veille. Quels sont les
dispositifs, les méthodes et les techniques utilisés par ces outils ?
A quels besoins répondent-ils ? Quelles sont les limites de ces différents outils ?
III.A.1.c. L’étude, un outil d’aide à la prise de décisions Cette étude a pour vocation d'aider le Groupe de projet de l'Ecole Militaire à choisir
un outil de veille. Le choix d’un outil de veille pour l’automatisation de la veille
s’impose vu la quantité d’informations et de sites web à surveiller. Le web regroupe
environ 150 millions de pages à travers le monde accessibles via un navigateur,
d’où un intérêt croissant pour un outil puissant d’accès à l’information pertinente.
Cette étude doit faciliter la rédaction du cahier des charges pour le lancement de
l’appel d’offre « outil de veille ».
83
III.A.2. Eléments de méthodologie
III.A.2.a. Méthodologie pour l’évaluation des besoins Dans un premier temps, il est nécessaire de rassembler les documents internes de
l’établissement étudié permettant de comprendre les enjeux, afin d’étudier comment
la veille et la capitalisation des connaissances peuvent s’insérer dans le processus.
Une analyse méthodique de ces documents permet par la suite de dégager les
grands axes de réflexions au niveau des besoins. Les conversations avec les
membres de l’établissement peuvent aider à éclaircir un certain nombre de points.
Parallèlement à cela, il est utile de rechercher des éléments bibliographiques de
méthodologies pour l’évaluation des besoins dans un processus de veille : les sites
web spécialisés dans les outils de veille et l’analyse des besoins, les publications
méthodologiques comme celle de l’IHEDN et du SGDN39. Il est également possible
d’utiliser une méthodologie de benchmarking, en regardant comment ont été
évalués les besoins en veille, dans d’autres centres de documentation, au travers
d’une étude comme le rapport d’Elena Satchkova40, La veille dans et pour la
recherche publique en France.
III.A.2.b. Méthodologie pour la sélection des critères d’évaluation des outils de veille La sélection des critères relève à la fois de l’étude des besoins et de l’attention
portée aux possibilités fonctionnelles et technologiques des outils existant sur le
marché. Des indices de priorité ont été affectés à ces différents critères. De même
ici, des lectures attentives d’ouvrages et d’éléments de méthodologies, peuvent
faciliter la première phase de repérage des critères d’évaluation des outils de veille.
Avant de se concentrer sur les besoins spécifiques du centre concerné.
III.A.2.c. Méthodologie pour la rencontre avec les éditeurs de logiciels de veille Il faut tout d’abord capitaliser toutes les informations sur les différents outils de veille
sur le marché. Puis se demander s’il n’existe pas déjà un inventaire de ces outils en
France. Pour cela, il faut des sites spécialisés dans la présentation des outils de
39 Outils de traitement avancé de l’information : besoins et guide d’utilisations (solutions pratiques) ; Association des Auditeurs en Intelligence Economique de l’institut des Hautes Etudes en Défense Nationale - AAIE - IHEDN, Groupe de travail n°4.- Paris, avril 2006.-24. Grille d’aide à la formulation du besoin, SGDN/IE, n°102, 28/04/2006 40 Elena Satchkova, La veille dans et pour la recherche publique en France, Rapport d’étude rédigé à la demande de l’Institut National de Recherche Pédagogique, Volume I, octobre 2003
84
veille. Ce qui permet de trouver des noms de sociétés, et parfois quelques
comparatifs de fonctionnalités de ces outils. J’ai pris connaissance du guide du
Cigref41 avant le début de mon stage, ce qui a facilité une première approche des
différentes catégories des outils de veille sur le marché français.
Puis, j’ai fait des recherches sur chaque outil, avec un dossier spécifique analysé
selon les critères retenus et des renseignements sur la société en question.
J’ai contacté par la suite les sociétés qui me paraissaient intéressantes, en leur
précisant les points que je voulais aborder avec eux lors de notre rencontre pour
une démonstration. Après chaque démonstration d’outils, je remplissais mes
tableaux d’analyse.
III.A.3. Les problèmes rencontrés
III.A.3.a. La rencontre avec les éditeurs de logiciels de veille : quelques constats
• Il a été difficile de prendre des rendez vous avec les sociétés éditrices de
logiciels de veille pendant la période des mois de juillet et d’août. Certaines
d’entre elles, contactées début juillet, ne m’ont répondu qu’au début du mois
de septembre. J’ai passé beaucoup de temps soit au téléphone, soit par mail
à contacter, à relancer, à annuler, à convenir d’un autre rendez vous, à
demander des précisions… Tout ce travail de communication et de relations
commerciales, d’entretiens est à la base de mon travail d’analyse. Pour
chaque outil, les informations ont été collectées à partir de sources web,
sur les salons et après démonstration et / ou contact téléphonique.
• Les difficultés de communication entre des professionnels de domaine
différents (documentalistes, commerciaux)
III.A.3.b. La nature de l’évaluation • Les difficultés pour obtenir des démonstrations, sans assurances du côté
des sociétés productrices d’être finalement sélectionnées et d’être
attributaire du marché.
85
• Les difficultés d’évaluation des performances au niveau de la collecte de ces
outils. L’idéal aurait été de tester ces différents outils avec les mêmes
requêtes. Cependant nous avons recherché des informations sur le niveau
de collecte de ces outils qui révèlent des performances différenciées.
III.A.3.c. Les entretiens, la rencontre avec les experts Il est souhaitable, mais parfois difficile à obtenir, d’organiser des entretiens avec les
publics potentiellement visés. Un autre moyen est de consulter les travaux réalisés,
afin de mieux connaitre leurs domaines de recherche et l’implication pour la veille.
41 Guide de recensement des outils de collecte, de traitement et de visualisation de l’information / CIGREF, Janvier 2006
86
III.B. Evaluation des besoins
III.B.1. La veille et la réflexion stratégique de défense
La maîtrise de l’information est aujourd’hui primordiale pour connaître et suivre à la
trace l’évolution d’un environnement, d’une société, d’une entreprise. Seule
l’obtention rapide et ciblée de l’information pertinente permet de prendre une bonne
décision au bon moment. Il est évident que seule une veille appropriée est
susceptible de rendre intelligible la réflexion en matière de réflexion stratégique de
défense.
Cette réflexion s’inscrit à la fois dans un contexte national, européen et international.
Les documents collectés proposeront des informations et des analyses dans
différentes langues. D’où le critère déterminant du multilinguisme.
Les thèmes liés à ce type de veille sont multiples : la sécurité des territoires à
l’échelle nationale et internationale, la sociologie de l’armée (notamment la
dialectique armée nation dans un contexte de professionnalisation de l’armée), mais
aussi une veille internationale qu’on pourrait qualifier de géopolitique.
La collecte et l’analyse de l’information doivent permettre une meilleure visibilité en
matière de stratégies et de doctrines sous jacentes aux relations entre Etats.
III.B.2. Les objectifs et les finalités de la veille
• Avoir une traçabilité sur les différents domaines de recherche, les chercheurs,
les réseaux, les organismes. Cette traçabilité permet l’expertise dans un
domaine et la distribution de synthèses documentaires de qualité.
• Détecter les thématiques de recherche, les débats, les nouvelles publications
• Repérer les notions, concepts, théories émergentes, repérer les signaux faibles.
Ce repérage permet d’anticiper.
• Repérer les nouvelles publications pour enrichir le fonds documentaire qui doit
faire référence au plan national, européen et international. La stratégie de
développement des collections est à adapter périodiquement en fonction des
87
sujets de recherche et de réflexion.
• Capitaliser l’information, les connaissances et les savoirs par domaine.
• Repérer et promouvoir les travaux de recherche produits
• Transférer et diffuser l’information ciblée selon la demande et les profils
• Conserver l’information utile
• Avoir une traçabilité des activités, des compétences, des publications des
autres centres spécialisés et des partenaires (veille concurrentielle).
• Détecter l’information informelle : conférences, séminaires, colloques
III.B.3. Les publics et les différents niveaux de veille
Le public susceptible d’utiliser les outils de veille se compose ainsi :
• Les responsables d’acquisitions
• Les documentalistes amenées à répondre à des questions ponctuelles
• Les documentalistes qui doivent livrer des produits issus de leur veille
• Les chercheurs, les stagiaires de l’EMS, les étudiants de 3 ème cycle
Le public se compose à la fois de professionnels de l’information-documentation et
d’utilisateurs finaux. C’est pourquoi l’outil de veille doit être à la fois efficace,
ergonomique, facile d’utilisation et accessible à distance.
III.B.4. Différents niveaux de veille
On peut distinguer différents types de veille :
• Une veille experte dédiée à des thématiques particulières et pointues
demandant une expertise approfondie.
• Une veille généraliste pour les questions générales (recherches, tâches de fond)
• Une veille ponctuelle et à la demande
• Une veille bibliométrique.
88
Dans le processus de veille, il faut distinguer la collecte de références
bibliographiques et la récupération des documents complets.
89
III.C. Présentation de l’évaluation des outils de veille : méthodologie et lecture des tableaux
III.C.1. Les critères d’évaluation des outils de veille
Vingt – deux outils de veille ont été analysé selon treize critères liés au cycle de
l’information (collecte, affichage des résultats, traitement et analyse, diffusion), mais
aussi aux compétences de la société et au coût de l’outil.
Chaque produit est étudié en fonction des critères découlant des besoins définis à
partir de l’identification du besoin du centre étudié. Les pré-requis sont le traitement
des sources internes et externes, le web visible et invisible* (ensemble des pages
web qui ne sont pas indexées par les moteurs de recherche, principalement
constitués des informations stockées dans les bases de données).
1 – Ergonomie, affichage des résultats
2 – Compatibilité avec d’autres outils complémentaires
3 – Expérience en tant qu’intégrateur
4 – Expérience en matière de sourcing défense
5 – Production de rapports
6 – Diffusion sélective de l’information (DSI)
7 – Multilinguisme : intégration des langues latines et non latines
8 – Analyses statistiques
9 – Archivage
10 – Paramètres de sécurité
11 – Références clients
12 – Environnement technique
13 – Coût (les données concernant ce critère n’apparaissent dans ce présent
mémoire)
90
III.C.2. Les indices de priorité de ces critères Ces critères n’ont pas le même indice de priorité, l’accent a d’abord été mis sur :
1) Le principe de modularité du système : l’outil doit permettre l’ajout d’autres
modules, d’autres outils comme des outils de gestion des connaissances,
d’analyse et de visualisation de l’information. Il doit être compatible avec des
outils entreprise (GED, CRM…) et s’adapter à l’évolution du web
(formats…).
2) Donc, il y a un net positionnement en faveur un système léger et modulaire
afin d’éviter ce qu’on nomme communément l’effet « usine à gaz ». On note
actuellement une tendance à l’association d’outils légers dans différentes
entreprises. La modularité doit permettre l’utilisation de l’outil en partie ou
dans son intégralité suivant les types de veille, suivant le fonctionnement et
les besoins des veilleurs. Cela permet aussi de prévoir l’évolution du
système en place : il doit pouvoir être modifié et s’enrichir de nouveaux
outils. On va vers une modularité et une interopérabilité entre les outils.
Cette méthode rend plus facile l’adaptation aux évolutions techniques,
notamment par rapport aux évolutions du web (nouveaux formats…). Dans
la logique de veille et de capitalisation des connaissances, le centre de
documentation compte associer un outil de gestion des connaissances.
3) la restitution de l’information : affichage des résultats, hiérarchisation de
l’information, critères de pertinence, production de rapports (sous quelle
forme).
4) Le multilinguisme : C’est un critère de différenciation entre les systèmes.
Très peu d’outils sont en mesure actuellement de traiter les langues latines
et non latines. Conscientes de l’importance de ce critère, les sociétés
prévoient le traitement à partir d’une gamme plus large de langues. Par
exemple la société Go Albert prévoit l’intégration du Russe, du Chinois et de
l’Arabe dans un an.
5) Les paramètres de sécurité : le principe d’anonymat et de furtivité pendant la
phase de collecte, pour éviter de se faire repérer par d’autres robots.
6) L’expérience en matière de sourcing défense sécurité :
7) L’analyse de l’information : au minimum un module statistique
8) La diffusion et la conservation de l’information : une diffusion sélective de
l’information automatisée, l’archivage (des pages web, des profils…).
9) L’expérience en tant qu’intégrateur : si l’outil est compatible avec d’autres
systèmes, les sociétés sont pour la plupart capables d’intégrer des outils
tiers d’autres systèmes. Certaines sociétés peuvent intégrer d’autres
systèmes d’entreprises par partenariat.
10) Les références clients et l’expérience dans le domaine étudié
11) L’environnement technique : on a le choix entre les logiciels monopostes,
ASP / service web, Client / serveur.
12) Le coût
Nous proposons des symboles pour vite se repérer dans les tableaux
• La production de rapports par le système
• Le traitement statistique
• Le multilinguisme, le traitement des langues latines et non latines
• Les paramètres de sécurité dont l’anonymat pendant la phase de
collecte
• L’expérience en sourcing Défense
• La diffusion sélective de l’information
91
III.C.3. Présentation analytique des outils de veille par ordre d’importance des critères
III.C.3.a. Analyse par les critères d’ergonomie, d’affichage, de compatibilités avec d’autres outils complémentaires, la production de rapports, l’analyse statistique, les langues latines et non latines
▪ Sociétés, URL
▪ PRODUIT
▪ Nationalité
▪ Contact
▪ Type d’outil –
spécificité de l’outil
▪ Profil utilisateur
ergonome
affichage
compatibilité
avec d’autres
outils
production
de rapports
Analyse
statistique
langues
latines et
non latines
Acamaya
www.acamaya.com
▪ CONVERA
Produit Américain
▪ JM Pellet
tél : 06-14-17-90-50
▪ Plate forme de veille sémantique
▪ profil utilisateur : tout public
Niveau
d’affichage
satisfaisant
oui
Résumé :
titres ou
première
ligne du
document ou
liste de mots
clés
Non
Anglais,
Allemand,
Espagnol,
Italien,
Chinois
Néerlandais
cross Lingue
▪ Acetic
www.acetic.fr
▪ TROPES ZOOM
▪ René Adélaïde
tél : 01-44-54-02-01
▪ outil d’analyse sémantique
de bon niveau,
mais avec un robot
de collecte pas très efficace,
partenariat avec KB Crawl et
Intercept (EBP) pour la partie
collecte
▪ Profil utilisateurs : experts
Bon niveau
d’affichage et
d’ergonomie
oui
5 langues
(angl,
Allemand,
Espagnol,
Italien,
Portugais,)
92
93
▪ Alogic
www.alogic.fr
▪ SELECT.INT /
Atelier APERTO LIBRO (AL)
▪ Peggy Cadel,
tél : 01-53-17-53-17
▪ outil de veille et de gestion de
contenu sémantique
▪ profil utilisateur : expert
Tri par date
Affichage
de la
pertinence
oui Rapport sur
demande du
client
Non Langues
latines,
cyrillique via
translittérati
on
▪ Altercept
www.altercept.com
▪ NEWSEXT
▪ Denis Dollfus
tél : 0820 820 771
▪ outil d'extraction de news, de
données
▪ Profil utilisateur : tout public
pas
d'affichage
par pertinence
oui non, l'outil est
un outil de
collecte pur
non, mais
partenariat avec
wordmapper de
Grimmorsoft
Langues
latines, et
arabe,
russe,
chinois
Amoweba (racheté par Social
Computing)
www.social-computing.com
▪ HUMAN LINKS et
MAPSTAN SEARCH
▪ tél : 01-55-65-15-52
▪ Human links : outil de veille et
partage de connaissances
Mapstan Search : représentation
cartographique d’une requête
▪ Profil utilisateurs : expert
Bon niveau
d’affichage et
d’ergonomie
oui
+ un outil de
synthèse pour
rassembler
des
documents à
envoyer
cooccurrences
nombre de
mots clé par
documents
non
▪ Arisem
www.arisem.com
▪ KALIWATCH PROFESSIONAL
▪ Christophe Gali
tél : 06-60-44-04-44
▪ Plate forme de veille sémantique
▪ Profil utilisateur : tout public,
facile d’utilisation
Bon niveau
d’affichage
(pertinence)
et
d’ergonomie
oui
Disponible à
partir du 15
septembre
En option, à la
demande
du client
5 langues
latines
2 langues
latines
en full text
Unicode
31/12
94
▪ Ayonis
www.spyonis.com
▪ SPYONIS
▪ Sonia Salés
Tél : 332.32.63.36.34
▪ logiciel de surveillance et
d’analyse,
bibliométrie
▪ Profil utilisateur : tout public
Tri pertinence,
soulignage
Oui, Dataweb
par ex.
Oui, alerte
emails avec
liste de liens
Module biblio.
cooccurrences
des mots clé
langues
latines
▪ BEA Conseil
www.beaconseil.com
▪ KB CRAWL
▪ Julien Flandrois
tél : 01-41-29-06-01
▪ Agent d’alerte
▪ Profil utilisateurs : tout public
Affichage :
pas
satisfaisant,
Présentation
chrono.
oui Non, sous
forme de
pages HTML,
cartographie
de mots clés.
Toutes les
langues
européenne
s latines et
non-latines
▪ Cybion
www.cybion.fr
▪ CYBION EYE
▪ Clément Bourrat
tél : 01-53-32-46-00
▪ Plate forme de veille
▪ Profil utilisateur : tout public
Affichage
pertinence
Ergonomie
satisfaisante
oui Possibilité
d’installer un
logiciel de
création de
rapports sur
devis
Non,
utilise
Excel
Chinois,
Japonais
Arabe et
Russe
▪ Datops,
www.datops.com
▪ PERICLES -
DATOPS MONITOR
(enseptembre)
▪ Bertrand Damien
tél : 01-56-43-24-41
▪ Plate forme de veille
linguistique,
analyse de la tonalité
d’un document
▪ Profil utilisation : expert
Bonne
ergonomie,
affichage
avec
pertinence à
paramétrer
oui
Exraits,
résumés,
possibilité de
générer une
synthèse
25 langues
latines
non latines
95
▪ Diatopie
www.diatopie.com
▪ NEURONAV / CARTOWEB
▪ contact : 01-43-65-44-68
▪ Neuronav : outil de text mining,
analyse statistique et
classification des documents,
carte des thèmes.
Cartoweb : outil de consultation à
distance
des vues de Neuronav
▪ Profil utilisateur : expert
bon niveau
d'affichage
oui non
non
▪ Digimind
www.digimind.fr
▪DIGIMIND EVOLUTION :
FINDER / TRACKER
/ MANAGER / PUBLISHER
▪ Olivier Pequeniot,
Tél : 01-53-34-03-40
▪ Plate forme de veille
▪ Profil utilisateurs : tout public
pour le module Tracker,
expert pour le modèle Manager,
pas très intuitif
Affichage :
chrono.
Ergonomie :
moyenne
non
Exalead
www.exalead.com
▪ EXALEAD CORPORATE
▪ Fréderic Catherine
Tél : 01-55-35-26-81
▪ moteur de recherche, crawler,
indexeur statistique
▪ profil utilisateur : tout public
Bon moteur de recherche,
travaille en partenariats avec des
éditeurs d’outils de veille comme
KB Crawl.
à définir avec
le partenaire
oui non, avec
partenaires
Non
Arabe,
Chinois
▪ Go Albert
www.albert.com
▪ AMI MARKET INTELLIGENCE
(AMI MI)
▪ Contact Alain Beauvieux, PDG
Tél : 01-42-97-10-38
/ 06-08-66-18-58 –
Affichage
qualification
de la
pertinence
validation
de la
pertinence
oui
Résumé avec
les phrases
les plus
significatives
possibilité de
Volume par
sources
concept
Cooccurrences
5 langues :
Anglais,
Allemand,
Espagnol,
Portugais,
Néerlandais,
Langues
l ti
96
rendez vous Michel Raimbault,
Tél : 06-85-91-10-70
▪ plate forme de veille (5 modules),
méthode statistique et linguistique,
module analyse est très bon
(travail sur les concepts avec des
graphes,
cartographie signaux faible,
signaux forts,
un moteur de recherhe fédéré.
▪ Profil utilisateur : tout public,
facile d’utilisation
notion de
niveau de
preuve
pour la source
de
l’information
créer un
document de
type synthèse
non latines :
dans un an
Russe
Chinois
Arabe
▪ Iscope
www.iscope.fr/Keywatch
▪ KEYWATCH
▪ Laurence Marcelli, Thierry
Régnier,
tél 01-45-84-29-24
▪ Plate forme de veille : module
central, module statistique,
module profil
solution modulaire
▪ Profil utilisateurs : tout public
Bonne
ergonomie,
affichage
Par
pertinence
Oui : lexiquest
mine,
Temis, systran
webserver
Oui,
possibilité
aussi de
génération
automatisée
de synthèses
▪ Kartoo
www.kartoo.net
▪ KARTOO VEILLE
▪ Marc Roulleau,
tél : 04-73-44-50-95
Relance le 24 / 07
▪ Plate forme de veille
▪ Profil utilisateur : tout public
bon niveau
d'affichage et
d'ergonomie
oui
Oui, à définir,
news letters,
titre, URL,
résumé
automatique
Oui,
occurrences
et
cooccurrences
Oui, mais
dépend du
crawler
▪ Knowings
www.knowings.com
▪ GLOBAL FINDEUR,
KNOWLEDGE MANAGER
▪ Jean Philippe Clair,
tél : 06-15-32-78-63
▪ outil de veille, crawl spécialisé
sur le marché des organisations
professionnelles
▪ profil utilisateur : tout public
Présentation
homogène,
pertinence
oui
Anglais,
Espagnol,
Allemand,
Italien
97
▪ Orbiscope
www.orbiscope.net
▪ ORBISCOPE OBSERVER
▪ outil de veille
▪ Profil utilisateur : tout public
affichage
moyen, pas
d'affichage
de la
pertinence
oui
non Langues
latines
▪ Pertimm France
(groupe Pertimm USA, depuis
2001)
www.pertimm.fr
▪ PERTIM
▪ Contact Jean François Chédru,
Tél : 01-47-33-88-49
▪ moteur de recherche sémantique
▪ Profil utilisateur : tout public /
expert
Ergonomie
satisfaisante
Affichage par
pertinence
oui
Liste de
termes les
plus
significatifs
7 langues
cross -
lingue
▪ Pertinence Mining
www.pertinence-mining.com
▪ PERTINENCE INFORMATION
NETWORK (PIN)
tél : 01-43-91-45-90
▪ Plate forme de veille
▪ Profil utilisateur :
Tri pertinence,
soulignage
oui
non
14 langues
dont
Japonais,
Chinois,
Coréen,
Arabe,
Grec,
Russe
▪ Qwam
www.qwam.com
▪ QWAM E CONTENT SERVER
▪ Demande d’infos+ questions,
Tél : 01-30-09-68-88
▪ Outil de collecte pour la veille
▪ Profil utilisateur : tout public
Affichage
chrono.
oui
▪ Webformance
www.webformancewatch.com
▪ WEBFORMANCEWATCH
Tél : 01-58-46-45-19
▪ Plate – forme de veille
▪ Profil utilisateur : tout public
moyenne,
affichage
avec
pertinence
oui
98
▪ Website Wacher (Aignes)
www.aignes.com
▪ Surveillance de flux
d’informations
▪ Profil utilisateur : deux modes
d’utilisation, débutant et expert.
affichage
satisfaisant,
surligne les
parties
modifiées
oui
non
III.C.3.b. Analyse par les critères d’archivage, les paramètres de sécurité, le sourcing Défense, la diffusion sélective de l’information (DSI), l’expérience en tant qu’intégrateur
▪ Sociétés,
▪ PRODUIT
Archivage Paramètres
de sécurité
Sourcing
Défense
DSI
Expérience
intégrateur
▪ Acamaya
▪ CONVERA
oui non
non Oui
▪ Acetic
▪ TROPES ZOOM
non non non non Avec
partenaires :
KB Crawl,
EBP
▪ Alogic
▪ SELECT.INT /
Atelier APERTO LIBRO (AL)
oui non
Oui
▪ Amoweba (racheté par Social
Computing)
▪ HUMAN LINKS et MAPSTAN
SEARCH
non non non non Non
▪ Arisem
▪ KALIWATCH PROFESSIONAL
oui
Oui
▪ Altercept
▪ EASY BEE PLUS (EBP) –
N EWS EX
oui
non, mais
partenariat
avec la
société
Iscope et le
GCIC *.
non, mais
possibilité
de
l'installer
oui,
partenariat
avec Sfeir
▪ Ayonis
▪ SPYONIS
oui non non
Oui
99
▪ BEA Conseil
▪ KB CRAWL
oui
Oui, en
externe
partenaires :
Fla
Consultants
cabinet Sim
Oui
▪ Cybion
▪ CYBION EYE
oui
Non,
possibilité
d’ajouter
une DSI
Oui
▪ Datops,
▪ PERICLES -
DATOPS MONITOR
oui
Oui
▪ Diatopie
▪ NEURONAV / CARTOWEB
non non non non Non
▪ Digimind
▪DIGIMIND EVOLUTION :
FINDER / TRACKER
/ MANAGER / PUBLISHER
oui Anonymat
pendant la
collecte ?
Oui
▪ Exalead
▪ EXALEAD CORPORATE
non non non non Non
▪ Go Albert
▪ AMI MARKET INTELLIGENCE
(AMI MI)
oui
Non,
possibilité
avec des
partenaires
(France
Consulting,
Knowledge
Consult)
Avec des
partenaires
▪ Iscope
▪ KEYWATCH
oui
Oui
▪ Kartoo
▪ KARTOO VEILLE
oui
Ministère de
la défense
défense à
l’étranger
(USA).
Oui
100
▪ Knowings
▪ GLOBAL FINDEUR,
KNOWLEDGE MANAGER
non non non
Avec des
partenaires
(Cosmosbay
Unisys…)
▪ Orbiscope
▪ ORBISCOPE OBSERVER
oui non non non Oui
▪ Pertimm France
(groupe Pertimm USA, depuis
2001)
▪ PERTIM
oui
non
Oui
▪ Pertinence Mining
▪ PERTINENCE INFORMATION
NETWORK (PIN)
oui
En cours,
confidentiel
Oui
▪ Qwam
▪ QWAM E CONTENT SERVER
oui
Oui
▪ Webformance
▪ WEBFORMANCEWATCH
oui non non
Oui
▪ Website Wacher (Aignes) oui non non ? Non
III.C.3.c. Analyse par les critères de références clientèles, l’environnement technique, le coût.
▪ Sociétés,
▪ PRODUIT
Clients Environnement
technique
▪ Acamaya
▪ CONVERA
Ministère de la défense,
France Télécom, La
Poste, EADS, Alcatel
ASP / client serveur
▪ Acetic
▪ TROPES ZOOM
Ministère de la défense ASP
▪ Alogic
▪ SELECT.INT /
Atelier APERTO LIBRO (AL)
Ministère de la défense,
Aéronautique
EDF,
France Telecom
Client serveur
▪ Amoweba (racheté par Social
Computing)
▪ HUMAN LINKS et
MAPSTAN SEARCH
? ASP / Concession
de licences
101
▪ Arisem
▪ KALIWATCH PROFESSIONAL
Cnes, EADS
DGA, EDF, St Gobain
ASP / client serveur
▪ Altercept
▪ NEWS EXT
Ministère de la défense
(cf portail achat du
ministère) Arist Nord
Pas de Calais,
SACEM
Licence louée par
trimestre uniquement
▪ Ayonis
▪ SPYONIS
usge interne du logiciel
+ 1 client : société
Beamind (PME)
ASP / client serveur
▪ BEA Conseil
▪ KB CRAWL
Ministère de la défense,
BNP, Bostik, ADIT...
Monoposte /
client serveur
▪ Cybion
▪ CYBION EYE
EDF, Air France,
L’Oréal, Canal Plus,
Ministère de la Défense
ASP / client serveur
▪ Datops,
▪ PERICLES -
DATOPS MONITOR
Aéronautique
Ministère de la Défense
Peugeot
L’Oréal
LVMH
ASP /
client serveur
▪ Diatopie
▪ NEURONAV / CARTOWEB
EADS, SACEM, CNRS,
INRA, université de
Paris VIII et Franche
Comté
Client serveur
102
▪ Digimind
▪DIGIMIND EVOLUTION :
FINDER / TRACKER
/ MANAGER / PUBLISHER
EADS Defense
Security, MBDA,
Ministère de la défense
Client serveur
▪ Exalead
▪ EXALEAD CORPORATE
Ecole des mines,
Air liquide, AFNIC
A voir avec le partenaire
outils de veille
▪ Go Albert
▪ AMI MARKET INTELLIGENCE
(AMI MI)
Ministère de la défense,
UNESCO
Air France Industries
CCIP
ASP / client serveur
▪ Iscope
▪ KEYWATCH
INIST, CNRS, COFACE ASP / client serveur
▪ Kartoo
▪ KARTOO VEILLE
Ministère de l’intérieur,
ONU, contrats
en négociation
avec la Marine
et les services
du 1er Ministre.
Environnement
libre
▪ Knowings
▪ GLOBAL FINDEUR,
KNOWLEDGE MANAGER
Gaz de France
Gemplus
Gouvernement du
Canada
ASP / client serveur
▪ Orbiscope
▪ ORBISCOPE OBSERVER
NC licences
▪ Pertimm France
▪ PERTIM
Ministère de la défense,
NASA (USA),
BNF, CNRS, ANPE
ASP / Client
serveur
▪ Pertinence Mining
▪PERTINENCE INFORMATION
NETWORK (PIN)
Thales, IRSN,
CNRS – INIST,
University
of Limerick (Ireland)
ASP / Client
serveur
103
▪ Qwam
▪ QWAM E CONTENT SERVER
Institut Pasteur,
groupe Total, ministère
de la défense
ASP¨/ Client
serveur
▪ Webformance
▪ WEBFORMANCEWATCH
Airbus, EADS, Crédit
Lyonnais, Areva
ASP / client
serveur
▪ Website Wacher (Aignes)
Le produit connaît un vif
succès chez les
veilleurs. Il est utilisé
dans de nombreuses
structures.
Licences
III.C.4. Recommandations
III.C.4.a. Pour le choix d’un outil de veille • Une sélection d’outils de veille en fonction de l’analyse des besoins a été
présentée oralement le 21/08/2006 au groupe de projet.
Pendant cette présentation, les points positifs et les limites de ces différents outils
ont été évoqués. Mais il ne faut pas oublier que si ces outils effectuent un tri
considérable ils ne remplaceront jamais le jugement éclairé de l’homme.
III.C.4.b. Pour le sourcing Il faut bien définir les sujets de veille avant toute recherche manuelle, avec
validation commune et/ ou par les expert identifier les besoins en veille pour les
différents sujets ; Identifier les différents gisements formels (Presse généraliste,
Presse mondiale spécialisée, ouvrages, les banques de données) et informels.
Les questions à poser, au niveau de l’organisation du service de veille, sont :
• Qui met à jour les sources ?
• Qui accède librement à tout le système?
• Qui met à jour la liste de diffusion pour l’envoi des alertes mails ?
Nous recommandons en particulier la mise en place d’un comité de veille, avec par
exemple une rencontre mensuelle, pour la transversalité des veilles.
104
Conclusion
105
Mener de front la veille et la capitalisation des connaissances est une véritable
stratégie de management de l’information et des connaissances. Cette stratégie est
au service d’une communauté désirant maîtriser, surveiller et capitaliser des savoirs
et des savoirs faire. Cette dynamique est liée à la fois à des impératifs de
compétitivité et de démarche qualité. Nous avons vu qu’un certain nombre de
dispositifs, dont les outils de veille participent et facilitent la mise en place de la
capitalisation des connaissances dans un processus de veille. Mais, les dispositifs
techniques ne sont qu’une aide, les compétences, les aptitudes, l’expertise humaine
est au cœur de ce processus. Devant les progrès de la technologie, beaucoup sont
émerveillés et pensent que l’outil peut tout faire à lui seul. L’évolution technologique
de ces outils a en effet un impact au niveau des mentalités aussi bien du côté des
usagers, que des professionnels de l’information. Or, faire une veille de qualité,
capitaliser les connaissances et partager l’information est d’abord un travail
d’équipe, une organisation du travail de groupe qui doit être ancrée dans les esprits.
L’esprit de partage de l’information et de la connaissance doit devenir une chose
naturelle, ce qui suppose parfois un changement des mentalités des acteurs de la
veille.
Cependant, il est important de choisir l’outil le plus adapté à ses besoins aussi bien
au niveau de la collecte, qu’au niveau de l’analyse. A l’issue de notre mission de
stage nous avons proposé une analyse des besoins et une étude détaillée des outils
de veille. Cette étude permet au groupe de projet du Centre de Documentation de
l’Ecole Militaire d’avoir la vision la plus large possible des outils de veille existants
sur le marché. Cette étude donne un comparatif des fonctionnalités de ces outils,
leurs performances, leurs spécificités. Nous avons notamment mis en avant des
outils d’une nouvelle génération qui font à la fois appel à des technologies
linguistiques et statistiques, qui se rapproche le plus de la démarche humaine de
recherche et d’analyse de l’information.
« Cette veille sur les outils de veille » montre le rôle du veilleur comme conseiller et
intermédiaire pour la prise de décision. Pour jouer ce rôle le veilleur doit avoir
certaines aptitudes naturelles, détaillées par Antonio Lopes Da Silva dans sa thèse
dont : la curiosité et l’ouverture d’esprit, l’esprit de synthèse et d’analyse, les
capacités relationnelles, la capacité d’écoute, la rigueur et la ténacité, la diplomatie
et l’humilité. En définitive, les métiers de la veille et la documentation requièrent un
esprit de tolérance.
106
Bibliographie
107
Cette bibliographie analytique sur la « veille, capitalisation des connaissances et
partage de l’information : des dispositifs au service d’une évolution des mentalités »
a été classée de manière thématique, puis par ordre alphabétique de nom d’auteur
(d’organisme, ou de site web).
Les recherches ont été arrêtées au 07 octobre 2006
1. METHODOLOGIES 108
2. LES CONCEPTS DE LA VEILLE, DE LA CAPITALISATION DES CONNAISSANCES ET LA GESTION DES CONNAISSANCES, VEILLE ET ARCHIVES 110
3. VEILLE ET DISPOSITIFS DE CAPITALISATION 114
4. VEILLE ET GESTION DES CONNAISSANCES 120
5. LES OUTILS DE VEILLE 122
6. WEBOGRAPHIE 124
108
1. Méthodologies
[1] Association des Auditeurs en Intelligence Economique de l’institut des Hautes
Etudes en Défense Nationale - AAIE - IHEDN, Groupe de travail n°4, Outils de
traitement avancé de l’information : besoins et guide d’utilisations (solutions
pratiques).- [en ligne], Paris, avril 2006.-24 p. http://www.asso-
aie.org/AAIE_2005_GT4.pdf [consulté le 15/07/2006]
Après une typologie, en première partie des différents types de veille, le guide
d’utilisation des outils de traitement avancé, fait un point, en seconde partie, sur les
critères de choix de l’éditeur et du logiciel, le choix de l’outil, la gestion humaine du
projet.
[2] BEYER, Jean Claude (Général). Le Centre de Documentation de l’Ecole
Militaire, Rapport de présentation, Paris, 13 mai 2005.
Le rapport du Général Beyer, chef du projet de la création du Centre de
Documentation de l’Ecole Militaire présente les différentes phases du projet et les
mesures qui ont été prises. Il présente les fonctionnalités des différentes pôles du
centre de documentation, les publics, les statuts, les ambitions du centre.
[3] Guide de recensement des outils de collecte, de traitement et de visualisation de
l’information / CIGREF.-[en ligne] Janvier 2006.-114p.
www.cigref.fr/cigref/livelink.exe/fetch/-9159/618625/2006_-
_Guide_de_recensement_des_outils_de_collecte__de_traitement_et_de_visualisati
on_de_l_information-web.pdf [consulté le 20/05/2006]
Ce guide recense les outils de collecte, de traitement et de visualisation l’information
de l’industrie logicielle française, ils présentent des tableaux de synthèse en
signalant les outils dédiés à la veille internet, à la recherche et à l’indexation, au
Text Mining, au Data Mining, à la traduction, au traitement de l’image, au traitement
de la parole, à la représentation graphique, au knowledge management.
109
[4] SGDN – IE, Grille d’aide à l’évaluation des outils de TAI, Groupe de travail
« outils de veille », N° 103, 28/04/2006 [en ligne]. http://www.intelligence-
economique.gouv.fr/IMG/pdf/evaluation_des_outils_de_TAI.pdf [consulté le
05/07/2006]
Cette grille de critères des fonctionnalités des outils de traitement avancé de
l’information s’adresse aux entreprise désireuses d’évaluer et / ou de définir leurs
besoins en vue d’une éventuelle acquisition. La grille est structurée autour du cycle
de l’information, de l’acquisition au traitement de l’information.
[5] SGDN – IE, Grille d’aide à la formulation du besoin, n°102, 28/04/2006 [en ligne].
http://www.intelligence-
economique.gouv.fr/IMG/pdf/Grille_d_aide_a_la_formulation_du_besoin.pdf
[consulté le 05/07/2006]
Le document en une page, présente de manière synthétique et schématique une
grille d’aide à la formulation du besoin dans le processus d’acquisition d’un logiciel
de veille.
110
2. Les concepts de la veille, de la capitalisation des connaissances et la gestion des connaissances, veille et archives
[6] Normalisation française XP 50-053, Prestations de veille, prestation de mise en
place d’un système de veille / AFNOR.- Paris-La Défense : AFNOR, avril 1998.-23
p.
[7] BOURNOIS, Franck ; ROMANI, Pierre-Jaquelin, L’intelligence économique et
stratégique dans les entreprises françaises, IHEDN, Economica, 2000
Dans cet ouvrage, les auteurs expliquent les retards de l’intelligence économique en
France à partir d’une enquête auprès des entreprises. Les auteurs soulignent le lien
fort qu’entretient l’intelligence économique avec la stratégie d’entreprise. Ils
définissent l’analyse stratégique comme : « Une démarche organisée, au service du
management stratégique de l’entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par la
collecte, le traitement d’informations et la diffusion de connaissances utiles à la
maîtrise de son environnement (menaces et opportunités) : ce processus d’aide à la
décision utilise des outils spécifiques, mobilise les salariés, et s’appuie sur
l’animation de réseaux internes et externes.»
[8] CHABIN, Marie-Anne. Le Management de l’archive, Editions Hermès, 2000,
256p.
Archiver, c'est anticiper la réutilisation de données, de documents ou de dossiers.
Ce processus intéresse un nombre croissant d'acteurs de la vie économique et
culturelle. Le management de l'archive s'adresse à tous les archivistes et aussi aux
documentalistes, aux bibliothécaires, aux qualiticiens, aux knowledge managers,
aux ingénieurs-concepteurs de systèmes d'informations. L’auteur propose des
conseils, des solutions pratiques pour un reengineering de l'archivage : définir une
stratégie, évaluer la valeur archivistique d'un fonds et mettre en place des
procédures de sélection et de traitement des documents.
111
[9] CHABIN, Marie-Anne. (traduction française) Model requirements for the
management of electronics records, IDA Programme of the European Commission
by Cornwell Management Consultants plc, 2002, 140 p. (p.27).
http://ec.europa.eu/idabc/servlets/Doc?id=19178#search=%22ida%20programme%
20of%20the%20european%20commission%20electronic%20records%20traduction
%20chabin%20%22 [consulté le 17/09/2006]
Ce document détaille les spécifications européennes sur les exigences de
l’archivage électronique à des fins de preuves. Il aborde les points suivants : les
exigences d’un système d’archivage électronique, les plans de classements, la
conservation et le sort final, les fonctions de GED et de worflow, les métadonnées.
[10] CARON-FASSAN, Marie Laurence, une méthode de gestion à l’attention des
signaux faibles, Revue Systèmes d’Information et Management, 2001, vol.6, n°4,
pp. 73 – 89
Cet article propose, dans une orientation cognitive des systèmes d'information, une
méthode d'aide à l'exploitation des informations anticipatives de type signaux
faibles.
Diverses applications dans des entreprises montrent que cette méthode de
construction de sens met en oeuvre une façon naturelle de travailler par une
démarche logique claire et intuitive. Toutefois, les dirigeants éprouvent encore des
difficultés auxquelles la méthode se devra de répondre ultérieurement.
[11] CLERC Philippe, les modèles d’intelligence économique dans le monde. In :
Association CPA, groupe professionnel IE – CPA, 2004, 8 p. http://www.cpa
asso.org/cpa/pdf?id=326#search=%22clerc%20philippe%20mod%C3%A8les%20d'i
ntelligence%20%C3%A9conomique%22 [consulté le 28/09/2006]
Cette intervention, présente les grands modèles d’intelligence économique et leurs
caractéristiques dans différents pays : l’Allemagne, la Suède, les Etats-Unis, Le
Royaume Uni, La Canada, Le Quebec, l’Indonésie et le Maroc par rapport au
modèle d’intelligence économique en France.
112
[12] GRUNDSTEIN, Michel. De la capitalisation des connaissances au management
des connaissances dans l’entreprise, les fondamentaux du Knowledge
Management, INT – Entreprises 3 jours pour faire le point sur le knowledge
Management [en ligne], juillet 2003.
http://perso.orange.fr/michel.grundstein/References/INTKM0304(finalversion)modifie
e.PDF [consulté le 24/09/2006]
Après une réflexion sur la «problématique de capitalisation des connaissances dans
l’entreprise », cet article positionne et met en perspective les activités et les
dimensions du «Management des Connaissances dans l’entreprise » qui en
découle.
[13] POMIAN, Joanna, La mémoire d’entreprise, techniques et outils et liens de la
gestion des savoirs, Sapienta, 1996, 233 p.
Cet ouvrage aborde la mémoire d’entreprise. A l'heure des sociétés et des
entreprises fondées sur le savoir, elle est devenue un véritable enjeu stratégique.
Car capitaliser au mieux son expérience afin de la rentabiliser et d'anticiper sur
l'avenir, se rappeler et utiliser ses erreurs, sont désormais des réflexes à avoir.
[14] Rapport au Premier Ministre, l’Intelligence Economique, la compétitivité et la
cohésion sociale / Bernard CARAYON.- [en ligne] Paris : La Documentation
Française, juillet 2003.-176 p.
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/034000484/0000.pdf [consulté le
19/09/2006]
10 ans après le rapport Martre, 38 propositions pour développer l’Intelligence
Economique, la compétitivité et la cohésion sociale.
[15] Rapport du groupe « intelligence économique et stratégie des entreprise » /
Commissariat général du plan ; président du groupe Henri Martre.- Paris : La
Documentation Française, 1994.-213p.
Acte fondateur de l’intelligence économique en France, ce rapport définit les
mesures à prendre pour promouvoir son application, dans les entreprises d’abord,
mais aussi au niveau national, grâce à la planification stratégique.
113
[16] SATKOVA Elena, La veille dans et pour la recherche publique en France,
Rapport d’étude rédigé à la demande de l’Institut National de Recherche
Pédagogique, Volume I, octobre 2003, 90 p.
http://www.inrp.fr/vst/Dossiers/Entretiens/Entretiens_200104.pdf [consulté le
20/07/2006]
Ce rapport propose une analyse des pratiques de veille existantes dans les
établissements publics à caractère scientifique et technologique et dans d’autres
organismes de recherche en France. Les organismes de recherche adoptent
aujourd’hui deux grandes tendances dans l’interprétation de la notion de veille. La
première met l’accent sur la surveillance. Dans un sens plus moderne, la seconde
insiste sur l’analyse anticipative des changements en aide aux décideurs.
114
3. Veille et dispositifs de capitalisation
[17] ACCART, Jean Philippe. Dispositifs de capitalisation des connaissances,
repérage de l’offre et construction d’une typologie, DEA Documents Multimédias,
Images et Systèmes d’Information Communicants, Enssib, Lyon, juillet 2001.
http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/dea/accart.pdf [consulté le 17/07/2006]
Les dispositifs de capitalisation des connaissances sont repérés au moyen d’une
au moyen d’un questionnaire et d’entretiens, auprès d’un échantillon d’entreprises.
L’activité de capitalisation des connaissances est abordée sous l’angle des outils de
capitalisation : une première typologie des dispositifs est dégagée qui met en
évidence la complémentarité des supports techniques et technologiques et du rôle
important de l’expertise dans la validation de l’information.
[18] ACCART Jean Philippe, Knowledge Management et management de
l’information : la dimension humaine « des communautés de pratiques », une
recherche dans le cadre du Réseau des Bibliothèques de Suisse Occidentale
(RERO), RESSI [en ligne], janvier 2005, n°1.
http://campus.hesge.ch/ressi/Numero_1_janvier2005/articles/PDF/RESSI_002_JPA
_Knowledge.pdf [consulté le 26/09/2006]
Dans cet article, l’auteur aborde les communautés de pratiques pour la gestion des
connaissances au travers de l’exemple du Réseau des bibliothèques de Suisse
occidentale (RERO). Attaché au partage des tâches grâce à un logiciel commun, le
réseau fonctionne en commissions en vue de la résolution des problèmes posés par
le système.
[19] BALLE Thierry, BLANCO Eric, POURROY Franck, Un exemple de dispositif de
gestion des connaissances techniques à l’échelle d’une PME, colloque IPI, Autrans,
janvier 2004, 13 p.
http://www.msh-alpes.prd.fr/IPI/Colloques/2004/Site/session6/article6-4.pdf
[consulté le 26/09/2006]
Cet article présente un exemple de la recherche- intervention sur une problématique
115
de gestion des connaissances dans une PME, prestataire de service en simulation
numérique. Une sélection et une adaptation des concepts à transférer a été opérée,
conduisant à établir une typologie des connaissances à supporter et à proposer un
outil informatique simple permettant un certain niveau de capitalisation et de partage
des connaissances
[20] CARON FASAN, Marie Laurence, JANISSEK MUNIZ Raquel, Pérennisation de
l’intelligence collective anticipative : le E- Learning comme solution ?, Cahier de
Recherche du CERAG, [en ligne], 2002, Série Recherche, 23p.28
http://www.cerag.org/mbr_annu.php?Cidaf=51 [consulté le 17/09/2006]
Cet article s’inscrit dans le cadre du programme Emergence financé par la région
Rhône-Alpes et porte sur la création d’un outil de e-learning pour l’intelligence
collective anticipative dans le cadre de l’auto-formation des praticiens d’entreprises.
L’étude est limitée à un processus de veille stratégique : la phase de traque
sélection et les difficultés à identifier et traquer les informations de veille stratégique
de type anticipation.
[21] CORRIOU Morgan, DURRIVE Françoise, JARRY Bénédicte, RENOSI
Catherine, THUILLART Guilaine, VINCENT Bernadette, Culture d’entreprise et
capitalisation des connaissances à la Bibliothèque Nationale de France, conduite et
gestion de projet : rapport final, ENSSIB, juin 2005.
http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/dcb/M-2005-PRO-03.pdf [consulté le
26/09/2006]
La BNF dans sa réflexion sur la culture d’entreprise et sa transmission a souhaité
s’appuyer sur un groupe d’élèves de l’ENSSIB, intervenant dans un module
« gestion de projet ». Cette équipe s’est prioritairement intéressée au personnel en
contact avec le public. Les propositions de l’équipe concernent la capitalisation des
connaissances orientée vers la conservation et la mise en commun des savoirs
nécessaires à l’exercice du service public dans l’établissement.
[22] FERRAND, Emmanuel, rapport de stage de DESS Gestion des Systèmes
Documentaires Scientifiques et Techniques, Valeo Systèmes d’essuyage,
introduction d’un nouveau logiciel de veille et d’aide à la prise de décision : Human-
116
Links, Université Aix Marseille, 2004, 15 p. http://www.human-
links.com/2/pdf/UserCaseValeoBig.pdf [consulté le 27/09/2006]
Ce rapport de stage donne un exemple d’utilisation du logiciel Human Links chez
Valeo Système d’essuyage. Pour l’auteur, la veille, c’est rechercher l’information
pertinente à des moments opportuns avec des outils performants et de l’analyser
afin de la diffuser de manière sélective. Son aboutissement est la prise de décision.
[23] GARREAU Angélina, Les blogs entre outils de publication et espace de
communication : un nouvel outil pour les professionnels de la documentation,
Maîtrise de Documentation et d’Information, Université Catholique de l’Ouest,
septembre 2005.
http://memsic.ccsd.cnrs.fr/documents/archives0/00/00/02/73/mem_00000273_00/m
em_00000273.pdf [consulté le 26/09/2006]
Dans ce mémoire, l’auteur analyse comment un blog, peut être un outil de travail
collaboratif et de gestion des connaissances, l’apport des blogs et des flux RSS
pour la veille. Elle prend comme exemple utilisateurs les professionnels de la
documentation.
[24] HUMBERT Jean Claude, La gestion électronique documentaire (GED) dans
les disciplines médicales et scientifiques, Bulletin de l’Académie Lorraine des
Sciences, [en ligne], Nancy 2005, 44 (1-4). http://www.als.uhp-
nancy.fr/Bulletins/Tome44(1-4)/ConfIncubateur.pdf [consulté le 18/09/2006]
Dans cet article, l’auteur définit ce qu’est la GED, la connaissance collective, les
connaissances à capitaliser, les objectifs de la mise en place d’une GED.
[25] HUMBERT Pierre, Prise en compte des besoins des utilisateurs dans la
visualisation des connaissances scientifiques de corpus bibliographiques, Mémoire
Master, Sciences de l’Information et de la communication, Université Nancy II, juillet
2006, 119 p.
http://memsic.ccsd.cnrs.fr/documents/archives0/00/00/03/85/mem_00000385_00/m
em_00000385.pdf [consulté le 2/10/2006]
L’objectif de cette étude est de modéliser un dispositif permettant la visualisation de
117
l’évolution de l’information scientifique et technique. Le projet s’inscrit dans une
démarche de veille scientifique et technique. L’étude présente des méthodes
d’analyse et de visualisation de l’information. Des outils de veille permettant la
visualisation de l’information sont étudiés.
[26] HSINCHUN Chen, introdution to the JASIST Special Topic Section on web
retrieval and mining: a machine learning perspective, JASIST, issue 7, May 2003.
[http://ai.eller.arizona.edu/go/intranet/papers/intro_jasist2003.pdf] [Consulté le
5/10/2006]
Dans cet article, l’auteur aborde les thèmes suivants : l’extraction de l’information, la
reconnaissance d’entités nommées, la classification, le clustering, le cross
linguisme, l’analyse par co - occurrence.
[27] HSINCHUEN Chen, Artificial Intelligence for Homeland Security, published by
the IEE Computer Society, 2005. http://ai.arizona.edu/go/intranet/papers/IEEE-
AI4HS-Chen-2005.pdf [consulté le 5/10/2006]
Cet article, présente comment après le 11 septembre aux Etats Unis, les outils
d’analyse comme le Data Mining sont utilisés dans les analyses criminologiques.
[28] L’entreprise dans l’économie de la connaissance, vision et savoir faire d’une
communauté d’éditeurs de logiciels, Livre Blanc, Groupement Français d l’industrie
de l’information (GFII), octobre 2005. http://www.gfii.asso.fr/IMG/pdf/LB_federer.pdf
[consulté le 05/10/2006]
Le Livre Blanc traite les points suivants : typologie des sources informationnelles,
les différentes familles d’outils logiciels, la structuration des textes à l’aide des outils
du Text Mining, la valorisation du capital d’informations de l’entreprise
[29] LOPES DA SILVA, Antonio. L’information et l’entreprise : des savoirs à
partager et à capitaliser, Méthodes, outils et application à la veille. Thèse Sciences
de l’information et la communication, Université de Droit, d’Economie et des
Sciences d’Aix Marseille, 8 juillet 2002, 235 p. http://ms161u13.u-
3mrs.fr/memoires/AntonioDaSilva_T.pdf
118
Après avoir dressé un bilan sur l'organisation actuelle de la veille chez Snecma
Moteurs, ce mémoire présente comment, dans un contexte de prolifération de
l'information, la gestion de l'ensemble de l'information explicite détenue par
l'entreprise (interne et externe) doit être centralisée à travers un système global de
gestion de l'information afin d'être diffusée et partagée entre tous les acteurs de la
veille (décideurs, responsables veille, veilleurs institutionnels, experts et
observateurs). Ce mémoire présente enfin comment impliquer les experts de
l'entreprise dans le processus de veille en organisant des groupes de travail, afin de
capitaliser leur savoir (information implicite) pour élaborer des dossiers d'information
à valeur ajoutée d'aide à la décision
[30] PRAX, Jean-Yves.- Le manuel du knowledge management : une approche de
2ème génération.- Paris : Dunod 2003.- 477 p.
C’est un manuel qui parle des méthodes de diffusion et de capitalisation des
connaissances. Le KM a pour but de diriger un système d’informations performant
facilitant le partage des informations à haute valeur ajoutée. L’auteur préconise la
création de communauté de pratique pour éviter le piège du tout technologique.
[31] ROSEMBERG M.J, E – Learning strategies for delivering knowledge in the
digital age, New York, 2001: MC Graw – Hill, 344 p.
Dans cet ouvrage l’auteur explique comment mettre en place une stratégie e –
learning pour la gestion des connaissances, il détaille les raisons de cette stratégie.
Il met en avant la place de la communauté et de la collaboration dans la gestion des
connaissances.
[32] ROSTOLL Sébastien, Confiance, et capitalisation de l’expérience au Service de
Santé des Armées, mémoire, 19/10/ 2004 (demandes d’informations
bibliographiques complémentaires par mail à l’auteur, mais pas de réponse)
http://www.utc.fr/imi/temoignages_projets/capitalisation_experience.html [résumé du
mémoire consulté le 4/10/2006]
Ce mémoire est un exemple de capitalisation des connaissances et des
expériences pour faire face à l’accélération du changement, la réduction des coûts,
l’amélioration de la qualité du service rendu.
119
[33] TIETSE, Samuel, internet et la capitalisation des connaissances en médecine,
thèse en sciences de l’information et de la communication, Université Claude
Bernard, Lyon 1, juillet 2003, 186 p.
http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/theses/tietse/tietse.pdf [consulté le
29/09/2006]
Dans cette thèse, l’auteur mène une enquête pour mesurer comment les médecins
hospitalo – universitaire, qui ont en charge les soins, la recherche et l’enseignement
utilisent internet et les services associés dans leurs pratiques informationnelles et
communicationnelles. Ce travail, souligne des mutations dans les pratiques
professionnelles dû à l’éventail de services qu’offre internet comme outil de
capitalisation des connaissances.
[34] TOUSSAINT Y., Extraction de connaissances à partir de textes structurés.
Document numérique, 2004, vol. 8, no 3, p. 11–34.
Cet article propose un schéma général d'extraction de connaissances à partir de
textes et situe la fouille de textes comme une étape particulière d'un processus
complexe. Tout processus de fouille de textes doit nécessairement exploiter un
modèle de connaissances et qu'il est essentiel d'extraire des textes des informations
structurées auxquelles peut être associée une sémantique. De ce fait, il faut
s’intéresser tout particulièrement à la structure des textes structure devant être prise
dans un sens très général qui va d'une structuration physique (hiérarchique) à une
structuration cognitive ou sémantique.
120
4. Veille et gestion des connaissances
[35] BALMISSE Gilles, guides des outils du Knowledge Management, Collection
Entreprendre Informatique, Vuibert, 2005
Cet ouvrage dresse un panorama complet de la problématique informatique du KM
pour aider à comprendre, choisir, mettre en œuvre et évaluer des outils efficaces de
gestion des connaissances. Il présente également les technologies émergeantes -
blogs, wiki, RSS, etc
[36] GRUNDSTEIN Michel.- Le Management des connaissances de l’Entreprise :
Problématique, Axe de progrès, Orientations, MG Conseil, rapport de recherche
N°50010, Octobre 2000.
Après une réflexion sur la " problématique de capitalisation des connaissance de
l’entreprise ", cet article positionne et met en perspective la fonction de
" Management des connaissances " qui en découle. Il suggère trois approches
complémentaires et propose une démarche ciblée sur l’aspect amont de cette
problématique, aspect rarement abordé et cependant essentiel : comment repérer et
mettre en valeur les connaissances cruciales, celles qui devraient faire l’objet d’un
traitement spécifique.
[37] NONAKA, Ikujiro ; TAKEUCHI, Hirotaka.- La connaissance créatrice, la
dynamique de l’entreprise apprenante.- Bruxelles : Ed. De Boeck Université, 1997,
2ème tirage 2005, 303 p.
Ce livre présente la conception japonaise qui donne une place prépondérante à la
connaissance tacite détenue par chaque individu. Les deux auteurs expliquent
comment s’opère la création des connaissances organisationnelles qui est la
capacité d’une entreprise, considérée dans son ensemble, de créer de nouvelles
connaissances, de les disséminer au sein de l’organisation. L’interaction entre la
connaissance explicite et la connaissance tacite constitue la clef de la dynamique
de la création de connaissance dans l’organisation.
121
[38] PRAX, Jean–Yves.- Le guide du Knowledge Management, concepts et
pratiques du management de la connaissance, Ed.Dunod, Paris, 2000, 266 p.
Ce livre est une initiation aux fondements du management des connaissances avec
quatre caractéristiques : les méthodes de formalisation des savoirs, les technologies
de l’information et de la communication, les nouveaux dispositifs pédagogiques, les
nouveaux métiers de l'information. Pour rester compétitive, l’entreprise doit faire
appel à son capital intellectuel.
122
5. Les outils de veille
[39] BALMISSE Gille, Veille sur internet, Panoramas des outils, Knowledge Consult,
mars 2001, 9 p.
http://www.knowledgeconsult.com/fr/prive/OUTILS_VEILLE_Panorama_V1.pdf
[consulté le 14/07/2006]
L’auteur nous présente une typologie des outils utilisables pour la veille internet
[40] GONDOUIN Aurélie, Choix d’un agent intelligent et mise en place d’une
application push, Rapport de stage, DESS IST Nancy, septembre 2000, 44 p.
http://memsic.ccsd.cnrs.fr/documents/archives0/00/00/00/73/mem_00000073_01/m
em_00000073.pdf [consulté le 4/10/2006]
Parmi les sites de la société Aventis, issue de la fusion de Hoechst et de Rhône-
Poulenc, celui de Romainville possède un service de documentation et d’information
scientifiques performant. Pour développer l’utilisation d’Internet / Intranet, ce service
a souhaité acquérir un agent intelligent, et mettre en place une application push.
Après avoir recensé les besoins des utilisateurs, et les outils disponibles sur le
marché, des évaluations ont conduit à faire ressortir trois agents susceptibles d’être
acquis par le service.
[41] HENRY Véronique, Le processus et les outils de veille technologique dans un
centre de recherche et développement, Mémoire de DEA Sciences de l’information
et de communication, ENSSIB, Septembre 1998, 77 p.
http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/dea/henry.pdf [consulté le 10/08/2006]
Ce mémoire analyse les spécificités du contexte des centres de recherche, afin
d’adapter au mieux le processus de veille technologique qui est plus
particulièrement de leur ressort. Quelques scénarios de veille, adaptés à différents
types de besoins, sont proposés.
123
[42] THOMAS Armelle, Les outils de veille en 7 étapes, Veille Magazine, Juillet/août
2003, N°66, 39 p. http://www.inforizon.com/b/s/242/fiches/veille_7etapes.pdf
[consulté le 16/07/2006]
La veille est beaucoup plus une affaire d'intelligence humaine que d'outillage, aussi
sophistiqué soit-il. Certes, l'utilisation d'outils dédiés s'avère déterminante pour
parer au déluge informationnel quotidien. La question est aujourd'hui de savoir si le
choix d'une solution intégrée donne de meilleures garanties de réussite du process
de veille. L’auteur présente les 7 étapes pour mener à bien un processus de veille.
[43] REVELLI Carlo, Intelligence stratégique sur internet, Paris, Dunod, 2000
Dans cet ouvrage, l’auteur nous initie aux méthodes de recherche et aux multiples
outils qui rendent possible l’intelligence stratégique sur internet comme les agents
intelligents.
124
6. Webographie
Les sites dédiés à la veille et aux outils de veille
● Outils froids : www.outilsfroids.net
● Outils de veille : http://inforizon.blogs.com/
● Veille.com : www.veille.com
● Vtech : vtech.canalblog.com
125
Annexes
Annexe 1 : Interface Pertimm
Exemple de recherche avec association automatique du contexte : pour la requête étrusque,
l’outil associe également le terme vase
126
Annexe2 : Capitalisation et partage
Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations,
ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005
127
Annexe 3 : Interface Website-Wachter
128
129
Annexe 4 : LEXIQUE
Agent intelligent : on parle d'agents intelligents lorsqu'on désigne des systèmes
qui opèrent dans un environnement qui évolue de manière constante et à propos
duquel ces systèmes possèdent une information partielle ou incorrecte
Analyse sémantique : type d’analyse qui fait intervenir plusieurs traitements
linguistiques. Ceux-ci sont assistés de dictionnaires qui visent à définir les termes
utilisés dans les documents traités. L’ensemble des concepts sont reliés et
organisés entre eux par différentes relations de sens.
Analyse statistique : elle permet, grâce aux méthodes et aux représentations
graphiques de la statistique traditionnelle, de décrire les données textuelles
(fréquences, corrélations, dispersion, cooccurrences)
ASP : l'expression Application Service Provider ou ASP se traduit en français par
Fournisseur d'Applications Hébergées (FAH). Le prestataire met à disposition de
l'entreprise utilisatrice un logiciel accessible à distance et des services qui lui sont
associés. L'entreprise utilisatrice accède à l'application via internet ou un autre
réseau, moyennant le paiement d'un droit d'accès et d'usage.
Bibliométrie : Ensemble des méthodes et techniques quantitatives - de type
mathématiques / statistiques susceptibles d'aider à la gestion des bibliothèques et
d'une manière très générale des divers organismes ayant à traiter de l'information.
Notion apparue dans les années 1970, la bibliométrie est une application des
mathématiques au domaine de l’information et la documentation. De plus en plus
appliquée au domaine de la veille stratégique, la bibliométrie est un système
d’analyse dynamique permettant de positionner les sujets et les techniques
Blog : le blog se présente comme une page web évolutive et non-conformiste
présentant des informations de toutes sortes, généralement sous forme de courts
textes mis à jour régulièrement, et dont le contenu et la forme, très libres, restent à
l’entière discrétion des auteurs.
Catégorisation : opération consistant à placer un document à un ou plusieurs
endroits d’un plan de classement
130
Cartographie : à partir d’un ensemble de données, les logiciels bibliométriques
produisent une représentation graphique mettant en évidence les relations
hiérarchiques entre les termes, tout en les positionnant les uns par rapport aux
autres. La visualisation graphique facilite l’interprétation et l’analyse des données En
général, l’application cartographique se retrouve dans les outils bibliométriques et
les systèmes plus complets. Certains outils sont entièrement dédiés à cette fonction
comme Neuronav. La visualisation graphique met en évidence l’importance de
chaque thème dans le corpus.
Client / serveur : L'architecture client/serveur désigne un mode de communication
entre des ordinateurs et des logiciels. Les mots « serveur » et « client » désignent
les logiciels de type serveur et client dans cette architecture, logiciels fonctionnant
sur les ordinateurs qu'on nomme par abus de langage serveur informatique et poste
client. Les outils de veille peuvent être vendus sous forme de licence de solution
client/serveur en opposition à l’ASP.
Cluster, clustering : en scientométrique désigne une classe de mots entre lesquels
il existe des liens forts. Le clustering ou "clustérisation" consiste à extraire des
groupes ("clusters") de documents à partir d'un ensemble de documents non
classifiés. Autrement dit, il s'agit d'une organisation automatique d'un ensemble de
documents en sous-groupes. Cette opération repose généralement sur un calcul de
proximité entre documents. Le clustering est une méthode de recherche
d'informations de type bottom up (ascendante).
Co-citations : en scientométrie, méthode qui permet d’identifier « les publications
auxquelles se réfèrent le plus les scientifiques ». « le calcul des co-citations va lisser
les citations en éliminant celles qui sont isolées ». [JP. Courtial, introduction à la
scientométrie, Anthropos, Paris, 1990, p.52]
Cooccurrence : en scientométrie, le calcul des fréquences de cooccurrences des
mots sur l’ensemble d’un corpus fait apparaître des agrégats plus ou moins reliés
entre eux. Ce calcul permet de mettre en évidence des relations, des clusters. Si on
appelle occurrence d’un élément linguistique x le fait que x figure dans une phrase
donnée, les éléments qui figurent avec lui dans cette phrase sont des
cooccurrences. Ainsi, dans la phrase le garçon joue, on dira que garçon a pour co –
occurrents le et joue.
Cross lingue : fonctionnalités avancées de recherche multilingue, la requête est
131
automatiquement traitée dans d’autres langues que celle utilisée. Le principe est
d’obtenir des résultats dans une autre langue, que celle utilisée dans la question
posée. Cette fonctionnalité repose sur des composants linguistiques (une question
dans une langue, des réponses dans d’autres langues (thésaurus multilingues,
réseaux ou graphes sémantiques)
Data Mining : exploration de données, découverte et extraction, à partir de bases
de données, de l'information implicite, non triviale, préalablement non connue et
potentiellement utile pour l'utilisateur. Le datamining est un procédé interactif,
couplé au système d’information décisionnel de l’organisation, permettant
d’expliquer des résultats, de corréler des événements, de prévoir des
comportements, de confirmer des hypothèses. Les outils de datamining utilisent
entre autres les techniques des arbres de décision et les réseaux de neurones. Les
principales vertus du Data Mining textuel sont la classification, le clustering* et
l’association.
Descripteur : terme ou entité nommée utilisé pour caractériser un document. Un
descripteur peut être libre ou contrôlé
Diffusion sélective de l'information : DSI. En documentation, opération qui
consiste à diffuser de manière périodique aux personnes intéressées les résultats
d'une équation de recherche.
EDI : Echange de Données Informatisé ou Electronic Data Interchange, est le terme
générique définissant le moyen pour deux entités d’échanger des informations selon
un format standardisé et par le biais d’outils informatiques.
Entité nommée : descripteurs particulier désignant un objet (typiquement une
personne, un lieu, une organisation) par son nom. Par extension, on inclut
également les valeurs et les dates dans les entités nommées.
Equation de recherche : ensemble des requêtes utilisées pour cerner un sujet et
recueillir l'information utile
ERP : C’est un progiciel de gestion intégré (abrégé PGI, en anglais Entreprise
Planning Ressource) qui permet de gérer l’ensemble des processus d’une
entreprise, en intégrant l’ensemble des ressources de cette dernière (GRH, gestion
comptable etc.)
GCIC : Groupement pour l'information et la compétitivité crée le 29 mars 2004, c'est
132
une plate forme entre les différents acteurs de l'intelligence économique et les
entreprises. Une partie des membres ont fait carrière au sein de la Défense
Groupware : ce termine désigne le travail collaboratif assisté par ordinateur
Intelligence économique : "Ensemble des actions coordonnées de recherche, de
traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l'information utile, aux
acteurs économiques". "Elle s'intéresse à tous types de signaux, et notamment à
ceux touchant aux coopérations, aux alliances, aux contextes culturels et sociaux"
[Intelligence économique et stratégie des entreprises, groupe de travail présidé par
H. Martre, La Documentation Française, Paris, 1994, p 65].
Littérature grise : source d'information qui échappe aux circuits commerciaux
traditionnels de l'édition. Ce sont certains actes de congrès non publiés, contenus
de séminaires, rapports de recherches internes aux entreprises. De manière plus
large, terme généraliste à tout type de document interne aux entreprises et rédigé
en amont des publications (document de travail).
Pull : l e « pull » signifie que l’utilisateur se rend directement et régulièrement sur
Internet pour y trouver des informations
Push : on appelle « pusch » les outils de veille qui apportent à l’utilisateur ou
« poussent » vers lui de façon automatisée l’information qu’il a programmée en
fonction de critères qu’il a choisi.
RSS : de Really Simple Syndication, pièce maîtresse dans l’évolution récente de la
veille, les lecteurs RSS permettent de tirer parti d’un format de publication simple et
adopté par un nombre grandissant de production de contenu.
Service / Cellule de veille : structure ayant pour mission de produire des
informations élaborées et de les diffuser aux personnes les plus à même de les
exploiter
Surveillance : action organisée et continue d'observation de l'environnement de
l'entreprise qui vise à repérer les informations susceptibles d'influer sur son
développement. Elle a un rôle défensif de protection du savoir et offensif
d'acquisition de connaissance de l'environnement.
Système d'information : C'est un ensemble interdépendant des personnes, des
structures d'organisations, des technologies de l'information (matériels et logiciels),
133
des procédures et méthodes qui devraient permettre à l'entreprise de disposer juste
à temps des informations dont elle a (ou aura) besoin pour son fonctionnement
courant et son évolution.
Text Mining : c’est un ensemble de méthodes mathématiques et linguistiques
permettant de traiter les données pour les structurer et les analyser.
Thésaurus : dictionnaire de termes normalisés, organisés de manière conceptuelle,
et reliés entre eux par des relations sémantiques
Veille : pratique qui englobe les actions de collecte, analyse et diffusion des
informations en vue de rendre plus intelligible l'environnement de l'entreprise. En
cherchant à anticiper les évolutions du marché par une mise en valeur des
informations et des connaissances, la veille a pour objectif d'accroître l'adaptabilité
de l'entreprise à son marché.