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P.30 P.14 le Rot & Wiss sur les plaques d’immatriculation Diaspora alsacienne : New-York Éco : Vers une nécessaire décentralisation Bientôt un vaccin contre les fake news… Vérités sur la covid en Alsace Dossier VIVRE L’ALSACE LES FRANCS-MAÇONS ONT-ILS ENCORE DU POIDS ? 115 - 4,90 - 24 168 115 - Septembre - octobre 2020 P.24 P.28 NOUVELLE FORMULE ! Avec de Vrais morceaux d’Alsace ! R 29252 -

VIVRE L’ALSACE

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Page 1: VIVRE L’ALSACE

P.30P.14

le Rot & Wiss sur les plaques d’immatriculation

Diaspora alsacienne :New-York

Éco : Vers une nécessaire décentralisation

Bientôt un vaccin contre les fake news…

Vérités sur la covid en Alsace

Dossier

VIVRE L’ALSACE

LES FRANCS-MAÇONS ONT-ILS ENCORE DU POIDS ?

115

- 4,9

0 - 2

4 168

115 - Septembre - octobre 2020

P.24 P.28

NOUVELLE FORMULE ! Avec de Vraismorceaux d’Alsace !

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Moulin KIRCHER 10 quai du moulin

67 600 — Ebersheim

Le p’tit Moulin12 place du marché aux choux

67 600 — Sélestat

MOULIN KIRCHERNos céréales viennent directement des agriculteurs bio sous contrat-filière en AlsaceNotre moulin familial traditionnel 100 % bio transforme depuis 1760 le blé en farine

à Ebersheim. Nos pains sont produits dans notre atelier au moulin et dans celui situé à Mt St Martin en Lorraine

Mais en plus, nos pains sont fabriqués à l’ancienne avec de longues fermentations et sans additifs. Nous obtenons alors des pains de longue conservation avec un indice glycémique bas. Cela veut dire que nos pains sont sains et digestes et

conviennent même aux diabétiques et intolérants au gluten, car ce sont des sucres lents, conséquence du respect de la tradition boulangère comme il y a 50 ans.

Le goût.... c’est tout.... www.pains-tradition.com et www.moulin-kircher.fr

Page 3: VIVRE L’ALSACE

P 3

Dix ans, six mois et tout l’avenir… !

10 rue de Luxembourg 67610 - La WantzenauSiège social : Aéroparc 2 - 3,rue des Cigognes 67960 EntzheimBigot’phone : 03 88 69 47 29 [email protected] DE LA PUBLICATIONThierry Hans - [email protected]

HÉROS DE LA RÉSISTANCEVeesse, Pr Schmeerwurscht, Lèbre, Maxime Gruber, Jeanne Fischer, -273,15°, Sundgauer Soïkopf, Marcel Wolff, L’Ésquimau,

CRÉDIT PHOTO denis-merck.com, Heb’di

SIRET : 529 558 702 00013 CPPAP : 0620 D 90443 ISSN : 2110-4654

Heb’di SÀRL de presse au capital de 44 300 euros

Imprimé sur du papier propre à Haguenau par IMPRESSIONS FRANÇOIS

L’équipe Heb’di

Quel bonheur de vous retrouver ici, vos yeux parcourant ces quelques lignes !Les plus anciens d’entre vous étaient déjà là quand en 2010, nous vous présentions timi-dement notre « bébé » dans les kiosques al-saciens.Notre souhait d’alors était de vous proposer une autre lecture de ce monde et de notre Al-sace bien-aimée. Eh bien notre objectif reste le même : une vision décalée, un peu déjan-tée et un zeste d’humour bien de chez nous.Pour être plus réactifs et coller davantage à l’actualité, nous avons lancé hebdi.com et sa newsletter. Pari réussi ! Vous êtes de plus en plus nombreux à vous connecter tous les jours.Merci pour votre confiance ! Merci pour votre fidélité !Dans un souci de clarté, nous avons donc choisi de réorganiser nos supports. L’actuali-té sera logiquement orientée vers le site in-ternet tandis que notre magazine « nouvelle formule » associera désormais dossiers, ana-lyses, et rencontres…Évidemment, que ce soit sur le web ou sur papier, l’esprit Heb’di qui nous est si cher, restera le même : une dose d’impertinence, un brin d’irrespect, un mini nuage d’autodé-rision, et tout ça bien sûr, avec la bonne hu-meur qui nous caractérise.Mer bliewe d’selve !

Même si tout n’a pas été rose ces dix der-nières années, comme vous le savez nous sommes passés par des moments financiers très difficiles, nous demeurons l’aiguillon dans une presse locale parisianisée.

Nous avons donc privilégié la liberté d’ex-pression aux subventions. Vaille que vaille, advienne que pourra.Ce magazine existe grâce à vous, lecteurs ou abonnés, grâce à nos (courageux) an-nonceurs, aux entreprises, associations ou fondations locales qui nous soutiennent sans contreparties, aux donateurs (qui peuvent ré-cupérer deux tiers de leurs dons), aux béné-voles, etc.Pour vous exprimer notre reconnaissance, nous rêvions en cette année anniversaire, de vous rencontrer enfin ! Pourquoi pas autour d’une bonne bière accompagnée de knacks ? Nous le ferons dès que la covid nous le per-mettra. Promis !En attendant, nous vous proposons de nous retrouver dès demain sur hebdi.com, et début novembre pour un nouveau magazine.Voltaire disait « j’ai décidé d’être heureux, c’est meilleur pour la santé. » Eh bien soyez heureuxÀ très bientôt. Bis bald.

Les Kurzes WortLes brèves de clavier ..............................P 4Les Barbares - Rouge à lèbre.................P 5 Kurzes wort ..............................................P 6

ActuYves de Colmar ........................................P 9La vie prospère du Covid .......................P 10Son histoire .............................................P 11Enfin...redde m’r devun ..........................P 12Un vaccin contre les fake news ............P 14

Revue de vieille presse ................. P 17

Dossier ..............................P 18-21

La Franc-Maçonnerie en Alsace : cercle d’influence ou rencontres d’influents ?

ÉconomieConséquences du confinement .....P 24-25

Unsri GschichtLe Rot un Wiss .................................P 26-27

Vivre l’AlsaceUn Alsacien dans la ville .......................P 28

DiasporaNew-York ................................................P 30

PRSchmeerwurscht ...............P 32

Clin d’oeil ..............................P 34

HEB’DITO

heb’di .com

La Boule du Mois

S O M M A I R E

Page 4: VIVRE L’ALSACE

N°115 P 4

KWLes Kurzes Wort

(É)Lu(s) sur la toileles brèves de clavierNos « screenshots » et échos d’élus et de personnalités alsaciennes sur les réseaux sociaux…

Vengeur « Pas masqué »  : « Risque sanitaire. Le masque Grand Est empêche les Alsaciens de respirer. Il est fortement déconseillé aux usagers en raison de la présence de fibres jacobines dans le tissu. Merci de fournir à nos lycéens des masques qui ne disposent pas du logo du grand bidule pour faire de la promo d’un truc qui ne fonctionne pas avec notre argent ». Le journa-liste Éric Vial a raison !

Alsacienne« Faire rayonner l’Alsace dans le monde entier : c’est la belle mission portée par l’Union Internationale des Alsaciens ! C’est un hon-neur et une fierté de par-ticiper à leur Assemblée générale. Pour ma part, je continuerai de porter la voix alsacienne à Paris ! » écrit la ministre Brigitte Klinkert. Si seulement les élus alsaciens arrivaient à faire entendre la voix de l’Alsace, en Alsace.

En colère« À travers l’Europe, chaque jour, les mêmes séquences, les mêmes fauteurs de troubles et le même laxisme de la part des lavettes qui dirigent nos pays et communes ». Il est chaud le cadre stras-bourgeois du RN, Laurent Husser. Maintenant, si avec tous les faits divers médiatisés cet été, Marine

Le Pen n’a pas pris 5 points dans les sondages, c’est qu’elle peut prendre sa re-traite.Dubitative, mais lettrée « À quand une réécriture des Lettres persanes inspi-rée par la mascarade tota-litairement surréaliste dans laquelle on nous a plongés à petit feu depuis ces der-niers mois ? Montesquieu, au secours ! », propose An-drée Munchenbach à pro-pos des polémiques autour du masque. Verdammi, on a traduit Montesquieu en « elsässich » ?

Solidaire« Strasbourg est aux côtés du peuple biélorusse, qui était ce week-end encore dans les rues de tout le pays, et manifeste sans relâche depuis l’élection présidentielle du 9 août, marquée par les fraudes et l’absence de transpa-rence » proclame Jeanne Barséghian. La Maire de Strasbourg sans doute, Strasbourg dans son inté-gralité, pas sûr !

Éco-engagé « Avec la sortie du confi-nement et le mythe du supposé Nouveau Monde, les mauvaises habitudes reprennent », dénonce Sté-phane Bourhis au nom des Cigognes Vertes. Avec « Masqdorf », il dénonce un potentiel village-déchet né

de l’abandon des masques jetables dans la nature et dans les cours d’eau. L’an dernier, il dénonçait Plas-tiqheim, Megotsheim.

Footeux ou matheux« 148 interpellations pour 3000 policiers mobilisés. Le ratio d’efficacité aura été à peu près le même que celui des attaquants du PSG devant le but hier soir » cal-cule Éric Schahl, Délégué général de l’UDI aux ra-cines alsaciennes.

Travailleuse ou laborieuse « A commencé à travail-ler à Strasbourg.eu », écrit Pia Imbs. La maire de Holtzheim, désormais pré-sidente de l’Eurométropole en oublie qu’un mandat n’est pas un emploi. Elle oublie également de commenter la démission de Bertrand Furstenber-ger, premier adjoint à Holtzheim, officiellement pour raisons profession-nelles. « C’est la première des raisons, la moins po-lémique. Quant aux autres, elles ont été discutées entre Mme  Imbs et moi », déclare-t-il aux DNA.

NB  : seules les mentions entre guillemets sont des auteurs ou extraits de leurs propos… Le reste, c’est nous!

Wanted

Contactez-nous !

Vous vous intéressez à la vie de vos élus et décideurs et vous n’avez

pas la langue dans votre poche ?

la Brève de Bierstub du mois

Archives 1920

Page 5: VIVRE L’ALSACE

P 5

KWLes Kurze Wort

ROUGE À LÈBRECONSEIL

Quand on a la chance d’être vivant, on n’a pas le droit de perdre son temps à

s’ennuyer à ne rien faire.

PARTOUZEC’est l’amour avec un grand tas

14 JUILLET Cette année l’armée française n’a pas

défilé à cause de l’épidémie de la grippe. L’année dernière elle n’avait pas pu défiler

parce qu’il pleuvait.

OH ! SOLEIL SOLEIL. NANA MOUSKOURIC’est le même soleil qui a éclairé SOCRATE, RONSARD, LAFONTAINE,

ROUSSEAU, HUGO et Jean-Jacques BOURDIN !

REVELATION J’ai vu DIEU !

Elle est brune !

IL NE FAUT PAS CONFONDRESe mélanger les pédales

et partouze gay.

CHARITEChaque fois que je croise un clochard mendiant dans la rue, je fais un geste

pour l’aider. Je mendie un quart d’heure avec lui.

C’EST UN MONDE…Les gens sont étonnés que l’on soit riche

et de gauche.Moi ce qui m’étonne le plus c’est que l’on

soit pauvre et de droite.

VEESSEEs-tu au courant que (d’après les dires de SCHMERWURSCHT), il paraît que pendant les réunions HEBDI le nouveau DRH exige que l’on se caresse les parties génitales

avec des légumes de saison ?

Le Retour des Barbares. Saison 16Celui qui franchit la porte d’un tyran devient un esclave, même si c’était un homme libre. (Sophocle)

Un papa, une mamanIl tue ses parents et ses beaux parents. Je dis çà, je dis rien, mais ses beaux parents n’y étaient pour rien !

Grand MamamouchiErdogan a redonné à Sainte-Sophie son statut de mosquée. Ce n’est pas souvent qu’un site historique de cette ampleur devient gratuit !

TV5 !Dieu a inventé les banalités pour que l’esprit se repose. Mais que les esprits bien reposés sont fatigants !

Green washing !C’est usant de le répéter, mais pourquoi faut-il encore que les gens achètent des masques jetables. Achetez donc des rechargeables !

Ça ira, ça ira !Toutes ces luttes pour plus de démocratie qui n’aboutissent pas. Comment donc, on pu faire les anciens pour y parvenir et pas seulement, aussi les faire durer ? Ah, je sais ! Ces luttes

étaient conduites par des idéalistes, alors qu’aujourd’hui on réclame une démocratie à l’occidentale vue sur Facebook !

Lèbre, culture du pavot bio !Nombreux nous sommes à nous étonner de tes absences lors des conférences de rédac-tion Heb’di. Il n’y manque pourtant rien de ce qu’habituellement tu pourrais affectionner comme occasion de briller par ta légendaire acuité d’esprit, de quant à soi, de rire guttural expansé et d’abyssal descente de gosier et même, et même (merci de ne pas corriger, Nicole) de magnifiques exemplaires d’indivi-dus de l’espèce humaine que tu n’as de cesse de convoiter. (Non, ici je ne donnerai pas de nom). Aussi il me navre d’apprendre, n’en sommes-nous pas réduits à des bassesses, qu’une simple proposition fictive de branlette du poireau pourrait te faire revenir au bercail, fût-il bio !

VEESSE

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KWLes Kurzes Wort

Crédit Mutuel/DNA & L’Alsace : encore de grosses pertesEBRA, le groupe de journaux dont font partie les DNA et l’Alsace est toujours dans le rouge. Le Crédit Mutuel, propriétaire d’EBRA, va certainement devoir remettre la main à la poche et amplifier la restructuration.Ebra/Crédit Mutuel qui siège dans la banlieue nan-céienne devrait encore perdre près de 35 millions d’eu-ros en 2020.

Des pertes qui s’accumulent malgré d’importantes res-tructurations déjà opérées.Les journaux du Crédit Mutuel comme la plupart des médias français rachetés par de riches investisseurs se basent de moins en moins sur la qualité de l’information et donc le satisfecit de ses lecteurs au profit de la quan-tité (financière) de publicité…Depuis le covid-19, les insertions publicitaires se font de plus en plus rares.

Le groupe Crédit Mutuel/Ebra touche tout de même quelque 9,3 millions d’euros d’aides à la presse du mi-nistère de la Culture… Les deux quotidiens alsaciens sont également soutenus par les collectivités locales qui achètent régulièrement des encarts publicitaires.

Mais ces mêmes collectivités locales (la région, les départements, les villes…) publient elles-mêmes leurs propres magazines, souvent distribués gratuitement dans les boîtes aux lettres. Financés par l’impôt et sans contraintes éditoriales ou plutôt sous les contraintes des élus qui les supervisent, ces magazines se multiplient, certains d’entre eux vendent même des encarts publi-citaires. Un danger pour nos deux quotidiens alsaciens (et la presse locale en général) qui perdent à eux deux envi-ron 7000 lecteurs par an ?

Régionales 2021Pourquoi les écologistes et la gauche vont gagner le Grand Est ?En 2014, Philippe Richert gagne les élections régionales sur la base d’une forte mobilisation alsacienne au second tour. Il fait alors face à Florian Philippot, alors RN et peut-être de retour au RN demain. Il ne doit son salut qu’à divers cafouillages à gauche et une forte mobilisation des électeurs des deux départements alsaciens. Il est évident que la « cavalerie alsacienne » ne volera pas, cette fois-ci au secours de Jean Rottner.

Sur cette base-là, le RN, un pôle écologiste et social et la majorité sortante se battront pour les premières places. L’une des hypothèses fortes aujourd’hui est l’arrivée de la liste de Jean Rottner derrière les deux pôles précités. Dans ce cadre précis, Unser Land pourrait avoir rallié le pôle écologiste. Le renfort de LREM ne sauverait pas le « soldat Rottner », obligé naturellement de se retirer dans le cadre d’un « front républicain ».

Avec les victoires électorales de la gauche et des écolo-gistes en Lorraine et dans plusieurs grandes villes alsa-ciennes, ce scénario est de plus en plus crédible.

Alsace : l’heure de vérité arrive pour « Les Républicains »Au-delà des effets de manches et des cris, l’heure de vérité approche pour les élus et cadres « Les Républicains » du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. La com-mission nationale d’investiture du parti va plancher rapidement sur les têtes de liste aux élections régionales.

Pour le Grand Est, le favori pour l’investiture, favori et seul candidat, est Jean Rottner. Si aucune liste issue de la droite alsacienne ne se monte « contre le Grand Est », la messe sera dite. Cela signifiera clairement que « nos grands élus » se couchent face à Paris et à son candidat : JR !

Si vous croisiez un élu LR, demandez-lui ce qu’il fait contre le « Grand Est » et transmettez-nous les réponses.

HEB’DIPÉDIA

DÉCONFINEMENT =

COVIDUS INTERRUPTUS

Page 7: VIVRE L’ALSACE

P 7

KWLes Kurze Wort

Élections législatives de Colmar  : Odile Uhlrich Mallet se retireL’élection de Éric Straumann provoque une élection législative partielle. Donnée favorite, la première adjointe, Odile Uhlrich Mallet, a tenu à se re-tirer de la compétition. « Après mûre réflexion, j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection législative partielle du mois de septembre. Cette décision se fonde sur ce qui a toujours animé mon engagement public  : agir au mieux pour nos concitoyens (lors de nos échanges, la très grande majorité d’entre vous a exprimé son attente de me voir poursuivre le travail entamé en tant que première adjointe » écrit-elle en souhaitant ne pas fa-voriser les extrêmes.Qui vise-t-elle ? Les écologistes ? Le RN incapable de monter une liste à Colmar ?Sent-elle une vague de sympathie autour d’Yves Hemedinger, victime de la dernière entourloupe de Gilbert Meyer ?

Sénatoriales  : Rififi entre loulousLes élections sénatoriales dans le Bas-Rhin sont toujours l’occasion de me-surer l’unité des formations politiques alsaciennes (d’autres diront la richesse et la diversité des talents).Kern-Schalck-Kennel… La liste que l’on dit soutenue par Philippe Richert, l’est surtout par les principaux défenseurs du Grand Est. L’objectif est de faire élire, en seconde position, Elsa Schalck, fidèle soutien de Philippe Richert, de Jean Rottner et complice de Lila Merabet.La guerre des verts… Passionaria écologiste, Andrée Buchmann a longtemps espéré un soutien de sa famille politique qui lui préfère Jacques Fernique. Les élections municipales devraient permettre à EELV de disposer ainsi d’un sénateur alsacien, un bon mandat pour se faire un complément de retraite.LR contre LR : La liste KSK évoquée plus haut aura à faire à celle pilotée par André Reichardt, le sénateur très engagé dans la dé-fense de l’Alsace et du droit local devra démontrer le sérieux de son engagement. Il se murmure qu’il pourrait aussi être trahi par les « siens », ou plutôt par un élu en colère de ne pas avoir été choisi comme colistier.

DERNIÈRE MINUTELe Gouvernement a décidé que les apnées du sommeil ne seraient plus considérées comme une maladie profes-sionnelle dans la fonction publique.

HEB’DIPÉDIA

CON FINEMENT =

SCHNECK DÉLICATEMENT

20, Rue du Gal Vandenberg - 67140 BARR Tél. 03 88 08 21 21 - Fax 03 88 08 20 36

Veuillez s’il vous plait, nous retourner ce document signé avec votre accord (ou vos éventuelles corrections) au plus tard à 15h.La mise en forme du texte rédactionel n’est pas définitive et pourra être modifiée selon les besoins de la mise en page au moment du montage.

Avec nos remerciements, ChristineNous vous rappelons que toute composition réalisée par nos soins est la propriété exclusive de l’Echo d’Alsace et qu’elle ne peut être utilisée à d’autres fins

(publication sur un site internet, dans un autre support papier ...) sans l’autorisation expresse de notre société. Toute reproduction même partielle est également interdite.

Édition N°349 du 04/11/2019 - BON À TIRER29/10/2019

Schmeererei

Dragicom’HebdiÇa se passe en Pologne… Bon, ça explique en partie, mais quand même…Deux Polonais bien pleins, donc deux bons Polonais, avaient décidé de se tirer la bourre pour déterminer qui était le plus fort, le plus coriace, le plus résistant. Le premier, pour mettre son rival au défi, décida simplement de se couper tout aussi simplement le pied avec une tronçonneuse. L’autre, pour montrer qu’il n’était pas impressionné, mais un peu vexé quand même, décida, lui, avec la même tronçonneuse, de se couper la tête. Non, mais !

PETITES ANNONCES- Vends stock de masques pour nudistes. Écrire au journal.- À vendre, muselière cause retour épouse au travail.

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N°115 P 8

KWLes Kurzes Wort

Les masques promis seront bien payés directement ou indirectement par les impôts et les contributions régionales et nationales (pour les dotations) des habitants. Ces masques ne seront donc gratuits que vir-tuellement. Un peu comme la gratuité des bus et trams qui pourraient être testée à Strasbourg.

Tennis : Coup droit contre le Grand EstCe n’est pas dans les DNA que l’on a lu ce titre, mais dans Vosges Ma-tin : « L’Alsace ne veut plus du Grand Est ». On ne parle pas encore des partis alsaciens, mais de la Ligue d’Alsace de Tennis qui veut croire en sa résurrection.La création d’une ligue d’Alsace autonome dans le cadre de la Collecti-vité européenne d’Alsace (CEA) énerve la « région ». « Les responsables de la région Grand Est sont fous de rage et me l’ont bien fait com-prendre », déclarait le Président de la Ligue du Grand Est, confirmant par là même l’interventionniste de la « team Rottner » contre toute idée alsacienne.On souhaite une belle balle de match aux clubs alsaciens ! Elle ouvri-rait une voie à suivre dans bien d’autres ligues. Certaines sont déjà sur le pied de guerre.

Départementales :combien de divorces ?Les dernières élections départementales avaient marqué l’apparition des binômes « homme-femme » dans les conseils départementaux. 6 ans après, les élections à venir devraient permettre de souligner la « durabilité » de ces « Pacs à vocation élective ».

On murmure que discrètement, un maire du nord de l’Eurométropole teste de potentielles candidates et que dans le sud de celle-

ci, un autre maire poussé par la ville « bourg » de son canton, aurait annoncé sa décision.

Rappelant que le dispositif visait à favoriser la parité et pas seulement à décorer les candidatures masculines d’une décoration (on n’a pas dit potiche) féminine. Heb’di rap-pelle que les divorces peuvent être demandés par les deux parties. Mesdames, rebellez-vous !

Big Brother et les « 10 petits nègres »Le politiquement correct commence à réviser la littérature. En pleine crise identitaire, voilà que les ayants droit d’Agatha Christie décident de rebaptiser son célèbre livre « Les dix petit nègre » en un ésotérique « Ils étaient dix ». Rappelons que le titre évoque 10 sta-tuettes marquant le châtiment d’auteurs de divers crimes, l’Histoire se déroulant dans le Devon sur l’île du Nègre.On notera qu’une telle mesure arrive en France, après que l’on ait changé la dénomination des « Têtes de Nègres », un biscuit origi-nellement danois pour l’appeler « tête de choco ». On notera que le biscuit s’appelait un temps « Mohrenkopf » (tête de Maure) ou « Ne-gerkuss » chez nos voisins allemands avant de redevenir « Scho-kokuss » (baiser au chocolat). En Autriche, on parle d’une « Bombe suédoise », loin des polémiques stériles et de l’autoflagellation.Plus près de chez nous en Alsace, à Mulhouse, le café « Au bon nègre » est devenu « 1924, un monde de cafés » depuis 2012.Après les statues, on peut s’inquiéter.

Non seulement cette nouvelle inquisition pourrait alimenter un racisme là où il n’y en a pas, mais elle pourrait aussi dresser des bûchers pour des livres jugés séditieux. On ne sait toujours pas ce qu’il pourrait advenir au célèbre titre de Johnny Halliday dont le parolier osa écrire « Noir c’est noir ! Il n’y a plus d’espoir… »

Deux masques gratuits pour les lycéens dans le Grand EstC’est la promesse de Jean Rottner pour la rentrée. Commençons par rappeler que dans de nombreuses communes, la distribution des premières séries n’a toujours pas eu lieu. Posons ensuite la question du « bilan » de cette filière « masque » en Alsace !

Enfin, outre l’aspect propagande que constituerait la présence d’un « logo imprimé » du Grand Est sur lesdits « masques », rappelons qu’en matière de dé-penses publiques, il n’y a pas de gratuité, mais un transfert du coût !

HEB’DIPÉDIA

MADE IN CHINA =

COVID-ORDURE

Page 9: VIVRE L’ALSACE

P 9

Les Actualités

COLMAR YVES HEMEDINGER, JAMAIS SANS MA VILLE Yves Hemedinger est né et a grandi à Colmar, il a usé ses pantalons sur les bancs des écoles Turenne et Victor Hugo puis du lycée Bartholdi, tapé dans ses premiers ballons dans les quar-tiers du centre ville, rue du 2 février.

En 1995, à 30 ans, il est le plus jeune élu de l’équipe de Gilbert Meyer. Le maire lui confie le poste de premier adjoint en 2008 ; c’est tout vu, la première circonscription du Haut-Rhin (Colmar, Neuf-Brisach) c’est pour lui et il sera le futur maire de Colmar. Cela aurait dû être le cas en 2014, mais le Grand Gilbert joue les prolongations. Cela aurait pu être le cas en 2020... mais le maire Gilbert pète un plomb (notre article du 19 juin sur Hebdi.com).Souvenez-vous (qui ne s’en souvient pas!) en mars 2020, Gilbert Meyer saborde sa liste et tous ses fidèles adjoints se retrouvent sans mandat ! Du jamais vu ! Yves Hemedinger, bien que conseiller départemental, ne pourra plus œuvrer - en tout cas directement - pour sa ville.

Un incroyable concours de circonstances !

Le nouveau maire de Colmar est Éric Strau-mann, également député. Loi sur le cumul oblige, ce dernier doit quitter l’Assemblée Nationale au profit de sa suppléante Brigitte Klinkert, si cette dernière accepte.La présidente du Conseil Départemental n’aura pas le temps d’y réfléchir. Lors d’un remanie-

ment estival, Jean Cas-tex, le nouveau Premier Ministre, lui propose le poste de ministre auprès de la Ministre du Travail, chargée de l’Insertion.Il y aura donc, fin sep-tembre, des élections législatives dans la première circonscription du Haut-Rhin (Colmar, Neuf-Brisach). Une élec-tion sur mesure pour… Yves Hemedinger. À moins que…. Il y a un point sur lequel Yves Hemedinger n’a jamais été en phase avec l’ancien maire de Colmar : l’Alsace. En effet, l’ancien premier adjoint a toujours défendu l’Alsace contre le Grand Est ; il a également été actif dans la création de classes bilingues dans les écoles de la ville, etc...À suivre donc!

Il n’a quitté Colmar qu’après ses études de droit à l’université Robert Schuman à Strasbourg.

Page 10: VIVRE L’ALSACE

N°115 P 10

ACTULes actualités

Sommes-nous encore à la croisée de che-mins ? Le point de non-retour est-il déjà atteint ? La première pandémie finie, le Covid n’est pas parti en villégiature comme les humains, il faisait ses devoirs de vacances : chercher les meilleurs en-droits à « cluster » et enfanter le plus pos-sible en faisant même des petits mutants.Eh oui, les virus ont tendance à muter, c’est une façon de s’adapter aux différents hôtes qu’ils infectent et pour leur survie… Cette donnée bien connue risque d’être des plus primordiales dans les temps à venir. Le virus Covid 19 a continué son ex-pansion pendant la première vague tout en préparant un outsider mutant déjà ré-pertorié en mars : le D614G !Que fait le rejeton du Covid 19 ? Il est extrêmement viral, même au taquet en ce qui concerne la contagion, par contre il semble moins inquiétant, car il se pro-page désormais dans des populations plus jeunes et donc plus résistantes, il a donc trouvé comment prospérer !Bien sûr, l’avenir est essentiellement com-posé d’hypothèses : à la croisée des che-mins, on peut avoir une épidémie qui va continuer sans que les urgences soient en-gorgées ou bien une seconde vague avec le retour d’une saison froide et humide qui entraînerait une encore plus grande dissé-mination d’un virus redevenu plus agressif pour les personnes à la santé fragile.Pour certains médecins, l’accélération de la diffusion du virus parmi les populations à risque (personnes âgées ou présentant un facteur de fragilité tels que le diabète ou l’obésité) n’est qu’une question de temps. Nous savons qu’une augmentation de nouveaux cas, certes moins forte que dans d’autres classes d’âge, est déjà « ob-servée chez les personnes âgées de plus de 65 ans ». Il y a bien une « tendance à la hausse des nouvelles hospitalisations et admissions en réanimation ».

LA VIE PROSPÈRE DU COVID 19 APRÈS LA PREMIÈRE PANDÉMIE, SES AMBITIONSSES BATAILLES, SA DESCENDANCESommes-nous encore à la croisée des chemins ? Le point de non-retour est-il déjà atteint ? La première pan-démie finie, le Covid n’est pas parti en villégiature comme les humains, il faisait ses devoirs de vacances : chercher les meilleurs endroits à « cluster », enfanter le plus possible et créer même des petits mutants.

Le vaccin !Attendu par beaucoup, déjà haï par les anti-vac-cins et autres complotistes dont les adorateurs de la chloroquine, il y a un risque que des mutations du virus interviennent entre le moment de la conception du vaccin et sa mise sur le marché, en le rendant moins actif ou inactif contre certaines souches mutées. Beaucoup d’entreprises et d’éta-blissements universitaires sont impliqués pour la création d’un antivirus, plus ou moins élaboré, selon les protocoles établis par l’OMS. La Russie a déjà trouvé un vaccin, fabriqué à marche for-cée et qui n’est pas passé par l’OMS. Le besoin d’être le premier comme à l’époque de la guerre froide ? Certainement ! Faire un pied-de-nez aux Occidentaux dans le domaine de la médecine ? Pourquoi pas. La Russie a d’excellents médecins et virologues. Mais l’absence de publications scien-tifiques comme d’essais cliniques de phase 3, où le traitement doit être testé sur des dizaines de milliers de volontaires, inquiètes. Le monde en-tier discute sérieusement du vaccin russe qui peut déjà être considéré comme une réussite, non pas scientifique, mais politique.

Si tous les gars du monde avec l’OMS…L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit vendredi 21 août « espérer que la pandémie de Covid-19 dure moins long-temps que celle de la grippe espagnole de 1918 « qui, en deux ans, fit des dizaines de millions de morts.«Nous espérons en terminer avec cette pandémie en moins de deux ans. Surtout si nous pouvons unir nos efforts et en utilisant au maximum les outils disponibles et en espérant que nous pourrons avoir des outils supplémentaires comme les vaccins, je pense que nous pouvons y mettre un terme dans un délai plus court que la grippe de 1918. Dans notre situation actuelle, le virus a plus de chances de se propager. Il peut se déplacer rapidement parce que nous sommes davantage connectés maintenant. Nous avons donc un désavantage lié à la mondialisation. Mais nous avons l’avantage de disposer de meilleures technologies “ a affirmé le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghe-breyesus.Quand on demande aux pays d’unir leurs efforts et que l’on ré-itère son appel à la ‘solidarité mondiale’, on peut s’inquiéter un peu. Pour éviter la cacophonie, il vaudrait mieux que chacun ne travaille pas dans son coin.

Maxime Gruber

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COVID 19, SA PROTOHISTOIRE, SA PANDÉMIE ET SON FUTURAttardons-nous un peu sur le séisme engendré par un virus qui, il est certain intriguera nombres d’historiens, de scientifiques et de chercheurs en tout genre.

Nous avons tous notre vécu avec le Covid 19, il nous a impacté brutalement en s’attaquant à nous, à nos proches ou d’une façon bien plus lointaine : nous connaissons tous les drames rapportés par les rumeurs et les médias. Pour certains ayant passé au travers du filet de la pandémie, il est perçu comme un empêcheur de tourner en rond, voire une farce gouvernemen-tale ou même mondiale avec des relents conspi-rationnistes.Mais comment le personnel hospitalier perçoit l’arrivée en catimini de ce virus, son explosion fulgurante et impitoyable puis son reflux ? Voici le témoignage de Christèle * travaillant dans un service d’urgences en Alsace.Pour Christèle, l’avant Coronavirus ressemble paradoxalement à son reflux, à la fin du confi-nement.Avant le Covid, tout fonctionnait selon les desi-derata de la patientèle habituée à être soignée vite et au mieux. Accidents ou maladies graves, on pouvait venir pour un mal de ventre, la « bo-bologie » côtoyait les cas graves. Les demandes étaient nombreuses et on y répondait aux mieux.

Les directives d’une Agence Régionale de Santé du Grand Est, lointaine, pour ne pas dire inexistante, n’étaient pas dans les préoccupations du personnel hospitalier ; on avait appris à gérer d’une façon assez indépendante ce qui sera pourtant primor-dial pendant la crise à venir

Tout bascula bien avant l’alerte, les arrivées de personnes en détresse extrême n’avaient pas at-tendu les appels du gouvernement, des médias et les consignes de l’ARS.

La bombe virale arriva ; il est important de savoir que les hôpitaux et leur personnel furent seuls, au début, pour faire face à la catastrophe, bien avant que les directives et le matériel arrivent.Christèle et ses collègues durent aller à la chasse au matériel stocké dans des salles non utilisées et dans des lieux improbables. On trouva des lits et des masques, ces derniers avaient dépassé la date de péremption depuis longtemps et dé-gageaient une odeur de vieux, mais ils étaient encore utilisables.

Les directives de l’ARS finirent par arriver et,

plus tard, le matériel, d’abord avec parcimonie, puis d’une façon plus conséquente pour les lits, respirateurs, les masques neufs et les tenues adéquates.La priorité était aux malades atteints du Co-vid-19, les autres, ne pouvant plus sortir de chez eux, ne venaient plus aux urgences. Des règles bien précises permirent une certaine efficacité pour soigner les malades. Par contre, cette effi-cacité éluda les autres maladies dont le cancer, les retards de diagnostics se paieront au prix fort dès la fin du confinement.

Le personnel hospitalier affairé eut le plaisir d’entendre les applaudissements de 20 heures, mais les policiers côtoyant ayant eu un vécu assez similaire leur rappelèrent que ceci était temporaire et que ce serait vite oublié, une fois la crise finie.Puis le reflux commença, certainement grâce au confinement et l’Alsace fut l’une des premières à ressentir cette embellie, les cas déclarés com-mençant à baisser et les lits à se vider.

Il était plus que temps, car le Covid 19 avait

occulté toutes les autres maladies dont les dia-gnostics et la prise en charge n’avaient pu avoir lieu. Un autre marathon prenait donc le relais, rattraper le temps perdu, mais pour certains pa-tients c’était déjà trop tard.Les services d’urgence retrouvèrent leur patien-tèle où se mêlent cas graves et petits bobos, avec la même exigence à être bien soigné et au plus tôt, comme avant… le Covid 19.

Décidément on n’avait rien appris de la crise, Christèle en regrette presque les consignes de la période de la pandémie où tout était plus clair pour la prise en charge du patient.L’ARS a envoyé de nouvelles consignes, deman-dant notamment que le matériel remis pendant la période de la pandémie lui soit retourné au plus vite.

Il n’y avait plus d’applaudissements à 20 heures, les policiers avaient donc raison : on oublie vite ceux qui se sacrifient pour les autres. Mais heureusement, l’augmen-tation des salaires de 200 euros par mois fut appréciée.

Le retour du virus ? La campagne de dépistage aide à mieux appréhender la pandémie actuelle qui est plus virulente que prévu, les cas positifs dépistés sont très nombreux, trop nombreux. La jeunesse est atteinte à son tour avec des symp-tômes plus ou moins graves, mais se sent moins en danger que les anciens.Paradoxalement, il n’y a plus de patients en réa-nimation, mais cela pourrait changer de nouveau très rapidement.

Les mois à venir seront donc très importants pour savoir si on doit vivre cette pandémie avec des mesures strictes, un nouveau confinement en espérant un éventuel vaccin. Ou enfin passer à autre chose…

Pour l’instant, les services hospitaliers respirent un peu bien qu’en sous-effectifs ; le personnel récupère un peu ou est parti en vacances, mais la rentrée pourrait être difficile.

*Christèle est un nom d’emprunt.

Maxime Gruber

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La Filature, scène de spectacle, renouvelait cet été le projet « Lettre à ma ville ». Les Mul-housiens étaient invités à prendre leur plume pour adresser une lettre à leur ville. Pour dire « tout ce qui vous a touché non seule-ment pendant cette période, mais également avant et dans le temps présent ». Abd al Malik en fera témoignage courant septembre lors d’un spectacle. Tentative de réponse à la pan-démie qui a vraiment touché cette ville, mais aussi toute l’Alsace.

Trempons notre plume dans l’encre. Pas la sympathique. La noire. La cruelle. L’acide.Pour les Alsaciens et les Alsaciennes, ce prin-temps  2020 a été dramatique. Effroyable. Tous nous sommes, depuis, meurtris dans notre chair par l’inédite pandémie. Le cœur de chacun saigne depuis des mois. Un choc terrible. Inimaginable. Tous nous sommes encore sonnés. Sonnés mais toujours debout. Comme à chaque évènement historique qui meurtrit l’Alsace. Même abandonnés, nous avons tenu collectivement.

Notre Alsace a été touchée en premier en France par ce nouveau virus SARS  CoV-2. « Coronaland », infamant titre d’un repor-tage d’une journaliste de renom publié par un quotidien national du soir, finalement remplacé en catastrophe. De premières ex-plications nous ont été vite assénées pour tenter d’étayer les hypothèses sur l’apparition précoce du virus lors d’un rassemblement Évangéliste. On en sait maintenant plus. Le virus était bien présent, non seulement à Mulhouse, mais dès janvier en Alsace à la fin d’année dernière ». L’alerte aurait dû débuter dès février 2020 selon les chercheurs.

Unique évidence à ce jour, ce sont nos cime-tières qui accueillirent par centaines et cen-taines les dépouilles des victimes alsaciennes de la COVID19, décédées soit chez nous, soit dans des services de réanimation en France ou même en Europe après transfert. Elles re-posent dorénavant en terre d’Alsace, aux cô-tés des leurs, alors que les familles épleurées n’ont pas pu leur rendre hommage. Devant les tombes vides qui attendaient le cercueil, les personnes étaient strictement contingentés.

COVID-19

Enfin… redde m’r devun !La Filature, scène de spectacle, renouvelait cet été le projet « Lettre à ma ville ». Les Mulhousiens étaient invités à prendre leur plume pour adresser une lettre à leur ville. Pour dire « tout ce qui vous a touché non seulement pendant cette période, mais également avant et dans le temps présent ». Abd al Malik en fera témoignage courant septembre lors d’un spectacle. Tentative de réponse à la pandémie qui a vraiment touché cette ville, mais aussi toute l’Alsace.

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Si la sidération et la peur préva-lurent, ce printemps fut pour nos responsables, à commencer poli-tiques, un temps de gesticulation. De posts sur Facebook à de sordides manœuvres.

Comme l’ineffable Jean Rottner, courant de plateaux télévisions en visioconférences, orchestrant la vaste farce des masques et des transferts de patients, tout en sau-vant l’économie grandestienne et œuvrant aux urgences à Mulhouse. Opportunisme affligeant. Il n’hésita pas, avec l’outrecuidance qu’on lui connaît, de doctement répondre aux DNA qui le questionnaient sur les rumeurs l’annonçant ministrable que « pendant cette crise j’ai marqué des points par mon action et ma réactivité… ».

Tout est dit et avec aplomb. Calcul et ambition personnelle, en toutes circons-tances même pendant que la mort rôde et fauche les vôtres. Les Alsaciens lui rendront la monnaie de sa pièce. Trop c’est trop. S’langt !

L’action des services de l’État, pour ce que le citoyen a pu en connaître, n’aurait pas posé de problème majeur. Si l’on en croit les pa-trons de nos deux préfectures auditionnés en commission d’enquête parlementaire  : « Ils ont tenu la barre  et n’ont pas compté leur temps ». Tout était sous contrôle nous assure-t-on. Glaçant toutefois de découvrir par le préfet du Haut-Rhin qu’au plus fort de la crise « Un dépositoire a également été créé, grâce à une excellente coopération avec la ville de Mulhouse, qui a mis ses équipes à disposition pour gérer un espace devenu une annexe du centre funéraire municipal. Ouvert le 2 avril, il a contenu jusqu’à une centaine de cercueils ». Qui de nous en était alors informé ? Imagi-nez l’impact à la Une de l’Alsace d’une photo de 100 cercueils alignés début avril dans un hangar mulhousien. Aucune image bien sûr. Personne n’osa même annoncer qu’il y avait alors jusqu’à 50 voir 70 morts par jour rien qu’à l’Hôpital de Mulhouse. Omerta.

Enfin, l’agence régionale de Santé Grand Est, que tous imaginaient active et en première ligne lors de cette crise, appuyant nos admi-rables soignants meurtris, s’avéra totalement absente !

Le magazine du Monde relevait « que Chris-tophe Lannelongue, son directeur général, n’était pas présent au moment de la crise. À partir du 19 mars, il a fait tourner son admi-nistration depuis PARIS où il était confiné ». Quel scandale ! Quelle ignominie ! Une faute professionnelle et personnelle condamnable.

Début juillet devant la commission d’enquête parlementaire, Christophe Lannelongue — débarqué  depuis par le président de la Ré-publique en pleine crise début avril — se dé-douanait honteusement  avec un sourire en coin en jargonnant que « Le pilotage national doit être plus attentif à la diversité des si-tuations, plus réactif, moins uniforme, moins sourd, moins aveugle. Je me suis beaucoup interrogé, pendant toute cette période, sur la difficulté à avoir un dialogue efficace avec les responsables nationaux pour prendre en compte la situation extraordinairement par-ticulière de la région, notamment de l’Alsace et du Haut-Rhin ». Quel aveu ! Il ne fait pas le job sur place, aux côtés des malades, de la population, des élus, des personnels hos-pitaliers et des médecins libéraux en pleine crise, puis se défausse sur ses supérieurs et le système : « Quand on est général en temps de guerre, on reste avec ses troupes »

Le même aujourd’hui ose réfuter son limo-geage. Jamais responsable. Jamais coupable. Lui qui, qu’on le sache ici, contre l’avis des professionnels de l’ARS Grand Est et de ses représentants du comité d’agence d’ailleurs

toujours en procès contre lui, déman-tela volontairement en prenant ses fonctions début 2017 l’organisation de l’agence seulement mise en place à la fusion en 2016, à commencer jus-tement celle en charge de la gestion des situations de crises, mais aussi et surtout celle d’Alsace. Prétendant, malgré son serment devant la com-mission d’enquête  : « En  2018, nous n’avions plus de délégation territoriale dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin ; elles ont été reconstituées par mes soins à partir de janvier 2018 ». Très nombreux ont été les professionnels dans nos hôpitaux à regretter une ARS Alsace eficace et efficiente, avant qu’elle soit dépecée et détruite par Lannelongue !

Le jeune Heidegger souligna un pas-sage des « Confessions » de Saint Augustin dans lequel celui-ci se de-mandait pourquoi dans le Nouveau Testament est écrit que les Hommes

« haïssent » la vérité. Il nous faut, nous Alsa-ciens, exiger fermement toute la vérité sur le drame collectif de ce printemps.

Les Malgré-Nous du Covid 19, notamment ceux morts en trop grand nombre comme nos aînés dans les EHPAD, furent sacrifiés, car finalement trop loin de Paris lorsque survint alors le virus et que les dirigeants de la santé de l’ARS Grand Est, à commencer par son di-recteur général, étaient chez eux, bien confi-nés et à l’abri.

Ensuite tous nous devons interpeller, ques-tionner, appuyer là où ça fait mal pour faire toute la lumière sur ces terribles semaines noires du mois de mars, pour savoir et iden-tifier les défaillants et les fautifs, puis avoir le courage d’interpeller la Justice jusqu’alors bien silencieuse malgré tant d’alertes et de drames. Alors seulement nos morts pourront reposer en paix. Aucun responsable, même parisien ne doit être, en 2020 au-dessus des lois de notre République. Dura lex, sed lex.

À L’avenir, c’est à la Collectivité Européenne d’Alsace d’avoir l’audace et le courage de prendre en main, fermement, le pilotage des politiques de santé dans notre région.

Aux élus d’être des interlocuteurs fiables, d’assumer les responsabilités directement dans nos territoires et de rendre des comptes aux Alsaciens et aux Alsaciennes.

Seule solution pour espérer rétablir la confiance après cet affreux drame collectif qui a brisé tant et tant de destins.

Minus 273,15

« Comme l’ineffable Jean Rottner, courant de plateaux télévisons

en visio-conférences, orchestrant la vaste farce des masques ou

de transferts de patients tout en sauvant l’économie grandestienne

et œuvrant aux urgences à Mulhouse. »

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COVID-19

Bientôt un vaccin contre les fake news…En cette période troublée, les débats s’enflamment sur de nombreux sujets, s’armant d’arguments souvent plus émotifs que factuels. Dans ce contexte étrange où la médecine devient une affaire politique, les faits et contrefaits, vérités et mensonges s’entremêlent, indissociables, dans un tourbillon d’informations qui viennent envahir nos réseaux sociaux et nos repas de famille, sans que l’on puisse faire la part des choses entre le vrai et le faux, le complot et le contre-complot. Alors, qui croire, comment savoir où se cache la vérité lorsque l’on ne dispose pas d’une formation scientifique appro-fondie ?

Le gouvernement complote-t-il contre nous ?Les scientifiques abusent-ils de notre naïve-té ?Didier Raoult est-il un sauveur ou un charla-tan ?Cet article ne vise pas à apporter de réponse définitive aux questions que l’on peut se po-ser sur l’origine du virus, sur son mode de transmission, ou sur l’efficacité de la chloro-quine

Il s’agit simplement d’un petit mode d’emploi pour aborder d’un œil critique toute problé-matique liée à la science ou à la médecine, qu’il s’agisse du covid-19 ou du prochain sujet à la mode comme les ondes 5G.

Facebook a tort. Tonton Gérard aussi.De très nombreuses informations circulent sur les réseaux sociaux (particulièrement sur Facebook), et sont ensuite partagées dans les conversations entre amis et collègues. Ainsi, autour de la machine à café du bureau, on en-tendra qu’un laboratoire pharmaceutique veut faire taire Didier Raoult, car la chloroquine ne rapporterait pas assez d’argent au lobby mé-dical, ou que le confinement n’était qu’un pré-texte pour tester la docilité de la population qui moutonne bravement sous son masque. Pour autant, ce n’est pas parce que c’est écrit sur Facebook que c’est vrai, et ce, quelle que soit la conviction de votre informateur.N’oubliez pas que le web est avant tout rempli de mensonges, de propagandes et de fausses informations. Un site bien présenté et se pro-clamant rédigé par un expert n’est en rien une source fiable. N’oubliez pas que l’être humain a un penchant naturel pour le complotisme et qu’il aime voir des mensonges et des mani-pulations partout.Le stress occasionné par cette situation par-ticulière et le besoin fondamental de trouver des explications et des coupables peuvent nous pousser à nous raccrocher aveuglé-ment à des informations réconfortantes, à de faux messies, ou à un bouc émissaire facile à détester. Mais, même si l’information vous semble attrayante et parfaitement crédible, je vais vous expliquer plus loin pourquoi elle ne l’est pas.

Non, « Big Pharma » n’en a pas (que) après votre argent.Une critique que l’on retrouve très souvent lorsqu’il s’agit de problèmes médicaux (mé-dicaments, vaccins, thérapies diverses…) concernerait le souhait de rentabilité des la-boratoires pharmaceutiques. Comme on le dit souvent, un patient soigné est un patient qui n’apporte plus d’argent. Il faut donc mainte-nir les patients sous traitement le plus long-temps possible afin de les traire au mieux. Pourtant, je peux vous affirmer que les efforts scientifiques mondiaux se concentrent sur le développement d’un remède efficace contre le cancer, le sida, ou autres grandes maladies de notre siècle (et ne parlons pas du covid…).La recherche est généralement réalisée par des laboratoires de recherche publics, qui ne vendent pas de médicaments. Leur but n’est donc pas de rentrer de l’argent, mais plutôt de se faire un nom dans le monde de la recherche en réalisant des découvertes

capitales, comme, par exemple, au hasard, parmi les sujets de recherche les plus popu-laires : soigner le cancer. De plus, vous payez rarement ces traitements de votre poche, puisqu’ils sont remboursés par la sécurité sociale. Au final, puisque c’est l’état qui paye pour votre traitement, pourquoi encourage-rait-il la production de traitements plus chers ?

Alors, certes, on voit souvent, sur internet, le témoignage d’un scientifique expliquant avoir trouvé une molécule tuant efficacement les cellules cancéreuses, mais cette molécule n’aurait pas été mise en vente, car pas assez rentable.

‘‘Un site bien présenté et se procla-mant rédigé par un expert n’est en

rien une source fiable’’

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Et il est souvent vrai que ces molécules sont effectivement très efficaces pour tuer les cel-lules cancéreuses. Cependant, ce que l’on ne vous dit pas dans ces vidéos et articles de blog c’est que, si ce traitement n’a pas été mis en vente c’est simplement, c’est qu’il est certes très efficace pour tuer les cellules cancéreuses… mais il est également très effi-cace pour tuer les cellules saines. Bravo, vous n’avez plus de cancer, mais vous êtes mort quand même, empoisonné par votre nou-velle molécule miracle.Bien sûr, je ne prétendrais pas non plus que les entreprises pharmaceutiques font dans la charité. Évidemment, elles cherchent à être rentables et à engendrer du profit. Cepen-dant, le profit ne se fait pas sur la boîte de médicaments vendue 3€ en pharmacie. Le profit des entreprises pharmaceutiques se fait sur tous ces produits « paramédicaux » qui ne subissent pas la même réglementation que les médicaments : produits minceur, crèmes de beauté, compléments alimentaires, ho-méopathie et autres placebos visant des dé-sagréments mineurs et non vitaux qui, eux, cherchent effectivement à être rentables… Mais il s’agit là d’un marché bien différent du marché du médicament, bien que l’on puisse s’y perdre et les confondre.

La blouse ne fait pas le savant.Il ne faut pas partir du principe que les scien-tifiques sont des menteurs. Cependant, il ne faut pas non plus tomber dans le biais oppo-sé. Un expert peut également être un escroc, quelle que soit la taille de son CV.Malgré tout, sortez-vous de la tête l’idée que les scientifiques sont des arrivistes à la re-cherche de profit. S’ils voulaient être riches, ils ne feraient pas de la science, puisqu’un chercheur dans le public, en France, s’en tient généralement au SMIC horaire. La majorité des chercheurs sont avant tout des passion-nés, dédiant leur vie à la science, souvent aux dépens de leurs loisirs, de leur sommeil et de leur vie de famille.Cependant, le monde de la recherche reste un monde d’êtres humains, et l’on y retrouvera donc, comme au sein de toute communauté, tous types de profils, incluant des menteurs et des escrocs. Ces traits peuvent être exa-cerbés par les complications amenées par le système moderne de la recherche publique : sous la pression des financements, il s’agit finalement d’une course au résultat, où cha-cun doit trouver le plus possible et, surtout, le plus vite possible.On se retrouve ainsi dans un système ban-cal où compte non plus la qualité de la recherche, mais sa quantité. Ainsi, les chercheurs se retrouvent vite dans une situation précaire : après huit dans d’études acharnées, ils ne peuvent qu’enchaîner des CDD d’un à trois ans,

jonglant entre les budgets et les projets. De ce fait, certains peuvent finalement être tentés de publier un peu trop vite, sans être tout à fait sûrs de leurs données, voire par-fois de monter des études de toutes pièces. Ces dérives peuvent toucher aussi bien des chercheurs mal établis cherchant à se sortir d’une situation professionnelle précaire, que des grands noms déjà connus et reconnus cherchant à se faire mousser encore plus et obtenir encore plus de financements (je ne vise personne… quoi que).Enfin, n’oubliez pas que l’habit ne fait pas le moine, tout comme la blouse ne fait pas le scientifique. Je vois beaucoup d’experts porter leur blouse en toutes circonstances (vidéos YouTube, interviews sur des plateaux télé…). Il faut savoir que, en biologie, la blouse peut servir à deux choses : se protéger de nos cultures, ou bien protéger nos cultures de nous-mêmes. Une blouse servant à protéger son porteur est considérée comme contami-née (par des bactéries, produits chimiques…). Elle ne doit donc en aucun cas quitter la salle d’expérimentation, et il serait impensable de la porter dans les bureaux ou près de la ma-chine à café. Une blouse servant à protéger les cultures (par exemple, pour empêcher que notre propre ADN ne vienne contaminer une culture de cellules) doit rester le plus propre pos-sible. Dans cette optique, elle ne sortira pas du laboratoire non plus. Ainsi, quelle est donc l’utilité de porter une blouse blanche sur un pla-teau télé ? De façon géné-rale, il s’agit simplement d’asseoir un argument d’autorité, de se don-ner une image de « sachant », il s’agit d’impressionner et d’asseoir la supériorité du « blouseux » sur le « bouseux ».

Ainsi, porter une blouse ne signifie pas que l’on a raison. Cela peut simplement démon-trer une certaine volonté de manipuler l’opi-nion.En résumé, un chercheur n’est pas forcément un escroc cherchant à vous dépouiller de vos deniers, mais il n’est pas forcément un sain sage et bienveillant. Il s’agit avant tout d’in-dividualités.

Mais alors, s’il n’y a personne que l’on peut croire aveuglément, que faire ? En somme, pas grand-chose. Vous n’avez probablement pas les compétences requises pour réaliser vos propres travaux de recherche, et sans formation scientifique solide, il est même difficile d’interpréter une publication scien-tifique (les vraies, pas celles publiées dans Science&Vie magasine). C’est pourquoi il faut avant tout laisser la science aux scien-tifiques et la médecine aux médecins, tout comme on ne devrait pas expliquer à notre électricien comment s’occuper de ses câbles si on y connaît rien. Pour autant, afin de ne

pas rester dans l’ignorance crasse ni dans l’indécision totale, voici

quelques pistes vous permet-tant de vous faire une idée

sur les différents débats à l’œuvre:

– Les sources avant tout.On ne parle que du Coronavirus, mais, cette année, près de 5.000 personnes sont décédées à la suite d’une intoxi-cation due à une bactérie présente dans des steaks

‘‘l’habit ne fait pas le moine, tout comme la blouse ne fait pas le

scientifique.’’

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hachés vendus en grande surface. Alors, que doit-on faire ? Arrêter de manger des steaks hachés et boycotter Charal ?

Ou peut-être devriez-vous d’abord demander d’où sortent ces chiffres, car vous n’avez fina-lement aucune raison de me croire.Une information, même joliment enveloppée dans un site web se disant très renseigné sur le sujet ou même dans un magasine in-formatif imprimé, peut être tout aussi fausse que mon histoire de steaks hachés. Avant de considérer une information nouvelle, il faut avant tout se soucier des sources.Toute information sourcée à l’aide d’un « on m’a dit que » ou « une étude scientifique a démontré que » n’est pas valable. Cependant, « Dr Probert, expert en nanosciences », n’est pas une source valable non plus. Tout simple-ment, car ce Dr Probert n’existe pas, et même s’il existait, cela ne signifierait pas pour autant qu’il a raison. Alors, quelles sources doit-on exiger ?Les sites d’information ne font généralement que relayer des informations qu’ils n’ont pas eux-mêmes produites (le fameux « une étude a démontré que »). Il est indispensable pour ces articles de don-ner un lien direct vers la publication scienti-fique ayant mené à cette conclusion, ou au moins le titre et les auteurs de ladite publi-cation. Sans cela, vous n’avez aucune raison de croire que cette étude existe réellement. Ensuite, l’idéal serait alors d’aller lire la publi-cation scientifique, car les médias, très versés dans le sensationnalisme, ont très souvent tendance à déformer les propos des scienti-fiques, voire à leur faire dire le contraire de ce qu’ils signifient réellement. Cependant, il faut bien avouer que la lecture d’une vraie publica-tion scientifique (en anglais, pleine de jargons incompréhensibles, de schémas bizarres, et de données statistiques qu’il faut savoir ana-lyser) n’est pas à la portée d’une personne qui n’y a pas été spécifiquement formée. C’est pourquoi, comme je le disais plus haut, il faut parfois laisser la science aux scienti-fiques…

– Pluralité des sources.Lorsque votre information est accompagnée d’une source fiable, ce n’est pas pour autant que l’on peut affirmer que cette information est vraie. Une étude scientifique peut s’avérer fausse pour plusieurs raisons : elle peut avoir été créée de toutes pièces, elle peut avoir été construite à partir d’informations erronées, il a pu y avoir un mauvais hasard dans les échan-tillons, il a pu y avoir une erreur involontaire de manipulation… C’est pourquoi l’on ne peut pas se rattacher au résultat d’une seule étude. La science est avant tout un effort collectif

et international, et une information doit être vérifiée plusieurs fois pour être considérée comme vraie. Ainsi, des milliers, voire des dizaines de mil-liers d’études peuvent être réalisées sur cer-tains sujets très controversés (comme les vaccins ou les OGM) afin de renforcer la fiabi-lité des réponses apportées par le consensus scientifique. Ce consensus est défini en fonc-tion des résultats délivrés par de nombreuses études réalisées via différentes techniques par des laboratoires indépendants.

‘‘les complotistes d’internet vont rapidement s’emparer de ces 10

études allant à contre-courant des autres afin de les ériger comme

étant la vérité absolue.’’

Ainsi, si l’on a 10.000 études sur un même sujet, et que 9990 de ces études obtiennent le même résultat, on considérera ce résul-tat comme étant vrai. Malheureusement, les complotistes d’internet vont rapidement s’em-parer de ces 10 études allant à contre-courant des autres afin de les ériger comme étant la vérité absolue.Non, un chercheur (ou prétendu chercheur) se dressant face à l’opinion majoritaire n’est généralement pas un valeureux messie cher-chant à rétablir la vérité. Il s’agit souvent de quelqu’un qui a simplement quelque chose à vendre (des livres, des produits de « thérapie naturelle »…) et qui cherchera donc à flatter le côté « rebelle qui ne croit pas tout ce qu’on lui dit » de ses lecteurs. Ainsi, si la provenance d’une source est importante, le nombre de sources allant dans le même sens l’est encore plus. Si une seule étude affirme un fait allant à l’encontre de la connaissance générale, elle peut ne pas être vraie. Non, vous n’êtes pas un rebelle en vous rattachant à la minorité,

et, non, vous n’êtes pas un mouton en suivant le consensus.

– Ne pas croire en la certitudeJe vous vois venir avec vos gros sabots : « oui, mais avant, tout le monde disait que le so-leil tourne autour de la Terre, et on refusait de croire ceux qui disaient le contraire ! ». C’est vrai, en effet. Mais il s’agit d’une époque où la science était encore très mêlée à la religion. La méthode scientifique a, depuis, évolué. Et, l’un des principaux traits de la méthode scientifique, surtout en biologie, c’est qu’elle affirme que l’on ne peut rien affirmer. On peut être sûr à 90% de notre résultat, mais l’on ne pourra jamais affirmer en toute bonne conscience que tout ce que l’on dit est irréfu-table. Oui, un résultat de recherche peut être contredit ou réfuté.Oui, un dogme établi peut s’avérer imparfait, voire faux. Car c’est ainsi que fonctionne la science, surtout dans le domaine du vivant. Un être vivant reste un organisme très complexe, dont il est impossible de prendre en compte tous les paramètres. C’est pourquoi il est im-portant de toujours suivre la méthode scienti-fique : les résultats doivent être reproduits par un tiers, doivent provenir d’un nombre suffi-samment grand d’échantillons, doivent si pos-sible avoir été réalisés en double aveugle…Et, surtout, une expérience ne doit pas être destinée à confirmer ce que l’on pense déjà savoir. Il faut être capable de garder un regard neutre sur la question posée, et pouvoir accepter tout résultat, qu’il aille ou non dans le sens de nos convictions. La science fait de son mieux pour approcher de la connaissance, notamment en multipliant avec rigueur les observations et les expériences.Malgré tout, il faut accepter que cela reste un travail d’humains, et donc quelque chose qui ne pourra jamais être parfait.

Camille HansBiologiste

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Tiens… j’ai retrouvé un numéro de l’est Républicain du 5 août 1914 qui annonce

que « La guerre est déclarée ».Sous le titre principal, un petit article intitulé :« Comme on les aime ! »Belfort, 4 août : « Dans plusieurs villages d’Al-sace, les habitants ont reçu à coups de fourche les Allemands chargés de réquisitionner. Un grand nombre d’annexés se trouvent à la frontière pour venir en France, s’il y a lieu, et combattre avec nous.Plusieurs centaines d’Alsaciens sont venus s’enrôler, avec un enthousiasme extraordi-naire. »

****Savez-vous qu’il a existé un « Que sais -je » sur « les races humaines » ?On peut y lire que : « il n’est pas besoin d’avoir beaucoup voyagé pour savoir que rien que par leur couleur, les hommes peuvent être divisés en trois catégories au moins, Blanc, Jaunes et Noirs. On y découvre les races de l’Europe, de l’Afrique du Nord, de l’Asie sud-occidentale, puis pour l’Afrique les races mélano-africaine, éthiopienne, négrille, khoisan, pour l’Inde les races Vedda, les mélanohindous, etc. La clas-sification adoptée retenait 27 races.Mais c’était avant, c’est-à-dire en 1944.

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Guglielmo Ferrero écrivait  : quel est le tour-ment commun à tous, riches et pauvres, dans la civilisation occidentale ? C’est la fatigue à laquelle nous sommes tous condamnés ! Nous avons toutes nos aises, tout le confort, toutes les distractions possibles ; nous sommes as-sez tranquilles en comparaison de nos pères, et libérés d’une quantité de liens et d’en-traves qui

semblaient jadis inséparables d’une existence bien or-donnée. Mais il nous faut travailler, travailler, travailler ; nous n’avons même plus le droit de lâcher notre travail le temps de reprendre haleine. Non seulement chacun de nous doit

produire, mais il doit aussi consommer le plus qu’il peut, c’est-à-dire accomplir un travail jusqu’au bout de ses forces. »Il écrivait cela en 1924 (Discours aux sourds, éditions du Sagittaire)

****Pour finir avec un peu de légèreté, voici un joli poème sous forme d’énigme :

Aucun œil ne me voit jamaisJe suis plus fragile qu’un verreMon bruit imite le tonnerreEt je fuis le bruit que je fais

Par moi l’un des sexes est touchéD’une très fâcheuse influenceEt l’on rougit de ma naissanceComme on rougirait d’un péché

Mesdames, dont l’esprit charmantDe m’expliquer ose entreprendreGardez-vous bien de vous méprendreEt de me faire en me nommant.

Pour ceux qui n’auraient pas compris, il s’agit du pet (Tiré du recueil des énigmes de ce temps, par Charles Cotin, conseiller et au-mônier du roy, 1655)

Revue de Vieille PresseCHERS AMIS ILLETTRÉS (JE N’AI PAS DIT ANALPHABÈTES),vous savez comme tout, en ce bas monde, est éphémère, à commencer par la mémoire des lecteurs.En fouinant dans mes archives, après avoir relu des articles parus dans les journaux, magazines, fan-zines, des essais, reportages, documentaires, témoignages, etc... je me suis rendu compte, plus exacte-ment souvenu, que le monde n’est qu’un éternel, sempiternel, inlassable recommencement, que bien des choses qui nous paraissent nouvelles, « révolutionnaires », ne sont que des vieilleries réchauffées ou recyclées. D’ailleurs, l’oubli sert justement à cela : faire passé des vieilleries oubliées pour des nou-veautés.Nous vous proposerons donc, dans chaque numéro, un petit retour en arrière, histoire de se dépoussié-rer un peu les étagères à neurones et vous verrez que ce faisant (pan pan !), nous ferons, « en même temps », un saut dans le présent, voire un bond vers l’avenir.

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LA FRANC-MAÇONNERIE EN ALSACE :

CERCLE D’INFLUENCE OU RENCONTRES D’INFLUENTS ?La Franc-Maçonnerie ne laisse pas indifférente  : elle intrigue, étonne, fascine ou au contraire elle agace, irrite voire suscite la haine. Pour une institution liée par le secret, on peut affirmer qu’elle alimente une riche littérature et une Histoire tant vécue que fantasmée. Entre réunions, conférences et secret, l’Alsace fut riche de nombreuses loges et l’est encore. Est-elle riche de maçons ? Nul ne sait tant l’appartenance semble parfois servir autant que desservir « les frères ».

Ils sont très peu à assumer leur appartenance

Dans une région où le catholicisme est très présent, l’appartenance se fait plus que secrète. Certains en sont, d’autres sont soupçonnés en être. En fait, ils sont très peu à afficher leur appartenance tant l’image de la Franc-Maçonnerie prête, à la fois, à débats, critiques ou peurs.

Cercle d’influence ou rencontres d’influents, la frontière est fine, mais les loges restent humaines. Elles sont donc autant le reflet des hommes ou des femmes qui les fréquentent que des défauts et qualités justement, des hommes ou des femmes qui les composent.

La poussée de complotisme, le Da Vinci Code et divers délires ont déformé le trait

À tort, mais parfois à raison, on prête aux loges une influence dans le monde politique ou des liens tordus avec l’affairisme le plus débridé, cicatrices d’affaires médiatisées. Encore une fois, un travers humain souvent. On leur prête aussi des pratiques mythifiées et déformées tant par la littérature

passée que par le cinéma contemporain. La poussée de complotisme, le Da Vinci Code et divers délires ont déformé le trait.

Pour les uns, la Franc-Maçonnerie est « la source du complotisme », pour d’autres, elle en est la victime, dénoncée qu’elle fut dès 1797 par Augustin Barruel, avant d’être plus tard la cible de tous les totalitarismes que furent le nazisme et le communisme.

Alors qu’en penser ? Attendez qu’on vous demande d’y entrer, frappez trois coups à la porte et faites-vous votre idée. Think tank, réseau social avant l’heure ou Männerbund et Frauerbund, (fraternité ou sororité) d’influenceurs plus ou moins secrets, vous vous ferez votre idée.

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DOSSIERUn peu d’Histoire… En Alsace !

24 Juin 1717 : Bien qu’elle se réfère à la légende du temple du Roi Salomon, la Franc-Maçonne-rie voit le jour avec la fondation de la première « grande loge » d’Angleterre et la rédaction des Constitutions d’Anderson. Ces dernières seront publiées en 1723 et harmoniseront le rite au sein de la Grande Loge de Londres et de West-minster (constituée en 1717) tout en mettant fin à la querelle entre les « Ancients » et les « Moderns ».

À Strasbourg, on notera l’existence de loges intitulées « Hütten » de compagnons tailleurs de pierre opératifs dès le treizième siècle. Le 29 septembre 1563, les ordonnances de Stras-bourg fixent ainsi les droits et devoirs des tail-leurs de pierre.

L’Histoire « moderne » de la maçonnerie com-mence ici officiellement par un décret royal interdisant les réunions de compagnons. Plus opérativement, c’est avec la création de l’Épée d’Or que la franc-maçonnerie moderne se développe. 1743 voit la naissance de cet ate-lier à l’initiative Carl Got-thelf von Hund. On lui prête d’avoir reçu Mozart à Stras-bourg. On notera qu’une loge contemporaine à Strasbourg a repris ce nom d’Épée d’Or. À partir de 1757, plusieurs loges voient le jour à Stras-bourg, Colmar, Mulhouse. D’autres villes suivront.

En 1780, Joseph Balsamo, plus connu sous le nom de Cagliostro fonde ici Isis, loge au rite égyptien dont le Cardi-nal Louis de Rohan fut auditeur. Il inspire alors sans doute Mozart et sera Saras-tro, grand prêtre d’Isis et d’Osiris dans « La Flûte enchantée » (il sera, plus moqué, le comte Ros-tro chez Goethe).

En 1792, c’est chez le baron Philippe de Die-trich, maire de Strasbourg, membre de la Loge « La Candeur » qu’un autre maçon, Claude Rou-get de Lisle présente et fait chanter celle qui n’est pas encore « La Marseillaise ».

D’autres francs-maçons alsaciens écrivent na-turellement l’Histoire. Citons Jean Baptiste Klé-ber dont un maire de Strasbourg déclara « Sa gloire appartient à la France, l’individualité de son caractère à l’Alsace », Auguste Bartholdi, Victor Schœlcher, Jean Macé… Les loges alsa-ciennes et profrançaises se saborderont dans les années 1870 pendant que l’Empereur Guil-laume II, « chef » de la maçonnerie allemande, finance personnellement la construction de temples à Strasbourg, à Colmar et à Mulhouse. À Paris, la loge Alsace-Lorraine prend un relais empreint de « patriotisme antigermanique », elle accueille même Jules Ferry).

Elles seront réveillées plus tard et feront plus tard encore les frais de leur lutte contre le to-talitarisme. Avant de renaître, encore et encore jusqu’à nos jours… Et d’inscrire leurs pas dans une forme de spiritualité symbolique qui ac-compagne la connaissance de soi, la Connais-sance tout court, et l’amélioration de l’être hu-main.

Du rite au rituelOn aura noté que les loges appartiennent donc à des obédiences. Toutes les loges ne pratiquent pas le même rite. Le rite est un en-semble de règles et de modes opératoires qui fixent le déroulement des réunions appelées Tenues. Ces règles communes se retrouvent dans toutes les loges du monde. On trouve cinq rites principaux que pratiquent les loges alsaciennes :- Le Rite Ecossais Ancien et Accepté - Le Rite Français- Le Rite Ecossais Rectifié - Le Rite de Memphis Misraim

- Le Rite d’York

Le paysage maçonnique

françaisComment sont structurées ces loges et grandes loges ? Elles sont regroupées en fonction du type de maçon-nerie qu’elles pratiquent. Ré-

gulières ou socié-tales, reconnues on

non-reconnues.

Les loges dites sociétales revendiquent un rôle et une influence dans la vie sociale et politique. Elles tiennent à la laïcité et acceptent la pré-sence des femmes. On trouve ces loges au sein du Grand Orient de France et du Droit Humain. Ces frères et sœurs vivent dans le souvenir et le regret de leur influence passée, du temps de la troisième et quatrième République.

Les loges dites « régulières » sont exclusive-ment masculines. Elles accordent de l’impor-tance à la spiritualité et invoquent volontiers le « Grand Architecte de l’Univers ». Ces loges se trouvent à la GL-AMF, la GLNF, la GLF.Il faut savoir aussi que le « Vatican » de la franc-maçonnerie est à Londres. C’est en effet la Grande Loge Unie d’Angleterre qui accorde sa « reconnaissance » aux autres grandes loges de par le monde, veillant à faire respecter par-tout les principes qu’elle a été la première à co-difier. Elle n’accorde sa reconnaissance qu’à une seule obédience par pays. En France, il s’agit de la GLNF. Cette reconnaissance permet en par-ticulier aux francs-maçons de visiter et d’être reçus dans toutes les grandes loges du monde.

Quelques mots du vocabulaire maçon

Agapes : Les agapes évoquent le partage d’un moment, hors tenue, dans la « salle humide », entre maçons. En gros, c’est le repas qui fait suite à la tenue de la loge. C’est un moment de convivialité ponctué de salutations diverses.

Apprenti : le maçon nouvellement initié

Attouchements : Ce sont des signes et des griffes qui permettent aux maçons de se reconnaître entre eux ou d’attester de leur niveau en entrant en loge.

Ateliers : Un atelier — qui porte aussi le nom de loge ou loge symbolique — travaille aux trois premiers grades (apprenti, compagnon, maître). L’atelier est porteur d’un nom symbolique.

Compagnon : Le second degré dans l’échelle de la Franc-Maçonnerie. L’apprenti devenu compagnon retrouve le droit à la parole.

Degré ou Grade: le degré désigne les étapes d’élévation dans un rite. On évoque souvent le 33e degré, mais chaque rite a sa propre échelle de degrés. Au-delà du 3e degré, on parle de « hauts grades ». Les franc-maçonneries anglaises et américaines rajoutent des « side degrees », des degrés « à côté » des degrés.

Enquête : Examen d’une candidature d’un profane avant son acceptation — l’initiation — dans la loge.

GADLU : Grand Architecte de l’univers, principe ou incarnation à l’origine de l’ordre cosmique.

Initiation : Cérémonie et processus de passage de l’état d’individu dit profane à celui d’initié à qui s’ouvre une nouvelle vie maçonnique.

Loge : issue du terme anglais lodge, la loge désigne la cellule de base, un ensemble de francs-maçons qui se réunissent au sein d’un temple.

Loge bleue ou franc-maçonnerie bleue : Les loges bleues correspondent aux trois premiers degrés (apprenti, compagnon et maître).

Maître : Le grade de Maître est le troisième des grades symboliques de la franc-maçonnerie.

Signes : Gestes ou symboles qui permettent à aux francs-maçons de se faire reconnaître entre eux. À l’entrée en « tenue », des mots de passe peuvent être demandés.

Temple : le temple maçonnique est le lieu où se déroulent les tenues, réunions rituelles entre maçons.

Tenue : réunion d’un atelier de maçons.

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Politique et Maçonnerie : un soupçon de complot d’une in-

fluence parmi d’autres…En terre d’Alsace, terre mystique s’il en est, le couple « politique et maçonnerie » ne laisse pas indifférent. On part naturellement du mythe du traditionnel « complot maçonnique » porté depuis 1798 par l’abbé Barruel et ses « mé-moires pour servir à l’histoire du Jacobinisme » (souvenons-nous de cet intitulé). Il s’agit là de désigner ce et ceux qui auraient favorisé « la Révolution française », sans oublier le rôle de Strasbourg et en faisant du maire De Dietrich un élément clé de la diffusion de la pensée maçonnique. L’Histoire et les faits contredisent cette réalité, mais depuis la nuit des temps, les fake news et réalités déformées ont la vie longue et les dents dures. La réponse reste bien plus com-plexe.Plus de deux siècles après, tout se mélange. On prête à la maçonnerie une influence forte.

Une parmi d’autres seront nous tentés d’écrire. « Des noms », crieront certains. Délicat dans des ordres où règne le secret… Mais à la manière d’un « tonton flingueur » demandant s’il y a de la « pomme » dans l’alcool consommé, nous af-firmons : « il y en a ».

La maçonnerie en politique : des murs et des fissures

Premières des choses à préciser, toutes les obé-diences ne s’intéressent pas à la « politique ». Obédience dite « sociétale », le Grand Orient de France » s’intéresse naturellement à la « chose publique ». Il distille naturellement des mes-sages forts lors de débats censés structurer la société afin de « penser » le monde de demain. Au moment de la réforme territoriale, certains ont vu l’influence du GODF tant au niveau na-tional que dans un ensemble de régions, dont l’Alsace. Manuel Valls n’a-t-il pas été initié dans cette obédience ? Dans son blog « La Lumière », le journaliste François Koch décortique

Vue de l’un des Temples du GODF dans l’immeuble de la rue du Maréchal Joffre à Strasbourg.

Comment devenir Maçon ?

En général, on devient « maçon » en étant parrainé par un maçon estimant que l’on est porteur des valeurs et des qualités humaines et morales de la maçonnerie. Aujourd’hui, de nombreux impé-trants écrivent, fût-ce par e-mail, à l’un ou l’autre temple. « Deman-dez et on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira, car qui demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe, on ouvrira », l’Évangile selon Saint Mathieu incarne à sa façon la symbolique de la porte… vers la maçonnerie.

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DOSSIER

alors ses informations initiées et rappelle que même le breton Jean-Yves Le Drian est dit « membre » du GODF. D’autres le sont aussi, hors du Gouvernement d’alors, à l’instar d’un Mélenchon. Attaché notamment à la laïcité, le Grand Orient est surtout, osons l’écrire, un « gardien du temple » qu’est la République à ses yeux. Son influence put naturellement être forte à ce moment-là, comme elle le fut à d’autres.

Des Alsaciens contrés par la MaçonnerieDeux personnalités alsaciennes en ont-elles fait les frais ? La question se pose clairement en ce qui concerne Daniel Hoeffel et Adrien Zeller. Le premier, qui devait gagner la Prési-dence du Sénat en 1998, la perd. Christian Pon-celet, pourtant candidat RPR reçoit le renfort de députés maçons de gauche. Une partie de la Fraternelle du palais du Luxembourg a tran-ché. Comment ne pas évoquer aussi les freins mis à la percée d’Adrien Zeller à Paris ? Le Savernois n’a jamais aimé les « cénacles » et préférait le terrain comme son Alsace. Ne lui a-t-on pas opposé d’abord un temps François Loos avant que l’on ne lui oppose Philippe Richert (lire Sai-sons d’Alsace — février 2020) ? La campagne des régionales de 2010 aurait, dit-on, été fratricide pour la « majorité alsa-cienne ». « Adrien Zeller avait prévu de consti-tuer une liste détonante, ouverte, rajeunie, au service de l’Alsace. Il avait rencontré de nombreux élus et personnalités dans et hors de tous les partis. Il allait refaire le coup d’Ini-tiatives Alsaciennes, mouvement régional qu’il avait créé dans les années 90, en plus fort », nous raconte un élu contacté alors. Le destin tranchera avec le décès d’Adrien Zeller, une fa-talité laissant la voie libre à Philippe Richert et évitant à celui-ci un combat fratricide à défaut de fraternel.

Grand Est ou Grand Orient : symbole ou hasard ?Symbole s’il en est, mentionnons que lors de la fusion des régions « Alsace Champagne-Ar-denne Lorraine »l’un des noms proposés, avant celui de « Grand Est », fut « Nouvelle Austrasie », allusion s’il en est à la maçonnerie et que le nom « Grand Est » n’est pas sans nous rappe-ler que l’Est est le point cardinal correspondant à l’Orient. Du Grand Est au grand orient, il n’y aurait qu’un pas d’initié… sans doute lié au ha-sard.

Il n’y a pas que le Grand Orient dans la vie maçon-niqueInfluent naturellement dans le Sud Alsace et à Mulhouse, où un temps les maçons se parta-

geaient sur les listes de Joseph Klifa, Jean-Ma-rie Bockel, avant de figurer sur d’autres, le Grand Orient de France garde aujourd’hui ses bastions, mais n’est pas la seule obédience vi-sible ou ressentie.La GLNF se recentre ainsi notamment sur son temple strasbourgeois de Cronenbourg pour permettre à ses membres de s’épanouir et se construire individuellement, ce qui n’interdit pas à certains de ses membres d’œuvrer où bon leur semble. L’un de ses responsables, Alain Brau, s’affiche et communique sur les réseaux sociaux.Reconnaissons ainsi aux autres obédiences de moins se mêler directement de politique et se s’ancrer dans la philosophie et le symbo-lisme… Aux amoureux des régions, rappelons même qu’une partie des loges s’affranchissent des frontières et que d’autres respectent ou reconnaissent naturellement les ré-gions, leurs Histoires et leur légitimité.

Et le complot alors ?Quid du complot ? Sans doute, al-lons-nous décevoir certains, mais ce que l’on appelle « complot » n’est-il pas aujourd’hui simplement une lutte d’in-fluences, une affaire d’hommes et de femmes qui se regroupent et tentent de faire avancer une cause ou des idées, voire une philosophie. De jouer collectif, en fait ! Mais les querelles de personnes n’épargnent pas la franc-ma-çonnerie, et ces querelles d’ego sont souvent à l’origine des démissions de certains frères.Nous pensons qu’il est important de dédramatiser le regard sur la franc-ma-çonnerie, pour ne pas dire sur les franc-maçonneries.En cela, par exemple, l’influence du trotskysme n’est-elle pas plus forte en « politique » que l’appartenance à la

Franc-Maçonnerie ? Posons ici la question de savoir quels hommes et femmes politiques sont ainsi passés dans l’un des groupes ou

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Strasbourg : cathèdre dont les ornements sont issus de la manufacture Beunat de Sarrebourg. Ce fauteuil, qui ressemble à la cathèdre de la loge de la Parfaite Harmonie de Mulhouse

(1809), aurait servi dans une loge strasbourgeoise.

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Des loges, des frères, des sœurs

Qui en est ? Tout cela reste « secret » à moins que le maçon ne se dévoile lui-même… Il est donc délicat d’évoquer la franc-maçonnerie alsacienne. Le chiffre de 2000 maçons est généralement cité. On y ajoute, Europe et Humanisme rhénan obligent, des loges composées d’Alsaciens et de Lorrains qui œuvrent également outre-Rhin. En Alsace, on résume l’offre maçonnique en une dizaine d’obédiences principales. Une obédience, ou grande loge, est une fédération de loges. Le Grand Orient de France (GODF), le Droit Humain (DH), la Grande Loge de France (GLF), la Grande Loge Nationale française (GLNF), la Grande Loge Féminine de France (GLFF), la Grande Loge de l’Alliance maçonnique française (GL-AMF) sont parmi les plus connues. Cette dernière — la GL-AMF — est récente, née en 2012 de la scission de la GLNF.Parmi les 2000 maçons « alsaciens », on note, historiquement, une majorité de loges composées d’hommes ; mais le nombre de loges féminines ou mixtes.

partis (Parti Socialiste Unifié, Parti Com-muniste Internationaliste, Ligue Commu-niste, Jeunesse Communiste Révolution-naire, Lutte Ouvrière et Cie…) avant de réussir une carrière notamment au Parti Socialiste ou chez les « écologistes ».Se regrouper et faire avancer une cause ! Loin du complot maçon ou trotskiste… Voilà sans doute une leçon pour l’Alsace et les Alsaciens, mais ceci est une autre histoire éloignée de tous les temples…

Jeanne Fischer

NB : Le présent article ne mentionne pas for-cément tout ce qu’il est possible de savoir sur la maçonnerie et notamment sa présence en Alsace. Rien que la partie historique mériterait bien plus que quelques pages. Cet article jette un œil profane sur un monde d’initiés…NB  2  : Certains s’étonneront de l’absence de noms « contemporains » dans cet article. Une certaine vision du monde fait que nous lais-sons « l’outing » à chacun. On nous parle cepen-dant d’une équipe d’élus et de proches d’élus du côté de Mulhouse, de l’un ou l’autre dépu-té, d’un conseiller départemental abritant un temple dans son « canton ».

L’Alsace n’est pas soluble dans le Grand Est et ce n’est pas pour rien. Ses coutumes et traditions, ses « valeurs » comme diraient d’aucuns, sont le fruit d’une histoire dont les racines remontent à la nuit des temps ou presque. Elle est terre de contrastes, riche de la diversité des peuples qui l’ont forgée et qui ont su, au fil des apports, plus ou moins consentis, faire « corps » pour donner naissance à ce qu’on appelle l’Alsace et ses fruits les plus savoureux : l’Alsacien et son Alsacienne. En Alsace, la culture, avec un grand « K », ne se limite pas à la bimbeloterie traditionnelle des « objets typiques » et aux danses folkloriques, mais elle est l’expression constante d’une volonté de perpétuer ce qui lui a permis de traverser les épreuves — et non des moindres — pour faire d’elle cet Hortius Deliciarum cher à Herrade de Landsberg, dont les résidents portent le bonheur en bandoulière tant qu’on ne leur marche pas « sur les ficelles » et qu’on a compris que pour un alsacien, rien ne passe avant ce qui fait le « sel » de sa vie, c’est-à-dire les douceurs terrestres.

Au fil des pages de ce livre que nous ouvrons ici, nous vous conterons l’histoire des lieux, des gens, des objets, peut-être même du vent, de la terre, des pierres, tous ces éléments nourriciers des alsaciens attachés à leur terre.On connaît les objets emblématiques, ces « incontournables » du barnum touristique et commercial, mais on ignore souvent ce qu’ils sont vraiment, d’où ils viennent, quelle est leur histoire.

Tiens, à commencer par le bretzel….

On se demande bien ce qui a pu passer par la tête de celui qui a inventé le bretzel. Il n’avait

pas bu que de la Celtic… En tout cas, le ou la bretzel apparaît dès 743, dans la culture monastique carolingienne. On le trouve aussi au XIIème siècle dans l’Hortius Deliciarum de Her-rade de Landsberg. C’est une pâtisserie tradition-nelle en Alsace qui en revendique la maternité, ce que conteste la Bavière. En tout cas, le nom viendrait de l’allemand Brezel, issu du latin po-pulaire brachitella, dérivé de bracchium, « bras ». Brezel ou Laugenbrezel en allemand standard, Brezn en bavarois, Bretzet ou Bretzg en Souabe, Bretschl en alémanique, Bredschdel ou Bretzel pour les Bas-Rhinois et Mosellans, ou Bradschdal ou Bratzel pour les Haut-Rhinois qui ne peuvent jamais prononcer comme tout le monde, dans le nord de la Suisse et en Autriche on dit Brezerl, tandis qu’aux États-Unis ont dit pretzel. Mais là-bas il est plus dangereux que chez nous puisqu’il a failli tuer un président en l’étouffant (Georges Dobeulyou Bush).

La bretzel représenterait deux bras croisés sur la poitrine. Ce fut longtemps l’emblème des bou-langers et non des fonctionnaires, contrairement à ce que pensent les mauvais esprits.

C’est une pâtisserie à base de pâte de brioche, composée de farine, d’eau, de beurre et de levure de boulanger, de sel, qu’on fait d’abord pocher à l’eau additionnée de bicarbonate de sodium, puis qu’on saupoudre de gros sel avant la cuisson au four.Certains en font des sucrés, mais alors ce n’est plus un bretzel. Il n’y a pas d’heure pour en manger, mais le meilleur moment c’est quand il sort du four… avec une petite noisette de beurre, mmmh, il n’y a rien de meilleur.

Mémoire d’Alsace : Le Bretzel

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ÉCOÉconomie

LES CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES DU CONFINEMENT VERS UNE NÉCESSAIRE DÉCENTRALISATIONFace à la crise sanitaire causée par l’épidémie du Covid-19, les pouvoirs publics se sont retrouvés débordés, dans l’incapacité d’assurer les tests de dépistage et la diffusion de masques. Il ne restait alors plus qu’une dernière solution : confiner la population. Si la plupart des pays ont appliqué un confinement plus ou moins sévère, la France a appliqué un confinement très strict sur l’ensemble du territoire. Mais était-ce la meilleure stratégie ? Aurait-on pu atténuer l’impact économique du confinement tout en préservant la situation sanitaire ?

Un choc économique majeurMalgré sa grande efficacité sur le plan sani-taire, le confinement est la pire des solutions, car il provoque une crise économique qui lais-sera des traces durables. Selon les projections de l’Union européenne, le PIB de la France de-vrait chuter de 8,2 % en 2020. La dette publique pourrait avoisiner les 115 % du PIB (selon le mi-nistère de l’Économie et des Finances). Quant aux emplois détruits, 620 000 ont été comp-tabilités pendant 8 semaines de confinement, soit bien plus que les 300 000 constatés durant toute l’année 2009 (selon l’OFCE).

Mais ce sont surtout les jeunes qui vont payer le plus lourd tribut à la crise. Les intentions d’embauche s’effondrent, alors qu’environ 700 000 jeunes arriveront sur le marché du tra-vail à la rentrée. Or, des études académiques ont montré que les jeunes qui entrent dans le monde du travail en temps de crise se re-trouvent avec contrats plus précaires, des sa-laires moindres, ainsi qu’un déclassement du travail par rapport à leurs qualifications. Pire encore, lorsqu’on suit les cohortes dans le temps, on constate que le handicap de départ n’est pas compensé. Autrement dit, les difficul-tés initiales dans l’entrée en emploi se perpé-tuent durant la suite de la vie professionnelle.

Par conséquent, même un confinement qui ne dure que deux mois peut générer un choc majeur, et laisser des traces profondes et du-rables pour une partie de la population, avec les jeunes en première ligne.

Que retenir des expériences européennes ?En Europe, tous les pays sont entrés dans une récession sévère, avec une chute du PIB oscil-lant entre 5 % et 10 %. Il en ressort que les pays les moins touchés sont ceux qui ont mis en place un confinement moins strict, comme la Pologne, la Suède, ou l’Allemagne. En re-vanche, ceux qui ont imposé un confinement plus sévère comme la France, l’Italie ou l’Es-pagne affichent une baisse du PIB plus brutale, avoisinant les 9 %.L’Allemagne offre un regard très intéressant, dans la mesure où le confinement a été dif-férencié selon les Länder. Bien qu’il y ait une coordination entre les 16 Länder et le gouver-nement fédéral, chaque Land a mis en place ses propres règles. Il y a donc eu en Allemagne 16 politiques de confinement différentes, bien que certaines mesures aient été harmonisées. Ainsi, les Länder moins touchés par l’épidémie ont pu mettre en place un confinement moins contraignant, ce qui permet d’atténuer le choc économique.

A contrario, la France, l’Italie et l’Espagne ont mis en place un confinement national sans différencier véritablement les territoires selon l’impact de l’épidémie. Le choc économique n’a donc pas été amorti puisque même les terri-toires moins touchés par le virus ont subi un confinement strict.En France, de très nombreux commentateurs ont critiqué le centralisme dans la gestion de la crise du Covid-19, certains allant même jusqu’à faire l’éloge du fédéralisme allemand. Le gou-vernement a lui aussi convenu que le déconfi-nement ne devait pas être réalisé de manière uniforme. Pour cela, il a partiellement diffé-rencié les mesures selon les départements, classés en rouge ou en vert selon plusieurs indicateurs. Toutefois, les règles sont toujours décidées nationalement par le gouvernement. Le déconfinement n’a donc pas été décentrali-sé en France.En Italie, pays dont l’organisation administra-tive est à l’origine relativement proche de celui de la France, le déconfinement a été régiona-lisé. Après une période de confinement natio-nal, le gouvernement central de Rome a déci-dé de confier aux 20 Régions le soin de décider de la réouverture des activités. En Allemagne, du fait de sa structure fédérale, ce sont évi-demment toujours les Länder qui définissent les règles dans leurs territoires respectifs.

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ECOEconomie

Une décentralisation néces-sairePour permettre l’adaptation aux situations lo-cales, la France aurait-elle dû s’engager dans une régionalisation du déconfinement comme ses voisins ? À vrai dire, le premier écueil concerne la nature même des régions fran-çaises. Depuis les fusions opérées en 2016, les régions sont devenues inadaptées pour repré-senter les situations locales, car elles sont à la fois incohérentes et trop grandes. L’Elysée a d’ailleurs précisément rejeté la régionalisa-tion du déconfinement — un temps envisagé — pour ces raisons. La régionalisation ne peut raisonnablement se faire que sur des régions ayant une cohérence géographique, écono-mique, et culturelle. Il faudrait pour cela revoir le découpage régio-nal et revenir à des régions cohérentes.Dans le cadre actuel, l’autre option est de s’appuyer les dépar-tements. Censé être voué à la disparition, le département est redevenu la réfé-rence d’une proximité que les régions ne peuvent plus assurer. Il serait assez logique, au vu de leurs compétences en matières sociales et sanitaires, de confier à l’avenir aux départe-ments plus de responsabilités dans le domaine de la santé, y compris pour la gestion de crise. Cet échelon est bien plus pertinent que celui des Agences Régionales de Santé, dont les fu-sions à grande échelle n’ont pas été d’un grand secours. Face à la situation dramatique à Mul-house, les autorités ont envoyé des patients

à l’autre bout de la France, en négligeant le fait qu’il y avait des lits immédiatement dis-ponibles de l’autre côté de la frontière. Heu-reusement que la présidente du département du Haut-Rhin a pu débloquer la situation pour permettre l’accueil chez les voisins immédiats en Allemagne et en Suisse. On voit bien que dans une telle situation, l’action dans la proxi-mité est cruciale.

La Collectivité européenne d’AlsaceAu regard de sa situation géographique, la future Collectivité européenne d’Alsace, qui constituera un grand département, est l’éche-

lon idéal pour se voir attribuer de nou-velles compétences en matière de san-té. Il ne s’agirait d’ailleurs que d’une mise en confor-mité avec le traité d’Aix- la-Chapel le (article  13), qui sti-pule que des com-pétences sanitaires doivent être trans-

férées aux collectivités locales frontalières. La nouvelle collectivité alsacienne pourrait ainsi être à l’avant-garde de cette nouvelle différen-ciation. Elle pourrait servir d’expérimentation pour une rénovation profonde des institutions françaises, vers une plus grande liberté d’ac-tion locale et un vrai partage des pouvoirs.

Jean-Philippe AtzenhofferDocteur en sciences économiques

LIVREAnténécrologieIl est des textes dont on ne sort pas indemne. Les mots inspirés à l’auteur de ce recueil de poèmes par la dureté et l’injustice de la vie sont autant de lames qui transpercent notre petit confort. Xavier a su, alors que tous atomes de l’univers semblent s’être ligués contre lui, rester debout.« Naître, vivre, aimer et mourir » est ce que le lecteur expérimentera à la lecture de ce recueil, par procuration dans le corps meurtri de son auteur. Parsemé d’hommages à Jacques Prévert (« J’aime pour croire encore un peu que ma présence ici-bas est encore nécessaire »), Jacques Higelin, ou encore René Char, l’ouvrage se compose d’une soixantaine de poèmes où se mêlent les rêves, les angoisses, les espoirs d’un homme qui s’accroche à une vie qui persiste à lui échapper. Et quand il écrit « Tu pourrais aussi me traiter pire qu’un chien », on se demande si la femme à qui il s’adresse n’est pas justement la vie… Étonnamment, avec un courage édifiant, Xavier offre au lecteur une grande variété de textes : dans « Mon inconnue », il s’approprie ce dont sont faits ses rêves, dans « Tabac froid », chaque détail est un cruel rappel de l’absence, dans « Promenade et caresses rêvées », le corps féminin tant désiré est découpé en acrostiche et l’actualité politique en prend pour son grade dans « El Présidente Macronne » (« Si de coffres remplis, notre pays a besoin c’est d’un fort souffle vomi »)…Le titre de ce recueil pourrait aussi bien être « Le deuil et le handicap omniprésents n’oc-cultent jamais le désir de vivre ».

Toujours debout de Xavier Boulanger(Éd. Presses de la Charité, 2020)

Xavier Boulanger n’apprendra la nature génétique et dégénarative de sa maladie rare qu’à 34 ans après la naissance de sa fille, elle même porteuse de ce fléau.Il vit depuis olus de 10 ans à `strasbourg, a ce jour il fait le dur choix d’éviter de sabrutir de médicaments, m^eme si cela engendre des douleurs et sou-frances parfois dificiles à geréer, après une séparation dificile il élèvee sa fille…

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LE ROT UN WISS, DRAPEAU HISTORIQUE DE L’ALSACEConfondu avec le drapeau monégasque (ou po-lonais à l’envers), considéré comme le drapeau des autonomistes, voire comme celui des nazis, le drapeau rouge et blanc a connu une longue éclipse depuis son interdiction — par les nazis,

justement ! — jusqu’à sa résurgence en 2014, dans les cortèges des manifesta-tions contre la disparition administrative de l’Alsace. Cette réappropriation à ce moment-clé de notre histoire récente n’est pas un hasard : le Rot un Wiss, c’est bien LE drapeau historique de l’Alsace.

LA NAISSANCE DU DRAPEAU ALSACIEN

Le rouge et le blanc sont à l’honneur depuis longtemps en Alsace. Il n’est qu’à voir les bla-sons de nos villes, hérités du Moyen Age : Wissembourg, Strasbourg, Mulhouse, etc. A Strasbourg, un drapeau rouge et blanc iden-tique à l’actuel Rot un Wiss était utilisé lors de la prestation annuelle de serment : une peinture de 1785 en atteste. En 1840, dans le cortège organisé pour l’inauguration de la sta-tue de Gutenberg, flottent des drapeaux rouge et blanc : certains reprennent fidèlement les armes de la ville, avec sa bande rouge en dia-gonale, d’autres se composent d’une bande rouge au-dessus d’une bande blanche, c’est-à-dire l’actuel Rot un Wiss mais qui ne représente encore que la ville de Strasbourg.Les choses changent en 1871 avec le retour de l’Alsace dans un nouvel Empire allemand. Lorsqu’il s’agit de pavoiser, les Strasbourgeois sortent les couleurs de leur ville. On opte pour la combinaison la plus simple à fabriquer : une bande rouge et une bande blanche. Très rapi-dement, le drapeau utilisé dans la capitale du Reichsland est adopté par toute l’Alsace ! C’est la particularité du drapeau alsacien : alors que,

généralement, les drapeaux sont imposés par le pouvoir, le Rot un Wiss naît spontanément d’un élan populaire. Il en tire une légitimité et une force considérables.En 1912, lorsque les députés du tout jeune parlement d’Alsace-Lorraine – l’autonomie du Reichsland a été élargie en 1911 – entendent doter leur pays d’un drapeau, la question est rapidement réglée : rouge et blanc… Avec, dans un coin, une croix de Lorraine jaune pour rappeler la composante lorraine du Reichsland. Les députés l’adoptent à l’unanimité. On ne pouvait faire mieux pour porter sur les fonts baptismaux de l’histoire, le 25 juin 1912, un symbole d’unité ! En novembre 1913, l’em-pereur Guillaume II refusera cependant de le reconnaître officiellement. Cela n’empêchera pas les Alsaciens de sortir le Rot un Wiss – le plus souvent sans croix de Lorraine – lorsqu’il s’agira de pavoiser pendant la Première Guerre mondiale.

LE SYMBOLE DE L’EXISTENCE D’UN PEUPLE

Dans une Alsace confessionnellement divisée, avec des dialectes et des costumes qui dif-fèrent du nord au sud, le Rot un Wiss est le

témoignage le plus manifeste de l’existence d’un peuple. Nombre d’artistes le mettent à l’honneur, parmi lesquels Charles Spindler qui le dessine en 1909 dans une œuvre intitulée sobrement Le Drapeau alsacien. Une Alsa-cienne en costume y tient le Rot un Wiss par une hampe, elle aussi rouge et blanche  : sa pose comme son visage traduisent la détermi-nation et la fierté.On retrouve aussi le drapeau alsacien en chan-son, dans un premier hymne, en alsacien, composé en 1903 par Gustave Stoskopf, puis dans un second, composé en Hochdeutsch par Emile Woerth en 1911. Ces chants résonneront encore régulièrement dans l’Alsace française d’après 1918. Malgré tout ce qui sera entrepris pour le faire reculer, le drapeau Rot un Wiss reste massivement utilisé pour les fêtes offi-cielles, les Messti et autres Kilbe pendant tout l’entre-deux-guerres. Il apparaît aussi comme élément de décoration dans les églises. Les vil-lages catholiques en sont recouverts lors de la Fête-Dieu. Si cette dernière a beaucoup perdu en lustre avec la sécularisation de la société alsacienne, la présence du drapeau alsacien s’y perpétue jusqu’à aujourd’hui.

Le Drapeau alsacien, célébré par Charles Spindler, 1909 (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg).

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LE ROT UN WISS, DRAPEAU HISTORIQUE DE L’ALSACE

LE ROT UN WISS ET LA FRANCE : DE L’AMOUR A LA HAINEJusqu’en 1914, l’opinion française adore voir flotter le Rot un Wiss dans cette Alsace cédée à l’Allemagne en 1871. Elle y voit un signe d’hos-tilité à l’égard de l’Allemagne, si ce n’est un substitut de drapeau bleu-blanc-rouge. Pendant la Première Guerre mon-diale, les autorités fran-çaises tolèrent le Rot au Wiss aux côtés du drapeau français dans la petite partie d’Alsace du Sud reconquise et ad-ministrée par elle.Mais le drapeau Rot un Wiss doit progressivement faire face à l’opposition des jacobins, dont les plus violents sont leurs représen-tants régionaux. Ainsi, le carica-turiste mulhousien Henri Zislin, partisan du Rot un Wiss à l’époque du Reichsland, en devient l’en-nemi acharné durant l’entre-deux-guerres : il assimile le Rot un Wiss à ses adversaires autonomistes. C’est également le discours du Messager d’Al-sace, un journal soutenu par les fonds secrets du gouvernement français : « Le drapeau rouge et blanc n’est pas celui de l’Alsace, il est celui de l’autonomisme, le drapeau d’un parti ».Certes, le drapeau alsacien était bien utilisé par les autonomistes durant l’entre-deux-guerres — comme par exemple par le parti centriste ca-tholique, majoritaire en Alsace (au sein duquel les autonomistes ne représentaient d’ailleurs qu’une tendance) — mais il flottera aussi chez les communistes alliés à Léon Blum. Surtout, ces drapeaux n’étaient pas utilisés tout seuls : catholiques et communistes lui associaient le bleu-blanc-rouge, à côté duquel les seconds ajoutaient encore le drapeau rouge.

DE L’INTERDICTION A LA RESSURECTIONPendant la Seconde Guerre mondiale, le dra-peau alsacien est interdit par les nazis. L’exis-tence d’un peuple alsacien ne s’accorde pas avec leur idéologie : les Alsaciens sont des Al-

lemands et le Rot un Wiss est donc de trop. Pour la première fois de-

puis son apparition, près de 70  ans auparavant,

le drapeau alsacien ne flotte plus. Alors qu’on pouvait s’at-tendre à son retour en 1945, il n’en sera

rien. La propagande assimilationniste de

l’entre-deux-guerres, faisant des autono-mistes des nazis, de-vient un dogme. L’Etat français considère le drapeau interdit par les nazis … comme le dra-peau des nazis ! Tout comme l’allemand devient à ses oreilles la langue des nazis. Les Alsaciens, culpa-bilisés par la France,

cacheront désormais ce symbole en même temps qu’ils abandonneront, pour un temps, leurs re-vendications linguistiques.

Pour autant, profondément enraciné dans le peuple, le Rot un Wiss ne disparaît pas ! Une jeune génération se le réapproprie dans le sil-lage de Mai 1968 qui voit réémerger la question de l’identité alsacienne, notamment linguis-tique. L’autonomisme alsacien renaît, timide-ment. En faisant du Rot un Wiss leur étendard, les autonomistes contribuent à le faire sortir d’un oubli relatif… mais d’aucuns identifient dès lors le drapeau alsacien à ce courant politique, alors qu’il s’agit du drapeau du peuple dans son ensemble. D’ailleurs, plusieurs événements ont

prouvé au cours des dernières décennies que le Rot un Wiss restait fédérateur pour le peuple alsacien. Ainsi est-il associé au souvenir des souffrances endurées par les prisonniers alsa-ciens et mosellans dans le camp soviétique de Tambow  : la Fédération des anciens de Tam-bow a, en effet, choisi un ruban rouge et blanc pour la médaille qu’elle a créé. Le drapeau alsacien a aussi accompagné les grandes vic-toires du Racing Club de Strasbourg et il figure, depuis quelques années, sur le maillot des joueurs. En 2014, il est massivement brandi par les manifestants, toutes tendances politiques confondues, qui protestent contre la suppres-sion de la Région Alsace. Des élus — dont une actuelle ministre ! — ne craignent pas, dès lors, de l’arborer. Depuis, le drapeau rouge et blanc flotte sur des façades de maisons et même aux frontons de quelques mairies.

Ce qui empêche une réappropriation générale du drapeau historique de l’Alsace, c’est au-jourd’hui… le drapeau non-historique de l’Al-sace, c’est-à-dire la combinaison des blasons de la Haute-Alsace et de la Basse-Alsace, soit juxtaposés, soit superposés. Donnant l’impres-sion d’un enracinement dans un passé lointain, cette invention de la décentralisation a conquis le cœur de nombreux Alsaciens privés de la connaissance de leur réel drapeau historique. En d’autres termes, ce drapeau qui sent bon la féodalité est surtout le symbole de la falsifica-tion de notre histoire.

De ce point de vue, la consultation à venir sur les plaques minéralogiques de la future Collec-tivité européenne d’Alsace est un rendez-vous des Alsaciens avec leur histoire : quelle profon-deur historique choisiront-ils de donner à leur projet commun ?

Eric EttwillerAgrégé, docteur en histoire

Président d’Unsri Gschìchtwww.unsrigschicht.org

POUR EN SAVOIR PLUS :- Jean-Georges TROUILLET, Le drapeau alsacien. Des origines à nos jours, Haguenau, Editions Nord Al-sace, 2007, 83 p.- Jean-François THULL, « Le drapeau alsacien-lor-rain  : histoire de l’emblème oublié d’un pays dis-paru », Les Cahiers Lorrains, n° 3-4, 2012, p. 58-77 (article en libre accès sur internet).- Michel KREMPPER, Rot un Wiss. Histoire politique du drapeau alsacien, Fouesnant, Yoran Embanner, 2016, 176 p.

Le Rot un Wiss sur les maillots des joueurs du Racing Club de Strasbourg Heimetfest à Dannemarie, 31 mai 2015 © Moritz Gerber

Prestation de serment annuelle — Schwörtag — à la constitution de la Ville de Strasbourg, vers 1785 (Musée historique de Strasbourg).

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Vivre l’Alsace

Le retour de l’Alsace sur les plaques d’immatriculationDans le cadre de la création de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), les Alsaciens — se-lon la promesse faite par les présidents des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin — pourront choisir, lors d’une consul-tation annoncée pour septembre 2020, le sym-bole qui les représente sur les plaques d’imma-triculation.Un arrêté du 7 mai 2020 permet en effet à la CEA de rejoindre les 13 Régions dans la liste des collectivités dont l’identifiant est autorisé offi-ciellement.Certes, il ne s’agit que d’un symbole, mais les symboles sont importants car c’est à travers eux que les communautés humaines mani-festent leur unité. Ils permettent l’expression d’un sentiment d’appartenance et participent à la valorisation des identités. Il s’agit donc d’« un symbole fort », de l’avis même de Bri-gitte Klinkert exprimé dans un tweet daté du 17 mai 2020, le jour de la parution dudit arrêté au Journal officiel.Encore faut-il que les Alsaciens se dotent d’une représentation visuelle conforme à l’âme de l’Alsace dans sa profondeur historique, mais aussi dans son ressenti actuel.

Bretzel (A cœur), blason administratif ou… Rot un Wiss ?Parmi les choix qui seront proposés lors de la consultation, il y aura probablement le « A cœur » en forme de Bretzel, le blason admi-nistratif sous l’une ou l’autre des deux formes créées au cours des dernières décennies et le drapeau historique Rot un Wiss qui accom-pagne les Alsaciens depuis un siècle et demi.Parmi ces options, le Rot un Wiss est le seul symbole à même de valoriser l’Alsace !Contrairement aux autres symboles, la légitimi-té historique du Rot un Wiss est en effet incon-testable. Elle fait écho à la longue histoire qui a forgé notre identité : cet ancrage très profond est un avantage, tant par rapport au blason ad-ministratif de l’ancienne Région Alsace, inventé de toute pièce en 1990 — et qui n’existe plus ! — que sur la Bretzel, marque à caractère com-mercial. Mieux : le Rot un Wiss symbolise parfaitement l’esprit de résistance des Alsaciens qui refusent la disparition de leur statut de Région à part entière, stupidement dissoute dans une gro-

tesque Région Grand Est rejetée à plus de 83 % des Alsaciennes et des Alsaciens.Le Rot un Wiss est une création spontanée — il était à l’origine souvent fabriqué à la maison — adopté par le peuple et pour le peuple, sans qu’il n’ait été imposé par aucune autorité (lire page  26 l’article « Le Rot un Wiss, le drapeau historique de l’Alsace »).

Le plébiscite des jeunes en faveur du drapeau historiqueEn 2014, par réaction à la suppression de la Région Alsace, le drapeau alsacien Rot un Wiss a spontanément ressurgi lors de nombreuses manifestations. Le passage de l’oubli (relatif) à la reconnaissance est extrêmement rapide, aidé par la viralité des réseaux sociaux. Del-phine Wespiser, Miss France  2012, s’est par exemple affichée à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux avec le Rot un Wiss. Une autre consécration de son ancrage populaire en est l’utilisation par le Racing Club de Strasbourg où il est non seulement associé au slogan du club sur les maillots mis aussi présent sur les affiches de match.

La renaissance du drapeau alsacien est telle qu’un sondage, réalisé en avril 2017 par le CSA, montre que les deux tiers des Alsaciennes et des Alsaciens souhaitent que le Rot un Wiss de-vienne le drapeau officiel de l’Alsace. Chez les jeunes de moins de 35 ans, la proportion monte même à 81 % !

Ce véritable plébiscite atteste que les couleurs historiques de l’Alsace constituent un vecteur puissant d’identification pour les nouvelles gé-nérations.

Le signal d’une nouvelle ambition pour l’AlsaceLe Rot un Wiss, après avoir été longtemps ou-blié avant son retour en grâce, symbolise par-faitement l’union entre l’ancrage historique et la volonté de s’inscrire dans l’avenir. Sur les plaques d’immatriculation, il serait le signal fort d’une réelle ambition pour l’Alsace qui montrerait que les Alsaciennes et les Alsaciens ne se sont pas résignés à la suppression de leur Région en 2016.

Seul le Rot un Wiss atteste de la volonté af-firmée des Alsaciennes et des Alsaciens de

Pour le Rot un Wiss sur les plaques d’immatriculation !

Au 1er janvier 2021, les Alsaciens pourront à nouveau afficher le symbole de l’Alsace sur les plaques d’immatriculation de leurs véhicules. Pour que ce symbole soit le Rot un Wiss (rouge et blanc), un Collectif invite les Alsaciens à saisir l’opportunité d’une consultation annoncée pour que leurs couleurs historiques s’imposent contre un logo en forme de Bretzel (A cœur) et l’ancien blason administratif.

VA

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créer une Alsace nouvelle et de (dé) montrer que la future Collectivité européenne d’Alsace n’est pas conçue pour végéter éternellement dans le Grand Est. Adopter le Rot un Wiss est le seul moyen d’affirmer et de crédibiliser les ambitions des Alsaciennes et des Alsaciens de retrouver une Région Alsace digne de les re-présenter dans leur profondeur historique, so-ciologique et géographique.

Aujourd’hui, rien ne s’oppose à son adoption. Elle ne dépend que de notre capacité à saisir une opportunité historique d’officialiser notre Rot un Wiss comme symbole de l’Alsace.Pour un symbole digne de l’Alsace, votez pour le Rot un Wiss !

Le Collectif pour le Rot un Wiss sur les plaques d’immatriculation.

En savoir plus sur l’histoire du Rot un Wiss, la consultation publique,

télécharger le plaidoyer : www.rotunwiss.alsace

7 bonnes raisons pour le Rot un Wiss sur les plaques d’immatriculation

1. La Bretzel est un symbole commercial (pourquoi pas des knacks, tant qu’on y est ?) ; En Allemagne, la Bretzel est le logo des… boulangeries ! Non ! L’Al-sace n’est pas un « produit » !

2. Le blason symbolise l’ex -Région Al-sace supprimée par la fusion ; accep-ter le blason, c’est se contenter d’une image qui représente une entité qui n’existe plus.

3. Le blason est un symbole de création récente (années 1990) qui ne possède pas la légitimité du Rot un Wiss.

4. Si le Rot un Wiss ne figure pas sur les plaques minéralogiques, il ne pourra jamais devenir le drapeau officiel de l’Alsace.

5. Le Rot un Wiss est LE drapeau his-torique de l’Alsace, adopté sponta-nément par nos aïeux. Nous devons perpétuer cette tradition qui marque l’âme de notre peuple !

6. Le Rot un Wiss manifeste clairement le rejet de la Région Grand Est ; vous voulez que l’Alsace retrouve son in-dépendance ? Dites-le avec le Rot un Wiss !

7. Exiger le Rot un Wiss est une occasion historique d’affirmer l’existence du peuple alsacien ! Saisissons-là !

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DIASPORAalsacienne

Nouvelle de la

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« Quand on voit ce qu’ils ont fait du Pretzel, on se dit que même le “B’’ s’est fait refouler à la douane.»

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DIASPORAalsacienne

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Au départ, on s’est dit que New York c’est chouette : on’y est jamais allé, c’est l’occasion d’y avoir un pied-à-terre et, surtout, jamais il ne tiendra plus d’un an ou deux. Pas de doute, on va le récupérer très vite le petit. Que nenni ! 7 ans et une jolie petite famille plus tard, le gamin n’est tou-jours pas rentré au bercail. Alors qu’est ce qu’on a foi-ré ?

Ça y est, vous avez atterri… Après une heure de pas-sage en douane, votre nez se lève comme jamais il ne s’est levé en Alsace. Aucun rapport avec la hauteur des buildings — je vous rap-pelle qu’on n’est pas là pour faire un reportage Marie Claire sur New York, mais pour élaborer une stratégie de récupération de l’aîné ! — bref, nom d’un grand hamster d’Alsace, mais ils sont grands ces New-Yorkais ! Voilà, ça bouffe de l’Ovomaltine à tous les petits-déj pendant 20 ans et deux mètres (de haut) plus tard, ça s’épanouit comme un poisson dans l’eau dans un patelin surdimensionné qui ne finit même pas par heim.Mais l’habit ne fait pas le moine, ne passons pas par quatre chemins et venons-en directe-ment à l’essentiel : parce qu’il faut le nourrir le gaillard ! Et là-bas c’est le pied : mange à toute heure et tu trouveras ton bonheur… sauf si tu es en manque de fromage, de charcuterie, de foie gras et de choucroute.Heureusement — et c’est là que je souhaite présenter mon profond respect pour la maman alsacienne — parce que la maman alsacienne respecte TOUTES les règles… toutes, sauf celle de la douane. La maman alsacienne, elle a fait un pont aérien à elle toute seule entre

l’Alsace et son enfant expatrié, parce que c’est une question de survie. À Noël, notre maman à nous c’est Pablo Escobar. Les employés de la Poste tremblent quand ma mère arrive avec ses colis. Je vous le dis : ÇA PASSE !

Dernier avantage  : le Job. C’est évident. Le job de notre aîné est très

compliqué  : on comprend qu’il bosse dans la finance, on comprend Wall Street, ordinateurs et certains noms de banques, mais quand il s’agit de faire une phrase complète nous avons chacun notre manière à nous de relier tout ces éléments. Je vous l’ai dit  : c’est très compliqué. On retiendra qu’il devait être desi-gner automobile. Bref, son vrai job dont on ne sait pas-prononcer le nom lui prend beaucoup de temps. Donc, pour s’intégrer plus facilement dans une aussi grande ville, notre aîné et

sa chère et tendre participent à des rencontres entre expatriés… alsaciens. Parce que, bah oui, les sujets de conversations ne manquent pas et surtout on peut parler du cours du Picon à New York.

En parlant du Picon ! Voilà qui équivaut à la quête du Saint-Graal dans Big Apple. On a bien compris que l’Al-sace tenait ses ressortis-sants par le bide, le Picon a fait l’objet d’une chasse au trésor.Et je vous ai parlé de son salaire ? Sûrement pas ! Parce que chez nous, le cœur bien au chaud et les

yeux dans la bière, ça ne se dit pas monsieur l’Commissaire.Alors notre aîné s’épanouit, évolue dans un mi-lieu dans lequel le SMIC a creusé un trou pour se cacher, porte des écarteurs à chaque oreille, des tee-shirts élimés de concerts de rock, des montres en édition limitée et fume des Nat Sherman. Oui il fait même marcher l’économie locale, ses cigares sont fais à New York par une famille mafieuse reconvertie. Bientôt, ils achè-teront une voiture pour leurs sorties domini-cales en famille parce que là-bas, c’est normal.

J’espère que vous avez crissé des dents ! Notre Padre à nous a cherché pendant un temps ce qu’il avait foiré dans son éducation : un Léo Ferrer qu’est pas passé ou une foire bio de trop et puis on a pourtant fait les manifs du 1er mai… Oui, mais à chaque fois sous la pluie papa ! Au bout d’un moment on a le droit de se dire que c’est le karma ?Mais au final, que nenni ! Non seulement ils reviennent toujours, mais en plus ils reviennent avec une capacité d’in-vestissement conséquente. Alors une fuite des capitaux dans ce sens, forcément, on dit oui mon capitaine !« Ma mère n’envoie pas du foie gras toute l’an-née, non le reste du temps elle envoie des paquets de mouchoirs et des chaussettes. Elle vous dira qu’on a toujours besoin de chaus-settes et de mouchoirs, moi je suis sûre que c’est sa stratégie pour qu’arrivé Noël la douane ne se méfie plus… et PAF ! C’est pas du from-ton, ce mois-ci les chaussettes schlinguent ! »

Manon

« Règle N° 1 de l’expatrié : ta mère règulièrement

tu appeleras, ta tête sur un avis de recherche tu

éviteras “

Beaucoup de familles connaissent ce coupage de cordon hyper violent qu’est le départ à l’étranger d’une de leurs têtes blondes. Avant « l’aîné rentrait dans les ordres et le benjamin dans l’armée » comme racontait papa, f’tami notre aîné à nous s’est barré !

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LES CONSEILS DU PROFESSEUR

Point noir ( par bistine croutin)

Vous allez rire, mais ma copine Renée était persuadée qu’il n’y avait que les ados qui avaient des points noirs. Quand je lui ai mis un miroir sous le nez, elle est devenue toute pâle et m’a demandée com-ment faire pour les enlever. Voici une recette que je tiens de je ne sais plus qui.

Les points noirs, ou comédons, sont des petites boules de graisse ou de sébum secrétées par une glande. Sachez que plus on les presse, plus elles sécrètent !

Il suffit de mélanger de l’alcool iodé à 1  % avec 0,50 g d’acide salicylique et d’appliquer ce mélange pendant une dizaine de jours, une seule fois par jour, pour que les boutons deviennent durs et qu’ils s’éliminent par un simple lavage au savon de Marseille. Si vous n’avez pas envie de préparer le mélange vous-mêmes, vous pouvez la commander à votre phar-macien.

La thérapie des fasciasMême chez Heb’di on peut, parfois, céder à la facilité. La thérapie des fascias est à la mode en ce moment, alors pourquoi ne pas en parler ?

La thérapie des fascias ou fasciapulsologie et la fasciathérapie, sont les deux approches les plus répandues en France, mais il y a aussi le rolfing ou le myofascial release, branches de l’ostéopathie, qui se fondent toutes sur l’hypothèse que les fascias auraient un rôle fonctionnel dans l’organisme, mais que la médecine conventionnelle ne reconnaît pas pour moment, faute de preuves..

D’abord, qu’est-ce qu’un « fascia » ?

Un fascia est une membrane fibroélastique qui recouvre ou enveloppe une structure anatomique. Il est composé de tissu conjonctif très riche en fibres de collagène. Ce sont des structures passives de transmission des contraintes générées par l’activité musculaire ou des forces extérieures au corps (en gros, l’enveloppe des muscles). Il a été montré qu’ils sont capables de se contracter et d’avoir une influence sur la dynamique musculaire (source : Wiki).

L’objectif défini par Christian Carini (fondateur de l’école de pulsafasciologie) est de libérer « la mémoire traumatique du corps et de l’esprit ». La méthode repose sur la capacité du thérapeute à ressentir les micros mouvements du corps.

La motilité (faculté de mouvement) des fascias conduit à des raideurs tissulaires et à un épaississement du tissu conjonctif, réduisant la capacité de circulation du sang. La qualité et la bonne santé d’un tissu dépendraient de son rythme sanguin et de sa qualité de pulsation. Le praticien procède par un toucher subtil, il ne s’agit pas d’un massage ou d’une manipulation ; il « pose une main à un endroit, l’autre sur une zone différente, et reste comme cela sans bouger. Puis il pose ses mains ailleurs. Puis encore ailleurs ».

Cette thérapie soulagerait le stress et ses effets nocifs, les problèmes articulaires et musculaires (entorses, luxations, tendinites, rhumatismes, sciatiques, périarthrites, etc.), certains troubles digestifs et gynécologiques, les migraines, certains troubles de la sphère ORL (sinusites, acouphènes, etc.) et certaines allergies. Elle aiderait également les personnes souffrant de dépression nerveuse, de fatigue, mais aussi de psychopathologie.

Bon… à vous de voir, si ça ne vous fait pas de bien, ça ne peut pas vous faire de mal.

Raoult SCHMEERWURSCHT

‘‘La motilité des fascias conduit à des raideurs

tissulaires’’

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C’est une des dernières modes, mais pour une fois pas la pire, car elle consiste à varier les huiles dans la cuisine. Actuellement, on en trouve tellement qu’on ne sait pas vraiment laquelle utiliser pour trouver le bon équilibre avec les mets. Je serais tenté de dire : à chacun selon son goût, mais ce n’est pas satisfaisant.

Aujourd’hui, on trouve de tout. A côté des huiles habituelles (tournesol, arachide, olive), on trouve désormais de l’huile de lin, d’avocat, de noisettes, de chanvre, de pépin de raisin, de pépin de courge, de palme, de soja, de germe de blé, etc. À prori il n’est pas facile de faire son choix, sauf si on veut juste mettre du gras.

Voici quelques petites suggestions pour ne pas mourir idiot et peut-être même épater ses convives.

Pour l’assaisonnement, il est préférable d’uti-liser des huiles de cuisine pressées à froid et riches en oméga 3. Lorsqu’on assaisonne une salade, on est tenté de prendre l’huile d’olive, tellement vantée pour ses vertus, mais es-sayez donc une petite huile de noisettes avec des feuilles vertes, vous m’en direz des nou-velles ! Si vous voulez juste mettre un peu de « lubrifiant » en évitant que le goût de l’huile prenne le dessus sur le reste, optez pour une huile un peu neutre comme l’huile de colza

Truc de mamama : Comment économiser l’eau des toilettes ?On constate que le réservoir des chasses d’eau est toujours surdimensionné et qu’avec un litre de moins, leur efficacité n’est pas diminuée. Sur les anciens mécanismes, il suffisait de tordre la tige du flotteur vers le bas pour di-minuer la quantité d’eau. Aujourd’hui, la meil-leure solution consiste à poser une brique dans le réservoir sans gêner le jeu du mécanisme. Compte tenu du volume de la brique, c’est un peu plus d’un litre d’eau qu’on pourra économi-ser à chaque fois.

Citation « Plus le temps passe, plus

le temps passe » (Lèbre)

ou de germes de maïs. Si vous voulez surprendre, vous pouvez prendre de l’huile de lin, mais attention, ça râpe un peu ! L’huile de pépins de courges se marie très bien avec les champignons de Paris, mais ne la mettez qu’au dernier moment, car les champignons sont de vraies éponges. Ajoutons que cette huile est excellente pour la prostate, alors raison de plus…

Varier les huiles, c’est varier les saveurs et, vous verrez, c’est découvrir des aliments que l’on connaît déjà sous un nouveau jour, car une huile typée peut totalement chan-

ger le goût des mets que vous connaissiez jusqu’ici.

Pour la cuisson, le panel des saveurs est moins large, car toutes les huiles ne sont pas adap-tées aux fortes températures, celles-ci pouvant créer des substances chimiques nouvelles po-tentiellement toxiques. Techniquement, il faut veiller à et ne pas dépasser le point de fumée, c’est-à-dire la température à partir de laquelle l’huile émet des fumées de façon continue.

On utilise de l’huile de tournesol pour une cuis-son douce, l’huile d’olive pour faire sauter les légumes ou cuire un steak de viande dans une poêle, et les déclinaisons à la coco et à l’ara-chide pour les fritures.

Encore une petite précision  : les huiles végé-tales sont bonnes pour la santé, chacune ayant sa particularité, mais ici on parle simplement de « plaisir » gustatif, ma cousine Bistine aura l’occasion un jour ou l’autre de vous parler de leurs vertus thérapeutiques.

Balance septembre

Capricornefinalement, on vous préfère avec le

masque.

VerseauVous aviez déjà du mal à passer les portes avec la tête, maintenant c’est

aussi avec le reste !

Poissons Vous avez les cheveux plus longs qu’avant, mais les idées toujours

aussi courtes.

Bélieron dit que vous êtes teigneux et

difficile à vivre. C’est vrai.

Taureau Vos amis aiment aller au fond des

choses et vous le sentirez.

Gémeaux Fonctionnaires préfectoraux : non, les siestes en retard ne sont pas

récupérables

Cancer Vous teindre en brune ne changera

rien au QI.

Lion Le confinement vous aura rappro-chée de l’homme : canapé, télé,

moustache, poils aux pattes.

Vierge Vos enfants vous agacent. Vous n’aviez qu’à prendre un chien.

Balance Occupez-vous de votre oignon et

pas de ceux des autres !

Scorpion Vous qui aimez payer des impôts,

vous allez être gâtés.

Sagittaire comme dit le prophète : mieux vaut

attendre le mois prochain

L’Horoscope by Schmeerwurscht

Mets de l’huile !

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N°115 P 34

M’en songeQui aujourd’hui, se risquerait sincèrement (à lire en deux temps  : « Sincère » et « ment »), à nier les évidences avec l’aplomb d’un gouvernement confronté à une crise sanitaire ? Non, politiquement (en deux mots, aussi) la chose est incongrue. Le peuple est aujourd’hui tellement mieux informé de tout que pareilles avanies ne sauraient les induire en erreur. Imaginez un instant que l’on vous redise que le nuage de Tchernobyl (en 1986 quand même…) s’arrête à la frontière ?! Sérieusement (en un mot cette fois), si vous ne portiez pas un masque, vous ririez au nez de votre interlocuteur en faisant fi des règles de distanciations physiques. Pire ! Si on vous assénait avec un sang-froid à faire passer le plus reptilien d’entre tous pour un mec chaud comme un cervelas frit, qu’un virus, qui n’est pas con, sachant pertinemment qu’il est indésirable en France, venant de Chine, parce que les importations sont taxées, ne circulerait jamais sur tout le territoire, vous ririez encore davantage !

Vie russeEt pourtant… Pas mal sont morts, et pas de rire. Certains même, comme aurait pu l’affirmer M. de la Palisse, étaient encore de bons vivants, juste avant de claquer à la chinoise. Avant leur dernière bière. Celle qu’ils ont trinquée seuls. Dans la froide solitude de leur confinement covidien définitif. Sans Amen et sans amer.Car, en ces temps moins reculés que notre mémoire ne le voudrait, on mourait seul. Si par hasard on vous soupçonnait d’avoir introduit frauduleusement ledit virus en France, alors que les autorités, même sanitaires, avaient bien précisé  : « Il n’y a pas d’épidémie en France, même pas de chaîne de transmission dans notre pays et aucune

circulation du virus sur le territoire » ( Jérôme Salomon, 03 février 2020 — Le Figaro) alors vous finissiez d’abord en isolement, puis, une fois réglée l’addition que vous présentait la camarde, vous étiez bon pour le sac à viande. Direct. Le virus n’est pas là, mais on ne sait jamais. Sacrosaint principe de précaution. Et zou, dans le trou. Sans cérémonie. Sans adieu.

Jugement de Salomon Et puis, quand l’erreur, qui est à l’humain ce que le morpion était au bidasse, devint patente et que l’on dut accepter le fait que la chinoiserie virale avait conquis le marché intérieur, ceux-là même qui brillaient par leurs certitudes géographiques surent nous enfumer à qui mieux-mieux : « Les masques n’ont aucun intérêt pour le grand public. » ( Jérôme Salomon — 04 mars 2020 — BFM TV). Je ne vais pas me voiler la face. Ni masquer les faits. On nous a menti et pris pour des cons. Et même si nous sommes des gaulois réfractaires, difficile de faire passer cette incompétence pour de la gestion de crise. Si on considère qu’une seule goutte de mensonge peut contaminer un océan de vérité, imaginez ce que peut faire un Tsunami d’approximations, validées par des pseudos experts d’une indépendance d’esprit à la largeur de leur portefeuille, dans un marigot de connerie alimenté par les chaînes d’information (sic) en continu… !Je n’ai pas la prétention de détenir la vérité, loin s’en faut. Et mes déblatérations ne paraissent pas dans un magazine en continu, mais plutôt, comme l’écrivait Clémenceau au sujet de la fréquence de parution de l’un de ses journaux : « … quand il peut ». Je suis même, je l’avoue sans honte, assez dispendieux de mes conneries. Mais en ce qui me concerne c’est assumé, alors que chez nos dirigeants, c’est juste volontaire.

Cons, finement…Suis-je en train de faire un mauvais procès à ceux qui sont élus ? Que nenni ! Je ne reproche pas le mensonge débité au kilomètre par les édiles. Que la « menterie » soit commise par action, par calcul, par lâcheté ou par omission. Je déplore simplement, une fois encore, l’abrutissement des masses qui gobent ces discours délétères, quand ils ne sont pas infantilisants ou réprobateurs, sans frémir. Mais ce n’est pas chose nouvelle et l’on aurait mauvaise grâce à vilipender la société actuelle en l’accablant de tous les maux. Au temps des princes déjà, Machiavel écrivait  : « […] Et les hommes ont tant de crédulité, ils se plient si servilement aux nécessités du moment que le trompeur trouvera toujours quelqu’un qui se laisse tromper. » Pour autant, n’en faisons pas un fait acquis. Et la prochaine fois que le proctologue des palais dorés de la République vous affirmera que « ça ne fera pas mal, vous ne le sentirez même pas », réfléchissez-y à deux fois avant de courber l’échine et vous pencher en avant en offrant à ses attentes la partie la plus charnue de votre personne. On nous ment depuis la nuit des temps pour « notre bien » ou pour masquer les évidences. On finit toujours par découvrir le pot aux roses. Mais, comme le dit la jeune fille dévergondée : « trop tard ». Ce qui l’un dans l’autre est une métaphore qui manque passablement de distanciation… Prenez soin de vous et faites gaffe aux promesses, car elles ne réjouissent que les ignorants et les fous. Et elles, elles sont vraiment virales et mortelles. Verdammi !

Dr sundgauer Soïkopf

D’R SUNDGAUER SOÏKOPF Clin d’œil

Des cons finisC’est assez angoissant de se dire que vous n’avez pas eu le plaisir solitaire de toucher de vos pattes grassouillettes le papier glacé de votre magazine préféré depuis tellement longtemps que j’en ai oublié la sensation sur mes mots. Mais, retrouver votre regard se baladant sur mes conneries me remplit d’une joie que je n’avais pas éprouvée depuis la délectation de mon premier amer-bière, dans un temps que les moins de vingt ans ne sauraient même pas imaginer… Une époque au cours de laquelle le téléphone était encore fixe, avec un fil, et les où les dirigeants savaient encore mentir au peuple. C’est dire si ce n’est pas récent. Car après tout, ce temps où l’approximation et le mensonge rivalisaient d’échardes dans la bouche des gouvernants est bien révolue.

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