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Voir page 4 Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 Haiti 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 HAÏTI LIBERTÉ JUSTICE VÉRITÉ INDÉPENDANCE Voir page 4 Michel Martelly a cru masquer la déroute et la honte de ce « Gouvernement chez vous » en interprétant sa chanson « dènye okazyon» au cours de laquelle, il a assumé son vrai personnage de Sweet Micky Le cardinal Chibly Langlois si éloquent quand il s’agit de s’en prendre au Vodou, serait-il conscient de l’ampleur du mal causé aux populations victimes du choléra Minustah MARTELLY : SPECTACLE DE MAUVAIS GOÛT ! CHIBLY LANGLOIS : DE GAFFE EN GAFFE ! English Page 9 Vol MH17, les 10 questions de Moscou à Kiev ! Page 17 Discours d’investiture du Président Bachar al-Assad ! Page 10 Redevance touristique du Ministère du tourisme de 10$ : une action illégale contre la diaspora Page 7 Depite Arnel Bélizaire ap fè grèv grangou ! Page 6

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HAÏTI LIBERTÉJUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE

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Michel Martelly a cru masquer la déroute et la honte de ce « Gouvernement chez vous » en interprétant sa chanson « dènye okazyon» au cours de laquelle, il a assumé son vrai personnage de Sweet Micky

Le cardinal Chibly Langlois si éloquent quand il s’agit de s’en prendre au Vodou, serait-il conscient de l’ampleur du mal causé aux populations victimes du choléra Minustah

MARTELLY : SPECTACLE DE MAUVAIS GOÛT !

CHIBLY LANGLOIS : DE GAFFE EN GAFFE !

EnglishPage 9

Vol MH17, les 10 questions de Moscou à Kiev !

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Discours d’investiture du Président Bachar al-Assad !

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Redevance touristique du Ministère du tourisme de 10$ : une action illégale contre la diaspora

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Depite Arnel Bélizaire ap fè grèv grangou !

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times2

Editorial LIBERTÉHAITI

De l’occupation américaine en 1915 à la mainmise économique actuelle !Par Berthony Dupont

Le 28 juillet 2014 prochain ramènera le 99ème anniversaire du premier débarquement des forces occupantes des Etats-Unis en Haïti  ; pays

où elles ont passé 19 ans (1915-1934) à piller systématiquement tout ce qu’elles convoitaient. Cette occupation de la Nation fondée par Jean-Jacques Dessalines, a entraîné derrière elle un vaste projet économique tendant à continuer l’exploitation des ressources du pays et à l’appauvrir davantage.

Les États-Unis en nous envahissant en 1915, nous ont forcés à marcher dans leur propre direction et selon leurs propres intérêts. Depuis notre indépendance, ce fut la première fois qu’une force militaire étrangère allait occuper le premier pays libre et souverain de l’Amérique latine, en-traînant en 2004 une récidive malhonnête sous couverture de l’ONU, à dessein de sauvegarder les intérêts de Washington.

Chaque fois que les colons occupent le pays, ils trouvent un certain nombre d’haïtiens, particulièrement ceux de la bourgeoisie, disposés à col-laborer avec eux. Il nous faut aussi signaler que ceux qui défendent les forces étrangères ont la garantie que celles-ci sont également là pour les protéger. Préval et Martelly n’ont-ils pas avoué « tant qu’il y a la Minustah, [leur] pouvoir ne saurait être menacé » ! De sorte que Martelly et Lamothe passent pour être l’illustration la plus parfaite de mercenaires au service de la mafia internationale. Leur projet est de priver le pays de sa souveraineté et de mettre Haïti à la vente. Ils concoctent avec l’impérialisme mondial le plan de vendre le pays aux multinationales soit en gros soit en détail ; ce qui explique leur slogan de propagande: «Haïti ouverte aux affaires»

Les occupants, colons modernes, doivent être heureux d’avoir une équipe aussi rétrograde, aussi confortable dans sa peau de mercenaires, de gens cyniques aussi dévoués et acquis à la malfaisance de l’International et qui leur donnent de si bons rendements. Dans le passé, ils ont toujours fait croire que les Haïtiens ne pouvaient pas diriger – certains du moins – ce qui fait qu’aujourd’hui, ils peuvent vraiment se réjouir d’avoir finalement trouvé de vrais laquais, des narcotrafiquants, capables de leur vendre le sol national. Et à cet égard, Bill Clinton tout récemment a eu à déclarer triom-phalement  : «c’est pour la première fois qu’Haïti a un président qui veut défendre les véritables intérêts du pays » mais entendez par là que ce sont les intérêts des États-Unis qu'il évoquait.

Leur objectif, n’est que de piller toutes les ressources du pays  : les mines d’or, le marbre, l’uranium, le pétrole, la bauxite, le cuivre, etc. Même les ressources humaines, comme les médecins, les ingénieurs, la main-d’œuvre esclave à 5 $ par jour à nos ouvriers et ouvrières d’usine (SONAPI, CODEVI, et Caracol), ne sont pas épargnées.

Mais il y a une autre raison encore plus fondamentale pour laquelle les dirigeants veulent garder la force d’occupation militaire en Haïti aujourd’hui, la seule force de «maintien de la paix» de l’ONU dans l’hémisphère occiden-tal. C’est du fait que le peuple haïtien est un peuple rebelle, un peuple qui brise toujours toutes les chaînes que les puissants essaient de mettre à ses chevilles ; puisque à leurs yeux, nous sommes un peuple de source histo-rique servant de «mauvais exemples».

Assurément, nous sommes le premier peuple à avoir réussi non seule-ment à combattre l’esclavage et le colonialisme français, mais aussi à les mettre en déroute en 1804. Nous fûmes, en 1915, le premier peuple de l’Amérique latine ayant organisé une guérilla contre les Marines Yankees qui occupaient bien des territoires dans le monde entier. L’armée des Cacos avec Charlemagne Péralte et Benoît Batraville a vu le jour bien avant celle de Farabundo Marti au Salvador et de Augusto Sandino au Nicaragua. Nous sommes également le premier pays qui a fait voler en éclats les élections frauduleuses toutes programmées par le laboratoire à Washington pour toute l’Amérique latine. En effet, les élections du 16 Décembre 1990, où

les opprimées haïtiennes avaient voté Aristide en masse, sont la référence à l’origine des élections authentiquement populaires d’un Hugo Chavez au Venezuela, d’Evo Morales en Bolivie, de Rafael Correa en Equateur et d’autres.

Par contre, aujourd’hui, l’impérialisme est non seulement présent au pouvoir en Haiti, mais il est décidé à mettre le pays totalement sous ses griffes. Voilà pourquoi, il commence donc par prendre le sol, dépouillant les paysans de leur terre pour construire des hôtels, des terrains de golf et des plages. Ils déracinent les résidents du centre-ville de Port-au-Prince, les paysans de l’Ile-à-Vache, afin de bâtir leur eldorado devant inclure grands hôtels, grands magasins, casinos et même des bureaux luxueux pour les hommes d’affaires internationaux.

De 1915 à 1934, les marines américains, ont volé notre réserve d’or à la banque nationale, saisi les douanes et confisqué le commerce du pays. Quand ils sont partis après 19 ans, ils se sont tout à fait assurés que nous ne pourrions plus jamais être capables de nous délivrer de leur carcan. A ce compte, la société haïtiano-américaine de développement agricole (Shada) qu’ils ont créée en 1941 a accompli un tragique et monstrueux exploit, en provoquant le déplacement de 250 mille paysans ainsi que la coupe d’un million d’arbres fruitiers et de 200 mille pins dans les montagnes du pays appauvrissant ainsi le sol national.

Le régime Martelly-Lamothe ne fait qu’assurer la continuité du travail. Le Carnaval des fleurs que ce gouvernement déclare à chaque fin de Juillet, est organisé pour nous distraire, nous empêcher de réfléchir sur nos prob-lèmes, nos misères ; nous invitant plus aux bamboches et au dilettantisme qu’à la réflexion constructive. Une façon de ne jamais arriver à découvrir la source des difficultés qui nous tiennent dans le sous-développement chro-nique ; ce qui pousse les donneurs de leçons à nous qualifier d’Etat raté. La date du 28 juillet devrait être un jour d’indignation, de colère et de révolte de tous les fils du pays. C’est le jour ou notre mère-patrie a été violée, vio-lentée par les forces d’occupation qui ont commis d’incroyables cruautés : exécutions sommaires, l’assassinat de notre glorieux Charlemagne Péralte, le massacre de Marchaterre, qui peut oublier tout ça ! Est-ce bien le 28 juillet ce jour maudit que nous devrions choisir pour aller danser au carnaval ? Ne devrions-nous pas plutôt rendre un hommage patriotique à nos valeureux ancêtres et célébrer leur mémoire ?

C’est une dégringolade bien machinée par les occupants devant laquelle nous n’avons qu’un seul choix pour nous en sortir: lutter contre l’occupation.

La lutte contre l’occupation nous ordonne d’accompagner et de défen-dre les déshérités du sort, les pauvres exploités expropriés de leurs terres, ceux-là dont les maisons ont été détruites, ou leurs tentes consumées com-me dans le cas de l’incendie du lundi 14 au 15 juillet 2014 ; incendie pro-grammé et dénoncé par les victimes au marché «Tête bœuf». La lutte contre l’occupation est la lutte contre les élections-sélections que nous préparent Martelly et les forces occupantes de l’ONU.

La meilleure façon de commémorer le 28 Juillet 1915, c’est de ne pas laisser le 28 Juillet 2015 nous trouver encore sous les bottes de l’empire. De-bout donc peuple haïtien pour le grand coup final qui viendra enfin balayer la Minustah et ses alliés Michel Martelly et Laurent Lamothe!

Le peuple haïtien peut et doit faire à nouveau l’histoire. Nous pouvons tracer un autre exemple : être le premier peuple à mettre en déroute les forces de l’ONU. Par cet exploit, l’Organisation des Nations Unies perdra toute crédibilité et ne sera plus une arme au service des Etats-Unis, de la France, du Canada et de l’Angleterre.

À bas Martelly et Lamothe! À bas les élections / sélection! À bas l’occupation militaire des Etats-Unis sous couvert de l’ONU!

Vive la lutte du peuple haïtien !

Page 3: Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 Haiti 20 gdes

Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 3Haiti Liberté/Haitian Times

A Travers Haiti

Le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince a rendu le jeudi vingt mars deux mille quatorze un jugement dont le dispositif est ainsi conçu :

PAR CES MOTIFS, le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi statuant publiquement par défaut à charge dʼAppel et sur les conclusions du Ministère Public, maintien le défaut requis et octroyé à lʼaudience du jeudi treize mars deux mille treize. Condamne le sieur Jean Ricot FELIX à payer sans terme ni délai à la requérante et par toutes voies de droit, la somme de cent dix mille (110,000) gourdes pour les vingt quatre mois de loyer non payé, sans préjudice de tous les autres dû à devoir : Déclare le bail liant les parties résiliées. Ordonne en conséquence le déguerpissement du défendeur pour non paiement des loyers. Accorde lʼexécution provisoire sans caution sur le chef du déguerpissement nonobstant appel et pourvoi en cassation. Condamne lʼassigné à cinquante mille gourdes de dommages et intérêts à vingt deux milles gourdes représentant les honoraires et

aux frais et dépens de lʼinstance. Commet lʼhuissier Clerbrun FAURE pour la signification du jugement.DONNE de nous Me. Godelie JOSEPH HILAIRE, juge en audience civile et publique du jeudi vingt Mars deux mille quatorze en présence du Substitut du Commissaire du Gouvernement Me. Edwige Dorsainvil assisté de

monsieur Anthony PREVOST Greffier du siège.IL EST ORDONNE à tous huissiers sur ce requis de mettre le présent jugement à exécution aux officiers du ministère Public près les Tribunaux civils dʼy tenir la main, à tous les commandants et autres officiers de la

force publique dʼy prêter main forte lorsquʼils en seront légalement requis.- EN FOI DE QUOI la minute du présent jugement est signée du Doyen et du Greffier sus dits.-

Ainsi signé : Godelie Joseph HILAIRE et Anthony PREVOST

POUR EXPEDITION CONFORMECOLLATIONNEE

Le Greffier : Anthony PREVOSTLe présent jugement est publié à tels fins que de droit.

Port-au-Prince, le 23 juillet 2014Moise SANON, AvMario JOSEPH, Av

Avis De Deguerpissement

Les élections sont-elles possibles avec tètkale au pouvoir ?

Haïti, chronique d’une crise électorale (10)Michel Martelly en campagne anticipée Par Catherine Charlemagne

Le Président Michel Martelly semble bien décidé à prendre une longueur

d’avance sur ses concurrents dans la bataille électorale qui s’annonce. D’ordinaire en Haïti, les chefs d’Etat en fonction ne prennent pas part active-ment dans la campagne électorale. Ils se contentent de rafler tous les postes ou presque, tout juste par un coup de fil auprès du Président du Conseil Elec-toral Provisoire (CEP). Ils ne paient pas de leur personne dans des démarches qu’ils considèrent inutiles et sans inté-rêts. Avec le chef du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), l’on est dans une autre vision des choses. Hyperactif, bagarreur et vindicatif par nature, Michel Martelly ne peut s’empêcher de participer ardem-ment dans une mêlée qu’il ne voulait pas d’ailleurs. Il doit impérativement donner des coups comme il s’apprête à en prendre de la part de ses adversaires. A la guerre comme à la guerre.

Après trois années passées à faire des dilatoires et de vains calculs politiciens, histoire de se soustraire de cette obligation institutionnelle qu’est l’organisation des élections, aujourd’hui face à la pression de tous, y compris de ses propres amis étrangers, l’ancien musicien ne vit que pour cette joute dont il espère ou entend sortir gagnant. Le raisonnement est simple pour le Pré-sident Martelly : puisqu’il ne peut pass-er outre pour garder le pouvoir, alors tant qu’à faire, il s’approprie le proces-sus et revendique la paternité de la mise en place du CEP. Le patron du groupe musical « Sweet Micky » apprend vite, très vite même. En l’espace de quelques mois, il arrive à se positionner comme le meilleur défenseur de la démocratie en Haïti aux yeux de ses supporters et de la Communauté internationale. Et pour cause. Non seulement, c’est lui qui insiste pour l’organisation des élections pour cette année 2014, mais il en don-ne même l’exemple. Puisqu’il se lance avant tout le monde dans une cam-pagne anticipée, une façon de mettre les autres au pied du mur.

Or, la politique a cette fâcheuse tendance de favoriser les plus témérai-res, les plus perspicaces et les plus ma-lins aussi. Le Président Martelly, en pre-nant la tête d’une campagne à laquelle aucun autre acteur politique ne semble vraiment adhérer pour le moment tant que les choses ne soient clarifiées, tente de faire oublier qu’il est pour beaucoup, voire le seul responsable de tout ce re-tard enregistré dans l’organisation de ces élections. Il est aujourd’hui avec un CEP très discutable, le seul avec ses partisans à démontrer qu’ils veulent des élections dans le pays, ce qui est tout de même très drôle et paradoxal en même temps. Alors que, depuis plus de trois ans qu’il est à la tête de l’Etat, il avait l’occasion et la possibilité de le faire. Préférant passer son temps à organiser deux carnavals annuels à travers le pays avec l’argent des con-tribuables sans se soucier du vide con-stitutionnel qui menace les institutions. Il se trouve aujourd’hui qu’il y a fort à parier que l’opposition, si elle ne se res-saisit pas rapidement pour contrecarrer l’offensive du chef de l’Etat, risque de laisser des plumes et pourrait même être victime d’un terrible malentendu avec la population sur la question des élections.

Il suffit de comprendre la stra-tégie déployée par la présidence de la République pour s’apercevoir que le pouvoir marque des points auprès de la population. Les différentes sorties du Premier ministre Laurent Lamothe et l’omniprésence du Président Martelly sur le terrain ces temps-ci à travers le pays ne sont pas toutes des échecs. Loin de là ! N’oublions pas que nous sommes dans un pays où la politique

se fait avec des gadgets, des bricoles et de la poudre aux yeux. Les gens, plus prosaïquement les éventuels électeurs, sont dans le besoin et croient encore au système : qui détient le pouvoir détient les kits alimentaires et scolaires. Depuis quelques semaines l’on assiste à cet aberrant raisonnement et on voit son effet. Le pouvoir profite de la moindre occasion pour non seulement attaquer l’opposition et les sénateurs, ce qui est élémentaire dans une lutte politique, mais surtout pour distribuer toutes sortes de bricoles à des secteurs ciblés.

De plus en plus, certains quartiers démunis de la capitale sont le théâtre de distributions de sacs de riz, de produits de premières nécessités et d’autres sol-licitudes du Président de la République. L’œuvre de charité du gouvernement fonctionne avec une efficacité terrible qui, durant cette campagne électorale anticipée, peut faire mal à l’opposition. Et derrière cette campagne qui ne porte pas son nom, les promesses pleuvent de toute part. Pendant ce temps, le pou-voir développe un discours portant à faire paraître l’opposition comme l’entité qui le bloque dans ses actions envers la population. Ces discours démagogiques et populistes distillés avec force de con-viction et de manière très rationnelle de la part d’une équipe passée maître en propagande, peuvent trouver des échos chez des gens fatigués des crises à répé-tition depuis des décennies. Avant, cela aurait eu l’effet inverse dans la mesure où c’était fait uniquement par des sec-onds couteaux sans aucune crédibilité dans le pays.

Ici, l’on est loin de ces ama-teurs qui passaient leur temps à tergi-verser à la radio et à la télévision d’Etat sans prouver quoi que ce soit. Avec l’Administration du pouvoir « Tête Kalé », il faut être aveugle ou totalement lu-natique pour ne pas réaliser que c’est à des gens maitrisant parfaitement la communication politique qu’on a af-faire. Non seulement, ils communi-quent de manière à convaincre, mais ils essaient aussi de saupoudrer leurs discours de quelques actions capables d’induire en erreur même les plus lu-cides, quitte à s’emparer des acquis de leurs prédécesseurs. Nous le disons, à la différence des régimes antérieurs qui s’obstinaient à bloquer la marche et les actions de l’opposition sans pour autant chercher des ouvertures, le Président Michel Martelly, lui, mouille sa che-mise comme s’il était sur son char de carnaval en train de déverser des déci-bels plein les tympans et les invectives qui vont avec. C’est sa manière à lui de convaincre.

Et le moins que l’on puisse dire, cela lui a pour le moment réussi. Dans cette crise préélectorale qui, si l’on ne prend garde, se transformera purement et simplement en crise politique, le Pré-sident Martelly joue sur deux tableaux à la fois. D’un côté il fait semblant de camper sur sa position par rapport à la composition du CEP tout en lâchant çà et là du lest en lançant même un ulti-matum au Sénat de la République afin

qu’il confirme ses membres au sein de l’organisme électoral. De l’autre, n’ayant aucune certitude sur la fin des négociations ou des pourparlers qui continuent en secret ou en public, le Président prend les devants et part en campagne. Une façon d’être opération-nel le moment venu. Cette stratégie est d’autant plus cohérente s’agissant d’un bras de fer politique que personne ne sait comment cela se terminera. Sur ce point, le chef de l’Etat s’est révélé un fin stratège politique et personne ne peut contester cette façon de faire. Cette at-titude démontre aussi que tout en étant le principal négociateur, il n’est sûr de rien. Il ne connaît pas pour le moment l’aboutissement et vu le doute qui plane sur le nœud du problème, il prend les mesures qui s’imposent pour ne pas être pris au dépourvu le moment venu. C’est à féliciter.

Très souvent l’on assiste à ce genre de bras de fer entre le pouvoir haïtien et son opposition, voire avec ses tuteurs internationaux. Dans de pa-reilles circonstances, le régime préfère attendre la fin des négociations avant de se jeter, sans aucune préparation, dans une élection qui se joue très sou-vent hors d’Haïti. Résultat des courses, même avec tous les moyens de l’Etat qui sont à leur disposition, les dirigeants n’arrivaient pas à faire la différence. Alors même qu’ils pouvaient gagner haut les mains un scrutin sans aucune fraude, sans le soutien des ambassades, etc. Ici, Martelly se montre plus intel-ligent. Il fait preuve qu’il est beaucoup plus politique qu’ont été ses prédéces-seurs. En effet, rien n’empêche un pouvoir en place de gagner un scrutin de manière régulière sans pour autant avoir recours à des fraudes et autres combines qui enlèveraient toute lé-gitimité aux élus et donnant lieu à des élections contestées. C’est pourquoi nous disons que l’opposition a intérêt à se méfier du Président Michel Martelly dans ce processus électoral et les scru-tins à venir. Ce n’est pas seulement en contestant qu’on arriverait à convain-cre ni à motiver les électeurs potentiels à voter pour vous.

Tout en portant le détenteur du pouvoir à jouer le jeu sans tricher en le forçant à mettre en place un organ-isme crédible, équilibré et acceptable, les acteurs de l’opposition devraient aussi se préparer en amont pour faire face aux candidats du pouvoir. Ce n’est pas la veille des élections qu’ils doi-vent mener campagne ni se préparer. A condition, bien sûr, que l’objectif étant de boycotter purement et simplement l’ensemble des scrutins et ce quelles que soient les conditions. Mais ayant l’intention d’y participer, ils ont tout in-térêt à être prêt le jour-J. Car, il n’est écrit nulle part que tous les pouvoirs en place sont condamnés à la défaite électorale. La campagne anticipée du Président Mi-chel Matelly et le Parti Haïtien Tèt Kale n’a rien de choquant ni d’illégal. Ils s’y préparent tout simplement.

C.C

Depuis l’arrivée du régime tètkale néo-duvaliériste au pouvoir, ayant

à sa tête Michel Joseph Martelly, an-cien chanteur konpa Sweet-Micky, le 14 mai 2011, le train démocratique est en panne. Les principes démocratiques et la séparation des pouvoirs sont sys-tématiques foulés au pied. Il n’y a que des oripeaux de démocratie et de l’Etat de droit. Les élections qui, en d’autres termes, constituent le fondement même de la démocratie ne sont jamais réali-sées après plus de 3 ans. Les amen-dements boiteux de la Constitution de 1987 effectués par l’équipe INITE de René Préval facilitent le pouvoir tèt-kale dans son entreprise malsaine. Les élections pour un tiers 1/3 du Sé-nat et des Collectivités Territoriales qui devaient être organisées depuis la fin de l’année 2011 ne se sont jamais réali-sées.

Le gouvernement Martelly-La-mothe a pris le malin plaisir d’organiser trois carnavals l’an et aucune élection. Il a mis en place de façon inconstitu-tionnelle trois organismes électoraux durant trois ans, alors qu’on n’est pas parvenu à réaliser aucune élection. Des observateurs avisés estiment que le pouvoir tètkale s’amuse à faire passer le temps pour pouvoir arriver à diriger par décret à la fin du mandat des par-lementaires, le deuxième lundi de Jan-vier 2015, comme il a tenté de le faire en janvier 2014. Ce, dans l’objectif d’asseoir sa dictature. Dès qu’il n’y a pas d’institutions fonctionnelles, c’est la dictature qui règne.

En dépit d’un dialogue, transformé en monologue à El Rancho en mars de l’année en cours, sous les auspices du cardinal Chibly Langois, le processus électoral n’est pas arrivé à démarrer, parce que monsieur Martelly ne veut pas que les élections soient réalisées avant la fin du mandat de la 49e législature. Il ne veut pas non plus que les élections soient libres, crédibles et démocratiques. Il ne veut que de sé-lection pour le renouvellement du man-dat des députés PSP et des sénateurs proches du pouvoir. Pour y parvenir, monsieur Martelly a voulu à tout prix exercer le contrôle direct sur le Conseil électoral. Il a voulu toujours placer ses proches, des gens sans colonnes verté-brales au CEP pour essayer d’organiser des mascarades électorales.

Le dernier Conseil en date, réduit à 5 membres a tenté de poser des actes

illégaux, puisqu’il ne dispose pas en-core d’une loi électorale définissant son fonctionnement. La loi électorale de 2013 se trouve toujours au niveau du Sénat, attendant la formation d’un Conseil électoral répondant au vœu et à l’esprit de l’article 289 de la Consti-tution haïtienne. Même quand il a été complété de 4 autres membres, en l’occurrence Néhémie Joseph, Léopold Berlanger, Max Mathurin et Yolette Mengual qui ont prêté serment le ven-dredi 18 juillet dernier et ont été instal-lés à leur poste ce lundi, les sénateurs de l’Opposition du groupe 6 continuent d’exiger la formation d’un CEP inspiré de l’article 289 de la Constitution de 1987.

C’est dans cet ordre d’idées que les 6 partis politiques de l’Opposition démocratique, organisations et re-groupements politiques ont rendu pub-lic le communiqué # 2 pour faire savoir qu’ils ne connaissent pas ce Conseil raccommodé. Ils ont lancé une mise en garde à la Communauté internationale sur le danger qui menace la démocratie et l’Etat de droit en Haïti avec un tel régime au pouvoir. Voici donc la teneur du communiqué paraphé des représent-ants de 6 partis politiques les plus représentatifs du pays.

Les partis et regroupements de partis politiques de l’Opposition démocratique et de la résistance patrio-tique signataires du présent communi-qué :

Prennent acte du fait que depuis son accession au pouvoir dans les conditions que tout le monde connait, l’Exécutif, soutenu en cela par une frac-tion de la Communauté internationale, s’est arrangé pour ne pas organiser d’élections dans le pays.

Dénoncent la dernière manœuvre du pouvoir qui a choisi de ne pas écouter la voix de la sagesse suggérée par les démocrates haïtiens pour mettre en place un CEP crédible inspiré de l’article 289 de la Constitution et a pré-féré compléter son CEP inconstitution-nel et illégal.

Déclarent ne pas reconnaitre à ce CEP illégal et inconstitutionnel le droit de prendre une quelconque décision pour organiser une mascarade électo-rale.

Mettent en garde ceux qui seraient tentés de croire à la mau-vaise propagande du président et du

Suite à la page (15)

Le Parti haïtien tèt kale (PHTK), de Michel Joseph Martelly

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times4

Martelly : spectacle de mauvais goût ! Chibly Langlois : De gaffe en gaffe !

Par Marie Laurette Numa

Un spectacle de mauvais goût pour mas-quer la honteuse déroute gouvernemen-tale

La situation devient de plus en plus sombre en Haiti. Elle est même

tragique compte tenu de l’ampleur que prennent les choses actuellement. Après avoir tant menti aux habitants de certains départements du pays en offrant un tas de programme bidon, la Présidence et la Primature avaient éventuellement inau-guré une série de prestations pour attrape-nigauds baptisées Gouvènman an lakay ou (Le Gouvernement est chez vous !) et censées être des exercices de dialogue et de proximité avec la population, voire de transparence politique.

Ainsi, le samedi 19 juillet 2014, Michel J. Martelly et Laurent S. Lamothe sont allés à Miami, en Floride, réaliser leur 9e édition du programme Gouvènman an lakay ou. Une performance marquée au coin du mensonge, du grand bluff pour duper les haïtiens vivant à Miami. Un projet qui même au sein de la clique de mercenaires et de narcotrafiquants du régime n’a pas fait l’unanimité. En effet, la rumeur court que tel ministre ou cadre de ce gang de mafia local n’avait pas vu la nécessité d’un tel spectacle qualifié de gaspillage de temps et d’argent à une se-maine du show carnavalesque prévu au Champ-de-Mars.

Des sympathisants du régime, aus-si bien que des curieux, sans oublier les naïfs et les nigauds, se sont rendus de très tôt à l’auditorium du collège North Miami Senior High School pour être témoins du sans-gêne des membres du gouverne-ment dépensant l’argent et les ressources du pays pour faire avancer leurs affaires personnelles, ce au bénéfice des pays impérialistes. Pour ce pique-nique en terre étrangère, le gouvernement haïtien avait décidé de se déplacer avec les ministres de la Justice Jean Renel Sanon, de  la Com-munication Rudy Herivaux, du Tourisme Stéphanie B. Villedrouin, des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE) François GUILLAUME II et de l’Éducation, Nesmy Manigat ; ainsi que des secrétaires d’État et des directeurs généraux.

Était également de la partie le direc-teur général et chef de la police Godson Orélus arborant sa chemise rose, mon-trant ainsi maladroitement et scanda-leusement son degré de honteux atta-chement au gang politique du président Martelly. Pour épater et tromper la gale-rie, il a fait savoir qu’il allait stabiliser le pays (sic) et réduire la criminalité  : une rengaine qui n’est pas nouvelle et dont les résultats se font attendre. Même, il a pré-tendu qu’un slogan est en cours au pays : « Nous avons kidnappé le kidnapping». Brave Godson !

Michel Martelly, lui, s’adressant au public déclarait : « Vous avez contribué à hauteur de 35 millions de dollars sur les 55 millions de dollars américains que né-cessite le Programme de scolarisation uni-verselle, gratuite et obligatoire (PSUGO) par an. Nous sommes très reconnaissants envers vous, et c’est pour cela que nous sommes ici pour écouter vos doléances et voir comment nous pouvons apporter des solutions à vos problèmes». Mais il n’y a eu personne à lui demander pourquoi le Parlement n’a jamais été mis au courant de ce qu’il fait de cet argent et de plus pourquoi il n’y a jamais eu de loi autori-sant l’utilisation de ces fonds.

Ils ont été nombreux à venir par-ticiper à ce show festif au cours duquel Martelly a voulu donner le change en agrémentant la réunion de ses chan-sons gaillardes et de ses tours de rein lascifs. Micky a cru masquer la déroute et la honte de ce Gouvernement chez vous  en interprétant sa chanson « dènye okazyon» au cours de laquelle, il a assumé son vrai personnage de Sweet Mickey lorsqu’il ne s’est pas gêné pour s’exhiber vulgairement sur scène, à la joie béate de ses ministres et sympathisants.

Au sujet du gaspillage mentionné par plus d’un, Lamothe pour sa part a eu l’inélégance d’avancer que  : « Si nous avons dépensé une pitance de 60 000 dollars américains pour venir dialoguer avec la diaspora et que les autres ont jugé que nous avons trop fait, c’est qu’ils ne comprennent vraiment pas ce que vous

faites pour nourrir des familles et des amis en Haïti» (sic).

A la phase des questions-réponses, le gouvernement s’est vu acculé. Ils ont une fois de plus prouvé que certains di-rigeants ne savent même pas ce qui se passe  ; à en juger par leur grand em-barras à répondre à des questions nulle-ment gênantes, mais bien à leur portée. L’intervention qui allait mettre tout le gouvernement dans ses petits souliers et Jean Renel Sanon, en particulier, le dos au mur, est venue d’une fillette appelée Anestesia qui a expliqué avant de fondre en larmes, le cas de sa mère Wiline Ab-solu incarcérée dans la prison de Pétion ville depuis 13 mois, sans qu’elle n’ait jamais été déférée devant un juge , alors que le gouvernement répète à qui veut l’entendre que l’État de droit fait partie des cinq E du gouvernement Martelly-Lamothe et en constitue une pierre an-gulaire.

Le Premier Ministre a alors deman-dé au Ministre de la Justice d’assurer le suivi de ce dossier de sorte que toutes les dispositions soient prises afin de résoudre le problème de la mère d’Anestesia. A une question relative à des poteaux et des fils pour établir l’électricité dans la commune de Grand-Boucan, quartier Lèba, le pre-mier ministre a vite demandé au Secré-taire d’État à la Planification et au nou-veau Directeur Général à la Planification, Giovanni Dorélien de se renseigner plus amplement.

Par ailleurs, environ 75 militants, en majorité de Veye yo, l’organisation de feu le père Gérard Jean-Juste, ont mani-festé devant cet établissement dénon-çant chaudement cette réunion. Sur une grande bannière, on pouvait lire : « Sweet Mickey = gangster = macoute »

L’événement et la démonstration ont été couverts par de nombreux médias haïtiens et par les médias américains, y compris les chaînes de télévision 10, 4 et 7. Le maire par intérim de North Miami Philip Bien-Aimé avait décidé de boycot-ter l’événement. Mais Lucie Tondreau, elle ancienne maire, a été de la partie à

l’auditorium de l’école. Beaucoup de manifestants qui la soutiennent dans sa bataille juridique actuelle étaient très en colère contre sa présence. Mais pour se défendre, elle a fait savoir qu’elle était venue pour poser des questions difficiles au gouvernement. Toutefois, elle n’en a jamais posées.

Martelly et Lamothe ont acheté beaucoup d’heures aux radios commu-nautaires et de toutes les principales nouvelles stations de radio - 1320 AM, 1700 AM, 1580 AM et même les stations pirates illégales communément appelées “Touche m dous” (Touchez-moi de façon douce) -14 heures-21 heures. Il a éga-lement payé Island TV pour tout diffuser en direct. Certains dirigeants communau-taires comme Marleine Bastien ont boy-cotté l’événement, tandis que Gypsy Me-tellus s’est vue remettre une plaque; à ce sujet, plusieurs affirment que c’est parce que son mari, Gérard Metellus, le repré-sentant de l’OPL à Miami, a beaucoup fait pour organiser l’événement.

Le Propriétaire de la Radio Piman bouk le nommé Nelson Voltaire est monté sur scène sur invitation de Martelly qui l’a humilié en lui disant : « Vous étiez lavalas, aujourd’hui vous êtes tèt kale, est ce du fait que je vous paie bien, que vous avez changé de camp?» Selon le journaliste Jean TH Elie Pierre-Louis, Sévère est resté coi, ne sachant quoi répondre. Il est tout bonnement descendu du podium, sans dire un mot, la queue entre les jambes.

Enfin, pour couvrir la mauvaise image de leur extravagance et faire taire les critiques, le gouvernement Martelly Lamothe a pris soin de s’engager dans en-viron 16 ou 19 projets. Un comité de suivi ad hoc composé de membres du gouver-nement, de la représentation diplomatique de Miami et de citoyens de la communau-té haïtienne de Miami, a été bien vite mis sur pied. Une autre parade du gouverne-ment sans lendemain bien sûr.

Le gouvernement s’est donné ren-dez-vous en août prochain, à La Gonâve pour la réalisation du 10e show de « Gou-vènman an lakay ou. »

Sweet Mickey ne s’est pas gêné pour s’exhiber vulgairement sur scène, à la joie béate de ses ministres et sympathisants

Laurent S. Lamothe et ses subalternes au cours d’une performance marquée au coin du mensonge, du grand bluff pour duper les haïtiens

vivant à Miami

Martelly et Nelson Voltaire de la radio Piman bouk

Par J. Fatal Piard

Sa k te pase Limonad la li pap pase Plèndinò

(Pwovèb Ayisyen)

Les dernières déclarations incen-diaires du cardinal Chibly Langlois

visent à préparer l’opinion publique en vue d’éventuelles représailles contre le secteur Vodou (le 14èm dechoukaj) comme ce fut le cas en 1941. Elles démontrent clairement l’attitude hautement rétrograde de ce représentant “spirituel” de la réaction internationale par l’entremise du Vatican. D’entrée de jeu, faisons-nous le devoir d’éclairer la lanterne de nos lecteurs pour leur rap-peler la véritable mission de l’église de ce Langlois et les multiples crimes dont elle en est l’auteur.

La mission de l’église, véritable assemblée de filous, de coquins et de crapules, consiste essentiellement à per-pétuer l’alliénation mentale des masses populaires. Pou tenten legliz fè, pou pil krim legliz responsab depi tan benbo, kouman abolotcho yo rele Chilbly Lan-glois a ka konprann li ka vin monte mal sou Voudou a konsa san Vodouyi-zan an yo pa wete de pye devan l nan lestomak yo ? Si gwo manman pare pou zepina se pou zepina pare tou pou gwo manman. Mouche Langlwa rat konnen chat konnen kou sa a pap pase.

Ne croyant pas un centime dans ses versets avariés qu’elle remâche sans cesse, l’Église, ce repère de cor-rompus, de déviants de toutes sortes, d’experts en supercheries et en perver-sions, investit toute ses énergies pour contraindre les opprimés et les nécessi-teux à la résignation pour mériter de ce paradis aloral. Ne pouvant être utile à rien de positif, ce Chibly Langlois, pour répondre convenablement à sa mission de général de division s’acharne à ag-graver le clivage des couches sociales en assimilant les Vodouisants à des adeptes de Satan.

Pour y parvenir, il véhicule des discours empreints de discrimination faisant croire que le Vodou serait à la base de tous les maux sociaux aux-quels se trouve confronté le pays. De mémoire trop courte pour ne pas dire sans mémoire, Chibly Langlois ignore magistralement que depuis le débar-quement du pirate tristement célèbre Christophe Colomb, il était armé d’une bible, d’une croix et d’un fusil. Parado-xalement l’Église de ce Langlois sans la moindre gloire se réfère à cette même bible pour perpétuer l’aliénation mentale des masses populaires.

Legliz se boutikCette boutique appelée l’Église dont ce Chibly Langlois est la plus haute au-torité locale ne fait que s’enrichir aux dépens de la population déjà appauv-rie en lui faisant payer chèrement tous les sacrements indistinctement. Legliz Langlwa a pa legliz vre. A l’Église de Chibly Langlois, rien n’est gratuit et tout se paie à l’avance: Baptême, com-munion, renouvellement, confirmation, mariage 1ère, 2ème, 3ème classe, tout dépend de votre situation financière, absolution, dernier sacrement, extrême onction, funérailles en plus des quêtes organisées à chaque cérémonie et des

enveloppes envoyées à toutes les insti-tutions pour ravitailler.

Plus de 500 gourdes seulement pour un certificat de baptême à l’église Saint Pierre de Pétion-Ville. Pourquoi ce Langlois ne dénonce-t-il pas cet excès d’avarice de ses subalternes ? Lajan fè chen danse, li fè nonm Langlwa danse tou. Nou konprann nonm Langlwa sa a vin jwe  ! Face à autant d’écarts, de menaces de déchoucage imminent des Vodouisants et de leurs sanctuaires dont cet individu mal intentionné s’acharne à en faire l’apologie, quiconque se res-pecte doit se porter défenseur attitré de l’identité culturelle locale.

En attendant d’autres actions plus concrètes visant à ramener ce représentant des colons à la raison, personne ne doit passer par quatre che-mins pour condamner ce petit bourgeois opportuniste qui se la coule douce aux dépens de la misère des naïfs et des alié-nés à qui il promet un paradis auquel il ne croit même pas. Gen yon pwovèb ayisyen ki di : “Pito sèkèy al ka vwa-zen an pase l al lakay ou”. Alòs Vo-douyizan yo, nonm Langlwa a declare n lagè; mete n sou brenzeng nou pou n pa di si n te konnen.

Sorti tout droit des antres de l’anonymat, ce Chibly Langlois a été catapulté au cours de l’année dernière au poste de cardinal au grand dam des tous les autres évêques sacrés depuis plusieurs décennies. Disons qu’aux âmes bien nées le voleur (le titre de cardinal) n’attend point le nombre des années. Comme nous le disions tantôt, nul ne doit lésiner sur les mots pour condamner avec la plus grande rigueur cette menace de la part de cet homme sans gloire mais dont la salive ne distille que des menaces.

Miki koutye LanglwaRappelons pour l’histoire que cette fa-veur de cardinal accordée à ce Chibly Langlois fait suite aux multiples dé-marches souterraines de son courtier officiel, l’homme Miki, auprès du pape Benoit XVI. Ce dernier après s’être rendu à l’évidence d’avoir accumulé erreurs après erreurs a dû abdiquer. Lè Lepap rann li kont konseye yo tèlman fè l fè erè, voye tenten li pran lawonte sèvi kòlè li bay demisyon l. Ce Chibly Langlois, en signe de reconnaissance envers son courtier, auteur de milliers de dérives inadmissibles, s’est mis à son service le plus entier.

Ne pouvant pas être utile à grand chose, ce Langlois a été le principal arti-san de l’accord d’El Rancho qui accorde les pleins pouvoirs aux descendants de Pétion pour piller les caisses de l’Etat, insulter à leur guise les fils de Dessa-lines, et enfoncer dans la misère et la crasse les couches des bas-fonds qu’ils considèrent comme les fumiers de l’his-toire. Fieffé renard, ce Langlois a abusé de la bonne foi du sénateur Steven Be-noit pour l’induire en erreur au bénéfice de son courtier. A l’insu du parlemen-taire, il a introduit l’article 12 dans l’ac-cord d’El Rancho et ensuite s’est félicité de ses talents d’escrocs patentés. “Ti Benn, siyen akò a non, m a beni w”.

Avec cet accord, l’équipe au pouvoir s’est sentie assez confor-table dans ses interminables dérives que ce Langlois ainsi que l’église

Suite à la page (17)

De gauche à droite Joseph Martelly, Chibly Langlois et Sophia Martelly

Page 5: Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 Haiti 20 gdes

Par Fanfan la Tulipe

«Si la nuit est noire, c’est pour que rien ne puisse nous dis-traire de nos cauchemars. »

Bill Watterson *

Il y a dans l’inconscient de l’homme – et de la femme – tant de méandres, de labyrinthes, de dé-dales, de devire, d’entonnoirs (au sens haïtien du terme) que même les psychologues, les psychiatres et les psychanalystes ne savent pas très exactement comment s’y retrouver. À la vérité, et pour être honnête, mon inconscient est parfois agité de turbulences qui se rapportent aux rêves et à leurs sinistres et angois-sants cousins, les cauchemars.

Selon Platon, dans La Répu-blique, Socrate, au Ve siècle av. J.-C., définissait le rêve comme un lieu où les désirs honteux, réprimés le jour, se réalisent, sous entendu, pendant la nuit. Toutefois, je vou-drais signaler que dans telle répu-blique, les désirs déshonorants ne sont plus réprimés de jour. Ils se donnent libre cours je klè. On en veut pour preuve cette invitation malsaine du président d’Haïti faite à un journaliste de se louer une cham-brette où ensemble ils seraient plus à l’aise pour… rêver. Sans vouloir contrarier les mânes du philosophe grec, je prends la liberté de préciser que ces désirs ne sont pas nécessai-rement honteux. Ils peuvent même être nobles.

C’est depuis Sigmund Freud et Carl Gustav Jung que l’aventure onirique a pris un tour qui a divisé penseurs, scientifiques, philosophes et autres. Il s’est formé une sorte de «deux camps», un peu comme en Haïti, de nos jours, avec les irréduc-tibles du fameux article 289, d’un côté, et les forcenés ElRanchoïstes, de l’autre. Pour Freud le rêve est l’accomplissement d’un désir. Il a pour fonction de satisfaire le rêveur, les rêves sont des réalisations hal-lucinatoires de désirs refoulés dans l’inconscient.

Jung, moins «refoulé» que Freud, à mon humble avis, explique que « la fonction générale des rêves est d’essayer de rétablir notre équi-libre psychologique à l’aide d’un maté-riel onirique qui, d’une façon subtile, reconstitue l’équilibre total de notre psychisme tout entier». Le rêve aurait pour fonction d’établir une commu-nication entre la conscience et l’in-conscient, et, pour but, le rétablisse-ment d’un équilibre dynamique de l’un à l’autre. Cette sorte d’équilibre sain que le CEP malatchong actuel n’arrive pas à établir entre le pou-voir et l’opposition.

Entre l’arbre et l’écorce, tout le monde sait ce qu’il ne faut pas faire, je n’oserais donc pas risquer de placer «l’équilibre total de [mon] psychisme» dans une mauvaise situa-tion, celle de le voir, en rêve, à l’ombre menaçante de ces deux géants de la psychanalyse, d’autant qu’en France, par exemple, la polémique, née au lendemain de la rupture de ces deux monstres sacrés, sévit toujours entre les deux écoles issues de ces pères fon-dateurs. Je me bornerai, humblement, à faire mienne la pensée de la docto-resse russe Maria Manasseina (Marie de Manacéine, en français) qui, en 1897, pensait que le rêve permet de «se connecter à un imaginaire col-lectif». Sa a bèl. J’y reviendrai.

Plus haut, je faisais allusion aux cauchemars, sinistres et angoissants

cousins des rêves. Ce sont des ma-nifestations oniriques, survenant durant le sommeil dit paradoxal. Ils sont pour la plupart basés sur une anxiété ou encore une angoisse récente. Ce sont généralement des rêves longs et compliqués qui de-viennent plus angoissants vers la fin du scénario. Très souvent, les gens font état de poursuites dans leurs cauchemars. Certains psy-chanalystes avancent l’idée que les cauchemars seraient le résultat de pensées (souvent néfastes) qui ont été imaginées par l’individu récemment, et qui «sortent» de la mémoire lors du sommeil sous forme de cauchemar. Grosse affaire.

Avant de continuer plus avant, je me permets de préciser que je n’ai jamais eu de pensées «néfastes» à l’origine de mes cauchemars qui surviennent toujours quand… je mange du homard. La «néfastitude» ne serait pas alors dans mes pen-sées, mais plutôt dans les mena-çantes pinces broyeuses et pinces coupantes de ce crustacé décapode dont les mouvements menaçants de trois paires d’antennes suffisent à effrayer les plus braves, en rêve bien entendu.

J’ai dû vous «prendre loin» pour vous «emmener près» de mon dernier cauchemar : une expérience effrayique, effrayante, atterrante, hallucinante, angoissante, terri-fiante, dont l’explication se (re)trouve aisément dans la pensée de Maria Manasseina, à savoir que le rêve permet de se connecter à un imaginaire collectif. En effet, cette semaine du 14 au 19 juillet, j’ai sui-vi les nouvelles comme à l’accoutu-mée. Ainsi, je prenais avec attention le pouls du pays et de la diaspora. Les trois journées de grèves les 21, 22 et 23 juillet au niveau des 18 juridictions du pays, annoncées par l’Association Nationale des Magis-trats Haïtiens (ANAMAH), font encore la une.

La grogne et l’indignation sont dans l’air suite à la décision inconstitutionnelle des autorités haïtiennes d’exiger «une redevance touristique de 10 dollars améri-cains, qui concerne également les membres de la diaspora ayant un passeport étranger». Dans une Haïti où la faim, le chômage et la misère rongent une population qui ne sait, depuis des années, à quel saint se vouer, les gens sensés s’associent aux couches défavorisées pour dé-savouer et dénoncer l’indécent Car-naval des Fleurs du gouvernement.

Les récents propos, incon-grus, moyenâgeux et choquants tenus par le Cardinal catholique haïtien Chibly Langlois à l’encontre du vodou et rapportés par le quoti-dien britannique The Guardian, ont «attristé» et désolé le regroupement des principales religions actives dans le pays, connu sous le nom de Religion pour la paix et dont fait partie l’église catholique romaine en Haïti. Martelly fait arrêter, à Ouana-minthe, un ingénieur pour un stand mal construit. Le policier Joseph Edwin de l’Unité de Sécurité du Palais National (USP), attaché à la sécurité de la Première dame Sophia Saint-Rémy Martelly abat un jeune garçon dénommé Jean Jude Jupiter.

Des bandits mettent le grap-pin sur Stéphanie Rocourt Smith, de nationalité étatsunienne, et réclament 150.000 $ US comme rançon. Selon un de nos corres-pondants en Haïti  :« Des clients de banques et des compatriotes venus de l’étranger sont constam-

ment attaqués par des bandits armés un peu partout dans la capi-tale. Des bandits postés aux alen-tours de l’aéroport international Toussaint-Louverture de Port-au-Prince ont poursuivi les voyageurs jusque sur la route de Delmas, Ave-nue Martin-Luther-King, les routes nationales et d’autres endroits de la capitale pour déposséder les visi-teurs de leur argent et objets impor-tants».

Sans vergogne le pouvoir pro-cède à la dépossession des paysans de leur terre à Ile-à-Vache tandis que la démolition arbitraire de mil-liers de maisons au Centre-Ville, laissant des milliers de personnes dans les rue, continue sans désem-parer et augmente les cas d’insécu-rité. La diaspora n’en peut plus de payer $1.50 par transfert d’argent en Haïti pour enrichir la famille pré-sidentielle et le premier ministre. Comment dans un climat pareil ne pas faire de cauchemars connectés à «l’imaginaire collectif» haïtien terrorisé et révolté ? Di m.

Justement, samedi, vers quatre heures du matin, débute dans mon inconscient une aven-ture onirique que je ne suis pas prêt d’oublier. Je suis au Champ-de-Mars, plus précisément devant ce qui fut autrefois les tribunes du Champ-de-Mars démontées pa-kanpak par la gente macoute pour être vendues. Je suis emporté par la foule qui me traîne et m’entraîne sur les notes d’un furieux rabòday. Sur les tribunes mêmes, je devine le profil d’un type qui me semble être le président, mais ne peux préciser de qui il s’agit.

Le mec se déhanche à corps perdu. Il transpire comme s’il était dans un sauna. Certains diraient qu’il transpire comme un cochon. Bien que je sois à une bonne dis-tance de la tribune, j’entends des mots orduriers, mais ne peux dire avec certitude qui les prononce. Au-tour de celui-là que je crois être le président et qui gesticule, tournoie, pirouette, virevolte, voltige, «gou-yade», j’aperçois des Papa Gede habillés tout de blanc qui se mêlent à des Papa vêtus de noir.

Quelqu’un dans la foule, quoique essoufflé par le rythme endiablé du rabòday, me glisse à l’oreille que ce sont des sénateurs et des députés grennsiwèl venus adu-ler le chef. L’un d’eux, ostensible-ment un député, se jette aux pieds du président. Bouch li su, il flatte le président : «Avant vous, il n’y avait rien, c’était ledezè, avec vous il y a tout lè choses, après vous, il n’y aura que poussière dont je suis un ti fragment». Malgré le vacarme musi-cal et la «gouyadance» dans l’air, je

crois entendre de temps à autre une voix s’écrier timidement: «Gad vòlè yo».

De la tribune, des voix dé-sespérées crient  : À vie  ! Tandis qu’un mec tout près de moi répond à voix basse  : «Sa a pa avi, se amò». Confusément, vaguement, obscurément, je sens qu’une voix pourrait devenir deux voix, trois, six, dix et pourquoi pas mille ? Sur la tribune, les bancs sont occupés par des zanmitay, des souflan-tyou, des calamiteux et des véro-leux en faux-col. Autour de la tri-bune et maintenus à distance des pauvres gens crient leur malheur: «Nou grangou, nou toutouni». Mais les «tribunards» n’en ont cure. Ils s’amusent sans désemparer.

Le Champ-de-Mars est noir de monde. Celui que je crois être le président mais dont je n’arrive pas à bien distinguer le visage et les fesses «gouyadantes» s’enivrent de sa «popularité». Il saisit un micro et se met à chanter : « Ka madan Bri-no, fanm kou gason pote m sou do. Ti Papa ou fout dous». Tribunards et tribunardes sont en folie de carnaval. Malgré le délire d’été sur les tribunes, personne ne sent venir l’orage que je suis seul à entendre gronder, me semble-t-il.

Mais comme dans tout rêve ou cauchemar, le temps et l’espace ne suivent aucune règle de vrai-semblance. Le Champ-de-Mars se dissipe au fur et à mesure pour faire place à l’ancienne cathédrale et ensuite au palais national que je vois comme avant le tremble-ment de terre. Celui-là que je crois être le président s’est hissé jusque sur le toit du palais. Il chante à tue-tête  :«Mache pran yo ti gason, mache pran yo». Aussitôt après, je me retrouve à nouveau devant les anciennes tribunes du Champ-de-Mars. L’orage que j’étais le seul à entendre gronder s’est finalement matérialisé sous forme de tumulte populaire.

Alors, j’ai fini par reconnaître celui que je croyais être le président. C’était effectivement le président. Il avait le crâne rasé, l’air dégingandé, une gueule de fêtard et de voyou. Il ne chantait plus. Il avait l’air ef-faré, comme une bête traquée, son entourage aussi. Le chahut popu-laire grossissait  : «Se limenm, pa kite l ale». Par un de ces miracles oniriques, les corps de sécurité du pouvoir avaient fondu. Crâne rasé en transe appelait une ambassade qui ne répondait pas, tandis que la marée humaine en bandition s’avançait vers les tribunes  : « Depi otofonik frape, kout tan-bou sa a met tout moun kanpe», et que de petits groupes radicaux entonnaient : «Grenadye alaso !».

Sur les tribunes c’était la pa-gaille, le chaos. Crâne rasé désespé-ré, les yeux hors de ses orbites criait à son premier ministre : «Demele w papa. Chacun pour soi, l’ambassade la plus proche pour moi». La foule suit la voiture du président en fuite à toute bouline. Crâne rasé s’en-fonce dans la cour d’une ambassade tandis que la grille se ferme preste-ment derrière la voiture. Le peuple en colère veut forcer le portail en fer forgé. Le cauchemar s’est alors vite replacé dans un décor de 1946. Je me suis vu à St-Louis de Gonzague, en classe de 9ème. Les gens avaient forcé la grande barrière de l’école, envahi la cour et les salles de classe à la recherche d’un fils de Lescot.

Entre-temps, plusieurs gwo zotobre avaient enjambé les grilles

de l’ambassade. Durant «l’enjam-bance», des pantalons et des pan-talettes restaient accrochés aux barres de fer pointues exposant des parties nobles, intimes, et d’autres moins nobles, même désagréables à regarder. Il n’y avait plus de place à l’intérieur de l’ambassade. Au dehors, ça grondait, ça chauffait  : «Ban nou li ! Ban nou yo ! Se vòlè li ye, se vòlè yo ye». Les manifestants pénétrèrent finalement dans l’enceinte diplomatique après avoir forcé la barrière en fer de l’établissement.

Au fur et à mesure qu’ils fouil-laient l’édifice étoilé, ils disaient : «N ap chèche yon grimo tèt kale». Et comme dans un cauchemar tout est confus, j’entendais : «Kot Vilbrun ? Ban nou Vilbrun !». Une autre voix insistait  : « Fò m pran de ti dwèt yo». Au plus fort de la confusion on ne savait plus qui était tèt kale, qui était Vilbrun. Une petite voix frêle réclama  :« Ban mwen Chal Oska». Quand les gens découvraient quelqu’un caché dans une armoire, ils s’empressaient de dire : «Non, se poko li. Sa n bezwen an, se yon gri-mo chode tèt kale, dwèt long, dan bonbon, bouch sakèt, dyòl fobo, li pa milat li pa nwa».

Au moment où on était à deux doigts de mettre la main sur l’animal, la sonnerie de mon réveil résonna très fort, ce qui me sauva d’une angoisse extrême, cause potentielle d’un arrêt du cœur. Tèt kale aussi l’échappa belle, fût-ce même durant mon cauchemar. Assurément je ne lui souhaite pas une «vilbrunade». Je suis une âme sansub, je veux dire sensible, mais Crâne rasé devrait penser à mieux mener sa barque.

Je le regrette bien M. Sigmund Freud, mon rêve-cauchemar n’était pas «l’accomplissement d’un désir [ayant] pour fonction de satisfaire le rêveur». Loin s’en faut. Ne vous «rancez» pas avec moi. J’étais sim-plement «connecté à l’imaginaire collectif», qui en a plein le cul de l’inconscience et de l’irresponsabi-lité du pouvoir et qui a fait irruption dans mon inconscient.

Lòfinsa, ce soir-là, m te manje bonkou wonma, d’où le cauchemar.

*Bill Watterson , scénariste et dessinateur de bande dessinée amé-ricain.

Le Cauchemar du peintre et écrivain d'art britannique

d'origine suisse, Johann Heinrich Füssli (1790-1791).

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Solidarite MOLEGHAF ak pèp palestinyen an !

Peyizan Jean-Rabel yo kontinye ap reklame jistis!

Depite Arnel Bélizaire ap fè grèv grangou !

Yon nouvo prezidan alatèt KEP Martelly a

MOLEGHAF ki se mouvnman libète, egalite ak fratènite tout

ayisyen konstate ak anpil tristès, endi-yasyon zak kriminèl peyi Israël ap fè sou Palestine. Moleghaf ap denonse tout atak malouk sa yo, tout bonbad-man peyi Israel ap fè sou Palestine. Moleghaf ki se yon òganizasyon sos-yalis ap denonse konpòtman kominote entènasyonal la, gwo peyi enperyalis yo ki toujou prezan, ki te jwe wòl otè prensipal nan touye Kadafi, Saddam, ki toujou sipòte rebèl nan peyi Siri yo, ki touye Chavez, Patrice Lumumba ak Sankara epi k ap pèsekite prezidan Ven-ezuela Nicolas Maduro, prezidan Bolivi a Evo Morales ak Prezidan Equatè a, Raphael Correa ; men yo fè silans total sou masak Israël ap fè sou Palestine

Moleghaf ki se yon òganizasyon ki granmoun tèt li, e k ap goumen kont tout fòm vyolans, kondane ak tout fòs li bonbadman Israël yo ki lakòz jiska prezan 200 palestinyen pèdi lavi yo ak plis pase 500 lòt blese gravman. Moleghaf ap mande ak Ot Komisyon pou dwa moun nan Nasyonzini pou yo pran responsablite yo, pou kanpe tout jenosid nan peyi Palestine. Moleghaf voye jete konpòtman rasis Nasyonzini genyen nan dosye Palestine nan e li de-nonse tou trèv 5kèd tan Nansyonzini te mande a. Moleghaf konsidere demand trèv sa kòm yon lòt fòm konplo pou kontinye bonbade pèp Palestinyen an. Moleghaf ap raple nasyonzini Pales-tine se yon peyi ki granmoun tèt li, k ap kontinye batay pou rete kòm peyi endepandan ki donk konsta klè, lè gen batay pou endepandans, liberasyon, lè yon peyi ap chèche sòti anba okipasyon pa gen Konsèy Sekirite Nasyonzini ki prezan pou sipòte batay peyi sa yo. Sa

vle di Nasyonzini pa la pou l di yon mo jan sa ap pase nan Palestine.men lè pou fè masak nan peyi Wanda, Nasyonzini toujou la ak tout sòlda l pou masakre abitan peyi Wanda. Se menm bagay la tou an Ayiti, lè pou masakre, touye moun nan Site Solèy, kraze manifes-tasyon popilè, fè kadejak, volè kabrit peyizan pòv yo, fè magouy nan elek-syon nan nonmen restavèk pou piye resous peyi, ak bay kolera ki deja touye 800 mil, solda Nasyonzini prezan. Lè pou sipòte diktatè Nansyonzini toujou prezan, jan yo te fè l pou Franҫois ak Jean Claude Duvalier, an Tinizi pou Ben Ali, an Ejipt pou Moubarak; jan yo te fè l nan peyi Chili ak Pinochet.

Nasyonzini ap kontinye fè l nan peyi Boukinafaso pou Blaise Com-parore yon restavèk enperyalis kite sasinen militan revolisyonè Thomas Sankara.nan sans sa a Moleghaf nan konba entènasyonalis li, prezante yon chay solidarite bay pèp palestinyen an epi egzije yon kanpe san pèdi tan ak definitif nan tout atak ak bonbadman. Moleghaf mande pou Israel chache yon solisyon pasifik nan konfli ki egziste ant li ak Palestin.

Viv yon Palestin granmounAba tout enstitisyon kap fi-

nanse Israel nan bonbadman Pal-estin

Aba tout enstitisyon, ògani-zasyon, pati politik nasyonal ak entènasyonal ki fè silans nan dosye bonbadman palestin lan.

Aba enperyalis yoViv lit tout pèp k ap goumen

Moun ki siyen pou komite a : ST-LOUIS Valex, JOSEPH Claudy ak CHERY Manette

23 jiyè 1987-23 jiyè 2014: 27 lane aprè ti peyizan Jean-Rabel yo kontinye ap reklame jistis.

Aprè dechoukaj diktati Duvalier yo, 7 fevriye 1986, grandon yo pa t vle bay legen. Se yomenm ki te nan tèt konsèy kominotè ak konajèk, ki t ap toupizi ti peyizan yo. Se yo tou ki te pote boure sou tè yo epi mete ti pey-izan travay demwatye pou yo. Se yon rejim fewodal yo te tabli nan kanpay. Ti peyizan san tè yo bò kote pa yo te òganize yo nan yon seri ti gwoupman peyizan pou fè revandikasyon yo pase, yo te jwenn sipò yon seri misyonè nan legliz katolik la ak kèk pè ki t ap reflechi ak yo nan kad tewoloji liberasyon an, ki t ap fè chimen l nan Amerik diSid la.

Se konsa, premye me 1986, anviwon 10 mil peyizan te manifeste pou ekzije tè ak dlo pou yo te pwodui manje nan yon moman kote plan lan-mò enperyalis la t ap detwi pwodiksyon nasyonal la. Yo te deja touye tout ko-chon kreyòl yo, pouvwa Namphy-Reg-ala a te louvri vant peyi a bay pwodui pèpè yo. Ti peyizan yo t ap mande wete taks yo te mete sou ti kabrit, bèf ak lòt pwodui y al vann nan mache.

Fanmi grandon yo tankou: Lu-cas ak Poitevien ki te posede plizyè santèn milye kawo tè nan Jean-Rabel, ki chita nan depatman Nòdwès peyi a, pa t dakò ak revandikasyon ti peyizan yo. Nan dat 9 me 1986, Remy Lucas ak akolit li yo te debake nan lokalite gwo sab, yo boule 15 kay ti peyizan, yon lane aprè, 23 jiyè 1987, 2 fanmi grandon sa yo te planifye epi egzekite yon latriye masak sou ti peyizan yo,

yo menm yo di yo touye mil karannde (1,042) kominis. Aprè masak la Nicole Poitevien te deklare kareman sou ekran Televizyon Nasyonal Ayiti. «  Nou menm nan kan ameriken an nou touye 1,042 kominis.  » Savledi grandon yo te pran pozisyon yo nan kan ameriken an epi yo te mete ti peyizan ki t ap re-vandike pou tè pou yo travay, nan kan kominis.

Batay pou ti peyizan yo jwenn tè ak dlo te lakòz sasinay pè Jean Marie Vincent 7 lane aprè, 28 Out 1994, sou rejim militè Cedras-Michel François.

Asasen pè Jean Marie Vincent toujou la ap mache libelibè, li toujou nan tout pouvwa defakto yo ap koupe rache. Yon lè li nan Primati a, yon lòt lè li nan Palman, kounye a li nan Palè a. Li kenbe lajistis annotaj. Li fè tout kalte magouy pou l mete moun pa l nan tèt pouvwa jidisyè a, pou lajistis pa rive pase kòd nan kou l. Li rive pran dokto-ra nan fè krim ak trafik dwòg. Men gen yon jou k ap rive fòk lajistis fè travay li.

Yon lòt kote youn nan pitit grandon sa yo, ki te fè masak

Suite à la page (15)

23 jiyè 1987-23 jiyè 2014: 27 lane aprè ti peyizan Jean-Rabel yo kontinye ap reklame jistis

Yon lòt fwa ankò, depite Arnel Bé-lizaire ap fè pale sou li. Apre li te

patisipe nan 2 manifestasyon ak fizi l, manchèt li, jounen lendi 21 jiyè a se yon grèv grangou li kòmanse nan Chanm Depite a.

Arnel Bélizaire mande: 1) Pou Me Anel Alexis Joseph ki se prezidan Lakou Kasasyon ak CSPJ bay demisyon l. 2) Pou tout prizonye politik yo jwenn liberasyon yo. 3) Pou èd USAID ap bay palman an klè kou dlo kòk

Depite Delma/Taba a di li pa gen

okenn pwoblèm pou li rete san manje pandan 7 jou savledi jiska dimanch 28 jiyè. Kisa Arnel ap fè si apre tan sa a okenn nan revandikasyon l yo pa rezoud ? Li pa di. Men kesyon k ap poze eske se pou 3 rezon sa yo vrèman Arnel Belizaire ap fè grèv grangou sa a ? Tout sa n kon-nen, apre depite a te mete minis Phélito Doran ki la pou fè relasyon ak palman an deyò nan chanm lan, gen sanksyon ki te pran kont Belizaire kote li pa gen dwa travay pandan 2 mwa epitou se mwatye lajan, l ap touche nan salè nòmal li. Arnel Bélizaire

Max Mathurin ranplase Fritzo Can-ton kòm prezidan KEP la ki kou-

nye a genyen 9 manm. Biwo KEP la konpoze ak moun sa

yo: 2 manm lejislatif la, Max Mathurin prezidan ak Pierre Simon Georges trezorye, Chantale Raymond ki soti nan egzekitif la vis prezidan, epi Applix Fé-lix sekretè jeneral ki se reprezantan kò jidisyè a.

Fritzo Canton rete nan KEP la, men li se youn nan 5 konseye yo. Max Mathurin pa nouvo nan konsèy la, nou sonje tout pale ki te fèt lè li t ap dirije Konsèy Elektoral Pwovizwa (2005-2007) lè René Préval te nonmen pre-zidan peyi a pou yon dezyèm manda.

Max Mathurin

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Page 7: Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 Haiti 20 gdes

Le journal espagnol El Pais ne mentionne pas un mot de la solidarité Cubaine en Haïti

Mauricio Vicent

Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 7Haiti Liberté/Haitian Times

Perspectives

L’amnésie de Mauricio Vicent: pas un mot de la solidarité de Cuba en Haïti !

Redevance touristique du Ministère du tourisme de 10$ : une action illégale contre la diaspora

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Par José Manzaneda

Plus de 3 millions de personnes de 34 pays - principalement

d’Amérique Latine - ont été opérées de la vue ces 10 dernières années grâce à ce qu’on appelle l’Opération Miracle, un programme de solidarité des Gou-vernements de Cuba et du Venezuela. Trois millions de personnes sans res-sources pour payer une opération qui aujourd’hui - dans leur majorité - se-raient aveugles.

L’information est spectaculaire. Mais plus spectaculaire est le fait ... qu’il n’y ait cette information dans au-cun média international. C’est la cen-sure implacable de toute information positive sur Cuba ou sur le Venezuela.

Celle qu’applique, par exemple, le journal espagnol El Pais. Récem-ment, ce journal a publié une série de 10 chroniques et reportages photos sur la coopération internationale en Haïti, signés par Mauricio Vicent. Curieuse-ment, celui qui, pour avoir été le cor-respondant à La Havane pendant 20 ans, connaît à la perfection le rôle soli-daire de Cuba en Haïti ne mentionne pas une seule fois Cuba dans les 10 travaux cités.

Souvenons-nous que chaque chronique de Mauricio Vicent depuis La Havane était une pique contre le Gouvernement cubain que, systéma-tiquement, il rendait responsable de tout problème économique et social dans le pays. Dans ses chroniques sur Haïti, au contraire, les calamités so-ciales dont il informe ne sont de la re-sponsabilité ni des gouvernements ni du système (capitaliste) ni du modèle économique néolibéral et néocolonial imposés pendant des décennies.

Vincent compare les très bas indices de développement humain en Haïti avec ceux de la République Dominicaine ; mais pas avec ceux de Cuba. Il qualifie le taux de mortalité infantile en Haïti de "scandaleux" : 70 pour 1 000 naissances vivantes face aux 21,3 de la République Dominic-aine. Il ne mentionne pas, bien sûr, les 4,2 de Cuba, le pays dont il a calomnié le système politique et social pendant des années : un taux 17 fois plus bas que celui d’Haïti, 5 fois plus bas que celui de la République Dominicaine et même inférieur à celui des Etats-Unis et du Canada.

El Pais encense le travail en Ha-ïti - sans doute positif - de Médecins du Monde, de Foi et Joie et des Frères de la Charité. Mais de la gigantesque solidarité de Cuba, pas un mot. Et il censure des données qui mériteraient sans doute une large couverture dans l’information internationale. Par ex-

emple :- Depuis 1998, plus de 11 000

coopérants cubains sont passés par Haïti, en majorité des médecins. Ils ont soigné plus de 20 millions de patients, 680 000 dans leur propre logement. ils ont réalisé plus de 373 000 inter-ventions chirurgicales et 150 000 ac-couchements, sauvant la vie de plus de 300 000 personnes, 322 000 ont été soignées dans des centres de réé-ducation et plus de 60 000 ont été opérés de la vue. Aujourd’hui, il reste en Haïti près de 700 coopérants.

- Cette solidarité cubaine s’étend aussi à l’éducation. Plus de 250 000 personnes ont été alphabétisées en Haïti avec des programmes cubains et près de 1 300 étudiants ont été diplô-més dans les universités de l’Ile avec des bourses du Gouvernement cubain. Actuellement, 322 y étudient, en ma-jorité à l’Ecole Latino-américaine de Médecine, qui prépare les étudiants haïtiens à ensuite se rendre dans les endroits de leur pays qui en ont le plus besoin.

- Les accords de ce qu’on ap-pelle la coopération triangulaire Sud-Sud entre pays d’Amérique Latine sont également invisibles dans les mé-dias. Par exemple, le Brésil a financé 3 centres hospitaliers en Haïti, où les soins sont donnés par la coopération médicale cubaine. Un d’entre eux est l’Institut de Rééducation qui a servi à plus d’un million de personnes at-teintes de handicaps physiques. Et plus de 30 hôpitaux communautaires sont rénovés ou construits grâce à la collaboration solidaire du Venezuela et de Cuba.

Mais pas une seule de ces don-nées ne sont apparues dans les plus de 10 chroniques sur l’aide internationale en Haïti signées par l’ex correspon-dant d’El Pais à Cuba, Mauricio Vicent, aujourd’hui atteint, semble-t-il, par une préoccupante amnésie passagère.

*José Manzaneda coordinateur de Cubainformation

Cubainformation 10 juillet 2014Traduction Françoise Lopez

CubasiFrance 15 juillet 2014

Par Me. Jacceus JOSEPH

Le 22 juin 2014, le Ministère du Tourisme et des Industries créa-tives a fait publier une note de presse dans laquelle il exige une redevance aux touristes et passagers détenant un passeport étranger rentrant en Haïti à partir du 1er juillet 2014. Cette déci-sion fait rentrer la diaspora haïtienne dans la catégorie des personnes con-cernées. En effet, elle constitue une at-teinte aux droits des haïtiens détenant une citoyenneté étrangère et du même coup une violation de la constitution de 1987 amendée. Elle est une pénali-sation économique de plus- outre les frais prélevés sur les transferts et les appels téléphoniques- en grande partie de la diaspora haïtienne qui connaît ces dernières années des difficultés économiques énormes notamment aux États-Unis .En ma qualité d’avocat au Canada et en Haïti d’une bonne frange de la diaspora en Haïti je dénonce én-ergiquement cette décision abusive et inconstitutionnelle, visant à gruger l’économie de ces haïtiens. Cette déci-sion viole les droits fondamentaux im-posés à l’État haïtien par la Constitution de 1987 amendée (I), les droits civils et les libertés publiques d’une catégo-rie d’haïtiens (II).Elle constitue un acte discriminatoire contre les haïtiens dé-tenant un passeport étranger(III).

I.- La violation d’un droit fondamental imposé à l’État haïtien par la Constitution haïtienne de 1987 amendée La constitution amendée le 9 mai 2011 protège un ensemble de droits fondamentaux des haïtiens, notam-ment la liberté de circuler librement et d’aller et venir. Ces droits ne souffrent d’aucune restriction et qu’aucune note de presse du Ministère du tourisme sur la redevance touristique n’a la vertu de les transgresser en vertu du principe de la supériorité des instruments qui con-sacrent les droits fondamentaux sur la volonté des dirigeants. (Voir Antigone et le roi Créon). Or, le Ministère du tourisme repose sa décision sur la base d’un passeport étranger. Cette note qui vise à gruger l’économie de ces haï-tiens, appauvri de plus en plus, est en nette contradiction avec le préambule qui veut «instaurer un régime gou-vernemental basé sur les libertés fon-damentales et l’observance des droits humains, par le respect de l’équité économique.» La Constitution recon-naît tellement les haïtiens détenant un passeport étranger qu’elle les empêche de se prévaloir cette nationalité sur le territoire haïtien (art. 12 Const). Tout compte fait, il s’agit d’une violation caractérisée de la liberté d’aller et venir.

II.- La violation de la liberté d’aller et venir dans son propre paysLa liberté d’aller et venir dans son propre pays constitue un droit civil reconnu par la Constitution comme in-violable et doit être protégée par l’État haïtien. Elle fait partie des libertés publiques et individuelles. Ainsi donc, seules la Constitution et les lois du pays peuvent empêcher la jouissance de ses droits à un citoyen. Or, dans les limites imposées par la Constitution – notam-ment la nationalité d’origine ou la non-renonciation à la nationalité haïtienne – la liberté d’aller et venir n’y est pas figurée, car c’est un droit fondamental. En effet, le paiement d’une redevance pour rentrer en Haïti exigée à une ca-tégorie d’haïtiens dans son propre pays ou pour y revenir viole cette liberté.

De surcroît, la Constitution de 1987, dans plusieurs dispositions inter-

dit des contraintes d’ordre administra-tif pour entraver le retour des haïtiens dans leur pays, notamment le visa et permis de séjour et les taxes y afféren-tes. Ainsi, en son article 41.1, la Con-stitution dispose qu’«Aucun haïtien n’a besoin de visa pour laisser le pays ou pour y revenir. Un visa, selon Le pe-tit Larousse est un cachet authentique, valant autorisation de séjour des pays dans lesquels désire se rendre le de-mandeur» (1) Cette redevance, qui est considérée comme une charge qui doit être acquittée ou une somme à payer pour l’entrée sur le territoire haïtien, constitue un véritable document valant autorisation de séjour pour des haïtiens détenant un passeport étranger (2). La Ministre du tourisme Stéphanie B. Villedrouin, le président Martelly et le premier Ministre Laurent Lamothe, qui ont entériné une telle décision illégale, inconstitutionnelle et arbitraire contre une catégorie d’haïtiens font fi de cette protection de la Constitution amendée de 1987 à ces compatriotes.

Par ailleurs, avant même l’Amendement constitutionnel, une loi du 12 août 2002 avait déjà interdit de traiter les haïtiens détenant une nation-alité étrangère comme des étrangers en Haïti notamment pour ce qui a trait à l’obligation de paiement d’un droit de séjour et des taxes y afférentes (art.1).

De plus, en vertu des instru-ments internationaux obligatoires pour Haïti visant la liberté de circuler et d’aller et venir, «Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays» (2) .Cette obligation est faite à l’État haïtien en faveur des haïtiens de la di-aspora, qui représentent le grenier, les caisses d’assurances et d’assistance so-

ciales des haïtiens en Haïti. Le choix de piller davantage la diaspora dans cette décision ciblée représente un acte discriminatoire (selon l’article 13- de la DUDH).

III.- Un acte discriminatoire La Constitution de 1987 interdit toute forme de discrimination entre les haï-tiens. L’article 18 de la Constitution prescrit que «Les haïtiens sont égaux devant la loi sous réserve des avan-tages conférés aux haïtiens d’origine qui n’ont jamais renoncé à leur nation-alité». Or, la décision de faire payer aux haïtiens détenant un passeport étrang-er viole le droit à l’égalité des haïtiens détenant ce passeport étranger et les haïtiens ne détenant pas ce document dans une condition où aucune loi ne donne restriction en vue de conférer des avantages aux haïtiens d’origine qui n’ont jamais renoncé à leur nation-alité. Elle remet en question la Déclara-tion universelle des droits de l’homme qui, à l’article 1er stipule que «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits….Et, «Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment (…), de fortune, de naissance ou de toute autre situation (art.2-1)». L’article 7 est plus explicite en précisant que ‘’ Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimi-nation qui violerait la présente Déclara-tion et contre toute provocation à une telle discrimination.’’

En lisant cette note de presse du Ministère du tourisme exigeant cette re-devance touristique, je me suis deman-dé si le ressortissant haïtien détenant le passeport étranger refusait de payer la redevance touristique, les agents de l’immigration sont-ils légalement auto-risés à leur refuser de fouler le territoire et par ricochet les expulser? Pour répondre à la question il n’est pas nécessaire de revenir sur l’article 12 de la Constitution qui interdit de traiter les haïtiens comme des étrang-ers en Haïti ou aux haïtiens détenant une autre nationalité de faire valoir cette autre nationalité en Haïti. La Convention américaine relative aux droits de l’homme (3) est plus pré-cise dans l’interdiction de traiter des nationaux comme des étrangers dans leur propre pays. «Nul ne peut être

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La ministre du Tourisme et des Industries créatives

Stéphanie B. Villedrouin

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times8

Perspectives

A quand une justice impartiale en Haïti ?La nouvelle trahison des élites

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Par Thomas Péralte

La justice, qui constitue l’un des plus grands piliers de l’Etat de droit ne

cesse de se dégrader, malgré la mise en place du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), ayant à sa tête un pré-sident contesté, Anel Alexis Joseph, il y a déjà 2 ans de cela. Les questions de renouvellement des mandats des juges d’instructions, de détention préventive prolongée, du tarif judiciaire, de refonte des codes et d’indépendance même du pouvoir judiciaire sont autant de pro-blèmes qui restent toujours des défis à relever au niveau de la justice haïtienne décriée par la majorité de la population.

L’Association Nationale des Mag-istrats Haïtiens (ANAMAH) a observé un arrêt de travail le lundi 14 juillet dernier, le jour même de l’ouverture des assises criminelles dans toutes juridic-tions du pays pour exiger entre autres, le renouvellement du mandat des juges, le paiement de plus de 20 mois arriérés de salaire et le rapport sur la mort sus-pecte du juge Jean Serge Joseph du mois de juillet de l’année dernière, dont le nom de monsieur Martelly est nom-mément cité dans cette affaire. Selon le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, Me. Carlos Hercule, le Barreau apporte tout son support à ce mot d’ordre de grève. La nomination des juges est du ressort du président de la République sur la recommandation du CSPJ. Sous la pression de l’ANAMAH, une vingtaine de juges ont été recon-duits ou nommés. Certains d’entre eux ne figurent pas sur la liste du CSPJ acheminée à l’Exécutif. Dans une cor-respondance du ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, le ministre Jean Renel Sanon demande aux doyens des Tribunaux de Première instance de recevoir la prestation de serment de ces juges nommés ou reconduits. Alors que le CSPJ disait le contraire dans une autre correspondance acheminée auprès des doyens. Le CSPJ demande aux doyens de surseoir à toute la prestation de ser-ment des juges fraichement nommés jusqu’à nouvel ordre.

En termes de hiérarchie de prin-cipe, les juges sont placés sous la com-mande du CSPJ et non du MJSP. Par con-séquent le ministre de la Justice en tant que représentant de l’Exécutif tente de s’immiscer dans les affaires du Judiciaire. Ce qui représente un accroc au pouvoir judiciaire. N’étant pas satisfait du traite-ment du dossier des juges, l’ANAMAH annonce, à nouveau, 3 journées de grève qui débutent ce lundi 21 et pren-dra fin le mercredi 23 juillet 2014.

Les problèmes que confronte la justice haïtienne ne laissent pas les or-ganisations de défense des droits hu-

mains indifférents. La Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH), dans un document daté du 15 juillet 2014 a posé la prob-lématique du tarif judiciaire dans les tri-bunaux en Haïti. Selon les observations de la POHDH, le tarif judiciaire constitue une entrave à la distribution équitable de la justice en Haïti.

« Dans certains tribunaux, mal-gré l’affichage du nouveau tarif, un Juge de paix ne craint pas d’exiger d’un justiciable la somme de deux mille cinq cent (2,500) gourdes, minimum pour un simple constat dans une quelconque zone de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Dans certaines juridictions, on exige près de dix mille (10 000) gourdes alors que le tarif du constat est fixé à deux mille (2 000) gourdes. De même, pour un certificat de bonne vie et mœurs, on exige souvent entre 100 à 250 gourdes alors que le tarif est fixé à cinquante (50) gourdes pour ne citer que ceux-là. A titre d’exemple, une mé-nagère qui reçoit deux mille cinq cent (2 500) gourdes comme salaire mensuel est-elle en mesure de payer ce montant ajouté aux frais de transport du juge pour faire un constat ? Ce tarif judici-aire qui avait reçu l’aval du Président René Préval ne prend pas réellement en compte la réalité socio-économique des classes les plus défavorisées du pays. Comment demander à quelqu’un qui ne peut même pas se payer un plat chaud par jour, quelqu’un dont son champ a été dévasté ou sa borne déplacée, de payer deux mille (2 000) gourdes pour un constat? Somme qu’il ne possède pas Et, de plus, si ce champ est à plus de 3 km du tribunal, on doit ajouter 250 gourdes à ce montant plus les frais de transport. Ces actes qualifiés de concus-sions se produisent au su et au vu de tout le monde. Ce phénomène rend plus difficile l’accès à une justice distribu-tive pour des personnes n’ayant pas les moyens de payer le surplus.

L’article 335 du code pénal haï-tien stipule : « Tous fonctionnaires pub-lics, tous officiers publics, leurs commis ou préposés, tous percepteurs des droits, taxes, contributions, deniers, revenus publics ou communaux, et leurs com-mis ou préposés, qui se seront rendus coupables du crime de concussion, en ordonnant de percevoir ou en exigeant ou recevant ce qu’ils savaient n’être pas dûs, ou excéder ce qui était dû pour droits, taxes, contributions, deniers ou revenus, ou pour salaires et traitements, seront punis, savoir : les fonctionnaires ou les officiers publics, de la réclusion ; et leurs commis ou préposés, d’un em-prisonnement d’un an au moins, et de trois ans au plus. Les coupables seront, de plus, condamnés à une amende dont le maximum sera le quart des restitu-tions et des dommages-intérêts, et le minimum le douzième ». Malgré ces provisions légales qui condamnent ces actes, les justiciables ainsi que les pro-fessionnels du droit sont soumis aux lois des percepteurs. Dans certaines juridic-tions on exige un montant forfaitaire pour obtenir l’exequatur du Parquet, qui n’est pas prévu dans le tarif judiciaire. Rappelons aussi que légalement il n’y a pas de taxes pour les dossiers pé-naux dans le tarif judiciaire ; mais cela n’empêche pas la réclamation de frais au sein de plusieurs Cours et Tribunaux. »

Après la chute de la dictature des Duvalier, la justice était l’une des reven-dications du peuple haïtien. La Constitu-tion de 1987 a consacré l’indépendance du pouvoir judiciaire face aux deux au-tres pouvoirs : l’Exécutif et le Législatif. En 1990, la justice figurait parmi les trois concepts qui constituaient l’idéal du 16 décembre 1990, à côté de la trans-parence et de la participation. Depuis l’arrivée de Me. Anel Alexis Joseph à la Cour de Cassation puis à la tête du CSPJ dans des conditions illégales, le pouvoir judiciaire est vassalisé, domestiqué. Il se place sous la coupe réglée de l’Exécutif. Le principe de la séparation des pouvoirs n’est pas garanti en Haïti. La mainmise de l’Exécutif sur le Judiciaire paralyse le fonctionnement de la justice.

Le peuple haïtien est la plus grande victime du mauvais fonc-tionnement de la justice et les victimes de leur côté continuent de réclamer jus-tice. Dans cette perspective le 15 juillet dernier, a l’occasion de son anniversaire, l’ex-président Jean Bertrand Aristide, en lieu et place de fêter, a décidé d’apporter sa solidarité franche et sincère aux vic-times de la politique de domination et d’exploitation de l’impérialisme et de ses laquais locaux, lors d’une journée de solidarité, de partage et de réflexion organisée à la Fondation du Dr Aristide pour la Démocratie.

Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), ayant à sa tête un président contesté, Anel Alexis

Joseph

Par Jacques NESI

Le terme élites est péjoratif dans le champ lexical haïtien. Il traduit une

méfiance, une prise de distance de la part des catégories populaires. La défini-tion que nous retenons du terme élites est celle de Raymond Aron, savoir les personnes ayant une position institu-tionnelle reconnue publiquement par le prestige, la richesse et ou le pouvoir de décision politique et administrative Ain-si, ce qui caractérise l’élite haïtienne, ce sont les mécanismes de sa formation, les trajectoires et les modes de sa circulation qui lui confèrent une domination ratio-nnelle. Au nom de cette supériorité sup-posée, l’élite doit être donc en capacité de donner des orientations stratégiques à la société dans son ensemble, concevoir ses stratégies de changement, mettre son intelligence, non au service de ses inté-rêts mesquins mais à celui des catégories sociales désemparées par des situations complexes.

Evoquer le concept élite, en Haïti renvoie à une représentation différenciée entre des acteurs qui occupent des posi-tions dominantes dans les hiérarchies institutionnelles et des dominés refoulés et marginalisés des sphères décision-nelles. Cette perception négative remonte sans doute aux conditions politiques nées de l’indépendance, qui n’ont pas facilité l’intégration dans le corps social des individus qui n’avaient de point commun que la volonté de mettre fin à l’asservissement institué par l’homme blanc. Cette perception est également due aux dualismes déchirant et fragilisant la société haïtienne : clivages entre paysans et urbains, clivages entre alphabètes et analphabètes, noirs et mulâtres, riches et pauvres, délinquants et gens éduqués, haïtiens vivant en Haïti et haïtiens vi-vant à l’étranger.

La question des élites haïtiennes n’a fait l’objet d’un renouvellement des recherches en sociologie politique que récemment, si l’on tient compte d’une part, des travaux de Leslie Péan à trav-ers la publication de ses ouvrages sur l’économie politique de la corruption, de l’autre de ceux de Sauveur Pierre Etienne qui a montré la participation des élites à la formation de l’Etat en Haïti, puis à son affaiblissement. Un objet de recherche si important que celui des élites réduit à ces deux tentatives significatives, du moins les plus récentes. On peut indiquer ainsi que la connaissance des élites haïtiennes est peu étudiée et c’est ce qui légitime notre démarche de comprendre le posi-tionnement des élites haïtiennes en deux périodes : celle de la période électorale en novembre 2010 et celle du début de règne de Michel Martelly. La perspective d’analyse la plus intéressante est celle que nous offre l’approché néo-patri-moniale de Jean-François Médard et de Jean-François Bayart et rend compte des logiques de solidarités entre les élites.

Les élections présidentielles qui se sont déroulées, en 2011, revisitent le clivage entre élites politiques et masses populaires. Un candidat qui n’emportait pas l’adhésion de la majorité des voix, ayant usé des moyens de pressions vio-lentes et tiré parti d’un président sortant affaibli et humilié par la communauté internationale, devient gagnant par on ne sait quel subterfuge. Alors qu’on s’attendait à ce que les élites, se mirent debout, pour assumer leurs fonctions d’éclairer les citoyens sur les enjeux et les risques encourus des choix imposés par les circonstances, elles ont préféré s’emmurer dans un mutisme, abandon-nant la plèbe à ses penchants instinctifs. Les élites se sont montrées indifféren-tes, distantes, à l’offre politique qui était globalement d’une grande qualité. L’analyse fait ressortir trois positions, la première a montré des rivalités entre candidats qui sont en concurrence entre eux pour l’appropriation du pouvoir : ces acteurs, qui n’adhéraient à aucune forme d’action unitaire, discréditaient l’offre politique. En effet, certains prétendants à la fonction présidentielle ont engagé des

réformes économiques et institutionnelles dont les effets ne se sont pas traduits par une amélioration des conditions de vie. Un clivage entre les candidats issus des entités collectives (partis politiques, organisations de la société civile) s’est installé entre des acteurs qui ont conçu des stratégies d’unité d’experts, comme ce fut le cas de Jacques Edouard Alexis qui réunissait au sein d’un think thank moderne les meilleurs experts de toutes disciplines ; le second pôle était animé par des candidats qui manifestaient leur opposition à René Préval, mais trop timides pour capitaliser le vote protes-tataire. Mais, l’anarchie qui a suivi les élections, le spectacle grotesque auquel a donné lieu le Conseil Electoral, dans une débauche confuse d’improvisations, de rétention des forces publiques, qu’elles soient de l’ONU, qu’elles soient d’origine nationale, a facilité la constitution d’un réseau ,provisoire, des « associés-rivaux ». Un réseau qui réunit ceux qui ont changé leurs vestes, ceux qui ont violé des accords de rassemblement au second tour, ceux qui s’empressent de soutenir le candidat qui leur parait ,tout à coup, en état de sainteté devant le pouvoir vassal-isant de la communauté internationale. Cette attitude confuse est renforcée par d’autres acteurs moins visibles qui se répartissent les rôles entre ceux qui ex-ercent des pressions sur les médias pour anticiper la proclamation des résultats et ceux qui pressent le conseil électoral, dissimulant leur neutralité douteuse der-rière la camisole du parti pris. Jamais la trahison des élites n’a été aussi visible. La trahison s’affermit, dans les mois qui ont suivi le choix du Conseil Electoral.

Une fois installé dans les lambris anciennement dorés du plais national dépecés par le séisme du 12 janvier 2010, le nouveau pouvoir est la cible privilégiée des élites, qui pourtant ont été honnies, avilies par les hordes de nécessiteux pataugeant dans la boue et l’environnement déshumanisant des tentes de fortune. Ces élites attaquées de toutes parts pour leur échec, leurs penchants politiciens, leur cécité face aux conditions dégradantes des masses populaires, et au processus irrésistible de déclassement des classes moyennes, ont adopté de nouvelles attitudes. Elles reposent sur quatre éléments : première-ment la fin du militantisme politique :il ne suffit plus d’être membre d’une or-ganisation partisane pour rejoindre le nouvel Exécutif qui surfe sur le tempéra-ment naturel et sympathique ; deux-ièmement, la loyauté et la fidélité au président de la république ,à ce point de vue, même des individus qu’on croyait dotés d’une carapace de caractère solide se sont morfondus, adoptant le profil bas et l’infantilisme jusqu’à l’exécution ser-vile des directives d’un président qu’un Ministre de la justice, qu’un commis-saire du gouvernement ,acceptent de violer des règles constitutionnelles et juridiques, en vue de plaire à un chef ; troisièmement, ces élites déterminent leur adhésion au pouvoir par le déploie-ment des « logiques socio-culturelles et infra-étatiques ,comme le clientélisme , le népotisme », le corporatisme :les in-térêts individuels associés aux intérêts des catégories socio-professionnelles sont privilégiés tandis que sont banalisés les exigences de l’activité politique qui mettent au cœur de ses préoccupations la recherche du bien commun et la satisfac-tion de l’intérêt général ; enfin ,des élites transnationales, après le parachutage de Gérard Latortue, pratiquent le reniement volontaire aux prescrits de la constitution ;non seulement ,elles entretiennent la confusion du pouvoir de la sphère privée avec l’espace public, mais encore ,la con-fusion de ce qui relève de la souveraineté nationale avec ce qui relève de l’emprise d’un acteur aux dimensions nouvelles , introuvable dans les organigrammes des organisations internationales et locales.

En acceptant de rejoindre Mar-telly, ces élites qui sont passées, armes et bagages, au profit du pouvoir actuel, tendent à élargir le fossé qui existait déjà entre elles et la plèbe. Pour légitimer

leur appui, elles mettent en avant leur civisme dont on soupçonne la spontané-ité et le fondement. En 1990, alors que Jean –Bertrand Aristide venait de gagner l’une des élections les plus justes, dans l’histoire politique, il s’est vu éjecter du pouvoir, six mois après, avec le soutien d’une bonne partie de ces élites qui re-jetaient tout appel du pied, lancé par le prêtre de saint Jean Bosco. La thèse de la main secourable qui accorde la part belle à une vision désintéressée est réfutable .On sait que l’accès aux ressources maté-rielles et financières, dans un pays où le taux de chômage est abyssal, obéit à la bénédiction du chef qui pourvoit, accorde, distribue subsides, postes, faveurs, grati-fications, passe-droits, marchés publics. La conquête du pouvoir par un chanteur n’a pas été perçue comme une opportu-nité devant conduire les élites à engager un véritable débat sur le rôle qu’elles ont à jouer pour regagner la confiance des masses :la seule voie qui s’offre à elles pour repenser la crise morale en Haïti, car la crise qu’Haïti vit aujourd’hui est intel-lectuelle et morale :une société qui vit en désarroi , qui a perdu ses repères ,qui n’ a plus confiance en ses élites , est vouée à l’éclatement.

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 9Haiti Liberté/Haitian Times

This Week in Haiti

Reconstruction or Haiti’s Latest Disaster?

Tourism Development on Île-à-Vache IslandBy Jessica Hsu and Jean Claudy Aristil

A large-scale tourism project planned for the Haitian island of Île-à-

Vache targets “the well-heeled tourist from traditional markets…creating a place of exquisite peace and well-be-ing,” as described in the government of Haiti’s executive plan. The project aims to attract four character types: “the Ex-plorers, the Lovers, the Rejuvenators and the Homecomers.” The corpora-tions behind the project intend to build 1,500 hotels and bungalows along the island’s beaches, an international air-port, a golf course, island farms, and tourist “villages” with cafes, shops, and night clubs.

The government touts the project as “community hand-in-hand”, with “equitable distribution of benefits for all.” It says the tourism will be “moth-ering [to] nature” and is for the “gen-eral good.”

The community sees it very dif-ferently. A grassroots group, Collective for Île-à-Vache (KOPI) [Konbit Ogani-zasyon Peyizan Ilavach], was formed in December 2013 and immediately began organizing multiple peaceful protests, strengthening the voices of the local community, and connecting

with allies.Community members have been

mobilizing because they understand the multiple challenges ahead if the project continues as planned. Problems will likely include displacement of peo-ple from their land, forced migration to the overcrowded capital in search of work, loss of food production in a hungry nation, further economic im-poverishment, and environmental and cultural degradation.

The administration has been making empty promises and telling lies to the inhabitants of the island, while systematically violating their rights and using violence to repress and in-timidate those who have been peace-fully protesting.

Special police forces, such as the Motorized Intervention Brigade (BIM) and the Intervention and Order Main-tenance Corps (CIMO), have a per-manent presence on the island now. Preceding the inception of the tourism project, there were only three police of-ficers. In the last two weeks, a SWAT team has been introduced to the island. [The team was described in one ac-count as more than 50 special police forces dressed in black with masks.]

The vice-president of KOPI, Po-lice officer Jean Mathelnus Lamy, was arrested on Feb. 21. He was moved to the National Penitentiary in Port-au-Prince on Feb. 25, where he remains without official charges.

The “peace and well-being” envisioned for the tourists have not

extended to the local population. On the contrary, there is a sense of fear around what is impending. It began when the government issued an of-ficial decree on May 10, 2013 mak-ing all of the offshore islands zones of tourism development and public utility. The proposed plans for the project were created by three Canadian companies: Resonance, 360 VOX, and IBI/DAA. They have little understanding or at-tachment to community needs.

Since then, the situation has gotten much worse. In August 2013, groundbreaking for the international airport flattened an old-growth for-est, which was considered community land. Truxton began dredging a pristine bay known as Madam Bernard without an assessment of the environmental impact on marine ecosystems. Abaka Bay, which is one of the two luxury hotels on the island, illuminated the issue of waste management when a recent human rights delegation spotted the resort’s current method of waste disposal behind the resort. Garbage – cans, plastic bags, cardboard boxes, food – were just strewn willy-nilly in the bushes (see photo). The expansion of Abaka Bay is part of phase I of the project.

Construction on a new road be-gan in late 2013, without any notice, damaging a number of homes and tak-ing out up to 18 coconut trees, which were a critical part of one household’s livelihood. No compensation was of-fered for the losses, though that is re-quired by the Haitian Constitution. The company working on the road and air-port is the Dominican Company Inge-neria Estrella. We spoke to one elderly woman whose home is near the airport and has been marked for demolition, as she understands, by the Office of Land Registry (DGI). She stated about the Estrella workers, “They come in and out of my yard without notice and they enter without even a greeting.”

The collective KOPI has been organizing with other grassroots and human right organizations from Port-au-Prince. The group’s demands are (1) transparency and communication about the project, (2) retraction of the May 10, 2013 decree stating that the island is for tourism development and public utility, and (3) release of KOPI’s vice-president, Jean Mathelnus Lamy, who remains in the National Peniten-tiary, and (4) removal of the special police forces from the island. KOPI con-sists of 11 steering members and seven additional members in each of the 26 localities on the island.

Largely, the island community is not opposed to tourism. They are in fa-vor of development which is respectful of their needs, which does not exploit nor threaten to take away their land;

a project in which their participation is central and integral. However, they strongly oppose the current iteration of the project which is systematically vio-lating their rights.

Last week, Prime Minister La-mothe visited the island again with a

government delegation consisting of the Minister of Justice and a delegate from the Ministry of the Promotion of the Peasantry. Multiple communi-cations were issued during this visit from the Ministry of Communication and Martelly-friendly outlets, including Haiti Libre, show what appears to be the prime minister talking to a support-ive population about social programs and distributing food.

The untold story in these communications by Prime Minis-ter Lamothe and Minister of Tourism Stephanie Balmir Villedrouin is that the population was told each house-hold would receive 10,000 gourdes, or about US$220, during the visit to help boost microenterprise. When the delegation arrived, no money was dis-tributed, but rather sacks of rice and crackers. Close inspection of the picture of Lamothe speaking, which was circu-lated by Haiti Libre and the Minister of Communications, shows the audience actually standing in a line for this hand out.

While the population protested the visit with burning tires and block-ades, there were few people taking to the streets because of the SWAT pres-ence which accompanied the delega-tion. Warrants were issued for the ar-rest of KOPI leaders. Many of them have left their homes and gone into hiding, unable to continue with their daily livelihood activities.

Villedrouin continues to say pub-licly the tourism development project

is for the community, while the lies, intimidation, and repression continue. The population’s claims were verified in a report issued on Apr. 2, 2014 [by eight Haitian human rights groups which visited the area] to investigate the tensions.

Similar recent foreign invest-ment schemes in Haiti, like new free trade zones, have not brought the much-touted government line of bet-ter incomes. Residents of Île-à-Vache are concerned that they will have no power to enforce even the daily mini-mum wage of $5.11, as has happened with new sweatshops. Further, Haiti’s tourism industry - when it was flour-ishing in the 80s – created a collision of wealth and extreme poverty which promoted other informal economies, such as the sex industry which was il-luminated in the film “Heading South.”

Under the platform “Haiti is Open for Business”, the Martelly/La-mothe Administration continues to en-tice foreign investments with images of stability and security, building of infra-structure financed by PetroCaribe, and incentive policies such as a 15-year exemption from local taxes and duties exonerations on the import of equip-ment, goods and materials.

Tourism is one of the develop-ment pillars of the government in re-construction/rebuilding following the 2010 earthquake. Tourism is supported by the Bill Clinton, UN Special Envoy to Haiti, who speaks of “Building Back Better.” The other economic pillars in-clude mining, free-trade zones, and

monocropping for export, all of which are direct affronts to the livelihoods of the rural peasantry and to food and land sovereignty.

The situation on Île-à-Vache is indicative of all the woes of Caribbean tourism and the model for what is to occur across Haiti. The government continues on its path to implement de-velopment to shape what it is calling

“an emerging country by 2030.” In re-ality, these modes of development are further displacing and increasing urban migration; detaching and alienating the peasantry from the land with few al-ternatives.

Villedrouin does not speak about displacements, but rather “relocation,” when addressing residents of the is-land, while reporting to Reuters that only 5% of the population will be dis-placed. Lamothe promises there will be no displacements.

Simultaneously, there are still displacement camps in Port-au-Prince more than four years after the quake. There is no relocation plan for the resi-dents of these camps, and in some ar-eas of Port-au-Prince there is still rub-ble remaining. If this is the precedent for what happens to those who are dis-placed in Haiti, then the inhabitants of Île-à-Vache should be concerned about their futures.

Will many farmers and fish-ers from the island end up in Haiti’s shantytowns, as have hundreds of thousands of displaced farmers be-fore them? Those who were living in hillside shantytowns had the highest mortality rate from the earthquake. Île-à-Vache’s population continues to be unsettled, uncertain of its future.

And so the Île-à-Vache commu-nity sings in protest:

Caller:Nou gen kasav (We have cas-

sava)Nou gen kafe (We have coffee).Group Response:

Nou pa bezwen pwoje sa (We do not need this project).

The following is adapted from a presentation by Jessica Hsu of Other Worlds and Jean Claudy Aristil of Ra-dio VKM Les Cayes at the Executive Symposium for Innovators in Coastal Tourism conference in St. Georges, Grenada held from July 8-11, 2014.

Photo of part of plans for Phase I of the Haitian government’s Ile à Vache tourism project – Expansion of Abaka Bay, one of two of the current luxury hotels on the island.

Ile à Vache fisherman. Will the Haitian government’s tourism project drive many farmers and fishers from the island into Haiti’s shantytowns?

Noah

Darn

ell

Garbage strewn behind the Abaka Bay Hotel. There are many signs that the Haitian government will not respect Ile à Vache’s fragile environment

in its development plans for the island.

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times10

DISCOURS D’INVESTITURE DU PRÉSIDENT BACHAR AL-ASSAD !

Le président syrien Bachar al-Assad 48 ans a prêté serment sur le Coran devant les députés réunis en session extraordinaire, en présence de plus d’un millier d’invités syriens, lors de son investiture le mercredi 16 juillet dernier pour un nouveau septennat. Rappelons qu’il a été démocratique-ment élu par son peuple le 3 juin. Pour l’édification de nos lecteurs, Haiti Lib-erté a choisi de publier dans son in-tégralité le discours d’investiture du Président Bachar al-Assad.

Honorables Syriens, honorable peu-ple libre et révolutionnaire, il y a

maintenant trois ans et quatre mois que certains ont décrété en votre nom : « le peuple exige ! ».

OUI… le peuple a exigé, le peuple a décidé, et le peuple a exécuté !

Citoyens syriens, mes frères et sœurs, voilà des années que certains crient après la liberté, mais voici que vous vous êtes révélés « libres » en une époque de suivisme et « souverains » en une époque de complaisance servile.

Ils ont surenchéri sur la démocra-tie, mais vous l’avez exercée de la manière la plus noble qui soit. Vous avez refusé qu’un étranger ne se mêle de diriger la patrie. Vous avez choisi votre Constitution, votre Parlement, et votre Président, de telle sorte que la décision est vôtre et que la démocratie est de votre fait. Ils n’ont fait que dire « le peuple syrien est un », mais vous vous êtes dressés face à leur ouragan de discorde et avez empêché les vents de la partition d’atteindre vos cœurs et vos esprits, prouvant en cela que vous êtes réellement un seul peuple qui bat d’un seul cœur.

Ils ont hurlé qu’ils ne s’agenouilleraient que devant Dieu, mais vous n’avez ni plié, ni abandon-né, ni abdiqué, devant « leurs maîtres ». Bien au contraire, vous êtes restés attachés à votre patrie et avez résisté en gardant votre foi en un Dieu unique qui n’a rien à voir avec les puissances étrangères, le pétrole, ou les dollars… Et lorsqu’ils ont crié « Allahou Akbar » [Dieu est le plus grand], Dieu s’est ef-fectivement révélé plus grand qu’eux et plus grand que ceux qui les soutien-nent, car Dieu est du côté du juste et la justice est du côté du peuple.

Des années ont passé où ils ont disposé de la parole alors que vous leur répondiez par des actes. Ils se sont noyés dans l’illusion, vous avez fabri-qué la réalité. Ils ont voulu faire croire à une « révolution », vous avez été les véritables révolutionnaires. Alors, fé-licitations à vous, à votre Révolution, et à votre victoire.

Félicitations à la Syrie à laquelle vous avez prouvé votre appartenance. Félicitations à la Syrie en tant que peuple qui a bravé toutes les formes d’hégémonie et d’agressions par tous les moyens physique, intellectuel et pa-triote à sa disposition. Certains ont pu se battre l’arme à la main, d’autres ont travaillé à transmettre une parole de vérité, et d’autres ont résisté dans leur cœur et sont restés sur place malgré les pires menaces.

Félicitations à ce peuple qui a dé-fié toutes les peurs et toutes les terreurs en participant au référendum puis aux élections ; un droit que vous avez ex-ercé sous le feu de l’ennemi et qui a dé-joué l’ensemble de ses commanditaires, de ses agents et de ses instruments. Un peuple dont la fermeté a modifié toutes les données. Un peuple qui a fait qu’aujourd’hui les circonstances et les faits sont autres. Certains ont modifié leurs positions, d’autres ont reculé, des appellations ont disparu, des alliances se sont rompues, des coalitions se sont divisées, des conseils se sont disper-sés… Et la boussole s’est remise à in-diquer la bonne direction à ceux qui ne la voyaient plus par ignorance ou par aveuglement.

Les masques sont tombés pour montrer la terrible laideur de ceux qui prétendaient œuvrer pour la liberté et

la révolution pour mieux planter leurs crocs dans le corps syrien, semant mort et destruction, dévorant cœur et foie humains, égorgeant et décapitant… Ils n’ont laissé aucun procédé dévoyé et hideux sans l’utiliser. Mais ils ont échoué !

Ils n’ont pas réussi à vous con-vaincre qu’ils se souciaient des intérêts du peuple et de ses droits. Ils n’ont pas réussi à vous amener à croire que vous aviez besoin de tuteurs pour gérer vos affaires et celles de votre pays. Finale-ment, ils ont définitivement échoué à laver vos esprits et à briser votre volo-nté.

Vous avez défié cet ouragan de discorde torse nu. Vous vous êtes dressés telle une lance face à la tra-hison. Alors, l’univers a entendu vos voix malgré toutes les tentatives de brouillage et d’étouffements. Vous avez dit, haut et fort, une vérité qu’ils se sont efforcés d’escamoter, d’assassiner et d’enterrer et vous avez obligé le monde à la voir telle qu’elle est. Une vérité qui est apparue pour démolir, en quelques

heures, des empires politiques, pétro-liers et médiatiques. Oui… ces quelques heures, où vous vous êtes rassemblés pour exprimer votre opinion et votre ferme volonté, ont suffi à gommer les falsifications et le terrorisme moral et psychologique qui s’acharnent sur la Syrie depuis des années.

Ces dernières élections ne rel-evaient pas d’une simple procédure politique comme c’est le cas partout dans le monde. Il s’agissait d’une véritable bataille pour la réussite de laquelle ont été menées toutes les au-tres, car pour les ennemis de la patrie, elle était l’argument espéré pour dé-légitimer l’État, prétendre que le peuple syrien est faible, divisé, incapable de s’autodéterminer; puis justifier une in-tervention étrangère sous divers pré-textes.

Alors que pour nous, en tant que citoyens, ces élections signifiaient notre véritable appartenance à la pat-rie, beaucoup plus que ne le ferait une simple carte d’identité, ou un passep-ort. C’était notre bataille pour défendre

la souveraineté, la légitimité, la volonté nationale et la dignité de notre peuple ; tout comme le référendum fut en fa-veur de cette même souveraineté, face à toutes les formes de terrorisme. Peu nous importait qui allait gagner ou per-dre, mais quels seront les déchus.

L’important est que par votre vote vous ayez déchu les terroristes, les agents syriens qui leur ont servi de couverture, leurs maîtres d’œuvre et in-féodés, et donc l’ensemble des États pe-tits ou grands : ceux qui décident, dic-tent et ordonnent et ceux qui s’inclinent et exécutent.

Vous avez été plus loin encore en éliminant les arrivistes qui ont profité de la crise aux dépens d’autrui, ceux qui se sont distanciés en attendant de voir de quel côté pencherait la balance des forces en présence, ceux qui se sont prononcés contre la volonté du peuple en boycottant ces élections ou bien en appelant à les boycotter, voire à les reporter, se rangeant ainsi du côté des ennemis du peuple.

Quant au vote « réel ou symbol-

ique » des Syriens à l’étranger, la ma-chinerie médiatique hostile - qui s’est évertuée depuis des années à prétendre que tout Syrien en dehors du pays se dresse contre la patrie et l’État - a reçu une gifle retentissante de la part des expatriés et des réfugiés, lesquels ont dit leur mot et ont surpris le monde. Ce faisant, ils ont confirmé le patrio-tisme des Syriens et leur acharnement à défendre leur propre indépendance et la souveraineté de leur pays. Ils se sont précipités massivement vers les urnes, certains en dépit de leurs souffrances morales et/ou physiques, d’autres en risquant la perte de leurs moyens de subsistance en dépit de leurs nécessités et des menaces en cas de participation.

S’ils ont été terrorisés à l’idée de voir un Syrien voter pour son candidat, c’est bien parce qu’ils ont compris qu’il ne s’agissait pas d’une simple élec-tion, mais de la défense de l’unité, de la souveraineté et de la dignité d’une patrie. C’est la raison pour laquelle ils ont interdit les élections dans leur pays et dans les pays arabes subordonnés.

C’est l’hypocrisie de l’Occident ! Ils ont prétendu défendre un peuple qu’ils ont empêché de s’exprimer à partir du mo-ment où ils ont compris qu’il se pronon-cera contre leurs désirs et leurs intérêts. Malgré cela, nous les remercions, parce que par leur ignorance et leur incon-science, ils ont renforcé la détermina-tion des Syriens et la légitimité de ces élections, au lieu de les remettre en cause comme ils le croyaient.

Par ces élections, les Syriens d’au-delà nos frontières ont signi-fié qu’ils sont restés syriens en leur cœur et en leur âme, confirmant ainsi que la principale raison de l’exode des citoyens est le terrorisme et la brutale sauvagerie des groupes armés ; ce que nous avons dit dès le tout début. Com-ment croire, lorsqu’on est sain d’esprit, qu’un citoyen agressé par son État, au point de fuir sa terre, en arrive à le sou-tenir avec autant d’enthousiasme et de défi ? Comment se peut-il qu’un citoyen haineux de son État, comme certains le prétendent, soit en mesure de lui témoi-gner une telle solidarité au lieu de le poignarder dans le dos comme ils l’ont

espéré ?À tous ceux-là j’adresse mes

salutations et ma reconnaissance, en leur assurant que je suis désormais plus optimiste quant au retour d’une situation favorable qui permettra le rapatriement de tous les citoyens loyaux et précieux à la patrie, et plus confiant quant au fait qu’ils seront les premiers à revenir dès que les raisons qui les ont forcés à quitter auront disparu pour soutenir leur patrie.

Chers citoyens, vous avez prou-vé à travers votre histoire que vous êtes un peuple qui ne craint pas les défis quel que soit l’adversaire. Vous avez fait échouer les détracteurs. Vous avez démontré leur superficialité ainsi que leur ignorance. Leurs centres d’études mettront des années à cher-cher des explications satisfaisantes à leurs erreurs et à leurs mauvaises esti-mations et décisions durant toute cette période. Mais ils ne trouveront pas les réponses parce qu’ils se sont habitués aux larbins et ont toujours compté sur les valets. Ils n’ont connu, ni n’ont appréhendé ou traité avec d’honnêtes patriotes. Ils sont donc plus enclins à raisonner en termes de soumission, de prosternement, de dépendance, et sont incapables de saisir notre sens de l’hon-neur, de la souveraineté et de la liberté.

Celui qui cherche à prévoir le comportement et les réactions d’un peuple de vieille tradition, devrait dis-poser d’une même profondeur histo-rique et civilisationnelle pour com-prendre où résident sa solidité et sa résistance, qualités qui se manifestent clairement lors des grandes crises et à la faveur d’étapes historiques décisives. Aujourd’hui, vous êtes les mieux placés pour enseigner à ces inféodés serviles de notre région arabe les concepts de souveraineté, de détermination, de défi et de dignité qu’ils ignorent. Vous êtes les mieux placés pour leur donner des leçons de démocratie et leur enseigner comment les peuples participent aux décisions et aux destins des nations. À vous de leur faire découvrir ce qu’ils

n’ont jamais connu des élections, de la liberté, des droits, de l’État, et de la civilisation, car ils ne sont familiers que de l’oppression, de l’extrémisme, de la soumission, de l’humiliation, et de l’ex-portation du terrorisme.

Pour beaucoup de Syriens, ces élections présidentielles ont été comme autant de projectiles lancés contre les terroristes et ceux qui sont derrière eux, avant de terminer leur parcours dans les urnes électorales, lesquelles ont démontré que tous les discours des empires de la politique, du pétrole et des médias, ressassés pendant des années, ne peuvent tenir plus que quelques heures face à la volonté d’un peuple uni, libre et honnête ; et aussi, que tous les terroristes et leurs coalisés ne valent pas grand-chose et ne nous en imposent pas. Certes, ils peuvent nous infliger des dommages et des dégâts, mais ils ne peuvent gagner. Ils peuvent nous menacer, mais ils ne peuvent nous faire peur.

Ici, je tiens à rendre hommage au Dr. Hassan Al-Nouri et à M. Maher Haj-jar. En se portant candidats aux élec-

tions présidentielles, ils ont témoigné de l’esprit civilisé des Syriens dans la pratique de la démocratie, le respect des droits du citoyen, et de la Constitution, garante première de l’unité de la nation et de sa stabilité. Je leur rends hom-mage, abstraction faite du vainqueur, car ce fut la victoire du peuple et, par conséquent, une victoire pour la patrie.

Je salue aussi chaque citoyen qui s’est dirigé vers les bureaux de vote, malgré les tirs de mortier, les snipers, et toutes sortes de menaces. Je salue cette femme majestueuse qui s’est tenue, dès cinq heures du matin, en face de l’un de ces bureaux, présentant la photo de son fils martyr et clamant qu’elle était venue voter en son propre nom et au nom de tous ceux qui sont tombés pour la patrie. Je salue ce soldat héroïque condamné au fauteuil roulant mais déterminé à voter malgré ses blessures, comme je salue cette femme plus que centenaire qui a fait fi du poids des an-nées pour faire de même.

Je salue tout un peuple qui a porté à bout de bras ses souffrances, ses espoirs et ses ambitions pour faire entendre sa voix au monde. C’est ainsi qu’il a remporté sa victoire. Une vic-toire qui n’aurait jamais pu être sans le sang des martyrs et le sang des bles-sés, sans la résistance de leurs familles qui ont dominé leurs douleurs. Sans eux, nous n’aurions pas pu protéger la Constitution, la Loi, les Institutions et, par conséquent, la Souveraineté de la Syrie. Ils nous ont appris le sens du sacrifice, du courage, et de la ténacité. C’est d’eux que nous tirons notre force, et c’est grâce à leur grandeur et à leur héroïsme que la patrie a tenu bon. Ils ont cerné nos frontières de leur sang et, par la force de leur détermination et de leurs exploits, ils nous ont réunis autour de la même espérance. L’État n’épargnera aucun effort pour com-penser leur absence, autant que faire se peut, auprès de leurs familles et de leurs enfants.

Mesdames et Messieurs, la guerrSuite à la page (12)

Le président syrien Bachar al-Assad 48 ans, prêtant serment sur le Coran devant les députés réunis en session extraordinaire le mercredi

16 juillet dernier

Félicitations à ce peuple qui a défié toutes les peurs et toutes les terreurs en participant au référendum puis aux élections

Le Président Bachar al-Assad passant en revue les Forces armées syriennes

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e menée contre le peuple syrien est une « sale guerre ». Mais, en dépit de l’in-justice et des souffrances qui ont frappé chaque foyer de ce pays, et malgré tout le sang versé et toutes les destructions, ce peuple a refusé de se soumettre. Ceci, car nous sommes un peuple à qui la dureté des circonstances confère plus de détermination, chez qui les pressions engendrent plus de défi, et qui fait face aux tentatives d’humiliation par encore plus de dignité, de fierté et de confiance en soi. Aujourd’hui, nous voici regarder l’avenir avec encore plus de détermina-tion, car il appartient au peuple et à per-sonne d’autre.

Notre pays a subi les assauts des envahisseurs depuis l’aube de l’His-toire, il y a des milliers d’années. Les colons français l’ont quitté il y a près de sept décennies. Mais la Syrie est toujours vivante, capable de résister, de construire, et de renaître à la vie à par-tir de cette matrice douloureuse. C’est ce qui témoigne de la grandeur d’un peuple, de son Histoire et de sa Culture. Un pays ne se définit pas uniquement par sa surface, sa démographie, ses finances ou son pétrole. Un pays est d’abord une civilisation, une culture, et un peuple conscient de son « rôle his-torique », de sa souveraineté, et de la nécessité de relever les défis du présent pour construire l’avenir.

Et c’est justement à cause de ce rôle que la Syrie est ciblée. L’agression qu’elle subit ne vise pas des personnes ou des gouvernements, comme cer-tains ont pu le croire initialement, mais vise les fondations mêmes de la patrie, son rôle, et le mode de pensée de ses citoyens pour les convertir, à terme, en un troupeau piloté à distance et occupé par des conflits sans fin pour des géné-rations et des générations, afin de les détourner de leurs ambitions nationales et de leur volonté de prospérité, avec tout ce que cela signifie pour la société et pour l’État.

Non… cette agression n’avait pas pour but de libérer le peuple, comme on en a convaincu les crédules, car les moindres aspects négatifs d’un pays arabe les ravissent pour pousser encore plus loin son sous-développe-ment et sa dépendance à leur égard. Les preuves en sont leurs alliances avec les pays arabes les plus rétrogrades, les plus corrompus et les plus répressifs à l’encontre de leurs peuples. En ce qui nous concerne, ils n’ont pas ciblé nos lacunes  ; mais notre souveraineté na-tionale, notre identité, et notre appar-tenance à l’arabité. Ils ont ciblé le vrai Islam, le christianisme authentique, et notre mode de « vivre ensemble » comme nulle part ailleurs. Ils ont ciblé tout ce qui a distingué la Syrie à travers toute son Histoire.

L’Occident colonial est toujours colonialiste. Sa nature profonde n’a pas changé, même si ses méthodes sont différentes. Le fait que ses plans parta-gés avec ses valets arabes aient échoué ne signifie absolument pas qu’ils vont cesser de saigner la Syrie, car c’est une solution de remplacement qui leur per-met d’atteindre à plus long terme les objectifs fixés dès le départ, malheureu-sement, avec la complicité de certains

Syriens qui ont vendu leur patrie, à défaut de vendre un honneur dont ils sont fondamentalement dépourvus.

Notre vision était très claire de-puis les premiers jours de l’agression. Vous vous rappelez sans doute des réactions négatives et incrédules, suite à ce que j’ai déclaré dès le tout début de la « crise ». À l’époque, beaucoup ont contesté les termes de « complot » et d’« agression » et n’ont acquis, que trop tard, la conviction que ce qui se passait dans le pays n’avait rien à voir avec les exigences légitimes d’un peuple persécuté, ni avec des manifestations réclamant liberté et démocratie  ; mais faisait partie d’un grand projet concer-nant l’ensemble de la région et qui ne s’arrêterait pas à nos frontières.

Une vision de plus en plus claire depuis l’invasion de l’Irak. À l’époque, nos prises de position contre cette inva-sion n’avaient pas été dictées par un désir de confrontation. Comme vous le savez, la diplomatie syrienne n’a ja-mais été marquée par les rodomontades ou les « bandarades » [néologisme dérivé du prénom Bandar, NdT]. Si tel avait été le cas, nous aurions cherché inutilement la confrontation ou alors, nous aurions procédé comme le fait le « Frère Erdogan ». Il veut libérer le peuple syrien de l’oppression et rêve de prier à la mosquée des Omeyyades [à Damas]. Cependant, quand il s’agit de Gaza, il redevient le doux agneau qui voue à Is-raël le tendre sentiment d’un nourrisson pour le giron de sa mère et n’ose même plus exprimer le vœu de prier à la mos-quée d’Al-Aqsa [à Jérusalem]. Vous avez bien noté, il souhaite juste prier à la mosquée des Omeyyades, non à celle d’Al-Aqsa. C’est cela une rodomontade ! Quant à la bandarade, c’est lorsqu’un être humain choisit de se coucher à plat ventre et de devenir un agent à la solde de quelqu’un, même quand ce dernier n’en a pas besoin. Nous n’apprécions donc ni les rodomontades, ni les ban-darades. Ces deux cas sont excessive-ment dangereux et mènent ceux qui les pratiquent, leurs États, et leurs peuples vers l’abîme.

Nos prises de position contre l’invasion de l’Irak n’étaient pas, non plus, dictées par un esprit de contradic-tion ou le désir de nous faire applaudir. Nous avons refusé cette invasion, car elle était le point de départ du sacré, du confessionnalisme et de la partition. Nous étions réellement inquiets d’une telle évolution dangereuse et, à notre avis, inéluctable. C’est désormais une réalité que nous payons très cher.

Partant d’un raisonnement iden-tique, nous avons mis en garde dès le début des évènements que ce qui se passe en Syrie ne s’arrêtera pas là, mais ira bien au-delà, se répandant par le biais du terrorisme qui ne connaît pas de frontières. Certains avaient rétorqué : « le Président syrien menace le monde ! », alors que j’avais dit : « La Syrie est le centre de la région. C’est la ligne de fracture. Et si vous jouez avec, vous provoquerez un tremblement de terre dont les répliques ne s’arrêteront pas en Syrie mais s’étendront plus loin ». Ils ont considéré que le Président syrien menaçait pour menacer.

Or, ce que nous voyons au-jourd’hui en Irak, en Syrie, au Liban, et dans tous les pays touchés par « la maladie du faux printemps », sans exception, ne constitue-t-il pas autant de preuves tangibles venues confirmer nos mises en garde sans cesse répé-tées ? Bientôt, d’autres pays arabes et d’autres pays de la région, ainsi que des pays occidentaux qui ont soutenu le terrorisme, auront à payer très cher. Beaucoup comprendront, probablement avec retard pour certains, que le com-bat du peuple syrien pour la défense de sa patrie les concerne, dans la mesure où il défend aussi de nombreux autres peuples qui seront exposés tôt ou tard au même terrorisme, du fait de la courte-vue de leurs politiciens, de leur ignorance absolue des intérêts de leurs pays, de leur réflexion superficielle, de leur faible capacité à appréhender notre région et à traiter avec ses peuples.

Ici, nous pouvons nous deman-der si, comme les occidentaux, nous sommes condamnés à ne tirer les leçons de nos expériences que trop tard. Serait-ce le cas ? Devions-nous attendre trois années et payer le prix de la courte vue de certains d’entre nous par le sang de nos enfants, nos âmes, notre économie, notre sécurité, notre réputation, avant de finir par découvrir que ce qui se passe chez nous relève d’un plan ourdi contre notre patrie et qu’il ne s’agit nullement de printemps, de liberté et de démocratie ? Devions-nous payer si cher, et continuer à payer, pour que certains puissent enfin réaliser que faute de conscience suffisante, ils ont créé un incubateur pour le terro-risme et un appui à l’agression ? De-vions-nous attendre douze années pour comprendre que l’invasion de l’Irak al-lait amener le terrorisme et les velléités de partition dans notre région ? Et plus encore, devions-nous attendre trente années et que les coupeurs de tête et mangeurs de cœur et de foie humains nous envahissent, pour découvrir que l’exploitation de la religion et le terro-risme sont les deux faces d’une même pièce de monnaie ? Notre expérience des crimes des « Frères du Diable » dans les années quatre-vingt n’aurait donc pas été suffisante pour que nous

retenions les leçons ?C’est tout au début de la « crise

» que j’ai parlé de « Frères du Diable ». Certains ont déclaré que je coupais toute possibilité de dialogue, que je devais les considérer comme un parti politique et les nommer comme il se doit : « Les Frères Musulmans » ! À ceux-là, nous présentons toutes nos excuses, car cette appellation s’est ré-vélée inadéquate. Il faudrait que nous les désignions par « Diables » tout court, étant donné que les assassinats, le terrorisme, la corruption, la fitna [discorde] et tous les autres péchés sont de l’inspiration du Diable. Si les leçons du présent ajoutées aux précédentes de notre Histoire moderne ne suffisent pas à nous apprendre, cela voudra dire que nous n’apprendrons jamais rien et que nous ne serons pas en mesure de défendre notre patrie ni aujourd’hui, ni demain ! Et celui qui ne défend pas sa patrie, ni ne la préserve, ne la mérite pas, ni ne mérite d’y vivre.

Partant de ce qui précède, et étant donné la vision très claire que nous avions de ce qui se tramait contre la Syrie, nous avons décidé dès le début de l’agression de suivre deux voies par-allèles : « frapper le terrorisme » sans relâche, et « travailler à la réconciliation » avec ceux qui voulaient revenir dans le droit chemin. Nous étions convain-cus que les solutions efficaces étaient purement syriennes, sans aucune in-terférence de l’étranger à moins qu’il ne s’agisse d’un soutien honnête.

Tous ceux qui ont bien voulu em-prunter ce chemin du retour ont décou-vert, par eux-mêmes, que l’État agissait comme une tendre mère, exprimant sa colère à l’égard d’un enfant ingrat, lui pardonnant en cas de sincère repentir. De fait, nombreux sont ceux qui sont revenus combattre dans les rangs de l’Armée nationale, jusqu’à offrir leur vie pour la défense de la patrie. Je re-nouvelle donc mon appel à ceux qui se sont laissés duper pour qu’ils déposent leurs armes, car nous ne cesserons de combattre les terroristes où qu’ils se trouvent jusqu’à ramener la sécurité sur tout le territoire syrien. Désormais, peu nous importe le traître, l’agent d’une puissance étrangère, ou le corrompu,

car le pays s’est nettoyé de lui-même de tous ceux-là. Ils n’ont plus leur place ni de considération parmi les Syriens.

Quant à ceux qui attendent la fin de la guerre grâce à une médiation étrangère, ils sont dans l’illusion, pour la bonne raison que la « solution poli-tique », dont ils parlent, se fonde sur les réconciliations en interne, lesquelles ont d’ores et déjà prouvé leur efficacité dans plusieurs régions du pays. Nous insistons toujours sur la poursuite de cette voie à cause de ce qu’elle implique en matière de vies syriennes épargnées, de restauration de la sécurité, de recon-struction du pays, de retour des per-sonnes déplacées et de route coupée à tous les plans externes fondés sur des lacunes internes.

Les réconciliations nationales ne remplacent pas le « dialogue national », initié par l’Etat, avec les forces et partis politiques, ainsi qu’avec les représent-ants de la société. L’État poursuivra ce dialogue avec ouverture à toutes les idées. Le dialogue n’est donc pas ex-clusivement lié à la crise actuelle et à ce qui l’a précédé ou en a résulté, mais concerne aussi l’avenir du pays et les prérogatives de l’État dans tous les do-maines, sans exception aucune.

Ceci étant dit, bien que l’Etat ait tendu la main à « tous » au début de la crise, aujourd’hui, suite au prix cruel payé par la nation, ce dialogue n’intégrera plus les forces qui se sont révélées antipatriotiques. Autrement dit, les forces qui ont fui le dialogue en pariant sur le rétablissement de l’équilibre en leur faveur pour finale-ment décider de changer de cap une fois leur pari perdu, et les forces qui ont prétendu se soucier de la patrie alors que par leurs déclarations elles servaient de couverture aux terroristes, contre promesses et finances offertes par l’étranger ! Quant à ceux qui sont notoirement dépendants de l’étranger, nous ne dialoguons pas avec eux en tant que Syriens, mais en tant que représentants des États auxquels ils ont prêté allégeance, et au nom desquels ils s’expriment.

Cette crise a prouvé la réalité du « vivre ensemble » entre Syriens et a réfuté l’argumentation pernicieuse tournant autour d’une « guerre civile », dans le but de cacher qu’il s’agit d’une agression extérieure par l’intermédiaire d’une instrumentation interne. En ef-fet, l’utilisation désormais exclusive de cette expression pour décrire ce qui se passe en Syrie n’est rien d’autre qu’une tentative supplémentaire pour donner une couverture légitime aux terror-istes, lesquels seraient partie prenante dans un conflit entre Syriens, non des instruments méprisables aux mains de l’étranger.

De plus, une guerre civile est cen-sée s’accompagner de lignes de démar-cation entre des ethnies, des confes-sions, et n’importe quels groupes rivaux ; lesquelles lignes séparent clairement les différentes composantes sociales avant de mener à l’effondrement com-plet de l’État et de la société. Est-ce cela que nous observons en Syrie ? Peut-on parler de « guerre civile » et de «

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Je salue tout un peuple qui a porté à bout de bras ses souffrances, ses espoirs et ses ambitions pour faire entendre sa voix au monde

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 13Haiti Liberté/Haitian Times

Perspectives

Sept Prix Nobel de la paix et des in-tellectuels et des artistes du monde entier appellent à un embargo mili-taire envers Israël.

« Israël a, une fois de plus, lâ-ché l’entière puissance de son armée contre la population palestinienne prisonnière, particulièrement dans la Bande de Gaza assiégée, dans un acte inhumain et illégal d’agression militaire. La capacité israélienne à lancer impunément des attaques aussi dévastatrices trouve son orig-ine dans l’existence d’une vaste coo-pération militaire internationale et de commerce d’armement qu’Israël entretient avec des gouvernements complices à travers le monde. De 2008 à 2019, les États-Unis ont prévu de fournir à Israël une aide militaire d’une valeur de 30 mil-

liards de dollars, tandis que les ex-portations annuelles d’armements israéliens s’élèvent à des milliards de dollars.

Au cours des années récen-tes, les pays européens ont exporté des milliards d’euro d’armes en Is-raël, et l’UE a mis à la disposition d’entreprises militaires israéliennes des bourses de recherche valant des centaines de millions. Des pays émergents comme l’Inde, le Brésil et le Chili accroissent rapidement leurs commerce et coopération militaires avec Israël, en dépit de leurs affir-mations de soutien aux droits pal-estiniens. En important et exportant des armes d’Israël et en facilitant le développement de la technologie militaire israélienne, les gouverne-ments envoient de fait un message

Suite à la page (15)

«Vendre des armes à Israël c’est être complice de l’attaque contre Gaza»

Le massacre du peuple de Palestine doit cesser maintenant!

Venezuela condamne les crimes commis par Israël contre le peuple palestinien!

Attaque contre Gaza: communiqué de l'Alba-TCP

Solidarité avec le peuple palestinien sauvagement agressé à Gaza

Communiqué de 51 partis com-munistes

Nous, partis communistes qui signons cette déclaration commune condamnons l'offensive barbare et criminelle de l’État d’Israël contre le peuple palestinien.

Nous exprimons notre entière solidarité avec le peuple palestinien et nous appelons les travailleurs du monde entier à se mobiliser afin de renforcer la vague de condamnation d’Israël, afin que la solidarité avec le peuple palestinien trouve une expres-sion concrète.

Les États-Unis portent une énorme responsabilité dans ces événe-ments sanglants. Ils soutiennent Israël, par tous les moyens possibles, dans sa poursuite de l'oppression et du massa-cre du peuple palestinien.

L'Union européenne porte égale-ment une responsabilité, en suivant la ligne consistant à mettre à « équidis-tance » la victime et le persécuteur, et en développant dans le même temps une coopération avec Israël dans les domaines militaire, économique et poli-tique.

Les partis communistes et ouvri-ers qui signent cette déclaration exigent que :

Le crime contre le peuple pales-tinien soit condamné ; Les raids aériens continus contre le peuple palestinien cessent immédiatement et qu'une of-fensive terrestre soit empêchée ; Les armées d'occupation israéliennes se re-tirent ; Les prisonniers politiques soient tous libérés immédiatement des geôles israéliennes ; L'inacceptable mur de division soit démoli et toute forme de blocus contre les Palestiniens à Jérusa-lem, en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza soit levée ; La fin immédiate des colonies et le retrait de tous les colons qui se sont établis au-delà des fron-

tières de 1967 ; Le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens chez eux, sur la base des décisions de l'ONU cor-respondantes ; Les exercices militaires communs et les accords de coopération militaire avec Israël soient annulés ;Un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capi-tale, soit institué ;

1 - Parti communiste d'Albanie2 - PADS, Algérie3 - Parti communiste d'Australie4 - Tribune démocratique pro-

gressiste, Bahrein5 - Parti communiste du Bangla-

desh6 - Parti des travailleurs du Ban-

gladesh7 - Parti communiste brésilien8 - Parti communiste britannique9 - Nouveau parti communiste de

Grande-Bretagne10 - Parti communiste du Canada11 – Parti communiste du Chili12 – Parti socialiste ouvrier de

Croatie13 – AKEL, Chypre14 – Parti communiste au Dane-

mark15 – Parti communiste colombien

(et les FARC-EP)16 – Parti communiste de Fin-

lande17 – Parti communiste allemand18 – Parti communiste de Grèce19 – Parti ouvrier hongrois20 – Parti communiste d'Inde

(marxiste)21 – Parti Tudeh, Iran22 – Parti communiste d'Irlande23 – Parti communiste d'Israel24 – Parti des communistes ital-

iens25 – Parti communiste jordanien26 – Parti communiste du Lux-

embourg27 – Parti communiste du Mex-

ique

28 – Parti populaire socialiste, Mexique

29 – Nouveau parti communiste des Pays-Bas

30 – Parti communiste de Nor-vège

31 – Parti communiste palesti-nien

32 – Parti du peuple palestinien33 – Parti communiste péruvien34 – Parti communiste philippin

(PKP-1930)35 – Parti communiste du Po-

logne36 – Parti communiste portugais37 – Parti communiste de Rou-

manie38 – Parti communiste de Fé-

dération de Russie39 – Parti communiste des tra-

vailleurs de Russie40 – Parti communiste sud-afric-

ain41 – Nouveau parti communiste

de Yougoslavie, Serbie42 – Parti des communistes de

Serbie43 – Parti communiste de Slova-

quie44 – Parti communiste des peu-

ples d'Espagne45 – Parti des communistes de

Catalogne, Espagne46 – Parti communiste soudanais47 – Parti communiste de Suède48 – Parti communiste de Syrie49 – Union des communistes

d'Ukraine50 – Parti du travail d'Autriche51 – Parti communiste ouvrier de

BiélorussieS'associent à la déclaration : le

PRCF (France), le Parti communiste (Italie), l'Union du peuple galicien (Es-pagne), le Parti communiste (Suède)

Solidarité Internationale 20 juillet 2014

Voici le Communiqué du Ministère des Affaires Étrangères du Ven-ezuela condamnant les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité massifs commis par Is-raël contre le peuple palestinien

Le Gouvernement de la Ré-publique bolivarienne du Venezu-ela tient à réitérer sa plus ferme solidarité avec le peuple palesti-nien et sa plus forte condamnation de l’attaque criminelle de l’État d’Israël, qui vient de passer à une phase supérieure de sa politique de génocide et d’extermination avec son invasion terrestre du ter-ritoire palestinien, détruisant la vie d’hommes, de femmes et d’enfants innocents.

La douleur que nous ressen-tons devant ces massacres et face à l’impunité avec laquelle agit le pou-voir politique et militaire d’Israël, nous pousse à exiger avec plus de force et d’urgence la cessation im-médiate de ces attaques criminelles. À cet égard, le président Nicolas Maduro a donné des instructions à l’Ambassadeur Jorge Valero pour qu’en tant que pays membre du Conseil de Droits de l’Homme des Nations Unies, le Venezuela de-mande la tenue d’une réunion ex-traordinaire et de toute urgence de cet organisme pour traiter les vio-lations graves, massives et systé-matiques des droits humains de la

population palestinienne commises par l’Etat d’Israël dans la bande de Gaza, et prenne les mesures néces-saires pour mettre fin à ces viola-tions.

Le Venezuela rejette les cam-pagnes cyniques qui tentent de condamner les parties sur un pied d’égalité, alors qu’il est clair qu’on ne peut moralement mettre sur le même pied la Palestine occupée et massacrée par l’Etat occupant d’Israël, qui dispose en outre d’une supériorité militaire et agit en de-hors de la loi internationale.

Nous sommes convaincus que cette situation n’intimidera pas l’héroïque peuple palestinien dans sa lutte pour la souveraineté natio-

nale et la dignité humaine et qu’il sera de plus en plus accompagné par les peuples qui luttent quotidi-ennement contre les politiques im-périalistes.

Nous, gouvernement et peu-ple de la République bolivarienne du Venezuela, réitérons notre am-itié et notre solidarité fraternelles avec le peuple palestinien, fidèles à l’amour que démontrait le président Hugo Chavez pour ce peuple mar-tyr, et continuerons à défendre son droit à être reconnu par la commu-nauté internationale en tant qu’Etat national, souverain et indépendant.

Venezuela infos, Caracas, 19 Juillet 2014

Le leader Palestinien Mahmud Abbas et le Président du Venezuela Nicolas Maduro

Communiqué:

Les pays de l'Alliance Boliva-rienne pour les Peuples de Notre

Amérique-Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP ) condamnent énergiquement l'attaque perpétrée par les autorités d'Israël contre le peuple palestinien dans la Bande de Gaza. Cette nouvelle offensive israélienne viole même les normes les plus élémentaires du Droit Inter-national Humanitaire en attaquant sans discernement une population civile.

L'ALBA-TCP déplore l'assassinat de trois citoyens israé-liens et exhorte à entreprendre une enquête claire et juste qui identifie les responsables et à appliquer les normes légales en vigueur au châti-ment des assassins.

Nous élevons la voix pour pro-tester contre les attitudes de peur et les démonstrations de puissance en-

vers les plus faibles et nous défen-dons les idées d'égalité et de respect qui sont le fondement de notre croy-ance dans les savoirs ancestraux qui soutiennent l'égalité de valeur des êtres humains, la dignité de chacun d'eux et le respect des différences qu'ils peuvent avoir, de quelque nature qu'elles soient. L'ALBA-TCP réaffirme sa solidarité incondition-nelle, son soutien et son chagrin au peuple de Palestine face à cette nou-velle vague de violence qui a coûté la vie à plus de 80 hommes, femmes et enfants palestiniens. De même, elle demande à ceux qui perpétuent la violence de cesser de la mettre en oeuvre et de respecter l'autorité de la loi et la paix auxquelles les peuples ont droit.

Traduction Françoise Lopez Cuba Si France Provence

AVN 15 Juillet 2014

Déclaration du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme (PADS)

L'Etat sioniste d'Israël se livre une fois de plus au massacre du peu-

ple palestinien. Son armée écrase de bombes la population de Gaza. Plus de 170 palestiniens ont été tués en quelques jours, pour la plupart des femmes et des enfants.

Ce massacre est perpétré avec le soutien déclaré des Etats impéri-alistes, en premier lieu les USA et la France qui couvrent systématique-ment les agressions israéliennes et le mépris de l'Etat sioniste pour toutes les résolutions adoptées par l'ONU depuis plus de 60 ans.

Le PADS exprime sa soli-darité avec le peuple palestinien. Il le soutient dans sa lutte contre

l'agression israélienne, dans son combat pour la réalisation de ses revendications nationales: la libéra-tion inconditionnelle de tous les prisonniers palestiniens, le retrait des troupes israéliennes de tous les territoires occupés de juin 1967, le démantèlement sans condition des colonies, le droit au retour des Pal-estiniens chassés de leur pays depuis 1948, la constitution d'un Etat pal-estinien avec Jérusalem-Est comme capitale.

Le PADS dénonce le silence du gouvernement algérien et ses com-promissions avec l'impérialisme. Il appelle les citoyens algériens à mani-fester sous toutes les formes leur soli-darité avec le peuple palestinien.

Solidarité internationale 18 juillet 2014

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times14

Renvoyer Gaza à l’âge de la pierrePar Alexandra Panaguli

Alors que les médias se concentrent sur les traditionnelles excuses

– Israël se défendrait ! – savamment dosées avec des images de civils pal-estiniens tués (il serait difficile de taire cela alors qu’on a dépassé le demi-millier en quelques jours), certains aspects significatifs restent peu com-mentés, en premier lieu les récentes déclarations du premier ministre is-raélien Netanyahu selon lesquelles, “Dans aucun cas, sous aucun accord, nous ne renoncerons au contrôle de sécurité du territoire à l’ouest du fleu-ve Jourdain”.

[Benjamin Netanyahu Stops Pretending To Support A Sovereign Palestinian State, Huffington Post, 07/18/2014]

Autrement dit, les Palestiniens n’auront jamais un Etat indépendant. Cela ne fait que rejoindre le courant politique israélien qui est en pleine dérive vers la droite, ainsi que le mon-trent ces commentaires effrayants de hauts officiels israéliens (la plupart ont récemment été nommés ou élus à leur poste).

Avigdor Lieberman, ministre des affaires étrangères, membre du parti d’extrême-droite Yisrael Beiteinu. “Israël doit aller jusqu’au bout”, soit réoccuper tout Gaza

[Jerusalem Post, 15 juillet 2014].

Naftali Bennett, ministre de l’économie, chef du Jewish Home Party, dominé par les colons juifs. Le Iron Dome (Dôme de fer – le système financé par les Etats-Unis qui soi-dis-ant protège Israël contre les roquettes) doit devenir un "Poing de fer, une arme offensive."

[Arutz Sheva, 17 juillet 2014].Ce même Naftali Bennett "Je fe-

rai tout en mon pouvoir pour être sûr que [les Palestiniens] n’aient jamais d’Etat".

[New Yorker, 21 janvier 2013].Très coloré le gars. Le conflit est

comme un ‘éclat d’obus dans un der-rière’ car toute la terre d’Israël ‘appar-tient au peuple juif’, et, que les Pales-tiniens mangent de la crème brûlée...

[Arutz Sheva & New Yorker].Danny Danon, récemment élu

à la tête du comité central du Likoud de Netanyahu, vice-ministre de la défense renvoyé pour avoir accusé le gouvernement de faire preuve de "re-tenue" dans son attaque contre Gaza. "Il n’y a de place que pour un seul Etat sur la terre d’Israël".

[Aljazeera.net 20 août 2011]Moshe Feiglin, vice-président de

la Knesset, membre du parti Likoud de Netanyahu et chef de la faction Man-higut Yehudit (Leadership juif).

“Gaza fait partie de la terre [du peuple juif] et le sera toujours...

Quand la terreur sera éliminée à Gaza, elle fera partie d’un Israël souverain et sera peuplée de Juifs”.

[Op-Ed: My Outline for a Solu-tion in Gaza, Clear and concise, the steps towards achieving quiet in Gaza, Arutz Sheva, 15 juillet 2014].

Gilad Sharon, fils de l’ancien premier ministre. "Les résidents de Gaza ne sont pas innocents, ils ont élu Hamas. Les Gazéens ne sont pas des otages; ils ont choisi librement ceci ... Nous devons aplanir des quartiers en-tiers de Gaza. Aplanir tout Gaza" [The Jerusalem Post, novembre 2012].

Amos Regev, rédacteur-en-chef du principal quotidien israélien, Isra-el Hayom, dans un éditorial intitulé, “Gaza doit être renvoyé à l’âge de la pierre”...

La capacité militaire du Hamas doit être détruite jusqu’à ce qu’il ne reste “plus que des pierres”.

[Israel Hayom, 11 juillet 2014].Ayelet Shaked, membre de la

Knesset (le premier ministre turc l’a comparée à Hitler). “Les mères de morts Palestiniens devraient suivre leurs fils, rien ne serait plus juste. Elles devraient disparaître tout comme leurs habitations dans lesquelles elles ont élevé ces serpents. Autrement,

d’autres petits serpents seront élevés là”.

[The Independent, Londres, 11 juillet 2014].

L’hypocrisie est finie et c’est un bien. Terminée “cette routine vide de sens qui est de négocier sur les négo-ciations” dont se plaignait Yasser Abed Rabbo, chef adjoint de l’OLP [Reuters 3 avril 2014]. Et ce en quoi se résume cette comédie appelée dialogue de la paix, Netanhauyu ne faisant que ré-péter toutes ces années “les mots que les Etats-Unis insistaient qu’il dise — ‘une paix de deux Etats’ — tant en fai-sant tout en son pouvoir pour rendre une telle paix impossible”, notamment doublant le nombre de colonies dans la Rive gauche et créant une coalition gouvernementale d’extrême-droite [Israel has only two choices: Elimi-nate the Palestinians or make peace, Emily L. Hauser, The Week, July 21, 2014].

Cela ne réjouira évidemment pas Obama qui ne joue que par les ma-nipulations et les prétentions comme avec l’Iran, prétendant que tout va bien et progresse pour se donner une bonne image, ce qui est l’intérêt exclu-sif de son gouvernement.

L’admission de Netanhyu

ne revient “qu’à une continuation plus officielle de l’actuelle politique d’occupation”, comme le disent les journalistes Ryan Grim et Paul Blu-menthal.

Ce qui équivaut à ce qu’Israël devienne un “Etat d’apartheid avec des citoyens de seconde classe”, pro-voquant ce que l’ancien premier min-istre israélien Ehud Olmert craignait: “Un lutte du style d’Afrique du Sud pour des droits de vote égaux. Et aus-sitôt que cela arrivera, l’Etat d’Israël sera fini”.

[Benjamin Netanyahu Stops Pretending To Support A Sovereign Palestinian State, Huffington Post, 18 juillet 2014].

***J’ai mentionné les images de

civils palestiniens tués publiées par les médias internationaux. C’est déjà mieux que lors de l’invasion du Liban par Israël en été 1982. Alors que des milliers de civils palestiniens et liba-nais étaient décimés par l’armée is-raélienne, le Minneapolis Star and Tri-bune étatsunien publiait en première page la photo d’une mère israélienne pleurant son fils mort.

Mais de telles photos de pleurs semblent toujours être monnaie cou-rante, ainsi que le montre cette photo circulant sur l’internet de femmes-soldats de l’armée israélienne. C’est quand même incroyable que a) un pays qui se lance en guerre ne s’attende pas à des victimes dans ses propres rangs, et b) des soldats ne savent pas qu’ils risquent leurs vie. Ils ne pensent qu’à tuer des vic-times faciles, notamment des dizaines d’enfants palestiniens, lesquelles ne comptent pas pour eux.

C’est le résultat de l’endoctrinement par le système qui traite les Palestiniens, et les Arabes en général, comme des citoyens de niveau inférieur. Voici une autre photo illustrant le mépris des Juifs pour leurs “compatriotes” arabes: un occupant orthodoxe lance un jet de vin à une Palestinienne [http://www.israeli-oc-cupation.org/].

*** Terminons avec le prétexte du

carnage actuel. Pour être bref, trois adolescents israéliens sont enlevés le 12 juin. Au lieu de les faire recher-cher par la police, Netanyahu (sans preuve) prétend que c’est l’oeuvre de Hamas et lance l’attaque. Pour avoir le soutien de l’opinion publique (et in-ternationale), il prétend que c’est pour rechercher les adolescents, alors que ceux-ci sont déjà morts.

Le 29 juin, face à la clameur pub-lique de vengeance qu’il a lui-même engendrée pendant deux semaines, et perdant le contrôle de la situation, Ne-tanyahu lance des attaques aériennes.

Un agent de Hamas est tué, et c’est alors, et seulement alors, que Hamas répond avec une pluie de roquettes, la première fois depuis 2012.

La véritable raison de cette at-taque israélienne est la frustration engendrée par la récente alliance entre les deux factions rivales pales-tiniennes Hamas et Fatah, en avril dernier. Le bébé israélien a fait sa crise de rage et a voulu punir le président palestinien Mahmoud Abbas.

Déjà en juin le ministre israélien du logement, Uri Ariel, avait invité des offres pour la construction de 1.500 nouveaux logements de colons dans les territoires occupés de Jérusalem-est et de la Rive gauche en représailles à la décision des Etats-Unis de négocier avec le nouveau gouvernement pal-estinien: c’était “une réponse sioniste appropriée au gouvernement terror-iste palestinien”, a-t-il dit [AFP 5 juin 2014].

Le fameux intellectuel Noam Chomsky définit bien l’incroyable déséquilibre d’une grande armée at-taquant une population enfermée dans une prison assiégée. “Israël utilise des jets de chasse et des navires sophis-tiqués pour bombarder des camps de réfugiés, des écoles, des immeubles d’appartements, des mosquées et des bidonvilles pour attaquer une popula-tion qui n’a pas de force aérienne, pas de défense aérienne, pas de marine de guerre, pas d’armes lourdes, pas d’unités d’artillerie, pas d’infanterie mécanisée, pas de commandement au contrôle, pas d’armée et elle appelle cela une guerre. CE N’EST PAS UNE GUERRE, C’EST UN MEURTRE. Israël est un CRIMINEL DE GUERRE”

ORBITUAIRENous annonçons avec infiniment de douleur la nouvelle de la mort de

Madame Victorine Legros Dumorné survenue le 17 Juillet 2014 à 7 heures du soir en sa résidence privée à la Floride. Madame Victorine laisse derrière pour la pleurer une famille nombreuse de 5

enfants, suivis de 20 petits enfants et de 35 arrières petits enfants.En cette pénible circonstance, nous envoyons nos sincères condoléances à ses enfants : Mme Dolorès Sajous et, famille, Mme Alina Sixto Dossous et famille, Mme Astride Dumorné et famille, Mr Isnard Jacques Jn Louis, et famille; Ses petits enfants Mr et Madame Bludy Sajous et famille, Mr et Mme Sauveur Sajous et famille, Mr et Mme Armand Sajous et famille, Mr et Mme Jean Richard et famille, Mr et Mme Maxime Sixto et famille, Mr et Mme Martine Sixto et famille, Mr et Mme Arold Nazaire et famille, Mr et Mme Ancy Dumorné et famille, Mr et Mme Joshua Colbork et famille, Mme Myrlène Dumorné et famille, Mr Jeffrey Dumorné et famille, Mme Guardith Jospitre et famille, Clorvens et Rodney Jospitre et famille, Billy Joseph ; aux familles Legros, Dumorné, Sajous, Sixto, Dossous, Richard, Nazaire, Jean Louis, Colbork, Jospitre, Joseph, Jn Baptiste, Lebrun, Seraphin, Charles, Bien Aimé, Napoléon, Saintilien, Saint Julien, Azor, Barbot, ainsi quʼà

tous les autres parents et alliés touchés par cette perte.La dépouille mortelle de Mme Victorine Legros Dumorné sera exposée à Emmanuel Funerals Home 14300 West Dixie Highway, North Miami, Fl 33161, Tel 305 949 0603 le Vendredi 25 Juillet2014 de 7 heures à 9h 30PM; les funérailles vont être chantées le samedi 26 Juillet à Midi en lʼEglise Saint James Charles 540 North West 132th street, Miami Fla, 33168 et la mise en terre

au Dobe Memorial Park, 33161 Opa Locka Blvd, Fla 33161

□ □

□□ Que son âme repose en paix.

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Suite de la page (13)

Suite de la page (6)

clair d’approbation de l’agression militaire israélienne, y compris de ses crimes de guerre et de ses possibles crimes contre l’humanité.La technologie militaire israélienne est commercialisée avec le label « testé sur le terrain » et elle est exportée mondi-alement. Le commerce des armes et les liens de recherches militaires conjoint-es avec Israël sont un encouragement à l’impunité dans la commission de violations graves de la législation in-ternationale et facilitent l’enracinement du système israélien d’occupation, de colonisation et de négation systéma-tique des droits palestiniens. Nous ap-pelons les Nations unies et les gouver-nements à travers le monde à prendre des mesures immédiates pour imposer un embargo militaire complet et lé-galement contraignant envers Israël semblable à celui qui a été imposé à L’Afrique du Sud durant l’apartheid. »Adolfo Peres Esquivel (Prix Nobel de la Paix, Argentine), Ahdaf Soueif (auteur, Egypte/Royau-me Uni), Aki Olavi Kaurismäki (réalisateur de cinéma, Finlande),

Alice Walker (écrivaine, Etats-Unis), Archévêque Desmond Tutu (Prix Nobel de la Paix, Afrique du Sud), Betty Williams (Prix Nobel de la Paix, Irlande), Boots Riley (rappeur, poète, producteur d’art, États-Unis), Brian Eno (musicien, Royaume Uni), Caryl Churchill (auteur dramatique, Royaume Uni), Chris Hedges (journaliste, prix Pullitzer 2002, États-Unis), Cynthia McKinney (femme politique, militante, États-Unis), David Palumbo-Liu (universitaire, États-Unis), Etienne Balibar (philosophe, France), Federico Mayor Zaragoza (ancien Directeur général d’UNESCO, Es-pagne), Felim Egan (peintre, Irlande), Frei Betto (théologien de la libération, Brésil), Gillian Slovo (écrivaine, Royaume Uni/Afrique du Sud), Githa Hariharan (écrivaine, Inde), Giulio Marcon (parlementaire, Gauche, écologie et liberté, Italie), Hilary Rose (enseignante,

Royaume Uni), Ilan Pappe (historien, Israël), Ismail Coovadia, (ancien ambassadeur d’Afrique du Sud en Israël), James Kelman (écrivain, Écosse), Janne Teller (écrivaine, Danemark), Jeremy Corbyn (membre du Parlement, Labour, Royaume Uni), Joanna Rajkowska (artiste, Pologne), Jody Williams (Prix Nobel de la Paix, États-Unis), John Berger (artiste, Royaume Uni), John Dugard (ancien juge à la Cour internationale de Justice, Afrique du Sud), John McDonnell (membre du Par-lement, Labour, Royaume Uni), John Pilger (journaliste et cinéaste, Australie), Judith Butler (philosophe, Etats-Unis), Juliane House (universitaire, Alle-magne), Karma Nabulsi (Université d’Oxford, Royaume Uni/Palestine), Ken Loach (cinéaste, Royaume Uni), Kool AD (Victor Vazquez, musicien, États-Unis), Liz Lochhead (poétesse nationale d’Écosse, Royaume Uni),

Luisa Morgantini (ancienne vice-pré-sidente du Parlement européen, Italie), Mairead Maguire (Prix Nobel de la Paix, Irlande), Michael Mansfield (avocat, Royaume Uni), Michael Ondaatje (auteur, Canada/Sri Lanka), Mike Leigh (écrivain et réalisateur, Royaume Uni), Naomi Wallace (auteure dramatique, scénariste, poétesse, États-Unis), Noam Chomsky (universitaire, essay-iste, États-Unis), Nurit Peled (universitaire, Israël), Prabhat Patnaik (économiste, Inde), Przemyslaw Wielgosz (rédacteur en chef, « Monde Diplomatique », édition polonaise, Pologne), Raja Shehadeh (écrivain et avocat, Palestine), Rashid Khalidi (universitaire, écrivain, Palestine/États-Unis), Richard Falk (ancien rapporteur spécial de l’ONU pour les Territoires palesti-nien occupés, Etats-Unis), Rigoberta Menchú (Prix Nobel de la Paix, Guatemala), Roger Waters (musicien, Royaume

Uni,)Ronnie Kasrils ancien ministre, Afrique du Sud), Rose Fenton (Centre du monde libre, Royaume Uni), Sabrina Mahfouz (écrivaine, Royaume Uni), Saleh Bakri (acteur, Palestine), Sir Geoffrey Bindman (avocat, Roy-aume Uni), Slavoj Zizek (essayiste, Slovénie), Steven Rose (universitaire, Royaume Uni), Tom Leonard (écrivain, Ecosse), Tunde Adebimpe (musicien, Etats-Unis), Victoria Brittain (journaliste, Royaume Uni), Willie van Peer, (universitaire, Allemagne), Zwelinzima Vavi (secrétaire général de la centrale syndicale COSATU, Afrique du Sud).Appel initialement paru le 18 juillet 2014 dans le quotidien britannique The Guardian.Traduction Michel Muller pour L’Humanité.

Le Grand Soir 22 juillet 2014

Suite de la page (3)

Jean-Rabel, 23 jiyè 1987 la, Stanley Lucas, ki se pitit Joinel Lucas toujou la nan laboratwa a nan peyi Etazini, l ap prepare konplo epi fabrike tout kalte manti kont pèp ayisyen an.

Nan okazyon 27e anivèsè ma-sak Jean-Rabel la, Tètkole Ti peyizan Ayisyen fè konnen yo pa bliye dat sa a e yo pap janm bliye. “ 23 jiyè 1987-23 jiyè 2014, sa fè 27 lane depi lenmi pèp la te masakre pey-izan Janrabèl poutèt yo t ap goumen pou move kondisyon lavi peyizan ak mas popilè yo chanje nan peyi a. Jodi a, 27 lane aprè, peyizan ayisyen ak mas pèp ayisyen an tonbe nan yon katchouboumbe, ki pa gen parèy. Se yon veritab lagè kriminèl mafyozo gouvènman Martelly-Lamothe la ak tigwoup moun k ap domine ekonomi peyi a ap mennen kont peyizan ak mas pèp ayisyen an, pou jan yo lage peyi a bay etranje pou piye tout min ak tout bon venntè peyi a posede. Pi-yaj sou resous natirèl peyi a ak sou tè peyizan yo se rezilta gwo konplo fòs dominasyon kapitalis entènasyo-nal ak nasyonal marande antre yo nan bonjan tèt ansanm kont enterè peyi a ak enterè pèp ayisyen an. Nan mitan lagè kriminèl mafyozo sa a, gwo konpayi miltinasyonal yo, gwo peyi malfini yo. Gwo respon-sab Leta ayisyen, fanmi ak tizanmi ki pi pre yo ak gwo boujwa revandè nan peyi a, ap separe antre yo gwo mago lò ak dyaman lagè a rapòte yo, pandan y ap betize peyizan ak mas pèp ayisyen an yo lage nan grangou ak lamizè pou yo kapab imilye yo pi byen, atravè divès aksyon pwopa-gann tankou ti manman cheri, koze

pèp, katye pa m poze.Nan memwa 139 ti peyizan ki

te tonbe 23 jiyè 1987, nan memwa liy batay peyizan sa yo te trase kite pou nou, Direksyon Nasyonal Tèt kole ti peyizan Ayisyen deklare tout min lò, min kwiv, ajan, mab ak tout lòt kalte min ak richès peyi a genyen anba tè, anba lanmè ak kenpòt lòt kote sou tèritwa nasyonal la, se gwo rezèv peyi a genyen pou asire dev-lopman ak byennèt pèp ayisyen an. Malè pou sila yo ki konprann yo ka jwe jwèt sendenden ak yo! Likide, piye richès peyi a, men sonje pèp ay-isyen an pa bay papye! Ni li pa bay posesyon sou pyès bitasyon!

Pou nou nan Tèt kole Ti pey-izan ayisyen. Tout fòm konfyolo Leta ayisyen ak konpayi miltinasyo-nal oswa nasyonal ap fè pou likide resous natirèl peyi a kont enterè pèp la, sa deklare epi ouvè lagè kont pèp ayisyen an  ! E pèp ayisyen an rezève l dwa pou pran tout mezi li jije itil a nesesè pou defann tèt li kont atak kriminèl mafyozo sa a ki mete lavi ak egzistan li andanje, menm jan tou li ipoteke lavi ak egzistans jenerasyon k ap vini yo.

Nan tèt kole ti peyizan ayisyen nou konstate gouvènman Martelly-Lamothe la deklare epi ouvè yon lagè espesyal kont peyizan yo nan peyi a. Tè se lavi nou, nou menm peyizan ayisyen. Atake tè nou, se ban nou gwo kout ponya nan kè. Chase nou, fè dapiyanp sou tè nou, jan gouvènman Martelly-Lamothe la ap fè, ap ankouraje fè oubyen vle fè sou tè peyizan nan tout peyi a, espe-syalman nan depatman Nòdès, Ila-

vach, Latòti, Sen-rafayèl, elatriye… se deklare epi ouvè lagè kont tout peyizan, se koupe ti souf tout peyi-zan nan peyi a.

Nan lagè kriminèl mafyozo gouvènman Martelly-Lamothe la ap mennen kont nou menm peyizan nan peyi a, li déjà lwen nan atak li yo, li depase lontan senp estad file manchèt la. Se tout manm peyizan yo gouvènman kòmanse ap koupe, rache epi voye jete nan labatwa, chak fwa li fè va sou bon venn tè nou yo, chak fwa li mete beton sou tè yo pou fè zòn franch touristis ak zòn agwo endistri pou bay konpayi gwo blan nwa ak blan je vèt. Se tout bout trip nou gouvènman Martelly-Lamothe la ap depatcha chak fwa li chase nou ak gwo kout zam lapolis ak MINISTA sou ti bout tè nou gran paran nou ak zansèt nou yo te batay mouri kite pou nou e pi pran yo pou bay konpayi etranje oswa nasyonal pou al fè zòn pou touris pou yo vin banbile.

Nou menm peyizan, yo mete nou nan sitiyasyon lejitim defans sou tè Desalin lan! Nou pa ka kontinye kanpe ap gade nan je yon gouvèn-man, yon Leta ki gen plan pou detwi nou, pou remete nou nan lesklavaj, rejim zagoloray kolon kapitalis yo  ! Lejitim defans se yon dwa sakre  ! Pèsonn pa dwe konprann yo kapab anpeche n egzèse dwa sa a nan peyi Makandal, Boukman ak Desalin lan. Sou bout tè sa a zansèt nou yo te bay san yo pou li a e ki rele nou chèmèt chèmètrès. Pèsonn pa bez-wen konprann yo kapab vin krap-wonnen nou jodi a ak fo prensip de-

Nikol Poitevien

Premier ministre qui prétendent vouloir organiser des élections et font tout pour les rendre soit inac-ceptables, soit impossibles avant la fin de cette année.

Attirent l’attention de l’opinion publique tant nationale qu’internationale sur le danger que font courir au pays les manœuvres de l’Exécutif qui visent à con-centrer entre ses mains tous les pouvoirs en refusant d’organiser des élections honnêtes, libres et démocratiques dans le délai con-stitutionnel, espérant ainsi créer un vide institutionnel à partir du deuxième lundi de janvier 2015 ce qui, espère-t-il, lui permettrait de gouverner par décret.

Préviennent qu’en aucune façon ils n’accepteront le fait ac-compli d’une dictature et qu’ils sont déterminés à utiliser tous les moyens pacifiques que la loi met à leur disposition, pour préserver les acquis démocratiques et empêcher au pouvoir de ravir au peuple haï-tien son droit élémentaire de choi-sir librement ses représentants.

Demandent aux parlemen-taires d’exiger avant toute analyse

de l’amendement de la nouvelle loi électorale, la mise en place d’un Conseil Électoral Provisoire crédible, inspiré de l’article 289 de la Constitution.

Demandent aux instances judiciaires compétentes d’ouvrir une enquête pour découvrir et punir les auteurs et les complices de l’organisation frauduleuse du concours réalisé par les membres du CEP pour le recrutement du per-sonnel des BED’s et des BEC’s.

Réaffirment leur volonté de participer à des élections libres, honnêtes, démocratiques et sou-veraines.

Demandent aux Haïtiennes et aux Haïtiens de rester mobili-sés et d’attendre les propositions de sortie de crise de l’Opposition démocratique.

Port-au-Prince, le 17 juillet 2014

Jonas COFFY AYISYEN POU AYITI ; Rosemond PRADEL FU-SION ; Rudolph PRUDENT KON-TRAPEPLA ; Turneb DELPE Re-groupement politique MOPOD ; Joël VORBE Fanmi Lavalas ; Levaillant LOUIS JEUNE INITE

28 Jiyè 1915- 28 jiyè 2014Konbit Ayisyen pou Kore Lakay (KAKOLA) ak Ayiti Libète ap envite nou vin komemore 2 gwo

dat nan istwa tout pèp k ap goumen pou kontwole avni peyi yo an chè-mèt, chè-mètrès. Premye a, se 99yèm anivèsè premye okipasyon kadejak meriken fè sou richès Ayiti nan lane

1915. Dezyèm lan se 61yèm anivèsè Atak Monnkada a nan Kiba. N ap fè sa nan yon fowòm sou REZISTANS AK SOLIDARITE

Dimanch 27 jiyè 2014 apati 6 è diswa, nan lokal Ayiti Libète, nan 1583 Albany Ave (kwen Glenwood Road)

Brooklyn, NY 11210.Nou pral reflechi ansanm sou:

Kijan Fidèl Castro ak lòt revolisyonè Kiben yo te ranpòte laviktwa apre yo fin pèdi batay pou te kontwole Kazèn Monkada 26 jiyè 1953

• Kisa ki letanp twazyèm okipasyon Ayiti Toma enperyalis yo lanse ak kidnapin prezidan Aristid an fevriye 2004

• Poukisa anpil konpatriyòt ki te nan kan pèp la te chanje kazak pou y al kolabore ak enperyalis yo pou jete Aristid? Poukisa anpil sitwayen pito kolabore ak enperyalis kont

mouvman demokratik popilè a?• Poukisa direksyon Fanmi Lavalas pito kolabore ak enperyalis la kounye a kont mouvman

demokratik la.• Poukisa nivo rezistans lan fèb konsa?

• Kisa noumenm nou ka fè? Kisa nou dwe fè pou bay rezistans la jarèt?

Kouri vini anfoul vin fè tande vwa nou!Pa bliye dat la ak lè a Randevou a se:

Dimanch 27 jiyè 2014, 6 è p.m.Nan lokal Haïti Liberté, 1583 Albany Ave (kwen Glenwood Road) Brooklyn, NY 11210

Antre Gratis!Pou plis enfòmasyon rele (917) 251-6057, (718) 421-0162

Osnon E-mail [email protected]

FOWÒM POPILÈ KONT LOKIPASYON

mokrasi pèpè pachiman ! Desalin te deklare nan konstitisyon peyi a nan lane 1805, nou pa dwe janm admèt pou okenn blan, okenn etranje vin pile tè sa a ak tit pwopriyetè  ! Jodi a Juda ak konze yo ap prepare yo pou fè magouy pou chanje konstiti-syon peyi a pou yo ka legalize tout machandiz yo deja prèske fin delivre bay etranje. Nou di male pou juda ak konze yo!

Peyizan nan tout rakwen peyi Ayiti, nan okazyon 27e an-ivèsè masak peyizan Janrabèl yo, nan memwa 139 fanm vanyan ak gason kanson sa yo, tèt kole ti pey-izan ayisyen di nou ayibobo, prepare nou toupatou, pran tout dispozisyon

pratik ki nesesè pou defann tèt nou kont tout atak kriminèl mafyozo, bèfchenn etranje yo ap kontinye vin fè sou lavi nou, sou byen nou, sou tè nou, sou tout tèritwa nasyonal la! Tout bèt jennen mode, pa janm bliye, lejitim defans se dwa sakre nou!

A tout òganizasyon konsekan ki nan sektè demokratik popilè a, tèt kole ti peyizan ayisyen di : ann nou sere ran nou piplis, ann rapouswiv pi djanm ak inisyativ nou pran pou kanpe nan peyi a ak nan dyaspora a yon Mouvman Patriyotik Demo-kratik Popilè (MPDP). Ann pran responsabilite nou jis rive ofri mas popilè yo, nan yon tan ki pa twò long, veritab altènativ politik popilè yo bezwen an. Yon altènativ politik ki ta dwe mennen nou nan konstrik-syon veritab pouvwa popilè a kòm sèl mwayen, ki ka fè n sòti nan kat-chouboumbe Leta tchoul ak oligazhi restavèk la ak bourad enperyalis yo déjà lage pèp ayisyen an.

Aba Minustah! Aba Okipa-syon! Aba piyay k ap fèt sou resous natirèl peyi a! Aba degèpisman ak va k ap fèt sou tè peyi a, pou bay etranje! Aba tout gouvènman tchoul antinasyonal ak antipopilè! Viv endepandans peyi a ak souve-rènte alimantè pèp ayisyen an! Viv konstriksyon altènativ sosyo-eko-nomik, politik ak kiltirèl pèp la! Viv konstriksyon ak tablisman pouvwa demokratik popilè a.

Page 16: Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 Haiti 20 gdes

Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times16

Suite de la page (12)

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division » alors que l’Armée, les institu-tions, la rue, et la population restent unies ? Une illusion dont ils veulent nous con-vaincre, alors que la réalité est à l’opposé !

La réalité est que « nous sommes désormais au-delà de la coexistence » qui prévalait avant les événements. Nous vi-vons les débuts d’une « fusion » complète entre les Syriens. Les images des Syriens de toutes les confessions se rendant aux urnes, le consensus populaire, et la forte participation aux élections ne font que confirmer cette évidence. Tels les membres d’un seul corps, toutes les composantes ethniques et confessionnelles de la société se rejoignent pour s’entraider et servir ce même corps auquel elles appartiennent, quelles que soient leurs couleurs et leurs fonctions. Il n’est donc plus question de coexistence ou de tolérance, mais de com-plémentarité et de cohésion.

Il n’empêche que nous ne pouvons vraiment avancer vers l’avenir sans par-ler, en toute transparence, des racines de ce qui nous arrive au présent. Autant ce peuple a démontré son patriotisme, autant ce fut douloureux, honteux et même in-famant qu’une partie, aussi minime soit-elle, ait été le point d’appui de cette guerre. Sans sa participation, l’irruption des terror-istes étrangers, les ingérences politiques et économiques, les interventions militaires, et même les tentatives d’atteinte à la sou-veraineté nationale n’auraient pas été possibles. Par conséquent, même si les facteurs externes sont manifestes, étant donné les déclarations des agresseurs et de leurs instruments, ce facteur interne est fondamental pour traiter la situation actuelle et éviter qu’elle ne se reproduise à l’avenir. Malgré le consensus parmi les Syriens, lesquels considèrent que la raison ayant poussé ceux-là à détruire la patrie est l’ignorance, nous pensons que cette crise s’est principalement fondée sur un « déficit moral ».

En effet, c’est l’absence de mo-rale qui défigure les lois, méprise l’honneur, vend les patries, et mène à l’anéantissement des nations. C’est le plus grand obstacle au développe-ment des sociétés, lequel ne dépend pas uniquement des règles et des lois aussi précieuses soient-elles, mais dépend es-sentiellement d’une éducation fondée sur la moralité. Sans morale, il n’y a pas de développement ; ces deux exigences étant inséparables. Les comportements moraux peuvent mener à la bonne application des lois, et les bonnes lois peuvent développer la morale, à condition d’en avoir semé les graines préalablement dans la famille et la société.

Dans la pratique, les règles suppo-sent que l’être humain existe pour servir les autres et profiter d’un service public, qu’il soit salarié, fonctionnaire, et même membre d’une association de bienfai-sance. Par conséquent, sans morale, le sentiment national n’habiterait pas notre conscience et le service public n’aurait plus de sens. Chacun d’entre nous agirait en égoïste et aux dépens d’autrui. C’est ce que nous avons largement observé au cours de cette crise, où beaucoup n’ont pas pris les armes, mais ont volé, extorqué et pillé, se révélant aussi dangereux que les terroristes.

C’est ainsi que le déficit moral nous

éloigne de nos objectifs car, à un moment donné, nous ne disposons plus des outils nécessaires à leur concrétisation. Ce qui fait que nous voulons le développement sans pouvoir y parvenir et que nous vou-lons lutter contre la corruption sans pou-voir l’atteindre.

Aborder cette question, n’est ni une dispense de la révision des lois et des règlements, ni un prétexte pour sous-traire l’État à ses responsabilités. Si les comportements moraux et l’éducation à l’éthique sont essentiels, le rôle de l’État et de ses institutions sont fondamentaux, sans oublier que toute construction en l’absence de fondations solides est vouée à l’effondrement. D’où l’importance de « la lutte contre la corruption » car ces deux sujets [déficit moral et corruption] sont étroitement liés ; la corruption morale étant le plus grand défi posé à toutes les sociétés et à tous les États. Elle est à la base de la corruption administrative et financière, lesquelles engendrent une cor-ruption plus grave encore : la corruption nationale génératrice d’individus qui ven-dent leur patrie et le sang de leurs enfants au plus offrant.

Par conséquent, la lutte contre la corruption doit être menée sur plusieurs axes à la fois et en même temps. Frap-per d’une poigne de fer tout corrompu avéré est nécessaire ; mais n’empêche pas l’apparition d’autres corrompus plus rusés et plus subtils qui resteront impunis et qui perpétueront indéfiniment les conditions servant leurs seuls intérêts. Placer la lutte contre la corruption au sommet de la pyra-mide n’est donc pas suffisant, mais néces-site une réforme administrative des insti-tutions publiques qui se situent au centre de cette pyramide. C’est une réforme glo-bale que nous avions initiée depuis des années et que nous poursuivions, étape après étape ; mais il est indubitable qu’elle a été retardée par la crise.

Un deuxième axe porte sur la révision des programmes éducatifs de telle sorte qu’ils ne se contentent pas d’enseigner ; mais aussi d’éduquer. Il s’agit d’un travail monumental que le Ministère de l’Éducation a pris en main depuis un an déjà ; mais là aussi, l’application des pro-grammes est nécessairement progressive et de longue haleine. Dans ce contexte, il est d’autant plus important que cette évo-lution concerne aussi les institutions reli-gieuses censées former des cadres respon-

sables dont nous avons un grand besoin, aujourd’hui plus que jamais ! Dans ce but, le Ministère des Waqfs, les ulémas syriens et les religieux ont franchi un grand pas en collaborant notamment à la révision des références, et les institutions religieuses ont d’ores et déjà initié cet apprentissage et le poursuivront.

Bien sûr, nous ne devons pas oubli-er le rôle important des médias, lesquels ne changeront pas grand-chose, s’ils se con-tentent de parler des corrompus, de les cri-tiquer, voire de les attaquer publiquement. Seules des investigations sérieusement menées, avec preuves à l’appui, pourront être tenues en compte par les inspecteurs et les tribunaux chargés de lutter contre la corruption. Tel est le rôle de l’État, c’est le chemin le plus court et le plus rapide. Mais le rôle le plus important, qui s’exerce sur des années et se situe à la base de cette pyramide, donc au fondement même de la lutte contre la corruption, revient à la so-ciété et plus particulièrement à la famille.

Pour produire une société non corrompue, nous devons tous donner, pères et mères, « la bonne éducation » à nos enfants. Posons-nous la question de savoir si ce que nous avons observé comme corruptions, exploitations, en-lèvements, vols, trahisons, et multiples autres vices, seraient apparus dans notre société si les parents de ces délinquants leur avaient assuré une bonne éducation. D’autre part, qu’en est-il des millions de personnes honnêtes, travaillant dans les deux secteurs public et privé ? Qu’en est-il de tous ces jeunes qui ont décidé de s’engager quitte à mourir pour la défense de la patrie ? Qu’en est-il des citoyens qui ont poursuivi leurs devoirs vis-à-vis de la nation, et des familles qui ont résisté sans jamais abandonner leur terre malgré les conditions difficiles ? Tous ceux-là n’ont pas agi sur ordre d’un supérieur ou selon des directives administratives. Ils l’ont fait parce que leur famille leur ont inculqué la bonne éducation, offrant ainsi des per-sonnes honnêtes et patriotes à la commu-nauté nationale.

Une éducation qui fait que le citoy-en respecte la loi par conviction non par crainte d’une punition, que le fonction-naire est motivé par le service public non par un intérêt personnel et que le proprié-taire d’un capital est conscient que par sa dérobade à l’impôt, il vole 23 millions de personnes quand un simple voleur vole

une ou quelques personnes.C’est cette base éducative qui en-

gendre un citoyen prêt à aider sa famille et sa société en période de crise au lieu de les exploiter, c’est celle qui empêche un citoyen de devenir un mercenaire utilisé contre sa patrie à chaque fois qu’un con-spirateur ou un étranger le sollicite ; c’est celle qui permettra à l’État de mener ses autres entreprises en profondeur et avec plus d’efficacité. Faisons donc en sorte que la lutte contre la corruption devienne notre priorité, non seulement pour les autorités concernées, mais pour chacun d’entre nous. Ne nous contentons pas d’en parler, attaquons nous à ses racines, et cessons de nous accrocher à ses branches !

Mesdames et Messieurs, les États qui se tiennent derrière le terrorisme ont tenté de détruire tous les fondements de la vie en Syrie. Parallèlement aux opéra-tions meurtrières qui ont touché toutes les franges de la population sans exception ni discrimination, ils se sont acharnés à détruire systématiquement nos infrastruc-tures bâties après des décennies d’efforts, d’argent, et de sueurs, par des généra-tions de Syriens. Il est indubitable que ces destructions globales ont frappé chacun des citoyens dans sa vie quotidienne, ses moyens de subsistance, et ses biens propres. D’où notre souci supplémentaire concernant les biens des particuliers.

Ceci sans oublier les raids perma-nents des terroristes sur les champs de pétrole représentant les revenus financiers majeurs de la trésorerie nationale, les at-taques des conduites de gaz alimentant les centrales électriques, les attaques de ces mêmes centrales pour les détruire, le sabotage des lignes électriques qui re-lient les villes de chaque gouvernorat ; ce qui n’autorise plus que quelques heures d’électricité par jour, partout dans le pays. Quant au tourisme qui était en plein essor et une source importante de revenus pour l’État et les citoyens, nous pouvons dire qu’il est presque tombé à zéro. Ce vandal-isme généralisé a nécessairement modifié les priorités de l’État, d’autant plus que nombre d’individus dénués de conscience ne règlent plus leurs factures et leurs im-pôts.

Tous ces problèmes se sont ac-cumulés et ont conduit à une situation économique difficile ressentie par chaque citoyen syrien, sans exception. De plus, les pires dommages ont touché les infrastruc-tures vitales pour l’économie. L’accent devra être mis sur leur reconstruction ainsi que sur la reconstruction des logements, des usines, des routes, et de tout ce qui a été détruit ou ruiné. D’où un énorme secteur concernant tous les citoyens par ses retombées positives sur tous les autres secteurs économiques, en sachant que « pas de reprise économique envisageable sans reconstruction » !

Oui… Mesdames et Messieurs, « la reconstruction est le titre de la prochaine étape économique ». Nous allons tous en-semble consacrer nos efforts à ce secteur ainsi qu’aux secteurs complémentaires. Ici, j’insiste sur l’artisanat, les petites et moyennes entreprises susceptibles de se développer rapidement et de créer nombre d’emplois. De plus, nous continuerons à soutenir les deux secteurs stratégiques : le secteur public et le secteur agricole. Ils

ont été et demeurent des leviers fonda-mentaux de l’économie syrienne et sont, aujourd’hui, les plus importants facteurs de résistance à la crise.

Dire que « la reconstruction est le titre de la prochaine étape économique » ne signifie pas qu’il faille attendre la fin de la crise. Nous devons commencer dès aujourd’hui. Pour sa part, l’État a déjà voté des lois encourageant et facilitant l’investissement dans ce domaine. Ainsi, le gouvernement a récemment adopté toute une législation concernant la « zone Kafarsouseh » dans la région de Damas. C’est par cette zone que nous démar-rerons la reconstruction. Elle associera des propriétaires fonciers - qui ne sont pas nécessairement des gens aisés, la plupart sont plutôt pauvres parce qu’ils n’ont pas pu exploiter leur terre pour de multiples raisons - des entrepreneurs, des travail-leurs, et l’État qui possède des parts. La répartition des quotas sera achevée dans un mois environ, et il est prévu que nous ayons démarré la reconstruction de cette zone vers la fin de cette année ou le début de l’année prochaine, avec application de ce modèle à toutes les régions frappées dans d’autres provinces syriennes, si les conditions de sécurité le permettent.

Démarrons donc, main dans la main, la reconstruction de la Syrie pour rester dignes d’elle et que notre course contre le temps soit pour la reconstruire, non pour la détruire ! Prouvons, comme nous le faisons depuis trois ans, que la volonté des Syriens est beaucoup plus forte que les exactions des terroristes et des agents à la solde de l’étranger.

Chers frères et sœurs, en ce jour, nous nous dirigeons tous vers une nou-velle étape. À ce stade, ce qui compte le plus est notre consensus sur la protection de la patrie, sa reconstruction morale, psy-chologique, physique, matérielle… et c’est aussi notre consensus sur « l’éradication du terrorisme » et le travail au retour de ceux qui ont dévié du droit chemin dans le giron de cette même patrie.

Et puisque nous regardons vers l’avenir, admettons que nous avons be-soin de combler d’immenses lacunes au niveau national. Ce qui implique que nous conjuguions nos efforts, que nous nous épaulions les uns les autres pour aborder ensemble cette nouvelle étape, et qu’il y’ait « relation interactive » entre le peuple, ses autorités dirigeantes et son gouvernement. Diriger et gouverner ne signifient pas négliger l’avis du peuple, ni que le peuple compte uniquement sur ses dirigeants.Si nous voulons réussir, nous devons marcher ensemble vers l’avenir que nous souhaitons. D’où le slogan « sawa » [en-semble] qui veut que nous partagions le sens des responsabilités tout au long de notre parcours et que c’est ensemble que nous reconstruirons ce qui a été dé-truit. Nous continuerons à frapper le ter-rorisme, comme nous poursuivrons les réconciliations dans toutes les régions du pays jusqu’à ce qu’il ne reste plus un seul Syrien dans les centres de relogements et dans les camps de réfugiés. Nous lutterons contre la corruption par la Loi et la mo-rale. Nous renforcerons nos institutions par l’égalité des chances et l’élimination

Suite à la page (18)

Un peuple qui a rendu à la Révolution son véritable sens ; un peuple qui a prouvé que les Syriens vivent et meurent avec honneur, leur dignité

étant plus précieuse que la vie elle-même

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 17Haiti Liberté/Haitian Times

A Travers le monde Suite de la page (4)

Vol MH17, les 10 questions de Moscou à Kiev !

Alors que la presse occidentale rego-rge d’hypothèses, d’accusations et

de supputations sur la tragédie du vol MH17, force est de constater qu’aucun des titres phares de la presse atlantiste n’a jugé bon de porter à la connaissance de son public les 10 questions que le vice-ministre russe de la Défense, Ana-toly Antonov, a posées aux autorités ukrainiennes sur certains aspects de cet incident.

Dans ses déclarations à la chaîne russe de télévision Russia Today [1], diffusées dès le 18 juillet 2014, le vice-ministre russe de la Défense s’est de-mandé, entre autres, par quels moyens certains pays occidentaux étaient-ils ar-rivés, « seulement 24 heures après les faits », à la conclusion que la Russie se-rait impliquée dans le crash de l’avion malaisien de ligne qui a coûté la vie à près de 300 personnes le 17 juin.

Ayant observé qu’aucune preuve n’est venue étayer ces allégations, le vice-ministre russe de la Défense a es-timé qu’elles sont le fait « d’une guerre médiatique déclenchée à l’encontre de la Fédération russe et de ses forces armées ».

Le vice-ministre Anatoly An-tonov a formulé, à l’adresse de Kiev, 10 questions « simples » sur lesquelles les medias atlantistes gardent le plus pro-fond silence :

1- Immédiatement après la tra-gédie, les autorités ukrainiennes en ont tout naturellement attribué la respon-sabilité aux forces d’autodéfense [des fédéralistes]. Sur quoi fondent-elles ces accusations ?

2- Kiev peut-il fournir tous les détails sur l’utilisation des lanceurs de missiles Bouk [un système de défense antiaérienne composé de missiles sol-air, couplés avec un module complexe de radar, permettant de suivre plusieurs cibles aériennes en même temps] dans la zone des hostilités ? Et – ce qui est essentiel – pourquoi a-t-il déployé ces systèmes [de défense antiaérienne] al-ors que les insurgés n’ont pas d’avions ?

3- Pourquoi les autorités ukraini-ennes ne font rien pour mettre en place une commission internationale ?

4- Les forces armées ukrainiennes accepteraient-elles que des enquêteurs internationaux dressent un inventaire de leurs missiles air-air et sol-air, y com-pris de ceux qui ont été utilisées ?

5- La commission internatio-nale aura-t-elle accès aux données sur les mouvements des avions de guerre ukrainiens correspondant au jour de la tragédie ?

6- Pourquoi les contrôleurs aéri-ens ukrainiens ont-ils autorisé l’avion

à s’écarter de la route utilisée normale-ment vers le nord et à s’approcher de la dénommée « zone de l’opération antiter-roriste » ?

7- Pourquoi l’espace aérien sur la zone de guerre n’avait-il pas été fermé aux vols civils alors que cette zone n’était même pas entièrement couverte par les radars des systèmes de naviga-tion ?

8- Que peut dire officiellement Kiev sur les commentaires postés sur les réseaux sociaux par un contrôleur aéri-en espagnol travaillant en Ukraine sur la présence de 2 avions militaires ukraini-ens qui auraient volé aux côtés du Boe-ing 777 sur le territoire de l’Ukraine ?

9- Pourquoi le Service de sécurité d’Ukraine [SBU] a-t-il commencé à tra-vailler sur les enregistrements des com-munications entre les contrôleurs aéri-ens ukrainiens et l’équipage du Boeing ainsi que sur les systèmes de stockage de données des radars ukrainiens sans attendre la participation d’enquêteurs internationaux ?

10- Quelles leçons l’Ukraine a-t-elle tirées de l’incident similaire survenu en 2001, lorsqu’un avion russe [de ligne] Tu-154 s’était écrasé en mer Noire ? A l’époque, les autorités ukrainiennes avaient nié toute implication des forces armées ukrainiennes jusqu’au moment où une évidence irréfutable avait dé-montré officiellement la responsabilité de Kiev.

Avant les déclarations du vice-ministre, le ministère russe de la Défense avait révélé que 27 systèmes de défense antiaérienne Bouk M1 appartenant à l’armée ukrainienne étaient déployés dans la région avant l’incident.

Le ministère russe de la Défense avait annoncé aussi que l’itinéraire de l’avion et l’endroit du crash se trouvent dans le rayon d’action de 2 batteries ukrainiennes de DCA à longue portée et de 3 systèmes de missiles sol-air Bouk-M1 et que des installations russes avaient enregistré le fonctionnement d’un radar ukrainien de défense anti-aérienne le jour même du crash.

Or, aucune de ces informations diffusées officiellement par la Russie n’ont été mentionnées dans la presse atlantiste. Celle-la n’a pas non plus cru intéressant de reprendre les déclarations du procureur général ukrainien Vitaly Yarioma lorsque ce dernier a révélé, quelques heures après la catastrophe, que les militaires ukrainiens avaient fait savoir au président Porochenko que les rebelles fédéralistes n’étaient jamais ar-rivés à s’emparer de systèmes ukraini-ens de missiles antiaériens.

Entre-temps, on ne peut que con-stater aussi que le battage médiatique autour de la catastrophe du vol et les images du site du crash diffusées en boucle sur les chaînes occidentales et la presse mainstream servent mainten-ant à occulter le fait que Kiev poursuit son offensive sur les villes Lougansk et Donetsk, où de nombreux civils ont déjà trouvé la mort sous le feu de l’artillerie ukrainienne.

Notes[1] « Malaysia MH17 crash : 10

questions Russia wants Ukraine to an-swer », Russia Today, 18 juillet 2014.

Réseau Voltaire 20 juillet 2014

Des secouristes ukrainiens lèvent un corps sur le site du crash du vol MH 17 à Grabove, près de Donetsk en Ukraine le 20 juillet 2014

catholique avalisent sans broncher. Le gouvernement Miki-Lamothe peut à sa guise déclencher la bombe de l’article 12 pour exclure le parlement et diriger par décret. Cependant, ceux et celles qui sont au courant ne seront nullement étonnés des multiples et inénarrables crimes dont l’église catholique qui bana-lise la violence est l’auteur.

Langlois, l’apôtre de la discrimi-nation

Un cardinal en plus ajouté à de milliers de prêtres et de pasteurs non productifs, en quoi cela pourrait contri-buer à briser les chaînes du sous-déve-loppement et de la misère infrahumaine dans laquelle se trouvent empêtrées les masses populaires haïtiennes. Motivé par les vieux démons de la discrimina-tion contre ceux et celles qu’ils quali-fient d’adeptes de “Satan”, ce Langlois s’en prend à la religion authentique du peuple haïtien, en l’occurrence le Vodou.

N’étant pas suffisamment hon-nête pour se rendre à l’évidence que ce poste de “cardinal” n’est qu’une prime accordée à la paresse, Langlois en pro-fite largement pour cracher sa haine sur ceux et celles qui veulent vivre leur spiritualité autrement que la façon dic-tée par ses tuteurs de l’occident. Nonm Langlwa sa a pap leve ni lou ni lejè, li manje, li bwè, li manje sa l vle lè l vle. Kadinal la se mò l ye, li pa konn pri dra. Li pap leve lou, li pap leve lejè, li viv alèz tankou Blèz. Ant yon ti machann dlo nan lari a ak kadinal sa a kiyès ou panse ki pi itil peyi a ak popilasyon an ?

Jouissant de moult faveurs que lui accorde son poste de paresseux, de couard et de mesquin, pour satisfaire ses patrons de l’occident, Langlois, ce cardi-nal ti koulout, s’en est pris au Vaudou. Il ne s’est pas gêné pour qualifier la culture populaire de « grand problème social » pour Haïti. Pawòl tafya kadinal la pale a ta vle fè konprann se Vodou a ki pwoblèm sosyal peyi a. Kadinal ou sou blòf paske w konnen se blan an ak klas dominant yo ki se de nan pi gwo pichon k ap toufounen Ayiti. E, se chak jou ou pe resevwa chèk nan men yo. Chak jou w ap bo bay lanmen ak yo.

Non satisfait de cracher son mépris et sa haine pour la religion pra-tiquée par les couches des bas-fonds, à cause de son caractère revendicatif, cet hypocrite historique ose se faire passer pour le plus grand défenseur des masses populaires. “Cette religion offre la « magie » mais pas de vraies solu-tions à une population privée de justice”. Bòs Langlwa ki jistis legliz katolik fè pèp la jwenn. Profitons de cet espace pour demander à Langlois qui prétend s’en prendre à la magie, à quelle fin avait-il organisé cette fameuse messe noire avant sa nomination au poste de “cardinal”? Kadinal de hèl !!!!!

Mouche kadinal, ou wè jan maji bon ? Gade non mouche Langlwa, Vo-douyizan an yo fè 17 an nan lanfè, yo konn riz tout satan. Maladi w soufri a se pa li w di doktè a. Ce renard a suf-fisemment de toupet pour s’apitoyer sur la misère des exclus du système. Tande yon rans Langlwa akouche. L’église de Langlois exploite à fond la situation des couches nécessiteuse des pays pauvres en les contraignant à vivre dans la mi-sère infrahumaine pour bénéficier de ce paradis virtuel.

Ce Langlois si éloquent quand il s’agit de s’en prendre au Vodou, serait-il conscient de l’ampleur du mal causé aux populations victimes du choléra Minustah. Et, quelle a été la réaction de la Conférence Episcopale, la boutique de Langlois suite à autant de décès et de centaines de milliers de compatriotes in-fectés ? Ce même Langlois a eu la langue cousue avec le fil acéré du mutisme quand la Minustah assassinait, violait, volait et faisait toutes sortes d’exactions contre de paisibles citoyens.

C’est facile à comprendre que cet excès de pouvoir lui fait tourner la tête, fè l tonbe radote tout kalte koze rans. De peu ce Langlois aurait accom-pagné son courtier Miki à l’occasion de sa ballade à Miami pour son ième gou-vènman lakay li pou l al manje kwis poul epi bwè soda. Ce Chibly Langlois lie le système de croyance d’Haïti à ces problèmes politiques chroniques, qui, selon lui, forcent les Haïtiens pauvres à rechercher des solutions surnaturelles. Écoutons le divaguer : « Si une personne est instruite et a les moyens financiers, elle ira voir un médecin [à la place du

prêtre vaudou] quand elle tombe ma-lade. Si cette même personne est allée à la Cour pour obtenir la justice, elle n’irait pas chez le prêtre vaudou pour obtenir la vengeance. C’est un gros pro-blème pour l’église. Et pour Haïti ».

Se basant sur des statistiques dont lui seul connait les sources, ce Langlois a fait savoir qu’environ 80% des Haï-tiens sont catholiques et qu’à peu près la moitié de la population pratique éga-lement le vaudou, bien que beaucoup ne le font pas en public. «C’est pourquoi les cérémonies vaudou se déroulent pen-dant la nuit. Ils ont honte de dire qu’ils pratiquent», a-t-il fait savoir. Ala nonm gen kouray pou l pale tenten !!!.

Ce Langlois sans gloire à court de discours porteur a eu le toupet de déclarer que les Haïtiens ne peuvent pas pratiquer deux religions. Au faîte de la supercherie la plus abjecte qu’il a apprise à intérioriser et qui constitue son unique brevet de compétence, il a eu à soutenir que : « L’église ne peut pas, et n’ignore pas les éléments culturels et usages du vaudou, comme le tambour, le rythme, la façon de chanter. Mais, vous ne pou-vez pas être vaudouisant et catholique. Le catholique doit être pur catholique, le vaudouisant devrait être un pur vau-douisant».

Considérant ces insanités accou-chées par ce Langlois, devrions-nous déduire que cet homme ivre de pouvoir ne maitrise pas le sens des mots. Si ce mégalomane se met à parler de pureté de la religion catholique, alors l’on ne peut rien reprocher aux Nazis, aux macoutes et autres criminels notoires. Ce Langlois aurait-il la moindre idée des millions de gens broyés par la machine à crimes du catholicisme à l’occasion des guerres de religion ?

Langlwa monchè sa k fè w pa mande moun ki konnen, y a di w ki kantite krim katolik fè sou tout latè. Pour prendre le contrepied des vélléi-tés criminelles de Langlwa qui prépare l’opinion pour la 14ème déchoucage des vodouisants haïtiens, Religion pour la Paix a fait sortir une note pour le moins assez complaisante par rapport aux dangers imminents qui menacent les Vodouisants haïtiens à travers tout le pays. Danger de mort brulés vifs comme en 1941 lorsque le clergé haitien a orga-nisé une vaste campagne de rejeté touye houngan ak bòkò boule peristil yo. Nonm Langlwa a konn sa l vle fè trè byen. Cependant personne ne doit oublier de sitôt le rôle de suppôt qu’a joué Religon pour la Paix dont fait par-tie le secteur Vodou dans le maintient de Miki au pouvoir en lui accordant le loisir d’ironiser toute la population haitienne avec ces passeports trafiqués. Aussi, Religion pou la Paix à titre de consul a accompagné l’ambassadeur étasunien Georges Trechnet pour donner son appui à son compatriote Miki.

Confondant son rôle de diplomate avec celui de directeur des Archives Nationales ou d’un simple officier d’Etat civil, ou de gouverneur en territoire conquis, ce Technet ne s’est pas gêné pour déclarer : “Miki pa blan meriken Miki se Ayisyen natif natal”. Ala je blan chèch papa  !. Cependant nous devons reconnaître – dans le cadre de ce dossier de nationalité – la haute capacité de Miki à corrompre même des diplomates et à les mettre à son service.

Vodouisants, vous serez les pre-mières victimes de l’intolérance et du caractère fondamentaliste de ce Langlois dont le pouvoir lui fait tourner la tête. Alors, préparez-vous à toutes éventua-lités parce que : Sa k te pase Limonad la li pap pase Plèndinò. Et connais-sant les pratiques de l’église catholique relatives aux hécatombes, l’homme Langlois s’acharne à ignorer la poutre gigantesque qui obstrue ses prunelles. Hypocrite comme lui seul, il cherche à déceler la paille dans les yeux de ses en-nemis pour avoir une justification pour les abattre.

Comme à son accoutumée, l’Église qu’il représente ne reculera de-vant aucun massacre pour contraindre les autres à espérer en ce paradis vir-tuel auquel personne ni les papes ni les cardinaux ni les fidèles ne croient pour un centime. Vodouyizan Ayisyen, an nou di nonm Langlwa a. : Sa k te pase Limonad la li pap pase Plèn-dinò. Si gwo manman pare pou ze-pina se pou zepina pi pare ankò pou gwo manman. Vakabon se vakabon sa klè kou dlo kòk.

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Page 18: Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014 Haiti 20 gdes

expulsé du territoire de l’État dont il est le ressortissant ni être privé du droit d’y entrer (22-5, CADH)».

De même, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques

déclare que toutes personnes sont égales devant la loi et ont droit à une égale protection de la loi (art.26).(4)

Par ailleurs, au lieu d’accorder l’égale protection de la loi et de la Con-stitution à tous les haïtiens sans dis-tinction, le gouvernement enfonce le

clou dans le dos des haïtiens détenant un passeport étranger, protégeant seuls les étrangers détenant un passeport diplomatique. Ce qui favorise ceux qui sont au pouvoir, avec leur nationalité étrangère, ayant obtenu par la fraude des documents haïtiens pour justifier

leur place dans la haute fonction de l’État qui est réservée aux haïtiens qui n’ont jamais renoncé à leur nationalité.

Conclusion En résumé, la décision du Ministère du Tourisme et des Industries créatives de

faire payer aux haïtiens détenant un passeport étranger venant en Haïti une redevance touristique remet en ques-tion le fondement de la Constitution basée sur l’égalité entre les citoyens par le rejet de la discrimination dans les décisions administratives établies sur le statut social, par le respect de leurs droits fondamentaux et de la liberté de circuler librement et d’aller et venir. La redevance touristique visant ces haïtiens constitue l’une des violations de la Constitution et des droits qu’elle protège. C’est ainsi que nous recom-mandons au Ministère d’affirmer claire-ment que les haïtiens voyageant avec un passeport étranger ne sont pas con-cernés par cette décision illégale et in-constitutionnelle, de leur offrir de prou-ver par tout moyens –preuves, langue, etc. leur lien avec Haïti. Si le Ministère maintient cette décision inique et arbi-traire, ces haïtiens pourront refuser de payer pour avoir le droit de fouler le sol de leur propre pays.

*Me. Jacceus JOSEPH, avocat au Canada et en Haïti, professeur à l’université d’État d’Haïti

Noteshttp://www.larousse.fr/dictionnaires/

francais/visa/82159))2Id.3La CADH a été ratifiée par l’État haï-

tien le 14 septembre 1977, qui a reconnu la compétence de la Cour le mars 1998- Voir le site de la CIDH

4 Le Pacte est ratifié par l’État haïtien le 23 mai 1990, publié le 7 janvier 1991, Mon. 2.

Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times18

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du favoritisme. Nous n’avons donc au-cune raison pour rester inactifs ou négatifs face aux défis qui nous attendent.

La plupart des aspects négatifs de notre société sont le produit d’une cer-taine culture qui s’est ancrée dans nos esprits. Elle doit laisser place à une cul-ture de l’initiative, de la coopération et du souci d’autrui plutôt que de sombrer dans l’individualisme et le défaitisme. Certains demanderont : « Comment faire si les fonctionnaires ne répondent pas à nos initiatives ? ». Question correcte, mais il n’est pas possible de généraliser un cas à l’ensemble des fonctionnaires. Il y aura toujours quelqu’un qui entend et qui s’intéresse. À nous de ne pas baisser les bras et d’insister par tous les moyens pour nous faire entendre afin de contribuer à construire, à développer et à rectifier les erreurs.

Je suis parfaitement conscient que les expectations sont nombreuses dans ce que je viens de dire. Je sais aussi que les attentes sont beaucoup plus nom-breuses que les points abordables dans un simple discours. Des attentes légitimes dans leur grande majorité et souvent très logiques, mais les guerres imposent des « priorités » qu’il est absolument indispens-able d’identifier. Nous avons une Armée héroïque qui défend la patrie au prix de milliers de martyrs, des victimes inno-centes du terrorisme qui tombent tous les jours, des citoyens enlevés ou portés disparus qui ont laissé derrière eux des familles qui n’espèrent plus que leur re-tour, d’autres qui ont dû quitter leurs do-miciles et sont devenus des sans-abri, et d’autres encore qui ne peuvent même plus avoir une vie décente… Par conséquent, il est impossible qu’à ce stade d’autres pri-orités l’emportent sur les préoccupations concernant autant de compatriotes.

Lorsque nous parlons de martyrs et de citoyens innocents massacrés, nous n’alignons pas des chiffres. Derrière eux, il y a des familles qui ont perdu un père, une mère, un frère, une sœur, un fils, une fille… Et lorsque nous parlons de citoy-ens portés disparus, il est impératif que notre première priorité soit de chercher à savoir ce qu’ils sont devenus et comment les retrouver. Ajoutez à cela que certains n’arrivent même plus à se nourrir !

Certes, nous avions une certaine pauvreté avant cette crise, mais elle n’est absolument pas comparable à celle qui sévit aujourd’hui. C’est pour soulager tous ceux-là et réaliser nos objectifs que nous devons consacrer tous nos efforts à soutenir nos Forces armées, aussi bien au niveau de l’État que de la société. Car nous ne pouvons dire aux familles des disparus, des militaires, des affamés que les priori-tés de ceux qui en ont assez, ou qui ont perdu tout enthousiasme, passent avant les leurs. Ignorer cela reviendrait à un déni de réalité.

Chers frères et sœurs, c’est votre

ferme résistance qui a officiellement an-noncé la mort du faux printemps arabe pour rediriger la boussole dans la bonne direction. S’il s’était agi d’un vrai print-emps, il aurait commencé dans « les pays de l’arriération arabe ». Et s’il s’était agi d’une révolution des peuples pour la liber-té, la démocratie et la justice, il aurait com-mencé dans les pays les plus rétrogrades, les plus oppressifs et les plus tyranniques. Ces pays qui sont derrière chaque « na-kba » [catastrophe] qui a frappé cette na-tion, chaque guerre menée contre elle, et à l’origine de toutes les déviances intellectu-elles et de toutes les dépravations morales. Ces pays qui représentent la plus impor-tante réalisation de l’Occident, la meil-leure cause des succès d’Israël et de son installation pérenne dans notre région. En témoigne leur position actuelle face à l’agression israélienne sur Gaza.

Mais, qu’en est-il de l’ardeur et de la prétendue bienveillance dont ils au-raient témoignées vis-à-vis de la Syrie ou du peuple syrien ? Pourquoi n’ont-ils pas soutenu Gaza ? Où sont donc passés leurs djihadistes ? Pourquoi ne les ont-ils pas envoyés pour défendre nos proches en Palestine ? Pour répondre à toutes ces questions, Mesdames et Messieurs, il nous faut savoir ce qui se passe actuelle-ment à Gaza.

Ce qui se passe à Gaza n’est pas un événement isolé ou instantané. Depuis l’occupation de la Palestine jusqu’à l’invasion et les tentatives actuelles de partition de l’Irak après partition du Sou-dan, nous avons plutôt eu affaire à une série impeccable planifiée par Israël et l’Occident. Pour nous, ce sont des évi-dences ! Ajoutons que l’exécution des plans successifs est toujours passée par les États de la tyrannie et de l’arriération.

Mais parlons des faits plutôt que de rester dans la théorie. N’est-ce pas Abdul Aziz bin Abdul Rahman Al-Faisal qui a confirmé à la Grande-Bretagne « qu’il ne voyait pas d’inconvénient à donner la Palestine aux pauvres juifs » en 1915 ? Ces États [du Golfe], n’ont-ils pas incité l’Occident et Israël à lancer l’agression de 1967, dont nous payons toujours la fac-ture, pour se débarrasser du « phénomène Gamal Abdel Nasser » qui, à l’époque, avait menacé leurs trônes ?

Ces États [du Golfe], n’ont-ils pas soutenu l’Iran sous le règne du Shah, pour de suite se retourner contre ce pays lorsque le gouvernement iranien, d’après la Révolution, a décidé de soutenir la Pal-estine et a transformé l’ambassade d’Israël en ambassade palestinienne ?

Ces États [du Golfe], n’ont-ils pas soutenu les crimes des Frères Musulmans et des « Frères du Diable », en Syrie, dans la seconde moitié des années soixante-dix jusqu’aux années quatre-vingt ? Et ne les ont-ils pas soutenus contre le peuple syrien et son État qui n’avaient jamais commis d’acte hostile à leur égard ?

Ce sont ces mêmes États [du Golfe] qui ont avancé en 1981 « l’Initiative de paix » présentée par le prince Fahd, mena-çant les Palestiniens de rivières de sang en cas de refus. Et, effectivement, à peine un an après le refus de cette initiative par les factions palestiniennes, arriva l’invasion israélienne du Liban qui se solda par la sortie de l’OLP, non par souci de protéger le Liban, mais pour protéger Israël.

Ce sont toujours ces mêmes États [du Golfe] qui nous ont surpris par la plus étrange des initiatives résumée en trois mots « Normalisation contre Paix », en-suite modifiée pour devenir « l’Initiative de paix arabe » au sommet de Beyrouth en 2002. La version modifiée était moins mauvaise que la version initiale et a été jugée ne pas valoir le prix de l’encre ayant servi à la rédiger par le Premier ministre is-raélien Ariel Sharon, lequel ne tarda pas à lancer une attaque contre les Palestiniens. Une attaque qui se solda par des centaines de martyrs, en particulier à Naplouse et à Jénine.

Et puis quand Israël a attaqué le Liban en Juillet 2006, le nommé « Saoud » a considéré que les résistants libanais étaient inconscients et téméraires, pen-dant que ces États [du Golfe] faisaient pression sur l’Occident et Israël pour qu’ils n’acceptent pas un cessez-le-feu avant l’élimination de la Résistance libanaise.

Et c’est justement parce que ces États [du Golfe] ont réussi leurs missions qu’ils ont été chargés de financer le chaos intitulé « Printemps arabe » et ont reçu les commandes de la Ligue arabe, une fois que d’autres pays arabes ont abdiqué ; ceci pour réduire son rôle à lancer des ap-pels à l’OTAN et à assiéger les peuples ar-abes et les États qui se rebelleraient contre leurs maîtres.

Tous ces événements et bien d’autres font partie d’une série continue pour dissoudre la question palestinienne. Tout l’argent versé par ces États [du Golfe] depuis leur création n’a été dépensé qu’à cette fin. Et les voici aujourd’hui à Gaza tenir le même rôle qu’ils ont joué en Syrie. Là bas, à travers le « terrorisme israélien ». Ici, à travers un terrorisme issu de quatre-vingt-trois nationalités. Les procédés sont multiples, mais le but est toujours le même et c’est toujours le même maître.

Ce qui nous amène à souligner un autre sujet d’importance. Certains se dis-ent indifférents à ce qui se passe à Gaza avec la conviction que nous avons, nous-mêmes, suffisamment de soucis et de problèmes. D’autres expriment leur ironie face à cette agression d’Israël sur les Pal-estiniens, par réaction à l’ingratitude et au peu de fidélité de certains d’entre eux en malgré tout ce que la Syrie leur a offert depuis des décennies. Ces deux comporte-ments relèvent de la naïveté, car ce qui se passe en Syrie et dans toute la région est directement en rapport avec la Pales-tine et ce qui se passe dans les territoires

palestiniens. Dans ce cas précis, se distan-cier, c’est comme regarder le feu dévorer la maison du voisin, sans rien faire pour l’aider à l’éteindre en pensant être à l’abri, alors que le feu avance petit à petit.

Par conséquent, ceux qui pensent que nous pouvons vivre en toute sécurité et nous distancier de la question palesti-nienne sont dans l’illusion, car elle restera la question centrale fondée aussi bien sur nos principes et sur les réalités qui s’imposent et démontrent l’étroite corréla-tion entre ce qui se passe en Syrie et ce qui se passe en Palestine ; d’autant plus que nous n’ignorons pas l’étroite corréla-tion entre les politiques internationales et régionales quand il s’agit de notre région.

Tout ceci exige que nous distingui-ons le peuple palestinien qui résiste, et que nous devons soutenir, des comédiens qui portent le masque de la résistance en fonction de leurs intérêts, pour soigner leur image ou se saisir d’un certain pou-voir. Sinon, nous ne ferions que servir, consciemment ou inconsciemment, les objectifs israéliens qui visent à encore plus nous déchirer et à nous faire croire que nos crises sont locales et isolées les unes des autres. Croire en une telle illusion nous poussera à prendre les mauvaises déci-sions menant à des solutions inefficaces qui feront que nous ne pourrons régler aucun des problèmes rencontrés par nos États respectifs.

Mesdames et Messieurs, un peuple tel que le vôtre qui a tenu bon, qui a résis-té, et qui est resté sur place dans un pays soumis à une agression d’une cruauté aussi inégalée, est un peuple digne de la plus haute considération et du plus grand respect ; un peuple digne de sa terre, de son histoire et de sa civilisation ; un peuple qui a rendu à la Révolution son véritable sens ; un peuple qui a prouvé que les Syriens vivent et meurent avec honneur, leur dignité étant plus précieuse que la vie elle-même, et leur foi en Dieu étroitement liée à leur foi en leur terre, leur patrie, et leur peuple.

Bien que nous ayons accompli dernièrement de grands exploits dans notre guerre contre le terrorisme, nous ne pourrons jamais oublier notre « Raqqa » bien aimée que nous libérerons avec la grâce de Dieu. Quant à « Alep » la résis-tante et à ses habitants héroïques, nous ne connaîtrons jamais la paix de l’esprit avant qu’ils ne retrouvent la liberté et la sécurité. Les opérations militaires quotidi-ennes autour de cette ville et le nombre de martyrs, venus de toutes les régions du pays pour la défendre au prix de leurs vies, témoignent clairement qu’Alep est dans le cœur de chaque Syrien. Comment se peut-il qu’un corps oublie son cœur ?

Toutes mes salutations à l’Armée arabe syrienne, à ses officiers et à chacun de ses soldats qui ont tout donné pour défendre la patrie, laissant derrière eux leurs familles avec la ferme intention de

se défendre eux-mêmes pour les retrouver sains et saufs.

Toutes mes salutations aux Comités de défense populaire, à tous ces jeunes hommes et à toutes ces jeunes filles qui ont pris les armes pour défendre l’honneur et la dignité de leur patrie jusqu’à devenir des auxiliaires précieux de notre Armée dans de nombreuses régions du pays. Et surtout, toutes mes salutations à ce peuple qui, en soutenant son Armée et ses en-fants partis au combat, a grandement con-tribué à leurs exploits.

Nous n’oublierons pas les fils fidèles et héroïques de la Résistance libanaise qui se sont tenus aux côtés de notre Armée pour livrer, ensemble, des batailles ho-norables des deux côtés de nos frontières communes. Nous leur adressons nos salu-tations ainsi qu’à chacune des familles de leurs martyrs, lesquelles nous ont rendu fidélité pour fidélité en considérant que le devoir de défendre la Syrie était tout aussi impérieux que la défense du Sud-Liban.

Tous nos remerciements à l’Iran, à la Russie et à la Chine ; ces pays qui ont respecté les décisions du peuple syrien tout au long des trois longues années et ont justement défendu toutes les con-ventions de la Charte des Nations Unies relative au respect de la souveraineté des États et à la non-ingérence dans leurs af-faires intérieurs.

Honorables Syriens, des défis con-sidérables et de grandes tâches nous at-tendent. Notre réussite malgré les difficul-tés et notre confiance en nous-mêmes ne signifie pas qu’il faille baisser notre garde. Nos ennemis sont perfides, mais notre dé-termination est forte. C’est par notre volo-nté que nous transformerons l’adversité en fortune. Et si le prix que nous avons payé est exorbitant, faisons en sorte que l’avenir soit à la hauteur de tout ce que cela nous a couté.

Une nouvelle étape commence. Nous y sommes préparés, car la Syrie mérite tous nos efforts. Nous ne lui refuse-rons rien, tout comme nos héros ne lui ont refusé ni leur sang, ni leur vie.

Quant à moi, je resterai toujours vôtre. Je vivrai parmi vous, m’inspirant de vous et me dirigeant grâce à votre vigi-lance. Avec vous… main dans la main.

Et la Syrie restera une citadelle im-prenable pour elle-même et pour sa dig-nité.

Que la paix soit sur vous !

Dr Bachar al-AssadPrésident de la République arabe

syrienne.Mercredi 16 juillet 2014, Damas.

Sources : Agence de presse arabe syrienne : SANA

Traduction : Mouna Alno-Nakhal

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des traces cicatrisées.

Elle sanglota à fendre l’âme.D’aucuns présageaient qu’elle al-lait rendre son âme.J’ai compris son gêneEn me décrivant la scène Ignominieuse que lui ont faite ses violeurs,Ces mêmes usurpateursQui brisent nos demeures De leurs puissants bulldozeursEt qui nous causent tant de mal-heurs.

Mentalement affaiblie, Gazzie(1) s’est accrochée à moiComme une branche se soude à un bois.Je l’ai pressée contre cœurTout en l’assurant que viendra l’heure De la délivrance qui s’annonce déjà.Nous récolterons les fruits de nos rudes combats.

Elle m’a promis de poursuivre la lutte avec la même rage,Bien qu’on ait transformé notre pays en lieu d’abattage Qui, aujourd’hui, t’impose

ce pénible veuvage.Je lui ai rappelé le sang de son père verséPour l’Intifada. “Regarde, lui dis-je, ma cécité,Ma figure, par la brûlure, dénatu-rée. Tout cela, chère Gaza,C’est le prix de l’IntifadaEt de l’obéissance aux fatwas.» (2) Elle m’a confirmé que le fils du voisinAhmed est amputé d’une jambe non par des requins,Mais par des particules de bombesQui ont failli l’envoyer à l’univers d’outre-tombe.

Gazzie bégayait en m’informant Que les bombes tombentBeaucoup plus souventQue la pluie. De plus belle se pour-suit l’hécatombe!

Elles sillonnent le firmament com-me des feux d’artificeAvant de détruire vies, artefacts et édifices.Le bleu de notre beau ciel est mal-heureusement occultéPar l’éclat des explosions et des

fumées.On fait rouler des chars blindésQui moissonnent nos chairs mor-celées.C’est affligeant que le suicide con-tinue d’être notre refuge;La mort prématurée ne cesse de nous emporter comme un déluge.

La vie fuit notre sol meurtriComme une chaleur aguerrieS’éloigne de l’hiver de la Sibérie.La mort rôde autour de nous, Tel un collier suspendu à un cou.Pour s’amuser, elle nous frappe coup sur coup.

Quid de la maison de grand-père?Est-elle devenue le repère Des bandits, des occupants?Y ont-ils installé un camp?

Je ne me souviens plus de l’éléganceDe la Mosquée ayant marqué notre enfance.Les projectiles ennemis ont troué,Lézardé, piqueté, renverséSes tristes mursQui ont perdu de leur parure.

J’ai lu avec des yeux larmoyants Les derniers reportages pour le

moins poignants:Pour peindre notre paysage de vio-lence,Les colons ont obscurci les joies de l’adolescenceEn faisant sauter la tête du jeune AbdoulComme celle d’une poule.Chez nous, ils le font à leur aise;Chez nous, pourtant, on grille comme dans une fournaise.Présenter d’incessantes condolé-ancesDevient une tradition, un jeu de correspondance.

Courage, commère ! Courage! Gardons la foi en la liberté malgré les carnages.C’est vrai qu’ils massacrent nos enfants jouant sur la plage;Mais un jour, ils seront tous forcés de déguerpir même à la nage.

Vois, les aiguilles de la victoire-fi-nale lèchent la penduleDe rédemption pour changer en une brillante aurore notre crépus-cule.Bientôt, nous n’aurons plus pour symboleCette funeste et douloureuse né-cropole.

Sous peu, va se dessiner sur nos fronts un matin argentéOù l’on ne pleurera plus des corps calcinés,Où l’on ne se souciera guère des calamités pour se ravitailler…Où l’on n’aura pas cure des fron-tières verrouilléesEt des tunnels dynamitésPar nos propres frères qui se disent islamisés.

Les murs séparatistes vont s’ef-fondrer. Nous seront rendues nos maisons démolies et brûlées.Les fillettes comme Gazzie sauva-gement violéesRecouvriront, bien sûr, leur virgi-nité.Nos chansons de paix partout se-ront chantées,Et notre chère terre vilipendéeNous sera enfin restituée toute sacrée.

1.- Gazzie  : surnom accordé à la Bande de Gaza.2.- Fatwa : jugement émis par une autorité islamique.

19 Juillet 2014

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Vol. 8 • No. 2 • Du 23 au 29 juillet 2014Haiti Liberté/Haitian Times20

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Lettre À Ma Commère Palestine

Par Reginald Souffrant

Vieille commère, comment ça va?Comment vont Cisjordanie, Ra-mallah,Jérusalem et ma mignonne fil-leule Gaza?

J’ai récemment conversé Avec Cisjordanie, ta fille ainée.Elle m’a dit que nos oranges sont toutes gâtéesAvant leur maturité,Que les enfers habitent désor-mais sous nos pieds.Elle m’a affirmé que notre ter-ritoire est toujours quadrillé;Polluées, même les eaux sont ensanglantées. Du moins, c’est ce qu’elle m’a confié!

Elle m’a parlé dans sa tendresse

coutumièreAvec son visage de lumièreQui continue de rayonner,Malgré les revers du présent et du passé.

Je l’ai trouvée toujours sage Comme l’imageD’un jardin d’Eden Ou d’un oasis où s’absente la peine.

Elle m’a chapitré au sujet de son frère RamallahEncore en convalescence là-bas.On était peu loquace au sujet de JérusalemCondamné à perpétuitéDans une prison à Bethléem Avant-hier, chemin faisant,De petits doigts innocentsM’ont tapé le dos tendrement.Je fis un demi-tour lentement.Surprise! Ce fut ma jolie Gaza

titubant…On a conversé à huis clos pen-dant longtemps.

Tu sais, commère, j’aime tous tes enfants.Sans te le cacher, cependant,Je t’avoue avoir un faible pour GazaQue j’ai vu vagir et gazouiller “da-da-da”.

La petite m’a entretenu à une heure fatidiqueComme si j’étais son père bi-ologique.Elle a tout raconté à son cher parrain.Avec moi, elle était dans son bain.Elle m’a montré ses doigts cou-pés,Sa peau déchirée,Et son dos où zigzaguent

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