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Connaître et apprendre à vivre avec la maladie VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE Radha Rangasamy-Jean Louis

VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

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Page 1: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

Connaître et apprendre à vivreavec la maladie

VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

Radha Rangasamy-Jean Louis

Page 2: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

2 Votre Guide sur le diabète

© Radha Rangasamy-Jean Louis (avril 2014)

Tous droits réservés. Toute reproduction, même partielle de cet ouvrage, sous quelque forme que ce soit est interdite, sans l’autorisation expresse de l’auteur selon la Copyright Act 1997

Édition : Marie-Claire Lassémillante

Maquette et mise en page : Maorigin Design Studio Ltd

Couverture : Zerom

Imprimé par: Caractère LtéeAdresse 3, Rue des Oursins – Baie-du-Tombeau

ISBN 978-99903-82-39-6

Page 3: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

3Votre Guide sur le diabète

«  »Le diabète doit faire partie

intégrante de votre vie et être traité pour que la vie puisse

être appréciée.(citation traduite)

Connaître et apprendre à vivre avec la maladie

VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

Catherine FesteMeditations on Diabetes

Ce guide est dédié à tous les diabétiques de la République de Maurice.

Page 4: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

4 Votre Guide sur le diabète

les professionnels de santé suivants ont gracieusement contribué à ce guide :

• DrVeenooBasantRai,spécialisteensantépréventive• DrRamchandraBheenick,médecingénéraliste• DrMahenBisnauthsing,ophtalmologue• DrBasoodeoGoolaub,médecingénéraliste• DrDavyIp,néphrologue• DrZouberrJoomaye,spécialisteenmédecineinterne• DrReshadKurrimbukus,spécialisteenmédecineinterne• DrBrendaLiPakTong,consultanteenmédecinefamiliale• DrLaxmanMavarkar,consultantdermatologue• DrVinodNundloll,anesthésiste• DrM.Y.Oozeer,diabétologue• DrArvindsingRamchurn,neurologue• DrHarishReesaul,neurologue• DrC.SRamdaursingh,gynécologue-obstétricien• DrFaezaSoobadar,pédiatre• DrNaraiensinghSurnam,chirurgien• DrMewaTakoordyal,cardiologue• M.ImranAbdool,naturopathe• M.HajeeA.Alimohamed,pharmacien• M.ValérydeFalbaire,podologue• MmeTrishlaDhunnoo-Teerovengadum,psychologueclinicienne• MmeDivyaPoorun,nutritionniste• M.OmVarma,sociologue

Page 5: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

5Votre Guide sur le diabète

C’estavecungrandplaisirquejem’associeaulancementdeceguidedudiabète,unprojetconjointduclubRotary de Vacoas et de l’auteure.Ce guide sera un outil importantdans la lutte contre lamaladie. Eneffet, grâceàcettepublication, lespersonnes atteintes du diabètepourront mieux comprendre etgérerleurmaladie.

Le diabète est un problème desanté publique majeur à Mauriceetàl’échellemondiale.Confrontéàcedéfi,legouvernementaintroduitune panoplie de mesures portantsur la prévention et le traitement.Les mesures annoncées dans ledernier budget démontrent que legouvernement a une stratégie clécontrelamaladie.

Toutefois, il est important quechacun parmi nous soit conscientque la lutte contre le diabète neconcernepasquelegouvernement.Si la responsabilité de l’État estd’implémenter des stratégiesefficaces pour la prévention et lagestiondudiabète,celledupublicestd’adopterunmodedeviesainpourprévenir lediabète,decomprendreégalementseseffetsnéfastesetdecontribuer à empêcher l’apparitiondescomplicationsrelatives.

C’est pour cette raison quele gouvernement met l’accentsur l’éducation et encourage lespersonnes atteintes du diabète à

jouerun rôleprépondérantdans lecadrede leurpropreétatdesanté.Les développements intervenusdans le domaine médical rendentpossible la prévention grâce àdes interventions relativementabordables.

S’ilrevientàl’Étatdetoutmettreen place pour lutter contre lediabète,ilincombeàlasociétéciviled’apporter sa contribution pourrenforcercecombat.Lapublicationdeceguideestunexempleconcretdecetteapprochecollaborative.

Jesuis convaincuqueceguideva aider à améliorer la qualité devie des personnes atteintes dudiabète.Jetiensàfélicitertousceuxqui ont travaillé sur ce projet et jesouhaitequecettecollaborationsepoursuive.

Hon Lormus BundhooMinistre de la Santé

et de la Qualité de la vie

Messagedu ministre de la santé et la Qualité de la vie

Page 6: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

6 Votre Guide sur le diabète

Le Rotary International et laFondation Rotary sont activementengagés dans la recherche demoyens pour améliorer la santépublique ;  ils fournissent tout lesoutiennécessairedanslamiseenœuvredelastratégiemondialepourarriverauxrésultatsescomptés. 

Les principaux objectifs de lamission de la Fondation sont  :  lapaix et la prévention/résolutiondes conflits, la prévention etle traitement des maladies,l’assainissementde l’eau, lasantématernelle et infantile, l’éducationde base et l’alphabétisation ainsiqueledéveloppementéconomiqueetcommunautaire.

C’est dans cette optiqueque, quand un des membres duRotary Club de Vacoas (RCV) m’aapprochépoursponsoriserleguidedu diabète que comptait écrireRadha Rangasamy-Jean Louis, jen’aipashésitéunesecondeavantd’engager le RCV dans ce projet.Celui-ciestenparfaitaccordavecnotrethèmedecetteannée :« AgiravecleRotary,changerdesvies ».

Le diabète affecte un nombreimportant de nos concitoyens etcette maladie attaque presquetous les  systèmes et organesdu corps humain; il est donc nonseulement utile mais surtout

urgent de communiquer touteslesinformationssurlamaladieauxpatientsetàleursfamilles.

Toute initiative qui pourraitaméliorerlaviedespatientsatteintsdu diabète doit être soutenue etencouragée.LesmembresduRCVontainsiapprouvéàl’unanimitéceprojetquandil leuraétéprésenté.Depuissacréationen1995,leRCVs’est engagé dans une série deprojetssociaux:

(i)1996 – Ouverture d’uneécole pré-primaire au seinde l’école primaire ReunionGovernment School. Cetteécole qui porte le nomdu président en exercicedu Rotary International,

Messagedu rotary club de vacoas

Page 7: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

7Votre Guide sur le diabète

WilliamHuntley, est toujoursparrainéeparleclub.

(ii)1997–Centre cardiaqueSirSeewoosagurRamgoolam

Le RCV a parrainé la chirurgiecardiaquedepuis 1998. Il aété lepremier club Rotary à Maurice àinitieruntelprojetinternationalàluitout seul. Le Professeur Ackturin,cardiologue mondialementrenommé et à l’époque médecinpersonnel du premier ministrerusseBorisEltsine,s’étaitdéplacépourcesinterventions.

(iii)1998 – Création d’une airedepique-niquesurunterraind’un demi-arpent à Mare-aux-Vacoas (aménagementpaysager, kiosque, parc destationnement,etc.).

(iv)2000–Rénovationdelasalledespatientsenchirurgiedel’unitécardiaque.

(v)2004 – Parrainage d’uneconférence et restaurationde la bibliothèque de l’unitécardiaquedel’hôpitalSSR.

(vi)2008 – Parrainage dela Muscular DystrophyAssociation (MDA) enlui procurant six chaisesroulantes motorisées.Une partie des fonds a étécollectée lorsd’unemarchede charité organisée encollaborationaveclaMDA.

(vii)2008 – Rénovationcomplète de l’unitéd’oncologie de l’hôpitalVictoria.

(viii)2010–Projetdeplantationd’arbres le long del’autoroute de Phoenix,

surunedistancede2.2km(financé par la FondationRotary).

Depuis que je suis médecin, jevois constamment de nombreuxcas de patients atteints decomplications irréversibles dudiabète. Comme il s’agit d’unemaladiesilencieuse,ilestessentielque les patients soient mieuxinformés, motivés et pris encharge àunstadeprécoce.

Le Rotary Club de Vacoasencouragedesprojetsquiallègentles souffrances des patientspar l’éducation sanitaire. Je suispersuadéqueceguideserad’unegrandeaideauxdiabétiquesetàlapopulationengénéral.

Jeremercietousmescollèguesrotariens, l’auteure, l’éditrice,l’imprimerie Caractère Ltée, leministère de la Santé et de laQualitédelavieainsiquetousceuxqui, d’unemanièreoud’uneautre,ontcontribuéàlaréalisationdeceguidequiaiderasansaucundouteà changer et à améliorer la vie debeaucoupdepersonnes.

Dr Vinod NundlollPrésident (2013-2014)

Rotary Club Vacoas

Page 8: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

P8 Votre Guide sur le diabète

Quandnousavonstravaillésurlanouvelle«Nitaoulaforced’exister»l’annéedernière,nousavonssouventévoqué lediabèteetses ravagescar il était l’undes thèmesetnousvenionstoutesdeuxdefamillesdediabétiques.Nousavonsdoncvouluapporter notre humble pierre à lalutte contre ce fléau du 21e siècle.Cette maladie mal connue à la findu siècle dernier s’est développéeen épidémie mondiale qui frappetant les riches que les pauvres.Qui peut dire aujourd’hui qu’iln’a pas un parent, ami, collègueou connaissance qui est atteintd’unemanièreoud’uneautreparlediabète?

Cette maladie non trans-missibleestun‘boomerang’del’industrialisation : lamalbouffeet la sédentarité contribuent àce mal sournois qui a un coûttrèsélevésurtouslesplans.Lediabèteestunemaladiedontonapeurdeparlermaiselletueplusque le sida. La menace qu’elleestdevenuepour lesenfantsetles adultes demande qu’on enparle sans tabous. C’est notremanièredefaire«UnpaspourleDiabète », comme le demandel’OMS,«pourprévenirlamaladieetsescomplications».

La bonne nouvelle, c’est quel’information et la prévention

peuvent retarder la maladie et sescomplications. Une prise en charge

précoce de lamaladie permet de vivreune vie normale ou alors jusqu’à un

âge certain. Notre démarche a été doncd’informeretdeprévenir.Nousavonsessayé

Préface

Page 9: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

Pr

éfa

ce

9Votre Guide sur le diabète

de compiler les informations pertinentes quipeuventaiderlediabétiqueetsafamilleàmieuxconnaîtrelamaladieetsescomplications.

Nous remercions tous les professionnelsde lasantéquiontbienveillammentcontribuéau guide. Parallèlement, les témoignagesanonymesdepersonnestouchéesdirectementouindirectementparlamaladieontbeaucoupaidé à rendre tangible la maladie. Nous leurexprimonsnotregratitudeaunomdeceuxquitrouverontdesréponsesàleursquestions,desconseils avisés et unemotivation à se battrecontrecettemaladie,quin’estpasunefatalité.

Ce guide n’aurait pas vu le jour sans leparrainageduRotaryClubdeVacoaset l’aideprécieuse de plusieurs personnes. Nousremercionsplusspécialement:

• DrChandraShekarRamdaursinghduRotaryClubdeVacoas;

• DrAnilDeelchandduministèredelaSanté;

• Bose Sooonarane, secrétaire général deRenalDiseasePatientsAssociation;

• JavedBolah,responsabledecommunicationd’ApolloBramwellHospital;

• RaniBalloo,présidenteduDiabetesParentSupportGroup;

• Marie-NoelleLayduhurdeCaractèreLtée.

Danslaluttecontrelediabète,chaquepaspeutfaireladifférence...

Radha Rangasamy-Jean LouisMarie Claire Lassémillante

Page 10: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

10 Votre Guide sur le diabète

table

matièresdes

1.1 > 12

15

19

20

22

28

31

33

35

39

44

2.1 >

3.1 >

4.1 >

1.2 >

2.2 >

1.3 >

2.3 >

1.4 >

2.4 >

2.5 >

le diabète dans le monde

le Pied diabÉtiQue

Glucides et insuline

C’est quoi le diabète gestationnel ?

état des lieux

les YeuX et le diabète

le diabète, c’est quoi ?

diabète et Coeur

eNFaNts et adolesCeNts

troubles neurologiques

insuffisance rénale

1 > introduction

2 > CoMPliCatioNs

3 > traiteMeNt du diabète

4 > le diabète de Grossesse

Page 11: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

11Votre Guide sur le diabète

6.1 >

7.1 >

5.1 >

5.4 >

5.2 >

5.5 >

5.7 >

5.3 >

5.6 >

5.8 >

6.2 >

7.2 >

6.3 >

l’aspect sociologique

le pré-diabète

Contrôle

rôle de l’aCtiVitÉ PHYsiQue

impact de l’alcool

soiNs de la Peau

importance du glucomètre

impact du tabac

iMPortaNCe des MediCaMeNts

hypertension artérielle

diabète et dépression

Prévention

diabète et sexualité

6 > les tabous autour du diabète

8 > Petit lexique du diabète

7 > dépistage et information

5 > ViVre aVeC le diabète

47

50

51

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54

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59

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62

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Page 12: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

12 iNtroduCtioN Votre Guide sur le diabète

1.1 >

le diabète dans le monde

Le mot ‘diabète’  vient du grecet signifie  «  passer au travers  ».Le diabète est connudepuis plusde 2000 ans quand Aretaeus,un médecin grec, observe pourla première fois une productionabondante d’urine associée à unamaigrissement.Desdescriptionsplusanciennesde lamaladie fontétat d’une maigreur rapide quipourrait avoir été le diabète. Audébut du 14e siècle, le diabète« sucré » est décrit, notamment

par la présence de sucre dansles urines. Au 19ème siècle, unlienestétablientrecettemaladieet le pancréas. Deux classesd’âge semblaient touchées :les personnes d’âge mûr et lesenfants.Cen’estqu’au20esièclequ’on distingue deux problèmestrès différents: le diabète ditinsulinodépendant, qui devientle diabète de type 1 (absenced’insuline)et lediabètede type2(résistanceàl’insuline).

LeCanadienFrederickBantingjouera, avec son compatrioteCharlesBest,unrôlecrucialdansladécouverteen1922del’insuline,qui est la principale hormone de

1C

ha

pit

re

introduction

Page 13: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

13iNtroduCtioNVotre Guide sur le diabète

régulation de la glycémie. Trèsrapidement,l’insulineserautiliséepour traiter les patients et saproduction de masse commemédicamentsera lancéeen1923.Depuis, lesrecherchesetprogrèsscientifiquesontjouéungrandrôledansletraitementdecettemaladiechronique. Malheureusement,ces mêmes progrès scientifiquesont entraîné une « épidémie »du diabète qui s’explique par levieillissement de la population etle changement dans les modesde vie (sédentarité, alimentationdéséquilibrée,etc.).

Chaque année, près de 4,6millionsdedécèssontimputablesau diabète. Dans certains pays,desenfantsetdesjeunesmeurentd’un manque d’insuline sansavoir jamais été diagnostiqués.Le diabète se classe parmiles dix principales causes dehandicap dans lemonde et portepréjudice tant à la productivitéqu’au développement humain.Environdixmillionsdepersonnessouffrent de handicaps et decomplications mortelles (crisecardiaque, accident vasculairecérébral, insuffisance rénale,cécitéouamputation).Lediabètea également des conséquencesnéfastes sur les maladiesinfectieuses et sur la santémentale. De plus, le diabète detype2 touche de plus en plus dejeunesetd’adolescents.

Le diabète représente  l’undes défis majeurs du 21esiècle  en matière de santé etde développement. Le nombre

de personnes atteintes par lediabète ne cesse d’augmenter.Selon l’Organisation mondiale dela Santé (OMS),  371 millions depersonnes  dans le monde sontatteintesdediabèteet552millionsde personnes, soit un adulte surdix, devraient être touchées parlediabèted’ici2030,si rienn’estfait. Aucun pays, aucun secteurd’activité n’est à l’abri. Le déficonsisteà réduire lecoûthumainet financier par un diagnosticprécoceetunepréventionefficacepour empêcher, si possible,l’apparitiondenouveauxcas.

La Journée mondiale dudiabètele14novembre2013avaitmarqué la fin d’un cycle (2009-2013) consacré à  «  L’éducationet la prévention du Diabète  »  etdemande maintenant à chacundefaire « UnpaspourleDiabète ».Cette nouvelle campagne veutfaire passer un message positif :«  Nous sommes tous concernéspar lediabèteetnousavonstousun rôle à jouer. Chacun, à sonniveau, peut contribuer à traversdesactionspositivesàprévenirlediabèteousescomplications. »

Le président de la Fédérationinternationale du diabète avaitaussi exprimé ses appréhensionslorsdulancementduPlanmondialcontre le diabète en 2011: «  Lediabète a atteint des niveauxcritiques et on ne peut plusattendrepouragir.Lasouffranceetladétressehumainequ’ilprovoquesont inacceptables et nepeuventperdurer.Lediabèteestunecrisesanitairemaisc’estégalementune

Page 14: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

14 iNtroduCtioN Votre Guide sur le diabète

catastrophe sociétale mondiale.Auxquatrecoinsdelaplanète,lesgouvernements luttent pour faireface aux coûts des soins liés audiabète. Les coûts supportés parles employeurs et les économiesnationales ne cessent de croître,etchaquejour,deplusenplusdefamilles à bas revenus glissentdans la pauvreté en raison despertesderevenusprovoquéesparle diabète et les soins de santéliésqu’illeurfaudraassumertoutela vie. Trois personnes atteintesdu diabète sur quatre viventaujourd’huidansdespaysàfaiblesetmoyens revenus.Aucoursdesvingt années à venir, l’Afrique, leMoyen-Orientet l’AsieduSud-estconnaîtrontlaplusfortehaussedeprévalence du diabète. Pauvre ouriche, aucunpaysn’est immuniséfacecetteépidémie. »

agissons contre le diabète

Leprogramme«Agissonscontrele diabète» est un programmeconjoint de l’OrganisationmondialedelaSanté(OMS)etdela Fédération internationale duDiabète (FID). En encourageantet en soutenant l’adoption demesuresefficacespoursurveiller,prévenir et combattre le diabète,elle viseàaccroîtresensiblementla sensibilisation au problème dudiabèteetdesescomplications.Ils’adresseauxdécideursàtouslesniveaux du système de soins desanté,leurpermettantd’améliorerleurs connaissances grâce à desdocuments, des outils et desconseilsd’experts.

Sources : Organisation mondiale de la Santé et

Fédération internationale du Diabète

Page 15: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

15iNtroduCtioNVotre Guide sur le diabète

1.2 >

état des lieux du Ministère de la santé

Quelle est la prévalence du diabète à Maurice ?

Selon le National DiabetesRegister, il y a 420 patientsdiabétiques de Type 1, dont 230sont âgés de moins de 18 ans.Le nombre estimé de patientsdiabétiques de Type 2 (adulteset enfants) est de 83 000. Lesderniers chiffres tournent autourde 100 000 cas de diabète deType 2. Le registre du diabèteest régulièrement mis à jour enfonction des nouveaux cas etdu nombre de décès de patientsofficiellemententraitement.

L’enquête sur les maladiesnon-transmissibles en 2009(NCD Survey 2009) avait estiméque 172 400 adultes entre 25 et74 ans souffraient de diabète àMaurice. Comme ailleurs dans lemonde, pour chaque personnediagnostiquée comme diabétique(casconnu),uneautrenesaitpasqu’elleestdéjàdiabétique.

les chiffres sont-ils alarmants ?

Le taux élevé de diabète àl’île Maurice est un  problème  desanté publique.  Ces dernièresdécennies ont vu unetransition  épidémiologique  desmaladies infectieuses vers les

maladies non-transmissibleset Maurice se retrouvemalheureusement parmi les paysàforteprévalencedudiabètedansle monde. Le taux à Maurice aaugmentéde60%pourlapériodeallant de 1987 à 2009 alors qu’àtravers lemonde, lahausseaétéde plus de 100% pour la mêmepériode. (CDC, Atlanta, USAfigures)

Qu’est-ce qui explique ce taux élevé de diabète chez nous?

Les changements dansnotre mode de vie (mauvaiseshabitudes alimentaires, manqued’exercices physiques) ainsiqu’une prédisposition génétiqueet une population vieillissanteont contribué à ce taux élevé dediabétiquesàMaurice.

Page 16: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

16 iNtroduCtioN Votre Guide sur le diabète

Quelles mesures ont été prises pour renverser la tendance ?

Conformément à la stratégiemondiale de l’OMS,  l’île Mauriceintensifie ses efforts pourpromouvoir un système nationalde préventionprimairedesmaladiesnon-transmissiblesgrâceàunPland’action stratégique national selonles directives de l’OMS et la miseen œuvre de la Convention-cadrepour la lutte  anti-tabac (CCLAT).Le ministère finalise aussi unplan d’action pour lutter contre laconsommationnocived’alcool.

Le cadreduservicenational dudiabète (NSFD)  existe à Mauricedepuis 2007. Un service nationalde dépistage numérique de larétinopathie, qui opère dans lescinq régions sanitaires à Maurice

et à Rodrigues, contribuera à laprévention de la cécité causéepar  le diabète. Nous fournissonsaussi gratuitement de l’analoguede l’insuline et des glucomètresà tous les diabétiques deType 1. L’introduction du testd’hémoglobine  glyquée  (HbA1c)permetunmeilleursuividespatients.LeCentredesoinsdudiabèteetdelasantévasculaire,àSouillac,assuredes soins aux diabétiques, uneformationspécialiséesurlediabèteetlessoinsdespiedsaupersonnelsoignantetencourage lespatientsàdevenirplusresponsables.

le gouvernement a également pris des mesures politiques telles que :

• Les amendements à la FoodAct et le contrôle des graissessaturées dans les huiles decuisson;

• L’interdiction de la vente deboissons gazeuses et snacksgrasmalsainsdanslescantinesscolaires.

• Lasignaturede laCCLATaétésuivie d’amendements à laPublic Health Act, avec touteslesdirectivesdelaCCLAT,dontl’interdiction de fumer dansles lieux publics et de vendredes cigarettes aux mineursainsi que les mises en gardeillustrées sur  les emballagesde produits du  tabac. SeptcliniquesdesevragetabagiquesontopérationnellesàMauriceetuneàRodrigues.Laqualitédessoinsdiabétiques

Page 17: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

17iNtroduCtioNVotre Guide sur le diabète

aconnuuneaméliorationquinouspermet d’envisager  l’avenir avecdavantaged’optimisme.

Quelles mesures sont envisagées pour mieux combattre le diabète?

Dans le budget national 2014,d’importantes mesures ont étéannoncéespourréduirelaprévalencedu diabète à travers une approchecompréhensiveetcoordonnée.• Lacréationd’unNationalDiabetes

ManagementSystem(DMS)afind’améliorerlesservicesdesantéetlestraitements ;

• Lamisesurpiedd’unNationalDiabetic Retinopathy GradingCentre ;

• La mise en place d’un servicestructuré de soins dédiés auxpiedsdespatientsdiabétiques ;

• Le recrutement prochain dequatre diabétologues pourrenforcer les services de soinsauxdiabétiquesàtraverslepays.

• L’offred’unmeilleurserviceauxenfantset jeunessouffrantdudiabètedeType1.

• Le lancementd’unecampagnenationale sur la prévention dudiabète ;

• Un Health Literacy Frameworkpourunenouvelleapprochedescampagnesdesensibilisation.

message aux diabétiques...Chaquepatientdiabétiqueestuncasunique.Lediabèteaffecte

énormémentlavied’unepersonneetlamajoritédesdiabétiquessontaccabléesparlescomplicationsdelamaladie.Beaucoupsont

socialementetémotionnellementdépassésparlefardeaudelamaladieetsagestionauquotidien.Monmessageàun/ediabétique

seraitd’adopterunmodeviesainetdesuivreletraitementetlesconseilsdesprofessionnelsdelasanté.

Dr Anil DeelchandDirecteur (p. i.) des services de santé

Année Diabète Hommes Femmes2000 8,721 8,9272001 10,797 11,5082002 11,169 12,2132003 9,649 10,5062004 9,137 9,8122005 11,717 12,6542006 12,311 12,8452007 8,238 9,0982008 8,297 8,9922009 6,529 7,3322010 7,159 7,6892011 7,589 8,2792012 8,104 9,053

NOUVEAUX CAS DIAGNOSTIQUÉS DANS TOUS LES HÔPITAUX ET CENTRES DE SANTÉ DE L’ÎLE

Page 18: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

18 iNtroduCtioN Votre Guide sur le diabète

Lesmaladiescardiovasculairesetlediabèteétaientlesdeuxprincipalescausesdedécèsen2012:1626(17.9%)et2416(26.5%)respectivement.(HEALTHSTATISTICSREPORT2012)

% DES CAUSES DE DÉCèS PAR RAPPORT AU NOmbRE TOTAL DE DÉCèS ENREGISTRÉS

ICD-9 ICD-10Année 1990 1995 2000 2005 2010 2011 2012Nombre total de décès 6,854 7,298 7,806 8,422 8,891 8,951 9,103CAUSES (%) :Maladies cardiaques 20.4 21.5 21.8 22.8 18.1 17.2 17.9Maladies cérébro-vasculaires 9.3 9.6 9.8 10.8 8.4 8.4 7.5Autres maladies du système circulatoire 3.8 4.2 4.2 3.7 5.7 5.5 5.9Toutes maladies circulatoires 33.5 35.3 35.8 37.3 32.2 31.1 31.4Diabète 12.2 14.8 19.0 21.1 23.6 25.4 26.5Total maladies circulatoires et diabète 45.7 50.1 54.8 58.4 55.8 56.5 57.9

Parailleurs,unecroissanceplusrapideaéténotéeparrapportaudiabètesurlesdeuxdernièresdécennies.

NOmbRE DE PATIENTS ADmIS DANS LES HÔPITAUX PUbLICS

Maladie /Année Diabète Hypertension Male Female Total Male Female Total2000 2,527 3,170 5,697 1,810 2,842 4,6522001 2,428 3,024 5,452 1,650 2,252 3,9022002 2,186 2,887 5,073 1,475 2,101 3,5762003 3,046 3,766 6,812 1,936 2,586 4,5222004 3,318 3,829 7,147 1,812 2,440 4,2522005 3,482 4,038 7,520 1,832 2,394 4,2262006 3,063 3,843 6,906 1,723 2,400 4,1232007 2,476 2,911 5,387 2,235 3,441 5,6762008 3,009 3,506 6,515 2,398 3,336 5,7342009 3,650 4,224 7,874 1,852 2,601 4,4532010 3,162 3,702 6,864 1,696 2,345 4,0412011 3,439 3,755 7,194 1,912 2,794 4,7062012 3,533 3,642 7,175 1,742 2,724 4,466

Page 19: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

1.3 >

le diabète, c’est quoi ?

Le diabète est une maladieincurable caractérisée par l’hyper-glycémie ou une concentrationsanguineélevéedesucre.Ilapparaîtlorsque le pancréas ne produit pasassezd’insulineouque l’organismen’utilise pas correctement l’insulinequ’il produit. L’insuline est unehormonequiréguleletauxdesucredanslesang.

deux types de diabète - type 1 et type 2

Laprincipaledifférenceentrelesdeuxtypesdediabèteestque,dansceluidetype1(aussiconnucommediabète juvénile), le pancréas neproduit pas d’insuline alors que les

diabétiquesdetype2souffrentd’unemauvaiseutilisationdel’insulineparl’organisme.Lacausedudiabètedetype 1,quiexigeuneadministrationquotidienne d’insuline, n’est pasconnue.Lediabètedetype2(aussiappelé diabète de la maturité),qui représente 90 % des cas dediabète dans le monde, provientd’une surchargepondérale et de lasédentarité.

les symptômes

Lessymptômesdudiabètesontpresque lesmêmesdans les deuxcas : sensation excessive de soif,excrétion excessive d’urine, faimconstante, perte de poids, fatigue,altérationde lavisionet infections.Cessymptômespeuventapparaîtrebrutalement dans le type 1 alorsqu’ilssontsouventmoinsmarquésdans le type 2. Seuls 53% despersonnes présentent des signesclassiques de diabète. La maladieestsouventdiagnostiquéeplusieursannées après son apparition,une fois les complications déjàprésentes. Jusqu’à récemment, lediabète de type 2 n’était observéquechezl’adulte.Maisonletrouvedésormaisaussichezl’enfant.

L’hyperglycémie décelée pourla première fois pendant la

grossesse,lorsd’undépistageprénatal, est une autremanifestationdelamaladie.Les symptômes sont lesmêmesqueceuxdudiabète

de type 2. Souvent, il n’estque temporaire et disparaît peu

aprèsl’accouchement.

19iNtroduCtioNVotre Guide sur le diabète

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20 iNtroduCtioN Votre Guide sur le diabète

1.4 >

eNFaNts et adolesCeNts

Lediabètede type 1 apparaît leplus souvent pendant l’enfance,à l’adolescence ou au début del’âge adulte, rarement chez despersonnesplusâgées.Lediabètedetype1sedéfinitparuntauxdesucreélevédanslesang(hyperglycémie),découlant d’un déficit dans lasécrétion d’insuline ou d’uneabsence totale de productiond’insuline.

Le patient dépend d’injectionsquotidiennes d’insuline ou d’unepompeàinsulinepourvivre. Environ

10%desdiabétiquessontdetype1.Les causes exactes du diabète

de type 1 demeurent inconnues etsouvent les cellules productricesd’insuline dans le pancréassont détruites par le systèmeimmunitaire.Onnesaitpasencorepourquoi, mais une prédispositiongénétique et des facteurs liésà l’environnement pourraient ycontribuer. Bien que le diabète detype1nesoitpashéréditaire, ilyaunfacteurgénétique.Unenfantousœur/frèred’undiabétiquedetype1aurait6%derisquesdedévelopperun diabète de type 1 alors que lerisque est de 1 sur 300 pour uneautrepersonne.

les causes de la maladie

L’obésité ou le surpoids, êtreâgé de plus de 40 ans, avoir uneprédispositionfamilialeaudiabète,une histoire de pré-diabèteou de diabète gestationnel,l’hypertension, le cholestérol, demauvaiseshabitudesalimentaireset l’inactivité physique sontautant de facteurs de risques dedévelopperlediabète.

diagnostic du diabète

Une personne est considéréecomme diabétique quand un testsanguin révèle que son taux deglycémieàjeunestde7.0mmol/Louplusen2occasions  ;ouqu’untest aléatoire révèle un taux de11.1mmol/L et qu’elle présented’autres symptômes classiquesdudiabète;untauxde6.5%autestd’hémoglobine glyquée (HbA1c :

test du taux de glycémie sur unedurée de deux à trois mois) peutaussi aider au diagnostic qui doitêtre fait sous contrôle médical.Pour contrôler sa maladie, undiabétique doit maintenir sontaux de glycémie à jeun entre4-7mmol/L et entre 5-10mmol/Ldeuxheuresaprèslesrepas.

les complications de la maladie

Les complications microvasculaires (qui affectent lespetits vaisseaux sanguins)incluentlaneuropathiediabétique(nerfs), la rétinopathie (yeux)et la néphropathie (reins). Lescomplications macro vasculaires(affectant les artères) incluentles maladies cardiovasculaires,cérébrauxvasculaires,etmaladiesvasculairespériphériques.

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21iNtroduCtioNVotre Guide sur le diabète

Les symptômes du diabètede type 1 – les mêmes que pourle type 2 – peuvent apparaîtreprogressivementousubitement. 

Le diabète de type 1 estincurable mais une alimentationpersonnalisée, de l’activitéphysique, des injections d’insulinechaquejouretunebonnegestiondustressaidentàcontrôlerlamaladieetàmeneruneviepresquenormale.

Lediabétiquedetype1abesoind’une alimentation équilibrée carl’optimisationdelaglycémiedoitêtrepermanente. L’apport en glucidesdoitêtremesuréàchaquerepaspouradapterladosed’insulinerapide.

Les complications à courtterme de ce type de diabètesont l’acidocétose–acidificationdu

sang – et l’hypoglycémie – baissesubite de la glycémie. Par contre,lescomplicationsàlongtermesontdavantage dues à l’hyperglycémiequi endommage les organes ducorps–yeux,reins,cœur, vaisseauxsanguinsetsystèmenerveux.

Les parents d’un enfantdiabétique de type 1 doiventapprendre à gérer lamaladie aveclui.Celarequiertdesefforts,maisilfaut le fairecarunboncontrôledela glycémie permet de retarder etmême d’éviter des complications.Celles-cisontrareschezlesjeunesqui souvent n’y pensent pas maisla famille et les professionnels desantédoiventconseilleretsoutenirl’enfantafinqu’ildemeureenbonnesantélongtemps.

rani ballooprésidente du diabetes Parent support Group

« L’obésité chez les enfants et adolescents prend des proportions alarmantes. Nous avons fait un dépistage chez 15 000 enfants et adolescents en 2012 et 2013. Nous avons alors constaté que 14,8 % d’entre eux étaient obèses et atteints d’acanthosis nigricans, une anomalie cutanée au niveau des zones de flexion (cou, aisselles…), signe de résistance à l’insuline et d’une éventuelle apparition du diabète de type 2. De plus, ils avaient un taux de glycémie anormal. Autre constat : 5 % seulement pratiquaient une activité physique pendant trois jours ou plus. Ce pourcentage descend à 1 % chez les élèves de HSC. Nous avons aussi constaté une consommation importante d’aliments riches en graisses saturées, acides trans, sel et sucres raffinés. Le diabète de type 2 est donc une menace pour les enfants et adolescents. Nous devons renverser la tendance afin qu’ils ne soient pas accablés par le diabète et ses complications lorsqu’ils seront actifs professionnellement. Cela risque d’affecter notre économie. Les bonnes habitudes commencent à la maison. Si les parents sont actifs physiquement et mangent sainement, il y a de fortes chances que les enfants feront de même. Passez moins de temps devant la télévision et l’ordinateur. »

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22 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

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2.1 >

le Pied diabÉtiQue

Lediabète,qu’ilsoitdetype1oude type2, peutà termeentraînerune neuropathie (atteinte desnerfs) et une artériopathie(atteinte des artères) avec degraves complications au niveaudes pieds, d’où le terme  « pieddiabétique».

L’atteinte des nerfs entraîne

une perte de sensibilité et lepatientneressentplusladouleur.Il peut donc se blesser sanss’en rendre compte et la plaierisque de s’aggraver. L’atteintedes artères cause une baissede la circulation et divers autresproblèmes.Lesplaiesetblessuresdu diabétique cicatrisent mal etpeuvent s’infecter. Les tissus dupied, n’étant plus correctementalimentés en oxygène, risquentde se nécroser (orteils quideviennent noirs). Les cors ou

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23CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

‘craproches’ peuvent devenirdes ulcères plantaires. Cescomplicationspeuventnécessiteruneamputation. 

Une mauvaise circulationsanguineauxpiedsetauxjambessemanifestepar :

• Le gonflement des jambes etdespieds(œdème) ;

• Un changement de couleur delapeau(rougeounoir) ;

• Un changement detempérature  : le pied devientfroidouchaud ;

• Unediminutiondusaignementencasdeblessureoudeplaie ;

• Lasécheressede lapeauet ladisparitiondepilosité.

Encasdemauvaisecirculation,il faut consulter un diabétologueou un chirurgien vasculaire.Aprèsdesexamens, ilsdéfinirontle problème et, dépendantde la gravité, prescriront desmédicaments pour améliorer lacirculation ou recommanderontune intervention chirurgicale.Des traitements novateurs,notamment avec les cellulessouches,voientlejouraujourd’huiàMaurice.

Pour améliorer le retourveineux, le diabétique doit resteractif. Il ne doit ni demeurer assisniresterdeboutlongtemps.Ilpeutrelever son matelas au niveau

des pieds afin que la nuit ceux-ci soient légèrement plus hautsque le cœur. L’alternance de jetsd’eau glacée et d’eau chaude surlesjambespendantladoucheestaussirecommandée.

Pour éviter des complicationset l’amputation, le diabétiquedoitavoir une attention particulièrepoursespieds :

• En faisant attention à ne passe blesser et en évitant demarcherpiedsnus ;

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24 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

soins des piedsLe diabétique n’a pas

le droit de se blesser aux pieds. Toute petite blessure,

même minime, constitue un risque d’amputation.

Il faut faire très attention aux ongles et, si possible,

les faire couper par une tierce personne. Ils doivent

être coupés au carré et pas trop courts pour éviter

des ongles incarnés. Un champignon peut les faire changer de couleur et s’épaissir. Cela rend la coupe difficile et dangereuse ; le diabétique doit alors consulter un podologue ou son médecin.

Toujours pour ne pas se blesser, le diabétique doit choisir ses chaussures avec soin. Elles devraient être de préférence sans

coutures, à lacets, fermées et de préférence en cuir pour ne pas serrer les pieds. Il faut

toujours vérifier l’intérieur des chaussures avant de

les enfiler et éviter d’y oublier une chaussette ou

autre objet. Compte tenu de la perte de sensibilité,

le diabétique risque de ne rien sentir et cela

entraîne souvent de graves conséquences !

• Eninspectantsespiedstouslesjourspourvoirs’ilnes’estpasblessé ;

• Enayantunebonnehygiènedespiedsetenséchantentrelesorteilsaprèsladouche ;

• En consultant un podologueune fois par an pour uncheck-updesespieds ;

• En appliquant une crèmehydratante spéciale pourpiedsdiabétiquesTOUSLESSOIRS ;

• S’iladescorsou‘craproches’,le diabétique doit les faireenlever par un podologueet surtout ne pas le fairelui-même au risque de seblesser.

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25CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

témoignaged’une patiente amputée

Diabétique depuis l’âge de 42 ans, Chandrakanta était peu avertie sur sa maladie et ne la prenait pas au sérieux. Cette mère de quatre enfants a fini être amputée des deux pieds…

«  J’ignorais tout sur le diabète. Je savais simplement que mon taux de sucre dans le sang était élevé. Mes enfants étaient jeunes et donc pas informés sur la maladie. Je contrôlais très mal ma maladie. Je ne surveillais pas vraiment mon alimentation et je ne prenais pas toujours mes médicaments, persuadée qu’ils étaient responsables de ma faiblesse chronique. Au fil du temps, mes pieds devenaient noirs, mais j’ignorais que c’était une des complications du diabète. Un jour, je me suis blessée au talon gauche, mais je n’ai rien ressenti car j’avais perdu toute sensation aux pieds. Plusieurs jours après, j’ai commencé à avoir des douleurs atroces car j’avais un abcès au talon. C’était en octobre 2003. J’ai été admise

à l’hôpital où je suis restée neuf mois. Ce n’est que durant les fêtes de fin d’année que j’ai été autorisée à rentrer chez moi pour être avec ma famille. Je souffrais le martyre, surtout lorsqu’on faisait le pansement. Je suis partie au bloc opératoire plusieurs fois durant mon long séjour à l’hôpital. On m’a enlevé plusieurs orteils et finalement ma jambe. Entre-temps, j’ai développé une infection au pied droit qui se gangrenait. Mon médecin traitant n’a eu d’autre choix que de m’enlever les orteils et la moitié du talon. Je souffrais tellement que je voulais mourir. Je hurlais de douleur matin, midi et soir et j’ai même fait une dépression. Mais, grâce au soutien de mes deux filles, j’ai pu affronter cette étape douloureuse de ma vie. Depuis, je suis en fauteuil roulant et ma vie n’est plus la même. Je regrette amèrement d’avoir négligé ma maladie et surtout de ne pas pouvoir m’occuper de mes petits-enfants… »

son message aux diabétiques :« Nenégligezpasvotresantécommemoi.Contrôlezvotre

maladie.Sivospiedschangentdecouleur,allezvoirlemédecinetprenezsoindevospieds. »

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26 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

l’avis du chirurgien

À Maurice, la forte prévalencedu diabète entraîne un fort tauxd’amputation des membresinférieurs. C’est une maladie quis’attaque aux organes vitauxcomme les yeux, les reins, lesmembresinférieursetlecœurcaril affecte les vaisseaux sanguins.Chez le diabétique, la paroi desvaisseaux tend à s’épaissir,réduisant ainsi la circulationsanguine.

Comme les nerfs sont aussitouchés par la maladie, lediabétique perd toute sensibilité.Il peut donc se blesser sans lesavoirpuisqu’ilneressentaucunedouleur. Ce cas de figure estd’ailleurstrèsfréquentcheznous.C’est ce qui explique le fort tauxd’amputation(environ400paran)dansleshôpitauxàMauricedûaupiedgangreneux.

Avant de déterminer s’il fautopter pour la chirurgie ou pas, lepatient est soumis à une séried’examens. Il prend aussi desantibiotiques pour soigner laplaie infectée. Le pansement etle débridement de la plaie sontessentiels à l’enlèvement destissus morts. Si le diabète estmal contrôlé, la plaie aura dumal à guérir et cela augmente lerisque d’une amputation. Les casoù l’amputation est inévitablesont appelés ‘wet gangrene’. Cesont des plaies plus difficiles àsoigner puisqu’elles tendent às’infecter davantage. Le maladepense souvent que le chirurgienn’a pas fait assez pour sauver

son pied. Malheureusement,une amputation devient parfoisinévitable pour sauver la vie dudiabétique.

La procédure est plus oumoins lamêmequ’unpatientsoitdiabétique ou non. C’est surtoutaprès l’intervention chirurgicaleque les choses sont différentes.Undiabétiquequis’estfaitopérerdoit avoir un taux de glycémiebien contrôlé. Cela favorisera lacicatrisationdelaplaie.Ainsi,ilestappelé à passer plusieurs joursà l’hôpital après son opérationpour un meilleur contrôle de sondiabète.

les complications d’une anesthésie

N’importe quel patient peutavoir des complications dessuites d’une anesthésie, qu’ilsoit diabétique ou pas. Mais lediabétique hypertendu et obèse,qui fume et/ou abuse de l’alcool,court encore plus de risques dedévelopper des complications  :infarctus du myocarde, accidentvasculaire  cérébral, pressionartérielle instable, nausées etvomissements…

L’anesthésie n’est pas contre-indiquée lorsqu’onestdiabétique.D’ailleurs, malgré les risquesliés à l’anesthésie, celle-ci estinévitable si on doit opérer undiabétiqueenurgence.Maisnoustentons de limiter les risques decomplications. En revanche, pourune intervention planifiée, nouspouvonstoutstabiliser,ycomprisle diabète avant l’anesthésie. De

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27CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

toutes façons, il y a toujours lerisquedecomplications.

Une évaluation médicaledu patient diabétique est plusqu’importanteetmêmeobligatoirepour que l’anesthésiste puissemieux évaluer la condition dumalade. Il peut ainsi déterminerle type d’anesthésie le plusappropriéaupatientquipeutaussiposer toutes les questions qu’ilsouhaite. Cela établit un élémentde confiance entre le malade et

l’anesthésiste.Unpatientanesthésiéplusieurs

fois dans une année ne risquepas vraiment de complications,qu’il soit diabétique ou non-diabétique. C’est à l’anesthésistededéterminerletyped’anesthésieleplusindiquépourchaquepatientdiabétique. L’anesthésie en elle-mêmen’augmentepaslesrisquesde complications. C’est plutôt ladétérioration de l’état du patientquilesfavorise.

Mot de la finAvant tout, vous devez contrôler votre diabète, votre alimentation

et votre circulation. Soyez au courant des complications liées au diabète. Prenez en main votre maladie et n’attendez pas l’apparition d’une plaie ou d’une rougeur pour consulter un

médecin ou un podologue. Faites un check-up régulier chez votre diabétologue, votre chirurgien vasculaire et votre podologue. Si vous n’êtes pas satisfait de votre suivi médical, n’hésitez pas à

changer de médecin. Il y va de votre autonomie, voire de votre vie !

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28 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

2.2 >

les YeuX et le diabète

Lediabèteestunemaladiequiaffecte les vaisseaux sanguinset les nerfs. Comme les yeux secomposent d’artères, de veineset de nerfs, ils sont vulnérables.Les parois des vaisseaux sontendommagées ;lamaladieaffecteaussi les paupières (orgelets),les muscles (strabisme), laconjonctive (conjonctivite), lacornée (ulcère), la rétine (rétiniteou rétinopathie diabétique), lenerfoptique,lesuvées(choroïde),les corps ciliaires et le cristallin(cataracte).Lepatientrisqueaussiun glaucome, communémentappelé «  tension des yeux  ». Lacataracte,quiestunvieillissement

ducristallin,peutsurvenirplustôtàcaused’undiabètenon-contrôlé.

La rétinopathie diabétiquesurvient quand la rétine, plusparticulièrement ses vaisseaux,est touchée. Le patient peut neressentir aucun symptôme etsa vue est normale. Quand lediabèteprogresse,lessymptômesapparaissent  ; sa vue baissegraduellement jusqu’à lacécitéetilpeutneressentiraucunedouleur.

La baisse de vue est due àl’infectionoudessaignementsdela partie de l’œil appelée macula.C’est la région laplussensibledelarétine,où lavisionestproduite.Elle peut être affectée par unœdème ou un dépôt du sang oudelipidesvenantd’unefuiteoudefissures aux vaisseaux rétiniens.Larétine,quisegorgedesangetd’eau,manqued’oxygène.

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29CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

Quand le problème persiste,lesnerfsdelarétinecommencentà s’atrophier et elle perd sesfonctions. La baisse de vue peutêtre soudaine et importante,surtout si le saignement dansl’œilestdûà laruptured’ungrosvaisseausanguin résultantd’uneobstruction(embolie/thrombose)d’une artère ou veine principale.La rétine privée d’oxygènecause une prolifération de néo-vaisseaux fragiles qui saignentabondamment. On entre dansun cercle vicieux qui débouchesur de gros dommages à larétineetmêmeàundécollementde la rétine, avec des dégâtsirrémédiables.

À un stade avancé de lamaladie, des néo-vaisseauxpeuventcauserune fermeturedel’angle de la chambre antérieure

de l’œil provoquant une haussede la tension de l’œil (glaucomeaigu). Celui-ci devient rouge etdouloureux. Le patient souffrealors de maux de tête sévères,accompagnésparfoisdenauséesetvomissements.

Lepremiertraitementest,biensûr, le contrôle du diabète et desmaladies associées. Quand il y ades problèmes spécifiques auxyeux, le laser permet d’arrêterla prolifération de la maladie etnon de récupérer la perte devision. Néanmoins, la vision peuts’améliorer lorsque l’œdème et lesang sur la rétine se résorbent.Des injections spécifiquesaident aussi à résorber l’œdèmemaculaire, à stopper et cicatriserlesaignementdesnéo-vaisseaux.Finalement, dans les cas graves,desopérationssonttentées.

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30 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

conseils• Une personne souffrant du diabète

depuis plus de cinq ans doit consulter un ophtalmologue chaque année pour un examen du fond de l’œil si la rétinopathie diabétique n’a pas été diagnostiquée. Au cas contraire, l’examen doit se faire selon la gravité du cas (1 à 6 mois) ou même plus souvent.

• Il faut un contrôle strict du taux de sucre dans le sang, du cholestérol, de l’hypertension. Il faut faire des exercices réguliers et un régime. Et surtout éviter l’alcool et la cigarette.

témoignage de rajen, 55 ansLe diabète a provoqué chez

Rajen, 55 ans, des complicationsoculaires. Cet ancien planteur apresqueperdu lavue.Aujourd’hui,il dépendde ses proches pour sedéplacer. Mais son optimiste n’apas été entamé par la maladie.« J’aiapprisque j’étaisdiabétiqueà 29 ans. J’avais des douleurspersistantes aux pieds. Faute deconseils appropriés à l’époque,j’ai négligémamaladie. J’ignoraisl’importancedurégimealimentaire.Cen’estqueplusieursannéesplustard que j’en ai pris conscience.Entre-temps,lemalétaitfait,carj’ai

commencéàavoirdesproblèmesde vue. En 2011, j’ai perdu la vuede l’œil gauche. J’ai été opéré del’œildroitquelquesmoisplustard.Mais il était trop tard puisque jene voyais plus de cet œil. Je mesuis rendu en Inde en 2012 dansl’espoirderecouvrerlavue.Depuis,ma vision n’est que de 15 % del’œil gauche. J’ai donc perdumonindépendance. Mon épouse doitmefairemangercommeunenfant.Monfilsm’accompagnelorsquejedoissortir.Maisjenemeplainspascarjem’estimeheureuxdenepassouffrird’autrescomplications.»

Rajen lance un appel aux diabétiques qui sont sous traitement d’insuline comme lui : « Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas le stage final lorsqu’un diabétique est mis sous injection d’insuline. En fait, il peut mieux vivre vu que son diabète est mieux

contrôlé, à condition bien sûr de suivre son régime. N’ayez donc pas peur de l’injection d’insuline. »

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31CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

2.3 >

diabète et Coeur

Le diabète agit sur lacirculation sanguine, provoquantle phénomène appelé sténose,soit l’obstruction progressivedes artères. Cela peut prendredes années avant que cetteobstructionnetouchedesartèresducœurmenantàuninfarctusouune crise cardiaque. Le diabèteaccentuel’obstructiondesartèrespar des dépôts de graisse. Si lesartères au niveau des jambessontaffectéesetque lemaladeades difficultés àmarcher, il s’agitd’uneartérite.Lorsquelesartèresdu cerveau sont touchées, la

personne peut faire une attaquecérébrale.

l’importance du suivi médical

Le diabétique doit voir soncardiologuedeuxfoisparanpouruncheck-upderoutinecarilpeutfaireunecrisecardiaquesansressentirun quelconque symptôme. Lesétudes ont démontré que 20% des patients atteints d’uninfarctusn’avaienteuaucunsigneprécurseur et la majorité d’entreeuxétaientdiabétiques.Lediabèteronge les nerfs et le patient perdtoute sensibilité au niveau desnerfs touchés. D’où l’importancepourlediabétiquedesesoumettrerégulièrement à des examenscardiaques.

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Complications cardiaques et traitement

Lesdiabétiquescourentdeuxàquatrefoisplusderisquedefaireuninfarctus,maistouslesmaladesn’ensontpasconscients.LediabétiqueatteintdetroublescardiaquesdoitimpérativementprendreTOUSsesmédicaments. Cela lui permettradebiencontrôlersondiabèteetlesautresfacteursderisqueassociésàunecrisecardiaque.Ilpourraainsiprolongersavietoutenvivantplus

ou moins bien, c’est-à-dire sanscomplications.

troubles cardiaques et mode de vie

Le diabétique atteint detroubles cardiaques doit revoirson alimentation et pratiquerune activité physique régulièreadaptée à sa condition pendantau moins vingt minutes par jour.C’est surtout la marche qui estpréconisée. Il peut aussi monter

témoignage de Farouk, 69 ansFarouk, 69 ans, atteint de

troubles cardiaques, est resté pré-diabétique pendant dix ans, soit de 40 à 50 ans. Il concède avoir sacrifié sa santé pour le travail…

« Si je suis finalement devenu diabétique, c’est parce que j’ai beaucoup négligé ma santé. Par exemple, je ratais souvent mes rendez-vous au dispensaire. Cela, même lorsque je suis devenu diabétique à 50 ans. Je ne prenais donc pas mes médicaments quotidiennement. Il m’arrivait de ne pas en prendre pendant plus d’un mois puisque je ne pouvais me rendre au dispensaire à cause de mes obligations professionnelles. J’étais cadre dans une entreprise où je subissais beaucoup de pression au quotidien. Le stress au travail, le manque de suivi de mon diabète et la mauvaise alimentation ont été les facteurs

qui ont provoqué chez moi des troubles cardiaques. J’étais sur le point de prendre ma retraite, à 59 ans, lorsque j’ai eu une artère du cœur bouchée. Je me suis rendu à l’hôpital dès que j’ai commencé à ressentir des douleurs à la poitrine. Heureusement que je n’ai pas eu à subir une intervention cardiaque. J’ai été traité par des médicaments. Depuis, je suis devenu plus responsable vis-à-vis de mon diabète. Je contrôle mieux mon alimentation et je ne rate aucun de mes médicaments. J’en prends plusieurs par jour pour contrôler mon diabète, mon hypertension artérielle... J’essaie aussi de rester le plus possible actif physiquement. En tout cas, je regrette d’avoir négligé mon diabète à cause de mon travail puisque mon employeur ne pourra jamais me rendre ma santé…»

32 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

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lesmarches de l’escalier chez lui,sansfaired’excèsetsurtoutsansforcer.Entermesd’alimentation, ildoitprivilégierlepainetlerizbrunset éviter aliments sucrés, sauces,boissonsgazeusesetalcooliques.En revanche, il est préférable deboiredeuxverresdevinrougeparjourcarilcontientdesantioxydantsqui ont un effet protecteur sur lecœur.Letabacestàproscrire.

Conseils aux diabétiques

Le diabète affecteprincipalement le cerveau, lecœur, les reins et les pieds. Ilimporte donc de bien contrôlerson diabète pour prévenir lescomplications. Trois principauxconseils à retenir  : prendre sesmédicaments, contrôler sonalimentation et rester actifphysiquement.

33CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

2.4 >

les troubles neurologiques

Le diabète entraîne descomplications neurologiquesqui  peuvent être classées en deuxcatégories principales. D’abord,la neuropathie – une atteinte dusystèmenerveuxpériphérique–estlacomplicationlapluscommunedudiabète.D’autrepart, lesaccidentsischémiquestransitoires(accidentsdu système nerveux de courtedurée), les accidents vasculairescérébraux, la démence vasculaireainsi que la déficience cognitivelégèreet lapertedemémoiresontdescomplicationsliéesausystèmenerveuxcentral.

Les accidents vasculairescérébraux peuvent se manifesterpar une faiblesse ou uneparalysie des membres, desengourdissements ainsi qu’uneatteinte des nerfs crâniens. Ilspeuvent être transitoires oupermanents. L’atteinte des nerfs

crâniens peut se manifester parune difficulté à articuler, à avaler,l’aphasie (perte de la parole) oumêmeladétériorationdel’étatdeconscienceetfinalementlamort.

La démence vasculaire etla déficience cognitive légèrese présentent avec une perteprogressive de la mémoire, ladifficultéàreconnaîtrelesvisagesoulesobjetsfamiliers,lestroublesdu langage, la désorientation etdesproblèmesdecomportement.

Les manifestations d’uneneuropathie sont nombreuses et

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34 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

varient selon la partie du corpsoù elle se développe. Les nerfscontrôlentl’ensembledesréponsesetdesmouvementsdel’organisme,qu’ils soient volontaires ou non,tels les battements du cœur, ladigestion, les mouvements desbras, des jambes et des yeux, lesréflexesetlesfonctionssexuelles.

Lorsqu’une neuropathie sedéveloppe, différents symptômespeuventapparaître,telslapertedesensibilitéaufroidetà lachaleur,des douleurs aux jambes, la non-perceptiondel’hypoglycémie,unebaissede la lubrificationvaginale,unedifficultéàobteniruneérectionou encore une augmentation desinfectionsurinaires.

D’autres troubles sont associésau diabète. La somnolence chezles patients diabétiques peut êtrecauséeparunétatd’hyperglycémieoud’hypoglycémie.Lerenforcementdu contrôle glycémique est la clépour éviter cet état. L’exercicephysique, une bonne alimentation,lagestiondustresset l’éliminationdes troubles du sommeil peuventégalementaider.

La perte de mémoire, ladémence et les troubles cognitifs,tels la perte de la capacité àprendredebonnesdécisions,jugerle temps ou la séquence d’étapesnécessaires pour accomplir unetâche complexe sont fréquentschez les patients dont le diabèteestmalcontrôlé.

De nombreux essais ontdémontréquelediabèteestassociéàunrisquede2à3foisplusélevédedévelopper la maladie d’Alzheimer.

Enfin, le diabète est associé à unrisqueplusélevédedépression.

les mesures nécessaires sont :

1.Unboncontrôleglycémique.2.Un sommeil de qualité : Une

glycémie élevée peut causerl’insomnie et un sommeilagité. Le sommeil influepositivement sur la mémoirepour que le cerveau utilise cetempspour trieretdéposer lesinformations recueillies tout aulong de la journée.Un sommeilininterrompu d’environ 7 à 9heures par jour est essentielpourlasantédelamémoire.

3.La stimulation du cerveau ouun exercice mental par desjeux de mémoire, comme lesmots croisés et le sudoku.On peut aussi apprendre unenouvelle langueoumaîtriseruninstrumentdemusique.

4.Lagestiondustress:laréductiondu niveau de stress aide àgérer le diabète et améliore lamémoire.

5.L’exerciceet l’alimentation: desrécentes études ont montréque l’exercice aide à créer denouveaux neurones dans lapartie du cerveau responsabledelamémoireetl’apprentissage.Les recommandationsdiététiques sont des alimentsfaibles en gras, riches ennutriments comme poissons,viandesmaigres,grainsentiers,fruitsetlégumesfrais.

6.L’arrêtdutabagisme.7.Unbonsuivimédical

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35CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

2.5 >

insuffisance rénale

Le diabète est avant toutune maladie vasculaire.  Le tauxélevé de glucose dans le sangmodifie  la circulation  dansles vaisseaux  sanguins et lacomposition de leurs parois. Lerésultat  est  le blocage progressifdes vaisseaux sanguins, petits etgrands.Les reinssontdesorganesavecunemultitudedevaisseauxquireçoiventbeaucoupdesangpour

en permettre l’épuration. Lorsqueles reins sont endommagés, ilsne peuvent pas bien effectuerleur fonction de filtres et lesdéchetsvonts’accumulerdans lesang. Lediabètede longueduréemène forcément à un mauvaisfonctionnement des reins, qu’onappellel’insuffisancerénale.

Après 10 ans de diabète, unquart des patients sont au toutdébut de l’insuffisance rénale(une légère hausse du  niveaud’albumine urinaire). À peineun centième atteindra  un stageavancé, y compris ceux qui

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36 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

devrontsesoumettreà ladialyse–méthode d’épurationdusangaumoyend’unreinartificiel.

Tous les malades atteintsd’insuffisance rénale ne serontpas automatiquement soumis àunedialyse. Sionsuitpendantcinqans despatients dontlesreinsnefonctionnent qu’à moitié,  on voitqu’environ un centième  finirontsur dialyse. Il  faut noter  qu’unquart de ces patients mourrontde problèmes  vasculairessans jamais avoirbesoindedialyse.Donc, le diabète a beaucoup plusde risques de tuer lemalade quedel’envoyersous dialyse.

Un diabétique sous dialysedevra revoir son mode de vie.Généralement, il devra réduirela consommation de sel etd’aliments riches en protéines,potassium et phosphates ainsique le volume de liquides. Laraison est que la dialyse est

beaucoup moins efficace queles reins à enlever les toxines etl’eauducorps.Lepatientdialysédoit d’autre part suivre d’autresconseilsdesonmédecintraitant.

Pour prévenir l’insuffisance rénale, il faut en général :• Modifiersonmodedeviepour

contrôlerlediabèteetdiminuerles facteurs de risque demaladiesvasculaires ;

• Faire de l’activité physiqueet perdre du poids  touten réduisant  sel, calories(manger moins!), sucreset  autres glucides,graisses  (surtout  animales)et les aliments traités ouindustriels ;

• Consommer davantaged’aliments frais et naturelscommelesfruitsetlégumes ;

• Arrêterdefumeretmodérersaconsommationd’alcool.

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37CoMPliCatioNsVotre Guide sur le diabète

témoignageÂgé de 49 ans, Sanjay, ex-

enseignant du secondaire, a dû cesser de travailler il y a cinq ans. Il a découvert qu’il souffrait d’insuffisance rénale. Son diabète a été dépisté lors de cette complication liée à la maladie.

« En fait, j’ignorais que j’étais diabétique car je n’avais jamais fait de test de dépistage. C’est quand ma maladie a été découverte, après une série d’analyses, que j’ai appris que j’étais diabétique. J’ai alors été mis sous dialyse. Comme je n’avais que 44 ans, j’ai voulu subir une greffe du rein dans l’espoir d’être guéri. Je voulais reprendre mon travail

pour subvenir aux besoins de mes deux enfants, aujourd’hui âgés de 16 et 14 ans. Ma sœur m’a offert un rein et l’intervention a eu lieu en 2010. J’ai passé presque sept mois à l’hôpital mais j’ai fini par faire un rejet. Depuis, je suis à nouveau sous dialyse, à raison de trois séances de quatre heures par semaine. J’ai donc été contraint d’arrêter le boulot. Je vis de ma pension d’invalidité alors que mon épouse travaille pour nourrir la famille et rembourser nos dettes. Du jour au lendemain, ma vie a basculé. J’avais des rêves pour mes enfants. Je voulais qu’ils fassent des études pour réussir leur vie. Malheureusement, je ne pourrai pas les aider. Je me sens si impuissant ! Mon diabète est venu tout gâcher. »

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38 CoMPliCatioNs Votre Guide sur le diabète

«  Souvent, c’est lorsque despersonnescommencentàsouffrirdescomplicationsliéesaudiabètequ’elles découvrent qu’elles ontcette maladie. Elles ignoraienttoutdudiabètejusqu’àcequ’ellesressentent des troubles rénaux,visuels ou cardiovasculaires. Cespersonnespeuventalorsavoirunegrossedépression.

D’ailleurs, beaucoup dediabétiques sont persuadés quecettemaladietue.Or,onpeutmenerune vie plus oumoins normale sila maladie est diagnostiquée audébut.Pourcela,lediabétiquedoitapprendreàrevoirsonmodedeviepourprévenirlescomplications.

En théorie, une approchepréventive du traitement dudiabétique paraît simple. Mais

dans la pratique, ça ne l’estmalheureusement pas. Lesdifficultés sont multiples, quece soit au niveau des habitudesalimentaires ou personnelles àchanger.Puis,ilyal’accèsrégulieret l’adhérence stricte à un suivimédical ou même l’acceptationdu patient que cette maladiesilencieuse peut tuer de manièreinsidieuse. D’où la nécessité qu’ilsoitcorrectementencadré. 

Nousaccueillonsavecespoiretenthousiasmel’initiativedepublierun livret pour conscientiser lesdiabétiques àmieux prendre soind’eux-mêmes. Compte tenu dufort taux de diabète àMaurice etde l’ignorance des complicationsdelamaladie,untelouvrageestlebienvenu.»

bose soonarane secrétaire général de la renal

disease patient’s association

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39traiteMeNtVotre Guide sur le diabète

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e3 traiteMeNt

du diabète

3.1 >

Glucides et insuline

Pour comprendre le diabète, ilfaut comprendre ce que sont lesglucidesetl’insuline.

Les glucides sontapportéespar l’alimentation (dansles féculents, les fruits, lessucreries... mais aussi en

moindre quantité dans leslaitages, les légumes verts...).Ils sont la source du glucosesanguin qui est stocké dansle foie ou dans les muscles.Le glucose est le carburantindispensable à la bonnemarchedetoutes lescellules. Ilest en permanence disponibledans le sang. Il provient del’alimentationou,endehorsdesrepas, des réserves du foie etdesmuscles.

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40 traiteMeNt Votre Guide sur le diabète

L’insuline est une hormone fabriquée par le pancréas. Celui-ci est un organe situé dansl’abdomen,derrièrel’estomac.

L’insuline est l’hormone qui gère le glucose.  Le glucose est lecarburantdenoscellules,quienontbesoin24heuressur24.Lesglucidesn’étant apportés par l’alimentationque 2 ou 3 fois par jour (parfoismoins...), ilsdoiventêtrestockés.Ilsarriventparletubedigestif,passentdanslesangsousformedeglucoseet sont emmagasinés dans le foie.Ils sont ensuite délivrés à touteslescellulesducorpsenfonctiondeleursbesoins. L’insuline joue le rôlede banquier qui gère les réservesdufoieenfonctiondesarrivagesetlessortiesenfonctiondesbesoins ;

elle gère la distribution et l’entréedu glucose dans chaque cellulede l’organisme et elle maintientconstamment un taux normal deglucosedanslesang.

Le diabète de type 1  étaitauparavant appelé diabèteinsulino-dépendant. Dans cetype de diabète, la fabricationd’insuline par le pancréasest quasi nulle. En l’absenced’insuline, le glucose n’est nistocké dans le foie, ni utilisé parles cellules de l’organisme. Ils’accumuledanslesang,causantune hyperglycémie. Les cellulesessayent de survivre en utilisantd’autrescarburants,demauvaisequalité,qu’ellesfabriquentàpartirdes protéines et des graisses :

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41traiteMeNtVotre Guide sur le diabète

cela explique la perte de poidset l’apparition d’acétone, qui estun déchet de ces mauvaisescombustions de graisses danslescellules.Silepatientn’estpastraitépardesinjectionsd’insulinequotidiennes,ilvaentrerdansuncoma appelé «  acidocétosique  »avantdemourir.

Les diabétiques de type 2sevoient en général prescrire descomprimés. Comme le diabètede type 2 est un état progressif,il se peut, qu’à un moment, lesmédicamentsorauxnecontrôlentpas correctement le taux desucre. Lemédecin conseille alorsdes thérapies par injection, dontl’insuline, en sus de comprimés.Le but du changement dans letraitement est de leur permettredevivreenbonnesantéenfaisantde l’exercice, en mangeant desrepaséquilibrésetenmaintenantun poids approprié. Le médecinprescrira aussi desmédicamentspourcontrôlerlatensionartérielleet le taux de cholestérol. Ildevient commun d’être traité parun mélange de médicaments.

Certains aident l’insuline à mieuxfonctionner dans les cellulesdu corps alors que d’autresaugmentent le taux d’insulineproduitparlepancréas.

Les injections d’insuline peuvent avoir des effets inattendus. En faisant lesinjections, il est important dechanger l’emplacement, car despiqûres faites au même endroitpeuvent causer des bossessous la peau (connues commelipohypertrophie). Cela peutcauser une absorption erratique

témoignagel HELENA, 51 ans, est

diabétique de type 1. «  Jedécouvre à l’âge de 21 ans queje suis diabétique de type  1 lorsd’un contrôle de routine pourun poste. Il n’y a jamais eu dediabète dans ma famille. Je suismariée depuis 27 ans  ; j’ai étéenceinteet j’aiaccouchédetrois

enfants,aujourd’huiadultes,sansproblème. Avec mon traitementà l’insuline qui a évolué avec lesannées, un suivi régulier et uneviesaine,jemèneunevienormaleetjen’aieuaucunecomplication.J’aifaittestermestroisenfantsetils ne présentent jusqu’à l’heureaucunsignedelamaladie. »

Page 42: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

del’insulineetaffecterlecontrôledutauxdeglycémie.

Si un patient est sous insulinepour contrôler son diabète, il estessentieldesuivrelesinstructionsde son médecin pour être sûr des’injecter correctement l’insulineet de prendre la bonne dose.Trop d’insuline peut causer del’hypoglycémie alors que trop peud’insulinepeutcauserdes tauxde

sucre qui restent fréquemmentélevésetcausentdescomplicationssurlelongterme.

Conseils aux diabétiques sur insuline

Si vous prenez de l’insuline,surveillez votre glycémie à l’aided’un glucomètre pour être sûrde prendre la bonne dose. Neréajustezpasvotredosed’insulineauquotidien.

Votremédecin demandera unexamen sanguin connu commel’hémoglobine glyquée (HBA1c)pour vérifier le contrôle généralde votre taux de sucre. Si celui-ci n’est pas bien contrôlé, vous

42 traiteMeNt Votre Guide sur le diabète

remèdes naturels

Certaines tisanes locales, comme le cari poulé, les graines de jamblon et le thé vert, peuvent aider à contrôler le diabète mais il faut en prendre en moyenne deux fois par jour. Comme précaution d’usage, il vaut mieux garder un espace de trente minutes entre la consommation de la tisane et la prise de son médicament afin d’éviter tout risque d’interaction. Le margoze et l’ail peuvent aussi aider à contrôler la maladie mais le dosage est différent dans chaque cas, dépendant du taux de glycémie du diabétique.

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l’avis du pharmacien Le diabétique qui ne prend pas bien ses médicaments et qui

contrôle mal sa maladie ressent souvent les symptômes suivants : froideur au niveau des membres et muscles du bras affaiblis. Le diabétique atteint d’une infection au pied qui prend mal ses médicaments risque une amputation. De nombreux diabétiques sont peu enclins à s’injecter de l’insuline lorsque leur médecin le leur prescrit. Ils sont persuadés d’être au dernier stage de la maladie et que l’insuline affectera davantage leur santé. Ce n’est pas le cas car un diabétique peut vivre normalement en prenant de l’insuline.

Les diabétiques sont assez nombreux à ne pas respecter la posologie des médicaments. Ils ne réalisent pas qu’ils aggravent leur maladie avec un diabète mal contrôlé. Certains diabétiques cessent de prendre leurs médicaments pendant plusieurs jours. D’autres décident de diminuer la dose prescrite par leur médecin. Ces pratiques sont très dangereuses et peuvent aggraver leur maladie.

Le diabète tue silencieusement lorsqu’il est négligé. Il est donc impératif de prendre ses médicaments selon les recommandations de son médecin traitant. Ils permettent de contrôler le taux de diabète et de diminuer les risques de complications au niveau des yeux, du cœur, des reins et de la circulation sanguine.

43traiteMeNtVotre Guide sur le diabète

deveznotervotreglycémiesurunepériodede3à4 joursetenparleravecvotremédecin.Il vous aidera à comprendrevos résultatsetvousguiderapourutilisercetteinformationetajusterl’insuline.

Si vous êtes malade,contactez votre médecin.

Continuez avec les injectionsd’insuline et assurez-vousd’êtrebienhydraté.

Comprendre votre diabèteet le dosage d’insuline peutprendre du temps mais celaen vaut la peine sur le longterme. Votre santé est entrevosmains…

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44 le diabète de Grossesse Votre Guide sur le diabète

4.1 >

C’est quoi le diabète gestationnel ?

Cette forme de diabète est unehyperglycémie apparue ou déceléepour la première fois chez desfemmes enceintes. Il est souventdiagnostiquéaucoursdudépistageprénataletilestdûàuneintoléranceaux hydrates de carbone. Dans la

plupartdescas,ildisparaîtàlafindelagrossesse.Lediabètegestationnelest différent de celui des Types1 et 2 car il est dû à un problèmeau niveau du placenta. Celui-ciproduit plusieurs hormones quiaffectentlaréactiondel’organismeàl’insuline.Laplupartdesfemmesenceintes ne développent pasde diabète gestationnel car lepancréas s’exerce davantagepour contrecarrer la résistance àl’insuline.

le diabètede Grossesse4

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45le diabète de GrossesseVotre Guide sur le diabète

Les risques pour une femme enceinte de développer cette forme de diabète sont :• L’obésité;• L’hypertensionartérielle ;• Uneprédispositionfamilialeaudiabète;• Laprésencedesucredansl’urine (glycosurie);• Avoir déjà accouché d’un bébé pesant plus

de4kg,d’unmort-né,d’unprématuréoud’unbébéavecdesanomaliescongénitales ;

• Avoir fait plusieurs fausses couches pourdesraisonsinconnues.

Les risques les plus courants pour la mère sont :• Faussecouche• Pré-éclampsie - élévation de lapressionartérielle(hypertension)ettauxélevédeprotéinesdanslesurinesdurantlagrossesse• Contractions avant le terme de la

grossesse

Une femme atteinte de diabètegestationnel court quatre fois plusde risques d’avoir un bébé avec uneanomalie à la naissance qu’unefemme enceinte en bonne santé.Chez beaucoup de patientes,le diabète disparaît quelquessemaines après la naissance dubébé. Mais il est conseillé de restervigilant en faisant un test annuel,surtoutaprès40ans.

Comment prévenir un diabète de grossesse ?• Suivre tous les conseils de son médecin

traitant ;• Sesoumettre régulièrementàdes testsde

glycémie ;• Privilégierunealimentationfaibleengraisses

saturées et riche en fruits, légumes etcéréalescomplètes ;

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46 le diabète de Grossesse Votre Guide sur le diabète

témoignagel PREETy,42ans,diabétique

depuis 15 ans, a développé lamaladie durant sa grossesse. Safille de 15 ans souffre aussi dudiabètedetype2…

« Dansnotrefamille, lediabètesemble se transmettre degénération en génération. Mesdeux parents sont diabétiques.J’ensuisatteinteetjel’aitransmisà ma fille. Pendant plusieursannées, je n’ai voulu suivreaucun traitement car je n’avaisque 27 ans. J’ai suivi un régimealimentaire strict et pratiqué uneactivité physique régulière. À 35ans, j’aidécidédecommenceruntraitement pour mieux contrôlerma maladie. Je fais mon suivimédical au dispensaire de malocalité. 

J’ai été choquée d’apprendrequemafille,alorsâgéededixans,

étaitdiabétique.Jenesavaispasqu’une enfant de cet âge pouvaitdévelopper le diabète de type 2.Jepensequesonsurpoids,depuisla naissance, y est pour quelquechose.Maisdepuisquesondiabètea été découvert, elle s’est miseau régime. En fait, nous sommesquatre et nousmangeons tous lamêmechose,enguisedesoutien.Mafillenesesentpasseuledanssaluttecontrelamaladiecarnousfaisons de la marche ensembleet, malgré les restrictionsalimentaires, nous essayons devivreplusoumoinsnormalement.Nous ne parlons presque jamaisde notre maladie. Je pense que,pourmieuxvivreavecsondiabète,il faut l’accepter et dédramatiserla situation. De toute façon, je nepeuxpasm’apitoyersurmonsortcarjedoissoutenirmafille. »

• Contrôlersontauxdeglycémie ;• Maintenir une prise de poids

normalpendantlagrossesse ;• Revoir son mode de vie en

évitantalcoolettabac ;• Avoir une activité physique

adaptée à la grossesse et suravismédical.

Lagrossessed’unefemmequiestdéjàdiabétiqueestconsidéréecomme une grossesse à risques.Mais elle peut se dérouler sansaucun problème si l’équilibreglycémiqueestlemeilleurpossibleau moment de la conception

et pendant la grossesse.Cela demande toutefois unesurveillance rigoureuse de laglycémie et un suivi médicalrégulier. L’idéal pour prévenir descomplications est d’avoir uneglycémieéquilibréeaumoinstroismois avant la grossesse et unehémoglobine glyquée normaleau moment de la conception. Ilest important de programmer sagrossesseetdebiendiscuteravecsonmédecin.Maisc’estsurtoutdevotre implication dans l’équilibrede votre diabète que dépendra lasantédevotreenfant!

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47ViVre aVeC le diabèteVotre Guide sur le diabète

5.1 >

ContrôleCertains diabétiques contrôlent

très bien leur maladie car ils sonttrès‘healthconscious’.Maisd’autress’y prennent trèsmal. Par exemple,certains pensent à tort qu’il suffitdeprendreleursmédicamentspourcontrôler la maladie. Ils ignorentque parallèlement, ils doivent faireun régime alimentaire spécifique.Certainsnesemblentpasconscientsqu’ils doivent revoir leur modede vie par rapport à leur maladie.Nombreux sont les diabétiques quicontinuentàfumeretàconsommer

del’alcool.Ilsignorentquecelanefaitque les exposer aux complicationsliées au diabète, dont les troublescardiovasculaires et l’hypertensionartérielle.

Les diabétiques doiventapprendre à prendre leur santé enmain pour mieux vivre avec leurmaladie puisqu’elle est incurable.Surtout qu’une fois qu’elles ont faitleur apparition, les complicationsde cette maladie sont souventirréversibles.

Undiabétiquenedoitpascompterentièrementsursonmédecintraitantpour contrôler sa maladie. C’està lui de s’y prendre en suivant lesconsignesdudocteur.

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e5 ViVre aVeC le diabète

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48 ViVre aVeC le diabète Votre Guide sur le diabète

rôle de l’aliMeNtatioN

L’alimentation est importantedans letraitementet lapréventiondes complications chez lediabétique. Une alimentationéquilibrée doitinclure:

• Graisses ou lipides – 30 % à 35 % de l’apport calorique global.

• Protéines – 12 % à 15 % • Sucres ou glucides – 50 % à

55 %• Vitamines, minéraux et fibres -

en bonne quantité.

Aujourd’hui,onneparleplusderégimediabétique. Il fautéquilibrersonrepasenseservantdesguidesdirecteurs de la nutrition et serééduquer sur ses besoins. Il fautsenourrirselonsesbesoinsetnonpas ses envies. Il faut manger àdes heures régulières sans sauterde repas ou grignoter à n’importequelle heure; équilibrer sesmenus avec des aliments variés;commencer la journée par un vraipetit déjeuner; éviter les boissonsgazeuses, les aliments emballésetceuxrichesengrassaturéeten

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49ViVre aVeC le diabèteVotre Guide sur le diabète

sucres; boire de l’eau en quantitésuffisanteetpratiqueruneactivitéphysique régulière au moins 30minutesparjour.

Il vaut mieux manger enpetites quantités plusieurs foispar jourau lieudetroisgrosrepaspour stabiliser sa glycémie. Lediabétiquedoitêtretrèsvigilantcarunexcèsdesucre(hyperglycémie)aussibienqu’unmanquedesucre(hypoglycémie) dans le sangpeut causer des complicationsqui peuvent s’avérer fatales. Celadépend aussi de la quantité et dutyped’insulinequeprendlepatient.Ilestimportantdemodifierl’insulineenfonctiondesonalimentation.

aliments recommandés

Il faut privilégier les fruits etlégumesfraisquisontpeucaloriqueset riches en vitamines,minéraux etfibres. Ils aident non seulement àavoirlasensationd’unestomacbienremplimaisaidentaussiàcontrôlerle taux de sucre dans le sang. Parexemple,lefameuxkarelaoumargoze(bittergourd) aide à contrôler letaux de sucre dans le sang s’il estconsommé cru sous forme de jus.D’autres aliments bénéfiques sontlebléconcassé,lesfloconsd’avoine(oatmeal)etl’orgecarilssontrichesen fibres solubles, qui ralentissentla digestionet aident àmaintenir leniveauglycémiquedupatient.

aliments déconseillés

Les aliments nocifs sontles biscuits, gâteaux, boissons

gazeuses, sucreries, pâtisseries...en un mot, les aliments richesen sucres, gras saturés et sel. Ilfaut aussi contrôler la quantitéde féculents consommée. Parexemple, les pommes de terre, lemaïs, lapatatedouceetmême labananesonttrèscaloriques.

aliments complets

Il est fortement conseillé audiabétique de remplacer le riz etle pain blancs par le riz et le paincomplets qui contiennent plusde fibres, de vitamines et d’huilesessentielles.Ceux-ciaidentàréduirel’appétit et, par conséquent, il setournera moins vers les alimentsmoinssainsetpluscaloriques.Sansle savoir, le diabétique change sonalimentation, en mangeant peu etsainement.Ilpeutconsommerlerizetlepain,maisilfautlesalterneretdiminuerlaquantitépourcompenserpardesfruitsetlégumesfrais.

consommation de fruits

Tous les fruits sans exceptionsont permis au diabétique.Cependantcertainsontuncontenuplusélevéenglucidesqued’autreset doivent être bien répartis dansla journéepour éviter un excèsdesucre.Uneportionde fruitsdonneenviron15gdesucre.

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50 ViVre aVeC le diabète Votre Guide sur le diabète

• 1 fruit de grosseur moyenne (pomme, orange, pèche, poire) – 1 portion

• 2 petits fruits (kiwis, clémentines, prunes) – 1 portion

• 125 ml de jus/compote de fruits frais sans sucre fait maison (raisins, pêche) – 1 portion

• 2-4 fruits secs (dattes, prunes, abricots) – 1 portion.

• Les jus de fruits en boite sont déconseillés car ils sont souvent riches en sucre.

Un repaséquilibrédoit respecter lesquantitésetportionsdechaquegroupealimentaire.• Céréales : 2-3 portions par jour• Légumes et fruits : 5 portions par jour• Lait et produits laitiers : 2-3 portions par jour• Viandes et grains secs : 1-2 portions par jour•Eau : 2 litres par jour

5.2 >

impactde l’alcool

Les boissons alcooliséescontiennent beaucoup de calorieset du sucre. Cet apport caloriqueestnocifcarlecorpsprendl’alcoolpour une toxine et le système decontrôledelaglycémieestperturbé.Consommée à jeun, une bouteillede bière ou un cocktail alcoolisé(60 ml d’alcool) peut causer unehypoglycémie sévère, nécessitantun traitement d’urgence  ! Lapersonne grisée pourrait oublierde prendre son traitement pour lediabèteouautresmaladies.

L’alcool nuit à la bonnerégulation du taux de sucre danslesang.Lesucreprésentdans lesboissons déstabilise le diabétiquequi ne peut l’assimiler à cause dudéficit d’insuline dans son corps.Laprise régulièred’alcooldérangel’absorptiondesvitamines,surtoutcellesdugroupeB,avecdeseffetsà long terme. L’alcool peut ainsiprovoquer des neuropathies avecdes douleurs, des sensationsdéplaisantes et même la pertede sensation dans les membres.L’excès d’alcool affaiblit lescapacités mentales en tuant lescellulesducerveauetdusystèmenerveux.

Page 51: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

51ViVre aVeC le diabèteVotre Guide sur le diabète

5.3 >

impactdu tabac

Le tabac sous toutes sesformesestnocifpourlecœuretle goudron est responsable descancers des voies digestives etrespiratoires.Desétudesprouventque les fumeurs courent unrisque accru de développerle diabète selon lenombredecigarettesfuméesparjour.

Le diabétique développe,au fil du temps, descomplications même sison taux de sucre est biencontrôlé.Cescomplicationsducœur,desreins,desyeux,de la circulation peuvententrainerd’autres troublestels que l’hypertension,les attaques cérébrales, lacécitéetdesamputations.

Il coule de source quelediabétiquequifumejette à la poubelle

L’apport en calories fait grossiret nuit au contrôle du diabète.Deuxverresdebièrepar jour (300calories)peuventcauserungainde9kgparan.Uncorpsdéjàdéficitaireeninsulineseretrouveainsiavec9kgdegraisseadditionnelsànourrir.Uneliqueurouunvinsucréapporte600calories,l’équivalentd’unsnack.Une personne sédentaire prendrasix heures pour brûler ces caloriesalors qu’une personne active peutlesbrûlerenuneheuredegym.

Uneconsommationexcessiveetrégulière d’alcool peut causer unegastrite oumêmeune cirrhosedufoie.Leprocessusestplusnuisiblechezlesdiabétiquescarleurcorpsestdéjàagresséparlesfluctuationsdelaglycémieetlefoien’arrivepastoujoursàéliminerl’alcool.

Les Mauriciens pensent que lewhisky est bénéfique car il feraitbaisser le taux de sucre dans lesang.Lewhisky,prisà jeun,stoppeeffectivement la conversion desréserves du foie et des organes

en glucose en baissant pour unmoment le taux de glycémie. Maisle diabétique sous médicamentsrisqueunehypoglycémiesévèrequipeut entraîner des complicationspermanentes. Le cerveau est àrisqueavecuntauxdesucretropbaset le whisky peut nuire gravementcar il peut circuler dans le sang etendommagerd’autresorganes.

Un diabétique qui contrôlebien son taux de glycémie peutconsommer une dose d’alcool parjour,àl’heuredurepas,(300mldebièreou100mldevinou40mldespiritueuxpourleMauricienmoyen).Limitez-vous à 9 consommationspar semaine et méfiez-vous desbières sans alcool qui contiennentplus de sucre que les bières‘normales’. N’oubliez pas que lescalories des aliments s’ajoutentà celles des boissons et peuventdéstabiliser le taux de glycémie.Il vaut mieux ne pas consommerd’alcool, si possible, et consultersonmédecin.

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52 ViVre aVeC le diabète Votre Guide sur le diabète

ses chances de vivre en bonnesanté.Lanicotine,legoudronetlesautres poisons contenus dans lacigarette enrayent ses systèmesde désintoxication et de défense.Les maladies surviennent plus tôtavecdavantagedecomplicationsetlescancerssontplusfréquentsquechezlesnon-fumeurs.

Le diabétique qui fume est ungrave problème pour sa famillecar il risque de devenir un patientrénal,cardiaque,aveugle,amputéethandicapé.Néanmoins, les risquesdiminuent si le diabétique arrête

de fumer le plus tôt possible. Unsuivi médical régulier et rigoureuxpermetderalentiretdemieuxgérerles complications car des progrèssont faits chaque année dans cedomaine.

Le tabac est dangereux soustoutes ses formeset enn’importequelle quantité. Il tue à petit feu.Faites de l’exercice régulièrementetconsultezvotremédecinsivousvoulezarrêterdefumer.

Considérez un programme desevrage.Maisleconseilphare,c’estdenejamaiscommenceràfumer!

5.4 >

rôle de l’aCtiVitÉ PHYsiQue Le sport doit être conseillé

à tout patient diabétique car ilest un atout important dans le

traitement. Il permet de baissernaturellementletauxdesucredansle sang puisque lors de l’activitéphysique,lescellulesmusculaires

consomment le glucose. Le sportaide le diabétique à contrôler son

poidsetfacilitel’actiondel’insulineendiminuantlesgraissesdansl’organisme.Le

sportassociéàunrégimesuffitdanslaplupartdescaspourcontrôlerundébutdediabète.

L’activité physique régulière permetd’entretenir le cœur et les artères. Le diabétique

doitprivilégierlessportsd’enduranceetéviterlessportsviolents. La marche, la natation, le vélo, le jogging, le

jardinage et la danse sont recommandés. Évitez la boxe,lesartsmartiauxetlerugbycardestraumatismesrépétés

peuvententraînerdeshémorragiesintraoculaires. Encasde

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53ViVre aVeC le diabèteVotre Guide sur le diabète

dr Veenoo basant raiprésident de la Mauritius diabetes association

« C’est dramatique de voir tant de Mauriciens souffrir des complications du diabète. Celles-ci leur pourrissent la vie. Nombreux sont ceux qui ont dû cesser de travailler à cause des complications.  Pourtant, il est tout à fait possible à un diabétique de vivre en bonne santé, à condition d’avoir une bonne hygiène de vie, une alimentation saine et une activité physique. En fait, il n’y a pas de régime spécial pour les diabétiques. Nous sommes tous appelés à avoir, comme eux, une alimentation équilibrée pour rester en bonne santé. La prise des médicaments selon les consignes du médecin est aussi essentielle. Les diabétiques ont tendance à écouter leurs voisins, amis et proches à la place de leur médecin par rapport aux médicaments. Or, chaque diabétique est un cas particulier. Chacun doit avoir sa propre prescription de médicament pour un bon contrôle de sa maladie. »

Commentaire

problème cardiaque connu,l’effort physique intense estdéconseillé. Consultez votremédecin avant de débuter unsport. Puis, il pourrait vousfaire subir un chaque annéepour déceler un problème decirculationartérielle coronaire.Le diabétique atteint deproblèmes ou d’ulcères auxpiedsdoitégalementconsulterpuisquelesportpeutaggraverleslésions.

Lediabétiquedoitprivilégier

une activité d’intensitémodérée comme la marcherapideoulejoggingengroupe.Il doit bien s’hydrater et avoirun biscuit ou une sucrerie encas d’hypoglycémie, qui estfréquente lors de l’activitéphysique.  Trente minutes desport (marche rapide, parexemple)par jourou trois foispar semaine sont conseillés.Surtoutnebaissezpaslesbrasetcontinuezpourentirertouslesbienfaitsàlongterme. 

Page 54: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

54 ViVre aVeC le diabète Votre Guide sur le diabète

5.5 >

soiNs de la Peau

Divers problèmes de peauaffectent fréquemment lespersonnes atteintes de diabète.Parmi, l’on retrouve les infectionsfongiques, les infectionsbactériennes, la sécheresse de lapeau,leseczémassecs,lesulcèresetenfinlagangrènediabétique.Lacauseprincipaledecesmaladiesdelapeauestlediabètenoncontrôlé,qui affecte les petits vaisseauxsanguins et les nerfs de la peau.Sans un traitement adéquat, cesmaladies peuvent s’aggraver etcauserdesinfections.Si l’infection

se répand, elle peut atteindre lesorganesinternes.

Les traitements des troublesdermatologiques liés audiabète  varient selon le type demaladie. Si un patient diabétiquesouffre de problèmes de peau, ildoitconsulterundermatologuequiluiprescriraletraitementapproprié.Il lui faut aussi consulter dès lepremiersigned’uneblessure,d’unbleu ou la perte de pigmentationsur la peau pour éviter descomplicationsdésagréables.

La clé de la prévention de cesmaladiesestlecontrôledudiabèteenfaisantunsuivirégulieravecsonmédecinetenadhérantstrictementau traitement et au mode de viepréconisé.

5.6 >

iMPortaNCe des MediCaMeNts

Le diabète tue silen-cieusement lorsqu’il

est négligé. Il estdoncimpératifde

prendresesmédicamentsselonlesrecommandationsdesonmédecintraitant.Ilspermettentdecontrôlerletauxdediabèteetdediminuerlesrisquesdecomplicationsauniveaudesyeux,ducœur,desreinsetdelacirculationsanguine.

Lediabétiquequi neprendpasbien ses médicaments et quicontrôlemalsamaladieressentsouvent les symptômes

suivants  : froideur auniveau des membreset muscles du brasaffaiblis. Le diabétiqueatteint d’une infectionau pied qui prend malsesmédicamentsrisqueune amputation. Denombreux diabétiquessont peu enclins à

Page 55: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

55ViVre aVeC le diabèteVotre Guide sur le diabète

s’injecter de l’insuline lorsque leurmédecin le leur prescrit. Ils sontpersuadés d’être au dernier stagede la maladie et que l’insulineaffecteradavantage leursanté.Cen’est pas le cas car un diabétiquepeutvivrenormalementenprenantdel’insuline.

Les diabétiques sont asseznombreuxànepasrespecterpasla

posologie des médicaments. Ils neréalisent pas qu’ils aggravent leurmaladieavecundiabètemalcontrôlé.Certains diabétiques cessent deprendreleursmédicamentspendantplusieursjours.D’autresdécidentdediminuer la dose prescrite par leurmédecin. Ces pratiques sont trèsdangereuses et peuvent aggraverleurmaladie.

5.7 >

importance du glucomètreIl estobligatoirepour lediabétiquede type 1d’avoir

un glucomètre puisqu’il doit vérifier son tauxde glycémie avant chaque repas, doncplusieursfoisparjour.

Ilestconseilléaudiabétiquedetype2d’avoirunappareilquil’aideraàmieuxcontrôlersamaladieetàse responsabiliser davantage.Il n’a pas besoin d’attendre sonprochainrendez-vousdanstroisàquatremoispourconnaîtresontaux de glycémie. Un glucomètrelui permetde vérifier saglycémieau moins une fois par semaineet de prendre les mesures quis’imposentsisontauxglycémieesttropélevé.

Le taux de glycémie idéalpour un diabétique ne doit pasdépasser6,1mmol/llorsqu’ilestàjeun.S’il vérifiesaglycémiedeuxheuresaprèslerepas,ellenedoitpasexcéder8mmol/l.Au-delàdeces chiffres, des complicationspeuventtoutdoucements’installer.Ce n’est que bien après, souventtrop tard, que les signes apparaîtrontpuisqu’ellesrongentdel’intérieur.

Page 56: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

56 ViVre aVeC le diabète Votre Guide sur le diabète

5.8 >

hypertension artérielle

L’hypertension artérielle estfréquemment associée au diabètemais ne résulte pas souvent dudiabètelui-même.C’estunemaladiedifférente qui consiste en uneélévation de la pression artériellesanguine.Àlongterme,toutcommele diabète, l’hypertension entraîneuneatteintedesvaisseauxsanguinspouvant conduire à une attaquecérébrale ou cardiaque ou uneatteinteauxreinsetauxyeux.

Elleestplusfréquenteencasdediabètecarcelui-cirend lesartèresplus rigides. Elles absorbent doncmoins bien les chocs (la tensionartérielle) et cela résulte en unehaussedelapressionartérielle.

Le diabète favorise aussil’accumulation de sel dansl’organismeenréduisantlacapacitédesreinsàl’éliminer.Celacontribueégalement à l’augmentation dela tension artérielle. L’obésité,fréquente chez ceux atteints dudiabète de type 2, est un autrefacteur de risque d’hypertensionartérielle.

Au sein de la populationmauricienne, environ 30 % despersonnessonthypertendues.Enrevanche,plusde60%desdiabétiques en sont atteints.

L’hypertension est donc bien plusfréquentechezlesdiabétiques.

Les complications chez lediabétique qui souffre égalementd’hypertension  sont pratiquementlesmêmesquepourlediabète.Maisles risquessontencoreplusélevéssilesdeuxmaladiessontprésentes.Ellespeuvententraînerdesinfarctuscardiaques,desattaquescérébraleset des problèmes de circulationartérielledesjambesquidébouchentparfois sur des amputations.L’hypertension mal contrôlée peutaggraverleslésionsrénalesetmeneràlamisesousdialyseoucauserdeshémorragiesauxyeux.

Compte tenu des complicationsgraves d’une hypertensionartérielle mal contrôlée chez lediabétique, il est essentiel de biencontrôler sa pression artérielle. Ilestrecommandédelamaintenirendessousde130/80,et,si lepatientadéjàdescomplicationsrénales,endessousde125/75.

Pour prévenir l’hypertension chez les diabétiques, il faut :• Diminuerleseldansl’alimentation• Arrêterletabacetl’alcool• Pratiquer une activité sportive

régulièreetperdredupoids• Mangerplusdefruitsetlégumes

Page 57: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

Commentaire

57ViVre aVeC le diabèteVotre Guide sur le diabète

ram Nowzadicksecrétaire général de la Nursing association

«  Les diabétiques qui contrôlent bien leur maladie sont peu nombreux. L’ignorance est surtout à blâmer. Certains ont des conceptions erronées sur la maladie tandis que d’autres ne croient pas dans la médecine allopathique et préfèrent se soigner avec toutes sortes de tisanes au lieu de médicaments. Le drame est qu’ils ignorent que le diabète est une maladie silencieuse. Ce n’est que lorsque les complications apparaissent qu’on s’en rend compte. Il faut aussi se demander si tous les diabétiques ont les moyens de bien contrôler leur maladie. Par exemple, tous ne peuvent faire l’acquisition d’un glucomètre. Pour ce qui est des bandelettes, il faut en acheter tous les mois. Certains mangent mal, faute de temps et parfois faute de sous. Il faut aussi tenir compte de la culture alimentaire de nos compatriotes diabétiques. Il serait souhaitable que les professionnels de santé se tournent davantage vers la communauté pour mieux encadrer les diabétiques. Ils ont aussi besoin d’un soutien psychologique pour qu’ils acceptent leur maladie et ainsi vivre plus ou moins normalement au lieu de sombrer dans la déprime. »

Page 58: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

58 les tabous Votre Guide sur le diabète

les tabousautour du diabète6

Ch

ap

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6.1 >

l’aspect sociologique

Le diabète est l’une de cesmaladies taboues dont on préfèrenepasenparler.Encoreplusdenosjours car nous sommes devenusindividualistes et nous tenons deplusenplusànotreindépendance.Or, qui dit maladie, dit souventdépendance… Il y a aussi l’aspectsociologiquedelamaladie.

Le diabète étant en partie unemaladie héréditaire, considérée

commeunetare,certainesfamillesveulent la garder secrète.Deplus,nombreux sont les Mauricienstouchésparlamaladiequirefusentde l’admettre. Les parents dontl’enfant est diabétique ont aussidu mal à en parler ouvertement,parce qu’ils se sentent souventresponsablesdelamaladiedeleurenfant.

Certains diabétiques préfèrentsefairesoignerensecretalorsque,s’ilsenparlentàleurentourage,ilspourraientmieuxvivreleurmaladie.D’autant qu’ils bénéficieront dusoutiendesautres.

Page 59: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

59les tabousVotre Guide sur le diabète

bose soonaranesecrétaire général de la renal disease patient’s association

« Les diabétiques souffrent non seulement de leur maladie mais aussi de troubles psychologiques. Ils ont besoin d’un meilleur encadrement psychologique. Cet aspect de la maladie est souvent négligé car le mauvais contrôle du diabète est aussi dû au stress, voire à la dépression. Plusieurs facteurs psychosociaux perturbent les diabétiques : mauvais accueil à l’hôpital  ; stress au travail  ; conflits familiaux  ; disputes conjugales  ; perte d’emploi en raison de la maladie  ; manque de soutien des proches  ; dettes... L’autre aspect négligé est l’impact psychologique des troubles sexuels liés au diabète. Ce sujet demeure tabou mais on ne peut imaginer à quel point ils affectent les diabétiques : l’homme risque de devenir impuissant alors que la femme souffre souvent de sécheresse vaginale. Imaginez l’impact de cette situation sur le couple. Mais nul n’ose en parler. De nombreux diabétiques sombrent dans l’alcoolisme à cause de leurs problèmes sexuels et cela ne fait qu’aggraver leur maladie. »

Commentaire

Les personnes atteintes dediabètesontplustouchéespardestroubles psychologiques commela dépression, l’angoisse ou la

fatigue nerveuse. Des sentimentsqui peuvent aller de la baisse dumoral passagèreet sansgravité àladépressionpluslourde.

6.2 >

diabète et dépression

La dépression et le diabèteseraient liés mais on ne saittoujours pas si c’est la dépressionqui augmente le risque de diabèteousi c’est lediabètequiaugmentele risque de dépression. Les deux

casseraientpossibles.Lestroublesdépressifs peuvent aggraver lessymptômes de la maladie. Parexemple, la suralimentation peutentraîner un gain de poids, qui estmauvais pour le diabète. La fatigueou lesentimentd’inutilitépeut faireignorerunrégimealimentaireouunmédicamentnécessaireaucontrôledudiabète.

Page 60: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

60 les tabous Votre Guide sur le diabète

Les diabétiques souffrant dedépressionontplusdemalàsuivreleur traitement. Par conséquent, ilsprésententuncontrôlemétaboliquemédiocre, des complications, unhandicap plus prononcé, une pertede productivité, une qualité de viealtéréeetunrisquedemortalitéplusélevé.Undépistageprécoceetunepriseenchargedeladépressionsontnécessairespouraméliorerl’étatdesanté,lepronosticetlaqualitédeviedesdiabétiques.

Vivreavecunemaladiechroniquen’est pas facile au quotidien. Il ya des «hauts et des bas» car lediabète,c’est«touslesjoursetpourtoujours!»

L’acceptation de la maladie etdes contraintes thérapeutiquesest commeun travail dedeuil avecses différentes phases. Après lechoc initial, suivi d’une phase derévolte, lemalade doit apprendre à« faire avec », en réduisantpsychologiquement les contraintesdu traitement. Cette acceptationpasse par une phase dépressivetemporaire où le malade estrésigné mais espère s’en sortir…Malheureusement, certains,terrasséspar lechocdelamaladie,supportentmalcettesantédiminuée.

Les complications du diabèteaffectent aussi le patient. Il aune image de soi négative et sesent comme un fardeau pour lesautres. Fragilisé, il doit faire face àune maladie chronique et lorsquesurviennent des complications,le patient est démotivé. Il vit dansl’anxiété et peut sombrer dans ladépression.

Le soutien familial est trèsimportant pour que le diabétiquene se sente pas coupable de samaladie. Sa famille peut l’aider àaccepter et à affronter l’adversitéen partageant sa nouvelle routine.Celal’aideraàretrouversesrepèreset àmieux gérer les changementsdanssavie.Parexemple,  la famillepeut consommer le même repasque lui et semettre au sport pourl’encourager.

Conseils

• Apprenezàgérervotrestressetàexprimervosémotions.Lacolère,l’anxiété, la déprime, la peur, lahonte et la culpabilité peuventapparaître suite à l’annonce dudiagnostic. L’expression desémotionspermetdedédramatiserlasituationetdeprendredurecul.

• Trouvez quelqu’un de confiance :conjoint, ami ou professionnel desanté.

• Renseignez-vous sur votremaladie. Cela vous permet deprendredesdécisionséclairéesetnonpasdesdécisions impulsivesquevouspouvezregretter.

• Pratiquez des activités et loisirssatisfaisants. Ils aident à garderun niveau optimal d’énergie,augmente la vitalité et donne unsentimentd’accomplissement.

• Apprenez à vous détendre. Lesactivités quotidiennes liées ounon au traitement du diabètesont souvent source de tension.Comme le sommeil n’est pastoujours suffisant, recherchezune technique de relaxation:méditation,yoga...

Page 61: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

61les tabousVotre Guide sur le diabète

6.3 >

diabète et sexualité

Le diabète provoque descomplications qui ont un impactsur la sexualité, tant chez l’hommeque chez la femme. Les atteintesneurologiques liées au diabètepeuvent provoquer des troublesérectiles (incapacité de prolongerune érection) chez l’homme et unebaissede libidochez la femme.Lesdiabétiquesdesdeuxsexespeuventêtre touchés par la morbidité descomplicationsquin’épargnentaucundes deux sexes, sans compter lestroublespsychiquesqui accentuentcespannessexuelles.

Ilfautavanttouttraiterlediabètelui-même, avec le soutien de sonmédecin. Mais le patient doit seprendre en main en adoptant unehygiène de vie saine. Le traitementdépendra de la nature des troublessexuels du diabétique. Par exemple,des médicaments spécifiquespeuvent être prescrits à l’hommequi ressent des troubles érectiles,mais l’automédication peut s’avérer

dangereuse.Quel’onsoitdiabétiqueou pas, ces médicaments doiventêtre pris sous stricte surveillancemédicale. Le diabétique doit fairedavantageattentioncarlesstimulantssexuels ne sont pas des produitsanodins puisqu’ils contiennent dessubstanceschimiques.

Conseils

• Parlez de vos soucis de santé, ycomprissexuels,àvotremédecin.

• Dédramatisezlasituationetdites-vousquelesdysfonctionssexuellessontdestroublesdesantécommelesautres.

• Leconjointdudiabétiquesouffrantdeproblèmessexuels doitessayerde comprendre son partenaire etne pas le juger. Son soutien estcapital pour l’aider à se remettre.Celadiminuerasonangoisseet lepousseraàenparleràsonmédecin.

• Faites vous aider! Lorsqu’onest stressé, on se sent seul.Demander de l’aide permet debriser l’isolementetderencontrerdes personnes susceptibles devous comprendre. Rejoignez ungrouped’entraideouconsultezunprofessionneldesanté.

Page 62: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

62 dÉPistaGe et iNForMatioN Votre Guide sur le diabète

dépistage et information

7.1 >

le pré-diabèteOn parle aujourd’hui de plus

en plus du pré-diabète. C’est lestage où une personne a un tauxanormalementélevédesucredanslesang,maispasàunniveauoùellepeut être qualifiée de diabétique.Le patient pré-diabétique estdéfini comme quelqu’un  à risquede développer à court terme undiabète de type 2. Son dépistageprécoce devrait permettre deretarderoud’éviterlesmontéesdeglycémie reliées à l’apparition decomplications micro-vasculairesdu diabète. Des médecinsconseillent de plus en plus de se

fairedépisteràpartirde40ansetmêmeautour de35ans si on esten surpoids et si on a un profil àrisques.Pourcomprendrelanotiondepré-diabète,ilfauttenircomptedesfacteursderisquesassociésàuneglycémieanomale.

les sujets plus à risque de développer du diabète

• Glycémie à jeun entre 5.7 et7 mmol/l + valeur 2 heurespost 75 gr glucose entre 7.8et 11 mmol/l ajoutée à une descaractéristiquessuivantes :

• Patientdeplusde40ans• Histoiredediabètegestationnel• Hypertension• CholestérolLDLou triglycérides

élevés

7C

ha

pit

re

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63dÉPistaGe et iNForMatioNVotre Guide sur le diabète

• Insuffisancecardiaque• Maladievasculairepériphérique• Schizophrénie ou maladie

bipolaire • Obésité abdominale avec

syndromemétabolique• Histoire familiale de diabète de

type2• Syndrome d’ovaires polykys-

tiques

Modification des habitudes de vie et de l’alimentation

Deux études, l’une américaineet l’autre finlandaise, ont permisd’établirquelapertedepoidsgrâceà des modifications alimentairessoutenues par des exercicespermet de diminuer le risque de

diabète de 50% en trois ans. Ladiminutiondesgras(saturés)dansl’alimentationetuneaugmentationdesfibresassociéesà30minutesd’exercices d’intensité modéréepar jour ont apporté une pertedepoidsde5à7%surtroisans.Ces deux études ont montrél’importancede lapertedepoids,d’une diète faible en gras saturéet riche en fibres. De nouvellesdonnées soulignent l’importancede l’intensité de l’exercice etde sa durée dans la préventiondu diabète. Des modificationsalimentaires à elles seules nepeuventêtre considéréescommesuffisantes au stade du pré-diabète.

7.2 >

PréventionMalgré toutes les recherches

surlesdiversaspectsdelamaladieet de nouveaux traitements quipeuvent aider à la contrôler, lediabète reste à ce jour incurable.Leplusimportantestdelepréveniren informant et en éduquantles gens sur la maladie et sescomplications.Enconnaissantlesrisqueset lesmesuresàprendre,ilspeuventsefairedépisteràpartird’uncertainâgeetce,mêmes’ilsne présentent aucun symptômeourisquespécifique.Ilfaut:• Combattre l’obésité et parvenir

à un poids corporel normal et lemaintenir;

• avoir un régime alimentaire saincomposé de trois à cinq fruits et

légumesparjouretréduirel’apporten sucre et en graisses saturées(sucreries, pâtisseries, boissonsgazeuse,etc.);

• faire de l’exercice physique –au moins 30 minutes par jourd’exercice d’intensité modérée.Uneactivitéphysiqueplusintenseest nécessaire pour perdre dupoids;

• arrêter le tabac – la cigaretteaugmente le risque de maladiecardio-vasculaire.

• Contrôler sa tension artérielle etson taux de lipides dans le sang(cholestérol,etc.)Prévenir ou retarder le diabète

et ses complications implique unchangement radical dans votremode de vie, ainsi que la force devousbattre.Enconclusion,nousvousproposonsletémoignagedeNicol.

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64 dÉPistaGe et iNForMatioN Votre Guide sur le diabète

Nicol : « Je vis avec le diabète depuis 37 ans »

« En 1977, à 27 ans, je faisune grosse colère et je me sensmal. Je consulte un médecin quime prescrit des antidépresseurs.Maisjemesenstoujoursmaldansma peau (soif, bouche pâteuse,etc.). Je retourne voir lemédecinqui détecte le diabète. Me voicidiabétique à 27 ans. Ne sachantrien sur la maladie, je prendsles comprimés prescrits par lemédecin.

En 1979, je fais une grosseinfection urinaire et je suishospitalisé. Les comprimésprescrits me faisaient du tort. Jesuis aussi un régime alimentairesévère. Néanmoins, je me senstoujours mal. Je découvre avecétonnement que mon diabèteest mal contrôlé parce que mondiabète ne se traite pas avecdes comprimés. N’ayant aucunehistoiredediabètedansmafamille,jeréalisequej’aiundiabètedetype1 qui se traite par des injectionsd’insuline.Jerevoismonmédecinmais il insiste que j’ai un diabètede type 2 et que les comprimésdoiventagir.Convaincuquej’aiundiabète de type 1, je fais le tourdesdiabétologues jusqu’àcequejetrouveunquim’écoute.Jesuishospitalisé pour trouver la dosed’insulineet jecommenceavec2injectionsparjour.

En 1980, je fais un comadiabétique et le médecin informemes parents que je suis entre

lavieet lamortetque,si jem’ensors,jerisquedegravesséquelles.Àmonréveil,uneinfirmièremeditqu’ilauraitfalludiminuermadosed’insuline.Laraisondemoncomaestque j’étaistrèspréoccupéparmonmariagemaisaucunmédecinne m’avait dit que le surmenagepouvaitperturbermondiabète.

Jememarieunesemaineaprèsetnoussommesdeuxmaintenantànousinformersurlediabète.En1988, nous découvrons un autretype d’insuline. Avec l’arrivéed’Internet,celadevientplus facilede s’informer. Me voilà reparti àla recherche d’un médecin quiacceptedemeprescrire l’insulinehumaine. L’insuline animaleentraînant des hypoglycémies, jevoulaisessayerl’insulinehumainequi en causait moins. Certainsmédecins ne savaient pas quel’insuline humaine existait. Enfinunmédecinquivientderentreraupays accepte deme suivre. Ilmeprescrit enfin l’insuline humaine.En2001,jemerendsenAfriqueduSudpourdessoinsauxcervicaleset j’y rencontre un diabétologuequimefaitfaireplusieursanalyses.Je communique par courrierélectronique avec lui et il meconseillesurmesdosesd’insulinependant deux ans jusqu’à sondépart d’Afrique du Sud. Jedécouvre un nouveau traitementpour les diabétiques de type 1.En 2008, je vois qu’une pompe à

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65dÉPistaGe et iNForMatioNVotre Guide sur le diabète

insuline permet un traitement àpetites doses. Je découvre qu’unmédecin ayant travaillé plusieursannées avec des diabétiquesau Royaume-Uni connaît cetappareil. Il accepte de s’occuperdemoi,maisjedoiscontinuermesinjectionsd’insulinependantdeuxans avant qu’il ne me conseillel’appareil. En2010, jemeprocureunepomped’AfriqueduSudetmevoilà avec un pancréas artificiel.Depuis, jemèneunevienormale  :

j’étaismaigrecommeunlézardetj’ai maintenant un poids normal.Depuis quatre ans,ma qualité devies’estamélioréeaveclapompeàinsuline.

Après 37 ans avec le diabète,je peux dire qu’un diabétiquene doit pas se laisser aller et sedécourager.Informez-voussurlesnouvelles méthodes et discutez-en avec votre médecin. Trouvezle médecin en qui vous avezconfiance.

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66 Petit leXiQue Votre Guide sur le diabète

ACIDOCÉTOSE : complication grave pouvant se développer chez lespersonnesdiabétiquesquandlesglycémiessontélevéesetquelescorpscétoniquess’accumulentdanslesang.

ANTIDIAbÉTIQUES ORAUX : médicaments sous forme de compriméscontribuant au contrôle du diabète. Selonla classe, ils agissent en augmentant laproductiond’insuline,enaidantlescellulesàmieuxcapterl’insuline,enaidantlescellulesàmieux utiliser le glucose, en diminuant laproductiondeglucoseparlefoieouencoreenretardantl’absorptiondecertainsglucides.

ARTÉRIOSCLÉROSE : épaississement, durcissement et manqued’élasticitédesartères.

ATHÉROSCLÉROSE : plaquesgraisseusesdanslesartères.

CELLULE : pluspetiteunitéd’unêtrevivant.Les tissuset lesorganesducorpshumainsontcomposésdecellules.

CÉTONURIE : présencedecorpscétoniquesdans l’urine.Cela indiqueunmauvaiscontrôledudiabète.

CHOLESTÉROL ALImENTAIRE : variétédematièresgrassesquel’ontrouvedanslesalimentsd’origineanimale.

CHOLESTÉROL HDL : souvent appelé bon cholestérol et fabriqué parl’organisme. C’est un transporteur qui enlève lecholestéroldusangpour l’amenerau foie.Un tauxélevédeHDLcholestérol(HighDensityLipoprotein)peutcontribueràdiminuer lesrisquesdemaladiescardiovasculaires.

Petit lexique du diabète

Même s’ils sont fréquemment utilisés quand on parle de santé et de diabète, nous avons essayé de compiler certains termes et leur explication.

8C

ha

pit

re

Page 67: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

67Petit leXiQueVotre Guide sur le diabète

CHOLESTÉROL LDL : souventappelémauvaischolestérolet fabriquéparl’organisme.Iltransportelecholestérolverslesang.LeLDLcholestérol(LowDensityLipoprotein)favorisel’accumulation de plaques graisseuses dans lesartères(ouathérosclérose)etfavorisel’apparitiondemaladiescardiovasculaires.

CHOLESTÉROL SANGUIN : variétédematièresgrassesproduitessurtoutparl’organisme.Unefaiblepartieducholestérolalimentaire se retrouve dans le sang. Il estinfluencé par la consommation de gras engénéral, plus particulièrement de graissessaturées.

CORPS CÉTONIQUES :  produitschimiquesprovenantdeladégradationdesgraissesquel’onpeuttrouverdanslesangetl’urinedesdiabétiquesmalcontrôlés.L’acétoneestundescorps cétoniques. On les retrouve principalementchezlesdiabétiquesdetype1.

CRÉATININE :Dérivédelacréatineformédanslesmusclesetéliminéparl’urine.

DIAbÉTOLOGUE :médecinspécialistedudiabète

DySLIPIDÉmIE : anomaliedestauxdelipidesdanslesang.

ENDOCRINOLOGUE : médecin spécialiste des maladies des glandes,commelathyroïde,lepancréas,etc.

FIbRES ALImENTAIRES : constituant des végétaux. Certaines fibresalimentairespeuventralentirl’absorptiondusucreetaideràdiminuerlecholestérol.

GLUCIDES : terme comprenant l’ensemble des différents sucres qu’ilssoientsimplesoucomplexes.Lesprincipauxglucidessont lesaccharose, le glucose, les amidons, les dextrines et autresféculents.Synonyme:hydratesdecarbone.

GLUCOSE : sucresimples’avérantunedesprincipalessourcesd’énergiedel’organisme.

GLUCOmèTRE : Appareilutilisépourvérifierletauxdeglycémie.

Page 68: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

68 Petit leXiQue Votre Guide sur le diabète

GLyCÉmIE : tauxdeglucosedanslesang.

GLyCOSURIE : présencedeglucosedanslesurines.

GRAS mONO-INSATURÉS : matièresgrassescontenuesdanscertainsaliments comme l’huile d’olive, l’huile decanola,lesmargarinesmolles,lesavocats,les noix et certaines graines (arachides,amandes, pistaches et noix de cajou).Elles peuvent faire baisser le taux decholestéroletcontribueraumaintienetàl’augmentationduboncholestérol(HDL).

GRAS POLyINSATURÉS : matières grasses contenues dans certainsaliments comme les huiles de lin, le soja,le tournesol, le carthame, le maïs, lesmargarines molles, les poissons, quelquesnoix et graines (citrouille, tournesol et lin).Ces gras peuvent faire baisser le taux decholestérol sanguin. On y trouve les grasoméga-6 et oméga-3, qui sont très bonspourlasanté.

GRAS SATURÉS : matièresgrassescontenuesdanscertainsalimentsd’origine animale comme les produits laitiers(fromages,crèmes...),lesviandes,lesaindouxetleshuilesdecoprah,depalmisteetdepalme.Cesgrascontribuentàl’augmentationdumauvaischolestérol(LDL).

GRAS TRANS (OU HyDROGÉNÉS) : matière grasse contenue danscertainsaliments fabriquésavecdeshuilesvégétaleshydrogénéesetde lamargarineàbased’huilepartiellement hydrogénée. Cesgras sont présents dans lesaliments comme les biscuits,muffins, croissants, pâtisseries,etc. Ils augmentent le tauxde mauvais cholestérol (LDL)et diminuent le taux de boncholestérol(HDL).

Page 69: VOTRE GUIDE SUR LE DIABÈTE

69Petit leXiQueVotre Guide sur le diabète

HÉmOGLObINE GLyQUÉEOU GLyCOSyLÉE (A1C) : partiedel’hémoglobineliéeauglucose,permettant

d’évaluer le contrôledudiabète lorsdesdeuxàtroisderniersmois.

HORmONE : substance produite par une glande, agissant sur lefonctionnementd’organesspécifiques.

HyPERGLyCÉmIE : augmentation du taux de glucose dans le sang au-dessusdesvaleursnormales.

HyPERINSULINISmE : production trop importante d’insuline par lepancréasoutropgrandequantitéd’insulineinjectéedanslecorps.

HyPOGLyCÉmIE : diminutiondutauxdeglucosedanslesangau-dessousdesvaleursnormales.

INDICE DE mASSE CORPORELLE : unefaçondemesurerlepoids-santé.

INFARCTUS DU myOCARDE : crisecardiaque

INSULINE : hormonesécrétéeparlepancréasayantpourfonctiond’abaisserle taux deglucosedans le sanget de permettre aux cellulesd’utiliserleglucose.

INSULINODÉPENDANT : diabètetraitéavecdesinjectionsd’insuline.

INSULINOTHÉRAPIE : traitementutilisantdesinjectionsd’insuline.

LIPIDES : termeutilisépourdésignerlesmatièresgrasses.

mÉTAbOLISmE : ensemble des transformations des aliments dansl’organisme.

NÉPHROLOGUE : médecinspécialistedesmaladiesdurein.

NÉPHROPATHIE : affection du rein pouvant aller jusqu’à l’arrêt de safonction.Souventunecomplicationdudiabètedestypes1et2.

NEUROLOGUE : médecinspécialistedesmaladiesdusystèmeneurologique.

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70 Petit leXiQue Votre Guide sur le diabète

NEUROPATHIE : maladie du système nerveux, fréquemment unecomplicationdudiabète.Ellepeutcauserdesdouleursoudesparalysies.Ellesemanifestesouventpardespicotements,desfourmillementsouencoreunepertedesensation.

OEDèmE : enflure,gonflement.

OPHTALmOLOGISTE : médecinspécialistedesmaladiesdel’œil.

PANCRÉAS : glande responsable de la production d’hormones, dontl’insulineet leglucagon,etdesubstancesnécessairesàladigestion(enzymes).

POIDS SANTÉ : poidsassociéauplusfaiblerisquepourlasantéd’unepersonne. Il se calcule en fonction de la taille et dupoids.

POLyDIPSIE :soifexcessive.

POLyPHAGIE :faimexcessive.

POmPE à INSULINE : appareilinsérésouslapeau,munid’unmécanismecontribuantàlibérerdel’insulinedanslesang.

RÉTINOPATHIE : maladiede la rétine. Très souventunecomplicationdu diabète, surtout de type 1. Elle peut causer unebaisseimportantedelavision,etdanslescaslesplusgraves,lacécité.

STyLO-INjECTEUR : dispositifayantl’apparenced’unstyloutilisépourl’administrationdel’insuline.

SUbSTITUTS DU SUCRE : substances fabriquées en industrie, augoût sucré, ayant une valeur énergétiquefaibleounulle.Généralementellesontpeud’influencesurlaglycémie.

TRIGLyCÉRIDES : type de matières grasses que l’on trouve dans lesangetdanslesréservesdegrasdel’organisme.

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71Petit leXiQueVotre Guide sur le diabète

sources d’informations : sites internet• http://www.who.int/diabetes/fr/• http://www.le-diabete.com/index.html• http://www.plaisirssante.ca/ma-sante/diabete/la-verite-sur-le-diabete• http://www.afd.asso.fr/association/international/fid• http://www.preventiondiabete.ca/• http://www.doctissimo.fr/

adresses utiles•MauritiusDiabetesAssociation,BellVillage.Tel :2128112• DiabetesParentSupportGroup,AmbroseStreet,RoseHill.Tel:4641350• Ti-Diams,No1,SuffolkClose,Vacoas.Tel:54983366/6965877• RenalDiseasePatientsAssociation,62,AvenuedesMouettes,Sodnac,

QuatreBornes.Tel :57297657

départements du ministère de la santé et de la Qualité de la vie

• DiabetesandVascularHealthCentre,SouillacHospital.Tel:6037100• NCDSecretariatPortLouis-A.G.JeetooHospital.Tel :2132542• NCDSecretariatFlacq-FlacqHospital.Tel:4130221• NCDSecretariatRoseBelle-J.NehruHospital.Tel:6273659•NCDSecretariatCandos–VictoriaHospital.Tel:4271005•NCDSecretariatPamplemousses–SSRNHospital.Tel:2439668

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La maladie, selon un dicton anonyme, a ce côté diabolique qui la rend omniprésente. Tout pivote autour d’elle, on ne voit plus la vie, on la subit. Cela est tellement vrai  ! Ce guide, incomplet et imparfait certes, vise justement à aider les diabétiques à prendre la décision de vivre avec la maladie et non plus de la subir. Mais pour ce faire, il faut connaître ce qu’est le diabète ainsi que les façons de lutter.

«  Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas le stage final lorsqu’un diabétique est mis sous injection d’insuline. En fait, il peut mieux vivre vu que son diabète est mieux contrôlé, à condition bien sûr de suivre son régime. N’ayez donc pas peur de l’injection d’insuline. »

Radha Rangasamy-Jean Louis, née le 14 septembre 1978, est journaliste au groupe Defimedia depuis 15 ans. Détentrice d’une licence et d’une maîtrise en français, elle est chef d’équipe du département «  Société  », responsable du secteur «  Santé  » et animatrice de l’émission Xplik ou K Santé sur Radio Plus. Après sa nouvelle «  Nita ou la force d’exister  », parue à compte d’auteur l’année dernière, elle va plus loin avec ce guide du diabète...

ISBN 978-99903-82-39-6 9 7 8 9 9 9 0 3 8 2 3 9 6

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