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Société Historique du Canton de Châteauneuf la Forêt Samedi 4 septembre 2010 Quelques informations ci-dessous concernant la nécropole mérovingienne de Civaux, les chapiteaux romans de Chauvigny et un curieux texte 1 évoquant les difficultés d'interprétation longtemps présentées par la nécropole. 1 Aigrain René, . Civaux et les origines du christianisme en Poitou. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 14. N°62, 1928. pp. 25-42.

Voyage du 4 septembre 2010

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Civaux et Chauvigny, nécropole et fresques mérovingiennes.

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Société Historique du Canton de Châteauneuf la ForêtSamedi 4 septembre 2010

Quelques informations ci-dessous concernant la nécropole mérovingienne de Civaux, leschapiteaux romans de Chauvigny et un curieux texte1 évoquant les difficultés d'interprétationlongtemps présentées par la nécropole.

1 Aigrain René, . Civaux et les origines du christianisme en Poitou. In: Revue d'histoire de l'Église de France.Tome 14. N°62, 1928. pp. 25-42.

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CIVAUX

L'actuelle nécropole mérovingienne représente seulement une miette du cimetièreprimitif de trois hectares où étaient enterrés, selon la légende, les victimes de combats entreFrancs et Wisigoths au 6ème siècle ou des convertis. Tout type de tombe y est représenté de latombe mérovingienne (la plus répandue) au mode d'inhumation moderne en passant par lesarcophage.

Les tombes mérovingiennes se trouvent au milieu des tombes actuelles, c'est lecimetière communal, la clôture est constituée de couvercles de sarcophages dressés commedes menhirs. Cette clôture existe déjà au xviiie siècle. A l'origine, la nécropole était trèsimportante et s'étendait sur plusieurs hectares : on estime entre 7000 et 15 000 le nombre desépultures. De nos jours il en subsiste plus d'une centaine encore en place, tout près d'unechapelle des XV°-XVI° siècle. Les couvercles sont souvent ornés d'une croix à trois branches.

L’église Saint-Gervais-Saint-Protais

L'église, est une des plus anciennes de France : son chœur est d'époquemérovingienne, la nef et le clocher datent du xie siècle, tandis que les chapiteaux qui ornent lanef sont du début du xiie siècle. Deux chapiteaux sont exceptionnels : celui dit du Mariage, etcelui de la Tentation, ainsi la stèle paléochrétienne conservée dans le chœur (datée vers 400).L'église a été classée Monument Historique en 1913.

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CHAUVIGNY

SAINT-PIERRE-LES-EGLISES ET SES PEINTURES

A deux kilomètres en amont de l'éperon rocheux sur lequel est bâtie la ville deChauvigny, et à proximité de l'ancien gué où la voie antique reliant Poitiers à Bourgesfranchissait la Vienne, se trouve le site archéologique de Saint-Pierre-les-Eglises.

Sur ce site se trouve un modeste sanctuaire remontant aux environs du Xe siècle. Il aété restauré aux XVIII et XIX e siècles.

Entre de hauts arbres et des cyprès pointés vers le ciel s'élève la silhouette simpled'une église préromane, au milieu des tombes d'un poétique cimetière rural contemporain etde sarcophages mérovingiens disséminés alentour.

L'église comporte une nef à un seul vaisseau sur laquelle vient se greffer à l'est uneabside semi-circulaire percée de trois baies.

L'abside se caractérise par la superposition de deux systèmes.A la base, le préroman de petit appareil cubique.A partir du niveau supérieur des ouvertures prend place le surhaussement roman.

Accolée au chevet de l'église se remarque une bornemilliaire du II e siècle qui indiquait aux voyageurs la distance enmilles - ou en lieues gauloises -sur la voie romaine proche. Elleporte une inscription faisant référence à l'empereur Commode 176-192.

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DES PEINTURES MURALES D'EPOQUE CAROLINGIENNE

Les murs de l'abside sont décorés d'un ensemble peint découvert en 1850.Après des décennies de polémique, une archéologue, Bénédicte Palazzo-Bertholon, en

s'appuyant sur la datation au radiocarbone, estime que ces fresques ont été réalisées entre 782et 984 ( Février 2005 ). Ce qui fait qu'elles seraient d'époque carolingienne et non plusmédiévale.

Avec la crypte de Saint-Germain d'Auxerre, ces peintures murales seraient le seulvestige de cette époque en France.

Neuf tableaux en couleurs ( rouge, jaune, gris, blanc voire bleu) composent cespeintures murales que les spécialistes après maintes discussions s'accorderaient à dater du Xesiècle ; ils sont, souvent, réalisés sur deux niveaux à l'instar de ce panneau dont les scènessont difficilement identifiables. En revanche, d'autres scènes méritent de retenir l'attention carelles représentent les plus anciennes fresques murales du Poitou.

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La Crucifixion.Sous les bras de la croix, à gauche, le porte-lance. ( La forme du " g " de Longinus

serait aussi révélatrice de la date de réalisation de la peinture ). A droite, le porte-éponge.Au pied de la croix est figuré un récipient recevant le sang du Christ.Au-dessus de la croix deux cercles contiennent des évocations de la Lune ( à droite ) et

du Soleil ( à gauche mais mais difficilement lisible).Sur le côté gauche de la scène on aperçoit Marie et sur le côté droit Marie-Madeleine.

Les autres panneaux représentent la Visitation, la Nativité etc.

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LA COLLEGIALE SAINT-PIERRE

Son origine est mal connue.L’existence d’un chapitre de dix chanoines y est attestée dans le premier quart du XIe

siècle. Il existait donc, à cette époque, un premier édifice, dont quelques pierres sculptées sontréemployées dans le chevet de l’église qui nous est parvenue.

Celle-ci a été construite au XIIe siècle, en commençant par le choeur. Le clocher a étéachevé au début du XIIIe siècle.

Très endommagée sous les guerres de Religion et lorsde la Fronde, privée d’entretien sous la Révolution, elle a faitl’objet de plusieurs campagnes de restauration au XIXesiècle. Les crépis et peintures intérieurs datent de 1856.

Si la façade est peu ornée, le chevet (visible rueSaint-Pierre) frappe par l’harmonieux étagement desvolumes et par la richesse de la décoration sculptée. Noterque les murs au sommet recourbé qui couronnent l’abside etles chapelles rayonnantes ne sont pas des coupoles mais desimples murs-bahuts qui dissimulent la toiture en tuiles.

L’intérieur frappe par l’élévation des voûtes quidonne au monument légèreté et lumière. La nef à cinqtravées n’a pour tout décor que celui des chapiteaux, dont lestyle évolue d’est en ouest vers des formes de plus en plusgothiques.

Toute la richesse est réunie dans le choeur. Les chapiteaux des colonnes sontmondialement connus: on y voit divers épisodes de la vie de la Vierge (Annonciation) et deJésus (Annonce aux bergers, Adoration des Mages, Présentation au Temple, Tentation audésert), le Triomphe et la ruine de Babylone, le Pèsement des âmes, ainsi qu’une profusiond’animaux et de monstres.

L’auteur de ces scènes, un certain Geoffroy, dont la signature figure sous le chapiteaude l’adoration des Mages (GOFRIDUS ME FECIT), fait ici preuve d’une verve puissante etd’une naïve expressivité, dont on ne retrouve qu’un écho bien affaibli à Civaux ou à Oyré.

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