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Guerre et sociétés, vers 1270 -vers 1480 (Royaume d'Angleterre, Irlande, Pays de Galles, Royaume de France et marges occidentales de l'Empire (1), – espace italien exclu–). Dossier - 24/11/2011 http://www.histoire.presse.fr/ressources/prepa- concours/histoire-medievale (1) Provence, Dauphiné, confédération suisse, comté de Bourgogne, Alsace, Lorraine, Barrois, Luxembourg, Brabant, principauté de Liège, Hainaut, Hollande, Zélande. À la fin du Moyen Age, la rencontre entre « guerre » et « société » est récurrente et multiforme. Si la Guerre de Cent Ans (1337-1453) occupe une place importante dans la question, l’intitulé invite à la replacer dans un contexte plus large, à la fois chronologique - les rois du XIIIe siècle, en particulier Philippe le Bel en France, sont bien des rois de guerre, ainsi que l'a démontré Xavier Hélary notamment - et géographique - les conflits entre les deux grandes monarchies anglaise et française ne seront pas les seuls traités. En effet, les guerres galloises et écossaises, lors desquelles les rois anglais forgent le modèle militaire appliqué ensuite en France, ainsi que les guerres bourguignonnes mettant à mal la monarchie française, sont cruciales (cf. les articles de Nicolas Offenstadt dans ce dossier). Les guerres civiles ne doivent pas non plus être négligées, tout comme les manifestations de type « guérillas », témoin de la mise à mal d'un certain modèle de société. Le rapport entre guerre et société se place ensuite sur trois plans principaux : - Comment les sociétés réagissent-elles à la guerre ? Les situations sont multiples : le monde des campagnes et le monde des villes ne vivent pas la même guerre ; certaines régions vivent une occupation étrangère, telle que la Normandie au début du XVe siècle ; d’autres changent d’autorité à plusieurs reprises. Les impacts démographiques, sociaux, économiques et psychologiques doivent être déclinés selon ces situations et replacés dans un contexte plus large, prenant en compte la fin des croisades, le temps de la Grande Peste, etc... - Au-dessus de ces « sociétés », comment les États gèrent-ils la guerre ?

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Guerre et sociétés, vers 1270 -vers 1480 (Royaume d'Angleterre, Irlande, Pays de Galles, Royaume de France et marges occidentales de l'Empire (1), – espace italien exclu–).Dossier - 24/11/2011 http://www.histoire.presse.fr/ressources/prepa-concours/histoire-medievale

(1) Provence, Dauphiné, confédération suisse, comté de Bourgogne, Alsace, Lorraine, Barrois, Luxembourg, Brabant, principauté de Liège, Hainaut, Hollande, Zélande.

À la fin du Moyen Age, la rencontre entre « guerre » et « société » est récurrente et multiforme. Si la Guerre de Cent Ans (1337-1453) occupe une place importante dans la question, l’intitulé invite à la replacer dans un contexte plus large, à la fois chronologique - les rois du XIIIe siècle, en particulier Philippe le Bel en France, sont bien des rois de guerre, ainsi que l'a démontré Xavier Hélary notamment - et géographique - les conflits entre les deux grandes monarchies anglaise et française ne seront pas les seuls traités. En effet, les guerres galloises et écossaises, lors desquelles les rois anglais forgent le modèle militaire appliqué ensuite en France, ainsi que les guerres bourguignonnes mettant à mal la monarchie française, sont cruciales (cf. les articles de Nicolas Offenstadt dans ce dossier). Les guerres civiles ne doivent pas non plus être négligées, tout comme les manifestations de type « guérillas », témoin de la mise à mal d'un certain modèle de société.Le rapport entre guerre et société se place ensuite sur trois plans principaux :

- Comment les sociétés réagissent-elles à la guerre ?

Les situations sont multiples : le monde des campagnes et le monde des villes ne vivent pas la même guerre ; certaines régions vivent une occupation étrangère, telle que la Normandie au début du XVe siècle ; d’autres changent d’autorité à plusieurs reprises. Les impacts démographiques, sociaux, économiques et psychologiques doivent être déclinés selon ces situations et replacés dans un contexte plus large, prenant en compte la fin des croisades, le temps de la Grande Peste, etc...- Au-dessus de ces « sociétés », comment les États gèrent-ils la guerre ?

Processus en apparence destructeur de l’autorité, la guerre a paradoxalement pour effet de constituer une structure étatique solide et durable, en France comme en Angleterre (Cf. les articles de Philippe Contamine et Bernard Guenée). L’État, c’est d’abord l’impôt : le besoin d’argent force les rois à développer une administration fiscale efficace. En parallèle, les premiers éléments des « nations » se constituent, dans la mesure où la guerre devient une « affaire d’État ». Elle n’est plus uniquement l’affaire des nobles, comme l’était la guerre féodale.- Comment se constitue une société de guerre ?

Cette dernière est liée à la professionnalisation des armées avec les compagnies de mercenaires, les ingénieurs, mais aussi les premiers « officiers » qui servent le roi à un poste donné, allant du simple gardien de forteresse au connétable et aux maréchaux. Au sein de cette stratification se développent des connaissances militaires, à la fois technologiques (l’arc anglais, les premiers canons…) et stratégiques. Enfin, un droit et une idée de la guerre, de ce qu’elle peut et doit être, émergent. Cela entraîne l’apparition de « guerres illégales » avec les fameuses grandes compagnies de routiers, et façonne le rapport de ces derniers avec ce qu’il convient désormais d’appeler pleinement une « société civile ».

Jean Favier est mort

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Infos - 18/08/2014

L'historien Jean Favier est mort le 12 août, à l'âge de 82 ans. Le biographe de Philippe le Bel (Fayard, 1978) ou de François Villon (Fayard, 1982), auteur en 1995 d'un Dictionnaire de la France médiévale (Fayard), avait été directeur des Archives nationales (1975-1994) et président de la Bibliothèque nationale de France (1994-1997).

En 1987, Irène Frain avait réalisé son portrait pour L'Histoire (n° 99). Il y parlait des archives, mais aussi de ses livres, de Bach et de l'Italie.

Bouvines ou le triomphe de Philippe AugusteInfos - 27/07/2014

Il y a 800 ans, le 27 juillet 1214, à Bouvines, près de Lille, les armées de Philippe Auguste rencontrent celles d'une coaition formée par le roi d'Angleterre, Jean sans Terre. La bataille se conclut par la nette victoire du roi de France. Dès le XIIIe siècle, Bouvines se transforme en légende : c'est le mythe de la naissance de la nation et de la royauté réunies comme l'a révélé Georges Duby dans son livre à sensation Le Dimanche de Bouvines. Jean-Philippe Genet nous explique pourquoi Bouvines est aussi une grande bataille européenne.

Jean-Philippe Genet, "Une bataille européenne", L'Histoire n°399.

« mon Moyen Âge »Infos - 01/05/2014 dans mensuel n°399 à la page 22 (1045 mots) | PayantJacques Le Goff est mort le 1er avril, à 90 ans. Il a accompagné la revue depuis le numéro 22, en avril 1980, toujours prêt à répondre à une demande d'articles ou d'entretiens. Il était le dernier des historiens médiévistes « généralistes » (Duby était l'autre) qui osent aborder de front une longue période, sous tous ses aspects, dans un vrai « appétit de l'histoire » (le titre de son ego-histoire). Dans la lignée de l'école des Annales, Jacques Le Goff a renouvelé l'approche de l'histoire, intégrant d'autres disciplines (la linguistique ou l'anthropologie), s'intéressant à des objets d'études ignorés jusque-là, comme le corps, la sexualité ou les rêves, utilisant des sources variées (archéologie, sources littéraires, sermons, iconographie...) pour fonder ce qu'on a appelé la « nouvelle histoire » dans les années 1970. Nous livrons ici de larges extraits de l'entretien qu'il nous avait accordé « Le Moyen Age de Jacques Le Goff », publié dans L'Histoire n° 236, en octobre 1999.

« Pour moi, le Moyen Age, c'est d'abord une période à laquelle son nom a été donné par les humanistes, à partir du XIVe siècle - Pétrarque est probablement le premier à avoir employé l'expression, qui a survécu jusqu'à nos jours, "medium tempus" ou "mediu tempora". Il s'agissait de définir quelque chose qui avait pris fin. Les hommes de ce qu'on appelle la Renaissance avaient le sentiment que le Moyen Age était une obscure période intermédiaire entre l'Antiquité et leur présent, où le culte des lettres, de l'art, réapparaissait. Moyen Age : c'était, dans leur esprit, une [...]

Guerre et société - Sommaire détailléArticle - 20/08/2013 dans Guerre et sociétés, vers 1270 -vers 1480 (Royaume d'Angleterre, Irlande, Pays de Galles, Royaume de France et marges occidentales de l'Empire (1), – espace italien exclu–).

La plupart des articles sont accessibles en ligne. Si tel n'est pas le cas, cela est spécifié après la référence de l'article avec la mention - Non disponible en ligne-.

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"La Guerre de Cent Ans vue d'Angleterre", (Christopher Fletcher, L'Histoire n°380, octobre 2012, p.58-61)"La France est-elle née de la guerre ?", (Jean-Philippe Genet, ibid., p. 76-80)"Ces rois qui ont fait la France", (Bernard Guenée, L'Histoire n°269, octobre 2002, p. 91)"Azincourt : la plus grande défaite française", (Xavier Hélary, L'Histoire n°380, octobre 2012, p. 72-75)"France-Angleterre. Le grand affrontement", (Nicolas Offenstadt, ibid., p. 40)"Armagnacs et Bourguignons, l'affreuse discorde", (Nicolas Offenstadt, L'Histoire n°311, juillet 2006, p. 24-27)

"Les espions au Moyen Age", (Christopher Allmand, L'Histoire n°55, mai 1983, p. 34-41. Non disponible en ligne)."Les batailles navales de la guerre de Cent Ans", (Christopher Allmand, L'Histoire n°71, octobre 1984, p. 44-50. Non disponible en ligne)."Saint Michel ne se rend jamais !", (Colette Beaune, L'Histoire n°210, mai 1997, p. 32-33. Non disponible en ligne)"1358 : annus horribilis", (Boris Bove, L'Histoire n°380, octobre 2012, p. 62)"Jeanne devant ses juges", (Jacques Chiffoleau, L'Histoire n°210, mai 1997, p. 40-45. Non disponible en ligne)"Bertrand Du Guesclin, la gloire usurpée ?", (Philippe Contamine, L'Histoire n°20, mars 1980, p.44-53. Non disponible en ligne)"Jeanne d'Arc était-elle un génie militaire ?", (Philippe Contamine, L'Histoire n°210, mai 1997, p. 34-39. Non disponible en ligne)"Armés pour le combat !", (Jean Flori, Les Collections de L'Histoire n°16, juillet 2002, p. 26-27)"Les chevauchées du Prince Noir", (Nathalie Fryde, Les Collections de L'Histoire n°16, juillet 2002, p.28)"Les forteresses du Pays de Galles", (Georges Minois, L'Histoire n°139, décembre 1990, p. 94-101. Non disponible en ligne)"L'Aquitaine anglaise", (Pierre Tucoo-Chala, L'Histoire n°104, octobre 1987, p. 98-106. Non disponible en ligne)"Charles VI, le roi fou et bien aimé", (Bernard Guenée, L'Histoire n°280, octobre 2003, p. 82-87)"Les villes fortifiées de la Guerre de Cent Ans", (Jean-Pierre Leguay, L'Histoire n°166, p. 22-28. Non disponible en ligne)"Espionner, enrôler, convaincre", (Nicolas Offenstadt, L'Histoire n°380, octobre 2012, p. 68-69)"Le drapeau rouge des rois de France", (Philippe Contamine, L'Histoire n°61, p. 54-63. Non disponible en ligne)"Froissart, le grand reporter du Moyen Age", (Pierre Tucoo-Chala, L'Histoire n°44, p. 52-63). Non disponible en ligne)