Outils traditionnels et numériquesClasse de 4ème.

Images, œuvres et réalité

JE / Jeux Réalisez un autoportrait ludique pour le spectateur ou en jouant avec vous-même.

Notion abordée: L'autoportrait revisité.Jeux d’identités retouchées, autoportraits revisités, images matérielles, immatérielles au moyen d’une pédagogie différenciée : outils traditionnels, outils numériques.

Problématique: Si l'on considère que l'art de l'autoportrait peut-être un jeu, comment et par quels outils jouer de soi ou avec soi en conservant les qualités de ressemblance et/ou vraissemblance.

Objectif : questionner le degré de virtualité des images.

Programmes de 4ème: Images, œuvres et réalité. La nature et les modalités de production des images: il s'agit de questionner le geste et le support. Les images et leurs relations au réel: il s'agit d'établir un dialogue entre l’image et son référent.

Matérialité et virtualité de l'image.

Compétences artistiques, techniques, comportementales, méthodologiques.

Questionner la notion d’autoportrait, Ouverture culturelle : Reconnaitre, identifier et décrire (en lien avec la compétence 5 du socle commun : culture humaniste)

Maîtriser les fonctions de base techniques de l’appareil photo numérique, de l’ordinateur et des outils traditionnels.

Différencier les images issues du numérique et/ou des outils traditionnels.

Maîtrise de la langue (écrit, oral).

Faire preuve d’autonomie et d’initiative (en lien avec la compétence 7 du socle commun : autonomie et initiative)

A disposition dans la salle d'arts plastiques:3 appareils photos numériques permettant des réalisations vidéo, un vidéo projecteur non fixé au plafond, un scanner imprimante. 3 ordinateurs.

Questions d'élèves:Comment jouer avec moi-même, mon image, mon identité?Quels moyens sont mis à ma disposition en classe pour répondre à cette incitation?Outils liés à la matérialité ? Outils numériques ?Si je ne souhaite pas montrer mon visage, comment répondre malgré tout à l'incitation?Est-ce qu'on peut ne pas me reconnaître?Puis-je effectuer un autoportrait de dos?Mon autoportrait peut-il passer par les mots ?Mon autoportrait peut-il se faire par l'intermédiaire d'une collection d'objets personnels et qui font sens pour moi? (objets réels présentés ou travail de photographies, retouche d'images).Est-il possible de faire jouer le spectateur, en intégrant une règle du jeu?Est-il possible de lier deux autoportraits par un travail de groupe (deux élèves, chacun réalisant son autoportrait par une moitié de visage, l'un numérique, l'autre traditionnel)?Mon autoportrait peut-il être présenté en série? Sous forme d’un livre? en  diaporama?Mon autoportrait peut-il être flouté? pixélisé?Mon autoportrait peut-il être un travail tridimensionnel (volume, sculpture), ou en illusion de 3D (travail numérique de retouche et de création d'image).

Toutes ces questions d'élèves soulèvent des questions d'enseignant qui une fois face à sa classe doit pouvoir accompagner les demandes et permettre ainsi à chaque élève d'établir son autoportrait selon ses choix.

Questions de l'enseignant:Pour ce sujet il est important de noter qu'il n'a pas été choisi de travailler en groupe d'élèves, ce qui aurait pu faciliter la mise en place du cours pour des raisons techniques (3 appareils photo pour une classe). S'agissant d'un questionnement sur l'autoportrait chaque élève doit par lui-même interroger sa propre image et ce qu'il souhaite en montrer.

Pour une première approche de la photographie avec les élèves, image retouchée au moyen des outils traditionnels, je peux aussi demander lors de la séance précédente que chacun apporte une photographie de lui (face, profil, vue rapprochée, cadrage en plan rapproché taille, poitrine, ou gros plan, si l'on veut ouvrir les possibilités de réponses, dans ce cas on précisera aux élèves qu'un portrait en pied est possible). Ainsi, dans cette séance aucune photographie ne sera effectuée en classe et il s'agira de gérer uniquement des questions de retouches d'images par les outils traditionnels.

Si je veux conserver quelques prises de vue en classe, mais que je ne suis pas encore à l'aise avec cette mixité, (matérialité/numérique), il est peut-être rassurant dans un premier temps de demander aux élèves souhaitant répondre par le numérique de rapporter de la maison des images déjà photographiées et ré-exploitable en classe pour un travail de mise en scène, cadrage, retouches d'images par les outils traditionnels. En procédant ainsi, j'évite de me perdre au milieu de nombreux élèves désireux de faire des photos, ceux souhaitant retravailler directement des images apportées de la maison et d'autres manipulant exclusivement les outils traditionnels. Si je n'ai plus que quelques élèves qui font leur photo en classe cela devient plus facile avec 3 appareils photo.

L'élève souhaitant travailler le numérique ne peut pas photographier son image à la maison (pas d'appareil photo à sa disposition). Comment faire ?La photographie que l'élève peut apporter de la maison n'est pas obligatoirement une photographie récente. On précisera à l'élève que son image pourra être envisagée dans le temps, soulevant ainsi d'autres questionnements sur le temps qui passe, le visage au fil des années, la mémoire, le souvenir de soi, ...Une autre possibilité est d'inciter l'élève à répondre dans une première étape par les outils traditionnels et s'il veut vraiment lier le numérique à sa réponse, un appareil photo de la classe pourra lui être prêté afin qu'il retouche son autoportrait, passant ainsi du traditionnel à l'autoportrait numérique.

 Si je fais le choix de ne pas limiter les élèves à une seule technique et leur permettre ainsi de répondre de manière ouverte, (en choisissant la matérialité ou le numérique ou en alliant les deux), comment gérer ma classe lorsque des élèves font le choix de travailler par le biais d'outils traditionnels, d'autres par le numérique?Il faut dans ce cas de figure être un professeur ouvert et attentif aux besoins de chacun. En général ces heures proposant une pédagogie différenciée s'avèrent dynamiques. Notre rôle d'enseignant et de ne pas se perdre dans ses demandes, mais au contraire d'ouvrir les possibilités de réponses et d'être très précis dans nos exigences face à l'élève. Un élève perdu dans ce sujet sera un élève qui ne saura pas par quel moyen répondre d'un point de vue technique, ou qui ne saura pas quoi dire et quoi montrer de lui.

Pour permettre à chacun de questionner son image et de lui laisser le temps de penser à sa mise en forme plastique, il est souvent nécessaire de communiquer et d'expliquer le sujet lors de la séance précédent l'effectuation. Ainsi, chaque élève peut apporter le matériel qui lui est nécessaire et aura eu du recul sur ce qu'il veut ou pas dévoiler de lui.

Comment gérer en direct les photographies prises en classe?Si l'on dispose d'un vidéoprojecteur et si les élèves concernés l'acceptent (droit à l'image), on peut dans un premier temps travailler avec la classe sur les notions de cadrages, point de vue, angle de vue: choix effectués par l'élève.Il est possible de mettre la photographie dans un dossier pré établi JE/JEUX, dans l'ordinateur de la classe.Ainsi l'élève pourra directement retravailler son image par le biais du numérique à l'aide des logiciels installés. (Art rage, gimp, photofiltre version avec calques, windows movie maker, paint).Le travail de l'élève une fois effectué pourra être imprimé, enregistré sur une clé usb (de l'enseignant, de l'élève), enregistré dans le dossier pré établi JE/JEUX) ou sur l’Espace numérique de travail, évitant ainsi des manipulations de clefs USB parfois fastidieuses.

Quelques réponses d'élèves...

Le puzzle, la mosaïque, le fragment, le jeu de société (carte, jeu de monopoly, damier, ...), la caricature, la parodie,... avec mon accord et celui de la direction de mon établissement, deux élèves ont souhaité faire un montage à partir de deux images de leurs autoportraits issues de leurs téléphones portables.

Un petit temps de mise en commun et réflexion...Cette approche permettra lors de la verbalisation de faire prendre conscience aux élèves que l'image photographiée, la vidéo sont autant de solutions qui permettent une production artistique contemporaine.

La mise en commun avec présentation des réalisations permet aux élèves de s'interroger sur leur propre image, sur les images "truquées", retouchées au moyen de logiciels (vraissemblance, ressemblance).

C'est aussi l'occasion de se poser certaines questions comme la diffusion des images: notre image nous appartient-elle? (caméra de vidéo surveillance, webcam, ...). Droit à l'image.

Prise de conscience de l'efficacité des outils numériques et liés à la matérialité avec une ouverture sur le fait que l'on peut marier les deux dans une même production. (Encourager les techniques mixtes).

Quelques références artistiques... Autoportraits : Rembrandt de 1629 à 1669. Jeux de clair-obscur.

Diego Vélasquez, les ménines.17ème....autoportrait caché, intégré au portrait de groupe.

Orlan, Self-hybridations...quête d'identité(s). Camouflage.

Cindy sherman, ...incarnations, série, questionne aussi les stéréotypes culturels et sociaux.

Pierre Beteille, autoportraits....visage et corps comme matériaux et support de l'œuvre. Identité décalée, ironique et drôle. Hybridation. http://au-bout-de-la-route.blogspot.fr/2012/06/les-autoportraits-de-pierre-beteille.html