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Notions Euro: Monnaie commune à plusieurs pays de l'Union européenne qui se substitue à leur monnaie nationale : elle devient une monnaie unique pour tous les États qui l'adoptent. Union économique et monétaire: Regroupement de pays adoptant une monnaie unique et organisant un espace économique intégré qui devient un marché intérieur ou marché unique. Cette organisation suppose une harmonisation des politiques économiques des États membres dans une certaine mesure. Acquis de première: Banque Centrale: Institution financière qui met en place la politique monétaire et qui alimente le marché monétaire en monnaie banque centrale. Elle joue également le rôle de prêteur en dernier ressort pour les banques de second rang. Politique Budgétaire: Politique économique qui passe par la modification du budget de l'État pour atteindre ses objectifs Politique Monétaire: Politique menée par la banque centrale qui cherche à contrôler la masse monétaire. Ses trois objectifs sont limiter la création monétaire, stimuler la création monétaire et éviter les faillites bancaires Politique Conjoncturelle: Politique économique dont les objectifs sont à court terme. Les instruments privilégiés de cette politique sont la politique budgétaire et la politique monétaire. Introduction - La place de l’Union Européenne dans l’économie globale 1 sur 26 Sans entrer dans le détail des évolutions historiques, on rappellera qu'en se dotant d'un grand marché intérieur et d'une monnaie unique, les pays européens mènent une expérience originale d'intégration plus étroite de leurs économies. On montrera que l'union monétaire revêt une importance particulière dans le contexte monétaire et financier international, et qu'elle renforce les interdépendances entre les politiques macroéconomiques des Etats membres. On s'interrogera sur les difficultés de la coordination des politiques économiques dans l'Union européenne. 2.2 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie

mignardses.files.wordpress.com€¦ · Web viewLe taux d’inflation annuel moyen est d’environ 4% pour la Grèce et de 1,6% pour l’Allemagne. Ce sont des écarts d’inflation

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Page 1: mignardses.files.wordpress.com€¦ · Web viewLe taux d’inflation annuel moyen est d’environ 4% pour la Grèce et de 1,6% pour l’Allemagne. Ce sont des écarts d’inflation

Notions

Euro: Monnaie commune à plusieurs pays de l'Union européenne qui se substitue à leur monnaie nationale : elle devient une monnaie unique pour tous les États qui l'adoptent.Union économique et monétaire: Regroupement de pays adoptant une monnaie unique et organisant un espace économique intégré qui devient un marché intérieur ou marché unique. Cette organisation suppose une harmonisation des politiques économiques des États membres dans une certaine mesure.

Acquis de première:

Banque Centrale: Institution financière qui met en place la politique monétaire et qui alimente le marché monétaire en monnaie banque centrale. Elle joue également le rôle de prêteur en dernier ressort pour les banques de second rang. Politique Budgétaire: Politique économique qui passe par la modification du budget de l'État pour atteindre ses objectifsPolitique Monétaire: Politique menée par la banque centrale qui cherche à contrôler la masse monétaire. Ses trois objectifs sont limiter la création monétaire, stimuler la création monétaire et éviter les faillites bancairesPolitique Conjoncturelle: Politique économique dont les objectifs sont à court terme. Les instruments privilégiés de cette politique sont la politique budgétaire et la politique monétaire.

Introduction - La place de l’Union Européenne dans l’économie globale

◆ La forte croissance des richesses est permise grâce au développement des échanges en Europe. ◆ Les 2/3 des exportations de l’Union Européenne sont intra-zones, donc vers l’Union Européenne. Ce commerce intra-zone a été facilité par l’Union Européenne, zone qui a organisé le libre-échange en son sein.◆ L’Union Européenne est la première puissance économique, agricole, industrielle et tertiaire mondiale ainsi que le premier détenteur de stocks d’IDE, le premier investisseur mondial et la première puissance commerciale.La zone est doté d’une monnaie unique qui concerne 19 pays.

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Sans entrer dans le détail des évolutions historiques, on rappelleraqu'en se dotant d'un grand marché intérieur et d'une monnaie unique, les pays européens mènent une expérience originale d'intégration plus étroite de leurs économies. On montrera que l'union monétaire revêt une importance particulière dans le contexte monétaire et financier international, et qu'elle renforce les interdépendances entre les politiques macroéconomiques des Etats membres. On s'interrogera sur les difficultés de la coordination des politiques économiques dans l'Union européenne.

Acquis de première: banque centrale, politique budgétaire, politique monétaire, politique conjoncturelle

2.2 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale?

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A. Qu’est-ce que le projet européen?

Docs 1/2 - L’Europe, l’euro et le monde/ Un projet économique et politique

Le but de l’Union Européenne à la sortie de la guette est de souder les peuples européens à travers le commerce.↳ « Le commerce polit et adoucit les moeurs barbares », Montesquieu, De l’esprit des lois, 1746Le but est d’arriver à la politique par le commerce.2 projets:- fédéral avec un véritable gouvernement européen (dès le départ les fédéralistes veulent

pousser l’économie pour rendre nécessaire plus d’intégration politique)- inter-gouvernemental avec coopération entre les pays➜ l’UE est un mélange de ces deux projetsLe projet est:- économique, repose sur le marché unique gouverné par les lois du libre-échange et la

concurrence pure et parfaite.- culturel, on essaie de souder les peuples européens avec une culture commune (échanges

étudiants (Erasmus), Arte: chaîne franco-allemande)- démocratique, ce qui est renforcé par l’élection au suffrage direct depuis 1979 du Parlement

européen

Doc 3 - Différents modèles d’intégration économique régionale

Typologie des différentes étapes d’intégration de Bela Belassa, économiste hongrois, The theory of economic integration, 1961: ➙ zone de libre-échange: libre circulation des produits dans la zone mais les pays restent maîtres de leur politique douanière en dehors de la zone ex: ALENA (Canada, États-Unis, Mexique), AFTA (Asie)➙ Union douanière: libre circulation des produits dans la zone et la politique douanière est commune ex: CEE, MERCOSUR (Amérique du Sud)➙ Marché commun: circulation des biens et des services mais aussi des hommes et des capitaux (facteurs de production) ex: marché unique européen (1986)➙ Union économique: circulation des biens et des services mais aussi des hommes et des capitaux avec des politiques communes ex: Union Européenne➙ Union économique et monétaire: circulation des biens et des services mais aussi des hommes et des capitaux avec des politiques communes et une monnaie unique; les États abandonnent leur souveraineté monétaire ex: pays de la zone euro (19 pays)

1957: Traité de Rome1992: Traité de Maastricht prévoit la création de la monnaie unique2002: entrée en vigueur de l’euro

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2005: rejet de la Constitution européenne par les Français2008: Traité de Lisbonne

Doc 4 - L’originalité de la construction européenne

◆ Des politiques communes ont tout de suite été mises en place (CECA, PAC) ≠ typologie de Bela Belassa ◆ Création d’institutions supranationales (commission européenne, cour de justice européenne, BCE)◆ Élargissement très rapide

↳problèmes: - prise de décision (institutionnel)- des visions très différentes de l’UE s’opposent - tensions sur l’identité de l’UE (intégration de la Turquie)

↳simple zone économique ou puissance militaire?- écarts de niveaux de vie, de productivité, de richesses entre les différents pays

↳ concurrence, notamment sur les salaires

Doc 5 - Le budget de l’Union Européenne au service de politiques communes

◆ Politique de cohésion de l’UE : cherche à rapprocher les niveaux de vie (par exemple: distribution d’argent aux zones défavorisées)◆ Exemple de politique commune: la Politique agricole commune (PAC):→ représente 1/3 du budget européen→ créée avec le Traité de Rome et mise en place en 1962 → la France en est le premier bénéficiaire→ consiste en subventions et contrôle les prix→ Objectifs : indépendance et sécurité alimentaire de l’UE, avoir des prix raisonnables pour les consommateurs, donner un niveau de vie décent aux agriculteurs, augmentation de la productivité par le progrès technique →financée par les contributions des États membres proportionnelles au PIB/développement◆ Le budget de l’UE n’a pas augmenté mais diminué → pays n’arrivent pas à se mettre d’accord (notamment la Grande-Bretagne)↳paradoxe : budget assez faible alors que crise, …

Doc 6 - L’Union Européenne entre régionalisation et mondialisation

Logique multilatérale: développement des échanges avec le reste du mondeIntégration: développement des échanges intra-zones ↳ l’UE a développé les deux avec le marché unique et les négociations multilatérales◆ Aux États-Unis, depuis les années 1930 les Américains mettent en oeuvre une préférence dans les marchés publiques (le buy American Act et small business Act sont deux lois protectionnistes) ↳porte atteinte à la concurrence

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SynthèseSuite aux élargissements successifs, l’Union Européenne a 28 représente aujourd’hui la première économie au monde en terme de PIB. La part de l’Union Européenne dans les échanges de marchandises est la plus importante au monde (40 %).L’Union Européenne est née de la volonté, portée par quelques hommes d’État européens, de construire un espace de paix et de prospérité. Pour ces pères fondateurs de l’Europe, le développement du commerce entre les peuples doit facilité le maintien paix. L’union économique et monétaire est l’aboutissement d’un processus d’intégration régional progressif décrit par Bela Belassa. Le marché unique, couronné par la mise en place d’une monnaie unique, est le principal moteur de l’économie européenne. Il permet la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes, inspiré par l’idéal d’une concurrence pure et parfaite. En ouvrant leur marché, les États membres espèrent une intensification de la concurrence et de la logique de spécialisation, des gains de productivité, des économies d’échelles et donc une croissance plus dynamique. En laissant circuler librement les facteurs de production, ils espèrent une meilleure allocation de ses facteurs.La construction européenne est un processus original marqué par l’élargissement progressif à un nombre toujours pus grand de nations, par la création d’institutions politiques supranationales propres à l’union régionale, et la mise en place de politiques communes, pour favoriser le développement économique et compenser l’hétérogénéité de développement des territoires en Europe. Dans le même temps l’Europe participait aux négociations commerciales multilatérales, réduisait progressivement ses droits de douane et s’ouvrait aux échanges avec les pays tiers, afin de développer à la fois les échanges intra-européens et les échanges avec les reste du monde.

B. La mise en oeuvre d’une monnaie unique

Doc 7 - Vers une plus grande coopération monétaire

◆ Depuis 1971 (fin de la convertibilité or-dollar): système de change flottant→ des variations importantes des monnaies (+ dépréciation de celles des pays avec de l’inflation par rapport aux monnaies fortes)

↳ certains pays (notamment France, Italie, Grande Bretagne) souhaitent lettre en place des mécanismes pour lutter contre la variation du taux de change et les dépréciations

↳ système monétaire fixe◆ Les outils traditionnels de lutte contre la récession (relance keynésienne) fonctionnent de moins en moins en bien puisqu’ils sont inadaptés à la crise de l’époque qu’ils se heurtent à la contrainte budgétaire

↳ la relance keynésienne est financée par le déficit public et donc augmente la dette publique qui a un cout d’autant que depuis les années 1970 l’État s’endette sur les marchés publics + se heurte à la demande extérieure: puisqu’il y a l’augmentation de la demande globale à laquelle les producteurs nationaux ne peuvent pas répondre, les autres pays le font →augmentation des importations et de l’inflation→ diminue l’impact sur l’économie de la demande + les agents se méfient de la relance et savent qu‘elle se paiera par une augmentation

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augmentation des impôts et vont donc augmenter leur épargne → ils vont moins consommer → baisse de l’impact de la relance

Doc 8 - Le triangle d’incompatibilité de Mundell

◆ Les trois grands objectifs de la politique monétaire sont:- la stabilité du taux de change (sinon il y a des risques de pertes au moment de la conversion)

qui permet d’éviter le risque de change et donner de la certitude aux entreprises- l’indépendance de la politique monétaire - l’accès aux marchés financiers internationaux pour avoir la mobilité des capitaux afin de faire

des placements et des investissements à l’étranger ou se procurer des produits➤ on peut réaliser deux de ces objectifs mais jamais le troisième, il nous est imposé◆ Taux de change flottant = instabilité des taux de change↳Serpent ou système européen → système de change fixe entre les monnaies européennes

↳ contrainte: la politique monétaire n’est plus autonome puisqu’il faut absolument maintenir les parités entre les monnaiesMarché unique → mobilité des capitaux → il faut passer en taux de change flottant → création d’une monnaie unique pour retrouver l’autonomie monétaireTout ceci est assez théorique. la politique monétaire e la BCE n’est pas indépendante; elle est contrainte par ce que font les autres banques centrales et elle est obligée de rester dans les médisants puisque les différents pays ont des besoins différents.

Doc 9 - Les avantages attendus de l’euro

- disparition des frais de change dans la zone euro (plus d’incertitude liée aux taux de change)- fin des dévaluations compétitives - accès aux capitaux de toute l’Union Européenne- circulation beaucoup plus facile des biens et services - comparaisons des prix plus facile → permet de faire des choix plus rationnels → permet une

meilleure allocation des ressources- inflation maitrisée avec des taux d’intérêt bas qui permettent de stimuler la croissance- déficits publics maitrisés → diminution des prélèvements obligatoires + libération de l’épargne

des consommateurs➜ plus de concurrence, de transparence, de mobilité des prix↳ permet de réaliser les objectifs du libre-échange et de la concurrence pure et parfaiteCe sont des avantages théoriques

Doc 10 - Les critères de convergence

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◆ Il y a 5 critères de convergence pour mettre en place l’euro: inflation maitrisée, déficit budgétaire limité, taux d’intérêt limités, taux de change maitrisés, dette limitéeLe Pacte de stabilité de croissance, une fois mis en place, a trois objectifs qui concernent l’inflation, le déficit budgétaire et la dette.Écart de taux d’intérêt → plus qu’une seule BC Taux de change → plus de monnaies différentes ◆ Il faut avoir confiance en la monnaie. Si les agents économiques n’ont pas confiance ils épargnent ou s’en débarrassent.

↳ la monnaie doit être crédible et stable → il faut qu’il n’y ait pas trop de de divergence entre les paysLes critères de convergence sont importants parce sue le taux de change peut pénaliser les économies les plus faibles (ex: taux de change élevé: pas un problème pour les pays qui exportent des biens peu élastiques mais c’est un problème pour les pays qui exportent des biens très élastiques)◆ Il faut que les économies soient convergentes pour mener une politique budgétaire unique : si un pays est à contre-temps des autres et a besoin de croissance il lui faut un taux faible alors qu’un pays inflationniste a besoin de taux élevés → la politique est contre-productive pour certains pays◆ Déjà au moment de la mise en place de l’euro tous les pays ne latinisent pas les critères de convergence. Les pays du Nord, notamment l’Allemagne, demandent une stricte application des critères et les pays du Sud (dit du « club Med ») plaident pour des critères moins durs. L’Allumage cède et l’euro est mis en place malgré les divergences déjà présentent.Dès le départ mettre en place l’euro est une décision politique pour ne pas pénaliser les pays et donner une impression d’unité. Ça ne favorise pas vraiment la convergence puisqu’il y a plutôt plus de différences en 2003 qu’en 1997.

Doc 11 - La stabilité budgétaire au service de la croissance et de l’emploi?

◆ Lorsque l’État se place en déficit public il va emprunter de l’argent → correspond à une création monétaire↳ Pour certains économistes il y un risque que l’excès de monnaie crée de l’inflation↳ Déficit et dette budgétaire maîtrisés → inflation maitrisée → baisse des taux d’intérêt◆ Service de la dette: somme que l’État doit consacrer pour rembourser la dette (un des plus gros poste de l’État)↳ l’argent qui n’est pas consacré au service de la dette doit être consacré à d’autres secteurs et peut même diminuer les prélèvements obligatoires◆ Les dépenses publiques augmentent automatiquement en période de crise et les recettes de l’État diminuent → mécaniquement le déficit public se creuse mais ces dépenses automatiques permettent de maintenir la demande globale et donc de limiter les effets de la crise ➜ stabilisateurs automatiques

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On a besoin que les excédents en période de croissance purgent les déficits en période de crise. Si l’État est en déficit permanent il n’y a plus de marges de manoeuvre ↳ sort des critères de relance (avec les politiques de convergence)↳ fragilise l’euro

↳ l’euro est un poids puisque les États ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent (les Keynésiens s’attristent de la création de l’euro)◆ Objectif principal de la politique budgétaire : stabilité des prix et cible d’inflation à 2 %

Doc 12 - Cours de l’euro en dollars de 2005 à 2015 / Doc 14 - Hausse des prix en moyenne annuelle dans la zone euro (en % et en points)

L’euro s’est beaucoup apprécié pendant un certain temps face au dollar, signe de la vigueur de l’économie européenne (première zone économique du monde). L’euro est devenu la deuxième monnaie la plus échangée au monde et c’est aussi la deuxième monnaie détenue dans les réserves de change des banques centrales. L’inflation a baissé sur la période et les écrans se sont réduits. Malgré les difficultés de certains pays de la zone, l’euro est une monnaie importante.

Doc 15 - L’euro faible et ses conséquences

Un euro plus faible permet de dynamiser les exportations en dehors de la zone euro, tout dépend de l’élasticité-prix du produit (le bénéfice est plus ou moins important selon la sensibilité aux prix)L’inconvénient est la hausse du prix des importations (notamment le pétrole), ce qui fait baisser le pouvoir d’achat.Tout dépend beaucoup des spécialisations des pays et de leurs exportations.Les gagnants sont les exportateurs hors zone euro et les perdants sont ceux qui consomment beaucoup de produits importés de l’extérieur de la zone euro.

SynthèseLa monnaie unique évite aux États l’instabilité monétaire qu’ils ont connu depuis 1973 et la mise en place d’un régime de taux de change flottant (dévaluations compétitives, dépréciations, …). La Communauté européenne a fait le choix des changes fixes à travers le Serpent monétaire et le SME. Puis, l’Union européenne a fait le choix de la libre circulation des capitaux. Ces deux choix effectués, l’autonomie des politiques monétaires n’était plus possible, ce qui a conduit à la mise en place de la monnaie unique (triangle d’incompatibilité de Mundell).La monnaie unique a permis à partir de 1999 de favoriser les échanges intra-européens en supprimant les frais de change pour les entreprises, et en facilitant la circulation des capitaux. De plus, la monnaie unique rend impossible les stratégies monétaires non-coopératives (dévaluations compétitives).La mise en place de critères de convergence doit permettre la limitation des déficits publics, dans le but de libérer l’épargne de des ménages au profit de l’investissement et de la croissance, mais aussi de maintenir la stabilité et la crédibilité de l’euro afin de factures la baisse des taux d’intérêt. Cependant, du fait de divergences persistantes entre économies, les critères de convergence n’ont pas toujours été respectés.

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L’Euro, monnaie stable dans un contexte d’inflation maîtrisée, est attractive pour les investisseurs mondiaux, ce qui lui a permis de bénéficié des taux d’intérêts plus bas. L’Euro, adopté par 19 pays, est aujourd’hui une monnaie forte, signe de sa puissance, et a pris une place plus importante dans les réserves de changes mondiales. Cependant ce taux de change en baisse de l’Euro vis-à-vis notamment du dollar, favorise les exportations européennes.

C. Quels sont les outils de la politique économique?

Doc 16 - Les politiques keynésiennes de relance

• Politique budgétaire: joue sur le budget de l’état (c’est à dire recettes et dépenses pour stimuler ou ralentir l’activité économique). Côté dépenses: Investissements, augmentation des dépenses, augmentation des salaires dans la fonction publique pour augmenter la demande globale.Côté recettes pour stimuler l’activité économique: diminution des prélèvements obligatoires pour stimuler ou ralentir l’activité économique (baisser le taux de TVA)Il y a aussi la politique réglementaire pour stimuler l’activité économique (SMIC → avec décret, augmentation du salaire → effets d’entrainement sur tous les salaires proches)•Politique monétaire: cherche à faire varier la masse monétaire. On veut augmenter la quantité de monnaie en circulation lorsqu’on veut stimuler l’activité économique et au contraire diminuer la masse monétaire si on veut la ralentir. ◆ Les 3 outils conventionnels:- Action sur les taux d’intérêt- Politique d’open market qui consiste pour la banque centrale à racheter des titres détenus par

les banques privées (rachat d’obligations,…). Elle peut moduler les rachats. Plus les banques se prêtent entre elles plus elle peuvent se refinancer auprès de la banque centrale.

- Niveau des réserves obligatoires: les banques privées doivent avoir un compte à la banque centrale sur lequel elles déposent des réserves. Plus on fait augmenter le niveau des réserves obligatoires, moins elles ont de ressources à prêter à l’économie. La banque centrale peut doser le niveau des réserves obligatoires.

◆ Les outils non conventionnels: - Assouplissement quantitatif (quantitative easing) qui consiste pour les banque centrale à

racheter massivement les dettes publiques → a entrainé un vaste débat puisque historiquement le mandat de la banque centrale interdit l’achat direct de la dette sur marché primaire (marché de l’émission des titres). L’État va émettre des obligations sur le marché primaire qui sont achetées par les investisseurs institutionnels (« zinzins ») . Les pays dont la dette présente très peu de risque peuvent la commercialiser et avoir des taux d’intérêt faibles. La banque centrale achète la dette aux zinzins sur les marchés secondaires.

◆ On peut dire qu’il y a un « avant 1929 » et un « après 1929 » en terme de politiques économiques puisqu’il y avait une conception de l’État qui était plutôt l’État gendarme (se contentait de financer les services essentiels). Avec la crise de 29 apparait un constat → le marché ne peut pas sortir tout seul de la Grande Dépression. Peut-être qu’il va le faire mais à quelle échéance? → « À long terme nous sommes tous morts », Keynes → le coût social est gigantesque.

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Il faut que l’État intervienne pour stimuler l’économie et relancer l’activité → théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936, John Maynard Keynes. Après 1929, la plupart des pays occidentaux vont lancer des politiques de relance. L’État va piloter l’économie, en particulier dans l’après-guerre. Il va aussi créer un État providence dans le but de satisfaire des besoins collectifs et de réduire des inégalité. Cet « après 1929 » va durer à peu près jusqu’au premier choc pétrolier.

◆ Politique économique contra-cyclique: vise à lutter contre les fluctuations conjoncturelles, contre les effets négatifs du cycle économique.

◆ Le multiplicateur keynésien - est utilisé en période de récession - effet multiplicateur d’un euro de dépense supplémentaire- permet à l’État de stimuler la consommation et la production → distribution de revenus →

alimente la consommation et la production- est diminué de la propension à épargner et la propension à importer. Il est d’autant plus

important que la propension à épargner est faible. - agit dans une politique de rigueur et une politique de relance

Activité

Propension à consommer : part du revenu consacré à la consommation L’effet multiplicateur peut être diminué par la propension à épargner et la propension à importer. Il ne profite pas forcément à un pays mais à ses voisins.Effet multiplicateur : variation de la production qui résulte d’une variation de l’investissement (au sens large). (Pour une relance keynésienne c’est une variation de la production qui résulte d’une variation des dépenses publiques.) L’effet multiplicateur n’est pas stable dans le temps, ce qui le rend difficile à mesurer.Les agents ne sont pas dupes de la relance keynésienne et se doutent que cette augmentation des revenus va se payer à long terme par une augmentation des impôts. Depuis les années 1970 les relances keynésiennes sont beaucoup moins efficaces.

Doc 17 - Programmes de relance budgétaire face à la crise contemporaine

Mesures budgétaires pour faire face à la récession: - l’État agit sur ses recettes en diminuant TVA- impôt sur le revenu- impôt sur les sociétés- côté dépenses: prestations sociales, transferts aux ménages en particulier pour les catégories à

faibles revenusL’objectif est de stimuler la demande globale; c’est une relance budgétaire qui veut stimuler l’activité économique.

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Ces politiques peuvent être efficaces. La plupart des pays européens ont mis en oeuvre cette politique → les relances keynésiennes sont beaucoup plus efficaces lorsqu’elles sont coordonnées.

Doc 18 - Banques centrales et politiques monétaires

Outils à disposition des banques centrales pour agir sur les fluctuations économiques: taux, réserves obligatoires, open market, politiques non conventionnelles, … Une politique monétaire visant à soutenir l’activité monétaire se nomme une politique expansionniste à l’inverse une politique restrictive qui cherche à diminuer la masse monétaire.Selon les théories monétaristes on considère que l’inflation est un phénomène monétaire qui résulte du fait qu’il y a trop de monnaie par rapport à l’activité économique. C’est la banque centrale européenne qui mène la politique monétaire française.

Doc 19 - les politiques structurelles

◆ La politique conjoncturelle vise à corriger les grands déséquilibres qui peuvent apparaitre dans l’économie (chômage, inflation, récession, …). Elle vise à corriger les déséquilibres du carré de Kaldor. C’est une action à court terme.Utilise 2 grands canaux: politique monétaire et politique budgétaire◆ La politique structurelle cherche à modifier les structures de l’économie en profondeur pour augmenter le potentiel de croissance de l’économie. On peut jouer sur quantité des facteurs de production (taux d’emploi, d’activité, natalité,…) ou la qualité (formation). Objectif: élever le PIB

potentiel

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SynthèsePour les économistes libéraux, les crises sont des mécanismes autorégulateurs du marché. Elles sont donc nécessaires au système capitaliste et l’État ne devrait pas intervenir pour tenter de les réguler. Cependant depuis la crise de 1929, l’État s’est progressivement imposé comme acteur économique majeur.Pour lutter contre les effets des fluctuations économiques, il peut mener des politiques conjoncturelles, visant à rapprocher la croissance effective de la croissance potentielle et à réaliser les objectifs du carré magique de Kaldor (stabilité des prix, croissance, faible chômage, excédent extérieur, ces objectifs pouvant être contradictoires). La politique conjoncturelle combine une action de politique budgétisez et de politique monétaire. En cas de récession, l’État peut mener une politique de relance budgétaire (qui s’appuie sur l’effet du multiplicateur de Keynes: un euro supplémentaire de dépenses publiques provoque un augmentation du PIB supérieure à cet effort initial), ainsi qu’une politique monétaire expansionniste, qui vise à faciliter le crédit aux agents économiques. La banque centrale peut baisser son taux d’intérêt ou élargir sa politique d’achat des créances. Inversement la puissance publiques peut mener une politique de rigueur budgétaire et monétaire en cas de tensions inflationnistes.L’efficacité de la régulation a été contestée: une part importante des revenus supplémentaires peut être épargnée ou financer l’achat de produits importés (contrainte extérieure). Les années 1970 ont ainsi vu la coexistence du chômage et de l’inflation (stagflation). Depuis les années 1980, les pays développés ont mis en oeuvre des politiques de désinflation compétitive d’inspiration monétariste, accusées par les keynésiens de déprimer l’activité économique.À plus long terme, l’État peut mener des politiques structurelles qui cherchent à augmenter la croissance potentielle.

D. La difficile coordination des politiques économiques dans l’Union européenne

Doc 20 - La crise de la zone euro

◆ Responsabilité de la crise de la zone euro:→ Portée par les pays du sud de la zone (pays du club Med) qui auraient profité de l’euro pour fonder un modèle de croissance sur l’endettement et se sont dispensés de mener des dépenses de fond pour rendre leur économie compétitive (Grèce, Espagne → les Espagnols ont pu emprunter presque au même niveau que l’Allemagne). Les pays ont pu emprunter à des taux bien plus faibles que ce qu’ils auraient pu espérer tout seul. Les agents privés se sont beaucoup endettés à cause des taux d’intérêt faibles de la BCE (Espagne), dans d’autres pays c’est la dette publique qui a augmenté avec des États mal gérés (Grèce). Donc il y a la conjonction de l’augmentation de la dette privée (taux d’intérêt faibles de la BCE) et de la dette publique (État mal géré). → Mécanisme mal conçu à l’origine, zone euro construite sur de mauvaises bases parce qu’on a pas de mécanismes qui permettent réellement aux pays de converger

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➜ les deux mécanismes ne s’excluent pas◆Comment fait-on pour en sortir?→ Mener des politiques de rigueur budgétaires, associées à des réformes structurelles pour rendre les économies compétitives, mener des politiques structurelles, d’offre, faire des efforts de politique budgétaire (position allemande et libérale)→ Relance keynésienne comme des investissements pour réaliser une transition écologique, une aide massive aux pays du sud (position keynésienne)◆ Marge de manoeuvre des politiques budgétaires de l’État→ Les keynésiens veulent assouplir le pacte de stabilité de croissance parce que les États peuvent devoir mener des politiques de relance. Saut fédéral: Partisans d’un budget européen plus grand, riche avec des vraies possibilités pour corriger des déséquilibres qui pourraient apparaitre dans les pays de la zone → Ceux qui veulent des règles strictes de manière à ce que la dette publique soit contenue pour faire diminuer la contrainte sur les taux d’intérêts. Mener des politiques de rigueur monétaire pour rassurer les marchés financiers et garantir la solvabilité des États pour éviter que les marchés financiers mettent des taux d’intérêt très élevés sur les dettes publiques

Doc 21 - Des performances inégales depuis la création de l’Euro

Il y a des divergences à l’intérieur de la zone euro: - Taux de chômage de l’Allemagne très faible et a diminué sur la période alors qu’il a fortement

augmenté en Espagne- Inflation plus forte en moyenne en 2012 qu’en 1999 mais pas d’écart énorme à part en Italie qui

est en dehors des critères de convergence- Les PIB par tête ont augmenté sur la période (Espagne qui a rattrapé son écart par rapport à la

zone euro, Irlande en attirant les FTN)- Balance courante (balance commerciale + transferts de revenus): la France et l’Italie étaient en

excédent et sont maintenant en déficit, l’Allemagne a fait l’inverse- La dette publique a augmenté et aucun pays n’est dans les critères de convergence (la dette

publique a doublé pour l’Espagne et leRoyaume -Uni, plus que doublé pour l’Irlande, quasi doublé pour la France et même la dette allemande augmente de 20 points)

➜ Les pays européens qui étaient sensés converger ont plutôt divergé

Il y a des divergences entre les pays de la zone euro et leurs partenaires:

- même si le chômage des États-Unis a augmenté il reste inférieur à celui de la zone euro, pareil pour le Japon

- Les États-Unis n’ont pas d’écart significatifs d’inflation par rapport à la zone euro, le Japon est en récession et n’arrive pas à sortir

- Le PIB des EU est supérieur de plus de 40 points à celui de la one euro

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- Les EU sont structurellement déficitaires mais le japon est excédentaire contrairement à la zone euro

➜ La zone euro n’a pas rattrapé son retard avec les EU (ntm sur le niveau de vie), elle n’a pas produit les effets escomptés

Doc 22 - Des écarts qui se creusent

Les nouveaux adhérents du sud sont des pays plus pauvres, peu productifs, peu compétitifs, aux économies archaïques (secteur agricole disproportionné et industrie lourde).Problèmes posés: - Concurrence très forte à l’intérieur de la zone- Écarts de développement → fonds structurels importants de l’Union Européen pour les corriger

alors qu’il y a eu des élargissements successifs et pas changement des fonds. Il n’y a pas suffisamment de ressources pour corriger ces écarts de développement. Il y a quand même des phénomènes de rattrapage: les Allemands ont beaucoup délocalisés dans les pays de l’Est. Le budget européen n’a pas les recettes suffisantes pour mettre ces pays à niveau.

- Les pays ont des croissances relativement fortes et rapides → ils font des crédits, de l’inflation (≠ aux anciens pays) et la banque centrale européenne ne peut pas faire des politiques différenciées

➜ Pb de politiques monétaires (inflation), de politiques budgétaires, concurrence (dumping social ou fiscal) → on a une convergence mais avec des écarts très importants

Doc 23 - En Allemagne, les réformes du chancelier Schröder

◆ Dans beaucoup de pays développés on fait le constat que le coût du travail est trop élevé. Le coût du travail fait partie de la compétitivité prix.◆ La « TVA sociale » allemande veut faire baisser les coûts du travail en diminuant les cotisations sociales et pour rééquilibrer augmenter la TVA (pour avoir des recettes).D’une part elle permet d’améliorer la compétitivité-prix des entreprisses allemandes (pour favoriser les exportations) et en même temps elle augmente la TVA, qui taxe aussi les produits importés, ce qui va freiner les importations. C’est une politique de désinflation compétitive (limitation de la hausse des salaires) qui a pour but de donner un avantage aux entreprises allemandes sur les marchés en terme de productivité. C’est ce qu’on fait les Allemands avec le chancelier Schröder dans les années 2000 alors qu’en même temps la France a mis en place les 35 heures (qui alourdi les coûts du travail) → différence de compétitivité s’est créé: les Allemands étaient beaucoup plus compétitifs que la France sur les marchés ➜ Les Allemands l’ont pis en place pour se donner un avantage. C’est aussi un problème de fonds: quels sont les moyens dans la zone euro pour augmenter sa productivité? → il n’y a plus le mécanisme de taux de change et donc plus de moyens pour ajuster les prix (baisse du taux de change).

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◆ 3 outils possibles pour retrouver de la compétitivité pour un pays autonome avec sa monnaie et sa politique : politique monétaire (confiée à la BCE), politique budgétaire (contrainte), mécanisme des taux de change (plus de monnaie nationale) → ces outils n’existent plus dans la zone euro Le seul moyen de retrouver de la compétitivité est de faire une sorte de dévaluation interne en faisant baisser le coût du travail (Allemagne). Comment le faire baisser? → Baisse des cotisations (diminution aussi de l’État providence)→ transfert sur la TVA→ mise en oeuvre des politiques de flexibilité et recourt massif à des contrats de travail atypiques (CDD, …)

Doc 24 - Comment la zone euro en est-elle arrivée là?

◆ Les pays de la zone euro ont bénéficié de la crédibilité de la zone (Allemagne, pays du Nord) qui s’appuie sur des critères de convergence supposés stricts qui donne une image de solvabilité (capacité à rembourser la dette) à tous les pays. Les Grecs ont pu s’endetter quasiment avec les taux allemands → taux beaucoup plus faibles que ce qu’ils auraient eu indépendamment.◆ Le taux d’inflation annuel moyen est d’environ 4% pour la Grèce et de 1,6% pour l’Allemagne. Ce sont des écarts d’inflation assez importants qui ne devraient pas exister.↳ Les économies avaient des fondamentaux très différents (grands pays industriels, pays plus agricoles) et les niveaux de développement également ◆ Les Allemands ont fait des désinflations compétitives, la rigueur budgétaire (bonne crédibilité dur les marchés financiers) → politique d’offreDans le même temps les pays du sud ont fondé leur croissance sur l’endettement public (les États sur les marchés financiers en bénéficiant des taux bas) ou privé (ménages avec les taux bas de la BCE pour accéder à la consommation) tout en se dispensant de moderniser leur économie◆ La BCE mène une politique unique en fonction de la moyenne qui ne correspond pas forcément à des situations divergentes◆ Les pays du Sud avaient une croissance forte et inflationniste. Quand il y a de l’inflation → les coûts de production augmentent → économie moins compétitive sur les marchés extérieurs. Et ils consommaient surtout des produits importés des pays compétitifs (du Nord)↳ forte croissance avec inflation, augmentation de la dette → dégrade la balance commerciale → profite à l’Allemagne et aux pays du Nord qui ont augmenté leurs excédents commerciaux

Doc 25 - Les contraintes induites par l’Union Européenne et monétaire et la mondialisation

◆ Les trois outils traditionnels pour régler les déséquilibres conjoncturels: - politique budgétaire (pour régler les écarts de productivité et les chocs d’offre négatifs; avec

politique keynésienne de relance)- politique monétaire (avec les taux d’intérêts)- politique de change

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Les États ont perdu ces outils: - politique de change → abandon du franc- politique monétaire → abandonnée à la BCE qui a fait une politique unique qui ne correspond

pas forcement aux situations divergentes- politique budgétaire → extrêmement contrainte, notamment par le Pacte de Stabilité et de

Croissance◆ Les politiques keynésiennes sont confrontées à plusieurs contraintes qui diminuent l’effet multiplicateur: - contrainte budgétaire (l’État doit conserver des marges de manoeuvre, maintenir la crédibilité et

la solvabilité du pays)- contrainte du Pacte de Stabilité et de Croissance- contrainte extérieure (la relance risque de profiter aux pays voisins en se traduisant avec une

augmentation des importations si l’économie n’est pas capable de répondre tout de suite à la demande)

- équivalence ricardienne → les agents se méfient de la relance et vont épargner davantage en prévision d’une hausse d’impôts

➜ il n’y a pas réellement d’outils pour corriger les déséquilibres qui peuvent se prolonger et s’aggraver

Doc 26 - Le Pacte de Stabilité et de Croissance en question

Le Pacte (PSC) est remis en question par plusieurs pays et plusieurs économistes. D’une part parce qu’il ne dispose des outils pour corriger les déséquilibres qui apparaissent dans la zone, il donne aux citoyens l’impression que la zone est impuissante à régler les problèmes ce qui entame la légitimité de l’Union Européenne.

Doc 27 - La zone euro est-elle une zone monétaire optimale?

◆ On parle de zone monétaire optimale lorsqu’il est rationnel d’utiliser une même monnaie dans la zone. C’est rationnel si les fluctuations économiques sont communes (éviter les chocs asymétriques).◆ Trois critères permettent d’évaluer l’optimalité:- mobilité du travail → existe en théorie (facilité par la directive sur les travailleurs détachés ou

dans une zone plus restreinte dans l’espace Schengen). Il y a des obstacles (linguistiques, culturels,…)

- mobilité du capital → existe dans la zone euro en théorie et aussi en pratique et est relativement effective: les IDE sont nombreux dans la zone, les entreprises créent des filiales → les investissements et les placements sont possibles dans la zone.

- l’existence des transferts fiscaux → régions dynamiques = beaucoup de recettes fiscales → alimentent le budget commun → transferts fiscaux vers des zones en crise → multiplicateur

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keynésien, soutien de la demande globale dans les pays en crise (sorte de relance keynésienne) + dans les pays dynamiques les prélèvements obligatoires importants limitent l’inflation → cercle vertueux

➜ ils pourront permettre de lutter contre un choc asymétrique et remplacer la disparition de certains outils économiques (comme les taux de change).◆ Le budget européen n’est pas un budget fédéral puisqu’il n’est pas basé sur des recettes fiscales mais sur des contributions des États membres qui sont fixes, que la zone soit dynamique ou en crise. Le budget européen n’est pas dynamique, il ne peut pas augmenter les impôts. L’Union Européenne n’a pas d’autonomie de décision, ce sont les États qui décident et se mettent d’accord entre eux. Le budget est limité et en baisse.◆ La zone euro n’est pas une zone optimale, il n’est donc pas rationnel d’avoir une monnaie unique. Il faut soit faire un saut fédéral ou laisser les pays diverger ce qui pourrait mener à l’implosion de la zone.

Doc 28 - Quelles réponses à la crise de l’euro?

◆ Avant l’euro les États utilisaient la dévaluation avec les taux de change pour restaurer leur compétitivité-prix.◆ Maintenant il faut faire une sorte de désinflation compétitive en faisant baisser les salaires, les dépenses publiques et en limitant la hausse des prix. ◆ Conséquences de cette stratégie: - croissance lente- conflits sociaux- endettement pour les pays en question- un ajustement lentC’est une stratégie qui diminue la demande globale avec une croissance lente.On peut aussi mener des politiques non-coopératives (attirer le siège des multinationales,…)◆ On peut atténuer les effets indésirables de cette stratégie - en ayant un budget européen avec une taille significative qui puisse s’endetter- en faisant une harmonisation fiscale qui empêche le dumping fiscal- en ayant un gouvernement de la zone euro- en demandant aux pays qui ont des excédents de stimuler leur demande intérieure (salaires,

prestations sociales,…) de manière à rééquilibrer leur croissance pour qu’elle soit moins fondée sur des exportations et qu’ils importent davantage (→ stimule les exportations des autres pays)

◆ Pour résoudre les dysfonctionnements de la zone euro l’auteur (Guillaume Duval) propose le saut fédéral.

Doc 29/30 - Une règle d’or pour garantir la discipline budgétaire/Le mécanisme européen de stabilité

◆ Suite à la crise de la zone euro:

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- les pays de la zone euro ont signé un nouveau traité qui renforce la rigueur budgétaire avec la règle d’or qui limite notamment le déficit structurel (qui résulte d’un excès de dépenses par rapport aux recettes)

- on demande aux États d’être plus rigoureux dans leur gestion monétaire- le Pacte de Croissance est renforcé- mise en place d’un mécanisme européen de stabilité (MES) qui prête aux pays en difficulté,

peut recapitaliser les banques et peut acheter la dette publique. Le MES a de l’argent donné par les États et il peut s’endetter. Il a une force de frappe 700 milliards.

- mise en place d’une union bancaire qui consiste pour la banque centrale européenne à surveiller beaucoup plus étroitement la situation des banques. On leur fait passer des stress test pour voir comment elles réagiraient en temps de crise, vérifier que leurs fonds propres soient suffisants. C’est une supervision des pratiques bancaire pour éviter qu’il se reproduise ce qui c’est passé pendant les subprimes.

La banque centrale européenne a adopté des mesures non conventionnelles: achat de la dette publique, quantitative easing, prélèvement de l’argent aux banques,… ◆ Limites de ces mécanismes - pas de résolution des problèmes de fond et de divergences- ce sont des mécanismes de secours.Pour ce qui est du traité budgétaire ce sont des mécanismes qui risquent de déprimer la demande globale.

Doc 31 - Un saut fédéral pour améliorer la gouvernance de la zone euro?

◆ Pour faire un saut fédéral il faut faire un budget fédéral, un gouvernement de la zone euro capable de mener des politiques économiques (c'est à dire de décider des politiques économiques pour la zone euro et imposer les politiques aux États membres) pour éviter le dumping fiscal ou social.◆ Les obstacles à cet approfondissement de la construction européenne vers plus de fédéralisme sont:- le manque de consensus dans l’union européenne- plusieurs pays ne veulent pas en entendre parler- cela nécessiterait des abondons de souveraineté très importants alors que l’union européenne

est très impopulaire.

SynthèseL’introduction de la monnaie unique renforce l’interdépendance entre les économies européennes, ce qui nécessite la mise en place d’instruments comme la pacte de stabilité et de croissance (PCS), visant à assurer la crédibilité de la monnaie européenne et à favoriser la croissance. Cette interdépendance croissante nécessite par ailleurs une coordination croissante des politiques économiques au niveau européen. En effet la zone euro a une politique monétaire unique confiée à une banque centrale indépendante, la BCE, dont l’objectif prioritaire est la lutte

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contre l’inflation, mais des politiques budgétaires qui restent de la compétence des États-membres, qui sont contraintes par les PSC. Il est donc impossible de mener une véritables politique mixte dans l’UEM, comme le font d’autres zones (USA, Japon,…).Le politiques monétaires et budgétaires des pays de la zone euro ont aujourd’hui de faibles marges de manoeuvre. la politique budgétaire est encadrée par le Pacte de Stabilité et de Croissance qui limite les déficits publics à 3% du PIB et la dette publique à 60% du PIB. La budget européen reste quant à lui trop faible pour envisager une politique budgétaire supranationale. La politique monétaire est contrainte par la priorité à la lutte contre l’inflation et par la difficulté à mener une politique commune pour des pays connaissant des situations différentes.Or, les écarts se sont rapidement creusés dans la zone euro, du fait des élargissements successifs à des pays présentant des productivités et des coûts sociaux salariaux plus faibles, mais aussi en raison des politiques non coopératives fiscales ou sociales, menées par différents pays (délocalisations, réformes Hartz en Allemagne, …). Les écrans d’inflation, dans un contexte de taux bas permis par la monnaie unique, ont conduit plusieurs pays à connaitre des taux d’intérêt négatifs, et donc à s’endetter au-delà du raisonnable, pour financer une croissance reposant sur la dette. Avec comme conséquence le creusement progressif de leurs déficits extérieurs (du fait d’importations massives, et de la dégradation de leur compétitivité-prix due à l’inflation).De plus, la zone euro est sans doute marquée par un vice de construction, soulignée dès l’origine par plusieurs économistes : pour fonctionner, une zone monétaire optimale dotée d’une monnaie unique ne dispose plus de l’instrument des taux de change pour corriger les déséquilibres. Elle doit pouvoir compenser cette absence par une forte mobilité des facteurs de production (les chômeurs et les usines sont censés se déplacés des zones les plus touchées vers celles qui restent les dynamiques), ou bien des mécanismes de compensation fiscale qui impliquent l’existence d’un budget fédéral. Or la zone euro ne présente ne présente pas ces caractéristiques : par exemple, le rapport entre le budget fédéral de l’UE et des États-Unis est de 1 à 25. Elle n’est donc pas une zone monétaire optimale.Enfin, la coordination des politiques économiques soufferte la difficulté de prise de décision dans une Europe à 27 : l’élargissement a été plus rapide que l’approfondissement institutionnel. En effet le partage de ses compétences au sein de l’UE repose sur le principe de subsidiarité, selon lequel les États conservent leur souveraineté, l’UE n’intervenant que si son action est plus efficace qu’une action nationale. Cependant de nombreux domaines essentiels restent du ressort exclusif des États-membres.Ainsi, la zone euro souffre sans cout e d’un déficit d’intégration. Ses partisans réclament un gouvernement économique de la zone, la mise en place d’un budget fédéral permettant de redistribuer des ressources entre États membres afin de réduire les déséquilibres, ainsi qu’une harmonisation fiscale et sociale entre États membre.Cependant, des mécanismes nouveaux ont été mis en place pour remédier à la crise des dettes souveraines : une règle d’or de stabilité budgétaire qui renforce le PSC (déficit structurel inférieur à 0,5%), ainsi qu’un mécanisme européen de stabilité (MES), fonds de secours destiné à faire baisser les taux d’intérêt des pays les plus fragiles en achetant leur dette souveraine.

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