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Yves Bergeret 9 au 11 avril 2013 MDA 15, 22 rue de la Saïda 75015 PARIS

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Yves Bergeret

9 au 11 avril 2013

MDA 15, 22 rue de la Saïda 75015 PARIS

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Sommaire

Du côté du Pont Mirabeau...à la MDA 15 3 Yves Bergeret et la langue-espace 4 Peindre en dialogue avec l'espace et l'esprit des lieux 5 Biographie d'Yves Bergeret 6 Poème-peinture, Œuvres présentées, genèse et lieux de création 9 Informations pratiques 11

Avec le soutien de la Mairie du 15ème arrondissement de Paris et de la Maison des associations

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Du côté du Pont Mirabeau... à la MDA 15 Le 25 janvier 2013, l'Association du côté du Pont Mirabeau recevait le poète et peintre Yves Bergeret Cette soirée a connu un grand succès, aussi l'idée d'un moment de présentation plus complet et autour de nouvelles œuvres se concrétise par cette nouvelle édition de poèmes-peintures.

Dans la continuité des animations autour de la poésie, après les rencontres avec le théâtre, la danse, la philosophie ou la musique, cette exposition de poèmes-peintures constitue une interrogation de la poésie et des disciplines artistiques, du décloisonnement indispensable pour une pensée totale de la vie.

Antonin Berque explique que "l'écoumène est la Terre en tant que nous l'habitons, en tant qu'elle reçoit l'être, c'est à dire à travers le travail, le geste humain qui marque le paysage, et les rêves." Comme poètes, nous souscrivons à cette idée, et voulons la partager avec les visiteurs dans la rencontre et le dialogue.

Yves Bergeret est à ce titre exemplaire car il sait renouveler l'œuvre et la présentation de celle-ci, par la clarté de ses présentations, il emmène les participants loin des chemins balisés, lieux, émotions, imaginaires et toutes les dimensions sacrées de la vie, dans l'authenticité de sa parole buissonnière. Par son travail graphique il renouvelle profondément les usages de Henri Michaux lorsqu’il devenait peintre et ceux de Dotremont qui réalisait ses « logogrammes ». En parallèle avec cette exposition, les poèmes-peintures d’Yves Bergeret sont présentés en Sicile, Ville de Noto, Palais Nicolasi du 1er au 20 avril 2013.

La Maison des associations, par son accueil chaleureux et la mise à disposition de services est le lieu rêvé pour de telles initiatives. Nous espérons qu'elle en accueillera d'autres dans toute la diversité de la poésie. Nous remercions la mairie du 15e arrondissement de Paris pour son soutien à cette exposition-rencontres Poèmes-Peintures.

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Yves Bergeret et la langue-espace

" L'espace c ' e s t de la langue , signe épars ou articulés les uns aux autres, de tous registres, utilitaires, domestiques, économiques, religieux, artistiques : un paysan borne ses terres avec des pierres qu'il lève ou des haies qu'il plante; un commerçant dresse ses enseignes en façade; un enfant construit ses cabanes au fond du bosquet; des amoureux gravent leurs initiales; des adole scents rebelles jettent leurs tags; un esprit préoccupé de craintes religieuses pose ses crucifix aux carrefours; un nomade balise ses itinéraires dans le désert; un berger élargit ses pâtures et recule l'orée du bois; un forestier élague..." Ces signes ne sont pas seulement contemporains; ceux des générations passées restent ici, enfouis ou en plein air, bien ou peu visibles. Vivre c'est être avec les autres dans l'espace qui nous est à tous commun"

Fer, feu, parole, Yves Bergeret, Editions Langue et espace, 1999

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Peindre en dialogue avec l'espace et l'esprit des lieux

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Biographie d'Yves Bergeret

Poète plasticien, Yves Bergeret, né en 1948, vit dans la Drôme. Ses publications, depuis 1978, en poésie et en prose, explorent les espaces en turbulence : montagnes jeunes, archipels instables, villages du Sahel, volcans. Ses recherches aboutissent à des livres, des “ performances ”, des “ installations ” et des expositions auxquelles il aime associer des créateurs populaires, qu’il appelle des “ poseurs de signes ”, ou des artistes plasticiens : c’est ainsi qu’il crée aussi des poèmes-peintures sur papier ou sur tissu dont le format peut aller jusqu’à 6 mètres sur 10 mètres.

Bibliographie et expositions

Principales réalisations récentes – Méditerranée, avec le compositeur Faidros Kavallaris, centre d’art Porte de Famagouste, Nicosie, 1998 – Fer, feu, parole, publication et onze “ installations ” du pied jusqu’au sommet de la Montagne Pelée, Martinique, avril 1999 – La Langue de Barbarie, “ performances ”, publication et exposition au Musée du Centre de Recherche et de Documentation de Saint-Louis du Sénégal, février 2000 ; exposition reprise au Centre Wallonie-Bruxelles, Paris, novembre 2000 – Oriflammes vodou, transes et signes, exposition au Musée national des Arts et Traditions Populaires, Paris, automne 2000 – “ installations ” sur les montagnes désertiques de Koyo, Yuna, Douki, Barkoussi et Banaga, nord-est du Mali, février & juillet 2001, février & août 2002, février, juillet & octobre 2003, février, août & octobre 2004, février & juillet 2005, juillet 2006, février & juillet 2007, février & août 2008, février & juillet 2009 – Signes et Levées de Pierres, exposition au Musée du Peuple Galicien, Saint-Jacques de Compostelle, octobre 2001, et Musée de la Province de Lugo, novembre 2001 – Installations, 6 poèmes-peintures sur tissu, 10 sur papier, à Soisson-la-montagne, à Wharf Jérémie, Port-au-Prince, Haïti, janvier 2002 – Tout un monde lointain, installations de 16 bannières poèmes-peintures et poèmes sur 18 grandes lattes de bois de noyer, place de l’Evêché, Die, mars 2002 – Converger vers la nuit, salle Musicatreize, Marseille, janvier 2004 – Montagne e parola, Museo Nazionale Preistorico e Etnografico Pigorini, Rome, juin à octobre 2005 – Parole di terracota, “ performances ” avec quatre céramistes et exposition, Caltagirone, Sicile, avril 2006 – Il mare parla, avec des céramiques de Andrea Branciforti, Catane puis Venise, avril et mai 2007 – Verba/imagines, installation avec Carlo Sapuppo, grotte Eroa, Noto Antica, Sicile, août 2007 – L’île parle, avec une création musicale d’Enrico Ciullo et Marina Borgo, Catane, Sicile, février 2010 – Poème de l’Etna, avec une création musicale d’Enrico Ciullo, Catane, Sicile, octobre 2010 - Journal de l’Estrop, (écriture & performances sur un sommet des Hautes-Alpes) avec le philosophe Mathieu Berthaume & le paléontologue Alexandre Delorme, juillet 2011

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Dernières publications (outre de nombreux articles et préfaces) – Le voyage en Islande, éd. Alidades, Thonon-les-Bains, 1989 – Poèmes de Prague, éd. Le temps qu’il fait, Cognac, 1992 – Mains silencieuses, éd. U E C, Nicosie, 1994 – Guyane, des espaces et des hommes, éd. A Die, Die, 1998 – Des Lettres en Guyane, éd. Passages d’encre, Paris, 1999 – La Langue de Barbarie, éd. Langue et Espace, Paris, 2000 – Damier, espace du désert et de la montagne au Mali, éd. Langue et Espace, Paris, 2000 – Mouvements de damier, éd. Langue et Espace, Paris, 2001 – Et d’ailleurs, éd. La Fabrique, Marseille, 2002 – Loquace, éd. Wigwam, Rennes, 2003 – Si la montagne parle, éd. Voix d'encre, Montélimar, 2004 – Montagne e parola, éd. Gangemi (bilingue), Rome, 2005 – Cadastre et mailles, éd. IUFM de Bretagne, Vannes, 2005 – La Maison des Peintres de Koyo, éd. Voix d’encre, Montélimar, 2006 – Poèmes souvent marins, avec des gravures de Maya Mémin, éd. Rue de Léon, Rennes, 2007 – La mer parle, éd. Leggerete (bilingue ; collection Scripta Volant), Catane (Sicile), 2007 – Et danse la montagne, éd. Médiathèque Christine de Pizan, Poissy, 2008 – L’image ou le monde, églises peintes de Chypre, bilingue, éd. CCF, Nicosie (Chypre), 2008 – Dessin, avec des dessins de François de Asis, éd. Fata Morgana, Montpellier, 2008 – La main de l’horizon, avec des encres de Robert Groborne, éd. Æncrages & co, Baume les dames, 2009 – Signes et Levées de Pierres, avec Anxo Fernandez Ocampo, éd. Université de Vigo, Espagne, 2009 – La parole en œuvre, avec des dessins de 6 peintres Dogon, éd. Galerie Accrosonge, Paris, 2009 – Un étranger vient voir Ogo ban, avec dessins de 6 peintres Dogon, éd. Aencrages & co, Baumes les dames, 2010 – Voi siete qui, avec le sculpteur Carlo Sapuppo, éd. Sinapsi, Catane, Sicile, 2010 - Couleur, avec le peintre François de Asis, éd. Fata Morgana, Montpellier 2012

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Poème-peinture de la montagne

En marchant et en dormant dans les pentes hautes de l’Etna en Sicile, j’ai écrit en août 2011 sur mon carnet « Qui veut gravir écoute » ; car je ne monte sur une montagne et plus encore sur un volcan qu’en écoutant le vent, le roulement des pierres avalancheuses, le grondement du sous sol, puis la rumeur humaine des habitants proches, puis le mythe rude qui jette Empédocle dans le cratère, puis le battement de mon cœur de marcheur, puis l’inquiétude de mes compagnons de marche. L’espace entier bourdonne d’humanité en acte et en parole claire, ou murmurée entre des lèvres encore timides. Puis sur une dalle plate de basalte vers 2 800 mètres je sors de mon sac à dos pinceaux, grands papiers d’artiste, couleurs et encre de Chine. Je peins en coulées de rouge le difficile mouvement de grondement du volcan et le raclement de la violence, je peins ensuite l’effort de la parole humaine en ocre orangé par-dessus et à rebours de mon premier geste. Puis par-dessus mes gestes de couleur je calligraphie à l’encre noire l’aphorisme poétique que ce lieu en dure turbulence m’a donné : « Qui veut gravir écoute ». Puis je plie l’œuvre dans mon sac et je la présente et l’expose à présent. Pendant mes vingt cinq longs séjours dans le nord du Mali de 2000 à 2009 dans le petit village dogon de Koyo en haut de sa montagne tabulaire isolée en plein désert, sous la conduite des six peintres-paysans sans écriture mes compagnons de création et d’initiation, j’ai parcouru les falaises, les ravins, les crêtes, les grottes, les hauts balcons de leur montagne ; ils me transmettaient lentement les significations mythiques et les usages symboliques du lieu de leur vie. Au bout de plusieurs heures de marche, ils me demandaient que nous en venions au dépôt sur un grand tissu monochrome que j’apportais dans mon sac ou sur un quadriptyque de grand papier, au dépôt de l’enjeu poétique, humain, rituel, sacré du lieu que nous avions parcouru ce jour. Eux, sans écriture, inventaient des signes graphiques de couleur qui disaient le lieu et parallèlement à eux je posais les lettres alphabétiques de l’aphorisme poétique que le lieu me donnait. Le poème-peinture était un acte. Il était la sédimentation d’un usage physique et sacré du lieu que nous avions vécu ensemble. Mais le grand banditisme touareg puis les ravages de l’intégrisme ont fini par m’exclure de ce lieu. A présent je procède seul en Europe. Ainsi : le parcours d’un espace, dont la dimension humaine me parle et me requiert toujours. Même s’il paraît inhabité ou abandonné. Même si la rudesse de l’altitude en montagne semble faussement éloigner la parole : au contraire le mythique et le sacré, voire l’épique y font résurgence de toute part. Au bout de plusieurs heures de marche, je choisis le lieu qui me parle le plus. Je sors de mon sac à dos le matériel nécessaire. Je dors d’abord un quart d’heure pour donner la toute confiance de mon corps au lieu même. Puis sur mon carnet j’écris l’aphorisme du lieu. Puis je le peins. Puis je le calligraphie : ainsi l’œuvre au bout de quelques heures est-elle faite. Poésie en acte, poésie en geste plastique et en métaphore épique. Poésie performative. Je suis conscient de tout cela et le veux tel. Je me rends compte que je reprends des pratiques, tout en les transformant. Celle de Segalen qui approche avec un entêtement admirable l’Himalaya du Tibet qu’il n’atteint jamais. Celle de Char qui arpente les collines du Vaucluse. Celle d’Elytis qui incante la vigueur épique de la Crète et la candeur abrupte des îles égéennes. Mais plus encore, celle de l’initié Dan qui organise un espace sacré en chantant et théâtralisant pour sa communauté ivoirienne la présence possessionnelle du sacré. Celle du joueur Songhaï de godyé monocorde et du chanteur de devises que Jean Rouch filme. Eux installent et refondent un espace leur par une parole poétique performative puissante, par une théâtralité volontiers chorégraphiée. Mais moi je vais à la rencontre de la parole de la montagne que je suscite et ressuscite par mon simple corps marchant-dormant, par mon savoir-faire d’artisan de la parole et par le rite du geste de couleur que je pose, que je sédimente sur la grande feuille.

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Informations pratiques Calendrier de l'exposition :

du 9 au 11 avril 2013

Vernissage le 9 avril à 18H30

Ouverture les 10 et 11 avril de 10h à 19 h

Conférence-présentation le 11 avril 2013 à 19 h30 Lieu : Maison des associations du 15ème arrondissement 22 rue de la Saïda 75015 Paris Accès : Tram : Georges Brassens Métro : Convention Bus 89 arrêt Morillons-Dantzig ou Georges Brassens.

Contacts : Yves Bergeret : Nicole Barrière [email protected] [email protected] 06 77 33 35 06

Conception et mise en page Nicole Barrière

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