Avril-Mai 2011 - N°11
l’Actualité du BTP en Martinique
10 €
CPPAP: 0110T89242 - ISSN: 1962-1364
3 79300 5100 02
la Caraïbéenne
BTP - Transport - Manutention - Outillage
Solaire
Vent & Marées
Thermique
Géothermie
Fuel domestique…
LA CENTRALE EDF DE BELLEFONTAINE :450 millions d’euros - 3 ans de travaux - 40 000 m3 de béton, 300 ouvriersdirects, des dizaines d’entreprises locales sous-traitantes�Un formidable levier économique pour des centaines d’ouvriers locaux, decadres et d’entreprises dans tous les secteurs du Bâtiment.
✔ Techniques et subtilités de construction employées�
Grands Travaux
1ere partie
Les avis des Politiques et des Entreprises concernées…
www.btpantilles.comd’équipements
QR-Code
d’équipementsla Caraïbéenne
l’Actualité du BTP en Martinique
La Caraïbéenne d’ÉquipementsPropriété de PIMEDIAS SARL
34 rue Schœlcher
97232 Le Lamentin
RCS Fort de France 483 314 928
Directeur de la Publication :Philippe PIED
Rédacteurs, Collaborateurs, Journalistes et Pigistes :
Mike Irasque, L.H, P.P
Antilla, M. Maudet, ADV
Maquette et Régie Publicitaire :PIMEDIAS SARL
Port.: 0696 73 26 26
Tél.: 0596 75 54 31
Fax : 0596 75 58 46
Mail : [email protected]
Impression :PRIM - Guadeloupe
CPPAP:0110T89242
INPI : 08/3548042 ISSN N° : 1962-1364
À l’heure où les grèves à répétitions se succèdent et où (encore et encore
une fois), une demi-poignée d’hommes et de femmes, des salariés syn-
diqués d’EDF, bloquent (et sabotent) à nouveau notre économie déjà si
fragile� alors que nous sortions de 21 jours d’un conflit portuaire qui n’en
finissait pas, alors que celui des transporteurs de matériaux du BTP venait
de prendre fin� certains travaillent, et pensent à l’avenir et au devenir
énergétique de la Martinique.
Tous les spécialistes s’accordent à le dire, en 2015, seulement dans 4 ans,
il nous faudra trouver 35 Mw d’énergie supplémentaire pour subvenir à
nos besoins. La solution pour y arriver n’est pas encore trouvée, et très
probablement� les quelques pistes en cours de réflexion nous projettent
un peu plus loin dans le temps.
Dans ce magazine, vous lirez les avis, conseils et les pistes de certains dé-
cideurs économiques et politiques de Martinique.
Vous découvrirez, pour rester un peu dans le même secteur, les dessous
de la construction de la nouvelle centrale EDF, et les techniques em-
ployées afin d’y parvenir. Les Entreprises Eiffage TP, CDC et DLE Out-
remer nous parlent des difficultés rencontrées et de leur savoir-faire, lors
de la construction de ce chantier de plus de 450 millions d’euros.
L’équipe de “La Caraïbéenne d’Equipements” se joint à moi et vous
souhaite une bonne lecture.
Energiquement,
Philippe PIEDPort. : 0696 73 26 26.
Où trouverons-nous l’Énergie nécessaire en 2015 ?
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 3 - Février/Mars 2011
Consultez le blog de lʼhebdomadaire ANTILLA sur :
www.antilla-blog.com
www.btpantilles.com
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 5 - Avril/Mai 2011
CCIM Formations- La Formation Professionnelle : Un enjeux clef
pour le BTP
- Quelques formations spécifiques 2011.
- Création d’une Commission BTP
GRETA BTPQuelques formations choisies en 2011.
Risques MajeursQuestions au Gouvernement du Député Alfred
Marie-Jeanne
Gestion des Risques Naturels dans les DOML’État mauvais élève�
RTAA-DOMLes mécontentements et propositions des
Constructeurs de l’UMF.
Nouveaux produits/ProcédésSTS : Le changement de canalisation sans ou-
verture de chaussées
Pronova : Des panneaux sandwichs isothermes
SAPEB : Poutrelles en Béton Précontraint
Biometal : Des produits innovants
Actualité
COMMENT FERONS-NOUS EN 2015 ?
■ La Région dévoile sa stratégie aux Maires■ Interview de Serge Letchimy, Président du Conseil Régional« Les maires étaient face à des gens qui leur disaient : “on vousapporte le monde”� Alors que c’est faux. »■ Daniel Chomet“L’Énergie : un projet de développement majeur pour la Marti-nique.”■ André Venkatapen, Maire Adjoint de Sainte-Marie“le projet de Sainte-Marie s’inscrit dans un temps historique”■ EDF MartiniquePriorité à l’efficacité énergétique pour une croissance durable■ Syndicat Mixte d’Électricité de la Martinique“La qualité du courant est un facteur de développement pour l’en-semble de l’économie.”■ La Compagnie de Cogénération du Galion (CCG)“�répondre aux besoins d’électricité de pointe de la Martinique.”
■ Maison Écologique : La belle œuvre de Laurent Bellemare
l’Énergie en Martinique 37.
Numéro 11 - Avril/Mai 2011
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d’équipementsla Caraïbéenne
l’Actualité du BTP en Martinique
En pages centrales : Un chantier d’exception :
La construction de la centrale EDF
PP.29 à 36
CDC :“Une entreprise Martiniquaise pour un chantier d’ex-ception”
EIFFAGE TP :“Nous avons été contraints de réfrigérer l’eau de gâ-chage du béton afin de garantir une durabilité maxi-mum : une première sur l’île !”
DLE Outremer :“Il faudrait que tous les maîtres d’ouvrage relancent
leurs projets afin de soutenir l’activité économique lo-cale”
Grands Travaux
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36
Photo Eiffage TP
Actualité
■ Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique
La formation professionnelle : Un enjeu clef pour le BTP.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 6 - Avril/Mai 2011
Quelle est la place de la formation con-tinue dans le secteur du BTP ?Ce secteur a toujours été un important utili-
sateur de formation professionnelle, notam-
ment en raison de l’importance des
compétences « métier » indispensables pour
y travailler. Ces compétences sont souvent
acquises au départ par la voie de l’appren-
tissage. Mais aucun métier du secteur ne
peut ensuite être exercé sans un renforce-
ment constant de ces compétences par une
formation tout au long de la vie.
Quelles sont les tendances en matière deformation continue ?Aujourd’hui, il est important d’avoir une dé-
marche transversale, c’est-à-dire d’intégrer
les préoccupations de tous les opérateurs
des métiers du bâtiment dans la gestion de
l’offre globale d’un chantier, la gestion de l’en-
treprise, par la maîtrise des coûts de re-vient, par la capacité à se positionner sur des
marchés publics�
D’autre part, les compétences dites « debase », ou le socle de compétences trans-
versales doivent être acquises et renforcées,
même chez les compagnons les moins qua-
lifiés.
Par ailleurs, nous constatons le besoin d’une
montée en compétences significative pour
l’exercice de base des métiers concernés.
Quelles sont les spécialisations les plusdemandées actuellement ?Difficile à dire car le panel de formations de-
mandées par la branche est très large. On re-
tiendra cependant plusieurs thèmes comme
l’économie d’énergie, la responsabilité so-
ciale des entreprises (RSE), les actions liées
à la reprise d’entreprises, et les formations à
la conduite d’engins de travaux publics.
Les formations à l’encadrement d’équipe, au
pilotage des chantiers et à la conduite de tra-
vaux, rencontrent aussi un vif succès.
L’essentiel est de n’être pas déconnecté du
besoin des entreprises et d’éviter une ap-
proche trop généraliste.
L es exigences en ma-tière de compétencesne cessent d’augmen-
ter dans le secteur du bâti-ment et des travaux publics. La formation continues’avère ainsi être un outil in-dispensable pour se perfec-tionner et évoluer afin derépondre aux besoins desmarchés et donneurs d’or-dre.
La qualité du capital humain est la clef de voûte de la performance de toute struc-ture. Aujourd'hui, la formation des hommes est un enjeu stratégique pour répondreaux exigences croissantes du marché. C’est la raison pour laquelle c’est aussi unedes priorités de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique ! Rencontre avec Vesna Milanovic, directrice des Formations à la CCIM.
Les Services de la CCIM à Manhity au Lamentin :Centre de Formation Continue : 05.96.42.78.78Centre de Formalités des Entreprises : 05.96.42.23.08Prévention des difficultés : 05.96.42.23.20Développement du territoire : 05.96.42.23.15Fichier des Entreprises : 05.96.42.23.25
Centre d’Information des Entreprises : 05.96.42.78.87
CCIM FORMATION : Le partenaire de l’entreprise !
Développez vos compétences et celles de vos collaborateurs…
Coût de revient d’un chantier
21 heures
Objectif : Maîtriser les coûts de revientd’un chantier pour en optimiser sa rentabi-lité
✔ Comprendre l’utilité du calcul du prix de
revient dans les entreprises du BTP
✔ Maîtriser la structure du coût dans le
BTP
✔ Appréhender les composantes du prix
de revient et apprendre à le déterminer
Compétences de base 120 h min.
Actualisez les compétences de base devos salariés par une remise à niveau desconnaissances de base en lecture (pour lalecture de plan, notice d’utilisation�) et encalcul (�)
Maîtriser les pratiques de la paiedans le BTP 28 heures
Le responsable paie vérifiera la bonne in-tégration des particularités du BTP dans lecalcul de la paie : TEPA, réduction Fillon,retraire, prévoyance, apprentis et vérifierles calculs en conséquence.
1 session : du 07 au 10 juin 2011
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Prochaines programmations
■ 16 mai au 16 juillet 2011.
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56 heures.
Objectifs
✔ Maîtriser les principaux outils de stratégiecommerciale et de développement
✔ Maîtriser les notions de gestion comptable etfinancière
✔ Connaître les aspects juridiques liés à l’exploita-tion d’une entreprise ainsi que la gestion sociale
2 sessions en 2012
■ 22 juin au 10 août 2011■ 28 septembre au 23 novembre 2011
Président de la commission M. Jean-Jacques BRICHANT
Vice-Président de la commission - M. Lionel DE LAGUARIGUE DE SURVILLIERS
Membre- M. Fabrice BELLIARD
- M. Tony BOCLE
- M. Daniel DABON
- M. Gérald HERVE MARRAUD DE SIGALONY
- M. Olivier HUYGHUES-DESPOINTES
- M. Yvan-Marc MOUKIN
- M. Alain MOUNOUCHY
- M. Henri SALOMON (Chambre de métiers)- M. Franck MOGADE (Chambre de métiers)
LES ATELIERS
Apprentissage (développement et amélioration) Animateur : MM. Tony Boclé et Jean-Jacques
Brichant
Permanent : Mme Vesna Milanovic
L’idée est d’organiser le Salon de l’apprentissage
BTP. Cette action sera montée en transversal
avec le CFA de la Chambre de Métiers, le CFA-
BTP de l’AMEP et le RSMA.
Double objectif :- Attirer les jeunes de tous horizons à appren-dre un métier,- Promouvoir l’alternance et le contrat auprèsdes entreprises.
Le comité de pilotage s’est mis en place le 30
mars pour l’organisation de journées d’information
sur l’apprentissage décentralisées près des an-
tennes de la Chambre (Saint-Pierre,Trinité, La-
mentin, Marin) pour septembre 2011, sous forme
de villages regroupant jeunes et chefs d’entre-
prises, et d’un salon de l’apprentissage BTP et
de l’alternance de grande envergure dans le cen-
tre en mars 2012 .
Construction et risque naturelsAnimateur : M. Yvan-Marc Moukin,
Permanent : M. Jean-Claude Soumbo
Objectif : Mise en sécurité de l’existant et sensi-
bilisation de la population concernée ; traitement
des édifices publics et infrastructures à risque
(aide au diagnostic et au montage financier).
L’aide de la CCIM aux entreprises pourrait viser
l’optimisation des investissements et l’établisse-
ment de diagnostics.
Les travaux porteront essentiellement sur le trai-
tement de l’existant.
La Cour des Comptes a épinglé la gestion des
risques naturels dans les DOM dans son rapport
de février 2011, notamment sur la responsabilité
de l’Etat dans les actions de prévention, et sur le
système d’indemnisation.
Désenclavement du NordAnimateur : MM. Lionel de Laguarigue de Survil-
liers et Jean-Jacques Brichant
Permanent : M. Gérard Laguerre
Objectif : Mettre autour de la table élus, poli-
tiques, décideurs, financiers, entreprises et trans-
porteurs pour engager les parties à la mise en
place du transport maritime des marchandises et
matériaux, du nord vers le sud et l’est : autres ex-
périmentations, détermination de zones de
stockage (plate-forme logistique), incidences éco-
nomiques sur le transport routier et le réseau rou-
tier�
Le projet du « Grand Saint-Pierre » ne peut exis-
ter que si ce problème est résolu.
De nombreux documents soulignent l’importance
de cette mutation à opérer :
Le SAR en 2001,
Le Schéma départemental des carrières en 2004,
Le projet de PLU de St-Pierre (PADD) de janvier
2011.
Les travaux sont réalisés en commun avec la
commission « Développement du territoire » pré-
sidée par Madame Marinette Torpille.
Promotion du Partenariat Public Privé (PPP)en partenariat avec le COBATYAnimateur : M. Jean-Jacques Brichant
Permanent : M David Lerigab
Objectif : Rencontrer des prestataires de mon-
tages et organiser des rencontres entre parte-
naires privés et autorités publiques : explications,
exemples, propositions.
Charte environnementale(communes, entreprises)Animateur : M. Fabrice Belliard
Permanent : Mme Sandrine Louisy-Louis
Objectif : Recréer « l’île aux fleurs »
Traitement des bords de route à l’entrée des
villes : création d’une charte « commune » avec
éventuellement un concours à la clef ; création de
chartes « entreprise » pour l’entretien d’espaces
verts aux abords de leurs accès d’entreprises ; ac-
cessoirement, « villes fleuries ».
Cette action pourrait être menée également au ni-
veau des zones d’activités économiques
Mme Louisy-Louis, Responsable du service Envi-
ronnement et Développement Durable informe la
Commission de sa mission d’accompagnement
des entreprises dans deux actions en cours :
- Recensement des éco-entreprises, dont la
finalité est le traitement des déchets et met-
tre en place un accompagnement spécifique
pour ce secteur d’activité.
- Mise en place d’une filière spécifique pour
le traitement des déchets d’imprimerie (Im-
prim’vert).
Charte de bonne conduite dans le secteur dutransport routier de marchandisesAnimateurs : MM : Gérald Hervé Marraud de Si-
galony, Daniel Dabon (suppléant)
Permanents : MM. David Lerigab et Philippe
Jean-Alexis
Comité de pilotage des ateliers par la CCI, la
CMA, la DEAL et la Préfecture
Formation Encadrement (cadres et chefs d’entreprises)Objectif : Développer auprès de l’encadrement
BTP et du chef d’entreprise BTP des formations
sur l’établissement du prix de revient, l’environ-
nement administratif et juridique des marchés et la
dématérialisation.
Actualité…
■ Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique
Création d’une Commission BTPLa Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique, sous l’impulsion de son Président etde ses membres, en plus des 8 commissions existantes, a mis en place 4 commissions tem-poraires : Communication, Economie Endogène, TIC et BTP.Ces commissions ont été créées afin de se pencher sur certaines problématiques rencontréesen Martinique sur ces secteurs d’activités. La Commission BTP, composée de professionnels de ces secteurs d’activités est présidée parJean-Jacques Brichant, bien connu dans le milieu, notamment du BTP�Elle est composée de 8 ateliers, dont vous trouverez ci-après la présentation�
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 8 - Avril/Mai 2011
Actualité
Etudes Techniques BTP :
■ Lecture de plans bâtiment
■ Lecture de plans V.R.D
■ Métré bâtiment et travaux pu-
blics
■ Etude de prix
■ Dessin technique
■ Topographie Initiation
■ Topographie Perfectionnement
Informatique du Bâtiment :
■ Logiciel AUTOCAD 2 D Niveau 1
■ Logiciel AUTOCAD 3 D Niveau 2
■ Logiciel ARCHICAD
■ Logiciel COVADIS
Encadrement :
■ Formation chef d’équipe
■ Organisation et suivi de chan-
tier pour des chefs de chantier
■ Préparer, animer et gérer une
réunion de chantier
■ Management d’équipes
■ Formation de tuteur d’entre-
prise du BTP
Formation Economies d’Ener-
gies FEEBAT :
■ Module 1 approche globale
d’une amélioration énergétique
■ Module 3-3 Eau chaude sani-
taire
■ Module 3-4 Eclairage et autres
équipements électriques
■ Module 3-5 Climatisation, ra-
fraîchissement déshumidification
Développement Durable :
Impact du développement dura-
ble pour le secteur du bâtiment
■ Gérer les déchets de chantier
Réglementation Thermique
DOM et Récupération de
fluides frigorigènes :
■ Application de la RT DOM et lo-
giciel WIN RT DOM
■ Récupération des fluides frigori-
gènes et attestation de capacité
Aménagement et décoration :
■ Décoration d’intérieur
Sécurité, Hygiène, Prévention
des risques :
■ Droits et devoirs du chef d’en-
treprise en prévention
■ Evaluation des risques profes-
sionnels
■ Les risques liés à la co-activité
■ Sécurité le Port de EPI
■ Habilitation électrique Non élec-
triciens
■ Habilitation électrique Person-
nels électriciens
■ PRAP module Activité de chan-
tier ou de bureau
■ Sauveteur Secouriste du Travail
■ Recyclage Sauveteur secou-
riste du travail
Manutention-Levage :
■ Pontiers élingueurs
CACES ® / Conducteurs
expériementés :
■ Renouvellement CACES® -
rappel de la réglementation
■ Engins de chantier R372m
■ Grues à tour R377m
■ Grues mobiles R383m
■ Plate-forme élévatrice de per-
sonnes Nacelles R386
■ Chariots élévateurs R389
■ Grues auxiliaires de charge-
ment R390
■ CACES® Engins agricoles
Recommandation Régionale
■ GRETA BTP
Quelques-unes des formations mises en œuvre par le GretaBTP en 2011, dans le secteur du BTP.
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DES SESSIONS
CONTACTS : Marie-Line BRAY et Francine BACOUL
Conseillères en Formation Continue au GRETA BTP
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■ Engins de chantier R372m
■ Chariots élévateurs R389
■ Plate-forme élévatrice
de personnes Nacelles R386
■ Grues auxiliaires de chargement R390
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 10 - Avril/Mai 2011
La question s’adresse à Madame Nathalie
KOSCIUSKO-MORIZET, Ministre de l’Ecologie,
du Développement durable, des Transports et du Logement.
Madame la Ministre,Le drame nippon, suite au séisme du11 mars 2011 et de ses conséquencesdésastreuses, ne peut nous laisser in-différents à plus d’un titre.Toutes proportions gardées, la Marti-nique n’est nullement à l’abri car elle sesitue dans une zone à risques cumu-lés : sismique, tsunamique, cyclonique,volcanique�Cette vulnérabilité n’est plus à démon-trer. Les dysfonctionnements signalés àmaintes reprises par les élus quant à lagestion des risques naturels dans lesdépartements d’outre-mer, sont confir-més dans un récent rapport de la Courdes Comptes .
Citons en particulier :■ Des hôpitaux, écoles, casernes depompiers, le centre interrégional deMétéo-France et l’observatoire sismo-logique toujours pas aux normes.
■ Un plan ORSEC inachevé,
■ Un régime CAT-NAT (CatastropheNaturelle) insuffisant,
■ Un réseau opérationnel d’alerte autsunami embryonnaire,
■ Un plan de secours spécialisé ‘’ tsu-nami ‘’ inexistant,
De plus, l’Unesco a souligné la néces-sité de renforcer la préparation, lesplans d’évacuation suite à la premièresimulation d’alerte au tsunami réaliséepar 34 pays de la Caraïbe le 23 mars2011.Devant l’ampleur de la tâche à accom-plir, le Conseil Régional de MARTI-NIQUE, sous ma présidence, a forméune centaine d’ingénieurs et d’archi-tectes dans le domaine du parasis-mique, construit quatre lycées surisolation à la base, accordé une aidepour la mise aux normes de maisonsindividuelles, de petits collectifs et di-vers centres hospitaliers tant publicsque privés.Madame la Ministre, c’est ma sep-tième question sur ce sujet préoccu-pant.Ne serait-il pas opportun d’amplifierces mesures de prévention, de for-mation et de construction hors toutepolémique, toute surenchère ettoute réplique ?
Réponse de Mme Marie-Luce Pen-chard, Ministre chargée de l’outre-mer.
Monsieur le député Alfred Marie-Jeanne, le Gouvernement est pleine-ment conscient de l’enjeu et du risquesismique aux Antilles.Depuis 2007, un plan séisme a été misen place. À l’occasion de son déplace-ment à Haïti, le Président de la Répu-blique s’est d’ailleurs prononcé, àFort-de-France, pour sa dynamisation.Ce plan ? Il a permis de réaliser desdiagnostics de vulnérabilité sur des mil-liers de bâtiments et le financement deprogrammes de mise aux normes deslogements sociaux en Martinique et enGuadeloupe : plus de mille logementssont concernés dans chacun des dé-partements.S’agissant des bâtiments publics, jetiens à vous informer, Monsieur le dé-puté, que les travaux des centres de
secours sont bien engagés en Guade-loupe et en Martinique. Pour les éta-blissements scolaires, des travaux fontl’objet de conventionnements avecl’État pour un montant de 180 millionsd’euros. L’État participe au financementà hauteur de 50 %, l’Europe apporte20 % et le fonds de prévention desrisques naturels, dit « fonds Barnier »,intervient pour un montant de plus de16 millions d’euros. Vous avez cependant raison : il fautaller plus loin et plus vite. Pour ce faire,il convient de régler la question de lamaîtrise d’ouvrage avec les collectivi-tés locales. C’est la raison pour la-quelle, avec NathalieKosciusko-Morizet, nous allons trèsprochainement proposer de contrac-tualiser des programmes pluriannuelsavec l’État et mettre en place des cel-lules conjointes d’assistance techniquepour accompagner les petites collecti-
vités dans le montage des projets.Avec Xavier Bertrand, lors d’un pro-chain déplacement, nous annonceronsdes mesures concernant les établisse-ments hospitaliers. J’ai eu l’occasion dem’entretenir de ce sujet avec le Pre-mier ministre.Au plan international, une réunion estégalement prévue au mois d’avril envue de la création d’un centre régionald’alerte au tsunami, qui sera établi àPorto Rico.Enfin, comme vous l’avez souligné,Monsieur le député, un systèmed’alerte a été mis en place dès 2005.Un exercice qui s’est déroulé le23 mars, a montré qu’il fonctionnait.Nous sommes mobilisés. Nous voulonsaller beaucoup plus loin pour protégernos compatriotes ultramarins.
■ Risques Majeurs
Questions au Gouvernement du Député Alfred Marie-Jeanne
Réponse de Mme Marie-Luce Penchard
Mercredi 30 mars 2011
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 11 - Avril/Mai 2011
Actualité…
■ Risques Naturels
Gestion des Risques Naturels dans les DOM : l’État mauvais élève !
�des moyens financiers, mais unemultiplicité d’actions trop variées�
« L’Etat est responsable des actionsde prévention et de l’organisationd’un système d’alerte et de secours.Au titre de la solidarité nationale, ilintervient pour l’indemnisation dessinistrés, notamment lorsque les as-surances couvrent mal les risques,ce qui est souvent le cas dans les dé-partements d’outre-mer (DOM).Les moyens financiers qu’il y consa-cre relèvent, pour l’essentiel, du mi-nistère de l’Intérieur et de celuichargé de l’Écologie, celui-ci étantgestionnaire du fonds de préventiondes risques naturels majeurs, ditfonds Barnier. Il faut y ajouter les mi-nistères chargés de l’Agriculture, dela Recherche et de l’Enseignementsupérieur.L’Etat agit, dans ce domaine, en par-tenariat avec les collectivités territo-riales. Les communes interviennentdans la prévention (documents d’ur-banisme, permis de construire,construction et entretien des équipe-ments publics, notamment desécoles), et ont un rôle important dansla gestion des catastrophes. Les dé-partements (Conseil Général) sontcompétents pour la gestion des Ser-vices départementaux d’incendie etde secours (SDIS), mais aussi pour laprévention des inondations et lefonctionnement des observatoiresvolcanologiques. Enfin, les DOM in-terviennent également en tant que ré-gions notamment, en matièred’aménagement du territoire. »
La Cour des comptes a rendu son ver-
dict en février dernier et constate que
les dispositifs de prévention des risques
(sismique, volcanique, montée des
eaux, houles, vents et cyclones�) sont
insatisfaisants aux Antilles. « Construire
du solide sur du solide » disait l’adage
populaire, malheureusement cela n’est
pas applicable sur notre département,
où 1/3 à 1/5 des constructions privées
ne sont pas déclarées ou ne font pas
l’objet de permis de construire déposé
dans les normes.
En matière de risque sismique, c’est en-
core beaucoup plus flagrant, car le PPR
présente des objectifs principaux telle-
ment variés (et flous), qu’il y a un risque
de « perte des objectifs et des priorités
à atteindre ». Ces objectifs de réduire la
vulnérabilité des bâtiments, en particu-
lier ceux de gestion de crise, les éta-
blissements scolaires et de santé, les
logements sociaux, ainsi que les infra-
structures de transport, comportent
aussi et en plus des actions dites im-
matérielles (formation, information, sen-
sibilisation et amélioration des
connaissances).
La diversité de ces objectifsprésente un risque de dis-persion, sans définition despriorités.
En dépit leurs responsabilités en cas de
crise et de leur rôle en matière d’infra-
structures, les élus locaux n’ont pas été
associés dès l’origine au « plan séisme
Antilles ».
Les actions des collectivités territoriales
et leurs coûts restent mal connus des
services de l’Etat.
En ce qui concerne la formation, l’infor-
mation auprès de la population, les
messages sont mal assimilés au point
que 50% des Martiniquais n’ont pas les
« bons réflexes » en cas d’événements
dramatiques�et pourtant les budgets
du Fonds Barnier réservés à ce type
d’actions ont augmenté en 2 ans de
près de 300 %.
Si l’on tient compte du fait que ces dé-
penses immatérielles ont un coût plus
faible et sont plus faciles à mettre en
œuvre que pour le bâti, nous pouvons
dire que la situation est grave !
Le bilan des dépenses de l’Etat pour les
actions de renforcement et d’adaptation
du bâti est médiocre.
Le plan estime, en effet, les dépenses
nécessaires à 5 Md€ sur quinze ans et
retient une enveloppe de crédits indica-
tive, pour la période 2007-2013, de 547
M€ 232, dont 332 M€ pour l’Etat.
Or, ce dernier n’aurait dépensé que
9 M€ de 2007 à 2009 pour le bâti.
Ce montant est probablement inférieur
à la réalité (les informations sur les tra-
vaux ne sont pas systématiquement
centralisées).
L’évolution des crédits du fonds Barnier,
mis à disposition des préfets, mais non
encore dépensés, fournit un autre indi-
cateur de réalisation du plan : ces cré-
dits stagnent depuis 2006.
Globalement, les données disponibles
ne montrent pas que le plan « séisme
Antilles » ait eu, à ce jour, pour effet
d’accélérer les travaux. Il est vrai que la
priorité était de disposer d’un diagnostic
d’ensemble, qui n’existait ni pour le lo-
gement social, ni pour les écoles, ni
pour les bâtiments de l’Etat.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 12 - Avril/Mai 2011
Ce qui suit est un résumé du “Rapport de la Cour des comptes” de 2011, qui fait le point sur l’uti-lisation des fonds destinés à la Prévention des risques naturels pour les DOM et plus spécifique-ment la Martinique. On comprend dès lors la pertinence de la mission de l'atelier de la commissionBTP de la CCIM sur la construction et les risques naturels.
CONCRÈTEMENT :Pour les constructions neuves (privées)
de maisons individuelles, trop d’anoma-
lies sont encore constatées (matériaux et
moyens de mise en œuvre pas adaptés).
Pour le bâti existant, aussi bien au ni-
veau des bâtiments existant, qu’à celui
des autres bâtiments utiles en cas de
crise, la plupart sont anciens et vétustes.
Pour les bâtiments des établissementsd’enseignement (Pour les collèges et
les lycées, une première phase d’inter-
vention sur quatre collèges est à l’étude
en Martinique, pour un montant de tra-
vaux de 9,6 M€ (dont 3,8 M€ demandés
à l’Etat). En Guadeloupe, des travaux
sont envisagés sur la cité scolaire de
Baimbridge (67 M€, dont 20 M€ de sub-
vention exceptionnelle financée par le
fonds Barnier).
En Martinique, le centre interrégional de
Météo-France et l’observatoire sismolo-
gique ne sont pas aux normes. Seuls,
deux Centres d’Incendie et de Secours(CIS) sur dix-neuf le sont. Les bâtiments
de l’état-major du SDIS à Fort-de-France
sont inadaptés. Le conseil d’administra-
tion du SDIS a adopté, en septembre
2001, un programme en trois phases :
aujourd’hui, seul le CIS du Robert (3,5
M€) est achevé.
Il faut enfin dire que côté logement so-cial, et même si certaines d’entreprises
ont déjà réalisé ou commencé leur ex-
pertise, la situation reste très, très in-
quiétante. 22 % sont aux normes ou ne
nécessitent pas de travaux lourds, mais
23 % sont à reconstruire et 55 % doivent
être confortés.
Pour les écoles, fin 2009, treize sont en
voie de reconstruction ou de conforte-
ment en Martinique et sept en Guade-
loupe. Les travaux sont freinés par les
difficultés financières des communes,
ainsi que la préférence fréquente des
élus pour reconstruire plutôt que renfor-
cer, option pourtant moins onéreuse.
Les risques naturels ne sont que trèspeu pris en compte. Les actions restant
à mener pour prévenir ce risque, qui peut
être vital, sont de grande ampleur.
En plus de cela, les fonds de secours
manquent de visibilité, hommes, engins
de captage de différents paramètres�
Le FSE n’est pas assez contrôlé :
Le total des dépenses du fonds de se-
cours de 2007 à 2009 s’est élevé à près
de 89 M€. La Martinique a reçu le plus
d’aides (46,7 M€, soit plus de la moitié du
total), suivie par La Réunion (22,1M€),
puis la Guadeloupe (16,1 M€).
A lui seul, le cyclone DEAN, en août 2007
aux Antilles, a engendré 50,2M€ de dé-
penses entre 2007 et 2009, dont 44,6 M€
pour la Martinique. A La Réunion, le cy-
clone GAMEDE de février 2007 a été le
plus coûteux : 17,8 M€ de dépenses de
2007 à 2009, sur un total de 22,1 M€
consacrés à ce département ; les agri-
culteurs ont bénéficié, à ce titre, de 12,7
M€.”
Conclusions et recommandations :
Face à des risques multiples et auxconséquences potentielles lourdes, lapolitique de prévention souffre de plu-sieurs insuffisances affectant l’appli-cation des règles d’urbanisme,l’observation des phénomènes etl’alerte des populations. La montée enpuissance du plan séisme Antilles estrelativement lente, alors que de nom-breux bâtiments essentiels en cas desinistre ne sont pas aux normes.Si les moyens humains et financiersde gestion de crise sont importants,leur organisation reste perfectible.Quant au système d’indemnisation,spécifique aux DOM, il n’est pas suffi-samment rigoureux et n’incite pas à laprévention. Les importantes dé-penses d’indemnisation doivent d’ail-leurs être mises en regard de celles,somme toute assez réduites, consa-crées à la prévention.
La Cour formule les recommandations sui-vantes :
1) compléter et améliorer les plans de pré-vention des risques naturels, en particulier enmatière sismique ; renforcer la lutte contre lesconstructions illégales ;
2) pour le plan séisme Antilles, mieux asso-cier les collectivités territoriales et contrac-tualiser avec elles ; établir une programmationpluriannuelle ; améliorer le caractère intermi-nistériel du dispositif
3) accroître fortement l’effort de formation pro-fessionnelle ; mettre en place un dispositif decontrôle des règles de construction ; rendreobligatoire un diagnostic de vulnérabilité sis-mique dans une transaction immobilière ;
4) stabiliser le cadre du financement des ob-servatoires volcanologiques et sismologiques; clarifier les responsabilités respectives dupréfet et de Météo France ;
5) inclure les DOM, et en priorité ceux des An-tilles, dans la rénovation du réseau nationald’alerte ;
6) compléter les plans de secours ; exiger descollectivités locales l’établissement d’un plancommunal de sauvegarde (PCS) ; prévoir desexercices « volcan » aux Antilles ; améliorerles retours d’expérience ;
7) adapter le dispositif d’indemnisation pourmieux inciter à la prévention ;
8) examiner la possibilité de rendre les ex-ploitations agricoles des DOM éligibles au ré-gime des calamités agricoles ; appliquer avecrigueur des règles uniformes pour le fonds desecours.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 13 - Avril/Mai 2011
Actualité…
Suite à la parution des arrêtés decette réglementation en mai 2010,l’Union des Maisons Françaises deMartinique s’est réunie avec leurshomologues de Guadeloupe,Guyane et Réunion pour d’une part,comprendre le texte, et d’autre part,évaluer les conséquences sur laconception des maisons indivi-duelles et les surcoûts qui peuventen résulter.
Une loi est parue et applicable de-puis mai 2010, qu’en pensez-vousen tant qu’UMF ? Est-elle adaptée àla Martinique ?Tout d’abord, le groupe de construc-
teurs que nous sommes, n’a travaillé
sur le texte qu’à travers ses applica-
tions pour la maison individuelle, alors
que la RTTA DOM est une réglementa-
tion générale qui concerne aussi bien
les immeubles collectifs, les construc-
tions en secteur tertiaire (bureaux) et
les maisons individuelles. Ces régle-
mentations conduisent à la réalisation
de constructions mieux protégées de
l’ensoleillement, de la chaleur et du
bruit, en utilisant au mieux la ventilation
naturelle. Pour cela, elles préconisent
principalement une augmentation de la
porosité des façades (nombre d’ouver-
tures par façade) et la ventilation à l’in-
térieur de la construction, le but du
législateur étant de créer une loi régle-
mentant le thermique, l’acoustique et
l’aération des bâtiments neufs dans les
DOM.
En effet, les règles métropolitaines RT
2005 ne pouvaient pas s’appliquer en
l’état dans les DOM. Dans le principe,
cette loi va dans le bon sens. Dans la
pratique, elle se heurte à un grand
nombre de difficultés de mise en œuvre
et à ce sujet, des fiches d’application
sont en cours de réalisation sur les-
quelles nous avons eu à nous position-
ner.
Que vous impose cette loi et quelleest la problématique ?Cette règle nous oblige à vérifier un
certain nombre de choses par rapport à
notre façon actuelle de construire.
Par exemple, nous avons augmenté
sur les maisons, la dimension des dé-
bords des toitures pour respecter les
coefficients d’ensoleillement sur les pa-
rois. Nous avons vérifié que nos murs
étaient conformes à l’isolation ther-
mique requise, aussi bien pour les
murs en traditionnel que les murs des
maisons à ossature bois.
Nous avons augmenté le nombre d’ou-
vertures et leur taille, pour nous confor-
mer au niveau de « porosité » requis
par la norme.
La RTAA DOM demande qu’il y ait 20%
de « porosité » sur au moins deux pa-
rois de la maison. Cela oblige à aug-
menter le nombre d’ouvertures :
- en ajoutant des fenêtres ou des châs-
sis ventilants
- en transformant des fenêtres en
portes fenêtres, etc�
Les 20 % de « porosité » sont calculés
uniquement sur les façades correspon-
dant à des espaces de vie, tels que sé-
jours, chambres, cuisines ouvertes, en
excluant les façades correspondant à
des salles de bains, wc, débarras, cel-
lier.
Les fiches d’application de ces règles
« RTTA DOM » étant en cours de réa-
lisation par la DEAL (ex DDE), nous
avons été amenés à faire un certain
nombre de sujétions pour que leur ap-
plication soit plus facile, tout en res-
pectant l’esprit de la loi.
Que souhaitez-vous ? Les grands principes de cette régle-
mentation sont bons. Nous demandons
un certain nombre d’adaptations, qui
peuvent paraître mineures ; adapta-
tions qui permettraient de rester dans
l’esprit de cette loi. En tentant d’adapter
ces règles à nos plans existants, nous
avons rencontré un certain nombre de
difficultés qui nous ont conduits à pro-
poser ces adaptations.
Nous avons transmis à la DEAL, un do-
cument précisant nos propositions.
Sept points clés sont demandés par les
constructeurs, points qui ne sont pas
très compliqués à mettre en œuvre et
qui permettraient de mieux appliquer
la « RTAA DOM » dans les DOM. Nous
espérons que l’Etat en tiendra compte.
Nous savons qu’une réunion doit avoir
lieu à Paris sur ce sujet dans les jours
qui viennent.
� Réglementation pour les DOM
La RTTA DOM (Réglementation Thermique, Acoustique, Aération, spécifiques aux DOM), fait suite à la
RT 2005 applicable dans l’hexagone depuis 2005. Les dispositions s’appliquent aux projets de construc-
tion de bâtiments neufs ou l’extension de bâtiments d’habitation qui font l’objet d’une demande de per-
mis de construire ou d’une déclaration préalable déposées à partir du 1er mai 2010.
Ces nouvelles règles doivent permettre la réalisation de constructions mieux protégées de l’ensoleille-
ment et du bruit, et utilisant la ventilation naturelle. L’application de ces règles vise à limiter la consom-
mation en énergie des nouvelles constructions.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 14 - Avril/Mai 2011
RTAA - DOM :
Une mise en place difficile et laborieuse !
Quels sont ces points ?Au nombre de sept, ce sont :
1/ Etre d’accord sur la définition depièces principales et des pièces àinclure dans le calcul. Notre propo-
sition est que seuls les chambres, sé-
jours et cuisines ouvertes soient
comptés dans ce calcul.
2/ Autoriser la prise en compte desouvertures latérales dans le calculde la ventilation, pour une pièce si-
tuée dans l’angle de la maison. Nous
souhaiterions pouvoir rajouter une
ventilation complémentaire sur la fa-
çade perpendiculaire située dans la
même pièce. Nous avons besoin de
cette disposition pour augmenter par
exemple le nombre d’ouvertures dans
une chambre en respectant égale-
ment les règles parasismiques qui
nous imposent des « palées » de
contreventement en béton armé dans
les angles de construction.
3/ Faire évoluer le texte sur le po-sitionnement des baies sur les pa-rois adjacentes en pouvant
positionner la baie à l’axe et non à
l’extrémité.
Dans une chambre par exemple qui
ferait 3,20 m de façade, si vous avez
une « palée » de contreventement de
1 m de l’angle, vous n’avez plus de
latitude pour positionner l’ouverture.
4/ Qu’il y ait une tolérance de 15%dans le calcul des surfaces d’ou-vertures des parois internes. Ce
sont des dispositions techniques qui
prévoient que le flux d’air interne
puisse traverser le logement en pas-
sant par un nombre d’ouvertures
standard (une porte par chambre de
dimensions 90 x 204 maxi).
5/ Faire évoluer le texte pour sup-
primer l’emprise des placardsdans le calcul des surfaces de fa-çade.
6/ Annuler l’interdiction des « fe-nêtres de toit » (Vélux) en les rem-
plaçant par des contraintes
techniques. Il faut qu’il y ait une ré-
ponse technique à un problème
donné et non pas un interdit. Après ce
sera le problème des fabricants de
trouver les solutions adaptées.
7/ Et une série de préconisationsminimes concernant : . Les ventilateurs
. Les calculs des surfaces ventilées
des châssis, etc�
Cette loi augmente-t-elle le prix dela construction ?Oui, et pour plusieurs raisons.
Le fait d’augmenter le débord aug-
mente le prix de la charpente et du
toit.
- Nous sommes passés d’un débord,
de 40 à 50 cm pour arriver à 68 cm,
(largeur requise compris gouttières
pour un mur de 2,50 m de hauteur).
- Nous sommes obligés de mettre
une isolation de type laine de verre
sur le plafond.
- Concernant les ouvertures, nous
sommes souvent obligés de rajouter
un ou deux châssis, une porte-fenêtre
à la place d’une fenêtre, etc�
Le surcoût est variable. Il est de l’or-
dre de +5% sur le coût global de la
construction. Les clients ne sont pas
toujours très réceptifs à ce change-
ment dans la mesure où il y a un sur-
coût et qu’on leur impose des
contraintes dont ils ne perçoivent pas
forcément l’utilité. Pour l’instant il n’y
a pas de sanctions prévues en cas de
non-application. Mais en tant que
constructeurs, nous sommes
contraints à respecter l’ensemble des
règles qui régissent nos métiers. Ces
nouvelles réglementations continuent
de creuser l’écart entre le coût des
constructions respectant les règles
(sismiques/ Cycloniques/ assainisse-
ment/ RTTA) et ceux qui décident im-
punément de s’en passer.
On pourrait dire que tous lesconstructeurs de maisons veulentun remaniement de la loi ?Concernant l’application des règles
dans le domaine du Bâtiment collec-
tif, nous savons qu’il y a de grosses
difficultés. Ce n’est pas le cas de la
maison individuelle, où les aménage-
ments que nous demandons sont mi-
neurs.
De toute façon, un remaniement de la
loi semble difficile, puisque le décret
est paru. Nous demandons seule-
ment que les fiches d’application qui
sont des règles de lecture, tiennent
compte de nos observations. Ces
fiches ne sont toujours pas parues.
Cela fait plus d’un an que nous
construisons, sans savoir si notre in-
terprétation de la loi sera validée à
terme.
C’est pour le bien-être du consom-mateur, au final ?Bien sûr.
Aujourd’hui, la tendance est à l’éco-
logie, aux économies d’énergie, au
respect de l’environnement et au dé-
veloppement durable. Nous,
constructeurs de l’UMF (Union des
Maisons Françaises), nous nous ins-
crivons clairement dans cette ten-
dance.
Concernant la mise en application de
ces règles RTTA DOM, nous avons
eu une écoute très favorable de la
part des DEAL locales et nous espé-
rons qu’ils sauront faire passer le
message au niveau national.
Il faut savoir que la préoccupation ac-
tuelle en Métropole, est la mise en
place des « RT 2012 » (nouvelles rè-
gles thermiques acoustiques en
cours d’élaboration pour l’année
2012) qui auront des conséquences
également dans les DOM. Notre
préoccupation reste l’augmentation
des coûts liés à la mise en place de
l’ensemble de ces nouvelles normes.
A terme, restera-t-il des consom-mateurs capables de financer l’en-semble de ces surcoûts ?
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 15 - Avril/Mai 2011
Actualité…
� Technique nouvelle
STS : Le changement de canalisations sans ouverture de chaussées
Lors de notre précédent numéro, nous vous avions présentéla société S.T.S. Aujourd’hui, elle innove encore avec la tech-nique de forage dirigé sans tranchée, pour la réhabilitationde réseaux�le point en images avec la réalisation de la ré-habilitation d’un réseau d’eaux usées de 30 m de longueur,avec un changement de diamètre, du 160mm à un diamètrede 200 mm. Cela se passait à Dillon sur un réseau d’Odissy �
Tête Eclateur :Elle permet d’éclater ou de décou-per la canalisation existante. Il fautsavoir qu’il existe différents typesde têtes permettant d’éclater,d’élargir, de couper toute matièrede tuyau. Les dimensions destêtes varient de 60 à 400 mm.
De nombreux professionnelsavaient fait le déplacement�
A noter que le sol sur lequel se trouvent les invités est intact�et pourtant c’esten dessous que passe la nouvelle canalisation. C’est un des avantages principalde cette technique�ne pas détériorer les espaces existants.
Elargisseur :Il permet
d’écarter le terrain et l’ancien
réseau, avant le passage
de la nouvelle canalisation.
Pénétration du tuyau, dans le terrain :Ici tuyau de 200 mm de diamè-tre. Il est possible de faire pas-ser des tuyaux de 10 à 400 mmsur des distances pouvant at-teindre 200 m. Pour cela, lestuyaux sont raccordés par jonc-tion PEHD en polyfusage.
Arrivée de l’éclateur & Sortie de la tête de tirage avec le tuyau.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 18 - Avril/Mai 2011
Application de résines - Etanchéité
Renforcement parasismique
Restructuration d'ouvrages
Travaux sans tranchée
Forage dirigé - Fonçage
Travaux acrobatiques
Travaux maritimes
Forage - Injection
Béton projeté
Micro-pieux
Divers
STSZ.I. Cocotte n°297224 DUCOS
Tél. : 0596 56 44 14Portable : 0696 45 68 70Fax : 0596 56 44 24
Références : ■ Traversée chaussée en fo-rage dirigé pour EDF dans lecadre mise en sécurité de laHTA ;■ Renforcement parasismiqueSéminaire Collège ; ■ Étanchéité des toitures deMorne Cabri en membranesPVC ; ■ Réhabilitation des réservoirsd’eau potable pour le SCCNOSCCNA ; SME ; - Réalisation de micropieuxpour bât. R+3 les embruns auxDiamant ;- Réalisation de parois clouéespour sécurisation Trénelle pourla SEMAFF...
UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE FORAGE : Le forage dirigé
en réhabilitation
de réseaux
Investissement
Le Pérou, de part la grande variété deses paysages, son peuple aux traditionsmillénaires et ses énigmatiques civili-sations Inca et précolombiennes, LePérou est l'une des destinations les pluspassionnantes d'Amérique du sud.
Un endroit où le mot aventure a encoreune signification, loin de nos préoccu-pations quotidiennes ...
Bien sûr, tout le monde ou presque a en-
tendu parler de Cuzco -la cité des Incas-
du Machu picchu -la cité perdue- les lignes
de Nazca (seulement visibles du ciel), le
lac Titicaca et tant d'autres sites dont la
simple évocation du nom nous renvoie vers
nos rêves d'enfants ... ou d'adulte fasciné
par le mystère qui entoure encore et cer-
tainement pour longtemps ces civilisations
disparues.
Disparues !? pas vraiment ! pas encore du
moins. Le peuple issu de ces civilisations -
les Indiens- est toujours présent avec ses
traditions, sa langue-le Quechua-, sa gen-
tillesse. Et en donne un témoignage vivant
et quotidien ...
Entouré par l'Équateur, la Colombie, le Bré-
sil, la Bolivie, le Chili et l'océan Pacifique, il
est le troisième plus grand pays du sous-
continent par sa superficie : 1 285 220 km².
En juillet 2008, 29,1 millions d'habitants ont
été recensés. Lima, une vaste aire urbaine
de presque 9 millions d'habitants, est la ca-
pitale et la plus grande ville du Pays.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 20 - Avril/Mai 2011
� Pourquoi ne pas investir au Pérou ?
Des villas et appartements de luxe�dans un pays magnifique.
Nouveaux Produits
Ingénieur de formation, Ladislas Hayotcrée PRONOVA en 2007. L’entrepriselance sur le marché des panneaux«sandwich» isothermes, pour le mon-tage de chambres froides et l’isolationintérieure et extérieure des bâtiments &maisons individuelles�
Pouvez-vous nous parler de Pronova et deses produits ?La société Pronova est spécialisée dans la
fabrication de panneaux « sandwich » iso-
thermes destinés principalement à la
construction et à la rénovation, mais aussi
au secteur de l’agro-alimentaire pour réali-
ser des chambres froides, par exemple.
Qu’est-ce qu’un panneau « sandwich »isotherme ?Un panneau isotherme se compose de
deux parements pouvant être de la tôle, du
placoplâtre, du bois, ou encore du viroc.
Entre ces deux parements nous injectons
sous presse, de la mousse polyuréthanne,
le meilleur isolant thermique du marché qui
est aussi un excellent isolant phonique.
Ces panneaux isothermes sont destinés à
la réalisation de parois, bardages, toitures,
faux plafonds et cloisons pour tous types
de bâtiments, maisons individuelles, bu-
reaux, logements sociaux, écoles, indus-
tries�.
Par exemple, nombreux sont les industriels
dont l’activité leur impose d’installer ce type
de panneaux, notamment dans le cadre
des obligations réglementaires en matière
de sécurité alimentaire et de respect de la
chaîne du froid.
Auparavant, ils étaient importés de Métro-
pole, avec tout ce que cela impliquait
comme coûts de transports, délais et aléas
de livraison�
Aujourd’hui, les entreprises martiniquaises
peuvent trouver ces panneaux isothermes
sur place, en fabrication locale, avec des
délais de fabrication réduits au maximum.
Quelles sont les contraintes rencon-trées localement dans ce domaine d’ac-tivité ?La seule concurrence, c’est l’importation,
qui représente néanmoins l’essentiel du
marché. Un des problèmes que nous ren-
controns, ce sont des coûts de fabrication
élevés par rapport à une entreprise qui pro-
duit dans l’hexagone, ceci dû en grande
partie à l’étroitesse du marché, ce sont les
mêmes contraintes que toute entreprise in-
dustrielle locale. Notre avantage c’est que
nous proposons des produits à la carte.
Pour la maison individuelle nous faisons de
la tôle ondulée, idéale pour nos régions.
Nous allons sur des créneaux que l’impor-
tation ne fait pas forcément. Ils ne font pas
de petits chantiers comme la maison indi-
viduelle, parce que ce n’est pas intéressant
financièrement pour eux, vue la petite
quantité, et surtout parce que le client de-
mande des produits à la dimension précise.
Quels sont les différents types de pro-duits proposés par votre structure ?Nous avons trois principaux types deproduits : - Le premier c’est la tôle isotherme appe-
lée tôle COVERTHERM. Une tôle clas-
sique avec un isolant et un faux-plafond
(lisse, ou à aspect micronervurée) incorpo-
rée en un seul produit que l’on pose direc-
tement sur la charpente apparente en une
seule opération. Il n’y a pas besoin d’ajou-
ter d’isolant ni de faux-plafond car ils sont
déjà inclus au produit. L’atout principal est
le gain de temps de pose et donc le coût
global ainsi que l’isolation thermique du
produit. La maison ou le bureaux reste frais
tout au long de la journée et l’on fait des
économies d’énergies.
- Le deuxième produit que nous fabriquons
est le panneau de chambre froide, appelée
le FRIGOTHERM. Il permet de réaliser des
chambres froides, des laboratoires, des
caves à vins, des modulaires, des
usines�. Ce panneau est composé de
deux tôles en acier pré-laqué d’une épais-
seur 63/100e et d’un isolant (mousse de
polyuréthanne) de 50, 100 ou 120
mm. Nous fabriquons ces panneaux princi-
palement pour les frigoristes qui montent
les chambres froides complètes.
- Notre troisième produit, tout nouveau,
c’est le MODULO qui se décline en 2 va-
riantes :
Le MODULO, complexe composé d’une
plaque de plâtre avec un isolant en mousse
polyuréthane dessus. Il est idéal pour les
faux plafonds, bardages intérieurs des mai-
sons à ossature bois, doublage des murs,
isolation thermique et phonique des murs
existants�. Il se pose directement sur l’os-
sature ou sur le mur par vissage ou collage.
Le MODULO+, complexe composé de 2
plaques de plâtre avec notre isolation entre
les deux. Le MODULO+ sert de cloisons in-
térieures classiques placo pour maisons,
bureaux, bâtiments, logements sociaux,
écoles�..
Quels sont les avantages de ce produitMODULO+ par rapport à une cloisonplaco classique ?- Le premier avantage du MODULO+, c’est
sa mise en œuvre très simple et très ra-pide. Il y a très peu de rails (un au sol et un
au plafond) et pas du tout de montants ver-
ticaux par rapport à une cloison placo clas-
sique et d’autre part, il y a moins
d’opération de montage puisque vous mon-
tez les 2 plaques de plâtre et l’isolant en
une seule opération (1 seul produit) par
rapport à 3 opérations sur une cloison
placo classique.
- Le deuxième avantage du MODULO+ est
sa qualité d’isolation thermique et pho-nique. Cela nous permet de bénéficier des
offres ISOL’EKO (EDF) ou crédits d’écono-
mies d’énergies sur ce produit.
- Le troisième avantage du MODULO est
son prix attractif puisque son prix posé
est à peu près égal à une cloison placo
sans isolation tout en bénéficiant des sub-
ventions EDF et autres permettant de ré-
duire le prix global tout en faisant des
économies d’énergies.
� PRONOVA : des produits “PIL” isothermes
Nous fabriquons des produits sur mesure�
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 22 - Avril/Mai 2011
Maison individuelle en tôle COVERTHERM
A la recherche de matériaux toujours plus perfor-
mants et adaptés aux conditions sismiques ex-
trêmes de notre île, SAPEB développe une
nouvelle activité, la poutrelle précontrainte PPB,
un élément de construction de haute technicité,
pour la réalisation de planchers béton.
Le béton précontraint a révolutionné le monde du
bâtiment dès 1928. Depuis, ce procédé n’a cessé
de se perfectionner pour devenir aujourd’hui un
matériau à la pointe de la technologie.
De nombreux ouvrages de génie civil sont, de par
le monde, fabriqués en béton précontraint, tels
des viaducs ou des ponts ferroviaires.
A la Martinique, SAPEB est actuellement la seule
entreprise à mettre à votre disposition cet héritage
technique et ce savoir-faire en proposant deux
produits précontraints : la prédalle et pour ce qui
nous concerne aujourd’hui, la poutrelle
PPB.
Largement utilisée par les constructeurs de mai-
sons individuelles, pavillonneurs ou artisans, la
poutrelle précontrainte PPB est également adap-
tée aux bâtiments collectifs neufs ou en rénova-
tion. Elle convient pour tous les niveaux, du vide
sanitaire aux planchers hauts, et pour différents
cas de charges.
L’équipe du Bureau d’études SAPEB est à votre
disposition pour vous aider à mettre en place la
solution la mieux adaptée à vos projets et peut
vous proposer des devis gratuits. Un plan de pose
est fourni pour faciliter la mise en œuvre sur chan-
tier.
La poutrelle précontrainte PPB est la solution pra-
tique, économique et fiable pour réaliser vos plan-
chers, dans le respect de la réglementation
parasismique.
Contact :Marie Nella MAC
Mobile : 06 96 28 41 33 Fixe : 05 96 51 11 44 Fax : 05 96 51 43 00
Quels sont les avantages du plancher à poutrelles précontraintes PPB ?
Pratique :Les poutrelles précontraintes PPB sont manu portables, ce qui permet la mise en place
du plancher même sur les chantiers les moins accessibles aux engins de levage. Elles
se posent avec ou sans étai, selon l’étude.
Economique :La mise en œuvre est très rapide pour une grande qualité de réalisation. La pose des
poutrelles se fait rapidement, la préparation et le coulage de la dalle sont plus simples.
Il faut moins de matériel pour réaliser le plancher : seuls les bords des dalles sont à cof-
frer, il y a moins de ferraillage et de béton à couler en place, que pour un plancher tra-
ditionnel.
Fiabilité :Les poutrelles précontraintes PPB, sont fabriquées avec un béton très haute résistance
(50 Mpa de résistance à la compression à 28 jours, contre 25 Mpa pour un béton clas-
sique). Des contrôles de résistance de ce béton sont réalisés à chaque production. Les
aciers actifs HLE (Haute Limite Elastique) ont des caractéristiques mécaniques bien
supérieures aux aciers HA (Haute Adhérence) utilisés sur chantier. Les poutrelles PPB
sont fabriquées suivant le principe de la précontrainte qui leur confère des capacités mé-
caniques élevées.
Conforme aux règles de construction parasismique :Les planchers à poutrelles précontraintes PPB respectent la réglementation parasis-
mique. De plus, les caractéristiques mécaniques particulières des poutrelles précon-
traintes PPB, permettent de réduire les épaisseurs et donc le poids des dalles, ce qui
est avantageux du point de vue sismique.
Produits
SAPEBDes poutrelles en béton précontraint PPB.
Le bien-être dans votre maison, la qualité au meilleur coût.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 24 - Avril/Mai 2011
Nouveaux Produits
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 26 - Avril/Mai 2011
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 27 - Avril/Mai 2011
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 28 - Avril/Mai 2011
d’équipementsla CaraïbéenneAvril 2011 - Encart Spécial
BTP - Transport - Manutention - Outillage CPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-1364
GRANDS TRAVAUX
CDC : Une entreprise martiniquaise pour un chantier d’exception »Après une consultation privée lancée par Eiffage TP en juin 2009, l’entrepriseCDC a obtenu en partenariat avec JEAN LANES et CTA le marché des terras-sements généraux pour la construction de l’usine EDF. Frantz de Pompignan, gérant de CDC nous présente cette entreprise, puis nousparle de la technicité déployée pour la réalisation de ce chantier d’exception�Vous trouverez aussi dans ce dossier les présentations et les explications dutravail accompli par Eiffage TP et DLE Outremer sur ce chantier.
✆ 0596 50 17 38
Fondée en Martinique en 1973 par ThierryDuchamp de Chastaigné l’entreprise CDCs’est développée au fil des années pour de-venir aujourd’hui une référence incontour-nable dans des secteurs commel’exploitation de carrières, les travaux pu-blics, la production de béton ou encore lapromotion immobilière et l’environnement.
Acteur local de référence dans le milieu duBTP, ce groupe, qui emploi à temps pleinprès de 60 personnes hautement qualifiées,a pour valeurs : la qualité, la sécurité, et lerespect de l’environnement.
Comme l’explique Frantz ASSIER de Pom-pignan (cogérant) «Notre entreprise a Tou-jours réinvesti ses profits dans l’économielocale et a su développer de nouveaux mé-tiers, anticiper les besoins en équipementset en ressources humaines en investissantsur du matériel et des hommes compétents.
1973 : Création de la société CENTRALE DES CARRIERES, ex-
ploitation de la carrière Long Pré, actuellement le Groupe possède
2 carrières qui produisent plus de 300 000 tonnes par an de granu-
lats, caillasse, remblais, enrochement et terre végétale.
1982 : Début de l’activité TP. Forte de son expérience sur des chan-
tiers de référence, l’activité TP a propulsé en quelques années le
GROUPE CDC parmi les leaders du marché.
Cette activité couvre tous les secteurs des travaux publics à savoir,
terrassements, réseaux secs et humides, ouvrages béton et génie
civil, démolition, constructions de routes, recyclage, VRD�
Depuis toujours, soucieux de ne pas polluer l’environnement et enl’absence de décharge spécifique au déchet du BTP, CDC a innovédans le recyclage de déchets inertes en faisant l’acquisition deConcasseurs Mobiles. Il conforte le Groupe dans son rôle d’acteuréthique majeur de la construction responsable.
1986 : Ouverture d’une carrière sur le site de Fénelon à Ducos
1992 : Début de l’activité Béton, création de la société CENTRALEDES BETONS. Les bétons prêts à l’emploi produits offrent une ré-
sistance et une qualité exemplaires répondant à la norme NF EN
206-1.
De plus la Centrale bénéficie du label environnemental ISO 14001.
* Depuis sa création CDC a exploité (en plus de celles en activité)les carrières «la Diamantaire» au Diamant - et les Carrières «Bou-levard» et «Fleury» à Rivière-Salée.Tous les sites exploités ont fait l’objet de réhabilitations remarquablesde sorte qu’elles s’intègrent parfaitement dans le paysage. Ils onttous été réceptionnés conformément à la loi par les services de l’État(DRIRE - ONF etc�)
2001 : Début de l’activité de promotion immobilière. Acteur de pre-
mier rang dans les métiers du BTP, il était naturel que l’entreprise
migre vers la promotion et la construction de programmes immobi-
liers. Avec l’appui des
lois Sellier DOM et Gi-
rardin, le groupe a pu
réaliser de nombreux
programmes tels que
«RIVIERA», «TAMA-
RYS» «HAUT DE
ROCHE CARREE» sur
la Martinique ainsi que
des programmes de lo-
gements et de lotisse-
ments en Guadeloupe.
GRANDS TRAVAUX
� CDC
“Une entreprise locale experte dans les métiers du bâtiment,du génie civil, et des services associés”
40 ans d’expérience…et une diversification appropriée…
MM. de F. Pompignan et T. Duchamp de Chastainé
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 30 - Avril/Mai 2011
La SARA Fort de France
A son actif, ce sont donc plusieurs
centaines de logements et de par-
celles de lotissements viabilisées.
2008 : Ouverture d’une carrière sur le
site de Desportes à Sainte-Luce.
Ndlr : L’arrêté préfectoral d’exploi-tation attribué en 2008 fait l’objetde recours devant les tribunauxalors que les impacts visuels, so-nores, et environnementaux ne se-raient pas en cause. Seule Carrièred’andésite dans le sud-caraïbe dela Martinique, ce site contribuepourtant à la diminution des coûtsde construction de cette zone ainsiqu’à minimiser les transports dematériaux réduisant d’autant lebilan Carbone.
A partir de 2009, conscient des nou-
velles problématiques environne-
mentales, et des enjeux qu’elles
imposent, le groupe crée des activi-
tés axées vers l’environnement (re-
cyclage, les énergies renouvelables
et traitement de l’eau)
- SINEOS ENERGIES, pour le déve-
loppement et l’exploitation de projets
photovoltaïques raccordés au réseau.
Entouré de spécialistes du photovol-
taïque en local et à l’international, SI-
NEOS ÉNERGIES a l’ambition de
devenir à terme, une référence du
secteur des énergies renouvelables
aux Antilles-Guyane.
Distributeur :
- Siemens (onduleurs)
- Mitsubishi (panneaux solaires)
- AQUA ENVIRONNEMENT Cette structure a pour vocation de
concevoir et de distribuer aux profes-
sionnels des systèmes d’épuration et
de traitement des eaux usées do-
mestiques.
Nous couvrons une gamme allant de
4 EQH à plus de 1000 EQH. Tous nos
produits et procédés bénéficient des
agréments ministériels.
Distributeur Stations d’Epurations :
- Biorock (5 à 50 EQH)
- N.D.G (4 à 1000 EQH)
Le GROUPE CDC a adoptédes valeurs et une philoso-phie collective de respectdes hommes et de l’envi-ronnement. Aujourd’hui, ilexploite son propre sys-tème de recyclage de dé-chets inertes issus du BTP.Groupe responsable et ac-teur majeur de ce secteur,CDC se positionne au-jourd’hui comme le parte-naire de référence pour lescollectivités locales et lesinvestisseurs privés, capa-ble de proposer une exper-tise complète dans lesmétiers du bâtiment, dugénie civil, et des servicesassociés.
- Terrassement et VRD Hôpital de Mangot Vulcin- Terrassements généraux EDF Bellefontaine *- Zone « ARTIMER » au Marin- Echangeur du Canal du Lamentin (Région Martinique) - Extension de la Raffinerie de la SARA- Nombreux travaux communaux, régionaux, départemen-taux et privés�QU
ELQU
ES RÉ
ALISA
TIONS
■ Parc de plus de 35 Machines deTP de 6 a 90 t
■ 2 Installations de concassagesmobiles
■ 1 Système de CAO et DAO spécialisé dans les VRD
■ 2 tables traçantes■ 1 Pelle spécialisée pour le curage
des rivières■ 6 camions bennes■ 1 foreuse■ 3 mineurs expérimentés■ Géomètres - Ingénieurs Conducteurs - Chefs de chantiers
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 31 - Avril/Mai 2011
Déchetterie du François
Mr de Pompignan pouvez-vous nous in-diquer quel était l’objet précis du mar-ché de travaux ? FAP : Le marché de travaux portait sur la
réalisation de l’ensemble des terrasse-
ments généraux nécessaires à la construc-
tion de la nouvelle centrale de production
électrique de EDF à Bellefontaine.
Ces travaux réalisés sur un site d’environ 8
hectares comprenaient essentiellement la
réalisation des plateformes «power-house» et «fuel» ainsi que la réalisation
d’une digue de protection le long de la ri-
vière « Fond Laillet ».
Enfin deux murs de soutènement de
grande hauteur pour une surface de
1800m2 étaient à réaliser. L’ensemble de
ces travaux devait être réalisé dans un délai
de 7 mois.
Le volume hors norme de ces travaux ainsi
que les délais imposés nécessitaient une
grande compétence technique, mais aussi
des moyens matériels très importants.
Pour ces raisons nous nous sommes rap-
prochés de l’entreprise JEAN LANES puis
de l’entreprise CTA afin de mener cette mis-
sion à bien. Nous avons, de notre côté, en
plus assumé la direction de travaux, super-
visé les études et les contrôles qualité et as-
suré et la gestion financière et technique du
contrat.
Quelles ont été les grandes étapes de cechantier ?FAP : 4 grandes étapes ont été néces-
saires, il s’agit de :
1/ La période de préparation :
Une période de préparation de 1 mois était
prévue au contrat. Cette période nous a
permis de finaliser les principaux éléments
du projet sous le contrôle
de la maîtrise d’œuvre,
d’établir les plans d’exécu-
tion, de définir les mé-
thodes de construction, les
méthodes de contrôle
qualité, les procédures de
contrôle, de procéder et
faire agréer les matériaux
entrant dans la construc-
tion. Tout l’encadrement
de CDC a été mobilisé à
cet effet ; ainsi que des
prestataires spécialisés
comme GEOLAB pour les
analyses de sol ou
MAGMA en assistance
géotechnique.
Mr ISMAIN, Maire de Bel-
lefontaine, nous a donné
également un bon coup de
main en mettant à la dis-
position du groupement
une aire de stockage pour
nous permettre d’effec-
tuer des tris et mettre nos
installations de chantier.
Nous avons, au cours de
cette période, finalisé le
cahier des charges en
fonction des moyens et
matériaux disponibles sur
l’île. Notre maître d’œuvre
EIFFAGE a, de ce point de vue, été très ou-
vert tout en restant rigoureux, l’objectif Qua-
lité restant le critère principal.
2/ Les terrassements généraux :
Après un Déboisement soigné à la tron-
çonneuse des arbres le long de la rivière
(site sensible), le Groupement a procédé à
GRANDS TRAVAUX
� Chantier centrale EDF Bellefontaine :
“Une entreprise martiniquaise pour un chantier d’exception�”
Après une consultation privée lancée par Eiffage TP en juin2009, CDC a obtenu en partenariat avec JEAN LANES et CTA lemarché des terrassements généraux pour la construction del’usine EDF. La capacité de mise en œuvre de moyens importants et la com-pétence des hommes de cette entreprise martiniquaise ont étédéterminantes quant au choix du prestataire choisi.Frantz Assier de Pompignan, Gérant de CDC et mandataire du
Groupement, nous en explique les raisons et nous parle de latechnicité déployée pour la réalisation de ce chantier�
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 32 - Avril/Mai 2011
photo Eiffage
la dépollution du sol par tri sélectif des car-
casses métalliques et autres objets insolites
qui avaient été abandonnés sur le site par les
occupants précédents.
Une aire de stockage temporaire de 1000 m²
a spécialement été réalisée sur le site pour
stocker les polluants.
■ Ces travaux préparatoires réalisés, les tra-
vaux de grande ampleur ont pu débuter.
Environ 125 000 m3 de terrassement en dé-
blais, tri, puis remblai ou évacuation ont dû
être réalisés. Les matériaux réemployable (C2
B4 dans la GTR) ont été mis en remblais après
écart des éléments supérieurs à 300 mm, ces
derniers ont été concassés et retraités sur le
site au moyen de deux stations de concassage
mobile (CDC) qui ont permis de produire les
40 000 tonnes de coupures 30/100, 80/150 et
0/100 nécessaires au filtre de la digue, au pa-
rement des murs Vsol® et couches de fonda-
tion des pistes.
■ Environ 80 000 tonnes de Matériaux de car-
rière ont été livrées des Sablières de Fond
Cannonville ainsi que des Carrières Gouyer.
La GNT 0/315 devant répondre a des critères
de qualité draconiens en terme de dureté
(coefficient los Angeles < 25) c’est la Carrière
Longré (CDC) qui a fourni les agrégats d’an-
désite.
3/ La réalisation de la digue :
La réalisation de la digue a constitué une
étape importante dans les travaux, car longue
de 620 mètres, elle a nécessité la réalisation
de terrassements de grande ampleur et devait
présenter des caractéristiques d’étanchéité et
de géométrie remarquables. De plus il était in-
terdit aux engins de rentrer dans la rivière de
sorte à éliminer tous risques de pollution des
eaux en cas de rupture de flexible. Pour la réa-
lisation de la digue, nous avons dû mettre en
place 40000 T de matériaux, réaliser 13000m3
de fouille pour la «clé» d’ancrage de la digue
et mettre en place 20.000 tonnes d’enroche-
ments 580 / 1000 / 1700 Kg.
Notre expérience de Carrier a été très utile
puisque nous avons pu, sur le site, extraire,
trier et classer les trois blocometries d’enro-
chement prévues au contrat.
Une fois la digue habillée de ses enroche-
ments nous avons pu réaliser le déversoir
d’orage entre les profils 2 et 4.
4/ Les murs de soutènement :
Enfin dernière étape de ce projet, nous avons
réalisé trois murs de soutènement à parement
minéral VSOL®. La réalisation de ce type
d’ouvrage constitue une première sur notre dé-
partement. Ces murs ont des hauteurs de 4 à
8m pour environ 1800 m2 de surface et pré-
sentent un aspect minéral particulièrement es-
thétique.
Quels sont les moyens humains et maté-riels que vous avez mis en œuvre pour réa-liser ce chantier ?FAP : Les travaux ont été réalisés sous la di-
rection de Sarah Thivillier Ingénieur chez
CDC; 4 chefs de Chantiers de Jean LANES et
CDC se sont occupés chacun d’un atelier de
terrassement composé de 3 à 6 machines
chacun. Le suivi topographique des travaux a
mobilisé les deux géomètres des entreprises
CDC et JL, l’un intervenant en contrôle inté-
rieur de l’autre.
Le chantier a été divisé en secteurs clés de
2000 m2 de surface unitaire et a utilisé en
pointe plus de 12 pelles rétro, 5 bulldozers, 4
compacteurs, 30 camions, 2 unités de concas-
sage mobile. Tout cela appartenant aux mem-
bres du groupement.
Pour chaque secteur
et chaque couche de
remblai des essais
d ’ i d e n t i f i c a t i o n
(OPM), de teneur en
eau et de portance
(plaque) ont été réali-
sés en contrôle inté-
rieur par le technicien
de laboratoire pré-
sent sur le site en permanence. Nous avons
mis en place un budget de trois cent mille
euros uniquement pour les contrôles. CDC et
CTA ont mobilisé des engins de très forte
puissance pour les excavations en zones ro-
cheuses.
Quelles ont été les principales difficultés ?FAP : Dune manière générale, tout était com-
pliqué sur ce chantier, toutes les procédures
techniques, qualitatives, environnementales
doivent être écrites et respectées ; il doit y
avoir un suivi parfait. Les entreprises qui tra-
vaillent pour EDF comprendront ce que je
veux dire. La plus grande difficulté technique a
été de maîtriser la teneur en eau des maté-
riaux, en effet, les variations climatiques sont
très importantes sur notre île et les matériaux
peuvent changer d’état hydrique en très peu
de temps ; en période de pluie on ne peut pas
travailler, pendant le carême il faut arroser les
matériaux.
Nous avons dû également apprendre à maîtri-
ser les levées de murs Vsol en assurant une
parfaite verticalité et alignement des murs ;
nos équipes ont été formées par Vsol qui nous
a assistés pendant une semaine.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 33 - Avril/Mai 2011
Vue du déversoir dʼorage
Bull CDC de 80 tonnes
C’est un système de sol renforcé par arma-
tures métalliques peu extensibles et souples
au sens de la norme NF P94 270.
Dans le domaine des murs en remblai ren-
forcé, le système VSoL® répond aux exi-
gences architecturales et environnementales
de chaque projet. Ce procédé technique de
renommée internationale, composé de rem-
blai de terre, d’écailles en béton pour le pa-
rement et d’armatures en bandes de treillis
soudé, offre une durabilité exceptionnelle.
Ses applications sont nombreuses :- murs de soutènement jusqu’à 26 m de haut
- culées jusqu’à 14 m de haut
- quais maritimes et fluviaux
- murs paysagers
- remblai de pré-consolidation
Les ouvrages de soutènement en remblai
renforcé par des éléments métalliques sont
constitués d'un massif de remblai mis en
place par couches successives compactées,
entre lesquelles sont disposés des éléments
de renforcement (ou armatures) métalliques,
reliés à un parement le plus souvent consti-
tué d'éléments préfabriqués en métal, en
béton ou en béton armé ou, plus récemment,
en panneaux de treillis soudés. Comme le béton armé, il présente l'avantage
de pouvoir améliorer, avec économie, les
propriétés mécaniques d'un matériau de
base, en l'occurrence le sol, en n'armant
celui-ci que dans les directions où il est le
plus sollicité.
LE PROCÉDÉ V-SOL®
Que représente Eiffage TP dans lepaysage du BTP ? J.Scoffoni : Eiffage Travaux Publics
est la branche routière et géniecivil du groupe Eiffage, l’un des majors
européens de la construction et des
concessions, c’est le troisième Groupe
français dans ces domaines d’activités.
Forte de plus de 22 000 collabora-teurs déployés au plus près du terrain,
Eiffage Travaux Publics, 3,9 Md€ deCA en 2010, maîtrise l’ensemble des
métiers liés à la construction routière et
ferroviaire, au génie civil, à l’environne-
ment et aux terrassements. Implantée
partout en France, l’entreprise, qui réa-
lise quelque 30 000 chantiers par an,
est également présente en Europe et
en Afrique, à travers des filiales en Al-
lemagne, en Espagne, au Portugal et
au Sénégal. En Martinique et Guyane,
elle est représentée par sa filiale DLEOutremer.
Comment avez-vous obtenu ce mar-ché et de quel(s) lot(s) êtes-vous res-ponsables ?J.Scoffoni : Eiffage TP a participé et
gagné l’appel d’offres d’EDF pour la
conception-construction des trois cen-
trales électriques de Martinique, Gua-
deloupe et Réunion. Cette réponse a
été élaborée en partenariat avec MAN
Diesel pour les moteurs et le montage
mécanique et Clemessy pour l’électri-
cité.
Concrètement, nous avons en charge
de concevoir l’ensemble des bâtiments
puis réaliser, les terrassements, les voi-
ries et réseaux divers, le gros œuvre et
le second œuvre afin de pouvoir livrer
mi 2012, un produit fini.
Que représente un chantier commecelui-ci en terme humain et en vo-lume de matériaux ?J.Scoffoni : Pour le Génie Civil, cela
représente environ 100 millions d’eu-
ros, sur un chantier d’un montant total
de 450 millions d’euros – 3 ans de tra-
vaux (dont une année consacrée à la
réalisation des études techniques et du
plan de réalisation, d’après les cahiers
des charges donnés par EDF.
C’est aussi plus de 40 000 m3 de
béton, près de 300 ouvriers directs, une
vingtaine de cadres, des dizaines d’en-
treprises locales sous-traitantes�
Avec quelles entreprises avez-voussous-traité et quels sont vos (leurs)principaux fournisseurs locaux ?J.Scoffoni : Nous nous approvision-
nons en béton chez Bétonord et
Sapeb. Nos armatures sont posées par
Armature des Antilles. Des centaines
d’ouvriers et de cadres d’entreprises
martiniquaises ont travaillé et travaillent
toujours sur ce chantier, c’est le cas par
exemple de : Jean Lanes, CDC pour
les travaux de terrassement, des filiales
du groupe Vinci : SIMP et SOGEA, et
des filiales du Groupe Eiffage (DLE,
Forclum-Norelec, Forclim).
En quoi consiste votre travail degénie civil ?J.Scoffoni : Le travail de génie civil,
consiste, sur la base des exigences
d’EDF, à concevoir les plans de la cen-
trale, puis à tout mettre en œuvre pour
sa réalisation dans les temps.
EDF dicte ses spécifications et le grou-
pement MAN, CLEMESSY, EIFFAGE
dessine les plans et conçoit la centrale
Avec Grand-Rivière et le chantier de la Pointe Simon à Fort de France,
la construction de la centrale de Bellefontaine constitue l’un des
principaux chantiers de Martiniquedepuis ces 10 dernières années.
Elle sera équipée de 12 moteurs diesels de 18,3 MW chacun,
pour une puissance totale installéed’environ 220 MW. Ils bénéficieront
des dernières avancées technolo-giques permettant une amélioration
du rendement : 15 % de gain, soitautant d'émission de CO2 en moins.
Cette nouvelle centrale pourra répondre durablement aux besoins
énergétiques de la Martinique.
Avant d’en arriver là�ce chantier re-présente aussi et surtout un formi-dable levier économique pour des
centaines d’ouvriers locaux, de ca-dres et d’entreprises dans tous les
secteurs du Bâtiment.Nous avons rencontré Monsieur
Jérôme Scoffoni, Directeur de site et responsable du chantier pour
Eiffage TP, une des trois entrepriseschargées de sa réalisation.
� EIFFAGE TP
GRANDS TRAVAUX
“Nous avons été contraints de réfrigérer l’eau de gâchage du bétonafin de garantir une durabilité maximum : une première sur l’île !”
MM. Jérome Scoffoni et Xavier Abramatic
Le terrain au débutphoto Eiffage
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 34 - Avril/Mai 2011
puisque c’est un contrat concep-
tion-construction.
C’est un travail qui a déjà pris en
amont, une bonne année de travail
en métropole et en Allemagne et
qui se poursuit de façon à conce-
voir et établir tous les plans.
Pour ce qui est du génie civil, nous
sommes en charge de construire
l’ensemble des bâtiments qui vont
contenir les équipements (moteurs,
pompes, armoires électriques�).
Le site destiné à recevoir cette cen-
trale était en friche, Il a donc fallu,
dès notre arrivée en août 2009, le
terrasser et le sécuriser.
Du fait de la proximité de la rivière
Fond-Laillet, nous avons dû ériger
une digue de protection de crues.
Tout ce travail de terrassement a
été réalisé par un groupement
d’entreprises purement locales, qui
n’ont rien à envier aux multinatio-
nales : CDC (cf Interview) / Jean
Lanes / CTA.
Quand est prévue la livraison ?J.Scoffoni : On peut dire mi 2012,
et la mise en service des moteurs
au cours de la même année.
Êtes-vous dans les temps ? Pen-sez-vous que le chantier avancevite ? Avez-vous rencontré desdifficultés ? Comment les avez-vous contournées ?J.Scoffoni : Sur la partie génie civil
nous sommes dans les temps. Le
démarrage a été un peu difficile
parce que nous avons notamment
été contraints de réfrigérer l’eau de
gâchage du béton afin de garantir
une durabilité maximum : une pre-
mière sur l’île !
C’est un béton spécial ?J.Scoffoni : C’est un béton dont la
formule a été spécialement étudiée
Nous avons installés avec Béto-
nord un Groupe frigorifique qui re-
froidit l‘eau de gâchage de façon à
ce que la température du béton ne
dépasse pas 32°. Ce sont des exi-
gences techniques d’EDF que
nous avons découvert sur, et pour
ce chantier. Jusqu’à présent en
Martinique cette exigence n’était
pas exprimée de manière très forte.
EDF étant un client très exigeant.
Cela se comprend au vu desrisques�J.Scoffoni : Absolument.
C’est un bâtiment qui nécessite
qu’on redouble de vigilance sur la
qualité des ouvrages. Vis-à-vis des
séismes, évidemment il est dimen-
sionné selon les normes de résis-
tance les plus récentes.
A EIFFAGE TP vous avez desnormes de certification Iso�,label ?J.Scoffoni : EIFFAGE TP est la-
bellisée ISO 9001 et 14001. Il est
évident qu’en matière d’environne-
ment c’est quelque chose qui né-
cessite énormément d’attention,
c’est pourquoi tous les travaux qui
ont été menés au début entraient
dans le cadre d’une autorisation
« Loi sur l’Eau » puisque l’on tra-
vaillait en bordure de la rivière
Fond-Laillet, il est bien évident que
la digue que nous avons faite ne
devait pas venir gêner le biotope.
Quelles sont vos relations avecDLE Outre-Mer ?J.Scoffoni : DLE Outre-Mer nous
fournit essentiellement du person-
nel et du matériel. Elle a une spé-
cificité en matière de Canalisation,
de VRD, et aussi de Génie Civil (un
peu spécial type réservoir, assai-
nissement ou eau potable).
Cette filiale a un corps de person-
nel et a profité de ce chantier pour
augmenter son effectif en plein dé-
veloppement.
D’où provient la main-d’œuvre ?J.Scoffoni : Il était prioritaire pour
nous d’employer de la main-d’œu-
vre locale. Il était hors de question
de procéder autrement.
Nous pouvons nous vanter d’avoir
fait travailler à 99 % des locaux.
Sur une équipe de 20 cadres, il y a
10 Métropolitains, 2 Martiniquais, 2
Réunionnais, 1 Sénégalais.
Pour les chefs de chantier, il y a 2
Métropolitains en Martinique de-
puis plus de quinze ans, 3 Antil-
lais� et quasiment tous les
ouvriers sont des Antillais.
Les entreprises de taille suffisantes
pour répondre aux appels d’offres
de cette taille sont forcément de
grands groupes qui font tout leur
possible pour faire travailler les
hommes et les entreprises compé-
tentes locales� c’est ce que nous
faisons chez Eiffage. P.P
Le chantier en Janvier 2011photo Eiffage
Le chantier en Mars 2011photo Eiffage
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 35 - Avril/Mai 2011
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La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 36 - Avril/Mai 2011
Qu’est-ce que DLE OUTRE MER dansle paysage du BTP en Martinique ?DLE OUTRE MER, filiale du groupe Eif-
fage Travaux Publics est implantée en
Guyane depuis une vingtaine d’années et
depuis 2005 en Martinique. Les métiers de
DLE OUTRE MER sont avant tout liés à
l’assainissement et à la distribution d’eau
potable (canalisations et génie civil).
En nous appuyant sur le savoir faire de
notre groupe, nous souhaitons également
proposer nos compétences à tous les don-
neurs d’ordre de la Guyane et de la Marti-
nique dans le domaine du génie civil.
DLE OUTRE MER est une entreprise lo-
cale, employant du personnel recruté lo-
calement .Notre politique consiste à
donner la priorité au recrutement de per-
sonnel local, y compris pour l’encadrement
malgré les difficultés que nous rencon-
trons dans ce domaine, nous recevons en
effet peu de candidatures tant en Guyane
qu’en Martinique.
Combien de salariés en Martinique eten Guyane ?Nous avons un effectif permanent de 60
salariés en Guyane et d’une quinzaine de
salariés en Martinique. En Guyane nous
avons notamment davantage de conduc-
teurs d’engins par rapport à la Martinique
où nous faisons beaucoup appel à des en-
treprises locales pour la location du maté-
riel dont nous avons besoin pour nos
chantiers. Dans les métiers que ne maî-
trise pas DLE OUTRE MER, nous faisons
appel à des entreprises locales en co-trai-
tance ou en sous-traitance. C’est la poli-
tique de notre Groupe de privilégier ce
type de partenariat intégrant les entre-
prises locales.
DLE OUTRE MER participe également au
chantier de la construction de la centrale
EDF de Bellefontaine. 40 personnes ont
été embauchées en contrat à durée de
chantier, et nous espérons bien pouvoir
employer une partie de ce personnel sur
de nouveaux chantiers.
En vingt ans de service sur les Antilles,une entreprise comme la vôtre a-t-elleressenti la crise dans le secteur du BTPet comment, selon vous, les chosesvont maintenant ?En Guyane, il y a eu un point mort de notre
activité entre 2007 et 2008 mais la reprise
est là, et devrait se confirmer ces pro-
chaines années.
En Martinique nous avons subi de plein
fouet les effets de la crise avec une baisse
dramatique de la commande publique en
2009.Il y a eu ensuite une phase de re-
prise en 2010 pour certains donneurs d’or-
dre. Il faut maintenant que l’ensemble des
maîtres d’ouvrage relancent leurs projets
afin de soutenir l’activité économique dans
le secteur du BTP.
Ce chantier se termine dans un an�L’idéal serait d’en obtenir un second de
cette ampleur en Martinique !
Nous ciblons quelques chantiers, mais la
concurrence est rude. Nous comptons sur
la commande publique, sur les Syndicats
d’eau potable et d’assainissement pour
assurer une croissance de l’activité sur
l’île. P.P
� DLE OUTREMER
GRANDS TRAVAUX
“Il faudrait que tous les maîtres d’ouvrage relancent leurs projetsafin de soutenir l’activité économique locale”
Rencontre avec Messieurs Olivier Delesalle, Directeur Régional DOM-TOM de Eiffage Travaux Publics et Xavier Abramatic, Directeur de DLEOUTRE MER agence de Martinique.
AU SOMMAIRE…
DOSSIERÉnergie
Où trouver 35 Mw d’énergie supplémentaires en 2015 ?La consommation dʼénergie continue dʼaugmenter en Martiniquesous lʼeffet conjugué de la croissance démographique et écono-mique alors que la dépendance énergétique de lʼîle aux énergies fos-siles est de 97%. Comme dans la plupart des territoires insulairesnon interconnectés, lʼélectricité est essentiellement thermique(production à partir dʼhydrocarbures). Afin de réduire cettedépendance au pétrole, deux actions sont actuellementmenées. Lʼune est relative à la maîtrise de la demandedʼénergie (MDE), lʼautre porte sur la diversificationde la production à travers les énergies nouvellesrenouvelables (EnR).
Conseil Régional de MartiniqueLa région dévoile sa stratégie aux Maires.
Serge Letchimy“Il nʼy a jamais eu de document stratégique depolitique énergétique”
Daniel ChometLʼEnergie : Un projet de développement majeur pour la Martinique.
André VenkatapenLe projet de Sainte-Marie sʼinscrit dans untemps historique.
EDF MartiniquePriorité à lʼefficacité énergétique pour une croissance durable.
SMEM“La qualité du courant, un facteur de dévelop-pement économique”.
Compagnie de Cogénération du GalionRépondre aux besoins dʼélectricité de pointede la Martinique
DOSSIER : Énergies
Bon nombre de maires s’étaient
déplacés à l’hôtel de Région ce
samedi-là, où avaient « déta-
ché » un membre de leur équipe. Et l’en-
jeu était de taille : prendre connaissance
et se voir expliquer un document, qui,
d’après les dires des organisateurs et
des participants, n’existait pas
jusqu’alors.
Comme le précisait Serge Letchimy : « il
n’y a jamais eu de document de stratégie
de politique énergétique. Je l’avais tou-
jours dit, certains m’ont entendu, d’au-
tres pas� Mais on a découvert à la
Région qu’il n’y avait pas de document.
Ce qui est grave.»
Et également, notamment, André Char-
pentier, Maire et Conseiller général de
Basse-Pointe :
« Ce que je regrette c’est, qu’au départ,il n’y a pas eu d’études menées (�)�Etcela conduit aujourd’hui à l’impasse.Alors que quand nous avions pris les dé-cisions, nous étions persuadés que nousallions dans le sens de l’intérêt géné-ral..» Document qui aurait pu éviter, à l’époque
la floraison des projets de fermes photo-
voltaïques, de l’avis de certains, beau-
coup d’errements. (Voir interview André
Charpentier).
Fermes photovoltaïques d’ailleurs pas
très en odeur de sainteté dans cette
étude : « Les fermes photovoltaïquespourraient être une solution pour la Mar-tinique si le développement du secteurénergétique et en particulier solaire mar-tiniquais est concerté, organisé, maîtrisé.Aujourd’hui l’effet obtenu est inverse.»
Consommation énergétique
en Martinique multipliée par 1,5 entre 1997 et 2009
Avant de rappeler qu’entre 2007 et 2010
pas moins de 18 permis de construire fu-
rent accordés à des projets au sol�
Le staff régional semble, tout en es-
sayant de « limiter la casse » concernant
les projets précités (voir interview de
Serge Letchimy) et leur affection souvent
spontanée pour les terres agricoles, pri-
vilégier l’option du « photovoltaïque rac-
cordé en toiture » ; dont le potentiel est
de 2500 hectares (public et privé) et de
plus de 2 Gw. Et tendre, pour l’exploita-
tion de ce potentiel, vers : la « construc-
tion et la réhabilitation des maisons qui
existent ».
Sans oublier toutes les autres formes
d’énergies renouvelables : « La valorisa-tion du potentiel énergétique terrestre etmarin, renouvelable et de récupération. »Aucune piste ne semble d’emblée reje-
tée pour bien apprécier les enjeux de
l’énergie dans notre Département (la
consommation a été multipliée par 1,5
entre 1997 et 2009), ce qui, selon les
réalisateurs de cette étude* tendent vers
3 buts :
■ Un but financier d’abord : la réduction
de la dépendance.
■ Un but socio-économique, ensuite : la
création de valeur ajoutée locale.
■ Enfin, un but environnemental : la di-
minution des émissions polluantes.
La réduction de la dépendance qu'elle
soit, problématique majeure. Au vu de la
démarche d’habilitation « énergie » en-
tamée par la Région Martinique sur le
fondement de l’alinéa 3 de l’article 73 de
la Constitution « aux fins de fixer les rè-
gles spécifiques à la Martinique en ma-
tière de :
- Maîtrise de la demande d’énergie
- Réglementation thermique pour la
construction de bâtiments
- Développement des énergies renouve-
lables »
Annick de Vassoigne
*Ce document est en grande partie basésur l’évaluation du potentiel de dévelop-pement de l’énergie photovoltaïque enMartinique réalisée par le groupementTransenergies-Explicit Caraïbes sousmaîtrise d’ouvrage de la Région en par-tenariat avec le SMEM, l’ADEME et leFEDER dans le cadre du programme ré-gional de maîtrise de l’énergie.
SMEM : Syndicat Mixte d’Electricité dela Martinique
FEDER : Fonds Européens de Dévelop-pement Régional
ADEME : Agence de l’Environnement etde la Maîtrise de l’Energie
■ Conseil Régional de Martinique
Le 12 février dernier se tenait à la Région une réu-nion destinée à présenter aux Maires «la stratégierégionale pour le secteur solaire». Une présentation d’étude suivie de discussionsquelquefois inattendues, souvent instructives, enattendant fin 2011, où la Région devrait présenterun document « définitif » global sur le thème desénergies renouvelables dans notre île.
La Région dévoile sa stratégie aux Maires
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 38 - Avril/Mai 2011
Comment voyez-vous la Martiniqueénergétique de demain ?Serge Letchimy : Je pense qu’il faut sortir
de 3 pièges :
Premièrement, la dépendance vis-à-vis de
l’énergie fossile. Nous sommes à 97% dé-
pendants de l’énergie fossile (le pétrole).
Deuxièmement, il faut sortir du piège de la
parole sans qu’il y ait de stratégie.
Car comme cela est très compliqué il faut
qu’il y ait un plan stratégique de dévelop-
pement des énergies renouvelables ; afin
de sortir des énergies fossiles.
Et cela n’existait pas en Martinique : il n’y a
jamais eu de document de stratégie de po-
litique énergétique. Je l’avais toujours dit,
certains m’ont entendu, d’autres pas�
Mais on a découvert à la Région qu’il n’y
avait pas de document. Ce qui est grave.
Maintenant nous avons fait ce que l’on ap-
pelle un Schéma Régional de l’Air, Ener-
gie, Climat (le SRAEC) qui nous permettra
d’ici la fin de l’année 2011 d’avoir un vrai
document.
Savoir est-ce que l’on va vers l’éolien, vers
la géothermie, vers l’hydro-électrique, vers
l’énergie solaire�?
Qu’est-ce qui a la meilleure portée en
terme de production énergétique, de créa-
tion de valeur ajoutée ; et de création d’em-
plois par les filières ? C’est extrêmement
important.
Troisièmement, il faut sortir du piège de la
défiscalisation et des tarifs de rachat.
C’est beau, c’est sympa, vous avez des
équipes qui viennent de l’extérieur et qui
proposent toutes espèces de choses.
Elles fragilisent les terres agricoles, parce
qu’elles font ça principalement où c’est le
plus facile (au lieu d’aller sur 50 toitures,
aller sur une seule terre agricole�).
D’ailleurs l’objet de la réunion était d’aider
les maires à trouver des solutions car ils
étaient face à des gens qui leur disaient :
« on vous apporte le monde� » Alors que
c’est faux.
Nous avons réussi, en un an, à faire un
moratoire et à contenir les projets qui
étaient déjà les plus avancés. Certains
maires avaient déjà délivré des permis�
Nous sommes dans une démocratie ; nous
n’allons pas� nier cela�
Nous nous devions d’ouvrir des perspec-
tives nouvelles afin que les maires aient
des outils en main pour faire des choix en
fonction des domaines qui sont réalisés ;
tant pour les individus, les familles (sur leur
toiture), que pour les entreprises.
Quelles sont selon vous les différencesexistantes (on a l’impression qu’il enexiste vraiment) entre des projetscomme ceux de Ducos, de Sainte-Marie,de Macouba et de Grand-Rivière ?Serge Letchimy : Il n’y a pas de diffé-
rences� Simplement Ducos (le maire et
les entrepreneurs) est très rapidement en-
trée dans une discussion. Il y avait un pro-
jet sur 7 hectares ; ils l’ont fait sur 3.
Il y a un débat sur les terres en salinité ou
pas ; des terres incultes�
Mais au moins ils ont contenu.
Ils rentrent dans un processus de stockage
de l’énergie ; tel que nous le souhaitons.
Sainte-Marie a fait pratiquement la même
chose. Ils ont contenu également leur pro-
jet : il était initialement sur 8 hectares et se
fera sur 4 hectares.
Je demande simplement à ce que l’on res-
pecte la parole� Sainte-Marie et Ducos se
sont engagés, nous avons un écrit des
maires ; donc je n’ai pas de doutes sur
cela.
Macouba et Basse-Pointe, c’étaient des
surfaces beaucoup plus importantes : une
trentaine d’hectares par commune�
C’est un sacrifice lourd et terrible.
Monsieur Cakin a été parmi les premiers à
accepter le moratoire.
Nous sommes toujours en discussion avec
lui. Ils veulent aussi revenir à des surfaces
qui soient acceptables�
À partir du moment où on aura maîtrisé ces
4 projets qui étaient très avancés ; nous
rentrerons dans un processus : « on n’uti-lise pas les terres agricoles ».
Pour utiliser les terres nous avons listé des
critères que chaque maire devra désormais
respecter, de manière consensuelle. Car
cela n’est pas encore rentré dans le cadre
du SAR (Schéma d’Aménagement Régio-
nal). J’espère donc qu’ils accepteront ces
règles telles que nous les avons mises en
place. Et au vu de l’émotion que j’ai vu au-
jourd’hui dans la salle, je pense qu’ils les
respecteront et les feront respecter.
Vous avez parlé lors des discussions dece matin de la « stratégie de ne pas sefaire aspirer par un climat spéculatifdangereux »� Vous pensez vraimentque cela a été le cas ? Serge Letchimy : Oui. Je pense que le cli-
mat spéculatif est dangereux. D’ailleurs
pour quelle raison l’Etat a suspendu les ta-
rifs de rachat et toute une série de proces-
sus ; c’est parce qu’il y avait un « truc »
spéculatif dangereux sur la place.
En Martinique ?Serge Letchimy : Oui, en Martinique, spé-
cifiquement. Cependant, je pense que la
défiscalisation pour les familles (le fait qu’il
y ait un bonus pour elles en matière d’im-
pôt) est une bonne chose. Mais pas appli-
qué sur les terres agricoles. On peut garder
les mêmes principes financiers d’incitation
de l’Etat� Mais sur des terres qui ne sont
pas agricoles. La solution facile a été de
réaliser cela sur les terres agricoles.
Donc on s’est laissé un peu aspirer par
cela ; maintenant on arrête !
Cela ne veut pas dire que nous refusons la
défiscalisation ou les bonifications en terme
d’emplois. Mais simplement qu’il faut ré-
orienter cette politique vers des choses qui
nous permettent à la fois de rattraper notre
retard en matière d’énergie renouvelable,
tout en créant de l’emploi par des filières
qui sont maîtrisées localement.
■ Interview de Serge Letchimy, Président du Conseil Régional
« Les maires étaient face à des gens qui leur disaient :“on vous apporte le monde”� Alors que c’était faux. »
“� il n’y a jamais eu de document stratégique de politique énergétique.”
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 39 - Avril/Mai 2011
DOSSIER : Énergies
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 40 - Avril/Mai 2011
■ Daniel Chomet : Président de la commission développement Durable, du Transport et de l’Energie
L’énergie est un paramètreessentiel du développement de
la Martinique. Pourtant cettequestion a longtemps été sousestimée. L’augmentation rapide
du niveau de vie desMartiniquais et par conséquent
de leur niveau d’équipement en afait un poste de dépenses
important pour les ménagesmais aussi les entreprises.
Il faut en effet distinguer 3 types de
consommation :
■L’énergie consommée pour «vivre»
■L’énergie consommée pour
«travailler»
■L’énergie consommée pour «se
déplacer »
Quasi exclusivement basés sur
l’électricité, qui notons-le est ici
produite à 97% à partir de produits
pétroliers, les deux premiers usages
représentent 30 % de l’énergie
totale consommée dans notre île. Ils
font aussi, mais faiblement, appel au
gaz.
Le dernier usage, l’énergie des
transports, est lui aussi quasi
exclusivement basé sur les produits
pétroliers.
Cette rapide analyse de notre
consommation met en relief le
premier enjeu de l’énergie en
Martinique : l’enjeu financier. Nous
ne consommons quasiment que de
l’énergie importée.
D’autre part, nos modes de
consommation font eux aussi appel
à des produits importés : voitures,
camions, climatiseurs, chauffe-eau
électriques, etc.�.
Ces matières et produits ,que nous
utilisons pour produire et
consommer notre énergie , ont
certes créé de nombreux emplois
locaux, mais aujourd’hui, ce
potentiel économique et social
semble épuisé.
Il faut d’autre part observer notre
fonctionnement énergétique dans
une perspective planétaire et
nationale : la raréfaction des
ressources pétrolières entraîne une
augmentation de leur coût et l’Etat
semble de moins en moins enclin à
assumer les péréquations tarifaires
au nom de la continuité territoriale.
Un plafonnement de la Contribution
au Service Publique de l’Electricité
est sérieusement envisagé, alors
qu’il nous permet de payer
l’électricité au tarif hexagonal quand
les coûts de production sont deux à
quatre fois plus élevés en
Martinique.
Nos coûts et limites de production
(en particulier la puissance
électrique) limitent d’autre part le
développement économique et en
particulier industriel.
Enfin, notre responsabilité
écologique et notre situation
insulaire nous obligent à envisager
immédiatement les effets de la
pollution atmosphérique et du
changement climatique mais surtout
des moyens pour les limiter.
Le développement de nouveaux
modes de production et de
consommation énergétique doivent
donc répondre à la réduction de la
dépendance, à la création de valeur
ajoutée locale et à la diminution des
émissions polluantes .
C’est dans cette dynamique que la
Région Martinique se mobilise afin
de s’impliquer dans la gouvernance
énergétique de son territoire et
utiliser sa stratégie énergétique
globale comme un levier au service
du développement local.
Tout d’abord la Région a entamé
une démarche afin d’obtenir une
«habilitation Energie», sur le
fondement de l’alinéa 3 de l’article
73 de la Constitution, aux fins de
fixer les règles spécifiques à la
Martinique en matière de maîtrise de
la demande d'énergie, de
réglementation thermique pour la
construction de bâtiments et de
développement des énergies
renouvelables.
Il s’agit à terme de permettre aux
élus Martiniquais de disposer des
moyens législatifs et règlementaires
afin de mettre en œuvre une
politique énergétique qui tienne
compte de nos spécificités.
C’est pourquoi la Région a décidé
d’aller au-delà des démarches
proposées par l’état dans le cadre
du Grenelle de l’Environnement.
Réalisé en collaboration avec la
Préfecture, le Schéma Régional du
Climat, de l’Air et de l’Energie
(SRCAE) a pour objectif de
mobiliser les collectivités locales, les
services de l’Etat, les Entreprises,
publiques et privées, autour de la
définition des objectifs en matière :
- D’amélioration de l’autonomie
énergétique.
- De création d’une dynamique de
développement local adoptant des
modes de consommation, de
production industrielle et
d’aménagement éco-responsables
- D’atténuation des effets du
changement climatique.
- De réduction de la pollution
atmosphérique.
- De valorisation des potentiels
énergétiques terrestres et marins,
renouvelables.
La maîtrise du développement de
l’énergie photovoltaïque et en
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Qualité et respect des normes environnementales
été la priorité notre prise de fonction.
Elle a abouti en début d’année à la
définition d’un outil d’analyse des
projets solaires qui a été proposée
aux Maires afin d’orienter les projets
de centrales photovoltaïques sur les
toitures Martiniquaises. D’ailleurs, le
gisement des surfaces en toiture est
largement supérieur aux besoins de
production en termes d’énergie
renouvelable. C’est pourquoi des
études de faisabilité ont été lancées
afin de valoriser le patrimoine du
conseil Régional qui autorise en
première estimation une production
d’une dizaine de Mégawatt.
De plus la Région Martinique se
mobilise dans le cadre du Programme
Régional de Maitrise de l’Energie
(PRME) avec le Syndicat Mixte
d'Electricité de la Martinique (SMEM),
l’Agence Environnement et Maîtrise
Energie (ADEME) et le Fonds
Européen de Développement
Régional (FEDER).
Pour la période 2010 2013 près de
20 millions d’euros sont programmés
pour l’accompagnement de projets
innovants concernant la Maîtrise de la
Demande d’Energie (MDE) et le
développement des Energies
Renouvelables (ENR).
Dans le même temps, la Région
Martinique se positionne comme
porteuse du projet Energie Thermique
des Mers afin d’étudier la possibilité
d’implanter en Martinique la première
usine de 10 Mégawatt.
Le projet de géothermie est poursuivi
au Morne Rouge et Anses d’Arlet. Au
Lamentin, il s’oriente vers la
possibilité de la création d’une usine
de production de « froid » (pour se
substituer au climatiseur).
Plus généralement, il s’agit d’initier
clairement une vraie dynamique
autour du développement des
énergies renouvelables, et tirer profit
du potentiel naturel dont nous
disposons.
De ce point de vue, la marge à
conquérir est immense car la Région
Martinique est la dernière en
Outremer en matière de production
d’énergie renouvelable.
Ces engagements de la Région
Martinique visent à conduire les
projets structurant mais aussi à
dynamiser les projets «domestiques»
en accompagnement les particuliers
dans leurs investissements
énergétiques renouvelables.
Le but général est d’aboutir à une
gestion du projet énergétique
martiniquais concertée, organisée et
maîtrisée au service d’un
développement porteur de ressource,
d’activité et d’une ambition
écologique.
Daniel Chomet
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 41 - Avril/Mai 2011
DOSSIER : Énergies
■ André Venkatapen, Maire Adjoint de Sainte-Marie
Qu’avez-vous pensé de cette réunion ?Avez-vous appris quelque chose ? Ou,étant donné que vous avez un projet decentrale photovoltaïque qui est arrivé àterme dans votre commune, est-ce qu’ellene vous a rien appris finalement� ?André Venkatapen : J’ai trouvé cette réunion
tout à fait intéressante, presque nécessaire,
puisque jusqu’à aujourd’hui, si je puis dire, les
maires naviguaient à vue.
Car il n’existait pas en Martinique une
politique globale du point de vue énergétique.
Politique qui est en train d’être mise en place.
Avec notamment ce fameux SREAC
(Schéma Régional Air Climat) qui est en train
d’être élaboré et qui, je l’espère sera prêt le
plus tôt possible. La réunion est intéressante
également à un autre niveau : elle permet à
l’ensemble des acteurs, les maires, les
techniciens, les institutions, la Région, de se
concerter, de dialoguer, de mettre en exergue
les différentes contraintes. La contrainte des
terres agricoles, la contrainte de l’emploi, celle
de la fourniture d’énergie ; également celle du
rejet dans l’air par rapport aux différentes
formes énergétiques utilisées.
Toutes une série de contraintes qu’il faut
pouvoir cibler. Et cela nous permettra, ensuite,
de visualiser mieux les différents atouts et
inconvénients afin d’avoir une idée globale la
plus précise.
Je rappelle qu’il y a seulement deux ans, dans
cette même institution, on pensait (je l’ai
entendu de mes deux oreilles) qu’il fallait
sacrifier à peu près 70 hectares de terres
agricoles pour aller vers une meilleure
satisfaction du besoin en énergie
renouvelable.
La réflexion à ce moment n’était pas
suffisamment élaborée, puisqu’on voit
aujourd’hui qu’il y avait un certain nombre de
points négatifs dans la dynamique dans
laquelle on était.
Dans ce sens la réunion de ce jour revêt
une importance majeure.
On a aussi posé la question des
investisseurs locaux�
Car si les investisseurs viennent de
l’extérieur, les retombées financières vont
aussi repartir à l’extérieur�
Donc, il faut également réfléchir à cette
question du capital, et pouvoir susciter à
l’intérieur du territoire des fonds pour
pouvoir investir.
On a beaucoup parlé de la question
agricole liée à ces projets énergétiques. Il
faut que l’on réfléchisse de ce que l’on fera
des terres que l’on tente de protéger.
Pour les protéger, on se trouve à un moment
donné en conflit avec les intérêts et
demandes diverses�
Car le maire, quand il reçoit aujourd’hui ses
administrés, les demandes les plus
fréquentes sont : les recherches de logement
(il faut trouver des surfaces pour construire),
les recherches d’emploi (il faut adapter les
politiques pour trouver de l’emploi).
Donc, il faut pouvoir trouver des solutions
politiques pour pouvoir répondre à ces
différentes demandes importantes.
Et c’est vrai que parfois il faut savoir faire des
sacrifices. Mais, en ayant bien en vue
l’ensemble des tenants et aboutissants, cela
permet d’être cohérent et d’expliquer à la
population dans quelle direction on va.
Et pourquoi on y va.
Justement le projet de Sainte-Marie a été,par rapport à celui de Ducos,particulièrement décrié. Pour deuxraisons : le fait que vous ayez desinvestisseurs étrangers, et le fait que vousbâtissiez ce projet sur de « bonnes terresagricoles » (même si vous avez ditaujourd’hui qu’elles étaientchlordéconnées ; ce à quoi le président dela Région a répondu que ce n’était pas«parce que les terres étaientchlordéconnées qu’il fallait mettre descentrales là dessus�»). Que répondez-vous à cette incompréhension globale ?André Venkatapen : Justement le projet de
Sainte-Marie s’inscrit dans un temps
historique. Dans un temps où, l’embryon de
réflexion politique qu’il y avait, n’apportait pas
toutes les réponses qu’il fallait. Donc un choix
a été fait. Et je peux dire que le maire de
Sainte-Marie a donné son autorisation à un
moment où la Chambre d’agriculture, pour ne
parler que d’elle, était aussi dans des
commissions où elle validait tous ces projets-
là�Donc quelque part il y a de grosses
contradictions dans le fonctionnement des
personnes.
Aujourd’hui le projet de Sainte-Marie est un
projet terminé. Au moment où il est venu sur
la sellette, il était déjà bien avancé ; c’était
extrêmement difficile de revenir en arrière.
De plus il y avait déjà beaucoup d’argent
investi : 20 millions d’euros. Si on était
retourné en arrière, il aurait fallu payer.
Et donc trouver celui qui allait payer�
Mais ce qui est bon de souligner c’est qu’il y
a eu un dialogue constructif entre la Ville de
Sainte-Marie, la Région, les différents
partenaires pour trouver une solution
intermédiaire. Solution,où justement la ville,
en accord avec le promoteur, a accepté de
réduire la dimension du projet.
Deuxièmement, la Ville s’est inscrite dans
cette réflexion de production agricole en
proposant d’installer des jeunes sur des
surfaces. Elle a également accepté, avec le
partenariat de la Région de réfléchir sur la
dépollution par rapport à la problématique des
terres chlordéconnées. Sur l’aspect recherche
également. Puisqu’aujourd’hui il y a un frein
sur la production de photovoltaïque : c’est le
stockage. Et ce projet justement peut servir
de pilote dans ce cadre.
Cela vous rend chagrin cette histoired’investisseur étranger par rapport àDucos ? André Venkatapen : Chagrin ?� Non, pas
du tout. Quand on est politique, il faut faire des
choix. A certains moments les choix
s’imposent à nous. Il faut savoir dire oui, ou
non. En fonction des références que nous
avions à ce moment-là, je crois qu’un choix
important a été fait. Je ne crois pas que, dans
l’absolu, ce fut un mauvais choix.
Aujourd’hui cette ferme que nous avons
implantée sur le territoire de notre commune
peut être une ferme pilote, et pourra servir
d’exemple pour le futur.
Vous pouvez rappeler le potentiel enénergie qu’elle va procurer à la ville ?André Venkatapen : Ce sera 4 mégawatts.
Pour 20000 habitants. C’est l’équivalent de la
consommation énergétique de la ville de
Sainte-Marie.
ADV
“le projet de Sainte-Marie s’inscritdans un temps historique”
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 44 - Avril/Mai 2011
DOSSIER : Énergies
Quelle est la consommation d’élec-tricité à la Martinique ?En 2010, la Martinique a consommé
1,6 milliard de KWh (dont 91% produit
par EDF). Au début des années 2000,
la consommation d’électricité aug-
mentait de 4 à 6% par an.
Sur les 4 dernières années, les efforts
conjugués d’EDF et de ses parte-
naires en faveur de la maîtrise de
l’énergie ont permis de réduire cette
croissance de la consommation
d’électricité entre 2 et 3 % par an.
Pour répondre à la demande, la puis-
sance installée en Martinique est de
440 MW (voir détail sur le tableau en
bas de page). En parallèle, le record
de consommation maximale atteinte
en 2010 était de 242 MW.
Pourquoi un tel écart entre la puis-sance installée 440 MW et la pointede consommation de 242 MW ?L’électricité ne se stockant pas, il faut
assurer en permanence l’équilibre
entre l’électricité consommée et
l’électricité produite. L’ensemble des
moyens de production de l’île ne fonc-
tionne pas en permanence. EDF met
en route de quoi répondre à la de-
mande des consommateurs en gar-
dant en réserve une marge de
sécurité en cas d’avarie ou d’arrêt
pour maintenance. Notre territoire
présente des contraintes spécifiques
en matière de desserte électrique.
Notre réseau électrique insulaire n’est
pas interconnecté avec une plaque
continentale et nous devons produire
sur place l’électricité consommée lo-
calement. De ce fait nous devons
pouvoir faire face à des scénarios de
défaillance pessimistes et garder une
réserve de puissance suffisante pour
éviter un black-out, car aucun secours
externe n’est possible. C’est la princi-
pale raison d’un tel écart.
Comment évolue aujourd’hui laproduction d’électricité en Marti-nique ?Pour répondre à la demande d’élec-
tricité des Martiniquais, la production
s’est accrue de 4,3% entre 2009 et
2010 ; hausse de la production due
essentiellement à deux facteurs :
1. des températures très élevées en
2010, avec un fonctionnement des cli-
matiseurs plus important qu’en 2009 ;
2. une demande très faible en 2009
en raison des événements de février.
Autre phénomène intéressant en
2010 : l’augmentation remarquable de
l’énergie produite par le photovol-
taïque (+ 65 % par rapport à 2009),
même si celle-ci reste relativement
marginale dans le mix total.
En 2010, la production d’électricité
sur notre île dépend à 97% des déri-
vés pétroliers. Les énergies renouve-
lables (EnR) couvrent seulement 3 %
de la production d’électricité de la
■ Direction Générale EDF Martinique
Le rôle d’EDF Martinique, opérateur historique depuis
1975, c’est de garantir l’équili-bre entre la production et la
consommation d’énergie. Maîtriser la demande d’électri-
cité tout en accompagnant lacroissance économique de
l’île, est le principal défi d’EDFMartinique. Rencontre avecMadame Eliane GERMONT,
Directeur d’EDF Martinique.
EDF Martinique : priorité à l’efficacité énergétique pour une croissance durable
EDF Martinique en quelques chiffres : ■ Date de création : 1975
■ Premier industriel de l'île avec 621 salariés,
■ Chiffre d'affaires 2010 : 136 M€,
■ 2 centrales thermiques : Bellefontaine et
Pointe des Carrières
■ 184.000 clients
■ 4 542 km de réseaux électriques :
• 215 km en Haute Tension (63 000 Volts)
• 1 588 km en Moyenne Tension (20 000 Volts)
• 2 739 km en Basse Tension (400/240 Volts)
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 46 - Avril/Mai 2011
DOSSIER : Énergies
Martinique (éolien, photovoltaïque et
usine d’incinération des ordures ména-
gères).
Pensez-vous que la productiond’énergie en Martinique soit suffisantepour répondre à la croissance de lademande ?La consommation d’électricité continue
d’augmenter en Martinique (environ
+2,5% par an dans les années à venir)
car les ménages s’équipent de plus en
plus et la démographie augmente.
EDF est chargé par la loi d’établir un
bilan prévisionnel afin d’analyser les scé-
narios d’équilibre entre production et
consommation d’électricité dans les an-
nées qui viennent. Les pouvoirs publics
élaborent à partir de ce bilan et à partir
des politiques définies localement une
programmation pluriannuelle des inves-
tissements afin de définir les besoins fu-
turs en moyens de production. Ce «bilan
prévisionnel» est consultable sur le site
Internet : Martinique.edf.com > Rubrique
« producteur d’électricité ».
Les hypothèses actuelles font apparaître
un besoin supplémentaire de moyens de
production d’ici 2015.
« En 2015, il faudra produireau minimum 20 Mégawattsd’énergie supplémentaire, àpartir de moyens de produc-tion non intermittents ».
Qu’envisage EDF pour répondre à cesbesoins futurs ?Il faut d’abord préciser qu’EDF n’est pas
le seul à pouvoir répondre aux besoins
énergétiques de l’île. La production
d’électricité est un secteur ouvert à la
concurrence, et pour peu qu’il réponde à
un besoin, tout industriel peut devenir
producteur d’électricité en Martinique. De
son côté, EDF investit dans la moderni-
sation et le renouvellement de son outil
de production. La construction d’une nou-
velle centrale à Bellefontaine de 210 MW,
en remplacement de l’ancienne (445 M€
d’investissement), traduit la volonté
d’EDF d’améliorer la qualité de l’électri-
cité fournie tout en réduisant l'impact de
sa production sur l'environnement. La
centrale sera bien plus performante, per-
mettant une économie de 20% de CO2
et sera équipée des dispositifs les plus
performants de limitation des rejets at-
mosphériques. Elle pourra également
s’adapter au meilleur combustible dispo-
nible : fioul, gaz naturel, ou biocarbu-
rants. A la Pointe des Carrières nous
sommes aussi en train de remplacer une
Turbine à Combustion (TAC) d’environ
20MW et nous investissons aussi dans
un système de traitement des fumées
(DeNox) pour améliorer la performance
environnementale de la Centrale.
Ainsi, les 20MW nécessaires pour l’hori-
zon 2015, sont bien à comprendre
comme 20MW en plus de tous les pro-
grammes menés par le groupe EDF. Tout
industriel intéressé peut se porter candi-
dat à la satisfaction de ce besoin de
moyen terme.
Quelle place occuperont les énergiesrenouvelables dans le futur ?Pour accompagner les projets de déve-
loppement durable de la Martinique et ré-
pondre aux objectifs du Grenelle de
l’environnement, il faut réfléchir à l’inté-
gration des énergies renouvelables
(EnR) dans le « mix » énergétique de
l’île. Il faut peser le potentiel de chaque
source d’énergie en ayant pour obligation
de maintenir en permanence l’équilibre
du système électrique (équilibre entre
consommation et production d’électri-
cité).
Il ne faut pas opposer les énergiesfossiles et les énergies renouvelablesde type éolien et solaire : elles sontcomplémentaires. En effet, la produc-
tion d’énergie à partir du vent et du soleil
est intermittente, difficilement prédictible
et produit peu d’énergie sur une année.
Une installation photovoltaïque produira
en moyenne pendant 1 200 h/an (soit
moins de 15% de l’année), avec des va-
riations brusques liées à l’ensoleillement,
et les éoliennes 2 000 h/an avec des va-
riations brusques liées au vent. Dès lors,
on comprend aisément que pour répon-
dre en permanence aux besoins en élec-
tricité des clients, les moyens de
production pouvant fonctionner 24h/24 et
pouvant compenser les variations de
l’éolien et du photovoltaïque sont com-
plémentaires aux EnR intermittentes.
C’est le cas des 2 Centrales thermiques
actuelles d’EDF qui fonctionnent 8 000
heures par an.
Pour réellement réduire la place des dé-
rivés pétroliers dans notre mix énergé-
tique, il faut donc nécessairement
développer les EnR non intermittentes
comme la géothermie, la biomasse, ou
l’utilisation de l’énergie thermique de la
mer. Il faut également expérimenter le
stockage d’énergies intermittentes (éo-
lien ou photovoltaïque), technique pour
l’instant peu développée à l’échelle in-
dustrielle.
Quel rôle jouera EDF face à ces évolu-tions des moyens de production del’île ?Quels que soient les moyens de produc-
tion disponibles sur l’île, EDF ou autres
producteurs, notre rôle est d’assurer la
gestion du système électrique Martini-
quais. C’est-à-dire, raccorder au réseau
électrique tout nouveau producteur et
s’assurer en permanence que l’énergie
produite est bien disponible pour répon-
dre à la demande de l’ensemble des
consommateurs.
Notre expertise technique nous amène
donc à analyser toutes les sources de
production disponibles, innovantes ou
classiques, dont notamment les moyens
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 48 - Avril/Mai 2011
La future centrale de EDF
Projet Energie Thermique des Mers
de production garantis, fonctionnant
24h/24.
Le Groupe EDF participe activement aux
recherches sur les énergies renouvela-
bles, notamment au travers de notre Di-
rection Recherches et Développement.
Au niveau local également, puisque nous
travaillons avec la Région sur des inno-
vations comme la climatisation solaire.
Quels sont les autres leviers dont dis-pose EDF pour accompagner les évo-lutions énergétiques de l’île ?En milieu insulaire, la maîtrise de la
consommation électrique est un enjeu
prioritaire. En effet, contrairement aux
pays continentaux qui sont reliés entre
eux au niveau électrique et qui bénéfi-
cient de multiples sources d’approvision-
nement, la Martinique est seule pour
répondre à sa demande intérieure.
97 % de l’énergie est ici produite à partir
de fioul. Par conséquent, maîtriser sa
consommation électrique, c’est préserver
l’environnement en limitant les émissions
de CO2 liées aux produits pétroliers.
Nous avons mis en place une politique
ambitieuse centrée sur la maîtrise de la
consommation d’électricité, dans le but
d’aider nos 184 000 clients, particuliers,
entreprises, industriels et collectivités à
faire les bons choix en terme d’équipe-
ments électriques et de process.
A travers aides financières et conseils sur
mesure, EDF Martinique propose depuis
plus de 15 ans au grand public et aux
PME/PMI une gamme de produits
«EKO», et à l’intention des Collectivités
et des grandes entreprises des diagnos-
tics énergétiques et des solutions inno-
vantes sur mesure.
On citera les références suivantes,
connues du grand public :
■ Lamp’Eko : opération de promotion
des ampoules basse consommation à 1€,
■ Chof’Eko : prime pour l’achat d’un
chauffe-eau électrique fonctionnant aux
heures creuses,
■ Soley'Eko : prime à l’installation de
chauffe-eau solaire,
■ Isol'Eko : aide pour l’isolation des toi-
tures et des combles,
■ Ekono°Clim : offre pour le remplace-
ment de vieux climatiseurs par des appa-
reils économes,
■ Priz’Eko : promotion des multiprises à
économie d’énergie pour éteindre les ap-
pareils en veille.
Acteur du développement local, EDF
contribue aussi à dynamiser un tissu de
partenaires bureaux d’études, climati-
ciens, électriciens, frigoristes, solaristes
ou encore poseurs d’isolants qui partici-
pent tous à cet effort de développement
et de démocratisation de solutions per-
formantes.
Les résultats de cette politique d’efficacité
énergétique sont très encourageants.
Ainsi, en 2010, l’ensemble des Martini-
quais ont économisé l’équivalent de la
consommation annuelle d’électricité
d’une ville de 14 100 habitants.
Soit 15300 tonnes de CO2 rejetées en
moins.
Que faites-vous pour accompagner lesindustriels, les entreprises et les Col-lectivités dans cette voie de l’efficacitéénergétique ?L’efficacité énergétique est un facteur de
croissance économique durable. Réduire
la facture des clients, travailler à l’abais-
sement des prix de certains équipements,
aider les entreprises ou les Collectivités
à optimiser leur coût énergétique et ga-
gner en compétitivité,� sont autant de le-
viers chers à EDF pour consolider
l’économie locale.
« En moyenne sur tous lessecteurs, un consommateurpeut espérer un gain consi-dérable d’un tiers des frais enénergie »
Dans le secteur de l’industrie agroali-
mentaire, nous avons favorisé la mise en
place de systèmes de gestion de la pro-
duction de froid, d’optimisation de la pro-
duction d’air comprimé et des systèmes
de variation électronique de vitesse sur
les machines tournantes. Dans l’immobi-
lier et l’hôtellerie, nous avons lancé des
systèmes de climatisation centralisés qui
ont permis de réaliser près de 30 %
d’économie aux intéressés. Dans le sec-
teur tertiaire, nous avons installé des sys-
tèmes de programmation aboutissant à
28 % d’économie. Nous avons dans le
domaine du froid alimentaire des solu-
tions techniques, de régulation du froid.
Ce matériel leur permettra d’obtenir des
gains de près de 20 % d’économie
d’énergie. Pour les collectivités locales,
avec notre offre « éclairage performant »,
la Ville de Fort de France a rénové son
parc d’éclairage public qui représentait
près de la moitié de sa facture énergé-
tique et a économisé 2 millions de KWh
par an.
Pour découvrir les offres et les solu-tions EDF pour réduire vos factures,consulter le site Internet : http://marti-nique.edf.com
Si actuellement le photovoltaïqueest en forte croissance, pour leplus long terme, des projetsd’énergies renouvelables non in-termittentes sont à l’étude par denombreux acteurs :■ Géothermie de la Dominique
(jusqu’à 40 MW) – échéance entre
2015 et 2020.
■ Géothermie en Martinique (poten-
tiel à évaluer par des forages à
Morne Rouge et Diamant),
■ Bagasse-Charbon en projet pour
2012 (34 MW) - 10% de l’énergie se-
rait produite à partir de bagasse
(25GWh, soit une des premières pro-
ductions d’énergies renouvelables de
l’île).
■ Énergie Thermique des Mers (10
MW pour un premier prototype) -
échéance 2015-2020.
■ Petite Hydraulique (potentiel éva-
lué à 5 MW avec des installations
d’environ 500 kW chacune).
■ Autres projets à l’étude : canne
combustible, biomasse, combustion
d’ordures ménagères et gaz de dé-
charge.
Quels projets pour l’avenir en terme de production EnR ?
2011 : De nouvelles offrespour la Martinique !Pour aider les acteurs économiques de l’îleà optimiser leur coût énergétique et gagneren compétitivité, EDF compte étoffer sa po-litique d’offres en matière d’efficacité éner-gétique ! C’est pourquoi cette année encorede nouveaux produits seront mis sur lemarché : Relance de l’offre Priz’Eko début mai et lance-
ment de Priz’Eko Pro pour les entreprises et
les professionnels en juin, une solution pour
les économiseurs d’eau est aussi à l’étude
pour les grandes vacances et enfin des offres
spécifiques et globales, accompagnées
d’aides financières pour les industriels, les en-
treprises et les Collectivités, seront disponibles
au cours du 1er semestre 2011.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 49 - Avril/Mai 2011
« C’est dans ce sens que nous participons au Schéma Régional Air Energie Climat (SRAEC), afin de faire émerger etd’accompagner le développement des énergies renouvelablesgaranties en Martinique ».
DOSSIER : Énergies
Quelles sont les principalesmissions du SMEM ? Le SMEM est la collectivité pu-
blique qui a la charge d’organi-
ser la distribution de l’électricité
en Martinique.
En d’autres termes, le SMEM
est garant du contrôle, de la
qualité et du développement du
réseau de distribution public de
l’énergie électrique sur tout le
territoire. Pour ce faire, un
contrat de concession a été
signé avec EDF depuis juillet
2003.
Le SMEM contrôle ainsi la
bonne application du cahier des
charges définit avec le conces-
sionnaire, non seulement pour
répondre aux obligations lé-
gales, mais aussi pour apporter
une amélioration constante au
service public de l’électricité.
Le SMEM assure également la
maîtrise d’ouvrage des investis-
sements sur l’ensemble du ré-
seau de distribution (lignes et
postes moyenne et basse ten-
sion). A ce titre, il est chargé :
- des extensions et renforce-
ments du réseau sur 31 com-
munes.
- de l’enfouissement du réseau
sur les 34 communes du dépar-
tement
« Nous aspirons fortement àfaire de la Martinique un terri-toire qui tend vers l’autono-mie énergétique, avec unréseau de distribution d’élec-tricité d’excellente qualité. »
Quelles sont les difficultésrencontrées pour mener àbien ces missions ? Nous avons beaucoup de diffi-
cultés à réaliser l’une de nos
missions les plus importantes :
celle du contrôle de la qualité du
courant distribué. Selon la loi, le
SMEM a le devoir de contrôler
la fourniture et la qualité du cou-
rant réalisé par les producteurs
et le gestionnaire du réseau
(EDF). Toutefois, sans critères
d’évaluation clairement définie,
cela devient le gros problème
des DOM. Par exemple, en ré-
gion parisienne, le temps de
coupure maximale autorisée
par la loi est de 70 minutes par
an par abonné, c’est-à-dire à
peine une heure. � En Marti-
nique, ce chiffre n’existe pas !
En effet, la loi ne prévoit pas
pour les DOM de critères d’éva-
luation transparents et sur l’in-tégralité du réseau. Il faut
savoir que la qualité du courant
est un facteur de développe-
ment pour l’ensemble de l’éco-
nomie. Les entreprises ont
besoin d’un courant de qualité
(avec le moins de coupures
possible). Ceci constitue un fac-
teur d’attractivité pour les fu-
tures entreprises qui voudront
s’installer sur notre territoire et
créer de l’activité. EDF nous
transmet certains critères (voir
plus bas pour information), mais
qui ne tiennent pas compte des
coupures dues aux aléas de la
production ni à ceux du trans-
port. En 2003, date de la créa-
tion du SMEM, le temps moyen
de coupure entraîné par les
aléas du réseau de distribution
était de 127 minutes ; en 2010,
ce même indicateur s’élevait à
260
minutes. Une augmentation très
importante, en dépit de l’affine-
ment des méthodes de calcul.
Ces valeurs sont bien supé-
rieures à la moyenne nationale
(de l’ordre de 85 minutes), et ce
■ Syndicat Mixte d’Électricité de la Martinique
“La qualité du courant : un facteur de développement économique”
Le SMEM (Syndicat Mixte d’Electricité de Martinique),créé en janvier 2003 est responsable, pour le comptedes 34 communes de la Martinique, de l’organisation duservice public de la distribution de l’électricité.La dérégulation du marché de l’électricité a accentué lapertinence de ce regroupement face à une organisation« production - transport - distribution » qui renvoie cha-cun des acteurs face à ses responsabilités. L’insularitéde la Martinique complexifie les données et impose uneréflexion commune sur la politique énergétique à menerpour le plus grand bien de notre département. Rencon-tre avec Monsieur Victorien DRAME, Président du SMEMdepuis 2008.
Victorien Drame est ingénieur de for-mation. Initialement chef de projet àGenneviliers (création d’une turbine àgaz de 200 MW) dans les années 80,puis chef de service à EDF Martinique,il est conseiller municipal de la com-mune du Marigot avant d’être élu de-puis 2008, Président du Syndicat Mixted’Electricité de la Martinique.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 50 - Avril/Mai 2011
malgré les perturbations clima-
tiques et sociales que nous avons
subi depuis 2 ans. Le temps moyen
de coupure sur incident serait en
Martinique beaucoup plus important
que ces 260 minutes et friserait plu-
tôt les 400 à 500 minutes par an et
par habitant ! Pour améliorer ces
chiffres et tendre à ceux de la mé-
tropole, il faut développer une véri-
table politique de la qualité dans
tous les secteurs : Production,
Transport, Distribution. Nous aspi-
rons fortement à une plus grande et
totale transparence de la part
d’EDF quand aux données propres
à la Martinique.
Quels sont les investissementsréalisés par le SMEM, et d’où pro-viennent vos ressources ? En tant que Maître d’Ouvrage pour
le compte des communes de la
Martinique, nous réalisons d’impor-
tants investissements. Ceux-ci ont
pour objet soit de desservir de nou-
velles constructions, de nouveaux
équipements ou aménagements,
soit d’augmenter la capacité des ré-
seaux pour faire face à l’évolution
des besoins, soit de fiabiliser et sé-
curiser les ouvrages et enfin les in-
tégrer dans l’environnement. Pour
réaliser ces travaux, nous bénéfi-
cions de différentes ressources fi-
nancières avec notamment le FACE
(Fonds d’Amortissement des
Charges d’Electrification) et la Taxe
sur l’Electricité. En 2009, ce sont
plus de 3 400 000 euros (contre
2 750 000 euros en 2008), qui ont
été investis pour moderniser, ren-
forcer, sécuriser, étendre et mieux
intégrer dans l’environnement, le ré-
seau électrique dont nous avons la
charge. Les travaux de renforce-
ment ont pour but d’accroître la ca-
pacité du réseau en augmentant la
section des câbles conducteurs, de
façon à éviter les chutes de tension.
33 opérations réalisées en 2009,
pour un montant de
2564406,40 euros.
L’opération d’enfouissement
consiste à enterrer les lignes élec-
triques pour une meilleure protec-
tion de l’environnement et une
amélioration du cadre de vie. Les
extensions servent à prolonger les
réseaux de distribution électrique
afin de desservir de nouveaux
usagers situés au-delà de 30
mètres du réseau existant. Le
SMEM assure donc en secteur
rural la réalisation de l’amenée
de l’électricité au droit de la par-
celle concernée par le projet.
Quelles sont vos ambitions etquelle est votre politique éner-gétique ? Le SMEM a choisi de mettre enplace une politique de déve-loppement énergétique cohé-rente, qui met l’accent sur laMaîtrise de la Demanded’Energie et l’essor des Ener-
gies renouvelables. Elle a pourambition de faire de la Martiniqueun territoire qui tend vers l’auto-nomie énergétique, avec un ré-seau de distribution d’électricitéd’excellente qualité. L’objectif est d’amorcer une dé-
marche qui conduira à réduire de
manière significative notre dépen-
dance énergétique aux combusti-
bles fossiles, de contribuer à la
limitation de l’émission de gaz à
effet de serre et de la pollution am-
biante. Avec 3% d’énergies renou-
velables, la Martinique est très
en-dessous de son potentiel exploi-
table. Face à la dérégulation du
marché de l’énergie qui ouvre le
secteur de la production et de la
fourniture à la concurrence, il est
important que l’île développe des
DOSSIER : Énergies
SCHÉMA DIRECTEUR DE L’ÉLECTRIFICATION
Le secteur électrique martiniquais est organisé en quatre grands sec-
teurs d’activités : la production, le transport, la distribution et la four-
niture. Les lignes « Hautes Tension » (63 000 Volts) transportent
l’énergie produite par les centrales de productions. Ceux-ci sont rac-
cordés au réseau de transport qui achemine l’énergie jusqu’à des
postes de transformation appelés « Postes Sources ». Ces lignes et
postes sont gérés directement par EDF. Des « Postes Sources » aux
consommateurs, les lignes « Moyennes Tension » (20 000 Volts) et
«Basses Tension » (380/220 Volts), sont la propriété des communes,
et le SMEM (qui représente ces communes), en a confié la mission
de distribution à EDF. Cette dernière activité demeure donc sous mo-
nopole et contrôle, à l’échelle départementale, d’une Autorité Orga-
nisatrice de la Distribution (AOD), le SMEM.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 52 - Avril/Mai 2011
solutions concrètes visant à réduire
sa dépendance énergétique. Le pro-
gramme ECLATS (Energie et Crois-
sance de l’Autonomie au Travers des
Sources renouvelables) mis en place
en 2005 par le SMEM, cherche à fé-
dérer l’ensemble des collectivités au-
tour d’un projet commun de
développement énergétique.
Il a pour ambition d’aider les collecti-
vités à diminuer leur charge finan-
cière d’électricité et à produire de
l’énergie via les ressources locales
renouvelables (solaire, vent, bio-
masse�) et moins polluantes.
Nous veillons à faire naître une prise
de conscience, et une mise en place
d’une politique énergétique acceptée
par tous.
Vous vous positionnez aussi entemps que producteur d’électri-cité, qu’en est-il ? Nous avons une mission partagée
avec d’autres collectivités en matière
de production d’électricité pour le
compte des communes, que ce soit
pour le solaire ou l’éolien. Il faut sa-
voir qu’à ce jour, le SMEM est le pre-
mier producteur public d’électricité
photovoltaïque en Martinique.
A ce jour, pas moins de 26 centrales
de productions ont été réalisées.
Il est à noter que la puissance totale
demandée par le réseau en heure de
pointe étant de 245 MW.
Nous allons investir prochainement
sur des centrales éoliennes, car
l’électricité provenant du vent est net-
tement plus importante.
Comment voyez-vous l’avenirénergétique de la Martinique ? Nous avons un devoir de réaliser un
transfert technologique rapide de
telle sorte que nos élus et nos agents
partent sur le même pied d’égalité
que le concessionnaire. Il faut que
nos agents soient formés rapidement
par un système de transvasement.
C’est un de mes objectifs fondamen-
taux pour construire le SMEM de de-
main. Pour la construction et le dé-
veloppement du réseau, les
extensions, nous avons des techni-
ciens et des ingénieurs compétents
au SMEM. Aujourd’hui, on doit ré-
pondre au SRCAE (Schéma régional
climat air énergie), pour mettre en
œuvre les orientations du Grenelle
suivant lesquelles on devrait avoir
50% d’énergies renouvelables dans
le système énergétique. Mais cette
indépendance énergétique doit se
construire (nous sommes à 97% de
fuel, charbon ou gaz). Pour cela,
nous devons trouver d’autres
sources intermittentes que le soleil
ou le vent. Nous sommes en train
d’étudier avec d’autres collectivités et
la Région Martinique, l’énergie ther-
mique des mers. Si nous voulons un
réseau qui fonctionne, il faut une sta-
bilité. Cette stabilité du réseau dé-
pend du nombre, de la cohérence et
de l’équilibre de l’ensemble des éner-
gies en présence. Le SMEM se pro-
pose de faire une étude de stabilité
du réseau actuel. Etude qui détermi-
nera de la façon la plus précise qui
soit, la quantité d’énergies renouve-
lables pouvant être mise en place
dans l’ensemble de l’île.
L’étude dira, pour une puissance
donnée, quelle quantité d’énergie in-
termittente consécutive nous devons
disposer pour maintenir la stabilité du
réseau. Mais ce n’est pas une chose
simple, Il faut évaluer les besoins,
faire des réserves de sites.
L’ensemble des collectivités se par-
tageant la compétence « énergies re-
nouvelables » doivent définir le
niveau de qualité à avoir. Devons-
nous accepter 450 minutes de cou-
pure contre 70 minutes en France
hexagonale ? Le SMEM, en partena-
riat avec le Conseil régional envisage
la tenue une Conférence Régionale
pour l’Aménagement et le Dévelop-
pement du Territoire. Cette confé-
rence devra être une concertation
sur le schéma des services collectifs
de l’énergie. Pour déterminer les pa-
ramètres dimensionnant notre sys-
tème, il faut savoir le taux de
coupure, les coefficients de qualité,
la stabilité. Il faut que les acteurs dela Martinique se réunissent ausein d’une CRADT (Conférence ré-
gionale pour l’aménagement et le dé-
veloppement du territoire) quiintervient sur le schéma des ser-vices collectifs de l’énergie. Les acteurs sont le
Conseil Régional, l’Etat, l’EDF, les
Producteurs, les Communautés de
Communes. Aussi, ce schéma des
services collectifs de l’énergie définit
les qualités de bon fonctionnement
du réseau. Il y a un travail d’évalua-
tion, d’expertise à réaliser pour
connaître l’état des réseaux, l’évolu-
tion qu’on doit en attendre et la pro-
grammation des investissements tant
en production qu’en transport-distri-
bution, pour arriver à un niveau de
qualité défini localement.
« Le SMEM souhaite intervenir auprès de l’Etat afin d’exigerdes temps moyens de coupure comparables à ceux
en vigueur en France hexagonale, ce qui facilitera la détermination des paramètres dimensionnant la qualité. »
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 53 - Avril/Mai 2011
SMEMSyndicat Mixte d’Electricité de la Martinique
Centre d’Aff. AGORA - l’Etang Z’abricot - Bâ. A - 3e étage
BP 528 - 97206 Fort de France Cedex
Tél. 0596 48 40 86 - Fax. 0596 50 63 04 Internet : smem.fr
DOSSIER : Énergies
Pouvez-vous nous présentercette structure ? Quel est sonprincipe de fonctionnement ?CCG Compagnie de cogénération
du Galion a pour but de produire de
l’énergie sur le site du Galion pour
alimenter le réseau électrique
d’EDF Martinique. CCG a deux ac-
tionnaires dont le plus important est
Séchilienne Sidec avec 80% ; l’au-
tre actionnaire avec 20% est le
groupe COFEPP qui possède les
distilleries Saint-James, Dillon,
Depaz. COFEPP est aussi action-
naire de la SAEM du Galion. CCG a
été créée dans le but de réaliser
une turbine de production d’électri-
cité, appelée plus communément
turbine à gaz, mais qui fonctionne
avec du fuel domestique. Avec une
puissance de 40 MW, elle répond
aux besoins d’électricité de pointe ;
elle réagit très rapidement et est ca-
pable en cas de besoin, en moins
d’un quart d’heure d’être sur le ré-
seau et de commencer à produire
de l’électricité. 40 MW, ça fait à peu
près 20% de la puissance consom-
mée en Martinique (200-230 MW à
la pointe du soir). En 2010 CCG a
produit environ 5% de l’énergie
consommée en Martinique.
Pourquoi cette « centrale » et cetemplacement, est-ce straté-gique ?La CCG répond à la croissance des
besoins d’électricité : besoin de
pointe dans un premier temps, puis
besoin de base.
Elle optimise la répartition des
moyens de production
d’électricité au regard
de la localisation des
besoins. En effet, l’es-
sentiel des moyens
de production élec-
trique de Martinique
(Centrales de Belle-
fontaine et de Pointe
des Carrières) est
concentré sur la côte
caraïbe, et les lignes
de transport vers l’Est
sont limitées. L’usine
du Galion, située sur
la côte atlantique, et à proximité de
deux lignes de transport 63 kV (Tri-
nité – François et Trinité – Lamen-
tin) est donc idéalement placée
pour assurer la sécurisation de la
fourniture d’électricité sur cette côte
est de la Martinique ainsi que la ré-
duction des pertes liées au trans-
port de l’électricité.
Vous produisez de l’électricitépour le compte d’EDF, la turbinefonctionne-t-elle en continu ? Ya-t-il stockage ?La TAC a pour objet de répondre
aux besoins de pointe en électricité
du réseau martiniquais, ce qui cor-
respond à un fonctionnement
moyen d’environ 6 h/j. La turbine du
Galion utilisant la technologie mo-
derne et performante des moteurs
d’avion, outre la particularité d’être
bien adaptée à un fonctionnement
de pointe, avec de nombreux cycles
de démarrage / arrêts, possède un
des meilleurs rendements énergé-
tiques de sa catégorie et permet
ainsi de produire de l’électricité
avec un minimum de rejets dans
l’environnement.
Cette turbine fonctionne à la de-
mande, il n’y a pas de nécessité de
stockage d’électricité car elle est
très réactive. EDF nous fait démar-
rer lors de certaines pointes, il peut
y avoir des jours où nous sommes à
l’arrêt et d’autres où, pendant trois
jours, on n’arrête pas, c’est très va-
riable.
Elle peut être démarrée à distance
par les techniciens d’EDF depuis
■ La Compagnie de Cogénération du Galion (CCG)
“�répondre aux besoins d’électricité de pointe de laMartinique.”
En février 2004, le ministreen charge de l’Énergie a
lancé un appel d’offres por-tant sur l’implantation à laMartinique d’une turbine à
combustion (TAC) de 40 MW,fonctionnant au gazole.
La Compagnie de Cogénéra-tion du Galion (CCG), ayantremporté cet appel d’offresexploite depuis 2007 sur lesite de l’usine du Galion leprojet demandé par le gou-vernement. Rencontre avec
Christian BLANCHARD, représentant aux Antilles-Guyane du groupe Séchi-
lienne Sidec (producteurd’électricité, le plus impor-
tant après EDF dans les Départements d’Outre-mer),et responsable de cette acti-
vité sur la Guadeloupe, laMartinique et la Guyane.
Ils emploient 12 personnesen Martinique.
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 54 - Avril/Mai 2011
leur centre de dispatching à Fort-de-
France, en fonction des besoins.
Cette turbine fonctionne essen-tiellement au fuel ?Ce type de turbine fonctionne au fuel
mais peut aussi fonctionner avec du
gaz naturel. C’est une possibilité
moyennant des adaptations mi-
neures. Lors de notre installation en
2007, il était question de l’arrivée de
gaz naturel en Martinique par gazo-
duc en provenance de Trinidad.
Nous n’avons pas de problèmes
techniques ou philosophiques à utili-
ser ce gaz à la place du gas-oil pour
produire de l’électricité, mais nous
n’avons pas de nouvelles récentes
concernant ce projet.
Cela représente beaucoup d’in-vestissements en termes finan-cier ?Le coût d’investissement était de
43.000.000 d’euros.
Ces appareils respectent-ils l’en-vironnement par rapport à des tur-bines basiques ? Y a-t-il deschiffres ?La centrale du Galion émet 47 fois
moins d’oxyde de soufre que les
normes en vigueur, 15 fois moins de
poussière et 4 fois moins de mo-
noxyde de carbone. Ses émissions
d’oxyde d’azote sont inférieures de
20% aux valeurs limites autorisées.
Les performances de sa turbine per-
mettent des économies de rejets at-
mosphériques pouvant aller de 6 à
360 fois (selon le type d’émissions)
en comparaison aux centrales à fioul
lourd existantes.
Nous faisons partie des installations
classées protection de l’Environne-
ment et qui sont suivies par la DEAL
et par les services compétents de la
préfecture. Le gas-oil n’est pas un
combustible très polluant puisqu’il ne
contient pratiquement pas de soufre.
Les émissions qu’on contrôle sont
essentiellement les oxydes d’azote
formés au cours de la combustion. Il
y a un système de dépollution inté-
gré sur ce type de machines, avec in-
jection d’eau au niveau de la
chambre de combustion, de façon à
réduire les températures de flamme
et à prévenir la formation d’oxydes
d’azote. Les nouvelles normes de
2004 sont très strictes. Les valeurs
d’émission sont mesurées en continu
par des appareils que l’on fait
contrôler régulièrement et dont les
résultats sont communiqués à la
DEAL. Nous sommes également
tenus de procéder à intervalles régu-
liers à des mesures physiques où
une équipe spécialisée vient prélever
des fumées à la cheminée et les ana-
lyse pour vérifier si les émissions de
la turbine sont conformes et si les
valeurs mesurées en continu sont
cohérentes avec la réalité.
Avez-vous prévu dans l’avenir derajouter une deuxième turbine,pourquoi pas 80 MW plutôt que 40MW ? Avez-vous prévu d’autrestypes de production ?Notre projet d’extension est notre
projet de base de 2002 pour lequel
nous étions très en avance et qui est
maintenant d’actualité. Il s’agit d’ins-
taller une centrale thermique avec
une chaudière et une turbine à va-
peur. C’est une technologie tout à fait
différente qui assurera un besoin de
base dont la Martinique aura besoin
à partir de 2015. Ce besoin a été
identifié par EDF qui l’a fait remonter
au gouvernement. Les textes officiels
mentionnent ce besoin.
Et ce procédé pourrait produirecombien ? EDF ne souhaite plus avoir des mo-
teurs trop gros. Ils considèrent que
40 MW qui représentent 20% de la
consommation est une valeur trop
importante pour la stabilité du ré-
seau, c’est-à-dire que s’il y a un dé-
clenchement, le réseau perd 20% de
l’énergie qui circule, ce qui engendre
des perturbations difficiles à gérer.
Donc on part sur une unité qui ferait
34 MW de puissance nette fournie
sur le réseau.
Cela voudrait-il dire que CCG au-rait, d’ici 2015-2020, 70-75 MW deproduction et comblerait les 40MW manquants ?Tout à fait.
Il y a-t-il des aléas dans votre pro-duction, contrairement à l’eau, à lamarée, au vent, au soleil ?Nous sommes très peu sensibles
aux aléas climatiques et pouvons
donc produire à tout moment.
Nos équipes sont là pour faire en
sorte que cette turbine soit disponi-
ble et qu’elle démarre en un quart
d’heure quand EDF en a besoin.
Pour qu’elle fonctionne, nous
n’avons besoin que de deux choses :
Du gas-oil, et là, nous sommes dé-
pendant du bon fonctionnement de la
Sara et des transporteurs. Ceci dit,
depuis 2007 nous n’avons jamais eu
à arrêter la production par manque
de gas-oil. Notre stock est assez im-
portant et nous permet d’avoir
quelques jours de réserve, en cas de
grève, par exemple.
De l’eau en très petites quantités,
quelques mètres cube par heure.
Cette eau est prélevée dans la rivière
du Galion par le canal qui alimente la
sucrerie, traitée par nous et déminé-
ralisée pour être ensuite injectée
dans la turbine.
Idem pour l’autre procédé ?L’autre procédé, en projet, est une
centrale qui va fonctionner avec la
bagasse de la sucrerie et alimenter
celle-ci en vapeur. Pour faire tourner
34 MW toute l’année on est très loin
d’avoir la bagasse suffisante ; même
en période de coupe on n’y arrive
pas. Le modèle que l’on veut déve-
lopper ici est celui mis en œuvre de-
puis 1998 à la centrale du Moule en
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 55 - Avril/Mai 2011
Guadeloupe, par exemple, qui est
une centrale bagasse-charbon, où on
tourne avec la bagasse quand il y en
a et avec du charbon quand il n’y en
a pas. Le problème que nous cher-
chons à régler est celui de la faible
quantité de bagasse actuellement dis-
ponible, (5 à 10% de l’énergie totale
nécessaire). En ce moment, au ni-
veau du groupe de travail biomasse
lancé par la Préfecture et la Région
dans le cadre du SRCAE, nous tra-
vaillons à savoir ce qu’on pourrait uti-
liser comme biomasse en plus de la
bagasse.
Une des pistes pourrait être une col-
laboration avec le CVO du Robert (qui
est juste à côté) qui récupère des dé-
chets ligneux dont ils ne savent pas
quoi faire ; ils font du compostage et
ont plus besoin de feuilles que de
troncs d’arbres. Nous pourrions
broyer ces troncs d’arbres et les utili-
ser.
Êtes-vous arrivé à diminuer ce be-soin de 95 % de charbon pour lafaire fonctionner ?En travaillant davantage sur la bio-
masse locale on a bon espoir d’arri-
ver dans quelques années à
l’équilibre de 50-50. Par ailleurs la
biomasse se développe au niveau
mondial de plus en plus, mais les fi-
lières ne sont pas encore toutes au
point. D’ici quelques années, je pense
que l’on trouvera sans problème de la
biomasse à importer en complément.
L’usine du Galion consomme envi-ron 40 ou 50% des cannes de Mar-tinique, ça représente beaucoup debagasse, que font-ils avec cette ba-gasse ?Aujourd’hui, la SAEM utilise cette ba-
gasse en auto-consommation pour
produire sa vapeur et son électricité.
Comme dans beaucoup de sucreries,
cette combustion se fait avec des ren-
dements assez faibles afin d’éviter de
se retrouver en fin de campagne avec
des excédents de bagasse.
C’est un peu du gâchis ? Si cettebagasse passait par votre futursystème, ils auraient eu l’intégra-lité de leur consommation élec-trique énergétique et plus� Effectivement, on ne valorise pas
assez cette source d’énergie. Avec la
même bagasse et des équipements à
haut rendement, on pourrait à la fois
alimenter la sucrerie et alimenter le
réseau EDF. C’est notre métier. C’est
ce que l’on fait depuis bientôt vingt
ans, à la Réunion, à l’Ile Maurice et
également en Guadeloupe.
�d’autres sources de productionpour la CCG ?Oui�notre groupe est un acteur très
important du photovoltaïque en Marti-
nique. Nous représentons à peu près
40% du marché. Aujourd’hui, nous
exploitons sur la Martinique, environ
14,5 MW.
Nos plus importantes centrales sont,
4 MW à Sainte-Marie, 3 MW sur les
toitures du parc immobilier de la
SIMAR ; 1MW au CVO du SMITOM,
etc.. Notre équipe locale est en
charge de l’exploitation et de la main-
tenance de toutes ces installations.
Cela consiste, à superviser à distance
le bon fonctionnement des équipe-
ments, à procéder aux dépannages
nécessaires, à vérifier que les pan-
neaux restent propres, à gérer les re-
lations avec les utilisateurs des
bâtiments sur lesquels nous sommes
installés, avec EDF�
Cela fait de vous le deuxième pro-ducteur d’électricité de Marti-nique ?Aujourd’hui : Oui. Toutes énergies
confondues, le deuxième producteur
était la CACEM en 2009 et nous
sommes passés devant eux en 2010,
avec l’augmentation de la durée de
fonctionnement de la turbine.
Vous avez deux secteurs en Marti-nique, vous êtes producteur d’élec-tricité (le photovoltaïque sur lestoitures et la ferme ; et la turbine àcombustion avec le fuel), aveccomme grand projet le développe-ment, peut-être d’ici 2015, de 34MW supplémentaires en un mé-lange bagasse, charbon et autresbiomasses. Faites-vous la mêmechose sur les autres îles ?En Guyane, nous sommes leader en
photovoltaïque, avec 16 MW en cours
d’installation. En Guadeloupe le pho-
tovoltaïque ne représente que 1,5
MW ; par contre nous sommes très
présents en thermique, puisque nous
venons de démarrer une troisième
unité de production. Aujourd’hui notre
groupe a plus de 100 MW installés à
la Guadeloupe et y produit environ 30
à 35% de l’électricité.
En fait, vous êtes totalement se-reins pour l’avenir ? Vous avezdéjà un projet de 34 MW qui cou-
vrirait les besoins requis par EDF ?Je suis serein pour la continuité de
l’exploitation de nos installations en
service. Au-delà, notre ambition est
de faire aboutir notre nouveau projet,
qui représente un montant d’investis-
sement de 160 à 170 millions d’euros.
C’est quatre fois plus que l’autre ?On brûle du combustible solide, les
installations nécessaires sont beau-
coup plus volumineuses et complexes
que celles nécessaires pour brûler du
gaz ou du fuel.
Quel est votre ressenti sur la Mar-tinique côté énergétique ? Vos re-lations avec les élus ? Si vous avezun message à leur faire passer ?Le sujet politique, c’est la présence du
charbon qui ne fait plaisir à personne.
On est un peu dans une situation de
« la poule et de l’œuf ». Je suis inti-
mement persuadé que le jour où nous
allons lancer notre projet, on trouvera
de la biomasse : les producteurs po-
tentiels seront motivés et viendront
nous voir. Aujourd’hui, on nous dit de
trouver d’abord de la biomasse et de
construire après, ce n’est pas possi-
ble. Je pense que pour la Martinique,
avoir une unité capable de produire
de l’électricité à partir de biomasse à
grande échelle, c’est important.
Aujourd’hui il existe un potentiel inex-
ploité : il y a la bagasse de la sucre-
rie qui est un peu gaspillée, les
distilleries ont de la bagasse excé-
dentaire et surtout on pourrait planter
d’autres biomasses, par exemple,
une des sources identifiées, c’est
d’utiliser les terrains de bananes en
jachères. Il existe des plantes dites
énergétiques, par exemple le sorgho,
qui sont compatibles avec une ja-
chère de bananes. Les agriculteurs,
au lieu de laisser leurs terres en
friches, pourraient planter du sorgho
qu’on rachèterait et ça leur ferait un
revenu de complément sans remettre
en cause la culture de la banane. Les
surfaces qui pourraient être ainsi uti-
lisées sont très importantes.
Vous êtes prêts à investir, maisvous êtes freinés par le systèmequi vous demande d’abord de trou-ver la biomasse pour ensuite in-vestir.Exactement.
DOSSIER : Énergies
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 56 - Avril/Mai 2011
Sur les hauteurs de la commune des Anses-d’Arlet une
demeure hors du commun suscite un intérêt grandissant
depuis près de 7 ans. C’est la maison écologique conçue
et réalisée par son propriétaire Laurent Bellemare, docteur
en mécanique et énergie.
Cette maison créée en 2004, a été batie en 10 mois avec
pour seule main-d’œuvre Laurent Bellemare, son père, son
voisin menuisier ébéniste, et quelques amis qui venaient
de temps en temps donner un « coup de main. »
Et elle aurait pu être montée plus vite si les éléments na-
turels n’avaient pas été, à l’époque, un brin capricieux :
« l’année 2004 a été l’année la plus pluvieuse des 70 der-nières années� Cela n’a pas aidé à travailler vite� »D’autant qu’il y a eu quelques écueils à surmonter, comme
cela arrive souvent dans le cadre des réalisations d’avant-
garde.
Laurent Bellemare, dans un sourire, continue à se souve-
nir : « Il n’a pas été facile de trouver le matériel adapté à la
construction parasismique tels que les connecteurs d’as-semblage (toitures/charpente, charpente/murs,étage/étage, murs/sous-bassement). J’ai eu recours à l’im-port en passant par un distributeur local qui a accepté dejouer le jeu. L’autre obstacle à surmonter a été celui d’avoirune réglementation adaptée à la construction bois aux An-tilles. J’ai synthétisé et adapté les codes de différents pays(USA, Canada, Japon) Depuis, un guide de constructionbois a vu le jour en Martinique. Car il faut souligner qu’il ya très peu de constructions résidentielles en bois en Eu-rope (5%), si on compare à celles existant en Amérique duNord (95%). De plus il y a peu de séismes et pas de cy-clone en Europe. Cette maison a fait l’objet de mon mé-moire de DPEA en construction parasismique.J’ai également été face à la difficulté de faire comprendreet partager mon projet.De plus, n’étant pas un professionnel du secteur, je n’avaispas d’atelier� »
■ Maison Écologique
La belle œuvre de Laurent BellemareDécouverte d’une réalisation originale,
agréable, économique et citoyenne : la maison écologique.
Et d’une partie de l’aventure coura-geuse de son propriétaire et concep-
teur, Laurent Bellemare.
« A mon retour en Martinique, j’ai été face à la nécessitéd’avoir un logement pour ma famille et moi, adapté auxcontraintes locales : Séismes, cyclones, coupures élec-triques fréquentes. J’ai donc mis mon savoir-faire à monservice. Avec la volonté d’avoir une maison qui me res-semble, en accord avec l’environnement, agréable àvivre, fun. »
Grandes baies protégées par la végétation, grands volumes (pas deportes, peu de séparations) type loft. Favorise les échanges sociauxau sein du foyer. Favorise la ventilation (flux d’air traversant) et l’éclai-rage naturel indirect.
Panneaux solaires thermiques (eau chaude) et panneaux solairesphotovoltaïques (5 kWc) associés à des batteries: production/vented’électricité en temps normal et sécurisation en cas de coupure (in-
tempéries, grève, avarie réseau)
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 57 - Avril/Mai 2011
Une maison à énergie positive qui produit 3fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme�
Laurent Bellemare s’est donc servi de l’empla-cement d’une maison existante comme atelier.
Et c’est autour de cette maison qu’il a construit son ha-
bitat, en « déstructurant » l’ancien logis à mesure que
le nouveau voyait le jour. Un tour de force ; qui l’a été
d’autant plus qu’il avait le désir « d’expérimenter diffé-
rents concepts » : ceux de l’ «habitat à bas coût» et de
la « réhabilitation en limitant les contraintes� »
Aujourd’hui Laurent Bellemare semble pleinement heu-
reux de cette expérience positive pour sa famille et
l’environnement. Il nous décrit quelques-unes des par-
ticularités de son espace de vie : « Construction HQE:
chantier sans nuisance, pas de gros engins, gestion
des déchets de chantier, peintures sans solvant, ges-
tion de l’eau et de l’énergie, intégration environne-
mentale� C’est une maison parasismique, para
cyclonique, bioclimatique à énergie positive.
D’autant plus heureux Laurent Bellemare, que son ex-
périence écologique semble faire des émules :
« C’est une maison qui a suscité beaucoup de scepti-cisme lors de sa construction, mais la quasi-unanimitéde tous ceux qui l’ont vue ou qui y ont passé un mo-ment. Le concept “d’open space” ne convient pas à tout lemonde, dans une société où l’individualisme prend peuà peu le dessus.Mais j’ai une demande importante de conseils (je ré-ponds toujours) ; ou de réalisations (à l’étude) ».
Cette maison écologique en bois, parfaitementadaptée à notre environnement à risque, a coûté70 000 euros (hors terrain) et moins de 100 000euros une fois aménagée (mobilier en bois natu-rel).
Annick de Vassoigne
Espace détente. Poutres apparentes, Utilisation detôles isolées (tôles sandwich: tôle ondulée extérieure /
mousse isolante / tôle plane intérieur)
Citerne enterrée pour l'alimentation des robinets extérieurs (arrosage, lavage des sols et des voitures) et intérieur (WC)
Seuil des ouvertures bas et aérations basses périphérique et in-direct (même tous volets fermés): pas de courants d’air, mais unflux doux traversant et agréable qui touche l’ensemble du corps(pas que la tête). Des volets, mais pas de fenêtres.
■ Consommation d’eau annuelle: 90 m3 soit 240€.
■ Faible consommation d’électricité: 240€ annuels (hors vented’énergie).
■ La vente d‘énergie représente plus de 10 fois la consommation.
■ C’est une maison à énergie positive : elle produit 3 fois plusd’énergie qu’elle ne consomme.
■ Aucun appareil en veille. Pas de climatisation ni de ventilateur(pas nécessaire). Maison fraîche toute l’année (parfois un peutrop).
■ Gestion des déchets : compost avec les végétaux et déchetsménagers, tri sélectif.
■ Assainissement autonome: traitement des effluents sur place etrejet d’eau propre (irrigation).Jardin créole : plantes médicinales, épices, légumes, fruits,café. »
La Caraïbéenne d’Équipements N° 11 - Page 58 - Avril/Mai 2011
40 ans après notre construction, la SARA est plus que jamais un fournisseurd’énergie de premier plan aux Antilles-Guyane. La raffinerie s’est inscritedans une démarche de progrès continu pour l’amélioration de la sécurité et la protection de l’environnement. C’est fort de notre expérience et résolument tournés vers l’avenir que nous souhaitons continuer à satisfaire le plus grand nombre dans un souci deprofessionnalisme permanent.C’est ce à quoi tout notre personnel s’engage chaque jour !