LES FEMMES ÉLOIGNÉES DU MARCHÉ DU TRAVAIL
Le 25 Février 2014
Délégation aux droits des Femmes et à l’égalité
Mme Hélène FAUVEL, rapporteure
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LES FEMMES ÉLOIGNÉES DU MARCHÉ DU TRAVAIL
Cette étude cible particulièrement les femmes qui cumulent faibles qualifications, difficultés d’accès ou de retour à l’emploi, notamment après une naissance, dans un contexte aggravant d’inégalité de partage des responsabilités familiales avec leur conjoint.
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Emploi et travail des femmes
La part des femmes dans la population active est passée de : 34,5 % en 1900 à 48 % en 2010.
La croissance de l’activité féminine est sous tendue par deux évolutions
majeures : la salarisation et la continuité des trajectoires professionnelles des femmes.
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La composition familiale est un facteur important de l’activité féminine
Le taux d’activité des mères d’un ou de deux enfants âgés de plus de5 ans est très élevé : 89 %.
Il fléchit avec le troisième :
43 % surtout lorsque le plus jeune a moins de 3 ans.
Déterminants de l’activité féminine
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Déterminants de l’activité féminine
Un autre élément majeur est le niveau de diplôme
En 2011, entre 20 et 29 ans, le taux d’emploi des femmes sans aucun diplôme atteint
29 % pour les femmes contre 52 % pour les hommes dans la même situation.
Et, à tous les âges, les femmes sont plus souvent recrutées en CDD.
Leur taux d’embauche en CDD est supérieur à celui des hommes :
de 61 points pour les moins de 30 ans ;
de 11 points pour les 30-49 ans ;
de 10 points pour les 50 ans et plus.
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Une forte segmentation professionnelle
Les dix métiers employant le plus de femmes représentent à eux seuls près de la moitié (45 %) de l’emploi féminin
Ces proportions sont restées stables au cours des 20 dernières années
Les métiers les plus féminisés sont souvent associés à deux caractéristiques
temps partiel
et faibles qualifications.
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« Évidence » du travail masculin, « contingence » du travail féminin
Le droit à l’autonomie économique des femmes, grâce à leur travail
n’est pas encore pleinement reconnu
et la notion de salaire d’appoint reste encore très présente.
Des conditions de travail contraignantes, peu épanouissantes et un faible salaire sont largement corrélées
avec des interruptions d’activité plus fréquentes lors de la naissance des enfants.
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D’autres facteurs de retrait du marché du travail
Discriminations au travail notamment en lien avec la grossesse et le congé de maternité
Souvent insidieuses, elles se traduisent par :
des ralentissements dans le parcours professionnel ;
des réflexions sexistes pouvant aller jusqu’au harcèlement.
Elles peuvent conduire à l’éloignement de l’emploi par lassitude.
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Déficit de modes de gardes adaptés
Le Haut conseil de la famille évalue le manque de places d’accueil des enfants à environ 350 000.
À ce déficit s’ajoute un défaut d’adaptation, notamment en termes d’horaires et de coût.
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Une répartition inégale des charges familialesentre les mères et les pères
En 2010, les femmes consacrent en moyenne 4 heures par jour aux tâches domestiques
soit une heure de moins qu’en 1986.
La durée quotidienne pour les hommes est en moyenne de 2 heures
soit la même qu’en 1986.
Les activités parentales occupent les pères
½ heure par jour ;
contre 1 heure pour les mères.
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Congé parental = congé maternel L’immense majorité des bénéficiaires du congé parental (total ou partiel) sont des femmes :
plus de 96 %
Les mères les moins qualifiées, occupant des emplois contraignants et faiblement rémunérés
optent plus souvent pour un congé parental total long ce qui obère leurs chances de retour dans la vie active.
40 % des mères qui ne travaillent plus
ne pouvaient pas modifier leurs horaires en cas d’imprévus contre 27 % des mères toujours en emploi.
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Quelles conditions pour garantir le droit au travail des femmes ?
La grande majorité des femmes éloignées du marché du travail le sont à leur corps défendant.
Ce n’est pas tant l’attrait du congé parental qui les pousse à y recourir que les difficultés de maintien en emploi.
En 20 ans, la proportion de femmes au foyer par choix a été divisée par trois.
La raison principale est devenue :
la fin d’un CDD : 35 % en 2011 contre 10 % en 1991 ; ou un licenciement : 11 % en 2011 contre 4 % en 1991.
Environ 40 % des mères qui se sont arrêtées de travailler après une naissance auraient préféré poursuivre leur activité.
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Des pistes pour favoriser l’égalité des chances et garantir la liberté de choix
Lutter contre les discriminations dans l’accès à l’emploi et les parcours professionnels
Mettre en œuvre une politique de mixité précoce et volontariste ;
Favoriser la diversification de l’insertion professionnelle des femmes ;
Faciliter l’accès des femmes les moins qualifiées à la formation continue et/ou à la VAE ;
Rendre visibles leurs compétences ;
Préparer le retour à l’emploi des femmes en congé parental.
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Des pistes pour favoriser l’égalité des chances et garantir la liberté de choix
Développer et diversifier les modes d’accueil des enfants
Renforcer le partenariat des intervenants dans le cadre des schémasdépartementaux de développement des services d’accueil de la
petiteenfance ;
Encourager l’implication des entreprises.
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Des pistes pour favoriser l’égalité des chances et garantir la liberté de choix
Encourager une gestion partagée des responsabilités familiales entre les deux parents
Faire de la gestion partagée de la parentalité un objectif des politiquesfamiliales et sociales ;
Renforcer la prise en compte de la parentalité dans la vie professionnelle ;
Prendre appui sur le succès du congé de paternité ;
Diffuser les bonnes pratiques de promotion de la parentalité auprès dessalariés masculins.
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Œuvrer pour une meilleure insertion professionnelle des femmes,
c’est tout à la fois conforter leur statut social
et garantir leur autonomie financière
et familiale.