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UNE OPÉRATION MANQUÉE: LE COURONNEMENT DE NAPOLEON III PAR PIE IX A NOTRE-DAME DE PARISAuthor(s): JACQUES MARTINSource: Archivum Historiae Pontificiae, Vol. 10 (1972), pp. 211-240Published by: GBPress- Gregorian Biblical PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/23564075 .
Accessed: 17/06/2014 20:24
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JACQUES MARTIN
UNE OPÉRATION MANQUÉE: LE COURONNEMENT DE
NAPOLEON III PAR PIE IX A NOTRE-DAME DE PARIS
Summarium. — Napoleo III a. 1852-1853 a Pio IX petebat ut ipse Summus Pontifex Parisios veniret ad coronandum imperatorem. A Sancta
Sede postulatur abrogatio vel saltem transformatio substantialis « Articu
lorum organicorum » quam vere gubernium gallicum efficere nequibat. Hinc desiderata imperatoris non adimpleta sunt. Adduntur 19 documenta, fere omnia inedita, desumpta ex Archivio Vaticano, quibus negotiationes illuminantur.
Les documents inédits que nous publions ci-après se rap portent à une négociation à demi secrète, menée par Napo léon III, au cours des années 1852 et 1853, pour obtenir de Pie IX qu'il voulût bien renouveler en sa faveur le geste accompli par Pie VII en faveur de son oncle, et venir à Paris le couronner
Empereur des Français. Le projet s'ébruita et provoqua une certaine émotion sur
le moment; mais il occupe une place modeste — quand il est mentionné — dans les biographies des deux protagonistes ou
chez les historiens du Second Empire. Le plus explicite de ceux-ci est Maurain, dans son gros ouvrage sur la politique religieuse du gouvernement de Napoléon III1 et dans la docu mentation complémentaire éditée à part2. Il publie et commente les rapports de l'ambassadeur de France à Rome à son gouver nement sur l'« affaire du sacre ».
Le marquis Anatole de Ségur, dans ses souvenirs sur son
frère3 — utilisés récemment par Marthe de Hédouville4 — et
Monseigneur Besson dans sa vie du Cardinal de Bonnechose ®
1 Jean Maurain, La politique ecclésiastique du Second Empire de 1852 à 1859, Paris 1930, 46 ss.
2 Jean Maurain, Le S. Siège et la France de décembre 1851 à avril 1853, Paris 1930, 123 ss.
3 Anatole de Ségur, Monseigneur de Ségur, Souvenirs et récits d'un frère, Paris 1882, i, 201 ss.
4 Marthe de Hédouville, Monseigneur de Ségur, sa vie, son action, Paris 1957, 147 ss.
« Monseigneur Besson, Vie du Cardinal de Bonnechose, archevêque de Rouen, Paris 1887, i, 306 ss.
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décrivent les rôles respectifs que prirent à la négociation deux des intermédiaires dont se servit Napoléon III: l'auditeur de Rote français à Rome, Monseigneur Gaston de Ségur, et celui qui, après avoir été quelque temps à Rome supérieur de la commu nauté de S. Louis des Français, était alors évêque de Carcassonne,
Monseigneur de Bonnechose. Les documents les plus neufs et les plus intéressants sur
la question sont ceux que révèlent les Archives Secrètes Vati
canes, accessibles désormais pour la période qui couvre le pon tificat de Pie IX. Il s'agit principalement des lettres échangées entre le pape et l'empereur6 et de la correspondance de la Nonciature de Paris avec le Cardinal Secrétaire d'Etat Antonelli
pour la période indiquée (1852-1853). Il s'y ajoute la position N° 607 Parigi 1852-1853. Riforma degli Articoli organici pubbli cati dal Governo francese dopo il Concordato del 1801, conservée aux archives du Conseil pour les affaires publiques de l'Eglise. L'ensemble de cette documentation permet de reconstituer de la façon suivante les diverses phases de cette opération manquée.
1. Louis-Napoléon, après avoir réussi le coup d'Etat du 2 décembre 1851 et avant même la proclamation officielle de
l'Empire (2 décembre 1852), songe déjà à se faire couronner
par Pie IX à Notre-Dame de Paris. Il fait sonder secrètement les dispositions du pape à cet égard par un officier français, le général de Cotte, qu'il envoie à Rome en septembre 1852
prendre le commandement d'une brigade 7. La venue du général est notifiée personnellement à l'auditeur de Rote français, Mon
seigneur de Ségur, qui jouit à la fois de la bienveillance de
l'empereur et de celle du pape. Napoléon III ne lui dévoile pas toutefois la mission secrète confiée à l'officier. Il se limite à dire qu'il s'agit d'un de ses aides de camp et que « le Saint Père verra par là que je tiens à honneur qu'un des officiers attachés à ma personne serve dans l'armée qui le protège en lui obéis sant »8.
8 Elles se trouvent au Fondo Pio IX, dans tuie chemise intitulée: « Francia, Sovrani e Capi di Stato ».
7 C'est l'armée française qui a libéré Rome en 1849 et assure depuis lors le maintien de l'ordre dans la capitale de la chrétienté, où Pie IX est rentré en avril 1850.
8 « ... Aujourd'hui le plus difficile de ma tâche reste encore à accomplir, car le plus difficile n'est pas de vaincre, mais d'assurer la victoire. J'ai triomphé du socialisme avec les principes de religion et d'autorité. Dieu veuille que les hommes qui représentent ces principes se soutiennent toujours mutuellement et qu'ils ne se fassent jamais la guerre; car ce ne serait que nos ennemis com muns qui pourraient en profiter. Je vous envoie cette lettre par un de mes
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2. Le futur empereur n'ignore pas que certaines disposi tions introduites dans la législation française au temps de son oncle sont en opposition avec les lois de l'Eglise et constituent un sérieux obstacle à la venue du pape en France. Il s'agit notamment de la législation sur le mariage civil (qui doit pré céder le mariage religieux) et surtout de l'existence des « Articles
organiques » ajoutés par Napoléon au Concordat de 1801 à l'insu
et contre la volonté du Saint-Siège9. Au cours de la tournée qu'il
entreprend dans le sud de la France à l'automne de 1852 pour
préparer l'opinion publique à la proclamation de l'Empire, Na
poléon s'entretient confidentiellement à Narbonne avec l'évêque de Carcassonne, Monseigneur de Bonnechose, et charge le prélat,
qui va partir pour Rome, d'assurer Pie IX de son désir d'ouvrir
une négociation avec lui à ce sujet10.
3. Bonnechose arrive à Rome le 24 octobre 1852. Dès le
lendemain il est reçu par Pie IX, qui lui manifeste ses hésita
tions en présence du projet de couronnement, dont l'a déjà entretenu le général de Cotte. Bonnechose suggérerait plutôt
aides de camp, officier très pieux, qui va commander un brigade à Rome.
Le Saint Père verra par là que je tiens à honneur qu'un des officiers attachés
à ma personne serve dans l'armée qui le protège en lui obéissant ». (Louis
Napoléon à Monseigneur de Ségur, Saint-Cloud, 29 août 1852). La lettre est
reproduite par le frère du destinataire, Anatole de Ségur, dans son livre: Mon
seigneur de Ségur I, 206. Mgr de Ségur était le fils de la célèbre comtesse.
Il avait été nommé auditeur de Rote en 1852. Une cécité bientôt complète allait
l'obliger à quitter ce poste dès 1856. Il revint résider à Paris, où il fut nommé
chanoine de Saint-Denis et s'adonna à de multiples oeuvres. Il mourut en 1881. β II suffit d'énoncer les deux premiers de ces célèbres articles pour com
prendre que le S. Siège n'ait jamais pu les admettre. Art. 1 : « Aucune bulle,
bref, rescrit, décret, mandat, provision, ni autres expéditions de la Cour de
Rome, même ne concernant que des particuliers, ne pourront être reçus, publiés,
imprimés, ni autrement mis à exécution, sans l'autorisation du Gouvernement ».
Art. 2: « Aucun individu se disant nonce, légat, vicaire ou commissaire aposto
lique, ou se prévalant de toute autre dénomination, ne pourra, sans la même
autorisation, exercer sur le sol français, ni ailleurs, aucune fonction relative
aux affaires de l'Eglise gallicane ». 10 « ... Le Prince me fit appeler et aborda la question (des articles orga
niques). Après une longue conversation, il convint avec moi qu'il faudrait tôt
ou tard ouvrir avec le S. Siège des négociations sur cette matière pour mettre
fin à la situation fausse que le maintien des organiques fait au gouvernement
français vis-à-vis du Pape. Il me pria enfin de manifester ses sentiments à
Pie IX sur cette question dans mon prochain séjour à Rome, et de m'informer
sur quelles bases nouvelles on pourrait entreprendre des négociations » (Mon
seigneur Besson, Vie du cardinal de Bcmnechose I, 310). Monseigneur de Bonne
chose entré tardivement dans les ordres après une carrière d'avocat, était évêque
de Carcassonne depuis 1847; il fut ensuite évêque d'Evreux (1854), archevêque
de Rouen (1858) et cardinal (1863). Il mourut en 1883. L'entretien en question eut lieu le S octobre 1852.
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que le sacre se fît à Rome Finalement on convient que le
Secrétaire des Affaires ecclésiastiques extraordinaires, Monsei
gneur Vincenzo Santucci, en collaboration avec Monseigneur de
Bonnechose, élaborera, à toutes fins utiles, un projet de révision
des articles organiques. Les deux prélats se mettent au travail.
Le remaniement n'est pas mince: des 77 articles napoléoniens, ils n'en laissent subsister que 36. Ont disparu, parmi d'autres, l'article 6 sur « le recours au Conseil d'Etat dans les cas d'abus », l'article 10, qui abolissait le privilège de l'exemption, l'article 20,
exigeant la permission du Premier Consul pour qu'un évêque
puisse sortir de son diocèse, etc ... Le remaniement des articles 1 et 2 est particulièrement suggestif. « Aucune bulle, bref, rescrit,
décret..., disait l'article 1, ne pourront être... mis à exécution
sans l'autorisation du Gouvernement ». Baptisé par Santucci, cela devient : Le bolle, brevi... avranno libero corso e la loro
esecuzione, salva sempre al Governo la facoltà di esaminare li
soli atti di mera disciplina che avessero una stretta relazione con lo stato politico e civile della Francia, onde esporre alla
Santa Sede (...) le ragioni le quali potrebbero persuadere la non
esecuzione degli atti medesimi12. « Aucun individu se disant
nonce, légat..., disait l'article 2, ne pourra, sans la même autori
sation, exercer sur le sol français... aucune fonction relative aux affaires de l'Eglise gallicane ». Dans l'article révisé, l'incise « sans la même autorisation » devient : senza che abbia docu mentato la sua qualità con l'esibizione dell'atto pontificio col
quale viene rivestito del relativo carattere 13. Dans l'article sur le mariage (art. 54), l'ordre des facteurs était simplement in
11 « ... Le pape là-dessus (sur les articles organiques) se laissa aller à une certaine effusion et me confia sous le sceau du secret qu'un des généraux fran
çais était venu le sonder relativement au sacre. C'était le général de Cotte. Ce général lui aurait insinué de demander au Prince quelque avantage pour l'Eglise en échange de cette faveur, et Pie IX aurait répondu: Eh bien, en ce
cas, je demanderai l'appui du gouvernement français pour les catholiques et l'abolition des articles organiques. Le pape en vint à me laisser voir qu'il irait volontiers en France, mais qu'il y avait bien des inconvénients à faire ce voyage pour le sacre du nouvel empereur. Pour moi je ne cachai pas au pape que ce sacre ne pourrait guère se faire à Paris sans porter ombrage aux puissances étrangères: ce qui paraissait souhaitable, pour le pape et pour Napoléon, c'était
que le sacre se fit à Rome. De la sorte le pape conserverait toute sa grandeur, et le nouvel empereur, en évitant de paraître comme une contrefaçon de son oncle, établirait, par le seul fait de son sacre à Rome, quelque similitude entre lui et Charlemagne. Il semblait que cette combinaison profiterait à l'Eglise et à la France » (ibid. 312).
12 Archives du Conseil pour les affaires publiques de l'Eglise, position N" 607, Parigi 1852-1853.
13 ibid.
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 215
versé, la priorité du mariage religieux étant rétablie par rapport au mariage « civil ».
Bonnechose estime qu'il ne suffit par de remanier: il faut
compléter.
Monseigneur (écrit-il à Santucci le 2 janvier 1853) en parcourant le
travail que nous avons fait ensemble ces jours derniers, je remarque
que la plupart des points sur lesquels je croyais devoir appeler l'attention
de Sa Sainteté s'y trouve compris. Ce qui resterait à ajouter serait: l'abo
lition des lois révolutionnaires faites contre les ordres religieux; l'insti
tution d'aumôniers pour les régiments en campagne et d'aumôniers pour les garnisons; des pensions de retraite assurées aux prêtres vieux ou
infirmes. Veuillez agréer...14.
Effectivement la rédaction définitive du projet remanié com
porte cet additif. Le document est soumis au pape, qui l'approu ve ; on le remet à Bonnechose qui repart pour la France (janvier 1853) et le soumettra à Napoléon III15.
4. Entre temps la nouvelle d'un éventuel voyage de Pie IX
en France commence à s'ébruiter et l'ambassadeur de France
à Rome Rayneval16 s'en inquiète. Il écrit confidentiellement à
Thouvenel, directeur des affaires politiques au ministère des
affaires étrangères : « Savez-vous quelque chose de ce bruit qui court les airs du pape sacrant à Paris le nouvel empereur? Je
commence à m'en tourmenter »17.
14 ibid. 15 « ...Hier matin, 17 janvier 1853, j'ai été reçu par le Saint Père. Sa Sain
teté m'a dit avoir examiné le travail préparé par Santucci pour la révision des
articles organiques et l'avoir approuvé. Ce qu'il y aurait de préférable, a dit
le pape, ce serait l'ouverture d'une négociation pour substituer aux articles
organiques un appendice au Concordat. Peut-être ce que nous vous demandons dans l'écrit que vous emportez paraîtra-t-il trop absolu; mais si on en vient
à négocier, nous pourrons transiger sur plusieurs points et réduire nos pré tentions. Nous n'avons exposé que les principes. Peut-être notre tentative ne
réussira-t-elle pas, mais au moins nous n'aurons pas le remords de n'avoir
pas mis l'empereur en demeure de réaliser les bonnes intentions qu'il nous
a manifestées. » (Monseigneur Besson, Vie du Cardinal de Bonnechose I, 319). Le Comte Alphonse de Rayneval (1813-1858) représentait la Deuxième Ré
publique à Naples en 1848. L'année suivante il était accrédité à Gaète auprès de Pie IX, qui le demanda comme ambassadeur de France auprès du S. Siège aussitôt après son retour à Rome. Il y resta jusqu'en 1857.
17 Rayneval à Thouvenel, 14 novembre 1852. Cité par Maurain, Le S. Siège et la France 123. Edouard Antoine de Thouvenel (1818-1866), après avoir été
chargé d'affaires à Athènes et ministre plénipotentiaire à Munich, avait été
nommé par l'empereur en 1852 directeur des affaires politiques au ministère
des affaires étrangères. Rayneval traitait avec lui, sur un ton plus confidentiel,
ce qui ne lui semblait pas devoir faire l'objet d'une correspondance officielle
avec le ministre. Thouvenel fut ensuite ambassadeur à Constantinople (1856),
puis, de janvier 1860 à octobre 1862, ministre des affaires étrangères. C'est lui
qui, en cette qualité, négocia le traité de Turin et la cession de Nice et de
la Savoie à la France.
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De son côté, le nonce Garibaldi a su qu'on en parle dans
l'entourage du Prince Président18. Etant donné l'application de celui-ci à « suivre en général les traces de son oncle », la chose ne serait pas étonnante. Il faudrait, à l'avis du nonce, en profiter pour obtenir « la réorganisation des choses ecclésiastiques de France et particulièrement l'abolition des articles organiques, demandée par Pie VII et prévue par le Concordat de 1817 », qui, malheureusement, n'entra jamais en vigueur (document 1). Anto nelli juge oltremodo delicato e della più alta importanza le sujet abordé par le nonce, et il l'exhorte surtout, si on l'interroge, à
accampare tutte le possibili difficoltà (document II). Dans trois
rapports successifs, Garibaldi rend compte des développements de la question, dont il a parlé incidemment, entre autres, avec le ministre des affaires étrangères Drouyn de Lhuys. Il a eu par ailleurs confirmation que l'Empereur désire beaucoup que la chose se fasse, mais, à ce qu'on rapporte, « la figure du nonce » lui aurait semblé un indice qu'« à Rome on n'est pas très bien
disposé à ce sujet » ! (documents III, IV, V).
5. Le 2 décembre 1852 a lieu la proclamation du rétablisse ment de l'Empire en France, et le 30 janvier 1853, le mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo. Le nonce transmet les commentaires que l'on fait à Paris sur ce dernier événement et sur la nobile donzella. L'empereur tient à ce que le pape sache
qu'il a préféré épouser una particolare cattolica anziché una
principessa protestante. A Paris, la venue de Pie IX en France
apparaît plus probable après le mariage qu'avant (document VI). L'ambassadeur Rayneval, au contraire, estime à Rome que la chose est devenue plutôt moins probable du fait du mariage, à cause des réactions prévisibles de la « vieille Europe ». Il craint
que « son vieux camarade, Monseigneur de Ségur », et le général de Cotte, « vrai phosphore pour prendre feu », n'entretiennent
l'Empereur dans des illusions à ce sujet19.
18 Antonio Garibaldi, né à Gênes le 18 février 1797, ordonné prêtre le 18
septembre 1819, fut successivement auditeur (1827), Chargé d'affaires (1831) et Internonce (1836) en France, chanoine de Saint-Pierre et président de la Zecca
(1843), nonce à Naples (1844-1850) et à Paris (1850-1853) où il mourut. Cf. notre
ouvrage sur La Nonciature de Paris et les affaires ecclésiastiques de France sous le règne de Louis-Philippe, Paris 1949, 75 ssq.
19 « ... On est tout ébahi en effet du mariage, mais sans trace de malveil lance. On aime au contraire à compter que l'Impératrice saura réussir à se faire aimer. Mais comme vous dites cela n'aiderait pas à la grande affaire du voyage. La vieille Europe, dont les idées sont un peu froissées, trouve là un argument de plus pour empêcher le pape de faire un extraordinaire en notre faveur. J'ai
grande appréhension que l'on n'écrive de Rome dans un autre sens. J'ai de l'affection pour Monseigneur de Ségur, mon vieux camarade. Mais c'est de ces
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6. Un consistoire devant se tenir en mars 1853, le Cardinal
Antonelli, dès le 10 février précédent, charge le nonce Garibaldi d'en avertir le cardinal Donnet, archevêque de Bordeaux, au cas où il voudrait profiter de l'occasion pour venir recevoir con la consueta formalità le chapeau cardinalice. Le cardinal, dûment
averti, trouve un prétexte pour refuser la proposition (document VII), mais une dépêche chiffrée du nonce révèle la vraie raison du refus : Donnet craint que Napoléon III, informé de son départ, ne lui confie la mission embarrassante d'inviter Pie IX à venir le couronner (document VIII).
7. Entre temps Monseigneur de Bonnechose est revenu de
Rome et a soumis à l'empereur le projet Santucci pour la révi
sion des articles organiques. Ce n'est pas ce qu'attendait Napo léon III, qui trouve « de grandes difficultés à réaliser les désirs
exprimés par le Saint Père » :2°. Sans doute s'était-il fait illusion, dans l'euphorie du premier moment, et avait-il sous-estimé les
obstacles. Il s'aperçoit maintenant que la chose n'est pas si
simple. Et puis le climat politique s'est apesanti ; les luttes entre
ultramontains et libéraux se sont envenimées et provoqueront bientôt l'encyclique Inter multipliées (21 mars 1853) ; et surtout
la presse anticléricale (Le Siècle, Les Débats, La Presse) accuse
le nouvel empereur de vouloir sacrifier les articles organiques
pour un avantage personnel. Napoléon dès lors hésite à toucher
à la législation française, mais ne renonce pas pour autant
à son projet de faire venir le pape en France. C'est même le
moment où les bruits de voyage courent avec le plus d'insistance,
esprits qui ne doutent de rien. Il m'a l'air de pousser une pointe en compagnie du général de Cotte, vrai phosphore pour prendre feu, coeur élevé au demeu
rant. Je vous ai dit, j'ai dit au ministre la vraie vérité. Croyez-y d'autant mieux
que le contraire aurait été beaucoup plus agréable et plus profitable à dire, ce qui explique d'ailleurs que d'autres s'en chargent ». Rayneval à Thouvenel
(février 1853). Cité par Maurain, Le S. Siège et la France 170. 20 « L'Empereur (...) me dit qu'il avait étudié les papiers que je lui avais
remis, mais qu'il trouvait de grandes difficultés à réaliser les désirs exprimés par le Saint Père. '
Je comprends, ajouta-t-il, que le pape, ayant à s'expliquer, doit
s'en tenir aux principes absolus dont il est le gardien. J'avoue que je me suis
trompé quand j'ai cru qu'il pourrait transiger sur plusieurs points et mettre sa
signature au bas de certains articles d'une convention nouvelle qui réglerait les
rapports entre les deux puissances '. Je répondis à l'Empereur que je compre
nais parfaitement les difficultés qui l'arrêtaient. Mais s'il n'est pas possible de
faire une convention synallagmatique, au moins l'Empereur peut-il, sans l'inter
vention du pape, changer plusieurs dispositions législatives contraires à l'Eglise
et leur en substituer de meilleures. Napoléon reprit et dit que malgré les
difficultés il désirait faire un Concordat sur la matière, dans lequel on ferait
entrer toutes les améliorations possibles ». Monseigneur Besson, Vie du Cardinal
de Bonnechose I, 323.
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218 JACQUES MARTIN
mettant dans l'embarras tant l'ambassadeur à Rome que le nonce à Paris.
Expliquez-moi si vous pouvez (écrit le premier) pourquoi de toutes
parts, dans tous les journaux, dans tous les salons et dans toutes les
lettres de Paris, on se plaît à donner non pas pour certain, mais pour imminent, un voyage suivant moi impossible? Qui croit-on? Qui en fait
accroire? C'est à n'y rien comprendre. Ne me suis-je pas assez claire
ment expliqué? N'y a-t-il pas un danger à laisser s'accréditer de pareilles
croyances?...21
Et quelques jours plus tard il se plaint à nouveau amère ment qu'on laisse courir ces bruits malgré tous les avertisse ments qu'il a donnés au gouvernement. Qu'on le sache bien: « les papes ne vont pas porter l'huile sainte hors de chez eux » ; l'exception faite pour Napoléon I ne sera par répétée 22.
Quant au nonce, il croit savoir que la diplomatie impériale est au travail pour désarmer l'opposition de la Russie et de l'Autriche au projet de couronnement. Sur l'imminence du
voyage, aucun doute à Paris; on va jusqu'à en fixer la date: le 10 mai (document IX). Antonelli dément ces fantaisies par retour du courrier (document X). Quelques jours plus tard, Garibaldi rend compte de deux entretiens qu'il a eus : l'un avec le ministre d'Etat Fould23, l'autre avec l'empereur lui-même qui, pour la première fois, a abordé avec lui la question du sacre. Il en conclut que ben presto l'Imperatore farà costì parlare in or ο vo sito (document XI).
21 Rayneval à Thouvenel, 24 mars 1853. Cité par Maurain, Le S. Siège et la France 189.
22 « Les bruits persistants de voyage, non pas à Rome ce qui sauverait tout, mais à Paris, m'ont certainement frappé et profondément affligé, j'ai tout fait pour éclairer le Gouvernement dans cette affaire. Je n'ai pas hésité à en exposer dans plus de vingt lettres les immenses difficultés, concluant à ce qu'elle est irréalisable parce qu'elle l'est en effet. Mon but était d'empêcher qu'on ne s'avan çât par trop dans la crainte de devoir plus tard reculer, ce qui est toujours fâcheux. (...)
' Venez à Rome, je vous sacrerai comme les empereurs de tous
les temps, et des plus grands; après cela, j'irai vous rendre visite à Paris'. Voilà tout ce que j'ai pu obtenir du pape, et il ne sortira pas de là. Quant à changer du tout au tout notre législation ecclésiastique et civile, cela me paraît impossible. Hors de là, que pouvons-nous offrir? Rome, de son côté, dit et soutient que les papes ne vont pas porter l'huile sainte hors de chez eux et que c'est justement parce qu'il y a eu exception déjà une fois, et en ce siècle, qu'il ne faut pas recommencer, parce que l'exception deviendrait la règle. Que ré pondre à cela, de substantiel, j'entends? Je fais le siège et je n'ai pas en poche la moindre munition (...) Selon moi il faut ou venir à Rome ou renoncer à l'idée d'être sacré par le pape ». Rayneval à Thouvenel, 31 mars 1853, ibid. 209.
23 Achille Fould, né en 1800, était ministre d'Etat depuis le 28 juillet 1852 et le resta jusqu'en novembre 1860. Il avait été ministre des finances de Louis Napoléon d'octobre 1849 à janvier 1852. Il fut rappelé par l'empereur au ministère des finances en 1861 et mourut en 1867.
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 219
8. Le rétablissement de l'Empire n'avait pas été au goût de tout le monde, malgré un retentissant plébiscite. Le Comte de Chambord, petit-fils de Charles X et prétendant au trône de France, avait, dès le 25 octobre 1852, formulé une protesta tion publique. Devant la persistance des bruits qui couraient sur la venue du pape à Paris pour couronner le nouvel empereur, il se décide, en mars 1853, à écrire directement à Pie IX pour le dissuader de se prêter à une pareille entreprise. Dans un style élevé et quelque peu solennel, il rappelle au pontife la continuité et les mérites de la monarchie française, au regard de la fragilité du pouvoir qui vient de s'instaurer, et montre le danger qu'il y aurait à répéter, dans un contexte tout différent, le geste de Pie VII envers Napoléon I, que justifiaient des circonstances absolument extraordinaires (document XII).
Cette lettre fut remise au pape le 20 avril 1853 par un homme de confiance du Comte de Chambord, un certain Bar
berey, et les Archives Secrètes Vaticanes nous ont conservé le curieux procès-verbal de cette remise, entièrement de la main du pape. Pie IX a expliqué à son interlocuteur qu'on ne peut empêcher les journaux de dire ce qu'ils veulent, mais que lui, en tout cas, n'a reçu jusqu'ici aucune demande officielle au sujet de ce voyage. Que le Prince se tranquillise donc à cet égard. Ici la conversation a pris le tour assez inattendu d'une monition
paternelle à l'adresse du candidat au trône de France: s'il y remonte un jour, a dit le pape, qu'il se garde bien de répéter les erreurs de ses pères, notamment de Louis XIV, de Louis XVIII
et de Charles X! Quant au messager, qui est jeune encore, et
qui a des chances de voir un jour son maître roi de France
(et au train où vont les choses, a ajouté plaisamment Pie IX, je pourrais bien le voir moi aussi!), qu'il lui réfère cette conversa tion: cela servira de réponse (document XIII).
9. Au moment où s'échangeaient ces propos, un nouvel élé
ment était intervenu: une prise de position officielle du gouver nement impérial au sujet du maintien en vigueur de la législa tion française sur le « mariage civil ». Ce point était apparu de
plus en plus comme un des principaux obstacles à la venue
du pape en France. « Refaites-vous le code? Là est la question », déclarait rondement l'ambassadeur Rayneval à son gouverne ment, après avoir encore une fois, au début d'avril, « traité à
fond la grande affaire »24. Napoléon III, toujours plus sensible
24 « J'ai encore une fois traité à fond la grande afFaire, et c'est toujours ce
que je vous ai dit: des difficultés immenses, mais non pas invincibles si vous
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220 JACQUES MARTIN
à la pression de l'opinion publique, non seulement n'envisageait plus de « refaire le code », mais faisait démentir officiellement
que le gouvernement en eût l'intention. Sur le Moniteur du 7 avril paraissait un bref communiqué ainsi libellé : « On s'est efforcé de répandre dans le public le bruit que le Gouvernement
pensait à proposer une modification dans les conditions du ma
riage civil. Ce bruit est sans aucun fondement. L'expérience de soixante années a consacré la sagesse de notre législation civile dans cette importante matière ». Au témoignage de Rayneval, cette déclaration ne déplut pas à Rome autant qu'on aurait pu le craindre: elle avait le mérite de clarifier une situation équi voque 25.
10. On pourrait penser que la publication de ce communi
qué impliquait, dans l'esprit de l'empereur, la renonciation à l'idée d'attirer le pape en France Aucunement. A un mois de
distance, Napoléon décide de présenter lui-même sa requête à Pie IX par une lettre personnelle. Il laisse de côté son ambassa deur à Rome et confie la lettre à Monseigneur de Ségur, en
l'accompagnant de commentaires appropriés. Pour lui la ques tion est simple et se résume dans la réponse à deux questions : le sacre sera-t-il utile à la religion? Contribuera-t-il au repos de
l'Europe? Atqui... Ergo (document XIV).
11. Sur l'accueil réservé par Pie IX à cette lettre au moment où elle lui fut remise, nous manquons de documents absolument
sûrs. Nous n'avons que le récit du frère de Monseigneur de
Ségur, rédigé longtemps après les événements et sans doute
quelque peu romancé. Nous le donnons néanmoins parmi les documents, étant donné qu'il se réfère à une phase décisive de la négociation et qu'il s'agit d'une publication devenue assez rare aujourd'hui (document XV). Le pape se serait écrié : Ecco una magnifica lettera! et après avoir mentionné quelques diffi
abolissez le mariage civil. Pour un pareil triomphe, rien ne coûterait au chef de l'Eglise. Comme je le disais au mois de décembre ou janvier, il n'ira au sacre que si du même pas il marche à la conquête de notre législation religieuse. Maintenant, sur ce point, des choses essentielles, ou rien. Refaites-vous le code? Là est la question ». Rayneval à Thouvenel, 4 avril 1853. Cité par Maurain, Le S. Siège et la France 212.
25 « La déclaration du Moniteur est venue fort à propos, et ne croyez pas qu'elle ait grandement déplu à Rome. La satisfaction de se voir hors d'embarras sur une question brûlante l'emporte de beaucoup sur le regret de voir se prolonger encore un état de choses qui dure depuis soixante ans et auquel on s'accoutume tout en le blâmant. La situation (...) est maintenant très nette. On n'espérait pas tant. On ne chicane pas sur les moyens employés ». Rayneval à Thouvenel, 20 avril 1853. Ibid. 215.
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 221
cultés (articles organiques, attitude de l'Autriche...) et envisagé l'hypothèse d'un nouveau Concordat avec la France, il aurait conclu par un joyeux: Ebbene, andremo!
La réponse écrite de Pie IX, rédigée quelques jours plus tard, est d'un bien autre ton. Elle est cordiale, certes, et même affectueuse: la sensibilité du pape est mise à dure épreuve par l'invitation qui lui est faite; il viendrait sans hésiter, s'il n'écou tait que son coeur, trop heureux de témoigner à l'empereur sa reconnaissance pour tout ce que le S. Siège lui doit; mais les obstacles sont là, insurmontables. On ne fait pas grief à Napo léon III d'avoir posé ces obstacles: il les a trouvés là. Mais tant qu'ils subsistent, le pape ne peut mettre le pied en France
(document XVI). L'empereur prend acte, en termes d'une parfaite dignité, de cette réponse négative du pontife : rien ne sera changé dans ses sentiments de vénération envers lui (document XVII).
12. Monseigneur de Ségur se résigne mal à cet échec d'une
négociation qu'il a tout fait pour faire réussir. Il insiste auprès de Napoléon III pour qu'il ait le courage de braver l'opinion: « C'est du bois mort que le Pape vous demande ! » lui écrit-il. Il entend par « bois mort » les articles organiques, « inexécutés et inexécutables, (...) repoussés par tout ce qu'il y a de vrais
catholiques en France s26. Au cours de ses vacances d'été de 1853, il a un entretien à Saint-Cloud avec le souverain et, à bout
d'arguments, lui rappelle qu'à défaut d'un sacre à Paris, s'il s'avère vraiment impossible, on pourrait toujours envisager l'autre solution : le sacre à Rome... comme Charlemagne : ce ne serait pas décheoir! Mais ici surgit un obstacle imprévu et d'une tout autre nature que les précédents: l'empereur a laissé à Rome des souvenirs de jeunesse assez peu édifiants; il a même, en compagnie de son frère Napoléon-Louis, participé en 1832 au siège de Spolète et à l'envahissement des Etats pontificaux; il craint que sa réapparition dans la capitale de la chrétienté
pour y être couronné ne donne lieu « à des rapprochements désagréables » et ne compromette « sa dignité et la majesté
26 « Sire, votre sort est entre vos mains. Voici ce que le pape m'a chargé de vous dire au sujet des articles organiques (...) Vous le voyez, c'est du bois
mort que le Pape vous demande; ces articles, inexécutables et inexécutés, ont
toujours été repoussés non seulement par Rome, mais par tout ce qu'il y a de
vrais catholiques en France, gallicans comme ultramontains. Si Votre Majesté voulait les appliquer, elle verrait tous nos évèques et nos prêtres se lever
comme un seul homme pour protester et résister au besoin ». A. de Ségur,
Mgr de Ségur I, 213. L'auteur note lui-même l'« à peu près » de son récit, en
mentionnant honnêtement que son frère « ne conserva ni brouillon ni copie de
sa correspondance relative au sacre » (ibid.).
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222 JACQUES MARTIN
même du sacre »2?. De Ségur prend note, bon gré mal gré, de l'échec — définitif cette fois, semble-t-il — de la négociation, et en informe la nonciature qui, à son tour, notifie au cardinal Antonelli que l'empereur a rinunziato interamente au beau projet (document XVIII). Quelques jours plus tard, elle signale encore
que l'empereur a entretenu l'évêque d'Amiens, Monseigneur de
Salinis, de son désir d'arriver à un accord avec le S. Siège sur les articles organiques; mais il a vu, dit-il, qu'on lui demandait
trop e che non poteva aderire a tutte le esigenze senza urtare certe sensibilità e senza eccitare l'opinione pubblica, talché aveva dovuto pel momento rinunziare al suo piano (document XIX).
13. L'empereur n'a donc renoncé que « pour le moment »
et non pas « entièrement », comme on l'avait cru, à son désir d'attirer le pape à Paris. Effectivement, s'il faut en croire l'abbé
Klingenhoffen, secrétaire de Monseigneur de Ségur, les négocia tions, après être restées une année en sommeil, reprirent à l'automne de 1854 et firent la matière de plusieurs entretiens entre l'auditeur de Rote français et le pape. Celui-ci continuait, naturellement, à exiger comme préalable l'abolition des articles
organiques ; ou alors, suggérait-il lui aussi, que l'Empereur vienne se faire sacrer à Rome : « Charlemagne y est bien venu ! Je
comprends, ajoutait-il, qu'il redoute les souvenirs de jeunesse qu'il y a laissés; mais il dit qu'il a abjuré tout cela, qu'il n'est
plus le même homme. Eh bien, qu'il le prouve ! »2S. Mais sans
27 « Au commencement de juillet [1853], Mgr de Ségur partit pour la France et il vit l'Empereur dès son arrivée à Paris. L'entrevue fut plus cordiale
que jamais, et la question du sacre fut longuement discutée. D'après ce que Monseigneur de Ségur raconta depuis, il fut amené à demander à l'Empereur pourquoi il n'irait pas lui-même à Rome se faire sacrer par Pie IX. Entre l'exem
ple de Napoléon I couronné à Notre-Dame de Paris et celui de Charlemagne couronné à Saint-Pierre de Rome, il pouvait sans décheoir se prononcer dans le sens du second. A cette ouverture l'Empereur répondit en souriant qu'il y avait bien pensé et qu'il n'aurait eu aucune répugnance à cette solution. Mais, ajouta-t-il avec un accent de bonhomie et de sincérité absolue, il avait mené à Rome une jeunesse si peu édifiante, il y avait laissé des souvenirs d'une telle nature, qu'il ne croyait pas pouvoir s'y représenter dans un appareil si différent, sans donner lieu à des rapprochements désagréables et sans compromettre sa dignité et la majesté même du sacre. (...) Monseigneur de Ségur quitta Saint Cloud charmé de l'accueil et des sentiments de l'Empereur, mais se demandant si Pie IX et Napoléon III pourraient jamais arriver à s'entendre, si les articles organiques, épée de Damoclès suspendue sur la tête du clergé, ne resteraient point la pierre d'achoppement du sacre de l'Empereur» (ibid. 214).
28 « C'est à cette époque [october 1854] que recommencèrent les négociations de l'Empereur avec le Vatican sur la question du sacre. Monseigneur de Ségur en fut jusqu'au bout l'unique intermédiaire, et ce n'est pas sans un peu d'étonne ment et de jalousie que l'Ambassade de France voyait les nombreuses lettres qui venaient directement à Monseigneur du Cabinet impérial. A chaque courrier,
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 223
doute était-ce une preuve que le nouvel empereur ne tenait pas à donner...
Une brève allusion, dans un rapport de l'Ambassade de
France à Rome, prouve qu'à un an de distance, on caressait encore le projet. Le secrétaire de l'ambassade (c'était un autre frère de Monseigneur de Ségur, Edgar), écrivant à l'automne
de 1855, à Thouvenel, et déplorant l'appui donné au Piémont
par le gouvernement impérial, commente : « Habile politique, en
vérité, et qui prépare singulièrement au Pape le chemin de la
France, où l'Empereur se flatte toujours de l'attirer pour son
sacre »SB.
L'année suivante, 1856, est marquée pour Napoléon III par la naissance de son fils (le 16 mars). Le bruit court alors que le pape pourrait venir à Paris, sinon pour le sacre, du moins
pour baptiser le prince impérial. L'ambassadeur Rayneval se
borne à commenter laconiquement : « On a beaucoup dit et écrit
que le pape irait lui-même à Paris. Si vous vous souvenez de
ce que je vous ai mandé naguère à ce sujet, vous saurez facile
ment apprécier la valeur de ces bruits »30.
Un an plus tard encore, une allusion du même genre insinue
que Napoléon III entretenait toujours quelque espoir d'attirer
le pape en France:
Sur cette fantaisie du sacre, on affecte de se montrer d'une parfaite indifférence. Cela ne prouve pas toutefois qu'on renonce à ses projets, mais seulement qu'on ne juge pas que les circonstances soient opportunes
Monseigneur allait au Vatican. Depuis longtemps Pie IX, qui le goûtait beaucoup et l'aimait tendrement, lui avait dit de ne plus demander d'audience, mais de venir le plus souvent possible le soir, après les audiences officielles, et l'ordre était donné de l'introduire par les escaliers secrets. Aussi quand nous arrivions
dans la grande salle des Suisses, nous voyions accourir Angelini, le fidèle valet de chambre du Pape, qui prenait le chapeau et les gants de Monseigneur et
nous conduisait, à travers deux ou trois couloirs, jusqu'au cabinet du Saint
Père. Les audiences étaient longues, confiantes, cordiales. Ces deux saints
d'esprit s'entendaient à merveille. Un instant on crut que Pie IX irait à Paris
comme Pie VII, malgré le cardinal Antonelli. Mais avant de s'engager, il exigeait
toujours l'abolition des articles organiques. Je me rappelle que Monseigneur, au sortir d'une audience, me racontait avec quelle indignation méprisante le
Pape répétait le premier ou le deuxième de ces articles commençant ainsi: « Tout individu se disant légat etc... ». « Mais, ajoutait Pie IX, pourquoi
l'Empereur ne vient-il pas se faire sacrer à Rome? Charlemagne y est bien
venu. Je comprends qu'il redoute les souvenirs de jeunesse qu'il y a laissés; mais
il dit qu'il a abjuré tout cela qu'il n'est plus le même homme. Eh bien, qu'il le
prouve » (ibid. 218). 29 Edgar de Ségur, premier secrétaire de l'ambassade de France à Rome,
à Thouvenel, le 7 novembre 1855. Cité par Maurain, Le S. Siège et ta France 217. 30 Rayneval à Thouvenel, 18 mars 1856, ibid. 217.
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224 JACQUES MARTIN
pour tenter de les mettre à exécution, et on a parfaitement raison; mais
il ne serait que sage d'y renoncer une fois pour toutes, mais je doute
fort que jamais on s'y résigne 31.
C'est le dernier écho, dans les correspondances diplomati ques, à notre connaissance, de cette curieuse négociation, dont la préparation, le déroulement et l'échec final s'éclairent d'un
jour intéressant à la lumière des pièces d'archives que nous
publions ci-après.
Documents sur le sacre manqué de Napoléon III par Pie IX
Mons. Antonio Garibaldi, nonce à Paris, au Cardinal Secretaire d'Etat Antonelli
Paris, 6 octobre 1852 ASF, Nunziatura di Parigi, 1853, Ν. 449, in cifra (minute)
Si riguarda qui come sempre più immancabile e vicina la proclama zione dell'Impero... ; so che si vanno qui facendo dei preparativi all'uopo, oltre che si sta disponendo anche in Parigi un solenne ricevimento al Presidente. Ciò che però su tal proposito mi preoccupa specialmente sono i discorsi che si vanno assai generalmente facendo sulla possibilità e anche probabilità che il Santo Padre possa essere pregato di venire in Parigi a consecrare il novello Imperatore. Finqui non sono che voci e
congetture, le quali peraltro han preso una certa consistenza dopo il discorso fatto dal Presidente ultimamente in occasione dell'erezione della statua all'Imperatore suo zio: in tale incontro ha fatto menzione della consecrazione che ottenne quest'ultimo dal Capo della Chiesa32.
Su di ciò niuno del Governo ha fatto meco il minimo cenno. So
peraltro di certo che una persona ne ha introdotto discorso con questo Ministro degli Affari Esteri33 : egli ha risposto che non aveva all'uopo alcuna missione, ma che desidererebbe vivamente che la cosa si effet tuasse. So altresì essersi scritto qui da taluno il quale accompagna il Presidente nel suo viaggio, che nel contorno del Principe si parla della cosa come sicura. Del resto il Principe essendo piuttosto riservato, non so se finqui abbia in proposito espresso alcuna intenzione. Però seguendo
31 Sampayo, premier secrétaire de l'ambassade de France à Rome, à Thouvenel, 11 mars 1857, ibid. 219.
32 C'est à Lyon que le futur empereur avait prononcé ce discours, en inaugurant une statue de Napoléon I, le 20 septembre 1852. (cfr. François Dutacq: Une statue lyonnaise de Napoléon I : Revue des études napoléoniennes 1 [1926] 45).
33 C'était Drouyn de Lhuys (1805-1881), qui avait déjà rempli ces fonctions à deux reprises sous la Deuxième République (en 1849 et 1851) et les remplit à deux reprises également sous le Second Empire, de 1852 à 1855 et de 1862 à 1866.
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 225
egli molto in generale le tracce di suo zio, e l'esecuzione dell'idea di cui
si tratta potendogli senza meno essere di gran vantaggio, non mi farebbe
certo specie ch'egli facesse di tutto onde realmente si eseguisse. L'affare certamente arebbe di somma gravità sotto molti rapporti
e ben mi avvedo, come del resto non potrebbe dubitarsene, che la cosa
poco piacerebbe ai partiti avversi a Luigi-Napoleone; e senz'altro riusci
rebbe disgradevole anche alle grandi Potenze. Vedo che tra gli altri il
Ministro di Austria34 sente molto mal volentieri parlare di questo ar
gomento. In ogni modo, se una tale venuta del Papa in Francia fosse mai per
effettuarsi, crederei che l'espediente che più potrebbe giustificarla spe cialmente in faccia alla Chiesa, sarebbe una conveniente riorganizzazione delle cose ecclesiastiche della Francia stessa, e particolarmente l'aboli
zione dei noti articoli organici, come si era chiesto da Pio VII, e come
si era anche fissata nel Concordato del 1817, che non fu poi eseguito. Tutto ciò però converrebbe ottenerlo prima della venuta, poiché dopo non so se nulla se ne farebbe.
Io mi faccio un dovere di rassegnare questi cenni all'Eminenza Vo
stra, onde all'evenienza si possa pensare a ciò che si crederà più oppor
tuno, e possano farsi anche degli esami e dei studi. Inchinato
II
Le Cardinal Antonelli à Mons. Garibaldi
Rome, 18 octobre 1852 ibid. N. 40656, in cifra (originai)
Oltremodo delicato e della più alta importanza si è l'argomento da
V. S. Ul.ma Rev.ma trattato nel suo dispaccio in cifra N. 449, in seguito alla proclamazione dello Impero che costì si ritiene già come imman
cabile e vicina. Dall'andamento delle cose non mi sorprendono i discorsi
che si vanno facendo sulla probabilità di preghiere ed inviti da indi
rizzarsi al Santo Padre per l'atto da Lei indicato. Mentre però quanto Ella mi narra mi tiene per una parte finora tranquillo, mi rendono dal
l'altra non poco preoccupato gli eccitamenti e gli impulsi che mirano
a questo scopo. Comunque sia per essere il mutamento ambito e la
successiva vagheggiata determinazione, Ella non lasci intanto alla oppor tunità che Le si offra di accampare con ogni delicatezza tutte le possibili
difficoltà, tra le quali si ravvisano certo di molto peso quelle da Lei
manifestatemi. Tali sono l'attuale situazione degli interessi della Chiesa
relativi agli articoli organici, toccando principalmente la legge sul matri
monio, alle quali difficoltà Ella non lascerà di aggiungere le altre che
nella nota sua saggezza e nella molta sua esperienza saprà avere presenti.
La ringrazio assai del cenno di prevenzione che ha voluto darmi intorno
ad un subietto cotanto grave e con sensi della più distinta stima mi
confermo
34 C'était le Comte Joseph von Hubner (1811-1892), auteur de Neuf ans de
souvenirs d'un ambassadeur d'Autriche à Paris sous le Second Empire (1851-1859),
publiés après sa mort par son fils le Comte Alexandre de Hubner (Paris 1904).
15
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226 JACQUES MARTIN
III
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 11 octobre 1852 ibid. N. 456 (minute)
[Il Nunzio riferisce sul colloquio da lui avuto col Ministro dei Culti
Fortoul35, col quale venne a parlare]
delle congetture e dei discorsi che si vanno facendo qui su la pre tesa venuta di Sua Santità in Parigi per consecrare il novello Imperatore. Su tal proposito il Signor Ministro mi ha manifestato che il Principe riservato com'è nulla avea detto su di ciò, limitandosi a rispondere a
quelli che ne parlavano intorno a lui ch'era questa una cosa da riflet tervi e pensarvi più tardi. Il sig. Fortoul però soggiunge che egli desi dererebbe molto che la cosa si effettuasse, anche perchè la presenza del Santo Padre in Francia potrebbe essere utile per aggiustare vari punti che sarebbe bene di aggiustare e tra questi fece cenno agli articoli orga nici. Io risposi naturalmente in modo vago, e non mancai di dire quanto potrebbe essere difficile al Santo Padre di lasciare Roma e tutti gli affari. Il discorso non ebbe seguito, tanto più che ambedue parlavamo in modo di conversazione.
IV
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 26 octobre 1852 ibid. N. 469, in cifra (minute)
.... Essendo ultimamente in ima conversazione che incidentemente
passavasi tra me e il Signor Ministro degli Affari Esteri caduto il di scorso sulle solennità che potrebbero aver luogo qui all'occasione della
proclamazione dell'Impero, il mio Interlocutore disse che attesi i suoi sentimenti e la sua condotta verso il Clero, pensava che il Principe Pre
sidente, sebbene non si fosse su tal proposito ancora spiegato, amerebbe che in tal incontro la Religione molto figurasse, ed aggiunse che forse a tal uopo avrebbe a chiedermi dei consigli. E siccome era chiaro che intendeva parlare della coronazione e consecrazione, gli chiesi se real mente il Principe intendeva che questa solennità avesse luogo. Mi disse che sebbene non lo sapesse certamente, pure lo supponeva, attesi i suin dicati suoi sentimenti. Io allora gli feci osservare che nella storia di Francia vi erano molti precedenti e tradizioni, volendo alludere alle consecrazioni dei Re a Reims. Quivi il suddetto Signore replicò, facendo allusione alle voci qui sparse su la venuta del Santo Padre in Francia
35 Hippolyte Fortoul (1811-1856), député des Basses-Alpes sous la Deuxième République, rallié à Louis-Napoléon, ministre de la marine (octobre 1851) dans le ministère qui prépara le coup d'Etat du 2 décembre 1851, il reçut aussitôt (3 décembre) le portefeuille de l'Instruction publique et des Cultes.
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 227
per tal oggetto, che sarebbe molto a desiderarsi che si effettuassero; ma che per ciò converrebbe intendersi, vi vorrebbe del tempo e non si do vrebbe fare se non ciò che convenisse ad una parte ed all'altra, ben inteso senza che si potesse supporre che vi fosse in niun senso la minima
insistenza ο violenza morale. Che queste però non erano che idee sue
personali, non avendo all'uopo avuto alcun ordine (....)
V
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 2 décembre 1852 ibid. N. 504, iti cifra (minute)
Dopo l'osseq." mio dispaccio N. 469 nulla ho più scritto all'E.V.R.
intorno all'idea del supposto viaggio del Santo Padre in Francia per la
consecrazione del novello Imperatore, poiché nulla di rimarco ebbi a
dirle d'allora in poi. Ora però stimo di doverLe partecipare, che da
quanto mi riviene da varie parti, tutte può dirsi sicure, non può dubi
tarsi che l'idea summentovata non vada sempre più prendendo consi
stenza di giorno in giorno presso le persone che più sono attaccate a
questo Governo.
Infatti in questi ultimi giorni un numero considerevole dei deputati
più imperialisti parlavano tra di loro con molto interesse di questo affare come di uno de' più importanti. Lo stesso facevano dei soggetti che trovansi al servizio immediato dell'Imperatore novello, i quali, nel
tempo stesso, biasimavano il Generale Gemeau36, perchè all'ultimo suo
ritorno in Roma avrebbe, come allora hanno fatto intendere certi gior
nali, messo in qualche modo prematuramente il discorso su questo argo mento col Santo Padre. So altresì che tre giorni sono questo Ministro
della Giustizia37 ed il Sig. Troplong38 dicevano che dal Governo non si
era ancor fatto alcun passo su questo proposito, ma che si andava ta
stando il terreno, per agire poi in conseguenza. Del resto vi sono taluni i quali anche pretendono che la negoziazione
su questo affare sarebbe già cominciata a Roma. Infatti altri dicono che
36 Gemeau (Auguste Pierre Walbourg), Paris 1790-Sens 1868, avait fait, sous Napoléon I, les campagnes d'Allemagne et d'Espagne, pris part aux
batailles de Leipzig et de Waterloo, à l'expédition d'Espagne (1821) et au siège d'Anvers (1832). Divisionnaire en 1845, il avait étouffé l'insurrection de Lyon
(1849) et été nommé au commandement de l'armée d'occupation à Rome en 1850.
Devenu sénateur en 1852, il avait gardé de son séjour à Rome un inoubliable
souvenir, et le Fondo Pio IX contient plusieurs des lettres qu'il continuait à
adresser à Pie IX à l'occasion des fêtes. 37 C'était Jacques Pierre Charles Abbatucci (1792-1857), qui avait été député
de la Corse sous la Monarchie de Juillet et du Loiret sous la Deuxième Républi
que. Napoléon l'avait fait ministre de la justice au lendemain du coup d'Etat du
2 décembre 1851. ss Troplong (Raymond Théodore) Saint-Gaudens 1795 - Paris 1869, était un
juriste. Il avait adhéré au coup d'Etat du 2 décembre 1851 et fait partie de la
Commission consultative. Il devint président de la Cour de Cassation et prési dent du Sénat (1852). Il a publié ime série de traités sous le nom général de
Droit civil expliqué (27 volumes, 1833-1858).
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228 JACQUES MARTIN
il Santo Padre su questo proposito avrebbe risposto che se altri Papi avevano consecrato degli Imperatori e dei Re, si trattava di Capi di
dinastia, e che l'attuale Imperatore dei Francesi essendo il terzo della
sua dinastia, non potea egli prestarsi alla di lui consecrazione, senza
impegnare in qualche modo se e i suoi successori alla consecrazione
di altri Imperatori e Re cattolici che gliene facessero la domanda.
Altri poi dicono che Sua Santità avrebbe fatto osservare che, conse
crando il nuovo Imperatore de' Francesi, non potrebbe ricusarsi a conse
crare l'Imperatore d'Austria anche come Re d'Italia, ciò che avrebbe
degli inconvenienti disgradevoli anche per la Francia. Inoltre altri vo
gliono far credere che il Santo Padre avrebbe fatto intendere che non
aderirebbe alla cosa, a meno che qui non si consentisse alla riforma
di certi articoli relativi al Concordato, cioè agli articoli organici. Final
mente vi è chi asserisce che Sua Santità sarebbe disposta, ma che i
Cardinali sono contrari.
Riferisco queste particolarità unicamente perchè Vostra Eminenza sia informata di tutto, e veda vieppiù come l'oggetto di cui si tratta dia
luogo a discorsi. Con me poi niuno dei Ministri di questo Governo ha più tenuto in
proposito parola alcuna. Accade però spessissimo che persone divote al Governo medesimo vanno domandandomi se il Santo Padre verrà, se ne mostrano ansiosissime, e dicono che nulla vi potrebbe essere più utile
per la Religione in Francia.
Per lo più rispondo evasivamente, ma talvolta, a norma delle persone con cui parlo, faccio intendere che la cosa offre delle difficoltà. Molte altre persone poi, ragguardevoli e onorate, ma di altri sentimenti poli tici, mi dicono che questo viaggio potrebbe avere dei forti inconvenienti, e mi mostrano il dispiacere che loro farebbe; e ad esse rispondo con
quella prudenza che mi sembra necessaria.
Inchinato....
P. S. 6 dicembre 1852
Avendo dovuto ritardare a spedire il presente dispaccio fino a que st'oggi 6 dicembre, aggiungo qui alcune cose. Ho saputo in modo posi tivo che nella sua corrispondenza con questo Ministro degli Esteri il
Sig. Conte di Rayneval parla dell'oggetto in discorso, sebbene non abbia
saputo in qual senso. Nello stesso modo mi è rivenuto che il detto Ministro ha in proposito parlato con taluno in guisa da far credere
più che mai desiderarsi qui vivamente la venuta del Papa: ha detto che farebbe il più gran bene politicamente, venendosi colla consacrazione
pontificia a dare una gran forza morale agli atti di questo Imperatore repressivi dell'anarchia, e religiosamente in ispecie perchè in tale con
giuntura si potrebbero aggiustare molte cose ecclesiastiche, tra le quali ha nominato gli articoli organici. Ha però aggiunto che finquì non si è fatta alcuna domanda, e che in ogni modo si agirà in guisa che il Papa decida liberamente come meglio stimerà.
E' venuto anche a mia conoscenza in modo egualmente sicurissimo che lo stesso Imperatore ha espresso a persona a me nota la molta brama che avrebbe perchè la cosa avesse luogo: ha detto che a tale intento farebbe trattare con noi nei modi più piacevoli; ma ha soggiunto che dal viso del Nunzio pareva che costì non si aveva molta buona
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 229
disposizione all'uopo; non avendo egli mai nè direttamente nè indiretta
mente parlato con me su di ciò, giova credere che qualcuno abbia sup
posto quanto vengo di dire dalla maniera onde mi vado comportando con coloro che mi parlano di questo argomento, maniera che ho indi
cato di sopra. Del resto pare positivo che la consacrazione non avrebbe
luogo al più presto che verso maggio e probabilmente dopo il matrimonio, di cui il Principe si occupa, ma pel quale incontra ancora difficoltà, seb
bene abbia fatto dei tentativi per varie principesse.
VI
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 23 janvier 1853 ibid. N. 553, riservato (minute)
Il discorso pronunziato ieri dall'Imperatore de' Francesi relativa
mente al suo matrimonio, discorso che V. Em. R. avrà ricevuto all'arrivo
del presente, vedo finquì che piace ad una parte dei francesi, tra i quali
degli Ecclesiastici, che sentono le cose nazionali in una certa maniera,
e che hanno propensione ο non hanno contrarietà per l'Imperatore sullo
dato. I legittimisti però in generale e gli orelanisti son longi dal farne
l'elogio .... Non poche persone savie vogliono credere che questo matri
monio sia specialmente l'effetto della propensione anzi della passione del novello Imperatore verso la nobile donzella spagnola di cui si tratta.
E come riguardano un tale matrimonio non conveniente per lui, così
temono che sia questa una prova essere Egli suscettibile di lasciarsi da
qualche passione strascinare a dei colpi di testa anche più pericolosi
di questo.... Non voglio ommettere di far parte all'Em. V. di una particolarità.
Essendovi stato iersera presso l'Imperatore un ricevimento, vi andai a
principio co' miei colleghi, e quando l'Imperatore venne a me (siccome
sapeva che altri di detti colleghi si proponevano di fare) lo pregai a
proposito dell'imminente suo matrimonio di gradire le mie felicitazioni
e i miei voti. Me ne ringraziò aggiungendo che avrò rimarcato aver egli
inserito nel suo discorso una frase à l'adresse de Sa Sainteté, cioè che
aveva preferito sposare una particolare cattolica anziché una Prin
cipessa protestante. Gli risposi semplicemente ch'eran questi sen
timenti ben degni di Sua Maestà.
Non mi farebbe specie che questo detto dell'Imperatore avesse allu
sione al di lui desiderio di vedere il Santo Padre in Parigi per consa
crarlo, tanto più che so essersi detto in questi giorni da un Ministro
imperiale a proposito del matrimonio di Sua Maestà ch'egli credeva che
ora Sua Santità verrebbe, giacché, secondo lui, la Santità Sua medesima
avrebbe una volta detto, a proposito della sua venuta in Parigi, che
prima dovea aver luogo il matrimonio dell'Imperatore
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230 JACQUES MARTIN
VII
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 19 février 1853 ibid., N. 571 (minute)
...Il degnissimo Porporato39 mi ha imposto di ringraziare distinta
mente l'Eminenza Vostra dell'avviso che si è compiaciuta fargli giungere in proposito; ma mi ha nel tempo stesso pregato di signifìcarLe che, il
tempo essendo forse troppo breve di qui ai primi giorni di marzo ed
avendo inoltre già annunziato alcune visite pastorali che dovrebbe ab
bandonare se or facesse subito il viaggio di Roma, così si è egli deter
minato a rimettere un tal viaggio per un altro prossimo Concistoro ....
Vili
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 19 février 1853 ibid. N. 572 in cifra (minute)
Al mio N" 571 debbo aggiungere che il vero motivo pel quale l'E.mo
Donnet si è determinato a contramandare il suo viaggio a Roma è il
seguente. Si sa che l'Imperatore ha più che mai in mente il viaggio del
Santo Padre a Parigi per la sua consecrazione. Ha detto ultimamente
a persona di mia conoscenza della quale ho ciò saputo in segreto, che
anche l'Imperatrice lo desiderava, e ch'egli quindi lo bramava più che mai. Avendo tal persona manifestato qualche dubbio sulla venuta di
Sua Santità, l'Imperatore mostrò di credere che avrebbe luogo e disse
che per certo il Santo Padre era personalmente propenso a venire; e
posso dire perfino che da Sua Maestà voleasi spedire la ridetta persona a Roma onde determinasse Sua Santità al viaggio; ma la medesima
schivò l'impegno. Conoscendo in genere tale stato di cose, il cardinale sullodato ha
temuto che se partisse ora per Roma, l'Imperatore non lo incaricasse
di adoperarsi presso il Santo Padre per indurlo a venire realmente a
Parigi all'oggetto in discorso. Considerando che questo incarico sarebbe
imbarazzante per se e probabilmente anche disgustoso pel Santo Padre, Sua Eminenza ha creduto di non doversi esporre al rischio di riceverlo
e di rinunziar quindi per ora al viaggio suddetto. Mi ha pregato d'in
formar V. Em. di questo suo divisamento, onde voglia farlo conoscere
alla Santità Sua. Inchinato
39 II s'agit du cardinal Ferdinand Donnet (1795-1882), qui était archevêque de Bordeaux depuis 1836 et avait été élevé au cardinalat au consistoire du 15 mars 1852. Il ne reçut le chapeau que le 27 juin 1853.
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 231
IX
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 10 mars 1853 ibid. N. 596, in cifra (minute)
.... Or più che mai si parla qui nel pubblico quasi come di cosa
certa della venuta in Parigi del Papa. Aggiungo che una persona di ri
guardo e degna di fede è venuta a dirmi ieri di aver saputo da un
ottimo canale quanto siegue.
L'Imperatore de' Francesi, credendo che uno dei più forti ostacoli
alla venuta del Papa sia l'opposizione delle grandi Potenze, avrebbe cer
cato di togliere tale opposizione cedendo alla Russia su la questione dei
Luoghi Santi, a condizione ch'essa non solo non si opponesse alla venuta
del Papa a Parigi, ma anzi la favorisse, e si adoprasse a Vienna perchè l'Austria facesse lo stesso. Si è assicurato alla suddetta persona che la
Russia ha aderito alla suddetta proposizione, e che tanto essa quanto l'Austria agiranno nel senso suindicato. Che anzi taluni di quelli che
danno la venuta come certa dicono che la Russia e l'Austria hanno già
agito costì a tal uopo. Dai suoi rapporti coi rappresentanti di tali Po
tenze, l'Em. V. avrà veduto ο vedrà se avvi qualche cosa di fondato
nelle suindicate asserzioni.
Si va poi ripetendo da molti che per facilitare la venuta del Santo
Padre l'Imperatore consente alla creazione di venti nuovi vescovati in
Francia, e alla modifica della legge sul matrimonio; non si parla più
degli articoli organici. Riguardo ai vescovati la persona suindicata riflet
teva che potrebbero essere pericolosi, in quanto che potrebbe darsi che
vi si nominassero altrettanti gallicani tutti in una volta.
Per nulla lasciarLe ignorare, Le dico che iersera si assicurava in
casa Rotschild che un dispaccio telegrafico annunziava che il Santo
Padre sarebbe qui pel 10 di maggio ....
X
Le Cardinal Antonelli à Mons. Garibaldi
Rome, 21 mars 1853 ibid. N. 44906, (originai)
... Mi occorre significarLe che niuno fin qui dei due Rappresentanti
da Lei citati mi ha fatto parola alcuna su tal subietto. Resto inteso di
ciò che mi aggiunge ripetersi da molti nel senso di agevolar via allo
scopo; è però del tutto falso l'annunzio che assicuravasi comunicato
per via telegrafica...
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232 JACQUES MARTIN
XI
Mons. Garibaldi au Cardinal Antonelli
Paris, 20 mars 1853 ibid. N. 607, in cifra (minute)
Ieri all'occasione che gli rimisi la risposta del Santo Padre alla
notificazione del suo matrimonio, l'Imperatore mi domandò se da Roma
mi si scriveva qualche cosa intorno al « sacre » ; ben inteso, sebbene non
abbia ciò detto esplicitamente, se il Papa verrebbe ο no in Parigi a
tal oggetto. Risposi che nulla affatto mi si scriveva, ma che però, quando alcuni mesi sono, resi conto delle prime voci che si sparsero qui a tal
proposito, compresi dalla risposta che si riguardava costì la cosa come
molto grave e diffìcile; aggiunsi che infatti, mettendo da parte ogni altra
difficoltà, non sarebbe facile al Santo Padre di lasciar Roma nelle attuali
circostanze. Replicò Sua Maestà che non avea ancor all'uopo una idea
determinata, ma che amerebbe di sapere (non mi disse peraltro di occu
parmene) che penserebbe su di ciò il Santo Padre, trattandosi di cosa
che può essere molto importante per la Francia e quindi per l'Europa e per la Religione.
Il discorso non ebbe in sostanza altro seguito; ma questa prima
apertura di Sua Maestà unita ad alcune parole dettemi in questi ultimi
giorni incidentemente dal Sig. Fould, capo di questo Ministero, mi danno
a credere che ben presto l'Imperatore farà costì parlare in proposito; e ciò lo credo tanto più che da qualche tempo qui tutti si trattengono sulla venuta del Papa. Gli amici e addetti al Governo la desiderano viva
mente; altri vi sono indifferenti; ed altri, cioè gli avversari politici del
Governo vi sono del tutto contrari, e dicono perfino che il Papa venendo
per l'oggetto di cui si tratta comprometterebbe se e la Religione. I se
condi, perchè il Papa potesse venire convenientemente, vorrebbero che
prima della sua venuta non si promettessero solamente ma si facessero
dal Governo delle larghe e solide concessioni alla Chiesa; i terzi, se tali
concessioni avessero luogo, sebbene sempre dolenti, forse non oserebbero
più parlare della suindicata compromissione.
Inchinato ...
XII
Henri, Comte de Chambord, à Pie IX
Venise, 18 mars 1853 ASV, Fondo Pio IX, Francia, Sovrani, (originai)
Très Saint Père,
Comme chrétien, comme français et petit-fils de S. Louis, je dois à
la Religion, à ma patrie et à ma famille dont je suis le chef, d'en ap
peler aux inspirations de votre conscience et de vostre justice, à l'occa
sion de l'acte qui est en ce moment sollicité de Votre Sainteté avec de
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 233
si vives instances. Cet acte n'a manifestement d'autre but que de con
sacrer, s'il était possible, par la main du Vicaire de Jésus-Christ, le
renversement du droit monarchique et des principes qui sont la base
essentielle de l'ordre social. Votre Sainteté y consentira-t-elle? Etrangère aux révolutions d'où sont sortis tous nos malheurs, prendra-t-elle sous
sa sauvegarde une des phases de ces tristes vicissitudes, auxquelles notre
infortuné pays est en proie, depuis qu'il s'est écarté de la loi fonda
mentale qui fit sa grandeur? Pourra-t-elle se résoudre à briser elle-même
les vieux et salutaires liens qui unissent la monarchie au S. Siège, et
à sanctionner la proscription de toute une race royale, la plus ancienne
et l'une des plus catholiques de l'univers? Votre coeur paternel ne se
sentira-t-il pas ému et troublé à la pensée de cette longue suite de mo
narques, honorés par vos prédécesseurs des titres glorieux de Rois très
chrétiens, de fils aînés de l'Eglise, et qui en ont été dans tous les temps
les amis sincères, les fermes appuis et les zélés défenseurs? De nos
jours même c'est encore la maison de France qui a légué à la Religion
et à la patrie un empire tout entier conquis par ses armes, dans cette
terre d'Afrique, où on a vu avec admiration se relever après tant de
siècles la chaire vénérée de l'immortel évêque d'Hippone, et s'ouvrir
pour la vraie foi un vaste champ de nouveaux et pacifiques triomphes
sur la barbarie.
Qui oserait dire, Très Saint Père, que ces souvenirs sont bannis de
l'âme des Français, et qu'en paraissant les méconnaître vous ne con
tristeriez pas bien des coeurs religieux et fidèles dans toutes les régions
de la société? Qui oserait dire que tout ce qui s'est fait en France depuis
quinze mois est un gage de concorde pour les esprits, de stabilité pour
les gouvernements, de bon exemple pour la conscience des peuples; et
le chef de l'Eglise croira-t-il de sa dignité et de sa souveraine sagesse
d'aller en quelque sorte l'approuver par sa présence et se porter garant
du régime inconnu qui s'inaugure?
Le propre des pouvoirs issus d'une pareille origine est de commen
cer, autant qu'ils le peuvent, par la mansuétude, et de finir par la vio
lence. Un grand exemple en a déjà instruit et le S. Siège et la France
et le monde. On demande à Votre Sainteté de détourner ses regards du
passé et de l'avenir; et moi je lui demande d'embrasser à la fois l'un
et l'autre dans ses méditations devant Dieu. Quand Pie VII, d'auguste
et de douloureuse mémoire, accomplit ce voyage qui devait lui coûter
tant de saintes larmes, il rapportait au milieu de nous la croix qui avait
disparu. Mais les catastrophes inouïes qui avaient précédé sa résolution
apostolique et les promptes afflictions qui la suivirent, ont été presque
entièrement réparées par les efforts de la royauté et par les travaux
infatigables de l'Eglise de France. Aujourd'hui une condescendance si
extraordinaire de la part du père commun des fidèles, ne pouvant plus
s'expliquer par l'impérieuse loi de la nécessité, au lieu d'être utile à la
Religion, lui porterait un coup funeste, et arrêterait l'heureux mouvement
qui, à travers les calamités publiques, ramène les esprits et les cœurs
au respect des saintes croyances. L'Eglise, pour affermir ses conquêtes,
a besoin au contraire plus que jamais de ne pas mêler ses destinées à
ce qui passe, et elle ne peut apparaître à nos yeux avec tout son empire
qu'associée au droit et à la justice.
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234 JACQUES MARTIN
J'ai la douce consolation, Très Saint Père, de servir de loin mon
pays, ainsi que la cause générale de Tordre et de la vérité, en donnant
cette nouvelle preuve de mon dévouement sans bornes aux intérêts sa
crés de la religion, et en déposant ces considérations aux pieds de Votre
Sainteté, en même temps que les sentiments du respect filial avec lequel
je suis, Très Saint Père, de Votre Béatitude,
le très dévot fils
Henri
XIII
Procès verbal de la remise de la lettre du Comte de Chambord à Pie IX
Rome, 20 avril 1853 ibid. {autographe, de la main de Pie IX)
La mattina del giorno 20 aprile 1853 si presentò al Papa il Sig. Bar
berey latore di una lettera del Conte di Chambord. Il Papa interrogò il portatore se conoscesse il contenuto della lettera, al che rispose nega
tivamente; ma soggiungendo il Papa che ben facilmente poteva presu mersi che quella discorresse di un supposto viaggio che tutti i pubblici
fogli attribuivano al Papa, sentì rispondersi che al certo quello doveva
essere il tema dello scritto, che a lui non era stato letto, ma non ne
ignorava il tenore. Lette le prime linee si verificò subito che la facile
profezia erasi verificata. Troncata subito la lettura disse il Papa che
realmente tutti parlavano di questo viaggio e dello scopo al quale doveva
essere diretto, ma che in realtà nulla esisteva di positivo e di vero, e
niuna domanda eragli stata fatta in modo officiale. Aggiungeva che un
atto di tal natura non poteva essere senonchè la conseguenza di grandi favori accordati alla Chiesa, e di una piena libertà alla medesima resti
tuita. Dalle pubblicazioni fatte su questa materia dalle gazzette, il Papa
prese a dire qualche parola sulla libertà dello scrivere, e che egli perciò non poteva impedire che si scrivesse e si parlasse anche della corona
zione che si suppone debba farsi in Parigi. Disse pertanto che quando sarà giunto il momento determinato dal
Signore di rimettere sul trono dei Padri suoi Sua Altezza Reale, si
ricordasse di non assidersi a prezzo della pubblica morale, come fece
il buon Carlo X, che non appena fu proclamato Rè, si lasciò indurre a
dilatare la libertà della stampa; di guardarsi bene dal volere incatenare
la libertà della Chiesa, innalzando la Chiesa Gallicana sopra li stessi vo
leri della Santa Sede, come fece Luigi XIV, il quale, quantunque nel
finire della sua vita consolò Clemente XI, fu però il martello del Ven.
Innocenzo XI.
Non aggiungo, disse il Papa, di guardarsi dall'imitare certi principi di Luigi XVIII, giacché è persuaso della vera pietà e soda religione che
distinguono il giovane Principe. Concluse finalmente col dire che per risposta a Sua Altezza avrebbe
potuto riferire il colloquio tenuto, e ripetendo che nulla sapeva del
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 235
temuto viaggio per cui il Principe poteva esser tranquillo, rivolse il di
scorso al sig. Barberey, e li disse: figlio, voi siete giovane, e mi giova
sperare che vedrete sul trono il vostro Padrone; che se si riguardi la
grande prestezza colla quale ai giorni nostri si succedono li avvenimenti,
posso credere di vederlo ancor io. In questo caso vi aspetto in Roma, e me felice se potrò dirvi che il nuovo Re non ha cominciato il suo
Regno col comprare una certa opinione a prezzo della morale e della
libertà della Chiesa. Dio lo voglia.
XIV
Napoléon III à Pie IX
Palais des Tuileries, le 8 mai 1853 ibid. N. 22 (originai)
Très Saint Père,
Dès que le suffrage de la nation française eut rétabli l'Empire, un
de mes premiers désirs fut que la consécration religieuse vînt sanctifier
le vote populaire. Je différai cependant l'époque de cette cérémonie parce
que j'étais persuadé qu'elle n'aurait toute sa grandeur et tout son effet
que si elle était présidée par le chef auguste de la religion; et je voulais
savoir s'il entrait dans les vues de Votre Sainteté de venir imprimer par sa présence au front de ce peuple si souvent égaré le sceau de la foi
et de la vérité. Je n'ai pas voulu jusqu'ici m'adresser directement à
Votre Sainteté parce que je ne voulais pas influencer ses décisions et
encore aujourd'hui je ne lui écris pas par mon ambassadeur afin que cette démarche n'étant pas officielle Elle puisse me répondre sans con
trainte.
Je sais, Très Saint Père, toutes les raisons qu'on peut alléguer pour
empêcher Votre Sainteté de venir en France; mais à mes yeux toutes
ces raisons tombent si Ton peut répondre affirmativement à ces deux
questions :
1° Le sacre de Napoléon III par le pape Pie IX doit-il être utile à
la religion? 2° Doit-il contribuer au repos de l'Europe? Or je n'hésite pas à affirmer que la venue du chef suprême de l'Eglise
aura pour effet de rallier tout le clergé français, de remuer tous les
esprits dans un sens religieux, de donner une nouvelle force au gouverne
ment pour favoriser la religion catholique; la présence du pape à Paris
fortifiera le pouvoir que je tiens du peuple et par conséquent consolidera
en Europe l'autorité monarchique et la paix.
Aussi, Très Saint Père, si je plaide ici ce qu'on peut appeler ma
cause, c'est bien plus par amour des grands principes que j'ai à coeur
de défendre, que par intérêt personnel. Je prie donc Votre Sainteté de
me faire connaître sa volonté. Si elle voyait des difficultés insurmon
tables à venir en France, je n'en conserverais pas moins une vive recon
naissance de ses bonnes intentions à mon égard, et alors le sacre, qui
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236 JACQUES MARTIN
de toutes façons ne peut avoir lieu que vers l'automne, se ferait sous
les auspices du clergé français et d'un cardinal délégué par Votre Sainteté.
Je vous prie, Très Saint Père, de recevoir avec bonté l'assurance de
ma profonde vénération.
Votre dévoué fils
Napoléon 40
XV
L'accueil de Pie IX à la requête de Napoléon III dans le récit du Marquis Anatole de Ségur
(A. de Ségur, Mgr de Ségur I, 208)
Pie IX, tenant d'une main la lettre de l'Empereur et de l'autre main son lorgnon, lisait à voix basse, en balançant légèrement sa tête, avec un grand intérêt et une satisfaction visible.... La lecture finie, le Pape dit tout haut avec admiration : « Ecco una magnifica lettera ! » — Très Saint Père, se hasarda à demander Mgr de Ségur, qu'est-ce que l'Empe reur demande à Votre Sainteté?» — «Ah! Il voudrait être sacré, et il me demande d'aller le sacrer moi-même à Paris ». — « C'est bien naturel,
*> La lettre d'accompagnement, adressée à Monseigneur de Ségur, est égale ment du 8 mai 1853:
« Mon cher Monsieur de Ségur, Je profite du départ de Monseigneur Ricci pour vous envoyer la lettre ci
jointe pour le Saint Père. Je lui demande dans cette lettre de me dire franche ment s'il veut venir à Paris. Je préfère que cette lettre passe par vous afin qu'elle n'ait point de caractère officiel; vous tâcherez de me faire parvenir la réponse le plus tôt possible. Je ne vous ai pas écrit depuis longtemps parce que je n'avais pas fixé mes projets sur deux choses importantes, le sacre et les articles organiques. Quant au sacre, si le pape ne croit pas pouvoir venir, il aura lieu vers le mois de septembre et je réunirai à cet effet tous les évêques de France. Quant aux articles organiques bien avant qu'on songeât à l'Empire, j'avais chargé l'évêque de Carcassonne de dire au Saint Père combien je dé sirais que d'un commun accord ils pussent être révisés, mais dès qu'il s'est agi du sacre, j'ai agi avec plus de réserve, car je ne voulais pas qu'on crût que c'était par intérêt ou par ambition que je désirais la révision de ces articles, tandis qu'au contraire ce n'était qu'en vue d'une entente plus intime avec le pouvoir spirituel et pour le bien de la religion. Cependant, malgré moi, il en a transpiré quelque chose dans le public, et j'ai vu avec peine que l'opinion était très opposée à tout changement qui aurait l'air d'une concession faite à la cour de Rome. Sans doute, la venue du Saint Père ferait un grand bien aux idées religieuses et à la politique. Mais dans ce monde, une foule de petites considérations viennent toujours entraver les grands projets. Enfin, que la volonté de Dieu soit faite... » (Anatole de Ségub, Monseigneur de Ségur I, 209). On voit par cette finale que l'Empereur s'attendait assez à une réponse négative et envisageait un sacre sans le pape, qui, de fait, n'eut jamais lieu. On voit aussi qu'il savait au besoin arranger la \érité: ce n'est nullement « bien avant qu'on songeât à l'Empire », mais en pleine campagne pour son rétablissement, que Bonnechose avait été chargé par lui de faire des ouvertures à Pie IX. Le Monseigneur Ricci dont il est question dans le début de la lettre devait être un prélat de curie, Achille Maria Ricci, qui figure sur les Notizie per l'anno 1853 parmi les prélats référendaires (p. 245) et parmi les Chierici di Camera avec le titre de « Uditore del Camerlengo » (p. 280).
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 237
reprit en souriant le jeune prélat... » — « Sans doute, ma vi sono delle
difficoltà ». — « Peut-être, demanda Mgr de Ségur, certains membres du
Sacré Collège verraient-ils la chose de mauvais oeil? » — « Non, non,
reprit vivement le Pape, les difficultés ne viennent point des cardinaux... Ce qui rend le cas embarrassant, c'est que nous sommes sur le point de conclure un excellent Concordat avec l'Autriche, et que dirait l'Au triche si j'allais en France? Je risquerais de faire rompre les négocia tions ... Et puis, ajouta-t-il d'un ton grave, même sévère, je ne peux mettre le pied sur le sol français tant que subsistent les articles orga
niques. Le premier de ces article est un soufflet pour moi, è uno schiaffo
per me ! »
Il s'arrêta, relut tout bas certains passages de la lettre de l'Empereur, réfléchit un instant, après quoi, s'adressant brusquement à l'auditeur de Rote toujours à genoux près de lui: « Cosa ne pensa Mons. de Ségur? » (...) — « Pour ne pas mécontenter l'Autriche, pourquoi Votre Sainteté, après avoir sacré l'Empereur Napoléon à Paris, n'irait-elle pas sacrer l'Empe reur d'Autriche à Vienne? Cette apparition de la Papauté produirait par tout les plus merveilleux effets. Du jour où Votre Sainteté toucherait le sol français, elle verrait toute la France à ses pieds, ce serait le coup de mort pour le gallicanisme... De Paris à Vienne, elle traverserait l'Alle
magne et porterait un coup décisif au protestantisme... Partout ce serait
un triomphe tel que la Papauté n'en a pas connu depuis trop longtemps ». Pie IX laissa Mgr de Ségur développer ce thème; il l'écoutait en
silence, mais avec un sentiment visible de satisfaction. — « Ebbene, an
dremo!», s'écria-t-il... ; seulement si l'Empereur tient à ce que j'aille en France, il faut qu'il m'ouvre la porte. Qu'il fasse avec moi un nouveau
Concordat à peu près semblable au premier, dont le dernier article dira
simplement : « Est abrogée toute disposition de loi ou décret contraire
à la présente convention ». Je laisserait passer trois mois pour éviter à
l'Empereur le reproche qu'il redoute, d'avoir fait un marché dans un
but d'ambition personnelle; « e poi, ajouta-t-il en frappant de sa main
droite sur sa main gauche fermée qui tenait sa tabatière, e poi, in
carrozza! »
Mgr de Ségur s'empressa, au sortir de l'audience, d'écrire à l'Em
pereur pour l'informer des bonnes dispositions du Souverain Pontife.
Le principe du voyage à Paris et du sacre était admis, et l'on pouvait
espérer arriver à une entente sur le mode de révision des articles orga
niques, que l'Empereur déclarait lui-même condamnables au fond. (...)
XVI
Pie IX à Napoléon III
Rome, 1er juin 1853 ASF, Fondo Pio IX, Francia, Sovrani, Ν. 23 (copie)
A Sua Maestà l'Imperatore de' Francesi.
Maestà, La lettera che Vostra Maestà mi ha diretta mette a dura
prova la sensibilità dell'animo mio e del mio cuore paterno. Fino dal
primo momento nel quale mi fu fatto intendere il desiderio di Vostra
Maestà risposi coll'esporre quelle difficoltà che mi si affacciarono alla
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238 JACQUES MARTIN
mente, e che mi si presentavano come un ostacolo alla esecuzione del
progetto. Ne parlai con Mons. de Ségur e col Sig. Generale de Cotte.
All'uno ed all'altro, fra molte altre riflessioni, feci conoscere che per
agevolare il mio viaggio in Francia col fine di celebrare la sacra cere
monia della Coronazione, dando un esempio non solo raro ma unico
nella Storia ecclesiastica di vedersi incoronati dai Sommi Pontefici due
Personaggi della stessa Dinastia41, erami necessario di essere appoggiato dalla Maestà Vostra con qualche atto che giustificasse al cospetto di tutto
il mondo questa eccezione alli esempì. Per conseguire questo fine, con
segnai a Mons. Vescovo di Carcassona tutto quello che poteva essere
necessario per manifestare i desideri della S. Sede, tendenti ad ottenere
lo svincolo della Chiesa da quei legami coi quali la tengono avvinta li
articoli organici. Vostra Maestà basta che abbia la sofferenza di leggere i due primi articoli di quella disposizione per convincersi nella sua giu stizia quanto venga disconosciuta e depressa l'autorità della S. Sede in
se stessa e nel suo Rappresentante. Le circostanze della Francia hanno im
pedito e impediscono a Vostra Maestà di poter compiacere a questi
desideri, e un articolo che si lesse tempo fa nel Monitore mi convinse
sempre più della esistenza di questo impedimento. Conosco benissimo e tutta l'Europa lo conosce egualmente che l'or
dine pubblico che ora si gode è un benefìzio che si deve a Vostra Maestà.
Io poi conosco di più come Ella siasi pronunziata in tante circostanze
favorevole agli interessi della Chiesa in Francia ed in Oriente, nè lascierò
mai di darne pubblica testimonianza ogni qual volta mi cada in acconcio
di poterlo fare. Ma non è men vero che il molto fatto da Vostra Maestà
a favore della Chiesa non ha distrutto i vincoli che Vostra Maestà ha
trovati, e che qualora fossero tolti di mezzo darebbe a me la forza neces
saria per intraprendere il viaggio vincendo i moltissimi ostacoli che mi
si frappongono. Avevo io dunque ragione di dire che la domanda della Maestà Vostra
mette a dura prova il mio cuore, giacché per la molta gratitudine che Le professo per tutto quello che ha operato e che opera a vantaggio degli Stati della Chiesa, mi sentirei tutto inclinato a darlene prova col
secondare la sua richiesta; le ragioni esposte e le molte altre che la
Maestà Vostra non ignora mi pongono nella dolorosa posizione di non
poterlo effettuare. Dall'altra parte il Cardinale Arcivescovo di Reims parmi
quel soggetto indicato a compiere la sacra funzione, poiché l'arcivescovo
di quella sede ha in ogni tempo consecrato i Sovrani di Francia42.
Spero che la Maestà Vostra vorrà riconoscere in queste mie dichia
razioni e la buona volontà per compiacerlo, e la difficoltà che si oppone al buon volere. A me non rimane se non che porgere suppliche al Signore
41 Le cas n'eût pas été unique. Les papes du Moyen-Age avaient couronné quatre personnages de la même famille: Othon I (f 973), Othon II (f 983), Othon III (f 1002) et Henri IV le germanique (f 1106); et trois de la même dynastie: Frédéric I (f 1190), Henri VI (f 1197) et Frédéric II (f 1250). Mais c'étaient des exemples assez lointains pour avoir été oubliés par les deux interlocuteurs.
42 C'était le cardinal Thomas Marie Joseph Gousset (1792-1866), archevêque de Reims depuis le 26 mai 1840, et cardinal depuis le 30 septembre 1850.
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LE COURONNEMENT DE NAPOLÉON III 239
affinchè faccia tutto accadere a seconda dei decreti adorabili della sua
santissima volontà e dei suoi divini consigli. Riceva l'Apostolica Benedizione che con effusione di cuore comparto
a Vostra Maestà, all'augusta Consorte ed a tutta la Francia.
Datum Romae apud S. Petrum
die 1 junii 1853 P.N. A. VII PIUS Pp. IX
XVII
Napoléon III à Pie IX
Paris, 27 juin 1853 ibid. N. 24 (originai)
Très Saint Père,
J'ai reçu avec reconnaissance la lettre que Votre Sainteté a bien
voulu m'écrire et quoique je regrette profondément la décision qu'elle a cru devoir prendre j'ai hâte de lui dire que cette décision, que je
respecte, ne peut en rien changer les sentiments de profonde vénération
que je lui porte et dans l'avenir Votre Sainteté me trouvera comme par le passé prêt à me dévouer à la cause de la religion et de son auguste chef.
Je prie Votre Sainteté d'être persuadée du désir sincère que j'éprouve de conserver son amitié et de lui donner des preuves de mon attachement
et du respect filial avec lequel je suis, Très Saint Père,
Votre très fidèle fils
Saint-Cloud, le 27 juin Napoléon
XVIII
Le Chargé d'affaires de la Nonciature de Paris mons Vecchiotti 43
au Cardinal Antonelli
Paris, 20 septembre 1853 ASV, Nunziatura di Parigi, 1853, Ν. 796, in cifra (minute)
Ieri ho veduto Mons. de Ségur che lascerà lunedì Parigi per recarsi
a Roma dopo aver passato tre giorni a Moulins. Egli mi disse di aver
veduto il giorno precedente l'Imperatore il quale gli confidò di aver
rinunziato interamente al desiderio di esser incoronato dal Papa, giacché non voleva al medesimo da una parte creare difficoltà e imbarazzi, e
vedeva dall'altra l'impossibilità di accedere alla dimanda di rettificare
gli articoli organici e la legge sul matrimonio civile senza urtare ed
offendere la pubblica opinione....
43 Le Nonce Garibaldi était mort à Paris le 16 juin 1853. Le successeur
Mons. Carlo Sacconi fut nommé seulement le 28 septembre suivant, arriva à
Paris le 4 décembre et présenta ses lettres de créance le 8 décembre.
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240 JACQUES MARTIN
XIX
Le Chargé d'affaires Vecchiotti au Cardinal Antonelli
Paris, 17 octobre 1853 ibid. N. 825 (minute)
... L'imperadore toccò la questione degli articoli organici e gli parlò [al Vescovo di Amiens Mons. de Salinis] del desiderio che egli avrebbe
di entrare in trattative col Santo Padre sopra tale materia. Gli aggiunse che aveva incaricato già un prelato a far officiosamente qualche apertura a Roma, ma che aveva veduto che si chiedeva troppo, e che non poteva aderire a tutte le esigenze, senza urtare certe sensibilità e senza eccitare
l'opinione pubblica, talché aveva dovuto pel momento rinunziare al suo
piano.
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Document XIII, p. 1 et 2 (voir p. 234sv.).
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