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Ils ont marqué l’année 2015 Frédéric Conchy (Exosun) Daniel Harari (Lectra) Novateurs, audacieux et confiants. Découvrez pourquoi Daniel Harari et Frédéric Conchy sont les Aquitains de l’année 2015 Internet Tous nos dossiers sur le Web La région, le département, les entreprises et toutes les informations économiques sont sur www.sudouest.fr Palmarès Classement Retrouvez le palmarès des 50 premières entreprises du département avec Pouey International Dossier grande région Infrastructures, savoir-faire, leaders... Tour d’horizon des atouts économiques de la future grande région Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin Tourisme, le nouvel Eldorado GIRONDE Les suppléments du quotidien

L'Economie et le Tourisme dans la nouvelle Aquitaine

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Ils ont marqué l’année

2015

Frédéric Conchy (Exosun)

Daniel Harari

(Lectra)

Novateurs, audacieux et confiants. Découvrez pourquoi

Daniel Harari et Frédéric Conchy sont les Aquitains

de l’année 2015

Internet

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Tourisme, le nouvel Eldorado

GIRONDE

Les suppléments du quotidien

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Supplément gratuit au journal du 3 décembre

Président-Directeur Général : Olivier Gérolami

Directeur général délégué et directeur de la publication : Patrick Venries

Réalisation : Agence de développement Directrice et rédactrice en chef adjointe :

Marie-Luce Ribot Chef de rédaction : Xavier Sota

Responsable du secrétariat de rédaction : Coralie Morin Illustration de Une : Archives Thierry David

Secrétariat de rédaction : Sophie Liskawetz Siège social :

Journal « Sud Ouest » 23, Quai des Queyries, 33094 Bordeaux Cedex

Tél. 05 35 31 31 31 www.sudouest.fr

Régie Sud-Ouest publicité : Tél. 05 35 31 27 06

N° de commission paritaire : 0420 C 86477

Dossier régional : les atouts de la grande région Les contours du nouveau cadre régional .... 4-5 La Rochelle, le port de la future région ......... 4-5 Vers la privatisation des aéroports ? .................... 6 Les effets économiques de l’aéroportuaire ..... 7 Les retombées de la LGV Tours-Bordeaux ....... 8 L’A89, un lien bénéfique ................................................. 9 Les grands ports de la région ................................. 10 Legrand à l’heure d’internet .................................... 11 La Maif vise l’économie numérique .................. 12 La trajectoire mondiale de DRT ............................. 13 Baillardran, une marque territoriale .................. 13 Safran, le plus gros industriel ................................. 14 Niort, puissance financière ....................................... 16 Maintenance aéronautique .................................... 18 Vin et Cognac, deux univers différents ............ 20 La première forêt de France .................................... 21 La bourse avec modération ..................................... 22 Les Aquitains de l’année Le Prix, mode d’emploi ...................................... 24-25 Le jury ...................................................................................... 26 Les deux lauréats : Lectra et Exosun ................ 27 Les six nominés : Aquitec/Aliénor Net, Falières Nutrition, Transports William A2B, Le Petit Basque, Baillardran et Belco Courtage ........................................................................ 28-29 Dossier Tourisme, le nouvel Eldorado ITV Arino ........................................................................ 30-31 L’hôtellerie bordelaise ................................................. 34 Bienvenue à « Accor land » ...................................... 35 Le luxe la joue modeste .............................................. 36

Tourisme culinaire, un vecteur de croissance 38 Le bal des grands chefs .............................................. 39 Congrès et expos : Bordeaux fait l’affaire 40-41 Le tourisme d’affaires s’envole ........................... 42 Chambre avec table étoilée ..................................... 43 Le phare viticole bordelais ........................................ 44 « Le consommateur n’est plus passif » ........... 45 Ils veulent comprendre la vigne .................. 46-47 Les « petits » malins du fleuve ............................... 49 Le service aux navires en plein essor .............. 50 Pontons : qui va payer ? .............................................. 52 Les touristes « flottants » rapportent ............... 53 Internet court-circuite les agences immo .... 54 Campings, la belle étoile ............................................ 55 Un Bassin où l’eau vaut de l’or .............................. 56 Mettre les touristes au vert ...................................... 58 L’e-tourisme leur fait pousser des ailes .... 60-61

Palmarès Tableau : Les 50 premières entreprises en chiffre d’affaires du département .......... 32

Comment lire les tableaux ? .................. 33

Trois questions à Bertrand Lacampagne, président du directoire de Pouey International ............................... 33

Les 50 premières dans l’industrie ...... 48

Les 50 premières dans les services .. 49 Les 50 premières dans l’export .............50

Les 50 premières dans le commerce ..... 54 Les 50 premières dans le BTP ....................... 57

Les 50 premières dans l’agroalimentaire ................................................ 62

SOMMAIREÉDITORIAL

Élargissement du champIl ne s’agira pas que d’une simple addition, de moyens, de lignes budgétaires inscrites ou du nombre de salariés des groupes (Fayat, Safran, Legrand…) travaillant dans les trois régions Aquitaine, Poitou-Charen-tes et Limousin. La création de la nouvelle entité régionale rassemblant ces trois for-ces obéit à d’autres logiques, économiques et territoriales. Et derrière les beaux discours déjà affûtés sur la plus grande région agri-cole ou forestière, la première ou la seconde sur les drones, le pôle maintenance aéro-nautique renforcé ou le pôle image Angou-lême-Bordeaux, se profilent des évolutions territoriales lourdes qui gagneraient à être davantage mises en lumière au cours de la campagne électorale.

D’abord et avant tout, la prééminence de la métropole bordelaise, trônant désormais au centre d’un territoire grand comme l’Au-triche. À La Rochelle et à Angoulême, on s’en

félicite. À Pau ou Périgueux, on s’inquiète da-vantage de ces nouvelles hiérarchies terri-toriales en gestation.

La deuxième ligne de force est le poids grandissant des départements de l’intérieur, vaste zone rurale allant de la Charente à la Creuse, de la Haute-Vienne au Lot-et-Ga-ronne et qui n’auront pas d’autres alterna-tives que de s’unir pour éviter d’être sub-mergés par le dynamisme littoral atlantique renforcé par le pôle rochelais.

Comme à chaque fois qu’il s’agit de cons-truire un nouveau cadre, la question des in-frastructures va enfin se poser dans de nou-veaux termes. Routes nationales, liaisons ferroviaires est-ouest et aéroports vont vite se hisser en haut de la pile des dossiers prio-ritaires. C’est sur ces enjeux que « Sud Ouest éco » tente de vous éclairer dans ce dossier annuel. JEAN-BERNARD GILLES

Les atouts de la grande région

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Dossier

Bien sûr, le nouvel ensemble Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin dont la fusion sera scellée le 1er janvier pro-

chain, sera un poids lourd européen de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Avec ses coopératives puissantes, ses industriels de l’agroalimentaire de premier plan et sa forêt, où les feuillus du Limousin et les ré-sineux des Landes de Gascogne pourront sans doute nouer de futures alliances, la nouvelle Aquitaine aura les atouts pour être dans la course.

Évidemment les renforts corréziens, ro-chefortais et les usines du groupe Safran, du département de la Vienne, donneront un poids supplémentaire à l’industrie aé-ronautique aquitaine, tirée au nord par les succès du Rafale, au sud par les développe-ments de Turboméca et partout, en Lot-et-Garonne et Landes notamment, par la

montée en puissance des cadences de pro-duction toulousaines des Airbus A320 et A350, dont la région est la sous-traitante.

« Nouvelle hiérarchie urbaine » Mais il faudra aussi lire les enjeux écono-miques de la grande région avec d’autres paires de lunettes. « C’est une nouvelle hié-rarchie urbaine qui s’imposera de fait sur un territoire très vaste », explique Pierre Delfaud, universitaire bordelais et spécia-liste d’économie. Bordeaux dominera le nouvel ensemble et ne sera pas contesté avec son aire urbaine de plus d’un million d’habitants, de Lacanau à Biscarrosse. Au centre de ce futur territoire grand comme l’Autriche, elle disposera, comme la France des années 1960, d’agglomérations d’équi-libre : trois au nord, Poitiers et Limoges, vil-les universitaires et hospitalières ainsi que

La Rochelle, l’ambitieuse, et deux au sud, Pau et l’agglomération littorale basque, qui ne manqueront pas de se bagarrer demain pour les financements régionaux. Et de vil-les d’environ 100 000 habitants, spéciali-sées comme Niort avec son pôle mutua-liste, ou structurantes pour l’ensemble des territoires ruraux qu’elles fédèrent comme Périgueux, Mont-de-Marsan ou Angoulême.

D’autres dossiers économiques et d’in-frastructures vont animer la future assem-blée régionale qui ne sera pas seulement tiraillée par les déséquilibres entre les ag-glomérations littorales et les départements ruraux de l’intérieur. « On s’est beaucoup battu en Aquitaine pour relier Bordeaux et Pau, la deuxième agglomération de la ré-gion. Je vois mal comment on pourrait faire l’économie de liaisons plus rapides entre Bordeaux et Limoges », estime Pierre

Delfaud. Il y a fort à parier que les leaders politiques et les chefs d’entreprise de la Haute-Vienne, plaident rapidement pour que la voie ferrée Bordeaux-Périgueux-Li-moges d’une part et la liaison routière An-goulême-Limoges (la fameuse Route Cen-tre Europe Atlantique jamais bouclée) d’autre part, soient lancées. Chaque terri-

Limoges, Niort, Bordeaux, La Rochelle, seront par

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE Les poids économiques de Limoges, Niort et La Rochelle redistribuent les cartes territoriales de la grande région

Changement de cadre

La Rochelle adossée à l’Aquitaine dans la grande région, cela ne vous pose pas de problème ? Cela nous va très bien. Nous avons des filiè-res économiques fortes mais pas de capitale régionale qui nous apporte ce que nous n’avons pas sur place. Nous vivions en Poi-tou-Charentes dans un territoire d’équilibre avec des villes de tailles semblables. Nous au-rons demain une vraie capitale régionale qui nous apportera une attractivité utile à notre développement.

Quelle prééminence accordez-vous à la métro-pole bordelaise ? C’est le fruit de notre histoire. L’organisation politique suit notre organisation économi-que au final. Les sièges des grandes banques de notre territoire sont déjà à Bordeaux, que cela soit la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne, le CIC Sud-Ouest ou les déléga-tions Sud-Ouest des banques nationales, hor-

mis le Crédit Agricole qui va s’installer chez nous pour ce qui est de notre Caisse régio-nale. Elles irriguent tout le territoire. Les groupes nationaux ou les grandes entrepri-ses publiques ont leur représentation Grand Sud-Ouest à Bordeaux. C’est le cas de la SNCF par exemple. Ce regroupement est aussi le sens de notre histoire. La Rochelle est née d’Aliénor d’Aquitaine. On est, enfin, mieux relié à Bordeaux qu’à Nantes en termes d’in-frastructures.

Vous souhaitez une plus grande réactivité régio-nale dans le nouvel ensemble. Ne craignez-vous pas l’émergence d’un nouveau « grand ma-chin » administratif ? Cela ne m’angoisse pas du tout. La réactivi-té est une question d’hommes avant tout. Les grandes régions allemandes sont réacti-ves et elles sont plus grosses que les nôtres. Il faut surtout que la grande région soit bien

gérée. Avec un grand sens de responsabilité des territoires. Nous devons structurer no-tre message territorial. Si, les uns après les autres, le maire de La Rochelle, celui de Ro-chefort, les gens d’Aunis et de l’Île de Ré, vont à Bordeaux pour porter leurs dossiers res-pectifs, on peut être sûr qu’il n’y aura pas de réactivité régionale. Si nous y allons avec un projet partagé sur nos priorités touristiques, d’infrastructures, d’enseignement supé-rieur, nous faciliterons la vie de la grande ré-gion.

Quelles garanties avez-vous que les dossiers du contrat de plan État-Région, signé à Poitiers, soient financés demain par Bordeaux ? Il n’y a pas d’amour mais des preuves d’amour. Nous tenons beaucoup au ferro-viaire et portons un gros dossier d’aména-gement de la gare de La Rochelle. Il a été évo-qué avec le président de la SNCF en présence du maire de Bordeaux et du président actuel de la Région Aquitaine. Nous sommes déjà dans cette relation. Je souhaite que le futur président de la grande région porte demain ce dessein de pôle gare, nos projets agroali-

mentaires ou le pôle aéronautique de Roche-fort.

Vous voulez faire du port de La Rochelle le siège des trois ports atlantiques de la future région. C’est une provocation ? Il est dans une dynamique de croissance. Ce n’est pas le cas du port de Bordeaux. Comme le dit aujourd’hui le maire de Bordeaux, on a voulu faire un grand port maritime à Bor-deaux en oubliant la route et le fer. Le port de La Rochelle est en eaux profondes. Il est le grand port de marchandises de la grande région. Sa faiblesse est d’avoir un « hinter-land » (arrière-pays, NDLR) un peu faible. Bordeaux, qui a des réserves foncières, sera une partie de l’hinterland du port de La Ro-chelle. L’écart entre La Rochelle et Bordeaux est plus important qu’il n’y paraît car l’acti-vité de la raffinerie pétrolière d’Ambès est un acquis. Notre dynamique est beaucoup plus forte. Nous souhaitons aujourd’hui mettre le paquet sur le trafic des conteneurs. C’est un des axes forts de notre contrat de projet. RECUEILLI PAR JEAN-BERNARD GILLES

« La Rochelle est le grand port de marchandises ENTRETIEN Le territoire rochelais prépare ses dossiers. Il sera un lobby de poids dans le nouveau paysage régional le 1er janvier. Son président, le chef d’entreprise Jean-François Fountaine, précise ses intentions

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Les atouts de la grande région

mi les futures places stratégiques. PHOTOS GUILLAUME BONNAUD, « SUD OUEST », QUENTIN SALINIER ET PASCAL COUILLAUD

EN CHIFFRE

5,86 millions Le nombre d’habitants de la future grande région qui rassemblera 3,335 millions d’Aquitains, 1,784 millions de Pictocharentais et 741 000 Limousins. Elle se classe en troisième position parmi les 13 futures grandes régions en termes démographiques, derrière l’Ile-de-France (12 millions d’habitants) et Rhône-Alpes-Auvergne (7,75).

Elle contribuera à hauteur de 7,8 % AU PIB NATIONAL, ce qui la classe au 3e rang des nouvelles régions derrière l’Ile-de-France (29,5 %) et Rhône-Alpes-Auvergne (11,5 %).

La grande région s’étendra sur UN TERRI-TOIRE DE 84 036 KILOMÈTRES CARRÉS, soit un huitième du territoire national, ce qui en fait la plus vaste région française métropole et outre-mer confondus.

Le budget cumulé des trois Conseils régionaux d’Aquitaine, de Poitou-Charentes et du Limousin est de 2,8 MILLIARDS D’EUROS.

L’aire urbaine de Bordeaux est la plus peuplée avec 1 180 000 HABITANTS, suivi des aires urbaines de Bayonne (284 000 habitants) et Limoges (283 000 habitants).

Du nord charentais au sud basque, la grande région dispose de 800 KILOMÈTRES DE FAÇADE MARITIME.

Avec près de 3 MILLIONS D’HECTARES DE SURFACES BOISÉES, les forêts représen-tent 34 % de l’occupation des sols contre 28 % en moyenne sur l’ensemble du ter-ritoire français.

11 GRANDS PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ ET 5 PÔLES UNIVERSITAIRES (Bordeaux, La Rochelle, Limoges, Pau et Poitiers) jalonnent la grande région.

Turboméca, avec près de 6 000 SALARIÉS, Maïsadour (5 700 salariés), Dassault Aviation (3 000 salariés), Legrand (3 000 salariés), la Caisse d’Épargne Aquitaine Poitou-Charentes (2 800 sala-riés) et la Maaf (2 200 employés sur Niort) figurent parmi les plus gros employeurs privés de la grande région.

La grande région dispose du premier cheptel allaitant de France et ses éle-veurs détiennent 36 % DE L’EFFECTIF NATIONAL DE CHÈVRES en Poitou-Charentes surtout.

À SAVOIR SUR LA GRANDE RÉGION

toire s’arrimera sans doute davantage à son aéroport régional sur lesquels la grande ré-gion ne pourra plus faire l’impasse. Cette dernière dispose aussi d’atouts forts avec son pôle image à Angoulême, son pôle cuir et luxe dans le centre du futur ensemble (Thiviers), son port rochelais, son pôle mu-tuelles de rang européen à Niort, son pôle

chimique à Lacq en Béarn et son futur quar-tier d’affaires sur Euratlantique à Bordeaux, dont aucun autre territoire ne pourra dis-puter la suprématie régionale. Il appartien-dra à la future équipe aux commandes du gros navire de fixer le cap en acceptant ce changement de cadre régional. JEAN-BERNARD GILLES

« Le port de La Rochelle est dans une dynamique de croissance. Ce n’est pas le cas de celui de Bordeaux », plaide Jean-François Fountaine. PHOTO ARCHIVES PASCAL COUILLAUD

de la nouvelle région »

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Il est plus que probable que le dossier aé-roportuaire s’invite rapidement sur le haut de la pile des nombreux dossiers à

régler pour le (ou la) futur(e) président(e) de la future grande région Aquitaine-Poitou-Cha-rentes-Limousin. Les perspectives de privati-sation des aéroports de Nice et de Lyon l’an-née prochaine, après celui de Toulouse, passé sous pavillon chinois l’an passé, témoignent du vent de libéralisation qui souffle sur ces plateformes d’infrastructures essentielles à la vie des territoires.

Thomas Juin, le directeur de l’aéroport de La Rochelle, est surtout le président en exer-cice de l’Association internationale des aéro-ports francophones. Il pointe la nécessité ab-solue de réaliser ce que peu de régions ont su faire à ce jour : un schéma régional de déve-loppement aéroportuaire. Sur le papier le do-cument ne sera pas difficile à établir. On con-naît assez bien les dix plateformes aéroportuaires des trois régions, leur mode de gestion, le nombre de passagers transpor-tés (lire ci-contre).

La question du financement de ces infra-structures va vite se poser. Avec pour corol-laire le niveau d’engagement de la future

grande région pour soutenir tout ou partie de ces aéroports. Pour simplifier, on peut dire que trois aéroports de la grande région sont aujourd’hui au-dessus des 700 000 passagers annuels : Bordeaux, Biarritz et Pau.

Des déficits entre 300 000 et 3 millions d’euros Ils sont rentables, très rentable même pour ce qui est de Bordeaux-Mérignac, bénéficiai-res pour Biarritz et pour Pau, même si ce der-nier connaît des difficultés aujourd’hui pour financer ses investissements. Pour tous les au-tres, dont le trafic est inférieur à 700 000 pas-sagers et pour lesquels l’Union européenne, pourtant toujours très à cheval sur ces ques-tions, autorise les subventions d’équilibre, les déficits sont la règle. Entre 300 000 euros et 3 millions d’euros selon les plateformes et les années.

Jusque-là, les collectivités locales actionnai-res et les Chambres de commerce et d’indus-trie (CCI) territoriales bouclaient souvent les fins de mois. « On ne peut pas ne pas soutenir une infrastructure qui joue un rôle clé dans le développement économique de notre ter-ritoire », dit souvent Jean-Alain Mariotti, le pré-sident de la CCI du Lot-et-Garonne. Mais les

CCI ont été soumises à une diète financière sé-vère depuis trois ans par Bercy. Et ne peuvent plus assumer. Celle de La Rochelle, qui gérait directement l’aéroport depuis sa décentrali-sation, a jeté l’éponge. « Nous ne pouvions plus suivre », confirme Robert Butel, le prési-dent de la CCI locale. À Limoges, le déficit an-nuel est de 3 millions d’euros environ. Et c’est la Région qui l’absorbe, jusqu’à la fin de l’an-née. L’aéroport de Bergerac doit trouver lui aussi de nouveaux actionnaires publics.

Le problème qui va se poser est simple. Au-

jourd’hui, la région Aquitaine n’a mis qu’un petit doigt dans les aéroports. Elle va peut-être, demain ou après-demain, faire face à la priva-tisation de l’aéroport de Bordeaux, probable-ment en 2017. Et intervenir, financièrement au moins, dans la modernisation des aéro-ports régionaux : « C’est impératif », estime même Jean-François Fountaine, le président de l’agglomération de La Rochelle. Mais il fau-dra sans doute faire des choix entre les plate-formes. Le plus difficile est à venir. JEAN-BERNARD GILLES

Bordeaux-Mérignac domine largement avec 5 millions de passagers annuels, contre 7 600 pour le plus petit, Périgueux. PHOTO ARCHIVES THIERRY DAVID

AÉRIEN Ce sera l’un des premiers dossiers chauds pour la future équipe aux commandes

Aéroports sans balisesLes atouts de la grande région

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Evidemment c’est un plaidoyer. Les CCI sont encore majoritairement gestionnai-res des aéroports régionaux et présentes

au capital des syndicats mixtes propriétaires. Et elles sont soumises, de la part de l’État, à une pression financière comme jamais dans l’his-toire récente des territoires. Il n’empêche. L’étude récente que la CCI Aquitaine a produite sur l’impact économique des aéroports régio-naux aquitains a de quoi faire réfléchir. Les pas-sagers de l’avion sont nettement moins nom-breux que ceux des trains du quotidien ou de la route mais leur contribution à la vie écono-mique des territoires méritera d’être bien éva-luée par la future équipe aux commandes de la grande région.

Près de 7 millions de passagers ont transité par six aéroports régionaux aquitains en 2014, y compris donc ceux d’Agen la Garenne et de Périgueux-Bassillac qui ont des obligations de services publics vers Paris surtout. La clientèle internationale dans ce trafic passager cumu-lé est en forte croissance depuis cinq ans (plus 42 %) au point de représenter aujourd’hui plus de 40 % du total avec 2,7 millions de passagers. Il faut bien sûr y voir le succès croissant des compagnies low cost qui boostent le trafic à

Bergerac et Bordeaux qui leur a même consa-cré un terminal dédié récemment agrandi. Qui n’a pas encore pris un vol Easy Jet ou Volo-tea depuis Mérignac ?

9 000 emplois directement rattachés À la suite d’une enquête réalisée auprès de 1 762 passagers et 77 entreprises des quatre premiers aéroports aquitains (Bordeaux, Pau, Biarritz et Bergerac), il apparaît que l’aérien génère quel-que 9 000 emplois industriels et de services répartis au sein de 159 établissements, y com-pris des usines comme Dassault, Sabena Tech-nics ou la base aérienne 106. Ce qui autorise les auteurs de l’étude à avancer un impact éco-nomique direct, très largement grâce à la pla-teforme girondine, de 709 millions d’euros.

Les dépenses de personnel, la fiscalité pro-duite et les dépenses de consommation et d’in-vestissement sont prises en compte dans ce chiffre. L’impact économique indirect est lui jugé encore supérieur, de l’ordre de 972 mil-lions d’euros, qui correspondent aux dépen-ses effectuées hors des aéroports, dans la con-sommation de biens et de services. En ouvrant encore le spectre à l’impact économique in-duit, c’est-à-dire au rôle d’entraînement de ces

plateformes aéroportuaires dans l’économie régionale, les auteurs de l’étude aboutissent au chiffre de 6 milliards d’euros. On peut donc évaluer, prétend la CCI Aquitaine, à 7,7 mil-liards d’euros la valeur économique générée par les six aéroports de la région.

« Lorsque la future grande région mettra toutes ces données sur la table, on s’apercevra vite que les besoins de financement, soit pour

les investissements, soit pour les subventions d’équilibre de certaines plateformes, ne sont pas si élevés », estime Thomas Juin, directeur de l’aéroport de La Rochelle. À titre de compa-raison, les TER coûtent chaque année 140 mil-lions d’euros au budget de la région Aquitaine. Sans parler des investissements dans la grande vitesse. JEAN-BERNARD GILLES

Les passagers de l’aéroport de Biarritz dépensent 123 millions d’euros chaque année sur le territoire. PHOTO ARCHIVES BERTRAND LAPÈGUE

ANALYSE Les CCI d’Aquitaine ont mesuré les effets économiques des aéroports régionaux

L’impact aéroportuaireLes atouts de la grande région

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Avec Bordeaux à deux heures et cinq mi-nutes de Paris mi-2017, la gare Saint-Jean va changer de dimension. À l’ho-

rizon 2020, elle devrait accueillir 18 millions de passagers, contre 11 millions aujourd’hui. Mais ne nous méprenons pas, « la LGV ne crée pas de dynamisme économique, sans opérations d’aménagement du territoire en parallèle », rappelle Pierre Delfaud, profes-seur émérite d’économie de l’Université de Bordeaux. C’est pourquoi a été lancé le pro-gramme Euratlantique, qui va transformer pas moins de 738 hectares sur Bordeaux, Bè-gles et Floirac d’ici 2030. Les chiffres donnent le tournis : 480 000 m² de bureaux, dont un quartier d’affaires de 300 000 m² autour de la gare. Mais aussi 15 000 logements, 150 000 m² de locaux d’activité, 50 000 m² de commerces, 140 000 m² d’espaces pu-blics... Au total, 5 milliards d’euros d’argent public et privé vont être investis. Objectif : attirer des entreprises innovantes et 250 000 nouveaux habitants en quinze ans dans la métropole.

Le numérique bordelais attire Pour l’heure, les premiers indicateurs sont encourageants. La demande est là. Sur les 100 000 m² de bureaux qui seront livrés près de la gare avant fin 2017, plus de la moitié a déjà été attribuée. Mais il s’agit en bonne par-tie de sociétés déjà installées sur le territoire, comme la Caisse d’Épargne Aquitaine- Poi-tou-Charentes, qui déplace son siège social de Mériadeck vers les quais de Paludate. Des choix qui consolident et renforcent les puis-santes filières tertiaires de Bordeaux, à l’image du secteur bancaire ou du pôle san-té, qui va se créer au cœur d’Euratlantique.

Ceci étant, « phénomène nouveau, deux entreprises américaines, une coréenne et une britannique sont venues récemment nous voir dans l’idée d’installer leur siège eu-ropéen dans la cité numérique à Bègles », dévoile Stéphane de Faÿ, directeur général de l’établissement public d’aménagement Bordeaux-Euratlantique. Les raisons sont connues. Bordeaux jouit d’une image de ville où il fait bon vivre. Mais surtout, la filière nu-mérique bordelaise, auréolée de son label French Tech, est en plein essor. Stéphane de

Faÿ est convaincu que « Bordeaux peut deve-nir la première ville en Europe pour créer son entreprise », en particulier dans ce sec-teur d’activité, qui emploie déjà près de 25 000 personnes dans l’agglomération.

Angoulême, le renouveau C’est l’autre grande gagnante de l’arrivée de la LGV, qui la place à trente-cinq minutes de Bordeaux et une heure quarante-cinq de Pa-ris. De nombreuses réunions pour préparer la grande région se déroulent déjà au-jourd’hui à Angoulême. « Cette ancienne ville industrielle ne pouvait retrouver un se-cond souffle que par de l’activité tertiaire. C’est ce que vont insuffler les opérations d’aménagement autour de la gare, jusque-là considérée comme une zone repoussoir », analyse Pierre Delfaud. Première pierre de ce renouveau urbain, l’îlot Renaudin, un es-pace de 6 500 m² dédié aux activités tertiai-res, qui devrait être livré début 2018 près de la gare et de la médiathèque. Il va notam-ment accueillir un « Business center », qui regroupera de l’immobilier d’entreprises modulable, pépinière et espace de cowor-king. Pour séduire, la ville mise sur des prix

du foncier deux à trois fois moins élevés qu’à Bordeaux. « Jusque-là, nous n’avions pas as-sez de start-up sur le territoire », déplore Jean-François Dauré, le président du Grand Angoulême. Pour y remédier, « nous allons créer un fonds d’investissement de crois-sance, doté de plus de 2 millions d’euros et un fonds d’amorçage pour inciter les étu-diants à se lancer dans l’aventure ».

Deuxième pierre à l’édifice, l’îlot Didelon, près de la place Saint-Jacques, où vont pous-ser sur 13 000 m² des logements à louer ou à acheter en accession à la propriété.

Les conditions pour réussir Mais pour que les bénéfices de la LGV irri-guent le territoire, « il faudra un bon réseau

en étoile de TER vers la gare Saint-Jean et celle d’Angoulême, et de bonnes articulations multimodales », insiste Claude Lacour, pro-fesseur émérite d’économie de l’Université de Bordeaux, qui a mené une étude sur le su-jet pour le compte de Lisea, filiale de Vinci et société concessionnaire de la ligne. Autre in-certitude : quel sera le prix du billet ? Le par-tenariat public-privé, noué pour financer cette LGV, a pour conséquence des péages aux tarifs élevés. Et la SNCF, qui limite les des-sertes, n’est pas prête à « sacrifier » sa renta-bilité.

Par ailleurs, les prix de l’immobilier vont-ils flamber près de ces gares ? Y aura-t-il une arrivée massive des Parisiens sur les bords de Gironde dans les dix prochaines années, qui pourraient rendre la ville de plus en plus inaccessible aux Bordelais ? En réalité, « tout se jouera dans les deux prochaines années », estime Claude Lacour. NICOLAS CÉSAR

Le chantier de raccordement de la LGV à la gare d’Angoulême suit son cours. La préfecture de la Charente sera à trente-cinq minutes de Bordeaux et à une heure quarante-cinq de Paris. De quoi dynamiser son secteur tertiaire. PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD/« SUD OUEST »

TRANSPORTS Cette nouvelle ligne profitera au secteur tertiaire à Bordeaux, mais aussi à Angoulême

LGV Tours-Bordeaux : quelles retombées ?

LE CHIFFRE

715 millions d’euros. Ce sont les retombées du chantier de la LGV Tours-Bordeaux pour les entreprises situées dans les six départements traversés par la ligne.

« [Pour que les bénéfices de la LGV irriguent le territoire], il faudra un bon réseau en étoile de TER vers la gare Saint-Jean et celle d’Angoulême »

Les atouts de la grande région

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«A l’époque, c’était une gageure ! » Frédéric Mas préside la société de produits cosmétiques Sothys basée

à Brive. Elle a été fondée en 1966 par son père, Bernard, après le rachat d’une parfumerie pa-risienne. Dès le début, Bernard Mas a fait le pari de l’exportation qui représente aujourd’hui 65 % du chiffre d’affaires. À l’époque, Paris était à sept heures de route, Bordeaux à plus de trois heures. « La construction de l’A20 et de l’A89 a facilité les choses », se félicite Frédéric Mas.

Sothys possède aujourd’hui deux entrepôts. L’un est à Singapour et l’autre, le principal, est à Ussac, au nord de Brive, à la jonction de l’A89 avec l’A20. « Les transporteurs n’ont pas besoin de rouler une heure sur une rocade, le gain de temps est très précieux », souligne Frédéric Mas. Dans le même secteur d’activité, l’A89 a permis à la chaîne de magasins Beauty Suc-cess de regrouper ses quatre plates-formes en Dordogne.

« Un poumon d’air » Les entreprises de transport et de logistique ont été les premières à profiter de l’autoroute. À Ussac, Sothys côtoie Norbert Dentressangle, les transports frigorifiques TRM, Géodis-Ber-nis, La Poste… Dès 2007, l’observatoire socio-économique de l’A89 relevait des « concentra-tions » d’entreprises de transport à Brive, Périgueux et Libourne.

Beaucoup de ces entreprises se sont instal-lées en prévision même de l’ouverture de l’au-toroute. À l’exemple de Casino qui, dès 2007, s’est doté d’un entrepôt de 20 000 m² au Lar-din-Saint-Lazare en Dordogne. Il est riverain de la Société Vézérienne de logistique qui stocke et transporte le papier de l’usine de

Condat. À défaut d’attirer quantité de nouvel-les entreprises, l’A89 a intéressé le tissu écono-mique existant. En février 2015, Périgueux a ac-cueilli les deuxièmes Rencontres d’affaires de l’A89 ; pour 90 % des acteurs économiques, l’autoroute a eu des « effets bénéfiques ». « Elle nous a apporté un poumon d’air », résume Sylvain Boucher, dirigeant de La Chanteracoise (une biscotterie artisanale qui livre des bou-langers, des épiceries fines, des magasins bio), installée à Saint-Germain-du-Salembre (Dor-dogne), à 5 km de l’A89.

Cette proximité facilite les livraisons de la PME vers Bordeaux et Lyon.

Les grands projets économiques des villes

desservies s’appuient aussi sur cet axe. Un syn-dicat mixte d’aménagement a ouvert la zone d’activité de La Montane au nord de Tulle. Elle est entrée en service avant la desserte par l’A89. L’usine corrézienne de l’équipementier auto-mobile Borg Warner (500 salariés) s’est dépla-cée sur cette zone « plutôt que de se délocali-ser à l’étranger ». À l’ouest de Brive, la pépinière Novapôle, spécialisée dans l’agroa-limentaire, a accueilli 21 entreprises depuis son ouverture en 2007.

Dans le même esprit d’anticipation, Cré@vallée, près de Périgueux, a vu le jour dès la fin des années 1990. Le site (53 hectares ac-tuellement) disposera bientôt de 85 hectares

avec des entreprises de secteurs divers : Vol-vo, coopérative La Périgourdine, supermar-ché, hôtellerie-restauration, PME de services.

De l’avis des CCI riveraines, l’autoroute a per-mis « d’accroître le potentiel économique des régions qu’elle traverse ». Mais la marge de dé-veloppement reste encore grande. Et les en-trepreneurs de Dordogne plaident toujours pour une amélioration de la desserte nord-sud au cœur de la grande région, entre Angou-lême et Sarlat. Entre Limoges, Agen et les Pyré-nées sur une nationale 21 en quête d’amélioration depuis deux décennies. Comme pour l’A89, il faudra de la patience. MICHEL MONTEIL

Une zone de logistique et d’activités s’est développée près de Brive au croisement de l’A89 et de l’A20. PHOTO F. LHERPINIERE/« LA MONTAGNE »

BORDEAUX-LYON L’autoroute A89 a facilité les transports et généré de nouvelles zones d’activités

L’A89, un lien à renforcer

Raccordée à la voie rapide Bordeaux-Li-bourne, l’A89 déroule un ruban de 505 kilo-mètres jusqu’aux portes de Lyon. Décidée par un Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT) en avril 1987, elle a été ins-crite au schéma directeur routier l’année sui-vante et concédée aux Autoroutes du Sud de la France (ASF, aujourd’hui Vinci Autoroutes) en 1992.

Cette voie transversale irrigant l’Aquitaine, le Limousin et l’Auvergne, « l’autoroute des présidents » (Giscard-d’Estaing, Chirac, Hol-lande), a mis plus de trente ans à se concréti-ser. Le premier tronçon a été inauguré le 3 mars 2000 par Jacques Chirac, le dernier le 7 février 2015 par François Hollande. Bien sûr, ces deux tronçons se situent en Corrèze.

ASF a investi plus de 6 milliards d’euros. Le relief du Périgord et du Massif central a im-

posé ses contraintes : 37 viaducs, 500 ponts au fil des 167 communes traversées (dont 12 en Gironde, 34 en Dordogne et 33 en Cor-rèze) et desservies par 29 échangeurs.

Faible fréquentation Tronçon après tronçon, au gré des impératifs techniques et de la pression d’associations de riverains, l’A89 a progressivement fait avan-cer ses 2x2 voies. Sur le seul plan autoroutier, elle se trouve désormais en connexion avec l’A10 (Paris-Bordeaux), l’A20 (Paris-Toulouse), l’A71 (Orléans-Clermont-Ferrand) et, peut-être en 2018, l’A6 (Paris-Méditerranée). Il manque en effet un ultime tronçon de moins de 20 ki-lomètres à l’ouest de Lyon.

Les espoirs suscités par cette voie transver-sale demeurent les mêmes qu’en 1987 : dés-enclaver le Limousin et l’Auvergne, favoriser

le tourisme, offrir une alternative à la route Centre-Europe Atlantique, passant par le nord du Limousin et de Poitou-Charentes, gratuite mais saturée et accidentogène par endroits. L’A89 permet le trajet Lyon-Bor-deaux en cinq heures et quinze minutes. Il en coûte 48,80 € pour une voiture et 154,90 € pour un poids lourd.

Si l’A89 a eu des effets bénéfiques sur l’éco-nomie locale, elle reste faiblement fréquen-tée. Le parcours entre Bordeaux et Brive via Périgueux est effectué quotidiennement par 11 500 voitures et camions (2014), en hausse de 2,3 % par rapport à 2013. À titre de compa-raison, la même année, Vinci Autoroutes a transporté chaque jour 30 300 véhicules sur l’A62 entre Bordeaux et Toulouse. Mais l’A65 Langon-Pau plafonne à 5 200 véhicules. M. M.

L’échangeur de Saint-Laurent-sur-Manoire près de Périgueux. PHOTO ARCHIVES J.-C. S.

HISTOIRE VGE, Chirac et Hollande ont soutenu ce projet lancé en 1992 et presque achevé

Les atouts de la grande région

C’est « l’autoroute des présidents »

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Quelques chiffres suffisent à évo-quer le poids de Legrand dans l’économie du pays. L’entreprise

d’électricité née il y a cent cinquante ans à Limoges, où elle possède toujours son siège mondial, a réalisé l’an passé un chiffre d’af-faires de 4,5 milliards d’euros dont la moi-tié en Europe et à peine 20 % en France. Elle emploie sur les trois continents majeurs 36 000 salariés dont encore 2 500 en Li-mousin (190 à La Rochelle, 120 à Pau), en production comme dans ses bureaux d’étu-des et laboratoires. Legrand, société du Cac 40, évolue sur trois marchés principaux : l’industrie, le bâtiment et le tertiaire.

L’enjeu des objets connectés Ses quelque 215 000 références de produits sont dans le top 3 des pays où la société ex-porte la moitié de sa production. La crois-sance de l’entreprise depuis trente ans est impressionnante. Pour moitié, elle s’est faite par croissance externe : « En Russie, nous n’existions pas il y a quinze ans et nous avons racheté au bout de quelques années quelques entreprises qui diffusent désormais nos produits », explique Patrice Soudan, directeur adjoint et directeur des

opérations du groupe. L’entreprise est ain-si devenue le numéro 7 sur ce grand mar-ché. Legrand a racheté trois sociétés totali-sant 130 millions d’euros de chiffre d’affaires depuis le début de l’année : IME,

spécialiste italien de la mesure des paramè-tres de l’installation électrique, Raritan, lea-der américain dans les unités de distribu-tion intelligentes et Valrack, acteur indien spécialisé dans les équipements pour data

centers. Elles sont plus que nécessaire. Car les dernières prévisions présentées par le groupe au creux de l’été laissent apparaî-tre une faible perspective de croissance or-ganique, voire même négative. Si le mar-ché nord-américain reste tonique, la croissance a été modeste au premier se-mestre en Europe et même négative en Asie, notamment en Chine.

L’internet des objets est le nouvel enjeu. Il pourrait ébranler les fondements de l’en-treprise française dont les appareils ou les armoires électriques, les câbles, les éclaira-ges, les prises ou les compteurs ont peu ou prou irrigué les bâtiments de plus de 80 pays. « Nous devons clairement bien né-gocier ce virage », explique Patrice Soudan. Avec plus de 50 milliards d’objets connec-tés dans le monde annoncés d’ici à 2020, les positions se prennent maintenant. Le numérique investit les bâtiments, l’éner-gie, les transports, la santé. Et la concur-rence s’annonce puissante du côté des fa-bricants d’objets d’une part, qui y voient une possibilité de nouvelles marges et des spécialistes de la data (des messages trans-mis) aux aguets sur tout.

Legrand n’est pas resté les bras croisés. Il a lancé cette année le programme Eliot, une nouvelle référence dédiée à l’internet des objets qu’il va devoir imposer pour gar-der son rang. Plus de 200 millions d’euros sont investis dans ce programme pour le-quel la mobilisation générale a été décla-rée par le PDG du groupe, Gilles Schnepp. Avec ses centres de recherche, le niveau de ses fonds propres et sa culture de l’innova-tion, les atouts de Legrand sont sérieux. Mais la partie n’est pas gagnée d’avance. JEAN-BERNARD GILLES

Gilles Schnepp, le PDG de Legrand, mise sur la culture de recherche et d’innovation du groupe pour aborder l’avenir. PHOTO JACQUES DEMARTHON

LIMOGES Le groupe français d’électricité de taille mondiale doit négocier le virage de l’internet des objets

Legrand en prise mondialeLes atouts de la grande région

Lors d’un tournage au studio d’animation solidanim à l’Isle d’Espagnac. ARCHIVES CÉLINE LEVAIN

L’année 2016 sera celle de tous les dévelop-pements pour SolidAnim, la jeune société, mi-francilienne mi-charentaise, installée sur le Pôle Image d’Angoulême depuis deux ans. Elle prévoit d’y accroître son activité de capture de mouvements pour le cinéma et la télévision, ce qui pourrait se traduire par la création d’emplois sur place en 2016.

Les trois associés fondateurs de cette PME de haute technologie sont Isaac Partouche, Emmanuel Linot et Jean-François Szlapka. Ils ont mis au point à Paris une nouvelle technologie, le système Solid Track. Il s’agit d’intégrer en temps réel, dans l’œil de la ca-méra, les effets spéciaux issus d’images de synthèse.

« Jusqu’à cette innovation les réalisateurs tournaient les images de leur film puis y in-troduisaient, en studio, les images virtuel-les », explique Emmanuel Linot. Le procédé a vite gagné en notoriété au point de con-vaincre James Cameron de l’acheter pour l’utiliser lors du tournage du prochain « Avatar ».

Rêver plus haut Un autre réalisateur, Robert Zemeckis, a lui aussi choisi, Solid Track pour son tournage

de « The Walk : Rêver plus haut ». Mais le ci-néma n’est pas la seule cible de cette PME qui a déjà participé à « Harry Potter » ou au jeu vidéo « The Crew ». SolidAnim emploie aujourd’hui une quinzaine de personnes, dont dix à Angoulême, pour un chiffre d’af-faires d’1,5 million d’euros environ en 2015 après quatre années d’existence.

« Nous sommes de plus en plus sollicités par des producteurs de télévision », indi-que Emmanuel Linot. Un contrat récent a été signé avec la société de production d’Ar-thur. Un autre avec la société canadienne Ross Video, un gros du secteur, lui ouvre d’ores et déjà de nombreux marchés inter-nationaux.

Ce qui intéresse ces producteurs est la ca-pacité de l’entreprise à proposer des solu-tions complètes d’images de synthèse, dès le tournage. SolidAnim a aussi créé une so-ciété filiale, Iteca, spécialisée dans la cap-ture d’image des acteurs pendant les tour-nages de longs métrages. Le créneau semble porteur. L’entreprise prévoit de re-cruter une quarantaine de collaborateurs. « Nous serons 50 à Angoulême fin 2016 », annonce Emmanuel Linot. J.-B. G.

ANGOULÊME La société d’effets spéciaux va créer des emplois l’an prochain et lorgne sur les marchés industriels de la grande région

SolidAnim confortera le Pôle Image en 2016

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Avec quelque 2,5 milliards d’euros de fonds propres et aucune dette, la Maif a les moyens de ses ambitions. Ses succès

remontent à l’entre-deux-guerres. Edmond Proust fut le premier à créer, à La Roche-sur-Yon une mutuelle pour les enseignants. Il était ins-tituteur et s’installe à Niort où, dans les années 1960, le rejoignent celles qui deviendront les autres majors de la mutualité française. Jusque dans les années 1990, tout instituteur sorti de l’École Normale devenait, en prenant ses fonc-tions, adhérent Maif ainsi qu’à la MGEN pour la couverture santé. Croissance garantie !

En 1987, la Maif ouvre ses prestations aux en-fants des sociétaires ainsi qu’à tout autre nou-vel adhérent pour peu qu’il soit présenté par deux parrains, une obligation qui tombe en 2000, année des premières publicités télévi-sées, qui insistent sur la relation de confiance. La Maif y consacre aujourd’hui 15 millions d’eu-ros par an. C’est ainsi qu’elle est devenue le 5e as-sureur français pour l’automobile et le loge-ment.

« Nous appartenons à nos 3,6 millions de so-ciétaires, ce qui nous oblige à une relation de confiance et nous permet de réaffecter l’ensem-ble de nos résultats au développement de l’en-

treprise », explique Pascal Demurger, directeur général. Depuis onze ans, TNS Sofres réalise un palmarès indépendant sur ce sujet qui place la mutuelle niortaise à chaque fois en tête dans sa catégorie et dans le top 3 français tous sec-teurs d’activités confondus.

Mais cette douce assurance n’est pas éter-nelle. La concurrence est rude. Et l’esprit mu-tualiste n’occulte pas les impératifs de rentabi-lité. Comme d’autres, la Maif a dû restructurer son organisation en France où elle emploie 7 000 personnes. « Nous avions un réseau très émietté, hérité de l’histoire mais pas toujours adapté », se souvient Pascal Demurger. Cet énarque de 50 ans, venu de Bercy, est arrivé à Niort en 2003. D’abord pour s’occuper de cette réorganisation qui a créé des tensions. Il brise un tabou. Les salariés, bien que bénéficiant d’un contrat de droit privé, étaient traités comme des fonctionnaires, notamment con-cernant les évolutions de salaires. Une révolu-tion indiciaire aujourd’hui apaisée. Deuxième étage de la réforme : le réseau. Des dizaines d’agences ferment en France à la fin des années 2000, les centres de traitement de sinistres sont regroupés pour plus d’efficacité. Au total, plus de 1 000 salariés ont dû déménager.

« Tsunami » numérique Mais le principal défi est à venir : la révolution digitale. De nouveaux acteurs venus du web se préparent. Ils pourront sans doute un jour pro-poser des assurances individuelles à bon prix. Les tarifs peuvent en effet être bas pour les ass-surés qui ne connaissent pas de sinistres... Et nul doute qu’ils seront la cible privilégiée des nouveaux entrants. La voiture connectée génè-rera demain des milliers d’informations sur notre façon de conduire. Les constructeurs au-tomobiles à la recherche de nouveaux services financiers à plus forte valeur ajoutée seront ca-pables de proposer des assurances individua-

lisées aux conducteurs. Une vraie menace à la-quelle la Maif entend faire face. Elle a décidé, au mois de juillet dernier, la création d’un fonds d’intervention numérique doté de 125 millions d’euros. Elle rachète déjà des start-up qui lui permettront de négocier ce virage comme cette jeune pousse toulousaine qui a imaginé un système de paiement des cotisa-tions entre les particuliers et leur association, un autre segment où la Maif est présente. D’au-tres suivront. « C’est un tsunami qui se prépare dans le monde de l’assurance », estime Pascal Demurger. JEAN-BERNARD GILLES

L’imposant siège social de la Maif à Niort, où travaillent 2 245 personnes. PHOTO MAIF

MUTUELLE La Maif vient de créer un fonds pour investir dans l’économie numérique

La tranquille assurance

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L’entreprise DRT est née de la résine de pin. Elle tient d’ailleurs à son nom. Dérivés Ré-siniques et Terpéniques. Difficile de faire

pire en termes de communication. Mais tout y est. L’entreprise dacquoise, propriété de familles de sylviculteurs landais, extrait, depuis 1932, de la résine des pins de la colophane et de l’essence de térébenthine qu’elle valorise. Pour la vendre à des industries d’adhésifs, d’encres d’imprime-rie ou des fabricants de bitume. Elle extrait aus-si des terpènes, issus de la production de cer-tains papiers comme le kraft. Ils trouvent preneur dans l’industrie du parfum. On re-trouve au total, sans le savoir, les produits DRT dans quelque 250 produits d’une vingtaine de secteurs industriels où l’entreprise dacquoise propose une alternative fiable aux dérivés des produits pétroliers. De la chimie verte pure et dure !

700 salariés dans les Landes Les laboratoires de DRT à Castets dans les Lan-des, où travaillent quelque 50 chercheurs, trou-vent encore et toujours de nouvelles essences naturelles issues du pin mais aussi des feuilles d’olivier, dont les débouchés dans l’industrie de la santé, de l’alimentation et du médicament sont d’ores et déjà très prometteurs. Ils mettent au point de nouvelles molécules dont ils amé-liorent sans cesse le rendement pour rester au top. L’industrie du monde entier connaît les pro-duits DRT qui est une entreprise mondiale de 1 200 salariés dont 700 dans les Landes. Elle réa-lise 80 % de son chiffre d’affaires à l’exportation, soit au total 350 millions d’euros. C’était 140 mil-lions d’euros il y a dix ans.

Rapidement dans les années 1970, DRT a dû

aller chercher loin de ses bases les essences na-turelles qu’elle ne pouvait plus exploiter à do-micile. Elle possède quatre usines en France, trois en Inde et une en Chine, indispensables pourvoyeuses d’une matière première naturelle qui n’existe pas en France ou que notre pays ne peut plus exploiter à des prix suffisamment compétitifs sur le plan mondial. La production de résine de pins a cessé dans les Landes dans les années 1960.

Nouvelle usine aux États-Unis Cette délocalisation d’outils de production a joué un rôle d’accélérateur dans sa croissance. Les coûts de production qui ont grimpé récem-ment en Chine et en Inde demeurent inférieurs d’au moins 30 %. Ces dernières semaines, l’en-treprise a décidé d’investir dans une nouvelle usine dans le Sud-Est des États-Unis, non loin de l’industrie papetière. Un engagement d’au moins 40 millions d’euros. « Nous avons de nombreux clients outre-Atlantique et même si nous profitons aujourd’hui d’un bon taux de change euros-dollars, il faut que nous soyons protégés demain des aléas monétaires », expli-que Laurent Labatut, le PDG de DRT. Elle y pro-duira du colophane de Taloil, une essence issue de l’industrie papetière. L’usine de Vielle-Saint-Girons qui le distille pour le groupe aujourd’hui ne cessera pas son activité mais sera approvi-sionnée par les papeteries scandinaves. « Nous devons sans cesse investir pour rester dans la course mondiale sur le long terme », explique Laurent Labatut, aussi modeste et discret que son entreprise est conquérante.

L’entreprise a enfin participé au plan de sau-vetage du groupe Gascogne en y injectant 5 mil-

lions d’euros. Elle lui achète depuis des lustres des écorces de pin. « Nous sommes cousins et Landais », défend Laurent Labatut qui reconnaît une prise de risque. « Mais il aurait été plus grave

pour notre territoire que Gascogne s’effondre », conclut-il, confiant dans le redressement enga-gé par son PDG, Dominique Coutière. JEAN-BERNARD GILLES

RÉSINE DE PIN Ses actionnaires sont des sylviculteurs. DRT est un industriel de la chimie verte, depuis longtemps

La trajectoire mondiale de DRT la Dacquoise

120 salariés, 17 points de vente et 8 millions d’eu-ros de chiffre d’affaires. Raymond Baillardran, pâtissier rue Judaïque, serait fier de la trajectoire donnée en vingt-cinq ans par son fils Philippe et son épouse Angèle. Il n’a pas vraiment inven-té le canelé de Bordeaux, un gâteau de rien (fa-rine, œuf, lait, sucre, vanille, rhum) dont la lé-gende, encore mystérieuse, remonte au XVIe siècle.

De très nombreux pâtissiers bordelais en pro-posent depuis des lustres ce délicieux gâteau qui se consomme frais, de préférence dans les vingt-quatre heures qui suivent sa fabrication. Mais alors qu’il était perdu au milieu des autres viennoiseries, le couple en a fait un produit star, une marque dotée d’un code couleur et d’un packaging original. Le canelé de Bordeaux, pour les dizaines de milliers de touristes qui décou-

vrent désormais la ville chaque année, c’est Baillardran, même s’il n’est plus le seul au-jourd’hui. Les recettes du succès de la marque sont triples. D’abord, la production demeure artisanale en dépit des 30 000 canelés prépa-rés chaque nuit. La société produit toujours de-puis les locaux historiques du centre de Bor-deaux et dans ses boutiques. Mais elle investira environ 2,5 millions d’euros dans un nouvel ate-lier de production à Bègles, plus moderne et d’une plus grande capacité. Le deuxième atout est la distribution. Baillardan est bordelais pour l’essentiel, aéroport de Bordeaux-Mérignac com-pris. La marque est d’abord territoriale et il reste des lieux de vente à conquérir dans la ville.

Baillardran a transformé il y a deux ans son kiosque en boutique. Et ouvrira d’ici la fin de cette année une nouvelle boutique qui jouxte

l’Office de tourisme, le lieu le plus couru de la ville toute l’année. Un coup de maître. Le troi-sième atout tient dans le marketing. Le code couleur, rouge, est décliné partout, sur les boî-tes, dans les boutiques et les tabliers des patis-siers. Il est tellement identifié que les concur-rents de Baillardran qui ont le vent en poupe, s’en sont imprudemment inspirés dans leur publicité. « Nous acceptons la concurrence mais nous avons demandé à la justice de trancher ce différend », explique Angèle Baillardran qui a la haute main sur un packaging évoluant sans cesse et qui pourrait encore surprendre à la veille des fêtes. C’est plutôt à Bordeaux, sur ses terres, que Baillardran entend trouver ses pro-chains relais de croissance avec un nouveau con-cept d’atelier de chocolaterie en préparation. J.-B. G.

Angèle Baillardran dans son bureau de la rue judaïque à Bordeaux. ARCHIVES L.THEILLET

Baillardran, une marque territorialeBORDEAUX Ses canelés s’arrachent. L’entreprise se développe à Bordeaux avant tout

Laurent Labatut, PDG de DRT : « Il faut sans cesse investir pour rester dans la course mondiale sur le long terme. » PHOTO PHILIPPE SALVAT

Les atouts de la grande région

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Snecma, le motoriste de nombreux Airbus et Boeing mais aussi du Rafale, a installé début 2015 en bords de Garonne à Bor-

deaux sa division maintenance des moteurs en service. Avec une quinzaine de salariés dans une équipe qui pourrait bientôt monter à une cin-quantaine. Cette implantation est la suite logi-que du transfert à Mérignac de la Structure in-tégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de défense (Sim-mad), le donneur d’ordres de Snecma, qui se rapproche aussi de son partenaire industriel militaire, l’Atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Bordeaux-Floirac à un moment clé. Les premiers moteurs de l’A400 M, le gros porteur européen, sont arrivés à Floirac et Marcheprime, les deux installations girondines de l’AIA, pour leurs premières révisions. Les Rafale vont être aussi de plus en plus nombreux à devoir s’arrê-ter au « garage » pour des opérations de con-

trôle, notamment ceux qui sont sollicités par l’armée française sur les fronts d’Afrique et du Moyen-Orient.

Le poids de Turboméca au sud La filiale de Safran emploie une petite équipe de haut vol à Bordeaux, composée d’ingénieurs, de spécialistes qualité et de chargés d’affaires, jusque-là répartis sur plusieurs sites en France. Elle vient grossir les rangs de Safran, le groupe aéronautique français qui s’impose discrète-ment comme le plus important employeur in-dustriel privé de la future grande région. Safran y emploie quelque 8 500 salariés.

En Poitou-Charentes, Snecma possède une importante unité de maintenance à Châtelle-rault (730 salariés), dédiée à la réparation des moteurs et qui travaille déjà étroitement avec l’AIA de Bordeaux. Une usine, Sagem, filiale de Safran spécialisée dans la sécurité, emploie

430 personnes à Saint-Benoît, non loin de Poi-tiers. Sur le bassin d’emploi de l’agglomération bordelaise, Herakles est aujourd’hui déjà le plus gros employeur girondin avec plus de 2 000 sa-lariés, répartis sur deux sites, à Saint-Médard et au Haillan. Ils sont spécialisés dans la fabrica-tion des lanceurs de la fusée Ariane et dans celle du propergol, le carburant de ces lanceurs ain-si que des missiles de la force de frappe française.

L’entreprise est sur le point de rejoindre Air-bus Safran Launchers, la nouvelle entité dédiée à la fabrication des lanceurs d’Ariane. Plus au sud, à Bordes dans les Pyrénées-Atlantiques et à Tarnos dans les Landes, Safran produit et en-

tretient des moteurs pour hélicoptères, secteur où le groupe est une référence mondiale. Ces deux sites emploient à eux deux plus de 4 000 salariés. L’usine de Bordes est flambant neuve tandis que celle de Tarnos fait l’objet d’impor-tants investissements, en cours, de l’ordre de 60 millions d’euros. Enfin c’est à Bidos, toujours dans les Pyrénées-Atlantiques, que Safran con-çoit et fabrique de nombreux trains d’atterris-sage d’avions militaires et commerciaux avec près de 1 000 salariés. Le site est d’ores et déjà monté discrètement en cadence pour satisfaire le contrat des Rafale égyptiens. JEAN-BERNARD GILLES

L’usine Messier Dowty de Bidos accentue la cadence de production pour le Rafale. PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD

AÉRONAUTIQUE Au nord, au centre et au sud, les filiales du groupe forment le plus gros employeur industriel privé de la future grande région

Safran, le plus gros industriel

Les atouts de la grande région

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 16 Les atouts de la grande région

La ville de Niort est discrète. Elle domine un département où l’agroalimentaire, et l’industrie aéronautique sont bien pré-

sents. Mais c’est bien son pôle mutualiste qui la distingue parmi toutes les villes de France. Niort est devenue dans la deuxième partie du siècle dernier, la capitale française de la mutua-lité. Edmond Proust fut le premier à y implan-ter la première mutuelle des enseignants, de-venue la Maif (lire page 11). La Maaf, la Mutuelle des Artisans, la Smacl, mutuelle d’assurance des particuliers, des associations et des collectivi-tés locales, la Macif, ont depuis rejoint la mu-tuelle longtemps obligatoire pour tous les ins-tituteurs sortis de l’École Normale.

20 % de cadres supérieurs Le pôle niortais est puissant. À quelque 192 ki-lomètres au nord de Bordeaux, il représente 17 % des effectifs de la branche en France et 16 % du chiffre d’affaires. « Nous sommes même la troi-sième place financière française derrière Paris et Lyon », affirme Pascal Demurger, le directeur général de la Maif, soit près d’une cinquantaine de milliards d’euros d’actifs sous gestion.

Les sociétés niortaises représentent 4 % des placements financiers de la branche. Et quand on connaît la passion des Français pour l’assu-rance-vie, on peut se dire que Niort pourrait, de-main, jouer un rôle important dans la construc-tion économique d’une grande région déjà forte de son potentiel agricole et forestier, ate-lier de premier plan de l’aéronautique mais en manque de sièges sociaux d’entreprises de pre-mier plan national. « L’agglomération niortaise

est le deuxième pôle tertiaire supérieur de la grande région », assure Pierre Delfaud, univer-sitaire bordelais spécialisé dans l’économie. Avec 20 % de cadres supérieurs et de profes-sions intellectuelles sur le lieu de travail, la ville égale les scores bordelais, loin devant Poitiers (18,7 %), Pau (16,6 %), Limoges (15,5 %) et La Ro-chelle (15 %). Son potentiel dans le secteur ter-tiaire supérieur, enjeu fort de concurrence en-tre les principales métropoles françaises puisque devenu essentiel à leur attractivité, place Niort tout juste derrière l’agglomération bordelaise. Qui le sait ?

Les mutuelles niortaises sont de gros em-ployeurs. 7 000 salariés pour la Maaf selon une

étude de la CCI des Deux-Sèvres, 9 200 pour la Macif, 2 300, toujours sur l’ensemble de la France, pour le groupe Inter Mutuelles Assis-tance, filiale des principales mutuelles, qui con-naît une forte croissance, de 6 % cette année. Il assiste depuis un an le groupe Renault Dacia et il est devenu l’interlocuteur privilégié des deux constructeurs automobiles français. L’IMA réa-lise 568 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Sur le Niortais, on estime à 9 000 le nombre de salariés des mutuelles d’assurance. Que dire aussi, outre le poids financier par la gestion d’ac-tifs, du soutien apporté à la filière du bâtiment ? La construction du nouveau siège de la Macif, le nouveau bâtiment de la Maaf qui accueille

300 salariés, ou l’agrandissement des locaux de Mutavie ainsi que les travaux de mainte-nance, impactent très directement le chiffre d’affaires du BTP deux-sévrien qui ne s’en plaint pas.

Enfin, les mutuelles niortaises ont créé des outils de formation et de recherche à Niort, à vocation nationale. C’est le cas de l’Institut des risques industriels, assurantiels et financiers, qui fait de la formation, et de Calyxis, un pôle reconnu d’expertise du risque.

Nul doute qu’on reparlera du pôle mutua-liste niortais à compter du 1er janvier 2016. Un pôle d’attractivité discret mais important. JEAN-BERNARD GILLES

Avec son pôle mutualiste qui regroupe les sièges de la Maif, la Maaf, la Smacl ou encore la Macif, Niort est la troisième place financière du pays. PHOTO ÉRIC POLLET/« LA NR »

NIORT Le discret chef-lieu des Deux-Sèvres est une puissance financière

Le deuxième centre tertiaire après Bordeaux

Les gros employeurs Il serait injuste de réduire l’économie deux-sé-vrienne à son pôle mutualiste qui en demeure toutefois le phare. Le département possède quelques entreprises de rang national, que ce soit dans l’aéronautique ou la métallurgie. Il est d’abord un pôle logistique (800 salariés) mé-connu du grand public mais pas des profes-sionnels, avec les bases opérationnelles pour les entreprises Norbert Dentressangle, Kueh-ne Nagel ou la Stef qui emploie plus de 250 salariés localement.

Deux entreprises émergent dans le secteur de la métallurgie. Poujoulat, le fabricant bien connu de cheminées et conduits de cheminées qui emploie plus de 700 salariés dans le dé-partement, et Deya, un spécialiste des produits du second-oeuvre bâtiment, qui emploie plus de 600 salariés.

Dans le secteur aéronautique, ECE à Chau-ray (570 salariés) qui travaille pour l’A350 et Leach International (300 salariés), sont aussi portés par la bonne santé du secteur en France et dans le monde.

Les atouts de la grande région

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 18

La décision est hautement symbolique. Il y a quelques mois, Dassault Aviation a annoncé sa décision d’implanter son

nouveau pôle de maintenance de ses avions d’affaires Falcon à Mérignac en Gironde. Un investissement de 20 millions d’euros, avec à la clé 70 emplois créés d’ici 2018. Éric Trap-pier, le PDG de Dassault Aviation, a justifié ce choix par « la qualité de l’écosystème aqui-tain dans l’aéronautique civile et militaire ».

Historiquement tournée vers la Défense, la filière s’est aussi positionnée ces dernières années dans la maintenance aéronautique civile et militaire. Ainsi, en avril 2011, la Ré-gion Aquitaine a créé Aerocampus Aquitaine, un centre de formation à la maintenance aé-ronautique (lire ci-dessous).

Une place majeure dans le secteur Après quatre ans d’existence, il commence déjà à se faire un nom à l’international et a d’ailleurs été retenu pour former l’essentiel des 70 techniciens du futur pôle de mainte-nance des Falcon à Mérignac. À Mérignac en-core, Sabena Technics décolle également et a

désormais en charge la maintenance de 120 appareils civils par an.

Le cas de Dassault est loin d’être isolé. Ré-cemment, c’est Turbomeca qui a annoncé sa volonté de faire de son site de Tarnos (Landes) son centre mondial pour la réparation de tur-bines d’hélicoptères. Autre exemple, mi-avril, Snecma, le motoriste de nombreux Boeing, Airbus et Rafale, a inauguré des locaux à Bor-deaux dédiés à la maintenance aéronautique militaire. Car, avec l’AIA (Atelier industriel de

l’aéronautique de Bordeaux), qui gère la ré-paration des moteurs d’aéronefs (Rafale…) de l’armée et la Simmad (Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense), qui compte 750 salariés, la Région a des atouts qui en font une place majeure dans le secteur en France.

Et des liens existent déjà avec le Poitou-Cha-rentes. Safran dispose d’une usine à Châtel-lerault (Vienne), spécialisée dans la répara-

tion des moteurs d’avions civils et militaires, qui travaille avec l’AIA. Par ailleurs, Aerocam-pus Aquitaine va assurer la formation des mécaniciens égyptiens dédiés au Rafale, en association avec l’école de formation des sous-officiers de Rochefort.

Autant de bonnes nouvelles pour l’écono-mie régionale. Ce marché de la maintenance aéronautique est immense : 10 milliards d’eu-ros et en croissance de 4 % par an. NICOLAS CÉSAR

L’AIA (Atelier industriel de l’aéronautique de Bordeaux) gère la réparation des moteurs aéronefs. PHOTO ARCHIVES FABIEN COTTEREAU

MÉRIGNAC L’entretien représente deux tiers du prix d’un avion. L’Aquitaine et le Poitou-Charentes ont de nombreux atouts pour s’imposer sur ce marché

En pole position dans la maintenance aéronautique

Les sceptiques étaient nombreux, il y a plus de quatre ans, lorsque le Conseil ré-gional d’Aquitaine décidait de racheter, pour un peu plus de 6 millions d’euros, le centre de formation des ouvriers et des techniciens de la maintenance du minis-tère de la Défense. Il devait fermer ses por-tes. Ils doivent aujourd’hui constater qu’Aerocampus a su se faire une place de choix dans le paysage aéronautique natio-nal. Quelques chiffres suffisent à l’attester.

Lorsque Jérôme Verschave, qui dirigeait le cabinet du président du Conseil régio-nal, a pris les commandes de cet outil dont Alain Rousset voulait faire, avec le soutien d’Alain Juppé, un pôle de formation d’ex-cellence à la maintenance aéronautique, tout était à faire, ou plutôt à refaire. Au-jourd’hui, il gère un budget de quelque 6 millions d’euros, accueille 280 élèves en formation initiale (Bac, BTS) y compris en alternance. Aerocampus a reçu sur ses ter-res à Latresne des milliers de salariés ou de demandeurs d’emploi en formation

continue ou à la recherche d’une qualifi-cation, qu’ils travaillent pour Sabena Tech-nics, Airbus Hélicoptère, Stélia Composi-tes, l’AIA ou Dassault Aviation.

L’association qui demeure juridique-ment est toujours soutenue, dans ses ef-forts d’investissements, par la Région, les Investissements d’avenir (PIA) ou le Fonds de reconversion de la Défense. Et elle au-tofinance aujourd’hui son fonctionne-ment à 52 % : 60 personnes travaillent à La-tresne, y compris les personnels de l’Éducation nationale.

Partenariats industriels Aerocampus a noué quatre partenariats sonnants et trébuchants significatifs. La société Airbus Helicopters, basée à Mari-gnane et qui, comme tous les grands cons-tructeurs d’aéronefs, doit vendre des ser-vices maintenance à ses clients, délocalise en Gironde des formations de techniciens.

Avec Dassault Aviation qui est entré ré-cemment au conseil d’administration, La-

tresne monte en puissance sur les contrats de maintenance des avions Rafale vendus au Qatar : « Les techniciens qataris vien-nent chez nous en formation de base puis vont sur les bases aériennes de Rochefort et de Mont-de-Marsan pour la période pra-tique sur les avions militaires », explique Jérôme Verschave.

D’autres contrats sont en vue. À Istan-bul, Aerocampus a gagné son premier contrat export en début d’année. La Saft a elle aussi fait de Latresne son centre de for-mation mondial pour la maintenance des batteries.

Aerocampus accueille également de nombreux instituts de formation à la sou-dure, à la peinture ou aux métiers d’hôtes-ses et de stewards. Il accueillera enfin bien-tôt le plateau technique des formations régionales de l’Afpa aux métiers de l’aéro-nautique. Et développe une offre hôtelière significative (300 chambres) sur son site de 26 hectares. JEAN-BERNARD GILLES

Jérôme Verschave, directeur d’Aerocampus. PHOTO ARCHIVES MARIE HUGUENIN

LATRESNE En quatre ans, le centre de formation aux métiers de la maintenance s’est imposé

Aerocampus a mis pleins gaz

Les atouts de la grande région

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Avec l’avènement de la grande région, les équilibres viticoles ne devraient pas être chamboulés. L’Aquitaine est

bien campée dans son rôle de vignoble de référence avec le Bordelais en figure de proue. Le cognac est l’eau-de-vie de vin la mieux valorisée de la planète et mise pres-que tout sur l’exportation. Enfin, le Limou-sin n’apporte pas de pierre à cet édifice vi-ticole, au-delà de quelques parcelles ici et là.

Cette nouvelle donne politique pourrait en revanche amener quelque chose dans le rapprochement entre Bordelais et Cognac, deux mondes vivant côte à côte mais qui s’ignorent royalement. D’ailleurs, de prime abord, ils ont peu à partager sauf à investir de concert pour trouver des solutions tech-niques aux maux communs. Par exemple pour vaincre l’esca (maladie entraînant la dégénérescence du cep), un fléau national.

Cet éloignement a une raison : vin et eau-de-vie de vin ne jouent pas dans la même cour. Et ce à tous les niveaux, en commen-çant par le raisin : mur pour un bon rouge ou blanc, acide et de faible degré (9 à 10) pour le spiritueux. Il suffit d’assister aux vendanges respectives pour le saisir : ren-dements réduits pour le premier, récolte volumineuse (deux fois plus) pour le se-cond.

Place ensuite à la distillation, étape clé dans les Charentes et inexistante en Gi-

ronde ou ailleurs en Aquitaine, sauf pour la production confidentielle de Fine de Bor-deaux. Enfin, l’élevage en fûts est quasi sys-tématique au nord de l’estuaire et plutôt ré-servé aux beaux vins au sud. Mise en avant systématique du millésime au sud, un cas particulier au nord avec la logique inverse d’un produit régulier et homogène. Les exemples sont légion, à se demander pres-que si les vignerons font le même métier...

Le bal à quatre pour cognac Même constat de divergence dans l’organi-sation même de la filière. Dans l’univers aquitain, producteurs (indépendants ou coopératives) cohabitent avec un négoce relativement éclaté même si deux sociétés prédominent (hors grands crus), en l’es-pèce Castel et Grands Chais de France. Bon an mal an, chacun tient le manche à tour de rôle lors des négociations commerciales (surtout en fonction des volumes récoltés).

Dans les Charentes, le système est beau-coup plus intégré verticalement : les vigne-rons sont essentiellement des fournisseurs de « matière première » pour les négo-ciants. Il y a d’ailleurs peu de producteurs vendant directement leurs bouteilles, à l’in-verse de Bergerac ou de Jurançon par exem-ple.

Qui plus est, quatre maisons puissantes (Hennessy, Martell, Rémy Martin, Courvoi-sier), appartenant à des groupes mondiali-

sés, concentrent la commercialisation. Le Cognac étant exporté à 97 %, l’Hexagone n’y est la priorité de personne. Alors que les rayons des linéaires à Rennes, Paris ou Li-moges sont des débouchés de choix pour le Marmandais, Buzet ou l’AOC Bordeaux. Le cognac est dans l’univers des whiskies, vodka et autres gin, là où le packaging a une place primordiale... et où les marges sont élevées.

Alors que les interprofessions de Bor-deaux ou Bergerac (désormais marié à Du-ras) dépensent des millions pour commu-niquer (presse, affichage...), celle de Cognac n’a pratiquement pas de budget en la ma-tière. Les négociants préfèrent jouer leur carte personnelle partout sur le globe.

Avec toutes ces logiques professionnelles opposées, où trouver demain des synergies éventuelles entre nord et sud de la région ? Les pistes sont maigres, sauf au plan envi-ronnemental (traiter moins la vigne, coha-bitation avec les riverains...) ou pour ame-ner ensemble des producteurs à vendre des bouteilles au bout du monde, comme le propose l’Agence aquitaine de promotion agroalimentaire (Aapra). On verra par exemple si le salon Bordeaux Vinipro qui s’ouvre grand à tout le Sud-Ouest pour sa deuxième édition en janvier prochain, réus-sira à attirer quelques producteurs de co-gnac ou de pineau des Charentes. CÉSAR COMPADRE

Bordeaux et Cognac sont deux champions à l’exportation... mais c’est à peu près leur seul point commun. PHOTO ARCHIVES PHILIPPE MÉNARD

VIGNE Difficile de dégager des synergies chez deux voisins aussi différents

Vin et cognac : deux univers bien distincts

Trois points forts

■ Grandes surfaces Le Bordelais compte 115 000 ha de vigne et produira pour le millésime 2015 (selon les estimations officielles) 5,7 millions d’hl. Avec bien moins - 74 000 ha - les Charentes sont à 9 millions d’hl. La superficie des autres vigno-bles aquitains (Bergerac, Lot-et-Garonne, Ju-rançon, Tursan...) est égale à celle du Médoc.

■ Toute la gamme Peu d’autres vignobles hexagonaux proposent toute la gamme des produits : rouge, rosé, blanc sec et liquoreux, crémant, eau-de-vie ou vin de liqueur (Pineau des Charentes). Un atout pour la future grande région.

■ Tous les poids lourds Le poids viticole du Sud-Ouest est tel que tous les poids lourds du métier sont là. Négociants (Castel, Grands Chais de France...) et fournis-seurs (bouchons Amorim...), sans oublier la re-cherche et le développement (ISVV à Villenave-d’Ornon...). Même constat au nord avec les champions mondiaux des alcools (LVMH, Per-nod Ricard, Suntory...), les pépiniéristes ou les tonneliers (Seguin Moreau, Radoux...).

La récolte 2015 s’annonce de qualité. PHOTO ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD

Le pineau des Charentes, un vin de niche original. PHOTO ARCHIVES « SUD OUEST »

Joseph Helfrich, fondateur des Grands Chais de France, à Landiras (33). ARCHIVES C. P.

Les atouts de la grande région

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Lors de la tempête Klaus de janvier 2009, les forestiers landais ont reçu le renfort de leurs voisins du Limousin et des Charen-

tes. Le 1er janvier prochain, tous se retrouveront dans une même région qui, d’entrée, se hisse-ra à la première place nationale. Avec 2,8 mil-lions d’hectares boisés, la grande région Aqui-taine, Limousin, Poitou-Charentes, dépasse sa voisine d’Auvergne-Rhône-Alpes.

Comme pour l’agriculture, la filière forêt-bois de la nouvelle entité représentera une force éco-nomique : 9,7 millions de mètres cubes de bois récoltés (le quart de la production totale fran-çaise et 38 % du bois d’industrie), un chiffre d’af-faires de 10 milliards d’euros et 50 000 emplois, soit plus que l’aéronautique. Autre caractéristi-que : cette forêt est détenue à 90 % par des pro-priétaires privés, les forêts publiques couvrant toutefois plus de 230 000 hectares.

« Essences complémentaires » Entre Poitou et Pyrénées, « les essences sont dif-férentes mais complémentaires », souligne Sté-phane Viéban, directeur général d’Alliance Fo-rêts Bois. Un contexte forestier qu’il connaît bien. La coopérative est en effet déjà présente sur l’ensemble du territoire de la grande région, et même au-delà. « Aujourd’hui, on se développe sur l’ensemble de ses massifs », précise Stéphane Viéban.

Une récente étude d’Agreste, le service statis-tique du ministère de l’Agriculture et de la Fo-rêt, délimite quatre grandes zones forestières : les landes de Gascogne avec le pin maritime, les plateaux du Haut Limousin, terres de feuillus et de résineux, la Vienne, la Charente, la Dordo-gne et les Pyrénées-Atlantiques, où dominent les feuillus, et enfin les plaines des Deux-Sèvres, de Charente, de Charente-Maritime et du Lot-et-Garonne, avec les peupliers.

Le bois exploité dans ces taillis et forêts ali-mente toutes les filières : le sciage, le déroulage et l’emballage, le bâtiment, le papier-carton, le meuble, le bois-énergie. Avec des entreprises sur tout ce territoire et en général spécialisées selon l’essence dominante de la zone géogra-phique. Les scieries de résineux sont implan-tées dans les Landes, la Gironde, le Lot-et-Ga-ronne et la Charente-Maritime pour le pin maritime, dans le Limousin pour l’épicéa et le douglas. La Dordogne est en tête pour le sciage de feuillus. L’industrie du papier et du carton

est bien implantée en Gironde (Smurfit Kappa à Facture), dans les Landes (groupe Gascogne), la Haute-Vienne (International Paper à Saillat), en Dordogne (Condat), en Charente, avec au to-tal 10 000 salariés. Présente en Charente-Mari-time et dans les Deux-Sèvres, la fabrication de meubles emploie 4 800 personnes.

La création d’une grande région forestière va permettre de mettre en place des « synergies », estime la coopérative Forêts Bois. Le savoir-faire des uns et des autres en résineux et en feuillus peut profiter aux voisins. Ceci existe déjà en par-tie : la scierie Archimbaud par exemple, née dans les Deux-Sèvres, a ouvert une unité dans les Landes. Né aussi dans les Deux-Sèvres autour de la transformation du bois de peuplier, le groupe Thébault s’est diversifié dans les bois exotiques puis, en s’installant à Solférino (Lan-des), dans le pin maritime pour la fabrication de panneaux.

« Dynamiser la récolte forestière » Comme les autres secteurs de l’économie, la fi-lière forêt-bois devra passer par une phase d’har-monisation. Les trois quarts de la récolte de bois de la grande région sont portés par les résineux (pin, douglas, épicéa) alors que les deux tiers de la ressource sur pied est constituée de feuillus. L’exploitation de bois d’œuvre de chêne est en recul régulier. Agreste parle même de « situa-tion préoccupante ». Trop de bois de feuillus du sud du Limousin et des Pyrénées vont en tota-lité vers l’énergie faute de débouchés industriels rémunérateurs.

Agreste suggère la mise en place d’outils de gestion sylvicole durable, comme il en existe pour le pin maritime, en visant une meilleure répartition hiérarchique entre bois d’œuvre, bois d’industrie et bois énergie. En d’autres ter-mes, « il faut dynamiser la récolte forestière », ré-sume Stéphane Viéban. Un centre de technique sylvicole vient ainsi d’être créé pour le chêne.

Les partenariats au sein de la future région devraient aussi toucher les entreprises de trans-formation. Dans un premier temps, des allian-ces commerciales sont envisageables. Les inter-professions actuelles sont amenées à collaborer. La grande région forestière devrait enfin béné-ficier de la présence sur son sol de Xylofutur, le seul pôle de compétitivité de France dédié aux industries du bois. MICHEL MONTEIL

La société Bost et Grandchamps, à Négrondes (24), est spécialisée dans le sciage et la menuiserie. PHOTO ARCHIVES J.-CHRISTOPHE SOUNALET

FILIÈRE BOIS La nouvelle région est en haut du podium avec une diversité d’essences intéressante

La première forêt de France

■ Au fil des forêts cultivées et des taillis de la grande région, six grandes essences peuplent ses 2,8 millions d’hectares.

D’abord le pin maritime, sur plus de 800 000 hectares dans les Landes, la Gironde, le Lot-et-Garonne et la Charente-Maritime, de-puis les dunes littorales jusqu’à l’intérieur des terres. Il aime les sols sableux et pousse vite (une trentaine d’années pour les dernières gé-nérations) et haut (il peut dépasser 40 mètres). Autrefois utilisé comme poteau de mine, son bois sert aujourd’hui dans l’industrie du papier-carton, la menuiserie (parquets et lambris), la charpente (avec la technique du lamellé-collé).

Autre résineux, le pin douglas, qui couvre 64 000 hectares essentiellement dans le nord-est du Limousin et ses vallons de moyenne montagne. Venu des États-Unis, il est de plus en plus planté en France et dans la région en reconstitution de peuplements.

Les propriétés de son bois (une bonne résis-tance mécanique) lui procurent un usage dans la construction, en particulier pour les maisons à ossature bois. Toujours en résineux, l’épicéa couvre près de 40 000 hectares de la grande région, principalement sur les hauteurs du Li-

mousin. Pouvant atteindre jusqu’à 50 mètres de haut, résistant aux grands froids, il est utilisé dans la construction (charpentes).

Côté feuillus, le chêne est le plus répandu (800 000 hectares) sous forme de chêne pé-donculé, de chêne sessile, de chêne vert. Grâce au temps, du haut de ses 40 mètres, il fournit un bois utilisé pour la construction (charpen-tes), la menuiserie (le chêne représente le tiers de l’approvisionnement de ce secteur), la fabri-cation de barriques et le chauffage.

Vient ensuite le châtaignier, présent sur 250 000 hectares de la grande région à une al-titude de quelques centaines de mètres. Son bois marron clair est utilisé pour les piquets, des éléments de charpente et en menuiserie.

Les vallées de l’Adour, de la Garonne, de la Dordogne, de la Charente et de la Sèvre sont le territoire du peuplier (35 000 hectares). Il four-nit la moitié du bois d’œuvre de feuillus de la région et est utilisé principalement dans la fa-brication de caisses d’emballage.

Au fil des forêts et des taillis, la région voit aussi pousser du hêtre, du robinier (le faux acacia), du sapin, du frêne... M. M.

Pin maritime, épicéa, chêne, peuplier, hêtre...

Les atouts de la grande région

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Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Bien sûr, la future grande région ne sera pas la Lombardie ou la Catalogne. Évidemment,

elle ne possède qu’une seule entreprise cotée au Cac 40, la société Legrand de Limoges, dont plus de 90 % du capital, flottant donc, est aux mains d’investisseurs. Mais avec 26 entreprises cotées, c’est-à-dire ayant fait appel à la bourse, on ne peut pas parler d’engouement. « Nous vi-vons toujours dans une économie très bancaire qui n’a pas de culture boursière », regrette Axel Champeil de la société de bourse bordelaise Champeil Asset Management, la seule de la grande région.

Il a pris la succession de son père et se sou-vient de l’époque où la société Gascogne, la plus ancienne cote de la place (1991) faisait son en-trée en bourse, à 70 euros l’action, et figurait, comme un emblème, dans tous les porte-feuilles des investisseurs girondins. Elle est au-jourd’hui en deçà de 5 euros mais fait l’objet d’un solide plan de relance par Dominique Cou-tières, la BPI et le Crédit Agricole. En 2011, Bor-deaux École de Management (Bem) et la CCI de Bordeaux cessaient de publier leur indice bour-sier régional, « en raison d’un très faible taux d’activité », résume Pierre Gruson, professeur de finances à l’école de commerce bordelaise.

Des coûts trop importants La crise financière de 2008 a douché les plus optimistes sur cette manière de se financer. Le rachat de Guyenne et Gascogne par Carrefour, la sortie de Gifi et les difficultés de Gascogne, ont achevé de dissuader ceux qui étaient ten-tés. « C’est vrai que nous sommes en terre de mission ici », admet Nicolas-Gaston Ellie, res-ponsable Sud-Ouest d’Euronext. Il n’a que huit introductions en bourse à mettre en avant de-puis 2011. Concoursmania (jeux vidéo), Impla-net (prothèses du genou et du rachis) ou Inno-veox (valorisation énergétique des déchets), ont trouvé des financements sur ce marché boursier pour financer leur développement. Mais c’est en Midi-Pyrénées surtout que certains

entrepreneurs ont sauté le pas (Cerenis, Figeac Aéro).

Les reproches faits à la bourse sont de plu-sieurs ordres. Les coûts d’abord : entre 5 à 10 % du montant des fonds levés, et un forfait annuel de l’ordre de 7 600 euros en moyenne pour une PME. Il en a coûté 100 000 euros au total à une petite société de services qui fait un million d’euros de chiffre d’affaires pour entrer sur le marché libre. Trois mois plus tard, elle n’a pas encore levé l’équivalent de ce montant. « Lors-que vous êtes coté, vous passez beaucoup de temps à communiquer sur vos intentions, donc à informer vos concurrents », explique Jean-Louis Blouin, le patron d’I2S, dont 30 % du capital sont aux mains du public. Il y voit aussi

« une impasse patrimoniale ». De très belles en-treprises savent s’en passer.

« Trop fluctuant » Fayat a grandi sans la Bourse et sur ses fonds propres. « Il n’était pas possible dans notre ac-tivité, de faire appel au marché car quel que soit le soin que vous apportez à vos vins, vous êtes tributaire d’aléas climatiques que des action-naires ne sauraient prendre en compte », ex-plique Bernard Magrez qui s’est toujours finan-cé hors de la corbeille. « C’est un marché trop fluctuant, nous avons choisi le modèle des fonds avec qui nous partageons la vision stra-tégique », explique Marc Prikazsky, le PDG de Ceva Santé Animale qui y voit une opportuni-

té pour les start-up ou les grandes entreprises. Mais la bourse, outre des financements, ap-

porte une réelle notoriété. La société d’ambu-lances girondine Integral a fait connaître au printemps dernier ses projets de croissance ex-terne sur un marché national très atomisé.

« Nous avons bénéficié d’un coup de projec-teur mondial avec l’entrée en bourse de Fer-mentalg », assure Pierre Calleja, son PDG. Il a levé 44 millions d’euros, déjà en partie investis à Libourne dans sa nouvelle usine d’huile pour nutrition humaine à partir des microalgues. Un tiers de son capital est désormais flottant mais il se considère protégé surtout par ses 200 brevets. JEAN-BERNARD GILLES

La société libournaise Fermentalg, dirigée par Pierre Calleja, a placé pour 44 millions d’euros de titres l’an passé sur Euronext, une des plus belles levées de fonds de l’année, destinés à l’investissement. PHOTO ARCHIVES STÉPHANE KLEIN

FINANCEMENT Il n’y a que vingt-six sociétés cotées dans la future grande région. Les entreprises sont encore méfiantes. Pourtant certaines se développent grâce aux petits porteurs

La bourse avec modération

On entend par capitalisation boursière (ou valorisation) la valeur d’une entreprise cotée, c’est-à-dire le montant de l’action, ci-dessous arrêté au 30 septembre dernier, multiplié par le nombre d’actions. C’est au fond la valeur de l’entreprise à un instant donné. Elle varie de jour en jour en fonction du cours de l’action, soumis à la loi de l’offre et de la demande. On appelle enfin flottant la part du capital de l’en-treprise aux mains du public. En général, tous les actionnaires possédant moins de 5 %. Legrand. Limoges (Haute-Vienne), fabricant de matériel électrique : 12,6 milliards d’euros de valorisation, 95 % du capital flottant. (lire page 11).

Lectra. Paris et Cestas (Gironde), leader mon-dial de logiciels et équipements de concep-tion et fabrication assistées par ordinateur,

300 millions d’euros de valorisation, 43 % de flottant.

Le Bélier. Vérac (Gironde), fonderie aluminium pour automobiles, 187 millions d’euros de va-lorisation, 34,5 % de flottant.

Serma Technologie. Pessac (Gironde), services et ingénierie technologique, 140 millions d’euros de valorisation, 1 % de flottant.

Poujoulat. Saint-Symphorien (Deux-Sèvres), fa-brication de conduits de cheminée, 75,4 mil-lions d’euros de valorisation, 30,6 % de flottant.

Fermentalg. Libourne (Gironde), bioproduc-teur d’huiles et de protéines à base de microal-gues, 70 millions d’euros de valorisation, 71 % de flottant.

Europlasma. Pessac (Gironde) et Morcenx (Lan-des), traitement et valorisation de déchets dangereux, 62 millions d’euros, 72 % de flot-tant

Gascogne. Saint-Paul-lès-Dax (Landes), fabrica-tion de produits bois et papier, 61 millions d’euros, 11,7 % de flottant.

Fountaine-Pajot. Aigrefeuille-d’Aunis (Cha-rente-Maritime), constructeur de catamarans, 57,4 millions d’euros de valorisation, 29,1 % de flottant.

I. Ceram. Limoges (Haute-Vienne), implants orthopédiques, 43,5 millions d’euros de valo-risation, 14,66 % de flottant.

Innoveox. Paris et Pessac (Gironde), transfor-

mation de déchets toxiques en eau et énergie, 37,7 millions d’euros de valorisation, 51 % de flottant.

Axel Champeil, PDG de Champeil Asset Management, société de bourse bordelaise. PHOTO DR

Elles valent plus de 30 millions d’eurosChampeil a listé les onze plus grosses valorisations boursières de la grande région au 30 septembre

Les atouts de la grande région

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■■ La première étape du prix des Aquitains de l’année a consisté à sélectionner dans les cinq départements des entreprises fiables et performantes. Cette opération est le fruit d’une collaboration pédagogique entre les étudiants de Kedge Business School, les journalistes de « Sud Ouest » et la Banque Populaire.

Pour dresser leur liste, les étudiants se sont appuyés sur les données fournies par Pouey International, société spécialisée dans l’information commerciale garantie et le recouvrement de créances.

Dans un second temps, un jury, présidé par Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, constitué de

personnalités du monde économique régional (lire page 26) et animé par un journaliste de « Sud Ouest », a désigné deux lauréats parmi les huit sociétés les plus performantes de l’année dans le département. Deux dirigeants ont donc été élus Aquitains de l’année 2015 pour la Gironde.

La dernière mission du jury était de désigner un lauréat régional parmi les dix prétendants. Il sera dévoilé le 1er décembre lors de la dernière soirée des Aquitains de l’année à Bordeaux,

au sein de Kedge. Vous pourrez par ailleurs lire dans « Sud Ouest » du 3 décembre le récapitulatif intégral du pal-

marès, département par département.

Le prix, mode d’emploi

Aquitains de l’année : les lau I

nventer. En économie, plus qu’ailleurs, c’est le maître mot. Un nouvel écrin, la grande région, de nouveaux atouts, de

nouvelles synergies, de nouvelles perspecti-ves. Le futur s’imagine et s’écrit aujourd’hui. Le palmarès dévoilé dans les pages qui suivent raconte une manière d’appréhender l’avenir. Fort de bases solides, d’histoires au long cours, des savoir-faire déployés, déclinés, réexplorés.

À l’instar d’un ordinateur, les entreprises sont engagées dans des mises à jour quotidiennes. Que l’on façonne l’un des emblèmes gour-mands de Bordeaux (Baillardran), que l’on soit dans la nourriture lyophilisée, dans le marketing numérique (Aquitem/Alienor), l’exigence reste la même : innover pour avan-cer. Dans le sillage de ces fleurons économi-ques, il y a bien évidemment l’emploi qui con-

court à l’attractivité d’un territoire. Car derrière chaque initiative, chaque projet, c’est de développement dont il est question.

Ainsi la Gironde et Bordeaux, sa porte d’en-trée, ont aujourd’hui en main un atout clé, un levier de croissance incomparable : le tou-risme. Un nouvel Eldorado ? Vraisemblable-ment. Il suffit de regarder la Garonne depuis les quais de Bordeaux : on y croise des dizai-

nes de bateaux promenant des milliers de touristes. Impensable il y a vingt ans. Bor-deaux, best european destination, véritable locomotive du reste de la Gironde. Qui dis-pose d’atouts clés : son littoral bien sûr et ses vignes. Un patrimoine qui sera célébré par la Cité du Vin qui ouvrira au mois de juin. Plus qu’un geste architectural audacieux, une rampe de lancement pour le tourisme.

Gironde

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réats de votre département

Gironde

C’est la neuvième édition des Aquitains de l’an-née : comment se porte ce palmarès ? Christian Chapothin. Nous sommes très fiers de notre promotion 2015 qui révèle de nouvelles pépites. Nous sommes très attentifs au choix des dossiers. Les étudiants de Kedge sélection-nent en amont, avec l’aide de Pouey Interna-tional les candidats sur des critères de plus en plus pointus. Au fil des années, ce palmarès a gagné en notoriété. Il est aujourd’hui reconnu. Patrick Venries. Il est désormais installé au cen-tre de la vie économique régionale. Il met en lumière de nouvelles entreprises, souvent dis-crètes, toujours plus innovantes et plus agiles sur leurs marchés. Des trajectoires positives que nous souhaitons mettre en lumière.

Qu’apporte t-il à la Banque Populaire et à « Sud Ouest » ? C. P. Il nous apporte une visibilité accrue auprès des entreprises de notre territoire. Il nous per-met de prendre le pouls de l’économie régio-nale. Notre modèle coopératif a pour ambition « d’additionner les forces pour multiplier les chances ». Banquier historique des entrepre-neurs, nous souhaitons être les acteurs et les amplificateurs de ces succès. P. V. Ce palmarès a cimenté notre rôle pivot dans l’information économique et la vie de nos territoires. Avec nos pages spécialisées Écono-mie, les lundi et jeudi, notre newsletter éco nu-mérique et nos débats, il symbolise notre stra-tégie économique multicanal.

Que dire de ce cru 2015 ? P. V. Il montre une nouvelle fois la force de nos entreprises, souvent petites et moyennes, aux prises avec la compétition nationale et inter-nationale. Il met en évidence des entrepre-neurs de caractère animant des équipes pro-fessionnelles. Nous sommes fiers de nos lauréats comme à chaque fois. Et d’avoir con-vaincu Éric Trappier, PDG du groupe Dassault Aviation, de présider à nos choix cette année. C. P. Nous avons la chance, une fois de plus, d’avoir un président de jury emblématique, en la personne d’Éric Trappier. Nos lauréats cette année encore incarnent clairement la dy-namique de notre région. Notre jury a fait des choix rigoureux et exigeants. Pour résumer : le

cru 2015 clôture en beauté la première décen-nie des Aquitains.

Comment pourrait évoluer ce prix en 2016 dans le cadre de la future grande région ? P. V. Il sera plus digital, devra intégrer la nou-velle donne régionale et donnera lieu à des ma-nifestations plus denses dans les départe-ments. C. P. Nous réfléchissons à un nouveau fonction-nement qui collerait à la nouvelle entité et à son découpage administratif qui sont ceux de la BPACA. Les discussions sont en cours avec nos partenaires. Une chose est acquise. Nous avons rendez-vous l’an prochain pour décou-vrir les Aquitains de l’Année, définition 2.0.

Christian Chapothin (BPACA) et Patrick Venries (« Sud Ouest »). PHOTOS ARCHIVES LAURENT THEILLET

En 2016, le prix intégrera le nouveau découpage POINT DE VUE Interview de Christian Chapothin, directeur général adjoint de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique et de Patrick Venries, directeur général délégué de « Sud Ouest ». Les deux partenaires ont relancé ce palmarès il y a dix ans

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Présidé par Éric Trappier, président-directeur général de Dassault Aviation, le jury des Aquitains de l’année a décerné les deux trophées départementaux à Lectra et Exosun

Le jury et les deux lauréats

« C’est un concentré de l’économie française sur lequel nous avons travaillé avec le jury des Aquitains de l’année. Nous avons vu de vraies démarches d’industriels qui font face, investissent, développent leurs activités. Il est aujourd’hui difficile d’entreprendre en France et de recruter. Les coûts de production sont plus élevés qu’aux États-Unis par exem-ple. L’innovation est devenue impérative pour maintenir notre compétitivité. »

PRÉSIDENT DU JURY

Éric Trappier

Président-directeur général de Dassault Aviation

Les membres du jury 2015 des Aquitains de l’année, réunis le vendredi 4 septembre à Bordeaux au siège de notre journal. PHOTO GUILLAUME BONNAUD

« C’est d’abord la diversité de cette promotion qui m’a marquée. Des métiers traditionnels aux nouvelles technologies, nos lauréats dé-partementaux sont animés par un véritable esprit d’excellence incarné par l’Aquitain 2015. »

OECA Anne Jallet-Auguste

Représentante de l’Ordre des experts-comptables d’Aquitaine

« Ce qui me frappe le plus lorsque sonne l’heure de ce palmarès, c’est le renouvelle-ment des entreprises. Il y a partout sur nos territoires des entreprises discrètes qui avan-cent et qui prennent les bonnes décisions. »

POUEY INTERNATIONAL Bertrand Lacampagne

Président du directoire de Pouey International

« Cette saison des Aquitains de l’année est un ex-cellent cru. Des centaines de données traitées par nos étudiants, des entretiens conduits sur toute la région, des entreprises qui se confirment mais aussi des histoires méconnues ou en devenir. »

KEDGE BUSINESS SCHOOL Jacques-Olivier Pesme

Directeur associé développement international

« Ce sont une nouvelle fois de belles histoires qui sont mises en lumière par ce palmarès, des histoires d’hommes et de femmes qui entre-prennent sur nos territoires. Ils méritent notre respect et notre engagement à leurs côtés. »

BANQUE POPULAIRE Christian Chapothin

Directeur général adjoint Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique

« La sélection 2015 est représentative de notre tissu économique régional. Elle démontre, s’il en était besoin, que la croissance est au-jourd’hui tirée par l’exportation et l’innovation, les deux piliers de l’intervention de bpiFrance. »

BPIFRANCE Yannick Cambacedes

Directeur délégué financement et garantie Aquitaine de bpiFrance

« Comme chaque année, ce palmarès des Aquitains de l’année apparaît comme un an-tidote à la morosité générale. Il nous offre une sélection renouvelée d’entreprises et d’entre-preneurs qui font la vie de nos territoires. »

JOURNAL « SUD OUEST » Patrick Venries

Directeur général délégué et directeur de la publication

Gironde

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■■ Lors de la publication des résultats finan-ciers du 3e trimestre 2015, Lectra a mis en garde : les prévisions pour l’année seront légèrement inférieures à celles envisagées. La faute à la fai-blesse du marché chinois et de celui de l’auto-mobile. Il n’empêche, Lectra est sur une ten-dance de hausse du chiffre d’affaires de plus de 10 % et du résultat net de plus de 30 %.

En dépit d’une « visibilité limitée », les pers-pectives de croissance sont bonnes pour le lea-der mondial des logiciels et des systèmes de dé-coupe par laser ou par lame des tissus et des matériaux souples. Un bon signal pour l’usine de Cestas, site de naissance de la société en 1973, qui emploie aujourd’hui 1 500 personnes dans le monde. André Harari, 71 ans, président du conseil d’administration, et son frère Daniel, 61 ans, directeur général ont pris 37 % du capi-tal de la société dans les années 1990. La jeune pousse fondée vingt ans plus tôt par des ju-meaux, Bernard et Jean Etcheparre, était alors confrontée à des difficultés financières.

23 000 clients Les frères Harari ont redressé la barre. En 2012, ils ont lancé un plan d’investissement de 50 millions d’euros axé sur la recherche (10 % du chiffre d’affaires, 50 ingénieurs recrutés), le dé-veloppement, la formation, la logistique. Plu-tôt que de délocaliser en Chine (à l’exemple de son principal concurrent américain) et de se li-vrer à une guerre des prix, Lectra a opté pour la montée en gamme de ses logiciels et de ses ma-

chines pour des clients aussi divers que la cou-ture et la mode (Vuitton, Hermès), les sièges de voitures (Faurecia), la chaussure et même les sièges pour bateaux et avions. En tout, 23 000 clients dans une centaine de pays.

Nouvelle génération de machines Quelques exemples d’innovations : les nouvel-les machines de découpe sont dotées de cap-teurs qui analysent le tissu et optimisent leur travail. En 2014, leur vente a progressé de 45 %. Sur le marché des sièges pour voitures, la part de Lectra est passée de 15 à 70 % en sept ans. Dans l’ameublement, les ventes ont été multi-pliées par trois depuis 2012. Depuis quelques mois, le marché chinois est moins porteur et la société a dû revoir ses prévisions à la baisse.

Envisagé un temps à 240 millions d’euros, le chiffre d’affaires de 2015 devrait s’établir en-tre 235 et 238 millions d’euros. L’entreprise de-meure confiante, forte d’un faible taux d’endet-tement et, souligne Daniel Harari, de « fondamentaux (...) plus solides qu’ils n’ont ja-mais été » dans l’histoire de Lectra. Michel Monteil

Daniel Harari, directeur général de Lectra. PHOTO ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE

LECTRA

■■ Le désert chilien d’Atacama. C’est là, au nord d’un pays qui souhaite produire 20 % de son élec-tricité à partir d’énergies renouvelables, qu’EDF énergies nouvelles (EDF-EN) et son partenaire local (Marubeni) vont construire une gigantes-que centrale solaire. Elle comptera plus de 277 000 modules photovoltaïques. Les deux tiers d’entre eux seront équipés des systèmes de sui-vi du soleil, des trackers, conçus par le Girondin Exosun. EDF-EN avait déjà utilisé ces trackers dans un projet aquitain.

À l’été 2007, Frédéric Conchy, venu du do-maine biomédical, s’associe à Jean-Noël de Ca-rentenay et à Dominique Rochier, pour créer Exosun dans la pépinière d’entreprises de Bor-deaux-Montesquieu à Martillac. La jeune entre-prise bénéficie du soutien de l’incubateur régio-nal et est lauréate du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies inno-vantes.

Suivre le soleil du matin au soir L’ambition de la jeune société, sur un marché de l’énergie solaire promis à un bel avenir, est de fabriquer des systèmes de suivi du soleil. Les pan-neaux photovoltaïques sont en général fixes. En les posant sur les équipements mobiles, ils peu-vent s’orienter de façon à être en permanence face aux rayonnements solaires, du matin au soir. Avec un double effet: l’augmentation la pro-duction d’énergie de 30 % et la réduction du coût du kilowatt/heure solaire.

Huit ans plus tard, Frédéric Conchy, 49 ans,président de la société, a vendu des track-

ers dans le monde entier. Ils équipent au-jourd’hui plus de 270 MWc (mégawatt crête) de-puis la ferme solaire de Cestas ou celle du Gabar-dan dans les Landes jusqu’à la centrale pilote de Caborca au Mexique.

Quatre filiales à l’étranger En présence d’un marché national timide, Fré-déric Conchy a très vite misé sur l’exportation. La société a ouvert des filiales aux États-Unis (San Francisco et Phœnix), en Afrique du Sud (Cape Town) et, il y a quelques semaines, au Brésil (Sal-vador), en partenariat avec le groupe Ecoluz Part SA. Elle dispose aussi de bureaux au Mexique, au Chili, au Portugal et en Espagne.

Les récents contrats au Brésil et au Chili con-fortent la stratégie d’Exosun. « Nous nous réjouis-sons à la perspective de pouvoir prouver sur le terrain la supériorité technique de notre pro-duit et l’excellence de nos services de support », s’est félicité Frédéric Conchy après la signature du contrat chilien, le plus important de la jeune entreprise girondine désormais (depuis 2014) bénéficiaire et installé depuis peu dans un bâti-ment de 1 200 mètres carrés à Martillac. M. M.

Frédéric Conchy sur le site de la centrale solaire du Gabardan (Landes). PHOTO NICOLAS LE LIÈVRE

EXOSUN

La découpe de tissus est montée en gamme

Gironde

ACTIVITÉ : Supports mobiles de panneaux photovoltaïques DATE DE CRÉATION : 2007 DIRIGEANT : Frédéric Conchy EFFECTIF : 90 CHIFFRE D’AFFAIRES : 20 millions d’euros

ACTIVITÉ : Fabrication de machines et de logiciels pour l’industrie textile DATE DE CRÉATION : 1973 DIRIGEANTS : André et Daniel Harari EFFECTIF : 1 500 dont 728 en France CHIFFRE D’AFFAIRES : 211 millions d’euros

Des panneaux qui tournent (bien) avec le soleil

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■■ L’entreprise de transport William a été créée à Mérignac, il y a soixante-dix ans. En 2007, elle était à vendre, avec sa dizaine de ca-mions de travaux publics. Un conducteur de poids lourds, Abdelkader Bounoua, décide alors de franchir le pas qui conduit de salarié à chef d’entreprise. Sans un euro en poche mais avec une belle force de persuasion, il ob-tient les fonds nécessaires au rachat… À rem-bourser sur le court délai de cinq ans. « Trois ans plus tard, nous nous sommes installés à Villenave-d’Ornon. Nous possédons au-jourd’hui 35 camions et employons 32 chauf-feurs ». L’entreprise intervient 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pour mettre ses camions avec chauffeur à la disposition des gros chan-tiers (autoroute, LGV...) et pour transporter d’encombrants matériels, parfois en ur-gence (lors d’accidents). L’entreprise connaît une progression du chiffre d’affaires d’un million d’euros par an. William A2B a été sé-lectionnée par le jury des Aquitains de l’an-née pour ses pratiques respectueuses de l’en-vironnement, pour sa vigilance sur les vitesses de conduite et pour la mixité hom-mes femmes au volant des camions. HERVÉ PONS

Abdelkader Bounoua PHOTO H. P.

Respect de l’environnementTRANSPORTS WILLIAM A2B À VILLENAVE-D’ORNON

ACTIVITÉ : location de poids lourds de travaux publics et de relevage avec chauffeur DATE DE CRÉATION : 2007 DIRIGEANT : Abdelkader Bounoua EFFECTIF : 40 personnes dont 32 conducteurs, hommes et femmes CHIFFRE D’AFFAIRES : 7 millions d’euros

NOMINÉS Issues de secteurs aussi divers que variés, ces six sociétés ont également retenu l’attention du jury. Il s’en est fallu de peu pour qu’elles figurent au palmarès. Gros plan sur ces succès

Ces six autres entreprene

■■ En novembre 2014, la PME Falières Nutrition a fait le grand saut. Un an avant de s’installer dans de nouveaux locaux (à l’intérieur et dans le prolongement) de l’ancienne gare de Cap-tieux, Jean-Michel et Réjane Falières ont ac-cueilli au capital de leur entreprise BpiFrance et BNP Paribas développement. Conserverie ar-tisanale sud-girondine, la société avait com-mencé à se diversifier en 1992 dans les plats cui-sinés lyophilisés pour les randonneurs, les explorateurs, les militaires et ONG en mission. Désormais, elle va voir plus grand notamment à l’exportation. Trois millions d’euros ont été injectés dans la nouvelle unité de production de 3 000 mètres carrés « dans la perspective d’une forte croissance du chiffre d’affaires », an-nonce Jean-Michel Falières. Les volumes de plats pour alimentation nomade, vendus sous la marque Voyager, vont augmenter et diversi-fier leurs recettes. Falières Nutrition produit en outre des coffrets repas (plat, boisson, dessert) que les voyageurs bloqués dans une gare ou sur une autoroute se verront distribuer. Outre l’Eu-rope, les ventes sont appelées à se développer en Amérique et en Asie. MICHEL MONTEIL

Réjane et Jean-Michel Falières PHOTO THIERRY DAVID

Les plats randonneursFALIERES NUTRITION À CAPTIEUX

ACTIVITÉ : Fabrication de plats cuisinés lyophilisés DATE DE CRÉATION : 1979 DIRIGEANTS : Jean-Michel et Réjane Falières EFFECTIF : 15 personnes CHIFFRE D’AFFAIRES : 5,6 millions d’euros

■■ Le secteur d’activités d’Aquitem porte des di-zaines de noms, tous anglicisés, mais le plus si-gnificatif serait sans doute de parler de « marke-ting numérique ». La société, fondée en 1987 par Agnès Passault, gère des programmes de fidéli-sation pour de grandes enseignes. Il y a quinze ans, Aquitem a racheté Alienor.net qui est au-jourd’hui indissociable de sa maison mère. « Alié-nor est complémentaire, souligne Agnès Pas-sault, elle nous permet de proposer également à nos clients des solutions d’hébergement de leurs données, avec une valeur ajoutée, comme la surveillance ou l’analyse de ces données. » C’est ainsi que le « cloud » de Bordeaux Métropole ou encore des Manèges à bijoux a été confié aux bons soins d’Aliénor, qui développe également des sites internet. Les deux sociétés se sont re-groupées sur un site unique au Bouscat en 2004. La technologie a grandement évolué en pres-que trente ans. Les courriers papier sont deve-nus des mails ou des messages sur Twitter. Tou-tefois, le cœur du métier reste le même : proposer des outils de marketing direct pour animer les ventes, connaître les clients et leurs habitudes de consommation. JEAN-MICHEL LE BLANC

Agnès Passault PHOTO J.-M. L. B.

Marketing et numériqueAQUITEM/ALIENOR NET AU BOUSCAT

ACTIVITÉ : Marketing et numérique DATE DE CRÉATION : 1987 PRÉSIDENTE : Agnès Passault EFFECTIF : 120 personnes CHIFFRE D’AFFAIRES : 15 millions d’euros

■■ Tout est né d’une habitude locale consis-tant à faire paître les brebis de retour de transhumance entre les rangs de vigne des grands châteaux.

Pour remercier, le berger préparait le caillé. Le Petit Basque, entreprise familiale créée en 1950 à Villenave-d’Ornon, a conti-nué sa vie à Saint-Médard-d’Eyrans en pas-sant par les mains de la famille Caillaud, puis des frères Martin qui l’ont revendue, en 2014, à la famille Falch’un et Léon du groupe SILL entreprises.

« Nous avons une croissance à deux chif-fres, indique Hubert Martin, directeur du site. Mais nous avions besoin d’un renou-veau. Aujourd’hui, nous collectons nous-mê-mes chez nos 60 producteurs de lait de bre-bis en Dordogne, dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne pour sécuriser nos appro-visionnements. Nous sommes leader sur le marché de l’ultra frais brebis avec 33,5 % de part de marché. En 2016, nous allons réali-ser un investissement de 3 millions d’euros ici pour créer de nouvelles lignes de produc-tion ». CATHERINE DOWMONT

Hubert Martin PHOTO C. D.

Les héritiers du cailléLE PETIT BASQUE À ST-MÉDARD-D’EYRANS

ACTIVITÉ : Fabrication de produits frais à base de lait de brebis DATE DE CRÉATION : 1950 DIRIGEANT : Hubert Martin EFFECTIF : 140 personnes CHIFFRE D’AFFAIRES : 36 millions d’euros

Gironde

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■ Philippe Baillardran n’a pas inventé le ca-nelé. La légende de ce « gâteau de rien » re-monte au XVIe siècle et de très nombreux pâ-tissiers bordelais en fabriquent tous les jours depuis des lustres. Mais quand Philippe et An-gèle, son épouse, reprennent il y a vingt-cinq ans, rue Judaïque à Bordeaux la pâtisserie de Raymond Baillardran, ils voient déjà plus loin. Ils font du canelé un concept, une marque do-tée de son propre emballage. Et décident bien avant les autres de les distribuer dans des bou-tiques dédiées elles aussi et décorées en rouge, le code couleur fétiche du produit. Ils ont en fait inventé une marque territoriale qui fait que de nombreux touristes repartent persuadés qu’ils ont acheté les seuls canelés bordelais. Il fallait le faire ! La société qui em-ploie 120 personnes et dispose de 17 enseignes idéalement réparties sur la ville mais aussi à l’aéroport et à la gare Saint-Jean produit 30 000 canelés par an, à consommer de pré-férence dans les 24 heures. Elle va investir dans un nouvel atelier de production à Bègles pour soutenir la cadence de son succès. JEAN-BERNARD GILLES

Philippe Baillardran ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE

Baillardran le précurseurBAILLARDRAN A BORDEAUX

ACTIVITÉ : Fabrication et vente de canelés bordelais, 17 magasins DATE DE CRÉATION : 1988 DIRIGEANTS : Philippe et Angèle Baillardran EFFECTIF : 120 salariés CHIFFRE D’AFFAIRES : 8 millions d’euros

urs ont aussi séduit

■ Implantée sur la zone industrielle du Phare à Mérignac, la société Belco est diri-gée par Alexandre Bellangé. Âgé de 33 ans, ce jeune chef d’entreprise a pris seul les rê-nes de l’entreprise familiale depuis le départ de son père, Nicolas, il y a quelques mois.

Spécialisée dans l’importation et la distri-bution de cafés verts de terroir, Belco accom-pagne en grande majorité des artisans tor-réfacteurs et des PME de torréfaction situés dans 23 pays européens. Les industries na-tionales et internationales pèsent peu dans son réseau. « Nous livrons à ce jour 920 clients », précise l’intéressé.

Belco se positionne sur des produits do-tés d’une forte identité sensorielle à la tasse. Les cafés verts proviennent des pays produc-teurs d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et d’Afrique, notamment d’Éthiopie où elle possède un bureau de représentation. La PME girondine a commercialisé 100 000 sacs de café en 2014. À Mérignac, son école du café reçoit environ 400 torré-facteurs par an. OLIVIER DELHOUMEAU

Alexandre Bellangé PHOTO O. D.

La PME des cafés vertsBELCO À MERIGNAC

ACTIVITÉ : Importation et distribution de divers cafés verts DATE DE CRÉATION : 2007 DIRIGEANT : Alexandre Bellangé EFFECTIF : 26 salariés CHIFFRE D’AFFAIRES : 23 millions d’euros en 2014

Votre ambition est internationale et vous êtes le partenaire privilégié des Aqui-tains de l’année. Quel est le sens de l’im-

plication de Kedge ? La dimension internationale de Kedge BS est de-venue impérative du fait de notre environne-ment concurrentiel. Nos étudiants recherchent une formation de haut niveau qui leur ouvre les portes du marché du travail aussi bien à Bor-deaux qu’à Paris, New York ou Shanghai. C’est la mission que nous menons pour être reconnus sur l’ensemble de ces territoires et répondre à cette attente. Les Aquitains de l’année est une opé-ration formidable car elle nous permet de culti-ver ce lien nécessaire avec les entreprises de la ré-gion. Nous y sommes profondément attachés. À chaque soirée de remise des prix, je suis touché par l’émotion qui se dégage de ces chefs d’entre-prise, honorés de se voir distingués pour tous leurs efforts et ceux de leurs équipes.

De quelle manière vos étudiants en Mas-ter contribuent-ils à ce palmarès régio-nal ?

Ces étudiants, qui suivent le Master Grande École

de Kedge BS en formation continue, sont avant tout des professionnels qui exercent leur métier et vivent en Aquitaine. Ils sont donc eux aussi très impliqués dans la vie économique de la région. Pour les Aquitains de l’année, ils ont recherché et analysé les performances de plusieurs centaines d’entreprises durant plusieurs mois. Leur sélec-tion, qui comporte des entreprises reconnues mais aussi des pépites méconnues, a été soumise à un jury qui a élu les Aquitains de l’année. Ce tra-vail leur apporte des connaissances approfondies sur le tissu économique régional.

Comment se porte Kedge plus de deux ans après la fusion de BEM et d’Euromed ?

Kedge BS réalise un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’euros pour un effectif de 11 000 étudiants de 50 nationalités différentes, avec 500 collaborateurs dont 200 professeurs. C’est aujourd’hui la 2e école en France, derrière HEC, pour sa production de recherche et notam-ment sur des sujets d’actualité brûlants comme le développement durable. Kedge BS figure au 29e rang des business school en Europe et au 23e rang mondial pour notre MBA qui a d’ailleurs ouvert l’an dernier à Bordeaux. Ce n’est pas rien. Nous avons donc déjà réalisé beaucoup de travail et il nous reste encore des étapes importantes à franchir dans notre plan stratégique. Nous accen-tuons nos efforts sur l’international, pour les rai-sons déjà évoquées, tout en cultivant nos implan-tations locales. Le magnifique campus de Bordeaux, financé par la CCI et Bordeaux Métro-pole, est à ce titre un atout pour notre attractivité internationale. Enfin, nous poursuivons aussi no-tre transformation numérique et l’accroissement de nos services de formation aux entreprises. RECUEILLI PAR JEAN-BERNARD GILLES

THOMAS FROEHLICHER Directeur général de Kedge Business School

TROIS QUESTIONS À...

Gironde

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Didier Arino livre son analyse des atouts et points faibles de la Gironde en matière de développement touristique.

« Sud Ouest ». La Gironde est-elle un grand département touristique français ? Didier Arino. Elle dispose d’un gros potentiel de progression. On peut considérer qu’elle est au-jourd’hui dans le top 10 français, derrière le Var, la Vendée ou la Charente-Maritime mais pas dans le top 3. Elle a plutôt stagné ces dernières années faute d’une vraie locomotive touristi-que. Bordeaux est en train de le devenir aux cô-tés d’Arcachon et de Saint-Emilion qui demeu-rent des valeurs solides. Mais on constate aussi Didier Arino, le directeur de Protourisme. Le cabinet girondin d’études et de conseils en tourisme travaille partout en France. ARCHIVES S. LARTIGUE

STRATÉGIE Pour Didier Arino, le directeur de Protourisme, la Gironde doit s’adapter aux exigences d’une clientèle mondiale

Encore

Gironde

Dossier

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.COM Sud Ouest éco 31

des marges de progrès une certaine désertification touristique dans la Gironde rurale. Le Médoc patine, l’Entre-deux-Mers ne progresse pas comme il le pourrait. Il manque encore des investissements et des in-vestisseurs au tourisme girondin.

Ils ne veulent pas venir ou on ne va pas les cher-cher ? C’est un peu les deux. Seule une véritable stra-tégie touristique peut attirer les investisseurs. Le Département a tâtonné ces dernières années et ne propose pas une politique touristique claire. Les territoires n’ont pas encore suffisam ment pris conscience des nouvelles attentes des clientèles. On fait encore trop ici ou là un tou-risme d’élus un peu dépassé avec une vision des années 1970. Cela se voit. Le Département a tou-tefois mené une politique judicieuse sur les cir-culations douces (vélos, piétons) et les pouvoirs publics, plus globalement, ont su protéger le lit-toral. On n’a pas gâché notre atout environne-mental et su préserver le patrimoine. Ce sont aujourd’hui des atouts forts. Mais pas suffisants.

Que manque-t-il aujourd’hui ? Il faut une meilleure offre de services, plus de fluidité et de souplesse dans les pratiques, un

gros effort sur Internet dans la commercialisa-tion et les modes de réservation. Il manque des investissements en zone rurale, en zone périur-baine. Le tourisme rural et associatif a eu des dé-veloppements importants dans les années 1970. Mais ce tourisme a vécu car il est en compéti-tion, en France et dans le monde, avec des des-tinations bien plus attractives. Il faut au-jourd’hui créer de l’emploi, de la valeur et du développement économique sur les territoires. La Gironde doit recoller aux attentes du mar-ché.

Quels équipements sont nécessaires ? Il n’y avait pas assez de chambres mises sur le marché jusqu’à il y a peu. On manque de places modernes et adaptées dans l’hôtellerie de plein air. Aucun camping très haut de gamme à 20 kilomètres de Bordeaux ! Il nous faut des grands opérateurs hors Arcachon, Lacanau ou le Mé-doc. Nous manquons de grandes résidences de vacances, de « resorts » privés avec des équipe-ments, des activités et des services.

Partout, les hôtels se développent dans les vil-les ou sur les axes routiers. Il est beaucoup plus compliqué de rentabiliser un investissement hôtelier toute l’année dans les zones rurales

voire même sur le littoral. Sauf à passer à un ni-veau de qualité et de prestation qui permet l’équilibre économique.

Reste Bordeaux, la nouvelle star du tourisme girondin : un atout maître ? Dès que l’on pose les bases nécessaires au déve-loppement touristique, il se fait de manière na-turelle. Il faut d’abord avoir envie d’accueillir des touristes et ne pas les considérer comme une nuisance.

Bordeaux est belle désormais et dispose d’une offre événementielle connue, de nouvelles stars de la gastronomie qui font faire au client poten-tiel le détour de 100 ou de 200 kilomètres.

Alors qu’il n’y a pas aujourd’hui une offre de visites très abondante. Le seul réaménagement de la ville et sa beauté nouvelle ont créé le déclic. Le tourisme est aussi un univers, un imaginaire. Bordeaux a su mettre en valeur sa nouvelle di-mension patrimoniale. Quels équipements font encore défaut à Bordeaux ? D’abord un grand site mais nous l’aurons en 2016 avec la Cité du Vin. Il sera un totem, un em-blème. Il sera une chance pour tous les acteurs de la filière qui rayonnera bien au-delà de l’ag-

glomération. À la Rochelle, Périgueux ou Limo-ges, on attend aussi cet équipement. Il dépassera vite son objectif de 450 000 visi-teurs annuels s’il parvient à se renouveler. Ce sera son grand défi.

L’emblème sera suffisant ? Il faudra aussi une meilleure structuration de la filière oenotouristique sur l’ensemble du dé-partement. Le chantier a été engagé mais il doit se traduire par la création de produits touristi-ques qui seront une marque de différenciation forte de la destination girondine. Il manque aus-si des hôtels haut de gamme pour attirer une clientèle à plus forte dimension internationale, notamment les Asiatiques. Bordeaux reste en-core, malgré ses succès, une petite destination touristique dans le concert mondial par rapport à Munich, Barcelone ou Milan sans parler des grandes capitales. Il nous manquait une belle offre gastronomique et elle arrive. C’est formi-dable. Il faut encore des hôtels plus haut de gamme de 4 ou 5 étoiles. Le marché des inves-tisseurs est lui aussi suiveur. Mais ils viendront, tôt ou tard, c’est sûr. PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-BERNARD GILLES

Gironde

Tourisme, le nouvel Eldorado

Page 32: L'Economie et le Tourisme dans la nouvelle Aquitaine

JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 32

DernierCA

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CA N -1

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export

Dernierrésultat

net

Date dernier bilanCommuneDénomination officielle

Chiffre d'affaires : les 100 premières

GROUPE FAYATCDISCOUNTCEVA SANTE ANIMALECASTEL FRERESMAISON JOHANES BOUBEESOCIETE CENTRALE APPROVISIONNEMENT SUD-OUESTTOUTON SACOLAS SUD-OUESTHERAKLESGROUPE SIPA - STE INVESTISS. PARTICIP. AQUITAINEBMSO - POINT P SUD-OUESTGROUPE PICHETARGOS OIL FRANCE SASBOUYGUES BATIMENT CENTRE SUD-OUESTJ.A. DELMASGAZ DE BORDEAUX - GDBSAICA PACK FRANCESMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PINEIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUD-OUESTAFM RECYCLAGEVIDALIES SAKEOLIS BORDEAUXBARDINET VINSCASSOUS SACIFA - CIE IMMOBILIERE ET FONCIERE D'AQUITAINEADIM SUD-OUESTALLIANCE FORETS BOISSONEPAR SUD OUEST - CSOSITA SUD OUESTBARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SASABENA TECHNICSCAP INGELEC SA - FAIGTM BATIMENT AQUITAINECONSTRUCTION NAVALE BORDEAUXIGCFILHET-ALLARDSTRYKER SPINEVERALECCIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANNMEDA MANUFACTURINGATLANDESGT LOCATIONYVON MAUETABLISSEMENTS DECONSINEO AQUITAINESIBLU FRANCESMURFIT KAPPA COMPTOIR DU PINEIFFAGE CONSTRUCTION NORD AQUITAINELDC AQUITAINEH & A LOCATION SASVEOLIA PROPRETE AQUITAINE - STMBROXEL FRANCESTE FCAISE DE CONSTRUCTIONS MECANIQUES ELECTRIQUESEUROVIA AQUITAINETCSSERMA TECHNOLOGIESAGFA HEALTHCARE FRANCEREGAZ - BORDEAUXSTE DE DISTRI. LESPARRE - BRICO BATI JARDI LECLERCSOVEX GRANDS CHATEAUXJL INTERNATIONAL ETABLISSEMENTS JEAN LABATUTGAP VI - AQUITAINE VEHICULES INDUSTRIELSSOGEA SUD OUEST HYDRAULIQUESTE NOUVELLE POLYCLINIQUE BORDEAUX NORD AQUITAINEGCA BORDEAUX - TTA FRANCESOCIETE D'EXPLOITATION DES ETS J. VEYNATMAISON GINESTET SAFRANCE PIERRE PATRIMOINESOCIETE GESTION ASSAINISSEMENT CUBSEA TANKERS SHIPPINGTFN PROPRETE SUD-OUESTCHEOPS TECHNOLOGY FRANCEAEROPORT DE BORDEAUX MERIGNACMERCEDES-BENZ BORDEAUXCOMPAGNIE IMMOBILIERE DE RESTAURATIONSN BRUDIS - E. LECLERCGEODIS CALBERSON AQUITAINEBALLANDE MENERET SADBF BORDEAUX RIVE DROITE - SAVRAGT LOGISTICSSOCIETE DES COLORANTS DU SUD-OUEST - UNIKALOJDC AQUITAINEFORESA FRANCECIRMAD CENTRE SUD OUESTLD VINS - LES CHATEAUX REUNISPERIGORD ENERGIEPRODUCTA VIGNOBLESEXALABMAINCARE SOLUTIONSOENOALLIANCEFOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUXETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCCOLTAN BOYER SASSEG FAYATCHAMBERY AUTOMOBILEPENA METAUX SABAYERN AUTOMOBILESAUTOMOBILES PALAUFAYAT ENTREPRISE TPSCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISE

BORDEAUX CEDEXBORDEAUXLIBOURNE CEDEXBLANQUEFORTBORDEAUXCESTASBORDEAUXMERIGNACLE HAILLANLE BOUSCAT CEDEXCANEJANPESSAC CEDEXBRUGESMERIGNACBORDEAUXBORDEAUXPESSACBIGANOSPESSACVILLENAVE D'ORNONBEGLESBORDEAUXBLANQUEFORTMERIGNACBEYCHAC ET CAILLAUMERIGNACCESTASVILLENAVE D'ORNONCANEJANPAUILLACMERIGNACBLANQUEFORTMERIGNACBORDEAUXBEYCHAC ET CAILLAUMERIGNAC CEDEX 9CESTASBEYCHAC ET CAILLAUPAREMPUYREMERIGNACPESSACBASSENSGIRONDE SUR DROPTLE PIAN MEDOCPESSACPESSACPESSACBORDEAUXBAZASBORDEAUXPOMPIGNACST MEDARD EN JALLESLIBOURNEMERIGNACBORDEAUXPESSACARTIGUES PRES BORDEAUXBORDEAUXLESPARRE MEDOCCARBON BLANCBORDEAUXBRUGESPESSACBORDEAUXBEGLESTRESSESCARIGNAN DE BORDEAUXBORDEAUXBORDEAUXMERIGNACCANEJANCANEJANMERIGNACBEGLESBORDEAUXBRUGESBRUGESBORDEAUX CEDEXARTIGUES PRES BORDEAUXBASSENSMERIGNACBRUGESAMBARES ET LAGRAVEMERIGNACBORDEAUXCANEJANLORMONTPESSACCANEJANBEYCHAC ET CAILLAULE HAILLANBRUGESBORDEAUXFLOIRACVILLENAVE D'ORNONMERIGNACMERIGNACBRUGESLIBOURNEBORDEAUX

3 497 849**1 444 126*

765 300**742 779742 779

675 045614 788537 798

480 683447 375**

396 977365 585**

344 151323 583285 155283 675283 667

280 251*252 545223 920

215 617201 131

198 976196 132**178 133**

170 115169 091168 461163 343153 052152 393151 005146 772144 771

141 753**137 253**

134 275126 909

125 191119 453115 158

114 279**100 304

99 93496 99096 83392 63890 18390 12090 05187 764

87 11785 64282 19082 103

80 241**79 716

78 86275 96974 52673 87673 49972 34071 00270 72970 119

68 71966 39965 71064 91364 57063 086

62 51362 49662 43761 68960 531

60 494*59 770

59 174**58 91058 26655 54555 325

55 09454 888

53 81252 76951 059

50 92850 45950 34650 18450 01049 93648 77248 771

48 10847 45347 423

30.09.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201331.12.2014

31.03.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201331.12.201431.12.2014

30.09.201431.12.201431.12.201431.12.2014

30.09.201431.12.201331.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.2014

31.08.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

30.04.201430.09.2014

31.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

28.02.201330.06.2013

31.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.2013

30.09.201430.09.2013

31.12.201331.12.201331.12.201331.12.201431.12.2014

31.03.201531.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

31.08.201330.04.2014

31.12.201331.12.201431.12.2014

31.03.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

31.03.201431.12.201431.12.201431.10.201431.12.201331.12.201431.12.2014

31.03.201431.12.201431.12.201431.12.2014

31.03.201430.09.2014

31.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

30.09.201431.12.2014

1 199 134**NCNC

114 63459 110

0614 294

141 645

0**139

0**00

281 8120

7 482161 939*

3539 646

00

55 330NC

0**0

20 28015

54852 95475 882

136 87200

0**9 625**130 279

3 69473 22824 389

0NC

36 02901

01 720

-5263

1 33200

2000

22 405**79 716

00

44 0152 6421 702

0000

36 389000000200

32347 476*

1450**

1 223123

00

35 8530

16 2340

12 3178 718

047 05032 498

00

34 15561

1210

47 331

-1,92

22,66-1,536,802,8914,41

-12,83-2,89

-2,71-2,09-17,12

25,889,92

-40,41

-3,18-3,24-6,38

-13,1726,3416,54

2,651,27

19,567,091,54

23,06-16,31

7,80237,89

17,4915,96

7,428,95

-0,793,30

-11,592,89

101,8910,00

-6,21

5,021,44

12,886,3313,0116,713,08

-2,45-12,46

3,427,51

5,37

-1,84-16,67

6,01-14,32

-7,022,86

-18,386,44-7,34

19,561,33

-11,851,43

9,285,954,03

20,20

-4,22-24,37

2,780,2411,50

7,417,03

22,77-8,69-12,53

-4,8110,134,02-1,39

-8,80-1,47

22,09-21,53-15,21

-16,86

-3,02

5,70

58 557**NCNC

22 6952 3791 104

30212 39436 661

3 278**1 344

12 496**361

8 53215 799

1 639-2 9055 283*

4 0752 6743 6383 149

13 133NC

3 897**1 208

7173 803-1 49821 947

-15 91623 088

1 5455 725

2 583**NC

59 975333

5 8711 903

-10 819NC

1046 2523 7295 625

33812792

2 8845 821

2 5092 473

5234 256

10 354**656

9 5771 3491 876

683242

1 8572 020-1 587

9864 634

91871

-9 311461

2 3106 088

1015 6041 520

4981 560*

1 332NC

5 6701 454

95363

7147 855

3504 717

96983

-7 885258408

2 212778

32388660429664

- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -

123456789

10111213141516171819

202122232425262728293031

32333435363738394041

42434445464748495051

52535455565758596061

6263646566676869707172737475767778798081

82838485868788899091

9293949596979899

100

€Gironde

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Ces tableaux ont été réalisés par Pouey In-ternational, spécialiste « Business to busi-ness » du renseignement commercial et fi-nancier garanti et du recouvrement de créances. Chaque tableau classe les entre-prises par ordre décroissant de leur chif-fre d’affaires. Pour plus de cohérence, ce-lui-ci est considéré au prorata sur 12 mois ; les sociétés n’ayant pas toutes un bilan sur 12 mois. Le 1er classement ci-contre porte sur les 50 premières entreprises de l’ensemble du département, toutes activités confondues. Il est par la suite décliné en « tops 50 » sec-teur d’activité par secteur d’activité : ex-port, industrie, commerce, services, agroa-limentaire et bâtiment-travaux publics.

Qui ? Ces informations concernent exclu-sivement les entreprises privées dont le siège social est situé dans le département et qui ont déclaré leur bilan. Pour cette rai-son, certaines sociétés présentes dans le département ne figurent pas dans les ta-bleaux.

Comment ? Ces données officielles sont col-lectées auprès des greffes des tribunaux de commerce dans les semaines qui pré-cèdent leur publication. Les entreprises ne déclarant pas leur bilan ne peuvent donc pas figurer dans ce palmarès.

Quant aux secteurs d’activité, ils ont été établis par rapport au code NAF d’appar-tenance de chaque société. La NAF (no-menclature des activités françaises) est éla-borée par l’Insee.

Quand ? Les chiffres indiqués sont ceux des bilans clôturés en 2013, 2014 voire 2015.

Combien ? Les valeurs sont exprimées en « kilo euros ». Cela signifie que s’il est écrit 1 700 K€, il faut comprendre 1 700 000 eu-ros.

Quoi ? Outre le rang de classement, la dé-nomination et la commune de domicilia-tion du siège social, ces tableaux mention-nent les derniers chiffres hors taxes déclarés par chaque entreprise soit : son chiffre d’affaires (CA), son chiffre d’affaires export (égal à 0 quand l’entreprise n’a pas d’activité à l’étranger) et son résultat net à la date de clôture de leur bilan.

Par ailleurs, est indiquée pour chaque société, l’évolution en pourcentage de son dernier chiffre d’affaires connu par rap-port à celui de l’année précédente. Pour le même numéro siren, elle a été calculée sur la base de bilans de même durée et sur la même période (exemple : de janvier à dé-cembre). Quand seul le dernier CA est dis-ponible, cette évolution n’a pas été calcu-lée.

Enfin, par défaut, les entreprises des clas-sements ne font pas état de chiffres conso-lidés (pour un groupe, somme des chiffres des entités le constituant). Cependant, cer-tains chiffres consolidés sont indiqués si le groupe en a fait communication.

De ce fait, certaines entités d’un groupe peuvent figurer en leur nom alors que le nom de leur groupe d’appartenance fi-gure aussi dans le classement.

Comment lire les tableaux ?

A ssiste-t-on aux prémices d’une reprise de l’économie dans la ré-gion ?

Oui, nous avons plusieurs signes tangibles. Depuis neuf mois, notre région connait une baisse des défaillances de -2,24 %, contre -0,66 % au plan national. Ceci étant, cette re-prise concerne la majorité des régions fran-çaises et de nombreux secteurs, en particulier les services. Mais certains sont très fragiles, comme l’hôtellerie-restauration, qui a subi une hausse de 6 % des défaillances.

Avant de parler de tendance de fond, la re-prise devra donc être confirmée dans les mois à venir.

L ’un des relais de croissance est l’ex-port. Quels sont les secteurs qui s’en sortent le mieux ?

Tout d’abord, au plan national, seule une PME sur trois exporte. Parmi les secteurs plus porteurs à l’étranger, on trouve les produits agroalimentaires, les équipements technolo-giques. En particulier l’aéronautique, ses sous-traitants et fournisseurs, bien implan-tés dans le Sud-Ouest, et les vins et spiritueux. Par ailleurs, il y a une bonne dynamique éga-lement dans l’industrie pharmaceutique grâce à certaines ETI (Entreprises de taille in-termédiaire, NDLR) performantes, à l’image de Ceva Santé Animale. Notre nouvelle future grande région aura donc des positions à l’ex-port fortes. Elle représentera au total environ 5 % des exportations françaises.

Q uels sont les ingrédients nécessai-res pour une PME qui souhaite réus-sir à l’étranger ?

La vente à l’export suppose une très bonne connaissance des usages commerciaux, des différences culturelles et linguistiques, du contexte des pays, des circuits de distribu-tion, de la réglementation. En outre, il faut veiller à s’assurer de la solvabilité de ses clients. En effet, dans de nombreux pays (États-Unis, Suisse…), les entreprises ne sont pas tenues de publier leur bilan. La mise en place d’une garantie financière sécurisera la relation.

PROPOS RECUEILLIS PAR NICOLAS CÉSAR

BERTRAND LACAMPAGNE Président du directoire de Pouey International

TROIS QUESTIONS À...

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 34

Dans une agglomération bordelaise qui « a le vent en poupe » sur le plan touristique, les professionnels de l’hô-

tellerie ont le sourire. Ils occupent une posi-tion privilégiée pour constater que la ville aux multiples labels (1) s’est fait une place au soleil sur les guides touristiques européens. Desti-nation de repli au début des années 2000, Bor-deaux entre aujourd’hui dans la catégorie des « city break », ces villes que les touristes vien-nent découvrir lors de courts séjours, généra-lement d’une ou deux nuits. « Le nombre de visiteurs est en hausse constante, apprécie Thierry Gaillac, président du secteur hôtelle-rie au sein de l’Union des métiers et des indus-tries de l’hôtellerie de la Gironde (Umih 33). On constate notamment une forte augmen-tation l’été, ce qui n’était pas le cas dans les an-nées 1990, où les touristes évitaient Bordeaux. »

Clientèle internationale Pour la saison haute, qui s’étend de mars à oc-tobre,Thierry Gaillac met en avant de « très bons chiffres ». Dans les quelque 8 500 établis-sements hôteliers que compte la métropole bordelaise, le taux d’occupation, en août, a « flirté avec les 77 % », un résultat comparable à celui de Marseille et supérieur à ceux de Lyon, Nantes, Toulouse ou Lille. En moyenne, en 2014, ce taux d’occupation était d’environ 65 %, soit plus de trois millions de nuitées enregis-trées sur l’année. « Le profil des visiteurs est de plus en plus international, reprend Thierry Gaillac. Les clientèles qui progressent sont no-tamment les Chinois, les Brésiliens ou les Amé-ricains, et on retrouve toujours les Anglais et les Espagnols. »

Partie de loin sur le marché du tourisme, l’agglomération bordelaise n’est pourtant pas

épargnée par la concurrence de ces « produits nouveaux » que sont l’offre d’appartements privés ou de chambres d’hôtes, via des plate-formes comme Air Bnb. « Nous, profession-nels, sommes bordés sur le plan législatif, sur la sécurité, l’hygiène, le social ou le fiscal, grince le responsable de l’Umih 33. On aime-rait que les règles soient les mêmes pour tous. S’il n’y a pas de TVA, qu’il n’y a pas d’imposi-tion sur le revenu, ça devient de la concur-rence déloyale. » En dépit de cette concur-

rence, le développement de l’activité tou- ristique dispose d’une marge de progression conséquente dans la métropole. « La saison-nalité est encore très marquée, regrette le re-présentant de l’Umih 33. La période d’octobre à mars reste compliquée car il y a beaucoup moins de tourisme loisir et le tourisme corpo-rate, d’affaires et d’entreprises, est encore à dé-velopper. » Les acteurs économiques de la mé-tropole en sont conscients et œuvrent activement pour dynamiser ce tourisme ‘’cor-

porate’’. Mais cette piste n’est pas la seule pour que l’activité touristique soit prospère à lon-gueur d’année. Thierry Gaillac dit ainsi atten-dre « avec impatience » la livraison de la Cité du Vin, prévue l’an prochain, car elle permet-tra de « générer des séjours même en hiver. » OLIVIER SAINT-FAUSTIN

(1) Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Best European Destination 2015, ville préférée des Fran-çais, où il fait bon vivre, travailler, etc.

Le Grand Hôtel de Bordeaux, place de la Comédie, est passé sous pavillon Intercontinental, la chaîne n°1 de l’hôtellerie de luxe dans le monde. De quoi internationaliser davantage la fréquentation du palace bordelais. ARCHIVES PHILIPPE TARIS

TOURISME Le nombre des visiteurs est en hausse, surtout l’été. Ce n’était pas le cas dans les années 1990

L’hôtellerie bordelaise se fait une place au soleil

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 35

Quand il observe aujourd’hui le quar-tier de Bordeaux-Lac, sa desserte par le tram, son Palais des congrès, son

écoquartier Ginko ou son stade ultramo-derne, Jean-Charles Bron se pince encore pour y croire. « En aucun cas, à l’époque, on imaginait que le quartier puisse devenir ce qu’il est », souffle, du haut de ses presque 70 printemps, l’ex-élu bordelais. Il est désor-mais retraité et médiateur pour la ville de-puis 2014.

Dans les années 1950, la zone était exclu-sivement composée de marécages. « On était à la campagne, se souvient-il. Il y avait des fermes à étage car les gens étaient obligés de vivre en hauteur une bonne partie de l’année pour faire face aux inondations. » C’est Jacques Chaban-Delmas, maire de Bor-deaux, qui, dans les années 1960, décide d’aménager cette partie nord de la ville. Un lac artificiel y est creusé entre 1962 et 1966, le pont d’Aquitaine permet de desservir la zone dès 1967. Puis c’est au tour du Parc des expositions d’y être construit. Le quartier des Aubiers suit avec sa vaste zone de com-merces et de services.

Très vite, le groupe Accor a décelé le poten-tiel de ce nouveau quartier. « Je crois qu’Ibis a été la première marque à s’y implanter il y a environ trente-cinq ans, raconte Olivier Brissard, le directeur opérationnel du groupe pour le Grand Ouest, trop jeune pour avoir connu cette période. La stratégie du groupe était de s’implanter dans ce qu’on appelait des champs de patates. Il y avait la volonté de trouver des lieux d’im-plantation peu chers par rapport aux cen-

tre villes, de réaliser des coups avec des pers-pectives de gain foncier. »

Par la suite, le groupe a poursuivi son dé-veloppement dans la zone, y créant un véri-table « Accor land ». Il y possède cinq ensei-gnes, toutes situées à proximité immédiate les unes des autres (Ibis, Ibis budget, Novo-tel, Pullman, Mercure), soit près de 500 chambres.

Pourtant, la longue idylle entre le lac et Accor n’a pas été toujours rose. Il y a quel-ques années, le groupe a même envisagé de revoir son implantation dans ce secteur ex-centré et longtemps oublié par les décision-naires. « Il y a six ou sept ans, on s’est posé la question de la potentialité de cette zone, de savoir s’il fallait continuer à y rester, reprend Olivier Brissard. Nos hôtels vivotaient avec des taux d’occupation de 60 %... »

La stratégie du groupe était de s’implanter dans ce qu’on appelait des champs de patates. Il y possède cinq enseignes, (Ibis, Ibis budget, Novotel, Pullman, Mercure), soit près de 500 chambres

Taux d’occupation de 90 % cet été Mais Accor a insisté et aujourd’hui, le res-ponsable ne le regrette pas : « On vit une vraie révolution, s’enthousiasme-t-il. Bor-deaux a fait un gros travail de promotion touristique et on en récolte les fruits. Il y a eu aussi une vraie politique économique de développement du congrès et de l’événe-mentiel, ou encore l’arrivée du tram qui fait que nos clients ne sont qu’à 15 minutes du centre... Cette dynamique multisegments nous a poussés à capitaliser sur ce qu’a fait la ville en rénovant certains de nos hôtels. Aujourd’hui, avec tout ce qui se passe à Bor-deaux, on voit l’avenir en rose. »

Dans les chiffres, ce dynamisme s’est tra-duit par un bond du taux d’occupation qui, fin septembre, était de 74 % pour 2015, avec une moyenne de près de 90 % cet été. « Selon les marques, le taux d’occupation a pris 15 à 20 points, ajoute Olivier Brissard. C’est ex-trêmement significatif, c’est même très très bon ! » Visiblement, « Accor land » a encore de beaux jours devant lui... OLIVIER SAINT-FAUSTIN

Olivier Brissard, directeur opérationnel du groupe Accor pour le Grand Ouest. DR

L’hôtel Ibis à Bordeaux Lac : première marque du groupe Accor à s’y implanter, il y a environ trente-cinq ans. ARCHIVES THIERRY DAVID

CHAÎNES HÔTELIÈRES Le groupe Accor a investi dans le quartier marécageux du nord de Bordeaux dès les années 1980. Il a eu le nez creux

Bordeaux-Lac : bienvenue à « Accor land »

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 36

Hôtel Yndo : deux ans et demi de travaux et six millions d’euros ont été nécessaires pour transformer cet hôtel particulier du XVIIIe siècle en un cinq étoiles. PHOTO SÉBASTIEN CARRIER

HAUT DE GAMME Bordeaux attire des visiteurs aux profils très variés mais la part de la clientèle haut de gamme est restreinte : 10 à 15 % de l’offre globale. Tour d’horizon de trois hôtels 4 ou 5 étoiles

Le luxe la joue modeste

« Le résultat dépasse mes espérances ». Quand elle embrasse du regard le cadre raffiné de son établissement, Agnès Guiot du Doignon ne cache pas sa fierté. Deux ans et demi de tra-vaux et près de six millions d’euros d’investis-sement ont été nécessaires pour transformer cet hôtel particulier du XVIIIe siècle, laissé à l’abandon pendant cinq ans, en un cinq étoi-les prisé par les touristes à fort pouvoir d’achat. « Nous sommes premiers sur TripAd-visor, tous hôtels confondus », sourit-elle. Pro-priétaire de deux hôtels à Biarritz, Agnès Guiot du Doignon a quitté la cité basque pour miser sur Bordeaux en 2011. « Je voulais m’ins-taller dans une ville qui travaille toute l’an-née. » Le cachet du bâtiment s’est imposé à elle : avec un tel lieu, viser un classement cinq étoiles était une évidence. Ouvert en octobre 2014, l’hôtel ne propose que huit chambres et quatre suites où la responsable a souhaité « décoder les codes du luxe des grands hô-tels. » Si les prestations sont haut de gamme, Agnès Guiot du Doignon propose à ses clients un cadre chaleureux qui tranche avec la froi-deur habituelle des établissements cinq étoi-les. Après un premier hiver « compliqué », les réservations pour les prochaines semaines laissent espérer des lendemains qui chantent.

Yndo en têteAgnès Guiot du Doignon. O. S.-F.

Idéalement situé sur les allées de Tourny, à deux pas du Grand Théâtre, l’hôtel de Sèze a tout du cinq étoiles : avec 52 chambres et 3 suites cos-sues, mais aussi des prestations haut de gamme (restaurant, spa, fumoir, salles de séminaire, etc.), l’établissement quatre étoiles pourrait fa-cilement en ajouter une cinquième. Mais Cé-dric Janvier, son propriétaire, n’y tient pas : « C’est un choix, confirme le patron. Il faut se po-sitionner là ou il y a une demande. À Bordeaux, je pense qu’il n’y a pas la place pour un cinq étoi-les de plus. » Cédric Janvier est propriétaire de

l’hôtel de Sèze depuis 2007. Entre 2010 et 2012, il a réalisé de lourds travaux pour augmenter la surface de l’établissement, en réunissant en un seul bâtiment l’hôtel historique, ouvert en 1927, et le Royal Médoc, un immeuble attenant, également acheté en 2007. « Aujourd’hui, nous sommes bien en quatre étoiles, affirme-t-il. À peu de chose près, on a un niveau de presta-tions et de services qui est du niveau du cinq étoiles. Je suis même certain que nous sommes le meilleur rapport qualité prix de la ville ! L’avantage de ce positionnement, c’est qu’à cer-tains moments, ça nous permet d’aller cher-cher du quatre étoiles standard et à d’autres, quand le marché le permet, de s’approcher très franchement du cinq étoiles. » Selon la période, le prix de la chambre la moins chère peut ain-si passer de 160 à 260 euros... « La destination Bordeaux performe mais on reste sur un pro-fil d’activité très typique de ville de province car il y a une forte saisonnalité, explique-t-il. De jan-vier à mars, les touristes, notamment étrangers, viennent peu. L’un des défis porte sur le tou-risme d’affaires, sur lequel on a un grand retard. Mais ce que l’on vit est passionnant. »

Hôtel de Sèze, 4 étoiles

Cédric Janvier, propriétaire depuis 2007. PHOTO O. S-F

Lors de son ouverture, en 2007 sur le quai de Ba-calan, le Seekoo, alors dirigé par Alain Dhersin et son épouse, était une sorte d’ovni. « C’était une sacrée ambition de construire un hôtel 4 étoiles avec ce design et à cet endroit, loin du centre, presque à la frontière de là où il ne fallait pas aller », souffle, admiratif, Philippe Gauthier. Dirigeant de la société Redman Hô-tellerie Sud-Ouest, il a racheté l’établissement fin 2013.

Depuis, avec l’ouverture du pont Chaban-Del-mas et l’émergence du projet immobilier des bassins à flot, la ville s’est rapprochée et le See-koo, qui signifie igloo en langue inuit, occupe désormais une place de choix. « Pourtant, après huit ans d’exploitation, le concept s’était « usé », affirme le responsable. « Les anciens patrons mi-saient sur l’individuel affaires et un peu sur le tourisme, avec des tarifs relativement élevés, ra-conte-t-il. Nous, on a adapté notre offre au mar-ché. Chaque jour, s’il faut changer nos tarifs, on les change. » Une stratégie rendue possible par « l’amplitude d’offre tarifaire » que permet le po-sitionnement en quatre étoiles. Résultat : le taux d’occupation de cet établissement de 45 cham-

bres est passé de 35 % en 2013 à 48,9 % en 2014. Cette année, il devrait atteindre 65 %. Des résul-tats encourageants qui devraient être consoli-dés par le toilettage grandeur nature prévu au premier trimestre 2016. L’intérieur du bâtiment va être refait de fond en comble. « On va partir sur des choses un peu plus cosy, on va retrou-ver le langage de l’architecture extérieure à l’in-térieur », affirme Philippe Gauthier. Une chose est sûre, la société Redman, qui ouvrira prochai-nement un autre hôtel autour des bassins à flot, croit fortement en Bordeaux, un marché où « les signaux positifs » sont « très nombreux ».

Le Seekoo se recentre

Le Seekoo sur les quais, un ovni. ARCHIVES « SO »

Si Bordeaux figure désormais en bonne position dans les guides touristiques, la destination est encore loin de concur-

rencer les places fortes du vieux continent. En tant que capitale régionale, la ville attire des visiteurs aux profils très variés mais la part de la clientèle haut de gamme demeure encore restreinte. Une réalité que reflète le marché bordelais : « L’essentiel de l’offre est concentré sur l’économique et le moyen de gamme, confirme Thierry Gaillac, le direc-teur de la branche hôtellerie de l’Union des industries des métiers de l’hôtellerie de la Gironde (Umih 33). Le haut de gamme repré-sente 10 à 15 % de l’offre globale et se trouve essentiellement dans le centre de Bor-deaux. »

La capitale girondine ne compte ainsi que quatre établissements cinq étoiles : le Bur-digala, l’Yndo, la Grande Maison et, évidem-ment, le Grand Hôtel. « La clientèle haut de gamme est très saisonnière, un peu plus que la moyenne, reprend le directeur de l’Umih 33. Elle vient à coup sûr entre juin et septem-bre mais c’est plus difficile de la capter à l’an-née. Les chiffres montrent que plus on monte en gamme, plus le taux d’occupation diminue. »

Pour accueillir cette clientèle « bling bling » mais ne pas en être totalement dé-pendants, plusieurs établissements borde-lais ont décidé de couper la poire en deux. Ainsi, l’Hôtel de Sèze, situé sur les allées de Tourny, et le Seekoo, quai de Bacalan, se po-sitionnent sur une offre quatre étoiles alors qu’ils disposent de tous les atouts pour pré-tendre à une cinquième. Stratégie différente pour l’Yndo, rue Abbé-de-l’Epée, qui affiche fièrement cette cinquième étoile mais ne commercialise que douze chambres. OLIVIER SAINT-FAUSTIN

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Une centaine de restaurants gastrono-miques, plusieurs chefs étoilés, des ta-bles bistronomiques sans oublier la

cuisine de terroir et la brasserie traditionnelle... Avec plus de 1 000 adresses, Bordeaux fait par-tie des villes qui comptent le plus grand nom-bre d’établissements par habitant. Ça pèse lourd dans l’économie locale, que ce soit en terme de chiffre d’affaires ou d’emplois. Le sec-teur de l’hôtellerie et de la restauration a per-mis de créer 15 700 emplois en cinq ans. Le man-que de main-d’œuvre y est pourtant le plus important, compte tenu de la pénibilité du tra-vail. « On recense 1 939 postes d’employés de cuisine à pourvoir et 667 postes de serveurs », détaille Stephan Delaux, président de l’office de tourisme de Bordeaux Métropole.

239,4 millions d’euros par an Ce secteur capte une bonne partie de la dé-pense touristique. « C’est le second poste de dé-pense avec 239,4 millions d’euros derrière l’hé-bergement avec 320,2 millions d’euros ». Selon les chiffres de l’étude menée par le cabinet Pro Tourisme (1), 5,8 millions de visiteurs ont été ac-cueillis à Bordeaux en 2014 (58 % de touristes de loisirs et 42 % de touristes d’affaires), générant au total 938 millions d’euros de retombées éco-nomiques pour la métropole. « Tout confondu,

un visiteur d’agrément dépense en moyenne 62 euros par jour dans l’agglomération contre 36 euros pour une excursionniste et 174 euros pour un visiteur professionnel ». Et la restaura-tion représente une part de plus en plus impor-tante dans le budget des visiteurs. « 66 % d’en-tre eux, qu’ils soient touristes de loisirs, excursionnistes (sans nuitée) ou touristes d’af-faires engagent des dépenses de restauration dans l’agglomération », précise Stephan Delaux.

La restauration est de plus en plus associée à la découverte des traditions culinaires locales et de nouvelles saveurs. Qui dit Bordeaux dit vi-gnoble et patrimoine gastronomique.

Le touriste culinaire cherche à échanger avec les producteurs, les chefs et les viticulteurs et à s’imprégner d’un terroir. La fine bouche, plus élitiste, court d’un étoilé Michelin à un autre. Et à Bordeaux et dans ses environs, il a le choix. Bordeaux est bien une étape gourmande in-

contournable et le centre névralgique de la gas-tronomie du Sud-Ouest. STELLA DUBOURG

(1) Étude menée entre mai 2014 et mai 2015 pour le compte de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bor-deaux, de la Cité du Vin et de l’office de tourisme de Bordeaux Métropole auprès de 1 320 touristes sur les 28 communes de l’agglomération.

66 % des visiteurs, qu’ils soient touristes de loisirs, excursionnistes (sans nuitée) ou touristes d’affaires engagent des dépenses de restauration dans l’agglomération. Rien que sur la place du Parlement, l’offre est pléthorique. ARCHIVES LAURENT THEILLET

RESTAURATION Moteur de l’économie locale, le secteur de la restauration capte une part de plus en plus grande de la dépense touristique

Tourisme culinaire, un vecteur de croissance

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 39

Selon le blog américain Thrillist, Bordeaux serait la ville la plus gastronomique du monde. Les nombreux mouvements à la

tête des plus grandes tables bordelaises n’y sont pas pour rien.

L’arrivée fin 2014 de Joël Robuchon, le chef le plus étoilé du monde, à la tête du restaurant gas-tronomique La Grande Maison (Institut Ber-nard Magrez) a ouvert le bal des tabliers. Celui qui compte 28 étoiles à son palmarès et qui vient d’être promu à 4 toques par le Gault et Millau, ne cache pas son ambition d’en décrocher trois de plus à Bordeaux.

Chefs « cathodiques » Attirés par le potentiel de la cuisine du Sud- Ouest et de ses produits du terroir, d’autres chefs charismatiques ont également posé leurs cou-teaux à Bordeaux ces dernières semaines. Deux stars d’émissions de téléréalité culinaires vien-nent ainsi d’ouvrir leurs restaurants en plein cœur de Bordeaux. L’Écossais Gordon Ramsay (trois étoiles en Angleterre), à la renommée in-ternationale, a pris fin septembre les comman-des du Pressoir d’Argent (Grand Hôtel de Bor-deaux). Quant à Philippe Etchebest, qui eut par le passé les honneurs du Guide rouge à Saint-Émilion (deux étoiles à l’Hostellerie de Plai-sance), il a ouvert en septembre sa brasserie, Le Quatrième Mur, dans l’écrin du Grand Théâtre.

Le célèbre chef assure ne pas avoir de préten-tion étoilée avec cet établissement qui ne dés-emplit pas depuis son ouverture. Après Robu-chon, Ramsay et Etchebest, une rumeur annonce l’arrivée du chef multi-étoilé Alain Du-casse sur les rives de la Garonne. Certains le voyaient déjà à l’ancien emplacement du res-taurant Jean Ramet à Bordeaux. Une informa-tion démentie depuis par ses équipes.

La concurrence s’annonce rude entre ces géants de la gastronomie. Ces chefs médiati-ques ne doivent pas faire oublier les cuisiniers talentueux qui sont déjà dans la place. À com-mencer par Denis Franc, le chef du Pavillon des Boulevards, qui est le seul dans Bordeaux intra muros à être distingué cette année par la bible rouge. Son adresse est une référence depuis 1989. Quant aux étoiles montantes sur Bor-deaux, il faut compter sur Nicolas Nguyen qui officie dans les cuisines du « Chapon Fin », sur Nicolas Frion qui a pris en début d’année les commandes du restaurant « Le Gabriel », sur Fré-déric Lafon qui dirige « L ‘Oiseau Bleu », ou en-core sur Tanguy Laviale, le chef du restaurant aux deux toques, « Garopapilles », qui vient d’être sacré « Grands de demain » par Gault et Millau. Stéphane Carrade, le chef doublement étoilé de Jurançon (Béarn), a aussi ouvert L’Etoile de mer, la cellule gourmande du Petit Commerce. STELLA DUBOURG

À gauche, Philippe Etchebest au Quatrième Mur. À droite, de haut en bas: l’Écossais Gordon Ramsay et Joël Robuchon, le chef le plus étoilé du monde. ARCHIVES G. BONNAUD, DR ET AFP

GASTRONOMIE Depuis plusieurs mois, Bordeaux suscite l’appétit des plus grands chefs

Le bal des grands chefsGironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.COMSud Ouest éco 40

En 2015, CEB (Congrès et expositions de Bordeaux) a réalisé l’un de ses meilleurs coups avec une avalanche d’articles

dans la presse nationale et internationale… Début octobre, le congrès mondial ITS, dé-dié aux transports intelligents, faisait circu-ler dans le secteur du Lac et dans tout Bor-deaux trams futuristes et véhicules autonomes. Une illustration flagrante de la nouvelle place prise par Bordeaux sur le marché du tourisme d’affaires.

La marque Bordeaux Ce congrès prestigieux, avec ses 10 000 par-ticipants, n’est pas arrivé ici par hasard. « Au-jourd’hui, la marque Bordeaux a émergé sur le marché du tourisme en général », souli-gne Stephan Delaux, président de l’office de tourisme et des congrès de Bordeaux.

« C’est une nouveauté pour le tourisme de loisir, mais une confirmation pour le tou-risme d’affaires : si Bordeaux est aujourd’hui très demandée, c’est parce que nous avons beaucoup investi et cette stratégie voulue par Alain Juppé va continuer. »

L’objectif de CEB consiste à développer la venue de congrès de plus grande taille, à l’instar d’ITS, accueillant 3 000 à 8 000 con-gressistes. Pour cela, la ville ne peut pas seu-lement compter sur ses atouts naturels – son image, sa qualité urbaine, son fleuve, son in-dustrie aéronautique, ses châteaux –, elle doit investir dans ses capacités d’accueil. Le palais des Congrès est limité à 1 350 places en plénière et le Parc des Exposition est un outil vieillissant.

Principal chantier à venir, le hall 2 du parc de Bordeaux-Lac, qui va être entièrement re-construit pour laisser place à une structure hybride, accueillant à la fois des expositions mais surtout des gradins rétractables, per-mettant une jauge modulable entre 3 000 et 5 000 places. Un investissement de 30 mil-lions d’euros, porté par la Ville, la Métropole, la Région et peut-être le Département. Le chantier doit démarrer début 2017 pour une mise en service environ un an plus tard, à la mi-2018. Juste à temps pour les congrès que CEB démarche aujourd’hui. Ce sera ensuite au tour du hall 1 de faire l’objet d’une réno-

vation, qui s’annonce plus complexe : ce chantier estimé à 40 millions d’euros se fera par tranches, et l’on parle là « d’une échéance à 10 ans », indique Eric Dulong.

Transports : le point noir D’ores et déjà, toute la filière peut compter sur le renouveau de la ville et ses nouveaux quartiers, des Bassins à flot à Euratlantique. Car pour accueillir ces nouveaux visiteurs, il faudra des arguments solides en termes de transports et de capacité hôtelière. De ce point de vue, la construction de deux hôtels aux Bassins à flot et probablement deux au-tres à Euratlantique ne sera pas de trop.

Côté transport, malgré la nette améliora-tion de la desserte du Lac, deux points noirs subsistent : la liaison entre la gare et l’aéro-port, notoirement déficiente pour les pro-fessionnels, et les difficultés de circulation sur la rocade. Reste que les grands projets qui aboutissent à courte échéance, comme la Cité du vin ou la LGV, vont encore booster l’attractivité bordelaise. JEAN-PASCAL VIDEAU Bordeaux doit investir dans ses capacités d’accu

CONGRÈS ET EXPOSITIONS DE BORDEAUX Comme le tourisme de loisir, le tourisme d’affaires explose. La métropole doit investir dans ses capacités d’accueil. Le hall 2 du parc de Bordeaux-Lac va être entièrement reconstruit. Livraison en 2018

Congrès et expos : B Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.COM Sud Ouest éco 41

eil. Le palais des Congrès est limité à 1 350 places en plénière et le Parc des Expositions est un outil vieillissant. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD

ordeaux fait l’affaireUn marché à 210 millions d’euros annuels Bordeaux, malgré des équipements importants, doit encore adapter son outil de réception des congrès si elle veut atteindre l’objectif d’entrer dans le trio de tête national, derrière Paris et Lyon, intouchables. « Bordeaux se situe aujourd’hui à la 5e ou 6e place, selon les années, et nos rivales ce sont Marseille, Montpellier, Nantes, Strasbourg, Lille », précise Eric Dulong, président de CEB.

« Il faut se battre, et j’estime qu’on a tous les moyens pour y parvenir. Quand on voit la pro-gression que l’on a en 2015, qui va se poursui-vre en 2016, je suis extrêmement confiant. CEB, qui réalise un chiffre d’affaires pour sa partie tourisme d’affaires (hors salons grand public) de 14 millions d’euros environ, a observé une crois-sance de 25 % cette année ! Une dynamique très forte dans le sillage du boom touristique de la ville, qui a accueilli 5,8 millions de touristes en 2014, dont 1,7 étaient des touristes profession-nels. » Une manne, lorsque l’on sait combien les visiteurs dépensent en hébergement, restaura-tion et transports : 124 euros par personne (62 euros pour les visiteurs de loisir). Un marché à 210 millions d’euros annuels pour la métropole.

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 42

Avec plus de 300 manifestations profes-sionnelles par an et un chiffre d’affai-res qui dépasse les 400 millions d’eu-

ros, la métropole bordelaise s’affirme comme une destination business de pre-mier plan. Une dynamique économique portée par l’attractivité de Bordeaux et par son accessibilité grâce à un aéroport inter-national qui figure dans le Top 5 des aéro-ports régionaux français.

Avec un trafic global de 5 millions de pas-sagers, l’aéroport de Bordeaux poursuit sa croissance, boostée en partie par le tourisme d’affaires qui représentent désormais un tiers du trafic global. « 38 % des voyages sont liés au tourisme, 32,3 % relèvent d’un motif professionnel et 29,7 % concernent un séjour pour convenance personnelle », précise Jean-Luc Poiroux, directeur du développe-ment commercial de l’aéroport. Du côté du

trafic low cost, la part des voyages d’affaires est plus faible avec 21,5 % contre 44,2 % pour les voyages de loisirs. « Cela s’explique par le fait qu’un certain nombre de lignes low cost desservent des destinations purement tou-ristiques comme Corfou ou Faro et que les nouvelles lignes se positionnent sur une clientèle plutôt de loisirs. »

Des offres pour les pros Pour autant, en 2014, l’aéroport a enregistré deux millions de passagers sur le low cost, et 447 000 d’entre eux ont voyagé pour leurs affaires. En 2012, le trafic était de 1,35 million passagers dont 322 000 pour déplacements professionnels. « En proportion, la part de passagers d’affaires n’a pas évolué mais en absolu, ce nombre augmente au fil des ans ». Au fur et à mesure que le modèle low cost assoit sa crédibilité et son expérience, les

professionnels sont donc plus nombreux à voyager à bas coût. Pour attirer la clientèle d’affaires, les compagnies à bas prix ont pro-fité du contexte économique et du fait que les entreprises soient plus attentives au con-trôle des coûts, pour s’engouffrer dans la brèche et redoubler d’efforts en matière de ponctualité, de confort, de services et de ta-rifs compétitifs.

Des compagnies comme EasyJet et Rya-nair ont pris exemple sur les compagnies traditionnelles en proposant de véritables prestations de voyages d’affaires : enregis-trement dédié, passage prioritaire, bagage en soute, sièges confortables, outils high tech, cumul de points et flexibilité dans la réservation... Elles ont également multiplié les dessertes des aéroports principaux mais aussi les fréquences. « Sur la ligne Bordeaux-Milan, lancée il y a quatre ans par EasyJet, la

clientèle était initialement une clientèle loi-sirs. Mais avec l’ancienneté, l’expérience de la ligne et le développement des fréquences, la proportion de passagers professionnels a augmenté au fil des ans ».

La stratégie mise en place par les compa-gnies à bas coût pour séduire la clientèle d’affaires semble porter ses fruits. Et avec la récente extension du terminal Billi (100 % low cost) et la montée en puissance de l’of-fre, la marge de manœuvre est encore im-portante. D’autant plus que l’aéroport joue lui aussi le jeu, bien conscient que le low cost permet de développer de nouveaux mar-chés. « Aujourd’hui, quand l’aéroport déve-loppe une nouvelle ligne, l’objectif est aus-si de créer un véritable réseau maillé avec des villes qui permettent de générer des af-faires pour nos entreprises. » STELLA DUBOURG

Avec un trafic de 5 millions de passagers, l’aéroport de Bordeaux poursuit sa croissance. Le tourisme d’affaires représente un tiers du trafic global. ARCHIVES FABIEN COTTEREAU ET THIERRY DAVID

AÉROPORT DE BORDEAUX Initialement consacrées aux voyageurs de loisirs, les compagnies low cost multiplient les offres et les services pour accroître la proportion de leur clientèle d’affaires

Le tourisme d’affaires s’envole avec le low cost

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 43

L’un ne va pas sans l’autre. Pour le touriste de passage, désireux de s’offrir ce qu’il y a de mieux, il est hors de question de dis-

socier hôtellerie de luxe et restauration étoi-lée. Alors, quand il réserve une chambre à plus de 250 euros la nuit, pour l’entrée de gamme, il espère aussi accéder à l’excellence de la gas-tronomie. Cordeillan-Bages à Pauillac, l’Hos-tellerie de Plaisance à Saint-Emilion, Les Sour-ces de Caudalie à Martillac, le mariage des belles chambres et des grandes tables est es-sentiel. Les deux étoiles du guide Michelin ac-cordées au chef Jean-Luc Rocha s’affichent sur tous les supports de communication de l’hô-tel-spa de Smith Haut-Lafitte.

« Les clients passent en moyenne deux nuits chez nous, explique Marie-Christine Ters, res-ponsable commerciale des Sources de Cauda-lie. Avec un restaurant étoilé et deux autres ta-bles aux ambiances différentes, ils profitent de la variété. Nous offrons une formule en demi-pension, à 55 euros en supplément par personne sur le prix de la chambre. » S’y ajou-tent le spa et les dégustations pour un week-end haut de gamme, qui s’adresse à une clien-tèle fortunée. « Près de deux tiers de nos clients sont Français. Et cette année, nous assistons au retour en force des Anglais et Américains. » Profitant de taux de change en leur faveur, ces derniers participent activement au succès de ces établissements haut de gamme.

Les 62 chambres et suites affichent un taux d’occupation annuel de 70 %, 80 % en haute sai-son. « Là où nous pensions que les suites ou-vertes cette année, à plus de 700 euros la nuit, allaient surtout attirer les étrangers, leur oc-cupation suit la même répartition entre Fran-çais et autres nationalités. »

Pas de palace Caroline Matthews, dont la société Uncorked Wine Tours organise des visites œnologiques pour la clientèle étrangère, constate une hausse des dépenses ces dix-huit derniers mois. « Les Américains sont de retour, les Aus-traliens et les Asiatiques ne sont pas en reste. Ils réservent des chambres avec maître d’hô-tel au Château la Lagune et n’hésitent pas à dé-penser 200 euros pour un déjeuner dans un château réputé. J’ai vu des clients acheter pour 30 000 euros de vin en une heure et demie de temps. Que du Pétrus et du Lafite- Rotschild », confie -t-elle.

La vigne et l’assiette forment le chemin le plus court jusqu’aux grands portefeuilles et l’offre hôtelière a su s’adapter pour capter ce public exigeant. Même si aucun établissement

n’égale les palaces parisiens ou de la Côte d’Azur. Et si un quart des chambres du dépar-tement affichent quatre ou cinq étoiles, elles se trouvent à 60 % sur Bordeaux et le reste s’es-saime sur des territoires viticoles prestigieux. Le Bassin y vient petit à petit, avec deux quatre étoiles : La Co(or)niche au Pyla et le spa Côté Sable à Lège. L’offre hyperluxe se fait encore at-tendre. Mais le cadre, lui, se paye à taux plein. ETIENNE MILLIEN

L’offre haut de gamme est centrée sur Bordeaux et des terres de prestige comme les sources de Caudalie à Martillac. PHOTOS GUILLAUME DE LAUBIER

LUXE L’assiette et la vigne restent les plus courts chemins jusqu’aux gros portefeuilles. Et cette année, les clients étrangers ont profité du taux de change pour dépenser

Chambre avec table étoilée

Golf, ça swingue aussi rive droite Avec le Golf du Médoc, l’ouverture du Grand-Saint-Emilionnais golf club, à Gardegan-et-Toutirac complète l’offre des greens chics. La partie s’y facture une centaine d’euros, normal pour un parcours qui a coûté sept millions d’euros et a été dessiné par une grande plume des parcours, l’architecte américain Tom Doa-ke. Au total, le département compte quinze golfs dont treize parcours de 18 trous.

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 44

Juin 2016 sera à marquer d’une pierre blan-che dans l’histoire du vignoble bordelais. En parallèle de la dixième Fête du vin, doit

ouvrir, le 1er du mois, la Cité du même nom. Pour l’équipe, dirigée par Philippe Massol (un ancien du Futuroscope de Poitiers), c’est la con-crétisation de six ans de travail pour imaginer ce qui n’existe pas ailleurs : en même temps musée, parc à thème, cité de la découverte et forum de dégustation. Tout cela pour mettre en scène l’universalité du vin sur 13 350 m2 et 10 niveaux. Une œuvre ambitieuse qui doit en-core plus positionner Bordeaux comme sa ca-pitale mondiale.

Déjà au top de la production (volumes et qualité), du commerce, des salons (Vinexpo) ou de la recherche (fondamentale et appli-quée), la ville joue là sa partition culturelle. Fi-nalement la plus fascinante pour le grand pu-blic, celle qui renvoie à une véritable civilisation . « Évidemment, on ne peut jouer petit bras avec un tel enjeu : notre réputation est là », pointe un des 70 mécènes qui assurent près de 20 % d’un budget global à 81 millions d’euros. Col-lectivités locales (la commune bordelaise en tête), Europe, interprofession viticole (CIVB), État et CCI ont mis la main à la poche. Un pro-jet politiquement et professionnellement fé-dérateur.

Restaurant panoramique au 7e étage Avec des retombées économiques attendues : 450 000 visiteurs à l’année (20 € tarif d’entrée) venant en priorité de notre nouvelle grande ré-gion (6 millions d’habitants) et d’autant de tou-ristes qui la fréquentent. « La Cité servira de hub pour ensuite irriguer les vignobles locaux, visi-ter les châteaux et acheter du vin », explique-t-on. Une façon de structurer l’offre œnotouris-tique globale. En vitesse de croisière, 40 millions d’euros devraient être injectés dans

l’économie locale. Reste donc la dernière ligne droite : le bâtiment doit être livré en mars (GTM, filiale de Vinci, en est le constructeur), puis deux mois d’essais (informatique, billetterie...) et l’ou-verture des portes, quelques jours à peine avant le top départ de l’Euro de football dont Bor-deaux accueillera des matchs. Décidément, une pério de bien chargée.

Au rez-de-chaussée, une cave avec des bou-teilles du monde entier (près de 90 pays), un bar à vin et un coin snacking seront en entrée libre, ainsi qu’un restaurant panoramique au 7e étage. Le tout tenu par des prestataires exté-rieurs ayant remporté les appels. Toute la déco-ration du site est supervisée par des architectes d’intérieur pour garder une unité d’ensemble.

Si Bordeaux a pris des risques avec ce concept viticole novateur, il n’a pas le droit de se « rater ». Chic et de qualité sont les mots d’ordre : il fau-dra donner envie d’y revenir. Y compris pour des Bordelais prêts à s’approprier la Cité comme un « spot » bon à fréquenter pour man-ger ou boire un verre, entre amis ou en famille. D’autant que tout le quartier des Bassins à flot est en pleine révolution. Les expositions tem-poraires et un auditorium de 250 places (sémi-naires...) devraient participer à cet attrait renou-velé. « La pression monte », confie Philippe Massol qui dirigera 100 personnes le jour de l’ouverture. Si Bordeaux a pris des risques avec ce concept viticole novateur et universaliste, il n’a pas le droit de se rater. Comme tout leader, il est observé de près. CÉSAR COMPADRE

CITÉ DU VIN Le 1er juin 2016 doit ouvrir au nord de Bordeaux un ambitieux centre culturel viticole appelé à drainer 450 000 visiteurs par an. Un investissement de 81 millions d’euros, fruit de six ans de réflexion

Le phare viticole bordelais

A la tête de Benoit Valérie Calvet (BVC), négo-ciants en vin à Parempuyre, au sud du Mé-doc. (1)

Expliquez les motivations de votre engagement en tant que mécène de la Cité du Vin ?

Ma famille étant engagée depuis des généra-tions dans le vin , je voulais ren dre à Bor-deaux ce qu’il nous a apporté. J’aime jouer collectif. BVC exporte beaucoup et la concur-rence est sévère : on fait du bon vin partout. L’idée que Bordeaux, à travers sa Cité du Vin, soit un « phare » planétaire de la filière est très séduisante. Notre génération a de la chance de vivre tout cela . Notre ville a toujours été novatrice en matière viticole, en « créant » par exemple la science œnologique il y a quel-ques décennies. Avec la Cité, nous innovons au niveau culturel, un atout maître.

Une telle Cité représente-t-elle égale-ment un atout pour vos propres affaires ?

Oui, bien sûr ! Nous avons d’ailleurs décidé de déménager à Parempuyre (dans des lo-

caux plus grands), en bord de Garonne, dès que nous avons su que la Cité serait à Baca-lan, également au bord de l’eau (2). Grâce à notre ponton, nous sommes à un quart d’heure en bateau de celui qui se construit au pied du bâtiment. Idéal pour amener nos clients. Les affaires d’un côté et l’oenotou-risme de l’autre : à partir de la Cité, le visiteur ira dans les vignobles. Y compris via le fleuve qui acquiert de fait une nouvelle dimension. Je rentre de Valence (Espagne) où nous pos-sédons des vignes, les gens y savent déjà que Bordeaux se dote d’un tel outil pour garder une longueur d’avance. La Cité est aussi l’élé-ment d’une stratégie globale visant à mus-cler toute une filière, avec le salon Vinipro Sud-Ouest dont la 2e édition se tiendra mi-jan-vier.

Vous faites un parallèle entre Vinipro et Vinexpo...

Oui. Mon père fut exposant au premier Vinexpo en 1981 et Dieu sait que les débuts de ce salon furent difficiles... avant de devenir incontournable. La Cité aura le même destin. J’ai retrouvé dans des archives le dossier « Bor-deaux, rivière et vin » où mon père était enga-gé avec d’autres. C’était il y a vingt ans. Et déjà pour créer un « Musée du vin » dans les chais de Luze, aux Chartrons. Cette vieille idée est maintenant bien concrétisée à Bordeaux.

(1) Ils ont versé 100 000 euros pour être l’un des 70 mécènes à ce jour engagés pour financer la Cité du Vin. BVC réalise près de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 15 collaborateurs.

(2) Avant 2009, BVC était aux Chartrons.

BENOIT ET VALÉRIE CALVET

TROIS QUESTIONS À

Le bâtiment doit être livré en mars (GTM, filiale de Vinci, en est le constructeur). Suivront deux mois d’essais (informatique, billetterie...) puis l’ouverture des portes, quelques jours à peine avant le top départ de l’Euro de football dont Bordeaux accueillera des matchs. PHOTO Q.SALINIER

Architecture : X-TU préfère les courbes Créé en 2000 par Nicolas Desmazières et Anouk Legendre, le cabinet d’architecture parisien X-TU a conçu la Cité du Vin. Un bâtiment tout en rondeurs, aux antipodes des lignes droites. Suivant les points de vue, on y aperçoit un cep noueux, un cygne flottant sur la Garonne ou une carafe à vin. Culminant à 55 mètres, l’édifice est composé de 574 arcs en bois (épicéa nordique et douglas fran-çais) et 128 épis montant vers le ciel. Le tout re-couvert de panneaux de verre puis d’aluminium découpés au millimètre. Suivant les rayons du so-leil, cette œuvre - sans « coutures » apparentes - oscillera entre le brillant, l’orangé et l’ocre. À l’en-trée nord de la ville, au pied du pont Chaban-Del-mas, cette audace architecturale pourrait arrimer Bordeaux sur la mappemonde des bâtiments stars, à l’instar du musée Guggenheim de Bilbao. Ce serait alors une nouvelle récompense pour X-TU, déjà auréolé du plus beau pavillon de l’Exposi-tion Universelle qui vient de fermer ses portes à Milan (celui de la France. Catégorie : + de 2 000 m2). A la Cité du Vin, le cabinet anglais Casson Mann supervise toute la scénographie. Sur le par-cours permanent de 3 000 m2, il n’y a aura pas moins de 20 attractions, avec l’image et le son en vedette.

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 45

Viticultrice et enseignante à la faculté, Lae-titia Ouspointour, du château Vieux Mougnac à Petit-Palais, chapeaute la sec-

tion oenotourisme au sein de la fédération des Vignerons indépendants d’Aquitaine.

« Sud Ouest ». Que recherche le touriste viticole ? Laetitia Ouspointour. Bordeaux a la chance d’avoir de grands crus classés et des châteaux plus modestes, les deux sont complémentai-res. Sur la propriété que je gère avec mon frère, nous proposons aux touristes de participer aux travaux de la vigne. Ils taillent, épamprent, en-lèvent les gourmands, élaborent la bouillie bor-delaise.

Ils peuvent toucher, palper, se rendre comp-te concrètement du travail de la vigne et du chai. Pour cette idée, j’ai reçu, en 2014, le prix Best of wine tourism qui honore, en Aquitaine, les meilleures initiatives dans le secteur de l’oe-notourisme. Cela nous permet de répondre à la demande touristique qui évolue. Au-jourd’hui, tous les acteurs du secteur et les ob-servateurs notent que le consommateur n’est

plus passif. Il veut ressentir, apprendre, com-prendre et partager.

Est-ce que les « petits » châteaux peuvent profiter de ce nouveau tourisme autant que les grands crus classés ? L’intérêt d’un « petit » château est qu’il permet de tirer avantage de ce qui pourrait paraître un inconvénient. Dans une exploitation à taille hu-maine, on peut proposer au touriste, bien plus qu’une visite : une rencontre avec le vigneron, ses souvenirs et les générations passées. Les grands crus surfent sur le tourisme de luxe et créent une destination attirante. Les vignerons plus modestes ont, eux aussi, leur carte à jouer.

Que faut-il désormais pour que la destination bordelaise développe l’oenotourisme ? Il faut que tous, petits et grands, privé et pu-blic, nous travaillions ensemble. C’est un peu en train de changer depuis cette année. J’ai l’impression qu’il y a une réelle prise de con-science de cette absolue nécessité. Ce n’est pas la course, il faut œuvrer dans le même sens. Ce monde du vin forme un tout. On est sur la

bonne voie car les organismes publics nous fa-cilitent la tâche.

Comment les vignerons peuvent-ils se diver-sifier grâce au tourisme ? La partie encore inexploitée dans l’oenotou-risme est la rencontre avec le vigneron, ses his-toires de sa famille, ses astuces… Les touristes attendent de vivre une expérience. Mais, pour le vigneron, c’est parfois difficile de se rendre disponible. Il y a peut-être des métiers à inven-ter : quelqu’un qui va vous raconter des anec-dotes, l’histoire des générations, des souvenirs. On n’a pas encore pris conscience que l’oeno-tourisme peut être professionnalisé. Il reste en-core en marge des exploitations. PROPOS RECUEILLIS PAR GAËLLE RICHARD Laetitia Ouspointour et ses enfants. PHOTO DR

OENOTOURISME Selon Laetitia Ouspointour, viticultrice et enseignante à la faculté de Bordeaux, grands crus classés et « petits » châteaux sont complémentaires

« Le consommateur n’est plus passif »

Le château Haut-Bailly, grand cru classé en Pessac-Léognan, s’est ouvert à l’oenotourisme depuis quelques années. ARCHIVES PHILIPPE TARIS

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 46

Bernard Magrez est le pionnier du tourisme viticole, de luxe qui plus est. Avec ses 40 châ-teaux, il bénéficie d’une force de frappe que les « petits » châteaux n’ont pas. Autour du concept du Bernard Magrez Luxury wine ex-perience, il a misé sur l’organisation de sé-jours, de visites mais surtout de sensations. Son agence propose un survol des vignobles en hélicoptère ou un voyage entre les vignes en Rolls-Royce.

Au château La Tour Carnet, à Saint-Lau-rent-Médoc, les chambres, situées à l’inté-rieur même du château et non dans une dé-pendance, sont toutes plus luxueuses les unes que les autres (un séjour de trois jours et deux nuits coûte autour de 2 000 euros par personne).

Bernard Magrez explique sa démarche: « Nous sommes dans l’oenotourisme depuis huit ans, les deux premières années ont été un peu difficiles mais aujourd’hui, nous sommes étonnés de la demande. Je suis sûr que dans les trois à cinq ans à venir la de-mande va être exponentielle car les gens sont demandeurs. On consomme moins qu’avant donc on veut être certain de la qua-lité et pour cela, il faut connaître. Avant, les gens voulaient voir surtout les chais, au-jourd’hui ils veulent aussi comprendre la vi-

gne et comment on la travaille. Et puis, con-naître les vins flatte l’ego de celui qui sait en parler, qui affirme, lors d’un dîner où il ap-

porte une bouteille, qu’il a été visité le do-maine. C’est humain. » G. R.

Œnotourisme de luxe au château La Tour Carnet à Saint-Laurent-Médoc. Les chambres, situées à l’intérieur même du château et non dans une dépendance, sont toutes plus luxueuses les unes que les autres. ARCHIVES LAURENT THEILLET

ŒNOTOURISME De l’Entre-deux-Mers aux palaces de Bernard Magrez, l’oenotourisme fait de plus en plus d’adeptes. Mais ce nouveau filon, très exploité à l’étranger, reste encore timide dans la région

« Les touristes veulent comprendre la vigne »

Bernard Magrez, le pionnier du tourisme viticole du luxe

L’agence de Bernard Magrez propose un survol des vignobles en hélicoptère ou un voyage entre les vignes en Rolls-Royce. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD

À Moulon, dans l’Entre-deux-Mers, Joël et San-drine Duffau achèvent leur quatrième saison de chambres d’hôtes au milieu des vignes. Pro-priétaires des châteaux Lamothe du Barry et Les Arromans, ils ont dû faire évoluer leur mé-tier. « L’érosion du fichier clients, l’évolution de la manière de consommer faisaient que l’on cherchait de nouveaux marchés, explique Sandrine Duffau. Joël partait beaucoup à l’étranger. En 2009, l’exploitation est passée en bio donc il a fallu qu’il soit présent. On se trouvait bien chez nous et l’on s’est dit pour-quoi ne pas recevoir les gens ici, dans les cham-bres au milieu du vignoble. » Sandrine travaille depuis douze ans avec son mari. Elle gère les factures, les commandes, l’expédition, l’admi-nistratif et les chambres depuis quatre ans. « C’est un nouveau métier que l’on a appris sur le tas ». Joël et Sandrine ont fait appel à une décoratrice d’intérieur, se sont inscrits sur Boo-king et travaillent avec Smartbox. « Nous avons tâtonné mais les chambres ont fonctionné de suite », témoigne Sandrine Duffau. Selon elle, l’oenotourisme à Bordeaux et en France est en retard. « L’Alsace exploite ce filon depuis longtemps. L’Entre-Deux mers n’en est qu’à ses balbutiements. Quand Joël a fait ses stages en Californie il y a vingt ans, l’oenotourisme était au stade où nous sommes actuelle-ment… »

Joël Duffau ne boude pas son plaisir de montrer son savoir-faire et celui des huit gé-nérations avant lui. L’activité de chambre d’hô-tes est chronophage, Sandrine le fait en plus du reste. « J’accueille les clients, je fais le petit-déjeuner, les chambres en plus de mon tra-vail. » Le couple est en train de réaliser deux autres chambres. « Dans le milieu de l’oeno-tourisme, quand on est des « petits », il faut s’organiser, analyse Sandrine Duffau. Nos pe-tites exploitations peuvent tirer leur épingle du jeu en misant sur l’accessibilité, l’humani-té et la proximité. » Gaëlle Richard

« C’est un nouveau métier »

Le couple Duffau achève sa quatrième saison de chambres d’hôtes. PHOTO DR

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 47

La société bordelaise s’est spécialisée dans l’or-ganisation de tours dans le vignoble et à Bor-deaux. Son chiffre est en forte croissance : +30 % avec 10 000 visiteurs passés entre ses mains.

Bordovino dispose d’un parc de minibus de 8 personnes qui sillonnent la région 7j/7 en saison, par demi-journée. La clientèle est constituée pour les deux tiers de personnes individuelles étrangères et, pour le tiers res-tant, de séminaires, « où le marché est plus concurrentiel », précise Pierre-Jean Romatet, fondateur de Bordovino. Selon lui, « le touriste

moderne n’a plus besoin d’offres de voyages packagées, de séjours organisés de A à Z. Je pense qu’on n’est qu’au début de cette vague, dit-il. L’oenotourisme s’inscrit dans un tou-risme plus large plus doux, fait de rencontres et de découvertes. Ce qui fait rêver les gens, ce sont les histoires de famille, les paysages, l’ar-chitecture, des clés pour la dégustation... » Bordovino projette même d’étendre son ac-tivité à d’autres régions, viticoles ou non. Tou-jours par des offres de séjours permettant des rencontres avec de « vrais » gens du coin. G. R.

Bordovino fête ses 5 ans

Didier Gontier, le directeur du syndicat vi-ticole des Côtes de Bourg, le sait bien. Le vignoble bourquais n’a pas une force finan-cière aussi puissante que d’autres appella-tions. Il doit donc compenser par son dy-namisme. Tout au long de l’année, le syndicat, qui n’est pas à court d’idées, or-ganise les portes ouvertes en mai, la Foire du vin et de la gastronomie en novembre, le « Spicy rallye » œnotouristique en juin, etc. Et propose, depuis juin dernier et en été, des balades en bateau avec La Compa-gnie des deux rives. Un viticulteur fait dé-guster les vins des côtes de Bourg à bord du navire durant la croisière. Les vignerons de l’appellation proposent des séjours œnotouristiques chez l’habitant ou des ba-lades à vélo électriques pour admirer les paysages du bord de Dordogne et d’es-tuaire avec quelques haltes dans les châ-teaux. « L’atout sur lequel nous devons ca-pitaliser, explique Didier Gontier, c’est notre situation géographique. Au bord de la Dordogne, perché sur une falaise. »

Les Côtes de Bourg et le tourisme ont tout intérêt à miser sur l’aspect ressour-çant de leur région. « Ici, on travaille avec les habitants sur le tourisme doux qui est un vrai positionnement pour notre appel-lation. » Pourtant, s’il est en pleine ébulli-tion, l’oenotourisme doit encore se struc-turer pour se faire connaître davantage. « Notre premier outil est la boutique de la Maison des côtes de Bourg, ouverte 7j/7. Elle accueille 18 000 personnes par an et pré-sente 150 produits de l’appellation à prix

propriété. Nous allons agrandir la Maison du vin avec vue magnifique sur la Dordo-gne. Elle sera opérationnelle au printemps prochain. Nous serons les seuls, hormis le CIVB, à disposer d’un bar à vins pour orga-niser des apéros vignerons et des ateliers gastronomiques. Une chargée œnotouris-tique devrait bientôt arriver pour s’en oc-cuper. Elle ciblera les entreprises pour des séminaires. Le syndicat des Côtes de Bourg prévoit une hausse de la demande avec l’ouverture de la Cité du vin à Bordeaux et la structuration de l’appellation. G. R.

Côtes de Bourg et « tourisme doux »

Pierre-Jean Romatet, le fondateur de Bordovino. La société bordelaise s’est spécialisée dans l’organisation de tours dans le vignoble et à Bordeaux. ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD

Didier Gontier, directeur du syndicat viticole des Côtes de Bourg. ARCHIVES SUD OUEST

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Industrie : les 50 premières

CEVA SANTE ANIMALEHERAKLESSAICA PACK FRANCESMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PINAFM RECYCLAGESITA SUD OUESTCAP INGELEC SA - FAICONSTRUCTION NAVALE BORDEAUXSTRYKER SPINEMEDA MANUFACTURINGETABLISSEMENTS DECONSVEOLIA PROPRETE AQUITAINE - STMBROXEL FRANCESTE FCAISE DE CONSTRUCTIONS MECANIQUES ELECTRIQUESSOCIETE GESTION ASSAINISSEMENT CUBSOCIETE DES COLORANTS DU SUD-OUEST - UNIKALOFORESA FRANCEPERIGORD ENERGIEPENA METAUX SABEYNELORION ENGINEERED CARBONS - EVONIK COFRABLACKSAINT GOBAIN GLASS SOLUTIONS SUD OUESTSOVALSTE CONCEPT. APPLICAT. TECHN. ELECTRON. - SATELBIP SASFONMARTY ET FILSASTRIASA DES PAPETERIES DE BEGLESEUROVIA LIANTS SUD-OUEST - STPBAXIMUM PRODUITS ELECTRONIQUESSETHELECARNAUD - ARNOPALFONDERIES ATELIERS DU BELIEREUROVIA ENROBES SUD-OUEST - SMECDOSATRON INTERNATIONALPRODUITS DENTAIRES PIERRE ROLLANDSAICA PACK TRANSFORMATEURSTONNELLERIE LUDONNAISENANNI INDUSTRIESSA TONNELLERIE SYLVAINSARP INDUSTRIES AQUITAINE PYRENEES - SIAPSARP SUD-OUESTLE BELIEREXXELIA TEMEXCOREPSCHADESSEIVCOMAX FRANCESOCIETE GIRONDINE DES BOIS - SOGIBOISTONNELLERIE DEMPTOS

LIBOURNELE HAILLANPESSACBIGANOSVILLENAVE D'ORNONCANEJANBLANQUEFORTBORDEAUXCESTASMERIGNACLE PIAN MEDOCPOMPIGNACST MEDARD EN JALLESLIBOURNEBORDEAUXMERIGNACAMBARES ET LAGRAVECANEJANMERIGNACSALLESAMBESMERIGNACFLOIRACMERIGNACCESTASBAZASCANEJANBEGLESMERIGNACVILLENAVE D'ORNONCANEJANPRECHACVERACMERIGNACTRESSESMERIGNACPESSACLUDON MEDOCLA TESTE DE BUCHLIBOURNEBASSENSBASSENSVERACPESSACBEGLESLE HAILLANMERIGNACLANGONSALIGNACST CAPRAIS DE BORDEAUX

765 300**480 683283 667

280 251*223 920163 343151 005144 771134 275119 45399 93487 764

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30.09.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201331.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

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NC41 645

7 482161 939*

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NC36 661-2 9055 283*

2 674-1 498

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59 9751 9036 2525 821

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424344454647484950

- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 49

Le « Burdigala » devant le pont Chaban-Delmas. ARCHIVES « SUD OUEST »

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dernier bilanCommuneDénomination officielle

Services : les 50 premières

KEOLIS BORDEAUXSABENA TECHNICSFILHET-ALLARDATLANDESGT LOCATIONSIBLU FRANCEH & A LOCATION SASTCSSERMA TECHNOLOGIESAGFA HEALTHCARE FRANCESTE NOUVELLE POLYCLINIQUE BORDEAUX NORD AQUITAINESOCIETE D'EXPLOITATION DES ETS J. VEYNATFRANCE PIERRE PATRIMOINESEA TANKERS SHIPPINGTFN PROPRETE SUD-OUESTCHEOPS TECHNOLOGY FRANCEAEROPORT DE BORDEAUX MERIGNACGEODIS CALBERSON AQUITAINEGT LOGISTICSEXALABMAINCARE SOLUTIONSFOOTBALL CLUB DES GIRONDINS DE BORDEAUXINCITE BORDEAUX LA CUBBOURSE DE L'IMMOBILIERTRANSPORTS H. DUCROSCLINIQUE SAINT AUGUSTINHOPITAL PRIVE SAINT MARTINPOLYCLINIQUE BORDEAUX RIVE DROITECOMPAGNIE GENERALE DE LOCATIONSA HLM COLIGNYCAP INGELEC SA - KINSOSOCIETE EUROPEENNE LOGISTIQUE INTERNATIONALESECURITE PROTECTIONCIS VALLEYRHENUS FREIGHT LOGISTICSSOCIETE AQUILOCAQUITAINE SANTE - POLYCLINIQUE JEAN VILLARAPAVE INTERNATIONALINGELIANCE TECHNOLOGIESLAVENDON ACCESS SERVICESCYBELE PATRIMOINE IICONGRES ET EXPOSITIONS DE BORDEAUX SAS - CEBAGAP'PROFESSIONNELTRANSPORTS PRODIERECITRAM AQUITAINECOMPAGNIE FIDUCIAIREVALOREMSEA-INVEST BORDEAUX - SAMABERMA ELECTRONIQUETESSI TECHNOLOGIES

BORDEAUXMERIGNACMERIGNACPESSACBASSENSPESSACBORDEAUXBORDEAUXPESSACARTIGUES PRES BORDEAUXBORDEAUXTRESSESBORDEAUXMERIGNACCANEJANCANEJANMERIGNACBRUGESBASSENSPESSACCANEJANLE HAILLANBORDEAUXBORDEAUXBRUGESBORDEAUXPESSACLORMONTBEGLESBRUGESST JEAN D'ILLACST ANDRE DE CUBZACBORDEAUXBRUGESBRUGESMERIGNACBRUGESARTIGUES PRES BORDEAUXMERIGNACST JEAN D'ILLACBORDEAUXBORDEAUXTRESSESTRESSESBASSENSBORDEAUXBEGLESBASSENSLA TESTE DE BUCHLE HAILLAN

201 131152 393

137 253**115 158

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50 45945 56943 162

42 49441 285

39 45535 04734 88134 35634 07532 68830 96129 58529 52828 31327 85327 76127 73127 501

26 92826 20926 01825 36824 51524 16423 50523 24522 69521 686

31.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

30.06.201331.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

31.08.201330.04.2014

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31.03.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.201331.12.201331.12.201431.12.201431.12.2014

30.06.201431.12.201431.12.201331.12.201331.12.2014

075 882

9 625**0

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1 3320

22 405**79 716

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012 317

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13 27600

26 033185

0000

3 73118-9

14200

409

26,347,808,95

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1,4416,713,427,51

5,372,866,44

19,56-11,85

1,439,285,95

-4,220,2410,134,02

-8,8088,43-2,9511,812,454,05-1,17

-4,27

16,400,92-1,73-7,91

-0,852,49

10,00-25,12

4,678,46

-8,5910,62-2,37

-0,588,53

102,1415,77

-11,600,51

3 149-15 916

NC-10 819

NC5 6252 8844 256

10 354**656

2 020986

91-9 311

4612 310

6 088498

NC4 717

96-7 885

361-1 374

3251 5953 4742 1281 3684 2771 801

2771 268-344220

1 2432 943

8131 250

3 4064 817

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3 667913

2 719687276

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- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -

CROISIÉRISTES Contre les « gros », les « petits » doivent jouer la carte de l’authenticité

Les « petits » malins du fleuve

Cœur d’Estuaire bat pour la Gironde Basé à Saint-Genès-de-Blaye, Cœur d’Estuaire accueille ses clients à bord de sa flotte pour décou-vrir l’estuaire de la Gironde, le plus vaste d’Europe. De début mai à octobre, le croisiériste blayais dispose de trois vedettes ouvertes de 12 places. Des bateaux qui s’adaptent à la croisière avec ré-ception ou en promenade. On peut embarquer en Haute Gironde, en Médoc ou encore à Bordeaux.

Aquitaine Croisières Cette structure vogue sur une autre filon : l’au-thenticité et les rencontres avec des viticulteurs du bordelais en navigant à bord de la péniche « Mirabelle ». La société est ba-sée depuis 2009 à Castets-en-Dorthe près de Langon et la pé-niche « Mirabelle » s’amarre au ponton Be-nauge à Bordeaux. Le concept est de mélanger les plaisirs de la navigation à ceux de l’univers œnologiques, gastronomiques et culturels. Pascale Bories, l’une des deux associés de la société joue la carte du local. « Nous, on con-somme et on vit local. On peut aller sur des îles où les autres ne vont pas », annonce Pascale Bories. « Sur un marché détenu à 97 % par des Américains qui cassent les prix, nous devons nous démarquer en proposant ce que per-sonne d’autre ne fait. » Aquitaine Croisières est donc en passe d’acquérir un bateau équipé d’une sorte de pont-levis pour se positionner sur le créneau du boat and bike si cher aux Hollandais. Le navire servira de logements et de transports aux cyclistes. « Il ne nous man-que plus que des pontons… »

La péniche « Royal » Elle est un cas un peu à part. Son truculent capitaine, Denis Gesta, qui l’a fabriquée, la fait naviguer pour son plaisir. « Je suis à la retraite et bate-lier parce que j’aime ça, dit-il. Je ne cherche pas de nou-

veaux clients. » Selon lui, le fleuve n’est pas exploité à la hauteur de sa richesse. « Il reste de la place pour plein de bateaux. Il faut des structures sur le fleuve comme des restau-rants. La librairie Aliénor va devenir le premier établissement flottant à Bordeaux. Il a fallu que je me batte pour faire accepter ces emplace-ments. Les décideurs s’en mordent les doigts aujourd’hui car le fleuve offre un énorme po-tentiel de développement. »

« Burdigala » face à Baba Créées en 1999 à Bordeaux, parmi les premiers à être sur le fleuve, les Croisières Burdigala dispo-sent une flotte de quatre bateaux de 12 à 150 places. La société est souvent considérée comme celle ayant LE bateau-mouche de Bordeaux. Elle travaille en partenariat avec l’office de tourisme. Pour des croisières privées ou professionnelles sur la Garonne, la Dordogne ou l’estuaire, la société s’adresse à des groupes ou des individus et organise des mariages, baptêmes, anniversaires.

Caroline Rumeau, assistante commerciale à Croisières Burdigala précise accueillir environ 20 000 passagers par an. « L’évolution est exponentielle, surtout depuis que Bordeaux est labellisé Unesco. La municipalité a enfin compris qu’il y a un fleuve ! Pour que ce secteur se développe en-core, il manque d’autres pontons. » Croisières Burdigala projette d’acquérir un cinquième bateau.

La péniche « Mirabelle ». ARCHIVES CATHERINE DOWMONT

Denis Gesta. ARCHIVES «SO»

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 50

Les croisières fluviales n’intéressent pas que les châteaux viticoles qui accueillent les touristes transportés par la Garonne

ou la Dordogne. Les navires, qui doivent être entretenus, réparés, ont besoin de passer l’hi-ver au sec. Il faut nourrir les passagers, les vé-hiculer jusqu’aux lieux touristiques, leur pro-poser des services…

Plusieurs sites peuvent espérer tirer leur épingle du jeu : les ports de Bourg-sur-Gi-ronde, de Blaye, de Bassens et les bassins à flot de Bordeaux. A Bassens, certains ont déjà fait halte en cale sèche pour réparer une avarie. La halte nautique offre des équipements qui satisfont les capitaines de bateaux de croi-sière. Bourg vient d’étoffer son équipement avec un ponton tout neuf installé cet été. La zone girondine la plus importante amenée

à se développer reste celle des Bassins à flot. Hormis les projets de logements, le pôle na-val des bassins, situé sur les quais de Bacalan, va se développer dans les années qui vien-nent. Porté par le Grand Port Maritime de Bordeaux, le projet vise à spécifier les bassins à flot dans l’activité du service aux navires : entretien, réparation navale, hivernage des bateaux. Un retour aux sources en somme.

Entre 120 et 200 emplois Le port a déjà investi pour réhabiliter les for-mes de radoub, ces sortes de baignoires vi-des pour pouvoir entretenir les bateaux. Le cœur de cible ? Les paquebots fluviaux et les super-yachts. Le port se donne pour objectif de pouvoir être opérationnel sur tous les mo-dèles de navires. Mi-novembre, le pôle naval

des bassins a fait réaliser une étude qui pré-voit un chiffre d’affaires annuel compris en-tre 15 et 25 millions d’euros. Cette activité pourrait créer entre 120 et 200 emplois. Il es-

time même les retombées indirectes entre 2,3 et 3,7 millions d’euros. C’est donc tout un pan d’activités qui est amené à se développer. GAËLLE RICHARD

Un projet vise à spécialiser les Bassins à flot de Bordeaux dans l’activité du service aux navires : entretien, réparation, hivernage des bateaux. ARCHIVES THIERRY DAVID

MAINTENANCE Entretien, hivernage, transport de passagers : le fleuve engendre une économie secondaire, génératrice d’emploi et de revenus

Le service aux navires en plein essor

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GROUPE FAYATTOUTON SAJ.A. DELMASSMURFIT KAPPA CELLULOSE DU PINCAP INGELEC SA - FAISTRYKER SPINECASTEL FRERESAGFA HEALTHCARE FRANCESABENA TECHNICSCIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANNMAISON JOHANES BOUBEEBARDINET VINSBARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SABALLANDE MENERET SASCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISEETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCCSOVEX GRANDS CHATEAUXHERAKLESAFM RECYCLAGEMAISON GINESTET SAYVON MAULD VINS - LES CHATEAUX REUNISPENA METAUX SAOLTAN BOYER SASSTE CONCEPT. APPLICAT. TECHN. ELECTRON. - SATELBARRIERE FRERES - ARBFETABLISSEMENTS PIERRE LEVEUGLEAPAVE INTERNATIONALMAISON SICHELBARTON & GUESTIERLUCIEN BERNARD & CIESOCIETE LA GUYENNOISEMEDA MANUFACTURINGZIMMER SPINECOMPAGNIE MEDOCAINE DES GRANDS CRUSMAHLER BESSE SAROLAND COIFFE & ASSOCIESSERMA TECHNOLOGIESDOSATRON INTERNATIONALDISTRIBUTION INTERNATIONALE VINS BORDEAUXNATHANIEL JOHNSTON FILSFONDERIES ATELIERS DU BELIERFRANCOIS LURTONALLIANCE FORETS BOISLA PASSION DES TERROIRS - LPDTLE BELIEROLERON EXPORTSA TONNELLERIE SYLVAINSTE SELECTION DISTRIBUTION VINS FINS - EUROPVINMEDICAMENTS EXPORT

BORDEAUXBORDEAUXBORDEAUXBIGANOSBLANQUEFORTCESTASBLANQUEFORTARTIGUES PRES BORDEAUXMERIGNACPAREMPUYREBORDEAUXBLANQUEFORTPAUILLACBORDEAUX CEDEXBORDEAUXBRUGESCARBON BLANCLE HAILLANVILLENAVE D'ORNONCARIGNAN DE BORDEAUXGIRONDE SUR DROPTBORDEAUXMERIGNACBORDEAUXMERIGNACLUDON MEDOCBLANQUEFORTARTIGUES PRES BORDEAUXBORDEAUXBLANQUEFORTAMBESSAUVETERRE DE GUYENNEMERIGNACBORDEAUXBLANQUEFORTBORDEAUXQUINSACPESSACTRESSESBORDEAUXBORDEAUXVERACVAYRESCESTASARSACVERACBORDEAUXLIBOURNEBORDEAUXMERIGNAC

3 497 849**614 788285 155

280 251*151 005134 275742 779

79 716152 393

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26 60827 76134 712

26 64946 505

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21 276169 09143 42420 83118 061

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30.09.201431.12.2014

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31.07.201431.12.201431.12.201331.12.201331.12.201431.12.201431.12.201331.12.2014

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1 199 134**614 294281 812

161 939*136 872130 279114 634

79 71675 88273 22859 110

55 33052 954

47 476*47 331

47 05044 01541 645

39 64636 38936 02935 85334 155

32 49831 330

28 94226 55226 03325 78925 63324 92524 710

24 38924 33823 75823 05222 975

22 405**22 00921 82520 77220 37420 36220 280

18 86118 62217 94817 632

17 21117 002

-1,9214,41

-40,41-3,24

237,89-0,79-1,535,377,80

-11,596,80

16,54-16,31

-24,375,70-1,47

-16,67-2,89

-7,34-6,21

-8,69-16,8622,09

0,21-35,47

-2,38-25,12-19,11

1,37-12,25

9,932,899,73

-3,24-7,41

12,007,511,22

-23,35-33,03-15,3414,29

7,09-12,1811,249,31

4,6510,4014,32

58 557**302

15 7995 283*23 08859 97522 695

656-15 916

5 8712 37913 133

21 9471 560*

664258

1 87636 661

2 6744 634

10471432

4082 4701 519260813

-1 4491 929

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1 9034 769

-522646416

10 354**4 690

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1 849813717

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Export : les 50 premières

- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -

Gironde

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Un ponton coûte cher mais peut rappor-ter gros. Il permet d’alimenter un terri-toire en tourisme à partir du fleuve. Sans

compter que chaque bateau qui s’amarre paie une taxe portuaire (comme un parking payant). Les villes ou communautés de communes bor-dant les fleuves (Garonne, Dordogne ou es-tuaire) veulent le leur. Les armateurs de bateaux et croisiéristes en réclament de nouveaux pour pouvoir développer leur offre touristique…

Entre 500 000 euros et 1 million d’euros La question est : qui va payer ? C’est là que tout le monde regarde le bout de ses chaussures. Des stratégies politiques sont déjà en train de s’amor-cer pour obtenir les financements et le droit d’avoir un ponton dans sa ville. Quitte à ce qu’il ne soit pas situé à l’endroit le plus adéquat pour les bateliers. Un ponton coûte entre 500 000 eu-ros et 1 million d’euros. Les collectivités locales n’ont pas forcément le budget pour les cons-

truire et, pourtant, tous les acteurs du fleuve s’ac-cordent à dire qu’il en faut davantage. Les Ma-rins de la Lune, association qui fait partie de l’éco-système Darwin sur la rive droite de Bordeaux, savent qu’il faut être patient. « Le fl euve pâtit du manque de ponton, c’est indéniable, affirme le président du club nautique, Julien Marcotte. On manque de pontons sur la Garonne pour aller jusque dans le Sauternes et les Graves mais éga-lement sur la Dordogne. » Il nuance toutefois : « Les choses sont en train de changer. Bourg-sur-Gironde et Cussac-Fort-Médoc ont été les pre-mières à réagir et viennent d’implanter de nou-veaux pontons. Toutes les villes aujourd’hui comprennent qu’elles ont intérêt à faire venir les bateaux. » L’adjoint à la mairie de Bordeaux en charge du tourisme, Stephan Delaux, ne dit pas autre chose : « Un nouveau ponton va être construit au pied de la Cité du Vin mais le réel besoin se fera ressentir à l’horizon 2017. » GAËLLE RICHARD

La halte nautique de Blaye (en haut) et le ponton Thomas-Jefferson à Bodeaux : les villes comprennent qu’elles ont intérêt à faire venir les bateaux. PHOTOS ARCHIVES « SUD OUEST »

TOURISME FLUVIAL Tout le monde veut son ponton. Des stratégies politiques s’amorcent pour obtenir les financements et le droit d’en avoir un dans sa ville

Pontons : qui va payer ?

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 53

Les paquebots, en majorité américains, sont devenus une source de revenus pour Bordeaux et sa région. La destination se

révèle être une escale incontournable pour eux. Chaque année, le nombre de passages de ces géants des mers constitue un record. Au-trefois, Bordeaux n’attirait pas car elle passait pour un cul-de-sac tout au bout de l’estuaire de la Gironde. Aujourd’hui, elle s’impose car très peu de villes dans le monde proposent une escale au cœur d’une cité Unesco. En 2015, 35 paquebots, soit 3 5000 personnes, ont fait es-cale devant les façades XVIIIe. Ils étaient 43 pour la saison 2014 et 39 en 2013. Cette année, « 200 croisières ont été programmées au départ de Bordeaux. Elles devraient être 280 en 2016 », dé-

taille Stephan Delaux, adjoint au maire de Bor-deaux en charge du tourisme.

Accostage en centre-ville François de la Giroday, élu à la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux, est en quelque sorte le « Monsieur croisière » de Bor-deaux. Il semble satisfait de l’impact des paque-bots en ville, estimant qu’aucune grande amé-lioration n’est à apporter. « Depuis quinze ans que nous travaillons sur ce sujet, c’est un sec-teur qui marche bien », juge-t-il. Un passager

qui met pied en terre bordelaise dépense en moyenne 120 euros et un membre d’équipage 60 euros. Selon l’élu, agent maritime en re-traite, « les bateaux accostent en centre-ville ce qui n’est pas le cas dans les escales françaises ou européennes en amont et aval de Bordeaux. Les touristes sont à pied du bateau au centre-ville. » Contrairement à ce que l’on pourrait penser, « les touristes ne recherchent pas for-cément le vin lorsqu’ils font des courses », tran-che François de la Giroday. Le vin fait partie de leurs excursions. Ils visitent au moins deux do-

maines lors de leur périple. « Il est difficile de ramener une caisse de douze bouteilles dans ses bagages. Ils viennent pour découvrir, pren-nent des notes puis consultent leur négociant chez eux. En revanche, ils achètent parfois une très bonne bouteille pour le boire entre eux sur le bateau, avec du fromage, du saucisson. Ils aiment aussi les croissants, une bonne ba-guette ou des huîtres. »

Un passager qui met pied en terre bordelaise dépense en moyenne 120 euros et un membre d’équipage 60 euros Étant donné qu’ils se déplacent à pied, ils se di-rigent plutôt vers un secteur géographique ser-ré : le Triangle d’Or, la rue Sainte-Catherine et la rue Porte-Dijeaux. Ce sont donc les boutiques haut de gamme qui profitent de la manne ain-si que les magasins de souvenirs. « Remarquez, un jour, un Américain nous a demandé de le transporter en taxi jusqu’à un magasin spécia-lisé dans les cycles car il voulait acheter un vélo de course haut de gamme ! » Les touristes amé-ricains, allemands ou asiatiques sont souvent promenés dans le vignoble de Saint-Emilion. Ils y achètent des macarons. À Bordeaux, ils raf-folent des canelés. Seul le « typique » trouvera grâce aux yeux de ces touristes flottants. GAËLLE RICHARD

En 2015, 35 paquebots ont fait escale devant les façades XVIIIe. Ils étaient 43 pour la saison 2014 et 39 en 2013. ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE

PAQUEBOTS Bordeaux, autrefois perçue comme un cul-de-sac au bout de l’estuaire de la Gironde, est devenue une escale au cœur d’une cité Unesco

Les touristes « flottants » rapportentGironde

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Commerce : les 50 premières

CDISCOUNTCASTEL FRERESMAISON JOHANES BOUBEESOCIETE CENTRALE APPROVISIONNEMENT SUD-OUESTTOUTON SAGROUPE SIPA - STE INVESTISS. PARTICIP. AQUITAINEBMSO - POINT P SUD-OUESTARGOS OIL FRANCE SASJ.A. DELMASGAZ DE BORDEAUX - GDBVIDALIES SASONEPAR SUD OUEST - CSOBARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD SAVERALECCIE VINS BORDEAUX ET GIRONDE DOURTHE KRESSMANNYVON MAUREGAZ - BORDEAUXSTE DE DISTRI. LESPARRE - BRICO BATI JARDI LECLERCSOVEX GRANDS CHATEAUXJL INTERNATIONAL ETABLISSEMENTS JEAN LABATUTGAP VI - AQUITAINE VEHICULES INDUSTRIELSGCA BORDEAUX - TTA FRANCEMAISON GINESTET SAMERCEDES-BENZ BORDEAUXSN BRUDIS - E. LECLERCBALLANDE MENERET SADBF BORDEAUX RIVE DROITE - SAVRAJDC AQUITAINELD VINS - LES CHATEAUX REUNISPRODUCTA VIGNOBLESOENOALLIANCEETABLISSEMENTS DUPOUY - SBCCOLTAN BOYER SASCHAMBERY AUTOMOBILEBAYERN AUTOMOBILESAUTOMOBILES PALAUSCE DE LA RIVIERE - CIE FRANCAISE ETUDE ENTREPRISESTORA ENSO BOISAUXANDREAUTOMOBILES PALAU 17PM AUTOLA PASSION DES TERROIRS - LPDTCOTE D'ARGENT AUTOSDEKRA AUTOMOTIVE SOLUTIONS FRANCELODIFRAISSARL INTER VO FRANCEBRIENNE AUTOSTE INTERNATIONALE DE DIFFUSION DU JOUET - SIDJSALIN - PSFAHUILERIE G I D

BORDEAUXBLANQUEFORTBORDEAUXCESTASBORDEAUXLE BOUSCAT CEDEXCANEJANBRUGESBORDEAUXBORDEAUXBEGLESVILLENAVE D'ORNONPAUILLACBEYCHAC ET CAILLAUPAREMPUYREGIRONDE SUR DROPTBORDEAUXLESPARRE MEDOCCARBON BLANCBORDEAUXBRUGESBEGLESCARIGNAN DE BORDEAUXBEGLESBRUGESBORDEAUX CEDEXARTIGUES PRES BORDEAUXBRUGESBORDEAUXLORMONTBEYCHAC ET CAILLAUBRUGESBORDEAUXVILLENAVE D'ORNONMERIGNACBRUGESBORDEAUXLORMONTCESTASBRUGESMERIGNACARSACLA TESTE DE BUCHBORDEAUXLORMONTMERIGNACBORDEAUXBORDEAUXBLANQUEFORTST MEDARD DE GUIZIERES

1 444 126*742 779742 779

675 045614 788

447 375**396 977344 151

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125 191100 304

78 86275 96974 52673 87673 49970 72968 719

62 49661 689

60 494*59 77058 26655 094

53 81250 92850 34650 184

49 93648 771

48 10847 423

45 60244 631

44 40543 87243 42442 73441 951

41 66341 358

38 95837 681

36 73836 369

31.12.201331.12.201431.12.201331.12.2014

31.03.201431.12.201431.12.201331.12.201331.12.2014

30.09.201431.12.201331.12.201331.12.201431.12.201331.12.2014

30.04.201430.09.201430.09.2013

31.12.201331.12.201331.12.2013

31.03.201531.12.201431.12.2014

31.03.201431.12.201431.12.2014

31.03.201431.10.201431.12.201431.12.201431.12.2014

31.03.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201331.12.201431.12.201431.12.2014

31.03.201431.12.201331.12.2013

31.03.201431.01.201431.12.201331.12.201431.12.201331.12.2013

NC114 634

59 1100

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0281 812

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3 69473 228

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20

47 476*145123

35 85316 234

8 71847 05032 498

061

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00

1580

18 8610

5 16471

416325

2 8280

671

-1,536,802,8914,41-2,71

-2,0925,88-40,41

-13,171,54

-16,313,30

-11,59-6,21

-1,84-16,67

6,01-14,32-18,38

-7,344,03

-24,372,787,41

-8,69-4,81-1,39-1,47

22,09-15,21

-3,025,70

-9,831,49

10,39-7,55

-12,189,14

17,453,19

-11,19-5,05

-12,495,26

NC22 695

2 3791 104

3023 278**

1 344361

15 7991 639

3 6383 803

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5 871104

9 5771 3491 876

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1 560*1 3321 454

714350983258408778388660664

-2831 4391 135

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4 15514

589128193

2 069600

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202122232425262728293031

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- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - * Chiffre communiqué par la société - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -

Un clic de souris ou un mouvement de doigt sur un écran tactile suffisent à n’importe quel touriste pour décou-

vrir l’abondante offre locative estivale. À l’ex-ception de Bordeau x et de zones rurales de charme, l’offre se concentre majoritaire-ment sur le littoral. Les agences immobiliè-res proposent depuis plusieurs années des annonces en ligne mais elles se voient direc-tement concurrencées par de nouvelles for-mes de location. Les sites d’annonces géné-ralistes ou spécialisés mettent en relation directe propriétaires et locataires, et pour le vacancier, rien en ressemble plus à une an-nonce qu’une autre annonce.

Concurrence déloyale? « Pendant des années, les transactions cons-tituaient la vache à lait des agences. La loca-tion payait les frais fixes. Mais la hausse du prix des réservations hebdomadaires a changé cette proportion et, aujourd’hui, à cause de la concurrence de sites comme Airbnb, les agences se retrouvent concur-rencées », analyse un observateur du mar-

ché. La directrice de l’office de tourisme du Cap Ferret, Pascale Lassus-Portarieu estime même que l’impact est double puisque « les sites les attaquent sur la distribution mais aussi sur le service. Sur 30 % du prix payé par le locataire au professionnel, dans le prix fac-turé par les agences immobilières, il y a tout un service, de nettoyage, de blanchisserie etc.. » Or, les clients des sites ont tendance à recourir à des prestataires extérieurs, comme des conciergeries, auxquels ils trans-mettent le contrat qu’ils ont passé sur un site de location entre particuliers.

Pour la seule commune de Lège-Cap-Fer-ret, on dénombre plus de 300 offres en ligne pour l’été prochain sur le site Airbnb. Les premières se négocient sous les 100 euros la nuit pour une chambre et montent à plus de 500 euros pour une villa avec piscine. Cé-line Leblanc, de l’agence de L’Esterel, relève par ailleurs que ces sites offrent des séjours de moins d’une semaine sur lesquels les pro-fessionnels ne peuvent pas combattre, tout en précisant que grâce à la météo exception-nelle, l’année 2015 « a été plus que correcte ».En ligne ou en agence, les maisons avec vue trouvent vite preneur. ARCHIVES THIERRY DAVID

RESIDENCES SECONDAIRES La part des sites spécialisés progresse sur l’offre classique

Internet court-circuite les agences immobilières

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 55

L’été 2015 pourrait bien rester au firma-ment des saisons rentables dans les cam-pings du département. Fin juillet , près

de trois quarts des professionnels girondins considéraient la fréquentation « bonne ou très bonne », selon une enquête du syndicat départemental de l’hôtellerie de plein air.

4 000 personnes aux Viviers du Cap Ferret Concentrés sur le littoral à 90 %, les campings se divisent pour moitié entre la cote médo-caine, 40 % pour le Bassin d’Arcachon. L’ob-servatoire de l’office de tourisme départe-mental constate cette année un fort développement des hébergements locatifs et une montée en gamme dans les grands cam-pings. Les Viviers au Cap Ferret accueillent jus-qu’à 4 000 personnes en haute saison, c’est plus que bien des communes du départe-

ment à l’année. L’offre y est donc hétérogène, afin de satisfaire une gamme de clientèle très variée. Cet été, sur le Bassin, les employés ont pu voir quelques voitures de sport franchir leur barrière. C’est qu’en plus des emplace-ments pour planter la tente, ils multiplient la location de meublés de type bungalow, équi-

pés de la WiFi et d’une terrasse privative. Dans la revue professionnelle « L’OT », Lionel Pujade, président du syndicat départemental et pa-tron du Ker-Helen, un camping quatre étoi-les de 71 places reconnaît une hausse de 13 % de son chiffre d’affaires. Comme dans les au-tres secteurs, le retour des clients étrangers,

notamment anglais, soutient l’activité. Mais, prévient l’office de tourisme départemental, les gros opérateurs comme Air Hotel, Yehow Village, rachètent les indépendants et mon-tent en gamme pour une meilleure marge, au risque de réduire le nombre de places. ÉTIENNE MILLIEN

BILAN La saison 2015 s’est terminée sur un constat satisfaisant des professionnels, alors que le secteur se prépare à des concentrations

Campings, la belle étoile

Le littoral reste le facteur d’attraction numéro un des campings. De la simple tente à la thalasso, l’offre des établissements se diversifie. ARCHIVES FRANCK PERROGON

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 56

Il y a quatre ans, la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux dénombrait 230 entreprises spécialisées dans le nau-

tisme sur la Gironde. 60 % d’entre elles sont im-plantées sur le bassin d’Arcachon. Un vivier glo-bal de 1 600 emplois et beaucoup de petites structures souvent confrontées au problème de transmission. Pourtant, dès que l’on parle nau-tisme sur le Bassin, de grands noms se déta-chent. C’est le cas de Couach à Gujan-Mestras. Une entreprise historique qui, au fil des années, s’est spécialisée dans les yachts de luxe.

À la tête d’un des trois gros motoristes du sec-teur nautique, Amalia Festa dirige une autre en-treprise phare du Bassin, Nanni Energy in blue, implantée à La Teste-de-Buch. « En ce moment, c’est calme, dit-elle. Nous sommes dans une pé-riode d’attente. Les projets se remettent en dis-cussion très lentement. » Dans plusieurs pays, dont l’Italie, il y a eu plusieurs fermetures de chantiers avec d’importantes répercussions. « Les majeurs sont restés », poursuit la PDG de Nanni. « Ceux qui ont su développer de nou-veaux contacts et de nouveaux projets s’en sor-tent. » Lors des salons d’automne, Nanni a pré-

senté trois nouveaux moteurs. « Sur le Bassin, nous nous battons avec la concurrence et la… politique locale. » À travers le discours d’Amalia Festa filtre la réalité d’un Bassin travaillant sou-vent en autarcie.

Pour Alain Gautier, le directeur du port d’Ar-cachon, l’idée est pourtant à l’ouverture, locale et extra Bassin. Depuis deux ans, il pilote le salon nautique local. « On sent un intérêt croissant de la part des exposants et nous recevons plus de demandes que les années passées. Le marché re-prend de la vigueur ».

12500 bateaux sur le Bassin d’Arcachon Une vigueur qui passe notamment par les ba-teaux propres, un domaine qu’a investi le chan-tier Dubourdieu à Gujan-Mestras en construi-sant un « green boat » pour l’Union des bateliers d’Arcachon (UBA). Ces mêmes bateliers vien-nent de se doter d’un catamaran hybride . Ils ont aussi passé un contrat avec les Chantiers navals de Bordeaux (CNB) dans le cadre du renouvelle-ment d’une partie de leur flotte. Le bateau pro-pre est l’un des étendards du Bassin et du mo-ment. La société chaudronnerie aluminium

inox (CAI) de Gujan-Mestras travaille sur un nou-veau moteur électrique hors-bord pour les na-vires des pêcheurs et des ostréiculteurs. Une mouvance écoresponsable qui résonne aussi avec la mise en place du Parc naturel marin (PNM) sur le Bassin. Fédérant 26 associations et clubs de navigation de Gironde, l’Unan 33 (Union des associations de navigateurs de la Gi-ronde) est l’une des voix de la plaisance. À tra-vers sa présidente, Mireille Dénéchaud, elle siège au PNM. « On estime à 12 500 le nombre de ba-teaux sur le Bassin », rappelle-t-elle pointant le fait que seulement 10 % d’entre eux sortent ré-gulièrement. Une réalité derrière laquelle se ca-che le problème de l’entretien de ces bateaux et surtout de leur devenir, une fois leur durée de vie (environ 40 ans) arrivée à échéance. Souvent pointés du doigt par les défenseurs de l’environ-

nement, les plaisanciers jouent eux aussi la carte de la propreté. Sans manquer d’entraîner les ports et les pouvoirs publics dans leur action qu’il s’agisse de nettoyage à flot, systèmes de ré-cupération des eaux noires ou de contrôle des carénages.

Face aux activités émergentes telles que le flyboard, l’Unan 33 veille aussi à ce que des zones dédiées soient définies sur le plan d’eau. Un plan d’eau qui, outre la passion d’adeptes du nau-tisme, est aussi et surtout un plan de travail pour deux filières, l’ostréiculture et la pêche. La créa-tion du parc naturel marin en est témoin, le bas-sin d’Arcachon est aussi pris dans un enjeu éco-logique fort. Zone de migration de nombreux oiseaux, il héberge des espèces naturelles remar-quables. Bref, un endroit où l’eau vaut de l’or. SABINE MENET

En haut, Alain Gautier, directeur du port d’Arcachon. En bas: une pinasse hybride d’Amalia Festa qui dirige une entreprise phare du Bassin, Nanni Energy in blue. ARCHIVES « SO »

NAVIGATION Le nautisme est l’un des moteurs économiques du bassin d’Arcachon. Le bateau propre, étendard du moment, fait des émules

Un Bassin où l’eau vaut de l’or

Domaine du Ferret. Claouey. Le 3 juillet der-nier ouvrait in extremis le complexe spa/bal-néothérapie labélisé Serge Blanco expé-rience. Juste une étiquette pour un établissement géré conjointement par l’an-cien basketteur professionnel Franck Mon-don et le groupe Equalliance via sa filiale Oceanis. Bassin extérieur, intérieur, jacuzzi, hammam contemporain et salles de soins cohabitent avec 97 logements de vacances (de la chambre double au cottage) et Le ca-banon du Pinasse du duo Laurent Tour-nier/Pascal Nibauleau, patron et chef étoilé.

La prestigieuse presqu’île du Cap-Ferret n’avait pas encore une surface de cette am-pleur à sa carte. Le symbole d’une offre de balnéo/spa/thalasso assez modeste sur le dé-partement. La soixantaine d’enseignes recen-

sées dans les guides est un peu trompeuse. « De nombreux hôtels se sont dotés d’espa-ces de ce type ces dernières années », observe Thierry Gaillac, élu de l’Union des métiers de l’industrie hôtelière de Gironde. Pour un Grand Hôtel, un Seeko à Bordeaux ou un Côté plage au Ferret, beaucoup de décep-tions aussi, faute d’installations suffisantes.

Outre ces spas hôteliers, on trouve en Gi-ronde des spas de marque - les Sources de Caudalie en sont le plus prestigieux exem-ple - et des « day spas » souvent liés à des ins-tituts de beauté. La Villa Clemenceau en plein centre de Bordeaux en est le plus dyna-mique exemple. « Entre Calicéo et le spa de grand luxe, un espace existe », affirme Elian Bellard, PDG de Zen Invest qui projette d’ou-vrir 1 600m2 d’un spa-city nommé Royaume des sens à Mérignac près de l’aéroport. Ajou-tez le centre thermoludique des Cascades toujours évoqué à Lormont, un centre aqua-ludique public/privé chez sa voisine Cenon et vous aurez une Gironde où l’eau ne va pas couler que sous les ponts… YANNICK DELNESTELe Domaine du Ferret à Claouey et les Sources de Caudalie. ARCHIVES PERROGON ET BONNAUD

Balnéo, thalasso, spa : un marché juste naissantBIEN-ÊTRE De luxe ou de loisirs, les structures entièrement dévolues au genre sont encore rares en Gironde. Mais ça bouge

Gironde

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Bâtiment/Travaux publics : les 50 premières

GROUPE FAYATCOLAS SUD-OUESTGROUPE PICHETBOUYGUES BATIMENT CENTRE SUD-OUESTEIFFAGE TRAVAUX PUBLICS SUD-OUESTCASSOUS SACIFA - CIE IMMOBILIERE ET FONCIERE D'AQUITAINEADIM SUD-OUESTGTM BATIMENT AQUITAINEIGCINEO AQUITAINEEIFFAGE CONSTRUCTION NORD AQUITAINEEUROVIA AQUITAINESOGEA SUD OUEST HYDRAULIQUECOMPAGNIE IMMOBILIERE DE RESTAURATIONCIRMAD CENTRE SUD OUESTSEG FAYATFAYAT ENTREPRISE TPEUROVIA GIRONDEHARRIBEY CONSTRUCTIONSCHANTIERS D'AQUITAINELES ECOSOLIDAIRES GIRONDETEMSOLATLANTIC ROUTE - SOTRAP DUBUCH TPMAISONS MCA - MAISONS DE LA COTE ATLANTIQUESOCIETE MODERNE DE TECHNIQUE ROUTIERE - MOTERCEGELEC BORDEAUXDELTA CONSTRUCTIONETE RESEAUXSOCIETE ATLANTIQUE DE TRAVAUX - MAISON LARASNC ARCACHON LAMARQUEEUROVIA GRANDS PROJETS ET INDUSTRIESCMRAVENIR DECONSTRUCTIONLE CARRE DES ARTSBATISOL DALLAGESDUNE CONSTRUCTIONSCORENSARECSTE CONSTRUCTION RENOVATION PATRIMOINE - SOCOREPASOGEDDASOCCIE IMMOBILIERE MAISON INDIVIDUELLE - CIMIARCASBALINEAUSANTERNE AQUITAINECEPECASUD FONDATIONSGUYENNE SANITAIRE - GUYSANITCHANTIERS MODERNES SUD-OUEST

BORDEAUXMERIGNACPESSACMERIGNACPESSACMERIGNACBEYCHAC ET CAILLAUMERIGNACMERIGNACBEYCHAC ET CAILLAUPESSACBORDEAUXMERIGNACPESSACBORDEAUXMERIGNACFLOIRACLIBOURNEMERIGNACMERIGNACMERIGNACMERIGNACMERIGNACCARBON BLANCARTIGUES PRES BORDEAUXMERIGNACCANEJANBRUGESMERIGNACST MEDARD EN JALLESBORDEAUXMERIGNACMERIGNACARTIGUES PRES BORDEAUXPESSACMARTILLACFLOIRACMERIGNACFLOIRACBORDEAUXST LOUBESST MEDARD EN JALLESBORDEAUXLEGE CAP FERRETPESSACBRUGESGRADIGNANMARTIGNAS SUR JALLEMERIGNACPESSAC

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30.09.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.201431.12.2014

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13,6832,80-33,61

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- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros - ** Chiffre consolidé communiqué par la société - NC : non communiqué -

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 58

Oublié le pluvieux été 2014, les acteurs du tourisme rural girondin ont re-trouvé le sourire avec le soleil de 2015.

Les indicateurs sont au vert. « On est en po-sitif en taux de réservation et en chiffre d’af-faires », résume Isabelle Gilles présidente de Gîtes de France en Gironde. Le taux d’occu-pation a dépassé 95 % en août et se situe à 80 % sur la période estivale.

La note de conjoncture du comité régio-nal du tourisme confirme cette bonne im-pression pour l’ensemble des activités : gî-tes, campings, visites de monuments... Les professionnels de l’intérieur de la Gironde font état d’une fréquentation française et étrangère « en hausse par rapport à la haute saison 2014 ». Avec des indices de satisfaction « particulièrement élevés ».

Ceci ne doit pas cacher un fait : le tourisme girondin est d’abord « tiré » par les plages du littoral, le bassin d’Arcachon et Bordeaux. L’enjeu est donc de faire venir davantage de visiteurs dans l’arrière-pays. Là où l’héber-gement est composé de gîtes et chambres d’hôtes avec près de 700 adresses dans les réseaux Bienvenue à la ferme, Gîtes de France, Clévacances et Accueil paysan.

Randonnées et pistes cyclables au vert « Les clients sont devenus plus exigeants, in-dique Isabelle Gilles, ils ne veulent plus le lo-gement où le propriétaire a mis les vieux meubles dont il ne veut plus ! » Le gîte doit être équipé en électroménager et la pré-sence d’une piscine est conseillée. De même que des suggestions et idées d’activités et de promenades. Il est bienvenu d’innover à

l’exemple des cabanes-gîtes dans les arbres. Le tourisme rural a un atout : il répond au « besoin des touristes de rencontrer des hommes », comme aime à le dire Bernard Lafon de l’exploitation Oh légumes oubliés.

L’Agence départementale de développe-ment touristique, qui a succédé au Comité départemental du tourisme, s’est fixée pour objectif de développer l’oenotourisme et d’encourager l’itinérance des visiteurs dans l’arrière-pays grâce aux sentiers de randon-nées, aux pistes cyclables, au canal de Ga-ronne. Le tout en professionnalisant davan-tage les acteurs. MICHEL MONTEIL

Loin de la cohue du littoral et de la métropole régionale, la Gironde rurale veut développer les activités vertes. ARCHIVES J.-J. SAUBI

GIRONDE RURALE Elle s’organise pour se placer en complément reposant de Bordeaux et des plages

Mettre les touristes au vert

C’est le lieu idéal pour la rencontre entre les producteurs et artisans locaux et les visiteurs en vacances dans le département : les mar-chés de producteurs de pays rassemblent cha-que année des milliers de personnes dans les villes de la Gironde rurale. Ils misent sur le contact direct et sur l’authenticité. Créés en 1989 dans l’Aveyron, ils sont aujourd’hui actifs dans 36 départements dont la Gironde avec une centaine d’adhérents : agriculteurs, pro-ducteurs et conserveurs à la ferme.

Encadrés par la Chambre d’agriculture, ces marchés reposent sur un cahier des charges li-mitant leur accès aux seuls producteurs et non aux revendeurs. Les produits vendus provien-nent de l’exploitation ou de la conserverie fa-miliale : légumes, fruits, magret, foie gras, con-fitures, viande bovine, escargots, glaces artisanales, vin, jus de fruits, produits de beau-té à base de lait d’ânesse... Le cahier des char-ges prévoit également que ces producteurs s’engagent à communiquer avec les consom-mateurs sur leurs pratiques et l’élaboration des produits. Ces derniers sont vendus sur place et

sont aussi cuisinés et dégustés autour de grandes tablées réunissant ruraux et touristes.

Ces marchés se déroulent surtout en été. Cette année 21 villes de Gironde ont accueilli 46 marchés de pays. Traditionnellement orga-nisés dans l’intérieur du département, ils ga-gnent les communes du littoral ; les produc-teurs viennent au-devant des touristes.

Le succès des marchés de producteurs

Touristes et ruraux à table. ARCHIVES «SUD OUEST»

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 59Publicité

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FRSud Ouest éco 60

On leur a mis quelques bâtons dans les hélices, comme au port d’Arcachon l’an dernier. On leur reprochait de faire de la concurrence déloyale aux professionnels. Laurent Calando et Nico-las Cargou ont tenu bon. Leur entreprise, Sam-Boat, spécialisée dans la location de bateaux en-tre particuliers, surfe sur une lame de fond qui ne séduit pas que les jeunes générations : la con-sommation collaborative. « Nous sommes ar-rivés au bon moment, disent-ils. Tout le monde connaît aujourd’hui AirBnB ou Blablacar».

À peine trentenaires, les deux garçons se sont connus il y a quelques années dans le groupe Total en région parisienne. L’un était passion-né de voile, l’autre de covoiturage et de location chez des particuliers. En 2013, ils créent le site SamBoat et le testent d’abord avec leurs pro-ches sur le bassin d’Arcachon.

« Les propriétaires de bateaux naviguent en moyenne 10 jours par an. C’est très peu. On sen-tait qu’il y avait un potentiel », raconte Laurent Calando. Ils ne sont pas trompés. 1500 embar-cations ont été mises en location l’été dernier sur leur site. 2000 transactions ont été effec-tuées, de la location simple à la journée d’un semi-rigide à celle d’un voilier à la semaine avec skipper. « Le système ne permet pas aux pro-priétaires de gagner beaucoup d’argent mais au moins d’amortir une partie de leurs frais », disent-ils.

Prochaines étapes après le littoral français, les Antilles cet hiver puis l’Espagne et l’Italie à la saison prochaine. « On doit aussi acquérir plus de volume d’offres ». Désormais composée d’une équipe de 10 collaborateurs, la start-up SamBoat compte devenir un acteur européen de la location de bateaux entre particuliers. L.B.

www.samboat.fr

L’application de Cédric Dumas, d’abord développée à Bordeaux, séduit à l’export. Chinois et Brésiliens sont intéressés. ARCHIVES STÉPHANE LARTIGUE

NUMÉRIQUE La préparation des vacances passe de plus en plus par la case Internet. Une fois sur place, les touristes l’utilisent comme guide

L’e-tourisme leur fait pousser des ailes

Dans une autre vie, Cédric Dumas, 42 ans, est concierge. En chair et en os. Il conseille et prend soin de personnalités dans la région bordelaise avec sa société Rêvexo-c. Depuis juin 2014, il est aussi devenu concierge virtuel.

Sa startup, Wiidii, propose une application mobile à disposition des touristes pendant leur séjour. Cet assistant virtuel est capable de répon-dre à tout type de requête. Par écrit ou orale-ment, ses utilisateurs peuvent lui demander de réserver un taxi, un restaurant, un spectacle, prendre un rendez-vous chez un médecin. Ils peuvent aussi le questionner pour avoir son avis sur les meilleurs points de vue pour admirer un coucher de soleil ou les meilleurs bars à vin dans une ville.

L’Office de tourisme de Bordeaux Métropole a été le premier partenaire à signer un contrat avec la start-up l’an dernier. Tous les acheteurs du City Pass peuvent utiliser gratuitement l’ap-plication pendant leur séjour. Cédric Dumas tra-vaille également avec le Palais des festivals à Can-nes où Wiidii épaule festivaliers et clients de certains hôtels.

« À la différence d’autres start-ups, nous avons dû au départ embaucher un certain nombre de personnels », explique l’entrepreneur. Avec le soutien d’Akka Technologies à Mérignac, il a dé-veloppé un programme d’intelligence artificielle capable de répondre en plusieurs langues aux usagers de l’application.

Des hommes en relais Quand la machine ne sait pas ou ne peut pas ré-pondre, des hommes prennent le relais. Ces con-cierges réalisent les réservations ou vont parfois chercher une aiguille dans une botte de foin pour apporter la meilleure réponse possible aux utilisateurs.

Cédric Dumas espérait au départ surtout con-vaincre les Office de tourisme français. « WiFi permet de désengorger les standards télépho-niques », dit-il.

C’est à l’étranger que l’application séduit au-jourd’hui le plus. Détecté par le Ministère des af-faires étrangères, et vu comme « le produit nu-mérique français qu’on peut exporter », le jeune chef d’entreprise participe depuis quelques

mois à de nombreux voyages ministériels. « Nous venons de signer un contrat avec Plate-neo, le plus grand groupe hôtelier chinois, ex-pose-t-il. Nous allons nous implanter dans le pays sous forme de joint-venture. » L’entrepreneur est en passe de signer un partenariat du même type au Brésil. Plusieurs compagnies aériennes s’intéressent aussi de près à Wiidii comme la Kata Pacific. « Nous pouvons devenir l’assistant des touristes dans le monde entier », assure-t-il.

Installée rue de Tivoli à Bordeaux, la start-up compte à ce jour une équipe de huit salariés très internationale. Derrière leur écran ou au télé-phone, les collaborateurs parlent français, an-glais et chinois, les trois langues dans lesquelles l’application a été traduite pour l’instant.

Soutenue par la Région Aquitaine et la ban-que publique d’investissement, Wiidii a levé 600 000 euros en juillet dernier. Une autre le-vée de plusieurs centaines de milliers d’euros sera bouclée début 2016. LAURIE BOSDECHER

www.wiidii.fr

Wiidii, concierge à la conquête du monde

Samboat navigue sur la vague AirBnB

Laurent Calando et Nicolas Cargou, fondateurs de SamBoat. ARCHIVES QUENTIN SALINIER

Gironde

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JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015WWW.SUDOUEST.FR Sud Ouest éco 61

Parler d’e-tourisme en Gironde sans citer GMT Editions serait comme évoquer Bordeaux sans citer son Miroir d’eau. Voici le pionnier local du secteur. Peu connue du grand public, l’entreprise fondée au début des années 2000 par Pierre Croizet et Benjamin Bastien et ins-tallée dans le quartier des Bassins à flot a créé, à ses débuts, de nombreux sites internet d’Of-fices de tourisme de la région. La dizaine de salariés s’est spécialisée depuis quelques an-nées dans la mise en valeur en trois dimen-sions du patrimoine à des fins touristiques.

Pierre Croizet et Benjamin Bastien ont fait leurs premières gammes dans le tourisme ins-titutionnel. Ils sont aujourd’hui des bijoutiers, capables de reconstituer le pont d’Avignon ou l’abbaye de Jumièges dans les moindres détails au moment de leur construction. Images que touristes et habitants peuvent découvrir sur ta-

blette ou smartphone en se rendant sur place. GMT Editions, récompensé à plusieurs reprises pour ses prouesses en médiation touristique n’hésite pas à faire appel à des prestataires d’ex-cellence extérieurs pour créer ses produits. L’an dernier, pour le compte de la Région Aquitaine, l’entreprise a aussi conçu ItiAqui, application mobile proposant des itinéraires de randon-née sur l’ensemble du territoire régional. Un travail de titan. L’équipe a dû travailler avec plu-sieurs dizaines d’Offices de tourisme et interlo-cuteurs pour mettre au point ce service gratuit. En septembre dernier, GMT Editions s’est aussi lancé dans un réseau social dédié au patri-moine Oh Ah Check!, pour rester en pointe dans le domaine du e-tourisme. L.B.

www.gmt-editions.fr

Pointus sur le patrimoine

Premier loueur de France de camping-cars

L’équipe de GMT Éditions avec Pierre Croizet, cofondateur, à droite. ARCHIVES PHILIPPE TARIS

Fondateurs de JeLoueMonCampingCar, Adrien Pinson et Benoît Panel ont fait connaissance il y a trois ans sur un parking. Ils participaient à un start-up week-end en Bretagne, remue-mé-ninge géant où les participants doivent mon-ter leur entreprise en 48 heures.

Ce sont aussi souvent sur des parkings que les 36 000 transactions déjà réalisées sur leur site cette année se déroulent. « Nous sommes devenus les premiers loueurs de camping-cars en France », avance Benoît Panel, le PDG.

JeLoueMonCampingCar est spécialisé dans la location de véhicules de loisirs entre parti-culiers. Le marché est florissant. Le site propose des tarifs environ 25% moins chers par rapport aux professionnels, assurance comprise. Les locataires peuvent trouver chez JeLoueMon-CampingCar des véhicules à partir de 100 eu-ros TTC la journée.

Arrivés à Bordeaux en 2012, Benoît Panel et Adrien Pinson, d’abord seuls dans l’aventure, ont été hébergés à l’Auberge Numérique dans le quartier de Bacalan. Leur entreprise, instal-lée temporairement au Château, cours Victor Hugo à Bègles, compte auourd’hui 20 collabo-rateurs. Elle devrait intégrer d’ici un ou deux ans la Cité numérique, futur totem de l’écono-mie digitale de la métropole bordelaise.

Bien implantée en France, malgré la pré-sence de plusieurs concurrents, la start-up s’est attaquée au marché espagnol l’été dernier. Elle a la Suède et le Royaume-Uni dans le viseur. «Par principe, le camping-car est fait pour voya-

ger et de dépasser les frontières. Notre ambi-tion est d’être présent partout en Europe », dit Benoît Panel.

Pas encore rentable mais forte de sa levée ré-cente de 500 000 euros, l’entreprise vient d’in-tégrer The Family qui accompagne 270 start-ups prometteuses en France. Les deux jeunes chefs d’entreprise sont aussi conseillés depuis quelques mois par les patrons de BlaBlaCar, Drivy et Smartbox. Rien que ça. L.B.

www.jelouemoncampingcar.com

Adrien Pinson et Benoît Panel, fondateurs de JeLoueMonCampingCar. ARCHIVES THIERRY DAVID

Gironde

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Agroalimentaire : les 50 premières

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BLANQUEFORTCESTASPESSACBAZASAMBESST VINCENT DE PERTIGNASST MEDARD D'EYRANSRAUZANCANEJANBORDEAUXST EMILIONLES LEVES ET THOUMEYRAGUESGREZILLACBLANQUEFORTBORDEAUXGAILLAN EN MEDOCPAUILLACSAUVETERRE DE GUYENNEVIGNONETPAUILLACSAUTERNESMARTILLACST JULIEN BEYCHEVELLEPAUILLACMARGAUXST PEY DE CASTETSST FERMEST EMILIONLE PUYST JULIEN BEYCHEVELLEST DENIS DE PILEST JULIEN BEYCHEVELLELE HAILLANPUGNACST LAURENT MEDOCST JULIEN BEYCHEVELLELORMONTCAPLONGST JULIEN BEYCHEVELLEMARCHEPRIMEBORDEAUXLUGON ET L'ILE DU CARNEYLEOGNANBORDEAUXVILLENEUVEMARGAUXST LOUBESCASTILLON LA BATAILLEST EMILIONLESTIAC SUR GARONNE

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- Sources Pouey international - Tous les chiffres sont en milliers d'euros -

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